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Romain Jorda, Marc Johnson, Vincent Alvarez, Alex Richard, Jo Dezecot, P-Rod, Justin Figueroa, Guy Mariano, Steeve Ramy… L 15375 - 122 - F: 4,95 - RD

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Barney Page, Julien Mérour, Lakai Haute Tension !, Et Après Tibaud Fradin, Josh Stewart, Les goûts et les couleurs de Paul Rodriguez, Une journée avec Romain Jorda, Jo Dezecot, Justin Figueroa, Maleek Laxil, Alex Richard, Lucas Puig, Axel Cruysbergh, Vicent Alvarez, Daniel Espinoza, Guy Mariano, Riley Hawk, Marc Johnson...

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Romain Jorda, Marc Johnson, Vincent Alvarez, Alex Richard, Jo Dezecot, P-Rod, Justin Figueroa, Guy Mariano, Steeve Ramy…

L 15375 - 122 - F: 4,95 € - RD

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Shooter ce trick n’a pas été facile. Non pas que Maleek ait galéré mais plutôt que l’endroit est surveillé par un habitant des plus pénibles. La première fois que le casse couilles de service fait son apparition, il tente de s’interposer et Maleek rentre son 3-6 flip noseslide en le percutant à la replaque. S’en suit une bonne prise de bec, le gars est vraiment relou, et ses prétextes pour nous

interdire de skater le spot sont aussi débiles que farfelus. Il s’installe sur le curb, un livre à la main, et monte la garde, on lui promet de revenir… Le lendemain, la même équipe se rencarde dans les

environs et c’est reparti pour la session sous pression ! On évalue à cinq minutes le temps nécessaire au gars pour nous repérer et débarquer à nouveau… Maleek est contraint de rentrer son trick sans échauffement et en quatrième vitesse, ce qu’il fait… deux fois ! Cette fois, c’est un vigile qui arrive,

compatissant. Nous sommes gentiment priés d’aller skater un peu plus loin mais avec un sourire, ça passe toujours mieux, d’autant plus si le trick est dans la boîte. Une séquence de Charley.

JoshStewart

Par Benjamin Deberdt.

Pour beaucouP de filmeurs à travers le monde, Josh stewart est devenu, à son corPs défendant, l’emblème d’une Passion aussi débordante que suicidaire : le besoin de documenter sa scène Pour la faire découvrir, même si, comme Pour lui, elle se trouvait au fin fond de la floride. filmeur indéPendant, il n’a Jamais attendu qu’une marque lui demande de réaliser sa vidéo, et s’est touJours Pris en main au Point de réaliser, seul, trois éPisodes de "static". des vidéos qui, au fil des années, ont annoncé au monde des Jake ruPP, nate broussard, ou aidé à asseoir les légendes de ricky oyola ou bobby Puelo. désormais basé à new york, Josh continue son chemin, entre réalités économiques et désir de montrer autre chose que le skate formaté Pour la télé. son nouveau ProJet le ramène à ses racines sudistes, et cela semblait un bon moment Pour le questionner un Peu…

Comment tu t’es re-trouvé à bosser de nouveau sur une vidéo basée à Miami ?Ed Selego était le seul autre skateur de mon col-lège, quand j’étais gamin, à Tampa. Lui et Chris Williams ont eu des parts dans les deux premières vidéos que j’ai faites, lorsque j’avais 16 ans. Quand Ed et Chris m’ont demandé de réaliser la vidéo de leur shop, MIA, j’étais déjà bien pris par d’autres projets, mais je ne pouvais pas dire non.

Miami n’est pas forcé-ment la ville à laquelle on pense tout de suite dans le skate. Tu peux nous parler un peu de cette scène ?Il y a une dizaine d’années, Miami était l’une des premières villes où les marques venaient skater une bonne réserve de spots rarement vus, et au soleil en hiver. Une décennie plus tard, on dirait que la ville a été saignée et laissée pour morte. Les gens ont oublié qu’il existe une scène lo-cale. Ceux qui venaient étaient surtout occupés à pirater leurs spots, mais, Miami a nourri des talents comme Felix Arguelles, Joel Meinholz, Tim Von Werne, Jimmy Lannon, Danny Renaud, Ed Selego, Forrest Kirby ou Jahmal Williams… Ces dernières années, cette ville revient sur le devant de la scène, avec l’aide de Joe Perrin et ses vidéos pour Westside Skateshop, et aussi grâce au succès de MIA, le skateshop et le park d’Ed Selego. Construire un park couvert dans l’une des villes où il pleut le plus aux États-Unis a beaucoup aidé. Toute une nouvelle génération de jeunes est en train d’arriver, aussi.

Qu’est-ce que l’on peut attendre d’une vidéo de shop réalisée par toi ?La première fois que je suis venu pour bosser avec les gars de MIA, j’ai tout de suite été en-thousiasmé par la ville et son ambiance. Donc, j’ai voulu faire en sorte que la ville devienne l’un des personnages de la vidéo. J’espère que l’on aura réussi…

Tu nous annonces une part complète d’Ed Selego, la première depuis longtemps… Tu as une idée du pourquoi, alors que c’est un gars aussi doué que sérieux ?J’imagine que l’on peut comparer Ed à d’autres skateurs comme Tim O’Connor, ou Scott Johnston, dans le sens où il ne filmera jamais un trick s’il n’est pas vraiment bien. Il est super difficile, et, aussi, fait les choses à son rythme. Ce sont ces skateurs-là qui me motivent le plus, parce que tu sais toujours que tu n’auras que du bon.

Tu sembles avoir un pen-chant pour les skateurs “difficiles”… Sur ce pro-jet-là, c’était lequel ?[Rires] C’est vrai, je me demande souvent pourquoi d’ailleurs. Peut-être que cela me fait apprécier le résul-tat final encore plus. Pour la vidéo MIA, je dirais que l’expérience était différente, puisque les parts principales sont de gars dans leur tren-taine, qui ont des femmes, des enfants, et un travail. Des gars comme Ed Selego, Forrest Kirby et Joel Mein-holz sont des amis depuis plus de dix ans, donc on se comprend bien. Mais, comme ils ont tous des vies bien remplies, le plus diffi-cile était de coordonner tout le monde.

Après toutes ces années, quel est le ska-teur qui s’est révélé être le plus compli-qué à gérer ?Difficile à dire. Je travaille pas mal avec des ska-teurs plus vieux, et le problème, souvent, c’est qu’ils ne croient plus en eux. Ils ne comprennent pas qu’ils ont une présence indéniable sur une board. Des skateurs comme Oyola, Jahmal, Quim, Selego ont des styles qu’aucun jeune ne peut toucher donc ça me frustre quand ils analysent tellement le niveau des tricks qu’ils veulent filmer, qu’au final, ça les bloque. Voir Oyola enchaîner un ollie sur un “bump to bar” et un 360 flip dans la rue entre les voitures, ça défonce n’importe quel handrail ou trick tech qu’un autre peut bien faire. Aider les skateurs à voir la valeur de ce qu’ils ont à apporter est souvent l’aspect le plus difficile de mon boulot.

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Où tu en es de la prochaine Static ?Je peux juste dire qu’une vidéo sortira dans un futur proche sous le nom Static, mais ce à quoi vous pouvez vous attendre, je n’en sais rien encore. J’essaie de développer un format dans lequel je pourrai inclure beaucoup plus de mes skateurs favoris à travers le monde. Je peux lâcher un indice : Vivien Feil est venu trois fois à New York pour filmer avec moi, et je suis déjà passé deux fois à Paris pour le rejoindre.

En 2010, de quoi vit un filmeur indépendant ?Il n’existe pas beaucoup de moyens de vivre en filmant du skateboard… Donc les indépendants ont intérêt à avoir de la ressource ! Depuis que la Static 3 est sortie, j’ai travaillé comme barista, débarrassé des tables, aidé à construire des dé-cors, fait le caméraman freelance, et aussi de la production. J’ai dû un peu rabaisser mon ego. L’été dernier, j’ai même réalisé un clip de hip-hop japonais, c’est pour dire ! Sortir un peu de mon cadre m’a aussi permis de travailler sur des projets différents comme des documentaires, des clips, des courts métrages indépendants et des émissions de télé. Cela m’a permis de

sortir du skate comme travail, pour vraiment le considérer comme mon art. Mais, je dois encore trouver un équilibre. Je bosse à droite et à gauche tous les jours, pour ensuite ressortir directement, filmer toute la nuit… J’ai encore du mal à avoir une vie, en dehors !

Cela fait trois ans que chaque vidéo de marque qui sort nous est vendue comme “la dernière”… Tu en penses quoi ?C’est marrant, hein ? Les gens en charge de ces marques sont de la même génération que moi, et ont du mal à abandonner la “grosse” vidéo classique. Mais le format est définitivement en danger puisque très peu de jeunes achètent encore des DVDs. J’ai vendu moitié moins de la Static 3 que de la 2. Il est donc impossible de mettre autant de ressources, pour produire un long métrage qui sera un gouffre financier. Mais je crois que les gens continueront à sortir des DVDs parce que les vidéos web ne restent pas. Elles sortent et disparaissent en presque une semaine… Il doit exister un juste milieu et peut-être qu’offrir la possibilité d’acheter les vidéos sur iTunes est un pas dans la bonne direction.

Puisque l’on parle technique, tu utilises toujours une VX1000 ?Ouais, je continue de filmer avec une caméra qui n’est plus fabriquée depuis douze ans… Je ne peux pas l’abandonner, l’image obtenue, le son, le feeling n’ont rien à voir avec aucune autre caméra. Le moment du TOUT HD arrive à grands pas, mais je résisterai jusqu’à ce que je ne puisse plus faire autrement.

“Aider les skateurs à voir la valeur de ce qu’ils ont à apporter est souvent l’aspect le plus difficile de mon boulot.”

Jahmal Williams, heelflip to fakie.

Lucas Puig, switch frontside heelflip manual revert.

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ucas peut skater avec n’importe qui et trouver un trick en commun à essayer même si, lui, va le rentrer en trois

essais. Quelques heures avant la démo organisée au skatepark de Gerland, tout le monde se pose sur ce nouveau spot lyonnais « La Sucrière ». Lucas rentre ce wheeling en moins d’une dizaine d’essais mais, après visionnage de la séquence, il s’avère que le tail a légèrement touché. Il retourne donc au charbon jusqu’à ce qu’il parvienne à ses fins, avec précision et amplitude. Une fois sa tâche accomplie, le reste de la troupe passera l’après-midi sur le spot, à filmer des lignes. Si, en 2002, il n’avait que trois tricks dans la vidéo Beware of the Flare, de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Il a désormais une place de choix dans le team et même une chaussure à son nom. Comme quoi, Mike Carroll et Rick Howard ont du flair et sont définitivement des dénicheurs de talents hors pair. Lucas skate toujours avec ses potes de Toulouse et c’est sûrement ce qui lui permet de garder la tête froide et de s’amuser en toutes circonstances, même sous la pression d’une tournée en compagnie de pros américains. Il a trouvé un bon équilibre pour les vingt prochaines années.

Tu as déjà eu une inTerview dans suGar il y a quelques années. que s'esT-il passé pour Toi depuis ?Elle date cette interview… Je ne sais pas trop par où commencer… Depuis cette époque, je me suis installé à Montpellier, j’ai continué à skater le plus souvent possible et à bouger à chaque fois que j’en ai eu l’occasion. Tout ça en essayant de trouver des petits plans pour bosser à droite et à gauche. J'ai passé le BIF (Brevet d'Initiateur Fédéral) afin de pouvoir donner des cours de skate. J'ai donné des cours pendant un an à Grammont, le skatepark officiel de Montpellier. C'était vraiment une bonne expérience, ça m’a permis d’apprendre plein de choses dans pas mal de domaines.Entre temps, je suis rentré chez Gravis pour les chaussures et Analog pour les vêtements, grâce à Greg Poissonnier [le team-manager des deux marques – ndlr] et j’ai fait un petit tour avec le reste du team. Il y a deux ans, je suis allé à Prague avec Trauma pendant dix jours, c'était bien sympa aussi. J’ai passé deux semaines aux États-Unis, à Boston, et j’ai participé à quelques contests européens en Belgique, en Suisse, en Espagne, en Hollande… Sans compter toutes les fois où je me suis motivé à remplir mon sac

de voyage avant de partir skater plus ou moins loin de chez moi et retrouver mes potes.

C’éTaiT CommenT le Tour Gravis ?C’était bien mais court. On a passé deux jours à Paris et deux jours à Bruxelles avec Arto Saari, Dylan Rieder, Javier Mendizabal, Jake Johnson… Les ricains ont été cool, mais ils ne sont pas très bavards. J’ai surtout discuté avec Javier et Jake qui sont vraiment sympas. Et puis quatre jours, ça passe trop vite. En tout cas, ils ont bien la classe.

«les riCains onT éTé

Cool, mais ils ne sonT

pas Très bavards.»

Flip backside lipslide.Frontside 50-50, par David Manaud.

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De la même manière que le médecin ne prend plus au sérieux l'hypo-condriaque et se retrouve à faire un mauvais diagnostic le jour où il est vraiment malade, les introductions de skateurs sont souvent élogieuses, parfois excessives et, lorsque l'un d'entre eux sort vraiment du lot, il est

difficile de faire la différence.

PAR ÉRIC ANTOINE(SAUF INDIQUÉ)

Je suis un petit peu dans ce cas de figure aujourd'hui avec Barney Page. Nous sommes dans une période où de nombreux skateurs talentueux émergent de partout et chaque petit clip mal filmé révèle un nouveau talent. Pourtant il reste toujours des personnages qui sortent du lot, bien sûr il y a ceux dont on admire secrètement les problèmes mentaux, leur liberté dans la folie et leurs tatouages sur le visage, et puis il y a ceux qui n'essaient pas, ceux qui ont cette classe naturelle, cette aisance à assi-miler chaque terrain et le dompter rapidement... Généralement ils n'ont pas conscience de leurs réelles capacités et sont jalousés par beaucoup. Barney Page fait partie de ceux-ci, ceux qu'on appelle les "naturels". Il est capable de perdre patience et s'énerver violemment parce qu'il a mis plus de quatre essais pour une figure qui pourtant mériterait une après-midi de labeur. Il ne comprend pas vraiment pourquoi on le sponsorise ou on le prend en photo. Barney est Anglais, Barney est tout juste majeur,

Barney est roux, Barney est doué.