Souvenir Supelec 55

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    Deux ans à 

    L’Ecole Supérieure d’Electricité (Celle de Malakoff) 

    (1953-1955) Page 3

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     A la mémoire de ceux qui nous ont quitté

    Comme tous ceux de la promo 55,ils étaient plein d’espoir en leur avenir .

    C’était en 1955.

    Lorsque, jeune pied-noir au crâne saturé d'un soleil qui ne l'avait pas quitté

    depuis sa naissance, je débarquais à Paris dans un climat grisâtre, sombre ethumide, je compris que je devais rassurer définitivement mes parents sur macapacité à survivre, car eux non plus n'avaient jamais quitté leur soleil etn'avaient jamais traversé la Méditerranée.C'est pourquoi pendant ces deux années d’études, je leur ai écrit régulièrement :et lorsqu'on est amené à écrire souvent, quoi de plus simple que de raconter toutsimplement sa vie quotidienne.J'ai retrouvé ces lettres que ma mère a conservées pieusement et j'ai pu ainsifaire resurgir des souvenirs bien enfouis au fond de ma mémoire.

    Ceci m'a permis d'agrémenter ces quelques pages sur notre vie à Supelec aucours des années 1953 à 1955.J'espère que ces souvenirs en susciteront d'autres chez ceux qui liront ces lignes.

     Jean De Crescenzo

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    Le concours d’entrée

    Le mardi 2 juin 1953, Elisabeth II, 27 ans, est couronnée Reine de Grande-Bre-tagne et d'Irlande à l'abbaye de Westminster, à Londres.

    Au même moment, dans toute la France et notamment à Alger est organisé leconcours d’entrée à l’Ecole Supérieure d’Electricité.Les résultats de l’écrit sont connus le 8 Juillet et pour les admissibles, ce sontensuite les épreuves orales qui se passaient à l’école.Les admissibles d’Alger sont logés à proximité de Supelec, à l’internat du LycéeMichelet à Vanves.

     Entre deux interro, repos dans le parc du Lycée Michelet :de gauche à droite: Labarrière, Baudry (57), Genthon (53), Berguerand (57),

     De Crescenzo, Anton (56), Lafont - Assis : Surin, Payen (57).

    Nous avons eu les résultats définitifs le 10 Juillet 1953.

     L’aventure commençait…

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    Se loger à Paris

    Parmi tous ces jeunes qui intégraient l’école, il y avait ceux qui avait déjà unlogement à Paris ou en banlieue, et ceux qui devaient chercher un point de chute

    (si possible pas trop loin de l’école). À peine arrivés à Paris, ils n’avaient qu’uneobsession : c’était de trouver une chambre pour leur année scolaire.La destination idéale était bien entendu la Cité Universitaire qui était reliée àl’école par les bus de la petite ceinture (PC). Arrivés Porte de Vanves, il nousrestait à traverser courageusement un no-man’s land désertique sur un cheminplus ou moins dessiné, dans la boue lorsqu’il pleuvait, sur le verglas en hiver etdans la poussière dès qu’il faisait chaud. Ce no-man’s land a été remplacéultérieurement par le boulevard périphérique.Si la Cité était inaccessible, la dernière solution consistait à trouver une chambrechez l’habitant et en général on cherchait soit dans le 15e arrondissement soitdans les banlieues immédiatement autour de l’école: Vanves ou Malakoff.

     La Maison Internanionale de la Cité Universitaire

    Sans désemparer nous avons fait le siège du service d’admission de la CitéUniversitaire où nous étions venant d’Alger particulièrement défavorisés : lesétudiants venant de province avaient pour eux le pavillon des Provinces deFrance et celui de Deutsch de la Meurthe, ceux des Arts et Métiers, de l’agro,…les étudiants venant du Maroc avaient le pavillon du Maroc, ceux de Tunisie le

    pavillon de Tunisie, les étudiants étrangers étaient reçus au pavillon des États-Unis, au pavillon du Mexique etc. etc.

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    Nous originaires d’Algérie (nous étions 13 à Supelec en 1ère année), nousn’étions ni provinciaux, ni étrangers, ni originaires d’une colonie (l’Algérie étantdépartement français)... nous n’avions droit à rien.Nous appuyant sur l’existence de l’Empire Français et de pavillons qui lui

    étaient dédiès, nous avons particulièrement insisté pour essayer de rentrer soit aupavillon du Maroc soit au pavillon de Tunisie: en vain. Et finalement, nousavons compris que nous faisions partie des candidats non prioritaires et étant ins-crits les derniers, nous rentrions dans un quota informel de Supelec logès à laCité et que celui-ci avait atteint le maximum… et tant pis pour nous.Finalement, des places se sont progressivement libérées fin novembre et nousavons tous été pris à partir de décembre 1953 ce qui, avec ceux qui y étaientdéjà, faisait de la Cité Universitaire une colonie de Supelec..

    La vie à l’EcoleNous sommes entrés à l’Ecole le 20 octobre 1953.Pour débuter nous avons eu une séance plénière dans le grand amphithéâtrearchicomble. La séance était animée par Monsieur Henri Jouvion, imposantpersonnage barbu, et accessoirement Secrétaire Général de l’école :

    sujet : l’électrocution,

    Cet exposé agrémenté de projections édifiantes, et d’histoires terrifiantes auraitdu conduire à la démission la plus grande partie de la promo,...

    si chacun n’avait pas pensé ‘tout ça ne peut arriver qu’aux autres!!”

     Monsieur Henri Jouvion

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    Le baptême de la promo

    Le 22 octobre 1953, a lieu le baptême de la 61e promotion de l’Ecole Supérieured’Electricité. En présence de M. Jean-Marie Louvel , Ministre de l’Industrie et

    du Commerce, ancien élève de l’école, et de Mlle Ginette Beaudin, actrice etchanteuse en vogue à l’époque. Pierre Langlois, président des élèves, accueilleles invités dans le grand amphithéâtre en présence de M. Besson, Directeur del’école, M. Jouvion, Secrétaire général et de M. Varet Directeur des études.

     De gauche à droite ;

     MM. Varet, Louvel, Mlle Ginette Baudin, MM .Besson, Jouvion, Gaussot, 

     Langlois

    ---ooOoo---

    Bernard Lainé journaliste au Figaro nous a laissé un compte-rendu de cette journée inoubliable du.22 octobre 1953 .« Tremble bizut, gémit neutron, tu t’es donné à l’électricité, l’électricité va sedonner à toi. » Tandis que s’entrechoquent fémurs et tibias au son de la « DanseMacabre » et que sur scène, à la lueur irréelle de projecteurs à lumière noire, dessquelettes esquissent les pas d’une infernale sarabande, une voix solennelle

    rappelle aux bizuts de l’Ecole Supérieure d’Electricité que, pour un jour, ilsdoivent se plier au mystérieux pouvoir des anciens qui vont les… initier.

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     Dans la salle, la marraine de la soixante et unième promotion, la chanteuseGinette Baudin confie, au parrain, M. Jean-Marie Louvel, Ministre de l’Indus-

    trie et du Commerce, les craintes qu’elle éprouve pour ses 288 filleuls.

     M. Louvel, ancien élève de l‘Ecole avoue alors n’avoir pas connu de son tempsl’impressionnante cérémonie du baptême

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    Le fuseau lumineux d’un projecteur recherche dans la salle la première victimede la traditionnelle chaise électrique.

    Un bizut,deux bizuts sont électrocutés ...

     Le président des élèves Langlois montre l’exemple et passe à son tour sur lachaise électrique.

    Monsieur Jean-Marie Louvel se laisse à sontour enchaîner sur l’instrument de torture.“ Retour du consommateur

    aux producteurs...C’est de l’Electricité de France,

     Monsieur le Ministre”claironne la voix inconnue.

    Peu impressionné semble-t-il par l’alluresinistre des aides bourreaux, dont lescagoules virevoltent autour de lui, M. Jean-Marie Louvel, enchaîné sur la chaise élec-

    trique, subit, un mince sourire aux lèvresson supplice.

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     Mlle Ginette Baudin accepte, elle aussi, avec le sourire de se laisser supplicier..La séance pour les officiels tire à sa fin.

    Guidés par M. Besson, directeur de l’école, les invités vont oublier leurs affresdevant un buffet dressé à leur intention.

    Leurs pauvres filleuls voudraient bienen faire autant, mais il leur faudra au-paravant suivre le circuit de la mort,dont les embûches affaibliront singu-lièrement leur potentiel d’enthou-

    siasme. Bernard Lainéle Figaro 23 octobre 1953

     Mlle Ginette Baudin et

     M Raymond Langlois, Président desélèves se dirigent vers le buffet .

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    Le circuit de la mortPendant que les officiels se réconfortent autour d’un pot de bienvenue, les bizutsentament à quatre pattes, ce qu’on appelle le circuit de la mort.

    Puis, c’est le supplice de la baignoireà droite Jacques Camboulive ?

     Jacques Poyen emmène ses pauvres futurs suppliciés vers les lieux de torture.

     Daniel Dupuis est en avant dernière position

     La piqure anti-tout Simone de Lajarte « soigne »

     Jacques Vernet 

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    Lorsque tous les bizuts ont passés toutes ces épreuves, ils sont autorisés à serhabiller et rejoignent la réception.

    A cet instant, la chorale des bizuts, sort de l’ombre et sous la direction de Yves

    Brette donne son premier récital.

    C’est ainsi que se termina notre baptême

    La chorale

    Formée par Yves Brette dès notre arrivée à l’école, elle répétait assidumentchaque jour après le repas en vue de deux prestations majeures programmées:

    Le jour du baptèmeLe soir du bal.

    Son répertoire était forcément très limité vu le peu de temps dont disposait l’amiBrette pour construire un groupe qui chante sans trop de dissonances .Et c’est ainsi qu’à deux reprises, nous avons chanté, ma foi avec un certainsuccès :

    « Joshua fit the battle of Jericho »

     La chorale le soir du bal de gauche à droite :

    de dos : Jean De Crescenzo, X, Jean--Pierre Lafont,à droite du micro : Yves Baudry, Gaudichon,en face d’eux : Yves Brette.

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    Ginette Baudin

    Ginette Baudin est une actrice française

    née le 4 mars 1921 à Montceau-les-Mines(France) et décédée le 26 mars 1971 àParis.D'après Internet Movie Database, elle

     joue dans 18 productions dans les années1940 et 50.Bien que née en Bourgogne, elle passetoute son enfance à Paris et dès 8 ans ellefréquente l'école de danse du Théâtre duChâtelet.Elle débute à 16 ans et accompagneMistinguett lors d'une tournée enArgentine et au Brésil.À son retour elle attaque de front lemusic-hall, le théâtre et le cinéma.Chanteuse et danseuse, elle y faitrayonner son dynamisme et sa gaité.

    En 1951, Ginette Baudin joue dans Le plus joli péché du monde de GillesGrangier avec Georges Marchal (acteur),Noël Roquevert, Marthe Mercadier,Bernard Lajarrige, Albert Duvaleix,Robert Pizani, Alexandre Rignault,Edmond Ardisson, Colette Régis,Yves-Marie Maurin.

    Ginette Baudin fut l'épouse de l'acteur et chanteur Andrex avec qui elle aura unefille.Elle joue avec lui et Fernandel en 1940 dans le film de René Le HénaffUniformes et grandes manœuvres où elle incarne Yvonne, la maîtresse dupersonnage qu'interprête Andrex. Elle enregistre avec lui un disque 45T, un aird'opérette Quatre jours à Paris de Francis Lopez

     Extrait de Wikipedia

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    Une soirée au théâtre

    Le 15 novembre 1953, la marraine de la promotion Mlle Ginette Beaudin nousdonne la possibilité d'aller voir à prix réduits l‘opérette dans laquelle elle joue

    avec Jean Rigaud : Schnockh, une opérette de Marc Cab et de Jean Rigaud.

    Nous étions 42 à avoir accepté son invitation.Ce fut d'abord une belle mêlée pour trouver nos places et nous asseoir et nousavons délogé finalement trois personnes qui n'étaient pas à leur place.

    Puis la pièce s'est déroulée normalement : soudain vers la fin du premier acte,notre marraine est entrée en scène (la salle a failli crouler sous les clameurs etles applaudissements). Elle jouait une scène dynamique (c'est le mot) ; elle enfaisait voir de toutes les couleurs à son partenaire lequel subissait une bonnedouzaine de gifles et recevait pour finir un magistral coup de pied au derrière.

    Volcanique, électrique, elle était très bien dans son rôle à la tête d'une promod'électriciens.Bref, des tonnerres d'applaudissements l’ont forcée à recommencer la scène troisfois au grand dam de son partenaire qui était absolument claqué.À l'entracte, envahissement de sa loge.

    Au deuxième acte, Jean Rigaud qui n'avait absolument pas compris au départ cedéluge d'applaudissements mais maintenant savait de quoi il retournait, se mit àfaire des tas de finesses et d'astuces sur Supelec et sur l'électricité dans sesimprovisations pour notre plus grande joie, car nous relevions par de chaleureuxapplaudissements chacune d'elles au grand dam du public qui ne comprenaitrien. Jean Rigaud qui avait fait la taupe connaissait bien son cours d’électricitéet son rôle lui permettait ces improvisations.C'est bien simple : étant constamment sur scène et ne cessant de dire des

    couillonnades impromptues, ses partenaires prenaient très souvent le fou rire.Il faisait la plupart du temps des astuces d'actualité : à un partenaire qu'ilenvoyait dehors, il lui dit “ allez donc rejoindre l'équipe du Racing, ils ontbesoin de bons footballeurs en ce moment , ou alors l'équipe de France !. “ cequi ravit le spectateurs, les deux équipes n’étant guère brillantes en ce moment-là. Mais à ce jeu-là un de ses partenaires lui a fait une répartie bien trouvée etc’est Jean Rigaud qui a pris le fou-rire.

    Enfin à la fin du spectacle nous sommes allés voir Jean Rigaut tous en choeur

    dans sa loge.

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    Le bal de Supelec

    Il a lieu le 21 Novembre 1953dans les locaux de l’école

    Le bal de Supelec fait partie desgrands événements dansants de lasaison pour les étudiants. Bienque moins fastueux que celuid'HEC, (qui compte paraît-il cetteannée 21 orchestres). le bal de Su-pelec n’en propose pas moinstrois orchestres dont André Ekianet André Reweliottiy, célèbrepour ses concerts avec SydneyBechet.Dès le 12 novembre, la décorationdu bal bat son plein. Une grandepartie des “Première année” sontembrigadés dans la décoration dessalles de bal.Le thème du bal est “LA RUE”.

    Dans le hall d'entrée, est présen-tée une place publique avec desarbres, et des lampions.Dans la cantine, c’est “la ruesans loi ” avec un décor très filmnoir et une ambiance sombre etsinistre, tout à fait ad hoc.C'est là que joue l'orchestred' André Reweliottiy.

    Le décor du foyer est le plus so-phistiqué: la salle de 13 m sur 7,est transformée en station demétro. D'un côté une demi-voute,de l'autre trois wagons de métro.Les fenêtres des wagons sont dé-corées avec du papier translucide,éclairés par derrière pour lesvitres et sur ces vitres des

    silhouettes de voyageurs ont étédessinées.

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    Cette décoration remporte un grand succès aussi bien à l'école d'abord que le soirdu bal. La télévision fait même un écho de cette décoration au journal télévisé.Le “père Jouvion”, secrétaire général de Supelec, “ Jupiter ” comme nousl'appelons communément a formellement interdit depuis une éternité de planter

    les décors avec des clous. Et chaque année, on voit une armée de jeunes garsfrappants à coups redoublés et transformant chaque pan de mur en pelote declous.Cette débauche d'énergie rapporte à ces apprentis menuisiers-décorateurs uneentrée gratuite pour le bal.Le programme du bal est complété par le comique Jean Raymond et par desséances de cinéma consacrées à des films de Charlot et une séquence sur lebaptême de la promotionLa chorale de Supelec se fait entendre comme prévu.

    Une belle table devant les wagons du métro

    de droite à gauche: Jean-Pierre Lafont, Louis Massonnet, X, Richard Laurent (un camarade de l’X),

     Jean De Crescenzo, Yves Baudry - Debout: Marcel Pillon, penché: Jean-Claude Dorey

    ---ooOoo---

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    La vie à l’école

    Trois clans dans cette promo

    La promotion 55 était scindée en trois clans.Il y avait:- les “Radios”, avec leurs programmes différents de ceux des Courants Forts,leurs professeurs différents, leurs TP qui ne l’étaient pas moins et leurs emploisdu temps particuliers...”- les “Courants forts”, qui compte-tenu de leur nombre, étaient eux-mêmesscindés en deux clans:

    les “Sportifs” qui ayant déclaré leurs goûts pour le sport, étaient exoné-

    rés de la présence à l’école le jeudi après-midi qu’ils avaient toujours libreles “Autres” qui n’étant pas censés être occupés par des activités spor-tives, avaient tous leurs jeudi après-midi pris par des TP.

    Ces trois clans s’ignoraient superbement...mais se retrouvaient malgré tout

    à la cantine...et à la Cité Universitaire,

    surtout en période de kholles et de projets... c’est à dire ,

    tout le temps.

    ---ooOoo---

    Nous étions arrivés à l’école bardés d’une certitude: ayant réussi au concours, leplus dur était fait et nous avions déjà notre dipôme en poche...Il fallut vite déchanter: l’emploi du temps est monté rapidement en puissance àpartir de la fin Novembre.Nous avons commencé les premiers jours par des amphis et des Travaux Pra-

    tiques qui nous occupaient suffisamment modérément pour avoir le temps depréparer le bal et de subir notre baptème…

    Mais, çà n’a pas duré.

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    Notre promo comptait parmi ses membres une élèveféminine: Jeanne Moret, qui devait épouser un autre de nos ca-

    marades Jacques Poyen, et qui a fait ensuite toute sacarrière professionnelle sous le nom de Jeanne Poyen.

    Elle habitait au pavillon Deutsche de la Meurthe et de ce faitparticipait à nos réunions à la Cité

    pour les projets et les khôlles.

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    Les cours magistraux

    Nous avons eu nos premiers cours magistraux, avec des professeurs de grandequalité et les premiers amplis étaient bien garnis.

    Mais, rapidement , on nous a fourni des polycopiés.Dès lors, le texte écrit étant aussi (et même plus complet) que les cours oraux,notre présence en amphi a commencé à se réduire.

    Jusqu’alors, seuls les TP étaient obligatoires,Mais le jour où Louis de Broglie s'est retrouvé seul avec cinq ou six présents àl'une de ses conférences, cela fut considéré comme inacceptable pour un savantde ce calibre et ce fut la goutte d’eau qui ..

    Dès la rentrée d’Octobre 1954, on nous apprit ce qu’était un jeton de présence.Les cours étaient désormais obligatoires et nous devions y assister pour 60%d’entre eux, au minimum.On nous a distribué des jetons en plastique colorés, ronds, percés d’un trou aumilieu et dotés d’un numéro qui identifiait l’individu.Deux appariteurs étaient postés à l'entrée des amphis et nous tendaient aupassage un sac dans lequel nous devions mettre (délicatement) notre jeton.

    Notre présence limitée aux cours nous paraissait en fait justifiée à la fois par laqualité des polycopiés et par la charge de travail (khôlles à préparer, projets àtravailler...) qui n’était pas forcémént compatible avec des heures de cours ausujet souvent décalé par rapport à nos travaux immédiats.

    Aussi, à partir de cet instant, des stratégies multiples furent mises en oeuvre pouréchapper à une présence jugée trop contraignante.Ainsi, par exemple, Jacques de Trentinian prétextant de ses obligations commeVP de l'Union des Grandes Écoles, avait négocié avec Delepoulle pour qu’il

    remette les jetons à sa place. Il avoue aujourd’hui: “au dernier semestre, je n'aidû assister qu'aux conférences sur l'organisation scientifique du travail qui m'in-téressaient beaucoup plus que les matières plus techniques.”Jean de Crescenzo et Jean-Claude Dorey assistaient au cours chacun à leur tour,se chargeant de mettre les deux jetons en même temps. Il est même arrivé quel’on réussisse à déposer dans les sacs idoines, d’un seul coup, ... une poignée de

     jetons.Je crois bien que nos braves appariteurs n’étaient pas dupes

    et faisaient comme si ...

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    Ci-après deux photos de nos chers professeurs: Admirez les super-équations écrites à la craie sur le tableau vert derrière eux

    et qu’à l’époque, nous étions susceptbles... de comprendre !!!.

     M. François Cahen

    Professeur d’électrotechnique

    Professeur de Mesures ?

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    Mais, dès l’instauration de ce système de cours obligatoires, nous avons compta-bilisé nos présences, pour être bien sûr ... de ne pas dépasser le taux de 60%, cequi s’est produit en fin de second trimestre, si bien que je n’ai plus mis les piedsdans un cours pendant le troisième trimestre, suffisamment occupé par les der-

    nières khôlles et les examens de fin d’année....

    ---ooOoo---

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    Il n’y avait pas que Supelec

    L'équipe nationale de football de Hongriequi venait tout juste de battre pour lapremière fois l'Angleterre à Londres,par 6 à 3, sur le chemin du retour, vintfaire une exhibition au stade de Malakoffà côté de l'école, la municipalité étantcommuniste.Les Hongrois jouent alternativementcontre les deux équipes de Malakoff, cellede la FFF et celle de la CGT.Emmenés par Hidejkuti, Puskás et Boszik,

    ils jouent un football de rêve, et à la fin dela partie le score s'élève à... 16 à 0.Je faisais parte des 600 privilégiès à avoir vu ces phénomènes.Toute la France des sports s'attendait à les voir sacrer champions du monde à laCoupe du Monde qui se joua en Suisse au mois de juin: ce fut l’Allemagne quitriompha.

    Jean De Crescenzo

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    Les Travaux PratiquesConfrontée au développement de la science et de la technique, l'Ecole Supé-rieure d'Electricité doit compléter en permanence ses installations pour suivred'assez près ces progrès.

    Cependant, le problème d'extension des laboratoires, des salles de mesures et dessalles d’essais s'est posé à l'école au cours des années qui ont précédé notre arri-vée; c’était un problème difficile à résoudre, du fait de l'exiguïté des locaux, quiconçus en 1925 pour quelques 200 élèves, en abritaient prés de 600 en 1953.Au cours des années 1950 à 1954, on a donc cherché à utiliser au maximum tousles emplacements qui pouvaient rester disponibles et on a même été conduit àtransformer temporairement en laboratoire d'enseignement des salles qui ser-vaient précédemment de magasins, de dépôts de matières premières ou despièces détachées, ou qui étaient destinés à des laboratoires de recherche.Ces nouvelles installations sont décrites dans une brochure présentée par M.Besson, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et Directeur de l'Ecole Supé-rieure d'Electricité. Elle nous permet d'avoir une photographie très précise desdifférents moyens dont nous avons bénéficié et que que nous avons inaugurés.

    Le Service des MesuresLe Service des mesures électriques est dirigé par M. Georges Ney, chef de ser-vice et par M. Bernard Ryckelynck, chef de travaux principal.

    Le service des mesures compte :- une salle des lignes avec 16 tables, affecté à l'étude des lignes, de leur protec-tion et des câbles qui les constituent.- une salle de travail avec 8 tables, sans affectation particulière mais dotée d'untrès grand nombre de sources d'alimentation pour permettre de monter des mani-pulations diverses sans difficulté.- une salle des ponts avec 16 tables qui comportent de locaux aussi silencieuxque possible afin que les mesures au téléphone ne soient plus du type “corvée”caractérisant les grandes salles.

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    Salle des Ponts Salle des lignes

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    - une salle de photométrie sous le grand amphithéâtre dans les locaux obscurs del'ancien laboratoire de radiologie. Elle comprend 6 bancs: 3 bancs d’intensité et3 bancs de flux.- une salle de photo-électricité pour l'étude des cellules photoélectriques.

    Le Service des MachinesLe service des essais machines, (dirigé par M. Charles Harel ) est symétrique decelui des Mesures en termes d'organisation, d'installation et d'enseignement.Il comprend :- des plates-formes d'utilisation générale au nombre de 24 groupes: pour les ma-nipulations, chaque groupe est affecté à un quadrinome.- des plates-formes spécialisées soient en machines à courant continu, soit enmachines à courant alternatif.- une salle d'essais des transformateurs statiques équipée de 10 plateformes nou-velles d’essais de transformateurs.

    - une salle des redresseurs- une salle des servo-mécanismes- une salle des disjoncteurs: cette salle a été constituée en vue d'illustrer le coursde M. Laborde sur l'équipement électrique.

    Le Laboratoire de la Division radio-électricité et électronique

    Le laboratoire dirigé par M. Dauphindirecteur des études de la division,comprend:- une grande salle de manipumationsavec 22 tables,- deux petites salles de 12 tables- une salle de 8 tables + 3 cages de Fa-raday.Ces installations permettent d’accueillirà la Division Radioélectricité et élec-

    tronique, deux promotions de 96élèves, travaillant en binômes et étantrépartis en deux séries de manipulations

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    Salle d'essaisdes transformateurs statiques

    Salle des Servomécanismes

    Grande salle des manipulations

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    Les Travaux Pratiques ...

    en pratique

    Binômes et Quadrinômes

    Nous nous sommes alors organisés pour les travaux pratiques:en binômes, pour tout le monde en vue des TP Mesuresen quadrinômes pour les courants forts en réunissant deux binômes, en

    vue des TP Machines

    Certains binômes ont eu une vie éphémère.Ainsi, Jacques de Trentinian s’est retrouvé soudain seul: son binôme s'étant

    fendu le crâne à vélo sur une portière de voiture, n'est pas passé en secondeannée. Mais comme alors lasection courants faibles comportait un nombre impair de membres,il s’est re-trouvé associéen trinôme avec deux polytechniciens entrés directement en seconde année ;

    Louis Chambeau et Jean Soulez-Larivière.Notre tribu de pieds-noirs s’était organisée en binômes et quadrinômes.Ainsi Jean De Crescenzo-Jean-Claude Dorey était associés à Henri Surin-JeanBerguerand. Mais, ce dernier après une année en dilettante, ne passa pas en se-

    conde année et fut remercié; de ce fait, nous nous sommes retrouvés trinôme enseconde année, ce qui était plutôt confortable pour les TP Mesures, mais plus dé-licat pour les TP Machines.Le plus fort, c’est que Berguerand, opiniatre, s’est inscrit à l’Ecole d’Ingénieursde la Rue de la Lune, a repassé et réussi le concours l’année suivante et a recom-mencé le cursus de Supelec: il est diplômé de la promo 1957.D’autres binômes ont eu une vie plus paisible par exemple:

    En radio :Georges Asch-Jacques Margerin

    En courants forts :François Sallé-Roger Chauveau et Claude Etievant-Pierre Frissard

    Page 25

     J’ai conservé quelques photos de cette période: bien entendu, il s’agit surtout de photos de mon trinôme, mais peut-être celaéveillera quelques souvenirs chez les

    copains ...  Jean De Crescenzo

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    Images fortes

    Les TP Mesures

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     Le trinôme en actionPendant que JDC fait les réglages, Dorey

    et Surin se concentrent et écoutent.

    C’est au tour de Dorey et de Surin de peaufiner les réglages délicats.

     JDC commente et critique.

     Dorey contrôle un cablage inextricable,situation prémonitoire à l”adoption

    du wireless...

    Contestation: notre voisin MichelGérard conteste notre montage et nos

    résultats: en vain, nous avons raison...

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    Contestation: notre voisin Gérard conteste notre montage et nos résultats:

    en vain, nous avons raison...

    Fin des hostilités et fin de séance. A vos marques! Prêts? Partez !!Gérard, JDC et Surin au départ...

    Pendant ce temps, Yves Brette empêche Jacques Nusbaumer de se concentrer

    sur ses derniers calculs ...

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    “Monsieur” Siméon

    Dès que l’on évoque les TP Machines, on pense Siméon.Il était chef d’atelier (?) et responsable du parc machines etdes installations qui servaient aux TP Machines.Il connaissait toutes ses machines en détail, il aurait fait lesmontages les yeux fermés et savait les résultats à obtenirpar coeur. On se tournait vers lui à la moindre difficulté, ou pour quêter son ap-probation sur les résultats obtenus. Il volait à notre secours quand nous prenionsdu retard.Nombreux sont ceux qui lui doivent quelques points.

    C’était un fumeur invétéré et pour le remercier, nous lui donnions des cigarettes. Je n’ai jamais connu son nom.

    Page 28

    Merci Monsieur Ney

    Les examens partiels de TP Mesures étaient assez difficiles car les mesures etles calculs étaient nombreux et le temps imparti limité . Un jour, le lendemain

    d’un partiel, je suis convoqué chez M. Ney, chef du Service des Mesures. J'yvais un peu anxieux car j'avais rendu une feuille blanche avec mon brouillon, où

     j'avais relevé toutes les mesures prises, sans avoir le temps d'effectuer aucuncalcul.M. Ney me dit qu'il ne pouvait pas corriger un brouillon et me demande de ter-miner mes calculs. Naturellement, c'est ce que j'ai fait et j'ai donc terminé mescalculs, recopié mes résultats et fini mon partiel en une demi-heure, Mais le soir,nouvelle convocation dans son bureau. Comme je m'en étais aperçu le matin enrecopiant les résultats, sans pouvoir cependant me l'expliquer, mon dernier cal-

    cul donnait des résultats absolument affolants et contradictoires : M. Ney n’ycomprenant rien non plus, m'avait convoqué pour avoir des éclaircissements :on s'est alors aperçu qu'un coefficient 2 avait été oublié et devait être ajoutédans une formule. Alors là, les mesures se sont révélées enfin très bonnes pourla plus grande satisfaction de M. Ney et de moi-même.Il me dit alors : “vous pensez bien que votre note va se ressentir de tout cela”.En moi-même, je pensais “ hélas! tu parles!” et quelle fut ma stupéfaction del'entendre me dire” je vous mets 15 “.Bien entendu, cette note confortait ma moyenne générale et M. Ney a été pourune bonne part responsable de mon diplôme.

     Jean De Crescenzo

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    Images fortes

    Les TP Machines

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     Il y a une erreur dans le montage:Siméon intervient.

     Dorey et De Crescenzo font les montages,Surin, les réglages. Siméon surveille.

     Encore un peu ... Là, c’est bon...

     De Crescenzo - Dorey

     Derniers réglages, Surin surveille les

    manipulations de Dorey et De Crescenzo.

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    On se congratule...

     Le montage, les réglages, les résultats, ... Tout est OK...

     M anifestations d e sat isfaction qui laissent de marbre

    not re chef de travaux (à droite) et sa pipe légendaire.

    Pendant ce temps, Surin et De Crescenzoaident par leurs délicats appuis, MichelGérard à obtenir le bon résultat...

    Fin de séance. On range Jacques Joland et Michel Gérard(ce dernier manifestement épuisé)

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    Les Travaux Pratiques RadioAucune photo et peu d’informations sur cette activité

    de nos camarades de l’autre Division...qui construisaient peut-être un successeur à cet ampli dernier cri,

    Après tout peut-être était-ce top-secret pour nous “courants forts “...

    Page 31

    Des grains de sable...

    A cette époque, je cherchais des stages rémunérés afin d'acheter unebague de fiançailles pour la jeune fille qui allait devenir ma femme en décembre1954.

    A l'EDF je trouve un stage à la Direction des Etudes et RecherchesPlace des Etats - Unis à Paris. Le travail est simple : il s’agit de peser des grainsde sable. Pourquoi ? je ne suis pas certain de m'en souvenir mais j'imagine quec’était en rapport avec l'hydro-électricité (barrage ou usine).On me demandait de faire vite et on m'offrait une prime d'efficacité, c'est-à-direfonction du nombre de grains pesés dans le temps prévu.

    Me voici donc avec un paquet de grains de sable et une petite bascule

    très sensible. Je commence et je me rends compte assez vite que le nombre dedimensions des grains de sable n'est pas très grand. J'en sélectionne alors cinqou six et je pèse avec soin le grain le plus moyen de chaque catégorie de dimen-sion, en supposant (sans doute à juste titre) qu'il n'existait pas une grande diffé-rence de matière entre les grains. Ceci fait, je classe tout ce qui m'a été donné, jedocumente en conséquence et je remets l'ensemble des résultats à mon interlo-cuteur d'EDF. Celui-ci est extrêmement surpris et reste sans voix lorsqu'ils’aperçoit que j'ai pesé tous les grains dans le temps imparti. Répondant à sasurprise, je lui dis que je suis très rapide dans les manipulations de petits objetset que j'ai l'habitude d'effectuer des pesées. Il accepte mes explications et meremets une somme qu'à l'époque je trouvais substantielle.

    Quand j'y repense, j'ai du mal à imaginer en quoi le poids de grains desable pouvait être utile.... Mais c'est cela la Recherche!  Michel Jalabert 

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    Les khôlles et les projets

    Khôlles et projets se succédaient à haute dose tout le long de l’année, s’interca-lant entre deux TP, ou entre deux partiels. Le programme des Khôlles était lourd,à cause de la masse de données à ingurgiter (de 300 jusqu’à 700 pages de cours)

    dans un temps de toute façon trop court (une khôlle tous les 12 jours enmoyenne). Aussi, faisions nous souvent des impases sur certaines parties ducours. Heureusement, nos professeurs étaient compréhensifs..Nous avions réussià être logé pour une très grande partie d’entre nous à la Cité Universitaire. Ecoled’individualités, nous avons rapidement compris qu’il était plus facile de travail-ler en groupes et c’est ainsi que au moment des projets ou de la préparationd’une khôlle nous nous réunissions dans la chambre de l’un ou de l’autre, tra-vaillant d’arrache-pied, surtout lorsque la date de remise ou d’oral arrivait.

    Page 32

     Au boulot !! Jean De Crescenzo

    Une khôlle assistée Ayant demandé un certain lundi, revenant du congrès des élèves de Techniche Horchshüle allemandes, que soit reportée mon interrogation orale sur les pro- pagations électromagnétiques qui devait avoir lieu l'après midi avec Mirbeck et que je n'avais pas eu le temps de préparer, le chef adjoint de la section électro-nique, Bernard Gaussot m'affirma que ce n'était pas possible et que je devaistenter ma chance avec ce que je savais. Je me suis alors tourné vers le Z, Serge

     Briquet en lui disant de me dire cinq lignes sur chacune des vingt questions pré-vues afin d'éviter une note par trop éliminatoire. Notre camarade l'ayant chari-tablement accepté, il ne m'est resté qu'un peu de temps pour préparer. Étant tombé sur la première question, la plus simple, je m'en suis sorti avec un 18 sur20 au grand scandale de mes camarades. Gaussot ayant lui aussi fait du syndi-

    calisme en son temps, je me suis toujours demandé si, sans son indulgence j'au-rais eu le nombre de points nécessaires pour obtenir le diplôme.Jacques de Trentinian

     Au boulot !! Jean-Claude Dorey

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    Les projets étaient relativement pénibles à cette époque où ni les ordinateurs, nimême les machines à calcul n’existaient encore. Tous les calculs (et Dieu saitqu’il y en avait) se faisaient à la règle à calcul, avec lesquelles nous obtenionsdes résultats d’une grande précision.

    Page 33

    Pendant que Louis Massonet et Jean De Crescenzo étalent leurs lessives,Gérard Ostwald se concentre sur son

    cours d’Electrotechnique...

     Au boulot !!Yves Labarrière et Michel Gérard  pompent sur Jean De Crescenzo

    Si l’un d’entre nous prenait de l’avance,tous les moyens étaient bons

     pour lui faire rendre gorge et pour qu’il partage ses résultats.

    Veille de Khôlle: 2H du matin Au milieu d’un nuage de fumée de

    cigarettes, dernières révisionset dernières questions ...

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     Derniers calculs faits, projets reco- piés et bouclés, 4 heures du matin:

    les sourires...

     Avant de se coucher, dernière partiede ping-foot au Chalet du Parc.

     Le Chalet du Parc aujourd’hui :

     Au coin du Parc Montsouris, en face de la Cité universitaire, ,il n’a guère changé extérieurement: il était ouvert toute la nuit.C’était notre point de chute pour se détendre et boire un verre de lait au rhum.

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    La Cité UniversitaireBeaucoup d’entre nous étions logés à la Cité Universitaire,où nous avions un environnement de première catégorie.

    J’ai une pensée pour ceux qui avaient une chambre chez l’habitant où qui étaient

    logés dans leur famille: ils n’ont pas eu la chance de vivre dans notre goupede Supelec de la Cité Universitaire.

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    Le Pavillon de Tunisie

    On rêvait voitures... Ici, Dorey épluche l’Auto-Journal..

    On rêvait voyages... Labarrière et Gérard étudient leur visite

    à San-Francisco devant l’affiche du bal

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     Le mobilier des chambresétait moderne et fonctionnel ...

     Evidemment, on manquait de chaises pour les visiteurs... (Michel Gérard)

    On rêvait de succès et de gloire futures:

    ici, Gérard s’essaie à poser telle sa future statue sur un socle disponible...

     Lorsqu’il faisait beau au printemps,

    on se prélassait sur les pelouses...

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    Les SportsContrairement à ce que pourrait laisser croire la séparation entre “sportifs” et“autres” de la Division “Courants forts”, certains faisaient vraiment du sport...

    du football...

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    1954-Stade de Vanves-Match de foot entre promo 55 (debout) et promo 56(de gauche à droite: X, X, Ayela, Auget, Vella, X, X, Courtine, Allouche, X,X 

    Ceci est supposé être un entraînementau basket ... sans ballon...

    On développait notre adresse et notreconcentration ... en jouant aux billes.

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    La 61e Promo

    C’est en essayant d’identifier nos camarades sur notre photo de promo, que j’aiconstaté que nous sommes 145 sur cette photo. Les deux divisions “Courants

    forts” et “Radios” sont théoriquement présentes. Les Radios se sont faits photo-

    graphiés à part (voir ci-après): 17 d’entre eux ne sont pas sur cette photo com-mune et sont seulement sur la photo “Radio”.

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    C’est au total 162 élèves qui ont laissé leur effigie, sur 262 que comptait notrepromo: :

    sauf erreur, il en manque donc une centaine ... !!! ,dont notre représentante féminine Jeanne Poyen.

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    Le trombinoscope

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    Les Radios

    Ils jugèrent bon de se faire photographier à part :17 d’entre eux ne figurent sur la photo précédente.

    Mais, est-ce que toute la Division Radio est là ? Rien n’est moins sur...

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    Le Trombinoscope des Radios

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    L’année 1954

    Contrairement à d’autres écoles ou universités. nous ne faisions pas de politiqueà Supelec et il n’y avait pas discussions dans ce domaine., Par contre à la CitéUniversitaire, nous étions confrontés aux étudiants venant des colonies, et en

    particulier de Tunisie ou du Maroc.L’année 1954 a été pour notre petit groupe de pieds-noirs une année noire.Nous avons d’abord durement ressenti la chute de Dien-Bien-Phu pendant queautour de nous les étudiants des colonies jubilaient.Hélas, les mauvaises nouvelles n’ont pas cessé:- Pierre Mendès-France donnait l’autonomie interne à la Tunisie. Bourguiba,sorti de prison s’empressait de rendre visite au Pavillon de Tunisie où les rési-dents tunisiens lui firent un triomphe.- puis ce fut l’autonomie du Maroc.- le 9 puis le 16 Septembre, deux tremblements de terre secouent Orléansville:

    l'épicentre de ce séisme était sur la ville qui fut détruite à 90%, faisant 1500morts, 14000 blessés et 300.000 sinistrés. La secousse s'était produite le 9 à 1.07h, elle était de magnitude supérieure à 7, et avait duré 12 secondes. La ville futentièrement reconstruite par la France.- enfin, le 1er Novembre, éclataient les premières attaques terroristes en Algérie.

    ---ooOoo---

    Pour la première fois dans notre vie d’adolescent , nous n’aons pas eu degrandes vacances. Nous avons fait pendant l’été nos deux stages obligatoiresd’un mois chacun, assortis de rapports de stages, ce qui nous laissa peu de tempspour de vraies vacances.

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     En deuxième année, mettant à profit leur récent savoir, la plupart des Radiosconstruisaient leur propres amplis (on ne disait pas encore haute fidélité !).Ici,

     Louis Massonet (Radio) met la dernière main à son super-hétérodyne dernier crisous les yeux admiratifs de Gérard Ostwald, Jean De Crescenzo et Yves

     Labarrière, tous trois “Courants forts -).

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    La deuxième année

    Nous nous sommes retrouvés dès le 14 Octobre et notre deuxième année a com-mencé avec notre dose habituelle de travail et la mauvaise nouvelle d’apprendreque les cours étaient désormais obligatoires..Nous avons eu un mois d’Octobre dominé par le baptême de nos bizuts.Puis, l’emploi du temps s’est rempli et nous nous ommes dirigés vers lesexamens de fin d’année, le classement (dont personne aujourd’hui ne sesouvient) et enfin un diplôme qui était la marque pour beaucoup de la fin desétudes, et le basculement dans la vie professionnelle.

    Le baptême de la promo 1956

    Il a lieu le 21 Octobre 1954. Le parrain était le Général Leschi, directeur des ser-vices techniques de la RTF (Radio-Télévision Française), Bien entendu, avec untel parrain, le baptême fut filmé et diffusé au Journal Télévisé le soir-même, etcertains ont eu la chance de se voir à l’écran.La marraine (que nous avions choisie) est Geneviève Page. C’est une très jolie

     jeune femme, que nous avons eu, en tant qu’anciens, tout loisir d’approcher et decotoyer, pendant que nos bizuts subissaient les épreuves habituelles.Pour l’occasion, Geneviève Page avait rédigé un joli texte qu’elle nous a donné:La Fée Electricité.

    Le bal de 1954

    Il a lieu le 20 Novembre 1954.Certains d’entre nous apportent leurconcours à la décoration dont le thèmechoisi est : La Mer.

    Bien que les orchestres retenus soientmoins médiatiques que l’année précé-dente, il connaît son succès habituel.

    Ce sera notre dernier moment festif decette dernière année scolairte...

    Nous abordions la dernière ligne droite:

    le sprint final approchait ...

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     La Fée Electricité 

     J'espérais un raz-de-marée, un tremblement de terre ou pour le moins unebombe atomique. J'espérais une petite fin du monde qui m'eût dispensée de tenircette imprudente promesse: écrire un article sur l'électricité.

     L'électricité... il me faut bien avouer que je manque totalement de lumières surce fluide qui nous en prodigue à volonté. Je ne sais ni d'où elle vient quand ellearrive à point pour faire ronronner mon séchoir à air chaud, ni où elle va quand elle a fini d'éclairer la glace de ma coiffeuse. Je ne saurais pas plus vivre sanselle que lui donner les titres de noblesse auxquels, de toute évidence, elle a droit.Car j'imagine que je devrais lui dire, chaque fois que j'établis le contact: —Bon-

     jour, chère petite Tant de Volts et Tant d'Ampères, soyez la bienvenue, AimableTriphasée, Exquise Alternative ou Continue, et coetera

     Je le devrais, bien sûr, car j'aurais salué en des termes équivalents, aux jours demon enfance, la bonne fée qui d'un coup de baguette eût transformé pour moi les

    melons en Carrosses et les souris en Princes charmants. Et l'électricité, magicienne d'aujourd'hui, ne réalise-t-elle pas pour nous cent miracles quotidiens plus admirables, plus utiles ? Alors, confuse un peu, jem'écrie seulement, dans le silence reconnaissant de mon cœur: Merci, chèrechose obéissante et fidèle, qui venez quand je vous appelle et repartez discrète-ment quand je n'ai plus besoin de vous, qui faites tourner les « Saisons » de Vi-valdi sur mon pick-up, et mouvoir mon image agrandie sur les écrans, dans des

     pays que je n'aurai jamais le bonheur de connaître; qui me permettez d'entendrela voix de mes amis par delà les monts et les mers, qui transformez la nuit en

     jour et le théâtre, ma raison de vivre, en féerie. Merci surtout à ceux qui vous

     font sortir de l'eau, de la terre et du ciel, qui vous façonnent avec art, vous édu-quent avec beaucoup de savoir et de patience; qui font de la fulgurante et redoutable force que vous seriezsans eux cette servante zélée, obéis-sant aux gestes d'un enfant. Oui,bien sûr, voilà ce que crie ou mur-mure mon cœur, selon ses jours et ses humeurs...

    Sanf en cas de court-circuit, car

    alors—gentille Electricité, pardon-nez-moi !—je suis affreusement in-grate ~ Je suis injuste, impatiente,une heure, deux peut-être, jamais

     plus: le temps qu'il faut au petit ou-vrier qui s'y connaît, lui, Dieu merci,et qui sait vous parler, pour accouriret vous ramener à de meilleurs senti-ments pareils, Chérie, à ceux que jevous porte.

    Geneviève PAGE,  Marraine de la62ème Promotion,

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    Et voilà...

    Nous avons quitté l’école le 1er Juillet 1954.

    Les résultats, le classement, le diplôme

    nous ont suivis.

    Et après quelques vacances bien méritées, 

    nous sommes partis pour la plupart

    vers un service militaire à rallonge...

    En 1975, l’Ecole Supérieure d’Electricité a quitté Malakoff 

    pour s’installer sur le plateau de Saclay à Gif sur Yvette.

    Mais, l’ancienne Ecole Supélec a été inscrite

    à l’inventaire supplémentaire

    des monuments historiques en 2004.

    Le batiment est aujourd’hui tel que nous l’avons connu.

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    Un dernier mot

    Pendant de longues année, Jacques et Marie-Claire de Trentinian ont organisédes retrouvailles et nous ont emmenés dans tous les coins de France...Qu’ils en soient remerciés.

    Nous avons fait notre dernier voyage au Puy du Fou en Juin 2005

    et pour clore ces rencontres, en 2006, ils nous ont reçus pour le cinquantenairede la promotion, en présence de Geneviève Page, que nous avons adoptée

    comme maraine, Ginette Beaudin étant décédé en 1971.

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    Annexes

    Le cinquantenaire de la Télévision

    Claude Etiévant

    et sa voiture à hydrogène

    Et enfin

    Jacques de Trentinian

    répond à la question que tout le monde se pose:Pourquoi ai-je fait Supelec ?

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    Le cinquantenaire de la télévision

    1931-1981

    Le 14 avril 1931, avait lieu la première démonstration publique de télévision enFrance.Elle est effectuée en 30 lignes de définition et réalisée avec le matériel mis aupoint par René Barthélemy (ingénieur ESE) et son adjoint Dimitri Strelkoff dansle laboratoire de la Compagnie des Compteurs (CdC) à Montrouge.La démonstration a lieu dans les locaux de l'Ecole Supérieure d'Electricité àMalakoff.Devant une foule considérable, René Barthélémy et ses assistants font unedémonstration de transmission entre le laboratoire de la CdC à Montrouge etSupelec, de plus de deux heures de programme alterné de prises de vues directeset de télévision.La réception se fait dans le grand amphithéatre de Supelec. On voit sur lesphotos ci-contre l’installation de réception et la foule des spectateurs.Plusieurs milliers de spectateurs enthousiastes assistent à la démonstration, quidoit être répétée trois fois en raison de l’exiguité du local, les candidatsspectateurs faisant la queue dans la rue ...

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    La réceptionde l’émissiondans l’amphithéatre de Supelec

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    Une video pour le cinquantenaire de cet évènement

    50 ans après, en 1981, cet évènement est fêté à la télévison et à Supelec.L’amicale des anciens organisa un débat dans le grand amphithéatre de lanouvelle école de Gif sur Yvette

    Une video nous rappelle cette commémoration.

    Elle est composée de trois parties:- un diaporama en hommage à René Barthélemy, rappelle les techniques utiliséesà l’époque pour faire ces transmissions,- l’enregistrement du journal télévisé de cette journée avec l’interview deDimitri Strelkoff: Cet enregistrement est ègalement un témoignage de ce qu’étaitle Journal Télévisé en 1981, bien loin de ce que nous connaissons aujourd’hui.- l’enregistrement du débat sur la télévision du futur... telle que la voyaient troisspécialistes de l’époque en 1981: M. Maurice Rémy, PDG de TDF, M. Samuel,chargé de la politique de Radio-diffusion à Thomson CSF et M. Flichy de l’INA.auteur de”L’industrie de l’imaginaire”.La séance est animée par Max Artigalas (Supelec 69) en présence deM. Strelkoff, qui est acceuilli par Bernard Lorimy, Président des anciens.Ce débat est très intéressant par ce qu’il nous rappelle ce que l’on imaginait, il ya 30 ans, pour la télévision du futur.

    ---ooOoo---

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    Claude Etievant et sa voiture à hydrogèneEn juin 2005, Jacques de Trentignan avait organisé une sortie pour notre promovers le Puy du Fou. A cette occasion Claude Etievant nous avait présenté unemaquette de voiture à moteur à hydrogène, qu’il nous a fait fonctionner de façonspectaculaire avec ... une goutte d’eau !

    On le voit ci-dessous expliquer le système à Hubert Lepoutre et Pierre Bourgade,pendant que Jean de Crescenzo essaie (en vain) de comprendre en y regardant deplus prêt.

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    Et pour finir la question que tout le monde se pose...

    Pourquoi j’ai fait Supelec...

    'La personnalité me paraît plus importante que lediplôme. Les réussites et les échecs de la vie profes-sionnelle résultent en général avant tout du carac-tère et du comportement.'

     Jacques de Trentinian ‚

    - Comment avez-vous choisi de faire Supélec ?-Aujourd'hui, le choix de suivre les cours de Supélecrésulte souvent du rang de classement à différentsconcours, plutôt que d'une véritable vocation. Il n'en

    était pas de même, voici quarante ans, où existaientdes préparations spécifiques, notamment à Ginette et au Lycée Saint- Louis. Làse forgeaient les amitiés de candidats aux vocations voisines. En revanche, l'in-formation permettant de s'orienter ù qui navait pas de vocation technique bienaffirmée n'était pas très riche. Partagé entre l'amicale pression paternelle, lui-même ancien Supélec (rue de Stael, avec une scolarité d'un an), et des penchants,peut- être plus littéraires que scientifiques, je me tournai finalement vers l'ESE.dont la matière ne me déplaisait pas...et qui ne durait que deux ans. ‚

    - Quelle section aviez-vous choisi et comment avez- vous trouvé l'école ?-Courants forts ou courants faibles, il fallait choisir et je me suis dit que la sec-

    tion radioélectricité et électronique, traitant de sciences plus récentes et variées,devait être plus cultivante. J'y ai retrouvé une collection d'élèves passionnés parles hyperfréquences: il existait une extraordinaire connivence entre eux et lesprofesseurs. Ils savaient, en arrivant aux cours, ce qu'était un ampli en classe Cou AB. Or, j'étais certain de n'avoir jamais rien vu là- dessus en préparatoire et jeme trouvais en revanche presque seul aux deux conférences sur l’organisation dutravail. Je me sentais donc un peu différent de tous ces étudiants. Je me suisconsacré plutôt à d'autres sujets (école du Louvre, conférences,..). Puis, trouvantdans le syndicalisme étudiant l'expression d'une probable vocation pour les res-ponsabilités d'encadrement, je suis devenu vice-président international de l’UGE

    (Union des Grandes Ecoles). Ceci m'a valu un voyage à Moscou financé parl'Union Internationale des Etudiants, alors animée par Jacques Vergés .(J'ai d'ail-leurs du plaider contre lui au retour pour que notre syndicat refuse le statut demembre associé à une organisation sur laquelle les communistes avaient mis lamain en 1948 à Prague). Des aménagements avec la direction permettaient, enseconde année, que mes jetons de présence aux cours en amphithéâtre se trans-forment en jetons de pseudo-présence déposés au secrétariat par le président duBDE! Heureusement, 28 mois de service militaire comme seconde classe. EOR.puis directement comme sous-lieutenant m'ont fait acquérir les précieusesconnais- sances pratiques de radio-électricité que j'étais censé avoir acquis àl'Ecole. Mes brillants ancêtres officiers généraux m'avaient prédisposé à une ap-

    préciation plus positive de la chose militaire que la majeure partie des étudiantsde l’époque ‚

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    - Quel a été alors votre parcours professionnel ?-Fin 57, ayant acquis, grâce à l'armée, un complément d'expérience des homme.-- et des techniques, il n était pas difficile de trouver un emploi. C'était l'époqueglorieuse où Bull occupait en France une part de marché égale à IBM. J'étaischargé de déterminer les contraintes à ajouter aux cahiers des charges des maté-

    riels, jusqu'alors essentiellement consacrés à la chose comptable, pour les adap-ter à la gestion de la production, de la distribution. C'était passionnant. Mais laBull de l'époque mobilisant trop exclusivement ses moyens sur le mégaordina-teur trop en avance sur son temps, les recherches sur les caractéristiques de lagestion de production piétinaient et j'ai décidé d'aller sur le terrain. J'ai hésitéentre une proposition de la CEGOS et un poste en production à TRT, optant fina-lement pour ce dernier, en pensant qu'avant de conseiller il n'était probablementpas inutile de savoir réellement comment cela se passait. Trois ans après, j'aieu l'impression d'en connaître assez et suis entré à la CEGOS. Là, je devais pa-tiemment m'initier. quatorze ans durant, aux différents aspects de la gestion desaffaires, jusqu'au jour où j'ai cru pouvoir me lancer dans la direction généraled'une affaire de service.

    - Que diriez-vous de votre parcours ?-Il y a eu une certaine continuité entre une probable vocation pour gérer leshommes et les choses, et son accomplissement dans la Direction Générale d’unesociété d'assurances et actuellement celle d'un cabinet d'organisateurs, en passantpar l'étude théorique de l'organisation chez un fabricant d'ordinateurs, et la pra-tique des ateliers de présérie, et la formalisation comme ingénieur en organisa-tion.

    - Finalement, vous considérez-vous comme un ingénieur ou un consultant ?‚- Et Supelec là-dedans ? Ce fut un diplôme, la façon de raisonner de l'ingénieur,et d'excellents camarades. On me pose la question d'intérêt relatif des profes-sions d'ingénieurs et de consultants. Elle me paraît incompréhensible, car. pourmoi, il s'agit de la même chose. Ce sont des ingénieurs, et pas seulement de Po-lytechnique, qui ont créé et développé l'organisation scientifique du travail; etsi, aujourd'hui, certains "consultants" paraissent parfois planer à côté des réali-tés, c'est parce qu'ils ne sont plus "organisateurs" et n'ont souvent plus suffisam-ment un comportement d'ingénieur. Enfin, s'il y a si peu de Supélec ausommet des entreprises. c'est probablement en raison de la parcimonie avec la-quelle sont traités les sujets de gestion, de management au cours de la scolarité,obligeant ceux qui en ont le goût à se former sur le tas, en autodidactes, ou àaller chercher un complément de formation ailleurs. ‚

    - Embauchez-vous des ingénieurs aujourd'hui ?- Oui, mais la personnalité me parait plus importante que le diplôme. Les réus-sites et les échecs de la vie professionnelle résultent en général avant tout du ca-ractère et du comportement Derniers conseils: apprenons aux élèves à écrire,exprimer clairement leur pensée. Faisons apprendre aux adolescents de nom-breux beaux textes par coeur. C'est aussi important que la loi d'Ohm.

     Bulletin des élèves de Supelec en 1993

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    Table des Matières

    Se loger à Paris 7Le baptème de la promo 9La Chorale 14Ginette Baudin 15Une soirée au théatre 16

    Le Bal de 1953 17La vie à l’école 19Les cours magistraux 20Les Travaux pratiques 23Binômes et Quadrinômes 25Images fortes

    les TP Mesures 26les TP Machines 29les TP Radio 32

    Khôlles et projets 33La cité universitaire 35Les sports 37Les photos de la promo 38L’année 1954 46La deuxième année 47Geneviève Page 48Conclusion 49

    Annexes 51Cinquantenaire de la Télavision 52Claude Etiévant 55Jacques de Trentinian 57

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