Si l’Éternel ne bâtit la maison,
Ceux qui la bâtissent travaillent en vain.
Psaume 127
L’illumination dissout les liens matériels et relie les hommes entre eux avec la
chaîne d’or de la connaissance spirituelle. Dans l’état d’illumination, nous
reconnaissons l’autorité du Christ seulement ; nous ne nous plions ni aux rites
ni aux règles, seulement à l’amour de Dieu impersonnel et universel. Nous
n’adorons que la flamme intérieure qui brûle à jamais dans le sanctuaire de
l’esprit. De cette union naît la liberté qui est propre à la fraternité spirituelle.
Rien ne peut nous restreindre, sauf les exigences inhérentes à l’Ame, lesquelles
nous mettent à l’abri de tout désordre moral ; nous sommes un dans un
univers sans limites ; nous servons Dieu en dehors des cérémonies et des
crédos. Ceux qui ont la lumière de l’Esprit vont sans peur dans leur vie ─ par la
Grâce.
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CHAPITRE 1
QU’EST-CE QUE
LA GUÉRISON SPIRITUELLE ?
Ce n’est ni d’une nouvelle religion ni d’une nouvelle philosophie dont le
monde a besoin aujourd’hui ; c’est de guérison et de régénération. Le monde
actuel a besoin de gens que leur attachement pour Dieu emplit de l’Esprit, au
point qu’ils se font Ses instruments de guérison – la guérison étant chose
importante pour chacun de nous.
Il n’y a pas si longtemps encore, on considérait la guérison comme
presque exclusivement du ressort de la profession médicale ; mais ces derniers
temps, les églises chrétiennes y prêtent de plus en plus d’attention, de sorte
qu’on peut dire que l’idée a commencé à poindre que la guérison, tant du
corps, que de l’âme, que des relations humaines, ne concerne pas seulement
les cabinets médicaux. Les églises chrétiennes sont maintenant ouvertes pour
étudier les possibilités de guérison au moyen de la prière ou de techniques
analogues. Des organismes se forment dont le but est l’étude et la pratique de
diverses voies de guérison, lesquels incluent la guérison psychique et
spirituelle. La guérison spirituelle est de plus en plus à l’ordre du jour, dans les
discussions comme dans la pratique.
Si l’on tient compte des progrès faits par la médecine moderne, on
pourrait être tenté de dire que d’ici quelques décennies elle aura des remèdes
pour guérir pratiquement toutes les maladies aujourd’hui connues, que donc
les pratiquants de la guérison spirituelle perdront en grande partie leur utilité.
Il faut savoir que la guérison physique ne peut résoudre à elle seule les
problèmes du monde, car ceux-ci débordent largement le plan physiologique ;
les maladies du corps n’étant que les multiples manifestations de l’inharmonie
et de la discorde qui règnent dans le monde. Les progrès réalisés dans le
domaine médical, aussi important qu’ils puissent être, n’annulent pas le besoin
d’une science de la guérison spirituelle. Car, en admettant que la médecine
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devienne efficace à 100 %, elle ne résoudrait pas pour autant les problèmes
que rencontre l’homme dans son intériorité, dans son âme. L’âme restera à
jamais le terrain d’exercice de la médecine métaphysique. L’être humain finira
un jour par s’apercevoir que l’élimination, même complète, de toute situation
de discorde dans le monde – physique, mentale, financière – ne peut le mettre
à l’abri de l’agitation intérieure. Il ne sera pas en paix avec lui-même par le seul
fait de cette élimination.
Personne ne peut connaître la complétude, l’intégrité, s’il n’établit pas sa
demeure en Dieu. Personne ne peut connaître l’état de complète satisfaction,
même au sein de conditions économiques idéales, à moins de connaître la
communion avec Dieu. La télévision est incapable de satisfaire les besoins de
l’âme – cela est évident. Et les matchs de football ou de base-ball sont
incapables de donner la paix à l’esprit et à l’âme, ou de révéler des voies
satisfaisantes pour rétablir la paix sur la terre où mettre la bonne volonté dans
le cœur des hommes. Évidemment, il ne s’agit pas de condamner la télévision,
le football ou le base-ball, ou encore la danse ; ces occupations ont leur raison
d’être ; il s’agit seulement de comprendre qu’elles sont incapables d’assurer
l’harmonie durable en qui que ce soit.
L’harmonie d’être ne peut se réaliser que lorsque l’homme découvre
Dieu dans ses propres profondeurs, lorsqu’il parvient à communiquer avec ce
qui est plus vaste que sa personne. Seule la découverte de Dieu, la communion
avec Dieu, peut assurer à l’homme la guérison, celle qui est vraie et qui dure.
C’est une telle guérison que recherche le monde. Le vrai et que quelqu’un qui,
à cet instant précis, serait guéri de tous ses maux, physiques et mentaux, et qui
connaîtrait le plein contentement dans sa profession et dans ses relations avec
autrui, n’aurait toutefois pas découvert la tranquillité intérieure, le
contentement profond. Votre famille peut vous donner tout le bonheur
imaginable, mais la nuit en vous retirant dans votre chambre, vous vous
retrouvez seul, car quelque chose en vous continuera d’aspirer à se retrouver
chez soi, à vivre parmi son père et sa mère spirituelle.
La guérison spirituelle est recherchée pour de multiples raisons. Les uns y
aspirent parce qu’ils sont malades dans leur corps, d’autres du fait de
problèmes psychiques ou financiers ; d’autres encore souffrent d’agitation
intérieure, ils n’ont pas la paix intérieure, malgré toutes sortes de satisfaction
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et de réussites dans le monde. Pour chacun le jour arrivera où il s’apercevra de
son besoin de contact intime avec la Source même de son existence, où il
comprendra que ni la santé, ni la richesse matérielle, ni quoi que ce soit
d’autre, ne peuvent lui apporter le vrai bonheur, la vraie satisfaction – la
complétude.
La guérison spirituelle va au-delà des frontières du physique et du
psychique ; elle se produit quand il y a communion avec ce qui est infiniment
plus grand que soi-même ou les choses du monde ; elle nous permet de nous
découvrir en Dieu, de nous découvrir dans la paix de l’esprit, la paix profonde,
le rayonnement intérieur. Tout cela nous est donné par la compréhension que
Dieu est avec nous, par le sentiment intime de la présence et puissance de Dieu
en nous. Nous demeurons dans cette paix, tandis que le corps assure, comme
toujours, ses fonctions, commandé en cela par un pouvoir extérieur à lui. Le
corps, alors, se met à manifester une santé parfaite ; il redevient intègre, il est
jeune, plein de vitalité et de forces. Toutes ses qualités, il est manifeste par la
grâce du Seigneur.
La guérison spirituelle est donnée par l’Esprit de Dieu dès qu’il peut se
frayer un passage jusqu’à l’âme ; alors, l’être humain s’éveille à une nouvelle
dimension de vie, la vie de l’Esprit : « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la
liberté ». L’Esprit du Seigneur, il faut le préciser, n’agit pas comme un
médicament, comme des rayons X, ou comme une intervention chirurgicale ;
l’esprit de Dieu élève le chercheur à une nouvelle conscience. Il lui fait
connaître l’état de conscience que le Maître décrivait comme n’étant pas de ce
monde. L’être humain concerné vit ainsi dans un monde nouveau, qui n’est pas
le monde tridimensionnel que nous connaissons tous, et il expérimente des
choses qui lui étaient inconnues auparavant, des choses qui transcendent le
mode de vie ordinaire. C’est cela le but recherché par tout homme, toute
femme, même par ceux et celles qui n’ont pas encore compris la nature de ce
but, ni ne savent comment ils pourraient l’atteindre.
Jésus évoque la nouvelle conscience de vie quand il dit à un homme
frappé de paralysie et qui demande d’être guéri : « Lève-toi, prends ton lit et va
dans ta maison ». Jésus indique clairement que Dieu n’opère pas des guérisons
physiques, mais que la maladie dont souffre cet homme n’a pas d’influence sur
lui, qu’elle n’a pas le pouvoir de le limiter dans ses mouvements ; que, par
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conséquent, rien ne peut l’entraver malgré l’inconfort physique qui est le sien.
Le fait que l’homme ait pu se lever indique qu’il a été exhaussé en conscience,
qu’il a atteint un nouveau plan d’être dans lequel ses limites physiques ne
jouent plus.
Le jour de ma première expérience spirituelle, je ne cherchais pas la
guérison en priorité. J’avais certes besoin de guérison – je souffrais d’un
refroidissement –, mais dans les jours, les semaines, les mois et les années
précédents, ce n’est pas la guérison qui avait été l’objet de mon étude et de ma
recherche. Je ne savais pas au fond ce que je cherchais, je me disais
simplement que ma mère devait avoir raison quand elle disait que c’est Dieu
que je cherchais. Le jour, donc, où j’eus cette première expérience spirituelle,
j’attendais une guérison mais la force qui me motivait intérieurement n’était
pas la guérison. Je voulais trouver Dieu.
Dans les trente-six heures qui suivirent, il se produisit quelque chose
d’étonnant : une cliente me dit que si je priais pour elle, elle serait guérie. En ce
temps-là, la seule prière que je connaissais était celle-ci : « Maintenant je
m’allonge et je vais m’endormir... » Pareille prière, me dis-je, ne sera sûrement
pas d’une grande efficacité.
Mais elle insista, de sorte que je n’avais guère le choix. Je priais donc. Je
suis heureux de confesser mon honnêteté avec Dieu depuis toujours. Je fermais
les yeux et dis : « Père, tu sais toi que j’ignore tout de la prière, ainsi que de la
guérison. Éclaire-moi, je t’en prie ; s’il y a des choses que je dois savoir,
apprends-les moi ». J’entendis alors une voix me dire : « Ce n’est pas l’être
humain qui guérit ». Cette voix était aussi nette que toute autre voix qu’on
peut entendre. J’étais content de ce prolongement de ma prière, qui d’ailleurs
se révéla efficace : la femme fut guérie.
Le lendemain matin, un représentant de commerce vint à moi et dit :
« Joël, je ne sais pas quelle est votre religion, mais je suis sûr que si vous priez
pour moi, je serai guéri. » Que devais-je faire ? Objecter ? Je ne le fis pas. Je
répondis en toute simplicité : « Nous allons fermer les yeux et prier ensemble.
Il me sembla que rien ne se passait. Puis, tout à coup, il posa sa main sur
moi et dit : « C’est absolument extraordinaire ! Ma douleur a complètement
disparu ! »
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De telles guérisons devinrent rapidement chose courante. Je n’aurais
donc pas dû être autrement surpris quand, environ dix-huit mois plus tard, un
matin où j’entrais dans le bureau, mon associé m’annonça : « Il y a eu vingt-huit
coups de fil, mais aucun d’eux n’émane d’un client. Tous sont de gens qui
demandent que vous priiez pour eux. Ils souhaitent être guéris ! Réveillez-vous,
Joël ! ». Je quittais mon bureau, montait dans le centre-ville et louais un bureau
spécial. Je venais de décider de pratiquer la guérison spirituelle – et je la
pratique aujourd’hui encore.
Plusieurs années d’études, d’expériences et de révélations me furent
nécessaires pour comprendre comment s’opèrent les guérisons spirituelles. Ces
révélations étaient d’un tout autre ordre que les choses qu’on avait pu
m’apprendre auparavant, si bien que j’éprouvais d’abord des difficultés à les
enseigner. Je dus aussi me rendre à l’évidence que très peu de gens étaient
capables de comprendre ce que j’essayais de leur transmettre. Cette difficulté
n’a toujours pas disparu, la guérison spirituelle est quelque chose de si étrange,
de si révolutionnaire, de tellement différent du mode de pensée ordinaire, que
de l’accomplir ou de l’enseigner n’est pas simple du tout.
Je ne peux nier les faits : le mystère de la guérison spirituelle est
difficilement saisissable, même pour des êtres supérieurement intelligents, et il
y en a. Voilà quelques années, j’ai été appelé à me rendre dans un hôtel ou une
femme agonisait. Sa famille était totalement ignorante en matière de
métaphysique et, de plus, n’y croyait pas. Mais en apprenant que toute
assistance médicale serait désormais vaine, qu’il n’y avait plus le moindre
espoir de guérison par les moyens médicaux, elle se résigna à tenter un
traitement métaphysique. Je restais auprès de la patiente un peu de temps,
puis je descendis dans le vestibule ou quelques membres de sa famille
m’attendaient. Un des hommes me demanda si je voulais bien rester avec eux
quelques instants, ce que je fis volontiers, croyant qu’ils désiraient que je les
réconforte.
Notre conversation commença par une déclaration catégorique :
─ Nous savons, bien sûr, qu’il serait vain ou presque d’attendre quelque
aide de vous, puisque des maladies de ce type sont incurables, cela est un fait
avéré.
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Comme je ne répondais pas, ce monsieur ajouta :
─ N’êtes-vous pas d’accord là-dessus ?
─ Et si avant de nous engager dans une discussion comme celle-ci, nous
parlions au moins pendant cinq minutes de la théorie de Copernic, pour faire le
point ?
Il me regarda, ahuri.
─ La théorie de Copernic ? Que voulez-vous dire ? Qu’a-t-elle à voir avec
ma question ? Je ne comprends vraiment pas !
─ N’en avez-vous donc jamais entendu parler ?
─ Non. J’ignore entièrement de quoi il s’agit.
─ Vraiment ?
─ Je ne peux pas me lancer dans une discussion comme cela. Je n’ai pas la
moindre notion sur cette… théorie de Copernic comme vous dites !
─ Je ne vois pas ce qui vous en empêcherait. Vous n’en savez pas plus sur
les chances qu’a votre parente d’être guérie par des méthodes spirituelles, et
pourtant vous sentez la compétence d’en parler !
Cette sorte d’attitude devant la guérison spirituelle est typique de
beaucoup de gens. C’est un sujet qui paraît si intangible à beaucoup, si
contraire à la raison, qu’il leur échappe totalement.
Pour eux la guérison spirituelle est trop difficile à comprendre. D’ailleurs
l’esprit humain n’y voit que déraison car toutes les preuves du monde tangible
parlent contre elle. Celui qui veut accepter les principes de la guérison
spirituelle n’a qu’une seule voie pour le faire : regardez en soi-même afin d’en
acquérir la certitude intérieurement. Après quoi, il verra l’harmonie se déployer
dans sa propre expérience.
En toute guérison spirituelle, aussi banale soit-elle, il vous faut
clairement comprendre que la voie est ouverte pour une complète guérison,
d’esprit, d’âme et de corps. Dès l’instant où vous avez été un canal de guérison
pour quelqu’un d’autre, même si celle-ci ne portait que sur une indigestion ou
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un simple mal de tête, cela doit être regardé comme une preuve de l’existence
d’une Présence, d’une Puissance ; de Quelque Chose de supérieur à l’esprit
humain. À partir de ce moment-là votre travail sera de persévérer dans votre
recherche, de vous exercer à la Présence jusqu’au qu’au jour de sa réalisation
en vous, suivie de démonstration.
Le jour où les frères Wright réussirent à maintenir dans les airs leur avion
pour seulement cinquante-sept secondes, ils scellèrent l’avenir des transports
pour toujours. Il devenait inévitable qu’un jour nous pourrions voyager aux
vitesses élevées que nous connaissons maintenant. Il semble, en Vérité, qu’il
n’y ait pas de limites à la vitesse que l’homme peut atteindre. De même, le jour
où la première automobile franchit quelques centaines de mètres, elle scellait
l’avenir de ce type de transport et mettait ainsi fin à l’air des diligences.
Les choses se passent de la même manière le jour de votre toute
première prise de conscience de la Présence et Puissance transcendante, de ce
Quelque Chose que nous ne nommons Dieu, Esprit, le Christ : cela scelle
l’avenir de votre esprit, si l’on peut dire, et vous donne l’assurance qu’un jour –
proche ou lointain, l’accomplissement étant plus ou moins rapide –, vous
pourrez dire avec Paul : « Si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit
en moi », ou avec Jésus : « Je ne peux rien faire de moi-même… Le père qui
demeure en moi, c’est Lui qui fait les œuvres. »
Pour ce qui nous concerne, il n’est pas tellement important que vous et
moi ayons peu ou beaucoup de problèmes durant les soixante, où soixante-dix,
ou quatre-vingts, ou quatre-vingt-dix années de notre existence. Il est, par
contre, extrêmement important pour le monde qu’un individu comme vous ou
moi puisse témoigner de santé, d’harmonie, de paix intérieure, de joie, de
satisfaction et d’abondance selon une mesure qui couvre tous ses besoins, de
sorte qu’il devient une lumière pour le monde, un exemple dont d’autres
peuvent s’inspirer, une lumière qui met en eux un espoir, une ambition et une
disposition d’esprit similaire qui les rend prêts à sacrifier quelques heures par
jour en vue de connaître Dieu à leur tour. C’est ainsi que la guérison spirituelle
s’incarne dans la conscience humaine, à la faveur de lumières brillant par-ci
par-là.
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Nous avons tendance à oublier combien grande peut être l’influence
d’un seul homme ou d’une seule femme. Personne ne peut évaluer toute la
signification que revêt un moment privilégié de son existence – que celui-ci
dure une heure ou seulement un instant. D’autres gens ont connu une
expérience ressemblant à celle que j’ai vécue à la fin de l’année 1928 alors que
je méditais avec un authentique illuminé, quand l’Esprit descendit sur moi et
que je fus élevé hors de ce que nous pourrions appeler « ce monde ». À
compter de ce jour, les choses de ce monde ne m’attirèrent plus et je vécus
entièrement en mon être intérieur avec la Bible et d’autres écrits
métaphysiques ou mystiques, et en compagnie de gens avançant sur le sentier
spirituel comme moi. Plus rien d’autre ne comptait.
Les deux heures de cette journée mémorable changèrent complètement
le cours de ma vie, car j’en sortis en ayant reçu l’illumination. Je quittai alors le
monde des affaires pour le ministère de la guérison spirituelle, lequel est pour
moi un processus de continuel épanouissement. Qui pourrait juger de la valeur
d’un tel jour ? Personne, car il n’existe aucun moyen d’évaluer ce qui est sans
prix.
J’ajouterai cependant que cette expérience n’aurait pas pu avoir lieu si je
n’avais pas passé les treize années précédentes à lire la Bible et d’autres livres
traitant de métaphysique, apprécié et supplié Dieu, disant : « Seigneur, je t’en
conjure, parle-moi ! Dis-moi quelque chose ! Envoie-moi un signe afin que je
puisse avoir l’assurance de Ton existence. » Chaque bout de recherche me
préparait à cette minute précise qui changea ma vie entière. Personne ne sait à
l’avance quand sa vie va être transformée ou quand il sera mis en contact avec
celui ou celle, le message ou le livre, qui ouvrira son âme. S’il s’avérait que vous
vous croyiez manquer d’importance, être trop insignifiant pour cela, pensez
simplement à ces quelques personnes qui sont source d’inspiration pour la
génération actuelle et celles à venir. Pensez à l’influence sans limites que
pourront avoir votre vie de santé et d’harmonie sur le monde, le jour où
d’autres sauront que vous avez atteint à cette intégrité par votre attachement
à Dieu, en réfléchissant sur Dieu, en méditant sur Lui et en L’aimant.
Le salut ultime du monde au moyen de la guérison spirituelle viendra
d’individus comme vous et moi, et d’autres encore, ici et maintenant. Étant
reconnaissables à leurs fruits, ils sauront conduire ici un ami, là un parent dans
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leur recherche de la compréhension spirituelle et, finalement, inciteront par
leur comportement le voisin du bout de la rue à « aller et faire de même ».
Chacun de nous est comparable à un fil d’une corde ou d’un écheveau,
ou à un maillon d’une chaîne. Chacun est un rayon d’une même lumière.
Personne ne peut prétendre à être davantage. Il faut quelqu’un ici, quelqu’un
d’autre là-bas, chacun faisant la part qui lui incombe, pour faire un tout.
Chaque fois qu’une guérison survient, que ce soit pour vous-même ou pour un
autre, le monde en bénéficie. Avec chaque guérison individuelle, le monde
devient plus apte à recevoir la lumière spirituelle dans sa plénitude.
Le secret de la guérison doit obligatoirement être appris. Il faut connaître
premièrement que Dieu est, deuxièmement que la nature de Dieu est le bien –
qu’elle est amour, sagesse, et que Dieu a pour fonction non seulement de créer
une image selon sa propre ressemblance, mais de préserver et d’affermir cette
image, pour l’humanité entière, dans une étreinte d’harmonie, de complétude,
d’intégrité et de perfection. Voilà ce qu’est la Vérité sur Dieu, mais cette Vérité
ne nous régit pas automatiquement. Pour pouvoir bénéficier nous-mêmes de
l’être et de la nature infinis de Dieu, être capable de créer, de préserver et
d’affermir en nous une image selon sa ressemblance, il faut la connaissance,
car il est dit : « Vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous affranchira. »
L’œuvre de Dieu est achevée. L’œuvre de Dieu était achevée dès le
commencement. Deux fois deux égale quatre, dit-on. Or la Vérité de cette
affirmation ne devient opérationnelle pour vous personnellement que dans la
mesure où vous êtes conscient de son principe. Le télégraphe, le téléphone,
l’avion, la radio et la télévision en couleur auraient pu être découverts il y a des
centaines d’années. Car leurs principes, comme le principe de tout autre
découverte faite il y a déjà plus longtemps, ont existé de tout temps. Il a
pourtant fallu attendre un Samuel Morse, un Thomas Edison, un Charles
Kettering, un Guglielmo Marconi, un Glenn Curtis et un Orville Wright, un
Enrico Fermi et un Albert Einstein pour en prendre conscience, ainsi que
d’autres principes encore. Il fallut des hommes pour révéler au monde les
principes gouvernant ces découvertes révolutionnaires.
Toutes les musiques, toutes les créations artistiques ou littéraires, toutes
les théories scientifiques qui seront élaborées à travers les millénaires existent
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dans l’instant présent depuis toujours, dès le commencement du monde. Il
nous faut apprendre comment nous brancher sur le royaume spirituel qui est
en nous, et ensuite laisser naître la création de Dieu, qui a existé de tout temps
en potentialité.
L’œuvre de Dieu est faite, est finie, achevée, mais il faut encore que nous
en prenions conscience. Elle s’épanouira dans notre conscience selon la mesure
où nous connaîtrons la Vérité et serons en harmonie avec elle. La prochaine
étape n’incombe donc pas à Dieu, mais à vous et à moi.
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CHAPITRE II
DIEU EST-IL SERVITEUR ?
Pour la plupart des gens, Dieu reste le grand « inconnu » adoré dans
l’ignorance. Combien de gens ont-ils cherché à comprendre la nature de Dieu,
combien se sont-ils posé cette question : « Existe-t-il un Dieu ? Comment puis-
je en avoir la certitude ? » Très peu en réalité. La plupart disent : « Il semblerait
qu’il existe un Dieu. J’ai entendu dire qu’il existait un Dieu, j’ai déjà lu des livres
parlant de Dieu. Mais si je devais me rendre au banc des témoins et jurer que je
sais par moi-même qu’il existe un Dieu, quelle serait ma réponse ? Je ne
possède aucune preuve. Je n’ai pas vu Dieu personnellement. Je n’ai pas
ressenti Dieu en mon propre être. »
Quelles seraient vos propres réponses à de telles questions ? Diriez-
vous : « Bien sûr qu’il existe un Dieu, et je vais vous dire à quoi il ressemble » ?
Quelles descriptions feriez-vous alors de Dieu ? Il n’est pas, en Vérité, tel que la
plupart des gens croient qu’Il est. Il ne ressemble à rien que vous puissiez
imaginer ou que vous puissiez penser, parce que toute idée sur Dieu que vous
pourriez entretenir dans votre intellect est obligatoirement limitée : toute idée
que vous pourriez avoir sur Dieu est de votre propre création ou bien procède
de l’ouï-dire.
Arrêtez-vous un moment pour vous interroger sur la provenance de vos
idées sur Dieu. Posez-vous des questions comme celles-ci : Qui me les a
communiquées ? N’est-il pas vrai que j’ai moi-même inventé certaines de mes
idées ou conception de Dieu ? Que d’autres, je les ai glanées dans des livres,
que d’autres enfin je les connais par ouï-dire. Ai-je été conditionné, dès
l’enfance, à accepter une certaine conception de Dieu ? Mes idées sur Dieu
procède-t-elle du mental humain, ou bien sont-elles le résultat d’une
expérience en profondeur ?
Pour Jésus, qui était complètement Un avec Dieu, Dieu signifiait « Père »
– le « Père intérieur ». Mais si nous-mêmes voyons en Dieu un père, c’est à un
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père physique que nous pensons. Or chacun de nous a une image différente du
père, qui est le résultat de son expérience personnelle. Dans notre époque
moderne, les enfants voient souvent en leurs parents des serviteurs devant
faire leur volonté. Et nombres de parents ont, quant à eux, une image similaire
de Dieu. Leur conception de Dieu est à l’image d’idées aussi infantiles. Pour
eux, Dieu est une sorte de surhomme toujours prêt à leur accorder des faveurs,
quelqu’un dont on peut gagner la faveur d’une manière ou d’une autre ; ils
croient qu’il leur suffit de connaître les bonnes combinaisons de mots pour
persuader Dieu de faire œuvre de guérison pour eux. Un tel Dieu n’existe tout
simplement pas. En Vérité, vous n’avez pas plus besoin d’un Dieu distribuant
des faveurs que vous n’avez besoin d’êtres humains agissant de même façon.
Toute espèce de faveur dont vous puissiez un jour avoir besoin est vôtre d’ores
et déjà.
Si vous rentrez dans vous-même en reconnaissant que vous ne savez pas
ce que voulait dire Jésus quand il se référait à Dieu en tant que Père et
attendez que Dieu vous l’apprenne directement, vous pourriez avoir une
expérience similaire à la mienne, je dis similaire car Dieu dispense à chacun la
sagesse d’une manière différente. Lorsque moi-même je le lui ai demandé, la
réponse fut « le Principe créateur ». Dieu est le Principe créateur de cet univers
et Son être est amour infini qui englobe toutes choses.
La nature de Dieu est telle que Dieu ne peut accomplir ni ne peut être
poussé à accomplir ce qu’il n’accomplit pas déjà. Cela, il faut le comprendre. Ce
que Dieu n’accomplit pas déjà, il n’y a pas lieu de le demander ou de l’espérer,
car ce serait en pure perte. Il ne viendrait à l’idée de personne de prier Dieu
pour qu’il fasse lever le soleil le matin ou le fasse coucher le soir, ou régler les
marées. Comme il ne viendrait à l’idée de personne de changer les lois qui
gouvernent l’engineering dans le secteur automobile ou l’aérodynamique. En
bref, la plupart des gens sont parfaitement prêts à laisser Dieu gouverner Son
univers comme il l’entend, sauf quand leur petit moi est concerné. Là ils se
tournent vers Dieu et disent : « Mon Dieu, tu ne me refuseras pas telle chose.
Tu accepteras bien de me protéger et de protéger les miens. Tu voudras bien
me guérir ou guérir les miens. Tu nous donneras bien de quoi nous vêtir, n’est-
ce pas ? »
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Dieu n’acceptera sûrement pas d’exaucer de telles prières. Grâce à la
terre et à la mer, Dieu procure plus de nourriture que ne le peut consommer
l’humanité entière. Il serait puéril de prier Dieu pour qu’Il en procure
davantage. L’œuvre de Dieu a été accomplie au commencement, et il l’a
trouvée bonne. Il serait inutile d’essayer d’obtenir de Dieu qu’il change son
univers pour vous ou pour moi, pour votre pays ou pour le bien, pour votre
famille ou pour la mienne. Celui qui veut connaître la grâce de Dieu doit se
mettre au diapason de Dieu et recevoir sa grâce immuable, telle qu’elle
s’exprime en tout temps – hier, aujourd’hui ou demain.
Pour cela, une seule chose est nécessaire : connaître Dieu tel qu’Il est. Ce
qui est possible si nous méditons sur Sa Vérité. Si nous méditons sur la nature
de Dieu, nous découvrirons assez rapidement qu’elle est amour et intelligence.
La nature d’amour et d’intelligence de Dieu vous garantit une belle moisson de
roses, à condition que vous ayez mis en terre de jeunes plants dans un sol
fertile, et non des mauvaises herbes !
Étant ainsi en contemplation, vous sentirez poindre des pensées comme
celles-ci : « Qu’ai-je à craindre ? Il y a véritablement un Dieu, un Dieu qui est
amour. Ce qui met fin à mon problème. Car si Dieu n’était pas amour, j’aurais
un problème pour sûr, mais comme Il l’est, mon problème est réglé. Et puisque
je sens que Dieu est aussi Intelligence infinie et que c’est son bon plaisir de me
donner le royaume, il n’y a plus non plus de problème de ce côté. Je peux
oublier toute apparence de problème et commencer à aider les hommes, les
femmes et les enfants qui ne savent pas encore que Dieu est amour et
intelligence, qui ont déjà entendu parler de ces attributs de Dieu, mais sans y
croire. En les aidant ainsi, la réalisation consciente que j’ai de Dieu augmentera
encore. »
En méditant sur la nature de Dieu, vous vous apercevrez qu’à aucun
moment Dieu n’a été absent de vos profondeurs. Puis la raison vous convaincra
aisément qu’il n’y aura pas non plus un temps où Dieu cessera d’exister. C’est
de cette manière-là que vous acquerrez la conviction de l’éternité de Dieu. En
outre, il n’y a pas non plus de lieu où Dieu ne serait pas. La science de
l’astronomie prouve que la création de Dieu est infinie, avec les galaxies, leurs
étoiles et leurs planètes. De même, elle montre combien est intelligente et
ordonnée la révolution des planètes autour du soleil, chacune tournant sur sa
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propre orbite. De ces réflexions, on peut déduire en toute logique ceci : « S’il
est vrai que tout ce que le Père possède m’appartient, alors les attributs qui
caractérisent le Père m’appartiennent tout autant. La même sagesse, les
mêmes lois et le même ordre opèrent aussi en moi-même. Tous les traits qui
composent la nature de Dieu composent aussi mon être individuel et le vôtre. »
Et puisqu’il est vrai que Dieu est le même hier, aujourd’hui et toujours, il
est vrai également que Dieu ne peut rien accomplir en ce jour qu’il n’ait déjà
accompli hier ou ne puisse accomplir dans le futur. Dieu ne se sent pas obligé
de nous donner la santé, l’harmonie, ou la richesse, ou un emploi. Du fait
même que Dieu est amour, il Lui est impossible de se retenir de nous donner la
santé, l’harmonie ou la paix. Quel Dieu serait-ce que Celui qui vous laisserait
dans la maladie jusqu’au jour où vous L’approcheriez avec des prières ? Un tel
Dieu ne serait pas autre chose qu’un être humain monté sur un piédestal, mais
assurément pas un Dieu. Dieu est omnipotent, omniprésent, omniscient, et Il
connaît vos besoins avant que vous-même en ayez pris conscience. C’est son
bon plaisir de vous donner le royaume et de vous le donner sans que vous ayez
à rester assis, attendant et essayant par tous les moyens de découvrir
comment vous pourriez L’influencer. Et pourtant, n’est-ce pas ce que fait le
monde ? Les gens ne passent-il pas leur temps à vouloir trouver des astuces
pour influencer Dieu afin qu’Il consente à leur venir en aide ?
Tant que vous ne comprendrez pas que Dieu est Bien infini, vous
tenterez d’utiliser Dieu pour vos propres fins ; vous tenterez d’utiliser la Vérité.
Soyez prêts à laisser Dieu vous utiliser ; soyez prêts à vous laisser utiliser par la
Vérité. Soyez prêts à servir d’instrument de révélation de la Vérité, mais
n’essayez pas d’utiliser Dieu. Ne cherchez jamais à utiliser Dieu, la Vérité.
Celui qui comprend la nature de Dieu ne prie pas Dieu de lui donner
quelque chose. Dieu ne peut donner autre chose que Lui-même, mais par ce
don, tous les besoins sont exaucés. Tout autre type de Dieu n’est que mythe
inventé par l’homme, inventé par les païens, des centaines d’années avant
l’arrivée du Maître. Ce sont les païens qui adoraient un tel Dieu ; à vrai dire ils
adoraient de multiples dieux, et toujours dans un même but : obtenir d’eux une
chose ou une autre. Quand la pluie tardait à tomber, il priaient pour la pluie ;
quand les pluies étaient trop abondantes, il priaient pour qu’elles cessent ;
pendant les inondations ou les tempêtes, ils priaient Dieu pour qu’il y mette un
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terme ; et quand la nourriture faisait défaut, il priaient Dieu de leur en donner.
Des prières de ce genre sont typiquement païennes, un vestige de ces jours où
les humains concevaient Dieu selon leur propre image, n’ayant pas la moindre
idée de ce qu’Il est véritablement. Et comme les hommes ne réussissaient pas à
obtenir tout d’un seul Dieu, ils en conçurent plusieurs. De l’un ils attendaient la
pluie, d’un autre de bonnes moissons, d’un autre encore la fertilité, etc.
Le jour où Abraham eut la révélation du Dieu unique, cela ne changea
pas grand-chose pour ses disciples, simplement au lieu de prier dix dieux,
chacun pour une chose précise, ils se mirent à ne plus prier qu’un seul pour
tout ce dont ils pouvaient avoir besoin. Ils priaient pour un Dieu les
récompensant de leurs bonnes actions et les punissant de leurs mauvaises
actions.
Mais c’est là une fausse image de Dieu. La nature de Dieu est telle que Sa
pluie tombe à la fois pour le juste et pour l’impie. Il est disponible autant pour
le saint que pour le pécheur. Il considère tout homme et toute femme avec la
plus grande impartialité, sans se soucier de la couleur de sa peau, de sa race, de
ses croyances, de sa religion ou de son manque de religion.
Les différences d’expériences entre gens ne touchent pas Dieu ; elles ne
touchent que ceux qui sont dans l’ignorance ou la non-conscience de Dieu.
Prier Dieu pour ceci ou cela – la santé, l’argent, une maison, un
compagnon – revient à le considérer comme un serviteur que l’on peut
commander à sa guise. Croyez-vous vraiment que Dieu soit l’instrument de
votre bon plaisir ? N’est-ce pas plutôt vous qui avez été faits pour son bon
plaisir ? Croyez-vous vraiment que Dieu – que sa demeure soit dans les cieux ou
au tréfonds de vous-même –, attend que vous l’appeliez pour servir vos
desseins, pour satisfaire vos désirs ? N’est-il pas le Principe créateur, l’Esprit
créateur de l’univers, lequel est à son service et dont vous-même servez le
dessein ?
Le monde va à un train d’enfer pour demander à Dieu de le servir, plutôt
que de s’apercevoir en toute humilité que vous et moi, comme le soleil, la lune
et les étoiles, les oiseaux, les mammifères et les poissons, nous avons été créés
pour servir les desseins de Dieu. L’image et la ressemblance de Dieu,
l’expression même de l’être de Dieu, a été créée pour servir son dessein, pour
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glorifier Dieu, et non l’homme. Dieu n’est pas destiné à glorifier l’homme, c’est
l’homme qui est destiné à glorifier Dieu. Arrêtez de concevoir Dieu comme une
chose ou une autre que vous pouvez instruire et conseiller ; prenez conscience
que c’est vous l’apprenti de Dieu.
Soyez réceptifs et répondez à l’impulsion divine du fonds de vos propres
profondeurs, afin que la Vérité puisse vous utiliser pour révéler Sa gloire. Les
cieux resplendissent de la gloire de Dieu ; la terre manifeste la gloire de Dieu de
mille et une façons, et vous-même la manifestez. Vous manifestez la gloire de
Dieu – non pas votre propre gloire. Vous ne faites pas qu’exprimer Dieu ou
seulement le réfléchir. Non, c’est Dieu qui exprime Dieu en vous-même,
comme vous-même. Dieu se reflète dans cet univers comme vous-même, et
vous n’avez rien à voir là-dedans. Dieu s’exprime Lui-même ; Dieu manifeste
l’œuvre de ses mains ; Dieu ne rend pas gloire à vous ou à moi, mais à Lui-
même. Plus proche vous serez de cette vision, plus grande sera la gloire de Dieu
qui se manifestera à travers vous.
Tout genou devra plier ; toute tête devra se courber devant Dieu.
« Reconnais-le en toutes tes voies, et il dirigera tes pas ». Ce qui ne signifie pas
de Lui dire vos désirs « en toutes vos voies », ou Lui apprendre toutes vos
vertus ou celles de votre famille, de votre communauté ou de votre nation.
Non, ne dites rien à Dieu. Connaissez-le ! Et comment connaîtrez-vous Dieu
sinon en comprenant que :
Mon Dieu, Tu es l’Intelligence infinie qui a créé tout l’univers,
l’Intelligence qui sait le gouverner sans que j’aie besoin de venir à son secours.
Pardonne-moi, Père, d’avoir voulu Te dire mes besoins ou bien ceux de ma
famille ou de ma nation. Père, pardonne-moi d’avoir dans le passé élevé vers toi
les yeux avec l’espoir que tu me servirais. Que je comprenne que Tu m’as créé à
Ton image selon Ta ressemblance en sorte de pouvoir manifester Ta gloire. Les
cieux proclament la gloire de Dieu ; la terre manifeste Sa munificence.
L’homme, la plus haute création de Dieu, est censé manifester Dieu dans
Sa plénitude. L’homme, l’individu que vous êtes et que je suis moi-même, est
censé manifester l’immortalité, l’éternité, l’infinité, tout bien, la santé,
l’harmonie, la complétude, l’abondance sans limites – qui ne sont ni vôtres ni
miennes, mais Siennes. Sa grâce doit être évidente à vos yeux. L’harmonie de
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son corps doit devenir visible en tant que santé de votre corps et du mien. La
richesse infinie, l’abondance infinie de Dieu, doit être dans votre bourse et
dans votre maison, non pas en vertu des mérites qui vous sont propres, non
pas parce que vous êtes bons et la méritez, mais parce que Dieu est amour et
qu’il est dans la nature de l’amour de porter des fruits en abondance. C’est le
bon plaisir de Dieu de vous donner le royaume, non pas de vous demander de
le gagner en travaillant très dur, en transpirant, ou de le mériter. Votre bien
doit venir à vous, non pas à la sueur de votre front, mais par l’action de la grâce
de Dieu – que vous empêchez d’agir en faisant de Dieu votre serviteur au lieu
d’être, vous, Son serviteur.
Petit à petit, votre conception de Dieu changera et vous vous arrêterez
de prier Dieu comme l’ont prie le Père Noël. Ce n’est pas que vous arrêtiez
alors de prier, mais la prière revêtira pour vous un autre sens. Vous
commencerez à voir que Dieu ne peut ni donner ni retenir quoi que ce soit.
Vous ne pouvez pas vous couper de la grâce de Dieu, mais la prière vous unira
de nouveau à votre Source. Votre prière ne sera plus une demande ou une
recherche de quelque chose, elle sera une demande et une recherche de la
lumière, des coups frappés à la porte ouvrant sur la lumière, sur plus de
sagesse spirituelle et un plus grand discernement.
C’est bien volontiers que vous renoncerez à toute chose, le jour où vous
aurez compris qu’en agissant de la sorte vous vous approchez de la réalisation
de votre véritable relation à Dieu, celle qui fait de vous un enfant de Dieu, un
héritier de Dieu, l’expression même de l’être infini de Dieu. L’être de Dieu
devient ainsi votre propre être ; la sagesse de Dieu devient votre propre
sagesse ; la vie de Dieu devient votre propre vie immortelle ; et votre corps
devient le temple du Dieu vivant. La force, la jeunesse et la vitalité de Dieu
seront répandues en vous.
Dieu est bien infini, et c’est toujours à Dieu de S’épanouir, de Se montrer
et de Se révéler en tant que Son propre univers. Dieu ne peut rien ajouter à cet
univers ni rien en retrancher. Dieu ne peut ni croître ni diminuer. Dieu est. Il y a
cinq mille ans cela était déjà vrai : Dieu est. Et dans plusieurs milliers d’années
cela le sera encore : Dieu est. Et même dans un million d’années ! Quand je dis
que Dieu est infini, ou que Dieu est bon, ou qu’Il est vie ou amour, cela signifie
que Dieu est, rien de plus. Dieu est : là s’arrête notre connaissance de Lui.
21
Mais…
Si Dieu est, je suis aussi. Je ne puis dire « Je suis hier » ni « Je suis
demain ». Je peux seulement dire « Si Dieu est, je suis. » Je ne suis à la
recherche de rien, car tout ce que le Père a, m’appartient ; je suis tout ce que
Dieu est. Dieu m’a créé à son image et à sa ressemblance, et il m’a donné la
pleine possession de toutes choses existant dans le ciel, dans les airs, sur la terre
et dans les eaux au-dessous de la terre, ainsi que la domination sur toutes ces
choses. Dieu m’a donné la domination. Quelle puissance pourrait encore me
nuire ? Puisque j’ai été gratifié de la domination divine, quelle sorte de pouvoir
pourrait encore pénétrer en moi et me livrer à l’abomination et au mensonge ?
Le fait de savoir que Dieu est rend inutile toute recherche de pouvoir
divin capable de faire quelque chose pour vous. Dieu est et Il est dans l’instant,
toujours. Et il n’y a pas de Dieu qui aurait seulement été hier. Il n’y a qu’un Dieu
unique pour tous les temps. C’est là notre salut, le fait que Dieu est toujours
Dieu ; qu’Il est toujours puissance, amour, vie, sagesse. Essayez de comprendre
Dieu à la lumière de Son être, sans fin ni commencement. Il n’était pas
seulement il y a deux mille, ni ne sera seulement si nous le méritons.
Rendez-vous dans un parc quand l’herbe pousse bien verte, ou quand les
arbres bourgeonnent, ou un peu plus tard au moment où ils commencent à
fleurir. Prenez note que Dieu est à chaque minute à la fois feuilles, fleurs et
fruits. Et personne ne prie pour cela, c’est donc un miracle ! Personne ne
demande à Dieu de créer tout cela. Personne ne dit à Dieu combien sont
nécessaires les fruits et les légumes et le bétail sur des milliers de collines. Et
pourtant, Dieu est là pour y veiller.
Oui, Dieu veille à nous combler en tout besoin sans l’assistance ou
l’interférence d’aucun d’entre nous. Peut-être certains lecteurs se rappellent-ils
qu’au début du siècle, les pouvoirs publics américains mirent en garde les
citoyens, disant qu’ils courraient un grave danger dans les années suivantes,
celui d’une pénurie de chevaux : « Dans quelques années, il n’y aura plus
suffisamment de chevaux dans ce pays pour faire face aux besoins du
commerce. Faites donc quelque chose ! » La réponse à cet appel aurait très
bien pu être celle-ci : « Et pourquoi ne prierait-t-on pas ? » Or il n’y eut pas
besoin de plus de chevaux, puisque peu de temps après, l’homme mit au point
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le moteur à combustion interne. Et les chevaux furent remplacés par des
voitures, des camions et des tracteurs. Si les Américains avaient recouru à la
prière, ils auraient certainement prié pour plus de chevaux ! Vous pouvez voir
combien il est déraisonnable de croire que l’homme peut préparer son futur ou
que sa sagesse suffit pour lui assurer un futur. C’est la grâce de Dieu qui suffit
en toute chose – aujourd’hui, demain et dans mille ans. Dieu S’occupe de Ses
affaires. Dieu S’exprime à chaque instant, et la plus haute forme de prière est
celle-ci : « Dieu est ». Contentez-vous de ce que Dieu soit ; soyez satisfaits de
son omniprésence, de son omnipotence ; soyez satisfaits de ce que Dieu est en
cet instant, et au lieu même sur lequel vous vous tenez.
Jusqu’à l’instant de votre illumination, où vous le verrez tel qu’Il est,
contentez-vous de comprendre la nature de Dieu. Le comprenant en tant que
principe créateur de vie qui maintient et fait durer toute création, qui est
l’intelligence de l’univers, l’amour, la vie et la fibre mêmes de cet univers, vous
ne serez plus tentés de lui adresser des prières. Vous vous réjouirez en Lui, et
c’est votre jubilation qui sera votre prière. Vous serez en communion avec Lui,
ne cherchant rien pour vous-même, ne cherchant rien non plus pour
quiconque. Et plus jamais vous ne serez encore tenté de reléguer Dieu à la
fonction de serviteur, destiné à faire vos quatre volontés et à satisfaire vos
désirs.
Dieu satisfait Sa propre nature infinie, et cela en créant, en maintenant
et en nourrissant ce grand et glorieux univers, et ceux qu’il renferme sont les
serviteurs du Très-Haut. N’attendez pas de Dieu qu’il serve l’homme.
Comprenez la fonction de l’homme qui est d’être le serviteur de Dieu, qui
chante la louange de Dieu et qui manifeste tout ce que Dieu est sur cette terre.
Changez l’esprit de votre prière, évitez de chercher un Dieu très grand qui
accorde au petit « vous » quelques faveurs.
Trop de gens agissent comme s’ils croyaient vraiment pouvoir diriger
Dieu et espérer de Lui la satisfaction de leurs désirs. Il faut comprendre que
l’homme est ici en tant qu’instrument permettant à Dieu d’être visible sur
terre. Au lieu de laisser Dieu leur parler, trop de gens cherchent à parler à Dieu
pour demander, diriger, voire Le commander ; c’est ce qui explique le mutisme
de Dieu à leur endroit. Il ne peut y avoir de réponse que si nous sommes
comme Moïse, entendant la voix de Dieu qui nous guide, nous apprend quoi
23
faire et comment le faire. Durant sa captivité en Égypte, le peuple hébreu dut
travaillait très dur, comme des esclaves. Il croyait adorer l’unique Dieu, et à
cause de leur foi les soldats de pharaon les accablaient de sarcasmes. « À quoi
sert donc votre Dieu unique ? Que fait-il pour vous ? Vous restez des esclaves
en Égypte ; vous continuez de souffrir sous Pharaon. Où donc est-il ce Dieu ?
Montrez-nous ses œuvres ! »
Pendant des années et des années, les Hébreux ont dû faire plus ou
moins la réponse suivante : « Ce Dieu, grand et unique, n’a rien fait sinon de
nous faire vivre et mourir en esclaves. » Il fallut attendre Moïse qui,
humblement, s’ouvrit à Dieu.
Moïse dut attendre longtemps que Dieu lui parle, et vous-même pourrez
avoir l’impression d’avoir à attendre longtemps aussi. Mais une fois que vous
aurez entendu la petite voix murmurant doucement une première fois, votre
temps d’attente se réduira. Viendra le jour où vous pourrez l’entendre à
volonté. Il vous suffira seulement de fermer les yeux, attendre quelques
secondes, puis se présentera à votre conscience tout ce que vous avez besoin
de savoir. À partir du moment où Moïse consentit à se faire le serviteur de
Dieu, Dieu le conduisit, le guida, l’affermit et le nourrit ; et à travers Moïse,
Dieu put sauver tout le peuple des Hébreux.
Les gens peuvent être sauvés, à quelque famille ou race qu’ils
appartiennent, pourvu qu’ils apprennent à prier et à s’ouvrir à la voix
intérieure, en sorte qu’elle puisse les diriger, les conduire, les guider, les
nourrir, les vêtir et leur procurer un toit :
Me voilà, Père, en train d’attendre que Tu me parles. Mon oreille
intérieure est réceptive. Je n’ai ni requête, ni demande, ni espoir, ni ambition. Je
ne Te demanderai pas de faire quoi que ce soit que Tu ne fasses déjà. J’attends
Ta parole de grâce. Je suis le serviteur du Très-Haut.
Soyez disposés à être le serviteur du Très-Haut. Confiez-vous en l’être de
Dieu qui jamais ne prend fin. Priez en toute confiance ; priez avec foi, en étant
convaincu que lorsque le doigt du Seigneur vous touche, plus rien ne pénétrera
en vous qui puisse vous « livrer à l’abomination et au mensonge ». Une fois que
le doigt du Seigneur est sur vous, vous avez la vie, le mouvement et l’être en
Dieu et dépendez seulement de Sa grâce, non plus de la loi. Ceux qui cherchent
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en vous un directeur spirituel seront conduits hors de l’esclavage de la maladie,
hors de leur peur du manque et hors de leur servilité par rapport aux gens et
aux conditions.
25
CHAPITRE III
L’UNIQUE PUISSANCE
Comprendre la nature de Dieu, c’est comprendre le principe de base de
la guérison spirituelle. Est-ce dans la nature de Dieu de guérir la maladie ?
Croyez-vous vraiment que ce le soit ? Si Dieu est tout-puissant et tout amour,
pourquoi n’a-t-Il pas opéré pareille guérison hier ? Pourquoi attend-Il à
aujourd’hui ? Et pourquoi n’est-elle pas déjà accomplie en cet instant ? La
plupart des gens croient que Dieu les guérit par l’intermédiaire des médecins
mais, si l’on en croit les statistiques, Dieu n’a pas fait un travail aussi
satisfaisant que cela jusqu’à ce siècle. Ne trouvez-vous pas ? Il y a un siècle, des
gens mouraient chaque jour de maladie qui aujourd’hui sont vaincues en
seulement vingt-quatre heures ! Pour quelle raison, à votre avis ? Pensez-vous
que Dieu voulait qu’ils décèdent et pas nous ? Dieu aurait-Il des préférences ?
Dieu n’a jamais pris de plaisir à voir mourir quelqu’un. Dieu n’éprouvera
jamais de plaisir en voyant mourir des êtres humains. Qui plus est, on ne peut
même pas tenir Dieu pour responsable de ces morts. Si les gens mouraient,
c’est que la science médicale n’avait pas progressé jusqu’au stade où ses
représentants auraient pu les garder en vie, et parce que les praticiens
spirituels qui les soignaient n’avaient pas non plus les connaissances suffisantes
pour les garder en vie. Quand vous réfléchissez à ce genre de choses, la
question surgit inévitablement : « Est-ce que Dieu est pour quelque chose dans
la maladie ? Est-ce à Dieu de guérir les malades ? Il y a sûrement un autre
principe qui agit dans les guérisons, mais lequel ? »
Le principe dont il s’agit se révèle grâce à la compréhension de la nature
de Dieu et de la nature de la guérison spirituelle. Une fois que vous avez
conscience que Dieu est amour infini, sagesse infinie et bien infini, vous
comprenez que les yeux de Dieu « sont trop purs pour discerner le mal, et qu’il
ne voit pas l’iniquité ». La maladie est de fabrication humaine, de sorte que
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l’homme seul peut l’éradiquer, et cela grâce au développement de sa
conscience spirituelle.
Si vous saisissez toute la signification et toute la véracité de cette
affirmation, vous en conclurez que c’est à vous-même qu’il appartient de la
développer. Et en cela vous aurez raison. Par la contemplation et la prière, la
nature de Dieu peut se révéler. Découvrez par vous-même que Dieu n’a jamais
donné pouvoir à quelque maladie de tuer ; Dieu n’a jamais décrété que la
maladie devait détruire ; et du fait même de la nature de pur amour de Dieu, la
maladie ne peut qu’être extérieure à l’action de Dieu puisque celle-ci a pour
but de créer et de préserver la vie. Autrement dit, la maladie est sans cause, ni
fondement, ni loi, ni substance, ni pouvoir.
Il n’y a qu’une seule Puissance, qui est Dieu. Comprendre Dieu en tant
que puissance ne signifie néanmoins pas que Dieu a du pouvoir sur quoi que ce
soit. La croyance en ce pouvoir sur les choses procède d’une interprétation
erronée du mot « pouvoir ». Dieu et puissance. Cela est juste, mais pour
comprendre l’action de cette puissance, il est nécessaire de changer notre
conception du mot « pouvoir ». Le mot en soi connote quelque chose dont on
peut faire usage, comme par exemple la force électrique, la capacité
calorifique, le pouvoir du froid, et cela pour une certaine fin. Le vent est un
autre exemple de force pouvant être domestiquée et utilisée. Mais peut-on
assimiler Dieu à quelque chose de ce genre ?
Dieu est l’unique Puissance, ce qui signifie qu’il n’y a aucune place pour
des pouvoirs à exercer, à utiliser ou à mettre en pratique. Dieu ne peut pas être
utilisé, Dieu n’est que puissance, l’unique puissance dans Son univers.
Donnons une illustration. En toute circonstance do, ré et mi ont des
valeurs précises. Un do reste un do, un ré un ré, et un mi un mi. On peut
chanter ces trois notes sur une autre clé, mais cela ne change rien quant à leur
valeur dans l’échelle des harmonies. Il en est de même des nombres : 1, 2, 3, 4
et 5. Ils sont complets en eux-mêmes partout dans le monde. Qu’est-ce qui a
établi ces choses une fois pour toutes ? Ce n’était pas vous, et certainement
pas moi non plus – aucun être humain en fait.
Il y a un principe de vie qui a donné leurs valeurs aux notes de musique
et aux nombres, qui s’exprime en des tonalités de musique parfaites et
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complètes, ainsi que des nombres parfaits et complets, et des lois universelles
elles aussi complètes et parfaites. Qui a établi ces principes ? Qui les
maintient ? Qui donc aurait pu le faire sinon Dieu – Dieu qui est la puissance de
cet univers, le principe universel qui crée, maintient et affermit.
Et vous-même, pouvez-vous utiliser la puissance-Dieu ? La réponse est
non. Par contre, vous pouvez entrer en résonance avec elle. Vous pouvez vous
soumettre au règne ou au gouvernement de cette puissance, mais il vous est
impossible de l’utiliser. Vous ne pouvez bouger une seule étoile dans le ciel.
Vous ne pouvez changer le rythme des marées car le flux et le ressac ont été
fixés pour toujours.
Dieu n’est pas une puissance au sens où Il remédie aux problèmes
négatifs que sont le péché, la maladie, la pénurie ou la limitation, si vous
réussissez à établir le contact avec Lui. Dieu n’a de pouvoir qu’au sens où Il est
le principe créateur de cet univers. Dieu a créé pour nous le soleil pour certains
buts, ainsi que les océans et les marées. Dieu a créé pour nous la campagne, les
vallées, les montagnes et les forêts. Tout cela Dieu nous en a fait don, mais il ne
nous a pas donné le pouvoir de L’utiliser, Lui, pour nos propres buts. Les dons
de Dieu peuvent être utilisés, mais non la puissance de Dieu. Dieu seul a la
puissance, grâce à laquelle il maintient et affermit son univers éternellement,
parfaitement, harmonieusement et équitablement.
Lorsque vous commencez à vivre du point de vue de l’unique puissance,
le sens de vos expériences change du tout au tout. Dans le monde, vous êtes
continuellement confronté à des apparences de personnes, de lieux ou de
choses de nature destructive. Il y a toujours une chose ou une autre voulant
détruire votre paix, votre santé ou l’harmonie de vos affaires. Ceux qui ont
atteint l’illumination, quelle que soit l’époque à laquelle ils ont pu vivre, savent
que les choses n’ont de pouvoir que celui qu’on leur prête. Nous les acceptons
comme en ayant, puis nous prenons peur d’elles et les combattons.
Le Maître, Christ Jésus, ne craignait aucun pouvoir terrestre, sachant qu’il
n’y a dans le monde qu’une puissance unique. Lorsque ses disciples se
vantèrent de leur pouvoir sur le mal, il les réprimanda promptement en disant :
« Ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous soient soumis ; mais
réjouissez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »
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Autrement dit, Jésus disait à ses disciples de se réjouir de connaître le grand
secret, la grande révélation : il n’y a qu’une seule puissance, qui est Dieu. Aussi
ne pouvaient-ils s’assujettir aucun mal, pas même au nom de Dieu. C’est un
secret que le monde matérialiste ne connaît pas, et qui demeure étranger au
mental et à beaucoup de ceux qui pratiquent une religion. C’est un secret, en
effet, qui n’est connu que des mystiques : Dieu est puissance infinie, il n’y a pas
de puissance en dehors de Dieu.
Le péché, la maladie, la pénurie, la limitation, la mort, les climats, les
infections, la contagion… tout cela a-t-il quelque pouvoir ? Revenez à
l’affirmation qui dit : Dieu est puissance infinie. Pourrait-il, en conséquence, y
avoir un quelconque pouvoir dans une infection ou la contagion ? Pourrait-il y
avoir un quelconque pouvoir dans les climats ? Dans le péché, la maladie, la
pénurie, la limitation ou la mort ? Non, puisque Dieu est puissance infinie.
Dans la mesure où Dieu est un, il n’y a qu’une loi, à savoir celle de Dieu.
Et si Dieu est loi infinie, peut-il y avoir en même temps une loi de la maladie ?
La nature de Dieu, qui est une, élimine toute possibilité d’une telle
coexistence ; elle élimine les lois de la maladie, les lois du péché et des faux
appétits. Si la terre est régie par une quelconque loi, ce doit être la loi de Dieu.
Et comme Dieu est infini, elle ne peut procéder que de la nature même de
Dieu. Or, qu’est-ce que la nature de Dieu ? Elle est amour, intelligence et
sagesse. Dieu est amour, amour infini. Pourrait-il donc y avoir quelque pouvoir
dans la haine, la jalousie, l’animosité ou quoi que ce soit d’autre qui n’est pas
de l’amour ?
Toute espèce de preuve converge sur un point unique : Dieu en tant
qu’intelligence infinie de cet univers. Y a-t-il un pouvoir autre que cette
intelligence infinie d’amour ? La réponse étant non, pourquoi devriez-vous
craindre une loi de la maladie, les lésions du cerveau ou le mouvement des
étoiles ? Pourquoi auriez-vous à craindre quoi que ce soit venant du ciel ou de
la terre ou des eaux au-dessous de la terre ? S’il n’y a qu’une seule puissance
qui opère dans l’univers, rien d’autre qu’elle ne de pouvoir.
Mais il suffit que vous commenciez à comprendre que la nature de Dieu
est une – une seule vie, un seul être, une seule loi, une seule cause – et voilà
que votre attention s’arrête à des preuves niant cette unité. Le monde est là
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avec toute une panoplie de lois qui paraissent en contradiction avec la loi
spirituelle – la maladie s’oppose à l’unique vie de l’esprit, le vieillissement et la
mort s’opposent à l’éternité. Mais celui qui comprend l’unité de Dieu, perçoit
en même temps que Dieu n’a en Lui aucun pouvoir qui soit contraire à Sa
nature.
Il n’y a rien de négatif dans la nature de Dieu. Quand vous percevez la
nature de Dieu comme étant une continuité d’être éternelle et harmonieuse,
vous vous apercevez que toutes ces prétendues forces du monde, ces
prétendus pouvoirs, sont dénués de toute efficacité. Alors vous comprenez ce
qu’entendait le Maître quand il conseillait de ne résister à aucun mal.
Une fois reçue cette révélation, plus jamais vous n’invoquerez Dieu en
Lui demandant de redresser une quelconque erreur ; plus jamais vous ne vous
adresserez à la Vérité pour vaincre l’erreur ou pour contrebalancer une pensée
erronée. Pas plus que vous ne prierez encore Dieu afin qu’il guérisse la maladie,
le péché ou la peur. Vous saurez en effet que dans la bonté infinie de Dieu il n’y
a pas de place pour la maladie, le péché ou la peur. Dans le royaume de Dieu, il
n’y a pas de Vérité s’opposant à l’erreur, de Dieu s’opposant au diable, de bien
s’opposant au mal ou d’Esprit s’opposant à la nature. Il n’y a que l’être infini et
éternel de Dieu.
Si l’on pouvait combattre certaines activités, ou bien invoquer Dieu afin
qu’Il le fasse à notre place, on perdrait à coup sûr la bataille. Et cela est vrai
pour tout autre chose terrestre. C’est par la compréhension que « sur la terre
comme au ciel » Dieu est infini et qu’il n’y a lieu de rien combattre du tout, que
l’harmonie peut s’établir dans les consciences.
Si vous vous laissez aller à combattre une personne, un péché, ou une
maladie, vous vous engagez dans une bataille qui, à la longue, vous détruira.
Aucun problème n’a de pouvoir en soi et par soi, mais celui qui en accorde à ses
propres problèmes agit comme s’ils en avaient réellement. En acceptant l’idée
d’un pouvoir inhérent à la matière, vous risquez toujours que l’opposant ─ qu’il
soit une personne, une chose ou une condition ─ se révèle plus fort que vous.
Et si vous opposez au problème de la force mentale même une pensée juste,
vous risquez là aussi que l’opposant vous contrecarre avec une arme mentale
encore plus puissante que la vôtre.
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Pour que l’humanité puisse faire face à la vie et à ses innombrables
problèmes et regarder le mal – le péché, la maladie, les guerres, la pauvreté –
en étant capable de dire : « En quoi cela me concerne-t-il ? », il faut qu’un
changement spectaculaire se fasse dans les consciences individuelles. Et il
faudrait pouvoir dire, en plus : « Tu n’aurais pas de pouvoir sur moi s’il ne
venait du Principe créateur de l’univers, c’est-à-dire de Dieu. Pour ma part, je
m’établis dans l’unique puissance. »
Jusqu’au jour où vous comprendrez qu’il n’y a pas de bataille à mener
puisqu’il n’y a qu’une seule puissance, vous aurez l’amour-propre chatouilleux
et combattrez sans cesse les gens, le péché, la maladie, les faux appétits, la
solitude et la pauvreté. Les conditions négatives se succéderont dans votre
expérience tant que vous resterez à combattre et à résister. Mais le jour où
vous comprendrez que Dieu est l’unique puissance dans l’univers vous saurez
aussi qu’il n’y a rien à Lui opposer.
La seule manière que vous ayez de vous en persuader dans les moments
où le péché, la maladie, la pénurie ou la limitation vous touche ou touche un
ami ou un parent, c’est de faire le silence en vous-même pour prendre
conscience de l’infinitude de Dieu. Restez tranquillement assis, l’esprit en paix,
jusqu’à ce que vous ayez cette assurance profonde : « Il n’y a pas de dieux
hormis Moi-même, aucune autre puissance, rien que tu pourrais craindre. Tu es
Mon fils bien-aimé. »
La sagesse spirituelle pourrait s’énoncer ainsi : il n’y a matière à aucune lutte, il
n’y a rien à guérir, à réformer, à pourvoir ou à surmonter. Connaissez la Vérité :
Il n’y a qu’un seul Dieu – un seul, qui n’est ni spécifiquement occidental ni
spécifiquement oriental Qui Se manifeste à la fois parmi les Grecs et parmi les
Juifs, parmi les enchaînés et parmi les affranchis. Il n’y a qu’un seul Dieu, Qui est
le Je au milieu de moi – infini, omniprésent, omnipotent, omniscient : l’unique
Puissance.
Il n’y a aucune puissance hormis le Je que je suis. Le Je que je suis est
éternel. Du fait de son unité avec le Père ─ son unité avec le Je que je suis ─
toute espèce d’intelligence, de sagesse, de vie, de spiritualité, de puissance, de
bien et de grâce divins est contenue en moi-même.
31
Pour opérer des guérisons spirituelles, il est nécessaire de regarder en face
toute sorte de péché ou de maladie avec une totale confiance. « Ni j’ai peur de
toi, ni je me battrai avec toi. Pourquoi craindrais-je l’homme mortel dans ses
actes ? Pourquoi craindrais-je l’action de choses, de personnes ou de
conditions mortelles ? Dieu n’est-Il pas en soi l’unique loi, présence, puissance,
cause, substance et réalité ? Je demeurerai quant à moi sans bouger, à
regarder le salut du Seigneur. »
Notre attachement va à Dieu infini, de sorte qu’il n’y a rien qui soit à
balayer ou à détruire. Rien n’a le pouvoir de limiter, d’entraver ou d’empêcher
quiconque comprend le principe consistant à persévérer en toute activité
légitime, puisque Dieu Lui-même est au milieu de lui en tant qu’intelligence
omnisciente, amour pur, puissance infinie, influence ou principe créateur
unique.
Ce principe contient non seulement le secret de la guérison mais aussi le
secret d’une vie harmonieuse. Vous êtes désormais transporté de façon
rythmique à travers la vie comme sur un faisceau de lumière. Tout ce qui est
exigé de vous, c’est Lui qui l’accomplit, ce Lui présent au centre de votre être,
cet invisible infini qui œuvre alors que vous dormez, cet invisible infini qui vous
précède et vous prépare une place, qui rend réceptif ceux que vous rencontrez
sur le chemin et les ouvre à l’amour que vous leur témoignez.
Après avoir suffisamment persisté dans la pratique de ce principe, sa
véracité vous sera dévoilée : Dieu, comprendrez-vous, est vraiment l’être infini,
l’être en totalité, et toutes ces choses que le monde combat sont dénuées de
pouvoir. Dans vos moments d’illumination, en regardant dans le monde, que
verrez-vous ? Rien que des apparences qui se dissolvent comme se dissolvent
les ténèbres au lever du jour. En ces moments de conscience exaltée, vous
pouvez inviter sans crainte dans votre esprit tous les tigres et chacals du
monde, car la lumière qui y luit dissout les apparences et révèle la vraie nature
en toute chose.
32
CHAPITRE IV
LE LANGAGE
DE LA GUÉRISON SPIRITUELLE
Il y a peu, je parlais avec un ministre orthodoxe qui venait de lire mon
livre Practicing the Presence (La Pratique de la Présence). Il l’aimait beaucoup et
trouvait qu’il invitait le lecteur à se surpasser ; mais, ajouta-t-il, son langage et
certains termes ne lui étaient guère familiers. Il est sûrement vrai que le lecteur
non introduit dans le mysticisme peut trouver certains de mes termes
incompréhensibles, mais il faut se souvenir que le mysticisme, comme tout
autre domaine d’étude, a une terminologie qui lui est propre.
La guérison spirituelle enseignée par la Voie Infinie est construite autour
de quelques termes-clés. Mais avant d’entreprendre leur étude, j’aimerais
expliquer brièvement ce qu’est la Voie Infinie elle-même. Elle consiste en un
enseignement spirituel fait de principes que quiconque peut suivre et
pratiquer, quelle que soit son affiliation religieuse. La Voie Infinie se propose de
révéler Dieu dans Sa nature, c’est-à-dire comme puissance, intelligence et
amour infinis. Quant à l’être individuel, il est vu comme un avec Dieu, doté des
mêmes caractéristiques et qualités que Dieu, lesquelles s’expriment en une
infinité de formes diverses. Par ailleurs, la Voie Infinie voit dans les discordes en
ce monde une conception erronée de l’expression de Dieu dans Son univers. Ce
sont là des principes universels qui ont leur fondement dans le message du
Maître, Christ Jésus, qui a enseigné que l’homme peut réaliser l’unité avec Dieu
en communiant avec Lui en conscience. Le fruit de cette unité étant la paix sur
la terre, l’harmonie et la complétude.
Dans ce nouveau langage de guérison spirituelle, le terme qui doit être
compris tout d’abord car il est essentiel, c’est « en tant que », cette
compréhension éliminant à jamais le sens de la dualité : Dieu se manifeste en
33
tant qu’être individuel. Donc il n’y a pas d’un côté Dieu et de l’autre l’homme ;
il n’y a pas Dieu et vous ; d’où l’on peut dire que personne ne peut aller à Dieu
pour demander quelque chose.
Pendant les années où je ne m’occupais que de travail de guérison, j’ai
appris à ne pas considérer mes patients comme des êtres humains, ni Dieu
comme un être devant les rafistoler. Je voyais chacun d’eux comme Dieu
manifesté en tant qu’être individuel, et cette Vérité était révélatrice
d’harmonie. Elle révélait la nature divine de leur être et de leur corps, et c’est
cette révélation qui est la pierre d’angle de la Voie Infinie.
Dieu manifeste sa nature infinie en tant que votre être. « Moi et le Père
nous sommes un » – et non deux.
Dans cette unité, vous êtes tout ce que Dieu est Lui-même. Une fois que
vous avez saisi ce « en tant que », Dieu apparaissant en tant que vous ou moi,
vous comprenez également pourquoi tout ce que Dieu est, vous l’êtes aussi :
« Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. » Je
suis cohéritier avec Christ de toutes les richesses célestes. « Je ne puis rien faire
de moi-même » – mais du fait de mon unité avec le Père, tout ce que Dieu est, je
le suis. Où que je sois, le Père en moi est ; donc, ou que je sois, le Père en moi
S’occupe de Ses affaires.
Dieu apparaissant en tant qu’être individuel – en tant que vous-même –,
voilà un des secrets de la Voie Infinie, un des secrets de la guérison spirituelle.
Ce « vous » n’est pas un reflet ou une idée séparée de Dieu, ou quelque chose
de moindre que Dieu, mais Dieu rendu manifeste – Dieu, le Père, apparaissant
sur la terre en tant qu’Être individuel. Le secret, c’est l’Unité.
Une fois que vous avez assimilé cette Vérité pour l’avoir vécue, pour
l’avoir pratiquée, pour avoir regardé tout homme, toute femme et tout enfant,
tout animal, tout légume et tout minéral en vous disant : « Ceci est plus qu’une
simple apparence : c’est Dieu apparaissant en tant qu’homme, ou femme, ou
enfant, etc., il se développe en vous cette conscience de guérison qui ne voit
pas les gens ni ne les juge selon leur nature humaine, mais qui est
immédiatement en contact avec leur conscience spirituelle. Vous vous
entraînez à voir les gens non pas selon leur physique, mais avec des yeux qui
34
savent regarder en profondeur et voir en leurs yeux le Christ de Dieu. Par ce
moyen, vous apprenez à passer au-delà des apparences, et plutôt que
d’essayer de guérir ou de réformer quiconque, ou d‘améliorer sa condition,
vous rendez témoignage de son identité christique.
Le deuxième mot, tout aussi important que le premier, est le mot « est ».
S’il est vrai que Dieu Se manifeste en tant qu’être individuel, l’harmonie est
d’ores et déjà la Vérité qui régit toute personne. De sorte que ce est est un mot
primordial dans la prière et le traitement métaphysique. Jamais l’on ne doit
tenter de guérir quelqu’un ; jamais l’on ne doit tenter de réformer ou d’enrichir
quelqu’un. Toujours vous vivez dans la compréhension du est. Dès lors que
Dieu est votre être, l’harmonie est ; dès lors que tout ce que le Père a est à
vous, vous êtes en cet instant même dans la plénitude de la complétude ; dès
lors que Dieu est l’activité de votre être, l’harmonie est la loi régissant votre
être. Si vous ne demeurez ni dans le passé ni dans le futur, vous vivez dans la
conscience du est.
Même en voyant une personne malade, une personne ivre ou quelqu’un
de moribond, vous faites fi de l’apparence et proclamez le est. À cause du en
tant que, le est suit forcément. Comprenez-vous cela ? Si Dieu apparaît en tant
que vous-même, alors l’harmonie est la Vérité de votre être.
Le mot le plus puissant du vocabulaire de la prière et le verbe être au
présent : l’harmonie est ; Dieu est ; la joie est ; la paix est ; l’Omniprésence est.
Et quand l’Omniprésence est, subsiste-t-il quelque chose qui doive être guéri,
changé, réformé, vaincu ou détruit ? Bien que voyant le monde de l’apparence,
vous ne vous laissez perturber par aucune apparence négative. Vos yeux
peuvent attester de la maladie, de la pauvreté ou du péché, mais l’Esprit vous
dit : « Non, ceci est Dieu rendu visible ; ceci est l’incarnation même de Dieu.
Aussi quoi que mes yeux puissent voir de contraire ou mes oreilles entendre de
contraire, le vrai c’est l’harmonie. »
La guérison spirituelle exige une conscience développée de la part du
praticien. C’est la conscience capable de voir au-delà de l’apparence, la vision
intérieure qui vous convainc du vrai visage des choses, alors même que les yeux
de chair tentent de vous persuader que vous êtes devant un voleur ou une
personne mourante. Personne ne peut être un praticien spirituel efficace à
35
moins d’avoir cette assurance intérieure : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en
qui j’ai mis toute mon affection. » Le témoignage des sens extérieurs est sans
importance. Le praticien doit avoir la volonté d’entonner un cantique nouveau :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui J’ai mis toute mon affection... Moi qui
suis au milieu de vous, Je suis puissant. »
Les mots sont en eux-mêmes dépourvus d’un tel pouvoir. Ils doivent être
employés avec un certain degré de conviction, ce qui exige de la pratique mais
aussi de la compréhension de la part du praticien, et finalement la
manifestation de la grâce de Dieu. Si vous êtes capable de vous tenir auprès
d’une personne très gravement malade sans éprouver aucune peur, en
entendant une voix dire en votre profondeur : « Celui-ci est mon Fils bien-
aimé ; Moi, au milieu de toi, Je suis puissant. Je ne t’abandonnerai pas, Je ne te
délaisserai pas », vous êtes prêt à opérer des guérisons spirituelles. Mais avant
d’en arriver là, il y a besoin d’un développement de conscience et de pratique,
quoique cette conscience puisse également vous être donnée par la grâce, qui
est un don de Dieu.
Cette intime conviction dont nous venons de parler est difficile à
atteindre tant que d’autres aspects de la guérison spirituelle n’ont pas été
clarifiés. L’un d’eux, le plus important, est la fonction de l’esprit.
Dans les premiers jours de la guérison métaphysique, on considérait que
le corps devait être assujetti à l’esprit. L’idée qui, à l’époque, était très
novatrice et originale remettait en question bien des choses. Elle séduisit, de
sorte que bien des gens se mirent à utiliser l’esprit pour contrôler le corps ─
avec succès pendant un certain temps (la méthode reste d’ailleurs efficace
pour certains débutants). Pourtant l’idée est fallacieuse en ce qu’elle ne prend
pas en compte le fait qu’il y a un penseur derrière la pensée et que ce penseur
n’est pas une personne. Le penseur, en Vérité, est Dieu, l’Ame humaine.
L’esprit est l’instrument de la conscience. L’on peut connaître la Vérité
avec l’esprit, mais on ne peut pas créer avec l’esprit. Même un inventeur ne
crée pas avec son esprit. Il prend conscience de lois naturelles qui ont existé de
tout temps et apprend à faire la liaison entre elles pour pouvoir les utiliser.
L’usage juste de son esprit en tant qu’instrument de la conscience fait un
36
instrument puissant de ce dernier, dont l’efficacité s’accroît avec l’usage et qui
révèle continuellement de nouvelles potentialités.
Une fois qu’on a compris l’esprit dans sa fonction d’instrument, il faut
aussi comprendre de quoi il est l’instrument car un instrument ne fonctionne
pas tout seul, il lui faut une instance pour le guider et le contrôler. La plupart
des gens, hélas, n’ont jamais pris conscience du Centre en eux-mêmes, lequel
contrôle efficacement l’esprit. Ceux qui s’exercent dans les sciences du mental
en tentant de contrôler leur esprit par la volonté ou de changer leur pensée
découvrent habituellement que cela est impossible et souvent ils finissent par
se retrouver dans un état mental pire qu’au début de leur pratique, dans un
état de nerfs pitoyable.
L’esprit humain et l’instrument de quelque chose de plus grand que lui.
Ce Quelque Chose est votre Soi, votre véritable identité ; et quand cette
instance supérieure gouverne votre esprit et le contrôle, vous êtes en paix,
vous connaissez une paix parfaite, la paix qui dépasse l’entendement.
Vous pourriez vous faire une représentation juste de votre esprit et de
son utilisation correcte en vous rappelant des photographies que vous avez dû
voir de Thomas Edison. Edison est pratiquement toujours représenté en
attitude d’intense écoute, avec sa main sur l’oreille. Ses collaborateurs de
laboratoire racontent comment il leur confiait ses expérimentations qu’ils
menaient ensuite à bien au mieux de leurs aptitudes. Puis, se sentant
incapables de continuer, ils appelaient Edison à la rescousse. Aussitôt, celui-ci
posait la main sur son oreille dans un geste d’écoute, après quoi il leur donnait
des instructions pour aller plus loin.
J’aimerais attirer votre attention sur la différence qu’il y a entre
employer son esprit en tant que faculté créatrice et employer son esprit en tant
qu’instrument de la conscience. Si j’opère sur le plan de la pensée ou de l’esprit
humain, je ferme les yeux et affirme à répétition : « Ton corps est en bonne
santé ; ton corps fonctionne bien ; ton corps réagit en fonction de cette Vérité
que je connais. » Selon toute vraisemblance, une telle pratique vous guérira
dans une certaine mesure et vous ressentirez quelque bienfait. Dans les
premiers temps de la guérison métaphysique, il y eut de remarquables
exemples de guérison, c’est là un fait. Dire néanmoins que l’esprit humain peut
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contrôler le corps n’est pas la pleine Vérité. C’est une technique qui vous laisse
quelque part sur le chemin de la guérison, en un lieu de stagnation. Bien sûr, la
croyance à la possibilité de contrôler le corps est déjà une sorte de
compréhension supérieure, préférable à celle qui nous fait croire que le corps,
en soi et par soi, peut résoudre tous les problèmes de l’existence.
Du point de vue de la guérison spirituelle et de la vie spirituelle où Dieu
est compris en tant que l’Ame, la loi et la vie de tout être, l’esprit humain en
tant qu’instrument et le corps en tant que manifestation extérieure, le
mécanisme change du tout au tout. Si vous opérez sur cette base et que
quelqu’un vous demande de le secourir, vous fermez les yeux et ne pensez à
rien. Vous ne vous demandez pas de quoi il se nourrit, ni avec quoi il étanche sa
soif, ni ne vous posez des questions sur les signes de sa guérison. Vous vous
contentez de rester assis, sachant que votre esprit est le moyen de vous rendre
réceptif. Réceptif à quoi ? Réceptif à la voix doucement murmurant, à ce que
l’on nomme Dieu, qui est l’Ame humaine. Vous ne faites pas d’affirmations,
mais vous vous maintenez en attitude d’écoute. Ainsi la voix doucement
murmurant pourra se faire entendre et l’apparence du monde se dissoudra.
Dans le silence qui fait de vous un espace quasi vide – une vacuité à
l’écoute –, toujours attentif, jamais somnolent, jamais fatigué, jamais décalé
mais, au contraire, toujours en éveil, toujours alerte, attendant la visitation du
Christ, dans le silence donc, dans cette infinité qui est Dieu, du plus profond de
l’âme, voici qu’une voix se fait entendre, qu’un sentiment ou un mouvement
naît, une libération ou une assurance – peu importe le terme – et dissout
l’erreur, qui disparaît.
Que le problème soit physique, mental, moral, financier ou relationnel,
cela ne fait pas de différence parce que ce n’est pas votre sagesse personnelle
qui entreprend l’œuvre de guérison. Vous ne puisez pas dans des
connaissances que vous auriez acquises durant vos années de vie sur la terre.
Vous vous mettez en position de complète réceptivité vis-à-vis de Cela Qui vous
a créé au commencement et Qui connaît la destinée de chaque être humain. En
lui donnant la possibilité de S’exprimer en vous, vous faites retour en ce lieu
qui est votre vraie demeure, ou vous serez entièrement régi par votre Père
céleste, gouverné par Celui Qui connaît chacun de vos besoins avant même que
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vous en ayez pris conscience et dont c’est le bon plaisir de vous donner le
Royaume.
Que votre esprit se fasse l’instrument de la science divine et, plutôt que
de vous cogner la tête contre des problèmes insolubles selon l’apparence, vous
inquiétant de la prochaine mesure à prendre ou de la manière dont vous devez
agir demain ou après-demain, prenez l’habitude d’écouter Dieu et d’utiliser
votre esprit en tant qu’instrument de Sa science. Laissez l’esprit de Dieu remplir
votre propre esprit. Soyez témoins de l’Esprit en train de motiver, d’animer et
d’imprégner toutes les activités qui se déroulent en votre esprit et en votre
corps. Soyez témoin de tout cela. Que votre esprit et votre corps se fassent
entièrement les instruments de Dieu.
Prenez conscience de la Vérité de Dieu en votre propre esprit. C’est elle
qui fera l’œuvre de guérison, non pas votre propre esprit ou vos propres
pensées. Ce n’est pas par l’activité de votre esprit que vous atteindrez à la
liberté ; c’est l’activité de la Vérité en votre esprit qui vous y conduira.
Peut-être avez-vous déjà observé des personnes nageant dans une
piscine. Si oui, vous avez pu constater que celles qui font des mouvements
vigoureux, comme pour se maintenir à la surface de l’eau, s’épuisent très vite,
tandis que celles qui nagent détendues, en faisant des mouvements souples
des bras et des jambes, sont capables de nager longtemps sans trop se fatiguer.
L’eau porte le corps, les mouvements que l’on fait avec les bras et les jambes
ayant surtout pour objet de nous faire avancer dans l’eau.
Il en va de même pour le travail de guérison. Quand il se fait aussi
naturellement que la nage ou la respiration, il est source de beaucoup de
satisfaction, sinon il devient comme un labeur épuisant, plus épuisant encore
qu’une journée de travail fastidieux dans un bureau. Le praticien de la guérison
spirituelle qui s’ancre dans la sagesse divine demeure en Dieu et laisse
s’exprimer l’esprit de Dieu en son propre esprit. Il laisse s’exprimer la Vérité de
Dieu, de sorte qu’elle puisse faire œuvre de libération pour lui-même et pour
son patient. C’est la Vérité qui rend libre, non pas le praticien lui-même.
Se détendre avec confiance dans l’Esprit, c’est cela la véritable humilité.
« De moi-même je ne peux rien faire, aussi fort que je m’y emploie. C’est
pourquoi je serai calme et détendu dans l’Esprit, de sorte que la Vérité
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spirituelle puisse œuvrer en moi. » Lorsque vous nagez dans l’eau, vous vous
laissez porter par elle. De même, lorsque vous entreprenez un travail de
guérison, vous laissez l’Esprit, la Vérité vous porter. Ne cherchez pas à
manipuler la Vérité avec des pensées. La Vérité est infinie, tandis que l’esprit
humain est limité ; ne tentez pas en conséquence de manipuler la Vérité qui est
infinie, cherchant à la modeler selon des formes limitées de votre esprit
humain.
L’esprit humain est un instrument qui vous vient de Dieu, tout comme le
corps. Ne soyons pas de ceux qui nient l’existence du corps, qui s’en soucient
comme d’une guigne, et pas davantage de ceux qui rejettent l’esprit humain. Le
corps a été donné afin que vous puissiez vous mouvoir à l’intérieur de votre
sphère actuelle de vie, qui est physique. Le corps avec ses organes et leurs
fonctions forme un tout intègre, un instrument qui a son utilité. Il est
l’instrument que Dieu vous a donné, tout comme l’esprit est un instrument qui
vous vient de Dieu lui-même. L’un et l’autre servent à manifester Sa gloire.
Vraiment il est juste de dire que l’usage correct du corps consiste à laisser Dieu
S’en servir selon Son bon plaisir, à Le laisser le régir et le contrôler. Ce qui fait
naître cet état de détente où les rênes de l’action sont entre les mains de Dieu.
Ce n’est pas la pensée qui facilite la digestion ou l’assimilation ou l’élimination.
L’esprit ne vous a pas été donné pour de telles fins. Il est censé être le véhicule
qui vous permet de connaître la Vérité. C’est la Vérité qui doit régir vos organes
physiques et chacune de leurs fonctions. La Vérité fortifie les muscles ; elle
vous fournit toute espèce de connaissance dont vous puissiez avoir besoin.
Chaque parcelle de Vérité spirituelle que vous assimilez en conscience
devient partie intégrante de votre esprit est de votre corps. Ce n’est pas vous
qui avez le contrôle de votre corps ou de votre esprit ; c’est l’activité de la
Vérité en votre conscience qui assume ce contrôle. Cette activité se fait bien
sûr à travers votre esprit, en sorte de lui préserver sa clarté, sa vitalité, son
harmonie et sa transparence, et elle se répercute ensuite sur votre corps. La
Vérité agit à la manière d’un catalyseur pour purifier à la fois votre esprit et
votre corps.
Il existe un Centre spirituel en vous et ce Centre renferme tout votre
héritage spirituel – l’immortalité, l’éternité, la vie, l’amour, un foyer et
l’abondance infinie. Ce Centre n’a pas sa demeure dans votre chair, il serait
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inutile d’aller le chercher là. Il a pour demeure votre conscience, laquelle n’est
pas dans votre corps. Votre corps et dans votre conscience, qui est infinie. C’est
pour cette raison que, ayant étudié et pratiqué les Vérités spirituelles, en
fermant les yeux, vous êtes en paix, que vous soyez dans votre corps ou hors de
votre corps, en quelque lieu ou vous souhaitez être ; vous êtes capable de
puiser à l’infinité de votre conscience tout ce qui est nécessaire à votre
épanouissement, et cela pour toujours : jusqu’à la fin de ce monde et même
au-delà, dans l’éternité.
Si nombre d’élèves des sciences métaphysiques trouvent qu’il est difficile
de guérir des maux physiques par les traitements qu’elles offrent, c’est à cause
de leur incompréhension de la nature du corps. Cette incompréhension a sa
source dans une fausse conception du mot « matière ». À vrai dire, la confusion
quant à ce terme remonte au début de l’enseignement des sciences
métaphysiques.
La plupart des gens qui emploient le mot « matière » le font sans trop se
soucier de son sens et donc n’ont aucune idée de sa signification véritable. On
leur a appris que la matière est quelque chose d’irréel, une illusion ; on leur a
appris que la matière est dépourvue de vie ; de sorte que, devant leur corps
formé de matière, ils ont une attitude de négation : ils nient sa réalité et son
existence, et cherchent à le vaincre ou à l’oublier complètement.
Mais comment pourrait-on considérer la matière comme dépourvue de
réalité alors même qu’on ne peut la détruire ? Les sciences naturelles ont
prouvé que sa substance était indestructible. La matière change de forme mais
elle est indestructible. On peut la réduire à des molécules et à des atomes,
après quoi il reste encore quelque chose qui est de l’énergie. Bien que l’ayant
réduite à l’essentiel, la matière n’est pas détruite pour autant. Elle a seulement
changé de forme. La matière est indestructible parce que sa substance est
l’Esprit. La matière est de l’Esprit manifesté, rendu visible.
L’eau, par exemple, peut se changer en vapeur d’eau ou en glace, mais
elle n’est pas détruite pour autant. En fait, elle a toujours le même poids,
quelle que soit sa forme. Un verre, en se brisant, vole en éclats et peut-être en
éclats si infimes que le verre n’est plus reconnaissable. Et pourtant, si l’on
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rassemble les morceaux épars, la matière reconstituée aura le même poids que
le verre entier.
« Si la matière est indestructible, pourriez-vous vous dire, comment
expliquer alors cette croyance selon laquelle elle est illusoire ? »
La plus ancienne révélation écrite quant à la nature illusoire de tout ce
qui peut être vu, entendu, goûté, touché ou senti est attribuée à Gautama le
Bouddha. C’est en se fondant sur cette révélation que le Bouddha et ses
disciples ont opéré des guérisons miraculeuses. Ses disciples plus tardifs ont
cependant mal interprété le terme de « maya » (l’illusion), car ils y ont vu
quelque chose d’extérieur à leur être. Lorsque la science métaphysique fut
donnée au monde au siècle dernier, elle reprit l’enseignement de l’illusion des
perceptions sensorielles, mais en postulant également que toutes choses du
monde extérieur sont de l’ordre de l’illusion, y compris le corps. Or ce monde
n’est pas une illusion. C’est notre conception de ce monde qui procède de
l’illusion.
La guérison spirituelle est fondée sur l’hypothèse selon laquelle le péché,
la maladie et la mort non pas de réalité. Ils existent seulement en tant que
croyance ou conception illusoire. Mais la matière, elle, n’est pas quelque chose
d’irréel ; le corps n’est pas quelque chose d’irréel ; notre monde n’est pas
quelque chose d’irréel. Ce monde est beau, immortel. Il ne sera jamais dissout,
ce sont les conceptions que nous entretenons sur lui qui changent, de même
que notre conception du corps physique. Chaque adulte doit admettre qu’il n’a
plus le corps ni d’un nourrisson ni d’un enfant, ni d’ailleurs celui d’un
adolescent : il a un corps correspondant à son état d’homme mûr. De plus, s’il
prend le chemin de la spiritualité, il acquerra au fur et à mesure le sentiment
d’un corps spirituel.
Si la métaphysique et le mysticisme sont tournés en dérision par certains,
la raison première en est probablement l’emploi de mots comme « réel »,
« irréel », « réalité » et « irréalité ». Les métaphysiciens sont souvent ridiculisés
du fait que certains d’entre eux emploient des expressions comme « c’est
irréel » ou bien « c’est faux ». Admettons que deux voitures se heurtent
violemment de front et que des morceaux sont épars sur la route ainsi que les
passagers. Là-dessus arrive un métaphysicien qui dit : « Oh ! Mais il n’y a pas
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lieu de s’en faire. Tout cela est irréel, une illusion des sens. La collision ne s’est
pas produite. » Peut-on blâmer le monde qui se moque de pareilles
déclarations ? Le monde n’admet pas le sens prêté par les métaphysiciens à des
mots comme « faux » ou « irréel ». Ce qui est triste, c’est que le métaphysicien
lui-même ne comprend pas le sens de tels mots.
Dans l’enseignement de la Voie Infinie, les mots « réel » et « réalité » ne
se réfèrent qu’à ce qui est spirituel, éternel et infini. N’y est considéré comme
réel ou reconnu en tant que réalité que ce qui est de Dieu. Si vous gardez en
mémoire cette définition de la Voie Infinie, vous ne devriez avoir aucune
difficulté pour comprendre le postulat selon lequel il est impossible de voir,
d’entendre, de goûter, de toucher ou de sentir la réalité.
Les mots « irréel » et « irréalité » appartiennent, quant à eux, au
domaine de l’impermanence, et peu importe que nos sens l’estiment être
harmonieux ou manquer d’harmonie.
C’est ici même que le métaphysicien a trop tendance à se tromper. En
règle générale, quand il voit une personne en bonne santé ou une personne qui
répond à ses propres critères de bonté ou de moralité, ou bien une situation
qu’il considère normale, saine, harmonieuse, également en vertu de critères
personnels, il est tenté de voir cette personne ou cette situation comme ayant
une réalité. Par contre, en voyant des malades ou des pécheurs, il les qualifie
d’irréels. Une telle interprétation est impropre si l’on prend en compte la
signification philosophique de ces termes. La réalité ne se réfère qu’à ce qui est
de l’ordre du spirituel, de l’Esprit, de l’Ame, de Dieu, et doit être comprise en
conséquence. Seule l’Ame a la faculté de contempler la réalité. La réalité est
seulement discernable par la conscience intérieure. Jésus nous a d’ailleurs mis
en garde quand il a dit : « Vous avez des yeux, mais vous ne voyez pas » ou
« Vous avez des oreilles, mais vous n’entendez pas. » Ces déclarations donnent
à comprendre que pour voir et entendre il faut recourir aux facultés de l’Ame.
En disant que le péché ou la maladie sont dépourvus de réalité, je
n’entends pas qu’ils sont inexistants. Il ne s’agit pas de se leurrer et d’écouter
la folle du logis dans cette conception de l’irréel et du faux, car si une personne
a été conditionnée dès son enfance à penser que la matière est l’unique réalité
et le corps de matière tout ce qui existe, elle considérera que la maladie existe
43
bel et bien. Quand le péché, la maladie et la mort sont qualifiés d’irréel, cela
n’équivaut pas à un déni d’existence pur et simple. Le déni ne porte que sur
leur existence en Dieu ou dans la réalité. Voyez-vous la différence qu’il y a
entre l’une et l’autre déclaration ?
Dans le domaine du réel, le royaume de Dieu, les contradictions
sensorielles n’ont pas leur place. Ce qui, évidemment, ne change en rien le fait
que nous en souffrons. Leur irréalité ne diminue pas nos souffrances ni ne
retire notre sentiment de pénurie ou de limitation, puisque ces souffrances
découlent de notre perception des choses.
La sagesse commence avec la compréhension de l’inutilité de ces
conditions. Cependant, nous ne nous en affranchissons pas en cherchant l’aide
de Dieu, mais en cherchant Dieu et en atteignant à cette dimension de vie où
Dieu seul demeure. On ne peut se libérer de la discorde, pas plus qu’on ne peut
se libérer du péché, des faux appétits, ou des faux désirs ou bien de la pauvreté.
La liberté doit exister par soi-même, c’est un état d’être – en Dieu, en l’Esprit.
Quand on est rempli par l’Esprit, on s’aperçoit que la loi spirituelle opère
dans sa vie et qu’elle comble tous les besoins. C’est ainsi qu’ont lieu les
guérisons physiques. N’imaginez pas que Dieu voit des corps malades ou bien
portants. En cas de guérison, il se passe ceci : c’est vous-même qui vous élevez
au-dessus des conceptions propres au monde physique jusque dans le monde
de l’Esprit, de sorte que votre conscience se transforme et démontre
l’harmonie.
Jamais, absolument jamais, il ne faut avoir recours à des affirmations
comme celles-ci : « Oh ! Ceci est irréel », ou « Ceci est faux » ou « Ceci ne s’est
jamais produit », tant que vous ne comprenez pas que ce que vous pensez être
irréel ou faux ou illusoire l’est dans le royaume spirituel seulement. Avec cette
distinction en tête, vous pouvez effectivement adhérer à l’hypothèse de la
guérison spirituelle selon laquelle le péché, la maladie, la pénurie et la
limitation sont choses irréelles, dénuées de réalité.
Le Maître eut conscience de l’irréalité du pouvoir ─ du pouvoir du mal ─
lorsque, à la menace de Pilate : « Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te
crucifier et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? », il répondit : « Tu n’aurais sur
moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut. » Jésus reconnaissait le
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pouvoir temporel de Pilate, mais il savait également que, selon sa propre
conscience de la réalité, ce pouvoir ne pouvait pas s’exercer ni avoir d’effet. De
même, au moment de son arrestation, il n’avait pas résisté, au contraire, il
avait même guéri le soldat qui avait eu l’oreille tranchée par Pierre. Enfin, à
l’instant où il allait expirer, il s’écria : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas
ce qu’ils font. » Jésus voyait plus loin que l’apparence de l’activité humaine – il
voyait son irréalité, c’est-à-dire que ses effets n’étaient pas durables. C’est son
discernement spirituel qui lui a permis de sortir du tombeau. À sa conscience
illuminée, la Crucifixion était dépourvue de pouvoir.
Cette même conscience illuminée – cette conscience christique ─ est ici
et maintenant ; c’est elle qui permet aux praticiens spirituels de guérir les
malades et les pécheurs. D’elle naît la conviction que toutes les formes de mal
sont irréelles parce qu’elles n’ont pas le pouvoir de se perpétuer, pas le pouvoir
de se maintenir en face de la Vérité spirituelle. Vénérez Dieu en ayant
conscience que le royaume spirituel est intact et que tout ce qui peut venir à
votre attention sous forme de péché, de maladie, de mort, de pénurie ou de
limitation, n’a pas part à la réalité ni au royaume de Dieu ; que cela est sans
témoin, ne peut subsister, n’ayant ni substance ni loi pour se maintenir.
Nous allons supposer que vous avez saisi, tout au moins furtivement,
l’hypothèse sous-jacente à la guérison spirituelle, à savoir que Dieu apparaît en
tant que, et que le péché, la maladie et la mort sont sans réalité puisque
n’étant pas partie intégrante de Dieu et dépourvus d’existence pour une
conscience parvenue à la compréhension spirituelle. Nous allons maintenant
poursuivre en examinant certains autres termes employés fréquemment dans
le ministère de la guérison.
La règle est de laisser de côté le terme de maladie et de le remplacer par
celui de « demande » ou « revendication ». Par exemple, la phtisie, le cancer ou
la paralysie sont vus comme une revendication, une croyance ou une
apparence. En lisant cela vous pourriez vous poser cette question : « Ce
changement de nom rime-t-il à quelque chose ? » Oui, bien sûr, parce que le
travail de guérison est une activité de la conscience et que la Vérité ne peut
agir en votre conscience pour opérer des guérisons aussi longtemps que ces
subtilités du ministère de la guérison ne vous sont pas devenues limpides.
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Je vais donner quelques illustrations. Si vous voyagiez dans le désert et
voyiez, comme cela est souvent le cas, la route devant vous comme recouverte
d’eau (nous allons admettre que c’est votre première expérience du désert),
vous arrêteriez votre véhicule sans hésiter car, vous diriez-vous : « Il est
impossible de faire franchir un cours d’eau à ma voiture. » Votre première
pensée serait ensuite probablement celle-ci : « Que vais-je faire ? Comment
passer de l’autre côté ? »
Vous regardez partout autour de vous mais il n’y a personne, personne
qui puisse venir à votre aide. Et voilà que vous regardez à nouveau la route,
vous la scrutez et, ô surprise, vous vous apercevez qu’il n’y a plus d’eau. Vous
comprenez alors que vous avez eu affaire un mirage, une illusion. Vous
retrouvez le sourire, remettez votre voiture en route et continuer de rouler.
Aussi longtemps que vous restiez avec l’idée de cette eau recouvrant la route,
vous étiez sans ressource aucune, mais dès l’instant où vous avez compris votre
méprise, vous avez pu reprendre la route.
Les choses se passent un peu de la même manière dans la guérison
spirituelle. Si vous vous bornez à traiter un cancer, une phtisie, une tumeur,
une paralysie, un refroidissement, une grippe, vous vous trouvez dans une
impasse. Vous vous creusez la tête pour savoir ce que vous pourriez faire pour
guérir la personne, si vous avez un quelconque pouvoir pour cela. Ou vous vous
demandez s’il y a un Dieu qui puisse s’en charger. Trop de prières sont
adressées à Dieu afin qu’il retire ou change telle chose ou telle condition. Elles
demeurent sans effet. Prier de la sorte est donc vain.
Alors que faire ? Aussi longtemps que votre esprit se préoccupe de guérir
des maladies, vous ne pouvez rien faire. Par contre, quand vous prenez
conscience que la maladie est comme un mirage, une illusion, vous faites le
premier pas en direction de la guérison. À vrai dire, guérir ne présente pas de
difficultés, quelle que soit la maladie – son nom, sa nature – dès l’instant que la
notion de maladie ou de péché est vue dans son irréalité par la conscience. Il
est curieux de noter qu’une même personne peut à la fois voir l’irréalité d’une
certaine maladie dans sa conscience et avoir des difficultés à distinguer
l’irréalité d’autres maladies.
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Je peux donner un exemple de cette cécité qui me concerne
personnellement. Un jour, je fus appelé au chevet d’une jeune femme atteinte
de tuberculose. Elle était dans un état désespéré et l’on s’attendait à la voir
mourir dans les jours suivants. Aussi l’avait-on complètement isolée des autres
malades, dans une pièce spéciale où, bien sûr, elle recevait les soins appropriés
à son état.
Son état exigeait de ma part une très forte alacrité. Je me mis à lui donner
chaque jour des heures entières de soins, et il fallut attendre treize semaines
pour que les médecins puissent constater une amélioration sensible, et treize
mois pour qu’elle quitte le sanatorium complètement guérie. À ce jour encore,
elle m’écrit trois fois par an, à Pâques, à Noël et pour le Thanksgiving. En
chaque lettre elle me répète qu’elle ne va plus au lit que pour dormir ! Depuis
sa sortie du sanatorium, elle n’a plus jamais été malade.
Le travail de guérison que j’ai accompli sur elle pendant ces treize mois
m’a marqué de façon indélébile, à tel point que depuis cette période, j’ai réussi
à guérir tous les cas de tuberculose qui m’ont été soumis, à l’exception d’un
seul. Ce que je veux faire ressortir avec le récit de cette expérience est que la
guérison n’a pas seulement lieu grâce à l’intervention de Dieu, mais avec la
réalisation d’un état de conscience où le péché, la maladie et la mort sont
dénués de toute espèce de réalité, une conscience qui ne combat plus aucune
forme de discorde et ne cherche pas non plus à les faire disparaître. Notre
attitude envers elles doit être la même qu’envers l’eau recouvrant une route
dans le désert. Il nous faut voir qu’elles sont un mirage, une illusion.
Aussi longtemps que la maladie est pour vous une réalité, que vous vous
dites qu’une fièvre doit poursuivre son cours ou doit baisser, ou que les
tumeurs doivent être réduites, ou bien que les maladies se déroulent selon des
canevas prévisibles, vous n’êtes pas dans une conscience de guérison
spirituelle, bien que l’Esprit puisse y être présent dans une certaine mesure.
Pour qu’il puisse y avoir guérison spirituelle pleine et entière, le praticien
doit se trouver dans un état de conscience qui lui permet de faire abstraction
de la situation devant laquelle il se trouve, un état de conscience dans lequel
Dieu est devenu si réel et les œuvres de Dieu – la parole de Dieu, l’univers de
Dieu et l’homme de Dieu – tout autant, de sorte qu’il lui paraîtrait de l’ordre du
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fantasme de croire encore que la maladie, quelle qu’en soit la forme, puisse
exister.
Pour qu’un ministère de prière soit prospère, il faut que la personne qui
l’exerce soit convaincue de la réalité de Dieu et de la réalité de la création de
Dieu – qu’il s’agisse de l’homme, du corps ou de l’univers – et, ainsi, de la
complète irréalité de la maladie ou du péché ou des habitudes indésirables.
Nous devons comprendre la signification juste de termes comme « réel »
et « irréel », c’est-à-dire leur signification sur le plan spirituel ; comprendre que
l’apparence des choses, ce que perçoivent les sens physiques, n’est qu’un
mirage comme l’eau dans le désert. Chez celui qui a cette compréhension, la
maladie cède et fait place à la santé. En fait, quiconque devient capable de
discerner la réalité spirituelle voit en toutes choses autour de lui – dans les
fleurs, les nuages, les étoiles, les couchers ou les levers de soleil – quelque
chose que l’esprit humain est incapable de saisir. Derrière toute forme visible, il
y a invariablement cela que l’esprit humain ne peut comprendre. Avec la vision
spirituelle, l’on aperçoit l’homme-Dieu, c’est-à-dire l’homme créé à l’image et
selon la ressemblance de Dieu. C’est cette aptitude même de discerner la
réalité qui opère les guérisons.
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CHAPITRE V
LES ENTRAVES
Étant enfant, vous avez sûrement joué à ce jeu où vous dessiniez à la
craie des carrés sur le trottoir. L’enjeu était de courir après un autre enfant
jusqu’à ce qu’il mette le pied dans un de ces carrés dont il ne pouvait ensuite
sortir qu’en payant une amende. Mais qui donc vous persuadait qu’on ne
pouvait pas en sortir ? Les carrés n’étaient que des traits tracés à la craie. En
fait, la règle du jeu interdisait d’en sortir aussi longtemps qu’on n’avait pas
payé une amende. Et les joueurs la respectaient.
Tout cela est amusant dans le cadre d’un jeu. Mais admettons que vous
vous soyez complètement identifié au jeu et que vous soyez prisonnier d’un
carré. Tous les autres enfants seraient rentrés à la maison sans vous libérer.
Vous resteriez là, avec l’impression de ne pas pouvoir en sortir par vous-même.
Ne serait-ce pas une situation tragique pour vous ?
Le Maître, Christ Jésus, a observé des gens emprisonnés dans des
« carrés tracés à la craie » – des multitudes de gens. C’étaient des infirmes assis
aux portes et dans les rues. Passant devant eux, il les regardait et se contenter
de leur dire : « Si tu veux être guéri, lève-toi, prends ton lit et marche. » Et ils se
levaient effectivement et marchaient. Il s’apercevait en effet que rien ne les en
empêchait. Ils n’avaient fait qu’obéir à une règle de la vie humaine qui dit que
sous certaines conditions ou un certain âge, l’on pouvait être atteint de
paralysie et qu’il fallait l’accepter. Jésus, lui, voyait le carré aux contours de
craie dans lequel il se tenait, mais avec la conviction que cela n’était pas une
entrave. Forts de cette conviction de Jésus ils se levaient et marchaient. De
même, il dit à Lazare : « Sors de là ! » Et Lazard quitta le tombeau. Qu’est-ce qui
l’en avait empêché jusqu’à l’arrivée de Jésus ? Les règles de la vie humaine !
Ainsi les gens souffrent jusqu’à ce que quelqu’un vienne à eux, quelqu’un
voyant que les lois du péché, de la maladie et de la pénurie ne sont que
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marques faites à la craie et, du fond de son discernement spirituel, leur pose
cette question : « Qu’est-ce qui vous entrave ? »
Le Maître nous a dit de devenir pareils à des petits-enfants, sans quoi
nous ne pourrons accepter la Vérité. Très souvent des guérisons sont retardées
du fait de l’inaptitude du praticien spirituel à devenir comme un enfant capable
de distinguer la marque à la craie en laquelle quelqu’un d’autre voit un signe de
mort, ou croit qu’une maladie doit suivre son cours avant de pouvoir guérir.
Ceux qui souffrent d’une maladie dite incurable voient trois marques à la
craie au lieu d’une, de sorte que leur prison devient encore plus inviolable. Une
maladie incurable ! Que pourrait-il y avoir de pire ? C’est un fait avéré que les
maladies dites incurables sont souvent plus faciles à guérir pour le praticien
spirituel que celles qui sont réputées pouvoir être guéries car, quand un
docteur arrive à cette conclusion : « J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir »,
le patient abandonne tout espoir d’être sauvé par la materia médica et, dans
son désespoir, il devient réceptif à l’impulsion spirituelle et il y réagit
favorablement.
Seules les personnes qui ont des marques blanches de craie dans leur
conscience, des marques ayant pour nom : temps, diagnostic, symptômes,
apparences… essaient de vous persuader que vous êtes prisonnier de la
maladie ou du péché. Pour s’en libérer il n’y a besoin que d’une seule chose :
les franchir. Et pourquoi ne le feriez-vous pas ? Qu’est-ce qui vous en
empêche ? Une croyance ? Une théorie ? Celui qui reconnaît une croyance ou
une théorie dans ses limites voit disparaître les marques à la craie de sa vie,
celles-ci n’étant pas des vraies barrières mais seulement des apparences de
barrière.
Lorsque Pierre fut jeté en prison, les barres de fer et les verrous étaient
bien réels, et semblaient impossibles à faire sauter. Alors l’ange du Seigneur
apparut devant Pierre et le miracle eut lieu : il quitta la prison, malgré les
barres de fer et malgré les verrous.
Au moment où le roi d’Assyrie allait attaquer Jérusalem, Ezéchias, voyant
cet ennemi puissant, dit à ses gens : « Avec lui est un bras de chair, et avec
nous l’Éternel notre Dieu qui nous aidera et qui combattra pour nous. » Face à
tout problème, qu’il soit d’ordre physique, mental, moral ou financier,
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rappelez-vous qu’il n’est qu’un bras de chair qui tente de vous convaincre de
son pouvoir, mais qu’il n’en a aucun en réalité. Il n’est qu’un « bras de chair ».
Liez ensemble toutes les erreurs – le péché, la maladie, les infections, la
contagion, la mort, la pénurie, les conditions atmosphériques – et considérez-
les comme « un bras de chair » tout simplement, qui ne mérite pas d’être
combattu. Alors seulement la guérison deviendra possible. Vous parvenez à
proximité du royaume de Dieu quand Dieu devient à vos yeux tout en tout et
que vous congédiez les problèmes comme autant de « bras de chair », de lignes
tracées à la craie, refusant d’y voir des entraves, des empêchements, les voyant
dans leur néant par ce que vous venez de comprendre la vraie nature de Dieu
qui est Infinitude, Omniprésence, Omniscience, Sagesse infinie et pur Amour.
Comprendre cela avec l’intellect est source d’inspiration, le nourrir en
pensée est une belle expérience mais, un jour, quelque chose surgira devant
vous qui dira : « Je suis un mendiant ; je suis paralysé ; je suis un rhume ou un
cancer ou une phtisie; je suis le chômage, la pénurie ou la limitation… » et voici
que vous vous mettrez à trembler de la tête aux pieds. Vous devrez admettre
alors que, bien qu’ayant entendu la Voix, vous n’avez encore jamais été face à
face avec sa réalité. Et il vous faudra vous en laisser inspirer concrètement,
faire face à ce prétendu ennemi.
Vous lui faites face, vous le regardez droit dans les yeux en sorte de
discerner la marque blanche ou le « bras de chair », et d’acquérir l’absolue
conviction que Moi, Dieu, au milieu de vous est tout en tout. Vous qui êtes à la
périphérie là-bas, vous n’êtes que ligne en craie blanche, « bras de chair ».
Imaginez juste un instant que vous avez un rêve déplaisant : vous nagez
depuis un moment dans l’océan et soudain, vous vous apercevez être très loin
du rivage. Jetant alors un regard à la ronde, vous ne voyez personne qui
pourrait vous sortir de ce mauvais pas. Quant à un possible secours terrestre,
vous auriez beau vous époumoner, personne ne vous entendrait. Et voilà que
vous êtes pris de panique. Vous commencez à vous débattre contre le courant
adverse, mais plus vous faites d’efforts, plus cela devient dur. Vous n’avez plus
qu’un recours, celui de vous laisser couler. Oui, vous laissez couler ! Or, le
désespoir vous fait pousser un cri. Et voici que vous sentez qu’on vous secoue.
Vous ouvrez les yeux et, ô miracle ! L’océan, vous-même sur le point de vous
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noyer, le combat, tout cela a disparu. Vous comprenez que vous n’aviez pas
quitté votre maison rassurante. Pour être libéré du combat, il fallait
simplement que vous réveilliez.
C’est cela l’essentiel de la guérison spirituelle. Que vous combattiez
quelque péché, de faux appétits, une maladie, la pauvreté, le chômage, le
malheur, cessez de le faire et réveillez-vous. Réveillez-vous à votre véritable
identité. Vous n’êtes pas en train de nager dans des eaux profondes ; vous
n’êtes pas souffrant par péché ou par maladie : vous êtes la conscience de
Christ, un enfant de Dieu. Quant à l’erreur que vous combattez, elle se
perpétue en vertu même de votre combat.
Il n’y a pas lieu de combattre. Détendez-vous dans la conscience qui vous
dit qu’en la totalité de cet univers, il n’y a rien d’autre que Dieu apparaissant en
tant que vous et que moi. L’Être non divisé de Dieu apparaît individualisé
comme vous et comme moi. L’harmonie divine est votre destinée. Elle est la
destinée de tout être humain, qu’il soit en bonne ou en mauvaise santé, qu’il
vive dans la sainteté ou dans le péché. La destinée de chacun de nous est
l’harmonie divine – aussitôt que nous nous réveillons. « Quand je me réveillerai,
Ta ressemblance me suffira. »
Quand vous saisissez la signification de l’éveil, vous vous apercevez que
ce que le monde appelle erreur, péché, maladie, pénurie, limitation, n’est pas
une condition ou un état réellement existant, mais une image ou un concept
illusoire dans l’esprit humain. Ils seront tout aussi douloureux ou ennuyeux
qu’auparavant lorsqu’ils avaient prise sur vous, mais désormais vous pouvez
vous en guérir. Vous ne pouvez pas être guéris spirituellement tant que vous
acceptez le péché, la maladie ou la pénurie en tant que condition pourvue de
réalité. La guérison ne devient possible qu’une fois que vous avez décelé la
nature irréelle de cela qui pose problème dans votre expérience.
Ceux d’entre vous qui ont étudié la métaphysique ont appris que le
péché et la maladie sont par nature illusoires ; ils ont appris à les associer à
l’esprit mortel ou au néant. Mais la plupart des élèves en spiritualité continuent
à voir dans cette illusion, cet esprit mortel ou ce néant, quelque chose devant
être guéri ou devant disparaître, bien qu’aucun d’entre eux ne devrait encore
chercher à se débarrasser de quoi que ce soit après avoir vu que ce qui le
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tourmente n’est qu’une illusion. Si quelqu’un, voyant un fantôme dans le coin
d’une pièce vous disait : « Débarrasse-m’en ! », vous comprendriez que pour lui
le fantôme est réel, mais une fois qu’il a compris que le fantôme est une
illusion, que penseriez-vous de lui s’il venait à persister dans sa demande ?
Une fois que vous avez saisi ce que Jésus voulait dire par « le monde », à
savoir que la perception matérielle de l’univers est une illusion, vous
comprenez pour quelle raison le Maître par excellence a pu vaincre le monde. Il
a pu le vaincre parce qu’il savait qu’il était illusoire. C’est là qu’il faut chercher
la raison de sa victoire, et si vous-même voulez vivre l’exemple de Jésus, il vous
faut comprendre qu’il n’y a qu’une façon de vaincre « ce monde » : c’est en
saisissant que les choses ne sont pas telles que vous les percevez, pas plus que
les conditions et les personnes. Ce à quoi vous avez affaire est toujours une
illusion, toujours, et le sachant, elle devrait se dissoudre et se dissoudra
vraiment si votre force de conviction et suffisante.
Toute espèce de discorde dans le monde est le produit d’une conscience
déformée par l’ignorance. L’appréhension incomplète du réel et de l’éternel est
souvent qualifiée d’état sous hypnose dans la Voie Infinie. Quiconque a déjà
été témoin d’une nation ou d’une foule réagissant à de la propagande peut
comprendre combien il est facile d’hypnotiser des gens qui ont été préparés à
cela. Personne n’est là pour agir en tant qu’hypnotiseur à proprement parler et
pourtant l’effet est là: dans une sensibilité réceptive à la suggestion et une
perte de la volonté personnelle. Aucun de ceux qui en sont affectés n’a rien fait
pour la répandre, pourtant ils sont tous victimes de la même suggestion.
Chaque être humain est, pourrait-on dire, hypnotisé dès sa naissance par
son environnement. Son entourage perçoit le monde matériel comme réel, de
sorte qu’à son tour, il succombe au sortilège. En d’autres termes, il est
hypnotisé. Il existe une sorte d’hypnose universelle. Un tel en est affecté sous
forme de maladie, tel autre sous forme de faux appétits, tel autre sous forme
de sensualité ou de pauvreté, et ainsi de suite. C’est un état universel dont
chacun de nous est victime.
L’effet de ce phénomène est que chacun accepte la maladie, la mort, la
pénurie, la limitation, le chômage, les crises, les guerres ou les accidents en
tant que réalités. Attaquez à la hache l’arbre à ses racines. Ne vous occupez pas
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des branches, ne vous souciez pas de guérir un petit bout de chair par-ci et un
faux appétit par-là. Comprenez que les guérisons ne sont pas opérées sur des
personnes ou des conditions réelles, mais sur des personnes ou des conditions
prises dans un état d’hypnose universelle.
Pour vous aider à comprendre le caractère universel de l’état d’hypnose,
je vous suggérerais de lire des études sur la perception subliminale qui ont été
faites récemment. On a découvert que nombre de gens réagissent à des
suggestions dont ils n’ont pas conscience. Par exemple, des expérimentations
ont été faites dans une salle de cinéma. On a fait défiler des images à très vive
allure avec lesquelles il était suggéré à l’auditoire de se rendre à l’entracte au
foyer pour acheter des pop-corn et du Coca-Cola. La rapidité avec laquelle les
images se succédèrent sur l’écran faisait que la conscience ne pouvait capter
les messages qu’elles véhiculaient. Et pourtant les spectateurs se précipitèrent
en grand nombre au foyer pour y acheter pop-corn et Coca-Cola, bien qu’ils
n’en eussent pas vraiment envie. Ils n’avaient entendu personne leur faire
l’article de ces friandises, mais cela ne les empêcha pas de répondre à des
suggestions dont ils n’avaient même pas conscience, de façon machinale, sans
réfléchir. Si pareilles suggestions leur avaient été faites directement, ils
auraient très certainement usé de leur jugement ou de leur pouvoir de
discrimination.
Si vous comprenez comment opère l’hypnose, vous comprenez
également qu’on ne reste victime des maux de ce monde que tant qu’on ne
saisit pas la nature des perceptions erronées en notre esprit. On aurait aussi
bien pu programmer les gens ci-dessus avec des messages comme : « Vous
souffrez d’un refroidissement » ou « Vous souffrez d’un cancer » ou « Vous
êtes dans la peur ». Cela est tout à fait plausible car vous avez vécu très
certainement des journées où vous sentiez en vous une peur sur laquelle vous
n’arriviez pas à mettre un nom et dont vous ne connaissiez pas l’origine. Si vous
êtes ensuite sortis dans la rue, vos yeux sont sans doute tombés sur une
manchette de journal annonçant quelque désastre. Ou, si, rentré chez vous,
vous avez tourné le bouton de votre radio, vous avez pu entendre le récit d’une
catastrophe. Votre peur provenait de ce phénomène d’hypnose universelle.
Elle ne venait en fait pas de vous. Une nouvelle se propage de personne à
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personne, de lieu en lieu, de situation en situation et voilà que, subitement,
vous en devenez victime à votre tour.
Une telle approche est à l’opposé même de celle qui est employée le plus
souvent dans la guérison psychique par les organisations scientifiques
modernes, ou la psychologie ou la psychiatrie. La thèse fondamentale est ici
que tout le monde est sujet à des erreurs d’un type ou d’un autre et que si l’on
réussit à les extraire de l’esprit d’une personne, celle-ci guérira. Le cancer, la
tuberculose, l’arthritisme et toute autre maladie sont attribuées au départ des
pensées erronées ou bien à quelque trait de caractère indésirable chez le
patient. Certains praticiens explorent l’esprit de leurs patients en sorte de
pouvoir « déceler l’erreur » et de lui montrer que les problèmes dont il souffre
peuvent avoir pour cause la jalousie, la sensualité, l’avarice, la méchanceté ou
la haine. Selon toute apparence, de tels traits de caractère donnent lieu à des
problèmes. Aussi longtemps que quelqu’un vit sur le simple plan humain, il ne
peut se soustraire à la conscience collective et inconsciemment, sans le savoir,
capte des traits de cette conscience.
Peut-être vous a-t-on déjà dit que si vous aviez été un peu plus aimant,
ou un peu plus généreux, ou un peu plus tendre envers un parent, vous ne
seriez pas en train de vous battre avec le problème que vous connaissez
actuellement, et que si vous voulez avoir l’espoir de guérir, il faut commencer
par être enclin au pardon, par être bon, aimant, prévenant, patient ou
généreux. C’est là la version de la psychologie, de la science psychique où la
maladie physique et mentale est généralement vue comme ayant une cause
psychique.
En outre, le traitement mental s’adresse au patient lui-même. Certains
praticiens font intervenir dans leur traitement le nom du patient ou le nom de
la maladie dont il souffre. Le praticien dit par exemple : « X ou Y, vous êtes
l’enfant parfait de Dieu. Vous êtes bien portants et le savez. Vous êtes un être
d’esprit. X ou Y, vous êtes libre, vous êtes parfait, vous êtes ceci ou cela, etc. »
C’est ainsi qu’il traite la personne, bien que la Vérité soit que X ou Y n’est rien
de tout cela. Tout praticien de la métaphysique a entendu parler de Dieu et il
sait qu’en cette personne X ou Y, l’image de Dieu est gravée, qu’elle ressemble
à Dieu ; que tout se passe comme si elle l’était déjà. Il lui martèle dans la tête
sa nature spirituelle parfaite, espérant ainsi l’accomplir en elle.
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La guérison spirituelle est, quant à elle, tout à fait autre chose. La guérison
spirituelle telle que l’enseigne la Voie Infinie considère qu’il n’y a pas de cause
psychique à la maladie physique, en tout cas pas de cause individuelle. Il y a
évidemment une cause psychique à tout phénomène physique, mais celle-ci
n’est pas propre à l’individu. Elle est la conséquence de l’hypnose universelle,
de la croyance universelle à un moi séparé de Dieu, laquelle croyance a un effet
hypnotique sur la personne.
Étant sous l’influence de l’hypnose universelle, le patient, de quelque
maladie qu’il souffre, n’est pas plus responsable de sa maladie qu’il n’est
responsable de la pensée erronée qui est censée l’avoir produite. N’allez pas
croire, comme le font certains métaphysiciens, qu’il l’a lui-même provoquée
avec des pensées erronées. Ne tombez pas dans ce piège ! Il n’est pas plus
responsable de ses pensées erronées qu’il n’est responsable de leurs prétendus
effets, car il n’est que la victime d’une croyance universelle, d’un état
d’hypnose universelle qu’il a accepté, tout comme vous et moi l’avons accepté.
En d’autres termes, si vous êtes jaloux, envieux ou manquez
d’honnêteté, il n’y a pas lieu de vous condamner pour cela. Mais il vous faut
aussi savoir que vous n’en serez libéré que le jour où quelqu’un viendra dans
votre vie, ou quelque chose, une certaine compréhension par exemple, qui
vous apprendra à redresser ce qui est tortueux. Et cela ne se fera pas si vous
vous contentez de vouloir être quelqu’un de meilleur. On ne peut en effet
redresser des erreurs par de simples décisions, en se disant : « Je vais arrêter
d’être jaloux » ou « Je vais arrêter d’être malhonnête ». Cela est tout
simplement impossible. Des générations et des générations s’y sont employées
en vain, et ce n’est pas aujourd’hui que les choses changeront.
Pour qu’elles puissent vraiment changer, il faut quelque chose de plus. Il
faut introduire dans la conscience cela même qui libère de toute pensée
erronée, qui rend impossible la conception de pensées erronées. Le premier
pas consiste à cesser de se condamner. Il faut arrêter de se condamner pour les
péchés commis ; arrêter de se blâmer pour ses déficiences ; arrêter de se
blâmer pour des erreurs commises. On ne va nulle part si l’on se contente de
simplement se blâmer ou de blâmer le voisin. Cet esprit de condamnation doit
disparaître. Il faut en outre comprendre la relation entre les qualités négatives
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exprimées et les croyances du monde. Les premières ont pu naître en vertu de
l’acceptation des deuxièmes.
Commencez par comprendre que la nature de votre être est Dieu, tout
comme l’est la nature de votre Ame et la nature de votre esprit, et que le corps
par sa nature est le temple de Dieu. Oui, le corps lui-même est le temple du
Dieu vivant. Aussi cessez de le condamner, de le haïr, de le craindre. Quant à
votre esprit, il est l’instrument même de Dieu, de la Vérité de Dieu. Aussi ne le
condamnez pas et ne dites pas de lui qu’il est mauvais, esprit seulement mortel
ou matériel. Un tel esprit n’existe pas, il n’y a qu’un seul esprit qui est
l’instrument de Dieu. Lorsque l’on s’arrête de condamner l’esprit humain, on se
rend compte qu’il est d’une limpidité transparente pour l’âme.
Si vous connaissez un peu les chats ou les chiens, ou si vous avez vécu
avec des enfants, vous avez pu vous apercevoir qu’on ne tire pas le meilleur
d’eux en les punissant et en leur disant qu’ils sont bien vilains, ou méchants, ou
iniques. Avec un comportement de la sorte, on ne peut tirer le meilleur de qui
que ce soit ou de quoi que ce soit. La manière de leur faire exprimer le bien qui
est en eux ─ qu’il s’agisse d’un enfant d’un animal, d’une fleur ou de tout autre
plante ─ est de les aimer, de les bénir, de comprendre que Dieu est la
quintessence de leur être, qu’Il constitue leur nature même.
Quand quelqu’un vient à vous en demandant de l’aide, n’adoptez pas
une attitude de jugement, ne le critiquez pas, ne le blâmez pas ; ne cherchez
pas en lui de péché par action par omission, parce que tous les péchés qu’il
peut avoir commis ne sont que l’effet d’autre chose. Ils ne sont pas des causes
en soi. Derrière toute faute et tout manquement, il y a certes une cause, mais
celle-ci n’est jamais d’ordre personnel. La cause est dans l’état d’hypnose
universel.
Ce mécanisme explique la genèse de toute maladie et de tout péché. Il
explique de même la genèse des faux appétits et désirs, ou pourquoi un tel ne
sait pas résister à l’alcool et pourquoi tel autre se montre imprudent au volant
de sa voiture, sans se soucier des autres conducteurs. Ce n’est pas que ces
personnes veuillent consciemment être ce qu’elles sont, c’est l’état d’hypnose
universel qui les atteint à leur insu, qui agit sur elles, cet état qui fait que si le
monde dit qu’il pleut, des milliers de gens prendront froid !
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Le guérisseur spirituel est quelqu’un qui sait ne pas avoir affaire à des
rhumes, à des cancers, à des phtisies ou à des poliomyélites. Il ne s’occupe pas
davantage d’influences ou de changements dus à l’existence ou au
vieillissement physique. Il se tient en dehors de toute fausse appréciation de la
réalité et de phénomènes comme l’hypnose ou toute autre voie de suggestion.
Ces phénomènes ne sont pas des entités ni n’ont-ils d’identité. L’hypnose
produit des images mentales, mais celles-ci sont dénuées de substance, sans loi
ni cause car, à l’instant même où l’hypnose cesse d’agir, les images
s’évanouissent à leur tour.
Voyons un peu comment opère ce mécanisme. Fermez les yeux et portez
votre attention à une rue, n’importe quelle rue qui vous est familière. Vous
commencez par examiner les maisons qui la constituent, vous en voyez une en
brique, une autre en pierre de taille et, pourquoi pas, plus loin une maison en
bois. Devant chaque maison il y a de belles pelouses vertes avec des massifs de
roses ou des massifs d’asters ou de zinnias. Voyez aussi plein d’enfants en train
de s’amuser et, dans la rue, passer une voiture de temps à autre. Peut-être
pourriez-vous aller jusqu’à imaginer un enfant débouchant dans la rue juste à
l’instant où une voiture arrive. Vous entendez le bruit des freins et l’enfant qui
pousse un cri.
Et voici que l’on sonne à la porte ou que retentit la sonnerie du
téléphone. Vous ouvrez immédiatement les yeux et le rêve s’efface. Où sont
alors les maisons, les enfants, l’accident qui vient de se produire ? Tout s’est
évanoui, puisque l’on ne peut créer de vraies maisons avec des rêves, ni de
vrais enfants, ni de vrais accidents. La substance d’un rêve n’est capable de
créer que des images dépourvues de substance. Ainsi en est-il également de
l’hypnose. L’hypnotiseur peut arriver à mettre devant vos yeux une douzaine
d’ânes en train de danser dans la pièce où vous vous tenez alors qu’en réalité, il
n’y en a pas un seul. Mais admettons que vous ayez succombé au pouvoir de
cet hypnotiseur et que vous êtes convaincu que les douze ânes existent bel et
bien. Comment faire pour sortir de l’état dans lequel vous vous trouvez ? Une
seule voie vous est ouverte qui consiste à briser le sortilège. Et cela peut être
accompli en demandant au sujet de se réveiller. Après quoi, les formes vues
disparaissent d’elles-mêmes.
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Dans la guérison spirituelle, il importe peu que la revendication vienne
d’X, Y ou Z, ou qu’elle ait pour nom cancer, phtisie, ou poliomyélite, ou
chômage, ou crise, ou relation humaine malheureuse. Il ne s’agit pas de traiter
des personnes ou des conditions. Il faut éviter de tomber dans un tel piège. Ne
vous arrêtez ni aux personnes ni aux conditions, mais portez votre attention à
la substance sans substance qui se manifeste en d’innombrables visages et que
vous pouvez désigner par tant de noms différents – esprit incarné, état
d’hypnose, etc. Le nom est indifférent aussi longtemps qu’il équivaut en votre
esprit à un vide, un néant, quelque chose qui est dénué de substance, de loi, de
cause.
Une fois que vous avez compris que la guérison spirituelle ne s’occupe
pas des personnes en tant que personnes et que vous avez appris à éliminer de
telles notions de votre tête ainsi que les revendications qui s’y rapportent et,
devant chaque cas, à aller à la racine du problème – l’esprit incarné en tant que
néant ou le « bras de chair » en tant que néant –, vous serez surpris de voir
avec quelle rapidité vous prenez conscience de la Présence spirituelle qui
demeure en vous. Cette Présence ne peut en effet être ressentie qu’une fois la
barrière levée, celle qui vous persuade qu’il y a deux espèces de puissance, la
croyance qu’il puisse exister quoi que ce soit de séparé de Dieu.
Vous pouvez, si vous le voulez, utiliser le mot de « tentation » à la place
du mot « hypnose ». En vous sentant malade, vous pourriez voir cet état
comme une tentation venant à vous pour être soit acceptée, soit rejetée. La
seule manière que vous ayez de rejeter une tentation est de la reconnaître
comme « bras de chair, » c’est-à-dire une sorte de néant, quel que soit l’objet
de la tentation, son nom, sa nature, et qui que soit la personne qui veut vous
induire en tentation.
L’esprit de chair n’est pas l’opposé de l’esprit divin, et vous ne vous
attendez pas à voir un esprit divin agir sur un esprit de chair. Dès l’instant où
vous voyez l’esprit de chair comme un néant, un « bras de chair », il n’y a plus
en vous deux puissances et vous pouvez, comme il est dit dans l’Écriture,
demeurer en Sa parole. Vous pouvez vous établir dans la Parole et attendre
que l’esprit du Seigneur Dieu vienne sur vous, et quand il vient, c’est pour
rompre le sortilège consécutif à l’hypnose.
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Plusieurs années après avoir appris à reconnaître que toutes les formes
de maladie, de péché, de pénurie, de limitation, de crise économique, ou quoi
que ce soit d’autre, sont autant de résultats de l’hypnose, j’eus à démêler ce
puzzle : comment m’y prendre pour briser l’effet hypnotique chez quelqu’un
d’autre ? Oui, comment réussir en cela ? L’hypnotiseur, lui, réveille son sujet
avec une chiquenaude ou bien par le pouvoir de sa volonté. Mais moi, je ne
pouvais recourir à un tel procédé puisque le praticien spirituel n’a pas le droit
d’employer la force physique ou mentale.
Vint alors le jour où mes yeux tombèrent sur ce passage de la Bible que
je cite d’ailleurs souvent dans mes écrits : « La pierre fut extraite de la
montagne sans qu’il y eut des mains pour le faire. » Après m’être cassé la tête
pendant des mois pour en comprendre le sens, la réponse commença à
poindre. L’arme contre l’erreur – dans l’offense comme dans la défense – n’est
pas un objet physique ou psychique, ni une action, ni des paroles, ni des
pensées. C’est la conscience de Dieu et rien d’autre.
En employant cette « arme » dans la pratique, en observant la pierre se
former dans et par la conscience alors que l’on se tient en position de témoin,
de spectateur, l’esprit atteint finalement un état de paix. C’est à partir de là
qu’on peut entrevoir Dieu en tant qu’Être – non pas en tant qu’ayant le pouvoir
sur ceci ou cela, simplement Dieu dans Son être. Alors on commence à
comprendre qu’aucun pouvoir ne s’exerce sur quiconque, et l’on devient
spectateur de la réalité dans son processus de manifestation. Et les problèmes
disparaissent en proportion de sa propre aptitude à rester silencieux, à
observer en spectateur, en témoin, l’harmonie divine qui se déploie. Alors, en
vertu du principe de l’unité, le patient fait à son tour l’expérience de
l’harmonie.
Le principe qui est derrière ce mécanisme peut s’énoncer comme suit :
dans la mesure où l’activité de l’esprit humain est l’activité et la substance de
l’état d’hypnose, il s’ensuit que lorsque l’esprit humain cesse d’opérer, il n’y a
plus d’hypnose possible. Quand on ne pense pas avec des pensées ou des mots,
quand on est dans le silence, l’esprit humain et court-circuité – et l’état
hypnotique de même. Avec cette expérience, on parvient à sentir ce qui
transcende la dimension humaine de vie.
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C’est pourquoi ne livrez pas bataille aux différentes formes d’erreur ;
n’essayez pas de faire disparaître les rhumatismes, ou la phtisie, ou le cancer.
Ne cherchez pas à gommer les effets du vieillissement. N’essayez pas de
changer le monde de l’apparence. Retirez-vous de tout cela ! Retirez-vous-en
complètement ! Voyez plutôt qu’en réalité, Dieu constitue votre être et que
vous ne souffrez que d’une seule chose : de la croyance universelle en deux
puissances. Prenez du retrait et demeurez dans la Parole. Si vous livrez bataille
à un point d’erreur et en sortez vainqueur, dix autres points d’erreurs risquent
de surgir pour prendre sa place. Il faut au contraire effacer cela qui est cause de
la discorde dans ce monde. Et de quoi est-elle faite ? Du tissu du néant, cet
esprit de chair qui est sans pouvoir, sinon aux yeux de ceux qui, perpétuel-
lement, combattent le mal.
Si, à chaque revendication qui vous est faite, vous pouvez écarter toute
pensée concernant la personne, son nom, ainsi que la nature de sa
revendication, et vous référer à quelques mots ou notions représentant le
néant à vos yeux – non pas quelque chose qui demande à être combattu,
quelque chose au-dessus de quoi il convient de s’élever, mais quelque chose
qui soit pur néant, de sorte qu’il ne reste qu’une seule puissance –, alors vous
entrerez en méditation et sentirez le Saint-Esprit descendre sur vous ; vous
connaîtrez la paix qui dépasse l’entendement ; vous percevrez une Présence
divine et une libération de la peur et de tout sentiment de discorde.
En entrant en méditation, rappelez-vous bien que vous n’allez pas prier
pour changer, guérir, réformer, redresser, que ce soit une chose ou une
personne. Mettez-vous bien en tête ceci : « J’entre maintenant en méditation,
mais ce n’est au bénéfice ni d’une personne ni d’une condition. Ma méditation
est totalement étrangère à cela. Le but de ma méditation et de ressentir une
Présence divine au lieu même où je me tiens. Je fais le silence en vue de cet
accomplissement. »
Pour réaliser l’harmonie, il n’y a besoin que de laisser agir la grâce de
Dieu. Il n’est pas nécessaire d’être averti en matière de métaphysique. Il suffit
de connaître des choses simples, des choses extrêmement simples, comme
l’existence d’une seule puissance et l’inexistence des « armées d’opposants ».
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Dieu est bien davantage qu’un mot. Dieu est bien plus qu’une longue
liste de synonymes. Dieu est un vécu. Personne ne peut connaître Dieu tant
qu’il n’en a pas fait lui-même l’expérience.
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CHAPITRE VI
CULTIVER UNE CONSCIENCE
DE GUÉRISON
Ce qu’on appelle traitement est une technique employée pour élever la
conscience jusqu’à Dieu, le contact avec Dieu permettant au praticien d’être
empli de la puissance même de Dieu. Le traitement est fondé sur la
reconnaissance par le praticien de la Vérité spirituelle, en sorte que puisse se
révéler chez son patient un état d’harmonie déjà existant. Cette
reconnaissance de la part de celui qui dispense le traitement est ce qui permet
de révéler l’identité spirituelle de la personne qui est venue demander la
guérison, laquelle personne devient alors telle qu’elle est spirituellement : à
l’image et selon la ressemblance de Dieu.
Comme il a déjà été précisé, quiconque veut pratiquer la guérison
spirituelle doit s’élever au-dessus du monde de l’apparence – au-dessus des
discordes inhérentes à la perception physique, à la perception du moi – jusqu’à
un plan supérieur de conscience où il n’existe plus quelqu’un qui doit être
guéri, où il n’y a plus place pour autre chose que l’Esprit même de Dieu.
S’il y a nécessité d’un traitement spirituel, c’est parce que la conscience
individuelle s’est identifiée à sa nature humaine. L’humanité, ou sens du moi,
ne peut être surmontée en essayant d’être bon ou d’avoir de bonnes pensées,
car de telles tentatives n’équivalent qu’à échanger une mauvaise nature
humaine contre une bonne nature humaine. Un tel changement de nature est
évidemment souhaitable du point de vue humain. Pratiquement chaque être
humain peut un jour arriver à la conclusion que le bien humain est préférable
au mal humain et désirer être plutôt bon que mauvais. Un tel pas en avant
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n’est cependant pas une démonstration spirituelle mais simplement un pas fait
dans l’évolution humaine.
Le véritable progrès spirituel ne naît que lorsqu’on a fini de se
préoccuper de bien et de mal, de santé et de maladie, de richesse et de
pauvreté, et qu’on devient capable d’aller au-delà de ces contraires, jusqu’à
l’identité christique. Une telle vision balaye normalement et naturellement
toutes choses qui jusqu’ici étaient vues comme erreur, ou mal, de telles
conceptions n’ayant pas part à la conscience spirituelle. Jésus a maintes fois
témoigné de cette conscience. Tout en s’adressant à ses disciples du point de
vue de leur propre expérience, disant par exemple à Marthe : « Pourquoi te
tourmentes-tu ? », il faisait preuve de conscience spirituelle qui sait voir le réel
par-delà l’apparence. Il était, après tout, le Christ, un avec le Père. Le jour où
nous atteindrons à la même conscience, nous aurons à notre tour l’unité de
vision.
Cela peut être difficile à comprendre, en particulier pour ceux qui se
laissent absorber par les vicissitudes de l’existence. Mais arrêtons-nous un
instant sur la raison des problèmes innombrables de l’être humain. Depuis des
générations, nous sommes comme des fils prodigues qui vivons de nos maigres
ressources personnelles au lieu de puiser au capital offert par le Père, à un
point tel que nous avons complètement perdu de vue notre véritable identité.
Au-dedans de nous, le Christ, l’enfant ou l’émanation de Dieu, gît sommeillant,
recouvert de couches et de couches de croyances humaines qui se sont
constituées à travers les siècles. Les êtres humains ont quitté la demeure du
Père depuis si longtemps qu’ils en ont oublié jusqu’à leur parenté avec Dieu.
Dans ce siècle, le véritable soi de l’homme se révèle à nouveau. Le temps
est venu pour nous de reprendre conscience de la vraie nature de notre être,
du Christ qui est notre destinée. Dans ce processus d’éveil, nous mourons à
notre nature humaine pour renaître à l’esprit.
Le traitement spirituel élève la conscience au-dessus de ce qui peut être
vu, entendu, goûté, touché ou senti, et permet ainsi de percevoir le réel. De
même que l’automobiliste renonce à trouver les seaux avec lesquels il pourrait
puiser l’eau sur la route mais reconnaît qu’il a affaire un mirage et donc
poursuit sa route comme si de rien n’était, ainsi la conscience christique ne
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connaît pas les empêchements. Une fois atteinte, nous pourrons voir de l’eau
sur notre route, les pistes se rétrécir, le ciel tomber bas, et néanmoins
connaître la Vérité en notre cœur :
Ces états voulant me limiter sont sans réalité. Ils ne sont que des images
fabriquées par mon esprit humain – des apparences – alors que la Vérité est
que le royaume de Dieu, le royaume de la vie éternelle et de l’harmonie
éternelle est à l’intérieur de moi. Je n’ai pas à le chercher ; il est déjà en moi.
C’est pourquoi, à tout moment, je peux me retirer en moi-même et avoir
pleinement conscience du Royaume. Je n’ai qu’à devenir attentif à l’être de
Dieu, comprendre qu’il est déjà, que donc je n’ai rien à chercher.
Connaître la Vérité, la proclamer et réfléchir sont des processus mentaux
qui permettent certes d’avancer vers le discernement spirituel, mais ils ne sont
pas dotés de force de guérison. Ni ne donnent-ils l’harmonie à la vie de
quelqu’un. Le traitement spirituel, quant à lui, propose d’élever la conscience
jusqu’à ces auteurs où le discernement ─ la compréhension spirituelle ─ est
réalisé.
Le traitement spirituel renferme un procédé qui s’avérera utile. Tout
d’abord, quand quelqu’un vient vous voir pour vous demander de l’aide, dites-
lui qu’il sera véritablement aidé ; après quoi, ne pensez plus ni au nom ni à
l’identité humaine de cette personne et reconnaissez que sa revendication est
de l’ordre de l’esprit de chair. Ne vous arrêtez pas au patient, ni à son corps, ni
à l’état qui est le sien. Portez immédiatement votre attention sur Dieu. Votre
méditation pourrait ressembler plus ou moins à celle-ci :
Que sais-je sur Dieu ? Je sais qu’Il est au commencement. Dieu a tout
créé, et toutes choses, Il les a considérées bonnes. Il n’y a rien en ce monde qui
ne soit de la main de Dieu. Aussi, puisque nous sommes pourvus d’un corps, ce
corps a été fait par Dieu et il a obligatoirement été modelé avec de la substance
divine – parfaite, spirituelle, harmonieuse. Dans ce corps créé par Dieu, il ne
peut y avoir aucune cause provoquant des maladies ou de la souffrance, ni ne
peut-il y avoir d’effet comme la maladie, la souffrance, la discorde ou le
manque d’harmonie.
Dieu est vie éternelle. Et si Dieu est vie éternelle, il ne peut certes pas
exister, dans le ciel ou sur la terre, de présence ou de puissance capables
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d’écourter l’éternité, de la changer, de l’altérer ou d’interférer avec elle. C’est
pourquoi dans le tout que Dieu est, il n’y a ni cause de souffrance, ni cause de
maladie, ni effet de souffrance ou de maladie. Dieu est vraiment la substance
de tous les êtres, car Dieu est la substance de base de l’univers.
Dieu est loi, la seule loi qui existe. Et Dieu étant cela, il ne peut y avoir de
loi d’inharmonie permettant par exemple la maladie, la séparation, l’infection
ou la contagion. Celles-ci ne sont pas la réalité, ni ne sont-elles causes. Dieu seul
est la loi, la loi de l’harmonie pour sa création qu’Il fait durer et qu’Il nourrit.
Dieu est amour, et puisque Dieu est infini, l’Amour est toute-puissance et
toute-présence. L’Amour prend soin de Lui-même.
Si Dieu, l’amour divin, prend soin de Lui-même, n’est-il pas clair que la loi
et l’amour de Dieu suffisent à maintenir Sa création dans l’harmonie, la joie et
la perfection ?
Le traitement spirituel, rappelez-vous, se fait toujours en reconnaissant
le néant de la condition dans laquelle se trouve le patient, et qu’il ne tient
compte que de Dieu et des attributs de Dieu – de Dieu en tant que Bien infini,
Totalité infinie, Présence infinie, Effet infini. Finalement, vous comprenez que
Dieu est réellement tout en tout et qu’il n’existe rien d’autre hormis Dieu. Et
puis vous arrivez à la conclusion que la personne est, elle aussi, irréelle. Dieu
étant tout en tout, il ne peut y avoir de personnes, de personnalité ou
d’individualité extérieure à Lui, ni aucune condition ou circonstance extérieure
à Lui.
Connaissez tout fragment de Vérité que vous puissiez connaître ; prenez
tout synonyme de Dieu que vous puissiez trouver et voyez-le en relation avec
l’être individuel. Toute Vérité que vous connaissez sur Dieu est applicable de
même à l’être individuel puisque, par principe, Dieu et l’homme sont un.
Connaître la Vérité sur Dieu et, en parallèle, voir cette Vérité comme
séparée et distincte de l’homme, ou bien voir en l’homme un être malade ou
un pêcheur qui a besoin de Dieu, rend inefficace le traitement spirituel. Celui-ci
doit être fondé sur la compréhension de l’extraordinaire Vérité énoncée par
Jésus : « Celui qui m’a vu a vu le Père qui m’a envoyé. » Peu importe la
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personne que l’on traite. Dieu et Sa manifestation sont un ; Dieu et Son
individualisation sont un.
Il existe des milliers de façons de traiter quelqu’un. Un jour, après avoir
appelé Dieu sur moi, il me répondit d’une très curieuse manière – ce fut la plus
étrange réponse que je reçus de Dieu en toute ma carrière de guérisseur. Les
paroles que j’entendis furent celles-ci : « Dieu, le Père ; Dieu, le Fils ; Dieu, le
Saint-Esprit. » Il n’y en eut pas d’autres. Et je ne comprenais pas. Je restais assis
en répétant ces mots très lentement, peut-être une douzaine de fois, essayant
chaque fois d’en saisir le sens. À la fin, je compris en un éclair : « Mais
évidemment ! Tu sais bien que Dieu est le Père. Mais tu sais aussi qu’Il est le
Fils. Du reste, ne sommes-nous pas tous fils du même Père ? Donc, aucun de
Ses fils ne peut avoir ni problèmes ni difficultés s’il comprend sa filiation divine.
Et qu’en est-il du Saint-Esprit ? Il est bien sûr notre conscience, notre
compréhension de l’unité entre Dieu et l’homme. » Le traitement à effectuer
était aussi simple que cela ! Et la guérison se produisit à l’instant même où je
saisis que Dieu est l’unique être, l’unique identité, éternellement occupé aux
affaires du Père, à glorifier le Père.
Un traitement spirituel peut durer une journée entière ou une nuit
entière, mais parfois il peut ne durer qu’un instant. Quel que soit sa durée,
c’est un bon traitement s’il ramène la personne à la compréhension que Dieu
est être individuel. Chaque traitement spirituel doit être inédit, car s’il n’est
qu’automatisme, il n’a aucune espèce de valeur. Il vaut même mieux ne pas en
faire du tout. Il n’y a assurément pas deux traitements identiques. C’est
pourquoi il convient de ne pas employer le même traitement aujourd’hui et
demain. Vous pourriez, aujourd’hui, réaliser un traitement extraordinairement
puissant, le plus puissant qui soit, qui vous porte en un lieu de conscience si
élevé que vous seriez capable de ressusciter un mort et, demain, être incapable
de guérir ne serait-ce qu’un mal de tête. Si vous êtes appelé à réaliser cent
traitements en un jour, il faut que chacun d’eux soit différent.
Employer des mots ─ des formules ou des déclarations de Vérité – en
guise de traitement est tout aussi stérile que de vouloir lire les nouvelles
d’aujourd’hui dans le journal d’hier, ou que d’attraper la manne qui est tombée
avant-hier. La manne tombe du ciel, fraîche, jour après jour et, de la même
manière, l’inspiration se renouvelle à chaque demande ; en conséquence, ne
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soyez pas tenté d’employer l’inspiration d’aujourd’hui dans un traitement
ultérieur. L’inspiration vous sera donnée n’importe quand, chaque fois que
vous en aurez besoin, car le Père céleste sait que cela vous est nécessaire.
Il n’existe pas de traitement spirituel unique. La raison en est que les
êtres humains vivent chacun un niveau de conscience différent. En outre,
chaque humain vit dans un état ou à un stade de conscience différent chaque
jour. Et dans la mesure où l’être humain n’est pas tout le temps au même
niveau de conscience, les traitements doivent être adaptés en conséquence.
Tout appel à l’aide porte sur une personne, ou des personnes, se
trouvant dans un certain état physique ou mental, ou rencontrant certaines
conditions professionnelles. Mais, quel que soit le problème à traiter, le
praticien n’a pas à s’occuper de l’état de l’esprit de chair, son attention doit
demeurer en Dieu.
Admettons qu’un appel à l’aide ait pour objet des difficultés conjugales.
Le praticien doit alors se rappeler qu’il n’a pas d’avis à donner, qu’il est censé
ne tenir aucun compte des aspects humains du cas qu’il a à traiter, puisque le
contexte humain n’a rien à voir avec le monde de Dieu. Le praticien ne doit pas
abaisser son niveau de conscience au point de vouloir résoudre des querelles,
ou de vouloir ressouder des couples, ou de parler dans le sens d’une
séparation.
Le travail spirituel n’a pas pour but de rapiécer les affaires humaines. Il
s’agit de comprendre que ce qui nous apparaît comme problème n’est qu’une
suggestion venue de notre moi séparé d’avec Dieu, lequel n’a pas plus de
substance que les mirages dans le désert. Lorsque nous comprenons cela, nous
prenons conscience en même temps de Dieu en tant qu’Être unique, complet,
total en Soi-même. Cette conscience apporte un sentiment d’assurance et un
sentiment de paix. Si cette assurance ne vient pas, je fais, pour ma part,
l’exercice suivant : je me remets en position assise et attends que la paix et la
tranquillité me soit données, et avec elles le sentiment que tout est en ordre.
Quand l’appel au secours provient d’une personne souffrant d’un
dysfonctionnement, par exemple du cœur ou des poumons, je reconnais
aussitôt que son état procède d’une image mentale. C’est pourquoi je la
remplace par l’image de Dieu en tant qu’action universelle, en tant qu’activité
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unique de vie, d’être et de corps. Ainsi j’établis en moi le sentiment de l’action-
Dieu et de l’être-Dieu.
Comme vous l’aurez certainement déjà deviné, le traitement spirituel
consiste entièrement à reconnaître l’impuissance des conditions de ce monde.
Il doit être réalisé avec Dieu et toujours sur le plan même de Dieu, non pas sur
le plan de l’homme mortel. De plus, je le mets en route pour ainsi dire avant
d’avoir raccroché le téléphone, ou bien s’il s’agit d’une demande d’aide faite
par courrier, avant que j’aie fini de lire la lettre. Cependant, quand je ne sens
pas immédiatement que tout est en ordre, j’oublie la demande pour un
moment et médite en sorte de faire en moi la paix, l’union avec Dieu, ce qui, en
fait, peut déjà être un traitement suffisant.
Si, au bout d’une heure ou deux, un cas précis me revient en mémoire
avec l’impression qu’il y a urgence de reprendre le traitement, je le reprends,
car le fait même que j’y repense indique de toute évidence que mon travail
n’est pas achevé. Là encore, je me rappelle que le problème n’est qu’apparence
et que Dieu est l’unique vie – indivisible, inséparable et parfaite.
Lorsque je suis parvenu à l’union avec Dieu, le traitement est complet.
Cet instant peut coïncider avec la guérison même du patient, mais cette
guérison n’est cependant pas toujours rendue visible immédiatement. Tout
retard dans l’exaucement a sa raison et les raisons sont multiples. Mais il est
une chose qu’il convient de garder en mémoire, c’est que la guérison d’une
maladie précise, qu’elle soit physiologique, psychique ou autre, n’est pas le but
poursuivi par la guérison spirituelle.
La démonstration est l’œuvre de Dieu. Pour cette raison même, si vous
commencez un traitement par cette demande : « Père, quelle est la nature de
cette démonstration ? », la réponse peut vous être donnée très rapidement
sous une forme comme celle-ci :
C’est Moi-même que tu dois démontrer. Tu dois démontrer que Je suis
être en vie et en mouvement en ta propre existence ; que Je suis présent en toi ;
que J’ai tout autant de vitalité en toi que J’en avais en Mon Fils Jésus-Christ.
Si vous n’allez pas à Dieu pour l’accomplissement d’un seul but – réaliser
Dieu et Dieu seul –, vous reconnaissez deux puissances, celle du bien et celle du
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mal, et vous attendez de Dieu, la grande Puissance du bien, qu’Il agisse contre
l’horrible petite puissance du mal. Or, le repos ne peut vous être donné, ni
d’ailleurs la paix, aussi longtemps que vous espérez qu’un grand et puissant
Dieu agira pour effacer une erreur. La paix ne peut vous être donnée que si
vous restez assis tranquillement dans cette conscience :
Merci, Père. Tout ce que j’attends de Toi est que Tu fasses éclater la bulle,
que Tu transperces le voile, puisque l’harmonie, elle, est déjà là. Je ne serais pas
ici à attendre que Ta voix me devienne audible si j’accordais foi à l’existence de
l’inharmonie et de la discorde.
Il faut uniquement rechercher Dieu dans la perspective de Sa réalisation
en nous. L’action de Dieu en vous en tant que personne ou dans vos affaires est
tout-à-fait autre chose. Dès l’instant ou vous tentez de diriger l’action de Dieu
avec l’idée qu’Il vous rende votre compagnon ou votre maison, ou un emploi,
ou un talent, vous recherchez Dieu pour une autre fin que Lui-même. Ce qui est
choquant (si vous considérez la situation et réfléchissez un instant) et presque
blasphématoire. C’est utiliser Dieu, et pourtant le procédé est extrêmement
répandu. Tant de gens prient Dieu pour qu’Il agisse en leur faveur, ou au
moyen de paroles, cherchent à influencer Dieu dans le sens qui leur paraît
juste. On ne peut dire qu’il s’agit là de prières, et ce sont de telles arrière-
pensées qui rendent ce bavardage inopérant. La seule prière qui soit efficace
est celle qui nourrit le but de la réalisation de Dieu en soi.
La deuxième moitié du traitement spirituel est habituellement bien plus
brève que la première moitié, bien qu’elle constitue l’étape la plus importante.
Et pourtant, nombre de métaphysiciens lui tournent entièrement le dos. Ils
croient que le traitement qu’ils délivrent est cause de guérison. C’est une
deuxième raison d’échec de bien des traitements.
Il me faut répéter une fois de plus que ce n’est pas le praticien qui guérit,
il n’est que le véhicule permettant la guérison. Le traitement spirituel consiste
purement et simplement à préparer la conscience à se rendre réceptive au
véritable traitement : la parole de Dieu qui vient des profondeurs de soi-même.
La parole de Dieu se répand abondamment en nous suite à l’état de réceptivité
qui a été développé. C’est Dieu Qui délivre le véritable traitement de guérison.
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L’étape ultime du traitement est atteinte au moment où le praticien n’a
plus recours à aucune parole ou proclamation de Vérité, ni à aucune
affirmation ou négation de Vérité. C’est l’étape ultime, donc, mais tous les
praticiens ne sont pas capables de l’atteindre et aucun que j’aie pu rencontrer
à ce jour n’a réussi à s’y maintenir de façon ininterrompue. C’est pourquoi, de
temps en temps, il est bon de recourir à nouveau à un traitement constitué de
paroles et de pensées. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aucun traitement n’est
véritablement achevé aussi longtemps que l’on n’a pas réalisé une certaine
assurance intérieure. La forme de traitement utilisé pour se hausser à ce niveau
de conscience où l’on perçoit intérieurement une sorte de détente qui nous dit
que le traitement est achevé, importe finalement assez peu. Ce qui importe par
contre est que l’on ne considère pas un traitement achevé aussi longtemps que
l’on ne perçoit pas en soi un sentiment de paix profonde.
Le traitement spirituel est censé nettoyer l’esprit de toute superstition,
de l’ignorance, et de toute fausse théorie, puis le rendre transparent aux
pensées de Dieu. Personne ne sera jamais guérisseur. Nous pouvons être des
praticiens mais non des guérisseurs. Le sentiment de paix qui nous vient – la
paix qui dépasse l’entendement – est cela qui guérit. Quand cette paix existe, la
guérison a lieu. C’est notre conscience même de Dieu qui accomplit les
guérisons.
72
CHAPITRE VII
QUELQUES CONSEILS
D’ORDRE PRATIQUE
Toute personne qui veut pratiquer la guérison spirituelle doit tout
d’abord développer une conscience spirituelle, ne serait-ce que pour elle-
même. Car toute guérison est directement liée à la qualité de conscience du
praticien. Elle ne dépend pas de Dieu ; elle ne dépend pas de la conscience de
Dieu ou de Christ de façon abstraite, mais de la conscience individuelle qui s’est
élevée jusqu’aux hauteurs de la conscience christique, c’est-à-dire de la
puissance permettant de faire les œuvres de Dieu. Le praticien dont la
conscience n’est pas remplie de Vérité et d’amour est incapable d’accomplir les
œuvres de Dieu pour ceux qu’il rencontre sur le chemin de la vie et de
répandre l’harmonie et la paix dans le monde.
Jésus, qui est le plus grand des guérisseurs que la terre ait connu, avait la
vie, le mouvement et l’être dans le Père intérieur, de par sa conscience qui
était continuellement ancrée dans le Père. C’est pour cette raison qu’il a pu
faire les œuvres de Dieu et déclarer avec conviction : « Celui qui m’a vu a vu le
Père qui m’a envoyé. » Si, à cet instant précis, un problème vous tracassait et
que vous puissiez choisir parmi tous les praticiens spirituels du monde de tous
les temps celui qui aurait votre préférence, vous vous tourneriez sans hésiter
vers Jésus-Christ avec l’entière assurance que vous seriez guéri. Mais si c’est
Dieu qui guérit, ou bien quelque chose d’impersonnel, la conscience Dieu
abstraite ou la conscience Christ, pourquoi votre préférence irait-elle
précisément à Jésus-Christ ? N’est-ce pas parce que Jésus-Christ, par ce que
nous savons de lui, a développé et réalisé le plus parfaitement cette
conscience-Dieu ?
73
La source de guérison est invariablement la conscience humaine ayant
réalisé la conscience christique. En vertu de quoi l’on peut dire que le degré de
guérison est fonction du degré même de réalisation de cette conscience
christique chez le praticien. Certains croient que l’aptitude à guérir dépend de
quelque don conféré par Dieu à quelques élus, et ainsi la revendiquent comme
une prérogative dont ils auraient l’exclusivité. Ils se trompent, car le pouvoir du
praticien dépend du degré de développement de sa conscience dans la Vérité.
C’est selon le degré d’imprégnation de sa conscience par la Vérité qu’il a le
pouvoir de guérir.
C’est par la grâce qu’une conscience individuelle réalise la conscience de
Dieu. « Mais comment ? » pourriez-vous rétorquer. « Comment puis-je
atteindre cette conscience ? Comment puis-je la réaliser, comment vais-je
pouvoir franchir le fossé qui me sépare, moi, l’homme d’affaires ou la femme
d’intérieur, du praticien spirituel qui se fait l’instrument de guérison de Dieu ? »
À chaque pas de développement de cette conscience, il est bon de se
rappeler qu’aucun progrès n’est possible sans l’intervention de la grâce de Dieu
et que, de soi-même, on ne peut y réussir aussi fort qu’on s’y emploie. Cette
réussite ne dépend ni du zèle personnel ni du degré de foi personnel. Il faut
comprendre que ce n’est pas par décision personnelle qu’on entreprend
l’étude de la guérison spirituelle, mais que c’est quelque chose en soi-même
qui en décide. L’impulsion spirituelle a toujours son origine à l’intérieur de la
personne.
Une lourde responsabilité pèse sur ceux qui entrent dans le ministère de
la guérison spirituelle. Il est exigé d’eux un très haut niveau de compréhension
de la Vérité. Ils peuvent se faire le canal de très riches bénédictions pour
l’humanité, mais ils amassent également sur eux toute la vilenie humaine. C’est
pourquoi personne ne doit entrer dans la guérison spirituelle à moins que Dieu
ne le saisisse par la nuque et il l’y précipite de force. Et même là, si on sent
quelque résistance, il faut l’écouter. La guérison spirituelle ne serait pas pour
nous ; elle n’est pour personne, sinon pour celui qui entend au fond de lui une
voix qui dit avec insistance : « Il n’y a pas d’autre voie pour toi. »
Il faut tout le courage spirituel possible pour résister à l’antagonisme
dont le monde est capable face à la Vérité et à ceux qui y sont établis. Personne
74
ne peut, avec sa seule humanité, obéir à l’appel de la guérison spirituelle. Seuls
en sont capables ceux touchés par la grâce de Dieu qui, ainsi, bénéficient de la
lumière supérieure indispensable.
Le praticien, ou l’enseignant, doit devenir transparent à l’activité de Dieu.
Il lui appartient de se maintenir dans une haute conscience de la Vérité, de
sorte que, chaque fois qu’un patient ou un élève se présente à lui, il ne trouve
en lui que Vérité et amour. Le patient qui vient à un praticien dont la
conscience est devenue transparente à la sagesse spirituelle, sent cette activité
spirituelle au point que lui-même atteindra un état de paix et d’intégrité. C’est
en proportion des idées de Vérité et d’amour que le praticien maintient en lui,
que l’inharmonie et la discorde peuvent être dissoutes en ceux qui viennent à
lui pour de l’aide. Même ceux qui croisent dans la rue ce praticien pourront,
s’ils sont dans une attitude d’ouverture, avoir part à sa qualité de conscience.
Cela, du fait même de la compréhension qui est la sienne :
Puisque la conscience de Dieu est mienne et que Dieu, la Vérité, emplit
ma conscience et qu’Il en est la substance et l’activité, cette même Vérité est la
substance de toute forme que renferme mon univers, qu’il s’agisse d’un arbre
ou d’une fleur, d’un ennemi ou d’un ami. Toutes choses de mon univers sont le
reflet de cette conscience.
J’embrasse l’univers qui est dans ma conscience, un univers constitué de
et par cette conscience ; et comme ma conscience surabondante en Vérité, mon
univers manifeste l’activité, la qualité et la substance, la nature et l’attribut de
la Vérité, à savoir l’éternité.
Je me tiens au seuil de ma propre conscience pour veiller à ce que rien de
discordant n’y pénètre et pour la maintenir en état de pureté, afin que Dieu
puisse s’y répandre pour le bénéfice de tous. Tout ceux qui pénètrent dans ma
maison spirituelle, dans mon temple, y trouvent la paix et la joie, qui deviennent
ainsi la substance de leur propre être, de leur propre corps, de leurs propres
finances. Cette conscience-Dieu les enveloppe complètement, elle les
commande et les fait subsister ; elle leur révèle la Vérité, la Vérité de leur propre
être, de telle sorte que, à leur tour, ils deviennent une loi pour eux-mêmes et
pour tous ceux qui viendront à eux pour de l’aide.
75
La conscience imprégnée de Vérité, enracinée, fondée dans la Vérité, fait
toujours œuvre de guérison à quelque personne qu’elle appartienne. Toutes les
choses de notre monde se revêtent de la conscience qui est la nôtre. Si
l’harmonie et la discorde sont dans notre vie, elles indiquent que les croyances
du monde ont pu franchir le seuil de notre conscience selon une mesure plus
ou moins importante. Aussi n’est-il pas compliqué de comprendre comment
nous devenons une loi pour notre univers en proportion de la conscience-Christ
qui a pris le relais des croyances du monde en notre propre conscience.
Chaque fois qu’une preuve de discorde vous est donnée, il vous faut la
réinterpréter selon la Vérité, et persévérer dans cette voie jusqu’à ce que cette
réinterprétation en conscience devienne comme une deuxième nature et que
vous ne réagissiez plus à la discorde. Chaque fois que quelqu’un viendra à vous
pour de l’aide, vous lui donnerez le meilleur traitement spirituel dont vous
serez capable. Au bout d’un an, ou deux ou trois, ayant reçu des centaines,
voire des milliers de patients, la Vérité se sera tellement ancrée en votre
conscience et vous vivrez dans un état de conscience si élevé, que lorsque que
quelqu’un viendra à vous pour de l’aide, vous serez capable de lui faire cette
réponse : « Je suis avec vous. » Ce sera là un traitement suffisant. Mais une
telle réponse exige de votre part une pleine conscience de la Vérité.
On me pose souvent des questions comme celles-ci : « Qu’est-ce qui
empêche une guérison de s’accomplir ? Pourquoi la vérité n’opère-t-elle pas
toujours où n’est-elle pas toujours efficace ? Pourquoi tarde-t-elle tant à se
manifester dans certains cas ? » On peut répondre à ces questions de douze
manières différentes et chaque réponse serait partiellement insatisfaisante.
L’une de ces réponses pourrait être que le praticien n’atteint pas toujours un
état de conscience suffisamment élevé. Dans les cas où les disciples n’avaient
pas réussi une guérison, le Maître disait : « Ce type de maladie ne peut
s’éteindre que par la prière et le jeûne », ce qui laisse supposer qu’il existe un
type de demande ne pouvant être traité de façon habituelle. Il y faut une action
d’un type très supérieur, dont Jésus seul avait la maîtrise.
Vous vous rendrez compte par vous-même qu’il existe des demandes de
guérison ne pouvant être satisfaites par une pratique d’ordre mental, mais
uniquement par une pratique d’ordre spirituel. Tout comme certaines
personnes ne peuvent être guéries par la science médicale mais peuvent l’être
76
– très rapidement même – par une pratique d’ordre mental, il y a des cas qui
sont réfractaires à la pratique d’ordre mental et qui ne peuvent être guéris que
par un praticien œuvrant sur le plan spirituel. Chaque patient doit consulter ses
propres profondeurs et, dans la mesure où il est sincère, il sera conduit auprès
du praticien capable de combler son besoin de guérison.
Mais il existe aussi des cas où le praticien spirituel est lui aussi
impuissant, et cela pour l’une des raisons suivantes : ou bien le praticien n’est
pas dans l’état de conscience requis ; ou bien le patient est incapable de
s’abandonner, de renoncer au sentiment de sa réalité matérielle ; ou bien pour
quelque autre motif encore. Il arrive que le travail du praticien force pour ainsi
dire le patient à s’abandonner, mais il se peut aussi que ce dernier s’accroche
trop à un état de conscience, ce qui rend pratiquement impossible sa guérison.
La guérison spirituelle ne s’arrête pas à la restauration du bien-être
physique. Parfois, il est plus important pour le patient de s’éveiller
spirituellement que de guérir dans son corps. Dans ce cas, le praticien peut
rester impuissant jusqu’au moment où cet éveil se produit. Mais ensuite la
guérison se fera souvent très rapidement. Le praticien doit continuer les
traitements jusqu’à cet éveil, mais il doit savoir que ce n’est pas lui qui
provoque l’éveil du patient ; que c’est le Christ à travers sa connaissance de la
vérité.
Nombre de traitements spirituels demeurent sans effet du fait d’une
conscience déficiente de la vérité. Certains praticiens font des déclarations de
vérité qui sont floues et souvent même contradictoires. Le praticien de la
guérison spirituelle doit connaître aussi bien la vérité qu’un musicien connaît la
musique, ou qu’un mathématicien connaît les mathématiques. La moindre
confusion dans l’esprit du mathématicien donne une solution fausse au
problème qui l’occupe ; la moindre confusion chez le musicien donne une
fausse note. Il est donc capital pour le praticien métaphysique de connaître
avec précision les principes de la guérison spirituelle s’il veut que ses
traitements soient efficaces.
Votre conscience de la vérité sera une loi d’harmonie pour votre univers,
pourvu qu’elle soit clairement définie ; car si elle est confuse, la démonstration
sera floue. Vous aurez dans ce cas appliqué une loi inappropriée à la situation.
77
Pour faire la démonstration de l’harmonie, on ne peut pas se permettre de
rester assis d’une manière distraite nonchalante, à attendre. Il faut agir, ce qui
signifie maintenir la vérité de l’être en action dans sa propre conscience.
Le praticien se fait loi d’harmonie pour ses patients en proportion de la
vérité qui est en sa conscience ; s’il permet aux pensées du monde d’occuper
son attention ou bien s’il se préoccupe de lui-même, il ne peut réussir dans son
ministère spirituel. Le praticien doit sortir de lui-même. Il doit en particulier
avoir un haut degré d’intégrité spirituelle parce que ceux qui viennent le
consulter lui confient la destinée de leur âme à une étape précise de leur
développement. La confiance du praticien est à considérer comme sacrée, et
pour la mériter entièrement, il doit être prêt à renoncer à toutes les choses du
monde. Le but étant que matin, midi et soir, il ait sa vie, son mouvement et son
être dans la Conscience divine.
Ceux qui ont de lourdes responsabilités familiales ou communautaires
réussissent rarement dans la guérison spirituelle car ils ont des difficultés à
faire passer l’intérêt des patients ou des élèves avant toute autre obligation.
Seul le peu de temps qui reste un praticien après ses consultations peut être
consacré à sa famille. Le ministère de la guérison spirituelle fait également
mauvais ménage avec une vie sociale trop intense. Le praticien doit aussi
renoncer à avoir beaucoup d’amis, à jouer un rôle actif dans sa communauté
ou à avoir un rôle politique. Par contre, il ne s’agit aucunement pour lui de
renoncer à être un citoyen responsable à l’intérieur de sa communauté, envers
sa nation et envers le monde au sens large.
Quand on exerce le ministère de la guérison, il est nécessaire de
renoncer pour une grande part aux contacts humains car il faut toujours se
maintenir dans une haute conscience spirituelle afin de pouvoir répondre à
tout appel de guérison. C’est la vie de l’âme qui est concernée ici et cela
nécessite de mourir aux choses du monde.
De même que le praticien spirituel doit veiller à ne pas laisser ses
relations personnelles – familiales ou sociales – prendre trop de son temps
sous peine de voir sa conscience baisser de niveau, de même il doit veiller à ce
que ses patients ou ses élèves n’empiètent pas trop sur son temps. Aussi
longtemps que je suis resté en activité, j’avais pour règle de limiter les
78
conversations téléphoniques à trois minutes environ. La raison de cette
discipline et simple : je ne voulais pas faire attendre d’autres patients qui
auraient trouvé ma ligne occupée trop longtemps, mais je voulais aussi
ramener les conversations à l’essentiel et ne pas m’encombrer l’esprit avec des
choses secondaires.
De jour comme de nuit, le praticien doit être prêt à recevoir des appels à
l’aide. La guérison spirituelle ne connaît ni heures de bureau ni jour de
fermeture. Elle doit être exercée vingt-quatre heures par jour et sept jours par
semaine. Ce qui ne veut pas dire que le praticien doit accepter les coups de
téléphone et les visites à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sauf
pour les cas graves. Pourquoi irait-il se précipiter chez un patient dont le
problème n’est que simple illusion ? S’il le faisait, parce que l’appel lui
paraissait relever de l’urgence, il accepterait, par son comportement même,
l’apparence, et s’exposerait ainsi à l’échec.
C’est seulement en de très rares circonstances que le praticien peut
s’autoriser à se rendre chez son patient. La plupart du temps, l’attitude la plus
sage sera pour lui de rester à la maison et de vivre ancré dans la conscience
spirituelle en veillant à ce que les peurs du monde ne le troublent point. S’il
cède à l’apparence et la prend pour argent comptant, il sera comparable à un
aveugle voulant conduire d’autres aveugles et tombera avec eux dans le fossé.
Ce qui ne signifie pas qu’il ignore l’erreur purement et simplement, mais il la
remet à sa juste place en la voyant comme néant, en ne voyant en elle rien qui
puisse justifier la peur, la haine ou l’amour, puisqu’elle est néant, sans réalité.
La guérison spirituelle ne peut être réalisée qu’en prenant conscience de
la réalité de Dieu. Il n’y a pas à se soucier du nom des patients ou du nom de
leur maladie ou de leur état ; il faut seulement reconnaître la véritable identité
de ceux qui demandent la guérison. Le praticien doit se détourner de
l’apparence et ne pas s’arrêter au nom des patients, de leur maladie ou à des
diagnostics, bien que, en même temps, il doit témoigner à ses patients bonté,
amour et compassion, sans quoi il ne serait pas digne de sa fonction. Il écoute
attentivement le récit des problèmes tout en ne les enregistrant pas, car il sait
que la Sagesse omnisciente, infinie, la réalité de l’être, n’a pas besoin qu’on lui
apprenne le nom d’une personne ou de sa maladie. Étant Intelligence sans
limites, elle connaît tout besoin avant le praticien et avant le patient lui-même.
79
Si quelqu’un vient à vous en disant : « Je souffre d’un mal de tête », vous,
en qualité d’être humain, vous ne pouvez rien faire. Ou bien s’il dit : « J’ai mal
au pied », vous ne pouvez rien faire non plus. C’est également vrai s’il vient à
vous en vous annonçant qu’il a un os fracturé ou qu’il est atteint de phtisie ou
d’un cancer. Que pourriez-vous faire en tant qu’être humain ? Rien ! À quoi,
dès lors, vous servirait-il de connaître le nom des maladies ? En écoutant toutes
ces « rumeurs », que pourriez-vous accomplir ? Ce ne sont que des tentations
qui, si vous les entendiez, vous induiraient à croire en la réalité d’une identité
ou d’une loi autre que celle de Dieu. De telles tentations sont si avidement
projetées sur vous par des patients loquaces !
Le praticien est beaucoup plus efficace quand il demeure dans la
conscience de Dieu et ainsi se détourne de la personne, de la condition, de la
chose en un mot, quand il voit immédiatement que la personne est seulement
victime d’une croyance universellement répandue et dont il ne sait pas encore
s’extraire.
Si vous voulez exercer le ministère de la guérison, la première chose à
apprendre est de ne jamais condamner quiconque qui vient à vous pour de
l’aide. Il ne faut jamais céder à la condamnation, à la critique et au jugement.
« Ne pas juger selon l’apparence. » Il faut vous élever au-dessus de la tentation
de la condamnation. Personne n’est exempt de fautes ni fier d’elles. Personne
ne souhaite les prolonger et pourtant, c’est cela même que l’on fait quand on
cède à la critique, au jugement ou à la condamnation. Le praticien n’a pas pour
rôle de retenir qui que ce soit dans les péchés qu’il commet ou a commis dans
le passé. Même s’il les a commis soixante-dix-sept fois sept fois, le praticien lui
pardonnera soixante-dix-sept fois sept fois.
Le praticien doit faire preuve d’esprit de compréhension ; il doit avoir de
la compassion ; il doit avoir en lui de l’amour. Ce qui signifie qu’il doit se
montrer compréhensif et compatissant envers tous les patients, que ceux-ci
soient victimes de péchés ou d’une maladie. C’est de votre capacité à vivre et à
voir ce qui vous entoure dans un esprit d’impartialité totale, à vous maintenir
dans l’attitude : « Moi non plus je ne condamnerai pas » que dépend votre
capacité à vous libérer vous-même, mais également autrui, du joug de l’erreur.
Et c’est cet affranchissement qui rend réceptif à la grâce de Dieu.
80
C’est de cette façon-là que nous sommes tous libérés de l’asservissement
à la mort et que l’être humain se révèle être à l’image de Dieu et selon Sa
ressemblance. C’est cette ressemblance qui constitue mon être et le vôtre,
comme celui de tout saint ou de tout pêcheur qui ait jamais vu le jour. Le
Maître est venu sur la terre davantage pour racheter les pêcheurs que pour les
rendre un peu meilleurs. Aucun pécheur n’est rejeté pour l’éternité ; tout
pécheur sera racheté un jour ou l’autre. Si le Christ est venu, c’est avant tout
pour racheter, pour restaurer et régénérer ; régénérer ce qui est apparemment
perdu, les récoltes dévastées, les années des sauterelles, la santé, ou la
moralité oubliée. Il n’y aurait pas de guérison physique sans la possibilité de
régénération spirituelle. Quand cette dernière est réalisée, la première suit.
L’une et l’autre ont part au grand tout.
Quiconque condamne un homme pour ses fautes l’abaisse d’autant et
ainsi, l’empêche de s’élever jusqu’à l’intégrité de l’Esprit qui rend intègre son
esprit et son corps. Que votre regard pénètre jusque dans le cœur et dans
l’esprit du patient (ou de l’élève) et voie Dieu assis dans sa gloire. À moins que
vous ne puissiez voir l’humain devant vous en tant que manifestation de Dieu,
vous continuerez à invoquer Dieu afin qu’Il intervienne en ceci ou cela, ce qui
réduira à néant vos intentions. Chaque fois que le praticien se convainc d’un
besoin d’aide de la part de son patient, son esprit se brouille et il perd la vision
spirituelle. Il devient confus comme celui de cet homme qui, étant assis à un
bar à côté d’un ami qui levait le coude, lui dit pour le taquiner : « Arrête de
boire, ton regard se voile ! » Chaque fois que le praticien donne un traitement
spirituel à une personne « extérieure », ce n’est pas le regard du patient qui
« est voilé », mais le sien propre, puisqu’il voit l’autre d’un point de vue
incorrect.
Certains patients livreront une dure bataille avant de « se rendre », mais
il ne faut pas se laisser piéger par leur résistance et conclure qu’ils sont un peu
trop malicieux, ou un peu trop matérialistes, ou un peu trop froids. Ne vous
laissez pas piéger par l’apparence. C’est en étant capable de regarder toute
apparence, quelle qu’elle soit, en face, sans juger, que l’on prouve sa capacité
pour le ministère de Dieu. Même s’il vous faut des années entières pour y
parvenir, demeurez dans l’attitude juste qui reconnaît :
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Tu es le Christ de Dieu. Tu es un être spirituel dans toute sa pureté. Christ
est assis dans sa gloire en ton être. Ton esprit est l’instrument de Dieu. Ton
corps est le temple même de Dieu. Dieu est l’Ame de ton être.
N’oubliez pas de prendre en compte toutes les composantes de l’être
chez le patient : l’Esprit ou Ame, l’esprit, et le corps. Premièrement comprenez
Dieu comme Ame, comme Esprit et Vie de tout être humain. Saisissez l’esprit
individuel en tant qu’instrument permettant à Dieu d’agir et le corps en tant
que temple du Dieu vivant. Une telle vision permet de voir chacun selon la
totalité de son être, comme étant Esprit, esprit humain, et corps ; les trois
formant une unité, chaque composante ayant part au tout, au Tout qui est
Dieu.
Le praticien est un instrument par lequel Dieu peut S’exprimer, et la voix
de Dieu est rapide, et tranchante, et puissante. Que personne ne voie sa propre
parole comme rapide et tranchante et puissante, puisqu’aucun être humain n’a
atteint ce stade à ce jour. Jésus-Christ lui-même a dit sans honte aucune et
avec une vraie humilité : « De moi-même, je ne peux rien faire. »
Le praticien ne doit pas se gonfler d’orgueil au point de vouloir assumer
les devoirs ou les fonctions de Dieu, croyant savoir de lui-même ce qui convient
à son patient, ou pouvoir apprendre à ce dernier ce qui est juste, ou lui
expliquer comment opérer pour mettre l’harmonie en sa vie. Le praticien ne
doit pas se croire autorisé à faire irruption sur la scène humaine avec son
jugement humain et décider de la manière de résoudre un problème. Ce n’est
pas sa propre sagesse qui guérit le patient, mais la puissance de Dieu qui peut
devenir sa propre puissance. C’est pourquoi, la charge du praticien spirituel est
de prier. Il doit devenir réceptif, totalement transparent. Vient alors Celui qui,
seul, a le droit de changer le corps en un clin d’œil.
Si l’on peut retenir quelque chose des enseignements métaphysiques du
siècle dernier, c’est l’affirmation disant que n’importe qui peut devenir un
guérisseur spirituel, il suffit de le vouloir vraiment. Ce qui ne signifie pas que la
tâche soit facile. Pour certains, il est facile d’atteindre à une conscience de
guérisseur, pour d’autres c’est long. Mais elle peut être acquise par quiconque
y est suffisamment déterminé. Cette conscience ne procède pas de quelque
Dieu mystérieux extérieur, ni de pouvoirs mystérieux extérieurs à Dieu ; elle
83
CHAPITRE VIII
LA CONSCIENCE DE L’OMNIPRÉSENCE
Bien des gens s’interrogent ainsi avec grand étonnement : « Comment
quelqu’un de précis, au milieu de centaines de millions d’autres gens, peut-il
obtenir les effets bénéfiques d’un traitement spirituel, alors même que le
praticien ne tient compte ni de son nom ni de son état physique ? » La réponse
est contenue dans le principe de base de l’unité de toutes choses. La personne
qui demande de l’aide la reçoit dans la mesure où sa conscience a rejoint celle
du praticien, laquelle ne tient compte d’aucune conscience individuelle, ni de
celle du patient ni de celle du praticien, mais seulement de la conscience-Dieu
qui est une.
Quand un patient s’adresse à un praticien véritablement conscient de
Dieu et entièrement dévoué à cette Conscience, il devient part de la
conscience-Dieu du praticien. Mais un patient peut aussi bien demander de
l’aide pour son enfant, ses parents, son chien ou tout autre animal domestique,
des récoltes, etc. ; le faisant, il les confie tout autant à la Conscience infinie
avec laquelle le praticien est identifié. Celui qui, par contre, ne rejoint pas cette
Conscience peut, des années entières, se tenir dans la proximité d’un praticien
sans aucunement être soulagé de ses maux.
Jésus a voyagé partout en Terre Sainte pendant trois ans, rencontrant
jour après jour des malades et des pécheurs. Or, il ne les guérissait pas
systématiquement. Il ne s’arrêtait que devant ceux qui venaient à lui et le
suppliaient par ces mots : « Maître ! Maître ! Guéris-moi. » Et il leur répondait :
« Crois-tu vraiment que je le peux ? » Parmi les multitudes qui venaient
s’asseoir au pied du Maître, seuls recevaient ses incomparables bénédictions
ceux qui étaient capables de s’élever en conscience jusqu’à lui.
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Nous sommes pratiquement tous entourés de personnes qui ont besoin
de guérison d’une sorte ou d’une autre. Et cela soulève la question suivante :
devons-nous assumer la responsabilité de venir en aide à tous ceux qui vivent
dans notre proximité, ou bien devons-nous attendre que la demande en soit
expressément formulée ? Sommes-nous les gardiens de nos frères ? De telles
questions ne se posent qu’aussi longtemps qu’on ne saisit pas le principe
fondamental de toute guérison spirituelle : personne ne donne jamais de
traitement à quiconque, ni pour des conditions quelles qu’elles soient.
Celui qui vit dans le monde en ayant conscience de toutes les frustrations
et de toutes les tragédies qu’il renferme, n’est pas censé réagir par des
traitements. Jamais ! Le praticien spirituel ne doit jamais traiter des personnes
ou des conditions, mais leurs revendications, lesquelles ont invariablement leur
origine dans la croyance à un moi ou à des conditions qui, en fait, n’ont pas
d’existence en Dieu. Chaque fois qu’une croyance fait irruption en votre esprit,
il faut réagir en agissant sur vous-même – non pas sur la personne ou sur les
conditions – par rapport aux revendications elles-mêmes.
Chaque fois que vous voyez quelque chose qui ressemble à de la
difformité, à de la folie ou à un accident, retirez-vous en vos profondeurs et
comprenez que la chose, vue n’est qu’illusion ; sentez à sa place la paix donnée
par la présence de Dieu. Chaque demande qui se présente à votre esprit doit
être traitée en votre propre conscience – et cela chaque fois que vous voyez un
besoin de guérison, non pas seulement quand une demande d’aide vous est
soumise. Si vous marchez dans la rue et voyez quelqu’un en état d’ébriété, cela
peut être considéré comme une demande affectant votre conscience, c’est
donc là qu’elle doit être traitée. Si vous voyez un boiteux ou un mendiant, ne
cherchez pas à vous en détourner, ne passez pas devant lui en l’ignorant ; ne
soyez pas comme ceux qui passèrent à côté de l’homme étendu sur la route de
Jéricho sans rien faire. Ne le laissez pas sans secours, mais élevez-le aussitôt en
esprit, jusque dans la Vérité de l’être, même si vous ne vous arrêtez pas devant
lui physiquement.
Il y a quelques années de cela, à Honolulu, une jeune femme qui suivait
mes cours, rentrant un jour chez elle en autobus, eut son attention attirée par
un homme assis dans le fond, quelqu’un qui clamait des obscénités. Aussitôt,
elle fit en sorte de prendre conscience que Dieu se manifestait en lui comme en
85
tout autre être humain et qu’il possédait toutes les qualités de Dieu sans
exception. Elle ne traita pas l’homme ; ne s’arrêta pas aux apparences. Elle se
traita elle-même, de sorte qu’au bout de quelques minutes, l’homme vint vers
elle et dit : « Merci, Mademoiselle, de prier pour moi. Je vais bien
maintenant. »
Vous ne devez pas passer à côté d’un malade ou d’un pêcheur ou d’un
moribond avec indifférence, ni vouloir esquiver la responsabilité qui est la vôtre
de l’élever en votre conscience, en comprenant que la nature infinie de Dieu se
manifeste à travers lui. Si la personne est quelque peu réceptive, elle percevra
votre geste. C’est de cette façon-là que vous bénissez votre voisin et priez pour
votre ennemi. L’ennemi n’est jamais une personne réelle, mais toujours une
apparence – quelqu’un qui a l’apparence du péché, de la maladie, de la
discorde, de la pénurie ou de la limitation. Il n’y a qu’une manière de prier,
c’est celle qui consiste à se poser des questions comme celle-ci : « Dois-je croire
mes yeux ou les mystiques du monde entier, ceux qui ont établi un contact
avec Dieu par l’intuition et qui ont ainsi reçu la révélation de l’irréalité du mal,
ainsi que de l’irréalité de la loi du péché et de la maladie ? »
Bien des personnes ressentent l’envie de donner ou de faire donner des
traitements spirituels à leurs enfants, à leur mari ou à leur femme, ou à des
amis qui pourtant ne sont nullement intéressés par de tels traitements, qui ne
sont pas sur le sentier spirituel et qui n’ont même aucun désir de l’être. Malgré
ce manque total d’intérêt, le parent ou l’ami bien intentionné décide de passer
à l’acte parce qu’il les aime beaucoup, au point qu’il souhaite les voir libres. Son
zèle lui fait imaginer qu’il aura la force suffisante pour cela.
On ne dira jamais assez que chacun a le droit de mener sa vie comme il
l’entend, même le droit d’aller au suicide ; il a autant le droit d’être en bonne
santé que d’être malade ; il a le droit de s’adresser à la profession médicale
pour sa santé, tout comme vous-même avez le droit de chercher votre bien-
être auprès de Dieu. Celui qui met sa confiance en la médecine n’apprécie
guère qu’un parent ou un ami métaphysicien lui fasse ingurgiter une vérité qui
ne l’intéresse pas, tout comme vous-même qui cherchez la santé et l’harmonie
dans la sagesse spirituelle, ou Vérité spirituelle, n’apprécieriez guère qu’un ami
ou un membre de votre famille se mêle de vos affaires et cherche à vous
détourner de la voie spirituelle.
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Aussi, celui qui croit en la pratique de la guérison spirituelle doit-il être
extrêmement prudent et accorder à chacun la même liberté de penser qu’il
souhaite avoir pour lui-même. « Tout ce que vous voulez qu’on vous fasse,
faites-le de même à autrui. » Quiconque veut recourir pour sa santé à la
profession médicale, au bistouri ou à tout autre type d’aide matérielle, en a
parfaitement le droit et il convient de le laisser aller afin qu’il puisse trouver
son bien là où lui-même croit qu’il le trouvera.
Dans le cas où notre démonstration spirituelle touche notre entourage
familial – un parent, le mari, la femme, un enfant –, nous avons non seulement
le droit mais le devoir et le privilège de reconnaître la Vérité à leur sujet et de
trouver la paix en Dieu. Qu’un tel effet libère ces personnes, cela est une autre
affaire. Tantôt c’est le cas, tantôt ce n’est pas le cas. Il arrive qu’il y ait
naissance en elles d’un désir de liberté et même de liberté spirituelle. Quoi qu’il
en soit, nous demeurons, quant à nous, dans la Vérité. Nous avons fait tout ce
qui était en notre pouvoir, le reste ne nous concerne pas. Pour pouvoir recevoir
de l’aide, une personne doit être un tant soit peu réceptive, avoir au moins un
brin de foi.
Le traitement spirituel est toujours quelque chose d’individuel mais,
comme cela a déjà été dit, le nom, le visage, le corps – toutes caractéristiques
du patient ou de sa maladie – doivent être oubliés par le praticien. Cependant,
quand un patient appelle au téléphone un praticien parce qu’il souffre d’une
grippe, le traitement peut être spécifique à la croyance qu’il entretient par
rapport à son affection, pour raison de conditions atmosphériques ou
climatiques, mais sans pour autant tenir compte du patient lui-même ou de sa
maladie.
Si un praticien reçoit un appel téléphonique qui lui relate les
circonstances d’un accident, il a avantage à garder conscience, pendant le
traitement, que Dieu est garant d’ordre et nourrit en Sa conscience cet ordre,
et que rien ne peut ni ne pourra jamais être soustrait à cette loi d’ordre et
d’harmonie en Sa conscience. Le traitement peut être spécifique dans ce sens,
mais jamais au point de traiter une jambe ou un bras cassé, ou des douleurs où
qu’elles se situent dans le corps. L’accidenté peut avoir une douleur dans la
région du cœur et cependant ne pas avoir de problème cardiaque. Ne serait-il
pas insensé dans ce cas de le traiter pour son cœur ?
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Que le praticien ait trois ou trois cents cas à traiter le même jour, cela ne
fait aucune différence quant au processus à suivre. Il traite chaque demande au
moment où il a reçoit, de sorte que c’est une personne déterminée qui est
traitée et pas quelqu’un d’autre. Il ne doit pas établir une liste de noms en se
disant par exemple : « Je m’occuperai d’eux cette nuit ». C’est à l’instant où la
pensée d’une personne touche l’esprit du praticien que celui-ci doit donner le
traitement, que la demande en soit faite par téléphone, par lettre, par
télégraphe ou tout autre moyen technique, ou par la pensée. Le traitement
doit avoir lieu immédiatement et pas une minute plus tard.
Si quelqu’un se présente à ma pensée en cette minute même où j’écris
ces lignes, je lui donnerai un traitement sans tarder. Je ne le retarderai pas
d’une minute, car il n’y a qu’un temps juste pour le donner, qui est l’instant où
le praticien capte la pensée du patient. C’est le seul instant où la
réinterprétation des croyances est possible, le seul instant où le
développement du patient est possible. Le secret de la guérison est dans la
réaction immédiate, la réinterprétation immédiate.
Il y a des praticiens qui se constituent des listes de patients et qui les
lisent tout en donnant des traitements, le matin en se levant ou le soir avant
d’aller se coucher. Dans quel but ? Pourquoi serait-il nécessaire de parcourir
une liste de noms pour donner des traitements ? Le travail devait être fait au
moment de l’appel à l’aide, à moins que le patient n’ait expressément
demandé un autre soin pour une heure ultérieure.
Le praticien persévérera dans ses traitements jusqu’au moment où naîtra
en lui un sentiment de libération ou quand le patient en demandera
l’interruption. Il appartient au praticien d’apporter de l’aide à son patient, mais
quand il l’a donnée et qu’il sent en lui un soulagement, il peut considérer que le
fardeau est désormais sur les épaules de Dieu et qu’il a rempli sa fonction. Il
doit se dire que le traitement est fini, à moins que le patient ne revienne à son
esprit ou lui demande à nouveau de l’aide.
Le praticien ne doit pas traiter le patient avec l’idée de le guérir. L’aide
qui lui est demandée consiste à comprendre que les conditions sur lesquelles
porte son traitement n’ont pas vraiment de réalité. C’est pour cette raison qu’il
ne doit pas entretenir l’idée de réitérer demain le traitement d’aujourd’hui. Car
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si l’erreur n’a pas d’existence en ce jour, elle n’en aura pas davantage en un
jour futur ; de même, si elle n’en a pas aujourd’hui, elle n’en a pas eu non plus
hier.
Cela explique pourquoi des personnes se trouvant à de très grandes
distances reçoivent souvent mon aide avant que j’aie capté leur demande. Jour
après jour, je me remets en mémoire cette loi de l’irréalité d’une erreur dans
les différentes phases du temps selon laquelle, en fin de compte, une erreur
n’existe pas non plus au moment de la communication de la demande. Je vis
continuellement dans la conscience que seul l’instant présent est réel et que
l’harmonie qui est en ce moment même est éternelle, qu’elle a toujours existé
et qu’elle existera pour toujours. Cette conscience fait que les personnes qui
m’envoient leur demande d’aide reçoivent obligatoirement cette aide, et cela
au moment même où ils me la communiquent, puisque c’est alors l’instant ou
je connais la Vérité.
Quand le praticien se réveille le matin, il ne doit pas penser du tout aux
soins avant qu’une demande ne lui soit faite. Il n’y a pas lieu pour lui d’y
penser, dans la mesure où il traite chacune d’elles immédiatement. Pendant
mes longues années de pratique, j’ai traité beaucoup, beaucoup de cas chaque
jour. Une année, je suis arrivé à une moyenne de cent trente-cinq par jour avec
des semaines de sept jours. Et jamais je n’ai établi de liste de patients. Dès que
me parvenait une lettre, je m’occupais aussitôt du cas, puis j’oubliais la
personne et son problème jusqu’à ce que, éventuellement, elle revînt à mon
esprit ou m’écrivît de nouveau.
À chaque appel à l’aide, je m’établis dans cet état d’esprit : « C’est ici le
jour que l’Éternel a fait », c’est ici l’instant d’accomplir le travail d’aide qui
m’est demandé. Dès que le patient sort de ma pensée, je considère que mon
travail est terminé. Mais si plus tard il me revient à l’esprit, je recommence et
lui donne le meilleur traitement possible.
Mais je fais en plus un travail qu’on pourrait dire de groupe, et cela
chaque jour. Je pars du principe que toute personne, où qu’elle se trouve, doit
pouvoir entrer en communication avec moi et ainsi recevoir des soins
instantanés sans avoir pour autant à se déplacer.
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Ce type de travail de groupe ne doit pas être entendu en son sens
commun. On peut l’appeler ainsi dans la mesure où, en le faisant, je ne me
représente pas une personne spécifique, ni d’ailleurs trente ou quarante ou
cent personnes, mais une sorte de corps global de patients, ou corps d’élèves.
En entrant en méditation pour ce type de travail, que j’effectue beaucoup,
beaucoup de fois par jour, je pense simplement à un groupe, un groupe exempt
de toute croyance ou de suggestions propres à ce monde.
Ensuite, j’oublie toute notion de groupe dans ma méditation. Celle-ci
sera entièrement centrée en Dieu et le principe divin ; je reconnais que c’est
Dieu la conscience de l’être individuel. En la conscience-Dieu, n’opère aucune
des lois propres à la matière, comme celle régissant les climats ; de même,
aucune croyance n’est à l’œuvre dans l’esprit qui se fait l’instrument de cette
conscience-Dieu. En elle, il y a l’unique Présence, l’unique Puissance, et rien
d’autre. C’est la conscience-Dieu qui régit pour moi le groupe que je traite.
Ce sont de tels moments de méditation quotidienne, pendant lesquels un
grand nombre d’élèves de la Voie Infinie embrassent dans leur conscience
l’ensemble de ces mêmes élèves, qui font que le corps mondial des élèves de la
Voie Infinie reste relativement non atteint par l’état d’hypnose régnant sur la
terre et que le péché, la maladie, la pénurie et d’autres facteurs de discorde
leur sont épargnés dans une certaine mesure.
Il y a aussi des moments où je pense à ma propre famille, non pas à
chaque membre isolément, mais à la famille en tant qu’unité. Je médite alors
de la même façon que je le fais pour les élèves de la Voie Infinie : je reconnais
que c’est Dieu qui constitue l’esprit, la vie et l’Ame de ma famille. Rien
d’extérieur ne peut l’atteindre pour créer la discorde ou l’harmonie parce que
toutes les lois qui la gouvernent procèdent de l’être profond de chacun d’eux,
de la conscience-Dieu qui est à l’origine même de chaque être particulier et de
la cellule familiale.
Si j’étais instituteur ou professeur ou ministre d’une église, c’est de la
même manière que je méditerais. En tout premier lieu, j’imaginerais mes
élèves ou l’assemblée des fidèles, mais tout de suite après je ne penserais plus
à eux et j’élèverais ma conscience jusqu’à Dieu qui est la conscience de ces
élèves ou de cette assemblée de fidèles, ainsi que de chaque être composant
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l’un et l’autre groupe, et qu’Il est unique loi pour eux. Je chargerais Dieu de leur
gouvernement.
La dernière méditation de groupe pourrait être pour les forces armées du
monde entier. Il ne s’agit pas non plus, dans ce cas, d’isoler un soldat comme si
la Vérité s’appliquait à l’un d’eux et non aux autres. Dieu doit ici être vu en tant
que conscience de l’ensemble des armées du monde, que le pays que sert l’une
ou l’autre armée soit ennemi du sien ou bien ami.
Il faut retenir comme règle générale de ne donner des traitements de
groupe que pour des situations similaires à celles qui viennent d’être citées.
Je parlerai pour finir d’un autre traitement de groupe judicieux, celui où
le praticien s’adresse à Dieu pour communier avec Lui. Cette pratique offre la
possibilité d’une guérison à quiconque entre en communion avec le praticien à
cet instant précis. Là, le pratiquant ne traite pas un groupe de personnes ; il se
contente de réaliser l’union avec Dieu et, pendant ce temps, ceux qui entrent
en communion avec lui peuvent trouver la guérison. Il peut y avoir jusqu’à
quatre ou cinq cas de guérison.
L’expérience m’a appris que c’est ma propre élévation de conscience qui
détermine le degré d’harmonie, de paix, de joie, de prospérité, de santé et
d’intégrité de ce que j’appelle mon corps d’élèves. Pour illustrer mon propos, je
citerai une expérience remontant aux premières années de mon ministère de
guérison. C’était l’hiver et j’avais fort à faire avec les grippes, les
refroidissements et les pneumonies qui sévissaient comme les années
précédentes. Je me trouvais en Nouvelle-Angleterre et le cas suivant se
présenta à moi, m’ouvrant la conscience à la déclaration de Jésus : «Moi et le
Père, nous somme un. »
Un soir, je quittais mon bureau après avoir traité vingt-neuf cas de
refroidissement et de grippes à différents stades. Le lendemain matin, je
recevais déjà six appels avant même d’avoir eu le temps de m’asseoir à mon
bureau. Il y avait généralement affluence dans la salle d’attente à mon arrivée,
or, mon carnet de rendez-vous qui était habituellement plein, montrait ce jour-
là une entière disponibilité pendant une heure. Comme je ne l’avais pas fait
exprès, je me demandais quelle était la signification de cette nouveauté. A un
moment, j’eus comme un flash et je me dis : « Ce n’est pas moi qui ai arrangé
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cela ; je suis totalement étranger à cette situation. C’est sûrement Dieu qui l’a
voulu. Il doit avoir ses raisons. » Je fermais la porte de mon bureau, agissant
comme si des patients attendaient dans la salle, je m’assis et dis : « Père, dis-
moi la raison, le sens de cette heure de disponibilité. »
Je me mis alors en méditation et attendis. Et la réponse me fut donnée :
« Tu n’as pas à traiter trente-cinq cas de refroidissement et de grippe, mais
seulement ta croyance en un moi séparé de Dieu. Cette croyance provient de
ce que tu vois opérer en ta conscience des pouvoirs extérieurs à Dieu. Tu ne
dois accepter que l’unique Puissance, l’unique Conscience, l’unique
Intelligence. Tu ne dois reconnaître l’opération d’aucune puissance extérieure à
ta propre conscience de Dieu. »
Dans l’après-midi qui suivit cette révélation, les appels en relation avec
des refroidissements ou des grippes cessèrent d’arriver. Tous les patients ou
presque que j’avais traités pour des refroidissements ou des grippes avaient
été guéris pendant cette heure où j’avais opéré la prise de conscience que je
viens de relater. À l’instant où ma conscience enregistra cette vérité de l’être,
tous ces patients furent libérés de leurs problèmes. Je n’avais pas eu besoin de
traiter chacun d’eux séparément, de méditer ou de penser à chacun d’eux,
seulement d’enregistrer cette vérité de l’être en ma propre conscience. Si
j’entretiens en moi la vérité de l’être, toute personne venant à ma conscience,
ou tout un groupe de personnes, qu’elles soient trente-cinq ou trois cents, peut
bénéficier de cette vérité qui opère en ma conscience.
Voilà de quelle façon il faut concevoir le traitement spirituel ; c’est de
cette façon-là que l’on parcourt le monde en étant source de bénédictions et
de bienfaits. L’on ne traite pas des personnes ni n’essaye de voir Christ en
elles : on doit voir le Christ en tant qu’unique être réellement existant. Voyez
seulement le Christ, sentez-le en vous ; sentez sa chaleur rayonnante au-
dedans de votre propre être. Nombre de ces personnes que vous bénissez en
silence seront guéries et certaines d’entre elles découvriront la voie de la vérité
à travers vous, parce que vous aurez ouvert en elles ce centre spirituel dont
elles n’avaient pas conscience jusque-là. « Et moi, quand j’aurais été élevé de la
terre, j’attirerai tous les hommes. »
93
CHAPITRE IX
QU’EN EST-IL DU CORPS ?
Dans les chapitres précédents, j’ai énoncé les principes de la guérison
spirituelle, mais il faut se rappeler que les explications n’ont pas vertu de
guérison. Vous avez pu vous familiariser avec ces principes mais, pour que vous
puissiez les utiliser efficacement et développer à votre tour une conscience de
guérisseur, ils ne doivent pas rester des généralités, un simple exercice
spirituel, mais être mis en relation avec des problèmes spécifiques, que ceux-ci
soient d’ordre financier, moral, mental ou physique.
L’un des problèmes qui affectent la plupart des gens est celui du
vieillissement, du corps qui devient douloureux avec l’âge, puis qui meurt.
Même ceux qui connaissent le bien-être physique en ce moment se posent des
questions sur le corps. Qu’en est-il de ce corps ? Quelle est sa place dans
l’univers spirituel ? Ce corps de matière est-il le Verbe qui s’est fait chair ? Le
corps de matière ressuscite-t-il lui aussi ? Le corps de matière est-il une
manifestation de Dieu ?
Ne soyez pas trop étonné si je vous dis qu’il n’y a qu’un seul corps. Il n’y a
pas en effet le corps matériel d’un côté et le corps spirituel de l’autre, mais un
seul corps. Pour la Voie Infinie, le principe d’unité s’applique à tous les aspects
de la vie.
Nous entretenons, il est vrai, une conception matérialiste du corps, et
c’est elle qui embrouille tout et nous livre à toutes sortes de maux, alors que le
corps n’a aucun pouvoir de causer des problèmes ; le corps n’a aucun pouvoir
d’être bon ou mauvais, malade ou bien portant. C’est notre conception du
corps qui lui donne l’apparence du bien-être ou de la maladie.
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Avec la conception matérialiste du corps, vous ouvrez la porte à toutes
sortes de péchés et de maladies. Mais dès l’instant ou vous renoncez à la
pluralité de corps, que vous n’imaginez plus qu’il y a deux, ou trois, ou quatre
corps différents, et ne voyez plus qu’un seul qui est le temple du Dieu-vivant,
qui est régi, préservé par Dieu et assujetti seulement aux lois divines, il devient
objet de la grâce de Dieu. Si vous avez une vision matérialiste du corps, vous lui
imposez des limites, mais si vous vous dites : « Je vois bien, ma foi, que le
sentiment que j’ai de mon corps est matériel », je vous comprendrai et serai
même d’accord avec vous. Tout le monde, en effet, à plus ou moins le
sentiment de posséder un corps de matière.
Jésus lui-même garda l’impression d’un corps de matière jusqu’au jour
de son Ascension. Même dans les jours qui suivirent sa résurrection, il présenta
les marques des clous et de la lance, ce qui montre bien que, malgré sa très
grande réalisation spirituelle, il conservait plus ou moins le sentiment d’avoir
un corps physique, mais infiniment moins que n’importe qui d’autre qui a vécu
un jour sur cette terre. C’est le jour de l’Ascension seulement qui s’éleva au-
dessus – non pas de son corps physique, de matière – mais au-dessus du
sentiment d’avoir un corps. Qu’advint-il à cet instant des blessures et du sang
de Jésus ? Ils cessèrent d’exister car il devint essence de couleur entièrement
blanche, tellement blanche qu’il disparut de la vue de ses disciples.
Celui qui arrive à comprendre qu’il n’est pas un corps de matière malgré
le sentiment qu’il a encore d’en posséder un, perd peu à peu cette impression
tout en prenant conscience qu’il n’y a pas de puissance agissante au niveau du
corps physique, ni dans les organes ou les fonctions corporelles, ni dans les
embryons, ni dans la nourriture, car « toute espèce de puissance m’a été
donnée. »
Votre bien-être ne dépend pas d’un cœur robuste ; votre cœur est
robuste à cause de votre être. Quant à la force de vos jambes, elle ne dépend
pas de l’harmonie qui pourrait y régner ; vos jambes vous soutiennent du fait
de l’harmonie de votre être. Selon l’acception commune, la santé est fonction
du corps, mais du point de vue spirituel, vous êtes intègre et c’est cette
intégrité qui préside à l’activité du corps. Ce n’est pas le corps qui règle votre
santé ; c’est la santé qui gouverne votre corps. C’est vous-même qui dirigez
l’activité de votre corps en ayant conscience de votre véritable identité, et c’est
95
cette conscience qui donne la santé à tous ceux qui s’adressent à vous pour un
traitement.
Supposons qu’un individu X ait demandé votre secours parce qu’il souffre
de quelque problème physique. Peut-être vous a-t-il précisé qu’il vient
d’attraper la grippe qui actuellement fait des ravages autour de lui. Celle-ci,
comme toute « épidémie », se propage rapidement. En le traitant, il vous faut
reconnaître tout de suite que la notion d’épidémie lui a été inculquée par un
moi séparé de Dieu, ce qui rend inutile à la fois le traitement du patient X et le
traitement de son état physique. Le seul traitement consiste à garder en tête la
Vérité de Dieu. Le traitement est supposé se dérouler complètement dans la
conscience-Dieu :
Si Dieu est être infini, il ne peut pas y avoir d’autre être que Lui-même ; il
n’y a pas de personne X qui serait séparée et distincte de Dieu. Il ne peut y avoir
côte à côte un Dieu qui est être infini est un être humain fini. Dieu est bien
omniprésent, l’unique Bien ; il n’y a pas de bien hormis celui de Dieu.
En outre, si Dieu est infini, Dieu doit renfermer en Soi toutes les lois, être
l’unique Loi. Ce qui élimine toute possibilité d’existence d’une loi qui ne serait
pas de Dieu. C’est pourquoi, dans le royaume de l’Esprit, il ne peut y avoir de lois
de matière agissantes ; dans ce Royaume, il n’y a ni loi du mal, ni infection, ni
contagion ; il ne peut y avoir de loi du mal. Il y a seulement la loi de Dieu, la loi
spirituelle – parfaite, complète, harmonieuse, en vigueur partout et pour tout et
dont l’application ne dépend que d’elle-même. Rien ne peut s’opposer à la loi de
Dieu, rien ne peut la combattre. Dieu seul est la loi gouvernant ce monde.
Dieu est l’unique vie, votre vie et la mienne. La vie de Dieu ne peut jamais
être malade ni sa vitalité diminuer, et elle ne peut pas non plus être soumise à
des influences extérieures qui seraient de nature contraire aux influences
mêmes de Dieu.
Tout le traitement doit se dérouler au royaume de Dieu, dans la
conscience que Dieu est vie individuelle, esprit individuel, loi individuelle,
Esprit, substance et unique cause. Et si Dieu est l’unique cause de toutes
choses, Il est également l’origine de tous les effets ; et s’il n’y a pas d’autres
effets que ceux ayant leur origine en Dieu, le traitement n’a plus lieu d’être
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poursuivi. Il n’y a plus que Dieu – Dieu comme Cause, Dieu comme Effet, Dieu
comme Vie, Dieu comme Loi, Dieu comme Être.
Ceci est la première phase du traitement : vous élever au-dessus de la
peur et au-dessus de l’apparence. L’apparence était la personne X souffrant
d’une grippe mais, ayant pénétré le royaume de la complétude divine, vous
avez fini par perdre de vue l’être individuel et sa maladie. Vous voici à présent
dans le tabernacle de Dieu et de Ses archanges ou votre travail est achevé.
C’est pourquoi vous vous mettez profondément en position d’écoute, comme si
vous vous vous attendiez à entendre une voix.
À un moment où à un autre, plus ou moins rapidement, en faisant une
profonde respiration, il se produira en vous un déclic. Parfois vous recevrez un
message, mais quoi que vous receviez, cela entraînera en vous une libération.
Vous aurez l’impression d’une charge qui vous quitte et saurez que désormais
Dieu a la responsabilité du patient. La phase du traitement qui vous incombait
a pris fin ; vous en êtes dégagé, Dieu a pris la relève.
Plusieurs heures plus tard, six ou huit ou dix, la personne peut vous
rappeler en disant : « Mon état a empiré » ou « Je me sens mieux » ou « Je me
sens libérée de mon problème. » Si elle vous dit qu’elle est guérie, il n’y a pas
lieu de la traiter encore. Mais si elle vous dit que son état est pire ou qu’elle se
sent pareille qu’avant ou un peu mieux, vous pourriez être induit à lui donner
un deuxième traitement. Vous opérez comme précédemment en employant
d’autres mots ou d’autres pensées, mais toujours en veillant que les termes
employés soient de nature céleste, en maintenant le traitement sur le plan de
Dieu. N’ayez conscience que de la vérité de Dieu, puisque toute vérité sur Dieu
est en même temps votre vérité et celle de la personne que vous traitez. C’est
le corollaire normal de l’infinité de Dieu. Dieu étant infini, vous et la personne
que vous traitez êtes de Dieu et en Dieu. Aucun être humain ne peut vivre en
dehors de Dieu puisque Dieu est infini. Et comme nous avons tous part à Dieu
et sommes en Dieu, toute vérité connaissable sur Dieu nous guérit également.
Tous les patients que vous aurez à traiter ont le sentiment de l’opération
en eux d’une loi humaine, matérielle (vous vous en rendrez compte par vous-
même). Ce peut être une loi d’infection ou de contagion, une loi de
décomposition ou de rupture. Une loi humaine et est à l’œuvre dans chaque
97
cas que vous traiterez, loi qui doit être reconnue comme le produit d’un
processus d’hypnose.
Le problème peut être une maladie organique ou fonctionnelle. Pendant
le traitement, à un moment donné, vous prendrez conscience que ce ne sont
pas les organes ni les fonctions corporelles qui gouvernent la vie, mais la vie
elle-même. Tout comme la vie régit la vie entière d’une plante et non la
croissance de ses feuilles et de ses tiges isolément. Quand la vie est répandue
dans une plante, elle prospère, ses feuilles et ses tiges n’étant que la
manifestation extérieure de la force de vie.
De la même manière, ce ne sont pas le cœur, le foie ou les poumons qui
entretiennent la vie. Dieu est vie Lui-même, une vie qui ne peut être influencée
par les organes et les fonctions du corps. C’est pourquoi, il ne sert à rien de
vous tracasser de leur apparent dysfonctionnement. Il suffit de prendre
conscience que c’est la vie de Dieu qui gouverne le corps en toutes ses
activités, et vous verrez l’harmonie et le bien-être s’établir en lui. Dans votre
conscience du vrai timonier du corps, vous ne descendez pas au plan du corps.
Vous ne faites que redresser une croyance erronée. Vous voyez que ce n’est
pas le corps qui régit la vie, mais l’inverse : que c’est la vie qui régit le corps. Un
cœur est incapable de battre s’il n’est pas traversé par l’énergie de la vie. De
même, les organes digestifs ou d’élimination ne pourraient pas fonctionner s’ils
n’étaient pas imprégnés d’une intelligence et d’une vie œuvrant en eux, sur eux
et à travers eux.
Il n’y a pas lieu de se tracasser pour les organes et les fonctions du corps
car ils n’ont aucun pouvoir de destruction, de mort ou de maladie. À l’intérieur
de chacun de nous, se trouve la puissance de Dieu qui peut ressusciter même
des corps morts, des organes, des fonctions et des muscles morts. En chaque
conscience individuelle, il y a la puissance de résurrection.
Le Verbe, en Se faisant chair, changerait-Il de nature ? Sûrement pas, pas
plus que l’eau ne change de nature devenant glace ou vapeur ; quelle que soit
la forme de l’eau, elle garde ses propriétés. Il en est de même quand le Verbe
Se fait chair. Il demeure de la substance auto-créée et subsistant par elle-
même, contenant en elle-même la loi, la cause et l’activité propres à sa forme.
98
La conscience de Dieu en tant que principe de gouvernement de tout ce
qui est, de Dieu en tant qu’unique substance et unique loi, dissout les
apparences que le monde appelle maladie, péché, peur et mort. Celui qui vit du
point de vue des croyances et des conceptions mentales voit son expérience se
calquer sur ces croyances et ces conceptions. Quant à l’activité de la vérité
dans la conscience, elle est parole de Dieu manifestée en tant qu’être
harmonieux.
Il n’est pas toujours facile de faire abstraction de l’apparence, la
tentation étant de s’accrocher à elle, mais il faut tâcher de reconnaître son
pouvoir de suggestion, d’hypnose, et il faut se tourner sans tarder vers Dieu.
Faites en sorte de maintenir le traitement à l’intérieur du cercle de Dieu et ne
reconnaissez que la vérité de Dieu. Le corps physique est dénué de vérité
puisqu’il n’est qu’un concept. C’est Dieu le principe du mouvement, la loi de
tout ce qui est. Ne considérez pas cette déclaration avec désinvolture parce que
jour après jour, heure après heure, vous rencontrerez les lois de « ce monde ».
Votre traitement doit porter sur la loi de Dieu :
Dieu étant être infini, Sa loi est elle aussi infinie. Par conséquent, la seule
loi qui puisse exister est spirituelle, et cette loi spirituelle unique est celle qui
opère dans l’expérience individuelle, qui donne le mouvement à l’être et au
corps. Il n’y a pas de loi à vaincre, qu’elle soit d’ordre physique, mental ou
psychique. Je ne reconnais pour ma part qu’une seule loi, qui est la loi infinie de
Dieu, éternellement et infiniment présente. La loi qui est Dieu est toute
puissante ; elle n’a pas à combattre d’autres lois. Elle est par Soi-même unique
loi, loi universelle. Auprès d’elle, il n’existe aucune autre loi, qu’elle soit d’ordre
matériel, moral, mental ou physique. La loi est unique et cette loi est Dieu.
C’est pourquoi ne cherchez pas à vaincre des lois humaines, qu’elles
soient d’ordre matériel mental ou moral ou de quelque autre ordre.
Reconnaissez toujours que vous n’avez affaire qu’à l’unique loi. Toute loi
contraire n’est que sentiment matériel de loi. En reconnaissant la loi spirituelle
comme unique loi, toute autre prétention de loi disparaît.
Quand un patient vous fait part de son problème, quel qu’il soit, voyez
immédiatement en conscience que sa demande procède d’un sentiment
matériel, d’une sorte d’hypnose. Le mot « Dieu » doit vous venir à la
99
conscience tout de suite afin que puisse s’effacer en vous l’image de cette
personne, son état et les circonstances de son problème.
Je me souviens d’un appel venu de quelqu’un qui souffrait d’une
intoxication par le gui et qui présentait tous les symptômes qui accompagnent
une telle intoxication. J’eus vite, très vite, la pensée – ce n’était donc pas une
pensée issue de la raison – que dans la mesure où Dieu avait créé toute chose,
le gui avait lui aussi été formé avec de la substance de Dieu, qu’il en avait les
propriétés, et donc que son effet ne pouvait qu’être en concordance avec la
nature de Dieu.
Selon les lois de l’apparence et conformément aux croyances humaines,
il existe des propriétés qui s’opposent au bien que l’on associe généralement
avec Dieu ; il n’y a d’ailleurs pas lieu de contester une telle image du point de
vue humain où elle est entièrement fondée. Mais dans la Voie Infinie, nous ne
nous occupons pas des apparences. « Ne jugez pas selon l’apparence, mais
jugez selon la justice. » Si vous jugez selon l’apparence, vous vous impliquez
dans les puissances qui gouvernent ce monde.
Il ne s’agit pas de nier l’apparence de la discorde physique, mais de
reconnaître Dieu en tant que substance de toute espèce de forme, que celle-ci
soit un massif de roses ou bien un poison comme le gui. À moins de vous être
entraîné avec persistance à voir au-delà des apparences, vous risquez de
trouver difficile de discerner Dieu en tant que principe-moteur de tout ce qui
existe. L’apparence peut avoir pour nom gui, ou rose, ou tumeur, mais elle n’est
pas. La vérité, c’est que Dieu est la substance et la loi de tout ce qui existe.
Celui qui réussit à voir au-delà de l’apparence, à voir Dieu en tant que
substance de toute forme, ne prendra pas peur à la vue des symptômes
physiques d’un poison comme le gui ou d’une tumeur, parce qu’il comprend
que s’il y ajoutait foi, il interpréterait de façon erronée l’indestructible
substance qui les sous-tend et qui n’est pas affectée par le péché, la maladie, la
peur, l’inquiétude, la haine, l’envie, la jalousie ou la malveillance. La substance
de Dieu a le pouvoir de s’autocréer et de s’autopréserver. Que ce fait soit pour
vous l’objet d’une méditation quotidienne :
Mon corps ne présente ni les qualités d’une substance bonne ou
mauvaise, ni aucune quantité d’une telle substance. Il n’est ni malade ni bien
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portant, ni grand ni petit, ni soumis à l’existence et à la mort. Mon corps est le
temple de Dieu, la substance-Dieu s’y manifeste en tant que forme et celle-ci est
dotée de toutes les qualités qui caractérisent Dieu, le Je suis, l’Ame. Il n’y a pas
en moi d’autre substance. Mon corps n’est ni jeune ni vieux, il est aussi vieux
que Dieu et aussi jeune que chaque jour nouveau.
Mon corps n’est pas gouverné par les lois de la matière ou de l’esprit
humain, mais par la grâce de Dieu, car « c’est à toi qu’appartiennent, dans tous
les siècles, le règne, la puissance et la gloire. » Dieu est la lumière de mon corps.
Et mon corps ne contient ni ténèbres ni ignorance mentale car Dieu est la
lumière pour Son temple saint qu’est mon corps. Dieu se déploie, Se montre et
Se révèle en tant que corps – en tant que temple, lieu saint où règne la paix. La
grâce de Dieu fait subsister Son corps et le nourrit, ce Corps qui est aussi mon
corps.
101
CHAPITRE X
LE DÉVELOPPEMENT SPIRITUEL,
LA NAISSANCE ET LA MORT
Dans la création de Dieu, la lumière fut avant le soleil. Dans la création de
Dieu, il y eut une moisson avant qu’aucune semence n’ait été mise en terre,
autrement dit, sans le secours de processus matériel. C’est cela même le secret
de Melchisedek qui n’avait ni père ni mère et donc vint à l’existence
indépendamment de tout processus d’ordre physiologique. Ne savez-vous pas
que cela est la véritable vie et qu’elle régit aussi bien votre être que le mien ?
Ne savez-vous pas que du point de vue de notre identité spirituelle, nous
sommes comparables à Melchisedek et, comme lui, n’avons ni père ni mère ?
« N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui
qui est dans les cieux. »
Dans le rêve d’Adam, une incarnation suit une autre, mais selon votre
véritable identité, il n’y a ni naissance ni mort. Il y a pour toujours le Je :
Je me tiens à l’arrière de moi-même et Je vois toutes choses advenant à
cette personne appelée « moi » et toutes choses advenant à ce qu’on appelle
« corps ». Mais Je ne m’identifie pas à lui. Je suis ici, et J’étais déjà là avant
même d’avoir été conçu dans la matrice de ma mère, et J’y serais encore même
quand J’aurais traversé l’expérience de la mort. Je serai là, en position de
témoin. Ce sera une expérience ne concernant que mon corps mais pas le Je,
tout comme ma naissance ne concernait pas le Je que je suis.
Je sais que Je suis, et je sais que J’ai revêtu la forme qu’est mon corps,
qu’il s’est transformé à travers les années : de bébé il est devenu enfant,
d’enfant il est devenu adolescent, d’adolescent il est devenu adulte et d’adulte il
102
a atteint la maturité. Et je sais aussi que ce processus de transformation se
poursuivra jusqu’au jour où je quitterai ce sentiment du corps et continuerai
d’être selon ma véritable identité ; et mon corps sera ce qu’il est censé devenir
parce qu’il y a en moi le Je, et que je suis ce Je. Le Je est là en tant que témoin.
J’ai conscience de moi en tant que personne. J’ai conscience de mon
corps. J’ai conscience de vous-même en tant que personne possédant un corps
et, la plupart du temps, J’ai conscience de votre véritable identité. Je peux
presque toucher la réalité qui est derrière vos yeux. Elle est votre véritable
nature en laquelle vous demeurez toujours. Cette chose extérieure, le corps,
n’est que la forme que vous avez revêtue en ce monde pour les besoins de la
manifestation.
La conception d’un enfant et sa gestation ne sont que des visions
inhérentes à la nature humaine. Ce qu’on appelle conception et naissance d’un
enfant est, en réalité, Dieu Se développant, Se montrant et Se révélant dans la
manifestation. En traitant des bébés encore dans le ventre de leur mère ou
venant de naître, la première pensée qui me vient fréquemment à l’esprit est
que dans ce monde il n’y a rien de tel qu’un enfant. Aux oreilles du profane,
une affirmation de ce genre peut paraître extrêmement étrange, voire
ahurissante, mais si vous vous arrêtez pour réfléchir un peu, vous comprendrez
que Dieu est toujours au stade de l’absolue maturité ; qu’Il est sans cesse dans
un stade de perfection achevée. Celui qui possède une vision spirituelle
développée sait que la moisson est d’ores et déjà à maturité, même si la
semence n’a pas encore été mise en terre. Et il en est de même pour un enfant.
Vous pourriez naturellement me rétorquer : « Mais pourquoi dans ce cas
la personne se développe-t-elle comme nous le voyons avec nos yeux : elle
croît, allant de l’enfance à la maturité et de la maturité à la vieillesse ? » Ce que
les yeux de chair voient, c’est le développement d’un être humain mais pas la
naissance et la croissance de l’être spirituel, du fils de Dieu. C’est comme de
regarder un film, lequel est déjà tout entier sur une bobine. Nous le voyons se
dérouler dans l’espace-temps, du début jusqu’à la fin.
Mais n’oublions pas pour autant que ce film qui se déroule sur un écran
existait déjà au préalable : il n’a fait que se projeter dans l’espace-temps devant
nos yeux.
103
Il en va de même pour l’enfant qui grandit et parvient à maturité : il est
l’expression de l’activité de Dieu dans l’espace-temps. En réalité, l’enfant était
en état d’achèvement dès le commencement ; il était en pleine maturité, dans
la plénitude de son être dès le commencement – il en est toujours ainsi, à tout
moment du passé, au moment présent et à tout moment du futur. Cette
compréhension constitue le traitement à donner à tout enfant non encore né
ou venant juste de naître. Dieu n’est pas soumis à la conception ni à la
naissance. Ni la vie de Dieu, ni l’esprit de Dieu, ni l’Ame de Dieu ne sont soumis
à la conception ; ils ne font que se développer en tant qu’être individuel.
Sur le plan humain, il y a la semence mâle qui est fécondée dans le
ventre de la femme. Personne ne peut dire exactement comment une telle
semence est plantée dans l’être individuel. Et pourtant, en y réfléchissant,
n’est-ce pas la Vie elle-même qu’il y a plantée ? Cette semence n’est-elle pas le
produit de la Vie ? C’est la Vie qui crée la semence et qui agit à travers elle de
telle sorte qu’elle ne reste pas semence pour toujours. Sous l’influence de la
Vie, la semence change de forme et, dans le temps, ces formes changeantes
sont autant de témoins de son activité. Un père et une mère sont-ils les
créateurs d’un enfant ou ne sont-ils en réalité que des instruments, des voies
par lesquelles cet enfant a pu se manifester ? Même la perspective humaine
nous permet de pressentir l’existence d’une force spirituelle derrière la
création qui, bien qu’invisible, n’en créé pas moins la semence.
Si Dieu est cette force-là, tout ce dont nous héritons appartient à Dieu
Qui est à la fois Père et Mère, source de l’unique Vie, l’unique Vie S’exprimant,
l’unique Vie Se manifestant individuellement, universellement et
impersonnellement. Cette individualisation ne peut donc pas posséder de
qualités autres que celles qui caractérisent sa source. Les qualités, la nature et
la physionomie de Dieu sont rendus manifestes dans Son expression en tant
que vie individuelle.
Il est vrai qu’il y a l’apparence humaine ; il est vrai qu’il y a revendication
d’une identité distincte de Dieu. Quand se pose à vous un problème qui est dit
héréditaire, considérez l’idée de Dieu, l’unique vie, et la nature de l’héritage
divin. Comprenez que l’héritage divin de l’être humain est Esprit, vie, vérité,
amour, harmonie, joie, paix, puissance et domination. Rappelez-vous des
vérités bibliques comme celle-ci : « Nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous
104
sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers
de Christ. » Dès lors, notre héritage pourrait-il être autre que la vie et l’amour ?
Avez-vous conscience de ce que signifie cette injonction de Jésus :
« N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui
qui est dans les cieux » ? Si vous n’appelez personne sur la terre votre père,
vous n’avez qu’un parent unique. Vous n’avez pas de parents terrestres, de
sorte que vous n’êtes ni de race blanche, ni de race noire ou jaune, ni d’Orient
ni d’Occident. Chacun de nous a le même parent et ce parent est le Père
céleste, l’unique Principe créateur en esprit. Nous sommes tous fils de Dieu.
Certains sont plus instruits que d’autres, plus cultivés que d’autres, mais ce
n’est là que développement extérieur procédant de circonstances familiales. Il
n’y a qu’un Père unique, qu’un Principe créateur unique, et vous êtes tous
héritiers des richesses célestes. Personne n’est quelque chose à lui tout seul,
mais par filiation, vous êtes tous ce que Dieu est ; vous possédez tous ce que
Dieu possède parce que « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que
j’ai est à toi. »
En essayant de mettre en application ce principe de la filiation divine,
vous prenez conscience de certaines limites en votre expérience et dans
l’expérience de votre entourage. Chacun de nous fait l’expérience de la pénurie
à certains moments de sa vie, pénurie qui, pourrait-on penser, et due à
l’hérédité ou au hasard de l’environnement familial dans lequel on est né :
pénurie d’intelligence, pénurie de circonstances d’envergure, pénurie
d’éducation, pénurie de sécurité financière ou pénurie dans la constitution
physique. Mais celui qui réfléchit au sens de cette leçon découvre un jour ou
l’autre la vérité qu’elle renferme, de sorte qu’il comprend comment il devra
ensuite faire face à toute apparence de limitation :
Les cinq sens peuvent parler dans le sens de la limitation, mais moi je
n’accepterai plus que la vérité selon laquelle moi et le Père nous somme un et
que tout ce que le Père a est à moi. J’ai accepté ma filiation divine ; j’ai accepté
ma condition d’héritier de Dieu des richesses célestes : l’intelligence et les
occasions en nombre illimité. Aucune chose bonne Il ne la retient devant son fils
bien-aimé.
105
Méditez tout cela ; gardez ces affirmations à portée de main. Des jours,
des semaines, voire des mois pourront passer sans que le poids de la limitation
cède un tant soit peu, mais il faudra considérer cette période comme un temps
d’épreuve. Allez-vous continuer à croire et à accepter l’apparence ? Au lieu de
vous affermir dans cette conviction :
L’enfant de Dieu que je suis n’a jamais connu, ni ne connaît maintenant,
ni ne connaîtra jamais la limitation sous aucune forme. Dieu est mon Père. Dieu
est le principe créateur, le Père. Dieu est la qualité et la mesure du fils, son
essence. J’appartiens à la famille de Dieu ; je suis un rameau de l’arbre divin et
non de l’arbre humain.
Cette contemplation de la vérité selon laquelle vous n’avez pas de
parents humains et que c’est l’Esprit de Dieu qui vous a créé, vous libère des
limitations propres à la nature humaine. Vous ne vivez plus alors sur le plan
humain au gré des vicissitudes qui le caractérisent. Vous vous élevez au-dessus
et finalement discernerez dans la filiation spirituelle le fondement de toute
relation entre parents et enfants humains.
De même que le message exprimé dans ce livre n’est pas le mien, que je
n’en suis que l’instrument, ainsi les parents ne sont que les instruments à
travers lesquels leurs enfants naissent. Les parents sont évidemment un
véhicule nécessaire pour la manifestation sur terre, mais ils ne sont pas les
créateurs de cette manifestation. Dieu est ce créateur, les parents n’étant que
les instruments à travers lesquels Il agit pour faire naître Ses enfants sur la
terre.
Reconnaître en Dieu l’unique vie qui soit et que cette vie n’est pas
soumise à des croyances d’ordre matériel, est la seule voie permettant de
préserver au corps sa vie et sa vitalité dans un état de perfection absolue. La
vie est ainsi dégagée des conditions propres à la matière et des croyances
mentales. Elle est désormais soumise elle-même, Dieu, la loi et la vie de toutes
choses.
Dans le cercle qui a pour nom Dieu, que voit-on ? La vie. Et quel âge a la
vie ? De quelle durée est-elle ? De quelle nature est-elle ? Comment voit-on la
vie à partir du point de vue spirituel ?
106
La vie est sans doute le mot que vous rencontrerez le plus fréquemment
face à des personnes qui semblent souffrir à cause de leur âge ou de leur
faiblesse. Et vous vous direz : « Quelle est la nature de la vie ? » La réponse
vous sera donnée ainsi :
Dieu est vie ; et dans cette vie que Dieu est, les années n’ont pas de sens.
La vie porte en soi la graine de sa perpétuation. Elle porte en soi la loi de la
continuité, de l’éternité. Cette vie éternelle de Dieu s’accomplit en tant qu’être
individuel. Je n’ai pas tenir compte de mon âge car je n’ai pas à améliorer ou à
prolonger ma vie. Je dois seulement contempler la vie même de Dieu.
Que le sens humain de la vie ou de sa perte ne vous fasse pas peur. Le
sens humain de la vie n’est pas la véritable vie. Votre véritable vie est celle que
vous vivez en votre Ame. C’est elle votre vraie vie, votre véritable être. Le corps
n’est pas le timonier de cette vie, c’est cette vie qui est le timonier du corps. La
vie est véritablement le principe qui donne le mouvement au corps. Le corps
n’a pas d’influence sur vous ; c’est vous qui en avez sur lui. Le corps n’est pas
une loi pour votre vie ; c’est votre vie qui est une loi pour votre corps. Le corps
n’a pas le contrôle de la conscience ; c’est la conscience qui a le contrôle du
corps.
Aucune religion ni aucun enseignement spirituel, aussi profondément
spirituels qu’ils soient, ne sont capables de prolonger la vie sur la terre pour
toujours. Nous sommes tous appelés à disparaître de la terre, mais pour ceux
qui ont développé leur conscience, le trépas n’est pas une expérience tragique
car cette conscience éclairée leur apprend qu’il n’est pas dans le dessein de
Dieu de les maintenir pour tous les temps sur ce plan-ci et sous cette forme-ci.
De même que l’enfant devient adolescent puis adulte et que l’adulte
parvient à l’âge mûr, de même l’expérience humaine prendra fin un jour ou
l’autre. C’est une transition qui se fait progressivement, sauf pour ceux qui sont
trop accrochés à la vie et qui donc ne peuvent lâcher prise. Il convient de
considérer le plus vite possible la perspective du trépas, non pas avec horreur
ni comme si c’était la fin de quelque chose de très beau, car la mort du corps
n’est pas une fin mais un commencement. Elle n’est que la fin d’une étape
précise d’expérience et le début d’autre chose.
107
Vous pouvez imaginer que si la vie sur la terre était censée durer pour
toujours, ceux qui ont tant apporté à la vie, des hommes comme Abraham,
Isaac, Jacob, Moïse, Élie, Élysée, Jésus, Jean, Paul, Krishna, Bouddha et Lao-Tseu
seraient toujours là. Leur haut niveau de compréhension et leur immense
contribution au bien-être humain ne les ont pas empêchés l’un après l’autre de
quitter l’expérience humaine pour entrer dans un autre champ d’activités. Et il
en est ainsi pour tout le monde.
Ne considérez pas l’œuvre de guérison comme un moyen de faire durer
pour toujours la vie sur la terre. Ce n’est pas là son objet. Son objet est la
régénération spirituelle, de sorte que l’Ame étant plus au large, l’être individuel
est prêt pour de plus hautes expériences, et pas seulement sur la terre, mais
également le jour où il quittera cette terre. Ne croyez pas un seul instant que
l’une des grandes figures que nous venons de nommer et d’innombrables
autres sont à présent mortes. Elles sont tout autant en vie maintenant qu’elles
l’étaient durant leur existence terrestre. Elles continuent d’œuvrer
spirituellement, n’en doutez pas une minute, car elles sont en fait à l’origine de
tout le progrès spirituel que l’humanité a pu réaliser jusqu’à aujourd’hui. C’est
cette vérité qu’elles ont vécue et continuent de vivre, cette vérité qu’elles
continuent de projeter dans la conscience humaine, qui est captée par tous
ceux qui, aujourd’hui, avancent sur le sentier de la spiritualité. Leurs paroles et
leurs écrits sont toujours vivants. Comme l’a dit le Maître : « Mes paroles ne
passeront pas. » Ceux qui se sont suffisamment élevés en conscience peuvent
recevoir ces messages qu’ils ont transmis à la postérité.
Chaque fois que vous captez un message à l’intérieur de vous-même, il
provient de Dieu, mais d’un Dieu qui n’est pas séparé ou distinct de vous-
même, car Dieu S’exprime toujours en tant qu’être individuel, et cette
expression n’aura jamais de fin. Chacun de nous peut découvrir cela par lui-
même. C’est ce qu’on appelle l’expérience mystique, laquelle corrobore les
récits qu’en ont faits tous les mystiques à travers les siècles. Les mystiques,
prophètes ou instructeurs de l’Ancien comme du Nouveau Testament, nous ont
appris en des termes simples et clairs que leurs messages ne se perdront
jamais ; mais leur simplicité même empêchait les hommes et les femmes de les
comprendre : « Je ne vous abandonnerai pas, je ne vous délaisserai pas… Avant
qu’Abraham fût, Je suis… Je suis toujours avec vous, jusqu’à la fin des temps. »
108
Toute promesse de la Bible, qu’elle soit de l’Ancien ou du Nouveau
Testament, qui est énoncée à la première personne est assurance pour vous
d’éternité. Car pourra-t-on jamais séparer le Je de l’être individuel ? Ce ne fut
pas le cas à notre naissance et ce ne sera pas non plus le cas à notre mort. Je
n’ai pas mon commencement dans la naissance ; Je ne prendrai pas fin avec la
mort, puisque Je suis avant qu’Abraham fût. Jésus n’a pas dit qu’il sera avec
vous, mais Je suis avec vous. « Je suis toujours avec vous, jusqu’à la fin des
temps. » Jésus parlait au nom du Christ, car s’il avait parlé pour lui-même, il n’y
aurait pas eu de religion chrétienne puisque Jésus n’est plus de ce monde
depuis très longtemps.
Vous-même pouvez utiliser ce Je et Le trouver en vos profondeurs à tout
moment. Quand vous êtes malade, vous pouvez percevoir la présence du Je ; si
vous êtes à l’agonie, Je suis avec vous, et si vous franchissez la frontière
appelée mort, Je vous accompagne, parce que le Je, l’être, ne peut disparaître.
Dès lors que vous avez identifié Dieu en tant que Je, qu’il est devenu
votre être permanent, il n’y a plus rien que vous ayez à craindre. Si vous faites
votre vie en enfer, Je suis là ; si vous marchez dans la vallée de l’ombre de la
mort, Je suis là. Vous n’avez rien à craindre aussi longtemps que vous avez
conscience que Je suis avec vous. Si vous êtes perdu dans le désert, Je dresserai
pour vous une table au milieu de la désolation ; Je vous conduirai jusqu’à une
oasis ; Je préserverai l’harmonie en vous jusqu’à ce que vous la voyiez de vos
propres yeux, Je vous guiderai tout au long du chemin – Je le ferai, Moi qui
demeure à jamais au centre même de votre être.
Le royaume spirituel ne connaît pas le futur. Rappelez-vous toujours cette
déclaration : au royaume spirituel, au royaume de Dieu, au royaume de la paix,
de la joie, de la puissance et de la domination, il n’existe aucun futur. En lui il
n’y a pas de temps, il n’y a qu’éternel présent, et c’est dans l’éternel présent
que Je suis. L’être humain peut n’y voir que lit de mort ou égarement au milieu
du désert, ou dérive au milieu de l’océan, ou suffocation au milieu des
flammes. L’apparence peut rendre témoignage dans ce sens, mais la seule
réponse qui soit est Je – Je suis. Le futur n’a pas d’existence : l’on ne peut être
sauvé dans le futur, pas plus qu’on ne peut être sauvé dans le passé.
109
Il n’y a pas à tenir compte de l’heure indiquée par une pendule ou du
jour indiqué par un calendrier. Nous sommes maintenant et le serons pour
toujours. Et c’est dans ce maintenant que Moi au milieu de vous Je suis votre
salut. La solution de tout problème est dans ce Je suis et dans le mot
« maintenant ». Je suis maintenant. Je m’occupe maintenant des affaires de
mon Père. Et de quel ordre sont les affaires de mon Père ? Elles consistent à
glorifier Dieu. L’on est réellement en vie et dans le bien-être que dans la
manifestation de la gloire de Dieu. L’unique raison de notre existence est de
rendre visible la grâce de Dieu.
Celui qui vit dans la crainte est sans Dieu. La peur est propre à l’athée. La
peur provient de la conviction de l’inexistence de Dieu. À l’instant même où
l’on prend conscience de la présence de Dieu, il ne peut plus y avoir de peur en
nous. Que pourrions-nous encore craindre ? De traverser la vallée de l’ombre
de la mort ? Pourquoi aurions-nous peur de cela ? Ne sommes-nous pas tous
destinés à quitter ce plan de conscience un jour ou l’autre ? Des jeunes de dix-
huit, dix-neuf ou vingt ans n’ont-ils pas été envoyés au front pour y mourir,
génération après génération ? Ceux qui portent la responsabilité des guerres
n’ont pas eu peur de les envoyer au front. Pourquoi, dans ce cas, devraient-ils
craindre de passer par cette expérience à laquelle ils ont condamné tant de
jeunes vies humaines ?
Mourir à ce plan de vie n’est pas véritablement une mort. Cette mort
n’est vraie qu’aux yeux de ceux qui la craignent. Le jour de leur éveil, ils
s’apercevront que leur peur était totalement infondée et découvriront à leur
tour qu’elle n’est que transition vers autre chose. Nous sommes tous destinés
au grand passage. Croyez-vous que vous ou moi soyons des exceptions – que
cela nous sera épargné ? Nous connaîtrons tous le grand passage, c’est là une
certitude absolue car l’éternité de vie sur cette terre ne fait pas partie du plan
de Dieu, pas plus que ne fait partie du plan de Dieu d’arrêter la croissance d’un
enfant. J’imagine que si vous ou moi avions la puissance de Dieu, nous ferions
en sorte que chaque être humain ait pour toujours l’éclat et la beauté de ses
trente ans. Ce serait là notre idée du monde idéal. Mais tel n’est pas l’idéal de
Dieu, sans quoi Il aurait planifié le monde en conséquence.
Notre vie est éternelle, quel que soit notre âge, que nous ayons six ans
soixante ans ou six cents ans. Le corps change constamment : de corps d’enfant
110
il devient corps d’adolescent puis corps d’adulte, de corps d’adulte il devient
corps de maturité. Par contre, il n’est pas censé devenir corps de vieillard. Il
devrait en rester au stade de la vraie maturité. Et le jour du grand passage,
nous devrions pouvoir aller tout droit à la prochaine phase de notre existence
pour continuer le travail commencé sur ce plan-ci.
De quoi sera faite notre vie après le grand passage ? Une chose est
certaine en tout cas : si nous n’avons pas vécu une vie de spiritualité jusque-là,
nous n’atteindrons pas le sentier spirituel rien que par l’acte de mourir. On
peut dire sans trop se tromper que nous serons dans le même état de
conscience que celui que nous connaissions sur la terre. Mais, et cela je le dis
par expérience – ce n’est pas qu’une hypothèse – ceux qui marchent dans la
voie spirituelle en leur existence sur la terre, aussi peu importante qu’ait été
leur progression seront, à l’instant de la mort, aussitôt élevés dans une
atmosphère supérieure à celle dans laquelle ils vivaient jusque-là. En d’autres
termes, le passage lui-même sera pour eux une libération d’une bonne partie
du sens de la matérialité. Je n’engage évidemment personne à sauter par la
fenêtre avec l’idée que son acte lui procurera ce sentiment de libération. Cet
acte, au contraire, aurait pour effet d’alourdir son sens de la matérialité. Mais
le trépas naturel, même s’il est causé par la maladie ou par un accident, semble
libérer ceux qui sont sur le sentier de la spiritualité d’une grande part de leur
sentiment d’existence matérielle, de sorte qu’ils connaîtront sans tarder une
conscience plus élevée.
La phase de développement ultime est pour chacun de connaître la
même réalisation que le Christ. Personne sans doute ne sait combien de jours,
de semaines, de mois, d’années ou d’époques sont nécessaires pour une telle
réalisation, ni combien de retours sur la terre peuvent être nécessaires pour y
atteindre.
Une chose est sûre : l’on ne choisit pas d’emprunter la voie spirituelle.
Personne n’a ce pouvoir la en tant qu’être humain. Certains rejettent l’idée du
cheminement spirituel parce qu’ils considèrent que cela ne rehausserait pas
leur sens matériel du bien. C’est pour cette raison que l’on voit des gens
recourir à la spiritualité pour avoir une meilleure santé physique ou plus de
richesse matérielle. À ceux-ci il reste encore beaucoup à apprendre et peut-
être avant tout que la santé physique, comme la richesse matérielle, dépend en
111
fait d’un renoncement à de tels buts et de l’adoption du seul but de la
réalisation de Dieu. Toutes ces choses-là sont données de surcroît, il ne s’agit
pas de les rechercher. Le but de la véritable vie spirituelle est de s’éveiller à
l’image et à la ressemblance de Dieu, de réaliser l’identité spirituelle : Christ, le
fils de Dieu.
112
CHAPITRE XI
L’UNITÉ AVEC DIEU
Le monde ressemble à l’image que vous et moi en avons dans notre
conscience. Quand notre conscience est imprégnée de la vérité, notre univers
est un univers d’harmonie, d’ordre, de prospérité, de joie, de paix, de puissance
et de domination. Quand, à l’inverse, notre conscience est dénuée du sens de
la vérité, quand nous acceptons les valeurs de ce monde et les croyances ayant
cours en ce monde, notre univers revêt le visage du hasard et du changement.
La chance et le hasard sont des croyances propres à ce monde. Les conditions
d’une vie reflètent toujours l’état de conscience de l’individu concerné.
Notre monde a sa source dans notre conscience ; il est le reflet de notre
état de conscience ; c’est la conscience qui régit le monde de quelqu’un. C’est
la conscience de la vérité qui est la loi du monde, comme l’est aussi l’ignorance
de la vérité. Pour celui, par exemple, qui sait chasser les ténèbres avec la
lumière, il n’y a pas de loi des ténèbres. Les ténèbres n’ont de pouvoir sur
quelqu’un qu’en l’absence de la lumière. De même, en l’absence de la vérité
dans cette conscience, ce sont l’ignorance, le mensonge, l’apparence, la
discorde et l’inharmonie qui se font entendre. Par conséquent, quand il n’y a
pas action de la vérité dans notre conscience, notre monde reflète la chance, le
hasard, les croyances humaines, médicales ou astrologiques. Et quand la vérité
opère en et par notre conscience, elle se fait loi d’harmonie en notre monde,
de sorte que toutes choses en notre être et notre vie reflètent l’harmonie qui
est en notre conscience.
Supposons que vous soyez dans une pièce en compagnie de gens et que
vous ayez à leur parler, à les instruire ou à les servir d’une autre façon encore.
Ils ont chacun une apparence différente : certains sont bons ou mauvais,
d’autres sont malades ou bien portants, d’autres riches ou pauvres. Comment
113
allez-vous vous y prendre pour établir un sentiment d’union avec eux ? Pour
arriver à l’union, il faut commencer par établir le contact en vous-même avec
l’Esprit et trouver ainsi votre propre complétude. Il vous faut établir le contact
avec le Père intérieur. De cette façon-là, vous devenez automatiquement un
avec eux.
C’est là une occasion de mettre en application les principes de la Voie
Infinie. Vous allez derrière les apparences, jusqu’à Dieu :
Dieu est le principe qui donne le mouvement à tout être individuel. Dieu
est l’esprit de chaque personne dans cette pièce, l’Intelligence s’exprimant en
tant que personne. Dieu est l’unique amour et, comme Dieu est être infini, il est
entièrement amour ; c’est pourquoi Dieu est amour en l’être individuel, lequel
débordant ainsi de l’amour que Dieu est, ne peut se faire l’instrument de la
haine, de l’envie, de la jalousie ou de la malveillance.
Prendre conscience de cela est un moyen de vous élever au-dessus de la
personne jusque dans le royaume de l’être pur.
Vous risquez de rencontrer l’incompréhension, mais qu’importent les
apparences ! Chaque fois qu’une apparence veut dicter sa loi en votre esprit,
Dieu est. Vous vous souciez seulement de Dieu, non pas des croyances de ce
monde ni des personnes ou des conditions humaines.
D’innombrables témoignages indiquent qu’au moment où quelqu’un
succombe à la colère ou se trouve face à face avec une bête dangereuse prête
à l’attaque, il lui suffit de prendre conscience que Dieu est sa véritable entité
ou identité – le véritable être –, l’unique loi, l’unique substance, l’unique cause,
l’unique effet, pour qu’aussitôt il y a ce qu’on appelle une guérison. Dans cette
méthode de traitement, le praticien ne se sépare jamais de la dimension divine
ni ne s’abaisse jusqu’à la personne ou la condition ou la circonstance dans
laquelle il se trouve, pas plus qu’il ne tient compte de facteurs comme le
chômage, le péché ou la maladie.
Dire que quelque chose est bien ou mal n’est pas difficile ou bien dire :
« Cela est de Dieu et cela est du diable ». Quand une personne ou une
circonstance revendique le pouvoir de nous crucifier ou de nous libérer ou de
114
nous provoquer des ennuis, etc., nous nous tenons fermement en cette
conscience :
Mon être est en Christ. Aussi longtemps que je me maintiendrai en Christ,
seul le Christ œuvrera en ma conscience – Christ qui est l’unique conscience, la
conscience de tout être humain sur cette planète.
Autrement dit, si vous distinguez dans le monde quelque personne ou
situation qui se fait fort d’avoir du pouvoir sur vous (bon ou mauvais), vous
reconnaissez que votre être est en Christ et que ne peut exercer une influence
sur vos affaires que ce qui est d’inspiration christique.
Il y a plusieurs années, je traversais une période de désarroi et il me vint
un jour à l’esprit que je devais aimer ceux qui me haïssaient. Je devais donner
de l’amour face à l’ingratitude. Ce que je ne pouvais pas faire, de sorte que j’en
fis part au Père : « Père, dis-je, je ne sais pas comment y arriver. Je pourrais
bien sûr être hypocrite et dire que j’aime ces gens qui me détestent, me
condamnent, me jugent et me combattent. Mais ce n’est franchement pas le
cas. Il est vrai que je n’ai pas d’hostilité à leur égard car je connais leurs mobiles
et je ne les blâme pas non plus. Si je n’avais pas un tant soit peu l’intelligence
de Ton amour infini, peut-être agirais-je comme eux. Je ne les juge cependant
pas, ni ne les critique, ni ne les condamne. Je peux même te dire : « Père,
pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » C’est les aimer qui m’est
impossible. Je suis par contre prêt à me faire l’instrument de ton amour pour
eux. »
Une minute plus tard, je fus dans un bel état de paix. Puis je m’endormis
et, à mon réveil, j’eus la surprise de constater une totale guérison. Il nous est
impossible d’aimer l’ingratitude, la justice, les mauvaises interprétations et les
mensonges. Par contre, nous pouvons laisser Dieu prendre le relais et dire :
« Dieu, Toi qui as réussi à aimer le brigand sur la croix et la femme qui s’est
rendue coupable d’adultère, je sais que Tu pourras de même aimer ces gens. »
Pour obtenir la démonstration que je souhaitais, ne devais-je pas
« néantiser » ma propre personne et éviter d’adopter une attitude
pharisianique ? Quand quelqu’un dit aimer son ennemi, c’est du pharisianisme.
Nous devons apprendre à laisser Dieu être amour et être disposés à nous faire
115
l’instrument par lequel cet amour peut se répandre en nos amis comme en nos
ennemis.
Le monde est fait de bons et de méchants, de justes et d’injustes, mais
celui qui s’est élevé dans le cercle de Dieu découvre qu’Il est le principe qui
gouverne tout être humain ; Dieu est l’unique principe, l’amour, la vie et la
vérité qui animent chacun d’entre nous.
Votre demeure se modèle selon votre propre conscience. Vous en êtes le
gardien du seuil, de sorte qu’il faut vous tenir à la porte et veiller à ce que rien
d’inopportun ne la franchisse. Cette porte, néanmoins, n’est pas une porte
matérielle. La seule porte qui soit est celle de la conscience, et c’est d’elle seule
que vous êtes responsable. À quoi donnez-vous accès au moyen de cette porte
qu’est votre conscience ? Acceptez-vous de laisser passer la contagion et
l’infection ? En acceptez-vous le pouvoir ? Vous faites-vous l’allié de la discorde
et des querelles ? Il vous faut vous exercer quotidiennement à barrer l’accès à
votre maison à tout ce qui n’est pas vérité de l’être, veiller à ce qu’aucune
suggestion de pouvoir humain, qu’il soit d’ordre physique, matériel ou mental,
ne se fasse loi en votre conscience. Toute croyance, avant d’entrer en votre
demeure, doit être filtrée par la conscience, de sorte que la vérité de l’être en
soit l’unique loi et qu’elle puisse annihiler toute fausse croyance qui tenterait
de s’y introduire par fraude.
Tout ce qui pénètre dans votre conscience prend forme conformément à
sa nature et à ses caractéristiques. Ce n’est pas seulement votre propre vie qui
sera affectée par ce qui est retenu, mais la vie de tous ceux qui viennent en
contact avec vous, autrement dit les membres de votre famille et parfois aussi
les membres de votre communauté civile ou religieuse. Tous ces gens
cherchent leur pain auprès de vous ; ils attendent de vous la vérité de l’être.
Seulement voilà, votre esprit est parfois trop occupé par les discordes et les
facteurs d’inharmonie en votre propre vie, de sorte qu’ils sont comme
renvoyés sans emporter avec eux la substance qu’ils étaient venus chercher.
Les profondeurs de l’être humain ont faim du pain de vie. Des amis, des
parents, voire seulement des connaissances, viennent à vous avec l’idée
évidente de trouver de la compagnie, ou quelque autre bien, d’ordre matériel
aussi bien. C’est là en tout cas le but avoué, car en réalité ils aspirent
116
intensément à recevoir la véritable substance de vie, celle qui n’est pas
périssable. Si vous leur donnez de l’argent et rien d’autre, si vous leur donnez
de la chaleur physique et rien d’autre, c’est comme si vous leur donniez des
pierres, mais sûrement pas le pain de vie. Vous ne les élevez pas en conscience.
Le pain de vie, vous ne pouvez le leur donner que si vous entretenez en votre
conscience la vérité au moment où ils viennent à vous :
Dieu est la substance est l’activité en ma maison ; Dieu est la conscience
de toute personne qui franchit le seuil de ma maison, que celle-ci soit de ma
famille ou fasse partie de mon cercle d’amis. Rien ne doit entrer en ma demeure
qui puisse contaminer ou violer son caractère sacré, car Dieu seul est ma
demeure. Aussi longtemps que cela reste le cas, elle reflétera l’harmonie divine.
Chaque personne en ma maison doit se faire le reflet de cette harmonie, sinon
elle devra en sortir, car rien ne peut y demeurer qui n’est pas à l’image et à la
ressemblance de Dieu – mon temple, mon être, mon corps. Toutes choses
discordantes qui voudront y pénétrer, ou qui y seraient temporairement
admises, seront renvoyées au temps opportun et de telle manière que ce ne soit
dommageable pour personne, mais une bénédiction pour tout le monde.
Dieu étant ma conscience, rien ne peut y pénétrer qui me « livre à
l’abomination et au mensonge ». Et dans le cas où, par ignorance ou
mansuétude humaine, je permettrais l’entrée à quoi que ce soit qui n’y a pas sa
place, cela ne pourrait y rester bien longtemps. La conscience de Vérité et de Vie
que Je suis le guérirait ou l’en ferait sortir. Je n’aurais pas l’audace de
m’accrocher à quelqu’un et dire : « Malgré toutes tes fautes, j’ai besoin de toi et
je veux que tu restes. » Je prends mon appui en Dieu et, si nécessaire, quitterai
père, mère, frère, sœur, mari ou femme pour pouvoir demeurer au lieu secret
du Très-Haut.
Vous raccrocher à des choses que vous savez ne pas être justes
simplement par sentimentalité, est souvent un gros handicap pour la
démonstration spirituelle. Chacun de nous doit faire confiance à son guide
intérieur pour lui apprendre s’il doit se défaire de liens humains ou, au
contraire, s’il doit s’en accommoder.
Au cours de la cérémonie de mariage – chrétienne tout au moins –, il est
dit aux époux : « Ce que Dieu a lié ne doit être délié par aucun homme. » En
117
vérité, ce que Dieu a uni, ce qu’Il a fait un, aucune homme ne peut le délier.
C’est une complète impossibilité pour l’homme d’avoir du pouvoir sur Dieu ou
sur leurs œuvres de Dieu. Aucun être humain n’est assez fort pour défaire
l’œuvre de Dieu. Dans le monde de l’apparence, il peut y avoir des luttes
temporaires, de la discorde et de l’inharmonie temporaire – et il y en a, sauf
pour ceux qui s’élèvent jusque dans le cercle de Dieu et vivent sans
interruption dans la conscience que ce que Dieu a fait, c’est pour toujours, et
que ce qu’Il a lié, personne ne peut le délier.
Si vous vous trouvez devant un problème d’ordre conjugal, il faut
comprendre que Dieu étant un, il ne peut y avoir que des relations d’unité, et
qu’en l’unité il ne peut y avoir ni division ni séparation. Dès l’instant où il y a
deux personnes, toutes sortes de discordes et d’inharmonies peuvent naître,
mais cela est une complète impossibilité pour un couple vivant en état d’union.
Beaucoup croient qu’un tel point de vue vouerait les couples a toujours
rester ensemble, qu’ils ne pourraient jamais se séparer ou divorcer. Rien n’est
plus éloigné de la vérité. Un couple marié peut vivre uni selon la loi et non dans
leur être profond – il peut ne pas être un en esprit. En prenant conscience de
n’être plus un, il risque de se séparer ou de divorcer bien plus vite et ainsi de
libérer leur partenaire du joug de l’inharmonie et de la discorde afin de lui
laisser la chance de trouver l’union avec quelqu’un d’autre. Aucun couple ne
peut prétendre à l’union ou au vrai bonheur dès l’instant que la vie commune
est une suite ininterrompue de luttes provenant de l’incompréhension et de
désaccords. Rester marié sans aimer son partenaire est un péché.
Le praticien de la guérison spirituelle doit se tenir à l’écart de tout
problème familial ou marital qui pourrait affecter certains de ses patients ; il ne
doit pas se croire autorisé à juger si un couple doit se marier ou rester marié,
ou se séparer, ou divorcer. Ce ne sont pas les affaires d’un praticien spirituel.
En outre, il n’est jamais facile de juger du dehors ce qu’est la situation réelle
d’un couple. Devant tout cas de discorde ou d’inharmonie chez un couple,
tenez-vous fermement au fait que Dieu est l’unique être et qu’il n’existe qu’un
seul type de vrai mariage : le mariage mystique. Un tel mariage est proclamé
par Dieu et aucun être humain ne peut le briser ou défaire les liens qui unissent
un tel couple.
118
Parfois, la meilleure façon qu’a Dieu de préserver l’union de deux
personnes, c’est de trancher les liens humains ou légaux. Ne croyez pas un seul
instant que l’union légale soude les couples car ce serait faux. L’union au sens
vrai permet à quelqu’un de rester un avec son bien, et peu importe que ce bien
se réfère au célibat, au mariage, à la séparation ou au divorce ; c’est le bien
seul qui compte. Personne n’a le droit de définir les modalités de sa
démonstration pour quelqu’un d’autre. Toutes choses, en effet, doivent se
développer en fonction de ce qui est bon pour la personne concernée, non pas
en fonction de l’idée que se fait quelqu’un d’autre. Personne ne doit s’arroger
un tel droit.
Il est insensé de vouloir protéger ceux que l’on aime des discordes ou de
l’inharmonie, qu’eux-mêmes, consciemment ou à leur insu, ont créées ou
continuent de créer. Il vaut bien mieux renoncer à tout esprit de
préoccupation, à toute anxiété, et les laisser libres de vivre comme ils le
souhaitent car l’excès de protection ne leur permettrait pas de voir le fruit de
leur conduite, ce qui, bien souvent, est la pierre d’achoppement qui les
empêche de s’éveiller à la vérité de l’être. La souffrance peut être nécessaire à
leur éveil. Chacun de nous doit apprendre la leçon consistant à « libérer l’autre
et à le laisser aller ». C’est pourquoi, libérez ceux que vous aimez et confiez-les
à Christ ; confiez-les à Dieu et laissez la loi de Dieu les gouverner.
Nous avons beau avoir toute la conscience spirituelle possible et rester
fidèle chaque jour à notre pratique, nous rencontrerons toujours des
personnes qui, pour une raison ou pour une autre, ne peuvent y répondre ou
ne veulent y répondre. Celui qui a le plus rendu témoignage à la vie spirituelle,
du moins parmi ceux que je connais, est le Maître, Christ Jésus, et pourtant il
eut lui aussi affaire avec quelques personnes de cette espèce : Judas qui l’a
trahi, Thomas qui a douté de lui, Pierre qui l’a renié et les disciples qui sont
tombés endormis dans le jardin de Gethsémané. Pierre et Thomas se sont
ensuite repentis de leur défaillance momentanée ; ils en ont pris conscience.
Quant à Judas, rien ne prouve qu’il se soit éveillé à la lumière de l’Esprit. Il y a
également Saul de Tarse qui tarda à reconnaître l’élan spirituel qui s’exprimait
en lui, mais le jour vint où, non seulement il répondit, mais où il commença de
rendre extraordinairement témoignage à la lumière de l’Esprit.
119
Aussi personne n’a-t-il lieu de désespérer si les membres de sa famille,
de sa paroisse ou de sa nation, ou du monde au sens large, ne réagissent pas
favorablement pour le moment à l’impulsion spirituelle. Ils le feront au temps
opportun. Chez certains, cela prendra des jours, des semaines, des mois ou des
années ; chez d’autres, cela prendra plusieurs vies. Mais, tôt ou tard, tout le
monde, absolument tout le monde mettra le genou en terre. Dans un avenir
plus ou moins proche, tous les hommes seront instruits en Dieu.
Certains croient que leur propre développement et retardé du fait de
l’absence de démonstration d’un membre de leur entourage, voire que
l’absence de démonstration chez quelqu’un de moins proche peut avoir une
influence négative sur eux. Cela devient possible uniquement si eux-mêmes y
consentent. Chacun de nous est responsable de sa propre démonstration
spirituelle, il est donc vain de vouloir jeter le blâme de notre manque de
courage spirituel sur quelqu’un d’autre.
Jésus, l’autorité suprême, a enseigné que quiconque voulait réaliser
Christ en son être, devait quitter pour cela mère, père, frère, sœur, au nom
même du Christ. Il convient cependant d’être réaliste et accepter le fait que la
plupart des hommes et des femmes ne sont pas prêts encore à quitter ceux
qui, croient-ils, les entravent dans leur démonstration spirituelle. Aussi
personne ne doit-il jeter le blâme sur personne – et même pas sur lui-même –
mais comprendre au plus vite que c’est sa propre acceptation de la croyance
universellement répandue d’un moi séparé de Dieu qui le tient sous hypnose et
que c’est elle seule qui l’incite à croire qu’il est victime d’une influence
extérieure. Comment quelqu’un a-t-il le pouvoir d’influencer, d’aider ou
d’entraver quelqu’un d’autre dans sa démonstration ? Comment peut-il faire
barrage à sa réalisation du Christ intérieur ? Uniquement s’il existe entre eux
une relation de dépendance.
Dès l’instant où nous acceptons la croyance universelle selon laquelle
notre soutien et notre approvisionnement dépendent d’un mari, d’une femme,
d’investissements ou du commerce, nous nous soumettons à la loi humaine ; ce
qui est naturel pour les personnes qui restent ignorantes de la sagesse
spirituelle. Quant à ceux qui ont pris conscience de la vérité de leur être ─ son
unité avec le Père – et qui persistent dans leur « foi dans les princes du
monde » – la famille ou les amis –, rien ne changera pour eux. Ils continueront
120
de vivre en étant régis par la loi humaine de la limitation et ne connaîtront
donc pas la vie régie par la grâce. La vie spirituelle est exempte de toute espèce
de dépendance ; en elle, on ne dépend de rien ni de personne. Il y a partage
avec les autres, mais aucunement dépendance d’eux. Quant à l’objet du
partage, il provient de l’infinie générosité de Dieu :
« Moi et le père nous somme un » : telle est ma relation avec Dieu et telle
est aussi la relation de Dieu avec moi-même. Ce n’est pas une relation avec
d’autres humains, qu’ils soient parents, amis ou associés. Mon bien ne dépend
en aucune manière d’autres êtres humains, et leur bien ne dépend pas
davantage de moi-même. Mon bien, c’est la totalité de Dieu rendue visible en
tant que mon propre être.
Dès l’instant où nous percevons l’unité de l’être, nous n’entretenons plus
que des relations d’amitié, de joie et de coopération. Alors nous ne pouvons
plus être soumis à la pénurie et à la perte du fait de la séparation d’avec
quelqu’un. Nous savons que le bien procède de Dieu Lui-même et que
personne n’a le pouvoir de nous déshériter de Christ en Dieu. Si l’humanité ne
reflète pas cette loi, c’est qu’elle n’a pas encore pris conscience de sa relation
avec le Père en tant que fils.
Celui qui a appris à n’appeler personne son père sur la terre voit
automatiquement chaque homme, chaque femme, chaque enfant de cette
terre comme un frère ou une sœur. Même si vous êtes enfant unique selon la
chair et qu’il ne vous reste plus aucun parent humain, vous n’êtes pas seul dès
lors que vous considérez le Père comme votre parent, car chaque être humain
sera devenu pour vous un frère ou une sœur. Ceux qui vous regardaient
jusque-là comme un étranger se diront soudain : « Je connais cette personne ;
il me semble la connaître depuis toujours. » L’absence de lien de chair n’est
plus une barrière entre vous et les autres hommes, car maintenant vos
relations avec eux sont fondées sur une conscience supérieure. Désormais vous
êtes frère ou sœur avec tous, par décret de Dieu.
Le lien spirituel unit tous les enfants de Dieu entre eux. Ce lien est
différent des liens humains ou mortels, et c’est ce qui explique que ceux qui
vivent sur le plan humain seulement fuient ceux qui ont reçu l’illumination de
l’Esprit. Chacun de nous attire ceux qui lui ressemblent. Si nous vivons sur le
121
plan spirituel, nous attirons des frères et des sœurs vivant comme nous. Et ceux
qui vivent sur le plan matériel, mortel, nous fuirons tôt ou tard. Et si nous
tentons de les retenir, nous risquons de nous exposer à de très grandes
souffrances.
Étant sur la voie spirituelle, vous pouvez rencontrer le mensonge, la
tromperie ou la calomnie ; certains de vos amis ou parents resteront comme
sourds, ne vous soutenant pas, voire même s’opposeront à vous ou vous
mettront des bâtons dans les roues. Il vous faut avoir la conscience nécessaire
pour voir que cela est sans conséquence. Cela ne change rien à votre propre vie
si quelqu’un manque de rendre hommage à son propre Christ intérieur.
Puisque Dieu est la vie, la sagesse, l’activité et l’approvisionnement de
votre être, votre démonstration est indépendante de toute personne humaine.
Vous recevez nourriture, vêtements et gîte de Dieu. Votre entière confiance,
votre seule confiance, est dans la vérité, celle que tout ce que le Père a est à
vous. Si la terre entière venait à disparaître, cette vérité n’en demeurerait pas
moins : « Moi et le Père nous somme un » et « Tout ce que j’ai est à toi. »
Le jour où le Maître dit à ses disciples qu’ils devaient quitter mère, père,
sœurs et frères en son nom, il ne comptait pas dans cette famille ceux avec
lesquels ils étaient un en esprit. « Qui est ma mère, qui sont mes frères ? » a dit
Jésus. Et il regarda autour de lui et ses yeux se posèrent sur ceux qui étaient
assis là, et il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté
de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma
mère. » Tous ceux qui sont unis sur le plan spirituel de l’amour ont contracté
des liens qui dureront jusque dans l’éternité, et seront à jamais en relation de
partage.
122
CHAPITRE XII
DIEU EST NOTRE DESTINÉE
L’Esprit est actif sans relâche en sorte de pouvoir nous donner le bien
qu’il nous destine. Il agit invisiblement et nous fait découvrir l’emploi juste, le
partenaire juste, le lieu d’habitation juste. Jour après jour, le Père nous confie
un travail et avec ce travail nous vient la récompense.
La plupart d’entre vous serez d’accord avec moi si je dis qu’une grande
partie des problèmes qui nous affligent proviennent de nos regrets par rapport
au passé ou bien des peurs que nous entretenons quant à notre futur.
Quiconque vit l’instant présent ne rencontre pas de tels problèmes. Si nous
réussissons à vivre pleinement cette minute, contents de savoir que la
puissance de Dieu est à l’œuvre en nous et dans notre vie, et si nous persistons
dans cette voie, nos inquiétudes seront grandement amoindries, voire
inexistantes. D’une manière ou d’une autre, nous saurons jour après jour quoi
faire, et parfois même nous le saurons quelques semaines à l’avance. Pour ce
qui me concerne, Dieu a rarement révélé ses desseins très à l’avance.
Celui qui parvient au stade où sa vie est entièrement consacrée à des
choses constructives, chez qui vie et travail coïncident, et pour qui le travail est
de nature du service rendu, un tel être ne vit plus ses affaires comme un
fardeau et il ne connaît plus l’échec.
Celui qui, en revanche, vit seulement avec l’objectif de faire de l’argent
ou avec l’idée qu’il doit gagner sa vie, peut connaître la réussite mais il peut
connaître l’échec tout autant. L’issue de son travail n’est pas fixée à l’avance. À
l’inverse, celui qui fait un travail qui est de l’ordre du service et qui s’engage
cœur et âme, peut avoir l’impression au début d’accomplir un labeur de
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domestique, mais peu à peu, il sera conduit vers des formes supérieures
d’activité.
Si notre conscience est emplie de la notion de service et de coopération,
nous ferons œuvre dans ce sens, quelle que soit la nature de notre activité, et
cette œuvre grandira constamment et sera source d’épanouissement pour
nous.
L’infinité qui est Dieu constitue l’infinité de mon propre être. Ce n’est pas
que je sois infini de moi-même ; si je le suis c’est du fait qu’il n’y a qu’une seule
infinité, qui est Dieu. Si mon être individuel peut embrasser l’infinité, c’est à
cause de la manifestation de Dieu en lui. Et cette infinité comprend toutes
choses, de sorte que rien ne peut être ajouté à mon être et rien ne peut en être
retranché.
Si vous êtes privé de l’expérience de l’Infinité, c’est parce que vous
cherchez encore obtenir ceci ou cela, ou désirez encore ceci ou cela, ou parce
que vous croyez avoir mérité quelque chose ou devoir le mériter.
Si tel est le cas, fermez les yeux, sentez-vous plein de Dieu et mettez-
vous en position de témoin. Vous verrez alors les prodiges que Dieu accomplit
en vous, même s’ils sont différents de votre attente ou s’ils ne se manifestent
pas à l’heure que vous jugez opportune. La démonstration spirituelle est pour
tous les enfants de Dieu, et vous-même êtes enfant de Dieu pourvu que
« l’Esprit de Dieu demeure en vous ».
Quelqu’un qui poursuit un but précis, professionnel par exemple, est pris
dans la roue de l’existence et il ne peut s’ouvrir à la grâce divine. La grâce
divine peut néanmoins lui indiquer une voie de sortie de son schéma préétabli
de vie et l’élever à une activité nouvelle qu’il n’avait pas prévue.
Le désir de quelque chose ou de quelqu’un nous maintient et nous bloque
dans la roue de l’existence. Ce que nous devons vraiment vouloir, et que nous
pouvons légitimement tenter de démontrer, c’est une conscience augmentée
du Christ. La réalisation de la présence de Dieu entraîne l’obtention du bien
infini, mais celui qui cherche à démontrer autre chose que la présence de Dieu
pose des limites à la démonstration de son bien. Il ne démontrera finalement
que ce qu’il cherchait à démontrer. Celui qui, par contre, vit selon les principes
124
de la Voie Infinie réalise la nature infinie de la vie. Et il est affranchi de la loi ; il
est régi par la grâce, ce qui le fait accéder à une vie sans limites.
À la fin d’un premier entretien que j’ai donné dans un centre
métaphysique, une femme vint me trouver avec une liste de neuf choses
qu’elle désirait voir s’accomplir et pour lesquelles elle me demandait de prier.
Je lui rendis la liste aussitôt en lui disant : « Je suis désolé madame, mais je ne
prierai pas pour ces choses et j’ajouterai qu’il m’est presque indifférent qu’elles
vous soient données ou pas. » Elle fut évidemment très surprise par ma
réponse. Pour elle la vérité était qu’on peut utiliser Dieu.
Le but de toute démonstration est la conscience-Christ, la grâce divine
qui abolit la loi du karma. Suivant la loi du karma, l’homme est condamné à
gagner sa vie à la sueur de son front pour expier des fautes qu’il a commises
dans le passé. Tant que vous œuvrerez avec la seule idée de gagner votre vie,
vous resterez assujetti à la loi du karma ; mais si vous comprenez un tant soit
peu mes propos et voulez vous affranchir de la roue de l’existence, vous
pouvez, sans pour autant renoncer à votre travail, rompre vos liens avec votre
karma. Après quoi, vous constaterez que vous ne travaillez pas seulement pour
gagner votre vie.
Quand je déclare des vérités comme celle-ci, l’on me rétorque bien
souvent : « Comment pouvez-vous dire une chose pareille alors que vous-
même continuez à travailler pour gagner votre vie ? » Je ne peux que répondre
à ces gens qu’ils se trompent, que cela n’est plus le cas depuis 1928. Je ne
travaille plus pour gagner ma vie ; je travaille pour la joie de travailler.
Quelqu’un déciderait-il de travailler vingt heures chaque jour comme je le fais,
uniquement pour gagner sa vie ? Sûrement pas ! Si je travaille tellement
chaque jour, c’est parce que la grâce divine est sur moi. L’idée du gagne-pain
me paraît tout à fait secondaire.
Qu’aucun lecteur ne se méprenne ! Je n’entends pas vous suggérer que
le travail devient alors superflu. J’entends simplement que vous ne travaillerez
pas avant tout pour gagner votre vie. Ce qui fait une énorme différence. Plus la
grâce divine vous est donnée, plus vous aurez à travailler, mais ce ne sera plus
un travail gagne-pain ; vous travaillerez pour la joie de vous donner, sans
penser que vous devez gagner votre vie. À vrai dire, vous pourrez même
125
découvrir une autre façon de gagner votre vie, donc quitter votre travail actuel.
Mais quelle que soit la source apparente de vos revenus, elle procédera
toujours de l’unique source qui est Dieu.
Tout être humain pris dans la roue de l’existence est soumis à la loi du
karma, laquelle s’énonce ainsi : « L’on moissonne ce que l’on sème ». Mais
chacun de nous peut rompre ses liens avec son karma dès l’instant qu’il
comprend qu’il ne vit pas seulement de pain mais par la grâce, de toute parole
issue de la bouche de Dieu.
Si quelqu’un vous demande de l’aide parce qu’il se trouve sans emploi, il
est bon de comprendre que Dieu, en tant qu’être unique et infini, est à la fois
employeur et employé. En d’autres termes, Dieu est un, et n’étant pas deux, il
ne peut y avoir d’un côté quelqu’un qui emploie et de l’autre quelqu’un qui est
employé. Il y a unité entre les deux, unité d’être. Et cet être est Dieu. Dieu est
infiniment et éternellement employé ; Dieu s’occupe à jamais de Ses affaires et
Son Fils est, comme Lui, occupé éternellement et infiniment aux affaires du
Père.
« Reconnais-Le en toutes tes voies, et Il dirigera tes pas. » Cela est chose
facile lorsque la vie nous favorise de toutes les choses bonnes et qu’elles se
déversent sur nous ; mais quand celles-ci nous sont apparemment refusées,
sommes-nous tout autant capables de dire avec promptitude : « Merci, Père,
cela aussi a certainement part à ton activité » ? Il faut reconnaître Dieu en
toutes nos voies, non pas seulement en certaines d’entre elles. Du point de vue
humain, nous pouvons connaître l’échec de temps à autre. Mais même dans
ces moments-là, nous devons remercier Dieu parce que notre reconnaissance
peut transformer notre échec en un bien supérieur. Tout échec peut être pour
nous une bénédiction, un bienfait, si nous avons conscience que nous sommes
pris dans l’ornière de l’attente de la réussite. Reconnaissez Dieu en toutes vos
voies – que celles-ci aient l’apparence de l’échec ou de la réussite.
Renoncez instantanément et pour toujours à l’idée d’échec ou de
réussite. Il n’y a ni échec ni réussite ; il y a seulement démonstration, à travers
vous et pour toujours, des œuvres mêmes de Dieu. Vous êtes censé demeurer
pour toujours en ce lieu de conscience où luit la lumière de Dieu. La gloire de
l’Être n’est pas votre propre gloire ; elle est la gloire de l’être de Dieu.
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Comprenez-vous maintenant pourquoi tous les grands instructeurs ont dit que
l’humilité est le début de la sagesse ? Mais cette humilité ne doit pas être
assortie de dénigrement de soi. L’humilité, au sens vrai, vient de notre
compréhension de la totalité de Dieu. En vertu de quoi, nous faisons nous-
mêmes partie de cette totalité et pouvons manifester Dieu en toute Sa gloire.
La lumière de Dieu est également notre lumière ; la sagesse de Dieu est
également notre sagesse ; l’amour de Dieu est également notre amour.
Merci, Père, merci. Je suis l’instrument de Ton être. Je ne possède aucune
sagesse par moi-même ; je n’ai ni existence, ni corps, ni Ame qui
m’appartiennent en propre, ni de bonté qui me soit propre. Il n’y a qu’un seul
bien, une seule vie – le Père qui est dans les cieux – et je suis ce lieu par lequel
luit la gloire de Dieu dans toute sa plénitude.
Ce n’est ni votre propre compréhension ni vos propres capacités qui
peuvent vous être d’un quelconque secours, ou être d’un quelconque secours
pour quelqu’un d’autre que vous. L’aide efficace vous vient de Dieu, de Sa
propre compréhension et de Ses propres capacités, lorsque vous vous en faites
l’instrument, de la même manière qu’un musicien se fait l’instrument des
mélodies de Dieu à travers lui. Un poète crée-t-il lui-même les poèmes qu’il
compose ? Un sculpteur crée-t-il lui-même ses œuvres ? Sûrement pas. Les
artistes ne sont que les instruments de Dieu, de l’expression de la créativité de
Dieu. Ils se font pinceau, burin ou marteau entre les mains mêmes de Dieu.
Tout artiste est un instrument entre les mains de Dieu.
Et nous-mêmes sommes des instruments dans les mains de Dieu. Nous
sommes les véhicules, les ustensiles employés par le Père pour rendre visibles
les œuvres de Ses mains ainsi que Sa gloire. Et plus notre santé, notre bonheur
et nos affaires sont florissants, plus nous rendons témoignage à Dieu.
Pourquoi ? De notre propre intelligence ? Non, par la grâce de Dieu qui est
répandue en nous. La grâce de Dieu ! C’est la source de toutes choses. Nous
sommes des vases, des témoins de la grâce divine, et nous la partageons avec
autrui. La grâce n’appartient ni à vous et à moi. Elle appartient au Père.
Si nous cherchons à tout moment à être guidés par Dieu sans jamais
vouloir traduire notre activité ou notre expérience en des termes humains,
nous serons comblés et illuminés à un plan si élevé que non seulement nous
127
serons mis en contact avec l’enseignement spirituel qui nous est parfaitement
adapté mais, en plus, nous trouverons à tout moment les vêtements justes, la
voiture juste et l’appartement juste. Dans l’échelle des valeurs divines, toutes
les choses se valent. Dieu ne fait pas de différences entre elles.
Dieu est plénitude. L’illumination spirituelle vous est donnée en même
temps qu’un emploi et un lieu d’habitation justes. Dieu ne peut être soumis à la
division ; Dieu n’est pas divisible. L’activité de Dieu ne porte pas sur une chose
exclusivement, laissant ainsi de côté toutes les autres. Dieu ne peut pas se
révéler à vous sous la forme d’une seule activité juste, puis vous laisser sans
approvisionnement ensuite. Et Dieu ne peut pas non plus se révéler à vous en
tant qu’approvisionnement sans tenir compte de l’activité juste.
Il arrive souvent que l’un et l’autre bien ne vous soient pas donnés
simultanément. La raison en est la prière inadaptée. Votre prière était
caractérisée par la division. Vous priez pour des choses ou priez l’Esprit en sorte
qu’Il se révèle à vous en certaines voies, alors qu’il convient de prier Dieu en
sorte qu’Il se révèle en tant que lumière, plénitude de lumière, plénitude
d’illumination, plénitude de vérité. Le manteau de Dieu est celui de l’unité, de
la complétude, de la perfection. Lorsqu’Il le pose sur vos épaules, c’est tout
votre être qui s’en trouve enveloppé.
N’allez pas à Dieu en espérant qu’Il vous guérisse ; n’allez pas à Dieu en
espérant qu’Il vous donne un emploi ; n’allez pas à Dieu en espérant la sûreté,
la sécurité. Allez à Dieu avec l’espoir qu’Il Se donne Lui-même. Allez à Dieu en
espérant recevoir de Lui la conscience de Sa présence.
Et vous verrez dans ce cas Dieu Se manifester jour après jour comme
harmonie dans les choses toutes simples de l’existence : quand vous cherchez à
garer votre voiture ou avez besoin à la dernière minute de prendre l’avion ou
d’une chambre d’hôtel pendant un week-end surchargé.
Si vous cherchez le Père en Esprit et comme Esprit, vous découvrirez la
complétude et la perfection, à la fois dans les choses simples et dans les choses
plus profondes de la vie. Ne cherchez pas à diviser le manteau de Dieu. N’allez
pas prier pour la santé ou la richesse, pour la sûreté ou la sécurité, ni même
pour la paix sur la terre. Priez seulement pour que Dieu Se révèle à vous en tant
que Vérité.
128
Priez pour la lumière, pour la vérité, pour plus de sagesse, pour
l’illumination. Cherchez la totalité du manteau de Dieu. Cherchez la vérité, la
lumière, la révélation, l’illumination. Adorez Dieu en tant qu’Esprit, afin que
l’entier manteau de Dieu se pose sur vous et puisse se révéler comme
approvisionnement, maison, relations joyeuses, activité juste.
129
CHAPITRE XIII
UNE NOUVELLE CONCEPTION
DE L’APPROVISIONNEMENT DIVIN
Pour un élève spiritualité, démontrer l’approvisionnement est quelque
chose de facile, mais il y a une très grande différence entre la vérité spirituelle
sur l’approvisionnement et la compréhension humaine de l’approvision-
nement. Du point de vue de la vérité spirituelle, l’approvisionnement ne signifie
pas rentrée mais sortie de bien. Du point de vue humain, c’est l’inverse qui est
vrai. Spirituellement, il n’existe aucune voie de démontrer l’approvision-
nement. Cela est impossible dans la mesure où toute abondance existant dans
le ciel ou sur la terre existe aussi bien en vous-même en cet instant, de sorte
que toute tentative faite pour démontrer l’approvisionnement se solde
forcément par un échec. Il n’y a pas d’approvisionnement hors de votre être. Si
vous voulez connaître l’abondance d’approvisionnement, il faut vous en faire le
canal. La manière d’y parvenir est le don, et cela vous est révélé dans la
communion avec Dieu.
Quand quelqu’un vient vous trouver et qu’il vous demande de l’aider à
acquérir une conscience d’approvisionnement, qu’il cherche à être instruit sur
la marche à suivre, il est bon d’appeler son attention sur le principe de
l’approvisionnement de la façon suivante : « Bien sûr que je vais vous aider,
mais vous pouvez commencer à obtenir cette conscience en cherchant à
donner là où jusqu’ici vous ne donniez pas, c’est-à-dire ailleurs que dans votre
famille à laquelle vous donnez sûrement déjà, à quelqu’un d’extérieur qu’à leur
actuelle vous considérez peut-être encore comme un ennemi. Allez voir dans
votre garde-robe ou votre garde-manger s’il n’y a pas là quelque chose dont
130
vous n’avez plus besoin. Ouvrez ainsi le canal du don et vous verrez s’ouvrir le
canal de l’approvisionnement. »
Le fait que vous connaissiez la vérité de la nature infinie et omniprésente
de l’approvisionnement libérera votre patient de sa croyance à la pénurie et à
la limitation. Et tandis qu’il se libérera des formes de l’approvisionnement et
développera l’attitude du don à la place de l’attitude du recevoir, le bien
commencera affluer en lui. L’attitude du don est indépendante de la notion de
quantité, elle n’est à relier ni aux sommes d’argent données ni à la quantité des
objets donnés, quels qu’ils soient. Ce qui compte, c’est l’attitude elle-même,
son intensité. Il s’agit de reconnaître que l’approvisionnement implique de
donner et non d’amasser.
L’attitude du don n’implique pas nécessairement de donner un bien
matériel quel qu’il soit. Elle peut aussi être entendue au sens d’un
renoncement : le renoncement à la jalousie, au ressentiment ou à la haine, au
désir d’être reconnu par autrui ou d’obtenir une récompense ou une
rémunération, ou encore de la gratitude ou un esprit de coopération. Avec ce
don qu’est le renoncement vient l’envie de faire don de sa patience, de faire
preuve d’esprit de coopération, d’amour et de pardon. Il s’agit de comprendre
que l’approvisionnement consiste non pas à obtenir mais à donner.
Admettons que vous teniez beaucoup à l’argent. Il convient dans ce cas
d’apprendre à vous en détacher. C’est votre détachement même qui ouvrira les
vannes de l’approvisionnement pour le monde, lequel approvisionnement vous
sera inévitablement rendu. Il ne s’agit pas de distribuer de l’argent ou quelque
autre bien avec prodigalité ou de manière inconsidérée. Il n’est demandé à
personne de donner plus que ne l’exige le sens commun ou le discernement. Ce
qui est demandé, c’est un changement d’attitude, une volonté de donner sans
s’arrêter sur les sommes d’argent mises en circulation, car ce qui importe, c’est
leur mise en circulation, non pas leurs montants.
Cette compréhension du don n’est évidemment pas neuve. Elle figure
déjà dans l’Écriture qui nous enseigne de pratiquer la dîme, c’est-à-dire de
donner le dixième de ses revenus à Dieu. Bien des gens croient ne pas pouvoir
donner une telle somme d’argent car, pensent-ils, cela représenterait une trop
forte saignée pour leur porte-monnaie. Et peut-être que ce passage à l’acte
131
serait en effet désastreux dans un premier temps. C’est pourquoi il leur est
recommandé de pratiquer tout d’abord une dîme moins élevée – cinq, ou
quatre, ou trois, ou deux pour cent, ou un pourcentage moindre encore. Ce qui
importe est de mettre de côté une somme ou un pourcentage donné, lequel a
priorité sur toute autre dépense, et qui sera un don impersonnel, non pas un
don dont l’origine est connue, comme pour ceux que l’on fait à sa famille.
Il est probable que la majorité des gens croient que la dîme doit être
calculée une fois que toutes les dépenses l’ont été de leur côté. Le secret de la
dîme n’est toutefois pas de donner le reste de ses fruits à Dieu mais « les
premiers fruits » et en outre, de les donner en secret chaque fois qu’une
occasion se présente, de sorte que seul le donateur soit au courant de l’origine
du don.
Une fois qu’on a pris l’habitude de donner deux ou trois pour cent de ses
revenus, on pourra très rapidement élever ce pourcentage jusqu’à quatre ou
cinq et ensuite jusqu’à dix. J’ai personnellement connu trois personnes qui
donnaient quatre-vingts pour cent de leurs revenus et, chose surprenante, elles
avaient amplement de quoi vivre, plus d’argent qu’elles ne pouvaient en
dépenser, même avec des besoins extravagants.
Laissez-moi redire l’aspect très important du principe de l’approvision-
nement : l’approvisionnement n’est pas lié au recevoir mais au donner. Le pain
que vous lancez sur l’eau est celui-là même qui revient à vous. Ce n’est pas le
pain du voisin ; c’est votre propre pain. Si vous ne le lancez pas sur l’eau, il ne
peut revenir à vous. Tout le pain qui flotte à la surface de l’eau est comme
estampillé, il porte le nom de son donateur de sorte qu’il lui reviendra
forcément.
Il vous faut, d’une manière ou d’une autre, lancer du pain à la surface des
eaux. Si vous n’avez pas appris à le faire, il vous faut commencer à l’apprendre.
Du fait de la nature infinie de votre être, vous ne pouvez ajouter à votre être la
santé ou la richesse ou des occasions d’abondance ou la camaraderie. La seule
chose que vous puissiez faire est de reconnaître que vous incarnez tout ce que
Dieu est et tout ce que Dieu a. Il ne s’agit pas d’essayer d’obtenir, ni d’avoir, ni
d’attirer à vous. Il s’agit d’apprendre à laisser l’infinité se répandre d’au-dedans
de vous dans le monde. Le retour du pain donné se produit de lui-même. C’est
132
comme lorsqu’on lance une balle en caoutchouc contre un mur : vous la lancez
certes vers le mur, mais c’est d’elle-même qu’elle rebondit.
Tandis que vous lancez votre pain à la surface des eaux, la grâce de Dieu
peut se répandre en vous et s’exprimer comme harmonie d’être. Si vous
ignorez ce point important de l’enseignement spirituel ou si vous vous dites
que cela n’est somme toute pas très important, il y a de fortes chances que
vous fassiez fausse route. Aussi longtemps que vous restez enchaîné à la
croyance que vous pouvez obtenir quelque chose de quelqu’un – serait-ce de
Dieu –, votre bien demeure hors d’atteinte. Mais dès l’instant ou vous prenez
conscience de la signification du présent et du Je suis de l’être, c’est-à-dire de
leur immédiateté, vous commencez à regarder le monde avec une joyeuse
reconnaissance et dites :
Merci, Père, de ce que je sois maintenant sans désir ; je n’ai plus besoin
de rien sinon de Ta grâce ; je n’ai besoin de personne sauf de Toi-même. Que
seulement je vive en chaque minute comme je vis présentement, aimant cet
univers et aimant chaque personne qui y vit. Je n’ai rien contre personne.
Personne ne peut pénétrer dans le champ de ma conscience avec le besoin
d’être pardonné car j’ai déjà pardonné à tous – soixante-dix-sept fois sept fois.
Un second aspect du principe de l’approvisionnement, tout aussi
important, est celui de son invisibilité. L’on ne peut pas voir, entendre, toucher,
goûter ou sentir l’approvisionnement. Personne n’a jamais vu l’approvision-
nement puisqu’il n’appartient pas au royaume visible. L’approvisionnement
procède de l’Esprit, de la Vie, complètement invisibles et infinis par nature.
Il n’y a pas aujourd’hui plus d’approvisionnement que du temps de Jésus,
de Moïse, d’Élisée ou d’Élie. Ces derniers savaient posséder un infini et ils l’ont
prouvé. Chacun de nous possède comme eux cette infinité, et pas une once de
moins. Mais il appartient à chacun de prendre clairement conscience que Dieu
constitue son être individuel, sans quoi il lui sera impossible de comprendre
son infinité et il continuera à chercher son approvisionnement et sa sécurité
dans le monde, à travers les billets de banque ou bien à travers des valeurs plus
fortes encore.
Croire que l’argent et les titres de propriété constituent l’approvision-
nement est une notion qui a été acceptée pendant tellement d’années que la
133
plupart des gens comptent sur eux pour leur sécurité financière. Et s’il advient
que la monnaie subit des dévaluations ou que le monde entier connaît une
crise économique grave, ou que quelque autre circonstance dont ils n’ont pas
le contrôle les prive de leurs milliards, les voici qui s’imaginent que leur monde
s’écroule. Les élèves en spiritualité qui désirent la sagesse spirituelle doivent
comprendre que leur approvisionnement n’est nulle part ailleurs qu’en eux-
mêmes, qu’il est en cela qui ne peut être connu par les sens physiques :
l’approvisionnement, c’est l’Invisible Infini.
L’approvisionnement est en vous-même : c’est la vérité selon laquelle
Dieu constitue votre être. Lorsque vous reconnaissez Dieu comme votre être,
vous n’avez plus besoin de rien sauf de Le connaître tel qu’Il doit être connu.
Avec Dieu, l’approvisionnement vous est invariablement donné. La question
capitale est donc de savoir si vous possédez Dieu. Du point de vue spirituel, la
réponse est oui, de même que du point de vue théorique. Chacun, en effet,
possède Dieu de ces points de vue. Mais, sur le plan concret, les choses sont
différentes, car si tout le monde possédait Dieu de façon concrète, il n’y aurait
plus ni pénurie ni limitation dans le monde. Le vrai est que tout le monde
possède Dieu en tant que potentiel. Car Le posséder vraiment signifie Le
reconnaître comme Il doit être connu, partager avec Lui le tabernacle,
communier en toute confiance avec Lui, Le reconnaître comme le « Je » de
votre être. Posséder Dieu de cette manière-là, c’est détenir la source de tout
approvisionnement.
C’était le cas pour Moïse et c’est pour cette raison même qu’il a vu la
manne tomber du ciel au moment opportun. Elie aussi possédait vraiment
Dieu, et c’est pourquoi il a pu être ravitaillé dans le désert par les corbeaux ou
que, se réveillant un matin, il a trouvé un gâteau cuit sur des pierres chauffées.
D’où venait-il ce gâteau ? Apparemment de nulle part, de rien de visible ou de
tangible. Ces choses lui ont été procurées par sa propre conscience. C’est Dieu
même qui Se manifeste en tant que substance de vie, forme de vie. Dieu est
apparu à Élie et à Élisée en tant que nourriture. Possédant vraiment Dieu, ils
avaient toutes choses.
Le monde se perd dans des déclarations comme celles-ci : « Dieu prendra
soin de ceci » ou « Dieu fera ceci ou cela. » Or, Dieu ne fait rien de tout cela.
Tout cela se fait en proportion de notre propre conscience et expérience de
134
Dieu. Nous devons en définitive comprendre qu’ayant vraiment Dieu, nous
avons toutes choses, et que si nous n’avons pas vraiment Dieu, nous n’avons
rien du tout, quelles que soient nos possessions. Rien n’est refusé à celui qui
est conscient de Dieu en son être ; rien ne lui manque, rien ne lui fait défaut.
« Tout cela est bien beau », pourriez-vous me rétorquer. « Tout cela est
sans problème sur le papier, mais comment faire pour obtenir la conscience de
cet approvisionnement, car elle m’échappe continuellement ? »
Revenons à notre premier postulat. Dans la mesure où Dieu est infini,
rien n’existe hormis Dieu. De sorte qu’on peut dire qu’il n’y a pas d’autres
sources d’approvisionnement que Dieu. Dès lors que vous percevez l’infinité de
Dieu et que ce Dieu dans son infinité est plus proche de vous que votre souffle,
vous pouvez commencer à revendiquer pour vous-même l’abondance infinie.
Une telle revendication n’est pas une aberration mentale, dans la mesure où ce
que vous revendiquez alors et la présence même de Dieu en vous, la présence
infinie de Dieu, le fait qu’Il soit présent en tout lieu.
Il n’est facile pour personne d’oublier toute préoccupation quant à sa
prochaine voiture ou à ses prochaines vacances s’il n’a pas l’argent nécessaire
pour les payer, ou pour quelqu’un qui n’a pas de quoi se nourrir, le souci de son
prochain repas. Il n’est pas facile de mettre en pratique cet enseignement du
Maître : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni
pour votre corps de quoi vous serez vêtus. » Il faut néanmoins y parvenir car le
développement d’une conscience d’approvisionnement en dépend, et que les
formes du bien ne sont que les choses données par surcroît. En d’autres
termes, le bien extérieur n’est que le symbole de l’omniprésence de
l’approvisionnement.
Celui qui ne possède pas une conscience d’approvisionnement ne peut
prétendre empocher les symboles de l’approvisionnement. La conscience de
l’approvisionnement doit exister en premier lieu, les symboles n’en étant que
les fruits. Si vous avez conscience de la présence de Dieu où que vous soyez,
vous comprenez que le lieu sur lequel vous vous tenez est une terre sainte, de
même que ces paroles du Père : « Mon enfant, tu es toujours avec moi et tout
ce que j’ai est à toi. » Lorsque cette conscience est vôtre, les symboles se
manifestent au fur et à mesure de vos besoins. Les symboles changent de jour
135
en jour. Ils prennent forme en tant qu’argent un jour, en tant que possibilité de
transport ou d’hébergement un autre jour, en tant que nourriture, vêtements,
ou quelque autre bien un autre jour encore. Quel que soit le bien, il est rendu
visible au moment opportun puisqu’il n’est que le symbole, l’expression de
l’approvisionnement divin.
Laissez-moi le répéter encore une fois : l’approvisionnement en tant que
tel ne peut jamais être connu au moyen des sens. L’approvisionnement est
Dieu ; l’approvisionnement est l’Esprit ; l’approvisionnement est la présence du
Seigneur vous ; l’approvisionnement est la force de Vie qui œuvre à travers
vous.
De quelle preuve supplémentaire pourrait avoir besoin une personne
dont l’esprit est réceptif à cette vérité, hormis celle de visualiser un arbre
fruitier au milieu de l’hiver alors qu’il n’est revêtu ni de fruits, ni même de
fleurs ou de feuilles ? L’arbre étant nu, serait-ce une raison de l’abattre ? Et
pourquoi ne fait-on pas ? Il ne donne aucun signe démontrant un approvision-
nement futur. En apparence il est improductif. En fait, si on ne l’abat pas, c’est
que chacun sait que la force de Vie œuvre en et par cet arbre, une force qui en
constitue la sève et qui, à l’approche du printemps, montera dans le tronc et
les branches et fera pousser des feuilles, puis des fleurs et finalement aussi des
fruits. Personne ne se laisse impressionner par l’apparence désolée d’un arbre,
au point de croire qu’il est incapable de produire des fruits, qu’il est devenu
stérile.
Et pourquoi ne pas appliquer le même principe à votre vie et à vos
affaires, et mettre votre confiance en lui quel que soit votre approvision-
nement concret un moment donné ? Si une tempête se levait et qu’elle réduise
votre monde entièrement à néant, la terre sur laquelle vous vous tenez
resterait sainte parce qu’elle est celle du Seigneur et de Sa plénitude, que Moi
je suis là et que cette Vie invisible, infinie et mue uniquement par l’amour
continue d’opérer dans votre conscience. Il vous suffit d’un peu de patience
pour voir les fleurs et les fruits se former à nouveau en billets de banque ou
tout autre bien qui vous est nécessaire. Vous n’avez besoin que de reconnaître
cette vérité.
136
Vous pouvez choisir de croire ou de ne pas croire qu’il y a une force de
vie à l’œuvre en vous, tout comme dans l’arbre. Mais, pourriez-vous rétorquer :
« Pourquoi n’est-elle pas rendue visible dans une plus large mesure ? Pourquoi
dois-je batailler jour après jour à cause de ce problème de pénurie ? »
C’est peut-être parce que votre conscience n’est pas en phase avec
l’Invisible mais seulement avec le visible. Peut-être avez-vous beaucoup trop
cherché et cherchez-vous encore à créer l’approvisionnement à partir du
visible. Les pains et les poissons ne peuvent se multiplier à partir de ce qui est
visible, et les billets de banque non plus. Celui qui se mettrait à multiplier
concrètement des billets de banque se retrouverait rapidement derrière les
barreaux ! Aussi, celui qui veut multiplier son argent a avantage à le faire dans
l’Invisible. Et par quel moyen ? En comprenant que Dieu est infini et que son
approvisionnement est infini, tout comme Dieu.
Et que dire de ceux qui laissent leurs fruits sur l’arbre, qui ne les cueillent
pas ? Ils apprendront rapidement qu’un arbre peut s’étioler et donc cesser de
donner des fruits. Il faut recueillir les fruits de l’arbre et les fleurs des buissons
pour que la force de Vie puisse faire son œuvre de multiplication et doubler sa
capacité d’approvisionnement.
L’approvisionnement ne devient évident qu’avec l’amour du prochain –
donnez de l’amour, donnez le pardon, ayez un esprit de coopération, mais
toujours sans attendre quoi que ce soit en retour. Le véritable esprit spirituel
donne pleinement, avec un cœur inclinant naturellement au don, et il ne
cherche pas à recevoir quelque chose en retour. Il n’y a pas de retour
nécessaire autre que Dieu : Dieu suffit en toutes choses.
Comprendre cela, c’est comprendre l’un des principes majeurs de
guérison de la Voie Infinie que l’on peut énoncer comme suit : la conscience de
la Vérité détermine l’approvisionnement ; et non un Dieu extérieur, ou un
Christ extérieur ou un Esprit extérieur. L’approvisionnement est seulement
déterminé par la conscience individuelle – l’état de conscience développé d’un
individu. Très très peu de gens naissent avec une conscience pleinement
développée de la Vérité. Mises à part quelques exceptions, tous les êtres
humains doivent travailler à la développer. Les disciples-pécheurs avaient une
conscience développée de la Vérité. Et la conscience de Saul de Tarse se
137
développa en la conscience de saint Paul. Quant à saint Augustin, pendant
longtemps, il fut loin d’être une lumière spirituelle !
Le secret fondamental de l’approvisionnement consiste à acquérir la
conscience que Dieu est approvisionnement, autrement dit un état développé
de conscience. Si vous cherchez le secours d’un praticien pour votre
approvisionnement, celui-ci dépendra évidemment de la conscience spirituelle
du praticien. Mais, dans ce cas, votre approvisionnement ne sera pas
permanent. Tôt ou tard, il vous faudra ne dépendre que de votre propre état
développé de conscience. Et il convient de ne jamais oublier qu’une conscience
développée est une conscience-Dieu se déployant comme conscience
individuelle.
C’est ainsi que vous perdez dans une certaine mesure le sens personnel
de l’approvisionnement et arrivez à un grand moment de votre vie, un moment
grandiose où vous verrez le poids du monde entier tomber de vos épaules, de
sorte que vous pourrez dire et croire de tout votre cœur :
« A l’Éternel la terre et ce qu’elle renferme... Mon enfant, tout ce que j’ai
est à toi. » La plénitude de la gloire de Dieu – et non seulement une partie de
cette plénitude ─ est mienne maintenant. Elle anéantit la mortalité avec son
sentiment limité de la vie et me revêt d’éternité ; elle anéantit mon sens limité
de moi-même et me revêt de l’infinité de Dieu, de la grâce de Dieu, de la
présence de Dieu, de la puissance de Dieu.
De moi-même je n’ai pas de pouvoir ; de moi-même je ne peux rien faire ;
de moi-même je ne suis rien. Si je parle de moi-même et de mon pouvoir et de
mon approvisionnement, je profère un mensonge. Le Père est ma vie ; le Père
est mon approvisionnement.
Mon être est invisible ; mon approvisionnement est invisible et
m’accompagne où que j’aille.
Certains élèves en spiritualité entretiennent l’idée fabuleuse ─ mais
erronée ─ selon laquelle Dieu, d’une manière inexplicable, est bien mieux
disposé envers eux qu’envers le reste du monde. Quel Dieu odieux serait ce
Dieu-là ! Il est vrai que votre voisin qui ignore tout de la vérité peut se
retrouver devant un problème d’approvisionnement insuffisant, problème qui
138
l’entraîne à se plaindre de pénurie ou de limitation, mais cela ne veut pas dire
que Dieu se montre plus généreux envers telle personne et moins envers telle
autre. La différence d’approvisionnement vient seulement de ce que certains,
et plus particulièrement ceux qui se sont engagés sur le sentier spirituel, ont
davantage conscience que Dieu manifeste Sa présence en tant que formes
tangibles.
Aucun élève en spiritualité ne peut avoir l’audace de croire qu’une
nation, une race ou une religion spécifique a plus accès à Dieu qu’une autre, ou
qu’une personne donnée profite d’un statut spécial auprès de Dieu. L’infinité
de Dieu vaut pour tout l’univers, mais c’est l’appréhension individuelle de la
vérité qui gouverne la démonstration du bien. Une fois que vous avez compris
que c’est la réalisation de la présence de Dieu qui entraîne la manifestation et
l’expression de l’abondance, vous ne pouvez évidemment plus croire que
l’accroissement provient de quelque traitement miraculeux par la prière. Vous
comprendrez qu’il provient de ce que vous êtes maintenant plus conscient de
quelque chose qui a existé depuis le commencement en toute plénitude.
Dans une même rue, tel habitant connaît la pénurie et la limitation et tel
autre l’abondance. Ce n’est pas la rue qui est responsable de cet état de fait, ni
d’ailleurs l’époque où nous vivons. Telle année est caractérisée par la crise,
telle autre par la prospérité. Mais on ne peut prétendre que la situation
économique soit responsable de la pénurie de quelqu’un car certains perdent
toutes leurs possessions même en des années fastes. Le lieu où vous vivez ne
vous rend ni riche ni pauvre ; l’époque à laquelle vous vivez ne peut pas non
plus vous rendre riches ou pauvres. C’est chacun, de lui-même, qui devient une
loi pour sa propre expérience des lors qu’il comprend que Dieu est la substance
de toutes les formes.
Du moment que Dieu est la substance de toutes les formes, avez-vous
encore le pouvoir d’augmenter leur quantité ? Et Dieu pourrait-Il être la
substance de formes limitées ? Bien sûr que non, les formes sont infinies, tout
comme est infinie la substance dont elles procèdent. Le secret est dans la
reconnaissance de Dieu en Son omniprésence – mieux encore, comme
Omniprésence même, présence de l’être individuel même, et donc présence de
l’Infinité. C’est votre conscience de la présence de l’Infinité qui révèle l’Infinité
au lieu où régnait auparavant la pénurie.
139
Toute chose visible a été façonnée avec la substance de l’Invisible et, en
tant que telle, est infinie. Pour donner un exemple, je dirai qu’on ne peut
absolument pas faire croître l’approvisionnement en céréales, en argent, en
terres ou en quoi que ce soit d’autre au moyen de ce que le monde appelle la
prière. Aucune prière ne peut opérer le miracle consistant à faire sortir des
lapins de son chapeau. Personne ne peut en faire sortir, à moins que les lapins
n’y fussent déjà. L’accroissement et la diminution n’existent pas. Tout ce qui
existe, c’est l’Infinité en expression. Si vous n’êtes pas un réceptacle pour la
générosité de l’Infinité, non concluez pas qu’elle est inexistante, mais plutôt
que vous en avez peu ou pas conscience.
Trop de métaphysiciens cherchent à démontrer le bien sous une forme
ou une autre, alors qu’en vérité on ne peut séparer ni distinguer la forme du
Bien qu’est Dieu. C’est seulement dans la mesure où quelqu’un démontre la
conscience de Dieu à un certain degré que le Bien se manifeste sous la forme
appropriée dans son expérience. Ajoutons que c’est parfois de la façon la plus
miraculeuse qui soit.
Partout dans la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, il est question de ce
miracle. Chaque prophète, chaque saint, chaque voyant ou sage, a eu
conscience de la présence de Dieu et chacun d’eux a vécu en conscience dans
cette Présence ; chacun d’eux y a trouvé sa protection, sa nourriture, sa sûreté
et sa sécurité à tout moment, selon ses besoins. Mais chaque homme et
chaque femme en ces temps bibliques profitaient-ils des mêmes soins ? Et
qu’en est-il aujourd’hui ? Vous connaissez tous la réponse. Hier, aujourd’hui et
demain, ce sont seulement les personnes ayant conscience de la présence de
Dieu, ayant leur vie, leur mouvement et leur être en Dieu qui reçoivent à tout
moment ce dont elles ont besoin. Le Maître n’a pas multiplié les pains et les
poissons. Le Maître avait conscience seulement d’une chose : de la présence du
Père en lui. C’est cette conscience-là qui s’est manifestée en tant que pains et
poissons multipliés, en tant que guérisons et résurrections de mort.
Si vous apprenez à renoncer à l’usage du pouvoir mental – à vous battre
pour accomplir ceci ou cela au moyen de la vérité ou à essayer de rendre
puissant l’esprit humain – pour devenir silencieux et réceptif à la Parole, vous
comprendrez ce que signifient l’harmonie et l’infinité.
140
Soyez témoin du miracle qui se produit à l’instant où l’esprit humain
renonce à batailler dans le but de créer, augmenter, guérir, sauver ou racheter.
Soyez témoin du miracle qui se produit à l’instant où vous saisissez que c’est en
vertu de Sa nature infinie que Dieu est l’unique être, et que les formes mêmes
sous lesquelles Il Se manifeste sont infinies elles aussi. Les cieux proclament la
gloire de Dieu en révélant la beauté et la générosité infinies de Dieu, tandis que
la terre révèle les œuvres issues de la main de Dieu et Sa gloire dans l’infinité
des formes, leur variété, leurs couleurs, leurs parfums et leur quantité.
L’Infinité est la mesure de Dieu, si l’on peut dire. Mais dès l’instant où
vous démontrez des pommes, vous êtes descendu dans la limitation, tout
comme lorsque vous démontrez une maison ou la santé. Alors que si vous
démontrez la conscience de la présence de Dieu, Dieu Se manifeste en tant
qu’Infinité, infinité du bien sous toutes ses formes. La présence de Dieu ne fait
pas naître l’harmonie sous une forme ou sous une autre. La présence de Dieu
est en elle-même la forme de toute espèce de bien.
141
CHAPITRE XIV
SOUS LA PROTECTION
DU TOUT-PUISSANT
« Alors tu marcheras avec assurance dans ton chemin, et ton pied ne
heurtera pas. »
Proverbes 3,23
« Fortifiez-vous et ayez du courage ! Ne craignez point et ne soyez point
effrayés devant le roi d’Assyrie et devant toute la multitude qui est avec lui ;
car avec nous il y a plus qu’avec lui. Avec lui est un bras de chair, et avec nous
l’éternel, notre Dieu, qui nous aidera et qui combattra pour nous. »
2 Chroniques 32,7-8
« L’Éternel est mon rocher où je trouve un abri, mon bouclier et la force
qui me sauve, ma haute retraite et mon refuge, ô mon Sauveur ! Tu me
garantis de la violence. »
2 Samuel 22,3
« Éternel, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon
rocher où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute
retraite ! Je m’écrie : loué soit l’Éternel ! »
Psaume 18,3
« Des montagnes entourent Jérusalem, ainsi l’Éternel entoure son
peuple, dès maintenant et à jamais. »
Psaume 125,2
142
« Je serai pour elle, dit l’Éternel, une muraille de feu tout autour, et je
serai sa gloire au milieu d’elle. »
Zacharie 2,5
La Bible abonde en promesses de protection pour ceux qui vivent en
conscience dans la présence de Dieu. Elle témoigne d’un Dieu disponible pour
chacun, dans son expérience et dans les circonstances de sa vie ; mais elle ne
me promet en aucun cas un monde exempt de désastres physiques comme les
tremblements de terre ou les inondations ou les incendies. Aussi longtemps
que nous vivrons en ce monde, nous ferons l’expérience des effets de quelque
cataclysme, les cataclysmes étant inhérents à la pensée matérialiste du monde.
Mais la promesse est néanmoins sans ambiguïté. Dans les famines, les
inondations, les incendies, les guerres, au milieu des bombes, ceux qui vivent
en Dieu sortiront indemnes, sans être touchés d’aucune façon. Pourquoi ?
Pourquoi sont-ils préservés des désastres du monde ?
La plupart des pratiquants présument que ces promesses de la Bible
s’adressent à eux puisqu’ils appartiennent à la maison de Dieu et que donc de
tels maux ne peuvent les atteindre. Mais, curieusement, lorsqu’une guerre se
déclare ou qu’un désastre advient, tous ces gens qui ont eu une vie bonne et
droite ne sont pas plus protégés que quiconque. C’est pour cette raison que le
monde aujourd’hui est si gravement divisé. Il y a ceux qui croient à la véracité
des promesses de Dieu et les autres qui les mettent en doute. L’une des causes
du scepticisme régnant et du matérialisme élémentaire qui caractérisent
aujourd’hui notre monde vient de ce que si peu de gens, y compris parmi les
gens d’église, ont échappé aux désastres qui se sont abattus sur la terre,
malgré leur appartenance à une religion, et cela depuis leur naissance, et leur
participation régulière aux offices.
Comment quelqu’un peut-il savoir si oui ou non il compte parmi ceux qui
ne peuvent échapper aux terribles effets des désastres de ce monde ? Tous
nous aimerions pouvoir y échapper, mais le degré d’immunité est déterminé
par chaque personne individuellement. Il n’y a pas un Dieu qui décide du sort
de chacun. Il n’y a pas une puissance qui choisisse ceux qui doivent être sauvés
et abandonne les autres à l’anéantissement. Est sauvé celui ou celle qui
143
comprend les lois de Dieu telles qu’elles sont établies dans l’Écriture et qui s’y
soumet.
L’Écriture renferme les lois assurant la réussite dans la vie, ou la sûreté et
la sécurité de vie. Pour ce qui concerne leur quintessence, elle est définie dans
le psaume 91, au verset 1 :
« Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-
Puissant. »
Est-ce que je demeure au lieu secret du Très-Haut ? Est-ce que j’ai la vie,
le mouvement et l’être dans la conscience-Dieu ? Est-ce que je vis, ai le
mouvement et l’être dans une complète et inébranlable assurance de la
présence et puissance de Dieu en moi ? Est-ce que j’ai la vie, le mouvement et
la conscience dans l’amour, dans une attitude de don et de partage ? Est-ce
que je vis avec l’assurance que le lieu sur lequel je me tiens est vraiment une
terre sainte, qu’ici même et en cet instant la présence et puissance de Dieu
m’enveloppe, moi et les miens ? Est-ce que de mon réveil jusqu’à mon coucher
je vis dans la conviction que Dieu dirige mes pas ? Est-ce que j’ai la vie, le
mouvement et l’être dans l’écoute de Dieu, attendant de Lui qu’Il me dirige,
qu’Il me guide et me protège ? Est-ce que j’ai la vie, le mouvement et l’être
dans la compréhension que je suis porté par les bras éternels de Dieu ? Si oui,
je peux estimer appartenir à la maison de Dieu ; je suis héritier de ces dons que
sont la justice et la paix sur la terre.
« À celui qui se confie en toi, tu lui donnes la paix, la paix. » Suis-je de
ceux qui se confient en Dieu en toutes leurs voies ? Qui comptent sur Dieu, qui
Lui font confiance, qui espèrent en Lui et attendent tout de Lui ? Ou bien ma
fidélité est-elle partagée, avec d’un côté une foi en Dieu et de l’autre une foi
égale, voire plus grande, en un souverain humain, ou un potentat, ou un
pouvoir humain ? Suis-je de ceux qui reconnaissent que Dieu est leur vie, et
donc que cette vie est indestructible, invincible, éternelle, harmonieuse,
essentielle, utile ? Est-ce que je reconnais continuellement Dieu en toutes mes
voies ? Est-ce que je Le reconnais en tant que mon esprit propre et reconnais,
en conséquence, que seule l’Intelligence infinie peut s’exprimer en tant
qu’activité de mon être ? Ou bien ai-je parfois tendance à ne compter que sur
mon intelligence humaine ? Est-ce que je reconnais Dieu en tant que puissance
144
unique, infinie, et donc ne vois dans le pouvoir humain, aussi terrifiant soit-il –
qu’il se manifeste en tant qu’armées sur un champ de bataille ou que cancer
dans un corps – que « bras de chair » ? En vertu de quoi, suis-je décidé à ne lui
accorder ni pouvoir ni compétence ? Est-ce que je reconnais en Dieu le mobile
majeur en ma vie, la source de mon approvisionnement, l’activité de mon
être ?
Est-ce que je reconnais Dieu au matin, quand je me réveille ? Est-ce que
je reconnais en Dieu l’unique puissance qui m’a donné le repos et le sommeil,
et que seule la puissance et présence de Dieu peut m’éveiller à un nouveau
jour ?
Ici, dans ce nouveau jour, Dieu est Celui qui me gouverne. Dieu est le
seigneur et le maître de ce jour ; c’est Lui seul – et non mon argent en banque,
ou mon travail, ou ma famille, ou mes amis – qui règle les questions du jour.
C’est Dieu seul qui gouverne ce jour, lui seul qui a autorité pour le faire. Dieu est
la puissance qui jamais ne s’assoupit ni ne s’endort. Dieu est partout présent, et
toujours, que je m’assoupisse ou me repose. Dieu est mon repos, même dans
l’insomnie.
Reconnaître Dieu en tant qu’essence véritable de notre être, en tant que
loi de notre être, que protection et approvisionnement de notre être, c’est Le
reconnaître en toutes nos voies.
La vie nous confronte souvent à des situations qui sont impossibles à
régler humainement parlant. C’est là l’expérience de chacun de nous. Jésus lui-
même a dû affronter de telles situations. Ainsi au jardin de Gethsémané, ou sur
la route du Golgotha, ou sur la Croix.
Et l’on peut citer également Moïse. Moïse a rencontré des obstacles
apparemment insurmontables, ainsi quand les Hébreux eurent fui l’Égypte et
que Pharaon lança ses armées à leur poursuite. Celles-ci étaient si proches de
son peuple que sa capture et son retour à l’esclavage paraissaient inévitables.
Mais c’est dans de telles situations, qui du point de vue humain sont sans
solution, qu’apparaît le spirituel : la nuée en plein jour, le pilier de feu dans la
nuit, la manne qui tombe du ciel ou l’eau qui jaillit du rocher. Moïse n’aurait
certainement pas pu concevoir une telle protection. Sans doute n’a-t-il jamais
prié pour une nuée s’élevant en plein jour ou une colonne de feu s’élevant dans
145
la nuit. Sa prière consistait en la saisie de la présence de Dieu. Et quand la
présence de Dieu était nécessaire pour assurer la protection des Hébreux, elle
se manifestait en tant que nuée dans le jour ou que pilier de feu dans la nuit. Et
qu’advint-il ensuite ? La Mer Rouge s’ouvrit. Pourriez-vous imaginer un seul
instant Moïse priant afin que la Mer Rouge s’ouvre devant son peuple, ou en en
ayant seulement la pensée ? Cela n’a pas été le cas, et ni vous ni moi n’aurions
une telle idée. Moïse avait conscience de la présence de Dieu et c’est sa
conscience qui s’est manifestée par l’ouverture de la Mer Rouge.
Le Maître, quant à lui, nourrissait et guérissait les multitudes et avait le
pouvoir de disparaître loin des foules quand il ne pouvait compter sur aucune
aide humaine. Dans ces cas-là, il comptait sur Quelque Chose de bien plus
grand que l’aide humaine : il puisait à l’Invisible Infini. Il ne faut cependant
jamais oublier que le secours spirituel est donné aux seuls chefs qui ont
l’illumination spirituelle et non à des gens ordinaires. Seule l’illumination
spirituelle est la voie par laquelle les miracles de Dieu se produisent.
Aujourd’hui, à l’exception de certains ecclésiastiques, praticiens ou
enseignants éclairés qui sont disposés à se charger de guérir l’humanité dans
une certaine mesure, il n’y a pas de chef spirituel pour entreprendre cette
tâche à notre place. Chacun de nous doit prendre conscience que « devant
Dieu il n’y a point d’exception de personnes » et que la force spirituelle est
donnée à quiconque se dévoue à cette fin, et selon la mesure de ce
dévouement. Le précepte des temps bibliques « A celui qui se confie en toi, tu
donnes la paix, la paix » est toujours actuel. La confiance en Dieu est la seule
chose nécessaire, car Dieu ne tient pas compte de notre statut social ni de
notre instruction ou non instruction, ni de la couleur de notre peau. La guérison
est déterminée par l’activité en notre propre conscience :
La parole de Dieu est prompte et tranchante et puissante ; et par cette
Parole, j’ai une protection plus grande que celle que pourrait me donner le
royaume extérieur. J’ai de la nourriture que tu ne connais pas ; de l’eau et du
vin et un remède inconnu de toi ; j’ai l’inspiration, la vie, la vérité et l’amour. En
moi, il y a la parole de Dieu qui est plus puissante que toutes choses dans le
monde.
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La parole de Dieu est prompte et tranchante et puissante, mais elle doit
être gardée en notre conscience ; elle doit être gardée en notre cœur et sur nos
lèvres. Elle doit demeurer avec nous. « Si tu demeures en moi » – si tu Me
laisses demeurer en toi ! Vous rappelez-vous les paroles du Maître par
lesquelles il nous apprend que le monde entier disparaîtra et se désintégrera,
mais non pas « mon monde » ?
Non, la parole de Vérité ne fera jamais défaut ni ne disparaîtra-t-elle,
parce qu’elle a établi sa demeure dans la conscience individuelle ici et
maintenant. Si le monde entier se trouvait détruit, il y aurait néanmoins un
reste, et ce reste serait constitué par ces personnes qui gardent la Parole en
leur cœur. Ce sont elles qui fonderaient la nouvelle race, la nouvelle
génération, la nouvelle ère. En apprenant à demeurer dans la Parole et à la
laisser demeurer en nous, nous remarquerons que nous sommes divinement
conduits, divinement soutenus, divinement gardés, divinement nourris.
Dans son poème Invictus souvent cité, William Ernest Henley affirme
avec confiance :
Je suis le maître de mon destin ;
Je suis le capitaine de mon âme.
Au sens spirituel, nous devons très certainement être le capitaine du
navire que nous sommes et le maître de notre âme, non par l’effet de quelque
pouvoir fallacieux, mais d’un pouvoir nous venant de notre conscience que
Dieu est l’unique présence et l’unique puissance. Suivant le degré de cette
conscience, nous sommes conduits au lieu juste au temps opportun, et non au
lieu inapproprié au moment inopportun.
Lorsque nous vivons une vie humaine ordinaire et décidons de notre
propre chef de franchir la mer, notre navire peut arriver à bon port, mais il se
peut aussi qu’un incident survienne pendant la traversée. Mais si nous vivons
avec la conscience de Dieu, matin midi et soir, en saisissant que Dieu est notre
propre esprit et que c’est Lui qui prend chacune de nos décisions, non pas
nous-mêmes, alors nous avons un guide et une protection nous évitant tout
accident ou tout autre dommage.
147
En ayant une vie humaine ordinaire, nous sommes soumis à toutes sortes
de croyances qui traînent dans le monde – les croyances à la chance, au
changement, à la bonne fortune, à l’astrologie, aux circonstances et aux
caprices du destin – mais, en demeurant dans la Parole, nous sommes une loi
pour notre propre expérience comme pour tous ceux venant à nous pour de
l’aide, et cela selon la mesure de la Vérité qui est et qui agit dans notre
conscience.
Les actualités soulignent pratiquement toujours le fait que nous vivons
une époque de grande peur, plus grande que jamais. Il est vrai qu’à ce jour il
n’existe pas encore de moyens pour nous protéger des bombes nucléaires,
aucun abri sûr contre de telles bombes. Aussi, l’on peut facilement être
hypnotisé par la peur issue de la pensée que nous sommes à la merci des
bonnes dispositions ou du caprice d’un ennemi. Quelle pensée épouvantable,
et d’autant plus épouvantable qu’elle est erronée !
Il n’y a pas lieu d’avoir peur ; il n’y a pas lieu de nous laisser
impressionner par les peurs du monde. L’Écriture nous rappelle que Dieu est
une forteresse. Allons-nous discuter les vérités de la Bible ? Dire que Dieu n’est
pas notre forteresse en laquelle nous pouvons nous sentir en sécurité ? N’est-il
pas vrai que Dieu est une haute tour ? N’est-il pas vrai qu’en Dieu nous avons la
vie, le mouvement et l’être ? Outre Dieu, avons-nous besoin de ciment ?
Certains d’entre nous n’ont-ils pas témoigné encore et encore du fait qu’il n’y a
pas besoin à la fois de Dieu et de médicaments, et beaucoup n’ont-ils pas déjà
prouvé qu’il n’y avait pas besoin à la fois de Dieu et d’une forteresse en pierre ?
Dieu est notre forteresse, au sens littéral. Dieu est Esprit ; Dieu est infini et
notre vie est avec Christ, en Dieu.
Mais aussi longtemps que ces vérités n’ont pas été mises en pratique,
elles ne sont ni plus ni moins qu’un livre posé sur une table ; elles ne sont pas la
Parole vivante que l’on peut démontrer. Il est réellement vrai que nous vivons
en Dieu et que Dieu vit en nous : « Le Père est en moi et je suis dans le Père » ;
mais tout comme nous avons appris que l’approvisionnement et la santé sont
choses invisibles, ainsi nous devons reconnaître que la sûreté et la sécurité sont
des biens invisibles nous venant de Dieu. Nous devons demeurer chaque jour
au lieu secret du Très-haut, et non pas nous y rendre exclusivement le
dimanche. Le lieu secret du Très-Haut doit être notre demeure matin, midi et
148
soir. C’est le cas lorsque nous avons conscience d’être nous-mêmes invisibles. À
vrai dire, l’entier secret de la vie spirituelle est relié à l’invisible ; à la
reconnaissance de notre vie invisible, de notre vie avec Christ, en Dieu.
Le Maître a enseigné que si ce temple – sa forme visible – venait à être
détruit, il le reconstruirait en seulement trois jours. Rien ne peut atteindre le
Je. Les balles ne peuvent Le tuer ; les flammes ne peuvent Le brûler ; l’eau ne
peut Le faire couler. Rien, absolument rien, ne peut L’atteindre du fait de la vie
en Lui qui est invisible, et qui est également votre vie et la mienne. Notre vie à
tous est invisible ; elle est avec Christ, en Dieu.
Cette invisibilité est précisément ce qui nous donne l’assurance de la
sûreté et de la sécurité où que nous soyons – à la maison, au travail, ou à bord
d’un avion, d’une automobile ou d’un bateau. Nous sommes l’Invisible Infinité,
Dieu qui S’est fait chair, conscience individuelle infinie, la conscience de Dieu
qui est source de toutes choses, y compris n’importe quel mode de transport.
Cela étant, y aurait-il encore une raison valable d’avoir peur, peur des
bateaux qui font naufrage, des avions qui s’écrasent au sol ou des automobiles
transformées en épaves ? À vrai dire, nous ne sommes jamais à bord d’un
bateau, d’un avion ou d’une automobile : le bateau, l’avion ou l’automobile
sont en nous, à l’intérieur de notre conscience. Chaque voiture que nous
croisons sur l’autoroute est en notre conscience ; c’est pourquoi il n’y a pas lieu
de craindre les mauvais conducteurs ou les chauffeurs ivres sur la route, dès
l’instant que nous nous maintenons un, en conscience avec Dieu. Nous ne
pouvons pas être victime d’un conducteur extérieur à nous, chaque conducteur
que nous pourrions rencontrer se trouvant à l’intérieur de notre conscience et
soumis à notre conscience de la vérité. Chaque personne qui tient un volant et
qui apparaît dans le champ de notre conscience est aussitôt soumise à notre
saisie de la vérité et par conséquent dirigée par Dieu, gardée par Dieu,
préservée par Dieu.
Ce qui vient d’être dit ne doit pas être interprété de travers, comme
signifiant que nous pouvons utiliser Dieu en sorte de nous protéger de tout
accident. Nous ne pouvons pas utiliser Dieu à cette fin ─ ni à quelque autre fin
d’ailleurs ─ par contre, nous pouvons avoir conscience de Dieu en tant que
notre propre être, de telle sorte qu’il ne puisse rien nous arriver de fâcheux.
149
À l’instant où j’écris ces lignes, je me souviens d’un homme d’affaires
extrêmement brillant et très sérieux dans sa recherche d’une voie spirituelle de
vie. Une année, il avait pris la décision de profiter d’un pont de 14 juillet pour
prendre quelques jours de vacances avec sa famille. Le jour venu, il se leva de
très bonne heure et passa une heure à prier pour leur protection à tous. Après
quoi, ils se mirent en route. Mais il ne put rien raconter de leur voyage, car
l’accident dont ils furent victimes le même jour lui avait fait perdre la mémoire.
Il se réveilla sur un lit d’hôpital. Toute la famille avait été hospitalisée et leur
voiture n’était plus bonne que pour la casse. Des semaines, des mois
s’écoulèrent avant que la famille entière soit sur pied et à nouveau réunie.
Durant sa longue convalescence, une question hanta l’esprit de cet
homme : « Pourquoi cet accident ? » Il émit toutes sortes d’hypothèses, toutes
aussi insatisfaisantes les unes que les autres. Lorsqu’il fut remis, il alla trouver
quelqu’un qui avait un peu plus progressé que lui sur la voie spirituelle, avec
l’intention de lui demander s’il voyait une explication plausible à cet accident.
« Que s’est-il passé ? dit-il. Je suis un élève très sincère de la vérité et, pour
autant que je sache, il n’y a rien en ma conscience qui n’y aurait pas sa place.
Alors, je ne comprends pas ! Je me suis pourtant levé une heure plus tôt pour
pouvoir prier convenablement pour ma protection ! »
Son ami n’eut qu’une seule réponse :
─ Tu as inventé cet accident, tu l’as créé !
─ Vraiment, je ne comprends pas ce que tu dis. Pour moi, il était très
important de prier pour la protection de ma famille et de moi-même.
─ Bien sûr, c’est vrai, mais tu n’as apparemment pas compris l’objet de
cette prière, sinon votre voyage se serait déroulé sans problème. Mais dis-moi,
quelle sorte de protection cherchais-tu au juste ?
─ Eh bien, je voulais nous protéger des mauvais conducteurs sur la route,
des accidents et des chauffeurs ivres.
─ Nous y voilà ! Tu as voulu vous protéger d’un pouvoir et d’une présence
distincts de Dieu, vous envelopper comme dans une jolie balle de coton où
vous seriez à l’abri de tout cela. Mais en réalité, tu as créé une image mentale
de tout ce que tu voulais éviter. Et celle-ci ne pouvait que se concrétiser.
150
Il a suffi de cette leçon pour lui faire comprendre le principe de la
protection : reconnaître l’unique Puissance et reconnaître que cette Puissance
est Dieu. (Il devint plus tard un guérisseur spirituel hors-pair.) Saisir que Dieu
est l’esprit, la vie, l’Ame et la substance de l’univers ; qu’Il est l’unique activité
dans la conscience de chacun – qu’il soit mari, femme, enfant, parent ou qui
que ce soit d’autre –, voilà ce qu’est une prière de protection. Par elle, nous
nous protégeons de la croyance selon laquelle un être humain a une vie qui lui
est propre et que des dangers peuvent la menacer. Par elle, nous nous
protégeons de la croyance selon laquelle un être humain a un corps qui lui est
propre, pouvant être abîmé, ou qu’il a une identité distincte de celle de Dieu.
La prière de protection consiste à reconnaître que personne n’a
d’identité séparée de Dieu ; que personne n’a un esprit, une vie, une Âme, un
être ou un corps qui ne seraient pas de Dieu. La protection est dans la
compréhension que Dieu est la vie, l’intelligence, l’Âme, l’esprit et l’éternité de
tout être individuel sur la terre. Si nous ne saisissons pas Dieu comme étant
intelligence universelle, nous pouvons avoir un sentiment de sécurité après
avoir déclaré, comme le font tant de métaphysiciens, que Dieu est notre propre
intelligence ; puis, étant au volant de notre voiture, croiser un automobiliste
dont l’intelligence – pour autant que notre conscience soit concernée – est
moins que divine, et ainsi provoquer une collision. Un tel accident ne peut se
produire si nous avons conscience que Dieu est intelligence universelle. Ce que
l’autre automobiliste connaît de la vérité n’a pas d’importance ; ce qui
détermine notre expérience est la vérité que nous-mêmes connaissons. C’est
notre propre connaissance de la vérité qui détermine la démonstration que
nous en ferons, non pas la connaissance de quelqu’un d’autre. Il ne suffit pas
de dire : « Je suis avec Christ, en Dieu » ou « Dieu est ma propre intelligence »
ou « Dieu est ma propre vie ». Cela ne suffit vraiment pas, parce que de telles
déclarations excluent le monde et que, selon toute vraisemblance, nous
viendrons en contact avec « ce monde » très souvent.
La vraie prière de protection consiste à comprendre le caractère
universel de toute vérité. Bourrer le crâne d’un enfant avec des pensées de
peur en le mettant continuellement en garde contre ceci ou cela est une
attitude négative et un déni du Christ. Humainement parlant, de telles mises en
garde sont raisonnables et se justifient ; mais spirituellement, c’est exactement
151
le contraire. Si l’on veut donner à un enfant un juste sentiment de sécurité, il
vaut mieux lui apprendre que Dieu est vie et intelligence indestructible, et qu’il
sera toujours conduit en des voies justes et en des lieux justes. Dieu est la vie et
l’Âme de tous ceux que l’enfant rencontrera dans sa vie : chaque fois qu’il
croisera quelqu’un sur son chemin, ce sera comme de croiser Dieu. Il sera
toujours sous la protection de Dieu et guidé à chaque pas par Sa sagesse
même.
La prière de protection, pour être complète, doit permettre de saisir Dieu
en tant qu’Âme et Esprit, en tant qu’esprit et substance du corps de tout
individu ; Dieu en tant qu’unique loi pour tout individu ; Dieu en tant que vie et
éternité. Personne n’est doué d’éternité par soi-même. Notre éternité est
l’éternité de Dieu rendue manifeste, en vous et en moi.
La prière de protection est un besoin pour chacun. Nous devons nous
protéger à tout moment de l’acceptation de la croyance universelle en deux
puissances et du sens de la séparation d’avec Dieu. Dieu doit devenir pour nous
une expérience vivante ; nous devons trouver une voie pour établir le contact
avec Cela dont nous nous sentons séparés. Lorsque l’Esprit vient à nous, il nous
révèle que Dieu est. Après quoi, nous laissons l’Esprit de Dieu prendre le relais
de notre propre esprit. Nous laissons la Présence divine nous précéder et
redresser ce qui est tortueux.
153
CHAPITRE XV
PAR-DELÀ LES MOTS ET LES PENSÉES
C’est par l’étude, la méditation et une pratique persévérante de la Vérité
que les principes de la guérison spirituelle s’établissent dans la conscience. Ce
livre a été écrit en sorte d’accélérer, chez l’élève, le temps de transition entre
son sens matériel de la vie et la réalisation de cet esprit qui demeurait en Christ
Jésus, c’est-à-dire la conscience de guérison. Tous ceux qui ont un désir sincère
de spiritualité et qui ont assimilé les principes de la guérison spirituelle ont le
pouvoir de guérir. Mais ce désir ne doit pas seulement porter sur l’acquisition
d’une connaissance intellectuelle des principes de la guérison spirituelle ; il ne
s’agit pas de procéder à des affirmations ou à des négations, ou bien de
recourir au pouvoir du mental ou à la sagesse humaine.
Personne n’a suffisamment de compréhension personnelle pour guérir
ne serait-ce qu’un mal de tête. C’est l’Esprit même de Dieu – que nous en
soyons doués depuis notre naissance ou que nous l’ayons réalisé dans cette vie
avec la pratique – qui opère les guérisons. Un livre comme celui-ci n’est jamais
qu’un moyen pouvant aider à développer la conscience en nous de l’Esprit de
Dieu. La réussite, non seulement dans le domaine de la guérison, mais en toute
espèce de démonstration spirituelle, est quelque chose qui dépasse de loin
toute connaissance que nous puissions posséder ou puissions acquérir un jour.
Évidemment, la connaissance a une certaine utilité en ce qu’elle peut nous
conduire à la conscience spirituelle véritable.
Un grand nombre de métaphysiciens sont persuadés que la vérité qu’ils
étudient et parviennent à saisir intellectuellement suffit à leur donner
l’expérience de Dieu, à les mettre en contact avec Sa puissance, Sa force, Son
pouvoir de guider et de guérir. Les élèves en spiritualité, dans l’ensemble,
croient réellement que le fait de lire des livres, d’aller à l’église ou de suivre des
154
cours de métaphysique, les rend spéciaux aux yeux de Dieu. Il vaut mieux, bien
sûr, faire tout cela que de ne rien faire du tout. Mais il faut savoir que la vérité
spirituelle ne devient loi de Dieu en notre expérience que dans la mesure où
nous la réalisons. Il s’agit de ne jamais oublier ce principe. La reconnaissance de
la vérité est le premier pas, mais ensuite il s’agit de réaliser la vérité en sa
conscience.
Après avoir étudié la vérité pendant une année, peut-être saisirons-nous
un point spécifique. Nous pourrions ensuite, à partir de ce point spécifique,
demeurer dans le gouvernement-Dieu en voyant, au lieu d’un Dieu divisé, le
fait que notre vision même est partielle : « Aujourd’hui nous voyons au moyen
d’un miroir, d’une manière obscure, mais plus tard nous verrons Dieu face à
face ». Il se trouve que la vision « au moyen d’un miroir », « d’une manière
obscure », ne disparaît pas immédiatement bien que, à chaque nouvelle saisie
spirituelle, le miroir devienne plus transparent, jusqu’à le devenir
complètement pour nous permettre de voir Dieu « face-à-face ».
Pour prendre un exemple : nombre d’entre nous, après avoir étudié
quelque peu un enseignement spirituel, ont entrevu Dieu en tant que Vie. Pour
commencer, ils ont peut-être répété la formule « Dieu est vie » en étant
seulement intellectuellement convaincus de sa véracité. À la fin, pourtant, ils
ont atteint un point de transition où ils ont vraiment compris que :
Dieu est vie. Mon sens humain de la vie m’a maintenant quitté. Je
n’éprouve plus le besoin de démontrer la santé ; je ne suis plus soumis au
vieillissement et, donc, je n’ai pas à démontrer la jeunesse. Ma vie ne
m’appartient pas. Ma vie est celle de Dieu, et cette vie je la vis du point de vue
de l’infinité et de l’éternité.
Dès l’instant où nous voyons que Dieu est vie ou que la Vie est Dieu, nous
commençons à nous sentir mieux physiquement. Cela ne signifie pas que notre
approvisionnement soit augmenté pour autant. Mais le jour viendra où nous
aurons vraisemblablement l’expérience d’approvisionnement correspondante ;
nous saisirons que l’approvisionnement n’est pas quelque chose qu’il faut
chercher à obtenir mais quelque chose qui est d’ores et déjà établi en nous-
mêmes. Alors, nous ne ressentirons plus non plus le besoin de démontrer
l’approvisionnement.
155
Toute la vérité que nous lisons dans la Bible et dans d’autres livres de
sagesse spirituelle ne devient vraie pour nous que selon la mesure de notre
propre compréhension profonde. Les êtres illuminés peuvent nous faire
bénéficier de merveilleuses démonstrations, mais cela ne revient qu’à
emprunter leur propre huile et à profiter de leur propre état de conscience, ce
qui est légitime pour un élève débutant et également efficace jusqu’à un
certain point. Mais il convient d’accéder à notre tour à l’éveil spirituel, sans
quoi nous raconterons d’ici vingt ans ces belles démonstrations avec nostalgie,
parce qu’elles auront tari depuis longtemps.
Rappelons-nous que la vérité spirituelle est comparable à un compte en
banque. Nous ne pouvons y prélever plus d’argent que nous n’y en avons
déposé. La vérité est infinie, mais démontrer la vérité dépend de la somme de
persévérance, de sérieux, d’amour et de sacrifices que nous sommes prêts à
consentir pour sa compréhension. Cela exige des efforts et du travail. Cela
exige de travailler avec amour ; c’est pourquoi, celui qui n’a pas d’amour pour
la vérité et qui ne travaille pas à sa découverte avec amour ne peut espérer
récolter que selon le peu de temps, de travail, d’efforts et d’argent qu’il y a
consacré. Étudier, lire, méditer, réfléchir, entendre – voilà autant de facteurs
qui conduisent finalement à constater un jour : « Auparavant j’étais aveugle,
mais maintenant je vois. »
Le vrai travail de guérison spirituelle est fondé sur le principe suivant :
aucune mesure de vérité apprise sur Dieu ou sur l’homme n’est capable de
résoudre un problème ou de guérir une maladie. Ce type de compréhension
rassure et apaise, mais le jour viendra où nous serons profondément empreints
de paix et aurons donc l’impression de flotter en Dieu. Nous ne serons ni
endormis ni morts. Et nous ne serons pas d’avantage sous hypnose, à mi-
chemin entre deux mondes. La paix qui sera la nôtre est vivante ; c’est la paix
qui passe l’entendement. Dans cet état-là, nous ne pourrons plus tomber
endormi, plus jamais ; nous voudrons demeurer pour toujours en éveil, pour
toujours dans cet état de vivacité. Nous nous sentirons alerte et cependant en
paix, dans la quiétude.
C’est dans cette quiétude absolue que quelque chose adviendra qui
crèvera la bulle et, lorsque nous émergerons de cet état, des minutes ou des
156
heures ou des jours plus tard, ce sera pour constater que notre problème s’est
dissous.
Il s’est véritablement dissous parce que, de quelque nature qu’il fût, ce
n’était qu’une image créée par le mental sur la base d’un sens matériel de la loi
et de la vie. Et peu importe le nom que nous ayons donné à cette loi, karma ou
causalité au sens chrétien : « Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera
aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera pour sa chair la corruption ;
celui qui sème pour l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle. »
Cependant rappelons-nous que « la loi a été donnée par Moïse », c’est-à-dire la
loi du karma ou de la causalité, mais que « la grâce et la vérité sont venues par
Jésus-Christ. »
La loi est pour ceux qui vivent selon leur humanité ; la grâce est pour
ceux qui vivent par l’Esprit. Dès l’instant que nous consentons à lâcher prise par
rapport à la loi, la loi de la préservation de soi ou de la satisfaction de soi, la loi
de la condamnation de soi ou d’autrui, et que nous demeurons dans l’amour,
c’est-à-dire dans le sentiment que Dieu est le père de tous sans aucune
distinction et que, comme enfant de Dieu nous nous aimons mutuellement et
partageons toutes choses avec tous, alors nous parvenons à une phase de
transition. Nous ne chercherons plus désormais à démontrer
l’approvisionnement, car nous aurons compris que cela équivaudrait à vouloir
l’obtenir du monde concret où probablement ce bien appartient déjà à
quelqu’un d’autre. Ce serait pour nous comme de le voler.
Nous ne chercherons plus à acquérir quelque chose qui a déjà sa place
dans le monde concret. Nous attendrons que tout nous soit donné de l’invisible
Infini. Nous saurons patienter jusqu’au moment où nous parviendrons à
démontrer la présence de Dieu, sachant que la réalisation de cette Présence
équivaut à un exaucement. Le mot-clé est « exaucement ». L’exaucement ne se
produit pas à partir de ce qui existe déjà, mais à partir de ce que le Père fait
naître au-dedans de nous-même, bien que Sa substance soit visible dans le
monde extérieur sous forme humaine ou matérielle.
Du point de vue spirituel, nous sommes infinis, tout aussi infinis que
Dieu ; de sorte que c’est un péché que de désirer quoi que ce soit. Que nous
demandions seulement que Dieu se donne Lui-même à nous, qu’Il nous bénisse
157
de sa grâce. C’est ce que l’Évangile désigne par demander, frapper et recevoir ;
c’est l’unique désir qui soit légitime. Lorsqu’nous réduisons notre désir – le fait
de demander, de frapper, de chercher – à quelque bien d’ordre matériel, nous
tombons sous le coup de la loi matérielle. Certains disent que si Moïse n’a pas
atteint la Terre Promise, c’est pour avoir cherché à démontrer de l’eau. Moïse,
voulant faire jaillir de l’eau d’un rocher, frappa le rocher avec sa verge à deux
reprises. Il ne fit donc qu’une démonstration de son pouvoir. D’où son
châtiment.
Lorsque que le Maître qui avait faim fut tenté par Satan, il répondit :
« Arrière de moi ! Je ne ferai aucune démonstration de nourriture par moi-
même. » Satan revint deux fois encore, chaque fois pour l’inciter à recourir à
ses pouvoirs personnels. Trois fois le Maître resta inflexible car il considérait
que c’était à Dieu de veiller à son approvisionnement. C’est à Dieu
qu’appartient la domination, non pas à l’être humain. En résistant aux
tentations de Satan, Jésus prouvait qu’il avait dépassé la loi de l’esprit humain
de la matière. Il avait pénétré le royaume du pur Esprit, le royaume de Dieu
dans lequel « le Père a trouvé bon de vous donner le royaume ». Il n’a pas
trouvé bon de nous donner une méthode pour obtenir le Royaume, mais de
nous donner le Royaume lui-même.
Toutes les souffrances du monde sont à attribuer à notre sens matériel
de la loi. Devant une loi physique ou mentale, nous devons faire retour au
principe lui-même et effacer cette loi par notre conviction qu’elle n’a aucun
pouvoir, du fait même que Dieu est l’unique puissance.
Dieu est un Dieu jaloux qui n’accorde pas Sa puissance à vous ou à moi.
De même que celui qui est inspiré n’est pas l’auteur de l’inspiration qu’il a
reçue, mais que l’inspirateur est Dieu répandu en lui, de même la puissance de
Dieu ne fait que vous traverser et me traverser. Quiconque s’imagine que le
talent qu’il a reçu est le sien propre s’apercevra d’ici quelques années qu’il est
épuisé. Lui-même est « à sec », et il ne comprend pas pourquoi il ne reçoit pas
de nouvelles idées. La raison est pourtant évidente : c’est pour avoir
revendiqué comme sien un talent qui en fait appartient à Dieu seul. Il croyait
en être le possédant, que Dieu lui avait fait une faveur toute spéciale en l’en
dotant.
158
Dieu ne donne jamais ses talents à quiconque. Dieu les préserve au-
dedans de Lui-même, mais en même temps il les exprime libéralement et
joyeusement à travers nous. Ceux qui ont reconnu cela ne sont jamais « à
sec » ; jamais l’inspiration ne leur fait défaut puisqu’elle ne dépend pas d’eux
mais de Dieu dont ils ne sont que des instruments. Quand l’inspiration est
limitée, ou n’importe quelle autre espèce d’approvisionnement, rappelez-vous
que c’est le signe de l’opération en vous de quelque sens universel de la loi.
Vous êtes sous l’effet de cette loi et en souffrez parce que vous croyez être des
créateurs au lieu de voir qu’il n’y a qu’un Créateur unique.
Le sens de deux créateurs a sa racine dans l’ego. Dans le Jardin d’Eden,
Adam s’est mis à penser que lui et Eve étaient des créateurs. De nos jours,
l’homme fonctionne avec son intellect et pense qu’il peut créer son bien
mentalement, ou qu’il peut créer le mal avec ce même esprit. Il lui faudra bien
reconnaître un jour qu’il n’est pas créateur. Il est l’instrument à travers lequel
œuvre le Principe créateur, non pas un créateur.
Ni l’homme ni la femme n’ont reçu le don de créer ou de détruire leur
bien mentalement. C’est l’ego qui fait croire à quelqu’un qu’il est un créateur
mental ou physique. Le jour où toutes les revendications de création auront été
abandonnées et que nous comprendrons que tout ce qui est manifesté, devenu
visible, provient de « choses qui ne sont pas vues », nous vivrons au royaume
de l’invisible. Toutes choses créées, y compris notre corps, seront alors
harmonieuses. C’est seulement quand sévit la croyance – la croyance
universelle qui dit que nous sommes des créateurs dotés d’un moi distinct de
Dieu – que le corps, nos relations et nos affaires sont en état d’inharmonie et
de discorde.
Observez le miracle qui se produit lorsque vous renoncez à la croyance
dans la supériorité de Dieu sur l’erreur ou de l’Amour sur la haine, et que vous
acceptez de tout cœur le principe de l’unique puissance. Observez le miracle
qui se produit dans votre vie lorsque vous cessez de vous battre contre des
ombres projetées sur un mur – contre le néant – et que vous cessez de faire la
chasse aux erreurs du monde, aux tyrans et aux pouvoirs du monde.
Observez ce qui se passe quand vous atteignez cet état de conscience où
vous reconnaissez l’ennemi comme n’étant que « bras de chair ». Peu importe
159
son apparente grandeur ou force, il n’est que « bras de chair » – néant. « La
bataille n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu. Arrêtez-vous. » Il n’y a qu’une
seule puissance. Accordez-vous avec votre adversaire. N’affirmez pas ; ne niez
pas. Restez tranquillement assis, devenez silencieux et attendez que se fasse
entendre la parole de Dieu. Quand elle se fera entendre, elle sera forte et
puissante, plus tranchante qu’une épée à double tranchant.
Notre propre connaissance ne sera jamais aussi tranchante. Notre propre
pensée ou nos propres pouvoirs de concentration n’opéreront jamais des
prodiges, mais en vivant selon les principes de Dieu, nous deviendrons des
témoins du miracle de Sa grâce. Aussi, dès à présent, choisissons certains de
ces principes et vivons-les sans tarder. Nous allons commencer par le principe
de l’unique puissance, le plus important :
Dieu est l’unique puissance. C’est pourquoi je ne craindrai pas les coups
de l’homme mortel. Je ne craindrai pas les germes, les infections, la contagion,
ni ne craindrai-je les gouvernements humains. L’Invisible Infini seul est
puissance.
Si nous demeurons fermement en cette vérité, notre voie sera rendue
harmonieuse. Mais n’entendez pas pour autant que tout vous réussira à cent
pour cent. Les pressions du monde sont en effet si fortes – les journaux, la
radio, la télévision, les racontars, la rumeur, etc. – que vous succomberez de
nouveau à la tentation d’accepter une puissance distincte de Dieu. Mais
retomber dans l’erreur de temps en temps n’est pas quelque chose dont il faille
avoir honte ou peur. Personne n’est à l’abri d’une insinuation cherchant à le
persuader qu’il existe des puissances hors de son propre être.
Pourriez-vous me citer une personne qui n’ait jamais été tentée de sa
vie ? Jésus lui-même fut soumis à la tentation. Et tous les grands maîtres ont
été la proie de tentations, de même que leurs disciples. Chacun peut être tenté
d’accepter un monde distinct du monde de Dieu, une puissance distincte de la
puissance de Dieu, des plaisirs autres que les plaisirs de Dieu, des prophètes
autres que les prophètes de Dieu. Quand une tentation survient,
reconnaissons-là en tant que telle, puis reprenons-nous et recommençons à
nous affermir dans la vérité : Dieu est la seule et unique puissance. Nous
continuons de nous tenir à l’écoute de Dieu, Le laissant se révéler en nous et
160
par nous. S’Il Se manifeste dans une certaine mesure en notre expérience, nous
en serons contents, cela étant le signe que nous sommes sur la bonne voie.
Chaque fois que nous entreprenons une œuvre de guérison, nous
reconnaissons que de nous-mêmes nous ne pouvons rien faire, mais que le
Père, dans Sa totalité, Sa plénitude et Sa complétude, peut se répandre
abondamment en nous et ressusciter les morts, guérir les malades et nourrir
les affamés :
De moi-même je ne peux rien faire, mais étant donné que moi et le Père
nous somme un, la totalité et la plénitude du Père sont rendues manifestes par
moi et en tant que moi. C’est pourquoi, où que j’aille, la gloire de Dieu me
précède pour éclairer mon sentier, pour rendre perceptible Sa présence.
Alors que le moi demeure dans la transparence, la vacuité, et que jour
après jour, nous renouvelons cette réalisation de la plénitude du Père en nous,
même les fleurs ne tarderont pas à s’épanouir en notre présence, parce que
notre présence sera une continuelle bénédiction pour tous, y compris pour
ceux qui ignorent qui nous sommes et ce que nous sommes, ou pourquoi notre
présence est pour eux source de bénédictions.
161
CHAPITRE XVI
L’ESPRIT EST
Le fondement de tout enseignement spirituel consiste à reconnaître que
la conscience évolue à l’intérieur de ce que l’on dénomme « le temps ». Nous
pourrions nous demander pourquoi le temps intervient en ce qui est éternel et
donc ne connaît pas la durée. En fait, l’intervention de la notion de temps se
justifie dans la mesure où l’évolution spirituelle requiert le développement de
la conscience et que celle-ci se déroule à l’intérieur même du temps.
Cependant, le jour adviendra où nous parviendrons à un état de transition,
celle de la libération de la loi par la grâce. Jusque-là, nous resterons à
poursuivre un but : parfaire notre connaissance de la vérité et découvrir Dieu,
et améliorer notre situation humaine par l’étude et les bonnes œuvres.
En Inde, le processus de spiritualisation de l’homme est comparé à un
oignon que l’on pèle. Le fait d’ôter une seule couche de peau donne un résultat
à peine perceptible. Il faut enlever un certain nombre de couches pour
produire un changement notable. Puis on atteint le cœur de l’oignon, après
quoi il ne reste plus rien ; il n’y a plus que vacuité. Il en est de même pour les
êtres humains : ils naissent en ce monde avec un certain sens matériel dont les
couches se multiplient d’année en année pour former le moi, jusqu’au jour où
ils décideront de prendre le chemin du retour vers la maison du Père.
Quand naît l’impulsion spirituelle, nous nous mettons à étudier la vérité
et à méditer en sorte de pouvoir ressentir la présence de Dieu au-dedans de
nous, réaliser cette Présence, être touché par Dieu et, pour finir, vivre sous
l’effet de la grâce, c’est-à-dire dans cette conscience où nous cessons
complètement d’être soumis aux lois, qu’elles soient bonnes ou mauvaises,
qu’elles soient de cause ou d’effet, de punition ou de récompense. Seul
162
demeurera l’état de grâce. A un moment ou à un autre, c’est ce qui se
produira.
Pareille expérience a lieu en un point précis du temps chronologique. Elle
peut vous être donnée à dix heures du matin ou à minuit, ou bien dans le
silence de l’aube ; ce qui est sûr, c’est qu’à un moment ou à un autre, elle vous
sera vraiment donnée. Alors nous sentirons cette force en nous avec certitude.
Et nous nous détendrons ou, pour être plus exact, c’est elle qui nous donnera la
détente. Elle nous détendra si bien que plus jamais nous n’aurons encore
l’impression d’avoir quelque responsabilité en notre propre vie.
À vrai dire, le jour de cette expérience, peu nous importera que nous
vivions de ce côté-ci de la tombe ou de l’autre. Il ne peut y avoir de différence
entre les deux côtés puisque la vie est éternelle, immortelle. Pas plus que nous
ne nous soucierons encore de notre richesse ou non-richesse matérielle, si
nous avons peu ou beaucoup d’argent à la fin d’une journée car, jour après
jour, à chaque minute même, nous vivrons sous l’effet de la grâce. Nous ne
nous culpabiliserons pas si nous devenons très riches d’un coup, ni ne nous
ferons du souci si nous nous retrouvons sans argent. Instant après instant, en
effet, Dieu pourvoira au moindre de nos besoins.
Nous pouvons mesurer la distance qui nous sépare d’une conscience
spirituelle accomplie à notre souci du lendemain. Nous pouvons mesurer la
distance qui nous sépare, ne serait-ce que de la réalisation d’une condition
humaine normale, à notre esprit de préoccupation vis-à-vis du passé. Seule une
conscience extrêmement matérialiste se complaît dans le passé, qu’il ait été
plein de gloire ou plein de péchés ou de maladies. Seule une conscience peu
évoluée se préoccupe outrageusement du passé, à moins que cet intérêt ait
pour visée un apprentissage utile pour le présent ou pour le futur. Dans tous
les autres cas, il n’est pas conseillé de s’attarder sur le passé, de s’immerger ou
de plonger dans le passé pour se rappeler les moments de gloire ou de
détresse, pareille attitude étant le signe qu’on est vraiment très très loin de
cette conscience nous faisant vivre sous l’effet de la grâce.
Le degré de notre évolution spirituelle peut également se mesurer à
notre souci du futur. Dans l’être spirituel, il n’y a pas de futur ; il n’y a que la vie
163
dans l’instant, dans une totale détente et dans la joie, en ayant part à ce qui est
propre à cet instant.
Peut-on vivre en cet instant même la prochaine minute ? Certes pas, car
elle reste absolue vacuité. Elle est encore dénuée de substance. Quel plaisir
peut-on retirer de l’anticipation de l’heure à venir ? Et quel souci peut-on se
faire pour l’heure à venir puisque nous ignorons tout du plan que Dieu tient en
réserve pour nous ? Comment pouvons-nous être sûr aujourd’hui de pouvoir
payer notre loyer le premier du mois prochain, ou que notre charbon ou notre
fuel ne sera pas livré au temps opportun ? Comment pourrions-nous connaître
à l’avance le plan de Dieu pour nous ?
En étant dans la crainte, nous déclarons en fait que Dieu n’a pas prévu
notre futur. C’est comme si nous disions à Dieu : « Je compte bien faire la
démonstration de mon bien, sans Ton aide s’il le faut ! » La vie est une
démonstration faite par Dieu, non pas avec nos propres pouvoirs. Quand nous
comprenons cela, nous ne nous préoccupons pas du froid ou de la chaleur, ni
de la faim et du manger. Dieu serait-il incapable de faire durer Sa propre image
et ressemblance ?
Nous ne pouvons pas vivre l’heure qui vient de s’écouler. Essayez de le
faire et vous verrez si vous ne serez pas réduit en morceaux. Essayez de vivre
l’heure à venir et voyez si vous pouvez vous mouvoir dans le temps futur. Cela
est impossible, tout ce que vous pouvez faire est de vous rendre malheureux
par vos craintes de la réalité qui sera en cette heure. Commencez à vivre dans
le présent. La vie dans le présent ne nous rend pas aveugle au fait que demain,
comme chaque jour suivant, deviendra présent à son tour ; elle ne nous
empêche pas d’avoir conscience que ce qui est graine en cet instant deviendra
bouton de fleur un jour prochain, qui ensuite s’ouvrira et s’épanouira. Mais
nous soucier de l’avenir d’une graine, nous demandant si elle deviendra fleur
ou non, c’est vivre dans le futur.
Notre univers est celui de Dieu, univers de l’Esprit, mais si nous omettons
de vivre dans cet univers-là, au profit de « ce monde », nous vivons hors de
« Mon royaume », le royaume de Dieu. En vivant dans le temps – le passé ou le
futur –, nous vivons retirés du royaume des cieux. Le royaume des cieux n’est
ni dans hier ni dans demain. Le royaume des cieux est un état de grâce, lequel
164
ne peut être vécu que dans l’instant présent. Selon le temps chronologique, il
peut être trois heures, huit heures ou midi, mais selon notre expérience, nous
sommes toujours dans le présent. Remonter dans le temps avec la mémoire à
une heure d’ici, ou nous préoccuper de demain, c’est nous retirer délibérément
du royaume des cieux. Mais vivre dans la conscience que, en cette seconde,
Dieu S’exprime, que Dieu accomplit la destinée qu’il a Lui-même fixée, c’est
vivre dans le royaume des cieux ici même, sur cette terre.
Quand je parle de transition où, plutôt que d’employer seulement des
mots, de les lire ou de les entendre, nous les vivons, je veux dire qu’à un
moment donné, il se produira en nous un changement de conscience en vertu
duquel ils seront transformés en vérité vivante, pouvant être démontrée. Alors
nous prendrons appui pour toujours dans cette vérité.
Ce passage à la conscience du présent est un état de grâce. Nous nous
détendons et comprenons que nous ne vivrons plus ni par la force physique ni
par les pouvoirs du mental, mais par la grâce dépendant entièrement de Dieu,
non pas de la sagesse humaine ou de quelque vérité que nous pourrions
apprendre ; notre propre sagesse et vérité ne peut que nous engager à ne pas
quitter le chemin « droit et étroit ».
Le chemin est dit « droit et étroit » par le fait qu’il n’existe que dans le
présent. Le moindre écart, que ce soit vers le passé ou le futur, nous le fait
quitter. Il est si droit et si étroit qu’il faut y avancer serré dans le présent – le
présent, l’éternel présent !
Que notre corps soit douloureux, ou notre portefeuille vide, ou notre
moral un peu bas, n’a vraiment aucune importance. Ce ne sont là qu’effets de
l’état d’hypnose universel auquel nous restons soumis par la conscience. Tout
cela s’évanouira le jour de la grande transition, quand nous commencerons à
fouler la Voie infinie, la Voie de vie, la voie que Je suis.
Quelle que soit notre éducation spirituelle ou religieuse, il n’y a pas lieu
de nous poser cette question : « Qu’est-ce que cette Voie ? ». Lao-Tseu a parlé
de la Voie ; Bouddha a parlé de la Voie, Jésus-Christ a parlé de la Voie. Dans les
trois cas, la réponse est : « Je suis ». Aujourd’hui, il serait peut-être plus
judicieux de parler de l’Être. Être aujourd’hui, non pas hier ou demain, ni être
par obligation ou par mérite. La Voix s’appelle Être, Je suis.
165
Je suis implique que je suis déjà aux cieux ; que je suis déjà parfait, que je
suis déjà en état de spiritualité. C’est tout cela que signifie le terme « je suis ».
Tant que dure notre quête ou notre recherche du « je suis », nous devons en
affirmer le principe, bien que nous n’en fassions pas encore la démonstration,
un peu comme l’élève en musique vit selon les principes qui régissent la
musique, même s’il reste incapable de jouer juste. De façon similaire, bien que
l’élève en mathématiques ne puisse encore résoudre toutes les équations, il
s’en tient aux principes de la science qu’il étudie.
Il en va de même pour l’élève en spiritualité. Il ne peut encore en
démontrer les principes ou réussit seulement à le faire dans une certaine
mesure. On ne peut attendre de lui qu’il réussisse à cent pour cent sa
démonstration. Par contre, il doit connaître l’enjeu de son étude : ne pas se
contenter d’une amélioration proprement humaine, mais atteindre à l’esprit
qui était en Christ Jésus ; à « Mon royaume » qui n’est pas de ce monde.
C’est cela le but, et le principe en est le Je suis. Nous connaissons la Voie :
c’est JE SUIS. Je suis la Voie. Je suis la Voie ici et maintenant. Le JE SUIS est. La
grâce de Dieu est. C’est cela la vérité droite et étroite que nous devons
chercher à embrasser jusqu’au jour où, on ne sait comment, sans que nous le
cherchions, apparaît l’époux, et avec lui la connaissance spirituelle. Mais
jusqu’à ce jour, nous devons nous attacher à la Voie qui est Je suis. La Voie EST,
elle est l’instant éternel ; la Voie, c’est se libérer de toute préoccupation quant
au jour d’hier ou de demain ; la Voie, c’est être ferme, sans peur, dans l’instant
– faire face à soi-même en connaissant que tout ce que Dieu est, je le suis.
Ce n’est pas facile, la Voie étant si droite est si étroite. Il nous faut
renoncer à hier et à demain. Certes, la difficulté existe mais il ne sert à rien de
se dire : « C’est difficile. » Il ne sert à rien de se plaindre : « Oh ! Mais c’est
tellement difficile d’y arriver ! » Cela ne fera aucune différence. Chacun de
nous connaît des difficultés dans sa vie. À quoi servirait de se lamenter ? Bien
peu de gens s’intéressent au labeur d’autrui. Mais il ne s’agit pas davantage
d’aller voir les voisins en leur parlant de nos succès ou en fanfaronnant s’ils
connaissent l’adversité, cela ne fera qu’alourdir leur propre fardeau.
Chacun de nous doit suivre la Voie telle qu’elle se présente. Chacun de
nous doit avancer tout seul sur cette Voie. Elle n’est pas facile, il faut l’avouer.
166
D’ailleurs, personne n’a jamais prétendu qu’elle l’était. Je sais par expérience
ce que signifie passer de la perception mentale ou intellectuelle d’une vérité à
sa perception spirituelle, au discernement spirituel. Je sais par expérience que
l’on se dit avec regret : « Vous n’arrêtez pas de me raconter de merveilleuses
vérités, mais rien ne s’est passé jusqu’à présent dans ma propre vie. » Je
comprends parfaitement ces réactions pour les avoir connues moi-même. À
moi aussi on a tenu pareil langage, on a énoncé des vérités et je me disais : « Je
ne les discerne pas en tant que telles. Je ne vois pas leur utilité pour moi ou
pour mes voisins. »
La voie spirituelle est une voie difficile, mais quand nous l’entreprenons
avec un esprit totalement ouvert, elle devient lumineuse. Chez celui qui
l’entreprend avec des blocages en sa conscience – jugeant ceci comme étant
bon et cela comme étant mauvais, pense en termes de passé et de futur, de
bien et de mal, voit telle chose comme juste et telle autre comme fausse, un tel
comme saint et tel autre comme pêcheur – la lumière se fera difficilement.
Celui qui veut recevoir la lumière, la pleine lumière, doit pouvoir discerner le
présent dans la fraction de seconde – le présent dans lequel Je suis.
L’acquisition du sens spirituel ne nous donne pas la victoire, au sens
commun, sur la jalousie, l’envie ou la sensualité ; elle nous fait accéder à un
royaume dans lequel nous prenons conscience de la non-existence de ces
choses, du fait qu’il n’y a plus de sens personnel demandant à être nourri par
elles, ou ayant un quelconque désir, ou besoin ou souhait. Celui qui a atteint
cette réalisation pourrait-il encore recevoir quelque chose ? Ou avoir un
sentiment d’incomplétude ?
Dans cette réalisation, qui se fait dans une fraction de seconde, Dieu Se
révèle comme plénitude. Il y a au-dedans de nous un Centre qui Se déploie et
qui, en Se déployant, pourvoit à nos besoins quotidiens. Quel que soit le bien
matériel ou physique qui nous est nécessaire à un moment donné, nous
n’avons plus à réfléchir pour savoir comment nous le procurer, ni comment il
sera rendu visible. Tout bien, que ce soit sous forme de guérison, d’argent, de
pain et de beurre, de viande, de lieu d’habitation, de moyens de transport, etc.
est mis à notre disposition au fur et à mesure de nos besoins.
167
L’Esprit en nous est rendu visible à l’instant de notre besoin sous la forme
adaptée à notre besoin. Cette forme peut être l’honnêteté de quelqu’un qui
nous rend le billet de cent francs nous faisant défaut, ou une miche de pain, ou
une place dans un avion. Tout bien qui nous est nécessaire, aussi grossièrement
matériel qu’il soit, se manifeste au moment de notre besoin, dès lors que le
sens personnel s’est résorbé. Le je, en tant que personne, n’a plus la charge de
trouver son pain quotidien, car je suis ; Dieu est ; l’Esprit est. Si nous restons
accrochés à l’entité personnelle, l’Esprit ne peut opérer en nous et se répandre
comme santé et régénération.
Dans l’état de plénitude tout existe déjà ; en lui il ne demeure plus aucun
désir ni aucun futur. En lui il n’y a que la seconde présente, vingt-quatre heures
sur vingt-quatre, à laquelle on ne peut rien ajouter ni rien retrancher. C’est un
accomplissement spirituel très élevé. La plénitude inclut toutes choses, de
sorte que plus aucun désir n’a de raison d’être, car plus rien ne peut encore
nous être refusé.
168
CHAPITRE XVII
L’ÉLÉVATION SPIRITUELLE
Maintenant que le règne des mots et des pensées a pris fin, nous
sommes en ce lieu où nous connaissons la communion avec Dieu. « Dans mon
corps je verrai Dieu », c’est-à-dire quand régnera en nous le silence ; que nous
aurons obéi au premier commandement de Dieu et que nous ne reconnaîtrons
plus qu’une seule puissance, Dieu, et Dieu comme centre de notre être ; quand
nous nous serons affranchis de toutes conceptions erronées, ne les voyant plus
que comme « bras de chair » – néant. Alors nous nous tiendrons dans la
conscience de l’unité, et la lumière se répandra au-dedans de nous.
Les armes de la croyance humaine – conceptions et pensées – n’ont plus
aucun pouvoir sur celui qui a consciemment réalisé son unité avec Dieu, ainsi
qu’avec toutes choses de la vie, à quelque plan qu’elles appartiennent. Les
mots, comme les pensées, sont devenus superflus ; tout ce qui importe c’est le
sentiment intérieur de cette union, laquelle peut s’exprimer par des mots
comme ceux-ci :
Tout ce que Dieu est, je le suis. Tu me vois, tu vois le Père luire à travers
moi car moi et le Père nous somme un : je suis en Lui et Lui est en moi ; je suis
en vous et vous êtes en moi ; et tous, nous sommes un en Christ Jésus – dans
l’être spirituel, dans la filiation spirituelle et l’identité spirituelle. Rien en ce
monde ne peut être en opposition avec moi-même, et moi-même je ne suis
antagonique avec rien en ce monde puisque mon unité avec le Père est le
fondement même de mon unité avec tout être spirituel.
Dieu parle le langage universel de l’Esprit. Dieu Se manifeste
diversement : comme voix ou lumière ou forme physique, et Il peut nous
donner un sentiment de libération, de chaleur et d’élévation de conscience. Un
169
signe nous sera donné – mais jamais à l’avance puisque tout signe est la preuve
de l’existence de la conscience réalisée ! C’est pourquoi notre prière sera une
prière au sens le plus excellent, prière pour le contact, pour la communion avec
Dieu dans laquelle ni des pensées ni des mots ne seront échangés ; ni entre
nous et Dieu, ni même entre Dieu et nous. Il n’y aura que conscience,
sentiment de communion, paix intérieure.
La prière au sens vrai est achevée, parfaite, dénuée de tout désir ; elle
vient à complète éclosion dans le sentiment de communion, alors que tout
désir, quel qu’il soit, a été écarté. C’est comme si nous étions au matin de Noël
devant l’arbre et que tous les cadeaux que nous avons souhaités se trouvaient
étalés devant nos yeux – tous nos souhaits ont été exaucés et il ne demeure
plus qu’un vaste sentiment de gratitude.
Lorsque notre conscience éprouve ce sentiment de gratitude, gratitude
pour Dieu et pour tous, il y a communion pleine et entière avec Dieu, celle qui
donne à l’Âme le repos. Tout comme un enfant repose dans les bras de sa
mère, ainsi l’Âme se repose Dieu, en l’Esprit. Et tout comme un enfant
n’éprouve alors plus aucun désir, aucune envie, aucun besoin – qu’il connaît un
complet repos –, ainsi nous connaissons le rafraîchissement et le repos dans la
conscience que le Père a trouvé bon de nous donner le royaume, sans plus rien
chercher ni désirer intérieurement ou extérieurement.
Cette réalisation conduit à une qualité de conscience que la Voie Infinie
dénomme « le témoin ». C’est comme si nous nous tenions tranquillement
assis à observer l’activité naissante du jour. Ce pourrait être tôt le matin et
nous pourrions regarder le soleil se lever ; ou nous pourrions aller dans notre
jardin et regarder les fleurs qui s’ouvrent ; ou nous pourrions être assis à notre
bureau à nous regarder en train de répondre à des lettres reçues ; et si un
appel de guérison se précisait à notre conscience, nous nous maintiendrions en
communion avec Dieu et Le regarderions prier en nous. Nous verrions notre
communion avec Dieu dissoudre l’apparence et restaurer l’harmonie.
À chaque moment du jour, nous sommes ainsi des témoins. Nous
n’avons plus à lutter pour notre approvisionnement. Nous sommes témoins de
l’approvisionnement qui se déploie infiniment de l’unique Source. Nous ne
prions pas pour la santé, nous faisons le silence ; nous demeurons dans la
170
prière de l’Âme, blottis en l’Âme, et regardant la santé se manifester ou les
occasions bonnes se déployer. Nous devons toujours nous rappeler que nous
ne cherchons pas à remplir nos filets de poissons. Si nos filets sont vides, cela
ne nous inquiète plus. Nous n’en sommes plus là car nous avons pénétré dans
le royaume où notre seul désir est la vision de l’univers spirituel de Dieu et la
proximité des fils et filles de Dieu :
Le Père connaît mes besoins et je me tiens en ce lieu en position de
témoin, non pas en priant pour des occasions bonnes de se révéler demain, mais
en étant assis tranquillement dans cette atmosphère de l’Âme, et en regardant
les occasions bonnes venir à moi. De même que les rivières coulent vers la mer,
obéissant en cela à quelque loi de Dieu, normale, naturelle pour elles, qui est de
se mélanger à la mer et de nourrir ses vastes étendues, ainsi il est normal,
naturel, que la grâce de Dieu vienne en moi pour me nourrir. Cette grâce était
jusqu’ici retenue par mes désirs, mes peurs, mes doutes et ma croyance en un
Dieu séparé et distinct de mon être, Qui ainsi ne connaissait pas mes besoins.
Maintenant, je suis libéré de toute inquiétude, de toute préoccupation, et je suis
témoin de la bonté infinie de Dieu.
Notre prière est tranquillité, paix, communion silencieuse – même si la
tempête fait rage autour de nous comme jadis, sur le lac de Genesareth. Le
Maître n’a pas eu à recourir à une prière au sens ordinaire pour calmer les
eaux. Il lui a suffi de dire : « Silence ! » Était-ce aux eaux qu’il parlait ? Certes
pas, il s’adressait à sa conscience et à la conscience de ses disciples. « Silence,
tais-toi ! » Quand notre conscience est en paix, il ne peut y avoir de tempête ni
extérieurement ni intérieurement.
Notre seul besoin est de communier en conscience avec Dieu. C’est cela
la prière la plus excellente, mais elle ne peut être atteinte que par ceux qui ont
appris que Dieu est, et que tout ce qui existe dans l’univers est être de Dieu.
Tout est, est, est. Ce « est » n’est ni bien humain ni mal humain. Ce « est » n’est
ni santé humaine, ni maladie humaine. Il est être spirituel.
Celui qui a travaillé sur ces principes jusqu’à ce qu’il ne ressente plus le
besoin d’opposer une quelconque résistance mentale aux problèmes qui
l’assaillent et que, à l’exemple du roi David, il peut aller dans le monde au nom
de Dieu sans armure, celui-ci est capable de prier et d’effectuer des traitements
171
spirituels sans aucune pensée ni aucune parole. Toute pensée et toute parole
sont devenues inutiles pour quiconque a appris à lâcher prise, à laisser aller
gens, choses et conditions sans les juger ni les condamner.
C’est dans le silence et la quiétude qu’est notre force – non pas dans le
langage. Le langage est la façon humaine d’interpréter les idées divines, mais
celles-ci s’expriment et se manifestent en nous sans le secours des mots. Nous
plaçons un doigt sur nos lèvres, demeurons dans le silence et recevons alors
l’assurance que Dieu est sur le terrain, que la bataille est celle de Dieu et non la
nôtre ; qu’en fait il n’y a pas de bataille.
C’est la charge et le privilège de chacun d’élever le monde au-dessus de
son niveau actuel de conscience. Ceux qui ignorent encore l’existence des
principes de la vérité ou qui n’en ont pas encore fait la démonstration
suffisante, ont le choix de s’adresser à nous pour de l’aide. Et nous avons le
droit et la responsabilité de dire : « Oui, je peux vous apporter mon aide », et
cela non pas parce que nous sommes spirituellement supérieurs à eux ou que
nous avons des pouvoirs que d’autres ne possèdent pas, mais parce que nous
connaissons la vérité. Notre connaissance de la vérité rend libres ceux qui
viennent à nous pour de l’aide.
Si nous sommes des élèves sérieux de la vérité, il est également de notre
devoir de ne plus trop nous attarder sur nos propres problèmes, de cesser de
prier à leur sujet et de commencer à prier pour les autres – de laisser nos
croyances erronées et nos pierres d’achoppement, se dissoudre au contact de
la vérité que nous connaissons, au profit du monde ou de ceux qui s’adressent
à nous pour de l’aide. Pour ceux qui vivent avec un sens matérialiste de la vie, il
est de première importance de recouvrer la santé, d’avoir part à une bonne
mesure d’approvisionnement – une large mesure – et d’avoir un cercle d’amis
et de connaissances. Ce qui n’est pas le cas pour l’élève de la vérité. Il ne peut
se laisser entraîner, influencer ou diriger par les critères ordinaires du monde ;
il ne doit pas s’inquiéter de l’état de son corps ou de celui de sa bourse ou de
ses affaires. Quel effet pourrait avoir le corps, la bourse ou les affaires sur notre
vie ? Il n’y a qu’une seule chose qui compte : que je connaisse Dieu, que j’aie
atteint le stade de conscience qui me permette de connaître Dieu. Il m’importe
peu que ma santé soit florissante, l’essentiel est que je puisse voir Dieu face à
face.
172
Si nous persévérons dans l’étude de la vérité, nous serons forcément
témoins de guérisons – la nôtre et celles d’autres personnes. La guérison ne
serait-ce que d’un mal de tête doit suffire à nous prouver l’activité de la
présence de Dieu dans notre expérience, ici et maintenant. À la suite d’une
première guérison, nous ne devrions plus jamais éprouver encore de besoin de
guérison car nous devrions reconnaître ceci : « Maintenant je sais qu’il est
possible de faire rentrer Dieu dans le champ de mon expérience car la preuve
m’en a été donnée ; désormais je consacrerai ma vie à ce but. » Après des mois
ou des années d’un tel zèle, viendra le jour où nous n’aurons plus à nous
tourner vers quelqu’un d’autre pour de l’aide, ou rarement en tout cas.
En certaines périodes de grande tension, nous ne pourrons nous
empêcher d’aller trouver quelqu’un pour de l’aide. Le Maître lui-même en a eu
besoin puisqu’il demanda aux onze de demeurer éveillés avec lui au Jardin des
Oliviers ou bien quand il fut sur la Croix. Il est parfaitement juste de demander
de l’aide dans les moments de détresse ; nous devons nous sentir libres de le
faire au temps opportun. Nous sommes tous sur le même chemin. Nous
sommes tous frères et sœurs. Du point de vue spirituel, nous formons une
seule famille, nous sommes tous de la maison de Dieu.
Une fois que nous avons vu Dieu face à face et que nous avons reconnu
l’action de Dieu en notre vie, nous n’avons plus qu’une seule aspiration : vivre
en cette Présence. À partir de ce jour, nous n’avons plus aucun problème à
résoudre nous-mêmes car c’est Dieu qui trouve les solutions justes. Tout élève
de la vérité doit renoncer à toute tentative de résoudre ses problèmes pour ne
plus poursuivre que cet unique dessein : celui de bien connaître Dieu. Peu
importe si les problèmes personnels sont résolus ou pas, car bien connaître
Dieu, c’est avoir la vie éternelle. Une fois que l’on connaît Dieu, tous les
problèmes tombent.
Celui qui connaît une vérité et la proclame devient capable de traiter
toutes les revendications possibles ; et s’il a par ailleurs suffisamment de
courage et de conviction intérieure, il importera peu que ces revendications
aient pour nom cancer, phtisie ou poliomyélite. Il suffit d’une seule
proclamation de vérité pour guérir quelqu’un. Si vous méditez sur une vérité et
que vous finissez par en saisir le sens profond, ce qui est appelé
« discernement » dans la Voie Infinie, donne vie à votre programmation et
173
devient capable de guérir n’importe quelle maladie. En règle générale, il se
passe alors la chose suivante : cette proclamation en fait naître une autre, qui
constitue une suite à la première, ce qui conduit finalement à clarifier l’entière
situation.
Ni vous ni moi ne sommes capables d’opérer des miracles – aucun être
humain n’en est capable. Néanmoins, chez celui qui a suffisamment d’humilité
pour minimiser l’importance de sa compréhension personnelle et magnifier et
exalter l’intelligence de Dieu, la vérité peut devenir puissante au point de
ressusciter les morts. Mais celui qui ne connaît encore aucune vérité qu’il
pourrait proclamer peut tout de même aspirer à guérir autrui. Il doit
simplement être disposé à faire le calme en lui-même et devenir réceptif à la
voix de Dieu. La parole qui lui sera donnée ne sera pas la sienne mais celle de
Dieu, et cette parole est prompte et tranchante et puissante.
Tous ceux qui lisent ce livre devraient être prêts pour cette charge de
guérisseur, et cela tout de suite. Ce n’est pas votre spiritualité ou la mienne qui
accomplit les guérisons, c’est l’intelligence de Dieu à laquelle nous nous
rendons réceptifs par le silence intérieur. Quand ces vérités commencent à
opérer dans notre propre conscience, nous nous apercevons qu’elles opèrent
tout autant dans la conscience de nos patients et élèves et dans le monde au
sens large.
Notre fonction est d’élever en conscience ceux qui viennent à nous, de
les élever suffisamment pour qu’ils puissent se maintenir au-dessus des
tempêtes du sens humain, en un lieu où l’harmonie divine se répandra en
abondance dans leur être et dans leur corps. « Et moi, quand j’aurais été élevé
de la terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il ne s’agit pas là d’une tâche
humaine ni d’un labeur humain, parce qu’il ne nous appartient pas de les
élever par nous-mêmes. Nous nous retirons dans notre sanctuaire intérieur afin
de trouver la paix et, quand nous l’aurons trouvée, ceux qui partagent notre
maison et tous les autres qui seront en résonance avec nous, recevront eux
aussi de cette paix, selon la mesure même de leur réceptivité. Certains n’en
seront pas touchés, leur stade actuel de développement étant insuffisant pour
entendre la voix de Dieu. Mais le jour viendra où tous les hommes seront
instruits en Dieu.
174
Nous n’avons pas à nous soucier de savoir qui sera réceptif ou pas à
l’impulsion spirituelle, nous devons simplement avoir à cœur d’élever haut
notre propre conscience afin que tous ceux qui viennent à nous puissent
partager avec nous le pain – le pain spirituel –, le vin et l’eau. Il ne s’agit
évidemment pas de contraindre quiconque, seulement de le faire avec ceux qui
ont une conscience suffisamment ouverte pour cela. À ceux qui partagent avec
nous un même toit, qu’ils soient réceptifs à la vérité ou pas, nous devons de
toujours venir en leur présence avec le plus haut degré possible de conscience ;
nous le devons également à nous-mêmes et au Père qui nous a élevés au-
dessus des tempêtes du monde humain. Cette obligation, nous ne l’avons pas
tant que nous restons ignorants de la vérité mais, comme le dit l’Écriture, à
celui qui possède beaucoup, il sera demandé beaucoup ; on attendra beaucoup
de lui.
C’est selon la mesure de notre illumination que nous prenons sur nos
épaules la responsabilité du partage, et cela pour toujours. Le Dieu à Qui nous
devons la grâce de cette lumière attend de nous que nous la répandions
abondamment – non pas en faisant du prosélytisme, non pas en allant trouver
les gens de notre propre chef, mais en gardant nous-mêmes une conscience
spirituelle élevée. Et peu importe que personne dans le monde n’ait
connaissance de notre acte.
Nous connaissons d’ores et déjà le secret : le Père est en moi et moi je
suis en Lui. Désormais, sans prononcer une seule parole et sans penser à rien,
deux ou trois ou quatre fois par jour, et l’année achevée vingt fois par jour,
nous irons au-dedans de nous, ne serait-ce que pendant trente secondes, afin
de reconnaître la Présence, pour sentir l’Énergie divine, l’Étincelle divine, et
vivre de telle manière que tout être humain qui entre dans le champ de notre
conscience sente Dieu se déverser en lui.
Nous sommes les instruments de Dieu ; nous sommes les serviteurs de
Dieu. Le Fils de Dieu est toujours le serviteur de ses frères humains et pour
toujours au service de tous ceux qui demandent son aide. Les rois du monde
ont leurs serviteurs, mais les rois du royaume de l’Esprit sont eux-mêmes des
serviteurs. Personne n’a à se vanter de sa filiation divine ou à s’en glorifier, car
la filiation divine exige qu’on soit humble, prêt à reconnaître que seule la
lumière de Dieu peut élever la conscience de ceux qui viennent à nous jusqu’à
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ces hauteurs où ils contempleront le Père face à face. Comme serviteurs du
Très-Haut, nous demeurons dans le monde, indifférents à ses passions, à ses
haines, à ses amours, indifférents à ses guerres ou à ses entre-deux-guerres.
Nous y demeurons en tant que sources de bénédictions.
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TABLE DES MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE
LES PRINCIPES DE LA GUÉRISON SPIRITUELLE ..................................................................................... 3
Chapitre I : QU’EST-CE QUE LA GUÉRISON SPIRITUELLE ? ............................................................... 4
Chapitre II : DIEU EST-IL SERVITEUR ? ............................................................................................ 14
Chapitre III : L’UNIQUE PUISSANCE ............................................................................................... 25
Chapitre IV : LE LANGAGE DE LA GUÉRISON SPIRITUELLE ............................................................. 32
Chapitre V : LES ENTRAVES ............................................................................................................ 48
DEUXIÈME PARTIE
LE TRAITEMENT SPIRITUEL ................................................................................................................ 62
Chapitre VI : CULTIVER UNE CONSCIENCE DE GUÉRISON ............................................................. 63
Chapitre VII : QUELQUES CONSEILS D’ORDRE PRATIQUE .............................................................. 72
Chapitre VIII : LA CONSCIENCE DE L’OMNIPRÉSENCE ................................................................... 83
TROISIÈME PARTIE
LA PRATIQUE DE LA GUÉRISON SPIRITUELLE .................................................................................... 92
Chapitre IX : QU’EN EST-IL DU CORPS ? ......................................................................................... 93
Chapitre X : LE DÉVELOPPEMENT SPIRITUEL, LA NAISSANCE ET LA MORT ................................. 101
Chapitre XI : L’UNITÉ AVEC DIEU ................................................................................................. 112
Chapitre XII : DIEU EST NOTRE DESTINÉE .................................................................................... 122
Chapitre XIII : UNE NOUVELLE CONCEPTION DE L’APPROVISIONNEMENT DIVIN ....................... 129
Chapitre XIV : SOUS LA PROTECTION DU TOUT-PUISSANT ......................................................... 141
QUATRIÈME PARTIE
LA GUÉRISON SPIRITUELLE SANS MOTS NI PENSÉES ...................................................................... 152
Chapitre XV : PAR-DELÀ LES MOTS ET LES PENSÉES .................................................................... 153
Chapitre XVI : L’ESPRIT EST .......................................................................................................... 161
Chapitre XVII : L’ÉLÉVATION SPIRITUELLE.................................................................................... 168