Tech Day : Les humanits numriques lEcole 22/06/2016 - Atelier
Canop du Val-de-Marne
Tech Day : Les humanits numriques lEcole22/06/2016 - Atelier
Canop du Val-de-MarneLouise Merzeau @lmerzeau Dicen-IDF -Universit
Paris Ouest Nanterre&milieu numriquemilieu scolaireles
pratiques dditorialisation
En lespace dune quinzaine dannes, un dplacement gnral sest opr:
de nouvel objet dtude ou nouvel outil, le numrique est devenu le
milieu de lapprentissage, du partage, de la communication et de la
transmission, la fois cosystme et horizon de toute
connaissance.
Ce milieu est-il compatible avec le milieu scolaire ?Celui-ci
est-il capable de labsorber, de sy couler, de le mettre distance
?
?Ne laissez pas le danger entrer chez
voushttps://www.youtube.com/watch?v=LS1HBnzzNO0
milieuxhostiles
2008Internet a longtemps t abord par lcole sous langle du
dangerextriorit, barbariediscours de peur plutt que discours de
connaissance et de cultureprotection : verrous techniques sans
comprhension
inclusionsrciproques
lcole doit trouver sa place dans lenvironnement numrique et
lenvironnement numrique doit trouver sa place dans lcole
penser les diffrences structurelles :cloisonn / ouvertstabilis /
volutifnational / transnational et localvertical /
horizontalinstitutionnel / marchand
penser transition de lcole)amlioration (du numrique)
30 Mars 2016 - CNAM, Paris
paradigme de la nouveaut num = nouvel objet, nouveaux supports,
nouveau mdia qui sajoutent aux autres > nouvelle matire ?
nouvelle spcialisation ? nouveau savoir ?
avant / aprs nouveaux objets valus en fonction de leur capacit
imiter ou restituer fonctionnalits et expriences du pr-numrique
> comparatisme :substitutionperte/gainOr tout gain que la
technique contribue procurer (en habilet, force, autonomie,
mobilit...) se paye par une perte galement structurante pour la
communaut, et cest la ngociation entre ce plus et ce moins qui
constitue son rle de mdiation.
Quel modle de rfrence ? modle des mass media (TV)modle de la
bibliothque (cole)aucun des deux nest compltement pertinent
(im)pense de la technique
modle selon lequel est encore pens le rapport la technique :
interaction homme-machine contreproductif :ne sintresser la
technique quen vertu du pouvoir que sa matrise confreou en tant
quelle participe la communication mdiate par les organes de
diffusion de linformation dans lespace public.
NTIC prfr Machines communiquer (Perriault) :la production de
simulacresla fonction discursivela fonction conomique la fonction
dorganisation sociale la fonction de rgulationAppel une
anthropologie de la technique et de la communication
de loutil aux technologies intellectuelles, aucune technique
nest purement instrumentale, et de la conversation aux rapports de
classe, aucune relation nest purement sociale.
co-construction entre lusager et lobjet logique dusage
(Perriault)processus dappropriation
La technique ne donne pas seulement du pouvoir celui qui en use.
Elle informe, transforme et transporte mmoire, comportement,
savoir, croyances, appartenances et reprsentations.
Ex solidarit entre mise en trace et mise en ordre, inscription
et organisation, (MO et OM) corrlations entre supports et lieux de
stockage, enregistrement et indexation, classification et
recherche, constitution des corps de mtier et politiques
patrimoniales, ou IST et industries de linformation.
des livresaux crans
focalisation sur les crans > assimilation du numrique une
hypothtique culture des imagesoubli de la dimension
fondamentalement scripturairerationnelleformelle
crans :effets de surface (masque les data)suspicion lgard des
images, assimiles laffectnum rapport au modle des mass mdias
de loutil lenvironnement
terminaux mobiles, objets connects> lectronique ambiante,
ubiquitaire, ordinateur diffuseffacement graduel de l'ordinateur
comme objet compens par l'emprise croissante de l'intelligence
artificielle: information + traitementEffets denveloppement, de
continuit (pas de trou dans toile), dimbrication
(hologramme)contenus circulent dune situation de communication une
autre, dun espace de lisibilit un autre: transmdiasuperposition
ordinaire: les trajectoires de linformation entrecroisent les
chemins tangibles des utilisateurs.
absorption beaucoup plus rapide et profonde que celle de
l'lectricit, qui a pris plus de 80 ans pour atteindre les
campagnesL'intelligence matrielle s'intgre, avec ou sans notre
accord, dans nos structures et nos organisations, dans nos
mentalits et comportements et mme dans nos corps
La rupture entre espace physique et espace numrique est devenue
caduque
Linformatique actuelle numrise la ralit non pas en la
dmatrialisant, mais en laugmentant : les objets ne se dmatrialisent
pas, ils produisent et transmettent des donnes, textes, sons,
images.
The Truman Show, Peter Weir, 1998pour une cologie(du)
numrique
Les technologies numriques ont aujourd'hui pntr toutes les
sphres de lexistenceconstituent le nouveau milieu mnmotechnique des
savoirs sous toutes leurs formes, milieu au sein duquel les savoirs
vivre, les savoirs faire et les savoir thoriques se transmettent,
se pratiquent et se transforment, mais aussi partir duquel les
disciplines acadmiques constituent leurs pratiques et leurs
objets.
le numrique nest plus seulement un objet de connaissance, mais
le milieu dans lequel slabore et se transmet cette connaissance
sparation culture de limprim / pratiques mdiatiques ou
entrepreneuriales : prtendue extriorit de la science lgard des
pratiques, des techniques, des objets
> question peut-on connatre notre milieu ? (cf syndrome de
Truman Show)
enjeux pdagogiques: non seulement apprentissage nouveaux outils,
nouveaux mtiers, critique des messages et des idologiesmais surtout
repenser la comptence mme de savoir-lire-et-crirerflchir aux
conditions de la transmission
bullesou milieu ?
Google AMP, Facebook Instant Articles, LinkedIn Pulse, Google
Podium, plateformisation du contenu
Risques: enfermement, cheminement en aveugleespaces partags,
espaces semi-publics, espace public
silos: ex Facebookvs maillage applicatif: entre mdia et bote
outilsle dispositif nest pas une forme, mais une dynamiqueex ENMI
et Logos 2.0
habiter/customiser
vaporisation de ses donnes dans les dispositifs le contraint un
processus ininterrompu damnagement des procdures et des
interfacesPersonnalisation se traduit dabord par amnagement
despaces vivre plutt que par reprsentation de soitlchargement et
agencement dapplications, paramtrage des prfrences, gestion des
autorisations et droits daccs, renseignement de ses profilslusager
passe de plus en plus de temps dans des tches dinstallation et de
rglage des espaces quil pratique.
Souvent trs en de dune production de contenus, sa participation
consiste beaucoup plus customiser ses points daccs qu diffuser des
informations. il est rare que soient donns aux utilisateurs les
moyens de constituer leurs traces en un lieu susceptible dtre
circonscrit comme un propre (Certeau, p.85). Il est ce titre
significatif que lhabitat numrique ne soit plus vcu sur le modle du
site ou de la maison (home page), mais de la simple surface: mur,
ligne (timeline), tableau (board).
bienveillance dispositive
chec de nombreux projetsou dispositifs pdagogiques : dispositifs
ferms, propritaire, crs ex nihilo, non volutifs, o usagers ne
peuvent pas rinvestir leur exprience numrique
jeu dapplications distribues empruntant pratiques et outils
existants qui ont dj fait lobjet dun travail dappropriation par les
usagers: environnement amnag, bienveillant
Ex: export, copie, embeding, boutons sociaux, boutons read
later, applis toutes app stores, conversion de format, standards
ergonomiques
Contre exemple: site RMN
1
dnaturaliser linformation
Couches informationnellesLe tout dans la partie: Cf anatomie dun
tweetMtadonnes
Mtriques Chaque plateforme calcule sa pertinence avec une
logique qui lui est propre. Selon quon interroge Wikipdia, Google,
YouTube, Facebook ou Twitter, la mme requte ne retournera pas le
mme classement, donnant du mme coup une image du web qui masque les
autres reprsentations possibles (ex requte "Sarkozy").Si l'on peut
encore les distinguer, ces modles tendent cependant s'hybrider,
comme en tmoigne l'volution du PageRank de Google.
2dnaturaliser linformation
Couches informationnellesLe tout dans la partie: Cf anatomie dun
tweetMtadonnes
3dnaturaliser linformation
beaut de linformationce que voit la machine comment
visualisation procde de la construction dune hypothse en
amontcontrainte trs forte du formalisme (sortir de lapproche
conversationnelle, relationnelle, expressive)
ditorialiser
ditorialisation n'est pas faon de produire du savoir en
utilisant des outils numriques; c'est notre faon de produire du
savoir l'poque du numrique
Ncessit dun retour sur lorganologie du savoir comment se
structure notre faon de comprendre, d'organiser et d'interprter le
monde.oprations constitutives du savoirannotation, citation,
scnarisation, reprsentation, catgorisation
effort pour prendre en considration tous les aspects de la
production d'un contenu et du sens que ce contenu acquiert au sein
d'une environnement ouvert :ouverture de l'espace (plusieurs
plateformes) ouverture du temps (rythmes, moments,
temporalits)ouverture ditoriale (multitude dacteurs humains et
machiniques)
paradigme de la perte de contrle de l'crivain comme de l'diteur
sur le contenu :matrise de la dprise
Dans un monde numrique connect, exister signifie tre ditorialis.
dans l'environnement numrique, un objet doit tre connect, index,
annot, valu, mis en relation avec les autres objets pour
exister.L'ditorialisation devient donc une condition
d'existence.
re-documentariser
angoisse de la surinformationillusion de laccessibilit
immdiate> travail sur les ressources
Lire-crireDpasser glose individuelle mene sur le mode de la
conversation oublier lobsession de la crativit (illusion dune
production ex nihilo)
Au profit dune activit ditoriale Ecrire > publier > tre
luMontrer que les applications, qui servent nous tracer, peuvent
tre dtournes dautres fins Documentation, agrgation, valorisation de
contenus dj publis
slectionnerqualifier valoriser (illustrer, mettre en
forme)documenter agrgerobserver les mcanismes de circulation,
recommandation, autorisation
ex: rorganisation de collections, nouveaux champs de
description, augmentations par le rcit, lillustration...)rflexivit:
donner voir lenrichissement, la transformation des ressources
apportes par usagers agrger, organiser des collectionsTester et
choisir ses outils de curationMultiplier les chemins-ex Logos 2.0,
lecture savante, scnarios prospectifs
NB : crer son propre projet avec sa propre slection de
ressources plut^to quadopter des dispositifs pdagogiques ferm et
tout faitsApproche par le document vs approche par le texte: donnes
+ mtadonnesddoubler les espaces : texte/image/vido | annotation,
catgorisation (cf Iri)
mthodes : apprentissage du copier-collerdocuments de
collecteoutils de curationcration de collections (dimages, de
textes)travail simultan sur plusieurs plateformes (toilement
applicatif)contenus solidaires : crer de la cohrence
NBrejoint les missions traditionnelles de lcole :apprendre les
rgles dorganisation et de fonctionnement dun systme (dune langue,
dun genre, dune uvre)savoir naviguer dans le savoir savoir citer,
convoquer, organiser, confronter des rfrences
NOUVEAUX OBJETS30 Mars 2016 - CNAM, Paris
partageroumettre en commun
sens et usages du mot partage
Pour les jeunes habitus dialoguer par messagerie, SMS ou
application Facebook, le partage consiste envoyer leurs proches des
messages tmoignant de leur activit ou de leur tat desprit. Ces
envois peuvent bien sr vhiculer de linformation ou intgrer des
contenus issus dune source externe (image, vido, citation). Pour
autant, ils ne sont ni conus, ni traits comme mise en commun de
ressources au profit dune communaut.
La communication reste ici interindividuelle et relativement
linaire, mme si elle sadresse plusieurs : la transaction est cible
(terme qui parat rsumer leurs yeux tout change dinformation) le
bnfice nest pas transfrable au-del dune distance relationnelle
relativement courte et statique.
ex : pratique rpandue du partage de notes de cours via Face-
book qui pourrait constituer une premire forme de
communautarisation consiste bien plus dlguer une tche lun dentre
eux qu organiser un systme de contribution collective. Le rseau
nest pas utilis pour inciter chacun contribuer, mais pour dispenser
certains dune part du travail. Le recours des pads, pour la mme
fonctionnalit, ne rencontre quun succs trs modr.
Il ne leur vient par ailleurs pas lide que ces notes de cours
pourraient intresser des personnes extrieures leur cercle, et quil
pourrait ds lors tre utile de les mettre en forme lintention de cet
autre public.
Pour sortir des pratiques individualistes :Mettre en avant les
avantages de la coopration des expertises: apprendre collaborerce
que chacun apporte: institution, enseignant, personnalit: autorit,
visibilit, lgitimit, normalisation, collectivisationusagers, lves:
ractivation et contextualisation des traces, qualification,
intentionnalisation, dtournements ; nonciation, crativit, mmoire,
appropriationex suivre des autorits (souscrire) ex: Twitter
Imaginer des dispositifs participatifs qui fabriquent du commun
la fois impliquer et dpersonnaliser linformation: permettre aux
lves de dposer leurs traces dans des dpts publics, ouverts,
partageables et rappropriables ( stocks des RSN)
ex: revues de presse avec Flipboard
http://documentation.ac-besancon.fr/realiser-une-revue-de-presse-avec-flipboard/
ex: bookmark social (Delicious, Digg, Pearltrees, Pinterest)ex :
wikimedia commons
Articuler des temps d'intensit d'interaction avec les autres et
des temps de recul, de mise distance, de perception dans la
continuit -vnementialisation: capitalise nergie en mode synchrone (
dispersion); projet, narration, urgence, fil
conducteur-documentarisation: mode asynchrone, prennise les
contenus produits pour quils soient rappropriables par dautres
individus ou collectifs ( obsolescence)
merci !Tech Day : Les humanits numriques lEcole22/06/2016 -
Atelier Canop du Val-de-Marne@lmerzeau -
[email protected]://merzeau.net
Dicen-IDF - Universit Paris Ouest Nanterre
