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Au bonheur des dames

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- Histoires de littérature -

La révolution des grands magasinsLa révolution des grands magasinsLa révolution des grands magasinsLa révolution des grands magasinsD’après D’après D’après D’après Au bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des dames d’Emile Zolad’Emile Zolad’Emile Zolad’Emile Zola

Premiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genrePremiers contacts avec un magasin d’un nouveau genre

«««« Ah bien ! En voilà un magasin !Ah bien ! En voilà un magasin !Ah bien ! En voilà un magasin !Ah bien ! En voilà un magasin ! »»»»« C’était, à l’encoignure de la rue de la Michodière et

de la rue Neuve Saint Augustin, un magasin de

nouveautés dont les étalages éclataient en notes vives. »

« Dans le pan coupé donnant sur la place Gaillon, la

haute porte, toute en glace montait jusqu’à

l’entresol, au milieu d’une complication d’ornements,

chargés de dorures. »

« Deux figures allégoriques, deux

femmes riantes, la gorge nue et

renversée, déroulaient l’enseigne :

Au bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des dames »»»»chargés de dorures. » Au bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des damesAu bonheur des dames »»»»

« Puis les vitrines s’enfonçaient, longeaient la rue de la Michodière et la rue Neuve Saint

Augustin, où elles occupaient, ou la maison Saint Augustin, quatre autres maisons, deux à

gauche, deux à droite, achetées et aménagées récemment. »

«««« C’était un développement, qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspectives, C’était un développement, qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspectives, C’était un développement, qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspectives, C’était un développement, qui lui semblait sans fin, dans la fuite de la perspectives,

dans les étalages du rezdans les étalages du rezdans les étalages du rezdans les étalages du rez----dededede----chaussée et les glaces sans tain de l’entresol, derrière chaussée et les glaces sans tain de l’entresol, derrière chaussée et les glaces sans tain de l’entresol, derrière chaussée et les glaces sans tain de l’entresol, derrière

lesquelles on voyait toute la vie intérieure des comptoirs.lesquelles on voyait toute la vie intérieure des comptoirs.lesquelles on voyait toute la vie intérieure des comptoirs.lesquelles on voyait toute la vie intérieure des comptoirs. »»»»

Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en Des étalages, des étalages… des produits en tous genres : tous genres : tous genres : tous genres : tous genres : tous genres : tous genres : tous genres :

« Il y avait là, au plein air de la rue, sur le

trottoir même, un éboulement de

marchandises à bon marché, la tentation de

la porte, les occasions qui arrêtaient les

clients au passage. »

« Cela partait de haut, des pièces de lainages, de

draperie, mérinos, cheviottes, molletons, tombaient

de l’entresol, flottantes comme des drapeaux, et

dont les tons neutres, gris ardoise, bleu marine,

vert olive, étaient coupés par les pancartes

blanches des étiquettes.»

« A côté, encadrant le seuil, pendaient également des lanières de fourrure, des bandes étroites « A côté, encadrant le seuil, pendaient également des lanières de fourrure, des bandes étroites

pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne,

les poils de la pain de la fausse hermine et de la fausse martre »

« Puis en bas, dans des casiers, sur des tables au milieu d’un empilement de coupons, débordaient

des articles de bonneterie vendues pour rien, gants et fichus de laine tricotés, capelines, gilets,

tout un étalage d’hiver aux couleurs bariolées, chinées, rayées, avec des taches saignantes de

rouges.

«««« C’était un déballage géant de foire, le magasin semblait C’était un déballage géant de foire, le magasin semblait C’était un déballage géant de foire, le magasin semblait C’était un déballage géant de foire, le magasin semblait

crever et jeter son trop plein dans la rue.crever et jeter son trop plein dans la rue.crever et jeter son trop plein dans la rue.crever et jeter son trop plein dans la rue. »»»»

La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : La tentation permettant d’y entrer : « Alors, Denise eut la sensation d’une

machine fonctionnant à haute pression et

dont le branle aurait gagné jusqu’aux

étages. »

«Ce n’étaient plus les vitrines froides de la matinée ;

maintenant, elles paraissaient comme chauffées et

vibrantes de la trépidation intérieure.»

«««« Du monde les regardant, des femmes arrêtées s’écrasaient devant les Du monde les regardant, des femmes arrêtées s’écrasaient devant les Du monde les regardant, des femmes arrêtées s’écrasaient devant les Du monde les regardant, des femmes arrêtées s’écrasaient devant les

glaces, toute un foule brutale de convoitise.glaces, toute un foule brutale de convoitise.glaces, toute un foule brutale de convoitise.glaces, toute un foule brutale de convoitise. »»»»

« Et les étoffes vivaient, dans cette passion du trottoir : les dentelles avaient un frisson,

retombaient et cachaient les profondeurs du magasin, d’un air troublant de mystère ; les pièces de

drap elles-mêmes, épaisses et carrées, respiraient, soufflaient une haleine tentatrice ; tandis que

les paletots se cambraient davantage sur les mannequins qui prenaient une âme et que le grand

manteau de velours se gonflait, souple et tiède, comme sur des épaules de chair, avec le

battements de la gorge et le frémissement des reins. »

«««« Et cela réglé, organisé avec une rigueur mécanique, tout un Et cela réglé, organisé avec une rigueur mécanique, tout un Et cela réglé, organisé avec une rigueur mécanique, tout un Et cela réglé, organisé avec une rigueur mécanique, tout un peuple peuple peuple peuple

de de de de femmes femmes femmes femmes passant dans la force et la logique des passant dans la force et la logique des passant dans la force et la logique des passant dans la force et la logique des engrenagesengrenagesengrenagesengrenages »»»»

L’aménagement L’aménagement L’aménagement L’aménagement L’aménagement L’aménagement L’aménagement L’aménagement intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et intérieur, pour donner une sensation de vie et

contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à contraindre les clients à aller partoutaller partoutaller partoutaller partoutaller partoutaller partoutaller partoutaller partout« Il posait en loi que pas un coin du Bonheur des Dames ne devait rester désert ; partout, il exigeait du bruit, de la foule, de la vie ; car la vie disait-on attire la vie, enfante, pullule. »

« Ensuite, le long des galeries, il avait l’art de

dissimuler les rayons qui chômaient, par

exemple les châles en été et les indiennes en

hiver ; il les entourait de rayons vivants, les

noyaient dans du vacarmes. »

« D’abord, on devait s’écraser pour entreron devait s’écraser pour entreron devait s’écraser pour entreron devait s’écraser pour entrer, il fallait

que, de la rue, on crût à une émeute ; et il

obtenait cet écrasement, en mettant sous la porte

les soldes, des casiers et des corbeilles débordant

d’articles à vil prix. »

« Tenez ! Bourdoncle, écoutez les résultats… Premièrement, ce va-et-vient continuel de client les

disperse un peu partout, les multiplie et leur fait perdre la tête ; secondement, comme il faut qu’on

les conduise d’un bout de magasins à l’autre, si elles désirent par exemple la doublure après avoir

acheté la robes, ces voyages en tous sens triplent pour elles la grandeur de la maison ;

troisièmement, elles sont forcées de traverser des rayons où elles n’auraient pas mis les pieds, des

tentations les y accrochent au passage, et elles succombent quatrièmement. »

d’articles à vil prix. »

« Lui seul avait encore imaginé de placer au deuxième étage les comptoirs des tapis et des

meubles, des comptoirs où les clientes étaient plus rares, et dont la présence au rez-de-chaussée

aurait creusé des trous vides et froids. »

Une publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesseUne publicité abondante et une véritable promesse« Une des quatre voitures que Mouret venait de

lancer dans Paris : des voitures à fond vert,

rechampies de jaune et de rouge, et dont les

panneaux fortement vernis prenaient au soleil des

éclats d’or et de pourpre. »

« Celle là, avec son bariolage tout neuf, et

surmontée en outre d’une pancarte où la mise

du jour était annoncée, finit par s’éloignée au

trot d’un cheval superbe, lorsqu’on eut achevé

de l’emplir des paquets restés de la veille. »

« et, jusqu’au boulevard, Baudu la regarda rouler, promenant à travers la ville ce nom détesté

du Bonheur des Dames, dans un rayonnement d’astre. »du Bonheur des Dames, dans un rayonnement d’astre. »

«««« Mouret en arrivait à dépenser par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces, Mouret en arrivait à dépenser par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces, Mouret en arrivait à dépenser par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces, Mouret en arrivait à dépenser par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces,

d’affiches.d’affiches.d’affiches.d’affiches. »»»»

« Pour sa mise en vente des nouveautés

d’été, il avait lancé deux cent mille

catalogues, dont cinquante mille à l’étranger,

traduits dans toutes les langues. »

« Maintenant, il les faisait illustrer de

gravures, il les accompagnait même

d’échantillons, collés sur les feuilles.

«««« Prenez toujours Madame : vous nous rendrez l’article s’il cesse de vous plaire.Prenez toujours Madame : vous nous rendrez l’article s’il cesse de vous plaire.Prenez toujours Madame : vous nous rendrez l’article s’il cesse de vous plaire.Prenez toujours Madame : vous nous rendrez l’article s’il cesse de vous plaire. »»»»

Des Des Des Des Des Des Des Des vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés : vendeurs commissionnés :

« Ils examinèrent le spécimen d’un petit cahier de souches.»

« Ce dernier, ayant remarqué que les marchandises démodées, les rossignols,

s’enlevaient d’autant plus rapidement que la guelte donnée au commis était plus

forte avait basée sur cette observation un nouveau commerce. »

« Il intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandises, il leur accordant « Il intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandisesIl intéressait désormais ses vendeurs à la vente de toutes les marchandises, il leur accordant

un tant pour cent sur le moindre bout d’étoffe, le moindre objet vendus par eux : mécanisme qui

avait bouleversés les nouveautés et qui créait entre les commis une lutte pour l’existence, dont

les patrons bénéficiaient.»

« Le spécimen fut approuvé : en haut, sur la souche et sur la note à détacher, il y avait

des colonnes pour le métrage, la désignation des articles, les prix ; et sur le bas le

vendeur signait simplement la note, avant de le remettre au caissier.

De cette façon, le contrôle était des plus De cette façon, le contrôle était des plus De cette façon, le contrôle était des plus De cette façon, le contrôle était des plus faciles.faciles.faciles.faciles. »»»»

La journée du La journée du La journée du La journée du La journée du La journée du La journée du La journée du directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et directeur, organisée pour le contrôle et le commercele commercele commercele commercele commercele commercele commercele commerce

« Il signait les traites et les mandats dans son cabinet de neuf à dix heures. »

« Puis à dix heures, c’était le conseil, un véritable conseil des ministres, une réunion des douze

intéressés de la maison, qu’il lui fallait présider : on discutait des questions d’ordre intérieur,

on examinait les achats, on arrêtait les étalages. »

« Après le conseil, il faisait l’inspection quotidienne des comptoirs, revenait l’après midi dans le

cabinet de direction, restait près de son fauteuil de deux à quatre, pendant qu’il recevait toute

une foule, les fabricants de la France entière, de hauts industriels, des banquiers, des

inventeurs : va-et-vient continu de la richesse et de l’intelligence, danse affolée des millions,

entretiens rapides où l’on brassait les plus grosses affaires du marché de Paris. »

« Lorsque sonnait cinq heures, il devait signer le courrier, le travail

machinal de sa main recommençait. »

La morte La morte La morte La morte La morte La morte La morte La morte saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire saison, où la nécessité de réduire le personnelle personnelle personnelle personnelle personnelle personnelle personnelle personnel« Quant la morte saison d’été, fut venue, un vent de panique souffla au Bonheur des Dames. C’était le coup de terreur des congés, les renvois en massage dont la direction balayait le

magasin, vide de clientes pendant les chaleurs de juillet et d’août. »

« Mouret, chaque matin, prenait à part les chefs de comptoirs, qu’il avait poussé l’hiver à pour que la

vente ne souffrit pas, à engager plus de vendeurs qu’il ne leur en fallait, quitte à écrémer ensuite

leur personnel. »

«««« On ne peut les garder à rester ainsi, les On ne peut les garder à rester ainsi, les On ne peut les garder à rester ainsi, les On ne peut les garder à rester ainsi, les

mains ballantes.mains ballantes.mains ballantes.mains ballantes. »»»»

« Arrangez vous, six vendeurs doivent vous

suffire… Vous en reprendrez en octobre, il

en traîne assez dans les rues. »

« Bourdoncle se chargeait des exécutions. Il avait de ses lèvres mince, un terrible : « Passez à la

caisse » qui tombait comme un coup de hache. Tout lui devenait prétexte pour déblayer le

plancher. Il inventait les méfaits, il spéculait sur les plus légères négligences. »

«««« Vous étiez assis, Monsieur, passez à la caisse !Vous étiez assis, Monsieur, passez à la caisse !Vous étiez assis, Monsieur, passez à la caisse !Vous étiez assis, Monsieur, passez à la caisse ! » «» «» «» « Vous Vous Vous Vous

répondez, je crois : passez à la caisse.répondez, je crois : passez à la caisse.répondez, je crois : passez à la caisse.répondez, je crois : passez à la caisse. » «» «» «» « Vos souliers ne Vos souliers ne Vos souliers ne Vos souliers ne

sont pas cirés : passez à la caisse.sont pas cirés : passez à la caisse.sont pas cirés : passez à la caisse.sont pas cirés : passez à la caisse. »»»»

« Et les braves eux-mêmes

tremblaient. »

Les Les Les Les Les Les Les Les fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour fournisseurs, où la nécessité de réduire ses marges pour

vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.vendre tout en espérant un peu de volume.« Ca devient impossible. Ils arrivent chez Dumonteil, se réservent la propriété d’un dessin,

emportent du coup trois cent pièces, en exigeant une diminution de cinquante centimes par mètre

, el, comme ils payent comptant, ils bénéficient encore de l’escompte de dix huit pour cent…

« Souvent, Dumonteil ne gagne pas vingt centimes.

Il travaille pour occuper ses métiers, cas tout métier

qui chôme est un métier qui meurt. »

«««« Trois cent pièces ! Moi je tremble Trois cent pièces ! Moi je tremble Trois cent pièces ! Moi je tremble Trois cent pièces ! Moi je tremble

quand j’en prends douze et à quatre quand j’en prends douze et à quatre quand j’en prends douze et à quatre quand j’en prends douze et à quatre

vingt dix joursvingt dix joursvingt dix joursvingt dix jours ».».».».

« Mais pourquoi les fabricants ne s’entendent-ils pas ensemble ?

Ils feraient la loi au lieu de la subir. »

« Ah ! Pourquoi, pourquoi… il faut que les métiers travaillent. Quand on a des tissages un peu

partout, aux environs de Lyon, dans le Gard, dans l’Isère, on ne peut chômer un jour sans des

pertes énormes. Puis, nous autres qui employons parfois des façonniers ayant dix ou quinze

métiers, nous sommes davantage maîtres de la production , au point de vue de stock ; tandis que

les grands fabricants se trouvent obligés d’avoir de continuels débouchés, les plus larges possibles…

Aussi sont-ils à genoux devant les grands magasins. J’en connais trois ou quatre qui se les

disputent. Et ils se rattrapent avec les petites maisons comme la vôtre. Oui ils existent par vous,

ils gagnent par vous… La crise finira Dieu sait comment !

Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par Des magasins spécialisés par produits à produits à produits à produits à produits à produits à produits à produits à proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient proximité qui ne se remettaient

pas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrencepas de la nouvelle concurrence

« Il tenait un commerce de cannes et de

parapluies, faisait les raccommodages, sculptait

lui-même des manches, ce qui lui avait conquis

une célébrité d’artiste dans le quartier.»

« Une masure prise en le Bonheur des Dames et un grand hôtel Louis XIV, poussée on ne savait

comment dans cette fente étroite, au fond de

laquelle ses deux étages bas s’écrasaient. »

« L’oncle Baudu l’avait dit, le petit commerce des rues voisines recevait encore un coup terrible.

Chaque fois que le Chaque fois que le Chaque fois que le Chaque fois que le Bonheur des DamesBonheur des DamesBonheur des DamesBonheur des Dames créait des rayons nouveaux, c’étaient des nouveaux créait des rayons nouveaux, c’étaient des nouveaux créait des rayons nouveaux, c’étaient des nouveaux créait des rayons nouveaux, c’étaient des nouveaux

écroulements, chez les boutiquiers des alentoursécroulements, chez les boutiquiers des alentoursécroulements, chez les boutiquiers des alentoursécroulements, chez les boutiquiers des alentours. »

« Le désastre s’élargissait, on entendait craquer les plus vieilles maisons. Mademoiselle Tatin, la

lingère du passage Choiseul, venait d’être déclarée en faillite ; Quinette, le gantier, en avait à peine

pour six mois ; les fourreurs Vanpouille étaient obligés de sous louer une partie de leurs magasins ;

si Bédoré et sœur, les bonnetiers tenaient toujours rue Gaillon, ils mangeaient évidement les rentes

amassées jadis. »

« Le rayon d’articles de Paris menaçait un bimbelotier de

la rue Saint Roch, Deslignières, un gros homme sanguin,

tandis que le rayon de meubles atteignait les Piots et

Rivoire, dont les magasins dormaient dans l’ombre du

passage Sainte Anne. »

« Les marchands de meubles

affectaient de plaisanter ces calicots

qui se mêlaient de vendre des tables

et des armoires ; mais des clientes

les quittaient déjà. »

Les Les Les Les Les Les Les Les vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.vols, où la lutte contre les voleurs.« Dame ! Répondit Mouret, on a beau les mettre chez elles, on ne peut pourtant pas leur

laisser emporter des marchandises sous leurs manteaux…. Et des personnes très

distinguées. »

«««« Nous avons eu, la semaine dernière, la Nous avons eu, la semaine dernière, la Nous avons eu, la semaine dernière, la Nous avons eu, la semaine dernière, la

sœur d’un pharmacien et la femme d’un sœur d’un pharmacien et la femme d’un sœur d’un pharmacien et la femme d’un sœur d’un pharmacien et la femme d’un

conseiller à la Cour.conseiller à la Cour.conseiller à la Cour.conseiller à la Cour. »»»»

« Il s’interrompit pour montrer l’inspecteur Jouve

qui précisément filait une femme enceinte, en bas,

au comptoir des rubans. »

« Cette femme, dont le ventre énorme souffrait beaucoup des poussées du public, était

accompagnée d’une amie, chargée de la défendre sans doute contre les chocs trop rudes. »

« Mais quand il l’eut emmenée à l’écart et fouillée, il éprouva la confusion de ne rien

trouver sur elle, pas une cravate, pas un bouton. »

« L’amie avait disparu. Tout d’un coup, il comprit : la femme enceinte était là que pour

l’occuper, c’était l’amie qui volait. »

L’inventaireL’inventaireL’inventaireL’inventaireL’inventaireL’inventaireL’inventaireL’inventaire« D’ailleurs, le dimanche de l’inventaire, on mettait à réquisition tous les employés capables

de tenir une plume : les inspecteurs, les caissiers, les commis aux écritures jusqu’aux

garçons de magasin ; puis, les divers rayons se partageaient les aides d’un jour pour bâcler

vivement la besogne. »

« Cinq manteaux, drap, garnis fourrure, troisième

grandeur, à deux cent quarante ! Criait Marguerite.

«««« Quatre items, première Quatre items, première Quatre items, première Quatre items, première

grandeur, à deux cent vingt !grandeur, à deux cent vingt !grandeur, à deux cent vingt !grandeur, à deux cent vingt ! »»»»

« Le travail recommença. Derrière Marguerite, trois vendeuses vidaient les

armoires, classaient les articles, les lui donnaient par paquets ; et quand elles

les avaient appelée, elles les jetaient sur les tables, où ils s’entassaient peu à

peu en piles énormes.

« Lhomme inscrivait, Joseph dressait une autre liste, pour le contrôle. »

«««« Les augmentations avaient lieu au lendemain de l’inventaire ; c’était également l’époque où Les augmentations avaient lieu au lendemain de l’inventaire ; c’était également l’époque où Les augmentations avaient lieu au lendemain de l’inventaire ; c’était également l’époque où Les augmentations avaient lieu au lendemain de l’inventaire ; c’était également l’époque où

le chiffre d’affaires réalisées pendant l’année était connule chiffre d’affaires réalisées pendant l’année était connule chiffre d’affaires réalisées pendant l’année était connule chiffre d’affaires réalisées pendant l’année était connu ».».».».

HistoiresHistoiresHistoiresHistoiresHistoiresHistoiresHistoiresHistoires--------dededededededede--------Paris.frParis.frParis.frParis.frParis.frParis.frParis.frParis.fr

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Source bibliographique :

◦ Au bonheur des dames, Emile Zola 1883

Crédits image: Bibliothèque Nationale de France

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