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Université d’Aix-Marseille – Faculté de Pharmacie – 27 bd Jean Moulin – CS 30064 - 13385 Marseille cedex 05 - France
Tél. : +33 (0)4 91 83 55 00 - Fax : +33 (0)4 91 80 26 12
THESE
PRESENTEE ET PUBLIQUEMENT SOUTENUE DEVANT LA FACULTE DE
PHARMACIE DE MARSEILLE
LE 20 AVRIL 2018
PAR
Mme RASOLONJATOVO Ihanja Haritanjona
Né(e) le 10 OCTOBRE 1990, à MADAGASCAR
EN VUE D’OBTENIR
LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
TITRE :
PRISE EN CHARGE DE LA CONSTIPATION À L’OFFICINE
JURY :
Président : Pr PICCERELLE Philippe
Membres : Dr LAMY Edouard
Dr LUCHARD Renaud
- 1 -
27 Boulevard Jean Moulin – 13385 MARSEILLE Cedex 05 Tel. : 04 91 83 55 00 – Fax : 04 91 80 26 12
ADMINISTRATION :
Doyen : Mme Françoise DIGNAT-GEORGE
Vice-Doyens : M. Jean-Paul BORG, M. François DEVRED, M. Pascal RATHELOT
Chargés de Mission : Mme Pascale BARBIER, M. David BERGE-LEFRANC, Mme Manon CARRE, Mme Caroline DUCROS, Mme Frédérique GRIMALDI
Conseiller du Doyen : M. Patrice VANELLE
Doyens honoraires : M. Jacques REYNAUD, M. Pierre TIMON-DAVID, M. Patrice VANELLE
Professeurs émérites : M. José SAMPOL, M. Athanassios ILIADIS, M. Jean-Pierre REYNIER, M. Henri PORTUGAL
Professeurs honoraires : M. Guy BALANSARD, M. Yves BARRA, Mme Claudette BRIAND, M. Jacques CATALIN, Mme Andrée CREMIEUX, M. Aimé CREVAT, M. Bernard CRISTAU, M. Gérard DUMENIL, M. Alain DURAND, Mme Danielle GARÇON, M. Maurice JALFRE, M. Joseph JOACHIM, M. Maurice LANZA, M. José MALDONADO, M. Patrick REGLI, M. Jean-Claude SARI
Chef des Services Administratifs : Mme Florence GAUREL
Chef de Cabinet : Mme Aurélie BELENGUER
Responsable de la Scolarité : Mme Nathalie BESNARD
DEPARTEMENT BIO-INGENIERIE PHARMACEUTIQUE
Responsable : Professeur Philippe PICCERELLE
PROFESSEURS
BIOPHYSIQUE
M. Vincent PEYROT M. Hervé KOVACIC
GENIE GENETIQUE ET BIOINGENIERIE M. Christophe DUBOIS
PHARMACIE GALENIQUE, PHARMACOTECHNIE INDUSTRIELLE, BIOPHARMACIE ET COSMETIQUE
M. Philippe PICCERELLE
- 2 -
MAITRES DE CONFERENCES
BIOPHYSIQUE
M. Robert GILLI Mme Odile RIMET-GASPARINI Mme Pascale BARBIER M. François DEVRED Mme Manon CARRE M. Gilles BREUZARD Mme Alessandra PAGANO
GENIE GENETIQUE ET BIOTECHNOLOGIE
M. Eric SEREE-PACHA Mme Véronique REY-BOURGAREL
PHARMACIE GALENIQUE, PHARMACOTECHNIE INDUSTRIELLE, BIOPHARMACIE ET COSMETOLOGIE
M. Pascal PRINDERRE M. Emmanuel CAUTURE Mme Véronique ANDRIEU Mme Marie-Pierre SAVELLI
NUTRITION ET DIETETIQUE M. Léopold TCHIAKPE
A.H.U.
THERAPIE CELLULAIRE
M. Jérémy MAGALON
ENSEIGNANTS CONTRACTUELS
ANGLAIS
Mme Angélique GOODWIN
DEPARTEMENT BIOLOGIE PHARMACEUTIQUE
Responsable : Professeur Philippe CHARPIOT
PROFESSEURS
BIOCHIMIE FONDAMENTALE, MOLECULAIRE ET CLINIQUE
M. Philippe CHARPIOT
BIOLOGIE CELLULAIRE M. Jean-Paul BORG
HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE Mme Françoise DIGNAT-GEORGE Mme Laurence CAMOIN-JAU Mme Florence SABATIER-MALATERRE Mme Nathalie BARDIN
MICROBIOLOGIE M. Jean-Marc ROLAIN M. Philippe COLSON
PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE MEDICALE, HYGIENE ET ZOOLOGIE
Mme Nadine AZAS-KREDER
- 3 -
MAITRES DE CONFERENCES
BIOCHIMIE FONDAMENTALE, MOLECULAIRE ET CLINIQUE
Mme Dominique JOURDHEUIL-RAHMANI M. Thierry AUGIER M. Edouard LAMY Mme Alexandrine BERTAUD Mme Claire CERINI Mme Edwige TELLIER M. Stéphane POITEVIN
HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE Mme Aurélie LEROYER M. Romaric LACROIX Mme Sylvie COINTE
MICROBIOLOGIE Mme Michèle LAGET M. Michel DE MEO Mme Anne DAVIN-REGLI Mme Véronique ROUX M. Fadi BITTAR Mme Isabelle PAGNIER Mme Sophie EDOUARD M. Seydina Mouhamadou DIENE
PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE MEDICALE, HYGIENE ET ZOOLOGIE
Mme Carole DI GIORGIO M. Aurélien DUMETRE Mme Magali CASANOVA Mme Anita COHEN
BIOLOGIE CELLULAIRE Mme Anne-Catherine LOUHMEAU
A.H.U.
HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE
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DEPARTEMENT CHIMIE PHARMACEUTIQUE
Responsable : Professeur Patrice VANELLE
PROFESSEURS
CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION
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CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET NUISANCES TECHNOLOGIQUES
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CHIMIE MINERALE ET STRUCTURALE – CHIMIE THERAPEUTIQUE
M. Pascal RATHELOT M. Maxime CROZET
CHIMIE ORGANIQUE PHARMACEUTIQUE M. Patrice VANELLE M. Thierry TERME
PHARMACOGNOSIE, ETHNOPHARMACOLOGIE, HOMEOPATHIE
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- 4 -
MAITRES DE CONFERENCES
BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE
Mme Anne FAVEL Mme Joëlle MOULIN-TRAFFORT
CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION Mme Catherine DEFOORT M. Alain NICOLAY Mme Estelle WOLFF Mme Elise LOMBARD Mme Camille DESGROUAS
CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET NUISANCES TECHNOLOGIQUES
M. David BERGE-LEFRANC M. Pierre REBOUILLON
CHIMIE THERAPEUTIQUE Mme Sandrine FRANCO-ALIBERT Mme Caroline DUCROS M. Marc MONTANA Mme Manon ROCHE
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MAITRES DE CONFERENCE ASSOCIES A TEMPS PARTIEL (M.A.S.T.)
CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION
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CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET NUISANCES TECHNOLOGIQUES
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DROIT ET ECONOMIE DE LA PHARMACIE M. Marc LAMBERT GESTION PHARMACEUTIQUE, PHARMACOECONOMIE ET ETHIQUE PHARMACEUTIQUE OFFICINALE, DROIT ET COMMUNICATION PHARMACEUTIQUES A L’OFFICINE ET GESTION DE LA PHARMAFAC
Mme Félicia FERRERA
A.H.U.
CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION
M. Mathieu CERINO
ATER
CHIMIE ANALYTIQUE
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CHIMIE THERAPEUTIQUE
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- 5 -
DEPARTEMENT MEDICAMENT ET SECURITE SANITAIRE
Responsable : Professeur Benjamin GUILLET
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PHARMACIE CLINIQUE
Mme Diane BRAGUER M. Stéphane HONORÉ
PHARMACODYNAMIE M. Benjamin GUILLET
TOXICOLOGIE GENERALE M. Bruno LACARELLE
TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT Mme Frédérique GRIMALDI
MAITRES DE CONFERENCES PHARMACODYNAMIE
M. Guillaume HACHE Mme Ahlem BOUHLEL M. Philippe GARRIGUE
PHYSIOLOGIE Mme Sylviane LORTET Mme Emmanuelle MANOS-SAMPOL
TOXICOCINETIQUE ET PHARMACOCINETIQUE M. Joseph CICCOLINI Mme Raphaëlle FANCIULLINO Mme Florence GATTACECCA
TOXICOLOGIE GENERALE ET PHARMACIE CLINIQUE M. Pierre-Henri VILLARD Mme Caroline SOLAS-CHESNEAU Mme Marie-Anne ESTEVE
A.H.U.
PHARMACIE CLINIQUE M. Florian CORREARD
PHARMACOCINETIQUE Mme Nadège NEANT
- 6 -
CHARGES D’ENSEIGNEMENT A LA FACULTE
Mme Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Pharmacien-Praticien hospitalier
M. Pierre BERTAULT-PERES, Pharmacien-Praticien hospitalier
Mme Marie-Hélène BERTOCCHIO, Pharmacien-Praticien hospitalier
Mme Martine BUES-CHARBIT, Pharmacien-Praticien hospitalier
M. Nicolas COSTE, Pharmacien-Praticien hospitalier
Mme Sophie GENSOLLEN, Pharmacien-Praticien hospitalier
M. Sylvain GONNET, Pharmacien titulaire
Mme Florence LEANDRO, Pharmacien adjoint
M. Stéphane PICHON, Pharmacien titulaire
M. Patrick REGGIO, Pharmacien conseil, DRSM de l’Assurance Maladie
Mme Clémence TABELE, Pharmacien-Praticien attaché
Mme TONNEAU-PFUG, Pharmacien adjoint
M. Badr Eddine TEHHANI, Pharmacien – Praticien hospitalier
M. Joël VELLOZZI, Expert-Comptable
Mise à jour le 22 février 2018
REMERCIEMENTS
À mon président de jury le Professeur PICCERELLE Philippe, pour m'avoir fait l'honneur de
présider ce jury de thèse, pour vos enseignements durant ces années universitaires. Recevez le
témoignage de ma respectueuse estime et ma profonde reconnaissance
À mon directeur de thèse, le Docteur LAMY Édouard, pour votre patience et votre gentillesse, pour
toutes ces années et ces enseignements. Vous trouverez ici l'expression de ma gratitude.
À mon membre du jury, le Docteur LUCHARD Renaud, pour les précieux enseignements, pour
m'avoir formé et jeté dans le grand bain du monde professionnel, pour la sympathie et la gentillesse
dont vous avez fait preuve tout le long de ces années.
À l'équipe de la pharmacie Rome Village avec qui j'ai beaucoup appris, pour la fraternité que l'on
partage tous et pour votre bonne humeur éternelle.
À mon père et mon frère RASOLONJATOVO Gérard et Tolotra qui m'ont donné l'occasion et les
moyens pour poursuivre mes études en France , ainsi que ma famille qui m'a façonnée et soutenue
pendant toutes ces années.
À tous mes amis, Fitia, Heritiana, Willy et Diera, Tosy, ainsi que le groupe Ilo pour leur soutien et
les encouragements.
À Adrien, pour l'amour et la patience dont tu fais preuve chaque jour pour me supporter
À Michel POGGI, tu es mon idole
Au Tout Puissant sans qui tout cela n'aurait été possible.
TABLE DES MATIÈRES
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction
I/ DE LA PHYSIOLOGIE AU DIAGNOSTIC
1) Rappels physiologiques2) Physiopathologie3) Facteurs favorisants4) Histoire clinique5) Diagnostic
II/ PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
1) Stratégie thérapeutique2) Objectifs et patients cibles3) Mesures hygiéno-diététiques4) Traitement5) Alternatives thérapeutiques
III/ PRISE EN CHARGE EN OFFICINE
1) Conduite à tenir en officine2) Identification des patients 3) Interrogatoire et orientation de la prise en charge 4) Les laxatifs : gestion des effets indésirables et conseils associés5) La maladie des laxatifs
Conclusion
1
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Anatomie du tube digestif..............................................................................6
Figure 2 : Anatomie du côlon.........................................................................................7
Figure 3 : Physiologie du rectum et de l'anus.................................................................8
Figure 4 : Innervation du tube digestif...........................................................................9
Figure 5 : Mécanismes d'absorption de l'eau dans l'intestin.........................................10
Figure 6 : Le réflexe péristaltique.................................................................................11
Figure 7 : Alternance contraction/relaxation des deux couches musculaires digestives
Figure 8 : L'échelle de Bristol......................................................................................20
Figure 9 : Outils diagnostiques.....................................................................................25
Figure 10 : Constipation de transit...............................................................................28
Figure 11 : Constipation distale....................................................................................28
Figure 12 : Stratégie thérapeutique...............................................................................30
Figure 13 : Les différents types de fibres.....................................................................34
Figure 14 : Mode d'action des fibres............................................................................36
Figure 15 : Position optimale de défécation.................................................................38
Figure 16 : L'effleurage abdominal..............................................................................39
Figure 17 : Le pétrissage abdominal.............................................................................40
Figure 18 : Exercices de gainage..................................................................................41
Figure 19 : Exercices de renforcement de la sangle abdominale.................................42
Figure 20 : Les différents modes d'action des laxatifs osmotiques..............................44
Figure 21 : Arbre décisionnel : conduite à tenir en officine.........................................59
Figure 22 : La pause compensatrice.............................................................................67
2
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les critères de Rome III.............................................................................22
Tableau 2 : Composition des matières fécales..............................................................31
Tableau 3 : Teneur en fibres en g/100g de certains aliments........................................35
Tableau 4 : Les laxatifs osmotiques..............................................................................45
Tableau 5 : Les mucilages.............................................................................................46
Tableau 6 : Les fibres....................................................................................................47
Tableau 7 : Les algues à thalle......................................................................................48
Tableau 8 : Les laxatifs lubrifiants................................................................................48
Tableau 9 : Les laxatifs de contact................................................................................49
Tableau 10 : Les laxatifs stimulants..............................................................................50
Tableau 11 : Nouvelles thérapeutiques contre la constipation chronique.....................51
Tableau 12 : Utilisation de l'homéopathie dans la constipation....................................53
Tableau 13 : Les prébiotiques.......................................................................................56
Tableau 14 : La conduite à tenir adaptée à chaque patient...........................................60
Tableau 15 : La gestion des effets indésirables............................................................63
3
INTRODUCTIONLa constipation est, de nos jours, un mal qui touche 16% de la population mondiale (51).
Ce n'est pas une maladie, mais un symptôme que le patient n'estime généralement pas
être un motif suffisant pour une consultation médicale. Malgré tout, la constipation a
un retentissement sur la qualité de vie des patients, ce qui les pousse généralement à
l'automédication. Dans l'exercice de son métier, le pharmacien d'officine est de ce fait
régulièrement confronté aux plaintes du patient ou témoin de son automédication. Par
ailleurs, ces derniers cherchent aussi à être rassurés psychologiquement, certains
peuvent aussi éprouver la honte et n'arrivent pas à parler de ces désagréments à leur
médecin. Tout cela fait du pharmacien le premier professionnel de santé que le patient
consulte,et le premier rempart contre les dangers de l'automédication. Il dirige le
patient vers une prise en charge adaptée et l'accompagne dans cette prise en charge en
l'informant de toutes les étapes et en établissant un suivi régulier de son patient.
En France, le nombre de patients se plaignant de constipation est imprécis.
On recenserait entre 15 et 35% d'adultes qui ressentiraient ces troubles mais tous n'en
parlent pas à leur médecin et n'en font pas toujours un motif de consultation. Les
personnes âgées de plus de 55ans seraient 5 fois plus atteintes que les plus jeunes(57).
Elle peut toucher tous les sujets : nourrisson, enfant, adulte jeune, femme enceinte,
personnes âgées .Elle touche 3% de la population adulte dont 10% des plus de 65 ans
avec une prédominance féminine de 2 pour 1(44). Celle-ci s'est accentuée au cours de la
dernière décennie(51) avec l'émergence du culte de la minceur et des régimes restrictifs
qui favorisent un terrain déjà propice à la constipation.
4
Après un bref rappel physiologique et une description de cette affection, nous
aborderons les moyens diagnostiques et détaillerons la prise en charge thérapeutique
de la constipation.
En pratique habituelle, la prise en charge de la constipation s’inscrit dans une
démarche progressive, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique.
L'accent sera mis sur la prise en charge en officine de cette maladie. En effet, après
un interrogatoire poussé, la marche à suivre est dépendante des résultats de celui-ci.
Un arbre décisionnel a été élaboré pour assurer la bonne prise en charge du patient et
assurer un suivi efficace de celui-ci.
Nous aborderons également la gestion des effets indésirables ainsi que la maladie des
laxatifs. Celles-ci sont des situations rencontrées par le pharmacien dans sa pratique
quotidienne, le but étant de soulager le patient et de prévenir les récidives.
5
I ) DE LA PHYSIOLOGIE AU DIAGNOSTIC
Pour comprendre les mécanismes de la constipation ainsi que la marche à suivre pour
effectuer un diagnostic , des rappels anatomiques sont essentiels. Ils se focalisent sur
les intestins qui constituent le siège principal de la constipation.
1) Rappels physiologiques
a) Anatomie
L'intestin grêle est constitué du duodénum, du jéjunum et de l'iléum.
Le duodénum fait suite à l'estomac et constitue le siège de la digestion, où se
déversent la bile et le suc pancréatique. Le jéjunum et l'iléon sont quant à eux les
sièges de l'absorption intestinale, et sont également pourvus de mouvements
péristaltiques qui contribuent à la progression du bol alimentaire.
Le gros intestin quant à lui représente la partie terminale du tube digestif. Il s'étend de
l'iléum à l'anus et est constitué du cæcum, du côlon, du rectum et du canal anal.(38)
Figure 1 : Anatomie du tube digestif (58)
6
Le côlon constitue le principal siège du péristaltisme grâce aux haustrations qui s'y
trouvent. Ces haustrations coliques sont des bosselures formées par la contraction des
muscles circulaires et longitudinaux du côlon et qui aident à la progression du bol
alimentaire. Elles sont séparées par des sillons transversaux appelés plis semi-lunaires.
La couche musculaire longitudinale se condense en 3 bandelettes (ventrale, dorso-
latérale et dorso-médiale) appelées ténia coli.(38, 46)
Figure 2 : Anatomie du côlon (59)
Le rectum faisant suite au côlon, il possède les mêmes caractéristiques histologiques
que ce dernier. Le canal anal commence à la terminaison de l'ampoule rectale, son
histologie diffère selon ses trois parties anatomiques : la zone colorectale glandulaire
qui est mucosécrétante, la zone transitionnelle qui est épithélium à histologie variable,
la zone malpighienne.
D’un point de vue fonctionnel, le canal anal est avant tout un appareil sphinctérien,
composé d’un sphincter interne lisse, d’un sphincter externe strié. Ces derniers
forment avec les muscles releveurs de l'anus le système sphinctérien.
7
Le sphincter anal interne est un anneau musculaire, en continuité avec la couche
circulaire de la muqueuse rectale lisse, et en contraction tonique, permanente et
involontaire. Le sphincter anal externe est un muscle strié composé de trois portions
(profonde, superficielle et sous-cutanée) disposées séquentiellement le long du canal
anal de haut en bas. Le faisceau profond est un muscle épais en anneau qui encercle la
partie supérieure du canal anal et se mélange avec des fibres du muscle élévateur de
l'anus. Ces derniers aident à soutenir les viscères pelviens et à maintenir fermé le
rectum, et le vagin chez la femme.(16)
Figure 3 : Physiologie du rectum et de l'anus (16)
Le tube digestif est innervé par le système nerveux autonome qui correspond au à
l'innervation extrinsèque. Les fibres afférentes et efférentes des systèmes
sympathiques et parasympathiques font relais au niveau d’un réseau de neurones de la
paroi du tube digestif, formant l'innervation intrinsèque, et organisés en deux plexus :
le plexus myentérique situé entre les deux couches musculaires lisses qui contrôle la
motricité digestive, et le plexus sous-muqueux plus impliqué dans le contrôle des
phénomènes de sécrétion et d'absorption.(9)
8
Figure 4 : Innervation du tube digestif (9)
Classiquement, le système parasympathique augmente l'activité péristaltique et tend à
diminuer l'activité contractile tonique des sphincters alors que le système sympathique
inhibe le péristaltisme et renforce le tonus sphinctérien.
b) Fonctions
Les principales fonctions de l'intestin grêle et du gros intestin sont l'absorption des
nutriments et l'élimination des matières fécales.
→ Absorption
L'absorption des nutriments se fait essentiellement grâce à des pompes et des
protéines de transport. Grâce à la résorption de Na+ et Cl-, le côlon est responsable
d'une absorption d'eau avec concentration des selles par un facteur 9 à 10. Le
mécanisme général d'absorption fait intervenir les pompes ATP ase (Na+/K+ , H+/K+),
un anti-port (Na+ - H+ ) , échangeurs d'anions (HCO3 – Cl- ) , le canal chlore, et des
transporteurs spécifiques comme le transporteur Glut par exemple.(44)
9
Nous distinguerons l'absorption d'eau et des ions qui constitue est facteur déterminant
dans la constipation.
Figure 5 : Mécanismes d'absorption de l'eau dans l'intestin (56)
L'absorption d'eau est directement dépendante de celle d'autres électrolytes tels que le
Na+, le Cl- ou encore le K+. Outre la diffusion passive, elle peut également être
couplée à celle du glucose.
Par ailleurs, cette absorption est influencée par plusieurs facteurs, à savoir le système
nerveux ainsi que le système endocrinien.
→ Motilité
Durant la nuit, la motilité colique est réduite. L'activité reprend vers 5h du matin.
On peut distinguer trois types de mouvements servant à brasser et à faire avancer le
chyle dans l'intestin : des mouvements pendulaires mettant en jeu la musculature
longitudinale, des mouvements de segmentation mettant en jeu les muscles circulaires
et des mouvements péristaltiques faisant progresser le bol alimentaire.
10
Au sein des deux plexus, les corps cellulaires sont regroupés en ganglions, et les
prolongements cellulaires (axones et dendrites) assurent les interconnexions entre les
neurones et les cellules effectrices. Les neurones sensitifs sont reliés à différents types
de récepteurs localisés dans la paroi digestive : mécanorécepteurs, chémo- et
thermorécepteurs, et récepteurs polymodaux. Les motoneurones sont de deux types :
excitateurs et inhibiteurs. Les motoneurones excitateurs libèrent de l’acétylcholine au
contact de la membrane des cellules musculaires lisses, provoquant une contraction
musculaire. Les motoneurones inhibiteurs libèrent des médiateurs différents
(vasoactive intestinal peptide (VIP) et monoxyde d’azote notamment) qui entraînent
une relaxation de la fibre musculaire lisse. De très nombreux interneurones intègrent
les signaux sensitifs et organisent les réponses excitatrices ou inhibitrices, rendant
possibles les réflexes entériques tels que le réflexe péristaltique par exemple.(15)
Figure 6 : Le réflexe péristaltique (16)
Le péristaltisme est déterminé par les tenso-récepteurs qui déclenchent simultanément
un resserrement de la lumière en amont du bol alimentaire (zone de contraction) et un
élargissement en aval (zone de relâchement) .
11
Figure 7 : Alternance contraction/relaxation des deux couches musculaires
digestives(16)
Légende
CLE : couche musculaire longitudinale externe
CCI : couche musculaire circulaire interne
Il existe des variations interindividuelles notables pour la motilité colique. Les
facteurs hormonaux, nerveux, alimentaires et psychoaffectifs modifient l'activité
motrice du côlon. Les matières fécales peuvent séjourner dans le côlon de 24 à 48h et
parfois encore plus si il y a constipation. La prise alimentaire stimule la motricité
colique à condition que le repas apporte un minimum de 1000 calories. Cette réponse
à l’alimentation se traduit par une augmentation du nombre des contractions coliques
mais surtout par la survenue de contractions propagées de grande amplitude (CPGA)
et balayant la totalité du cadre colique. Elles sont rares (en moyenne 6 par 24 heures)
et ont une fréquence de survenue très variable d’un individu à l’autre mais également
d’un jour à l’autre chez un individu donné.
12
Elles s’observent particulièrement après les repas, notamment le petit déjeuner.
Les matières fécales sont ensuite stockées dans le cæcum où l'on observe des
mouvements de rétropulsion. À une fréquence d'environ 3 fois par jour (après le
repas), de puissants mouvements de masse peuvent être déclenchés, propulsant les
selles vers le rectum et initiant le besoin de défécation. La valve iléo-cæcale sert à
limiter le reflux du contenu colique dans l'iléon et à y maintenir donc une relative
stérilité.(16)
→ La continence et la défécation
La synergie fonctionnelle du rectum et du canal anal est indispensable pour assurer la
continence et l'expulsion des matières fécales ainsi que des gaz intestinaux. Les
stimuli réflexes partent du rectum et engendrent d'abord la vidange du sigmoïde dans
le rectum puis les manifestations de défécations.
Le sphincter anal qui est normalement fermé comporte :
– une partie interne : muscles lisses responsables de 70-80% du tonus anal au
repos
– une partie externe : muscles striés à contraction tonique volontaire
Au repos, le rectum est normalement vide. La continence permanente des liquides et
des gaz est assurée par le tonus du sphincter interne. L'arrivée des matières fécales ,
suite à une contraction sigmoïdienne, provoque une distension des parois rectales.
S'ensuivent ensuite une relaxation du sphincter interne et d'une contraction du rectum.
(16). Les matières fécales sont engagées dans le canal anal supérieur.
13
Lorsque la pression locale augmente au-delà de 5 mmHg, le sujet perçoit le besoin et
peut débuter volontairement l'exonération ou alors la bloquer, auquel cas la défécation
est différée.(46). Une bonne vidange rectale nécessite donc une parfaite coordination
entre propulsion et disparition de la résistance à l'écoulement, ainsi qu'une bonne
tonicité des muscles du plancher pelvien.(16)
→ Digestion
Outre ces deux rôles principaux, l'intestin grêle et le gros intestin sont dotés également
de facultés de digestion. Effectivement, contrairement à ce que l'on imagine, beaucoup
de substances ne sont pas digérés par l'appareil digestif supérieur et arrivent de ce fait
dans l'intestin grêle sous une forme qu'elle ne peut absorber et envoyer dans la
circulation. De ce fait, une digestion est encore faite particulièrement dans le
duodénum où se déversent la bile et le suc pancréatique. Il ne faut pas non plus
oublier qu'il reste beaucoup de substances non digérées ou seulement digérées
partiellement qui atterrissent dans le côlon et qui seront digérés par celui-ci par
fermentation. C'est le cas des protéines par exemple, dont 15% se retrouvent dans le
côlon et deviennent des agents de putréfaction toxiques, surtout s'il y stagnation.(26)
2) Physiopathologie
Plusieurs processus peuvent conduire à une constipation. On peut observer :
– des raisons mécaniques
– des processus neuromusculaires
– des processus hydroélectrolytiques.
14
a) Processus mécaniques
Ils sont décrits lorsqu'une anomalie empêche le cheminement naturel des selles. Cela
peut provenir d'anomalies organiques qui provoquent le déplacement de certains
organes ou constituent un obstacle à l'évacuation des selles.
Voici quelques exemples ainsi que les mécanismes qui expliquent le blocage de
l'exonération :
ÉTIOLOGIE MÉCANISMES
Rectocèle Hernie à travers la partie basse de la cloison recto-vaginale
qui conduit à réaliser des manoeuvres digitales
endovaginales pour faciliter l'exonération. (44)
Procidence rectale
interne
Invagination de la paroi rectale dans le canal anal lors de
l'effort de poussée. (44)
Syndrome du périnéedescendant
Descente anormale de l'angle anorectal au-dessous de la
ligne pubo-coccygienne, ce qui rend la poussée exonératrice
moins efficace.(44)
Maladie deHirschsprung
Définie par l'absence de cellules ganglionnaires sur une
zone plus ou moins étendue du tube digestif à partir du
rectum. Ainsi, le tube digestif ne se dilate pas en présence
de selles. Ces dernières subissent de ce fait une stase en
amont. (3)
Sténose colique ouanale
Rétrécissement du canal (colique ou anal) empêchant le
cheminement naturel des matières fécales. (44)
Cancer La tumeur elle-même bloque les matières fécales.
15
b) Processus neuromusculaires
Ceux-ci se manifestent soit par un défaut soit une absence de conduction des signaux
nerveux au niveau de l'arbre d'innervation de l'intestin. Cela peut se manifester par un
défaut de la source du signal (neurologique) ou de la périphérie (déficit musculaire) ,
aboutissant dans les deux cas à une absence ou un dysfonctionnement du péristaltisme
et de la progression du bol fécal.
ÉTIOLOGIE MÉCANISMES
Accident vasculaire cérébral
Atteintes médullaires
Sclérose en plaques
Syndrome de Shy-Drager
Atteinte du signal source : anomalie
d'émission du signal nerveux en amont
causée par une lésion des neurones , une
dégénérescence ou encore une destruction
par un mécanisme auto-immun.
Antihypertenseurs centraux
- clonidine
Diminution du tonus sympathique. (22)
Maladie de Parkinson Entraîne une baisse de contractions
musculaires par l'hypotonie et la baisse de
mobilité et également à travers les effets
indésirables des médicaments
anticholinergiques.(44)
Anticholinergiques :
- neuroleptiques (clozapine, olanzapine..)
- antidépresseurs tricycliques
- atropine
- antiparkinsoniens (bipéridène,
trihexyphénidyle)
- traitement de l'incontinence urinaire
(oxybutinine, trospium)
Diminution de la contractilité des muscles
lisses par blocage des récepteurs
cholinergiques.
16
Opiacés - analgésiques (morphine, tramadol...)
- antitussifs (codéine, phlocodine,
dextrometorphane)
- anti-diarrhéiques : lopéramide
Action sur les récepteurs μ2 : diminution
des sécrétions et de la motricité, favorise
une activité non coordonnée aboutissant à
une dyschésie et des efforts de poussée
intenses. (22,27)
Inhibiteurs calciques - Vérapamil, diltiazem, amlodipine
Inhibent les mouvements ioniques du
calcium dans les cellules musculaires
lisses. (22)
Anisme Dysfonctionnement du sphincter anal.(16)
c) Processus hydroélectrolytiques
Les échanges d'eau et d'ions étant prépondérants dans le fonctionnement de l'intestin,
les désordres provoqués sur ceux-ci influent grandement dans les mécanismes de la
constipation.
ÉTIOLOGIE MÉCANISMES
Diabète Perturbation de l'absorption d'eau qui est couplée avec
celle du glucose ainsi que de l'équilibre
hydroélectrolytique des entérocytes.
Atteintes endocriniennes
Hypothyroïdie
Les hormones contrôlent l'absorption d'eau :
- Les glucocorticoïdes augmentent l'action de la pompe
Na+/K+ ATP ase
- L'adrénaline augmente l'absorption de NaCl
- L'aldostérone augmente la sécrétion de K+ et
l'absorption de Na+, augmente le nombre de pompes
Na+/K+ ATP ase, augmente les canaux Na+ (56)
Diurétiques - Action diurétique par inhibition de la réabsorption du
Cl- et du Na+ (22)
17
3) Facteurs favorisants
Parmi ces facteurs, on observe ceux inhérents au mode de vie des patients comme le
manque d'exercice, un déséquilibre de l'alimentation ou un déficit hydrique.
Il existe également des maladies spécifiques qui favorisent la constipation comme le
syndrome du côlon irritable ou encore la maladie de Hirschsprung, sans oublier les
obstructions intestinales par adhérences sur des cicatrices abdominales après
intervention chirurgicale, diverticulose ou les tumeurs.
Le sexe féminin serait également un terrain propice à la constipation, cela serait dû
essentiellement aux hormones, ce qui explique aussi la présence de cette affection
pendant la grossesse. Par ailleurs, il ne faut pas oublier la composante psychologique
de cette maladie. En effet, les abus sexuels, les situations particulières telles le stress,
les voyages, un alitement prolongé ou un simple déménagement suffisent pour
déséquilibrer l'horloge biologique du système digestif.(43) L'origine ethnique serait
aussi citée parmi les facteurs favorisant la constipation.(44)
4) Histoire clinique
a) Symptômes
La constipation est une affection associant un retard d'évacuation et une
déshydratation excessive des selles. Un ralentissement du transit a pour conséquence
de prolonger le contact du bol fécal avec l'épithélium colique, donc la réabsorption
accrue de l'eau et des électrolytes au niveau du côlon et de ce fait cette déshydratation
des selles. (6,19)
18
L'émission des matières fécales dures devient difficile, avec une sensation permanente
d'évacuation incomplète malgré une fréquence normale des selles.
Le transit considéré comme normal correspond à l'émission variant de trois selles par
jour à trois selles par semaine. On considère donc qu'il y a constipation quand :
< 3 selles/semaine ou < 35g/jour chez l'adulte ou le grand enfant
< 1 selle tous les deux jours chez le petit enfant (1 à 4 ans)
< 1 selle/ jour chez le nourrisson. (5)
Elle peut être indolore ou alors accompagnée de signes variées comme l'angoisse, une
gêne plus ou moins douloureuse avant, pendant et après évacuation, de douleur
occultées ou au contraire faisant l'objet de plaintes.
L'auto-évaluation de son état par le patient est un critère important pour identifier sa
maladie.
L'échelle de Bristol permet cette identification :
Les types 1 et 2 indiquent une constipation.
Les types 3 et 4 correspondent aux selles « normales » car les plus faciles à exonérer
Les types 5 à 7 sont le signe d'une diarrhée.
19
Figure 8 : L'échelle de Bristol (25)
Outre cet outil d'évaluation, il est important que le patient notifie les symptômes
associés dont certains sont susceptibles d'être inquiétants. Le professionnel de santé
qui le prend en charge doit savoir déceler lesquels sont des signes alarmants.
Les symptômes d'alerte sont :
– présence de sang dans les selles ou modifications de calibre
– signes d'anémie ferriprive : fatigue, muqueuses blanches, teint pâle, perte des
cheveux
– perte de poids
20
– rectorragie
– prolapsus rectal
– alternance diarrhée – constipation
– personne de plus de 50 ans non dépistée pour le cancer colorectal. (44)
b) Complications
Souvent, la constipation est bénigne et régresse suite aux mesures hygiéno-diététiques.
(55) Toutefois, si ce n'est pas le cas, elle peut amener à des complications telles des
lésions anales lors de l'exonération.(14) On observe également les complications faisant
suite à la stase des matières fécales et du contact prolongé des constituants du contenu
intestinal avec la muqueuse ou de la forte pression qui règne au niveau du côlon.
Il en résulte :
– un accroissement des pressions à l'intérieur du côlon pouvant aboutir à une
diverticulose ou une appendicite
– une augmentation des pressions intra-abdominales favorisée par les efforts de
poussées et entraînant des hémorroïdes, varices ou encore une hernie hiatale
– une occlusion intestinale, favorisée par l'accumulation et le durcissement des
matières fécales, et pouvant aboutir à un fécalome surtout chez les nourrissons
et les sujets âgés. (7)
Le désir du patient de résoudre sa constipation par lui-même peut aussi aboutir à la
maladie des laxatifs qui constitue l'une des complications les plus importantes de la
constipation. Elle fait suite à la consommation massive de laxatifs formant ainsi un
cercle vicieux, en particulier chez des personnalités dites « pathologiques »(18)
21
c) Les différentes formes de constipation
→ Aigu ou chronique
La constipation aiguë est une modification récente ou brutale du transit intestinal,
consécutive la plupart du temps à une cause organique ou due à des circonstances
exceptionnelles dans la vie du patient. Inversement, la constipation chronique est
souvent fonctionnelle et en pratique, supportée par le patient.
On différencie une constipation aiguë d'une constipation chronique grâce aux critères
de Rome III :
Début des symptômes datant de plus de six mois avec présence sur les trois derniers
mois d’au moins deux des critères spécifiques suivants :
Critères spécifiques :
– moins de trois évacuations par semaine
– selles dures ou fragmentées (> 25 % des défécations)
– efforts de poussées (> 25 % des défécations)
– sensation de blocage ano-rectal (> 25 % des défécations)
– manœuvres digitales (> 25 % des défécations)
Selles molles rares sans usage de laxatif
Pas assez de critères de diagnostic du Syndrome de l'intestin irritable
Tableau 1 : Critères de Rome III (22)
N.B : Les critères de Rome IV , développant les critères de diagnostic du syndrome de
l'intestin irritable (SII) sont maintenant de rigueur, mais ayant été mis au point pour
décrire le SII, nous garderons les critères de Rome III pour définir la constipation
chronique.
22
→ Constipation par troubles de progression ou d'évacuation
➢ La constipation par troubles de progression
Elle est caractérisée par un ralentissement du transit colique lié soit à une diminution
de l'activité motrice, soit paradoxalement à une hyperactivité motrice.
L' hypomotricité est traduite par une diminution de l'amplitude et de la fréquence des
contractions coliques de grande amplitude qui se propagent le long du cadre colique
en provoquant les mouvements de masse. L' hypermotricité quant à elle correspond à
une augmentation des contractions segmentaires dans la région sigmoïdienne, qui
freinent la progression du bol fécal . Elle est souvent accompagnée de douleurs
abdominales.(25)
➢ La constipation par troubles d'évacuation
Également appelée dyschésie, elle est la conséquence soit d'un dysfonctionnement
des sphincters de l'anus entraînant un défaut d'ouverture du canal anal lors de la
poussée exonératrice (dyssynergie anorectale) , soit de troubles de la statique
pelvienne postérieure ou encore d'une altération de la sensation de besoin exonérateur
qui peut être due à une hyposensibilité rectale ou à un mégarectum.
Grâce à tous ces mécanismes, il est possible de classifier la constipation en deux
grands groupes, à savoir, la constipation primitive et la constipation secondaire :
– La constipation est dite primitive ou fonctionnelle lorsqu'elle ne résulte
d'aucune cause apparente mais provient directement d'un dysfonctionnement de
l'intestin en lui-même.
23
– La constipation secondaire est causée par une cause primaire (organique ou
iatrogène). Elle est donc la conséquence d'une anomalie en amont empêchant
l'intestin de fonctionner normalement.
Il est à noter que l'une comme l'autre peut se traduire par des troubles de progression
ou d'évacuation en fonction des mécanismes qui sont mis en jeu.
5) Diagnostic (15)
a) Interrogatoire
La conduite à tenir repose sur un interrogatoire préliminaire qui doit contenir :
– les circonstances de survenue
– le caractère ancien ou récent du symptôme
– la fréquence et la nature des selles
– le régime alimentaire , la prise de laxatifs (révolue ou actuelle) ainsi que
d'autres médicaments
– les signes associés
L'interrogatoire permet de confirmer le diagnostic de la constipation et son caractère
aigu ou chronique. Une constipation d'apparition brutale doit toujours orienter vers
une consultation médicale, il en est de même lorsqu'elle est associée à des signes
d'alerte. On peut également apprécier son retentissement sur la qualité de vie du
patient, chercher des facteurs de risque ainsi que des éléments en faveur d'une cause
organique, médicamenteuse ou s'il s'agit d'une constipation fonctionnelle.
24
Il existe d'autres examens tels les examens de laboratoire, les examens radiologiques
ou endoscopiques ainsi que des tests fonctionnels que l'on pourrait effectuer mais
ceux-ci ne seront indiqués qu'en cas de constipation chronique, sévère et persistante
ou qui ne cède pas à un traitement adapté ainsi qu'en présence de symptômes d'alarme.
Figure 9 : Outils diagnostiques
Légende :
NFS : numération formule sanguine
TTC : temps de transit colique
MAR : manométrie ano-rectale
IRM : imagerie par résonance magnétique
25
b) Les outils de diagnostic
→ Biologie
Lorsqu'un bilan biologique est décidé, seront recommandés :
– la glycémie
– la calcémie
– la créatininémie
– la TSH
– la numération-formule sanguine
– la protéine C-réactive
→ Les explorations morphologiques coliques
➢ La coloscopie totale
Elle n'est pas recommandée en première intention chez tous les patients. On la
pratique uniquement si les symptômes sont apparus chez un patient de plus de 50 ans
ou dans le cadre du dépistage systématique du cancer du côlon dans la population
générale comme par exemple l'existence d'un antécédent familial au premier degré de
cancer colique. L'existence de symptômes d'alarmes ainsi que la suspicion d'une cause
organique doivent également conduire à une coloscopie.
➢ Le coloscanner ou le lavement avec produit de contraste
Il doit être réservé aux contre-indications de la coloscopie ou aux coloscopies
incomplètes.
26
→ Les tests fonctionnels
Ils visent à comprendre le mécanisme des constipations idiopathiques pour pouvoir
mieux les traiter. En effet, lorsque les malades ne sont pas améliorés par les fibres
et/ou les laxatifs et en l'absence de cause identifiable, ces tests fonctionnels sont
indiqués pour essayer de préciser le mécanisme de cette constipation.
➢ Mesure du temps de transit colique
Celle-ci se fait grâce à des marqueurs radio-opaques que le patient va ingérer en une
seule prise. Plusieurs fabricants peuvent en fournir ou alors on peut le confectionner,
en respectant les règles de sécurité en coupant un tube radio-opaque en petits
morceaux de 2-3 mm de longueur. Ils peuvent être ensuite enrobés dans des capsules
de gélatine afin de faciliter leur ingestion.
Au bout de 120 heures, on détecte les marqueurs restant par une radiographie sans
préparation de l'abdomen. Si plus de 20% des marqueurs sont encore présents dans le
côlon, on peut considérer que le transit est ralenti. Il est à noter que le temps de transit
normal est de 67 heures. Ainsi peuvent être décelées les constipations de progression,
au cours desquelles les marqueurs stagnent surtout dans le côlon, et les constipations
distales, où la stase se produit avant tout au niveau du rectosigmoïde, ou encore une
constipation mixte associant les deux troubles.(15)
27
Figure 10 : Constipation de transit(47) Figure 11 : Constipation distale(47)
Si le temps de transit colique est normal, deux hypothèses doivent être alors discutées.
D'une part, le patient pourrait présenter des troubles de la motricité anorectale et/ou
de la statique rectale n'ayant pas encore retenti sur le transit colique. La manométrie
anorectale et la défécographie seront alors très utiles. D'autre part, le patient ne
présenterait qu'une fausse constipation qui devra être abordée par le moyen d'une
psychothérapie.
➢ Manométrie ano-rectale
Elle est réalisée avec une sonde qui permet d'enregistrer la pression dans l'ampoule
rectale et aux parties haute et basse du canal anal. Les mesures sont faites au repos,
lors d'une distension rectale par un ballonnet et lors d'un effort de poussée
exonératrice. La manométrie rectale permet l’identification d’ un trouble de
l’exonération, d’une hyposensibilité ou au contraire d’une hypersensibilité rectale,
d’un problème de compliance et d'une éventuelle maladie de Hirschsprung.
28
➢ Rectographie dynamique : défécographie
La rectographie dynamique a pour but d'étudier et de visualiser les mouvements et les
positions du rectum pendant la défécation pour détecter des anomalies et des troubles
de la statique pouvant contrarier l'évacuation rectale. La technique radiologique
classique, reposant sur une opacification barytée du rectum, est de plus en plus
remplacée par une IRM pelvienne dynamique qui permet de visualiser les
déplacements des viscères et les contractions des muscles pelviens.
➢ Manométrie colique
C'est un examen exceptionnel qui permet d'enregistrer, à l'aide d'une sonde de
manométrie mise en place lors d'une coloscopie, la motricité colique habituellement
pendant 24 heures. Elle est indiquée lors de la suspicion d'une inertie colique.
II / PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
1) Stratégie thérapeutique
La prise en charge d'un patient débute toujours par la recherche des circonstances de
survenues de l'affection. Le caractère aigu ou chronique de la constipation aiguille sur
la recherche de facteurs de survenue (constipation aiguë) ou de facteurs favorisants
(constipation chronique). Les médicaments ne sont jamais indiqués en 1ère intention,
on privilégie une amélioration des règles hygiéno-diététiques, à adapter au patient et à
son mode de vie. Si les symptômes disparaissent, le patient poursuivra les
changements. Dans le cas contraire, un traitement médicamenteux sera envisagé.
Le choix se portera toujours sur les laxatifs les moins iatrogènes.
29
Si ces mesures se révèlent encore insuffisantes, il faudra une consultation pour des
investigations plus poussées.
Figure 12 : Stratégie thérapeutique (d'après 57)
30
2) Les objectifs et patients cibles
La prise en charge a pour objectifs de soulager l'inconfort et de prendre en charge un
éventuel retentissement psychologique chez le patient.
Tout patient se plaignant de constipation doit bénéficier au minimum de conseils
hygiéno-diététiques.(57)
3) Les mesures hygiéno-diététiques
a) L'eau
Composition approximative en % des matières fécales
Eau 75
Substances bactériennes 8
Résidus non digérés d'aliments 8
Graisses 4
Substances inorganiques 4
Protéines 1Tableau 2 : Composition des matières fécales
Ce tableau montre l'importance de la consommation d'eau dans l'éradication de la
constipation. Effectivement, les matières fécales étant constituées principalement
d'eau, lorsque cette dernière vient à manquer, les selles durcissent et s'assèchent, ce
qui rend l'exonération plus difficile. À contrario, un apport suffisant et régulier en eau
hydrate les selles et fait accessoirement gonfler les fibres et augmentent leur volume,
ce qui aide à la progression du bol fécal.
La quantité idéale de boissons à consommer pendant 24h doit atteindre 1,5 litres, ce
qui correspond à 8 à 10 verres de liquide à répartir pendant et entre les repas.
31
La boisson peut prendre la forme d'eau, de jus de fruits, de bouillons de légumes,
d'infusions non laxatives, de thé ou de café (la caféine, à dose modérée, agit sur
l'appareil digestif en accélérant intestinal).
La prise d'un verre d'eau fraîche à jeun le matin déclenche parfois le besoin d'aller à la
selle. Par ailleurs, il existe également dans le commerce des eaux ayant une propriété
laxative comme l'Hépar® ou l'eau de Miers-Alvignac®.
Elles font partie de la catégorie des eaux calciques et magnésiennes et sont également
riches en sulfates. (23,24) L'association magnésium-sulfates a des propriétés laxatives,
stimule les fibres lisses intestinales, vésicales et urinaires.
Les sels de sodium sous forme de sulfate ont une action laxative : ils modifient les
échanges hydro-éléctrolytiques intestinaux en attirant l'eau dans les selles pour les
hydrater et ainsi faciliter l'exonération.
b) L'alimentation
Une alimentation équilibrée doit suffire à maintenir un transit régulier et régulé.
Cependant, lorsque la constipation est déclarée, il est recommandé d'opter pour une
alimentation riche en fibres. Nous résumerons les recommandations d'usage en cas de
constipation :
Aliments à privilégier Aliments à éviter
- Aliments riches en fibres : céréalescomplètes (bio car les résidus depesticides sont retrouvés dans le son),fruits et légumes
- Le miel qui possède des propriétéslaxatives douces
- Les aliments réputés « constipants »comme le riz, le céleri, le chou, lescarottes cuites, les bananes et le chocolat.
- L'alcool qui favorise l'inflammation ducôlon
32
L'addition de fibres alimentaires au régime résout dans 43% des cas la constipation.
(27). Les fibres augmentent le volume et le poids des selles et de ce fait leur fréquence.
Cet effet est lié à leur faible digestibilité, leur pouvoir hydrophile important, leur
action osmotique. En effet, étant non digestibles, elles arrivent intactes au niveau du
côlon, exercent un effet de lest et se gorgent d'eau pour hydrater le bol alimentaire.
→ Faible digestibilité
Les fibres alimentaires résistent aux sécrétions enzymatiques du tube digestif et ne
sont que partiellement digérées par les enzymes bactériennes intestinales. Elles auront
donc transité tout le long du tube digestif en étant quasiment intactes et de ce fait aidé
à la progression générale du chyme alimentaire.
→ Pouvoir hydrophile important
Pouvant absorber l'eau jusqu'à cinq fois leur poids , elles meublent et hydratent le bol
alimentaire. L'eau retenue est emmagasinée dans leurs interstices, formant des gels
intra-luminaux. Cette eau mélangée aux fibres fait masse et joue un rôle de lest dans le
côlon.
La capacité d'un végétal à augmenter le poids des selles par action hygroscopique est
en fonction de sa composition en polysaccharides hydrophiles. Cela explique le fait
que la lignine sera moins encline à l'hygroscopie et l'augmentation de volume que les
fibres glucidiques.
33
→ Action osmotique
Les fibres ne sont pas digestibles par les sucs enzymatiques mais cependant elles sont
partiellement dégradées par les enzymes bactériennes de la flore intestinale, donnant
des acides gras volatiles qui sont très peu absorbés et abaissant le pH tout en stimulant
le péristaltisme. Par ailleurs, la fermentation par les enzymes bactériennes conduit à la
prolifération de la masse bactérienne et la production de gaz qui distendent la paroi
intestinale.
Ces propriétés sont retrouvées dans les fibres en fonction de leur nature, laquelle est
différente en fonction de la taille des macrofibres qui les compose. On distingue les
polysaccharides et les lignines.
Figure 13 : Les différents types de fibres
→ La cellulose est le constituant végétal le plus répandu ,c'est le principal
polysaccharide structuré des plantes. On peut la retrouver dans les céréales ou les
légumineuses par exemple.
34
→ Les composés non cellulosiques sont constitués de pentose (xylose, arabinose) , de
mannose et d'acides uroniques. On distingue dans ce groupe les substances pectiques,
les alginates, les gommes et les mucilages. On peut en retrouver dans la pomme ou
encore dans les algues par exemple.
→ La lignine est présente surtout dans les végétaux plus âgés, elle n'est pas fermentée
et effectue un effet de lest dans l'intestin. (26)
Pour orienter le patient, voici un tableau , non exhaustif , de la teneur en fibres de
certains aliments :
CÉRÉALES LÉGUMES FRUITS
Son de blé 47,5 Haricot blanc 25,5 Amande 14,3
Pain complet 8,5 Pois chiche 15 Noix 5,2
Riz complet 3 Lentilles 11,7 Banane 3,4
Pain blanc 2,7 Petit pois 6,3 Poire 2,4
Riz blanc 1,5 Carottes 3,7 Fraise 2,1
Tableau 3 : Teneur en fibres en g/100g de certains aliments
N.B : Le raffinage d'un aliment lui fait perdre une quantité non négligeable de fibres,
c'est pour cela que le pain blanc est nettement plus appauvri en fibres par rapport au
pain complet. Il en est de même pour le riz blanc et le riz complet. C'est pour cela qu'il
est mieux de consommer les aliments les moins raffinés possibles pour préserver les
qualités diététiques de ceux-ci. .
Plus les végétaux prennent de l'âge et plus leurs fibres se lignifient. Il est donc
recommandé de ne pas trop les laisser vieillir et de les cuire quand le processus a
commencé.
35
La cuisson des végétaux a quant à elle pour effet, une diminution de la teneur en eau
et une modification des fibres :
– une dissolution partielle des substances pectiques qui cimentent entre elles les
cellules à paroi cellulosique avec formation d'un gel qui donne onctuosité et
douceur au végétal cuit.
– une altération des fibres cellulosiques qui libèrent les substances nutritives
qu'elles englobent
– un attendrissement des fibres pour une meilleure tolérance
– une gélatinisation de l'amidon.
De ce fait les végétaux cuits seront moins irritants sur le tube digestif. La cuisson
permet donc de consommer des produits inattaquables par les sucs digestifs à l'état
cru. Les végétaux cuits ont un volume plus faible, ce qui permet une consommation
plus importante et donc un apport de minéraux et de cellulose plus important. (26)
Il est à noter que l'introduction des fibres dans l'alimentation doit se faire de manière
progressive et être accompagnée d'une bonne hydratation. En effet, ces derniers
provoquent un ballonnement intestinal conséquent qui pourrait être une source
d'inconfort pour le patient. Augmenter progressivement les doses aidera le patient à
supporter le changement d'alimentation qu'il opère. Cet effet doit lui être renseigné
avant même qu'il ne commence son rééquilibrage alimentaire pour éviter qu'il ne
s'arrête dès les premiers signes de ballonnement.
Le mode d'action des fibres décrit précédemment est résumé dans la figure ci-après :
36
Figure 14 : Mode d'action des fibres
Légende
AGCC : acides gras à chaîne courte
CO2 : dihydroxyde de carbone
NH4 : ammonium
H2 : dihydrogène
37
c) Règles d'hygiène
→ Les bonnes habitudes à prendre
➢ Rééducation de la fonction recto-anale
Le problème étant la perte du réflexe de défécation, instaurer un rituel permet de
mécaniser ce dernier : l'heure fixe joue un grand rôle. Si besoin, utiliser un
suppositoire et privilégier les suppositoires à dégagement gazeux.
Aussi, l'exonération se fait idéalement avec un angle de 35°, ce qui correspondrait à
être accroupi, et ce pour faciliter l'évacuation des selles et diminuer la pression
abdominale nécessaire pour pousser le bol fécal grâce à une plus grande ouverture de
l'angle ano-rectal. (55)
Figure 15 : Position optimale de défécation (62)
➢ Massage abdominal
Le but est d'agir sur les muscles de l'abdomen et de stimuler le péristaltisme
intestinal. Pour cela, on peut effectuer l'effleurage ou le pétrissage.
38
– L'effleurage : elle se fait dans le sens des aiguilles d'une montre qui est le sens
de la progression des matières fécales. Partir du bas du ventre à droite en
remontant le côté droit du ventre jusqu'au foie, traverser toute la largeur de
l'abdomen avant de redescendre sur le côté gauche. On utilisera la paume de la
main sans appuyer. (26)
Figure 16 : L'effleurage abdominal (60)
– Le pétrissage : celui-ci ne concerne que le côlon gauche descendant, c'est-à-
dire la partie terminale où l'accumulation des matières sèches et dures fait un
bouchon chez les personnes constipées. Plus appuyé que l'effleurage, le
pétrissage se fait avec les doigts dans le but d'exercer une pression sur la masse
colique. Il convient particulièrement de masser la partie basse où le
durcissement des matières est le plus accentué. Ce massage est utilisé
couramment chez le nourrisson et se pratique en 3 phases. (26)
Celles-ci sont récapitulées dans le schéma suivant :
39
Figure 17 : le pétrissage abdominal (60)
Par ailleurs, l'activité physique facilite la digestion, raffermit la sangle abdominale,
stimule la circulation du sang et les fonctions éliminatrices en agissant sur les
émonctoires. Les émonctoires désignent tous les organes et canaux qui permettent à
l'organisme d'éliminer ses déchets.
On distinguera particulièrement la gymnastique abdominale car la sangle abdominale
est souvent atonique et atrophiée chez les personnes constipées.
➢ Gymnastique abdominale
Il est essentiel pour de se concentrer sur le grand droit de l'abdomen et le grand
oblique. Tous les mouvements de gainage au niveau de la ceinture abdominale sont
conseillés, et il est préférable de les faire quotidiennement.
40
Exercice 1 : La planche
Poser les mains sur le sol et lever l'ensemble du corps. Les mains doivent être un peu
écartées, le cou et la colonne vertébrale bien droits et la tête alignée avec le dos.
Exercice 2 : Les side twists
Positionner les jambes de manière à ce qu'elles forment un triangle perpendiculaire au
sol en tenant un ballon de musculation. Tourner le torse d'un côté puis de l'autre en
maintenant le bas du corps le plus immobile possible.
Il serait mieux d'éviter cet exercice si le patient a mal au dos.
Exercice 3 : Les side bridge
Se coucher sur le sol, sur le côté, puis se positionner de sorte à maintenir tout le poids
du corps sur les avant-bras et les pieds, tout en gardant le corps bien droit.
Figure 18 : Exercices de gainage (10)
41
Exercice 5 : Les battements de jambes
Se coucher sur le sol, maintenir le bassin collé au sol et battre les jambes de bas en
haut.
Exercice 6 : L'air bike
S'allonger sur le dos, les mains derrière la tête, fléchir une jambe et relever le buste
vers le côté de cette jambe croisée.
Figure 19 : Exercices de renforcement de la sangle abdominale (10)
➢ Hydrothérapie (26)
Il s'agit d'une stimulation mécanique du transit par l'utilisation d'eau froide.
Prendre un verre d'eau froide au lever à jeun peut aider à aller à la selle le matin.
Outre sa consommation, l'eau froide peut être utilisée en bain, en douche ou en
compresse. Le bain de siège avec une eau à 15 degrés pendant une trentaine de
secondes équivaut à une douche froide dans la région lombaire ou compresse d'eau
froide pendant une dizaine de minutes.
42
➢ Le biofeedback
Il s'agit de la rééducation périnéale, préconisée dans le traitement de la constipation
chronique chez l'adulte, et plus particulièrement lors d'une constipation distale. Cela
consiste à exercer le plancher pelvien à effectuer des mouvements de relâchement
volontaire lors d'efforts d'exonération. Un appareil relié à une sonde anale enregistre
et retranscrit l’activité des muscles du périnée. Cela permet au malade de visualiser et
corriger les dysfonctionnements du sphincter anal tels l'anisme ou une poussée
insuffisante. Les séances se font souvent chez un kinésithérapeute.
→ Les gestes à éviter
Se retenir lorsqu'on ressent le besoin d'aller à la selle est à proscrire car cela assèche
les matières fécales et rend l'exonération plus difficile. Outre les difficultés
d'exonération, la douleur et les complications comme les hémorroïdes traumatiseront
le patient qui aura tendance à repousser au maximum le moment d'aller à la selle. Cela
alimente un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
La sédentarité est également un facteur qui a son importance dans la constipation. En
effet, le manque d'activité physique et l'alitement prolongé provoquent une stase
intestinale non négligeable des matières fécales.
43
4) Les traitements (28)
Nous traiterons dans ce chapitre les traitements médicamenteux et la phytothérapie en
fonction des mécanismes mis en jeu.
a) Les laxatifs osmotiques
Utilisés en règle générale en 1ère intention lorsqu'un traitement par laxatif est
préconisé, les laxatifs osmotiques, en fonction des molécules, agissent de 3 manières
différentes :
Lactulose , lactitol Macrogol Sorbitol
Figure 20 : Les différents modes d'action des laxatifs osmotiques (30)
Le lactulose et le lactitol sont des disaccharides de synthèse non résorbés dans le tube
digestif. Ils sont hydrolysés par les enzymes des bactéries contenues dans la flore
intestinale ; cela va abaisser le pH colique et stimuler le péristaltisme. L'énergie
fournie par cette fermentation permet aux bactéries de proliférer, ces dernières
ralentissent alors l'effet laxatif par métabolisation du lactulose et du lactitol. Ainsi, ce
phénomène d'adaptation ne s'annule que lorsque la quantité de disaccharides présentes
dans l'intestin est supérieure à la quantité de disaccharides hydrolysés par la flore
bactérienne.
44
Le macrogol est un long polymère linéaire qui retient les molécules d'eau par des
liaisons hydrogène. Cela augmente le volume des liquides intestinaux et entraîne ainsi
l'effet laxatif. Le sorbitol quant à lui favorise l'hyperhydratation du contenu intestinal
et accélère le transit. Il stimule aussi la cholécystokinine, l'hormone qui contrôle
l'acidité de l'estomac. (35)
Tableau 4 : Les laxatifs osmotiques
En pratique, ces laxatifs sont bien tolérés et correspondent à un arsenal déjà assez
fourni pour traiter tous les patients (utilisables chez la femme enceinte et les enfants) .
Ils sont toujours choisis en 1ère intention lorsqu'un traitement est mis en place.
45
Dans la mesure où leur mode d'action est de provoquer un appel d'eau, il est
nécessaire de rappeler au patient que l'hydratation est importante.
b) Les laxatifs de lest
Parmi eux on distingue les mucilages, les fibres et les algues à thalle.
Tableau 5 : Les mucilages (28,39)
46
Les mucilages se gonflent d'eau et ainsi ont un effet de lest et hydratent le bol fécal.
Par ailleurs, ils doivent être pris avec beaucoup d'eau pour faire effet. Ainsi, devant un
échec du traitement, il est nécessaire de vérifier si le patient s'hydrate suffisamment
avant d'envisager une augmentation de posologie ou une autre molécule.
Tableau 6 : Les fibres (28,39)
On choisit ces traitements lorsque l'interrogatoire montre que le patient ne consomme
pas assez de fibres mais que pour une raison qui lui est propre il préfère cette
présentation plutôt que d'enrichir son alimentation en légumes, le but étant d'offrir la
prise ne charge la mieux adaptée à chaque patient et de trouver un compromis pour
que celui-ci se soigne.
47
Tableau 7 : Les algues à thalle(39)
Les algues à thalle sont issus de la phytothérapie, ils sont généralement choisis
d'emblée par les patients et délivrés pour répondre à leur demande. Il est alors
nécessaire de leur rappeler que leur usage doit être ponctuel et que l'apport en iode est
non négligeable. Leur provenance doit être contrôlée car on en retrouve également
dans les magasins bio et les herboristeries.
c) Les laxatifs lubrifiants
Tableau 8 : Les laxatifs lubrifiants (28,39)
48
L'effet laxatif est principalement mécanique, cependant le traitement ne doit pas être
pris au long cours. Généralement, la demande vient du patient, il faut alors s'assurer
de l'usage occasionnel du laxatif et informer le patient du risque de malabsorption des
vitamines liposolubles (A, D, E, K) et vérifier qu'il n'ait pas de signes de carences.
d) Les laxatifs de contact ou laxatifs par voie rectale
Tableau 9 : Les laxatifs de contact (28,39)
Les laxatifs de contact ne sont actifs que sur une dyschésie, ils ne suffisent donc pas
pour pallier une constipation par troubles de progression. Même si la demande vient
du patient, il est donc essentiel d'identifier à quel type de constipation on est
confronté.
49
N.B : Il vaudrait mieux utiliser les suppositoires à dégagement gazeux plutôt que les
suppositoires à la glycérine car ces derniers provoqueraient une irritation sur une
muqueuse dont la sensibilité est déjà amoindrie et compromettraient ainsi la
restauration ultérieure d'une physiologie normale de la défécation.
D'autre part les suppositoires à dégagement gazeux, en provoquant un besoin urgent
de défécation par surdistension gazeuse de l'ampoule rectale, compensent la
diminution de volume de selle excessivement desséchée et induisent le réflexe
exonérateur. (42)
e) Les laxatifs stimulants
Tableau 10 : Les laxatifs stimulants (28,39)
50
Les laxatifs stimulants ne doivent pas être proposés en 1ère intention car ils sont
irritants pour l'intestin. Aussi, ils ne sont pas utilisables chez tous les patients et sont
réservés pour un traitement de courte durée. Les plantes ont un effet laxatif tout aussi
puissant que les médicaments, le patient doit être informé sur les tisanes qu'il pourrait
consommer au quotidien.(13)
f) Nouvelles thérapeutiques
On observe une émergence des nouvelles thérapeutiques qui viennent renforcer
l'arsenal thérapeutique. Leur utilisation reste encore limitée, soit en raison de leur non
disponibilité actuelle en France soit en raison de leur absence de prise en charge par
l’assurance maladie. Ils ne sont utilisés qu'en derniers recours, lorsque toutes les
autres alternatives ont échoué et que la qualité de vie du patient se retrouve affectée
par son affection.
Le tableau ci-dessous récapitule ces molécules ainsi que leurs mécanismes d'action.
Molécules Mécanismes Motricité Sécrétion Indications Posologies
Prucalopride(Résolor®)
Agoniste 5HT4 +++ - CI-C 2mg/jour
Lubiprostone(Amitiza®)
Activateur sélectifde canaux Cl
+ +++ SII - C 24g deux fois/jo
Linaclotide (Constella®)
Agoniste Guanylate-Cyclase
++ +++ SII-C 145 à 290g12 semaines (54)
Elobixibat(A3309)
Inhibiteur des transporteurs d'acide biliaire
++ + CI-C Études en phase2
51
Bromure de naltrexone (Relistor®)
Antagoniste des récepteurs aux opioïdes µ (29)
Constipation aux opioïdes
1 inj SC tous les 2 jours 38 à 61 kg : 8 mg(0,4mL)
62 à 114 kg : 12 mg (0,6mL) Posologie (mL) =Poids (kg) x0,0075
Tableau 11 : Nouvelles thérapeutiques contre la constipation chronique (11)
Légende
CI-C : constipation idiopathique chronique
SII-C : Syndrome de l'intestin irritable à
constipation prédominante
Ces médicaments modifient tous la motricité et la sécrétion d'électrolytes dans
l'intestin. Ils ne sont utilisés qu'en dernière intention, lorsqu'on a épuisé tous les
traitements disponibles. À ce jour, il n'y a pas assez de recul sur l'iatrogénicité de ces
molécules, raison pour laquelle il ne faut les prendre qu'en dernière intention.
5) Alternatives thérapeutiques
a) L'homéopathie
L'homéopathie constitue une alternative pour les patients soucieux de prendre un
traitement qu'ils estiment naturel et inoffensif. Les souches suivantes sont prises à une
dilution de 5ch pour la plupart, sauf mention expresse, et peuvent être utilisées
combinées entre elles ou à un autre traitement.
52
Ce tableau récapitule leur utilisation en fonction des symptômes associés :
FAUX BESOINS
Désir constant et inefficace Silicea
Transit irrégulier et douleurs abdominales Nux vomica
Déshydratation et durcissement des selles
Spasme anal douloureux
Plumbum, Lycopodium
Hydrastis
Désagrégation des selles à l'exonération Magnesia muriatica
CONSTIPATION SANS BESOINS
Présence de mucosités Graphites
Selles dures et petites Opium
Selles foncées et sèches Bryonia alba
CAS PARTICULIERS
Présence d'hémorroïdes
Durant la grossesse et en post-partum
Collinsonia canadensis
Durant un voyage Platina
Menstruations Folliculinum dès le début des troubles
Lachesis si amélioration à l'arrivée des
règles
Abus de laxatifs Hydrastis si mucosités épaisses
Après une chirurgie Opium 15 à 30 CH
Arnica et Nux Vomica
Tableau 12 : Utilisation de l'homéopathie dans la constipation (41,53)
53
b) L'aromathérapie
Il existe des huiles essentielles reconnues pour leurs propriétés toniques et digestives à
savoir (39) :
– L'estragon (Artemisia dracunculus)
– La lavande ( Lavandula officinalis)
– La menthe poivrée (Mentha piperata)
– Le laurier noble (Laurus nobilis)
– Le romarin (Rosmarinus officinalis)
– Le gingembre (Zingiber officinale)
– La coriandre (Coriandrum sativum)
On peut les utiliser de deux manières différentes : par voie orale ou en application
cutanée par massage.
→ La voie orale : on administre 2 à 3 gouttes d'huile essentielle soit sur un comprimé
neutre, soit dans une gélule vide ou encore dans une cuillère d'huile végétale, de
préférence après les repas.
→ La voie cutanée : Mélanger 5 à 10 gouttes de trois huiles essentielles dans une
huile végétale et masser l'abdomen dans le sens des aiguilles d'une montre une à deux
fois par jour.
On peut également utiliser l'huile essentielle de basilic (Ocimum basilicum var bas) à
appliquer à la base de la colonne vertébrale deux à trois fois par jour pendant dix jours
et à renouveler si nécessaire. (37)
54
c) La nutrithérapie (40)
La constipation peut parfois être le résultat d'un déséquilibre de la flore intestinale. À
l'état normal, la flore intestinale protectrice qui tapisse les parois de l'intestin
intervient dans la synthèse des vitamines B et dans la stimulation de l'immunité. Elle
favorise également l'assimilation des nutriments. Les probiotiques et les prébiotiques
sont de ce fait intéressants car ils aident à maintenir une flore intestinale normale.
→ Les probiotiques
Un probiotique désigne un micro-organisme vivant qui lorsqu’il est administré en
quantité suffisante, exerce un effet bénéfique pour la santé de l’hôte.
On distinguera particulièrement les lactobacilles et les bifidobactéries, susceptibles de
maintenir un équilibre de l'écosystème colique. (1)
Outre la tolérance de l'organisme, les probiotiques doivent répondre à des critères de
stabilité et résister à l'acidité gastrique ainsi qu'à l'action digestive de la bile pour
pouvoir atteindre l'intestin vivants. Ce dernier critère est essentiel car indispensable au
mécanisme d'action même des probiotiques : tapisser les parois intestinales, proliférer
et induire des réactions métaboliques. (36)
On les retrouve essentiellement sous forme de compléments alimentaires tels que l'
Ergyphilus® ou le Bénétransit® par exemple.
55
→ Les prébiotiques
Ce sont les substrats des probiotiques. Ils sont constitués par les amidons résistants,
les fructanes, les β-glucanes, les fibres et les polyphénols. qui renferment de
nombreux métabolites essentiels libérés par les micro-organismes pendant la
fermentation. Ils stimulent de façon sélective la croissance et l’activité de la flore
intestinale protectrice. Ainsi, les probiotiques et, indirectement, les prébiotiques
accélèrent le transit lorsque ce dernier est ralenti, sans induire pour autant une
diarrhée. (12)
Nous représenterons, dans le tableau ci-après , la quantité idéale de prébiotiques à
atteindre chaque jour :
PRÉBIOTIQUES QUANTITÉIDÉALE
SOURCES ET TENEUR EN G/100G
Amidons résistants 7 à 12 grammes/jour Haricots blancs cuits 4,2
Haricots blancs cuits et refroidis 6,2
Banane crue 4
Fructanes 7 à 11 grammes/jour Ail séché 28,2
Ail cru 13
Oignon cru 4,3
β-glucane 3 à 4 grammes/jour Orge complète 5,2
Avoine complet 5,1
Sorgho complet 3,5
Fibres 25 grammes/jour Amande avec peau 12,60
Figue séchée 11,40
Datte séchée 8,00
Polyphénols 1,3 à 2,5
grammes/jour en
jouant sur la diversité
Cacao 6729
Chocolat noir 1860
Ananas 148
Tableau 13 : Les prébiotiques (12)
56
Il est à noter que pour une personne dont l'alimentation habituelle ne contient pas
beaucoup de prébiotiques, il est préférable de les introduire progressivement pour
aider l'organisme à s'accoutumer à l'assimilation de ceux-ci. Cette phase d'adaptation
est nécessaire parce que les prébiotiques sont fermentés et peuvent de ce fait produire
temporairement des gaz et des ballonnements. Dans cette optique, il est recommandé
de commencer par de toutes petites doses et d'augmenter progressivement les
quantités toutes les 3 semaines. Si toutefois, le patient ressent une gêne digestive, il lui
sera alors conseillé de revenir à la dose précédente et de la maintenir pendant 6 à 9
semaines puis de reprendre le rythme des 3 semaines. S'ensuivra ensuite une phase de
maintenance où la consommation régulière sera préconisée.
III/ PRISE EN CHARGE À L'OFFICINE
1) Conduite à tenir à l'officine
Dans la pratique officinale quotidienne, le pharmacien sera confronté aux cas de
constipation de manière répétée. Il sera alors très important de déceler et de
diagnostiquer si possible la constipation en question, d'autant plus que le patient ne
consulte généralement pas son médecin de manière systématique pour cela. Le rôle du
pharmacien s'en trouve alors doublement profitable au patient car en plus des conseils
et informations qu'il pourra fournir aux patients, il devra aussi détecter les signes
d'alerte présageant d'une maladie beaucoup plus grave cachée derrière ce tableau de
constipation. (13, 32, 33)
57
Un arbre décisionnel a été établi pour aider le pharmacien à orienter son
interrogatoire. Les grandes étapes sont :
– l'identification du patient
– les informations sur le type de constipation
– les signes d'alerte qui doivent conduire à une consultation médicale.
Il y a également les informations sur le patient , non seulement sur le plan
physiologique mais également sur le plan psychologique. Toutes ces informations
réunies, la médication ne doit jamais être la première option, elle n'intervient que
lorsque les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas à rétablir le transit.
La prise en charge nécessite donc un suivi, et le pharmacien est totalement apte à
l'effectuer d'autant plus s'il connaît son patient. En cas d'échec, le pharmacien se doit
de diriger son patient vers une prise en charge plus adaptée afin de diagnostiquer au
plus vite l'étiologie de la constipation et de la traiter en conséquence. Il peut
accompagner son patient dans ces démarches en lui expliquant les étapes et les
résultats tout au long de son suivi.
58
2) Identification du patient
Au comptoir, il est important de déceler pour qui la personne demande les
médicaments, et donc qui est le patient. Le pharmacien se doit d'être plus vigilant face
à certaines populations de patients comme les personnes âgées, les nourrissons et
jeunes enfants ou encore les femmes enceintes.
SUJET ÂGÉ NOURRISSON/ JEUNEENFANT
GROSSESSE
À quoi prêter attention ?
- Polypathologie (dont ceuxatteignant le SNC) et donc polymédication : attention aux interactions médicamenteuses et à la iatrogénie
- Capacités cognitives diminuées, démence : biais des auto-questionnaires et accès limité aux toilettes
- Défaut d'alimentation et d'hydratation (17, 50)
- Allaitement maternel (un nourrisson peut assimiler quasi entièrement le lait de sa mère provoquant une « fausse constipation ») ou au biberon (mauvaise reconstitution, excès de céréales ou d'épaississants)(4,21,48,49)
- Savoir orienter vers le médecin si identification designes organiques (maladie de Hirschsprung non diagnostiquée)(34)
- Acquisition de la propretéeffective ou non. (8,21)
- Identifier les déclencheurs(causes psychologiques) (8)
- Changements de mode de vie : alimentation guidée par les envies, baisse d'activité physique
- Supplémentation en fer
- Pression de fœtus sur le tube digestif
- Changements hormonaux s'exerçant sur la contraction des muscles lisses ainsi que sur la réabsorption d'eau (2)
60
Les mesures spécifiques à prendre
SUJET ÂGÉ NOURRISSON/ JEUNEENFANT
GROSSESSE
LES RÈGLES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES SERONT TOUJOURS ADOPTÉES EN1ÈRE INTENTION
- Conduite systématique dupatient aux toilettes (faire intervenir des aidants si nécessaire)
- Privilégier les laxatifs osmotiques, de lest ou de contact. Pas de laxatifs lubrifiants car risque élevé de fausse route et non absorption des vitamines liposolubles chez des personnes souvent déjà dénutries.
- Prescription d'un dérivé morphinique → laxatif systématique
- Fécalome → évacuation impérative et prévention systématique par des laxatifs de contact tous les 7 à 10 jours (50)
- Si nourrisson allaité : augmenter l'hydratation de la mère.
- Rappeler les règles de reconstitution des laits : mesure de lait =30 mL d'eau. (48)
- Éviter les laits trop épaissis et l'abus de farines infantiles. - Choix de l'eau : Hépar® (max 3 biberons/jour) , eau déminéralisée...
- Laits spéciaux : caroube, lipides structurés (Betapol ® , Lait Picot Constipation ®) , laits sans PLV (Modilac ®), laits riches enprébiotiques (Nutricia confort®)(18)
- Laxatifs : lactulose avant 6 mois et macrogol après.Voie rectale possible(49, 57)
- Laxatifs de lest et osmotiques utilisables pendant la grossesse.Laxatifs de contact ponctuellement.(2)
- Pas de laxatifs stimulants,seul le séné est autorisé pendant les 2è et 3è trimestre de la grossesse, après échec des autres traitements
- Pas d'aromathérapie ni d'huile de ricin
Tableau 14 : La conduite à tenir adaptée à chaque patient
61
3) Interrogatoire et orientation de la prise en charge
L'interrogatoire est point primordial de la prise en charge du patient. Il doit mettre en
évidence les signes d'alertes qui conduiraient directement à une consultation, il doit
également orienter sur le type de constipation auquel on est confronté ainsi que les
mécanismes de cette dernière.
Questions à poser Ce qu'il faut détecter
Circonstances de survenue Déclencheur, composante psychologique
Depuis quand ? Constipation aigu ou chronique
Avez-vous des signes associés ? Signes d'alerte → consultation
Fréquence et nature des selles, autoévaluation ?
Type de constipation
Régime alimentaire ? Erreurs diététiques
Médicaments en cours (dont les plantes) ? Iatrogénie, automédication, maladie des laxatifs
L'aboutissement de ce questionnaire ne devrait en règle générale pas être l'utilisation
de laxatif quel qu'il soit. En effet, hormis une prise en charge spéciale, la première
recommandation doit toujours concerner les règles hygiéno-diététiques, l'utilisation
des laxatifs doit faire suite à un échec de ces dernières.
62
4) Les laxatifs : gestion des effets indésirables et conseils
associés (28,35
CLASSE DEMÉDICAMENTS
EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCAUTIONSD'EMPLOI
LAXATIFSOSMOTIQUES
- Météorisme transitoire- Prurit et douleur à l'anus- Rarement : rash, angiœdème , urticaire, choc anaphylactique- Un surdosage se traduit généralement par des douleurs abdominales et une diarrhée
- Si diarrhée, diminuer laposologie
LAXATIFS DELEST
- Ballonnement intestinal en début de traitement
- Réactions allergiques surtout pour lepsyllium et la sterculia.
- Accidents obstructifs possibles si obstacle organique dans le tube digestif (surtout si prise sans eau)
- Prendre avec beaucoup d'eau
- Augmentation des dosesprogressive et apport hydrique suffisant avec sibesoin un antispasmodique au début
LAXATIFSLUBRIFIANTS - Suintement anal
- Fausse route → Risque d'inhalation bronchique, pneumopathie
- Rassurer le patient et prévoir des sous-vêtements de rechange L'association aux mucilages permet de réduire les risques de suintement.
- Pas d'usage prolongé
- Les prendre deux heures avant le coucher
LAXATIFS DECONTACT
- Sensation de brûlures anales voire rectite congestives
- Pas d'usage prolongé car perte du réflexe de défécation
63
LAXATIFSSTIMULANTS
LAXATIFSOSMOTIQUES
SALINS
- Douleurs abdominales, diarrhée, sensations de brûlures anales
- Maladie des laxatifs
- Anthraquinones : coloration jaune-brun à rose-rouge des urines, hyperpigmentation de la marge anale.Surdosage → hippocratisme digital, tétanie, cachexie, hépatite, atonie du côlon...
- Pas de façon prolongée :maximum 8 à 10 jours
- Interrompre le traitement si allergie, diarrhée, douleurs abdominales, fatigue ou tout signe évoquant une hypokaliémie
- Plantes : jamais les plantes en vrac, privilégier les tisanes toutes faites(31)
Tableau 15 : La gestion des effets indésirables (28)
N.B : Les principaux signes évoquant une hypokaliémie sont des signes
neuromusculaires (fatigue, faiblesse musculaire pouvant aboutir à une paralysie), des
signes digestifs (atonie digestive), des signes cardiaques (troubles du rythme), des
signes rénaux surtout la polyurie-polydipsie non sensible à l'ADH.(20)
Après chaque délivrance d'un traitement, il est essentiel d'informer le patient sans
l'effrayer, pour cela il faut lui rappeler que les effets indésirables ne sont pas ressentis
systématiquement chez tous les patients. Cependant, si ils en ressentent, il est
important de compartimenter ces effets indésirables. D'une part, rassurer le patient sur
les effets indésirables inhérents au fonctionnement du médicament en leur disant que
c'est « normal » et transitoire et d'autre part, les mettre en garde pour déceler des effets
indésirables qui nécessitent un ajustement voire un arrêt du traitement. La diplomatie
est de rigueur pour ne pas affoler le patient et pour s'assurer de son observance.
64
Pour les laxatifs osmotiques, il faut informer le patient, avec des mots qu'il comprend,
que le météorisme est normal et transitoire, et qu'il ne faut pas arrêter le traitement.
Par contre il faut diminuer la posologie si il ressent une douleur abdominale ou si il a
une diarrhée.
Les laxatifs de lest peuvent causer des ballonnements, pour éviter cela, conseiller au
patient d'augmenter progressivement la posologie et insister sur la prise d'eau en lui
expliquant que l'efficacité du traitement en dépend.
Les laxatifs lubrifiants ne doivent jamais être pris en position couchée et toujours à
distance du coucher. Le suintement anal peut se résoudre en associant un mucilage à la
prise. Dire au patient de prévoir des sous-vêtements de rechange pour plus de confort.
Dans le cas où la prise de laxatifs lubrifiants n'est pas occasionnelle, le suintement
anal peut être un argument pour pousser le patient à réduire les doses et à arrêter.
Les laxatifs de contact ne doivent être pris que si le problème est distal, expliquer leur
fonctionnement au patient permet de leur faire prendre conscience de l'inutilité du
médicament dans les troubles de progression. Toujours insister sur le caractère
occasionnel de la prise d'un laxatif.
Les laxatifs stimulants sont à éviter au maximum ;aussi, il est important que le
pharmacien montre une prise de position nette et concise contre ces médicaments en
expliquant les effets délétères du médicament et en redirigeant si possible le patient
vers une alternative moins irritante. Si le laxatif est une prescription médicale,
informer le patient sur les effets indésirables « normaux » comme la coloration des
urines par les anthraquinones et insister sur l'observance et le caractère occasionnel du
traitement en précisant que celui-ci ne doit pas être pris à long terme.
65
5) La maladie des laxatifs (31)
a) Qu'est ce que la maladie des laxatifs ?
Lorsque les laxatifs sont pris au long cours, un phénomène de tolérance se développe
chez le patient. Outre la dépendance psychologique, on observe également une
dépendance « mécanique » aux laxatifs au fil des années. Ces troubles sont
accompagnés de désordres hydroélectrolytiques surtout en ce qui concerne le sodium
et le potassium. En France, 90% des cas publiés concernait des femmes et dans la
grande majorité des cas elle débute entre 15 et 30 ans. (31)
Elle se traduit par le fait que l'exonération ne se fait qu'après la prise de ces
traitements. L'arrêt de ces derniers entraîne alors un « rebond » de constipation et le
patient a le sentiment de ne plus pouvoir arrêter la prise et risque même de surenchérir
pour retrouver l'effet escompté.(61) Dans ce cadre, la prise est quotidienne et peut
impliquer jusqu'à plusieurs dizaines de comprimés par jour. Dans certains cas, purges,
suppositoires et lavements peuvent être utilisés conjointement de façon plus ou moins
régulière. La prise abusive de laxatifs n'est jamais un trouble isolé et elle est souvent
accompagnée d'autres troubles du comportement comme l'anorexie par exemple. (31)
b) Quels traitements sont incriminés ?
Tout traitement laxatif, lorsque la prise est abusive et trop prolongée, est susceptible
de provoquer une dépendance. Par ailleurs , la composante psychologique est très
importante dans cette affection,et la prise en charge doit prendre en compte la
compliance du patient faute de quoi elle sera inefficace.
66
Cependant, les laxatifs stimulants, qu'ils soient sous forme de plantes ou de
médicaments, sont les plus grands responsables de cet état. En effet, ils provoquent
une vidange totale du côlon alors qu'une défécation normale vide uniquement le côlon
descendant.
De ce fait, un certain délai est nécessaire pour remplir à nouveau le côlon, et c'est ce
qu'on appelle la « pause compensatrice » . Elle retarde les prochaines selles, ce que le
patient interprète à nouveau comme une constipation et l'incite à reprendre le même
médicament, entretenant de ce fait un cercle vicieux.
Figure 22 : La pause compensatrice (61)
Par ailleurs, l'abus de laxatifs stimulants entraîne une inflammation de la muqueuse
colique et à long terme des modifications anatomo-pathologiques irréversibles.
67
Une fausse diarrhée est un signe inaugurant le début de la maladie. On observe alors
une alternance de constipation et de débâcles diarrhéiques aboutissant à une
insuffisance rénale ou une hypokaliémie. Outre ces anomalies organiques, l'utilisation
chronique de ces substances provoque des lésions des plexus nerveux coliques,
entraînant alors une véritable inertie colique. Cette dernière oblige alors le patient à
augmenter les doses de laxatifs, entretenant ainsi ce cercle vicieux. (27)
c) Comment lutter contre la maladie des laxatifs ?
La prise en charge de cette affection doit intégrer en premier lieu une prise en charge
psychologique. Aussi, il est communément admis de ne pas proposer des laxatifs
stimulants en 1ère intention, qu'il s'agisse de médicaments ou de plantes. Concernant
ces dernières, l'information du patient est très importante car étant perçues comme une
thérapeutique naturelle, le risque est sous estimé par les patients. Devant très souvent
faire face à l'entêtement du patient, le rôle du pharmacien est prépondérant pour le
raisonner et l'aiguiller vers des laxatifs plus doux. Si toutefois il n'y arrive pas, il est
important de rassurer le patient quant à la pause compensatrice pour lui éviter
d'enchaîner les prises inutiles de médicaments et d'insister sur le caractère occasionnel
de la prise de ces traitements.
Pour les patients à risque, il est conseillé d'éviter la vente de laxatifs sous forme de
tisanes et les gros conditionnements car ils sont considérés par les patients comme
anodins, rendant les risques de mésusages hautement probables, d'autant plus qu'on
retrouve souvent des anthracénosides dans un certain nombre de spécialités dont
l'indication est souvent très éloignée de la constipation.
68
On retrouve notamment parmi ces spécialités les tisanes pour maigrir, les tisanes
détox ou encore certains compléments alimentaires utilisés chez les sportifs.
Un bon pharmacien doit aussi être capable de reconnaître ses limites et savoir diriger
son patient vers une prise en charge plus complète et plus adaptée si le besoin se fait
ressentir. Par ailleurs, la communication grand public en faveur de laxatifs doit être
axée sur le caractère occasionnel de ce type de traitement et tout message publicitaire
associant l'action laxative à une action amaigrissante ou toute notion équivalente n'est
pas acceptable. (31)
69
CONCLUSION
Le pharmacien est un véritable acteur de santé publique, il est l'interlocuteur privilégié
dans la prise en charge de certaines pathologies fréquentes. Aussi, il peut également
informer le patient et prévenir les risques iatrogènes liés à l'automédication. Plusieurs
raisons sont inhérentes à cela, on peut citer par exemple le développement des
médicaments en vente libre (OTC) , les délais pour obtenir un rendez-vous chez le
médecin, les longues heures d'attente au cabinet médical pour une consultation. Tout
cela pousse le patient à s'orienter vers le pharmacien pour toutes les affections
bénignes. Ce dernier est tout à fait apte à la prise en charge de ces petites pathologies,
il détecte les signes d'alerte et oriente le patient vers une prise en charge adaptée. Il
peut également assurer le suivi car il est le professionnel de santé que le patient voit le
plus souvent. Un arsenal thérapeutique conséquent est mis à disposition pour prendre
en charge tous les types de constipation et tous les patients qui s'en plaignent. La prise
en charge doit toujours être personnalisée et adaptée à chaque patient ; elle doit
toujours commencer par des règles hygiéno-diététiques. La prise en charge suit une
démarche progressive qui consiste en un traitement symptomatique, si la mesure prise
est réussie, elle est maintenue. Dans le cas contraire, on explore de nouvelles pistes et
on essaye d'autres traitements. La prise en charge psychologique de cette affection est
souvent oubliée et mise de côté à la fois par les praticiens et par les patients. Là
encore, le pharmacien peut intervenir et aider le patient à solutionner le problème. En
effet, comme le pharmacien est beaucoup plus souvent en contact avec son patient, ce
dernier est plus enclin à se confier à lui. Il peut ainsi être une oreille attentive pour
soulager le patient, ou encore l'orienter vers une prise en charge adaptée.
70
Cette relation patient-pharmacien est pour l'instant un privilège en France, possible
grâce au monopole pharmaceutique. L'avenir de la pharmacie est cependant
compromise par la menace de la mise en vente de l'OTC en grande surface. Dans ce
cas-là, non seulement les patients trouveront des médicaments en libre accès dont le
mésusage occasionnera une nette augmentation de la iatrogénie mais cette
automédication grandissante les conduira également à consulter de moins en moins.
Tous les symptômes inquiétants qu'un pharmacien aurait pu détecter au comptoir
passeront à la trappe et ils se retrouveront des mois plus tard à être traités pour une
maladie évoluée qui aurait pu être détectée plus tôt. Il ne faut pas non plus oublier les
dangers d'internet, un grand nombre de personnes se fient aux forums qu'ils retrouvent
sur internet pour se fournir ensuite les médicaments sans avis médical. Le pharmacien
constitue le premier rempart pour empêcher ces débordements, ses connaissances sur
le médicament sont utiles et nécessaires pour informer le patient et le dissuader de
toute mauvaise utilisation des médicaments. En somme, le pharmacien se situe au
cœur de la prise en charge du patient, son rôle est souvent de dire non, mais non sans
bienveillance. Sa contribution à la santé publique est non négligeable, il serait
intéressant d'étendre son pouvoir pour assurer un suivi de ses patients en lui octroyant
par exemple un droit de prescription de certaines analyses médicales pour les
affections bénignes ou effectuer des tests de diagnostic, comme au Canada par
exemple, et ce pour faciliter et accélérer la prise en charge des patients.
71
BIBLIOGRAPHIE
[1] ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail )
[2] Armessen C. , Faure S. , La constipation au cours de la grossesse, Actualités
pharmaceutiques n°486 , Juin 2009 , p16-18
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SERMENT DE GALIEN
Je jure, en présence de mes maîtres de la Faculté, des
conseillers de l'Ordre des pharmaciens et de mes
condisciples :
D'honorer ceux qui m'ont instruit dans les
préceptes de mon art et de leur témoigner ma
reconnaissance en restant fidèle à leur
enseignement.
D'exercer, dans l'intérêt de la santé publique, ma
profession avec conscience et de respecter non
seulement la législation en vigueur, mais aussi les
règles de l'honneur, de la probité et du
désintéressement.
De ne jamais oublier ma responsabilité et mes
devoirs envers le malade et sa dignité humaine, de
respecter le secret professionnel.
En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes
connaissances et mon état pour corrompre les
mœurs et favoriser des actes criminels.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle
à mes promesses.
Que je sois couvert d'opprobre, méprisé de mes
confrères, si j'y manque.