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NOUVEAU Côte Côte d’ Azur d’ Azur PALMIERS à COUPER LE SOUFFLE AU PAYS DES BAMBOUS GéANTS Gard Gard LES PLANTES DU NOUVEAU MONDE Picardie Picardie UN POTAGER DE CHâTEAU Somme Somme Portes Portes du Périgord du Périgord SOTHYS, DES JARDINS BEAUTé-SANTé 2 N°

Voyage jardin2 bat-arche nature - Article sur les arbres remarquables

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NOUVEAU

Côte Côte d’Azurd’Azur

PALMIERS à COUPER LE SOUFFLE

AU PAYS DES BAMBOUS GéANTS

GardGard

LES PLANTES DU NOUVEAU MONDE

PicardiePicardie

UN POTAGER DE CHâTEAU

SommeSomme

Portes Portes du Périgorddu Périgord

SOTHYS, DES JARDINS BEAUTé-SANTé

2N°

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AUPRÈS DE MON ARBRE

ARCHE DE LA NATURE (72)

Les arbres ont une histoireÀ DEUX PAS DU CENTRE-VILLE DU MANS, CET ESPACE NATUREL DE 450 HECTARES EST UN VéRITABLE POUMON VERT. GéRé PAR LE MANS MéTROPOLE, IL PROPOSE

AUX CITADINS UN SENTIER BALISé DE 32 ARBRES REMARQUABLES.

Étape n° 15 : Ce charme

commun (Carpinus

betulus), de 17 mètres

de haut, entretenu en

taillis, a été laissé à

l’abandon. Ses troncs

multiples se sont

soudés à leur base

avec le temps.

L

Détail de la page

précédente : La soudure

des troncs du charme

les rend plus rigides.

Étape n° 14 : Ce chêne

pédonculé (Quercus

robur) de 31 mètres de

haut, a probablement

fait partie autrefois d’une

haie champêtre.

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L’automne est bien installé. La nature rougit, jaunit, roussit. Les arbres prennent des parures spectaculaires. La saison est propice aux belles balades en forêt. L’occasion de s’oxygéner en famille un dimanche après-midi. Accéder au parcours des arbres remarquables de l’Arche de la nature, au Mans, est facile. Le parking le plus proche est dénommé « le Verger ». Il se trouve à quelques pas de l’abbaye de l’Épau, fl échée dans plusieurs endroits autour de la ville. Si vous venez de Paris, prenez l’autoroute A 11, puis l’A 28, et échappez-vous de ce nœud routier vers la nature par la sortie n° 23, direction Changé. Le parking « Verger » est ensuite fl éché. Une fois garés, nous suivons le sentier qui longe la grande pelouse vers la forêt. À quelques mètres, des panneaux indiquent le début du parcours. Nous voilà partis pour 2,5 kilomètres de marche en forêt. Le sentier et tout le sous-bois sont tapissés de feuilles rousses ou jaunes, créant une ambiance chaleureuse et feutrée. Les arbres de ce sentier balisé ont été classés remarquables en 2005. Ils le sont à plusieurs titres. Certains sont vraiment de beaux arbres au développement harmonieux ; d’autres ont des proportions qui en imposent ; d’autres encore, classés

« artistiques », ont adopté une forme insolite ou témoignent d’une exploitation an-cienne pour leur bois ou leurs fruits. Ces arbres nous racontent une histoire. Notre balade va tenter d’en décrypter les grandes lignes…

QUELQUES RECORDSC’est un chêne pédonculé qui débute le palmarès, un arbre de futaie de 26 mètres de haut. Nous avons vu plus grand – le chêne Boppe de la forêt de Bercé, à quelques kilomètres de là, par exemple (voir Voyages Jardins n° 1) –, mais c’est déjà une belle taille. Plusieurs de ces arbres de futaie jalonnent l’ensemble du parcours. Leur tronc unique, rectiligne et sans branche basse, s’élève de façon impressionnante vers l’infi ni du ciel. Ils font rêver les ébénistes et autres artisans du bois. Un pin maritime de même silhouette se dresse un peu plus loin à l’étape n° 3, une essence qui a beaucoup été plantée localement pour le reboisement, au XVIIIe siècle. Mais c’est à l’étape n° 12 que l’on trouve le chêne de futaie le plus haut, avec 36 mètres. Cependant, le record (toutes espèces confondues) est détenu par un pin maritime (visible à l’étape n° 30) de 37 mètres de haut.

TRADITION ET EXPLOITATIONArrêtons-nous quelques instants sur les peupliers noirs de l’étape n° 2. Ils res-semblent à des mains : l’une faisant le V de la victoire ; et l’autre, le chiff re 4, le pouce replié dans la paume. Ce sont des arbres dits « têtards ». Il s’agit d’une exploitation traditionnelle dans les campagnes. Les arbres des haies bocagères étaient coupés régulièrement et périodiquement pour fournir du bois de chauff age. Cela leur donne de drôles de silhouettes, avec un tronc court et massif, que l’on appelle parfois « trogne ». Ceux-là ont été coupés pour la dernière fois en 2014. Cette coupe stimule la croissance : ils poussent d’environ 1,50 mètre par an. Au n° 4, ce chêne pédonculé a également été taillé en têtard autrefois, mais il a été abandonné à son naturel depuis de nombreuses années et s’est développé à sa guise. Les silhouettes de ces arbres « têtards » délaissés sont toujours extraordinaires. Elles

stimulent l’imaginaire. La croyance populaire confère parfois à ces végétaux insolites des propriétés bénéfi ques ou maléfi ques. Certains sont utilisés comme repères au coin d’une parcelle, par exemple, comme l’était probable-ment le chêne « cornier » en n° 17.Une pente douce nous amène vers un petit étang. Au passage, coup d’œil sur un châtaignier têtard au tronc creux – une aubaine pour la petite faune des bois – et sur un groupe de bouleaux verruqueux, probablement des pionniers. Ce peuplement dense s’est développé à partir de graines qui ont, pense-t-on, ensemencé un

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AUPRÈS DE MON ARBRE

Étape n° 2 : Ces peupliers

noirs (Populus nigra)

doivent leurs formes

insolites à la taille en

têtard qu’ils subissent

régulièrement au fi l des

ans. Leur tronc, au plus

large, atteint 3 mètres de

circonférence.

Le coin des botanistesBouleau verruqueux (Betula verrucosa), charme

(Carpinus betulus), châtaignier (Castanea sativa),

chêne pédonculé (Quercus robur), chêne sessile

ou rouvre (Quercus sessilifl ora), douglas vert

(Pseudotsuga menziesii), frêne (Fraxinus excelsior),

peuplier noir (Populus nigra), pin maritime

(Pinus pinaster), robinier faux-acacia (Robinia

pseudoacacia), tilleul argenté (Tilia tomentosa).

espace agricole abandonné. Au bord de l’eau, un bouleau s’est développé naturellement en cépée, remarquable pour le nombre et le diamètre de ses troncs. Un peu plus loin, un alignement de douglas, de 25 à 30 mètres de haut, témoigne de l’existence probable, autrefois, d’un chemin balisé. Cette essence américaine a été largement employée pour le reboisement en France il y a une trentaine d’années. Sa croissance rapide et la qualité de son bois ont fait son succès. Des bancs et des tables invitent à la pause, voire au pique-nique, dans ce lieu paisible si près de la ville, et pourtant si loin du tumulte.

QUELQUES ANCêTRESLe sentier remonte en bordure de boisement. Nous pouvons alors admirer deux chênes pédonculés (n° 14 et 16), plus que bicente-naires, à l’allure massive. À leur cime arrondie, harmonieuse, on devine qu’ils se sont développés très naturellement, en pleine lumière, en isolé, en plein champ ou dans une haie bocagère. À quelques pas, un robinier faux acacia (n° 13) a atteint ici une taille remarquable pour cette espèce, près de 23 mètres de haut. Son écorce crevassée est particulièrement remarquable. Cet arbre d’origine américaine s’est si bien naturalisé chez nous qu’il pousse désormais spontanément un peu partout. Un charme à troncs multiples (n° 15) les a entrelacés curieusement : on dirait une sculpture contem-poraine. Son allure artistique témoigne d’une exploitation en taillis. Des coupes radicales successives ont engendré cette silhouette à plusieurs troncs de diamètre modéré qui, avec le temps, se sont soudés. Un cycliste nous dépasse le long de la futaie de chênes sessiles. Les sentiers de l’Arche

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se parcourent à pied, à vélo ou à cheval. Des promenades en voiture hippomobile (tractées par des percherons) sont aussi proposées pour découvrir l’Arche de la nature et profi ter des anecdotes d’un guide passionné. Nous avons entraperçu, quelques minutes plus tôt, ce drôle d’équipage au travers des fourrés roux.

DEUX VEDETTESLa promenade se poursuit au-delà de la route qui traverse la forêt. Nous découvrons alors le plus gros arbre du circuit : 8,70 mètres de circonférence ! C’est un châtaignier (n° 25), probablement culti-vé comme arbre fruitier, greff é sur un châtaignier sauvage. La pro-duction de châtaignes fut traditionnelle en Sarthe jusqu’à la fi n du XIXe siècle. Son tronc creusé au fi l des ans fait de lui un « arbre-cachette ». On dit que les Chouans se réfugiaient dans ces arbres creux pour surprendre l’ennemi. Les bambins ont pris le relais, trouvant dans les replis du bois une cabane naturelle. Nous croyons

Étape n° 32 : Ce

pin maritime

(Pinus pinaster)

s’est développé à

l’horizontale à cause

du chêne qui le

surplombe.

deviner dans les boursoufl ures de son tronc le profi l d’un vi-sage monstrueux. Le clou du spectacle nous attend au n° 32, le dernier spécimen du circuit. Ce pin maritime a cherché la lumière, gêné par l’ombre du chêne voisin. Il a adapté sa croissance, s’étalant à

l’horizontale et prenant cette silhouette insolite en toboggan que nous admirons maintenant. Est-il utile de préciser que ces arbres vénérables sont fragiles ? Ils ont accompagné plusieurs générations avant nous. Gardons-les en bonne santé pour les générations qui suivent. Évitez le piétinement du sol à leur pied, ceci tasse la terre, perturbe leurs racines et accélère leur vieillissement. !

ARCHE DE LA NATURE - Ouvert en accès libre toute l’année. Nombreuses

animations de découverte de la nature et de détente pour petits et grands.

Festivités autour de la nature, des végétaux, du jardin. Voir nos adresses

p. 122.

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X LES AUTRES SITES REMARQUABLES

Il n’y a pas que les 24 Heures au Mans… même si la course automobile et le circuit lui ont apporté une renommée mondiale. Labellisée "Ville d'art et d'histoire", Le Mans présente un patrimoine architectural unique. Elle est même candidate au fameux classement au patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco. Les rillettes le méritent ! CITé PLANTAGENêT : le cœur historique du Mans, sur 20 hectares, avec une muraille romaine parmi les mieux conservées d’Europe. À ne pas rater, à la nuit tombée, la Nuit des Chimères, une création Skertzo, parcours composé de créations visuelles, sonores et de spectacles d'images. Du 2 juillet au 3 septembre, du mardi au samedi. Visite libre. Tél. + 33 (0)2 43 28 17 22. www.nuitdeschimeres.com

ABBAYE DE L’ÉPAU : fondée au XIIIe siècle par Bérengère de Navarre, veuve de Richard Cœur de Lion, elle est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture cistercienne. Aujourd’hui lieu culturel, elle accueille concerts et expositions. Ouverte tous les jours, de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h, jusqu’au 31 octobre. Entrée 2,30 €.Route de Changé, 72 530 Yvre-L'Evêque. Tél. : + 33 (0)2 43 84 22 29. epau.sarthe.com

PAULA ET LES CRéATEURS : une boutique pour dénicher artisanat d’art et créations, accessoires de mode et cadeaux déco, œuvres d’artisans locaux (Sarthe et Pays de la Loire). 5, place du Hallai, 72 000 Le Mans. www.boutiquelescreateurslemans.fr

X Où DORMIR ?

Au Mans, on se la joue chambre d’hôtes, en plein centre historique.

LE CLOS D’HAUTEVILLE : chambre d’hôtes sur un jardin délicieux, la glycine y est reine. 85 € la nuit pour 2 personnes. 2, rue d’Hauteville. Tél. : + 33 (0)2 43 23 26 80. www.leclosdhauteville.com

LE MONTAUBAN : un hôtel particulier avec jardin et piscine chauff ée, quartier Saint-Nicolas. À partir de 95 € la nuit pour 2 personnes. 17, rue Saint-Nicolas. Tél. : + 33 (0)2 43 24 32 08. www.lemontauban.fr

X Où MANGER ?

De l’étoilé au bar à vin, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, autour des produits frais du marché.

LE BEAULIEU : 1* Michelin, cuisine gastronomique (menu à 59 €), menu du marché à partir de 29 €. 34 bis, place de la République. Tél. : + 33 (0)2 43 87 78 37. www.restaurantlebeaulieu.com

LA CIBOULETTE : une institution (33 ans de présence). Menus de 21,90 € à 59 €, formule déjeuner à partir de 13,90 €. À découvrir, « la trilogie de lapin ». 14, rue de la Vieille-Porte. Tél. : + 33(0)2 43 24 65 67. laciboulettelemans.com

L’UN DES SENS : bar à vins, cave à manger (déjeuner « retour du marché » à partir de 12,50 €, poissons fumés le jeudi). 9, rue du Docteur-Leroy. Tél. : + 33 (0)2 43 80 94 81. lundessens-lemans.fr

X Y ALLER

EN VOITURE. Depuis Paris :

comptez 2 heures via l’A 11

- Depuis Rennes : comptez 1 h 15

via l’A 81 - Depuis Rouen : comptez

2 heures via l’A 28 - Depuis Poitiers :

comptez 2 h 15 via l’A 10 et l’A 28.EN TRAIN : en TGV, comptez environ 1 heure depuis Paris (trajet direct).

X CONTACTS

SARTHE DéVELOPPEMENT 31, rue Edgar-Brandt, 72 000 Le Mans. Tél. : + 33(0)2 72 88 18 81. www.tourisme-en-sarthe.com www.lemans-tourisme.com

AUPRÈS DE MON ARBRE

Dans l’écorce boursoufl ée de ce

châtaignier, les plus imaginatifs

reconnaîtront une tête façon

« statue de l’île de Pâques ».

Étape n° 25 : Avec

ses 8,70 mètres de

circonférence, ce

châtaignier (Castanea

sativa) greff é est le plus

gros du circuit.