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tania Mouraud. une rétrosPeCtive - Centre Pompidou-Metz · Tania Mouraud s’oriente vers l’art conceptuel dans la lignée de Art & Language, Terry Atkinson, Bernar Venet et Joseph

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

1. Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02

2. tania Mouraud : rePères biograPhiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 04

3. l'exPosition au Centre PoMPidou-Metz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 06

4. le ParCours dans la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

5. extrait : « tania Mouraud de a à ... » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

6. les Prêteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

7. la PrograMMation Culturelle autour de l'exPosition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

8. générique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

9. les Partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

10. visuels Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

soMMaire

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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tania Mouraud. une rétrosPeCtivedu 4 mars au 5 octobre 2015

galerie 2 du Centre PoMPidou-Metz

du 27 juin au 5 octobre 2015 au Centre PoMPidou-Metz et dans 9 lieux Partenaires à Metz

1.Présentation générale

En 2015, le Centre Pompidou-Metz présente, en partenariat avec neuf lieux de la ville de Metz, la première exposition monographique d’envergure dédiée à l'artiste française Tania Mouraud.

Débutant le 4 mars 2015 au Centre Pompidou-Metz, pensé à l'échelle de la ville et de son agglomération, l'événement prend toute son ampleur à partir du 27 juin 2015, offrant ainsi une rétrospective sans précédent dans sa forme et inédite dans son déploiement.

Artiste refusant tout rattachement à un courant ou à un dogme, Tania Mouraud n’a cessé de faire évoluer son œuvre depuis la fin des années 1960, explorant alternativement toutes sortes de disciplines — peinture, installation, photographie, performance, vidéo, son — autour d'un principe constant : interroger les rapports entre l’art et les liens sociaux. Elle propose ainsi de rajouter dans les habitations standardisées une chambre de méditation (1968). Elle affiche dans l’espace public sur les panneaux 4 x 3 m son désaccord avec une société glorifiant l’avoir au dépend de l’humain (1977). Elle réfléchit aux rapports esthétiques entre l’art et la guerre, et se penche avec l’aide de l’écriture sur les limites de la perception, en créant des « mots de forme »* (1989). À partir de 1998, elle se sert de la photographie, de la vidéo et du son en lien étroit avec la peinture pour questionner différents aspects de l’histoire et du vivant.

Un catalogue accompagne l’exposition. Il constitue une monographie de référence sur l’artiste, faisant une large place à ses écrits et incluant des documents inédits.

La rétrospective est réalisée avec la contribution de l’École Supérieure d’Art de Lorraine.

Commissaires :Hélène Guenin, Responsable du pôle Programmation, CentrePompidou-MetzÉlodie Stroecken, Chargée de coordination du pôleProgrammation, Centre Pompidou-Metz

* Elisabeth Lebovici, « Tania Mouraud, mots de formes », Libération, 19 novembre 1992

le Cataloguesous la direction d'Hélène Gueninet élodie stroecken

éditions du centre PomPidou-metz

Format : 240 PaGesPrice : 39 eurosisBn: 978-2-35983-034-7

essais

"Tania Mouraud de A à…"Hélène Guenin et Élodie Stroecken

"Tania Mouraud – Agir dans le monde de la vie"Ute Meta Bauer

"Corpus d’inscriptions et démultiplication de l’image"Jean-François Chevrier

"Working Space : murs et écritures dans l’œuvre de Tania Mouraud"Vanina Géré

"L’œuvre écologique de Tania Mouraud",Janine Marchessault

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

la rétrosPeCtiveau Centre PoMPidou-MetzDéployée sur les 1100 m2 de la Galerie 2 du Centre Pompidou-Metz, la première partie de la rétrospective parcourt l’ensemble de la carrière de Tania Mouraud, depuis l’acte de l’autodafé de 1968, qui met fin à ses premières années de pratique picturale, pour laisser place à ses espaces d’initiation et de méditation des années 1970, jusqu’à ses œuvres les plus actuelles. Elle met ainsi en lumière un parcours sans concession, à la fois rythmé par les rencontres de l'artiste avec des figures tutélaires de l’histoire de l’art contemporain, mais aussi par son histoire personnelle.

À travers plus de 70 œuvres, dont certaines sont issues de la collection personnelle de l'artiste, la sélection dévoile un portrait engagé de Tania Mouraud. Nombre de pièces historiques sont réactivées pour l’occasion.

Une attention particulière est portée aux chambres de méditation et aux photo-textes ou travaux sur le langage des années 1970, œuvres emblématiques du travail de Tania Mouraud. L’exposition présente pour la toute première fois l’ensemble de ses espaces d’initiation de manière exhaustive. La première chambre de méditation, ONE MORE NIGHT (1970), réalisée initialement dans le cadre de l’exposition éponyme à la galerie Rive Droite de Jean Larcade, à Paris, fait l’objet d’une reconstitution exceptionnelle.

AD NAUSEAM, installation audiovisuelle monumentale présentée au MAC/VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne du 20 septembre 2014 au 25 janvier 2015, est également montrée dans une version adaptée au contexte de la rétrospective. Cette pièce majeure de Tania Mouraud a été coproduite par l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique) dans le cadre d’une résidence de l’artiste entre 2013 et 2014.

le ParCours dans la villeÀ partir du 27 juin 2015, la rétrospective se poursuit sous la forme d’un parcours dans neuf lieux et institutions partenaires présentant divers aspects de l’œuvre de Tania Mouraud, qui viennent compléter l’exposition du Centre Pompidou-Metz. Cet itinéraire à travers la ville de Metz mène le visiteur à la Galerie d'Exposition de l’Arsenal, la Chapelle des Templiers, Saint-Pierre-aux-Nonnains, Faux Mouvement – Centre d’art contemporain, au 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, au Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, aux galeries Toutouchic et Octave Cowbell, devant les vitrines du magasin Galeries Lafayette ainsi qu’à travers l’espace urbain, afin de dévoiler des œuvres emblématiques de l’artiste. Dans le cadre d’une collaboration d’une durée d’un an, des ateliers ont également été proposés aux étudiants de l’École Supérieure d’Art de Lorraine en présence de l’artiste.

Depuis le milieu des années 1990, le parcours de Tania Mouraud est étroitement lié à la ville de Metz, grâce au soutien régulier du Frac Lorraine, qui achète en 1995 l’œuvre anthologique de la fin des années 1970 intitulée City Performance N°1, consistant en une campagne d’affichage faisant apparaître le mot « NI » sur 54 panneaux publicitaires de 4 x 3 m dans Paris, puis qui initie le projet monumental HCYS? en 2005, installé sur un mur aveugle du Musée de La Cour d’Or. À l’occasion de l’exposition Tania Mouraud. Une rétrospective, la campagne d’affichage City Performance N°1 est réactivée dans l’ensemble de l’agglomération messine pendant une semaine.

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2.tania Mouraud :

rePères biograPhiques1942

1958 -1960

1960

1965

1968

1970

1971

1972

1973

1973 -1974

1977

Tania Mouraud naît le 2 janvier 1942 à Paris. Fille de Marcel Mouraud, avocat, collectionneur d’art et résistant, et de Martine Sersiron (de son nom d’auteur, Martine Chevrier), résistante, journaliste, publiciste, femme d’affaires et écrivain, sa jeunesse est marquée par le deuil de son père, tué dans le Vercors en 1945. Ses visites régulières au musée du Louvre influenceront considérablement son parcours.

Éducation en Angleterre.

Tania Mouraud effectue plusieurs séjours consécutifs en Angleterre, puis à Düsseldorf (Allemagne), foyer important des avant-gardes artistiques où se côtoient Joseph Beuys, les artistes du Groupe Zero (Heinz Mack, Otto Piene, Günther Uecker), Reiner Ruthenbeck, Gotthard Graubner, mais aussi des personnalités comme Alexander von Vegesack. Elle découvre John Cage, les actions du groupe Fluxus et le jazz..

Tania Mouraud retourne vivre en France et découvre les peintres abstraits américains, l'abstraction lyrique de Georges Mathieu, le Nouveau Réalisme, le GRAV (Groupe de recherches d'art visuel).Elle découvre la musique concrète, se passionne pour Varèse et Xenakis. Elle s'intéresse à la théorie de la couleur et les techniques traditionnelles de la peinture.

Elle brûle la totalité de ses tableaux dans la cour de l’hôpital de Villejuif. Cet autodafé marque de manière radicale une rupture avec la peinture qu’elle pratique depuis 1962 sous l’influence notamment de Georges Mathieu et des artistes américains de l’action painting puis du pop art. À partir de cette date, elle réalise les Initiation Rooms ou Chambres de méditation, recherche sur l’appréhension psychosensorielle de l’espace.

Réalisation des premières chambres de méditation : Mouraud, galerie Rive Droite, Paris*We used to know, Centro Apollinaire, Milan (Italie)*

Premier séjour en Inde, pendant six mois.Mouraud, galleria LP 220 (avec les musiciens La Monte Young, Terry Riley, Pandit Prân Nath), Turin (Italie)*Documents sur les espaces d’initiation et de méditation de Mouraud, galerie Ben doute de tout, Nice (France)Mouraud : Projets, galerie Rive Droite, Paris

Tania Mouraud s’oriente vers l’art conceptuel dans la lignée de Art & Language, Terry Atkinson, Bernar Venet et Joseph Kosuth. Elle suit des cours de mathématiques et de logique à l’Université libre de Vincennes. Avec Wall is seen, sa première œuvre murale composée d’énoncés langagiers, Tania Mouraud invite à penser celui qui voit, l’acte de voir et l’objet vu sur un principe d’équivalence.

Exposition Tania Mouraud, galerie Françoise Lambert, Milan (Italie)Mouraud : Focale ou la fonction de l’art (musique Jon Gibson), ARC 2, musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris*

Tania Mouraud réalise ses mandalas. Par l'entremise de Bernar Verner, elle fait la rencontre de Ben et des artistes du groupe Support/Surface, ainsi que de la collectionneuse Vicky Rémy, qui sera d'un indéfectible soutien.Suite à une discussion avec André Valensi, elle radicalise son propos en éliminant la photographie de ses œuvres et en se concentrant uniquement sur le texte, son support et l'espace dans lequel il s'inscrit. Elle lit de nombreux ouvrages sur la typographie et son histoire. Elle est fascinée par les recherches des avant-gardes russes et la publicité.

Elle investit pour la première fois l’espace public avec City Performance n°1. Le mot « NI » est déployé sur 54 panneaux publicitaires dans le nord-est parisien, révélant une forme de nihilisme punk chez l’artiste qui rejette alors les théories et diktats consuméristes et publicitaires.Exposition Art Space n° 5, Special Project, PS1,New York

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1988

1989

1995

1997

2001

2002

2004

2005

2006

2009

2010

2014

Tania Mouraud revient à la peinture avec un travail typographique et poursuit sa réflexion sur la lisibilité du texte avec la série Black Power. Ce travail se développe dans les Wall Paintings à partir de 1989. Des lettres noires rectilignes, très étirées et rapprochées, forment un mot ou une phrase lisible au prix d’un effort d’observation : « SEEINGISFORESEEING », « MEMORY », « SEEINGYOURSELFSEEING », « IHAVEADREAM », « WOMANISBEAUTIFUL ».Exposition Words, Riverside Studios, Londres

BLACK POWER, galerie De Lege Ruimte, Bruges (Belgique)

Tania Mouraud produit l'œuvre Le Silence des héros dans le cadre de l'exposition Territoire occupés organisé par le Frac Lorraine sur une ancienne base militaire de l'OTAN, à Zweibrücken.

World Signs, The Herbert Read Gallery, Canterbury, Kent (Royaume-Uni)*Le silence des héros, galerie du musée Louise-Weiss, Saverne (France)

Le 29 décembre, Tania Mouraud part de Strasbourg en voiture pour se rendre au Struthof, camp d’extermination situé sur le sol français. Elle filme sans discontinuer à l’arrière de la voiture, caméra à l’épaule, jusqu’à l’entrée du camp. Elle réalise Sightseeing, dont la musique est composée par Claudine Movsessian.Dans les vidéos suivantes, Machines désirantes et La Curée, Tania Mouraud travaille sur la lente chorégraphie des corps de carpes koï et de chiens de chasse – jouant sur leur beauté et leur sourde violence.

Tania Mouraud fonde en 2002 le groupe d’expérimentation sonore Unité de Production avec Cyprien Dedeurwaeder (Cyprien Quairiat), Ruben Garcia, Pierre Petit, Marie-Odile Sambourg, Sylvain Souque et Baptiste Vanweydeveldt. Depuis la fin des années 2000, elle produit des dispositifs associant un ou plusieurs écrans et des nappes sonores spatialisées (Ad Infinitum, La Fabrique) ou mixées en direct lors de vidéo-performances sur des « drones visuels » (DLPDA au Musée de la Chasse et de la Nature en 2009, PreVItSoRaN #1 pour Nuit Blanche Paris 2012, ReYIsToW à la galerie Backslash en 2014).

Sightseeing, Le Cube, FIAC, galerie Rabouan-Moussion, Paris

Projet HCYS?, installation permanente, Frac Lorraine, Metz (France)

La Fabrique, CSUF – Grand Central Art Center, Santa Ana, Los Angeles (États-Unis)*

Première performance vidéo et improvisation sonore live en solo au musée de la Chasse, à Paris. Elle associe une vidéo sur écran à des nappes sonores mixées en direct.

La Fabrique, Krasnoye Znamia, Année France-Russie, Saint Petersburg (Russie)

AD NAUSEAM, installation audiovisuelle et sonore en collaboration avec l’Ircam, MAC/VAL - Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur- Seine (France)*

* Un catalogue accompagne l’exposition.

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Plan de la galerie 2

introduCtionLe parcours de l’exposition s’ouvre avec l’image forte de l’autodafé par lequel, en 1968, Tania Mouraud met fin de manière radicale à la pratique picturale qu’elle a menée jusqu’alors. À cet acte de destruction répondent deux œuvres fondatrices : Infini au carré, monochrome blanc, en formica, de grandes dimensions, et Totémisation, volume-sculpture pensé par l’artiste à partir de l’échelle de son propre corps. Ces œuvres incarnent le renouveau formel et spirituel que Tania Mouraud va insuffler à la suite de son parcours. Présentées pour la toute première fois au sein d’une institution muséale, elles sont spécialement réactivées pour l’occasion.

3.le ParCours de l'exPositionau Centre PoMPidou-Metz

autodafé, 19681968 : Tania Mouraud brûle ses toiles en public, dans la cour de l’hôpital de Villejuif. Cet acte radical incarne l’inlassable quête d’émancipation artistique, technique et intellectuelle poursuivie dès lors par l’artiste.Quelques années plus tôt, à la fin de l'année 1959, sa mère l’envoie à Düsseldorf parfaire son éducation. Elle fréquente assidument la bibliothèque française, le Kunstverein, les clubs de jazz, les cercles artistiques et militants et s’imprègne de l’influence du Groupe Zéro, de Joseph Beuys et de la poésie concrète alors omniprésents dans la ville. Tania Mouraud se nourrit de ces rencontres et commence à peindre à 21 ans, réalisant des toiles abstraites puis pop. La découverte, dans une exposition, du travail de Jackson Pollock l'a « marquée au fer rouge », initiant une réflexion sur l’espace. Elle rentre en France en 1965.La documenta IV de Cassel, en 1968, qui fait la part belle aux bouleversements politiques et sociaux et aux nouvelles formes de création, sera un deuxième moment fondateur. À son retour, elle décide de mettre fin à ses premières années de peinture et incendie ses toiles.

SORTIEENTRÉE

3 - LA FONCTION DE L’ART

2 - LES GENS M’APPELLENTTANIA MOURAUD1 - «UN SUPPLÉMENT

D’ESPACE POUR UNSUPPLÉMENT D’ÂME»

6 - AD NAUSEAM

ONE MORE NIGHT

5 - LE SILENCE DES HÉROS

4 - PERCEVOIRDISCERNERIDENTIFIERRECONNAÎTRE

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

1. « un suPPléMent d’esPaCe Pour un suPPléMent d’âMe »

Les œuvres précédemment citées introduisent une période brève mais extrêmement fertile du travail de Tania Mouraud, qui se focalise sur la recherche d’« un supplément d’espace pour un supplément d’âme ». Ce sont les chambres de méditation et les espaces d’initiation, qu’elle se propose d’ajouter au cœur des appartements standardisés des années 1960-70. Cette aspiration à un art de l’espace et de l’environnement, alors relativement inédit sur la scène européenne, connaît parallèlement des développements aux États-Unis (Doug Wheeler, James Turell, Dan Graham, etc.). Chez Tania Mouraud, la création d’« une chambre à soi » manifeste une réflexion d’ordre philosophique sur l’identité et le rapport au monde.

Un travail sur le son accompagne la réalisation de certaines des chambres et donne lieu à des créations ou collaborations avec des compositeurs comme Éliane Radigue, Terry Riley, La Monte Young ou Pandit Prân Nath.

enseMble de Maquettes des esPaCes d'initiationL’artiste a conçu différentes typologies d’espaces entre les « Passages », sas de déconditionnement, les « initiation rooms » et « initiation spaces », respectivement des chambres et observatoires destinés aux cadres domestique et paysager. La rigueur épurée du dessin technique de leurs plans rejoint la documentation du Land art comme les projets analytiques de l’art conceptuel. Certains espaces relèvent d’un idéalisme romantique : suspendus à la montagne ou creusés à flanc de falaise, ils proposent une immersion fusionnelle avec la nature. D’autres passent en revanche par l’introspection et la transcendance d’une expérience physique. Pour la première fois, l’ensemble des projets est réuni.

one More night, 1969/2015Réalisée en 1970 à la Galerie Rive Droite, Paris puis réactivée en 2006 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, One More Night est la recréation de la toute première chambre de méditation de Tania Mouraud. Couverte d’un sol en gradins blanc immaculé, elle accueille en son cœur une fosse aux dimensions du corps de l’artiste qui déclare alors « Je me construis un monde où je pourrais mourir en paix ». Elle revendique l’ajout, dans les appartements, d’une pièce supplémentaire, dévolue à la méditation, au retrait, que le critique Pierre Restany, formulera en un « supplément d’espace pour un supplément d’âme ». Propice, par son épure, à l’introspection, la chambre est conçue comme un environnement « psychosensoriel », et diffuse une fréquence sonore planante.Le travail de composition et spatialisation sonore avaitinitialement été confié à Eliane Radigue.

initiation sPaCe n°5, 2013-2015Au centre d’une plateforme carrée, une assise épurée évoquant un long galet poli invite le spectateur à s’asseoir face au paysage. Idéalement, il pourra s’installer les jambes croisées dans la posture du lotus typique du Bouddha, sur cette transposition en dur du siège traditionnel de la méditation zen : un épais coussin rond (le zafu) posé sur un coussin carré plat (le zabuton). Pensé plus de quarante ans après les espaces d’initiation, environnements extérieurs toujours restés à l’état de plan, ce projet, entre sculpture à contempler et invitation à la méditation, ramène l’espace d’initiation à sa condition essentielle : l’introspection. Il a été pensé par l’artiste pour des espaces naturels.

Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques qui lui a apporté son soutien.

Avec la contribution du CCC – Centre de Création Contemporaine de Tours et du Centre Pompidou-Metz.

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2. les gens M'aPPellent tania MouraudCette interrogation sur l’identité, la conscience de soi, la place de l’individu dans le cosmos, trouve son prolongement dans des séries de photo-textes et de photographies sur film héliographique, certains prenant la forme de mandalas bouddhistes. La réflexion de Tania Mouraud se déplace ensuite progressivement du sujet vers l’objet, du cosmologique vers le tangible, pour aboutir enfin à la pure question du langage et de la perception.

3. la fonCtion de l'art« Par mon travail, je montre que la philosophie et l’art devraient et pourraient fusionner pour nous faire progresser sur le chemin de la connaissance. »

Tania Mouraud poursuit ses investigations sur la perception en concentrant ses recherches sur la linguistique et la phénoménologie de la perception – notamment sur les notions d’immédiat et de différé. Les mots deviennent l’outil et la forme matérialisant sa pensée.

L’artiste déploie ces mots sur de la bâche en polyéthylène – matériau pauvre, usuel, renvoyant à l’univers du BTP –, avant d’agrandir chaque lettre jusqu’à l’abstraction, explorant ainsi le potentiel plastique de l’écriture plus que son déchiffrage, de sorte à la rendre autonome.

Elle inaugure ensuite avec les « BLACK POWER » une série de tableaux-reliefs à l’esthétique artisanale, se revendiquant davantage de l’univers du peintre en bâtiment que de l’esthétique lisse en vigueur chez les artistes de l’art conceptuel.

4. PerCevoirdisCerneridentifierreConnaîtreCity Performance n°1 marque un tournant significatif dans le travail de Tania Mouraud. À la fin de l’année 1977, 54 affiches faisant apparaître le mot « NI » sont placardées sur les panneaux publicitaires Dauphin dans cinq arrondissements du nord et de l’est parisiens pendant quinze jours. Paradoxe subversif d’un langage sans message, le « NI » est une « prise de position anonyme. Négation ultime, vérité absolue, disjoncteur universel utilisé par les logiciens occidentaux et les sages orientaux. ».

Cette campagne aura un grand retentissement et inaugurera des axes majeurs dans le travail de l’artiste : le retour à une certaine monumentalité, la révélation de la plasticité du langage et l’exploration de l’espace public.

Avec ce « NI » contestataire, l’artiste abandonne également son approche purement philosophique et linguistique pour un contenu désormais plus politique. Les phrases qu’elle emploie évitent cependant l’écueil de la littéralité ou de l’actualité et demeurent, par l’abstraction de leur représentation, des protestations « à bruit secret ».

PerCePt as ConCePt, 1973 / 2015Au début des années 1970, Tania Mouraud élimine de ses photos-textes les images qu’elle juge trop anecdotiques et entame une plongée vers un art conceptuel plus radical. Le texte migre alors sur des bâches de chantier et délivre sans effet superflu des interrogations et des aphorismes énigmatiques. Par l’intermédiaire du langage, l’artiste entend rendre le spectateur conscient des mécanismes de sa propre perception, l’amenant à se « voir voyant ». Un principe d’équivalence s’établit alors entre « celui qui voit, l’acte de voir et l’objet vu »

MdqrPv?, 2015Les peintures murales, pensées dès 1979 et réalisées à partir de 1989, prolongent les recherches de Tania Mouraud sur l’écriture, à l’échelle de l’architecture. Les lettres et les espacements, calculés suivant le nombre d’or, sont étirés jusqu’à la limite du lisible. Très vite, l’artiste utilise des phrases poétiques ou littéraires aux résonances multiples. MDQRPV?, créée pour la rétrospective avec la collaboration de l'École Supérieure d'Art de Lorraine, est tirée du livre de Svetlana Alexievitch, La supplication. Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse, qui recueille de nombreux témoignages de survivants de la catastrophe survenue en 1986. « Mais de quelle radiation parlez-vous alors que les papillons volent et les abeilles bourdonnent ? », interroge une vieille femme, résidente, sans autorisation, de la zone interdite. La vie semble en effet avoir repris, mais, malgré l’apparente luxuriance de la végétation qui a englouti le site, la faune et la flore sont intoxiquées. Le drame est désormais insidieux, silencieux et puissant comme les mots qui s’étalent sur le mur et se dévoilent au lecteur patient

de la déCoration à la déCoration ii (franCe), 1994-1995En 1994, Tania Mouraud inaugure un ensemble d’œuvres intitulées « De la décoration à la décoration », qu’elle adapte ensuite à chaque nouvelle présentation aux couleurs des distinctions honorifiques, civiles ou militaires, du pays où elles sont exposées.Transposées à l’échelle de caissons muraux, les insignes de poitrine miniatures, accrochées sur un fond anthracite, kaki ou bleu marine reprenant les teintes d’uniformes ou de costumes, font entrer la peinture d’histoire dans l’ère de l’abstraction géométrique, recyclant par la même occasion la décoration honorifique en décoration d’intérieur.

PeoPle Call Me tania Mouraud, 1971-1973/2015Dans cette série de travaux sur l’identité, Tania Mouraud pose ouvertement des questions relatives à la perception et à la définition du soi. Une interrogation simple est juxtaposée à une série de photographies de l’artiste (ou d’une de ses amies) à tous âges. Ces images, qui sont autant de réponses possibles à la question « les gens m’appellent Tania Mouraud. Auquel de ces corps font-ils référence ? », sèment le doute et la confusion dans l’esprit du spectateur. En effet, peut-on se fier au langage ? Et comment définir une identité en mouvement ?

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

5. le silenCe des hérosCette section de l’exposition ouvre une autre dimension du travail de Tania Mouraud : le rapport à l’Histoire et à ses silences que l’on retrouve à travers plusieurs pièces – wallpaintings, photographies ou vidéos. Sightseeing, réalisée en 2002, est l’une des premières œuvres qui se réfère ostensiblement, par une évocation pudique et sobre, aux camps d’extermination et au drame de la Shoah.

Tania Mouraud s’est également emparée depuis les années 1990 des registres de signes et symboles conçus par la société pour commémorer des événements et en célébrer les héros : bannières, médailles, décorations..., dont elle exploite les potentialités plastiques et cognitives.

6. ad nauseaMDepuis l’autodafé de 1968 et les chambres de méditation, l’artiste explore les paradoxes primordiaux à l’œuvre dans l’existence : l’ordre et le chaos, la plénitude et la fureur, la sérénité et la terreur, la création et la disparition. Au fil des années, et notamment grâce à l’utilisation de la vidéo, ces thématiques ont pris une place prépondérante dans ses réflexions. Le formalisme a peu à peu volé en éclat pour laisser place à une dimension plus émotionnelle et sensible de l’œuvre, exprimant plus directement la force de ces paradoxes.

Ces aspects se déploient désormais pleinement dans les différents registres de son travail et trouvent une forme d’accomplissement dans l’installation audiovisuelle AD NAUSEAM.

sightseeing, 2002Ce film, tourné à l’arrière d’une voiture, derrière des vitres embuées, offre une lente traversée d’un paysage de campagne enneigé, au son d’une clarinette. Il s’achève sur un plan silencieux, avec l’image d’un portail et de fils de fer barbelé, révélant précisément ce que l’on ne voudrait pas voir. Nous sommes devant l’entrée du camp de concentration du Struthof à Natzweiler en Alsace. La vidéo tout entière est comme une sombre traversée à laquelle la musique - un solo déchirant de clarinette interprété par Claudine Movsessian - confère une portée épique.

le silenCe des héros, 1995-1996Deux-cent cinquante bannières, enroulés autour de leur hampe, reposent contre le mur. Alignées, elles scandent l’espace avec leur alternance de couleur et de formats. Le Silence des héros se déploie en une parade muette, un mouvement de contestation étouffé qui laisse place aux projections du spectateur. Remisées, ces banderoles évoquent l’attente de la révolte ou l’après de la manifestation. Le titre fait référence à Voltaire, à la vox populi et « à cette idée que nous sommes tous des héros en puissance » – mais ces bannières au repos évoquent également le désenchantement mutique et la position de retrait de la société dans ces années. La pièce a été produite en 1995, par le Frac Lorraine dans le cadre de Territoires occupés, une exposition réalisée avec des femmes artistes dans un ancien aéroport militaire de l’OTAN à Zweibrücken (Allemagne). Elle fut ensuite réactivée et agrandie par Le Quartier, Centre d’art de Quimper.

ad nauseaM, 2014Dans une usine de recyclage, les monceaux de livres déversés dans un processus inexorable de destruction répondent aux fracas de bruits industriels assourdissants. La trame sonore fabriquée à partir de près de mille « samples » enregistrés principalement dans l’usine, l’échelle des images, leur fractionnement et les changements de plans imprévisibles entrainent le spectateur dans une spirale vertigineuse conduisant à l’extermination massive du savoir. Pièce chargée de références historiques saisissantes et interrogation sur l’impact environnemental de nos modes de production, AD NAUSEAM est le reflet de la capacité d’autodestruction de l’Humanité. Pris dans le flot des images, le regardeur ne peut embrasser la totalité de la scène et s’en distancier.

Le son d'AD NAUSEAM a été produit dans le cadre d'une résidence de Tania Mouraud à l'Ircam-Centre Pompidou.

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4.le ParCours dans la ville

49 nord 6 est – fraC lorraineJusqu'aux 4 et 5 octobre 2015

Installé dans le cœur historique de Metz, édifice du xiie

siècle, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine initie en ce lieu exceptionnel tous les publics à de nombreuses expériences artistiques : expositions thématiques croisant conférenciers et autres passeurs d’idées avec des musiciens, danseurs... Dans cette logique pluridisciplinaire, le Frac tisse une relation privilégiée avec l’écriture et organise régulièrement des temps de résidence (critiques d’art, historiens de l’art, philosophes, écrivains…) : une initiative qui permet de stimuler et d’encourager le développement d’une pensée connectée aux enjeux de notre époque.L’ensemble des réflexions et actions menées par le Frac se reflète sur l’ensemble de son territoire et dans sa collection. Déclinée le plus souvent sous forme immatérielle et au féminin, elle est ouverte à la performance, à la danse...Véritable miroir d’une société en mutation, elle invite le public à rêver le monde dans lequel il vit, via un mode collectif et participatif.

49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, MetzAnna Maria Maiolino, Entrevidas, 1981/2013

© Collection Frac Lorraine / Photo : E. Chenal

exPosition tous les CheMins Mènent à sChengen !Du 22 mai au 4 octobre 2015

« HOW CAN YOU SLEEP? » Cri lancé par Tania Mouraud à la face de tous ceux qui somnolent et feignent d’ignorer les errants, nomades, et autres réfugiés aux portes de la forteresse Europe ! Alors qu’ils croient en un avenir meilleur, nous leur opposons déprime et pessimisme, en un mot notre sédentarité.

La proposition du 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine s’articule autour de la figure de l’éternel marcheur : depuis celle du juif errant dans la tradition médiévale jusqu'à celle plus contemporaine du migrant… Peut-on mettre en parallèle les mouvements historiques de population et les marches de confort qui se développent partout en occident ? La marche serait-elle un remède aux maux d’aujourd’hui ?Artistes : Ursula Biemann, Marta Caradec, Bouchra Khalili,Beat Lippert, Mathieu Pernot…

hCys?

Tania Mouraud, HCYS?, 2005, collection du 49 NORD 6 EST - Frac Lorraine, Metz

© ADAGP, Paris 2014 © Photograph Rémi Villaggi

Réservée à quelques spectateurs puisqu’elle n’est visible que depuis le haut de la tour pigeonnier du bâtiment du Frac Lorraine, la pièce monumentale HCYS? est à l’échelle du paysage. De quelques trente mètres par quinze, elle s’inscrit comme le premier plan d’un décor à la dimension de la ville. Le cri muet qui se déploie, et se révèle en un lent déchiffrement, « HOW CAN YOU SLEEP? », provient de l’opéra de Schoenberg Un survivant de Varsovie, dans lequel le narrateur raconte en anglais l’invasion du ghetto par les SS. L’œuvre est visible depuis la tour pigeonnier du Frac sur rendez-vous.

49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, 1 bis, rue des TrinitairesDu mardi au vendredi de 14h à 19h, samedi et dimanche de 11h à 19h - Entrée libre

Accès à HCYS? : sur rendez-vous (03 87 74 20 02ou [email protected])Entre 14h et 19h du mardi au vendredi, à 17h les samedis et dimanches

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l'arsenal – galerie d’exPosition,saint-Pierre-aux-nonnains et la ChaPelle des teMPliersJusqu'au 27 septembre 2015

Lieu de concerts dédié avant tout aux musiques symphoniques et baroques, l’Arsenal est également ouvert aux autres genres musicaux et à la danse. Il s’illustre aussi largement dans les arts plastiques grâce à sa Galerie d’Exposition nouvellement reconfigurée.La richesse du paysage régional et frontalier de l’art moderne et contemporain a conduit l’Arsenal à préciser sa ligne de conduite dans le domaine des arts visuels. Ainsi, depuis 2009, la Galerie d’Exposition de l’Arsenal est entièrement dédiée à la photographie. Elle est devenue un lieu de référence avec un rythme de cinq ou six expositions par saison, en lien étroit avec l’offre des différents partenaires présents sur le territoire. La programmation est guidée par la volonté de rendre compte des multiples facettes de cette discipline artistique, de la photographie plasticienne au photojournalisme, qu’il s’agisse de photographes français ou internationaux, de jeunes photographes ou d’artistes confirmés.

L’EPCC – Metz en Scènes, qui regroupe l’Arsenal, Les Trinitaires et la BAM, a été créé en 2009, à l’initiative de la Ville de Metz et de la Région Lorraine.

galerie d'exPositionFidèle à la programmation de la Galerie d’Exposition de l’Arsenal, cette proposition se concentrera sur la production photographique de l’artiste depuis les « Vitrines » jusqu’à ses séries les plus récentes qui prennent pour sujet les mines à ciel ouvert de l’ouest de l’Allemagne. L’exposition mêlera la photographie à des vidéos des années 2000 afin d’aborder de manière plus large les modes d’apparition de l’image dans le travail de Tania Mouraud.

© Arsenal – Metz en Scènes

ParCours nº 29faubourg saint-antoine de la série « vitrines », 1981Dans la série des « Vitrines », réalisée à partir de 1981, Tania Mouraud questionne les qualités documentaires de la photographie à la manière d’Eugène Atget. S’astreignant à suivre les itinéraires touristiques du Guide Michelin de Paris, elle imagine le personnage de Catherine B., femme libérée de ses obligations familiales, flânant dans les rues, et saisit jusqu’à la nausée ces pierrots lunaires, ces statuettes kitsch et ces breloques qui ornent les vitrines des Grands Boulevards. Entre inventaire du quotidien et portrait en négatif de la ville, cette série enregistre les signes de la consommation et la face « honteuse » du tourisme. Pour Tania Mouraud, il s’agit surtout d’établir un inventaire « à la Perec » envisagé à travers le prisme ambivalent du cynisme et de l’admiration

série « Made in PalaCe », 1980-1981Au début des années 1980, Tania Mouraud photographie les habitués du Palace, haut lieu de la vie nocturne parisienne qu’elle fréquente lors des « gay parties » du mercredi. Équipée d’un Olympus et d’un objectif grand angle, elle capte, sans flash, les mouvements des danseurs, adaptant ses temps de pose au climat de fête. Elle réalise des images aux traînées lumineuses dont émergent des corps à la présence fantomatique, chargeant les photographies d’une dimension allégorique. Ce continuum chaotique va de pair avec la célébration d’une esthétique valorisant l’éphémère. Véritable théâtre des passions où le simulacre et l’exacerbation des genres règnent, le Palace incarne une utopie : celle de la libération des corps avant les ravages du sida.

les aMoureux du bout du Monde, l’indienne, 2 000 ansde Ménage, feMMe à la fourChe, le désert de la série« iMages fabriquées », 1981Avec ses « images fabriquées », Tania Mouraud cultive les ruptures d’échelle et joue avec les potentialités du médium photographique. En orchestrant des saynètes dans un cadre extérieur, elle fait naître des espaces propices à la fiction et à la construction de récits dont le caractère désuet, voire dérisoire, renvoie à une forme de mélancolie. Ces images en noir et blanc témoignent en effet d’un monde sur le point de disparaître. Avec beaucoup d’humour et d’efficacité, Tania Mouraud met à distance sa propre pratique et célèbre la poésie du modeste.

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saint-Pierre-aux-nonnainsSaint-Pierre-aux-Nonnains accueillera Ad Infinitum, un film magistral sur le « ballet » des baleines grises dans le golfe du Mexique, qui ouvre une réflexion sur la confrontation avec l’immensité et la puissance de la nature.

ChaPelle des teMPliersUne proposition inédite sera faite dans la Chapelle des Templiers, à partir de la composition sonore de la vidéo Myriam Hamagdalit, offrant une expérience renouvelée de ce lieu chargé d’histoire.

MyriaM haMagdalit, 2004 / 2015Cette pièce superposant une série de sons identifiables – chants, hébraïques ou orthodoxes, tintement de cloches et de carillons ou sonnerie du shofar – est peut-être l’une des plus figuratives qu’a produites Tania Mouraud. Étagée sur plusieurs plans, au sein d’une rumeur plus confuse et légèrement oppressante, cette riche matière sonore évoque différents cultes religieux qui coexistent tant bien que mal dans le monde ; elle prend ici le tour extrêmement concret de vibrations subtilement dissonantes, temporairement unies dans une puissante mélopée.

L'Arsenal3, avenue NeyDu mardi au dimanche de 14h à 19hFermeture le 14 juillet et le 15 août

rubato 034r/0125b/036r, 2010À partir de 1971, Tania Mouraud se rend chaque année en Inde. De 2008 à 2010, elle photographie les champs d’hévéas de l’État du Kerala et s’intéresse aux irisations présentes sur le plastique protégeant les coques de noix de coco servant à recueillir la sève. Les images, prises en plan serré, invitent à une plongée mystérieuse au cœur de la matière, magnifiant l’alchimie qui s’opère à la surface des plastiques. Les jeux de réactions chimiques entre les matériaux génèrent des images abstraites très colorées, évoquant l’abstraction gestuelle des années 1950. Les potentialités plastiques de la photographie et de la peinture se rejoignent pour faire émerger une esthétique qui ne craint pas la beauté formelle.

série « borderland », 2007-2010Arpentant la campagne, Tania Mouraud capte, à partir de 2007, les reflets du paysage sur les plastiques qui protègent les ballots de paille. Les variations subtiles de l’ombre et de la lumière jouent à la surface de ces toiles opaques dont les plis articulent formes et couleurs selon les caprices du ciel. Ces images évoquent Claude Monet et ses « Meules » mais également les paysages atmosphériques de John Constable ou de Joseph Mallord William Turner. La tension entre figuration et abstraction est alors portée à son comble. Le titre lui-même souligne cette « région frontalière » où le médium questionne ses limites

at the Core, 2009« J’avais une exposition à Toronto et je suis allée aux chutes du Niagara. J’ai fait la touriste, et quand j’ai vu ça !! Donc j’ai filmé, carrément en dessous des chutes. Il y a un tunnel qui permet de se tenir sous les chutes, où vous êtes carrément aspergés, trempés. Je me suis dit : tant pis, je flingue la caméra, ça fait partie des frais techniques… Et je n’ai pas bougé ! En fait, le seul geste “artistique” a été de me dire : je filme, malgré les conditions. […] Ma caméra HD n’est pas plus grande que ma main. Le trépied, c’est mon cœur : si ça bouge, c’est ma respiration. »

Tania Mouraud in Catherine Grenier, At The Core, Montpellier, École supérieure des beaux-arts, 2010, p. 59

ad infinituM, 2007-2009Signifiant « à l’infini », Ad Infinitum joue sur la répétition de huit minutes d’une chorégraphie exécutée par des baleines apprenant à leurs petits à nager contre le courant pour rejoindre l’Alaska. Cadré en plongée serrée, étalonné dans un noir et blanc scintillant et amplifié d’échos désynchronisés, le film saisit l’impressionnante proximité du « léviathan antédiluvien » que décrit Herman Melville dans Moby Dick. Dans plusieurs mythes religieux, le cétacé symbolise la sauvegarde de l’Humanité ; pour l’artiste, il renvoie l’être humain à sa fragilité et son insignifiance face à l’immensité de la Nature.

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Musée de la Cour d’or– Metz MétroPoleJusqu'au 5 octobre 2015

© Musée de La Cour d'Or – Metz Métropole / Laurianne Kieffer

Au cœur du centre historique de Metz depuis 1839, le Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole retrace l’histoire de la ville et de ses environs de l’Antiquité gallo-romaine à nos jours, à travers des collections pluridisciplinaires : archéologie, histoire, architecture et beaux-arts.

Les thermes antiques découverts in situ en 1932 servent de cadre à la présentation de la vie quotidienne en Gaule romaine ; ils côtoient également de remarquables stèles funéraires et œuvres sculptées. Plusieurs ensembles exceptionnels témoignent du rayonnement de Metz à l’époque médiévale : tombes mérovingiennes, sarcophage de Louis Le Pieux, chancel de l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains et rares plafonds en bois peint. La statuaire religieuse du Moyen Âge est présentée dans l’imposant grenier de Chèvremont, ancienne réserve à grains de la ville construite au xve siècle et classée au titre des Monuments historiques.

Les collections de peintures offrent un panorama des écoles européennes de la Renaissance au xixe siècle. Elles privilégient les grands artistes originaires de Metz (François de Nomé, Poerson, Le Prince), les peintres de l’« École de Metz » (xixe siècle) et un ensemble consacré à l’abstraction de la seconde École de Paris (1940-1980).

Dans le cadre de ce parcours, le Musée de la Cour d’Or met à l’honneur le travail vidéo de l’artiste. 5892, Once Upon a Time et La Curée sont présentées dans la galerie d’exposition temporaire. Cette proposition révèle la violence sourde mêlée de beauté qui émane des images en mouvement produites par l’artiste depuis le début des années 2000.

Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole2, rue du Haut PoirierChaque lundi et du mercredi au dimanche de 9h à 18hFermeture le 14 juilletTarif : 5€/3€

5892, 2001Dans une boucle sans fin et dans un silence pesant, un gros plan sur des mains de vieillard nous interpelle. Tania Mouraud repère cet homme lors d’un concert de musique klezmer, dans la rue. Il en est spectateur, bat le rythme des mains et chante sans s’arrêter sur tous les refrains que joue l’orchestre. Il en connaît chacune des paroles, qui ont la saveur du souvenir de ses origines. 5892 renvoie à un numéro qui aurait pu être gravé sur son avant-bras. Le rouge sang dont l’artiste baigne l’écran nous renvoie à son histoire et à celle de tout un peuple. Tania Mouraud nous plonge face à ce paradoxe : il a échappé à la mort et applaudit, dans un moment de gaîté intense, à la vie et au souvenir.

la Curée, 2003-2004Composé d’une série de plans rapprochés sur une meute de chiens en train de se partager la viande qui leur échoit après la chasse, La Curée constitue un ballet visuel, lyrique et coloré. Saisi au ralenti, le mouvement haletant des bêtes offre une matière fluide et volcanique ; le pelage fauve se répand dans le cadre avec la viscosité d’une lave incandescente. La violence tribale du déchirement des chairs se déploie, calme et terrible à la fois et campe une bestialité primordiale, absorbée tout entière par sa seule survie. En lieu de l’attendue sonnerie des cors, une bande-son des plus inquiétantes restitue à un monde animalier sa puissance déchirante et douloureuse.

onCe uPon a tiMe, 2011-2012Filmé en France et au Canada dans des forêts boréales du Morvan et de l’Ontario, Once Upon a Time (« Il était une fois ») raconte la fable terrifiante de l’abattage mécanisé. Cueillis par « l’ogre » (l’abatteuse), les arbres subissent une chorégraphie répétitive et hypnotique : en moins d’une minute, leurs troncs sont couchés et « avalés » par les mandibules du bras mécanique, puis immédiatement ébranchés, écorcés et débités. Procédure méthodique, rentabilité maximale. Excluant toute présence humaine, le cadrage resserré et la rapidité du montage accentuent la déshumanisation d’une déforestation expéditive.

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Centre d'art ConteMPorainfaux MouveMentJusqu'au 5 octobre 2015

Faux Mouvement est un centre d’art contemporain installé à Metz depuis 1983. Le centre dispose d’un espace d’exposition de 350 m², 4 rue du Change, dans le prolongement de la place Saint-Louis. La programmation compte en moyenne six expositions par an, conçues spécifiquement pour ce lieu, et portant pour l'essentiel sur des projets monographiques. L'équipe du centre d'art développe également son travail hors les murs sous la forme d’actions urbaines (récemment avec Bertrand Lavier et Gérard Collin-Thiébaut), d’expositions délocalisées, de résidences d’artistes, d’actions de formation et d’information en partenariat avec l’organisme de formation FAPAC (Formation des artistes et des professionnels de l'art et de la culture) et d’une participation active au programme « Nouveaux Commanditaires » piloté par la Fondation de France. Faux Mouvement a également été associé depuis peu aux recherches de laboratoires universitaires (Labex Arts H2H-Université Paris 8). Mandaté par la ville de Metz, il s’illustre enfin dans des projets sociétaux avec des établissements scolaires, des maisons de retraite et des hôpitaux.

Tania Mouraud, maquette, août 2014Projet de wall painting DUSPECETLDMFSMDLGSULMC

© Faux Mouvement – Centre d'art contemporain

L’exposition à Faux Mouvement réunira un ensemble de travaux de Tania Mouraud autour des écritures et de la plasticité du langage, que la critique d’art, Elisabeth Lebovici, avait qualifiés en 1992 de « Mots de forme ».À la fin des années 1980, Tania Mouraud initie sa série des « WORDS » : déployées à même le mur ou via des toiles sur châssis peintes en noir, les lettres, blanches et suggérées par le mur lui-même, jouent sur le positif / négatif et obligent le regardeur à inverser le processus habituel de lecture des mots.Viennent ensuite les « BLACK POWER » dont le titre ambigu fait, entre autres, référence à la domination typographique du noir dans notre société. En représentant la contreforme de mots en lettres capitales, les formes fixées au mur engendrent le texte. C’est le mur qui devient mot, qui s’imprime virtuellement dans l’oeil du regardeur pour mieux révéler son importance comme élément actif de la peinture.Avec ses « Peintures murales », Tania Mouraud étirera encore davantage le temps de lecture du regardeur qu’avec ses précédents travaux. Peints directement sur le mur, ils s’inscrivent sur toute sa hauteur, étirant les lettres jusqu’à la limite de la lisibilité. Extrêmement présentes au mur, elles sont pourtant tout à fait évanescentes : le public peut passer à côté d’elles sans même se rendre compte qu’il s’agit bien d’une phrase, ne discernant que de simples rayures blanches et noires. C’est là le paradoxe de cette série d’œuvres que l’artiste dédie à tous ceux qui voudront bien se donner la peine de les déchiffrer.« WORDS », « BLACK POWER », « Peintures murales » et tirages diasecs seront réunis dans le Centre d’art.

Faux Mouvement – Centre d'art contemporainPlace Saint-Louis - 4 rue du ChangeDu mercredi au samedi de 14h à 19hDimanche de 15h à 18hEt sur rendez-vous : +33(0)3 87 37 38 29Entrée libre

Dans le cadre de l'exposition Tania Mouraud. Parcours :

la Méditation viPassanaConférence par Yann Porte, Docteur ès Philosophie« Un chemin d’accès vers le meilleur de soi »Mercredi 8 juillet 2015 / 18h30 (durée 1h30)Entrée libreInscription par mail : [email protected] tout renseignement : 03 87 37 38 29

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galerie oCtave CowbellJusqu'au 5 octobre 2015

Octave Cowbell est un lieu d'exposition associatif ayant pour objectif premier de montrer la jeune création contemporaine sous ses formes les plus diverses, en Lorraine et ailleurs.

Situé au 5, rue des Parmentiers, Octave Cowbell est un appartement ouvert aux visiteurs. On y entre par la fenêtre au moyen d'un petit escalier placé dans la rue. À l'intérieur, 25 m2 blancs, éclairés au néon avec cheminée. L'association est soutenue par la DRAC Lorraine, le Conseil Régional de Lorraine, le Conseil Général de la Moselle et la Ville de Metz, membre du réseau Lora.

© Galerie Octave Cowbell

Millefeuille(s), PMu, 1996/2015Millefeuille(s) consiste à tapisser la surface d’un mur à l’aide de feuilles de papier coloré se chevauchant légèrement. La juxtaposition de ces rectangles aux teintes pastel ou soutenues se réfère explicitement à certaines compositions de Piet Mondrian et d’Ad Reinhardt. Proliférante, l’œuvre se déploie aussi bien à l’intérieur d’un musée ou d’une galerie qu’en extérieur, sur des façades, des emplacements publicitaires ou de simples panneaux électoraux… Nonobstant un effet pictural évident, la présence d’un texte imprimé sur chaque feuille renvoie au spectateur un reflet, parfois ignoré, d’une partie de son environnement. C’est ainsi qu’à la galerie Octave Cowbell, Tania Mouraud recourt aux noms des chevaux de course publiés par les journaux que consultent les turfistes et les propriétaires de chevaux. Familiers à une partie de la population, ces noms, souvent insolites, constituent une poésie tout à la fois sophistiquée et populaire.

Galerie Octave Cowbell5, rue des ParmentiersDu jeudi au samedi de 14h à 19hEt sur rendez-vous : +33(0)6 61 62 27 79Entrée libre

galerie toutouChiCJusqu'au 5 octobre 2015

© Photo : Sébastien Grisey

C’est à partir de septembre 2010, à l’occasion de la Nuit blanche 3, que Vanessa Steiner et Cédric Shili réinvestissent les locaux d’un ancien toiletteur pour chien afin de créer la galerie Toutouchic, un lieu de diffusion et de valorisation de la création contemporaine axé sur les champs de l’installation et du graphisme au sens large (typographie, édition, affiche…).

La démarche de la galerie est de présenter des travaux aux accents ludiques autour de problématiques contemporaines. Les médiums utilisés, la notion de détournement de l’objet, le décalage, les rapports d’échelle sont autant de possibilités qui permettent aux spectateurs d’entrer simplement dans la démarche des artistes et d’aborder dans une deuxième lecture des problématiques plus « complexes ».

Peinture interaCtiveUne des plus anciennes œuvres de Tania Mouraud pour l’une des plus jeunes galeries messines ! En 1968, l’artiste conçoit un projet de Peinture interactive, dans une esthétique proche de celle de l’abstraction géométrique. La structure kaléidoscopique de l’œuvre conserve la planéité et la verticalité du tableau, mais elle en explose l’unité statique, chacune des dalles hexagonales qui la composent étant permutable et orientable à loisir. Le visiteur peut contribuer à des compositions dont l’artiste n’est plus l’auteur exclusif. Interactive, l’œuvre poursuit la démystification amorcée plus tôt par le Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV) qui exigeait en 1963 « un spectateur conscient de son pouvoir d’action », capable de « faire lui-même la vraie “révolution dans l’art”. »

Première production de la galerie Toutouchic, Peinture interactive a été entièrement soutenue par un financement participatif lancé en décembre 2014 sur la plateforme KissKissBankBank. Mutualisant les réseaux de l'artiste, du Centre Pompidou-Metz et de la galerie, le projet a dépassé son objectif initial. Jamais exposé depuis sa conception, Peinture interactive est présentée avec deux prototypes, prêtés par l'artiste.

Galerie Toutouchic23 ter, rue de La HayeDu mercredi au samedi de 14h à 18het sur rendez-vous : +33(0)6 78 47 03 57 / +33(0)6 82 47 82 87Entrée libre

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la vitrine des galeries lafayetteJusqu'au 5 octobre 2015

« I can't Breathe ». Les mots éclatent et se disloquent au cœur de la ville, en pleine rue commerçante. Cette phrase, prononcée en 2014 par une victime des violences policières aux États-Unis, est inédite dans le travail de Tania Mouraud. Elle est écrite avec une typographie particulière créée par l'artiste évoquant l'univers du Street art et du graffiti et est volontairement éclatée. Le choix des couleurs et l’effet moiré du matériau masquent un temps le drame des mots derrière le plaisir du regard. Cependant, le message ravivera peut-être la mémoire des passants, qui prendront le temps de s’arrêter et de le déchiffrer, sur cet événement remplacé depuis par tant d'autres événements. De nombreuses manifestations s'étaient tenues alors avec des passants portant des pancartes « I Can't Breathe » - tout comme des millions de Français ont défilé en début d’année derrière des « Je suis Charlie ».

Cette proposition - comme toutes les œuvres de Tania Mouraud qui demeurent ouvertes à l'interprétation – offre un espace où chacun pourra projeter ses propres référents. L’artiste a souvent évoqué dans son travail les questions d’aliénation et d’émancipation, mais aussi la lutte contre les discriminations, parfois de manière allusive - comme le choix d’intituler une de ses séries « BLACK POWER », en référence aux Black Panthers -, parfois de manière plus littérale avec l’installation vidéo La Fabrique.

Galeries Lafayette Metz4 Rue Winston Churchill

dans l'esPaCe urbaindu 24 au 30 juin 2015

City PerforManCe n°1Considéré comme une œuvre anthologique de l’art de la fin des années 1970, le « NI » reproduit sur 54 panneaux d’affichage de l’est parisien aura frappé les esprits. Ces lettres étendues sur 4 x 3 mètres, d’une extrême intensité visuelle, questionnent le passant et utilisent à contre-emploi les stratégies traditionnelles de la publicité. Négation ultime, ou message ouvert à la projection du passant, « NI » est la désapprobation d’une société où consommation rime avec illusion.

Avec ce « NI », régulièrement réactivé depuis, l’artiste abandonne son approche purement philosophique et linguistique pour un contenu plus politique. À l’instar de ce projet, les phrases qu’elle emploie ensuite évitent l’écueil de la littéralité ou de l’actualité et demeurent, par l’abstraction de leur représentation, des protestations « à bruit secret ».

L'œuvre sera réactivée dans l'agglomération messine durantdu 24 au 30 juin 2015.

ésal

L’ÉSAL site de Metz est un établissement public qui constitue, avec l’école d’Épinal et le CEFEDEM, le seul pôle d’enseignement supérieur artistique arts plastiques-musique-danse en Lorraine. Il entretient un riche réseau de proximité, avec les institutions artistiques et culturelles locales : Centre Pompidou-Metz, Musée de l’Image d’Épinal, 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, Centre d’art la Synagogue de Delme, galerie Octave Cowbell…Avec plus de 160 étudiants et une équipe pédagogique constituée d’artistes, théoriciens et praticiens, il offre avec son programme Erasmus une ouverture transfrontalière, sur l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg.

La rétrospective est réalisée avec la contribution de l’École Supérieure d’Art de Lorraine.

Les étudiants ont participé à des workshops en présence de l'artiste. Une dizaine d'entre eux se sont mobilisés pour la réalisation des wall paintings et le montage de l'exposition.

L'un des workshops a donné lieu à l'édition d'un CD. Certains étudiants ont réalisé deux vidéos documentaires, diffusées au Centre Pompidou-Metz et au Centre d'art contemporain Faux Mouvement.

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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5.extrait :

« tania Mouraud de a à ... »À l’image de la rétrospective – pensée comme une rétrospective possible –, ce glossaire tente d’apporter quelques clés d’entrée dans le travail de Tania Mouraud. Conçu dans une veine deleuzienne, ce lexique parcellaire et nécessairement partial propose un parcours à la fois rhizomatique, elliptique, scientifique et poétique à travers un œuvre qui ne saurait s’envisager de manière univoque.

ad nauseaMOu l’éternel recommencement du désastre.

Le titre de la monumentale installation vidéo et sonore de Tania Mouraud pourrait constituer une clé de lecture d’une grande partie de son travail. Traversées par la guerre, la Shoah, et plus récemment la mutilation de la Terre mère, ses œuvres offrent autant de puissantes déflagrations : les mots lentement déchiffrés des « Wall Paintings » explosent à la conscience du lecteur, les vidéos et les photographies, en échappant à toute construction narrative, sont autant d’expériences ouvertes qui font aussi bien référence à l’Histoire qu’à la subjectivité du regardeur, qui peut se projeter en elles. L’évocation de la Shoah – le « désastre absolu de la soi-disant civilisation occidentale : créer des usines pour faire mourir les gens » – est récurrente depuis le tout début des années 2000. L’artiste poursuit sa réflexion sur la mécanisation de la destruction et l’a élargie à une série d’œuvres-paraboles sur toutes les formes d’anéantissement dont on pourrait retracer le cheminement, de l’aliénation des corps au travail avec La Fabrique à la disparition de la pensée avec Ad Nauseam, en passant par la Nature avec Once upon a time et ses puissantes images des machines d’abattage d’arbres. Ni sentence, ni édification dans cette démarche de Tania Mouraud mais une secousse, une fulgurance dans le silence assourdissant de l’Histoire et de la société, une incitation à l’éveil des consciences.

autodidaCte« Être autodidacte, cela n’existe pas – chaque personne que tu rencontres est ton maître pour un temps », objecte Tania Mouraud lorsque l’on évoque ses années de formation. Hors des académies, universités et écoles d’art, l’artiste s’est façonnée au gré des rencontres, grâce à son insatiable curiosité pour la philosophie, la sociologie et par sa fréquentation assidue des expositions.

Auto-apprentissage par ardente porosité au monde donc et frottement aux cercles intellectuels et militants rencontrés pendant les années passées à Düsseldorf, de 1959 à 1964 : le Groupe Zero, Joseph Beuys et son enseignement ouvert à tous, l’existentialisme ; la fréquentation – toujours libre – de militants du Front de libération national (FLN) ou de cercles politiques ; le contact avec le monde ouvrier et le travail à la chaîne. Ces expériences, cette école de l’humanité ont affûté la conscience et l’esprit critique de celle qui se dit « assoiffée de connaissances » – politisée mais non dogmatique. Ses séjours aux États-Unis puis en Inde – où elle se rend régulièrement depuis quarante ans – parachèvent une « formation de citoyen du monde » et ouvrent la voie à une déconstruction systématique des discours et des conventions de la société occidentale. Cet auto-apprentissage est devenu méthode de travail : depuis l’Autodafé de 1968, Tania Mouraud se lance dans une nouvelle aventure artistique dès qu’elle a le sentiment d’être parvenue à la maîtrise de son sujet et de son médium, afin de rester en permanence dans un état « insecure ».

ConfidenCeTania Mouraud envisage chacune de ses créations comme une confidence faite à celui qui se donnera la peine de les regarder, d’y consacrer du temps, de les décrypter ou simplement se laissera toucher. En posant un postulat d’égalité avec le spectateur, elle instaure une forme d’empathie et de partage : « Je le crédite de tout ce que je suis. Je sais qu’il a des émotions et je ne me sens pas supérieure en affirmant quelque chose. Lorsque je sors de ma grotte, voilà ce que je vois. Et je sais que tu le vois aussi, dans le fond. »

CyCles / renouvelleMent« Il est très important de déterminer exactement quelle est la spécificité du médium avec lequel je travaille pour en sortir le maximum d’efficacité au niveau de la forme. » Tania Mouraud, qui estime qu’en principe « il faut trois ans pour dominer un sujet », commence en 1963 par la peinture, qu’elle abandonne dès 1968 en réalisant l’action éminemment symbolique de l’autodafé. Elle réalise dès lors des espaces d’initiation, environnements audio-perceptifs parmi les premiers qui ont été réalisés de ce côté de l’Atlantique. Puis, en 1971, elle effectue son premier voyage en Inde, à l’issue duquel elle prendra naturellement un nouveau tournant, donnant naissance à ses pièces les plus conceptuelles. Elle

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utilise alors une méthode analytique pour explorer son travail et le faire évoluer. Elle développe ensuite un art lié à l’espace public, et, après un détour par la photographie, revient à la peinture à la fin des années 1980.

À la toute fin des années 1990, elle se lance dans la vidéo. Le registre de l’émotion est désormais assumé, ce médium étant à même d’évoquer les silences de l’Histoire et de faire « saigner intérieurement » le regardeur par « ce qui surgit de l’effraction du réel ». Elle s’inscrit au Berklee College of Music, dont elle suit les cours en ligne, pour pouvoir maîtriser pleinement le travail sur le son, sans intermédiaire. Cette autonomie de production inaugure une nouvelle phase de son travail. Le second moment pivot pour sa pratique de la vidéo est la découverte du musicien David Krakauer et l’apprentissage de la clarinette et de la musique klezmer. « C’est grâce à lui que j’ose aller m’acheter une clarinette et que j’ose enfin regarder en face toute cette histoire que j’avais tue. À partir du moment où j’ai accepté mes émotions, j’ai décidé que je n’écrirai plus et que je baserai tout mon travail sur l’émotion. L’outil de l’ordinateur m’a donné cette liberté dont j’avais besoin. »

déCoratif« Objectivement, j’ai toujours rêvé de vivre dans le blanc. Sauf que la vie crée du décor, qu’on le veuille ou non. Je me suis donc posé la question de savoir comment gérer ce décor artistiquement, sans tomber dans le kitsch. Dans l’absolu, le décoratif est une posture. On remet par exemple des appartements corbuséens aux lignes extrêmement épurées et aux surfaces dépouillées aux ouvriers et eux ne rêvent que d’une chose : y mettre du papier peint fleuri. On voulait qu’ils travaillent et qu’ils ne pensent pas. Ce minimalisme zen est un acte de pouvoir de la classe dirigeante sur les travailleurs. »

éColoGie ?Depuis les « INITIATION SPACES » des années 1970, le paysage, l’animalité, la puissance de la nature apparaissent de manière récurrente dans le travail de Tania Mouraud sans que celle-ci revendique pour autant une position écologique. Toutefois, l’on sent poindre dans les photographies et les vidéos de ces dernières années une préoccupation pour le vivant qui dépasse la seule question anthropocentrique et se déploie selon deux axes. D’une part, la question de la disparition mécanique et organisée du vivant, évoquée plus haut ; d’autre part, une certaine esthétique de la destruction avec des œuvres comme les « Balafres » et les « Désastres », qui montrent la troublante beauté des stigmates nés de l’action irréversible de l’homme dans le paysage. Dans les deux cas, l’artiste évoque une attaque organisée du vivant, à laquelle répond une caméra subjective qui place au même niveau l’humain et les espèces avec lesquelles il co-évolue depuis des millions d’années. Cette forme intuitive de biocentrisme s’incarne avec puissance et sérénité dans les baleines d’Ad Infinitum. L’initiation aux spiritualités orientales n’est sans doute pas étrangère à cette pensée de l’interrelation et à cette empathie pour le vivant quel qu’il soit qui traverse son travail depuis quinze ans. L’artiste nous invite à une vigilance partagée : « Nous sommes des veilleurs de nuit face à une mondialisation sauvage, à un développement désormais désordonné. Si nous n’y prenons pas garde, ce sera un développement dévastateur. »

effroi« Quel est mon premier souvenir dans la vie ? C’est le son d’une sirène, la peur de l’adulte qui me prend dans ses bras dans une couverture… Quand je vous en parle, je la vois, je la ressens, cette peur de l’adulte. C’est la guerre… Mais j’étais très jeune, je n’ai pas de souvenirs, seulement le son, la sirène et la peur de l’adulte. Cette peur palpable de l’adulte, et cette peur primordiale que j’ai vécue. Il faut dire que jusqu’à l’âge de trente ans, toutes les nuits, je rêvais que les SS venaient me prendre. Dans mes vidéos, il y a ça, cette angoisse … »

Enfant de la guerre et de ses désastres, Tania Mouraud écrit en 1970, à propos de sa première chambre de méditation, One More Night : « Je me construis un monde où je pourrais mourir en paix. » Plus tard, elle « ouvre les yeux sur l’épouvante du monde ». Le travail de Tania Mouraud oscille ainsi en permanence entre ordonnancement et chaos, sérénité et angoisse.

Dans cette tension des contraires se rejouent des notions traditionnelles de l’histoire de l’art et de la philosophie, notamment celle du sublime, dont elle investit deux registres. Celui que décrit Edmund Burke au xviiie siècle renvoie à la révélation de notre vulnérabilité face à la puissance de la nature et à l’effroi mêlé de fascination que cet entendement procure. Ad Infinitum et l’apparition du corps démesuré de la baleine qui vient frôler l’embarcation ou encore At the Core, réalisé derrière les chutes du Niagara, ne sont que quelques occurences de cette quête de l’instant suspendu entre péril et délice. Cette compréhension fulgurante de l’incommensurable, de l’inéluctable et du dépassement de soi se retrouve dans des installations vidéos comme Once Upon a Time et AD NAUSEAM. Le second registre renvoie à l’idée d’un au-delà du seuil (sub limis) : cet état de conscience vers lequel Tania Mouraud tente d’emmener le regardeur. Les « Wall Paintings », dans la lenteur de leur déchiffrement et la puissance de leur aveu, rejouent cette entreprise de sidération et de ravissement du spectateur suspendu entre choc et incertitude dans l’instant de la compréhension.

éManCiPationL’émancipation – « action de s’affranchir d’un lien, d’une entrave, d’un état de dépendance, d’une domination, d’un préjugé » – constitue un leitmotiv dans le travail de Tania Mouraud, depuis l’autodafé de ses premières peintures : défiance vis-à-vis des « ismes », renouvellement constant des formes de sa pratique, conscience de classe sans dogmatisme, etc.

Au-delà, ce mot incarne l’attitude de l’artiste à l’égard de son « regardeur », convié à cheminer avec elle vers la connaissance : les « photos-textes » et tous les travaux autour du langage, de l’intelligibilité de l’acte de perception, l’expérience directe et presque physique des œuvres vidéos en sont quelques exemples. La découverte, en Inde, de relations fondées sur la réciprocité des échanges, l’absence de rapport d’autorité et de domination, fut, si ce n’est fondatrice, du moins une réponse à ses questionnements intellectuels d’alors. La recherche d’une communication directe, hors des lieux dédiés à l’art, mais aussi une certaine confiance en l’intelligence du spectateur sont autant d’expressions de cette volonté « de faire un art admissible pour l’élite et compréhensible pour la concierge », d’opérer un « partage du sensible » non exclusif, une forme d’initiation qui invite le public à atteindre un autre état de conscience. Plus profondément, l’artiste,

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à l’instar de Jacques Rancière, considère qu’il faut penser les autres et « se penser capables d’un autre mode de vie que celui d’êtres dominés ».

eMPowerMentL’Histoire est toujours écrite sur le mode de l’history – oubliant largement la voix des femmes, y compris dans l’histoire de l’art –, et non de l’herstory, pour reprendre le néologisme de la poétesse américaine Robin Morgan. Dès l’aube de sa carrière, Tania Mouraud a choisi sa voix/voie : « Il faut être soldat », conquérir son droit à être artiste sans restriction ni détermination d’aucune sorte. Pour échapper au carcan du genre, elle signe ainsi « Mouraud » ses premières œuvres et, dès lors, s’éloigne des signes supposés d’un travail de femme. Son féminisme est en acte : sortir de la sphère de l’intime, s’emparer du symbolique, à commencer par le premier outil de pouvoir, le langage. L’historienne de l’art et critique américaine Lucy Lippard l’avait relevé en 1976 : « Mouraud est une ardente féministe. Néanmoins, il y a un an environ, en réaction au contexte dans lequel s’inscrit l’art des femmes en Europe, elle a abandonné tout sujet féminin au profit du […] concept mot-perception [perception-word concept] fondé sur un support complètement neutre – le mur . » Tania Mouraud, poursuit, depuis, une insurrection permanente face à la domination, qui s’acte mais ne se déclame pas : elle occupe les territoires et travaille à l’échelle d’environnements, investit l’espace public, questionne et déconstruit les régimes d’autorité. Womanisbeautiful (1992) est sa seule œuvre qui fasse ostensiblement référence à cette narration aveugle de l’Histoire, venant suggérer, par son dispositif même, que d’autres récits deviennent possibles lorsque cesse la surexposition des mythologies traditionnelles.

esPaCe PubliC« Pour moi, l’espace de la galerie représentait aussi un lieu public ; en tant que femme, je sortais de la cuisine pour aller à la galerie. C’était quelque chose ! Il faut bien se souvenir qu’à l’époque les femmes n’avaient pas de droits. On ne pouvait pas travailler sans l’autorisation du mari ou du père, on n’avait pas le droit d’être en pantalon, on n’avait pas le droit d’avoir un compte en banque, on ne pouvait pas divorcer, etc. […] Pour moi le premier espace public a été la galerie. La rue représentait l’extension de la galerie. […] Pour moi, [l’« espace public » d’aujourd’hui], c’est Internet. Dès que je fais quelque chose, j’ouvre un blog en parallèle : pour mon travail sonore, pour la vidéo et pour les photographies. J’envoie les liens aux gens que je connais, qui peuvent laisser des commentaires, et l’information circule. »

histoire(s)« Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. » Cette phrase de George Santayana, déployée par Tania Mouraud sur la façade du MAC/VAL en 2014, s’inscrit dans la série de memento qui scandent l’œuvre de l’artiste. La référence à l’Histoire et à ses silences, à l’amnésie volontaire ou à la « myopie » des peuples, pour reprendre le terme de W. G. Sebald, est récurrente dans le travail de Tania Mouraud, que ce soit à travers les « Wall Paintings », les photographies ou les installations vidéos. Sightseeing, réalisée en 2002, est l’une des premières œuvres qui se réfère, par une évocation pudique, au drame de la Shoah.

Quelques années plus tard, les photographies de tombes dépourvues de stèle d’un cimetière juif (IASI), la peinture murale réalisée dans l’ex-palais du dictateur Ceaucescu, à Bucarest, IHSABH – « I haven’t seen any butterfly here » (« je n’ai pas vu de papillon ici ») –, à partir d’un poème de Pavel Friedmann, enfant déporté dans le camp-ghetto de Terezín, ou encore HCYS?, poursuivent cette traversée de « l’impensable » et de « l’incommensurable ». Au-delà de la Shoah, c’est l’atrocité de tous les génocides et de la guerre qui est suggérée. L’artiste n’ajoute pas de représentation du désastre au flot d’images terribles auxquelles nous sommes exposés et dont la surabondance a réduit notre capacité à réagir. « La compassion, pour avoir été poussée à l’extrême limite, s’engourdit », confirme Susan Sontag. Tania Mouraud privilégie au contraire la puissance d’évocation de certaines scènes et la résonance du langage, leur capacité à générer une proximité soudaine et fulgurante avec le passé, pour « inquiéter son temps ». Sa position est celle de la confidence partagée, de l’effraction du regard intime dans l’universalité de l’horreur, la porte entrebâillée sur le drame et l’effroi, derrière la distance de l’image ou des mots.

indeEn 1971, comme nombre de ses contemporains, Tania Mouraud entreprend le voyage vers l’Inde. Un billet ouvert pour le retour, une adresse au Kerala en poche et des textes philosophiques indiens et tibétains en tête, elle espère trouver là-bas les réponses que la philosophie occidentale et les paradis artificiels peinent à lui apporter. Le travail sur les chambres de médiation, initié depuis deux ans, est également une des impulsions de ce premier voyage. Arrivée à Bombay en pleine mousson, sans aucun repère linguistique ou culturel, elle sent pour la première fois que la nature domine l’homme. Elle restera finalement six mois, puis repartira chaque année en Inde. Cette aventure philosophique aura une incidence directe sur son travail : l’initiation aux grandes questions sur la perception, sur l’identité et la place de l’individu dans l’univers s’incarnera dans la série des « photos-textes » puis dans les « Art Spaces » des années 1970. Elle ouvrira plus largement un questionnement sur la viabilité de l’œuvre d’art « tout en montrant comment ceux qui se revendiquent de l’art conceptuel produisent au fond une forme stylistique, s’arrêtant à la forme et non au contenu ». L’Inde offrira également à l’artiste une « formation de citoyen du monde », en favorisant un décloisonnement du regard, une relativisation des positions occidentales sur la politique internationale et une perception plus aiguë des questions post-coloniales.

louvreIssue d’un milieu cultivé, grandissant au contact d’artistes aussi divers que Blaise Cendrars, Isidore Isou, Jacques Prévert ou Jean Fautrier, Tania Mouraud forge son œil d’artiste à leur contact, et fréquente très régulièrement les salles du Louvre. Là-bas, elle découvre les maîtres de la peinture classique qui la mèneront vers des artistes plus contemporains, dont certains auront une grande influence dans la construction de son œuvre, comme Joan Miró, Fernand Léger ou Jackson Pollock. Cette prégnance du médium pictural se retrouvera dans son travail : « Tous mes espaces, toutes mes installations vidéos sont fondés sur une promenade perceptuelle dans laquelle on passe d’un état à l’autre. Je fonctionne comme un peintre. Je pars à la cueillette d’images, sans aucune idée préconçue. Tout se joue au montage. »

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noiseL’approche du son que Tania Mouraud revendique provient tout droit de la musique bruitiste. Elle avoue volontiers aborder la composition musicale en introduisant une notion de hasard « à la Marcel Duchamp » au cœur de ses créations. Les notes tirées d’un chapeau deviennent chez elles des milliers de samples intégrés dans un logiciel informatique qui lui permet de les diffuser ponctuellement. Héritière de la musique aléatoire, mais également du futuriste italien Luigi Russolo, du Russe Arseny Avraamov, d’Edgar Varèse ou encore du Japonais Merzbow, Tania Mouraud crée en live sa composition sur les images projetées lors de ses performances. La diffusion de l’image est fondée sur un même principe de sampling mais à la différence du son, la notion de hasard n’intervient pas puisque chaque séquence est travaillée et montée en amont. Les sons quant à eux s’additionnent et, ce faisant, certains bruits disparaissent pour en créer d’autres, ce que Tania Mouraud désigne par l’« effet de phase ». Elle assiste alors en temps réel à la création de ces sons, au même moment que le public. L’artiste commence à utiliser ce type de procédé avec Unité de Production, même si son intérêt pour le son est bien antérieur à cela. Il a commencé à s’exprimer avec ses chambres de méditation, pour lesquelles elle créait alors mentalement les sons pour les faire produire par autrui. L’usage de l’ordinateur sera déterminant dans sa pratique directe de la composition, au tournant des années 2000, lorsqu’elle aborde la vidéo et abandonne momentanément la peinture et la photographie – l’image fixe, en somme.

PerCePt as ConCePt« Nous vivons dans une société tellement frelatée que la “peinture figurative”, la RE-présentation a été remplacée par le discours sur l’œuvre. On dit : “Tania Mouraud travaille sur la perception, i.e. elle fait un discours sur la perception.” Je n’ai jamais travaillé sur la perception. Je me sers de celle-ci pour renvoyer à l’expérience ultime précédant tout code. La perception est un code et parler de ce code serait encore le serpent qui se mord la queue. » « Mon travail n’est pas une représentation mais une mise en scène d’une réalité occultée par des idées reçues. La mise en scène de l’appareil psychique, des concepts qui recouvrent les faits. »

rétrosPeCtiveTentative de parcourir sans trahir, d’assumer le principe d’« élection » sans amoindrir la richesse d’un travail, de regarder le chemin parcouru sans l’édulcorer.

En 1995, le Frac Lorraine entamait avec l’artiste une histoire au long cours, ponctuée de plusieurs collaborations, souvent dans l’espace public, qui donna lieu notamment, en 2005, au monumental et invisible HCYS?. Suite logique de l’histoire, la rumeur s’est répandue, a grandi dans la ville, qui lui ouvre désormais ses portes.

Acte I : de l’Autodafé à AD NAUSEAM, retour, au Centre Pompidou-Metz, sur un parcours à tendance conceptuel, placé sous le signe de l’intranquillité et de la réinvention permanente ; entre désastre et plénitude, sédition et empathie, désolation et espérance, minimalisme et over-décoratif assumé.

Acte II : l’été venu, pousser les portes, descendre dans la rue. D’abord avec les « NI » disséminés sur les panneaux publicitaires de l’agglomération, comme autant d’appels ouverts à l’indignation et au refus du matérialisme outrancier. Puis à travers un parcours dans huit lieux partenaires de la ville de Metz, qui se sont fédérés autour du travail de l’artiste : la Galerie d'Exposition de l'Arsenal – EPPCC Metz en scènes, la chapelle des Templiers, Saint-Pierre-aux-Nonnains, Faux Mouvement – Centre d’art contemporain, 49 Nord 6 Est – le Frac Lorraine, le Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole, les galeries Toutouchic et Octave Cowbell. Il s’agit de redécouvrir Tania Mouraud avec des pièces majeures ou inédites, de partager la malice de certaines pièces. Témoins privilégiés de cette aventure, les étudiants de l’École Supérieure d’Art de Lorraine accompagnent le projet et échangent avec l’artiste pendant une année.

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6.les Prêteurs

alleMagneStadtmuseum Zweibrücken

états-unisFranklin Furnace Archive, Inc.

franCe

Metz

49 Nord 6 Est – Frac Lorraine

Paris

Centre Pompidou, Musée national d'art moderne

Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Centre national des arts plastiques

rennes

Fonds régional d'art contemporain, Bretagne

saint-étienne

Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, Saint-Étienne Métropole

sélestat

Fonds régional d'art contemporain, Alsace, agence culturelle d'Alsace

Collections particulières

Prêteurs ayant souhaité conservé l'anonymat.

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7.la PrograMMation Culturelle

autour de l'exPositionDans le prolongement de ses expositions, le Centre Pompidou-Metz propose une programmation artistique pluridisciplinaireau sein des espaces dédiés, Auditorium Wendel et Studio, mais également au sein des espaces d'exposition, dans le Forum et les jardins.

Le décloisonnement des espaces et des contenus permet une forme inédite d'échange entre les expositions et le spectacle vivant.

Les rendez-vous sont pensés autour des expositions afin d'en développer le thème à travers d'autres champs de la création : danse, musique, théâtre, cinéma, conférences...

Le Centre Pompidou-Metz offre ainsi une lecture vivante de l'art moderne et contemporain en faisant dialoguer entre elles des disciplines artistiques et en favorisant la rencontre entre les artistes et le public.

TEMPS FORT 1Musique

sa 07.03 + di 08.03.1515:00

Purr (infra)KasPer t. toePlitzCompositeur et architecte sonore, Kasper T. Toeplitz joue des tensions entre les textures des bruits et des sons et s'attache à bâtir une enveloppe sonore autour de l'auditeur. Littéralement plongé dans un univers vibrant, celui-ci est transporté et invité à déambuler parmi les musiciens dans ce dispositif vivant pensé et créé pour l'occasion. Bourdonnements, frottements et vagues de basses électriques évoluent et modifient le paysagesonore sans répit.Le monde électrique et organique de Kasper T. Toeplitz révélédans PURR (infra) semble infini et le voyage est envoûtant.

galerie 32h30' – Entrée libre sur présentation d’un billet d’entrée auxexpositions.

Composition : Kasper T. Toeplitz / Basses électriques : Kasper T. Toeplitz, Jean-Baptiste Hanak, Raphaël Ortis, Eryck Abecassis.Régie générale : Zak Cammoun

Une création de Kasper T. Toeplitz pour Sleaze Art, ensemblede basses électriques.

leCture

sa 07.03 + di 08.03.1516:00

les rouleaux d’ausChwitzde zalMen lewental, Par ysé tranZZalmen Lewental a fait partie des Sonderkommando du camp d’Auschwitz : des prisonniers contraints de participer à la solution finale. Afin de faire savoir au monde les horreurs qu’il a vécues, il rédiga avant de mourir des manuscrits, puis enterra ses écrits dans des bouteilles ou des boîtes en fer, près des chambres à gaz. Retrouvés plus tard, ces « rouleaux »ont été abîmés par le temps et l’humidité. Des mots se sont effacés.Assister à lecture des manuscrits par Ysé Tran, qui respecte ces silences assourdissants, est une expérience bouleversante.

auditoriuM wendel75’ - Tarif : 5€

Sur une proposition de Tania Mouraud.

le Pass

Le Pass permet aux visiteurs d'accéder pendant un an à l'ensemble des expositions du Centre Pompidou-Metz, accompagnés d'une personne de leur choix, et de bénéficier de tarifs réduits pour assister aux spectacles et conférences.

Tarif au 1er avril 2015 pour une première adhésion : 37 euros.Tarif réadhésion : 33 euros..

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TEMPS FORT 2PerforManCe hors les Murs

ve 26.06.1520:30

iacdet#2tania MouraudMixant un flux d’images-mouvement en noir et blanc filmées ou téléchargées sur internet, Tania Mouraud a réalisé une bande de 45 minutes dans laquelle se superposent des sujets graves ou quotidiens. Les images de l’esclavage s’entrechoquent avec la récolte de la canne à sucre industrialisée. Gandhi, MartinLuther King, Nelson Mandela et Franz Fanon apparaissent en superposition pour nous rappeler l’importance de leurs messages, en vis-à-vis des désastres écologiques tels que Fukushima, du printemps arabe et des manifestations pour la liberté d’expression.

Tania Mouraud improvisera en live sur cette vidéo avec des samples qu’elle a collectés dans ses nombreux voyages, invitant le spectateur à se confronter aux soubresauts de l’histoire.

les trinitaires45’ - Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Dans le cadre de l’inauguration de l’exposition Tania Mouraud. Parcours.En collaboration avec Les Trinitaires – Metz en Scènes et la Ville de Metz dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin. / metz.fr

un diManChe, une oeuvre

di 28.06.1510:30 + 11:45

autour de de la déCoration à la déCoration de tania Mouraud (1994-1995)lieutenant-Colonel réMi PorteTransposées à l’échelle de caissons muraux, ces distinctions honorifiques, civiles ou militaires miniatures, accrochées sur un fond anthracite reprenant la teinte d’un costume, font entrer la peinture d’histoire dans l’ère de l’abstraction géométrique, recyclant par la même occasion la décoration honorifique en décoration d’intérieur.

galerie 245’ - Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions.

Dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin.

atelier

sa 27.06 + di 28.06.1510:00

Cours de MéditationPar le Centre bouddhiste KadaMPa dharMaChaKra de MetzUne séance dure environ 90 minutes et comprend : une méditation simple pour calmer l’esprit ; un enseignement proprement dit au cours duquel un thème spécifique sur la méditation ou sur la philosophie bouddhiste est développé ; une méditation guidée pour essayer d’obtenir une expérience pratique.

Un moment est accordé aux questions-réponses. Ceux qui le souhaitent peuvent rester discuter après l’enseignement, autour d’une collation conviviale.

studio90’ - Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin.

PerforManCe

di 28.06.1514:00

Méryll aMPeSculpteur de formation et artiste sonore, Méryll Ampe établit des liens entre ces deux pratiques. Travaillant à partir de « field recordings » – des enregistrements glanés dans son quotidien retenus tant pour leurs qualités acoustiques qu’esthétiques – elle applique des techniques directement liées à la sculpture : tailler dans la masse, modeler, ciseler, en utilisant des outils numériques de traitement du son. L’analyse approfondie de celui-ci permet d’en capter les reliefs initiaux, de les accentuer, et les « sculpter » en temps réel.

Attentive aux résonances, tensions et ruptures, Méryll Ampe confronte l’auditeur à sa réflexion sur la matérialité du son.

Jardin sud40’ - Entrée libre.

Dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin.

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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performance

DI 28.06.1515:00

DaVID KraKaUerClarinettiste new-yorkais, David Krakauer réinvente depuis 25 ans la musique klezmer. Né outre-Atlantique d’une famille d’immigrés, il est tout d’abord élève au Conservatoire de Paris puis à la célèbre Julliard School de New York.

Figure de proue de la scène jazz new-yorkaise, il découvre la musique klezmer, à la fois nostalgique, joyeuse et entraînante et en tombe amoureux. Après avoir fait partie du groupe The Klezmatics, il publie en 1995 sur le célèbre label de John Zorn Klezmer Madness! puis en 2009, avec Tweet Tweet, il pimente le klezmer de jazz-funk.

Pour son concert unique au cœur de l’exposition, David Krakauer présente une création exceptionnelle en dialogue avec l’œuvre de Tania Mouraud.

GalerIe 260’ - Tarif : 15€Le billet donne également accès à la performance de Phill Niblock The Movement Of People Working et aux expositions.

Dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin.

performance

DI 28.06.1516:00

THe moVemenT of people WorKInGpHIll nIblocKŒuvre centrale dans la carrière de Phill Niblock, cette série de films 16 mm, tournés entre 1973 et 2010 dans des zones reculées de la Chine, du Brésil, du Portugal, de l’Arctique, des Adirondacks, etc., dépeint le travail quotidien des habitants de régions rurales ou maritimes à travers les mouvements et des gestes. La répétition mécanique et naturelle des actions des travailleurs est sublimée, et accompagnée d’une musique évolutive composée de longues tonalités, en écho à la répétition presque chorégraphique des images.

Pionnier de la musique expérimentale, Phill Niblock développe depuis plus de cinquante ans une œuvre pluridisciplinaire alliant musique minimaliste, art conceptuel et cinéma.

STUDIo2:00 - Tarif : 5€Entrée gratuite sur présentation du billet pour la performance de David Krakauer. Accès possible après le début de la séance.

Conception, musique et film : Phill Niblock Musique et image : Phill Niblock, d’après son film Movement Of People Working, accompagné sur scène de Dafne Vicente-Sandoval et Deborah Walker

En partenariat avec l’association Fragment. fragmentasso.wordpress.com

Dans le cadre d’Ondes Messines – Festival Musiques et Numérique du 23 au 28 juin.

concerT HorS leS mUrS

Sa 27.06 + DI 28.06.1510:00

le cHanT DU prIncerama VarmaDescendant direct du Maharaja et brillant compositeur Swathi Thirunal Rama Varma, le Prince Rama Varma interprète la musique « classique » de l’Inde du Sud, la musique carnatique.

Musique religieuse codifiée par les Védas, ces textes sacrés de l’hindouisme à l’origine millénaire, elle est généralement interprétée par un petit groupe de musiciens. Elle se construit dans le cadre mélodique du râga et se développe dans l’improvisation. Musique savante aussi, elle fut théorisée par des érudits indiens au long des siècles. Un intense voyage musical et spirituel.

arSenal - Salle De l’eSplanaDe90’ - Tarif D : 24 /19 /10 (-26 ans, demandeurs d’emploi).

Une coproduction du Centre Pompidou-Metz et de l’EPCC – Metz en Scènes.

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

expoSITIonCommissairesHélène Guenin

Élodie Stroecken

Chefs de projetJennifer Gies

Irène Pomar-Marcos

ScénographieEst-ce ainsi : Xavier Wrona,

Charles Aubertin et Meredith Black

GMGB : Émilien Deloche et son

équipe

La scénographie a été réalisée

à partir d'éléments originaux

conçus par Laurence Fontaine pour

l'exposition Formes simples.

Conception graphiqueNicolas Pleutret et

Michel Le Petit Didier

cenTre pompIDoU-meTzLe Centre Pompidou-Metz est un établissement public de coopération culturelle (EPCC), dont les membres fondateurs sont l'état, le Centre Pompidou, la Région Lorraine, la Communauté d'agglomération de Metz Métropole et la Ville de Metz.

ConSeil d'adminiStration

Alain Seban

Président

Jean-Marie Rausch Président d'honneur

Jean-Luc Bohl Vice-Président

metz métropole representativesJean-Luc Bohl Président

Arlette Mathias Vice-Présidente

Margaud Antoine-FabryConseillère communautaire

Patrick GrivelConseiller délégué

Hacène LekadirConseiller communautaire

Pierre MuelConseiller délégué

Patrick ThilConseiller communautaire

représentants du Centre PompidouSerge Lasvignes Président

Denis BerthomierDirecteur général

Bernard BlistèneDirecteur du Musée national d'art

moderne

Sophie CazesDirectrice juridique et financière

Catherine GuillouDirectrice des publics

Brigitte LealDirectrice adjointe du Musée

national d'art moderne en charge

des collections

Kathryn WeirDirectrice du développement culturel

représentants de la région lorraineNathalie Colin-OesterléConseillère régionale

Josiane Madelaine Vice-Présidente

Jean-Pierre Moinaux Vice-Président

Rachel Thomas Vice-Présidente

Olivier TritzConseiller régional

représentants de l'étatNacer MeddahPréfet de la Région Lorraine,

préfet de la Zone de Défense et de

Sécurité Est, préfet de la Moselle

représentants de la Ville de metzDominique GrosMaire de Metz, ville siège de

l'établissement

Dominique SchumanConseiller délégué

Personnalités qualifiéesFrédéric LemoinePrésident du directoire du groupe

Wendel

Patrick WeitenPrésident du Conseil général de la

Moselle

représentants du personnel du Centre Pompidou-metz Djamila ClaryChargée des publics et du

développement des ventes

élodie Stroecken

Chargée de coordination du pôle

Programmation

ÉquiPe du Centre PomPidou-metz

directionEmma Lavigne Directrice

Secrétariat général Diego Candil Secrétaire général

Pascal Keller Secrétaire général adjoint

Hélène de Bisschop Responsable juridique

émilie EnglerAssistante de direction

Cécilia Zunt-Radot Chargée de mission auprès de la

directrice et du secrétariat général

Pôle administration et finances Rodolphe di Sabatino Responsable du pôle administration

et finances Jérémy FleurChef comptable

Mathieu GrenouilletAssistant de gestion en

comptabilité

Audrey Jeanront Assistante de gestion en ressources

humaines

Ludivine MoratAssistante de gestion

administration générale

Alexandra MorizetResponsable des marchés publics

Véronique MullerAssistante de gestion en

comptabilité

Pôle bâtiment et exploitation Philippe HubertDirecteur technique

Mouhamadi Assani-BacarAssistant informatique et

audiovisuel

Christian BertauxResponsable bâtiment

Sébastien BertauxAgent technique électricien

Raphaël ClaudinChargé d'études

Jean-Philippe CurrivantAgent technique éclairage

Stéphane LeroyChargé d'exploitation

André MartinezResponsable sécurité

Jean-David Puttini Peintre

Pôle communication et développement Christophe Coffrant Responsable du pôle communication

et développement

Amandine ButticazChargée de communication et de

mécénat

Noémie Gotti Chargée de communication et

presse

Marie-Christine HaasChargée de communication

multimédia

Anne-Laure MillerChargée de communication

Amélie WatiezChargée de communication et de

mécénat

Pôle production Rodolphe Di Sabatino Responsable du pôle production

Charline BeckerChef de projet

Alexandre ChevalierRégisseur d'espaces

Jean-Pierre Del VecchioAdministrateur système et réseaux

Jennifer GiesChef de projet

Christine HallTechnicienne audiovisuel et

informatique

Annabelle LacourAssistante de production

Thibault LeblancRégisseur spectacle vivant

éléonore MialonierChef de projet

Fanny MoinelAdjointe au responsable du pôle

production

Irène Pomar-MarcosChef de projet

Marianne PouilleAssistante de production

Julie SchweitzerChef de projet

Jeanne SimoniChef de projet

Pôle programmation Hélène Guenin Responsable du pôle Programmation

Claire BonnevieÉditrice

8.GénérIqUe

L'exposition tania Mouraud. une rétrospective a été conçue par Le centre poMpidou-Metz.

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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Géraldine CelliChargée de programmation

Auditorium Wendel et Studio

Anne Horvath Chargée de recherches et

d'exposition

Hélène Meisel Chargée de recherches et

d'exposition

Alexandra MüllerChargée de recherches et

d'exposition

Dominique OukkalFabricant

élodie StroeckenChargée de coordination du pôle

programmation

Pôle publics

Agathe Bataille Responsable du pôle publics

Fedoua BayoudhChargée du développement des

publics et du tourisme

Djamila ClaryChargée des publics et du

développement des ventes

Jules ColyChargée de l'accueil et de

l'information des publics

Anne-Marine GuiberteauChargée de la programmation jeunes

publics et des actions de médiation

Benjamin MilazzoChargé du développement des

publics et de la fidélisation

Anne Oster Chargée des relations avec les

établissements de l'enseignement

Stagiaires

Rémi Bertrand

Juliette Bouveresse

Élodie Maginot

Anaïs Roesz

interVenantS extérieurS

réalisation des aménagements scénographiques SF Sans Frontière : Herman Schmit

et son équipe

Peinture et revêtement de sol Anoux Peinture : Jean-Yves Givert

et son équipe

installation électrique Cofely Ineo GDF Suez :

Christophe Lere et son équipe

installation de l'audiovisuel et éclairage Cottel : David Cottel et son équipe

transport et emballage des œuvres Artrans Axal : Pierre Heinrich,

Sébastien Schaeffer et son équipe

accrochage des œuvres Bovis transports : Pascal Bovis et

son équipe

montage, encadrement et soclage Aïnu : Stéphane Pennec et son équipe

tirages photographiques

Camara photo Yves : Yves Mahé et

son équipe

Production d'œuvres Art Project : Patrick Ferragne et

son équipe

Circad : Patrick Bouteloup et son

équipe

Graphilux : Pierre Brandely et son

équipe

Janvier : Bastien Speranza et son

équipe

Lynx : Caroline Baatout et David

Aumer

Constat d'état des œuvres Pascale Accoyer

Armelle Poyac

Élodie Texier-Boulte

assurance des œuvres Blackwall Green : Robert Graham

et son équipe

Bureau de contrôle Socotec : François Jimenez

Sûreté et sécurité Groupe SGP

Sécurité incendie Service Départemental d’Incendie

et de Secours de la Moselle

médiation

Phone Régie

nettoyage

Lustral

leS amIS DU cenTre pompIDoU-meTzLa vocation des Amis du Centre Pompidou-Metz est d'accompagner le Centre dans ses projets culturels, de fédérer autour de lui le monde de l'entreprise ainsi que les particulier désireux de le soutenir.

François de WendelPrésident

Jean-Jacques AillagonAncien ministre, Président d'honneur

Philippe BardPrésident de Demathieu & Bard,

trésorier

Lotus MahéSecrétaire générale

Claudine JacobSecrétaire générale adjointe

cenTre pompIDoULe Centre Pompidou est un établissement public de coopération culturel associé du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, établissement public national à caractère culturel placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communications (loi n° 75-1 du 3 janvier 1975).

Serge Lasvignes Président

Denis Berthomier Directeur général

Jack Lang Président de l'Association pour le

développement du Centre Pompidou

Jacques Boissonas Président de la Société des Amis du

Musée national d'art moderne

muSée national d'art moderne – Centre de Création induStrielle

Bernard BlistèneDirecteur du Musée national d'art

moderne

Catherine DavidDirectrice adjointe chargée de la

recherche et de la mondialisation

Brigitte LealDirectrice adjointe chargée des

collections

Frédéric MigayrouDirecteur adjoint de la création

industrielle

Didier OttingerDirecteur adjoint de la

programmation culturelle

Xavier BredinAdministrateur

Olga MakhroffChargé des prêts et dépôts

Conservation des collections arts plastiques Service des collections modernesJean-Michel BouhoursChef de service par intérim

Camille MorandoDocumentaliste principale

Service des collections contemporainesSophie DuplaixChef de service

Odile RousseauDocumentaliste principale

Service de la création contemporaine et prospectiveChristine MacelChef de service

Cabinet d'art graphiqueJonas StorsveChef de service

Christian BriendConservateur

Cabinet de la photograpieClément ChérouxChef de service

Service du cinéma expérimentalPhilippe-Alain MichaudChef de service

Service des nouveaux médiasSylvie Douala-BellAttachée de conservation

Service de la restaurationVéronique Sorano-StedmanChef de service

Service des collectionsAriane CoulondreChef de service

Création industrielle Service architectureOlivier CinqualbreChef de service

Bibliothèque KandinskyDidier Schulmann Chef de service

direction de la productionStéphane GuerreiroDirecteur

Anne PoperenDirectrice adjointe, chef du service

administratif et financier

Service de la régie des œuvres Hélène VassalChef de service

Service audiovisuelLaurie SzulcChef de service

Service des manifestationsYvon FiguerasChef de service

Service des ateliers et moyens techniquesGilles CarleChef de service

Service du développement culturelKathryn WeirDirectrice

Roger RotmannDirecteur adjoint

Service de de la communication et des partenariatsBenoît ParayreDirecteur

Marc-Antoine ChaumienDirecteur adjoint

Stéphanie Hussonois-BouhayatiDirectrice adjointe

direction des éditionsNicolas RocheDirecteur

Jean-Christophe ClaudeDirecteur adjoint

Public divisionCatherine GuillouDirectrice

Patrick ChazottesDirecteur adjoint

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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Le Centre Pompidou-Metz constitue le premier exemple de décentralisation d'une grande institution culturelle nationale, le Centre Pompidou, en partenariat avec les collectivités territoriales. Institution autonome, le Centre Pompidou-Metz

bénéficie de l'expérience, du savoir-faire et de la renommée internationale du Centre Pompidou. Il partage avec son aîné les valeurs d'innovation, de générosité, de pluridisciplinarité et d'ouverture à tous les publics.

Le Centre Pompidou-Metz réalise des expositions temporaires fondées sur des prêts issus de la collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, qui est, avec plus de 100 000 œuvres, la plus importante collection d'art

moderne et contemporain en Europe et la deuxième au monde.

Il développe également des partenariats avec des institutions muséales du monde entier. En prolongement de ses expositions, le Centre Pompidou-Metz propose des spectacles de danse, des concerts, du cinéma et des conférences.

Il bénéficie du soutien de Wendel, mécène fondateur.

L'exposition Tania Mouraud. Une rétrospective est réalisée avec le soutien d'Antalis, d'Arjowiggins, du Groupe Galeries Lafayette et du cercle féminin de soutien à Tania Mouraud.

En partenariat média avec

Mécène fondateur

9.les Partenaires

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

mécène fondateurG R A N D M E C E N E D E L A C U LT U R E

Wendel, mécène fondateur du centre Pompidou-metz

le groupe Wendel s’est engagé pour cinq années renouvelables aux côtés du centre Pompidou-metz. depuis l’ouverture du centre en 2010, Wendel a souhaité soutenir une institution emblématique dont le rayonnement culturel touche le plus grand nombre. en raison de son engagement depuis de longues années en faveur de la culture, Wendel a reçu le titre de Grand mécène de la culture en 2012.

Wendel est l'une des toutes premières sociétés d'investissement cotées en europe. elle exerce le métier d'investisseur et d'actionnaire professionnel en favorisant le développement à long terme d'entreprises leaders mondiaux dans leur secteur : Bureau Veritas, saint-Gobain, iHs, materis Paints, stahl, mecatherm ou encore csP technologies.

créé en 1704 en lorraine, le groupe Wendel s'est développé pendant 270 ans dans diverses activités, notamment sidérurgiques, avant de se consacrer au métier d'investisseur de long terme à la fin des années 1970.

le Groupe est soutenu par son actionnaire familial de référence, composé de plus de mille actionnaires de la famille Wendel réunis au sein de la société familiale Wendel-Participations, actionnaire à hauteur de 35% du groupe Wendel.

contact journalistes :

christine anglade-Pirzadeh : + 33 (0) 1 42 85 63 24 [email protected]

caroline decaux + 33 (0) 1 42 85 91 27 [email protected]

www.wendelgroup.com

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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c’est avec enthousiasme que le groupe Galeries lafayette a choisi de soutenir la rétrospective consacrée à tania mouraud, une exposition monographique d’envergure conçue et produite par

le centre Pompidou-metz.

acteur engagé pour la création contemporaine, le groupe Galeries lafayette a immédiatement voulu s’associer à cette rétrospective sans précédent qui éclaire la contribution majeure de tania mouraud à l’art contemporain.

l’exposition met en valeur la diversité des modes d’expression de l’artiste et l’évolution constante de son travail. le parcours dévoile la richesse de l’œuvre de tania mourad qui, dans les années 1980, étend sa réflexion à la mode à travers des clichés de vitrines qu’elle réalise à Paris. c’est donc sur un double terrain, celui de l’art contemporain et de la mode, que le centre Pompidou-metz et le groupe Galeries lafayette dialoguent dans cette rétrospective.

a partir de juin, l’exposition prend toute son ampleur et se déploie dans neuf lieux et institutions culturelles de la ville : à cette occasion, le magasin de metz accueille dans ses vitrines une œuvre inédite de tania mouraud. en s’inscrivant dans ce parcours, le Groupe réaffirme son engagement pour la création contemporaine et agit comme médiateur entre l’artiste et un large public.

déjà partenaire de constellation, le programme de préfiguration du nouveau centre d’art et de culture en 2009, et de l’exposition Paparazzi ! Photographes, stars et artistes en 2014, le groupe Galeries lafayette a en commun avec le centre Pompidou-metz l’engagement pour la création, la volonté de partage avec un large public, et l’implication dans la vie culturelle locale.

À propos du groupe Galeries lafayette

leader du commerce de centre-ville et spécialiste de la mode, le groupe Galeries lafayette est un groupe marchand, familial, privé, héritier de 120 ans d’une histoire bâtie dans la distribution et le commerce. acteur engagé dans la création et employeur privé de premier plan en France avec 15 000 collaborateurs, le Groupe a pour vocation de participer au rayonnement de l’art de Vivre à la française. avec des ventes au détail de 3,8 milliards d’euros, le Groupe bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance internationale reposant sur ses marques emblématiques : Galeries lafayette, BHV / marais, royal Quartz, louis Pion et didier Guérin.

Pour plus d’informations : http://www.groupegalerieslafayette.fr

contact :

Florence BracHet cHamPsaurresponsable du mécé[email protected]+33 (0)1 42 82 37 79

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

les activités du groupe sequana, dont les origines remontent au 18e siècle, sont les héritières d’une longue tradition papetière en europe. Fort de ce savoir-faire et de ses liens étroits avec le monde de l’art, le groupe s’est engagé depuis plus de 10 ans dans une politique de partenariat culturel, centrée sur l’accès et la diffusion de l’art au plus grand nombre.

c’est dans ce cadre que sequana a souhaité apporter son soutien au centre Pompidou-metz en contribuant à l’édition du catalogue tania mouraud. les papiers de haute qualité des marques ideal et olin utilisés pour cet ouvrage sont fabriqués par arjowiggins et distribués par antalis.

acteur mondial du secteur papetier, sequana, occupe des positions de premier plan dans chacun de ses métiers avec :

Antalis, n°1 de la distribution de papiers et de produits d’emballage en europe. Présent dans 44 pays, antalis emploie environ 6 000 collaborateurs.

Arjowiggins, leader mondial des papiers techniques et de création, emploie plus de 4 000 personnes.

avec plus de 10 000 collaborateurs dans le monde, sequana a réalisé un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros en 2013.

---------contact : direction de la communication01 58 04 22 80Pour plus d’information : www.sequana.com

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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le cercle féminin de soutien à tania mouraud

le CerClele cercle féminin de soutien à tania mouraud, lancé le 13 novembre 2014, rassemble des femmes désireuses de s’engager aux côtés de l’artiste et du centre Pompidou-metz, qui met à l’honneur pour la première fois à l’échelle d’une ville une artiste femme.

le montant des dons recueilli jusqu'alors a contribué à la réactivation, au sein de la rétrospective, de one more niGHt, première chambre de méditation conçue par l’artiste en 1969 et présentée en 1970 à la galerie rive droite à Paris. cette œuvre fondatrice, a été acquise par le musée d’art moderne de la Ville de Paris.

tania Mouraud, one More niGhtconstruite dans un cube blanc, one more night est un environnement composé d’une estrade centrale à laquelle le visiteur accède après avoir gravi plusieurs marches. au cœur de cette plateforme, un espace rectangulaire de 20 centimètres de profondeur et aux dimensions du corps de l’artiste est dessiné en creux. Propice, par son épure, à l’introspection, la chambre est conçue comme un environnement « psychosensoriel », et diffuse une fréquence sonore apaisante. le travail de composition et spatialisation sonore avait initialement été confié à eliane radigue.

avec l'aimable contribution de tatianaFaBeck arcHitecte.

et aPrès ?Faire partie du cercle féminin de soutien à tania mouraud, c'est aussi être associée à la vie de l'exposition : les membres recevront régulièrement des informations sur la programmation de spectacles associée à l'exposition, découvriront les projets pédagogiques et sociaux développés dans le cadre de la rétrospective et se retrouveront lors d'un moment privilégié à l'occasion de l'inauguration du parcours dans la ville le 26 juin...

les femmes qui souhaiteraient devenir membres du cercle féminin de soutien à tania mouraud peuvent s’adresser à :Amélie [email protected] [email protected]

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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10.Visuels presse

Des visuels d'œuvres, parmi lesquels les visuels ci-après, sont téléchargeables en ligne à l'adresse suivante : centrepompidou-metz.fr/phototheque

Login : presse Mot de passe : Pomp1d57

Tania Mouraud devant Infini au carré, 1968 © Droits réservés © ADAGP, Paris 2014

Tania Mouraud, Autodafé, 1968 Hôpital de Villejuif © ADAGP, Paris 2014 © Droits réservés

Tania Mouraud, Initiation Room N°2, 1971 Laque blanche sur sol, murs et plafond, lumière indirecte, fréquence sinusoïsale 200 hertz, 600 x 500 x 150 cm Vue d'installation (détail), Galleria LP 220, Turin © ADAGP, Paris 2014 © Gianni Berengo Gardin / Courtesy Fondazione Forma per la Fotografia

Tania Mouraud, People call me Tania Mouraud, 1973 Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

Tania Mouraud, City performance n°1, 1977-1978 Intervention urbaine Collection 49 NORD 6 EST - Frac Lorraine, Metz © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, CAN I be ANyThINg whICh I sAy I Possess?, 1971-1973/2015 Héliographie et lettres plastifiées sur stratifié, 89,5 × 260 cm Collection Centre National des arts plastiques © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Didier Béquillard

Tania Mouraud, Mandala n°3, 1974/2015 Film héliographique, cadre métallique Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, De lA DéCoRATIoN à lA DéCoRATIoN (France) (détail), 1994-1995

Installation composée de 26 + 12 éléments dissociables, acrylique sur bois sur mur peint Collection CNAP, collection de l'artiste © Adagp, Paris, 2015 © Centre Pompidou-Metz / Christine hall

Tania Mouraud, INITIATIoN sPACe N°5, 2013-2015 et Frise IV, deuxlarmessontsuspenduesàmesyeux, 2011-2012 à gauche, INITIATION SPACE N°5, 2013-2015, béton ultralisse Coproduction FNAGP, CCC de Tours, Centre Pompidou-Mez Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation nationale des Arts graphiques et plastiques qui lui a apporté son soutien à droite, deuxlarmessontsuspenduesàmesyeux, 2011-2012, 34 éléments, résine polyuréthane Collection de l'artiste © Adagp, Paris, 2015 © Centre Pompidou-Metz / Christine Hall

Tania Mouraud, MDQRPV?, 2015 et De lA DéCoRATIoN à lA DéCoRATIoN (France), 1994-1995 à gauche, MDQRPV? (détail), 2015, acrylique sur mur production Centre Pompidou-Metz et école supérieure d'art de lorraine à droite, De lA DéCoRATIoN à lA DéCoRATIoN (France) (détail), 1994-1995, installation composée de 26 + 12 éléments dissociables, acrylique sur bois sur mur peint, collection CNAP, collection de l'artiste © Adagp, Paris, 2015 © Centre Pompidou-Metz / Christine hall

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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Tania Mouraud, opéra 500/46, série"Vitrines", 1981 Photographie noir et blanc, 13 x 18 cm édition de 4 Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, Made in Palace 326/8, 1980 Photographie noir et blanc, 53.50 × 35 cm édition 2/5 Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, backstage 0129, 2013 Impression digitale sur papier Hahnemühle Rag, 23,60 × 100 cm édition 5 + 2EA Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, l’indienne, série "Images fabriquées", 1981 Photographie noir et blanc, 50 x 60 cm 3 exemplaires Collection de l'artiste © ADAGP, Paris 2014 © Photographie Tania Mouraud

Tania Mouraud, sightseeing, 2002 DVD vidéo, pal, couleur, sonore Durée : 7’- édition of 5 Collection Musée d’art moderne de la Ville de Paris © ADAGP, Paris 2014 © Vidéogramme Tania Mouraud

Tania Mouraud, AD NAUseAM, 2013-2014 Installation audiovisuelle, 3 vidéos HD, couleur, sonore, 68'59“ (vidéos A et C) et 69'01“ (vidéo B), en boucle, 16 enceintes, édition de 5 + 2 é.A. Caméra, montage : Tania Mouraud, assistée de Thomas Goepfer et Sylvain Cadars, Ircam Programme informatique : Thomas Goepfer Coproduction : Tania Mouraud, Centre Pompidou-Metz Lieu de tournage : Centre Paprec, Gasville-Oisème, France Remerciemens à Maryse Bourgoin Présentée pour la première fois au Mac/Val en 2014 © Adagp, Paris, 2015 © Centre Pompidou-Metz / Christine Hall

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Tania Mouraud. une réTrospecTive

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Tania Mouraud, Ad Infinitum, 2007-2009

Vidéo Hd, noir et blanc, sonore (boucle) durée : 8’10" éditiondition de 3 + 2 ea Vue d’installation, 2009, musée des Beaux-arts - chapelle de l'oratoire, nantes

© adaGP, Paris 2014 © Photographie c. clos

Tania Mouraud, A Collection, 1996

Feuilles de papier collé sur mur, dimensions variables Vue d’installation, university museum csulB, long Beach, californie

© adaGP, Paris 2014 © Photographie tania mouraud

Tania Mouraud, Projet de peinture interactive, 1968

ruban adhésif sur carton, 50 cm chacun collection de l’artiste

© adaGP, Paris 2014 © Photographie cyprien Quairiat

Tania Mouraud, Once upon a Time, 2011-2012

Vidéo Hd durée :9'16" (boucle) édition de 5 + 2ea Vue d’installation 2012, city Hall, nuit Blanche, toronto Production: tania mouraud & scotiabank nuit Blanche, toronto

© adaGP, Paris 2014 © Photographie tania mouraud

Tania Mouraud, La Curée, 2003-2004

dVd, pal, sonore durée : 2’ (boucle) édition de 5 + 1ea Production: la Box et Bandits mages, Bourges collection de l’artiste

© adaGP, Paris 2014 © Vidéogramme tania mouraud

Tania Mouraud, hCyS?, 2005

impression numérique sur bâche, 5 x 30 m collection 49 nord 6 est - Frac lorraine, metz

© adaGP, Paris 2014 © Photographie rémi Villaggi

Tania Mouraud, Rubato 034R/0125b/036R, 2010-2013

triptyque encres pigmentaires sur papier Fine art, 100 × 198,40 cm édition de 5 collection de l’artiste

© adaGP, Paris 2014 © Photographie tania mouraud

Tania Mouraud, Bordeland 0683, 2010

encres pigmentaires sur papier Fine art, 163,70 x 108,70 cm

© adaGP, Paris 2014 © Photographie tania mouraud

Tania Mouraud, La Fabrique, 2006

installation vidéo 15 tvs, 4 vidéoprojections, 19 sources sonores collection centre national des arts plastiques, Paris Production tania mouraud, lille3000, Frac nord-Pas-de-calais

© adaGP, Paris 2014 © Photographie thierry depagne

Page 37: tania Mouraud. une rétrosPeCtive - Centre Pompidou-Metz · Tania Mouraud s’oriente vers l’art conceptuel dans la lignée de Art & Language, Terry Atkinson, Bernar Venet et Joseph

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