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0 AXE THÉMATIQUE I Adapter les compétences et savoirs aux besoins de l’école du 21 e siècle GROUPE DE TRAVAIL « Cadre d’apprentissage, contenus des savoirs et compétences, et plans d’actions prioritaires » RAPPORT SUR LES ÉLÉMENTS DU PLAN DACTION RELATIFS AU NOUVEAU TRONC COMMUN [PRESTATION II] Le vendredi 28 avril 2017

Pacte d'excellence : rapport sur le tronc commun

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    AXE THMATIQUE I

    Adapter les comptences et savoirs aux besoins de lcole du 21e sicle

    GROUPE DE TRAVAIL

    Cadre dapprentissage, contenus des savoirs et comptences,

    et plans dactions prioritaires

    RAPPORT SUR LES LMENTS DU PLAN DACTION RELATIFS AU NOUVEAU TRONC COMMUN

    [PRESTATION II]

    Le vendredi 28 avril 2017

  • 1

  • 2

    Composition du groupe de travail

    Prsident : Marc Romainville, Universit de Namur

    Groupe dappui : Geoffroy Le Clercq (rfrent Cabinet Schyns), Fabienne Vanham (rfrent

    Administration), Sarah Huygen (Universit de Namur), Christian Orange et Coralie Delhaye

    (Universit libre de Bruxelles)

    Membres effectifs : Yves Archambeau, Florent Chenu (CECP), Anne Chevalier, Patrick Danau

    (CEPEONS), Sabine Daro, Vronique de Thier (FAPEO), Sabine de Ville, Laurent Fourny, Roger

    Godet (FGTB-CGSP), Franoise Guillaume (FELSI), Catherine Guisset (WBE), Michal Lontie

    (UFAPEC), Mireille Maricq, Rudy Mathurin, Michel Patris (CSC), Pascale Prignon (SeGEC),

    Fabrice Primerano (WBE), Stephan Seynaeve (CGSLB-SLFP), Caroline Vanerwegen, Pierre

    Waaub (FGTB-SEL), Nicole Wauters, Anne Wilmot (SeGEC)

  • 3

  • 4

    Table des matires

    INTRODUCTION 7

    1. APPROFONDISSEMENT ET PRCISION DES DOMAINES 8 1.1 Domaine 1 : LANGUES 8

    1.1.1 Composantes et convergences entre ces composantes 8

    1.1.2 Langue franaise 11

    1.1.3 Langues modernes 12

    1.1.4 Langues anciennes 13

    1.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 13

    1.3 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et COMPTENCES MANUELLES,

    TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES 15

    1.3.1 Comptences manuelles, techniques et technologiques 16

    1.3.2 Numrique 18

    1.3.3 Mathmatiques 20

    1.4 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE, CITOYENNET 21

    1.5 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 25

    1.6 Domaines 6 & 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE

    ET POSER DES CHOIX 27

    1.6.1 Fondamentaux relationnels 28

    1.6.2 Fondamentaux cognitifs et mtacognitifs 29

    1.6.3 Fondamentaux lis la pense complexe, la recherche documentaire et au traitement de

    linformation 29

    1.6.4 Conditions dune dcouverte du monde extrieur et du monde du travail 29

    1.6.5 Conditions du dveloppement de la crativit de llve 30

    2. IMPLICATIONS EN TERMES DE RFRENTIELS 31 2.1 Domaine 1 : LANGUES 32

    2.1.1 Langue franaise 32

    2.1.2 Langues modernes 32

    2.1.3 Langues anciennes 33

    2.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 33

    2.3 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et COMPTENCES MANUELLES,

    TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES 34

    2.3.1 Au sujet des savoirs et comptences dans le domaine 3 34

    2.3.2 Numrique 35

    2.3.3 Les mathmatiques 36

    2.3.4 Sciences, notamment en lien avec la dimension manuelle, technique et technologique (en ce

    comprise la dimension numrique) 36

    2.4 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE, CITOYENNET 37

    2.5 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 38

    2.6 Domaines 6 et 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE

    ET POSER DES CHOIX 39

    3. INCARNATION DANS UNE GRILLE-HORAIRE TYPE 39 3.1 Principes dlaboration de la grille horaire 39

    3.2 Un passage gnralis au systme dit P45/P90 43

    3.3 Domaine 1 : LANGUES 46

    3.3.1 Langue franaise 46

    3.3.2 Langues trangres 48

    Premires annes du TC 49

  • 5

    Au secondaire 51

    3.3.3 Langues anciennes 51

    Scnario 1 52

    Scnario 2 53

    3.4 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 55

    3.5 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et COMPTENCES MANUELLES,

    TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES 56

    3.5.1 Mathmatiques 56

    3.5.2 Sciences, comptences manuelles, techniques et technologiques et dimension numrique 57

    3.5.3 Numrique 58

    3.6 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE, CITOYENNET 58

    3.7 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 59

    3.8 Domaines 6 et 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE

    ET POSER DES CHOIX 60

    4. ACCOMPAGNEMENT PERSONNALIS, ATELIERS-PROJETS ET ACTIVITS

    DEXPLORATION 61 4.1 Accompagnement personnalis et ateliers-projets (2AP) 61

    4.1.1 Accompagnement personnalis 63

    4.1.2 Ateliers-projets 66

    4.1.3 Modalits organisationnelles des priodes daccompagnement personnalis et dateliers-projets 67

    4.2 Activits dexploration 69

    5. IMPLICATION EN TERMES DENSEIGNANTS ET DE FORMATION DES

    ENSEIGNANTS 73 5.1 Domaine 1 : LANGUES 73

    5.1.1 Langue franaise 73

    5.1.2 Langues trangres 73

    5.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 74

    5.3 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et COMPTENCES MANUELLES,

    TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES 76

    5.3.1 Comptences manuelles, techniques et technologiques 76

    5.3.2 Mathmatiques 76

    5.4 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE, CITOYENNET 77

    5.5 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 78

    5.6 Domaines 6 et 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE

    ET POSER DES CHOIX 78

    6. IMPLICATIONS EN TERMES DE PRATIQUES DVALUATION 79 6.1 Modalits gnrales dvaluation 79

    6.1.1 Une accentuation des pratiques dvaluation formative 79

    6.1.2 Des valuations externes non certificatives 81

    6.1.3 Des valuations internes sommatives 82

    6.1.4 Le Certificat du Tronc Commun (CTC) 83

    6.2 Modalits spcifiques certains domaines 85

    6.2.1 Domaine 1 : LANGUES 85

    6.2.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 86

    6.2.3 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 87

    6.2.4 Domaines 6 et 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE

    APPRENDRE ET POSER DES CHOIX 87

  • 6

    7. AUTRES CONDITIONS : INSERTION DANS LTABLISSEMENT ET DANS LES

    PLANS DE PILOTAGE, COLLABORATIONS ET PARTENARIATS AVEC DES ACTEURS

    EXTRIEURS LCOLE, ESPACES DDIS ET MATRIELS 88 7.1 Domaine 1 : LANGUES 88

    7.1.1 Langue franaise 88

    7.1.2 Langues trangres 88

    7.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES 89

    7.3 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et COMPTENCES MANUELLES,

    TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES 90

    7.3.1 Numrique 90

    7.3.2 Polytechnicit et technologie 90

    7.3.3 Mathmatiques 90

    7.4 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE, CITOYENNET 91

    7.5 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT 91

    7.6 Domaines 6 et 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE

    ET POSER DES CHOIX 91

    ANNEXE 1 93

    QUELQUES LMENTS DU CURRICULUM SCIENCES ET TECHNOLOGIES DE

    LONTARIO 93

    ANNEXE 2 94

    LES ENSEIGNEMENTS PRATIQUES INTERDISCIPLINAIRES DE LA RFORME DES

    COLLGES 94

    ANNEXE 3 95

    VARIANTES DE GRILLES-HORAIRES 95

    ANNEXE 4 101

    PROPOSITION DUN COURS DE SCIENCES DE LHOMME ET DE LA SOCIT . 101

    ANNEXE 5 102

    PROJET DE CONTENU DE LA CHARTE DES RFRENTIELS DU TRONC COMMUN

    102 1. Introduction 102

    2. Les finalits du tronc commun 102

    3. Statut et rle des rfrentiels 102

    4. Qualits attendues des rfrentiels 103

    5. Rubriques obligatoires 106

    6. Approbation par la Commission des rfrentiels 106

    7. Recommandations quant la composition des GT rfrentiels 107

  • 7

    Introduction

    La mission complmentaire du groupe de travail consistait, selon son cahier des charges,

    dvelopper la mise en uvre progressive du Tronc commun, redfini et renforc sur une

    base polytechnique et pluridisciplinaire et compos des sept domaines dapprentissages.

    cette fin, le GT adopte une perspective intgrant la dfinition dune nouvelle grille horaire et

    celle dun cadre de rfrentiel Socles du nouveau Tronc commun .

    La tche tait donc colossale puisquil sagissait de dessiner les contours du tronc commun

    revisit et de prciser comment ses finalits et en particulier les apprentissages lis aux

    diffrents domaines pouvaient sincarner dans un curriculum.

    Ds septembre 2016, le groupe de travail a dabord approfondi la dfinition des domaines et

    de leurs composantes, avant de raliser une premire rflexion sur diffrents scnarios

    dincarnation possibles. Un compte rendu de ce travail a t envoy au Groupe central le 16

    novembre 2016, comme prvu dans le cahier des charges (prestation I), dans le but de

    contribuer llaboration du projet dAvis n3. Le prsent document correspond la

    prestation II prvue par le cahier des charges, savoir le rapport contenant les lments du

    Plan daction relatifs au nouveau tronc commun.

    Les lments gnraux sur lesquels des consensus de principe se sont dessins sont les

    suivants :

    La faon dont les domaines ont t prciss semble tre globalement oprationnelle

    aux yeux des membres du groupe. Ces derniers attirent toutefois lattention sur le

    fait quil conviendra didentifier de manire prcise comment les composantes des

    domaines sarticuleront aux diffrentes disciplines et comment et en quoi chaque

    discipline contribuera un ou plusieurs domaines. Ds lors, il faudra prvoir une

    tape durant laquelle les groupes rfrentiels des diffrentes disciplines convoques

    par un domaine articuleront leurs rflexions, sur la base dune Charte des

    rfrentiels du tronc commun (cf. bauche en annexe 5), pour assurer la cohrence

    des acquisitions lies ce domaine ;

    Il sera ncessaire que les futurs rfrentiels du tronc commun prennent en

    considration les nouveauts introduites par la rorganisation en domaines, ainsi que

    par la redfinition de la place de certains apprentissages dans le curriculum

    (notamment certaines des acquisitions transversales des domaines 2, 6 et 7). cette

    fin, la Charte indiquera clairement que les rfrentiels doivent comprendre des

    rubriques qui identifient un certain nombre dobjets prcis permettant de rencontrer

    les vises transversales dautres domaines (en particulier les domaines 2, 6 et 7) ;

    Il est ncessaire de raffirmer, une fois de plus, que si le quoi enseigner doit faire

    lobjet dune grande prcision, la question du comment lenseigner (et en

    particulier la manire concrte dagencer laccompagnement personnalis et les

  • 8

    ateliers-projets, cf. point 4.1) doit rester ouverte, de sorte mobiliser lautonomie

    pdagogique cratrice des enseignants, des quipes pdagogiques et des rseaux.

    1. Approfondissement et prcision des domaines

    1.1 Domaine 1 : LANGUES

    1.1.1 Composantes et convergences entre ces composantes

    Sans rien ter la spcificit des disciplines, la lecture transversale des notes produites par

    les groupes disciplinaires en langue franaise, en langues modernes mais aussi au sein de

    disciplines telles que les mathmatiques, les sciences ou lducation culturelle et artistique

    met en lumire lenjeu particulirement crucial des apprentissages linguistiques dans la

    poursuite dune ambition de russite pour tous les lves et dacquisition dun socle

    commun de connaissances et de comptences. Les rflexions menes autour des

    apprentissages langagiers, quils soient lis la langue franaise, aux langues modernes ou

    aux langues anciennes mettent en lumire des convergences importantes :

    Limportance dexprimenter, et ce ds le plus jeune ge, la dimension culturelle des

    langues qui permettent aux socits humaines dexprimer des modes de pense et

    des faons de voir le monde (en ce compris pour la langue maternelle des lves non

    francophones, quil sagit galement de reconnatre et de valoriser comme vecteur

    de culture et moyen dexpression) ;

    Limportance de renforcer la dimension communicationnelle des apprentissages

    linguistiques ; en lien troit avec le ple rcepteur (couter/lire), il sagit

    notamment de renforcer le ple metteur (parler/crire) : llve apprend la langue

    en apprenant la produire et en bnficiant dopportunits pour le faire1 ;

    Limportance daider les lves se reprsenter les langues comme objets

    dapprentissage en elles-mmes et pour elles-mmes (GTI.1. Franais-lecture 4.1.) ;

    ce qui suppose damener les lves dvelopper des comptences

    mtalinguistiques et rflexives.

    Si les considrations qui prcdent concernent lensemble des langues, la langue franaise

    revt un statut quelque peu diffrent qui exige quelle soit particulirement considre

    comme objet dapprentissage en tant que tel (cf. les trois dimensions dcrites ci-dessous).

    Les attendus en termes de comptences et de savoirs ne peuvent tre entirement dfinis

    pour tous sur la base de ce que lon croit pouvoir atteindre avec les publics les plus fragiliss.

    Dans cet esprit, lapprentissage de la langue franaise ne peut se rduire uniquement un

    outil au service des autres apprentissages disciplinaires (langue de scolarisation).

    Au sein du tronc commun, les apprentissages linguistiques se dclineraient ainsi sur

    plusieurs dimensions sagissant du franais, les trois premires dimensions sont prsentes

    1 De ce point de vue, on souligne limportance, sagissant des Langues modernes, de mettre laccent

    prioritairement sur laxe oral (expression orale et comptences laudition), sans ngliger laxe crit.

  • 9

    ci-dessous sans hirarchie et sans prjuger dune ventuelle chronologie de leur

    enseignement , rpondant aux besoins dintgration de nos jeunes dans une socit

    plurilingue et pluriculturelle :

    1) Apprendre le franais comme outil de culture (littratie). Il sagit de savoir lire, crire,

    structurer sa pense, communiquer, traiter de linformation et argumenter en franais,

    couter et comprendre, loral ou lcrit ; tre capable dadopter une rflexion dauto-

    valuation ou critique par rapport cette communication ; acqurir la facult de

    dvelopper des interactions langagires appropries et cratives dans diverses situations

    de la vie culturelle et sociale. Pour cela, disposer de la connaissance dun vocabulaire

    riche, dune grammaire fonctionnelle et des principaux mcanismes langagiers. Matriser

    en outre les principales modalits dinteractions verbales, des diffrents types de textes

    littraires et non littraires, les principales caractristiques des diffrents styles et

    registres de langage. Prendre conscience de limpact du langage sur ses interlocuteurs et

    de la ncessit dutiliser la langue dune faon socialement responsable. Dvelopper un

    got pour les qualits esthtiques de la langue2 3.

    2) Apprendre le franais en tant que langue de scolarisation, cest--dire en tant que

    langue dans laquelle sexposent les savoirs et se construisent les apprentissages. Laccs

    cette langue la fois spcifique au monde scolaire et aux diffrentes disciplines

    constitue un enjeu important pour lensemble des lves, quils soient allophones ou

    non, mme si les difficults peuvent tre en partie spcifiques pour ces deux types de

    publics. Il sagit en effet dtre en mesure de communiquer et dargumenter,

    oralement et par crit, selon les codes et les contraintes langagires spcifiques chaque

    discipline 4 Le GT disciplinaire Franais fait de cette question la premire

    recommandation gnrale non spcifique lenseignement du franais. Tous les

    enseignants en effet contribuent au dveloppement de la langue de lcole dans sa

    dimension socioculturelle et tous mobilisent, chacun dans leur discipline, un rapport

    rflexif et formel au langage. Il sagit donc dorganiser un enseignement explicite du

    franais de scolarit dans ses diffrents champs (social, administratif et cognitif), en

    sensibilisant notamment les lves aux formes gnrales de la communication en classe

    (expos monologal, expos dialogique, interactions enseignants-apprenants, interactions

    entre pairs) et aux formes spcifiques de communication des enseignements

    scientifiques, artistiques et techniques (genres discursifs et oprations cognitives) 5.

    3) Apprendre le franais comme objet dapprentissage. Il sagit ici de travailler, de manire

    systmatique, les aspects et composantes de la langue en tant que tels, en incitant les

    lves dvelopper un regard distanci et rflexif sur son usage, mme si ce dernier a pu

    2 En se montrant notamment capable de manifester (et de justifier), aprs un apprentissage construit, son

    plaisir ou son dplaisir face diffrentes productions littraires, orales ou crites. 3 Rapport intermdiaire du GTI.1, Cadre dapprentissage, contenus des savoirs et comptences, et plans dactions prioritaires , 8 fvrier 2016, p. 20. 4 Idem. 5 Rapport final du GT disciplinaire Lecture-Franais , 15 juin 2016, p. 8.

  • 10

    avoir cours au sein de situations fonctionnelles et de communication. Ce regard distanci

    suppose de prendre soin dinstaller des outils de description et de comprhension du

    fonctionnement de cette langue, dont des lments de grammaire. Il sagit ainsi de

    dvelopper la connaissance dun vocabulaire riche, dune grammaire fonctionnelle et

    des principaux mcanismes langagiers, matriser en outre les principales modalits

    dinteraction verbales, les diffrents types de textes littraires et non littraires, les

    principales caractristiques des diffrents styles et registres de langage 6.

    4) Apprendre les langues modernes. Il est question de sexprimer progressivement dans au

    moins une autre langue que le franais : dvelopper des capacits lire, couter, parler et

    crire dans au moins une autre langue. Comme pour le franais, devenir capable de

    comprendre, dexprimer des ides, des sentiments, des faits et des opinions, la fois

    oralement et par crit dans diverses situations de la vie en socit et de la vie culturelle. La

    communication en langues trangres exige une connaissance du vocabulaire et dune

    grammaire fonctionnelle, ainsi que dune connaissance des principaux types dinteractions

    et des registres de langage. Les apprenants doivent tre sensibiliss la diversit culturelle

    des langues et la communication interculturelle 7.

    5) Apprendre le franais langue seconde, ces vises concernant spcifiquement les lves

    allophones issus de limmigration et accueillis dans des structures telles que les DASPAS ou

    les cours ALE (Apprentissage de la langue de lenseignement)8.

    6) Apprendre les langues anciennes. Une initiation aux langues anciennes et au latin en

    particulier mrite dtre incluse dans le futur tronc commun en ce quelle contribue

    dabord la matrise de la langue franaise. Dans la dimension linguistique de cette

    initiation aux langues anciennes notamment (cf. point 3.3.3), lapprentissage du latin et

    plus particulirement la traduction dun texte latin mettent en uvre des comptences

    de savoir lire (comprhension fine, interprtation dun texte) et de savoir crire

    (structuration des phrases, varit du vocabulaire). La diffrence dorganisation

    syntaxique entre le latin (langue dclinaisons) et le franais impose llve de

    structurer rigoureusement sa pense sil veut pouvoir non seulement traduire, mais

    surtout donner du sens au texte dans sa langue maternelle. Le latin offre en outre des

    facilits linguistiques pour lapprentissage des langues romanes qui en sont directement

    drives et plus largement, pour celui des langues dclinaisons. En clarifiant certaines

    6 Rapport intermdiaire du GTI.1, op. cit., p. 20. titre dexemple, le programme PARLER, destination des lves du maternel et du dbut primaire, consiste en lenseignement explicite et systmatique de la conscience phonologique et du code alphabtique ainsi que son utilisation intensive et frquente et ceci aussi bien en lecture quen production dcrits. Paralllement, un enseignement explicite de la comprhension et du vocabulaire de lcrit oralis est ralis (https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/436/files/2016/10/actes_parler_bd.pdf). Ce programme a rcemment fait lobjet dune valuation qui semble en dmontrer son efficacit sur les acquis scolaires de lves (https://rfp.revues.org/4890). La FW-B a dailleurs confi lUniversit de Lige (prof. Lafontaine et Schillings) le soin dadapter et dimplmenter le programme PARLER dans le cadre du soutien aux coles en difficult. 7 Idem. 8 Voir ce propos le GT disciplinaire Lecture-Franais , pp. 11 et suivantes.

    https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/436/files/2016/10/actes_parler_bd.pdfhttps://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/436/files/2016/10/actes_parler_bd.pdfhttps://rfp.revues.org/4890

  • 11

    notions grammaticales, le latin conduit galement llve jeter un regard neuf sur sa

    propre langue et laide ainsi mieux se lapproprier. Grce ltude du lexique, llve

    affine et enrichit son vocabulaire. De plus, ds lors quil favorise laccs au monde de

    lcrit, lapprentissage du latin demande que llve affronte une certaine complexit et

    accde progressivement labstraction. Llve est ainsi amen dvelopper des

    capacits de formulation dhypothses, danalyse, de synthse et de critique.

    Concernant ensuite les apports de lapprentissage du latin aux autres domaines9, on

    citera de manire non exhaustive :

    sagissant du domaine 2, limportance et linfluence de lantiquit grco-latine en

    matire dhistoire de lart et le fait quune initiation aux langues anciennes peut

    tre loccasion daborder le patrimoine culturel et artistique antique et ses

    multiples hritages au niveau mondial (littraires, iconographiques,

    architecturaux) ;

    sagissant du domaine 4, la contribution citoyenne dune initiation aux langues

    anciennes rside dans loccasion ainsi offerte aux lves de remonter aux racines

    de nos principes dmocratiques, de nos systmes juridiques, de certaines de nos

    valeurs, dune comprhension de lHomme travers ltude des socits antiques

    et de leurs textes.

    De manire transversale, le domaine des langues permet dveiller tous les lves au gout

    de la langue et des langues, de dvelopper chez eux une curiosit pour cette diversit

    dexpression.

    Ltat des rflexions en matire de prcision des diffrentes composantes du domaine 1 est

    le suivant.

    1.1.2 Langue franaise

    Des concertations largies devront encore tre menes, notamment auprs des participants

    du GT disciplinaire franais-lecture ainsi quauprs des experts des apprentissages en

    prscolaire pour affiner notamment les questions suivantes :

    Comment enseigner le franais tous les lves, ds leur entre en maternelle, en

    tenant compte de leurs particularits ?

    Comment combiner les ambitions exprimes avec la ncessaire intgration des

    lves allophones et francophones vulnrables ?

    Comment affiner laccueil spcifique des lves primo-arrivants dans les DASPAs et

    les conditions dintgration de ces lves dans leur groupe dge ?

    De manire gnrale, il ny a pas de remise en question fondamentale des macro-

    comptences travailles traditionnellement dans le cadre du cours de franais. Nanmoins,

    9 Et rciproquement dailleurs, lapport possible de ces domaines une initiation la langue et la culture latine.

  • 12

    on mettra des recommandations concernant la place accorde chacune de ces macro-

    comptences (voir point 2.1.1).

    1.1.3 Langues modernes

    Les rflexions se sont ici essentiellement appuyes sur le rapport du GT disciplinaire

    langues modernes dont on a extrait des orientations, confrontes au regard critique de

    diffrents acteurs. Des concertations plus tendues devront tre menes pour clairer

    davantage les choix oprer.

    On rappellera ici que le GT langues modernes stait pench sur les rfrentiels en cours

    de finalisation et que plusieurs runions de concertation ont eu lieu avec les concepteurs de

    ces rfrentiels. Le GT langues modernes a opr une analyse globalement positive des

    nouveaux rfrentiels. leur sujet, ce GT relve que les trois textes proposs () intgrent

    pleinement et de faon cohrente lesprit et les descripteurs du CECRL en un outil de travail

    commun tous les rseaux, adapt aux spcificits de lenseignement et celles de

    lvaluation des langues en FWB. La formulation des objectifs terminaux de chaque cycle en

    niveaux europens devrait favoriser une approche systmique pour le dveloppement des

    comptences linguistiques, dans une perspective fonctionnelle et communicationnelle, et les

    valuations externes certificatives qui y sont associes devraient mettre fin la disparit des

    niveaux rellement atteints en fin dtudes selon les coles frquentes 10.

    Le GT langues modernes note par ailleurs que ces rfrentiels pourront assez aisment

    sinscrire dans le cadre du futur TC allong, puisque les descripteurs des diffrentes UAA

    existent dj pour tous les niveaux europens pouvant concerner les lves jusqu la fin du

    secondaire11.

    Le mme GT a galement prconis certaines amliorations des rfrentiels en question

    mais sans que cela implique une rcriture complte de ces derniers12. Il adhre pleinement

    au Cadre Europen commun de rfrence pour les langues (CECRL), qui dtermine la fois

    des niveaux communs de rfrence (de A1 C2) et un dcoupage en cinq comptences,

    savoir : couter ; Parler sans interaction pour (s')informer ; Parler en interaction pour

    (s)informer/ faire agir ; Lire ; crire .

    10

    Rapport du GT langues modernes , p. 24. 11

    Rapport du GT langues modernes , p. 37. 12

    lexception toutefois du point suivant : ce GT regrette que le groupe de travail charg de rdiger la partie Socles nait pas eu la latitude de prendre en compte la diffrence du parcours pdagogique existant entre les apprenants de Bruxelles et de Wallonie, qui commencent ltude de la langue moderne 1 des moments diffrents. Dans ltat actuel des rfrentiels, la totalit des attendus est identique dans les deux rgions alors que la diffrence de priodes attribues au cours est considrable. Daprs ce GT toujours, il conviendrait ds lors de revoir le cadre lgal pour pouvoir intgrer la spcificit de Bruxelles et adopter des rfrentiels en phase avec la disparit des situations denseignement/apprentissage en Communaut franaise de Belgique.

  • 13

    1.1.4 Langues anciennes

    Dans la logique dune formation de base assure tous les citoyens, si linitiation aux

    langues anciennes est considre comme un incontournable de la formation dun jeune de

    15 ans, elle doit alors faire partie du parcours de tous13. Le groupe central sest dailleurs

    prononc dans ce sens, dans son Avis n314 puisquil prcise que les langues anciennes ne

    sont plus considres comme une activit complmentaire ou optionnelle , ce type

    dactivits nexistant plus au sein du nouveau tronc commun : Les langues anciennes

    sont considres comme formatrices pour lensemble des futurs citoyens et entrent ce titre

    dans le curriculum commun, quil sagisse de linitiation aux langues anciennes en vue

    dapprofondir lapprentissage du franais ; de la culture et des modes de penses lies aux

    langues anciennes qui favorisent lveil aux autres langues ; ou en tant que support au

    dveloppement de stratgies de comprhension et danalyse de la phrase et du texte .

    Sagissant de ce dernier apport possible des langues anciennes voqu dans lAvis n3, le GT

    rappelle toutefois quil nest pas automatique et que le transfert de ces comptences

    danalyse dautres contextes et en particulier dautres langues ncessite une prise en

    charge explicite par des dispositifs denseignement.

    1.2 Domaine 2 : SENSIBILITS ET EXPRESSIONS ARTISTIQUES

    Une rcriture partielle de la description du domaine a t effectue, en tenant compte des

    travaux du GTI.4 et de contacts avec ses co-prsidents et certains de ses membres.

    Lducation aux arts et la culture se ralise pour lessentiel via un Parcours dducation

    culturelle et artistique (PECA15). Ce parcours est un ensemble trois composantes : des

    connaissances, des pratiques artistiques et des rencontres avec les uvres et les artistes.

    Ces composantes sont intgres pour former un parcours dsignant, pour chaque lve, un

    trajet construit et articul qui assure la progression et la continuit des apprentissages

    savoirs et comptences au sein du tronc commun. Il suppose une plus importante

    intgration dans le cursus scolaire de langages jusquici ngligs : langages du corps, de

    limage et des sons.

    Au-del des cours spcifiquement ddis aux arts et la culture, la dimension transversale

    du parcours dducation culturelle et artistique est centrale. Elle suppose de mettre au jour

    et en uvre, dans toutes les disciplines, la dimension culturelle des savoirs. Cette approche

    fait partie intgrante du PECA.

    13

    Ce qui, entre autres avantages, place tous les lves sur un pied dgalit face cet apprentissage. 14

    Avis n3 du Groupe central, mars 2017, p. 49. 15

    La question du recours ou non au sigle PECA devra tre tranche. Ce sigle est certes peu engageant, mais il a lavantage la fois de ne pas limiter ce domaine une discipline ou un cours et dinsister sur lexigence, dune part, de continuit et de cheminement et, dautre part, de varit et dquilibre, double exigence strictement ncessaire ce type de formation.

  • 14

    La dimension culturelle du PECA vise le questionnement des cultures dans lesprit de la

    Dclaration de Mexico16 et la dcouverte du patrimoine culturel local, national, europen et

    mondial. Lducation et par la culture suppose une rflexion critique sur les formes et

    expressions de ce patrimoine, sur les conditions de son mergence et sur sa place dans les

    socits humaines. Lapprhension et le questionnement de la diversit culturelle en Europe

    et dans le monde constituent une composante essentielle de la formation culturelle assure

    par le PECA.

    La dimension artistique du PECA a trait la construction de savoirs et de comptences

    spcifiques : percevoir, apprcier, pratiquer et apprhender les diffrentes formes

    dexpression artistique (musiques, danse, arts de la parole et du spectacle, arts graphiques

    et visuels, littrature etc)17. Elle suppose la connaissance et la dcouverte critique des

    courants esthtiques y compris les contemporains - des crateurs, des uvres ou des

    productions qui servent aujourdhui de rfrences. Ses objectifs relvent la fois de la

    connaissance, de lapprciation et de lexpression personnelle ou collective. Elle requiert une

    pratique artistique rgulire. Celle-ci peut souvrir toutes les formes artistiques dfinies

    dans le dcret Culture-cole du 24 mars 2006 ; elle est organise dans le temps scolaire,

    lcole et dans des lieux extrieurs celle-ci. Elle implique galement la frquentation

    rgulire et critique des lieux culturels et artistiques (au sens le plus large).

    Le PECA dveloppe chez llve une comprhension approfondie de sa culture et des autres

    cultures. Ouvrant la diversit des formes d'expression culturelle et artistique, il contribue

    ainsi, linstar de toutes les autres disciplines, lducation la citoyennet.

    Une bauche de prcision des composantes du domaine a t esquisse : elle distingue les

    vises suivantes : SAVOIR, PRATIQUER et RENCONTRER.

    a) Savoirs et comptences spcifiques (SAVOIR)

    Les savoirs et les comptences spcifiques sont construits a) partir de (et en lien troit

    avec) lexprience concrte des deux autres composantes (Pratiquer et Rencontrer) : projets,

    rsidences dartistes, rencontres diverses et expression personnelle et/ou collective) ; b)

    partir des ressources culturelles et artistiques locales avec une extension progressive vers

    des ressources plus loignes ; c) avec lenseignant titulaire, en collaboration ponctuelle ou

    structurelle avec les acteurs susceptibles de nourrir le PECA (acteurs individuels ou

    institutionnels, dont les rfrents culturels) et d) avec l'quipe enseignante qui travaille,

    dans toutes les disciplines, la dimension culturelle des savoirs scolaires.

    Doit encore tre dfini ce qui relve :

    16

    Dans son sens le plus large, la culture peut tre considre comme lensemble des traits distinctifs, spirituels et matriels, intellectuels et affectifs, qui caractrisent une socit ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de ltre humain, les systmes de valeur, les traditions et les croyances . Dclaration de Mexico, Mexico City, 26 juillet - 6 aot 1982. 17

    Voir la nomenclature tablie dans le dcret Culture-cole, FWB, 24 mars 2006.

  • 15

    des savoirs et comptences culturels et artistiques, par exemple, la notion de

    processus de cration, les formes et genres artistiques, les grands crateurs (toutes

    formes, tous horizons, toutes poques) ;

    des savoirs et comptences techniques (en ce compris numriques et

    technologiques) qui concernent les notions inhrentes la production et la

    ralisation technique des formes artistiques approches. Ils englobent des savoirs et

    des comptences pratiques tels que poser sa voix ou manier une camra.

    b) Dveloppement de pratiques artistiques individuelles et collectives (PRATIQUER)

    Les pratiques artistiques individuelles et collectives sinscrivent dans le temps dvolu au

    cours et/ou dans le temps supplmentaire requis et ouvert pour la ralisation de projets

    spcifiques (rsidence, projet extrieur ou interne). Elles sont conues comme autant

    dexpriences de cration. Elles sont coordonnes par lenseignant (titulaire de classe ou du

    cours, selon le niveau de scolarit) et, dans le cadre de projets spcifiques, ventuellement

    conduites par un intervenant extrieur.

    c) Rencontres critiques avec des artistes et des uvres (dans et lextrieur de lcole)

    (RENCONTRER)

    Les rencontres critiques alimentent la conception et la mise en uvre du cours ou des

    projets y attachs.

    Lensemble des savoirs, des rencontres et des pratiques se nouent dans la vise du cours

    conu par lenseignant. Ils se conoivent, en outre et pour partie, en interdisciplinarit.

    Mme si bien sr ces deux dimensions sont intimement lies, il est important de distinguer

    la dimension culturelle du domaine (pour lessentiel prise en charge par lensemble des

    disciplines scolaires, en ce comprise lEPC) et lducation artistique et par des disciplines

    spcifiques (arts plastiques, musique) qui requiert, quant elle, des moments

    dapprentissage et de pratique ad hoc, ainsi que du personnel enseignant spcialis18.

    1.3 Domaine 3 : MATHMATIQUES, SCIENCES, GOGRAPHIE PHYSIQUE et

    COMPTENCES MANUELLES, TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES

    Sagissant de linscription de la gographie physique dans le domaine 3, rappelons que

    les domaines dfinissent des vises dapprentissage, sans prjuger des modalits de la prise

    en charge disciplinaire (ou non dailleurs) de ces vises. Ainsi, relever que des apprentissages

    importants ayant trait aux composantes scientifiques (physiques et biologiques) et

    technologiques (images satellitaires, go-portails, globes virtuels) de lapproche

    gographique relvent du domaine 3 ne signifie pas ncessairement que le cours de

    gographie sera scind. Il sagit plutt dindiquer que des liens doivent tre tablis et que

    lon devrait veiller ce que ces composantes soient prises en charge et enseignes

    18

    Il est noter que ce point fait discussion (voir point 5.2).

  • 16

    explicitement soit par les cours de sciences et de technologies en veillant alors ce que ces

    apprentissages soient articuls aux enseignements de gographie soit par le cours de

    gographie lui-mme, ventuellement intgr dans un cours de sciences de lhomme et de

    la socit (cf. point 1.4).

    Le GT a choisi de ne pas encore dfinir prcisment ce qui, au sein de ce domaine et en

    particulier en ce qui concerne les mathmatiques et les sciences , doit tre acquis tel ou

    tel moment du TC estimant que cela relve dun autre calendrier et demande de poursuivre

    le travail non seulement avec les GT disciplinaires, mais galement avec des groupes o sont

    reprsents spcialistes universitaires du domaine, didacticiens issus des catgories

    pdagogiques des Hautes coles, enseignants19. Aller plus loin aurait fait courir le risque de

    conduire une rptition de ce qui est dj disponible et donc ne pas vritablement

    mettre en pratique lesprit du Pacte. Le choix a donc t fait de plutt mettre en avant

    quelques points essentiels, en accord avec le rapport du GTI.1, qui semblent tre autant de

    conditions de mise en place dun tronc commun polytechnique.

    1.3.1 Comptences manuelles, techniques et technologiques

    Le GT sest en particulier intress la question de la polytechnicit du tronc commun et de

    ses liens avec les techniques et les technologies20.

    Sil se veut authentiquement polytechnique, le tronc commun doit comporter des

    enseignements de gestes manuels et techniques. Ceux-ci ne peuvent pas se limiter

    lanalyse livresque dobjets techniques, mais doivent comporter des travaux de

    conception et de production, se traduisant par des ralisations tangibles. Cette exigence

    implique que, de faon plus prcise quaujourdhui, les rfrentiels spcifient les objets

    techniques et technologiques dapprentissage, de manire se situer davantage sur le volet

    de la formation aux comptences manuelles, techniques et technologiques (alors qu ce

    jour, cest le volet de la formation par les techniques et les technologies qui est privilgi).

    Cette formation technique et technologique doit en particulier faire lobjet, durant les trois

    dernires annes du tronc commun, dun cours part entire dont une des qualits rsidera

    dans la cohrence avec les finalits de lensemble des filires qualifiantes ultrieures. Le but

    est d'tre authentiquement polytechnique et de ne pas leurrer les lves dans leurs

    choix dorientation, cest--dire que ce cours doit les confronter des activits

    19

    De manire gnrale dailleurs et ceci vaut pour lensemble des domaines , rpartir les composantes de savoirs et de comptences par niveau dans chaque champ de chaque discipline exige un travail collectif pointu qui traduit chaque champ du domaine en tapes, identifiant les sauts pistmologiques lis au champ conceptuel et/ou la procdure. 20

    Au-del dune volution bien connue de lusage qui a vu, dune part, le terme technique acqurir finalement une signification de plus en plus dprcie et, dautre part et en parallle, le terme technologie de plus en plus utilis au pluriel et associ la nouveaut (cf. les nouvelles technologies ), il faudra prciser les diffrences entre ces notions en termes de vises dapprentissage. Pour certains, lappellation comptences techniques pourrait suffire tant donn que, suivant le champ technique concern, ces comptences mobilisent des gestes manuels requrant plus ou moins de dextrit et se dveloppent au sein de dispositifs et laide doutils varis, y compris numriques.

  • 17

    reprsentatives de ce qui se travaillera effectivement dans ces filires. Ceci tant, cette

    double exigence de cohrence et dinstallation des prrequis minimaux par rapport aux

    filires ultrieures est en ralit valable pour lensemble des domaines. Sagissant plus

    particulirement des comptences manuelles, techniques et technologiques, lobjectif est

    donc aussi de doter, durant le tronc commun, tous les lves, en amont des filires

    qualifiantes, dune authentique alphabtisation technique et de vritables comptences

    manuelles, techniques et technologiques permettant une ventuelle poursuite dtudes

    dans ces filires.

    Quoi quil en soit, cette partie de la formation commune doit offrir aux lves des occasions

    de procder des ralisations matrielles au moyen dune ou de plusieurs techniques ou

    technologies. Afin de vritablement diversifier le type dactivits proposes aux jeunes

    durant le tronc commun, il faut donc veiller ce quils y aient loccasion de raliser des

    productions concrtes, en prise avec le rel et requrant des gestes et des outils techniques

    et technologiques adquats (notamment numriques, cf. ci-dessous). Ce nest qu cette

    condition que les lves pourront rellement mobiliser leur intelligence par un canal

    diffrent de la seule abstraction et du verbe. De plus, en faisant dcouvrir aux lves que la

    fabrication dun objet technique ou technologique requiert des comptences certes en

    partie diffrentes des habilets logico-mathmatiques et verbales habituellement mobilises

    lcole , mais toutefois pousses et prcises, on participera une revalorisation des

    filires qualifiantes ultrieures.

    Bien sr, la prise de distance critique vis--vis de ces techniques et technologies fait aussi

    partie des objectifs de la formation, dans le but de prparer un citoyen apte se positionner

    de manire personnelle au sein dune socit fortement technologise et marque par le

    tournant numrique (cf. ci-dessous).

    Insistons galement sur la dimension matrielle et concrte de cette formation : llve sera

    impliqu dans un processus de fabrication effective dun objet ou dun dispositif technique

    ou technologique ayant un usage social avr et pouvant rellement tre utilis21. La

    fabrication de cet objet constituera en outre une excellente occasion de mobiliser certaines

    vises transversales des domaines 6 et 7 : apprendre mener un projet et poser des choix,

    grer le temps de la fabrication, dcouvrir des sphres dactivits professionnelles

    Une autre dimension essentielle lie aux activits techniques et technologiques concerne la

    prvention et les prcautions dusage, savoir le lien au matriel, leurs usagers et

    21

    L cole de tous a labor une typologie des activits proposer dans ce cadre, cette typologie ayant lavantage de ne pas tre calque sur une typologie de mtiers et ds lors dtre indpendante des filires qualifiantes ultrieures : activits de ralisations immatrielles (informatique, robotique, traitement de limage/du son) ; activits de ralisations ouvrages sur matires inertes, soit sur matriaux durs (travail du bois, du mtal, matriaux de construction, maquettisme), soit sur des matriaux souples (tissu, cuir, plastique) ; activits de ralisations ouvrages sur matires vivantes (horticulture, jardinerie) ; activits de ralisation sur la personne (coiffure, secourisme). Voir note de lcole de tous propos du volet polytechnique du Tronc commun, pp. 10 et suivantes.

  • 18

    lenvironnement : acqurir les rgles de scurit de base, les comportements ad hoc, en

    conscience des implications sur le milieu.

    1.3.2 Numrique

    Les outils numriques apportent des possibilits supplmentaires lenseignement, ce qui ne

    veut pas dire quil faille privilgier tout prix leur utilisation, leur efficacit faisant encore

    lobjet de controverses. chaque fois, il faut sinterroger sur ce quapporte vritablement le

    numrique. En particulier, certains membres du groupe se demandent sil est vraiment

    ncessaire dintroduire ces outils avant la 5me primaire, ce que dautres membres du groupe

    estiment pertinent22.

    De plus, il faut veiller ce que lutilisation du numrique par la classe nentre pas en

    contradiction avec lducation au numrique, en termes notamment de respect de limage et

    de lanonymat : est-il, par exemple, adquat de dposer des images et des vidos des lves

    sur Internet ? Il conviendrait dailleurs de profiter de tels usages pour mener bien avec les

    lves une rflexion sur la ncessit et les mthodes dune gestion prudente de son identit

    numrique.

    partir du moment o les outils numriques entrent dans la classe, lducation au

    numrique ne peut pas tre totalement spare de lducation par le numrique, car chaque

    domaine dtude et de savoirs a une utilisation spcifique de ces outils laquelle les lves

    doivent tre initis (par exemple, une recherche sur Internet pour un sujet dhistoire n'est

    pas ncessairement de mme nature et ne recourt pas aux mmes mthodes quune

    recherche sur Internet en sciences).

    De ce point de vue, un rel quilibre et une interaction fconde sont trouver entre

    lducation par et au numrique, les deux se compltant. Ainsi, sil est important daller au-

    del de la seule littratie numrique destine aux lves en tant quusagers et de les initier

    ( partir de la fin du primaire tout le moins) aux sciences informatiques ou la

    pense informatique , notamment algorithmique (voir point 2.3.2), sans doute les

    activits techniques lies au volet manuel, technique et technologique pourraient-elles

    tre loccasion dune mise en uvre de ralisations numriques, en ce comprise la

    programmation (avec toute la question de savoir partir de quel ge et sur quels modes en

    fonction de lge).

    titre dexemple dintgration russie de linitiation la pense numrique au volet

    polytechnique dune formation de base qui a entre autres lavantage dassurer ce volet

    22

    Remarquons par ailleurs que le Conseil suprieur de lducation aux mdias (Cesem) conoit et recommande des outils permettant un dmarrage prcoce de cette ducation (cf. par exemple, le programme 123clic.be). De manire plus gnrale, il est dailleurs vivement recommand dassocier plus avant lexpertise du Cesem aux travaux mens sur le champ numrique, notamment en matire dducation aux mdias numriques (cf. le rfrentiel et les propositions dactivits prsents dans le document Les comptences en ducation aux Mdias http://www.educationauxmedias.eu/sites/default/files/files/Conseil%20des%20m%C3%A9dias%20-%20complet%20final%20Web%20CTA.pdf ).

    http://www.educationauxmedias.eu/sites/default/files/files/Conseil%20des%20m%C3%A9dias%20-%20complet%20final%20Web%20CTA.pdfhttp://www.educationauxmedias.eu/sites/default/files/files/Conseil%20des%20m%C3%A9dias%20-%20complet%20final%20Web%20CTA.pdf

  • 19

    un haut niveau de technicit et de pertinence par rapport lactuel tournant numrique23 ,

    lexprience des micro:bits24 dvelopps en Angleterre et utiliss dans toutes les coles

    montre quil est possible, cots faibles, de pratiquer des activits de haut niveau,

    impliquant des aspects techniques, manuels et informatiques pour programmer ces mini-

    ordinateurs et les faire dialoguer avec dautres objets techniques (smartphones et tablettes).

    Dautres expriences intressantes ont t testes en matire de couplage dinitiation la

    pense numrique au volet technique et technologique et seront investiguer lors de

    llaboration des rfrentiels lis ce domaine25.

    Notons enfin que ces prconisations se rapprochent de celles de lAgence du numrique de

    la Rgion wallonne en matire de dveloppement des comptences numriques26. En

    particulier, cette Agence estime que le numrique constitue ds aujourdhui une science

    dont les concepts et mthodes (en particulier lalgorithmique) mritent dtre enseigns

    lensemble des lves (p. 3).

    Les arguments en faveur de linsertion dune telle initiation au sein de la formation du tronc

    commun sont les suivants :

    il sagit dabord de donner tous les citoyens les cls du monde futur , qui sera

    encore plus numrique que le ntre, la fois pour quils le comprennent, puissent y

    participer en tant que citoyens responsables, critiques et actifs et non en le subissant

    en tant que simples consommateurs, sans en saisir ni le fonctionnement ni les

    enjeux ;

    plus techniquement, cette alphabtisation critique au numrique passe par une

    formation qui lverait le voile sur le fonctionnement des systmes informatiques et

    tout dabord sur ce qui en est le moteur : la pense algorithmique 27 et notamment

    son rle dans le traitement des big data soulevant des questions socitales

    particulirement vives lheure actuelle ;

    en outre, cette alphabtisation participe au dveloppement de la crativit, voire de

    lesprit dentreprendre tant donn que le numrique constituera un domaine

    privilgi de linnovation conomique, sociale, artistique et culturelle ;

    23

    Il est en effet craindre que lune des critiques qui sera sans doute adresse un tronc commun davantage polytechnique par ses opposants consistera rappeler lchec de la tentative de lenseignement rnov dinstaller des initiations moins connotes enseignement gnral , mais qui avaient t dnonces lpoque comme tant occupationnelles et de bas niveau (cf. les sarcasmes sur les cours de couture pour tous). 24

    Voir notamment le site http://microbit.org/ 25

    Voir en particulier http://csunplugged.org/books/ et une reprise de certaines de ces propositions par le projet 1, 2, 3 codez ! visant initier lves et enseignants la science informatique, de la maternelle au collge http://www.fondation-lamap.org/fr/123codez . Voir galement les expriences formatrices de cration dobjets laide de technologies, comme limprimante 3D (http://www.bemaker.eu/). 26

    Voir leurs deux documents suivants : Dveloppement des comptences numriques et Pacte dexcellence de la FWB , novembre 2016 et Les sciences informatiques dans lenseignement obligatoire , avril 2016. 27

    Les sciences informatiques dans lenseignement obligatoire , avril 2016. p.8.

    http://microbit.org/http://csunplugged.org/books/http://www.fondation-lamap.org/fr/123codezhttp://www.bemaker.eu/

  • 20

    enfin, des formes mme basiques de programmation, laide doutils ad hoc et

    adapts aux jeunes lves, peuvent contribuer lacquisition de connaissances et de

    comptences disciplinaires. Ainsi, dans le domaine des langues, llaboration par les

    lves eux-mmes dun programme qui dtermine le pluriel des noms les incite

    expliciter et organiser, de manire active, les rgles grammaticales

    correspondantes28.

    Ainsi, un consensus se dgage sur le fait que lducation par le numrique se raliserait

    principalement par la pratique active au sein des disciplines (dont les rfrentiels

    tabliraient les contenus et comptences devant y tre exercs), tandis que lducation au

    numrique prendrait plutt place au sein des priodes ddies au dveloppement des

    comptences manuelles, techniques et technologiques. Il sera notamment formateur que les

    lves se familiarisent avec la pense algorithmique en tant invits rsoudre des

    problmes ou mettre en uvre des ides et des projets par le biais dune description des

    tapes successives implmenter sur un ordinateur.

    Dans cette perspective, il est important que la place de lducation au numrique soit trs

    prcisment identifie ( la fois en termes de contenus, mais aussi en termes dimportance

    horaire) au sein du rfrentiel laborer pour le dveloppement des comptences

    manuelles, techniques et technologiques et en particulier pour le cours principalement en

    charge des vises de ce sous-domaine dans les trois premires annes du secondaire.

    On notera ce propos quil y a un consensus au sein du groupe pour y introduire galement

    une vritable ducation aux mdias y compris numriques.

    1.3.3 Mathmatiques

    Apprendre les mathmatiques, cest entrer dans un des langages et modes de pense qui

    permettent de comprendre le monde et de le faire voluer : il sagit essentiellement de

    modliser un certain nombre de phnomnes afin de les organiser et de les relier entre eux

    et de rsoudre des problmes lis ces familles de phnomnes.

    Comme les autres apprentissages viss au tronc commun, les mathmatiques enseignes

    ce niveau doivent contribuer la construction de la confiance en soi de chaque lve afin

    quil puisse se sentir laise dans la socit et y pratiquer une citoyennet active.

    On trouvera donc un quilibre entre des mathmatiques fonctionnelles issues de situations

    de la vie de la classe ou purement mathmatiques ou connectes dautres champs

    disciplinaires et des temps de structuration, dassimilation et de mise en mmoire des

    concepts-cls. Il sagit dviter de faire des mathmatiques qui tournent vide mais, au

    contraire, de renforcer le sens des mathmatiques aux yeux des lves, en rendant plus

    28

    Dautres exemples de ces synergies possibles entre linformatique et les autres disciplines au niveau du tronc commun sont disponibles dans le document Les sciences informatiques et les autres disciplines labor en 2017 par le consortium des sections informatiques des Universits et Hautes coles de la FWB (SIcarr).

  • 21

    explicite lutilit des mathmatiques dans diffrents champs de lactivit humaine et

    notamment dans divers domaines professionnels.

    1.4 Domaine 4 : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, PHILOSOPHIE,

    CITOYENNET

    Les discussions ont essentiellement port sur diffrents scnarios pour incarner au mieux le

    domaine 4. Ce domaine pose des attentes ambitieuses dans le champ des sciences

    humaines. En schmatisant, on peut dire que, tel quil est dfini, le domaine 4 relve, dune

    part, de quatre champs disciplinaires classiques que sont, lhistoire, la gographie, les

    sciences conomiques et sociales et, dautre part, dattendus actuellement viss lducation

    la philosophie et la citoyennet (EPC).

    Deux constats de dpart ont t tablis : dabord, mme si le sujet porte discussion,

    lducation la philosophie et la citoyennet a un statut particulier. Si elle bnficie bien

    dun rfrentiel commun, son incarnation est diffrente selon les rseaux (elle donne lieu

    un cours spcifique ou non). De ce fait, sans minimiser lintrt pour les disciplines du

    domaine 4 de collaborer avec le cours dEPC lorsque les rfrentiels respectifs le permettent,

    le cur de la rflexion sest port sur lincarnation des quatre champs disciplinaires voqus

    ci-dessus, le questionnement philosophique restant principalement lapanage du cours

    dEPC.

    Or, second constat, on observe dans le cursus actuel des lves, de la maternelle la fin du

    premier degr du secondaire, une carence en termes de formation conomique et sociale.

    Ds lors, deux scnarios dincarnation ont t voqus.

    Le premier consiste en une sorte de statu quo de la situation actuelle, mais avec le

    renforcement, pour le dbut du secondaire, des dimensions relatives aux sciences

    conomiques et sociales au sein des cours de gographie et dhistoire (deux priodes

    hebdomadaires, chacun) ou du cours dtude du milieu (4 priodes hebdomadaires, dans le

    libre confessionnel). Au fondamental, les cours dveil historique et gographique pourraient

    galement voir leurs volets conomique et social renforcs29. Ce scnario prsente certains

    avantages. On peut, dune part, citer son ct peu bouleversant pour les quipes

    enseignantes et, dautre part, le fait quil est conforme lide gnralement admise

    quoique contestable (voir ci-dessous) selon laquelle il vaut mieux poser des fondements

    disciplinaires solides (ce qui serait plus en phase avec le dveloppement cognitif des lves),

    avant denvisager, ventuellement, des approches interdisciplinaires plus tard, au-del du

    tronc commun.

    29 On rappellera quau niveau des Socles de comptences, le rfrentiel sintitule Formation historique et gographique comprenant la formation la vie sociale et conomique . Cependant, la dimension sociale et conomique est actuellement peu prsente au sein de ce rfrentiel (et donc des apprentissages), mme si elle est envisage dans certains programmes.

  • 22

    Par ailleurs, le scnario qui consisterait crer en marge de ces cours dhistoire et de

    gographie ou dEDM un nouveau cours spcifiquement ddi aux apprentissages en

    sciences conomiques et sociales, par exemple au dbut du secondaire, ne semble gure

    pertinent : dune part, parce quil contribuerait mietter davantage la formation en

    sciences humaines et, dautre part, parce quil serait extrmement difficile, au vu des

    nombreux apprentissages intgrer au sein du tronc commun, dy consacrer ne ft-ce

    quune seule priode, ce qui contribuerait nen faire au mieux quune formation assez

    marginale.

    Un second scnario serait la mise en uvre, par exemple de la P5 la 3S, dun cours intgr

    qui pourrait sintituler Sciences de lhomme et de la socit ou, plus prudemment et de

    manire marquer clairement ses ancrages disciplinaires Histoire, gographie, sciences

    conomiques et sociales . Nous le dtaillons davantage vu son ct plus novateur.

    Ce cours aurait lambition de dvelopper chez les lves des savoirs et des comptences

    disciplinaires lis la fois lhistoire, la gographie et aux sciences conomiques et

    sociales. Il sagirait dun bagage de base, commun tous les lves du tronc commun, de

    nature asseoir chez eux une premire comprhension de lhomme et du monde, proche et

    lointain, dans lespace et dans le temps, et contribuer au dveloppement dune conscience

    citoyenne et critique.

    Pour ce faire, il sagirait de concevoir un cours articul autour de grandes thmatiques de

    socit prdtermines30. Un exemple de ce type de thmatiques est prsent de manire

    succincte, en annexe 4. Sans quelles le soient chaque anne, ces thmatiques seraient

    abordes plusieurs fois sur le cursus, par exemple tous les deux ans, mais selon des angles

    dapproche diffrents et des niveaux de complexit et dabstraction allant en se

    renforant31. Ces thmatiques ncessiteraient dtre claires par des repres, des outils,

    des notions, des modles et des mthodes relevant de lhistoire, de la gographie et des

    sciences conomiques et sociales, articuls entre eux et non pas juxtaposs. Elles

    constitueraient le terrain au dpart duquel se dvelopperaient des savoirs et des

    comptences lis aux quatre disciplines impliques.

    Ces thmatiques seraient choisies en lien avec les finalits du cours. Au regard de celles-ci,

    des attendus prcis seraient tablis, par niveaux, en termes de savoirs et de comptences

    disciplinaires et transversales, mais sans quil soit cependant question dimposer les

    approches pdagogiques. Elles devraient galement tre adaptes lge des lves, le

    travail en dbut de tronc commun portant plus directement sur les notions mme de temps

    et despace, partir des expriences des lves notamment.

    Dans tous les cas, ces thmatiques convoqueraient des contenus et des mthodes relevant

    des diffrentes disciplines, les thmatiques ouvrant des approches mono/bi/tri/quadri-

    30

    Quil ne sagit pas de confondre avec des thmes dactualit , au risque de voir le rfrentiel rapidement obsolte. 31

    La russite de la construction dun pareil cours ncessiterait que lon tienne trs attentivement compte de la psychologie du dveloppement de lenfant et de ladolescent.

  • 23

    disciplinaires, au cas par cas. La dimension disciplinaire des contenus et des comptences

    serait identifie explicitement de manire ce que les lves se familiarisent

    progressivement avec la spcificit des pistmologies, des outils et des mthodes de

    chacune des disciplines convoques.

    Ainsi, il serait recommand, en complment dun traitement intgr dune question et en

    lien bien sr avec ce traitement global et systmique, de mnager des temps

    dapprentissage nettement disciplinariss et pour partie dcontextualiss par rapport la

    question traite, ces temps permettant de structurer les savoirs et les comptences lis aux

    diverses disciplines impliques (ce qui suppose davoir identifi ces savoirs et comptences

    de manire trs prcise et distincte au sein du rfrentiel commun).

    Il ne sagirait donc pas dun cours de tout , mais dun enseignement intgrant des

    approches complmentaires pour clairer une problmatique ; ce cours mnagerait donc

    aussi des moments spcifiquement disciplinaires permettant aux lves de prendre

    conscience de limportance des regards spcifiques ports par diffrentes disciplines sur un

    objet commun. Dans cette perspective, une attention particulire serait accorde au fait que

    le rfrentiel prcise les savoirs-balises devant tre acquis, notamment dans le champ du

    pass, pour constituer la fois les fondamentaux dun socle culturel et patrimonial commun

    et des lments dune comprhension du prsent, comme rsultant du produit de la

    dynamique de la vie des hommes du pass.

    On peut attribuer ce scnario plusieurs avantages : le srieux dune formation

    regroupant un nombre significatif de priodes, y compris aux yeux des lves ; la plus-value

    lie aux synergies possibles entre quatre disciplines ayant des fondements propres, mais

    aussi de trs nombreuses connivences, des objets communs et oprant dj rgulirement

    des emprunts rciproques (en termes de notions et de mthodologie de recherche

    notamment) ; linscription dune telle approche dans une dmarche pour partie

    interdisciplinaire et donc plus susceptible de dvelopper une pense complexe ; la moindre

    dispersion des contenus au sein de petits cours ; le fait dtre en phase avec les finalits

    du tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire, dont celles de renforcer le sens des

    apprentissages et le plaisir dapprendre et de dvelopper la pense complexe et critique 32.

    Cependant, ce scnario suscite un certain nombre de rticences lies :

    au risque dune diminution du volume horaire allou spcifiquement aux disciplines

    (en gographie et histoire), mme sil convient de noter que, dans le scnario 1, un

    renforcement des dimensions conomiques et sociales impacterait galement la

    baisse le volume horaire effectif de la gographie et de lhistoire ;

    32 Tel quimagin, ce scnario prvoirait, pour la suite du tronc commun et en matire dinscription du domaine 4 de la 4S la 6S (qualifiante ou transition), un recentrage sur les apprentissages disciplinaires avec lintroduction dans la formation commune des apprentissages de la sociologie et de lconomie politique.

  • 24

    au bouleversement plus important des quipes enseignantes, en tout cas pour les

    professeurs qui assurent, mme si leur formation de base tait intgre, la formation

    dans une seule des disciplines seulement depuis plusieurs annes ;

    la crainte dun cours sans identit qui ferait disparaitre les spcificits

    disciplinaires ;

    la tendance actuelle, au niveau du secondaire suprieur, sloigner des logiques

    intgratives ;

    au fait que ce scnario pourrait tre peru comme tant plus proche dun rseau

    plutt que dautres33, alors que les modalits dcrites ci-dessus loignent assez

    considrablement ce projet denseignement intgr de lactuel cours d tude du

    milieu . Le scnario propos ici constituerait dailleurs une relle opportunit pour

    laborer une formule renouvele de ce cours sur des bases en phase avec le Pacte,

    en vitant par-l les travers qua parfois connus le cours dtude du milieu : une

    plus grande intgration des apports des sciences conomiques et sociales, une

    dfinition plus prcise des objets et des attendus dapprentissage, une identification

    claire des attendus et des dmarches propres chacune des disciplines ainsi quune

    approche des ralits sociales qui dpassent le milieu proche et lchelle locale ;

    au sentiment dune ncessit de poser des jalons disciplinaires solides avant de

    tendre vers linterdisciplinarit mais cette ide est contestable34 ;

    aux doutes quant au niveau de maturit suffisant des lves pour faire face un

    cours caractre interdisciplinaire (en tous cas, avant la 2S) ;

    au fait quil sagit dun scnario contre-courant de certaines orientations de GT

    disciplinaires ;

    la crainte de labsence dacquisition dune culture historique, si une attention nest

    pas suffisamment porte la structuration disciplinaire des acquis.

    Le choix entre ces deux scnarios doit rsulter dune rflexion globale portant, dans le cadre

    dune formation de tous, sur le projet ducatif densemble que le Pacte assigne au tronc

    commun. Cette rflexion nest donc pas mener prioritairement sur la base des dcoupages

    33

    En effet, dans lenseignement libre confessionnel, le cours d tude du milieu constitue dj, au dbut du secondaire, un cours intgratif assur par un seul enseignant. 34

    Cette ide est contestable plus dun titre : dune part, les dcoupages disciplinaires, dailleurs diffrents selon les pays et les cultures, nont lvidence rien de naturels et ds lors il ny a aucune raison de penser quils seraient doffice plus conformes aux modes dapprhension de la ralit des enfants. Par ailleurs, comme Edgar Morin na cess de le rpter depuis plusieurs annes, lhabitude du sectionnement du raisonnement est vite prise et il est alors extrmement difficile de faire marche arrire et de privilgier ensuite une pense reliante . En outre, on notera que, pour lenfant, le rel est, dans un premier temps, apprhend naturellement dans sa complexit : il ne lenvisage pas en tranches ; ce nest que dans un second temps quil apprend le dcouper selon diffrents types de regards socialement construits, dont des regards dits disciplinaires . Relevons enfin que les AESI sciences humaines sont susceptibles doffrir, au dbut du secondaire (et pour la fin du primaire, ventuellement), au vu de leur formation plurielle (voir ci-dessous), les profils potentiellement les plus adquats pour assurer une approche intgre des thmatiques tudies. linverse, les agrgations forment des profils plus spcialiss, en principe plus mme dapprofondir les regards disciplinaires dans leur spcificit.

  • 25

    institutionnels et disciplinaires existants, car, comme le rappelait Marie Duru-Bellat35

    propos de la rforme du curriculum du collge en France :

    En la matire, on ne saurait laisser les spcialistes des disciplines seuls matres du jeu, dune

    part parce que leur comptence disciplinaire ne les qualifie pas pour dfinir un projet ducatif

    plus global, et dautre part, parce quils ne peuvent, par position, que dfendre leur propre

    discipline et les exigences les plus leves possibles il est plus gratifiant de former de futurs

    (hypothtiques) prix Nobel que la masse des lves dont la socit a besoin en se voilant la

    face sur le fait que les plus faibles auraient gagner acqurir les connaissances plus

    lmentaires .

    1.5 Domaine 5 : ACTIVITS PHYSIQUES, BIEN-ETRE ET SANT

    En matire dducation physique, sportive et la sant, il sagit damener tous les lves (y

    compris les lves atteints dun handicap) dvelopper leurs aptitudes physiques ainsi

    quune culture (psycho)-motrice et sportive. On vise galement dvelopper leur bien-tre

    corporel et motionnel afin quils deviennent gestionnaires de leur sant et de leur scurit.

    Ces dveloppements peuvent senvisager en partenariat avec des membres de lquipe

    pdagogique dans un objectif de complmentarit et de transversalit.

    Les modifications pouvant tre apportes la dfinition du domaine concernent dabord le

    terme d ducation physique en lieu et place de l activit physique pour une

    signification plus en correspondance avec des vises dapprentissage.

    Par ailleurs, si la dimension motionnelle du domaine peut directement tre lie sans bien

    sr que cela soit exclusif au cours dducation physique (car elle fait partie des

    comptences gnriques importantes y dvelopper : gestion du stress, de ses motions...),

    la dimension affective du domaine, quant elle, ne devrait pas tre associe doffice ce

    seul cours, car les enjeux de lducation affective dpassent largement cette discipline et son

    incarnation est davantage transversale lensemble des disciplines. De ce point de vue

    dailleurs, les objectifs du dcret Missions en matire dEVRAS, explicits par la circulaire

    4550 du 10 septembre 2013, doivent faire lobjet dune attention particulire et sont

    intgrer au domaine.

    La question est alors didentifier la (ou les) discipline(s) qui prendrai(en)t en charge la

    dimension affective primordiale ladolescence36.

    Les Socles de comptences sont considrs comme un outil toujours dactualit et sont

    dailleurs de plus en plus appliqus concrtement sur le terrain. Un travail de prcision peut

    cependant savrer ncessaire en vue dune approche spiralaire des savoirs et comptences,

    35

    Marie Duru-Bellat, Parachever lducation de tous ou prparer la slection ? Les tensions du collge, dans Franois Dubet et Pierre Merle (dir.), Rformer le collge, Paris, PUF, 2016, p. 38-39. 36

    Cet exemple illustre nouveau les relations complexes unissant les domaines et les disciplines et la ncessit de ne pas associer trop rapidement les vises dapprentissage dun domaine lune ou lautre seulement des disciplines.

  • 26

    mais aussi afin de dvelopper le concept dducation physique et de ltendre en termes

    dducation la sant, par exemple.

    Dans cette perspective, le professeur titulaire du cours dEPS devrait largir son champ

    daction et tre ainsi plus globalement le rfrent psycho-socio-moteur des lves :

    tre professeur dducation physique dans une cole, cest agir comme expert, comme

    spcialiste en matire dactivit corporelle, de sant ; cest aussi crer un environnement

    riche et stimulant pour accompagner les jeunes dans leur dmarche dapprentissage dans les

    cours ; cest les soutenir pour quils prennent en charge leurs activits de loisir en milieu

    scolaire et hors-scolaire, cest entrainer les lves dsireux de perfectionner, daffiner leurs

    habilets motrices, cest collaborer la vie et la bonne marche de lcole, cest agir comme

    personne-ressource auprs des collgues de lcole pour quils puissent eux aussi tenir

    compte des besoins biologiques des lves 37.

    Le professeur dEPS devrait aussi :

    engendrer et organiser les activits physiques et sportives intra et extra-muros ;

    initier et valider les amnagements du milieu de vie quest lcole, spcialement dans

    lenseignement maternel et primaire ;

    dynamiser et renforcer les dplacements actifs et la mobilit douce ;

    collaborer avec ses collgues autour dactivits mener en interdisciplinarit et

    susciter de telles collaborations.

    37

    Desrosiers P. (1995). To help to a reflexive practice. In C. Par (Ed.), Better teaching in physical education? Think about it. Proceedings of the International Seminar on Training of teaching on reflective practice in physical education. Trois-Rivires, Librairie Nationale du Qubec, p. 143-146.

  • 27

    Discipline du tronc commun, lEPS fait partie intgrante du curriculum et tous les lves,

    sans exception, y participent donc et bnficient dapprentissages solides. Ceux-ci rpondent

    un rfrentiel de comptences ractualis et sont dvelopps progressivement, afin

    damener les lves vers le profil de sortie dEPS en fin de tronc commun.

    1.6 Domaines 6 & 7 : CRATIVIT, ENGAGEMENT, ESPRIT

    DENTREPRENDRE & APPRENDRE APPRENDRE ET POSER DES CHOIX

    Le Groupe central a soulign le fait que ces domaines 6 et 7 sont fondamentaux et quils sont

    susceptibles sans nullement remettre en question limportance des disciplines de

    constituer une relle diffrence par rapport aux enseignements daujourdhui38. Ds lors, il

    faut veiller penser les futurs rfrentiels comme rellement intgratifs des savoirs et

    comptences relatifs ces domaines ; il ne peut sagir dajouts annexes.

    Il est suggr que les apprentissages des domaines 6 et 7 soient abords de manire

    transversale, cest--dire dans lensemble des disciplines et des activits de type ateliers-

    projets (cf. ci-dessous). Il est ds lors important que ces apprentissages spcifiques soient

    traduits in fine en termes de savoirs et comptences prcis pour chaque discipline, tche qui

    devra tre ralise par les rdacteurs des rfrentiels disciplinaires du tronc commun. En

    amont de ce travail toutefois, il sera utile de procder, avant que les GT rfrentiels se

    mettent au travail, llaboration,

    dun cadastre suffisamment explicite des vises d'apprentissages lies ces deux

    domaines de manire ce que les groupes disciplinaires les dclinent ensuite en

    savoirs et comptences qui s'y rapportent ;

    de pistes dattribution de ces vises aux diffrentes disciplines, de faon veiller ce

    que ces vises soient toutes prises en charge, tout en vitant des redondances

    excessives.

    La manire dont ces savoirs et comptences seront dvelopps ainsi que leur nature doivent

    varier selon lge et les domaines concerns : il sagira dtre attentif la progressivit et

    aborder les diffrentes comptences de faon spiralaire, ds le dbut du tronc commun.

    Les suggestions qui figurent dans cette section rencontrent notamment les conceptions

    inhrentes lapproche ducative de lorientation retenue par le groupe central dans

    son Avis n3, laquelle suppose plusieurs dimensions : se connatre soi-mme ; tre capable

    de sautovaluer ; dcouvrir progressivement ses aptitudes et ses aspirations ; dcouvrir le

    monde extrieur 39 . Elles sappuient galement sur les travaux du GT nouvelles

    comptences 40. Les vises dapprentissages de ces deux domaines, dcliner ensuite en

    savoirs et comptences selon lge et les disciplines convoques, pourraient tre structures

    de la manire suivante.

    38

    Avis n3 du Groupe central, mars 2017, p. 54. 39

    Avis n3 du Groupe central, mars 2017, pp. 69 et suivantes. 40

    Rapport du GT nouvelles comptences , sous-groupe du GTI.1, juin 2016.

  • 28

    1.6.1 Fondamentaux relationnels41

    Il sagit de mettre en uvre les conditions permettant aux lves de dvelopper :

    - Une conscience de soi et de lautre, ce qui suppose le fait d(e) :

    o prendre confiance en soi 42 et de prendre confiance dans les autres ;

    o vivre des relations humaines bases sur le respect de lgalit des genres et

    des origines socio-culturelles ;

    o dvelopper une capacit dempathie et pour cela, tre capable didentifier ses

    propres motions et celles dautrui43 ;

    o devenir capable de cooprer et de contester, de ngocier (en prenant en

    compte le point de vue dautrui) et de dcider ;

    o oser se mettre en projet, individuellement et collectivement ; oser agir de

    faon entreprenante, prendre des initiatives ou des risques raisonnables ;

    - Une conscience du temps et de lespace, incluant une conscience des limites et des

    possibilits, ce qui suppose le fait dtre capable d(e) :

    o se rfrer son pass et de se projeter dans lavenir ;

    o anticiper, dorganiser et de planifier ;

    o surseoir lacte et de rsister limmdiatet ;

    o se lancer dans un temps deffort plus ou moins long avant datteindre un

    rsultat ;

    - Une conscience du collectif, ce qui suppose, outre le fait davoir intgr les

    dimensions prcdentes, le fait de :

    o prendre conscience de ses multiples niveaux dappartenance et de ses

    identits ;

    o souvrir la diversit des identits socio-culturelles ;

    o se dcentrer et sortir de son point de vue go-, socio-, ethno-centr ;

    - Une conscience des apprentissages, ce qui suppose d :

    o tre capable dexpliciter le sens de ce qu'on fait et pourquoi on le fait de cette

    manire ;

    41 Les lments qui figurent ci-dessous sappuient en bonne partie sur les travaux du GT nouvelles comptences (pp. 6 et 14-24), mais galement sur des lments repris dans le projet cole de tous (voir document de synthse , V29bis). Il reprend aussi des lments issus de ltude Eurydice, Entrepreneurship education at school in Europe, pp. 21 et suivantes. On remarquera enfin une certaine similitude entre ces fondamentaux relationnels et la partie Se connaitre soi-mme et souvrir lautre du rcent Rfrentiel dducation la philosophie et la citoyennet . Il conviendra donc que le document tablissant les liens entre les vises des domaines et les disciplines ou activits transversales renvoie explicitement, pour cette vise spcifique, notamment au cours dEPC et aux diffrents cours et activits qui incarnent ce rfrentiel dans lenseignement libre confessionnel. 42

    Ce qui pourrait passer par le fait dapprendre grer ses ventuels sentiments dinscurit, disolement, dincomptence, de contrle ou encore de non-sens, par opposition respective des sentiments de scurit, de connexit, destime de soi, dautonomie et de signifiance. Ltude Eurydice susmentionne opre un lien direct entre connaissance et estime de soi et capacit de passer des ides cratives aux actes. 43

    On notera que le Danemark a mis en place un cours dempathie , raison dune priode/semaine, pour les 6-16 ans. Voir notamment https://qz.com/763289/denmark-has-figured-out-how-to-teach-kids-empathy-and-make-them-happier-adults/

    https://qz.com/763289/denmark-has-figured-out-how-to-teach-kids-empathy-and-make-them-happier-adults/https://qz.com/763289/denmark-has-figured-out-how-to-teach-kids-empathy-and-make-them-happier-adults/

  • 29

    o apprendre prendre conscience des implications et des raisons des choix et

    communiquer propos de ceux-ci, apprendre transformer en savoirs

    disciplinaires les apprentissages construits au travers des activits

    dapprentissage ;

    o apprendre sautovaluer, cest--dire, identifier et valuer ses savoirs et

    comptences, ainsi que ceux dvelopper et amliorer et les diffrents

    moyens pour y parvenir.

    1.6.2 Fondamentaux cognitifs et mtacognitifs44

    Il sagit de mettre en uvre les conditions permettant aux lves de dvelopper les

    oprations mentales de base susceptibles de les aider organiser la ralit qui les entoure,

    comprendre les liens qui unissent les divers lments qui constituent leur environnement et

    pouvoir exprimer ces oprations, ce qui suppose d(e) :

    - dvelopper chez tous les lves au travers des divers apprentissages disciplinaires,

    des comptences catgoriser, ordonner et modliser ;

    - dvelopper chez tous les lves des capacits observer, comparer, raisonner (de

    manire inductive et dductive), conceptualiser, abstraire ;

    - dvelopper prcocement lapprentissage explicite dun vocabulaire et de supports

    langagiers permettant dexprimer les relations de causalit, de temporalit, de

    chronologie et de topologie notamment ;

    - doter les lves doutils de modlisation (reprsentation/schmatisation du rel et

    des liens qui lorganisent) ;

    - apprendre aux lves analyser eux-mmes leurs propres dmarches et procdures

    dapprentissage (mtacognition).

    1.6.3 Fondamentaux lis la pense complexe, la recherche documentaire et au

    traitement de linformation45

    Il sagit de mettre en uvre les conditions permettant aux lves de dvelopper :

    - la capacit mobiliser des connaissances diverses, des apprentissages disciplinaires

    diffrents et diverses sources d'information pour comprendre une situation concrte

    et/ou pour raliser un projet ;

    - la capacit dutiliser de multiples sources d'informations, raliser la critique de ces

    sources et apprendre en raliser une synthse.

    1.6.4 Conditions dune dcouverte du monde extrieur et du monde du travail46

    Tel que dfini par le Groupe central, le domaine 7 Apprendre apprendre et poser des

    choix suppose notamment pour les lves dtre capables didentifier progressivement

    44

    Ces lments proviennent essentiellement des travaux du GT nouvelles comptences (pp. 7 et 25-30). 45

    Ces lments proviennent essentiellement des travaux du GT nouvelles comptences (p. 9). 46

    Certaines des ides de cette rubrique sappuient sur ltude Eurydice, Entrepreneurship education at school in Europe, pp. 21 et suivantes.

  • 30

    et de plus en plus clairement leurs gots et intrts et de se dessiner peu peu un projet de

    vie, de formation puis dtudes, de faon autonome. Dans ce sens, le tronc commun doit

    mettre en place des dispositifs permettant aux lves de murir progressivement le choix

    quils opreront lissue du tronc commun et dtre donc suffisamment informs et clairs

    quant leurs potentialits et quant leur propre aspiration suivre diffrents parcours

    ultrieurs, en fonction dune bauche de projet plus large47.

    Par ailleurs, le Groupe central insiste sur limportance de dvelopper toutes les activits

    permettant aux lves dtre mis en mode projet , en partenariat notamment avec les

    acteurs associatifs, le monde conomique ou les acteurs de lducation la citoyennet48.

    On ajoutera dailleurs que ce mode projet peut aussi tre mobilis au sein mme des

    enseignements disciplinaires (voir, par exemple, la fabrication dobjets techniques ou

    technologiques pour le domaine 3).

    Pour cela, il sagit donc de mettre en uvre les conditions permettant aux lves d(e) :

    apprendre dcouvrir et dcouvrir diffrents milieux professionnels (dans le

    secteur priv, public, le secteur socioculturel, associatif, des ONG, syndicats,

    etc.) et dtre sensibiliss aux enjeux thiques lis ces divers mondes socio-

    professionnels ;

    comprendre progressivement les mcanismes de lconomie, les notions relatives

    aux diffrentes formes dentreprises, au march et au droit du travail, au travail,

    aux syndicats, aux initiatives citoyennes et socioculturelles, aux ONG et

    dvelopper un regard critique sur lconomie ;

    explorer les diffrentes phases de cration dune entreprise ;

    devenir des consommateurs responsables, capables de faire des choix clairs,

    reposant sur lacquisition dune littratie financire de base49.

    1.6.5 Conditions du dveloppement de la crativit de llve

    Le dveloppement dune posture crative chez llve constitue un des fondements du

    domaine 6. On rejoint ici le GT nouvelles comptences dans sa manire denvisager

    lintgration de cette dimension :

    Nous envisagerons la crativit comme une valeur ajoute aux comptences. Un plus

    ncessaire exercer et valuer pendant les apprentissages et au terme de ceux-ci. La

    47

    Avis n3 du Groupe central, mars 2017, p. 54. 48

    Avis n3 du Groupe central, mars 2017, p. 298. 49

    Littratie financire que lon peut dfinir comme suit : Connaissances et habilets ncessaires pour prendre des dcisions conomiques et financires avec comptence et assurance . Dfinition adopte par le groupe de travail sur la littratie financire de la province dOntario. http://www.edu.gov.on.ca/fre/Financial_Literacy_Fre.pdf. Ce groupe a de plus identifi les contenus quil conviendrait de dvelopper chez les lves. Ces contenus incluent notamment une comprhension des concepts de revenu, dargent, dpargne, de dpenses, dinvestissement, de budget, de crdit et demprunt, de pensions, dassurances, dimpts ; du fonctionnement du systme financier ; du fonctionnement de la publicit, de la diffrence entre dsirs et besoins.

    http://www.edu.gov.on.ca/fre/Financial_Literacy_Fre.pdf

  • 31

    crativit devrait donc pouvoir tre apprhende comme un critre dvaluation, ou un

    ensemble de critres (fluidit, flexibilit, originalit, pertinence), de bon nombre de

    comptences, dans le sens o : il y a crativit, lorsquau terme de la rsolution dun

    problme, de la ralisation dune uvre ou celle dun projet, llve propose une (piste de)

    solution nouvelle (pertinente et originale) et/ou son processus de recherche dmontre sa

    capacit produire des ides et/ou des comportements divergents (fluidit, flexibilit). Ceci

    tant progressivement travaill de la maternelle la fin du secondaire 50.

    Si comme le relve le GT nouvelles comptences , la crativit peut sexercer au gr de la

    rsolution dun problme, de la ralisation dune uvre ou dun projet, sans doute

    laccomplissement dun certain niveau de crativit requiert-il des conditions

    dapprentissage particulires : temps et autonomie suffisants, dfi inhrent la tche

    demande et un certain niveau dambition, adapter bien sr lge des lves. Comme le

    suggre le GT nouvelles comptences , le travail de cette aptitude ncessitera des plages

    horaires assez longues, des espaces de travail incitatifs et, dans certains cas sans doute, un

    projet interdisciplinaire hors du commun .

    2. Implications en termes de rfrentiels

    Des divers rapports disciplinaires notamment et de la description des domaines, il ressort

    que les Socles de 1999 ont vieilli et qu tout le moins, il sagira de les rviser dans deux

    directions strictement indispensables :

    - linsertion de la troisime anne du secondaire dans le parcours du tronc commun ;

    - le renforcement des aspects autres que strictement logico-mathmatiques et

    verbaux, en particulier le dveloppement de lducation culturelle et artistique ; de

    lducation manuelle, technique, technologique et numrique ainsi que les vises

    transversales des domaines 6 et 7.

    lvidence, les Socles seront donc revus. Toutefois, il ne sagit bien sr pas de se lancer

    dans une rcriture gratuite, mais de considrer cette rvision comme une vritable

    opportunit saisir au vu des ambitions dsormais places en matire dcriture de

    rfrentiels savoir des exigences de prcision (tant en termes de comptences que de

    savoirs), de double articulation explicite (verticale et horizontale), de ralisme dans les vises

    et de simplicit de leur expression, de resserrement autour dessentiels et dexcellence des

    performances des lves en regard de ces essentiels.

    Sagissant de c