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MINISRTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA TECHNOLOGIE UNIVERSITÉ DE KAIROUAN FACULTÉ DES LETTES ET SCIENCES HUMAINES DÉPARTEMENT D’ARCHÉOLOGIE ANNÉE ACADÉMIQUE 2008-2009 RAPPORT PÉDAGOGIQUE ET SCIENTIFIQUE POUR LE CONCOURS DU GRADE DE MAÎTRE ASSISTANT PRÉSENTÉ PAR Adel Njim

rapport academique

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MINISRTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ET DE LA TECHNOLOGIE

UNIVERSITÉ DE KAIROUAN

FACULTÉ DES LETTES ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT D’ARCHÉOLOGIE

ANNÉE ACADÉMIQUE 2008-2009

RAPPORT PÉDAGOGIQUE ET SCIENTIFIQUE POUR LE CONCOURS DU GRADE DE MAÎTRE ASSISTANT

PRÉSENTÉ PAR

Adel Njim

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Illustration de couverture

Vase rituel punique appelé kernos déposé aux résrves du Musée du Bardo

provenant du secteur dit d’Ard el Morali de la nécropole de Carthage, tombe 9

Il remonte au Ve siècle avant J.-C.

Haut. 5 cm.

Diam. 9,8 × 6,3 cm.

3

TABLE DES MATIÈRES

pages

Table des matières……………………………………………………………………………...………3

Curriculum vitæ………………………………………………………………………………………..4

Modèle de présentation de chaque enseignement………………………………………………….....6

Partie A. Les travaux pédagogiques……………………………………………………...…….7

I. La recherche scientifique et archéologique……………………………………………………...…7

1. Histoire des recherches archéologiques (en Arabe)……………………………...………………..….8

2. Méthodes et techniques de la recherche archéologique (en Arabe)…………………………………11

II. Les sciences archéologiques………………………………………………………………….…...17

1. L'urbanisme et l'architecture civile et funéraire………………………………………………….….17

a. La colline de Byrsa (en Français)……………………………………………………………………18

b. L’architecture romaine (en Français)…………………………………………………………….….23

c. L'architecture funéraire préromaine en Tunisie (en français)………………………………………..29

d. Les nécropoles phéniciennes et puniques (en Arabe)…………………………………………….…34

2. La céramique………………………………………………………………………………………...39

a. Le dessin céramique (en Français)…………………………………………………………………..39

b. La céramique phénicienne et punique (en Français)……………………………………………..….41

c. La céramique sigillée romaine (en Français)…………………………………………………….….45

d. Les amphores romaines (en Français)……………………………………………………………....50

III. Les civilisations orientales et méditerranéennes………………………………………………56

1. L'Orient et la Méditerranée orientale…………………………………………………………….…56

a. La Mésopotamie (en Arabe)……………………………………………………………………...…57

b. L’Egypte pharaonique (en Arabe)………………………………………………………………..…67

c. La Phénicie (en Arabe)……………………………………………………………………………...70

2. La Méditerranée occidentale……………………………………………………………………..…76

a. L'histoire et l'archéologie de la Tunisie antique (en Français)……………………………….……..77

b. La Tunisie phénicienne et punique (en Arabe)…………………………..............……………..…...78

c. Carthage phénicienne et punique (en Arabe)……………………………………………………..…81

IV. Les encadrements de mémoires de fin d'études……………………………………………......87

1. Le département d'archéologie…………………………………………………………………….…88

2. Le département des métiers du tourisme……………………………………………………………88

Partie B. Les travaux scientifiques……………………………………………………………89

I. Les travaux universitaires…………………………………………………………………………89

1. Diplôme d’Etudes Approfondies……………………………………………………………………90

2. Thèse de Doctorat…………………………………………………………………………………...95

II. Les communications et les articles………………………………………………………………..99

1. Article sur les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée………………………….....100

2. Article sur un groupe de vases Méditerranéens de fécondité……………………………………...109

3. Article sur la survivance d’un type de brûle-parfums……………………………………………..123

4. Communication sur un culte de fécondité préislamique à Kairouan………………………………143

5. Article sur le paysage urbain pré-romain de l’île d'El Ghdamsi à Monastir…………………….....151

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CURRICULUM VITÆ

Adel Njim

Département d'Archéologie

Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Tél. mobile 98 489 392

EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

*Assistant recruté en histoire et archéologie anciennes à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines

de Kairouan depuis septembre 2001.

*Assistant contractuel en histoire et archéologie anciennes à l’Institut Supérieur des métiers du

Patrimoine de tunis. Année universitaire 2000-2001.

STAGES DE FOUILLE

*Stage à Kerkouane : fouille du site punique, étude de l’architecture tombale punique voisine et

participation aux séminaires d’archéologie animés par les chercheurs de l’Institut National du

Patrimoine de Tunisie. Séminaire réalisé sous la direction de Monsieur Mhamed Hassine Fantar, 15

jours, été 1997 et 1995.

*Stage à Tharros (Sardaigne) : fouille de la fortification du sanctuaire punique (tophet) dirigé par le

Professeur Enrico Acquaro avec la participation à la classification du matériel découvert. Contribution

aux travaux d’ouverture du musée archéologique local de Cabras dirigés par le regretté le Professeur

Giovanni Tore. 10 jours, juillet 1996.

*Stage à Kerkena : fouille du site punico-romain et dessin de la céramique trouvée. Stage réalisé sous

la direction de Monsieur Fethi Chelbi directeur du département d’archéologie sous-marine à l’ Institut

National du Patrimoine de Tunisie. 15 jours, été 1993.

SÉJOURS D’ÉTUDES

*Séjour à Aix-en-Provence grâce à une bourse du programme Michel Foucault, septembre 2003.

*Séjour à Rome dans le cadre d’une bourse d’études de l’Ecole Française de Rome, novembre 1998.

TRAVAUX UNIVERSITAIRES

*Thèse d'archéologie antique intitulée : Les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée

occidentale sous la direction du Professeur Jean-Paul Morel. Soutenue à l'Université d'Aix-en-

Provence, juin 2008, mention "très honorable". En cours de publication par la Faculté des Lettres et

Sciences Humaines de Kairouan.

*D.E.A. d'archéologie antique intitulé : Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en

terre cuite des musées de Carthage et du Bardo (Tunisie) sous la direction du Professeur Jean-Paul

Morel. Soutenu à l'Université d'Aix-en-Provence, juin 1996, mention "très bien".

ARTICLES ET COMMUNICATIONS

*Article sur les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée occidentale. A paraître dans

la revue Antiquités Africaines.

* Article sur un groupe de vases de fécondité méditerranéens. A paraître dans la revue REPPAL.

*Article sur la survivance d’un type de brûle-parfums dit vase étagé trapu. Paru au REPPAL, volume

XIII, 2004, p. 183-200.

*Communication sur un monument de fécondité préislamique à Kairouan présenté au colloque sur

Kairouan et sa région organisé par le département d'archéologie de la Faculté des Lettres et Sciences

humaines de Kairouan du 6 au 8 mars 2006. Paru dans les travaux du colloque p. 219-224.

*Article sur le paysage urbain pré-romain de l’île d'El Gdamsi à Monastir. A paraître dans la revue

Mawarid de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sousse.

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TRAVAUX D'ENCADREMENT

DÉPARTEMENT D'ARCHÉOLOGIE

Date Nom du candidat Sujet du mémoire

2004-2005 Yesser Jrad Les tophets phénico-puniques de Tunisie

2005-2006 Hejer Soltani La présence punique à Mahdia

2006-2007 Jomea Zaelouni La présence punique à sidi el Heni

2007-2008 Habib Saïdi Les mausolées numides d'Afrique du Nord

2008-2009 Abderraouf Amara Les timbres amphoriques romains

de Ksour Essef

DÉPARTEMENT DES MÉTIERS DU TOURISME

Date Nom du Candidat Sujet du mémoire

2004-2005 Sofien Sebri La cité romaine de Carthage

2005-2006 Issam Hamdi Les mosaïques du Musée de Sousse

2006-2007 Chaker Bouzeien Le Musée privé Dar Essid à Sousse

2007-2008 Yosra el Kaffef Les costumes et les bijoux de Mahdia

2008-2009 Hassen Ghabi

Kaouthar Seddik

Les ateliers de potiers de Nabeul

6

MODÈLE DE PRÉSENTATION

DE CHAQUE ENSEIGNEMENT

I. Présentation de l’enseignement

1. Intitulé :

2. Nature de l’enseignement :

3. Niveau enseigné :

4. Langue de l’enseignement :

5. Établissement :

6. Année universitaire :

II. Plan

III. Bibliographie sommaire

IV. Documents annexes (s’il y en a)

V. Liste des travaux dirigés (s'il y en a)

VI. Echantillon d’un travail dirigé

1. Intitulé

2. Plan

3. Introduction

4. Développement

5. Conclusion

6. Documents annexes (s’il y en a)

VII. Correction d'examens (s'il y en a)

7

PARTIE A.

LES TRAVAUX PÉDAGOGIQUES

I. LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ET ARCHÉOLOGIQUE

8

تاريخ البحث األثري: لة أعنوان المس

درس مندمج: لة أطبيعة المس

السنة األولى اثار: المستوى

عربية: لغة التدريس

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي األول 1002 -1001و 1001-1002: جامعيةسنة الال

التخطيط ذا ندرس علم اآلثار؟لما ׃ تمهيد

׃ مقدمة

- Iتعريف علم اآلثار

تعريف علم اآلثار اصطالحا - 1

تعريف علم اآلثار من حيث مجال اهتمامه - 2

- IIاآلثار و تاريخ الفنون علم

التمييز بين علم اآلثار و تاريخ الفنون - 1

ارتباط علم اآلثار بعلم التاريخ - 2 - IIIلم اآلثارورائية لتاريخ ع ومضة

الفترة القديمة و الوسيطة - 1

الفترة الحديثة - 2

- IVعلم اآلثار التحت مائية

- Vتحوالت الجديدة لعلم اآلثار ال

هتمام علم اآلثار بكل القطع على حد السواءأ - 1

اللقيات هي محور وصف و تأريخ - 2

نهضة المتاحف و النزوع لعرض المكتشفات - 3

األثرى بشمال إفريقيا و تونس تاريخ البحث - 4

خاتمة

الببليوغرافيا René Treuil et alii, Archéologie, Encyclopédie Universalis, volume2, Paris 1996, p.795-838.

Philippe Jockey, L’archéologie, Paris 1999, éditions Belin.

Réné Giouvès, L’archéologie gréco-romaine, Paris 1975, Collection Que sais-je ? n°54.

Bernard Hofman, L’archéologie en dix leçons, Paris 1980, Hachette

Ph. Jockey, L’archéologie, Paris 1999.

Ève Gran-Aymerich, Naissance de l’archéologie moderne, Paris 1998.

.1991رود ريغو مارتين غالن، مناهج البحث األثري ومشكالته ، تعريب خالد غنيم ، دمشق

.، المنظمة العربية للتربية والثقافة والعلوم1919حركة التنقيب على اآلثار ومشكالته في الوطن العربي ، تونس

.1991فوزي محفوظ ، المبتدأ في اآلثار، تونس –نور الدين الحرازي

األعمال الموجهة قائمة

حول أثارمنطقة البلوبوناز ديدشرح نص تيوسي -1

ل حول الحضارة الفينيقية ئاألواون الباحث -2

المصرية اآلثارتاريخ -3

التجربة التونسية في مجال اآلثار التحت مائية -4

متحف اللوفر في فرنسا -5

و بتونسمتحف بارد -1

9

أنموذج عمل موجه

في مجال اآلثار التحت مائية ونسيةالتجربة الت

المساهمة التي أضافتها للبحث األثري والتاريخي ال يستهان بها وفي الحقيقة هي أن هي حديثة العهد بقدر ما بقدر ما هذه التجربة إن

في عرض وقع لاألو االكتشاف .تجد جذورها في االكتشافين اللذين شهدتهما أعماق البحر األبيض المتوسط في مطلع هذا القرن

النحت، الفن )محملة بروائع لفنونهم كا نتتتمثل في حطام سفينة تنتمي لإلغريق القدامى، ي وهو سواحل مدينة المهدية بالبالد التونسية

ويعتبر هذان الحطامان في عرض جزيرة أنتيستار باليونان هاأما الحطام الثانية فقد عثر علي.(المعماري، الخزف، تحف من البرونز

.مهدا لتركيز وتطوير البحث األثري التحت مائي

شرع العهد الوطني للتراث باالشتراك مع النوادي التونسية للغوص في تنظيم حمالت مسح في عدة نقاط من الشريط منذ التسعينات

غمورة بمياه البحر التي هي اليوم م و الساحلي مكنتنه من الشروع في دراسة بيات وأرصفة الموانئ التي أقامها البونيون والرومان

وفي نطاق قانونه األساسي الجديد قرر المعهد إحداث هيكل علمي وإداري تناط 1994في سنة .في ارتفاعها منذ عهودهم تواصل

ثالثز هذا الهيكل بحثه على كوبفضل الميزانية التي رصدت له في هذا الشأن ر بعهدته وضع خطة لهذا المجال وتطبيق برامجه

.محاور

.قديمة مغمورة وذلك قصد دراستها سح المناطق الساحلية التي يمكن لنا أن عثر فيها على بنيات موانئم *

.الساحلية مظهرا من مظاهر البحث المشترك الذي يفرضه هذا النوع من اآلثارالجزراعتبار *

.قعتحديد مواقع كل حطام السفن القديمة بالسواحل التونسية النجاز خارطة لهذه الموا *

الموانئ المغمورة 1.

نعلم أن السبب الرئيسي هو ارتفاع حرارة . لسواحل ظاهرة دقيقة من البحر األبيض المتوسطلارتفاع مستوى مياه البحر وغزوها

ب عليها إن التنقي. األرض زد على ذلك مفعول التلوث مما يجعل اليوم البنيات الموانئ التي أقامها اإلنسان القديم مغمورة بمياه البحر

الذي ال يستوجب تكلفة باهضة وال معدات وتقنيات هامة نظرا ألنها ال تبتعد كثيرا عن سطح الماء يضيف معلومات حول أنشطة

ومنذ توليه اإلشراف على هذا المجال توصل هيكلنا لمعرفة عدة مواقع لموانئ قديمة مغمورة وفي اآلن . األرصفة والموانئ في القديم

جزر )كركنة ( جزيرة زمبرة)، يجيمور(رأس الديماس)، تبسوس (سلقطة)رأس زبيب، سلقتوم، : ت تاريخية كبرىنفسه جزء من محطا

في برنامج مسح وحفريات تغطي كامل أرخبيل قرقنة برا وبحرا وعلى ساحل الجنوب الغربي لجزيرة 1993شرعنا منذ (.قرقنة

التي ذكرها المؤرخون القدامى وميناءها الذي " كركنا"ينة البونية الرومانية المد" برج الحصار"الشرقي اكتشفنا في النقطة التي تدعى

مرتبة على النمط ة حجارتهاأرصفتوجد في هذا الميناء و م.ق 191بعل عندما فر نحو مدينة أنطيوس في سنة حنأبحر منه القائد

.الهلنستي

الجزر التونسية 2.

بمناسبة 1994و1991هو برنامج مشترك نشأ إثر عمليات سبر وقعت في جزيرة زمبرة في ية الجزر التونس خبرنامج اإلحاطة بتاري

إن االكتشافات األثرية التي توصلنا إليها عن طريق االسبار وبإعانة من .رحالت دراسية نظمتها الجمعية التونسية ألحباء الطيور

أعطى البعض من هذه .سات أخرى متواجدة آنذاك بجزيرة زمبرةالتجربة العسكرية التونسية شدت اهتمام باحثي كلية العلوم ومؤس

االكتشافات نقطة االنطالق لتحاليل مخبرية تستهدف مثال األلوان الطبيعية الموجودة في األرجوان المستعمل عند البونيين أو دراسة كل

إلى أرخبيل قرقنة بل تعدى مستوى السبر ليصل إلى وعلى منوال جزيرة زمبرة امتد اهتمامنا .العظام ما يتعلق بالحيوان من خالل بقايا

.برنامج واسع النطاق وهو تنقيب وحفريات برا وبحرا

المهديةسفينة حطام 3. عمل الفريق .توظيف التقنيات الحديثة ألغراض عملية والشواهد التاريخية على ونسي األلماني على إمكانية البحثبرهن التعاون الت

إال من السفينة يبق لم .ى الرجوع إلى موقع حطام السفينة التي وقع العثور عليها ألول مرة في بداية القرن العشرينالتونسي األلماني عل

( أصنام وروائع فنية أخرى)كانت تنقل السفينة قبل غرقها حمولة تتمثل في عناصر معمارية .حطام منتهك وبعض األعمدة والتيجان

.م.ق 11على هذه المدينة اليونانية وذلك سنة " سيال"ه الجيوش الرومانية بقيادة القائد الروماني جمعت في أثينا إثر الهجوم الذي شنت

بحمولتها دون شك إلى إيطاليا لتأثيث وزخرفة منزل أحد الرومان األثرياء عندما حولت وجهتها عاصفة نحو إفريقيا تتجه كانت السفينة

وباستثناء انتقاء عينات من خشب لتحليلها فإنه يستوجب عدم إدخال أي .مترا 41ق وأغرقتها في عرض سواحل مدينة المهدية على عم

لضبط خارطة " كاشف المعادن"صوص عن طريق نتسجيل مفصل بالرسم والصورة للشواهد مصحوب بمع تغيير على الحطام

.للمواد المعدنية

10

متحانإ صالح موضوعإ

. هتمامهإر مفهومه و مجال ثاعلم اآل

طيط المقترحالتخ

مةدالمق

يم عام للموضوع دتق

التخطيط و اإلشكاليةيم دتق

I. تعريف علم االثار اصطالحا

صل اليوناني للتسميةاأل -1

التسمية في القرن السابع عشر -2

هتمامهإمن حيث مجال اآلثارتعريف علم .II

راسة األثريةدمجال ال -1

اآلثارراسة دية في ئي االنتقا دتفا -2

و تاريخ الفنون اآلثارالتمييز بين علم -3

الخاتمة

تلخيص أهم نقاط الموضوع

فتح افا ق الموضوع

11

مناهج وتقنيات العمل األثري: لة عنوان المسأ

درس مندمج: لة طبيعة المسأ

السنة األولى اثار: المستوى

عربية: لغة التدريس

اإلنسانية بالقيروانكلية اآلداب و العلوم : المؤسسة

السداسي الثاني 1002-1001و 1001-1002: سنة الجامعية ال

التخطيط

ذا ندرس تقنيات العمل األثري ؟الم: مةدمق

I . االستكشاف أو الريادة الميدانية

المراحل التحضيرية لالستكشاف -1

العمل التوثيقي - أ

اإلعداد المادي للعمل الميداني - ب

ن معطيات الوثائق وأرض الواقعالمواجهة بي -ج

أصناف االستكشاف أو الريادة الميدانية -2

المسح البري - أ

االستكشاف الدقيق - ب

التقنيات المساعدة المعتمدة في االستكشاف -ج

االستكشاف عن طريق األقمار الصناعية -د

الصور الجوية -هـ

II . الحفرية (La fouille )

أهداف الحفرية -1

أطوار الحفرية -2

األعمال التمهيدية - أ

La fouille stratigraphique))الحفر الطبقاتي - ب

التوثيق العلمي للحفرية -ج

III . الحفرية التحت مائية(La fouille sous-marine )

IV . در و المراجع أو الببليوغرافيا أهمية المصا(La bibliographie)

.V شروط تأويل المعطيات األثرية

.VI الثقافة المادية أوقايات األثرية دراسة الل

( La céramologie)دراسة الخزف -1

(La numismatique) دراسة العملة -2

(L’architecture)رية للمعالم الدراسة األث -3

(L’urbanisme)دراسة المجال الحضري -4

دراسة المجال الريفي -5

خاتمة

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الببليوغرافيا René Treuil et alii, Archéologie, Encyclopédie Universalis, volume2, Paris 1996, p.795-838.

Philippe Jockey, L’archéologie, Paris 1999, éditions Belin.

Réné Giouvès, L’archéologie gréco-romaine, Paris 1975, Collection Que sais-je ? n°54.

Bernard Hofman, L’archéologie en dix leçons, Paris 1980, Hachette

Ph. Jockey, L’archéologie, Paris 1999.

Ève Gran-Aymerich, Naissance de l’archéologie moderne, Paris 1998.

.1991رود ريغو مارتين غالن، مناهج البحث األثري ومشكالته ، تعريب خالد غنيم ، دمشق

.، المنظمة العربية للتربية والثقافة والعلوم1919حركة التنقيب على اآلثار ومشكالته في الوطن العربي ، تونس

.1991فوزي محفوظ ، المبتدأ في اآلثار، تونس –نور الدين الحرازي

األعمال الموجهة قائمة ة دلموقع رقا ريبية دانية تدخرجة مي -1

رةدموقعي سبيطلة و حي يقراءة لمخطط

قراءة مقطع طبقاتي لحفرية أثرية -3

صيا نة موقع و ترميم معلم اثري -4

رسم الخزف -5

في الوطن العربي التراث الثقافي -6

نموذج عمل موجهأ

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17

في الوطن العربي الثقافيالتراث

الحمايهة لكهن كيفيهة . وقايتهه مهن العطهب أو المخهاطر اندفع ما قد يعرضهه للتلهف أو الفقهدو ومنع ما يضرهته ء هي تأمين سالمحماية الشي

لنسهبة إلهى ا حدث باوهذا م مايته مختلفا على تحديده وتعريفه وبالتالي تتعدد المواقف وتتباينالشيء المطلوب حن تصبح إشكالية عندما يكو

التراث الثقافي غير المادي في "نستكشف الدالالت المستخدمة بالنسبة لعبارة لذا علينا أن. نه وغير الماديالمادي م التراث الثقافي العربي

وههو ومها يضهع عمهلإمكانية االتفاق في الفههم والفوضوح الداللة وتحددها يفيد نتوصل إلى داللة محددة لكل منهابغية أن " الوطن العربي

. األساس لحماية رشيدة لمكونات التراث الثقافي غير المادي

-I التراثتعدد داللة

ففهي دوائهر المشهتغلين باللغهة العربيهة وأدبهها تهواتر اصطالحا فهي الخطهاب العربهي الحهديثظهر هذا التعدد في داللة الكلمة منذ أن دخلت

جهري الثهاني والقهرن الهجهري بات اللغوية واألدبيهة التهي يعهود معظمهها إلهى مها بهين القهرن الهليدل على الكتا" التراث"استعمال اصطالح

عنهدما التفهت المشهتغلون بالفقهه . صة ما اعتبر منه إنجازا متميزاوخا الممتدة حتى القرن السابع الهجريوقد يعود بعضها إلى الفترة الرابع

أخهذ كهل مهنهم يسهتخدم كلمهة لتخصصهاتهمإلهى المصهادر العربيهة القديمهة دراسهات اإلنسهانيةوأمثالها من ال والتشريع أو الفلسفة أو التاريخ

بتههواتر اسههتخدام كلمههة . قههرن األول إلههى السههابع الهجههرييناصههطالحا علههى الكتابههات التههي تعههود إلههى الفتههرة الزمنيههة المبكههرة مههن ال" تههراث"

وبخاصهة مهن تركهة األجهداد بمعنى مها وصهلنا" الموروث"جعلها مرادفة لكلمة في الحياة الثقافية المعاصرة اكتسبت الكلمة داللة ت" تراث"

ين بهين أههل التقليهد بوفرة فهي الجهدل الهذي دار منهذ منتصهف القهرن العشهر" تراث"استعملت الكلمة . الفكرية أو األدبية أو الفنية المنجزات

لة الكلمة تشوشا وأصبح كل يستخدمها إشارة إلى معنى خاص به بحيث زادت دال أصحاب ثنائية األصالة والمعاصرة ثم بين وأهل التجديد

، فإن هذا ال يعني أن أحدها "التراث"على الرغم من تتالي هذه الدالالت في الظهور عند استخدام مصطلح .والعقديةوفق توجهاته الفكرية

ا يفيهد مرجعيتهها إلهى غهابر الت الكلمة معنى مركزيهغلب على استعما ىلكن من جهة أخر .الكان يجب اآلخر أو يزيحه نهائيا من االستعم

. الخلهف أن يحهافع عليهها كمها ههي علهىههو أعمهال منتههى مهن إنتاجهها األسهالف " تراث"واستتبع هذا االستنتاج بأن ما وصلنا من الزمان

ة الخلهف كهانوا يوظفهون التهراث وإنمها غالبيه متحفيهة كمها ههيولكن تبهين أن الخلهف ليسهوا كلههم أمنهاء متهاحف يحهافظون علهى المقتنيهات ال

فهي حاجهة إلهى قهراءة " التهراث"لهذا يظهل . والعقديهةويستنطقونه ويعيدون إنتاج أفكاره ومعانيه وفق ما فهموه هم حسب توجههاتهم الفكريهة

.ووعيهم الفكري وإنما يأخذ حياة جديدة وفق منهجية قرائه ين يدي الخلف ليس شيئا منتهى منهرشيدة تتأسس على اإلقرار بأن التراث ب

-II مادي غير الالمادي والتراث تكامل

ن سواء أخذنا بالمفهوم الذي يقصر الثقافة على الفنون واآلداب وما يتصل بهما أو اعتمدنا المفهوم الذي يوسع من نسقها ويعتبرها معبرة ع

الشهق األول يحتهوي موضهوعات ذات . شهقين تمل علهىنها نالحهع أن موضهوعات أي منهمها تشهأسلوب في العيش ومنظور إلهى الوجهود فإن

. وأبرز مثال لهها ههو الصهروح والمبهاني والمعهالم األثريهة ر بحاسة اإلبصا طبيعة ملموسة أو مجسدة في هيئة نصب ومعالم يمكن تمييزها

ا جهاء نعتهها بأنهها أما الشق الثاني من الموضهوعات فيشهمل موضهوعات ذات طبيعهة ذهنيهة أو وجدانيهة وال تمسهك باليهد أو تلمهس ومهن هنه

تقسهيم موضهوعات الثقافهة إلهى شهق مهادي إن. وأبرز مثال لها هو القيم والمثهل والتصهورات" معنوية"أو " غير ملموسة"أو " غير مادية"

. مهيالديوآخر غير مادي أمر قديم يعود إلى نشأة مفهوم الثقافة اإلنساني في الدراسات المجتمعية الحديثة في نهايات القرن التاسهع عشهر ال

ولكن بهروز ههذه القسهمة وتصهاعد الحهديث عهن . ثم ثبتت الدراسات الشعبية المعاصرة هذه القسمة على النحو الذي سنشير إليه بعد سطور

جههاء نتيجههة التنويههه المتتههالي لههدى أجهههزة اليونسههكو بضههرورة إقامههة تههوازن بههين " التههراث الثقافيههة غيههر المههادي"أو " الثقافههة غيههر الماديههة"

. ها المركز على اآلثار المباني التاريخية وما أشبه والجوانب األخرى من الثقافةاهتمام

18

-III غير ماديالمادي و متداخل بين التراث الثقافة الشعبية

الهى األخهذ بالتصهنيف الهذي يميهز فروعهها الرئيسهية نيفية لموضهوعات الثقافهة الشهعبية من األوفق لو اعتمدنا في تعرفنا على الشجرة التصه

: التالية الفروع األربعة

الثقافة المادية الشعبية

العادات والتقاليد الشعبية

المعارف والتصورات الشعبية

لتعبيرات الفنية الشعبيةا

وعمومها، .مفردات مكونات الثقافة الشعبية ووقهائع ظواهرهها الجاريهة إلىنصل حتى ه الفروع الرئيسية إلى فروع أصغر تنقسم هذ ومن ثم

: ايز هذه الفروع األصغر على النحو التاليتتم

دوات العمل المحترف واستعماالتهاأ

.الحدادة، النجارة، النسج الزراعة ، الصيد، الرعي،: أدوات ومعدات

: أدوات العمل المنزلي واستعماالتها

.ان، المواقد ، أواني الطهيأدوات طحن الحبوب، األفر

: الحرف والصناعات الشعبية

.طريز، التجليدفخار، صناعة األثاث، ضرب الطوب والبناء والتشييد، الغزل والتالصناعة

: تقنيات العمل ومهاراته

، وأسهاليب الشهغل فهي كهل منهها، وكيفيهة اكتسهاب تلهك القهدرات والمههارات إليههاالقدرات والمهارات التي تتطلبها األعمال السابق اإلشهارة

.المهنة إلىأو ضمها وتناقلها، وكيفية تنشئة أجيال جديدة

: تنظيم الحرف وشعائرها

ب الموجههود بههين مزاولههي الحرفههة، تقاليههد الههدخول الههى عضههويتها، الشههعائر المرتبطههة بههها، الخطابههات المعللههة لنشههأتها أو لههبعض يههالترات

.االمرتبطة به واألدعية األقوالمظاهرها ،

: لعادات والتقاليد الشعبيةا

: اإلنساندورة حياة

.الميالد والطفولة، التنشأة ، الزواج، الموت: دات التي تمارس في المراحل العا

:األعياد والمناسبات الخاصة بدورة السنة

العادات التي تمارس عند االحتفال باألعياد الدينية أو المدنية ، أو بالمواسم الدورية

: وضع الفرد في المجتمع المحلي

وضههوابط العالقههات المتبادلههة، أعههراف الالئههق وغيههر الالئههق، أسههاليب فههض المنازعههات والمجههالس المراسههم االجتماعيههة وآداب السههلوك

العرفية والتحكيم

: المعارف والتصورات الشعبية

: السحر

ل لمعهارف والتصهورات الشهعبية المتعلقهة بعمهل األعمهال أو بهالحفع أو بههالحفع والوقايهة منهها، وبالحسهد والعهين والوقايهة منهمها أو إبطهها

.مفعولها، السحر المنزلي والسحر االحترافي ، دور المحترفين، الخواص السحرية التي يكتسبها األشخاص أو األشياء

: األولياء

.ه ،تخصصه، ضريحه ، أتباعهالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بحياة الولي وسيرته ، كرامت

:الكائنات غير المنظورة

19

مهن الكائنهات مثالههاالعفاريت والغهيالن وأ إلىالمتعلقة بالجن وأطوارهم وعالقاتهم بالبشر ، وكذا بالنسبة المعارف والتصورات الشعبية

. سواء كانت شريرة أم طيبة

:التطبيب و العالج

.العالج وأدواته وعقاقيره المعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بالصحة والمحافظة عليها والمرض والوقاية منه وبأساليب

: ألحالم وتفسيرهاا

.والمعاني المتوالية لرموزهاالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بطبيعة األحالم وأنواعها وتأويل وقائعها

: االنطولوجيا الشعبية

ت األخرى في الكون ويرتبط بها األفكار حول وجود البشر وعالقتهم بالمخلوقا اإلنسانالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بمكانة

.و الظواهر الطبيعية وحول مقوالت الزمان والمكان

وأجزاؤه اإلنسانيالجسم

.ل مظاهرها وتفسير عوارضهاالمعارف والتصورات الشعبية التي تدور تراتب أعضاء الجسم ، وتأوي

: الروح

.متعلقة بطبيعتها ومكانهاالمعارف والتصورات الشعبية ال

: الحيوانات

السهحرية أو التنبؤيهة، وبالقصهص المعلهل لكهل ههذه وبإمكاناتههاكل منها، إلىات الشعبية المتعلقة بالصفات المنسوبة المعارف والتصور

.واإلمكاناتالصفات

:النباتات

.ا و بالقصص المعلل لخصائصهاالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بالتعامل الشعائري مع بعضها بالخصائص العالجية لبعضه

:الطهارة

.سة ، وبموادها وبتوقيتاتهاالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بالممارسات الشعائرية الكتساب الطهارة ورفع النجا

: النار

.شعائرية التي تتطلب وجودهاالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بقوتها السحرية والتطهيرية، وبطبيعتها وبالممارسات ال

:الماء

الشههعبية المتعلقههة بههالقوى السههحرية والتطهيريههة المنسههوبة إليههه، وبطبيعتههه، ومصههادره ومجاريههه، وبالممارسههات المعههارف والتصههورات

.تي تتطلب وجوده أو استعمالهالشعائرية ال

: األحجار والمعادن

.ةاماتها العالجية والسحريالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بخصائص كل منها، بطبيعتها، ومصادرها، واستخد

: االتجاهات واألماكن

صهفات خاصهة وكهذلك بالنسهبة لالتجاههات كهاليمين واليسهار ومفتهرق اتب األماكن واكتسهابها المعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بتر

الطرق أو ملتقاها وبالممارسات الشعائرية القائمة على ذلك وبالقصص المعلل لكل منها

:األعداد

.لمتعلقة بالقيمة الخاصة لألعداد وبالقوة السحرية الكامنة في بعضها وباستخدامات شعائرية لبعضهاالمعارف والتصورات الشعبية ا

:األيام

المعهارف والتصهورات الشههعبية المتعلقهة بالقيمهة الخاصههة لهبعض ههذه األشههكال واأللهوان وبهالقوى السههحرية لبعضهها اآلخهر وبالقصههص

.التفضيل أو تلك الكراهية المعلل لهذا

:ل واأللواناألشكا

20

سههتخدامات المعههارف والتصههورات الشههعبية المتعلقههة بالقيمههة الخاصههة لههبعض هههذه األشههكال واأللههوان وبههالقوى السههحرية لبعضههها وباال

.الشعائرية لبعضها

:أوائل األشياء وأواخرها

عائرية الخاصهة هما وبالممارسات الشهالمعارف والتصورات الشعبية المتعلقة بتمايز األول واآلخر في الترتيب وبالتفاؤل والتشاؤم ببعض

.بكل منهما

:تعبيرات الفنية الشعبية ال

.لنوادر واألمثال واأللغازواع الشعر مقطوعات األغاني، والقصص الشعري الغنائي واإلنشاد الديني والقصص والسير وانأ

:الموسيقى والغناء الشعبيين)التعبير الفني الصوتي

.لصيغ واألشكال واآلالت والموسيقى ، المؤدون ، الجمهور ، الذائقة ومعايير التقويماإليقاعات واأللحان وتركيب ا

:التشكيلي التعبير الفني

األشكال المعمارية المالبس واألزياء ، الحلي وأدوات الزينة ، الرسوم الجدارية وغير الجدارية ، الوشم، الزخرفة، مشهغوالت الخامهات

.المختلفة

(:الرقص واأللعاب الشعبيين) التعبير الفني الحركي

أنواع التركيب الحركي للرقصات، مناسبات األداء والموسهيقى المصهاحبة ، المهؤدون وجمههورهم القواعهد المنظمهة األعهراف المتصهلة

.بالرقص واأللعاب

(:التمثيل والدراما الشعبية : ) التعبير الفني التشخيصي

ون ، الممارسهات ذات المالمهح الدراميهة ، األلعهاب واألداء الحكهائي، المواكهب والزفهات أشكال األداء التمثيلي، المتخصصون والمحترف

.والدورات

-IVفي تحديد الهوية الثقافة الشعبية دور

مهع نسهيج حيهاة نسهجمةيجعهل تلهك الثقافهة مفهم الثقافة الشعبية بوصفها أسلوب حياة جماعة اجتماعية ونظرة تلك الجماعة إلهى الوجهود،

ذلك أن عناصر الثقافة الشعبية ال توجد إال حيث يكون لهها وظيفهة أو تجلهى مظههرا مهن مظهاهر . اعة بل هي ممارستها للحياة نفسهاالجم

هويهة الجماعههة تصهبح هههي ولهههذا فهإن الثقافهة الشههعبية، بمها تحهدده ألبنههاء الجماعهة مههن أنمهاط التكفيهر ومنههاحي السهلوك . وجهود الجماعهة

وألن الهويههة هههي مصههدر تمسههك الجماعههة باسههتقالليتها .صوصههيتها التههي تميزههها عههن سههواها مههن الجماعههاتوصههوت ذاتيتههها وإعههالن خ

وترتبط بمصيرها ولذلك فهإن إيهالء العنايهة واالهتمهام بالثقافهة الشهعبية رد فعهل طبيعهي وصهحي إزاء ضهغوط النزعهات العالميهة، ولهيس

تثبيهت الثقافهات المحليهة : تعمهيم نمهط ثقهافي هجهين، وثانيهمها: محهورين، أحهدهما فالواقع أن العولمهة الثقافيهة تعمهل علهى. العولمة وحدها

مههن هنهها سنسههمع منههها حههديثا متعاليهها عههن الحفههاظ علههى التعدديههة وإبههراز . بخاصههة العرقيههة، مهمهها ضههؤل حجهمههاوالجهويههة والفئويههة، و

بية بما تملكه مهن منظومهات رمزيهة وفكريهة وأسهطورية وعلى أي األحوال، فإن الثقافة الشع .كن في اتجاه تأكيد التشتتالخصوصية، ول

وألن الثقافهة الشهعبية . تختزن قيما وتكنز تجربة تنمي مشاعر االعتزاز واالنتماء وتغذي مطامح الشعب وآمالهه فهي االسهتقالل والكرامهة

لة، تشكل هذه الثقافهة حصهنا للمقاومهة ثقافة حاضرة لها دورها الفاعل في حياة الجماعة وما تنتجه من إبداع ليس مجرد مرآة ساكنة عاط

.والصراع ضد الهيمنة الثقافية

-Vدور الثقافة الشعبية التنموي

. ماعيهة والثقافيهةمعوق مهن معوقهات التنميهة االقتصهادية واالجت أي تقليدي يرى العادات والتقاليد ومكونات الثقافة الشعبية عموماهناك ر

والجههات المحليهة . هو بعيد عن مجريات الواقع وتجارب العقود السهابقة فهي محهاوالت التنميهة وإنما ولكن هذا الرأي ليس جائرا فحسب

والدولية التي استفادت من عبرة التجارب الماضية أصبحت تشدد اآلن على دور الثقافة الشعبية في إنجاح عمليات التنمية إذا تم التعامهل

21

مكوناتههها فههي سههياقها الثقههافي الكلههي وحسههن تفهههم وظيفههة كههل مكههون مههن هههذه فهههم أولهمهها. ا مههن موقههف رشههيد يعتمههد علههى محههورينمعههه

اتخههاذ موقههف نقههدي وفههق منهجيههة علميههة تمكههن مههن السههلوك المههرن واإلبههداعي إزاء تكييههف المكههون ثانيهمهها ونههات وطبيعتههه األدائيههةالمك

بل منافذ الوصول إلى السلع والخدماتال التوسع في و د زيادة مصادر الحصول على النقودإن التنمية عموما لم تسعى إلى مجر .الثقافي

والثقافهة الشهعبية. اإلنسهاني ككهل يرتقيهان بهالوجود أفضل ومستوى معيشهة ألجمهل وأنفهع هي أساس، اختيار أبناء المجتمع ألسلوب حياة

تم بالناس ومهن أجلههم المستدامة التي ت باعتبارها هي ذخيرة أبناء المجتمع ومنطلق ممارستهم، تكون هي األداة المكينة في تحقيق التنمية

. هم أنفسهم

فهي كهل قطهر لسياسهات اإلنمائيهة بكافهة أشهكالهاتوجب وضع الثقافة الشعبية في االعتبار كعنصر استراتيجي في ايأخيرا يمكن القول أنه

. و كعامل تنموي مستقبلي حساس و هام عربي

22

PARTIE A.

LES TRAVAUX PÉDAGOGIQUES

II. LES SCIENCES ARCHÉOLOGIQUES

1. L'urbanisme et l'architecture funéraire

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Intitulé : la colline de Byrsa

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : deuxième année métiers du tourisme

Langue de l’enseignement : Français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2007-2008 / 2008-2009 deuxième semestre

PLAN

Introduction : pourquoi étudier la colline de Byrsa ?

I. Le site et la toponymie

II. La colline de Byrsa à l'époque phénicienne et punique

III. La colline de Byrsa à l'époque romaine

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

S. Lancel, La colline de Byrsa à l'époque punique, Paris 1983.

J.-P. Morel, Vie et mort dans la Carthage punique, Tunis 2000.

S. Lancel et alii, Mission archéologique française à Carthage I-II, Rome 1979-1985.

LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. L'expansion phénicienne en Méditerranée

2. La ville d'Utique

3. La Carthage phénicienne

4. La princesse Elissa-Didon

5. Le Mussée de Carthage

6. La Carthage romaine

24

25

26

ÉCHATILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

LA PRINCESSE ÉLISSA-DIDON

L'histoire de Carthage est étroitement liée au destin d'Élissa, la fondatrice de Cette cité qui allait

dominer tout le monde méditerranéen. Son épopée a bénéficié de plusieurs témoignages d'auteurs

anciens grecs et latins tributaires de la chronique royale de la ville Tyr. Timée de Taormine, vers 300

avant J.-C., qui avait consulté ces archives, appelle cette héroïne Deidô. Vers 200 avant J.-C.,

Ménandre d'Éphèse est le premier à la nommer Élissa. Il est intéressant de tenter de démêler réalité et

mythe de cette princesse phénicienne.

I. LA LÉGENDE

Les auteurs grecs et latins s'accordent autour de la querelle qui opposa les deux enfants de Mutho :

Pygmalion, roi de Tyr, et sa sœur, la princesse Élissa, épouse du grand prêtre du dieu Melqart,

Acherbas, lequel était aussi son oncle comme l'autorise la tradition sémitique. Pour s'emparer des

richesses considérables de cet « oncle-beau-frère» encombrant à plus d'un titre, Pygmalion ne recule

pas devant le meurtre. Avertie par un songe de l'ignominie de son frère et craignant pour sa propre vie,

Élissa préfère l'exil et quitte sa patrie. Cet exil qui se fait avec toutes les précautions nécessaires. Elle

prend le soin d'emporter les trésors accumulés dans le temple de Melqart. L'exil se réalise en

compagnie d'hommes de haut rang sans doute des partisans. Le vaisseau se dirige vers l'ouest et fait

une première escale à Chypre. Là, on embarque le prêtre de Junon, sa famille et quatre-vingts vierges

qui étaient sur le point de s'adonner à la prostitution sacrée dans le temple d'Astarté (Aphrodite) ; elles

devaient devenir les compagnes des Tyriens fugitifs. Après une longue pérégrination au sujet de

laquelle toutes les sources sont muettes, et qui valut à l'héroïne le surnom de Dido (l'errante), Élissa

arrive avec sa suite en Afrique. Aux dires de Polybe, les fugitifs virent «une péninsule presque

entourée, soit par la mer, soit par un lac, et rattachée au continent par un isthme barré par une chaîne

de collines difficiles à franchir». Géographiquement, le site était propice et bien défendu. C'est là que

fut décidée l'implantation de la ville nouvelle : Qart-Hadasht (Carthage). Les rites qui présidèrent à

l'identification précise du lieu de fondation de la nouvelle cité sont célèbres, comme est célèbre aussi la

ruse d'Élissa. Après avoir sollicité l'amitié des habitants qui la reçoivent avec des signes manifestes de

joie, Élissa s'entend avec eux pour acquérir un lopin de terre de la grandeur d'une peau de vache; mais

cette peau est découpée en fines lanières, lesquelles, mises bout à bout, déterminent un vaste territoire.

Arrivent alors de toutes parts des gens du voisinage et d'Utique, cette première colonie phénicienne

implantée depuis longtemps à l'extrême nord de l'Afrique. Virtuellement, la cité vient de naître ; on en

payera le tribut annuel. Commencent alors les véritables rites religieux de fondation, sans doute par la

construction du premier temple ; on creuse et l'on découvre une tête de bœuf, sinistre présage,

emblème d'un esclavage perpétuel ; on décide alors de « transporter la cité ailleurs » ; les fondations

révèlent cette fois-ci une tête de cheval, augure hautement favorable, signifiant puissance, grandeur et

liberté. Ce sera le symbole de la ville nouvelle. Le règne d'Élissa pouvait alors commencer ; mais sous

quelle forme ? et pour combien de temps ? Seule, ta fin de la princesse est connue, à travers un récit

tragique: on rapporte que le roi de la tribu autochtone des Muxitani, appelé tantôt Hierbas ou encore

Lapon ou Lopias, avait demandé sa main. Êlissa refusa cette proposition et pour sauver Carthage, pour

protéger l'intégrité de sa nouvelle patrie, seuls les chemins de la mort étaient possibles ; en signe de

sacrifice expiatoire, elle fit dresser un immense bûcher et se jeta dans les flammes.

II. LE VERDICT DE L'HISTOIRE

27

Voilà les différentes phases d'une légende rapportée par l'historiographie antique. Il s'agit d'un récit fait

de témoignages multiples souvent concordants et complémentaires, enrichis par divers apports qui ne

sont que le signe évident d'une perpétuelle interrogation; un récit qui permet d'affirmer qu'on ne

construit pas gratuitement une légende, qu'on essaie tout au plus d'expliquer les faits et de les

comprendre, en les confrontant à la réalité du moment. Il faudra d'abord en retenir les vraisemblances

et les vérités, corroborées par les données nouvelles de la recherche historique et de l'archéologie. C'est

d'abord l'onomastique qu'il faudra interroger. Effet, le nom de cette princesse ('LST) que les grecs ont

traduit par Êlissa, est un nom sémitique connu, probablement d'origine nabatéenne, mais encore

inexpliqué. Dans Acherbas, on reconnaît le Zakarba phénicien. Malgré de nombreuses controverses,

Pygmalion semble bien être un roi historique contemporain des événements. Ce nom se retrouve à

Carthage sur un médaillon en or découvert dans une tombe punique du quartier dit de Douimès, et

datant de la première moitié du VII siècle avant J.-C. Pour ce qui est de Hierbas, c'est un nom libyque

porté par un roi numide du Ier siècle avant J.-C. ; le personnage de la légende appelé aussi Lapon ou

Lopias a donné Juba chez les Latins. Dido est un nom africain dont on connaît la forme (DTDI); il est

porté par un chef libyen du XIIIe siècle avant J.-C. Quant aux Muxitani, il a été prouvé qu'ils furent

une tribu historique. L'épisode chypriote ne peut étonner quand on connaît les liens étroits unissant

Chypre, escale obligée pour les navigateurs phéniciens dans leurs pérégrinations méditerranéennes, à

la ville de Tyr. À Kition, principale ville de l'île, comme dans d'autres cités phéniciennes, il a été établi

que l'on pratiquait la prostitution sacrée dans le temple d'Asrarté (Aphrodite). Cette coutume se

retrouvera plus tard en Afrique dans le célèbre temple de Vénus à Sicca Veneria (Le Kef). La

fondation de Carthage, placée par plusieurs sources anciennes aux environs de 814 avant J.-C. trouve

une heureuse et quasi définitive confirmation grâce aux récentes découvertes archéologiques menées

sur ce site. Les archéologues allemands ont pu démontrer l'existence d'un habitat archaïque «organisé

et étendu» remontant à la première moitié du VIIIe siècle avant J.-C., et prouver la présence d'activités

artisanales et métallurgiques pour la même époque, «mettant ainsi un terme à un siècle de discussions

scientifiques et confirmant définitivement une fondation de Carthage à la fin du IXe siècle avant J.-C.

Que Carthage soit une fondation phénicienne, cela ne fait aucun doute. D'ailleurs, Élissa et ses

compagnons ne furent pas les premiers Phéniciens à connaître cette terre pour avoir navigué jusqu'aux

confins de la Méditerranée occidentale et y avoir fondé de nombreuses colonies ; déjà, avant l'an

1000avant J.-C, on compte Utique en Afrique, Gadir en Espagne, Lixus sur la côte africaine, au-delà

du détroit de Gibraltar. Le site qui allait devenir Carthage était connu depuis longtemps de ces fameux

navigateurs. Qu'une querelle de palais se soit produite au début de cette aventure n'a tien d'impossible,

mais il semble tout de même que cette fondation ait été une œuvre préméditée dans une perspective

pure et simple de colonisation. Cette fondation coïncide d'ailleurs avec le développement que connaît

Tyr, à une époque où celle-ci se présente comme la ville principale d'une Phénicie menacée par

l'expansion du pouvoir assyrien ce qui regarde désormais vers l'Occident. Cette époque voit un courant

de colonisation très particulier de la part des Phéniciens. La fondation de Carthage s'inscrit dans cette

course à la colonisation, et il n'est pas étonnant dans ce contexte de voir les Grecs s'emparer de ce récit

pour en réunir les pièces, tenter d'en rassembler les origines et les effets, avec les déformations et les

«trahisons» inhérentes à toute traduction, tenter enfin de les expliquer à travers les modèles et les

mécanismes relatifs à leur propre réalité. Le rite de fondation de Carthage, qui rappelle parfaitement

les rites de fondation des colonies grecques, en est le meilleur exemple. À travers la traduction de mots

sémitiques qu'ils ne comprenaient pas ou qui avaient été mal retranscrits, les historiens grecs ont, les

premiers, reconstruit la légende qui, de ce fait, se conforme à un modèle connu. Ainsi, LST devenait

Élissa (peut être du grec elissein) : c'est celle qui enroule la peau autour de la colline bosra ou basrat

(l'escarpement), qui devient Byrsa (à cause de bursa, mot grec qui signifie peau tannée, cuir). C'est à

partir de cette traduction que fat construite l'histoire de la peau de vache découpée, qui constitue une

28

partie essentielle du récit. Enfin, la mort de l'héroïne s'inscrit, elle aussi, dans un contexte culturel

connu. Élissa n'est pas la seule Carthaginoise à s'être donné la mort pour sauver sa patrie ; chacun

connaît l'acte héroïque de l'épouse d'Hasdrubal, qui préféra se jeter dans les flammes plutôt que de se

rendre aux années victorieuses de Scipion, et encore le funeste destin de Sophonisbe. Le sacrifice sous

toutes ses formes et surtout l'holocauste considéré comme le sacrifice total, est une donnée

fondamentale appartenant en propre au contexte psychologique et religieuse des peuples sémitiques.

III. ESSAI D'INTERPRÉTATION

Entre les vérités sous-jacentes de l'histoire d'une épopée s'installe avec puissance la forme du mythe

qui s'impose comme matrice primordiale d'une réalité originelle. Pour la comprendre, il faut essayer de

replacer les faits dans leur représentation rituelle primitive. Car la compréhension du mythe est

essentielle, sa caractéristique étant d'appartenir au temps sacré et immuable. Dans cette optique,

plusieurs éléments sont à retenir : les rapports de l'Orient et de l'Occident. Comme Cadmos, le premier

Oriental fondateur de Thèbes, Élissa est celle qui par à la conquête de l'Ouest, de ces terres incertaines

et prometteuses. À cela s'ajoute une dimension supplémentaire qui rejoint les grands archétypes des

mythes fondamentaux ; c'est celle de l'exil qui n'est autre qu'une quête, où le héros qui est bien sûr

étranger, entreprend un voyage toujours initiatique. En signe de régénération, ce voyage s'achève

souvent par la mort. Il y a aussi la présence du sacré, en tout cas de l'élément religieux indispensable à

toute entreprise humaine qui se voudrait durable: le dieu Melqart, figure emblématique de Tyr, les

vierges sacrées, le prêtre de Junon, la construction probable du premier temple sont très étroitement

liés à cette aventure. Le récit porte aussi, en filigrane, les quatre éléments primordiaux ; le ciel est

présent à travers le contexte religieux, l'eau est identifiée à la mer que les marins auront à traverser ; la

terre sera celle de la conquête ; enfin le feu, symbole le plus important et le plus complexe, intervient

dans le cadre du sacrifice de la princesse; comme le Phénix bien nommé, elle renaîtra de ses cendres

pour la sauvegarde et l'éternité de Carthage. À propos du voyage d'Élissa, les sources sont muettes ;

après le départ et l'escale de Chypre, il y a, sans transition aucune, l'arrivée en Afrique et la fondation

de Carthage. Entre les deux, les pérégrinations d'Élissa en mer sont restées sans écho. L'errance de la

princesse sera une énigme; seul le surnom de Didon est là pour la rappeler. A l'autre bout du récit, il y

a la fondation d'une ville, histoire établie peut-être, à l'origine, sur les bases d'une tradition locale. Il est

en effet troublant de découvrir une analogie certaine entre l'histoire d'Élissa et ce qu'on appelle le

Drame cosmologique d'Akan: le peuple d'Akan provenant d'une ancienne migration libyco-berbère

rend un culte primitif à la lune, «adorée sous la forme de la triple déesse Ngame, identique à la Neith

libyenne, à la Tanit carthaginoise, à l'Anatha cananéenne et à l'Athéna de la Grèce primitive. On

considère qu'une princesse de sang royal, en des temps troublés, peut être investie des pouvoirs

magiques de Ngame donne naissance à une divinité tribale qui s'installe dans un sanctuaire et prend le

commandement d'une troupe d'émigrants vers un pays nouveau. Cette femme devient reine-mère, chef

militaire, juge et prêtresse de la colonie qu'elle fonde». Un autre « blanc », et non des moindres,

concerne le séjour de la princesse en Afrique. Après l'arrivée et les tractations qui présidèrent à la

fondation de la ville, il y a la demande en mariage et le refus. Ce refus au nom de l'intégrité, qui sert

d'argument à la compréhension de l'acte final, doit être réinséré dans la narration, éclairante à plus d'un

titre. Pour cela, il faut se rapporter à l'épisode de la peau de vache : «celle-ci est l'enceinte ; elle

contient la ville comme elle contient l'animal» ; il s'agit d'une allusion évidente à l'entité que forme au

départ cette cité peuplée de Phéniciens, qui se présente comme un tout homogène et qui refuse route

intrusion étrangère. En dehors de cette interprétation historique qui jette une lumière nouvelle sur ce

type de colonisation de peuplement sévère, le destin d'Élissa pendant son séjour en Afrique reste dans

l'ombre. Or de nombreuses études ont pu démontrer que des relations étroites avaient perduré pendant

29

près de cinq siècles entre Tyr et Carthage, cette dernière se comportant comme une vassale envers la

métropole. C'est ainsi que Carthage ne fut jamais gouvernée par un souverain. Il y a ici une certaine

divergence entre le texte et l'histoire. Il faudra plutôt dire que plusieurs éléments dispersés, sans doute

différents à l'origine, ont contribué à l'élaboration d'une épopée fantastique et extraordinairement

logique et cohérente. Le ciment en est le mythe, cette vérité absolue. Entre un assassinat et un suicide,

le cycle d'Élissa est achevé et correspond à la naissance d'une ville. Et c'est bien là que réside le secret

d'Élissa. À interroger une fois de plus la légende, il apparaît clairement que la princesse est présentée

comme fille, sœur de roi et épouse de prêtre. A ces trois rôles importants doit s'en ajourer un

quatrième, essentiel ; celui de mère. Élissa n'a ni enfant, ni descendance ; elle est seulement mère-

fondatrice de Carthage, qui devient ainsi la fille légitime de Tyr. C'est ce pouvoir de fécondation et de

création, accordé bien sûr à une femme, comme aux premières déesses des temps archaïques, qu'il

faudra naturellement retenir. On nous rappelle à travers ce beau récit, qu'il faut partir pour créer,

couper le lien pour donner la vie, refuser le compromis pour survivre, se sacrifier pour le bien-être

d'autrui, et mourir pour renaître et être assuré de l'éternité. Élissa est une leçon d'abnégation et de vie.

En conclusion, on peut dire que Élissa ce personnage probablement historique, en tous cas légendaire

et mythique, elle est une des plus formidables figures de l'histoire de la Méditerranée comparables à

d'autres fondateurs légendaires de cités glorieuses dont cette mère regorge tel que Rome ou Athènes.

30

Intitulé : l’architecture romaine

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : deuxième année archéologie

Langue de l’enseignement : français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2001-2002 premier semestre

PLAN

Introduction : pourquoi étudier l'architecture romaine ?

I. Les bâtiments publics

1. Le forum

2. Les temples impériaux

II. Les bâtiments de loisirs et de spectacles

1. La basilique

2. Les thermes

3. Les théâtres

4. Les amphithéâtres

III. Les bâtiments privés

1. Les palais

3. Les villas

4. Les maisons

IV. L’architecture de transit

1. Les routes

2. Les ponts

3. Les aqueducs

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Jean-Claude Fredouille, Dictionnaire de la civilisation latine, Paris 1968.

Jean-Louis Godivier – Michèle Sénéchal-Couvercelle – Martine Meslé-Gribenski – Yvonne Sériès –

Henri Metzger, Atlas d’architecture mondiale des origines à Byzance, Paris 1978.

Mortimer Wheeler, L’ art romain, Paris 1965.

René Ginouves, Dictionnaire analytique de l’architecture romaine, 2 volumes, Paris

Jean-Pierre Adam, La construction romaine matériaux et techniques, Paris 1984.

Pierre Grimal, Les villes romaines, Collection Que sais-je ?, Paris 1961.

Alexandre Lézine, Architecture romaine d’Afrique, Paris 1961.

Paul-Albert Février, Approches du Maghreb romain I-II, Aix-en-Provence 1989.

J. Toutain, Les progrès de la vie urbaine dans l’Afrique du Nord sous la domination romaine,

dans Mélanges R. Cagnat, 1912, p. 319-347.

J. Toutain, Cités romaines de Tunisie, Paris 1896.

Ammar Mahjoubi, Les cités romaines de Tunisie, Tunis (sans date).

31

LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. Les Etrusques et les Romains

2. La cadastration romaine

3. Les matériaux de construction romains

4. L'évolution de l’urbanisation romaine en Afrique du Nord

5. La Carthage romaine 6. La cité de Dougga

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34

35

36

ÉCHANTILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

LA CARTHAGE ROMAINE PLAN

Introduction

I. Les luttes entre Romains et Carthaginois et la chute de Carthage

II. Les aménagements et les constructions romaines sur la colline de Byrsa

III. L’évolution de la cité de Carthage

Conclusion

DÉVELOPPEMENT

Introduction

Après avoir totalement détruit la ville punique, les Romains ont rebâti Carthage pour en faire une des

plus belles cités de l’Empire. Sous l'égide de I'UNESCO des campagnes de fouilles ont été conduites

de 1974 à 1991 sur le site de Carthage, progressivement envahi par la banlieue de Tunis, dans l'actuelle

Tunisie. L'analyse des vestiges mis au jour par 1'équipe française a permis une restitution des édifices

qui formaient le centre monumental de la ville haute à 1'époque antonine. Au Musée archéologique de

Carthage, une maquette au 1/200 présente aujourd'hui, une vue globale de cet immense complexe,

résultat de l'un des programmes monumentaux les plus ambitieux que le pouvoir romain ait implanté

hors de Rome. Cette maquette constitue un instantané de Carthage de la fin du IIè siècle. Le centre

carthaginois reconstitué, soit un espace d'environ 168 mètres d'Est en Ouest sur 190 mètres du Nord au

Sud, est de 10 a 12 fois plus étendu que la moyenne des places publiques des autres villes de l’Afrique

romaine. En outre, par l’ampleur de ses monuments et la rigoureuse ordonnance de ses espaces, cette

ville rivalise avec les compositions les plus représentatives de la Rome contemporaine des forums

impériaux.

I. Les luttes entre Romains et Carthaginois et la chute de Carthage

La lutte pour l'hégémonie du bassin occidental de la Méditerranée suscite très tôt, entre Rome et

Carthage, une sourde rivalité qui, des 264 avant notre ère, prend la forme d'une lutte armée. Cette

première guerre punique entre la République romaine et la vieille colonie phénicienne, dont les

appétits territoriaux et surtout commerciaux ne cessent de croître, se conclut par une paix provisoire,

en 241 avant notre ère, aux termes de laquelle Carthage perd la Sicile. En 218, un conflit oppose à

nouveau les deux puissances en Espagne et ravive les hostilités : c'est la deuxième guerre punique. A la

suite d'une série de défaites cuisantes, menacée dans son existence même, Rome doit transférer la lutte

armée sur le sol africain ; en 202, la bataille de Zama (au Nord de 1'actuelle Tunisie) confirme la

défaite d'Hannibal.

Au cours de la première moitie du IIème

siècle, Caton et une faction de sénateurs mettent toute leur

éloquence à convaincre la République romaine d'en finir avec Carthage, qui fait preuve d'une

extraordinaire vitalité économique et qui restaure rapidement ses forces. Sous un faux prétexte, Rome

engage alors la troisième guerre punique (149-146 avant notre ère). Au terme d'un siège sanglant, les

troupes de Scipion Emilien détruisent la ville. Plus d'un siècle plus tard, en 44 avant notre ère, César

décide d'édifier une nouvelle Carthage (dénommée Colonia Julia Concordia Carthago), dans ce qui

est devenu la province romaine de l'Africa. Ensuite, Octave, le futur empereur Auguste, concrétise

cette volonté à partir de 29 avant notre ère. Carthage, ville nouvelle, deviendra une des plus belles cités

de l'Empire.

II. Les aménagements et les constructions romaines sur la colline de Byrsa

1. Une immense plate-forme

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En 146 avant notre ère, les derniers défenseurs de la Carthage punique avaient résisté aux assauts

romains sur la colline dominant la mer, l'antique Byrsa, dans le temple d'Eshmoun (dieu guérisseur de

la religion phénicienne). On accédait au temple par des rues couennes de marches et bordées de

maisons à étages. Cette colline et le temple devinrent le centre de la nouvelle ville romaine, où se

croisaient les deux grandes voies qui formaient les axes Nord-Sud (cardo maximus) et Est-Ouest

(decumanus maximus). A cet endroit s'élevèrent les édifices témoignant de la romanisation de la cite,

en particulier un vaste forum, faisant face à un capitole. Ainsi qu'un grand temple, occupant le centre

d'une place. Avant toute construction, les Romains détruisirent les derniers vestiges du temple

d'Eshmoun, puis arasement le sommet de la colline primitive. La terre et les matériaux produits par

d'arasement servirent au remblaiement des pentes et aux nouvelles constructions. Ces travaux

gigantesques ont modifie radicalement, sur plus de trois hectares, le relief originel du cœur de

l'ancienne Carthage. Ainsi, dans l'angle Sud-Est, la surélévation atteint près de 18 mètres. Ces

méthodes étaient caractéristiques de l'urbanisme volontariste de Rome qui, pour reprendre les termes

d'une célèbre inscription de l'époque de Trajan (98-117) retrouvée à Milet, « aplanit les montagnes et

comble les vallées». Elles étaient aussi imposées par l'interdit prononcé à la fin de la troisième guerre

punique : nul ne pouvait, sans offenser gravement les dieux, vivre ou construire sur le sol de l'antique

citadelle, déclaré maudit (sacer) après une cérémonie d'épandage de sel. Selon les fondateurs de la

colonie augustéenne, les espaces aménages sur l'immense terrasse artificielle ne correspondaient plus

aux niveaux d'occupation d'époque punique et cessaient d'être sacra. Cette profonde modification du

relief imposa la construction de puissantes structures de soutènement. Elles ont été représentées sur les

cotes Sud et Est de la maquette. Ces structures se pressentaient comme des séries de salles voûtées : les

murs latéraux formaient des contreforts sur lesquels s'arcboutait une sorte d'abside semi-circulaire dont

l'extrados retenait la poussée des remblais. Dans les parties les plus hautes, plusieurs rangées de

«salles» se superposaient. Les fondations des édifices construits sur la plate-forme traversaient les

couches de remblai pour prendre appui sur le sol naturel. L'étude et la relève de ces fondations. Ainsi

que des dimensions des salles de soutènement, nous ont fourni un plan assez précis pour que nous

puissions restituer fidèlement l'aspect et le volume des édifices.

2. Le forum et la basilique

Les monuments dont nous avons retrouve les traces frappent par leurs dimensions. Ils appartiennent

tous à la grande période de l'urbanisme carthaginois, les années 150-175 de notre ère, au cours

desquelles les premières structures augustéennes (du siècle précèdent) furent remplacées par des

constructions plus importantes. Les principaux monuments du centre étaient séparés par des portiques :

le capitole, le forum et la basilique judiciaire au Nord, la bibliothèque et un vaste temple sur tine place

au Sud. Le capitole, dont l'emplacement correspond probablement à celui de la cathédrale construite au

XIXème

siècle et aujourd'hui désaffectée, n'a pas été restitue sur la maquette. A l'Est du capitole était

érige le forum, selon l'axe Nord-Sud de la ville. Il était borde de trois portiques, dont on a retrouve de

nombreux fragments de colonnes rudentées en marbre de Chemtou (une carrière située près de

l'actuelle frontière algérienne); ces fragments indiquent la hauteur des portiques. En revanche, les

recherches n’ont apporte aucune mesure de la distance entre les colonnes: du stylobate qui les

supportait, seule la tranchée de fondation subsiste. L'emplacement et les dimensions du forum ont été

fixes des la construction augustéenne : il mesurait environ 123 mètres d'Ouest en Est, compte non tenu

de l'espace qui devait précéder immédiatement le capitole ; sa largeur était de 82 mètres. Par ses

dimensions, il était comparable au forum de César (160 par 75 mètres) et au forum que Septime Sévère

fit construire à Leptis Magna, lequel mesure 142 mètres dans sa plus grande longueur. A l'Est du

forum se dressait l’immense basilique judiciaire, vraisemblablement construite sous le règne d'Antonin

le Pieux (138-161). Avec ses 3 600 mètres carres au sol, elle était la plus grande salle hypostyle (c'est-

à-dire dont le plafond est soutenu par des colonises) d'un seul tenant connue par des architectes

romains hors de Rome elle occupait une surface plus étendu que la basilique sévérienne construite

environ 40 ans plus tard à Leptis Magna. Constituée de colonnes corinthiennes et composites, la

double colonnade interne atteignait 25 mètres de hauteur ; nous l'avons restituée à partir de l'examen

de plus de 300 fragments de chapiteaux et d'entablements retrouves dans les remblais. Les marbres,

grecs et orientaux, contribuaient à la splendeur d'une composition audacieuse : large de plus de 20

mètres, la nef centrale était couverte au moyen d'une charpente de comble qui comptait parmi les plus

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puissantes du genre. Véritable porticus pensilis « portique suspendu», la nef orientale reposant sur

l'extrados des absides dites de Beulé (du nom de l'archéologue qui commença les touilles à Carthage

au XIXè siècle) elle dominait ainsi la rue et marquait la limite de la terrasse vers la mer.

3. Le temple et la bibliothèque

Au Sud du forum s'ouvrait une vaste place. On a retrouvé quelques dalles de marbre blanc du portique

Nord, lequel communiquait sans doute avec le portique Sud du forum, situe au même niveau. En

revanche, on n'a collecté aucun élément du portique Sud de la place : les fondations de ce portique.

S’enfonçaient bien plus has, dans la pente naturelle de la colline. Entre les deux portiques, oriente vers

l'Est, s'élevait un grand temple, le plus grand de ce type reconnu dans cette région. Les fouilles nous

ont livré une trace assez complète de ses puissantes fondations, longues de plus de 46 mètres à partir

du portique la façade et large de plus de 26 mètres. Cet énorme temple périptère (ceint de colonnes)

était juche sur un haut podium, auquel on accédait du portique par un long escalier. Profond d'environ

14 mètres, la promo comportait probablement deux colonnes, comprises entre le portique de la façade

et le mur latéral de la cella. Les 15 mètres de large de 1a cella devaient correspondre à une façade

hexastyle (constituée de six colonnes). Le plan de ce temple ressemble à celui des temples périptères

construits ou reconstruits à Rome au début de l'Empire.

III. L’évolution de la cité de Carthage

A partir de la reconstruction augustéenne de Carthage (-29) et durant les deux premiers siècles de notre

ère. La maquette présentée dans cet article restitue l'aspect du centre monumental de Carthage a la fin

du IIe siècle fait restaurer : haut podium, vaste pronaos et prolongement des angles de la cella par deux

colonnes. Tant par ses dimensions que par sa situation, le temple de Carthage apparaît donc comme un

élément essentiel du projet d'Auguste. Aucun fragment architectonique de ce temple ne nous est

parvenu, et pour cause : tous ses éléments ont été réemployés dans une construction du Bas-Empire,

orientée vers le Sud, dont les fondations traversent 1'emplacement du temple. Une monnaie de

Constant Ier

datée d'entre 337 et 350: a été découverte dans leur maçonnerie. Le côte Est de la place

devait dominer la montée de la rue (cardo IV). Nous avons propose deux passages par des escaliers

entre le niveau de cette rue et celui de la plate-forme. La majeure partie de cette zone est aujourd'hui

occupée par deux maisons et des jardins prives que nous ne pouvons fouiller ; la restitution en cet

endroit reste donc hypothétique. Sur son cote Ouest, derrière le temple, la place est fermée par un

grand édifice d'époque antonine, aux extrémités duquel aboutissent les portiques. Une large surface de

mortier en supportait le sol et était couverte de grandes dalles de marbre blanc ; on n'y décèle aucune

trace de division, murs ou colonnes, si bien que les dimensions intérieures de la salle atteignaient

environ 65 mètres par 21. Les fondations des façades Est et Ouest étaient larges de plus de quatre

mètres. Quelques éléments architectoniques tels que des petits frontons et des colonnettes suggèrent

que le décor extérieur et l'utilisation intérieure convenaient à une bibliothèque. Par ailleurs, l'existence

d'une bibliothèque à Carthage est attestée par les textes de l'écrivain et avocat Apulée. Si cet édifice est

effectivement une bibliothèque, ses dimensions correspondraient à celles des deux salles réunies de la

bibliothèque du forum de Trajan, à Rome. Pour restituer son aspect extérieur, nous nous sommes

inspires de la bibliothèque de Celsus, à Ephèse. La « terrasse Sud» était restée libre de toute

construction jusqu'à l'époque antonine, lorsqu'à son extrémité Ouest, les Romains ont édifie un

nouveau temple, oriente vers l'Est. Ils ont construit le pronaos et une partie de la cella sur le remblai,

en creusant celui-ci pour appuyer les fondations sur le sol naturel. Ce faisant, ils ont parfois rencontre

la couverture de tombes puniques. La majeure partie de la cella repose sur une salle en sous-sol qui

occupe 1'emplacement des anciens soutènements et qui ouvre sur la rue (cardo maximus). Cette

situation ressemble a celle du capitole de Thuburbo Majus (troisieme site archeologique, par ordre

d'importance, de Tunisie), dont les dimensions correspondent à celles de ce temple. Quoique imposant,

ce second temple semble un élément secondaire en comparaison du premier. Carthage allait encore

subir bien des transformations, dont certaines sont des améliorations. Ainsi, probablement à partir de

l'époque sévérienne, on a adossé un portique au mur Sud de la place, pour animer la surface de la « ter-

rasse Sud». On avait coffre ses piles de fondations dans le remblai, et c'est en fouillant les niveaux

puniques que nous les avons dégagées. Durant le Bas-Empire et à l'époque byzantine, Carthage acquit

un caractère défensif, et, avec l'avènement du christianisme, elle devint un centre religieux important.

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Par exemple, la basilique judiciaire fat transformée en un complexe religieux (église et monastère)

fortifie. En 439 de notre ère, année ou Carthage fut envahie par les Vandales, la cite possédait au

moins 22 grandes églises, son propre évêque, plus de 500 prêtres et une population estimée à près de

250 000 habitants. Mine de l'intérieur et assailli par les tribus berbères, le royaume vandale entre en

décadence des la mort du roi Genséric en 477. Sous la conduite du généralissime Bélisaire, les troupes

de l'Empire byzantin reprennent Carthage en 533 ; la ville change une nouvelle fois de nom pour

devenir la Colonia Justinia Carthago. Cependant, des le début du VIIème

siècle, une crise politique

desserre les liens entre Carthage et Constantinople et favorise les raids arabes contre Carthage et sa

région, devenues des foyers de la foi chrétienne. Apres des incursions en 647, puis en 655, l'offensive

musulmane se déploie en 688. Carthage tombe une première fois en 695 ; reprise au prix d'un effort

suprême par Constantinople en 697, elle est reconquise des l'année suivante, cette fois pour toujours.

Déserte au profit de Tunis, le site de Carthage fit longtemps l'admiration des voyageurs et des

géographes arabes qui, au XIIème

siècle encore décrivent la splendeur de ses monuments marmoréens.

Progressivement, au cours des siècles suivants, ces vestiges prestigieux ont été récupère ou brûlés dans

les fours à chaux pour la construction des principaux monuments de Tunis. En 1807, lorsqu'il rentre de

Jérusalem, Chateaubriand s'arrête sur la colline qui domine Carthage et y repère des ruines qu'il

attribue à un temple ou à un palais. En 1859, Charles Etienne Beulé dégage de puissants murs de sou-

tenaient d'époque romaine, les fameuses « absides de Beulé», dont nous avons montre qu'elles

soutenaient la grande basilique civile du IIème

siècle. Des les années 1880, Alfred Louis Delattre

commence des fouilles sur la colline de Byrsa. Plusieurs générations de Pares Blancs, qui ont leur

noviciat sur le site, poursuivent son œuvre, relayes dans les années 1950 par Gilbert et Colette Picard.

A partir de 1974, la Mission française de Carthage reprend 1'exploration systématique des vestiges,

dans le cadre de la campagne internationale de l'UNESCO. Une « Galerie de Byrsa» a été inaugurée en

1996 dans le Musée archéologique de Carthage, qui rassemble les objets et expose les résultats des

travaux conduits sur le site par les équipes françaises.

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Intitulé : l’architecture funéraire préromaine en Tunisie

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : troisième année archéologie

et deuxième année métiers du tourisme

Langue de l’enseignement : Français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2008-2009 premier semestre

PLAN

Introduction : pourquoi étudier l'architecture funéraire de la Tunisie ?

I. L'architecture funéraire préhistorique

II. L'architecture funéraire protohistorique et numide

III. L'architecture funéraire phénico-punique

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

G. Camps, Bazina , Encyclopédie Berbère, volume IX, p. 1400-1407.

G. Camps, Djeddar, Encyclopédie Berbère, volume XVI, p. 2409-2422.

G. Camps, Dolmen, Encyclopédie Berbère, volume XVI, p. 2490-2509.

M. Longerstay, Haouanet, Encyclopédie Berbère, volume XXII, p. 3361-3387.

E. Díes Cusf, L’architecture funéraire, dans V. Krings (direteur), La civilisation phénicienne

et punique manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln, 1995, p. 411-425.

C. Doumet-E. Lipinski, Nécropoles, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation

phénicienne et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 311-313. H. Bénichou Safar, Tombes, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne

et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 457-461.

LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. Les étapes de la préhistoire du Maghreb

2. Le néolithique méditerranéen

3. Le phénomène mégalithique

4. L'hermaion d'el Guetar au sud tunisien

5. Le mausolée numide de Dougga

6. Le Sahel punique

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ÉCHANTILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

LE SAHEL PUNIQUE

Du sud du golfe d'Hammamet aux environs de la ville de Sfax s'étend la région du Byzacium. C'était la

plus belle province de Carthage. S'il n'est pas totalement assuré que la Byzacène ait été au sens strict

du terme une circonscription du territoire carthaginois, les Anciens semblaient lui reconnaître une

certaine spécificité ethnique ou culturelle. Décrivant la région, Pline l'Ancien note qu'on appelle

«Liby-phéniciens» ceux qui habitent le Byzacium. Avant lui Tite-Live définissait ces Libyphéniciens

comme des métis de Carthaginois et d'Africains de souche. A défaut de définition plus précise, c'est

probablement en effet ce métissage des appartenances ethniques et surtout des cultures qu'il faut retenir

comme faisant l'originalité du Byzacium punique. Au demeurant, l'archéologie a mis en évidence une

forte composante culturelle libyque dans la région, le substrat indigène se manifestant en particulier

dans le domaine funéraire avec les nécropoles mégalithiques comme celle de Bir-el-Hadjar au Sud de

Hergla. Ces sépultures dolméniques malaisément datables coexistent avec la tombe de tradition

phénicienne. Le squelette porte souvent les traces abondantes d'un fard rouge. Même s'il n y est pas

totalement absent ce rouge funéraire à Carthage est rare.

I. POTENTEIL SCIENTIFIQUE DU SAHEL ANTIQUE

N'hésitons pas à dire que, plus encore que le cap Bon, le Sahel est la terre promise de l'archéologie

punique en Tunisie. La difficulté est que, sur les grands sites de la côte, l'occupation humaine n'a

jamais cessé, avec une très forte accélération de la démographie et des constructions depuis une

trentaine d'années. A Hadrumète (Sousse), il n y a eu une continuité de la vie urbaine depuis le VIIe

siècle avant notre ère. La ville romaine, puis la cité islamique ont donc occulté le premier

établissement, dont la citadelle devait se situer au point culminant des pentes qui dominent la mer.

L'enceinte de la ville pré-romaine n'a pu être retrouvée et rien ne permet donc de préciser le périmètre

d'Hadrumète à l'époque punique. En revanche, le tophet a été découvert sous l'église construite à la fin

du XIXe siècle et sa fouille a mis en évidence cinq niveaux de dépositions votives. C'est de ce

gisement que provient la stèle portant une effigie du dieu Baal Hamon siégeant sur un trône flanqué de

deux sphinx ailés, qu'on tient pour la représentation la plus sûre qui nous soit parvenue de cette

divinité. De nombreux tombeaux ont été mis au jour à Hadrumète, mais aucun ne semble antérieur au

IVe siècle. L'un d'entre eux, exploré à la fin du siècle dernier, avait laissé à son fouilleur, R. de La

Blanchère, un souvenir parfumé, apparemment inoubliable. A une vingtaine de kilomètres à l'est-sud-

est de Sousse, sur la côte, Monastir atteste par son nom même la pérennité de l'habitat humain en ce

lieu : le toponyme actuel descend, de façon bien transparente, du latin monasterium et témoigne des

implantations chrétiennes dans l'Antiquité tardive. Le nom ancien, Ruspina (peut-être le «cap

d'Angle»), était plus précisément attaché au promontoire au large duquel se trouve un groupe d'îlots

dont le plus grand, Sidi el Rhemsi (autrement dit «la Tonnara», en souvenir d'une pêcherie du siècle

dernier), a dû abriter le premier habitat des marins qui touchaient terre ici. Le Stadiasme signalait un

mouillage dans les parages. Une porte taillée dans le roc, des excavations où l'on a vu des citernes sont

peut-être des vestiges de cette occupation. Le plus petit îlot, dit de la «Quarantaine» (djeziret el

Oustania) présente des cellules taillées dans la roche qui sont probablement des haouanet. En fait, la

ville antique semble bien avoir été établie, dès l'époque préromaine, assez en retrait du rivage, au lieu

dit Henchir Tenir. C'est là que César, au début de l'année 46 avant notre ère, dressa son camp contre

les Pompéiens et une prospection récente a relevé sur le plateau les traces d'une installation urbaine à

partir au moins du IVe siècle avant notre ère. La campagne environnante était sans doute déjà aussi

florissante qu'au temps de Pline l'Ancien qui vante la qualité des figues qui provenaient en barils de

Ruspina. En suivant toujours la côte vers le sud, un autre site célèbre, mais également mieux connu par

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les textes que par la recherche sur le terrain, est celui de Thapsus, site de cap (c'est le Ras Dimass) au

nom typiquement phénicien (c'est le « passage », ou le «gué»). La cité punique tomba lors de

l'expédition d'Agathocle en 310, dont elle marqua l'avancée méridionale extrême, et c'est aussi là que

César, en 46, remporta sa victoire décisive sur le parti pompéien. La ville antique est encore à

découvrir et l'on s'est attaché surtout aux installations portuaires dans leur état romain. Mais le fameux

môle semble bien avoir été construit, au moins partiellement, sur des infrastructures d'époque punique.

Plus bas encore, à la pointe du cap Afrique, serrée dans ses remparts d'époque fatimide, la petite ville

de Mahdia se présente encore actuellement comme une image de ce qu'a dû être la cité punique dont le

nom nous échappe : peut-être Gummi, toponyme connu par des documents d'époque romaine, et que

l'appellation d'un quartier sis hors les murs, Gemma, pourrait recouvrir. A l'extrémité de la presqu'île,

sur sa bordure sud, un petit bassin portuaire taillé à la façon d'un "cothon" est très vraisemblablement

d'époque punique. Non loin de là, des alignements de tombes à auges sont de datation très discutée;

d'époque punique pour les uns ils seraient fatimides pour d'autres. On va voir qu'en fait, à Mahdia

comme ailleurs dans cette région, la nécropole antique doit être recherchée sensiblement en retrait de

la ligne de côte. La vraie chance de l'archéologie punique dans le Sahel tunisien est en effet dans

l'exploration systématique, depuis quelques années reprise, du cordon littoral de tuf, constitué tout le

long de la côte par la consolidation de la dune d'époque quaternaire. A peu de distance (de quelques

centaines de mètres à quelques kilomètres) des cités, les excavateurs des tombeaux avaient trouvé là un

sous-sol idéal pour le creusement des hypogées, une roche facile à attaquer au pic, et durcissant vite au

contact de l'air. C'est surtout grâce à ces vastes gisements funéraires dont l'exploration a commencé dès

la fin du siècle dernier qu'on connaît la civilisation punique du Byzacium. Et dans bien des cas ces

terrains sont encore disponibles à l'investigation. De Thapsus (Ras Dimass), on remontera un peu vers

le nord pour en trouver un bon exemple à Lemta, autrefois Lepti, surnommé Minus à l'époque romaine

pour différencier cet emporium de Leptis (ou Lepcis), dite Magna, la grande cité de Tripolitaine. C'est

là qu'Hannibal avait en 203 repris pied sur la terre d'Afrique après quinze années passées en Italie. Des

remparts, certainement d'époque punique, dont il est question lors de la campagne africaine de César,

rien n'a été retrouvé. Mais de nombreux tombeaux de la nécropole aménagée dans la dune consolidée

en arrière de la côte ont échappé aux entreprises des fouilleurs clandestins (les hauteurs de ce cordon

littoral portent le nom évocateur de Ghiran er Roum, « les trous ou grottes des Roumis »). Des fouilles

anciennes on retiendra particulièrement celles qui furent faites au lieu dit Henchir Methkai à la veille

de la Première Guerre mondiale par l'abbé de Smet, alors curé de Mahdia. Sans images autres que

quelques plans types, mais à l'aide de notations parlantes et précises, le fouilleur avait commencé à

faire revivre dans son rapport le petit peuple de Libyphéniciens qui avait pris place post-mortem dans

la centaine de tombeaux qu'il avait explorés. Des tombeaux à chambre simple ou double, à laquelle on

accédait par un puissant escalier (parfois quelques marches raides taillées dans une paroi latérale du

puits en faisaient office). Les squelettes ont très souvent été retrouvés les jambes repliées, et même «

accroupis, mais le vermillon utilisé comme fard funéraire semble ici absent. En revanche le fouilleur

note la grande fréquence de dépôts d'argile dans les bols ou coupes disposés près du mort. Des

«géophages», peut-être? S'interrogeait l'abbé, un peu ethnologue à ses heures. On retrouvera plus loin

ces bols et leur contenu d'argile, dont une observation plus attentive a percé le secret. La chance a

voulu que cette même nécropole de Bou Hadjar déjà amplement visitée ait fourni au milieu de ce

siècle à P. Cintas l'occasion de fouilles complémentaires. Le compte rendu qu'il en a fait dans quelques

notes demeurées inédites confirme les descriptions de l'abbé de Smet. A la typologie des hypogées

dressée par son prédécesseur P. Cintas ajoute quelques variantes intéressantes, et en particulier le

relevé de quelques tombes dont les parois soigneusement épannelées et enduites avaient reçu une

décoration de bandes rouges peintes horizontalement à mi-hauteur. L'une d'elles, plus remarquable,

présentait un plafond fait d'un dièdre pour simuler un toit à deux pentes, dont la poutre maîtresse aurait

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été posée sur le chapiteau d'un pilier laissé en saillie, face à la porte d'entrée de la chambre funéraire ;

sur les deux pans du dièdre des bandes rouges peintes à intervalles réguliers figuraient les solives d'une

charpente feinte. Comme l'abbé de Smet l'avait signalé avant lui, P. Cintas remarquait la présence dans

quelques tombes de coffres en bois qui avaient tenu lieu de sarcophages. Dans une tombe, le coffre

apparaissait renversé et rejeté contre une des parois, tandis que toutes les poteries du mobilier funéraire

se retrouvaient entassées dans un angle de la chambre, au-dessus d'une épaisse couche de gravats

tombés de la paroi: signe évident que ce désordre, peut-être causé par un séisme, était largement

postérieur à la déposition du mort dans la tombe. P. Cintas remarquait aussi, sinon des squelettes en

position «accroupie», du moins en décubitus latéral nettement fléchi, caractéristique des rites

funéraires libyques, et, marque non moins nettement indigène, l'abondance dans les mobiliers des

poteries modelées, le plus souvent sous forme de gobelets caliciformes, tandis que la céramique

importée, très minoritaire indiquait pour les dépositions des dates comprises entre la fin du IVe siècle

et le début du IIe. A la différence encore de l'abbé de Smet, le fouilleur faisait état d'un large emploi du

cinabre comme fard funéraire.

II. LES ENSEIGNEMENTS DU CAS DE LA VILLE DE SMIRAT

C'est à Smirat, un peu plus à l'intérieur des terres dans l'arrière pays de Mahdia, que les nécropoles

sahéliennes étaient entrées en premier lieu dans le champ d'une archéologie rigoureuse, déjà par les

soins de P. Cintas, en collaboration avec le Dr Gobert, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les

deux archéologues avaient démontré à cette occasion que dans une discipline où l'on joue rarement

avec les grands nombres, la qualité de l'observation peut largement compenser la faiblesse quantitative

du matériel archéologique. Les vingt-deux tombes de Smirat fouillées au printemps 1939, et

attentivement scrutées, ont fourni sur les populations du Sahel punique une moisson documentaire que

les investigations suivantes n'ont fait que confirmer en nombre et parfois préciser dans le détail. Les

remarques déjà faites sur les rites funéraires, de façon souvent hésitante dans les comptes rendus des

fouilles précédentes, étaient affirmées et clarifiées. Le fard rouge qui teintait les squelettes et

notamment la face des morts était bien du cinabre, qui s'était fixé sur les os après dissolution des chairs

; il n'y avait donc pas lieu de parler de décharnement préalable des corps. Parfois cependant on trouvait

aussi dans des récipients, à la place du cinabre, une terre fortement chargée en oxyde de fer, la rubrica

des Latins. Sous les masses d'argile pressée remplissant les bols, qui avaient intrigué l'abbé de Smet,

une observation attentive découvrait le résidu minéral d'une sorte de préparation granuleuse, une

offrande alimentaire, très probablement ; au demeurant certains bols contenaient des grains de blé,

d'autres des pépins de raisin. Couché sur le côté, jambes repliées (c'est le fameux décubitus latéral

fléchi), les morts étaient installés dans leur dernière demeure dans la position du sommeil, et les

fouilleurs recueillaient sous les corps des lambeaux d'un épais tissu de laine : « A la loupe, précisaient-

ils, ce tissu montre une armure de toile extrêmement régulière. Retors de gauche à droite, tous les fils

conservent, lorsqu'on les effiloche, l'aspect sinueux de ceux des serges modernes, marqués par les pris

et les sautés. Certaines parties de l'étoffe, les mieux conservées, révèlent que celle-ci devait être teinte

de rayures alternativement rouges et jaunes ». Moins fréquemment, les corps avaient été placés dans

des coffres en bois qui sont le plus souvent munis de couvercles à charnière, donc des meubles

domestiques remployés in extremis en guise de sarcophages. Les analyses mettaient en évidence

l'emploi du pin d'Alep pour les grosses membrures et du genévrier pour les planchettes des parois. Le

climat de cette région, plus favorable encore dans le Sud tunisien, a permis, dans les tombes bien

protégées, le maintien de plusieurs de ces coffres dans un état de conservation remarquable. C'est cette

même qualité de l'air qui a valu aux fouilleurs de Smirat de mettre la main sur des documents

anthropologiques exceptionnels : dans le coffre de la tombe XIV avait pris place un couple de défunts,

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qui avaient conservé une bonne partie de leur chevelure; celle de l'homme était courte, bouclée,

presque crépue ; le crâne de la femme était écrasé, mais apparaissaient nettement les tresses minces

qu'on voit encore sur les têtes des jeunes bédouines de l'intérieur de la Tunisie, plus particulièrement

dans le Sud. On recueillait dans les tombes un mobilier pauvre, exclusivement céramique, d'où le

superflu (parures, amulettes) était exclu. Seules l'amphore à eau et la cruche -parfois la lampe- étaient

en poterie tournée, tandis que les écuelles, les gobelets et les bols tronconiques étaient modelés à la

main. Mais, parmi ces dizaines d'objets d'usage courant, l'un sortait du rang, par la vertu d'une figure

humaine schématique et naïve gravée sur la panse avant cuisson. Le vase portait aussi une inscription

de quelques signes qui attend toujours son déchiffrement. Que représente cette énigmatique figure? Le

défunt héroïsé, a-t-on proposé naguère. Une représentation symbolique de la victoire sur la mort, a-t-

on suggéré plus récemment, en insistant sur l'attitude guerrière du personnage, selon une stylisation où

l'on retrouve quelques constantes de l'iconographie libyque dans les contextes funéraires. Le texte -le

graffito non déchiffré- éclairerait peut-être l'image ; mais on verra quelle difficulté il y a toujours à lire

les écritures « néo-puniques», surtout quand elles sont, comme ici, librement tracées à la pointe d'un

stylet. Un dernier sujet d'étonnement, enfin, avant de quitter Smirat : ces paysans Libyphéniciens du

Sahel, aux moyens très limités, investissaient probablement bien plus dans l'aménagement de leurs «

demeures d'éternité» profondément creusées dans la roche que dans leurs habitations de vivants. Mais

c'était là déjà, puisqu'on vient de parler d'eschatologie, une première victoire sur la mort. On sait au

demeurant que ce souci était universellement répandu dans l'Antiquité. La modestie funéraire est chose

assez récente, et dans nos sociétés elle est intimement liée à la transmission des patrimoines. Les

paysans de Smirat n'en avaient guère à transmettre. La jeune génération d'archéologues formée à

l'Institut national d'archéologie et d'art de Tunis s'intéresse activement à ces nécropoles du Sahel. Les

travaux récents entrepris dans le secteur de Mahdia ont permis de rectifier des relevés anciens, comme

ceux de D. Anziani. L'architecture de ces hypogées, ainsi précisée, révèle des raffinements qui avaient

parfois échappé aux premiers explorateurs, comme ces coussins-oreillers ménagés sur les banquettes-

lits des chambres funéraires. On doit tout particulièrement attirer l'attention sur l'importance de la

fouille en cours actuellement dans l'arrière pays, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de

Mahdia, au lieu ditEl-Hkayma. A peu de distance de ce gisement funéraire s'étendent sur une

quinzaine d'hectares les ruines, perceptibles dans leur aspect d'époque romaine, d'un site antique

encore indéterminé, où l'on a pensé pouvoir reconnaître Tegea, ville qui figure, non loin d'Aggar, dans

la topographie des combats menés par César en 46 contre les Pompéiens. Il est en tout cas licite de

mettre les tombes d'El-Hkayma en rapport avec ce site, quel que soit son nom. En deux campagnes de

fouilles, les données fournies par cette nécropole ne confirment pas seulement les apports principaux

(sur la structure des tombes, sur les rites funéraires, notamment) des travaux antérieurs sur les

gisements voisins. Les compléments les plus notables proviennent des observations faites sur le

matériel céramique. Ces observations mettent en évidence la capacité acquise par les potiers du Sahel

de ne plus se contenter de répéter le vieux répertoire de la céramique modelée, mais de créer des

produits originaux, surtout dans le vaste registre des imitations locales des céramiques à vernis noir,

qui se sont beaucoup développées dans l'orbite punique à partir du milieu du IIIe siècle avant notre ère.

On sait qu'à l'exemple d'Utique les principales cités du Byzacium, Hadrumète, Leptis, Thapsus,

Acholla, lâchèrent Carthage en 149, au moment de la dernière épreuve. Dans le cas d'Utique, les

jalousies accumulées tout au long d'une vieille rivalité se seraient ainsi exprimées, On ignore quelles

furent les motivations des villes du Sahel. Peut-être, parvenues alors à une belle prospérité agricole et

artisanale, souhaitèrent-elles rester à l'abri de la tourmente qui se préparait.

55

56

المقا برالفينيقية و البونية في المتوسط الغربي: لة عنوان المسأ

درس عام ودرس موجه: لة طبيعة المسأ

السنةالثانيةأثار: المستوى

عربية: يس لغة التدر

السداسي األول 1004 -1002و 1002-1001: سنة الجامعية ال

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

التخطيط تمهيد

مقدمة

. Iالمقابر و القبور

المقابر.1

القبور.2

القبور المنفردة. أ

القبور الملحقة ببئر . ب

القبور الملحقة بدرجاث . ت

. IIاإلقبار

الدفن.1

الحرق.2

. IIIثاث الجنائزياأل

. IVمقا بر قرطاج

. Vمقا بر كركوان

خاتمة

الببليوغرافيا .1911تونس , في الوطن العربي المدفنو المسكن -

E. Díes Cusf, L’architecture funéraire, dans V. Krings (direteur), La civilisation phénicienne

et punique manuel de recherche, Leiden – New-York – Köln, 1995, p. 411-425.

C. Doumet – E. Lipinski, Nécropoles, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation

phénicienne et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 311-313. H. Bénichou-Safar, Tombes, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne

et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 457-461.

قائمة األعمال الموجهة يم ددفن في الشرق الق دالم -1

روما ني قبلالافن في المغرب الكبير دالم -1

المقا بر الفينيقية بقرطاج -3

المقابر البونية بالساحل -4

التونسية دبالقبور البونية في البال الجدارية ومسالر -5

57

58

أنموذج عمل موجه

روما نالقبل كبير الالمدافن في المغرب

درتال أدرك نأطالل أشولية تثبت أن إنسان ني بدأ اإلنسان عامة يفكر في دفن الميت منذ أواسط العصر الحجري القديم فلقد عثر على

.يتيحفر خندقا يواري فيه الميت واضعا حوله أثاثا جنائزيا وكأنه يشير إلى حياة أخرى يعيشها الم: مستوى جعله يفكر في دفن الميت

إن الهدف .أو مدافن وفي بعض اللهجات العربية في المغرب نسميها جبابن ومفردها جبانة تلك التي نسميها مقابرهي و مدن األموات

لى فجر العصر الوسيط أي من أقدم مظاهر إمن هذه الدراسة الوجيزة عرض المدافن التي عرفتها بالد المغرب الكبير في فجر التاريخ

ن يفيمكن أن نحدد هذا الجزء الكبير من تاريخ المغرب فيما ب .في المغرب الكبير إلى بداية الفتح العربي اإلسالميالحضور البشري

يمكن ترتيب المدافن على أساس أشكالها أو هندستها أو على أساس التعاقب .ميالديا األلف الثانية قبل الميالد إلى منتصف القرن السابع

أن تتأثر المدافن المغربية بالتفاعالت رابةره في كل حركة وفي كل موقف فال غوالتمازج تلوح مظاهواالنصهار ريي الحضاالزمن

أطلقت عليهم قدطينة البشرية األصلية وتجدر اإلشارة إلى الأوال . لالعرقية والحضارية التي عاشها المغرب الكبير عبر تاريخه الطوي

العرقي في نصوص الفراعنة في مصر القديمة منذ أقدم العصور ولعل بعضها يعود إلى ظهر هذا العلم. النصوص القديمة اسم اللوبيين

األلف الثانية قبل الميالد تلك التي تستخدم لفع لبو أو ربو مشيرة إلى الشعوب المتواجدة غربي نهر النيل .

وكان الولبيين شعوبا وقبائل

ورد ذكرها في نصوص القدماء من يونان

ورومان

الولبيين في بعض النقائش البونية كما ورد اسم

. والبونية الحديثة

.I المدافن اللوبية وتبين أنها تختلف من حيث الشكل والتهيئة ل ترتيبهاريون عن عديد المدافن اللوبية وظهرت بعض الدراسات حوثاألنقبون ملقد عثر ال

.التي تمكن من الوقوف على ما يوحد بينها اصر الوحدويةعنوالزخرفة والحجم اختالفا أساسه المكان والزمان مع وجود بعض ال

لى األلف الثانية قبل الميالد تختلف عن المدافن التي شاعت خالل القرون األخيرة من األلف األولى قبل الميالد إفالمدافن التي تعود

بعض األمثلة هذهو. ونسيةمقعد بالبالد الت العثر عليها في جبال خمير وجبوالمدافن المتواجدة في الصحراء ال تشبه تماما تلك التي

.للتدعيم والتوضيح

لمان األضرحة الجلمودية أوالد .2 وكثيرا . الكبيرة الضريح الجلمودي أو الدلمان ضريح يشيد بواسطة جالميد صخرية كأنها من نحت العمالقة تتميز بأحجامها وأوزانها

ات كانت تعرض فوقها القرابين بو في المعبر مصطأتجد في البهو وقد. غرفةمعبر أو ما يتركب الضريح الجلمودي من بهو يتلوه

شخصت أضرحة . توضع فيها القناديل للتنوير أو توضع فيها الهدايا أو القرابين ى الغرف الجنائزية بكوى أووقد تتحل . والهدايا

ل كمبس وضع خريطة األضرحة الجلمودية يالقد حاول جبر. جلمودية في عديد المناطق بالمغرب الكبير وخاصة بتونس والجزائر

.نذكر منها التي عثر عليها بمكثر وبالقرى المجاورة لها

ت الحوان2. في المعالمتسمية اصطالحية تشير إلى قبور منقورة أفقيا في جوانب الهضاب والصخور الكبيرة وتوجد هذه أو الحوانط الحوانت

فبالنسبة إلى تونس نجد . ن ولعل معضمها يوجد في تونس والجزائر وفي المناطق الساحلية بالخصوصمختلف أقطار المغرب الكبير م

ويتركب . وري وتوجد في جبال خمير ومقعد بالشمال الغربيرالحوانت بالوطن القبلي في ضواحي مدينة قليبية في مكان يسمى الحا

عبر صغير وتكون هذه الحوانت متتابعة عموديا كما هو الشأن في ها بهو أو مميتقد غرفة : الحانوت من عنصر واحد أو عنصرين

وتختلف هذه الحوانت شكال . وري أو في بعض جبال مقعد قرب مدينة سجنانرالمكان المسمى بالغريفات أو أفقيا كما هو الشأن في الحا

فمن الحوانت المعروفة . نت أو مرسومةقوشة كانوأبعادا وزخرفة فضال عن المكمالت كالمشاكي والمصطبات والدواليب والزخرفة م

ومما تمتاز به غرفة هذا الحانوت زخرفة .العشرينلقد عثر عليه في بداية هذا القرن . بشمال البالد التونسية نذكر حانوت كاف البليدة

م نرى رجال يلوح خوذا ث حملوارجال مدججين بأسلحة هجومية ودفاعية كالسيوف والرماح واألتراس وقد 1تمثل صورة مركب يحمل

وتتحلى الغرفة بصور أخرى نباتية وهندسية منها سعيفات وأفريز كلها مرسومة . مهددا بفأس ذي حدين وفي الماء شخص آخر يسبح

فال شك أن لهذه الزخرفة أبعادا مختلفة منها يتعدى حدود الزخرفة ومنها ما يشير على معتقدات أو بعض األساطير .رباللون األحم

.لميثولوجيةالدينية ا

البزينة .2اصطفاها بعض علماء اآلثار " البزينة"لفظة و .نكلمة أخذت من لغة البربر المتواجدين في المغرب الكبير وهم السكان األصليوهي

ون من من الفرنسيين العاملين بالجزائر لإلشارة إلى نوع من القبور تعلوه بنايات مستديرة الشكل عامة وقد تكون مدرجة كأنها تتك

فات ر ويالجنائزية أو الخنادق التي تح تجد البيوت الداخلوفي .دائرات متتالية أفقيا مع تقلص القطر حتى تظهر في شكل حلزوني

ريون وعرفوا ثاألالمغرب الكبير ولقد عاينها قطارأتوجد البزائن في كل .الميت وكل ما دفن معه طبقا للتقاليد والمعتقدات والطقوس

ومن المناطق . الروماني نة تعتبر من المدافن المميزة لللوبيين على اختالف القبائل والشعوب وبقيت متواجدة إلى ما بعد الغزوالبزي. بها

ريين عليها فقل ثا تم نبشها ونهبها قبل وقوف األالتي عرفت بوفرة البزائن فيها ال بد من ذكر ربوع األوراس وربوع الحصنة لكن غالبه

. زينة سالمة كالتي تم كشف الغطاء عنها منطقة شمتو على الحدود التونسية الجزائرية من قبل فريق تونسي ألمانيما عثروا على ب

ومازال الفريق يواصل أعمال التنقيب على أساس هذه البزينة المهمة وسيتولى أعضاء البعثة التونسية األلمانية نشر نتائج هذه الحفرية

59

ف طرافة أن البزينة النوميدية التي تعود إلى أواخر القرن الرابع قبل الميالد حسب ما أدلى به بعض الطريفة ومما يزيد هذا االكتشا

أعضاء هذه البعثة وصلتنا سالمة ألن الجالية الرومانية التي استوطنت المدينة النوميدية عمدت إلى تسطيح المكان وإقامة الفوروم مكان

.اهاأن الفوروم غط ذالمقبرة ا

نب البزائن البسيطة توجد بزائن متطورة من حيث طرق بنائها ومن حيث زخرفتها ومن هذه البزائن المتطورة نذكر المدغاسن إلى جا

ويعتبر من روائع العمارة النوميدية بل هي بزينة من حيث شكلها العام لكنها ازدانت بما تمتاز به العمارة البونية بعناصرها العديدة

يوجد المدغاسن على قربة من مدينة باطنة شمال . يرهامن الحضارات المتوسطية كالمصرية واليونانية وغالمختلفة وبكل ما أخذت

مترا وارتفاعه 59البزائن شكله مستدير وقطر دائرته يمتد على من صنففالمدغاسن إذن ضريح . غربي األوراس على متن هضبة

هي من الطراز الدوري ذات العمود األملس ال تجعد فيه وتعلو تلك تتحلى جوانبه بستين سارية مدموجة و. أمتار ونصف متر 4

corniche »السواري الدورية دعائم ملساء تعلوها قرنيزة مجوفة على شكل القرنيزة المصرية تعرف بالقرنيزة ذات الحلق المصري

à gorge égyptienne » مترا ونجد في القمة مسطحا 11 درجة يبلغ طول جميعها 24وينتهي الضريح على شكل جذع مخروط يعد

.أو لعله هيئ ليساعد على القيام ببعض العبادات الجنائزية أو الدينية الزخارف الهندسية أو لبعض النحوتفسيحا عله كان قاعدة لبعض

ي سفح المخروط بين قامت جمعية اآلثاريين بقسنطينة بالكشف عن خبايا داخل المدغاسن وقد تبين أن المدخل يوجد في الجهة الشرقية ف

برا طويال مع نجدوبرفع هذا الستار الحجري طة صفيحة من حجر تتحرك عمودياالدرجة الثالثة والدرجة الرابعة وكان موصدا بواس

أمتار 3.31أما سقف المعبر فهو من صفائح حجرية ثم نجد مدرجا منحدرا حتى نصل غرفة ضيقة طولها . ضيقا قرب المدخل

سنتم 21عرضها قيمت جدرانها بالحجر المنجور وسقفت بصفائح حجرية وقد تحلى ضلعاها الطويالن بمصطبة متر أ 1.51وعرضها

ال شك أن هذه الغرفة .لمصطبة بطالء أحمر اللونوقد طليت األرضية في المعبر والغرفة وكذلك بالنسبة إلى ا سنتم 31وارتفاعها

وثابت أن هواة البحث عن الكنوز الدفينة عرفوا المدغاسن . يهااآلثاريون شيئا ف لم يجد الضيقة هي التي كانت تضم رفات الميت لكن

تثبت هذه البزينة مدى تأثير الحضارة البونية على دنيا .يتعرف عليها إليها الباحثون على الآلثار وزاروا الغرفة الجنائزية قبل أن

والدبش كلها تشهد أن العمارة النوميدية لمصري وطرق البناء الحجريايرالتأثة ذات تينرو النوميديين فالسواري الدورية الملساء والق

أما في .كانت مفتوحة أما التيارات البونية التي كانت هي األخرى تمتاز بانفتاحها على مختلف الحضارات والفنون المتوسطية

فجاءت 14اسها الفحم لى تحاليل مخبرية أسل كمبس على هذه القضية مستندا إياالمعلم الجنائزي فلقد انكب جبرهذا تأريخخصوص

.بتحديد تاريخ بناء المدغاسن فيما بين أواخر القرن الرابع وبداية القرن الثالث قبل الميالد تفيدالنتائج

الجدار .4ث الشكل يبدو فمن حي. بالجزائررت اومن أروعها جدران ثالثة على مرتفعات جبل األخضر في ضواحي مدينة تي الجدار بناية جنائزية

والمالحع أن هذه البنايات تحمل في . فائح حجريةمخروط مدرج يحتوي على معابر وغرف مداخلها موصدة بص في صورة الجدار

وعلى رزخرفة الرومانية في عهدها المتأخأضلعها وطياتها مواد عليها بعض مالمح العمارة الرومانية وفي زخرفها عناصر تحاكي ال

أن الجدران من العمارة الجنائزية التي ظهرت في دنيا اللوبيين والنوميديين في عهد متأخر نسبيا وبقيت مستعملة هذا األساس يرجح

حتى القرن الخامس ولعلها عاصرت من حيث استعمالها من قبل أصحابها الفتح العربي اإلسالمي يبدو أنها من تشييد ملوك وأمراء

.ريئل لكن مازلنا نجهل عنها الكثوشيوخ قبا

.II المدافن البونية أقبل الكنعانيون إلى ربوع المغرب الكبير وباتوا يترددون عليها منذ أواخر األلف الثانية قبل الميالد وأسسوا على شواطئها المصارف

والمراكز ثم انتقوا من سياسة المصارف والمحطات الوقتية إلى سياسة االستيطان وتأسيس المدن طات طبقا لمقتضيات تجارتهموالمح

أصبحت الجاليات الكنعانية تعيش بالمغرب الكبير وشدتهم مصالحهم إليه فنشأت المدن وامتدت حولها . القارة من ذلك تأسيس قرطاج

وإلى جانب المؤسسات الكنعانية الصريحة كما هو الشأن بالنسبة لمدينة قرطاج انتشرت الحضارة الكنعانية في مختلف أقطار .المدافن

يتخاطبون باللغة الكنغانية وتبنوا العادات والتقاليد الكنعانية واعتنقوا الديانة الكنعانية المحليون كبير فأصبح السكان المغرب ال

ية األصلية بل تمت فأصطبغت المدن والقرى الساحلية منها والداخلية بألوان الحضارة الكنعانية دون ما قضاء على ألوان الحضارة اللوب

يتسع المجال لتقديم كل ال . متداخلة في مختلف الساحات ففي المدن البونية عناصر كنعانية وعناصر محلية تعايش وتمازج عملية

مقبرة بونية كشف عنها الغطاء في السنوات األخيرة وتوجد هذه المقبرة لذلك نكتفي بتقديمالكبير المدافن البونية المتواجدة في المغرب

تميم ومعلوم أن شبه جزيرة الوطن القبلي تعج بالمدافن البونية مما يشهد بكثافة العمران في قبل بالوطن القبلي في ضواحي مدينة منزل

.الغزو الروماني

نزل تميمبمسالم حمام يسيدمقبرة : القبور البونية المنقورة .2رب القدامى كالبكري لم يبق من هذه حسب تعبير المؤرخين والجغرافيين العفالمعاصرة خلفت مدينة أزلية منزل تميم مدينة ال شك أن

وتوجد هذه المقبرة في بطن هضبة تشرف على مدينة منزل تميم وتشرف على البحر وقد اصطفاها الولي .ألزلية إال مدافنهاالمدينة ا

بعضها منذ ففي أضلع الهضبة التي تتوجها قباب زاوية سيدي سالم عثر على مجموعة من القبور البونية نبش .سيدى سالم مقرا له

ريين الفرنسيين الذين كانوا يرتادون هذه الهضبة وال شك أنهم عرفوا ثوالغريب أن األ. نبشها ونهبها قديم ولم نتمكن من ضبط تاريخال

المقبرة واطلعوا على على بعض قبورها المنبوشة لم يشيروا ولو إشارة عابرة إليها بل لم نجد في الكتب والدراسات العديدة التي

نبشوا هذه مع حسن الحع أن الذين .ريثم ولم يألت ذكرها في األطلس األللوطن القبلي ما قد يعود إلى مقبرة سيدي سالم حماخصصت

مائم وال للفخاريات أما نحن القبور البونية خلفوا البعض من محتواها عن غير قصد فالباحث عن الكنوز ال يعطي قيمة لبعض اخراز وت

60

ريخية ببعض الكسرات الفخارية التي تكن معلومات عديدة مختلفة ال سيما في خصوص ضبط الحدود التان فقد نكتفي حتى وريثاأل

فضال عن معلومات أخرى حول أصل اآلنية التي تنتمي إليها الكسرة أو الكسرات فبتعريتنا لهذه القبور من جديد وتنظيفها وغربلة ما

ثرية من الفخار العادي والفخار المطلي بالطالء األسود اللماع ومن النقود تراكم فيها من أتربة تمكنا من الحصول على مجموعة

إلى تنقسم أما بخصوص أصناف هذه القبور فهي.البرونزية وأخرجنا من التراب كذلك بعض األدوات المعدنية في حالة جديدة أحيانا

.صنفين

الخنادق .أتحيط بجوانبه م و1.51م وال يتجاوز عمقه 1.21م وعرضه 2.51وز طوله تبدو بعض هذه القبور على شكل خندق مستطيل قد ال يتجا

.الغطاء وقد تشاهد على الشفة حفائر مستطيلة الشكل كأنها حفرت إليواء أعمدة خشبية تساعد على بسط الغطاء ةغالبا شفة علها هيئ

القبر الثالثي .بجنائزية وهو المثال األكثر شيوعا في مختلف المقابر البونية خاصة في ومعبر وغرفة مدرج: يرتكز القبر الثالثي من عناصر ثالثة

أن العناصر الثالثة تنحت نحتا في الحجر وكثيرا ما تكون الربوة المختارة لتهيئة مدينة مع العلم حل التونسي والوطن القبليالسا

وكذلك من الثالثية تتنوع من حيث عناصرهأن القبور اعلى . ال أمام دقات المعولاألموات من الحجر الرملي الهش نسبيا ال يصمد طوي

ها مسطح مثنى يحاكي وقد تتميز بعض القبور بسقوفها أو بمداخلها فهذه غرفة جنائزية سقف. حيث زخرفها المتفاوتة قيمة فنية ووظيفية

.إلى غير ذلك من أوجه التنوعظهر الحمار

الزخرفة. جاخل الغرفة الجنائزية وحتى خارجها وتكون الزخارف محفورة أو مرسومة بطالء أحمر الحظنا أن بعض القبور تحلت بزخارف د

وفي بعض الحاالت الممتازة .وتبدو هذه الزخرفة غالبا في شكل خطوط تمتد على جدران الغرفة األربعة وكأنها تسعى إلى تقسيمها

تحلت جوانب الغرفة 32لرموز الدينية ففي القبر عدد ترتدي الزخرفة أشكاال هندسية أو معمارية أو حتى آدمية فضال عن بعض ا

عالمة "رموز المعتقدات البونية المعروف باسم رمزا من لى الجدارالمقابل المدخل نشا هدع الجنائزية من الداخل بافريزين متحاملين

ان يمثل على ما يبدو آدميا فمازالت وعلى جدارة الغرفة األمامي بقايا رسم باللون األحمر كاألحمر رسم هذا الرمز بالطالء" تانيت

صورة العينين والحاجبين والفم كما يالحع خط مقوس عله كان يمثل الشعر وعلى كل فالصورة تحاكي بعض األقنعة المرسومة على

ن التدرج زخرفة أكثر تطورا ودقة تتمثل في صورة طائر يشبه الديك لكن ذيله الكثيف يقربه م 49ونجد في القبر .قشر بيض النعامة

ومعلوم أن .من مدفنة جبل ملزمة قرب مدينة كركوان 11وال بد في هذا الصدد من اإلشارة على صورة الديك المتوجدة في القبر عدد

رد الطائر في قديم المعتقدات السامية يرمز إلى الروح فلعل هذا الطائر يمثل الهامة أو الصدى المعروف عند العرب قبل اإلسالم كما و

ومن بين النتائج التي .مازالت هذه المقابر تحت الدرس من حيث العمارة ومن حيث األثاث الجنائزي. لسان العرب البن منظور ذلك في

على مقربة منها في المكان المسمى اليوم أوتوجد أنقاضها تحت بنايات مدينة منزل تميم تتعلق بالمدينة التي يمكن التصريح بها مسبقا

".منزل تميم"وقد يكون عوض في زمن يعسر ضبطه باسم " تافخسيت"ل المدينة البونية كانت تحمل اسم ولع" هنشير تافخسيت"

األضرحة البونية المشيدة .1إلى جانب القبور البونية المنقورة في الصخر في جوانب الهضاب ال بد من ذكر األضرحة التي تفنن البونيون في تشييدها حتى كانت

ضريح دقة لى إشارة اإلمن هذه األضرحة تجدر معرفة المستوى التقني والفني الذي أدركته العمارة البونية عامة معالم تساعد على

وضريح الخروب قرب مدينة قسنطينة وضريح سبراطة بالجماهرية الليبية وضريح جربة المتواجد بالمكان المعروف بهنشير بورقو

. من مظاهرالتأثير الهليني على الثقا فة البونيةوهي بني غنان الكائن قرب مدينة سيجة وكذلك

للمدافن في المغرب الكبير مميزاتها وخصوصيتها تختلف باختالف الحضارات وباختالف الزمن ضمن الحضارة الواحدة وفضال عن

أقبلوا على مغربنا عبر دراسة هذه المدافن فهي تترجم عن مدى تفاعل الدينثري من يدة المختلفة التي يستخرجها األالمعلومات العد

من الكنعانيين مباشرة أو عن طريق الكنعانيين ستعارها اللوبيون إة المدافن اللوبية عناصر عديدففي . العصور مع السكان األصليين

يين هم الذين عرفوا بتفتحهم أمام الحضارات وفي المدافن البونية نلمس الحضور اللوبي وليس ذلك باألمر الغريب إذ سلمنا أن البون

.نتيجة انصهار عرقي وحضاري فاللوبيين أفارقة تكنعنوا دون ما تفريط في رصيدهم الحضاري األصلي

61

متحانإموضوع صالح إ

. المقابر و القبور الفينيقية و البونية

التخطيط

مة دالمق

. راسة الفينيقية و البونيةدأهمية

لمقابر ا .I

التخطيط . 1

زية ئجناالمعالم ال. 2

اللة الرمزية للمقابر دال. 3

II. القبور

دالقبر المنفر. 1

رئالقبر الملحق بب. 2

القبر الملحق بفناء . 3

زي ئاألثاث الجنا .III

زيئأصناف األثاث الجنا. 1

زيئاللة األثاث الجناد. 2

الخاتمة

62

Intitulé : le dessin céramique

Nature de l’enseignement : cours pratique

Niveau enseigné : troisième année archéologie

Langue de l’enseignement : français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2002-2003 / 2003-2004 premier semestre

2007-2008 / 2008-2009 deuxième semestre PLAN

Introduction : pourquoi apprendre à dessiner la céramique ?

1. Intérêts de l’étude de la céramique en archéologie

2. Evolution de l étude et du dessin de la céramique

3. Matériel nécessaire pour le dessin céramique

4. Paramètres d’un dessin céramique

5. Les étapes d’un dessin céramique

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Y. Rigoir, Le dessin technique en céramologie, Lambesc 1975.

P. Arcelin-Y. Rigoir, Normalisation du dessin en céramologie, Lambesc 1979.

M. Feugère-D. Foy-L. Vallauri, Normalisation du dessin en archéologie, Lambesc 1980.

LISTE DES TRAVAUX PRATIQUES

1. Trier un lot de céramique

2. Dessiner un tesson de céramique

3. Dessiner un vase entier en céramique : échantillons de dessins faits par les étudiants

4. Dessiner le décor peint ou autre d'un objet céramique

5. Préparer du matériel céramique pour la publication

CORRECTION D'EXAMEN

Sujet : évolution du dessin et de l'étude de la céramique ?

PLAN

Introduction : intérêts de l'étude de la céramique en archéologie.

I. L'étape dite impressionniste dans le dessin et l'étude de la céramique

II. L'étape dite globale dans le dessin et l'étude de la céramique

III. L'étape dite détaillée dans le dessin et l'étude de la céramique

Conclusion : conséquences positives de la connaissance de la céramique pour l'archéologie.

63

64

ÉCHATILLONS DE DESSINS FAITS

PAR LES ÉTUDIANTS

65

66

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Intitulé : la céramique phénicienne et punique

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : deuxième année archéologie

Langue de l’enseignement : français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2004-2005 / 2007-2008 et 2008-2009

premier semestre

PLAN

Introduction

I. Chronologie de la céramique phénicienne d’Orient

1. L’âge du bronze

2. L’âge du fer

a. La phase Bichrome : 1200-850 avant J.-C.

b. La phase Red Slip : à partir de 850 avant J.-C.

II. Répertoire de la céramique phénicienne d’Orient

1. Les formes et le décor

2. Comparaison entre la céramique phénicienne et chypriote

III. La céramique phénicienne d’Occident

1. Les formes d’origine orientale

2. Les formes développées à partir de prototypes orientaux

3. Les formes Ouest-méditerranéennes

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

C. Gómez Bellard, Céramique, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne

et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 96-101.

A. M. Bisi, Coroplastie, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne

et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 119.

G. Falsone, Four, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique,

Paris-Bruxelles 1992, p. 179.

A. M. Adroher Auroux-F. J. Barturen Barroso, Céramique commune phénicienne, dans M. Py

(directeur), Dictionnaire des céramiques antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993,

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A. M. Adroher Auroux, Céramique commune punique, dans M. Py (direteur), Dictionnaire

des céramiques antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 374-378.

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A. Ciasca, La céramologie, dans V. Krings (directeur), La civilisation phénicienne et punique manuel

de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 137-147.

68

LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. Histoire des recherches sur la céramique phénicienne et punique

2. Distribution de la céramique phénicienne et punique d’Occident

3. Les techniques de production de la céramique punique

4. La céramique phénicienne funéraire de Carthage

5. La céramique de la colline de Byrsa

6. La coroplastie phénicienne et punique

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ÉCHANTILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

HISTOIRE DES RECHERCHES SUR

LA CÉRAMIQUE PHÉNICIENNE ET PUNIQUE

PLAN

Introduction

I. Les études sur l'Orient

II. Les études sur l'Occident

Conclusion

DÉVELOPEMENT

Introduction

Les travaux spécifiquement consacrés à l'étude de la céramique phénicienne et punique appartiennent à

une phase relativement récente de la recherche archéologique moderne. Les raisons qui expliquent

ce relatif retard sont nombreuses : elles valent en partie aussi pour d'autres régions du Proche-Orient,

mais sont dans une certain mesure spécifiques de la zone phénicienne, qui est restée étrangère à

l'utilisation des méthodologies de recherche innovatrices basées sur la céramique appliquées dès la

fin du siècle dernier par F. Petrie à la proche Palestine et perfectionnées ensuite par de nombreux

spécialistes qui provenaient de toute l'Europe et de 1'Amérique.

I. Les études sur l'Orient

Parmi les nombreux motifs expliquant cette situation il faut en premier lieu prendre en considération

les incertitudes relatives à l’attribution de classes spécifiques d'objets manufactures à des groupes

ethniques/culturels précis : c'est une des difficultés fondamentales qu'il faut affronter dans le cadre

de la reconstruction de toute société antique mais qui est plus pressante dans le cas des Phéniciens

dont l'identité ainsi que la caractérisation historique et culturelle sont encore l'objet d'un vif débat.

Ensuite, c'est le manque ou la rareté des fouilles régulières et de grande ampleur dans les habitats

phéniciens, une carence qui, ces dernières années seulement, a commencé à s'atténuer partiellement.

La recherche sur la céramique phénicienne s'est intensifiée récemment, notamment à la suite, d'une

part, d'un nouvel intérêt pour la culture phénicienne, en particulier dans ses manifestations

coloniales d'Occident et, d'autre part, de 1'orientation de tout un filon d'études vers les

problématiques relatives aux fondations coloniales et aux rapports, durant l'époque historique, entre

Orient et Occident, en particulier entre les Grecs et les Phéniciens. Cependant, l'un de ces dangers

les plus aisément reconnaissable actuellement, toujours à propos de la céramique, concerne la

terminologie, qui risque parfois de passer pour un signe unifiant des entités en réalité distinctes ;

je songe, par exemple, a des désignations comme Samaria Ware, Samaria Pottery ou autres utilisées

par certains auteurs. Tous ces aspects sous-tendent des implications historiques et conduisent à des

révisions, des réévaluations et des clarifications de problèmes parfois de large porté, qui concernent

non seulement la Phénicie asiatique, mais aussi le monde colonial d'Occident.

Parmi les acquisitions d'importance, y compris en raison de leurs répercussions sur la complexe et

toujours vive problématique de la colonisation phénicienne en Occident, les travaux de P.M. Bikai

permettent désormais d'identifier avec un bon degré de certitude les formes et les styles qu'on peut

définir comme phéniciens et d'évaluer en outre leur localisation dans le temps, y compris en termes de

chronologie relative. L'observation du fait que se succèdent dans le temps deux «styles» différents de

céramique fine/décorée - la céramique peinte Bichrome et la` céramique lustrée Red Slip - ainsi que du

rapport existant entre la seconde et les trouvailles faites dans les niveaux les plus anciens de Carthage

induisent a établir une correspondance entre le facies de Tyr III-II et les plus anciennes attestations

coloniales en Occident. H. Schubart, pour sa part, a pu confirmer cette correspondance en mettant en

œuvre un système différent de sériation des matériaux coloniaux de la péninsule Ibérique (Schubart

1982). Dans le développement des études sur le matériel céramique de Tyr, on porte maintenant une

attention particulière aussi aux fragments d'importation grecque (Bikai- Coldsream 1988) suivant de la

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sorte un nouveau filon qui s'élargit à des zones extérieures aux cites phéniciennes, non seulement avec

l'objectif d'enquêter sur la possibilité de pratiquer des comparaisons entre différents sites mais aussi en

accord avec les tendances les plus actuelles de révision générale et de reconsidération historique et

chronologique globale du Proche-Orient et de 1'Occident.

On peut observer que les recherches sur chypre ont conduit, surtout dans les années récentes, a un

degré de connaissance satisfaisant pour certaines classes bien précises de céramique phénicienne

(céramique fine et en partie amphores commerciales), tandis que moins de clarté a été faire sur le vaste

répertoire de la céramique d'usage commun. Quoi qu'il en soit, on dispose désormais d'«indicateurs

archéologiques» d'une importance particulière, qui se réfèrent tant aux aspects formels les plus

caractéristiques de la culture phénicienne du fer, fortement marquée par la production de vaisselle et

d'autres objets métalliques (qui servent d'inspiration pour les formes, grandes et petites, de la

céramique), qu'au moment culturel et chronologique des fondations occidentales.

II. Les études sur l'Occident

En ce qui concerne les recherches sur la céramique du monde colonial phénicien d'Occident, les études

sur le monde colonial phénicien de l'Occident méditerranéen, étaient confiées à des spécialistes de

formations très diverses ce qui influe non seulement sur les méthodologies et les stratégies d'enquête

qui peuvent du reste se diversifier, mais aussi sur les résultats qui devraient idéalement parvenir à se

compléter et à se renforcer réciproquement. La concrétisation de ces attentes sera certainement une

acquisition des années à venir. L'histoire des études sur les colonies phéniciennes d'Occident est bien

connue, tout spécialement pour ce qui concerne les fouilles de Carthage.

Par exemple le travail de Harden en 1937 sur la céramique du « Precinct of Tanit » de Carthage, dans

lequel l'auteur propose une série typologique vasculaire basée sur la stratigraphie des fouilles

antérieures. L'œuvre monumentale de Cintas 1950 constitue une étape importante dans l'utilisation du

matériel occidental et représente un répertoire de formes auquel on a encore l'habitude de se référer,

malgré les carences qu'il renferme et qu'on a souvent soulignées, en particulier en ce qui concerne

l'illustration ainsi que l'inclusion de formes en réalité très disparates au sein d'un seul « type». Le

volume reflète bien une certaine phase de la recherche, certainement importante, centrée sur le concept

d'unitarisme de la culture phénicienne, tant dans les manifestations coloniales que dans celles des cités

asiatiques.

Les travaux de H. Schubart sur les plats à rebord distinct, évoqués ci dessus (Schubart 1976, 1982),

développent systématisent, de manière originale, des observations antérieures sur les variations de

proportions dans le vase, en particulier sur la tendance à l’élargissement progressif du bord. Le

processus est ainsi mis en évidence dans sa dimension temporelle et la «Randbreiteclonologie»

s'affirme comme un système fiable, y compris en raison des possibilités de confrontation avec les

autres sites qu'elle offre.

Le travail de Lindemann 1982 constitue la première tentative moderne de développement d'ensemble

du répertoire de la céramique d'Occident, basée sur 1'utilisation des dépôts funéraires avec des

chronologies fixées grâce aux vases d'importation (grecs, étrusques, ainsi qu'une petite cruche

phénicienne à bobèche bien connue). Il en résulte, entre autres, l'identification de répertoires régionaux

suffisamment différencies (Sicile, Sardaigne, Espagne) et la postériorité claire, y compris sur le plan

typologique, par rapport au facies désormais bien connu de Tyr Sarepta et Chypre.

Bien d'autres publications d'un intérêt particulier proposent des évaluations sues les céramiques

provenant de fouilles en cours ou terminées à Carthage, sur des sites de la péninsule ibérique, des

Baléares, de la Sicile, de la Sardaigne, fondées sur des stratigraphies soigneusement, établies. Les

amphores commerciales en circulation en Méditerranée centrale et occidentale méritent quelques mots

; depuis plusieurs années, elles sont rassemblées et publiées. Elles sont désormais connues en quantité

vraiment remarquable dans la péninsule Ibérique et dans les Baléares (Pellicer Catalan 1978 ; Ribera

Lacomba 1982 ; Ramon 1991b). On se contentera d'évoquer ici brièvement le fait que les amphores

d'importation et/ou de typologie phénicienne sont étonnamment rares (cf. par exemple, Guerrero 1989b

pour les amphores dites (Cintas ; Chelbi 1991 pour Carthage). On essaye en même temps d'élaborer

des typologies de ces conteneurs commerciaux. Si possible en relation avec leurs centres de production

effective, tandis que d'importantes corrections dérivent de la révision des matériaux provenant de

fouilles antérieures (Lopez Prado 1990b).

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Conclusion

Pour conclure, il est évident que le plus antique répertoire colonial connu en Occident peut être

rapporté à des phases assurément non antérieures à Tyr III-II et à l'horizon de Kition, c'est -à dire au

faciès qui, dans les centres phéniciens asiatiques, correspond au VIIème siècle (éventuellement dans la

seconde moitié). Egalement, on doit se souvenir que les vases a Red Slip occidentaux se trouvent

associes aux séries contemporaines à décoration peinte avec bandeaux et lignes rouges et noires, que

nous pouvons considérer comme les descendants des Bichromes asiatiques tardifs. Pour l'ensemble du

répertoire occidental, il est opportun d'ajouter qu'il semble présenter des différences remarquables par

rapport au répertoire asiatique. Un autre thème intéressant est celui des différenciations «régionales»

très marquées qui caractérisent le panorama occidental. Celles-ci sont perceptibles on seulement d'une

région a l'autre, mais aussi par rapport à 1'aire proche-orientale et à certaines de ses caractéristiques les

plus manifestes : par exemple, tant la péninsule Ibérique que Malte semblent rester complètement en

dehors de l'influence de la tradition Bichrome qui est en revanche très vivante par exemple à Carthage

et à Motye. Se pose, en d'autres termes, le problème de la définition des groupes et des centres

responsables des fondations coloniales. Ces exemples de problématiques de caractère archéologique

indiquent quelques-unes des directions que la recherche centrée sur des objets manufacturés modestes

comme la céramique mènent ainsi à des revissions et à des mises au point sur le contenu historique

qu'il convient d'attribuer au terme «phénicien » en Occident.

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Intitulé : la céramique sigillée romaine

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : deuxième année archéologie

Langue de l’enseignement : français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2001-2002 / 2002-2003 deuxième semestre

PLAN

Introduction

I. La céramique sigillée d’Arezzo en Italie

1- Période expérimentale (vers 50 av. J.- C.)

2- Période archaïque (40/ 30 av. J.-C.)

3- Période Précoce (vers 30 à 15 av. J.- C.)

4- Période classique (15 av. -15 ap. J.- C.)

5- Période tardive (15 à 60 ap. J.- C.)

II. Les autres centres de production italiques

III. Les ateliers du sud de la Gaule

1- Le groupe de Bram

2- Le groupe de la Graufesenque

IV. La sigillée africaine

1- La sigillée de type A

2- La sigillée de type B

3- La sigillée de type C

4- La sigillée de type D

5- La sigillée de type E

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

M. Passelac, Céramique sigillée italique, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 554-568.

M. Passelac, Céramique Late Roman C, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 502-503.

M. Passelac-A. Vernhet, Céramique sigillée sud-gauloise, dans M. Py (directeur), Dictionnaire

des céramiques antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 569-580.

C. Raynaud, Céramique africaine claire A, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques

antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 170-174.

C. Raynaud, Céramique Claire B, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 175-184.

C. Raynaud, Céramique africaine Claire C, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques

antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 185-189.

C. Raynaud, Céramique africaine Claire D, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques

antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 190-197.

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LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. Les techniques de fabrication de la céramique antique

2. La céramique romaine du Haut Empire

3. Les ateliers de sigillée du centre de l’Afrique du Nord

4. La céramique sigillée africaine vandale et byzantine

5. L’économie de l’Afrique antique romaine

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ÉCHANTILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

LES TECHNIQUES DE FABRICATION

DE LA CÉRAMIQUE ANTIQUE

PLAN

Introduction

I. Les secrets de l'argile

II. Les procédés de fabrication

III. La cuisson

Conclusion

DÉVELOPEMENT

Introduction Pour mieux connaître la céramique antique, il est intéressant de se familiariser avec les techniques de

fabrication de ce matériau de choix dans l'antiquité. Cette initiation permet de comprendre certains

problèmes qui seront d'une grande utilité pour mieux connaître de type de mobilier archéologique.

I. Les secrets de l'argile

Les proportions approximatives des oxydes métalliques des corps suivants : silicium (50%),

aluminium (20%), calcium (10%), fer (6%), potassium (3%), magnésium (2%), titane (1%),

manganèse (0,1%), constituent les principaux éléments des argiles (cristaux de silicates inférieurs au

millième de millimètre). On distingue, selon leur teneur en calcaire (jusqu’à 15 % de chaux). L’argile

est une roche qui, à l’état naturel, contient de 7 à 25 % d’eau de constitution, se compose de minéraux

argileux et de minéraux non argileux. Les minéraux argileux donnent à la pâte sa plasticité et sont

responsables de son retrait linéaire au séchage et de sa cohésion. Les minéraux non argileux, dont la

calcite (calcaire, la silice (sable), les oxydes métalliques, modèrent ces propriétés et assurent à la

céramique sa consolidation. On les appelle dégraissant. Il faut soustraire aux argiles trop maigres leur

surcroît de dégraissant pour permettre leur cohésion et en ajouter aux argiles trop grasses qui se

fendent en séchant. Le pourcentage de dégraissant idéal est de l’ordre d’environ 5%. Les dégraissants

n’étaient pas ajoutés, semble-t-il, dans l’antiquité. Les grains de calcaire trop gros doivent être

éliminés car ils se transforment en chaux à la chaleur et se désagrègent. A ce stade de préparation,

l’argile peut être employée telle quelle pour la réalisation des poteries aux parois épaisses (amphores

par exemple) mais, pour les objets plus fins il est nécessaire de la laver, c’est-à-dire de la délayer afin

de la débarrasser des matériaux trop volumineux qui, entraînés par la rotation du tour, risquent de rayer

la surface des pièces.

II. Les procédés de fabrication

Deux procédés sont employés pour sélectionner les particules fines : la décantation qui consiste à

transvaser plusieurs fois d’un bac à l’autre la pâte liquide, et la lévigation dans laquelle celle-ci est

déversée sur un plan incliné muni d’aspérité qui retiennent au passage les éléments trop gros. La

décantation permet d’obtenir des solutions liquides chargées de particules de l’ordre de deux microns.

Ces bains, ou barbotine, seront utilisées pour enduire les vases. La pâte moins fluide obtenue par

lévigation sera employée pour fabriquer les corps des poteries (ou tessons). La pâte est mise à sécher

jusqu'à obtenir une masse ferme malléable dite "de la consistance cuir". Le potier prélève alors

une motte d'argile épurée de volume approprie, la malaxe (pétrissage) afin d'en brasser les

éléments et la bat pour en chasser les bulles d'air. Puis il la dispose sur le tour. Celui-ci est

forme d'un axe vertical maintenu par un collier, dont 1'extremite inférieure ferrée pivote dans

une cavité ménagée dans une pierre dure fixe (crapaudine). Sur l’axe sont fixés deux plateaux

Le plus bas, le volant, est le lourd. Il est crante sur sa périphérie et lance à 1'aide d'une fourche afin

d'acquérir de la vitesse puis maintenu en rotation par les pieds de l’artisan. Le plateau du haut, la "tête

de tour", reçoit la motte d’argile à façonner. Après avoir réalisé à la main 1'ebauche du vase, celle-ci

est dégrossie avec un outil à lame profilée emmanchée pour lui donner sa forme définitive

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(tournassage) et sa surface lissée à l’aide d’un polissoir (pugillum). Les détails du profil, celui de la

lève notamment, sont détourés à l’aide de l’estèque-gabril (calibrage) qui permet la reproduction en

série de formes analogues. Certaines ornementations sont faites au tour : sillons concentriques creusés

à la pointe, décor répétitifs réalisé à l’aide d’une molette, cercle de guillochures obtenues par broutage

d’une lame flexible (vibreur), sillons parallèles ou ondulés produits au peigne, côtes horizontale en

relief, etc. Le pied du vase est décollé de la tête du tour au fil à pâte. L’objet, retourné et centré, est

éventuellement muni de son pied collé à la barbotine. Tour arrêté, la pièce reçoit, selon le cas, une

anse. Sa décoration est achevée : poinçonnage de motifs en creux ou opposition d’une signature en

relief (cachet), impression circulaires de tubes végétaux sectionnés, fixation de reliefs d’applique,

décor à la barbotine réalisé à la poire (barolet), crantage de la lèvre ou son découpage polygonal (carré

ou octogone), creux incisés à la gouge, reliefs au repoussé, sablage des parois, etc…. D’autres vases

sont richement décorés en relief à ‘aide d’un moule en terre cuite ou parfois en plâtre. Dans ce cas, la

pâte est pressée aux doigts afin qu’elle épouse le décore en creux de la matrice. Celle-ci est ensuite

transférée sur le tour afin de régulariser et de polir la surface interne du vas. La force centrifuge

contribue à parfaire l’adhérence de l’argile au moule. On rapporte alors le rebord profilé de la pièce.

Un second séchage est ensuite effectué qui provoque une rétraction linéaire de la poterie en permettant

son démoulage. Il en accroît aussi la résistance. Cette déshydratation partielle abaisse la teneur en eau

à 8, 9 ou 10%. L’opération est menée lentement, à l’ombre, pour éviter les fentes et les déformations.

Certains vases sont peints à cru, d’autres revêtus par trempage dans la barbotine. Cette couverture,

selon sa composition minérale, sa réaction chimique au feu ou son mode de cuisson sera blanche,

jaune, verdâtre, noir ou diversement colorée dans la gamme des rouges ; poreuse ou imperméable,

vitrifiée, métallescente ou émaillée. Les céramiques vernissées tardives peuvent éventuellement

recevoir un décor libre à main levée à l’aide d’un fin polissoir qui, après cuisson, se détachera en léger

creux sur un fond moins luisant. Les vases crus (tessons) sont empilés dans le four. Pour éviter qu’ils

n’adhérent l’un à l’autre sous l’effet de la chaleur (mouton), le plan de pose du pied est enduit de sable

fin. Les couronnes de guillochures peuvent avoir joué le même rôle. Le plus souvent, les pièces à cuire

sont séparées par des sales de terre cuite (isolateurs), simples boulettes d’argile, anneaux, dés

(dominos), galettes pincées (colifichets), carreaux plats.

III. La cuisson

Les fours se composent d’une cavité creusée dans le sol où on distingue le foyer destiné à la

combustion du bois, et l’alandier par où transite la chaleur. L’alandier est surmonté d’une chape

horizontale (sole) perforée. La sole est circonscrite d’un muret circulaire ou rectangulaire de pierres ou

de fragments de céramiques liées à l’argile dont la hauteur n’outrepasse pas le mètre afin de permettre

le chargement et le déchargement du four. Le muret est coiffé d’une voûte en coupole ou de plein

cintre munie d’ouvertures (cheminées) qui assurent le tirage. Cette toiture, faite de branchages et

d’argile, est détruite après chaque cuisson afin de vider le four (laboratoire). La chaleur à obtenir est de

800° à 1000°c. Pour les céramiques communes, de 900 à 1100°c. Pour la céramique vernissée. Sous

l’effet de la chaleur, qui réduit la teneur en eau à 1-3%, la silice fon (grésage) et assure la solidarité du

vase. Les englobes et vernis acquièrent leur teinte. Les céramiques vernissées, dites « sigillées »,

enduites d’un englobe fusible épais de quelques centièmes de millimètres, sont chargés de silice et

d’oxydes de fer (Fe2 O

3). Les fours, tels que nous les avons ci-dessus décrits, sont dits « à flamme

nue ». Au début de leur mise à feu, le bois dégage en brûlant une fumée noire riche en carbone qui,

imprégnant l’argile encore poreuse, va plus ou moins la noircir. La température maximale requise étant

atteinte, le vernis va gréser (fondre) et l’oxyde de fer rouge se réduire en oxyde ferrique noir (Fe3O

4).

Le palier de chaleur maximum sera maintenu le temps d’assurer une cuisson à cœur des objets. Dès

que l’on cesse d’alimenter le foyer, les cheminées restant ouvertes, les braises incandescentes vont

faire dégager le reste de vapeur d’eau (la fumée sera blanche, et il se produira une décarburation

partielle des céramiques. Les poteries deviendront brunes ou brun rouge, les vernis marrons c’est le

mode de cuisson réductrice avec post-cuisson oxydante (mode A). si les cheminées sont obstruées

avant que la carbonisation du bois ne soit achevée, le laboratoire sera sursaturé de gaz inflammables

carbonés. En refroidissant, le vernis se vitrifie et emprisonne son oxyde ferrique. Il sera donc noir.

C’est la cuisson et la post-cuisson réductrice (mode B) qui donnera des céramiques allant du gris au

rouge recouvertes de revêtements semi vitrifiés noirs. Un autre aménagement du four (fig. 2) consiste à

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relier les orifices de la sole à ceux des cheminées par des tubulures en céramique (carneaux). Les gaz

de combustion seront évacués sans être au contact des vases. Cette méthode est dite à chaleur

rayonnante. L’oxyde de fer contenu dans le corps de la pièce et dans son vernis restera rouge. C’est la

cuisson et la post-cuisson oxydante (mode C). Dans une cuisson bien menée, avec les moyens de

contrôle empiriques de l’époque, le vernis imprégnera la surface de la pâte et tous deux se dilateront de

la même manière : en dira qu’il y a « accord ». Si le vernis est trop épais, il y aura une trop grande

différence de rétraction entre celui-ci et le corps du vase. Le vernis se fendillera au refroidissement

(tressaillement). Si le vernis se rétracte moins vite que la pâte, des cloques se formeront et le vernis

s’écaillera en refroidissant (écoussage). D’autres accidents peuvent se produire. Une chaleur trop

élevée fera fondre l’argile et les vases se solidariseront (mouton). Une surcharge de gaz combustible

dans le laboratoire (mode B) peut provoquer son éclatement. Des fentes peuvent oxyder partiellement

les céramiques à vernis noir comme c’est d’ailleurs le cas sur le fond de certains plats campaniens

localement protégés de l’atmosphère réductrice par le pied de l’objet qui lui est superposé. Il existe

enfin des causes extérieurs qui dénaturent les vases antiques : des céramiques rouge orangé à l’origine

ont pris une teinte jaune dans la vase du port de Marseille où elles reposaient depuis de 20 siècles.

Cette coloration inhabituelle de formes bien connues a failli nous faire croire à un nouveau genre de

céramique. Des vases de sigillée gauloise sur cuits et déformés découverts en Bretagne et à Arles

faisaient supposer la présence d’ateliers encore inconnus. Il s’agissait en fait des effets d’une post-

cuisson accidentelle due à des incendies. Nous n’avons abordé ici que les aspects généraux de la

production des céramiques antiques.

Conclusion

Peu de publications exposent en détail les techniques employées par les potiers antiques. Les

suppositions sont aussi abondantes que les certitudes sont rares. Ne vous étonnez pas de découvrir des.

Contradictions dans les travaux suivants que je vous conseille de consulter : Maurice PICON,

Introduction à l’étude technique des céramiques sigillées de Lezoux. Edité par le centre de recherche

sur les techniques gréco-romaines à Lyon en 1973. Ouvrage de base essentiel dont le titre modeste

dissimule le souci de faire le point de nos connaissances actuelles. L’auteur a fondé et dirige le plus

performant des laboratoires français d’analyse chimique céramologique. Vieille de plus de 20 ans,

cette étude reste encore la plus exhaustive.

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Intitulé : les amphores romaines

Nature de l’enseignement : cours intégré

Niveau enseigné : troisième année archéologie

Langue de l’enseignement : français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2005-2006 / 2006-2007 et 2007-2008

premier semestre

PLAN

Introduction

I. Les amphores italiques

1. Les amphores italiques d’époque républicaine

2. Les amphores italiques d’époque impériale

II- Les amphores gauloises.

III- Les amphores romaines d’Espagne

1. Les amphores romaines de Bétique

2. Les amphores romaines de Tarraconaise

3. Les amphores romaines de Lusitanie

IV- Les amphores romaines Africaines

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

M. Py, Amphores italiques, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 53-55.

C. Raynaud, Amphores italiques d’époque impériale, dans M. Py (directeur), Dictionnaire

des céramiques antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, p. 56-57.

C. Raynaud, Amphores romaines, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 83-84.

C. Raynaud, Amphores gauloises, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 30-31.

C. Raynaud, Amphores de Bétique, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 23-27.

C. Raynaud, Amphores de Lusitanie, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 58-59.

C. Raynaud, Amphores de Tarraconaise, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques antiques

en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 85-86.

C. Raynaud - M. Bonifay, Amphores africaines, dans M. Py (directeur), Dictionnaire des céramiques

antiques en Méditerranée nord-occidentale, Lattes 1993, Lattara 6, p. 15-22.

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LISTE DES TRAVAUX DIRIGÉS

1. Les étapes de l’étude des amphores

2. Les amphores phéniciennes et puniques

3. Les amphores grecques

4. Les amphores étrusques

5. Les dolia

6. La culture de l'olivier en Afrique du Nord antique

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ÉCHANTILLON D'UN TRAVAIL DIRIGÉ

LA CULTURE DE L'OLIVIER

EN AFRIQUE DU NORD ANTIQUE

PLAN

Introduction

I - La culture de l'olivier

II - La production de l'huile

III - Les usages et le commerce des olives et de l'huile

Conclusion

DEVELOPPEMENT

Introduction Lorsque l'olivier se développe en Afrique septentrionale, il a déjà un long passé sur les rives de la

Méditerranée. Connu sous sa forme sauvage depuis la préhistoire, l'olivier cultivé prend son essor en

même temps que les civilisations crétoises puis grecques. Au VIIIeme

siècle av. J.C., les Phéniciens

introduisent la culture de cet arbre fruitier en Afrique, lors de la fondation de Carthage, mais c'est

durant l'époque romaine que cette culture atteint des sommets encore inégalés en Afrique.

L'abondance de pressoirs à huile tout comme l'étendue territoriale qu'occupent ces vestiges

témoignent d'une activité intense au début de notre ère autour de la culture de 1'olivier. Chargé d'histoire

et de mythe l'olivier est le symbole de la vie et de la paix. Le développement de la culture de

1'olivier et de la production de 1'huile en Afrique antique sont-ils uniquement le fruit dune

conjoncture climatique favorable ? Dans quelles mesures ont-ils pu constituer un vecteur de paix et

de prospérité économique? C'est en analysant les différents aspects de cette culture, les techniques

de fabrication de l'huile ainsi que 1'essor du commerce de ces produits pendant 1'occupation

romaine que nous apporterons des éléments de réponse.

I - La culture de l'olivier

1 - Les conditions de culture

Les données climatiques sont particulièrement hostiles en Afrique du Nord et elles jouent un rôle

considérable dans la répartition des hommes et dans leurs modes de vie. Ainsi, des périodes de

sécheresses parfois très longues sont ponctuées par des pluies torrentielles plus abondantes aux

abords des cotes qua l'intérieur des terres. De tous les arbres fruitiers, l'olivier est de ceux qui

s'adaptent le mieux aux zones arides. Ces puissantes racines vont capter l'humidité dans les

profondeurs du sol. Les Romains vont faire de l'olivier, l'arbre le plus répandu dans la région du

Tell (ensemble des régions humides d'Afrique du Nord dominant la plaine du littoral). Grâce à sa

parfaite adaptation au climat tempéré. Par la construction de systèmes d'irrigations perfectionnés

permettant d'installer les cultures jusqu'a des limites aujourd'hui arides.

Un autre problème auquel vont être confrontés les Romains est celui de la longue période

d'improductivité d'un jeune olivier. Il faut en effet attendre une dizaine d'années avant la première

récolte, puis entre cinquante et cent ans avant que 1'arbre atteigne sa maturité et son plein

rendement. Ainsi, un vieil adage Méditerranéen souligne: "la culture de 1'olivier est une affaire de

famille concernant trois générations : le grand-père le plante, le fils le taille, et le petit-fils

récolte les olives". II a donc fallu assurer a l'indigène qui plante les oliviers, la possibilité de vivre en

attendant les fruits de son travail. Rome est donc intervenu pour contrôler 1'exploitation des sols et

assurer la paix aux tribus sédentaires en luttant contre les nomades. La colonisation romaine

s'est fondée sur la sédentarisation et la culture de 1'olivier s'est alors étendue pour gagner peu à

92

peu les régions steppiques voire désertiques en contaignant le nomade progreesivement à changer

de vie.

2 - Les étapes de l'expansion

Il est important de souligner que l'ensemble des traités romains sur l'agriculture est induit

des ouvrages de 1'agronome carthaginois Magon, dont l'œuvre a été épargnée du feu à la chute

de Carthage puis traduite en grec et latin. Par ailleurs, c'est par 1'intermédiaire des Phéniciens que

les Berbères ont été initiés à la culture de 1'olivier. Donc, lorsque les Romains arrivent en Afrique

les indigènes connaissent la greffe des oliviers déjà mise en application notamment dans les plantations

carthaginoises. Les Romains mettent en place deux méthodes différentes pour l'expansion des

plantations. Tout d'abord la greffe qui permet de rendre l'arbre fruitier productif, méthode satisfaisante

mais insuffisante pour subvenir aux besoins de Rome ce qui pousse les Romains à recourir à la

transplantation de jeunes pouces. Selon Stéphane Gsell: "Il est certain qu'en dehors du territoire Punique,

l'oléiculture ne s'est guère propagée avant la domination romaine". Les Romains n'ont certes pas

considéré la culture de l'olivier comme une priorité, des leur arrivée en Afrique. En effet, sous la

République et au début de 1'Empire, Rome s'est d'abord intéressée à optimiser la production locale

avant d'envisager 1'expansion territoriale. En réalité, les premières grandes plantations, notamment

en Maurétanie, ne datent que du règne des Flaviens (69 à 96) ou de la fin des Julio-Claudiens

(14 à 68). La construction d'imposantes huileries remonte au début des Antonins (96 à 192).

Mais c'est à partir du règne d'Hadrien (117 à 138) que des mesures sont prises pour développer

la culture de 1'olivier. A partir de cette date, tous les empereurs du second siècle vont

encourager ce développement en offrant aux paysans indigènes des privilèges afin qu'ils diminuent

la surface des terres en friche. Cette politique va se poursuivre jusqu'a Septime Sévère (193 à 211).

C'est d'ailleurs durant la période des Sévères (193 à 235) que 1'Afrique romaine est à son apogée à tout

point de vue.

I I - La production de l'huile

1 - Le ramassage des olives

Le début de 1'hiver représente la période la plus propice pour la cueillette des olives. Il existe deux

techniques et ce depuis des millénaires:

- La cueillette la main.

- Laisser les tomber les fruits à même le sol.

Une fois recueillies, les olives sont transportées à l'huilerie. Elles sont alors directement dirigées

dans les pressoirs ou déposées dans des cuves spécialement aménagées si les moulins sont

pleins.

2 - L'étude des pressoirs à huile

La fabrication de l'huile d'olive nécessite trois opérations:

* Le Broyage: il vise à séparer le noyau de la pulpe, afin d'en extraire un liquide amer appelé "amurca". La

meule à olive la plus utilisée est le trapetum. Les olives sont déversées dans une cuve. Elles sont

broyées par un mécanisme pivotant sur un axe et actionné par des hommes ou un attelage. En même temps,

le mélange noirâtre est brassé à 1'aide de pelles en fer pour en extraire l'amurca. Celle-ci est ensuite

placée dans des scourtins (paniers d'alfa ou de joncs) en vue du pressurage.

* Le Pressurage: le pressoir romain le plus répandu en Afrique fonctionne selon le principe de la

pression d'un prelum (poutre en bois) par un cabestan (treuil) fixe à un contrepoids. On place tout

d'abord la pile de scourtins sur la maie (aire de pressurage munie de rigoles). L'extrémité du

prelum est fixée à des arbores (pièces en bois), inscrites dans une pièce aux quatre logements.

Il est relié à son autre extrémité à un système associant un cabestan et un contrepoids. Le

prelum est parfois guidé par des poteaux directionnels fixés dans une pierre aux deux logements.

Le cabestan qui fonctionne comme une poulie, est actionné jusqu'à ce que le prelum bute contre

les scourtins et que le contrepoids s'élève. Le système est alors bloqué. Le contrepoids qui

redescend vers le sol exerce une pression qui permet 1'extraction de l'huile. Il semble cependant comme

le prétend Pline, que des pressoirs à vis ont constitué le terme de 1'évolution technique. On n'en trouve

93

cependant aucun vestige du fait que ce pressoir est uniquement constitué de pièces en bois.

* La Décantation: elle représente le dernier stade de l'élaboration de l'huile d'olive. Elle consiste à

isoler l'huile de 1'eau et des résidus d'amurca. La maie dispose de deux rigoles reliant les différents

bassins. Au début de 1'opération une rigole est bouchée par de l'étoffe. L'huile impure se

déverse dans un premier bassin où est aménagé un nid d'hirondelle avec une cavité obstruée. Quand le

niveau monte l'huile qui surnage bascule dans les deux autres bassins alors que 1'eau est évacuée en

débouchant le nid d'hirondelle. On obtient alors une huile de première pression. La deuxième rigole ne

fonctionne que lors des pressées suivantes.

3 - Les différentes formes d'huileries

Les données techniques qui viennent d'être exposées, ne doivent pas cependant, être généralisées à

1'ensemble des huileries d'Afrique romaine. En effet, chaque huilerie témoigne de certaines particularités

selon sa situation géographique, la date de son élaboration, sa taille ou encore la qualité de l’huile produite.

On peut néanmoins citer trois grandes formes d'huileries:

- De grandes huileries qui telles des usines sont à 1'origine d'agglomérations avoisinantes.

- Des huileries plus petites situées au cœur des villes.

- Des huileries privées de tailles modestes mais nombreuses et situées dans la cour des villas.

III - Les usages et le commerce des olives et de l'huile

1 - Les usages de l’huile d'olive

L'huile la plus prisée en raison de sa qualité est celle issue du premier pressurage. Cela dit, l’huile

d'olive africaine jouit dune mauvaise réputation au début de l'Empire. Il faut attendre le second siècle et

1'essor des nouvelles techniques se substituant aux anciennes pour obtenir une huile en plus grande quantité,

mais surtout plus pure.

Pour ce qui est des usages de l'huile. Tout d'abord, l'huile sert à éclairer et cela restera longtemps l'un des

principaux apanages de l’huile d'olive. Prisée pour les soins corporels, elle est également utilisée pour se

parfumer, se frictionner, mais aussi pour la fabrication d'étoffes tel le lin. Quant à son rôle dans

l'alimentation, l'olive et l’huile, servent de base a 1'élaboration de nombreux mets et notamment des

bouillies.

2 - Les échanges intérieurs

L'importante production et consommation d'huile en Afrique supposent la mise en place

d'infrastructures adéquates pour répondre à un commerce intérieur très dense. L'échange entre

villes est alors facilité par un réseau routier très bien organisé mais surtout sûr. Ainsi, tout comme

Rome assure la sécurité des convois, 1'administration centrale contrôle les transactions, en

supervisant la création des marchés, et ce aussi bien pour les marchés régionaux, véritables

carrefours économiques, que pour les marchés locaux, gèrés par de grands propriétaires.

Hormis ce commerce destiné à 1'approvisionnement de la population, il existe une collecte

organisée de l’huile destinée à un service provincial de l'annone, véritable impôt payé en nature,

d’huile est alors recueillie dans différents horrea (greniers) repartis sur 1'ensemble du territoire,

afin de subvenir entre autres, aux besoins de 1'armée.

3 - L'exportation vers l'Italie

L'ensemble de la production n'est cependant pas entièrement consommé sur place et

d'importantes quantités d'huile gagnent les ports pour ensuite rejoindre l'Italie. Tout d'abord

indépendants sous la République, les armateurs responsables du transit, ce sont rapidement

regroupés avant d'être durant 1'Empire sous 1'entière autorité de Rome. Ainsi, du type de navires

à utiliser aux périodes de navigations à respecter l'Etat réglemente 1'ensemble du trafic. Les amphores

d'huiles embarquent à partir des nombreux ports de commerce africains qui se répartissent

équitablement la production de chaque région. Les traversées souvent périlleuses ont tout d'abord

desservies le port de Pozzoles en Italie puis celui d'Ostie qui devient alors une véritable plate-

forme du trafic entre l'Afrique et Rome. Le transport de d'huile alimentant 1'Annone s'intensifie en

même temps que la production pour atteindre son apogée au second siècle alors que les

empereurs distribuent gratuitement pain et huile.

94

Conclusion

Ainsi, la prospérité économique et la paix en Afrique antique sont étroitement liés d'une part à

l'occupation romaine et d'autre part à l'essor de l'olivier. Comme le précise Coudray de la

Blanchère: "la prospérité de l'Afrique ne fut pas une question de météorologie, elle était le prix

du travail.". Au prix des travaux hydrauliques des techniques de production de l'huile mais aussi

des soins attentifs qu'exige l'arboriculture pendant des siècles, Romains et indigènes poursuivent alors

le même but. Les Romains qui basent leur politique sur la sédentarisation souhaitent maintenir la

paix et développer la culture de 1'olivier pour assurer le ravitaillement en huile de Rome. Les

indigènes en profitent alors pour s'enrichir autour de cette paix garantie par les Romains qui les

protégent des incursions nomades. Cette entente tacite s'exerce jusqu'a la transition entre le Haut

Empire et le Bas Empire. On peut alors dire que, l'essor et le déclin de la culture de l'olivier

et de la production de l'huile en Afrique antique suit celui de Rome.

95

96

PARTIE A. TRAVAIL PÉDAGOGIQUE

III. LES GRANDES CIVILISATIONS

ORIENTALES ET MÉDITERRANÉENNES

1. LA MÉDITERRANNÉE ORIENTALE

97

بالد الرافدين: لة عنوان المسأ

ودرس موجهدرس عام : لة طبيعة المسأ

ثارالسنة األولى ا: المستوى

عربية: لغة التدريس

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي األول 1006-1005 :سنة الجامعية ال

التخطيط

مقدمة

- I جغرافية البالد

الموقع - 1

التضاريس - 2

- IIأهم المحطات التاريخية

ثقافات فجر التاريخ -1

ويالت السومرية الد - 2

زمن اإلمبراطوريات - 3

اإلمبراطورية االكدية -أ

إمبراطورية أور -ب

اإلمبراطورية البابلية -ج

- IIIالحضارة الرافدية

العمارة - 1

التحضر -أ

مدينة أور -ب

مدينة بابل -ج

الكتابة - 2

الكتابة المسمارية نشأة -أ

مارية فك رموز الكتابة المس -ب

خاتمة

الببليوغرافيا 2111بيروت , يندالراف ديمة في بال دالفنون الق, حسن البا شا

1991عمان , ين السومريدال, يدخزعل الماج

1991لبنان,ن سومرمتو, يدخزعل الماج

2111عمان, األراميةدالمعتق, يدخزعل الماج

Francis Joannès (diercteur), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris 2001.

Jean-Louis Huot, Les Sumériens, Paris 1989, éditions Errance.

Jean-Jacques Glassner, La Mésopotamie, Paris 2002.

98

قائمة األعمال الموجهة ين دالراف دباللحضارة ثرية األالمصادر األدبية و - 1

يندالراف داستعمال األجروالخشب في بال -2

مقبرة أور -3

اللغة األرامية -4

الحثيون -5

يندالراف دبالى رعادحملة االسكن -1

99

100

101

أنموذج عمل موجه

يندالراف ددبية و األثرية لحضارة بالالمصادر األ

ن يعتمد رية هي الوسائل العلمية التي ينبغي للمؤرخ و الباحث في حضارة وادي الرافدين أالتنقيبات والتحريات األث

التنقيب و . على اختالف أنواعهاسواء كانت وثائق كتابية أو بقايا أثرية تمد الباحث بمادة بحثه هي التيعليها ألنها

أما ما قبل هذا الزمن فلم نكن يبدأ إال منذ منتصف القرن التاسع عشر مشف عن مخلفات حضارة وادي الرافدين لالك

ب المقدسة والسيما أخبار متفرقة ورد بعضها في الكتسوى أخبارا الشرق و العراق القديم عرف عن حضارةلن

. وتن أمثال هيرودم( الروماناليونان و ) و روايات المؤرخين الكالسيكيين التوراة

- I األدبيةمصادر تاريخ العراق القديم

فقد حوت أسفارها لكشف عن آثاره عن طريق التنقيباتتأتي التوراة في مقدمة مصادرنا عن العراق القديم قبل ا

افدين التأثيرات الحضارية التي خلفتها حضارة وادي الر عن بالد ما بين النهرين وتأريخها بسببطائفة من األخبار

نوها في التوراة و قد في العبرانيين الذين اقتبسوا منها أشياء كثيرة في حقل األساطير والقصص و المعارف فضم

من جراء الضربات دي الرافدين القدماء صالت مباشرة اتسم معظمها بالعداء نشأت بين العبرانيين و سكان وا

مما جعل د اإلمبراطورية األشورية األخيرةالسيما في عهو الملوك األشوريين للعبرانيينالشديدة التي وجهها

ول و سفر الملوك األفي بوجه خاصلعالقات و يبدو ذلك مدوني أسفار التوراة يفردون فصوال مطولة عن تلك ا

اني الث" نبوخذ نصر" الملك إلمبراطورية البابلية الكلدانية زمنعالقات اليهود بامثال كانت . الثاني و أسفار األنبياء

و كان ليهودية من الوجود و دمر أورشليمالدولة اهذا الملك الذي أزال متوترة جدا حيث ( م.ق512-115)المشهور

بقاء اليهود في بالد بابل ردحا من الزمن فازدادت م مما أدى إلى .ق511و 591ور بين سنة صاحب السبي المشه

اة التي جاءت إلينا في شكلها األخير إنما تم تدوينها في بحيث أن أسفار التور أثيرات حضارة وادي الرافدين فيهمت

(. م.ن القرنين السادس و الخامس قما بي) بالد بابل

و هو من ( م.ق 425-411)الواردة في المصادر الكالسيكية فتأتي في مقدمتها أخبار هيرودوتس األخباربخصوص

القديم ال تتم إال من بعد نقدها أخباره عن أحوال العراق اإلفادة من لكن . أقدم الكتب التاريخية حول هذا الموضوع

مولع بسرد القصص والحكايات واألساطير خالطا إياها في كثير من األحايين باألخبار التاريخية بدون أن ينبه ألنه

األخبار أن دوتس قد زار في الواقع بالد بابل فتوجد شكوك في أن هيرووان كانت . الحد الفاصل ما بين االثنينعلى

في الوصف حيث وردت فقد ورد فيها اضطراب آخرينالتي ذكرها عنها استقاها بالدرجة األولى من مشاهدين

كل هذه الهنات يجد القارئ ألخبار رغم. ي قياس أسوارها و بعض أبنيتهافو مبالغات في وصف مدينة بابل

في العهد الفارسي ه والسيما مدينة بابلمدنه وأنهارفي وصف بعض تس عن العراق القديم طرائف قيمةهيرودو

عاصر هيرودوتس في .حيث كانت معابدها و برجها الشهير و قصورها ال تزال قائمة( م.ق 331-539)االخميني

102

الذي دون طائفة مهمة عن أخبار العراق و اإلمبراطورية ( م.ق355 -431) فونوزين أواخر حياته المؤرخ المسمى

قد قاد و ليدية واليةعام وكان قد التحق في آسيا الصغرى بحملة كورش األصغر حاكم االخمينية بوجهالفارسية

و خلف لنا ألخبار هذه األحداث و ضمنها عودتهم من العراق إلى األناضول فلول اإلغريق في تقهقرهم و فونوزين

لمؤرخين اليونان من اكذلك . سد أخباره أوثق من أخبار هيرودوتو تع ق و المدن و األماكن التي مر بهاوصفا للعرا

لبحر المتوسط و الذي ألف في تأريخ الرومان و ذكر أحوال عالم ا( م.ق121 -212) يوسبوليبنذكر المشهورين

إلطالقه على (Mésopotamie)" ميزوبوتامية"و المرجح أنه كان أول من استعمل مصطلح أحداثه التاريخية

من الكتاب الكالسيكيين الذين يجدر . ن و يعني بالد ما بين النهرينألوسط و الشمالي من أرض الرافديالجزء ا

الذي اشتهر بمؤلفه عن جغرافية العالم في سبعة عشر جزءا( م19-م.ق 14 ) رهم الجغرافي الشهير سترابونذك

رنا منهم وه كما يخبوقد اقتبس من جملة مؤلفين سبق. و منها بالد بابل وآشور ف فيها األقاليم المعروفة آنذاك وص

في إقليم برقة بليبيا في (Cyrène) كان من مواليد المدينة الشهيرة قورينا الذي الكاتب اليوناني الشهير اراتوستان

وألف في موضوعات مختلفة منها الجغرافية و لكن الكاتب في مكتبة اإلسكندرية اشتغل . م.منتصف القرن الثالث ق

الذي ( م 341-215)مؤرخين الكالسيكيين يوسيبيون نذكر من ال. القتباسات منهالم تأتنا مؤلفاته األصلية إال بطريق ا

و جاء فيه ك قيصرية في فلسطين و مؤلف كتاب األخبار باليونانية و قد ترجمه القديس جيروم إلى الالتينيةكان بطر

من أمثال ( السريان)ميين ن األرابالمؤرخي أيضا التنويهال بد من . من كتب سابقة أتلف جلهاجملة اقتباسات مهمة

وكذلك األخبار الطريفة التي وردت في كتب المؤرخين الذي ذكر ثبتا بأسماء ملوك بابل (م 193)ثيودور برخوني

(.م 231-221)خيرة وباألخص العصر الساساني ال سيما أحوال العراق في عهوده األالعربـ

II - الهواةاألثريين الرحالة و مرحلة

بدأ التحريات والتنقيبات الفعلية عن بقايا حضارة بالد الرافدين منذ منتصف الفرن التاسع عشر بدأ الغرب قبل أن ت

يتعرف على أحوال العراق وبلدان الشرق األدنى بوجه عام وعلى البقايا األثرية فيها عن طريق أخبار الرحالة

لرحالت في زيارة السائح ويمكن تحديد بداية هذه ا ين منذ القرن الثاني عشر الميالداألوربيين الذين شرعوا يؤمو

) الطبيعي والطبيب األلماني راوولف همن بعد نذكر .األسباني االصل( م1111) بنيامين التطيلياليهودي

(Rauwolf بترو ديال فالهقرن السابع عشر نبيل ايطالي اسمه زار العراق في مطلع الكما .القرن السادس عشر في

(Pietro Della Valle) و قد زار 1125إلى عام 1111 استغرقت رحلته في بلدان الشرق والعراق من عام وقد

و جلب منها أولى( كما يسميها العرباصطخر) برسيبوليسا زار المدينة الفارسية القديمة كمبقايا بابل وبقايا أور

1114بغداد الذي زار( Thevenot)ثفينو قرن السابع عشر نذكر السائح الفرنسيفي ال. نماذج من الخط المسماري

. كر نتفا عن بعض البقايا األثريةو ذ ها ووصفسنة

الرومانطيقية التي اتصفت من جملة ما اتصفت به ظهرت في أوربا بالحركة في القرنين الثامن عشر والتاسع عشر

شطت األكاديميات و المؤسسات فن و استكشافات المجهول من األقاليمبالرغبة في الوقوف على أخبار الماضي

المنتظمة و كانت أولى بعثة من هذا النوع البعثة االستطالعية ي إرسال البعثات إلى أنحاء الشرقالعلمية األوربية ف

103

كارستن نيبور رئاسة العالم الرياضي الدنميركي ب 1111و 1111عامي التي أراسلها ملك الدنمرك في

(Karstenn Niebuhr )امتاز رئيس . منها بقايا الماضي و آثاره ات العلمية في مختلف المواضيع ولجمع المعلوم

بات و استنسخ نماذج عديدة من الكتا لبقايا نينوى و بابل ورسم المخططاتتلك البعثة بالدقة العلمية في وصفه

ة أصلية مهمة و قد حثين و اللغويين مادبرسيبوليس فوضع بذلك في متناول أيدي الباالمسمارية والسيما من مدينة

. معرفتنا بحضارة وادي الرافدينمفتاح التاسع عشر عن حل رموز الخط المسماري منتصف القرنأدت الجهود في

. مما زاد من التعريف بحضارة بالد الرافدين 1111قام كارستن نيبور نتائج تحرياته في عام

وع يقيمون في العراق المهتمون بهذا الموضتقدمت مراحل الكشف عن ماضي العراق خطوات أخرى حينما صار

بية و المقيمين الممثلين مدفوعين في ذلك بالشئون السياسية و التجارية مثل وكالء الشركات األجنفترات أطول

على حجرة ( سلمان بك)الذي عثر في منطقة طيسفون ( Michaux)ميشو لدولهم و نذكر منهم عالم النبات الفرنسي

نذكر من كما . ة في باريس و حاول البعض ترجمتهاالمسماري و قد باعها إلى المكتبة الوطني حدود منقوشة بالخط

الذي مكث في (l'Abbè Joseph Beauchamp) مشاهير المقيمين في بغداد مددا طويلة المبعوث البابوي بوشام

التنقيبات فيها و أزاح األنقاض بقايا بابل مرارا كثيرة و أجرى و كان فلكيا و زار 1191إلى 1115بغداد من عام

عن أسد بابل الشهير كما كشف عن بعض األجزاء من باب عشتار و كان يراسل أكاديمية العلوم الفرنسية و نشر

فكان ذلك من العوامل 1191و 1115في عامي ( Journal des Savants)نتائج في مجلة العلماء الفرنسيين

بمتابعة الدراسات ين و المؤسسات العلمية األوربية لالستزادة من المعلومات الرغبة بين الباحثأثارة المهمة في

حتى أن شركة الهند األوروبي و بوجه خاص في انكلتره و شملت هذه الرغبة الرأي العام ومواصلة البحوث

مختوم بالكتابة آلجر الالشرقية المعروفة في لندن طلبت من ممثليها في البصرة أن يرسلوا إلى انكلترة المزيد من ا

الذي شغل ( Cludius Rich) كلوديوس ريشو نشط العمل أكثر بإرسال تلك الشركة مقيما لها في بغداد المسمارية

كلوديوس ريش بموهبة في تعلم امتاز . 1111سنة باإلضافة إلى ذلك وظيفة القنصل البريطاني العام في بغداد

ورسم مخططات لها كما أجرى بعض 1111سنة و زار بقايا بابل اللغات الشرقية فكان يجيد العربية و التركية

و كان مسكنه في بغداد مركزا و ملتقى للرحالة و جمع منها بعض األلواح المسمارية التنقيبات فيها وزار نينوى و

و من مشاهير رحالة ( Ker Parter)وبلينوو كير بورتر ( James Buckingham)الباحثين من أمثال بكنكهام

الذي حفر في بابل ووجد اسطوانة من الطين ( Robert Mignan( )1121-1121) ذه الفترة روبرت مينانه

. منقوشة بالخط المسماري

لكن هذه التنقيبات كانت بعيدة عن حين قارب التاسع عشر من االنتصافلم يبدأ الحفر الواسع أو التنقيبات إال

خراج اآلثار فكانت أقرب ما تكون إلى النبش الست ره التاليةي مراحل تطواألساليب العلمية المتبعة في علم اآلثار ف

األدوار التاريخية العائدة لم تكن لتعنى بتسجيل ما يعرف في علم اآلثار بالطبقات األثرية و ف الكبيرة كالمنحوتات

ططات المباني و كان جيل مخو أهملت تس للتلف مثل ألواح الطين المسماريةكما أهملت اآلثار الصغيرة القابلة إليها

التراب و الطين فأزالوا الجدران المبنية باللبن عن انقاض ال يستطيعون أن يميزوا دائماالحفارون في هذه الفترة

104

خالصة . ب إهمال تغليفها ووسائل النقلمهمة من اآلثار بسبأتلفت بقايا و يمة المشيدة بهذه المادةمعالم األبنية القد

اح الحجرية الكبيرة محصورا بالدرجة األولى في استخراج التماثيل و األلوكان لئك المنقبين الهواة القول كان هم أو

.المتاحف الشهيرة في أوربةالمنحوتة لتزويد

لمنقبين من قناصل و كان معظم ا لعواصم اآلشورية في منطقة الموصلفي ا 1143-1142في عام تنقيبات البدأت

شرع القنصل الفرنسي بول إميل 1142ففي أواخر عام افس ما بين الفرنسيين واالنجليز تنو أشتد ال الدول األجنبية

أخبره رجل من أهل خرسباد بأنه يستطيع أن ما كان ينقب بينبفحص خرائب نينوى و ( Paul Emile Botta)بوتا

تحققت أخبار ذلك سرعان ما و 1143يجد آثارا أكثر و أحسن في خرسباد فنقل عمله إلى هناك في مطلع عام

المنحوتات اآلشورية الشهيرة من قصر الملك اآلشوري سرجون وواصل عمله في جريستخ إذ بدأ بوتا الرجل

هذه الفترة رجل انجليزي اسمه هنري ليرد في ظهر .و شحن أولى غنائمه إلى فرنسا 1144خرسباد إلى عام

(Henry Layard) في خرسباد على أن التنقيبات و قد شجعه نجاح بوتاو نال نصيبا من الشهرة في هذا الطور من

وكانت أولى 1141إلى لندن في عام ففاز بكنوز أثرية شحنها 1145في عام ( القديمةمدينة كالع )ينقب في نمرود

ة ليرد اهتماما و حماسا في انكلترة مكناه من متابعو أثار نجاح . المتحف البريطاني اآلثار اآلشورية التي حاز عليها

نشاطه األثري بالحفر في نينوى و السيما القسم المعروف منها بتل قوينجق كما واصل العمل في نمرود من عام

بعد أن اعتزل العمل خلفه في النشاط األثري . و تحرى أيضا عدة تال ل أثرية في المنطقة 1151إلى 1149

. م في حل رموز الخط المسماريالذي أسه Henry) (Rawlinson(1195-1111) االنجليزي هنري رولنصن

و قام في هذه الفترة من تأريخ التنقيبات تنافس بين (Victor Place)بوتا الباحث الفرنسي فيكتور بالس خلف

التوصل إلى حل رموز ت السومرية تم نماذج من الكتابابفضل ما أكتشفه الباحثو من .المنقبين الفرنسيين و االنجليز

. الثاني من القرن التاسع عشر الخط المسماري في منتصف

عة بنسلفانية بعثة يوم أرسلت جام 1111مريكية إلى ميدان التحريات اآلثرية في عام دخلت الواليات المتحدة األ

للتنقيب في ( Hilprecht) هلبرشتاذ اللغة العبرية في تلك الجامعة و مساعده أست( Peters)بيترز أثرية برئاسة

ات ثمينة من بينها مجموع من ألواح الطين المسمارية المهمةستخرجت منها عشرات األلوف و االشهيرة نفرمدينة

قل مع عشائر منطقة عفك مع أن باكورة أعمال هذه البعثة شابتها االضطرابات و القال . مدونة باألدب السومري

(. 1911-1119)ا بعد أعوام قليلة لهإال أنها استأنفت عمالمجاورة

- IIIلتنقيبات العلميةمرحلة ا

لما أوشك القرن التاسع عشر على االنتهاء بدأ ما يصح أن نسميه بطور التنقيبات األثرية العلمية و في وسعنا أعتبار

فاتحة هذا الطور الجديد في تأريخ التنقيبات ( 1914-1914)و في آشور( 1911-1199)التنقيبات األلمانية في بابل

.لى أطوارإ باإلمكان تقسيمه. في العراق

105

ور األول الذي يمكن تحديد نهايته في الحرب العلمية األولى اقتصرت فيه تحريات المنقبين على التنقيب في الط

أما . قبت عصور ما قبل التأريخريخية المشهورة التي أععلى األدوار التا المدن الكبيرة المشهورة كالعواصم و

التنقيب و تقدم فيتميز باتساع أعمال نتهاء الحرب العلمية األولىبعد االذي يمكن وضع بدايته من الطور الثاني

وشملت باإلضافة إلى المدن القديمة المشهورة مواضع أخرى ترجع آثارها إلى عصور أقدم من أسالبها أكثر فأكثر

فتناولت عصور ما قبل التأريخ و المراحل األولى التي سبقت ظهور صر نضج الحضارة في وادي الرافدينع

و لعله يمكن جعل الفترة التي تلت الحرب العالمية الثانية بداية دور. م.الحضارة الناضجة في مطلع األلف الثالث ق

والسيما مة من تأريخ حضارة وادي الرافدينازداد فيه االهتمام بتتبع األطوار القديثالث من طور التنقيبات العلمية

تحديد ا اتسعت دراسات الباحثين في تفسير أصول تلك الحضارة وكم و أسسها في عصور ما قبل التأريخ أصولها

. أزمان أدوارها و عهودها

و الفيزياء الذرية لتحديد أزمان األدوار ءاستعان الباحثون في السنوات الحديثة بمعطيات العلوم الطبيعية كالكيميا

د و السيما من بعو بين مديرية اآلثار العراقية يةو نظمت العالقات ما بين بعثات التنقيب األجنبالحضارية المختلفة

يين على هيئات التنقيب األجنبية باإلضافة إلى إشراف موظفي اآلثار العراق 1931تشريع قانون خاص باآلثار سنة

زداد و ا 1931االختصاص في اآلثار من العراقيين ممن درس علم اآلثار في الجامعات الغربية منذ و توفر ذوي

دي ميدان التحريات األثرية على أي 1931نذ عام دخل العراق الحديث م . السنوات األخيرةعددهم في

وصار ينمو ويتسع 1924و قد سبق أن شرع في تأسيس المتحف العراقي منذ عام االختصاصيين من مديرية اآلثار

في الصالحية في ء المتحف الجديد و أكمل بنا بما كان يدخل إليه من آثار عن طريق تنقيبات البعثات األثرية األجنبية

. 1911الستينات و تم افتتاحه رسميا في عام

- IVحل رموز الخط المسماري

إلى بداية م.ق 3511في االستعمال منذ أول ظهوره في حدود الرافدينخط حضارة وادي ظل الخط المسماري

المؤلف من اآلراميو حل محله الخط يث انحصر تداوله بين كهنة المعابدم ح 15و 51سنة بين العهد الميالدي

فدخل ذلك الخط المسماري الذي بقي أداة اآلرامية المدونة بذلك الخط حروف هجائية قليلة محل اللغة البابلية اللغة

نسيان و ظل كذلك في ال للتدوين في حضارة وادي الرافدين و حضارات الشعوب المجاورة زهاء أربعة أالف عام

تعد . طويال إلى أن بدأت المحاوالت األولى لحل رموزه منذ أواخر القرن الثامن عشر ومطلع القرن التاسع عشر

قصص االكتشافات العلمية في العصور الحديثة إذ أسفر نجاحها عن معرفة أهمو الجهود من تلك المحاوالت

تشبه قصة حل رموز الخط المسماري قصة .الفكريةمخلفاتها على منجزاتها و حضارة عريقة في القدم و الوقوف

حيث وجد مفتاح الحل في كلتا الحالتين باكتشاف نصوص ( خط حضارة وادي النيل)حل رموز الخط الهيروغليفي

اليونانية في حالة حجر : قديمة مدونة بثالث لغات إحداها ترجمة لألخرى و كانت إحدى تلك اللغات الثالث معروفة

.،مفتاح حل رموز الهيروغليفية والفارسية القديمة في حالة حل رموز الخط المسماري"درشي"

106

الكتابات المسمارية إلى أوربة قد حار نقل الرحالة و السياح و أوائل المنقبين من العراق نماذج من على أثر

تفت على فطنة جمهرة ا كتابة لمو تسميتها و ظنها البعض ضربا من الزخرفة بيد أن حقيقة كونه الباحثون في فهمها

بما بما أن النماذج األولى التي نقلت من هذه الكتابة إلى أوربة تنتهي عالماتها و هي في أطوارها األخيرة، . الباحثين

و كان البعض من تلك النماذج مدونا ( écriture cunéiforme) فقد أطلق عليها المصطلح الالتينييشبه المسامير

جع الفضل في المراحل األولى من حل رموز هذه الكتابة إلى النسخ المضبوطة التي استنسخها ير. بثالث لغات

نشرت بين التي و رسيبوليسبلمجموعة من النصوص المسمارية عثر عليها في الباحث الدنيمركي كارستن نيبور

و أن اللغة الفارسية القديمة من كتابات ملوك الفرس األخمينيينفطن إلى أنها تو كان أول من 1111و 1114عامي

للغة البابلية و أما اللغتان األخريان فقد عينتا من بعد معرفة تلك اللغة بأنهما ا اللغات الثالث المدونة بها كانت إحدى

تدوين مآثرهم بتلك اللغات على ( م.ق 331-141)نية يحيث درج ملوك الساللة الفارسية األخم اللغة العيالمية

.الثالث

كانت الفارسية القديمة التي حل رموز خط اللغة من( Grotefend)ساتذة المسمى فردريك كروتفند األحد أتمكن

نجح في حل قسم كبير من النص الفارسي و إحدى اللغات الثالث المدونة بالخط المسماري في كتابات برسيبوليس

عشر حرفا أو مقطعا من ذلك ثالثدراسة عن نجاحه في قراءة 1112و قدم في عام لمسماري المدون بالخط ا

كانت أولى الخطوات التي اتبعها تخمينه أن مجموعة من العالمات المسمارية المتكررة في نفس النقش تدون . الخط

و م الملك ينبغي أن يسبق هذا اللقبو أن اس "الملك العظيم" ثم عرف لقب الملك بأنه " ملك الملوك" و "ملك"كلمة

و " أبو الملك العظيم" مضافة إلى اسم ملك آخر هو " ابن"قب اسم الملك و لقبه بأنها تعني فسر الكلمة التي تع

و بما ثاني ابنه و الثالث حفيدهبمواصلة التحليل على هذا الوجه حزر أن في النص أسماء ثالث ملوك أولهم الجد و ال

باالستعانة بصيغ أسماء ملوك . ةنبغي أن يكون مؤسس ساللة حاكمفي" ملك"أن اسم الجد ذكر مجردا من لقب

.تعرف على أسماء الملوك المكتوبة الساللة االخمينية المذكورة في التوراة و في المصادر الكالسيكية

جيش و كان ضابط استخبارات في ال برز اسم المع في تأريخ حل رموز الخط المسماري، ذلك هو رولنصنكذلك

و كان أول من استنسخ أجزاء كثيرة من نقوش قد سبق له أن أتقن الفارسيةو نقل من الهند إلى إيران البريطاني

حياته في تسلقه ذلك الجبل الشاهق الذي توجد به هذه رغم المخاطر التي عرض إليها ( 1144-1135)بهستون

خه إلى عام أما النص البابلي فقد تأخر استنسا تنساخ النصين العيالمي و الفارسياس 1144و أكمل في عام النقائش

و لمسماري و تأدية أصواته و ترجمتهالنص الفارسي بخطه ا 1141و نشر في عام بب ارتفاعه الشاهق بس 1141

أما خط النص الثالث أي . 1155-1153سنوات ( Norris)س يتولى درس النص العيالمي الباحث االنجليزي نور

قد بدؤوا قبل حل كان الباحثون في أوربا. األوالنة التي حل بها النصان فلم تحل رموزه بالسهول النص البابلي

رموز الخطين العيالمي و الفارسي يحزرون على الوجه الصحيح أن الخط الثالث في كتابات بهستون هو الخط

من مدن العراق القديمة و عثر عليه أيضا اآلجر مما نقله الرحالة إلى أوربانفسه المنقوش على ألواح الطين و على

107

في خطوات منطقية سار الباحثون و في مقدمتهم رولنصن و هنكس .ت في العواصم اآلشوريةالتنقيبا في أثناء

ال و ثانيهما معرفة عدد أوالها التخمين الصحيح أن الخط المسماري البابلي لم يكن هجائيا بل أنه مكون من مقاطع

و في النصوص الثالثية اللغةالملوك و هي العالمات التي دونت بها أسماء بأس به من أصوات تلك العالمات

سرعان ما ظهرت حقيقة سهلت تقدم حل الرموز المسمارية تلك هي أن اللغة البابلية إحدى اللغات السامية المشابهة

أن ينشر النص 1151استطاع رولنصن في عام . لغة العبرانية و اللغة العربيةفي لفع مفرداتها و معانيها ألختيها ال

تتابعت دراسات الباحثين اآلخرين . و ترجمتهبخطه المسماري و بأصواته األصلية " بهستون"نقوش البابلي من

األوربي في صحة مع ذلك فلم تزل الشكوك تساور الرأي العام . اللغة البابلية بخطها المسماريو ازدادت معرفتهم ب

1151لندن أن تجري امتحانا للباحثين فقدمت في عام مما حدا بالجمعية األسيوية الملكية في حل رموز ذلك الخط

أولئك الباحثون هم. صادف اكتشافه في تلك الفترةإلى أربعة باحثين أوربيين نصا مسماريا ألحد الملوك اآلشوريين

و طلبت من كل منهم أن يترجم ذلك النص على انفراد و لما قورنت و أوبرت رولنصن و هنكس و فوكس تالبوت

متفقين في ت األربع بعضها ببعض في جلسة رسمية لتلك الجمعية وجد أن أولئك الباحثين األربعة كانواالترجما

منذ آنذاك ولد . فاطمأنت المحافل العلمية إلى صحة الطريقة التي اتبعت في حل رموز الخط المسماريترجماتهم

الذي صار يدرس في معاهد (l'Assyriologie" )علم اآلشوريات"هو عام جديد في تأريخ المعارف البشرية

. امعاتهالغرب و ج

ن باللغة السومرية على معرفة الباحثيساهمت تدريجيا في و تفكيك رموزها للنصوص المكتشفات المتتالية هذه

.أسس وطيدة و في مزيد فهم الحضارة الرافدية بشكل أوضح في مختلف اوجهها

108

متحانإصالح موضوع إ

.ةيحضارالمبتكراتها لك ذو نمط العيش و ك دطارها الجغرافي من خالل تسمية البال إة دية هي وليدالحضارة الراف

التخطيط

مة دمق

ين دالرافديم أهمية حضارة بال دتق

جلة و الفراتد تعكس أهمية نهري دتسمية البال . I

ما بين النهرين دبال

II . دالبالنمط العيش و عالقته بجغرافية

اآلجرالطين و ابتكار أهمية .1

يةدنشر الثقافة الرافجلب الخشب من الخارج و . 2

ة أهم المبتكرات الحضاري . III

ة دأنظمة الري المعق . 1

األلواح الطينية یعل ختراع الكتابة المسماريةإ . 2

خاتمة.ية مثاليمة أخرى كالحضارة المصردية بحضارات قدربط الحضارة الراف

109

مصرالفرعونية: لة أعنوان المس

درس عام ودرس موجه: لة طبيعة المسأ

السنة األولى اثار: المستوى

العربية: لغة التدريس

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي األول 1005-1004 :سنة الجامعية ال

التخطيط

مقدمة

I - ريةجغرافية البالد المص

الموقع - 1

التضاريس - 2

نظام نهر النيل - 3

II - تاريخ مصر الفرعونية

المصادر -1

أهم المراحل التاريخية - 2

:فترة ما قبل التاريخ و فجر التاريخ -أ

(2111 - 3211) الفترة العتيقة -ب

( م .ق 2211ـ 2111)االمبراطورية القديمة -ج

(م.ق 1115 - 2111 )الوسطى ةاإلمبراطوري -د

(ق م 1191 -1511) االمبراطورية الحديثة -هـ

فترة الحكم األجنبي -و

III .المجتمع المصري زمن الفراعنة

الطبقة العليا -1

الفرعون -أ

الوزير وكبار الموظفين -ب

الكهنة -ج

الوسطى الطبقة -2

الطبقة السفلى -3

فئة األجانب - 4

IV - االقتصادية الحياة

ـ الفالحة 1

الصناعة -2

ـ التجارة 3

V - الثقافة المصرية

الديانة -1

خصائص الديانة المصرية -أ

اآللهة والمعتقدات -ب

المعابد والطقوس -ج

الفنون -2

اآلداب -3

خاتمة

110

الببليوغرافيا 1999عمان , ين المصري دال ,يدخزعل الماج

G. Rachet, Dictionnaire de la civilisation égyptienne, Paris 1998. Ève Gran-Aymerich, Naissance de l’archéologie moderne, Paris 1998.

F. Daumas, La civilisation de l'Egypte pharaonique, Paris 1987.

األعمال الموجهة قائمة راسة الحضارة الفرعونية در دمصا - 1

الفرعونية اآللهة -2

ت بناة األ هراما - 3

مواقع و متاحف مصر الفرعونية - 4

المصرية اآلثارتا ريخ - 5

شومبوليون و فك رموز الكتابة الهيروغليفية - 1

111

112

ج عمل موجهذأنمو

نيةمصادر دراسة الحضارة الفرعو

مةدمق

ن فإنهم انبهروا بدرجة التقدم الذي تشهده حضارة مصر الفرعونية وقد تواصهل ههذا االنبههار حتهى القهرن ييمنذ التقى اليونانيون بالمصر

. لكن تدريجيا بدأت معرفتنا للحضارة المصرية القديمة تتحسن وهي تعتمد مصادر متنوعة أثرية ونقائشية وأدبية. السابع عشر

I- ادر األثريةالمص

األهرامات . 1

تعتبر األهرامات من أضخم المعالم األثرية القديمة وإن إشهكالية انتشهائها تهدعو الدهشهة لبسهاطة التقنيهات المعتمهدة فهي انجهاز ههذا المعلهم

متر 221اع و متر من االرتف 141وهو يبلغ .( م.ق 2151. + م.ف 2931بين )زمن أهم األهرامات هرم خوفو الراجع لألسرة الرابعة

وتعتبر األهرامات منازل الخلود لذلك بنيت بالحجهارة الصهخرية التهي . متر من العلو 131ثم هرم خفرع الذي يبلغ . طول الضلع الواحد

تقاوم الزمن وقد تم جلب الصخور من مصر العلم على متن زوارق العتماد مجهرى نههر النيهل وقهد اعتمهد فهي بنائهها علهى كهل الطاقهات

للشعب المصري وحسب المؤرخ هيرودوت فإن فرقا مكونة من مائة ألف عامل كانت تتناوب كل ثهالث أشههر لبنهاء الههرم وقهد البشرية

سنة النجاز كهل األشهغال وقهد دام اسهتعمال األهرامهات حتهى حهوالي 21سنوات بخصوص هرم خوفو و 11دامت األعمال التحضيرية

نهبهت كنوزهها مهن طهرف الشهعوب التهي احتلهت الهبالد المصهرية و مهن طهرف سهارقي م مع المالحع أن كهل األهرامهات .ق 1511سنة

. اآلثار

( les temples)المعابد . 2

. تسمى البالد المصرية بالد المعابد والقصور ويتمثل معبهد مدينهة صهغيرة لهها موظفوهها وحراسهها وحرفيوهها وفالحوهها الهذين يعيشهون

وتماثيهل الفرعهون وسهاحة تحهيط (obélisques)يتكون من مدخل ضهخم و مهن أعمهدة مربعهة وكان لكل مدينة معبدها الخاص بها وهو

. بها األعمدة وقاعدة ومقدس يحتوي على تمثال اإلله

(les mastabas)المصطبات .3

وتقهام . ئزيهةوهي تتكون من مدرج مهن اآلجهر بداخلهه غرفهة جنا. هي قبور خاصة تحيط بأهرامات الفراعنة كما يوجد في منطقة ممفيس

. بهذه الغرف احتفاالت على شرف الميت وتحتوي مائدة تحمل القرابين توجد أمام غرفة التابوت

( les hypogées)القبور السردابية . 4

ة في الصهخر وخاصهة ظهرت عادة القبور تحت األرض زمن اإلمبراطورية الحديثة وهذه القبور التي تنم عن تأثر شروح أوسطى منحوت

ذه القبور على أثاث جنائزيوقد تم اللجوء لهذه الطريقة في الدفن لقلة األماكن وإلخفاء القبور عن المتطفلين وتحتوي ه. ي الملوكفي واد

. في أدوات من االستعمال اليومي للميت تمثلي

.II المصادر النقائشية واأليقونية تعطينا ههذه النقهائش فكهرة واضهحة عهن حيهاة . لدراسة الحضارة الفرعونية تمثل النقائش الهيروغليفية التي تحملها المعالم مصدرا مركزيا

المصريين القدامى بخصوص الطقوس الدينية والحفالت والقرابين وتشير النقهائش الجنائزيهة للمصهير المشهؤوم لمهن ينتههك حرمهة القبهور

.صريين القدامى لذلك فإن فائدة هذه النقائش هامة جداكما تطلعنا النقائش عن الحياة االقتصادية واالجتماعية ومختلف مظاهر حياة الم

.IIIالمصادر األدبية . تتمثل هذه المصادر في لفائف أوراق البردي التي جمعت في ما يسمى بكتاب الموتى وكتب الرحالت والكتب المقدسة مثل كتهاب التهوراة

اليونهانيون حهول المصهريين ألن ههذه المصهادر كتبهت فهي زمهن لكن يجب الحذر في اعتماد المعلومات الواردة وخاصهة مها كتبهه اليههود و

ويتمثهل مها كتبهه المهؤرخ اليونهاني هيهرودوت فهي القهرن الخهامس . إضافة لذلك فهي تحمهل نزعهة عدائيهة. الحق عن األحداث التي ترويها

اإلداريهة مثهل المراسهالت إضهافة لهذلك هنهاك عهدد ههام مهن المصهادر . مصدرا هاما يوثق به ألنه زار مصر ووصهف مصهر بشهكل دقيهق

. والعقود و هي هامة جدا لمعرفة الحياة زمن الفراعنة

خاتمةإن المصادر التي تتعلق بدراسة الحضارة الفرعونية متعددة و هي متفاوتة القيمة ولكن خصوصيته التي تتطلب منهجا معينا للتعامل معهها

.لقدامىللتمكن من الوصول لمعلومات ذات مصداقية حول المصريين ا

113

فينيقيا: لة عنوان المسأ

درس عام ودرس موجه: لة طبيعة المسأ

السنة األولى اثار: المستوى

العربية: لغة التدريس

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي األول 1004-1002و 1002-1001 : سنة الجامعيةال

التخطيط

ة مقدم

I - أي المقاربات نختار

لماذا ندرس محور فينيقيا ؟ - 1

كيف نوثق لهذا الملف ؟ - 2

II - خالصة تاريخية وأهم اإلشكاليات

المصادر - 1

التسمية - 2

نبالد الفينيقيي - 3

III - قتصاداال

خاتمة

الببليوغرافيا 1997 .تونس .الفينيقيون بناة المتوسط .محمد حسين فنطر

1999تونس , قرطاج البونية, الطاهر دلي بورونية و محم ذالشا

S. Moscati, Le nom et le peuple, dans V. Krings (directeur), La civilisation phénicienne et punique

manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 1-4.

S. F. Bondi, Les institutions de la Phénicie, dans V. Krings (directeur), La civilisation phénicienne

et punique manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 291-294.

M. Yon, Vie des cités et urbanisme partim Orient, , dans V. Krings (directeur), La civilisation

phénicienne et punique manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 362-369.

J. Fr. Salles, Phénicie, , dans V. Krings (directeur), La civilisation phénicienne et punique manuel

de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 553-582.

M. Yon, L’archéologie monumentale partim Orient, dans V. Krings (directeur), La civilisation

phénicienne et punique manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 120-131.

E. Lipinski - W. Röllig, Phénicie, dans E. Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation

phénicienne et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 348-351.

األعمال الموجهة قائمة

خريطة فينيقيا - 1

راسة الحضارة الفينيقية در دمصا - 1

تا ريخ األبحاث حول الفينيقيين - 3

شعوب البحر -4

ينة صور دم -5

114

115

ج عمل موجهذأنمو

راسة الحضارة الفينيقيةدمصادر

المؤرخ على تقديم هذا الشعب ومالحقة مراحل تاريخه فهي تتكامل لتساعد ةمتنوع و إن المصادر المتوفرة للبحث عن الفينيقيين عديدة

.والوقوف على عناصر ثقافته وتقدير إسهاماته و إضافاته

.Iالمصادر النقائشية

الحوليات األشورية1. ب ثقيلة ولم ي الفلسطيني ضرائتثير األطماع ال سيما لدى ملوك أشور الذين فرضوا على مدن الساحل السورالفينيقيين لقد كانت ثروة

( م.ق 1111-1114)ر األول اسث بالفهذا مقطع من حوليات تجل. األشوريين لتخلص منها خوفا من جبروتل يكن لتلك المدن سبيل

تها إلى معبد أنو وادد ذينك أتيت جبل لبنان وقطعت شجر األرز وأخذ":ة عليهاطخضوع المدن الفينيقية لدفع الضريبة المسل يثبت

على ساحل الواقعة وتسلمت ضريبة جبيل وصيدا وأرواد وواصلت طريقي نحو أمرو جميعه لعظيمين الذين أدين لهما بالوالءهين ااالال

عو قراءة تد. "وفي قلب البحر قتلت نخيرو وهو ذاك الحيوان الذي يسمونه حصان البحر البحر حتى أدركت سيمورة في أرض أمرو

األول بالد تجلث بالسار لم يدخل ها بعيدا عما طغى عليها من تهويل وترويع فقدر لك حقر تصريحات الميقدهذا النص األشوري إلى ت

كامل الربوع الممتدة من دجلة جبار ال ينازعه منازع في اسلطان أراد أن يكون وهو يرنو إلى أن يكون ن غازيا بل نراه يتجلى كماكنعا

ل القرن التاسع قبل ميالد إال بحلوالسياسة لم تثمر الرافدين والبحيرات مفتوح ولكن هذه يفالطريق بين واد وأيا كان األمر. ى مدنحت

في ذلك الزمن غزوت جبل لبنان : "يقول في انجاز المشروع م هوشرع وقتئذ ( م.ق 159-113)صربل المسيح ذلك أن الملك أشور نا

البحر في صور إلى اآللهة الهدايا وكانت ضريبة ملوك ساحلقدمت وعلى كامل امتداده وأدركت بحر بالده أمرو ذلك البحر العظيم

وميسة وكيسة وأمرو و أراوادة تلك المدينة المتربعة وسط البحر ضريبة من ذهب وفضة وقصدير ونحاس وأوعية من وصيدا وجبيل

العاج وكان ضمن تلك ثياب من صوف مصبوغ وثياب وكتان وقردة كبيرة وصغيرة وخشب األبنوس وخشب الشمشاد وو برونز

( م.ق 121-111)الملك اشوربانييل وما أن أعتلى". ضريبة وقبلوا قدمي لقد تسلمت كل ذلك. الضريبة نخيرو وهو حيوان بحري

.بعة لهم مدينة صورومن تلك المدن التا. حددن الفينيقية ال ينازعهم في ذلك أعرش نينوى حتى أصبح األشوريون يسيطرون على الم

العمارنة تل رسائل. 2 عشر قبل ميالد المسيح و قدإلى النصف الثاني من القرن الرابع التي عثر عليها في مدينة تل العمارنة المصرية ترقى رسائل اخناتون

هذه . لتي كانت تحفع في القصر الفرعونياألرشيف والسجالت اتمثل سطرت تلك الرقم بالحرف األكادي المسماري المقطعي فهي

بلة وهي المدينة التي تسميها النصوص اإلغريقية ما يتعلق بالمدن الكنغانية مثل جفمنها مختلفة غرضا ومصدرا 321عددها ل والرسائ

ا وذلك باسم الفرعون وبتزكية منه بلة يحكمها أمير يدعى ربهدفي سلطان الفرعون اخناتوس كانت جف ويسميها اللبنانيون جبيل بيبلوس

المنطقة وال يتردد في طلب مصر يريد إطالعه على كل ما يمكن أن يجد ب األمير إلى فرعون كان يوجههابكثرة الرسائل التي وعرفت

ملك البلدان جميعا الملك العظيم لتمد سيدة يقول ربهدا إلى مواله" ER83هذه عينة من رسائله تحمل رقم . مساعدته عند االقتضاء

لم ترسل إلي كلمة أستطيع بها معرفة ما قد يجب .بعا بين قدمي موالي فهو شمسيساسجد سبعا و جبلة الملك سيدي وموالي العزيز

ورقيم . وأرسلت رجال ثان فاختطفوا أحد رجاله. كنت أرسلت رجال من رجالي إلى سيدي وموالي فافتكوا منه جواديه ؟علي القيام به

ستيالء على بالدك؟ فليس ألحد أن يقول أن العافيرو تسلطوا على لماذا هذا التقصير حتى يقع اال. اسمع قولي. الملك لم يسلم إلى رسوله

رد علي بكلمة وإال سوف . ثم إنني طلبت منك حامية وجيادا ولكن شيئا لم يكن. البالد كلها في زمن المندوبين وإال لن تستطيع استرجاعه

ك سومود وبيت أرخا تخلتا ضف إلى ذلأ. ضمن حياتيأ أبرم حلفا مع أبديشرا وهكذا. دشرتا على غرار يفخمدا وزمربداأتحالف مع اب

ستطيع حماية مدينة الملك وأحافع له عليها وليعط الملك أوامره لتحرير مو حتى يعطيني حبوبا أقتاتها ال أك فسلمني إلى حكم ينخاآلن عن

اسل حاميها ة أخرى تريانت مدن كنعوكان". ا إلى الملكأنت الذي سلمت ابنن: "لقد غضبت عائلته علي مرددة ليال نهارا. رسولي

وممن كانوا يراسلون عزيز مصر تجدر اإلشارة إلى ابيمكو صاحب صور وكانت تضيق به . اخناتون وهو مقيم في مدينة تل العمارنة

دلكن زمريدا يجي .متهما إياه بالخبث والنفاق( وهي التي تسمى اليوم صيدا)الجزيرة وكان يشكو زمريدا صاحب مدينة صيدون

تلك . ته وإخالصه وخضوعهن يراسل عزيز مصر مبررا موقفه مبعدا عنه التهم مشيرا إلى حسن نيالمرافعة والهجومات المعاكسة فكا

إلى السنة السابعة من ملك ( ق م 1349-1311)س الثالث من السنة الثالثين من عهد امينوفيإال فترة قصيرة سائل وإن لم تتناولالر

تشير ف ونز من المعطيات حول المدينة الكنعانية حيث تكشف عن عالقات متأزمة وأحالفهي ك( م.ق 1343-1352)مون أ نخع توت

فأسباب . وقد سكنها شبح الجوع والعطش فهذه مدينة صور تشكوثقل الضريبة التي عليها. اجتماعيةو إلى قضايا ذات أبعاد اقتصادية

و تسيطر في كنغان وفيها تنديد بقبائل العافير كرية التي كانتضاع السياسية والعسالعمارة عن األوتل تشف رسائل .العيش فيها شحيحة

وتبتز فال تتحرج من استعمال العنف بل تراها تزرع الرعب في كل مكان ت مستعدة لخدمة من يتقدم إليها بأفضل العروضالتي كان

.دية والثقافيةة االقتصاتلك الرسائل مادة صالحة لمعرفة الحيا كما في. أموال المدن واألرياف

جاريتوأمدينة أرشيف 3. . فهي نبع ال أحد يستطيع االستغناء عنه أو تغافلهص التي عثر عليها في قصور مدينة أوجاريت ومنازلها كتبها العامة والخاصة النصو

لى الساحل السوري شمال مدينة صدفة والفضل في ذلك يعود إلى سكة حراث يستغل أرضا تقع علقد تم العثور على إطالل المدينة

الرقم ذات . كتبت الرقم بالكتابة مسمارية وهي ثالث أصناف .1929كان ذلك سنة ة ويعرف الموقع باسم رأس الشمراء والالذقي

رقم انببتها مسمارية أبجدية إلى جالملحمية فكتا لرقم الدينية األدبية أما ا الدبلوماسي كتابتها مسمارية مقطعيةالمحتوى السياسي

116

كلها عناصر تساعد على فهذه الوثائق ثري بأبعاده االجتماعية والسياسية والثقافية من البد يهي أن مضمون. سطرها خواص يتراسلون

رسالة صادرة المسطورة على ألواح من طين من تلك الكتب . والثالث عشر قبل ميالد المسيح معرفة المدينة خالل القرنين الرابع عشر

فلقد حقل المالحة والمغامرات البحرية تهدهدها أمواج البحر وفيها ما يثبت أن لها باع فيالتي وفيها تتجلى المدينة عن ملك صور

رسالة أخرى علها صادرة عن صور هناك .لنجدة من قد يستغيث بهاحتى مؤهلة قتئذ تستقبل األساطيل األجنبية وكانتكانت صور و

قد أبعده عن مناطق تدابير اتخذها لحماية ابنه من الطاعون و المرسل الذي يتحدث عن عنهاوفيها إشارة إلى جائحة خطيرة يشف

. رجوان األزرقيقطن برأس صور واعدا إياه بتعويض يتمثل في قمصان من كتان مصبوغة باألالذي أحد أقرباءه لىالخطر وسلمه إ

. في صورالحياة على معرفة تساعد فهي ثمينة هذه المعلومات وال شك. كما وعده بالسمك المجفف

في مدن البحر المتوسطالنقا ئش الفينيقية و البونية 4. فضال عن . تم العثور في المدن الفينيقية بالمشرق والمغرب على نقائش عديدة مختلفة يفيد منها البحث عن الذين أقاموا تلك المدن

وسردانيا ر المتوسط ومنها جزر قبرص وكريتلتقطت أخرى في أقطاالنقائش التي كشف الغطاء من مدن الساحل السوري الفلسطيني ا

أما عن حامالت تلك . كما وجدت نقائش بونية في تونس والجزائر والمغرب األقصى وليبيا واسبانيا وجزر البليار وغيرها. وصقلية

تبت بعض النصوص على العاج النصوص المسطورة فغالبها من حجر ولكن مجموعة منها سطرت على المعادن كالذهب والنحاس وك

ومهما يكن نوع هذه . قد تكون الكتابة على الجدرانأحيانا و ن الكتابة على أوعية من طين أو على بعض كسرات طينيةوالعظم وقد تكو

ق البردي الحامالت فكان الساطر يستخدم القلم والمسطار مع العلم أن المصنفين والكتاب في األدب والشعر والقصة كانوا يستعملون ور

كانت ملصقة بها وهي من فلم يقع العثور على أي من هذه النصوص البردية باستثناء األختام التي مادة نباتية سرعان ما تندثروهي

النقائش الفينيقية على ثالثة عشر تتوزع. صورا وعالمات مميزةتحمل تمكن االثاريون من التقاط مجموعات هامة من األختام, طين

رة على أن هذه النصوص المتأخ. الميالديعود إلى حوالي ألف سنة قبل ميالد المسيح وأحدثها قد يدرك القرن الثالث قبل قرنا فأقدمها

تحل محل " بوني"وتجدر اإلشارة هنا إلى أن لفظة . وجدت في األقطار المطلة على غربي المتوسط في سياقات تنعت بالبونية الحديثة

من القرن السابع قبل ميالد المسيح وهو حدث يتزامن من مع ارتفاع ي غربي المتوسط عامة وذلك ابتداء ففي شمال إفريقيا و" فينيقي "

فتعويض لفظة بلفظة يعكس مظاهر التغيير الذي طرا على الحضور الفينيقي في غربي ى مرتبة المدينة األم أو العاصمة مدينة قرطاج إل

. ثاقفة وتالقحاكر منها التقاء الفينيقيين بالسكان األصليين بما يتضمن ذلك من مالمتوسط وهو تغيير نتج عن عوامل شتى نخص بالذ

مية الفرنسية للنقائش يمصنف سهرت على انجازه األكاد وأهمهاتوجد غالب النقائش الفينيقية البونية مجمعة في مصنفات أوفرها كما

نشر القس بور جان 1151في سنة و 1111منه سنة األول وقد ظهر الجزء " النقائش السامية"والحروف الجملية عنوانه

F.Bourgade الفروة الذهبية للغة الفينيقية"مجموعة من النقائش تحت عنوان "La toison d’or de la langue phénicienne" .

وطبع الكتاب في مدينة " من بقايا كتابات الفينيقيين ولسانهم" لم جيسينيوس كتابا في أربع أجزاء عنوانه فلهابعد سنوات قالئل نشر

تجدر اإلشارة إلى ما نشر بمدينة أكسفورد تحت كما ". Scripturae linguaecuae quotquot supersunt" 1113اليبريج سنة

لث مجموعة من النقائش ه الثاوفي جزئ Text bouk of syrian semitic inscriptions""" كتاب النقائش السورية السامية"عنوان

نقائش "رليج تحت عنوان . دنير وف. جمعها باحثان ألمانيان وهما هـي هذا الميدان تجدر اإلشارة إلى نقائش ومما نشر ف. ةالفينيقي

"H. Donner et W. Rollig "Kanaaische und armaische inschriften, ottoharrasswitz""كنعانية أرامية

Wiesbaden1962 ره مع إضافات زادته قيمة وأعيد نش 1912بمدينة فيسبادن سنة صدر في جزئيين عن دار أتو هراسوفيتش

ونشر يقية التي عثر عليها بجزيرة قبرصأوليفياي مسون جمع النقائش الفين س شنيسر بالتعاون معتولى األستاذ موريكما . وثراء

تناولت وفي إيطاليا "Les Phéniciens à Chypre" "الفينيقيون قي قبرص"بمدينتي جنيف وباريس تحت عنوان 1912الكتاب سنة

في غربي المتوسط باستثناء شمال إفريقيا ونشرت عليها زو دراسة النقائش الفينيقية البونية التي تم العثور وماريا جوليا أمداسي ج

ففيها يجد : ابيع المعرفةفالنقائش الفنية البونية تمثل نبعا سخيا من ين."النقائش الفنية البونية في مستوطنات الغرب"حولها كتابا عنوانه

مادة ثرية ثمينة تساعده على دخول دنيا الفينيقيين ومقاربة أسس ثقافتهم من عمارة وحرف ومجتمع ولغة ومعتقد وشعائر ةالمؤرخ

ابال هذه بعض أهم المراجع الخاصة بالنقائش الفينيقية البونية و ما زال نسق الكشف و النشر و الدراسة متواصال و ق .وطقوس وغيرها

. اإلثراء

.II المصادر األدبية

مخطوط أونمون1. الفينيقي عبر المتوسط ومن المصادر التي تكشف تكثف الحضور ميالد المسيح و تزامن ذلك مع قبل 1211نطلق عصر الحديد حوالي إ

ة بالحرف الهيروغليفي وهي كتبت هذه القصة التاريخي. عاشها سفير فرعون وقتئذ لدى ملك جبيلذلك نص مصري تناول مغامرات

من أدب الرحلة خطت بالقلم والحبر علي بردي إنها رواية . تخلو من زينة الخيال ومتعة األدبوإن تنغمس جذورها في واقع معيش ال

نقل ره فتولى في ضواحي الهيبة واقتناه فالديمير جولينيشاف وهو من كبار العارفين بالمصريات في عص 1191تم العثور عليها سنة

عن بطل القصة فلقد أرسله الفرعون إلى جبيل أما. هذه الرائعة الفرعونية محفوظة في متحف بوشكين بموسكو. المخطوط وترجمته

معلومات حول الفينيقيين التوصل إلى من ئ هذه القصة الطريفة يستطيع قار. القتناء الخشب الضروري إلعادة بناء مركب أمون

بميناء جبيل مرورا بمدن صور وصيدا أنمون أرست سفينته أثناء هذه الرحلة . سطينيالسوري الفلوالمدن الواقعة على الساحل

فضال عن مادة ثرية تخص المدن وملوكها وتشير إلى ظروفها السياسية . المحطات التي حل بهاوبيروت على أن الراوي لم يذكر كل

لجذري الذي طرأ على العالقات بين مصر العظيمة ومدن المشرق وأوضاعها االجتماعية نلمس في رحلة أنمون أصداء التغيير ا

ولما كان ساجدين مبتهلين يسألونه العونالمتواضعة ففي األلف الثانية قبل ميالد المسيح كان ملوك الكنغانيين يتوجهون إلى فرعون

لم ينج من شر الصعاليك انته حتى أنهعصر الحديد أصبحوا ال يترددون في غلق أبوابهم في وجه رسول فرعون بل قد ال يخشون إه

ولم يتمكن أنمون من الرجوع . كدخيل غير مرغوب فيه تلك الديار بل تنكروا وظل يعامل في األمريجيره أولو أنفأختلست أمواله دون

117

فقد أرسل المصريون .بالتدخل من قبل الملك نفسه ولم يأبى تسليمه الخشب المطلوب إال بعد الحصول على ثمن البضاعة إال إلى وطنه

من ذهب وخمس جرار من فضة وعشر قطع من كتان ملكي وعشرة طرود أربع جرار tentmonوتنتمون semendasسمنداس "

من الكتان الجيد مما ينتجه الصعيد وخمسمائة بردي من النوع الرفيع وخمسمائة جلد بقر وخمسمائة قلس وعشرين كيسا من الكتان

ثالثمائة ثور وعين ثالثمائة رجل ومعهم الكنعاني رضي األمير لقد . عيد وقفة من العدس وخمس قفات من السمكالجيد مما ينتج في الص

بقيت طريحة األرض طيلة الشتاء وفي الشهر الثالث من الصيف تم جرها وعلى رأسهم مراقبون وكلفهم بقطع األشجار فقطعوها لكنها

.إلى الشاطئ

شواهد الكتاب المقدس 2. ديانة ما يخص ففضال عن لها ما يوازيها في الكتاب المقدسلمعطيات االجتماعية واالقتصادية والثقافية الواردة في حوليات أشور إن ا

وبيوت المدينة الكنعانية من آلهة إلى ك المعلومات حول المدن الفينيقية ففي آياته إشارات بني إسرائيل يعتبر الكتاب المقدس بنكا من بنو

. هم ومهارات الحرفيين عندهم في حقل المعادن والنسيج والعمارةائر وفيه أخبار عن أساطير الكنعانيين وتجارتهم وتقنياتمقدسة وشع

البد من التركيز على قيمة اآليات التي توثق عالقات الصداقة والتعاون بين المدينة الفينيقية ومملكة إسرائيل في عهد داوود وسليمان

لهما ذو أساس موضوعي من أو. على أن معلومات الكتاب المقدس حول الفينيقيين صنفان. رشليم وشمرونومن خلفهما على عرش يو

بارهم تجاه بني كنعان وكانوا اقف زعماء بني إسرائيل ورسلهم وأحأما في الصنف الثاني فيطلع القارئ على مو نتاج المالحظة المعيشة

بد يمثل الكنعاني ذلك اآلخر المخيف الذي ال ترتاح له النفس فال نال الدين اليهودييففي عيون رج ظرون إليهم نظرة العدو إلى العدوين

. بل يجب التخلص منه مهما كانت الظروف والوسائل فهو العدو اللدود ال سبيل إلى مهادنته والتعامل معه من االبتعاد عنه واتقاء شره

من صنف المعطيات الموضوعية التي . ينا ويتجلى واضحا حينا آخرسطور حففي الكتاب المقدس إذا واقع معيش يستشف من وراء ال

كلن . قصر الملكى ودوهما بيت يهو. طيلة عشرين سنة قضاها سليمان إلقامة البنايتين" ׃المؤرخ هذا اآليات من سفر الملوكيفيد منها

يمان للملك حيرم عشرين مدينة في سلبخشب األرز وخشب السرو والذهب بالمقدار الذي كان يرضيه وأعطى حيرم ملك صور يمده

تتضمن هذه .(IX 11-14: سفر الملوك األول) "الملك من صور لمعاينة المدن التي أعطاه سليمان إياها فلم تعجبه قد قدمو الجليل

لكن اآليات . فيهاحكم فال داعي إلى التشكيك وذلك ألنها تقتصر على سرد األحداث دون قيتهااومصداآليات مادة يمكن إقرار تاريخيتها

مت التي ترشح بمواقف األنبياء الذاتية وفيها رائحة االلتزام الالهوتي فهي لم تنتج من تشويه الواقع مما يفرض االحتراز بل قل أنها ال ت

لحذر يستوجب التحري وا نالفينيقييهكذا تتبين أن استعمال الكتاب المقدس كمصدر من مصادر تاريخ . إلى التاريخ الموضوعي بصلة

.والتمحيص

الالتيني اإلغريقيالتاريخ 3. لقد التقينا بالفينيقيين في الكتابات المقدسة ولهم حضور مكثف في التاريخ اإلغريقي الالتيني حتى إنهم يعتبرون من الشعوب التي سكنت

هم في اإللياذة فنلتقي ب اإلعجابا من والرمان بل كانوا ممن أثاروا فيهم الهواجس وبعثوا في نفوسهم حيرة ال تخلو اإلغريقخيال

وباعوها في جزيرة Taphosهوميروس يشدو بمغامرة فتاة صيدا تلك التي اختطفها قراصنة من مدينة تافوس الكاتب .ةيسدواألو

ب مني لن يقتر: "قالت الصيداوية: "الرصيف داويين جاءوا للتجارة فكان التعارف علىشاءت الصدف أن تلتقي الحسناء بصيسيروس و

فإذا ساوره الشك الذي يمتلكني واحد من اآلن ولن يخاطبني إذا اعترضني في الشارع أو قرب النبع حتى ال يبادر بعضهم بتنبيه الشيخ

أرسلوا إلى الضيعة ا بشحن السفينة وعندما تمتلئ أسرعو .ل وقد يوقع بكم أيضا ليبق األمر سراسوف لن يتردد في شد وثاقي بحبل مفتو

من الحصول عليه ويطيب لي أن اسلم لكم طفال أتولى تربيته في وأتمكني مسرعين فسوف أتيكم بالذهب الذي يقع تحت يدي من يخبرن

441: األوديسة) "أخرىلدى أقوام تتخاطب بلغات للبيع تقدمونه يمكنكم أن البيت فيكون ثمن رحلتي على سفينتكم فهو ابن هذا الرجل

VX) .د المسيح تحول هيرودوتس إلى بالد الفينيقيين وزار مدنها وتعرف إليها وحقق في تاريخها وتاريخ في القرن الخامس قبل ميال

ففي هذا ون قدامى عن الفينيقيين وعوالمهمتحدث مصنفكما . واألعيانأقداسها واطلع على ثقافتها وتقاليدها مستندا إلى شاهدة الكهنة

يجد الباحث معلومات قد ال تحصى عددا حول أصول الفينيقيين وملحمتهم وحضورهم األدب القديم الذي يغطي ما ينيف عن ألف سنة

لكنها وان كانت وفيرة متنوعة فهي ال تغطي كل الميادين بل . تصاد ولغة وكتابة وفنون وغيرهافي المتوسط ومظاهر ثقافتهم من اق

تشويها مما يفرض الحذر في التعامل مع نصوصهم عادية للفينيقيينتشكو ثغرات عديدة فضال عن تحيز المصنفين ومواقفهم الم

هنا إلى ثلة من المؤرخين المعاصرين الذي نبهوا الباحثين مشيرين إلى العقبات التي تعترض طريقهم في اإلشارةتجدر . وتوظيفها

باإلضافة . زيمهتشويه األخر وتقنية مما يدفع إلى النرجسية اليونانية الرومانزعة التعامل مع تلك المصادر القديمة فهي ال تخلو من شر

. قيمتها جديرة بالدرسالينبغي االستماع إلى صوت الفينيقيين أنفسهم وقد تركوا لنا نصوصا وأطال بيةإلى هذه الشواهد األجن

.III المصادر األثرية رية وجبيل وبيروت وصيدا وصوربسوإن غالب النقائش التي ضمت إلى ملف هذا التحقيق عثر عليها في مواقع شهيرة منها أروادة

وهدريم في تونس وليكش في المغرب األقصى أوتيكفي صقلية وي قبرص ونورة وسردانيا ف Kitionعلى الساحل اللبناني وقتيون

النصف الثاني من القرن التاسع عشر تحت إشراف المستشرق الفرنسي ارنست األبحاث األثرية كانت في بداية .وجديرة في اسبانيا

فكانت االنطالقة الحقيقية التي . أولهما كشف الغطاء عن أطالل المدن الفينيقية والثاني جمع النقائش: نان الذي وضع لمشروعه هدفينري

اومدافن امعابدمثلت في المشرق والمغربفاألطالل التي برزت . معرفة الفينيقيين وحضارتهمال عن الكنوز بل ديدنها تستهدف البحث

غزيرة مختلفة عثر أثرية تنضاف إلى العمارة مادة . والمخازن وغيرها أخرى كاألسوار والمصانع والمقالع والمناجم وبنايات اوبيوت

ليفيد المؤرخ من هذه الوثائق األثرية البد له من الرجوع إلى التقارير التي سجلها اآلثاريون . عليها أثناء تجلية المعالم أو لسبر القبور

إنه عمل جد عسير لوفرة . الدراسات المنجزةكما يجب اإلطالع على مختلف لدى المؤسسات المختصة أو محفوظة منشورة كانت

إلى ما لم ينشر ومازال قابعا في يق عمل الباحث تجدر اإلشارة المكان ومن بين العقبات التي تعالمادة وتنوعها وتشتتها في الزمان و

118

فهي كميات رهيبة ف إلى محتوياتها واالستفادة منهاأخرى في تلك المخابئ للتعر خازن المتاحف والمواقع حتى أنها تستوجب حفرياتم

ثم البد من ذكر . من الفخاريات والنقود واألنصاب والتماثيل واألقنعة والعاجيات والمجوهرات واألسلحة وغيرها من األدوات المختلفة

ردانيا وفي وسرة من ذلك لبنان وقبرص ة تقدما خالل الشعريات األخيفلقد سجلت األثريات الفينيقي أيا كان األمر. وعات الخاصةالمجم

البد من التنويه بالهياكل والمؤسسات العلمية التي بعثت في إيطاليا وتونس واسبانيا . أقطار المغرب العربي في قرطاج بالخصوص

المونغرافية وأدوات دراسات در اإلشارة إلى التونس كما تجخدمة لآلثار الفينيقية البونية فهذه مجالت مختصة في كل من إيطاليا و

توجد مصنفات تأليفية وكتب ميسرة وضعت للقارئ غير كذلك . المعلومة من الدارسين والطلبة البحث وتقربعمل أخرى تيسر

.كدة دون ما الدخول في التفاصيلالمختص أو لذلك الذي قد يحتاج إلى معلومة متأ

ما . تخلو من المخاطر والمزالقالمتوسطة فمازالت الطريق طويلة ال وحضارتهم وعما قدموه للثقافة يقيينلئن تيسر البحث عن الفين

ها المعلومات فتئ العمل في هذا الحقل يستوجب أدوات أدق ويفرض توفير دواوين وسجالت واثبات وقواميس تكون بنوكا تجمع في

. بدونها ال يستقيم التحقيق حول الفينيقيين وحضارتهم عطيات أساسيةم هذه .لفهم والتعميمحتى يتقي شر اللبس وسوء التساعد الباحث

119

متحانإصالح موضوع إ

.راسة التاريخ الفينيقيدر دمصا ما هي

التخطيط

مة دمق

.ينيقيةبعض جوانب أهمية الحضارة الفتقديم

المكتوبةر دالمصا . I

1 .مخطوط أونمون

سدالكتاب المق . 2

و الالتيني اريخ االغريقيالت . 3

شيةئر النقادالمصا . II

ل تل العما رنةئرسا . 1

2 .أرشيف أوغاريت

ش الفينيقية و البونيةئالنقا . 3

األثريةر دالمصا . III

زية ئالمعالم الجنا . 1

نية دالمعالم الم . 2

ية دالثقافة الما . 3

خاتمة

120

PARTIE A.

TRAVAIL PÉDAGOGIQUE

III. LES GRANDES CIVILISATIONS

ORIENTALES ET MÉDITERRANÉENNES

2. LA MÉDITERRANNEE OCCIDENTALE

121

Intitulé : histoire de la Tunisie antique

Nature de l’enseignement : cours

Niveau enseigné : deuxième année métiers du tourisme

Langue de l’enseignement : Français

Établissement : Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Année universitaire : 2006-2007 / 2007-2008 premier semestre

PLAN

Introduction

I. La période préhistorique et protohistorique

II. La période phénicienne et punique

III. La période romaine et byzantine

Conclusion

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Ch.-A. Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, livre 1: des origines à la conquête romaine, Paris 1951. H. Slim et alii, Histoire générale de la Tunisie : l'Antiquité, Tunis 2003.

122

الفينيقية البونيةالتو نسية دالبال : لةعنوان المسأ

ودرس موجه درس عام: لة طبيعة المسأ

السنة الثا نية اثار: المستوى

العربية: لغة التدريس

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي الثاني 1002-1006 و 1006-1005: سنة الجامعية ال

التخطيط

مقدمة

.Iمنطقة قرطاج

.II منطقة الساحل

.IIIمنطقة الوطن القبلي

تمة خا

يوغرافياالببل 199 .تونس .الفينيقيون بناة المتوسط .محمد حسين فنطر

.1999تونس ,قرطاج البونية , الطاهر دلي بورونية و محم ذالشا

Edward Lipinski (directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Bruxelles-Paris

1992.

H. BenYounes, La présence punique au Sahel d’après les données littéraire et archéologiques.

Diplôme de Recherches Approfondies, 2 volumes, Université de Tunis 1981.

Mhamed Hsine Fantar, Carthage approche d'une civilisation, 2 volumes, Tunis 1994.

Mhamed Hsine Fantar, Kerkouane cité punique du Cap Bon, 3 volumes, Tunis 1986.

األعمال الموجهة قائمة

الفينيقية مدينة أوتيك - 1

بيةتأسيس قرطاج من خالل المصادر األد -2

هضبة بيرصة - 3

مدينة سوسة الفينيقية البونية - 4

ميناء المهدية البوني - 5

مدينة كركوان - 6

123

124

ج عمل موجهذأنمو

مدينة كركوان

و األسوار الموقع. 2والهوارية ويبدو في ضوء الروايات الشفوية والرسوم العقارية أنها كانت يبية الوطن القبلي بين مدينتين وهما قلقي تقع هذه المدينة في شر

محلي سبق الحضور البوني الذي ال تتجاوز شواهده حدود القرن وهو علم جغرافي لوبي يدل على حضور Tamozratتسمى تامزراط يحمي . الزوارقمراكب الصغيرة و الجرف به فتحتان ذات الجنوب وذات الشمال تؤمهما على يطل الموقع .السادس قبل ميالد المسيح

الظاهرة هي غربي المتوسط الحصون المعروفة في كاملأصناف أقدم بحصن لعله من ويمتاز الجدار الداخليسور بجدارين المدينة يوجد بين . ةالفجائي والهجماتالجدارين بوابات ومداخل للنجدة لكال. العمارة العسكرية وتحصين المدنة بالتنويه إثراء لمعرفة جدير

.عتاديحتوي على لواحق تستخدم كمساكن للجند ومخازن للممر الجدارين ينةالمد مكونات. 1لى شكل فهي من تلك المدن التي أقيمت ع و متقاطعة تبين أن لها نسيج معماري خيوطه متعامدةتمت تعرية جزء كبير من المدينة لما

لقد تم كشف الغطاء عن . تفصل بينها شوارع مستقيمة عريضة متعامدةوزع وحداتها على المعالم والساحات التي رقعة الشطرنج وتتمجموعة كبيرة من البيوت المشفوعة أحيانا بمخازن تفتح على خارج البيت وداخله كما أسفرت الحفريات على تشخيص فضاءات مقدسة

الهواء و بالنورفهو يفتح على الشارع وله ممر معقوف وفناء يزوده ي ب من حيث شكله ونظامه إلى المنط الموسطالبيت ينتس .ومدافنحسب حاجة رب يوجد في الفناء مدرج يؤدي إلى السطوح أو إلى علية . قد تكون من حجر منحوتحافة وعلى فمهوجد البئر وفيه ي

مكانيته مما يثبت عناية سكان المدينة بشؤون الرفاهة . لها من نوره وهوائه قدر الحاجةلفناء فيوفر أما الغرف فهي تفتح على ا. البيت وا فيه مقعد يجلس ويكون الحوض غالبا شكل الحذاء والنظافة وجود غرفة خصصت لالستحمام تتركب من ممر بجانب حوض االغتسال

بعد الغسل إلى تتصل بها أنابيب من رصاص وينتهي الماء عليه المستحم مستفيدا من ماء يوضع في أحواض رباعية الشكل صغيرة .حجر رملي تمتد محتذية سفح الجدار حتى تدرك خندق األفراغقنوات من

المعابد. 2

مدخل كبير يتقدمه عمودان : من معالم المدينة معبدان ينتمي كالهما إلى صنف األقداس السامية بعناصرها األساسية الثالثة وهيلى فناء فسيح يتوسطه القدس تطل السقيفة ع. لعرض ما قد يصنعه السدنة للبيعلها مصطبات للجلوس أو قيفة قد تكون إلى سويدفع

. المائدة التي عليها تقدم الهدايا والذبائح والقرابين يتقدم القدس مذبح أي .بة لتأوي الصورة اإللهيةأي تلك الغرفة التي تنبري على مصطأقيمت على حساب ن كركوان تجدر اإلشارة إلى ورشة للفخارمن لواحق أحد المعبدي .محور قبالة مدخل غرفة اآللهةالذبح في ميقام ال

ومن ذلك رؤوس بعض المصنوعات ى قد تم العثور علل. مى من طين تباع في المعبدمجهزة لتسوية د اء فاختل التناظر وكانت الفنالمعبد يتولون صناعته وبيعه للوافدين على المعبد والراغبين في اقتناء ما قد يقدمونه اء وأشالء كلها تشهد بما كان سدنةدمى وأعض

من األسئلة المطروحة على الباحث في مدينة كركوان سؤال يتعلق بمساحة المدينة وعدد .إلى اآللهة أو يحتفظون به ذكرى وتبركاففي ضوء ما يتوفر من معطيات معرفية يبدو أن عدد سرة النووية البعض عن مالمح األ سكانها وعن البيوت واتساعها كما يتساءل

.حديده اليوم بكل دقةنسمة ولكنه رقم تقديري نسبي وليس في اإلمكان ت 2511سكان المدينة ال يتجاوز مواد و تقنيات البناء. 4

إلى جانب ختلفة كالدبش والمدر واآلجر والتراب أما عن انجاز هذه المعالم المدنية والدينية والسكنية فلقد استفاد البناء من مواد ماستوجبت هذه المواد المختلفة من حيث الحجم والشكل والمتانة وتقنيات عديدة منها . فصوص الحجر المنجور والطين واألعمدة وغيرها

ا حجر منحوت فصوصوالبناء ب ناء بحجر صغير الحجم رباعي الشكلترصيف الحجارة على شكل سنبلة أو حسكة السمكة ومنها الب

125

ترتدي الجدران . ة كالعضائد تزيد البنيان متانةشيدت بعض الجدران بدبش تتخلله أحجار منحوتة قائم. رباعية الشكل مختلفة األبعادكسوة من الجص سميكة تساعد على حمايتها من مضاعفات الرطوبة وتؤمن تماسك نسيجها كما تضفي عليها جماال ورونقا ال سيما

ال سيما إذا اكي الرخامقد يكون للكسوة الجصية من الصقل والمتانة والبريق ما قد يح. األلوان والزخارف ن الجص بنضارةإذا ازدافيها شظايا من مرمر أبيض أو من كلس ألسمنت و تناثرمفروشة باا ما تكون الدكات كثير . ظت على بياضها وخلت من األلوانحاف

".بونية اتبالط"تي سماها القدماء كالفسيفساء وهو تلك ال تصيرحتى النشاط الحرفي. 5

كان البعض من سكان المدينة يتعاطون حرفا مختلفة كالصيد البحري واختص بعضهم في صناعة األرجوان أو عجين الزجاج فضال محلية ينتجون إلى السوق ال عن الفخارة والمثالة وسبك المعادن والمجوهرات وكان فيها الحداد والنجار والجصاص وغيرهم من اللذين

لى بعض األسواق الخارجية ضاعة لتكون مغرية أما التوزيع فعمل يتواله تجار من ذوي الخبرة يعرفون الحريف ويحسنون عرض الب وا قية الشك أن سكان المدينة يقبلون على البضاعة المستوردة حتى كان التجار يزودون سوقها بمفاتن الصناعات اإلغري. وتشد العيون

.واالترسكية والمصرية واإليطالية واإليبيرية وغيرها المقبرة. 6

أن سكان ء هندسة القبور والشعائر واألثات والجنائزيوثبت في ضو دافن خارج أسواق المدينةاألموات فلقد هيئت لهم مفيما يخص فهذه خنادق : الشرائح االجتماعية والقدرات المالية أصناف تشف عن تنوع القبور . انوا يعيرون موتاهم عناية فائقةالمدينة كركوان ك

في الصخر مستطيلة الشكل تضعفين وهذه خنادق أخرى ينحتونها حفرت في األرض تواري جرارا تحتوي على رفات أموات الفقراء والمسر تتركب من عناصو قة فكانت تنحت في الصخر عميأما قبور الميسورين . ألموات علهم ينتمون إلى المجتمع األوسطكالصناديق

ال . رافية واحترام القبور المتاخمةوبغاحب المشروع مع اعتبار الظروف الطفي عمق تمليه مشيئة ص مدرج ينزل إلى معبر يهيؤ: ثالثةفثابت رفيما يتعلق باألقبا. ه وأبعاده وجودة العمل وزخرفتهشك أن هذه العوامل وأخرى عديدة تؤثر على مالمح القبر من حيث عناصر

أن الدفن كان منتشرا عند البونيين عامة ولم تخرج مدينة كركوان عن هذه القاعدة ويدفن الميت في الغرفة الجنائزية أو في الخندق ان على هيئة تمليها التقاليد من خشب ويسجد الجثم ي جرة أو في تابوت يكون من حجر أوبتسجيده على األرض مباشرة أو ف

. والطقوس

شوارعها ورحابها وبيوتها الغطاء عن مدينة بونية كاملة بأسوارها و تضح أن الحفريات التي أجريت في منطقة كركوان كشفوامن البمعطيات أثرية تيسر مالحقة تطور المدينة و مدتنا ت تلك األعمال المتعاقبة منذ ما ينيف عن خمسين سنة لقد تم . هامدافنها و معابدو

. إلى منتصف القرن الثالث قبل ميالد المسيح ونموها من القرن السادس

126

127

128

قرطاج والحضارة الفينيقية البونية في الحوض الغربي للمتوسط: لة عنوان المسأ

ودرس موجه درس عام: لة طبيعة المسأ

ثارآالسنة األولي : المستوى

العربية: يس لغة التدر

كلية اآلداب و العلوم اإلنسانية بالقيروان: المؤسسة

السداسي الثاني 1005 -1004 و 1004-1002 :سنة الجامعية ال

التخطيط

مقدمة

- Iنالفينيقيو دوافع التوسع الفينيقي في المتوسط - 1

مراحل التوسع الفينيقي في المتوسط - 2

II- أة قرطاج نش

العالقات الفينيقية اللوبية قبل تأسيس قرطاج - 1

األثريةتأسيس قرطاج من خالل األبحاث - 2

III- القرطاجية اإلمبراطورية

مراحل الدولة القرطاجية - 1

المجال االفريقي إدارة - 2

القرطاجييون واليونانيون - 3

خاتمة

الببليوغرافيا 1997 .تونس .نيقيون بناة المتوسط الفي.محمد حسين فنطر

155-156األعداد 43الكراسات التونسية مجلد ". الفينيقيون و قرطاجة صلة بين أصقاع البحر األبيض المتوسط."محمد حسين فنطر

13-32 .الصفحات

.1999تونس ,قرطاج البونية , الطاهر دلي بورونية و محم ذالشا

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phénicienne et punique manuel de recherche, Leiden-New-York-Köln 1995, p. 237-246.

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et punique, Paris-Bruxelles 1992, p. 91-94.

M. H. Fantar, Carthage approche d’une civilisation, 2 volumes, Tunis 1996.

129

األعمال الموجهة قائمة

مصادر دراسة الحضارة الفينيقية - 1

العال قات اللوبية القرطاجية -2

اللغة البونية - 3

الديانة البونية - 4

الفالحة القرطاجية - 5

معارك حنبعل - 1

130

ج عمل موجهذأنمو الفالحة القرطاجية

وسع القرطاجي في المجال اإلفريقي باكتساب مناطق زراعية وتتفق المصادر من خالل وصفها المجال الزراعي لقرطاج على قترن التإ

حتفظت المصادر اإلغريقية والالتينية بعناصر المعرفة الزراعية للقرطاجيين من خالل كتاب إقد ية التجربة الفالحية القرطاجية أهمندثار نص إرغم . ثر تدمير قرطاج ولعله كان من أهم غنائم الحربإبل الميالد ق 141الرومان سنة الفالحة لماجون الذي احتفظ به

الترجمة فإننا نجد صداها لدى علماء الزراعة الالتينيين واإلغريق عبر إحاالت مباشرة لماجون ونصائحه والتي يمكن أن نعتبرها مقياسا مدنا كل من ديودروس الصقلي وبوليبيوس كذلك أ. المجال الذي امتدت عليه ملكياتهم لطبيعة النشاط الفالحي لدى القرطاجيين في

بوصف دقيق لمنطقة من أهم مناطقه وهي الوطن القبلي وذلك على هامش األحداث العسكرية ألواخر القرن الرابع وأواسط القرن الثالث . قبل الميالد مما يعرفنا على المجال الريفي زمن القرطاجيين

علم الزراعة القرطاجي .2

ورد كتاب الفالحة لماجون في ثمانية وعشرين كتابا وقد ترجم إلى الالتينية ثم إلى اإلغريقية وصدر في ملخصات ومع ذلك فإننا نحتفظ حاالت وجيزة يبلغ عددها الجملي ستة وستين إحالة وم ن النقاد من بأجزاء محدودة من هذا األثر وهي تقتصر على مقاطع وفقرات وا

ال كما .نظرا إلى صعوبة تبين األصل القرطاجي من اإلضافات التي تخللت الملخصات اإلغريقيةك أي حوالي أربعين يعتبرها دون ذلتسمح لنا الصيغ التي تقدم بها ماجون بتبين هويته وتأريخ كتابه رغم أن بلينيوس األكبر يعتبره من قادة الجيش وهو ما جعل الباحث

هذا زيبر . بن عبد ملقرت البرقي أي شقيق حنبعلإيفترض أن عالم الزراعة المقصود هو ماجون (Speranza)إلطالي سبرنزا افي كتاب الفالحة القرطاجي ود تأثير لعلماء الزراعة اإلغريقاالنفتاح على التأثيرات اإلغريقية خالل مرحلة الحروب البونية ووجالمصدر

. .(م.ق 211-311حوالي ) (Théophraste)التي تبدو بين هذا األثر وكتابات ثيوفراست مثل القواسم المشتركة خصائص المجال الزراعي القرطاجي .1

مباشر ويرجح أنه كان يشمل مناطق سادت بها ملكيات يكون مجالها الزراعي الظهير محدود حول المدينة بلحضور القرطاجي تميز اوسهول منخفض وادي مليان ومجردة األسفل وهو المجال الذي ذكرته المصادر اإلغريقية بصيغة القرطاجيين مثل الوطن القبلي

(Chôra) المجال المنتج للحبوب بالنسبة إلى قرطاج يغطي "أن قبل الميالد 141وس الذي عاين المنطقة سنة واعتبر بوليبيحتياجاتها أثناء الحروب إلى اعتماد موارد مناطق اللوبيين إأو حتياطي الضروري من المؤنإلتها اليومية لكن يضطرها ضمان احتياجاإ

مجال ملكيات القرطاجيين على الغراسات وتربية الماشية أساسا وهي الصورة التي تقدمها المصادر لمنطقة عتمد إ لقد ".والنوميديين أرسى:"دروس الصقلي المشهد التالي م ديو ويقد. م.ق311توكالس سنة ها جيش سرقوسة بقيادة حاكمها أغاقتحمإالوطن القبلي التي

وقد تخللت (Mégalopolis)غا توكالس قرب رأس أدار وبعد إحراق أسطوله أمر جنوده بالزحف على مدينة قرطاجية كبيرة أجيش متقن البناء يعكس وات الري وعلى جوانب الطريق سكن ريفي نالمنطقة التي قطعها الجيش الحدائق والحقول وبها آبار عديدة مجهزة بقوكانت األرض مغروسة . اة وهو ما سمحت سلم طويلة بتجميعهثراء شامال وكانت المساكن مليئة بكل متطلبات العيش وملذات الحي

أوجه كروما وزياتين وأنواعا عديدة من األشجار المثمرة وتسود بالمراعي قطعان األبقار واألغنام والخيول وهكذا تتضح في هذه الربوع إثر ا أنه وصف نفس المنطقة قبل ديودروس الصقليلدى بوليبيوس عناصر نفس المشهد بمونجد "ثراء أبرز المالكين القرطاجيين

طاج وروما على المجال أي في غضون الحرب األولى بين قر . م.ق251سنة (Atilius Regulus)حملة القنصل أتيليوس ريوغولوسثم خرج الجيش ...مان حامية بالمدينة وأوفدوا مبعوثين إلى روماو ترك الر ( قليبية / Aspis)س االستيالء على أسبي"إثر . القرطاجي

عشرين وشرع في نهب الظهير الزراعي وتدمير مساكن رائعة البناء وتمكن في وقت وجيز من تجميع عدد كبير من المواشي وأكثر من

131

ونصائح ماجون يمكننا من البحث في طبيعة االستغالل الزراعي وخصائص إن الربط بين عناصر الوصف المقدم . "ألفا من العبيديتضح من نصي ديودوروس معطى اإلستغالل المكثف وأهمية السكن طاجية ومكونات اإلنتاج الفالحي و ملكيات األسطتقراطية القر

تناولها ماجون بالدرس (Latifundia)ة الكبرى الريفي الذي يسمح لنا بتقدير حجم الملكيات بإعتبارها متوسطة اإلمتداد فنموذج الملكيقد ورد وصف ل ."يب المقام في المدينة على الريفمخافة أن يفضل ط[ الحضري]من يبتغي اشتراء أرض أن يبيع مسكنه "إذ ينصح

اج خارج أسوار قرطالسكن الريفي في ضواحي قرطاج لدى آبيانوس الذي يذكر استيالء جنود سقيبيو األيميلي على منزل ريفي حصين 1919مكن البحث األثري من التعرف على نموذج هذا السكن في نفس المنطقة حيث اكتشف سنة . في ظروف حصارها أثناء الحرب

فنطر طابعه الثنائي فهو مركب حمد حسينوبين م (Megara)مسكن ريفي في منطقة قمرت أي في الظهير الزراعي لقرطاج ميجاراالقسم الثاني ففيه معصرة زيت وأحواض لتصفية الزيت وجرة كبيرة أما. كن يتضمن بئرا وبيت استحمام وثالث غرفمن قسم معد للس

األثرية فإننا أقرب إلى التسليم بارتباط القرطاجيين باألرض في إطار ملكيات قائمة على من خالل المعاينة هكذا .لخزن المؤن .شجار المثمرةاالستغالل المكثف للزياتين والكروم واأل

النشاطات الفالحية. 2

لعل اإلضافة القرطاجية في الميدان الفالحي تكمن أساسا في تقنيات اإلنتاج ودرجة التكثيف أكثر من إدخال نوعيات جديدة للمنطقة إال ة قرطاجية أو فينيقية في غرب إذا استثنينا فرضية إدخال أو إشاعة غراسة الرمان والتي نص عليها بلينيوس األكبر باعتبارها إضاف

وهي التسمية الالتينية األكثر استعماال (mala punica / malum punicum)" التفاح البوني"المتوسط ويذكر تسعة أنواع من كما يذكر . قد خص ماجون هذا الصنف من اإلنتاج بتوصية لتقنيات حفظ الثمارل. (granta / granatum)بالمقارنة مع تسمسة

تضح أهمية المرحلة القرطاجية سواء ت. إفريقيا الف التاريخ الطبيعي بلينيوس األكبر تقنية تطعيم الزيتون البري باعتبارها اختصاصالمؤ يجب أن تكون : من حيث امتداد الغراسات أو تقنياتها فمقاييس ماجون لغراسة الزياتين قريبة من التصورات المعاصرة األكثر علمية

إذا كانت ( ترم13حوالي )قدما 45تقل عن في جميع االتجاهات على أال ( ترم22حوالي )قدم 15بقدر المسافة األشجار متباعدةالرزنامة الفالحية لماجون الذي يضبط مراحل الغراسة والزراعة وفقا للفصول (Varron) يذكر وارو ".التربة ضعيفة ومعرضة للرياح

وهي احتفظ كولمال بطريقة استخالص الخمر من الزبيب وقد أوردها ماجونكذلك .أو الكروم وخصوصيات التربة سواء لغراسة الزياتينولعل التسمية ترجح اعتبارها بضاعة تصديرية أو على األقل معروفة من طرف (passum)التينينوع من اإلنتاج معروف باسم

نتاج العسل الذي أشار -ficus libyca) (ficus africanaيقي الرومان تماما مثل منتجات أخرى على غرار التين اللوبي أو اإلفر وا ذي االستعماالت (cera punica)أهميته في المجال اإلفريقي ونجد لدى الالتينيين تسمية نوعية من الشمع البوني لىهيرودوت إ

.الطبية اليد العاملة الفالحية . 4

ا بين أهمية العبيد في المجال الفالحي لقرطاج من خالل النصوص األدبية وتنصيص أما اليد العاملة الفالحية فإننا نالحظ تطابق إذ ينص باشتراء القادرين على تعاطي العمل الفالحي وتفضيل العبيد الذين . ماجون على نصائح حول استعمال اليد العاملة العبودية

كما ينص ماجون باختيار األكفاء من بين األكبر سنا . ينشؤون في الضيعة ويساعدون على اإلشراف على ارتباط آباءهم باألرضذلك أننا نجد لدى أرسطو إشارة صريحة بتوجه االوليغروشية على نطاق واسعلكننا نستبعد اعتماد نظام العبودية . لإلشراف على العمل

لعلنا نلمس من خالل . مناطق التابعة لهموتوطينهم بالالقرطاجية إلى تخفيف العبء الديمغرافي في قرطاج بإرسال مواطنين من العامة القرن الرابع ) (Aurelius Victor)هذه العملية إمكانية وجود حاالت استغالل مباشرة لألرض فضال عما ذكره أورليوس فيكتور

وانحسار وريةمبراطأي بعد سقوط اإل من توجه الجيش القرطاجي إلى توسيع غراسات الزيتون إثر الحرب الثانية ضد روما( ميالدي

132

المنطقة الترابية لقرطاج في حدود الشمال الشرقي والوسط الشرقي للبالد التونسية وقد كانت هذه المنطقة تمثل القاعدة اإلقتصادية .لقرطاج ومصدر مواردها الرئيسية

133

متحانإصالح موضوع إ

.تسميتهم و موطنهم و حضورهم في التوسط: الفينيقيون

التخطيط

مة دمق

I. تسمية الفينيقيين

1. التسمية اليونانية

2. التسمية المحلية

II. موطن الفينيقيين

1. ضيق المجال

2. قلة الموارد الطبيعية

وسطيةتالمالمغامرة .III

ية دب االقتصا األسبا. 1

يمغرافي دالضغط ال

ن دالبحث عن المعا

األسباب السيا سية. 2

ورةاالمبراطوريات المجاأطماع

ن الفينيقية دأزمة الحكم في الم

جئو النتا المراحل .IV

1. المرحلة التجارية

ةاالستيطانيالمرحلة .2

.مستقبل الفينيقيين في غرب المتوسط : خاتمة

134

PARTIE A.

LES TRAVAUX PÉDAGOGIQUES

IV. LES ENCADREMENTS

DE MÉMOIRES DE FIN D'ÉTUDES

135

LE DÉPARTEMENT D'ARCHÉOLOGIE

Date Nom du candidat Sujet du mémoire

2004-2005 Yesser Jrad Les tophets phénico-puniques de Tunisie

2005-2006 Hejer Soltani La présence punique à Mahdia

2006-2007 Jomea Zaelouni La présence punique à sidi el Heni

2007-2008 Habib Saïdi Les mausolées numides d'Afrique du Nord

2008-2009 Abderraouf Amara Les timbres amphoriques romains

de Ksour Essef

LE DÉPARTEMENT DES MÉTIERS DU TOURISME

Date Nom du Candidat Sujet du mémoire

2004-2005 Sofien Sebri La cité romaine de Carthage

2005-2006 Issam Hamdi Les mosaïques du Musée de Sousse

2006-2007 Chaker Bouzeien Le Musée privé Dar Essid à Sousse

2007-2008 Yosra el Kaffef Les costumes et les bijoux de Mahdia

2008-2009 Hassen Ghabi

Kaouthar Seddik

Les ateliers de potiers de Nabeul

136

PARTIE B.

LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES

I. LES TRAVAUX UNVERSITAIRES

137

DIPLÔME D’ÉTUDES APPROFONDIES

ÉTUDE DE COLLECTIONS DE BRÛLE-PARFUMS ET DE KERNOI

PHÉNICIENS ET PUNIQUES EN TERRE CUITE

DES MUSÉES DE CARTHAGE ET DU BARDO (TUNISIE)

Notre étude a porté sur une collection de céramique punique composée de brûle-parfums, de

couvercles de brûle-parfums et de kernoi déposés aux musées de Carthage et du Bardo (Tunisie) et

provenant en majorité de fouilles et de découvertes faites sur le sol de Carthage.

I. CHOIX DE LA COLLECTION

Selon Pierre CINTAS1, archéologue du milieu du siècle qui s'est beaucoup intéressé à la céramique

punique, les brûle-parfums et les kernoi font partie de la " céramique à feu ", cette catégorie d'objets

reste mal connue par rapport à d'autres catégories. De ce fait, nous avons choisi les deux collections de

brûle-parfums et de kernoi dont disposent les plus importants musées de Tunisie pour contribuer à

mieux les connaître, surtout que la plupart des pièces constituant notre collection n'ont pas eu l'intérêt

qu'elles méritent, ainsi il est fréquent de trouver que certaines pièces n'ont fait l'objet d'aucune étude in

même d'une quelconque signalisation dans un rapport de fouille

II. DÉMARCHE ADOPTÉE

1. Typologie

La première tâche que nous nous sommes fixé était d'établir une classification typologique de notre

collection. Nous nous sommes heurté à une difficulté qui résulte de la grande diversité des objets.

Cependant, nous nous sommes basé sur deux critères essentiels pour établir notre typologie; la

fonction des objets d'abord et ensuite leur forme. En s'appuyant en partie sur la bibliographie

disponible, sur les suggestions de notre maître Monsieur M. H. FANTAR, et sur les conseils de notre

directeur de recherche Monsieur J.P. MOREL, nous avons réparti notre collection en cinq grands types

à fonctions distinctes dont voici :

a- Les brûle-parfums à coupelles superposées.

b- Les brûle-parfums à cuvette unique.

c- Les luminaires brûle-parfums.

d- Les couvercles de brûle-parfums.

e- Les kernoi.

A l'intérieur de chaque type nous nous sommes basés sur des critères morphologiques pour distinguer

des catégories ayant les mêmes caractéristiques morphologiques et physiques pour distinguer des

catégories ayant les mêmes caractéristiques. Nous signalons dés le départ que cette classification reste

provisoire à cause de la grande diversité typologique de notre collection, de la rareté des études qui ont

traité le problème typologique pour la majorité des objets que nous étudions et à cause aussi de notre

ignorance d'une grande partie des objets à feu puniques en général. Nous souhaitons toutefois qu’une

tentative d'amélioration de cette classification pourrait être faite suite à une étude beaucoup plus

approfondie de chaque type d'objets ce qui fera probablement l'objet de notre travail de thèse.

2. Catalogue des fiches descriptives

Pour permettre une connaissance individuelle des objets de notre collection, nous avons cru utile d'en

établir le catalogue exhaustif en procédant par un examen direct; description et mensurations et ce

conformément aux recommandations de notre directeur scientifique, nous déterminons ensuite la

provenance de chaque objet, d'une manière directe ou par comparaison avec d'autres pièces qui lui sont

comparables, après nous fixons la chronologie des objets, dans la mesure du possible nous donnons la

chronologie de l'objet lui même ou de celle d'objets similaires, nous indiquons en plus quelques

éléments bibliographiques de comparaison, enfin nous citons les références bibliographiques relatives

à l'objet lui même au cas ou il eut été signalé dans un rapport de fouille ou dans quelque autre

1. P. Cintas, Céramique punique, Paris 1950.

138

publication. nous voulons signaler que pour certaines pièces exposées au musée de Carthage nous

étions obligé de donner des dimensions approximatives. Malheureusement aussi, pour d'autres pièces

aux réserves du musée de Carthage que nous avons pu décrire et photographier à première reprise mais

que nous n'avons pu retrouver ensuite, il est possible que ces quelques objets se soient perdus de vue à

cause des bouleversements dans le matériel des réserves dus aux travaux de remaniements en cours, il

est également possible qu'elles soient disparus pour toujours. Nous regrettons également le fait de ne

pas pouvoir donner les numéros d'inventaire des objets que nous étudions parce qu'au musée de

Carthage nous n'avons pu consulter le catalogue général du musée car il était en cours de

renouvellement, alors qu'au musée du Bardo le catalogue général, qui est en quatre volumes

dactylographiés, ne signale aucune pièce de notre collection malgré l'effort déployé pour essayer de

correspondre entre les descriptions données et certains objets provenant du musée.

3. Catalogues des dessins et des photos

Le catalogue des fiches descriptives est accompagné d'un catalogue de planches photographiques

englobant la majorité des pièces de notre collection pour aider le lecteur à mieux les connaître. Voulant

rendre la connaissance de ces objets encore plus aisée, nous avons jugé utile de les dessiner selon les

procédés de dessin céramologique2. Nous nous sommes basés sur notre classification de la collection,

ainsi nous n'avons dessiné que les pièces les plus représentatives de chaque type et nous avons ordonné

nos fiches individuelles des objets de manière à ce que la pièce dessinée soit à la tête de l'ensemble

qu'elle est censée représenter. Nous avons aussi jugé utile de dessiner les pièces qui représentent des

catégories de forme à l’intérieur de chaque type, nous avons également reproduit les objets qui offrent

une variante de forme ou un décor particulier. Nous avons même dessiné des objets confondus avec

certains types d'objets que nous étudions. Tous les dessins ont fait l'objet d'un catalogue de figures.

4. Plan de notre travail

En plus de notre partie réservée aux catalogues, nous avons essayé de faire une petite synthèse. Dans la

première partie nous parlons de la provenance et faisons la présentation typologique et chronologique

de notre collection. En deuxième partie nous évoquons le thème de la destination de certains types

d'ustensiles. Dans le cadre limité de notre travail, nous nous sommes limité aux brûle-parfums à

coupelles superposées et aux kernoi. Cette étude pourrait déboucher sur d'autres problèmes concernant

les parfums eux mêmes dans le monde punique et la place qu'ils eussent occupé dans le culte;

l'abondance des données littéraires, épigraphiques et des documents archéologiques relatifs à ce sujet

nous incite à envisager de les intégrer dans une étude d'ensemble, ce qui est hors de notre propos dans

ce cadre là. Enfin, une dernière partie sera consacrée à déterminer quelques critères pour une

classification typologique des brûle-parfums et des kernoi. Il s'agit en réalité d'un certain nombre de

notes qui nous ont été suggérées suite à notre contact et notre manipulation de ce type de matériel et

qui peuvent faire l'objet d'une analyse détaillée dans le cadre de notre thèse qui sera toujours sur les

brûle-parfums et ou les kernoi puniques dans l'ensemble du bassin occidental de la Méditerranée.

5. Cadre géographique

Au cours de notre recherche nous nous sommes heurtés à deux obstacles majeurs, d'abord la diversité

typologique de notre collection ensuite la grande disproportion des informations sur tel ou tel type

d'objets. Alors, nous avons été obligé de faire une sélection et nous avons privilégié les brûle-parfums

et les kernoi à cause de leur nombre qui est relativement important et surtout à cause de leur diversité

typologique. En plus, nous étions obligé de limiter notre champ d'investigations vue les contraintes qui

nous sont imposées dans le cadre du D. E. A., ainsi nous avons concentré nos recherches sur le site de

Carthage puisque la grande majorité des pièces y proviennent. Ensuite nous nous sommes intéressés à

d'autres régions et sites de la Tunisie punique, surtout pour ceux dont nous avons

Suffisamment de matériel publié et notamment dans la région du Sahel et du Cap-Bon sans négliger

d'autres sites qui auraient pu fournir du matériel que nous étudions. Pour le Maghreb nous n'avons pu

étudier que le matériel de Tipasa et de encore moins celui de Gouraya. Ensuite, nous avons cherché

des objets comparables à ceux de notre collection dans le bassin occidental de la Méditerranée et

2. P. Arcelin, Normalisation du dessin en céramologie, Lambesc 1979.

139

particulièrement en Sicile. Nos recherches dans des sites de la Méditerranée orientale restent cependant

occasionnelles et très ponctuelles, nous souhaitons pouvoir les intégrer dans nos recherches ultérieures,

le jour ou nous aurons à étudier en exclusivité tel ou tel type d'objets.

6. Cadre chronologique

Pour la majorité des pièces de notre collection, la fourchette chronologique s'étale entre le IVème

siècle et la première moitié du IIème siècle avant Jésus Christ. qui correspond à la chute de Carthage et

la fin de la domination punique. Cependant, certaines catégories de brûle-parfums à coupelles

superposées sont les rares pièces qui pourraient remonter jusqu'au VIIème siècle et correspondent à la

première phase de l'occupation de certains secteurs de la nécropole de Carthage et des anciennes

strates de la fréquentation du sanctuaire de Tanit et de Bâal Hammon à Salammbô (tophet) dans la

banlieue de Carthage. D'autre part, si on est sûr que certains brûle-parfums à cuvette unique sont datés

vers la fin de l'époque punique, un grand nombre de pièces du même type reste de provenance

inconnue et de chronologie indéterminée ou incertaine. Dans la même famille, nous avons des pièces

modelées du genre appelé souvent brasero, elles sont datées du IIème siècle avant Jésus Christ. mais la

datation de ce type d'objets est très approximative à cause de la stagnation des formes.

La même difficulté de datation se pose pour les deux luminaires brûle-parfums, qui sont à cheval entre

la fin de l'époque punique et le début de l'époque romaine, en tout cas pour l'exemplaire qui représente

le buste d'un vieux on est certain qu'il s'agit d'un objet fabriqué selon un modèle punique encore en

usage au début de la présence romaine à Carthage, puisque le buste n'est que celui de Bâal Hammon et

les deux lampes qui sont collées à l'objet et qui font partie intégrante de la pièce sont des lampes

romaines.

Une grande partie des couvercles de brûle-parfums, dont la plupart manquent curieusement de leurs

ustensiles assortis, reste également sans provenance ni chronologie précise. Pour une seule pièce nous

savons qu'elle a pu se trouver dans la cachette du sanctuaire de Déméter à Carthage durant les derniers

temps puniques. Il est évident que beaucoup d'autres couvercles sont d'une grande ressemblance avec

cette pièce, mais nous n'avons pas voulu déduire la chronologie de ces objets d'une manière

automatique avant de pouvoir faire un jour des études comparatives plus poussées.

Les kernoi appartiennent eux aussi dans l'ensemble à la fin de l'époque punique. Ceux du type à

manchon sont trouvés lors des fouilles du four de potier de Dermech à Carthage qui a subi le même

sort que la ville au cours du dernier assaut donné par les Romains en 146 avant Jésus-Christ. Alors que

les kernoi à tête de bélier provenant de Carthage sont mal datés, grâce surtout à des exemplaires de

Kerkouane on pourrait affirmer que ces objets peuvent remonter en Afrique jusqu'au milieu du IIIème

siècle. Mais il faut signaler quant même que la plupart des kernoi de Carthage que nous étudions furent

découverts hors contexte archéologique et dans un état fragmentaire ce qui nous empêche de les dater

avec grande certitude.

III. BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

Notre connaissance des brûle-parfums et des kernoi puniques est tributaire de l'état de la

documentation dont nous disposons. Ainsi, pour la réalisation de notre travail nous avons du faire

recours à une documentation large et diversifiée que nous fournissent les rapports de fouille depuis la

fin du XIX ème siècle jusqu'à nos jours, les catalogues de musées ou de collections de matériel

punique, les thèses, les ouvrages et les manuels, les articles monographiques et enfin certains colloques

ayant rapport avec notre sujet de recherche.

1. Rapports de fouille

Il est hors de notre propos de faire le bilan de l'immense littérature qui reflète l'activité archéologique

en Afrique du Nord depuis la deuxième moitié du XIXème siècle et qui peut avoir un rapport avec

notre sujet. Toutefois, nous allons essayer de suivre la trace des objets et même parfois des fragments

que nous étudions et qui constituent le produit de ces fouilles archéologiques.

Dans nos recherches nous avons privilégiés le sol de Carthage d'ou provient la grande majorité des

objets. Nous avons été vite submergé par une grande quantité de rapports rédigés par les fouilleurs de

la fin du siècle dernier et du début du XXème siècle dont surtout le Père Delattre, nous avons suivi ce

140

fouilleur infatigable dans ses recherches effectuées à Carthage dans le secteur de la nécropole dit de

Douimès depuis 1892 jusqu’à 1896 d'ou provient une bonne partie des brûle-parfums à coupelles

superposées. Nous avons également consulté les rapports du même auteur sur ses fouilles effectuées

dans le secteur de la nécropole de Carthage dit de Sainte-Monique ou également des Rabs et le bilan de

sa découverte de la cachette du sanctuaire de Demeter d'ou provient un certain nombre de couvercles

de brûle-parfums dont un figure dans notre collection.

Malheureusement cette documentation n'est pas riche en informations comme on le souhaite, dans

plusieurs cas nous étions obligé de lire des rapports entiers sans trouver la moindre trace du matériel

que nous étudions, pire encore dans les rapports ou des objets qui nous intéressent sont signalés les

allusions sont toujours brèves et les photos ou même les dessins font défaut. Nous avions alors

beaucoup de mal à correspondre entre ces informations et notre matériel.

Toujours à propos des fouilles effectuées dans la nécropole de Carthage, nous avions eu recours aux

renseignements fournis par P. Gauckler et surtout son travail sur la nécropole de Carthage, malgré que

l’œuvre posthume de cet archéologue reste difficile à exploiter nous avons pu y retrouver des

informations relatives à certains objets qui nous préoccupent.

Nous nous sommes également intéressés aux travaux d'autres fouilleurs en Tunisie tels que ceux d'A.

Merlin qui a fouillé dans le secteur dit d'Ard El Khéraïb de la nécropole de Carthage et de L. Carton a

qui on doit les informations relatives à un sanctuaire punique découvert prés de la gare de Salambô et

au sanctuaire d'El Kénissia (prés de Sousse). En parlant des recherches archéologiques puniques au

début du siècle on ne peut oublier l'apport de P. Cintas, qui a beaucoup participé à la connaissance des

sites puniques et de leur matériel, mais nous nous sommes limités à ses études ayant le plus grand

intérêt pour notre sujet dont surtout celles sur le sanctuaire punique de Sousse (Sahel tunisien), sur la

nécropole punique de Smirat (Sahel tunisien), sur les fouilles de l'auteur à Utique (au Nord de

Carthage), sur la nécropole de Jbel Mlezza (Cap-Bon) et enfin sur la nécropole de Tipasa (Algérie), on

doit également signaler celui de J. Ferron et M. Pinard qui ont concentré leurs travaux sur la colline de

Byrsa à Carthage d’ou a pu provenir un riche butin archéologique d'un grand intérêt pour nous. Dans

ces travaux relativement plus récents la qualité des informations que nous avons pu recueillir sont

beaucoup plus meilleure, les objets sont dans la plupart du temps photographiés ce qui nous a un peu

avancé dans nos recherches, mais cette documentation est encore insuffisante pour l'étude d'objets

d'une grande diversité typologique tels ceux dont nous disposons.

La colline de Byrsa a fait l'objet d'une seconde recherche dans le cadre de la Mission Archéologique

Française dirigée par S. Lancel, ces campagnes ont exhumé des objets qui nous intéressent et qui sont

publiés d'une manière scientifique remarquable, mais cette documentation reste très rarissime.

Voulant enrichir notre dossier nous étions amenés à consulter d'autres rapports de fouilles récents sur

des sites puniques du Maghreb comme celui de Kerkouane (Cap-Bon) et Tipasa qui ont fait l'objet de

nouvelles fouilles, ou également certains sites de Sardaigne ou les fouilles étaient particulièrement

riches en objets que nous étudions dont par exemple celles effectuées dans le tophet de Tharros.

L'apport de ces nouvelles fouilles et la façon dont le matériel exhumé est publié nous a permis de

mieux connaître les objets que nous étudions et parfois même d'essayer de faire des comparaisons

typologiques.

2. Catalogues de musées

Si la plupart des objets de notre collection sont tombés dans l'oubli et leu provenance reste inconnue,

ce n'est pas le cas cependant pour quelques pièces qui ont fait l'objet de certaines allusions plus ou

moins importantes. Ainsi, dans la série des Musées et Collections Archéologiques de l'Algérie et la

Tunisie publiée depuis la fin du XIXème siècle par les soins du Ministère de l’Instruction Publique et

des Beaux Arts. Nous avons consulté notamment les catalogues du musée de Carthage (ex Musée

Lavigerie) et du musée du Bardo (ex Musée Alaoui). Toutefois, nous n'avons pas hésité à avoir une

idée sur le catalogue des musées de Sousse ou même celui de Constantine mais d'une façon plus

ponctuelle. Dans la mesure du possible nous avons cherché à connaître d'autres collections puniques

provenant d'autres sites de la Méditerranée.

141

3. Thèses et mémoires

Nous devons reconnaître intérêt particulier de certains travaux d'ensemble ayant fait l'objet d'une thèse

ou d'un D.E.A. pour l'élargissement de certains aspects de notre travail. Nous citons en particulier la

thèse de H. Bénichou-Safar sur la nécropole de Carthage, celle de M. H. Fantar sur la ville de

Kerkouane et les travaux de H. Ben Younes sur la région du Sahel tunisien à l'époque punique et de A.

Ben Younes sur la Numidie punique enfin le travail de Z. Chérif qui nous a permis une meilleure

connaissance des terre cuites puniques de la Tunisie y compris un autre type de brûle-parfums qu'il est

toujours utile de comparer avec les nôtres.

4. Ouvrages et manuels

Notre recherche nous a amené à consulter un bon nombre d'ouvrages et de manuels spécialisé, nous

citons ceux qui nous ont paru les plus indispensables et nous ont le plus aidé à mieux connaître la

céramique punique en général, celle du Maghreb, celle de certains sites de la Méditerranée Occidentale

ou même la céramique orientale et à connaître certains aspects de l'archéologie punique. Egalement

nous n'avons pu négliger l'intérêt qu'on peut tirer de la consultation des travaux de colloques ou de

congrès ayant étudié des thèmes qui pourraient avoir un lien quelconque avec notre travail.

5. Articles monographiques

L'ultime rubrique de notre documentation, est composée d’articles ayant étudié un certain type

d'ustensile qui nous préoccupent ou d'autres qui leur sont comparables et nous ont nous permis une

meilleure étude de notre collection ou aussi des articles qui ont étudié une collection d'objets d'un

caractère commun. Parfois même nous avons pu bénéficier de certaines études sur des pratiques

rituelles, mais c'est toujours un cas d'exemple.

Malgré cette riche et abondante documentation notre connaissance purement archéologique du

matériel (provenance, chronologie, typologie, etc.) dont nous disposons reste très limitée surtout à

cause de l'état de la documentation, peut être aussi à cause du choix que nous avons du faire vue la

cadre limité qui est celui du D.E.A. dans lequel nous nous sommes trouvé. Ce qui justifie la reprise de

tel ou tel type pour un travail de thèse. Plus superficielles encore sont nos connaissances quand il s'agit

de trancher sur la destination de tel ou tel objet ou sur l'origine d'un modèle quelconque. Ainsi, pour

une première tentative d'étudier ce type de matériel nous souhaitons évoquer beaucoup plus de

questions que d'en répondre. Je pense que notre initiative est déjà largement justifiée par le grand

intérêt avec lequel toutes les personnes intéressées par l'étude de la céramique ont accueilli mon

travail.

142

THÈSE DE DOCTORAT

LES VASES À FEU PHÉNICIENS ET PUNIQUES

DE LA MÀDITERRANNÉE OCCIDENTALE

Notre travail de thèse porte sur les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée occidentale.

C’est à l’occasion de la préparation de notre diplôme d’études approfondies consacré à l’étude des

deux collections de vases à feu des Musées de Carthage et du Bardo que nous avons pu nous rendre

compte de l’intérêt d’une telle recherche. A cette occasion, nous avons pu nous familiariser avec ce

matériel. Ainsi, nous avons pu étudier ce type de vases surtout en Afrique du Nord et dans quelques

sites méditerranéens d’Occident fortement marqués par la culture phénicienne et punique que ce soit

en Espagne, en Sardaigne, à Malte ou ailleurs. Ensuite, dans le cadre d’une thèse nous avons envisagé

d’approfondir nos recherches sur les vases à feu. D’abord, nous avons pensé pouvoir étudier ces vases

dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Seulement, après quelques investigations, nous nous

sommes vite rendu compte que cette aire géographique s’avère trop vaste et dépasse beaucoup le cadre

de notre diplôme. Donc, nous avons dû nous limiter à la Méditerranée occidentale pour plusieurs

raisons. D’abord parce qu’une bonne partie du matériel de cette aire géographique était accessible par

une manipulation directe essentiellement dans les différents musées archéologiques de Tunisie. Ensuite

pour la facilité relative d’avoir accès à la bibliographie portant sur le matériel de cette zone. Toutefois,

nous nous sommes documenté sur le matériel de la Méditerranée orientale mais de façon ponctuelle et

uniquement dans une perspective de comparaison. Quelquefois, nous n’avons pas omis de prendre en

considération du matériel grec ou autre très proche des vases que nous étudions. Nous avons pensé

qu’une telle démarche facilitera les comparaisons et enrichira le débat.

Le terme vases à feu terme inventé pour désigner des objets dont l’utilisation implique un contact avec

le feu. Même si cette désignation peut de prime abord être appliquée à plusieurs types d’objets, elle est

devenue consacrée à un type bien précis. Désormais, elle désigne un matériel divers dont les vases dits

étagés qui ont eu beaucoup d’usages y compris celui de brûle-parfums. Elle désigne également les

vases à godets multiples destinés à des offrandes et appelés selon un terme grec kernoi. L’appellation

vases à feu est aussi appliquée aux brûle-parfums très divers ainsi qu’aux braseros et aux couvercles de

brûle-parfums. Elle sert aussi à qualifier des objets qui ne figurent pas dans notre recherche tel que les

fours, les lanternes et les vases dits porte-feu utilisés comme supports de lampes. Par contre, cette

catégorie de vases n’englobe pas les lampes très nombreuses et de formes très variées qui sont classées

à part. Elle n’englobe pas non plus les ustensiles de cuisine qui pourraient avoir un rapport quelconque

avec le feu mais qui sont classés dans la catégorie de céramique culinaire.

L’approche que nous avons adopté pour l’étude de ce matériel comporte trois volets : typologique,

archéologique et enfin historique. Le volet typologique tentera d’identifier les objets à feu dans leur

diversité morphologique. Ce travail est d’autant plus utile que ce matériel est méconnu en grande

partie. Le volet archéologique aura pour but de déterminer aussi bien la chronologie que les différents

contextes et sites qui ont donné ces vases surtout en Méditerranée occidentale. Enfin, le volet

historique va essayer d’évoquer les questions de l’utilisation de quelques formes et de l’origine de

certains modèles de vases. De telles questions sont encore sujettes à de nombreuses conjectures. Leur

étroite liaison avec le monde du sacré et des croyances rend la tâche très délicate.

En ce qui concerne la classification typologique, le matériel que nous avons étudié dans ce cadre se

subdivise en plusieurs catégories qui sont les vases dits étagés élancés : catégorie 1000, les vases dits

étagés trapus : catégorie 2000, les kernoi : catégorie 3000, les brûle-parfums : catégorie 4000, les

braseros : catégorie 5000 et les couvercles : catégorie 6000. La démarche suivie lors de ce travail

consiste à effectuer un catalogue exhaustif de tous les vases qui nous préoccupent. Pour réaliser cet

objectif, nous avons dû manipuler presque tous les objets à feu des musées tunisiens de Carthage, du

Bardo, de Sousse et d’Utique. Ce n’est qu’au Musée de Kerkouane où nous n’avons pu étudier que les

pièces déjà publiées. Nous avons aussi visité la Maroc en vue d’étudier les vases qui nous intéressent.

Seulement, notre moisson était modeste puisque nous n’avons pu y manipuler que deux exemplaires

143

malgré la richesse de ce pays en matériel archéologique phénico-punique. En plus des vases étudiés

directement, nous avons eu recours à la bibliographie pour y collecter les vases qui nous concernent

aussi bien en Méditerranée occidentale qu’orientale. La référence de départ fut le travail de Pierre

Cintas consacrée à la céramique punique où figurent un certain nombre de vases avec leur lieu de

découverte, leur chronologie ainsi que leurs références bibliographiques. Notre première tâche

consistait à revoir ces vases et les titres cités. Dans la plupart des cas, il s’agit de publications qui

remontent à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle. Elles concernent les fouilles et les

découvertes faites surtout en Afrique du Nord et quelque fois en Sardaigne ou en Espagne. Il s’agit

également de catalogues des musées de Tunisie et d’Algérie publiés par le service des antiquités.

Ensuite, nous sommes passé aux publications plus récentes qui concernent ce matériel aussi bien en

Occident qu’en Orient méditerranéen. Pour faire bénéficier les chercheurs de cette masse documentaire

nous avons préparé un catalogue exhaustif des vases à feu étudiés. Nous avons consacré à chaque vase

une fiche individuelle qui contient un numéro d’ordre, un matricule relatif à son classement

typologique dont nous présenterons les principes, une brève description du matériau dont l’objet est

fabriqué, du décor qu’il porte, de son état de conservation ainsi que des traces d’usage.

Malheureusement, malgré l’importance de ce dernier indice pour reconnaître l’usage de ces vases, ils

est souvent passé sous silence dans bon nombre de publications. Ensuite, nous donnons les

mensurations élémentaires de chaque objet telle que la hauteur et le diamètre. Egalement, nous

fournissons des données sur la provenance comme le site, le contexte, le lieu de conservation et le

numéro d’inventaire. Egalement, nous présentons la chronologie de l’objet et enfin la bibliographie.

Chaque fiche comporte soit un dessin de l’objet à l’échelle un quart, la plupart du temps, soit une

photo ou un dessin à partir d’une photo publiée du vase. L’illustration de l’objet était absente dans de

rares cas où il nous était impossible de fournir une représentation graphique de l’objet en question.

Pour réaliser la classification des vases faisant l’objet de notre étude, nous nous sommes inspiré de

travaux précédents. Les œuvres où nous avons puisé le plus sont celles de Jean-Paul Morel sur la

céramique campanienne de Boutheina Maraoui sur les vases biberons. C’est la même logique de

classification adoptée par ces recherches qui sera appliquée à la collection dont nous disposons. Elle

est fondée sur l’analyse minutieuse de la forme des vases. En effet, cette classification prend en

compte le profil de l’objet dans son ensemble ainsi que les détails les plus pertinents de la forme. Cette

classification est hiérarchique. Le degré le plus élevé de cette typologie est la catégorie qui regroupe

des vases ayant la même forme générale ainsi que la même fonction. Les catégories sont désignées par

les milliers. Les différentes catégories sont : les vases dits étagés élancés : catégorie 1000, les vases

dits étagés trapus : catégorie 2000, les kernoi : catégorie 3000, les brûle-parfums : catégorie 4000, les

braseros : catégorie 5000 et les couvercles : catégorie 6000. Chaque catégorie est subdivisée en

plusieurs genres en se basant sur les détails les plus pertinents dans la forme des vases appartenant à la

même catégorie. Ces détails changent d’une catégorie à une autre. Généralement, ils concernent la

forme de la cuvette, le nombre de becs ou de godets, la forme du pied ainsi que d’autres éléments dans

le profil des vases. La classification typologique détaillée de chaque catégorie donnera une idée claire

sur les critères pris en compte pour répartir les vases qui la constituent. Le degré de hiérarchie situé en

dessous de la catégorie est le genre. Les genres sont désignés par les centaines. Ensuite, à l’intérieur de

chaque genre, les vases sont répartis en plusieurs espèces suivant des divergences morphologiques

propres à chaque forme. Après, à l’intérieur de chaque espèce, les vases sont répartis en séries toujours

en fonction de détails morphologiques pertinents. Les espèces sont désignées par les dizaines. Les

séries sont désignées par des chiffres cardinaux. Enfin, à l’intérieur de chaque série, les vases sont

répartis en différents types. Les types sont désignés par des lettres alphabétiques. Uniquement pour les

vases dits étagés élancés et trapus les types sont désignés deux chiffres successifs qui correspondent

aux types de bords supérieures et inférieurs des cuvettes de ces vases.

La deuxième préoccupation de cette recherche est d’ordre archéologique. Les principales questions

portent sur la chronologie des vases et leurs contextes archéologiques. Nous ne connaissons pas la

chronologie de tous les vases réunis dans ce travail. Pour les vases dont nous ignorons à quelle date ils

remontent, la plupart du temps nous nous sommes abstenus de les dater de façon comparative sauf

dans de rares cas où nous étions certains de pouvoir leur appliquer cette date. Le manque de

connaissance parfaite de toutes les catégories des vases ajouté au peu de régularité morphologique de

144

certaines catégories de vases à feu telle que celle des vases dits étagés par exemple nous pousse à dater

ces objets au cas par cas. Toutefois, on peut formuler certaines constatations sur la chronologie des

objets à feu. En effet, l’observation de la chronologie de ces vases reflète une périodisation. Chaque

phase est caractérisée par un profil général de ces objets. Les vases dits étagés sont l’une des

meilleures catégories pour laquelle on dispose de spécimens qui s’étalent sur une période qui couvre

toute la période phénicienne et punique en Méditerranée occidentale. Alors, ces vases reflètent plus

que d’autres catégories l’évolution morphologique des vases à feu. La périodisation des vases dits

étagés élancés est très instructive. Ces vases ont connu trois grandes phases dans leur évolution

morphologique. La première phase, qui s’étale entre le VIIIe et le VIe siècles avant J.-C., est marquée

par une grande influence des formes orientales. La seconde phase, qui va du VIe au IVe siècles avant

J.-C., est caractérisée par une simplification des formes et un détachement des profils orientaux. La

troisième phase qui va du IVe au IIe siècles avant J.-C. nous montre que ces vases n’ont qu’une

fonction purement symbolique dans la plupart des cas. Les traces d’utilisation des objets sont

rarissimes. De plus, on remarque une miniaturisation de plus en plus fréquente et une influence

grecque dans les décors des vases ce qui marque l’ouverture du monde punique aux influences

méditerranéennes. Les kernoi à tête de bélier obéissent à ce même schéma. Pour d’autres catégories de

vases telle que celle des brûle-parfums ou des couvercles, la rareté des exemplaires ne nous autorise

pas à tirer des constatations solides sur le rapport entre la forme des vases et la chronologie. En ce qui

concerne le contexte archéologique des vases à feu, nous ignorons parfois le contexte de quelques

exemplaires pour des raisons d’ordre documentaire. La première remarque concernant le contexte

archéologique de toutes les catégories des vases à feu et surtout des kernoi et des vases dits étagés

élancés et trapus, la plupart des exemplaires proviennent des nécropoles. Ensuite viennent les tophets

et les sanctuaires. Enfin, le contexte domestique et d’autres contextes insolites tel que des citernes ou

des thermes romains. Le rapport entre le contexte archéologique et la destination des objets est une

question tout à fait judicieuse. Le contexte archéologique ne semble pas avoir influencé la destination

des vases à feu. Les vases dits étagés ont eu des rôles différents. Ils ont servi à des offrandes de

parfums et des offrandes liquides. Ils ont également eu la fonction de lampes, de couvercles ou de

vases votifs. Les kernoi ont servi à des offrandes de prémices. Les autres catégories de brûle-parfums

ont toutes servi à y faire consumer de l’encens. Il ne semble pas avoir eu des formes exclusives pour

chaque contexte archéologique.

La dernière question traitée dans ce travail porte sur l’origine et la destination des vases à feu. Les

vases dits étagés sont d’une origine orientale certaine. Quelques exemplaires prouvent l’ancienneté de

cette forme. Il semble que ces vases dérivent de lampes étagées. Ensuite, c’est à Chypre qu’ils ont pris

leur forme canonique qui va être diffusée en Occident méditerranéen. Cependant, le débat est encore

ouvert sur le lieu de fabrication des vases étagés trouvés partout en Méditerranée occidentale. Certains

défendent l’hypothèse d’une fabrication occidentale d’autres pensent qu’ils sont fabriqués en Orient et

plus précisément à Chypre. En l’absence d’analyses directes de spécimens provenant des deux parties

de la Méditerranée on ne peut trancher la question de façon définitive en faveur de l’une ou de l’autre

hypothèse. La destination des vases dits étagés élancés et trapus fut elle aussi l’objet de plusieurs

questions. Certes, les vases dits étagés dérivent de lampes étagées connues en Orient ancien.

Seulement, ces objets ne furent pas exclusivement utilisés comme lampes. D’abord, il faut signaler que

ce type de mobilier connu une très longue longévité. Des vases étagés retrouvés en Afrique du Nord

remontent à l’époque byzantine. La fonction des ces vases fut très variée. Ils ont servi comme lampes,

brûle-parfums, vases libatoires et couvercles notamment d’urnes cinéraires. Ces vases ont également

eu une fonction purement symbolique. Bon nombre d’exemplaires sont retrouvés sans aucune trace de

suie ce qui nous a poussé à conclure qu’ils n’ont servi à contenir aucune offrande. Ils ont eu un rôle

votif. D’autres vases sont miniaturisés ce qui renforce leur caractère symbolique. En ce qui concerne

les kernoi, ce type de vase est plus répandu qu’on le pense. Toutes les cultures de l’antiquité ont connu

le culte des offrandes de fécondité et un mobilier spécifique à cette célébration. Les kernoi à tête de

bélier ont existé en Méditerranée occidentale à partir du VIIIe siècle avant J.-C. bien avant la diffusion

de la culture grecque. C’est à partir du IVe siècle avant J.-C. que les modèles grecs vont coexister avec

les vases d’influence proche orientale. Les kernoi multigodets ont alors adopté ce modèle. Le nombre

de godets n’est plus sept comme les vases proche orientaux mais six comme les vases grecs. La culture

145

grecque a aussi touché le monde phénico-punique surtout à travers les vases anthropomorphes dont on

a longtemps hésité à les considérer comme des brûle-parfums ou comme des kernoi. D’autres vases

aussi comme les braseros à supports en figures humaines et animales marquent l’ouverture de monde

punique sur l’influence hellénistique à partir du quatrième siècle.

La typologie des vases à feu est sans doute à ses débuts. D’une part nous connaissons encore très peu

ce mobilier si particulier. D’autre part, les vases d’Orient ne sont que peu présents dans ce travail ce

qui ne peut que limiter le caractère exhaustif de toute classification. Des recherches futures pourraient

permettre d’élargir le dossier pour englober les collections orientales et pour améliorer la typologie de

ce matériel. Ainsi, les constatations historiques relatives à l’origine des modèles et à l’histoire des ces

vases seront plus fiables.

146

PARTIE B.

LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES

II. LES COMMUNICATIONS

ET LES ARTICLES

147

LES VASES À FEU PHÉNICIENS ET PUNIQUES

DE LA MÀDITERRANNÀE OCCIDENTALE

Adel Njim*

Notre travail de thèse3 porte sur les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée

occidentale. C’est à l’occasion de la préparation de notre diplôme d’études approfondies que nous

avons pu nous rendre compte de l’intérêt d’une telle recherche4. A cette occasion, nous avons pu nous

familiariser avec ce matériel. Ainsi, nous avons pu étudier ce type de vases surtout en Afrique du Nord

et dans quelques sites méditerranéens d’Occident fortement marqués par la culture phénicienne et

punique que ce soit en Espagne, en Sardaigne, à Malte ou ailleurs. Ensuite, dans le cadre d’une thèse

nous avons envisagé d’approfondir nos recherches sur les vases à feu. D’abord, nous avons pensé

pouvoir étudier ces vases dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Seulement, après quelques

investigations, nous nous sommes vite rendu compte que cette aire géographique s’avère trop vaste et

dépasse beaucoup le cadre de notre diplôme. Donc, nous avons dû nous limiter à la Méditerranée

occidentale pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’une bonne partie du matériel de cette aire

géographique était accessible par une manipulation directe essentiellement dans les différents musées

archéologiques de Tunisie. Ensuite pour la facilité relative d’avoir accès à la bibliographie portant sur

le matériel de cette zone. Toutefois, nous nous sommes documentés sur le matériel de la Méditerranée

orientale mais de façon ponctuelle et uniquement dans une perspective de comparaison. Quelquefois,

nous n’avons pas omis de prendre en considération du matériel grec ou autre très proche des vases que

nous étudions. Nous avons pensé qu’une telle démarche facilitera les comparaisons et enrichira le

débat.

Le terme vases à feu terme inventé pour désigner des objets dont l’utilisation implique un

contact avec le feu. Même si cette désignation peut de prime abord être appliquée à plusieurs types

d’objets, elle est devenue consacrée à un type bien précis. Désormais, elle désigne un matériel divers

dont les vases dits étagés qui ont eu beaucoup d’usages y compris celui de brûle-parfums. Elle désigne

également les vases à godets multiples destinés à des offrandes et appelés selon un terme grec kernoi.

L’appellation vases à feu est aussi appliquée aux brûle-parfums très divers ainsi qu’aux braseros et aux

couvercles de brûle-parfums. Elle sert aussi à qualifier des objets qui ne figurent pas dans notre

recherche telle que les fours, les lanternes et les vases dits porte-feu utilisés comme supports de

lampes. Par contre, cette catégorie de vases n’englobe pas les lampes très nombreuses et de formes très

variées qui sont classées à part. Elle n’englobe pas non plus les ustensiles de cuisine qui pourraient

avoir un rapport quelconque avec le feu mais qui sont classés dans la catégorie de céramique culinaire.

L’approche que nous avons adopté pour l’étude de ce matériel comporte trois volets :

typologique, archéologique et enfin historique. Le volet typologique tentera d’identifier les objets à feu

dans leur diversité morphologique. Ce travail est d’autant plus utile que ce matériel est méconnu en

grande partie. Le volet archéologique aura pour but de déterminer aussi bien la chronologie que les

différents contextes et sites qui ont donné ces vases surtout en Méditerranée occidentale. Enfin, le

volet historique va essayer d’évoquer les questions de l’utilisation de quelques formes et de l’origine

de certains modèles de vases. De telles questions sont encore sujettes à de nombreuses conjectures.

Leur étroite liaison avec le monde du sacré et des croyances rend la tâche très délicate.

En ce qui concerne la classification typologique, le matériel que nous avons étudié dans ce

cadre se subdivise en plusieurs catégories qui sont les vases dits étagés élancés : catégorie 1000 (figure

1), les vases dits étagés trapus : catégorie 2000 (figure 2), les kernoi : catégorie 3000 (figure 3 à 7), les

* Département d’archéologie. Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan. 3 Cette thèse est préparée sous la direction du Professeur Jean-Paul Morel. Elle est soutenue à

l'Université d'Aix-en-Provence en juin 2008. 4 Njim (A.), Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre cuite des Musées de

Carthage et du Bardo, Diplôme d’Etudes Approfondies, Université de Provence, 1996.

148

brûle-parfums : catégorie 4000 (figure 8 à 21), les braseros : catégorie 5000 (figure 22 à 24) et les

couvercles : catégorie 6000 (figure 25 à 28). La démarche suivie lors de ce travail consiste à effectuer

un catalogue exhaustif de tous les vases qui nous préoccupent. Pour réaliser cet objectif, nous avons dû

manipuler presque tout les objets à feu des musées tunisiens de Carthage, du Bardo, de Sousse,

d’Utique et de Kerkouane. Nous avons aussi visité la Maroc en vue d’étudier les vases qui nous

intéressent. En plus des vases étudiés directement, nous avons eu recours à la bibliographie pour y

collecter les vases qui nous concernent aussi bien en Méditerranée occidentale qu’orientale. La

référence de départ fut le travail de Pierre Cintas5 consacrée à la céramique punique où figurent un

certain nombre de vases avec leur lieu de découverte, leur chronologie ainsi que leurs références

bibliographiques. Notre première tâche consistait à revoir ces vases et les titres cités. Dans la plupart

des cas, il s’agit de publications qui remontent à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième

siècle. Elles concernent les fouilles et les découvertes faites surtout en Afrique du Nord et quelque fois

en Sardaigne ou en Espagne. Il s’agit également de catalogues des musées de Tunisie et d’Algérie

publiés par le service des antiquités. Ensuite, nous sommes passés aux publications plus récentes qui

concernent ce matériel aussi bien en Occident qu’en Orient méditerranéen. Pour faire bénéficier les

chercheurs de cette masse documentaire nous avons préparé un catalogue exhaustif des vases à feu

étudiés. Nous avons consacré à chaque vase une fiche individuelle qui contient un numéro d’ordre, un

matricule relatif à son classement typologique dont nous présenterons les principes, une brève

description du matériau dont l’objet est fabriqué, du décor qu’il porte, de son état de conservation ainsi

que des traces d’usage. Malheureusement, malgré l’importance de ce dernier indice pour reconnaître

l’usage de ces vases, ils est souvent passés sous silence dans bon nombre de publications. Ensuite,

nous donnons les mensurations élémentaires de chaque objet tel que la hauteur et le diamètre.

Egalement, nous fournissons des données sur la provenance comme le site, le contexte, le lieu de

conservation et le numéro d’inventaire. Egalement, nous présentons la chronologie de l’objet et enfin

la bibliographie. Chaque fiche comporte soit un dessin de l’objet à l’échelle un quart, la plupart du

temps, soit une photo ou un dessin à partir d’une photo publiée du vase. L’illustration de l’objet était

absente dans de rares cas où il nous était impossible de fournir une représentation graphique de l’objet

en question. Pour réaliser la classification des vases faisant l’objet de notre étude, nous nous sommes

inspirés de travaux précédents. Le travail où nous avons puisé le plus est celui de Jean-Paul Morel sur

la céramique campanienne6. C’est la même logique de classification adoptée par ces recherches qui

sera appliquée à la collection dont nous disposons. Elle est fondée sur l’analyse minutieuse de la forme

des vases. En effet, cette classification prend en compte le profil de l’objet dans son ensemble ainsi

que les détails les plus pertinents de la forme. Cette classification est hiérarchique. Le degré le plus

élevé de cette typologie est la catégorie qui regroupe des vases ayant la même forme générale ainsi que

la même fonction. Les catégories sont désignées par les milliers. Les différentes catégories sont : les

vases dits étagés élancés : catégorie 1000, les vases dits étagés trapus : catégorie 2000, les kernoi :

catégorie 3000, les brûle-parfums : catégorie 4000, les braseros : catégorie 5000 et les couvercles :

catégorie 6000. Chaque catégorie est subdivisée en plusieurs genres en se basant sur les détails les plus

pertinents dans la forme des vases appartenant à la même catégorie. Ces détails changent d’une

catégorie à une autre. Généralement, ils concernent la forme de la cuvette, le nombre de becs ou de

godets, la forme du pied ainsi que d’autres éléments dans le profil des vases. La classification

typologique détaillée de chaque catégorie donnera une idée claire sur les critères pris en compte pour

répartir les vases qui la constituent. Le degré de hiérarchie situé en dessous de la catégorie est le genre.

Les genres sont désignés par les centaines. Ensuite, à l’intérieur de chaque genre, les vases sont

répartis en plusieurs espèces suivant des divergences morphologiques propres à chaque forme. Après,

à l’intérieur de chaque espèce, les vases sont répartis en séries toujours en fonction de détails

morphologiques pertinents. Les espèces sont désignées par les dizaines. Les séries sont désignées par

des chiffres cardinaux. Enfin, à l’intérieur de chaque série, les vases sont répartis en différents types.

Les types sont désignés par des lettres alphabétiques. Uniquement pour les vases dits étagés élancés et

trapus les types sont désignés deux chiffres successifs qui correspondent aux types de bords

supérieures et inférieurs des cuvettes de ces vases.

5 Cintas (P.), Céramique punique, Paris 1950.

6 Morel (J.-P.), Céramique campanienne : les formes, I-II, Rome 1981.

149

La deuxième préoccupation de cette recherche est d’ordre archéologique. Les principales

questions portent sur la chronologie des vases et leurs contextes archéologiques. Nous ne connaissons

pas la chronologie de tous les vases réunis dans ce travail. Pour les vases dont nous ignorons à quelle

date ils remontent, la plupart du temps nous nous sommes abstenus de les dater de façon comparative

sauf dans de rares cas où nous étions certains de pouvoir leur appliquer cette date. Le manque de

connaissance parfaite de toutes les catégories des vases ajouté au peu de régularité morphologique de

certaines catégories de vases à feu telle que celle des vases dits étagés par exemple nous pousse à dater

ces objets au cas par cas. Toutefois, on peut formuler certaines constatations sur la chronologie des

objets à feu. En effet, l’observation de la chronologie de ces vases reflète une périodisation. Chaque

phase est caractérisée par un profil général de ces objets. Les vases dits étagés sont l’une des

meilleures catégories pour laquelle on dispose de spécimens qui s’étalent sur une période qui couvre

toute la période phénicienne et punique en Méditerranée occidentale. Alors, ces vases reflètent plus

que d’autres catégories l’évolution morphologique des vases à feu. La périodisation des vases dits

étagés élancés est très instructive. Ces vases ont connu trois grandes phases dans leur évolution

morphologique. La première phase, qui s’étale entre le VIIIe et le VIe siècles avant J.-C., est marquée

par une grande influence des formes orientales. La seconde phase, qui va du VIe au IVe siècles avant

J.-C., est caractérisée par une simplification des formes et un détachement des profils orientaux. La

troisième phase qui va du IVe au IIe siècles avant J.-C. nous montre que ces vases n’ont qu’une

fonction purement symbolique dans la plupart des cas. Les traces d’utilisation des objets sont

rarissimes. De plus, on remarque une miniaturisation de plus en plus fréquente et une influence

grecque dans les décors des vases ce qui marque l’ouverture du monde punique aux influences

méditerranéennes. Les kernoi à tête de bélier obéissent à ce même schéma. Pour d’autres catégories de

vases telle que celle des brûle-parfums ou des couvercles, la rareté des exemplaires ne nous autorise

pas à tirer des constatations solides sur le rapport entre la forme des vases et la chronologie. En ce qui

concerne le contexte archéologique des vases à feu, nous ignorons parfois le contexte de quelques

exemplaires pour des raisons d’ordre documentaire. La première remarque concernant le contexte

archéologique de toutes les catégories des vases à feu et surtout des kernoi et des vases dits étagés

élancés et trapus, la plupart des exemplaires proviennent des nécropoles. Ensuite viennent les tophets

et les sanctuaires. Enfin, le contexte domestique et d’autres contextes insolites tel que des citernes ou

des thermes romains. Le rapport entre le contexte archéologique et la destination des objets est une

question tout à fait judicieuse. Le contexte archéologique ne semble pas avoir influencé la destination

des vases à feu. Les vases dits étagés ont eu des rôles différents. Ils ont servi à des offrandes de

parfums et des offrandes liquides. Ils ont également eu la fonction de lampes, de couvercles ou de

vases votifs. Les kernoi ont servi à des offrandes de prémices. Les autres catégories de brûle-parfums

ont toutes servi à y faire consumer de l’encens. Il ne semble pas avoir eu des formes exclusives pour

chaque contexte archéologique.

La dernière question traitée dans ce travail porte sur l’origine et la destination des vases à feu.

Les vases dits étagés sont d’une origine orientale certaine. Quelques exemplaires prouvent l’ancienneté

de cette forme. Il semble que ces vases dérivent de lampes étagées. Ensuite, c’est à Chypre qu’ils ont

pris leur forme canonique qui va être diffusée en Occident méditerranéen. Cependant, le débat est

encore ouvert sur le lieu de fabrication des vases étagés trouvés partout en Méditerranée occidentale.

Certains défendent l’hypothèse d’une fabrication occidentale d’autres pensent qu’ils sont fabriqués en

Orient et plus précisément à Chypre. En l’absence d’analyses directes de spécimens provenant des

deux parties de la Méditerranée on ne peut trancher la question de façon définitive en faveur de l’une

ou de l’autre hypothèse. La destination des vases dits étagés élancés et trapus fut elle aussi l’objet de

plusieurs questions. Certes, les vases dits étagés dérivent de lampes étagées connues en Orient ancien.

Seulement, ces objets ne furent pas exclusivement utilisés comme lampes. D’abord, il faut signaler que

ce type de mobilier connu une très longue longévité. Des vases étagés retrouvés en Afrique du Nord

remontent à l’époque byzantine. La fonction des ces vases fut très variée. Ils ont servi comme lampes,

brûle-parfums, vases libatoires et couvercles notamment d’urnes cinéraires. Ces vases ont également

eu une fonction purement symbolique. Bon nombre d’exemplaires sont retrouvés sans aucune trace de

suie ce qui nous a poussé à conclure qu’ils n’ont servi à contenir aucune offrande. Ils ont eu un rôle

150

votif. D’autres vases sont miniaturisés ce qui renforce leur caractère symbolique. En ce qui concerne

les kernoi, ce type de vase est plus répandu qu’on le pense. Toutes les cultures de l’antiquité ont connu

le culte des offrandes de fécondité et un mobilier spécifique à cette célébration. Les kernoi à tête de

bélier ont existé en Méditerranée occidentale à partir du VIIIe siècle avant J.-C. bien avant la diffusion

de la culture grecque. C’est à partir du IVe siècle avant J.-C. que les modèles grecques vont coexister

avec les vases d’influence proche orientale. Les kernoi multigodets ont alors adopté ce modèle. Le

nombre de godets n’est plus sept comme les vases proche orientaux mais six comme les vases grecs.

La culture grecque a aussi touché le monde phénico-punique surtout à travers les vases

anthropomorphes dont on a longtemps hésité à les considérer comme des brûle-parfums ou comme des

kernoi. D’autres vases aussi comme les braseros à supports en figures humaines et animales marquent

l’ouverture de monde punique sur l’influence hellénistique à partir du quatrième siècle.

La typologie des vases à feu est sans doute à ses débuts. D’une part nous connaissons encore

très peu ce mobilier si particulier. D’autre part, les vases d’Orient ne sont que peu présents dans ce

travail ce qui ne peut que limiter le caractère exhaustif de toute classification. Des recherches futures

pourraient permettre d’élargir le dossier pour englober les collections orientales et pour améliorer la

typologie de ce matériel. Ainsi, les constatations historiques relatives à l’origine des modèles et à

l’histoire des ces vases seront sans doute plus fiables.

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VASES PHÉNICO-PUNIQUES ET MÉDITERRANÉENS

LIÉS AU CULTE DE LA FÉCONDITE

Adel Njim*

La céramique phénico-punique comporte un groupe de vases très particulièr7. Ces objets

s'intègrent dans une tradition d'objets méditerranéens d'usage cultuel. Ces ustensiles sont appelés

kernoi au pluriel (kernos au singulier). Le terme kernos a eu plusieurs significations. Au départ, ce

terme grec désignait un plat pourvu de cavités utilisé pour certaines offrandes dans les cérémonies du

culte éleusinien. On le portait sur la tête dans des cérémonies solennelles. Les godets sont destinés à

recevoir des échantillons des principaux produits du sol offerts par les fidèles8. Ensuite, par commodité

le terme kernos est emprunté par les archéologues pour nommer des objets minoens. Il s’agit de

pierres pourvues de cupules qui se rencontrent dans les habitations et les palais du Minoen moyen et

récent et qui ont pu avoir une fonction ludique ou cultuelle9. Par extension, les archéologues ont pris

l’habitude de donner le nom de kernos à des vases très différents du type spécial d’Eleusis mais qu’ils

font penser à la définition du kernos donnée par Athénée « un vase en terre cuite sur lequel sont

appliqués un grand nombre de petits vases »10

. Les vases phéniciens et puniques que ce soit en

Méditerranée orientale ou occidentale ne font pas exception. C’est ainsi, qu’en consacrant une étude à

une série de vases rituels phéniciens et puniques, P. Bartoloni leur accorde l’appellation de kernoi. Il

pense qu’en effet le mot kernos est un terme commode qui peut servir à désigner ce genre de vases à

condition qu’on n’établisse aucun lien de parenté dans la fonction de ces objets entre ces vases et les

kernoi éleusiniens. Le terme kernos n’est donc acceptable que dans le sens étymologique de vase

composite à vocation rituelle11

. C’est à cette opinion que se rallient plusieurs spécialistes de la

céramique punique12

.

La première fois que j'ai étudié la collection des objets à feu, j'ai considéré cette catégorie de

vases comme des kernoi13

en raison de la forme peu commune de ces vases qui comportent plusieurs

godets et assez souvent des protomés zoomorphes. Ensuite, pour leur fonction rituelle présumée.

Enfin, à cause de leur parenté avec les kernoi grecs.

I - CONTEXTE ET CHRONOLOGIE

Le groupe des kernoi dits multigodets présente quatre ramifications. La première est celle d’un

socle circulaire à godets creux. La deuxième est celle d’une cuvette bordée de godets et de lampes. La

troisième est celle d’un vase en forme d’une torche. La quatrième est celle de vases à tête de bélier.

A - Les kernoi dits multigodets à godets creux

Dans un contexte qui nous est inconnu de la ville d'Ugarit fut découvert un kernos de ce genre

dont le pied manque (figure 1). Il date de l’Ugaritique Récent II c’est à dire entre 1450 et 1365 avant

J.-C. Cet exemplaire est la preuve que les vases à godets multiples ne sont pas exclusivement grecs,

contrairement à ce que prétendent certains chercheurs, mais que ces ustensiles étaient très répandus un

* Département d’archéologie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan. 7. Ces vases sont de forme insolite et de fonction controversée. Ils constituent une partie d'une thèse de doctorat présentée

à l'Université de Provence ayant pour titre : Les vases à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée occidentale. 8. Couve (L.), Kernos, dans Daremberg (Ch.) - Saglio (Edm.), Dictionnaire des antiquités grecques et romaines tome III,

partie 1, Paris 1900, p. 822. 9. Le Roi Gourhan (A.), Dictionnaire de la préhistoire, Paris 1988, p. 583.

10. Couve (L.), ibid., p. 825.

11. Bartoloni (P.), "Recipienti rituali fenici e punici dalla Sardegna", RSF 20 (1992), p. 128-129.

12. Cintas (P.), Céramique punique, Paris 1950. p. 540.

13. Njim (A.), Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre cuite des Musées de Carthage et du

Bardo, Diplôme d’Etudes Approfondies, Université de Provence, 1996. p. 45.

157

peu partout en Méditerranée orientale14

. Une table à offrande en pierre découverte dans la terrasse du

palais de Mallia en Crète ressemble beaucoup à ce genre d'objets (figure 2)15

. Un fragment d’un kernos

semblable en marbre vraisemblablement à sept godets provient du quartier d’habitation de la colline

de Byrsa (figure 3). Il remonte au quatrième siècle avant J.-C. Deux autres fragments sans doute d’un

kernos du même genre fabriqué en céramique à vernis noir proviennent du même endroit à Carthage16

.

Le nombre de godets de ce vase est sept d’après un exemplaire conservé découvert dans l'épave d'El

Sec des îles Baléares (figure 4)17

. Le nombre des godets est sans doute en rapport avec celui des jours

de la semaine.

B - Les kernoi dits multigodets en forme de cuvette bordée de godets et de lampes

Ce type de vase est très peu connu puisque jusque là seulement quelques exemplaires sont

documentés.

Du sanctuaire dit Carton à Carthage provient un kernos de ce genre dont la cuvette bordée est

de quatre godets et de quatre lampes (figure 5)18

. Il ne remonte pas au delà du deuxième siècle avant

J.-C. Un autre exemplaire, dont la provenance et la chronologie sont inconnues, est déposé au Musée

de Carthage. Il est muni d’un long pied est comporte une cuvette bordée uniquement de trois lampes et

de trois godets (figure 6)19

. Un kernos grec du sanctuaire d'Eleusis semble aussi être munie d'une

lampe de chaque côté (figure 7)20

.

C - Les kernoi dits multigodets en forme d'une torche

Tous les vases de ce genre proviennent du four de potier de Dermech, ils datent très

probablement du milieu du deuxième siècle avant J.-C. Quelques exemplaires sont déposés dans les

réserves du Musée du Bardo. Ils sont le plus souvent en très bon état (figure 8)21

. Sans doute, ces vases

qui servaient à la fois de kernoi et de torches allaient être utilisés lors de la procession dite kernophoria

que la ville de Carthage avait pris l’habitude de célébrer à l’image des villes grecques à partir du

quatrième siècle avant J.-C. suite à la diffusion de la culture grecque en Méditerranée22

.

D - Les kernoi dits multigodets à tête de bélier

Les kernoi à tête de bélier sont assez fréquents dans les zones de culture phénicienne et punique

en Méditerranée occidentale dans des contextes différents. Selon l'état actuel de la documentation, ces

vases semblent absents en Orient. Ces vases ont la particularité de comporter à leur sommet une tête de

bélier qui représente vraisemblablement le dieu Baal Hamon.

Les kernoi dits multigodets à tête de bélier présentent plusieurs profils. Le premier est celui des

kernoi dits multigodets à tête de bélier à corps vide. Le deuxième est celui des kernoi dits

14

. Schaeffer (C. F. A.) et alii, Ugaritica II : mission de Ras Shamra, Paris 1949.p. 178, fig. 71, n° 17; Njim (A.), Les vases à

feu..., p. 373, 378, 385 et 389, fig. n° 489. 15

. Chapoutier (F.), "Une table à offrandes au palais de Mallia (Crète)", BCH 52 (juillet-décembre 1928), p. 393, fig. 263;

Njim, Op.cit., p. 378-379, 385 et 388, fig. n° 486. 16

. Morel (J.-P.), "Nouvelles données sur le commerce de Carthage punique entre Le VIIe et le IIe siècle av. J.-C.", dans

IVe colloque international sur l’histoire et l’archéologie de l’Afrique du Nord, Strasbourg 1988 (5-9 avril), tome I, Paris

1990, p. 67-100.p. 79, fig. 10; Njim, ibid, p. 373, 385 et 388, fig. n° 487.

17. Arribas (A.) - Trías (Mª. G.) - Cerdá (D.) - De Hoz (J.), El barco de El Sec (Calvià, Mallorca) : Estudio de los

materiales, Mallorca 1987, p. 367-379 n° 360, figure 82; Njim, ibid, p. 373, 385 et 388 fig. n° 488. 18

. Carton (L.), Sanctuaire punique découvert à Carthage, Paris 1929, p. 22, n° 42, pl. III, fig. 5 (à droite); Njim (A.), ibid,

p. 218-219 et 373, n° 272. 19

. Njim (A.), ibid, p. 218 et 373, n° 271. 20

. Couve (L.), Op.cit., p. 822, fig. 4295; Njim (A.), ibid, p. 386 et 389, fig. n° 493. 21

. Njim (A.), ibid, p. 374 et 219-221, fig. n° 273-277. 22

. Cintas (P.), "La kernophoria à Carthage", CRAI, 1949, p. 115-119. p. 115.

158

multigodets à tête de bélier à cuvette au sommet. Le troisième est celui des kernoi dits multigodets à

tête de bélier à lampe au sommet.

1 - Les kernoi dits multigodets à tête de bélier à corps vide

Quelques exemlplaires de kernoi à tête de bélier de ce genre proviennent de la ville de

Kerkouane (figure 9)23

. Ils appartiennent à une fourchette chronologique comprise entre le cinquième

et le milieu du troisième siècle avant J.-C.

La nécropole de Monte Sirai nous a donné un kernos à tête de bélier (figure 10)24

. Il remonte au

quatrième siècle avant J.-C. De la nécropole à incinération de Bitia provient un kernos à tête de bélier

(figure 11)25

. Ce vase pourrait remonter à la première moitié du septième siècle avant J.-C. Le kernos à

tête de bélier découvert dans la nécropole archaïque de Motyé26

. Ce vase date de la deuxième moitié

du septième siècle avant J.-C.

2 - Les kernoi dits multigodets à tête de bélier à cuvette au sommet

Deux vases de ce genre proviennent de la ville de Kerkouane (n° 12)27

. Ils appartiennent à une

fourchette chronologique comprise entre le cinquième et le milieu du troisième siècle avant J.-C.

3 - Les kernoi dits multigodets à tête de bélier à lampe au sommet

Selon la documentation disponible ce vase est le seul exemplaire répertorié muni d’une lampe

au sommet (n° 13)28

. Il date de la fin du sixième et du début du cinquième siècle avant J.-C.

II - ORIGINE ET DESTINATION

L’une des principales questions relatives aux kernoi concerne leur destination. La plupart des

hypothèses penchent vers un culte de fécondité de la nature. Il s'agit de célébrer la fécondité cyclique

de la nature.

A - Définition et naissance du kernos

1 - Qu’est-ce qu’un kernos ?

D’abord, commençons par une précision d’ordre terminologique. Il faut attirer l’attention sur le

fait que le terme kernos a eu plusieurs significations. Au départ, ce terme grec désignait un plat pourvu

de cavités utilisé pour certaines offrandes. Plus précisément, il s’agit d’un vase ayant un rôle important

dans les cérémonies du culte éleusinien. En effet, le kernos tel que le décrit Athénée est un vase de

terre muni d’un grand nombre de godets appelés aussi kotyliskoi. On le portait sur la tête dans certaines

cérémonies solennelles29

. Les kotyliskoi sont destinés à recevoir des échantillons des principaux

produits du sol offerts par les fidèles30

. Ensuite, par commodité le terme kernos est emprunté par les

archéologues pour nommer des objets minoens. Il s’agit de pierres pourvues de cupules qui se

rencontrent dans les habitations et les palais du Minoen moyen et récent31

. Par extension, les

archéologues ont pris l’habitude de donner le nom de kernos à des vases très différents du type

d’Eleusis mais qu’i leur font penser à la définition du kernos donnée par Athénée « un vase en terre

cuite sur lequel sont appliqués un grand nombre de petits vases »32

. Les vases phéniciens et puniques

que ce soit en Méditerranée orientale ou occidentale ne font pas exception. C’est ainsi, qu’en

23

. Njim (A.), Op.cit., p. 223-225 et 374-376, fig. n° 282-284. 24

. Bartoloni (P.), Op.cit., p. 116-117, fig. 2 b, pl. XIII 1-2; Njim (A.), ibid, p. 226, fig. n° 287. 25

. Bartoloni (P.), ibid, p. 119-110, fig. 1 d-f, pl. IX; Njim (A.), ibid, p. 225, fig. n° 285. 26

. Bartoloni, ibid, p. 110-111; Njim, ibid, p. 225-226, fig. n° 286. 27

. Fantar (M. H.), Kerkouane cité punique du Cap-Bon III, Tunis 1986, p. 318, n° 2-3-p. 229, fig. n° 292-293. 28

. Bartoloni, ibid, p. 112-113, fig. 2 c, pl. X 1-2; Njim (A.), ibid, p. 227-228, fig. n° 290. 29

. Athénée, Banquet des savants IV, Paris 1791, p. 265-266. 30

. Couve (L.), Op.cit., p. 822. 31

. Le Roi Gourhan (A.), Op.cit., p. 583. 32

. Couve (L.), Op.cit., 825.

159

consacrant une étude à une série de vases rituels phéniciens et puniques, P. Bartoloni leur accorde

l’appellation de kernoi. Il pense qu’en effet le mot kernos est un terme commode qui peut servir à

désigner ce genre. Le kernos éleusinien est une caractéristique forme de matrice grecque. Cette forme

ne fut pas créée apparemment avant la fin du cinquième siècle avant J.-C. Elle était utilisée

particulièrement dans la procession et dans les danses pour l’offrande des prémices dans les cultes

éleusiniens. Seulement, il existe d’autres vases rituels composites et qui sont liés au milieu proche-

oriental, chypriote, mycénien et grec archaïque avec leurs dérivations coloniales et qui peuvent être

cités comme kernoi. Le terme kernos n’est donc acceptable que dans le sens étymologique de vase

composite à vocation rituelle33

. C’est à cette opinion que se rallient plusieurs spécialistes de la

céramique punique34

. Nous-mêmes, la première fois que nous avons étudié la collection des objets à

feu des Musées de Carthage et du Bardo, nous avons pris le parti de considérer une catégorie

particulière de vases qui nous préoccupent comme des kernoi35

. Les raisons sont multiples. D’abord, la

forme peu commune de certains vases qui comportent plusieurs godets ou des protomés zoomorphes.

Ensuite, la fonction rituelle présumée de ces vases. Et enfin, la parenté morphologique et

iconographique des ces vases avec les kernoi grecs. Pour les mêmes raisons, nous avons considéré

comme kernoi tous les vases réunis dans cette catégorie d’objets qui nous préoccupent dans ce travail.

2 - Les kernoi primitifs : les tables à offrandes en pierre

La forme finale du kernos grec est héritière d’une longue tradition artisanale probablement

lapidaire d’abord puis céramique ensuite qui dépasse de loin le cadre de la Grèce d’après la

documentation de plus en plus fournie au sujet de ces objets. Les spécialistes, qui se sont penchés sur

la question de l’origine de ces vases pensent qu’avant de devenir portatif, le kernos se présentait sous

forme d’une table à offrande fixe en pierre. On est enclin de penser que c’est en Egypte, plus

précisément sous l’Ancien Empire, qu’apparaissaient les tables à offrandes. Elles avaient une vocation

funéraire et n’ont rien à voir avec le culte de fécondité comme elles le seraient par la suite chez les

Grecs. Ces vieilles tables se présentaient sous deux formes. Le disque circulaire à offrandes et la table

à offrandes de forme rectangulaire. Ces tables étaient souvent représentées sur les parois des tombes.

Pour les tombes royales, les tables à offrandes prenaient un aspect d’autel. Elles étaient placées dans la

cour du temple funéraire36

. Il n’est pas impossible que cette position centrale au sein d’un bâtiment fut

ensuite reprise par les Grecs. La tradition des tables à offrandes n’est pas exclusivement égyptienne.

On en trouve aussi en haute Mésopotamie et plus précisément en Assyrie. Le modèle mésopotamien

est le plus souvent lisse c’est-à-dire dépourvu de cupules. On y déposait les viandes et les fruits. En un

cas une petite cupule est percée au centre mais l’absence de ce détail sur les autres exemplaires fait

qu’on ne peut pas affirmer qu’elle ait reçu une offrande liquide37

. En Anatolie, dans la ville de

Carchemish, en avant de la porte sud au pied du rempart intérieur fut trouvée une plaque carrée en

calcaire travaillée de la même manière que celle de Mallia. M. Wolley qui étudia la ville en a trouvé

plusieurs exemplaires, la plupart étaient exhumées dans le cimetière de la ville. Elles datant du Hittite

Récent (entre 1200 et 600 avant J.-C.). Le savant anglais y reconnaît des tables à offrandes dressées

aux morts et à la divinité protectrice de la ville38

. Les Minoens ont connu la table portative creusée

d’une ou plusieurs dépressions. Dans le sanctuaire primitif de Phaistos, la table reposait sur le sol de la

salle à banquettes. Elle porte au centre de sa face supérieure une cavité hémisphérique qui doit être

mise en rapport avec le culte. Le plus souvent ces sortes de tables sont en pierre et datent des derniers

temps du Minoen moyen. Certaines n’ont qu’une dépression, d’autres deux ou même trois. On

s’accorde à reconnaître en ces monuments des tables à libations. La civilisation minoenne nous a livré

des monuments analogues à celui de Mallia. Par exemple, les petites tables rondes à trois pieds qui

étaient dans la dernière époque minoenne un élément important du mobilier sacré. Les petites

chapelles de Knossos et Gournia en avaient une. Le palais de Nirou-Khâni en renfermait plus de

33

. Bartoloni (P.), Op.cit., p. 128-129. 34

. Cintas (P.), Céramique punique, Paris 1950, p. 540. 35

. Njim (A.), Etude de colletions de brûle-parfums…, p. 45. 36

. Rachet (G.), Dictionnaire de la civilisation égyptienne, Paris 1968. p. 242. 37

. Chapoutier (F.), Op.cit., p. 305. 38

. Ibid, p. 318-319.

160

cinquante de tailles différentes. Mais la surface de ces tables est parfaitement lisse ou légèrement

concave. Ce sont de simples plateaux où les offrandes sont déposées. Le disque de Phaistos représente

un cercle marqué d’une cavité centrale entourée de six cavités périphériques. On a pensé a un bouclier

mais vu que les bosses ne sont pas en relief il est plus probable que ce soit un kernos. Les inscriptions

hittites de Carchemish présentent une la figure d'une couronne ayant un nombre de trous de cinq à sept.

L’objet semble placé sur un support à long pied. On songe aussitôt aux lampadaires orientaux munis

d’une longue tige qui s’épanouit en plateau pour recevoir une lampe. Cette couronne serait-elle une

représentation schématique du kernos ? Alors, c’est une attestation de l’existence d’un prototype

oriental sur lequel le monument de Mallia avait été conçu. Il semble donc que la table de Mallia ainsi

que son culte soient d’origine asiatique et plus précisément anatolienne.

3 - La table à offrandes de Mallia en Crète

C’est autour de l’an deux mille que ce culte passe de Phrygie en Crète dans un vaste courant

d’idées religieuses. D’ailleurs, en même temps, le kernos l’un des instruments essentiels du culte fait

son apparition dans la vaisselle sacrée39

. En effet, le monument circulaire de Mallia est un témoin des

rites agraires célébrés à l’époque minoenne. Les crétois se vantaient que leur pays fut le berceau des

cultes à mystères. Les rituels d’Eleusis, de Samothrace, de la Thrace orphique seraient crétois. Les

offrandes des prémices, les kernophoria, les vases orgiastiques auraient leur point de départ en Crète.

Sans doute, la table forme le centre religieux de la terrasse du palais de Mallia. Elle est de forme

cylindrique de quatre vingt dix centimètres de diamètre. Elle est haute de trente six centimètres. Elle ne

fait sur le dallage qu’une faible saillie de onze à treize centimètres. Le reste est engagé dans le sol de la

terrasse. Sur le lit supérieur étaient soigneusement taillées dans le calcaire une suite de trente quatre

cupules circulaires. L’une d’entre elles est plus large. Elle déborde en dehors de la circonférence de la

pierre. Au milieu de la table s’ouvre une vaste dépression de quinze centimètres de diamètre. Malgré

quelques inégalités le travail du monument donne l’impression d’être soigné (figure 2). La table fut

bien l’objet sur quoi les ordonnateurs de la terrasse prêtent d’abord leur attention. On ne peut penser

qu’une table ainsi profondément fixée dans le sol au milieu d’une terrasse avait une signification

importante. On est enclin à lui attribuer une place dans le culte et à en faire une sorte d’autel ou de

table à offrandes40

. Des monuments ressemblant à cette table furent trouvés dans le palais de Mallia.

Vu la disposition similaire de ces plaques on est obligé d’en conclure à une destination identique. Ces

tables sont alors à mettre en rapport avec le culte des offrandes. Dans les cupules on déposait les

produits du sol. Au milieu se trouvait le feu perpétuel. A côté, la banquette devait recevoir les

accessoires du culte : l’huile, les graines, les vases rituels et peut-être la conque qui sert à annoncer les

cérémonies. La divinité à laquelle s’adresse le culte de Mallia est une divinité de la terre parce que la

table repose sur le sol sans aucun support. Elle est profondément engagée dans la terrasse. Située au

ras du sol elle est plus près des puissances à qui elle doit parvenir. La lampe est placée au fond d’un

bol noyé dans la terre. On pense à une divinité infernale protectrice des forces végétatives. Le mobilier

retrouvé dans une chapelle privée dans une maison de Palaikastro permet de préciser le rôle de cette

table. On y a trouvé un large bol sur la lèvre duquel sont dressés quatre récipients plus petits. On y

reconnaît le kernos et à côté un couvercle percé bordé de trous pour la fumée. Ce mobilier évoque les

rites pratiqués dans cette chapelle. L’offrande des prémices et le feu perpétuel. Parmi ces objets

figurent trois colombes d’argile. La déesse dont elles étaient l’incarnation est sans doute la Grande

mère minoenne : la déesse de la colombe. C’est elle à qui le kernos était consacré. Cette déesse de la

nature assure la protection des oiseaux mais aussi celle des fauves. Sur une emprunte de kernos elle est

représentée sur une montagne entre deux lions. Rubensohn a noté qu’au sanctuaire d’Eleusis le kernos

était solennellement porté sur la tête d’une prêtresse. Il était muni d’un couvercle percé de trous.

D’après les textes d’époque classique, c’est à Kybèle-Rhée que revenait la domination des bêtes

sauvages. C’est elles que Nicandre appelle kernophore. La danse du kernos est mise par Athénée au

nombre des rites orgiaques. C’est à la Kybèle minoenne que s’adresse l’offrande de Mallia. La mère de

39

. Chapoutier (F.) Op.cit., 315. 40

. Ibid, p. 292.

161

Zeus à qui peut-être fut consacré l’emplacement du palais de Knossos. Sous la protection de qui dès

l’époque préhellénique que la cour du palais de Mallia fut placée41

.

4 - Naissance des kernoi portatifs

On a supposé que les kernoi portatifs sont les descendants des tables à offrandes fixes

immortalisées par la table du palais de Mallia. Comment s’était opérée cette transition ?

On a expliqué la naissance des kernoi portatifs en les comparant aux tables à offrandes fixes où

s’exprime la foi aux divinités de la nature comme par exemple la table de Mallia. On a vu en ce

plateau circulaire avec une excavation centrale et trente quatre cupules plus petites l’annonce des

kernoi de la Grèce classique et post-classique. Dans le monde néolithique où s’était répandue la

croyance aux pouvoirs des dieux de la végétation, les hommes ont participé à la dispersion de ces

croyances et à leur évolution. En se précisant, ces croyances donnaient naissance à des cultes qui firent

intervenir des instruments. Pierre Cintas pense que ces fêtes ne sont pas exclusivement grecques. Il fait

allusion aux tables à cupules de Gezer et de Megiddo analogues à la table de Mallia42

. D’ailleurs, il

n’est pas improbable qu’avant d’avoir sa forme définitive, le kernos éleusinien s’est beaucoup inspiré

des ces différentes matrices. Ainsi, il est sans doute intéressant d’en citer quelques uns. Par exemple,

des vases à libations de Milo. Ces vases archaïques sont trouvés dans la nécropole de Milo. On leur

reconnaît une dizaine d’emplois. Ils se composent d’un haut support à peu près cylindrique et creux à

l’extrémité supérieure duquel sont attachés, groupés en cercle, un certain nombre de petits vases.

Quelques exemplaires n’ont qu’un cercle de petits vases et d’autres comportent deux cercles

concentriques. Ces vases appartiennent à la période post-mycénienne. Ce sont vraisemblablement des

vases à libations. Ce type de vases est d’origine fort ancienne. A Eleusis même on a trouvé quelques

fragments très archaïques de vases analogues. Il serait tentant d’y voir la forme la plus ancienne du

kernos 43

. En effet, à l’image du culte qui se déroulait sur la table à offrande fixe, le kernos est un vase

d’argile qu’on peut transporter facilement. Il contient un grand nombre de cupules accolées où l’on

dépose des graines de sauge, de pavot blanc, de forment, d’orge, des pois, des pois chiches, des graines

d’ers, des lentilles, des fèves, de l’épeautre, de l’avoine, un gâteau de figues, du miel, de l’huile, du

vin, du lait, de la laine non lavée, etc.44

. Les cupules sont donc destinées à recevoir des échantillons

des diverses produits du sol. L’ensemble constitue une sorte de kernophoria45

. Lors de cette cérémonie

les fidèles portent les kernoi sur la tête tout en chantant des hymnes adressés à la déesse. Cette

offrande non sanglante de tous les produits de la terre est la forme la plus élémentaire du sacrifice

agraire. Le paysan fait recours à ce rite pour appeler la protection du sol sur ces champs. La façon dont

se répartissaient ces diverses offrandes dans les trente quatre cupules demeure inconnue. Cette forme

de vases dits composites n’est pas l’exclusivité des Grecs. Les tables à offrandes égéennes en

céramique en sont le meilleur exemple. En effet, la céramique égéenne nous fait connaître de multiples

spécimens de vases groupés autour d’un support commun. Ces vases sont de plusieurs formes. Le plus

souvent, un large récipient occupe la place d’honneur et tout autour de lui sont disposés des sortes de

godets plus ou moins profonds. Par exemple les vases provenant de la cité minoenne de Phylakopi. Ce

type de vase est représenté par un exemplaire du Musée de Sèvres. Il se compose d’un récipient central

entouré de dix godets. La ressemblance entre ces ustensiles et la table de Mallia est frappante. On est

conduit à leur attribuer une même destination. Les fouilles d’Eleusis comme de l’Eleusinion d’Athènes

ont mis au jour une grande abondance de vaisseaux sacrés comparables aux modèles de Phylakopi que

les inscriptions nomment kernoi par analogie. Les vases préhelléniques de même forme peuvent être

appelés kernoi et l’on peut considérer la table de Mallia comme un vaste kernos fixé en terre. Les

explorateurs palestiniens ont fournit des monuments analogues allant des premières périodes

sémitiques à la période hellénistique. Dans certains cas, on peut même reconnaître que l’un des

réceptacles a contenu l’offrande d’huile. C’est une façon de consacrer à la divinité ou au mort les

41

. Chapoutier (F.), Op.cit., p. 313-314. 42

. Cintas, Céramique punique, Paris 1950, p. 544-545. 43

. Couve (L.), Op.cit., p. 825. 44

. Athénée, Op.cit., p. 266. 45

. Chapoutier (F.) ibid., p. 307.

162

prémices des premières récoltes. Les vases semblables au kernos sont très anciens. Le kernos

éleusinien aurait été simplement un anneau garni de petits vases, puis il se serait composé de deux

parties indépendantes rapprochées à volonté. L’anneau garni de petits kotyliskoi et un vase à couvercle.

Enfin, il aurait conquis de ces deux parties sa forme définitive des vases du quatrième et troisième

siècle avant J.-C. trouvés à Eleusis46

. Egalement, des vases à libations munis de têtes à cornes peuvent

être assimilés aux kernoi. Par exemple, un vase au Musée du Louvre provenant de Chypre. C’est un

anneau rond sur lequel sont posés trois petits vases et une tête de bête à cornes. Les dessins

géométriques de ce vase ressemblent à ceux des kernoi de Milo. Dans la civilisation phénicienne et

punique, dans des sanctuaires ou des tombeaux de basse époque où l’influence orientale est manifeste,

une stèle est dressée portant le nom du mort ou des figurations symboliques du sacrifice. A la base de

la stèle vient s’encastrer une pierre rectangulaire dont le lit supérieur est pourvu de cupules aux quatre

angles et au milieu d’une dépression quadrangulaire. L’ensemble ferait un petit sanctuaire. Le Père

Vincent qui a étudié ce type de monuments a rapproché les cupules aux monuments qu’on rencontre en

grand nombre dans les hauts lieux cananéens47

. Seulement, c’est le kernos d’Eleusis qui est devenu le

vase le plus célèbre de cette tradition assez particulière.

5 - Les kernoi d’Eleusis en Grèce

La célébrité du kernos grec est due à son utilisation dans les Mystères qui se déroulent dans la

ville d’Eleusis. Ces Mystères sont relatés par l’hymne homérique écrit vers 600 avant J.-C. Ils retracent

l’histoire de la déesse Déméter qui est à la recherche de sa fille Perséphone, que lui avait ravie le dieu

de l’Hades, Pluton. Elle parvint à Eleusis sous les traits d’une vieille femme. Cela se passait à l’époque

mycénienne. La déesse inconsolable s’assit sur le puit des Vierges pour s’y reposer. Les filles du roi

Kéléos l’y rencontrèrent et lui offrirent l’hospitalité dans le palais. Reconnaissante de l’asile qui lui

avait été accordé, la déesse décida de prendre en charge l’éducation de Démophon, fils de Kéléos. Elle

frotta le corps de l’enfant avec de l’ambroisie et la nuit, secrètement, le fit monter sur le feu pour le

rendre immortel. Surprise du développement fulgurant de son fils, la reine Métanira décida de

surveiller la nourrice de Démophon pendant la nuit. Quand elle vit passer le corps de l’enfant sur le

feu, terrifiée, elle chassa la vieille femme du palais. La déesse révéla alors son identité et ordonna

Kéléos de lui élever un temple au pied de l’acropole et de sa haute muraille, sur l’éperon qui

surplombe le puit de Kallichoros, furieuse contre les dieux et les hommes, Déméter attira la sécheresse

et la famine sur la terre. Ce fléau dura jusqu’à ce que la déesse parvienne à rappeler auprès d’elle sa

fille Koré-Perséphone et à assurer son séjour pendant six mois dans le monde du haut. Alors, Déméter,

heureuse rendit à la terre sa fertilité. Elle enseigna aux habitants d’Eleusis les rites augustes leur

permettant de connaître l’exaltation et leur apprit à cultiver la terre. Leur assurant de cette manière le

bien-être matériel. Le culte de Déméter supposait une sélection parmi les fidèles et les initiés juraient

de garder le secret sur ce qu’ils avaient vu et entendu et sur tout ce qui leur avait été enseigné. Le

secret absolu qui entourait ce culte lui valut le nom de Mystères d’Eleusis. Tout ce que nous savons

aujourd’hui sur les Mystères d’Eleusis concerne uniquement les aspects extérieurs de la fête. A

l’origine, le culte de Déméter était familial et local mais, une fois placé sous les auspices d’Athènes, il

s’étendit à l’ensemble du monde grec et sans doute à une large partie du monde méditerranéen et plus

tard sous l’empire romain à l’ensemble du monde romain. C’est sans doute au cours de cette

procession que le kernos est utilisé. C’est aussi pour la même raison que ce défilé religieux est appelé

kernophoria 48

. Sans doute utilisés à l’occasion de ces Mystères, un grand nombre de kernoi ont été

retrouvés à Athènes et surtout à Eleusis. Leur aspect général est le même. La partie inférieure

représente un kylix à pied recouverte d’une sorte de bol renversé qui fait corps avec elle. Le vase est

ouvert à la partie supérieure. Il est muni d’un couvercle au milieu. Dans la partie la plus large du vase

sont attachées deux anses. Dans quelques exemplaires les anses sont surmontées d’un appendice en

forme de petit vase. A la partie supérieure du vase sont appliqués tout autour de petits vases ou

kotyliskoi. Pour les exemplaires qui sont destinés au culte les kotyliskoi sont creux. Ils sont

généralement en petit nombre symétriquement disposés en un rang sur la panse. Pour les kernoi votifs,

46

. Couve (L.), Op.cit., p. 825. 47

. Chapoutier (F.), Op.cit., p. 320. 48

. Preka-Alexandri (K.), Eleusis, Athènes 1996, p. 14-21.

163

les kotyliskoi sont pleins. Ils n’ont pu avoir aucune utilité pratique. Beaucoup de kernoi votifs portent

un nombre considérable de ces petits appendices pressés en plusieurs rangées superposées (figure 7)49

.

Nous connaissons ce vase et la cérémonie dans laquelle il est utilisé grâce à un monument trouvé à

Eleusis en 1895. Ce monument est consacré par une femme nommée Ninnion représentant une

kernophoria. Il s’agit d’une tablette votive en terre cuite en forme d’édicule à fronton décoré de

peintures à figures rouges. Cette tablette votive est attribuable à la fin du cinquième et au début du

quatrième siècle avant J.-C.50

. Déméter (déesse de la terre) et Perséphone (reine de l’enfer) assistaient

à l’accomplissement des rites éleusiniens. Elles sont assises sur des trônes appuyées sur un sceptre.

Autour des deux déesses se presse le cortège des odorants. Jeunes gens et vieillards portant des

rameaux blancs et l’oenochoé des libations. De jeunes femmes tenaient des torches allumées. De

jeunes filles portent des rameaux de feuillage. Sur leur tête est posé le kernos assujetti au moyen de

bandelettes qui sont attachées aux anses et au pied du vase et viennent se fixer aux bandelettes qui

serrent la tête. Le kernos représenté sur cette tablette est du type le plus simple sans kotyliskoi 51

.

6 - La fête du kernos : la kernophoria

L’une des questions encore suspendues au sujet de ces vases multiples est relative à la

cérémonie dans laquelle ce type de mobilier était utilisé. En effet, à ce jour une hésitation persiste sur

la véritable définition de la fête du kernos appelée kernophoria. Selon Athénée, le kernos se portait sur

la tête dans certaines cérémonies solennelles. Dans cette cérémonie, les fidèles présentent une

offrande sacrée à une divinité. Selon le scoliaste Nicandre la kernophoria est la prêtresse qui porte les

cratères. Le kernos est le nom des cratères mystiques sur ou dans lesquels on place les lampes. Cette

divinité pouvait être liée à la lumière évoquée par les lampes. Il s’agit alors d’un culte en l’honneur

d’une divinité lumineuse ou solaire52

. Par ailleurs, l’offrande consiste en des échantillons des produits

du sol : miel, huile, vin, orge, laine non lavée et gâteau de fruits53

. Le gâteau des fruits évoque-t-il une

cérémonie qui aurait lieu en faveur d’une divinité de l’abondance ou de l’agriculture et de la terre

Déméter des Grecs ou Cérès des Latins ? Les ouvertures du couvercle prévoient des fumigations. C’est

à dire que les offrandes sont destinées à être brûlées. Le nombre des kotyliskoi est limité dans les

kernoi qui ont réellement servi dans la cérémonie. Le nombre des échantillons reste inconnu. Un

mélange entre les produits était-il possible ? Athénée cite plusieurs produits. Les kernoi sans kotyliskoi

que pouvaient-ils contenir ? Peut-être un mélange de produit ou tout simplement un gâteau de fruit

mentionné par Athénée. Ce gâteau de fruits est si important qu’il paraît être placé dans la cuvette

centrale et pas dans les kotyliskoi. Il est probable aussi que ce gâteau était garni de bougies. Les

ouvertures du couvercle très étroites parfois évoquent une grande quantité de fumée que seuls les

échantillons des produits du sol peuvent dégager. Y a t-il un rapport entre les dimensions des

ouvertures de certains couvercles et les produits à mettre dans le kernos ? La cérémonie prévoyait-elle

l’utilisation de l’encens ? Dans les textes relatifs aux kernoi rien n’indique que ces vases n'aient jamais

servi d’encensoir. C’est étonnant qu’Athénée se soit abstenu à citer l’encens parmi les produits

destinés à être utilisés dans la cérémonie. Il n’est pas improbable qu’une cérémonie aussi importante

où participaient des fidèles en grand nombre soit accompagnée d’encensement. Les archéologues sont

restés perplexes sur le rôle des kotyliskoi. Il est possible que la cuvette soit réservée à l’encens et les

kotyliskoi aux prémices du sol. L’heure de la cérémonie ? Peut-être la nuit. Rien ne le précise.

L’évocation d’une divinité lumineuse est elle en faveur de cette hypothèse ? D’après L. Couve, le

kernos sert à porter une lampe ou quelque chose d’allumé. Il pense que la coupe centrale du

thymiateria devait servir à transporter un gâteau orné de bougies enflammées, une lampe ou quelque

chose d’allumé54

. Cintas pense aussi que le kernos a pu contenir des braises ou un objet igné même

s’il est porté sur la tête. Le pied servait à isoler le récipient de la coiffure. Selon le scoliaste Nicandre

49

. Couve (L.), Op.cit., p. 822, fig. 4265. 50

. Collignon (M.) - Couve (L.), Catalogue des vases peints du Musée National d’Athènes, Paris 1902, p. 653-654

n° 1968. 51

. Cintas, Céramique punique, Paris 195à, p. 539-540, fig. 46. 52

. Couve (L.), ibid, p. 822. 53

. Athénée, Op.cit., p. 265-266. 54

. Cintas (P.), Op.cit., , p. 536.

164

dans ses Alexipharmaca, les kernoi sont des cratères mystiques où l’on place les lampes55

. La

kernophoria est attestée en Grèce hors d’Eleusis. Le rôle du kernos est attesté par les textes pour le

culte de Cybèle (déesse de la terre). Nous savons uniquement qu’une prêtresse de Cybèle était appelée

kernophoria et le terme figurait dans la formule sacrée d’Attis-Cybèle. Sur des monnaies de Smyrne

(Izmir en Turquie), on voit un vase à couvercle rappelant le kernos eleusinien56

. Egalement, la

kernophoria est abondamment attestée à Syracuse pour les fêtes d’Artémis57

. D’après Cintas, il est

possible que les mêmes scènes du rite éleusinien se déroulaient en pays punique58

. Hypothèse très

vraisemblable d’après le nombre de kernoi trouvés à Carthage et son territoire.

B - Les kernoi de l'Occident méditerranéen

L’Occident méditerranéen et plus particulièrement Carthage nous ont fourni une intéressante

collection de kernoi. Ils correspondent à trois sources d’influence, proche-orientale, grecque et

égyptienne

1 - Les kernoi multigodets à godets creux

Les kernoi multigodets réflètent le plus la parenté morphologique avec les kernoi fixes

découverts en Grèce. En effet, malgré qu’ils soient transportables ces vases ont conservé la forme des

kernoi primitifs dont la table de Mallia est l’exemple le plus célèbre. Ces objets ont la forme d’un

plateau circulaire pourvu de six cupules périphériques entourant une cupule centrale. Seulement, les

exemplaires découverts dans des contextes de culture punique diffèrent des habituels kernoi grecs par

le nombre de leurs kotyliskoi qui est sept dont on est sûr de son origine orientale. Alors, ils

s’apparentent aux kernoi puniques qui comportent toujours ce nombre de godets. Ces vases sont

pourtant fabriqués en céramique à vernis noir. C’est la raison pour laquelle le Professeur Jean-Paul

Morel pense qu’on peut voir dans ces hybrides soit une technique typiquement hellénique, celle du

vernis noir, qui est mise au service d’une forme destinée à plaire aux Puniques soit carrément des

exemples d’objets conçus par des producteurs grecs à l’intention d’une clientèle lointaine. Cette

hypothèse est renforcée par la découverte dans le quartier d’habitation de la colline de Byrsa d’un

fragment de kernos en marbre (figure 3) probablement pourvu de sept godets et façonné selon le même

schéma que les kernoi à vernis noir de Carthage et de l’épave d’El Sec (figure 4)59

.

Un autre type de kernos est composé à la fois de godets et des lampes. Selon Pierre Cintas cet

objet apporte la preuve irréfutable qui précise la destination de l’objet. Sur cet objet le potier a

remplacé sur le pourtour de la cuvette centrale quelques kotyliskoi par de petites lampes (figures 5 et

6). Le Dr. Carton n’a vu en cet objet qu’un brûle-parfums. Pour Cintas, il remarque que les godets sont

étroits. Il conclut qu’ils n’ont pu contenir que des tiges fines piquées comme des tiges de fleurs ou des

épis de blé qui devaient être consumés par le feu. Alors que le bassin central sans ventilation aurait

contenu un liquide, vraisemblablement de l’eau60

. De plus, les bords perforés de cet objet permettent

de le porter fixé sur la tête. C’est alors un kernos classique comparable à ceux de l’Eleusinion de

Grèce. Cette pièce a été découverte sans couvercle. Delattre en a recueilli un que Cintas pense lui

attribuer. L’argument en faveur de cette hypothèse est une statuette du Musée du Louvre provenant de

Byblos figurant Déméter portant ce même kernos61

. D’autres exemplaires comportaient une grille

surélevée comme sur des braseros ou un pied haut et l’on peut les transporter à la main sans le moindre

risque.

2 - Les kernoi multigodets en forme d’une torche

55

. Chapoutier (F.) Op.cit., p. 310. 56

. Couve (L.), Op.cit., p. 824. 57

. Chapoutier (F.), ibid., p. 307. 58

. Cintas (P.), ibid., p. 540. 59

. Morel (J.-P.), Op.cit., p. 79-80. 60

. Cintas (P.), Op.cit., p. 533-534. 61

. Ibid, p. 538.

165

A partir du quatrième siècle avant J.-C., suite à l’influence hellénistique, les kernoi du monde

phénico-punique vont changer y compris ceux de Carthage. Les ateliers de potier de Dermech à

Carthage nous ont fourni quelques exemplaires de vases à plusieurs godets de ce nouveau modèle

introduit à Carthage62

. On a hésité sur l’appellation et la fonction de ces objets. Pierre Cintas les

nomme kernoi en vue des godets multiples qu’ils présentent. Stéphane Gsell a identifié leur fonction. Il

pense que le cornet central aurait contenu une torche alors que les godets contenaient peut-être des

lumignons. Il remarque que la pointe du cornet est une sorte de queue concave comme pour être

émanchée d’un bâton (figure 8). On devait les porter à la main dans un cortège d’odorants63

. Ces

kernoi peuvent être munis de couvercles cylindriques ou coniques percés tous d’ouvertures

nombreuses. C’est cette particularité qui avait surtout frappé les premiers savants qui s’étaient occupés

de ces poteries. Cintas pense que puisque les vases découverts dans l’atelier de potier de Dermech sont

munis de couvercles on ne peut plus douter que ces objets sont des vases à feu. Il ajoute que les

perforations triangulaires sont les mêmes que celles du couvercle du kernos que porte la jeune fille du

pinax de Ninion64

.

3 - Les kernoi multigodets à tête de bélier

Le monde phénicien d’Occident nous a fourni une collection de vases à plusieurs godets munis

de tête de bélier. Ces vases sont eux aussi considérés comme kernoi. Les spécialistes s’accordent à

penser que ce sont des vases sacrés. En effet, la marque de la sacralité de ces objets pourrait être mise

en évidence par le triangle situé sur le front du bélier dont sont munis certains exemplaires. Ce triangle

marque une connexion avec le monde religieux de l’Egypte antique qui n’est certainement pas

nouvelle pour le répertoire de l’iconographie religieuse du monde phénicien et punique. Elle est

marquée par la présence d’un triangle couvert de blanc sur les fronts des animaux sacrés. Celui-ci

indique la sacralité de ce type de mobilier. Ce triangle était repéré sur la forme du bélier du kernos de

Motyé mais il manque de couverture blanche qui s’est forcément estompée. Ce qui caractérise la

sphère du sacré dans laquelle rentre l’objet65

. Par ailleurs, on a hésité sur la fonction exacte de ces

objets. Certains ont pensé qu’ils pourraient être des lampes. Seulement, Bartoloni qui a étudié une

collection de ces vases, pense que ces objets n’avaient pas la fonction d’une lampe. Il pense qu’ils

n’ont pas la forme adaptée à recevoir une mèche. De plus, ils n’ont pas la trace de combustion dans la

majorité des cas. La preuve irréfutable que ces objets ne sont pas des lampes est apportée par un

exemplaire trouvé dans la nécropole de Sulcis (figure 13). La présence d’une lampe à deux becs au

sommet de ce kernos confirme l’hypothèse que les sept petits récipients n’avaient pas la fonction

primordiale de lampe. Donc ces vases rituels ne peuvent être confondus avec la classe des lampes et

celle des encensoirs66

. Pour nous il n’est pas improbable que ces vases aient servi à célébrer un culte

astral surtout que le nombre sept des godets de ces vases correspond à celui des jours des la semaine.

Ainsi, en accomplissant le rituel pour la semaine on l’a accompli également pour le reste du mois et

même de l’année.

4 - Un kernos multigodets égyptien à tête bovine découvert à Carthage

Aussi bien l’origine de la première matrice du kernos que le culte dans lequel ce vase avait

servi ont fait l’objet de plusieurs hypothèses. Certains pensent qu’avant de se fixer en Grèce, ce culte

fut pratiqué partout en Orient méditerranéen. Selon Foucart, l’Egypte est la source des mystères grecs.

Cette hypothèse pourrait être confirmée par la découverte dans secteur dit de Douïmès de la nécropole

de Carthage d’un kernos de style égyptien composé de sept godets et décoré d’une tête d’Isis-Hator et

d’une tête de vache (figure 14)67

. Ce vase est d’origine égyptienne certaine selon son inventeur. Le

protomé du taureau n’est pas caractéristique des kernoi phéniciens. Il est d’évidentes racines mino-

62

. Cintas, "La kernophoria à Carthage", p. 115. 63

. Ibidem. 64

. Cintas (P.), Céramique punique, Paris 1950, p. 536. 65

. Bartoloni (P.), Op.cit., p. 134-135. 66

. Ibid., p. 127. 67

. Couve (L.), Op.cit. , p. 825.

166

mycéniennes et semble typique du milieu chypriote. Sa présence sur les kernoi contribue à mette en

évidence l’importante influence qu’avait cette composante culturelle dans le monde phénicien

d’Occident. La tête féminine est de style composite dit rhodio-égyptisant bien connu dans le monde

punique. Deux exemplaires de cette figure féminine mais en dimensions proches du naturel sont

retrouvés dans le secteur dit de Douïmès de la nécropole de Carthage. Ce type de coroplastie phénico-

punique est daté de la seconde moitié du sixième siècle avant J.-C.68

. Selon Cintas, le tombeau d’où

sort ce vase appartient à un groupe daté de la fin du septième siècle ou du début du sixième siècle

avant J.-C. Mais les godets qui le composent ont exactement la forme des vases dits chardons en usage

durant les premiers jours de Carthage et à peu près disparus dès le septième siècle. Ce vase est donc

très vieux69

.

5 - Continuité de la fête de la fécondité

Le culte de fécondité à joui d’une étonnante continuité puisqu’on enregistre même de nos jours

des pratiques qui sont facilement assimilables à ces célébrations qu’à connue Carthage dans l’antiquité.

C’est durant son séjour à Jerba que J.-L. Combès a enregistré un rituel auquel on peut encore assister à

son époque. Il nous rapporte que chez quelques Kharédjites voisins de Guellala survit une coutume

originale. Quand une jeune fille devient pubère, les femmes se réunissent à une date fixée par le cycle

lunaire. Après le coucher du soleil elles se forment en procession, chacune ayant à la main un rameau

d’olivier, la jeune fille en question portant sur la tête une sorte de lampe très curieuse ne servant qu’à

cet usage et fabriquée spécialement à cette occasion en poterie. Elle ouvre alors la marche et la

procession se dirige en chantant vers un arbre sacré. D’après les renseignements très sûrs que J.-L.

Combès a pu recueillir, la procession n’est composée que de femmes ayant un enfant mâle. Près de

l’arbre, on chante et on sacrifie par égorgement un coq ou un chevreau. On incinère des graines et du

parfum et on procède à une libation d’eau et d’urine de la jeune fille. L’instrument utilisé à cette

occasion est appelé mahamoura. (figure 15). Cintas considère cette fête une kernophoria. Cette fête

pourrait être d’origine phénico-punique ou même berbère70

. De telles pratiques attirent l’attention sur

la persistance jusque nos jours en Tunisie de nombreuses pratiques liées à la fécondité dont l’étude

pourrait être bénéfique71

.

En guise de conclusion on peut souligner la primauté des modèles orientaux de kernoi par

rapports à leurs homologues grecs. Il faut donc battre en brèche l'idée de l'hégémonie de la culture

grecque concernant le culte de la kernophoria. La ressemblance entre les kernoi grecs et phénico-

puniques implique l'existante d'un fond iconographique commun qui a servi pour modèle aux deux

civilisations. L'étude de la diffusion du culte voué à la nature ainsi de sa continuité dans le temps72

mérite d'avantage d'investigations à l'avenir. Elle renforce l'idée de l'unité des cultures y compris dans

le domaine du sacré.

68

. Bartoloni (P.), Op.cit., p. 124-125. 69

. Cintas (P.), Op.cit., p. 530-531. 70

. Ibid, p. 543-544. 71

. Njim (A.), "Un culte préislamique de fécondité à Kairouan", Colloque consacré à la ville de Kairouan et sa région

organisé par le Département d’Archéologie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan, 6-8 mars 2007,

sous presse. p. 3-4. 72

. La continuité d'autres formes de vases utilisés entre autre comme brûle-parfums a fait l'objet d'un article :

Njim (A.), "Survivance d’un type de vase dit étagé trapu", REPPAL 13 (2004), p. 183-200.

167

168

169

170

SURVIVANCE D’UN TYPE DE VASE À FEU

DIT VASE ÉTAGÉ TRAPU

Adel Njim

Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan

En archéologie, théoriquement toute trace est utile pour connaître le passé. Cependant, sur le plan

pratique certaines pistes sont privilégiées. C’est le cas aussi pour l’étude de la céramique où certaines

catégories de vases monopolisent plus l’attention des chercheurs ce qui a donné naissance à deux

catégories de céramique. Une catégorie privilégiée et une négligée ou marginale. Pourtant, les

informations qu’on peut tirer de cette deuxième catégorie sont innombrables et importantes pour la

recherche historique. L’état des recherches sur la céramique dite à feu (1) est symptomatique car elle a

suscité très peu d’intérêt de la part des chercheurs. Pourtant, comme il y a quelques années que je me

consacre à étudier ce genre de matériel (2), j’ai pu constater qu’il est riche en informations. Le long de

ces quelques pages je compte m’arrêter sur la longue survivance d’un type dit vase étagé trapu (3).

D’abord, je vais présenter quelques éléments essentiels de sa répartition chronologique ainsi que dans

différents sites et contextes archéologiques. Ensuite, je vais présenter les différents usages qu’a eu

cette forme en me fondant sur l’observation des détails morphologiques de ses différents profils.

Pour commencer, je vais passer en revue les principaux spécimens découverts de vases de ce genre

aussi bien en Orient qu’en Occident. Les deux plus vieux vases de notre dossier appartiennent à la

civilisation minoenne. Il proviennent de Crète. L’un fut découvert à Siva (figure 2) dans un contexte

funéraire (4). Le deuxième dont le contexte de découverte est inconnu provient de Minos (figure 3) (5).

Tout deux sont datés entre 2650 et 2190 avant J.-C.. Un autre exemplaire datant de la même période

provient d’ Egypte (figure 4) (6). D’un contexte probablement funéraire provient un vase insolite

puisqu’il est fabriqué en albâtre. Il fut découvert à Bactres (figure 5) et remonte à la période comprise

entre 2250 et 1800 av. J.-C. (7).

C’est la côte palestinienne qui a donné le plus grand nombre de vases de ce genre. Je vais citer un

certain nombre d’exemples. De la ville de Hama (figure 6) provient un vase très ébréché datant de la

première moitié du troisième millénaire (8). De Bethshan proviennent deux exemplaires (figures 7-8)

datés entre 1600 et 1200 av. J.-C. (9). Plusieurs vases proviennent d’ Ugarit. Les uns datent entre 1450

et 1365 av. J.-C. (figure 9-11) (10). Un seul exemplaire est situé entre 1365 et 1200 av. J.-C. (figure 12).

La ville de Samarie a fournit plusieurs vases de ce genre (figures 13-19) remontant à fin de l’âge du

bronze (11). D’autres vases semblables proviennent de Gezer (figure 20) (12), de Tell Qiri (figure 21-23)

(13) et de Tell Qasile (figure 24) (14). Ils datent tous entre 1300 et 1200 av. J.-C.. Ce qui correspond

pour cette région à la période charnière entre l’âge du bronze et l’âge du fer. D’autres exemplaires plus

récents furent découverts à Tell Mevorakh (figure 25) (15), à Megiddo (figure 26) (16) ou à Tell Keisan

(figure 27) (17). Ils datent entre le onzième et le huitième siècle av. J.-C.. Les vases trouvés à Jérusalem

(figures 28-32) se situent entre le huitième et le sixième siècle av. J.-C. (18). Un exemplaire de Tell

Machouq (figure 33) est situé au cinquième siècle av. J.-C. (19). La ville de Qumran a aussi fournit un

vase du même type (figure 34) daté entre les années cinquante et trente av. J.-C. (20).

De plus, l’île de Chypre a fournit quelques vases. Le premier en bronze provient de la nécropole

d’Idalion (figure 35) (21). Le deuxième qui est fort intéressant quant à l’usage de cette catégorie de

matériel puisqu’il est muni d’un couvercle percé d’un trou. Ce vase provient du sanctuaire de Méniko

(figure 36) (22). Les deux exemplaires datent du sixième siècle avant J.-C..

L’occident méditerranéen a donné bon nombre de vases du même genre. Deux exemplaires

proviennent de la nécropole de Carthage. Le premier est en bronze (figure 37) (23). L’autre en

céramique (figure 38) (24). Ils datent du septième siècle avant J.-C.. Le tophet de Carthage a donné

quelques exemplaires (figures 39-41) datés entre le septième et le quatrième siècle (25). Le four de

potier de Dermech nous a fournit un exemplaire (figure 42) daté du deuxième siècle avant J.-C. (26). Au

171

Sahel bon nombre de ces vases y furent exhumés. La majorité d’entre eux proviennent du tophet de

Sousse (27). Aux réserves du musée de Sousse, j’ai pu en dessiner une cinquantaine environ. Je me

contenterai ici de représenter seulement deux exemplaires (figures 43-44). Le sanctuaire d’El-Kénissia

a donné un seul vase publié (figure 45) (28). De même que la nécropole de Thapsus (figure 46) (29). Ils

remontent à l’époque punique et ne sont pas antérieurs au troisième siècle avant J.-C.

L’ Espagne a donné quelques vases découverts dans un contexte funéraire aussi bien à Trayamar

(figure 47 et 48) datant du septième siècle avant J.-C. (30), qu’à Villaricos (figures 49-51) datant du

quatrième et troisième siècle avant J.-C. (31). Du Portugal proviennent aussi deux exemplaires situés

chronologiquement entre le septième et le sixième siècle avant J.-C. (32). Ils furent découverts dans la

nécropole de Santa Olaia (figures 52-53).

Egalement, on retrouve ces vases en Sardaigne. Certains furent découverts à Tharros dans la nécropole

archaïque (figure 54) (33) comme au tophet (figures 55-61) dans des couches allant du septième au

premier siècle avant J.-C. (34). D’autres qui ne remontent pas au-delà du sixième siècle avant J.-C.

proviennent de la nécropole de Cagliari (figure 62) (35) et celle de Nora (figures 63-64) (36). Deux

autres vases similaires proviennent de Sicile et plus précisément de Motyé. L’un fut retrouvé dans un

lieu sacré (figure 65) (37), l’autre provient du tophet (figure 66) (38). Quelques autres prototypes

postérieurs au cinquième siècle avant J.-C. sont découverts à Malte (figure 67) (39), à Tipasa (figure 68)

(40) ou en Cyrène (figure 69) (41).

Remontant à l’époque romaine, deux exemplaires. Le premier (figure 70) qui date du troisième siècle

après J.-C. provient d’ Adria en Italie (42). Le second (figure 71) provenant de Coimbra en Espagne (43)

est de chronologie imprécise. Enfin, quelques exemplaires qui sont signalés comme appartenant à

l’époque vandale et byzantine et qui dateraient du cinquième et sixième siècles après J.-C., sont

retrouvés hors contexte archéologique ici et là en Afrique du Nord aussi bien à Carthage (figures 72-

73) (44) qu’en Algérie (figures 74-76) (45).

Quels sont les différents usages qui ont été réservés à cette catégorie de vases ? Les archéologues ont

souvent hésité quant à l’usage précis de ces objets. Je vais essayer de répondre à cette question en me

fondant essentiellement sur l’observation des différents spécimens de cette forme.

Ce vase est fabriqué en matériaux divers. La pierre est représentée par l’albâtre (figure 5). Le métal

représenté par le bronze (figures 30, 35 et 37). Et enfin, le matériau le plus fréquent la céramique. Ces

trois matériaux ont la caractéristique commune de résister au feu. Il semble aussi d’après la forme de

ce vase qu’il est destiné à servir entre autre pour une offrande de parfums. La cuvette centrale devait

contenir l’offrande parfumée sans doute incandescente et la cuvette externe sert à la fois à empêcher le

contenu de se répandre et à protéger l’utilisateur du vase de la chaleur. Vraisemblablement, de tels

vases devaient servir dans des cérémonies ou même des processions. Les appendices dont sont pourvus

certains exemplaires provenant d’ Ugarit (figures 9-10) nous amènent émettre cette hypothèse.

Egalement ces vases devaient figurer dans des lieux sacrés. Les socles dont sont pourvus certains

exemplaires le prouvent (figures 77-81) (46). Ainsi, s’explique l’attention particulière qui est celle de

doubler la cuvette. Même si les restes d’offrandes au fond de ces vases sont mal documentés comme

les traces de suie. Certains modèles voisins munis de couvercles troués destinés certainement à la

laisser échapper la fumée d’une quelconque offrande (figure 36), ont amené les archéologues à

affirmer que ces ustensiles ont très probablement servi d’encensoirs.

Ces vases ont aussi fonctionné comme lampes. Certains exemplaires le confirment. Sur quelques vases

de ce genre, la cuvette interne est ajourée sûrement pour permettre le passage d’une mèche (figures 19,

22, 24, 33, 69, 71 et 72-76). Mieux encore, sur plusieurs vases d’époque byzantine, la cuvette centrale

est carrément transformée en une sorte de réservoir afin d’emmagasiner un maximum de liquide

inflammable (figures 72-75).

Certains de ces vases ont servi comme couvercles. Sur quelques spécimens on remarque que la cuvette

centrale est atrophiée (figure 28-32 et 34). Ces objets on certainement joué le rôle de couvercles. Le

172

boudin central bouche le col de l’amphore alors que la cuvette externe sert à la couvrir. D’autres vases

du même genre ont occasionnellement servi de couvercles. On les retrouve précisément dans les

tophets de Carthage, de Sousse ou de Tharros comme ailleurs recouvrant certaines urnes cinéraires

(figures 82-83) (47). Je pense que dans ce contexte sacré cet usage est inhérent au culte d’offrande

parfumée ou bien liquide ou votive et ne constitue pas une fonction initiale de l’objet.

Ces objets ont aussi été utilisés comme vases libatoires. Les exemplaires fabriqués en métal (figures

30, 35, 37 et 77) ont une cuvette centrale plus grande par rapport à celle des autres spécimens ce qui

renforce cette hypothèse. Effectivement, les exemplaires trouvés intacts dans les nécropoles et

sanctuaires et sans aucune trace de fumée comme s’ils venaient d’être fabriqués peuvent très

probablement avoir servi à un rite de libation. Cette absence de toute trace de suie est justement assez

fréquente ce qui un peu étonnant pour des vases qui sont pourtant considérés comme des brûle-

parfums,.

Enfin, ces vases ont eu une fonction purement symbolique. C’est le cas par exemple des vases dont la

cuvette centrale est trouée qui en conséquence n’auraient pu contenir aucune offrande. C’est aussi le

cas pour les exemplaires stylisés ou miniaturisés dont on a retrouvé bon nombre au tophet de Sousse

par exemple (figure 44). Ces objets n’ont alors eu qu’un rôle purement votif.

Au cours de ce bref aperçu sur l’histoire de ce type de vase et ses différents usages, on remarque la

grande adaptabilité de l’objet ce qui explique sa longue survivance. Il se peut aussi que l’apparition

même de ce genre de vases ne soit pas forcément due à une influence directe d’un modèle de départ

mais le résultat d’un pragmatisme local qui a déterminé la forme du vase et la fonction pour laquelle il

fut inventé. Ce même phénomène de survivance dans la forme de certains objets et est commun à

d’autres formes tel que les brûle-parfums, les brasero, les lampes ou les kernoi.

Notes bibliographiques

1. Ce terme fut inventé par Pierre Cintas. Voir Céramique punique, Paris 1950, p.185-187 et 207. Il

désigne essentiellement les brûle-parfums, les kernoi (terme grec signifiant vases à offrandes) et les

brasero. La céramique culinaire et les lampes n’ont font pas partie même si dans luer usage ils sont en

rapport avec le feu.

2. Adel Njim, Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre cuite des musées de

Carthage et du Bardo (Tunisie), mémoire de D. E. A, Université de Provence, Juin 1996 ; Id, Les vases

à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée occidentale, Thèse de doctorat sous la Direction de

Monsieur Jean-Paul MOREL (en cours), Université de Provence.

3. Ce genre de vase à deux cuvettes présente deux profils essentiels. L’un dit vase étagé élancé

caractérisé par une tige reliant deux cuvettes qui sont de profil cylindrique et assez souvent de même

diamètre (figure1). L’autre dit vase étagé trapu constitué d’une cuvette à profil tronconique qui

s’emboîte dans une cuvette à profil curviligne. La forme typique est représentée par un exemplaire

provenant de la nécropole de Carthage (figure 38). Pour plus de détails voir Adel Njim, op cit., p. 13.

4. A. Evans, The palace of Minos at Knossos volume I, London 1921, p. 578, fig. 423 b : (figure 2).

5. Ibid, p. 578-579, fig. 422 : (figure 3).

6. Ibid, p. 577, fig. 423 a : (figure 4).

7. M.-H. Pottier, Matériel funéraire de la Bactriane méridionale de l’âge du bronze, Paris 1984, p. 34,

164 n° 222, fig. 2 : (figure 5).

8. H. Ingholt, Rapport préliminaire sur sept campagnes de fouille à Hama en Syrie (1932-38),

Kopenhague 1940, p. 18, pl. LIV n° 5 : (figure 6).

9. J. Garrow Duncan, Corpus of palestinain pottery, London 1930, p. 6, pl. 91 B : (figures 7-8).

10. C. F. A. Schaeffer et altri, Ugaritica II mission de Ras Shamra, Paris 1949, p. 210, fig. 87 n° 8-9, p.

260, fig. 111 n° 2 : (figures 9-11) ; Id, p. 182, fig. 73 n° 9 : (figure 12).

11. J. W. Crowfoot et altri, The objects from Samaria, London 1957, p. 105-106, fig. 3 n° 9, p. 180-

181, fig. 27 n° 8-10 : (figures 13-19).

12. J. Garrow Duncan, op cit, p. 6, pl. 91 : (figure 20).

173

13. A. Ben-Tor et altri, Tell Qiri a village in the Jerzeel valley report of the archaeological excavations

1975 -77, Jerusalem 1987, p. 173, fig. 44 n° 14 : (figures 21-23).

14. A. Mazar, « Excavations at Tell Qasile. Part two : The philistine sanctuary », Qedem 20 (1985), p.

78 et 230, fig. 45 n° 2 : (figure 24).

15. E. Stern, Excavations at Tell Mevorakh (1973-76), Jerusalem 1978, p. 51, fig. 13 n° 12 : (figure

25).

16. G. Loud, Megiddo II seasons of 1935-39, Chicago 1948, pl. 67 n° 8, pl. 72 n° 19 : (figure 26).

17. J. Briend et altri, Tell Keisan (1971-76) une cité phénicienne en Galilée, Friburg-Paris 1980, p. 184

n° 8, pl. 48 : (figure 27).

18. J. Magness, Jerusalem ceramic chronology, Scheffield 1993, p. 248, forme 2 n° 3, 6, 4, 1 et 2 :

(figures 28-32)

19. D. Le Lassur, « Mission archéologique à Tyr (avril-mai 1921) », Syria 3 1921, p. 6, fig. 3 n° 2 :

(figure 33).

20. P. W. Lapp, Palestinian ceramic chronology 200 B. C.-A. D. 70, New Haven 1961, p. 182, fig. 1 n°

8 : (figure 34).

21. M. Chavane, Vases en bronze du musée de Chypre (IX-IV ème siècles av. J. -C.), Lyon 1982, p.

71-72 n° 56n fig. 99 : (figure 35).

22. M. Yon, Dictionnaire illustré multilingue de la céramique du Proche-Orient, Lyon 1981, p. 56, fig.

95 ; V. Karageorgis, Two cypriote sanctuaries of the end of the cypro-archaic period, Rome 1977, fig.

8 n° 31 et 40 : (figure 36).

23. L. A. Delattre, « La nécropole punique de Douimès à Carthage fouille de 1893-94 », Cosmos

(1897), p. 22, fig. 40 : (figure 37).

24. P. Gauckler, Nécropoles puniques de Carthage, tome II, Paris 1915, p. 103 tombe 232, pl. CLIII ;

A. Njim, op cit., p. 85 n° 11, fig. A : (figure 38).

25. P. Cintas, Manuel d’archéologie punique, tome II, Paris 1976, p. 409 n° 9 ; D. Harden, « The

pottery from the precinct of Tanit at Salambo. Carthage », Iraq 4 (1937), p. 83, fig. 7 : (figures 39-41).

26. P. Cintas, Céramique punique, Paris 1950, p. 189 n° 103, pl. LI : (figure 42).

27. P. Cintas, « Nouvelles fouilles au sanctuaire punique de Sousse », Revue africaine 410-411 (1947),

p. 37-41 : (figures 43-44).

28. L. Carton, « Le sanctuaire de Tanit à El-Kénissia », Mémoires de l’ Académie des Inscriptions et

Belles Lettres 12 (1906), p. 105-106, pl. V n° 2 : (figure 45).

29. P. Cintas, opcit., p. 189 n° 108, pl. LI : (figure 46).

30. H. Schubart et altri., Trayamar los hipogeos fenicios y el asentamento en la desembocadura del rio

Alrarrobo, Madrid 1976, p. 125 n° 553, fig. 12, p. 188 n° 1057-1058 : (figures 47-48).

31. P. Cintas, op cit., p. 189 n° 106, pl. LI : (figure 49) ; M. Astruc, La necropolis dee Villaricos,

Madrid 1951, p. 226, pl. XXXVIII : (figures 50-51).

32. H. Schubart, op cit., fig. 19 a-b : (figure 52-53).

33. R. D. Barnett et altri, Tharros a catalogue of material in the British Musuem of phoenician and

other tombs at Sardigna, London 1987, p. 52 n° 23 : (figure 54).

34. E. Acquaro, « Tharros XV-XVI : le capagne de 1988-1989 », Rivista di studi fenici 17 (1989), p.

251, pl. XXI n° 2-3 : (figure 55-56) ; Id, « Tharros VII : lo scavo del 1980 », Rivista di studi fenici 9

(1981), p. 51, pl. XIII n° TH 80 : (figure 57) ; Id, « Tharros XI le capagne del 1984 », Rivista di studi

fenici 13 (1985), p. 20 n° 3 : (figure 58) , p. 24 n° 32, 37 et 40 : (figures 59-61).

35. S. Puglisi, « Cagliari scavi nelle necropoli punica a inumazione di San Avendrace », Notizie deglli

scavi 20 (1941), p. 105-106 n° 11, fig. 8 : (figure 62).

36. G. Patroni, « Nora colonia fenicia in Sardegna », Monumenti antichi 14 (1904), p. 267, pl. XIX-

XX n° 6 : (figure 63-64).

37. V. Tusa, « Il cappiddazzu : lo sacvo del 1971 », Mozia VIII, Rome 1973, p. 15, pl. VIII 1 E :

(figure 65).

38. A. Ciasca, « Mozia VII : il tofet lo scavo del 1970 », Mozia VII, Rome 1972, p. 96, pl. IXXI n° 2 :

(figure 66).

39. W. Culican, « The repertoire of phoenician pottery », H. G. Niemiyer, Phönizier im western, Mains

am Rhein 1982, p. 76-78, fig. 13 d : (figure 67).

174

40. S. Lancel, « Tipasitna III : la nécropole pré-romaine de Tipasa rapport préliminaire campagnes de

1966-67 », Bulletin d’archéologie algérienne 3 (1968), p. 141 forme 7 fig. 137 : (figure 68).

41. D. White, « Excavations in the sanctuary of Demeter and persephone at Cyrene 1973 third

preliminary report », Lybia antica 9-10 (1972-73), p. 213-214,pl. CVII n° C : (figure 69).

42. G. Fiorentini, « Prime osservazioni sulla ceramica campna nella valle del Po », Rivista di studi

ligiri 29 (1963), p. 23, fig. 7 n° 1 : (figure 70).

43. J. M. Barrào Oleiro, Catalogo de lucernas romanas do museo Machado de Castro, Coimbra 1952,

p. 28 n° 14, pl. VIII : (figure 71).

44. S. Sidebotham, « Lamps form Carthage in the Kelsey museum », J.H. Humphrey (editor),

Excavations at Carthage 1975, volume II, Michigan 1978, p. 236 n° 62-65, fig. 4, pl. 8 : (figure 72) ; F.

Decardaillac, De quelques lampes antiques découvertes dans l’Afrique du Nord, Tarbes 1922, p. 130,

fig. 180-182 : (figures 73-75).

45. Ibid, p. 131, fig. 183 : (figure 76).

46. L. A. Delattre, La nécrpole de Rabs prêtres et prêtresses de Carthage 2ème

année des fouilles, Paris

1905, p. 18, fig. 37 : (figure 77) ; J. Ma Blazquez, Tartessos y los origines de la colonizacion fenicia en

Occidente, Salamanca 1975, pl. CLI fig. 151 C : (figure 78) ; G. Perrot-Ch. Chipiez, Histoire de l’art

dans l’antiquité, tome III (Phénicie-Chypre), Paris 1885, p. 133, fig. 81 : (figure 79) ; E. Lipinski

(directeur), Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, Bruxelles-Paris 1992, p. 452, fig.

340 : (figure 80) ; P. Cintas, « Les Carthaginois dans leur cité », Archéologie vivante n° I (décembre

1968-février 1969), p. 62, fig. 12 : (figure 81).

47. E. Acquaro, « Tharros VII : lo scavo del 1980 », Rivista di studi fenici 9 (1981), pl. XIII THT

80/4 : (figure 82) ; Id, Scavi al tofet di Tharros : le urne dello scavo Pesce-I, Roma 1989, p. 111 n° 177

(figure 83).

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UN CULTE PRÉISLAMIQUE DE FÉCONDITÉ

À KAIROUAN

Adel Njim

Faculté des lettres et Sciences Humaines de Kairouan

Mon intérêt à l’étude des pratiques cultuelles a commencé depuis quelques années lorsque j’ai

commencé à étudier une catégorie de céramique très mal connue appelée céramique à feu73

. Celle-ci se

compose en bonne partie de vases réservés à célébrer des cultes de fécondité. Voulant connaître la

fonction de ces objets, j’ai effectué des recherches sur les pratiques cultuelles phéniciennes et puniques

au départ et par la suite celles des Grecs, des Egyptiens, des Arabes, des Numides, et celles d’autres

peuples dont l’étude pourrait constituer une source de comparaison. Ainsi, j’ai pu découvrir à la fois

l’ancienneté et la diffusion du cule de fécondité74

, sa diversité ainsi que la survivance des pratiques qui

lui sont associées et du mobilier75

utilisé au cours de ces cérémonies dans tout le bassin méditerranéen

au moins. Les œuvres artistiques les plus vieilles qui nous sont parvenues montrent que la fécondité a

obsédé l’être humain depuis très longtemps. Par son lien étroit avec l’idée de procréation elle est sans

doute en rapport avec l’instinct de survie chez l’espèce humaine. D’autre part, plus largement, celle-ci

est indissociable de la notion de bénédiction appelée en arabe baraka. La religiosité berbère a conféré

à cette notion une dimension quasiment universelle plus particulièrement chez les ruraux76

. Elle

protège comme elle favorise la fécondité humaine, naturelle et animale. Ainsi, elle sécurise et donne

confiance d’où la raison de la persistance étonnante des cultes en rapport avec la fécondité. Le culte

que je compte présenter ici à traversé les âges malgré toutes les péripéties que le Tunisie et plus

particulièrement la ville de Kairouan ont connues.

En effet, de nos jours en Tunisie, malgré l’islamisation du pays ce qui peut faire croire à l’extinction de

ces coutumes en rapport avec la fécondité qualifiées de païennes et prohibées par la doctrine

musulmane officielle, des telles pratiques cultuelles pe

rdurent. C’est dans la ville de Kairouan, considérée par excellence comme le bastion de l’Islam au

Maghreb, qu’un culte de cette nature a retenu mon attention. C’est à tort et pour bien longtemps que

certains ont cru bon de s’abstenir de voir à Kairouan toute trace de présence préislamique ou de

pratiques que l’Islam avait officiellement banni. D’ailleurs, la tradition arabe a favorisé de voir en cette

ville une fondation islamique. Le nom de la ville, selon cette vision des choses serait un toponyme

d’origine persane désignant vraisemblablement le caravansérail77

. Il ne peut qu’appuyer son rôle

militaire capital dans la présence musulmane au Maghreb78

. En revanche, la vérité historique tend de

plus en plus à battre en brèche ce dogme en révélant de jour en jour les traces du passé préislamique de

Kairouan si non l’hétérogénéité de la culture maghrébine islamisée. Cette communication vise à

présenter un monument situé à proximité du centre historique islamique où se déroule une pratique

73

. Adel Njim, Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre cuite des musées de

Carthage et du Bardo (Tunisie), Diplôme d’Etudes Approfondies, Aix-en-Provence, Juin 1996 ; Idem, Les

objets à feu phéniciens et puniques de la Méditerranée occidentale (thèse de doctorat en cours). Ces deux

travaux sont dirigés par le Professeur Jean-Paul Morel. 74

. E. O. James, Mythes et rites dans le Proche-Orient ancien, Paris 1960. Cette étude montre l’ancienneté de ce

culte depuis les temps reculés de la préhistoire aussi bien en Orient qu’en Occident. 75

. Les vases multiples communément appelés kernoi utilisés lors de cérémonies de fécondité appelées

kernophoria jouissent d’une étonnante survivance depuis l’antiquité. J’ai pu réunir une petite collection que je

compte publier prochainement. 76

. A. Faure, Baraka, Encyclopédie Berbère, IX, p. 1336. 77

. F. Mahfoudh, Kairouan, dans Encyclopédie Berbère, p. 4095. 78

. La ville de Kairouan est représentée dans les sources arabes comme une fondation ex-nihilo pour des raisons

de propagande politique. Or, les données des nouvelles recherches vont à l’encontre de cette hypothèse. Aussi

bien l’apport toponymique qu’archéologique discréditent cette thèse. Voir par exemple pour l’appellation

préislamique de la ville de Kairouan M’hamed Hassine Fantar, De la cité antique à la cité arabo-islamique au

Maghreb, Reppal 6, 1991, p. 47. Voir aussi pour les données urbaines et épigraphiques de la région et de la ville

de Kairouan préislamique Ahmed El Behi, Le sens de «Gamonia» dans les sources arabes, Les Cahiers de

Tunisie, 178, 3eme trimestre, 1997, pp. 13-40.

190

ayant un rapport avec les cultes fécondité préislamiques. J’ai pensé qu’il serait intéressant de présenter

cette pratique à la communauté scientifique à l’occasion du colloque consacré à la ville de Kairouan et

sa région afin de contribuer à la relecture de la véritable identité culturelle de cette ville et de sa région.

Cette note aura deux axes. La présentation du monument en question et l’élucidation de la pratique qui

s’y déroule.

Ce monument a la forme d’une niche. Celle-ci est attenante à la mosquée dite d’El Ansari ou

également d’El Ansar située dans la partie Ouest de la muraille de la ville de Kairouan non loin de la

porte dite de Bab Djedid (figure 1). Selon la tradition, cette mosquée est considérée comme l’un des

premiers lieux de culte islamiques. On s’accorde à la faire remonter à l’année 47 de l’Hégire qui

correspond à l’année 667-668 de l’ère chrétienne. La tradition rapporte que le fondateur de cette

mosquée est un riche compagnon du Prophète d’origine médinoise qui est mort en martyr. Elle avance

qu’il est enterré dans l’aire funéraire contiguë à cette mosquée. La niche cultuelle en question est

nommée El Mhennia. Cette appellation signifie l’endroit où on se fait mettre du henné ou l’endroit

enduit de henné. Les deux sens sont possibles. En effet, le monument est rehaussé de multiples

empreintes de mains trompées dans du henné. elle se présente sous forme d’une ouverture semi-

circulaire d’un demi-mètre de diamètre environ aménagée dans le mur d’enceinte entourant une aire

réservée à l’inhumation des premiers conquérants musulmans d’après la tradition orale encore

véhiculée par les Kairouanais (figure 2). Ce monument est rehaussé d’empreintes de mains79

fraîchement enduites de henné80

(figure 3). Jusque tout récemment, il abritait des bougies allumées,

aujourd’hui remplacées par une lampe électrique. La singularité de ce lieu ainsi que la persistance du

culte qui s’y déroule étonnent en terre conquise par l’Islam où ces pratiques fermement condamnés par

le monothéisme sont sensées révolues conformément aux préceptes de cette religion.

Pour élucider la nature de ce monument, le recours aux sources arabes n’est d’aucun secours. D’autre

part, l’état actuel de la niche ne semble pas remonter loin dans le temps. Alors, d’un point de vue

archéologique aucun indice ne plaide en faveur de l’ancienneté de ce monument. Par ailleurs, selon le

récit oral, cette niche est la dernière qui a survécu parmi plusieurs niches semblables qui jalonnaient le

mur entourant l’aire funéraire jouxtant la mosquée. D’ailleurs, des niches similaires sont fréquentes

dans les mosquées et surtout au sein des mausolées islamiques. En effet, chez les Musulmans des

croyants fervents ou des morts en martyr deviennent fréquemment l’objet d’un culte. Ils sont à la fois

redoutés et implorés et sont visités. Souvent, on leur construit un sanctuaire appelé qoubba, zâwiya ou

mazâr81

. Il se pourrait bien que ces niches constituent une partie d’un lieu de culte construit en

hommage au compagnon du Prophète qui avait construit cette mosquée et des premiers conquérants

musulmans dont beaucoup sont morts en martyrs et sont enterrés dans l’aire funéraire de cette

mosquée. Ainsi, cette niche ne serait pas antérieure à la période islamique.

79

. La main a un rôle protecteur contre le mauvis œil chez les Arabes préislamiques ainsi que dans le monde

arabe et au Maghreb islamiques. Le mauvais œil est conjuré en étendant la main vers la personne qui le possède

en disant : cinq sur l’œil. Les cinq doigts de la main de Fatima. Voir Edgar Weber, Petit dictionnaire de

mythologie arabe et des croyances musulmanes, Paris 1996, s.v. Mauvais œil, p. 232-233. Le signe de la main

est présent aussi dans le Maghreb préislamique. Elle jouit d’une fréquence depuis l’époque proto-historique

jusqu’au nos jours et revêt aussi une signification magique Mhamed Hassine Fantar, Carthage Approche d’une

civilisation, Tome 2, Tunis 1994, p. 366. 80

. Selon la mythologie musulmane ce sont les larmes d’Eve quand elle fut chassée du paradis qui donnèrent le

henné sur terre et des perles dans la mer. Edgar Weber, ibid., s.v. Larmes, p. 218. D’autre part, il semble que

pour certaines plantes leurs propriétés curatives sont confondues avec leurs propriétés magiques. Le henné a

représenté semble-il par excellence cette catégorie de plantes à en juger par le rôle qu’il a eu dans les rites

sacrés. Voir Edmond Doutté, Magie et religion dans l’Afrique du Nord, Alger 1908, p. 81. 81

. Edgar Weber, ibid., s.v. Wâli, p. 364. Plus haut j’ai déjà expliqué que sainteté, bénédiction et fécondité sont

des notions solidement imbriquées. Le saint, qui en l’occurrence peut être un homme mort, est porteur de la

bénédiction. Son intercession est toujours souhaitée. Favoriser la fécondité de ceux pour qui il intercède est

l’une des questions les plus fréquentes pour laquelle il est sollicité.

191

Cependant, il est permis de se poser la question si ce culte est de nature préislamique. En effet, l’Islam

au Maghreb n’a pas totalement effacé toutes les croyances et les pratiques préislamiques82

.

Effectivement, le culte qui se déroule dans ce lieu sacré semble avoir beaucoup d’affinités avec des

rites qui pourraient être bien antérieurs à la période islamique. Ce monument est le théâtre d’une

pratique qui semble avoir traversée les âges. D’abord, la niche est un lieu où on veillait à avoir de la

lumière en permanence. Des bougies étaient allumées et placées au fond de la niche pour les

visiteurs83

. Le culte pratiqué en ce lieu consistait aussi à faire une offrande de henné. Cette matière est

très prisée pour sa valeur symbolique en rapport surtout avec la fécondité féminine. Enfin, selon

l’intendant de la mosquée ce monument est visité par des personnes de tout genre. En premier viennent

les femmes enceintes et les filles désireuses de mariage. Ensuite les personnes malades et les gens en

détresse. Tous viennent pour y formuler des vœux accompagnés d’offrandes de bougies et aussi de

henné pour les personnes de sexe féminin.

Elucider hâtivement la nature du culte célébré dans cette niche serait imprudent. Cependant, on peut

d’ores et déjà souligner que ce culte renferme toutes les composantes d’un culte de fécondité et plus

largement de bien être à savoir la lumière évoquée par les bougies, l’offrande que représente le henné

et enfin le vœux formulé par le visiteur. A vrai dire, des cultes similaires dont certains sont bien

documentés sont célébrés en Tunisie jusqu’à une date très récente. Pour exemple, il suffit de citer un

rite réservé aux filles pubères célébré à Jerba84

(figue 4) d’une très probable origine préislamique ou

celui célébré à Dougga en l’honneur d’une maîtresse dont nommée Mokhoûla85

(figure 5) dont

l’ancienneté est prouvée.

De telles pratiques sont très probablement d’origine préislamique. Il se pourrait qu’ils soient d’origine

punique puisque l’influence de cette civilisation sur les Numides installés dans la région de Kairouan

n’est pas à écarter. Aussi bien la large diffusion de cette culture en Afrique du Nord que la proximité

de la ville de Sidi El Heni laisse facilement deviner des influences mutuelles incontestables86

.

Egalement, ces cultes pourraient tout simplement avoir une origine numide. En tout cas, en ce qui

concerne la ville de Kairouan, la présence numide est confirmée dans le territoire annexé par les

Musulmans où sera créée la cité islamique. C’est une inscription qui remonte au début du troisième

82

. « Au Maghreb, aujourd’hui, ont peut rencontrer certaines pratiques magico-religieuses dont les origines

remonteraient au passé lointain de Carthage et peut-être au delà ». Mhamed Hassine Fantar, Carthage Approche

d’une civilisation, Tome 2, Tunis 1994, p. 365. 83

. Des cultes dits kernophoriques en raison d’un vase utilisé dans des cérémonies appelé kernos associent aussi

lumière et offrande sacrée. La lumière été représentée soit par des lampes ou également par des torches. Ceci est

commun aux Grecs, aux Phéniciens et aux Puniques et enfin aux Romains. Il semble que ni les Arabes ni les

Africains n’ont échappé à cette règle. On trouve fréquemment des vases votifs associant une cuvette pour

contenir l’offrande et des lampes pour fournir la lumière. Pour l’usage des torches dans les cérémonies de

fécondité chez les Grecs voir Pierre Cintas, Céramique punique, p. 549, figure 46. Pour un vase votif punique

associant cuvette et lampes voir Adel Njim, Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre

cuite des musées de Carthage et du Bardo (Tunisie), Diplôme d’Etudes Approfondies, Aix-en-Provence, Juin

1996, p. 156 n° 82, figure K n° 82, pl. XVIII n° 82 a et b. 84

. Pierre Cintas, Céramique punique, p. 543, figure 47. Le vase multigodets utilisé dans cette cérémonie est

appelé kernos. Il est spécifique aux fêtes de fécondité. Pour la définition de ces vases et leur histoire voir. Adel

Njim, Etude de collections de brûle-parfums et de kernoi puniques en terre cuite des musées de Carthage et du

Bardo (Tunisie), Diplôme d’Etudes Approfondies, Aix-en-Provence, Juin 1996, p. 45. C’est également à chez

les juifs de Jerba qu’un culte de fécondité est intéressant à signaler. En effet, jusque nos jours au sanctuaire dit

El Grîba que les filles célibataires espérant se marier accomplissent au mois de mai un culte sans doute de

fécondité qui consiste à déposer chacune un œuf dans une niche du sanctuaire réservée à cet effet. Je dois cette

information à l’obligeance de Madame Mounira Chpoutot-Remadi qui a montré un intérêt réjouissant à ma

communication et une rare disposition à l’enrichir. Les œufs d’autruche sont également présents dans les

zaouisas ou les mzarats entre autres offrandes sans doute pour leur fonction magique en rapport avec la

fécondité ou plus largement avec le bien être. Mhamed Hassine Fantar, op. cit., p. 365. 85

. Aezdine Beschaouch, Communication d’une fête populaire de Dougga en Tunisie à la dédicace de l’aqueduc

de Thugga en Afrique romaine, CRAI, novembre-décembre 2000, IV, p. 1178. 86

. Sur l’apport de la culture phénicienne en Afrique du Nord voir Mhamed Hassine Fantar, op. cit., p. 355-376.

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siècle de l’ère chrétienne qui permet de l’affirmer87

. En effet, la persistance d’un culte préislamique

même après l’islamisation du Maghreb ne doit pas nous étonner puisque les recherches confirment

d’avantage que malgré leur conversion à l’Islam, les Berbères ont en effet conservé une foule de

pratiques païennes dont certaines ont été plus ou moins adaptées à l’Islam tandis que d’autres restent

carrément en contradiction avec les préceptes de cette religion. Ces survivances sont surtout visibles

dans les rites et les fêtes agricoles, dans le culte des saints et enfin dans le concept de la baraka88

.

Grâce à de tels indices les récits des sources littéraires arabes attribuant la fondation solennelle et

miraculeuse de Kairouan à Okba Ibn Nafa et affirmant l’absence de toute trace d’une cité antérieure

sur le site de ce qui sera la ville de Kairouan est largement remise en cause. D’autre part, la

multiplicité des indices sur le passé préislamique de Kairouan est de plus en plus frappante. Même si

cette piste mérite plus de développement, l’ensemble de ces données mérite déjà largement de faire

l’objet d’une synthèse qui s’annonce fructueuse. Je pense que cette note pourrait constituer une

modeste contribution. Si non ce lieu de culte, qui est loin d’être le seul du genre comme je l’ai précisé

au cours de cette note, autorise au moins la reconsidération du Maghreb islamique puisque bien des

indices nous permettent d’affirmer que les Africains islamisés ont gardé une large part de leur culture

tout embrassant la foi musulmane. Ce qui a donné lieu à un amalgame subtil dont les recherches

commencent à cerner.

87

. Ahmed El Behi, op. cit., p. 20. 88

. R. Basset - Ch. Pellat, Encyclopédie de l’Islam, Berbères, p. 1213.

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