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Bruxelles et les grandes métropoles européennes Constats économiques et démographiques Journée de la Société de démographie 28 novembre 2014 Christian Vandermotten Faculté des Sciences IGEAT, Institut de Gestion et d'Aménagement du Territoire

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Bruxelles et les grandes métropoles européennes

Constats économiques et démographiques

Journée de la Société de démographie28 novembre 2014

Christian Vandermotten

Faculté des SciencesIGEAT, Institut de Gestion et d'Aménagement du Territoire

La situation bruxelloise

La démographieLes composantes de la croissance de la population en

RBC

1970 1981 1991 2001 2008 2012 (c)

Bruxelles-Capitale 26,6 28,8 31,1 31,5 32,1 32,6

Flandre 26,9 29,2 31,0 27,9 25,3 24,7

Wallonie 24,6 28,4 29,9 27,3 25,5 25,3

Royaume 26,1 28,9 30,7 28,0 26,0 25,7

Bruxelles-Capitale 1,98 1,71 1,80 2,03 2,07 2,05

Flandre 2,22 1,69 1,58 1,56 1,82 1,85

Wallonie 2,29 1,64 1,75 1,76 1,84 1,85

Royaume 2,21 1,67 1,66 1,67 1,85 1,87

Bruxelles-Capitale 13,5 12,4 13,3 15,0 17,0 16,9

Flandre 15,1 12,9 12,2 10,2 10,9 10,9

Wallonie 14,1 12,4 12,9 11,7 11,5 11,5

Royaume 14,6 12,7 12,6 11,1 11,7 11,7

Bruxelles-Capitale 16,1 23,9 28,2 28,0 28,1 31,5

Flandre 3,0 4,1 4,4 4,9 5,8 6,8

Wallonie 11,4 12,7 11,3 9,7 9,3 9,6

Royaume 6,9 12,4 8,9 8,7 9,1 10,2

(b) 1971 pour l'ISF

(c) 2011 pour le pourcentage d'étrangers

Part des 20-39 ans dans la population totale

Indice synthétique conjoncturel de fécondité

(nombre d'enfants par femme)

Taux de natalité (nombre de naissances pour 1000

habitants)

Pourcentage d'étrangers (a)

(a) Vu l'ampleur des phénomènes d'acquisition de la nationalité belge, les étrangers ne représentent, surtout dans les années récentes, qu'une f raction de la population d'origine étrangère (moins de 4/10 aujourd'hui pour

les personnes d'origine marocaine, turque ou congolaise)

Un regain de dynamique de la croissance centrale par rapport à la croissance suburbaine et dans la ville-centre

une croissance plus centrale

En périphérie, un glissement de la croissance vers des

communes moins prestigieuses

L'économie : une croissance économique insuffisamment créatrice d'emplois, en particulier

d'emplois peu qualifiés Rapport entre la croissance du PIB et celle de l'emploi (2004-2010)

Rapport (a)/(b)

Bruxelles-Capitale 1,2 0,7 1,8

Périphérie f lamande 1,8 1,2 1,6

Périphérie w allonne 2,2 2,5 0,9

Aire m étropolitaine de Bruxelles 1,5 1,0 1,4

Aire métropolitaine d'Anvers 0,7 1,2 0,6

Aire métropolitaine de Gand 1,3 1,6 0,8

Aire métropolitaine de Charleroi 0,5 1,1 0,4

Aire métropolitaine de Liège 1,4 1,0 1,4

Reste de la Flandre 1,3 1,2 1,1

Reste de la Wallonie 1,1 1,1 1,0

Royaum e 1,3 1,1 1,1

Croissance de la valeur ajoutée

Croissance de l'emploi

Conclusions : le parallélisme entre renouveaux démographique et économique métropolitains n'est que partiel et la conjonction des deux phénomènes accentuent la dualisation dans la ville et entre celle-ci et sa périphérie. En même temps, c'est la position métropolitaine et internationale de Bruxelles qui y soutient l'immigration, y compris celle des « pauvres »

La situation dans l'UE

La démographieLa dynamique des grandes FUAs

%Différentiel de taux de croissance 1995-2008

Irlande 1,66 0,04 - -0,45 0,09Chypre 1,43 - - 0,09 -0,18Espagne 1,15 0,09 0,41 -0,25 -0,06Suisse 0,61 0,06 0,13 -0,23 0,00

France (métropolitaine) 0,56 0,20 0,23 0,05 -0,24Pays-Bas 0,48 0,00 0,16 -0,15 0,10

Royaume-Uni (1995-2006) 0,47 -0,06 -0,20 0,05 0,14Grèce 0,42 0,36 - 0,35 -0,35

Portugal 0,41 0,18 - 0,10 -0,24Belgique 0,40 0,10 -0,18 -0,11 0,04

Danemark 0,38 ... - ... ...Autriche 0,35 0,23 0,03 -0,03 -0,22

Suède 0,31 0,64 0,27 0,02 -0,38Finlande 0,30 0,74 - 0,54 -0,50

Italie 0,24 0,13 0,17 0,21 -0,18Slovénie 0,08 - 0,27 -0,24 -0,08

Allemagne 0,06 0,24 0,00 -0,04 -0,20dont ouest (vs. moyenne nationale) 0,23 0,08 0,04 ...dont est (vs. moyenne nationale) 0,25 -0,55 -0,60 ...

Slovaquie 0,03 - -0,06 0,16 -0,01République tchèque 0,01 0,28 -0,16 0,08 -0,05

Pologne -0,09 0,08 0,25 0,04 -0,08Hongrie -0,22 0,07 - -0,04 -0,03Estonie -0,60 - 0,35 - -0,22

Roumanie -0,73 0,35 - 0,38 -0,10Bulgarie -0,87 1,12 - 0,75 -0,35Lituanie -0,96 - 0,68 0,39 -0,40Lettonie -1,01 - 0,12 - -0,07

Taux de croissance

annuel moyen

national 1995-2008 FUA >

1000000 habFUA 500000 à 1000000 hab

FUA 200000 à 500000 hab

Reste du territoire

- La dynamique relative des plus

grandes FUAs (et des capitales dans

les petits pays d'Europe centre-

orientale) est favorable vs. le

reste des territoires

- Les situations sont plus contrastées pour les FUAs intermédiaires

- Le Royaume-Uni fait exception en montrant (en

dehors du cas de Londres, que l'on

observera ci-après) un

glissement de la population vers les

petites FUAs et surtout le reste du

territoire

Les mauvaises dynamiques relatives concernent :

- des villes d'ancienne industrialisation, sans véritable statut métropolitain (Ostrava,

la Ruhr, Lille et le bassin minier, le bassin lorrain, Oviedo, Bilbao, Lodz,

Katowice) ;

- l'Angleterre, en dehors de Londres, où l'on assiste à un

glissement général de la population vers les zones non

métropolitaines ;

- le sud de l'Italie ;

- Athènes et Salonique, où l'ampleur de la crise est telle que l'on assiste à une baisse

absolue de la population métropolitaine

Le poids des bilans migratoires

- Au niveau national, on peut opposer le bilan migratoire faible de la France aux

bilans forts d'autres pays d'Europe occidentale (Suisse, Belgique, Royaume-Uni). L'Allemagne occupe une position

intermédiaire, mais il faudrait y ajouter les bilans entre l'est et l'ouest du pays

- Depuis la crise, les bilans des pays de la périphérie méditerranéenne les plus touchés par la crise se sont sensiblement affaiblis,

mais restent néanmoins soutenus par l'ampleur de l'immigration extra-européenne

- Les plus grandes FUAs ont des bilans plus favorables que l'ensemble du pays, avec la notable exception parisienne et, depuis la crise, en Espagne. Les bilans sont devenus

négatifs à Dublin, Athènes et Salonique

- Les bilans relatifs des grandes FUAs sont aussi défavorables dans le sud de l'Italie,

dans des villes d'ancienne tradition industrielle, dans la plupart des villes

anglaises en dehors de Londres

L'économieIs bigger better ?

- Dans tous les pays, les FUAs > 1 000 000 hab. ont en moyenne des PIB/hab. > aux moyennes nationales ;- Ce n'est pas vrai pour les FUAs intermédiaires, qui ont cependant le plus souvent des PIB/hab. supérieurs au reste des territoires ;- Les choses sont plus contrastées en termes de dynamique (sauf en Europe centre-orientale, où les capitales creusent l'écart.

Le chômage métropolitain

- Même si beaucoup de métropoles dynamiques attractives ont des taux de chômage relatifs favorables, ce n'est pas le cas pour toutes, ce qui n'empêche pas une attractivité migratoire forte : c'est le cas de Bruxelles, Berlin et Vienne

- Les métropoles grecques perdent maintennat des habitants, avec un bilan migratoire négatif, ...

- ..., mais en Espagne par contre l'attractivité migratoire des grandes villes reste étonamment forte en valeur absolue au régard des niveaux absolus de chômage dont elles soufffrent

En conclusion, les rapports entre l'immigration et le chômage sont complexes. Certaines catégories de mouvements migratoires ne sont certainement pas guidés par une rationalisation des conditions du marché du travail par les migrants, qui sont en outre une catégorie très segmentée

Quelles conclusions pour Bruxelles ?

Bruxelles présente des structures qui s'accordent avec un statut de grande métropole fortement tertiarisée et bien insérée dans les réseaux

internationaux

Ce statut génère des performances économiques favorables, mais aussi une forte dualisation sociale

Cette dualisation traverse aussi les mouvements migratoires qui se dirigent vers cette métropole. Une part de ces mouvements ne répond pas aux logiques soi-disant rationnelles de l'économie « d'en haut », de sorte qu'ils sont importants eu égard à la situation du chômage (même si celui-

ci n'atteint des niveaux dramatiques qu'à l'échelle de la Région de Bruxelles-Capitale)

En fait, ce qui est exceptionnel à Bruxelles, c'est la conjonction entre une structure sociale « à l'anglo-saxonne » (les pauvres au centre, les riches en

périphérie) ET une limitation politico-administrative étroite