La résilience face à la maltraitance psychologique
Conférence IRTS/Lorient/04-2012Michelle Van Hooland
Docteure en Psychologie sociale de la santé/Docteure en Sciences du langage Educatrice biographique pour la résilience des adolescents
Consultation psychologique spécialisée en Histoires de résiliencesChercheure associée à Rennes2, PREFics EA3207Directrice de la collection Histoires de résiliences aux Editions L’Harmattan
[email protected] / Site internet: www.histoires-de-resiliences.com
La résilience• Définition large: résister et se construire face à
un événement difficile• La résilience est un processus dynamique consistant à bien se développer face
à une adversité, une situation traumatique, à partir de potentialités internes et de soutiens environnementaux, susceptible d’être opérationnalisé en un temps et selon certains résultats (en fonction de l’adversité considérée). (Lecomte, 2004)
• 3 approches théoriques dominantes– psychanalytique – cognitivo-comportementale – psychosociale (psychologie sociale de la santé)
MOD LE MULTIFACTORIEL et INT GRATIF È É D E LA RESILIENCE face à la MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE
Résilience de l’enfant/adolescent
Antécédents Transaction ISSUES à court terme
Ce qu’il vit
Maltraitance psychologique
Ce qu’il est
Expérience antérieure / concomitante
Age/Fratrie/Scolarité
Capacité réflexive Capacité
d’apprentissage
Ce qu’il fait
Processus transactionnel de personnalisation
Stratégies de coping
Stratégies de positionnement
Stratégies identitaires
Stratégies de projet
Ce qu’il devientEnfant/adolescent
Sortie physique
Sortie psychosociale: capacité
d’apprentissage, apprentissages biographiques
ANTECEDENTS TRANSACTION ISSUES
Ce qu’il vit
Evénement de vie :Maltraitance
psychologique
Ce qu’il est
Expérience (A/C)Age/Fratrie/ScolaritéCapacité réflexive
Capacité de communication
Capacité d’apprentissage
Ce qu’il fait
Stratégies de coping
Stratégies de positionnement
Stratégies identitaires
Stratégies de projet
Ce qu’il devientÀ court terme
Compétence d’apprentissages
biographiques
MOD LE MULTIFACTORIEL et INT GRATIF DÈ É ’ANALYSE DE LA RESILIENCE face à la MALTRAITANCE
de l’enfant/adolescent
Maltraitance: points de vue
• 4 mauvais traitements
– Maltraitance physique– Maltraitance
psychologique– Négligences lourdes– Abus sexuels
• 4 mauvais traitements
– Maltraitance physique + maltraitance psychologique
– Maltraitance psychologique– Négligences lourdes +
maltraitance psychologique– Abus sexuels + maltraitance
psychologique
Maltraitance psychologique
• Abus verbal• Abus émotionnel• Six mauvais traitements• Pratiques parentales psychologiquement
violentes
Pratiques parentales psychologiquement violentes
• Pratiques parentales: projet, relation, communication, espace et temps
• Pratiques aliénantes du point de vue identitaire– Perte ou menace de perte des statuts d’humain, d’enfant, de
fils et fille de, de fille et garçon, d’élève, de sujet communicant, de membre d’une fratrie, d’une famille élargie, d’une image positive de soi, de son appartenance sociale, ethnique, menace pour le développement humain
– Perte ou menace de perte du pouvoir d’agir, de faire, d’avoir des projets, de donner du sens aux situations, d’avoir des normes, de se réaliser.
Pratiques parentales psychologiquement violentesLe projet pour l’enfant: de vie, scolaire, professionnelLes pratiques relationnelles familiales (maltraitance physique, négligences)
La place de l’enfant dans la famille : ordre, adopté, sexeLa nature des relations intra-familiales La nature des relations extra-familiales
Les pratiques communicationnelles familiales (maltraitance physique, négligences)La place de la communication de l’enfant dans la familleCommunication et mauvais traitements physiquesLa communication non-verbale La nature de la communication avec l’enfant
- La nature structurale de la communication : séquences interactionnelles / actes de langage
- La nature dominante de la communication (rejet, terrorisme, …)- La construction de l’identité de l’enfant/adolescent via l’usage des termes d’adresse
Les pratiques spatiales et temporelles familialesLe rapport à l’espace: interdit, séparé, personnel Le rapport au temps: activités, devoirs, repas, fêtes, lever-coucher, état de l’adulte
La construction de l’identité via les termes d’adresse
Les
appellatifs : nom de famille
Monsieur Non (Germain) avec une intonation désagréable. Enfant non reconnu
Le nom de sa famille est ridiculisé, le nom de la famille adoptive est retiré : Johnny Subrock
Le prénom
Il n’est jamais utilisé pour certains enfants
Il est imposé à l’enfant puis tourné en dérision : Matthias, puis Mathiasine puis Machiasse Myriam, Franck ne sont jamais appelés par leur prénom ainsi que Germain.
Le surnom
Poil de Carotte.
Pronom personnel
Toi et Tu dans formules avec ordres et questions. « On » et « celui-là » utilisé par la mère de
Germain. Utilisation du Il
Termes de relation
L’enfant n’est pas appelé « ma fille », « mon fils ».
Termes affectueux
Il n’y a pas de termes affectueux, de diminutifs affectueux
Injures
Importantes
Une seule disqualification répétée : nulle (Marie).
Les mêmes injures répétées : garce, putain (Barbara), Pour Franck : vaurien, fainéant. Pour Poil de Carotte : brute, petite salissure. La liste est longue
pour Myriam, pour Germain et pour Johnny.
Analyse psychosociale de la résilience personnalisation enfant/adolescent
PRÉDICTEURS MODÉRATEURS ISSUES
Ce qu’il vit
- événements de vie stressants
-Réseau social
Ce qu’il est
Antécédents psychosociaux/ expérience (A/C)
Age/Fratrie/Scolarité
Capacité réflexive Capacité
d’apprentissage
Ce qu’il fait
Personnalisation
Stratégies de coping
Stratégies de positionnement
Stratégies identitaires
Stratégies de projet
Ce qu’il devient à court terme
Compétences d’apprentissages
pers
onna
lisat
ion
Définition de la résilience personnalisation
Personnalisation: processus dynamique identitaire, ensemble de quêtes
La définition de la résilience en situation de maltraitance familiale se définit de la manière suivante
Face à une situation familiale de maltraitance psychologique définie en terme d’aliénation, la résilience de l’enfant/adolescent est une résilience-personnalisation ; la personnalisation apparaissant comme le contraire de l’aliénation. La résilience-personnalisation est un processus dynamique de construction et d’affirmation psychologique. Il permet, de façon générale, l’articulation de plusieurs processus -processus d’apprentissage, de connaissance et de formation de soi- et de stratégies (de coping, identitaire et de projet) ; il est basé sur l’interaction des facteurs environnementaux et socio-démographiques et des facteurs individuels, tous ces facteurs ayant pour issues à la fois des effets biologiques et somatiques, émotionnels et psychologiques, et socio-cognitifs tels que la compétence d’apprentissages biographiques.
Source Van Hooland M., 2012, Maltraitance psychologique et résilience, approche psychosociale et biographique, coll. Histoires de
résilience, Paris: L’Harmattan.
Stratégies de coping: efforts
2 phases• Phase d’évaluation de la situation: gravité,
conséquences, causes, durée (notion de stress perçu)
• Phase d’évaluation de ses ressources (P/S)
=>Mise en place des stratégies de coping– Centrées sur le problème: augmenter ses ressources– Centrées sur l’émotion: réduire la tension émotionnelle
Stratégies de positionnement
Positionnement dans le face-à-faceDéveloppement d’un rôle/personnage
Rôle stéréotypé: devoir-êtreRôle comme masque: paraîtreRôle refuge: se protégerRôle comme idéal de soi: vouloir êtreRôle redéfini: la révolte
Stratégies identitaires: identité positive
• Préservation de ses apprentissages antérieurs• Constitution / Maintien d’un réseau relationnel • Contournement de l’espace/du temps • Retournement sémantique de l’assignation identitaire• Recomposition identitaire dans la fratrie• Identification des normes, des statuts et rôles• Identification de sa maîtrise• Influence d’un référent (humain, animal, présent ou
non)
Stratégies de projet
Projet de soi primordial et projet personnel, scolaire, professionnel
• Avoir / Formuler un projet,• Maintenir sa mobilisation, • Procéder par réajustement, rêve, révolte• Développer une attitude temporelle.
=> Important travail de biographisation
Modèle intégratif et multifactoriel de la résilience de l’adolescent
ANTECEDENTS TRANSACTION ISSUES à court terme
Ce qu’il vit
- événements de vie stressants
-Réseau social
Ce qu’il est
Antécédents psychosociaux/ expérience (A/C)
Age/Fratrie/Scolarité
Capacité réflexive Capacité
d’apprentissage
Ce qu’il fait
Stratégies de coping
Stratégies de positionnement
Stratégies identitaires
Stratégies de projet
Ce qu’il devient
Compétence d’apprentissages
biographiques
La résilience à l’âge adultePRÉDICTEURS MODÉRATEURS ISSUES
Ce qu’il vit
- événements de vie stressants
-Réseau social
Ce qu’il est
Antécédents psychosociaux/ expérience (A/C)
Capacité réflexive Capacité
d’apprentissage
Ce qu’il fait
Stratégies de coping
Stratégies de positionnement
Stratégies identitaires
Stratégies de projet
A long termeAdulte
-Développement d’une seule stratégie
-Rencontre d’un stresseur-Incident de santé
-Question existentielle
Faire de son expérience de vie, une histoire de résiliencele travail de la résilience dans le récit adulte
Antécédents au récit Travail dans et par le récit ISSUE à la fin du récit
Ce qu’il fait
Reprise des stratégies génériques et spécifiques
Stratégie de coping : augmenter ses compétences:
communication / gérer l’émotion
Stratégie de positionnement: du personnage à l’auteur
Stratégie identitaire : retour sur l’ espace-temps/identification
Stratégie de projet : relancer le projet de soi et lancer le projet
pour les autres
Ce qu’il devient
Point de vue psychosocialCapacité à donner forme à
son expérience
Point de vue psychologique
Santé mentale positive
Point de vue physiqueSanté physique prise en
charge
Processus de repersonnalisation
Ce qu’il vit
- événements de vie stressants
-Réseau social
Ce qu’il est
Antécédents psychosociaux/
expérience
Compétences
Éducation biographique auprès des adolescents placés
Éducation biographique auprès des adolescents
• Objectif: retravailler les stratégies passées et présentes
• Principe: pédagogie de projet, projet d’un livre (I/C) d’Histoires de résilience, histoires réalisées à partir – 1. de l’énoncé du vécu – 2. de la transformation de ce vécu en histoires
fictionnelles de résilienceLivres d’histoires de résilience dont les adolescents sont les auteurs:• Linda R. et Liss E., 2012, Portraits d’adolescentes, résister et se construire en Maison d’Enfants à Caractère
Social, coll. Histoires de résilience, Paris:L’Harmattan.• Carhaix J et Rennais B.L., 2009, Parkour d’adolescents, résister et se construire en foyer de l’enfance, coll.
Histoires de résilience, Paris: L’Harmattan• Van Hooland M., 2009, Histoires de résilience en foyer de l’enfance, coll. Histoires de résiliences,
Paris:L’Harmattan.
• Bibliographie sommaire / Conférence Michelle Van Hooland• Ouvrages sur la maltraitance et la résilience• GABEL M. et alii., 1996, La maltraitance psychologique, Paris : Fleurus.• MANCIAUX M. et GABEL M. (dir.), 1997, Enfances en danger, Paris : Fleuris.• VAN HOOLAND M., 2012, Maltraitance psychologique et résilience approche psychosociale et biographique, coll. Histoires de résilience, Paris:
L’Harmattan.• Ouvrages sur la résilience• CYRULNIK B. (dir.), 1998, Ces enfants qui tiennent le coup, Paris : Hommes et Perspectives.• LECOMTE J., 2004, Guérir de son enfance, Paris : Odile Jacob.• POURTOIS J.-P., DESMET H., 2000, Relation familiale et résilience, Paris : L’Harmattan.• TOMKIEWICZ S. 2000, « La résilience », ADSP, n°31 juin 2000.• TOUSSIGNANT M., 1998, « L’écologie humaine et sociale de la résilience », in CYRULNIK B. (dir.), 1998, Ces enfants qui tiennent le coup, Paris :
Hommes et Perspectives.• VANISTANDAEL S. et LECOMTE J., 2000, Le bonheur est toujours possible, Paris : Bayard.• Romans autobiographiques, autobiographies et récits de vie• BAZIN H., 1948, Vipère au poing, Paris : Grasset.• BOURHIS G., 1995, Eaux amères, Les enfants du Fleuve, Paris : Fayard.• CARDINAUX M., 1996,Une petite fille en trop, éditions d’en bas, Lausanne.• GUENARD T., 1999, Plus fort que la haine, Paris, J’ai lu.• RENARD J., 1986, Poil de Carotte, Paris : Grands écrivains.• RIBAULT F., 2001,Ce père que j’aimais malgré tout, Paris, Albin Michel.• SUBROCK J., 1996, Le violon cassé, Paris : Éditions JCL.• VALLES J., 1985, L’enfant, Paris, Livre de poche.• VAN HOOLAND M., 2002, La parole émergente. Approche psycho-sociolinguistique de la résilience. Parcours théorico-biographique, Paris : L’Harmattan.• VAN HOOLAND M., 2006, Maltraitance communicationnelle, l’histoire communicationnelle dans les récits d’enfance maltraitée, L’Harmattan : Paris (pour
l’analyse des témoignages et des récits de vie).• Références bibliographiques en psychologie de la santé• BRUCHON-SCHWEITZER M., 2002, Psychologie de la santé. Modèles, concepts et méthodes. Dunod.• DUFORT F. (dir.), 2002, Agir au cœur des communautés, la psychologie communautaire et le changement social, Les presses de l’université de Laval.• TAP P., 1988, La société pygmalion ? Intégration sociale et réalisation de la personne. Dunod.• Ouvrages réalisés avec des adolescents placés en foyer de l’enfance et MECS• LINDA R. et LISS E., 2012, Portraits d’adolescentes, résister et se construire en Maison d’Enfants à Caractère Social, coll. Histoires de
résilience, Paris: L’Harmattan. • VAN HOOLAND M. (dir.), 2009, Histoires de résilience au foyer de l’enfance. résilience, L’Harmattan : Paris.• CARHAIX Jim et RENNAIS Bee Lee, 2009, Parkour d’adolescents, résister et se construire au foyer de l’enfance, résilience, L’Harmattan :
Paris.
La résilience face à la maltraitance psychologique
• Conférence IRTS/Lorient, Michelle Van Hooland Docteure en Psychologie sociale de la santé/Docteure en Sciences du langage
Educatrice biographique pour la résilience des adolescents
Consultation psychologique spécialisée en Histoires de résiliences
Chercheure associée à Rennes2, PREfics EA3207
• [email protected] / Site internet: www.histoires-de-resiliences.com
Présentation schématique
R1 Réé Relec(Foyer)EditeurSoirée
P1
C & SI
P2 P3 P4
R2 R3 R4
Hé/RA et C/H
R5
R C T E P
P3’
R1 Réé Relec(Foyer)EditeurSoirée
P1
C & SI
P2 P3 P4
R2 R3 R4
Hé/RA et C/H
R5
R C T E P
P3’
…
R C T H P3’/H