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VOYAGE A VICUS AQUENSIS ou, en d’autres termes, l’eau qui guérit les mots. En mémoire de Severus Seranus, premier curiste « satisfait ». AVANT-PROPOS - PowerPoint PPT Presentation
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VOYAGE A VICUS AQUENSIS ou, en d’autres termes, l’eau qui guérit les mots
En mémoire de Severus Seranus, premier curiste « satisfait »...
AVANT-PROPOS Toujours à pied, le photographe promène son œil de haut en bas, de
droite à gauche, en travers et en diagonales, en tiers horizontaux et
verticaux. Il vous propose de partager sa vision
toute personnelle, curieuse, non réfléchie.
Les lettres et les mots ne font qu ’accompagner les images qui
constituent le véritable fil rouge de cet itinéraire.
Bibliophile et photographe, je suis arrivé ici avec mes maux. J ’en suis reparti en grande forme, la tête pleine d ’images
et de mots. Je vous propose une visite de
cette ville, la Vicus Aquensis des Romains, qui fut aussi
nommée, en d’autres termes, au 19ème siècle, l ’Athènes
des Pyrénées.
Ville intra-muros jusqu’à la fin du Moyen-Age, dominée par un beffroi octogonal de 35 mètres de haut, reste d’un ancien couvent aujourd’hui
disparu, datant de 1344, elle nous révèlera la richesse de
son histoire et des personnages connus qui la fréquentèrent le temps de quelques bains et autres
plaisirs.
Notre parcours nous mènera à travers les rues étroites,
ponctuées de nombreuses petites places, dans la vieille
ville. Nous visiterons également
d’autres espaces remarquables et nous nous attacherons à
présenter des bâtiments dont l’architecture particulière ne
manque pas d’attirer le regard et de susciter la curiosité.
Mais, ce qui apparaît comme l’originalité suprême de cette
ville, ce sont les noms que les commerçants donnent à
leurs petites boutiques.Savamment pensés, ces jeux de mots à double sens et cet humour littéraire au second degré créent une certaine
complicité intellectuelle avec le visiteur.
Est-ce là le signe d’une nostalgie du XIXème siècle où nombre de salons littéraires , artistiques et scientifiques étaient organisés à l’intention des illustres visiteurs
de notre cité, curistes et touristes? Sans aucun doute.
En tout cas, c’est en ces lieux bouillonnants que jaillit l’idée de créer un Observatoire au Pic du
Midi.
C’étaient de véritables laboratoires de matière grise (à ne pas confondre avec la
couleur – omniprésente ici – du marbre qui entoure
portes et fenêtres). Le plus réputé était le salon littéraire
de Monsieur Jalon, artiste-peintre qui ne se lassait pas de faire prendre la pose à
toutes ces célébrités.
La haute vallée de l ’Adour, dominée par le Pic du Midi,
recèle de nombreuses traces de colonisation romaine:
thermalisme gallo-romain et travail du marbre.
A l ’époque de l ’empereur Auguste, Severus Seranus,
premier curiste « satisfait », fait graver sur un autel votif ses
remerciements aux « aquae » de Vicus Aquensis.
Au Moyen-Age, la ville et le comté de Bigorre sont la
propriété de Gaston Phébus, comte de Foix et vicomte de
Béarn, qui les cède à la Maison d ’Albret en 1483.
De la ville médiévale intra-muros, il reste un porche et le cloître des Hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem.
La vieille ville est dominée par la tour de l ’Horloge. A
quelques dizaines de mètres de là se trouve la maison où séjourna Jeanne d ’Albret,
mère du roi Henri IV, en 1567. La légende raconte que « la Reine était stérile et que les
eaux la guérirent ». Or, elle était veuve depuis 1562
et son fils était né en 1553.
Géologiquement fragile, la vallée est sujette à des tremblements de terre,
comme celui de 1660 qui mit à bas le clocher de l ’église
Saint-Vincent (XIVème-XVème siècle), reconstruit en 1830.
Montaigne et son ami le poète Salluste du Bartas purent en admirer les vitraux lors de
leurs séjours ici.
A partir du XVIIème siècle, la mode des thermes gagna Paris et l ’on
vit Madame de Maintenon, Louvois et de nombreux princes et princesses, ducs et marquis,
venir s ’y montrer et se prêter aux gasconnades locales. L ’auteur le plus célèbre de ces exagérations bigourdanes fut, au 19ème siècle,
le sapeur Mariolle qui présenta armes à Napoléon avec un canon.
Notre station thermale devient l ’une des plus importantes d ’Europe au 19ème siècle. Les 14 établissements de
bains, alimentés par 50 sources, sont fréquentés par
George Sand, Lamartine, Prosper Mérimée, le comte de Ségur, l ’impératrice Eugénie,
Sarah Bernhardt,…
Cette renommée attire de nombreux lettrés, savants et
artistes. De riches anglais leur emboîtent le pas dès la fin du
siècle. La vocation climatique, thermale et touristique de
notre ville est ainsi reconnue; les industries s ’installent: lainages, tissus, marbre,
wagons,...
« Ecouter et lire, c ’est le conseil que donne aux
visiteurs Roland Castells, Maire: épisodes du passé,
destins qui s ’y sont croisés, aventures qui s ’y sont
déroulées, vie des hommes au fil des siècles.
Les eaux parlent, les pierres racontent,
les arbres témoignent.
Ville unique, ville d ’eaux froides et chaudes, mais
aussi ville de ruelles et de sentiers, de places, de parcs dont chacun a son originalité, son histoire, ses secrets. »
Au visiteur de lever les yeux vers les façades thermales et
les beaux arbres et de les abaisser vers les plantes et
les sources.
Reconstruites à la fin du 19ème siècle, les halles sont situées sur
l'ancienne place du Marcadieu dans un bâtiment rénové récemment.
Elles y sont depuis 1625. A l'intérieur, il est de bon ton
d'acheter des produits gastronomiques locaux et de les
déguster à "La Cantine", accompagnés d’un petit vin de
pays.
Tous les samedis, le marché regroupe autour des halles
commerçants et paysans de la région qui proposent leurs productions traditionnelles:
Confits de canard, charcuterie de montagne, fromages de
brebis, vache ou mixte, haricots tarbais, oignons de Trébons (cébars), carottes d'Asté, vin de Madiran,…
Excepté quelques maisons "historiques" du XVIIème, celle du XIXème se caractérise par des lucarnes à fronton, parfois avec trois fenêtres. A l ’étage, une galerie orne la façade; les
motifs sont en bois chantourné, semblables à de
la dentelle. Les portes et fenêtres sont encadrées de
marbre.
Près du Musée Salies, on peut admirer une sculpture
métallique très géométrique.
Sa présence rappelle la découverte, au Pic du Midi de Bigorre, d'une particule
de désintégration de l'atome, l'Hypéron.
Statues de marbre, les nymphes jalonnent les parcs et jardins publics de la ville.
Associées à une pièce d ’eau, elles représentent les
sources, chaudes ou froides, sulfureuses ou calciques, courantes ou paisibles, sauvages ou canalisées.
L’eau est omniprésente, au service des curistes. Les
sources,libres ou captées, vont alimenter les piscines et les
baignoires des thermes et des établissements de santé ou
des fontaines aux noms évocateurs:
la fontaine ferrugineuse, la fontaine verte et la fontaine
des fées.
Dans le parc des Vigneaux, ancien marché aux bestiaux aménagé
au IIème Empire, jardin à l'anglaise situé près de la Mairie, on est surpris par la variété et le nombre d'arbres imposants plus
que centenaires: cèdres du Liban, séquoias géants, magnolias,… On
peut également y admirer des paons en liberté ainsi que des sculptures et des jets d'eau.
Les Grands Thermes "Marie-Thérèse" ont été construits
de 1823 à 1828. La première pierre fut posée par la marraine, la Duchesse
d'Angoulême. L'inauguration de cet imposant bâtiment de 63 m de long, à la façade en
marbre bleu, eut lieu en présence de la Duchesse de
Berry.
Le casino occupe un bâtiment plus récent, accolé aux
anciens thermes de balnéothérapie de l'Hôpital de la ville, remplacés en 1997 par
un complexe de santé ultramoderne. Autrefois,
c'était la piscine municipale où l’on apprenait les rudiments de la natation aux nombreux
enfants des écoles.
Le Musée Salies, construit en 1929, est consacré aux Beaux-
Arts. Il met en valeur la collection d'aquarelles de Blanche ODIN et
de nombreuses peintures et dessins classiques; les artistes les
plus connus du Musée sont Chassériau et Daumier. On peut également y admirer quelques
reliques de l'occupation romaine (autel votif de Séverus Seranus).
Le rendez-vous mondain se situe sur l’allée des Coustous,
véritable « centre ville », avec ses commerces et ses terrasses ombragées. A une extrémité, un jet d’eau (la Dame Blanche), fait
pendant au buste d’Alfred ROLAND, fondateur de la chorale des « chanteurs
montagnards », placé près de la place Achille Jubinal, ancien marché aux foins et place du
Pilori.
Le vallon de Salut, où serpente un ruisseau d’eau chaude, est un
parc paysager aménagé en promenade agréable et facile pour les curistes à mobilité
réduite.Au fond du vallon, les anciens thermes du XVIIIème siècle sont
en cours d’aménagement (conservatoire botanique des
Pyrénées)Un peu plus haut, on peut rejoindre
les allées Maintenon.
Impossible de parler de cette région sans citer les sportifs locaux qui se sont illustrés à
un niveau national et international: les rugbymen
Gachassin, Bertranne et Aguirre, le coureur Piquemal et les canoéistes Adisson et
Forgues, médaillés olympiques à Barcelone.
Cette zone montagneuse est réputée pour ses cols, le
Tourmalet et l’Aspin, dont les lacets ont fait souffrir
plus d’un cycliste du Tour de France. Ce rendez-vous
incontournable du mois de juillet attire un public
important, et, en particulier, des espagnols et surtout, les voisins basques d’Euskadi.
Enfin, les quatre mois de saison des eaux seraient bien tristes
sans animation de la cité: aussi, nombreux sont les artistes,
acrobates, funambules et autres jongleurs qui investissent les rues et les places de la vieille ville. Tradition reprise par le
festival européen de théâtre de rues au début du mois d’août.
Au terme de cette visite, il serait inconvenant, pour le témoin que j’ai
été de la vie de cette ville, BAGNERES DE BIGORRE, de ne point citer mes
sources: « Bagnères de Bigorre,
guide des promenades et excursions » (Martin Mayoux 1972)
« Bagnères au fil de l’eau et du temps »
(CPIE Bigorre Pyrénées Adisson Guillaume 1991)
Claude PERON mai 2002