Shôbôgenzô Bendôwa

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    Shbgenz

    BendwaDgen

    Windbell Publications 19924-505 Kamishakujii 3-19

    Nerima-ku, Tokyo 177, JAPON

    Tl/Fax: +81 (0)3-3929-4680

    http://www.windbell.com

    Zen Montpellier

    Traduit par Michel Proulx

    http://zenmontpellier.voila.net

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    Lorsque les bouddhas-tathgatas, ayant

    chacun reu la transmission de l'un l'autredu splendide Dharma, font l'exprience de

    l'tat suprme de bodhi, ils possdent une

    mthode subtile qui est suprme et sans

    intention. La raison pour laquelle cette

    [mthode] n'est transmise que de bouddha

    bouddha, sans dviation, c'est que son

    critre, c'est la samdhi de recevoir et de seservir du soi. Pour profiter de

    cette samdhi, la pratique de [za]zen, dans la

    posture assise redresse, a t tablie en tant

    que porte authentique. Ce Dharma est

    prsent en abondance en tout tre humain,

    mais si nous ne le pratiquons pas, il ne se

    manifeste pas, et si nous n'en faisons pas

    l'exprience, il ne peut se raliser. Quand nous

    laissons filer, il a dj rempli les mains;

    comment pourrait-on le dfinir par un ou

    multiple? Quand nous parlons, il remplit la

    bouche; il n'a pas de restriction dans aucune

    direction. Quand les bouddhas demeurent etmaintiennent constamment cet tat, ils ne

    laissent pas de reconnaissances et de

    perceptions dans les aspects spars [de la

    ralit]; et quand les tres vivants

    fonctionnent ternellement dans cet tat, les

    aspects [de la ralit] ne leur apparaissent pas

    en reconnaissances et perceptionsspares. L'effort de poursuite de la vrit que

    j'enseigne maintenant rend rels par

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    exprience les myriades de dharmas ; il met

    en scne l'unit de la ralit sur la piste de lalibration . A ce moment o on enlve les

    barrires et o on devient libre, comment ce

    paragraphe pourrait-il tre pertinent?

    Aprs avoir tabli l'envie de rechercher le

    Dharma, j'ai visit de [bons] conseillers dans

    tous les quartiers de notre pays. J'ai rencontrMyzen du [temple] Kennin. Neuf saisons de

    gels et de fleurs sont vite passes alors que je

    le suivais, apprenant un peu des coutumes du

    lignage de Rinza. Seul Myzen avait reu la

    transmission authentique du suprme

    bouddha-dharma, en tant que trs excellent

    disciple du matre fondateur, matre Eisai - les

    autres tudiants ne pouvaient en aucun cas lui

    tre compars. Je me rendis ensuite dans le

    grand royaume des Song, visiter de [bons]

    conseillers l'est et l'ouest de Chekiang et

    entendre les traditions par les portails des

    cinq lignes. Enfin, je rendis visite au matreZen Nyjo du mont Dai-byaku-h et l j'ai pu

    complter la grande tche de toute une vie de

    pratique. Aprs quoi, au dbut de la grande

    re Song de Shojo, je suis rentr dtermin

    rpandre le Dharma et sauver les tres

    vivants -- c'tait comme si un lourd fardeau

    avait t plac sur mes paules. Nanmoins,dans l'attente d'une vague d'intrt au cours

    de laquelle je pourrais m'acquitter de ma

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    mission, j'ai pens passer quelque temps

    errer comme un nuage, allant de ci, de l,comme une plante aquatique, dans le style des

    sages anciens. Et pourtant, s'il y avait eu de

    vritables pratiquants qui eussent privilgi

    l'envie de vrit, n'tant par nature pas

    concerns par la gloire et le profit, ils

    risquaient d'tre infructueusement induits en

    erreur par de faux enseignants et jeter sansbesoin un voile sur l'entendement correct. Ils

    risquaient d'tre oiseusement saouls par

    l'aveuglement et sombrer pour toujours dans

    l'tat d'illusion. Comment pourraient-ils

    promouvoir les vraies semences de la praj ,

    ou avoir l'opportunit d'atteindre la vrit? I

    je m'absorbais driver comme un nuage ou

    comme une plante aquatique, quelles

    montagnes et quelles rivires devraient-ils

    visiter? Voyant qu'il s'agirait d'une situation

    pitoyable, je dcidai de compiler un recueil

    des coutumes et normes que j'avais vcues de

    premire main dans les monastres Zen dugrand royaume de Song, de mme qu'un

    recueil des profondes instructions que j'avais

    reues d'un [bon] conseiller et que j'ai

    maintenues. Je laisserai ce recueil aux gens

    qui apprennent en pratique ete ont des

    facilits pour la vrit, de sorte qu'ils puissent

    connatre le Dharma correct de la ligne duBouddha. Il se pourrait que ce soit l une vraie

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    mission.

    [Les stras] disent: Le grand matre

    Shkyamuni l'assemble sur le Pic du

    Vautour transmit le Dharma Mahksyapa .

    [Le Dharma] fut authentiquement transmis de

    patriarche en patriarche et atteint le

    vnrable Bodhidharma Le Vnrable se

    rendit lui-mme en Chine, et transmis leDharma au grand matre Eka . Ceci fut la

    premire transmission du bouddha-dharma

    dans les pays orientaux . Transmis de l'un

    l'autre de cette manire, [le Dharma] est

    arriv naturellement au matre Zen Daikan, le

    SIxime Patriarche. A cette poque, mesure

    que le vrai bouddha-dharma se rpandait

    travers le [pays] oriental [de] Chine, il devint

    clair que [le Dharma] est au-del de

    l'expression littraire. Le Sixime Patriarche

    eut deux excellents disciples, Ejo de Nangaku ,

    et Gyshi de Seigen . Tous deux, ayant reu et

    maintenu la posture du Bouddha , furent desguides enseignants pour les dieux comme

    pour les hommes. [Le Dharma] s'coula et se

    rpandit dans ces deux courants, et cinq

    lignes furent tablies. Ce sont ce qu'on a

    appel l'cole Hgen, l'cole Igy, l'cole St,

    l'cole Unmon et l'cole Rinza. Dans la grande

    [Chine] Song, aujourd'hui, seule l'cole Rinzatend son emprise sur tout le pays. Quoiqu'il y

    ait des diffrences entre les cinq traditions, la

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    posture et le tampon de l'esprit du

    Bouddha ne sont qu'un. Mme dans ce grandroyaume de Song, quoique depuis les Han

    postrieurs des textes philosophiques aient

    t dissmins travers tout le pays, et aient

    laiss quelque impression, personne ne

    pouvait dcider lesquels taient suprieurs, et

    lesquels taient infrieurs. Aprs que le

    matre ancestral soit venu de l'Ouest, iltrancha directement la source de

    confusion et rpandit le bouddha-dharma

    non-frelat. Esprons que la mme chose se

    produira dans notre pays. [Les stras] disent

    que les nombreux patriarches et les nombreux

    bouddhas, qui ont demeur dans, et ont

    maintenu le bouddha-dharma, se sont tous

    bass sur la pratique de s'asseoir droit dans la

    samdhi de la rception et de l'utilisation du

    soi , et ont estim que [cette pratique] tait la

    manire correcte de dcouvrir l'tat de

    ralisation. Les tres humains qui sont arrivs

    la vrit dans les Paradis occidentaux et lesTerres orientales ont suivi de style de

    pratique. Cette [pratique] se fonde sur la

    transmission mystique et authentique de la

    subtile mthode de matre disciple, et sur le

    fait que [le disciple] reoit et maintient la

    vritable essence des enseignements.

    Dans l'authentique transmission de [notre]

    religion, il est dit que ce bouddha-dharma qui

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    a t authentiquement et directement

    transmis de personne personne, estsuprme au sein du suprme. Aprs la

    rencontre initiale avec un [bon] conseiller, on

    n'a plus jamais besoin de brler de l'encens,

    de se prosterner, de rciter le nom du

    Bouddha, de pratiquer la confession ou de lire

    des stras. Juste s'asseoir et obtenir l'tat qui

    est libre de corps et d'esprit. Si un trehumain, fut-ce pour un seul instant, manifeste

    la posture du Bouddha dans les trois formes

    de conduite , pendant que [cette personne]

    reste assise droite, en samdhi, le monde

    entier du Dharma prend la posture du

    Bouddha et l'espace tout entier devient l'tat

    de ralisation. C'est ainsi que [la pratique]

    augmente la joie du Dharma qui est l'tat

    d'origine des bouddhas-tathgatas et

    renouvelle la splendeur de leur ralisation de

    la vrit. Qui plus est, travers les mondes du

    Dharma dans les dix directions, les tres

    ordinaires des trois tats et des sixtats deviennent tous immdiatement clairs

    et purs en corps-et-esprit; ils vivent l'tat de

    grande libration et leur aspect originel

    apparat. Alors, tous les dharmas font

    l'exprience de, et comprennent la ralisation

    correcte et les myriades de choses mettent

    chacune leur corps bouddhiste en pratique; enun instant, elles transcendent totalement les

    limites de l'exprience et de la

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    comprhension; elles sont assises, droites

    comme des rois de l'arbre de la Bodhi ; en uninstant, elles mettent en mouvement la grande

    roue du Dharma qui est dans l'tat d'quilibre

    ingal ; et elles exposent l'tat ultime,

    profond et sans fioritures de la praj. Ces

    tat corrects et quilibrs de la ralisation

    fonctionnent aussi dans l'autre sens , en

    suivant des modes de coopration intime etmystique, de sorte que, cette personne qui est

    assise en zazen se libre constamment du

    corps et de l'esprit, retranche les diffrentes

    vues etr penses impures, [accumules]

    depuis le lointain pass, et fait ainsi

    l'exprience de, et comprend, le pur et naturel

    bouddha-dharma. Par chacun des

    innombrables, infinitsimaux, siges de vrit

    des bouddhas-tathgatas, [le pratiquant]

    promeut l'oeuvre du Bouddha et rpand son

    influence de long en large sur ceux qui ont les

    aspects ascendants d'un bouddha, relevant

    ainsi vivement l'tat ascendant rel debouddha.

    A ce moment-l, tout dans l'Univers dans les

    dix directions -- le sol, la terre, l'herbe et les

    arbres; les cltures, les tuiles et les cailloux --

    accomplit l'oeuvre du Bouddha. Les gens qui

    reoivent le bnfice ainsi produit par le ventet l'eau sont tous aids comme par magie par

    la dlicate et impensable influence du

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    Bouddha et ils montrent tous l'immdiat tat

    de ralisation. Tous les tres qui reoivent etutilisent cette eau et ce feu rpandent

    l'influence du Bouddha dans l'tat originel de

    l'exprience

    A ce moment-l, tout dans l'Univers, dans les

    dix directions -- le sol, la terre, l'herbe et les

    arbres; les cltures, les tuiles et les cailloux --accomplit l'oeuvre du Bouddha. Les gens qui

    reoivent le bnfice ainsi produit par le vent

    et l'eau sont tous aids comme par magie par

    la dlicate et impensable influence du

    Bouddha et ils montrent tous l'immdiat tat

    de ralisation. Tous les tres qui reoivent et

    utilisent cette eau et ce feu rpandent

    l'influence du Bouddha dans l'tat originel de

    l'exprience, de sorte que ceux qui vivent et

    parlent aussi avec eux sont tous

    rciproquement dots de la vertu sans limite

    du Bouddha. En tendant et en promouvant

    leur activit en long et en large, il imprgnentl'intrieur et l'extrieur de l'Univers tout

    entier de l'illimit, incessant, impensable et

    incalculable Bouddha-Dharma. [L'tat] n'est

    pas offusqu par les vues de ces individus eux-

    mmes, pourtant, parce que l'tat dans la

    quitude, sans activit intentionnelle, est

    exprience directe. Si nous divisons lapratique-et-exprience en deux tapes,

    comme dans la pense des gens ordinaires,

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    chaque partie peut tre perue et comprise

    sparment. [Mais] si la perception et lacomprhension sont mlanges, ce n'est pas

    l'tat normal de l'exprience, car ce dernier se

    situe au-del de l'motion induite par

    l'illusion. Quoique, dans la quitude, l'esprit et

    le monde extrieur entrent ensemble dans

    l'tat d'exprience et sortent ensemble de

    l'tat de ralisation, [ces mouvements] sontl'tat de recevoir et d'utiliser le soi. En

    consquence, [mouvements de l'esprits et

    monde extrieur] n'agitent pas une seule

    molcule et ne drangent pas une seule forme,

    mais accomplissent le vaste et grand oeuvre

    du Bouddha et sa profonde et dlicate

    influence. L'herbe, les arbres, le sol et la terre

    qu'atteint cette influence directrice irradient

    tous une grande clart, et prchent sans fin le

    dlicat et profond Dharma. L'herbe, les arbres,

    les cltures et les murs acquirent la capacit

    de prcher pour toutes les mes, les gens du

    commun [comme] les saints; et inversement,toutes les mes, les gens du commun [comme]

    les saints, prchent pour l'herbe, les arbres,

    les cltures et les murs. Le monde de la

    conscience de soi, et [le monde] de la

    conscience des objets extrieurs, ne manquent

    de rien -- ils sont dj pourvus de la forme

    concrte de l'exprience relle. L'tat normalde l'exprience relle, lorsqu'il est activ, ne

    permet aucun mouvement oiseux.

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    Zazen, mme si ce n'est qu'un seul trehumain assis pour un instant, entre ainsi en

    coopration mystique avec tous les dharmas

    et pntre compltement tous les temps; et

    c'est pourquoi il accomplit, au sein de

    l'Univers sans limites, l'oeuvre ternel de

    l'influence directrice du Bouddha dans le

    pass, dans le futur et dans le prsent. Pourchacun, c'est compltement la mme pratique

    et la mme exprience. La pratique n'est pas

    confine au fait-mme d'tre assis; elle frappe

    l'espace et rsonne [comme] la rsonnace qui

    se poursuit avant et aprs avoir frapp une

    cloche. Comment pourrait [la pratique] tre

    limite cet endroit? Toutes choses

    concrtes ont la pratique originelle pour

    caractristiques d'origine; c'est au-del de la

    comprhension. Rappelez-vous, mme si les

    innombrables bouddhas dans les dix

    directions, aussi nombreux que les sables du

    Gange, tentaient de toute leur puissance et detoute leur sagesse bouddhique de calculer les

    mrites du Zazen d'une seule personne, ils ne

    pourraient mme pas s'en approcher. Nous

    avons donc entendu dire combien haut et

    grand est le mrite de zazen. [Mais] quelque

    personne stupide pourrait bien demander, en

    proie au doute: "Il y a de nombreuses portesdu Bouddha-Dharma. Pourquoi recommandez

    vous seulement de s'asseoir en zazen?" Je dis:

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    parce que c'est l'entre authentique du

    Bouddha-Dharma.

    [Quelqu'un] demande: "Pourquoi le voyez-

    vous comme la seule entre authentique?"

    Je dis: Le grand-matre Skyamuni a transmis

    avec exactitude, car c'est la tradition

    authentique, cette subtile mthode de saisir

    l'tat de vrit, et les tathgatas des troistemps sont tous arrivs la vrit grce

    zazen. C'est ainsi que le fait que [zazen] soit la

    porte authentique a t transmis et reu . Qui

    plus est, les patriarches des Paradis

    occidentaux et des Terres orientales sont tous

    arrivs la vrit grce zazen. C'est

    pourquoi je prche maintenant [zazen] aux

    tres humains et aux dieux en tant que porte

    authentique.

    [Quelqu'un] demande: "Ce qui se base sur la

    rception de la transmission authentique de la

    mthode subtile du Tathgata, ou sur le fait desuivre les traces des matres ancestraux, est

    srement au-del de l'intellect de l'homme du

    commun. Lire des stras ou rciter les noms

    des bouddhas peut cependant devenir les

    causes et les conditions de l'veil. Mais pour

    ce qui est de juste rester assis rien faire,

    comment est-ce que cela pourrait tre lemoyen d'arriver l'veil?" Je dis: L, si vous

    pensez que la samdhi des bouddhas, le

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    suprme et grand Dharma, c'est de rester

    assis rien faire, vous tes une personne quiinsulte le Grand Vhicule . [Une telle] illusion

    est si profonde que c'est pareil que d'tre dans

    l'ocan et de dire qu'il n'y a pas d'eau. [En

    zazen], nous sommes dj assis, dans la

    stabilit et la gratitude, dans la samdhi des

    bouddhas de rception et d'utilisation du soi.

    N'est-ce pas l l'accomplissement d'unegrande et vaste vertu? Il est pitoyable que vos

    yeux ne soient pas encore ouverts et que votre

    esprit demeure dans une stupeur d'ivrogne.

    En gnral, l'tat des bouddhas est

    impensable: l'intelligence ne peut y atteindre.

    Combien encore moins peuvent connatre cet

    tat l'incrdulit ou la sagesse infrieure?

    Seuls les gens de grandes ralisations et de

    croyance correcte peuvent y entrer. Pour les

    incrdules, mme instruits, il leur est difficile

    de recevoir cet enseignement -- mme sur le

    Pic des Vautours, il y eut des gens [dont le

    Bouddha put dire]: "a va aussi, s'ils seretirent". En rgle gnrale, quand la

    croyance juste merge dans notre esprit, nous

    devons nous entraner et apprendre en

    pratique. Autrement, il faut se reposer un

    moment. Regrettez-le si vous voulez, mais

    depuis les temps anciens, le Dharma est sec.

    De plus, connaissez-vous personnellement unquelconque mrite qu'il y aurait des

    pratiques telles que lire des stras et rciter

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    des noms de bouddhas? Ce n'est pas une

    chose trs fiable que de croire que le seul faitd'agiter sa langue et d'lever la voix puissent

    possder les mrites de l'oeuvre du Bouddha.

    Quand nous comparons ces pratiques avec le

    Bouddha-Dharma, elles s'effacent toujours

    plus loin dans le lointain. Qui plus est, nous

    ouvrons les stras pour clarifier les critres

    enseigns par le Bouddha sur la pratiquegraduelle et instantane , et ceux qui

    pratiquent selon l'enseignement sont

    invariablement mens atteindre l'tat

    d'exprience relle. C'est quelque chose de

    totalement diffrent du fait d'aspirer la

    vertu d'obtention de la bodhi en puisant en

    vain l'intellect. Tenter d'arriver l'tat de

    vrit du bouddha [que] par l'action de la

    bouche, en psalmodiant stupidement des

    milliers ou des dizaines de milliers de fois,

    c'est comme d'esprer d'atteindre le [pays

    mridional de] Etsu en dirigeant la voiture

    vers le nord. Ou bien comme de tenterd'ajuster une cheville carre dans un trou

    rond. Lire des phrases tout en demeurant

    ignorant de la manire de pratiquer, [c'est

    comme] un tudiant de mdecine qui

    oublierait comment composer ses

    ordonnances. A quoi cela sert-il? Ceux qui

    psalmodient sans cesse sont comme desgrenouilles dans une rizire, coassant nuit et

    jour. A la fin, c'est totalement inutile. C'est

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    encore plus difficile de laisser tomber ces

    choses pour ceux qui sont gravementdrangs par la gloire et le profit. L'esprit qui

    ambitionne le profit est trs profondment

    enfoui] et c'est aussi comme cela que ce devait

    tre par le lointain pass. Comment pourrait-

    ce ne pas tre prsent dans le monde

    d'aujourd'hui? C'est vraiment pitoyable.

    Rappelez-vous simplement: lorsqu'unpratiquant suit directement un matre qui est

    arriv la vrit et a clarifi l'esprit, et quand

    le pratiquant apparie cet esprit et ces

    expriences, et le comprend, et reoit ainsi la

    transmission authentique du subtil Dharma

    des Sept Bouddhas, c'est alors que

    l'enseignement exact apparat clairement, est

    reu et est maintenu. Ceci est au-del de

    l'entendement des matres de Dharma qui

    tudient les mots . Cessez donc ces doutes et

    ces illusions et, en suivant les enseignements

    d'un vrai matre, atteignez par votre

    exprience la samdhi des bouddhas quireoit et utilise le soi, en vous asseyant en

    Zazen et recherchant la vrit.

    [Quelqu'un] demande: "La fleur du Dharma [et

    l'enseignement [du stra] de la Guirlande , qui

    ont dsormais t transmis dans ce pays, sont

    tous deux des expressions ultimes du Grand

    Vhicule. Qui plus est, dans le cas de l'EcoleShingon , [la transmission] passe directement

    du Tathgata Vairocana Vajra-sattva, et

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    ainsi, [la transmission de] matre disciple ne

    se fait pas au hasard. Pour citer les principesqui y sont discuts, que "l'esprit ici et

    maintenant est Bouddha,"et que "cet esprit

    devient Bouddha", [l'Ecole Shingon] proclame

    que nous ralisons la ralisation correcte des

    cinq bouddhas en une sance sans passer par

    de nombreux kalpas d'entranement. On peut

    dire que ceci est le raffinement ultimedu Dharma du Bouddha. Qu'y a-t-il, alors, de si

    excellent dans la seule pratique que vous

    recommandiez, dsormais, l'exclusion de ces

    autres [pratiques]?"Je dis: Rappelez-vous,

    entre bouddhistes, nous ne disputons pas de

    la supriorit et de l'infriorit des

    philosophies, ni ne choisissons entre le

    manque de profondeur ou la profondeur du

    Dharma; qu'il nous suffise de savoir si la

    pratique est authentique ou artificielle.

    Certains sont entrs dans le courant de la

    vrit du Bouddha l'invitation de l'herbe,

    des fleurs, des montagnes et des rivires.Certains ont reu et maintenu le sceau du

    Bouddha en saisissant de la terre, des cailloux,

    du sable et des galets. Qui plus est, le Grand et

    Vaste Monde est encore plus abondant que

    les myriades de phnomnes. Et la mise en

    mouvement de la grande Roue du Dharma est

    contenue dans chaque molcule. Cela tant,les paroles "l'esprit ici et maintenant est

    Bouddha,"ne sont que la lune dans l'eau et

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    l'ide que "juste s'asseoir c'est devenir

    Bouddha"est aussi un reflet dans un miroir.Nous ne devons pas nous laisser prendre par

    l'habilet des mots. Or, quand je recommande

    la pratique dans laquelle on fait directement

    l'exprience de la bodhi, j'espre dmontrer la

    vrit subtile que les patriarches bouddhistes

    se sont transmis de l'un l'autre et ainsi vous

    transformer en personnes de l'tat rel devrit. Qui plus est, pour la transmission du

    Bouddha-Dharma, nous devons toujours

    prendre pour matre une personne qui a fait

    l'exprience de l'tat [du Bouddha]. il ne

    suffira jamais de prendre pour guide-

    enseignant un savant qui compte les mots;

    cela serait comme un aveugle guidant d'autres

    aveugles. En cette ligne de la transmission

    authentique des patriarches bouddhistes, tous

    nous vnrons les sages matres qui ont

    atteint la vrit et fait l'exprience de l'tat, et

    nous faisons en sorte qu'ils demeurent dans le

    Bouddha-Dharma et qu'ils le maintiennent.

    C'est pour cette raison que, lorsque des

    shintostes des [lignes du] yin et [du]

    yang viennent se consacrer, et lorsque les

    arhats qui ont fait l'exprience de

    l'effet viennent s'enqurir du Dharma, nous

    donnons chacun d'eux, sans faute, lesmoyens de clarifier l'tat mental. C'est une

    chose dont on n'a jamais entendu parler dans

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    les autres lignes. Les disciples du Bouddha

    devraient simplement apprendre le Bouddha-Dharma. Qui plus est, nous devons nous

    rappeler que, depuis le dbut, l'tat suprme

    de la bodhi ne nous a jamais fait dfaut, et que

    nous le recevrons et l'utiliserons jamais. En

    mme temps, puisque nous ne pouvons le

    percevoir directement , nous avons tendance

    gnrer des ides intellectuelles alatoires, etcomme nous courrons aprs ces dernires

    comme si elles taient des choses relles, c'est

    en vain que nous passons ct du grand tat

    de vrit.

    De ces ides intellectuelles prennent

    naissance toutes sortes de fleurs dans

    l'espace : nous rflchissons la dodcuple

    chane et aux vingt-cinq sphres de

    l'existence; et les ides des trois vhicules et

    des cinq vhicules ou d'avoir [la nature de]

    Bouddha et de ne pas avoir [la nature de]

    Bouddha sont sans fin. Nous ne devons pas

    croire que d'apprendre ces idesintellectuelles soit la voie correcte de la

    pratique bouddhique. Lorsque nous sommes

    simplement assis en zazen, d'autre part, en

    nous fondant sur exactement la mme posture

    que le Bouddha, et en laissant filer les

    myriades de choses, c'est alors que nous

    allons au-del des aires de l'illusion, de laralisation, de l'motion et de la

    considration, et que nous ne sommes pas

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    concerns par les faons de faire du commun

    et du sacr. C'est immdiatement que nouspartons hors du cadre [intellectuel], recevant

    et utilisant le grand tat de bodhi. Comment

    ceux qui sont pris au pige des mots

    pourraient-ils se comparer [ ceci].

    [Quelqu'un] demande: "Entre les trois sortes

    d'entranement , il y a l'entranement dansl'tat quilibr, et entre les six pramits , il y

    a la pramit du dhyna, et ce sont les deux

    choses que tous les bodhisattvas apprennent

    ds le dbut et que tous les bodhisattvas

    pratiquent, sans gard au fait qu'ils soient

    malins ou stupides. Le zazen [dont vous

    parlez] maintenant est srement [seulement]

    une de ces choses. Pourquoi dites-vous que le

    Dharma correct du Tathgata est concentr

    sur cette [pratique de zazen]?"

    Je dis: La question se pose parce que ce trsor

    de l'il du Dharma correct, la grande etsuprme mthode, qui est vraiment la grande

    affaire du Tathgata, a t appele "Ecole

    Zen". Rappelez-vous que ce titre d' "Ecole Zen"

    a t instaur en Chine et en Orient; on n'en a

    jamais entendu parler en Inde. Quand le

    Grand Matre Bodhidharma s'est install au

    temple de Shaolin dans les monts Sung-shan ,et qu'il a fait face au mur pendant neuf ans, les

    moines et les lacs taient encore ignorants du

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    Dharma correct du Bouddha, et ils

    l'ont [matre Bodhidharma] donc appel unbrahmane ayant fait une religion de zazen. Par

    la suite, les patriarches des gnrations

    suivantes se sont tous constamment

    consacrs zazen. Les personnes sculires

    stupides qui ont vu cela, ne connaissant pas la

    ralit, on parl lgrement d'cole du zazen.

    Aujourd'hui, en laissant tomber le mot "za", ilsparlent seulement de l'cole zen . cette

    interprtation ressort clairement des recueils

    des patriarches. On ne doit pas [en] parler [de

    Zazen] comme de l'tat quilibr de dhyna

    dans les six pramits et les trois sortes

    d'entranements. Que ce Bouddha-Dharma

    soit l'intention lgitime de la transmission de

    personne personne n'a jamais t cach

    travers les ges. Dans l'ordre du Pic du

    Vautour, dans les temps anciens, lorsque le

    Tathgata donna le Dharma au vn.

    Mahkshapa, transmettant ainsi le trsor de

    l'oeil du Dharma correct et le bel esprit deNirvna, la grande et suprme mthode, lui

    seul, la crmonie eut pour tmoins directs

    des tres de la foule cleste qui sont prsents

    dans le monde au-dessus de nous, on ne doit

    donc en aucun cas en douter. C'est une rgle

    universelle que ces tres clestes garderont et

    maintiendront le Bouddha-Dharmaternellement; leurs efforts n'ont jamais pli.

    Rappelez-vous seulement que cette

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    [transmission de Zazen] est la totale vrit du

    Dharma du Bouddha; rien ne peut y trecompar.

    [Quelqu'un] demande: "Pourquoi, lorsqu'on

    discute de l'tat d'exprience, les bouddhistes

    nous recommandent-ils de pratiquer l'tat

    quilibr de dhyna seulement en s'asseyant,

    ce qui [n']est [que] l'une des quatre formes deconduite?" Je dis: Il est difficile de calculer

    toutes les faons dont les bouddhas ont

    successivement pratiqu depuis les temps

    anciens pour entrer dans l'tat d'exprience

    relle. Si on veut trouver une raison, on doit se

    rappeler que ce que les bouddhistes

    pratiquent est la raison elle-mme. Nous ne

    devons pas chercher [de raison] autre que

    ceci. Mais un matre ancestral a fait l'loge [de

    s'asseoir] en disant: "S'asseoir en zazen est la

    porte joyeuse et paisible du Dharma."Donc, en

    conclusion, il se peut que la raison en soit que,

    des quatre formes de conduite, [s'asseoir soitla plus] joyeuse et paisible. Qui plus est,

    [s'asseoir] n'est pas la forme qu'un ou deux

    bouddhas auraient pratique; tous les

    bouddhas et tous les patriarches possdent

    cette faon.

    [Quelqu'un] demande: "Par rapport cettepratique de zazen, une personne qui n'a pas

    encore fait l'exprience du Bouddha-Dharma

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    et ne l'a pas encore compris peut tre en

    mesure d'acqurir cette exprience enpoursuivant la vrit en zazen. [Mais] que

    peut esprer en tirer [de zazen] une personne

    qui a dj clarifi le Dharma correct du

    Bouddha?" Je dis: Nous ne racontons pas nos

    rves un sot, et il est difficile de mettre des

    rames dans les mains d'un montagnard;

    nanmoins, je dois transmettrel'enseignement. La pense que pratique

    et exprience ne soient pas une seule et mme

    chose n'est que l'ide des non-bouddhistes.

    Dans le Bouddha-Dharma, pratique et

    exprience sont compltement la mme

    chose. [La pratique] maintenant est aussi la

    pratique dans l'tat d'exprience; en

    consquence, la qute de vrit d'un dbutant

    est juste le corps entier de l'tat originel de

    l'exprience. C'est pour cette raison que [les

    patriarches bouddhistes] enseignent, dans les

    avertissements pratiques qu'ils nous ont

    transmis, de ne pas attendre d'exprience endehors de la pratique. Et la raison pourrait

    bien en tre que [la pratique elle-mme] est

    l'tat originel, directement accessible, de

    l'exprience? Parce que la pratique n'est

    qu'exprience, l'exprience est sans fin; et

    parce que l'exprience est pratique, la

    pratique n'a pas de commencement. C'estainsi que le Tathgata Skyamuni et le

    vnrable patriarche Mahkshapa furent

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    reus et utiliss par la pratique qui existe dans

    l'tat d'exprience. Le grand matreBodhidharma et le patriarche fondateur

    Daikan[72]furent de mme entrans et

    conduits par la pratique qui existe dans l'tat

    d'exprience. Les exemples de tous ceux qui

    ont demeur dans le Bouddha-Dharma et l'ont

    maintenu sont ainsi. La pratique qui n'est en

    aucun cas spare de l'exprience existe dj:ayant heureusement reu la transmission de

    personne personne d'un partage de la

    subtile pratique, nous qui sommes des

    dbutants dans la qute de la vrit

    possdons directement, dans l'tat sans

    intention, une part de l'exprience originelle.

    Rappelez-vous, afin de nous viter de souiller

    l'exprience qui n'est jamais spare de la

    pratique, les patrairches bouddhistes nous ont

    enseign de faon rpte de ne pas tre

    relchs dans la pratique. Lorsque nous

    oublions la pratique subtile, l'exprience

    originelle a rempli nos mains; lorsque le corpslaisse derrire lui l'exprience originelle, la

    pratique subtile opre travers tout le corps.

    Qui plus est, ainsi que je l'ai vu de mes propres

    yeux dans la grande Chine des Song, les

    monastres zen de nombreux districts avaient

    tous construit des salles de zazen pouvant

    accommoder cinq ou six cents, voire mille deux mille moines, qu'on encourageait

    rester assis en zazen jour et nuit. Le chef de

    http://zenmontpellier.voila.net/fr/SBGZ/bendowa3.html#32http://zenmontpellier.voila.net/fr/SBGZ/bendowa3.html#32http://zenmontpellier.voila.net/fr/SBGZ/bendowa3.html#32http://zenmontpellier.voila.net/fr/SBGZ/bendowa3.html#32
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    l'un de ces ordres tait un vrai matre qui

    avait reu le sceau spirituel du Bouddha.Quand je lui ai demand la grande intention

    du Bouddha-Dharma, j'ai pu entendre

    [noncer] le principe que pratique et

    exprience ne sont en aucun cas deux tapes.

    C'est pourquoi, en accord avec l'enseignement

    des patriarches bouddhistes, et suivant la

    manire d'un vrai matre, il encourageait [toutle monde] rechercher la vrit en zazen; [il

    encourageait] non seulement les pratiquants

    de son ordre, mais [tous] les nobles amis qui

    taient en qute du Dharma, [tous] ceux qui

    espraient dcouvrir la ralit vraie dans le

    Bouddha-Dharma, sans choisir entre

    dbutants et personnes sacres. N'avez-vous

    pas entendu les paroles du matre

    ancestral qui avait dit:"Ce n'est pas qu'il n'y a

    pas de pratique-et-exprience, mais on ne peut

    pas la souiller". Un autre [matre] a dit:

    "Quelqu'un qui voit la voie pratique la

    voie."Rappelez-vous que mme dans l'tatd'accession la vrit, on doit pratiquer.

    [Quelqu'un] demande: "Les matres qui ont

    rpandu les enseignements travers notre

    pays dans les temps passs sont tous entrs

    dans la Chine des Tang et y ont reu latransmission du Dharma. Pourquoi, cette

    poque, ont-ils nglig ce principe et n'ont-ils

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    transmis que l'enseignement philosophique?"

    Je dis: La raison pour laquelle les enseignantsdes tres humains des temps passs n'avaient

    pas transmis cette mthode tait que le temps

    n'en tait pas arriv.

    [Quelqu'un] demande: "Ces matres des temps

    anciens comprenaient-ils cette mthode?" Je

    dis: S'ils l'avaient comprise, ils l'auraient faitsavoir tous.

    [Quelqu'un] demande: "Il a t dit que nous ne

    devions pas regretter notre vie et notre mort ,

    car il y a une faon trs rapide de se librer de

    la vie et de la mort. C'est--dire, de connatre

    la vrit que l'essence mentale est ternelle.

    Autrement dit, ce corps physique, une fois n,

    se rapproche ncessairement de la mort; mais

    cette essence mentale ne meurt jamais. Une

    fois que nous avons pu reconnatre que cette

    essence mentale que ne touchent ni la

    naissance ni la dchance existe en notrepropre corps, nous voyons ceci en tant

    qu'essence originelle. Par consquent, le corps

    n'est qu'une forme temporaire; il meurt ici et

    renat l, il ne demeure jamais constant.

    [Mais] l'esprit est ternel; il est immuable

    dans le pass, le futur ou le prsent. Savoir

    ceci s'appelle 's'tre libr de la vie et de lamort.' Ceux qui connaissent ce principe

    mettent fin aux [au cycle des] vies et morts

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    passes pour toujours et, quand meurt ce

    corps, ils entrent dans le monde de l'esprit .Quand ils se prsentent dans le monde de

    l'esprit, ils en tirent des vertus merveilleuses

    comme celles des bouddhas-tathgatas. Mme

    en connaissant [ce principe] maintenant,

    [notre corps] est toujours le corps qui, dans

    les temps passs, a t form par des

    comportements induits par l'illusion, ce quifait que nous ne sommes pas comme les

    saints. Ceux qui ne connaissent pas ce

    principe tourneront jamais dans le cycle de

    la vie et de la mort. C'est pourquoi nous

    devons nous dpcher de comprendre ce

    principe l'effet que l'essence mentale est

    ternelle. Mme si nous passions toute la vie

    assis oisivement, que pourrions nous en

    attendre? La doctrine que j'ai exprime ainsi

    est vritablement en accord avec la vrit des

    bouddhas et des patriarches, n'est-ce pas?" Je

    dis: La vue qui vient d'tre exprime n'est

    absolument pas en accord avec le Dharma duBouddha; c'est celle du non-bouddhiste

    Senika

    Selon cette vue non-bouddhiste [celle de

    Senika], il y a une intelligence spirituelle au

    sein de notre corps. Selon les conditions, cette

    intelligence peut distinguer entre ce qui estplaisant et ce qui est dplaisant, ainsi qu'entre

    le bien et le mal, elle peut connatre la douleur

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    et l'irritation et connatre la souffrance et le

    plaisir -- toutes [ces choses] tant desattributs de l'intelligence spirituelle. Quand ce

    corps meurt, cependant, l'esprit se dpouille

    de la peau et renat de l'autre ct; donc, tout

    en paraissant mourir ici, il continue vivre l.

    C'est pourquoi on le dit immortel et ternel.

    Les vues de ce non-bouddhiste sont comme

    cela. Mais si nous apprenons ces vues commetant le Dharma du Bouddha, nous sommes

    encore plus sots que la personne qui se saisit

    d'une tuile ou d'un galet en croyant que c'est

    un trsor en or; l'illusion serait trop honteuse

    en comparaison. Le matre national Echude la

    grande Chine des Tang a fortement mis en

    garde contre [une telle faon de penser]. Si

    nous disions que cette fausse vue prsente

    l'effet quel'esprit est ternel mais la forme

    pritest gale au splendide Dharma des

    bouddhas, en croyant avoir chapp la vie et

    la mort alors que nous faisons la promotion

    de la cause originelle de la vie et de la mort, neserions-nous pas stupides? Ce serait bien

    lamentable. Sachant que cette [vue fausse]

    n'est que la vue fausse des non-bouddhistes,

    nous ne devons laisser nos oreilles la toucher.

    Nanmoins, je ne puis m'empcher de vouloir

    vous sauver de cette vue fausse et ce n'est que

    compassion [de ma part] maintenant[d'essayer]. Rappelez-vous donc, dans le

    bouddha-Dharma, parce que le corps et

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    l'esprit sont l'origine une seule ralit, de

    dire que l'essence et la forme ne sont pas deuxa t compris de mme dans les Paradis

    occidentaux et dans les Terres orientales, et

    nous ne devrions jamais oser aller

    l'encontre. De plus, dans les lignes qui

    parlent de l'existence ternelle, les myriades

    de dharmas sont tous existence ternelle: le

    corps et l'esprit ne sont pas diviss. Et dansles lignes qui parlent de l'extinction, tous les

    dharmas sont extinction: l'essence et la forme

    ne sont pas spares. Comment pourrions-

    nous dire, au contraire, que le corps est mortel

    mais que l'esprit est ternel? Est-ce que a

    n'enfreint pas la raison juste? Qui plus est, il

    nous faut raliser que vivre-et-mourir ne sont

    que le nirvna; [les bouddhistes] n'ont jamais

    parl du nirvna en dehors du vivre-et-

    mourir.

    Qui plus est, mme en imaginant tort la

    comprhension errone que l'esprit devientternel en se librant du corps, soit la mme

    chose que la sagesse du Bouddha qui est

    exempte de vie et de mort, l'esprit qui est

    conscient de cette comprhension apparat et

    disparat toujours chaque instant et de ce

    fait, il n'est donc pas du tout ternel. En ce cas,

    [cette comprhension] n'est-elle pas sansfondement? Il nous faut goter et rflchir. Le

    principe qui veut que le corps et l'esprit soient

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    une seule ralit est constamment affirm par

    le Bouddha-Dharma. Alors, commentpourrait-il se faire, au contraire, qu'alors que

    ce corps apparat et disparat, l'esprit

    quitterait le corps indpendamment et

    n'apparaitrait ni ne disparaitrait? S'il est un

    temps o [le corps et l'esprit] ne font qu'une

    ralit, et un autre temps o ils ne font pas

    qu'une ralit, il s'ensuit naturellement que laprdication du Bouddha tait fausse. Qui plus

    est, si nous pensons que vie et mort sont des

    choses dont on doive se dbarrasser, nous

    commettons le pch de har le Bouddha-

    Dharma. Comment ne pas mettre en garde

    contre cela? Rappelez-vous, la ligne du

    Dharma qui [soutient que] dans le Bouddha-

    Dharma l'tat d'esprit essentiel inclut

    universellement toutes les formes, dcrit

    l'ensemble du grand monde du Dharma de

    faon inclusive, sans sparer l'essence de la

    forme et sans discuter l'apparition et la

    disparition. Il n'y a pas [d'tat] -- pas mme labodhi ou le nirvna -- qui soit diffrent de

    l'tat d'esprit essentiel. Tous les dharmas, les

    myriades de phnomnes et de choses

    accumules, ne sont dans leur totalit que

    l'esprit unique, sans exclusion ni dsunion.

    Toutes ces diffrentes lignes du Dharma

    soutiennent que [les myriades de choses et dephnomnes] sont l'esprit gal et quilibr,

    outre lequel il n'est rien; et c'est juste ainsi

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    occidentaux ou dans les Terres orientales,

    dans le pass ou prsent. Il est sr qu'moins de nous consacrer une seule chose,

    nous n'atteindrons pas la sagesse complte.

    [Quelqu'un] demande: "Faut-il que les lacs

    entreprennent eux aussi cette pratique, ou

    n'est-elle que le fait de gens qui ont quitt la

    maison?" Je dis: On a entendu un matreancestral dire que, par rapport

    l'entendement du Bouddha-Dharma, nous ne

    devons pas choisir entre hommes et femmes,

    de haute ou de basse condition.

    [Quelqu'un] demande: "Les gens qui ont quitt

    la maison sont librs de tout engagement sur

    le champ, ils n'ont donc aucun obstacle pour

    pratiquer zazen et poursuivre la vrit.

    Comment une personne laque affaire peut

    tre se consacrer l'entranement et tre une

    avec l'tat non-intentionnel de la vrit

    bouddhique?" Je dis: En gnral, le patriarchebouddhiste, empli de piti, a laiss ouverte

    une porte grande et large la compassion

    pour que tous les tres vivants puissent faire

    l'exprience et entrer [dans l'tat de vrit];

    quel tre humain ou quel dieu ne voudrait y

    entrer? c'est ainsi que, lorsque nous

    examinons le pass et le prsent, on y trouvede nombreuses confirmations de cela [ces

    expriences et ces entres]. Par exemple,

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    Daiso et Junso furent, en tant qu'empereurs,

    trs occups des affaires de l'Etat. [mais] ilspoursuivirent la vrit en s'asseyant en zazen

    et ralisrent la grande vrit du patriarche

    bouddhiste. Les ministres Li et Bo, faisant

    office de lieutenants [de l'empereur], furent

    tous deux les bras et les jambes de la nation

    toute entire, [mais] ils poursuivirent la vrit

    en s'asseyant en zazen et ralisrent la grandevrit du patriarche bouddhiste. Cette

    [pratique-et-exprience] ne repose que sur la

    prsence ou l'absence de volont; elle n'a pas

    de rapport au fait que le corps reste la

    maison ou la quitte. Qui plus est, toute

    personne qui discerne profondment la

    supriorit ou l'infriorit des choses aura

    naturellement la foi. Et encore, ceux qui

    pensent que les affaires du monde gnent le

    Bouddha-Dharma savent seulement qu'il n'est

    pas de Bouddha-Dharma dans le monde; ils ne

    savent pas qu'il n'y a pas de dharmas

    mondains dans l'tat de bouddha. Rcemment,dans cette grande [Chine des] Song, il y eut

    [un homme] du nom de Hyo qui tait ministre,

    officiel de haut rang accompli dans la vrit du

    Patriarche. Dans ses dernires annes, il

    composa un pome dans lequel il s'exprima

    comme suit:

    Quand les affaires de l'Etat le permettent,

    j'aime m'asseoir en zazen.

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    Rarement mon flanc a touch un lit quand je

    dormais.Quoique je sois dsormais Premier Ministre,

    Ma rputation de pratiquant confirm a franchi

    les trois mers.

    C'tait l quelqu'un qui les devoirs de l'Etat

    ne laissaient aucun loisir mais qui, parce que

    cette envie de la vrit du Bouddha taitprofonde, put atteindre la vrit. Nous

    devrions rflchir nous-mmes, [en

    comparaison] avec lui, et rflchir au prsent

    [en comparaison] cette poque. Dans le

    grand royaume des Song, la prsente

    gnration de rois et de ministres, d'officiers

    et de gens du commun, d'hommes et de

    femmes, applique toute entire son esprit la

    vrit du Patriarche, sans exception. Les

    militaires comme les lettrs sont tous rsolus

    pratiquer le [za]zen et apprendre la vrit.

    Ceux qui s'y rsolvent clarifieront

    indubitablement, dans de nombreux cas, l'tatmental. C'est ainsi qu'on peut naturellement

    en infrer que les affaires mondaines ne

    gnent pas le Bouddha-Dharma. Lorsque le

    vritable Bouddha-Dharma se rpand dans un

    pays, les bouddhas et les dieux gardent sans

    cesse [cette nation], et le rgne est donc

    paisible. Lorsque le rgne imprial estpaisible, le Bouddha-Dharma vient tout seul.

    Qui plus est, lorsque kyamuni tait au

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    monde, [mme] des gens aux lourdes fautes et

    aux ides errones purent obtenir la vrit, etdans les ordres des matres ancestraux,

    [mme] des chasseurs et de vieux bcherons

    entrrent dans l'tat de la ralisation, pour ne

    rien dire des autres gens. Nous n'avons qu'

    tudier l'enseignement et l'tat de vrit d'un

    vritable enseignant.

    [Quelqu'un] demande: "Mme dans l'actuel

    monde corrompu de cette dernire poque

    est-il encore possible de raliser l'tat

    d'exprience relle lorsque nous faisons cette

    pratique?" Je dis: Les philosophes se sont

    occups de ces concepts et de ces formes, mais

    dans le vritable enseignement du Grand

    Vhicule, sans faire la diffrence entre

    "correct," "imitatif" et "dernier" Dharma, nous

    disons que tous ceux qui pratiquent atteignent

    l'tat de vrit. De plus, dans ce Dharma

    correct directement transmis, en pntrant leDharma tout comme en mettant le corps

    dehors, nous recevons et utilisons le trsor de

    nous-mmes. Ceux qui pratiquent peuvent

    naturellement savoir s'ils ont eu l'tat

    d'exprience relle ou pas, tout comme les

    gens qui se servent d'eau peuvent dire par

    eux-mmes si elle est froide ou chaude.

    [Quelqu'un] demande: "Il est dit que, dans le

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    Bouddha-Dharma, une fois que nous avons

    compris clairement le principe que l'esprit iciet maintenant est bouddha, mme si notre

    bouche ne rcite pas les stras et que notre

    corps ne pratique pas la voie du Bouddha,

    nous ne manquons en rien dans le Bouddha-

    Dharma. De juste savoir que le Bouddha-

    Dharma rside en chacun de nous ds l'origine

    est le tout de l'obtention de la vrit. Il n'estnul besoin de chercher quoi que ce soit

    d'autre d'autres personnes Bien moins encore

    devrions-nous nous soucier de poursuivre la

    vrit en zazen?"

    Je dis: Ces paroles sont extrmement sujettes

    caution. S'il en tait comme vous le dites,

    comment est-ce que quiconque d'intelligent

    pourrait manquer comprendre ce principe,

    une fois qu'il leur aurait t expliqu?

    Rappelez-vous, nous n'apprenons le Bouddha-

    Dharma que lorsque nous abandonnons nos

    ides de sujet et d'objet. Si le fait de savoir

    que "nous-mmes ne sommes que bouddha"pouvait tre appel l'obtention de la vrit,

    kyamuni ne se serait pas donn la peine

    d'enseigner l'thique, par le pass. J'aimerais

    maintenant prouver ceci grce aux critres

    subtils des anciens patriarches:

    Il y a longtemps, il y eut un moine appel lePrieur Sokudans l'ordre du matre zen Hgen

    Le matre Hgen lui demande: "Prieur Soku,

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    depuis combien de temps tes-vous dans mon

    ordre,"

    Soku rpond: "Je sers dans l'ordre du matre

    depuis dj trois ans.

    Le matre zen dit: "Vous tes un membre rcent

    dans mon ordre, pourquoi ne vous tes jamais

    enquis du Bouddha-Dharma auprs de moi?"

    Soku dit: "Je ne dois pas vous tromper, matre.

    Avant, lorsque j'tais dans l'ordre du matre zen

    Seiho, j'ai ralis l'tat de paix et de joie dans le

    Bouddha-Dharma."

    Le matre zen dit: "En fonction de quels mots

    avez-vous pu entrer?"

    Soku dit: "Une fois, j'ai demand Seiho:

    Qu'est-donc au juste l'tudiant qui est Je? Seiho

    a rpondu: Les enfants de feu viennent chercher

    du feu "

    Hgen dit: "Jolis mots. Mais je crains que vous

    n'ayez pas compris."

    Soku dit: "Les enfants de feu appartiennent au

    feu. J'ai [donc] compris que le fait qu'ils soient

    de feu et qu'ils cherchent pourtant du feureprsentait le fait que je suis moi tout en me

    cherchant moi-mme."

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    Le matre zen dit: "L, je suis sr que vous

    n'avez pas compris. Si le Bouddha-Dharmatait comme cela, il n'aurait jamais pu tre

    transmis jusqu' nous."

    Ce sur quoi Soku se trouva dans l'embarras et

    la gne, et il se leva [pour partir]. [Mais] en

    chemin, il se dit: "Le matre zen est [respect]

    travers tout le pays [comme tant] un bonconseiller, et il est un grand matre qui guide

    cinq-cents personnes. Il doit donc y avoir du

    mrite sa critique de mon erreur."

    [Soku] retourne donc voir le matre zen pour

    se confesser et se prosterner [devant lui] pour

    s'excuser. Ensuite, il demande: "Qu'est-donc au

    juste l'tudiant qui est Je?"

    Le matre zen dit: "Les enfants de feu viennent

    chercher du feu."

    A ces mots, Soku ralisa grandement leBouddha-Dharma.

    Il est clair que le Bouddha-Dharma n'est

    jamais connu sous l'entendement que nous-

    mmes ne sommes que bouddha. Si

    l'entendement intellectuel l'effet que nous-

    mmes ne sommes que bouddha tait leBouddha-Dharma, le matre zen n'aurait

    jamais pu guider [Soku] en utilisant les

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    paroles de l'autre, et il n'aurait pas admonest

    [Soku] comme il le fit. Seulement etdirectement, ds notre premire rencontre

    avec un bon conseiller, nous devrions nous

    enqurir des normes de la pratique, et

    poursuivre obstinment la vrit en nous

    asseyant en zazen, sans permettre une seule

    reconnaissance ou une demi-comprhension

    de demeurer en nos esprits. Alors la subtilemthode du Bouddha-Dharma n'aura pas t

    [pratique] en vain.

    [Quelqu'un] demande: "Lorsque nous

    entendons parler de l'Inde et de la Chine du

    pass et du prsent, il y a ceux qui ralisrent

    l'tat de vrit en entendant le son d'un

    bambou, ou qui ont clarifi l'esprit en voyant

    la couleur des fleurs. De plus, le grand

    enseignant kyamuni a fait l'exprience de la

    vrit en voyant un toile brillante, le

    vnrable Ananda a ralis le Dharma

    lorsqu'un mat drapeau du temple est tomb,et ce n'est pas tout: parmi les cinq lignes qui

    suivent le Sixime Patriarche , nombreux sont

    ceux qui ont clarifi l'tat mental sous

    l'influence d'un seul mot ou d'un demi-verset.

    Avaient-ils tous, sans exception, poursuivi la

    vrit en s'asseyant en zazen?"

    Je dis: Il nous faut savoir que ces gens du

    pass et du prsent qui ont clarifi l'esprit en

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    voyant des formes et qui ont ralis la vrit

    en entendant des sons taient tous exemptsdu moindre doute dans leur qute de vrit, et

    juste au moment prsent, il n'y avait pas de

    seconde personne.

    [Quelqu'un] demande: "En Inde et en Chine,

    les gens sont ds l'origine non-affects et

    droits. C'est d'tre au centre du monde civilisqui les fait ainsi. Par consquent, quand on

    leur enseigne le Bouddha-Dharma, ils

    comprennent et entrent trs vite. Dans notre

    pays, depuis les temps anciens, les gens ont eu

    peu de bienveillance et de sagesse et il nous

    est difficile d'accumuler les semences de la

    droiture. C'est d'tre les sauvages et les

    barbares [du sud-est] qui nous fait ainsi.

    Comment ne pas le regretter? Qui plus est, les

    gens qui ont quitt le domicile dans ce pays

    sont infrieurs mme aux lacs de ces grandes

    nations; c'est toute notre socit qui est

    stupide, et nos esprits troits et petits. Noussommes profondment attachs aux rsultats

    de l'effort intentionnel, et nous aimons ce qui

    est superficiel. Des gens pareils peuvent-ils

    s'attendre faire l'exprience du Bouddha-

    Dharma directement, mme en zazen?"

    Je dis: Comme vous dites, les gens de ce paysne sont pas encore universellement

    bienveillants et sages, et certains sont mme

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    tordus. Mme si nous leur prchions le

    Dharma correct et droit, ils transformeraientle nectar en poison. Ils tendent aisment vers

    la gloire et le profit, et il leur est dur de

    dissoudre leurs illusions et leurs

    attachements. D'un autre ct, pour faire

    l'exprience et entrer dans le Bouddha-

    Dharma, on n'a pas toujours besoin d'utiliser

    la sagesse mondaine des tres humains et desdieux en tant que rcipient pour la

    transcendance du monde. Lorsque le Bouddha

    tait dans [le] monde, [un vieux moine] fit

    l'exprience du quatrime effet [lorsqu'il fut

    frapp] par une balle, et [une prostitue]

    clarifia le grand tat de vrit aprs avoir

    revtu un kasaya ; tous deux taient des

    personnes obtuses, des cratures stupides et

    idiotes. Mais aides par une foi juste, ils

    eurent les moyens d'chapper leurs

    illusions. Dans un autre cas, une dvote en

    train de prparer le repas de midi dcouvrit

    l'tat de ralisation en voyant un vieux bhiksustupide assis en silence. Cela ne drivait pas

    de sa sagesse, ni d'crits, de mots ou de

    discours; elle ne fut aide que par sa juste

    croyance. De plus, ce n'est que depuis quelque

    deux-mille et quelques annes que les

    enseignements de kyamuni se sont

    rpandus travers les trois-mille mondes. Lespays sont de plusieurs sortes; toutes ne sont

    pas des nations de bienveillance et de sagesse.

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    Comment tous les peuples, de plus,

    pourraient-ils possder l'intelligence et lasagesse, l'acuit [de l'oue] et le clart [de

    l'oeil]? Mais le Dharma correct du Tathgata

    est ds l'origine pourvu d'une

    impensablement grande vertu et grand

    pouvoir, et donc, quand le temps arrivera, il se

    rpandra dans ces pays. Lorsque les gens ne

    font que pratiquer dans la croyance juste, lesmalins comme les stupides accdent la

    vrit. Juste parce que notre nation n'en est

    pas une de bienveillance et de sagesse et que

    les gens ne sont pas trs fins, ne signifie pas

    qu'il nous soit impossible de saisir le

    Bouddha-Dharma. Mieux encore, tous les

    tres humains disposent des bonnes

    semences de praja en abondance. Il est

    simplement possible que peu d'entre nous

    aient directement fait l'exprience de l'tat, ce

    qui serait la raison pour laquelle nous

    sommes immatures le recevoir et s'en

    servir.

    Les questions et rponses qui prcdent sont

    alles et venues, et l'alternance entre public et

    confrencier fut dsordonne. Combien de

    fois ai-je t la cause qu'existent des fleurs

    dans l'espace sans fleurs? D'autre part, le

    principe fondamental de rechercher la vriten s'asseyant en zazen n'avait jamais t

    transmis dans ce pays; quiconque aurait

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    espr le connatre aurait t du. C'est

    pourquoi j'entends rassembler les quelquesexpriences que j'ai faites l'tranger et

    consigner les secrets d'un matre veill, pour

    que tout pratiquant qui en aurait le dsir

    puisse les entendre. de surcrot, il y a des

    normes et des conventions pour les

    monastres et les temples, mais je n'ai pas le

    temps de les enseigner maintenant, et il nefaut pas [les enseigner] dans la prcipitation.

    [66] En gnral, il a t trs heureux pour

    notre pays que, mme situs l'est de la Mer

    du Dragon et spars par des nuages et du

    brouillard, partir environ des rgnes de

    Kinmei et de Homei, le Bouddha-Dharma de

    l'Ouest se soit rpandu vers nous, l'est.

    Cependant, la confusion s'est multiplie sur

    les concepts et les formes et les faits et

    circonstances, drangeant ainsi la situation de

    la pratique. Maintenant, comme nous nous

    arrangeons avec des robes rapices et desbols recolls, liant de la paille pour pouvoir

    nous asseoir et nous entranant auprs des

    falaises bleues et des rochers blancs, l'affaire

    de l'tat ascendant de bouddha devient

    immdiatement apparent et nous matrisons

    rapidement la grande affaire d'une vie de

    pratique. Cela n'est que le dcret de [lamontagne de] Ryuge et le legs du [mont]

    Kukkutapda . Les formes et les normes pour

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    s'asseoir en zazen peuvent tre pratiques en

    suivant le Fukan-zazengi que j'ai compil l're Karoku .

    Maintenant, en rpandant l'enseignement du

    Bouddha travers toute une nation, nous

    devrions, d'une part, attendre le dcret royal,

    mais d'autre part, lorsqu'on se rappelle

    l'hritage du Pic du Vautour, les rois, nobles,ministres et gnraux maintenant manifests

    dans des centaines de milliers de kotis de

    royaumes ont tous accept avec gratitude le

    dcret du Bouddha et, sans oublier le but

    originel de leurs vies prcdentes de garder et

    de maintenir l'enseignement du Bouddha, ils

    sont ns. [Au sein] des frontires de l'tendue

    de cet enseignement, quel lieu pourrait bien

    ne pas tre une terre de Bouddha? C'est

    pourquoi, lorsque nous voulons dissminer la

    vrit des patriarches bouddhistes, il n'est pas

    toujours ncessaire de choisir un endroit

    [particulier] ou d'attendre pour descirconstances [favorables]. Nous

    contenterons-nous aujourd'hui de nous

    considrer comme le point de dpart? C'est

    pourquoi j'ai assembl ceci et je le laisserai

    pour les sages matres qui aspirent au

    Bouddha-Dharma et pour le courant sincre

    des pratiquants qui souhaitent, comme desnuages errants ou des herbes aquatiques

    phmres, explorer l'tat de vrit.