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Le journal de l'association Inseec Invest du mois de Mars 2011
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Inseec Times : mensuel de l’association INSEEC INVEST 26 Rue Raze 33000 Bordeaux
INSEEC TIMES MARS 2011 www.inseec-invest.com
LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DU SEISME NIPPON
Outre les pertes humaines et les dégâts matériels, le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, vendredi 11
mars, font vaciller l'économie nippone. Et les conséquences dépassent largement les frontières japonaises. Luxe,
technologie, automobile...
Page 11
Le déclin économique et politique de la France !
L’ascension fulgurante du front national au
sein de l’échiquier politique, est probable-
ment la conséquence, de la déliquescence de
l’économie française….
La xénophobie, l’islamophobie et le rejet de l’u-
nion européenne se cristallisent sur le vote en fa-
veur de l’extrême droite. Certains citoyens français
prisonniers de leur ignorance en matière économi-
que et financière succombent aux idées absurdes et
néfastes émanant du parti dirigé par l’héritière Ma-
rine Le Pen.
Page 4
2
L’édito
Sommaire: Page 2 : l’édito, l’effi-
cience des marchés fi-
nanciers
Page 3 : « Et sinon en
Côte d'Ivoire, tout va
bien? ... »
Page 4 : Le déclin éco-
nomique et politique de
la France !
Page 5 : Un projet de
loi qui rend fou !
Page 6 : Devenir la pre-
mière Bourse mondia-
le...
Page 7 : Le pacte de
compétitivité est-il vrai-
ment la solution ?
Page 8 : Les conséquen-
ces économiques du
séisme au Japon
Page 9 : Sur les marchés
Page 10 : L’impact des
nouvelles technologies
sur l’organisation du tra-
vail
L’efficience des marches financiers : Après des années de politiques macroéconomiques keynésiennes pendant les « trente glo-
rieuses», les crises économiques de 1973 et 1979 ont eu raison de ce courant de pensée qui
n’a pas trouvé la parade à la stagflation. L’heure était venue pour les néolibéraux de faire ré-
gner le marché. Le monde suivit alors aveuglément la bannière étoilée de Ronald Reagan et
de son acolyte Milton Friedman, en appliquant les remèdes néo-classiques de la dérégulation
économique et financière. Même la France socialiste de Mitterrand va se plier à la nouvelle
donne économique en 1983 après un débat long et passionnel. Toute entrave à la libre circu-
lation des capitaux ou des marchandises devient une hérésie qu’il convient de sanctionner
(embargo sur cuba) et la libre concurrence sur les marchés devient un précepte fondateur du
« marché parfait ».
De nos jours, et ce depuis la fin des années 70, les marchés financiers jouent un rôle primor-
dial dans le bon fonctionnement de l’économie car ils sont considérés comme le meilleur
moyen pour partager efficacement le capital. Ils sont devenus mondialement intégrés avec le
développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Avec
6000 milliards de dollars quotidiens de transactions financières, il est alors aisé de penser que
l’harmonisation mondiale des marchés financiers conduirait à une juste détermination du prix
des titres, que ce soit des actions ou des obligations. La théorie de l’efficience des marchés
financiers précise que les opérateurs investissent sur les entreprises possédant une trésorerie
solide et les projets les plus rentables. Ainsi l’allocation du capital sur les marchés financiers
reflèterait précisément la santé économique des entreprises.
Cependant les marchés financiers fonctionnent différemment des marchés de bien courant.
Lorsque le prix d’un titre financier augmente, sa demande ne diminue pas toujours. Au
contraire ce titre devient recherché par les investisseurs ce qui fait augmenter son prix. La
hausse continue du prix d’un titre crée un effet psychologique de masse qui attire toujours
plus d’investisseurs. Le prix du titre ne correspond alors plus à sa capitalisation d’origine et
devient déconnecté de l’économie réelle. Lorsque le retournement de tendance intervient,
l’effet inverse se produit les opérateurs paniquent et veulent céder en masse leurs titres : c’est
le crash boursier. Ainsi sur un marché financier la finance comportementale a plus d’influen-
ce sur un titre que les effets d’annonces (résultats annuels, fusions-acquisitions…). Les mar-
chés financiers sont source d’instabilité comme nous le montre très clairement la multiplica-
tion des crises ces 20 dernières années : crise mexicaine du peso 1994, crise asiatique 1998,
bulle internet 2001...Inexorablement ces crises financières finissent toujours par toucher l’é-
conomie réelle.
Les traders sont érigés en véritable bouc émissaire de la crise financière globale de 2008. Ce-
pendant la multiplication conjoncturelle des crises financières doit être interprétée comme un
problème structurel de notre système économique. Ce qui nous conduit à nous demander si
nos marchés financiers sont réellement efficients?
Afin de remédier à ce problème, je vais mettre en avant trois ébauches de solutions. En pre-
mier lieu il me paraît indispensable de cloisonner les activités bancaires, c’est-à-dire bien dis-
tinguer les banques de dépôts des banques d’affaires uniquement tournées vers la spéculation.
Ceci afin d’éviter le « Too big to fail » de la crise financière.. En second lieu l’instauration
d’une taxe sur les transactions financières, comme la taxe Tobin, permettrait de réduire les
flux spéculatifs mondiaux. Enfin je pense que les États doivent reprendre le contrôle de leur
économie et de leur monnaie, trop souvent gérée par les marchés financiers. Une reprise en
main nécessaire afin de rompre le cycle régulier de crises dans lequel nous nous trouvons de-
puis une vingtaine d’années.
A.M
3
Actu
Ces dernières semaines ont été chargées en évène-
ments de toutes sortes, et majeurs: entre les révolu-
tions dans le monde arabe, la catastrophe au Japon,
le conflit en Libye...les médias ne savaient plus où
donner de la tête, et nous non plus d'ailleurs. Mais si
on prendre le temps de réfléchir et de prendre du
recul par rapport à ce flot constant d'informations,
on peut légitimement se demander: mais que de-
vient la Côte d'Ivoire?
Oui, souvenez vous, la Côté d'Ivoire. On en a énormément
entendu parlé il y a quelques mois. Souvenons nous: Depuis
le second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010, la
Côte d'Ivoire a deux présidents et deux gouvernements. La
victoire d'Alassane Ouattara dans les urnes est reconnue par
la communauté internationale, tandis que le Conseil consti-
tutionnel a déclaré vainqueur le président sortant Laurent
Gbagbo. Mais demandez à quiconque dans la rue de vous
parler de la situation actuelle de la Côte d'Ivoire. Il y a fort à
parier qu'il ne puisse guère vous éclairer. Et pour cause: la
Côte d'Ivoire n'existe plus dans les médias. Plus aucune
chaîne, ou journaux n'y fait allusion. Alors certes on me ré-
torquera que peut être certains journaux y ont encore consa-
cré quelques articles par ci par là, peut être même que des
caméras de télévision traînent encore du côté d'Abidjan.
Soit. Mais la plupart des gens ne passent pas leur temps à
éplucher les journaux ou internet, et se contentent, à tort ou à
raison, des réseaux d'informations les plus courants: grands
titres des journaux télévisés, unes des presses nationales ou
régionales.
Et il est tout de même regrettable de se rendre compte que
dorénavant, la situation de la Côté d'Ivoire ne mobilise plus
l'attention des journalistes. Alors oui, des évènements très
graves et importants se sont produits entre temps, mais est ce
une raison pour « zapper » totalement, si j'ose dire, les autres
problèmes mondiaux? Comme le disait au Liberia à la fin du
mois de mars le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfu-
giés, la situation au Japon et les affrontements en Libye ne
doivent pas faire oublier la crise ivoirienne: "Je comprends
l'attention de la communauté internationale pour le tremble-
ment de terre au Japon ou la situation en Libye. Mais en Cô-
te d'Ivoire, il y a un conflit qui dure, un conflit qui représen-
te une menace pour toute la région", a déclaré Antonio Gu-
terres à la presse à Saclepea (nord-est). "Aujourd'hui même,
il y a 3.000 Ivoiriens qui ont traversé la frontière pour rentrer
au Liberia à cause des combats" dans l'ouest ivoirien, "le
conflit de la Côte d'Ivoire ne peut pas devenir un conflit ou-
blié", a affirmé M. Guterres. "Cette situation engendre une
crise humanitaire dramatique. Donc, elle a besoin de l'atten-
tion de toute la communauté internationale", a-t-il estimé.
En effet, la crise ivoirienne est encore loin d'être complète-
ment résolue. Pour Alassane Ouattara, cette crise risque de
devenir le « drame oublié ». Il déplore d'ailleurs que la com-
munauté internationale ait mobilisé si vite une intervention
militaire en Libye de crainte que Kadhafi n'use de la violen-
ce envers les citoyens révoltés, tandis que la répression de
Gbagbo a déjà fait quasiment 500 morts dans le pays, et que
cette répression semble loin d'être terminée. Et il est vrai
qu'objectivement on ne peut que regretter cette injustice
frappante. Mais il est également inutile de rappeler que les
enjeux géostratégiques ne sont pas tout à fait les mêmes en
Libye et en Côte d'Ivoire... Il ne reste alors qu'à espérer que
la communauté internationale se mobilise à nouveau au côté
du peuple ivoirien. En attendant, essayons juste de ne pas
oublier ce drame, continuons à en parler et à s'indigner.
A.D
« Et sinon en Côte d'Ivoire, tout va bien? ... »
4
Actu
Le déclin économique et politique de la France ! L’ascension fulgurante du front na-
tional au sein de l’échiquier politi-
que, est probablement la consé-
quence, de la déliquescence de l’é-
conomie française.
La xénophobie, l’islamophobie et le rejet
de l’union européenne se cristallisent sur
le vote en faveur de l’extrême droite.
Certains citoyens français prisonniers de
leur ignorance en matière économique et
financière succombent aux idées absurdes
et néfastes émanant du parti dirigé par
l’héritière Marine Le Pen.
Après avoir dominé l’Europe et le monde
sous le règne de Louis XIV (1643-1715)
puis sous l’empire de Napoléon Bonapar-
te (1804-1815), la France a progressive-
ment décliné et laissé la suprématie à
d’autres Nations.
De nos jours, la globalisation de l’écono-
mie est souvent mise en cause par les
français car elle a engendré des destruc-
tions d’emplois industriels (plus d’un
demi-million depuis les années 2000).
Cependant, d’après certains économistes,
les délocalisations ne sont pas le fruit de
la mondialisation, en réalité, la tertiarisa-
tion de l’économie, c'est-à-dire que le
secteur tertiaire accentue sa prépondéran-
ce, est le phénomène endogène responsa-
ble.
En effet, la part des échanges commer-
ciaux avec la Chine par exemple, qui in-
carne la mondialisation, représente moins
de 5% des flux commerciaux français.
Les exportations et importations de la
France, s’effectuent pour une majorité
écrasante au sein de l’Union Européenne
(60%), blâmer ses concurrents européens
serait plus logique. De surcroît, le solde
de la balance commerciale est déficitaire
car les PME françaises ne sont pas assez
puissantes, pour dominer le commerce
international à l’instar des PME alleman-
des. La France doit trouver d’autres argu-
ments de vente que le prix, tels que l’ex-
cellence, la qualité et l’innovation. Par
ailleurs, nos responsables politiques rê-
vent de voir l’économie française se muer
en une économie mercantiliste digne de
la première puissance européenne.
L’Allemagne est l’exemple à suivre, en
termes de rigueur budgétaire et de capaci-
té à faire face à la montée d’une concur-
rence internationale féroce. En revanche,
un fait est incontestable la France est en
phase de devenir la Chine de l’Europe, la
première puissance démographique euro-
péenne. Dans quelques décennies, la
France comptera dix millions d’habitants
en plus tandis que l’Allemagne comptera
dix millions d’habitants en moins.
Cette croissance démographique est évi-
demment la conséquence de l’immigra-
tion qui stimule le taux de fécondité
(2,2% en 2010). Certains démographes
expliquent que les deux tiers de ce taux
sont le fait des populations immigrées.
La France est un vieux pays, composé
d’une population vieillissante, l’immigra-
tion est vitale afin de garantir le renou-
vellement des générations n’en déplaise
aux dirigeants et militants du front natio-
nal. Une autre idée émerge, depuis quel-
ques années, les euros-sceptiques criti-
quent avec virulence la monnaie unique
jugée trop forte par rapport au dollar.
L’euro est une monnaie forte qui symbo-
lise parfaitement la construction de l’u-
nion européenne, la stabilité monétaire et
économique du vieux continent.
Un euro fort, renchérit le prix de nos pro-
duits, par conséquent, affecte les exporta-
tions françaises.
Cependant, cette monnaie forte réduit le
coût de nos importations notamment la
facture pétrolière.
Par ailleurs, que seraient devenues des
monnaies faibles telles que la lire ou le
franc en temps de crises financières, de
mouvements erratiques des monnaies.
L’euro nous donne la possibilité de profi-
ter de faibles taux d’inflation et de faibles
taux d’intérêt grâce à la rigueur budgétai-
re imposée par le pacte de stabilité ar-
demment défendu par l’Allemagne. L’eu-
ro agit comme un bouclier qui a permis
aux pays membres de la zone euro de se
soustraire du désordre monétaire interna-
tional. Si l’Europe est devenu un grand
marché unique, c’est aussi grâce à l’euro,
qui a fait le lit d’un commerce intra-
européen fructueux et bénéfique.
Depuis la fin des trente glorieuses, le taux
de chômage (actuellement 9,3%) est de-
venu massif et endémique, il est le fléau
principal qui préoccupe les citoyens fran-
çais.
Le chemin à suivre est proposé par les
pays scandinaves qui ont réussi à échap-
per au chômage de masse grâce au fa-
meux concept de « fléxi-sécurité », les
peuples de ces pays profitent du plein-
emploi pendant que les responsables poli-
tiques français recherchent toujours la
solution pour éradiquer ce mal.
Cependant, ils ont trouvé le moyen d’oc-
culter leur incompétence, en instrumenta-
lisant des boucs-émissaires, roumains,
musulmans, des sujets insignifiants et
marginaux (burqua, minarets, prières
dans la rue) tout ce qui peut flatter les bas
instincts d’un peuple nostalgique de sa
grandeur, qui observe impuissant des
pays émergents, avides de revanche et de
prospérité économique, prendre l’ascen-
dant dans une guerre économique inter-
nationale impitoyable.
N.B
5
Actu
Un projet de loi qui rend fou ! Jusqu’ici les soins des malades mentaux se résu-
maient à l’enfermement dans un hôpital psychiatri-
que.
En effet, la loi du 27 juin 1990 offre deux possibilités pour
une hospitalisation sans consentement de l’individu malade:
soit par une demande du préfet ou à la demande du tiers. Ce
qui va changer avec cette loi sera la possibilité de mettre en
œuvre des soins ambulatoires sans consentement. Une hospi-
talisation complète de 72 heures au plus sera effectuée au
terme de laquelle est définie une modalité de soins. Le mala-
de pourra aussi se faire hospitaliser avec un seul certificat
initial circonstancié et sa sortie devra être validée avec une
autorisation de trois soignants. Le problème souligné dans
cette loi a été de pallier au manque de place dans les établis-
sements psychiatriques en proposant la possibilité d’imposer
des soins à un patient qui serait suivi en ville, ce qui permet-
trait un suivi plus efficace d’un grand nombre de malades. Ce
projet de loi est la résultante d’un meurtre d’un étudiant par
un malade mental en 2008 à Grenoble.
Mais il ne semble pas faire l’unanimité. Le collectif des 39
(collectif qui regroupe des professionnels de la psychiatrie)
s’indigne car selon eux ce projet qui contraint aux soins
rompt par définition, le consentement et la confiance néces-
saires à la thérapie. "C'est la stigmatisation de la maladie
mentale pour faire peur au gens", explique un infirmier à la
retraite qui dénonce la mystification de la maladie. Il ne s’a-
git pas d’un projet de soins, mais au contraire d’un engrenage
qui porterait atteinte aux libertés fondamentales. Ce projet de
loi constitue en fin de compte selon le collectif des 39, un
mensonge qui laisserait penser que seuls les médicaments
psychotropes administrés sous la contrainte suffiraient à soi-
gner les patients gravement atteints (enfermés chez eux, mal-
gré eux). « Nous voulons résister, nous opposer, avec une
élaboration citoyenne de propositions pour une politique
de soins psychiatriques au plus proche des réalités de ter-
rain. La psychiatrie est l’affaire de tous. Nous soignants, pa-
tients, familles, citoyens appelons au retrait immédiat de ce
projet de loi. »
Pour d’autres, cette loi offre un renforcement pour les droits
des patients car elle permet l’intervention automatique d’un
juge des libertés après 15 jours d’hospitalisation. Elle peut
être perçue comme un moyen plus facile de sortie d’un pa-
tient de l’hôpital car les soins n’ont plus lieu à l’intérieur de
celui-ci mais dans son propre environnement.
A.M
6
Finance
Devenir la première Bourse mondiale...
Des négociations très avancées
Les discutions quant à une fusion probable entre Deutsche
Börse et NYSE Euronext devraient aboutir très prochaine-
ment. En 2007 les deux sociétés NYSE et Euronext ont fu-
sionné et lancé un important mouvement européen visant à
mettre un terme aux monopoles des grandes Bourses.
Depuis la concurrence entre les places boursières européen-
nes s’est accélérée et NYSE Euronext a perdu d’importantes
parts de marché. La fusion entre Deutsche Börse et NYSE
Euronext s’explique par le désir pour les deux sociétés de
retrouver de la vigueur et d’attirer de nouveaux entrepre-
neurs. Cette fusion permettrait alors au groupe de devenir la
première place boursière au monde, devant Hong Kong. Les
bénéfices pour le groupes sont considérables, non seulement
il dégagerait 300 millions d’euros annuels d’économie, mais
il permettrait également au groupe de s’imposer sur plusieurs
marchés.
En effet, il disposerait d’un double siège : un à Francfort et
un à New York. Quant au partage des parts de la société,
Deutsche Börse reste majoritaire à 59%. Reto Francioni, l’ac-
tuel patron de la Bourse Allemande deviendrait le président
non exécutif du groupe et Duncan Niederauer en serait le
patron opérationnel. Selon Nicolas Rolland, trader chez la
Société Générale, les Bourses doivent «atteindre une taille
suffisante es stratégique, afin de réaliser de classiques éco-
nomies d'échelle, mais surtout pour développer de nouveaux
services, facilités par de gros volumes traités. Cela permet de
déplacer la dure compétition du prix, toujours plus bas, vers
le service offert, plus diversifié et monnayable ».
La course aux rachats fait rage en Europe
Cette annonce de fusion n’est pas la seule en Europe. En ef-
fet le London Stock Exchange est en voie de s’offrir la Bour-
se de Toronto TMX. Ce rachat permettrait à la Bourse de
Londres de devenir la quatrième Bourse mondiale et la pre-
mière plateforme mondiale de cotation pour les entreprises
spécialisées dans l’extraction de ressources naturelles et la
production d’énergie. Elle profiterait ainsi de l’actuel embal-
lement international pour les matières premières ; notamment
de nombreuses compagnies minières russes et asiatiques dé-
sireuses d’entrer en bourse afin de dynamiser leurs activités.
Les spécialistes estiment que plus de 4100 milliards de dol-
lars seraient échangés par an et que le groupe génèrerait des
profits avoisinants les 7 milliards de dollars annuels.
La plateforme de trading alternative américaine Bats Global
Markets est également sur le point d’acquérir son confrère
européen Chi-X Europe. Cette dernière est la plateforme eu-
ropéenne la plus dynamique dans son secteur. Son rachat per-
mettrait alors au groupe américain de rivaliser sérieusement
avec ses concurrents européens puisque leur part de marché
boursière combinée en Europe atteindrait 22,9% contre
29,7% pour le groupe Deutsche Börse/ NYSE Euronext et
23,4% pour le London Stock Exchange Group.
D.C
7
Finance
Le pacte de compétitivité est-il vraiment la solution ?
Vendredi 25 Mars, Angela Merkel a soumis aux diri-
geants européens un projet de compétitivité qui pour-
rait freiner la croissance et nuire à l’emploi.
C’est peu dire que le gouvernement allemand nage à contre
courant depuis un an. Il y a douze mois le gouvernement Mer-
kel montrait ses réticences quant au sauvetage de la Grèce
avec les conséquences que l’on connait pour la zone Euro. Il y
a deux semaines l’Allemagne exprimait son désaccord au sujet
de frappes ariennes visant la Lybie alors que la quasi-totalité
des pays de l’Union Européenne y étaient favorables. Mais les
maladresses du gouvernement allemand ne s’arrêtent pas la.
La semaine dernière la chancelière allemande a annoncé avec
surprise un projet visant à unifier les modèles économiques
des pays membres de l’Union. Ce pacte de compétitivité euro-
péenne a pour objectif de remettre à niveau les mauvais élè-
ves européens. Le pacte, qui sera discuté dès le jeudi pendant
le sommet européen, prévoit des politiques d’austérités mais
aussi le passage à la retraite à 67 ans, la fin de l’indexation des
salaires sur les prix et un contrôle stricte sur les dettes étati-
ques.
Le microcosme économique n’a pas tardé à réagir à l’annonce
d’Angela Merkel. Dans une colonne du Financial Times, le
très respecté Gorges Soros s’inquiétait de la mise en place
d’un traité qui « gravera dans le marbre une Europe à deux
vitesse ». Il introduisait par ailleurs sa peur d « un ressenti-
ment qui compromettra la cohésion politique de l’Union ». Il
continue son argumentation en montrant que l’UE subira une
divergence chronique entre les pays excédents continuant d’a-
vancer de l’argent et les pays déficitaires qui seront tirés vers
le bas par le poids de leurs dettes cumulées. Soros va enfoncer
le clou en affirmant que « les exigences en terme de compétiti-
vité seront imposées sur un terrain inégale, plaçant les pays
déficitaires dans des situations intenables ».
En France aussi les critiques pleuvent sur le gouvernement
allemand. Dans un article publié sur le site web d’Alternative
Economique Guillaume Duval s’interroge sur le bien fait d’un
pacte calquer sur le modèle allemand. En effet le pacte propo-
sé par la chancelière obligerait les pays de l’Union à effectuer
des changements structurels qui les rapprocherait du modèle
économique germanique. Mais si l’Allemagne possède une
économie vertueuse en de nombreux points il n’en demeure
pas moins que le modèle allemand souffre de faiblesses. Que
se soit sur le plan démographique ou sur le plan de l’éducation
nos voisins semblent en proie à de nombreuses difficultés, dif-
ficultés que l’on pourra mesurer d’ici quelques années.
Mais le plus étrange reste peut-être la cécité de l’Allemagne
quand aux conséquences d’un tel pacte. L’application des di-
rectives proposées aurait de lourdes répercutions sur une éco-
nomie européenne déjà bien malade. Les plans d’austérité
prévus par le pacte de compétitivité ont de grandes chances de
réduire la demande dans les pays les plus faibles. Or si ces
marchés ne consomment pas les biens produits des autres pays
européens alors la machine de l’Union va se gripper et l’éco-
nomie se bloquer étant donné que les européens commercent
surtout entre eux.
Voila donc une idée bien mal venue. ..
C.M
8
Finance
LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DU TREMBLEMENT DE TERRE NIPPON
Outre les pertes humaines et les dégâts matériels, le
séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon, vendre-
di 11 mars, font vaciller l'économie nippone. Et les
conséquences dépassent largement les frontières ja-
ponaises. Luxe, technologie, automobile...
En France, les effets se font déjà ressentir. Il est difficile au-
jourd’hui de mesurer précisément l’impact de la catastrophe
naturelle survenue dans l’archipel étant donné la crise nu-
cléaire toujours en cours et les difficultés de chiffrer les dé-
gâts et les coûts de reconstruction à l’heure actuelle. Nous
souhaitons cependant tenter d’identifier les impacts possibles
de cette catastrophe sur le Japon et le reste du monde.
Sans tenir compte des risques en cas d’aggravation de la crise
nucléaire, nous pouvons d’ores et déjà considérer que le coût
de reconstruction sera très élevé. Le tremblement de terre et
le tsunami, auxquels s'est ajoutée une crise nucléaire, de-
vraient coûter entre 122 et 235 milliards de dollars à l'écono-
mie japonaise, soit entre 2,5 % et 4 % de son produit inté-
rieur brut (PIB), selon des estimations privées citées dans le
dernier rapport de la Banque Mondiale sur l'économie de
l'Asie de l'Est et du Pacifique.
Le Japon n’est pas seulement la troisième économie mondia-
le. C’est aussi un acteur important au niveau du sous-
continent asiatique et du monde. Il y aura donc des consé-
quences sur la chaîne d’approvisionnement pour des sociétés
ou des secteurs nécessitant des composants et équipements
électroniques japonais, sur les flux monétaires vers le Japon
ou encore sur les prix des matières premières. Néanmoins,
cela ne devrait cependant pas affecter trop fortement la crois-
sance émergente en Asie. Concrètement, avant la catastrophe
japonaise les estimations de la Deutsche Bank pour la crois-
sance économique du Japon en 2011 s’élevaient à 1,8%, tan-
dis que nos estimations pour la croissance mondiale étaient
de 4,2%. Sachant que l’économie japonaise représente un
peu moins de 10% de l’économie mondiale, même si la crois-
sance japonaise retombe à 0% en 2011, soit un scénario très
pessimiste, la croissance mondiale baisserait de 4,2% à 4,1.
La Bank of Japan, banque centrale de l’archipel nippon, a
décidé lundi d'augmenter de 5.000 milliards de yens (44 mil-
liards d'euros) ses achats d'actifs et de maintenir son taux
directeur dans la fourchette 0 % à 0,1 %, pour faciliter les
financements et stabiliser les marchés après le séisme. Cela
revient en pratique à encourager un taux d'intérêt au jour le
jour à zéro, afin de faciliter les prêts d'argent. La banque cen-
trale nipponne, en lien avec le gouvernement, veut éviter des
mouvements brutaux sur les marchés financiers et souhaite
maintenir les taux à un niveau très bas en inondant les cir-
cuits de liquidités. La BoJ a effectué lundi des injections
massives de fonds dans le système interbancaire, pour un
montant de 15.000 milliards de yens, inédit en une journée.
Les inquiétudes concernant les conséquences du tremblement
de terre sur l'économie japonaise font baisser les prix pétro-
liers. Les marchés craignent ses effets sur l'économie japo-
naise, la 3e économie au monde derrière les Etats-Unis et la
Chine. Un baril de pétrole Brent de la mer du Nord coûtait,
lundi matin sur le marché asiatique, 112,06 dollars, soit 1,78
dollar de moins que vendredi. Le prix du baril de pétrole
américain de type West Texas Intermediate (WTI) a baissé
de 1,34 dollar, pour atteindre 99,82 dollars. Les actions des
groupes automobiles japonais tels que TOYOTA NISSAN
ou encore HONDA ont plongé lundi à la Bourse de Tokyo
peu après l'ouverture, alors que ces constructeurs ont suspen-
du leur production dans l'ensemble du Japon après le séisme
dévastateur de vendredi. Ces importants fabricants, comme
leurs homologues plus petits Mitsubishi Motors et Suzuki,
ont annoncé que leurs usines resteraient fermées dans l'en-
semble du pays. Cet arrêt des chaînes de production concerne
non seulement les sites des zones touchées par le séisme mais
aussi les autres fabriques du Japon. Ces entreprises fonction-
nent en effet en flux tendu et une rupture d'approvisionne-
ment de la part d'un fournisseur peut empêcher une usine de
montage de fonctionner.
N.M
9
Sur les marchés
Les valeurs du Cac 40 Valeurs 02-déc 02-déc varitions
conseils au 3/12
Les Echos ABC bourse
ACCOR 33,30 32,30 -2,99 sur-pondérer conserver
AIR LIQUIDE 91,69 94,17 2,70 sur-pondérer vendre
Alcatel-lucent
2,16 4,05 87,24 conserver acheter
Alstom 32,46 42,34 30,44 sur-pondérer acheter
Arcelor Mittal
25,18 26,18 3,97 sur-pondérer conserver
Axa 11,82 14,92 26,24 sur-pondérer acheter
Bnp paribas 48,03 53,10 10,57 acheter acheter
Bouygues 31,88 34,21 7,31 sur-pondérer acheter
Cap Gemini 32,80 41,96 27,91 sur-pondérer acheter
Carrefour 33,83 31,56 -6,71 sur-pondérer acheter
Crédit Agri-cole
10,12 11,90 17,60 conserver vendre
Danone 46,96 46,01 -2,02 sur-pondérer conserver
Eads 17,58 20,72 17,86 sur-pondérer acheter
Edf 31,30 29,55 -5,61 sur-pondérer vendre
Essilor intl 48,83 52,47 7,45 sur-pondérer conserver
France Télé-com
15,91 15,80 -0,66 sur-pondérer acheter
Gdf-Suez 26,30 28,75 9,32 acheter acheter
L'oréal 84,78 82,73 -2,42 sur-pondérer conserver
Lafarge 44,18 44,19 0,01 sur-pondérer conserver
Lvmh 122,22 111,10 -9,10 acheter conserver
Michelin 55,70 60,74 9,05 sur-pondérer acheter
Natixis 3,70 4,06 9,62 conserver vendre
Pernod-Ricard
66,23 66,24 0,02 sur-pondérer conserver
Peugeot 31,02 28,28 -8,85 sur-pondérer conserver
PPR 127,50 108,70 -14,75 sur-pondérer conserver
Publicis Groupe
35,88 39,96 11,37 sur-pondérer conserver
Renault 44,11 38,28 -13,22 sur-pondérer conserver
Saint-Gobain 36,41 43,83 20,40 acheter conserver
Sanofis-Aventis
47,96 49,60 3,42 acheter vendre
Schneider Electric
116,06 120,50 3,83 sur-pondérer conserver
Socété Gé-nérale
39,01 47,38 21,46 sur-pondérer acheter
Stmicroelec-tronics
6,97 8,97 28,73 sur-pondérer conserver
Suez Envi-ronnement
13,81 14,54 5,29 sur-pondérer acheter
Technip 64,93 74,98 15,48 sur-pondérer conserver
Total 38,04 43,04 13,15 sur-pondérer acheter
Unibail-Rodamco
142,90 151,55 6,05 conserver acheter
Vallourec 73,65 79,73 8,26 sur-pondérer acheter
Veolia Envi-ron.
20,36 21,99 7,98 sur-pondérer vendre
Vinci 38,24 44,00 15,06 acheter acheter
Vivendi 19,64 20,15 2,60 sur-pondérer acheter
Valeurs clés Valeurs au 02/12 au 30/03 évolution
Or($) à New York 1389,94 1427,6 2,71
Baril($) à New Yrok 87,62 104,65 19,44
Blé(kl/$) à Chicago 706,50 700,05 -0,91
Euro/Dollar 1,339 1,4087 5,21
Dow Jones 11362,41 12279,01 8,07
Nasdaq 2579,35 2756,89 6,88
Nikkei 10178,22 9708,79 -4,61
Cac 40 3747,04 4021,64 7,33
10
High Tech
L’impact des nouvelles technologies sur l’organisation du travail
L'adoption des technologies mobiles (ordinateur portable,
netbook, smartphones...) en entreprises est désormais une
réalité. Les dirigeants d’entreprise ont vite saisi les avan-
tages de ces outils en termes d'efficacité et de productivité.
Ainsi, selon l'Observatoire de l'informatique et des télécoms
réalisés par IDC avec Bouygues Telecom (240 responsables
informatiques d'entreprises de plus de 250 personnes interro-
gées), 48% des firmes indiquent que leurs salariés sont équi-
pés de PC portables (contre 25% en 2000). Par ailleurs, 30%
des smartphones sont aujourd'hui achetés par des entreprises.
Cependant, ces nouvelles technologies entraînent-elles des
nouvelles organisations du travail ?
Sans répondre directement à cette question, IDC constate
néanmoins l'émergence de nouvelles tendances.
Premièrement, le télétravail reste encore marginal
33% des entreprises interrogées déclarent avoir mis en place
des équipes virtuelles. Ces dernières sont composées de sala-
riés travaillant avec des membres de leur équipe éloignés géo-
graphiquement. Plus les entreprises sont grandes, plus le re-
cours aux équipes virtuelles est étendu. Les bénéfices appor-
tés sont clairement identifiés : proximité avec le client ou le
partenaire, accès aux compétences où qu'elles soient, amélio-
ration de la productivité, limitation des dépenses de déplace-
ment et respect de l'environnement.
La multiplication des terminaux connectés, la très bonne cou-
verture des réseaux haut débit associés à des offres d'accès
toujours moins chères, favorisent également cet essor.
24% des responsables interrogés indiquent avoir des salariés
en télétravail à domicile. Un taux sous-évalué selon l'institut
d'études car certaines entreprises rechigneraient à officialiser
ce mode de travail pour des questions d'assurance et de droit.
Reste que pour 81% des entreprises concernées, cette pratique
concerne moins de 10% de leurs effectifs. IDC parle donc de
"variable d'ajustement" et pas de "nouvelle manière de travail-
ler". D'ailleurs, les directions générales semblent assez réti-
centes à encourager le télétravail. 76% se déclarent plus ou
moins contre, là encore à cause des contraintes légales, finan-
cières et de management.
Pour IDC, l'apport principal des outils de mobilité concerne
en fait les travailleurs sédentaires. La question des usages des
nomades ne se pose plus mais il apparaît que les travailleurs
sédentaires sont de plus en plus équipés d'outils mobiles.
75 à 98% des entreprises interrogées équipent ces salariés
d'outils mobiles comme le PC portables ou le smartphone Ou-
tils qu'ils utilisent à leur domicile (60% des cas) pour un usa-
ge perso et pro (à 80%). Conséquence, "les frontières sont de
plus en plus floues entre l'environnement professionnel et le
cadre personnel", note IDC.
Q.C
Le phénomène Blackberry! De plus en plus d’entreprises
équipent leurs salariés de smart-
phones pour recevoir les mails
instantanément. C’est la marque
canadienne Blackberry qui a dé-
veloppé dans les années 2000 l’u-
sage des mails sur les téléphones.
Aujourd’hui, des études montrent
que le salarié travaille bien plus que ses horaires officiels. En
effet, les cadres reçoivent leurs mails chez eux le soir, le wee-
kend et pendant les vacances et sont tentés de répondre de
suite. Ces terminaux mobiles permettent aux entreprises une
meilleure productivité de leurs salariés.
La multiplication des smartphones connectée à internet rend
les salariés dépendants. Ils ne se rendent pas compte du travail
qu’ils effectuent sur leurs téléphones. Certains salariés en sont
totalement accros. Les entreprises ont réussi à transformer
leurs salariés en robots joignables quasiment tout le temps.
Aux Etats Unis, certains salariés viennent d’attaquer leurs
employeurs en justice et demandent des indemnités pour les
heures supplémentaires « Blackberry » !
Q.C
11
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