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Séquence 3
L’invention de la citoyenneté dans l’Antiquité
1Séquence 3 – HG20
Sommaire
1. Citoyenneté et démocratie à Athènes2. Citoyenneté et Empire à Rome (Ier- IIIe siècle après J.-C.)
© Cned – Académie en ligne
1 Citoyenneté et démocratie à Athènes
3Séquence 3 – HG20
C’est en Grèce et particulièrement dans la cité d’Athènes que les fonde-
ments essentiels de la civilisation occidentale se sont forgés :
• la politique et notamment le système politique de la démocratie ;
• la philosophie (avec de grands philosophes comme Platon, Aristote) ;
• la science ;
• l’histoire avec Hérodote.
Il s’agit de comprendre dans cette séquence ce que signifie être citoyen à Athènes aux Ve et IVe siècles avant J.-C. C’est notamment :
• fréquenter des lieux qui sont lescentres politiques, économiques etreligieux de la cité ;
• participer à la vie politique et sociale
Pour répondre aux deux questions de
l’introduction, il faut d’abord poser le
cadre géographique et historique.
Introduction
Deux questions pour ce chapitre :
Qui est citoyen ?
Comment se pratique la citoyenneté
et quelles en sont les limites ?
Problématique
Plan : traitement
de la problématiqueNotions clés Repères
A. La polis ou cité athénienne
aux Ve et IVe siècles
1. Cadre chronologique Lire une frise chronologique
2. Cadre spatial Attique, asty, Agora, Acropole Repérage sur carte
3. Fonctionnement
de la démocratie
Cité, démocratie directe, tyran-
nie, citoyen, Boulè, stratège,
magistrature, Ecclésia, Héliée,
ostracisme,
Lire et comprendre un organi-
gramme
B. Une démocratie exclusive Métèque, esclave Repérer les notions importantes
du cours
C. Le métier de citoyen
1. Droits et devoirs
du citoyen
Sacrifice, trière, ephébie Analyser un texte
2. Citoyen et religion Religion civique,polythéisme,
Parthénon, ergastine, Grandes
Panathénées
Décrire une image, prendre des
informations sur une vidéo, se
repérer sur un site Internet
D. La démocratie en débat Régime personnel, démagogie,
oligarchie
Expliquer un texte
© Cned – Académie en ligne
4 Séquence 3 – HG20
La Polis ou cité athénienne aux Ve et IVe siècles avant J.-C.
TYRANNIE DÉMOCRATIE DÉMOCRATIEOLIGARCHIE
*490
Marathon
*480
Salamine
451 429
PÉRICLÈS
431 404
Guerre du Péloponnèse
*338
CHÉRONÉE
VIe siècle av. J.-C. Ve siècle av. J.-C. IVe siècle av. J.-C.
507Réformes de CLISTHÈNE
478Ligue deDELOS
La période de votre programme concerne ce que l’on appelle la période
classique, ce qui correspond au moment phare de la démocratie à Athènes.
� Quels sont les grands régimes politiques cités ?
� Que peut signifier l’impérialisme athénien ?
� Cherchez dans un atlas ou un dictionnaire où peut se trouver le Pélo-ponnèse ?
� Plusieurs régimes politiques se succèdent et vous devez connaître lesdéfinitions suivantes :
� Tyrannie : régime politique qui se caractérise par l’autorité d’un seul homme souvent arrivé au pouvoir par la force.
� Démocratie : régime politique dans lequel la souveraineté appar-
tient au peuple (dêmos = peuple et kratos = pouvoir) et où l’exer-cice du pouvoir est accessible à tous les citoyens. C’est à la fin du VIe siècle, grâce à des réformateurs comme Clisthène, que la démo-cratie s’est mise en place à Athènes : elle faisait figure d’exception dans le monde grec.
A
Questions sur la frise
Réponses
© Cned – Académie en ligne
5Séquence 3 – HG20
� Oligarchie : régime politique fondé sur le gouvernement d’une minorité, généralement les citoyens les plus riches (qu’on peut aussi appeler l’aristocratie).e
� Remarquez que durant ces deux siècles c’est le régime démocra-tique qui a été le plus utilisé. 338 avant J.-C. correspond à la défaite d’Athènes et des autres cités grecques face à Philippe de Macé-doine qui agrandit ainsi son royaume. C’est la fin de l’indépen-
dance des cités grecques, et donc d’Athènes. Ce sera le cas aussiavec le fils de Philippe, Alexandre, mais pour autant cela ne signifie pas la fin de la démocratie car durant cette période, dite période
hellénistique, la démocratie était beaucoup plus fréquente que durant la période précédente.
� Athènes a triomphé des Perses à la suite des batailles de Marathon
et de Salamine. Il faut vous dire que la Perse faisait figure de grandepuissance à l’époque. C’est pourquoi Athènes s’est révélée commeune cité puissante et a fondé une ligue appelée ligue de Délos en
-478, réunissant sous l’autorité d’Athènes plusieurs cités grecques. En réalité, Athènes aura tendance à exploiter économiquement et politiquement ses alliés de la ligue : c’est l’impérialisme athénien.
� Le Péloponnèse est une région située au sud de la Grèce avec commeprincipale cité, Sparte. C’est la cité rivale la plus importante d’Athènes,qui n’est pas membre de la ligue de Délos. Tout au long du Ve siècle avant J.-C., les rivalités entre ces deux cités n’ont cessé de s’aggraver.Elles débouchent sur la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 avant J.-C.,guerre qui se termine par une défaite d’Athènes qui dut démanteler sonempire maritime.
2. Cadre spatial
Le monde grec aux VeVV et IVeVV siècles avant J.-C.Document 1
Mer Noire
Mer Méditerranée
Marseille
SyracuseAgrigente
Naples
ESPAGNE
NUMIDIE
ÉGYPTE
GAULE
CELTIQUE
ITALIE
Phocée
Milet
Rhodes
ASIE MINEURE
AthènesCorinthe
GRANDEGRÈCE
GRÈCESparte
Régions de civilisation grecque
Cités grecques
N
300 km
© Cned – Académie en ligne
6 Séquence 3 – HG20
L’Attique au VeVV siècle avant J.-C.
Avec le document 1 vous repérez plusieurs cités grecques comme Athènes, Sparte, Corinthe… C’est en effet la forme d’organisation poli-
tique des sociétés humaines de l’époque en Méditerranée. Ce sont en réalité de véritables États indépendants qui se gouvernent eux-mêmes.
Document 2 : Que peut-on dire sur la cité d’Athènes ?
À une échelle plus grande, vous vous apercevez qu’Athènes ne se résumepas à une simple ville, mais qu’elle maîtrise toute la région de l’Attique :cela fait environ 2 650 km².
On parle donc d’une cité ou polis (terme grec) qui est une communauté
d’hommes, des citoyens, qui vivent sur un espace comprenant :
• une ville principale : l’asty ;
• un territoire rural ;
• un espace littoral (la mer joue un rôle essentiel en Grèce), notammentavec le port d’Athènes, le Pirée.
Document 2
Égine
capSounion
Mer
Égée
Marathon
Athènes
Éleusis
Le Pirée
Mont Parnès1 412 m
Mont Pentélique
MontLaurion
Salamine
Île d’Eubée
plaine montagne
limites de l’Attique
N
10 km
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7Séquence 3 – HG20
L’Agora vue du nord-ouest au milieu du IVeVV siècle avant J.-C.
Quels sont les lieux civiques d’après le plan du document 3 ?
Deux espaces principaux symbolisent la vie civique à Athènes :
• l’Agora : centre politique (bouleutérion, Héliée, tribunaux…), écono-mique (bâtiment de la monnaie), c’est vraiment là où se réunissent leshabitants de la cité pour discuter, pour commercer.
• l’Acropole située sur une colline, c’est le centre religieux de la cité où l’on trouve plusieurs temples dont le plus célèbre est le Parthénon.
Document 3
Question
Réponse
© Cned – Académie en ligne
8 Séquence 3 – HG20
3. Fonctionnement de la démocratie athénienne
Les institutions d’Athènes :
MAGISTRATS dont
• 10 stratèges :
– à l’origine c’est unemagistrature militaire.
– Élection annuellerenouvelable.
• 10 archontes :
– président les fêtesreligieuses,
– sont tirés au sort parmles citoyens.
Les stratèges com-mandent l’armée.
Au Ve siècle, êtrestratège c’est com-mander la cité.
La Boulé : le Conseil
• Le Conseil estcomposé de 500 bouleutes
tirés au sort
parmi les citoyens.
• La Boulé siègeau bouleutérionsur l’Agora.
• La Boulé prépare letravail de l’Ecclésia (ébauche de lois).
i
L’Héliée : tribunal
• Tribunal popu-
laire composé de6 000 héliastes
ou juges (citoyens tirés au sort).t
• L’Héliée rend lajustice civile.
Environ 40 000 citoyens, c’est une estimation.
L’Ecclésia : l’Assemblée
• Pour les grandes décisions, un quorum (nombre minimum) de 6 000 citoyens est requis.
• Tout citoyen athénien y assiste de droit.
• L’Ecclésia incarne la souveraineté du démos ; elle vote les lois, décide de la guerre, vote les ostracismes.
• L’Ecclésia se réunit sur la colline de la Pnyx.
� En quoi les institutions athéniennes sont-elles démocratiques ?
� Quels sont les pouvoirs de l’Assemblée ?
� Qu’est-ce qu’un ostracisme ?
Questions
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9Séquence 3 – HG20
� Qu’est-ce que l’Héliée ?
� Qu’est-ce qui témoigne de la volonté d’une stricte égalité entre citoyens ?
� Qui commande réellement la cité ?
� L’origine du pouvoir vient du démos c’est-à-dire de l’ensemble des40 000 citoyens. C’est le peuple qui est souverain.
� L’Assemblée, nommée l’Ecclésia, a le pouvoir législatif, c’est-à-dire qu’elle vote les lois, mais elle décide aussi de la guerre et sanctionne les « mauvais » citoyens au moyen de l’ostracisme.
� Un ostracisme est une procédure suivie par l’Assemblée. Les citoyens inscrivent sur un tesson de céramique (ostracon) le nom de la per-sonne à exclure de la cité pour un temps déterminé, car il aurait com-mis une faute grave à l’encontre de la cité. C’est un acte très grave
pour l’ostracisé, car en exil, il n’est plus protégé par la cité et peut, dans le pire des cas, devenir esclave.
� L’Héliée est le tribunal populaire de la cité. Elle est composée de 6 000 héliastes qui ont pour charge de juger les accusés.
� Le tirage au sort est une pratique courante sauf pour les hautes fonc-tions ou magistratures comme stratège. Les résultats sont considérés comme étant la volonté des dieux.
� On l’a vu c’est une démocratie directe, car les citoyens commandentdirectement la cité (vote des lois…). Mais en réalité, on s’aperçoit que ce sont les magistrats, et en particulier les stratèges, qui dirigent vrai-ment la cité. Ce sont souvent des hommes riches et influents, comme Périclès qui sera réélu de 443 à 429.
Une démocratie limitée
� On a vu sur le schéma des institutions qu’il y avait 40 000 citoyens. Or, on estime qu’à Athènes il y avait environ 300 000 habitants. Leschiffres sont difficiles à cerner avec précision (nos sources sont limi-tées), mais cela veut dire que l’immense majorité de la population neparticipe pas ou très peu à la vie politique :
• Les femmes ne sont pas citoyennes, mais filles de citoyen ou épouse de citoyen. Pour les Grecs, l’idéal reste celui d’une femme au foyer. Pourtant, elles jouaient un rôle important dans certaines fêtes reli-gieuses, comme dans la grande fête des Panathénées.
• Les étrangers ou métèques : ils sont exclus de la vie politique, mais
Réponses
B
© Cned – Académie en ligne
10 Séquence 3 – HG20
ce sont des hommes libres qui exercent différents métiers comme commerçants ou artisans. Ils ont donc une importance considérable pour l’économie de la cité.
• Les esclaves : on estime qu’ils sont environ 150 000. Ils ne sont paslibres et appartiennent à un maître qui les considère comme un bien matériel et non comme un homme. Les esclaves sont soit des prison-niers de guerre barbares réduits à l’esclavage soit des descendantsde parents eux-mêmes esclaves. Il faut signaler que l’esclavage est un élément courant dans les civilisations antiques.
• Au final, si aujourd’hui nous vivons dans un système démocratique,
il est fort différent de celui d’Athènes. De surcroît, elle n’a jamais
cherché à étendre le droit de citoyenneté et il était donc très difficile de devenir citoyen athénien si l’on n’était pas né de parents athé-niens.
Le métier de citoyen
1. Droits et devoirs du citoyen
Extrait de Xénophon, L’Économique, début du IVeVV siècle avant J.-C.
C’est une citation d’un dialogue entre un riche propriétaire athénien, Cri-tobule, et le philosophe Socrate, à propos des charges qui reposent sur Critobule :
« – Pourquoi cela ? dit Critobule.
– Parce que d’abord, dit Socrate en s’expliquant, je te vois obligé à de
grands et nombreux sacrifices ; autrement ni les dieux ni les hommes ne
te seraient favorables. Ensuite ton rang t’impose la nécessité de recevoir
beaucoup d’hôtes, et de les traiter magnifiquement : tu dois donner à
dîner à tes concitoyens et leur rendre de bons offices, sous peine d’être
sans partisans.
Ce n’est pas tout : je sais qu’à présent même la ville t’impose de grandes
contributions, entretien de chevaux, chorégies, fonctions de gymnasiar-
que et de prostate ; en cas de guerre, on te nommera triérarque, et l’on,
te chargera d’impôts et de contributions si fortes qu’il ne te sera pas aisé
d’y faire honneur ; et si tu ne fournis pas à tout noblement, je sais que les
Athéniens te puniront avec la même rigueur que s’ils te prenaient à voler
leurs biens. »
Quels sont les devoirs de Critobule ?
C
Document 4
Question
© Cned – Académie en ligne
11Séquence 3 – HG20
C’est l’exemple d’un citoyen riche : il a donc des devoirs proportionnels
à sa fortune.
• Participer à la vie de sa cité en accueillant des hôtes (recevoir somp-tueusement des personnalités importantes d’autres cités et, en tantque prostate, prendre la tête d’une délégation envoyée dans une autre cité à l’occasion d’une fête : il doit alors payer le voyage à ses com-pagnons). En tant que chorège, il est chargé d’instruire, de nourrir,d’habiller le chœur pour une représentation théâtrale. Et en tant que gymnasiarque, il doit prendre à sa charge les frais d’entraînement desathlètes en vue des compétitions sportives.
• Faire des sacrifices (dans le cadre de la religion, payer en partie lesfrais des fêtes religieuses notamment l’achat d’animaux à sacrifier)
• Défendre la cité en cas de guerre. Il se doit d’entretenir les chevaux (pour la cavalerie). En tant que triérarque, il doit fournir l’équipementdu bateau, la trière, et payer l’équipage du navire de guerre.
En cas de non-respect de ses devoirs, il peut être ostracisé, comme l’in-dique la dernière phrase du document : « les Athéniens te puniront avec
la même rigueur que s’ils te prenaient à voler leurs biens. »
On le voit à travers cet exemple, la citoyenneté athénienne n’est pas seu-
lement politique, elle ne se réduit pas à la participation aux affaires dela cité, elle comporte aussi certaines obligations militaires et religieuses.
En revanche, si le citoyen n’a pas de fortune, il doit quand même partici-per à la guerre, mais au lieu d’être hoplite (fantassin, soldat combattantà terre) ou cavalier, il sera rameur sur les trières. De toute façon, on ne devient soldat qu’après l’âge de 20 ans. Il doit durant 2 ans effectuer unservice militaire : l’éphébie. Il apprend le métier des armes et doit prêter serment de fidélité à Athènes, c’est-à-dire la défendre et respecter les
rites traditionnels.
S’il a des devoirs, le citoyen a des droits : lui seul peut posséder ou acheter une terre ou une maison, exercer des magistratures, participer aux banquets qui terminent certaines fêtes religieuses.
Certaines fêtes religieuses concernent aussi les non-citoyens.
2. Citoyen et religion :participer aux cultes civiques
Le citoyen est tenu de respecter la religion athénienne qui est une reli-
gion polythéiste. Mais les Athéniens ne séparent pas vie politique et viereligieuse. C’est ce que l’on appelle une religion civique. Toute séance à l’Ecclésia commence par un sacrifice, généralement un porcelet.
La religion fut utilisée par le pouvoir politique pour consolider la commu-
nauté civique. Ce fut le cas avec la construction des temples sur l’Acro-pole, dont le plus célèbre : le Parthénon.
Réponse
© Cned – Académie en ligne
12 Séquence 3 – HG20
Plan simplifié du Parthénon, 2009
N
frise des Panathénées
salledu trésor
Naos Entrée
statued'Athéna
Pron
aos
Périclès fit construire ce temple somptueux et harmonieux de 447 à 432. Il est dédié à Athéna, la déesse protectrice d’Athènes (à l’intérieur dutemple, une gigantesque statue d’Athéna, œuvre du sculpteur Phidias). Il a voulu montrer la grandeur d’Athènes (pour ce faire il a mobilisé les
plus grands artistes et artisans dea Grèce) et la supériorité du sys-ème démocratique qui a permis
cette réalisation.
Une gigantesque frise (160 mètres de long) entoure l’intérieur du temple : il s’agit de murs sculp-és en bas-relief où était montrée
avec un grand luxe de détails la procession complète des Athéniens lorsde la fête des Panathénées. Cette frise, pour l’essentiel, est au British
Museum de Londres.
Allez sur le site du musée http://britishmuseum.org. C’est un site en anglais, mais arrivé en seconde, vous ne devriez pas avoir trop de mal àen comprendre l’essentiel.
• Allez sur l’onglet explore
• Cliquez sur explore gallery
• Thème Ancient Greece and Rome
• Choisir Room 18 sur le Parthénon
• Regardez la vidéo + à droite de l’écran, related objects, central scenefrieze.
Document 5
Exercice
platèc
Umdté
Des sites Internet proposent des vidéos sur le Par-
thénon. Vous pouvez y accéder en tapant dans votre
moteur de recherche : « vidéo parthénon ».
Pour aller plus loin…
© Cned – Académie en ligne
13Séquence 3 – HG20
Que nous apprend cette partie de la frise ?
La fête des Panathénées donnait lieu à de grandes réjouissances. Des jeunes filles (les ergastines) avaient tissé le nouvel habit qui revêtirait lastatue de la déesse, habit qu’on appelle le péplos (c’est celui que vousvoyez à l’écran). Lors de cette fête, celui-ci était remis à la déesse. Ensuiteune procession avait lieu dans la ville (vous voyez les cavaliers sur lesmorceaux de frise), traversant l’Agora et remontant jusqu’à l’Acropole.Puis des sacrifices avaient lieu.
La fête la plus importante a lieuous les quatre ans, ce sont les
Grandes Panathénées, pour les distinguer des Petites Panathé-nées qui avaient lieu tous les ans.
On le voit au cours de ces grandes êtes, tous les habitants d’Athènes
peuvent y participer et les femmes qui ne sont pas citoyennes, jouent unrôle très important pour la cohésion sociale et civique.
Mais le système démocratique n’est pas sans poser certaines interroga-tions, d’où cette dernière partie.
La démocratie en débat
Portrait de Périclès
« Périclès avait de l’influence en raison de la considération qui l’entou-
rait et de la profondeur de son intelligence. Il était d’un désintéressement
absolu ; sans attenter à la liberté, il contenait la multitude qu’il menait.
N’ayant acquis son influence que par des moyens honnêtes, il n’avait
pas à flatter la foule. Grâce à son autorité personnelle, il pouvait lui tenir
tête et même lui montrer son irritation. Chaque fois que les Athéniens
s’abandonnaient à contre temps à l’audace et à l’orgueil, il les frappait
de crainte ; s’ils s’effrayaient sans motif, il les ramenait à la confiance. Ce
gouvernement portait le nom de démocratie, en réalité, c’était le gouver-
nement d’un seul homme »
Thucydide (460 – 395 av. J.-C.), La Guerre du Péloponnèse, II, 65.
� Quelles sont les qualités que l’auteur attribue à Périclès ?
� En quoi consiste la critique de la dernière phrase : « ce gouvernement
portait le nom de démocratie, en réalité, c’était le gouvernement d’un
seul homme » ?
Question
Réponse
D
Document 6
Questions
LtoGG
dn
Ofê
peuvent y participer et les femmes qui
Pour information : le musée du Louvre, à
Paris, a des morceaux de la frise, notam-
ment sur les ergastines : http://louvre.fr
Pour aller plus loin…
© Cned – Académie en ligne
14 Séquence 3 – HG20
� Pour l’histoire antique, les historiens peuvent compter sur plusieurssources, comme les fouilles archéologiques, les écrits contemporains comme ceux de Thucydide qui est un grand historien grec. Il nous fait un portrait très élogieux de Périclès, car il est présenté comme doué :
• d’« autorité » ; c’est un meneur d’hommes : « é sans attenter à la
liberté, il contenait la multitude qu’il menait », et en plus c’est un t
bon orateur : « il pouvait lui tenir tête et même lui montrer son irri-
tation » ;
• d’« intelligence » ;
• d’intégrité : « il était d’un désintéressement absolu ».
� L’auteur conteste l’affirmation selon laquelle Athènes était une démo-cratie : c’est un régime qui a l’apparence de la démocratie mais qui est en réalité un régime personnel. C’est-à-dire que le pouvoir peut être confisqué par des personnages charismatiques, persuasifs comme l’était Périclès. Il faut dire aussi que, très souvent, ce sont les plus for-
tunés qui peuvent s’occuper à plein-temps des affaires politiques. Le peuple ne se rend pas toujours sur la colline de la Pnyx car beaucoup de citoyens doivent subvenir à leurs besoins en travaillant.
De plus, (regardez la frise chronologique du début de la séquence) la guerre du Péloponnèse a affaibli le régime démocratique : en effet, à la mort de Périclès, Athènes fut dirigée par des démagogues, c’est-à-dire des personnes qui, pour rester au pouvoir, s’appuyaient sur le peuple (souvent en le flattant et en lui promettant des choses irréalisables). À la fin du siècle, il y a même eu un coup d’État soutenu par les Athé-niens les plus fortunés et rétablissant ainsi une oligarchie. La démo-cratie s’est rétablie très vite, mais elle sera durablement fragilisée.
On a vu à travers ce chapitre que la démocratie s’est mise en place à
Athènes durant ces deux siècles. Nos sociétés européennes se sont
inspirées de la démocratie athénienne même si elle était loin d’être
parfaite.
Réponses
Conclusion
© Cned – Académie en ligne
15Séquence 3 – HG20
L’étude porte sur la période de l’Empire romain, c’est-à-dire quatre siè-cles plus tard que celle d’Athènes.
Ce sont les mêmes questions
que l’on se posera.
Introduction
Plan : traitement
de la problématiqueNotions clés Repères
A. La cité dans l’Empire
romain
1. Présentation du cadre
chronologique et spatial
Haut Empire, République, Empe-
reur, Administration de l’Empire
Lire une frise chronologique
Se repérer sur une carte
2. La cité : cadre de vie idéal Cité, Forum, Assemblée,
Sénat local, magistrats, statut
juridique, Cité romaine, latine,
pérégrine
Prise d’informations
sur le cours
3. Citoyens et non-citoyens
B. Vers le chemin
de l’intégration
Droits, devoirs, naturalisation,
promotion à la citoyenneté,
duumvir, édile, questeur
pérégrin
Sélection d’informations
sur des textes
1. En Gaule au 1er siècle
après J.-C.
Tables claudiennes, institution
municipale, décurion, monu-
ments de spectacles, évergé-
tisme
Se repérer sur un site internet et
savoir en tirer les informations
2. Extension de la citoyen-
neté à tout l’Empire
Édit de Caracalla Prise d’informations
sur le cours
2 Citoyenneté et Empire à Rome (Ier-IIIe siècle après J.-C.)
Qui est citoyen ?
Comment se pratique
la citoyenneté et quelles
en sont les limites ?
Problématique
© Cned – Académie en ligne
16 Séquence 3 – HG20
La cité dans l’Empire romain
1. Présentation du cadre chronologique et spatial
Frise chronologique
* *212
Édit de Caracalla
JULIO-CLAUDIENS FLAVIENS SEVERESANTONINS
-27 14 7998
41 54 68 96117 161 180
192 211 217
AUGUSTE CLAUDE
NÉRON
VESPASIEN TRAJANMARC
AURÈLE CARACALLA
On appelle Haut Empire, la période qui s’étend de 14 après J.-C., annéede la mort d’Auguste (qui a mis en place l’Empire en -27) à 235 aprèsJ.-C. L’Empire succède à la République (qui était un régime oligarchique,dirigé par des nobles). Pendant ces deux siècles, quatre dynasties d’em-pereurs se succèdent.
L’empereur désigne le général en chef acclamé par ses soldats qui saluent en lui la puissance divine apportant la victoire. Le régime poli-
tique n’est en rien démocratique, car il repose sur un personnage, l’Em-pereur, et sur les notables les plus riches.
Carte de l’administration de l’Empire au IIe siècle de notre ère
Voir page suivante.
� Quelle est l’ampleur territoriale de l’Empire romain ?
� Comment est administré cet Empire ?
A
Document 7
Questions
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17Séquence 3 – HG20
� Ce n’est absolument pas comparable à Athènes. À cette époque, Rome atteint son maximum d’expansion territoriale. Grâce à ses conquêtes, Rome est devenue la capitale d’un vaste empire de 5 mil-lions de km². Cet empire est essentiellement méditerranéen. On peut distinguer :
• les peuples les plus romanisés (adoption des modes de vie, culture latine) qui vivent autour des rivages de la Méditerranée ;
• les provinces éloignées comme les trois Gaules (Lyonnaise, Aquitaine et Belgique), la Bretagne, les Germanies, les provinces danubiennes.
Les Romains désignent la Méditerranée par l’expression « mare nos-
trum » (« notre mer ») ce qui signifie que ces terres appartiennent à une même civilisation. On assiste durant cette époque à une période de paix et de prospérité économique (« pax romana ») à l’intérieur desfrontières de l’Empire. Ces dernières se présentent sous la forme defrontières naturelles complétées par tout un réseau de fortificationsappelé limes (prononcer limès).
� L’Empire est organisé en provinces. Sous la République (au tempsde Jules César, par exemple), les provinces étaient administrées par le Sénat (gouvernement de la République et qui était composé d’an-ciens magistrats qui nommaient à leur tête à un gouverneur). Sous l’Empire, on distingue 2 types de provinces :
Bordeaux
Antioche
SYRIE-COÉLÉ
SYRIE-PHÉNICIE
ARABIE
PALESTINE
ÉGYPTE
CYRÉNAÏQUE
PROCONSULAIRE
AFRIQUE
BÉTIQUE
LUSITANIETARRACONAISE
NARBONNAISE
AQUITAINE
LYONNAISE
BELGIQUE
RHÉTIE
NORIQUE
PANNONIE
DACIE
MÉSIE
THRACE
ASIE
LYCIE-PAMPHYLIE
GALACIE
BITHYNIE-ET-PONT
CAPPADOCE
CRÊTE
DALMACIE
MACÉDOINE
ÉPIRE
ACHAÏE
GERMANIEINFÉRIEURE
GERMANIESUPÉRIEURE
BRETAGNE
NUMIDIE
MAURÉTANIE
Narbonne
Lyon
Londres
Carthage
Bysance
Alexandrie
Bordeaux
Antioche
SYRIE-COELÉ
SYRIE-PHÉNICIE
ARABIE
PALESTINE
ÉGYPTE
CYRÉNAÏQUE
PROCONSULAIRE
AFRIQUE
BÉTIQUE
LUSITANIETARRACONAISE
NARBONNAISE
AQUITAINE
LYONNAISE
BELGIQUE
RHÉTIE
NORIQUE
PANNONIE
DACIE
MÉSIE
THRACE
ASIE
LYCIE-PAMPHYLIE
CILICIECILICIE
GALATIE
BITHYNIE-ET-PONT
CAPPADOCE
CRÊTE
DALMATIE
MACÉDOINE
ÉPIRE
ACHAÏE
GERMANIEINFÉRIEURE
GERMANIESUPÉRIEURE
BRETAGNE
NUMIDIE
MAURÉTANIE
Narbonne
Lyon
Londres
Carthage
Byzance
AthènesAthènes Ephèse
ROME
Alexandrie
MerMéditerranée
Merdu
Nord
Pont-Euxin(Mer Noire)
OcéanAtlantique
Limite de provinceLatiumRégions d’ItalieProvince impérialeProvince sénatoriale
500 km
Réponses
© Cned – Académie en ligne
18 Séquence 3 – HG20
• Les provinces impériales : l’Empereur nomme des légats (représen-tants de l’Empereur en province) dans les provinces non pacifiées, ce qui signifie qu’il y a des légions romaines.
• Les provinces sénatoriales : administrées par des proconsuls. Ces pro-vinces sont pacifiées, donc les plus anciennes, et en principe il n’y a pas de légions.
Mais en réalité, c’est souvent l’Empereur qui a de plus en plus de pou-
voir car il peut, au fur et à mesure des années, intervenir aussi dans les r
provinces sénatoriales.
Enfin vous remarquez que l’Italie bénéficie d’une situation privilégiée.Ses habitants libres, nés sur son sol, sont citoyens romains (comme ceux de la cité de Rome). Ils sont environ entre 5 et 8 millions d’habitants.
2. La cité : cadre de vie idéalComme en Grèce au Ve siècle avant notre ère, la cité (la civitas) est le cadre politique le plus répandu. L’Empire romain est une fédération
de cités. Chaque homme libre est citoyen de sa cité. Chaque cité a des caractères communs :
• un territoire délimité ;
• un centre urbain organisé autour d’un forum (place centrale à l’instar de l’agora) ;
• des institutions stables avec une assemblée, un sénat local, des magistrats.
Mais il existe une hiérarchie dans les statuts juridiques des cités, ce
qui veut dire que tous les habitants de l’Empire ne sont pas citoyens
romains. Leur citoyenneté dépend de leur lieu de naissance :
� Cités de citoyens romains : au sommet de la hiérarchie. Leurs habi-tants ont la pleine citoyenneté romaine. Leurs institutions sont glo-balement calquées sur celles de Rome. Les habitants ont donc unedouble citoyenneté : la citoyenneté romaine + la citoyenneté de leur cité.
� Cités latines : les habitants qui exercent des charges municipales (bourgeoisie locale) reçoivent, à la sortie de leur fonction, la citoyen-neté romaine. Ce qui veut dire que tous les membres du sénat local deviennent progressivement citoyens romains : c’est le système de la promotion civique.
� Cités pérégrines : c’est l’échelon inférieur. Elles sont considéréescomme étrangères et conservent leur système d’administration anté-rieur à la conquête romaine. Les pérégrins (étrangers) sont des sujets de Rome et non des citoyens, ils paient un lourd impôt en tant que cité assujettie.
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3. Citoyens et non-citoyens
� Comment peut-on être citoyen ? Quels sont ses droits ?
• Être un homme libre né de parents citoyens légalement mariés.
• Être citoyen, c’est appartenir à une catégorie juridique favorisée, c’est-à-dire être justiciable devant les seuls magistrats romains et, en cas d’appel, pouvoir demander le jugement de l’Empereur.
• Être citoyen, c’est échapper à certaines formes d’impôts.
• C’est avoir des droits civils (autorité paternelle, droit de se marier…) etdes droits civiques comme celui de la propriété.
• C’est avoir des marqueurs sociaux visibles (très important dans lessociétés de l’Antiquité) comme : le tria nomina (identification avec un prénom, un nom et parfois un surnom, avec l’indication du prénom deson père), le droit de porter comme vêtement la toge (n’hésitez pas àrecourir à un dictionnaire ou Internet pour voir ce vêtement), et c’estaussi parler le latin (même si dans les provinces orientales de l’Empire,on parle surtout le grec).
� Quels sont les devoirs ?
• Acquitter des impôts spéciaux comme le 5 % sur les héritages.
• Fournir des soldats (pour défendre l’Empire).
• Participer à la religion d’État.
� Comment accéder à la citoyenneté quand on n’est pas né citoyen romain ?
Naturalisation romaine par l’armée, diplôme militaire du Ier siècle der
notre ère
L’empereur Titus Caesar Vespasianus Auguste, grand pontife, en sa neu-
vième puissance tribunitienne, salué empereur pour la quatorzième fois,
père de la patrie, censeur, consul pour la septième fois, aux vétérans
qui ont fait leur service dans la flotte qui est en Égypte, qui ont accompli
vingt-six années de service ou plus et ont été démobilisés avec un cer-
tificat de bon soldat et dont les noms sont écrits ci-dessous, ainsi qu’à
leurs enfants et à leur descendance a donné le droit de cité et le droit de
mariage légitime avec les femmes qu’ils pouvaient avoir au moment où
le droit de cité leur a été donné, ou, s’ils étaient célibataires, avec celles
qu’ils pourraient épouser par la suite, pourvu qu’ils n’en aient qu’une.
Naturalisation par la magistrature, Loi de Salpensa (Bétique, Espagne,
fin du Ier siècle de notre ère)r
Que les magistrats reçoivent la cité romaine.
Que ceux qui auront été créés duumvir, édile ou questeur, conformément
à cette loi, soient citoyens romains lorsque, à la fin de l’année, ils aban-
Document 8
Document 9
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20 Séquence 3 – HG20
donneront leur magistrature. Que soient également citoyens romains
leurs parents, leurs femmes et leurs enfants, nés de mariage légitime,
encore sous la puissance paternelle, ainsi que leurs petits-fils et petites-
filles, nés de leurs fils, encore sous la puissance paternelle ; pourvu qu’il
n’y ait pas plus de citoyens romains qu’il n’est nécessaire de créer de
magistrats conformément à cette loi.
Qui accorde la citoyenneté romaine et qui la reçoit ?
C’est l’Empereur qui a la possibi-lité d’accorder la citoyenneté à d’anciens soldats qui ont servi26 ans Rome (« vétérans qui ont fait leur service dans la flotte… »).C’est une promotion à la citoyen-neté en récompense de leur dévouement.
À qui l’Empereur accorde-t-il la citoyenneté romaine ?
Cette loi nous apprend que les magistrats deviennent citoyens romainsune fois leur magistrature terminée, et que leurs enfants sont automati-quement considérés comme citoyens romains.
Avec ces deux textes on s’aperçoitque, contrairement à Athènes, il est largement possible d’accéder
à la citoyenneté romaine. Mais,malgré ces possibilités, il existede nombreux exclus de la citoyen-neté.
Question sur le document 8
Pour vous aider, 3 définitions :
Grand pontife : la plus haute
charge religieuse.
Puissance tribunicienne :
représente le pouvoir du peuple
romain.
Consul : titre honorifique cor-
respondant au plus important
magistrat romain.
Définitions
Réponse
Question sur le document 9
Réponse
Duumvirs : ce sont les magistrats supérieurs de la cité
(on les appelle quattuovirs s’ils sont 4 et duumvirs
s’ils sont 2) et ils sont élus pour un an.
Ediles : ce sont des magistrats chargés du maintien
de l’ordre public, de la surveillance des marchés, de
l’alimentation en eaux et de l’entretien des rues et des
places.
Questeurs : magistrats en charge des finances.
Définitions
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21Séquence 3 – HG20
� Qui sont les exclus ?
• Les femmes, de loin les plus nombreuses, comme à Athènes. Les Romains ne peuvent concevoir de leur accorder la citoyenneté car ilspensent que par nature la femme est inférieure à l’homme. Elle estsous tutelle masculine tout sa vie et est considérée comme une éter-nelle mineure.
• Les étrangers dits pérégrins : ce sont les hommes libres vivant sur leterritoire romain mais ne jouissant ni du droit de citoyenneté romain nidu droit latin. Ils vivent dans les cités sous leurs propres lois.
• Les esclaves : il est difficile d’évaluer leur nombre, vraisemblablement entre 10 et 20 % des habitants d’une cité. En revanche, contraire-ment à Athènes, les Romains font un recours massif à l’affranchisse-ment : c’est-à-dire que les maîtres peuvent accorder la liberté à leurs esclaves (donc ils sont considérés comme des affranchis). En tantqu’affranchis, ils deviennent citoyens romains même s’ils ont des droits inférieurs. Mais leurs enfants acquièrent tous les droits de lacitoyenneté, y compris la possibilité de faire une carrière de magis-trats. D’ailleurs, Tacite, un historien romain, notait ironiquement qu’audébut du IIe siècle après J.-C., la majorité des sénateurs romains des-cendaient d’affranchis.
Vers le chemin de l’intégration
Vous l’avez compris, l’une des conditions de la survie de l’Empire futl’octroi progressif de la citoyenneté romaine aux peuples conquis. Onprendra deux exemples pour illustrer ce phénomène.
1. En Gaule au Ier siècle après J.-C.
� Les tables claudiennes
Vous allez consulter le site du musée gallo-romain de Lyon : http://gal.erasme.org/fourviere
Vous allez cliquer sur « collection » puis sur visite virtuelle.
Cliquez sur la plus grande ville de Gaule (Lyon) et étudiez le document : lesanctuaire confédéral des Trois Gaules.
� Quelles sont les Trois Gaules citées (aidez-vous de la carte du débutdu chapitre) ?
� Quelle est l’utilité de ce sanctuaire ?
B
Questions
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22 Séquence 3 – HG20
� Ce sont les provinces impériales, à savoir la Lyonnaise, l’Aquitaine etla Belgique.
� Lyon possède un sanctuaire commun aux trois provinces de Gauleet en est, en quelque sorte, la capitale. Ce sanctuaire est consacré au culte impérial. Cela signifie l’attachement des Gaulois à Rome et marque leur fidélité à l’Empereur. Il n’est plus question, à cette époque, de se révolter contre Rome.
cliquez à présent sur tables claudiennes.
� Qui est Claude ?
� Que réclament les notables des Trois Gaules ?
� Claude est empereur de Rome de 41 à 54, il est né à Lyon et a donc desattaches gauloises.
� Les notables gaulois réclament, en plus d’être citoyens romains (ce qui est fait par la voie de la magistrature), le droit d’avoir tous les droits
des Romains y compris celui de siéger au Sénat de Rome comme les citoyens de la Narbonnaise (autre province gauloise). Claude, en réponse à cette requête, a fait un discours (en 47-48) devant les sénateurs romains, et ce discours nous est connu par deux fragments d’une table de bronze retrouvée à Lyon. Les sénateurs romains se sont montrés hostiles à cette requête mais progressivement au cours de cesiècle, les notables gaulois ont pu avoir le droit de devenir sénateurs
romains.
� Vie civique locale
Les institutions municipales dans les cités de l’Empire sont souventcopiées sur celles de Rome, avec un sénat local où siègent ses membres qu’on appelle les décurions (pour le devenir il faut être riche) et les dif-
férentes magistratures déjà citées, comme les duumvirs, édiles et ques-teurs. Toutes les cités sont autonomes sur le plan juridique et adminis-
tratif mais dépendent de Rome pour la politique extérieure.f
� Les monuments publics et l’évergétisme
On retrouve des lieux civiques comme à Athènes :
• Le forum qui est la grande place publique à fonctions politique, religieuse et commerciale.
• Des monuments de spectacle comme les théâtres, les cirques, les amphithéâtres. Ces lieux civiques accueillent de grandes cérémonies
Réponses
Questions
Réponses
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23Séquence 3 – HG20
qui cimentent l’unité et l’identité de la cité. Ces cérémonies ont aussipour but de rendre un culte à l’Empereur, ce qui signifie que ces grandes fêtes sont autant politiques que religieuses.
Retournez sur le site du musée de
Lyon, toujours dans visite virtuelle voir la rubrique les jeux et dansx
cette rubrique étudiez la dédicace
de l’amphithéâtre : qui a financé ce lieu ?
C’est un riche notable de Saintes,Caius Julius Rufus, qui a participéau financement de l’amphithéâtrede Lyon.
• Comment définir l’évergétisme ?
On peut donc dire que ce terme
désigne des dons consistant en
des versements d’argent pour
la construction de monuments
publics ou pour des banquets…
2. Extension de la citoyenneté à tout l’Empire
� Finalement l’Empereur Caracalla, en 212, publia un édit (une loi) qui accorda la citoyenneté à tous les hommes libres de l’Empire. Pour-quoi ?
• En réalité ce n’est que l’aboutissement final d’une politique pro-
gressive d’octroi du droit de cité.
• Mais il peut y avoir aussi des mobiles religieux : offrir aux dieux de Rome l’unanimité d’un peuple unifié.
• Une préoccupation personnelle, car Caracalla étant malade, c’étaitune façon de rendre grâce aux dieux et de les supplier pour qu’il recouvre la santé.
• De toute façon, les auteurs anciens, contemporains de Caracalla, n’en ont pas beaucoup parlé, ce qui veut dire que le processus était
déjà bien avancé.
Contrairement à la période étudiée dans le premier chapitre, le système
politique en place dans l’Empire romain n’avait rien de démocratique.
Pour autant, les citoyens de l’Empire avaient des droits et des devoirs et
la vie civique était extrêmement riche. ■
Conclusion
RL
vcdd
c
CCad
••
Odd
dd
lla
pp
Vous pouvez consulter d’autres sites de
musées en approfondissement du cours : allez
voir sur le site du musée de Saint-Romain-en-
Gal : http://gal.erasme.org/st_romain
Vous pourrez, sur l’item site archéologique, voir des
voies romaines, et sur l’item collection et visite vir-
tuelle, les signes de la romanité.
On voit donc une vie sociale extrêmement riche, avec
une civilisation du spectacle où le théâtre est vrai-
ment au cœur de la vie collective de la cité. Pour vous
en convaincre, retournez sur http://gal.erasme.org/
fourviere et allez sur l’item site archéologique, vous
allez voir le théâtre et l’odéon : 13 000 personnes
pouvaient s’y rassembler ! C’est pourquoi les histo-
riens parlent de la romanisation de la Gaule.
Pour aller plus loin…
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