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i Valeurs de frfiquence subjective et d'imagerie pour un &hantillon de 1,916 substantifs de la langue frangaise ALAIN DESROCHERS et MYLt);NE BERGERON, Universitgd'Ottawa Rtsum~ La pr&ente recherche rapporte des estimations normatives de frtquence subjective et d'imagerie sur des &belles en sept points pour 1,916 substantifs de la langue frangaise. La frtquence subjective est d6fmie par l'estima- tion de la frtquence d'occurrence dans la langue pad&, alors que la valeur d'imagerie l'est par l'estimation de la facilit6 avec laqueUe un mot &oque une image mentale. La moyenne, l'&art type et le rang centile des estimations de frtquence et d'imagerie des mots sont pr&ent& en appen- dice, accompagn& des frtquences objectives correspon- dantes dans le dictionnaire de Baudot (1992). Les coeffi- cients de fidtlit6 interjuges sont 6gaux ou suptrieurs ~ .92 pour la frtquence subjective et l'imagerie. Bien que les estimations produites par les participants de chaque sexe soient tr& fortement corrtl&s (r = .97), les femmes accordent ~i t'ensemble de l'&hantillon des items une fr6quence d'occurrence un peu plus 6lev& mais une valeur d'imagerie 16g&rement plus faible que les hommes. La diff&ence intersexes moyenne absolue est suptrieure ceUe qui serait observte sous l'influence exclusive du hasard. L'&aluation de la validit6 des estimations est &ablie en calculant la corr6lation entre ces estimations et celles tirtes d'autres 6redes norrnatives. Les coefficients obtenus sont 6gaux ou sup&ieurs h .78 pour la frdquence subjective et ~ .86 pour la valeur d'imagerie, ce qui conftrme le haut niveau d'accord entre les prtsentes normes et ceUes rapport&s dans d'autres &udes. La corr6lation entre les estimations de frdquence subjective et de valeur d'imagerie est de .24; lorsque les cotes de fr& quence extremes sont &arttes du calcul, elle chute ~ .04 et n'est plus significative. Le principal apport de cette re- cherche est de foumir des estimations stables de frtquence subjective et de valeur d'imagerie pour un &hantillon de mots plus grand que ceux utilists dans les 6tudes ant~rieures. L'6tude du traitement perceptivo-cognitif des mots conduit in&itablement les chercheurs fi s6lectionner des stimuli lexicaux selon des crit~res particuliers. Dans le cours de cet exercice, plusieurs renseignements urges peuvent &xe tix& des dictionnaires usuels ou sp&ialis&, alors que d'autres doivent provenir d'&aluations subjectives foumies par des juges (Vikis-Freibergs, 1994). L'objectif principal de la pr&ente recherche est d'&ablir une estimation stable de la fr~quence subjective d'occurrence et de ta valeur d'imagerie pour un &hantillon de 1,916 substantifs de la langue frangaise. Avant d'exposer la d6marche m&hodologique adopt&, nous apportons quelques pr&isions sur l'utilit~ de la fr6quence d'occurrence et de la valeur d'imagerie des mots dans l'~mde de l'identification texicale et de la m~morisation. La frtquence d'occurrence des mots I1 existe maintenant plusieurs sources de donn&s sur la frtquence d'occurrence des mots frangais. La grande majoritd d'entre elles reposent sur la langue &rite (Baudot, 1992; Engwall, 1984; Imbs, 1971; Juilland, Brodin, & Davidovitch, 1970). Quelques-unes sont &ablies/t partir de corpus de la langue parlde ~eauchemm, Martel, & Thdo- ret, 1992; Gougenheim, Mich~a, Rivenc, & Sauvageot, 1956; Tubach & BoG, 1985). Les estimations de la fr& quence des roots de la langue 6crite r&ultent g6ntralement du d~pouiUement d'tchantillons de textes continus, de longueurs et de genres littdraires difftrents. Une autre m&hode consiste ~tdtnombrer les rtponses produites par plusieurs individus en situation d'association libre (Vikis- Freibergs, 1974). Les estimations de la frdquence des roots dans la langue parlte sont &ablies ~ partir d'enregdstre- ments de conf&ences et de conversations. La frtquence d'occurrence d'un mot n'est pas une valeur absolue puis- qu'elle dtpend de la taille du corpus qui en a permis l'estimation. Cette frtquence est en rdalit6 une estimation statistique de la probabilit~ thtorique d'occurrence d'un mot dans l'usage. L'ensemble des probabiiitds d'occurrence prdsente des rtgularitts qu'on a cherch6/~ dtcrire par des modules mathdmatiques (voir Tournier, 1980; Vikis- Freibergs, 1974, chapitre 1). Si la caracttrisation prdcise de la distribution des frtquences n'est toujours pas rtsolue, plusieurs auteurs s'accordent/t dire que cette distribution Revuecanadiennede psychologie expdmnentale, 2000, 54:4,274-325

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Valeurs de frfiquence subjective et d'imagerie pour un &hantillon de 1,916 substantifs de la langue frangaise

A L A I N D E S R O C H E R S et M Y L t ) ; N E B E R G E R O N , Universitg d'Ottawa

Rtsum~ La pr&ente recherche rapporte des estimations normatives de frtquence subjective et d'imagerie sur des &belles en sept points pour 1,916 substantifs de la langue frangaise. La frtquence subjective est d6fmie par l'estima- tion de la frtquence d'occurrence dans la langue pad&, alors que la valeur d'imagerie l'est par l'estimation de la facilit6 avec laqueUe un mot &oque une image mentale. La moyenne, l'&art type et le rang centile des estimations de frtquence et d'imagerie des mots sont pr&ent& en appen- dice, accompagn& des frtquences objectives correspon- dantes dans le dictionnaire de Baudot (1992). Les coeffi- cients de fidtlit6 interjuges sont 6gaux ou suptrieurs ~ .92 pour la frtquence subjective et l'imagerie. Bien que les estimations produites par les participants de chaque sexe soient tr& fortement corrtl&s (r = .97), les femmes accordent ~i t'ensemble de l'&hantillon des items une fr6quence d'occurrence un peu plus 6lev& mais une valeur d'imagerie 16g&rement plus faible que les hommes. La diff&ence intersexes moyenne absolue est suptrieure ceUe qui serait observte sous l'influence exclusive du hasard. L'&aluation de la validit6 des estimations est &ablie en calculant la corr6lation entre ces estimations et celles tirtes d'autres 6redes norrnatives. Les coefficients obtenus sont 6gaux ou sup&ieurs h .78 pour la frdquence subjective et ~ .86 pour la valeur d'imagerie, ce qui conftrme le haut niveau d'accord entre les prtsentes normes et ceUes rapport&s dans d'autres &udes. La corr6lation entre les estimations de frdquence subjective et de valeur d'imagerie est de .24; lorsque les cotes de fr& quence extremes sont &arttes du calcul, elle chute ~ .04 et n'est plus significative. Le principal apport de cette re- cherche est de foumir des estimations stables de frtquence subjective et de valeur d'imagerie pour un &hantillon de mots plus grand que ceux utilists dans les 6tudes ant~rieures.

L'6tude du traitement perceptivo-cognitif des mots conduit in&itablement les chercheurs fi s6lectionner des stimuli lexicaux selon des crit~res particuliers. Dans le cours de cet

exercice, plusieurs renseignements urges peuvent &xe tix& des dictionnaires usuels ou sp&ialis&, alors que d'autres doivent provenir d'&aluations subjectives foumies par des juges (Vikis-Freibergs, 1994). L'objectif principal de la pr&ente recherche est d'&ablir une estimation stable de la fr~quence subjective d'occurrence et de ta valeur d'imagerie pour un &hantillon de 1,916 substantifs de la langue frangaise. Avant d'exposer la d6marche m&hodologique adopt&, nous apportons quelques pr&isions sur l'utilit~ de la fr6quence d'occurrence et de la valeur d'imagerie des mots dans l'~mde de l'identification texicale et de la m~morisation.

La frtquence d'occurrence des mots I1 existe maintenant plusieurs sources de donn&s sur la frtquence d'occurrence des mots frangais. La grande majoritd d'entre elles reposent sur la langue &rite (Baudot, 1992; Engwall, 1984; Imbs, 1971; Juilland, Brodin, & Davidovitch, 1970). Quelques-unes sont &ablies/t partir de corpus de la langue parlde ~eauchemm, Martel, & Thdo- ret, 1992; Gougenheim, Mich~a, Rivenc, & Sauvageot, 1956; Tubach & BoG, 1985). Les estimations de la fr& quence des roots de la langue 6crite r&ultent g6ntralement du d~pouiUement d'tchantillons de textes continus, de longueurs et de genres littdraires difftrents. Une autre m&hode consiste ~t dtnombrer les rtponses produites par plusieurs individus en situation d'association libre (Vikis- Freibergs, 1974). Les estimations de la frdquence des roots dans la langue parlte sont &ablies ~ partir d'enregdstre- ments de conf&ences et de conversations. La frtquence d'occurrence d'un mot n'est pas une valeur absolue puis- qu'elle dtpend de la taille du corpus qui en a permis l'estimation. Cette frtquence est en rdalit6 une estimation statistique de la probabilit~ thtorique d'occurrence d'un mot dans l'usage. L'ensemble des probabiiitds d'occurrence prdsente des rtgularitts qu'on a cherch6/~ dtcrire par des modules mathdmatiques (voir Tournier, 1980; Vikis- Freibergs, 1974, chapitre 1). Si la caracttrisation prdcise de la distribution des frtquences n'est toujours pas rtsolue, plusieurs auteurs s'accordent/t dire que cette distribution

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est de type logarithmique (Carroll, 1967, 1971; Gordon, 1985). On note, par exemple, que la distribution des fr~quences est fortement allong& vers les valeurs ~lev&s. Une transformation logarithmique de ces frtquences famine leur coefficient de dissym&rie ~ une valeur proche de ztro.

L'utilisation des frtquences objectives des mots dans la sdection des stimuli exp~rimentaux repose sur le postulat que cette variable est en relation biunivoque avec une variable subjective appelte familiarit6 des mots: plus un mot est produit frtquemment dans l'environnement linguistique du locuteur ou par le locuteur lui-m~me, plus sa familiarit~ est ~lev&. On fait l'hypoth&e que la familiari- t~ des mots facilite leur traitement perceptivo-cognitif. En effet, il a &6 d~montr6 que plus un mot survient frtquem- ment dans le langage, plus son seuil d'identification perceptive est bas (Fraisse, 1963; Howes & Solomon, 1951), et plus les temps de r~action qui lui sont associ& sont courts dans des ~preuves de lecture fi voLx haute, de d&ision lexicale et de cat~gorisation lexicale ou s~mantique (Allen, McNeal, & Kvak, 1992; Balota & Chumbley, 1984, 1985; Content, 1991; Desrochers, Paivio, & Desrochers, 1989; Lupker, Brown, & Colombo, 1997; Metsala, 1997; Monsell, Doyle, & Haggard, 1989; Paap & Johansen, 1994; Rubin, 1980). Dans certaines conditions, on observe dgalement un effet de la fr~quence d'occurrence des roots sur le rappel et la reconnaissance mn&ique (Chalmers, Humphreys, & Dennis, 1997; Clark, 1992; Clark & Bur- chett, 1994; DeLosh & McDaniel, 1996; Hoshino, 1991; Hulme, Roodenrys, Schweickert, Brown, Martin, & Stuart, 1997; Pokier & St-Aubin, 1996; Rajaram & Neely, 1992; Roodenrys, Hulme, Alban, Ellis, & Brown, 1994). Si le m&anisme sous-jacent fi l'effet de la fr6quence sur le traitement perceptivo-cognitif des mots fait toujours l'objet d'un d6bat anim6 (Balota & Chumbley, 1990; Champagnol, 1989; Dewhurst, Hitch, & Barry, 1998; Gerhand & Barry, 1998; Maddox & Estes, 1997; Monsell, 1990, 1991; Morrel- Samuels & Krauss, 1992; Morrison & Ellis, 1995), la pertinence de cette variable dans la sdlection des stimuli exp&imentaux ne laisse aucun doute.

Dans quelle mesure les estimations de fr6quence objective refl&ent-eUes la fr6quence de production des mots dans l'envkonnement linguistique du locuteur ou chez le locuteur lui-mtme? Cette question se rapporte, en outre, fi la reprdsentativit6 du matdriel (c'est-fi-dke de l'&hantillon des comportements langagiers) utilis6 dans l'dlaboration des corpus. I1 s'agit d'une question importante car tout facteur susceptible de r~duire la repr&entativit6 des estimations de fr6quence a aussi pour effet d'en rdduke l'utilitd en recherche. I1 se trouve que la plupart des estimations de fr~quence pr&entement disponibles en frangais proviennent du comportement langagier d'&ri- rains (p. ex., romanciers, dramaturges, journalistes et scientifiques) qui habitent ou ont habitd un pays particulier

(t}. ex., la France), {tun moment particulier dans le temps (souvent anttrieur ~ 1960), et qui ne traitent pas toujours de sujets d'mt~r& g~n~ral.

Les caracttristiques de l'&hantillon que constituent de tels locuteurs peuvent compromettre la validit~ des frtquences de plusieurs fa~ons (vok Carroll, Davies & Richman, 1971; Fraisse, Noizet & Flament, 1963; Gemsbacher, 1983; Vikis-Freibergs, 1974). Par exemple, le vocabulake litt&aire &ant plus recherch~ que le vocabulake usuel, il est probable qu'il y a_it, dans la plupart des dictionnaires de frtquences, une surestimation de la fr~quence des mots rares et une sous-estimation de celle des roots communs. L'fige du mat&iel, pour sa part, peut entrainer une surestimation de la frtquence des mots mamtenant d&uets et une sous-estimation de la frtquence des mots nouveaux. Par exemple, le mot ,,ordmateur,, n'apparait pas dans le dictionnake des fr~quences du Tnisor de la languefran~aise de Imbs (1971). Le degr~ d'utilisation des mots pouvant varier selon le milieu g~ographique, climatique, socio-&onomique, politique ou culturel, on ne s'&onnera pas de noter des diff6rences r~gionales importantes dans l'estimation des fr~quences. Par exemple, la fr~quence relative du mot ,,hockey,, est de 18 occurrences par million dans le dictionnake fran~ais de Imbs (1971), alors qu'elle est de 951 occurrences par million darts le dictionnake canadien de Vikis-Freibergs (1974) I. Enf'm, la probabilit~ d'apparition des mots (saul peut-&re pour les mots-outils et les verbes) n'est pas ind~pendante du sujet trait6 par le locuteur; certams mots ont une forte probabilit~ d'apparition dans des contextes particuliers, ce qui met en relief la n&essit~ d'assurer la repr&entativit~ des th~mes du discours dans l'estimation des frtquences. On volt qu'il n'est pas facile d'&ablir des estimations qui d&rivent avec exactitude ce sujet ~pisttmique appel~ ,,le locuteur du franqais,,.

On oppose le terme fr~quence objective ~ fr~quence subjective pour souligner que la premiere repose sur un d&ompte de l'apparition des mots dans le discours, alors que la deuxi~me est issue de l'&alonnage d'une impression de la fr~quence d'apparition sur une &helle, gtn~ralement en sept points. Malgr6 les risques parfois incontournables d'erreurs d'&hantillonnage dans la constitution des corpus et les difficult& techniques li&s h l'&alonnage des &helles subjectives, il existe bien une relation lmtaire significative entre le logarithme de la frtquence objective et la fr& quence subjective des mots. Ol~ron (1966) rapporte un

Cettc comparaison dolt toutefois &re interpr&~e avec prudence car ces deux sources varient sur plusieurs plans. Les productions verbales proviennent, bien stir, d'tchantiUons de locuteurs qui habitent des pays difftrents mais qui ont ~galement des caract&istiques personnel- les diff~rentes tels le statut professionnel et la connaissance de la langue, les premiers locuteurs &ant des &rivams professionnels et les seconds des &udiants universitaires. De plus, ces deux &udes reposent sur des m&hodologfies diffdrentes.

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coefficient de correlation de .92 entre des estimations de fr~quence subjective et de fr~quence objective. Les coeffi- cients obtenus par Fraisse et al. (1963) entre la fr~quence objective et deux estimations de la familinrit~ sont de .90 et .93. L'ensemble de ces observations conduit Ol~ron (1966) ~l avancer l'id& que les &helles de fr~quence objective et de fr~quence subjective des mots mesurent bien le m~me concept psychologique, c'est-~l-dke la familiarit& Des r&ultats simil~ires sont rapport& quant ~ la langue anglaise par Tryk (1968), Shapiro (1969), Carroll (1971) et Gordon (1985), avec des coefficients variant entre .74 et .97 et des &hantillons incluant entre 15 et 341 roots.

Carroll et al. (1971) montrent, toutefois, que diff~rentes estimations de la fr~quence subjective demeurent forte- ment corr~l&s entre elles, m~me lorsque l'influence de la fr~quence objective est neutralis& statistiquement. Ces auteurs concluent que la fr~quence subjective est sensible

des aspects de la familiarit~ qui ne sont pas repr&ent& dans les fr~quences objectives. D'autres r&ultats exp~ri- mentaux abondent darts leur sens. Par exemple, Fraisse (1963) constate que, par rapport ~ la fr~quence objective, la fr~quence subjective est un meineur pr~dicteur du seuil d'identification perceptive et du temps de r~action aux roots visuels. Galbraith et Underwood (1973) rapportent que des mots concrets et abstraits de m~me fr~quence objective peuvent n~anmoins diff~rer sur le plan de leur fr~quence subjective. L'ensemble de ces r&ultats indique que les estimations de la fr~quence objective et celles de la fr~quence subjective ont une variance commune impor- tante mais que ces deux variables ne se sont pas parfaite- ment r~ductibles l'une fi l'autre.

D'autres r&ultats donnent ~l penser que la force de la corrtlation entre fr~quence objective et fr~quence subjec- tive peut varier selon le niveau de connaissance de la langue. En effet, Amaud (1989) et Carroll (1971) rappor- tent que ce coefficient de corrdation est plus 61ev~ lorsque les mesures de frtquence subjective sont obtenues aupr& d'&hantillons de lexicographes qu'aupr& d'~tudiants. Fraisse (1963) observe un patron similaire lorsqu'il com- pare les mesures prises aupr& d'~tudmnts universitakes et auprfis d'ouvriers. La relation entre fr~quence objective et fr6quence subjective semble donc &re plus forte lorsque les individus qui fournissent les estimations subjectives sont engag& dans des activit& langagi&es similaires celles des &rivams dont la production litt~raixe a servi &ablir les estimations de frtquence objective.

L'utilit~ des estimations de la fr~quence d'occurrence des mots dans la s6lection des stimuli exp&imentaux n'est plus /l dtmontrer. En pratique, les estimations de la fr~quence subjective sont parfois substitu~es aux fr~quen- ces objectives (I 3. ex., Gernsbacher, 1984) ou servent ~l v&ifier le rang des stimuli lexicaux class& /l l'aide des frtquences objectives (p. ex., Monsell et al., 1989). L'usage de la fr~quence subjective est cependant restreint par

l'&endue tr& limit& des donn&s normatives disponibles. Un des objectifs de la pr&ente recherche consiste pr&is& ment ~l ~largir cette &endue.

La valeur d ' imagerie des roots Le r61e de h valeur d'imagerie dans le traitement percepti- vo-cognitif des mots a &6 mis en relief par les chercheurs qui ont plac6 l'activit6 d'imagerie au centre de leur pro- gramme de recherche (I 3. ex., Denis, 1979, 1989; Paivio, 1971, 1986). La manipulation de la valeur d'imagerie dans des listes de stimuli lexicaux constitue l'une des strattgies les plus couramment utilis&s par les chercheurs en vue d'influencer l'activit6 d'imagerie des participants et d'en examiner les effets sur le traitement de l'information. La valeur d'imagerie d'un mot est dtfmie par la facilit6 ou la rapidit6 avec laquelle ce mot fivoque une image mentale. L'estimation de cette facilit6 d'&ocation est habituellement &ablie ~ l'aide d'une &helle subjective en sept points. Paivio (1966) montre qu'il existe une relation lm6aire entre la valeur d'imagerie d'un mot et le temps requis pour s'en fake une repr&entation imag& consciente: plus la valeur d'imagerie est 61evte, plus l'activation d'une repr&entation imagte du r~f~rent est rapide.

Quelques travaux ont port6 sur le r61e de la valeur d'imagerie ou de concr&ude, soit une variable qui lui est fortement apparent&, dans l'identification lexicale. On a montr~ que, dans une 6preuve de d&ision lexicale, les r~ponses sont plus rapides aux mots concrets qu'aux mots abstraits (de Groot, 1989; James, 1975; KroU & Merves, 1986). De plus, on a not6 que cet effet est plus marqu~ pour les mots de fr6quel~ce faible que pour ceux de fr6quence forte. Strain, Patterson et Seidenberg (1995) rapportent ~galement que, dans une ~preuve de lecture/l voix haute, une valeur d'imagerie plus forte entraine des rtponses plus rapides, mais seulement si les mots sont de fr~quence d'occurrefice relativement faible et si leur patron de correspondance graph~me-phon~me est irr~gulier (vok aussi Strain & Herdman, 1999). Bien que la documentation sur le rtle de la valeur d'imagerie des mots dans l'identifica- tion lexicale soit encore restreinte, il semble que l'effet de cette variable soit bien r&l. Rappelons toutefois une mise en garde de Gernsbacher (1984): la valeur d'imagerie et la familiarit~ sont parfois confondues dans les plans exp~ri- mentaux; dans ce cas, on risque de prendre l'effet de l'une pour celui de l'autre.

Le domame de recherche dans lequel l'effet de la valeur d'imagerie des mots est le mieux document~ reste encore celui de la m~morisation. On a, par exemple, montr~ qu'une augmentation de la valeur d'imagerie des mots entraine une performance sup&ieure darts plusieurs types d'~preuve de m~morisation tels le rappel libre, le rappel s&iel, le rappel indic6 et la reconnaissance (volt Denis, 1979, chapitre 12; Hkshman & Amdt, 1997; Paivio, 1971, chapitre 7; Paivio, Walsh, & Bons, 1994; Rubin, 1980;

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Rubin & Friendly, 1986; Walker & Hulme, 1999). La valeur d'imagerie des mots demeure une variable dtterminante dans le rappel m&me lorsque l'apport d'autres variables (p. ex., la frtquence d'occurrence, la significativitt, la valence affective) est contr&16 de mani~re exptrimentale ou statistique. On ne saurait trop insister sur l'importance de la valeur d'irnagerie dans la stlection des stimuli lexicaux devant servir dans des 6preuves de mtmorisation.

Le rtle des difftrences intersexes dans l'estimation de la valeur d'imagerie des mots a requ peu d'attention, mais les implications pratiques de certains rtsultats ne sont pas ntgligeables. Ces rtsultats proviennent de l'analyse des rtponses par items plut6t que des patrons globaux. Lors- qu'on compare les cotes moyennes fournies par les fern- rues et par les hommes pour de grands 6chantiUons de mots, eUes ne sont pas parfaitement cohtrentes. Ainsi, Toglia et Battig (1978, p. 7), Friendly, Franklin, Hoffman, Rubin (1982) et Campos (1990) ne dttectent aucune diff6rence intersexes globale, tandis que Benjafield et Muckenheim (1989) obtiennent des cotes d'imagerie moyennes plus dlevtes chez les femmes que chez les hommes. Les differences rtellement instructives sont cependant plus subtiles. Bauer et Altaribba (1998) rappor- tent que, comparativement aux hommes, les femmes produisent des cotes d'imagerie plus 61evtes pour les mots concrets, tandis que le patron inverse est observd pour les mots abstraits. Dans leur dtude normative, Friendly et al. (1982) notent que la difftrence absolue entre les cotes respectivement fournies par les hommes et les femmes est de .5 ou plus (sur une 6chelle en sept points) pour 414 des 1,080 mots de leur 6chantillon. Ils constatent 6galement que les d~viations absolues en r tf trence au point mtdian de l'tchelle sont plus prononctes chez les femmes que chez les hommes. Ces difftrences intersexes signalent le risque associ~ ~ l'utilisation des estimations normatives pour la stlection des stimuli exptrimentaux. Comme les chercheurs retiennent habituellement la valeur d'imagerie moyenne, sans 6gard au sexe des rtpondants, il pourra se glisser une marge d'erreur dans la constitution de leur matdriel lexical: les mots choisis n'auront pas ndcessaire- ment le m~me effet sur les participants de chaque sexe. A cause des constquences potentiellement importantes des differences intersexes dans l'estimation normative, nous leur accordons ici une attention particuli+re.

Description de la recherche PARTICIPANTS Deux ensembles d'~mdiants universitaires participent cette recherche fi tit_re de juges. Tous sont de langue matemelle fxangaise et inscrits fi un cours d'intxoduction la psychologie ~ l'Universit~ d'Ottawa. Quatre cent cinquante-quatxe participants, soit 324 femmes et 130 hommes, dont les figes vont de 17 fi 29 ans (M = 20; /~.T. = 2.47) fournissent les estimations de fr~quence

subjective des mots. Quatre cent quatre autres, soit 294 femmes et 110 hommes, dont les ~ges vont de 17 ~ 28 ans (M = 21;/~.T. = 2.28) foumissent les estimations d'imagerie. L'tchantillon des r~pondants se veut repr~sentatif de la population des ~tudiants universitaires inscrits ~ un cours d'introduction ~ la psychologie et issus prmcipalement des disciplines associ6es aux sciences sociales et aux sciences de la sant6. I1 s'agit 6galement de la population que les chercheurs sollicitent frdquemment pour participer h des exp6riences en psychologie exp6rirnentale.

MATERIEL Prdsent6 en appendice, le corpus est constim6 de 1,916 substantifs dont 1,014 du genre masculin, 892 du genre f~minin et 10 ~pic~nes (p. ex., adulte et artiste). Approxi- mativement 70 % de ce corpus est constitu~ de substantifs tir~s des iistes de Denis (1975), Hammoud (1984), Hogen- raad et Orianne (1981), Messina, Morals et Cantraine (1989) et Vilds-Freibergs (1076). Le reste provient de listes de stimuli utilis~es dans diverses expdriences r~alis~es au Laboratoire de psychologie cognitive de l'Universit6 d'Ottawa. Aucun effort systtmatique n'a ~t6 d~ploy~ pour rendre cet dchanfillon de mots repr~sentatif d'une popula- tion particuli+re (p. ex., les mots d'un dictionnaire usuel). Notre premier souci a 6t~ d'assurer un certain chevauche- ment avec d'autres sources de donn~es norrnatives pour effecmer des comparaisons et, ~ l'aide de ces sources, d'assurer un dtalement aussi uniforme que possible des estimations sur les ~chelles de fr6quence subjective et d'imagerie.

Des 1,916 substantifs de l'tchantillon original, 28, choisis au hasard, apparaissent deux lois dans la liste, cette r~p~tition permettant d'dtablir la fidOit~ des estimations. Selon un ordre al~atoire, les 1,944 roots rdsultants sont dactylographi~s ~ double interligne sur 36 pages, chacune comprenant 54 mots r~partis en deux colonnes. Les mots rtptt~s n'apparaissent jamais ensemble sur une m~me page et le nombre de roots qui les sdparent dans le questionnaire varie approximativement entre 50 et 600. Une ~chelle d'~valuation en sept points est reproduite horizontalement dans la marge suptrieure de chaque page avec, ~ l'extr~me gauche, l'attribut et la valeur d'attribut correspondant au p61e le plus faible de l'~chelle (peu fr~quent/imagerie faible) et, h l'extr~me droite, l'~quivalent pour le p61e le plus fort (tr~s fr~quent/imagerie forte). Chaque mot est accompagn6 ~ sa droite d'un espace destin~ ~ recevoir la cote d'tvaluation des juges.

Les 36 pages de l'ensemble total sont utilistes pour constituer des questionnaires de 14 pages chacun. La premiere page rtsume les consignes. Les 12 pages suivantes forment usa sous-ensemble des 36 pages de stimuli, soit 648 roots. Ces 12 pages sont s~lectionntes au hasard et ordon- ntes al6atoixement dans chaque questionnaire. Enfm, la demi~re page vise ~ obtenir des renseignements personnels

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sur le r~pondant tels sa langue matemeUe, son fige et son sexe.

DI~.ROULEMENT La coUecte des donn&s est effectude en groupe, aupr~s de plusieurs ensembles d'~mdiants. L 'exp&imentateur pr& sente d 'abord une rue globale de la recherche, puis lit voLx haute les consignes pendant qu'elles sont projet6es sur grand dcran. Les consignes relatives ~t la fr6quence subjec- tive porte le titre ~4~tude sur la fr6quence d'apparit ion des mots dans la langue parlde,,, et celles relatives i l 'imagerie le titre ,d~tude sur la valeur d'imagerie visueUe des mots,,. S'il y a lieu, l 'exp&imentateur r~pond ensuite aux questions des rdpondants. Enfm, les questionnaires sont distribu& aux rdpondants, qui disposent d 'une heure et demie pour les compl&er.

Les consignes utilisfies dans la pr~sente dtude sont tr~s similaires ?~ celles que Denis (1975) a mises au point. Les sujets qui ~valuent la frdquence subjective des mots re~oivent les directives suivantes:

c, Dans le langage que nous entendons quotidienne- ment, les mots de la langue franqaise apparaissent avec des fr6quences plus ou moins 61ev6es. Certains mots sont tres frdquemment ufilis6s; d'autres le sont de fagon tres rare ou m~me exceptionneUe. Le but de cette recherche est d'6valuer une s6rie de mots quant ~t ta fr6quence - - ou bien la raret6 - - de leur appari- tion dans le langage. Les mots dont vous estimez qu'ils sont le plus f rdquemment utilisds dans notre langage obfiendront une cote de fr6quence 6levee; ceux qui ne sont ut~s6s que de maniere rare ou exceptionnelle obt iendront une cote de fr6quence fable. Prenons l 'exemple du m o t ,~heure,, et celui du mo t ~heurtoir,~. Le mo t ,,hettre~, est un mo t que nous entendons tr&s souvent prononcer, de nombreuses lois dans la m~me journ6e (p. ex., ,,Quelle heure est- il?,,, ,,C'est l 'heure de diner,,, etc.): il obtiendra une cote de fr6quence 6tevde. En revanche, le mo t ,,heur- tom, est un mo t que nous n 'entendons prononcer que tr~s rarement autour de nous: il obtiendra une cote de fr6quence faible. Attention: il ne s'agira pas d 'es t imer la fr~quence ou la familiarit6 des objets d&ign6s par les mots que vous verrez dans le ques- tionnaire, mais d'estimer la fr6quence d'utilisation de ces mots dans le langage.

Chaque m o t dans le questionnaire est accompa- gn6 d 'un espace entre parenth&ses. Nous vous demandons d'inscrire votre 6valuation de la frd- quence dans cet espace. Exprimez votre jugement en utilisant une 6chelle en sept points, o~ la valeur 1 marque l'extr6mit6 de t'6cheUe correspondant ~ la plus faible fr6quence et ot~ 7 marque l'extr6nfit6 de l'~chelle correspondant ~ la fr6quence la plus 6levee.

Les mots qui vous paraissent les plus frequents dans le langage obt iendront donc la cote 7; les mots qui vous paraissent prat iquement inutilis& obt iendront la cote 1. Les mots de fr~quence intermddiaire obt iendront dvidemment une cote intermddiaire appropri~e entre les deux extremes. Rappelez-vous que vous pouvez utiliser toute l '&endue de l'dchelle, de la valeur 1 jusqu'~ la vateur 7. Ne vous souciez pas de savoir avec queUe fr~quence vous utilisez un chiffre en particulier, du momen t qu'il s'agit de votre impression r&Ue.

Avant de commence r fi r6pondre, examinez le questionnaire rapidement afro de vous fake une id6e d 'ensemble de la frdquence ou de la raret6 des mots dans la liste. Idendfiez quelques mots auxquels vous donneriez la cote de frdquence la plus forte et quelques mots auxquels vous donneriez la cote de fr6quence la plus faible. Ces mots vous serviront de points de r6f6rence pour 6valuer les mots de valeurs interm~diaires (c'est-~-dire n i t r e s rares n i t r e s fr& quents). Puis, 6valuez chacun des mots en commen- qant par la premiere page. Essayez d '&re prdcis dans votre 6valuation, mais sans vous attarder exag&& ment sur chaque mot. ~k la fm du questionnaire, on vous demande de fournir quelques renseignements g6n&aux ~ votre sujet. N'inscrivez pas votre nom sur le questionnaire. Les renseignements que vous fournissez doivent demeurer anonymes.,,

Les consignes relatives fi l'imagerie visuelle rdsultent d 'une adaptation frangaise de celles employ&s par Paivio, YuiUe et Madigan (1968) et sont tres similaires ~ ceres que Denis (t975) a 6tabordes. Les sujets qui 6valuent la valeur d ' ima- gerie des mots reqoivent les directives suivantes:

,Les n o m communs de la langue franqaise varient dans leur capacit6 • susciter la formation d'images mentales repr~sentant des objets ou des ~v~nements. Certains mots ~voquent une image mentale tr~s rapidement et tr~s spontan~ment, tandis que d'autres n'~voquent cette image qu'avec difficultY, c'est-~-dire avec un certain d~lai, ou m~me pas du tout. Le but de cette recherche est d'~valuer une s~rie de noms communs quant ~ la facilit~ ou bien la difficuh~ avec laqueUe ils donnent lieu ~ l 'apparition d' images mentales. Les mots qui, pour vous, p rovoquent l 'apparition d'une image mentale tr~s rapidement et tr~s facilement obtiendront une cote ~lev~e en valeur d'imagerie; les mots qui provoquent l 'apparition de cette image avec difficult~ ou encore ne provoquent l 'apparition d 'aucune image obt iendront une cote faible de valeur d'imagerie.

Pensez, par exemple, au m o t ,,pomme,, et au m o t ,,connaissance,,. Le m o t ,,pomme,, va cer tamement

Fr6quence subjective et imagerie

TABI,EAU 1

Caractc3ristiques dcs 1,916 substantifs de l'~chantillon et valeurs qui leur sont associ~es dans la pr&ente &ude et dans d'autres &udes normatives

279

\ 'affable Nombre Moyennc IEcart tTpe Valeur Valeur Dissy- Aplatissement de roots minimum maximum m&rie

Longueur des rnots

Nombrc dc phonemes 1916 5.45 1.96 1 14 0.67 0.44) Nombrc dc lettres 1916 7.14 2.19 3 15 0.48 0

Nombrc de syllabcs 1916 2.65 11.94 1 6 0.47 O. 14

Frtquencc subjective Pr6sentc &ude

Total 1916 4.09 1.24 1.13 6.68 -0.26 -0.73

Fcmmcs 1916 4.14 1.28 1.09 6.72 -0.27 -0.75

1 tommcs 1916 3.97 1.17 1.15 6.60 -0.22 -0.67

Flicllcr ct al. (1994) 144 4.66 1.44 1.70 6.80 -0.04 -1.15

Denis (1975) 71 3.87 0.99 1.91 5.79 -0.08 -0.78

Imagcric Pr~3scntc &ude

Total 1916 4.96 1.36 1.65 6.94 -0.31 -1.13

l;crnmes 1916 4.96 1.39 1.61 6.96 -0.30 -1.14

l lommcs 1916 4.98 1.32 1.56 6.94 -0.37 -1.05 [ logenraad ct Oriannc (1981) 984 3.52 1.20 1.00 6.00 -(3.23 -1.11

Flicllcr ct al. (19941 144 5.46 1.49 1.80 7.00 -0.83 -0.67

1 lammoud (1984) 297 5.04 1.50 2.10 6.90 -0.32 -1.52

Denis (1975) 71 5.79 1.44 2.00 6.82 -1.57 0.86

Frdqucncc objective sur 1 million d'occurrcnccs

Imbs (1971) 20c si&clc 1916 58.22 122.46 1) 1991 6./18 59.14

Baudot (19921 1916 63.00 114.46 0 1523 4.80 35.80

Engwall (19841 "1916 57.65 136.31 0 1457 5.94 45.2// Juilland et al. (1970) 1916 61.25 131.52 0 2070 5.86 55.54 Vikis-Frcibcrgs (19741 1916 272.14 700.04 0 7736 5.07 32.92

6voquer pour vous une image tr~s facilement: il obt iendra une cote 61evte de valeur d'imagerie. Le m o t ,,connaissance,,, par contre, n '&oquera sans doute une image qu'avec difficult& il obtiendra une cote faible de valeur d'imagerie. Attention: il peut arriver que les mots vous fassent penser fi d 'autres mots qui leur sont associts (p. ex., couteau et four- chette), mais il est tr~s important que vous notiez uniquement la facilit6 avec laquelle surgit l ' image mentale d 'un objet ou d 'un 6v~nement, en associa- tion avec le m o t qui v o u s e s t prtsent6.

Chaque m o t dans le questionnaire est accompa- gn6 d 'un espace entre parentheses. Nous vous demandons d'inscrire votre 6valuation de la valeur d'imagerie dans cet espace. Exprimez votre jugement en utilisant une 6cheUe en sept points, off la valeur 1 marque l 'extrtmit6 de l ' tchelle correspondant ~ la plus faible valeur d'imagerie et off la valeur 7 marque l 'extr tmit~ de l'dcheUe correspondant fi la valeur d ' imagerie la plus 6levee. Les mots qui, pour vous, 6voquent une image men(ale de la faqon la plus immtdiate et la plus forte obt iendront la cote 7; par con(re, les mots qui ~voquent une image avec le plus

de difficult6 ou m t m e n'en 6voquent aucune obtien- dront la cote 1. Les mots de difficult6 intermtdiaire obfiendront 6videmment une cote intermtdiaire appropr i te entre les deux extremes. Rappelez-vous que vous pouvez utiliser toute l ' t tendue de l'tcheUe, de la valeur 1 jusqu'~ la valeur 7. Ne vous souciez pas de savoix avec quelle fr tquence vous utilisez un chiffre en particulier, du momen t qu'il s'agit de votre impression rtelle.

Avant de commence r ~ r tpondre , exarninez le questionnaire rapidement afin de vous faire une idte d 'ensemble de l ' t tendue des valeurs d'imagerie dans la liste. Identifiez quelques mots auxquels vous donneriez la cote d'imagerie la plus forte et quelques mots auxquels vous donneriez la cote d'imagerie la plus faible. Ces mots vous senriront de points de r t f t rence pour 6valuer les mots de valeurs interm~- diaires. Puis, 6valuez chacun des mots en commen- qant par la premiere page. Essayez d'etre precis dans vot re 6valuation, mais sans vous attarder exagtr& ment sur chaque mot. A la fm du questionnaire, on vous demande de foumir quelques renseignements g~n&aux ~ votre sujet. N'inscrivez pas votre nom sur

280 Desrochers et Bergeron

le questionnaire. Les renseignements que vous fournissez doivent demeurer anonymes.,,

R6sultats et interpr&ation Le tableau 1 rapporte la moyenne, l '&ar t type, les valeurs min imum et maximum, ainsi que les coefficients de dissym&tie et d'aplatissement des estimations de fr6quence subjective et de valeur d'imagerie pour les 1,916 substantifs du corpus. Les m~mes renseignements sont fournis pour les mots que le pr6sent corpus a en c o m m u n avec ceux d'autres &udes sur la frdquence subjective, la fr6quence objective et la valeur d'imagerie. Sont rappor t& en appen- dice la moyenne, l'6cart type et le rang cenfi]e 2 des estima- tions de fr6quence et d'imagerie de chacun des 1,916 substantifs du corpus, ainsi que sa fr6quence objective d 'apr& le dictionnaire de Baudot (1992). Les statistiques descriptives relatives ~ la frdquence subjective reposent sur un mmimtma de 170 observations (M = 175) par m o t pour l '&hantiUon total des rdpondants, de 114 (M = 125) pour les femmes et de 43 (M = 49) pour les hommes. Les m~mes statistiques relatives ~ la valeur d'imagerie sont basdes sur un minimum de 127 observations (M = 133) par mo t pour l '&hantiUon total des r6pondants, de 90 (M TM 95) pour les f emmes et de 34 (M = 37) pour les hommes. Suivent ici quatre ensembles d'analyses portant respectivement sur la fiddht6 des estimations, sur la relation et les diff6rences entre les estimations fournies par les femmes et par les bommes , sur la validit6 des estimations et sur la relation entre celles de la fr6quence et ceUes de la valeur d'imagerie. Le seuil de signification adopt6 pour les tests de diff&ence et de corrdlation est de .05.

FII)t~.I.ITf{ 1)FS tgSTIMATIONS La fid~ht~ des estimations est 6valu~e de trois fagons. Dans un premier temps, nous calculons le coefficient de correla- tion Bravais-Pearson entre les estimations moyennes des 28 mots r~p~t~s dans l 'ensemble des 36 pages de la liste. Identiques chez hommes et femmes, ce coefficient est de .98 pour les estimations de frdquence subjective et de .99 pour les estimations d'imagerie. Dans un deuxi~me temps, nous calculons le degr~ de fid~lit~ des parties en &ablis- sant, pour chaque mo t de la liste, deux estimations bas~es respectivement sur la moyenne des cotes de chaque moiti~ des r~pondants (tri& selon leur rang pair ou impair) ayant ~valufi ce mot. Le coefficient de corr~lation Bravais- Pearson entre ces deux estimations est ~gal ou sup~rieur fi .93 pour la frdquence subjective (Femmes: .98; Hommes : .94) et pour l'imagerie (Femmes: .97; Hommes : .93). En utilisant la marne m&hode, les coefficients de corr~lation calcul& pour chacune des 36 pages du corpus varient entre .90 et .99 pour la frdquence subjective et entre .86 et .99 pour l'imagerie. Enfin, nous calculons le coefficient d 'homo-

2 Lc rang ccntile des cx xquo correspond au rang lc plus t)lcvd.

gdn6it6 alpha (Cronbach, 1951) pour le sous-ensemble de substantifs pr&ent~ ~ chaque page du questionnaire. Ces coefficients sont tous figaux ou sup&ieures i .92. Les coefficients moyens sont de .97 pour la fr~quence subjec- tive (Femmes: .98, Hommes : .96) et de .95 pour la valeur d'imagerie (Femmes: .95, Hommes : .94). Tous ces indices de fid~litd tdmoignent du haut degrfi d 'accord interjuges qui caract&ise les estimations p r&en t&s en appendice.

(X)MPARAISON DES F, STIMATIONS PROI)UITI'~S PAR ],ES FEMMt';S ET LES ItOMMES L'appendice rapporte les estimations moyennes foumies respect ivement par les rfipondants de chaque sexe. Le coefficient de corrdhtion Bravais-Pearson entre les estima- tions moyennes produites par les femmes et ceUes par les honunes s'fil&e fi .97 fi la lois pour la frfiquence subjective et pour la valeur d'imagerie, attestant une relation lmfiaire presque parfaite entre les deux ensembles d'estimations. L'observation de cette relation ne signifie pas pour autant que hommes et femmes fournissent des cotes identiques aux mfimes items.

Les items constituant les unit& d'analyse, les cotes fournies par les hommes et ceUes par les femmes sont c o m p a r & s globalement ~i l'aide d 'un test t pour &hantil- Ions corrfil&. Par rapport aux hommes , les femmes estiment que l 'ensemble des 1,916 substantifs de l '&hantil- lon est utilis~ un peu plus fr~quemment, /(1915) = 21.53 (4.14 contre 3.97;/~.T. = 1.28 et 1.17, respectivement). Par contre, eUes jugent que ces substantifs pr&entent une valeur d'imagerie l~g~rement moindre,/(1915) = 2.11 (4.96 contre 4.98,/~.T. = 1.39 et 1.32, respectivement). Ce definer r&ultat diff~re de celui rapport~ par Benjafield et Mucken- helm (1989) et selon lequel les femmes fournissent des cotes moyennes d'imagerie l~g~rement supfineures ii cenes des hommes. Toglia et Battig (1978), Friendly et al. (1982) et Campos (1990), pour leur part, ne d&ectent aucune diff&ence intersexes dans les cotes moyennes d'imagerie. Ces divers r&ultats donnent ~i penser que l 'observation de diff&ences mtersexes pourraient dfipendre de la composi- tion des corpus de stimuli ou de celle des &hantil lons de r@ondants.

Togha et Battig (1978) et Friendly et al. (1982) &oquen t la possibilitfi que les femmes produisent des cotes plus extrfimes que les hommes sur l '&heUe d'imagerie. A notre tour, nous calculons, pour chaque mot, l '&art absolu entre l 'estimation moyenne et le point mfidian de l '&helle (4.0) et v&ifions s'il existe une diff&ence entre les femmes et les hommes quant ~ un tel &art. Les r&ultats mont ren t que l '&art moyen est effectivement plus grand chez les femmes que chez les hommes pour la fr~quence,/(1915) = 15.31 (1.082 contre .965;/~.T. = 0.70 et 0.66, respectivement) et la valeur d'imagerie, /(1915) = 4.84 (1.434 contre 1.399; /~.T. = 0.89 et 0.85, respectivement). Les difffirences rappor t&s ici sont modestes, mais eUes attestent que les

Fr~quence subjective et imagerie

cotes moyennes et les &arts absolus par rapport au point mfdian des &helles ne sont pas identiques dans les deux groupes de rtpondants.

L'aspect le plus important pour la s6lection des stimuli lexicaux ne r~side pas tant dans les d&iations en rtf&ence au point m6dian des &helles que dans la mesure avec laquelle difftrent les estimations fournies ~t des items individuels par les femmes et les hommes. La r6partition des diff&ences absolues entre ces estimations est pr&ent& au tableau 2. Pour la fr6quence subjective, 80.1% des mots sont associ& i une diff6rence absolue de moins d'un demi point entre les deux ensembles d'estimations; pour la valeur d'imagerie, ce pourcentage s'61&e i 87.5%. L'accord intersexes est donc encore ici tr& filevt. I1 reste que le hombre d'items associ~s h une diff~rence absolue d'un demi point ou plus est de 381 pour h frtquence subjective et 239 pour la valeur d'imagerie. Des &arts d'un point absolu ou plus sont observ& dans 1% des mots de l'&han- tiUon. Ces &arts accompagnent plus souvent les mots qui &oquent des r~alit& traditionnellement plus famili&es aux hommes qu'aux femmes (fr~quence: p. ex., haut-parleur, canon; imagerie: p. ex., amortisseur, s&ateur) ou l'inverse (fr~quence: p. ex., blouse, bague; imagerie: p. ex., ourlet, &fin). Connaissant la moyenne et l'&art type des differen- ces absolues entre les estimations fournies par les femmes et les hommes (M = .3025 et /~.T. = .2318 pour la fr& quence; M = .2585 et/~.T. = .2169 pour la valeur d'ima- gene), il est possible, ~ l'aide de la statistique t, de d&ermi- net, pour les deux variables, si les differences absolues sont plus grandes que celles qui seraient observ&s sous Fin- fluence exclusive du hasard. Or, il est clair que, dans l'ensemble des estimations, les differences observ&s sont sup~rieures ~ ceUes attribuables au hasard (t(1914) = 57.13 pour la fr6quence; t(1914) = 52.18 pour la valeur d'ima- gerie). Si les difftrences intersexes dans les estimations de fr~quence et d'imagerie sont r~duites pour plus de 80% des substantifs, il reste qu'eUes sont relativement imlportantes pour une proportion significative du corpus. A titre de stimuli, certains roots pourront donc avoir des effets difftrents selon le sexe des rtpondants. On 6vitera des biais dans la s~lection des stimuli exp&imentaux en portant une attention parficuli~re au degr~ de similitude entre les estimations produites par les femmes et par les hommes.

VAI,IDITI;; DES ESTIMATIONS

La stratfgie d'examen de la vahdit6 des pr&entes valeurs normatives consiste essentiellement i calculer la corrtlation entre ces valeurs et celles titles d'6mdes similaires. Son rendement est toutefois limit6 par deux facteurs. Premi6re- ment, les &udes similaires ne sont pas nombreuses. Pour la fr~quence subjective, par exemple, nous n'en avons reptr~ que deux (Denis, 1975; Flieller & Toumois, 1994) dont les &hantillons de stimuli sont suffisamment grands pour satisfaire, bien que modestement, aux exigences de la

281

TABLEAU 2 R@artifion des &arts entre les estimations respectivement fourmes par les femmes et les hommes

lntervalle d'&art absolu Fr~quence subjective Valeur d'imagefie sur l'&helle en sept points

N % N °b

0 fi .24 938 48.9 1113 58.1 .25 fi .49 597 31.2 564 29.4 ,50 ~ .74 282 14.7 162 8,5 .76 ~i .99 80 4.2 56 2.9 1.0 fi 1.24 17 0.9 17 0.9 1.25 et plus 2 0.1 4 0.2

validation. Deuxi~mement, le nombre de stimuli que la pr&ente &ude partage avec les &udes similaixes est restreint. Par exemple, l'&ude de Denis (1975) sur la fr~quence subjective et l'imagerie porte sur 100 mots, dont seulement 71 se retrouvent dans notre &hanfillon. Ces contraintes doivent inciter ~ la prudence dans les conclu- sions ~ tirer des r&ultats. Par ailleurs, cette situation refl&e bien le nombre encore tr& limit~ des sources de donn&s normatives sur le lexique du fran~ais.

Le tableau 3 rapporte les coefficients de correlation Bravais-Pearson obtenus entre les estimations moyennes de fr~quence subjective issues de la pr&ente &ude et celles obtenues par Denis (1975) et par Flieller et Tournois (1994), ainsi que les estimations de fr~quence objective tir&s de cinq dictionnaires: Imbs (1971), Baudot (1992), Engwall, (1984), Juilland et al. (1970) et Vikis-Freibergs (1974). La relation entre fr~quences objectives et subjecti- yes ayant retenu l'attention des chercheurs en psychologie exp&imentale, nous avons jug~ utile d'en faire l'analyse.

Les fr~quences objectives absolues sont converties en fr~quences relatives sur un million d'occurrences. Nous leur faisons ensuite subir une transformation logarithmique (base 10) afro de les accorder ~ leur distribution th~orique (voix Carroll, 1967) et d'en corriger, du moins partieUe- ment, les &arts ~ la normalit& ~k la suite de cette transfor- marion, les coefficients de dissym&rie varient entre - 1.4 et .189 et les coefficients d'aplatissement entre - 1.51 et 2.22. Le logarithme des frtquences de ztro &ant ind&ermint, nous appliquons la proctdure proposte par Gordon (1985) en substituant ~ ces frtquences une frtquence relative 6gale

la moiti6 de ceUe correspondant ~ une frtquence absolue de 1. Ce calcul est donn6 par la formule suivante: frt- quence relative de ztro = 0.5 * ((1 * 1,000,000)/nombre total des occurrences dans le corpus). Cette solution permet d'&ablir le logarithme de la frtquence relative qui correspond ~ une fr~quence absolue de ztro et de situer cette valeur en pr&ervant son rang et sa proportion par rapport ~ celle qui correspond ~ une frtquence absolue de 1 dans tout corpus, peu importe sa taille. Le nombre d'occurrences variant d'un corpus ~ l'autre, les fr6quences

282 Desrochers et Bergeron

TABLEAU 3 Coefficients de corr61ation Bravais-Pearson entre huit ensembles d'estimations de frdquence subjective (S) et objec6ve (O)

t~mde vr (s) D (S) I ({9) B (t2)) E (O) JBD(O) VF ({})

DB (S) .86 .78 .63 .66 .61 .59 .52 (144) (71) (1916) (1916) (1916) (1916) (1916)

Vl' (S) .64 .79 .75 .70 .48 (144) (144) (144) (t44) (144)

D (S) .41 .52 .64 .52 .38 (71) (71) (71) (71) (71)

I (o) .64 .66 .7{) .54 (1916) (1916) (1916) (1916)

B (O) .74 .80 .5{} (1916) (19t6) (1916)

E (O) .74 ,57 (1916) (1916)

JBD (0) .55 (1,)16)

Note. Des donntes proviennent des &udes de Desrochers et Bergeron (pr&ente &udc; DB), Fliellcr et Toumois (t984; V1), Denis (1975; 1)), Imbs (1971; I), Baudot (1992; B), Engwall (1984; E), Juilland, Brodin et Davidovitch (1970; JBD) et Vikis-Freibergs (1974; VF), l,e hombre de substantifs disponibles pour le calcul est pr&entt~ entre parentheses sous chaque coefficient de corrdlation. Tousles coefficients sont signifieatifs. L'&hantillon de roots communs aux &udes de Denis (1975) et de Hieller ct Toumois (1994) &ant trop restreint (n = 5) pour assurer un coefficient de corrtlafion fiable, le calcul n'a pas dt~ effeetu&

relatives qui correspondent ~t une frtquence absolue de z&o doivent aussi varier d'un corpus ~t l'autre, tout comme ceUes des frtquences absolues sup&ieures fi z&o '~.

Tousles coefficients de correlation pr&ent& au tableau 3 sont significatifs 4. Deux observations peuvent &re faites sur leur valeur. En premier lieu, les fr~quences de m~me type (p. ex., toutes subjectives ou toutes objectives) semblent plus fortement corrd&s entre elles que ne le sont les frEquences de types diffErents. Si nous exduons de cette comparaison les corrdations qui mettent en jeu les fr~quences de Vikis-Freibergs (1974), nous constatons que les coefficients de corrtlation entre les fr~quences de m~me type varient entre .64 et .86 (M = .82 pour la fr& quence subjective; M = .71 pour la frEquence objective), alors que ceux entre les frEquences de types diff&ents varient entre .41 et .79 (M = .62). Un patron similaire est rapport~ par Gordon (1985) en ce qui a trait aux stimuli lexicaux de la langue anglaise. Quant aux fr~quences objectives issues de la recherche de Vikis-Freibergs, elles donnent lieu ~t des correlations plus faibles (variant entre

Parma les 1,916 substantifs de l'tchantillon, te nombre de ceux ayant uric frtquence objective absolue de z&o et la frSquence objective relative correspondant ~ une frtquencc absolue de zdro dans chaquc source sont, respectivement, les suivants: 21, .05 (Imbs, 1971); 107, .481 (Baudot, 1992); 285, .999 (Engwall, 1984); 870, 1.082 (Juilland et al., 1970); et 539, 3.996 (Vikis-l;reibergs, 197@

Ces coefficients ont 6td recalcul& aprts exclusion de toutes les frdquences objectives de z&o afin de s'assurer que les patrons de corrtlafion prdsent& au tableau 3 nc rdsultent pas uniquement du grand nombre de frdquences nulles clans certaincs sources. Cette analyse indique que les patrons de corrdlation s(mt idcuafiques avec ou sans les fri!quences de z&o.

.38 et .57; M = .50) avec les fr~quences subjectives ou objectives tir&s d'autres sources. I1 est utile de rappeler ici que les frdquences de Vikis-Freibergs proviennent d'une ~preuve d'association libre, et non du d~pouillement de textes confinus comme c'est le cas pour les autres fr~quen- ces objectives. Cette difference m&hodologique peut, fi elle seule, expliquer les correlations plus modestes pr&ent&s au tableau 3. Ces fr~quences pourraient refl&er des sources d'influence diff&entes de celles qui op&ent sur les estima- tions objectives conventionnelles.

En deuxi~me lieu, bien que tous les coefficients pr&en- t& au tableau 3 soient nettement significatifs, ils semblent g~n~ralement moins ~lev& que ceux d~gagts dans la plupart des &tides citdes en introduction. Cet &art est bien stir relatif et difficile fi interpr&er. D'une part, les prdsents &hanrdUons de r@ondants et d'items &ant consid&able- ment plus &endus que ceux utilis& dans les &udes antE- rieures, tes presents coefficients pourraient constituer des estimations plus justes de la relation r&Ue entre les estima- tions de la frdquence. D'autre part, les &udes ici compar&s comportent routes des diff&ences, parfoisimportantes, sur le plan de la m&hodologie et de l'&hantiUonnage des stimuli et des locuteurs, ce qui pourrait bien att~nuer ta force des correlations. Mtme si les facteurs responsables des variations dans la force des correlations m~ritent un examen attentif, il n'en reste pas moins que les r&ultats confirment tr& nettement la correlation positive attendue entre les diverses estimations de la frEquence d'occurrence des mots.

Les estimations moyennes de la valeur d'imagerie issues de la pr&ente &ude ont &6 compar&s fi celles provenant des &udes normatives suivantes: Denis (1975), FlieUer et Tournois (1994), Hammoud (1984) et Hogenraad et

Frrquence subjective et imagerie 283

TABI,EAU 4

Cocfficicnts dc corKlation Bravais-Pcarson entre cinq ensembles d'estimations dc la valeur d'imagerie

l',;mdc t logenraad et I:licllcr et t {ammoud Denis Oriannc Toumois

1)csrochcrs ct Bcrgeron .86 .90 .97 (984) (144) (297)

l logcnraad ct Oriannc .87 .93

(91) (162) Fliellcr ct Toumois .97

(31) t Iammoud

.98 (71)

.94

(45)

.95

(33) Note. l.e hombre dc substantifs disponibles pour le calcul cst pr&ent~ entre parentheses sous chaque coefficient de

com31ation. Tousles coefficients sont sigmificatifs. L'~chantillon de roots communs aux dtudes de Denis (1975) et

dc Fliellcr ct Toumois (1994) ~3tant trop restreint (n = 5) pour assurer un coefficient de corrdlation fiable, le calcul n'a pas ~3t6 effcctu,~.

Orianne (1981). Le tableau 4 prdsente les coefficients de corrdlation Bravais-Pearson obtenus entre ces cinq ensem- bles d'estimations. Tous ces coefficients sont significatifs. Leur valeur (r _> .86) atteste le haut niveau d'accord entre les dtudes compar~es. Un patron similaire est observ6 dans les 6tudes sur le lexique de l'anglais (p. ex., Benjafield & Muckenheim, 1989; Friendly et al., 1982; Gilhooly & Logie, 1980).

R H , A T I O N I ' ;NTRE I;RI;~QUI.',NCI;, 1'71' IMAGI:,RII'~

Le tableau 5 rapporte les coefficients de corrdation Bravais-Pearson entre les estimations de la frdquence d'occurrence et celles de la valeur d'imagerie. Ces coeffi- cients varient entre -.26 et +.60 et ne pr&entent pas un patron parfaitement cohtrent. Parmi ces 38 coefficients, 21 sont non significatifs. Des 17 coefficients significatifs, 10 sont posififs et 7 sont n~gafifs. Pour y voir plus clair, exammons sdpardment les corrdhtions avec les fr~quences subjectives, les frdquences de Vikis-Freibergs (1974) issues d'une dpreuve d'association libre et les frdquences objecti- ves issues du dtpouillement de textes continus. I1 est dgalement utile de garder ~ l'esprit que le calcul de ces coefficients repose sur des hombres d'observations trds diff~rents (variant de 31 ~ 1,916) et de nous pr~munir contre les interprdtations trop spdculatives.

Les coefficients de corrdation entre la frdquence subjective et la valeur d'imagerie sont non significatifs, sauf dans deux dtudes aupr~s de rdpondants canadiens (la prdsente dtude et ceUe de Hammoud, 1984). Les cas divergents sont difficiles ~l interprdter, mais on peut se demander s'ils ne r&ultent pas, du moins en partie, de l'~chantiUonnage des stimuli. I1 est possible qu'une corrda- tion entre la fr~quence subjective et l'imagerie soit lide ~ la pr&ence, darts ces dchantiUons, d'un nombre relativement ~lev6 de substantifs soit peu familiers, soit tr& familiers. Une familiaritd tr& faible pourrait entrainer une sous- estimation de la valeur d'imagerie de ces mots, alors qu'une farnili,dtd tr~s forte aurait l'effet inverse. Lorsqu'on retire

des prtsentes donndes les cotes extr&mes de frdquence subjective (infdrieures ~ 2.0 et sup~rieures h 5.5, soit 19% de l'6chantillon) et qu'on recalcule la corrdlation entre frdquences subjectives et valeurs d'imagerie, le coefficient passe de .24 ~l .04 et n'est plus significatif. I1 semble donc qu'en gdndral les estimations de frdquences subjectives et de valeurs d'imagerie soient inddpendantes, mais que, dans des circonstances parficuli~res, peut-&re lides ~l l'tchantillon- nage des items ou des rdpondants, une faible corrtlation positive puisse &re observde entre ces variables.

Les estimations de frdquence rapport~es par Vikis- Freibergs (1974) sont uniformdment et positivement corrddes avec les cinq ensembles d'estimations de la valeur d'imagerie examin&. Rappelons que, dans cette recherche, les participants lisaient les roots stimulus (dont ceux de la liste Kent-Rosanoft) et produisaient le premier mot qui leur venait ~ l'esprit, en situation d'association libre. Cette dpreuve comportant donc une forme d'dvocation mn~sique indicde, la disponibilit6 des rtponses a pu ~tre influenc~e par leur frdquence d'occurrence dans la langue dcrite, comme l'attestent les r&ultats prdsentds au tableau 3, et par leur valeur d'imagerie, comme le sugg~rent ceux prdsent& au tableau 5. Encore une lois, cette observation donne fi penser que la relation entre fr6quence d'occur- rence et valeur d'imagerie n'est pas simple. EUe pourrait ddpendre de l'~chantiUonnage des items et des rdpondants, comme nous le suggdrions plus haut, amsi que de la m&hode utiliste pour 6tablir les estimations.

Les divergences de polarit6 entre les coefficients de corrtlation sont majoritairement assocides aux frdquences objectives issues du ddpouillement de textes continus. Si aucune de ces sources ne pr&ente de corrdlations unifor- mdment significatives avec les valeurs d'imagerie, il est possible de relever un vague patron. Les correlations positives et significatives sont toutes assoc_.ides aux frdquen- ces de Engwall (1984), alors que les corrdlations ndgatives et significatives met-tent en jeu les frdquences de Imbs (1971), de Baudot (1992) et de Juilland et al. (1970). Ce qui

284 Desrochers et Bergeron

TABLEAU 5 Coefficients de corrdation Bravais-Pearson entre les estimations de fr(:quence subjective (S) et objective (O) et celles de ta valour d'imagerie

Fr~quence Valeur d'imagerie

Prl3sente &ude ttogenraad et Orianne Flieller et Toumois t l ammoud Denis

Pr~sente &ude (S) .24* .03 - .04 .24* .21 (1916) 084) (144) (297) (71)

Flieller et Toumois (S) .05 - . 13 - .03 .10 (144) (9t) (144) (31)

Denis (S) .12 .14 .08 .18 (71) (45) (33) (71)

lmbs (O) -,112 - .19 ' -.13" -.11 .02 (1916) (984) (144) (297) (71)

Baudot (O) - .04 -.21" -.25* -A3* -.04 (1916) (984) (144) (297) (71)

Engwall (O) .13* ,05 - .01 .21" .36* (1916) (984) (144) (297) (71)

J uilland et al. (O) .I ff - , 18* - .26* - . 111 ,I)4 ( 1916) (984) ( 1 44) (297) (71)

Vikis- Freibergs (O) .29* .35* .20" .42" .60* (1916) (984) (144) (297) (71)

Note. *coefficient de corrdation significatif, l,c nombrc de substantifs disponiblcs pour le calcul cst prtsentd entre parcnthg:ses sous chaquc coefficient de corrdation. I,'&hantillon de roots communs aux &udcs de Denis (1975) ct dc Hieller et Toumois (1994) &ant trop restrcint (n = 5) pour assurer un coefficient de corv31ation fiable, lc calcul n'a pas 6t6 cffectu&

distingue celles de EngwaU des autres fr~quences objecti- ves, c'est qu'eUes reposent exclusivement sur le roman franqiffs publi~ entre 1962 et 1968, alors que les autres sources tiennent compte d'une grande vari&~ de genres htt~raires et couvrent une p&iode plus &endue. Le choix des substantifs dans le roman des ann&s 1960 a pu se d~marquer par tin souci d'iUustration concr&e, comparati- vement aux productions ~ d'autres ~poques ou dans d'autres genres litt&aires. La rtpartition des fr~quences dans les autres dictionnaires refl&e peut-&re la tendance g~n~rale des &rivams ~ privil~gier les mots plus abstriffts dans leur production litt6raire et ~l sous-utiliser les mots courants et concrets. Cela dit, le portrait global n'est ni homog~ne ni propre aux &udes lexicales du fran~iffs contemporain. On trouve les m~mes divergences dans les &udes normatives de l'anglais am~ricam ou britannique (Benjafield & Muckenheim, 1989; Beman, Metzler, Kroll, & Clark-Meyers, 1979; Friendly et al., 1982; Gilhooly & Logic, 1980; Stratton, Jacobus, & Brinley, 1975), sans que ce soit n&essaixement pour les m~mes raisons. L'implica- tion pratique la plus importante de ces r&ultats est que les chercheurs doivent redoubler de vigilance pour ~viter de confondre involontairement frtquence et valeur d'imagerie dans la s~lection des stimuli.

Conclusion La pr&ente recherche visait ~ &ablir une estimation stable de la fr6quence subjective d'occurrence et de la valeur d'imagefie associ& ~ chacun de 1,916 substantifs de la langue fran~aise. Cet &hantillon de mots en compte un bon nombre ayant 6t6 inclus dans les &udes normatives ant&ieures, ce qui a permis d'effectuer des comparaisons

instmctives. Comptant plusieurs centaines de mots nou- veaux, il ~largit de plus l'ensemble des mots pour lesquels des donn~es normafives sont maintenant disponibles. Ces donn&s seront particuli&ement utiles dans l'&ude des processus langagiers ou mn~siques. EUes pourront ~gale- ment servir aux chercheurs des disciplines connexes ~l la psychologic qui s'inttressent aux performances langagi~res,

l'acquisition de la langue fran~iffse ou aux troubles du langage.

Trois indicateurs ont servi ~ v&ifier la fid~lit~ des estimations enregistr&s. I1 s'agit de la correlation entre les estimations moyennes des items rtp&& dans l'ensemble des 36 pages d'items, de la correlation entre les estimations moyennes bas&s sur chaque moiti~ des r~pondants de l'&hantiUon (tri& selon leur rang pair ou impair) et du coefficient d'homog~n~it~ alpha pour chaque page d'items. Ces rtsultats attestent cliffrement la stabilit~ des estimations pour les 1,916 substantifs, que ceUes-ci soient foumies par des femmes ou par des hommes.

Les estimations produites par les femmes et par les hommes sont presque parfaitement corrtl~es, miffs cette observation ne signifie pas que ces groupes de r~pondants rtagissent de faqon identique aux stimuli lexicaux. Compa- rativement aux hommes, les femmes jugent que l'ensernble des 1,916 substantifs survient l~g~rement plus fr~quem- ment dans l'usage et que sa valeur d'imagerie est l~g~re- ment moindre. De plus, les estimations moyennes produi- tes par les femmes, par rapport aux hommes, pr&entent des &arts absolus plus prononc& en r~ftrence au point m~dian des &helles de fr~quence et de valeur d'imagerie. Ces r~sultats pourront avoir peu d'impact sur l'utilisation qu'on fera des prtsentes estimations. Par contre, l'observa-

Frtquence subjective et imagerie 285

tion que les estimations fournies sur les deux 6chelles par les r~pondants de chaque sexe different d 'un demi-point ou plus pour plus de 12 % de l'tchantiUon des items mtr i te l 'attention des chercheurs. De telles difftrences signifient qu 'on pourrait st lectionner des items qui n 'ont pas la m~me fr tquence d 'occurrence ou la m~me valeur d ' ima- gerie selon le sexe des participants. La variable lexicale se trouverait alors confondue avec celle du sexe des partici- pants sans que le chercheur en soit ntcessairement cons- cient.

Les 6tudes normatives stir le lexique du franqais sont encore peu nombreuses. Cette limite se r tpercute notam- ment sur la vtfification de la validit6 des pr tsentes estima- tions. La strattgie de validation la plus couramment utiliste consiste fi calculer la corrtlation entre les nouvelles estima- tions et celles des 6tudes similaires. Malgr6 le nombre res t remt des 6tudes avec tesqueUes les pr tsentes estima- tions ont pu ~tre compartes , les corrtlations calcultes sont positives et 61evtes.

Les associations les plus inttressantes, bien qu'eUes soient difficiles ~ interprtter, proviennent du calcul des corrt lat ions entre les estimations de la fr6quence et ceUes de la valeur d'imagerie. Les fr tquences subjectives et les valeurs d'imagerie sont gtndralement mddpendantes, mais il existe des cas ot~ eUes sont posi t ivement corr6ltes. Les fr~quences rappor t tes par Vikis-Freibergs (1974) sont positivement corr t l tes aux estimations de la valeur d ' ima- gerie. Les autres estimations de frdquence objective sont parfois corrddes, posi t ivement (p. ex., Engwall, 1984) ou n6gativement (p. ex., Baudot, 1992; Imbs, 1971; Juilland et al., I970), avec la valeur d'imagerie. Ces divergences peuvent ~tre raises sur le compte des diffdrences dans les m~thodes d ' tchanti l lonnage ou de collecte des donntes . Cela dit, leur pr tsence devrait alerter les chercheurs quant aux risques afftrents fi la sdlection d'i tems lexicaux sur la base d 'une seule variable. L 'examen des relations que la frdquence et ia valeur d' imagerie ent tedennent entre elles donne ~t penser que ces deux variables peuvent &tre partiellement confondues dans la s6lection des stimuli. I1 s'ensuit que le chercheur court le risque d'attribuer ~t l 'une l 'effet de I 'autre (pour un examen plus ddtaiU6 de la question, voir Cutler, 1981). Pour st lectionner des stimuli lexicaux sur la base de variables multiples, on pourra se setarir, avec profit, d 'une base de donndes lexicales infor- matis~es (p. ex., Content, Mousty, & Radeau, 1990; Peereman & Content , 1999).

Cette recherche a btntfici6 du soutien financier du Conseil de recherches en sciences natureUes et en gtnie du Canada (Subven- tion A2014) au premier auteur. Nous tenons ~ remercier Gene- vi&ve Bouchard, Ginette Fiset, Nancy Gervais, St~phane Joly, Elke Keating, IsabeUe Normandeau et Ctline Paquet pour leur contribution ~ l'assemblage des questionnaires et au traitement des donntes. Notre reconnaissance va 6galement au Professeur

Robert Hogenraad de l'Universit6 catholique de Louvam Louvam-la-Neuve qui nous a fait parvenir le fichier des valeurs d'imagerie aymat servi ~t l'61aboration de l'article de Hogenraad et Ofianne (1981). Nous exprimons aussi notre gratitude fi l'tditeur Ga&an Morin, reprtsentant des Presses de l'Universit6 de Montrtal, qui nous a autorists ~t reproduire les valeurs de frtquence objective tirtes du dlctionnaire de Jean Baudot (1992) dans le prtsent article. Enfm, nous remercions vivement ,Michel Denis, Yves Lacouture, Smart McKelvie, Pierre Mercier, Mich~le Robert, Hubert Stguin ainsi clue deux 6valuateurs maonymes pour leurs commentaires et leurs suggestions sur la version initiale de cet article. Toute correspondance doit ~tre adress6e ~ Alain Desrochers, Laboratoire de psychologie cognitive, l~cole de psychologie, Universit6 d'Ottawa, Ottawa, Canada K1N 6N5 (Adresse 61ectronique: [email protected]).

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Summary

Norms of rated subjective frequency of use and imagery on seven-point scales are reported for 1,916 French nouns. Subjective frequency was defined as the rated frequency of occurrence of words in spoken French, and imagery was defmed as the rated ease with which a word aroused a mental image. The mean, standard deviation, and percen- tile rank of the frequency and imagery ratings for each item are presented in the Appendix together with their objective frequency of occurrence in Baudot's (1992) dictionary. Interjudge reliability was assessed by calculating the correlation between the mean ratings of items repeated in the booklet, between the mean ratings obtained from odd-numbered and even-numbered respondents, and by computing the Cronbach alpha statistic for each page of the booklet. These reliability estimates were equal to or greater than .92 for frequency and for imagery, confirming the high level of interjudge consistency. Although the estimates provided by female and male participants were highly correlated (r = .97), the former gave a slightly higher frequency rating to the word sample but a slightly lower imagery rating than the latter did. Moreover, female respondents gave slightly more extreme ratings on the frequency and imagery scales. An analysis of the absolute difference between female and male ratings revealed a discrepancy of one half point or more on 20% of the word sample for frequency and 13% for imagery. On both scales, the mean absolute difference between male and female ratings was larger than that obtained by chance alone. This finding highlights the possibility that some words may not be equally familiar to women and men or may not evoke imagery with the same ease in these groups.

Validity estimates for the frequency and imagery ratings were derived from correlations with scale values drawn from other normative studies. These correlation coeffi- cients were equal to or greater than .78 for frequency and .86 for imagery, conftrming the high level of consistency between this and other studies. An analysis of the relation- ship between subjective frequency and imagery ratings indicated that these variables are generally uncorrelated but exceptions occur. In the present study the coefficient of the correlation between subjective frequency and imagery was .24. However, when items with extreme mean fre- quency were excluded from the calculation, the correlation coefficient dropped to .04 and was no longer significant. Imagery ratings from five independent studies were all positively and significantly correlated with Vikis-Freibergs's (1974) frequency estimates, which were obtained from a free-association task. This finding suggests that word association, as a form of cued recall, may be influenced by several stimulus attributes including prior frequency of association and imagery-evoking value. The pattern of correlation between imagery ratings and text-based fre- quency estimates is not coherent. It reveals significant correlations only in select cases and no consistent polarity of linear relationship. The main contribution of this research is to provide reliable estimates of subjective frequency and imagery value for a word sample that is larger than those included in previous studies. A close examination of the linear relationship among the various sources of frequency and imagery data underscores the risk of confounding these variables in the selection of lexical stimuli for research.

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306 Desrochers et Bergeron

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F++quence subiective et imagefie 307

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308 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 309

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310 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 311

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312 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 313

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314 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 315

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316 Desrochers et Bergeron

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318 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 319

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320 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 321

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322 Desrochers et Bergeron

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Frdquence subjective et imagerie 323

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324 Desrochers et Bergeron

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Fr~quence subjective et imagerie 325

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