ThA_se_Borel_B Etudes Des Reponses Et Straegies Ventilatoires En

Embed Size (px)

DESCRIPTION

thèse

Citation preview

  • Etudes des reponses et strategies ventilatoires en

    fonction de la modalite dexercice chez des enfants

    prepube`res sains et des enfants prepube`res atteints de

    mucoviscidose.

    Benoit Borel

    To cite this version:

    Benoit Borel. Etudes des reponses et strategies ventilatoires en fonction de la modalitedexercice chez des enfants prepube`res sains et des enfants prepube`res atteints de mucovis-cidose.. Tissues and Organs. Universite du Droit et de la Sante - Lille II, 2009. French.

    HAL Id: tel-00552048

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00552048

    Submitted on 5 Jan 2011

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinee au depot et a` la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publies ou non,emanant des etablissements denseignement et derecherche francais ou etrangers, des laboratoirespublics ou prives.

  • Universit de Lille 2 Droit - Sant

    Facult des Sciences du Sport et de l'Education Physique EA-3608 "Activit Physique, Sport, Sant"

    - THESE DE DOCTORAT -

    Prsente en vue de l'obtention du grade de Docteur d'Universit

    en Sciences et Techniques des Activits Physiques et Sportives

    Soutenue publiquement par

    Benoit BOREL

    Le 03 dcembre 2009

    Thse prsente devant le jury compos de :

    Pr. Jacques PRIOUX Rapporteur

    Professeur, Ecole Normale Suprieure de Cachan - Antenne de Bretagne.

    Dr. Sbastien RATEL Rapporteur Matre de Confrences (HDR), Universit de Clermont-Ferrand

    Pr. Emmanuel VAN PRAAGH Examinateur

    Professeur, Universit de Clermont-Ferrand.

    Pr. Frdric GOTTRAND Examinateur

    P.U./P.H., Universit de Lille 2 Droit Sant, Hpital Jeanne de Flandre

    Dr. Claudine FABRE Directrice

    Maitre de Confrences (HDR), Universit de Lille 2 Droit Sant

    Etudes des rponses et stratgies ventilatoires en fonction

    de la modalit d'exercice chez des enfants prpubres sains

    et des enfants prpubres atteints de mucoviscidose.

  • Remerciements

    Au Docteur Claudine Fabre Ces quelques mots ne seront pas suffisants pour exprimer toute ma gratitude pour ton soutien, tes conseils, ta disponibilit tout au long de ce travail commun commenc il y a maintenant 5 ans. Un trs grand Merci.

    Au Professeur Dominique Turck Je tiens vous exprimer ma gratitude pour avoir accept cette co-direction et pour m'avoir gentiment accueilli au sein du Centre de Ressources et de Comptences pour la Mucoviscidose. J'espre que nous pourrons continuer collaborer dans l'avenir.

    A Mesdames et Messieurs les membres du Jury Pour avoir accept de consacrer un peu de votre temps pour juger mon travail. Un Grand Merci.

    Au Professeur Serge Berthoin Je tiens te remercier pour m'avoir accueilli au sein du laboratoire et pour ton aide et ta disponibilit au cours de ces longues discussions qui m'ont permis d'apprendre normment de choses sur le plan scientifique mais galement sur d'autres thmatiques.

    Au Professeur Patrick Mucci Pour ton aide, tes conseils et ces passionnantes discussions.

    A tous les membres du LEMH ainsi qu' tout le personnel de la FSSEP Je ne me risquerai pas tous vous citer de peur d'en oublier. Donc tous, merci pour votre accueil chaleureux et pour m'avoir permis de travailler dans d'excellentes conditions.

    A tous les membres du Centre d'Investigation Clinique Pour votre accueil et votre disponibilit tout au long des ces quatre annes.

    A Laurent Bghin Pour ton aide, tes conseils, ta disponibilit et ton apport immense dans la mise en place du protocole.

    A tous les membres du Centre de Ressources et de Comptences pour la mucoviscidose Pour votre accueil, votre disponibilit et votre gentillesse.

    A l'Ecole Doctorale Biologie-Sant et l'Universit de Lille 2 Droit-Sant Pour le financement qui m'a t accord et qui m'a permis de raliser ce projet.

    A tous les enfants et leurs parents Pour leur participation et leur investissement lors de ce protocole, conditions ncessaires pour l'aboutissement d'un travail de thse.

    A la "team tudiante" du LEMH Je tiens tous vous remercier pour votre prsence, votre soutien et votre aide dans les moments un peu plus difficiles. Merci "Papa" pour ta bonne humeur quotidienne. Ton clbre "Booty shake" restera grav dans ma mmoire, tout comme les ravages que peut provoquer l'eau chaude sur un cerveau humain. Pleins de choses pour ton nouveau taf. Merci "Ganos le 1re anne" pour ses longues discussions que nous avons pu avoir sur notre avenir, tes conseils en statistiques, tes imitations et tes magnifiques bananes flambes. Merci "Aurl" pour m'avoir dtendu avec tes fous rires et tes blagues mais galement pour tes connaissances en informatique et en bire. Pleins de bonnes choses pour ton nouveau job.

  • Merci "Elsos" pour ta bonne humeur contagieuse, ton enthousiasme et pour m'avoir permis de comprendre que l'escalade n'tait pas un sport pour moi. Merci "Mr. Jamelin" pour ses bons moments passs ensemble en manip et sur la route entre Montral et New-York. Vivement ton premier concert en solo. Merci Delphine pour toute l'aide et les conseils que tu as pu m'apporter lors des manips ou lors de ces longues pauses clopes. Merci "Killerwan" pour tout ce que tu m'as apport sur le plan scientifique et humain, ton coup de main pour les manips, ta disponibilit, les changes autour du "Yoco", ton soutien dans les moments difficiles et ta bonne humeur dans les instants plus cool. Merci galement "Niku" le calibrateur, Aurlie, Jrmy, "Mr. Vey" mme si ton soutien au PSG me semble incompatible avec ma passion pour l'OM et tous ceux que j'aurais pu oublier.

    Aux joueurs du LUC handibasket Pour m'avoir permis de dcompresser, pour avoir support ma mauvaise humeur lors des entrainements les jours de grande fatigue et pour m'avoir permis de remporter au moins un titre de champion de France dans une discipline.

    A mes amis Un grand merci Avine "la secrtaire", Rikette, Nico, Mr. Leloutroff et tous ceux que j'oublie pour les moments passs ensemble et pour m'avoir soutenu pendant ces trois ans en faisant semblant de comprendre ce que je faisais.

    A mes parents et mon frre Mme si aucuns mots ne peuvent rellement rsumer ce que je ressens envers vous, un immense Merci pour votre soutien permanent, vos encouragements et pour m'avoir permis de raliser ce que je voulais faire dans des conditions idales et privilgies. Voyez en cette thse un signe de ma reconnaissance. Etienne, flicitations pour ton diplme et bon courage pour ta vie professionnelle.

    A Steph Un immense Merci pour ton soutien, ta patience, ta comprhension, ta disponibilit, ton coute. Tu m'as permis de tenir jusqu'au bout. Une rumeur de labo dit qu'une dernire anne de thse est trs souvent fatale pour un couple. Nous avons pu casser cette rumeur de la plus belle des manires. Et nous pourrons dsormais profiter 2 (ou plus) de cette nouvelle vie qui s'offre nous. Je t'aime

    Mes derniers remerciements sadresseront toutes les personnes que jai pu oublier dans les lignes prcdentes.

  • Rsum

    L'tude des courbes dbit/volume d'exercice permet d'tudier la rponse

    ventilatoire d'un sujet et d'apporter des informations sur l'origine et la svrit des

    contraintes mcaniques ventilatoires potentiellement observes au cours de l'exercice.

    Trs peu d'tudes se sont focalises sur l'effet d'un exercice sur l'adaptation de la

    rponse ventilatoire chez l'enfant prpubre l'aide de cette mthodologie. Or, les

    caractristiques du systme pulmonaire de l'enfant pourraient induire une adaptation de

    la rponse ventilatoire l'exercice spcifique chez l'enfant prpubre par rapport

    l'adulte. De plus, l'exposition une pathologie respiratoire chronique telle que la

    mucoviscidose pourrait accentuer la spcificit de la rponse ventilatoire l'exercice chez

    l'enfant prpubre. Le premier objectif de ce travail de thse a t d'tudier

    l'adaptation de la rponse ventilatoire lors d'un exercice incrmental chez des enfants

    sains et des enfants atteints de mucoviscidose. Nos rsultats ont confirm l'existence

    d'une spcificit de la rponse ventilatoire chez l'enfant prpubre et l'apparition de

    contraintes mcaniques ventilatoires lors de l'exercice incrmental, la mucoviscidose

    n'ayant pas d'effets sur l'adaptation de la rponse ventilatoire ce type d'exercice.

    Toutefois, l'exercice incrmental n'est pas reprsentatif du type d'activit physique

    ralis quotidiennement par les enfants. Aussi, le second objectif de ce travail tait

    d'analyser l'effet de la modalit d'exercice: continue vs. intermittente, sur l'adaptation de

    la rponse ventilatoire. Ceci s'est traduit dans un premier temps par la recherche de

    correspondances entre les intensits d'exercices continus et intermittents afin de

    proposer des intensits d'exercices induisant des rponses cardiorespiratoires similaires

    entre les deux modalits d'exercice. Dans un second temps, nos rsultats ont montr

    l'existence de contraintes mcaniques ventilatoires pour les deux modalits d'exercice,

    quelque soit l'intensit d'exercice, sans toutefois induire de fatigue des muscles

    respiratoires. Toutefois, la modalit d'exercice n'aurait aucune influence sur la svrit de

    ces contraintes. De plus, comme pour l'exercice incrmental, la prsence d'une

    pathologie respiratoire chronique lgre n'influencerait pas l'adaptation de la rponse

    ventilatoire lors d'exercices continus et intermittents. Les enfants sains ou atteints de

    mucoviscidose prsentent une rgulation de la ventilation ralise de manire

    prdominante par une augmentation de la frquence respiratoire.

    Mots cls : enfant, contraintes mcaniques ventilatoires, modalit d'exercice,

    mucoviscidose, rgime ventilatoire.

  • Abstract

    Exercise flow/volume loops allow one to study the ventilatory response of a

    subject and could bring information on the origin and the severity of mechanical

    ventilatory constraints potentially observed during exercise. Few studies have focused on

    the effect of an exercise on the adaptation of ventilatory response in prepubescent

    children with exercise flow/volume loop methodology. However, the characteristics of the

    children's pulmonary system could induce a specific adaptation of ventilatory response

    during exercise in prepubescent children in comparison with the adult. Moreover, the

    exposition to a chronic respiratory disease like cystic fibrosis could accentuate the

    specificity of ventilatory response during exercise in prepubescent children. The first aim

    of this work was to study the adaptation of the ventilatory response during an

    incremental exercise in healthy children and children with cystic fibrosis. Our results have

    confirmed the existence of a specific ventilatory response in prepubescent children and

    the occurrence of mechanical ventilatory constraints during incremental exercise. Cystic

    fibrosis seems to have no effect on the adaptation of the ventilatory response during

    incremental exercise. However, incremental exercise was not representative of the

    physical activity frequently performed by children. The second aim of this work was to

    determine the effect of the exercise modality: continuous vs. intermittent, on the

    adaptation of the ventilatory response. Firstly, a search of correspondences between

    continuous and intermittent exercise intensities was performed in order to propose

    exercise intensities which induce similar cardio-respiratory responses between the two

    exercise modalities. Secondly, our results have shown the existence of mechanical

    ventilatory constraints for both exercise modalities, whatever the exercise intensity.

    However, the occurrence of mechanical ventilatory constraints does not induce

    respiratory muscles fatigue. Moreover, the exercise modality seems to have no effect on

    the severity of the mechanical ventilatory constraints. Finally, as for incremental

    exercise, mild chronic respiratory disease does not influence the adaptation of the

    ventilatory response during continuous and intermittent exercises. Children with cystic

    fibrosis showed similar ventilation regulation whatever the exercise modality, which is

    predominantly made possible by an increase of breathing frequency.

    Keywords: children, mechanical ventilatory constraints, exercise modality, cystic

    fibrosis, breathing pattern.

  • Liste des abrviations

    CE : exercice continu

    CI : capacit inspiratoire

    CO2 : dioxyde de carbone

    CRF : capacit rsiduelle fonctionnelle

    CPT : capacit pulmonaire totale

    CV : capacit vitale

    CVF : capacit vitale force

    CVL : capacit vitale lente

    DEM25% : dbit expiratoire maximal 25% de la CVF

    DEM50% : dbit expiratoire maximal 50% de la CVF

    DEM75% : dbit expiratoire maximal 75% de la CVF

    DEM25-75% : dbit expiratoire mdian

    DEP : dbit expiratoire de pointe

    DLCO : capacit de diffusion du monoxyde de carbone

    EELV : volume pulmonaire de fin d'expiration

    EILV : volume pulmonaire de fin d'inspiration

    expLV : limitation du dbit expiratoire

    f : frquence respiratoire

    f max : frquence respiratoire l'exercice maximal

    FC : frquence cardiaque

    FCmax : frquence cardiaque maximale

    IE : exercice intermittent

    IMC : indice de masse corporelle

    %MG : pourcentage de masse grasse

    %MM : pourcentage de masse maigre

    NEP : pression expiratoire ngative

    O2 : oxygne

  • PaCO2 : pression partielle artrielle en dioxyde de carbone

    PETCO2 : pression partielle en dioxyde de carbone la fin de l'expiration

    Pemax : pression expiratoire maximale

    Pimax : pression inspiratoire maximale

    Rsr : rsistance du systme respiratoire

    RV : rserve ventilatoire

    Rvr : rsistances au dplacement de l'air dans les voies ariennes

    Sniff test : test d'valuation des pressions inspiratoires nasales maximales

    : ventilation alvolaire

    Vc : volume courant

    Vc max : volume courant l'exercice maximal

    : dbit expir en dioxyde de carbone

    VD : espace mort

    : ventilation de l'espace mort

    VD/ Vc : rapport entre l'espace mort et le volume courant

    : dbit ventilatoire

    : dbit ventilatoire maximal

    : ventilation pic mesure au cours de l'exercice

    / : quivalent respiratoire en oxygne

    / : quivalent respiratoire en dioxyde de carbone

    / : rgulation de la ventilation

    VEMS : volume expir maximal en 1 seconde

    VMA : vitesse maximale arobie

    VMM : ventilation maximale minute

    : consommation d'oxygne

    CAL : valeur moyenne de consommation d'oxygne des deux dernires minutes

    d'exercice

  • : consommation maximale d'oxygne

    SS : tat stable de consommation d'oxygne

    VR : volume rsiduel

    VRE : volume de rserve expiratoire

    VRI : volume de rserve inspiratoire

  • 1

    Introduction ..................................................................................................... 8

    Premire partie : Revue de littrature ..................................................... 10

    A. Caractristiques du systme pulmonaire de l'enfant ........................................11

    I. Etude structurelle du systme pulmonaire de l'enfant...................................11

    1. Les volumes pulmonaires et les dbits bronchiques...................................13

    1.1) Volumes pulmonaires mobilisables....................................................14

    1.2) Volumes pulmonaires non-mobilisables .............................................15

    1.3) Dbits bronchiques.........................................................................16

    2. Mcanique ventilatoire ..........................................................................17

    2.1) Recul lastique et compliance du systme pulmonaire.........................18

    2.2) Rsistances des voies ariennes.......................................................19

    2.3) La capacit de diffusion pulmonaire ..................................................22

    2.4) Diffrences respiratoires lies au sexe...............................................23

    II. Ventilation de l'enfant au cours de l'exercice ............................................25

    1. Rgime ventilatoire ..............................................................................25

    1.1) La ventilation.................................................................................25

    1.2) Le volume courant .........................................................................27

    1.3) La frquence respiratoire.................................................................28

    1.4) Diffrences lies au sexe.................................................................29

    2. Inefficience ventilatoire de l'enfant .........................................................30

    2.1) Rgime ventilatoire spcifique de l'enfant ..........................................31

    2.2) Rgulation de la ventilation .............................................................33

    Synthse de la partie A. ....................................................................................36

    B. Contraintes mcaniques ventilatoires l'exercice..............................................38

    I. Mthodes de mesure / d'valuation des contraintes ventilatoires ...................38

    1. Mthode indirecte : rserve ventilatoire ..................................................39

    2. Pression expiratoire ngative (NEP) ........................................................42

    3. Les courbes dbit/volume l'exercice .....................................................43

    II. Adaptations ventilatoires .......................................................................46

  • 2

    1. Limitation ventilatoire ...........................................................................48

    2. Hyperinflation dynamique......................................................................50

    3. Fatigue des mucles respiratoires ............................................................52

    3.1) L'exercice comme facteur d'apparition de la fatigue des muscles respiratoires ...........................................................................................53

    3.2) Effets de la fatigue des muscles respiratoires sur la performance ..........55

    III. Adaptations ventilatoires l'exercice selon l'ge et le niveau de performance .. .........................................................................................................57

    1. Le sujet adulte et effet du vieillissement..................................................57

    2. Chez l'enfant .......................................................................................61

    IV. Etat des lieux chez l'enfant atteint de mucoviscidose.................................64

    1. Atteinte de la fonction pulmonaire ..........................................................64

    2. Effets de l'activit physique chez l'enfant atteint de mucoviscidose sur la fonction respiratoire ...................................................................................68

    2.1) Effets sur les volumes et dbits pulmonaires......................................68

    2.2) Rponses ventilatoires aigus et chroniques l'exercice ......................68

    2.3) Adhrence l'exercice chronique......................................................69

    Synthse de la partie B. ....................................................................................71

    Deuxime partie : Contribution personnelle............................................ 73

    A. But et orientation du travail de thse ............................................................74

    B. Mthodologie gnrale ................................................................................77

    I. Sujets....................................................................................................77

    1. Enfants sains .......................................................................................78

    2. Enfants atteints de mucoviscidose ..........................................................78

    II. Protocole gnral .................................................................................79

    III. Epreuves d'exercice musculaire..............................................................81

    1. Exercice maximal vitesse croissante.....................................................81

    2. Exercices continus................................................................................82

    3. Exercices intermittents .........................................................................83

    IV. Evaluation de la fonction respiratoire ......................................................84

  • 3

    1. Explorations fonctionnelles respiratoires ..................................................84

    2. Force des muscles respiratoires..............................................................85

    V. Mthodes de mesure et de calcul des paramtres physio-psychologiques ........86

    1. Echanges gazeux .................................................................................86

    2. Etat stable de consommation d'oxygne..................................................87

    3. Contraintes mcaniques ventilatoires .....................................................88

    3.1) Mthodologie gnrale de mesure ....................................................88

    3.2) Mesure au cours de l'exercice maximal triangulaire.............................89

    3.3) Mesure au cours des exercices continus et intermittents ......................89

    3.4) Rserve ventilatoire........................................................................89

    3.5) Limitation du dbit expiratoire .........................................................90

    3.6) Stratgie ventilatoire et rgulation des volumes pulmonaires dynamiques. ...................................................................................................90

    4. Frquence cardiaque ............................................................................90

    5. Echelles visuelles analogiques ................................................................91

    VI. Analyse statistique ...............................................................................92

    C. Rsultats Discussions des diffrentes tudes ...............................................95

    1. Effets de la mucoviscidose sur les contraintes mcaniques ventilatoires lors

    d'un exercice incrmental (Etude 1)..............................................................95

    2. Rponses cardio-respiratoires l'exercice continu et intermittent chez les

    enfants prpubres (Etude 2). ................................................................... 104

    3. Rponses ventilatoires l'exercice continu et intermittent chez l'enfant sain et

    l'enfant atteint de mucoviscidose (Etude 3).................................................. 112

    3.1) Effets de la modalit d'exercice sur le rgime ventilatoire et les

    contraintes mcaniques ventilatoires (Etude 3.1)....................................... 112

    3.2) Consquences des contraintes mcaniques ventilatoires sur les muscles

    respiratoires chez des enfants prpubres sains ou atteints de mucoviscidose

    (Etude 3.2). ......................................................................................... 126

    Conclusion gnrale........................................................................................ 131

    Perspectives .................................................................................................. 133

  • 4

    Bibliographie ..................................................................................................135

    Annexes...........................................................................................................153

    Liste des publications ..................................................................................156

  • 5

    Figure 1. Evolution des diffrents volumes pulmonaires avec la croissance chez les garons (A) et chez les filles (B) (D'aprs Polgar et Promadhat, 1971)........................13

    Figure 2. Volumes et capacits pulmonaires reprsents sur une courbe volume/temps.........................................................................................................................14

    Figure 3. Courbes dbit/volume permettant la dtermination des dbits bronchiques....16

    Figure 4. Evolution des rsistances ventilatoires en fonction de la taille (D'aprs Lanteri et Sly, 1993). .........................................................................................................21

    Figure 5. Evolution des rsistances des voies ariennes en fonction de la taille (A) et de l'ge (B) (D'aprs McKenzie et al., 2002)................................................................22

    Figure 6. Application de la mthode NEP (negative expiratory pressure) durant la phase expiratoire des courbes dbit/volume d'exercice (D'aprs Koulouris et al., 1995). ........42

    Figure 7. Comparaison de la courbe dbit/volume mesure avec ou sans plthysmographe (D'aprs Johnson et al., 1999). ....................................................44

    Figure 8. Donnes de plusieurs manuvres spiromtriques permettant l'estimation d'une courbe dbit/volume maximale (D'aprs Johnson et al., 1999). .................................45

    Figure 9. Courbe dbit/volume l'exercice (D'aprs Johnson et al., 1999). .................47

    Figure 10. Mesure du degr de limitation du dbit expiratoire l'exercice (expLV), exprim en % du volume courant (Vc). ..................................................................49

    Figure 11. Reprsentation graphique de l'hyperinflation dynamique (D'aprs Johnson et al., 1999)...........................................................................................................51

    Figure 12. Courbes dbit/volume l'exercice d'un sujet sain sdentaire lors d'un exercice incrmental (D'aprs Johnson et al., 1999) .............................................................58

    Figure 13. Courbes dbit/volume l'exercice chez des sujets sains entrans lors d'un exercice incrmental (D'aprs Johnson et al., 1999).................................................60

    Figure 14. Courbes dbit/volume l'exercice chez des enfants prsentant ou non une limitation des dbits expiratoires (D'aprs Nourry et al., 2006)..................................62

    Figure 15. Diminution de la fonction pulmonaire lie l'ge chez des patients atteints de mucoviscidose (D'aprs Brown et al., 1996)............................................................65

    Figure 16. Protocole de l'exercice maximal vitesse croissante. En hachur: mesure des changes gazeux.................................................................................................82

    Figure 17. Protocole des exercices continus. En hachur: mesure des changes gazeux.........................................................................................................................83

    Figure 18. Protocole des exercices intermittents. En hachur: mesure des changes gazeux...............................................................................................................84

    Figure 19. Evolution de la limitation du dbit expiratoire (expFL) lors de l'exercice incrmental pour les deux populations. ..................................................................98

  • 6

    Figure 20. Evolution des volumes pulmonaires dynamiques (EILV et EELV) reflts par l'volution de VRI/CVF et VRE/CVF respectivement lors de l'exercice incrmental dans les deux groupes d'enfants. .......................................................................................99

    Figure 21. Evolutions des scores de dyspne avec l'intensit d'exercice chez les enfants sains et les enfants atteints de mucoviscidose. ...................................................... 100

    Figure 22. Evolution des rponses de consommation d'oxygne et de frquence cardiaque au cours des diffrents exercices continus et intermittents pour un sujet reprsentatif....................................................................................................................... 106

    Figure 23. Comparaison des valeurs d'tat stable de consommation d'oxygne entre les exercices continus et intermittents. ..................................................................... 108

    Figure 24. Relations linaires pour les trois associations d'intensit pour la consommation d'oxygne. ....................................................................................................... 109

    Figure 25. Comparaison de la frquence cardiaque moyenne pour chaque association d'exercices. ...................................................................................................... 110

    Figure 26. Limitation du dbit expiratoire lors d'exercices continus et intermittents pour les deux populations d'enfants. ........................................................................... 120

    Figure 27. Evolution des volumes pulmonaires dynamiques (EILV et EELV) lors des exercices continus pour les deux populations d'enfants........................................... 122

    Figure 28. Evolution des volumes pulmonaires dynamiques (EILV et EELV) lors des exercices intermittents pour les deux populations d'enfants. ................................... 123

  • 7

    Tableau 1. Evolution de la ventilation, de la frquence respiratoire et du volume courant avec l'augmentation de l'intensit lors de l'exercice incrmental chez les enfants sains et chez les enfants atteints de mucoviscidose. ............................................................97

    Tableau 2. Valeurs moyennes des vitesses de course lors des exercices continus et intermittents. ................................................................................................... 105

    Tableau 3. Valeurs moyennes d'tats stables de consommation d'oxygne ( SS) et de

    consommation d'oxygne moyenne au cours des deux dernires minutes d'exercice

    ( CAL) lors des exercices continus (CE) et intermittents (IE)................................ 107

    Tableau 4. Valeurs des paramtres respiratoires au cours des exercices continus et intermittents pour les deux populations................................................................ 114

    Tableau 5. Volumes pulmonaires de repos et d'exercice mesurs l'aide des courbes dbit/volume lors des exercices continus et intermittents........................................ 121

    Tableau 6. Scores de perception de la fatigue, de la dyspne et de l'apprciation de l'exercice lors d'exercices continus et intermittents. ............................................... 125

    Tableau 7. Pressions respiratoires maximales avant et aprs les exercices incrmental, continu et intermittent chez les enfants sains et les enfants atteints de mucoviscidose....................................................................................................................... 128

    Tableau 8. Pressions respiratoires maximales avant et aprs des exercices continu et intermittent chez des enfants sains prsentant ou non une limitation du dbit expiratoire....................................................................................................................... 129

  • 8

    Introduction

    epuis quelques annes, un phnomne de sdentarisation est de plus en plus

    observ dans la population mondiale. Ainsi, la pratique rgulire d'une activit

    physique est fortement conseille et de nombreuses recommandations concernant la

    quantit d'activit physique raliser afin d'obtenir des effets sur la sant ont t

    publies, notamment par l'American College of Sports Medicine.

    Ces recommandations prconisent notamment la pratique rgulire d'activit physique

    haute intensit c'est--dire sollicitant une dpense nergtique au moins gale 60% de

    la consommation maximale d'oxygne (Wilmore et Costill, 2004) pendant des dures

    relativement longues (suprieures 20 minutes). Toutefois, ce type d'exercice haute

    intensit pourrait induire chez des enfants prpubres sains ou chez des enfants

    prpubres atteints de pathologie respiratoire chronique des adaptations spcifiques,

    notamment sur la fonction respiratoire. En effet, la fonction respiratoire des enfants sains

    prsentent des caractristiques et des capacits d'adaptation et de rgulation spcifiques

    l'exercice en comparaison des adultes, notamment dues la maturit incomplte d'une

    fonction respiratoire en pleine volution. Cette spcificit de la fonction respiratoire chez

    l'enfant sain pourrait tre accentue par la prsence d'une pathologie respiratoire telle

    que la mucoviscidose. Ces adaptations spcifiques de l'appareil respiratoire pourraient

    notamment se traduire par l'apparition de contraintes mcaniques ventilatoires au cours

    de l'exercice aigu, reflet de la balance entre la demande ventilatoire et la capacit

    ventilatoire. Les quelques tudes ralises chez l'enfant sain disponibles dans la

    littrature ont mis en vidence l'apparition de contraintes mcaniques ventilatoires lors

    d'exercices incrmentaux chez des enfants sains entrans et non-entrans. En

    revanche, aucune donne n'est disponible sur les contraintes mcaniques ventilatoires

    l'exercice chez l'enfant atteint de mucoviscidose. De plus, notre connaissance, aucune

    tude ne s'est focalise sur l'tude des contraintes mcaniques ventilatoire lors

    D

  • 9

    d'exercices continus et intermittents, modalits d'exercice pratiques lors de programmes

    d'entranement, de rentranement et quotidiennement adoptes par les enfants dans le

    cadre de leur activit physique spontane. Or, les plus hautes intensits utilises lors des

    exercices intermittents pourraient accentuer la demande ventilatoire par rapport aux

    exercices continus et ainsi potentialiser les ventuelles contraintes ventilatoires

    mcaniques observes au cours de l'exercice. C'est dans ce cadre que s'intgre ce travail

    sur les contraintes ventilatoires mcaniques lors de diffrentes modalits d'exercice chez

    l'enfant prpubre sain et l'enfant prpubre atteint de mucoviscidose. L'tude des

    adaptations de la rponse ventilatoire l'exercice pourrait permettre de dfinir un

    comportement de rfrence propre l'enfant sain et ainsi permettre de mieux

    comprendre les effets d'une pathologie respiratoire telle que la mucoviscidose sur la

    rponse ventilatoire l'exercice et les potentielles contraintes mcaniques ventilatoires

    qui lui seraient associes.

    Ce travail s'articulera autour de deux parties. La premire partie consistera en un tat

    des connaissances permettant de faire merger des questionnements concernant notre

    champ dinvestigation : l'adaptation de la rponse ventilatoire l'exercice aigu chez

    l'enfant. La seconde partie permettra d'exposer : le but et l'orientation de ce travail de

    thse ; la mthodologie gnrale mise en place afin de rpondre ce questionnement ;

    les tudes ralises auxquelles seront associes les articles qui en dcoulent. Enfin, une

    partie "Annexes" prsentera les diffrents travaux de recherche auxquels j'ai particip en

    dehors de ce travail de thse et qui ont donn lieu publication.

  • 10

    Premire partie : Revue de littrature

    Premire partie

    - Revue de littrature

  • 11

    A. Caractristiques du systme pulmonaire de l'enfant

    Que ce soit chez l'enfant ou chez l'adulte, la fonction primaire du systme pulmonaire est

    de permettre le maintien de l'homostasie sanguine et gazeuse dans des conditions de

    repos mais galement dans des conditions plus extrme telles que celles rencontres lors

    de la ralisation d'exercice physique. Ainsi, la fonction pulmonaire permettra l'apport

    d'oxygne la cellule et l'vacuation du dioxyde de carbone du milieu interne (corps

    humain) vers le milieu externe (air ambiant).

    La priode de croissance d'un individu se dcompose habituellement en trois phases

    dtermines de manire arbitraire et pouvant se chevaucher. On distingue :

    La petite enfance s'tendant de la naissance au premier anniversaire

    L'enfance s'talant du premier anniversaire l'adolescence

    L'adolescence dont l'arrive et la dure est propre chaque individu.

    Au fur et mesure de la croissance humaine, les diffrentes structures composant le

    systme pulmonaire vont se dvelopper et subir des modifications.

    I. Etude structurelle du systme pulmonaire de l'enfant

    Lors de la croissance d'un tre humain, le systme pulmonaire va subir des changements

    trs importants concernant notamment sa forme, sa taille ainsi que sa composition

    (Lanteri et Sly, 1993). La courbe de croissance du systme pulmonaire est relativement

    similaire aux courbes d'volution du poids et de la taille de l'enfant (Fawkner, 2007).

    Ainsi, tout au long de la croissance, la fonction pulmonaire et son volution sont trs

    fortement lie la taille du sujet. C'est ainsi qu'au fur et mesure de l'volution de la

  • 12

    taille du thorax, la taille des poumons va augmenter, influenant ainsi l'augmentation de

    la capacit pulmonaire totale (CPT) et de toutes les subdivisions des volumes

    pulmonaires.

    A la naissance, le nombre de bronches ainsi que la structure du systme bronchique sont

    finaliss. La croissance engendrera principalement une augmentation du diamtre et de

    la longueur des voies ariennes (Fawkner, 2007).

    Concernant les alvoles, le nombre d'alvoles prsents la naissance est infrieur au

    nombre d'alvoles prsents chez l'adulte, compris entre 10% et 50% du nombre

    d'alvoles total de l'adulte (Dunnill, 1962; Thurlbeck, 1982). Ainsi, un phnomne

    d'hyperplasie alvolaire est observ chez l'enfant. Le modle de cette phase de

    multiplication alvolaire se prsenterait de la faon suivante : la multiplication du nombre

    d'alvoles se ferait de faon trs importante juste aprs la naissance et jusqu' l'ge de

    3-4 ans puis ralentirait progressivement jusqu' l'ge de 8 ans (Dunnill, 1962; Davies et

    Reid, 1970; Becklake et Kauffmann, 1999). A partir de cet ge, le dveloppement du

    systme pulmonaire est principalement assur par une augmentation de la taille des

    alvoles. A partir de l'ge de 3 ans environ, la taille des alvoles augmente

    progressivement jusqu' l'arrt de la croissance du systme pulmonaire (Dunnill, 1962;

    Thurlbeck, 1982). Ainsi, jusqu' l'ge de 8 ans, l'augmentation des volumes pulmonaires

    est assure par l'action combine des deux processus de croissance alvolaire. Ensuite,

    seule l'augmentation de la taille des alvoles rentre en compte dans l'augmentation des

    volumes pulmonaires, toutefois toujours associe l'augmentation de la taille et du

    diamtre des voies ariennes permettant l'augmentation du volume des espaces de

    conduction (Figure 1). Enfin, la croissance du systme pulmonaire ne s'effectuerait pas

    de manire uniforme (Mansell et al., 1977; Lanteri et Sly, 1993). Le dveloppement du

    volume pulmonaire serait ainsi plus rapide que celui des voies respiratoires. Cette

    hypothse semble tre confirme par les diffrents travaux prsents ci-dessus,

    indiquant une trs forte multiplication alvolaire jusqu' l'ge de 8 ans environ.

  • 13

    Figure 1. Evolution des diffrents volumes pulmonaires avec la croissance chez les garons (A) et chez les filles (B) (D'aprs Polgar et Promadhat, 1971).

    1. Les volumes pulmonaires et les dbits bronchiques

    La ventilation se dcompose en deux phases : l'inspiration et l'expiration. Ainsi, diffrents

    volumes et dbits lis ces deux phases peuvent tre valus. Initialement propose par

    Hutchinson en 1846 (Hutchinson, 1846) et complte ensuite par les travaux de

    Tiffeneau et Pinelli (Tiffeneau et Pinelli, 1948), l'exploration du souffle apporte ainsi

    diffrentes informations sur les volumes pulmonaires pouvant tre mobiliss par un

    sujet.

    La Figure 2 reprsente les diffrentes subdivisions de la capacit pulmonaire totale,

    values l'aide d'une courbe volume/temps. Ces diffrentes subdivisions sont rparties

    en deux grandes catgories de volumes pulmonaires : les volumes pulmonaires

    mobilisables et les volumes pulmonaires non-mobilisables.

  • 14

    Figure 2. Volumes et capacits pulmonaires reprsents sur une courbe volume/temps.

    1.1) Volumes pulmonaires mobilisables

    Les volumes pulmonaires mobilisables correspondent aux volumes d'air pouvant tre

    sollicits et utiliss de manire volontaire par le sujet afin de rpondre une

    augmentation de la demande ventilatoire. Cette catgorie de volumes pulmonaires se

    compose de 4 sous-divisions:

    Le volume courant (Vc) correspond au volume d'air inspir et expir au cours d'un

    cycle respiratoire normal ralis sans aucune contrainte.

    Le volume de rserve inspiratoire (VRI) correspond au volume d'air mobilis au

    cours d'une inspiration maximale.

    Le volume de rserve expiratoire (VRE) correspond au volume d'air mobilis au

    cours d'une expiration maximale.

  • 15

    Enfin la capacit vitale (CV) correspond au volume d'air maximal pouvant tre

    sollicit la suite d'une inspiration maximale et d'une expiration maximale. La CV

    correspond ainsi la somme des trois prcdents volumes dfinis tel que :

    CV = Vc + VRI + VRE

    Concernant la capacit vitale, la courbe volume/temps ne permet d'valuer que la

    capacit vitale lente (CVL). La CV peut galement tre mesure suite une expiration

    maximale force. On parlera alors de capacit vitale force (CVF), habituellement

    lgrement infrieure la CVL, tant donn l'apparition d'un phnomne de fermeture

    des voies ariennes plus prcoce lors d'une expiration force (Prefaut et Peslin, 1986).

    1.2) Volumes pulmonaires non-mobilisables

    Les volumes pulmonaires non-mobilisables sont dfinis comme des volumes d'air ne

    pouvant pas tre sollicits par le sujet. Ainsi, l'valuation de ces volumes pulmonaires

    par spiromtrie ne permet pas de les dterminer. Il convient alors d'utiliser un

    plthysmographe. Cette catgorie de volumes pulmonaires se dcompose en 3 sous-

    divisions :

    Le volume rsiduel (VR) correspond au volume prsent dans les poumons la

    suite d'une expiration maximale. Ce volume facilite l'inspiration suivante en

    vitant l'accolement des parois alvolaires sur elles-mmes.

    La capacit rsiduelle fonctionnelle (CRF) est le volume d'air restant dans le

    systme pulmonaire aprs une expiration normale. La CRF correspond la somme

    du VR et de VRE.

    la capacit pulmonaire totale (CPT) correspond la quantit maximale d'air

    prsent dans le systme pulmonaire aprs une inspiration force. Elle est gale

    la somme de toutes les subdivisions soit :

  • 16

    CPT = VRI + Vc + VRE + VR

    1.3) Dbits bronchiques

    La ralisation de courbes dbit/volume induisant la ralisation d'expirations et

    d'inspirations maximales permet d'valuer les dbits bronchiques (Figure 3).

    Figure 3. Courbes dbit/volume permettant la dtermination des dbits bronchiques.

    Parmi les dbits bronchiques, on distingue :

    Le volume expir maximal en 1 seconde (VEMS) correspondant la quantit d'air

    pouvant tre expire durant la premire seconde de la phase expiratoire. Suite

  • 17

    aux travaux de Tiffeneau et Pinelli, lorsque le VEMS est rapport la CV (ou CVF),

    ce paramtre peut devenir un paramtre tmoignant d'une obstruction bronchique

    (Tiffeneau et Pinelli, 1948).

    Le dbit expiratoire de pointe (DEP) correspondant au dbit maximal atteint lors

    de l'expiration force.

    Les dbits expiratoires maximaux 75% (DEM75%), 50% (DEM50%) et 25%

    (DEM25%) de CVF correspondant des dbits mesurs diffrents pourcentages

    de la capacit vitale force.

    Le dbit expiratoire mdian (DEM25-75%) correspondant la moyenne des dbits

    mesurs entre 25% et 75% de CVF.

    2. Mcanique ventilatoire

    La mcanique ventilatoire concerne l'tude des forces et des rsistances cres lors des

    phases inspiratoires et expiratoires. Les rsistances lies la respiration et au

    remplissage des poumons peuvent tre catgorises en deux groupes :

    Les rsistances lastiques intervenant dans des conditions statiques

    (sans mouvement d'air) et dynamiques (avec l'avance de l'air en

    mouvement dans les voies ariennes). Cette catgorie intgre

    notamment le recul lastique et la compliance du systme respiratoire

    comprenant la compliance pulmonaire et la compliance de la cage

    thoracique (Beachey, 2007).

    Les rsistances frictionnelles (ou non-lastiques), n'intervenant que

    dans des conditions dynamiques. Cette catgorie intgre notamment les

    rsistances des voies ariennes et, dans une moindre proportion, les

    rsistances frictionnelles entre les tissus en mouvement.

  • 18

    Dans des conditions normales, les muscles respiratoires russissent vaincre facilement

    les rsistances lastiques et frictionnelles permettant ainsi d'assurer un apport d'air

    optimal aux alvoles tout en maintenant un travail respiratoire minimal.

    2.1) Recul lastique et compliance du systme pulmonaire

    Les tissus composant les poumons possdent des lments plus ou moins lastiques

    confrant ces tissus une capacit de recul lastique (ou d'lasticit). Le recul lastique

    (ou lasticit) est dfini comme la tendance d'un objet retourner sa forme et sa

    position initiale aprs avoir t dform. Ainsi, que ce soit chez l'enfant et chez l'adulte,

    aprs avoir t tir lors de la phase inspiratoire, le poumon aura tendance reprendre

    sa position et sa forme initiales. L'lasticit du tissu pulmonaire est gnre, d'une part,

    par les fibres lastiques et les fibres de collagne du parenchyme pulmonaire et, d'autre

    part, par les forces surface-tension du film liquidien entourant les alvoles (Beachey,

    2007).

    De manire gnrale, plus les tissus sont rigides, plus la force musculaire ncessaire

    pour les tirer, et ainsi provoquer un changement de volume, sera important. Les

    proprits d'lasticit du poumon et de la cage thoracique peuvent tre estimes en

    mesurant la pression ncessaire pour gonfler le poumon, autrement dit, en tablissant la

    relation entre la variation de pression et le changement de volume. La compliance

    pulmonaire qui est gnralement rapporte au volume pulmonaire peut tre mesure

    dans deux conditions particulires (Zapletal, 1989):

    En condition statique (lorsque la pression alvolaire est gale la

    pression atmosphrique) en mesurant la pente de la courbe pression-

    volume obtenue lors d'une expiration lente succdant une inspiration

    maximale

  • 19

    En condition dynamique en calculant la mme pente lors d'un ou

    plusieurs cycles respiratoires.

    Diverses tudes (Fletcher et al., 1991; Lanteri et Sly, 1993; Papastamelos et al., 1995)

    ont rapport des valeurs de compliance pulmonaire et/ou de compliance du systme

    respiratoire totale. Cette dernire est dfinie par la somme de la compliance pulmonaire

    et de la compliance de la cage thoracique. Au travers de ces diffrentes tudes, il

    apparat une volution de la compliance du systme respiratoire au fur et mesure de la

    croissance de l'enfant. Ainsi, il a t report une trs grande compliance de la cage

    thoracique chez le nouveau-n (jusqu' trois fois plus que la compliance pulmonaire),

    permettant ainsi une dformation de la cage thoracique ncessaire pour l'accouchement

    (Fletcher et al., 1991; Lanteri et Sly, 1993; Papastamelos et al., 1995). Ensuite, jusqu'

    l'ge de 4 ans, la compliance de la cage thoracique va diminuer progressivement par

    durcissement de celle-ci, expliqu principalement par une minralisation osseuse de la

    cage thoracique, pour atteindre progressivement des niveaux de compliance identiques

    celle des poumons (Lanteri et Sly, 1993; Papastamelos et al., 1995).

    Concernant la compliance pulmonaire, son volution au fil de la croissance nourrit plus

    de controverses. En effet, certains auteurs concluent sur une diminution de la compliance

    pulmonaire avec l'ge (Sharp et al., 1970; Von der Hardt et al., 1975; Zapletal et al.,

    1976) alors que d'autres tudes ont dmontr que ce mme paramtre n'volue pas avec

    la croissance (Kamel et al., 1969; Gerhardt et al., 1987). Sharp et al. (1970) rapportent

    que les contributions relatives du poumon et de la cage thoracique l'lastance totale du

    systme respiratoire, dfinie comme le changement de pression ncessaire pour produire

    un changement d'une unit de volume, seraient de 60% et 40% respectivement et que

    cette relation resterait constante entre 3 ans et 18 ans. Les diffrentes techniques de

    mesure pourraient expliquer l'origine de cette controverse (Lanteri et Sly, 1993).

    2.2) Rsistances des voies ariennes

  • 20

    Afin de permettre la ralisation de phases inspiratoires et expiratoires de manire

    optimale, le systme respiratoire doit russir vaincre les rsistances lastiques mais

    galement les rsistances frictionnelles qui correspondent aux rsistances lies au

    dplacement de l'air dans les voies ariennes (Rvr)(Beachey, 2007).

    Dans le poumon, Rvr est dfinie par le rapport entre la pression et le dbit d'air dans les

    voies respiratoires (Beachey, 2007). Ainsi, pour un dbit pulmonaire donn, une chute

    importante de pression travers les voies respiratoires tmoignera de la prsence de

    rsistances importantes.

    Diverses tudes ont mis en vidence qu'une augmentation de la taille de l'enfant est

    associe une diminution des rsistances des voies ariennes (Rvr) et des rsistances du

    systme respiratoire (Rsr) (Gerhardt et al., 1987; Lanteri et Sly, 1993) (Figure 4). Selon

    Lanteri et Sly, Rvr diminuerait avec la taille de l'enfant avec un facteur de -1,29 0,24

    et Rsr diminuerait avec la taille d'un facteur de -1,71 0,13, traduisant l'importance des

    rsistances des voies ariennes dans les rsistances frictionnelles du systme respiratoire

    (Lanteri et Sly, 1993). Ainsi, il apparat que plus l'enfant grandit, plus les rsistances

    l'coulement de l'air dans les voies ariennes diminuent. Cette diminution des rsistances

    des voies ariennes serait trs importante de la naissance jusqu' l'ge de 2 ans tant

    donne la phase de croissance rapide observe durant cette priode (Gerhardt et al.,

    1987; Lanteri et Sly, 1993).

  • 21

    Figure 4. Evolution des rsistances ventilatoires en fonction de la taille (D'aprs Lanteri et Sly, 1993).

    D'autres tudes confirment cette volution croise entre la taille et les rsistances des

    voies ariennes (Rvr), voire entre l'ge et Rvr. Ainsi, en 2002, McKenzie et al. ont

    propos un croisement des prcdents rsultats trouvs dans la littrature (McKenzie et

    al., 2002; Dempsey et al., 2008)(Figure 5). Les deux graphes (Figure 5.A et Figure 5.B)

    prsents dmontrent les relations ngatives existantes entre les rsistances des voies

    ariennes et la taille (A) ou entre les rsistances des voies ariennes et l'ge (B)

    (Zapletal et al., 1982; van Altena et Gimeno, 1994; Klug et Bisgaard, 1998; Son et al.,

    1998; Lombardi et al., 2001; Merkus et al., 2001; McKenzie et al., 2002).

  • 22

    Figure 5. Evolution des rsistances des voies ariennes en fonction de la taille (A) et de l'ge (B) (D'aprs McKenzie et al., 2002).

    2.3) La capacit de diffusion pulmonaire

    L'une des fonctions du systme respiratoire est de raliser les changes gazeux. Ces

    changes de gaz sont raliss au niveau de la zone d'change reprsente par la surface

    alvolaire et les capillaires sanguins pulmonaires. Il a ainsi t report une augmentation

    de cette zone d'changes avec l'hyperplasie alvolaire observe pendant l'enfance

    (Rowland, 1996).

    L'tude de la capacit de diffusion pulmonaire dfinit l'tude de l'efficacit avec laquelle

    un gaz passe du systme alvolaire au systme sanguin. Gnralement, la capacit de

  • 23

    diffusion pulmonaire est tudie l'aide de monoxyde de carbone (CO). En 1965,

    Demuth et Howatt (1965) rapportaient une augmentation de la capacit de diffusion

    pulmonaire du monoxyde de carbone (DLCO) entre 4 et 18 ans associe une

    augmentation du volume pulmonaire. Plus rcemment, l'tude d'Anderson et Godfrey

    (1971) a montr un lien entre la valeur maximale de DLCO et la taille du sujet. Toutefois,

    selon O'Brodovich et al. (1982), la DLCO rapporte au volume alvolaire diminuerait avec

    l'augmentation de la taille. Les rsultats de cette tude suggrent qu' l'influence des

    dimensions corporelles s'ajoute une potentielle interaction entre les facteurs impliqus

    dans la diffusion pulmonaire (volume sanguin du lit capillaire au niveau des poumons, la

    surface d'changes gazeux et l'affinit de l'hmoglobine pour l'oxygne) et la croissance.

    2.4) Diffrences respiratoires lies au sexe

    Que ce soit dans la population adulte ou dans la population pdiatrique, il est

    communment admis dans la littrature que les femmes (ou filles) prsentent des

    volumes pulmonaires infrieurs ceux des hommes (ou garons) (Stocks et Quanjer,

    1995; Armstrong et al., 1997; Bellemare et al., 2003). La capacit vitale rapporte la

    masse corporelle augmenterait progressivement entre 7 et 15 ans chez les garons alors

    que chez les filles, ce rapport resterait constant (Astrand, 1952) . De mme, les volumes

    pulmonaires rapports la taille restent suprieurs chez les garons par rapport aux filles

    (Manzke et al., 2001). Cette diffrence pourrait tre explique par une taille des

    poumons infrieure chez les filles, laissant supposer un diamtre des voies ariennes

    infrieur chez celles-ci (Hibbert et al., 1984). Toutefois, de nombreuses tudes

    rapportent des dbits pulmonaires expiratoires suprieurs chez les filles par rapport aux

    garons (Hibbert et al., 1984; Hibbert et al., 1989; Merkus et al., 1993; Manzke et al.,

    2001). Les dbits expiratoires suprieurs chez les filles par rapport aux garons associs

    un diamtre des voies ariennes infrieur chez les filles suggreraient que les voies

    respiratoires rapportes au volume pulmonaire des filles soient plus larges que chez les

  • 24

    garons (Dockery et al., 1983; Wang et al., 1993). Diffrents travaux portant sur la

    rsistance des voies ariennes dmontrent qu'il n'existerait pas de diffrence de Rvr

    entre filles et garons (Lanteri et Sly, 1993; van Altena et Gimeno, 1994; Klug et

    Bisgaard, 1998; Son et al., 1998). Toutefois, deux tudes mettent en avant l'existence

    de tendances statistiques par rapport l'existence de diffrences de rsistance du

    systme respiratoire entre garons et filles. Ainsi, la rsistance du systme respiratoire

    serait d'environ 10% infrieure chez les filles par rapport aux garons (Stocks et al.,

    1997). Ce rsultat semblerait se confirmer par l'tude de McKenzie et al. qui a mesur

    une tendance une diffrence de Rvr, ne dpassant pas toutefois 6% (McKenzie et al.,

    2002).

    Concernant les diffrents paramtres de la mcanique ventilatoire, il ne semble pas

    exister de diffrence entre les garons et les filles pour la compliance du systme

    respiratoire. En effet, Lanteri et Sly (1993) n'ont pas rapport de diffrences

    significatives lies au sexe concernant la relation entre la taille et la compliance du

    systme respiratoire chez les enfants inclus dans l'tude. Ces rsultats se rapprochent

    des travaux de Sharp et al. (1970) qui n'avaient galement pas mis en vidence de

    diffrences sur la compliance du systme respiratoire.

    Cette premire partie sest attache expliquer les diffrences existantes entre les

    enfants et les adultes en termes de volumes et capacits pulmonaires mais galement

    en terme de mcanique ventilatoire. La mise en avant de ces diffrences dmontre ainsi

    que le systme pulmonaire des enfants nest pas un modle rduit du systme

    pulmonaire de ladulte. La prsentation de ces diffrences permettra par la suite de

    rendre la lecture des travaux de thse plus facile dans la mesure o lenfant est lobjet

    dtude de ce travail de thse.

  • 25

    II. Ventilation de l'enfant au cours de l'exercice

    La ventilation totale (ou dbit ventilatoire ) se dfinit comme tant le rsultat du

    produit :

    = Vc * f

    Avec : dbit ventilatoire (L.min-1) ; Vc : volume courant (L) et f : frquence

    respiratoire (cycles.min-1).

    Les modifications corporelles et mcaniques (dcrites prcdemment) observes au cours

    de la croissance vont avoir une incidence sur la ventilation et le rgime ventilatoire de

    l'enfant tout au long de la croissance.

    1. Rgime ventilatoire

    L'tude du rgime ventilatoire consiste tudier de manire simultane la ventilation, le

    volume courant et la frquence respiratoire.

    1.1) La ventilation

    Au repos, la ventilation semble augmente avec la croissance du fait d'une augmentation

    de la taille des poumons (Asmussen et al., 1981; Gaultier et al., 1981). Toutefois,

    lorsqu'elle est rapporte la masse corporelle de l'enfant, celle-ci semble diminuer avec

    la croissance (Rowland, 2005). Morse et al. (1949) ont report que la ventilation de

    repos chez un enfant de 10 ans se situait aux alentours de 200 mL.kg-1.min-1, alors que

    pour un adolescent de 16 ans, celle-ci tait de 158 mL.kg-1.min-1.

  • 26

    Lors d'intensits sous-maximales, Rowland et Cunningham (1997) rapportaient des

    valeurs de ventilation chez des enfants gs entre 7 et 10 ans. Dans cette tude, chaque

    enfant a ralis chaque anne sur une priode de 5 ans une preuve incrmentale sur

    tapis roulant. Une augmentation progressive de la ventilation (exprime en valeur

    absolue) a t constate. Toutefois, lorsque la ventilation tait exprime en fonction de la

    masse corporelle ( /kg exprime en mL.min-1.kg-1), la ventilation prsentait une

    diminution sur la priode d'valuation (Rowland et Cunningham, 1997).

    A l'exercice maximal, le dbit ventilatoire maximal ( ), exprim en valeur absolue,

    augmenterait avec la croissance en relation avec l'augmentation des volumes

    pulmonaires (Rutenfranz et al., 1981; Ramonatxo et al., 1986; Mercier et al., 1991;

    Rowland et Cunningham, 1997). augmenterait de faon linaire entre 11 ans et 17

    ans (Rutenfranz et al., 1981; Prioux et al., 1995; Prioux et al., 1997). Dans leur tude de

    1995, Prioux et al. ont valu, sur trois annes conscutives, 44 enfants sdentaires

    rpartis en trois groupes, dont l'ge initial moyen tait de 11 ans pour le groupe I, 14

    ans pour le groupe II et de 15 ans pour le groupe III. L'un des principaux rsultats de

    cette tude est une augmentation significative de entre la premire anne et la

    troisime anne dans chacun des trois groupes (Prioux et al., 1995). Toutefois, il

    semblerait qu'aprs la phase pubertaire (environ 15 ans), n'augmenterait plus ou

    en tout cas, augmenterait de faon moins importante (Rutenfranz et al., 1981; Prioux et

    al., 1995; Prioux et al., 1997).

    La diminution de la ventilation rapporte la masse corporelle mise en vidence pour les

    exercices sous-maximaux ne serait plus significative pour l'exercice maximal (Rowland et

    Cunningham, 1997). Ces rsultats pourraient s'expliquer selon diffrents auteurs par le

    fait que l'volution de la ventilation l'exercice rapporte la masse corporelle serait

    plus lie la masse maigre du sujet plutt qu' la masse corporelle totale (Mercier et al.,

    1991; Prioux et al., 1997). Il semblerait que la masse maigre soit le dterminant majeur

    de l'augmentation de . Toutefois, Rowland et Cunningham (1997) ont rapport que

  • 27

    augmenterait avec la masse corporelle par un exposant de 0,92 et avec la taille par

    un exposant de 2,50, suggrant ainsi que augmenterait quasi proportionnellement

    avec la croissance pulmonaire puisque cette dernire augmenterait avec la taille par un

    exposant de 3. Dans une tude rcente, Rosenthal et Bush (2000) ont considr que la

    masse et la taille du sujet taient de faibles prdicateurs de la ventilation maximale et

    ont ainsi suggr que la ventilation maximale devrait tre normalise par la puissance

    absolue obtenue sur cycloergomtre. Ainsi, au vu de la littrature, il apparat difficile de

    conclure sur l'apport prdominant de la masse corporelle ou de la taille pour expliquer

    l'augmentation du dbit ventilatoire maximal constat chez les enfants. Toutefois,

    l'utilisation de paramtres anthropomtriques pour la normalisation de permet de

    prendre en compte les diffrences interindividuelles lies la croissance propre de

    chaque enfant. Prioux et al. (2003) prcisent galement qu'il faudrait prendre en compte

    le niveau d'activit physique comme facteur de variation de la ventilation maximale.

    1.2) Le volume courant

    A l'tat de repos, le volume courant (Vc) augmente avec le volume pulmonaire.

    Toutefois, lorsque Vc est rapport la masse corporelle, les valeurs de volume courant

    semblent diminuer (Asmussen et al., 1981; Gaultier et al., 1981).

    A l'exercice sous-maximal, Rowland et Cunningham (1997) rapportent une augmentation

    significative du volume courant chez les garons et les filles avec l'ge. Toutefois, lorsque

    le volume courant est rapport la masse corporelle, le rapport Vc/kg reste constant.

    Les valeurs absolues de volume courant l'exercice maximal augmentent avec la

    croissance, en accord avec l'augmentation des dimensions pulmonaires (Rowland et

    Cunningham, 1997). Vcmax prsenterait une augmentation linaire avec l'ge jusqu' 15

    ans pour les garons et 13 ans pour les filles (Rutenfranz et al., 1981; Prioux et al.,

  • 28

    1997). Au-del de ces ges, Vcmax n'augmenterait plus significativement (Prioux et al.,

    2003). Tout comme , la masse corporelle totale et la masse maigre seraient les

    deux facteurs dterminants les plus importants de Vcmax (Mercier et al., 1991). Selon ces

    mmes auteurs, la masse maigre expliquerait le plus grand pourcentage de variation du

    Vcmax (77%). Ainsi, il semblerait prfrable de normaliser Vcmax par rapport la masse

    maigre plutt que par rapport la masse corporelle totale.

    1.3) La frquence respiratoire

    Au repos, la frquence respiratoire (f) aurait tendance diminuer au fur et mesure de

    l'avanc en ge (Rowland, 2005). Selon une tude de Robinson (rapporte par Rowland

    en 2005), la frquence respiratoire chez les garons diminuerait de 24 cycles/minute

    13 cycles/minute (Rowland, 2005) de 6 ans 17 ans.

    A l'exercice sous-maximal, f prsente une diminution progressive avec l'ge (Rowland et

    Cunningham, 1997).

    A l'exercice maximal, diffrentes tudes rapportent une lgre diminution de fmax

    (Rutenfranz et al., 1981; Prioux et al., 1997; Rowland et Cunningham, 1997). Rowland

    et Cunningham (1997) rapportent une chute de fmax de 65 57 cycles/minute chez les

    garons et de 63 57 cycles/minute chez les filles sur une priode de 5 ans (de 9 ans

    14 ans). Prioux et al. (1997) rapportent une diminution, toutefois non significative, de

    fmax, passant de 53 cycles/minute l'ge de 11 ans 46 cycles/minute l'ge de 16 ans.

    Bien que Mercier et al. (1991) aient montr un lien entre fmax, la masse corporelle et la

    taille l'aide d'quations allomtriques, ces paramtres ne sont que de faibles

    dterminants de fmax, n'expliquant que 15% de la variation de fmax avec la croissance.

    Comme lindique les travaux dcrits ci-dessus, lanalyse du rgime ventilatoire chez

    lenfant est principalement ralise de manire longitudinale, c'est--dire lanalyse de

    leffet de la croissance sur les paramtres du rgime ventilatoire (ventilation, volume

  • 29

    courant, frquence respiratoire). En revanche, peu dtudes se sont intresses leffet

    de la modalit dexercice sur le rgime ventilatoire. Quelques donnes sont disponibles

    sur la rponse ventilatoire au cours dun exercice incrmental (Nourry et al., 2005;

    Nourry et al., 2006) mais notre connaissance, aucune tude na compar les effets de

    la modalit continue et la modalit intermittente sur le rgime ventilatoire. Ce travail de

    thse sattachera apporter des lments de rponses.

    1.4) Diffrences lies au sexe

    De manire gnrale, la ventilation maximale augmente avec l'ge (Rutenfranz et al.,

    1981; Armstrong et al., 1997; Prioux et al., 1997; Rowland et Cunningham, 1997).

    Quelques tudes se sont intresses aux effets du sexe et de l'ge sur la ventilation. Il

    ressort que jusqu' l'ge de 13 ans, les rsultats semblent contradictoires. Ainsi, dans

    une tude incluant 177 enfants (101 garons et 76 filles avec un ge moyen de 11 ans

    pour les deux groupes), Armstrong et al. (1997) ont mis en vidence des valeurs de

    ventilation (exprimes en absolue ou corriges par la taille corporelle) significativement

    suprieures chez les garons par rapport aux filles, que ce soit l'exercice maximal ou

    pour une mme intensit d'exercice absolue ou relative. Toutefois, d'autres tudes ne

    montrent aucune diffrence significative jusqu' l'ge de 13 ans entre les deux sexes.

    Au-del de cet ge, la ventilation maximale continuerait d'augmenter chez les garons

    tandis qu'une stabilisation de ce paramtre serait observe chez les filles (Rutenfranz et

    al., 1981; Rowland et Cunningham, 1997). Les valeurs plus faibles de ventilation

    maximale observes chez les filles, notamment partir de la pubert, pourraient tre en

    partie expliques par une volution diffrente des caractristiques anthropomtriques

    (Prioux et al., 2003).

    Concernant les deux dterminants de la ventilation (volume courant et frquence

    respiratoire), de la mme manire que pour la ventilation maximale, Armstrong et al.

    (1997) ont rapport des valeurs de volume courant (absolues ou rapportes la taille)

  • 30

    significativement suprieures chez les garons par rapport aux filles. Antrieurement,

    l'tude de Rutenfranz et al. (1981) a galement rapport des valeurs de Vcmax suprieurs

    chez les garons par rapport aux filles. En revanche, il ne ressort aucune diffrence entre

    les deux sexes concernant la frquence respiratoire maximale (Rutenfranz et al., 1981;

    Armstrong et al., 1997; Rowland et Cunningham, 1997).

    Lanalyse de la littrature dmontre quil ny a pas deffet sexe avant la pubert sur le

    rgime ventilatoire. Ainsi, nous retrouverons dans ce travail de thse un groupe mixte

    denfants inclus dans les diffrents protocoles. En effet, chaque enfant inclus dans ce

    travail tait prpubre, paramtre vrifi par la mthode des stades de maturation

    sexuelle de Tanner (Tanner, 1962).

    2. Inefficience ventilatoire de l'enfant

    L'inefficience ventilatoire pourrait tre dfinie comme une incapacit de rendement du

    systme ventilatoire pour rpondre une demande ventilatoire adquate. Ainsi, plus

    l'inefficience ventilatoire sera importante, plus les moyens mis en uvre par le systme

    ventilatoire pour rpondre la demande ventilatoire seront importants.

    Traditionnellement, l'efficience (ou inefficience) ventilatoire est gnralement exprime

    l'aide des quivalents respiratoires (correspondant la ventilation rapporte la

    production de dioxyde de carbone ( / ) ou rapporte la consommation

    d'oxygne ( / )). Ainsi, des quivalents respiratoires levs pourraient suggrer

    une faible efficience ventilatoire, et inversement. En 1974, Andersen et al. rapportent

    une diminution des quivalents respiratoires avec l'ge (Andersen et al., 1974). Ces

    rsultats ont par la suite t confirms par de nombreuses tudes (Rowland et

    Cunningham, 1997; Nagano et al., 1998). Ainsi, l'tude de Rowland et Cunningham

    (1997) montre une diminution progressive de / l'exercice maximal et sous-

  • 31

    maximal. De plus, les rsultats montrent galement des valeurs de / plus leves

    chez les filles par rapport aux garons. Les rsultats prsents dans cette tude sont

    toutefois en contradiction avec les prcdents travaux de Rutenfranz et al. (1981). En

    effet, ces derniers n'ont pas mis en vidence de diminution de / l'exercice sous-

    maximal et maximal. Ces diffrents rsultats sembleraient quand mme indiquer une

    amlioration de l'efficience ventilatoire avec l'ge.

    Dans la littrature scientifique, de nombreuses tudes ont rapport des valeurs de

    / suprieures chez l'enfant par rapport l'adulte ou l'adolescent (Andersen et

    al., 1974; Cooper et al., 1987; Rowland et Cunningham, 1997; Nagano et al., 1998). Ces

    diffrents travaux permettent ainsi de confirmer un phnomne d'hyperventilation

    constat chez les enfants pour une charge ou une intensit donne ou pour un niveau de

    consommation d'oxygne donn (Fawkner, 2007). Cette hyperventilation a t confirme

    par d'autres tudes qui ont rapport des valeurs moyennes de pression partielle en

    dioxyde de carbone de fin d'expiration (PETCO2) et de pression artrielle en dioxyde de

    carbone (PaCO2) infrieurs par rapport aux adultes pour une intensit sous-maximale

    donne (Shephard et Bar-Or, 1970; Cooper et al., 1987). Ce phnomne

    d'hyperventilation semble rvler chez l'enfant une rponse ventilatoire exacerbe par

    rapport aux besoins. Les causes de cette hyperventilation et de cette mauvaise efficience

    ventilatoire restent toutefois mal connues. Deux hypothses permettraient d'expliquer

    cette inefficience ventilatoire chez l'enfant : les diffrences de rgime ventilatoire entre

    enfant et adulte et les processus de rgulation de la ventilation.

    2.1) Rgime ventilatoire spcifique de l'enfant

    Dans la littrature, certains auteurs ont suggr que les valeurs leves de / ou

    de /kg observes chez l'enfant par rapport l'adulte pourraient tre la consquence

  • 32

    de diffrences dans le rgime ventilatoire entre les enfants et les adultes (Gratas-

    Delamarche et al., 1993; Kerem, 1996; Rowland et Cunningham, 1997; Fawkner, 2007).

    Ainsi, l'hyperventilation observe chez l'enfant pourrait tre due une frquence

    respiratoire plus leve en comparaison de l'adulte (Gratas-Delamarche et al., 1993).

    Cette frquence respiratoire plus leve pourrait tre induite par les changements de

    mcanique ventilatoire observs chez l'enfant au cours de sa croissance. Ainsi, comme

    dcrit prcdemment, les enfants prsentent une rsistance des voies ariennes leve

    ce qui favoriserait naturellement une respiration plus profonde (caractrise par un Vc

    plus lev associ f moins importante) (Fawkner, 2007). Cependant, les volumes

    pulmonaires plus petits de l'enfant favoriseraient un rgime ventilatoire oppos, c'est--

    dire un Vc faible associ une f importante (Fawkner, 2007). Les enfants opteraient ainsi

    pour un rgime ventilatoire favorisant une augmentation de fR pour des raisons purement

    physiologiques afin d'optimiser l'efficience mcanique au dpend de l'efficience

    ventilatoire (Kerem, 1996). Ce rgime ventilatoire spcifique l'enfant serait conserv

    jusqu' ce que les mcanismes de la respiration deviennent matures et deviennent

    quasiment similaires ceux de l'adulte (Kerem, 1996).

    Ce rgime ventilatoire spcifique observ chez les enfants pourrait avoir des

    consquences sur la ventilation et l'apport en oxygne au niveau des zones d'changes.

    Des valeurs de f plus leves chez les enfants, refltant une respiration moins profonde,

    pourrait se traduire par une ventilation plus importante de l'espace mort. La ventilation

    de l'espace mort ( ) est le rsultat du produit de la frquence respiratoire (f) par le

    volume de l'espace mort (VD):

    = VD * f

    Afin de rpondre la fonction primaire de la ventilation, l'enfant va devoir augmenter son

    niveau de ventilation par rapport la demande mtabolique, afin de maintenir la

    ventilation alvolaire ( ) des niveaux adquats aux besoins. La ventilation alvolaire

  • 33

    est dfinie comme la quantit d'air disponible au niveau des alvoles par minute et

    correspond la diffrence entre et :

    = -

    Les consquences d'une augmentation de serait un mauvais renouvellement de l'air

    alvolaire chaque phase inspiratoire (Gratas-Delamarche et al., 1993). D'o la

    ncessit pour les enfants de prsenter une ventilation plus leve pour atteindre une

    mme ventilation alvolaire que celle de l'adulte.

    2.2) Rgulation de la ventilation

    Comme cite prcdemment, la diffrence de ventilation entre les enfants et les adultes

    pourrait tre galement induite par des facteurs lis la rgulation de la ventilation.

    Deux facteurs pourraient tre impliqus dans l'apparition de cette hyperventilation : la

    commande centrale de la respiration et la chmosensibilit au CO2.

    La commande centrale de la respiration

    Gaultier et al. (1981) ont valu les changements de la commande centrale de la

    respiration en fonction de l'ge en mesurant les pressions gnres la bouche lors

    d'une occlusion des voies respiratoires d'une dure de 0,1 seconde (P0,1). Les auteurs

    rapportent une diminution de P0,1 avec l'ge par un exposant de 0,62. Un autre

    paramtre permet d'tudier la commande centrale de la respiration : le dbit inspiratoire

    moyen. Le dbit inspiratoire moyen correspond au volume courant rapport au temps

    inspiratoire (Vc/Ti). Prioux et al. (1997) rapportent une augmentation linaire de ce

    paramtre avec l'ge. Ainsi, il apparat que la commande centrale de la respiration serait

    plus importante chez les jeunes enfants par rapport aux adultes.

  • 34

    La chmosensibilit au CO2

    Dans la littrature, le dioxyde de carbone est connu comme tant un des principaux

    stimuli de la ventilation, notamment l'exercice. Bas sur ce principe, une des

    hypothses pouvant expliquer l'hyperventilation des enfants l'exercice serait une

    sensibilit plus importante des chmorcepteurs au CO2 chez les enfants. Une des

    techniques de mesure de la sensibilit au CO2 consiste mesurer la rponse ventilatoire

    durant un exercice ralis en condition hypercapnique. La sensibilit au CO2 est alors

    dtermine par l'amplitude de l'augmentation de ventilation conscutive l'inhalation

    d'un mlange hypercapnique et par le niveau de pression partielle en CO2 de fin

    d'expiration partir duquel un changement de rponse ventilatoire survient (dfinissant

    le seuil de sensibilit au CO2). En utilisant cette mthode, Pianosi et Wolstein (1996)

    rapportent une corrlation ngative entre la rponse ventilatoire en condition

    hypercapnique et l'ge. De plus, Gratas-Delamarche et al. (1993) ont rapport un seuil

    de sensibilit au CO2 (estim par le niveau de PETCO2) plus bas chez les enfants par

    rapport aux adultes. Ces auteurs ont galement rapport une rponse ventilatoire de

    plus grande amplitude chez les enfants par rapport aux adultes (Gratas-Delamarche et

    al., 1993). Ainsi, il apparatrait, au vu des ces rsultats, que la sensibilit des

    chmorcepteurs au CO2 soit plus importante chez les enfants.

    La rgulation de la ventilation peut galement tre estime en calculant la pente de

    rgression linaire qui lie l'volution de la ventilation celle du dioxyde de carbone

    ( / ) lors d'exercices intensit croissante mais restant infrieure l'intensit

    correspondant au point de compensation respiratoire (soit au deuxime seuil

    ventilatoire). Il a ainsi t rapport une diminution des valeurs de / avec l'ge

    (Cooper et al., 1987). Ces rsultats suggrent une rgulation de la ventilation des plus

    bas niveaux de PCO2 chez les plus jeunes enfants. L'une des limites de cette mthode

    serait que / pourrait tre affecte par l'importance de l'espace mort

  • 35

    physiologique pulmonaire. Toutefois, des tudes ont montr que le rapport VD/Vc ne

    serait pas influenc par le changement de taille (Godfrey et Davies, 1970; Shephard et

    Bar-Or, 1970). Afin d'viter cette potentielle influence, d'autres auteurs ont utilis la

    ventilation alvolaire ( ) la place de la ventilation minute ( ). Ces tudes ont ainsi

    montr que / diminue avec l'ge, concluant ainsi que les plus jeunes enfants

    ventilent de faon plus importante pendant l'exercice pour liminer une mme quantit

    de CO2 (Pianosi et Wolstein, 1996; Nagano et al., 1998).

  • 36

    Synthse de la partie A. Ds la naissance, une phase de dveloppement du systme pulmonaire va

    permettre l'augmentation des volumes pulmonaires avec l'ge. Les facteurs

    responsables de cette augmentation des volumes seraient une hyperplasie

    alvolaire associe une augmentation de la taille des alvoles. L'augmentation

    en longueur et en diamtre des voies bronchiques permettent galement

    d'expliquer l'volution des volumes pulmonaires.

    La croissance du systme pulmonaire ne serait toutefois pas uniforme. Le

    dveloppement du volume pulmonaire semble tre plus rapide que celui des voies

    respiratoires, tout au moins jusqu' l'ge de 8 ans. Aprs cet ge, il semblerait

    que le dveloppement des voies respiratoires rattrape le dveloppement des

    volumes pulmonaires. Toutefois, certains auteurs suggrent galement que le

    dveloppement des volumes pulmonaires resterait plus important jusqu'

    l'adolescence que celui des voies respiratoires.

    Les paramtres de la mcanique ventilatoire (compliance, rsistance des voies

    respiratoires) voluent galement avec la croissance de l'enfant. Ainsi, la

    compliance, qui est trs leve au moment de la naissance, diminue

    progressivement tout comme la rsistance des voies ariennes qui diminuent

    galement de manire progressive.

    Le dbit ventilatoire augmente avec l'ge, principalement par une augmentation

    du volume courant associe une plus faible diminution de la frquence

    respiratoire. Ces changements de rgime ventilatoire induisent un passage d'une

    ventilation rapide et superficielle une ventilation plus lente et profonde avec la

    croissance.

    Pour un mme niveau d'intensit d'exercice, les enfants prsentent des valeurs de

    ventilation suprieures aux adultes, caractristiques d'un phnomne

  • 37

    d'hyperventilation. Ce phnomne reflte une moindre efficience ventilatoire chez

    les enfants.

    Deux hypothses pourraient expliquer cette inefficience ventilatoire :

    - Des diffrences de rgime ventilatoire par rapport aux adultes : la

    respiration rapide et superficielle des enfants ne leur permettrait pas un

    renouvellement de l'air efficace.

    - Des facteurs lis la rgulation de la ventilation : certaines tudes

    rapportent une commande centrale ventilatoire et une sensibilit des

    chmorcepteurs au CO2 plus importante chez l'enfant que chez

    l'adulte.

    Ainsi, les caractristiques et les adaptations du systme ventilatoire spcifiques

    chez les enfants, se traduisant notamment par un phnomne d'hyperventilation

    l'exercice, pourraient induire l'atteinte des capacits ventilatoires maximales de

    l'enfant lors de la ralisation d'un exercice. L'atteinte des limites du systme

    ventilatoire pourrait induire l'apparition de phnomnes de contraintes

    ventilatoires mcaniques au cours de l'exercice, phnomnes que nous allons

    dvelopper par la suite.

  • 38

    B. Contraintes mcaniques ventilatoires l'exercice

    Au vu de la littrature scientifique, la fonction ventilatoire n'est traditionnellement

    pas considre comme une fonction limitante la ralisation d'un exercice physique chez

    les sujets sains sdentaires. Toutefois, des phnomnes de limitation de la fonction

    ventilatoire ont t mis en vidence chez des populations saines entranes (Johnson et

    al., 1992; Mota et al., 1999; Dempsey et al., 2008). Dans cette population, l'apparition

    de limitation ventilatoire serait principalement due l'atteinte de hauts niveaux de

    ventilation au cours de l'exercice, rendu possible grce l'entranement. Toutefois, des

    phnomnes de contraintes mcaniques ventilatoires ont galement t mis en vidence

    dans d'autres populations comme des sujets prsentant une pathologie (Johnson et al.,

    2000), la population ge (Johnson et al., 1991a) ou bien encore chez des enfants

    (Nourry et al., 2005; Nourry et al., 2006).

    I. Mthodes de mesure / d'valuation des contraintes ventilatoires

    L'tude des mcanismes responsables de la limitation l'exercice et de l'intolrance

    l'effort est permise par l'tude de paramtres cardio-respiratoires mesurs au cours

    d'une preuve d'effort cardio-pulmonaire. L'origine de cette limitation l'exercice est

    gnralement lie la fonction musculaire et/ou cardiaque. Toutefois, l'tude de la

    ventilation au cours d'un exercice maximal charge (ou vitesse) croissante permet

    d'observer l'apparition d'ventuelles contraintes mcaniques ventilatoires l'exercice. Ce

    phnomne de contraintes mcaniques ventilatoires peut tre valu l'aide de

    diffrentes mthodes : indirecte (rserve ventilatoire) ou directe (courbes

    dbits/volumes, pression ngative expiratoire).

  • 39

    1. Mthode indirecte : rserve ventilatoire

    L'valuation des contraintes mcaniques ventilatoires l'exercice est frquemment base

    sur l'volution de la rserve ventilatoire (RV). Au cours d'un exercice, la rserve

    ventilatoire permet de comparer le niveau de ventilation pic mesur lors de l'exercice

    maximal ( ) et la ventilation maximale minute (VMM), galement appele ventilation

    volontaire maximale.

    La VMM reprsente la capacit ventilatoire maximale et se dfinit comme le volume d'air

    maximal pouvant tre respir en une minute. Ce paramtre peut se dterminer de deux

    faons :

    - En demandant au sujet de respirer le plus rapidement et le plus

    profondment possible pendant une priode de temps donne (Prefaut

    et Peslin, 1986). Traditionnellement, cette priode de temps est de 12

    secondes, les mesures obtenues tant ensuite extrapoles sur une

    minute.

    - En estimant la VMM l'aide du volume expiratoire maximal en 1

    seconde (VEMS) mesur lors d'un examen spiromtrique de repos. La

    VMM correspond alors au rsultat du produit VEMS x 35 ou 40 (Johnson

    et al., 1999).

    A partir de la VMM, mesure par l'une ou l'autre mthode, la RV pourra tre dtermine

    l'aide de l'quation suivante (Medoff et al., 1998; Johnson et al., 1999):

    %RV = [(VMM - )/VMM] x 100

    A la fin d'un exercice maximal, des valeurs de RV comprises entre 30 et 50% sont

    reportes dans la littrature pour des adultes sains non-entrans (Olafsson et Hyatt,

  • 40

    1969; Blackie et al., 1991). De manire gnrale, il existe classiquement, la fin d'un

    exercice maximal, une RV de l'ordre de 30% par rapport la ventilation maximale que

    pourrait attendre le sujet. Ce rsultat traduirait l'absence d'apparition de contraintes

    mcaniques ventilatoires au cours de l'exercice. La ventilation ne serait alors pas un

    facteur limitant la ralisation de la performance physique.

    Alors que de nombreuses valeurs de RV ont t reportes pour des populations adultes

    saines ou pathologiques dans la littrature, trs peu d'tudes se sont intresses

    l'tude de ce paramtre chez l'enfant. De plus, les rsultats de ces diffrentes tudes

    sont contradictoires sur la RV de l'enfant la fin d'un exercice incrmental. Armstrong et

    al. (1997) ont report des valeurs du rapport /VMM de 71,6% et de 68,9% pour des

    groupes de 101 garons et 76 filles respectivement, dont l'ge moyen tait de 11 ans,

    correspondant des valeurs de RV de l'ordre de 28,4 et 31,1%. Ces valeurs de RV

    correspondent ainsi des valeurs frquemment rapportes chez l'adulte. Trois ans plus

    tard, dans une tude longitudinale, Prioux et al. (2000) se sont intresss l'volution de

    la RV au cours de la croissance, pour une population compose de 299 enfants (197

    garons et 102 filles). Les auteurs ont montr une augmentation de RV de 19,4%

    28,1% entre 11 et 16 ans. Ainsi, les enfants les plus gs prsentaient des valeurs de RV

    proches des adultes, potentiellement expliques par une relation entre le paramtre RV

    et l'apparition du pic de croissance pubertaire (Prioux et al., 2000; Prioux et al., 2003).

    Des valeurs moyennes de RV comprises entre 6% et 22% ont rcemment t mesures

    par Nourry et al. (2005) pour des enfants sains entrans ou non-entrans. Ces mmes

    auteurs ont galement rapport des valeurs de RV la fin d'un exercice incrmental de

    19% et 7% pour des groupes d'enfants sains prsentant ou non une limitation

    ventilatoire l'exercice (Nourry et al., 2006). Dans un deuxime temps, Prioux et al.

    (2000) ont regard l'volution de la rserve ventilatoire avec la croissance et le sexe. En

    effet, les auteurs reportent des valeurs de rserve ventilatoire suprieures pour les filles

    en comparaison des garons. Cette diffrence pourrait s'expliquer par une taille des

  • 41

    poumons plus importante pour les garons (Thurlbeck, 1982). Cette diffrence lie au

    sexe semblerait se confirmer l'ge adulte (McClaran et al., 1998). Toutefois, Armstrong

    et al. (1997) n'ont pas rapport de diffrences significatives entre les deux sexes,

    confirmant le besoin d'tudes complmentaires sur ce domaine. Ainsi, au vu de la

    littrature, il semblerait que les enfants prsentent des valeurs de RV infrieures

    d'environ 10% par rapport celle de l'adulte, cette diffrence s'attnuant avec la

    croissance.

    Toutefois, bien que la RV soit un paramtre trs utilis en routine pour l'interprtation

    des preuves d'effort, cet index ne permet pas d'tudier de manire prcise les

    contraintes mcaniques ventilatoires l'exercice. En effet, il a t montr que des

    patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive prsentaient des