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Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 201 - Février 2009 En direct de… Côte d’Ivoire Focus Les bases de Défense Dossier Nos blessés en opération Vie des unités La fabrication d’un casque INCLUS UN MAGNET TIM

Terre information magazine n° 201

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Terre information magazine n° 201

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Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 201 - Février 2009

En direct de…Côte d’Ivoire

FocusLes bases de Défense

DossierNos blessés en opération

Vie des unitésLa fabricationd’un casque

INCLUS

UNMAGNET

TIM

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RETEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46

TÉMOIGNAGE . . . . . . . . .47

INNOVATIONL’expérimentation du FELIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48

TRADITIONSLes marraines de guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50

ENTRAÎNEMENTSpécial exercices . . . . . . . . . . . .52

SPORTLes grimpeurs de l’impossible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64

QUARTIER LIBREMots fléchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66BD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67Votre agenda . . . . . . . . . . . . . . . . . .68Culture et loisirs . . . . . . . . . . . . .70Petites annonces . . . . . . . . . . . .72Vu dans les médias . . . . . . . . .74

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Sommaire

MIEUX CONNAÎTREL’ARIA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54

VIE DES UNITÉSLa fabrication d’un casque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56

PORTRAITL’ADC Picot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

TIM A 20 ANS1989 et 1990 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60

ÉDITO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

A L’HONNEUR . . . . . . . . . . .6

PANORAMA . . . . . . . . . . . . . . . .8

FOCUSLes bases de Défense . . . . .14

EN DIRECT DECÔTE D’IVOIREUn jour à Touba . . . . . . . . . . . . . .20Soutenir sans faillir . . . . . . . .22Du travail à la pelle . . . . . . . . .24

DOSSIERÊtre blessé en opérations : l’après . . . . . . . . .26

LE CEMAT VOUS PARLE . . . . . . . . . . .44

RÉDACTION SIRPA TERRE : 14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées - Tél. : 01 76 64 + N° de poste ou PNIA 821 753 + N° de poste - Fax : 01 76 64 85 52 I PRÉSIDENT DU COMITÉ DE RÉDACTION : COL Benoît Royal I DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : COL Bruno Lafitte I RÉDACTEUR EN CHEF : LCL Michel Sabatier (poste 85 43) I RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : CNE Julie Cros (poste 85 46) I SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : LTN Sabine Fosseux (poste 85 46) I CHEF DES REPORTAGES : MAJ YannickLe Leuch (poste 85 47) I RÉDACTION : (poste 85 50) - CNE Audrey Laisné, CNE Nathalie Durand, LTN Thomas Dijol, LTN Aurélie Carrière, ASP Adrien Facon, Bernard EdingerI BRÈVES ET PETITES ANNONCES : CNE Delphine Claudon-Hellerforth, soldat Maxime Beuvin (poste 85 49) I CELLULE PHOTOGRAPHIQUE : (poste 85 45) ADJ Jean-Raphaël

Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone I CELLULE ICONOGRAPHIQUE : (poste 85 44)- BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur I MARKETING : MAJ André Lebodic (poste 85 48) I ÉDITEUR : Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense - 1, place Joffre, 75 007, Paris I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : COL Benoît Royal, Chef du SIRPA Terre I PUBLICITÉ

(ECPAD) : M. Thierry Lepsch - Tél. : 01 49 60 58 56 I DIFFUSION - ABONNEMENTS : BCH Pascal Villemur - Tél. : 01 76 64 85 44 - Fax : 01 76 64 85 52 I ABONNEMENTS PAYANTS : ECPAD - Tél. : 01 49 60 52 44 I RÉALISATION : Samourai. fr I IMPRESSION : CirclePrinters - Commission paritaire n° 0211B05259 - ISSN n° 0995-6 999 - Dépôt légal : à parution. Ce numéro comprendun encart Terre Information folioté de I à IV et un encart central La France Mutualiste. Tous droits de reproduction réservés. La reproduction des articles est soumise à l’autorisation préalablede la rédaction. I CRÉDITS PHOTOS : SIRPAT, DICOD, CNPI3, CEPC de Mailly, GMHM, CNPI 4, DR I COUVERTURE : TIM a 20 answww.defense.gouv.fr/terre I [email protected]

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A LA UNEEN FÉVRIERDOSSIER : ÊTRE BLESSÉ EN OPÉRATION : L’APRÈSL’armée française est une des rares,avec l’armée américaine notamment, à disposer d’une chaîne santé globale,de la relève des blessés à leur rapatriement en France. L’acteur santé – médecin, infirmier, auxiliairesanitaire –, intégré ou non à l’armée de Terre, poursuit sans relâche sa formation médicale et tactique afin de coller au plus prêt aux réalitésdu terrain

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LCL Henri DUMONT SAINT PRIESTChef de la CABAT

es événements douloureux duKosovo en février 2008, ou ceuxvécus en août dernier dans lavallée d’Uzbeen, en Afghanis-tan, rappellent la réalité des ris-

ques pris et acceptés par ceux qui s’en-gagent au service de la France. En 2008,l’armée de Terre a ainsi compté dans sesrangs près de 250 blessés.

Soutenir ses soldats a toujours été unepriorité absolue du commandement. Ladensité du dispositif d’aide très completmis en place par l’armée de Terre en est

la preuve. Autour de nossoldats blessés inter-viennent des hommes etdes femmes dont il fautsouligner la compétenceet l’enthousiasme à ser-vir.Médecins, infirmiers,aides-soignants, psy-

chologues, assistantes sociales, ainsi que les civils et militaires des organis-mes dédiés (service des pensions, bureaud’assistance aux familles…), méritentnotre respect.

Parce qu’il est complet, ce dispositif peutaussi apparaître complexe pour une per-sonne diminuée physiquement et sansperspective d’avenir clair. Le blessé, déjàconfronté à la douleur physique et à ladétresse morale ainsi que, parfois, à des bouleversements professionnels et familiaux, traverse naturellement despériodes de doute. Il doit alors pouvoircompter, en toutes circonstances et aussi

longtemps qu’il le faut, sur la solidaritéde la « famille Terre ». Celle-ci commenceau sein de son unité d’appartenance. L’or-ganisme d’emploi doit en effet demeurerau cœur du dispositif d’accompagnement.Pour l’appuyer, l’unité peut compter surla Cellule d’aide aux blessés pour l’ar-mée de Terre (CABAT), capable d’appor-ter un soutien humain, matériel et admi-nistratif, sans jamais se substituer à elle.

La qualité de cet accompagnement passeaussi par le sérieux de la préparation àl’engagement opérationnel, qui englobenotamment une parfaite connaissancedes risques. Afin de limiter au maximumles conséquences matérielles d’une bles-sure, chacun doit prendre en amont tou-tes les précautions pour prévenir le pireet protéger les siens. Il est impossible decompter uniquement sur la chance ! Enfin,pour que l’aide apportée soit à la hauteurde l’engagement de l’armée de Terre, ilest indispensable de compléter ce dispo-sitif de soutien aux blessés. C’est le rôlede l’association Terre Fraternité, qui repré-sente cette entraide Terre pour une soli-darité générale sans distinction d’origine,de grade, d’arme ou de spécialité. En 2008,la mobilisation a été considérable. Sansattendre, laissons aller notre générositépour simplement n’oublier personne enchemin.

LAu service de nos blessés

Éditorial

Sans attendre,laissons aller

notre générosité poursimplement n’oublier personne en chemin. »

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Visite de M. Bockel au TchadLe secrétaire d’État à la Défense et aux anciens combat-tants a rendu visite le 29 décembre 2008 aux militaires desEléments français au Tchad (EFT) présents sur la base « Sergent-chef Adji Kosseï » de N’Djamena. Le Secrétaired’État a salué l’action de tous les militaires français pré-sents à l’étranger durant la période de fêtes de fin d’année.

Vœux du président de la RépubliqueM.Nicolas Sarkozy, président de la République, a adresséle 6 janvier 2009 ses vœux aux armées françaises, à AtTiri, au Sud Liban, devant les soldats français engagés ausein de la FINUL. C’était la première fois qu’un présidentadressait ses vœux aux armées depuis un théâtre d’opé-ration. Le président a évoqué les événements de la valléed’Uzbeen du mois d’août dernier et a déclaré que ces soldats «qui ont donné leur vie pour des valeurs essentiel-les (…) ne sont pas des victimes mais des combattants».Il est également revenu sur les restructurations que l’armée française est amenée à opérer.

ÉvénementsLe ministre de laDéfense en Afghanistan

Hervé Morin a passé lenouvel An avec les 350soldats français du postede la base avancée deTora, en Afghanistan. Ils’est notamment entre-tenu avec le président

Hamid Karzai, puis il a rejoint le camp militaire deWarehouse où il s’est recueilli devant le monument àla mémoire des 25 soldats morts sur le théâtre. Enfin,sur la base de Tora dans le district de Surobi, le minis-tre a partagé avec la troupe le traditionnel repas duréveillon.

CEMA: Noël en AfghanistanA l’occasion des fêtes de Noël, le général d’armée Jean-LouisGeorgelin, chef d’état-major des armées, a rendu visite aux for-ces françaises en Afghanistan. « Le rôle du chef d’état-majordes armées est d’être présent à Noël avec ceux qui sont en opé-rations et il doit aller avec ceux qui sont le plus exposés », a-t-il déclaré devant les soldats de la force “Tigre” du GTIA Kapisade Nijrab. La soirée de Noël en compagnie des chasseurs alpinssur la FOB Nijrab a clôturé cette visite.

CEMAT: Noël au Tchad et en RCALe CEMAT a tenu à partager les fêtes de Noël avec les soldats de l’armée de Terre présents au Tchad et enRCA. Sa tournéel’a amené à ren-contrer du 23 au25 décembre leCOMELEF, les EFTet les soldats del’EUFOR: momentsde visites, de ren-contre et de convi-vialité.

A l’honneur

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Un Noël chez le CEMATPour le traditionnel arbre de Noël des enfants, le 17 décembre 2008, legénéral d’armée Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre(CEMAT), et son épouse accueillaient dans sa résidence aux Invalides 31 enfants et 15 épouses de militaires de la région Terre Ile-de-Franceengagés en opération extérieure. Le CEMAT a voulu mettre à l’honneurtoutes les familles de militaires déployés dans le monde, en rappelant quel’armée de Terre a une pensée particulière pour celles et ceux qui n’ontpas la chance d’être auprès des leurs pour les fêtes.

Le samedi 17 janvier, un accident tragique a coûté la vie à huit de nos frères d’armes.Un hélicoptère COUGAR des Forces françaises au Gabon (FFG) s’est abîmé en meralors qu’il venait de décoller du bâtiment La Foudre, à l’occasion de l’exercice N’GARI.Cinq des hommes décédés appartenaient au 13e Régiment de dragons parachutistesde Dieuze et 3 au détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre du 6e Batail-lon d’infanterie de Marine des FFG. Toutes nos pensées se tournent vers les famillesendeuillées et vers les compagnons d’armes de ces soldats. Le CEMAT a exprimé satristesse et sa solidarité en ces termes : «Je tiens à vous exprimer mon soutien etla fraternité de toute l’armée de Terre. La disparition de nos camarades nous rap-pelle toute l’exigence de notre métier. Dans ces douloureuses circonstances, nousdevons plus que jamais nous montrer déterminés et solidaires pour mener à bien lesmissions difficiles qui nous sont confiées ». Nous n’oublions pas l’ADJ Walter BRA-QUE et le BCH Léopold CAZIER, rescapés de cet accident, à qui nous souhaitons lemeilleur des rétablissements et à qui nous apportons tout notre soutien moral.

Liste des soldats décédés, promus à titre posthume au grade supérieur:- CDT Jean-Noël GUERIMAND (6e BIMa DETALAT)- ADJ Bastien BELMAS (6e BIMa DETALAT)- ADJ Vincent ANNE (6e BIMa DETALAT)- ADJ Cyril MICHAUD (13e RDP)- MDC Yannick CHEIX (13e RDP)- MDC Michaël SHIGETOMI (13e RDP)- MDC Gilles LE MAITRE (13e RDP)- SGT Yoan ROUAT (13e RDP)

In memoriam

En BrefVigilance récompenséeLe 23 septembre dernier, à l’aé-roport de Roissy, une patrouilleVIGIPIRATE composée de soldatsdu 13e Régiment de génie a intercepté une voiture dont lesoccupants filmaient des avions,apportant ainsi une contributionappréciée à la mission de la bri-gade antiterroriste. Le préfet depolice a adressé une lettre de féli-citations au général Dary, gouver-neur militaire de Paris. Ce dernierleur a attribué une citation sanscroix comportant l’attribution dela médaille d’or de la Défensenationale avec étoile de bronze.

VIGIPIRATE pour le 17e RGPLe 13 octobre, des sapeurs de la1re compagnie du 17e Régiment dugénie parachutiste (17e RGP), enmission VIGIPIRATE à la gareMontparnasse à Paris, ont assistéla Brigade anti-criminalité (BAC)lors d’une interpellation. Les poli-ciers étant en situation difficile,le caporal Charoze a donné l’or-dre aux sapeurs parachutistes de1re classe Abou et Bernard d’allerleur prêter main-forte. L’hommemaîtrisé transportait 22 kg derésine de cannabis. Une belleprise qui a valu à nos jeunesparachutistes les félicitations ducommissariat du 14e arrondisse-ment.

LICORNE sauve des viesLe 24 décembre 2008, l’équipaged’un Puma du 5e RHC de la force LICORNE, composé de l’ADCRegnier, de l’ADJ Bitaudeau et duMCH Toia, rentre par la mer d’unentraînement au sud de GrandBassam. Le pilote aperçoit unbateau de pêche avec sept passa-gers en détresse. La capitaineriedu port d’Abidjan est immédiate-ment prévenue et contacte le centre de secours du port d’Abid-jan qui intervient pour remorquerles pêcheurs. Les sept membresd’équipage sont sains et saufs,malgré trois jours de dérive en mer.

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Gabon: huit frères d’armes, victimes d’un crash

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L’agenda du CEMAT

Un détachement du 61e Régiment d’artil-lerie, équipé de Systèmes de drone tacti-que intérimaires (SDTI), et un élément du28e Régiment de transmissions, ont étéprojetés dans la vallée de Surobi, enAfghanistan, début novembre 2008. Leurmission : acheminer et transmettre lessignaux émis par les drones vers la sta-tion de traitement de l’information et lescentres d’opérations. Couplés au rensei-gnement d’origine électromagnétique,

Le CEMAT en visite à la 12e BSMATLe 27 novembre 2008, le général d’arméeElrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de Terre, a visité le détachementde la 12e Base de soutien du matériel(BSMAT) de Gien, seul établissement deréparation et de rénovation des enginsblindés de l’armée de Terre. Au cours decette visite, le CEMAT s’est adressé au per-sonnel pour lui faire un point de situationdes mutations en cours et expliquer laréforme de la chaîne maintenance. Ledétachement de Gien est conforté comme

Le fort de Nogentouvre ses portesLe 29 novembre 2008, le fort de Nogent-sur-Marne (94) a commencé à accueillirdes sans-abris dans le cadre du plan Grandfroid élaboré chaque année. Le ministèrede la Défense met à disposition 1000 pla-ces d’accueil dans différents sites militai-res situés pour l’essentiel en Régionparisienne. La contribution du ministère dela Défense comprend également la cessionà titre gratuit d’équipements de protectioncontre le froid au profit d’associations etd’acteurs sociaux. Le fort de Nogent, lieud’implantation du Groupement de recrute-ment de la légion étrangère (GRLE),héberge une cinquantaine de sans-abris etpourrait en accueillir jusqu’à 160.

Des Allemands à l’EMSAM

Dans le cadre de l’internationalisation dela formation de l’EMSAM de Montpellier,jumelée avec la Fachhochschule des Bun-deswehrverwaltung de Mannheim, du 23au 28 novembre, une trentaine de commis-saires allemands ont été reçus à l’EMSAM.Ce fut l’occasion pour les élèves de parta-ger leurs compétences, mais aussi deconsolider leurs liens. Les échanges entreles élèves ont permis d’appréhender lesystème allemand, très différent du sys-tème français puisque qu’en Allemagne,ce sont des commissaires civils qui revê-tent l’habit militaire pour leurs missionsen opérations extérieures alors qu’enFrance, ils sont militaires “à plein temps”.

Fort Bréguet à neuf !

Drones en Afghanistan

Prix de l’Audace 2008Sept innovateurs civils et militaires ont étérécompensés le 19 novembre 2008 par leministre de la Défense à l’occasion de laremise du 8e prix de l’Audace. Cette année,

ce sont l’ADC Alain Nocodie, actuellementretraité, et l’ADJ Emmanuel Tavernier(44e RT) qui ont été primés pour leursrecherches sur le Module adapté derecharge solaire (MARS). Le concept: unensemble composé d’un panneau solairesouple, pliable et léger, et d’accumulateursassociés à un chargeur et une connecti-que adaptée aux matériels de transmis-sion radio et outils informatiques. Cettesolution simple et pratique permet uneautonomie pour un coût, un poids et unencombrement réduits dans un meilleurrespect de l’environnement. Pour en savoirplus : www.defense.gouv.fr/sites/dga/dos-siers/bienvenue_a_la_mission_innovation

Suite aux demandes des unités en mis-sion VIGIPIRATE sur l’aéroport de RoissyCharles-de-Gaulle, le fort Bréguet faitpeau neuve. Les rénovations entreprisespar la région Terre Ile-de-France et lapolice aux Frontières ont été présentéesle 22 décembre 2008 au Gouverneur mili-taire de Paris par le chef de site VIGIPI-RATE et le chef de corps de la 2e BSC.Reste la remise en état d’un quatrièmebâtiment pour laquelle la RTIDF lanceraune opération infrastructure en 2009.

u4 DÉCEMBRE

Visite des Centres d’information et de recrutement des forces armées(CIRFA) de Versailles et de Mantes-la-Jolie.

u18 DÉCEMBREMatin : Visite du 1er Régiment de Spahis, à Valence.Après-midi : Visite du 7e Bataillon de chasseurs alpins (BCA).

u14 JANVIER

Visite du Centre d’Entraînement au combat (CENTAC) de Mailly.

u22 JANVIER

Prise d’armes en présence du ministrede la Défense au 8e RPIMa à Castres.

u28 JANVIER

Visite du 1er REG à Laudun.

unique établissement dédié aux enginsblindés et va voir s’accroître ses pôles decompétences au domaine des engins dugénie.

complémentaires des drones Predator US,les SDTI déployés en Afghanistan illus-trent l’intérêt du concept multi-capteurs.

Panorama

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9TIM n° 201 - Février 2009

Le 28 novembre 2008, 70 jeunes ont par-ticipé à une Journée d’appel de prépara-tion à la Défense (JAPD) exceptionnelleorganisée à l’Assemblée nationale.Comme pour une JAPD traditionnelle, lamatinée a été consacrée à la présentationgénérale de la Défense ainsi qu’à des testsde dépistage des difficultés de lecture etd’écriture. Le 1re classe Gros, du 8e Régi-ment de parachutistes d’infanterie demarine, engagé au combat le 18 août dansla vallée de l’Uzbeen en Afghanistan, aapporté un témoignage poignant sur lesévénements qu’il a vécus récemment.

La Légion en renfortDès le 14 décembre 2008, le Centre opé-rationnel interarmes de zone de Défensesud (COIAZD) a été activé au profit del’aide à la population. A partir du15 décembre, l’effort a porté essentiel-lement sur le département de la Lozère,dont l’enneigement a entraîné de nom-breuses coupures sur le réseau électri-que d’EDF. Sur place, 50 militaires de la2e compagnie du 2e Régiment étrangerd’infanterie (2e REI) ont été engagés pourvenir en aide aux agents qui tentaient derétablir l’électricité dans près de 26000foyers. Armés de pelles, de haches et deleurs véhicules, les légionnaires ont

enlevé les branches et les arbres tom-bés sur les lignes, déblayé les voies d’ac-cès et acheminé du matériel sur les lieuxd’interventions. De plus, des moyens duService des essences des armées (SEA)ont été mis en place à Mende afin de ravitailler les quatre hélicoptères civilset militaires présents. Des moyens delevage militaires ont aussi permis dedécharger des groupes électrogènesd’EDF dans les hameaux les plus isolés.

Le 9 décembre 2008, un exercice conjoint entre le 5e Régiment d’hélicoptères de com-bat, l’École franco-allemande et le 21e Régiment d’infanterie de marine s’est déroulédans la région de Fréjus et du plateau de Caussols. Cet exercice a permis de réaliserune récupération de commandos au 21e RIMa, une mission d’appui-feu, une procé-dure d’évacuation médicale par hélicoptère, l’interception d’un convoi de véhicules etune IMEX (Immédiate extraction) d’un équipage tombé en zone ennemie.

Exercice aéroporté dans le Sud

Du 13 au 31 octobre 2008, un Bataillond’infanterie du Burundi a vécu à l’heurede la coopération militaire régionale. LesForces françaises au Gabon étaient char-gées de sa mise en condition opération-nelle en vue des prochaines missions demaintien de la paix qui lui ont été confiées.Les soldats burundais vont, en effet, êtremis à disposition de la Mission de l’unionafricaine en Somalie. Au programme decette préparation: règles opérationnellesd’engagement, check points, contrôle dezone, mise en place d’un centre d’opéra-tion, fouille, escorte. Une instruction pra-tique et concrète très appréciée par lessoldats burundais.

BAPEX: Centre d’évacuation des ressortissants

Coopération franco-burundaise

La bataille de Verdun opposa lesarmées française et allemande du21 février au 19 décembre 1916.Conçue par Von Falkenhayn commeune bataille d’attrition pour « saigner à blanc l’armée française »sous un déluge d’obus, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l’attaquant. Elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143000 allemands) et se termina parun retour à la situation antérieure.C’est au général Robert GeorgesNivelle que revint le mérite de l’enrayement définitif de l’offensiveallemande puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre etnovembre 1916 avec la récupération du fort de Douaumont.

La bataille de Verdun

JAPD à l’Assemblée nationale

Une quinzaine de militaires de l’état-majorde la 2e Brigade logistique (2e BL) et du515e Régiment du train (515e RT) ont pris

part à l’exercice BAPEX 2008, du 1er au5 décembre 2008 près de Vouziers (51).Près de cinq cents militaires de sixnations étaient présents sur le terrain.L’armée de l’Air menait un exercice deBase aérienne projetée (BAP) avant saprise de fonction à la tête de la compo-sante air de la NRF12 de l’OTAN danslaquelle l’armée de Terre déployait unCentre de regroupement et d’évacuationdes ressortissants (CRER). Cet exercicevisait à valider les procédures françaisesmais aussi à mettre au point une procé-dure européenne de déploiement d’uneBAP.

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10 TIM n° 201 - Février 2009

Le 22 et 23 novembre 2008, le 2e batail-lon de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (ESM) a participé, àMulhouse, aux cérémonies commémo-rant le sacrifice du lieutenant Jean deLoisy, mort à 28 ans lors des combatspour la libération de la ville. Les élèvesofficiers ont choisi comme parrain lelieutenant de Loisy, ancien du 2e Régi-ment de chasseurs d’Afrique, et lui ontrendu hommage en refaisant le trajetqu’il a parcouru en Alsace, 64 ans plus

La formation aux techniques d’état-majorLes officiers sous contrat spécialistes et les sous-officiers amenés à servir en état-major disposent d’une formation dédiée, dispensée par l’École d’état-major de Com-piègne. Chaque année, quelque 135 cadres sont formés aux techniques d’état-majorvia les neuf stages inscrits au catalogue des actions de formation. On distingue deuxtypes de stage pour les sous-officiers, selon la vocation de l’état-major d’affectation:organique ou opérationnel. D’autres infos dans l’onglet « dossier de stage » sur le siteIntraterre de l’école: www.eem.terre.defense.gouv.fr

Modification du Famas

La DGA a notifié le 5 décembre2008 à Nexter une commandede 116 véhicules blindés decombat d’infanterie (VBCI).Appelé à remplacer l’AMX 10 P,le VBCI est une véritable « basede vie » pour le fantassin car il offre un très haut niveau deprotection. Existant en versionposte de commandement (VPC) ou en version de combatd’infanterie (VCI), l’architecturedu VBCI offre une grande capacité d’évolution de la plateforme, aussi bien entermes d’équipements ingérésque de protection ou de motorisation.

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Les premiers essais pratiques de compa-tibilité générale entre l’Ensemble de parachutage du combattant (EPC) et le système FELIN (Fantassin à équipementset liaisons intégrées) se sont déroulés àl’École des troupes aéroportées de Pau(ETAP) mi-novembre 2008. Après deuxjours de simulation de sauts pratiques, lebilan est positif. La prochaine série de testssera destinée à s’assurer de la réalisationdes opérations sous voile par un parachu-tiste équipé FELIN. Encore en développe-ment, l’EPC va remplacer le parachute àouverture automatique actuellement uti-lisé par nos troupes aéroportées. Son intro-duction est prévue à l’horizon 2010.

Parachutes FELIN à l’ETAP

Panorama

Le dispositif derail Picatinnyest un supportqui se montesur la poignéeavant du Famaset qui permet lamise en place d’accessoires : poignée,lampe, désignateur laser. 600 modèles deFamas modifiés ont été commandés enurgence pour le 27e BCA et ont été livrésavant le départ en Afghanistan de cetteunité en novembre-décembre 2008. Cespremiers modèles seront uniquementdotés de la poignée. Le prix de cette modi-fication est d’environ cent euros. Elledevrait équiper 4100 modèles de Famas.Il est prévu d’équiper également les com-battants d’accessoires, pour lesquels l’armée de Terre a initié une procédured’acquisition en urgence opérationnellecomplémentaire.

Les chasseurs d’Afriqueà l’honneur

salade de gradesMettre les galons en salade consiste,pour tous les officiers d’une unité, à déposer leurs galons en vrac sur un plateau, puis à demander à un jeune officier nouvellement arrivéde redonner ses galons à chacun. Les erreurs se transforment bien sûr en tournées générales !Grand Dictionnaire de l’argot militaire, Jean-Marie Cassagne, Editions LBM.

JARGON

La fondation de Saint-Cyr soutient l’ESAGLe 3 décembre 2008, une délégation de laFondation de Saint-Cyr a été accueillie àl’École supérieure et d’application du génie(ESAG). Cette visite était pour l’ESAG l’oc-casion de présenter trois projets majeursen termes de formation, de rayonnementet d’ouverture sur la société civile : lemusée du génie, le Centre de rechercheet d’étude du génie (CREG) et le Centrenational de déminage humanitaire(CNDH). Ces trois projets, qui s’inscriventparfaitement dans les objectifs de la fon-dation, en recevront donc prochainementun soutien significatif.

Commanded’hélicoptères NH90Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé le 8 janvier la commande de 22 NH90 destinés à l’armée de Terre pourune somme proche de 600 millions d’eu-ros. Cette acquisition effectuée fin décem-bre par la Délégation générale pourl’armement (DGA), porte à 34 le nombrede commandes fermes de NH90 pour lecompte de l’armée de Terre. Le NH90 estun hélicoptère de la classe des 10 tonnesdestiné au renouvellement des flottes detransport tactiques et de lutte anti-sous-marine. Ce programme a été lancé parquatre pays: l’Allemagne, la France, l’Ita-lie et les Pays-Bas, auxquels se sont ajou-tés la Belgique et le Portugal.

tôt, puis lors d’une prise d’armes prési-dée par M. Bockel, secrétaire d’Etat à laDéfense et aux anciens combattants.

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11TIM n° 201 - Février 2009

Ils ont donné à la CABATEn 2008, les sports équestres militairesont montré combien la solidarité comptaitpour eux. A travers différents rendez-voussportifs ou de tradition auxquels étaientassociés les blessés de l’armée de Terre,7000€ ont été recueillis et remis à l’asso-ciation Terre Fraternité pour la CABAT. Demême, 8000€ ont été récoltés par l’opé-ration « calendriers passions de femmes »,initiée il y a un an par l’adjudant-chef Rogezde l’ENSOA, au profit des orphelins de l’année 2008.

Le 23 octobre dans la nuit, les brigadiersBouchet et Caroulle et le soldat Anciauxdu Peloton ravitaillement et balisage, ainsique le 1re classe Ben Halima, appartenantà la section sécurité incendie sauvetagedu 1er RHC, se rendent à Strasbourg parl’A4, lorsqu’ils aperçoivent un poids lourdcouché sur la voie. Sans perdre de temps,

ils mettent en place un dispositif de sécu-rité pour avertir les automobilistes du risque de collision, et éloignent le conduc-teur accidenté de son camion d’où pro-vient une fuite de carburant. La réactivitéde ces jeunes engagés volontaires a permis d’éviter tout accident supplémen-taire.

Le 1er RHC intervient

Le 26 novembre 2008, un moniteur de ski,parti seul du col de Vars, côté Alpes deHaute- Provence, saute une petite barrerocheuse puis est enseveli à un mètresous la surface d’une coulée de neige qu'ilvient de déclencher. Heureusement, lasection d'éclaireurs skieurs du détache-ment du Centre national d'aguerrisse-ment en montagne (CNAM) de Barcelon-nette, qui s'entraîne dans le vallon, réa-git immédiatement. Préparée pour ce type de mission, la douzaine d'hommesrecherche l’accidenté avec leurs Appa-

Le CNAM à la rescousse

Le 24 septembre 2008, le général com-mandant la Légion étrangère a remis lesinsignes de grade de caporal d’honneurà Valery Giscard d’Estaing. Cette distinc-tion rare a été accordée pour honorer sonparcours personnel et ses engagementspassés de chef de l’État. Son mandat n’apas uniquement été marqué par l’intro-duction du matériel moderne mais sur-

tout par plusieurs interventions impor-tantes auxquelles la Légion a participé enpremière ligne. Ce fut notamment le caslors de l’envoi de troupes françaises ausein de la Force intérimaire des Nationsunies au Liban (FINUL), de la lutte contrele terrorisme, mais aussi de l’opérationaéroportée sur Kolwezi.

Un nouveau caporal à la Légion

reils électroniques de recherche de victimes d'avalanche (ARVA). L’homme est localisé et dégagé en moins de huitminutes.

Clin

d’œil

KOSOVO: Remise de galons peu banale au sein de la Task force multinationale nord, en décembre 2008.

Faites-nous parvenir vos clins d’œil et situations militaires originales à l’adresse Internet [email protected] meilleurs seront publiés et récompensés

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Au secoursde sa voisine

Le 30 octobre 2008,alors qu’elle se trou-vait à son domicile(dans le Maine-et-Loire), le brigadier-chef (f) Faye, del’École d’applicationde l’arme blindéecavalerie (EAABC), aporté secours à l’une

de ses voisines. Étonnée de constater queles volets du domicile de sa voisine étaientfermés depuis un certain temps, ellecontacte le propriétaire du pavillon afin del’en informer. La gendarmerie est immé-diatement prévenue et intervient rapide-ment sur les lieux. L’intervention permetde mettre fin à une tentative de suicide pargaz et d’éviter ainsi une catastrophe réellepour le voisinage. Une lettre de félicita-tions a été adressée au BCH Faye par lagendarmerie de la commune d’Allonnes.

TélexLéo, 5 ans et demi, lutte depuis trois ans contre une maladie génétique(l’amyotrophie spinale). Grâce à la BSMAT, le 3 décembre 2008, il aoublié son handicap en admirant deuxhélicoptères Gazelle et Puma, desavions Pilatus et une démonstration en vol : un rêve!

Le 19 septembre 2008, une vingtained’enfants malades, soutenus par l’association ACTE Auvergne, sont venus passer l’après-midi au 92e Régimentinfanterie. Les enfants atteints de leucémie, de mucoviscidose ou sévèrement handicapés ont pu s’initierau tir SITTAL monter à bord d’enginsblindés et poser une foule de questionsaux militaires.

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12 TIM n° 201 - Février 2009

ExercicesGORGONEet GRIFFONConformément aux annéesprécédentes, le rendez-vousopérationnel de la Brigade des forces spéciales Terre(BFST) en matière d’entraînement s’est déroulédébut octobre 2008, sur le camp de Caylus. Associant l’escadron de transport Poitou, il a vu l’engagementsimultané d’unités du détachement ALAT des opérations spéciales (DAOS),du 13e RDP et du 1er RPIMa.Séquencées en deux phases,entraînement (GORGONE 2008)et exercice (GRIFFON 2008),ces deux semaines se sont terminées par une synthèse finale donnant lieu à l’engagement d’un Groupement de forces spéciales (GFS) aux ordres d’un PC constitué de cellulesde mise en œuvre dédiées àchacune des unités engagées.Cette période de travail encommun d’unités éloignéesgéographiquement, mais parfaitement complémentaires,a été mise à profit pour parfaire la coopération entreles groupes Recherche aéroportée et action spécialisée (RAPAS), les équipes de recherche et les équipages amenés à êtreengagés sur des théâtresd’opérations toujours plus difficiles. Ainsi, le 1er RPIMa a participé à ce rendez vous àhauteur de six groupes actionsformant deux unités d’action,d’un détachement de la compagnie de transmissionsRAPAS (CTR) et d’un détachement de soutien et de logistique opérationnelle.

Panorama

Le VACen Afghanistan

es unités de la 27e Bri-gade d’infanterie demontagne (27e BCA) ontpris la relève des hom-mes du 8e Régiment de

parachutistes d’infanterie de Marineau sein du Groupement tactiqueinterarmes français (GTIA) à Kapisa,en Afghanistan. Le GTIA français,désigné Task Force 700 par l’OTAN,est sous commandement opéra-tionnel d’une brigade appartenantà la 101e Division aéroportée amé-ricaine. Ses deux missions princi-pales sont le contrôle de la zone etl’aménagement des bases, afin desupporter le mieux possible lesconditions climatiques.Dans le cadre de leurs missions, lesmilitaires sont équipés de Véhicu-les articulés chenillés (VAC).En effet, la France a tiré des ensei-gnements de ses engagementsrécents: elle doit être en mesure deprojeter des forces terrestres dans

des zones difficiles et en toute sai-son. Les VAC peuvent se déplacersur des terrains difficiles, acciden-tés et dans des milieux hostiles(montagne enneigée, marécages,plages, etc.). 8 VAC blindés (BV206S)et 4 VAC log ont ainsi rejoint le 27e BCA. Les VAC blindés ont étérevalorisés : ils sont équipés d’unsystème de protection des équipa-ges contre les effets des tirs deroquettes à charge creuse type RPG 7. Cependant, si 8 VAC blindésrevalorisés sont projetés, les amé-liorations ne se limitent pas à l’ad-jonction de cette cage de protection.Les VAC log ne sont pas en restepuisque les quatre VAC logistiquesprojetés ont fait l’objet de la réalisation d’une fiche techniqueleur permettant d’embarquer lePR4G, leur donnant ainsi une nou-velle et efficace capacité de trans-mission.

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13TIM n° 201 - Février 2009

« Douche écossaise »pour le 11 !

Exercicealbano-serbeau KosovoDu 1er au 12 décembre 2008, la TaskForce multinationale Nord (TFMN) dela force de maintien de la paix auKosovo (KFOR) a organisé un exercicecivilo-militaire de gestion de crise,appelé NORTHERN TREMOR 2 008.Première au Kosovo, cet exercice desécurité civile, sur le thème d’un trem-blement de terre majeur affectant lenord du Kosovo, a impliqué une parti-cipation active des autorités locales etde leurs services de secours, aussibien d’origine albanaise que d’origineserbe. Dans leur réponse à la catas-trophe naturelle simulée, les services

locaux ont été activement soutenus pardes représentants des organismesinternationaux ainsi que par des mili-taires des cinq bataillons de la TFMN.L’exercice s’est déroulé en deux pha-ses. Dans un premier temps, quatregroupes de travail (santé, analyse desrisques, sécurité et communication)ont travaillé sur l’élaboration de pro-cédures communes de planification etde conduite des secours en cas decatastrophe de grande ampleur. Dansun deuxième temps, les participantsse sont rejoints sur le terrain pourmener un exercice grandeur nature.Pour faire face aux dégâts causés parle tremblement de terre, la KFOR aapporté son aide aux services desecours des municipalités kosovareset a mené des opérations de recher-che et de secours aux victimes.

u 30 septembre au18 octobre, les bigors du11e RAMa ont participé,aux côtés du RICM, du 2e RIMa, 6e RG et du

1er RHC (300 hommes) à l’exerciceamphibie Joint Warrior au large deFaslane (base britannique majeuredes sous-marins nucléaire), aunord-ouest de l’Ecosse. Cet exer-cice a fait intervenir des moyensmaritimes appartenant à huit natio-nalités, terrestre et aériens impor-tants de plusieurs pays membresde l’OTAN dont notamment laGrande-Bretagne, la Belgique, lesPays-Bas, le Danemark, les Etats-Unis et la France. A forte dominanteamphibie, la manœuvre consistaità projeter des forces depuis la mervers la terre, dans un contexte degestion de crise armée dans une

région sous menace terroriste. Ils’agissait d’un exercice biannuelamphibie de grande envergure réu-nissant les moyens air-sol, mer-solet sol-sol et ayant pour objectif dequalifier les navires britanniques etles troupes au sol dont la compo-sante française avant un départ enmission. Une Section d’appui mor-tier (SAM) et un Détachement deliaison et d’observation (DLO) ontété intégrés dans cet exercice inter-alliés de coordination des feux.Comme en 2003 et 2005, les bigorsdu 11 se sont entraînés avec lesMarines de différentes nationalités.La complémentarité des tirs mor-tiers appui feu aérien et appui feunaval constatée sur le terrain illus-tre parfaitement l’interopérabilitécroissante entre alliés dans le do-maine des appuis.

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Focus

14 TIM n° 201 - Février 2009

« Résolution, imagination,

pragmatisme et cohésion »

Bases de Défense, c’est parti !

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15TIM n° 201 - Février 2009

Onze Bases de défense (BdD) sont expérimentées depuis le 1er janvier 2009, et l’armée de Terre est « armée référente » pour six d’entre elles. Leur création s’inscrit dans la Réforme générale des politiques publiques (RGPP) et la modernisation de la Défense qui en découle. Elles ont pour but de mutualiser les tâches d’administration générale et de soutien commun pour toutes les unités et formations du ministère de la Défense de leur ressort. Conscient de la complexitéde l’opération, mais déterminé à la mettre en œuvre, le Chef d’état-major des armées (CEMA), le général d’armée Jean-Louis Georgelin, rappelle avec force,dans un entretien accordé à Terre Information Magazine, que le fil rouge de ces changements reste la préservation de l’efficacité opérationnelle ainsi que le respect de l’identité de chaque armée.

e CEMA, le général d’arméeGeorgelin: «Pour beaucoup,la RGPP se traduit sur leterrain par la constitution desBdD. Dans le domaine de

l’administration, il s’agit de la réforme laplus profonde depuis la fin du XIXe siècle.Les traditions et les usages de notrevieille armée seront bousculés. Mais leprincipe de la réforme est acté. Nousdevons désormais faire en sorte ensem-ble qu’elle réussisse. L’opération estcompliquée. Les enjeux sont de taille. Ilconvient donc de mettre les choses en

L

Nouvelle organisation des soutiens

place avec beaucoup de sérieux, enévitant les préjugés et surtout en évitantde se tromper de combat. Pour cela, ilfaut d’abord garder à l’esprit que la fina-lité du ministère de la Défense est quenous disposions d’armées bien enca-drées, bien instruites, bien équipées,bien gérées de sorte que leur emploiopérationnel soit le meilleur et le plusefficace possible. La finalité des BdD estque la projection de nos forces soit laplus efficiente possible, y compris dansles fonctions dites de soutien. La visiond’une armée réduite aux seuls servants

des armes est une grave erreur. L’enjeuest tel que le ministre a décidé deconduire une expérimentation. Nousallons tâtonner, c’est normal. L’expéri-mentation s’étalera sur toute l’année2009. Elle portera sur onze bases répar-ties en quatre types différents

Nous sommes dansun laboratoire, nous

allons trouver ensemble lesmeilleurs dosages. »

suite page 16 >

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Les quatre grands types de BdDLe cas particulier de Paris n’est pas pris en compte dans cette typologie

Focus

16 TIM n° 201 - Février 2009

Objectifs BdD:Pour l’armée de Terre, gagner 15 % des effectifs (2 800 personnes)sans baisser la qualité des soutiens(d’où des relations contractuellesentre commandant de base et formations soutenues ainsi qu’évaluation des résultats).

Effets attendus:• recentrage des chefs de corps

des régiments et formations sur les activités opérationnelles;

• renforcement des unités et formations dans le cadre des OPEX, MISSINT, projections OME et activités d’entraînement par la BdD ou les autres BdD.

Échéancier:• 1 janvier 2009 : lancement des

11 BdD expérimentales / lancementdu pré SAGSC et pré COMIAS.

• Juin 2009: désignation des BdD2010.

• Juillet 2009: RETEX 1.• Septembre 2009: lancement du

COMIAS.• Décembre 2009: RETEX 2.

TIM: Mon général, vous prônez une vi-sion pragmatique. N’est-elle pas contra-dictoire avec la RGPP, qui établit uncadencement précis de la baisse deseffectifs?Le CEMA: Cette question est juste. C’estun souci pour moi. Il ne faut rien faire quicasse l’outil militaire. J’en réponds devantle président de la République. C’est enfonction de cela qu’il faudra savoir trouverle bon rythme.

TIM: Les changements ne sont-ils passource d’inquiétude?Le CEMA : L’inquiétude est liée ici à un système nouveau où mutualisation des moyens, rationalisation, économiesd’échelle, sont rendus nécessaires. Tou-tefois, je vais beaucoup à la rencontre desunités et j’en reviens chaque fois plus opti-miste car les gens sont assez désireux d’aller vers un changement. Il faut sedébarrasser des comportements du passé:on doit prendre conscience que nousappartenons tous à une armée, mais avanttout aux armées françaises et que noussommes partie prenante d’un corps uni-que, que nous devons apprendre à géreren commun.

TIM: Quelle place le personnel civilservant dans les BdD occupera-t-il auregard de la finalité opérationnelle de laréforme?Le CEMA: Avec la professionnalisation, lepersonnel civil a pris une plus grande partdans notre outil de Défense, en devenantune composante indispensable de la

préparation opérationnelle de nos unités.Il n’a pas vocation à être projeté ou àconduire les opérations. Il occupera denombreux postes au sein des BdD en fonc-tion des besoins du service, des compé-tences, des aspirations de chacun, de leur

(cf. schémas). L’objectif est de créerun dispositif qui, une fois en ordre demarche, soit plus efficace et moinscoûteux, un dispositif bien adapté à lafinalité opérationnelle des armées. »

TIM: Mon général, la limite à l’efficacitédu regroupement des soutiens n’est-elle pas à contrario une moindre sou-plesse, notamment dans le cadre de la préparation opérationnelle et desprojections?Le CEMA, le général d’armée Georgelin:Il ne faut pas rentrer dans le « on ne ferapas parce que l’on est en train d’inventerune usine à gaz alors que le système fonctionne bien »: cette réforme est néces-saire. J’ai reçu et réuni les onze comman-dants de bases expérimentales pour leurdemander de faire preuve d’imaginationet de créativité, car il faut apprendre à rai-sonner avec des schémas nouveaux. Lesystème doit permettre la mutualisationdu soutien partout où c’est possible. Auxordres du commandant de base, le Grou-pement de soutien de base de défense(GSBdD) aura la charge du soutien géné-ral courant. Tout ce que fait tout le monde.Par contre, le soutien spécialisé, de com-bat par exemple, reste dans les régiments.Pour les ressources humaines, l’adminis-tration au jour le jour passe au GSBdD etles prérogatives de commandement res-tent au niveau des chefs de corps.Par principe, il est évident que je n’ai pasl’intention de mettre en place un systèmequi serait préjudiciable à l’efficacité opé-rationnelle de nos unités.

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17TIM n° 201 - Février 2009

Glossaire• SAGSC (Service d’administration géné-

rale et des soutiens communs): Il résul-tera de la fusion des actuels services ducommissariat des trois armées et seraétendu aux autres entités du ministère.Un pré-SAGSC est mis en place depuisle 1er janvier 2009.

• COMIAS (Commandement interarméesdes soutiens) : Le COMIAS disposerad’échelons locaux pour la mise en œuvre:ce sont les BdD. Un pré-COMIAS est misen place depuis le 1er janvier 2009.

• BdD (Base de Défense): C’est une struc-ture de soutien dans une zone géogra-phique variable où les formations duministère de la Défense (armées, DGA et SGA) mutualiseront les moyens d’ad-ministration générale et de soutiens communs, au sein d’une plate-forme deservices relevant d’une chaîne interar-mées des soutiens afin de participer à laréduction de la dépense publique.

• GSBdD : Il s’agit de la structure métiersur laquelle s’appuiera le commandantde BdD pour satisfaire « ses clients ».Cet organisme interarmées (OIA) regrou-pera les fonctions administration, res-sources humaines (droits individuels,achats, finances), de soutien de l’homme(restauration, habillement…), de mainte-nance technique des matériels com-muns, des charges locales, le logementfamilial et l’hébergement individuel.

statut et des règles de mobilité. Un per-sonnel civil ne commandera pas une baseen raison de la compétence opérationnelle,source de légitimité que je souhaite pourchaque commandant de BdD. Pour lesGSBdD, cela dépendra de la compositionde la base, mais en gardant à l’esprit quela BdD n’est pas un concept d’administra-tion centrale.

TIM: La mise en place des BdD para-chève-t-elle le processus d’interarmisa-tion?Le CEMA : D’une certaine manière oui,mais dans le respect des cultures propresà chaque armée. Ce serait une erreur denier les réalités humaines qui sont au cœurdu métier de soldat. La limite à l’interar-misation est là. Il faut respecter cette réalité humaine qui se traduit par l’en-gagement, le choix de servir dans un milieubien défini.

TIM: La constitution des BdD et le re-groupement des soutiens ne génèrent-ils pas des craintes identitaires?Le CEMA: Oui, j’en suis très conscient. Jecomprends très bien celui qui aujourd’huiappartenant à un régiment dans les fonc-

Les 11 bases de défense expérimentales

tions de soutien général et qui demainétant affecté sur la même garnison au seindu GSBdD s’inquiète du devenir du port deses attributs vestimentaires, sa fourragèrepar exemple. Tout cela n’est pas encoreréglé et nous le résoudrons ensemble.

TIM: A l’heure actuelle le système re-pose sur trois échelons: un écheloncentral, un échelon intermédiaire, unéchelon local. L’expérimentation décritun niveau central avec un service encharge de l’AGSC (Administration géné-rale et soutiens communs) le COMIAS(Commandement interarmées des sou-tiens) et un niveau local (les BdD). Celasignifie-t-il la disparition des régionsTerre (RT)?Le CEMA : Un niveau intermédiaire seranécessaire, la forme qu’il prendra seradéfinie à l’issue de l’expérimentation.Cependant, certaines des fonctions exer-cées à l’heure actuelle par les RT seronttoujours nécessaires même si elles devrontévoluer, comme c’est par exemple le caspour leur rôle très important dans la ges-tion du personnel civil.

TIM: Les retours d’expérience amène-ront-ils à décaler l’agenda?Le CEMA: A partir du moment où on lanceune expérimentation, on doit loyalementaccepter toutes les hypothèses, mais ondoit également tout faire pour qu’à la finde cette phase, on puisse lancer en 2010

des BdD; qui seront pilotes, car on n’arri-vera pas du premier coup au modèle final.

TIM: Quelle dynamique souhaitez-vousinsuffler aux commandants de base dedéfense?Le CEMA : D’abord de se lancer résolu-ment dans l’aventure, de ne pas regarderdans les rétroviseurs, mais de regardervers l’avant Le principe des BdD n’est pasnégociable, il a été décidé dans le cadre dela RGPP avec le concours des armées.Je leur ai dit ensuite qu’ils passaient avecmoi un contrat de loyauté pour que l’expé-rimentation réussisse. Je me suis engagéà leur donner un cadre de travail clair,approuvé par le ministre. Je n’exclus pasque, localement dans tel ou tel domaine,l’on soit amené à rendre moins efficacequelque chose qui fonctionne bien pour unrésultat positif un peu plus tard. Cela faitpartie du contrat de loyauté que nous pas-sons. Nous sommes ensemble dans unlaboratoire, nous allons trouver les meil-leurs dosages.Enfin, il faut qu’il y ait une grande solida-rité au service d’un but qui est de faire ensorte que la France dispose d’une arméela plus efficace et opérationnelle possible.En quatre mots: résolution, imagina-tion, pragmatisme et cohésion.

LCL Michel SABATIERInfographies: IdéPhotos : ADC Philippe GERARD / CNPI4

Il faut se lancer résolument dans l’aventure, ne pas regarder dans les rétroviseurs

mais regarder vers l’avant. »

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En direct de…

Les élections vont-elles avoir lieu?C’est la question que se posent les quelque 18 millions d’habitantsivoiriens depuis quelques années.Si les échéances électorales ont été maintes fois repoussées,certains signes comme laprogression de l’enrôlement1, duredéploiement administratif et de la libre circulation entre le nordet le sud indiquent que la situationse normalise. « Les chosesévoluent en bien depuis six mois »,commente l’actuel COMANFOR, le général de division Houbron.Dans un contexte encore incertain,les militaires français de la 9e Brigade blindée légèred’infanterie de marine de Nantes (9e BLBMa) opèrent sur l’ensembledu territoire2, en soutien del’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), pour veiller à la mise en œuvredes accords de paix.

CNE Nathalie DURANDPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI

TIM n° 201 - Février 2009

1 Recensement des électeurs en Côte d’Ivoire.2 En décembre 2008.

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19TIM n° 201 - Février 2009

Retour à la normale

Côte d’Ivoire

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20 TIM n° 201 - Février 2009

chapo

En direct de…

Opération de présence

Les opérations de présence permettent à la force LICORNE de rayonner surl’ensemble du territoire ivoirien. Du ciné-brousse au renseignementd’ambiance, en passant par des actionscivilo-militaires, les unités de la 9e BLBMa sont à pied d’œuvre dans la région de Touba, à quelquesencablures de Man.

20

endant la guerre, les villageois sesont réfugiés dans cette petitemare », indique l’un des habitantsdu village de Silakoro à l’adjudant

Leclaire, de l’Équipe tactique des opéra-tions militaires d’influence 1. « Puis ils sontdevenus poissons », continue le villageoisen montrant du doigt la masse qui grouilledans cette eau trouble. On les appelle lespoissons sacrés. Cette légende – et biend’autres – fait partie de la culture que doi-vent s’approprier les militaires français quiœuvrent, notamment, dans le cadre desopérations de présence.Pour nouer des contacts fructueux avecla population, il faut savoir écouter. « Mon

Un jour à ToubaTOUBA,2 décembre 2008, 17 heures

SILAKORO,2 décembre 2008, 14h30

« La réfection d’un bâtiment du lycée Gou-verneur Fatiga nousprendra une semaine »,indique le chef de sec-tion tandis que les mili-taires de l’ONUCI et desForces armées des for-ces nouvelles (FAFN)prêtent main-forte auxsoldats français. « L’inauguration est pré-vue pour les fêtes de la Tabaski2. »Construction de charpente, peinture des

La rénovation del’école de Fatiga,ravagée par un incendie, a été effectuéeconjointement par les militairesfrançais, ceux de l’ONUCI ainsi que les FAFN.

La réversibilité de la posture de la forceest un point crucial du dispositif.Les militaires français ont pour mission,notamment, d’intervenir au profit de l’ONUCI,voire d’autres militaires français. Ici, la section de la 3e compagnie du 2e RIMa de l’adjudant Boyer s’entraîne à intervenir en tant que force de réaction rapide.

objectif, indique l’adjudant, c’est de fairepasser le message de la force LICORNE.J’organise des ciné-brousse où figurentdes chansons avec des paroles sur la paix,sur les forces impartiales. En plus çadivertit les villageois car je diffuse aussiun montage avec leurs photos », explique-t-il en jetant un dernier bout de pain auxhommes poissons. Les maisons en formede champignons, les arbres gigantesqueset le silence profond ajoutent encore unpeu de mystère à Silakoro. Le chef du vil-lage n’étant pas là, il faudra repasser, plustard… Il faut savoir s’adapter au rythmelent du pays. « Nous, les Africains, nousavons le temps, vous, les Européens vousavez la montre », résumait Amadou Ham-paté Ba, célèbre écrivain malien. Maispour l’instant, à quelques kilomètres delà, la cadence bat son plein pour tout lemonde et notamment pour le lieutenantAscione, de la deuxième compagnie du6e Régiment du génie.

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OUANINOU, 3 décembre 2008, 7h30A l’issue, le lieutenant Allain décide demonter une patrouille dans le village deOuaninou, accompagné de deux gendar-mes et d’un prévôt. « Il s’agit avant toutde profiter de cette opération de présencepour rayonner dans la zone », indique-t-il en embarquant dans la P4 avec leconseiller communication du comman-dant de la zone (comzone). « Je vousdonne la moitié de la route », s’exclamele comzone à l’adresse du lieutenant.Dans le langage imagé des Ivoiriens, celasignifie que l’on espère revoir son inter-locuteur à qui il manque l’autre moitié dela route et qui par conséquent doit reve-nir la chercher. Après une heure et demiede piste chaotique, le chef de section

engage la conversation avec la gendar-merie locale. « La situation est calme »,répond le commandant de la brigade degendarmerie, 24 ans, en s’installant dansson bureau sommairement équipé.« Même si il y a encore quelques délits,on ne sait pas si ce sont des gens d’ici oude la Guinée. » Au fur et à mesure desquestions, les militaires français décou-vrent que la gendarmerie ne possède passon propre armement. Ce qui rend quel-que peu difficile l’exécution de leur mis-sion… L’entretien terminé, le lieutenantAllain se dirige vers la maison du com-mandant du secteur (comsecteur). Rapi-dement la conversation se tourne vers lesélections. « Le processus d’identificationdes électeurs doit continuer », insiste le

comsecteur avec fer-meté. « C’est à ce prixque nous pourrons enfinnous diriger vers lesélections. » Le redéploie-ment administratif avecl’arrivée – à petits pas –des préfets est la condi-

tion sine qua non pour la concrétisationde cette échéance tant attendue.

baportes et fenêtres, découpage de cloisonsreprésentent le gros du labeur. « Cechantier a fait l’objet d’une reconnais-sance début novembre », indique-t-il. « Ils’agissait de voir quelle était la faisabi-lité d’un tel projet puis d’identifier lesfournisseurs », ajoute le sergent-chef LeBris.La réfection d’une école est toujours unprojet porteur en termes d’image de laforce. « Mais, attention, il faut s’adapteraux matériaux disponibles sur place. »La qualité du bois et les gabarits ne sontpas tout à fait les mêmes qu’en France.Alors, on fait au mieux! La fin des travauxsera marquée par une grande fête quiréunira toute la chefferie locale etl’ensemble des autorités reconnues.« La réhabilitation de l’école parLICORNE est un très bon projet pournous », explique le commandant de lazone, l’adjudant Dramane Traoré, un desacteurs majeurs de la commune deTouba. « La collaboration avec les mili-taires français est excellente », continue-t-il depuis son bureau situé à l’état-majorFAFN. D’ailleurs, ce matin, pour illustrercette bonne entente, un détachement du1er RIMa, sous le commandement du lieu-tenant Allain, s’est présenté aux couleursdes FAFN.

008,

Pour le général de division Houbron,COMANFOR, la situationsécuritaire en Côted’Ivoire poursuit sa normalisation. Une analyse partagéepar ses homologues del’ONUCI. Le processusDDR (Désarmement,démobilisation,réinsertion) manque demoyens pour avancer,mais le processusd’identification de lapopulation pour laconstitution de listesélectorales est en très bonne voie.

La patrouille du LTN Allain permetde récolter du renseignementd’ambiance pour jauger de la situation sécuritaire en vuedes élections.

1 Armée par la 9e compagnie de commandementet de transmissions de Nantes.

2 Equivalent de l’Aïd el-Kebir.

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22 TIM n° 201 - Février 2009

En direct de…

« De nombreux militaires et civils fréquen-tent la supérette chaque jour », indique l’ad-judant-chef Atidegla, le gérant du foyer et dela supérette du camp d’Abidjan, entre uncoup de téléphone et la visite de fournisseurslocaux. « Je gère, avec l’aide de toute monéquipe, des civils de recrutement local

(PCRL) répartis entreles postes de cais-siers, de gestionnai-res et ceux de res-ponsables hangars. »Cet organisme d’inté-rêt privé (OIP) est unevéritable petite entre-prise ! Si 80 % desapprovisionnements

proviennent des Economats des armées(EDA), certains vivres frais tels que le fro-mage et les viennoiseries sont fournis direc-tement par des producteurs locaux. « Ce quin’implique pas moins de 3 523 types de produits dans les rayons. Un véritable cen-tre commercial ! », ajoute le commandant Sautreau, le directeur.

LE CENTRE MILITAIRE DE RAVITAILLEMENT

Le 43e Bataillon d’infanterie de marine, réorganisé en Base de soutien interarmées(BSIA), est une composante importante de la force LICORNE. Il assure aujourd’hui le soutien de l’ensemble du dispositif militaire français en Côte d’Ivoire. Tour d’horizon en quelques exemples.

« Avec l’arrivée de l’Eider1, il a fallu convoyer80 KC 20 du port d’Abidjan vers le BIMa »,commente le capitaine Nogier, commandantl’escadron de transport de la BSIA, depuis lazone technique Guépard où sont entreposésles conteneurs. « Ensuite, il faut redistribuervers toutes les emprises de la base. » Armé,pour la partie Terre, par le 121e Régiment dutrain de Montlhéry, l’escadron assure les mouvements “in” et “out” de la BSIA. La mis-sion est rythmée, entre autres, par l’arrivée des affrétés aériens ainsi queles “roro2“ (une fois par mandat au minimum). « Nous travaillons avec unesociété civile pour les mouvements des conteneurs entre ici et le portd’Abidjan », explique l’adjudant Villari, chef du groupe manutentionnaire,pendant que son cariste œuvre sur un container qui repart pour la France.L’escadron travaille également au profit du Détachement inter armées deBouaké (DIAB), lui-même servant de point de ravitaillement au profit desdétachés de liaison ONUCI répartis sur toute la Côte d’Ivoire.

1 Navire roulier civil.2 Roll on, roll off : terme anglais désignant un navire roulier.

La base de soutien interarmées

Soutenir sans faillir

L’ESCADRON DE TRANSPORT

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« Ici, il y a 270000 litres d’eau ainsi que 50000 rationsen stock », indique le LTN Saubestre, du 4e Groupementlogistique du commissariat de l’armée de Terre (4e GLCAT)en désignant deux énormes hangars. « Cela nous permet de vivre plusieurs semaines en totale autono-mie. Nous assurons aussi tout ce qui concerne les répa-rations du matériel, en particulier les frigos et lesclimatiseurs, indispensables en zone sub-tropicale »,confie-t-il en se dirigeant vers les ateliers de mainte-nance de la chaîne du froid. « Je dois m’assurer qu’il n’ya pas de rupture de la chaîne dufroid », commente le sergent Jacquet,électromécanicien frigoriste, les mainsplongées dans le moteur du frigo. « Ilssouffrent un peu sur les routes. Pourles réparer, on se débrouille. L’essen-tiel, c’est que ça fonctionne! » La prio-rité pour la section du GLCAT estle maintien en condition de tous lesfrigos de la Force.

LE COMMISSARIAT DE L’ARMÉE DE TERRE

« La compagnie est en mesure de soutenir 950 matériels à mobilité terrestre », indi-que le capitaine Bechara, commandant d’unité de la CIMAT, armée principalement parle 8e Régiment de matériel. « On assure la maintenance des blindés, des P4,des engins du génie, enfin tout sauf ce qui vole. » L’escadron effectue uneboucle logistique par semaine par voie terrestre pour ravitailler le théâtre(900 km). « Nous sommes à 88 % de disponibilité technique opérationnel et notre objectif est d’atteindre les 90 % », indique le CDU en rentrant dansle hangar des pièces détachées. « Pour certaines petites pièces détachéesconcernant notamment la gamme commerciale, nous nous fournissons en local. »

LA COMPAGNIE DE MAINTENANCE ADAPTÉE AU THÉÂTRE (CIMAT)

« Notre fonds de roulement pour la force correspond à trois moisde consommation », annonce le lieutenant Billy, du service desessences des armées. Des linéaires de lubrifiants et autres matiè-res classées “dangereuses” s’alignent sous le hangar du détache-

ment des essences. « Mon détachement assureégalement le ravitaillement des aéronefs de l’armée de l’Air, ainsi que les hélicoptères de l’Avia-tion légère de l’armée de Terre (ALAT). » Le déta-chement ALAT est d’ailleurs chargé de ravitaillerses propres plots de carburant (une dizaine) répar-tis sur la Côte d’Ivoire. « Avec les élongations, cer-taines missions peuvent durer jusqu’à unesemaine », continue le lieutenant. Les “produitsblancs” – le carburant – proviennent d’une raffine-

rie civile près d’Abidjan. « Le carburant est véhiculé par des moyensmilitaires et nous procédons à des vérifications systématiques. »Les convois du SEA parcourent régulièrement tout le pays.

LE SERVICE DES ESSENCES

Tennis, football, badminton, musculation, piscine,fitness et handball font partie de la longue listed’activités sportives proposées aux militaires fran-çais stationnés surle camp d’Abidjan.« On essaie aussi demonter des rendez-vous sportifs plusparticuliers commele triathlon ou descourses d’orienta-tion », énonce l’ad-judant Lefebvre, undes trois instruc-teurs du bureau dessports de la BSIA.L’adjudant propose aussi des cours de sophrolo-gie, appliqués notamment à la gestion du stressau combat, des séances qui attirent de plus en plusde militaires qui souhaitent optimiser leur poten-tiel durant des phases d’action. Au-delà de cesactivités sportives originales, l’accent est mis surl’aguerrissement, notamment avec le Détache-ment d’intervention lagunaire (DIL).

LE BUREAU DES SPORTS

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En direct de…

Le génie en action

Du travail à la pelle...

1. Le 2e RG travaille d’arrache-pied à la construction du camp de l’ONUCI.

2. Le 1re classe Prieuré aplanit le sol à l’aide d’une dameuse…3. …avant de passer le compacteur BOMAG.

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Adzope1 est l’un des deux camps que le détachementdu génie de l’ONUCI, armé actuellement2 par le 2e Régiment de génie, construit dans le cadre duredéploiement de l’ONUCI. Un vaste chantier…

ci, c’est une ancienne décharge »,lance le lieutenant Sarrion, chef desection du 2e Régiment de génie (2e RG), sous une fournaise implaca-ble. « Il a fallu décaisser sur près de

30 000 mètres carrés de superficie. »Décaisser, dans le langage “génie”, signi-fie enlever la couche végétale qui recou-vre la zone sur laquelle le camp seraérigé. « On a enlevé 25 cm d’épaisseur et60 cm pour la piste », indique-t-il en sedirigeant vers le compacteur de couleurblanche ONU. « Et puis après, il a fallucompacter la zone pour établir une sur-face qui puisse soutenir la plateforme. »Un des points cruciaux de ces travaux derétablissement d’infrastructure horizon-tale est l’écoulement des eaux. « Il fautsavoir donner la bonne inclinaison au ter-rain. L’eau, compte tenu du sol en laté-rite, est notre pire ennemi », insiste-t-il.Un peu plus loin, la section est à piedd’œuvre. Sous un soleil de plomb, les mili-taires français de l’ONUCI s’échinent àdamer, à la main dans un premier temps,puis à l’aide du BOMAG3, les bastion wallsqui soutiennent la partie vie du futurcamp. « La latérite est un terrain trèsmeuble, et les bastion walls nous per-mettent de faire un soutènement effi-cace », énonce-t-il sur fond de moteur detractopelle. Le camp devrait être viabledans quelques semaines. « L’avancementdu camp est tributaire des approvision-nements en latérite et ça pêche parfois.

Le démantèlement et la construction decamps au profit de l’ONUCI répondent àune exigence formulée dans l’Accordpolitique de Ouagadougou (APO), signéle 4 mars 2007. Explications.

Prenant en compte l’évolution du mandatde l’ONU, l’APO et l’évolution de la situa-tion en Côte d’Ivoire, l’ONUCI avait décidéen décembre 2007 de redéployer son dis-positif. Une première étape avait déjà étéréalisée avec la suppression de la zonede confiance en septembre 2007 et lamise en place de 17 postes d’observationde l’ONU le long de la ligne verte. Depuis,suivant les améliorations de la situationsécuritaire, ces postes ont été progressi-vement supprimés.Parallèlement, l’ONUCI a mis en oeuvreune autre étape de la réorganisation dela force. Jusqu’alors concentrée au cen-tre du pays, sur l’ex-zone de confiance,elle a réduit ses emprises et s’apprête àlancer la construction de trois nouvellespour se redéployer sur l’ensemble du territoire ivoirien. Ce redéploiement luipermet d’être plus mobile pour assurersa nouvelle mission: le soutien de l’APO,c’est-à-dire la sécurisation de l’identifi-cation, du redéploiement de l’administra-tion et de la tenue des élections. Au total,l’ONUCI est passée de 44 à 24 camps.

LE REDÉPLOIEMENT DE L’ONUCI

C’est pour cette raison que nous avonstrouvé nous-même une autre carrière delatérite pour éviter la rupture. » Le tra-vail de la section est primordial car ilconditionne les travaux d’infrastructureverticale, soit le montage des préfabri-qués pour les futures troupes. « En ter-mes de savoir-faire, la mission estréellement intéressante. En plus, nousavons entamé le chantier à peine troissemaines après notre arrivée et nousrepartirons en ayant vu l’aboutissementdu projet. C’est idéal, notamment pourceux pour qui la Côte d’Ivoire représentela première opération extérieure. »

1 Adzope et Divo.2 Décembre 2008.3 Compacteur.

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sommaire - Février 2009

TerreinfoOrgane de liaison des ressources humaines fondé en 1973 par le Général d’armée de Boissieu

I

!

• Officiers supérieurs, utilisez les réseaux RHde la reconversion

• Tableau d’avancement des officiers• Le DAEOS

• Tableau d’avancement des sous-officiers• La pension de réversionIII

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Téléchargez Terre Info sur Intranet :www.drhat.terre.defense.gouv.fr

• Le plan d’accompagnementdes restructurations

Officiers supérieurs,utilisez les réseaux RH

de la reconversion !Vous êtes un officier supérieur en cours de reconversion ?Vous souhaitez mettre vos compétences humaines et professionnelles au service d’un nouveau projet ? Vous intéressez un grand nombre d’employeurs !

ontrairement à une idée reçue, endépit de l’absence de diplôme initial d’école de commerce, decursus en droit ou de toute autre

qualification purement civile, vous consti-tuez une ressource recherchée par denombreuses entreprises. Ecoute, équité et disponibilité dans le management, esprit d’équipe, adaptabilité, respect dela hiérarchie, sens de la mission, ouver-ture d’esprit… sont autant de qualités quidéfinissent les cadres militaires.Outre votre savoir-être et votre savoir-fairedéveloppés tout au long de votre parcours,vous disposez d’une solide expérience pro-fessionnelle reconnue et appréciée.

Par ailleurs, sachez que les Agences pourl’emploi des militaires (AEM) vous aide-ront à construire votre projet profession-nel en vous accompagnant dans votreréflexion et en vous guidant dans vos

C recherches. A titre d’exemple, en novembredernier, l’AEM de Paris a organisé en col-laboration avec le BARC (Bureau d’Aide à la Reconversion Civile) de la RTIDF, la première édition du « séminaire des seniors » dédié aux militaires à larecherche d’un emploi de cadre dans lecivil.

Alliant témoignages et conseils pratiques,cette rencontre avec des professionnels dela RH (consultants RH, chefs d’agenceANPE pour les cadres…). Ceux-ci exercenten milieu civil à des postes stratégiques etsont par ailleurs réservistes citoyensauprès de la RTIDF. Leur expertise a per-mis aux candidats de mesurer l’intérêtqu’ils suscitent auprès du secteur civil.Ces rencontres constituent ainsi une étapeimportante de la construction du projetprofessionnel.

DRHAT

Réparties sur l’ensemble du territoire national (23 AEM), le réseau des Agences pour l’emploides militaires, dont la mission est le placement des militaires, fait partie intégrante du dispositifde reconversion. Elles agissent encollaboration étroite avec tous les opérateurs civils de l’emploi afin de faciliter le rapprochemententre le militaire et le recruteur de l’entreprise.

Retrouvez le témoignage du COL (ER) de Joussineau, directeur adjoint dans une PME, sur le nouveau site intraterre :www.drhat.terre.defense.gouv.fr

Pour plus d’informations sur la reconversion et le réseau des AEM : www.reconversion.terre.defense.gouv. frN°Vert 0 8 010 64 50 85 (appel gratuit depuis un poste fixe)

La prochaine édition du séminaire des séniors aura lieu le 12 mars 2009 à l’AEM de Paris autour du thème « Créer son entreprise ». Pour tout renseignement : Tél. : 01 44 64 29 00 ou [email protected]

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TerreinfoTerreinfo

I I! !

Le DAEOS a été créé en complément des nouvelles règles organisant l’avancement des officiers. Il conditionne l’accès au grade de commandant et sanctionne l’aptitude à exercer des responsabilités d’officier supérieur.

Le diplôme d’aptitude aux emplois comme officier supérieur

Tableau d’avancement 2009 des officiers

Pourquoi le DAEOS ?Les nouveaux décrets portant statuts particuliers du corps des officiers du 12 septembre 2008, notamment celui rela-tif au COA et au corps des commissaires del’armée de terre, précisent que l’avance-ment au grade de commandant suppose ladétention d’un diplôme de l’enseignementmilitaire supérieur du 1er degré (EMS1). Cettedisposition étant interarmées, un diplômecommun a été créé par arrêté du 30 juin2008 : le DAOES.

Qui dans l’armée de Terre est concernépar le DAEOS ?Tous les officiers du COA et du corps descommissaires de l’armée de terre devrontêtre titulaires du DAOES pour accéder augrade de commandant. Les officiers ducorps technique et administratif (CTA) et lesofficiers sous contrat (OSC) ne sont pasconcernés, leurs statuts n’exigeant pas de

diplôme de l’EMS1 pour leur avancement àce grade.

Comment sera organisé l’accès auDAEOS dans l’armée de Terre ?Trois populations ont été distinguées :• Pour les capitaines diplômés d’une école

de formation initiale, l’attribution duDAEOS à deux ans de grade fait l’objet d’unexamen sur titres par une commission ;

• Pour les capitaines non diplômés d’uneécole de formation militaire initiale et titu-laires du DEM, d’un DT ou d’un DTR, l’attri-bution du DAEOS se fait par équivalence ;

• Pour les capitaines non diplômés d’uneécole de formation militaire initiale et titu-laires du DMS ou du DTS, une commissionprocède à un examen sur dossier. Lesmeilleurs sont retenus pour suivre uneformation de 6 semaines à l’école d’état-major. A l’issue, ils seront titulaires duDAEOS, et proposables à l’avancement.

Avancement au grade de commandant :• OSC rattachés au COA : 97 % sont promus entre 5et 9 ans de grade (1 officier en première proposition).• OSC rattachés au CTA : 100 % sont promus entre

5 et 7 ans de grade.Avancement au grade de capitaine : application de l’automaticité à 4 ans de grade (sauf CAT).

>Officiers de carrièreLe tableau d’avancement de l’année 2009 sefonde à la fois sur la mise en œuvre des nou-velles règles liées aux décrets portant statutsparticuliers des différents corps et sur l’équi-libre des effectifs dans le cadre du début de latransformation. Il se caractérise par la réduc-tion du volume des inscrits pour tous les gradespour les raisons ci-après :• Colonel : malgré une augmentation significa-tive des proposables (COA et CS), légère diminu-tion des inscrits liée à la contrainte forte visant à réduire le nombre de colonels. Le ratio des officiers brevetés est néanmoins globalementmaintenu.• Lieutenant-colonel : légère diminution glo-bale due, tant à l’évolution du nombre de pro-

2009 2008 2009 2008 2009 2008C.O.A 93 (6) 95 (13) 220 236 (1) 281 329C.S.P 12 (2) 16 (4) 7 14 0 0C.T.A 1 (1) 2 (2) 31 25 28 29C.A.T 10 12 12 11 12 13

Global 116 125 (19) 270 286 321 371

2009 2008 2009 2008 2009 2008 2009 2008LCL 3 3 21 9,3 0 0 - -CDT 36 39 10,1 7 20 16 9 6,2CNE — 39 — - 187 - 1,7

Colonels inscrits (dont diplômés)

posables et de la mise en œuvre des mesurestransitoires dans le COA, qu’à la baisse dunombre de proposables dans le CSP. L’augmen-tation du nombre d’inscrits dans le CTA s’ex-plique par l’augmentation de proposables suiteà l’ouverture d’une nouvelle tranche.

> Officiers sous contratLes ratios se durcissent pour les lieutenants-colonels et les commandants du COA avec uneaugmentation du nombre de proposables. Pourles OSC rattachés au CTA, l’augmentation dunombre d’inscrits permet d’absorber une par-tie de l’augmentation du nombre de propo-sables. Cependant, quel que soit le corps derattachement, la politique d’avancement viseà rapprocher autant que faire se peut, lesconditions d’avancement des OSC de celles desofficiers de carrière.

Rattachés au COA Rattachés au CTA

Lieutenants-colonels inscrits

Quelles mesures transitoires ont été définies pour 2009 dans l’armée de Terre ?Au sein des populations concernées, lescapitaines nommés entre le 31 décembre1999 et le 1er janvier 2007 se verront attri-buer le DAEOS au 1er janvier 2009. Les capi-taines retenus en 2008 pour suivre uneformation d’état-major à Compiègne en 2009se le verront attribuer au 1er janvier 2009, etsont donc proposables pour le tableaud’avancement 2009. Enfin, le DAEOS n’estpas exigé pour les capitaines de plus de dixans de grade qui bénéficient de la possibi-lité d’être promus au choix dans la limite de5 % du nombre de promotions effectuées en2009 au grade de commandant.

BPRH

Pour plus de renseignements, consultez le siteintradef de la DRHAT.

Inscrits Ratios Inscrits Ratios

(1) règle du tiers

• Commandant : réduction notable du nombred’inscrits pour le COA notamment au regard desnouvelles conditions d’avancement qui rédui-sent le nombre d’officiers proposables (DAEOS).Les ratios de sélections sont donc relativementmaintenus.

Les officiers diplômés représentent6.45 % des inscrits au grade de coloneldans le COA, 16,7 % dans le CSP, 100 %dans le CTA, soit au total 7,76 % du tableau

(15,2 % en 2008). Ces chiffres traduisentla mise en place progressive de la poli-tique de différenciation qui vise à limiterl’accès au grade de colonel aux seuls offi-

ciers brevetés. Pour les officiers expertsdu cadre spécial, les conditions d'inscrip-tion au tableau sont comparables à cellesdu corps des officiers des armes (COA) :

pour le grade de colonel, le taux de sélec-tion des brevetés est très proche de celuides officiers brevetés du COA. Il n’y avaitpas de commandant breveté proposable.

Commandants inscrits

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I I I! !

La pension de réversion du militaire est la pension que votre veuf (ve), conjoint divorcé ou orphelin(s) touchera du fait de (ses) leurs liens de parenté avec un(e) militaire retraité(e)décédé(e) (vous-même).

Tableau d’avancement 2009 des sous-officiersPour la première année, les travaux d’avancement ont été conduits dans le cadre des nouvelles conditions décrétales. Celles-ci induisentdes changements notables pour l’avancement au grade de sergent-chef (apparition d’une notion d’ancienneté à 10 ans de grade), au graded’adjudant (apparition d’une ancienneté à 11 ans de grade, en lieu et place d’une ancienneté dans l’ordre de la liste unique d’ancienneté) et augrade de major (avancement au choix parmi les adjudants-chefs nés avant le 01/01/1961, en lieu et place de l’ancien recrutement au choix). Par ailleurs, les conditions décrétales d’avancement des sous-officiers sous contrat sont désormais identiques à celles des sous-officiersde carrière.

Après plusieurs années pendant lesquelles les conditions ont pu être qualifiées d’exceptionnelles, l’avancement 2009 est caractérisépar un durcissement sensible des conditions d’accès au grade supérieur et un retour à des ratios de sélection plus raisonnables.

n L’avancement au grade de sergent-chef : les volumes de promotionsau choix diminuent par rapport à ceux de 2008. Malgré ce durcissement,l’armée de Terre a pu promouvoir ses sous-officiers les plus méritants.Les jeunes sergents ont fait l’objet d’une attention toute particulièredans une logique de différenciation.

RMQ : aux 1726 promotions au choix, doivent être ajoutées les promo-tions à l’ancienneté (environ 190 promotions à l’ancienneté en 2009, pourles sergents nommés à ce grade en 1999 ou antérieurement).

2008 2009volumes 2200 1726ratio 5.3 6.2

n L’avancement au grade d’adjudant, bien que connaissant un durcis-sement marqué par une diminution d’environ 300 volumes, reste satis-faisant. L’application des nouvelles conditions décrétales d’avancementse traduira en 2009 par l’absence d’avancement à l’ancienneté pour cegrade.

RMQ : les ratios sont calculés à partir du vivier des sous-officiers titu-laires du BSTAT ou du BMP2.

2008 2009volumes 1694 1390ratio 1/2.5 1/3.2

n L’avancement au grade d’adjudant-chef : malgré la diminution de145 volumes et l’augmentation d’un point du ratio, l’avancement à cegrade reste qualitativement satisfaisant.

2008 2009volumes 1145 1000ratio 1/7.5 1/8.4

n Le recrutement et l’avancement des majors répondent à une logiquedifférente. Le recrutement par concours organisé pour la dernière annéeconcerne 190 sous-officiers. L’avancement au choix représente un volumede 50 sous-officiers.

2008 2009volumes 260 240

En conclusion, malgré une baisse quantitative de l’ordre de 15 %, l’avancement 2009 des sous-officiers peut être qualifié de satisfaisant.

Votre veuf (ve) :Pour percevoir la pension de réversion, il (elle) devra :• soit avoir eu au moins un enfant de votre

union ;• soit avoir été marié(e) avec vous pen-

dant au moins 4 ans ;• soit avoir été marié(e) 2 ans au moins

avant la cessation des services valablespour votre retraite ;

• soit avoir été marié(e) antérieurementà l’évènement qui a provoqué votre miseà la retraite pour invalidité ou votredécès (cas du mariage posthume).

Le montant de sa pension sera égal à 50 % de vos droits augmenté, s’il y a lieu,de la moitié de la majoration pour enfants.Le droit à pension est suspendu en cas deremariage, de concubinage notoire ou de PACS.

Votre conjoint divorcé(e) :• il ne s’est pas remarié : il a droit à pen-

sion de réversion (en respectant lesconditions évoquées ci-dessus) ;

• il s’est remarié avec un autre conjoint :il n’aura pas droit à la pension de réver-sion à moins de répondre à des critèresstricts (dissolution de la nouvelle unionnotamment).

Le montant des droits à pension estréparti selon des règles spécifiques encas de bénéficiaires multiples.

Votre (vos) enfant(s)orphelin(s) :• ont moins de 21 ans ;• ont plus de 21 ans, sont atteints, au

moment de votre décès ou avant leurs21 ans d’une infirmité permanente les

rendant incapables de gagner leur vieet ils étaient à votre charge effective.

Le montant versé sera égal à 10 % decelui de votre pension par orphelin pla-fonné à 50 % quel que soit leur nombre.

Les services suivantspourront vous renseigner :• Bureau d’Assistance aux Familles

(BAF) Caserne du Muy - BP 4913 998 MARSEILLE ARMEESTel : 04 91 28 57 40

• Sous – direction des pensions (SDP) -La ROCHELLE - BP 08 00480 ARMEESTél. : 05 46 50 24 18/05 46 50 24 48

BCP-EH

La pension de réversion des militaires

Attention ! Pour obtenir la pension de réversion (y compris la retraite additionnelle de la fonction publique qui concerne lesmilitaires), le bénéficiaire devra la demander. En cas de demande tardive, il peut y avoir prescription d’arrérages.Le concubinage ou le PACS n’ouvre aucun droit à pension de réversion.

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Terreinfo

IV!

Plan d’accompagnement des restructurations

Le plan d’accompagnement des restructurations (PAR) est entré en vigueur le 1er janvier 2009 et s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2014. Il rassemble toutes les mesures à caractère social

destinées à accompagner le personnel militaire et civil. Toutefois, certaines dispositions réglementaires devraient être prises en février seulement.

e PAR prévoit des mesures d’aideà la mobilité, d’aide au départ, de reconversion et d’accompa-gnement personnalisé, d’action

sociale, et apporte des innovationsimportantes.

Le bénéfice de ces mesures est condi-tionné par l’affectation dans un organismede la défense figurant sur l'arrêté minis-tériel fixant la liste des établissementsrestructurés ou réorganisés.

Toutefois, pour le militaire, le bénéficed’une aide au départ n’est pas conditionnépar son affectation.

Dans tous les cas, le demandeur doitréunir les conditions fixées par la régle-mentation et les règles de gestion (départet mobilité).

Accompagnement de la mobilité

Le PAR prévoit des mesures d’indemni-sation, d’orientation professionnelle etd’aide à l’emploi du conjoint.

• pour les militaires :Le complément et le supplément de l’In-demnité pour charges militaires (ICM)prévus pour les militaires chargés defamille est désormais également ouvertaux militaires non-chargés de famille.Compensant les frais liés au changementd’affectation, leur montant varie selonl’ancienneté dans l’affectation et lenombre de mutations. A titre d’exemple,cette indemnisation peut aller de 475 €

pour un soldat à 1 162 € pour un lieute-nant.

• pour les fonctionnaires, titulairesd’un CDI, ou ouvriers de l’Etat :Les fonctionnaires ou titulaires d’un CDIpeuvent recevoir une prime de restructu-ration de service, un complément spéci-fique de restructuration, un complémentindemnitaire (compenser une baisse dutraitement dans la nouvelle affectation)ou une indemnité temporaire de mobilité(emploi présentant une difficulté particu-lière de recrutement).

L Les ouvriers peuvent recevoir une indem-nité de conversion, un complément excep-tionnel de restructuration ou une indem-nité temporaire de mobilité.Selon la charge de famille et l’éloigne-ment de la nouvelle affectation, l’indem-nisation de la mobilité peut s’élever de8 300 € à 21 073 €

Pour le conjoint ou partenaire de PACSd’un militaire ou d’un agent civil, la perted’emploi liée à la mobilité est compenséepar une allocation d’aide à la mobilité duconjoint (AAMC) qui s’élève à 6 100 €.Le conjoint ou partenaire de PACS peutaussi s’appuyer sur le réseau des cellulesd’accompagnement vers l’emploi (CAEC).

Mesures d’aide au départ

• pour les militaires :Le pécule d'incitation à une seconde car-rière, exonéré de l’impôt sur le revenu,d’un montant de 16 à 48 mois de soldebrute s’applique selon la catégorie, l’an-cienneté de service et la limite d’âge dugrade ; il s’ajoute aux mesures existantes(disponibilité, pécules des militaires decarrières, congé du PN, prime des OSC,IDPNO).

• pour les fonctionnaires, titulaires d’un CDI, ou ouvriers de l’Etat :L’indemnité de départ volontaire (IDV) peutatteindre 24 mois de traitement brut ; elles’applique aussi en cas de création oureprise d’une entreprise.Pour les ouvriers, l’IDV peut atteindre91 470 € selon l’ancienneté de service ;elle est compatible avec les indemnitésde chômage. La création ou reprise d’uneentreprise peut justifier le versementd’une aide de 15 245 € supplémentaire.

Reconversion etaccompagnement

personnaliséLe dispositif de reconversion des mili-taires est complété par des possibilitésrenforcées de transfert vers les autresadministrations (détachement-intégra-

tion et emplois réservés). Une indemnitéspéciale de préparation de reconversion(ISPR) compense désormais la baisse desolde pendant le congé de reconversion.

Pour les agents civils, l’accès à l’emploihors du ministère, le changement d’orien-tation professionnelle sont facilités parun accompagnement personnalisé assurépar l’antenne mobilité reclassement(AMR) ou la cellule régionale de mobilitéreclassement (CRMR). Une cellule d’ac-cueil (CA) aide à l’intégration dans le nou-vel établissement. Le médiateur mobilitéétablit les connexions favorisant l’accueilde l’agent dans les autres administrations.Le changement d’orientation profession-nelle est possible grâce, notamment aucongé de restructuration ou au congé deformation professionnelle.

Mesures d’actionsociale

Communes au personnel militaire et civil, elles portent sur l’aide au logement :• aide à l’acquisition (jusqu’à 8 000 € -

compenser la différence entre la ventede l’ancien logement et l’achat d’un nou-veau) ; prêt logement (jusqu’à 16 000 €

- acquérir un logement ou le rénover) ;• aide à la location (compenser la diffé-

rence entre le loyer de l’ancien loge-ment et celui du nouveau) ; prêt caution(dépôt de garantie d’une location).

Elles regroupent également diversesmesures (aide financière à la reconnais-sance d’une nouvelle garnison pour leconjoint ; garde d’enfants ; prêt mobilitéen cas de changement de résidence :2 400 € en Ile-de-France, 1 800 € en pro-vince ; prêts personnels - jusqu’à 8 000 €avec justification).

Pour les mesures d’action sociale :consulter l’Internetwww.defense.gouv.fr/familles ou l’Intranet www.sga.defense.gouv.fr/«vie professionnelle » ou « vie pratique ».

EMAT/BPRH

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44 TIM n° 201 - Février 2009

Le militaire exerce, au service de son pays, un métier hors du commun. Il est ainsi soumis à des devoirs particuliers, décrits par le statut général des militaires. Devoir de réserve, vertus morales,discipline, entre autres, font la spécificité de notre métier.

a période estivale 2008 a été marquée par une séried’événements dont on peut tirer deux constats.Les Français en général, voire certains d’entrenous, ont pris conscience que derrière le vocabletrompeur d’opérations, d’aide au retour à la paix

ou de stabilisation, il y a de véritables opérations de guerreavec tout ce que cela comporte de risques, mais aussi d’op-portunités de mettre en œuvre de façon quasiment réflexetout ce que nous apprenons tout au long de notre carrière.Ensuite, même si ces événements ne constituent pas une sur-prise car ils font partie de notre métier, certains ont été ébran-lés dans leurs convictions au point de s’affranchir d’un certainnombre de leurs obligations statutaires, dont le devoir deréserve. Dès lors, il me semble nécessaire et opportun de rappeler quelques principes essentiels sur le sens profond denotre engagement et du métier des armes.

Le statut général des militaires est la référence, le socle, surlesquels s’appuie l’exercice de notre métier. Son article 1 fixed’emblée les devoirs fondamentaux du militaire qui doiventêtre connus de nos personnels, mais également de leur entou-rage proche. Le premier alinéa stipule notamment que «l’ar-mée de la République est au service de la Nation. Sa missionest de préparer et d’assurer par la force des armes la défensede la patrie et les intérêts supérieurs de la Nation». Quelles

Lque soient ses convictions profondes et les raisons personnel-les qui l’ont conduit à s’engager, le militaire doit être convaincuqu’il est d’abord un serviteur de l’Etat au service de son pays,exerçant un métier hors du commun – certains diront à justeraison une vocation – pour défendre des intérêts qui le dépas-sent et lui imposent des devoirs et des sujétions particulières.

De fait, son engagement va au-delà d’un simple «pointage»quotidien et routinier dans une institution. Il investit tout sonêtre, parfois même jusqu’à la perte de son intégrité physique.Le militaire met donc son honneur à agir avec obéissance dansle strict respect de règles déontologiques et comportementa-les, qui garantissent la cohésion de l’ensemble et peuvent épar-gner le sang. Ces vertus morales propres au soldat sontrappelées dans le second alinéa de l’article 1 du statut géné-ral des militaires : « L’état militaire exige en toute circons-tance esprit de sacrifice, pouvant aller jusqu’au sacrificesuprême, discipline, disponibilité, loyalisme et neutralité. »A ce titre, je rappelle que la spécificité militaire n’est pas lapropension au sacrifice si longtemps mise en exergue dansnotre inconscient collectif militaire, mais plutôt le fait de déte-nir la redoutable capacité de mettre en œuvre la force, fut-ceau péril de notre vie. Car l’utilisation de la force létale fondeégalement la spécificité militaire. Son usage, radicalementopposé à une violence qui pourrait être sans limite, obéit d’abord

Le CEMAT vous parle :

Le sens de notreengagement

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Page 29: Terre information magazine n° 201

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45

à un principe d’efficacité subordonné aux valeurs fondatricesde notre pays, aux droits de l’homme et aux règles du droitinternational: c’est la notion de force maîtrisée. Son applica-tion exige un esprit de discipline particulièrement importantnotamment dans la maîtrise des comportements et du feu,mais également une vraie compétence professionnelle affer-mie par une formation individuelle et collective appropriée.Je ne voudrais pas achever ce point sur les devoirs du mili-taire sans évoquer l’obligation statutaire de réserve et le res-pect de la confidentialité, fixés par l’article 4 du statut généraldes militaires. Je déplore que certains l’aient manifestement

bafoué lors des récents événements, au risque de nuire à l’ins-titution et surtout à la sécurité de nos soldats voire à celle deleurs familles. Cette obligation doit donc être rappelée avecinsistance à tous les niveaux.Si notre spécificité peut paraître en décalage par rapport auxaspirations de la société civile, elle ne doit pas nous inciter aurepli sur nous-mêmes. Notre institution trouve en effet unesource d’inspiration et de légitimité dans la reconnaissancede son action par la Nation qui s’appuie sur une connaissanceet une estime mutuelles, une compréhension et une percep-tion commune des finalités. La fin du 2e alinéa de l’article 1 lerappelle: « Les devoirs qu’il [l’état militaire] comporte et lessujétions qu’il implique méritent le respect des citoyens et la

considération de laNation. » Aussi faut-ilpour mériter cette recon-naissance que nous résis-tions à la tentation de ne pasvivre comme une communautéen marge, confinée dans sescasernes et ses préjugés.

Au final, il me semble important que soit rappelé à chacund’entre nous, mais également à ceux qui veulent rejoindre nos rangs, le sens profond de notre engagement et les ris-ques inhérents du métier : le service d’un intérêt supérieur,celui de la France, en utilisant si nécessaire la force létaledans un cadre éthique et légal, pouvant conduire au sacrificede notre vie.Je veux vous redire toute ma fierté d’être à la tête d’hommeset de femmes qui ont contracté un engagement « spécial »que je qualifierai même de serment, porté par des valeursmorales solides et pérennes. Je suis convaincu que cette spécificité, si elle est bien vécue et comprise, contribue à notreforce et à notre prestige. Notre engagement n’est pas facilecar il est synonyme de renoncements personnels et familiaux,de sacrifices grands et petits, parfois même de railleries maisin fine, ces renoncements font notre gloire et notre fierté. Comme le soulignait le général de Gaulle: « Il existe en effet,un curieux rapport, mais incontestable, entre le renoncementdes individus et la splendeur du tout […]. Cela est vrai pourl’armée dont le rayonnement tient aux sacrifices qu’elle faitaccepter à ses membres […]. Au fond, les militaires discernentfort bien que leur honneur se confond avec leur sacrifice. »

Photos : ADC Fabrice CHESNEAU, ADC Olivier DUBOIS

TIM n° 201 - Février 2009

Je ne voudrais pas achever ce point sur les devoirs du militaire sans évoquer

l’obligation statutaire de réserve et le respect de la confidentialité.

Notre institution trouve une source de légimité dans la reconnaissance

de son action par la Nation.

La notion de force maîtriséenécessite un esprit de discipline

particulièrement important.

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46 TIM n°201 - Février 2009

ETRANGERLes convois américains au combatDu Koweït à Mossoul, des convois logisti-ques sillonnent l’Irak pour ravitailler lesbases américaines. Les camions militai-res et civils sont escortés par quelquesHumvee (véhicule tactique américain). Cesconvois sont victimes d’embuscades etd’attaques EEI (Engin explosif improvisé).Au contact, les logisticiens appliquentimmédiatement des feux très puissantssur les assaillants afin de pouvoir repren-dre l’initiative et se dégager. La rapiditédes attaques impose à ces soldats de necompter que sur leurs propres moyens.Avant projection, ils suivent un entraîne-ment poussé jusqu’à maîtriser parfaite-ment le service de leurs armes à l’arrêt eten mouvement.

ADAPTATIONFixation de l’OB70 sur le casqueLes récentes opérations ont démontré lebesoin de fixer l’intensificateur de lumièreOB 70 sur le casque, permettant son bonpositionnement devant les yeux du com-battant tout en conservant une protectionbalistique de sa tête. Un marché destiné

THEATRESle 7e BCA au Tchad

Le 7e Bataillon de chasseurs alpins (7e BCA) a armé le deuxième mandat duBataillon multinational centre (BMN-C)de l’EUFOR au Tchad, de juin à octobre2008. A la suite de ce mandat apparais-sent clairement des lignes de force etdes vulnérabilités. Tout d’abord, le prin-cipe des patrouilles de longue durée permet d’avoir une bonne connaissancede la zone d’action. Ceci facilite la sécurisation des emprises militairesfrançaises ainsi que les contacts avec les différentes parties en présence (MINURCAT, organisations internationa-les, ONG…). Enfin, le parc ancien de véhi-cules requiert l’attention de tous car laforce ne peut s’affranchir des véhiculespour remplir sa mission. Les ERC 90Sagaie récemment « diéselisés » doiventêtre l’objet d’un effort de maintenancetout particulier.

à acquérir ces fixations a été passé endébut d’année pour une livraison en 2009.Sans attendre cette livraison, l’armée deTerre a décidé en mars 2008 d’acheter enurgence opérationnelle la quantité néces-saire au théâtre afghan. La livraison de cetéquipement a été effectuée en novembre2008.

ENTRAÎNEMENTEnvironnement des opérationsLes engagements opérationnels de nosforces placent l’environnement opération-nel, au cœur des opérations militaires.Dans ce cadre, l’aptitude de nos états-

RETEX

Vos comptes-rendus et expérimentationsne sont pas inutiles. Le Centre dedoctrine et d’emploi des forces (CDEF)

vous propose ainsi chaque mois un point, enquelques brèves, sur les RETEX en cours.

En mars 2003, lesergent Kraoutchanka,du 2e Régimentétranger deparachutistes (2eREP),est en mission en Côted’Ivoire. Alors qu’ilest à un poste decontrôle, il apprendqu’une jeune fille estretenue par lesrebelles. Toute lasection se mobilisepour la récupérer…

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Intraterre du CDEF:

www.cdef.terre.defense.gouv.fr

pération LICORNE en Républiquede Côte d’Ivoire – mars 2003 –Zone de stabilité – Dibobli« Je tiens le poste Zilia avecmon groupe. La routine : fouille

des véhicules, contrôle des personnels,vérification des papiers. Des centainesde personnes passent d’un côté à l’au-tre. Soudain, je vois un petit groupeagité, apparemment une famille, quidiscute avec le caporal. J’approche etje découvre un problème assez parti-culier : leur fille a été retenue au pas-sage du poste rebelle. En essayant decalmer la famille, je rends compte àmon chef de section. L’affaire n’est pasfacile à régler : nous n’avons pas decontact direct avec les rebelles. Etpourtant, le lieutenant décide de rédi-

O

Savoirs’adapter

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MPCI.” L’heureuse famille retrouve safille saine et sauve. Les parents, trèstouchés et bouleversés, nous confientqu’ils n’espéraient pas revoir leur fille.Un moment d’humanité dans cesmoments de violence. Pour nous, lamission continue. Le tireur de précisionreste collé à sa lunette, et le serveurde la mitrailleuse de 12,7 ne quitte passes jumelles, ils observent… »

Sergent-chef (TA) Kraoutchanka,3e compagnie du 2e Régiment étranger de parachutistesExtrait du Code d’honneur dans l’action(Légion étrangère, 2003)

Le sergent-chef (TA) est aujourd’hui adjoint au chef de section, toujours à la 3e compagnie du 2e REP. Après son OPEX en RCI en 2003, il a effectuédes missions au Gabon en 2004 et 2005, il est retourné en RCI et au Tchad en 2006 avant de partir, en 2007, pour Djibouti et l’Ouganda. En 2008, il a effectué une nouvelle mission au Gabon.

47TIM n°201 - Février 2009

majors à prendre en compte et intégrerl’ensemble des aspects associés dans uneperspective à long terme est primordialeet constitue un objectif prioritaire de l’en-traînement. Dans ce contexte, la white cell,cellule chargée de la préparation et de

l’animation en matière d’environnementopérationnel, joue un rôle important dansles exercices : elle doit mobiliser de vraisspécialistes dont l’effectif est à mettre enrapport avec la nature de l’exercice et lesbuts recherchés. Référence : mémento de mise en œuvred’une white cell / CDEF / 2005.

PUBLICATIONNeutralisez le piège ! Nahr el-Bared (2 septembre 2007) est unexemple de combat en zone urbaine auquelles forces armées conventionnelles sontde plus en plus confrontées. La ville est

devenue le terrain de prédilection de laguérilla moderne. Ce n’est pas uniquementune victoire tactique : c’est également unsuccès politique dans un Liban récemmentémancipé. Même si les soldats des Forcesarmées libanaises n’ont pas une grandeexpérience du combat, l’esprit de cohésionet la confiance dans leurs chefs leur ontpermis la victoire. L’armée libanaise saitde plus constamment s’adapter à l’ennemiet aux nouveaux types de combats. Équi-pement, entraînement et outils n’ont cesséd’évoluer. Ce cahier du Retex, qui est déjàen ligne sur le site Intraterre du CDEF(www.cdef.terre.defense.gouv.fr/retex/opex/nahr_el_bared.htm), paraîtra au premiertrimestre 2009.

APPEL À TÉMOIGNAGES !Faites partager vos expériencesopérationnelles à nos lecteurs.

Envoyez vos textes à la rédaction par internet à

[email protected]

“Un instant d humanite

ger une lettre et de l’envoyer chez lesinsurgés avec un passant qui va de l’au-tre côté. La lettre indique : “Vous avezcapturé une fille cet après-midi. Sesparents sont très inquiets. Libérez-laavant cette nuit. C’est un geste de sol-dats.” Aussitôt, le mot est envoyé. Inté-ressée par cette histoire, toute notresection attend la réaction des rebelles.Trois heures plus tard, un conducteurde bus ramène la fille dans son véhi-cule. Sur le morceau de papier, laréponse des insurgés : “Au chef sergentlégionnaire. C’est la fille dont vous avezparlé qu’il ramène. Pardonnez-nous decette faute, c’est l’envie. Chef de poste

© D

R.

--

dans ces moments de violence ”

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Page 32: Terre information magazine n° 201

48 TIM n° 201 - Février 2009

l y a des plus-values indéniables »,déclare l’adjudant Cyril Martineau, chefde la section Félin du 13e BCA. « Laprotection balistique1 est par exemplelargement meilleure, ce qui est

plutôt rassurant vu nos engagementsactuels. » Il entame alors une liste des cho-ses « qui vont bien » dans ce nouvel équi-pement destiné à tous les fantassins de

l’armée de Terre. « Le casque est l’une desnouveautés les plus appréciables », dit-ildans un sourire. « Il est vraiment confor-table, on s’en rend compte quand on leporte quelques heures… il ne fait mal nullepart et semble mieux posé sur la tête. »L’ergonomie du système Félin est d’ail-leurs un des axes sur lequel les expéri-mentations successives permettent de

travailler. Les nombreux retours d’expé-rience entre le bataillon, la Section tech-nique de l’armée de Terre (STAT) etl’industriel (SAGEM) permettent une adap-tation en continue du matériel. L’adjudantMartineau n’oublie pas de détailler lescapacités d’observation renforcées avecla possibilité de « décamoufler » de jourcomme de nuit tous les ennemis à portée.Désormais familier du système, il expli-que aussi que, si le FAMAS reste le même,la poignée placée en dessous facilite gran-dement la prise en main et surtout il vantela lunette de visée qui « augmente large-ment l’allonge en matière de précisiondes tirs ». Le caporal Sylvain Domeyne,tireur FRF2 dans la section Félin, acquiesceen connaisseur: « Même si elle est lourde,la lunette du fusil nous permet de tirermaintenant jour et nuit avec une précisionaccrue. » Autant de paramètres qui confir-ment la haute valeur ajoutée des nouveauxéquipements de visée.

Un équipement modulable« Évidemment, le paramètre important,pour nous autres alpins, c’est le poids »,résume le lieutenant-colonel QuentinBourgeois, chef du BOI, « et notammentici dans des conditions difficiles, parce quele Félin s’ajoute aux équipements monta-gne. » 25 kg, c’est l’équipement Félin enordre de marche. C’est l’équivalent dupoids actuel de l’équipement du fantas-sin. « Le point fort, c’est que Félin estmodulable selon les missions et que nousne sommes pas obligés de tout prendre,tout le temps », ajoute le chef BOI. Le lieu-tenant-colonel Bourgeois précise que pourle commandement, « l’outil est sanségal ». « Les capacités d’acquisition auniveau du groupe comme la meilleure cir-

Innovation

Félin : derniers ré glagesExercice CHAMOIS 2008

Le 13e Bataillon de chasseurs alpins (13e BCA)expérimente le système Félin (Fantassin à équipementléger et liaison intégrée) depuis le printemps 2008.Début décembre 2008, c’est au cours de l’exerciceCHAMOIS 2008, dans les Alpes du sud, que les dernierstests ont été effectués. Au programme: conditionsextrêmes, froid et altitude pour mettre à l’épreuvel’équipement du fantassin du XXIe siècle.

Zoom sur…

CHAMOIS 2008Point de départ d’une préparation opérationnelle quise prolongera jusqu’à leur projection au Kosovo et,peut être en Afghanistan, l’exercice CHAMOIS 2008,organisé par la 27e Brigade d’infanterie de monta-gne, s’est déroulé du 24 novembre au 12 décembre2008. Il a fait travailler simultanément deux GTIA(Groupement Tactique Interarmes commandés parles chefs de corps des 13e BCA et 2e REG), sur desexercices aussi réalistes que possible. Le principalobjectif de cet espace d’entraînement Brigade étaitde lancer le premier temps de la préparation opé-rationnelle de deux de ses régiments. Cette année,l’exercice était particulièrement délicat avec deuxunités à préparer à leur projection respective, tout

en tenant compte de la différence radicale des missions qui leurs seraient confiéessur les théâtres d’opération. Pour les uns, les actions de contrôle de zone devaients’apparenter à celles que l’on retrouve au Kosovo, notamment avec la nécessité dela maîtrise du contrôle de foule, alors que pour les autres, il était nécessaire d’an-ticiper les missions qu’ils seront susceptibles de rencontrer sur le théâtre afghan.Un scénario tenant compte de l’ensemble de ces paramètres a donc été réalisé parl’état major de la 27e BIM et mis en application au cours de l’exercice. La région deBarcelonnette, adaptée à la préparation aux opérations en milieu difficile, a proposé des conditions hivernales rigoureuses aux 1300 soldats de montagne quiont investi le grand champ de tir des Alpes (GCTA) dans le massif des Cerces et la vallée de l’Ubaye pendant près de trois semaines, contribuant ainsi au réalisme de l’exercice. LTN François AVOT, OCI de la 27e BIM

I

Tester le Félin dans des conditionsextrêmes.

Le poids : un facteur clé.

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49TIM n° 201 - Février 2009

culation des informations2 facilitent lesprises de décision des chefs, qui sont ainsiau plus prêt du terrain et peuvent mieuxsentir ce qui se passe. »Le capitaine Thomas Colleter, comman-dant la 3e compagnie où se trouve la sec-tion Félin, loue lui aussi ces capacitésd’observation accrues. « Ajoutées à laprotection balistique plus près du corpset à un tir plus précis, plus loin, il estcertain que Félin va transformer notrefaçon d’être fantassin. »Le commandant d’unité insiste en outresur le nouveau système radio par osthéo-phonie (vibration osseuse) qui allie confortd’utilisation et silence par rapport à l’en-vironnement. Ce sont les vibrations descordes vocales d’un côté et celles des osde l’oreille de l’autre qui permettent ausystème de fonctionner, d’émettre et derecevoir. Ce système est l’une des nom-breuses nouveautés du Félin testées parles 40 hommes de la 3e compagnie. « Ilssont en pointe avec tous les nouveauxmatériels: cela va des effets comme lestreillis ou les chaussures à la veste mul-ticouches ou le nouveau casque. Je croisqu’ils sont assez fiers d’avoir contribué à

cette avancée technologique », conclut lecapitaine Colleter.Le chef de corps du 13e BCA, le colonelVincent Pons, affirme sans détours quec’est une chance d’avoir été expérimen-tateurs. « Au 13e BCA nous avons déjàconstruit les infrastructures permettantd’accueillir le Félin avec notamment unbâtiment spécial3. Nous sommes déjàfamiliers d’un équipement de pointe quiva arriver ensuite dans toutes les autresunités, la culture Félin existe déjà aubataillon. » Une “culture” appelée à serépandre avec un plan d’équipementambitieux et des régiments qui verront lespremiers équipements arriver dès le prin-temps 2009 (RMT et 13e BCA en semaines7 et 8 puis le 8e RPIMA en avril).

LTN Thomas DIJOLPhotos: ADJ Gilles GESQUIERE

1 Gilet pare-éclats modulaire et protection des articulations (genoux, coudes, épaules).Le gilet pare-balles offre, quant à lui uneprotection de niveau IV en face avant.

2 Expérimenté lors de l’exercice.3 Pour un régiment d’infanterie (1 000 hommes),la livraison Félin correspond en volume à 19 semi-remorques.

ré glages Le calendrierDébut 2009, une section du 13e BCA adéjà été livrée. Une section du 8e RPIMasera livrée en mai (en vue d’un RETEXsur sa mission en Afghanistan). Enfin,une compagnie du RMT sera livrée enjanvier, en vue de la préparation d’unexercice majeur en semaine 25.

L’ADJ Martineau, chef de lasection Félin du 13e BCA.

TIM201_48-49_innovation.QXD 22/01/09 11:28 Page 49

Page 34: Terre information magazine n° 201

out le monde connaît ces per-

sonnalités du spectacle, des

médias ou du sport qui, au

cours de ces dernières années

ont accepté d’être marraines

ou parrains de régiments de l’armée de

Terre. La chanteuse Patricia Kaas (3e RH),

la journaliste Claire Chazal (RICM), le

mannequin Laétitia Casta (2e REP), l’ac-

teur Guy Marchand (2e REG) ou les cham-

pions cyclistes Armaud Tournant (8e RA)

et Bernard Hinault (11e RAMa) sont du

nombre.

Traditions

taire, avait été très impressionnée par

le rôle des soldats français qu’elle avait

vus à l’œuvre au Kosovo, et que c’est vo-

lontiers qu’elle accepta d’être la marraine

du 3e RH. « Le régiment, faisant partie de

la brigade franco-allemande, avait un ba-

gage biculturel comme elle », explique

le capitaine Bolling à TIM. De père fran-

çais et de mère allemande, Patricia Kaas

a été élevée à la frontière des deux pays

dont elle a toujours promu l’amitié.

Marraines de guerreLes marraines de régiments, phénomène

récent, ont été précédées par les marrai-

nes de guerre de 1914-1918, qui furent

des centaines de milliers. Un véritable

phénomène de société qui réconforta et

fit fantasmer des millions de soldats tout

en inquiétant les états-majors, provo-

quant des débats passionnés et inspirant

des chansons et des pièces de théâtre.

La marraine de guerre était initialement

une réponse à la détresse morale de

centaines de milliers de soldats origi-

naires de régions du nord et de l’est de

la France, coupés de leurs familles pen-

dant quatre ans par l’avancée allemande

dès les premières semaines de la

guerre.

Si Patricia Kaas ou Laétitia Casta ont marqué

les esprits en tant que marraines de régiments,

la tradition remonte à la Première Guerre

mondiale, lorsque des marraines de guerre

prennent la plume pour apporter un soutien

moral aux soldats coupés de leur famille.

T

marraine toujoursDes marraines

de guerre à la marrainede régiment Marraine u

TIM n° 201 - Février 200950

Dans la plupart des cas, les relations se

sont distendues après une première ren-

contre, souvent bien médiatisée, mais

certains, dont Patricia Kaas (qui a envoyé

sa photo dédicacée pour cet article), n’ont

pas oublié leur passage, même bref, dans

nos régiments.

« C’était quelqu’un de très simple et de

très sympathique », se souvient le capi-

taine Jean Bolling, officier communica-

tion et information au 3e Régiment de

hussards à Immendingen en Allemagne,

quand la chanteuse vint y passer une jour-

née en octobre 2000 avant d’envoyer par

la suite des CD de ses chansons pour être

distribués dans le régiment.

Le capitaine Bolling raconte que la chan-

teuse, qui lui a dit avoir envisagé quand

elle était adolescente une carrière mili-

TIM201_50-51_marraine.QXD 21/01/09 18:03 Page 50

Page 35: Terre information magazine n° 201

51TIM n° 201 - Février 2009

« Ils ne recevaient jamais de courrier,

ni de mandats, et ne savaient pas où al-

ler en permission puisque leurs famil-

les étaient en pays envahis », explique

Jean-Yves La Naour, historien du pre-

mier conflit mondial. « Ils étaient plus

malheureux que les autres soldats car

ils ne pouvaient absolument rien faire

avec leurs petites soldes. L’idée de la

marraine de guerre qui allait leur écrire

et leur envoyer des colis était faite pour

montrer qu’en temps de guerre, les

Français étaient tous une grande et

même famille », explique M. Le Naour

à TIM.Ce sont des dames patronnesses qui,

en 1915, créèrent les premières œuvres

(La famille du soldat, Mon soldat, etc.)

dans un esprit hautement moral. « Le

terme de “marraine” n’est pas innocent.

Appartenant au vocabulaire religieux, il

évoque l’engagement devant Dieu de

suppléer les parents si ceux-ci viennent

à disparaître », souligne l’historien.

De nombreuses jeunes femmes à travers

la France « adoptèrent » des soldats, en-

voyant lettres et colis. Le succès fut tel-

lement fulgurant que de nombreux autres

soldats, originaires de régions non occu-

pées par l’ennemi, réclamèrent aussi des

marraines.Selon M. Le Naour, « ces hommes jeu-

nes, libres et célibataires ont eu envie

d’avoir un réconfort de femmes jeunes

et célibataires. Il y a des choses qu’on ne

disait pas à ses parents pour ne pas cas-

ser leur moral. On ne pouvait pas leur

dire: “Je suis complètement déprimé, je

n’en peux plus, cette guerre est vraiment

horrible”, mais on pouvait tout dire à sa

marraine qui souvent cherchait ensuite

à relever le moral de “son” soldat. »

Rapidement, toutefois, des revues dites

« légères » s’en mêlent et c’est l’explo-

sion de la popularité des marraines. Dans

l’hebdomadaire La Vie parisienne appa-

raissent des pages de petites annonces

comme celle-ci :

« Si vous le vouliez… vous m’écririez à

moi, jolie marraine. Brune ou blonde,

qu’importe mais dame du monde distin-

guée, aim. Et moi, le lieutenant Aramis,

La presse conservatrice s’étrangle, dé-

nonçant « du proxénétisme » tandis que

l’état-major se pose des questions

concernant la sécurité et répond à des

annonces pour voir si des espionnes ne

s’y cachent pas. « On voit des espions

partout et surtout des espionnes “qui

savent faire parler les hommes” », dit

M. Le Naour. Aucun espion n’est trouvé

mais l’armée interdit les marraines suis-

ses, une mesure que le Parlement

oblige l’armée à annuler de peur d’une

crise diplomatique.

M. Le Naour ajoute : « Les épouses des

Poilus n’apprécient pas du tout les mar-

raines. Citons le cas d’une lycéenne qui

envoya un colis avec un petit mot, car

les classes adoptaient des Poilus. Cette

jeune fille a envoyé un petit mot bien

Pho

to©

Sol

veS

UN

DS

BO

Pho

to©

BD

IC

Marraine un jour,

je serais pour vous le plus affectueux et

le plus discret des filleuls. Ecrire: Lieu-

tenant Aramis, 74e infanterie, etc. » ou

« Deux jeunes sous-officiers dem. cor-

respondre avec gentilles parisiennes,

très affectueuses. Ecrire Bacouée et

Groisier, 130e RAL. »

« La Vie parisienne publiait des dessins

que les Poilus arrachaient pour les pla-

carder dans leurs cagnas. C’étaient les

pin-up de l’époque, même si c’était bien

sage comparé à aujourd’hui. Dans les

dernières pages, il y avait des dizaines et

des dizaines d’annonces de filleuls cher-

chant marraines ou vice versa. C’est cela

que la mémoire a retenu, une sorte

d’éclaircie amoureuse dans la guerre,

des hommes jeunes qui correspondent

avec des femmes jeunes et puis qui se

rencontrent au cours de la permission et

éventuellement convolent en mariage. Il

est sûr que la marraine faisait fantasmer

le soldat », explique M. Le Naour.

chaleureux et elle s’est attiré une lettre

de l’épouse disant : “Mademoiselle : je

vous interdis d’écrire dorénavant à mon

mari ! »Aujourd’hui, c’est l’association Solida-

rité Défense qui envoie, lors des fêtes de

fin d’année, des colis à tous les militai-

res en opérations à travers le monde. En

2008, ces colis étaient chacun composé

d’une pince multiprise, d’une lampe à

dynamo et de chocolats. Quelque 15000

colis ont été distribués depuis Haïti

jusqu’en Afghanistan ainsi qu’à travers

le continent africain. Selon de général

(2 s) Bruno Britsch, délégué général de

l’association, « ce qui a le plus touché

les militaires, c’était les dessins d’en-

fants d’écoles primaires à travers la

France qui étaient joints aux colis. Ce

sont ces dessins qui démontrent aux sol-

dats que la Nation pense à eux ».

Bernard EDINGER

Claire Chazal a été

la marraine du RICM.

TIM201_50-51_marraine.QXD 23/01/09 10:49 Page 51

Page 36: Terre information magazine n° 201

52 TIM n°201 - Février 2009

Entraînement

COMMON EFFORTà Mourmelon,GERMERSHEIM à Haffen ou encorePOSÉÏDON à Mailly: toutes les opportunités sont saisies pour renforcer la préparationopérationnelle.

Spécial exercices

Une préparation intensive

Point d’orgue d’une longue préparation, COM-MON EFFORT 08 est le plus grand exercicesous mandat de l’Union européenne, organisépar le Corps européen de Strasbourg, sur lecamp militaire de Mourmelon-le-Grand. Du 12au 28 novembre dernier, plus de 2 000 militai-res issus de 20 nations différentes, comman-

dés par le général de corps d’armée espagnol Pedro Pitarch, ont participé à cetexercice, se déroulant fictivement en Andalousie. Quelques mois après l’adop-tion de la résolution du Parlement européen de placer le quartier général duCorps européen « en tant que force permanente à disposition de l’Union Euro-péenne », les différentes unités ont contribué à l’entraînement de l’état-major,à la planification et au contrôle de gestion de crise. L’exercice englobait l’ensem-ble des missions des armées : combat, rétablissement et maintien de la paix,missions humanitaires. COMMON EFFORT 08 est un exemple concret d’une coo-pération multinationale au service de la Défense européenne. Ainsi l’Allemagne,la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg (nations cadres), l’Autriche, laGrèce, la Pologne, la Turquie (nations contributrices), les États-Unis, l’Italie, laRoumanie, la Bulgarie, la Canada, la République tchèque, la Slovaquie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont participé à la réussite de cetentraînement interalliés. Auteur : LTN Séverine BOLLIERPhoto: DR

COMMON EFFORT 08 :un exercice multinational1

TIM201_52-53_entrainement.QXD 22/01/09 10:30 Page 52

Page 37: Terre information magazine n° 201

53TIM n°201 - Février 2009

Les mois de novembre et décembre sont consacrés à des exercices de grande

envergure sur l’ensemble de la France. »

Du 17 au 27 novembre 2008, le 1er Régiment du génie de Illkirch s’estentraîné lors d’un exercice régimentaire à Hatten, appelé exerciceGERMERSHEIM. Cette manœuvre a eu pour but d’évaluer la ca-

pacité des unités du régiment à remplir les missions principales qui leur ontété fixées dans la directive de préparation opérationnelle de la Brigade dugénie. Il s’agissait donc de tester et d’entraîner un poste de combat régimen-taire dans le cadre de l’entraînement courant. GERMERSHEIM a regroupéune section Proterre, une section Souvim (système d’ouverture d’itinéraire miné),accompagnée d’un véhicule lourd de déminage, ainsi qu’une section de contre-minage. Les missions à dominante génie ont consisté à construire un pont Bai-ley et à franchir des coupures humides par pont flottant mobile, ce qui a permisl’entraînement des pilotes, chefs de portières et commandants d’unité. Les mis-sions communes à l’armée de Terre étaient la surveillance et la réalisation d’unpoint de contrôle. Des EOD (éléments opérationnels de déminage) ont égale-ment pu répéter les gestes qu’ils auraient à effectuer sur le terrain lors d’un casconcret de déminage. GERMERSHEIM était une préparation préliminaire au pro-chain rendez-vous important : au mois de mars, le 1er Régiment du génie parti-cipera à un exercice ANTARES au Valdahon.

LTN Aurélie CARRIEREPhoto: CNPI 3

Dans le cadre de la préparation à la certifica-tion des états-majors amphibies français à laNRF 14, le centre d’entraînement de Mailly aaccueilli du 3 au 11 décembre 2008 l’exerciceCAX1 POSÉÏDON. Réunissant au total près de500 militaires de l’armée de Terre et de la Ma-rine nationale, ce rendez-vous a permis de tes-ter la synchronisation des moyens et des modesd’action des deux armées, à travers une opé-ration amphibie avec évacuation de ressortis-sants. L’exercice POSÉÏDON 2008 avait pourobjectif l’entraînement et l’évaluation des pos-tes de commandement d’un CATF (CommandAmphibious Task Force) joué par la COMFR-MARFOR et l’EMF1, et d’un CLF (CommandLand Force) joué par la 6e BLB. L’ensemble desPC régimentaires de la 6e BLB participait à cet

exercice. L’occasion de mettre en œuvre des modes tactiques nécessitantune parfaite continuité du commandement, coordination, gestion de l’infor-mation et maîtrise des procédures de planification. Cet exercice a favorisé la mise en œuvre en parallèle de deux systèmes in-terarmées qui devront être plus interopérables à l’avenir : SCIPIO (armée deTerre) et ORQUE (Marine). Il reste une ultime étape à la certification, qui seracette fois contrôlée par des représentants OTAN2 qui jugeront de la capacitéde la France à armer un CATF/CLF pour la NRF 14. Ce rendez-vous aura lieuen octobre 2009 lors de l’exercice LOYAL MIDAS, où les mêmes acteurs pren-dront part à un LIVEX3 en Méditerranée et dans le sud-est de la France.

CNE Wilfried LEROUX/OCI de la 6e BLB et LTN Aouatef ZIMRANI/OCI de l’EMF 1Photo: CAV du CEPC de Mailly

2

1

3

2

POSÉÏDON 2008pour la certification amphibie

Exercice GERMERSHEIM : une préparation à l’ANTARES

3

1 Computer Assisted Exercice.2 Représentants du JCL(Joint Command Lisbonne).

3 Live exercise.

Terriens etMarins en

action au seindu PC CATF.

TIM201_52-53_entrainement.QXD 22/01/09 10:11 Page 53

Page 38: Terre information magazine n° 201

54 TIM n°201 - Février 2009

Mieux connaître

Chaque été, les plans de mutation génèrent des bouleversements majeurs dans la vie des militaires. Pour les aider à faire face à tous les aléas des

déménagements, en complément des dispositifs du ministère de la Défense,l’Association de réflexion, d’information et d’accueil des familles

de militaires en activité (ARIA) propose ses services dans des domaines tels que le logement, la scolarité ou encore l’emploi.

L’ARIA

Au servicedes mutés

TIM201_54-55_aria.QXD 22/01/09 10:14 Page 54

Page 39: Terre information magazine n° 201

55TIM n°201 - Février 2009

es premières mutations vien-nent d’être officialisées et déjà,les premières inquiétudes peu-vent surgir. Comment trouverun logement ? Comment faire

en sorte que le conjoint trouve un emploidans la nouvelle région ? Pour répondreà toutes ces questions, l’Association deréflexion, d’information et d’accueil desfamilles de militaires en activité (ARIA)renseigne et oriente les militaires dansleurs démarches. Au début des annéesquatre-vingt-dix, Jeanne Aumonier, dontle mari commandait l’École d’applicationde l’infanterie, a lancé un colloque sur lethème : « Mobilité : risque ou chance ? »Les épouses de militaires alors présen-tes constatent qu’une structure doit êtrecréée pour pallier le manque d’informa-tions. En 1992, l’association voit le jour,afin de faciliter la mobilité des familles.Seize ans plus tard, l’ARIA regroupe unequinzaine d’antennes en métropole et ou-tre-mer, animées par 80 bénévoles, tou-tes conjointes de militaires en activité.« Nous avons des bénévoles dont les ma-ris appartiennent à toutes les armées »,précise la présidente de l’ARIA, Marie-Claude Réquillard. « Armée de Terre,gendarmerie, Marine, armée de l’Air,cette mixité est importante car les pro-blèmes et les soucis sont les mêmes par-tout. »Aujourd’hui, l’association qui compte plu-sieurs centaines d’adhérents, recherchede nouveaux bénévoles. L’ARIA souhaiteouvrir des antennes pour se positionnerlà où la demande va se faire sentir, enconséquence des restructurations. « Toutn’est pas encore figé sur le sujet, expli-que la présidente, mais nous voulons ai-der les familles à mieux préparer leurdépart et leur arrivée. Nous allons ouvrirune antenne à Haguenau, grâce à une bé-névole basée à Colmar. »

Un réseau efficaceL’ARIA a pour vocation première d’accueil-lir et d’aider les familles. Lieu d’écoute,l’association est ouverte à toutes les fa-milles de militaires en activité. Elle faci-lite les démarches dans différentsdomaines, notamment le logement: l’ARIAa des partenariats avec des agences im-mobilières qui permettent de diminuerles frais liés à la location ou l’achat d’unbien. Une bourse aux logements, propo-sant plus de 350 logements, a égalementété mise en place : les bénévoles dépo-sent des affichettes chez les commer-çants et actionnent le bouche-à-oreille

pour repérer les logements disponibles.« Nous servons d’intermédiaire entre lesfamilles et les propriétaires », préciseBéatrice Cambournac, vice-présidente del’ARIA. « Nous accueillons souvent desgens découragés dont les demandes delogement auprès du BILRIF1 n’ont pasabouti. Il y a quelques années, nous avonsaidé une famille avec cinq enfants qui re-venait de Chine. Nous nous sommes mo-bilisées pour trouver un appartement dela bonne taille. Nous trouvons toujoursune solution! » Mais l’ARIA apporte aussison soutien dans le domaine de la sco-larisation des enfants et dans la recher-che d’emploi menée par les conjoints.Parallèlement à ces services, l’ARIA estune force de proposition et d’action au ni-veau ministériel : depuis 1992, plusieursenquêtes nationales ont été menées pourmieux connaître les préoccupations desfamilles de militaires afin de les aideret relayer leurs soucis aux acteurs dumonde de la Défense. En fonction des ré-sultats, l’ARIA peut soumettre au plushaut niveau du ministère des propositionsvisant à améliorer la vie quotidienne desfamilles de militaires.

Une assistance maternelleEn 2004, l’ARIA a créé à Strasbourg lePool AMAT®, un pool d’assistantes ma-ternelles chargées de la garde d’enfantsde 0 à 6 ans, à la demande du gouverneurmilitaire de Strasbourg. L’objectif est de

L

és

répondre aux besoins en matière de garded’enfants en horaires atypiques et de pro-poser un emploi à des conjoints de res-sortissants de la Défense. Sur les 75enfants gardés, 64 sont des enfants demilitaires, 11 sont des enfants de civilsde la Défense. Le Pool AMAT regroupe 45assistantes maternelles ; 33 d’entre el-les sont des conjointes de militaires.« Beaucoup de militaires nous deman-dent si nous allons créer cette structuredans leur région », constate avec plaisirMarie-Claude Réquillard. « Plusieursprojets sont en cours d’étude. Les nou-velles bases de Défense vont concentrerbeaucoup de personnels qui vont être in-téressés par ce pool, d’autant que lescoûts de garde sont amoindris par rap-port au civil. »L’ARIA a aussi obtenu des résultats dansle domaine de la scolarité et de l’adop-tion: l’association s’est impliquée au nomdes familles pour que les dossiers de de-mande d’adoption ne soient plus limitésau département du lieu de résidence, cequi rendait la procédure incompatibleavec la mobilité professionnelle. En me-nant son combat sur plusieurs fronts,l’ARIA œuvre pour que la mobilité soit vé-cue comme une chance pour les mili-taires. Marie-Claude Réquillard est trèsheureuse du travail accompli : « Les fa-milles que nous avons aidées reviennentnous remercier : “L’ARIA, on y vient, ons’en souvient, on y revient.” Cela nouscorrespond bien ! »

LTN Aurélie CARRIEREPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI.

1 Bureau interarmées du logement en régionIle-de-France.

L’ARIA œuvre dansl’aide au logement,

mais aussi la scolarité desenfants, les procédures d’adoption, et plus récemment la recherched’assistantes maternelles. »

Martinique

Guyane

Nouvelle Calédonie

Nord OuestNord Est

Sud Ouest

Sud Est

LISTE DES ZONES01 NORD OUEST

Angers Paris Rennes Saint-Maixent Saumur Tours

02 NORD ESTLille Metz Strasbourg

03 SUD OUESTTarbes

04 SUD ESTCarpiagne Toulon

05 DOM-TOMMartinique Nouvelle Calédonie

TIM201_54-55_aria.QXD 22/01/09 10:15 Page 55

Page 40: Terre information magazine n° 201

ssus du casque Adrian et de la Pre-

mière Guerre mondiale, les casques

de combat en acier se sont répandus

à toutes les armées du monde. Le

modèle français actuel en alliage de

type kevlar est apparu au début des an-

nées 90.L’usine Gallet est implantée au cœur de

l’Ain depuis 1860. Depuis 1989, la firme

équipe l’armée de Terre. Depuis peu, elle

produit notamment les casques adap-

tés au système d’armes Félin et ceux dé-

diés au contrôle de foule. Rachetée en

2002 par le groupe américain MSA, l’en-

treprise, devenue MSA Gallet, exporte

désormais son savoir-faire vers les USA

où elle fournit aussi bien le FBI que les

SWAT de Los Angeles. Les casques de

Gallet équipent également les forces spé-

ciales de nombreux pays européens et du

Maghreb. « Cela veut dire que le casque

des troupes françaises est reconnu

comme un des meilleurs au monde en

protection balistique et pare-éclats », ex-

plique Jean-Marie Julien, responsable

des relations avec les ministères de la

Défense et de l’Intérieur.

Un des meilleurs au mondeLa chaîne de fabrication est emblémati-

que de ce savoir-faire polyvalent et

pourtant presque artisanal. L’entreprise

fabrique aussi bien le casque des pom-

piers de Paris que celui des pilotes de l’aé-

ronavale ou de l’aviation légère de l’armée

de Terre. Les ouvrières assemblent à la

main des feuilles d’aramide (un alliage

tissé à base de kevlar) qui sont ensuite

moulées et pressées pour leur donner la

forme du casque. Le polissage, la pein-

ture et les tests de sécurité s’enchaînent

ensuite tout le long de la ligne de produc-

tion. « Nous avons un cahier des charges

très lourd en matière de sécurité », an-

nonce Clarisse Grandpierre, chargée de

communication. « Cela est lié bien sûr au

marché public que nous passons avec

l’institution, mais également parce que

ces tests nous permettent d’offrir le meil-

leur produit. »

Vie des unités

TIM n° 201 - Février 200956

Recherche et développement

pour améliorer l’ergonomie.

Une vaste gamme de

tests balistiques.

Le nouveau gilet pare-balles (GPB) de l’armée de Terre est également fourni

par MSA Gallet qui vient d’en expédier 1 950 exemplaires en Afghanistan.

Ce gilet équipé de plaques balistiques de type IV offre une protection

efficace tout en améliorant la mobilité et le confort. Avec le système

d’accrochage standard Molle, il peut recevoir tout ou partie de

l’équipement modulaire (portes-chargeurs, sacoches et pochettes,

porte-couteau). Il peut aussi être largué rapidement et facilement

grâce à une poignée située sur le côté. En tirant sur cette poignée, on

l’abandonne pour être plus léger ou soigner un blessé.

DU CASQUE AU GPB PARACLETE

1

2

La fabrication d’un casque

IProtection hauteQuel est le point

commun entre le FBI1,

les SWAT2 de

Los Angeles, les

sapeurs-pompiers de

Paris et l’armée de

Terre? Leur casque!

Aujourd’hui, le casque

de l’armée de Terre,

fruit d’années de

recherches et

d’expérimentations,

est un modèle du

genre. Reportage

chez son fabriquant.

TIM201_56-57_casque.QXD 22/01/09 10:32 Page 56

Page 41: Terre information magazine n° 201

HAUTE PROTECTION BALISTIQUE FACE AUX ÉCLATS ET AUX BALLES

• Matière : Aramide (abréviation

pour « aromatic polyamide »,

fibre synthétique comprenant

du kevlar).• Coque de forme PASGT (Personnal

armor system for ground troops)

inspiré du casque allemand de

la Seconde Guerre mondiale.

• Surface grainée.

•Intérieur ajustable. Jugulaire trois

points réglable avec mentonnière

coquée et coussins de nuque.

• Poids : de 1,52 kg à 1,6 kg en

fonction de la taille.

Céline Barre, qui effectue les essais balis-

tiques, du 9 mm au Magnum, explique

qu’elle est touchée par les retours qu’elle

a eus à propos des casques: « Nous, on

ne voit le casque qu’en usine alors quand

les soldats ou les gendarmes nous disent

qu’il leur a sauvé la vie, on est assez

fières. » Les ouvrières ont aussi reçu la vi-

site de ce soldat prêt à partir en Afghanis-

tan et qui voulait les rencontrer, voir l’usine,

discuter. Les femmes qui travaillent sur

ces chaînes comprennent d’ailleurs leur

responsabilité à fabriquer un tel produit:

« Nous savons que ce n’est pas un objet

anodin, qu’il est aussi là pour protéger des

hommes qui se battent. »

Transferts de technologieLe bureau d’étude3 essaye de toujours an-

ticiper, comprendre et corriger les er-

reurs. « La recherche et développement

joue un rôle essentiel dans l’entreprise.

Dès 1992, nous avons transformé l’ar-

rière du casque pour que les soldats puis-

sent tirer couchés. Aujourd’hui, nous

faisons l’effort sur l’ergonomie et le

confort du casque, notamment au travers

du programme Félin », explique Jean-

Marie Julien. « Pour Félin, être intégré

dans un environnement global avec les

autres parties de l’équipement nous aide

à mieux comprendre les besoins des sol-

57TIM n° 201 - Février 2009

Nous, on ne voit le casque qu’en usine alors

quand les soldats ou les gendarmes nous disent

qu’il leur a sauvé la vie, on est assez fières. » Céline Barre

dats. » Le travail se fait ici en étroite col-

laboration avec la DGA4 qui joue le rôle de

lien entre les industriels et l’armée de

Terre.« La polyvalence de l’entreprise nous per-

met aussi de faire des transferts de tech-

nologies », ajoute Jean-Marie Julien.

« Ainsi la visière anti-rayures du casque

Sortie du moule pour le casque. Test de chutes de masses tombantes.

Les couturières

travaillentà la main.

qu’aux soldats. » Et ce malgré les nom-

breuses sollicitations de particuliers prêts

parfois à payer le prix fort. « En étant four-

nisseurs des forces de sécurité, de l’In-

térieur et de la Défense, on a aussi un

contrat moral avec eux: il ne s’agirait pas

de retrouver notre matériel chez ceux

d’en face », résume Jean-Marie Julien.

Un contrat qui, depuis peu, englobe le gi-

let pare-balles qui protège les soldats dé-

ployés en Afghanistan (cf. encadré).

LTN Thomas DIJOL

Photos : ADJ Gilles GESQUIERE

1 Federal bureau of investigation.

2 Groupe d’intervention du type GIGN.

3 20 personnes.4 Délégation générale pour l’armement.

3 4

5

6

technologie

maintien de l’ordre est un transfert di-

rect du casque de pompier, tout comme

les matériaux ignifugés de la jugulaire. »

« Nous sommes fiers d’avoir été choisis

par l’armée de Terre car ce n’est pas un

produit ordinaire: le casque n’est vendu

10 000 casques

produits tous les ans.

Fixation de la garnitureintérieure.

TIM201_56-57_casque.QXD 22/01/09 10:33 Page 57

Page 42: Terre information magazine n° 201

u’est-ce qu’elle m’afait rire cette ga-mine », se rappellel’adjudant-chef RégisPicot, en souvenir

d’une petite fille dont il a dessinéle portrait pendant une opéra-tion extérieure au Kosovo en2001. « Elle me parlait, elle mefaisait rigoler et moi je l’ai des-sinée pendant toute une nuit »,continue-t-il en esquissant ungrand sourire, comme s’il y

était encore. Cela peut paraîtresurprenant, mais les tableauxparlent à l’adjudant-chef Picot. « J’ai une relationparticulière avec eux, je lesécoute, je leur parle, il ya un véritable échange.La nuit est propice àcela: je m’enferme dansmon atelier, je mets un

peu de musique, surtout du violon, et je travaille

jusqu’à 4 heures du matin,et après je cours. » La course

à pied, partie intégrante du trip-tyque “sport, travail, peinture” quisous-tend sa vie, est primordialepour l’adjudant-chef. « A ces heu-

res matinales, la nature se réveille touten douceur. La rosée, les odeurs del’herbe fraîche, les animaux, tout est pourmoi source d’inspiration. »L’inspiration, justement, quand l’a-t-il euepour la première fois? « C’était en 1985.J’étais de garde à l’état-major du 2e Ré-giment de commandement et de soutien (2e RCS), division Leclerc, et je m’ennuyaisun peu », évoque-t-il devant ses cama-rades, qui s’amassent petit à petit dans lasalle café du magasin du corps. « Et puis,subitement, je ne sais pas comment l’expliquer, il y avait une feuille de papierqui traînait, et je me suis mis à dessinerun nu. »Pour ses camarades du 601, la passion del’adjudant-chef fait partie intégrante de la vie du régiment… et des ses circula-teurs ! « C’est impossible de dormir dansla même chambre que lui », plaisante lebrigadier-chef Caron. « Il se lève la nuit,il dessine et comme le tableau est mouillé,il le sèche au sèche-cheveux. » « Il fonc-tionne au coup de cœur », ajoute le briga-dier-chef Druon, photographe au 601. « Ilregarde les photos, puis repère une posi-tion (une attitude d’un circulateur), et çava lui donner l’inspiration. En plus, sesréalisations pour le régiment, il les faitsur sa propre solde. Je me souviens que

Portrait

TIM n° 201 - Février 200958

Du jaune d’œuf, de l’ail, des champignons et de la mine de plomb, voici les ingrédients qu’utilise l’adjudant-chef Régis Picot, circulateur

de métier, pour s’adonner à sa passion de la peinture et du dessin. Officier du matériel au magasin du corps du 601e Régiment de

circulation routière (601e RCR) d’Arras le jour, la nuit il peint et dessine avec frénésie. Rencontre avec un artiste autodidacte.

Q

Il trace sa routeL’adjudant-chef Régis Picot

TIM201_58-59_portrait.QXD 22/01/09 10:30 Page 58

Page 43: Terre information magazine n° 201

l’année dernière, il a offert une lithogra-phie encadrée (550) à tous les hommesqui étaient au Liban. »

Du chemin de croix à la routePendant de nombreuses années, il peintdes nus, la nature. Et puis en 1999, c’estle déclic. L’adjudant-chef arrive au 601e

RCR et commence à s’intéresser au sujetmilitaire. « J’admire le métier de circula-teur: ce sont des hommes de l’ombre. Enles peignant, je veux leur rendre hom-mage », souligne-t-il. Parallèlement, ildécouvre, dans la chapelle Saint-Louis,située en plein cœur de la citadelle de Vau-ban, qui abrite le régiment, un chemin decroix du début du XXe siècle dans un étatdéplorable, laissé à l’abandon faute demoyens. « J’ai proposé de le refaire surmon budget perso et mon temps libre.Avec l’autorisation des Architectes et desbâtiments de France de la région, j’ai com-mencé le travail en 2004 », explique-t-ilen prenant le chemin de l’atelier. Il fautgravir quelques marches avant de parve-nir dans la petite pièce mansardée où re-posent toutes les stations du chemin decroix ainsi que des statues des saints. « La réfection, c’est la partie que je pré-

fère car on touche la matière. Ce contactest plein de douceur », explique-t-il en po-sant amoureusement ses mains sur lespersonnages. « Je voulais commencer parles œuvres les moins abîmées et puis jeme suis dit qu’il fallait respecter l’ordredu chemin de croix. » Le travail est minu-tieux : il s’agit de « greffer » du plâtre àl’aide d’un petit pinceau. « Je n’ai jamaisappris de techniques particulières. Toutce que je fais, je l’ai développé moi-même,grâce à l’expérience », explique-t-il enévoluant doucement à travers les étapesqui jonchent le sol, dans un léger nuagede fine poussière blanche. « Ensuite, il fautorganiser la peinture, mais cela je le faisdans mon autre atelier, à la maison. »Sur le trajet qui le sépare de son domicile,il confie: « Ma femme est une sainte: ellesupporte mes absences. » Arrivé chez lui,son épouse confirme: « C’est vrai que jene le vois pas beaucoup. La peinture, c’estune véritable passion. Parfois, il me de-mande mon avis. Je lui dis où ça pèche: iln’aime pas toujours ça mais bon, je suisson regard extérieur ! », continue-t-elleen se dirigeant vers le garage qui abritel’atelier de son mari. Des dizaines de potsde peinture s’alignent le long des murs.

1. L’adjudant-chef Picot occupe les fonctions d’officier du matériel au magasin du corps depuis un an. Une lourde tâche notamment en vue de la dissolution du régiment.

2. Le contact avec la matière est primordial pour l’artiste. Certaines couleurs ont été modifiées pour assurer l’équilibre chromatique des étapes.

3. Évolution est l’œuvre qui sera présentée au 59e Salon national de peinture et de sculpture des Armées. Un travail effectué à la mine de plomb pendant plusieurs nuits!

«Je fais régulièrement des revues de pots »,explique-t-il en ouvrant le couvercle de l’und’entre eux pour le sentir. « Le jaune d’œufdonne de l’onctuosité à la matière et lagousse d’ail une sorte de vernis. »Au milieu de la pièce lumineuse, dissimu-lée sous un drap, trône l’œuvre qu’il pré-sente au 59e Salon national de peinture etde sculpture des Armées, le 4 décembre.« Ce tableau s’appelle Toujours tout droit », dit–il en soulevant doucement letissu qui drape l’œuvre. « Il décrit le tra-vail du circulateur dans sa fonction basique de soldat. » Silence. L’artiste ad-mire l’œuvre. « Mon rêve, c’est de deve-nir peintre aux armées. Mais j’ai d’autrespréoccupations : je voudrais terminer larénovation du chemin de croix mêmeaprès la dissolution du régiment et sur-tout rendre un dernier hommage aux cir-culateurs. Ce tableau, je l’ai déjà dans latête. » Il se retourne vers une toile imagi-naire. « Ici, je vois un petit mur de briques,avec des branches devant, puis là… »La porte de l’atelier se referme. Place àl’imagination!

CNE Nathalie DURANDPhotos: ADJ Jean-Raphaël DRAHI

59TIM n° 201 - Février 2009

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J’admire le métierde circulateur: ce

sont des hommes de l’ombre.En les peignant, je veux leur rendre hommage. »

3

2

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Les débuts1989-90

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Cette année, Terre Information Magazine (TIM) fête son 20e anniversaire. Témoin privilégié des événements qui ont construit l’armée de Terre, le magazine a souhaité pour l’occasion faire une rétrospective des 20 dernières années. Ce mois-ci, retour sur les années 1989-1990 avec le témoignage du premierdirecteur de la rédaction, l’engagement des soldats de l’armée de Terre au Liban,les nouvelles tenues, la guerre du Golfe, l’opération EPERVIER au Tchad…

TIM a 20 ans

Joyeux anniversaire !

TEMOIGNAGEGÉNÉRAL (2S) RAEVEL,premier directeur de la rédaction du magazine, actuellement directeur de la communication de l’AGPM.« En 1986, le ministère de la Défense a décidé de suppri-mer le magazine TAM, qui complétait ADA et dont j’avais la charge. En 1988, lorsque j’ai été affecté au SIRPA Terre,le général d’armée Forray, alors CEMAT, a voulu créer sonpropre magazine pour l’armée de Terre. A sa création, l’équipedu magazine était constituée de deux officiers. Un chemin defer a été établi, la mise en page confiée à un prestataire ex-térieur. L’équipe a été renforcée d’un responsable photo etreportages, et d’appelés, souvent diplômés en journalisme.Le 1er numéro, nommé Qualiter – nous étions dans la périodede qualité totale – a été vite remplacé par Terre Magazine,pour mieux coller à la cible du magazine en 1989 : les jeu-nes officiers et sous-officiers. Nous étions à l’époque dansles sous-sols de l’EMAT. L’équipe enthousiaste se déplaçaitsur le terrain avec, déjà, une formule rédactionnelle.

Le magazine s’est enrichi au fur et à mesure des nu-méros et il correspondait à une véritable attente.Il faut s’imaginer qu’en 1989, les textes étaientencore tapés à la machine à écrire et la miseen page faite à la main. Nous n’étions pasencore dans l’ère de l’informatique, et en-core moins de l’Internet. Aujourd’hui, jepense que Terre Information Magazineest véritablement ancré comme le ma-gazine des soldats professionnels de l’ar-mée de Terre. Je suis fier aujourd’huid’être à l’origine de TIM car j’ai l’impres-sion d’avoir laissé, avec lui, une trace dura-ble dans l’armée de Terre. »

1989Terre Magazine voit le jouren janvier 1989, deux ansaprès la disparition de TerreAir Mer (TAM). Tiré à 72 000exemplaires, le magazineavait au début pour ambitionde fédérer l’ensemble del’armée de Terre autour del’aspect valorisant de sesmissions et de ses activités.Il vient en complément deTerre Info, tiré à part, qui apour objectif de donner des informations plus techni-ques sur les statuts et les évolutions en ressources humaines. Terre Magazine est déjà organisé en rubri-ques : express, reportages, sport, histoire-géographie,ainsi qu’un dossier, des pages évasion, vie sociale, milishop et cinélivres.

Historique des publications de la Défense :Créé en 1962, TerreAir Mer a succédé àBled 5.5 qui était lemagazine des troupesen Algérie. TAM disparait en 1986 et Terre Magazinevoit le jour en 1988,sous l’impulsion duCEMAT de l’époque, le général Forray.

EN FRANCE ET DANS LE MONDE EN 1989 :; 4 JUIN :

A Pékin, massacre des étudiantschinois place Tian’anmen ;

; 9 NOVEMBRE :Ouverture du mur de Berlin ;

; 2 DÉCEMBRE :Sommet de Malte (Gorbatchev-Bush). La Guerre Froide est terminée ;

; 22 DÉCEMBRE :Renversement de Nicolae Ceaucescu en Roumanie.

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Rubrique réalisée par le CNE Audrey LAISNÉ

9-90

EN FRANCE ET DANS LE MONDE EN 1990 :; 11 FÉVRIER :

libération de Nelson Mandela ;

; 30 MAI-3 JUIN :à Camp David, Bush etGorbatchev s’entendentsur les grandes lignesd’un désarmement futur ;

; 2 AOÛT :début de la guerre du Koweït (1990-1991). Les troupes israéliennesde Saddam Hussein envahissent le Koweït ;

; PRIX NOBEL DE LA PAIX :Mikhaïl Gorbatchev.

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Une nouvelle TDF pour l’armée de Terre

Arrivée du char Leclerc : « Nouveau char, nou-veau chef. L’AMX Le-clerc arrive ! Son pro-totype a été présenté àla presse le 22 mai der-nier. Pour la premièrefois, en tout cas, un ma-tériel est développé en parallèle avec sonconcept d’instruction.Un éclairage sur la future écoledu Leclerc. »

1990

« Coup de chaud sur la paixfroide. Le mur de Berlins’est ouvert : de folles se-maines ont suivi. La fouleen délire s’est embrassée.Mais si les relations avec « ceux d’en face » se ré-chauffent, les missions de-meurent. »

Opération DAGUET : « Mise en place terminée.Quelque part au sud de lafrontière irakienne, au cœurd’un désert immensémentplat et poussiéreux : c’est làque vit depuis le début dumois d’octobre la majeurepartie des 4 000 hommes dudispositif terrestre de l’opé-ration DAGUET. Activitésopérationnelles et adapta-tion au milieu remplissentbien les journées. »

Chute du mur de Berlin : EPERVIERTchad : « Q u a n dEPERVIERdéploie sesailes. 29 mars 1990. A nouveau, laguerre fait rage aux confinstchado-soudanais. On se bat auxpostes de Guéréda, dernière localité avant la plateforme aérienne d’Abéché protégée parune centaine d’hommes du 3e RIMa. Commence alors uneopération de renforcement deseffectifs d’EPERVIER. »

« L’armée de Terrechange de couleur.Après une longue ré-flexion des servicesd’études, des enquê-tes, des essais, tout lemonde s’est mis d’ac-cord. La nouvelle tenuesera “modulaire”, sim-plifiée, plus économi-que, et ce dès 1991. »« Eric Mortensen, suc-cesseur de Pierre Bal-main depuis 1982, Déd’or de la haute cou-ture pour la collection hiver 1983-84, aconçu la tenue des femmes, Patrick Au-bert celle des militaires du rang. Ils sor-tent leurs cartons à dessin et reviennentpour Terre Magazine sur l’élaborationde leurs croquis. […] E. M. : Nous avons posé beaucoup dequestions sur ce qui était permis, ce quine l’était pas, jusqu’où nous pouvionsaller. […] P.A : L’armée de Terre a fait appel à unemaison comme Balmain, qui est un bastion du grand classicisme et de l’élé-gance, justement parce qu’elle ne vou-lait pas d’une révolution débridée. »

« Nobel 88 : nos soldats à l’hon-neur. Le brigadier-chef StéphaneMathieu a 21 ans. Appelé au 93e

Régiment d’artillerie de monta-gne, il sert depuis bientôt deuxmois comme volontaire dans ledétachement français de la Forceintérimaire des Nations unies auLiban (FINUL). Il ne masque passon émotion en ce samedi 10 dé-cembre. Dans quelques minutes,le prix Nobel de la Paix va être officiellement décerné aux forcesde maintien de la paix de l’ONU, les fameux casques bleus. »

• MINISTRE DE LA DÉFENSE : Jean-Pierre Chevènement.

• CEMA : Général d’armée Maurice Schmitt (novembre 1987 – 23 avril 1991).

• CEMAT : Général d’armée Forray.

Repères

La FINUL reçoit le prix Nobel de la Paix

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Sport

Le GMHM en Antarctique

-28°C le soir, - 8 °C le matin ausoleil, presque la Côte

d’Azur », est-il écrit sur le carnet de bordde l’équipe du GMHM déployée en Antarctique en ce début novembre 2008.Après avoir installé leur camp de base etaffronté des températures largementnégatives (- 35 °C…), les hommes du com-mandant Thomas Faucheur savent encorefaire preuve d’humour. « Vivre dans desconditions polaires extrêmes pour actua-liser nos connaissances et être capable dedurer dans ce milieu, c’était la mission »,explique le commandant. « Nous avonsajouté l’escalade en milieu froid parce quec’est une occasion d’augmenter notreexpertise et de rayonner en découvrantdes sommets vierges. »En 2005, ils étaient au Mali et en Patago-nie, en 2006 en Nouvelle-Zélande, en 2007au Groënland. L’objectif global de ce tourdu monde: démontrer la polyvalence duGMHM. Alors, à chaque étape de ce péri-ple qui devrait durer 5 ans, ils réappren-nent et mettent en œuvre une pratiqueparticulière de l’alpinisme: l’escalade mixtedans les Andes, le ski en Nouvelle-Zélandeet cette fois l’escalade dite « artificielle »(cf. encadré « L’escalade artificielle »).

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L’escalade artificielle :l’« artif »Cette technique permet de gravir desfaces rocheuses raides et compactesen utilisant un matériel divers (micropitons, plombs, crochets…). Parfoislongue et fastidieuse, cette escaladeétait passée de mode au profit del’escalade libre plus élégante. Elleretrouve aujourd’hui ses lettres denoblesse car elle permet d’affronterde grands murs appelés big walls.Ouvrir un itinéraire en « artif »nécessite de transporter énormé-ment de matériel pour vivre en paroipendant plusieurs jours et de répon-dre à tous les problèmes du rocher.

Cette activité permet de gravir des facesrocheuses très raides, grâce notammentà l’utilisation de « beaucoup de matérieltechnique et qui fait souvent peur », expli-que le chasseur Sébastien Ratel, grimpeur.« Car la bidouille fait partie de ce type d’es-calade: il faut se creuser la tête pour avan-cer. » Son camarade, le sous-lieutenantDidier Jourdain, renchérit: « C’est une acti-vité hyper cérébrale, avec aussi des lon-gueurs éprouvantes: cet aspect-là est trèsintéressant dans l’escalade artificielle. »Le commandant Faucheur insiste sur larépétition des apprentissages: « La pré-paration est une phase importante: il nefaut rien oublier. C’est aussi une remiseen question. Cette fois, nous nous som-mes préparés au milieu polaire au Groën-land et au Spitzberg notamment pourpouvoir être à l’aise, y vivre sereinement. »Dans une interview donnée depuis l’An-tarctique, le sous-lieutenant Jourdain, éga-lement en charge des transmissions et du multimédia pour l’expédition, ajoutequ’une des problématiques propre à cetype d’escalade est la gestion de l’eau. Eneffet, quand l’équipe passe plusieurs jours

Depuis plus de 30 ans, le Groupement militaire dehaute montagne (GMHM) poursuit sa double missionde promotion d’un alpinisme de haut niveau au sein de l’armée de Terre et de maîtrise des conditions physiques et climatiques extrêmes. En novembre etdécembre 2008, cette unité d’élite affrontait le milieupolaire Antarctique pour la cinquième étape de sonexpédition 7 continents, 7 alpinismes.

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Toute l’équipe au sommet l’Holstind

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à grimper, elle vit, dort, mange sur la paroiet doit assurer son propre approvisionne-ment en eau potable. « Comme la paroiest très raide et qu’on y trouve pas de neigeà faire fondre, nous avons dû tirer des sacsde 80 kg de neige depuis le bas: ça nousa pris presque deux jours avec le reste dumatériel (portaledges1, nourriture, gaz). »Soulignons également que, sur cette expé-dition, l’équipe était totalement autonomeen énergie solaire pour recharger tous sesmoyens de communication (ordinateurportable, téléphone satellite, radios, appa-reils photo, caméras), y compris dans laparoi. Le GMHM travaille aujourd’hui àaméliorer cette capacité.

La bidouille fait partie dece type d’escalade : il faut

se creuser la tête pour avancer. »Chasseur Sébastien Ratel

Dormir dans le videPour dormir, c’est aussi l’adaptation quiprévaut: « Nous installons un portaledgedans le vide et les deux autres sont sus-pendus au-dessus d’une petite terrasse.La nuit, le soleil tourne et commence àchauffer dès 4 heures du matin. Au réveil,la toile de tente n’est donc pas trop recou-verte de givre », peut-on lire sur le jour-nal de bord de l’expédition. Le froid, enfin(surtout), est l’autre facteur clé de cetteascension: « On ne peut escalader qu’en-tre 9 heures et 17 heures Dès que le soleildisparaît, le froid devient insupportable »,explique le chasseur Jourdain.Une autre mission du GMHM est derechercher et expérimenter en milieuextrême, grâce à la constitution d’unvivier de spécialistes pour des missionsà caractère exceptionnel. Aujourd’hui, leGMHM oriente ses interventions sur lafaçon d’appréhender collectivement lesmilieux à risques. Il a ainsi pu conseillerles troupes de la 27e BIM dans la prépa-ration de leur mission en Afghanistan.Finalement, après 5 jours d’ascension, lesgrimpeurs ont atteint le sommet de l’Hols-tind, l’objectif de l’expédition. Equiper etouvrir la voie sur cette paroi granitiqueabrupte de 650 m, « avec un rocher vrai-ment mauvais en surface », aura été uneépreuve, même pour ces spécialistes !« Nous sommes bien contents d’en avoirterminé », peut-on lire sur le journal debord publié sur Internet, « et émus de bap-tiser la voie pilier de Choudens-Renard,en hommage à nos camarades décédésen mission en 2003. »Comme toujours, l’accès au sommet resteun moment exceptionnel. Une heure etdemie à admirer un tour d’horizon superbesur la région de la Reine Maude peut paraî-tre dérisoire après tant d’heures passéesà grimper et à suivre les fissures de laparoi, mais c’est aussi pour cela que leplaisir de grimper est parfois inexpli-cable.

Lieutenant Thomas DIJOLPhotos: GMHM

1 Structures tubulaires avec toilede tente, permettant des’accrocher partout.

Interview du commandantThomas Faucheur,commandant le GMHMQuelques jours après votre retourd’une expédition qui aura duré 7 semaines, que ressentez-vous?Du soulagement! Nous sommestous rentrés, les objectifs ont étéatteints, nous avons même fait quelques sommets en bonus.Quelles leçons tirez-vous de cetteexpédition en Antarctique?La préparation, par son niveau d’exigence, est déterminante etimpérative. Les aspects humainsaussi : travailler à 6, dans une régionrude et isolée impose à chacun desavoir s’effacer pour permettre la réussite du groupe.Un temps fort? L’arrivée au sommetde l’Holstind est un moment spécial,l’aboutissement d’une préparationcommencée en 2004 et une bonnesurprise parce qu’on ne pensait pasforcement l’atteindre ce jour-là.Votre prochaine étape? Courant2009, nous serons en Himalaya ouen Alaska, toujours dans le cadre de 7 continents, 7 alpinismes. Cettefois, nos objectifs de tests serontl’altitude et la neige.

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Sport

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Brèves sport

Après un début de saison sur les chapeauxde roue et un entraînement sans faille, lecaporal Brahim Gueraibia s’est imposélors du championnat de France de crosscourt mercredi 3 décembre 2008. Il avaitterminé deuxième du cross RTSO derrièreson « grand frère » Abdel Lahlali qui a ter-miné 8e de l’épreuve en raison d’une bles-sure au genou. L’équipe composée duCCH Lebrun et du SCH Bourin se classe6e et se qualifie pour le championnat inter-armées. Le 48e Régiment de transmis-sions est fier de ses athlètes qui donnentbeaucoup de leur temps pour obtenir cesbrillants résultats.

Ski de fond – Coupe du mondeDavos (Suisse) – Du 13 au 14 décembre 2008L’équipe de France (le sergent-chef Vincent Vittoz, le sergentEmmanuel Jonnier, J.-M. Gaillard et Maurice Manificat) est montée sur la 3e marche du podium

Ski Alpin – Coupe du mondeLa Molina (Espagne) – Du 13 au 14 décembre 2008Géant Dames :

Place Grade Nom Unité8 CHASSEUR T. WORLEY EMHM15 CAPORAL M. BERTRAND EMHM26 CAPORAL-CHEF I. JACQUEMOD EMHM

Le chasseur Worleydécroche l’or

Le 29 novembre 2008, le chasseurTessa Worley, de l’École militaire dehaute montagne (EMHM), a remportépour la première fois de sa carrièrele slalom géant de la coupe du mondede ski à Aspen, aux États-Unis (Colo-rado).

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% Compétition militaire

Championnat de FrancecynophileLe caporal-chef David Dumaire, du Régi-ment de marche du Tchad, et son chienSammy, berger malinois de 7 ans, ontremporté le championnat de France dechien militaire qui s’est déroulé à Suip-pes, au 132e Bataillon cynophile de l’ar-mée de Terre, du 20 au 24 octobre 2008.Cette épreuve de pistage opérationnelregroupait les 10 meilleures équipescynophiles de France sur une piste de2 km, sur laquelle les concurrentsdevaient remonter la piste d’individusplusieurs heures après leur passage,afin d’acquérir des renseignements surla direction prise par ces derniers.

Grand Raid de la RéunionUne trentaine de coureurs du 2e RPIMa sesont engagés, le 24 octobre 2008 à minuit,sur les sentiers caillouteux et abrupts deLa Réunion pour un raid de 150 kilomè-tres, agrémenté de 9000 mètres de déni-velé, de difficultés techniques et d’unesituation climatique des plus humides. Si certains partaient avec une bonne expérience, et d’autres avec leur simplecourage, tous semblaient très motivés etbien préparés par la section course enmontagne. Le CCH Thibault (34 heures), leCNE Polet (40 heures) et le CNE Foudriat(46 heures) se sont particulièrement illustrés lors de cette course hors du commun.

France-Irlande : 1-1L’équipe de France de football militairemasculine, emmenée par le SCH Raz-zouki du 1er RAMa de Laon, a rencon-tré, le 25 novembre 2008, son homo-logue irlandais, à Galway. Finalement,pour la première fois en 18 rencontres,les deux formations se sont séparéessur un match nul de très bonne facture,satisfaisant pour les entraîneurs fran-çais.

Grange s’illustreà ZagrebLe 6 janvier, le 1re classe Jean-BaptisteGrange, de l’EMHM, a remporté à Zagreb,en Croatie, la 6e victoire de sa carrièrelors du premier slalom de la coupe dumonde de ski, prenant ainsi la tête duclassement général de la compétition.

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Championnat de France de cross

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