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FRANCISCO CANDIDO XAVIER OUVRIERS DE LA VIE ETERNELLE 1

Xavier Candido Francisco F Série André Luiz 04 Ouvriers de la Vie Eternelle yjs.doc

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Table des Matires

francisco candido xavierOUVRIERS DE LA

VIE ETERNELLE

PAR LESPRIT ANDRE LUIZFrancisco Candido Xavier

OUVRIERS DE LA

VIE ETERNELLESrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome 4Andr Luiz vise dans ce travail certifier la thse dAllan Kardec, sur lexistence du monde spirituel, qui est la vie naturelle de lEsprit aprs le final de son existence dans cette vie physique. Il nous prsente les diffrentes rgions vers o se dirigent les dsincarns, en conformit avec leurs affinits psychiques et leur degr volutif.

Lauteur dmontre, aprs avoir abandonn le corps physique, que lEsprit rencontre aussi dans la vie en dehors du tombeau, des socits, des institutions, des temples, des foyers, o lvolution continue dans un procd infini, et que les tres dsincarns dans leur propre vie, poursuivent leurs acquisitions intellectuelles et morales, se prparant pour un futur retour pour la journe terrienne.

Une fois de plus Andr Luiz nous claire, que la mort ne fait pas de miracles; ici o l-haut lhomme est le constructeur de son destin et cueillera dans le futur le fruit de larbre quil plante dans la vie actuelle.

Lorsque llve est prt,

le matre apparat.

Edition brsilienne originalefrancisco candido xavierSrie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Tome no 41. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire 4. Ouvriers de la Vie Eternelle 5. Dans le Monde Suprieur 6. Agenda Chrtien (en cours de traduction)

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre 9. Dans les Domaines de la Mdiumnit 10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

Srie Andr Luiz

(Collection: La Vie dans le Monde Spirituel)

Livres complmentaires

14. Conduite spirite (en cours de traduction)

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

OUVRAGES DEJA TRADUITS EN FRANAIS

Srie Andr Luiz (Collection La vie dans le monde Spirituel) 1-16

1. Nosso Lar, la Vie dans le Monde Spirituel,

2. Les Messagers

3. Missionnaires de la Lumire 4. Ouvriers de la Vie Eternelle 5. Dans le Monde Suprieur 6. Agenda Chrtien (encours de traduction)

7. Libration, par l'esprit Andr Luiz

8. Entre le Ciel et la Terre 9. Dans les Domaines de la Mdiumnit 10. Action et Raction 11. Evolution entre deux Mondes

12. Mcanismes de la Mdiumnit

13. Et la Vie Continue

14. Conduite spirite (encours de traduction)

15. Sexe et destin 16. Dsobsession

17. Av Christ

18. Le Consolateur

19. 50 ans plus tard

20. Il y a deux mille ans

21. Vers la Lumire

22. Justice Divine

23. Lumire Cleste

24. A la Dcouverte de lInvisible

25. Lettres dOutre-Tombe

26. Contes Spirituels

27. Directives

28. Religions des Esprits

29. Chronique de lAu-Del

30. Nous

31. Argent

Srie Source Vive

32. Source de Vie

33. Vigne de Lumire

34. Notre Pain

35. Chemin, Vrit et Vie.

Signal Vert (en cours de traduction)

TABLES DES MATIERESAvant-propos

7A propos des nologismes et du sens des mots

8Lexique

9Secrets dvoils

10Invitation au bien

12Au sanctuaire de la bndiction

20Le visiteur sublime

27La maison transitoire

36Frre Gotuzo

45Dans la nuit

52Lecture mentale

61Tnbres et souffrance

74Louange et gratitude

86Feu purificateur

98De nouveaux amis

107Excursion d'apprentissage

117Compagnon libr

125Mission de secours

134On apprend toujours

142Exemple chrtien

151Demande spciale

160Dtachement difficile

168La fidle servante

176Action de grce

185Srie Andr Luiz: Prsentation de chaque livre (1-16)

189-190

Bibliographie de Francisco Candido Xavier

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Listes des ouvrages en brsilien

200AVANT-PROPOS Ce livre fait partie d'une srie de treize ouvrages qui seront traduits en franais au fil du temps. Ils ont tous t psychographis , c'est--dire reu par criture automatique voir ce sujet Allan Kardec, Le Livre des Mdiums sujet 157 , par le plus connu des mdiums brsiliens, Francisco Cndido Xavier galement connu sous le surnom de Chico Xavier.Chico est n au Brsil, dans la ville de Pedro Leopoldo, tat du Minas Grais, en 1910. Trs tt il travailla au dveloppement de sa mdiumnit. Durant toute sa vie, ce n'est pas moins de 437 ouvrages qu'il crira sous la dicte de divers Esprits, dont Emmanuel, son guide spirituel, et Andr Luiz, mdecin de son vivant qui vcut au Brsil o il exerait sa profession.Andr vcut sa vie sans s'inquiter des choses spirituelles jusqu' ce que vienne sa dsincamation. Cette tape est conte dans le premier livre de la srie, le plus vendu ce jour, Nosso Lar : La vie dans une colonie spirituelle . On y dcouvre l'arrive du mdecin dans l'au-del aprs qu'il ait quitt son corps physique. Mdecin sur la Terre, perdu dans l'ternit, on le voit voluer, se questionner, remettre ses croyances en question et grandir spirituellement. Il nous raconte son histoire tel qu'il l'a vcue et ressentie.Cette srie a pour but de montrer aux incarns que nous sommes, que rien ne s'arrte la mort du corps physique, loin de l.Ces lectures pourront certainement surprendre de par l'aspect extraordinaire des rcits. Pourtant, celui qui a lu ou lira Le Livre des Esprits, coordonn par Allan Kardec, avec attention, pourra y voir la concrtisation des prceptes et des fondements de la doctrine dlivre par les Esprits.La vie existe des degrs que nous ne souponnons mme pas, et nos frres de l'invisible sont l pour nous clairer, nous guider, pour nous redonner un peu de confiance et de srnit face aux grands questionnements de la vie et de la mort.Chacun de ces treize ouvrages aborde un thme li au Spiritisme, la vie des Esprits dans leurs relations quotidiennes entre eux mais aussi avec les incarns travers la mdiumnit.Ainsi, c'est une porte que nous voudrions ouvrir, aux lecteurs de langue francophone, sur un univers grandiose, tel qu'il est, dans toute son immensit, toute sa splendeur ; l'Univers qui nous entoure.LE TRADUCTEURA PROPOS DES NEOLOGISMES Allan Kardec, lui-mme, disait dans Introduction l'tude de la doctrine spirite du Livre des Esprits que pour les choses nouvelles il faut des mots nouveaux .Le Spiritisme est une doctrine nouvelle qui explore des domaines nouveaux. Ainsi, afin de pouvoir en parler clairement, nous avons besoin d'un vocabulaire limpide, parlant.De plus, dans le respect des livres originaux, ces traductions ont eu besoin de l'emploi de mots n'existant pas dans la langue franaise pourtant si riche. D'autres termes, d'autres expressions ont, quant eux, un sens un peu diffrent de celui gnralement attribu.Tout cela se trouve expliqu dans le court lexique qui suit.LEXIQUE Ce petit lexique a pour but d'expliquer les nologismes employs et le sens de certains mots dans leur acception spirite. DSOBSESSION : Travail d'assistance mdiumnique durant lequel une discussion s'tablie entre l'Esprit obsesseur et une personne charge de l'orientation spirituelle. Nologisme. OBSESSEUR: Esprit, incarn ou dsincarn, se livrant l'obsession d'une autre personne, elle-mme incarne ou dsincarne. Nologisme. ORIENTATION SPIRITUELLE : discussion visant aider et clairer un Esprit souffrant sur sa condition et sur les opportunits d'amlioration de son tat. Se pratique lors des sances de dsobsession , par des orienteurs incarns ou dsincarns. OBSESSION : Acte par lequel un Esprit exerce un joug sur un autre Esprit (voir ce sujet Le Livre des Mdiums, ch. 23 - De l'obsession). PSYCHOGRAPHIE : Du grec psufch (me) et graphia (criture) ; fait d'crire sous la dicte d'un Esprit. Type de mdiumnit. Nologisme. psychographier PSYCHOPHONIE : Du grec psufch (me) et phnia (voix) ; fait de parler sous l'influence d'un Esprit. Mdiumnit d'incorporation. Nologisme. PRISPRIT : Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit. Chez les incarns, il sert de lien ou d'intermdiaire entre l'Esprit et la matire ; chez les Esprits errants, il constitue le corps fluidique de l'Esprit. (Le Livre des Mdiums, chapitre 32 - Vocabulaire Spirite) prispritique : qui est relatif au prisprit. Nologisme. VAMPIRE : les vampires, dans le Spiritisme, sont des tres qui absorbent l'nergie et les sensations des personnes. Il ne s'agit plus de buveurs de sang mais de buveurs de fluides qui sont, en ralit, des Esprits ignorants, encore trs attachs aux sensations et la matire. VOLITION : Exercice de la volont dans une exprience parapsychologique. (Petit Robert) Acte par lequel les Esprits se dplacent au moyen de leur volont. Ils flottent pour ainsi dire dans l'air, et glissent sur la terre. volitersecrets dvoils

Bien qu'tant devenu un savant dans les sciences de la stratosphre et du sous-sol terrestre, l'homme moderne est en proie, devant le tombeau, la mme affliction que cette des gyptiens, des Grecs et des Romains des temps anciens. Les sicles, qui ont vu la disparition de certaines civilisations et le renouvellement de peuples, n'ont pas chang l'aspect mystrieux du tombeau. Point d'interrogation millnaire, la mort blesse toujours les sentiments et torture l'intelligence.Au sein de toutes les doctrines religieuses, la Thologie, reprsentant les directives de vnrables patriarches de la foi, cherche contrler l'motion des croyants en conciliant les intrts de l'me incarne. Pour ce faire, elle a cr des religions dfinies, en essayant de simplifier les dterminations de Dieu dans les dcrets dicts par les rois du Moyen ge et fonds sur une ingnuit audacieuse.Sans aucun doute, existe des domaines d'angoisse punitive et de douleur rparatrice dans toutes les dimensions de l'Univers, ainsi que des consciences obscures et terribles qui vibrent dans une multitude d'tats sociaux ; cependant, le service thologique, quoique respectable, attentif au dogmatisme traditionnel et aux intrts du sacerdoce, tablit le non plus ultra qui ne rpond pas aux exigences de l'intelligence, ni aux aspirations du cur.Pourquoi expdier directement en enfer la crature misrable qui s'est livre au mal par simple ignorance ? Que donnera-t-on, au nom du Savoir Divin, l'homme primitif avide de domination et de gibier ? La maldiction ou la connaissance ? Quelle procdure conduira aux tnbres l'esprit moins heureux qui n'a vu la vrit qu'au moment mme o il abandonne son corps ? En suivant le mme raisonnement, pourquoi envoyer au ciel, de manire dfinitive, le disciple du bien qui vient peine de commencer suivre le chemin de la vertu ? Dans la demeure cleste, quel genre de devoir soumettra-t-on les mes rachetes ? On formera des aptres uniquement pour la retraite obligatoire ? Comment garder au paradis le pre affectueux dont les enfants auraient t remis Satan ? Quel bonheur sera rserv l'pouse dvoue et fidle dont le mari brlerait dans les flammes de l'enfer ? L'Autorit Divine, parfaite et illimite, serait si dpourvue de moyens qu'elle pourrait refuser, au-del du plan corporel, le bnfice de la coopration lgitime, que les autorits faillibles et inefficaces du monde encouragent et protgent ? On refuserait des possibilits d'volution ceux qui passent la porte du tombeau en pleine vie, lorsque dans la sphre terrestre, malgr les limitations de tout ordre, il existe des mouvements volutifs pour toutes les formes et tous les tres ? Le mot travail ne serait-il pas connu au paradis, lorsque la nature terrestre partage des missions claires de travail avec toutes les cratures de la terre depuis le ver de terre jusqu' l'homme? Comment justifier un enfer o les mes gmiraient sans espoir, lorsque les hommes imparfaits, sous l'influence rnovatrice de l'vangile de Jsus-Christ, ont bti des pnitenciers qui sont aujourd'hui de grandes coles de rgnration et de cure psychique ? De quelle manire pourrait-on admettre un ciel, o l'gosme serait triomphant dans la jouissance infinie de ceux favoriss par la grce, sans compassion pour les dshrits qui sont tombs dans les piges de la souffrance par navet, alors que dans les plus lointaines collectivits de zones corporelles obscures se trouvent des lgions d'aide fraternelle qui accueillent les ignorants et les malheureux ?Ce sont les questions que se posent les thologiens sincres l'heure actuelle. Mais ceux qui essayent de mobiliser des forces pour la solution du vaste et inconnu problme de l'humanit ne les posent pas.Le Spiritisme a commenc le travail inestimable de rendre concret la continuation de la vie aprs la mort, phnomne naturel du chemin de l'ascension. Des sphres multiples de l'activit spirituelle s'interpntrent dans les divers secteurs de l'existence. La mort n'interrompt pas la collaboration, le soutien mutuel, l'intercession rconfortante, le travail volutif. Les dimensions vibratoires de l'Univers sont infinies, ainsi que les mondes qui peuplent l'immensit.Personne ne meurt. La poursuite du perfectionnement existe partout en permanence.La vie se renouvelle, purifie et multiplie le nombre de ses serviteurs et, victorieuse et belle, les mne l'union suprme avec la Divinit.En prsentant ce nouvel ouvrage auquel Andr Luiz participe pour y dvoiler des secrets, il est bon de rappeler qu'Allan Kardec, l'inoubliable codificateur, cite dans son uvre l'erraticit dans laquelle se regroupe un nombre considrable de cratures humaines dsincarnes. Il faut remarquer toutefois, que transposer quelqu'un du monde corporel l'erraticit ne veut pas dire abandonner l'initiative ou la responsabilit, ni errer en tourbillon arien, sans directives essentielles. Suivant le mme critre, nous observerons ceux qui renaissent sur le plan matriel comme des personnes transposes de la vie spirituelle la matrialit : ceci ne reprsente pas une immersion inconsciente et stupide dans les courants corporels. l'instar de ceux qui arrivent sur la terre, ceux qui en sortent trouvent galement des socits et des institutions, des temples et des foyers dans lesquels la progression vers le Haut continue.En prface de cet ouvrage, notre devoir est de dclarer qu'Andr Luiz a donn des informations sur les zones d'erraticit qui entourent le monde, en faisant des commentaires sur les structures motionnelles qui se transposent de l'environnement obscur aux sphres voisines des cogitations et des passions humaines. Une fois de plus, il explique que la mort est un champ de squence, sans tre source de miracle, qu'ici ou dans l'au-del, l'homme est le fruit de lui-mme et que les lois divines sont d'ternelles organisations de justice et d'ordre, d'quilibre et d'volution.Naturellement, nos compagnons moins avertis seront mfiants et les impnitents incorrigibles arboreront un sourire ironique. Peu importe. Jsus, qui est le Christ de Dieu, a vu des manifestations de sarcasme, d'ignorance et de futilit... Pour quelles raisons, nous seraient-elles pargnes, nous qui sommes des collaborateurs d'un autre monde ?Nous allons donc poursuivre, optimistes et pleins d'entrain, au service de la vrit et du bien, le chemin vers Jsus, avec Jsus.EMMANUELPedro Leopoldo, le 25 mars 1946.1

invitation au bienAvant de commencer les travaux de notre expdition de sauvetage, l'assistant averti Jrnimo nous conduisit au Temple de la Paix, dans la rgion dsigne au service d'assistance o l'instructeur commenterait les besoins de coopration auprs des entits malheureuses dans les milieux les plus bas de la vie spirituelle de la terre.La nuit, merveilleuse, abondait en inspirations divines.Au loin, les constellations scintillantes ressemblaient des perles soigneusement disposes sur un immense couvre-lit de velours bleu. Le paysage lunaire offrait de charmants dtails. Des pics et des cratres se profilaient devant nous, ils se trouvaient, cependant, une distance considrable, tel un filigrane prcieux et blouissant. La Croix du Sud tincelait comme un symbole, dessin sur le fond bleu fonc du firmament. Canopus, Sirius et Antars brillaient au loin et dessinaient des balises radieuses du ciel. La Voie Lacte, qui donne l'impression d'tre un nid de mondes, ressemblait une coule de pices de monnaies resplendissantes qui chappaient d'un rhyton gigantesque et invisible, nous invitant mditer sur les secrets de la nature divine. Les douces brises de la nuit effleuraient nos esprits extasis, passaient en vitesse, inspiraient des penses grandioses avant de se diriger vers les sphres distantes...Le temple, difi aux pieds d'une gracieuse colline, exprimait la gaiet grce l'clairage ferique qui projetait des lumires sur les chemins adjacents. Les tours, aiguilles brillantes, s'allongeaient sur le ciel, faisaient un contraste avec le bleu indfinissable de la nuit claire et, ici bas, les fleurs taient des coupes lumineuses qui craient de la lumire et du parfum, en se balanant doucement au gr du vent lger qui ne cessait de bruire dans le feuillage.Nous n'tions pas les seuls intresss la confrence du soir puisque de nombreux groupes de frres s'en allaient l'intrieur et prenaient place dans la pice. C'tait des entits qui venaient de diffrentes classes qui nous faisaient sentir l'intrt suscit par les leons en perspective.Nous avions constitu l'assistant Jrnimo, le pre Hipolito, l'infirmire Luciana et moi-mme une petite quipe d'assistance et d'tudes, charge de travailler dans ce domaine sur la terre pendant environ trente jours pour notre dveloppement spirituel.Jrnimo, qui occupait le poste lev de directeur des activits, remarqua que les conversations autour de moi excitaient ma curiosit et m'expliqua aimablement : L'attention porte ce sujet est parfaitement justifie. J'admets que la quasi-totalit des intresss et des chercheurs qui viennent ici font partie de commissions et de groupes d'assistance aux rgions moins volues.Ayant pos son regard sur les jeunes et les vieux qui entraient en rang dans le temple, il ajouta : La parole de l'instructeur Albano Mtlo mrite une attention toute particulire ce soir. Il est un champion en ce qui concerne l'aide aux ignorants et aux malheureux des cercles immdiats de la terre.

Nous avons ici divers groupes d'apprentis et son exprience nous fera le plus grand bien.Quelques minutes s'coulrent et nous sommes entrs, notre tour, dans la salle lumineuse.Des mlodies douces erraient dans l'air, en attendant la parole directrice. Des fleurs parfumes embaumaient la grande nef et dcoraient l'ambiance.

la suite d'une attente de quelques minutes, l'missaire est apparu la tribune magnifiquement claire. C'tait un vieillard l'allure respectable ; ses cheveux encadraient son visage comme une couronne de neige lumineuse. Des forces sympathiques qui ont subitement domin nos curs irradiaient de son regard calme et lucide. Il tendit sur nous une main amicale, en signe de bndiction et le chur du Temple se mit chanter Gloire aux fidles servants :Seigneur !Bnis tes fidles servants, Messagers de ta paix, Semeurs de ton esprance.Dans l'ombre de la douleur,Allume-leur la lampe de la joie ;Si le mal domine et menace l'uvre du bien,Ouvre-leur la porte cache de ta misricorde ;Lors des manifestations de haine Aide-nous cultiver les fleurs bienheureusesDe ton sacro-saint amour !Seigneur ! Ils sontTes hros anonymesQui liminent les marais et les pines,Ils travaillent dans ta divine semence...Concde-leur les joies intrieures,De la clart sacre o baignent les mes rachetes,Remplis leur cur de l'harmonie clesteQue tu rserves l'oreille sanctifie ;Rvle-leur les visions glorieusesQue tu gardes pour les yeux des justes ;Dcore leur poitrine avec des toffes de la vertu loyale.Remplis leurs mains de dons bnisPour qu'ils les partagent en ton nom :La loi du bien,La lumire de la perfection,L'aliment de l'amour,La veste du savoir,La joie de la paix,La force de la foi,L'impulsion du courage,La grce de l'espoir.Le remde rectificateur !...Seigneur,Inspiration de nos vies.Matre de nos curs.Rejuge des sicles terrestres !Fais briller tes lauriers divinsEt tes dons ternels,Sur le front lucide des bons Tes serviteurs fidles !L'instructeur coutait en silence, ses yeux pleins de larmes exprimaient une joie intime. La plupart des membres de l'assemble essayaient de cacher les larmes qui1 1rs accents harmonieux du cantique leur arrachaient du cur. Les dernires notes de la sublime mlodie se perdirent dans l'espace, Mtlo, alors, d'un geste sobre, nous a salus avec une grande simplicit, en nous souhaitant la Paix du Seigneur et a continu : Je ne mrite pas, chers amis, la manifestation d'affection de ce soir. Je n'ai pas servi fidlement Celui qui nous aime depuis la nuit des temps et, pour cela, votre hymne me trouble. Je ne suis qu'un simple soldat des uvres vangliques et je travaille encore ma propre rdemption.Il fit une pause, nous fixa d'un regard paternel et continua : Mais... ma personnalit n'intresse point. Je viens vous parler de nos humbles travaux, dans les rgions spirituelles lies la terre. Mes frres ! Il faut faire appel nos nergies les plus profondes. Les zones du purgatoire se multiplient de manire effrayante autour des hommes incarns. Lis aux ralisations difiantes de notre colonie spirituelle, loin des thtres d'angoisse, nous prservons des rserves prcieuses de la vie infinie pour cette mme Humanit qui se dbat dans la souffrance et dans les tnbres, nous n'avons pas toujours une ide prcise de l'ignorance et de la douleur qui tourmentent l'esprit humain propos des problmes de la mort. C'est ici mme, heureusement, que naissent les sources inpuisables de l'espoir. Ceux qui se prparent, en vue des vols plus levs de l'ternit, tournent leur regard vers la Sphre suprieure, perdus dans la contemplai Ion de l'avenir illumin. Ceux qui travaillaient pour mriter la bndiction sur la terre concentrent leurs plus fortes aspirations sur l'objectif souverain de la Rdemption, en s'organisant pour l'avenir : ils ont l'audace de solliciter le travail et sont aventureux dans leur motivation. Tous les dtails de la vie, dans cette ville, parlent fort de nos objectifs d'quilibre et d'lvation. Non loin de nous, commencent briller les rayons de l'aurore radieuse de mondes meilleurs et nous invitant la vision batifique de l'Univers et l'union glorieuse avec le Divin. Mais... l'orateur fit une pause : il semblait entendre des voix et des appels de paysages distants et continua : et nos frres qui ignorent toujours la lumire ? Nous monterions jusqu' Dieu en un groupe ferm ? Comment vivre dans l'isolement goste et partir vers notre Pre d'amour et de fidlit qui fait briller le Soleil pour les saints et les criminels, pour les justes et les injustes ?Une flamme de zle sacr brilla dans les yeux de Mtlo qui, aprs une brve rflexion, s'exclama : Nous, qui cherchons la saintet et la justice, atteindrions-nous, par hasard, une semblable orientation si les circonstances qui nous ont rgi jusqu'ici avaient t diffrentes ? Nous construisons nos propres destins, avec l'aide du Crateur, o serions-nous maintenant, sans les faveurs de l'occasion et la protection de bienfaiteurs qui se sont fait connatre ? Sans aucun doute, les occasions d'lvation sont donnes toutes les cratures ; cependant, il est indispensable de considrer que la bndiction de la source peut se convertir en eau stagnante empoisonne, si nous renfermons dans un puits sans connexion. Et les dons que nous recevons sont innombrables et immenses... Notre bonheur serait-il complet, si nous laissions des larmes derrire nous ? Comment chanterons-nous des hymnes d'hosanna sur le chur des sanglots ? Toute impulsion pour atteindre le sommet est trs noble ; mais que verrions-nous aprs l'ascension ? Au milieu de la joie de certains, nous identifierions la ruine et la misre d'une foule incommensurable ! ce moment-l, mu par le profond intrt de la part des auditeurs, il donna un nouvel accent sa parole et reprit sur un ton mlancolique : Avant, j'tais press et obsd par ma recherche de la montagne. La lumire venant du haut me fascinait et j'ai rompu tous les liens qui me tenaient ici-bas, et j'ai commenc mon parcours avec difficult. Au dbut, j'ai t bless par les pines du chemin, j'ai souffert d'atroces dsillusions... Cependant, j'ai russi surmonter les obstacles immdiats et cela m'a valu une certaine notorit dont je me rjouis. En me retournant, j'ai t surpris par la vision terrible de la valle : la souffrance et l'ignorance dominaient dans les tnbres. Dsincarns et incarns se battaient les uns contre les autres, dans des combats gigantesques, s'arrachant des victoires avec des instincts bestiaux. La haine engendrait des maladies rpugnantes, l'gosme se cachait sous des impulsions nobles, la vanit provoquait une horrible ccit... Je me sentais heureux de me trouver dans une position qui m'loignait de ces immenses angoisses. Tandis que je me rjouissais, emport par l'espoir de traverser des sommets encore plus levs, voil qu'un soir, j'ai remarqu que la valle se remplissait d'une lumire tincelante. Quel tait ce soleil misricordieux qui visitait l'antre de la douleur ? Obissant au pouvoir de la clart bnie, des tres angliques descendaient, rapidement, de pinacles radieux et accourraient aux zones les plus basses. Que se passe-t-il ? ai-je demand audacieusement aux nobles clestes Seigneur Jsus rend visite aujourd'hui ceux qui errent dans les tnbres du monde, pour librer des consciences asservies . Pas un mot de plus. Le messager du plan divin ne pouvait pas m'accorder plus de temps. Il tait press de descendre pour collaborer avec le Matre de l'Amour, pour amenuiser les dsastres des chutes morales et les souffrances, pour panser des blessures, pour scher des larmes, en attnuant le mal, et surtout pour ouvrir des horizons nouveaux la science et la religion, de manire dmolir la nuit millnaire de l'ignorance. nouveau seul dans ma prgrination vers le Haut, j'ai rflchi l'attitude qui me rendait impatient. En ralit, dans quelle direction marchait mon esprit qui ne s'inquitait pas de la grande famille humaine, de laquelle j'avais extrait toutes mes richesses pour la vie immortelle ? Pourquoi prouver du dgot devant la valle, si Jsus lui-mme qui tait le centre de mes aspirations, travaillait pour que la lumire du Haut pntre les entrailles de la terre ? Oublier ceux qui m'avaient procur le trajet destin ma propre ascension n'tait-ce pas agir en usurier ? Comment monter tout seul, en prparant un ciel exclusif pour mon me, lamentablement isol des valeurs de la coopration que le monde m'avait prodigue avec gnrosit et abondance ?L'instructeur semblait fort mu. Je me suis arrt alors, continua-t-il, et je revins sur mes pas. Effectivement, le chemin vertical et purificateur de la supriorit est la destination sublime de tous. Le sommet, empreint de lueur solaire, est toujours un dfi bnfique pour ceux qui errent sans direction, dans la plaine. Les hauteurs polarisent naturellement les espoirs de ceux qui sont toujours en bas... Toutefois, mesure que nous pntrons dans le domaine des hauteurs, notre esprit et notre cur s'Imprgnent des lois de la fraternit et de la misricorde. Les grands directeurs de l'Humanit n'ont mesur leur propre grandeur que par la capacit de rgresser aux cercles de l'Ignorance pour dispenser l'amour et le savoir, le renoncement et le pardon leurs semblables. Pour cela. nous devons modrer toute impulsion d'lvation avec de l'entendement et viter les abmes mortels de l'gosme el del vanit.Mtlo se tut quelques instants et devant l'motion provoque par son discours, il reprit la parole avec une autre inflexion de voix : Auparavant, lorsque nous nous intressions aux fluides de la chair, nous pensions, tort, que la vanit et l'gosme taient le fait des hommes incarns. La thologie, malgr le ministre respectable de sa charge, nous a limit l'esprit par des conceptions fantaisistes du royaume de la vrit. Nous attendions un paradis facile conqurir par la faiblesse humaine et nous craignions un enfer qui aurait des difficults nous rgnrer. Notre ide de la mort se conformait ces limitations ridicules. Aujourd'hui, cependant, nous savons qu'aprs le tombeau, il y a simplement continuation de la vie. Ciel et enfer rsident en nous-mmes. La vertu et le vice, la manifestation sublime et l'impulsion animale, l'quilibre et le dsquilibre, l'effort de l'lvation et la probabilit de la chute ont perdur, aprs le passage au spulcre, nous forant la srnit et la prudence. Nous nous retrouvons dans un autre champ de matire, dans d'autres domaines vibratoires de la plante elle-mme sur laquelle nous avons eu d'innombrables expriences. Il faut donc effectivement pousser le cur dans l'exercice de la solidarit. Logiquement, nous n'exhortons personne plonger nouveau dans l'ancienne boue, nous ne souhaitons pas que les compagnons prvoyants retournent la condition d'enfant prodigue, loign volontairement de leur Pre ternel. Nous n'avons pas l'intention d'interrompre la marche laborieuse des serviteurs de bonne volont vers les Cimes de la Vie. Nous vous appelons uniquement pour aider dans les travaux de secours aux sphres les plus obscures. Vous tes libres et vous avez le temps d'accomplir les nobles tches auxquelles vous avez t convoqus dans notre colonie spirituelle. Rien n'est plus raisonnable que de profiter de l'occasion pour planifier l'ascse. Cependant, en tant qu'ancien collaborateur des tches d'assistance, nous osons susciter votre intrt gnralis pour ceux qui errent dans la valle de l'ombre et de la mort . Nous attendons la charit possible de votre temps, en faveur de nos semblables, confronts maintenant des situations moins heureuses, non pas du fait des desseins divins, mais du fait de leur propre manque de prvoyance. Cependant, y a-t-il quelqu'un parmi nous qui n'ait jamais manqu de vigilance ?L'orateur reprit aprs une pause plus longue : De nos amis incarns, nous rie pouvons pas attendre, pour l'instant, une aide plus importante ni plus efficace dans ce sens-l. Pris dans les piges des sens, ils progressent lentement dans l'apprentissage des lois qui rgissent la matire et l'nergie. Lorsqu'ils sont invits visiter nos cercles d'dification qui se trouvent en-dehors de l'appareil physiologique, ils retournent leur corps, horrifis par les visions rapides qu'ils ont pu garder et, en racontant leurs souvenirs leurs contemporains, ils procdent la coloration de l'eau simple et pure de la vrit avec leurs points de vue et prfrences personnelles dans le domaine de la science, de la philosophie et de la religion. Bernardin de St-Pierre, le romancier, qui a t amen par des amis des rgions voisines de la Terre, revient son milieu et dcrit des aspects qui, d'aprs lui, sont propres la plante Vnus. L'astronome Huyguens reoit mentalement des nouvelles de nos sphres de lutte et crit des essais propos de thories concernant la vie dans d'autres mondes, en affirmant que les processus biologiques dans les espaces distants sont absolument analogues ceux de la Terre. La religieuse sanctifie,Thrse d'Avila, se transporte au paysage de notre plan o se lamentent les mes en peine et retourne au corps matriel, pour dcrire l'enfer ses auditeurs et ses lecteurs. Le grand mdium, Swedenborg, parcourt quelques rgions de notre champ d'action et dcrit de son mieux les coutumes des habitations astrales , en imprimant aux narrations les fortes caractristiques de ses conceptions individuelles. Presque tous ceux qui sont venus momentanment notre espace de travail retournent l'effort humain et font part de l'exprience qu'ils ont vcue en les marquant de l'encre de leurs propres inclinations et tats psychiques. Parce qu'ils se trouvent profondment enracins au sol infrieur de leur propre moi ils pensent voir les autres mondes dans des situations qui ressemblent celles de la Terre, notre merveilleux temple, dont les pices ne sont pas limites la sphre terrestre sur laquelle les hommes en chair posent leurs pieds. La Terre est galement notre mre, dont les bras accueillants s'tendent travers l'espace en nous offrant d'autres domaines de perfectionnement et de rdemption.Changeant l'inflexion de sa voix, il poursuivit : Les cratures, cependant, traversent une priode d'existence dans le monde corporel. La plupart s'attardent aux gares d'expiation du rachat difficile et se confondent dans les vibrations troublantes de la souffrance et de la peur. Elles font de la mort une desse sinistre. Elles prsentent le phnomne naturel de la rnovation avec les couleurs les plus noires. Agrippes aux sensations de la journe qui passe, elles ignorent comment dilater l'espoir et transforment la sparation provisoire en une terrible nuit d'amertume et d'adieux. Victimes de l'ignorance dans laquelle elles se complaisent, elles s'enferment dans des forts d'ombres o elles perdent toute paix et se convertissent en proies dlirantes des enfers d'horreur qu'elles ont cres dans des folies passionnelles. Comment attendre de celles-ci la collaboration prcise et dans la bonne mesure, si du fait de leur indiffrence pour leur propre destin, elles plongent tous les jours dans des rivires de tnbres, de dsillusion et d'horreur ? Nous allons donc nous unir, pour les aider, conformment aux prceptes vangliques, en leur dvoilant de nouveaux horizons et en leur expliquant les chemins volutifs.Les yeux voils par les larmes dues, peut-tre, l'vocation de tableaux des sphres sombres qui nous ne connaissions pas, Mtlo garda le silence pendant un long moment et dit ensuite en ton de prire : Souvenons-nous de notre Matre et ne mprisons pas l'honneur de servir, non pas d'aprs nos intrts personnels, mais conformment Ses desseins et Ses lois. Des champs immenses de travail nous attendent : la coopration fraternelle et l'ensemencement du bien produira notre bonheur sans fin !...Il a parl, de manire touchante, pendant quelques minutes encore et, ensuite, il a invoqu les Forces divines, en nous arrachant des larmes de bonheur inexprimable.Bleus et brillants, des rayons de clart ont envahi la pice et nous ont donn la rponse du plan suprieur.Aprs quelques moments de mditation, Mtlo a montr sur un grand globe de substance laiteuse, expos dans la partie centrale du temple, plusieurs tableaux vivants de son champ d'action dans les zones infrieures. Il s'agissait de photos animes, avec une prsentation de tous les sons et minuties anatomiques inhrentes aux scnes observes par lui, dans son ministre de bont chrtienne.Dans des ravins de piti, de malheureux dsincarns demandaient piti. Des monstres menaants de diffrentes espces, dfiaient les anciennes descriptions mythologiques et, s'approchaient des pieds des victimes malchanceuses.Les paysages examins de trs prs, par le procd moderne suivant lequel on fixe les images, provoquaient la terreur plus que l'motion. Dans l'intimit de la masse laiteuse o ils taient lancs, ils prenaient des profils d'une grande vivacit. On y voyait des processions sinistres d'tres humains dpourvus de corps, sous un ciel nuageux menaant, rempli de cataclysmes de nature magntique.C'tait la premire fois que je contemplais sans cacher mon motion une dmonstration de ce genre. O allaient ces rangs immenses d'esprits tourments ? Quel serait le sort de ces groupes d'mes dcourages et plus ou moins inconscientes que je voyais l, devant mes yeux horrifis, enlises dans des puits obscurs de boue et de supplice ? un moment donn, la voix de l'instructeur rompit le silence. Devant une situation extrmement douloureuse, il s'exclama d'une voix ferme : Bon nombre d'entre vous savent que j'ai dans ces centres expiatoires ceux qui ont t mes parents bien-aims au cours de ma dernire exprience vcue dans la chair. Ils taient encore prisonniers de souvenirs torturants ; croyez-moi, nous n'avons, cependant, aucune fin goste dans les tches d'assistance, parce que nous avons appris avec le Seigneur que notre famille se trouve partout.Je remarquai que personne n'osait regarder Mtlo lors de son tmoignage d'humilit. Trs touch, mon tour, devant la dmonstration de comprhension vanglique laquelle j'assistais, j'ai vu le regard expressif que l'assistant Jrnimo m'adressa, la fin des informations animes et bruyantes et j'ai renonc apprendre quel tait le drame particulier du directeur en essayant de calmer ma curiosit. la fin des travaux qui prirent un peu plus de deux heures, y compris le discours d'instruction, plusieurs groupes taient prsents l'instructeur par un des dirigeants du Temple. J'ai eu l'impression que l'assemble tait presque entirement constitue de personnes vritablement intresses par les travaux d'aide son prochain. Par les salutations et les phrases qui se faisaient entendre, je me rendis compte que des groupes, petits et grands, de serviteurs s'attroupaient dans la pice pour se partager les missions dont les objectifs taient multiples. Les uns se dvouaient l'accueil des criminels dsincarns, les autres au secours des mres affliges, prises de manire inattendue par les rnovations de la mort, d'autres, encore, prenaient soin des athes, des consciences troubles par le remords, des malades du corps, des agonisants de la Terre, des dments sans corps physique, des enfants en difficult sur le plan invisible l'homme, des mes dcourages et tristes, des dsquilibrs de tout genre, des missionnaires perdus ou qui avaient dvi, des entits runies aux viscres cadavriques, des travailleurs de la Nature qui avaient besoin d'inspiration et d'affection.Le mentor adressait tous une phrase gnreuse d'encouragement et d'admiration.Lorsque vint notre tour, Jrnimo nous a aimablement prsents : Mtlo, voici trois compagnons qui me suivront dans les missions de secours. Trs bien ! Trs bien ! s'exclama Mtlo, que le Serviteur divin vous inspire.Il nous serra dans ses bras avec simplicit et nous demanda : Avez-vous une mission spcialise ? Oui, dclara notre directeur, nous devons recevoir, au cours des trente jours venir, nos collaborateurs qui sont sur le point de dsincarner sur la Terre. Ils ont travaill, fidles la cause du bien et nos autorits nous ont charg de rsoudre leurs problmes personnels. Cela sera une russite, dclara Albano Mtlo, fixant sur nous un regard serein.Jrnimo, en entendant ces mots qui lui faisaient plaisir, a ajout avec dlicatesse : Je fais confiance au dvouement de mes compagnons. Un ancien cur catholique, une infirmire et un mdecin viendront avec moi. Nous serons quatre serviteurs actifs. Je comprends, rpondit l'instructeur. Nous avons la permission d'effectuer des expriences, des tudes et d'aider le cas chant. La nature de notre travail nous donnera l'occasion de faire diffrentes observations.Mtlo bauche un sourire qui nous encouragea. Il nous salua individuellement et aprs avoir serr notre directeur dans ses bras, il s'exclama : Que le Matre vous illumine et vous conduise !Ce furent ses mots d'adieu. Un autre groupe de secours s'est approch de lui et nous avons quitt le Temple de la Paix, avec le dsir salutaire de rendre service nos semblables au nom de Dieu.Dehors, la nuit merveilleuse tait une fte silencieuse o l'arme des fleurs invitait au banquet cleste de la lumire.2

AU SANCTUAIRE DE LA BNDICTION

La veille du dpart, l'assistant Jrnimo nous a conduit au Sanctuaire de la Bndiction, situ dans la zone des services d'assistance o, d'aprs ce qu'il nous dit, nous recevrions la parole de mentors qui vivent dans des rgions plus pures et plus heureuses que la ntre.Le directeur ne voulait pas partir sans faire une prire au Sanctuaire comme il le faisait d'habitude avant de se dvouer aux activits d'assistance dont il tait charg.Plus tard dans l'aprs-midi, du fait du programme tabli, nous nous trouvions dans un grand salon o taient installs de grands appareils lectriques qui attiraient notre attention.C'tait une petite assemble, choisie et distingue.L'administration de la maison ne recevait pas plus de vingt expditionnaires la fois. De sorte que seuls trois groupes de secours, prts partir vers les rgions infrieures, ont profit de l'occasion.Un groupe de douze, prsid par la respectable sur Semprnia, s'occuperait de l'accueil des foyers pour enfants sans dfense ; le groupe dirig par Nicanor, un assistant trs cultiv et digne, s'occuperait pendant un certain temps des tches d'assistance aux malades mentaux de l'ancien hospice et notre groupe, celui des compagnons chargs d'aider certains amis en procdure de dsincarnation, compltait la vingtaine.L'instructeur Cornlio qui dirigeait l'institution, avec l'aide d'un assesseur, nous parlait avec simplicit, noblesse, magnanimit et intelligence. Ds le dpart, dans notre administration, nous expliquait-il, nous avons cherch, la moindre occasion, utiliser le temps au maximum. Pour aider la providence, il y a dj quelque temps que nous ne recevons pas, sans les choisir au pralable, les groupes de secours. Nous runissons les groupes de services selon les situations auxquelles ils sont destins. Lorsque nous recevons ceux qui vont travailler sur la Terre, nous ne recevons pas ceux qui vont travailler dans les zones de dsincarns, savoir les zones de purgatoire et celles qui sont appeles tnbreuses. Il faut organiser les discours et les choisir pour crer une atmosphre favorable nos desseins. La conversation cre l'ambiance et peut mener la russite ou l'chec. En outre, comme ce lieu est consacr l'aide de gouvernants qui habitent des plans plus levs, il ne serait pas juste de distraire leur attention. Il faudrait, au contraire, de toutes nos forces, consolider les bases spirituelles sur lesquelles nos gouvernants tabliront les moyens ncessaires. En comprenant l'tendu des tches que nous avons accomplir et le respect que nous devons ceux qui nous aident, il ne semble pas que nous devions rtablir les anciens dsquilibres des interventions verbales inutiles qui sont le plus souvent, perturbatrices et dissolvantes.Tandis que nous coutions ces propos, il ralentit lgrement le rythme des phrases et continua : Par ailleurs, il y a des sicles, le prophte a dit que la parole dite en son temps est une pomme d'or dans un panier d'argent . Si l'lvation nous intresse vraiment, notre devoir inalinable est de connatre exactement la valeur temps , en valuant sa richesse et en dfinissant chaque chose et situation de faon adquate, pour que la parole, puissance divine, soit dans nos actions, le collaborateur du Pre.Nous sourmes, satisfaits. Rien de plus raisonnable et constructif, ajouta Semprnia, la remarquable directrice qui dirigerait pour la premire fois l'expdition de secours aux orphelins incarns.Le dirigeant du Sanctuaire se rendait compte que nous avions besoin d'explications sur l'usage de la parole et continua : Il est lamentable que, sur la Terre, si peu d'attention soit porte au pouvoir de la parole, actuellement si mpris par les hommes. Dans les plus respectables institutions du monde corporel, d'aprs des informations fiables des autorits qui nous gouvernent, la moiti du temps, la parole est gaspille inutilement en conversations oisives et dplaces. Ceci, pour ne parler que des plus respectables .On ne prvient pas nos frres humains que la parole cre des images vivantes qui se dveloppent dans le terrain mental qui les reoit et produit des consquences bonnes ou mauvaises, selon leur origine. Ces formes naturellement vivent et prolifrent et, tant donn la pauvret des dsirs et des aspirations humaines, de telles crations temporaires ne sont destines qu' des services destructeurs dus des frictions formidables, bien qu'invisibles.Il tait vident que ces dfinitions suscitaient l'intrt du public. la suite d'une pause plus longue, il reprit, avec prcaution : Toute conversation prpare les vnements suivant leur nature. Dans les lois vibratoires qui nous entourent, c'est une force indirecte ayant un pouvoir trange et vigoureux qui sert toujours les desseins cachs de celui qui en assume la direction. Depuis que nous avons pris en charge la direction de cette maison, nous avons suivi les instructions de nos Ans et nous supprimons tous les commentaires contraires aux joies de la Bndiction divine. C'est pour cela que, grce l'amour providentiel de Jsus, nous avons russi garder un institut o nos mentors de plus Haut se font sentir. L'absence de toute parole moins digne et la prsence continue de facteurs verbaux difiants facilitent l'laboration de forces subtiles, dans lesquelles les directeurs divins trouvent des lments pour s'adapter d'une certaine manire nos ncessits dans l'dification commune.Il fit le geste du narrateur qui vient de se souvenir d'un dtail important, et dit : Au dbut de notre travail, nous avons observ des ractions remarquables. On cherchait alors le Sanctuaire sans aucune prparation intime. Nos amis rptaient sans cesse le scnario de la Terre o les dvots frquentent les temples comme les ngociants vont aux marchs. Nous administrions des dons spirituels comme si nous dirigions un magasin de bnfices faciles au personnalisme infrieur. Ds le premier jour, cependant, du fait de la dlgation de pouvoir qui nous a t concde, nous avons combattu la vieille habitude. Pendant quelques jours, nous avons pris le temps d'enseigner la rvrence due au Seigneur, la ncessit de nettoyage interne de la pense et l'abolition de la mauvaise habitude d'essayer de soudoyer la Divinit par des promesses fallacieuses. Et lorsque nous sentions que les leons taient comprises, nous commencions l'application des mesures de correction. Des senseurs vibratoires qui signalaient la nature des paroles en mouvement, ont t installs. De ce fait, il fut trs facile d'identifier les transgresseurs et de leur barrer l'entre de la Chambre d'Illumination o nous faisons nos prires...Il remarqua que certains d'entre nous se posaient des questions et dit, en souriant : Nous pensons qu'il n'est pas ncessaire de mentionner l'impratif des penses pures. Celui qui entre dans un lieu et cherche la bndiction, ne peut pas abriter des ides de haine ou de maldiction.Nous comprimes immdiatement le but de l'enseignement indirect et dlicat et nous nous sommes tus puisque nous avions t prvenus de la ncessit de prserver l'esprit des vieilles suggestions du mal.Cornlio souhaitait rendre plus faciles nos expansions de bonheur et de cordialit : il fixa du regard une grande horloge qui avait symboliquement, sur le cadran, la forme d'un grand il humain o deux rayons lumineux indiquaient les heures et les minutes et dit sur un ton affectueux : Nous aurons aujourd'hui, d'aprs une notification reue depuis plusieurs jours, la visite d'un messager de trs haut niveau. Cependant, avant cet vnement exceptionnel, nous disposons encore d'un certain temps. tant donn que nous devons exprimer de l'amour envers ceux qui du Plan Suprieur nous orientent, il n'est pas souhaitable d'mettre notre invocation de bndiction, ni avant, ni aprs l'horaire tabli. Vous tes, donc, libres, collaborateurs...Et, fixant le regard sur les trois chargs de service, il ajouta, aprs une pause : Pendant que je parlerai en priv avec les chefs des missions, vous avez presque une heure pour changer des ides constructives.Pendant que Cornlio parlait en priv avec nos directeurs, nous avons eu des conversations informelles en petits groupes pendant prs d'une heure.Rpondant ma demande, pre Hipolito, comme nous l'appelions dans l'intimit, me prsenta l'assistant Barcelos, de l'quipe de serviteurs qui tait charg de l'assistance aux dbiles mentaux. Il avait t un excellent professeur pendant le cycle corporel et il s'intressait la psychiatrie sous un nouvel angle.Aprs m'avoir salu, il me demanda aimablement : C'est la premire fois que vous prenez part une expdition de secours ? En effet, dis-je, c'est ma premire expdition. J'ai suivi plusieurs missions d'aide sur la Terre en tant qu'tudiant. J'avais donc des possibilits rduites de coopration. L'assistant Jrnimo a accept mon aide et c'est avec plaisir que je suivrai le groupe.Il m'adressa un long regard, dans lequel on lisait satisfaction et surprise et dit : Le travail apporte toujours une rcompense.J'tais trs intress par les explications et renseignements qu'il pouvait me donner et je lui dis, humblement : En suivant les expditions de secours en tant qu'apprenti, j'ai eu l'occasion de rendre visite, plus d'une fois, deux anciens asiles d'alins de notre pays et j'ai vu de prs l'extension des services rservs aux serviteurs de bonne volont dans ces lieux de purification et de douleur. Les soins qui y sont prodigus sont, mon avis, des plus mritoires. En effet, acquiesa-t-il, apprciant mon attention, la folie est un domaine douloureux de la rdemption humaine. J'ai des raisons particulires pour me consacrer ce secteur de la mdecine spirituelle et je vous assure qu'il serait difficile de trouver ailleurs autant de drames et de problmes aussi complexes. Avez-vous cueilli de nouveaux fruits comme rsultat de votre effort ? demandais-je, curieux. Oui, je suis arriv des conclusions rconfortantes qui me font dire qu' de rares exceptions prs, toutes les anomalies d'ordre mental proviennent d'un dsquilibre de l'me. Nous sommes loin d'avoir un nombre suffisant de serviteurs forms pour secourir de manire efficace les prisonniers d'obsessions terribles et douloureuses. Le nombre de malades en est si grand qu'il n'est pas souvent d'autre remde que la rsignation. Ainsi, nous continuons soigner superficiellement en attendant surtout le secours de la divine providence. Dans les cas de harclement systmatique par des entits vindicatives et cruelles du plan inaccessible aux perceptions de l'homme vulgaire, nous avons invariablement une tragdie commence dans le moment prsent due de l'inattention des intresss ou encore, une tragdie qui trane depuis un pass proche ou lointain du fait de lourds engagements. Si les. psychiatres modernes pntraient le secret de ces faits, ils appliqueraient une nouvelle thrapie fonde sur des sentiments chrtiens, avant tout recours la thrapie hormonale et l'lectricit.Je me souvins des travaux d'aide des obsds auxquels j'avais particip et j'ajoutai : J'ai examin certains cas torturants d'obsession et de possession qui m'ont beaucoup impressionn par la liaison mentale troite entre les bourreaux et les victimes.Barcelos fit un geste significatif et souligna : C'est l'histoire, terrible et vivante, des crimes commis dans un mouvement permanent. Les complices et les personnages de ces drames silencieux bien souvent ignors par les autres hommes prcdent les comparses sur le chemin de la mort et reviennent apeurs vivre avec leurs proches. Ils font face aux sinistres consquences au-del du tombeau... Ils s'attachent instinctivement l'organisation magntique des compagnons incarns qui sont toujours sur la terre et corrompent leurs centres de force, en leur relaxant les nerfs et en abrgeant le processus d'extinction du tonus vital parce qu'ils ont soif de la prsence des mmes personnes auprs desquelles ils se sont lancs en plein abme. Ils forment toujours des tableaux tristes et obscurs o l'on voit la piti de bon nombre d'mes rachetes qui viennent du Haut pour intercder en leur faveur et leur prter secours urgent.Il fit une lgre pause et continua : l'heure actuelle, j'examine, cependant, un autre domaine rattach ce sujet. Avant mon retour au plan spirituel, affam de nouvelles informations propos du psychisme de la personnalit humaine, j'ai tudi de prs la doctrine de Freud. Je fus surpris de voir les variations psychologiques des caractres juvniles, sous mon observation directe et, passionn par la solution de profondes nigmes inhrentes aux cratures terrestres, j'ai dcouvert dans la psychanalyse un monde nouveau. Cependant, bien que j'tudie la prodigieuse collection des effets, je n'ai jamais t totalement convaincu de l'investigation des causes dans le domaine des phnomnes tudis. Disciple spontan et distant de l'minent professeur de Freiberg, il n'y a qu'ici que j'ai pu reconnatre les liens qui manquent au systme de validation des psychoses et des dsquilibres divers. Les complexes d'infriorit , le refoulement , la libido , les mergences du subconscient ne constituent pas des lments acquis pendant la courte priode d'une existence terrestre, mais sont caractristiques d'une personnalit issue d'expriences passes. Le subconscient est, en effet, la cave agrandie de nos souvenirs, le placard de nos motions et dsirs, de nos impulsions et tendances qui ne se sont pas projets sur l'cran des ralisations immdiates ; mais il va beaucoup plus loin, au-del de la zone limite de temps o se meut un appareil physique. Il reprsente la stratification de toutes les luttes contre les attitudes mentales et motives acquises la suite de l'utilisation de plusieurs corps. Il manque donc, aux thories de Sigmund Freud et de ses disciples, la notion des principes de rincarnation et la connaissance de la vritable localisation des troubles nerveux, dont l'origine se trouve rarement dans le domaine biologique vulgaire, mais presque toujours dans le corps prisprituel prexistant, ayant de srieuses perturbations congnitales, en raison des dficiences de nature morale, cultives avec acharnement par le rincarn dans les existences prvcues. Les psychoses de nature sexuelle, les tendances innes la dlinquance, si bien tudies par Lombroso, les dsirs extravagants, l'excentricit, bien souvent lamentable et dangereuse, reprsentent des modalits de l'hritage spirituel des malades, hritage qui rapparat, venant de trs loin, cause de l'ignorance ou du relchement volontaire de la personnalit, en cercles dpourvus d'harmonie.Une harmonie s'tait installe entre nous et au cours de la pause, j'en ai profit pour rassembler mes rflexions sur le sujet en examinant les arguments constructifs que l'assistant avait noncs pour ma propre illumination.Je me suis souvenu de mes maigres connaissances de la doctrine freudienne et je suis revenu mentalement dans le cabinet o, bien souvent, venaient me voir des amis souffrant de maladies mentales tranges et inconnues. Ils voulaient se faire soigner par mes quelques notions de mdecine, malgr mon manque de spcialisation en la matire. C'tait des maniaques, des hystriques, des schizophrnes de tout ordre, mais dont le cerveau avait encore assez de lumires pour comprendre les livres scientifiques. Ils avaient dvor les leons de Freud ; cependant, si les thories taient prcieuses quant aux lments de l'analyse, elles n'offraient aucun secours substantiel et effectif au malade. On avait dcouvert la plaie sans y apporter le baume thrapeutique. On signalait un kyste douloureux, mais on en retirait le bistouri de l'intervention salutaire. De ce fait, si les mdecins chrtiens de la Terre avaient suivi les explications de Barcelos, ils auraient pu finir le travail mritoire que la thse freudienne avait introduit dans les milieux acadmiques. Cependant, avant de formuler d'autres considrations intimes, il reprit : J'ai mon travail auprs des dsquilibrs mentaux. Toutefois, c'est la classe des mdecins humanitaires que je travaille surtout afin que les candidats la perturbation mentale puissent tre aids temps. Aprs avoir constat la folie proprement dite, dans la plupart des cas, la procdure de dsquilibre psychique est termine. Il est trs difficile de rendre aux alins une sant parfaite, bien que notre lutte incessante tende obtenir le rtablissement intgral du plus grand nombre possible de malades. Avant le dsquilibre complet, il y a une grande priode au cours de laquelle le secours du psychiatre aurait pu tre providentiel et efficace. Ce ne sera pas si difficile d'orienter le mdecin bien intentionn pour qu'il puisse aider temps l'ventuel alin en utilisant le mot qui rconforte et l'affection qui rtablit. Nombreux sont ceux qui restent sur le plan corporel pour essayer de trouver la solution des problmes profonds de leur tre. En regroupant les conclusions des spcialistes humains, dont les points de vue divergent dans les dtails, nous distinguons dans la sphre de perfectionnement terrestre cinq classes de psychoses : celles de nature paranoaque, perverse, mythomane, cyclothymique et hypermotive, comprenant respectivement, la paranoa et la folie des grandeurs, les dsquilibres et les faiblesses d'ordre moral, l'hystrie et la mythomanie, les crises de mlancolie et les phobies ainsi que les crises d'angoisse.Barcelos sourit, fit une pause et continua : C'est donc la dfinition scientifique de nos amis qui, comme nous auparavant, ne savent que diagnostiquer et analyser les dtails anatomiques. Des arabesques en or sur le sable du Sahara ne rendraient pas le dsert moins aride. Nous avons une splendide terminologie sur le tableau noir de la souffrance. Nous devons diffuser dans le monde le concept moralisateur de la personnalit congnitale en procdure d'amlioration graduelle, en faisant circuler des noncs nouveaux qui traversent la zone de raison faillible de l'homme et lui pntrent le cur, en lui rendant l'espoir dans l'ternel futur et en stimulant les bases essentielles de son tre. Les notions de rincarnation renouvelleront le paysage de la vie sur la Terre, en donnant la crature non seulement les armes avec lesquelles elle doit combattre ses propres tats infrieurs, mais galement en lui fournissant un remde efficace et salutaire. D'aprs Plotino, il y a plusieurs sicles, toute l'antiquit acceptait la doctrine selon laquelle l'me qui commet des fautes est condamne les expier par la souffrance dans des rgions tnbreuses et elle revient ensuite dans d'autres corps, afin de faire ses preuves. Malheureusement, il manque nos compagnons humains la connaissance de l'lment transitoire du corps physique et de l'ternit de la vie, de la dette contracte et du rachat ncessaire, au cours d'expriences et de rcapitulations diverses.Barcelos se tut quelques instants, pendant que je rflchissais au bien-fond de ses propos. Son titre d'assistant tait parfaitement justifi parce qu'il n'tait pas seulement un frre assistant, mais il tait galement un spcialiste comptent du domaine auquel il s'tait dvou. Sa conversation quivalait un cours rapide de psychiatrie qu'on voyait sous un autre jour et j'avais l'intention d'en profiter pour les tches marginales du service commun.Tout reconnaissant que j'tais, je souhaitais lui faire part de mon admiration et de ma joie, j'observai : En vous coutant, je reconnais que le missionnaire du bien, quel que soit l'endroit o il se trouve, est un semeur de lumire.Il sembla ne pas entendre le compliment et poursuivit sur un autre ton, aprs une longue pause. Mon ami a examin quelques cas d'obsession entre des agents invisibles et des patients incarns et a t surpris de l'attirance mentale entre eux. Nous entrons dans un autre domaine maintenant. Nous nous rfrons aux besoins d'explications ressentis par les hommes, face leurs propres compagnons de plan volutif. Dans le cycle des souvenirs imprcis qui se traduisent par sympathie et antipathie, nous voyons le paysage des obsessions transport vers le plan corporel o, obissant des souvenirs vagues et inns, les hommes et les femmes unis les uns aux autres par des liens de consanguinit ou d'engagements moraux se transforment en perscuteurs et bourreaux inconscients. Les antagonismes en famille, les tempraments apparemment irrconciliables entre parents et enfants, maris et femmes, frres et surs, dcoulent des chocs successifs du subconscient qui a t conduit des rcapitulations du pass distant. Runis nouveau dans la lutte expiatoire ou rparatrice, les personnages des drames arrivent sentir et voir sur leur cran mental des situations compliques et scabreuses d'une autre poque, malgr les contours obscurs de la rminiscence et portent avec eux de lourds fardeaux d'incomprhension, actuellement dnomms complexe d'infriorit . Lorsqu'il identifie en lui-mme des questions et des situations intimes, non perceptible aux autres, l'esprit rincarn, qui a des souvenirs moins prcis, il est vrai, de son propre pass, devient un candidat la folie. Dans cette catgorie, mon ami, nous avons sur la Terre, un nombre de plus en plus grand d'ventuels alins, qui requirent l'aide de psychiatres et de neurologues qui, leur tour, gardent une position contraire la vrit et restent enferms dans les concepts acadmiques et les conventions rigides des prceptes officiels. Ce sont ces malades que j'tudie particulirement. Ils sont les victimes anonymes de l'ignorance du monde, les infortuns qui n'ont absolument rien compris, qui sont des fous dbutants qui se dirigent petit petit vers la maison de sant ou qui attrapent des maladies bizarres parce qu'il leur manque l'eau, source de comprhension, et la lumire mentale pour leur indiquer le chemin de la patience et de la tolrance qui amnera leur propre rdemption. Sont-ils nombreux les cas d'angoisse de ce genre ? demandai-je par manque d'arguments la hauteur des propos entendus.L'assistant sourit et dit : Ah ! Mon cher ami, l'extension de la souffrance humaine, en ce sens, se confond galement avec l'infini.Barcelos fit mine de poursuivre, mais nous entendmes la sonnette qui nous invitait la prire.Il fallait y rpondre.3

LE VISITEUR SUBLIME

Nous tions runis dans un petit salon clair et j'observai qu'un lger parfum embaumait l'atmosphre.Cornlio nous a recommand de prier et de garder l'esprit pur. L'instructeur, passant devant nous, se plaa devant un petit rduit dont la substance semblait tre du verre transparent d'une grande puret.Je l'ai regard avec attention. Il s'agissait d'un rduit transparent dont l'intrieur pouvait abriter aisment deux trois personnes.Le directeur de la maison, vtu d'une tunique blanche, leva la main droite dans notre direction et dit d'un ton grave : Les missaires de la Providence ne doivent pas rpandre la lumire sans raison ; ce serait une faute grave que de recevoir la Grce divine en vain. Lors de leur visite, les Messagers du Pre prnent le sacrifice et l'abngation, subissent les chocs vibratoires de nos plans les plus bas, reprennent la forme qu'ils ont abandonne, depuis longtemps, font preuve d'humilit comme nous et pour que nous puissions nous lever leur niveau, ils daignent ignorer nos faiblesses. Nous pouvons ainsi participer leurs glorieuses expriences...Il interrompit son discours, nous regarda en silence et continua sur un autre ton : Nous savons que, l-bas, l'extrieur, du fait des liens moraux qui nous rattachent aux sphres corporelles, la rception des rminiscences du pass, distance, est presque invitable. Le souvenir touche les cordes de la sensibilit et nous nous mettons en syntonie avec le pass infrieur. Ici, cependant, au Sanctuaire de la Bndiction, il est indispensable d'observer une attitude ferme, sereine et respectueuse. L'ambiance offre des bases l'mission d'nergies pures et, ainsi, nous serons responsables de tout manque d'harmonie dans le travail qui sera ralis par les compagnons prsents. Nous formulerons les penses les plus leves possible propos de la vnration que nous devons notre Pre tout-puissant !...Pour d'autres observateurs non avertis, l'instructeur Cornlio aurait pu sembler trop mthodique et rigoureux ; cependant, il ne l'tait pas pour nous, car nous ressentions sa sincrit profonde et l'amour qu'il portait aux choses saintes.Aprs une longue pause destine notre prparation mentale, il reprit sans affectation: Nous allons projeter nos forces mentales sur la toile cristalline. Le tableau sera constitu d'un paysage symbolique dans lequel les eaux tranquilles qui personnifient la paix, nourriront un arbre vigoureux qui reprsentera la vie. J'assumerai la responsabilit de la formation du tronc, pendant que les chefs des missions uniront leurs nergies cratrices et se concentreront sur le lac tranquille.Il se dirigea vers nous, les collaborateurs les plus modestes, et ajouta : Vous vous concentrerez sur l'arbre vous serez la vgtation qui entoure les eaux sereines ainsi que sur les caractristiques du firmament sur la peinture mentale.Aprs une petite pause, il conclut : Ceci est le tableau que nous offrirons au visiteur important qui nous parlera dans quelques minutes. [Rpondons aux appels].Deux assistants se placrent prs de la petite chambre. Nous avons entendu une sonnerie harmonieuse et nous nous sommes concentrs profondment pour la diffusion du potentiel de nos forces les plus intimes.J'ai senti que mon esprit se dplaait en direction de la chambre de cristal et j'ai cru apporter des touffes de gazon sur la rive du lac dont le dessin devait apparatre... J'ai utilis la vigoureuse nergie de l'imagination, j'ai pens l'espce de plante que je souhaitais dans cette cration temporaire, en l'amenant du pass terrestre vers ce moment sublime. J'ai assembl tous les dtails des racines, des feuilles et des fleurs et j'ai travaill intensment, dans mon intimit profonde, en revivant le souvenir et en le fixant sur le tableau, le plus fidlement possible...Lorsque j'ai reu le signal d'interrompre le travail, j'ai repris l'attitude naturelle d'un observateur pour examiner les rsultats de l'exprience et j'ai pu contempler le tableau. Merveille ! Le rduit avait subi une transformation complte. Des eaux d'une grande beaut et d'un admirable bleu ciel refltaient une partie du firmament et baignaient les racines d'un arbre vnrable dont le tronc exprimait en silence sa propre majest. Des miniatures prodigieuses de cumulus et nimbus qui semblaient trs loin de nous couvraient le ciel... Les bords du lac, cependant, taient dpourvus de vgtation et les branches de l'arbre n'avaient presque pas de feuilles.L'instructeur, sans tarder, nous adressa fermement la parole en ces termes : Mes amis, votre devoir n'a pas t entirement accompli. Regardez les dtails incomplets et extriorisez votre pouvoir de manire efficace ! Vous avez quinze minutes pour terminer l'uvre.Nous avons compris, sans plus d'explications, ce qu'il voulait et nous nous sommes concentrs nouveau pour ajouter les dtails qui devaient composer le paysage.J'ai cherch imprimer plus d'nergie ma cration mentale et j'ai cherch, me souvenant du jardinier que j'tais dans mon foyer bien-aim, mettre des fleurs plus petites dans les modestes feuillages. J'ai pri, j'ai demand Jsus de m'apprendre accomplir le devoir de ceux qui souhaitent la bndiction de son divin amour en ce Sanctuaire et, lorsque le signal a sonn nouveau, j'avoue que je pleurais.Le dessin vivant de la gramine que mon pouse et mes enfants avaient tant aime, lorsque nous tions ensemble sur Terre, dcorait les marges. Elle tait verte et merveilleuse. Il y avait en abondance des mimosas bleus qui ressemblaient des myosotis sauvages...L'arbre tait couvert d'un feuillage pais et une superbe vgtation compltait le tableau qui me parut digne d'un grand artiste de la Terre.Cornlio d'un air trs satisfait a souri et a demand que les deux assistants gardent leur main droite sur le rduit. partir de ce moment, ce fut comme si une opration magntique inconnue avait t mise en marche, notre tableau collectif se mit donner des signes de vitalit temporaire. Quelque chose de lger et d'impondrable, comme une caresse de la Nature, a anim doucement l'arbre vnrable. Les arbustes et les plantes se sont balancs et on voyait leur reflet ondulant dans les eaux trs bleues...Mon gazon tait maintenant si vif et si beau que la pense nostalgique et angoisse que j'avais eue de ma maison a subitement menac mon cur encore fragile. N'tait-ce pas celles-l les petites fleurs que mon pouse mettait tous les jours dans la pice isole qui me servait de bureau ? Les mmes fleurs qui composaient les bouquets dlicats que m'offraient les enfants le dimanche matin ? De vifs souvenirs se sont empars de moi et m'ont opprim l'me de manire inattendue. Je me suis demand par quel mystre l'Esprit enrichi de connaissances et de valeurs nouvelles, respirant dans les plus hauts domaines de l'intelligence, a besoin de revenir au petit circuit du cur comme la fort luxuriante et imposante qui ne renonce pas la petite goutte d'eau qui tanchera la soif de ses racines... J'ai senti l'envie non dissimule d'arracher la terre ces tres chers, de les amener vers moi, l'envie de les runir auprs de moi, dans un nouveau nid, sans sparation et sans mort et de leur faire goter les joies de la vie ternelle... Mes larmes taient sur le point de couler. Il a suffi, cependant, que Jrnimo me regarde pour que je me calme.J'ai chass loin de moi cette ide angoissante et j'ai retrouv la position de collaborateur concentr sur les difications en cours.Cornlio, debout devant le paysage vivant, alors que nous tions assis, tendit les bras vers le Haut et supplia : Pre de la Cration infinie, permets une fois encore, par misricorde, que tes illustres messagers soient porteurs de ton inspiration cleste en ce lieu consacr aux joies de ta bndiction !... Seigneur, source de tout savoir, dissipe les ombres qui sont encore dans nos coeurs et qui nous empchent de voir l'avenir glorieux que tu nous as rserv. Fais vibrer, entre nous, la pense auguste et souveraine de la confiance et laisse-nous percevoir le courant bnfique de ta bont infinie, qui nous lave l'esprit encore endormi et plein d'obscurs souvenirs du monde corporel !... Aide-nous recevoir dignement tes missaires dvous !...Nous nous sommes concentrs sur nos tches et l'instructeur a continu, sur un autre ton : Surtout, Pre, bnis tes enfants qui partent vers des plans infrieurs pour semer le bon grain. Partage avec eux, humbles reprsentants de ta grandeur, tes dons d'amour infini et de savoir inpuisable afin qu'ils puissent accomplir tes desseins sacrs... Mais au-dessus surtout, donne-leur un peu de ta divine tolrance, de ta sublime complaisance, de ta comprhension illimite, pour qu'ils accomplissent sans dsespoir et sans dcouragement, les devoirs fraternels dont ils sont chargs auprs de ceux qui ignorent encore tes lois et souffrent les consquences de leurs dviations cruelles.Le directeur du Sanctuaire se tut et, dans l'imposante quitude de la chambre, nous avons vu que le paysage form de substance mentale commenait s'illuminer inexplicablement dans ses moindres contours.Je pensais bien qu'un petit rayon de soleil apparatrait dans le ciel sur le tableau. Mais c'taient des rayons fulgurants qui pntraient dans le fond meraude et venaient se reflter dans les eaux.Cornlio, les mains leves, sans expression de rituel, du fait de la simplicit spontane de ses gestes, s'exclama : Bienvenu soit celui qui porte en lui notre Pre bien-aim ! ce moment, sous nos regards tonns, quelqu'un est apparu dans le rduit entre la vgtation et le ciel. Vtu d'une tunique blanche, il ressemblait un prtre d'un culte inconnu. C'tait un vieillard qui portait une aurole lumineuse. Son regard nous a envot. Un mlange de vnration et d'enchantement nous a envahis et il nous tait impossible de fuir mentalement sa sublime prsence.On voyait seulement sa forte poitrine et le feuillage abondant cachait ses membres infrieurs. Ses bras et ses mains avaient toutes les caractristiques anatomiques. Il nous bnissait d'un grand geste de la main droite et tenait dans la main gauche des rouleaux de parchemins brillants. Un cordon dor entourait sa taille.Visiblement mu, le directeur de la maison le salua : Vnrable Asclpios, sois avec nous !L'missaire, d'une belle voix claire, lui a souhait la paix du Christ et ensuite, il nous a adress la parole sur un ton impossible rendre en langage humain (rpondant des impratifs de conscience, je m'abstiendrai ici de toute traduction qui pourrait tre incomplte et imparfaite).mus, nous l'avons cout sans pouvoir retenir nos larmes. La parole de l'admirable messager qui arrivait des sphres suprieures et nous amenait la bndiction divine, s'adressait notre me de manire intraduisible et rveillait en nous l'esprit ternel de l'infinie gloire de Dieu et de la vie immortelle.Je ne pourrais pas dcrire ce qui se passait en moi. Je n'avais jamais entendu personne qui pouvait transmettre les enseignements, mystrieux et fascinants, dont il s'tait fait l'missaire, avec un tel pouvoir magntique.Lorsqu'il nous bnit, la fin de la merveilleuse allocution, nous avons vu rayonner de sa main droite trs blanche, des petits foyers de lumire, des minuscules toiles qui se projetaient sur nos thorax et nos fronts et nous faisaient goter la joie de celui qui a le bonheur d'absorber des souffles de vie vigoureux et stimulateurs.Nous aurions souhait prolonger indfiniment ces minutes divines mais tout indiquait que le messager tait sur le point de faire ses adieux.Cependant, Cornlio lisait nos penses et lui adressa la parole pour demander, humblement, si les frres prsents pouvaient lui poser quelques questions.Le messager cleste accepta en souriant. D'un geste et en silence, il nous a mis l'aise. Il m'a donn l'impression qu'il attendait cette requte.La sur Semprnia qui dirigeait, pour la premire fois, l'quipe de secours au service de l'accueil aux orphelins, fut la premire le consulter : Vnrable ami, dit-elle, d'une voix haute et ferme, nous avons quelques collaboratrices sur la Terre qui attendent de nous un mot d'ordre et de rconfort afin de poursuivre les services auxquels elles ont fidlement dvou leur cur. Depuis toujours, elles sont en butte aux perscutions dclares et subissent les sarcasmes continuels des adversaires. Ils critiquent leurs meilleurs efforts avec une mchancet qui blesse leur esprit sensible. Sans aucun doute, elles ne cdent pas devant les fantmes de l'ombre et mobilisent les nergies dans le travail de rsistance chrtienne... tant donn que j'exerce des fonctions de collaboratrice auprs de cette expdition de secours qui est ma charge pour la premire fois, je connais bien le dvouement que nos amies ont tmoign l'uvre du bien, mais je sais que, hroques et loyales, elles subissent depuis presque trente ans sans rpit, le harclement d'ennemis implacables et cruels.Aprs un court silence, que personne n'a os interrompre, la consultante a conclu, en demandant : Que devons-nous faire, respectable ami ? Pour les encourager en un si long combat, que leur dire ? Comment leur expliquer ? Comment rconforter leur me dvoue notre tche ? Nous attendons un sage conseil de votre gnrosit.Nous ne nous attendions pas ce que nous avons vu. Le messager a cout avec bont et patience. Son expression rvlait son intrt et son affection. Lorsque Semprnia termina sa consultation, il tira une feuille d'un des parchemins blancs qu'il avait apports dans le but de nous instruire et l'ouvrit. Ensemble nous avons lu le verset quarante quatre du chapitre cinq de l'vangile de l'aptre Matthieu : Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous perscutent. L'explication et l'information ne pouvaient pas tre plus directe, ni plus ducative.Aprs quelques instants de rflexion, Semprnia rpondit humblement : Je comprends, vnrable ami !L'missaire, sans l'affectation de ceux qui enseignent par amour-propre, commenta : Les adversaires, lorsqu'ils sont bien compris et reus de manire chrtienne, constituent une aide prcieuse pour notre voyage vers l'union divine.La synthse verbale condensait les explications que de longs discours ne pourraient rendre comprhensibles. mon avis, malgr la beaut et l'dification de l'enseignement recueilli, la mthode ne recommandait pas que l'on s'attarde sur les questions de notre part, mais le frre Raimundo, du groupe de secours dvou l'assistance aux dbiles mentaux, prit l'initiative et interrogea : Cher ami, que faire au sujet des difficults auxquelles je fais face dans les services marginaux de la tche ? Dans le cadre de notre travail auprs de dsquilibrs mentaux, j'aide un groupe de frres incarns qui n'interprtent pas les obligations vangliques comme ils le devraient. En vrit, ils nous convoquent la collaboration spirituelle, en prononant de belles paroles, mais lorsqu'il s'agit de les mettre en pratique, ils s'loignent de toutes les attitudes verbales de la croyance consolatrice. Ils apprcient les discussions injurieuses, ils fomentent le sectarisme, ils valorisent l'individualisme infrieur qui mprise l'effort d'autrui aussi noble soit-il. Souvent, ils se livrent des disputes interminables et passent leur temps tudier des moyens de faire valoir leurs propres limitations. Nous nous vertuons leur enseigner l'humilit en prenant exemple sur l'ternel Christ, mais ils se rvlent des critiques impitoyables, non seulement vis--vis de leurs collgues, mais ils interviennent dans des secteurs et des situations, de personnes et de choses qui ne les regardent pas. Ils encouragent la malice et la discorde, la jalousie et la ngligence spirituelle. Cependant, ils se runissent rgulirement et nous appellent collaborer leurs travaux. Que faire, respectable directeur, pour viter que des perturbations majeures ne s'tablissent ?Le messager attendit que le consultant soit satisfait des questions et calmement reprit l'opration antrieure et nous avons eu sous les yeux un autre parchemin avec l'inscription du verset onze, du chapitre six de la premire lettre de Paul Timothe : Mais toi, homme de Dieu, vite tout cela. Recherche la droiture, l'attachement Dieu, la foi, l'amour, la patience et la douceur. Raimundo attendit, car il pensait ne pas avoir compris l'avertissement comme il le fallait, mais l'explication synthtique du visiteur ne se fit pas attendre : Le disciple qui suit les vertus du Matre et qui les applique, fuit les inutilits du plan extrieur. Il se recueille son propre sanctuaire et aide nos frres imprvoyants et perturbs, bagarreurs et ingrats, sans se laisser contaminer.Raimundo enregistra les sages paroles de Asclpios et sembla percevoir subitement la vrit. Il murmura quelque peu du : Je profiterai de la leon.Un nouveau silence s'tablit entre nous.La sur Luciana, qui faisait partie du petit groupe, prit alors la parole et demanda : Cher mentor, c'est la premire fois que je vais laTerre pour une tche prcise de secours. Pourriez-vous me fournir l'orientation dont j'ai besoin ?L'missaire qui semblait avoir les rponses bibliques prpares l'avance, dplia une nouvelle feuille et nous lmes, avec admiration, le verset neuf du chapitre quatre de la premire lettre de l'Aptre de la Gentilit aux thessaloniciens : Vous n'avez pas besoin qu'on vous apprenne l'amour fraternel, en effet, vous avez vous-mmes appris de Dieu vous aimer les uns les autres. Quelque peu confuse, Luciana, observa, avec rvrence : Je comprends, je comprends... L'vangile appliqu, commenta le messager dlicatement, nous apprend improviser les ressources du bien dans les situations les plus difficiles.Un profond silence se fit dans le rduit. Notre mauvaise habitude de longues conversations qui ne portent pas de fruit, acquise sur la Terre, ne nous permettait peut-tre pas de trouver de charme ces rponses franches et directes, sans compliments notre personnalisme dominant.Le silence se fit lourd. La gentillesse et la sensibilit du directeur du Sanctuaire de la Bndiction y mit fin: Cornlio remarqua que Semprnia, Raimundo et Luciana faisaient l'objet d'une curiosit indiscrte et, comme un simple apprenti, il posa son tour une question Asclpios : Que faire pour garder la joie dans le travail, la persvrance dans le bien et le dvouement la vrit ?Le messager qui avait remarqu son geste d'amour fraternel, lui adressa un sourire d'approbation et de sympathie, ouvrit un autre parchemin o tait inscrit le verset seize du chapitre cinq de la premire lettre de Paul aux Thessaloniciens : Soyez toujours joyeux. Ensuite, il dit, d'un ton jovial : La confiance dans le pouvoir divin est la base de la joie chrtienne, que nous ne devrons jamais perdre.L'instructeur Cornlio mdita quelques minutes et dit humblement : Enseigne-nous toujours, vnrable frre !...Plusieurs minutes s'coulrent en silence. En faisant signe d'adieu, le visiteur sublime, trs aimable, commenta : mesure que nous assumons nos responsabilits, nous comprenons que pour aplanir les difficults et trouver le chemin, nous dpendons du suprme directeur de la Terre. Chaque esprit, hritier et fils du Pre tout-puissant est un monde lui seul, avec ses lois et ses caractristiques propres. Le Matre est le seul avoir suffisamment de pouvoir pour tracer des directives individuelles aux disciples.Ensuite il nous bnit et nous souhaita bon courage.Heureux et assurs, nous avons vu le messager s'loigner. Il nous laissait dans un nuage parfum.Les deux assistants, qui taient toujours leurs postes, retirrent leurs mains de la surface du rduit et effecturent ensuite plusieurs oprations magntiques. Le tableau mental disparut et le rduit de cristal redevint transparent comme notre arrive.Des questions importantes m'inquitaient encore et je ne me retins pas. Avec la permission de Jrnimo et en tant que chef de compagnons aussi curieux que moi des chercheurs comme moi-mme je me suis approch de Cornlio et je lui ai souffl l'oreille une srie de questions. Il les accueillit avec bienveillance et me renseigna : Asclpios appartient des communauts rachetes du plan des immortels, dans les rgions les plus leves de la zone spirituelle de la Terre. Il vit bien au-dessus de nos notions de forme, dans des conditions que notre actuel concept de la vie ne peut apprcier. Il a dj perdu tout contact direct avec la Terre et ne peut s'y faire sentir qu' travers des envoys et des missaires investis d'un grand pouvoir. Venir jusqu' nous est un sacrifice apprciable de sa part, bien que nous soyons en meilleure position que les hommes incarns. Il vient ici rarement. Parfois, d'autres mentors de mme niveau viennent nous rendre visite par pit fraternelle. Ne pourrions-nous pas demander notre tour le plan d'Asclpios afin de connatre sa grandeur et sublimit ? ai-je demand. Bon nombre de nos compagnons, nous assura l'instructeur, par mrite naturel du fait de leur travail, ont atteint d'admirables prix de voyages, non seulement aux sphres suprieures de la plante qui nous sert de demeure, mais aussi aux autres mondes...Il sourit et ajouta : Nous ne devons pas oublier, cependant, que beaucoup d'entre nous effectuent des excursions de ce genre en tant que voyageurs seulement, titre d'effort personnel comme des tudiants faisant un passage rapide par les instituts techniques et administratifs des grandes nations ... Rares sont les enfants de cette plante qui puissent la reprsenter dignement dans d'autres globes et cercles de la vie de notre systme.Je ne me suis pas laiss intimider et j'ai questionn encore : Asclpios, cependant, ne rincarnera plus sur la Terre?L'instructeur fit des gestes loquents et expliqua : Il pourra rincarner pour une mission trs importante, s'il le souhaite, mais avec des intervalles de cinq huit sicles entre les rincarnations. Mon Dieu ! m'exclamai-je, un pareil tat d'lvation est si grandiose ! C'est un encouragement sacr pour nous tous, ajouta notre mentor. Devons-nous croire, interrogeai-je admiratif, que c'est le plus haut niveau de dveloppement spirituel dans l'univers ?Le directeur de la maison sourit avec compassion, devant mon ignorance et observa : Pas du tout. Asclpios entretient des relations avec des mentors dvous de l'Humanit terrestre. Il appartient une collectivit dont le niveau d'lvation est trs lev, mais effectivement, il est encore entit de notre plante, mme s'il travaille dans des sphres plus leves de la vie. Bon nombre de prgrinations dans le domaine volutif seront ncessaires pour que nous puissions suivre ses pas ; cependant, nous croyons que notre sublime visiteur souhaite faire partie du groupe de reprsentants de notre globe, auprs des glorieuses communauts qui habitent, par exemple, Jupiter et Saturne. Les membres de celles-ci, leur tour, attendent avec anxit le moment d'tre convoqus aux divines assembles qui rgissent notre systme solaire. Dans ces dernires, se trouvent ceux qui attendent, vigilants et prvoyants, le moment o ils seront appels collaborer avec ceux qui s'occupent de la constellation d'Hercule dont nous faisons partie. Ceux qui orientent notre groupe d'toiles aspirent, naturellement, former, un jour, la couronne de gnies clestes qui accueillent la vie et la dirigent, dans le systme de galaxies o nous nous dplaons. Savez-vous, mon ami, que notre voie lacte, nid et source de millions de mondes, n'est qu'un dtail de la cration divine, rien qu'une petite partie de l'univers ? !...Les notions d'infini ont mis fin la charmante runion dans le Sanctuaire de la Bndiction. Cornlio tendit la main, nous souhaita bonheur et paix et nous fit ses adieux. Nous tions tous trs mus, la fois nostalgiques et reconnaissants.4

la maison transitoireAprs un voyage sans incidents par des chemins ordinaires, nous atteignmes une rgion couverte de brume. Une tristesse asphyxiante semblait y rgner sans cesse. J'avais dj travers des lieux semblables verticalement en quelques minutes. Maintenant, je faisais une longue marche horizontale. Rpondant aux impratifs de la mission, l'assistant Jrnimo cherchait La Maison transitoire de Fabiano .C'est une grande institution de charit, dans le domaine des souffrances les plus pnibles, o se runissent des mes qui viennent de dsincarner sur la Terre. D'aprs les informations du chef de l'expdition, cette maison avait t fonde par Fabiano de Cristo, un dvou serviteur de la charit dsincarn depuis plusieurs annes. Il avait fait partie des anciens religieux de Rio de Janeiro. Organise par lui, elle tait confie priodiquement d'autres bienfaiteurs, dont la position tait leve, qui se chargeaient de la tche vanglique auprs des esprits qui viennent juste de se dtacher du plan corporel. Dans la Maison transitoire, nous expliqua Jrnimo, nous ferons ce qui est en notre pouvoir en ce qui concerne l'organisation et nous abriterons ensuite les frres que nous devrons secourir. Sans ces institutions, notre travail serait trs difficile. Nous trouvons rarement des compagnons corporels capables de traverser cette zone immdiatement aprs la mort physique. Ils sont presque tous tourdis pendant les premiers jours. S'ils taient laisss leur propre sort, ils seraient fatalement agresss par les entits perverses ou encore habilement dtourns par celles-ci du bon chemin de la restauration graduelle des nergies intrieures. D'o la ncessit des ces abris fraternels o les mes dvoues se consacrent au bien des tches d'accueil et de surveillance.Aprs une petite pause, il conclut : Par ailleurs, nous trouverons ici tout l'quipement ncessaire aux travaux que nous devons raliser.J'tais curieux, mais j'ai gard le silence et j'ai attendu.Peu de temps aprs, nous tions devant une grande btisse plonge dans l'obscurit. Elle avait t construite sans aucun souci artistique et manquait totalement d'lgance. Il n'y avait ni d'arbres, ni jardins. L'difice bas et modeste tait peine visible dans la brume.Jrnimo, qui avait remarqu mon tonnement, m'expliqua : Le nom de l'institut d'accueil, Andr, dit tout. Nous avons l, une Maison transitoire, destine aux secours urgents. Je comprends ton tonnement, mais c'est un asile mobile, qui offre un accueil selon les circonstances de l'environnement. Il est constamment envahi par des esprits dsesprs et malheureux, condamns par leur propre conscience la rvolte et la douleur. Ses dfenses magntiques exigent un personnel considrable et les amis de la piti et de la renonciation qui y travaillent, ctoient la souffrance jour et nuit. Cependant, le travail accompli dans cette maison est digne et difiant. Dans cet difice de bienfaisance chrtienne sont organises de nombreuses expditions de frres dvous au bien qui se dirigent vers la Terre, ou vers les sphres obscures, o des tres angoisss et ignorants se dbattent dans la douleur et sont en transit prolong dans les abmes tnbreux. En outre, la Maison transitoire de Fabiano, comme d'autres institutions d'assistance qui reprsentent de vritables temples de secours dans ces rgions, est galement un point de liaison prcieux avec les villes spirituelles de nos zones suprieures. ce moment-l, avant que Jrnimo puisse poursuivre ses explications, nous avons atteint des barrires magntiques, quelques mtres de la porte d'entre.Nous avons t reus par des travailleurs vigilants qui n'ont pas tard nous faire entrer et nous avons branch un petit appareil qui nous a mis en contact avec l'aimable portier.Quelques minutes se sont coules et nous nous sommes trouvs en prsence d'un personnage d'ge respectable. Je n'avais pas souponn que l'institution tait administre par des mains sensibles de femmes. La sur Znobia, au visage encadr de cheveux noirs, paraissait assez ge, mais faisait preuve d'une grande nergie et d'une tonnante capacit de travail. Ses yeux dbordaient de lumire.Elle nous salua poliment sans discours et aborda directement le sujet qui nous intressait : J'ai t avertie hier, dit-elle aimablement, que les missionnaires arriveraient aujourd'hui et j'en suis trs heureuse. votre disposition, rpondit Jrnimo, aimablement. Cet abri d'amour et de paix nous sera trs utile pour accueillir nos protgs convalescents et nous aimerions, notre tour, tre utiles la maison.Znobia nous fit un grand sourire et aprs quelques minutes de silence, elle observa : Nous acceptons votre aide. Je reconnais en vous un groupe harmonieux et depuis la semaine dernire, j'attendais votre venue non seulement pour le soutien de la collectivit malheureuse car l'abme qui est tout proche, mais pour secourir un de nos frres trs malheureux. Il s'agit de quelqu'un qui m'tait particulirement cher et qui n'a t trouv que rcemment dans une rgion lointaine d'tres dchus. Aprs avoir vaincu quelques obstacles, nous l'avons amen dans le voisinage de la Maison ; cependant, il prsente un certain danger qui ne nous permet pas de l'accueillir ici, mais nous pourrons lui donner une protection indirecte. Nous avons dj tabli des mesures pour que notre pauvre ami puisse s'en aller vers la terre o, avec l'aide divine, il sera plac en rincarnation expiatoire. J'aurai cependant besoin de la collaboration fraternelle des compagnons pour aider celui qui s'est perdu... Sans aucun doute, coupa Jrnimo avec fiert, cela nous fera plaisir.Dsignant l'infirmire