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Population et santé en Algérie: besoins en personnels et en infrastructures sanitaires à l’horizon 2040 * Introduction La population, par sa dynamique détermine dans une large proportion la demande et l’offre en matière de santé. En effet, Il est établi que l’état de santé d’une population, mesuré généralement par les indicateurs de la mortalité, est déterminé par le niveau et la qualité de l’offre en matière de santé. La figure 1, qui retrace la corrélation entre l’offre de santé ( mesurée par le nombre de médecins pour 100000 habitants) et quelques indicateurs de la mortalité relatifs à quelques 150 pays, montre bien que plus l’offre est importante, plus le gain en matière de santé est important. Figure 1: Relations entre le nombre de médecins pour 100000 habitants et quelques indicateurs de la mortalité dans 150 pays. R 2 = 0,77 0 20 40 60 80 100 120 140 0 200 400 600 Médecins/100000 habitants TMI %o TMI : Taux de mortalité infantile R 2 = 0,81 0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 200 400 600 Médecins/100000 habitants TMM %ooo TMM : Taux de mortalité maternelle HAMZA CHERIF Ali MOKHTARI Abdelaziz Université d’Oran R 2 = 0,76 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 0 200 400 600 Médecins/100000 habitants eo eo : espérance de vie à la naissance Source : Hamza Cherif. A., 2006, p. 249. 1. Evolution du secteur sanitaire en Algérie 1.1. Personnel médical L’Algérie, qui détient actuellement une place satisfaisante parmi l’ensemble des pays du monde en ce qui concerne les indicateurs sus-cités, avait connu par le passé une situation bien moins favorable. En effet au lendemain de l’indépendance, le pays a hérité d’une situation sanitaire des plus catastrophiques. Le départ massif des médecins d’origine européenne n’a laissé que 387 diplômés en médecine (toutes spécialités confondues) dont 285 médecins, 70 pharmaciens et 15 chirurgiens dentistes. Cet effectif très faible devait couvrir les besoins d’une population s’élevant à quelque 10 millions d’habitants répartis sur quelque 2.8 millions km 2. . Les densités médicales 1 étaient alors caractérisées par des disparités régionales importantes. Les chiffres présentés au tableau 1 nous permettent de constater le degré de la gravité de la situation sanitaire de la population algérienne au lendemain de son indépendance. Tableau 1: Nombre d’habitants par praticien de santé et nombre de praticiens par 100.000 Km 2 en Algérie (1962) Nombre d'habitants par: Nombre de médecins par 100.000Km 2 : Médecin Pharmacien Chir/dentiste Médecin Pharmacien Chir/dentiste 7819 49020 66225 46 7 5 Source : Mokhtari, A., 2001. L’offre en matière de soins était extrêmement faible en 1962 et cela même en tenant compte des médecins d’origine étrangère: à peine 1 médecin pour 7819 habitants, 1 pharmacien pour 49 milles habitants et 1 chirurgien dentiste pour 66 milles habitants. Pire encore, la répartition des praticiens de santé sur le vaste territoire de l’Algérie fait ressortir des densités à peine 1 Nous faisons référence au rapport de l’effectif de la population et le nombre de praticien de santé (par catégorie) pour une année donnée.

Population et santé en Algérie: besoins en personnels et en infrastructures sanitaires à l'horizon 2040

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Population et santé en Algérie:

besoins en personnels et en infrastructures

sanitaires à l’horizon 2040*

Introduction

La population, par sa dynamique détermine

dans une large proportion la demande et l’offre en

matière de santé. En effet, Il est établi que l’état de

santé d’une population, mesuré généralement par les

indicateurs de la mortalité, est déterminé par le niveau

et la qualité de l’offre en matière de santé.

La figure 1, qui retrace la corrélation entre

l’offre de santé ( mesurée par le nombre de médecins

pour 100000 habitants) et quelques indicateurs de la

mortalité relatifs à quelques 150 pays, montre bien que

plus l’offre est importante, plus le gain en matière de

santé est important.

Figure 1: Relations entre le nombre de médecins pour

100000 habitants et quelques indicateurs de la mortalité

dans 150 pays.

R2 = 0,77

0

20

40

60

80

100

120

140

0 200 400 600

Médecins/100000 habitants

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TMI : Taux de mortalité infantile

R2 = 0,81

0

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200

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800

0 200 400 600Médecins/100000 habitants

TM

M %

ooo

TMM : Taux de mortalité maternelle

HAMZA CHERIF Ali

MOKHTARI Abdelaziz

Université d’Oran

R2 = 0,76

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

0 200 400 600Médecins/100000 habitants

eo

eo : espérance de vie à la naissance

Source : Hamza Cherif. A., 2006, p. 249.

1. Evolution du secteur sanitaire en

Algérie

1.1. Personnel médical

L’Algérie, qui détient actuellement une place

satisfaisante parmi l’ensemble des pays du monde en

ce qui concerne les indicateurs sus-cités, avait connu

par le passé une situation bien moins favorable.

En effet au lendemain de l’indépendance, le

pays a hérité d’une situation sanitaire des plus

catastrophiques. Le départ massif des médecins

d’origine européenne n’a laissé que 387 diplômés en

médecine (toutes spécialités confondues) dont 285

médecins, 70 pharmaciens et 15 chirurgiens dentistes.

Cet effectif très faible devait couvrir les besoins d’une

population s’élevant à quelque 10 millions d’habitants

répartis sur quelque 2.8 millions km2.. Les densités

médicales1 étaient alors caractérisées par des disparités

régionales importantes.

Les chiffres présentés au tableau 1 nous

permettent de constater le degré de la gravité de la

situation sanitaire de la population algérienne au

lendemain de son indépendance.

Tableau 1: Nombre d’habitants par praticien de santé

et nombre de praticiens par 100.000 Km2 en Algérie

(1962)

Nombre d'habitants par: Nombre de médecins par

100.000Km2:

Médecin Pharmacien Chir/dentiste Médecin Pharmacien Chir/dentiste

7819 49020 66225 46 7 5

Source : Mokhtari, A., 2001.

L’offre en matière de soins était extrêmement

faible en 1962 et cela même en tenant compte des

médecins d’origine étrangère: à peine 1 médecin pour

7819 habitants, 1 pharmacien pour 49 milles habitants

et 1 chirurgien dentiste pour 66 milles habitants. Pire

encore, la répartition des praticiens de santé sur le vaste

territoire de l’Algérie fait ressortir des densités à peine

1 Nous faisons référence au rapport de l’effectif de la

population et le nombre de praticien de santé (par

catégorie) pour une année donnée.

2

croyables : pour 100 milles km² nous avions 46

médecins, 7 pharmaciens et 5 chirurgiens dentistes.

Face à cette situation le recours à la

collaboration étrangère est devenu nécessaire. En 1963

le nombre de médecins étrangers (toutes spécialités

confondues) était évalué à 1674 médecins soit prés de

80 % de l’ensemble des praticiens de l’époque. Malgré

cet apport l’écart entre l’offre et la demande était

disproportionnée.

En 1970, le nombre de médecins algériens est

passé à 611, celui des pharmaciens à 236 et, enfin,

celui des chirurgiens dentistes à 171. On a ainsi réalisé

des taux d’accroissements annuels moyens de 7.5 %,

18 % et 25 % pour ces professions, respectivement.

Cette performance est, certes, encourageante

si on la compare à l’accroissement de la population. En

effet pour une base de 100 pour 1963 la population

algérienne est passée à 130 en 1970, tandis que le corps

médical est passé à 137, 147, 168 pour les médecins,

les pharmaciens et les chirurgiens dentistes,

respectivement. Cette évolution a permis d’améliorer

les densités médicales puisqu’elles ont baissé de 7 %,

16 % et 17 % pour les mêmes professions. Cependant

en raison du retard énorme en matière d’offre de soins

accumulé pendant la période coloniale, l’offre des soins

demeurait toujours en deçà de la demande de la

population. Ce déséquilibre a contraint le pays à un

recours important aux médecins étrangers sans arriver

pour autant à satisfaire la population en matière de

couverture médicale.

Selon Mokhtari « le système de formation

adopté durant les années 1960 s’est avéré trop

classique. Par conséquent le nombre de praticiens

formés au fil des années ne pouvait suffire aux énormes

besoins » (Mokhtari, A., 2000, p. 5).

En effet durant les premières années de

l’indépendance (1963-1973) la moyenne annuelle de la

formation des médecins atteignait à peine 81 médecins,

26 pharmaciens et 24 chirurgiens dentistes. Avec de

telles performances, il était hors de question d’arriver à

une autosuffisance médicale, même à long terme.

Les autorités de l’époque ont alors entrepris le

lancement de la réforme des sciences médicales qui

consistait à réduire le nombre d’années d’études à 6 ans

au lieu de 7 pour la médecine et 4 ans au lieu de 5 pour

la pharmacie et la chirurgie dentaire.

L’objectif était de former 1000 médecins par

an et de ramener le ratio du nombre d’habitants par

médecin à 1200. Pour la réalisation de cet objectif les

pouvoirs publics ont déployé les grands moyens

comme, par exemple, l’ouverture de plusieurs centres

de formation médicale durant les années 1970 (Oran,

Constantine, Tlemcen, Sidi Bel Abbés, Blida, Tizi

Ouzou, Sétif, Batna et Annaba). Suite à cette réforme le

nombre de médecins formés au fil des années a connu

une augmentation exceptionnelle : il passe de 1171

médecins, toutes spécialités confondues, en 1971, à

3844 en 1976, soit une augmentation annuelle

moyenne de 445 médecins.

Figure 2 : Evolution de la population et du corps

médical (1970=100).

100

420

740

1060

1380

1700

2020

2340

2660

2980

3300

3620

19

70

19

71

19

72

19

73

19

74

19

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19

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19

77

19

78

19

79

19

80

19

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19

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19

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19

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19

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19

90

19

91

19

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19

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19

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19

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19

97

19

98

19

99

20

00

20

01

Population Médecins

Pharmaciens Chirdent

Source : Données calculées à partir des annuaires

statistiques du Ministère de la Santé.

Dans cette évolution les densités médicales

ont connu une amélioration notable. En l’espace de 6

ans, de 1971 à 1976, le nombre d’habitants par

médecin est passé de 7174 à 4160. Pour les

pharmaciens et les chirurgiens dentistes les ratios ont

chuté du double au simple passant ainsi de 40009 à

20025 et de 49354 à 21694, respectivement.

Ainsi le nombre de médecins formés

augmenta d’une année à l’autre à des rythmes

largement supérieurs à ceux de la population. Déjà

pour la période 1970-1976 et pour une base de 100

pour 1970, la population est passée à 123 tandis que le

corps médical (toutes spécialités et toutes nationalités

confondues) est passé de 100 à 250. La formation s’est,

par la suite, accélérée davantage. En 2003 le nombre de

praticiens généralistes (médecins, pharmaciens et

chirurgiens dentistes) a atteint 50694 dont 72 % de

médecins, 10 % de pharmaciens et 18 % de

chirurgiens dentistes. Les densités médicales ont donc

atteint un niveau très honorable.

Figure 3 : Densités médicales 1970-2003.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

50000

55000

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2003

Densités

md/hab Phar/hab chird/hab

Source : Données calculées à partir des annuaires

statistiques du Ministère de la Santé.

3

On est donc passé, en l’espace de 30 ans,

d’une situation extrêmement précaire en matière de

couverture sanitaire où plus de 5600 habitants se

faisaient soigner par un praticien généraliste (toutes

spécialités confondues) à une situation où celui-ci

soigne 640 habitants. La baisse la plus prononcée

concerne la médecine : la densité est passé à 866 en

2003 suivie de la chirurgie dentaire avec une baisse de

94% par rapport à 1970, la densité des pharmaciens est

passée, quant à elle de 43650 habitants par

pharmacien en 1970 à 5895 en 2003.

Soulignons que dans cette évolution on a

assuré l’algérianisation à 100 % du corps médical.

Cette tâche apparaissait comme quasi-impossible au

lendemain de l’indépendance. Le corps médical

algérien, qui représentait à peine 30 % en 1962 a atteint

100 % dés 1994.

Figure 4: Algérianisation (%) du corps médical (1962-

1994).

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

Années

%

Medecins Pharmaciens Chir/dents

Source : Hamza Cherif, A., 2006, p. 255.

Il faut cependant rappeler que ces évolutions

ne concernent que les praticiens généralistes, car en

matière de couverture sanitaire par les praticiens

spécialistes, les besoins sont très loin d’êtres

satisfaits. « En effet l’absence de proportionnalité

généralistes/spécialistes dans le domaine de la

formation liée, dans la première décennie de

l’indépendance à l’existence d’un système élitiste

(concours d’internat) n’a permis de former que 80

spécialistes entre 1963 et 1971. L’introduction du

diplôme d’études médicales (DEMS) en 1971 a permis

de former 3287 spécialistes durant la période 1975-

1986 » ( Khiati, 1988).

Malgré ces efforts le nombre de spécialistes,

toutes spécialités confondues, n’atteint que 4242 en

1988. Le Ministère de la Santé, ayant estimé que les

besoins étaient de 10000 spécialistes en 1988, proposa

un projet de former 1200 spécialistes par an.

Tableau 2: Evolution du nombre de médecins

spécialistes, du ratio spécialistes/généraliste, et du

nombre d’habitants par spécialiste (1982-2001).

Spécialistes Spécialistes Population Spécialistes

Nombre

d'habitants

pour 100

médecins 1982=100 1982=100

pour un

Spécialiste

1982 1460 14 100 100 13403

1983 1600 14 103 110 12623

1984 1759 14 107 120 11851

1989 5762 20 123 395 4184

1990 6354 20 126 435 3889

1991 6471 19 129 443 3915

1992 6846 19 133 469 3791

1993 10571 21 136 650 2444

1994 10254 21 139 641 2500

1997 12103 22 147 897 2200

1999 13812 32 152 946 2152

2000 14798 33 154 1014 2039

2001 15727 33 156 1077 1946

Source : Annuaires statistiques de l’Algérie (Diverses

années).

Le nombre de médecins spécialistes (toutes

spécialités confondues) a, depuis l’introduction de la

réforme de 1988, atteint des niveaux appréciables: il

passe de 1460 en 1982 à 15727 en 2001, soit un

accroissement annuel moyen de 750 médecins

spécialistes. En conséquence le nombre de spécialistes

pour 100 généralistes est passé de 14 % en 1982 à 33

% en 2001. Les densités des spécialistes ont à leur tour

affiché une amélioration notable : le nombre

d’habitants soignés par un spécialiste est passé de

13403 en 1982 à 1946 en 2001.

Toutefois, dans un pays aussi vaste que

l’Algérie, l’évaluation d’une quelconque situation,

notamment celle relative aux besoins sociaux, ne peut

être appréciée en se limitant aux seules moyennes

nationales. L’exploration des statistiques relatives aux

48 wilayas du pays montre des degrés de disparités très

prononcées (Figure 6).

Comme on peut le constater, les densités

médicales vont du simple au quadruple, voir plus, pour

certaines wilayas du pays qui observent encore des

densités extrêmement basses.

La figure 6 montre que les villes où sont

implantées des facultés de médecine exercent une très

forte attraction pour les médecins. Des wilayas telles

que Alger, Oran, Tlemcen, Constantine et Annaba

observent des densités semblables à celles enregistrées

dans des pays développés. Les densités maximales

sont celle de la wilaya d’Alger qui enregistre une

densité de 311 habitants par médecin, largement en

dessous de la densité recommandée par l’OMS, soit

500 habitants par médecin.

4

Figure 6 : Nombre d’habitants par médecins,

pharmaciens et chirurgiens dentistes par wilaya en

2003.

Habitants par médecin

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

Dje

lfa

Chle

fE

l oued

Reliz

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Tia

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Tis

sem

silt

M's

ilaA

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Tam

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Bouira

Soukahra

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l bayadh

Mila jijel

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Annaba

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Alg

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wilayas

De

nsité

s

Habitants par chirurgien dentiste

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

Dje

lfa

Adra

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anra

El oued

M's

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Tebessa

Chle

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Tia

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Khenchela

E

l bayadh

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Laghouat

Bis

kra

Soukahra

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BB

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Medea

Mila

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National

SB

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n

Tiz

i ouzou

Blid

a

Illiz

iA

lger

wilayas

De

nsité

s

Source : Hamza Cherif, A., 2006, p. 256.

Tableau 5: Wilayas ayant des densités

inférieures à la moyenne nationale

Médecin Chirurgien dentiste Pharmacien

Nationale 931 Nationale 3732 Nationale 6283

Tipaza 914 Sidi Bel Abbes 3509 Guelma 6175

Tizi Ouzou 883 Skikda 3381 Mila 5755

Tlemcen 738 El taref 3083 Ain

Temoochent 5655

Blida 625 Tlemcen 2919 Oum el Bouagi 5623

Sidi Bel Abbes 598 Ain

Temouchent 2876 Sidi Bel Abbes 5263

Illizi 539 Annaba 2770 Blida 5246

Constantine 463 Tipaza 2562 Jijel 5193

Annaba 458 Constantine 2436 Skikda 4805

Oran 436 Oran 2362 Tlemcen 4162

Alger 311 Tizi ouzou 2317 Constantine 3768

Blida 2143 Oran 3701

Illizi 1779 Annaba 2970

Alger 1618 Alger 2782

Source : Hamza Cherif, A., 2006, p. 257.

Cependant la réalité pour d’autres wilayas est

loin d’être aussi satisfaisante. Au contraire, certaines

régions connaissent encore une précarité extrême en

matière de couverture sanitaire. A ce sujet l’exemple de

Djelfa est édifiant. On relève 2732 habitants par

médecin et plus de 11 milles habitants par chirurgien

dentiste, c’est à dire 9 fois la densité des mêmes

praticiens relevée pour la wilaya d’Alger. La densité

des pharmaciens n’est pas bien meilleure pour cette

wilaya, même si elle ne détient pas la dernière place.

En effet c’est la wilaya de Tissemsilt qui semble être

en dernière position avec 27 milles habitants pour un

pharmacien, soit 5 fois la densité nationale et 10 fois la

densité maximale.

Ce triste constat est, hélas, partagé par

plusieurs autres régions qui généralement se localisent

dans les hauts plateaux et dans le sud.

Il en va de même pour les spécialistes où l’on

enregistre, une fois encore, des disparités frappantes.

Plus de 40 % des médecins spécialistes exercent dans

les trois principales villes du pays (Alger, Oran et

Constantine), soit 6450 spécialistes pour un total de

15778. Le classement par ordre décroissant des

densités des spécialistes fait ressortir les mêmes profils

observés pour les généralistes.

5

Figure 7 : Nombre d’habitants par spécialiste par

wilaya (2000)

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

Dje

lfa

Chle

fE

l oued

Reliz

ane

Tia

ret

Tis

sem

silt

M's

ilaA

in d

efla

Tam

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Adra

rLaghouat

Medea

Tebessa

Bouira

Soukahra

sE

l bayadh

Mila jijel

BB

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El ta

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Skik

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Bis

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Mosta

Beja

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aG

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daia

Mascara

Setif

Boum

erd

eO

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Ain

tem

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Tip

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Tiz

i ouzou

Tle

mcen

Blid

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iC

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Annaba

Ora

n

Alg

er

wilayas

Ha

bita

nts

pa

r sp

écia

liste

Source : Mokhtari, A., 2001.

La dispersion des densités des médecins

spécialistes autour de la moyenne nationale (1946

habitants pour un médecin spécialiste) est très

importante traduisant, une fois encore, une mauvaise

répartition spatiale de ce corps médical.

Si à Alger un médecin spécialiste soigne 650

habitants, dans d’autres régions du pays les densités

traduisent une pression intolérable. 38 wilayas du pays

ont des densités plus importantes que la moyenne

nationale. Mais c’est surtout dans les wilayas de

Djelfa, de Chlef, d’El Oued et de Relizane qu‘on

retrouve les plus faibles densités. A titre d’exemple,

pour les wilayas de Djelfa et de Chlef les densités sont

de l’ordre de 5710 et 5400 habitants par spécialiste,

respectivement.

Au terme de ce tour d’horizon sur l’évolution du

personnel médicale on retiendra les deux points

essentiels suivants :

i) Au niveau national, on peut dire que l’Algérie a

réussi à couvrir tous ses besoins en matière de

praticiens médicaux. Le nombre de ces derniers est

passé de 285 en 1963 à 50 milles en 2003. En

revanche pour les médecins spécialistes il faut

accélérer les efforts car les densités demeurent toujours

en deçà des besoins de la population.

ii) Le grand défi dans l’avenir est de réaliser une

meilleure répartition géographique du personnel

médical.

1.2. Le personnel paramédical

L’évolution temporelle de ce corps (Figure 8)

montre une fois encore les efforts colossaux réalisés en

matière de formation médicale. Il faut en effet rappeler

qu’au lendemain de l’indépendance, l’Algérie ne

comptait qu’une quarantaine d’infirmiers diplômés

d’état sur un total de 250 paramédicaux.

La dis proportionnalité du nombre de

paramédicaux par rapport à la population était alors

frappante : en 1962, en comptait 40 milles habitants

pour un paramédical.

Figure 8 : Evolution du nombre de paramédicaux en

Algérie de 1962-2001.

0

10000

20000

30000

40000

50000

60000

70000

80000

90000

100000

19

62

19

78

19

79

19

84

19

86

19

88

19

89

19

90

19

91

19

92

19

93

19

94

19

95

19

96

19

97

19

98

19

99

20

00

20

01

Années

Eff

ectifs

Source : Mokhtari, A., 2001.

Face à cette situation l’Etat a, dès novembre

1962, ouvert 7 établissements de formation de

paramédicaux « le système de formation, en essayant

de parer au plus pressé, a institué une formation

sommaire, au départ, basée sur des acquisitions

pratiques » (Khiati,, 1990, p. 228). Le nombre de

paramédicaux est passé de 250 en 1962 à 19676 en

1978. La densité est alors passée de 40000

habitants/agent paramédical en 1962 à 881 en 1978. A

cette date la formation des paramédicaux ne répondait

toujours pas à la demande d’une population qui,

rappelons-le, augmentait à des rythmes très rapides.

Une deuxième réforme a donc été mise en

place en 1980. Son but principal était de former

suffisamment de paramédicaux tout en améliorant la

qualité de la formation. En effet, jusqu'à 1984, la part

des techniciens supérieurs de santé était très

faible (grade ouvert à ceux détenant un Bac plus trois

années d’études).

La part des techniciens supérieurs de santé

représentait à peine 7 % de l’ensemble des

paramédicaux exerçant en 1984. Par ailleurs, les

techniciens et les aides soignants représentaient 32 %

et 61 % respectivement.

Figure 9: Répartition proportionnelle (%) des

paramédicaux (1984-2001)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

1984

1986

1988

1997

1998

1999

2000

2001

Années

Pro

po

rtio

ns

Technicien supérieur de santé Technicien de santé

Aide soignant

Source : Mokhtari, A., 2001.

6

Il fallait donc, non seulement former

suffisamment de paramédicaux mais aussi améliorer

leur qualité de formation par rapport à leurs aînés.

De 1984 à 2001, le nombre de paramédicaux a

augmenté d’une manière impressionnante passant de

25040 à 85853. La densité par habitant a baissé en

conséquence : en 2001 elle atteint un paramédical

pour 356 habitants.

Il faut, en outre, rappeler que cette évolution

quantitative des paramédicaux s’est accompagnée

d’une amélioration substantielle de leur qualité de

formation. En effet la part des techniciens supérieurs

de santé est passée de 7 % en 1984 à 57 % en 2001.

Durant la même période la part des aides soignants est

passée de 61 à 12 %.

Quant à la répartition spatiale des

paramédicaux, nous relevons que celle-ci a presque le

même profil que celui constaté pour le corps médical

(Figure 11). La wilaya de Djelfa détient toujours la

densité la plus forte avec 650 habitants pour un

paramédical. Cependant, contrairement aux densités

des médecins, les densités des paramédicaux se

concentrent fortement autour de la moyenne nationale.

Figure 11: Densités des paramédicaux par wilaya en

2001.

Source : Hamza cherif, A., 2006, p. 261.

1.3. Infrastructure sanitaire

L´insatisfaction du citoyen au regard des

infrastructures sanitaires est vécue au quotidien. En

effet, contrairement à l’évolution concernant les

praticiens qui, comme on l’a vu, a observé une

augmentation substantielle depuis l’indépendance, on

ne peut, hélas, pas dire la même chose en ce qui

concerne les infrastructures et les équipements de

santé.

Figure 12: Evolution de la population et de quelques

infrastructures de santé (1974=100).

100

150

200

250

300

350

400

450

500

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

Indic

es

Hopitaux

Centres

de santépolyclini

quesSlles de

soinsNombre

de litsPopulatio

n

Source : Hamza cherif, A., 2006, p. 261.

En 1974 les densités étaient extrêmement faibles: plus

de 104 milles habitants pour un hôpital, 27 milles pour

un centre de santé, et 141000 pour 1 polyclinique,

11000 pour une salle de soins et 344 habitants pour un

lit (Tableau 4).

Tableau 4 : Couverture sanitaire en 1974.

Infrastructures Nombre d'habitants

Hôpitaux 104280 Centres de

santé 26724

Polycliniques 140679

Salles de soins 10636

Nombre de lits 344

Source : Annuaires Statistiques de l’Algérie (ONS)

Cette situation exigeait des performances de

réalisation exceptionnelles pour d’une part améliorer

l’offre de soins pour la population et d’autre part

combler les déficits anciens.

Qu’en fut-il des progrès qui ont été réalisés à

ce jour ? Seules les structures légères ont pu atteindre,

et même dépasser, le rythme de l’accroissement de la

population. L’augmentation du nombre des

polycliniques a été remarquable : leur nombre est passé

de 106 en 1974 à 504 en 2001, soit une réalisation

moyenne annuelle de 14 polycliniques. Le nombre des

salles de soins a, lui aussi, augmenté d’une manière

fulgurante. Il s’est accru à une moyenne de 96

nouvelles salles par an, passant ainsi de 1400 en 1974 à

4100 en 2001.

Malheureusement ces performances

encourageantes n’ont été réalisées qu’au niveau des

structures légères. Pour les hôpitaux, qui sont

considérés comme des structures lourdes nécessitant

des investissements importants, leur évolution n’a pas

suivi le rythme que la population.

En effet en 28 ans, entre 1974 et 2001, il n’y

a eu que 94 nouveaux hôpitaux. En plus il faut noter

7

que les hôpitaux existants présentent un état de

salubrité très avancé. La plupart de ceux-ci ont été

construits avant l’indépendance. La même situation est

relevée en ce qui concerne les centres de santé dont

l’augmentation n’a pas suivi le rythme de la

population. Pour un indice de 100 en 1974 l’évolution

des centres de santé est passée à 227 en 2001, soit à

peu près le même indice enregistré par la population.

Une bonne mesure des progrès réalisés en

matière d’offre de soins n’a de sens que si l’on rapporte

l’effectif de la population au nombre d’infrastructures

existantes.

Figure 13: Couverture sanitaire par habitants (1974-

2001).

Hopitaux

80000

100000

120000

140000

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

No

mb

re d

'ha

bita

nts

pa

r h

ôp

ita

l

Centres de santé

1500017000190002100023000250002700029000

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

No

mb

re d

'ha

bita

nts

pa

r ce

ntr

e d

e s

an

Lits

300

380

460

540

620

700

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

Nom

bre

d'h

abitants

par

lit

Polycliniques

40000

60000

80000

100000

120000

140000

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

Nom

bre

d'h

abitants

poly

cliniq

ue

Salles de soins

4000

6000

8000

10000

12000

14000

1974

1977

1980

1983

1986

1989

1992

1995

1998

2001

Années

Nom

bre

d'h

abitants

salle d

e s

oin

s

Source : Hamza cherif , A., 2006, p. 263.

Le tableau le plus sombre concerne les lits

d’hospitalisation. En effet, de 1974 à 2001 la situation

s’est détériorée d’une manière claire conduisant ainsi à

une pression encore plus importante. En 1974 on

comptait un lit pour 344 habitants alors qu’en 2001 on

enregistre 580 habitants pour un lit. Tant pour les

hôpitaux que pour les centres de santés, on relève deux

étapes distinctes. La première va de 1974 à 1990 où

l’on constate un effort notable: le nombre d’habitants

par hôpital est passé de 104 milles à 87 milles, soit une

baisse de 17 %. En enregistre, presque la même

tendance pour les centres de santé le nombre

d’habitants par centre de santé étant passé de 27 milles

à 19 milles habitants entre 1974 et 2001.

Malheureusement cette amélioration n’a pas persisté.

Bien au contraire, de 1990 à nos jours, la situation s’est

détériorée de manière préoccupante. Le nombre

d’habitants par hôpital a même dépassé les niveaux

des années 1970. De 1990 le nombre d’habitants par

hôpital a augmenté de plus de 50 % ; il est passé à près

de 14 milles. Concernant les centres de santé on

observe la même tendance : le nombre d’habitants par

centre de santé est passé, pour la même période, de 19

milles à 24 milles.

Ce constat ne peut être imputé au seul

accroissement de la population : le rétrécissement de

l’enveloppe budgétaire allouée au secteur de la santé en

Algérie en est la cause essentielle.

En ce qui concerne les polycliniques et les

salles de soins l’évolution a été plus favorable. En

terme de densité on est passé de 140 milles à 60 milles

et de 11 à 7 milles pour les polycliniques et les salles

de soins, respectivement.

2. Evaluation des besoins2 : introduction et

méthodologie

Pour évaluer les besoins en matière de santé

(personnels et infrastructures) on utilise, souvent, la

technique qui consiste à multiplier les densités

médicales (nombre d’habitants par médecin ou par

infrastructure), extrapolées ou maintenues stables, par

2 Nous ne pouvons malheureusement pas présentés les

tableaux statistiques des résultats de calculs en raison

de leur volume très important. Seules les figures seront

présentées.

8

la population projetée. Cependant il faut savoir que les

besoins en matière de santé ne sont pas déterminés par

le seul volume de la population. La composition par

âge y contribue également. Les besoins d’une

population vieille sont beaucoup plus importants que

les besoins générés par une population jeune. Il est en

effet connu que les populations qui connaissent un

accroissement important des personnes âgées ont des

besoins en santé plus importants que les populations

jeunes.

Autrement dit la technique des densités qui ne

fait intervenir que l’effectif total de la population ne

fournit de bons résultats que si la structure par âge ne

varie pas ou varie très peu dans le temps.

Dans une récente étude (Salhi, 2002) il a été

prouvé qu’il serait plus juste d’évaluer les besoins en

matière de santé en considérant les densités par âges

lorsque celles-ci peuvent être calculées. « La densité

par âge est le rapport des médecins utilisés par cet âge

durant cette année et de l’effectif de ce même âge »

(Salhi, 2002). On peut étendre cette définition pour

l’utilisation des infrastructures médicales, les lits

d’hospitalisation par exemple.

Ce procédé est donc recommandable dans les

pays ayant observés une phase importante du

vieillissement de leur population. Dans l’étude du cas

Belge, Salhi a montré que la marge d’erreur entre une

évaluation considérant les densités de la population

totale et celle considérant les densités par âge peut

atteindre 8 % des besoins en médecins à l’horizon

2020.

Cependant pour mettre en œuvre une telle

approche il faut impérativement disposer du nombre

de médecins « utilisés » par les différents groupes

d’âges de la population. Malheureusement dans des

pays comme l’Algérie on ne dispose d’aucun

renseignement concernant la consommation de la santé

par âge. Nous ne pouvons donc que nous rabattre sur

la première technique, celle considérant les densités

totales. Cette démarche est d’autant plus justifiée que le

vieillissement de la population algérienne est encore

loin du niveau nécessitant une approche des densités

par âge.

Enfin notons que les besoins qui résulteront de

cette démarche ne constituent qu’une part des besoins,

celle liée à l’accroissement de la population et à la

baisse des densités médicales. Un autre besoin devrait

être aussi pris en compte : il concerne le

renouvellement du corps médical et paramédical du fait

des décès et des départs à la retraite. Cependant pour

prendre en considération ces deux variables dans la

quantification des besoins futurs, il faut

impérativement disposer de la composition par âge

relative au corps médical et paramédical. Ce qui n’est,

hélas, pas le cas dans le contexte algérien.

2.1. Evolution hypothétique des densités

médicales

2.1.1. Médecins, Pharmaciens et chirurgiens

dentistes

Dans ce qui précède nous avons vu que les

efforts ont été gigantesques en matière de formation

des praticiens de la santé. Ces efforts ont eu pour

conséquence de faire baisser remarquablement les

densités médicales à des niveaux très satisfaisants.

En revanche nous avons pu voir que la

répartition spatiale du corps médical souffre d’une

grande dispersion autour des moyennes nationales.

L’écart, par exemple, entre les densités minimales et

maximales va de 1 à 6. Cependant il faut observer que

même dans les pays développés qui ont atteint des

niveaux très avancés de couverture sanitaire, les

disparités en matière de couverture sanitaire subsistent

en raison du fait que les grandes villes, disposant

généralement d’infrastructures hospitalo-universitaires,

exercent une forte attraction pour les praticiens de

santé. Ces disparités seront donc maintenues dans

l’avenir mais selon deux hypothèses.

La première (Hs) consiste à simuler un

maintien constant des densités médicales par wilaya,

toutes catégories confondues, pour toute la période de

projection considérée. Les besoins en santé pour le

corps médical (médecins, pharmaciens, chirurgiens

dentistes et spécialistes) seront donc estimés en

multipliant les densités de 2003 par les populations

projetées par wilaya (H1 et H2)3. Cette hypothèse est

en réalité peu vraisemblable en raison des besoins

encore insatisfaits dans beaucoup de régions du pays

mais aussi en raison du profit qui sera tiré de la baisse

de la fécondité dans les prochaines années conjugué

avec le flux très important des médecins formés chaque

année. C’est pourquoi nous avons envisagé une

deuxième hypothèse (Ha) où l’on a convenu de

prolonger la baisse des densités médicales. Pour ce

faire nous nous sommes laissé guider par les

expériences des pays en avance sur le nôtre. Nous

avons fixé comme objectif d’atteindre en 2038, 400

habitants par médecin généraliste. N’ayant aucune base

pour avancer des hypothèses concernant les densités

des pharmaciens et chirurgiens dentistes, nous les

avons estimées grâce à une régression linéaire simple

entre les densités des médecins généralistes et ceux des

pharmaciens et des chirurgiens dentistes. Ainsi nous

avons abouti à une densité moyenne de 2723 habitants

par pharmacien et 1604 habitants par chirurgien

dentiste à l’horizon 2038.

Concernant les densités par wilaya, nous

avons convenu de les estimer en gardant les mêmes

différences proportionnelles par rapport à la moyenne

nationale.

3 HAMZA CHERIF A. , 2006. Les perspectives par âge

et par wilaya ont été menées selon deux hypothèses de

fécondité. Dans l’hypothèse H1 nous avons prolongé la

tendance à la baisse de l’indice synthétique de

fécondité. Dans la deuxième hypothèse H2, nous avons

maintenu l’indice synthétique de fécondité invariable

durant toute la période de projection. Ces deux

hypothèses de fécondité ont été combinées avec

l’évolution probable de la mortalité.

9

Figure 14 : Moyenne nationale des densités médicales

entre 2003 et 2038.

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

5500

6000

6500

7000

2000

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Densités m

édic

ale

s

Hab/Médecin Hab/Pharmacien Hab/Chir-dent

Il faut noter que malgré les efforts qui seront

déployés pour atteindre ces objectifs nous serons

encore loin des niveaux atteints par les pays

développés. A titre d’exemple le nombre d’habitants

par médecin en Belgique pour l’année 2002 est de 255.

2.1.2. Les médecins spécialistes

Pour l’estimation du nombre de médecins

spécialistes durant la période de projection considérée,

nous avons prolongé l’amélioration constatée au niveau

du nombre de médecins spécialistes pour 100

généralistes. Celui-ci passera de 35 % en 2003 à 50 %

en 2038. Ainsi nous aurons, en 2038, la même

proportionnalité spécialiste/généraliste que celle

observée en France en 1998 (D.R.E.E.S, 1999).

Nous aurons donc deux trajectoires du nombre

de médecins spécialistes à prévoir d’ici à 2038,

résultant toutes les deux des hypothèses que nous

avons avancées concernant les médecins généralistes.

La première résulte de l’hypothèse Hs, la deuxième de

l’hypothèse Ha.

2.1.3. Les paramédicaux et les

infrastructures

Pour la catégorie de paramédicaux, nous

avons envisagé de maintenir constantes les densités par

wilaya observées en 2001, durant toute la période de

projection. Rappelons que la moyenne nationale est de

l’ordre de 356 habitants par paramédical. Ce qui

représente une densité assez satisfaisante. Par ailleurs,

contrairement au corps médical, la dispersion autour de

la moyenne nationale n’est pas très importante. Les

besoins seront donc évalués en multipliant les densités

par wilaya par les populations projetées, par wilaya,

selon les deux hypothèses de projection H1 et H2.

Cette même hypothèse, c’est-à-dire le maintien

constant des densités, sera envisagée aussi pour

l’évaluation des besoins en infrastructures médicales.

3. Besoins en personnel de santé en Algérie

(2003-2038)

3.1. Médecins, Pharmaciens, chirurgiens

dentistes et spécialistes

Nous allons en premier lieu voir comment se

comporteront les besoins au cours de la période de

projection si les densités médicales, observées en 2003,

se maintiennent invariables jusqu’en 2038. Rappelons

qu’en 2003 nous avons enregistré une moyenne

nationale de 866 habitants par médecin, 3472 habitants

par chirurgien dentiste et 5895 habitants par

pharmaciens. La baisse de la fécondité enregistrée ces

dernières décennies a engendré des taux

d’accroissement de la population de plus en plus faible.

Le prolongement de cette baisse dans les années

futures ou/et même le maintien du niveau de la

fécondité (2.49 enfants par femme) stable de 2003 à

2038 engendrera un besoin très modeste en ce qui

concerne le corps médical.

Figure 15 : Nombre requis de praticiens généralistes

(médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes) en

Algérie entre 2003 et 2038.

0

20000

40000

60000

80000

100000

120000

140000

160000

180000

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Efféctifs

Ha H1

Hs H1

Ha H2

Hs H2

Ainsi, le maintien des densités médicales

durant toute la période de projection telles qu’elles

étaient en 2003 devrait faire passer le nombre de tous

les praticiens généralistes de 50.7 milles en 2003 à un

maximum de 73.5 ou un minimum de 70.3 milles

médecins généralistes en 2038, soit un accroissement

annuel moyen allant de 652 à 562. Par conséquent les

besoins générés par le seul accroissement de la

population, pour les trois catégories des praticiens

généralistes, ne seront pas énormes. Pour la catégorie

des médecins, par exemple, le besoin engendré par

l’accroissement de la population durant la période

2003-2038 pour maintenir un niveau de couverture

sanitaire de l’ordre de 866 habitants par médecin

nécessitera un besoin total allant de 13.7 à 16 milles

médecins généralistes pour toute la période de

projection considérée.

Figure 16 : Besoins en médecins généralistes

(2003-2038)

10

0

20004000

60008000

10000

1200014000

1600018000

20000

2003-2

008

2

008-2

013

2013-2

018

2018-2

023

2

023-2

028

2

028-2

033

2033-2

038

Eff

ectifs

Ha H1

Hs H1

Ha H2

Hs H2

La moyenne annuelle concernant ce besoin

observera une baisse continue sous l’effet de la baisse

de la fécondité. Ainsi on passera d’un besoin annuel

moyen de 533 médecins généralistes pour la période

2003-2008 à 364 pour la période 2033-2038 dans le cas

d’un maintien de la fécondité à un niveau constant

entre 2003 et 2038. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si

la fécondité accuse une baisse substantielle (hypothèse

H2), la moyenne annuelle du besoin en médecins

généralistes serait de 472 entre 2013 et 2018 et 231

entre 2033 et 2038.

Figure 17 : Besoins en chirurgiens dentistes.

0500

100015002000250030003500400045005000

2003-2

008

2

008-2

013

2013-2

018

2018-2

023

2

023-2

028

2

028-2

033

2033-2

038

Effectifs

Ha H1

Hs H1

Ha H2

Hs H2

Concernant les chirurgiens dentistes, la moyenne

annuelle des besoins entre 2003 et 2038 serait comprise

entre 105 et 123. Ce qui donne un besoin total allant de

3.7 à 4.2 milles chirurgiens dentistes pour maintenir

une moyenne de 3472 habitants par chirurgien dentiste.

Enfin en ce qui concerne les pharmaciens, le maintien

des densités invariables durant toute la période de

projection (5895 habitants par pharmacien) fera passer

les besoins de 5.3 milles en 2003 à un maximum de 8

ou un minimum de 7.3 milles. Ce qui générera un

besoin total compris entre 2.3 et 2.6 milles

pharmaciens pour la période 2003-2038.

Figure 18: Besoins en pharmaciens.

0

300

600

900

1200

1500

1800

2100

2400

2700

3000

2003-2

008

2

008-2

013

2013-2

018

2018-2

023

2

023-2

028

2

028-2

033

2033-2

038

Effectifs

Ha H1

Hs H1

Ha H2

Hs H2

En conclusion nous dirons que l’impact du

seul accroissement de la population sur les besoins

futurs en ce qui concerne les praticiens (Médecins,

pharmaciens et chirurgiens dentistes) serait très

modeste : il serait compris entre 20 et 23 milles pour

toute la période de projection considérée dont 40 %

devront être satisfait dans le court et moyen terme

(avant 2018).

Le maintien des densités à leurs niveaux

observés en 2003 générera certes un accroissement des

besoins mais celui-ci sera relativement faible en raison

notamment du faible accroissement de la population

algérienne dans les années futures. Mais l’hypothèse

d'un maintien des densités médicales constantes de

2003 à 2038 est intenable. Il est attendu que les

densités assez précaires que nous avons relevé pour

quelques régions du pays évolueront dans l’avenir vers

des niveaux plus élevés.

La deuxième hypothèse Ha que nous avons

considéré concernant les densités médicales est plus

réaliste. Atteindre d'ici à 2038 une densité moyenne de

400 habitants par médecin, 2723 habitants par

pharmacien et 1600 habitants par chirurgien dentiste

n’est pas impossible en raison, notamment, des

performances de l’université algérienne. Cependant,

atteindre de telles densités engendreront un besoin très

important car cela ferait passer le nombre des praticiens

de santé (médecins, pharmaciens et chirurgiens

dentistes) de 50.6 milles médecins en 2003 à 152 ou

159 milles en 2038 selon que l’on considère

l’hypothèse faible ou forte de la fécondité. Les besoins

seront donc beaucoup plus importants que ceux

résultant de l’hypothèse Hs.

Pour la catégorie des médecins, il faudrait

prévoir d’ici à 2038 un besoin total compris entre 72 et

76.8 milles nouveaux médecins, soit une moyenne

annuelle comprise entre 2000 et 2195. Pour les deux

autres catégories on note aussi un besoin très important

durant la période 2003-2038. Pour la catégorie des

chirurgiens dentistes, le fait de ramener la densité

moyenne à 1604 habitants par chirurgien dentiste en

2038, fait que le nombre requis de chirurgiens dentistes

à cette date devrait avoisiner un chiffre compris entre

18.5 et 19.8 milles. Pour atteindre ces chiffres le besoin

annuel moyen sera compris entre 531 et 567

chirurgiens dentistes. Concernant les pharmaciens,

l’amélioration de la densité par habitant générera un

11

besoin total allant de 11.1 à 11.8 milles pharmaciens

avec une moyenne annuelle comprise entre 317 et 340.

Il apparaît ainsi que les besoins résultant

d’une amélioration des densités médicales seront

énormes. La différence entre les estimations fournies

par l’hypothèse Ha et celles de l’hypothèse Hs seront

de l’ordre de 8 % en 2008, 62 %en 2028 et 117 % en

2038.

Le coût d’une amélioration maximale de la

couverture sanitaire sera donc exorbitant. Pourtant cette

amélioration ne devra pas être considérée comme un

luxe mais comme une priorité primordiale pour

beaucoup de régions du pays qui souffrent d’une

précarité extrême en matière de densités médicales.

Des calculs que nous avons mené concernant

l’évaluation future des praticiens de santé par

catégories et par wilaya, il ressort que les besoins les

plus prononcés dans l’avenir seront localisés au niveau

des grandes métropoles. Ainsi les besoins des quatre

grandes villes du pays (Alger, Oran, Sétif, Constantine)

avoisineront les 40 % de l’ensemble des besoins quelle

que soit l’hypothèse considérée. Cela équivaut à un

besoin allant de 7.8 à 9.7 milles praticiens dans le cas

d’une constance des densités médicales (hypothèse

Hs). Dans le cas d’une amélioration maximale de ces

dernières (hypothèse Ha), les besoins futurs des quatre

villes suscitées, avoisineront un maximum de 43.4

milles ou un minimum de 40.3 milles.

Figure 19 :Part (%) des besoins futurs (2003-2038) en

praticiens graduant par wilaya par rapport au total des

besoins.

Tableau 5 : Nombre requis de médecins spécialistes

(2003-2038).

Ha H1 Hs H1

Ha H2 Hs H2 H2/H1 Ha/Hs

2003 17743 17743 17743 17743 1 1

2008 21794 20116 21794 20116 1 0,923

2013 26833 22706 26911 22772 1,0029 0,8462

2018 32930 25342 33208 25556 1,008 0,77

2023 40280 27920 40870 28329 1,015 0,693

2028 49298 30412 50404 31094 1,022 0,617

2033 60680 32819 62617 33867 1,032 0,541

2038 76196 35188 79592 36756 1,045 0,462 2038/2003

4,294 1,983 4,486 2,072

Rappelons que ces chiffres ont été obtenus en

combinant une amélioration du ratio

spécialiste/généralistes ( 50 % en 2038) avec les deux

hypothèses des densités médicales (Ha et Hs). Il en

ressort que même dans le cas d’un maintien des

densités médicales à un niveau constant, le nombre

requis de médecins spécialistes devrait être multiplié

par 2 par rapport à l’effectif de 2003. Ainsi il faudrait

prévoir d’ici à 2038 un effectif total allant de 35.2 à

36.8 milles spécialistes. Ce qui générera un besoin total

allant 17.4 à 19 milles médecins spécialistes soit une

moyenne annuelle comprise entre 500 et 550 et qui

équivaut, tout juste, à la moyenne annuelle de

formation des médecins spécialistes observée

actuellement.

Dans le cas où l’on voudrait améliorer le ratio

spécialiste/ généraliste à 50 % en 2038 et dans

l’hypothèse Ha concernant les médecins généralistes, il

faudrait disposer en fin de période de projection (2038)

d’un effectif allant de 76.2 à 79.6 milles médecins

spécialistes, ce qui représente plus de quatre fois

l’effectif recensé en 2003. Les besoins seront donc

énormes et les moyens pour les satisfaire devront être

conséquents. Le total des besoins en médecins

spécialistes, dans le cas d’une amélioration du ratio

spécialiste/généralistes, se chiffrera entre 58.5 et 61.8

milles spécialistes avec une moyenne annuelle

comprise entre 1670 et 1770, chiffres largement

supérieures à la moyenne de formation observée

actuellement qui a atteint son maximum entre 2000 et

2001 avec 929 médecins spécialistes.

3.2. Besoins en paramédicaux

L’évaluation des besoins en paramédicaux

repose sur l’hypothèse d’un maintien constant des

densités de ce corps. Comme nous l’avons déjà

expliqué, la densité moyenne est de l’ordre de 356

habitants par paramédical. Par ailleurs la dispersion au

niveau régional n’est pas très importante. Les besoins

seront donc générés uniquement par l’accroissement

de la population durant la période 2003-2038.

Cependant même en considérant la constance des

densités médicales entre 2003 et 2038, le nombre de

paramédicaux devrait passer de 91.3 à un chiffre

compris entre138 et 144 milles paramédicaux en 2038.

Figure 21 : Nombre requis en paramédicaux entre

2003-2038.

12

020000400006000080000

100000120000140000160000

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Effectifs

H1

H2

Source :

Cet accroissement engendrera un besoin total allant de

46.7 à 53.6 milles paramédicaux (Tableau 6).

Tableau 6 : Besoins en paramédicaux entre 2003 et

2038.

H1 H2

2003-2008 7418 7418

2008-2013 7841 8202

2013-2018 7632 8398

2018-2023 6900 7780

2023-2028 6185 7312

2028-2033 5617 7216

2033-2038 5149 7294

Total 46742 53620

Bien que réduits à la seule composante

démographique, les besoins annuels en paramédicaux

seront bien plus supérieurs à la moyenne de formation

de ce corps. Pour les techniciens supérieurs de la santé

la moyenne annuelle de formation a accusé une baisse

remarquable ces dernières années en raison de la

fermeture de plusieurs centres de formation. Celle-ci

tourne autour de 1000 paramédicaux par an, alors que

le besoin annuel entre 2003 et 2038 serait compris

entre 1335 et 1532.

3.3. Besoins en infrastructures

En dépit de l’hypothèse que nous avons

avancé concernant les infrastructures, les besoins

seront très importants même en ne tenant pas compte

d’un nécessaire renouvellement de celles existantes et

qui, déjà actuellement, présentent un état de salubrité

très médiocre. La figure 22 fait ressortir que pour

toutes les infrastructures, sans exception, les besoins

générés par le seul accroissement de la population pour

la période 2003-2038 représentent le double de ce qui a

été livré entre 1970 et 2000. Pour les lits, par exemple,

maintenir la moyenne actuelle qui se chiffre à 584

habitants pour un seul lit, devrait générer un besoin

allant de 30.7 à 35.4 milles lits entre 2003 et 2038. Ce

qui représente 67 % du parc existant actuellement. Le

même constat est relevé pour les autres infrastructures.

Concernant les hôpitaux il faut prévoir la livraison de

quelque 130 à 155 unités entre 2003 et 2038. De la

même façon, maintenir une moyenne d’une

polyclinique pour 61000 habitants produira un besoin

total allant de 251 à 290 polycliniques. Celui-ci se

chiffrera à 769 centres de santé et 2700 salles de

soins.

Ces besoins sont certainement candidats à une

augmentation car il est peu réaliste de considéré

toujours les densités actuelles pour le futur.

Figure 22 : Nombre requis d’infrastructures entre 2003

et 2038.

Salles de soins

010002000300040005000600070008000

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Effectifs H1

H2

centres de santé

0

500

1000

1500

2000

2500

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Eff

ecti

fs

H1

H2

Polycliniques

0100200300400500600700800900

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Eff

ecti

fs

H1

H2

13

Hôpitaux

050

100150200250300350400450

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Eff

ecti

fs

H1

H2

Lits

0

20000

40000

60000

80000

100000

2003

2008

2013

2018

2023

2028

2033

2038

Effe

ctifs H1

H2

Enfin notons que les besoins évalués plus haut,

concernant les infrastructures, doivent être considérés

comme les besoins résultant uniquement de

l’accroissement de la population. Or les besoins de

renouvellement des infrastructures médicales doivent

être considérés sérieusement. Si ce renouvellement est

envisagé, il contribuera puissamment à l’augmentation

des besoins futurs.

Conclusion

En conclusion nous dirons que l’Algérie a

certes réalisé de sérieuses avancées dans le

développement de son secteur sanitaire. Nous avons pu

relever les changements radicaux concernant, par

exemple, l’amélioration des densités médicales où l’on

est effectivement passé d’une situation extrêmement

précaire à une situation plaçant l’Algérie dans un rang

mondial honorable. Cependant l’évaluation des besoins

futurs que nous avons réalisé montre que les efforts

devront être orientés pour minimiser les écarts

frappants existants entre les différentes wilayas.

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