Le 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins
Les différentes appella�ons du 24ème
1er MAI 1854 Bataillon de Chasseurs à Pied de la Garde Impériale
25 MAI 1871 24ème Bataillon de Chasseurs à Pied
14 DECEMBRE 1888 24ème Bataillon de Chasseurs Alpins à Pied
1943-1944 Bataillon de Sambre et Meuse
(Résistance)
1er AVRIL 1945 24ème Bataillon de Chasseurs
Alpins
1946 24ème Bataillon de Chasseurs
Portés
1er AVRIL 1960 24ème Groupe de Chasseurs
Portés
1er JUIN 1968 24ème Groupe de Chasseurs
Mécanisés
1er AOUT 1975 24ème Groupe de Chasseurs
LE BATAILLON DE LA GARDE
IMPERIALE
ISLY, SIDI-BRAHIM, … La campagne d’ALGERIE donne d’emblée leurs le:res de noblesse aux chasseurs
et leur confère une place de choix au tout premier rang de l’infanterie. Suprême consécra?on, lorsque
l’Empereur décide de redonner existence à la Garde Impériale, il y intègre un bataillon de chasseurs à
pied.
C’est par décret du 1er mai 1854 que la Garde Impériale est rétablie : Le Bataillon de la Garde est né.
Dès l’origine, la Garde trouve sa cohésion autour de son a:achement à la personne de l’Empereur.
« La Garde Impériale est ici devant moi », s’écria Napoléon III, « entourant l’Empereur ainsi
qu’autrefois, portant le même uniforme, le même drapeau, et ayant dans le cœur les mêmes
sen?ments de dévouement … »
Le Bataillon va d’abord tenir garnison à Saint-Cloud. Les chasseurs, conservent la tenue caractéris?que
des Bataillons créée en 1840 : tunique bleue foncée aux passepoils jonquille, épaule:es vertes à
tournante jonquille. Cependant, le pantalon gris de fer foncé est remplacé par le pantalon bouffant
avec jambières de cuir fauve, sur les boutons l’aigle supplante le cor de chasse et, sur le shako du
modèle général, brille l’aigle impérial sous un plumet rouge et noir-vert. Leurs clairons sont les seuls à
être réglementairement dotés de flamme de couleur verte avec ornements jonquille.
Le Bataillon, ainsi formé le 9 janvier 1855, est présenté à l’Empereur. Le Bataillon reçoit son aigle et
son propre drapeau portant sur sa soie l’inscrip?on :
GARDE IMPERIALE – L’EMPEREUR NAPOLEON III
AU BATAILLON DE CHASSEURS A PIED
Et en revers :
MARENGO – ULM – AUSTERLITZ – IENA – FRIEDLAND
ESSLING – WAGRAM – SMOLENSK – LA MOSLOWA – HANAU - MONTMIRAIL
MALAKOFF … SEBASTOPOL …
SOLFERINO
La guerre de Crimée, la campagne d’Italie et la guerre de 1870 sont autant d’occasions pour le
bataillon de la garde de s’illustrer pour sa bravoure et son ardeur au combat.
Le Bataillon, à peine mis sur pied, par?cipe à la campagne de Crimée, devant SEBASTOPOL, puis à la
campagne d’Italie, il se bat à TURBIGO, à MAGENTA et à SOLFERINO en 1859.
Bataille de Solferino
Aux heures douloureuses de 1870, le Bataillon
lu:e sous Metz avec acharnement.
Mais le 27 octobre 1870, le Maréchal BAZAINE
décide de capituler et la Garde Impériale doit
détruire ses emblèmes.
LA CAMPAGNE DE FRANCE
Départ de la campagne de France
Chasseur à pied en tenue de campagne -
1880
LA PREPARATION DE LA GUERRE
ET LA PERIODE ALPINE 1872-1914
L’année 1871 marque une étape décisive dans l’histoire du 24ème Bataillon. La défaite française face à
la Prusse, et, la chute du Second Empire entrainent la dispari?on du célèbre Bataillon de la Garde
Impériale.
En février, le Commandant HERMIEU prend le commandement de 6 compagnies de chasseurs à pied,
provenant du Bataillon de la Garde et du 21ème Bataillon de marche. Le corps ainsi formé prend le
nom du 24ème Bataillon de chasseurs à pied (BCP).
La période qui commence ce:e année-là et s’étend jusqu’à « la Grande Guerre » est essen?elle. Elle
permet au Bataillon de renforcer ses structures et de se préparer efficacement à la guerre. Il part à
Marseille jusqu’en 1876 hormis un bref séjour en Arles.
Le 15 octobre 1876, le Bataillon s’installe à Villefranche-sur-Mer, qui restera au cours de son histoire
sa principale garnison. Ici débute la période au cours de laquelle le Bataillon va se familiariser avec la
montagne par de fréquentes manœuvres dans les Alpes. Il y acquiert une expérience et, un
entrainement qui font bientôt de lui un groupe d’élite spécialisé dans les opéra?ons de montagne. Le
14 décembre 1888, le parlement vote une loi par laquelle le 24ème Bataillon ainsi que onze autres
forma?ons de chasseurs sont transformés en bataillons alpins de chasseurs à pied (BCA).
Le 24ème Bataillon, en revanche, a conservé un fanion qui lui est propre. Chaque corps possède son
fanion, portant les cita?ons et fourragères gagnées sur les champs de bataille, ainsi que les noms
de ses combats les plus marquants. La tradi?on ayant joué un rôle uniformisant, tous les fanions
de bataille sont chez les chasseurs bleu et jonquille.
Seul le 24ème Bataillon a gardé les couleurs vert
et jonquille du fanion de la Garde Impériale. Il
porte de plus à sa hampe la Légion d’Honneur.
Les couleurs et ce:e décora?on témoignent
de l’héritage de la Garde Impériale.
Les Chasseurs-Mitrailleurs sur les Glacis de la Citadelle
Le Commandant PAPILLON -BONNOT Chasseurs à la Darse
Le 24ème Bataillon a conservé certains par?cularismes hérités du Bataillon de la Garde. En effet,
l’a:ribu?on d’un drapeau par?culier, autre que le drapeau unique des chasseurs, a longtemps
singularisé le Bataillon de la Garde. Ce privilège d’avoir son propre drapeau lui a été cependant
re?ré à la chute du Second Empire.
LA GRANDE GUERRE
Les missions du Bataillon durant la « Grande Guerre » ont été très nombreuses. De tous les combats
menés, voici quelques ac?ons :
23 septembre 1914 : AVOCOURT
28 novembre 1914 : YPRES
1915 : au sommet des Vosges, SUDELKOPF, REICHAKERKOPF, COTE 830, BRAUNKOPF
3 septembre 1916 : la SOMME, LE FOREST
23 octobre 1917 : LA MALMAISON
Du 31 aout au 8 septembre 1918 : à VAUXHAILLON
Le 19 décembre 1918, le Bataillon se voit
conférer la Fourragère aux couleurs de la
Médaille Militaire, en témoignage des
quatre cita?ons au Corps d’Armée et des
deux cita?ons à l’ordre de la Division que
lui ont mérité l’héroïsme de tous et le
sacrifice de deux chefs de corps, 17
capitaines, 33 lieutenants, 122 sous-
officiers et 1146 caporaux et chasseurs
tombés sous les plis de son glorieux
drapeau.
LA POLOGNE
Mais l’Armis?ce ne ramène pas pour autant les chasseurs dans leur garnison de Villefranche. Le
Bataillon est appelé pour effectuer une mission aux confins de la fron?ère germano-polonaise : il
s’agit de rétablir l’ordre en Silésie où la ques?on du ra:achement de ce:e région à la Pologne
provoque des heurts très graves entre Allemands et Polonais. Le 1er février 1920, le Bataillon
s’installe à Ka:owitz. Durant deux années, il main?ent un semblant de calme dans une région où
Allemands et Polonais ne cessent de s’affronter que pour s’unir contre l’occupant. Le Bataillon devra
plusieurs fois s’interposer et intervenir dans une atmosphère de guerre civile. Ce:e tâche prend fin
en juin 1922.
Chasseurs dans les tranchées
1922-1940
VILLEFRANCHE-SUR-MER
A la fin du mois de juillet 1922, le 24ème BCA revient s’ancrer dans la rade de Villefranche qu’il avait
qui:ée 8 ans plus tôt.
Le Bataillon puise ses capacités dans l’entrainement hors du quar?er : les manœuvres sont très
fréquentes au 24ème BCA. Au printemps, les chasseurs se rendent au camp de la Gora, non loin de
Villefranche, pour de pe?tes manœuvres. L’été, ce sont les grandes manœuvres dans la vallée de la
Vésubie. L’hiver, le 24ème se rend dans les Alpes pour se parfaire à la pra?que du ski.
En 1923, le Bataillon est appelé pendant 6 mois pour maintenir
l’ordre dans la Ruhr. Puis pendant la campagne du Maroc en 1925,
le Bataillon est appelé pour maitriser l’agita?on qui y régnait.
Chasseurs en manœuvre à la montagne
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
L’Allemagne Nazie après avoir envahi la Pologne puis une par?e de la Tchécoslovaquie semble
vouloir se tourner vers son ennemi héréditaire, la France. Mais depuis le mois d’août, le Bataillon est
déployé dans le secteur for?fié des Alpes.
Le 3 septembre 1939, la France prend l’ini?a?ve en déclarant la guerre à l’Allemagne. Ainsi le 12
novembre, le Bataillon qui:e Villefranche-sur-Mer pour le front de l’Est. Puis en janvier 1940, il fait
mouvement sur FORBACH et prend posi?on aux avant-postes.
C’est à la Mo:e-Beuvron que le Bataillon apprend la fin des combats ; il part pour la cap?vité
(environ 400 chasseurs, tous grades confondus, soit 1/3 du Bataillon). Le 10 août ce qui subsiste
du Bataillon est mis en route vers Villefranche-sur-Mer.
En août 1940, le Bataillon est reformé à Villefranche. Il s’installe à Hyères en septembre 1941.
Les compagnies du 24ème sont formées exclusivement d’engagés. Ils font tous acte de
volontariat pour l’Afrique du Nord. Ainsi, la 2ème compagnie sera reformée plusieurs fois
pendant ce:e période. Le 11 novembre 1942, la zone sud est envahie par l’Allemagne.
Après la démobilisa?on de novembre 1942, nombreux sont les chasseurs du 24 qui optent pour
la clandes?nité.
Le 1er avril 1945, le 24ème BCA est officiellement recrée.
PERIODE 1946-1991
L’Allemagne nazie est vaincue. En 1945, les accords de Potsdam ont
dévolu à la France une zone d’occupa?on outre-Rhin et c’est dans le
cadre de la mise sur pied des Forces françaises en Allemagne, que le
24ème Bataillon de Chasseurs Portés (ainsi nommé depuis le 27 juillet
1945) qui:e Lindau (a:eint le 6 août de la même année) pour
Schifferstadt le 2 février 1946. Mais il ne s’agit là que d’une étape. En
effet, le 28 mars, le Bataillon gagne Landau. Le 2 juillet 1946, il se
déplace vers Kaiserslautern où il prend ses quar?ers.
Dès lors, l’histoire du Bataillon ne va pas beaucoup différer d’une
année à l’autre jusqu’en 1987 : entrainement, instruc?on, séjours en
camp et, régulièrement les con?ngents vont se succéder pour venir
assurer tour à tour la relève au service de la na?on.
Les missions opéra?onnelles ne sont pas absentes. Dès 1946, le
Bataillon détache en Indochine de nombreux officiers et sous-officiers.
Le 10 mars 1949, le drapeau des chasseurs est confié au Bataillon
pour un an.
Du 11 au 16 m ars 1951, le Bataillon déménage pour s’installer à
Bergzabern.
Le chef de corps, le Colonel LECOINTE donne au Bataillon son bouton
de tradi?on. Il s’agit de la reproduc?on du bouton des unités de la
Garde Impériale, porté uniquement par les officiers.
Après avoir été durement éprouvée par la guerre d’Indochine, la paix à peine rétablie, la France va
connaitre les événements d’Algérie. Le 24ème BCP change d’appella?on et est transformé en centre
d’instruc?on du 24ème Bataillon de Chasseurs Portés le 16 juin 1956. Il est chargé de dispenser une
forma?on accélérée aux jeunes recrues qui partent pour l’Afrique du nord.
Le 1er mars 1960, le centre d’instruc?on du 24ème Bataillon de Chasseurs Portés devient le 24ème
Groupe de Chasseurs Portés. Aussitôt, le groupe fait mouvement sur Tübingen, sa nouvelle garnison
et s’y installe le 29 mars 1960. Ensuite, le 30 décembre
1960, le 24 met sur pied un bataillon de marche et
qui:e le quar?er Maud’huy pour l’Algérie. Séjour de
courte durée pour Oran et sa banlieue où sa mission
est de veiller à ce que le déroulement des élec?ons
ne soit pas troublé. Le scru?n étant clos et le calme
régnant, le Bataillon de Marche du 24ème arrive à
Marseille le 12 janvier 1960 et est à Tübingen le
lendemain. Le 16 janvier, le Bataillon de Marche est
dissous.
Le 23 mai 1968, il devient le 24ème Groupe de
Chasseurs Mécanisé, dénomina?on qui confirme sa
voca?on nouvelle. Il appar?ent à la 5ème Division
Blindée.
Tübingen
Dans le cadre de la restructura?on de l’Armée de terre, le 24ème Groupe de Chasseurs est dissous fin
juin 1991 à Villefranche-sur-Mer.
Mais depuis le 1er Juillet 1993, le CIECM (Centre d’Instruc?on et d’Entrainement au Combat en
Montagne) devenu détenteur des tradi?ons du 24ème BCA, a pris l’appella?on de CIECM/24ème BCA.
Et c’est le 9 octobre 1993 qu’a lieu à la Citadelle de Villefranche-sur-Mer la remise officielle du
nouveau fanion au CIECM/24ème BCA.
Le CIECM poursuit deux objec?fs :
• L’instruc?on des jeunes recrues affectées dans le Région Militaire de Défense Méditerranée. • L’organisa?on de stages de combat en montagne pour l’ensemble des unités de l’armée de
terre.
Le CIECM dépend pour emploi, de l’Etat-Major de l’Armée de Terre et territorialement de la
Circonscrip?on Militaire de Défense de Marseille. Le centre peut accueillir simultanément sept
compagnies (1050 personnes). Le sou?en et l’instruc?on sont assurés par une centaine de cadres et
un peu plus de 150 appelés.
En juillet 1999, le CIECM perd sa double appella?on mais conserve néanmoins les tradi?ons et le
patrimoine du 24ème BCA.
En juillet 2008, le CIECM est dissous.
Le CIECM en manœuvre
LES PRINCIPALES TRADITIONS
UN CHASSEUR :
• n’appelle jamais soldat un Chasseur
• n’appar?ent pas à un régiment, mais à un Bataillon ou à un
Groupe
• ne vit pas dans une caserne, mais au Quar?er
• ne porte pas l’uniforme, mais une tenue, la bleue
• n’appelle pas la musique la Fanfare. La Fanfare ne joue pas,
elle sonne : elle ne comporte aucun tambour, mais des
caisses claires
• ne marche jamais lentement, mais défile toujours vite
• ne connait de rouge que celui du drapeau, de la Légion
d’honneur, des lèvres de la femme qu’il aime. Le reste
n’est que bleu-cerise
• ne connait de jaune que celui de la Médaille Militaire ;
autrement il l’appelle jonquille
• se met au garde-à-vous quand sonne la Sidi-Brahim ; le
refrain de son Bataillon, les refrains des Bataillons où il a
eu l’honneur de servir
• ne dit jamais « Quand j’étais Chasseur ... ». Quand on l’a
été, c’est pour toujours.
Outre la SIDI-BRAHIM, le 24 septembre, le 24ème célèbre le 24 juin l’anniversaire de la bataille de
SOLFERINO, et le 23 octobre, celui de la bataille de la MALMAISON.
SOURCES :
Livret : 24ème groupe de chasseurs - Ateliers d’impression de Saint Maixent
Revue : Bataillon de la Garde - 24ème Groupe de Chasseurs - Atelier d’impression de l’Armée de
terre n°3
Collec?on iconographique - Musée de la Citadelle
REALISATION :
Service des Publics de Musées de la Citadelle (A. Steding) 2014
Catalogue H.C. réservé exclusivement à la Salle-Souvenir du 24ème BCA.