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Thorie de la connaissanceEdition Livres pour tous(www.livrespourtous.com)
Contenus
ArticlesThorie de la connaissance 1
A priori et a posteriori 5
Concept 8
Connaissance (philosophie) 11
Conscience 17
Ncessit et contingence 28
Croyance 30
Dialectique 38
Doute 46
Empirisme 48
pistmologie 59
Espace (notion) 68
Idalisme (philosophie) 71
Imagination 73
Innisme 77
Jugement (philosophie) 78
Philosophie analytique 80
Synthtique a priori 87
Langage 89
Logique 91
Mmoire (sciences humaines) 96
Mtaphysique 101
Nominalisme 109
Pense 112
Phnomnologie (philosophie) 113
Philosophie du langage 119
Cause 125
Principe de raison suffisante 129
Psychologie cognitive 132
Pyrrhon d'lis 133
Raison 136
Rationalisme 142
Ralisme (philosophie) 150
Ralit 154
Savoir 157
Scepticisme (philosophie) 160
Science 167
Sciences cognitives 218
Sociologie de la connaissance 224
Solipsisme 229
Temps 232
Transcendantal 248
Universel 249
Vrit 250
RfrencesSources et contributeurs de larticle 258
Source des images, licences et contributeurs 262
Licence des articlesLicence 265
Thorie de la connaissance 1
Thorie de la connaissance
Cet article est une bauche concernant l'pistmologie et les sciences cognitives.
Vous pouvez partager vos connaissances en lamliorant (comment ?) selon les recommandations des projets
correspondants.
Consultez la liste des tches accomplir en page de discussion.
Cet article a une forme trop acadmique.
La forme ressemble trop un extrait de cours et ncessite une rcriture afin de correspondre aux standards de Wikipdia. N'hsitez pas
l'amliorer [1]
.
Selon Platon[rf.ncessaire], la connaissance est l'intersection de vrits et de
croyances
La thorie de la connaissance, ou philosophie
de la connaissance, parfois assimile
l'pistmologie, est la partie de la philosophie qui
tudie la nature, les origines, les contenus, les
moyens et les limites de la connaissance, en
particulier de la connaissance humaine. Une
grande partie des travaux qui relvent de cette
discipline sont consacrs l'analyse de la
connaissance, c'est--dire la dtermination de
ses conditions ncessaires et suffisantes. Il s'agit
plus prcisment d'tablir quelles relations
entretient la connaissance avec la croyance et la
vrit, et quelles procdures de justification
permettent de distinguer une simple croyance
vraie (qui peut l'tre par accident) d'une vritable
connaissance.
Une partie de cet article porte sur la thorie analytique de la connaissance, discipline philosophique qui s'est pour
l'essentiel dveloppe dans le monde anglophone[2]. Le monde germanique, de par l'apport anglo-saxon a repris les
rsultats analytique pour les runir dans une thorie globalisante. Le passage est trs distinct de Locke, Berkeley,
Hume Kant pour l'analytique. Fichte opre le renversement avec sa "Doctrine de la science" imposant ainsi le
dpart d'une conception qui ne se veut pas seulement analytique mais unifiante. Ceci sera beaucoup dvelopp par
Schelling et Hegel.
Dfinition classique de la connaissance
Croyance vraie justifie
Articles dtaills : Justification (philosophie) et Vrit.
L'approche classique dfinit la connaissance comme une croyance vraie et justifie[3], et non seulement une croyance
vraie. Cette dfinition exclut les cas o un individu a une croyance vraie, mais o il n'est pas en mesure d'expliquer
pourquoi cette croyance est vraie. L'individu peut ainsi croire que "la terre tourne autour du soleil" (proposition p)
par exemple par ou dire, sans tre capable de l'expliquer. La proposition p est vraie, mais l'individu n'a pas la
connaissance que "la terre tourne autour du soleil". Il s'agit pour l'individu d'une croyance.
La justification de la croyance est donc l'lment crucial de cette analyse traditionnelle de la connaissance, et de
nombreuses thories contemporaines cherchent en dterminer prcisment la nature et les modalits ; la thorie de
Thorie de la connaissance 2
la justification est l'une des principales branches de la thorie de la connaissance.
Le terme de connaissance a longtemps dsign, en philosophie, des croyances dont la vrit est justifie de
manire certaine. Toute croyance prsentant un moindre degr de justification constitue ce compte une opinion
probable (ou connaissance par provision). Ce point de vue prvaut encore dans l'uvre de Bertrand Russell
(notamment dans les Problmes de Philosophie, 1912). Au cours des dcennies qui suivirent, l'ide selon laquelle le
degr de justification des croyances doit s'valuer en termes de certitude a perdu en influence.
Le problme de Gettier et les analyses contemporaines de la connaissance
Dans un clbre article intitul Is Justified True Belief Knowledge? (1963), Edmund Gettier affirme qu'il existe
des situations dans lesquelles une croyance peut tre la fois vraie et justifie, et ne constitue pas pour autant une
connaissance. Plus exactement, selon Gettier, l'analyse traditionnelle nonce les conditions ncessaires de la
connaissance, mais que ces conditions ne sont pas suffisantes. Pour mieux apprcier la stratgie de Gettier et les
arguments que lui opposeront ses contradicteurs, il est utile de partir de l'analyse classique. D'aprs celle-ci :
S sait que p si et seulement si
1. p est vrai ;
2. S croit que p ; et
3. la croyance de S dans p est justifie.
L'attaque de Gettier repose sur deux prmisses, consistantes avec l'analyse traditionnelle. Premire prmisse : il est
possible qu'une croyance justifie soit fausse. (En d'autres termes, il est possible d'avoir de bonnes raisons de croire
dans la vrit de p et que p soit fausse.) Seconde prmisse : si S est justifi croire que p et que p implique q, et si S
dduit q de p et accepte q comme un rsultat, alors S est justifi croire que q. partir de ces prmisses, Gettier
construit deux exemples qui manifestent l'insuffisance de la dfinition traditionnelle. Il suffira d'voquer le premier.
Smith et Jones se portent candidats pour le mme poste. Smith a d'excellentes raisons de croire que la candidature de
Jones sera retenue, et il sait par ailleurs que Jones a dix pices de monnaie dans sa poche. Soit p : Jones sera
embauch et il a dix pices dans sa poche . On voit que deux des trois conditions traditionnelles sont dj remplies :
Smith croit que p, et il est justifi croire que p. Considrons maintenant la proposition q : Celui qui sera
embauch a dix pices dans sa poche . Il est clair que p implique q ; si on suppose que Smith dduit q de p, alors
(par la seconde prmisse) Smith croit que q et cette croyance est justifie.
Maintenant, il se trouve que, contrairement la prdiction de Smith, c'est Smith, et non Jones, qui obtient le poste.
Bien qu'elle soit justifie, p est donc fausse (cas admis par la premire prmisse). Mais il se trouve que Smith, son
insu, a dix pices de monnaie dans sa poche ; q est donc vraie. Au total, Smith croit que q, il est justifi croire que
q (par infrence partir de p), et q, l'insu de Smith, est vraie. Nous sommes donc dans un cas de croyance vraie
justifie qui n'est pas pour autant un cas de connaissance : Smith ne sait pas que q est vraie.
Rponses Gettier
Depuis la publication de l'article de Gettier (dans la revue Analysis, vol. 23, 1963, pp. 121-123) un trs grand nombre
d'auteurs ont tent de parvenir une analyse de la connaissance qui puisse exclure a priori de tels exemples. Les
deux stratgies les plus couramment employes consistent : a) modifier la clause de justification retenue par
Gettier, juge trop faible ; b) ou bien conserver la clause de justification traditionnelle mais en y ajoutant une autre,
cense garantir l'ensemble de l'analyse contre les exemples de type Gettier. La solution propose par Robert Nozick
relve de la premire stratgie : la clause de justification traditionnelle est remplace par deux conditionnelles fixant
la relation entre la croyance de S et la vrit du contenu de sa croyance. Selon Nozick, S sait que p si et seulement si :
1. p est vraie
2. S croit que p
3. si p est fausse, S ne croira pas que p.
4. si p est vraie, S croira que p.
Thorie de la connaissance 3
Simon Blackburn a critiqu cette formulation, arguant que nous ne devrions pas admettre au rang de connaissances
des croyances qui, bien qu'elles suivent la vrit la trace (conformment aux exigences de Nozick), ne sont pas
soutenues par des raisons appropries. En effet, il semble possible d'imaginer des scnarios dans lesquels la croyance
de S est troitement corrle la vrit ou la fausset de p, et o S est tout fait incapable de rendre compte de sa
croyance, c'est--dire d'avancer des lments de justification. En d'autres termes, la croyance vraie ne sera
vritablement justifie que si S sait pourquoi elle est vraie. Nous retrouverons plus loin cette ide selon laquelle une
croyance n'est justifie que si le sujet dispose d'un accs pistmique la base de justification : c'est la thse
fondamentale des thories internalistes de la justification. Les thories externalistes de la justification (dont Nozick
nous offre ici un premier exemple) affirment au contraire que la base de justification de nos croyances ne nous est
pas ncessairement accessible ; il se peut que nos croyances ne soient pas justifies par d'autres croyances, mais par
des mcanismes fiables les reliant aux modifications de notre environnement.
Dans une autre rponse, Richard Kirkham explique que l'impossibilit de parvenir une analyse de la connaissance
qui soit parfaitement l'abri des contre-exemples de Gettier tient au fait que seule la dfinition de la connaissance en
vigueur depuis l'Antiquit jusqu' Russell est vritablement satisfaisante : pour tre une connaissance, une croyance
ne doit pas seulement tre vraie et justifie, mais sa base de justification doit encore rendre ncessaire sa vrit.
Cette contrainte constitue un critre extrmement exigeant (si nous le retenons, la plupart de nos connaissances
empiriques n'en sont plus), mais Kirkham remarque que des standards de connaissance trs hauts n'empchent pas
d'intgrer l'ensemble de nos savoirs faibles la catgorie des croyances raisonnables .
Si on opte pour la seconde stratgie (ajouter une quatrime clause aux trois traditionnelles), une des possibilits
consiste exiger que la justification de la croyance soit invaincue (undefeated). Cette nouvelle thorie, due en
particulier Keith Lehrer et Thomas D. Paxson Jr., ne vaut pas pour toute connaissance en gnral, mais seulement
pour celles que ces auteurs appellent non basiques (nonbasic). La distinction des connaissances basiques et
non basiques vise le contenu de la base de justification : si S sait que p et que la base de justification de sa croyance
ne comporte pas d'autres croyances, alors sa connaissance sera dite basique . Cette description correspond en
particulier aux connaissances perceptives non infrentielles du type : je perois une douleur dans ma cuisse gauche
. On voit bien que cette connaissance ne repose pas sur une autre croyance, mais drive uniquement du contenu de
mon exprience. Selon Lehhrer et Paxson, la dfinition traditionnelle de la connaissance rend suffisamment compte
des connaissances de ce type. En revanche, si S sait que p est vrai et qu'une autre proposition q entre dans la base de
justification de cette croyance, alors sa connaissance sera dite non basique : il s'agit ici des connaissances dites
infrentielles , c'est--dire des connaissances qui dpendent logiquement de la vrit d'autres croyances, plus ou
moins nombreuses. Dans le cas des connaissances non basiques, une quatrime clause est requise pour que l'analyse
soit l'abri des contre-exemples : la croyance vraie et justifie doit en outre tre invaincue (undefeated). En
d'autres termes, si S sait que p et que la base de justification de p comporte q, il ne doit y avoir aucune autre
proposition r qui soit vraie et qui invalide q.
Les Sources de la connaissanceCette section est vide, insuffisamment dtaille ou incomplte. Votre aide [1] est la bienvenue !
Le philosophe empiriste (cf. John Locke, David Hume) place l'exprience sensible l'origine de l'acquisition de la
connaissance. Pour sa part, le rationaliste (cf. Ren Descartes, Karl Popper, Jules Vuillemin) la fait reposer sur
l'exercice de la raison. Se manifeste aussi une r-union ou synthse du sensible (Percept) et de la raison (Concept)
chez des auteurs comme Rudolf Steiner (dans sa "Philosophie de la libert"), Schelling. Runir les deux lments
serait la fois l'origine et l'acte mme de "connatre"rendu effectif par "le penser".
ralistes
phnomnologistes
sensualistes
matrialistes
Thorie de la connaissance 4
logicistes
rationalistes
idalistes
psychistes
spiritualistes
monadistes
dynamistes (cf."La pense humaine et la pense cosmique" - Ed. Novalis, R. Steiner)
empiristes
constructivistes
Par exemple, l'idaliste verra le monde des ides comme l'lment premier de toutes choses alors que le spiritualiste
lui rtorquera "non, le monde des ides provient de la source premire qui est le Divin". Quant au raliste - devant
ces propos qui lui seront insignifiants - il se contentera tout simplement de ce qu'il a devant les yeux (aspect
sensoriel).
Thorie de la connaissance en FranceLe Collge de France a possd de 1962 1990 une chaire de Philosophie de la connaissance, dont le titulaire tait
Jules Vuillemin ; et de 1986 1990 une chaire d'pistmologie compare, dont le titulaire tait Gilles-Gaston
Granger. Depuis 1995, il possde une chaire de Philosophie du langage et de la connaissance, dont le titulaire est
Jacques Bouveresse.
Notes et rfrences[1] http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Th%C3%A9orie_de_la_connaissance& action=edit
[2][2] Cela entrane quelques problmes quand on passe au franais ; dans les cas litigieux, l'expression anglaise correspondante sera mentionne
entre parenthses.
[3] Une telle dfinition de la connaissance remonte la philosophie grecque. Dans le dialogue de Platon intitul le Thtte, Socrate passe en
revue un certain nombre de dfinitions possibles de la connaissance. L'une des plus prometteuses identifie la connaissance la croyance
vraie justifie . Socrate soutient qu'en plus d'tre vraie, une croyance doit tre justifie pour constituer une connaissance authentique.
Sources (en) Laurence BonJour, The Structure of Empirical Knowledge, 1985
(en) Roderick Chisholm, Theory of knowledge, 1989
Jean-Michel Besnier, Les Thories de la Connaissance, PUF, coll. Que sais-je ? , Paris, 2005
(ISBN978-2-13-055442-4)
A priori et a posteriori 5
A priori et a posteriori
Cet article est une bauche concernant la philosophie.
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En philosophie, une connaissance a priori [1] est une connaissance logiquement antrieure l'exprience. Dans la
pense de Kant, c'est aussi une connaissance indpendante de l'exprience . Cela s'oppose une connaissance a
posteriori, empirique, factuelle, ce qui est issu de l'exprience (Kant).
En franais, priori, locution latine, signifie : partir de ce qui vient avant [2], expression drive de prior qui
signifie antrieur. L'expression a d'abord servi dsigner un raisonnement qui va de la cause l'effet [rf.ncessaire].
Ce sens se rencontre au Moyen ge, puis chez Descartes et encore chez Gottfried Wilhelm Leibniz. Par exemple,
une preuve a priori de l'existence de Dieu est une dmonstration qui part des causes, c'est--dire de ce qui est
premier selon la nature. Dans le franais courant, a priori ou apriori utilis comme expression nominale signifie
prjug : par exemple, avoir un a priori.
Usage
Graphies
La locution possde aujourd'hui deux orthographes : a priori ou priori (toutes les remarques de cette partie
s'appliquent aussi a posteriori ).
La forme francise priori est utilise notamment par Voltaire[3] et Laplace[4], et reconnue par Littr[5] et est
encore largement discute[6]. En fait, l'absence d'accent est un usage moderne. La prposition latine ab, lide ici en
a, n'a rien voir avec la prposition franaise , mais la langue franaise actuelle rserve le a sans accent
au verbe avoir.
Cette forme francise est supprime du dictionnaire de l'Acadmie franaise dans sa neuvime dition, en 1992.
Le statut actuel, suite la rforme de l'orthographe franaise de 1990 est qu'aucune des deux graphies n'est fautive,
mais la forme avec accent est recommande. Mais il est considr comme plus cohrent d'utiliser l'italique pour la
graphie sans accent et uniquement pour celle-l.
L'utilisation des termes
Les termes a priori et a posteriori sont utiliss en philosophie pour distinguer deux types diffrents de
connaissances, la justification et l'argument : une connaissance a priori est indpendante de l'exprience , et une
connaissance a posteriori est prouve par l'exprience . Ils sont principalement employs comme substituant au
terme connaissance , ou encore faisant rfrence des types de connaissances (par exemple, une connaissance a
priori ). L' a priori est parfois utilis pour substituer au terme vrit . En outre, les philosophes en donnent
differents sens.
La distinction intuitive
Bien que les dfinitions et l'utilisation des termes aient vari dans l'histoire de la philosophie, ils ont constamment
marqu deux notions pistmologiques distinctes. La distinction intuitive des connaissances a priori et a posteriori
est plus facilement observable dans les exemples. En empruntant Jerry Fodor (2004), prenons par exemple la
proposition exprime par la phrase George V souverain de 1910 1936. C'est une connaissance (si elle est vraie)
qu'il faut tenir pour savoir a posteriori, car elle exprime un fait empirique inconnaissable par la raison seule. Par
A priori et a posteriori 6
contre, considrons la proposition : Si George V rgna sur tous, alors il aura rgn au moins une journe. C'est
une connaissance a priori, parce qu'elle drive d'une dclaration que l'on peut dduire par la seule raison.
L'opposition a priori / a posteriori Aristote est le premier avoir thmatis cette distinction qu'il recoupe avec celle de 'ce qui est antrieur et mieux
connu par nature' et 'ce qui est antrieur et mieux connu pour nous'. Il entend par la premire ce qui est plus loign
de la sensation (l'universel), et, par la seconde, ce qui est le plus proche de celle-ci (les individus) (Encyclopdie de
la philosophie, Le livre de poche, 2002, p. 1).
J'appelle antrieur et mieux connu pour nous ce qui est plus proche de la sensation, alors que ce qui est
antrieur et mieux connu absolument en est plus loign. Or ce qui est le plus universel en est le plus loign,
alors que les individus en sont le plus proche (Aristote, Seconds analytiques, I, 2, 71b33)
Leibniz oppose les vrits de fait (a posteriori) aux vrits de raison (a priori).
Il y a deux sortes de vrits, celles de raisonnement et celles de fait. Les vrits de raisonnement sont
ncessaires et leur oppos est impossible, et celles de fait sont contingentes et leur oppos est possible. Quand
une vrit est ncessaire, on en peut trouver la raison par l'analyse, la rsolvant en ides et en vrits, plus
simples jusqu' ce qu'on vienne aux primitives (Leibniz, Monadologie, 33)
Hume oppose les donnes concrtes (a posteriori) aux relations d'ides (a priori). Les relations
philosophiques, qui assemblent les ides, sont sept : ressemblance, contrarit, degrs d'une qualit, rapports de
quantit, identit, contigut, causalit. Ressemblance, contrarit, degrs d'une quantit et rapports de quantit ne
consistent qu' comparer des ides, sans apport de l'exprience ; identit, contigut, causalit ne sont connues que
grce l'exprience (Trait de la nature humaine, 1739-1740).
Le grand thoricien demeure Kant. L'a priori dsigne ce qui est pens comme ncessaire et universel et qui, ce titre,
peut tre conu indpendamment/indpendant de l'exprience . La ncessit et l'universalit sont en effet, selon la
Critique de la raison pure (1781), deux critres certains d'une connaissance pure, c'est--dire a priori (Introduction
la Critique de la raison pure, II : Nous sommes en possession de certaines connaissances a priori, et mme
l'entendement commun n'en est jamais dpourvu.
Ncessit et universalit rigoureuses sont donc des caractristiques certaines d'une connaissance a priori, et
sont aussi insparables. Mais comme dans l'usage de ces caractristiques il est parfois plus facile de montrer la
limitation empirique que la contingence dans les jugements, ou qu'il est plus clairant de montrer l'universalit
illimite que nous attribuons un jugement que sa ncessit, il est opportun de se servir sparment des deux
critres en question, dont chacun est par soi infaillible.
Une connaissance est a priori si elle peut tre prouve sans rfrence aucune l'exprience. Par exemple, l'espace et
le temps sont des formes d'intuition a priori, inhrentes au sujet transcendantal. Ce qui signifie qu'il n'y a pas
d'exprience possible, pour un tre raisonnable, hors du cadre de l'espace et du temps. Kant distingue les
connaissances a priori (elles portent sur des lments dont l'un n'est connu que par l'exprience) et les
connaissances pures a priori (elles ne contiennent aucun lment empirique, venu de l'exprience).
Pour Husserl, l'a priori est ancr dans ce qu'il appelle une intuition eidtique spcifique qui nous met en prsence
d'essences universelles (par exemple le coq ou le nombre deux), de la mme faon que l'intuition sensible nous met
en prsence d'objets individuels (comme une chose jaune particulire, une paire d'objets particuliers). L'exemple le
plus significatif de propositions a priori fondes sur cette intuition idtique est fourni par les lois
logico-mathmatiques, propos desquelles Husserl parle d'une ontologie formelle comme 'science eidtique de
l'objet en gnral' (Ides directrices pour une phnomnologie et une philosophie phnomnologique pures, 1913).
cette ontologie formelle se joignent ensuite de multiples ontologies rgionales, dont chacune se fonde sur un a priori
dit matriel et qui constitue une science a priori de telle ou telle zone ou 'rgion' de la ralit (par exemple, de la
sphre des objets matriels, ou bien des phnomnes de conscience, et ainsi de suite) (Encyclopdie de la
A priori et a posteriori 7
philosophie, p. 2)
Pour Friedrich Nietzsche et l'pistmologie volutionniste, particulirement d'aprs les tudes thologiques de
Konrad Lorenz[7], l'a priori devient synonyme d'inn dans l'individu (et donc maintenant a priori) des catgories
mentales qui a posteriori drivent phylogntiquement de l'interaction volutionniste de l'espce avec
l'environnement : notre appareil cognitif (appareil qui fournit une image du Monde).
Quelque chose qui reste la ralit extrieure, comme l'ajustement du sabot du cheval au sol de la steppe ou
des nageoires du poisson l'eau. (Konrad Lorenz, L'Envers du Miroir)
L'a priori contingentSelon Saul Kripke, la priori est distinguer de la ncessit : une proposition a priori peut tre contingente, et une
proposition a posteriori ncessaire. Il prend deux exemples: le mtre talon de Paris a un mtre de long est une
proposition, selon lui, a priori mais pas ncessairement vraie. l'inverse, Ltoile du soir est identique ltoile du
matin (exemple de Frege) est une proposition a posteriori mais ncessaire.
Cette thse demeure, encore aujourd'hui, controverse. Elle est toutefois soutenue par plusieurs philosophes, dont
Hilary Putnam.
Il y a des autres formulations de cet a priori contingent qui sont moins discutables. Scott Soames a donn cette
proposition comme un exemple :
La neige est blanche si et seulement si la neige est blanche dans le monde actuel.
On peut savoir a priori cette proposition, mais elle n'est pas ncessaire. Dans notre monde (le monde actuel), elle ne
peut pas tre fausse. Toutefois, dans un autre monde possible, o la neige est bleue, la neige est blanche est faux,
mais la neige demeurerait encore blanche dans le monde actuel. La mme situation se produit avec la proposition, Je
suis. Comme Descartes a prouv, chaque assertion de cette proposition sera vraie et peut tre donc sue a priori, mais
quand je suis mort, elle sera fausse. Donc elle est a priori, mais non pas ncessaire.
L'archtype selon C. G. JungL'archtype est, dans la psychologie analytique de Carl Gustav Jung, une forme de reprsentation donne a priori ,
une image primordiale renfermant un thme universel, commun toutes les cultures humaines mais figur sous
des formes symboliques diverses, et structurant la psych inconsciente. Ce processus psychique est important car il
renferme les modles lmentaires de comportements et de reprsentations issus de l'exprience humaine toutes les
poques de l'histoire.
Notes et rfrences[1][1] Voir partie #Graphies
[2] La philosophie de A Z, ditions Hatier
[3] Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759
[4] Pierre-Simon Laplace, Exposition du systme du monde, Bachelier, Paris, 1836
[5] mile Littr, Dictionnaire de la langue franaise, Hachette, 1863 mme si cette graphie est considre comme ancienne par l'dition 2009
[6] Variations Sur Priori Et Postriori (http:/ / www. langue-fr. net/ spip. php?article128)
[7] Evolutionary Epistemology (http:/ / plato. stanford. edu/ entries/ epistemology-evolutionary/ )
Concept 8
Concept
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources.
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de rfrence ou si vous connaissez des sites web de qualit traitant du thme abord ici, merci
de complter l'article en donnant les rfrences utiles sa vrifiabilit et en les liant la section Notes et rfrences . (Modifier l'article[1]
)
Un concept est une reprsentation gnrale et abstraite de la ralit d'un objet, d'une situation ou d'un phnomne; il
n'est pas exactement synonyme de notion car plus abstrait. Concept vient du participe pass latin conceptus du verbe
concipere, qui signifie contenir entirement , former en soi . Le concept se distingue donc aussi bien de la
chose reprsente par ce concept, que du mot, de la notion, ou de l'nonc verbal, qui est le signifiant de ce concept
mental.
Les diffrents philosophes ne sont pas ncessairement d'accord sur ce qu'est exactement un concept, au-del de cette
dfinition gnrale, bien que des lignes centrales puissent tre dessines. Ainsi, un concept est souvent une ide
gnrale (le concept de chien rassemble tous les chiens existants et possibles), mais pas ncessairement (chez
Leibniz, la notion complte exprime la substance individuelle et ne correspond qu' elle ; par ailleurs, un nom propre
peut tre considr, selon certaines thories philosophiques, comme exprimant le concept d'un individu[2]).
Sens tenduPar extension (et, selon plusieurs, par abus), on dsigne comme concept toute ide, le plus souvent commerciale,
plus ou moins novatrice.
La dcoration, tout comme l'ide commerciale de base, d'un commerce franchis, le design et la fonction d'un objet,
sont parfois dsigns comme des concepts.
Cette utilisation est conteste : Dpreuve en preuve, la philosophie affronterait des rivaux de plus en plus
insolents, de plus en plus calamiteux, que Platon lui-mme naurait pas imagins dans ses moments les plus
comiques. Enfin, le fond de la honte fut atteint quand linformatique, la publicit, le marketing, le design
semparrent du mot concept lui-mme, et dirent cest notre affaire, cest nous les cratifs, nous sommes les
concepteurs Cest nous les amis du concept, nous le mettons dans nos ordinateurs (Gilles Deleuze, quest-ce que la
philosophie ?, revue Chimres, n 8, mai 1990).
Le concept dans la philosophie du langageLe concept a trs souvent t assimil la signification d'un terme, au sens de l'intension, ou dnotation de ce terme.
Ainsi, le concept d'un objet serait l'ensemble des prdicats qui lui appartiennent, ou qui sont, en langage
aristotlicien, prdiqus d'un sujet. On pourrait peut-tre dire qu'Aristote considre qu'un bon concept est un concept
qui se rfre l'essence, et non au propre: ainsi, le concept d'homme n'est pas l'animal capable de rire (car le rire
est le propre de l'homme: seul l'homme rit; ce n'est pas son essence), mais un animal raisonnable ou un animal
politique (zoon politikon) [3]. Autrement dit, le concept devrait exprimer la quiddit de la chose.
Assimil l'intension d'un terme, le concept a ainsi t considr, par la philosophie mdivale, comme une entit
mentale. Le nominalisme considre qu'ils n'ont pas d'existence relle: c'est la querelle des universaux, les ralistes
considrant, au contraire, que les universaux (l'homme, par exemple) ont une existence relle, idelle (au sens
platonicien); les nominalistes soutiennent qu'ils n'ont d'existence que mentale, et que seuls les individus concrets
existent rellement.
Au XXe sicle, Frege et Carnap, opposs au psychologisme, prfraient considrer les concepts comme des
entits abstraites[4].
Concept 9
Il n'est toutefois pas vident qu'un concept s'identifie la signification d'un terme, au sens d'intension ou de
dnotation: Hilary Putnam considre en effet, dans son exprience de la Terre jumelle, ceci comme douteux. Selon
Putnam, le concept d'htre et d'orme ne dpend en effet pas seulement de la signification que je lui donne (ces
deux arbres peuvent tre indiscernables pour moi), mais de ce qu'ils dnotent, indpendamment de la signification
subjective que je lui accorde: il y a une division du travail linguistique indispensable au concept, qui fait qu'un
garde forestier sait trs bien ce qui est dnot lorsque je dis htre.
Philosophie
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)
On appelle le plus souvent un concept une ide ou reprsentation de l'esprit qui abrge et rsume une multiplicit
d'objets empiriques ou mentaux par abstraction et gnralisation de traits communs identifiables. Le concept est
ainsi, selon Kant, ce qui unifie le divers de la sensation [rf.ncessaire]. (Le processus est similaire ce qu'on nomme
en informatique une compression (ventuellement avec pertes). [rf.ncessaire]) Il est dnot dans le langage par un
terme qui le dsigne : le concept est nomm signifi, le terme le dsignant est nomm signifiant [rf.ncessaire].
Il existe plusieurs conceptions relatives au statut d'existence du concept. Ce statut est central pour toute philosophie,
non seulement dans le domaine de la connaissance (comment se forment les concepts ? le concept indique-t-il une
essence ? etc.), mais galement dans le domaine de la morale (peut-on prouver des lois de la morale d'aprs des
concepts ? quelle est l'origine du concept de bien ? etc.) [rf.ncessaire]. Selon Gilles Deleuze, la philosophie se dfinit
comme la cration de concepts, et non comme la contemplation passive des choses ou la simple rflexion[rf.ncessaire].
Voici les statuts conceptuels fondamentaux [rf.ncessaire]:
idalisme ou ralisme de l'intelligible ;
ralisme proprement dit ;
nominalisme ;
empirisme ;
concepts comme catgories de l'entendement : voir Kant.
Psychologie
Cet article ne cite pas suffisamment ses sources.
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de rfrence ou si vous connaissez des sites web de qualit traitant du thme abord ici, merci
de complter l'article en donnant les rfrences utiles sa vrifiabilit et en les liant la section Notes et rfrences . (Modifier l'article[1]
)
Les recherches en psychologie cognitive ont, depuis quelques dizaines d'annes, lev une partie du voile sur le
rapport des concepts la connaissance, notamment travers le langage (voir aussi psycholinguistique).
Un concept est ainsi une information sur le monde qui est forme de l'association avec d'autres informations. Par
exemple, le concept de serin cumulera au moins ceux de jaune , oiseau et petit (voir rseaux de
concepts en informatique, infra).
Les concepts recourent videmment au langage mais sont associs d'autres types d'informations, comme des
odeurs ou des images.
Concept 10
Des recherches rcentes ont d'ailleurs dmontr que des substrats neurologiques distincts existaient pour des
concepts rfrent matriel (ex.: arbre) et ceux rfrent abstrait (ex.: hypothse).
Jean-Pierre Changeux explique dans son livre L'Homme neuronal que les concepts s'articulent d'abord sur des
percepts, puis entre eux. Il rejoint l des ides mises en philosophie par Locke et Hume.
Informatique
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)
Deux concepts d'un rseau de concepts
Dans le cadre d'un rseau de concepts (aussi nomm rseau
smantique), un concept est un ensemble de nuds fortement lis et
activs simultanment. Ainsi, lorsque des nuds intituls rseau,
neurones, Widrow, Kohonen, et Hoff sont dans un rseau de
concepts, on peut supposer qu'ils forment un concept diffrent de celui
form par Markov, cach, HMM, bien que le nud rseau puisse
aussi appartenir au concept rseau de Markov cach. Ceci condition
que le rseau de concepts ait t conu dans l'optique d'associer des
symboles conceptuellement proches.
Autres acceptionsUn album-concept (concept album) est un recueil de musique dont les morceaux et chansons, au lieu d'tre
indpendants, sont lis entre eux par un thme ou une histoire, comme par exemple les opras rock.
Un concept car est un prototype de vhicule automobile conu et ralis par un constructeur pour tester et montrer
des ides, sans forcment qu'il y ait une intention de production en srie et de commercialisation par la suite.
Citations de pareils instants, d'un seul mot prononc en temps opportun dpend parfois toute une vie, mais les gens ne
savent rien et ils s'crasent les uns les autres parfois au nom des idaux dans le marais de la ralit distordue,
dforme par un filet de faux concepts jet sur elle. La ralit laisse chapper sa quintessence sous l'influence des
concepts. Mais c'est de la qualit de ceux-ci que dpend le fait qu'elle sera un poison ou la plus nutritive des
vitamines. (Stanislaw Ignacy Witkiewicz, L'Inassouvissement, Paris, L'ge d'Homme, 1970, p. 69)
Former des concepts, c'est une manire de vivre et non de tuer la vie ; c'est une faon de vivre dans une relative
mobilit et non pas une tentative pour immobiliser la vie ; c'est manifester, parmi ces milliards de vivants qui
informent leur milieu et s'informent partir de lui, une innovation qu'on jugera comme on voudra, infime ou
considrable : un type bien particulier d'information. [...] au niveau le plus fondamental de la vie, les jeux du code
et du dcodage laissent place un ala qui, avant d'tre maladie, dficit ou monstruosit, est quelque chose
comme une perturbation dans le systme informatif, quelque chose comme une mprise . la limite, la vie
de l son caractre radical c'est ce qui est capable d'erreur. [...] Et si on admet que le concept, c'est la rponse
que la vie elle-mme a donn cet ala, il faut convenir que l'erreur est la racine de ce qui fait la pense humaine
et son histoire. L'opposition du vrai et du faux, les valeurs qu'on prte l'un et l'autre, les effets de pouvoir que
les diffrentes socits et les diffrentes institutions lient ce partage, tout cela n'est peut-tre que la rponse la
plus tardive cette possibilit d'erreur intrinsque la vie. (Michel Foucault, La vie : l'exprience et la science
, Dits et crits, t. 4, Paris, Gallimard, 1994, p. 774-775)
Concept 11
Rfrences[1] http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Concept& action=edit
[2] Voir la thorie de Bertrand Russell du nom propre logique.
[3] Voir Aristote, Topiques, I, 5, et Catgories pour distinction du propre et de l'essence).
[4] Hilary Putnam, The meaning of "meaning" , in Mind, Language and Reality, Cambridge University Press, 1975, p.218 227 (traduit par
Pascal Ludwig dans Le langage, Flammarion (GF Corpus), 1997.
Connaissance (philosophie)
Personnification de la connaissance (Grec
, Episteme) dans la Bibliothque de
Celsus () phse en Turquie.
La connaissance est l'tat de celui qui connat ou sait quelque chose.
On appelle aussi "connaissance" les choses connues elles-mmes, mais
cette seconde notion n'est pas celle qui intresse les philosophes. De
mme, on appelle aussi "connaissance", par extension, les choses qui
sont tenues pour des connaissances par un individu ou une socit
donne; mais l aussi, les philosophes ne s'intressent pas cette
notion, sauf dans les dbats concernant certaines formes de
relativisme[1].
En philosophie, on distingue traditionnellement trois types de
connaissance :
la connaissance propositionnelle est le fait de savoir qu'une
certaine proposition est vraie, par exemple, "savoir que la Terre est
ronde",
le savoir-faire est le fait d'tre capable de russir une action, par
exemple, savoir faire des crpes [2].
la connaissance objectuelle, aussi appele acquaintance, est le fait
de connatre une chose particulire, par exemple, "connatre
Paris"[3],
La dfinition de la connaissance propositionnelle est celle qui a le plus attir l'attention des philosophes. Ils
s'accordent gnralement sur le fait qu'une connaissance est une croyance qui est vraie, mais aussi qu'elle n'est pas
seulement une croyance vraie[4]. Ils s'accordent penser qu'il faut en outre que la croyance et la vrit (ou le fait)
soit en quelque sorte connects d'une faon approprie, mais ils sont en dsaccord sur la nature de cette connexion.
Pour certains, il faut que la croyance soit certaine ou infaillible[5], pour d'autres, qu'elle soit justifie[6], ou pourvue
d'une justification non dfaite[7], pour d'autres, qu'elle rsulte d'un processus fiable[8], ou pour d'autres encore qu'elle
ne soit pas vraie par accident[9]. Ce sont sur ces conditions supplmentaires pour la connaissance que les dbats
portent.
Dfinition de la connaissanceLa dfinition de la connaissance est encore objet de dbat chez les philosophes. La dfinition traditionnelle, comme
croyance vraie et justifie, est juge insuffisante ou inadquate depuis les contre-exemples formuls par le
philosophe amricain Edmund Gettier[10]. Plusieurs complments la dfinition traditionnelle, ou mme de
nouvelles dfinitions, ont t proposs depuis, mais aucun n'a russi s'imposer. Certains philosophes soutiennent
que la notion n'est pas dfinissable. Cela dit, un certain nombre de points d'accord existent: que la connaissance
propositionnelle soit au moins une croyance vraie et non-accidentelle et/ou justifie.
Connaissance (philosophie) 12
La connaissance comme croyance vraie et justifie
Dans le Thtte de Platon la connaissance est dfinie comme une "opinion droite pourvue de raison" (201d)[11]. Les
exgtes de Platon ne s'accordent pas tous sur le fait de savoir si Platon adoptait lui-mme cette dfinition ou non[12].
Quoi qu'il en soit, elle a t retenue par une certaine tradition philosophique ultrieure. Aujourd'hui, on lui prfre
souvent l'expression "croyance vraie justifie".
Platon argumente en faveur de cette dfinition en montrant qu'une croyance vraie ("opinion droite") n'est pas
forcment une connaissance. Il donne l'exemple de la plaidoirie mensongre (Thtte, 200a-201d). Supposons qu'un
avocat arrive persuader les jurs que son client est innocent en utilisant de trs mauvais arguments et des
mensonges: il se peut nanmoins que son client soit vritablement innocent. Si c'est le cas, les jurs ont une opinion
ou croyance (ils croient que l'accus est innocent), et cette croyance est vraie. Pourtant, ils ne savent pas que l'accus
est innocent, parce qu'ils auraient pu tre tromps par l'avocat. On peut ajouter un autre exemple: si vous tirez pile
ou face pour deviner s'il pleuvra demain, alors peut-tre que vous tomberez juste, mais mme lorsque c'est le cas,
vous ne savez pas qu'il pleuvra demain, parce que c'est un simple coup de chance que votre croyance soit vraie.
Platon suggre donc qu'une connaissance n'est pas une simple croyance vraie, mais une croyance vraie "pourvue de
raison" (Thtte 201d). Ce que Platon entend par "raison" ici est objet de dbat chez les exgtes. Mais la tradition
en a retenu l'explication suivante. Une croyance est "pourvue de raison" lorsqu'elle s'appuie sur une bonne raison de
croire la chose en question. Ainsi, les mensonges de l'avocat ne sont pas une bonne raison de croire que son client est
innocent; de mme, le fait que la pice soit tombe sur pile n'est pas une bonne raison de croire qu'il pleuvra demain.
Au contraire, croire que le client est innocent parce qu'on l'a vu ailleurs que sur les lieux du crime au moment du
crime, c'est avoir une bonne raison de croire qu'il est innocent.
La dfinition traditionnelle suggre donc que lorsqu'une croyance s'appuie sur des bonnes raisons, et qu'elle est vraie,
alors c'est une connaissance[13].
Deux remarques sur cette dfinition traditionnelle. Tout d'abord, elle ne s'applique qu' la connaissance
propositionnelle: le fait que quelqu'un sache que telle ou telle chose est vraie. La connaissance objectuelle n'est ni
une croyance, ni susceptible d'tre vraie: par exemple, si je connais Pierre, cela ne correspond aucune croyance en
particulier (croire en Pierre??), ni a fortiori une croyance vraie. De mme, la dfinition traditionnelle ne dit rien sur
la connaissance comme savoir-faire[14].
Ensuite, la dfinition traditionnelle suppose que la connaissance est (au moins) une croyance vraie. (a) elle est une
croyance: si Antoine ne croit pas que la Terre est ronde, alors il ne peut pas le savoir. Pour savoir quelque chose, il
faut au moins croire que c'est le cas, c'est--dire le tenir pour vrai. (b) elle est une croyance vraie: si Antoine croit
que Paris est en Belgique, alors il ne peut pas savoir que Paris est en Belgique, tout simplement parce que c'est faux.
Inversement, si Antoine sait que les clefs sont dans le tiroir, alors il est vrai que les clefs sont dans le tiroir. Bien sr,
il peut arriver qu'Antoine pense tort savoir o sont les clefs; mais dans ce cas, il ne sait pas en fait o elles sont.
Ces deux points ((a) et (b)) ont t remis en cause, mais la plupart des philosophes continuent de les admettre
aujourd'hui[15].
Le problme de Gettier
La dfinition traditionnelle est aujourd'hui tenue pour insuffisante cause du problme de Gettier. Le problme de
Gettier est le fait qu'il y a des croyances vraies et justifies qui ne sont pas des connaissances. Il tire son nom
d'Edmund Gettier, qui a donn les deux premiers exemples de ce genre en 1963 dans un bref article rest clbre[16].
Voici l'un de ses exemples. J'ai deux collgues de travail, M. Illa et M. Lapas. J'ai de bonnes raisons de croire que
Lapas possde une Ford: je l'ai vu en conduire une plusieurs fois pour se rendre au bureau. J'en dduis qu'il y a
quelqu'un dans mon bureau qui possde une Ford. L aussi, j'ai de bonnes raisons de le croire, puisque c'est la
consquence logique de quelque chose que j'ai de bonnes raisons de croire. Supposons qu'en fait, Lapas n'a pas de
Ford (il conduit une voiture de location), mais qu' mon insu Illa en a une (il n'en parle jamais ni ne la sort de son
garage). Ma croyance est vraie, et elle est justifie (puisque j'ai de bonnes raisons de croire qu'elle est vraie),
Connaissance (philosophie) 13
pourtant, il est clair que je ne sais pas que quelqu'un dans mon bureau possde une Ford.
De multiples cas Gettier (exemples de croyances vraies justifies qui ne sont pas des connaissances) ont t invents
depuis. L'un, clbre, d Carl Ginet, est celui des fausses granges. Supposons que vous parcouriez une campagne
parseme de granges; vous en regardez une en particulier et on peut dire que vous croyez que c'est une grange. Votre
croyance est justifie (elle s'appuie sur ce que vous voyez), et, supposons-le, il s'agit en effet d'une grange. Mais,
votre insu, toutes les granges des environs sauf celle-ci sont des fausses granges en papier mch, installes l pour
le tournage d'un film. Dans cette situation, vous ne savez pas que ce btiment est une grange, quand bien mme vous
avez une croyance justifie et vraie que c'est le cas.
Plusieurs rponses ont t envisages. Certains philosophes comme Keith Lehrer ont suggr d'ajouter une quatrime
condition: que la croyance en question ne s'appuie pas sur une croyance fausse; qu'il n'y ait pas de "dfaiseur", de
proposition telle que si vous l'appreniez, vous abandonneriez votre croyance (par exemple, la proposition qu'il y a
des fausses granges dans les environs). D'autres comme Alvin Goldman ont suggr de rviser la notion de
justification, et de dire qu'une croyance est justifie non pas si elle s'appuie sur de bonnes raisons, mais si elle rsulte
d'un processus cognitif fiable, c'est--dire un processus qui tend produire des croyances vraies, comme la vision
d'un homme sain. D'autres, comme Fred Dretske et Robert Nozick, ont dfendu des dfinitions entirement nouvelles
de la connaissance, selon lesquelles une connaissance est une croyance vraie qui n'aurait pas pu tre fausse.
l'oppos, Timothy Williamson a rcemment soutenu l'ide que la connaissance n'tait pas dfinissable[17].
Autres dfinitions de la connaissance
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Surpoids
Dfinition fondationnaliste
Aristote (Seconds Analytiques), Descartes (Rgles pour la direction de l'esprit), Locke (Essai sur l'entendement
humain), Hume (Trait de l'entendement humain), Kant (Critique de la raison pure) et Russell (Problmes de
philosophie, 1912, Thorie de la connaissance, 1913, Notre connaissance du monde extrieur, 1914), ont une thorie
de la connaissance deux niveaux: une connaissance est ou bien (a) une connaissance de base, ou bien (b) une
connaissance infre d'une connaissance de base. Les connaissances de bases sont les premiers principes, ceux qui ne
sont pas drivs d'autre chose. Pour Aristote, ce sont des principes trs gnraux qui donnent l'essence d'une chose;
pour Descartes, un petit nombre de vrits saisies de faon claire, distincte et indubitable; pour Locke, les sensations;
pour Hume, les impressions sensibles; pour Kant, les intuitions des sens (ou sensations) et les principes de
l'entendement qui les organisent; pour Russell, les donnes des sens et les principes de la logique. Les connaissances
drives sont les sciences et nos connaissances ordinaires sur le monde. Ces thories sont dites fondationnalistes: une
sous-partie de nos connaissances sert de fondement toutes nos autres connaissances.
Ces thories deux niveaux semblent suggrer qu'il n'y a pas de dfinition unique de la connaissance, puisqu'une
connaissance est ou bien une connaissance premire ou bien une connaissance drive. Mais en fait, ces thories sont
compatibles avec la dfinition traditionnelle. On peut en effet les reformuler ainsi: une connaissance est une
croyance vraie et justifie, mais il y a deux faons d'tre justifi: (a) pour les croyances de base, elles sont
auto-justifies, (b) pour les croyances drives, elles sont justifies parce qu'elles sont infres d'autres croyances qui
sont, elles, justifies.
Cette reformulation permet de voir en quoi la dfinition prsente comme "traditionnelle" dans les sections
prcdentes est en effet celle adopte, souvent implicitement, par la majorit des grands philosophes de la
connaissance de Platon Russell.
Connaissance (philosophie) 14
Dfinition comme adquation l'objet
D'autres dfinitions de la connaissance (dans la philosophie de la perception antique, chez Hegel, dans la
phnomnologie) repose sur l'ide d'adquation du sujet connaissant l'objet.
Dfinitions restrictives
Plusieurs philosophes ont rserv le nom de connaissance des tats pistmiques exceptionnels. Par exemple,
Platon appelle connaissance (ou science , epistm) la saisie intuitive des Formes ou Ides des choses. De
mme, pour Aristote, il n'y a de connaissance et de science (epistm) que du gnral. Si ces dfinitions
restrictives peuvent servir caractriser la science ou dsigner un tat cognitif exceptionnel vis par le philosophe,
elles reviennent fortement distinguer le substantif connaissance des emplois courants des verbes savoir ou
connatre : par exemple, savoir o et quand on est n, savoir qu'il a plu trois fois la semaine dernire, savoir qu'il
y a une table et deux chaises devant soi, connatre mon voisin Robert, etc. Notons enfin qu'en franais, le substantif
qui s'applique volontiers un tat pistmique minent est peut-tre le savoir plutt que la connaissance .
Dbats philosophiques autour de la connaissanceCette section est vide, insuffisamment dtaille ou incomplte. Votre aide [18] est la bienvenue !
Positivisme vs Constructivisme
Certaines postures pistmologiques considrent l'objet "connaissance" de manire radicalement diffrente :
la posture positiviste considre la valeur de vrit des connaissances propositionnelles reprsentant la ralit
comme indpendante de la volont des hommes, sans contenu mtaphysique et o une bonne verbalisation de la
ralit s'imposerait sans que les desiderata ou la subjectivit d'un dcideur n'aient intervenir. (ex: loi d'Ohm
en lectricit, principe fondamental de la dynamique en mcanique, quation E=mc2 en
physique nuclaire, ...). Cette posture est en gnral bien adapte pour les connaissances des sciences exactes (ex:
physique, chimie, biologie, ...),
la posture constructiviste, la suite de Kant, considre la connaissance comme le produit de l'entendement
humain.
Fondationnalisme et cohrentisme
Le dbat entre fondationnalisme et cohrentisme porte sur la structure de la justification pistmique.
Le point de dpart du dbat est le problme d'Agrippa: si quelqu'un fait une affirmation, alors il doit la dfendre par
une justification ou un argument. Mais cette justification contient elle-mme une affirmation, qu'il faut justifier son
tour. Et ainsi de suite. terme, seules trois situations sont possibles : 1) la justification s'arrte certaines
affirmations qui ne sont pas elles-mmes justifies, 2) la justification continue l'infini, ou 3) la justification s'appuie
circulairement sur des affirmations qu'elle devait justifier. Ce problme est souvent appel trilemme d'Agrippa, parce
qu'il a t formul par le philosophe sceptique Agrippa, et nous est parvenu par l'intermdiaire de Sextus
Empiricus[19]. Chez Agrippa, ces trois options font partie des cinq "modes" par lesquels le sceptique peut suspendre
toute affirmation. Agrippa les tient donc toutes les trois pour mauvaises, et les nomme respectivement: l' hypothse
(aussi appele l' arrt dogmatique), la rgression l'infini, et le cercle vicieux. Le trilemme d'Agrippa est aussi
connu sous le nom de trilemme de Fries (d'aprs Jakob Friedrich Fries, le premier l'avoir formul comme un
trilemme[20]), de trilemme de Mnchhausen (d'aprs l'histoire du Baron de Mnchhausen s'extirpant d'un marais en
se soulevant lui-mme par les cheveux), ou problme (ou argument) de la rgression pistmique.
Le fondationnalisme consiste accepter la premire branche du trilemme. Selon cette position, certaines croyances
(les croyances de base) justifient nos croyances sans tre elles-mmes justifies par d'autres croyances. Les
fondationnalistes doivent admettre que les croyances de bases sont non-justifies, ou ils doivent soutenir qu'elles sont
Connaissance (philosophie) 15
justifies d'une autre faon que par un argument (par exemple, par une exprience sensorielle, une intuition, ou
l'vidence). Les fondationnalistes diffrent aussi entre eux sur la classe des croyances qui constituent les croyances
de base. Pour Descartes et les cartsiens, ce sont un petit nombre de principes abstraits, la connaissance de notre
propre existence, et de la vracit de Dieu. Pour des philosophes empiristes comme David Hume ou Bertrand
Russell, ce sont les croyances issues de l'exprience sensorielle. Rcemment, le fondationnalisme a t notamment
dfendu par Roderick Chisholm.
Le cohrentisme consiste accepter la troisime branche du trilemme. Selon cette position, les croyances peuvent se
justifier les unes les autres circulairement. L'ide du cohrentisme, qu'on peut faire remonter Hegel, a t dfendue
par Otto Neurath, qui comparait la science un bateau en mer, dont on peut remplacer les parties une une, mais
sans jamais le reconstruire entirement partir de rien. Le principal dfenseur contemporain du cohrentisme est
Keith Lehrer.
L'infinitisme consiste accepter des chanes infinies de justifications. Cette position a eu peu d'adeptes. Elle est
aujourd'hui dfendue par Peter Klein.
Les conceptions que le fondationnalisme et le cohrentisme se font de la structure de la justification pistmique sont
illustres par des images bien connues. Dans un article important, Ernest Sosa utilise celles du radeau et de la
pyramide[21]. Selon le cohrentisme, nos croyances sont l'image d'un radeau dont les parties se maintiennent
mutuellement, sans qu'aucune ne serve de soutien sans tre elle-mme soutenue. Selon le fondationnaliste, nos
croyances sont l'image d'une pyramide, o une base soutient tout le reste de l'difice. L'image de la pyramide est
particulirement approprie au fondationnalisme empiriste, dans lequel les croyances de bases sont les nombreuses
croyances particulires que nous acqurons par l'usage des sens. Pour un fondationnalisme rationaliste, o les
croyances de base sont un petit nombre de principes sur lesquels on tente de fonder toutes les autres, l'image de l'
arbre, emprunte Descartes, est plus approprie[22].
Contextualisme et invariantisme
Le contextualisme en philosophie de la connaissance est la thse selon laquelle les attributions de connaissance
peuvent changer de valeur de vrit d'un contexte de conversation l'autre.
Le contextualisme a t avant tout dfendu comme une solution au problme du scepticisme. Selon les
contextualistes, lorsque nous envisageons des scnarios sceptiques comme celui d'tre en train de rver, d'tre
victime d'un Malin Gnie ou d'tre un cerveau dans une cuve, le mot "savoir" prend une valeur trs restrictive, de
telle sorte que l'affirmation Pierre sait qu'il a deux mains devient fausse dans cette conversation. Inversement,
dans les conversations courantes, le mot savoir a une valeur moins restrictive, de sorte que l'affirmation Pierre
sait qu'il a deux mains pourra tre vraie. Mais, selon le contextualiste, mme si ces deux affirmations sont faites
propos de la mme personne qui se trouve dans la mme situation, il est possible que l'une soit vraie et l'autre soit
fausse, parce que le mot savoir a chang de signification entre les deux conversations.
Le contextualiste compare le mot savoir d'autres mots sensibles au contexte, c'est--dire qui changent de valeur
d'un contexte de conversation l'autre : les indexicaux ( je , tu , il ) ou les adjectifs dits gradables , qui
dsignent une certaine quantit sur une chelle, comme grand ou riche .
Les principaux dfenseurs du contextualisme pistmique sont David Lewis[23], Stewart Cohen et Keith DeRose.
Par opposition, on appelle invariantistes les positions qui nient que la valeur de savoir peut changer d'un contexte
l'autre. Selon les invariantistes, si ce que dit le sceptique est vrai alors ce que nous disons dans nos attributions
courantes de connaissances est faux, et inversement.
On peut aussi ranger dans le contextualiste un ensemble distinct de positions d'inspiration wittgensteinienne, selon
laquelle les attributions de connaissances sont justifies uniquement relativement certaines pratiques de
justification acceptes par la communaut linguistique. On peut ranger dans cette catgorie le De la certitude de
Wittgenstein, John Austin, Michael Williams ou encore Robert Fogelin.
Connaissance (philosophie) 16
Notes et rfrences[1] Certaines formes de relativismes affirment que la connaissance n'est autre chose que ce qui est tenu pour connaissance par un individu ou une
socit donne. Par exemple, ils diront que le fait que la Terre tait au centre de l'Univers tait une connaissance des Grecs, mais que ce n'est
plus une connaissance dans la socit moderne. Ces penseurs rejettent l'ide d'une notion objective de connaissance, ou que la connaissance
implique la vrit. Une telle position a t dfendue par les sociologues Barry Barnes et David Bloor, par exemple dans Barnes, B. and D.
Bloor "Relativism, Rationalism and the Sociology of Knowledge", in M. Hollis and S. Lukes (ds.), Rationality and Relativism, Oxford,
Blackwell, 1982, pp. 21-47.
[2][2] Ryle, Gilbert. Le concept d'esprit
[3] Bertrand Russell, Problmes de philosophie, chap. 5.
[4] Voir par exemple Armstrong, David M., Belief, Truth and Knowledge, Cambridge University Press, 1973, pp.137-150. Certains philosophes
soutiennent qu'il existe nanmoins une notion faible de connaissance qui est identique la croyance vraie: voir notamment A. I. Goldman,
Pathways to Knowledge, Oxford University Press, Oxford, 2002, p.183. L'ide que la connaissance est juste la croyance vraie a t dfendue
par C. Sartwell, "Why Knowledge Is Merely True Belief", The Journal of Philosophy 89(4), pp. 167180.
[5] Descartes, Mditations Mtaphysiques.
[6] Par exemple R. M. Chisholm, Perceiving, 1957.
[7] K. Lehrer, Theory of Knowledge.
[8] A.I. Goldman, Epistemology and Cognition, Harvard University Press, Cambridge, MA, 1986.
[9][9] P. Unger, "Knowledge as non-accidentally true belief", 1968.
[10] Dutant & Engel (eds), Philosophie de la connaissance, Paris, Vrin, 2005, introduction la partie I.
[11] Platon, Thtte, 201d; voir aussi Mnon, 98a2; Phdon, 76b5-6 et 97d-99d2; Le Banquet 202a5-9; Rpublique 534b3-7; and Time 51e5.
[12] Timothy Chappell, Plato on knowledge in the Theaetetus (http:/ / www. science. uva. nl/ ~seop/ entries/ plato-theaetetus/ #8), Stanford
Encyclopedia of Philosophy.
[13] Chisholm, Perceiving : A Philosophical Study, Ithaca, NY, 1957, p. 16, qui dfinit la connaissance ainsi: "S accepte que p (C); S a des
donnes adquates pour croire que p (J); p est vrai (V)", et A. J. Ayer, The Problem of Knowledge, Londres, 1952, p. 34, qui dfinit la
connaissance ainsi: "p est vrai (V); S est sr que P (C); S a le droit d'tre sr que p (J)". Dans chacune des deux dfinitions, on retrouve les
lments classiques: (C) la croyance, (V) la vrit, et (J) la justification.
[14] Sur la notion de savoir-faire, voir G. Ryle, La notion d'esprit, 1949, trad. fr. Payot 2005.
[15] La condition de vrit est rejete chez certains pragmatistes (Richard Rorty) et dans la tradition de la sociologie des sciences (Barry Barnes
et David Bloor).
[16] Edmund L. Gettier, Is Justified True Belief Knowledge ?, Analysis, 23, 1963, p. 121-123
[17] Voir les articles de Keith Lehrer, Alvin Goldman, Robert Nozick et Timothy Williamson dans Dutant & Engel (eds), Philosophie de la
connaissance, Vrin, Paris 2005, et Timothy Williamson, Knowledge and its limits, Oxford University Press, 2000.
[18] http:/ / fr. wikipedia. org/ w/ index. php?title=Connaissance_(philosophie)& action=edit
[19] Sextus Empiricus, Esquisses pyrhonniennes, I, 164-177.
[20] Jakob Friedrich Fries Neue Kritik der Vernunft (Nouvelle Critique de la Raison), 1807.
[21] Ernest Sosa, "Le radeau et la pyramide", 1980, trad. fr. dans Dutant et Engel, Philosophie de la connaissance, Paris, Vrin, 2005.
[22] Dans la Prface l'dition franaise des Principes de la philosophie, Descartes compare la philosophie, c'est--dire l'ensemble de la
connaissance, un arbre. La mtaphysique en serait les racines, la physique le tronc, et toutes les autres sciences les branches. Chaque partie
suprieure y est entirement justifie par la partie infrieure.
[23] David K. Lewis, Insaisissable connaissance, 1995, trad. fr. dans Dutant et Engel, eds, Philosophie de la connaissance, Paris, Vrin, 2005.
Conscience 17
Conscience
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Cet article concerne les tudes psychologiques et philosophiques du phnomne appel conscience. Pour tude
neuroscientifique, voir Conscience (biologie).
Penses tourbillonnantes , une reprsentation
photographique sur la question de la conscience :
comment la conscience peut-elle tre explique
en termes de processus crbraux ? O se trouve
le sige de la conscience ?
La Conscience est, du point de vue de certaines philosophies et de la
psychologie, la facult mentale qui permet d'apprhender de faon
subjective les phnomnes extrieurs (par exemple, sous la forme de
sensations) ou intrieurs (tels que ses tats motionnels) et plus
gnralement sa propre existence. Si je suis triste ou heureux et que je
me rends compte que je suis triste ou heureux, par exemple, je prends
alors conscience de mes tats affectifs.
Polysmie
Le terme de conscience peut tre distingu en plusieurs catgories :
La conscience en tant que phnomne mental li la perception et
la manipulation intentionnelle de reprsentations mentales, qui
comprend la conscience du monde qui est en relation avec la
perception du monde extrieur, des tres vivants dous ou non de conscience dans lenvironnement et dans la
socit (autrui) ; et la conscience de soi et de ce qui se passe dans lesprit dun individu : perceptions internes
(corps propre), aspects de sa personnalit et de ses actes (identit du soi, oprations cognitives, attitudes
propositionnelles).
La conscience morale, respect de rgles d'thique, sens unique du terme jusqu'au XVIIesicle.
La conscience en tant que substrat de l'existence, dans certaines conceptions de la spiritualit
Reprsentations
Le premier sens indique une reprsentation, mme trs simplifie, du monde et des ractions par rapport celui-ci. Il
est alors question de conscience du monde . Cest celle qui est voque dans des expressions comme perdre
conscience , ou, l'inverse, prendre conscience .
Chez les humains, les recherches rcentes sur plusieurs priodes de l'histoire montrent l'importance du concept de
reprsentation : Voir par exemple Georges Duby (sur le bas Moyen ge), Jean Delumeau (sur la Renaissance), et sur
un plan plus pistmologique, les recherches de Michel Foucault relatives l'pistm. On voquera galement le
philosophe allemand Arthur Schopenhauer qui a consacr une grande partie de sa philosophie l'tude de cette
facult reprsentative des animaux et, en particulier, de l'homme dans son uvre principale et magistrale, Le monde
comme volont et comme reprsentation.
La conscience est un "fait" au sens o Descartes, dans les Mditations Mtaphysiques, laisse entendre que "l'me est
un rapport soi". L'examen de la conscience suppose ainsi le doute mthodique comme la faon premire d'entrer
dans un rapport soi non erron. Dans un sens plus "individualiste", la conscience peut aussi correspondre une
reprsentation, mme trs simplifie, de sa propre existence. Il est alors question de conscience de soi, ou de
conscience rflexive (en anglais self-awareness). Elle est attribue au moins aux grands singes hominods comme le
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sont par exemple les humains, les chimpanzs, les gorilles et les orangs-outans. Il semble assez raisonnable de
l'tendre aussi aux dauphins et aux lphants qui disposent de capacits cognitives et affectives avances. La
conscience dans ce second sens, implique celle du premier, puisque se connatre , signifie ncessairement se
connatre dans ses rapports au monde (y compris dautres tres potentiellement dous de conscience). L'inverse en
revanche est disput.
Chaque personne veille est consciente, ayant l'exprience de son entourage; endormie ou morte elle devient
inconsciente.[incomprhensible]
La conscience de soi est bien illustre en mdecine, surtout au niveau individuel. C'est en effet une des fonctions
vitales qui permet de ragir aux situations, de bouger et de parler spontanment. Plus gnralement, ltat de
conscience (de la conscience pleine au coma profond) est dtermin par ltat neurologique du patient.[vasif]
Formes minimales
Antonio Damasio, neurologue, tudie les bases
neuronales de la cognition et du comportement.
Au niveau de la conscience du monde, les choses peuvent se montrer
plus complexes, en impliquant un ensemble de phnomnes lis au
contexte sociologique, politique, conomique. Le degr minimal de
conscience du monde semble celui o on a tout simplement quelque
chose dire sur le monde (la philosophie ne sait dire quoi que ce soit
pour le moment (2006) sur une conscience non observable par ses
manifestations : Sur ce dont on ne parler, il faut garder le silence.
explique Wittgenstein, et pourtant, il y a bien l un point important,
essentiel de la philosophie, rest obscur depuis toujours)[vasif]. Un
simple capteur de prsence possde un dbut de reprsentation du
monde (prsence, absence). Encore faut-il pour lintgrer dans un
schma de conscience que cette information soit utilise en aval par
quelque chose (dclencheur d'alarme, etc).[incomprhensible]
La conscience de soi, comme la conscience du monde (Ren Dubos dirait agir local / penser global ) n'est jamais
complte[rf.souhaite]. Une question qui s'en dduit - puisque toutes sont incompltes - est quel est le degr minimal
de conscience de soi imaginable ? . Descartes y rpond par son clbre Je pense, donc je suis . Les sciences
cognitives s'intressent dtailler le sens "oprationnel" de cette phrase[vasif] (voir Antonio Damasio, Daniel
Dennett).[rf.souhaite]
La formule de Socrate, tire de l'oracle de Delphes : connais-toi toi-mme , montre qu'une mauvaise connaissance
de soi a un impact sur la connaissance du monde et rciproquement - puisque nous faisons partie du monde. En fait,
la conscience de soi dsigne la conscience de phnomnes particuliers relis au concept de soi.
Notion de culture
La notion de conscience du monde pourrait aussi tre rapproche de celle de culture, en tant que cette dernire est un
systme de reprsentation. Le mot culture est souvent peru en langue franaise dans une acception individuelle avec
une connotation intellectuelle (ce terme n'tant pas toujours peru positivement), encore qu'il existe des sens
collectifs : culture d'entreprise, culture franaise, culture de masse,
En allemand, les deux sens sont donns par des mots diffrents : Bildung et Kultur.
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Aspects
Pluralit de manifestations
Outre les deux sens principaux dj vus, le concept de conscience a de nombreux sens ou manifestations que lon
peut sefforcer de distinguer, bien que dans certains cas, ces diffrences soient surtout des diffrences de degrs :
La conscience comme sensation : tout tre dou de sensibilit, voire un systme automatique, peut tre dit, dans
une certaine mesure, conscient de son environnement, puisqu'il rpond des stimuli ; c'est ce qu'on dsigne
sous le nom de conscience du monde .
Daniel Dennett a, entre autres, crit sur les
Qualia.
la conscience spontane, sentiment intrieur immdiat ; certains
philosophes de lAntiquit (par exemple les Stociens) parlent de
toucher intrieur [1] (voir l'article Qualia) ;
on peut distinguer une tape suprieure, en signifiant par le mot
conscience un tat dveil de lorganisme, tat diffrent du prcdent
en ce sens quil ne comporte pas de passivit de la sensibilit (cf. en
anglais, le mot wakefulness, vigilance, alerte, ou awareness); en ce
sens, il ny a pas de conscience dans ltat de sommeil profond ou
dans le coma ;
Conscience de soi : la conscience est la prsence de lesprit
lui-mme dans ses reprsentations, comme connaissance rflexive
du sujet qui se sait percevant. Par cette prsence, un individu prend
connaissance, par un sentiment ou une intuition intrieurs, dtats
psychiques quil rapporte lui-mme en tant que sujet. Cette
rflexivit renvoie une unit problmatique du moi et de la pense,
et la croyance, tout aussi problmatique, que nous sommes
lorigine de nos actes ; ce dernier sens est une connaissance de notre
tat conscient aux premiers sens. Le domaine dapplication est assez imprcis et il comporte des degrs : sil sagit
dune conscience claire et explicite, les enfants qui ne parlent pas encore ne possdent sans doute pas la
conscience en ce sens ; sil sagit dun degr moindre de conscience, dune sorte dveil soi, alors non seulement
les enfants peuvent tre considrs comme conscients mais aussi certains animaux.
un autre sens du mot conscience a t introduit par le philosophe Thomas Nagel : il sagit de la conscience pour
un tre de ce que cela fait dtre ce quil est.
la conscience comme conscience de quelque chose (conscience transitive, oppose lintransitivit du fait dtre
conscient). Cette conscience renvoie lexistence problmatique du monde extrieur et notre capacit de le
connatre ;
la conscience intellectuelle, intuition des essences ou des concepts.
la conscience phnomnale, en tant que structure de notre exprience.
un degr conceptuellement plus labor peut exister ou non la conscience morale , dfinissable comme la
comprhension et la prise en charge par l'individu des tenants et aboutissants de ses actes pour la collectivit et les
gnrations futures.
Dans lensemble de ces distinctions, on peut noter une conception de la conscience comme savoir de soi et
perception immdiate de la pense, et une autre comme sentiment de soi impliquant un sous-bassement obscur et un
devenir conscient qui sont, en gnral, exclus de la premire conception. La conscience morale, quant elle, dsigne
le sujet du jugement moral de nos actions. De cette conscience-l, on dit aux enfants qu'elle nous permet de
distinguer le bien du mal. Voir plus bas.
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Questions fondamentales
Pour Jean-Pierre Changeux, il existe un espace
de travail neuronal constitu de neurones
momentanment coactivs et qui forment le sige
de la conscience.
Il existe de nombreuses thories qui sefforcent de rendre compte de ce
phnomne .
Ce sujet fait lobjet des travaux de Daniel Dennett, Antonio Damasio et
Jean-Pierre Changeux, ainsi que des sciences cognitives. Le modle du
spectateur cartsien est remis en cause car, comme le fait remarquer
Daniel Dennett, on ne peut expliquer la conscience par la conscience :
expliquer exige que lexplication ne fasse pas appel elle-mme une
comprhension de ce quon souhaite justement expliquer ( To explain
means to explain away ). En dautres termes, on naura expliqu la
conscience que lorsque cela aura t fait en termes ne faisant pas
intervenir le mot ni le concept de conscience . Sinon, on tombe dans
un argument circulaire (voir larticle : sophismes). On remarquera que
Daniel Dennett, remet en cause le modle du "spectateur cartsien"
avec une explication elle-mme de type "circulaire"
Il semble que ces questions soient mettre en rapport avec le cogito de
Descartes, replac dans son contexte, et avec la notion de
reprsentation du monde. Descartes conut sa philosophie en raction
au modle gocentrique, incarn par les "aristotliciens" et la scolastique dcadente de son poque, et en fonction du
modle hliocentrique qui mergeait avec les observations faites par Galile (voir Dialogo sopra i due massimi
sistemi del mondo, 1633).
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Disciplines concernes
Pour Jung comme pour Freud, l'inconscient
dsigne une activit psychique qui se produit hors
du champ de l'esprit conscient.
Dans le langage courant, le concept de conscience peut tre oppos
linconscience, linattention, la distraction, au divertissement, etc.
Lorsqu'il s'agit de l'tudier, c'est avant tout la philosophie qui a t et
est concerne. Il existe un regard pistmologique sur la conscience,
dfendu entre autres par la sophrologie caycdienne, savoir que la
conscience est une force intgratrice de tout : l'inconscient, le
subconscient et le conscient.
La psychanalyse parle d'inconscient qui peut tre vu individuellement
(conception de Freud[2]), ou collectivement (conception de Carl Gustav
Jung : inconscient collectif). Outre la psychanalyse et la mdecine,
ltude de la conscience concerne plusieurs disciplines, comme la
psychologie, la psychiatrie, la philosophie de l'esprit et la philosophie
de l'action. Elle est aussi lie au langage (verbal ou non), donc la
philosophie du langage.
Depuis des millnaires, les pratiquants de la mditation transmettent de
matre disciple une pratique qui donne accs une prise de
conscience (de la conscience). Cette approche est souvent trs
diffrente de celle des scientifiques occidentaux.
Histoire
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La philosophie bouddhique tudie elle aussi la conscience, vijna et en analyse les diffrentes formes et fonctions.
Il s'agit alors de l'un des constituants de la personne, skandhas, distinct de la perception, samj ; cependant, si
vijna est traduit par conscience, et que le terme dsigne bien une connaissance, le concept bouddhiste ne recouvre
pas exactement la conscience telle qu'elle est thmatise dans la pense occidentale.
Il nexiste aucun concept strictement comparable celui de conscience dans la philosophie de la Grce antique : l'tre
de Parmnide (voir ontologie) pourrait s'en rapprocher. Chez certains auteurs romains, le mot latin prend une
dimension morale drive du droit, exprimant le fait de se prendre soi-mme pour tmoin. Ce nest quau
XVIIesicle que le terme devient un fondement de la rflexion sur lesprit.
Le concept de conscience na t isol de sa signification morale qu partir de John Locke, dans son Essai sur
lentendement humain. Avant lui le mot conscience na jamais eu le sens moderne.)[rf.ncessaire] En particulier,
Descartes ne lemploie quasiment jamais[3] en ce sens, bien quil dfinisse la pense comme une conscience des
oprations qui se produisent en nous (cf. les Principes de la philosophie, 1644). NB: le petit Robert attribue
Malebranche (1676) la dfinition de conscience comme "connaissance immdiate de sa propre activit psychique",
alors que l'Essai de Locke date de 1689.
Cest le traducteur de Locke, Pierre Coste, qui a introduit lusage moderne du mot conscience (donc en franais, mais
le sens du mot consciousness tait bien sr tout aussi nouveau), associ lide dun soi-mme dont la conscience
exprime lidentit.
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Caractristiques
Jean-Paul Sartre : La conscience na pas de
dedans, elle nest rien que le dehors delle-mme.
La conscience prsente certains traits caractristiques qui peuvent
notamment inclure : rapport soi, subjectivit (la conscience que
l'individu possde de lui-mme est distincte de celle dautrui), la
structure phnomnale, la mmoire, la disponibilit (ou libert de la
conscience lgard des objets du monde), la temporalit, la slectivit,
lintentionnalit (toute conscience est conscience de quelque chose, est
tourne vers autre chose quelle-mme[4]) et lunit ou synthse de
lexprience.
Conscience de soi
La conscience saccompagne de souvenirs, de sentiments, de sensations
et de savoir que nous rapportons une ralit intrieure que nous
nommons moi. Cette conscience est appele conscience de soi, et est
structure par la mmoire et lentendement. Elle est en ce sens une
unit synthtique sous-jacente tous nos comportements volontaires.
Les lments quelle contient, souvenirs, sentiments, jugements, dpendent dun contexte culturel, ce qui fait de la
conscience de soi une ralit empirique changeante et multiple. Lunit et la permanence du moi ne sont donc pas
garanties par lunit, peut-tre seulement nominale, de la conscience.
Le cogito cartsien ( je pense donc je suis ) tend exprimer l'tat de conscience de celui qui s'exprime. Autrement
dit le sujet, disant Je exprime une conscience de lui-mme (Ego), en termes de savoir (raisonnement -
entendement). Le Je pense est interactif. Il implique et ncessite, pour tre exprim, la conscience de soi. La
conclusion d'tre pourrait ds lors paratre redondante. Toutefois, elle vient exprimer l'tat et la relation sensitive. "Je
pense donc je suis" peut donc se dcliner en "Je sais que je ressens donc j'existe".
Rapport en premire personne
Auguste Comte : On ne peut pas se mettre la
fentre pour se regarder passer dans la rue .
Lintrospection est une mthode dinvestigation de la conscience qui
vient, gnralement, la premire lesprit. Cest un fait que nous
pensons tous avoir un accs privilgi notre esprit, accs dont la
conscience serait lexpression. Mais linvestigation de notre vie mentale
nest certainement pas suffisante pour laborer une thorie tendue de
la conscience : on ne peut pas, disait Auguste Comte, se mettre la
fentre pour se regarder passer dans la rue . Le sujet ne peut en effet
sobserver objectivement puisquil est la fois lobjet observ et le sujet
qui observe, dautant que la conscience se modifie elle-mme en
sobservant. Toute psychologie impliquerait donc dexaminer la
conscience la troisime personne, mme s'il faut alors se demander
comment il est possible dobserver ainsi la conscience de lextrieur.
Le stade du miroir (se reconnatre dans un miroir) est souvent,
considr comme une tape essentielle de la conscience de soi, rserv
l'humain. Mais si ce stade est atteint vers l'ge d'un an et demi deux
ans chez l'homme, certains chimpanzs expriments, certains autres
grands singes, lphants, dauphins, perroquets et pies, sont capables de
se reconnatre dans un miroir, comme l'a montr le test du miroir en
thologie[5].
Conscience 23
Courant
Lide de conscience de soi pose le problme de lunit dun sujet, dun moi ou dune conscience. On peut trs
gnralement distinguer deux types dhypothses :
la conscience est lexpression dune unit interne le je du je pense ; cette unit peut tre comprise de diffrentes
manires.
unit dun individu le sujet pensant, voire lme (par exemple chez Descartes);
unit transcendantale le sens interne comme conscience de mes contenus de conscience comme
mappartenant (Kant).
la conscience nest quune liaison dagrgats dimpressions (Hume) qui peut tre dcrite comme une suite plus ou
moins cohrente de rcits concernant un sujet purement virtuel le moi. Aussi, quand mes perceptions sont
cartes pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je nai plus conscience de moi et on
peut dire vraiment que je nexiste pas (Hume, Trait de la nature humaine, I). Selon cette thse, le moi est autre.
Conscience du monde extrieur
Pour Edmund Husserl, la conscience ne peut tre
dcrite indpendamment des objets qu'elle
apprhende.
Selon Husserl, qui reprend un concept mdival, toute conscience est
conscience de quelque chose. Cela suppose que la conscience soit un
effort dattention qui se concentre autour dun objet. Cette
concentration est structure par lexprience ou par des catgories a
priori de lentendement, structures que lon considre parfois comme
les fondements de toute connaissance du monde extrieur. Dans
lidalisme moderne la conscience est ainsi la source et lorigine de la
science et de la philosophie.
la question de savoir quelles relations la conscience entretient avec
la ralit en gnral, une description phnomnologique rpond que
celle-ci a une structure spatiale et temporelle, structure qui est une
organisation des concepts qui concernent notre exprience du monde et
nous-mmes en tant quacteurs de ce monde.
Conscience 24
Conscience morale
Jean-Jacques Rousseau : (Conscience) sans toi
je ne sens rien en moi qui mlve au-dessus des
btes, que le triste privilge de mgarer derreurs
en erreurs laide dun entendement sans rgle et
dune raison sans principe .
Cest le sens premier du mot conscience , trouv chez Cicron et
Quintilien, et qui, dans la langue franaise, reste sans concurrence
jusquau XVIIesicle (voir section histoire). La conscience
psychologique est souvent voque comme une lumire , la
conscience morale comme une voix : si la premire claire , la
seconde parle . La conscience morale dsigne en effet le sentiment
intrieur dune norme du bien et du mal qui dit comment apprcier
la valeur des conduites humaines, quil sagisse des ntres ou de celles
dautrui. Cest aussi le dmon que Socrate suivait et qui l'amena se
faire condamner par la cit. Cette voix de la conscience, qui se fait
entendre dans lindividu est pourtant, selon Rousseau, la mme en tout
homme. Malgr la diversit et la variabilit des murs et des
connaissances, elle est universelle : elle est en chacun des individus
la voix de la nature , car selon mile : quoique toutes nos ides
nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprcient sont
au-dedans de nous, et cest par eux seuls que nous connaissons la
convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que
nous devons respecter ou fuir (mile, Livre IV).
Tel un instinct, mais pourtant signe de notre libert, elle ne trompe
jamais, pour peu quelle soit rellement coute : Conscience !
Conscience ! Instinct divin, immortelle et cleste voix ; guide assur dun tre ignorant et born, mais intelligent et
libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends lhomme semblable Dieu, cest toi qui fais lexcellence de sa
nature et la moralit de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui mlve au-dessus des btes, que le triste
privilge de mgarer derreurs en erreurs laide dun entendement sans rgle et dune raison sans principe (ibid.).
Entendue ainsi, dit Alain, la conscience est le savoir revenant sur lui-mme et prenant pour centre la personne
humaine elle-mme, qui se met en demeure de dcider et de se juger. Ce mouvement intrieur est dans toute pense ;
car celui qui ne se dit pas finalement : que dois-je penser ? ne peut pas tre dit penseur. La conscience est
toujours implicitement morale ; et limmoralit consiste toujours ne point vouloir penser quon pense, et ajourner
le jugement intrieur. On nomme bien inconscients ceux qui ne se posent aucune question deux-mmes
eux-mmes (Dfinitions, dans Les Arts et les Dieux). Pour Alain, il nexiste donc pas de morale sans dlibration,
ni de dlibration sans conscience. Souvent la morale condamne, mais lorsquelle approuve, cest encore au terme
dun examen de conscience, dun retour sur soi de la conscience, de sorte que toute la morale consiste se savoir
esprit , cest--dire oblig absolument : cest la conscience et elle seule qui nous dit notre devoir.
La question demeure cependant de savoir quelle origine attribuer la conscience morale. Car si pour Rousseau les
actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments (ibid.), il nen sera plus ainsi pour Kant, qui
considrera au contraire la conscience morale comme lexpression de la raison pratique et encore moins pour
Bergson, qui verra en elle le produit dun conditionnement social, ou pour Freud, qui la situera comme lhritire
directe du surmoi (Le Malaise dans la culture, VIII), instance, pourtant, en majeure partie, inconsciente. En d'autres
termes, nous pouvons dire que la conscience morale dsigne le jugement moral de nos actions (dfinition donne par
les professeurs de lyce gnraux en classe de terminale).
Crime et Chtiment de Dostoevski voque une forme d'auto justice. La punition qu'inflige la conscience de
Raskolnikov lui-mme est pire que la prison ou le camp de travail.
Le vrai chtiment de Raskolnikov nest pas le camp de travail auquel il est condamn, mais le tourment quil endure
tout au long du roman. C'est le mme thme qu'aborde Victor Hugo dans son pome La Conscience avec l'ide qu'on
Conscience 25
n'chappe pas sa conscience.
Thories
Selon Stuart Hameroff, le cerveau est l'organe
travers lequel la conscience se manifeste mais il
n'est pas ce qui produit la conscience[6]
.
Les questions de savoir ce qui caractrise la conscience, quelles sont
ses fonctions et quels rapports elle entretient avec elle-mme ne