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Secrétariat général de la Communauté du Pacifique RAPPORT A L'ECOLE DES METIERS DE LA MER : NOTES SUR LA PECHE A LA PALANGRE DESTINEES A SERVIR DANS LE CADRE DU COURS DE L'EMM A L'INTENTION DES PATRONS DE PALANGRIERS MODULE DE PECHE A LA PALANGRE A LA LIGNE MONOFILAMENT 31 octobre–23 novembre 2001 Steve Beverly Chargé du développement de la pêche Secrétariat général de la Communauté du Pacifique Nouméa (Nouvelle-Calédonie) 2002

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Secrétariat général de la Communauté du Pacifique

RAPPORT A L'ECOLE DES METIERS DE LA MER :

NOTES SUR LA PECHE A LA PALANGREDESTINEES A SERVIR

DANS LE CADRE DU COURS DE L'EMMA L'INTENTION DES PATRONS

DE PALANGRIERS

MODULE DE PECHE A LA PALANGRE

A LA LIGNE MONOFILAMENT

31 octobre–23 novembre 2001

Steve Beverly

Chargé du développement de la pêche

Secrétariat général de la Communauté du PacifiqueNouméa (Nouvelle-Calédonie)

2002

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© Copyright Secrétariat général de la Communauté du Pacifique, 2002

Tous droits réservés de reproduction ou de traduction à des fins commerciales/lucratives, sous quelqueforme que ce soit. Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique autorise la reproduction oula traduction partielles de ce document à des fins scientifiques ou éducatives ou pour les besoins de larecherche, à condition qu'il soit fait mention de la CPS et de la source. L'autorisation de la reproductionet/ou de la traduction intégrale ou partielle de ce document, sous quelque forme que ce soit, à des finscommerciales/lucratives ou à titre gratuit, doit être sollicitée au préalable par écrit. Il est interdit demodifier ou de publier séparément des graphismes originaux de la CPS sans autorisation préalable.

Secrétariat général de la Communauté du PacifiqueB.P. D598848 Nouméa CedexNouvelle-Calédonie

Téléphone : (687) 26.20.00Télécopieur : (687) 26.38.18Mél. : [email protected] Web : http://www.spc.int/coastfish

Composition, mise en page et impression réaliséesau siège du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique

Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 2002

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REMERCIEMENTS

Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique adresse ses remerciements à M. ChristianBlanchard, directeur de l'École des métiers de la mer, pour avoir invité la CPS à participer à ce projet,ainsi que M. Laurent Braud, maître de pêche à l'École des métiers de la mer, pour l'aide qu'il a apportée.Il exprime également sa gratitude à l'équipage du Dar Mad, au capitaine Lucky Fogliano et au premiermatelot Silivelio Famoetau (Velio) pour leur ardeur à la tâche. Enfin, nos remerciements vont à tousceux à la CPS qui ont apporté leur aide et, notamment à Tony Lewis, Tim Lawson, Peter Williams,Deirdre Brogan, Keith Bigelow, Pierre Labrosse, et Terii Luciani.

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SOMMAIRE

L'École des métiers de la mer (EMM) a demandé à la section Développement de la pêche de la CPS del'aider dans la conception technique du volet pratique d'un module de formation de pêche à la palangre.L'École a mis en place récemment ce module afin de délivrer un certificat de spécialisation aux personnesayant une licence d'exploitant de navire qui cherchent un emploi dans l'une des nombreuses entrepriseslocales de pêche à la palangre qui se créent en Nouvelle-Calédonie. Les pêcheries locales constituentune industrie qui croît rapidement et manquent de patrons de pêche à la palangre qualifiés pour pourvoirtous les postes vacants dans ce secteur. La législation française interdit aux opérateurs étrangers d'ex-ploiter des navires de pêche dans un territoire français; aussi, la croissance de la flottille et l'expansiondes pêcheries locales dépendaient-elles de cette formation.

Steve Beverly, chargé du développement de la pêche à la CPS, a fourni la documentation de base pourl'établissement du programme du cours et en a assuré la partie pratique. Six stagiaires, tous détenteursde licences françaises d'exploitation de bateaux, ont suivi cette formation. Le volet pratique du modulea consisté en six sorties en mer à bord du catamaran de 12 mètres en aluminium de la Marinemarchande, le Dar Mad, unité qui a déjà servi pour les formations pratiques des agents des services despêches dans le cadre du cours CPS/Nelson Polytechnic.

Au total, le Dar Mad a effectué six sorties d'une journée sur une période de trois semaines, avec, àchaque fois, trois stagiaires à bord. Toutes les sorties se sont faites dans la même zone, un peu au largede la passe de Dumbéa. À chaque sortie, la palangre munie de 250 hameçons n'a été posée qu'une seulefois, le matin. Pendant que la palangre était à l'eau, le navire se rendait à la passe de Uitoé à proximitéd'un DCP pour se livrer à la pêche à la traîne à la recherche de petits thons et de mahi-mahi. La palangreétait relevée l'après-midi. Les stagiaires ont été initiés à tous les paramètres de base du filage et duvirage de la palangre, à savoir : le repérage du poisson, la configuration du pont pour le filage, la tra-jectoire du navire durant le filage, sa vitesse, la vitesse de l'éjecteur de ligne, le nombre d'hameçonsdans un panier, la pose des appâts sur les hameçons, la sécurité durant le filage, la tenue des livres, lesfonctions des bouées émettrices et de la radio goniomètre, le virage de la ligne, l'arrimage de la ligne àl'enrouleur, le dégrafage et le rangement des avançons, la manière de relever les bouées, de gléner leslignes de bouées, la sécurité lors du virage, les manœuvres à effectuer pendant le virage et la récupérationd'une ligne cassée. Les techniques de manipulation, de conservation et de découpe du poisson ainsi quela fabrication des engins de pêche faisaient également partie de la formation.

Au total, au cours des six sorties, pour 1 500 hameçons mouillés, 46 poissons commercialisables ontété attrapés, y compris plusieurs gros thons obèses de qualité sashimi. Les prises moyennes par unitéd'effort durant ces trois semaines ont été de trois poissons pour 100 hameçons ou de 73 kg pour 100hameçons, ce qui est supérieur à la moyenne pour la région du Pacifique.

À l'issue de la formation pratique, le chargé du développement de la pêche a participé à l'évaluation dechaque stagiaire en appliquant la grille de notation de l'École des métiers de la mer. Il a attribué desnotes sous deux rubriques importantes, le professionnalisme et la compétence lors des sorties en mer.

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TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION ET OBJECTIFS 1

2. ACTIVITÉS MENÉES AU TITRE DU PROJET ET ANALYSE 3

3. NOTES SUR LA PÊCHE À LA PALANGRE 6

3.1 Pose de la palangre 63.2 Calcul de la profondeur de mouillage de la palangre 93.3 Virage de la palangre 133.4 Manipulation et traitement à bord des prises 16

4. DOCUMENTS DE RÉFÉNCE 20

ANNEXES

A. Document d'information concernant le programme du cours 21

B. Profils de profondeur et de température 41

C. Journaux de bord 43

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1. INTRODUCTION ET OBJECTIFS

La Nouvelle-Calédonie est située à l'extrémité sud-ouest de la zone concernée par les activités de laCommunauté du Pacifique, juste dans la zone tropicale comprise approximativement entre les 15° et25° de latitude sud et les 156-170° de longitude est. L'île principale, la Grande Terre, longue barre enforme de cigare de 400 km de long sur 50 km de large, est la plus grande île du Pacifique Sud après laNouvelle-Zélande et la Nouvelle-Guinée. Bon nombre des autres îles plus petites de Nouvelle-Calédonie sont situées à l'intérieur du récif de corail qui entoure la Grande Terre, y compris l'Île desPins au sud et les Îles Belep au nord. Le récif qui entoure la Grande Terre est, par sa taille, la deuxièmebarrière récifale du monde et délimite le plus grand lagon du monde, d'une superficie de 8 000 km2 Legroupe des Îles Loyauté (Ouvéa, Lifou, Maré et Tiga) est situé à l'est de la Grande Terre et s'égrènetotalement à l'extérieur de cette barrière. À l'ouest se trouvent les Îles Chesterfield, nombreux îlots etrécifs inhabités, au nord les récifs d'Entrecasteaux et au sud-est l'île Walpole et les îles disputées deMatthew et Hunter. La superficie terrestre totale est de 19 103 km2.

La Nouvelle-Calédonie

La zone économique exclusive ou ZEE de la Nouvelle-Calédonie a une superficie de 1,7 million de km2

(ou 1,4 million de km2 si l'on exclut la zone litigieuse qui entoure les îles Matthew et Hunter). CetteZEE a été établie en 1978 et comporte des frontières communes avec l'Australie, Fidji, Vanuatu et lesÎles Salomon. Toutefois, aucun accord n'a été conclu avec Vanuatu. La France et Vanuatu revendiquenttoujours la souveraineté sur les îles Matthew et Hunter. Le fonds océanique de la ZEE de la Nouvelle-Calédonie est constitué d'une série de dorsales et de bassins profonds de direction générale NO-SE,c'est-à-dire parallèles à la Grande terre. La ZEE couvre la zone tropicale au nord et la zone plus tempérée ausud, ce qui explique la part relativement faible de thons jaunes et de thons obèses dans les prises et laproportion assez importante de germons.

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Les Japonais ont commencé à pêcher à la palangre dans les eaux calédoniennes en 1962, les Taiwanaiset les Coréens à partir de 1967. Jusqu'à quarante palangriers japonais ont opéré dans la ZEE deNouvelle-Calédonie jusqu'en 1992. En 1962, les captures s'élevaient à 11 000 tonnes dans la ZEE de laNouvelle-Calédonie et autour de cette zone. La base de données régionale sur la pêche thonière indiqueque la flottille locale de palangriers s'est agrandie, passant d'une unité, débarquant à peine 60 tonnes depoisson en 1983, à treize embarcations débarquant 1 843 tonnes de poisson en 1999. Le germon(Thunnus alulunga) constituait en général la plus grande partie des captures, le thon obèse (T. obesus)et le thon jaune (T. albacares) venant en deuxième et troisième positions.

En 1996, la CPS a apporté une assistance technique à l'entreprise calédonienne de pêche à la palangre,Navimon (Beverly et Chapman, 1997). Plusieurs sorties en mer ont été effectuées sur les palangriersde 16 mètres de l'entreprise Navimon. Les principaux objectifs de ce projet étaient d'améliorer les tauxde prise, le traitement à bord et la qualité des poissons, et de donner des conseils aux capitaines sur lestechniques de pêche, notamment. Plusieurs recommandations ont contribué à l'amélioration généralede l'efficacité des efforts et des résultats de l'entreprise.

En 2001, quatre nouvelles entreprises de pêche à la palangre ont vu le jour en Nouvelle-Calédonie. Lenombre des navires de la flottille est passé de treize à vingt, et d'autres unités sont en cours de construction.À la fin 2002, la flottille locale de pêche à la palangre pourrait être équivalente à la flottille japonaisequi opérait dans les eaux entourant la Nouvelle-Calédonie dans les années 60, avec au moins quaranteembarcations débarquant plus de 10 000 tonnes de poisson chaque année. Une chose pourrait néanmoinsfaire obstacle à cette expansion : le manque de capitaines français qualifiés et ayant une expérience dela pêche à la palangre. Les directeurs de ces nouvelles entreprises, bien conscients de cet obstacle, enont fait part au directeur de l'École des métiers de la mer en lui demandant comment on pourrait former le

La ZEE de la Nouvelle-Calédonie

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plus rapidement possible suffisamment de capitaines pour répondre aux besoins d'une flottille locale depêche à la palangre en pleine expansion.

L'École des métiers de la mer (EMM) a été créée en 1990 par le Congrès du Territoire de la Nouvelle-Calédonie, pour remplacer le Centre d'apprentissage maritime. L'EMM est membre de l'Associationdes instituts de formation maritime et des autorités maritimes des îles du Pacifique et membre fondateur del'Association des organismes de formation professionnelle de Nouvelle-Calédonie. Cette école estsituée à l'extrémité du quai de pêche du Port autonome, dans le grand port de Nouméa. L'établissements'est installé dans ses nouveaux locaux en 1997. Les installations comprennent deux ateliers, six sallesde classe, une salle de simulation de la navigation conforme aux normes de la Convention STCW 95,une salle de simulation radio répondant aux normes du Système mondial de détresse et de sécurité enmer (SMDSM) et plusieurs bureaux dont l'une est occupée par les services administratifs. Le personnel quicompte onze personnes se compose d'un directeur, d'un directeur adjoint/formateur, d'une comptable,d'une secrétaire, de six formateurs et d'un agent d'entretien. L'un des formateurs est un charpentier demarine accompli. Parmi les cours offerts, outre les formations débouchant sur le brevet classique de capitaineet d'opérateur radio, figurent: les systèmes de propulsion (mécanique, électrique, hydraulique et automatique),la manipulation, la préservation et la commercialisation des produits de la mer, la construction navale,les techniques de pêche, la sécurité en mer, les manœuvres en mer, les premiers secours aux gens demer et, depuis peu, un module sur la pêche à la palangre monofilament. Depuis 1997, le charpentier demarine dirige la restauration d'un navire en bois de 12 mètres, le Nondoué, qui, à terme, sera convertien bateau-école de pêche à la palangre. L'École des métiers de la mer possède plusieurs autres embarcationsplus petites, y compris un bateau de pêche hors bord de 5,7 mètres, un bateau de sauvetage restauré et unvoilier de 11 mètres, toutes servant à la formation.

Le projet dont il est ici question visait à aider l'École des métiers de la mer à concevoir le volet pratique dumodule de formation de pêche à la palangre monofilament sur le bateau de 12 mètres de la Marinemarchande, le Dar Mad, et à fournir certains documents de référence accompagnant le module pratique.

2. ACTIVITÉS MENÉES AU TITRE DU PROJET ET ANALYSE

La pêcherie locale à la palangre en Nouvelle-Calédonie connaît une expansion rapide. L'entrepriseNavimon, qui existe depuis le début des années 90, disposait d'une flottille de onze unités à la fin 2001(l'entreprise était dotée de treize unités mais l'une d'entre elles a été vendue et l'autre s'est abîmée surun récif). Cette entreprise était la seule du genre en Nouvelle-Calédonie depuis la cessation d'activitéde Megu Caledonia et de Toho Caledonia. Toutefois, quatre nouvelles sociétés ont vu le jour en 2001et d'autres sont en cours de montage. Ces quatre armements sont les suivants:

• Albacore, dont un bateau été livré en 2001 et un autre devrait l'être en avril 2002;• les Pêcheries de Nouvelle-Calédonie : dotée de six bateaux en 2001, cette société possède au

total dix unités au début de 2002 et une usine de traitement dont la construction à Koumac s'estachevée en 2001;

• Pescana, qui sera dotée de huit embarcations en 2002 et dont l'usine de traitement au Quai despêches était sur le point d'être mise en service à la fin 2001; et

• Sodefish, dont le bateau en cours de construction à Fidji sera livré au début 2002 et dont l'usine detraitement au Quai des pêches a été achevée en 2000.

Toutes ces nouvelles entreprises sont confrontées au même problème : il n'y a pas encore assez de capitainesbrevetés sur le Territoire. En fait, tous les capitaines brevetés ayant une expérience de la pêche à lapalangre en Nouvelle-Calédonie peuvent se compter sur les doigts des deux mains. Or, d'ici à la fin2002, cette pêcherie pourrait compter jusqu'à quarante ou cinquante embarcations (y compris la flottille deNavimon de onze unités). La législation française interdit à des capitaines étrangers de pêcher dans unterritoire français. En fait, l'équipage tout entier, à l'exception d'un maître de pêche dans certaines cir-constances, doit être de nationalité française. L'École des métiers de la mer s'est vu confier la tâche de

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pallier cette pénurie en formant plusieurs douzaines de capitaines appelés à diriger cette flottille enpleine expansion. C'est dans ce contexte qu'il a été demandé à la CPS de contribuer à la formation pratiquedu premier groupe de capitaines.

Six candidats ont été inscrits pour ce module de formation, d'une durée totale de douze semaines (432heures de cours et de formation pratique). Le cours s'est terminé le 20 décembre 2001. Les exercicespratiques de pêche ont duré tout juste trois semaines, du 5 au 26 novembre. Chaque candidat devait aupréalable être en possession d'un brevet de patron de petite navigation (BPPN) et d'un certificat restreintd'opérateur SMDSM (CRO) ou d'un Capacitaire 99 (brevet de capacitaire élargi à la conduite desmoteurs marins—ex-CM). Les six stagiaires étaient, par conséquent, des exploitants de bateaux ayantun brevet de navigation, mais seuls quatre d'entre eux avaient déjà une expérience de la pêche à lapalangre, et aucun n'en avait eu en qualité de capitaine.

L'École des métiers de la mer disposait d'une embarcation de 12 mètres, le Nandoué, qu'elle remettaità neuf pour l'utiliser durant la formation, mais elle n'était pas encore prête à prendre la mer. Pour cetteformation, l'École a donc affrété le bateau-école de la Marine marchande, le Dar Mad, qui est le mêmebateau utilisé depuis 1998 pour le cours CPS/Nelson Polytechnic destiné aux agents des services despêches du Pacifique. Le capitaine, Lucky Fogliano, et le premier matelot, Velio Famoetau, ont tousdeux une expérience de la pêche à la palangre et de la formation de stagiaires. L'École emploie égalementun maître de pêche compétent, Laurent Braud, qui a déjà pratiqué la pêche à l'espadon à La Réunion.Les six autres capitaines-stagiaires étaient les suivants : Bill Brown, Stéphane Clain, Jean-Louis Corouge,Christian Cugola, Franck Gnai et Wilfried Salua.

Avant la première sortie en mer, il a été demandé au chargé du développement de la pêche à la CPSd'exposer en classe un certain nombre de sujets liés à la pêche commerciale à la palangre faisant partie duprogramme de cours de l'École et concernant :

• les principaux pays producteurs de poisson dans le Pacifique et leur production annuelle;• les principales productions des pêcheries dans le Pacifique;• les principaux ports de pêche dans le Pacifique et leur production;• la comparaison des flottilles de pêche aux couleurs de différents pays et opérant dans le Pacifique;• la consommation de produits de la mer par pays dans le Pacifique;• l'étude des principales espèces de poissons commercialisés: description, biologie, répartition,

reproduction, migration et exploitation; et• les espèces se prêtant à l'aquaculture dans le Pacifique.

Des informations de base sur les sujets ci-dessus et sur d'autres sujets relatifs à la pêche à la palangrefigurent à l'annexe A.

Les six stagiaires ont été répartis en deux groupes, le groupe A et le groupe B. La première semaine destrois semaines de pêche prévues, chaque groupe est sorti une fois, le groupe A le mardi et le groupe Ble jeudi. Le groupe A a ensuite disposé du bateau la deuxième semaine et le groupe B la troisièmesemaine. En tout, six sorties en mer ont été effectuées et chaque stagiaire a eu l'occasion de sortir pêcherà trois reprises. À chaque fois, il fallait préparer le bateau en embarquant tous les engins de pêche, laglace, les appâts, l'eau et les vivres. Chacun des groupes a consacré une journée à la préparation desengins de pêche à la palangre. La manipulation, la préservation et la découpe du poisson ont égalementfait partie de la formation. Lors des deuxième et troisième sorties, les stagiaires ont dû décider de l'endroitoù pêcher et régler tous les paramètres pour poser la ligne, c'est-à-dire la vitesse du bateau et de l'éjecteur deligne, le nombre d'hameçons par panier, le cap à prendre pour la pose de la ligne et l'intervalle entre leshameçons. Les stagiaires ont également dû préparer le pont et l'équipement avant de commencer lefilage. Durant le virage, ils ont eu l'occasion de se rendre à la timonerie et de manœuvrer le bateau sousla direction du capitaine.

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Les trois semaines de formation se sont toutes déroulées de la même manière. Le lundi était consacréà la préparation et au grément du bateau et à la réparation des engins de pêche, le bateau appareillait lemardi matin et mettait le cap sur la passe de Dumbéa avec, à son bord, le capitaine et l'équipage, troiscapitaines-stagiaires, le maître de pêche de l'École et le chargé du développement de la pêche de laCPS. Le bateau accostait généralement au Quai des pêches à 18 heures le même jour. Tout le monde seretrouvait au bateau à 8 heures le lendemain matin pour débarquer les prises, nettoyer le bateau et lepréparer pour la sortie en mer suivante. Ce même scénario se répétait le jeudi : sortie en mer, débar-quement des prises et nettoyage du bateau le vendredi.

Les six sorties en mer ont été effectuées dans la même zone, à savoir au nord-ouest de l'entrée de lapasse de Dumbéa, dans des eaux avoisinant 1 000 à 2 000 mètres de profondeur. Chaque palangre étaitmunie d'environ 250 hameçons, garnis de sardines ou de harengs. La ligne, munie de paniers de vingtà trente hameçons, était posée entre 6 h et 7 h 15 et relevée à partir de 13 h. Des enregistreurs de latempérature et de la profondeur étaient attachés au point médian (position de l'hameçon le plus profond)sur certaines lignes à chaque mouillage (annexe B).

Durant le temps où la palangre était mouillée, le bateau se rendait sur le site du DCP, au large de lapasse de Uitoé (22° 14 S et 165° 58 E) afin de pêcher à la traîne. La pêche y a été particulièrementbonne. Le premier jour (le 6 novembre), deux grands bacs de réfrigération ont été remplis de mahi-mahi,de bonites et de thons jaunes capturés à proximité du DCP en guère plus d'une heure. Le premier mouillagede la palangre a permis de capturer un thon obèse, cinq thons blancs, trois mahi-mahi et un marin rayé.Il en a été de même les jours suivants. Au total, 46 poissons pesant environ 1 100 kg au total ont étécapturés lors des six sorties. Le nombre total d'hameçons posés a été de 1 500, ce qui donne une prisepar unité d'effort de trois poissons par 100 hameçons ou de 73 kg par 100 hameçons. Ces rendementssont supérieurs à la moyenne pour la Nouvelle-Calédonie et pour le Pacifique en général. Les captureseffectuées autour du DCP sont venues s'ajouter à ces bons résultats. On trouvera un rapport de chaquesortie à l'annexe C.

À l'issue de la formation pratique, chaque stagiaire a été noté pour deux qualités: le professionnalismeet les compétences techniques(durant les sorties en mer). Les attributs correspondant à chacune de cesqualités sont les suivantes:

Professionnalisme :

• comportement• sociabilité• acceptation des critiques• esprit d'initiative• curiosité• persévérance• participation personnelle• adaptabilité• disponibilité• empressement à collaborer• intégration dans l'équipe• autorité naturelle

Compétences techniques (durant les sorties en mer) :

• organisation de la sortie (sur le plan général)• gestion de la sortie (sur le plan général)• manœuvres au port• surveillance de la timonerie

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• fonctionnement du bateau (sur le plan général)• préparation de l'équipement de pêche• montage des engins de pêche• manœuvres durant les opérations de pêche• manipulation à bord des prises• débarquement et contrôle de la qualité des prises• entretien et réparation des engins de pêche à bord et terre• entretien des équipements à bord• entretien des moteurs principal et auxiliaire• entretien des dispositifs de sécurité• entretien spécifique et général du bateau

Les notes correspondaient aux appréciations suivantes : 5 = très insuffisant; 10 = insuffisant; 15 =acceptable; 20 = très bien.

Quelques observations sur le cours s'imposent. Premièrement, Lucky et Velio (et les deux maîtres depêche, Steve et Laurent) ont peut-être laissé trop penser que la pêche à la palangre est très facile. Il n'apas fallu beaucoup chercher pour trouver du poisson. Lucky (qui signifie "chanceux" en anglais) apresque toujours de la chance et il connaît très bien les eaux entourant Nouméa.

Deuxièmement, le travail n'était pas particulièrement difficile et les stagiaires ont été très aidés. Le travail,qui s'est étalé sur trois semaines, était en fait équivalent à une journée d'effort de pêche sur un palangriercommercial. À chaque sortie, la pose de 250 hameçons s'est effectuée à la vitesse de pose d'un avançontoutes les seize secondes, ce qui correspond à environ la moitié de la vitesse normale de pose. Le viragea également été très lent et a pris le double du temps qu'il prend d'habitude. Lors d'un mouillage normal,une palangre est garnie de 1 500 à 2 000 hameçons et un avançon est lancé toutes les sept à huit secondes.L'opération est renouvelée huit à dix fois (jours de pêche), sans compter le temps consacré à larecherche du poisson et au voyage.

En outre, le Dar Mad est conçu de telle sorte que toutes les commandes sont situées dans la timonerie, ycompris la valve de commande de l'enrouleur. De ce fait, la personne qui dégrafe les avançons lors duvirage ne s'occupe de rien d'autre. En situation réelle, le plus souvent, cette personne doit conduire lebateau et guider l'enrouleur de la main gauche tout en dégrafant les avançons de la main droite. Il fautun bon entraînement et une grande dextérité pour faire tout cela sans se blesser et, qui plus est, pendant quele bateau est à sa vitesse maximale.

Enfin, les trois stagiaires étaient encadrés au total par quatre enseignants, veillant à ce que tout se passebien. Il faut le dire, tous les stagiaires ont besoin d'une plus grande expérience pratique avant de pouvoirprendre les commandes d'un palangrier. Le mieux pour eux serait de se former sur le tas.

3. NOTES SUR LA PÊCHE À LA PALANGRE

Durant les six sorties en mer, l'accent a été mis sur trois principales opérations: la pose de la palangre(y compris le calcul de la profondeur de mouillage), le virage de la palangre et la manipulation à borddes prises. Elles sont toutes trois décrites un peu plus en détail dans cette section que cela n'a été faiten mer. Toutes ces informations sont extraites d'un manuel de la CPS (Beverly et al., sous presse) etpourraient figurer au programme d'un des prochains cours dispensés à l'École des métiers de la mer.

3.1 Pose de la palangre

D'une manière générale, lorsqu'on pêche le thon, on pose la ligne au lever du jour (entre 4 h et 8 h) eton la relève l'après-midi ou en début de soirée (entre 14 h et 18 h). Si la ligne est posée trop tôt, la plupartdes appâts sont mangés par les calmars ou des espèces rejetées qui se nourrissent la nuit. Les poissons

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pélagiques comme les thons et les marlins tendent à mordre à l'hameçon à l'aube et au crépuscule, peut-êtreparce que les appâts sont alors plus visibles ou que c'est à ces moments-là que ces espèces remontentet qu'elles ont le plus souvent de chance de rencontrer les appâts. Lorsqu'on cible l'espadon, on pose laligne le soir (entre 18 h et 20 h) et on la relève tôt le matin (entre 6 h et 8 h).

Il est plus facile de poser la ligne au vent arrière et de la virer contre le vent. Lors du virage, il faut faireen sorte de garder le vent légèrement sur tribord de façon à ce qu'il aide à ralentir le bateau lorsq'onremonte le poisson à bord. Pour s'assurer que le bateau reçoive bien le vent sur tribord au virage, il fautveiller à poser la ligne avec le vent portant venant légèrement de la gauche.

Généralement, la dernière bouée émettrice jetée est généralement la première à être remontée. Ainsi,les premiers hameçons restent mouillés plus longtemps que les derniers, et l'équipage peut, en outre, sereposer sans avoir à faire marche arrière jusqu'à la première bouée. En fait, si l'on relève la dernièrebouée en premier, c'est avant tout parce que l'on peut ainsi filer la ligne sous le vent et la relever lorsquele bateau fait face au vent. Certains pêcheurs préfèrent cependant remonter jusqu'à la première bouéeet commencent à relever la ligne par la première bouée. Ils le font pour gagner du temps de voyage etlaisser tous les hameçons mouillés à peu près autant de temps.

L'idéal est de poser la ligne de façon qu'elle forme un angle avec le courant. La ligne étant poussée parle courant, elle couvrira une vaste zone de l'océan. Si la ligne est mouillée parallèlement au courant,elle restera dans une bande étroite de l'océan et ne couvrira pas autant de surface que si elle avait étémouillée contre le courant. Toutefois, cela n'est pas toujours possible lorsqu'on pose la ligne au vent etqu'on la vire contre le vent. En effet, le courant et le vent vont souvent dans la même direction. Il fautdonc parfois trouver un compromis en adaptant la trajectoire en conséquence. Si le courant et le ventsont parallèles, il est alors possible de filer la ligne de façon qu'elle forme un angle à la fois avec lecourant et le vent. Les courants sous-marins influent souvent davantage sur le déplacement de la ligneque les courants de surface; aussi, est-il difficile de décider quelle est la meilleure direction pour poserla ligne. Après le premier mouillage d'une ligne sur un nouveau site, on peut connaître les déplacementsde la ligne en observant le tracé de la ligne mouillée par rapport à son tracé au virage. On peut alorsrectifier le tir lorsqu'on pose de nouveau la ligne de façon à couvrir la plus grande zone de pêche possible.Il est important, après chaque virage, d'analyser la dérive d'une ligne sur le traceur de façon à déter-miner les paramètres que l'on utilisera au prochain filage de la ligne.

Le mieux est de poser la ligne de façon que le vent forme un angle de 10° à 20° sur tribord avantlorsqu'on la relève, sauf par gros temps. Il est en effet extrêmement inconfortable pour l'équipage, enparticulier à bord d'un palangrier dont la timonerie est à la poupe, de virer la ligne en remontant au ventpar grosse mer. Lorsque la mer est mauvaise, il est parfois préférable que le vent forme un angle de 10ºà 20º sur babord avant au moment du virage de la ligne pour protéger l'équipage du vent et des embruns.Pour ce faire, il faut veiller à poser la ligne avec le vent portant venant légèrement de la droite. Il fauttoutefois faire très attention à ne pas passer sur la ligne au virage, en particulier lorsqu'on arrête lebateau pour hisser le poisson à bord.

Le filage au vent arrère Le virage au vent en face

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Certains patrons de palangrier aiment attacher des poids aux extrémités de la filière, à une trentaine demètres des bouées émettrices. Les lests entraînent avec eux les trente premiers mètres de la ligne-mère,soit environ la même longueur qu'un orin de bouée, de façon qu'elle ne reste pas à la surface. Un autrebateau qui naviguerait près de la bouée émettrice risquerait sinon de passer sur la ligne-mère. Cela permetaussi de s'approcher de la bouée émettrice lorsque le virage de la ligne va commencer. Le début de lafilière n'est pas toujours orienté dans la même direction qu'au moment du mouillage, et il est pratiquementimpossible de voir la ligne-mère dans l'eau. Sans un lest au bout de la ligne, un bateau pourrait passersur sa propre ligne.

Lorsque le bateau parvient dans la zone de mouillage en maintenant la trajectoire et la vitesse désirées,la première radio émettrice est lancée par-dessus bord. À mesure que la ligne-mère est filée, c'est-à-direqu'elle sort de l'éjecteur de ligne, les orins de bouée et les avançons appâtés sont agrafés à intervallesréguliers une fois la première portion de ligne dévidée. Le moyen le plus facile de décrocher les agrafesau virage est de les détacher de la ligne-mère en les tirant vers le bas. Par conséquent, il vaut mieux lesagrafer à l'envers. Pour ce faire, l'homme chargé d'agrafer les avançons à la ligne-mère peut retournerla ligne-mère à la main avant d'agrafer l'avançon ou de fixer l'orin. Pour la pêche du thon, on agrafegénéralement de 40 à 60 hameçons par mille nautique, chaque panier en contenant de 15 à 30. À raison de40 hameçons posés par mille nautique de ligne-mère filée, l'espace entre les hameçons est d'environ 50mètres, ce qui représente l'agrafage d'un hameçon toutes les 7 à 9 secondes au signal sonore ducadenceur, selon la vitesse du bateau. Les avançons doivent être suffisamment espacés pour ne pas risquerde s'emmêler les uns aux autres et pour qu'au virage, chacun d'entre eux puisse être enroulé avant quele suivant n'arrive. La vitesse moyenne d'un mouillage est de 450 hameçons à l'heure. À cette vitesse,il faut donc quatre heures et demie pour accrocher 2 000 hameçons.

Pour des raisons de sécurité, il importe que l'agrafeur coordonne ses mouvements avec le boetteur, oulanceur d'appâts. Il ne doit pas agrafer l'avançon sur la ligne maîtresse avant que celui-ci n'ait été lâché,même si le cadenceur a émis un signal. S'il le fait, l'appâteur risque de se faire accrocher dès que l'avançonse tend. Le meilleur moyen de se débarrasser d'un avançon endommagé est de le couper. Il est très dan-gereux d'essayer de tirer la ligne-mère vers soi pour en décrocher l'avançon pendant que le bateau esten mouvement. Si plusieurs avançons sont emmêlés dans la corbeille où ils sont rangés, mieux vauttous les sortir et les donner à quelqu'un qui se chargera de les démêler. Si on perd trop de temps àdémêler les avançons, des parties entières de la ligne risquent de remonter vides et on pourrait perdredu poisson. On doit toujours garder un couteau ou une pince coupante à proximité de l'éjecteur de ligneau moment du filage, au cas où il faudrait sectionner un avançon ou un hameçon emmêlé.

La plupart des palangriers utilisent un cadenceur. Cet appareil émet un bip à intervalles réguliers, allantde 6 à 20 secondes. Au signal sonore, l'appâteur lance un hameçon garni puis se prépare à lancer lesuivant. Habituellement, cet homme compte les hameçons contenus dans chaque panier et demandequ'on lui donne une bouée au moment voulu. Toutefois, certains cadenceurs peuvent être réglés enfonction du nombre d'hameçons par panier. On peut programmer le cadenceur en conséquence et luifaire émettre un signal sonore différent pour les bouées.

Un pilote automatique est très utile au moment du filage : le patron peut alors se concentrer sur la surveil-lance du tableau de bord électronique du navire et sur l'enregistrement des données dans le journal debord. Le patron peut également saisir cette occasion pour parler à la flottille palangrière. Il peut également,au besoin, lui donner un coup de main tout en continuant de surveiller les instruments. Une palangrefilée alors que le bateau est en pilotage automatique sera mieux posée qu'une palangre mouillée lorsquele patron est à la barre.

Toutes les données intéressant le mouillage doivent être enregistrées, notamment : le début et la fin dufilage, le nombre de paniers, le nombre d'hameçons, les positions des extrémités de la filière, lesfréquences des bouées émettrices, la direction du vent et du courant, l'état de la mer et la phase de lalune. Il est important de tout consigner, même si certaines de ces données sont enregistrées sur un

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traceur. On peut également dessiner le tracé de la pose au crayon à papier, sur le tableau ou sur du papierdestiné à cet effet. Si la palangre a été mouillée dans une zone où la terre apparaît sur l'image radar, ilconvient de faire un relevé de position radar pour chaque extrémité de la ligne. C'est également unebonne idée d'observer la dérive du bateau à l'arrêt durant les vingt ou trente minutes suivant le mouillageet d'enregistrer la direction qu'indique le compas par rapport à la dernière bouée. Si le bateau a dérivéde 270° par rapport à la dernière bouée, par exemple, il faut naviguer au 90º pour revenir à proximitéde la ligne. Si l'électronique de bord tombe en panne, on peut alors retrouver la ligne grâce à ces informations.Il est bon de retourner jusqu'à la dernière bouée au moins une fois durant le mouillage. Il convient alorsd'enregistrer la nouvelle position de la dernière bouée, en même temps que le tracé de la palangre et ladérive causée par le courant.

3.2 Calcul de la profondeur de mouillage de la palangre

Il est essentiel de connaître la profondeur à laquelle la palangre sera mouillée. On trouve différentesespèces à différentes profondeurs. Le tableau 1 indique les paramètres correspondant aux principalesespèces ciblées, y compris les profondeurs de capture. Une palangre horizontale coule en formant unesérie de courbes caténaires, chacune d'entre elles étant suspendue entre deux bouées (soit l'équivalentd'un panier de ligne-mère). La courbe caténaire définit la profondeur à laquelle les hameçons accrochésà la ligne-mère sont mouillés, les hameçons les plus profonds étant situés au bas de la courbe et aumilieu de la portion de ligne. La courbe, ou incurvation, de la ligne est fonction de la vitesse du bateau,du nombre d'avançons par panier et de la vitesse de l'éjecteur. La longueur des orins et celle desavançons déterminent également la profondeur de mouillage des hameçons, mais celles-ci étant fixes,elles peuvent donc être ajoutées après le calcul de la profondeur de la courbe caténaire. Toutefois, lavéritable profondeur ne sera pas la même que celle qui a été calculée en raison des courants quipoussent les bouées les unes vers les autres, vers ou sur le côté de la ligne-mère, ou encore les écartent.

Tableau 1 : Paramètres à prendre en compte pour la capture des cinq principales espèces cibléespar les palangriers.

Espèces Profondeur depêche

Fourchette detempérature

Meilleurs appâts Saison Horaire defilage et de

virageThon obèse 50 à 600 m —

thermocl ine10 à 17° C Balao u du Pacifique, sélar

co ul isou, pilchard, calmarHiver 4h à 8h /

14h à 1 8hThon jaune 50 à 250 m —

couche de mélange18 à 22° C Balao u du Pacifique, sélar

co ul isou, poisson-lait , calmarÉté 4h à 8h /

14h à 1 8hGermon 50 à 600 m—

thermocl inecouche de mélange

10 à 17° C Balao u du Pacifique, pilchard,sardine

Fin de l'été,auto mne, débutde l'hiver

4h à 8h /14h à 1 8h

Espadon 50 à 250 m—couche de mélange

18 à 22° C Calmar (Illex spp.) et bâtonnetsfluorescents

Fin del'hiver etprintemps

18h à 2 0h/6h à 8h

Marlin Rayé 50 à 250 m—couche de mélange

20 à 23º C Balao u du Pacifique, selarco ul isou, poisson lait, calmar

Fin de l'hiver etprintemps

0400 à 0800/1400 à 1800

Germon Thon obèse

Thon jaune

Espadon Marlin rayé

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Pour calculer la profondeur théorique à laquelle se situe la ligne-mère, il faut connaître la vitesse dubateau et la vitesse de défilement de la ligne éjectée par l'éjecteur. Le rapport entre ces deux vitessess'appelle le taux d'incurvation et constitue un paramètre adimensionnel. On peut également exprimer letaux d'incurvation comme étant le rapport entre la distance que le navire parcourt et la longueur de laligne éjectée dans le même temps. Dans un cas comme dans l'autre, le rapport sera identique. Par exemple,si la vitesse du bateau est de six nœuds et celle de l'éjection de la ligne de huit nœuds, le taux d'incurvationest de 0,75 (6/8). On pourrait obtenir le même rapport (0,75) en comparant la distance que le bateauparcourt entre deux bouées (900 mètres dans notre cas) à la longueur de ligne entre deux bouées (ici 1200 mètres), soit 900/1 200 = 0,75. Une fois le taux d'incurvation déterminé, on peut établir à quelleprofondeur se situe l'hameçon le plus profondément mouillé.

On peut connaître la vitesse du bateau à l'aide des instruments électroniques de bord tels que le GPSou un d'un loch. On peut aussi calculer la vitesse à l'aide des tracés et de la formule distance =vitesse/temps (vitesse = distance/temps), ou encore en comparant le compte-tours du moteur auxvitesses connues du bateau.

Plusieurs techniques permettent de déterminer la vitesse d'éjection de la ligne. Si l'on dispose d'uncompte-tours manuel, on peut l'utiliser pour déterminer la vitesse en tours/minute du grand enrouleurde l'éjecteur de ligne. On mesure la roue d'entraînement pour déterminer son diamètre et on multiplieensuite le diamètre par Pi (3,14) pour obtenir la circonférence (c = d x Pi). On peut également calculerla circonférence directement en enroulant un morceau de ligne autour de la roue d'entraînement et enmesurant ensuite la ligne. Comme la ligne passe directement sur la roue d'entraînement, la longueur deligne qui est éjectée en une minute est égale à la circonférence de la roue d'entraînement multipliée parle nombre de tours/minute. Pour trouver la vitesse de la ligne en nœuds (milles nautiques/heure), il convientde diviser ce nombre par 31 (1 mille nautique = 1 852 mètres, 1 852/60 = 31). Au lieu d'utiliser untachymètre manuel, on peut également laisser filer la ligne de l'éjecteur pendant exactement uneminute, le bateau à l'arrêt. On mesure ensuite à la main la longueur de ligne éjectée en brasses (1 brasse= 1,83 mètre) en la remontant sur le bateau. Certains éjecteurs de ligne sont munis d'un compteur quipermet de mesurer directement la vitesse d'éjection de la ligne.

Exemple : durant la sortie en mer du 22 novembre sur le Dar Mad (annexe C, sortie n° 6), la vitessedu bateau était de 4,5 nœuds et celle de la roue-guide de l'éjecteur de 250 tours/minute. Le diamètre dela roue était de 25 cm, de sorte que la circonférence était de 78,5 cm (25 x 3,14 = 78,5), ou 0,785 mètre.Pour calculer la longueur de ligne éjectée en une minute, on multiplie 0,785 par 250 = 196,25. Par con-séquent, l'éjecteur a éjecté 196,25 mètres de ligne par minute durant ce mouillage. En divisant ce nombrepar 31, on obtient une vitesse de 6,3 nœuds (196,25/31 = 6,3).

Le rapport entre la vitesse du bateau et celle de l'éjecteur de ligne, dans ce cas, était de 4,5/6,3, soit0,71, 0,70 en arrondissant. On connaît donc le taux d'incurvation. Pour obtenir la profondeur de lacourbe caténaire, davantage de calculs sont nécessaires, à moins qu'on ne dispose d'une table des pro-fondeurs pré-calculées fondée sur différents taux d'incurvation et tailles de panier (c'est-à-dire différentsnombres d'hameçons dans un panier). Le tableau 2 indique les profondeurs théoriques pour six tauxd'incurvation et six paniers différents. Pour calculer ces profondeurs, on est parti du postulat que la distanceentre les avançons (et entre les avançons et les bouées) est toujours de 50 mètres. Ainsi, un panier devingt avançons aura une longueur de 1 050 mètres : 21 x 50 = 1 050. Chaque panier contient vingtavançons et une bouée.

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La profondeur réelle à laquelle est mouillée une palangre n'est pas uniquement déterminée par la vitessed'éjection de la ligne et celle du bateau. La longueur des lignes de bouées, la taille des paniers et l'étatde la mer conditionnent également la profondeur du mouillage. Généralement, plus il y a d'hameçonsdans un panier, plus le panier sera profond, même si les lignes de bouées conservent la même longueur.Cela vaut, que l'on utilise ou non un éjecteur de ligne. Les halieutes, qui utilisent des enregistreurs detemps et de profondeur, ont cependant observé que la profondeur calculée d'un mouillage ne correspondgénéralement pas à la profondeur réelle à laquelle la palangre est mouillée. Les courants et les forcesde cisaillement font bouger la ligne horizontalement et verticalement dans la colonne d'eau. Ainsi, à lalecture des résultats du 22 novembre (annexe C, sortie n° 6), on constate que la profondeur théoriqueet les profondeurs obtenues à partir des enregistreurs temps/profondeur différaient. Le taux d'incurvationcalculé pour la palangre mouillée le 22 novembre était de 0,70. La taille du panier était de trentehameçons par panier. Le tableau 2 ci-dessus montre que la longueur théorique pour un panier de trentehameçons et un taux d'incurvation de 0,7 est de 555 mètres. Les profondeurs déduites, des enreg-istrements temps/profondeur (annexe C, sortie n° 6) étaient de 405 mètres et de 380 mètres. Peut-êtrey avait-il des courants ce jour-là qui poussaient la ligne vers le haut ou tendaient les lignes de bouées.

Pour un pêcheur, les chiffres réels ne comptent peut-être pas tant. Ce qui lui importe, c'est ce qui donnedes résultats dans une situation donnée. S'il trouve des thons obèses lorsque les paniers contiennent 25avançons, que les lignes de bouées ont 30 mètres de long et que le bateau avance à 6 nœuds tandis quel'éjecteur de ligne a une vitesse de filage de 9 nœuds, il en déduit que c'est là la bonne profondeur. Pourdéterminer la profondeur réelle, il faut utiliser des enregistreurs temps/profondeur, qui sont coûteux. Àl'inverse, si, avec ces paramètres, la pêche ne donne rien, il faut alors mouiller la palangre plus ou moinsprofondément en réglant différemment les engins ou en modifiant le rapport entre la vitesse du bateauet celle de l'éjecteur de ligne.

Pour calculer la profondeur théorique, sans utiliser de table, il faut connaître la longueur de ligne entreles bouées et la distance parcourue par le bateau entre les bouées. La moitié de la longueur de la ligneet la moitié de la distance parcourue par le bateau forment ensemble deux côtés d'un triangle à anglesdroits. Le troisième côté est à peu près égal à la partie la plus profonde de la courbe caténaire. On peutcalculer le troisième côté à l'aide du théorème de Pythagore, à savoir que "si un triangle est rectangle,alors le carré de la longueur de son hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des côtésde l'angle droit", soit a2+ b2= c2,où a est la profondeur, b la moitiéde la distance que le bateau par-court entre deux bouées et c lamoitié de la longueur de la ligneentre deux bouées. En résolvantl'équation pour trouver a, onobtient la longueur théorique.

Taille dupanier

TI 0,4 TI 0,5 TI 0,6 TI 0,7 TI 0,8 TI 0,9

10 250 240 220 195 165 120

15 365 345 320 285 240 175

20 480 455 420 375 315 230

25 595 560 520 465 390 285

30 710 670 620 555 465 340

Tableau 2 : Profondeurs théoriques en mètres de la courbe caténaire de la palangre calculées àpartir de différents taux d'incurvation et tailles de panier (exprimées en nombre d'hameçons).

boueé boueé

295 m

434 m

525 m

Courbe caténairede la ligne

B, la moitié de la distanceparcourue par le bateau

C, la moitié de la longueurd’une ligne dans un panier

A,profondeur

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• Pour trouver c : si la ligne contenue dans un panier mesure 1 050 mètres de long (un panier de20 avançons et d'une bouée, chaque avançon étant distant de 50 mètres), la moitié de la longueurde la ligne égale 525 mètres. Ce membre de l'équation est c.

• Pour trouver b : si le bateau avance à 8 nœuds (248 mètres par minute, 8 x 31 = 248) au momentdu filage et que la durée du défilement entre deux avançons est de 10 secondes, le défilementd'un panier dure 3,5 minutes (21 x 10 = 210 secondes, 210 : 60 = 3,5). Ce qui signifie que lebateau parcourt 868 mètres (248 x 3,5 = 868) entre deux bouées. La moitié de cette distance,soit b, est de 434 mètres.

• Pour trouver a : on peut maintenant calculer la profondeur à l'aide de la formule : profondeur2 = 525 m2 – 434 m2, ou la profondeur = √÷5252 - 4342.

5252 = 275 625 (c2)4342 = 188 356 (b2)275 625 – 188 356 = 87 269 (c2 – b2)√87 269 = 295 (a).

La profondeur est donc égale à 295 mètres.

Avec 20 avançons dans un panier, une vitesse du bateau de 8 nœuds et une vitesse de défilement entredeux avançons de 10 secondes, la profondeur théorique de la ligne-mère sera de 295 mètres, à conditionque la distance entre les avançons soit maintenue à 50 mètres.

Au lieu d'appliquer les méthodes susmentionnées qui exigent toutes un certain degré de technique oude calcul, il existe une méthode traditionnelle intuitive qui permet de s'assurer que la ligne s'enfonceprofondément. Lors du filage de la ligne, l'opérateur attrape la ligne-mère dès qu'elle sort de l'éjecteur,juste après l'agrafage d'avançon. Il la garde à la main et compte les secondes jusqu'à ce que la ligne soittrop tendue pour qu'il puisse continuer à la tenir. Si le rapport vitesse du bateau/vitesse d'éjection de laligne est trop proche de 1,0, la ligne-mère deviendra trop tendue en une ou deux secondes. Si ce rapportest de 0,5 ou moins, la ligne restera lâche durant plusieurs secondes et elle descendra trop profondément.On sait par expérience que, s'il faut environ 8 secondes pour que la ligne-mère se tende, la profondeurest parfaite lorsqu'on cible les thonidés (à raison d'une vitesse du bateau d'environ 8 nœuds et de paniersde 25 avançons). On peut allonger ou diminuer cette durée pour modifier la profondeur de mouillage;en tout état de cause, cette technique demande une certaine habitude.

Quelle que soit la technique, il est plus facile de régler la vitesse du bateau que celle de l'éjecteur deligne. Ces éjecteurs sont généralement plus efficaces lorsqu'ils fonctionnent à leur vitesse maximale.Le travail s'effectue aussi plus rapidement dans ce cas, et cela prendrait trop de temps de calculer à nouveaula longueur de ligne éjectée à différentes vitesses de filage de la ligne. Si l'on connaît la longueur de laligne lorsque l'éjecteur fonctionne à pleine vitesse, il n'est pas nécessaire de refaire ce calcul. Par contre, ilest facile de modifier la vitesse du bateau et de déterminer rapidement un nouveau taux d'incurvation,la profondeur calculée ou de compter manuellement les secondes durant le défilement de la ligne.

Il est bon de savoir où se trouve la couche de mélange et la thermocline lorsque l'on recherche certainesespèces cibles (voir tableau 1). La couche de mélange est la partie de la colonne d'eau où la températurede l'eau reste relativement constante ou baisse progressivement. Elle s'étend de l'endroit dans la colonned'eau où la température est de 1° C inférieure à la température de la surface jusqu'à la thermocline.L'isotherme 27° C indique habituellement la limite supérieure de la couche de mélange dans l'océanPacifique tropical. Le tableau 3 indique la profondeur de la couche de mélange à différentes latitudesdans le Pacifique central tropical.

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Tableau 3 : Profondeur de la couche de mélange dans le Pacifique tropical central à différenteslatitudes.

Latitude Limite supérieure de la couchede mélange

Limite inférieure de la couchede mélange

20°N Près de la surface 225 m

15°N 80 m 150 m

10°N 25 m 100 m

05°N 100 m 175 m

Équateur 100 m 200 m

05°S 125 m 250 m

10°S 100 m 300 m

15°S 80 m 330 m

20°S Près de la surface 350 m

La thermocline est l'endroit où la température chute rapidement sur une profondeur relativement petite.Sur un profil vertical, la thermocline apparaît sous la forme d'une inflexion. Un profil des températuresest un graphique qui montre les variations de température par rapport à la profondeur à une positiondonnée (par exemple, le long d'un méridien). L'isotherme 15° définit généralement la thermocline. Letableau 4 indique la profondeur de la thermocline à différentes latitudes.

Tableau 4 : Profondeur de la thermocline à différentes latitudes dans le Pacifique central.

Latitude 20° N 15° N 10° N 05° N 0° 05° S 10° S 15° S 20° S

Profondeur 225 m 150 m 100 m 175 m 200 m 250 m 300 m 330 m 350 m

3.3 Virage de la palangre

Avant de commencer à virer la palangre, il faut la retrouver en s'orientant généralement dans la directiondu signal émis par la bouée émettrice. Si le radiogoniomètre—ou la bouée émettrice—ne fonctionnepas, il faut alors entreprendre des recherches. Il est utile d'accrocher une bouée surmontée d'un pavillon àla ligne des bouées à proximité de la bouée émettrice. Il est possible de trouver le cap permettant deremonter jusqu'à l'extrémité de l'engin en se référant au traceur de route ou aux notes consignées par lepatron de pêche dans le livre de bord. La direction à suivre doit tenir compte du bateau par rapport à laligne après le mouillage de la dernière bouée. Lors de la recherche d'une bouée ou d'un pavillon, tousles hommes disponibles doivent scruter la zone.

Si l'on reçoit cinq sur cinq le signal de la bouée émettrice, il vaut mieux fixer le cap légèrement àl'oblique de la direction indiquée par le signal. Le radiogoniomètre donne une idée de la distance grâceà la netteté du signal. Celle-ci peut toutefois varier selon l'état du bloc-batterie qui équipe la bouée, desorte que ce paramètre n'est pas complètement fiable. Si l'on met directement le cap sur la bouée émettrice,on risque de ne pas la voir et de la heurter, raison pour laquelle il faut dévier la trajectoire du bateaud'environ 5°. À mesure que l'on se rapproche, l'angle relatif du signal émis augmente. Si l'on modifierégulièrement son cap pendant la recherche de façon à s'écarter toujours de 5°, il est alors impossiblede manquer la bouée. Près du but, l'angle augmente rapidement jusqu'à ce que la bouée émettrice sesitue dans un angle relatif de 90°, c'est-à-dire par le travers du bateau. À ce moment-là, elle doit êtreen vue.

Il faut s'approcher de la bouée émittrice avec le vent venant de face, lorsqu'on s'arrête pour récupérerla bouée, le vent maintient le bateau écarté de celle-ci et de la palangre. Il faut mettre la barre à gauche

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au moment de la récupération de la bouée. Si l'on s'approche de la bouée au vent arrière, on risque dela heurter ou de passer sur la ligne-mère qui à ce moment-là s'accrochera à la quille ou se prendra dansle gouvernail ou l'hélice, ce que pourrait endommagera la bouée.

Après avoir récupéré la bouée émettrice, on la décroche de la ligne-mère que l'on attache à l'enrouleuren la faisant passer par une poulie de relevage. Si la ligne a été sectionnée à son extrémité, il faut faireun nœud d'aboutage et bien la fixer à l'enrouleur. Le relevage peut alors commencer. Pour cela, il fautrégler la vitesse du bateau sur celle du virage de la ligne, ce qui nécessite une coordination étroite entrela personne à la barre et celle qui est chargée de surveiller l'enrouleur. L'homme clé sur le pont pendantla phase de relevage de la ligne est le préposé à la poulie. Il est aux commandes de l'enrouleur et parfoiségalement au poste de barre lorsque celui-ci est à l'extérieur. Il est chargé de contrôler la vitesse devirage de la ligne et de dégrafer tous les avançons et les bouées à mesure qu'ils sont remontés à bord.D'autres hommes d'équipage, les bobineurs, se tiennent directement derrière lui. Ils sont chargés deprendre les agrafes que leur tend le préposé à l'enrouleur et de lover les avançons dans les paniers, deremonter à bord tous les flotteurs, de lover les lignes de bouée, de gaffer et d'embarquer tous les poissons.

Le préposé à l'enrouleur doit laisser passer la ligne-mère à monofilament dans sa main droite pendantle relevage. Il garde sa main gauche posée sur les commandes de l'enrouleur afin de pouvoir stopperrapidement l'opération. Au toucher de la ligne, il doit pouvoir sentir si un poisson remonte. Dans ce cas,il en informe le capitaine—s'il n'est pas à la barre lui-même—qui ralentit le bateau afin que le poissonpuisse être travaillé ou remonté lentement. Avec sa main droite, il peut aussi sentir s'il y a des problèmessur la ligne. Il n'est pas nécessaire d'arrêter l'enrouleur lorsque les avançons remontent, sauf s'il y a unpoisson au bout d'un hameçon ou une "perruque". En guidant les agrafes à l'aide de sa main gantée, il estfacile de les faire glisser sur la ligne-mère. On les décroche pendant que la filière continue d'êtreenroulée. Toutefois, il faut être prudent lorsqu'un nœud apparaît parce qu'il bloquera l'agrafe. Il fautdonc arrêter l'enrouleur, à moins que l'on ne parvienne à décrocher l'agrafe avant l'arrivée du nœud.Dans le cas contraire, si le préposé à l'enrouleur a toujours la main sur la ligne, il peut se blesser avecla poulie et la ligne peut également "casser".

En présence d'un poisson, il faut le gaffer et le remonter sur le pont avant de décrocher l'avançon, sansquoi on risque de le perdre. Pour travailler de grosses pièces qui se débattent, on peut utiliser une lignefranche—une ligne de bouée fait l'affaire. On l'accroche à l'avançon avant que celui-ci ne soit dégraféde la ligne-mère, ce qui permet de travailler le poisson afin de le fatiguer et, donc, de le gaffer et de leremonter à bord plus facilement. L'extrémité de cette ligne franche doit être fixée à la rambarde. Maisil est aussi possible de travailler le poisson en utilisant la commande "avant" et "arrière" de l'enrouleur.

Lorsque la ligne-mère est remontée, il est important qu'elle puisse être vue par le préposé à l'enrouleuret par l'homme à la barre. L'idéal est qu'elle soit sur le côté du bateau, dans l'axe de la poulie. Pendantle relevage, le bateau est maintenu légèrement à l'écart, de sorte que l'axe de la ligne forme à l'avant etavec le côté du bateau un angle de 30 à 45°. Le maintien de cette position lors du virage de la palangrepermet de garder les avançons et les lignes de bouée à l'écart de la ligne-mère. Si le bateau passe sur laligne-mère, un avançon emmêlé, que le préposé à l'enrouleur n'aura pas vu, risque de le blesser lors desa remontée à bord ou d'occasionner la perte d'un poisson. Le bateau peut aussi heurter les flotteurs oupasser sur les lignes de bouée. Si la ligne est trop loin du bateau par tribord, elle peut subir une tensionexcessive et "casser". Cette surtension a aussi pour effet que les avançons s'entortillent autour de laligne-mère. Par ailleurs, si on laisse courir la ligne à l'oblique du bateau par l'arrière, elle risque de seprendre dans le gouvernail ou dans une hélice, ou bien les avançons ou les lignes de bouée risquent dese prendre dans l'hélice ou de s'emmêler sur la ligne-mère.

Lorsque la palangre a été mouillée par vent arrière, l'idéal est de faire remonter le bateau au vent et dele positionner de manière à ce que la ligne forme un angle de 10º à 20° par rapport à la proue côté tribord,lors de son virage. Le vent freine la progression du bateau lorsqu'il faut interrompre le relevage pourremonter un poisson ou démêler la ligne. Il faut mettre le moteur au point mort et tourner le gouvernail

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de quelques degrés vers babord au moment d'arrêter le navire. Le vent vient alors frapper le bau situéà tribord et éloigne le bateau de la palangre. Certains pêcheurs aiment faire marche arrière lors de laremontée d'un poisson. Ce n'est pas une pratique à conseiller car les navires à une seule hélice ont leurmoteur à droite et en marche arrière; ils ont tendance à aller vers babord. Cette manœuvre risqued'amener le bateau à passer sur la ligne et de l'orienter dans une position où il recevrait le vent parbabord, ce qu'il faut éviter lorsque l'on arrête le bateau pour remonter un poisson. Il est préférable deralentir lorsqu'un poisson est remonté et de laisser le vent freiner le bateau.

Lorsque le bateau est arrêté, il tourne généralement de manière à prendre l'axe de la houle par le travers,ce qui signifie que la palangre est située au large du bau de tribord. Lorsque le virage reprend, le bateaudoit se replacer dans la bonne direction; pour cela, il faut l'orienter vers la ligne à tribord, puis pro-gressivement le tourner vers babord jusqu'à ce qu'il revienne dans le bon axe. Être dans le bon axe n'estpas synonyme d'être dans la bonne direction. Si la palangre a été mouillée selon une direction est-ouest,à ce moment-là, le bon cap pour le virage est l'est mais le bateau doit présenter le bon angle relatif parrapport à la palangre pour être dans le bon axe. Le cap du bateau doit être parallèle à l'axe de mouillage dela ligne mais il doit être légèrement à l'écart. On peut utiliser le pilote automatique pour que le bateaugarde son cap et reste dans le bon axe pendant le virage de la palangre. S'il s'écarte de la bonne direction,il faut alors légèrement corriger sa trajectoire. Ainsi, si le cap est 90° absolu et que le bateau est tropéloigné de la ligne par babord, on peut modifier le cap mis sur le pilote automatique en le réglant à 95°absolu pendant une minute ou deux jusqu'à ce que le bateau se rapproche de la palangre, puis revenirau cap initial de 90° absolu.

Le virage de 200 hameçons/heure—soit 2 000 hameçons/10 heures—est une bonne cadence pour uneligne à monofilament. Cependant, cette cadence est généralement plus faible parce qu'il faut arrêter laligne pour décrocher le poisson, sans parler des sempiternels problèmes rencontrés au cours du virage.Pour relever 2 000 hameçons, il faut parfois 15 à 20 heures. Les avançons peuvent s'emmêler avec laligne-mère, laquelle peut s'accrocher à la quille, s'embrouiller et se sectionner. Par ailleurs, l'état de lamer et les conditions météorologiques peuvent changer. Les requins, quant à eux, ont la fâcheuse habituded'entraîner la ligne sous le bateau, où elle s'emmêle avec la ligne des anodes en zinc à découvert ou unradiateur de cale. La ligne peut aussi se prendre dans le gouvernail ou l'hélice. Néanmoins, il y aplusieurs techniques qui permettent de prévenir ces situations ou d'y remédier.

On peut empêcher que les avançons ne s'emmêlent en maintenant le bateau dans la bonne direction etdans le bon axe et en relevant la ligne à une vitesse constante. Cependant, les conditions météo et l'état dela mer peuvent amener les avançons à s'entortiller autour de la ligne-mère. Cela peut aussi arriverlorsqu'une belle pièce est accrochée à l'hameçon. Il faut arrêter l'enrouleur chaque fois qu'un avançonest entortillé autour de la ligne, ce qui peut rallonger de plusieurs heures la durée du virage de la palangreet peut être très énervant. À ce problème, il y a plusieurs solutions. L'une d'entre elles consiste à prendre laligne-mère entre les deux mains et de la faire tourner comme une corde à sauter de manière à faire rapi-dement tourner l'agrafe autour de la ligne ce qui a pour effet de "désentortiller" l'avançon. Une autreméthode consiste à décrocher l'agrafe et à la faire tourner autour de la ligne-mère dans le sens opposéà l'emmêlement. Il s'agit alors de tirer sur l'avançon selon un axe perpendiculaire à la ligne-mère, exercicequ'il est peut-être nécessaire de répéter une fois ou deux pour la démêler complètement. Sil'enchevêtrement est trop important, alors la meilleure solution est de couper purement et simplementl'avançon en monofilament. Dans ces cas-là on peut conserver l'agrafe et l'hameçon mais le morceaude monofilament de l'avançon est généralement endommagé et doit être jeté.

On peut souvent décrocher les hameçons pris dans la ligne-mère sans qu'il soit pour autant nécessaired'arrêter l'enrouleur. Lorsque le préposé à la poulie est confronté à une telle situation, il peut tirer laligne comme il tirerait la corde d'un arc, ce qui a généralement pour effet que l'hameçon se détache toutseul.

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Il vaut mieux essayer d'éviter que la ligne ne s'accroche à la quille lorsque le bateau lui passe dessus.Un des moyens d'y parvenir est de réaliser un arc de cercle très serré sur la droite jusqu'à ce que la ligne-mèresoit de nouveau en tension et par tribord. Alors, le relevage peut reprendre. Ce genre de manœuvre estaussi utile lorsque la ligne remonte des profondeurs ou lorsque sa direction est inconnue. Un autremoyen de récupérer une ligne se trouvant sous la quille est de faire marche arrière jusqu'à ce qu'ellesoit tendue et dans l'axe général de la proue. À ce moment-là, on remet les gaz en virant à babordjusqu'à ce que la ligne puisse être remontée par l'avant du navire, à tribord. Lorsqu'on réalise cesmanœuvres il faut bien veiller à ce que la ligne-mère et les avançons ne se prennent pas dans l'hélice.

Si la palangre se prend sous le bateau, il y a plusieurs solutions pour la récupérer. L'une consiste à fairetraîner par deux marins une ligne de la proue à la poupe, une ligne de flotteur, par exemple, lestée parun poids de 2 à 3 kg en son milieu. Les marins sont l'un à babord l'autre à tribord. En traînant la lignelestée sous la quille, on arrive souvent à prendre la ligne-mère et à la relever à l'arrière du bateau. Onpeut aussi utiliser un grappin pour la remonter à bord. Cependant, si on a en mains les deux extrémitésde la filière et que celle-ci reste accrochée sous le bateau, la seule solution est de la couper. Souvent,on peut la couper à un endroit et dégager ensuite la partie emmêlée. Si cela n'est pas possible, il fautalors la couper à deux endroits et rejoindre les bouts par un nœud d'aboutage. On peut laisser la partieemmêlée de la ligne sous le bateau et généralement la couper plus tard, pendant que le bateau dériveou lorsqu'il est revenu au port. Toutefois, il faut éviter que la ligne ne reste trop longtemps prise dansl'arbre à hélice à cause des dégâts que pourraient subir les roulements à billes de l'arbre.

Si la ligne-mère se casse pendant le virage, il faut retrouver la partie sectionnée, la rattacher au reste dela ligne-mère afin que l'opération puisse se poursuivre. Dès qu'un tel incident arrive, tous les marins-pêcheurs disponibles doivent être mobilisés pour localiser la bouée la plus proche; la nuit, il faut utiliser unprojecteur. Il faut garder le même cap que pendant le relevage et balayer le rayon lumineux de chaquecôté du navire afin de détecter le reflet d'un flotteur—ne pas oublier de coller un bout de rubanréflecteur sur chacun d'eux. S'il est impossible de localiser une bouée, il faut alors se diriger vers labouée émettrice suivante.

Lorsqu'un flotteur est repéré et récupéré—face au vent, à nouveau—, il faut déterminer quelle partie dela ligne a été sectionnée, ce qui est assez facile puisqu'il suffit de voir comment est orientée l'agrafeaccrochée à la ligne de bouée. Si cette partie est courte, on peut probablement la remonter à la main, larattacher à l'autre partie de la ligne-mère et l'enrouler autour de l'enrouleur. Le virage de la palangrepeut alors reprendre. Si, au contraire, la partie sectionnée est assez longue, il vaut mieux, d'un coup decouteau, la séparer du reste de la ligne-mère en assurant auparavant le reste de la ligne-mère à un taquetou à la rambarde. Il faut positionner le bateau de manière à ce qu'il ait le vent par tribord afin qu'il nepasse pas sur la ligne. On rattache la partie sectionnée à la ligne emmagasinée dans l'enrouleur et onl'enroule à son tour. Puis, on rattache les deux extrémités de la ligne-mère—celle qui avait été sectionnéeet qui se trouve maintenant emmagasinée dans l'enrouleur et le reste de la ligne-mère—et on reprendle virage. Si le bateau est équipé d'un cabestan, on peut l'utiliser pour remonter la ligne sectionnée. Dansce cas, il n'est pas nécessaire de couper la ligne. On la remonte et on la love sur le pont jusqu'à ce quel'on en saisisse l'extrémité que l'on rattache alors à la ligne emmagasinée dans l'enrouleur. Celui-cienroule ensuite la ligne lovée sur le pont et le virage de la ligne-mère peut reprendre.

3.4 La manipulation et le traitement à bord des prises

Le poisson capturé à la palangre doit être manipulé avec soin. Avec la gaffe, il ne faut pas chocher lecorps, mais seulement la tête. On dépose le poisson avec précaution sur une surface rembourrée. Il fautvider et éviscérer ou ététer et éviscérer les grosses pièces et réfrigérer tous les poissons dès qu'on les anettoyés et parés.

Le thon de qualité sashimi exige davantage de soin que d'autres poissons. Il est sélectionné selon descritères tels que sa taille, sa couleur, son état de fraîcheur et le moelleux de sa chair. Cependant, l'aspect

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et l'état général du thon entrent également en ligne de compte. Le poisson peut être déclassé si son corpsa été perforé par un coup de gaffe ou par un hameçon, s'il a perdu des écailles, si sa peau est abîmée,s'il est tordu, s'il n'a pas été correctement saigné et nettoyé. Le thon doit être déposé très délicatementsur une surface rembourrée, assommé, tué à l'aide d'une pointe aiguisée et démédulé par la méthodeTaniguchi, saigné, vidé et éviscéré, nettoyé et débarrassé de ses membranes abdominales, enveloppédans une chaussette en gaze de coton et réfrigéré. Toutes ces opérations doivent être réalisées dans lesdix à quinze minutes qui suivent la remontée du poisson sur le pont. Sous l'effet du stress provoqué lorsdu combat ou du décrochage, la chair des spécimens qui n'ont pas été correctement manipulés subissentune première altération que les Japonais appellent yake-niku (elle brunit). De tels spécimens n'ontaucune valeur sur le marché du sashimi.

Avant de commencer le virage de la palangre, il faut préparer le pont comme il convient en l'équipantde tous les outils et engins nécessaires à la manipulation et au traitement du poisson, notamment desgaffes, un assommoir, une pointe aiguisée, des outils permettant de pratiquer la méthode Taniguchi, descouteaux, une scie à poisson, un crochet pour suspendre le poisson, une brosse en nylon, un flexibled'eau de mer, de la moquette ou un tapis matelassé, des gants, des chaussettes de gaze en coton ou dessacs en plastique pour le conditionnement du poisson.

Il faut gaffer le thon dans la tête, jamais dans le corps, utiliser deux gaffes pour les gros spécimens, laseconde devant être plantée dans la bouche. Il ne faut pas le gaffer dans le cœur ni dans la gorge. Lecœur continue de battre après que le cerveau du poisson a été perforé, ce qui permet de saigner le poissoncomplètement. Il faut que la gorge reste intacte, sans quoi, s'il y a rupture de l'isthme, le poisson perdsa forme et sa mâchoire reste béante. Cette forme d'altération intervient lorsque les faisceaux de musclescommencent à se séparer. Si l'isthme se détache de la mâchoire il faut le rattacher avec un petit bout deligne à monofilament avant de réfrigérer le poisson.

Il faut toujours déposer le thon sur une surface rembourrée, jamais directement sur le pont. Par surfacerembourrée, on entend un vieux morceau de moquette, un matelas en mousse, un tapis en caoutchoucsouple, voire un sac en toile. Le fait de déposer le poisson sur une telle surface évite l'apparitiond'œdèmes et la perte d'écailles. Les marins-pêcheurs qui manipulent le poisson doivent porter des vêtementsde protection et des gants en coton ou en nylon car s'ils le touchent avec leurs mains nues, ils peuventy laisser des traces de doigts. Si l'on utilise des gaffes courtes ou des crochets à poisson pour déplacerle poisson sur le pont ou dans la cale, il faut bien veiller à le gaffer dans la tête ou dans la carène caudale,jamais dans le corps. Tous les outils/engins à utiliser lors du débarquement et du traitement du poissondoivent être propres.

Après avoir gaffé et remonté le poisson sur le pont, s'il se débat, il faut l'étourdir d'un coup sur la tête,entre les deux yeux, à l'aide d'un assommoir. Ce coup fait perdre conscience au poisson mais ne le tuepas. Il est souvent possible de le calmer avant de le tuer à l'aide d'une pointe aiguisée, en plaçant surses yeux une main gantée. Le système nerveux du thon doit être détruit par perforation du cerveau etdémédulation en pratiquant la méthode Taniguchi (du nom de H. Taniguchi qui l'a inventée). Ladestruction du système nerveux empêche que les muscles ne se contractent et que la chair ne subisseune première altération ou ne brunisse sous l'effet du stress. Le cerveau se trouve sous le point mousitué sur le haut de la tête, entre les deux yeux. On peut aussi localiser ce point mou en tâtant avec lepouce la partie située sur le sommet de la tête, entre les deux yeux. Il a une couleur légèrement moinssombre. La personne chargée de le tuer doit maintenir le poisson sur le ventre en le serrant entre sesjambes. Elle doit faire pénétrer la pointe aiguisée par le point mou et perforer le cerveau selon un anglede 45°. Le poisson est pris de soubresauts et sa mâchoire inférieure se détend au moment où il meurt.Cependant, en procédant de la sorte, on se contente de le décérébrer. Il faut aussi détruire la moelleépinière (si c'est ce que préfère l'acheteur). La démédulation se pratique à l'aide de la méthodeTaniguchi, c'est-à-dire en introduisant un mètre de ligne à monofilament de 2 à 3,5 mm. Des chutes deligne-mère à monofilament font l'affaire. Le fil est introduit dans le trou provoqué par la pointe aiguisée etil est enfoncé jusqu'à la queue par le canal médullaire. Lorsqu'il pénètre dans ce canal, le poisson se

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raidit, signe que les nerfs sont détruits. Le monofilament doit rester dans le poisson et un bout de 2 cmdoit en dépasser pour que les acheteurs sachent que le poisson a été tué à l'aide de la méthodeTaniguchi, aussi appelée shime shime au Japon.

En outre, pour préserver l'état de fraîcheur du poisson il importe de bien le saigner avant de le réfrigérer.On peut y parvenir en sectionnant les vaisseaux sanguins situés sous le pli des nageoires pectorales. Onpratique une entaille d'environ 2 cm de profondeur, 6 cm (3 doigts) à l'arrière des deux nageoires pectoralesà l'aide d'un couteau à saigner. On introduit ensuite un tuyau d'eau de mer dans une entaille pratiquéedans la membrane des branchies afin d'évacuer le sang. Il est également possible de saigner un thon enpratiquant deux incisions de chaque côté de la gorge juste à l'avant du cœur, ce qui permet de sectionnerles artères qui irriguent les branchies. Un tuyau d'eau introduit dans la bouche permet au sang de s'écoulerentièrement. Si le poisson est ensuite réfrigéré dans de la saumure ou au moyen d'un système à serpentin(voir plus bas), il vaut peut-être mieux pratiquer deux entailles à la gorge car l'eau de mer risque depénétrer par l'entaille latérale et d'altérer la qualité de la chair, si le poisson est plongé dans de l'eau demer. Il faut de cinq à dix minutes pour que le sang s'évacue.

Il faut vider et éviscérer le poisson en décollant la membrane des branchies à l'aide d'un couteau, ensectionnant leurs points d'attache au crâne et en incisant le pourtour de l'orifice anal. On peut vider etéviscérer le poisson en extirpant branchies et viscères d'un seul coup par les opercules. Il faut laisser lavessie natatoire et les gonades dans la cavité abdominale. Certains classificateurs du poisson aimentexaminer les gonades pour déterminer le sexe et le stade de maturité sexuelle du poisson. Il faut alorsdébarrasser l'intérieur de la tête de tous les résidus de tissus, de membrane, de sang coagulé, en partantde la base du crâne, à l'aide d'une brosse en nylon et du jet d'eau de mer, exciser et jeter les reins. Iln'est pas nécessaire de nettoyer la cavité abdominale et il ne faut jamais gratter le corps du poisson,mais il faut les rincer tous deux pour se débarrasser du sang coagulé et de l'humeur. Il faut ensuiteréfrigérer le poisson immédiatement. Si l'on a recours à la réfrigération dans de la saumure ou au moyend'un système à serpentin, il faut placer le poisson dans une chaussette en gaze de coton pour protégerla peau contre toute abrasion.

Il y a trois principales méthodes de réfrigération ou de conservation du poisson frais à bord d'un palangrier :la mise sous glace, l'immersion dans de la saumure réfrigérée et dans de l'eau de mer réfrigérée à l'aided'un serpentin. Des trois méthodes la mise sous glace du poisson est celle qui nécessite le plus de main-d'œuvre et d'habileté. Le choix de la méthode de conservation dépend dans une certaine mesure dupalangrier. Si un bateau est équipé d'une grande cale à poisson, il faut recourir à la mise sous glace;sinon, s'il est doté de plusieurs petites cales, on peut utiliser soit la réfrigération dans la saumureréfrigérée, soit dans l'eau de mer à l'aide d'un système prévu à cet effet.

La mise sous glace est la méthode de réfrigération la plus difficile mais, si elle est faite correctement,elle permet d'obtenir un produit de meilleure qualité. Le poisson doit être littéralement enfoui dans laglace dès qu'il a été nettoyé et paré. Le compartiment central de la cale sert généralement à abaisser,dans un premier temps, la température interne du poisson—c'est ce que l'on appelle la mise sous glacepréalable. Il faut plusieurs heures pour faire descendre la température d'un gros poisson à 0° dans de laglace en paillettes. Cette opération a généralement lieu au cours de la nuit. Tandis que le poisson serefroidit, la glace fond et des poches d'air appelées igloos se forment autour de lui. Il faut les éliminer,sinon le poisson risque de se réchauffer et éventuellement de "bouger", ce qui risque d'entraîner la perted'écailles et l'apparition d'hématomes. Il y a deux façons de le faire. L'une consiste à casser les igloosà l'aide d'un bâton en bois ou d'un manche de pelle et à remettre la glace autour du poisson; l'autre consiste àretirer le poisson du compartiment où il a été placé initialement et à le ré-enfouir dans un autre. Dansles deux cas, il y a une double manipulation. Après cette seconde mise sous glace, il n'est plus nécessaire demanipuler le poisson parce qu'il ne se formera plus de poche d'air. Toutefois, il faut vérifier l'état dupoisson enfoui dans la glace au moins une fois par jour, pomper et évacuer toute la glace fondue de lacale et, de temps en temps, recouvrir la partie supérieure du poisson d'une couche de glace. Aucune partiedu corps, pas même la tête, ne doit émerger de la glace. Si c'est la queue ou les nageoires,cela ne prêtepas à conséquence.

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L'état de la glace peut influer sur la qualité du poisson. La glace en paillettes et la glace en coquillestendent à former des blocs au bout de quelques jours. Il importe de préparer la glace, c'est-à-dire de lacouper, avant d'y enfouir le poisson. Les gros blocs ou morceaux de glace peuvent marquer la peau dupoisson et provoquer des hématomes. Il convient, dans un premier temps, de recouvrir le fond de la caled'une couche de glace molle de plusieurs centimètres d'épaisseur. C'est ce qu'on appelle la couche dedépart. L'épaisseur de cette couche de départ dépend des conditions d'isolation du navire et de la duréede la marée. Les navires n'étant jamais identiques, l'expérience est la meilleure conseillère dans ce cas.Les poissons sont disposés sur leur flanc, sur cette première couche, longitudinalement, la tête pointantgénéralement vers l'avant. À l'aide d'une pelle on recouvre le poisson de glace finement concassée.Puis, on tourne les poissons le dos vers le haut, le ventre vers le bas. Les gros spécimens sont faciles àtourner. Il suffit pour cela de les saisir par la queue à l'aide des deux mains et de les placer dans cetteposition. Au cours de cette opération, une partie de la glace glisse le long des flancs sous le poisson.Cette glace va faire remonter le poisson au moment où on le recouvrira de glace finement concassée.Toutes les poches d'air doivent être comblées avec de la glace. Les poissons ne doivent ni se toucher nitoucher les parois de la cale à poisson. Il faut prévoir entre chaque poisson une épaisseur de glace de 1à 2 cm. Les têtes et les nageoires peuvent se toucher mais pas les troncs. Enfin, il faut recouvrir lespoissons de 4 ou 5 cm de glace. On peut disposer une autre couche de poisson sur cette dernière couchede glace. On peut enfouir les petits poissons sous quatre ou cinq couches, les gros sous trois couches.On place les gros poissons sous la couche inférieure, les plus petits au-dessus. Il faut s'abstenir de mettreles requins sous glace dans le même compartiment que d'autres espèces, en particulier des thons dequalité sashimi.

Contrairement à la mise sous glace, la conservation du poisson dans de la saumure réfrigérée ou à l'aided'un système de réfrigération de l'eau de mer est facile et rapide. Une fois que l'on a nettoyé et paré lepoisson, qu'on l'a enveloppé dans une chaussette en gaze de coton ou dans un sac en plastique, on l'immergesimplement dans la cuve remplie de saumure réfrigérée. La saumure réfrigérée nécessite toutefois unpeu de préparation. Avant que le virage de la palangre ne commence, on mélange de la glace en paillettes àde l'eau de mer dans une cuve. Lorsqu'elle atteint le point de congélation, la glace forme des blocs quel'on doit casser. Le résultat à atteindre doit être une saumure réfrigérée composée de deux volumes deglace pour un volume d'eau de mer. Le poisson conservé dans cette saumure coule généralement lentementet trouve sa place au fond de la cuve. À mesure que l'on ajoute des poissons et que la glace fond, il fautajouter de la glace dans la saumure. Lorsqu'on plonge le poisson dans une cuve équipée d'un systèmede réfrigération de l'eau de mer, il faut bien veiller à ce que le poisson ne s'abîme pas en touchant lesparois internes ou le fond de la cuve. Pour l'immerger doucement, on utilise généralement un longbout—une ligne de flotteur ou un avançon inutilisable font parfaitement l'affaire. On le met en doubleet on glisse la queue dans la boucle mais sans faire de nœud. On fait ensuite descendre doucement lepoisson dans la cuve jusqu'à ce qu'il s'immobilise. Il s'agit ensuite de faire glisser le bout de dessous laqueue de façon à le récupérer—ce qui ne présente aucune difficulté. Certains navires qui utilisent lasaumure ou sont équipés de systèmes de réfrigération de l'eau de mer suspendent les poissons verti-calement en les attachant par la queue au moyen de cordes tandis que d'autres navires sont équipés decompartiments cloisonnés qui maintiennent les poissons bien immobiles. Aucune autre manipulationn'est nécessaire une fois que les poissons sont placés dans les cuves de réfrigération. Toutefois, il convientde vérifier la température des cuves tous les jours. Les cuves contenant de la saumure réfrigérée doiventtoujours avoir un peu de glace—le mélange doit être suffisamment solide pour éviter que les poissonsne bougent. La température avoisine 0° s'il y a de la glace dans le compartiment. Dans les systèmes deréfrigération de l'eau de mer, il convient de contrôler la température de façon régulière, soit à l'aide dethermomètres intégrés, soit de thermomètres manuels. Dans de telles cuves, la température doit êtremaintenue entre -0,5 et -1° C (l'eau réfrigérée à l'aide de ce type de système est généralement composéede 80 à 90% d'eau douce et de 10 à 20% d'eau de mer). Un thermomètre manuel numérique à sonde estutile car il permet de contrôler non seulement la température à l'intérieur de ce type de cuve, mais aussila température interne du poisson au cours des opérations de débarquement et de traitement.

Pendant les opérations de pêche, le pont de pêche d'un palangrier doit rester propre. Lors du nettoyagedu poisson, il faut empêcher que les résidus de sang, de viscères et d'humeur ne s'accumulent ou ne

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sèchent sur le pont, sur la moquette ou la mousse où le poisson est généralement déposé, et les éliminer aujet d'eau. Les têtes, nageoires et rostres doivent être rejetés par-dessus bord. À la fin de chaque viragede la palangre, il faut laver le pont et la moquette à grande eau (eau de mer) et les récurer à l'aide debrosses à poils durs (sans utiliser de produits chimiques). Il importe de nettoyer tous les outils utiliséslors de la manipulation et du traitement, y compris les gants. Après le dernier virage de la palangre, ilfaut nettoyer et désinfecter le pont de pêche et tous les outils utilisés pour la manipulation et le traitementdu poisson à bord. On peut, pour le nettoyage, employer un détergent, de l'eau de mer en abondance etdes brosses bien dures ou des tampons à récurer. Pour désinfecter, il faut employer un produit plus fortqu'un simple détergent : l'eau de javel diluée avec de l'eau donne de bons résultats, mais des préparationscommerciales font aussi l'affaire. Il faut débarrasser le pont de tous les résidus de sang, d'humeur, d'écailleset de chair, ainsi que les bordages du pont de pêche. Ensuite, il faut s'attaquer à toutes les surfaces àl'aide de ce mélange d'eau javellisée. Enfin, il faut rincer à fond toutes les surfaces et faire disparaîtretoute trace de produit chimique. Une fois le navire arrivé à bon port et le poisson débarqué, il faudratraiter avec autant d'attention la cale et les compartiments à poisson. Les moquettes et tapis en mousseutilisés où l'on pose le poisson à bord sont souvent difficiles à nettoyer et doivent être jetés s'il estimpossible de les désinfecter.

4. BIBLIOGRAPHIE

Beverly, S and L. Chapman. 1997. Capture Section Report of Technical Assistance to the New Caledonia Tuna Longline Fishing Company, Navimon. South Pacific Commission, Noumea, New Caledonia. 34 p.

Beverly, S, L. Chapman and W. Sokimi. Sous presse. Horizontal longline fishing techniques: a manual forfishermen. Secretariat of the Pacific Community, Noumea, New Caledonia.

Gillett, R. 1997. The importance of tuna to Pacific Island Countries. FFA 97/15.

Programme Pêche hauturière de la CPS : divers rapports et base de données régionale sur la pêche thonière dans le Pacifique.

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Pays Production de thonidés en 2000(en thonidés)

Japon 387 531Indonésie 357 460Taiwan 256 658Corée 208 722Philippines 207 335États-Unis d'Amérique 131 112

Annexe A

GÉNÉRALITÉS À L'APPUI DU PROGRAMME DU COURS

A.1 Principaux pays producteurs de poissons dans le Pacifique et production annuelle corre-spondante (programme Pêche hauturière de la CPS)

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A.3 Principaux ports de pêche dans le Pacifique et production correspondante (programmePêche hauturière de la CPS)

Ports de pêche Production de thonidés (en tonnes)États fédérés de Micronésie (Pohnpei etChuuk)

26 619

Îles Fidji (Suva) 2611Polynésie française (Papeete) 3263Kiribati (Tarawa) 6785Îles Marshall (Majuro) 7560Papouasie-Nouvelle-Guinée (Port-Moresby) 22 169Samoa (Apia) 1297Îles Salomon (Honiara) 11 827Australie (plusieurs) 6388Nouvelle-Zélande (plusieurs) 10 753

A.4 Comparaison des flottilles de différents pays opérant dans le Pacifique (Gillet, 1997)

Pays Palangriers(<100 GRT)

Palangriers(> 100 GRT)

Senneurs Canneurs Total

Japon 179 298 35 58 570Corée 0 105 29 0 134Taiwan 91 36 43 0 170Chine 159 149 0 0 308États-Unisd'Amérique

1 5 48 0 54

Pays océaniens 1 3 11 0 15Philippines 0 0 13 0 13Autres 19 46 3 0 68Total 450 182 58 1332

A.5 Consommation de produits de la mer par pays dans le Pacifique

La consommation de poissons par personne dans le Pacifique en 1990 s'établissait comme suit (Gillett,1997) :

Pays Consommation en kg/an par personneÎles Cook 67,8États fédérés de Micronésie 73,4Îles Fidji 41,8Kiribati 181,6Îles Marshall 61,3Nauru 50,0Niue 62,3Palau 107,7Papouasie-Nouvelle-Guinée 16,9Îles Salomon 44,8Tokelau 129,4Tonga 34,5Tuvalu 113,0Vanuatu 27,0Samoa 31,8Nouve lle-Calédonie ?

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Consommation de produits de la mer par personne en Mélanésie (Labrosse)

Pays Consommation en kg/an par personneNouvelle-Calédonie (Province Nord) 30Nouvelle-Calédonie (Province desÎles)

39

Nouvelle-Calédonie (Européens) 35Nouvelle-Calédonie (Mélanésiens) 50Vanuatu 27Îles Fidji 35Papouasie-Nouvelle-Guinée 17Îles Salomon (2000) 33Îles Salomon (1997) 45

A.6 Présentation des principales espèces de poissons commercialisées : description, biologie,répartition, reproduction, migration et exploitation (programme Pêche hauturière de la CPS)

La bonite

La bonite est une espèce de petite taille qui tend beaucoup à évoluer en surface par bancs. Elle est abondanteet très largement répartie dans les eaux de surface de tous les océans de la planète.

• Dans l'océan Pacifique occidental et central, la bonite est essentiellement pêchée à la senne età la canne et, accessoirement, au moyen d'engins artisanaux, dans l'est de l'Indonésie et auxPhilippines.

• Au cours des années 90, les prises de bonites ont varié entre 800 000 et 1 250 000 tonnes. En1999, elles ont été d'environ 1 100 000 tonnes, en baisse de 10 pour cent par rapport à 1998.

• Fin 1999, les prix payés par les conserveries pour la bonite ont baissé pour atteindre un niveau-plancher de 400 USD la tonne. Les prix moyens en 1999 ont été de 600 USD la tonne, prixmoyen le plus bas de ces quinze dernières années. De nombreux senneurs sont restés au portfin 1999 et au début de l'an 2000 en raison de la faible valeur économique de cette espèce.

Principales caractéristiques

État du stock Sous-exploité; les prises actuelles sont stables et le stock se prête à leur exploitationdurable.

Volume actuel de prises En 1999, le volume des prises s'est élevé à 1 104 000 tonnes, ventilées commesuit : senne : 785 000 tonnes (71% du total); canne : 241 000 tonnes (22%);autres engins employés par les flottilles d'Indonésie, des Philippines et duJapon : 78 000 tonnes (7%).

Répartition des prises La majorité des bonites sont capturées en zone équatoriale et, dans une moindremesure, lors de la campagne de pêche d'été du Japon.

Affectation des prises Les conserveries de Bangkok, des Philippines, des Samoa américaines et dePorto Rico font avec la majeure partie des bonites des boîtes de thon à chairblanche. Certaines bonites sont vendues pour le sashimi et d'autres préparationsparticulières telles que le katsuobushi.

La bonite

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Biologie

Les bonites adultes (> 40 cm de longueur à la fourche) évoluant en bancs, en surface, se trouventgénéralement dans les eaux tropicales et sub-tropicales de l'océan Pacifique. À des fins d'évaluation, onconsidère que les bonites de l'océan Pacifique occidental et central forment un seul et même stock.Dans le Pacifique occidental, des courants chauds passant à proximité du nord du Japon et du sud del'Australie et se dirigeant vers les pôles permettent aux bonites d'atteindre les latitudes 40° N et 40° S.Ces limites correspondent approximativement à l'isotherme de surface de 20° C.

Grâce aux programmes de marquage, on dispose d'une quantité substantielle d'informations sur lesmigrations de bonites. En général, ces déplacements s'effectuent surtout d'est en ouest dans le Pacifiqueoccidental et central, mais ils sont sujets à de fortes variations en raison de facteurs environnementaux.Par exemple, lors des épisodes caractérisés par la chaleur d'El Niño, la warmpool (zone océanique dontla température de surface est > 28° C) et une partie du stock de bonites se déplacent en direction de l'estvers la ZEE des Îles Marshall, de Nauru et de Kiribati. À l'inverse, au cours d'épisodes de La Niña, car-actérisés par la fraîcheur, la warmpool se réduit et les bonites se concentrent dans les eaux dePapouasie-Nouvelle-Guinée et des États fédérés de Micronésie.

Des spécimens atteignant 80 cm de longueur à la fourche et pesant de 8 à 10 kg sont monnaie courante.La croissance est semblable à celle du thon jaune et du thon obèse, au cours de la première année, etplus lente ensuite, bien que des différences substantielles apparaissent selon les individus. La bonite aune longévité d'environ cinq ans et le temps le plus long passé en liberté enregistré chez un spécimenmarqué a été de 4,5 ans. La bonite atteint sa maturité sexuelle lorsqu'elle mesure 40-45 cm, c'est-à-direà l'âge d'un an, voire moins.

La reproduction des bonites est particulièrement fréquente dans la bande équatoriale délimitée par 10°N et 10° S. On sait que le frai a lieu dans le Pacifique occidental et central et, dans une certaine mesure,dans le Pacifique oriental, si la température de l'eau est supérieure à 25° C. Le frai a lieu toute l'annéedans les eaux équatoriales et tropicales, mais seulement en été à des latitudes plus élevées.

Composition des prises par taille

La bonite se pêche avec différents types d'engins. Chaque engin est adapté aux individus situés dansune certaine fourchette de tailles et d'âge, susceptibles d'être pris. Plusieurs organisations nationales etinternationales mettent en œuvre des programmes d'observation des opérations de pêche en mer etd'échantillonnage au port, qui permettent de recueillir des informations sur la composition des capturespar taille. Pour ce qui est de la pêche à la senne, la taille des bonites et des thons jaunes dépend souvent dela calée, selon qu'elle a été réalisée dans un banc non associé (libre) ou associé (autour d'un bois flottéou d'un dispositif de concentration du poisson, DCP). Les bonites pêchées par les senneurs et les canneursde la grande région de l'océan Pacifique occidental et central mesurent d'ordinaire de 45 à 65 cm à lafourche (1,8-5,8 kg). Les bonites qui se groupent autour de bois flottés ou de DCP sont légèrement pluspetites que celles qui évoluent en bancs libres. Celles quisont capturées au filet tournant et à la senne et sont débar-quéés aux Philippines sont essentiellement des petits spéci-mens (20-50 cm de longueur à la fourche), dont la taillemoyenne est de 40 cm et le poids de 1,2 kg, tandis que cellesqui sont pêchées à la senne et à la canne mesurent enmoyenne plus de 50 cm de longueur à la fourche et pèsentenviron 3 kg.

Le thon jaune

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Le thon jaune

Le thon jaune abonde dans l'ensemble des mers tropicales et subtropicales de la planète. Les juvénilesse déplacent d'ordinaire en bancs, dans les eaux de surface de l'océan Pacifique occidental et central,avec la bonite et, dans une moindre mesure, le thon obèse. Dans le Pacifique occidental et central, lesadultes évoluent dans des eaux plus profondes mais généralement au-dessus de la thermocline, zone devariation rapide de la température de l'eau.

• Le thon jaune est une composante importante de la pêcherie thonière de l'ensemble du Pacifiqueoccidental et central et il est pêché au moyen de tout un éventail d'engins allant de ceux quiutilisent les bateaux de pêche artisanale opérant dans les zones économiques exclusives desÉtats et territoires océaniens à ceux qui emploient les palangriers et les senneurs de gros tonnagequi pratiquent la pêche hauturière dans les eaux équatoriales et tropicales.

• Dans les années 90, les prises de thons jaunes ont varié entre 320 000 et 457 000 tonnes. Dansl'océan Pacifique occidental et central, les prises réalisées en 1999 ont été de l'ordre de 394 000tonnes, en baisse de 13 pour cent par rapport aux captures records réalisées en 1997 (457 000tonnes).

• La variabilité annuelle des prises résulte, en grande partie, de la répartition et de l'intensité del'effort de pêche des flottilles de senneurs. Le thon jaune représente généralement 20 à 25 pourcent des prises des senneurs, mais il peut aussi être directement ciblé par les senneurs, en particulierlorsqu'il évolue en bancs non associés (libres).

• Les quantités de thons jaunes capturées à la palangre au cours de ces dernières années (53 000-74 000 tonnes) ont diminué sensiblement par rapport à celles de la fin des années 70 et du débutdes années 80 (90 000-120 000 tonnes), vraisemblablement parce que certaines des flottillesont ciblé le thon obèse et que les flottilles pratiquant la pêche hauturière sont progressivementdevenues moins importantes. À l'inverse, les prises de thons jaunes réalisées par d'"autres"types d'engins aux Philippines et en Indonésie ont augmenté de façon constante au cours de ladernière décennie.

Principales caractéristiques

État du stock Modéré à pleinement exploité. La biomasse des adultes a peut-être diminué en1997 et en 1998, en raison d'un recrutement plus faible.

Volume actuel de prises En 1999, le volume des prises s'est élevé à 394 000 tonnes, ventilées commesuit : senne : 217 000 (55% du total); canne : 14 000 (4%); palangre : 53 000(13%); autres engins employés par les flottilles d'Indonésie et des Philippines: 110 000 (28%).

Répartition des prises Dans le Pacifique occidental et central, le thon jaune est en majorité capturédans les zones équatoriales et, dans une moindre mesure, dans le Pacifiquecentral par des senneurs et des palangriers.

Affectation des prises Le thon jaune pêché à la senne est généralement mis en conserve, tandis quecelui qui est pris à la palangre, qui est de meilleure qualité, est consommé sousforme de sashimi ou de produit cuisiné (par exemple, grillé, fumé).

Biologie

Le thon jaune se répartit dans l'ensemble des eaux tropicales et subtropicales de l'océan Pacifique. Sespopulations évoluent entre 40° N et 35° S dans le Pacifique occidental et entre 35° N et 33° S dans lePacifique oriental. Selon des informations génétiques et des données issues des marques récupérées, lebrassage limité entre le Pacifique occidental et oriental laisse supposer qu'il existe deux stocks dans lePacifique. Contrairement aux bonites, les thons jaunes adultes (>100 cm de longueur à la fourche)évoluent dans les eaux de surface chaudes du Pacifique tropical ainsi que dans des eaux plus fraîches,proches de la surface.

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Les spécimens atteignant 150 cm de longueur à la fourche ne sont pas rares et leur croissance est rela-tivement rapide. Les flottilles de senneurs capturent surtout des poissons d'un an lorsqu'ils réalisent descalées à proximité de bois flottés et de DCP, et des individus de deux et trois ans lorsqu'ils ciblent desbancs libres. Quant aux palangriers intervenant dans le Pacifique occidental et central, ils exploitentsurtout des spécimens de deux et trois ans. Le thon jaune atteint sa maturité sexuelle lorsqu'il mesure105 cm, probablement avant l'âge de deux ans.

Le thon jaune fraie tout au long de l'année dans une bande comprise entre 10° N et 10° S. La périodede frai se limite progressivement aux mois d'été à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur où la températurede surface est supérieure à 24° C. Le frai intervient généralement la nuit avec un intervalle moyen d'environdeux jours. Les poissons sexuellement actifs sont vulnérables à la pêche à la traîne, à la senne, à la ligneà main et à la palangre en eaux peu profondes, alors que les spécimens mûrs mais sexuellement inactifs lesont capturés à la pêche à la palangre plus profonde.

Composition par taille des prises

Les thons jaunes pêchés à la senne mesurent entre 40 et 140 cm de longueur à la fourche (1-46 kg);toutefois, la composition par taille diffère substantiellement en fonction du type de banc exploité (figure4). Les individus associés à des objets flottés sont généralement plus petits (40-60 cm de longueur à lafourche) que ceux qui évoluent en bancs non associés. Les poissons capturés en bancs non associés sontde taille généralement plus grande et se composent d'ordinaire de thons jaunes et de bonites de taillesemblable ou simplement de thons jaunes de grande taille (>100 cm longueur à la fourche). Les thonsjaunes échantillonnés dans le cadre d'observations en meret d'échantillonnages au port de la pêcherie palangrièresont, pour l'essentiel, des adultes dont la longueur à lafourche est de 120 cm et le poids de 30 kg (fourchette = 80-160 cm). Des individus de taille semblable sont pêchés pardes flottilles de palangriers et, lorsqu'ils évoluent en bancsnon associés, par des senneurs. Aux Philippines, les thonsjaunes capturés à la senne, au filet tournant et à la palangresont généralement de petite taille (20-50 cm de longueur àla fourche et < 2 kg).

Le thon obèse

Le thon obèse est réparti dans l'ensemble des mers tropicales et tempérées de la planète. Les juvénileset les jeunes adultes peuvent former des bancs en surface avec d'autres thons obèses ou avec des thonsjaunes et/ou des bonites. Les adultes évoluent à des profondeurs plus importantes que les autres thonstropicaux et sont souvent associés à la thermocline.

• Les juvéniles se pêchent à la senne et à la canne et les adultes à la palangre. Les prises de thonsobèses ne représentent que 8 pour cent du poids total des thons pêchés dans l'océan Pacifique;toutefois, leur valeur économique, de l'ordre d'un milliard de dollars USD par an, est consid-érable. Sur le marché japonais du sashimi, le thon obèse frais et congelé est le plus apprécié detous les thons tropicaux.

• Depuis 1980, le volume des prises de thons obèses réalisé à la palangre dans l'ensemble duPacifique a varié entre 100 000 et 200 000 tonnes, 80 pour cent de ces prises étant généralement imputables à la flottille japonaise de palangriers. Dans le Pacifique occidental et central,ils'est élevé à environ 102 000 tonnes en 1999, soit un niveau proche du record de 104 000 tonnesenregistré en 1997.

• Depuis 1994 environ, on observe une rapide augmentation des prises de juvéniles de thons obèses tout d'abord dans l'océan Pacifique oriental et, depuis 1996, dans l'océan Pacifique occidental et central. En 1999, les senneurs ont capturé 42 000 tonnes dans le Pacifique oriental et

Le thon obèse

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33 000 tonnes dans le Pacifique occidental et central. Cette augmentation des prises est la conséquence de l'adoption de nouvelles techniques de pêche telles que les DCP dérivants destinésà attirer les thons, conjuguée à l'utilisation de sennes plus profondes.

Principales caractéristiques

État du stock Incertain, peut-être surexploité. Une réduction potentielle de la biomasse desadultes, conjuguée à d'importantes prises de juvéniles réalisées à la senne, faitcraindre un risque de surpêche.

Volume actuel de prises Dans le Pacifique occidental et central, le volume des prises, en 1999, a été de102 000 tonnes, ventilées comme suit : palangre : 55 000 (54% du total); senne: 33 000 (32%); cannes : 2 000 (2%); autres engins employés par les flottillesd'Indonésie et des Philippines : 12 000 (12%).

Répartition des prises La majorité des thons obèses sont pêchées dans les zones équatoriales tant pardes senneurs que par des palangriers. Une importante pêche palangrière s'effectue dans la zone équatoriale entre 100° O et 160° O de latitude, zone quichevauche celle où des thons obèses ont été récemment capturés à la senne.

Affectation des prises Le thon obèse pêché à la senne est généralement destiné à la mise en conserve.En revanche, celui qui est capturé à la palangre est vendu sur le marché dusashimi au Japon, en Europe et aux États-Unis d'Amérique.

Biologie

Les thons obèses adultes (>100 cm de longueur à la fourche) évoluent dans les eaux tropicales et tempéréesde l'océan Pacifique entre le nord du Japon (40° N) et l'île nord de la Nouvelle-Zélande (40° S) à l'ouest,et dans une bande située entre 40° N et 30° S, à l'est, sauf à proximité des eaux côtières de l'Amériquecentrale, dans la zone entre 5° N et 20° N, où leur présence n'a pas été observée. De manière générale,son habitat dépend de la température et de la concentration en oxygène dissous. Si ces conditions sontbonnes, la disponibilité de nourriture est probablement le facteur qui détermine le plus sa répartition.

Des spécimens atteignant 180 cm à la fourche ne sont pas rares, et la longueur maximale dépasse 200cm. Le thon obèse aurait, croit-on, une longévité bien plus grande que le thon jaune. Plusieurs individusmarqués ont été repris après avoir passé plus de huit années en liberté (la plus longue période estactuellement de 8,2 ans). Lorsqu'ils ont été remis à l'eau, ces poissons étaient âgés de deux à trois ans,ce qui donne à penser qu'un grand nombre d'individus survivent au moins jusqu'à l'âge de dix ans. Lethon obèse atteint sa maturité lorsqu'il mesure de 100 à 130 cm, c'est-à-dire probablement au cours desa troisième année.

La répartition des larves de thon obèse laisse penser que cette espèce fraie dans le Pacifique occidentalentre 30° N et 20° S et dans le Pacifique oriental entre 20° N et l'équateur. À l'instar du thon jaune, lethon obèse fraie la nuit à une fréquence d'une fois tous les deux jours, environ; toutefois, la durée de lasaison du frai des différents individus de l'espèce est inconnue.

Composition par taille des prises

D'ordinaire, les spécimens pêchés à la palangre sont des adultes d'une longueur moyenne de 120 cm àla fourche et d'un poids moyen de 36 kg (fourchette 80-180 cm, ~ 11-120 kg). La composition par tailledu thon obèse pêché à la senne est la même dans les bancs non associés et dans les bancs associés, etla plupart des poissons échantillonnés ont une longueur qui s'échelonne entre 40 et 100 cm. Toutefois,la présence d'individus de plus grande taille (110-140 cm) a été relevée dans des bancs non associés,ce qui n'a pas été corroboré par les prélèvements réalisés dans des bancs associés. Les thons obèsespêchés aux Philippines, à la senne, au filet tournant et à la palangre, sont principalement de petits individus(20-50 cm, 0,2-2,5 kg); toutefois, des individus pouvant atteindre 170 cm sont également pêchés à lapalangrotte bien qu'en nombre moins important.

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Le germon

La répartition du germon est très différente des celles destrois thons tropicaux étudiés précédemment—la bonite,le thon jaune et le thon obèse. Les juvéniles se concen-trent dans les zones tempérées où la nourriture est abon-dante, d'ordinaire à la surface de l'océan, le long de laligne de rencontre de masses thermiques. Les adultes sedispersent progressivement vers les zones subtropicaleset évoluent dans des eaux plus profondes à l'intérieur dela thermocline.

• Les germons du Pacifique Sud appartiennent à un seul et même stock. Ils sont exploités pardiverses flottilles palangrières, par une flottille internationale de ligneurs opérant de manièresaisonnière dans la zone de convergence subtropicale (30°-50° S) et par une flottille nationalede ligneurs pêchant dans les eaux côtières de Nouvelle-Zélande. Les juvéniles sont capturés àla traîne tandis que les adultes le sont à la palangre.

• Dans les années 90, les prises de germon du sud ont été stables, se situant entre 33 000 et 42 000tonnes. En 1999, elles ont été de 37 000 tonnes, en baisse de 7 pour cent par rapport au recordde 1998 (42 000 tonnes).

• Plusieurs flottilles nationales de palangriers, en particulier celles des Îles Fidji, de la Polynésiefrançaise et du Samoa ont vu leurs prises augmenter en flèche. Dans ces trois cas, le volumetotal des prises de germons en 1999 a avoisiné 8 500 tonnes, soit près de 25 pour cent de celuiréalisé dans l'ensemble du Pacifique Sud.

Principales caractéristiques

État du stock Modérément exploité. Le volume actuel des prises est stable et susceptible d'être maintenu à long terme.

Volume actuel de prises En 1999, le volume des prises s'est élevé à 37 000 tonnes, ventilées commesuit : palangre : 33 300 (90% du total) et traîne : 3 700 (10%).

Répartition des prises Le germon du sud est essentiellement pêché par la flottille de palangriers battantpavillon de Taïwan, qui opère sur une vaste zone subtropicale comprise entre10° et 30° S. Les prises réalisées par les flottilles artisanales nationales depalangriers contribuent aussi de manière non négligeable à la vaste couverturegéographique de cette pêche. Les ligneurs réalisent leurs prises dans les eauxcôtières de la Nouvelle-Zélande et le long de la zone de convergence subtropicale.

Affectation des prises Les conserveries des Samoa américaines sont les principaux acheteurs du germonpêché à la palangre, le principal fournisseur étant les flottilles de palangriersbattant pavillon de Taiwan et du Samoa. En 1999, le prix moyen du germoncongelé capturé à la palangre était de 2 200 dollars américains la tonne et lesperspectives pour la filière sont prometteuses. Les longes de germon frais sontde plus en plus appréciées sur le marché local de la Polynésie française et comme produit d'exportation du Samoa vers les marchés de Hawaii, des Etats-Unis continentaux, d'Australie et de Nouvelle-Zélande.

Biologie

Dans l'océan Pacifique, la répartition du germon fait apparaître des concentrations bien distinctes aunord (20°-45° N) et au sud (10°-40° S) de l'équateur. Les juvéniles se concentrent le long des lignes derencontre des masses thermiques, à l'intérieur de la zone de convergence subtropicale, tandis que lesspécimens adultes se dispersent progressivement en direction du nord et évoluent dans la thermocline.

Le germon

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Pays Perles Crevettes Poisson Algues Bivalves Poisson-lait

Éponge Huîtres TOTAL

SamoaaméricainesÎles CookÎles FidjiPolynésiefrançaiseGuamKiribatiÎles MarshallNouvelle-CalédoniePalauÉtats fédérés deMicronésieÎles Salomon

4 500

140 000

75

180

398121

10 062

170

5013

20

114

30

60

55

65

10095

5

675

304 500

200

140 448234209135

10 73755

5235

TOTAL 144 575 10 931 63 134 210 195 5 675 156 788

Les germons d'une longueur variant entre 60 et 100 cm ne sont pas rares (longueur maximale de 130cm). Leur croissance est relativement lente et leur longévité relativement importante par comparaisonaux trois autres espèces de thons tropicaux. Ils grandissent à un rythme d'environ 8 cm par an entre deuxet cinq ans, et plus lentement ensuite. Un nombre considérable d'individus atteignent probablement l'âgede dix ans ou le dépassent et la durée record de vie en liberté pour un spécimen marqué et repris est deonze ans. La flottille de ligneurs opérant dans la ZEE de Nouvelle-Zélande et dans la zone de convergencesubtropicale exploite le germon de deux à cinq ans, tandis que la flottille de palangriers capture desindividus de cinq ans et plus. Le germon atteint sa maturité sexuelle lorsqu'il mesure 82 cm, ce qui cor-respond à un âge d'au moins cinq ans.

Contrairement aux larves des thons tropicaux, celles de germon sont rares dans le Pacifique équatorial. Lesgermons du sud adultes (>80 cm de longueur à la fourche) fraient dans les eaux tropicales et subtropicalesentre 10° et 25° S, de novembre à février.

Composition par taille des prises

La composition par taille du germon du sud est essentiellement connue grâce aux activités d'échantil-lonnage au port. Les spécimens capturés par les ligneurs sont mesurés dans des ports de Nouvelle-Zélande, la flottille opérant dans les eaux néo-zélandaises pendant l'été austral (janvier-mars); les poissonsdébarqués mesurent généralement de 45 à 80 cm (longueur à la fourche) et pèsent de 1,5 à 10 kg.

Les germons pêchés à la palangre sont mesurés dans différents ports de la région desservie par la CPS;ils sont souvent plus petits (70-80 cm de longueur à la fourche) en hiver (avril-septembre) que le restantde l'année (90-100 cm de longueur à la fourche) parce que la flottille opère dans des eaux tempérées enhiver et qu'elle capture des poissons plus petits mais en plus grande quantité. La flottille palangrière duSamoa prend des germons de plus grande taille (90-110 cm de longueur à la fourche, 15-28 kg) que lesautres flottilles étrangères de palangriers.

A.7 Production aquacole dans le Pacifique (en milliers de dollars américains)

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A.8 Principales espèces ciblées par la pêche à la palangre—thonidés et poissons à rostre

Thon obèse Thon jaune Germon

Espadon Marlin rayé Marlin noir

Marlin bleu Voilier Bonite

Anglais Français Japonais ScientifiqueAlbacore tuna Thon blanc Tonbo Thunnus alalungaBigeye tuna Thon obèse Mebachi maguro Thunnus obesusBlack marlin Marlin noir Shiro kajiki Makaira indica

Blue marlin Marlin bleu Kuro kajiki Makaira mazaraNorthern bluefin Thon rouge Kuro maguro Thunnus thynnusSailfish Voilier Basho kajiki Istiophorus platypterusShortbill spearfish Marlin à rostre

court (marlineau)Furai kajiki Tetrapterus

angustirostrisSkipjack tuna Bonite à ventre

rayéKatsuo Katsuonus pelamis

Southern bluefin Thon rouge du sud Minami maguro Thunnus maccoyii

Striped marlin Marlin rayé Ma kajiki,nairaigi

Tetrapterus audax

Swordfish Espadon Me kajiki,shutome

Xiphias gladius

Yellowfin tuna Thon Jaune Kihada maguro Thunnus albacares

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A.9 Prises accessoires capturées à la palangre, y compris les requins

Brème noirRuvet

Saumon des dieux

Peau bleueRequin océanique à pointes blanches

Requin mako bleu

Requin renard

Requin tigre

Escolier serpent

Anglais Français Japonais Scientif iqueBig scaled pomfret Brème noire Hirejiro-manzai-uo Taractichthys

longipinnisBlue shark Peau bleue Yosh ikiri zame Prionance glaucaEscolar Escolier noir Bara mutsu Lepidocybium

flavobrunneumGreat barracuda Barracuda Onika masu Syphraena barracudaMahi mahi, dolphin fish Coryphène Shiira Coryphaena hippurusOceanic white tip shark Requin océanique

à pointes blanchesYogore Carcharhinus

longimanusOil fish Ruvet Aburabo Ruvettus pretiosusOpah Saumon des dieux Akamanbo, mandai Lampris guttatusShort finned mako shark Requin marko bleu Ao zame Isurus oxyrinchusSnake mackerel Escolier serpent Kurotachi kamasu Gempylus serpensThresher shark Requin renard Onaga zame Alopias sp.Tiger shark Requin tigre Itachi zame Galeocerdo cuvierWahoo Thazard batard Kamasu sawara Acanthocybium solandri

mako

Coryphène Thazard batard

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A.10 Appâts utilisés pour la pêche à la palangre

Anglais Français Japonais Polynésien ScientifiqueBig eye scad Sélar coulisou Me aji Atule Selar spp

Blue orAustralianpilchard

Pilchard d’Australie Iwashi Sardinopsneopilchardus

Mackerel scad Carangue maquereau Muro aji Operu Decapterus sppMilkfish Poisson lait Sabahii Ava,

tamanoChanos chanos

Chub mackerel Maquereau espagnol Saba Scomberjaponicus

Sardine Sardine ou pilcharddu Pacifique

Ma-iwashi Sardinopsmelanost ictus

Saury Balaou du Pacifique Sanma Cololabis sairi

Squid Calmar Ika He’e Illex argentinus

Sélar coulisouSardine ou pilchard

Carangue maquereau

Maquereau espagnol

Poisson lait

Calmar

Balaou du pacifique

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A.11 Palangre (programme Pêche hauturière de la CPS)

La pêche à la palangre fait l'objet de la plus longue série chronologique d'estimations des prises dansle Pacifique occidental et central puisque des estimations ont été faites depuis le début des années 50.Les prises annuelles totales réalisées par les palangriers ont été relativement stables au cours des vingtdernières années et se situent en général entre 140 000 et 210 000 tonnes. La pêche à la palangre comprenddeux grands types d'opérations :

• de longues marées (plusieurs mois) par de grands navires congélateurs (habituellement >250tjb) qui font porter leur effort de pêche sur une vaste zone; cette pêche peut cibler des espècestropicales (thon jaune, thon obèse) ou subtropicales (germon);

• des sorties de navires de plus petite taille (habituellement <100 tjb), au départ de leur port d'attachenational, équipés de matériel de congélation ou de réfrigération et desservant les marchés dusashimi frais ou transporté par avion; ces bateaux opèrent principalement dans les zones trop-icales et ciblent surtout le thon obèse et le thon jaune.

Les flottilles ont beaucoup changé leurs façons d'opérer au cours des deux dernières décennies. Ainsi,fait marquant des années 80, elles ont relativement délaissé le thon jaune pour cibler le thon obèse afinde tirer parti du prix plus élevé de ce dernier. L'augmentation progressive du nombre de navires au seindes flottilles nationales océaniennes et l'apparition, suivie d'une disparition partielle, de petits palangriers de"haute mer", battant pavillon taiwanais et chinois et ciblant le thon de qualité sashimi, méritent aussid'être signalées. Certaines flottilles, notamment celles ayant la capacité de congeler le poisson à destempératures ultra-basses, ont également fait preuve d'une plus grande souplesse quant au choix desespèces ciblées. D'autres ont réussi à transférer leurs opérations d'un océan à l'autre.

La pêche à la palangre en 1999

En 1999, les diverses flottilles de palangriers présentes dans le Pacifique occidentalet central comptaient environ 4 700 navires. Ces navires peuvent être répartis enquatre catégories, déterminées, dans une large mesure, par leur zone de pêche.

1. Plus de 400 navires ont leur port d'attache national dans les États et territoiresinsu laires océaniens, la moitié de ces navires appartenant à la flottille d'alias duSamoa.;2. Environ 3 000 navires ont leur port d'attache dans un pays non océanien telque le Japon et Taiwan.3. Environ 750 navires congélateurs de grand tonnage, pratiquant la pêche hauturièredepuis le Japon, la Corée et Taiwan, déploient leurs efforts de pêche sur devastes zones de la région.4. Environ 450 navires pratiquent la pêche au large mais ont leur port d'attachedans un État et territoire insulaire océanien. La flottille de navires pratiquant lapêche au large est composée en proportions égales de navires chinois, japonais ettaiwanais.

En 1999, les prises réalisées par les palangriers dans le Pacifique occidental etcentral (185 000 tonnes) affichaient une baisse de 4 pour cent par rapport auxchiffres de 1998. Elles représentaient environ 11 pour cent du total des prises dansle Pacifique occidental et central mais leur valeur marchande reste la plus élevéede celles des autres pêcheries de poissons pélagiques. La composition par espècedes prises réalisées à la palangre en 1999 a été de 29 pour cent de thon jaune, 41pour cent de germon et 30 pour cent de thon obèse. Les prises de thon jaune (53000 tonnes) ont été les plus basses jamais enregistrées en trente ans. Cette baissesemble en partie imputable à une réduction de 25 pour cent du nombre de navires

Navires

Prises

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japonais pratiquant la pêche hauturière. Comme les années passées, la majeurepartie des prises de 1999 (plus de 100 000 tonnes) a été réalisée par les flottilleshauturières du Japon, de la Corée et de Taiwan. Ces dernières années ont été marquéespar une augmentation des activités des flottilles des États et territoires océaniensdans certaines zones du Pacifique occidental et central. La constitution d'une flottillesamoane ciblant le germon dans sa ZEE et sur son pourtour en est le plus parfaitexemple.

Les flottilles pratiquant la pêche hauturière font porter leur effort de pêche sur devastes zones car elles ciblent le thon obèse et le thon jaune dans les eaux tropicalespour le marché du sashimi congelé, et le germon dans les eaux subtropicales pourla conserverie. Par contre, les flottilles pratiquant la pêche au large concentrentleur effort de pêche dans les eaux tropicales de Palau, des États fédérés deMicronésie et des Îles Marshall ainsi que dans les eaux internationales, à larecherche du thon obèse et du thon jaune pour le marché du sashimi frais.

Il n'existe pas d'accords de gestion de la pêche à la palangre à l'échelle régionale.Les flottilles japonaises ont volontairement réduit le nombre de leurs navires degros tonnage (>200 tjb), conformément au Plan d'action international de la FAOpour la gestion des capacités de pêche. La flottille japonaise de palangriers a étéréduite de 25 pour cent de 1998 à 1999, passant de 623 à 471 naivres.

La pêche à la palangre et l'environnement

La pêche à la palangre est la moins sélective des trois grandes techniques utilisées dans la pêche com-merciale à grande échelle et elle est responsable de la plupart des captures d'espèces non visées et desprises accessoires. Les observateurs ont relevé la présence de plus de 60 espèces dans les prises réaliséesà la palangre dans le Pacifique occidental et central, entre le 10˚N et le 35˚S. Les espèces généralementcapturées comprennent les thonidés visés, des espèces apparentées, des poissons à rostre, des requinset des poissons divers. Environ la moitié des espèces prises accidentellement est conservée, alors queles autres sont rejetées à la mer, pour différentes raisons : absence de valeur commerciale, manque deplace à bord, poisson endommagé, difficultés de débarquement ou espèce protégée (tortue de mer oumammifère marin). Les quantités de prises accessoires varient en fonction de plusieurs facteurs maisles données consignées par les observateurs indiquent que les espèces accessoires constituent environla moitié des prises (en nombre) entre le 10˚N et le 10˚S et un quart des prises sous des latitudes plusélevées (10˚S-35˚S).

Certaines questions sur l'impact de la pêche à la palangre sur l'environnement demeurent : 1) on saitpeu de choses sur l'incidence de la pêche sur les stocks des espèces capturées accidentellement; 2) denombreuses espèces sont rejetées à la mer alors qu'elles présentent un certain intérêt commercial; 3)plusieurs espèces telles que les requins, les tortues, les oiseaux de mer et les mammifères marins sontconsidérées comme menacées d'extinction. Les prises accessoires des palangriers du Pacifique occidentalet central ne peuvent être estimées avec précision que par les observateurs en mer. Ceux-ci indiquentque la mortalité d'oiseaux de mer due aux opérations de pêche dans les zones tropicales et subtropicalesn'est guère préoccupante par rapport à celle enregistrée dans les zones tempérées et causée notammentpar les pêcheries de thon rouge du Sud. De même, très peu de captures de mammifères marins sont signaléesdans les pêcheries à la palangre du Pacifique occidental et central. Les tortues sont plus fréquentes queles oiseaux de mer ou les mammifères marins dans ces eaux mais leur capture demeure néanmoins unévénement rare. Ainsi, les observateurs ont surveillé la pose de 4 000 palangres (8 millions d'hameçons)et n'ont rapporté que 69 cas de prise de tortues accrochées aux hameçons ou prises dans les lignes dela palangre. Toutes les tortues ont été remises à l'eau et, selon les informations disponibles, 80 pour centd'entre elles étaient vivantes au moment de leur libération. Au cours de ces dernières années, certainspays ont imposé des restrictions à leurs pêcheries afin de limiter la prise fortuite de certaines espèces,notamment de marlins et de tortues. Ces restrictions incluent des fermetures saisonnières de la pêche,

Répartition desflottilles

Méthodes de gestion

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l'interdiction de pêcher à la palangre dans certaines zones ou l'utilisation de dispositifs tels que desperches à oiseaux ("tori" en japonais), sortes d'épouvantails qui effraient les oiseaux de mer et permettentd'en réduire la prise dans la pêcherie du thon rouge du Sud.

A.12 Canne (programme Pêche hauturière de la CPS)

À l'origine, la canne était l'engin de pêche de prédilection dans la région. Cependant, des facteurséconomiques et les progrès techniques de la pêche à la senne ont contribué au déclin graduel du nombre decanneurs et de leurs prises. Les flottilles de canneurs, essentiellement japonais, ont longtemps dominéle secteur, avec des prises atteignant le record de 424 000 tonnes en 1984, mais l'importance relativede la flottille nippone a constamment diminué depuis. D'autres flottilles de canneurs ont suivi la mêmetendance au cours des dix dernières années. Plus récemment, les flottilles nationales océaniennes ontconnu le même sort. Les anciennes pêcheries de Palau, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Kiribatine sont plus exploitées et seuls un ou deux navires opèrent encore dans les eaux des Îles Fidji. Plusieursnavires continuent de pêcher à Hawaii et la flottille de bonitiers de Polynésie française demeure active.

La pêche à la canne en 1999

En 1999, les flottilles de canneurs comptaient environ 1 400 navires dans le Pacifiqueoccidental et central. La plupart des navires opéraient dans les pêcheriesnationales de l'Indonésie et du Japon. Plus de 100 navires opèrent dans les eauxdes États et territoires océaniens et la flottille japonaise pratiquant la pêche hauturièrecompte 159 navires.

Les prises de 1999 (285 000 tonnes) étaient composées comme suit : bonite : 241000 tonnes, soit 84% du total; germon : 29 000 tonnes, soit 10%, capturées parles flottilles japonaises côtières et celles pratiquant la pêche au large dans les eauxtempérées du Pacifique Nord; thon jaune : 14 000 tonnes, soit 5%; et petites quantitésde thon obèse : 3 000 tonnes, soit 1%. Les prises estimées pour 1999 ont étélégèrement supérieures à celles de 1998. Si l'on procède à une ventilation desprises par flottille, on remarque que ce sont la flottille japonaise pratiquant lapêche hauturière et au large (120 000) et la flottille indonésienne (86 000) qui ontréalisé la majeure partie des prises. La flottille des Îles Salomon est parvenue àcapturer plus de 30 000 tonnes de poisson en 1999, sa meilleure prise depuis1995.

La pêcherie des canneurs dans le Pacifique occidental et central est constituée detrois éléments :

une pêcherie tropicale de bonite opérant toute l'année, qui fournit la majeurepartie des prises. Celle-ci est le fait des flottilles nationales de l'Indonésie,des Îles Salomon, de la Polynésie française et la flottille du Japon pratiquantla pêche hauturière;une pêcherie subtropicale saisonnière de bonite dans les eaux nationales duJapon (de mars à juillet) et de l'Australie (de mars à mai);une pêcherie saisonnière de germon et de bonite au nord-est du Japon (dejuin à novembre), qui est en fait le prolongement de la pêcherie située dansles eaux japonaises.

La pêche à la canne se pratique généralement à l'intérieur d'une ZEE. Il n'existepas d'accords de gestion régionaux applicables à la flottille japonaise pratiquantla pêche hauturière de façon très dispersée. Certains pays imposent des restrictionssur l'utilisation d'appâts.

Navires

Prises

Répartition desflottilles

Méthodes de gestion

1.

2.

3.

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La pêche à la canne et l'environnement

La pêche à la canne suscite certaines craintes d'ordre écologique car c'est une technique de pêche axéede façon très sélective sur les thonidés. Malgré le faible nombre de rapports que l'on obtient concernantcette pêcherie, il semble que le nombre de prises d'espèces accessoires et de rejets soit faible, comptetenu de la nature de cette pêche. La pêche à la canne est peut-être la pêcherie industrielle la plus facileà gérer de tout le Pacifique car chaque banc est évalué selon sa composition par espèce et la taille despoissons. Si un banc appâté à la camoufle abrite une proportion élevée d'espèces indésirables, l'opérationde pêche peut être interrompue. Aucune prise fortuite d'oiseaux de mer, de tortues ou de mammifèresmarins n'a été signalée dans les pêcheries des canneurs du Pacifique occidental et central.

A.13 Senne (programme Pêche hauturière de la CPS)

Les senneurs ont capturé environ 60 pour cent du volume total des prises du Pacifique occidental etcentral depuis le début des années 90, les prises annuelles oscillant entre 900 000 tonnes et 1 000 000.La majeure partie des prises à la senne dans le Pacifique occidental et central est réalisée par les flottillesdes quatre principales nations pratiquant la pêche hauturière—le Japon, la Corée, Taiwan et les États-Unis d'Amérique—mais la part du nombre croissant de navires nationaux océaniens s'accroît. De façongénérale, la bonite constitue de 70 à 75 pour cent des prises à la senne et les senneurs opérant dans lePacifique occidental et central visent essentiellement la bonite, contrairement aux flottilles opérant surd'autres océans.

Au cours de ces dix dernières années, la pêche à la senne s'est caractérisée par :

une fluctuation des prises annuelles de bonite entre 600 000 et 800 000 tonnes, jusqu'à une aug-mentation en flèche en 1998;Une hausse de la proportion de thon jaune dans les prises au cours des années marquées par ElNiño (1997–98), et une forte diminution de cette proportion au cours des années La Niña (1995-96 et1998–1999);une modification des techniques de pose des sennes. Au début des années 80, les filets étaientposés principalement sur des objets flottants (bois flottés); au début des années 90, ils l'ont été surdes bancs de thon libres et sur des DCP dérivants à partir de 1996. La progression des prises dethon obèse est liée à la rapide expansion de l'utilisation des DCP dérivants. Les prises de thonobèse en 1999 ont atteint un record dans le Pacifique occidental et central (35 000 tonnes).

La pêche à la senne en 1999

En 1999, les flottilles de senneurs comprenaient 223 navires opérant dans le Pacifiqueoccidental et central, dont 159 pratiquaient la pêche hauturière, 31 étaient desnavires nationaux océaniens et 33 des navires de pays extérieurs à la région.

Les prises de 1999 (1 033 000 tonnes) ont été composées de bonite (781 000tonnes, soit 76% du total), de thon jaune (218 000 tonnes, soit 21% du total) etde thon obèse (35 000 tonnes soit 3% du total). Les prises réalisées en 1999 ontrégressé d'environ 10 pour cent par rapport à l'année record de 1998, bien que lesprises par unité d'effort (PUE) soient demeurés élevées. Cette baisse s'explique enpartie par une réduction délibérée de l'effort de pêche provoquée par l'effondrement desprix des conserves de poisson.

Les prises des flottilles nationales océaniennes de senneurs continuent de croître.Les estimations pour 1999 faisaient état de 125 000 tonnes, ce qui représente uneimportante (12%) des prises totales à la senne dans le Pacifique occidental et central.

Navires

Prises

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Les senneurs se déploient dans la zone comprise entre 10∞N et 10°S, de part etd'autre de l'équateur. Les activités se déplacent en fonction de la warmpool (zonede l'océan dont la température dépasse 28° C en surface). De manière générale,les flottilles opèrent plus vers l'est au cours des périodes de réchauffement dû auphénomène El Niño, lorsque la superficie de la warmpool s'étend; à l'inverse, lessenneurs se déplacent vers l'ouest lorsque se manifeste le phénomène de La Niña,marqué par une baisse de la température. Le Pacifique occidental a subi un assautde La Niña tout au long de 1999. Cette année-là, la plupart des flottilles se sontdéployées plus à l'ouest qu'en 1998. Cependant, la flottille américaine s'estdéployée plus à l'est que les autres flottilles et a concentré la quasi-totalité de soneffort de pêche sur les DCP dérivants.

Le Traité multilatéral de pêche entre les États-Unis d'Amérique et seize paysmembres de l'Agence des pêches du Forum a été signé en 1987. Ce traité concèdeun accès à long terme aux ressources thonières présentes dans la ZEE de plusieurspays insulaires océaniens à 50 senneurs américains. Au cours de la douzièmepériode d'attribution de permis de pêche (valide jusqu'au 31.12.1999), 36 naviresont obtenu un droit de pêche.

L'Accord de Palau régissant la gestion de la pêcherie à la senne dans le Pacifiqueoccidental est entré en vigueur en 1995. Cet accord est un instrument sous-régionalde coordination de la gestion des opérations de pêche à la senne dans le Pacifiqueoccidental par les huit pays signataires. L'Accord de Palau prévoit notamment uncontrôle de l'effort de pêche en limitant à 205 le nombre de navires autorisés àpêcher. Au mois de mars 2000, 193 licences de pêche étaient enregistrées.

La pêche à la senne et l'environnement

Le recours accru aux DCP dérivants par les senneurs suscite certaines craintes. Les bois flottés et lesDCP attirent une quantité importante d'espèces non visées, plus susceptibles d'être prises à la senne quepar d'autres moyens et qui sont souvent rejetées. Les DCP dérivants, en particulier, favorisent la priseen grand nombre de thons obèses juvéniles, ce qui risque de compromettre les taux de prise des poissonsadultes par les palangriers. Les senneurs capturent moins fréquemment des requins, des mahi-mahi etdes marlins, mais l'impact sur ces stocks est inconnu. À de rares occasions, il arrive qu'un senneur captureune tortue de mer. Depuis 1990, les observateurs en mer ont surveillé près de 9 000 poses et rapportéla capture par des senneurs de vingt-sept tortues de quatre espèces distinctes. Les tortues sont plus nombreusesdans les bancs associés visés par les senneurs (23 tortues en 4 972 poses) que dans les bancs libres (6tortues en 4 018 poses). La plupart des tortues semblent être remises à l'eau indemnes.

Répartition desflottilles

Méthodes de gestion

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Annexe B

PROFIL DE PROFONDEUR ET DE TEMPÉRATURE

Sortie n° 1 - Premier mouillageTempérature (en degrés C)Profondeur (en mètres)

Sortie n° 1 - Troisième mouillageTempérature (en degrés C)Profondeur (en mètres)

Sortie n° 6 - Premier mouillageTempérature (en degrés C)Profondeur (en mètres)

Sortie n° 6 - Deuxième mouillageTempérature (en degrés C)Profondeur (en mètres)

À partir de deux des profils ci-dessus, correspondant à la durée des premier et troisième mouillages dela première sortie en mer, on peut déduire l'heure à laquelle la prise a été réalisée, ainsi que la pro-fondeur et la température correspondantes. Pour le premier profil, un thon obèse a été capturé au niveaude la position de la ligne-mère où était attaché l'appareil enregistreur. Pour le deuxième profil, un germona mordu à l'hameçon jouxtant l'enregistreur de température et de profondeur. Dans les deux cas, le poissonest remonté à une moindre profondeur. L'heure de la capture est indiquée par l'heure de la variation deprofondeur.

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Annexe C

Experimentations pêche à la palangre à bord du Dar Mad pour EMM

Sortie Nº 1Date : le 6 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky Fogliano• Bosco : Silivelio Famoetau (Velio)• Maître de pêche : Steve Beverly, Laurent Braud• L'équipage : Stephane Clain, Wilfrid Salua, Bill Brown

Conditions• Vent : 10 nds sud-est• Mer : 1 m sud-est• Courant : 1.7 nds nord-ouest• Lune : dernier quart

Filage• Heure début : 05h45• Position début : 22º21.8S; 166º09.5E• Heure fin : 07h00• Position fin : 22º18.3S; 166º03.3E• Direction : 300º• Nombre d'avançons : 270• Nombre d'avançons par panier : 20• Intervalle entre avançons : 16 secondes• Longueur de filage : 6.7 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : pas déterminée• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur : pas déterminée• Appats : pilchard

Virage• Heure début : 13h00• Position début : 22º14.8S; 166º08.8E• Heure fin : 17h45• Position fin : 22º12.9S; 166º02.3E• Profondeur : 225, 190, et 225 m*• Température à la profondeur : 19.4, 20.6, et 19.2ºC*

Captures1 thon obèse de 50 kg, 5 thon blanc de 20 kg (100 kg), marlin rayé de 60 kg, 3 coryphene de 10 kg (30kg): total 240 kg (estimation)

Observations• La pompe hydraulique était en panne à 14h30.• Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S;

166º58.00E, passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

* Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posés.

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Sortie Nº 2Date : le 8 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky• Bosco : Velio• Maître de pêche : Steve, Laurent• L'équipage : Jean-Louis Corouge, Franck Gnai, Christian Cugola

Conditions• Vent : 10 nds sud-est• Mer : 1 m sud-est• Courant : 0.75 nds nord-ouest• Lune : dernier quart

Filage• Heure début : 06h05• Position début : 22º21.6S; 166º09.0E• Heure fin : 07h25• Position fin : 22º19.8S; 166º03.7E• Direction : 290º• Nombre d'avançons : 265• Nombre d'avançons par panier : 20, 24• Intervalle entre avançons : 16 secondes• Longueur de filage : 6.0 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : pas déterminée• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur : pas déterminée• Appats : pilchard

Virage• Heure debut : 13h30• Position debut : 22º18.7S; 166º01.2E• Heure fin : 16h30• Position fin : 22º18.0S; 166º05.0E• Profondeur : 192, 316, et 271 m*• Température à la profondeur : 20, 17.4, et 17.7ºC*

Captures12 thon blanc de 20 kg (240 kg) total 240 kg (estimation)

Observations• Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S;

166º58.00E, passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

* Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posées.

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Sortie Nº 3Date : le 13 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky• Bosco : Velio• Maître de pêche : Steve• Les marins-pêcheurs : Jean-Louis, Bill, et Wilfrid

Conditions• Vent : 0-5 nds sud-est• Mer : calme• Courant : 0.75 nds est-sud-est• Lune : nouvelle

Filage• Heure début : 06h05• Position début : 22º22.8S; 166º09.3E• Heure fin : 07h20• Position fin : 22º21.4S; 166º04.2E• Direction : 280º• Nombre d'avançons : 250• Nombre d'avançons par panier : 20• Intervalle entre avançons : 7 secondes (premiers 2 paniers) 16 secondes• Longueur de filage : 5 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : 4 nds• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur* : 225 RPM• Appats : pilchard

Virage• Heure début : 14h00• Position début : ?• Heure fin : 16h45• Position fin : 22º23.0S; 166º11.9E• Profondeur : 200, 145, et 223 m**• Température à la profondeur : 20.5, 21.8, et 19.4ºC**

Captures2 thon obèse de 40 et 50kg (90 kg) et 1 coryphene de 5 kg, total 95 kg (estimation)

Observations• Le courant a changé presque 180º de la semaine dernière.

* La vitesse en RPM (tours par minute) de la grande roue de l'éjecteur a été mesuré avec un tachymètremanuel pour déterminer la vitesse de la ligne.** Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posés.

Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S; 166º58.00E,passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

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Sortie Nº 4Date : le 15 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky• Bosco : Velio• Maître de pêche : Steve, Laurent• Les marins-pêcheurs : Jean-Louis, Bill, et Wilfrid

Conditions• Vent : 20 nds sud-est• Mer : 1-2 m sud-est• Courant : 0.7 nds nord-nord-est• Lune : nouvelle

Filage• Heure début : 06h00• Position début : 22º21.1S; 166º09.2E• Heure fin : 07h30• Position fin : 22º20.2S; 166º03.5E• Direction : 280º• Nombre d'avançons : 275• Nombre d'avançons par panier : 25, 20 (derniers 2 paniers)• Intervalle entre avançons : 16 secondes• Longueur de filage : 5.5 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : 4.5 nds• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur* : 275 RPM• Appats : pilchard

Virage• Heure début : 13h00• Position début : 22º23.0S; 166º04.7E• Heure fin : 15h45• Position fin : 22º23.6S; 166º13.2E• Profondeur : 285, 160, et 316 m**• Température à la profondeur : 17.8, 21.3, et 16.5ºC**

Captures3 thon obèse de 40, 50, et 55 kg (145 kg), 2 thon blanc de 20 kg (40 kg), 1 coryphène de 5 kg, total 200kg (estimation), et 1 requin relâché

Observations• Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S;

166º58.00E, passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

* La vitesse en RPM (tours par minute) de la grande roue de l'éjecteur a été mesuré avec un tachymètre manuel pour déterminer la vitesse de la ligne.** Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posés.

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Sortie Nº 5Date : le 20 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky• Bosco : Velio• Maître de pêche : Steve, Laurent• Les marins-pêcheurs : Franck et Stephane

Conditions• Vent : 10 nds sud-est• Mer : calme• Courant : 0.17 nds ouest-nord-ouest• Lune : premier quart

Filage• Heure début : 05h55• Position début : 22º21.2S; 166º08.3E• Heure fin : 07h15• Position fin : 22º18.9S; 166º003.3E• Direction : 280º• Nombre d'avançons : 270• Nombre d'avançons par panier : 30• Intervalle entre avançons : 16 secondes• Longueur de filage : 5 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : 4.2 nds• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur* : 250 RPM• Appats : hareng, pilchard

Virage• Heure début : 13h00• Position début : 22º19.2S; 166º02.7E• Heure fin : 15h45• Position fin : 22º20.6S; 166º07.2E• Profondeur : 415 et 400 m**• Température à la profondeur : 14.6 et 14.3ºC**

Captures2 thon obèse de 25 et 30 kg (55 kg), 1 thon blanc de 20 kg, 2 saumon des dieux de 40 kg (80 kg) et 1requin renard de 60 kg, total 175 kg (estimation).

Observations• Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S;

166º58.00E, passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

* La vitesse en RPM (tours par minute) de la grande roue de l'éjecteur a été mesuré avec un tachymètremanuel pour déterminer la vitesse de la ligne.** Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posés mais un de lestrois ne marchait pas.

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Sortie Nº 6Date : le 22 novembre 01

Liste d'équipiers• Capitaine : Lucky• Bosco : Velio• Maître de pêche : Steve, Laurent• Les marins-pêcheurs : Franck et Christian

Conditions• Vent : 10 nds sud-est• Mer : calme• Courant : ?• Lune : premier quart

Filage• Heure début : 06h00• Position début : 22º21.0S; 166º08.4E• Heure fin : 07h15• Position fin : 22º19.5S; 166º003.4E• Direction : 280º• Nombre d'avançons : 210• Nombre d'avançons par panier : 30• Intervalle entre avançons : 16 secondes• Longueur de filage : 5 nm• Longueur des avançons : 10 m• Longueurs des lignes de bouées : 20 m• Vitesse du bateau : 4.5 nds• Vitesse de la grande roue de l'éjecteur* : 250 RPM• Appats : hareng, pilchard

Virage• Heure début : 13h00• Position début : ?• Heure fin : 16h00• Position fin : ?• Profondeur : 405 et 380 m**• Température à la profondeur : 15 et 15ºC**

Captures3 thon obèse de 30 kg (90 kg), 2 thon blanc de 20 kg (40 kg), 5 coryphène de 5 kg (25 kg), total 155kg (estimation).

Observations• Plusieurs poissons (thon jaune, bonite, et coryphène) ont été attrapés au DCP (22º14.0S;

166º58.00E, passe de Uitoé) pendant le mouillage de la palangre.

* La vitesse en RPM (tours par minute) de la grande roue de l'éjecteur a été mesuré avec un tachymètremanuel pour déterminer la vitesse de la ligne.** Trois TDRs (appareil pour enregistrer la profondeur et la température) ont été posés mais un de les troisne marchait pas.