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MINUTES Think tank Sport et Citoyenneté En partenariat avec : TABLE RONDE « L’accompagnement et la reconversion des sportifs de haut niveau » Mardi 7 octobre 2014 18.00 20.30 Amphithéâtre Robert Gounouf ESSCA - Angers

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MINUTES

Think tank Sport et Citoyenneté

En partenariat avec :

TABLE RONDE

« L’accompagnement et la reconversion des sportifs de haut niveau »

Mardi 7 octobre 2014 18.00 – 20.30

Amphithéâtre Robert Gounouf

ESSCA - Angers

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Conférence « L’accompagnement et la reconversion des sportifs de haut niveau »

Mardi 7 octobre 2014 | ESSCA, Angers

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CONTEXTE

Les athlètes ont souvent des difficultés à combiner leur carrière sportive avec des études ou un

travail. Vouloir réussir au plus haut niveau dans un sport exige de suivre un entrainement intensif

et de participer à des compétitions nationales et internationales, ce qu’il est parfois difficile de

concilier avec les défis et les contraintes du système éducatif et du marché du travail.

Des mesures existent pour permettre au sportif de mener à bien son double projet, éducatif et

sportif. L’Union européenne a même publié des « Lignes directrices » sur ce sujet en 2013.

Mais des difficultés demeurent lors de l’accès à l’emploi, en raison notamment des contraintes de

temps auxquelles sont confrontés les sportifs de haut niveau.

Comme toutes les phases de transition, la reconversion professionnelle des sportifs de haut

niveau est complexe. Deux axes de développement semblent possibles : du côté des athlètes, une

plus grande anticipation de l’après-carrière est primordiale ; du côté des entreprises, un

accompagnement continu avant et après la carrière sportive est porteuse de sens, à la fois pour

l’athlète et pour l’entreprise.

C’est dans ce contexte que le think tank Sport et Citoyenneté a initié en 2014 un double

moment de réflexion.

En janvier, à l’INSEP, Sport et Citoyenneté a réuni les acteurs traditionnels du sport (Etat,

Mouvement sportif, INSEP) pour comprendre les enjeux et les mesures mises en place pour

accompagner les sportifs de haut niveau pendant et après leur carrière.

Cinq idées fortes avaient été identifiées au cours des échanges. Parmi elles, la nécessité d’associer

les entreprises à la réflexion car ce sont elles qui sont en mesure d’embaucher ou de former les

sportifs de haut niveau à leur nouveau métier.

C’est cet angle qui a été choisi pour construire ce second moment d’échange initié par Sport et

Citoyenneté. Le parti pris de cette seconde conférence est de placer le débat à l’échelon local, qui

semble être l’échelon le plus à même de répondre aux problématiques rencontrées. La dynamique

enclenchée par l’organisme de formation Opcalia et le fond de dotation Mécèn’elite Anjou ces

dernières années conforte cette analyse.

Sport et Citoyenneté a donc réuni le 7 octobre 2014 à Angers plusieurs intervenants issus du

monde de l’entreprise ainsi que de nombreux sportifs de haut niveau pour débattre des questions

d’accompagnement et de reconversion des sportifs de haut niveau.

COMPOSITION DU PANEL

Protocole

- Catherine LEBLANC | Directrice de l’ESSCA. Adjointe aux relations internationales, au

tourisme et au rayonnement, Ville d’Angers

- Gilles GRIMAUD | Vice-président du Conseil Général de Maine-et-Loire en charge des

sports et du patrimoine

- Julian JAPPERT | Directeur du think tank Sport et Citoyenneté

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Introduction

- Arnaud SAUROIS | Membre de l'équipe management du sport de l'université de Poitiers

- Jean-Claude DUPUIS | Professeur, Délégué général de la chaire Responsabilité globale et

capital immatériel à l’IAE de Paris, Observatoire Sport et Reconversion d’Opcalia

Table ronde

- Raphaël POULAIN | Ancien rugbyman professionnel, acteur et écrivain

- Nathalie DECHY | Ancienne joueuse de tennis professionnelle, Membre du Comité de

Pilotage de Roland-Garros

- Yves LE VILLAIN | Directeur des Sports, Ville d’Angers

- Jean-Damascène HABARUREMA | Athlète, Membre de la Team Sport Anjou

- Olivier BLOUDEAU | Délégué Territorial Anjou, Conseiller en formation, Opcalia

- Karine DESGAGES | Directrice des Ressources Humaines, Scania

- Olivier PICKEU | Manager Général, Angers SCO

Grands témoins

- Claire SUPIOT | Ancienne nageuse de haut niveau

Allocations de clôture

- Pierre MAIRE | Président du fonds de dotation Mécèn’elite Anjou

- Alain ARVIN-BEROD | Vice-président de « Entreprendre et Sport », Membre du Conseil

d’administration de Sport et Citoyenneté

Modération/Animation

- Géraldine PONS, Journaliste Eurosport

MINUTES

Ouverture de la table ronde

La conférence est ouverte par Catherine LEBLANC.

Elle rappelle que la reconversion professionnelle des sportifs de haut niveau (SHN), comme toute

évolution professionnelle, se prépare et que l’ESSCA travaille au quotidien sur la validation des

talents et des parcours académiques.

Elle souligne également que les SHN participent au rayonnement d’un territoire. La Ville d’Angers

se mobilise d’ailleurs en faveur du sport, en témoigne l’organisation prochaine des Etats Généraux

du Sport Angevin. En termes de politique publique, la position de la Ville est claire et ambitieuse :

elle vise à intégrer le sport dans toutes les politiques publiques générales de la ville.

David RANC, Professeur à l’ESSCA, insiste sur l’importance de la mission principale de l’école :

la formation. La question de la reconversion entre dans les enjeux à venir. Les qualités des SHN

sont reconnues, elles ont leur place dans l’entreprise. Il rappelle qu’il existe des solutions pour

valider ces expériences (VAE) afin d’intégrer l’entreprise, tout comme la formation continue,

développée notamment à l’ESSCA. Il conclu en rappelant qu’il est important pour l’ESSCA

d’apporter une contribution sur des sujets de société comme celui de l’accompagnement des SHN.

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Gilles GRIMAUD insiste quant à lui sur le soutien apporté au sport par le Conseil Général de

Maine-et-Loire. Plusieurs actions ont été mises en place : un soutien aux équipes professionnelles,

un soutien aux sportifs amateurs de haut niveau, notamment à travers la Team Sport Anjou,

composée de 14 athlètes avec une parité hommes/femmes, et qui accueille aussi des athlètes

handisport. L’objectif est de les accompagner dans leur parcours sportif et professionnel ou

d’études avec des aides financières.

Julian JAPPERT clôt le protocole en rappelant que la question abordée est aussi une

problématique européenne, partagée par beaucoup d’Etats membres. Cette conférence fait écho au

premier débat organisé à l’INSEP en janvier 2014. Cet évènement appelait à trouver un angle

différent, et à interroger les entreprises et les sportifs sur ces sujets.

Pourquoi « délocaliser » cette conférence à Angers ? Le secteur angevin est un terrain de bonnes

pratiques. Le fruit de rencontres très intéressantes avec des acteurs actifs dans le secteur.

Ce type de conférence fait sens si les acteurs impliqués travaillent ensemble, si l’information

circule et si les synergies communes sont exploitées.

*****

Introduction

Arnaud SAUROIS présente un état des lieux de la situation des SHN en France :

14.000 sportifs environ sont recensés sur les 6 listes ministérielles, dont 50% sur les listes

de Haut Niveau.

2500 à 3000 athlètes âgés de 20 ans et plus perçoivent moins de 1300 euros/mois pendant

leur carrière.

Les Pays de la Loire comptent un grand nombre de licenciés amateurs mais ne sont pas

fortement représentés en termes de SHN.

Arnaud SAUROIS insiste sur le fait que le « double projet » est une question essentielle. Il faut

l’amorcer tôt et il faut en connaître les freins. Il reste aujourd’hui difficile pour les responsables

techniques et le mouvement sportif de libérer les athlètes pour qu’ils se concentrent sur autre

chose que sur la pratique sportive.

Il rappelle aussi qu’il faut sortir du schéma selon lequel le SHN est le salarié parfait. De même,

les valeurs du monde sportif ne sont pas toujours utilisables dans le monde de l’entreprise. En

revanche, le SHN peut devenir un bon salarié. La carrière sportive peut être un facteur de lien vers

l’entreprise mais il faut respecter un certain nombre de conditions. En effet, les sportifs doivent

passer d’une activité qu’ils pratiquent depuis très jeune et souvent avec passion, à une activité

professionnelle de raison.

Une autre idée reçue est que les solutions n’existent pas. En effet, beaucoup d’acteurs se penchent

sur la reconversion des SHN, ce qui rend l’offre peu lisible et souvent peu cohérente. Enfin, il faut

égaler souligner que souvent les sportifs eux-mêmes se désintéressent des dispositifs

d’accompagnement et de reconversion.

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Il présente ensuite les cinq grandes familles d’acteurs qui interviennent sur ces questions, avec

des degrés d’implication et des dispositifs différents :

- L’Etat, qui délivre des aides financières, des aides personnalisées, des primes pour les

médailles, des aides à la formation et aux concours et des aides à l’aménagement d’emploi

(CAE et CIP). Il pilote aussi les dispositifs de retraite des SHN.

Arnaud SAUROIS précise qu’une mission sur le « Statut du sportif de haut niveau » est

actuellement en cours, confiée par Thierry Braillard à Jean-Pierre Karaquillo.

- L’INSEP. Un service se concentre sur la reconversion des SHN. Un référentiel des

compétences a été créé en 2008. Les CREPS mettent en place des outils d’information à

destination des SHN comme par exemple le CREPS des Pays de la Loire avec son Portail du

sport de haut niveau en Pays de la Loire.

- Le CNOSF et les fédérations sportives. Le CNOSF et le groupe Adecco ont signé fin 2010

une convention de mécénat de compétence en faveur de l’accompagnement et de la

reconversion de 30 athlètes olympiques. Il s’agit d’une déclinaison en France du dispositif

« Athlete Career Programme » du CIO.

- Les entreprises. Les grandes entreprises sont actives sur ce sujet, des fonds de dotation,

des organismes de formation et d’accompagnement, le MEDEF par un travail spécifique

contribuent aussi au débat.

- Les collectivités territoriales. Les Conseils Régionaux et Généraux, par exemple en Pays

de la Loire, participent à ces questions : bourse individuelle de formation, plan

d’accompagnement à un projet sportif et professionnel, doublement des aides allouées par

l’Etat dans le cadre d’un CIP…

Jean-Claude DUPUIS présente à son tour un état des lieux objectif de l’état de la problématique

abordée. L’Observatoire Sport et Reconversion mis en place par Opcalia a pour but de mettre en

œuvre une démarche d’étude/action qui aille au-delà du simple état des lieux et de la conception

de recommandations. Articuler et croiser l’analyse objective (données) et l’analyse subjective

(appréciation/ressenti des acteurs) apparaît nécessaire.

Selon Jean-Claude DUPUIS, la reconversion fonctionne mieux que ce que l’on veut bien admettre.

Mais il existe un hiatus entre l’analyse objective et l’analyse subjective. Subjectivement, la

reconversion est vécue le plus souvent comme un déclassement. Or, la reconversion est une

transition de vie. Il faut des techniques d’accompagnement. Les sportifs ont des expériences au

cours desquelles ils acquièrent des compétences. En France, les compétences développées par les

SHN sont peu valorisées.

*****

Discussion avec les panélistes

L’ouverture de la table ronde est prononcée par Géraldine PONS. Les intervenants sont invités

tour à tour à exprimer leur opinion et apporter leur vécu/expertise

Pour Raphaël POULAIN, le fait d’être un SHN oblige à une reconversion sociale autant que

professionnelle. Le besoin constant de devoir prouver, sur et en dehors du terrain, le besoin de

surperformance dans le domaine du sport est traumatisant lorsque la carrière s’arrête.

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La reconversion professionnelle doit donc être aussi abordée d’un point de vue psychologique

et personnel. L’importance de se responsabiliser, de se regarder en face, de trouver une place dans

la société doit être inculquée aux SHN.

Il est difficile pour le sportif de mettre en valeur ses compétences lui-même. Certaines instances

sportives, le syndicat de joueurs PROVALE par exemple pour le rugby, sont des lieux de

connaissance et d’informations sur la reconversion.

Selon Nathalie DECHY, si la retraite sportive s’apparente à une « petite mort », pour d’autres

elle tient lieu de « seconde vie ».

Elle rappelle que l’encadrement joue un rôle important dans la carrière des sportifs, notamment

sur l’importance de démarrer un double projet très tôt dans une carrière. Elle tient aussi à rappeler

que l’investissement dans un double projet ne dévalorise en rien une carrière de haut niveau. Des

modalités existent désormais pour concilier les deux (e-learning, aménagement d’horaires, etc.). Il

faut donc enlever l’image que le sportif qui pense à sa reconversion n’est plus motivé par sa

carrière.

Aussi, Nathalie DECHY insiste sur la nécessité de porter une attention particulière aux (jeunes)

sportifs qui ont suivi une formation sportive mais qui n’ont pas fait carrière. Il s’agit là d’un public

particulier qu’il convient de prendre en compte.

L’aide aux SHN est un choix politique. Yves LE VILLAIN confirme que la Ville d’Angers a décidé

de poursuivre les actions entreprises en matière de soutien au haut niveau. L’objectif que s’est fixé

la Ville est de réunir tous les acteurs qui comptent pour le sportif : sa famille, son entraineur, le

président du club, le Conseil général, le Conseil régional, le mouvement sportif et les acteurs privés.

Ceci afin d’avoir un panorama de la vie de l’athlète, de ses difficultés, des aides qu’il reçoit. La Ville

d’Angers a entrepris cette démarche depuis quelques années. Aujourd’hui environ une dizaine

d’athlètes sont soutenus.

Yves LE VILLAIN rappelle que la Ville d’Angers a choisi de s’appuyer sur les clubs, car ce sont

eux qui participent à la vie associative de la cité. Les aides sont souvent financières, mais aussi en

nature (mise à disposition d’un appartement par exemple). Le soutien apporté dépend des

difficultés rencontrées par l’athlète.

Les SHN sont un atout pour le rayonnement d’une ville mais il ne faut pas tomber dans la logique

de « mercenaire », sous-tendue par une attractivité financière. L’inscription des athlètes angevins

se fait dans la durée, l’objectif pour la ville étant de promouvoir une vie associative attractive, une

formation citoyenne des jeunes et un développement économique local.

Jean-Damascène HABARUREMA aborde la difficulté de concilier sport de haut niveau et vie

professionnelle. La vie de SHN implique de faire des choix, des renoncements, des sacrifices.

L’évolution existe dans le monde professionnel mais suscite parfois la peur de l’inconnu. En

Afrique, l’inconnu attise la curiosité. En Europe, il provoque la peur.

Olivier BLOUDEAU introduit son propos en présentant OPCALIA, qui est un organisme

paritaire collecteur agréé (OPCA). A ce titre, il participe à la formation des salariés par le biais de

cotisations et d’adhésions volontaires.

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Pour avoir accompagné plusieurs sportifs dans leur réflexion, il estime que l’après-carrière

constitue souvent une inconnue, et que cela entraîne une forme de peur chez les SHN. La

reconnaissance de ses propres compétences n’est pas chose aisée. Certains SHN ont tendance à les

surestimer, d’autres à les sous-estimer. Transposer ces compétences sportives vers un métier n’est

pas chose aisée.

Il souligne également qu’il est difficile pour une entreprise d’avoir une visibilité sur les dispositifs

existants en matière d’accompagnement. L’entreprise et le club sportif se connaissent peu et ont

une démarche trop centrée sur le parrainage/sponsoring classique. Les politiques RSE offrent de

nouvelles possibilités de réflexion.

Karine DESGAGES affirme que le sport est une valeur forte pour l’entreprise Scania. Un site

comme celui d’Angers (assemblage de camions) demande aux salariés une bonne condition

physique. Il est donc important d’apprendre aux salariés l’importance du corps, apparenté à une

mécanique qui nécessite de l’entretien.

Karine DESGAGES apporte le témoignage de son entreprise. Patrik Bärgman, ancien hockeyeur

suédois des Ducs d’Angers, a été recruté par Scania il y a quelques années. Elle souligne que Scania

n’a pas, à l’époque, recruté un SHN mais un individu avec des compétences et une personnalité

propre. Il faut donc avoir une vision sur le long terme, car lorsque la carrière sportive se termine, le

sportif devient un salarié comme un autre.

Olivier PICKEU, Manager Général du SCO Angers, revient sur la création d’un centre de

formation très actif : la « Pitch Academy », qui permet d’accompagner des jeunes en formation en

difficulté scolaire. Plus qu’un soutien scolaire, le but est de les aider à se réaliser. Il faut beaucoup

d’envie pour devenir un athlète, et il y a de nombreuses contraintes et responsabilité sur les

épaules des jeunes. Il faut les aider à supporter cette pression.

Il est en revanche compliqué de leur témoigner de la rapidité d’une carrière. Dans le football

français, il existe un syndicat très puissant (UNFP), qui aide les joueurs dans leur reconversion. Il y

a différents types de joueurs, ceux pour qui la reconversion est réfléchie depuis longtemps et ceux

qui en prennent conscience quand ils signent leurs derniers contrats.

*****

Interventions de grands témoins

Pour Claire SUPIOT, la fin de carrière est difficile. Le corps est fatigué et la quête de normalité

pas forcément simple pour des SHN habitués à se surpasser en permanence.

L’après-carrière est souvent une histoire de rencontres et il est important de les accompagner

dans cette démarche. Se constituer un réseau, savoir « se vendre » n’est pas chose aisée. La

connaissance de ses propres compétences est difficile à apprivoiser. Mais l’envie de progresser

reste. Il faut juste la transférer dans un autre champ.

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Discours de clôture

Pierre MAIRE revient sur la nécessité pour les sportifs de débuter très tôt la préparation de la

reconversion ainsi que sur l’interdépendance entre sport et entreprise. Les sportifs ont besoin de

partenaires qui leur permettent de performer en envisageant leur après-carrière. Du point de vue

des entreprises, le partenariat permet d’apporter un supplément d’âme à travers les qualités de ces

athlètes. Il faut mettre en pratique un projet commun.

Le partenariat entreprise/sportif est une thématique de base pour le fond de dotation

Mécèn’Elite Anjou, créé en juillet 2013 et portée par des chefs d’entreprises désireux de contribuer

au rayonnement de leur département. Les SHN soutenus sont locaux. Mécèn’Elite Anjou est une

démarche de mécénat collectif, et qui promeut le sport en tant qu’image forte et positive pour un

territoire.

Le Maine-et-Loire peut devenir un laboratoire d’expérience dans le domaine du sport, en

particulier sur la reconversion professionnelle.

Alain ARVIN-BEROD compare les athlètes à des stoïciens : certaines choses dépendent d’eux,

certaines non.

Il faut sortir de la croyance limitante qui cantonne les athlètes à être des sportifs. Sur les 7000 SHN,

50% font des études supérieures et 700 sont en CIP. Il y a donc une évolution positive des

comportements.

Les sportifs ont aussi des capacités à rebondir (résilience). Certains chutent parce qu’ils ont

voulu rester en haut de l’euphorie. Il y a du ressort chez les sportifs mais ne faut pas entretenir

l’illusion. Alain ARVIN-BEROD affirme que le transfert de compétences n’existe pas : c’est une

traduction des compétences sportives en compétences d’entreprise.

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IDEES FORTES ISSUES DES ECHANGES ENTRE INTERVENANTS

A l’issue de l’événement organisé à l’INSEP le 31 janvier 2014, Sport et Citoyenneté avait

identifié les éléments suivants. Nous avons choisi de les confronter aux échanges nés le 7 octobre à l’ESSCA Angers.

1. La mise en place d’un lieu d’information traitant de l’évolution professionnelle des SHN

serait utile. Il pourrait regrouper toutes les informations et dispositifs existants.

Ces sites d’information, lorsqu’ils existent comme par exemple en Pays de la

Loire avec le Portail d’information développé par le CREPS, sont peu connus

par les clubs et les SHN. Un travail d’information est donc nécessaire.

2. L’accompagnement des SHN dans la définition de leur projet personnel et professionnel

est primordial. L’investissement des acteurs proches (entraîneurs, fédérations) est souvent

décisif, chaque athlète étant un cas particulier.

Cette disposition a été vérifiée lors des témoignages des SHN présents à Angers.

Chaque sportif est différent et nécessite une approche personnalisée. Aussi, la

dynamique enclenchée en Maine-et-Loire par Opcalia et Mécen’elite Anjou

s’inscrit parfaitement dans cette démarche.

3. A titre personnel, l’athlète doit devenir acteur de son évolution professionnelle. Le choix

du moment pour aborder ces questions est important.

Ce constat s’est confirmé lors des échanges du 7 octobre. Cette démarche doit

être accompagnée par le club, l’entourage ainsi que par des professionnels et ce

afin de faciliter la transition.

4. Il convient d’agir avec l’ensemble des acteurs, notamment les fédérations, qui sont les

premières impliquées.

Les débats du 7 octobre ont montré que bien souvent les acteurs du monde du

sport et ceux de l’entreprise se connaissent peu, ou pas. Il semble nécessaire de

jeter des ponts entre ces deux secteurs, à l’image de l’action entreprise par le

fond de dotation Mécèn’elite Anjou.

5. Les entreprises (réserves de bonnes pratiques) doivent être associées aux réflexions, car

ce sont elles qui embaucheront les athlètes plus tard. Des passerelles sont à consolider

entre le monde du sport et le monde de l’entreprise, afin que chacun puisse comprendre le

fonctionnement de l’autre.

Les débats du 7 octobre ont renforcé cette analyse, et appellent à un

approfondissement de la question, à l’échelon local, régional et national.

Sport et Citoyenneté est un « think tank » européen spécialisé dans l’analyse des politiques sportives et dans

l’étude de l’impact sociétal du sport.

Il contribue à engager des débats d’idées et à formuler des pistes de réflexions sur des grands enjeux de société.

www.sportetcitoyennete.com