SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MOBILIÈRE ET IMMOBILIÈRE

AMÉNAGEMENT DU CAP CROISETTE CANNES(06)

ÉTUDE GÉOPHYSIQUE. GÉOLOGIQUE ET GÉOTECHNIQUE

DU PROJET FRANTOUR

par

Y. BALLUT - B. DELLERY - E. EVRARD - G. PALAUSI

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Service géologique régional PROVENCE - CORSE

Domaine de Luminy

route Léon-Lachamp, 13 Marseille (9e)

72 SGN 195 PRC Marseille, mai 1972

-2-

R E S U M E

La Société Générale Mobilière et Immobilière envisage, à

Cannes (D6) l'aménagement de la pointe de la Croisette à partir du

projet Frantour. Celui-ci a pour but de créer un ensemble immobilier

touristique sur des terrains remblayés et pris à la mer.

Ce rapport rend compte de la reconnaissance effectuée en mer

sur une surface de 3,6 km2 située au Sud du Cap Croisette.

L'étude confiée au Bureau de Recherches Géologiques et

Minières sous le contrôle de la Société Générale de Techniques et

d'Etudes, fait le point à la suite d'une reconnaissance géophysique et

par sondages, et fournit la bathymétrie des fonds, des éléments d'apprécia-

tion sur l'épaisseur des sédiments meubles, la nature, la position et les

caractéristiques mécaniques du substratum, pour le remblaiement de ce

secteur et le type de fondations a adopter.

TABLE DES MATIERES

RESUME 2

1 - INTRODUCTION 5

2 - CONSISTANCE DES TRAVAUX ET DUREE 5

3 - RAPPEL DES DONNEES ANTERIEURES 6

4 - GEOPHYSIQUE 6

41 - Méthodes utilisées 642 - Résultats 7

421 - La bathymétrie 7422 - Isobathes du substratum 7423 - Isopaques des sédiments meubles 8424 - Conclusions 8

5 - GEOLOGIE 851 - Stratigraphie 852 - Tectonique 11

6 - REGIME DES COURANTS 12

7 - GEOTECHNIQUE • 1271 - Essais in situ 13

711 - Essais pressiomètriques - Caractéristiquesmoyennes des sédiments meubles et du supportcalcaire 137111 - Sables 137112 - Calcaires dolomitiques 14

72 - Essais de laboratoire 15721 - Sables 15722 - Calcaires 15

73 - Interprétation des résultats 17731 - Sécurité vis à vis de la rupture 17

7311 - Rupture de digue 177312 - Rupture de talus 17

732 - Tassement des sédiments meubles 19733 - Fondation des ouvrages 19

7331 - Fondation sur pieux 197332 - Fondations superficielles 20

CONCLUSIONS 22

-4-

TABLE DES ANNEXES

Annexe I - Plan d'ensemble du projet, carte géologique au 1/50.000e

II - Carte bathymétrique au 1/10.000e

III - Carte des Isobathes du Substratum calcaire au 1/1.000e

IV _ Carte des Isopaques des sédiments sableux au 1/1.000e

V 1 - Log géologique du sondage S1

2 - Log géologique du sondage S2

3 - Log géologique du sondage S3

4 - Log géologique du sondage S4

TABLE DES FIGURES

Figure 1 - Coupe géologique schématique 9

Figure 2 - Courbes granulométriques 21

-5-

1 - INTRODUCTION

Le présent rapport a été établi à la demande de la

Société Générale Mobilière et Immobilière afin de faire le point

des travaux de reconnaissance pour un projet d'aménagement immobilier

au sud du Cap Croisette à Cannes (06)

Les études réalisées ont eu pour but:

- de reconnaître l'épaisseur de sédiments meubles et de déterminer

les isobathes du substratum calcaire.

- de confronter les résultats obtenus avec 4 sondages exécutés sur

le site.

- de rechercher les propriétés mécaniques des terrains rencontrés.

- de déterminer un mode de fondation adapté aux constructions projetées.

Les informations nécessaires ont été obtenues grâce à une

une reconnaissance géophysique en mer, corroborées par une étude

géologique par sondages et des essais in situ et en laboratoire.

2 - CONSISTANCE DES TRAVAUX ET DUREE

méthode

géophysique

sondages

DUREE

13/4 -

20/4/1972

28/4 -

16/5/1972

Km de PRO-FILS

7 Km 700

METRESFORES

63,80

ESSAISIN SITU

8

ESSAISDE LABO

14

-6-

3 - RAPPEL DES DONNEES ANTERIEURES

Deux études avaient été faites à la pointe de la Croisette:

- En 1962, la Mairie de Cannes a fait exécuter plusieurs sondages

"à la lance", dans la zone S-E de la pointe, pour déterminer à la

fois la qualité et l'épaisseur du sable, dans l'intention d'utiliser

éventuellement celui-ci pour recharger les plages de la Croisette

qui diminuaient dangereusement.

- En 1969, la Société FRANTOUR fit exécuter également des sondages

à la lance, dans la zone S-E de la pointe, pour avoir une idée de

l'épaisseur de la couverture sableuse se trouvant à l'emplacement

du projet. Onze sondages ont permis de mettre en évidence un enfon-

cement relativement lent du socle rocheux, sauf à l'extrémité S-0

(à l'extérieur de la zone prévue pour les immeubles], où un enfonce-

ment brusque, en marche d'escalier (faille, ancien rivage, ou relief

d'érosion?) a été mis en évidence.

4 - GEOPHYSIQUE

41-Néthodes utilisées

Le problème posé à la géophysique nous a amené à utiliser la

méthode de sismique réflexion continue à très haute résolution (5 Khz)

en raison de la présence de vase possible, complétée par la méthode du

sonar latéral.

Le sondeur de sédiments utilisé par le B.R.G.M. est un

équipement travaillant sur une fréquence de 5 Khz et est destiné à

la détermination de certaines caractéristiques physiques des fonds ma-

rins et lacustres.

L'équipement comprend une base active, émetteur d'impulsions

brèves, basé sur le principe de la décharge d'une batterie de capacité

réservoir à travers un circuit oscillant accordé à 5 Khz par une self,

celle-ci faisant office de transformateur d'adaptation pour la base (elle

même capacitive).

-7-

La décharge est déclenchée par l'envoi de tops de synchronisation

par un enregistreur.

La réception comprend quatre antennes réceptrices qui captent les

signaux réfléchis. Ceux-ci, après préamplification et amplification, sont

enregistrés sous forme de coupe-temps.

42 - Résultats

Par suite de la difficulté d'établir un calage topographique en mer,

le positionnement a été effectué à partir des cartes marines complété par des

repères pris sur la côte. Il peut s'en suivre une imprécision horizontale des

documents fournis sous la forme d'annexés, celle-ci ne devrait cependant pas

dépasser les 5 m environ.

Il a été de même difficile de réaliser un maillage régulier du fait

des problèmes de navigation habituels dans une zone restreinte avec un position-

nement sur bases lointaines, les faibles profondeurs et les courants à la fois

importants et variables.

Pour ces raisons, il convient de conserver une certaine prudence sur

le nombre de points bas, ceux-ci cependant restant de faible dimension.

421 - La bathymétrie [annexe II) a été effectuée à partir des données-

mesurées à l'aide d'un sondeur bathymétrique [appareil très précis) et confron-

tée avec les enregistrements du sondeur à sédiments. Les cotes bathymétriques

(1) des différentes cartes sont établies à partir du niveau de la mer, pendant

les journées d'expérience (niveau étal et correspondant sensiblement au ONGF)

avec une imprécision due à la marée comprise entre - 0,23 et + 0,16

422 - Isobathes du substratum [annexe III) - équidistance des courbes

1 m -

Le résultat des courbes donne une image suffisamment précise du

terrain dur. Il faut noter essentiellement:

- un plateau central pratiquement sans recouvrement et un pendage relativement

faible sur ses bords, dans les limites de la zone à étudier.

- flanc ouest, l'existence d'une vallée débutant sous l'emprise de la digue et

se prolongeant vers le large, elle n'atteint cependant pas 10 m sous les

terrassements.

- (1) Le marégraphe de Nice sert de référence pour établir la bathymétrie

du secteur, le ONGF correspond au niveau moyen de la mer étale compris entre

-023 et +0,16 [fluctuations de la marée) (réf. M. METAUX Service des Ports

Maritimes)

8

- flanc est, il existe le long de cette pente plusieurs points

bas dont l'importance est figurée sur le plan au 1/1000e. Le

pendage reste toutefois très faible sur ce flanc dans les limites

de la construction.

423-Isopaques des sédiments meubles fannexe IV)

L'épaisseur de ces sédiments est directement liée à l'exis-

tence de dépressions ou de cavités dans le substratum. Nous constatons

donc un remplissage de plus en plus important, en suivant la vallée

ouest, des surépaisseurs dans les cavités et localement des placages

plus ou moins épais.

Dans l'ensemble, sur le site étudié, les formations ne dépas-

sent pas 5 m en des points isolés.

424-Conclusion

Cette méthode d'approche a permis de situer la profondeur

du substratum qui peste dans l'ensemble faible sur tout le projet con-

sidéré, le faible recouvrement des terrains sableux, et l'absence de

vase.

La présence de mattes de posidonies a été mise en évidence

mais non cartographiée celle-ci pouvant être vue directement sur photos

aériennes.

5 - GEOLOGIE

La géologie de la pointe de la Croisette est assez bien connue

dans son ensemble (1) (annexe 1).

51-Stratigraphie

Les calcaires du Trias moyen (le Muschelkalk), reposant sur

(1) voir cartes géologiques de la France 1/50 000e - 1/80 000e, carte

géologique de Cannes au 1/5 000 (partie ouest) dressée par l'un de nous.

Coupe Géologique Schématique

.5. ttudiif

/ e Frioul j/t Sf Morytiente La Jon quiète / e¿ Gooua Pointe fcilmBeach

Vo/e SNCF PN7

.N.¿Q „Californie

75

50

25

0 NGF

25

50

Legende :

1 ¡20. OOO

I I Quaternaire

Hettangten

Rhéhen

? ? I Keuper possible

Muschelkalk

'. .* | Bund Sandstein

G o c / s *

Figure 1

-Id-

les sables du Permo-Trias visibles plus au Nord, affleurent tout

au long de la digue du port Yacht-Club, et s'ennoient vers le Sud sous

le sable de la plage. A quelques centaines de mètres au Sud (c'est à

dire en dehors du projet), on retrouve sous le sable les niveaux du

Trias moyen (le Keuper), puis les calcaires du Réthien, peu visibles, et

enfin les calcaires hettangiens, massifs et puissants, qui forment

1'essentiel de l'Ile Sainte Marguerite.

La zone qui nous interesse ne concerne que les calcaires du

Muschelkalk, (voir figure 1)

La campagne de reconnaissance effectuée en Avril et Mai

1972 par sondages en carottage continu a permis d'établir la coupe

suivante:

- Sous une épaisseur d'eau de quelques mètres (2,70 à 5,60m), on trouve

un sable dont la puissance varie de 2,98 à 5,80m.

Ce sable est un mélange de trois fractions sableuses de

granulométrie moyenne (0,2), en proportions variables selon les points,

dont les origines sont les suivantes:

- du sable coquiller

- du sable terrigène qui provient du Muschelkalk, et peut-

être des calcaires Hettangiens des Iles de Lérins: ces origines sont

prouvées par le tracé des courbes de teneur en C03Ca.

- du sable siliceux qui provient (ou plutôt provenait ) de

l'altération des gneiss du Massif du Tanneron. L'arène transportée par

la Siagne, puis par le courant littoral allant d'Ouest en Est, a été

essentiellement à l'origine des formations sableuses littorales et

dunaires de la point de la Croisette.

- Sous ce sable le calcaire du Muschelkalk a été rencontré avec une

cote de toit NGF qui varie de -6,50 à -9,50. Ce calcaire hétérogène (voir

aisnexe III) est le plus souvent dolomitique, probablement par épigénie,

et présente de très nombreuses cristallisations de calcite secondaire,

mise en place dans les fissures plus ou moins ouvertes.

Les différents niveaux qui ont pu être individualisés ne sont

11-

d'ailleurs pas obligatoirement continus, et on doit envisager des-

variations lithologiques, non comme des variations de faciès, mais

comme des modifications locales, dans une formation qui doit se pré-

senter comme une série de lentilles imbriquées les unes dans les

autres.

Dans le sondage n° 2 seulement a été rencontré un passage

argileux compact brun, entre les cotes NGF -10,70 et -11,10m.

Egalement dans ce seul sondage a été trouvé un niveau de

sable fin jaune (0 0,1mm] peu argileux, relativement homogène, entre

les cotes NGF -14,70 et -19,60m. L'origine de ce sable est probléma-

tique: remplissage d'une poche.?

Le pendage est difficile à déterminer sur carotte, les

valeurs obtenues sont très variables, de 5° à 35°.

Il faut cependant noter que la présence d'une couverture

végétale (algues], très sporadique, comprend essentiellement l'herbier

à posidonies. Ce sont des phanérogames, dont les racines enchevêtrées

forme une "matte", d'épaisseur maximum un mètre (rencontrée au sondage

n° 33 Les photographies aériennes montrent que toute la partie Ouest

du projet FRANTOUR reposera sur un fond sableux, et que la partie Est

en partie, reposera sur les posidonies.

52-Tectonique

Ces calcaires sont très durs, et la présence d'une tectonique

horizontale très importante dans cette zone se traduit par l'apparition

d'une très grande quantité de fissures, de failles, de diaclases.et de vacuole

au point qu'il est impossible d'obtenir une carotte intacte de plus de 20 cm

de long. Ces fissures sont en général fermées, souvent remplies de cal-

cite secondaire, mais elles correspondent à des zones de très faible ré-

sistance, qui s'ouvrent à la moindre sollicitation, que ce soit la vi-

bration de l'outil de forage, ou le gonflement du pressiomètre.

Ces accidents, à l'échelle de l'échantillon, sont à grouper

quant à leur origine, aux ondulations du socle: le Muschelkalk montre en

effet un synclinal très accusé sur la partie Ouest de la Pointe de la

Croisette.

-12-

Tout ceci se superpose au plongement général isoclinal de

la série géologique vers le sud.

6 - REGINE DES COURANTS

II existe de nombreux courants entre la pointe de la

Croisette et les Iles:

- la branche côtière du courant Ligure, se dirigeant vers

l'Ouest

- les courants de marée, faibles (marnage 20 cm]

- les courants de dérive dus aux vents:

- le Mistral, venant de l'Ouest

- le vent d'Est

- le Ponant, vent solaire venant du S-E puis du S-0

(le Labech ne fait pas sentir son action dans cette

zone, protégée par les Iles de Lérins)

De toute façon, les fonds sont actuellement en équilibre: il

n'y a pas de dépôts (sinon les mattes seraient ensablées] et il n'y a

pas non plus d'érosion (on trouve souvent dans les mattes des morceaux

d'amphores romaines].

7 - GEOTECHIMIQUE

Dans le plan d'aménagement de la pointe de la Croisette, il

est prévu de construire deux ensembles de bâtiments R+5 à R + 6 disposés

sur un endiguement circulaire dont le centre serait occupé par le port.

L'étude géophysique préalable a mis en évidence la surface du substra-

tum calcaire et reconnu l'épaisseur des sédiments sableux recouvrant ce

substratum.

Les sondages ont contrôlé les résultats géophysiques et donné

les éléments nécessaires à la résolution des problèmes géotechniques,

c'est à dire: - •

- les caractéristiques mécaniques moyennes des sédiments meubles

- les caractéristiques des terrains rocheux.

-13-

71-Essais in situ

711-Essais pressiométriques - Caractéristiques moyennes des

sédiments meubles et du support calcaire

Les caractéristiques géotechniques des sédiments sableux pour

lesquels les prélèvements intacts étaient impossibles et du socle cal-

caire, ont été mesurées in situ à l'aide de la sonde pressiométrique

Ménard, à raison de 2 ou 3 essais par sondage. Il n'a pas été possible

de faire un profil pressiométrique systématique de chaque sondage en

raison des difficultés de forage, mauvaise tenue des parois dans les

calcaires fracturés.

7111-Sables

Les mesures caractérisent une couche homogène, peu compressible

de module E=20 bar ou 25 bar, cédant sous une pression limite de 5 bar.

Un sable argileux CS4 a 3m 50) a des caractéristiques légère-

ment supérieures:

P1 = 8 b et E 40 b

Le tableau suivant résume les caractéristiques pressiométriques

des sables:

n° DU SONDAGE

1

3

4

4 (sable argi-

leux)

PROFONDEUR

3,15

2,50

1,50

3,oo

COTE N G F

- 5,85

- 7,50

- 7,10

- 8,60

bar

5

5

5

8

bar

3,5

3

3,5

5

bar

20

20

25

40

-14-

7112-Calcaires dolomitiques

Les essais mettent très nettement en évidence le caractère

d'hétérogénéité du substratum calcaire. Cette hétérogénéité est con-

firmée par la mesure du pourcentage de carottage qui chute à 50% dans

certaines couches (sondage 3 entre 7 et 11 mm] et quelquefois 30% (son-

dage 2 entre 8,20 et 9,90).

La présence de vides ou de fractures très ouvertes apparaît

dans les essais du sondage 2 à 4,90 m de profondeur (carottage 50%)

pour laquelle 700 cm3 d'eau du volumètre sont injectés dans la sonde

sous la pression de 1 bar, et dans les couches du sondage 3, à 8,20 m

de profondeur (carottage à 50%).

Les caractéristiques des calcaires plus compacts ne sont pas

celles que l'on peut attendre de calcaires sains. Les modules varient

de 250 bar à 600 bar et les pressions limites sont de l'ordre de 20 à

30 bar. Le tableau ci-dessous donne pour les calcaires, les résultats

des essais pressiomètriques.

,n° DU SONDAGE

1

2

2

3

4

4

PROFONDEUR

13,60

4,90

19,00

8,20

10,10

13,00

COTE N G F

- 16,30

- 8,50

- 22,60

- 13,20

- 15,70

- 18,60

bar

7

-

16,5

15

> 3 0

>20

bar

-

12

7

?20

>11

bar

75

-

600

40

250

350

-15-

72 - Essais de laboratoire

721 - Sables

Les sables sont constitués par les fractions granulométriques

suivantes:

- graviers 2 mm 20 à 30%

- gros sable 0,2 à 2 mm 20 à 30%

- sable fin 0.02 à 0,05 30%

La fraction fine, inférieure à 80 microns est comprise entre

20 et 30%, elle est représentée par du silt, sans particules argileuses.

Les courbes de ce sable de plage sont reproduites à la figure 2.

722 - Calcaires

II a été très difficile de prélever des éprouvettes cylindriques

ayant un élancement de 2 pour réaliser les essais de compression simple.

Ces essais sont en cours, ils donneront les caractéristiques du

matériau sain mais ne rendront pas compte de l'état de fissuration de la roche.

Les fissures sont ouvertes, remplies d'argile ou de calcite et les carottes

sont très fragiles.

Le tableau de.la page suivante donne les résultats des essais de

compression simple sur 8 échantillons, les autres prélèvements indiqués sur

les coupes de sondages se sont rompus à la préparation.

-16-

RESULTATS DES ESSAIS DE LABORATOIRE SUR LES ECHANTILLONS DE CALCAIRE

S

s

s

s

s

1

2

2

3

4

n° sondageProfondeur

8,50

9,50

13,50

8,00

17,80

11,00

10,50

12,00

m

m

m

m

m

m

m

m

Y2,67

2,64

2,60

2,51

2,51

2,39'

2,39!

2,35!

2,26!

2,35

2,77

2,65

2,66

686

763

565

895

820

245

455

255 ,

110 .

1128

310

300

Rc (bar)

moyenne

moyenne

moyenne

moyenne

671

860

265

305

Les résistances sont comprises entre 110 et 1128 bar. La dispersion

dans la valeur de ces essais reflète l'hétérogénéité du massif calcaire composé

de brèches, de calcaires plus ou moins marneux et de calcaires à grains fins

très compacts.

Nous insistons sur le fait que ces échantillons représentent des

calcaires massifs non fracturés et sans vacuoles. On peut tenir compte de

ces valeurs en tant que caractéristiques mécaniques représentatives de l'état

du substratum.

-17-

73 - Interprétation des résultats

731 - Sécurité vis à vis de la rupture

7311 - Rupture de digue

Le poinçonnement du remblai par glissement dans le support sableux

ne peut se produire car la couche de sable n'est pas assez épaisse. Elle est

discontinue et frettée entre le remblai et le socle calcaire.

Toutes les courbes de glissement qui ont pu être faites, ont

montré qu'aucun glissement profond ne se produira par suite des calcaires

sous-jacents.

Les tassements et la consolidation des sables au cours des temps

seront très rapides. Les sables propres sont très perméables et les pressions

interstitielles vont se dissiper rapidement. Il n'y a pas lieu de programmer

des étapes dans la construction de 1'endiguement.

Un calcul très théorique, basé sur les notes techniques Ménard,

valable pour les sédiments meubles ou à la limite pour des roches très altérées

peut être effectué à partir des données pressiométriques (P-i^ 5 bar)

pour la coupe suivante:

- hauteur du remblai 9 m dont 4 m hors d'eau

- épaisseur des sédiments 5 m

- largeur de la plateforme 2 R' 70 m

- largeur de la base 2 R 100 m

- densité du remblai 2 T/m3

- la charge unitaire q Y "̂ C + D~~ )

- q = 6,5 x 1,7 = 11,5 T/m2

- le coefficient de sécurité par rapport au poinçonnement est:

F > 0*8 P Y

qF > 0*8 x 50

11,5

7312 - Rupture de talus •t

Les analyses de stabilité s'appuient sur l'utilisation d'abaques et

de fonctions sans dimensions caractéristiques de la forme du talus et de là

résistance des remblais. Les caractéristiques traditionnelles (C, ̂ f ) de la

couche de sable sont déduites des essais pressiomètriques à partir des abaques

-18-

de M. Ménard ( sols peu structurés et saturés]. Pour p1 = 5 bar ^ = 30°

C = 1 T/m2.

Nous adopterons également cet angle de frottement pour le remblai,

considérant l'ensemble remblai et sable comme un massif homogène. Cette

hypothèse nous place du côté de la sécurité (les remblais compactés auront

un angle de frottement supérieur à 30°]

Abaques de Hock (1970)

Hauteur de la digue: remblai + sable = 14 m (3 m hors d'eau).

(épaisseur maximale à l'endroit de la digue au vu des cartes géophysiques)

Pour un angle de talus:

i = 10° F ^ 2

i = 30° F > 1.2

i = 40° F > 0,9

Abaques de Taylor

La hauteur critique Hc = y

Pour =40° N = 0,03

Hc = = 17,6 m0,03 X 2

Ces calculs sont une approche de la solution, suffisante car ils

montrent que pour un angle de talus de moins de 30°, les ruptures de talus ne

sont pas à craindre. Ces coefficients de sécurité sont des munimum à prendre

en compte pour des remblais déversés sans compactage.

Un calcul des cercles de glissement à l'ordinateur ne se justifie

pas pour ce problème.

-19-

732 - Tassement des sédiments meubles

Les seuls tassements pouvant exister ne se feront que dans

les formations sableuses.

Nous effectuons le calcul pour l'épaisseur maximum rencontrée

dans le sondage 1, soit 5 m et pour le schéma donné antérieurement, à partir

des formules de Piénard

W = °̂ c Û) Dp Ht c

r/ 1^•c = coefficient de structure = —

Dp = surcharge verticale au niveau de la couche considéréec

= 12 T/m2

W = | x ^ 0 X 1,2 X 500 = 10 cm

733 - Fondation des ouvrages

7331 - Fondation sur pieux

Les pieux sont des pieux colonnes qui travaillent en pointe, c'est

à dire font intervenir- le terme de base et le frottement latéral amélioré

dans le calcaire régnant sur une hauteur égale à 3 fois le diamètre du pieu.

Dans ce cas, le terrain au dessus de la couche porteuse est entièrement

négligé (sables et remblais dont le frottement peut être négatif au cours

du tassement).

Pour obtenir la force portante nominale de 50 bar pour un pieu

foré coulé sous l'eau, ancré dans les calcaires très fracturés de P. = 25 bar

il est nécessaire de prévoir un encastrement de

h = 2D + 3D = 5D

soit une fiche de 3 m pour un pieu de 0,60 m. Un encastrement de 3D nous

paraît suffisant dans les calcaires sains.

Si cette solution est retenue, il faudra effectuer un sondage à

la base du pieu pour s'assurer qu'il n'existe pas de cavité ou de poches

-20-

remplies de sable à moins de 2 m sous le plan d'appui de la base du pieu.

7332 - Fondations superficielles

Les remblais peuvent être utilisés comme terrain normal de

fondation après compactage par pilonnage intensif. Cette technique permet

de compacter en une ou deux passes, la totalité du remblai mis en place à

partir du niveau de plateforme. Elle consiste à faire tomber en chute libre

une masse de 8 à 10 T d'une hauteur de 10 m sur la plateforme.

Un matériau de bonne qualité, non susceptible à l'eau (débris rocheux

caillasses, sables] peut être compacté pour supporter des fondations classiques

sur semelles filantes ou isolées travaillant à 2 ou 3 bar, taux de charge

acceptables pour les bâtiments du projet.

Une étude préalable du matériau d'emprunt s'impose avant de mettre

en oeuvre cette méthode. L'énergie de compactage requise par m2 de surface

pour obtenir le taux de charge demandé est calculé après essais de laboratoire

sur le matériau.

Les essais pressiomètriques permettent de contrôler l'opération

en cours et en fin de pilonnage, ils donnent la variation de l'indice de

compacité et la valeur du taux de charge admissible pour les fondations

superficielles. L'énergie de compactage pour des matériaux rocheux de bonne

qualité, déversés en mer sur 5 à 8 m d'épaisseur serait de l'ordre de 200 T/m/rr

La surface traitée par 1 pilon = 500 m2 par jour.

ANALYSE GRANULÓMETRIQUE

43 40

Modules A F N O R utilisés—i 1 1—-

Tamisage. ^_1 1

37 34 31 28 24 21CAillOUX GRAViER SABLE

8

Sédimentométrie.(Aréomètre TAYLOR 22.295.\Densité' par photometric.

5iLT ARGilE

100%

Ech. N# 3. -

Ech. N 4. -

Ech. N* 5 ~

5s Sablt. ¿u "-I/ ûû /y

r« -H •z

Ech. N ' 6 .

Ech. N* 7.

Ech. N ' 8 .

íEch. N* 9.

Ech. N'10.

Finure

-22-

CDNCLUSION

Cette étude effectuée dans des délais très courts, permet d'orienter

cependant ce projet.

Les résultats obtenus sont les suivants:

- GEOLOGIE

- épaisseur de sable peu importante (maximum 5 m] localisée à

certains remplissages d'ondulation du substratum calcaire

- calcaire hétérogène très fissuré, très diaclasé sur une épaisseur

assez grande

- présence de mattes de posidonies en surface dans certains secteurs

très localisés

- présence de poches de sables dans les calcaires.

- GEOTECHNIQUE

- les sables sont peu compressibles

- la consolidation due à la surcharge dès remblais sera très rapide

- les tassements sont faibles, de l'ordre de 10 cm

- les calcaires fissurés ont des modules variant entre 250 et 600 bar

et des pressions limites de plus de 25 bar

- le dragage des mattes doit être envisagé

Cette campagne de travaux a été exécutée dans le but de reconnaître

si la possibilité des pieux pouvait être envisagée pour l'exécution des

fondations.

Au vu des résultats, les deux modes de fondations sont acceptables.

La solution d'une fondation superficielle sur la digue compactée =

- économise la mise en place de pieux de 10 à 15 m

- ne fait pas intervenir l'action du remblai sur les pieux en frottement négati

Dans la solution d'une fondation sur pieux, il est à craindre que la

base d'un pieu soit fondée au dessus de calcaires très fissurés. Comme le

-23-

frottement lateral n'intervient pas ou peu dans la portance de ces pieux

colonnes, le risque de rupture en pointe ou de tassement par compression

des poches ou passées argileuses ne doit pas être négligé. Nous recommandons

le sondage systématique sur 2 ou 3 m à la base de chaque pieu.

En outre, il faut signaler que Cannes est situé dans une zone

de séismicité faible (zone 13 pour laquelle le coefficient d'intensité

minimal cC = 0,5

Les fondations sur sol apporté compacté sont admises à la condition

que toutes les précautions soient prises pour empêcher la désorganisation

de la digue sous l'effet des mouvements sismiques. Les fondations sur

remblais compactés doivent satisfaire aux dispositions du D.T.U. 13.1.

concernant les fondations surperficielles: remblais méthodiquement compactés

et contrôlés par des essais in situ au pressiomètre ou au densitomètre.

Les fondations superficielles doivent être convenablement ancrées

dans le sol et soigneusement chaînées en vue d'éviter les déplacements

relatifs horizontaux.

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Plan de situation géologique

A II uvions recentes

Dunes récentes

Hettangien

Muschelkalk supérieur

Muschelkalk moyen

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Muschelkalk inf

Grés bigarré

Permien

Gneiss leptyniques

Plan n°l

Extrait de la carte géologique Grasse Cannesau l/5oooo

D É P A R T E M E N T : Jipes M*£¿t/.me3— C O M M U N E : CannesDésignation "• &'f Fr&ntour Date é û Ï r finterprétation 49\-JL

xyzIndice de classemenr

Profond.Demi-coupe

techniqueNappes

et plans d'eauEchant. Coupe

Description géologique

parEtages

Eau

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c/eefe. s¿tó/<? coyurffaterrrgene

4,00-

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-6,7O

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Calcaire örur» fissuré

Cale. gris «©" ps> ss*s><?e s <argt7e

i . i' — ' -"/ Caica ire gris Ares

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DEPARTEMENT :DésignationInterprétation de*.—G.

r ATar/Hmes COMMUNE : jOsnjO.es.Date d'exécution;

Indice de classement

xyz

Profond.Demi-coupe

techniqueNappes

et plans tfeauEchant. Coupe

Description géologique

parEtages

Eau

'0,00

¿?r/savexz ouc/yues g&7c£s repar-tis /rre^tf/s'crcmcnè }

7 ¿

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avec cf-órerne

gr/'s tres

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-7?ÎO-7,-SO-8.OO

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Ca/c .gris -fa

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6 ru ne foneceCale, oris o/rco/si

Ca/caire gniSj c/esry fissuréires fin svec <?. <?. pas&agcsde caí'caire b/<anc <? ros s ter

Sjaè>/c Jaune (¿ O,î mm) avec.3à5y T i /

-16,00

jaune.

-I7,8O

¿>réc-fii<ptTe

Calcaire très -Pin gris Assurére cris £¿>77is<£ a vet: o. o.rouges. /><.„<&#*• nJt 3O°

DEPARTEMENT : A/pes Mar/tim^s COMMUNE: _C&Ü; Désignahon • ß3 frantoun DateInterprétation de-—£L

/97Z

xyzIndice d« classement"

•rdfond. Demi-coup»technique

Nappesel plans deau

CoupeDescription géologique

parEtages

70,00

77,70

n,8o/é,oo-izso

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Eau

III Af&£¿e c7e pos/cfon/es

•r,oo

Sab/emoyen O,&)

1 . 1 I*s Calcaire ffrfs à grain ft'nf fi'&sur*

Ca/c: ffr/-a ve

Ca?c. ¿run.

I, ,1 , I, ,16>TO C*7c.

» ! »'[/ 1/ I7T

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. brun, f/'nement <rr/sCo//f'.a<tCa7c.6rcrr7 ¿re

Gaïcaire brunâtres

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oree rrr-

Cs7c. ¿/run fine ment

e¿.77, TO

DEPARTEMENTDesignation

Maritimes COMMUNE :Frantour Daïcd'éxecution:

xyz.

de G. Pa/au si Indice de classement

Demi-coupetechnique

npppeset

pidns d«âUEchúnt Coupe

D&icriplion géologique Etages

8,60

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/9,eo

2O/O-

Eau

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Sai/O?9TTT.

.3(OOSable /cJAnt.Jírpréc¿cjcnt. av«

-3,SO remplrlssaqe. intersticio d'arq.

Ca/c.qrts brun finement cris ti/isê

Ca7c.gris brun}fir>y très

ve-rdâtre i,rës

* Cafe. gris brun fin. peu fissuréfO.lO ,

' f rSj hétérogène,

. ôrt/n

<?rrs pets fr&durc

a/véo/stir-e ei récris ta/7/lsS

c?r/s brun fissure