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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. FESTIVAL DES ARTS PREMIERS BRUNEAF P.12 Supplément à La Libre Belgique - N°215 - Semaine du 17 au 23 janvier 2014 A Anvers, exposition de Fred Bervoets, un démiurge à sa façon. PP.2-3 Expo en vue Brafa La foire ouvrira ses portes le 25 janvier. Entretien avec le directeur, Harold t’Kint. P.13 MASQUE IBIBIO, NIGERIA, H:28 CM ENVIRON ; COLLECTÉ IN SITU DANS LES ANNÉES 60 ; PROVENANCE: ANCIEN COLLECTION ANGLAISE / JOAQUIN PECCI

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Arts Libre du 17 janvier 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

FESTIVALDESARTSPREMIERS

BRUNEAFP.12

Supplémentà

LaLibre

Belgique-N°215

-Semaine

du17

au23

janvier2014

A Anvers,exposition deFred Bervoets,un démiurgeà sa façon.PP.2-3

Expo en vue

BrafaLa foire ouvrirases portesle 25 janvier.Entretien avecle directeur,Haroldt’Kint. P.13

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2 L'actu SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les flamboyances baroques de Bervoets

h Anversois comme pas deux, figure d’un siècle qui se souvient de Rubens, VanDyck et Jordaens, Bervoets est un démiurge à sa façon.

LES CIRCONSTANCES LUI SONT FAVORABLES ! Les45 ans de la galerie de la Zwarte Panter dont il fut, dèsle début, l’exposant dominant, et les 350 ans de la Ko­ninklijke Academie voor Schone Kunsten d’Anvers,en laquelle il fut élève et professeur : ce double anni­versaire ne pouvait se concrétiser sans lui. Aux avant­gardes de tout poil, minimalistes ou conceptuelles, levieux baroudeur impénitent répond par des orgas­mes plastiques qui le vouent à s’épancher sur ses gra­vures peintes et surpeintes en minotaure exacerbé.Ça flambe et l’on y boit comme l’on y danse, sans ma­nières, à bride abattue, à brûle­pourpoint.

Cheville ouvrière inlassable et féconde de la ZwartePanter, Adriaan Van Raemdonck, maître de séant ences lieux chargés d’histoire, l’a bien compris quin’aurait pu imaginer meilleur ambassadeur à sa causede défenseur imperturbable d’un art sans frontièresni tabous. Il fallait frapper fort et il n’a pas failli. Il adonc, pour le passage de 2013 à 2014, alloué à Ber­voets tous ses espaces, des caves aux greniers, des sal­les d’expos temporaires à l’auguste chapelle renais­sante. Et du Bervoets pleine face, plein nez, à tous lesétages, ce n’est pas rien, c’est même quelque chose !Et ce quelque chose ne passe évidemment pas ina­perçu.

Intitulée “Kabinet”, cette exposition fleuve, théâtreet illustration d’une écriture plastique de la déme­sure et de l’incongruité tonique, fait flèche de tout

bois et, mieux encore, ajuste un Bervoets que l’on re­trouve au faîte de la situation à peu près en chaque ta­bleau, quand il ne s’y dédouble pas, ou s’y triple, pleind’aisance, tribun, témoin, tout ce que l’on veut, maispoint calotin pour un sou. Ses audaces visuelles em­plissent les murs de couleurs que ne rebutent ni lestrivialités, ni les curiosités, encore moins les puissan­tes démonstrations d’une vie qui, il n’y a pas si long­temps encore, savait s’affranchir des conventionsaseptisées pour se vautrer dans la sauvagerie desvraies rencontres entre humains des deux sexes, etn’en déplaise aux regards furieux d’outre ciel.

Les peintures de Fred Bervoets requièrent un longsavoir­faire, une aisance technique habile à la pointedu burin comme à la mise en couleurs juteuse, explo­sive. Depuis longtemps en effet l’artiste travaille desplaques de zinc de 70 cm sur un mètre, qu’il grave etmaroufle ensuite sur toile et qu’il peint avec acharne­ment ou ponctue de touches éparses de couleurs.Bervoets ne répond pas, ce faisant, à un souci de mul­tiples à vendre à bon compte. Il s’enquiert, au con­traire, de moyens d’expression plastique appropriés àune gestuelle qui aime brasser les volumes, les for­mes, les démesures. Car les feuillets imprimés sontensuite ajustés à d’autres, au point de développer desformats qui peuvent atteindre les deux mètres surtrois mètres quatre­vingt. Du costaud. Armées decouleur ce sont généralement des pièces uniques. Ses

Commentaire

Triple AAA (rt)

Par Claude Lorent

La transition s’est assurée selon labonne tradition. Tout lemonde y estallé de ses vœux, de ses souhaits etnous y avons bien volontiers participé.Si on rassemble tout dans unmêmepanier, 2014 sera une année exception­nelle. On a eu droit aussi aux bilans,aux tops, aux flops, et aux visionsprospectives. Il paraît même que l’éco­nomie va aller mieux. Que demanderde plus puisque c’est le moteur de laplanète et que notre vie à tous endépend.Que souhaiter sur le plan de l’écono­mie artistique ? Une hausse ? Elle seraitcertes bienvenue ! Vousme direz :“encore des records à battre ?”. Non pasprécisément, car là on a déjà semble­t­il atteint le degré de la folie absoluecomme pourrait le proclamer notreCharlier national auteur de la ZoneAbsolue ! Alors quoi ? Un rééquilibragene ferait par contre pas de tort. Ce quivoudrait dire stopper cette spiraleinfernale – qui a dit indécente ?­ auprofit d’un élargissement à un plusgrand nombre d’artistes vivants. Celarevient à dire qu’il faudrait recommen­cer à considérer en priorité l’art con­temporain non pas en sa puissance etpotentialité de plus value, mais dans saqualité intrinsèque et conserver descôtes raisonnables selon une échelleacceptable.Dans le contexte actuel ce n’est rienmoins qu’une révolution. Et pas depacotille ! Mais une très grandemajo­rité de gens, les artistes d’abord, lesamateurs d’art ensuite, les marchandset autres rouages de la profession nes’en trouveraient quemieux. Soulagés.Et le climat serait plus sain. Même lesmusées pourraient repenser sérieuse­ment à constituer une vraie collectionsans être sous pression et exsanguesfinancièrement. Une utopie ? Bien sûr,Mais dites­moi, si elle ne fleurit pasdans lemilieu culturel où donc pour­rait­elle éclore ?En attendant des joursmeilleurs pourles artistes et ceux qui les soutiennenten dehors des sphères spéculatives oùl’art n’est qu’un produit, on ose unepetite suggestion aux agences de nota­tion, vous savez, celles qui délivrentaux pays et même à l’Europe des dé­gradations de confiance. L’art, celui quise vend à prix record, fut une valeursûre en 2013 et le restera en 2014.Alors pourquoi ne pas attribuer untriple A à tous ces artistes et à leursmarchands ? Voilà qui soutiendraitnotre économie !

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3L'actuSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les flamboyances baroques de Bervoets

sujets toutefois sont parfois répétés d’une œuvre àl’autre et des subtilités, des variantes, les distinguentà l’œil avisé.

L’idée de “Kabinet” rejoint le spectacle qu’entrevoitle visiteur d’atelier. Chez Bervoets, pièce de vie etpièce de travail s’invertissent au gré des lubies, desexplosions, des turbulences créatrices d’un peintrequi fait farine de tout au moulin de ses désirs, concu­piscences et fertilités plastiques. Grand foutoir etvaste bordel, son antre de création est un paradis tropsouvent perdu de nos jours quand, devenus concep­tuels, des artistes créent peu de chose avec, il est vrai,trois fois rien. Ici la maison et l’atelier vivent expres­sément au rythme du roi soleil qui les gouverne ! Onne détaille pas une telle exposition. Elle est à recevoiren vrac avec ses temps forts, ses faiblesses, ses reposdu guerrier, ses petites touches délicates en petits for­mats et ses démesures monumentales. Avec ses rires,ses gueulantes, ses caprices, ses chromatismes en­flammés, ses défouloirs, ses vies apaisées au villaged’antan. Avec ses vanités et ses orgies. Avec sa vie quibout et la mort qui veille. Rien n’est ici confortable,mais rien non plus, jamais, n’y est gratuit. C’est de lavie qui s’époumone et se raconte. Et cela va d’un“Souvenir en soldat” à une “Visite inattendue”, d’une“Ville inconnue” au “Dernier cortège”, de “WelcomeHome” à “L’atelier”, à “Ik en mijn vrouw”, de fête enfête. Les pièces récentes côtoient de plus anciens tra­vaux et une suite d’autoportraits corse la mise d’unebouille qui s’épanche et se pose de vitales questions.Entre saine vision des choses, fantasmagorie, éro­tisme débridé et folle énergie, Fred Bervoets ne rigolepas, ricane plutôt, et c’est à méditer !Roger Pierre Turine

Infos pratiques

Galerie De ZwartePanter, Hoogstraat,70-74, 2000 Antwerpen.Jusqu’au 16 février, dujeudi au dimanche, de13h30 à 18h. Infos :03.233.13.45 etwww.dezwartepanter.beParution du livre “FredBervoets – Zelfportetten,Self-Portraits 2010-2013”avec des textes de PaulHuvenne, Johan Pas etKatharina Van Cauteren.Editions Hannibal, 130pages en couleurs,30 euros.

Bio express

Né à Brucht (Anvers) en1942. Etudes à la RoyalKoninklijne Academievoor Schone Kunsten inAntwerpen. Y fut, plustard professeur, ainsiqu’au Hoger Instituutvoor Schone Kunsten.Expose depuis 1967.Peinture néo-expression-niste.DO

MINIQUE

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OURT

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LERIEDE

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TEPA

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En haut à gauche, “L’Atelier”, 2011, 205 x 370, gravurepeint. De haut en bas, “Moi etma femme” 2012, 70 x 100,gravure rehaussee. “Ville in-connue”, 2013, 214 x 166,gravure rehaussée. “Le der-nier cortège”, 2013, 200x280, gravure peint.

DOMINIQUE

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“A chaque moment je peinsvraiment ce qui me rend

heureux… Vous pouvez très bienpeindre pour peindre. Pour moi,une histoire est juste le point de

départ d’un tableau. Ensuitevous vous détachez de la

narration, et surtout sans jamaistomber dans l’anecdotique.”

Fred Bervoets

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4 L'actu SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le livre en versionsplasticiennes

OBJET DE TOUTES LES ATTENTIONS pendant des siècles, source prin­cipale de tous les savoirs jusqu’il y a peu, objet d’art appliqué à traversla reliure, lieu d’illustration des enluminures aux formes contempo­raines, œuvres d’art par le biais des interventions plasticiennes, lieude fabrication artisanale à travers le papier, le livre papier dans ses for­mes les plus variées, des incunables aux mangas, perd chaque jour unpeu plus de terrain par rapport aux supports numériques. Évolutioninéluctable qui n’aboutira pas à sa disparition, plutôt à une constanteadaptation face aux progrès technologiques galopants. Les deux artis­tes formant le duo bien qu’en expositions séparées, basent, en des ap­proches et termes variés, leur travail sur le livre, sans en livrer le con­tenu. Tout y est donc en suggestion, en évocation, en souvenirs peut­être.Emmanuel Dundic a souvent été un manipulateur des mots et un

provocateur de troubles dans la mesure où il perturbe les lectures uni­voques. On connaît ses “Rhecombinante” avec photo, ses “Anagram­mes” en références artistiques du genre : Laurent Jacob/objet canular,ou Andy Warhol/holy and war; on connaît également son murd’aphorismes désormais inaccessible puisque transformé en sculptured’accumulation dans laquelle chaque pièce est emballée dans du tissublanc. À une exception près présente dans l’exposition. Mais cette foisl’essentiel ne porte pas précisément sur les mots. Davantage sur les li­vres combinés avec des objets dans des dispositifs muraux dont lesconnotations sont multiples. Aucun des livres n’est accessible à la lec­

ture, ils sont donc davantage le symbole de savoir que celui­là mêmed’autant plus que la plupart des ouvrages ne livrent même pas leur ti­tre. En majorité, ils sont plus ou moins anciens et présentés comme deprécieux objets muséaux auxquels on ne touche pas. Les présentoirseux­mêmes, fabriqués par l’artiste, sont soit des objets récupérés outrouvés chez des antiquaires, soit des objets bricolés à l’aide de maté­riaux de récupération. Le quelconque côtoie ainsi ce qui est chargéd’histoire. Aucun de ces agencements ne se livre d’emblée, chacun de­vra donc deviner et investir son propre savoir afin de pénétrer les ar­canes de ces installations qui ont quelque chose de poétiquementétrange, de spirituel parfois, voire de confessionnel. Quant aux carot­tages des livres, particules illisibles, ils peuvent suggérer une archéolo­gie possible du futur, après l’oubli des livres…

Inconnue en Belgique puisqu’il s’agit de sa première exposition cheznous, Christina Mitrentse se sert du livre comme référent. Elle pro­pose d’abord des extraits de sa bibliothèque, quelques publicationssusceptibles d’éveiller chez le visiteur des réactions personnelles, soitpar rapport à des lectures, des écrivains, soit par rapport à des sujetsparticuliers dans lesquels la femme semble jouer un rôle. On passeainsi d’un livre de George Orwell à un autre de Susie Orbach intituléironiquement “Fat is a feminist issue…” ! Mais on s’apercevra aussiqu’elle mutile volontairement des ouvrages en en faisant des victimestuées par balle ! La mort du livre ? Un crime de les délaisser, de les ren­dre virtuels. Une vengeance ? Parallèlement elle les érige en colonnetout en les rendant illisibles. Ils sont statufiés, ils sont aussi une sorted’hommage à l’antiquité aussi bien qu’à Brancusi. Dans des collagesqui suggèrent la suite des pages, elle place en exergue une illustrationévoquant les livres, espèce de mise en abîme du sujet tandisqu’ailleurs sur fond d’un bâtiment de style stalinien elle oppose deuxfigures majeures de la littérature : Malraux et son musée imaginaire,Georges Bataille et son essai “L’érotisme”… Ce monde des livres parlede nous !Claude Lorent

h En la galerie Nadine Feront, deux expos solod’Emmanuel Dundic et de Christina Mitrentse onten dénominateur commun le livre papier, domainedu savoir.

COUR

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GALERIENA

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D.R.

Emmanuel Dundic, ensemble depetites consoles murales avec livresdont un perforé, installation, 2013.

En bas, Christina Mitrentse, PillarI/Skoob Tower after John Latham, atlas

anciens altérés, carton, sérigraphies,210x 45cm (diam.) 2012.

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5L'actuSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

“Ma rare intuition me dit quenous n’emporterons rien”Emmanuel DundicAphorisme, sur bloc de bois, 2011.

Bios express

Emmanuel Dundic. Liégeois, l’artiste a exposéessentiellement en Belgique et dans sa ville depuis ledébut des années nonante. Sous l’égide de LinoPolegato et de Flux, il a participé en off (avec A.DeClerck et P.Garcia Rubio) à la biennale de Venise2003 en parachutant de faux dollars aux Giradini et àla place St-Marc. Avec Florence Marchand, PabloGarcia Rubio et Selçuk Mutlu, il fut co-fondateur en2009 du groupe Hôtel Jeudi. Il vit et travaille à Liège.Ses œuvres ont été acquises par la Fédération Wallo-nie-Bruxelles et par la SPACE Collection (Liège).Christina Mitrentse. Née en Grèce en 1977, l’artistevit à Londres où elle a parfait son éducation artisti-que. Elle expose régulièrement à Londres et en Grècedepuis 2005. Elle a développé un projet d’expoitinérante “Add To My Library”. Lauréate de diversprix, ses œuvres font partie de collections privées etpubliques en Europe aux USA et en Irak. Elle ensei-gne depuis 2007.

Infos pratiques

Emmanuel Dundic. Christina Mitrense. “Metacogni-tive Artefacts”. Galerie nadine Feront, 32, rueSaint-Georges, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 1er février.Du jeudi au samedi de 14h à 18h30.

COUR

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l Photographie

Printemps chinois

L’INTITULÉ “CHINESE SPRING” de l’exposition quis’ouvre ce samedi à la Galerie Stieglitz 19 à Anverspourrait laisser croire que l’on assiste ces dernierstemps à une (re) naissance de la photographie dansl’Empire du Milieu. Ce n’est pas le cas. En fait, celafait bien une dizaine d’années que l’on a vu arrivertoute une génération de créateurs, notamment duDashanzi district, parmi lesquels certains photo­graphes sont aujourd’hui des valeurs avérées et sû­res.

Parler de “Printemps chinois”, c’est en l’occur­rence ici nous présenter des artistes de la généra­tion suivante dont on pourrait penser à tort qu’ilsarrivent sur des terres déjà défrichées et qu’ilsn’ont plus qu’à créer comme bon leur semble.

En fait, il n’en est rien. Il suffit pour s’en convain­cre de voir les épreuves terribles subies par AiWeiwei au printemps 2011 et de penser à ce silencequi lui est imposé depuis.

Le jeune photographe Lin Zhipeng ne dit pasautre chose : “En regard à la tradition chargée de laChine, il peut sembler que nous qui sommes de la jeunegénération avons déjà la liberté, mais c’est pourtantbien la liberté que nous recherchons.” Son travail à lui­mais aussi du groupe 223 qu’il a fondé par le biais

du Net­ interroge depuis dix ans les contours de lasexualité. Son blog est parmi ceux qui sont le plusconsultés en Chine. Il n’est pas censuré, mais il n’enreste pas moins qu’il est perçu par toute une frangedu public comme une bel exemple de décadence.Les quelques photos exposées chez Stieglitz19, quipourraient être celles de jeunes artistes européens,convaincront du contraire. Celles de Ren Hang éga­lement qui sont aussi un véritable phénomène duNet en Chine. Mêmes controverses, même ressortde la sexualité que le groupe 223 avec lequel il s’estd’ailleurs retrouvé dans l’exposition “Fuck Off 2”organisée par Ai Weiwei…

Chez Stieglitz 19, on nous annonce aussi uneimage du photographe Chi Peng, des compositionstraditionnelles en techniques mixtes de Liu Xiao­fang ainsi que ­chose rare en cette galerie­ des tra­vaux graphiques Nini Sum et Cai Yuanhe. À noter laprésence de Ren Hang lors du vernissage demain à16h.Jean-Marc BodsonU“Chinese Spring”, exposition collective. Anvers,Stieglitz 19, Klapdorp, 2. Jusqu’au 1ermars, le vendredide 16h à 18h, samedi et dimanche de 14h à 18h.Rens. www.stieglitz19.be:

RENHA

NG

h Chez Stieglitz 19, des photographes chinois de la génération d’aprèsDashanzi.

Sm’ArtSoren à La LouveIl vient d’exposer à Paris dans la galerie de Béatrice Soulié (rue Guénégaud). Il gagne nos Arden­nes en rejoignant temporairement la galerie La Louve. Né en 1967, parisien, Victor Soren est unartiste solitaire qui se tient à l’écart de l’effervescence du milieu de l’art. Dessinateur et illustra­teur, il travaille la nuit et ses dessins semblent surgir des ténèbres comme des ombres vivantes.Réalisés à la pierre noire, au fusain, parfois à l’encre, ils mettent en scène un univers toujours unpeu étrange, fantastique, onirique, peuplé de personnages qui seraient d’un autre temps, d’ani­maux, d’objets. Dans une lumière tassée, grise, ils n’ont rien de rassurant et pourtant on s’y atta­che sans doute à cause de leur qualité et pour percer leur mystère. L’artiste dit volontiers que cesimages surgissent en lui en provenance de l’enfance. (C.L.)USoren. Dessins. Galerie La Louve, 1 rue Saint­Orban, 6860 Louftémont – L’Église. Jusqu’au 16 février.Les week­ends et srv [email protected]

Les Marcel du XXe

Dans le cadre de l’exposition intitulée “Un pas de côté des Marcel du XXe siècle : Broodthaers etDuchamp”, dont la commissaire est Madeleine Santandrea, le plasticien bruxellois Alain Géron­nez avec la complicité de Léone François, Maxime Frank, Diego Thielemans, et avec JacquelineMesmaeker en invitée, réalisera une performance dialecteurs centrée sur un autre Marcel, égale­ment du XXe siècle, écrivain : Proust. Cela en écho de l’édition “Peu ou Proust” (Madeleine édi­tions) réalisée à l’occasion de l’expo “Le temps retrouvé”. (C.L.)UExpo et performance, librairie/galerie Chapitre XII, Avenue des Klauwaerts 12, 1050 Ixelles. Lesamedi 18 janvier à 17h.

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6 Les galeries SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontPar feuillages divers. Oeuvres de Jac-ques Calonne et Jacques Vilet. ‣ Jus-qu’au 16·02. Du J. au D. de 13h30 à19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

AliceFutur Simple. Oeuvres de Sophie d’An-sembourg, Gauthier Leroy, Yu Mat-suoka, Mathias Pol et Paul Wackers.‣ Du 23·01 au 14·03. Du Me. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

c-l-e-a-r-i-n-gDerrière, après les chutes. Oeuvres ré-centes de Neil Beloufa et Dorian Gau-din. ‣ Jusqu’au 01·03. DuMe. au S. de11 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

Christine De Cuyper Art GalleryDirk De Keyzer, Rietje Geurts, PatriciaBroothaers et Jully Denis. Sculptureset peintures. ‣ Jusqu’au 30·01. DuMa.au D. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 43 - 1000 Bruxelles -02 503 21 12 ou 0479 93 94 74www.christinedecuyperartgallery.be

Etablissement d’en face projectsMichael. Oeuvres de David De Tschar-ner et Benoît Plateus. ‣ Du 18·01 au09·02. Du Me. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie Double OnePortraits cachés. Photos d’Irving S. T.Garp. ‣ Jusqu’au 15·03. Du Ma. au S.de 14 à 18h.UGalerie du Roi 11 - 1000 Bruxelles -02 761 96 70http://irvingstgarp.wix.com/pictures

Gladstone GalleryYakkity-Yak. Oeuvres de Ricci Albenda.‣ Du 24·01 au 01·03. Du Ma. au S. de10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Jan MotDavid Horvitz. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryLove and Other Reasons. Oeuvres deJoel-Peter Witkin, photographe et des-sinateur américain. ‣ Du 24·01 au29·03. Du Ma. au S. de 12 à 18h ou surrdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryWinter Selection. Exposition collectiveregroupant une cinquantaine d’artis-tes, allant des années 1890 à nosjours. ‣ Jusqu’au 27·03. Du Ma. au S.de 10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Maruani & Noirhomme GalleryGas Stations. Oeuvres de David LaCha-pelle. ‣ Jusqu’au 25·01.URue de la Régence 17 - 1000 Bruxelles -02 512 50 10www.maruani-noirhomme.com

Meessen De ClercqSaint Jerome. Exposition collectives’intéressant à la figure centrale deSaint Jérôme, et mettant en conversa-tion des oeuvres d’art ancien et desoeuvres d’artistes contemporains.‣ Jusqu’au 22·03. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

Morbee GalerieBody in Space. Sculptures et dessinsde Didier Leemans. ‣ Jusqu’au 01·03.Les V. et S. de 14h15 à 19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

MOTinternationalNeither a Teapot Nor a Painting.Oeuvres d’Amikam Toren. ‣ Jusqu’au

22·02. Du Ma. au S. de 10 à 18h ou surrdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryBanana Tourist. Dessins, peintures etoeuvres sculpturales de Kyle Thurman.‣ Jusqu’au 08·02. DuMe. au S. de 11 à18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Petits PapiersCallisto and other matters. Oeuvres deDave Mc Kean. ‣ Jusqu’au 19·01. Du L.au S. de 10 à 18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Boden-broek 8 - 1000 Bruxelles - 02 893 90 30www.petitspapiers.be

Pierre HalletProposition n°3. Oeuvres de GastonBertrand, James Brown, Jo Delahaut,Bernard Gaube, Mireille Liénard, Geor-ges Meurant... ‣ Jusqu’au 02·02. DuMa. au V. (fermé le Me.) de 14h30 à18h30, le S. de 11h30 à 18h30 et le D.de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23 - www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GallerySilent Treatment. Oeuvres de Mil Ceu-lemans. ‣ Jusqu’au 19·01. Du Ma. auV. de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18hou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryJohan Baudart. Peintures, collages etsculptures. ‣ Jusqu’au 31·01.La Période Zen. Peintures de RenéGuiette. ‣ Jusqu’au 16·03. Du J. au D.de 12 à 18h ou sur rdv.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54www.facebook.com/schiller.art.gallery

Sorry We’re ClosedGray Area. Oeuvres d’Amy Feldman.‣ Jusqu’au 16·03. Uniquement surrdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseFlash Black. Sélection d’oeuvres surpapier en noir et blanc de Pol Bury, Ma-dlen Herrström, John-Franklin Koenig,Mark Tobey... ‣ Jusqu’au 19·01. Du J.au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryAcross the Ravaged Land. Par le biaisde son objectif, Nick Brandt nous con-fronte à une réalité dérangeante où lesanciens rois sont devenus des marty-res, des portraits d’animaux aux allu-res d’icônes d’une Afrique autrefoispréservée. ‣ Jusqu’au 08·02. Du Ma.au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

QuadriDes usines et des palais. Gouaches etpeintures de Luc Van Malderen. ‣ Jus-qu’au01·02. Les V. et S. de 14 à 18h ousur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianFull Color Bachelor. Oeuvres d’ErikFrydenborg. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Ma.au S. de 12 à 18h.

Marc Trivier. Photos. ‣ Jusqu’au22·02. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Box GalerieAfrique africaine. Objets d’art africainet photos de Marina Cox, Isabel Muñoz,Bernard Plossu, Bernard Descamps,George Rodger... ‣ Jusqu’au 01·02. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

Didier DevillezUn Canadien à Tokyo. Photographiesde Tim Porter. ‣ Jusqu’au 08·02. Du J.au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandEpines d’Eden. Vingt-sept artistes ap-profondissent le thème du Jardind’Eden et de sa face noire par le biaisde photos, vidéos, peintures, installa-tions... ‣ Jusqu’au 01·03. Les V. et S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectMisfits. Oeuvres de Philippe Van Wol-putte. ‣ Jusqu’au 15·02.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergNathalie Grenier. Peintures. ‣ Jus-qu’au 28·02. Du Ma. au V. de 14 à 19h,le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie LazarewExposition collective. Oeuvres récen-tes, pour la plupart inédites, de Ful-crand, Sergio Moscona, Olivier Catté,Yuriko Takagi, Samuel et Rafiy. ‣ Jus-qu’au 22·02. Du Ma. au S. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryOn the Steps of... Oeuvres d’Anna Bys-kov. ‣ Jusqu’au 21·03. Du J. au S. de 12à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Le Caméléon CoquetANNe Herbauts. Planches originales deson dernier album paru chez Caster-man, ainsi que quelques surprises.‣ Jusqu’au 14·02. Du Me. au V. de 13 à18h ou sur rdv.UAvenue A. Buyl 12 - 1050 Bruxelles -0478 93 42 79 - www.lecameleoncoquet.be

Nadine FerontMetacognitive Artefacts. Oeuvres deChristina Mitrentse et Emmanuel Dun-dic. ‣ Jusqu’au 01·02. Du J. au S. de14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaEugène Leroy. Peintures et fusains.‣ Jusqu’au 08·03. DuMa. au V. de 10 à18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas & Mette Maya Gre-gersen. ‣ Jusqu’au 15·02. Du Me. auS. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Avec des fleurs pigmentées

Après plusieurs présences sporadiques en Belgique depuis2012, des expos aux USA, l’artiste américain Kyle Thurman(1986 – Vit à NY) formé partiellement à Düsseldrof est l’invitéen solo de l’Office Baroque Gallery, ex­anversoise désormaisinstallée à Bruxelles, dans un lieu spacieux et lumineux dubas de la ville.Ses grandes toiles presque toutes semblables, de teinteuniforme et aux motifs floraux, font immanquablementpenser à la mouvance surtout américaine des années septantedu Pattern Painting à laquelle on associe parfois l’AllemandSigmar Polke. Une tendance qui se revendiquait d’un styledécoratif en opposition principalement aux rigueurs de l’artminimal. Les peintures actuelles de Kyle Thurman,ardemment lumineuses, agréables, joyeuses, monumentales,sont le résultat d’un processus créatif particulier. Des fleurs,artificiellement colorées, en provenance de divers pays :Colombie, Équateur, et traitées dans d’autres dont l’Inde, sontutilisées comme motifs selon le procédé du pochoir et de lapréservation du blanc naturel de la toile, tandis que lepigment qui en est extrait imprègne uniformément la toile. Lamondialisation, la nature, l’industrie, le nomadisme (voir lesboîtes de transport), sont à l’œuvre dans ces peintures que nerenierait sans doute pas un Matisse pour qui la fleur fut unsujet de prédilection. Un retour apprécié à une forme desimplicité picturale, un hymne non prétentieux à la beauténaturelle, une valorisation de la couleur pure et en mêmetemps une ode aux variations et aux séries, participent decette démarche avenante.Quelques dessins très libres, abstraits, d’une gestualitévigoureuse, exécutés sur papier cadré avec cartouchemanifestent un caractère plus expérimental en opposition à lagéométrie et à la noirceur des traits imprimés. (C.L.)

UKyle Thurman. “Banana Tourist”. Office Baroque Gallery, 5place du Jardin aux Fleurs, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 8 février. Dumercredi au samedi, de 11h à 18h.

Empreintes

COUR

TESY

THEAR

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©D.R.

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7Les galeriesSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

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8 Les galeries SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Lignes, formes, entrelacs

Autrichienne vivant chez nous depuis quatreans, elle a, en effet, à l’automne dernier,interprété, au même Salon d’Art, unepartition à quatre mains avec Pierre Cordier,autour de “Chimigrammes” que son doigté defée virevoltante avait assortis de ponctuationspresque musicales. La voici en ses travaux etjours les plus personnels actés dans un atelierqu’elle soumet aux surprises de la découpe decartons plume et de l’orchestration entreombres et lumières. Ciselant des formesdynamiques posées en relief sur des fondsblancs, elle agite des magies virtuelles,ombres portées qui, soudain, confient unevitalité à ses mouvements de lignes et decirconvolutions dans l’espace. Art formel s’ilen est, l’esthétique développée par Falk tienten très peu de chose qui font pourtant toutela différence : elle nous surprend par unrapport entre le plein et le vide, qui n’est passans activer notre imaginaire. Cela court etcela danse, s’émoustille et se diversifie,longue ligne sans fin qui gesticule et s’apaise,

se love et s’exaspère. Cette alchimie tout ennuances, avec ses inattendus, sesfluorescences et ses noirs sur blanc quetranchent des ponctuations rouges, bleues oujaunes, agitent nos rétines avec la vélocité depas de deux enlevés sur le grand braquet. CarFalk joue avec l’aléatoire, avec lescombinaisons de lignes et de circulations,avec les formes qui s’enchevêtrent. Aux“Entrelacs”, l’artiste oppose ses “Jiggzle” oumouvements joyeux de formes entre avers etenvers, entre vide et plein avec, parfois, dessuperpositions qui fâchent le convenu etoffrent des profondeurs de champbienvenues. On peut ici parfois penser à Arp,aux puzzles, à une chevauchée de rythmes.(R.P.T.)

ULe Salon d’Art, 81, rue de l’Hôtel des Monnaies,1060 Bruxelles. Jusqu’au 15 mars, du mardi auvendredi, de 14 à 18h30; samedi, de 9h30 à 12het de 14 à 18h. Infos : 02.537.65.40 etwww.lesalondart.be

Art formel

COUR

TESY

LESA

LOND’AR

T

Rainhart GalleryDialogos entre Cuba - Brasil. Dessinsde six artistes latino-américains con-temporains: Kilian Glasner, Bruno Vi-lela, Marcio Almeida, Douglas Argüel-les Cruz, René Francisco et Yoan Ca-pote. ‣ Jusqu’au 31·01. Du Ma. au S.de 11 à 18h.URue Washington 90 - 1050 Bruxelles -02 649 24 69 - www.rainhart.net

Rodolphe JanssenEmber Harbor. Oeuvres de Davide Ba-lula. ‣ Jusqu’au 16·03. Du Ma. au V.de 10 à 18h, le S. de 14 à 18h.Oops. Oeuvres de Dylan Lynch. ‣ Jus-qu’au 14·02. Du Ma. au V. de 10 à 18h,le S. de 14 à 18h.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

100 TitresFlipchArt. Peintures de Benoit Piret.‣ Du 18·01 au 02·03. Du J. au D. de 14à 18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Aeroplastics ContemporaryHeHe : Anthroposphere. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 11 à 18h, le S.de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Antonio NardoneLes Mondes Particuliers. Oeuvres dePablo Mesa Capella, Giuseppe Paolilloet Elisabeth Houtart. ‣ Jusqu’au25·01. Du Me. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

D+T ProjectStephan Balleux & Hannu Prinz. Pein-tures. ‣ Jusqu’au 25·01. Du J. au S. de12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com

FaiderIn Situ. Transformations sculpturales

de Rainer Gross. ‣ Jusqu’au 22·02. DuMe. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Faider 12 - 1060 Bruxelles -02 538 71 18 - www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes hivernales. Peintures etoeuvres plastiques de Sibylle Baltzer,Yuko Nakaya et Raphaèle Bernard-Ba-cot. ‣ Jusqu’au 24·01. Du J. au S. de14 à 19h.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Le Salon d’ArtDynamiques des danses. Oeuvres ré-centes de Gundi Falk. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Les pein-tures de Chéri Samba, sur une périodeallant de 1989 à 2009, révèlent sa per-ception de la réalité sociale, politique,économique et culturelle du Zaïre, ex-posant toutes les facettes de la vie quo-tidienne à Kinshasa. ‣ Jusqu’au01·02. Du Ma. au S. de 14 à 19h ou surrdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachVelvet Skin. Oeuvres de Gudrun Kampl.‣ Jusqu’au 22·02. Du J. au S. de 11 à13h et de 14 à 19h.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles -02 502 78 24 - www.galerievaleriebach.com

LaGalerie.beLe Fil d’Ariane. Installation de MireilleLiénard. ‣ Jusqu’au 19·01. Du J. au S.de 16 à 19h ou sur rdv.URue Vanderlinden 65 - 1030 Bruxelles -0475 60 66 97 - www.lagalerie.be

RossicontemporaryDaniel Coves. Peintures récentes.‣ Jusqu’au 25·01. Les J. et V. de 13 à17h et le S. de 14 à 18h ou sur rdv.

Du bout des doigts. Oeuvres d’Eleo-nore Gaillet. ‣ Jusqu’au 25·01.Lights Out. Encres sur papier de Jona-than Rosic. ‣ Jusqu’au 25·01.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieBad Trip. Peintures de David Pirotte.‣ Du 24·01 au 23·02. Du V. au D. de 11à 19h ou sur rdv.URue de l’Hospice communal 67 -1170 Bruxelles - 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenBeauté du Liban. Deux photographesdu Proche-Orient, Rend Haffar etHouda Kassatly, nous apportent leur vi-

sion du Liban, entre beauté et destruc-tion, nostalgie et espoir... ‣ Jusqu’au19·01. Du Me. au S. de 14 à 18h, le D.de 10 à 13h.Bruxelles 14-18. Photos de VincentVandendriessche, inventaire visuel desmonuments bruxellois consacrés à laGuerre 14-18. ‣ Du 22·01 au 23·02.Publicité mensongère. Photomonta-ges surréalistes de Robert Askenasi.‣ Du 22·01 au 23·02.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles -02 662 16 99 - www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Anne Dorselaer. ‣ Jusqu’au 15·02. Le

Me. de 15 à 18h et le S. de 14 à 17h enprésence de l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud- 02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BDe l’une à l’autre. Dessins et peinturesde Nancy Seulen, et sculptures de Mar-tine Canneel. ‣ Du 18·01 au 02·02.Les S. et D. de 14 à 18h ou sur rdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais -067 79 08 11 - www.espaceb.be

LOUVAIN-LA-NEUVEGalerie des HallesConnexions. Oeuvres de Pierre De-

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordinationrédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPMPress Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Ho-

dey. Rédacteur en chef: Francis Van deWoestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pier-re-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Pu-blicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Contact

Agenda cultuelTél. : 02.211.27.23Email : [email protected]

A l’étranger

COUR

TESY

GAL.GIMPEL&

MUL

LER

TIXIER

/GAL.POL

ARIS/2014

COUR

TESY

GAL.TO

XIC

FranceLaure Tixier – Aquarelle

Paris – Galerie PolarisUne série d’aquarelles noires aux motifs abstraits dont on netarde pas à découvrir qu’il s’agit d’une collection de plans deprisons d’origines diverses, et qui constituent un inventaire desgéométries de l’enfermement, des espaces de l’orthopédie so­ciale dont parlait Michel Foucault.U Jusqu’au 8 février. Galerie Polaris, 15, rue des Arquebusiers,75003 Paris. www.galeriepolaris.com

Henri-Georges Adam – GravureParis – Galerie Gimpel&Müller

Pour la 1e expo personnelle dans son second espace, la galerie achoisi de présenter une rétrospective du travail de l’artiste fran­çais (1904­1967). L’expo comprend des œuvres des années 30ainsi qu’un ensemble de gravures d’après­guerre.U Jusqu’au 1ermars. Galerie Gimpel&Müller, 12, rue Guénégaud,75006 Paris. www.gimpel­muller.com

LuxembourgThématique – peinture

Luxembourg – Galerie ToxicLa nouvelle expo thématique, “un monde à part”, réunit cinqpeintres : Norbert H. Kox avec ses paraboles visionnaires et bi­bliques, William Thomas Thompson et les prophéties bibliquesdu chaos, Stéphanie Lucas et son monde fantastique, Loïc Lucaset Daniel martin Diaz qui se penchent sur la corps humain.U Jusqu’au 5 février. Galerie Toxic, 2, rue de l’Eau, 1449Luxembourg. www.galerietoxic.com

batty. ‣ Jusqu’au 25·01. Du L. au S. de11 à 18h.UPlace de l’Université -1348 Louvain-la-Neuve

LIÈGE

LIÈGENadja VilenneExposition collective. Oeuvres de Jac-ques Lizène, Jacques Halbert, Capi-taine Lonchamps et Emilio Lopez Men-chero. ‣ Jusqu’au 03·03. Du J. au S. de14 à 18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuKrystal Fontaine. Installation, dessinset peintures de Sylvie Macías Díaz.‣ Jusqu’au 09·03. Du J. au D. de 14 à18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

JAMBESDétourDominique Collignon. Peintures.‣ Jusqu’au 15·02. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERS

ANVERSFifty One Fine Art PhotographyHans-Christian Schink. ‣ Jusqu’au25·01. Du Ma. au S. de 13 à 18h ou surrdv.

UZirkstraat 20 - 2000 Anvers -03 289 84 58 - www.gallery51.com

Fifty One TooAll about Eve. Oeuvres d’Annie Kevans.‣ Jusqu’au 01·03. DuMa. au S. de 13 à18h ou sur rdv.UHostraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

Tim Van Laere GalleryCorn in your fruity basket. Peinturesd’Armen Eloyan. ‣ Jusqu’au 25·01. DuMa. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17 - www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GallerySusan Hartnett. ‣ Du 22·01 au 22·02.Du Me. au S. de 13 à 17h.Tropical Nights. Oeuvres de JohannesKahrs. ‣ Du 22·01 au 22·02.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 17I Told You So. The World is Flat.Oeuvres de Jan Verbruggen. ‣ Jus-qu’au 31·01. Du Me. au V. de 14 à 18h,le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Image verbale,image visible

Philippe Jones, alias PhilippeRoberts­Jones, aura vécu sa viesous la quadruple casquette,généreuse et sensible, temporairedans les trois premiers cas, dedirecteur des Musées Royaux desBeaux­Arts, de secrétaire général

de l’Académie, de professeur d’université à l’ULB, et, enfin,celle, permanente, du poète qu’il fut, est, sera pour toujours.Historien de l’art, il n’aura pas tergiversé en chemin et si ceque l’on appelait “la beauté” fut en tout temps son apanage,il aura surtout ancré sa voix, son regard, ses transmissionsd’énergies, dans une pensée subtilement approfondie entremots et images pour le bonheur de ses lecteurs mais aussipour le bonheur des peintres, dessinateurs et graveurs quieurent l’heur de croiser l’homme et ses songes, l’homme etsa parole, enfouie sous la plénitude de vers qui gambadent ets’approfondissent entre ciel et terre. Dans un petit livrechaleureux, qu’il intitule “Image verbale, image visible”,Philippe Jones, le poète, transfigure, en les rapprochant denous par le verbe et l’image, les artistes qui l’aurontaccompagné d’écritures graphiques au large de ses propresmots, au fil du temps. De Lismonde à Trajce Jancevski, ilssont trente­trois qui défilent pour nous, visages connus etmoins connus, porteurs des uns aux autres d’une complicitéqui affirme sa vérité, comme s’il allait de soi qu’un poète etun artiste ont bien des choses à partager. Car ce livre est unpartage. Un parcours. Un chemin ébloui par les rencontres,les fusions, les effusions…. “Tout réel artistique traverse uneabstraction mentale; ce que l’œil enregistre se greffe dansl’esprit; alors les battements du cœur changent de cadence : il y acréation. Oui, c’est à l’image formulée, verbale ou visible,d’apparaître. Elle est le sang, elle est la vie.” Le poète et l’artisteont toujours le dernier mot. (R.P.T.)

UPhilippe Jones : “Image verbale, image visible”, Editions LeTaillis Pré, Châtelineau, 2013, 170 pages illustrées.

Le livre de la semaine

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10 Adjugé! SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Canella

Chez Me Delvaux à Paris, le 13 décembre, onproposait dans une vacation de tableaux an­ciens et de mobilier, ce superbe petit tableaude 14 x 19 cm, exécuté par un artiste italien,Giuseppe Canella (1788­1847), oublié detous, mais dont le nom est encore très illustredu côté de Amay. La composition montre lechâteau de Neuilly, résidence préférée du roiLouis­Philippe des Français qui le fit réaména­ger par l’architecte Fontaine. Le château futpillé en 1848 et le parc loti. Le reste fut venduà des religieuses qui occupent toujours uneaile. Le tableautin a été vendu à l’estimationhaute soit 25000 €.

25000 €

DELVAU

X

Plans militaires

Il y avait à vendre chez Millon à la mi­décem­bre, dans une vacation de dessins anciens, unesuite passionnantes de relevés et de plans mili­taires généralement du XVIIIe siècle (lots 141 à224), provenant de la collection des marquis deDreux­Brézé dont la famille possède les châ­teaux de Bernouville, Cany, Courtarvel, entreautres. Les feuilles aquarellées concernaientdes places de notre Belgique, du Luxembourget du Limbourg hollandais. Chaque lot était es­timé entre 300 et 1500€. Les relevés concer­nant le Luxembourg firent jusqu’à 7000 €. Lafeuille ci­contre illustre Namur et fit 400 €.

400 €

MILLO

N

l Salle des ventes

L’archit ecturene reste pas en plan

h Il y a encore des défenseurs pourles dessins d’architecture. Art envoie de disparition, il s’élève aurang des beaux­arts, dépassant laseule technique.

COMME CHAQUE ANNÉE L’ANTIQUAIRE PA­RISIEN Alain Cambon a sorti depuis quelquesjours son catalogue à prix marqués, consacrésà des projets d’architecture, de jardins, d’inté­rieurs de demeures prestigieuses. Les XVIIIe etXIXe siècles charpentent une plaquette richede soixante­huit numéros seulement maispresque tous sont un régal pour les yeux. Et ilne faut pas être un fanatique du patrimoinepour trouver ces feuilles, parfois grandes,d’une insolente beauté. Le dessin d’architec­ture est un art qui se perd, comme celui dedessiner des automobiles. Les ordinateurs fontpresque tout maintenant. Les architectes res­tent des artistes mais comme dans les acadé­mies du milieu du siècle passé, on n’apprendpresque plus à dessiner, aquareller une feuille,projeter une façade, traduire en noir et blancune élévation en coupe. C’est un art difficileque beaucoup de ces créateurs ont élevé aurang du vrai dessin, une vraie œuvre d’art,comme s’il s’agissait d’un portait ou d’un sujet

CAMBO

N

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11Adjugé!SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Salle des ventes

L’archit ecturene reste pas en plan

religieux.Un dessin d’architecture peut avoir une âme.

Nous vîmes naguère l’architecte Bribosia fairele relevé du château d’Aigremont, lors d’unconcert organisé par “Les Amis de la Chapellede Bormanville”. C’était magistral de talent.Dans 150 ans ses carnets feront les délices descollectionneurs. C’est du moins à espérer. Etl’on saura qui en fut l’auteur pour autant qu’ilsigne. Souvent les dessins anciens d’architec­ture survivent dans le silence d’un auteur tropdiscret qui ne signa point. Parfois on lit uneexplication pour un site précis, public. Parfoisc’est le commanditaire qui est signalé. Maisc’est si rare. Cambon vend des feuilles signéesou non, à des prix parfois très attractifs et par­fois un peu “chèros”, mais c’est que c’est mé­rité. Ses catalogues sont à chaque fois un mo­ment de découverte de travaux de maîtres in­connus pour la plupart. Les dessins ontégalement et pour la plupart un caractère uni­que pour des bâtiments fantasmés qui ne fu­rent jamais réalisés. Il y a donc une part derêve dans tout cela et on pourrait pousser jus­qu’à des études sociologiques des périodesconcernées.

Le départ de cet univers met en avant les tra­vaux de l’architecte Jean­Camille Formigé. Il atravaillé pour des monuments historiquescomme les cathédrales de Laval ou de Meaux.Il était employé par la Ville de Paris. Il était leresponsable des édifices dans les promenadeset plantations, donc il gérait les constructionsdans les cimetières. Il a œuvré à ceux de Pan­tin, Bagneux et au Père­Lachaise, entre autres.Il fit également des projets de monuents funé­raires, comme la tombe de Jules Ferry, située àSaint­Dié­des­Vosges. Tous ces monumentssont ici représentés.

C’est bien plus une découverte avec les 195dessins d’Alphonse Finiels, autre architecte dela Ville de Paris. La photo ci­dessus offre à lavue une feuille de 608 x 936 mm, tracée parles Le Bègue, père et fils. Il s’agit d’un immeu­ble à élever au Boulevard Ornano, devenuBoulevard Barbès. Le commanditaire étaitFrançois Crépin de Vidouville (1824­1888),commerçant normand qui inventa un systèmede vente à crédit. Cet immeuble avait en sonrez un grand magasin. On terminera par undessin anonyme fixé sous verre montrant lepremier site du Cristal Palace (1851), dansHyde Park, construit par Paxton et son assis­tant Edwar Milner qui allait construire dix ansplus tard le château de Noisy à Celles­Houyet.Ph. Fy.U Infos : Alain Cambon, 30 rue Monsieur lePrince. 75006 Paris. Tél. : 00.33.1.43.25.76.25.

Cette feuille monumentale d’un immeu-ble de rapport et de grand magasin àBarbès, sur Clignacourt, illustre lesagrandissements de Paris vers 1880.

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12 Le marché SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Événement

Bruneaf new lookh Du 22 au 26 janvier, 30galeries d’arts premiersseront à la fête au Sablon, àBruxelles, un nouveauprésident à la barre : DidierClaes.

COUP DE JEUNE PLUTÔT QUE COUPde balai sur le Sablon. Ou mieux en­core : nouvelle direction pour de nou­veaux défis, le moindre n’étant pas dedemeurer, avec deux Bruneaf en lice –Bruneaf Winter et Bruneaf d’été – la vé­ritable tête de pont des foires ou grandsrassemblements d’arts premiers. Etre etrester, envers et contre tout, à l’avant­garde de ce qui se fait de mieux en lamatière. Un tel défi valait bien un coupde semonce, une remise à plat des di­rectives et de la charte à laquelle toutmembre et exposant potentiel doitsouscrire et se plier pour avoir droit decité à Bruneaf. Laquelle avait bien failli,entre­temps, se retrouver minée par un“coup d’Etat” fomenté par quelques en­vieux de prérogatives qui ne leur reve­naient pas. Copiée notamment par nosvoisins français et un Parcours desMondes parisien qui n’est certes passans qualités, Bruneaf s’est donc retrou­vée à un tournant de sa raison d’êtreavec l’obligation de s’en tirer la têtehaute, quelques trublions ayant pousséle bouchon jusqu’à vouloir lui opposer,à Bruxelles même et aux mêmes dates,une foire concurrente.

En Belgique, on le sait, rien, jamais,n’est simple et couper les cheveux enquatre y aura, depuis toujours, été unjeu de sales gamins aux visées infanti­les. Pour redresser la barre et voir l’ave­nir avec fermeté autant que ferveur,Pierre Loos, son président et même ini­

tiateur de longue date a jugé bon de je­ter le gant, de refiler la présidence deson enfant chéri à un nouvel élu. Nonpas pour donner raison aux contestatai­res, mais pour permettre aux fidèlespartenaires de l’événement de garder lacap. Un beau geste d’abnégation saluépar ses pairs. Hier vice­président, Di­dier Claes assurera dès lors cette prési­dence pour trois ans, ayant recueilli unmaximum de suffrages sur sa candida­ture. Avec 34 voix sur quarante votants,la cause était entendue. Il sera aidé danssa tâche par deux confrères de hautelice, Patrick Mestdagh et Marc­Leo Fe­lix. Bruneaf ne pouvait rêver meilleurtriumvirat et devrait en engranger lesbénéfices séance tenante.Une foire et pas deux !Un point crucial du nouveau règle­

ment stipulait qu’il ne pouvait êtrequestion de participer simultanément àBruneaf et aux Arts Premiers Bruxelles(APB), le concurrent annoncé. Inutile dedire que la cause était entendue et queBruneaf reprenait du galon sans l’avoirvoulu mais plutôt par nécessité de nepas perdre la main. Didier Claes n’a pasfroid aux yeux. Battant, il dirige lamanœuvre et, pour rejoindre ou re­trouver sa place à Bruneaf, il faudramonter patte blanche et ne pas tremperdans quelque dérive que ce soit. Il a uncredo qui parle pour lui : “On a été imité,copié, on a voulu nous voler, mais nousrestons à l’avant­garde !” Il aime d’évi­dence sa foire et veut lui éviter à toutprix les bruits de couloir malséants, lesfaux qui parfois se mêlent aux piècesauthentiques. C’est pourquoi, nou­veauté de poids, un comité indépen­dant d’experts passera au peigne fin lesoffres des différentes galeries belges etinternationales. Il aime Bruneaf car,rappelle­t­il, elle lui a donné sa pre­mière chance de se monter – il y aquinze ans. Il entend aussi lui conférer

une aura encore plus internationale etenvisage d’exporter Bruneaf en certai­nes occasions et certains lieux : “Pour­quoi pas une Bruneaf Hong­Kong, parexemple ! Je vais réveiller les dynamismes.Et nous aurons des expositions de prestige.Enfin, il faut s’ouvrir et pour viser grandet large, s’ouvrir, bien qu’étant une asbl,aux sponsors”.Un invité d’honneurBelle mise en exergue aussi : Winter

Bruneaf 2014 aura son invité d’hon­neur en la personne de Raoul Lehuard,grand marchand et grand collection­neur français. Ce témoin des premiersengagements en faveur des arts pre­miers fut le maître d’œuvre apprécié dela revue Arts d’Afrique noire à partir de1972. Lehuard fut un passeur. Le pas­seur d’une passion, d’un savoir, d’unereconnaissance des arts venusd’ailleurs. Il a, en outre, écrit des livresaujourd’hui recherchés, notammentsur les Bakongo, les Batéké, les Ba­bembé, ses préférés.Marc Leo Felix et les ivoiresOn vous a déjà parlé de l’homme, de

sa fougue, de son entregent, de sa con­naissance des arts de notre ex­coloniedu Congo tout particulièrement.Auteur de nombreux ouvrages de réfé­rence, il s’était juré de publier, en septvolumes, l’incroyable richesse esthéti­que et votive des statuettes, masques etautres objets en ivoire des peuples de laRDC. Promesse tenue, son entreprisetouche à son but alors que paraît, pourBruneaf, le septième et dernier volumede sa saga : “White Gold, Black Hands”.Un formidable voyage au cœur de lacréation ethnique congolaise. Chapeau !Les uns, les autresA trente, ils ont de quoi vous montrer

de quel bois, quels trésors, ils se chauf­fent. Pierre Loos et Thomas Bayet à l’en­seigne d’Ambre Congo; Roger Bourahi­mou; Alban Bronsin; Didier Claes; Re­naud Riley; Joëlle Fies et Felix; Jo DeBuck; Bernard de Grunne; Bernard Du­lon, de Paris; la Galerie Flak, de Paris;Tao Kerefoff; Philippoe Laeremans; Oli­vier Laroque, de Nîmes, France; Guil­hem Montagut, de Barcelone; AlainNaoum; Joaquin Pecci; Lucas Ratton, deParis; Frank Van Craen… Tous spécialis­tes des arts africains. Mais aussi : la gale­rie Anubis Ancient Art, de Rotterdam;Nelly et Eric Drees; la Galerie L’Ibis, desEtats­Unis; pour les arts antiques; KevinConru, de Londres; Coppens Tribal Art;Pulchinello, de Paris; Herma Visser; Jo­ris Visser… pour les arts océaniens. Sansoublier : Indigènes SPRL; Patrick et On­dine Mestdagh; François Rabier; la WeiAsian Arts, francs­tireurs et heureux del’être.Roger Pierre TurineUDu 22 au 26 janvier, au Sablon etenvirons. Secrétariat : Ambre Congo, 17Impasse Saint­Jacques : 02.514.02.09 etwww.bruneaf.com

PAUL

LOUIS/D

IDIERCLAE

S

Masque Fang / Okande,Gabon en bois, kaolin,ocre et fibres végétales,fin XIX-début XXe siècle,36,2 cm, chez Didier Claes.AM

BECO

NGO

Coiffe de circoncision Ganza,Ubangi, RD Congo, Avant1930, L : 47 cm.

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13Le marchéSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Brafa

t’Kint en touteconfiance

LE SITE DE TOUR ET TAXIS EST EN PLEIN vrombissement et bruits sourdsde machines qui transportent des cloisons et fixent des toiles sur unmonde éphémère qui va aider à magnifier les milliers de pièces que les an­tiquaires de l’Europe entière vont y déposer dans les heures qui viennent.

La Brafa en est à sa cinquante­neuvième édition et semble partie pourêtre un cru de grande qualité.

Tous les indicateurs sont au vert. Les résultats récents des ventes publi­ques traduisent une envie soutenue des amateurs d’acheter et de faire desplacements intelligents. Les Bourses financières, des USA à la Chine enpassant par l’Euronext, ont affiché des progressions sensibles et donc lesactionnaires sont des gens généralement très heureux. Ils disposent defonds qui leur permettent quelques caprices. Et le président de la Brafa denous dire d’emblée que “rarement j’ai ressenti de la part des collectionneursce besoin de voir ce que les exposants vont sortir à la foire. Et personnellementce fut presque une ruée surma galerie pour essayer d’emporter l’une ou l’autrepièce en “preview”. Cela chauffe donc dans les chaumières et les visiteurssont sur les starting­block.

Le président de la Brafa nous disait par ailleurs que “l’on ne change pasune recette qui fonctionne. Il n’y aura pas de révolution. Notre projet Brafadont le nom frappe les esprits et possède un impact d’identification fort dans lepaysage culturel, est entré dans sa période de maturité. Chaque année avecmon équipe nous cherchons à améliorer le salon par quelques touches esthéti­ques ou par des aménagements intérieurs. Plus profondément nous voulonstoujours améliorer l’offre et la qualité. Le défi ce n’est pas le décorum mais laforce intrinsèque desœuvres. Puis il y a les divers plaiers de communication quichangent sans cesse et notamment vers l’internet”.

Le comité de sélection doit aussi faire face à une grandissante volontéd’antiquaires voulant s’inscrire. Près de cent demandes étaient posées surla table voici six mois déjà. Mais l’évidente fidélité des exposants d’une an­née sur l’autre ne permet pas de donner accès à ces requêtes. “Il y a un jeunaturel et habituel de retraits et pour cette fois­ci deux ou trois stands n’ont pasété renouvelés pour cause de naissances. C’est le cas de la fille deMadameBérès.L’octroi d’une place s’effectue sur plusieurs critères. Le premier est de savoir ceque le nouveau venu va apporter dans le segment qu’il occupe. Puis il faut qu’ilélargisse le cercle géographique de nos visiteurs. Nous cherchons donc à éten­dre notre influence à travers des cercles concentriques. De la sorte, nous avionsorganisé un dîner àMoscou et ce fut un succès total car les Russes aiment venirchez nous. Nous y avions reçu plusieurs dizaines de décorateurs et de mar­chands. Le potentiel de croissance existe pour un futur proche. Puis dans notresélection nous cherchons à créer des niches nouvelles, à inclure des segmentsabsents ou à ré­augmenter des secteurs affaiblis comme le tableau ancien ou lemobilier ancien”.

La Brafa offrira cette année un stand particulier au Musée d’Afrique cen­trale de Tervuren et il laissera une place spéciale à la Fondation Roi Bau­douin qui a acheté récemment les manuscrits de Simenon dont nous par­lions ici la semaine passée. La banque Delen, sponsor principal de la réu­nion, disposera également de son stand.Philippe FarcyUBrafa, site de Tour et Taxis, du 25 janvier au 2 février 2014. De 11h à 19h,tous les jours. Nocturne le 30 janvier jusque 22h. Entrée : 20 €. Moins de 26ans : 10 €. Moins de 12 ans : gratuit. Infos : 02.513.48.31; www.brafa.be.

DR

Harold t’Kint est un président heureux et confiant. Il sent la clientèle désireuse dese faire plaisir.

h On ne change pas une équipe qui gagne. Le patronHarold t’Kint joue sur du velours.

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14 Le marché SEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

l Au marteau

Petite vente de reprisechez Horta

CELA COMMENCERA BIEN LENTEMENT ce lundisoir avec une prime pour une aquarelle sur papierd’Edgar Scauflaire (1893­1960) figurant habilement“Les Trois Grâces”, posées sur une feuille de 670 x650 mm. On en escompte ejntre 1200 et 1500 €. Pourle même genre d’argent on pourrait s’offrir l’assez élé­gant portrait d’un officier du XVIIIe siècle, du nom deJean­Baptiste Le Blavier de La Rocq, capitaine de cava­lerie né en 1714 et tué à la “bataie de Sort” le 30 sep­tembre 1745. Il s’agissait de Soor, en Bohême qui op­posa les Autrichiens menés par notre gouverneurCharles­Alexandre de Lorraine, aux troupes prussien­nes de Frédéric II. Notre héros fut l’un des 4500 hom­mes perdus (morts ou blessés) par les Autrichiens cejour­là. La toile mesure 89 x 71 cm.

Il y aura également quelques bijoux intéressantscomme une montre de Cartier du modèle “Santos oc­togonale”, évaluée de 3500 à 5000 € ou encore unbracelet en or jaune de la même maison, annoncé en­tre 3000 et 4000 €.

La salle sachant jouer sur la variété et l’éclectismedes époques, on verra bientôt arriver une sellette enterre cuite vernissée de la Belle­Epoque, issue de l’ate­lier de Delphin (1836­1907) et Clément Massier(1844­1917), assistés de deux cousins. Les Massierétaient céramistes en ce même village depuis le milieudu XVIIIe siècle. La sellette feuillagée de roseau est ani­mée d’un héron. Elle est haute de 119 cm et devrait sevendre aux alentours des 10000 €. Juste après, prove­nant de la même manufacture on verra passer unevasque en forme de pivoine dont on attend entre 800et 1200 €. Puis ce sera le tour d’une partie de serviceen porcelaine de Tournai en pâte tendre et au décor de

“guirlande fleurie”. Il y a là quarante pièces et le lot de­vrait s’en aller entre 2000 et 2500 €. Après quatredessins d’Armand Rassenfosse sans grande valeur, onmettra ici en avant une belle sculpture de GoergesGrard (1901­1984), figurant une jeune femme nue,debout, haute de 58 cm. Elle est en bronze et est esti­mée entre 5000 et 7000 €. C’est plus cher que le“Mouflon” de Raymond de Meester (1904­1995), an­noncé entre 3500 et 4500 €; il est lui aussi en bronze.Le lot le plus estimé de cette soirée (outre un brillant

annoncé à 40 000 €), sera situé sur une pendule d’épo­que Empire figurant un esclave noir portant un lourdballot qui lui sert ici de cadran. Le motif est connu etfait penser aux modèles de Deverberie comme on entrouve au Musée Duesberg à Mons. Pour ce lot de qua­lité il est annoncé une fourchette d’estimations allantde 20 000 à 25 000 €.Ph. Fy.UExposition dès ce jour et jusque dimanche en find’après­midi.

h Les vacations de ces 20 et 21 janvierne sont pas d’un excessif intérêt. Pêcheaux raretés.

HORT

A/D.R.

Cette vue en plongée vers le château de Glérolles à Saint-Saphorin, sur le Lac Léman, pourrait créer une petite surprise chezHorta ce 20 janvier. La toile de 46 x 72 cm est de François Bocion (1828-1890). On en attend entre 2500 et 3500 €.

l Foires

Cologne, Londres et Singapour

LA NOUVELLE ANNÉE APPORTE sa nouvelle ra­tion de foires d’art contemporain plus nombreu­ses et plus foisonnantes que jamais. Régionales,nationales, internationales elles sont les vitrinesles plus commerciales et les plus people de l’art,événements à dimensions variables où il fautêtre, faute de ne pas exister dans le milieu. On yrespire l’air du temps et on y élargit son horizon.En ce moment, des galeries belges participent aumoins à trois foires ou organisations assimiléesde rassemblement de galeries. Ces foires indi­quent aussi les déplacements du marché, versl’Asie notamment, L’Amérique du Sud, le MoyenOrient et corrigent parfois les effets d’une domi­

nation d’un cercle restrictif qui veut s’affirmercomme le meilleur.

La foire de Singapour en cours actuellementcorrige les influences étrangères, américainesentre autres et européennes en réservant 75 %de ses stands aux galeries asiatiques dans uneforme de promotion de leurs artistes et de pro­tectionnisme du marché. Bien entendu certainesgaleries parmi les plus puissantes, telles Perrotin,Continua, Ben Brown… contournent le fait enayant ouvert des succursales en Asie et font doncpartie du quota. Une seule belge est présente, laknokkoise et belgo­française Guy Pieters qui ex­pose parmi d’autres Jan Fabre, Wim Delvoye,Arne Quinze… Ce choix asiatique est, selon lesdires du galeriste, un positionnement réfléchi.

A Londres, se posant visiblement en alternativeà Frieze, l’internationale huppée qui recherchele top de l’actualité, la London Art Fair (26eme) sedistingue avec un choix de galeries très différent,prioritairement anglais, avec des artistes moinsCO

URTESY

GALERIEELAINE

LEVY

PROJEC

T,BR

USSELS.©

D.R.

Yannick ValGesto. “Por-tal”, impres-

sion surplexi, 60 x

40 cm, 2013.

h La nouvelle année des foires estlancée et des galeries belges sontprésentes sur tous les fronts.

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15Le marchéSEMAINE DU 17 AU 23 JANVIER 2014 ARTS LIBRE

Cologne, Londres et Singapourréputés. Une seule galerie belge fait partie del’édition 2014 en cours, la Galerie d’Ys, en colla­boration avec la Transition Gallery (Londres),qui mise selon la thématique du masque sur unquatuor constitué de Lotte Van De Walle, KateLyddon, Annabelle Guetatra et Yasmine Senel.

Enfin, à deux pas de chez nous, à Cologne setient pour la cinquième fois la BCC ­Brussels Co­logne Contemporaries, un rassemblement degaleries avec expositions en galeries et de groupedont la commissaire est Carla Donauer. Aux ga­leries de Cologne se joignent des galeries bruxel­loises et depuis l’an passé la manifestation estdevenue alternative puisqu’elle se déroule un ansur deux à Bruxelles. Huit galeries et lieux alter­natifs bruxellois participent tandis qu’Eva Wit­tocx fera partie du jury qui décernera le PrixBCC. Les galeries participantes sont : Artist Club/Coffre Fort, D + T Project, Elaine Levy Project,Hopstreet, Rectangle, Ricou Gallery, SuperDakota et Waldburger, soit des lieux qui défen­

dent généralement de jeunes artistes, la ligne dela manifestation. Les artistes participants sont :Timo Behn, Morgan Betz, Anne Lina Billinger,Sara Bjarland, James Clarkson&Ditte Gantriis,Max Frintrop, Manor Grunewald, Ilona Herrei­ner, Marcel Hiller, Eva­Maria Kollischan, AugustKrogan­Roley (Ricou Gallery), Hannu Prinz (D+ T Project), Martina Sauter, Evamaria Schaller,Tracey Snelling, Yannick Val Gesto (Elaine LevyProject), Filip Van Dingenen (Waldburger).Claude LorentULondon Art Fair. Modern British andContemporary Art. Du 15 au 19 janvier. Islington,52 Upper Street, N1 0QH Londres.www.londonartfair.co.ukUArt Stage Singapore. Du 16 au19 Janvier. MarinaBay Sands Convention Centre, 10 Bayfront Avenue,Singapore. www.artstagesingapore.comUBCC – Brussel Cologne Contemporaries. Du 23 au26 janvier. Building Agrippastrasse 37, 50676Cologne. www.bccontemporaries.com

l Résultats

Derniers feux pourles Simonson

IL Y AVAIT 320 LOTS À PRENDRE et plusieurs composés de nom­breux volumes joints. Cela représentait quelques milliers de li­vres encore, presque tous remarquables et parfaitement conser­vés. Il y eut quelques belles enchères et la presque totalité des lotsa changé de mains pour un total de 2131489 €. Les prix com­prendront les frais. L’expert de la vacation était notre compa­triote Pascal de Saedeleer.

Il fallait assumer 6250 € (au double de l’estimation basse), pourun volume en maroquin rouge de 1697, rédigé par Bossuet et in­titulé “Instruction sur les Estats d’Oraison”.

Dans un tout autre genre on proposait un volume sans doute deMichel Millot paru en 1676 et intitulé “L’Escole des Filles, où laphilosophie des Dames”. Il s’agissait d’une très rare édition dupremier manuel d’érotologie français, sous forme de dialogues.Deux autres volumes étaient joints. On attendait 4 000 à 6000 €de cet ensemble, et il en arriva 15 000 €. Il y avait encore cettebelle enchère de 10 000 € (cinq fois l’estimation basse), obtenuepour un volume de 1579 rédigé par Henri Estienne et nommé“De la précellence du langage François”, sous­entendu sur la lan­gue italienne. Grâce au succès de ce livre, Estienne obtint unepension du roi Henri III. Très beau succès encore pour les “Fableschoisies”, de Jean de La Fontaine, parues en 1668 et reprises ici en1719; composées pour le Dauphin, fils de Louis XIV, elles paru­

rent toutes ici pour la première fois. Pascal de Saedeleer pensait obtenir de 10000 à 15000 €, maisau bout d’une longue enchère, il en vint 55000 €. Il y eut ensuite une très belle enchère clôturée à42300 € pour un manuscrit anonyme intitulé “Songe de la voie d’enfer et de paradis”. Il s’agissaitd’un manuscrit français de la fin du XVe siècle. Il avait appartenu au poète et mécène Jacques Thi­boust, seigneur de Quantilly. Il était né à Bourges en 1492. L’auteur en était un clerc d’origine picardedu début du XIVe siècle. Il s’agissait donc d’une reprise plus tardive.

On donna ensuite six fois l’estimation basse (3 000 €; soit 18 000 €), pour une édition des “Essais”de Montaigne, parue chez Abel L’Angelier à Paris en 1595. Prouesse encore du côté des amateurs quifirent s’envoler de 1000 à 44 700 €, la valeur de deux ouvrages de Joachim Du Bellay “L’Olive” com­prenant cinquante sonnets quand les autres éditions en comporteront cent quinze, et de FrançoisVillon “Oeuvres”, soit deux volumes parus en 1549 pour le premier et 1742 pour le second.

On terminera avec Apollinaire qui fit un malheur à chacune de ses apparitions et notamment lorsde la sortie d’une lettre semble­t­il inédite, malgré l’indication dans la provenance d’un passage envente à Drouot en 1987. La lettre datait de mars 1914 et était envoyée à Marc Brésil, condisciple dupoète au lycée de Nice. Le lot était attendu entre 3000 et 4000 €. Il fut adjugé à 61500 €.Ph. Fy

Cette lettre inédite d’Apollinaire adépassé toutes les espérances etfut adjugée à 61500 €.

h Les restes de la bibliothèque Simonson se sont envolés chez Sotheby’s.

D.R.

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