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MARIE-HÉLÈNE LAMONTAGNE RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA SATURATION DU PHOSPHORE DANS LES SOLS Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en microbiologie agricole pour l’obtention du grade de Maître ès sciences (M. Sc.) DÉPARTEMENT DES SOLS ET DE GÉNIE AGROALIMENTAIRE FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2009 © Marie-Hélène Lamontagne, 2009

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MARIE-HÉLÈNE LAMONTAGNE

RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA SATURATION DU

PHOSPHORE DANS LES SOLS

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

dans le cadre du programme de maîtrise en microbiologie agricole pour l’obtention du grade de Maître ès sciences (M. Sc.)

DÉPARTEMENT DES SOLS ET DE GÉNIE AGROALIMENTAIRE FACULTÉ DES SCIENCES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2009 © Marie-Hélène Lamontagne, 2009

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Résumé

Les apports de phosphore (P) au sol proviennent des résidus végétaux et des engrais

organiques et minéraux utilisés en agriculture. Les pertes de P par ruissellement et lessivage vers

les eaux de surface peuvent entraîner l’eutrophisation des plans d’eau. La concentration de P total

dans certaines rivières du Québec est de deux à six fois plus élevée que le seuil d’eutrophisation

fixé à 0,030 mg P total par litre. Il est donc important de comprendre le processus de

transformation du P dans les sols et l’implication de chacune des fractions dans l’équilibre

biogéochimique afin de les relier au risque environnemental. Les fractions de P labile fournissent

le P disponible pour la croissance des plantes mais contribuent au risque environnemental, d’où

l’importance de dresser le patron de distribution de ces fractions. Cependant, il n’y a pas de

valeur critique pour ces fractions pour les sols de texture grossière voués à la culture de la pomme

de terre et de canneberges. L’objectif principal de ce projet est de déterminer les valeurs critiques

d’accumulation des fractions labiles du P dans les sols minéraux de texture grossière. Pour ce

faire, quarante sols ont été sélectionnés dans les classes texturales grossières, soit les sables, les

sables loameux et les loam sableux. Les échantillons ont été caractérisés par les analyses

suivantes : Mehlich-3, pyrophosphate de sodium, oxalate acide d’ammonium et Sissingh. . Les

valeurs de (P/Al)M3 varient entre 0,8 et 28,4 %, celles de DSPox varient entre 5,1 et 35,7 % et les

valeurs de P à l’eau varient entre 0,0 et 11,6 mg L-1. Des relations significatives ont été obtenues

entre le Peau et le (P/Al)M3 (R2 = 0,79; P< 0,001) et entre le (P/Al)M3 et le DSPox (r2 = 0,88;

P< 0,001). Le fractionnement a été effectué selon la méthode de Hedley et al. (1982a), soit les

fractions extraites à la résine, au NaHCO3 et au NaOH. La répartition du P dans chaque sol fut

reliée au risque environnemental ((P/Al)M3, P à l’eau et DSPox). Les données ont été traitées par

analyse compositionnelle des fractions labiles de P et complétées par la méthode de la distance

simplicielle dont les valeurs ont été reliées au risque environnemental. Les valeurs critiques

obtenues varient de 14,9 % à 16,0% (r2 = 0,39; P< 0,01 à 0,71; P< 0,001) selon le modèle utilisé.

Cette relation montre que le seuil environnemental (P/Al)M3 de 0,15 établi antérieurement sépare

une tendance linéaire d’un plateau dans le patron de distribution des formes labiles de P dans les

sols à l’étude.

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Avant-propos

Je tiens à remercier mon directeur de recherche le Dr. Léon-Étienne Parent ainsi que mon co-directeur le Dr. Antoine Karam pour leurs conseils et leurs explications lors de la réalisation de cette maîtrise. Je remercie Culture H. Dolbec Inc. et le CRSNG pour le financement de ce projet de maîtrise. Je remercie également mes collègues de travail au département des sols pour leurs support et leurs conseils : Rahima Abdelhafid, Nicolas Samson et Élizabeth Parent. Merci à Sylvie Côté d’Agriculture Canada qui m’a gracieusement prêté du matériel et prodigué des instructions pour le fractionnement du P. Enfin, un merci tout spécial à Philippe et Alexandra, ma petite famille, ainsi qu’à ma famille et mes amis.

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Table des matières Résumé ............................................................................................................................................ ii Avant-propos.................................................................................................................................. iii Table des matières...........................................................................................................................iv Liste des figures ..............................................................................................................................vi Liste des tableaux .......................................................................................................................... vii Abréviations ................................................................................................................................. viii CHAPITRE 1 : INTRODUCTION..................................................................................................1 CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ................................................................................3

2.1 Contexte environnemental et socio-économique du P ...........................................................3 2.2 Cycle du P dans le sol et mécanismes de transformation.......................................................4 2.3 Équilibre biogéochimique ......................................................................................................7 2.4 Relations de la texture des sols avec le P ...............................................................................8 2.5 Méthodes d’extraction............................................................................................................9

2.5.1 Méthode à l’oxalate acide d’ammonium (McKeague et Day, 1966) ..............................9 2.5.2 Méthode de P à l’eau (Sissingh, 1971)..........................................................................10 2.5.3 Méthode du pyrophosphate de sodium (McKeague, 1967) ..........................................11 2.5.4 Méthode M3 (Mehlich, 1984) .......................................................................................11 2.5.5 Comparaison entre le dosage à l’ICP et en colorimétrie ...............................................12 2.5.6 Liens entre les méthodes d’extraction du P...................................................................13

2.6 Fractionnement du P.............................................................................................................14 2.6.1 Historique des méthodes de fractionnement du P .........................................................14 2.6.2 Théorie du fractionnement du P ....................................................................................15 2.6.3 Phosphore organique .....................................................................................................17 2.6.4 Critiques de la méthode de fractionnement et de dosage ..............................................19

2.7 Analyses statistiques ............................................................................................................21 2.7.1 Pistes causales, analyse compositionnelle et distance simplicielle ...............................21

CHAPITRE 3 : HYPOTHÈSE ET OBJECTIFS............................................................................24 3.1 Hypothèse :...........................................................................................................................24 3.2 Objectifs : .............................................................................................................................24

CHAPITRE 4 : CARACTÉRISATION DES SOLS......................................................................25 4.1 Sols .......................................................................................................................................25 4.2 Analyses chimiques des sols ................................................................................................25 4.3 Analyses statistiques ............................................................................................................27 4.4 Résultats ...............................................................................................................................27

4.4.1 Propriétés chimiques des sols........................................................................................27 4.4.2 Relations entre les propriétés chimiques des sols .........................................................32

4.5 Discussion ............................................................................................................................37 CHAPITRE 5 : FRACTIONNEMENT DU P DANS LES SOLS.................................................39

5.1 Sols .......................................................................................................................................39 5.2 Méthode de fractionnement du P .........................................................................................39 5.3 Méthodes de dosage du P .....................................................................................................41

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5.4 Analyses statistiques ............................................................................................................41 5.4.1 Répartition du P dans les sols........................................................................................41 5.4.2 Patron de contribution du P labile et risque environnemental ......................................42

5.5 Résultats ...............................................................................................................................43 5.5.1 Fractions organiques .....................................................................................................43 5.5.2 Fractions inorganiques ..................................................................................................48 5.5.3 Simplex de fractionnement............................................................................................55 5.5.3.1 Modèle avec le P total ................................................................................................55 5.5.3.2 Modèle avec le PSCox.................................................................................................60

5.6 Discussion ............................................................................................................................66 CHAPITRE 6 : DOSAGE DU P DANS LES EXTRAITS............................................................69 CHAPITRE 7 : CONCLUSION GÉNÉRALE ..............................................................................75 BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................76 ANNEXE 1: ....................................................................................................................................A

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Liste des figures

Figure 2.1. Le cycle du P (adapté de Pierzynski et al., 2000)..........................................................5 Figure 2.2. Modèle de transformation du P et correspondance avec les fractions (Tiessen et al.,

1984).......................................................................................................................................16 Figure 4.1. a) La relation entre le (P/Al)M3 déterminé sur une base de mg kg-1 et le [P/(Al+Fe)]M3

exprimé en mmol kg-1 b) La relation entre le (P/Al)M3 et le P à l’eau (Peau). .......................33 Figure 4.2. La relation entre le (P/Al)M3 et le DSPox (degré de saturation en P extrait à l’oxalate).

................................................................................................................................................34 Figure 4.3. La relation entre la somme de Fe et d’Al extraits au pyrophosphate de sodium et la

somme de Fe et d’Al extraits à l’oxalate acide d’ammonium................................................35 Figure 5.1. Schéma de la procédure de fractionnement utilisée (basée sur Tiessen et Moir, 2007).

................................................................................................................................................40 Figure 5.2. Modèle linéaire-plateau du log de la concentration de P organique a) extrait avec le

NaHCO3 en fonction du % de carbone total. b) extrait avec le NaOH du % en fonction du carbone total. c) la somme des deux fractions de P organique en fonction du carbone total.44

Figure 5.3. La relation entre le P-résine et le a) PM3. b) P à l’eau (Peau). .....................................52 Figure 5.4. La relation entre la somme des fractions de Pi et le P extrait à l’oxalate. ...................53 Figure 5.5. Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le

(P/Al)M3 et la distance simplicielle. b) de la relation entre le log de (P/Al)M3 et la distance simplicielle. ............................................................................................................................58

Figure 5.6. Le modèle linéaire-plateau pour le simplex avec le PSCox a) de la relation entre le (P/Al)M3 et la distance simplicielle. b) de la relation entre le logarithme du (P/Al)M3 et la distance simplicielle. ..............................................................................................................65

Figure 6.1. La comparaison entre les valeurs obtenues avec l’ICP et la colorimétrie pour le dosage du P de la fraction de P extrait a) au NaHCO3. b) au NaOH. ....................................71

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Liste des tableaux

Tableau 2.1. Historique partiel des méthodes de fractionnement ..................................................14 Tableau 4.1. Les résultats de caractérisation : pH, Granulométrie, C, Peau, M3 (P-Al-Fe), Oxalate

(P-Al-Fe), Pyrophosphate (Al-Fe)..........................................................................................29 Tableau 4.2. Les indices de saturation de P ...................................................................................31 Tableau 5.1. Les résultats du fractionnement pour le P organique ................................................43 Tableau 5.2. Différence entre les valeurs critiques mesurées et calculées de Po...........................46 Tableau 5.3. Résultats du fractionnement pour les fractions inorganiques....................................48 Tableau 5.4. Les coefficients de détermination (r2) entre les fractions minérales du P et avec le P

total dans les sols sableux.......................................................................................................50 Tableau 5.5. Simplex du fractionnement pour les fractions inorganiques avec le P total .............56 Tableau 5.6. Simplex du fractionnement pour les fractions inorganiques avec le PSCox ..............62 Tableau 5.7. Résumé des valeurs critiques pour les quatre modèles .............................................66 Tableau 6.1. Comparaison entre l’ICP et la colorimétrie pour la fraction P-NaHCO3 ..................70 Tableau 6.2. Comparaison entre l’ICP et la colorimétrie pour la fraction P-NaOH ......................72 Tableau A.1. Localisation et identification des sols........................................................................A

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Abréviations CHCl3: chloroforme

KCl: chlorure de potassium

RMN: résonance magnétique nucléaire

NaOH: hydroxyde de sodium

NaHCO3: bicarbonate de sodium

P: phosphore

Al: aluminium

Fe: fer

Pi: phosphore inorganique

Po: phosphore organique

Pt: phosphore total

(P/Al)M3: indice de saturation au Mehlich-3

DSPox: degré de saturation en P à l’oxalate acide d’ammonium

Pox, Feox et Alox: phosphore, fer et aluminium extraits à l’oxalate

Peau: indice de risque de ruissellement (P à l’eau)

Ca: calcium

M3 (MIII): Mehlich-3

ICP: inductively coupled plasma

Na: sodium

HCl: acide chlorhydrique

V: valeur log ration centrée

H2SO4: acide sulfurique

M: molaire

mmole: millimole

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

L’accumulation du phosphore (P) dans les sols et les cours d’eau est un problème d’actualité. En

effet, la population se soucie de plus en plus de l’environnement. Des recherches sont mises en

œuvre pour tenter de trouver des solutions aux problèmes environnementaux. Les apports de P au

sol proviennent des résidus végétaux, mais aussi des fertilisants utilisés en agriculture. Les pertes

de P par ruissellement et lessivage dans les eaux de surface peuvent entraîner l’eutrophisation des

plans d’eau. La concentration de P total dans certaines rivières du Québec est de deux à six fois

plus élevée que le seuil d’eutrophisation fixé à 0,03 mg P total L-1 (Ministère de l’environnement

du Québec, 2005). Le P est par contre un élément essentiel aux plantes. Il est donc important de

comprendre le processus de transformation du P dans les sols et l’implication de chacune des

fractions dans l’équilibre biogéochimique et dans le risque environnemental pour pouvoir agir de

façon plus efficace. En effet, les fractions de P labile sont importantes, car elles fournissent le P

disponible pour la croissance des plantes. Elles contribuent cependant au risque environnemental,

d’où l’importance de dresser le patron de distribution de ces fractions. Les différentes fractions de

P labile dans les sols ont été caractérisées (Ivanoff et al., 1998). Plusieurs auteurs ont étudié les

relations entre le P et les différentes classes de sols (Tiessen et al., 1984; Walker et Syers, 1976;

O’Halloran et al., 1985, 1987a, 1987b; Simard et al., 1991; Sanyal et al., 1993; Lookman et al.,

1995; Scheinost et Schwertmann, 1995; Huffman et al., 1996; Djodjic et al., 1999; Leclerc et al.,

2001). Cependant, il n’y a pas de valeur critique pour les fractions labiles selon la texture des sols

minéraux du Québec. En particulier, le seuil environnemental déterminé selon la méthode

Mehlich-3 (Mehlich, 1984) a été établi à un rapport (P/Al)M3 de 0,15 en sols de texture légère

voués à la culture de la pomme de terre (Khiari et al., 2000; Pellerin et al., 2006) et de

canneberges (Parent et Marchand, 2006). Comme il s’agit d’un indice agro-environnemental, il

est impératif de l’évaluer dans un contexte biogéochimique à partir des fractions du P dans ces

sols. Le but de ce projet est par conséquent de déterminer les valeurs critiques d’accumulation

des fractions labiles du P dans les sols minéraux de texture grossière. Ce projet vise une meilleure

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compréhension de la répartition du P labile dans les sols et une meilleure gestion du P pour

l’environnement et la production de pommes de terre et de canneberges.

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE

2.1 Contexte environnemental et socio-économique du P

L’environnement est un enjeu sociétal de plus en plus important. Plusieurs facteurs entrent en

ligne de compte dans la détérioration de la qualité de l’environnement et l’agriculture doit

aujourd’hui composer avec certaines contraintes environnementales. Le P est un élément

important dans la gestion des risques environnementaux, car son transfert des terres agricoles

vers les eaux de surface peut conduire à l’eutrophisation des plans d’eau (Bolinder et al., 2000).

Celle-ci est définie comme le processus d’augmentation de la fertilité de l’eau qui a pour

conséquence une augmentation de la croissance des plantes aquatiques (Pierzynski et al., 2000).

Le P peut être transporté dans les cours d’eau par ruissellement et lessivage (Sharpley et al.,

1994). Ce risque s’accroît lorsqu’il y a accumulation excessive de P dans les sols. Il est

spécialement élevé dans les sols à haute teneur en P labile soluble (Qian et al., 2004). Le

ruissellement se produit lorsque de l’eau dissout le P du sol (Sharpley et al., 1994). Le lessivage

est le transport du P par écoulement souterrain (Pellerin, 2005, thèse de doctorat).

Le P est l’élément le plus limitatif dans l’eutrophisation des cours d’eau (Bolinder et al., 2000).

Cependant, il n’est pas le seul nutriment en cause, car c’est une interaction de plusieurs facteurs

qui est en cause (Pierzynski et al., 2000). L’augmentation de l’apport en nutriments diminue la

quantité d’oxygène disponible en augmentant la croissance végétale. En effet, les débris

organiques s’accumulent et sont décomposés par des bactéries aérobies qui consomment de

l’oxygène (Bolinder et al., 2000). L’oxygène devient de moins en moins disponible et les micro-

organismes sont éventuellement incapables de décomposer toute la matière organique (Pellerin,

2005, thèse de doctorat). Il en résulte une accumulation de matière qui affecte la chaîne

alimentaire (Bolinder et al., 2000).

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Le seuil d’eutrophisation au Québec est de 0,03 mg P total·L-1 (Ministère de l’Environnement du

Québec, 2001). Le dépassement de cette limite a des conséquences environnementales et socio-

économiques néfastes. La quantité de poissons peut diminuer et certaines espèces peuvent

éventuellement disparaître, entraînant un déséquilibre de la chaîne alimentaire (Bolinder et al.,

2000). Ensuite, la qualité des lacs se dégrade à cause de la prolifération excessive des algues

amenant des restrictions pour les activités récréatives (Sharpley et al., 1994). De plus, les

traitements de l’eau potable deviennent plus difficiles parce que de la matière végétale dans l’eau

obstrue les filtres, donne un mauvais goût et une mauvaise odeur à l’eau (Van Der Molen et al.,

1998). Ainsi, il existe une problématique environnementale importante reliée au P, d’où l’intérêt

de mieux comprendre ses mécanismes de transformation.

2.2 Cycle du P dans le sol et mécanismes de transformation

2.2.1 Le cycle du P dans le sol

Le P est un élément majeur dans la matière organique du sol, dont la source primaire est la

décomposition des minéraux de la roche mère. Les sources de P dans le sol sont la roche mère,

les résidus végétaux et l’ajout d’engrais (Tiessen et al., 1984) et de matières résiduelles

fertilisantes (MRF). Le P est un nutriment essentiel aux plantes et il se retrouve sous différentes

formes dans le cycle. Le cycle du P est composé de plusieurs réactions chimiques et

microbiologiques et d’interactions entre les éléments (figure 2.1). Dans les sols en

développement, la quantité de P total se conserverait même si les formes changent. La

décomposition des minéraux primaires produit des phosphates dans le pool disponible à la plante.

Les micro-organismes incorporent les phosphates dans la biomasse, ce qui initie le cycle

biologique. La décomposition et la minéralisation retournent le P inorganique au sol en solution

(Walker and Syers, 1976). Dans les sols, le contenu en P total est en moyenne de 600 mg P kg-1,

mais varie de 200 à 5000 mg P kg-1 (Lindsay, 1979). Il se retrouve sous des formes organiques

(% variable) et inorganiques (50 à 70% du P total) (Pierzynski et al., 2000). Comme il n’y a

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aucun gaz dans le cycle du P, dans un sol sans apport d’engrais, le seul moyen de

réapprovisionner les pertes de P est la décomposition de minéraux primaires comme l’apatite

(Lajtha and Schlesinger, 1988). Le résultat de cette décomposition est que le P se retrouve en

solution où il est absorbé par les surfaces minérales ou par les plantes et les micro-organismes.

Durant le processus d’altération des sols, le pH diminue, des cations sont relâchés et des

oxyhydroxydes d’aluminium (Al) et de fer (Fe) sont produits. Le P est graduellement transformé:

il passe de phosphates de calcium primaires à des phosphates d’Al ou de Fe secondaires. La

quantité de P en solution disponible est alors déterminée par la solubilité de ces phosphates

(Lindsay, 1979).

Figure 2.1. Le cycle du P (adapté de Pierzynski et al., 2000).

Le processus de transformation du P dans le sol implique des mécanismes minéralogiques,

chimiques et biologiques (Zheng et al., 2002). Les processus biologiques régulent le mouvement

et la distribution des formes labiles de P. Le P disponible est sous forme d’ions orthophosphates:

H2PO4- et HPO4

2-. La plante absorbe surtout le H2PO4- dans les sols acides. Leur proportion varie

selon le pH : quand le pH augmente, la quantité de H2PO4- diminue et donc la plante assimile

moins de P (Morel, 1989). Le recyclage de P organique (Po) est important pour la disponibilité de

P dans le sol (Stewart et Tiessen, 1987). Ces processus biologiques sont contrôlés d’abord par la

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décomposition, la minéralisation et l’immobilisation par les bactéries et les champignons et

ensuite par la consommation par les plantes (Wood et al., 1984; Jurinak et al., 1986; Walbridge,

1991; Bolan, 1991). Les processus géochimiques sont aussi importants. En effet, la pédogenèse et

la podzolisation sont accompagnées de phénomènes comme la perte de bases et de carbonates et

l’augmentation de l’activité de l’Al et du Fe. Ceci transforme le P inorganique (Pi) de sa forme

primaire à sa forme secondaire et influence la stabilisation de la matière organique et du Po qui

lui est associé (Walker et Syers, 1976). Les facteurs qui influencent la quantité de P labile en

solution dans le sol sont la quantité et l’activité du Pi et le degré de transformation du Po dans les

sols par la minéralisation (McGill et Cole, 1981), la désorption et la dissolution de Pi à partir de

la phase solide (Murrman et Peech, 1969). Les micro-organismes jouent un rôle important dans la

minéralisation et l’immobilisation du P et ces processus changent selon la disponibilité du P

(Harrison, 1982). La minéralisation consiste en une transformation du Po en Pi et

l’immobilisation est définie comme étant l’intégration du Pi dans la biomasse microbienne

(Stevenson, 1986). Les micro-organismes ont aussi un effet sur le degré de transformation du P

(Stevenson, 1986). Quand le P dans le sol est en quantité limitée, les micro-organismes peuvent

immobiliser entre 20% et 50% du Po du sol de surface (Srivastava et Singh, 1988; Walbridge,

1991). La quantité de P disponible pour la plante dépend de l’équilibre entre la minéralisation et

l’immobilisation. Les proportions de Pi et de Po dépendent des propriétés chimiques et du groupe

taxonomique du sol. La matière organique est aussi importante, car elle est directement liée aux

formes de P disponible (Tiessen et al., 1984). Elle fournit l’énergie aux micro-organismes et leur

activité augmente le niveau de P labile (Lee et al., 1990). Par contre, la production de matière

organique est limitée par la disponibilité du P (Walker et Adams, 1958). La solubilisation de Pi

primaire est liée à l’accumulation de matière organique et de Po (Walker et Syers, 1976; Cole et

Heil, 1981). Dans les sols acides, les acides organiques libérés durant la décomposition de la

matière organique sont responsables de la solubilisation des phosphates complexés avec le Fe et

l’Al. Le P en solution réagit avec le Fe et l’Al dissous et il précipite (Lee et al., 1990). Quand il y

a beaucoup d’anions organiques en solution, ceux-ci compétitionnent pour les sites d’adsorption

sur l’Al et le Fe, ce qui a pour effet de réduire le Fe et l’Al disponibles pour les phosphates et

d’augmenter la disponibilité du P (Sibanda et Young, 1987; Traina et al., 1986; Young et Bache,

1985). La matière organique adsorbe le Fe et l’Al solubles, ce qui diminue la précipitation du P

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soluble avec ces éléments (Hargrove et Thomas, 1979; 1981). La matière organique a un effet

double sur la disponibilité du P: elle peut l’augmenter comme elle peut la diminuer. Le résultat

final est cependant que le Pi disponible et le Po labile sont corrélés positivement avec la matière

organique (Harter, 1969; Tiessen et al., 1984; Le Mare, 1982). Le P peut être classé en trois pools

différents: disponible rapidement (constitué du P accessible rapidement par les racines des

plantes), disponible de façon réversible (en réserve, mais facilement transformable en P

disponible) et modérément disponible (non disponible sur une courte période de temps) (Guo et

Yost, 1998).

2.3 Équilibre biogéochimique

L’équilibre biogéochimique représente la circulation permanente (flux) des éléments minéraux

entre les compartiments de l’écosystème, les végétaux et les horizons du sol explorés par les

racines. Les éléments prélevés du sol sont utiles à l’élaboration de la biomasse annuelle et

permanente. Une partie des éléments est fixée définitivement (immobilisation) et une autre est

restituée au sol (litière et récrétion). C’est le recyclage permanent et le passage continu de l’état

de matière organique à l’état minéral qui constitue un cycle biogéochimique. Les cycles

biogéochimiques, contrairement aux cycles biologiques, ont des interactions avec l’extérieur. Ces

interactions sont les apports atmosphériques, les éléments produits par l’altération des minéraux,

les pertes par drainage en dehors de la zone racinaire, l’érosion et les pertes gazeuses (Ranger et

al., 1995). Les éléments principaux dans l’équilibre biogéochimique sont le carbone, l’azote, le

soufre et le phosphore. Le cycle du P fait donc partie de l’équilibre biogéochimique. Dans un

habitat avec un taux d’humidité modéré, la fixation du P par les oxydes de Fe et d’Al et l’activité

biologique jouent un rôle important dans la conservation du P dans l’écosystème (Lajtha et

Schlesinger, 1988) et, par conséquent, dans l’équilibre biogéochimique. Les interactions du P

avec les écosystèmes sont donc essentielles à l’équilibre.

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8

2.4 Relations de la texture des sols avec le P

La texture et la taxonomie des sols minéraux ont une influence sur leur contenu en P. Au Québec,

il y a trois principaux ordres taxonomiques des sols minéraux: podzolique, gleysolique et

brunisolique. Les podzols sont des sols formés sur des matériaux parentaux acides de texture

grossière à moyenne (Comité d’experts sur la prospection pédologique d’Agriculture Canada

(CEPPAC), 1992). Ils contiennent des complexes amorphes composés de matière organique

combinée à du Fe et à de l’Al (Lajoie, 1972; Kodama, 1979). Ces sols contiennent beaucoup de

Fe et d’Al extraits à l’oxalate acide d’ammonium (ox) et qui sont accumulés sous formes

d’oxydes, d’ions ou de complexes organométalliques (Laverdière et al., 1981). Le Feox et l’Alox

constituent surtout les oxydes et hydroxydes amorphes de Fe et d’Al (McKeague et Day, 1966).

Ces oxydes ont une grande capacité pour fixer le P et former des précipités avec celui-ci. Les sols

brunisoliques sont moins altérés que les podzols (Kodama, 1979). Les sols gleysoliques se sont

formés sur du matériel de texture fine et des matériaux primaires peu transformés (Lajoie, 1972;

Kodama, 1979). Ils contiennent moins d’Alox que les podzols et possèdent donc une moins

grande capacité de fixation du P (Laverdière et Karam, 1984).

Il y a quatre classes principales de texture: argileuse, limoneuse, sableuse et équilibrée (loamy)

(Duchaufour, 2001). La texture a une grande influence sur le prélèvement de P par la plante, les

formes de P, les mécanismes de transformation de P, ainsi que la capacité de fixation et le

pouvoir de rétention et de désorption du P (O’Halloran et al., 1985; 1987a; 1987b; Simard et al.,

1991; Sanyal et al., 1993; Lookman et al., 1995; Scheinost et Schwertmann, 1995; Huffman et

al., 1996; Djodjic et al., 1999; Leclerc et al., 2001). De plus, l’influence de la texture sur le P est

primordiale dans le développement d’un guide agro-environnemental pour l’usage du P en

agriculture (Zheng et al., 2003). Les sols avec une teneur élevée en argile ont habituellement une

plus grande capacité tampon du P et possèdent une plus faible quantité de P extractible que les

sols à texture grossière (Kamprath and Watson, 1980). Le contenu en argile et, dans une moindre

importance, en limon, est relié à une quantité réduite de Pi extractible et à une augmentation des

formes résiduelles de P non extractible (Tiessen et al., 1984). La proportion des fractions de P

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sous des formes labiles, non labiles, non absorbées ou absorbées pourrait varier selon la

taxonomie du sol et le gradient de décomposition. Dans les sols légèrement altérés, la plus grande

partie du P serait sous forme de minéraux primaires. Dans les sols modérément altérés, le P serait

sous la forme de composés organiques ou serait adsorbé sur les minéraux argileux secondaires.

Enfin, dans les sols fortement altérés, le P serait présent sous formes non labiles, absorbées ou de

composés organiques stables (Walker et Syers, 1976). Au Québec, les sols de texture fine ont une

plus faible capacité d’absorption du P et contiennent moins de Feox et d’Alox que les sols de

texture grossière (Pellerin et al., 2006a). La somme de Feox et d’Alox est proportionnelle au

contenu en argile (Zheng et al., 2003). Il y a une corrélation positive entre le contenu en argile et

la capacité d’absorption pour des sols comparables (Lins et Cox, 1989; Beauchemin et Simard,

2000). La texture et la genèse ont aussi un effet sur le risque environnemental et les indices de

risque. En effet, l’indice environnemental est calculé selon les résultats de la méthode Mehlich-3.

Cette méthode d’extraction est grandement influencée par la texture (Giroux et Tran, 1985;

Simard et al., 1991; Zheng et al., 2001). Plusieurs études montrent que la texture, le pH, la

genèse, les oxyhydroxydes de Fe et d’Al et l’accumulation de matière organique influencent la

capacité d’absorption du P et la qualité de drainage et de ruissellement de l’eau (Juo et Ellis,

1968; Laverdière et Karam, 1984; Giroux et Tran, 1985; Breeuwsma et Silva, 1992; Breeuwsma

et Reijerink, 1993; Simard et al., 1994, 2000; Sharpley, 1995; Sims et al., 1998; Djodjic et al.,

1999; Cox et Hendricks, 2000; Leclerc et al., 2001).

2.5 Méthodes d’extraction

2.5.1 Méthode à l’oxalate acide d’ammonium (McKeague et Day, 1966)

La méthode d’extraction à l’oxalate acide d’ammonium extrait le Fe et l’Al sous des formes non

cristallines et faiblement cristallines (FeII et FeIII) (Ross et Wang, 1993) ainsi que le P lié à ces

formes accumulées dans les podzols (McKeague et Day, 1966). L’oxalate enlève les

sesquioxydes produits par la décomposition des sols et estime le contenu en ferrihydrite para

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cristalline (Fe2O3o ou Feo) dans le sol (Lajtha et Schlesinger, 1988). L’oxalate d’ammonium se

fixe sur les sites cationiques où se fixent les phosphates, ce qui entraîne leur extraction des

phosphates. Le dosage de ces phosphates donne une approximation de la quantité de P disponible

aux plantes. Les résultats de Paré et Bernier (1989) ont montré que l’oxalate extrait moins de Fe

que le citrate-dithionite, mais les deux méthodes sont semblables pour l’extraction de l’Al. Le

DSPox (degré de saturation du sol) est défini comme l’intensité de l’accumulation du P

(Beauchemin et al., 1996). Le DSPox est un bon indicateur de risque de lessivage de P dans l’eau

(Beauchemin et Simard, 2000; Hooda et al., 2000). Le DSPox est estimé par Pox/CAP (capacité de

fixation du P, PSC en anglais), où CAP = αm (Alox + Feox) ≈ 0,5 (Alox + Feox) (Schoumans et al.,

1987) et où αm est la saturation maximale de fixation totale (Van Der Zee et al., 1987). La valeur

critique de DSPox proposée dans la littérature est de 25% (0,25) (Breeuwsma et Reijerink, 1993).

Le Pox estime l’accumulation de P qui provient des réactions lentes et rapides avec les hydroxydes

de Fe (Feox) et d’Al (Alox) (Lookman et al., 1995). Dans les sols acides, la capacité de rétention

des phosphates est fonction de la quantité d’hydroxydes de Fe et d’Al extraits à l’oxalate (Sanyal

et al., 1993). Pour les sols du Québec, cette capacité est liée aussi à l’Alox et au Feox (Khiari et al,

2000; Pellerin et al., 2006a).

2.5.2 Méthode de P à l’eau (Sissingh, 1971)

La méthode Sissingh (Sissingh, 1971) extrait le P soluble à l’eau, donc labile. Dans la méthode

Sissingh, l’ajout de sel permet d’enlever les colloïdes en solution (Pellerin et al., 2006). La valeur

critique de DSPox de 0,25 dans les sols minéraux correspond à une valeur de Peau de 9,7 mg P·L-1

(Khiari et al., 2000; Pellerin et al., 2006a). Cette méthode n’est pas sensible à la texture du sol

(Houba, 1986). La concentration de P dissous dans la solution du sol, qui se retrouve

potentiellement dans les eaux de ruissellement, est hautement corrélée au P extractible à l’eau

(Peau) (Yli-Halla et al., 1995; Pote et al., 1996; 1999). Le Peau est utilisé pour les tests de P du

sol (Breeuwsma et Silva, 1992; LKH, 1996). Il est relié au P adsorbé et à la capacité d’adsorption

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de P des sols (Murrman et Peech, 1969) et permet d’évaluer le risque de perte de P dans les eaux

de ruissellement (Yli-Halla et al., 1995; Sharpley et al., 1996; Pote et al., 1996; 1999).

2.5.3 Méthode du pyrophosphate de sodium (McKeague, 1967)

Le pyrophosphate de sodium extrait le Fe et l’Al liés à la matière organique (Guérin et al., 2007).

Cette méthode extractive dissout légèrement les formes inorganiques non cristallines et n’attaque

pas significativement les oxydes et hydroxydes de Fe et d’Al cristallins (McKeague et al., 1971).

Cette méthode extrait moins de Fe que le citrate-dithionite, mais une quantité semblable d’Al que

l’oxalate et que le citrate-dithionite (Paré et Bernier, 1989).

2.5.4 Méthode M3 (Mehlich, 1984)

La méthode Mehlich 3 (M3) extrait une quantité de P biodisponible et une quantité d’aluminium

liée à la capacité d’adsorption du P par les sols minéraux (Khiari et al., 1999). Au Québec et aux

États-Unis, la méthode d’extraction Mehlich 3 est utilisée comme une méthode de routine

d’analyse du P dans les sols (Simard et al., 1994; Sims, 1993). Elle est moins coûteuse et plus

rapide que l’extraction à l’eau et elle est corrélée avec la méthode à l’oxalate, donc elle peut la

remplacer (Sims et al., 2002). Cependant, cette méthode est relativement incapable de désorber

quantitativement le P du sol disponible à la plante (Morel et al., 2000). La solution M3 a un faible

pH, ce qui peut dissoudre une partie importante des liens Al-P et Ca-P non disponibles, mais ne

tient pas compte de la minéralisation de P organique (Yang et al., 1991; Fardeau et al., 1988). La

texture du sol a aussi une influence sur la méthode M3 (Giroux et Tran, 1985; Simard et al.,

1991, Zheng et al., 2001; Ige et al., 2005). Dans certains sols du Québec riches en argile, le M3

sous-estime la quantité de P disponible à la plante (Tran et al., 1990; Simard et al., 1991).

Cependant, la méthode M3 est utilisée pour calculer l’indice de saturation en P dans les sols.

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L’indice de saturation (P/Al)M3 est hautement corrélé avec l’indice [P/(Al+Fe)]M3 (Khiari et al.,

2000). Selon les résultats de Sims et al. (2002), le FeM3 représente 7% de (Al + Fe)M3 sur une base

molaire et il est important de tenir compte du Fe lors du calcul de la saturation en P. En effet,

selon Sims et al. (2002), le Fe amorphe joue un rôle important dans la rétention et la libération du

P dans le sol, le ruissellement et le lessivage. Par contre, les résultats de Khiari et al. (2000),

montrent que la présence du Fe dans le calcul de l’indice de saturation n’est pas nécessaire, car il

n’y a aucune amélioration significative entre le P soluble et le ratio (P/Al)M3 lorsque le FeM3 est

inclus dans la régression. Le FeM3 représente 12% sur une base molaire de (Al + Fe)M3 et a peu

d’impact sur la relation statistique entre le P soluble et la saturation en P (Khiari et al., 2000).

Une formule générale pour l’ISPM3 (indice saturation P) a été proposée: [P/(Al + γ Fe) ]M3 où γ

varie entre 0 et 5 dépendamment de la forme de Feox et d’Alox (Guérin et al., 2007). La valeur γ =

0 ou 1 a été utilisée par Khiari et al. (2000) et Pellerin et al. (2006a) pour les sols minéraux. La

valeur γ = 1 a plutôt été suggérée par Sims et al. (2002) pour garder le Fe dans l’équation. Au

Québec, une valeur critique de 0,10 pour le ratio (P/Al)M3 a été proposée (Giroux et Tran, 1996).

La valeur critique de 0,15 pour le ratio (P/Al)M3 a aussi été proposée pour les podzols à texture

grossière du Québec. Cette valeur est basée sur une DSPox de 0,25 et une valeur de Pe de 9,7 mg

P L-1 (Khiari et al., 2000). Pour les sols de canneberges, la valeur critique de [P/ (Al + Fe)]M3

obtenue est de 0,12 en utilisant la valeur de Pe de 9,7 mg P L-1 (Marchand, 2004, mémoire de

maîtrise). Le ratio de saturation (P/Al)M3 est un indice stable et précis de la saturation du P pour

évaluer les risques environnementaux (Khiari et al., 1999). Au Québec, le seuil pour l’indice de

saturation (P/Al)M3 a été défini par Pellerin et al. (2006) pour quatre classes de texture. Les

valeurs critiques variaient de 0,058 à 0,153 pour les sols acides à presque neutres (Pellerin et al.,

2006a).

2.5.5 Comparaison entre le dosage à l’ICP et en colorimétrie

L’ICP dose généralement une plus grande quantité de P que la colorimétrie (Murphy et Riley,

1962), mais ces deux méthodes de dosage sont corrélées positivement (Mallarino, 2003). L’ICP

permet de quantifier le P total sous forme élémentaire, tandis que la colorimétrie mesure

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seulement les orthophosphates. Le P supplémentaire dosé à l’ICP serait majoritairement du P

organique (Hylander et al., 1995).

2.5.6 Liens entre les méthodes d’extraction du P

Ces méthodes sont reliées entre elles. L’indice M3 peut être calibré avec le DSPox et le Peau pour

produire un indice de risque agro-environnemental (Khiari et al., 2000). La valeur critique pour le

(P/Al)M3 (ISPM3) utilise la valeur critique de Peau de 9,7 mg P L-1 pour les quatre classes

texturales (Pellerin et al., 2006a). La relation entre le Peau et l’indice de saturation (P/Al)M3 a été

établie à partir de la supposition que le Pi est sous la même forme que celle impliquée dans le

processus de fixation-désorption à la surface des sols (Khiari et al., 2000). Cette relation entre les

deux indices est influencée par la genèse du sol, le pH et la texture (Pellerin et al., 2006a).

L’indice (P/Al)M3 est corrélé de façon linéaire avec le potentiel de dissolution donné par le Peau.

Dans le calcul du DSPox, le Fe et l’Al sont nécessaires, mais pas dans celui du ratio (P/Al)M3

puisque cet indice est hautement corrélé à [P/ (Al + Fe)]M3. Le Peau pourrait être prédit en

utilisant l’indice (P/Al)M3 (Khiari et al., 2000). Un autre lien se situe entre la méthode

d’extraction au pyrophosphate et celle à l’oxalate. L’oxalate extrait les formes d’Al et de Fe peu

ou pas cristallines, les formes extractibles au pyrophosphate et les oxyhydroxydes (oxalate –

pyrophosphate) (Guérin et al., 2007).

Pour les sols minéraux, le Pox peut être utilisé pour évaluer l’extraction séquentielle de P et il y a

une corrélation significative entre le Pox et la somme des fractions de P labiles (Guo et Yost,

1999). Également, le P extractible avec les résines est fortement corrélé avec le PM3 (Michaelson

et Ping, 1986; Tran et al., 1990). Conséquemment, chacune des méthodes a son intérêt dans

l’évaluation des risques du P dans les sols.

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2.6 Fractionnement du P

2.6.1 Historique des méthodes de fractionnement du P

Avant l’avènement des méthodes de fractionnement, le P disponible à la plante était déterminé

par la méthode d’Olsen et al. (1954) pour les sols alcalins et par la méthode de Bray et Kurtz

(1945) pour les sols acides. Ensuite, il y a eu l’apparition des méthodes d’extraction séquentielle.

Ces méthodes ont évolué au cours des années et ont été exécutées sur des sols minéraux et sur des

sols organiques. Le tableau 2.1 expose quelques auteurs qui ont utilisé l’extraction séquentielle

du P.

Tableau 2.1. Historique partiel des méthodes de fractionnement

Auteurs Année Commentaires Chang et Jackson 1957 1ere méthode : NH4F, NaOH, citrate de dithionite, HCl Petersen et Corey 1966 Modification Chang et Jackson : ordre d’extraction et pH de NH4F Williams et al. 1967 Basée sur Chang et Jackson, analyse Po par incinération avec acide

(mesure directe), différence entre P-Al, P-Fe et P-Ca Walker et Syers 1976 P retenu et non retenu Hieltjes et Lijklema 1980 Basée sur Chang et Jackson, sédiments marins Hedley et al. 1982a,b Nouvelle méthode, ajout de résines et bicarbonate de Na Tiessen et al. 1983,1984 Basée sur Hedley et al., sur sols cultivés, taille particules sol Wagar et al. 1986 Basée sur Hedley et al., sols organiques O’Halloran et al. 1987 Basée sur Hedley et al., pour texture, sans étape HCl Moore et al. 1991 Utilisée en Floride, méthode de Hieltjes et Lijklema , KCl Ruttenberg 1992 Nouvelle: sédiments marins Koch et Reddy 1992 Utilisée en Floride, méthode de Hieltjes et Lijklema , KCl Tiessen et Moir 1992,1993,2007 Sans sonification, résines et bicarbonate Agbenin et Tiessen 1994 Basée sur Hedley et al., Tiessen et al., 1992, acide chaud Richards et al. 1995 Basée sur Hedley et al., exclu le CHCl3 Cross et Schlesinger 1995 Alternative: reconnaît liens organiques et fractions géochimiques Samadi et Gilkes 1998 Ajout acétate ammonium avant extraction acide Sui et Thomson 1999 Basée sur Hedley et al., sans utilisation de résines : utilisation de l’eau He et al. 2008 Analyses en RMN avec 31P

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2.6.2 Théorie du fractionnement du P

Le principe des méthodes de fractionnement du P (ou extraction séquentielle) est que les

différentes formes de phosphates inorganiques n’ont pas la même solubilité dans différentes

solutions extractives (Petersen et Corey, 1966). Cette procédure utilise des solutions extractives

de plus en plus fortes pour extraire les différentes formes de P du sol (Richards et al., 1995). Les

méthodes de fractionnement sont parmi les plus utilisées pour l’analyse des formes de P dans le

sol. Cette approche d’extraction séquentielle peut être utilisée pour étudier la biodisponibilité du

P dans le sol et pour déterminer la relation entre le processus de transformation du P et le

développement du sol (He et al., 2003). La procédure a l’avantage de donner séquentiellement, à

partir du même échantillon de sol, les différentes fractions intéressantes (Cross et Schlesinger,

1995).

La méthode de Hedley et al. (1982a) permet de caractériser le P organique (Po) et inorganique

(Pi) sous les formes labiles et stables (Tiessen et al., 1984). Le Pi-résine échangeuse d’anions

(Sibbensen, 1978) et le Pi extractible au bicarbonate (Pi-NaHCO3) (Colwell, 1963) sont les

formes labiles dans cette extraction et elles correspondent au Pi adsorbé sur les surfaces des

composés de P plus cristallins: les sesquioxydes ou les carbonates (Mattingly, 1975). Ces

fractions sont les plus disponibles pour la plante à court terme (Cross et Schlesinger, 1995) et

c’est la forme Pi-résine qui a la biodisponibilité la plus grande (Amer et al., 1955; Bowman et al.,

1978). Les formes extractibles au NaHCO3 contiennent un peu de P microbien (Bowman et Cole,

1978a; b). Le Pi extractible au NaOH (Pi-NaOH) est moins disponible pour la plante (Marks,

1977). Le Pi-NaOH correspond aux phosphates de Fe et d’Al amorphes et cristallins et le Pi

extractible à l’acide correspond au P lié au calcium (Ca) (Williams et al., 1980). Le Po-NaHCO3

labile est minéralisé facilement et contribue au P disponible rapidement à la plante (Bowman et

Cole, 1978a ;b). Les formes de Po extractibles au NaOH sont plus stables et impliquées dans le

processus à long terme de transformation du P dans le sol (Batsula et Krivonosova, 1973). Le P

résiduel du fractionnement contient un mélange de Pi fortement retenu et recouvert par des

sesquioxydes (Hsu, 1977; Bauwin et Tyner, 1957), de Pi-Ca inclus dans d’autres minéraux (Syers

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et al., 1967) et de Po non extractible (Tiessen et al., 1984). Le P résiduel est non disponible pour

la plante à court terme (Tiessen et Moir, 1992; Cross et Schlesinger, 1995). Cette forme de P dans

les sols minéraux est associée à du matériel organique très stable comme la lignine et les

complexes organométalliques (Syers et al., 1973; Hsu, 1977; Tiessen et al., 1984). Les fractions

labiles de P sont dépendantes des propriétés chimiques et physiques du sol. Par contre, elles

contrôlent l’accumulation de matière organique dans le sol (Cole et Heil, 1981). Ce sont donc les

fractions labiles Pi-résine, Pi-NaHCO3 et Po- NaHCO3 qui sont les formes disponibles à la plante

à court terme (Frizano et al., 2002).

Figure 2.2. Modèle de transformation du P et correspondance avec les fractions (Tiessen et al., 1984).

Plusieurs auteurs ont trouvé des corrélations positives entre les fractions de la méthode de Hedley

et al. (1982a) et d’autres méthodes (Tiessen et al., 1984; Schlesinger et al., 1989). Le Pi est

corrélé avec l’Al extractible et avec le Pi-résine. Ensuite, le P-résiduel et le Po-NaHCO3 sont

corrélés avec le Fe extractible (Tiessen et al., 1984). Selon les résultats de Sharpley et al. (1987),

le P labile de Hedley et al. (1982a) (résine et NaHCO3) est corrélé au P labile de la méthode

INORGANIQUE ORGANIQUE

LENT LENT CYCLE RAPIDE

MINÉRAUX PRIMAIRES (Pi-HCl dilué)

CaHPO4

MINÉRAUX SECONDAIRES

(Pi-NaOH et P résiduel) FePO4, AlPO4,

FORTEMENT RETENU (Pi-HCl concentré)

(P-résiduel)

P organique STABLE (Po-HCl concentré

P résiduel)

P (solution)

H2PO4- et HPO4

2-

P (micro-organismes, résidus végétaux et

animaux)

LABILE (résine)

MODÉRÉMENT LABILE

(Pi-NaHCO3)

LABILE (Po-NaHCO3)

MODÉRÉMENT LABILE

(Po-NaOH)

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d’Olsen et al. (1954). Le Pi extrait avec la méthode de Hedley et al. (1982a) est corrélé avec le Pi

obtenu selon la méthode de Chang et Jackson (1957) (Trasar-Cepeda et al., 1986).

La méthode originale de Hedley et al. (1982a) comprend 9 fractions: Pi-résine, Pi-NaHCO3, Po-

NaHCO3, Pi-NaOH, Po-NaOH, Pi-sonifié, Po-sonifié, Pi-HCl et P-résiduel. Les deux fractions

sonifiées ont été retirées, car elles ne sont pas assez importantes (O’Halloran et al., 1987a, b). Le

P total (Pt) est déterminé par digestion et ensuite, la somme des fractions est comparée au Pt

(Syers et al., 1968). Pour chaque extraction, le Pi est déterminé par la méthode de Murphy et

Riley (1962) et le Pt est déterminé après digestion avec l’ammonium persulfate acidifié (EPA,

1971). Ensuite, le Po est déterminé par la soustraction Pt - Pi (Tiessen et Moir, 2007).

Les phosphates solubles (orthophosphates) sont déterminés par la méthode de Murphy et Riley

(1962). C’est une méthode colorimétrique au molybdate d’ammonium qui utilise une solution

réactive et où la couleur bleu-violet se développe rapidement. Le principe est que la solution

d’antimoine de tartrate de potassium est ajoutée à une solution contenant des phosphates et le

réactif (acide ascorbique). La couleur se développe alors rapidement, elle atteint son maximum en

10 minutes et elle est stable pour 24 heures. La concentration optimale d’antimoine est de 0.4 mg

par 50 mL (Murphy et Riley, 1962).

2.6.3 Phosphore organique

Les formes de Po les plus communes sont les phosphates d’inositol qui sont principalement sous

la forme d’hexaphosphates (60% du Po total) (Anderson, 1967; Halstead et McKercher, 1975).

La quantité de Po dans le sol est variable. Les acides nucléiques, les phospholipides, le glucose-1-

phosphate, le glycérophosphate et les phosphoprotéines constituent moins de 2% du Po total

(Torsvik et Gorksoyr, 1978; Stewart et Tiessen, 1987). Le degré de décomposition des composés

de Po dans les sols varie: les inositols et les phosphates de poids moléculaire élevé sont les moins

dégradables (Bowman et Cole, 1978a; b; Islam et Ahmed, 1973). Les phospholipides et les acides

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nucléiques sont dérivés des déchets végétaux et animaux où ils sont formés par la synthèse

microbienne (Anderson, 1967; Halstead et McKercher, 1975). Les acides nucléiques constituent

principalement la biomasse microbienne (Anderson, 1967). La dégradation de la matière

organique forme plusieurs composés comme différents phosphates de sucre et des

phosphoprotéines. Enfin, plusieurs composés de Po ne sont pas identifiés (Ivanoff et al., 1998).

L’extraction séquentielle est un moyen peu dispendieux qui est utilisé comme méthode de routine

pour étudier les composés de Po dans les sols (Ivanoff et al., 1998). Cette méthode quantifie le Po

labile et le Po plus stable. Le Po labile est important dans l’équilibre biogéochimique, car il

contribue au P disponible à la plante durant la saison de croissance (Bowman et Cole, 1978a;

O’Halloran et al., 1986). Le patron de fractionnement quantifie aussi le rôle de la population

microbienne dans le cycle et la biodisponibilité du P dans les sols (Hedley et Stewart, 1982;

Hedley et al., 1982 a; b).

La biomasse microbienne du sol constitue moins de 5% de la matière organique, mais elle est une

source de P labile. La biomasse microbienne est prédominante dans le cycle de la matière

organique et dans la séquestration du carbone par le sol (Dalal, 1998).

Il existe une relation entre le contenu en Po et le contenu en C, N et S du sol (Walker, 1964). La

minéralisation biologique est définie comme étant la libération des formes inorganiques de P et

de S à partir des formes organiques par hydrolyse enzymatique. Dans le sol, le groupement

phosphate du Po peut être très disponible pour l’adsorption ou pour réagir avec les composés

inorganiques. Ce groupement phosphate est responsable de la stabilité du Po dans le sol. Les

phosphates contrôlent également l’activité des phosphatases (McGill et Cole, 1981).

L’accumulation de Po dans les sols est contrée par le mécanisme de fixation du P par les oxydes

de Fe.

Certains phosphates organiques tels que le phosphate de diphényle de potassium, le

pyrophosphate de diphényle de potassium ainsi que le phosphate de diéthyle de calcium

demeureraient solubles dans l’eau plusieurs jours, et seraient donc plus disponibles aux plantes

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19

que d’autres phosphates inorganiques (Dick et Tabatabai, 1978). Les composés de Po suivants

possèdent un taux de migration similaire dans le sol : le glycérophosphate, le phosphate d’ester

de méthyle, le phosphate d’ester d’éthyle, le phosphate de glycol, le glucose-1-phosphate et le

glucose-6-phosphate (Rolston et al., 1975). Le point central du cycle du Po est le P de la

biomasse. Ce cycle est lié aux cycles de C et de N (Stewart et Tiessen, 1987). Le Po est relâché

par la lyse des cellules dans le sol. Il peut être utilisé par les organismes vivants dans le sol ou par

les plantes. Autrement, le Po peut être intégré dans la matière organique du sol grâce à une

interaction entre le groupement phosphate et les composés minéraux (Stewart et Tiessen, 1987).

Le Po stable est accumulé sous la forme d’agrégats chimiquement résistants et protégés (Hedley

et al., 1982a). Le Po stable peut retourner dans le cycle de transformation du P pendant la

minéralisation biologique de la matière organique du sol (McGill et Christie, 1983). La

minéralisation de Po est très importante dans la disponibilité de P pour la plante (Stewart et

Tiessen, 1987). Le Po labile se révèle important dans le mouvement de P dans le sol (Hannapel et

al., 1964a; Reddy et al., 1978) et la minéralisation de Po labile diminue la mobilité de P dans le

sol (Campbell et Racz, 1975; Rolston et al., 1975). La plus grande quantité de Po mobile dans les

sols proviendrait des cellules colloïdales et des débris cellulaires (Hannapel et al., 1964b). Ce Po

colloïdal formerait une réserve de P plus accessible aux plantes que les phosphates inorganiques

cristallins (Hannapel et al., 1964a).

2.6.4 Critiques de la méthode de fractionnement et de dosage

La méthode de Hedley et al. (1982a) fonctionne bien pour les sols tempérés, mais le

fractionnement sous-estime la quantité de P microbien dans les sols tropicaux quand ceux-ci sont

secs (Potter et al., 1992). Ensuite, il existe un risque important dans l’utilisation de cette méthode

qui est relié au fait que la chimie des fractions du sol n’est pas complètement connue. En effet,

aucune analyse chimique directe sur les fractions n’a été rapportée (He et al., 2003). D’autres

objections à cette extraction séquentielle ont été apportées. Tout d’abord, l’équilibre chimique,

biologique et physique original dans la matrice est perturbé par l’ajout de solutions ayant une

Page 28: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

20

forte activité ionique (Hylander et Ae, 1999). Ensuite, les fractions de P estimées ne sont pas

clairement définies comme étant des phosphates d’Al, de Fe et de Ca, car les solutions extractives

ne sont pas assez spécifiques. Enfin, il y a un transfert de P extrait d’une fraction à la fraction

suivante (Otani et Ae, 1997). Par ailleurs, quelques étapes ont donné une faible répétitivité

(Ivarsson, 1990). Par contre, selon Thomas (1996), la méthode de Tiessen et Moir (1993) donne

une bonne répétitivité entre laboratoires et procure des résultats précis quand la somme des

fractions est comparée au P total du sol.

Il peut exister aussi un problème d’interférence entre le CaCO3 et l’extraction séquentielle lors de

l’utilisation du NaOH. Cette interférence cause une sous-estimation du P lié au Fe et une

surestimation du P lié au Ca (Benzing et Richardson, 2005). Elle est due au Fe lié au P qui peut

être relâché dans des conditions réductrices (Gotoh and Patrick, 1974) et être absorbé. Le Fe peut

aussi précipiter avec les minéraux de Ca durant l’extraction au NaOH (Benzing et Richardson,

2005).

Ensuite, les fractions de P extraites ne correspondent pas exactement aux pools de P dans les sols

(Daroub et al., 2000). Les différentes fractions peuvent indiquer une disponibilité différente selon

les types de sols (Daroub et al., 2001). Enfin, la méthode pour calculer le Po n’est pas une

méthode directe, car on soustrait le Pi du Pt, ce qui est une source d’erreur. La méthode de

détermination du Pt est fiable, mais le Pi est déterminé dans le surnageant après précipitation de

la matière organique avec un acide, ce qui l’est moins. Effectivement, il peut subsister du Po

après l’ajout d’acide, car il est possible que le Po ne se précipite pas complètement. Ce Po non

précipité peut être composé d’acides fulviques. Ce Po peut réagir avec le réactif de Murphy et

Riley et peut causer une surestimation du Pi. Il est également possible que du Pi précipite avec la

matière organique, ce qui fausse positivement le résultat de la quantité de Po. Ceci peut arriver

lorsque le Pi est lié avec des hydroxydes de Fe ou d’Al qui sont solubles à un pH élevé et non

solubles à bas pH.

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21

La surestimation de Po est encore impossible à quantifier. S’il y a des sols contenant peu de

matière organique (car la matière organique précipite avec le réactif de Murphy), il est possible

de déterminer le Pi dans ces extraits sans l’étape de précipitation de la matière organique avec

l’acide. Il faut alors utiliser un blanc pour corriger la couleur des extraits (Tiessen et Moir, 2007).

Il existe aussi une limite dans la méthode de dosage (Murphy et Riley, 1962). Des interférences

peuvent survenir lors du développement de la couleur et causer une dérive positive dans

l’absorbance (Tiessen et Moir, 2007). Ces interférences peuvent être causées par un mauvais

ajustement de pH, par un résidu d’une étape de digestion ou par de la silice soluble qui est

présente dans l’extrait. Finalement, malgré les limites de l’extraction séquentielle du P, cette

méthode demeure utilisée et efficace pour obtenir le patron de distribution de P dans les sols.

2.7 Analyses statistiques

2.7.1 Pistes causales, analyse compositionnelle et distance simplicielle

Tiessen et al. (1984) ont utilisé les régressions multiples pour analyser et établir les liens entre les

fractions de P avec des pistes causales dans le modèle de P du sol. La régression a été utilisée

pour comparer le P total déterminé par fusion avec la somme des fractions de la méthode Hedley

modifiée (Agbenin et Tiessen, 1994). Les pistes causales sont un moyen d’analyse puissant pour

déterminer les transformations dans les fractions de P (Tiessen et al., 1984; Beck et Sanchez,

1994; Xie et al., 1991). Cette technique nécessite le développement d’un modèle conceptuel qui

sera utilisé pour établir les interactions entre les fractions (Li, 1975). Elle est utile car le P

disponible à la plante dépend de la conversion des fractions de P en P labile et cette conversion

peut être estimée par les pistes causales (Beck et Sanchez, 1994). Cependant, les transformations

Page 30: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

22

de P peuvent varier selon plusieurs facteurs: type de sol, conditions climatiques et pratiques

agricoles (Zhang et MacKenzie, 1997).

Les pistes causales permettent de donner des explications plausibles aux relations entre les

variables par la construction d’un modèle et permettent aussi de décomposer les interactions en

effets directs et indirects (Johnson et Wichern, 1988). Il est possible de déterminer les

contributions relatives des autres variables endogènes (dépendantes) et exogènes (indépendantes)

sur une variable dépendante (Zheng et al., 2002). Par contre, la technique des pistes causales n’est

pas applicable pour un système dynamique qui est loin de l’équilibre. En effet, les coefficients

des équations structurales ainsi que les relations de cause à effet entre les fractions de P peuvent

varier avec le temps et ne sont pas à l’équilibre (Shuai et Yost, 2004). L’analyse compositionnelle

est par conséquent mieux adaptée au fractionnement du P du sol (Parent et al., 1992). Le simplex

compositionnel a les propriétés de partition (sous-ensemble de la composition), de perturbation et

de puissance (Aitchison, 1986). La somme des fractions de P donne un simplex qui est forcé

d’avoir une somme constante (Parent et al., 2009).

L’analyse compositionnelle tient compte des interactions entre les fractions impliquées dans

l’extraction séquentielle. Les calculs doivent être faits dans un système clos. On inclut une valeur

de remplissage pour fermer le système (P total moins la somme des fractions). Pour devenir

additif, le système compositionnel doit être centré autour de la moyenne géométrique g(x)

(Aitchison, 1986) (où xi = aux fractions et D = nombre total de fractions dans le système):

[1]

Une valeur nulle ou manquante dans le simplex peut être traitée en utilisant une stratégie de

remplacement pour la limite de détection (Martin Fernandez et al., 2003). La valeur log ratio

centrée (clr) Vxi est calculée comme suit (Aitchison, 1986) :

[2]

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23

Le patron de distribution du P labile par rapport à une référence peut être déterminé par la

distance simplicielle. La distance simplicielle Δs est calculée entre deux simplex xA et xB

(Aitchison et Egozcue, 2005) comme suit :

[3]

Ceci permet de comparer un simplex donné avec un simplex de référence au niveau

environnemental. Il est alors possible de calculer la distance à partir de laquelle il existe un risque

environnemental. Donc, cette méthode de calcul permet de relier la distance critique, c’est-à-dire

les sols à risque par rapport aux sols non à risque.

Page 32: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

24

CHAPITRE 3 : HYPOTHÈSE ET OBJECTIFS

3.1 Hypothèse :

Les formes de P labile sont reliées au risque environnemental évalué selon les méthodes M3, P à

l’eau (Peau), et P oxalate dans les sols minéraux de texture grossière.

3.2 Objectifs :

1. Sélectionner et caractériser 40 sols minéraux associés à des risques environnementaux

croissants dans trois classes de texture grossière.

2. Déterminer la répartition du P dans chaque sol par la méthode de fractionnement en 6

fractions : résine, NaHCO3 (organique et inorganique), NaOH (organique et inorganique) et

résiduel et relier cette répartition au risque environnemental par texture établi selon la

méthode Mehlich-3, P à l’eau, et P oxalate.

3. Vérifier si la digestion est complète en observant la relation entre les quantités de P extraites

(par le NaHCO3 et par le NaOH) mesurées par ICP sans digestion à l’autoclave et la quantité

de P total mesurée par colorimétrie après digestion à l’autoclave.

Page 33: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

25

CHAPITRE 4 : CARACTÉRISATION DES SOLS

4.1 Sols

Les 40 échantillons étaient des sols minéraux provenant de sites de production de canneberges (6

échantillons) et de pommes de terre (34 échantillons) prélevés en 1999 et en 2000.

L’identification et la localisation sont présentées dans l’Annexe 1. Les échantillons sont répartis

le plus également possible dans trois classes texturales : sable, sable loameux et loam sableux et

proviennent de la profondeur 0-20 cm. Le choix s’est fait selon la texture et l’indice de saturation

(P/Al)M3 de manière à couvrir la plus grande étendue possible de risques environnementaux. Les

indices de saturation M3 dans ces sols variaient de 0,8% à 28%. Les sols ont été tamisés à 2 mm

pour les analyses chimiques. Les sols sableux de canneberges sont des podzols contenant plus de

85% de sable (Marchand, 2004, mémoire de maîtrise). Ce sont des sols très riches en Al et en Fe

et dont le pH varie de 4 à 5 (Groupe HBA, 1997). La fixation du P est favorisée dans ces sols à

cause du pH acide et de la présence de Fe et d’Al (Davenport et DeMoranville, 1997; Sample et

al., 1980). Les sols de pommes de terre sélectionnés sont aussi des podzols à pH acide et ayant un

contenu en matière organique de 4-5%.

4.2 Analyses chimiques des sols

Les analyses chimiques permettent de caractériser les sols et de relier les différents résultats entre

eux et par rapport au risque environnemental. Le P, l’Al et le Fe disponibles ont été extraits selon

la méthode Mehlich-3 (Mehlich, 1984). Pour ce faire, trois centimètres cube de sol ont été pesés

et les sols ont été extraits avec 30 mL de solution M3. Les extraits ont été ensuite agités pendant

cinq minutes et filtrés avec du papier Whatman numéro 42. Les trois éléments ont été dosés en

ICP (inductively coupled plasma : ICP Optima 4300DV Perkin Elmer, 2003). Les résultats de

cette extraction servent à calculer l’indice de saturation en P des sols. Les résultats de l’extraction

M3 sont sous forme pondérale (mg kg-1). L’indice de saturation est calculé ainsi : 100*(P/Al)M3.

Page 34: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

26

Les formes peu solubles de P, Al et Fe ont été extraites selon la méthode à l’oxalate acide

d’ammonium (McKeague et Day, 1966). Ces formes les plus actives sont les hydroxydes de Fe et

d’Al. Pour cette extraction, 0,5 g de sol a été pesé et 20 mL de solution d’oxalate acide

d’ammonium ont été ajoutés. Les échantillons ont été agités durant 4 heures à la noirceur,

centrifugés et filtrés. Les trois éléments ont été dosés en ICP. Les résultats de l’extraction à

l’oxalate acide d’ammonium ont été transformés de la forme pondérale à la forme molaire

(mmole) pour le calcul du DSPox. Pour ce faire, les résultats en mg kg-1 ont été divisés par le

poids atomique de l’élément dosé (ex. 31 pour le P, 56 pour le Fe et 27 pour l’Al). Le DSPox est

obtenu par le calcul suivant (avec les valeurs en mmoles) : [Pox / 0,6 * (Feox + Alox)]*100. Le

facteur de 0,6 a été obtenu selon les résultats de Breeuwsma et Silva (1992).

Le Fe et l’Al liés à la matière organique du sol ont été extraits par la méthode au pyrophosphate

de sodium (McKeague, 1967). Pour l’extraction, 0,3 g de sol a été utilisé avec 30 mL de solution

de pyrophosphate de sodium 0,1 M. Les échantillons ont été agités une nuit, centrifugés, décantés

et dosés en ICP.

Le P facilement échangeable a été extrait par la méthode de Sissingh (Sissingh, 1971) et dosé à

882 nm par colorimétrie selon la méthode d’acide ascorbique (Watanabe et Olsen, 1965). On a

pesé 1,2 cm3 de sol et un total de 72 mL d’eau a été ajouté. Les échantillons ont reposé 22 heures,

ont été agités une heure et filtrés avec du Whatman # 42.

Le P total a été déterminé dans les sols par digestion à l’autoclave en pesant 0,1 g de sol, en y

ajoutant 0,5 g de K2S2O8 et 10 mL de H2SO4 0,9 M (Tiessen et Moir, 2007). Le cycle liquide de

l’autoclave à 121ºC, 15 psi pendant 90 min a été utilisé. Les digestats ont été dosés au

colorimètre à 882 nm par la méthode à l’acide ascorbique (Watanabe et Olsen, 1965).

Page 35: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

27

4.3 Analyses statistiques

Pour évaluer les relations entre les différentes caractéristiques des sols, des corrélations et des

régressions linéaires ont été effectuées sur SPSS 13.0 (2004) pour ainsi obtenir les coefficients de

corrélation (r) et de détermination (r2). Ce logiciel a aussi fourni les degrés de signification pour

chaque relation établie. Les graphiques ont été construits sur Excel (2003).

4.4 Résultats

4.4.1 Propriétés chimiques des sols

Le tableau 4.1 présente les résultats de la caractérisation des sols. Tous les sols sont de texture

grossière : loam sableux, sables et sables loameux. Les pourcentages de sable varient de 53,5 % à

94,6 %. Ce sont tous des sols acides dont le pH au CaCl2 varie de 3,87 à 5,65. La quantité de

carbone total varie de 0,6 % à 5,5 %. Les résultats de M3 ont servi à calculer le (P/Al)M3 tandis

que les résultats de l’extraction à l’oxalate ont permis d’obtenir le DSPox. Trois sols montrent une

quantité d’Alox plus élevée (# 53, 48 et 452) avec des valeurs respectives de 25518, 28371 et

19222 mg kg-1. Cependant, ces valeurs sont comprises dans l’étendue de valeurs (270 à 37638

mg kg-1) pour les sols du Québec (Pellerin et al., 2006a) Le P extrait à l’eau (Peau) est quant à lui

un indice du risque de ruissellement de P dans les eaux de surface. La valeur critique est de 9,7

mg L-1 (Khiari et al., 2000). Dans ces échantillons, trois sols ont un indice plus élevé (# 59, 54 et

35). Ce sont respectivement un sable, un loam sableux et un sable loameux. Pour les indices de

(P/Al)M3, comme le montre le tableau 4.2, le seuil de saturation de 15 % établi comme valeur

critique (Khiari et al., 2000) est surpassé dans 8 sols (# 2, 19, 59, 22, 78, 33, 54, 35). Ces sols

sont donc saturés en P, car leur indice varie de 15,3 % à 28,4 %. Il est possible de constater que

les sols # 59, 54 et 35 dépassent autant le seuil critique de Peau et que le (P/Al)M3. Pour ce qui est

du DSPox, cette valeur indique le degré de saturation en P. La valeur maximale environnementale

Page 36: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

28

est de 25 % (Breeuwsma et Silva, 1992). Parmi ces sols, cette valeur est atteinte par le sol # 35,

où la valeur est de 38 %. Le sol # 35 est saturé selon les 3 indices.

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13

19

0,57

10

43

46

58,0

35

,4

6,5

4,69

50

13

34

98

1309

10

382

5787

2,

66

3824

16

58

0,22

14

73

43

66,9

31

,1

2,0

5,08

48

11

75

91

513

5113

53

10

1,51

23

61

1484

0,

04

1053

42

60

,6

36,8

2,

6 5,

35

74

1385

19

4 41

3 39

50

3839

2,

82

3821

25

06

1,33

96

3 60

83

,0

15,3

1,

6 4,

17

95

1180

15

5 13

92

7953

11

161

2,90

66

41

7434

1,

35

2718

65

61

,4

32,9

5,

7 4,

38

94

812

373

372

1491

21

70

2,42

15

06

1349

3,

51

1255

23

62

,4

31,6

6,

0 4,

45

159

1292

19

9 98

9 60

14

5259

2,

92

5130

32

42

3,89

20

67

2 60

,1

27,2

12

,7

5,22

11

7 76

4 24

1 62

9 23

01

5380

1,

77

1477

23

02

8,41

11

05

Page 38: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

30 (T

able

au 4

.1 s

uite

) T

extu

re

(%

) M

3 (m

g kg

-1)

Oxa

late

(m

g kg

-1)

Pyr

opho

sph

ate

(mg

kg-1

) N

o S

able

L

imon

A

rgil

e

pH

C

aCl 2

P

A

l F

e P

A

l F

e

C t

otal

(%

) A

l F

e

Pea

u

(mg

kg-1

) P

t (m

g kg

-1)

5 60

,1

27,6

12

,3

4,76

14

3 79

0 24

8 67

0 24

39

5308

1,

63

1898

26

10

9,16

12

39

54

76,2

16

,9

6,9

4,27

25

2 12

54

230

1134

41

15

6434

1,

71

2837

23

61

9,76

16

93

52

78,9

17

,8

3,2

4,64

18

16

87

59

763

1922

2 54

51

3,73

80

53

2445

so

us δ

12

89

25

82,7

11

,7

5,6

5,43

41

12

15

124

550

8168

62

40

2,68

50

63

3306

0,

93

1240

28

83

,3

11,5

5,

2 4,

56

70

1231

12

6 10

59

8905

84

65

3,60

47

53

4235

0,

69

2038

82

80

,6

11,7

7,

7 4,

38

95

1186

11

7 65

6 49

68

4099

1,

78

3974

26

95

2,09

12

76

20

81,3

13

,5

5,2

4,37

98

12

36

187

838

7519

50

82

2,64

49

91

3699

2,

97

1578

36

80

,6

12,7

6,

6 4,

74

90

1101

16

7 42

2 35

09

4013

2,

07

2419

26

35

2,44

11

22

92

81,0

13

,4

5,6

4,58

16

2 11

81

149

1022

55

47

4977

2,

12

4265

32

19

3,20

17

81

8 82

,7

12,1

5,

3 4,

47

124

1044

18

1 67

2 31

65

5478

0,

89

2265

18

21

2,64

11

14

19

79,9

14

,5

5,6

4,94

18

6 11

33

147

1232

64

63

5470

2,

05

3866

28

72

5,68

19

68

22

81,3

13

,5

5,2

4,79

20

0 11

68

308

923

5481

44

14

3,13

44

48

2566

5,

42

1460

33

78

,6

14,4

6,

9 4,

43

141

724

351

375

1188

23

35

1,20

13

57

1756

5,

95

1421

35

81

,9

15,6

2,

5 4,

66

282

994

228

642

1983

13

00

1,71

19

80

1271

11

,55

1473

C

A 2

7 84

,0

14,0

2,

0 4,

22

40

1058

11

0 16

2 23

31

1509

0,

65

978

427

0,75

99

8 C

A 0

6 88

,0

7,0

5,0

4,17

10

6 11

19

170

303

2418

14

90

0,71

15

76

806

2,48

10

70

Min

53

,5

3,5

0,6

3,87

13

63

8 54

14

6 11

88

657

0,63

9 80

0 22

5 0,

00

677

Max

94

,6

36,9

12

,7

5,65

28

2 17

20

373

1747

28

371

1116

1 5,

541

8187

74

34

11,5

5 27

18

sous

δ =

sou

s le

seu

il de

dét

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n le

s ré

sult

ats

prés

enté

s so

nt le

s m

oyen

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(cha

que

anal

yse

a ét

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fect

uée

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upli

cata

)

Page 39: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

31

Tableau 4.2. Les indices de saturation de P No (P/Al)M3 (%) DSPox (%) 57 5,2 12,9 58 8,0 16,3 9 7,3 11,8 59 16,9 23,4 85 11,3 15,7 55 12,8 19,1 56 13,8 18,4 77 13,6 16,9 78 18,1 18,5 CA 07 6,0 7,0 CA 11 3,8 6,2 CA 02 11,5 14,2 53 0,8 5,1 48 1,8 8,0 66 2,9 8,4 45 2,9 6,6 46 3,7 14,4 43 4,1 9,7 42 5,4 10,3 60 8,1 15,2 65 11,6 21,3 23 12,3 16,8 2 15,3 18,7 5 18,1 19,5 54 20,1 22,8 52 1,1 5,1 25 3,4 7,1 28 5,7 11,8 82 8,0 13,7 20 7,9 12,2 36 8,2 11,3 92 13,7 18,7 8 11,9 16,8 19 16,4 19,7 22 17,1 17,6 33 19,5 23,5 35 28,4 35,7 CA 09 3,5 5,1 CA 27 3,8 7,7 CA 06 9,5 14,0 Min 0,8 5,1 Max 28,4 35,7

Page 40: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

32

4.4.2 Relations entre les propriétés chimiques des sols

La figure 4.1a montre la corrélation entre l’indice de saturation (P/Al)M3 et le [P/(Al+Fe)]M3.

Cette relation est fortement significative (r2 = 0,999; P< 0,001). Ceci permet donc d’utiliser le

(P/Al)M3 au lieu du [P/(Al+Fe)]M3 pour les relations subséquentes. Comme ces deux indices sont

parfaitement corrélés, le Fe joue un rôle moins important dans l’adsorption du P dans les sols

acides du Québec. Cela corrobore ce qui a été obtenu dans la littérature (Khiari et al., 2000;

Pellerin et al., 2006a; Sims et al., 2002).

La figure 4.1b représente la relation entre le P extrait à l’eau (Peau) et l’indice de saturation

(P/Al)M3. Cette relation cubique a un coefficient de détermination hautement significatif

(R2 = 0,79; P< 0,001). Selon cette relation, une valeur de Peau de 9,7mg L-1 équivaut à un indice

de saturation de 16,8 % de (P/Al)M3. Ceci est légèrement plus élevé que la valeur proposée par

Khiari et al. (2000) et Pellerin et al. (2006) qui ont obtenu des valeurs respectivement de 15 % et

15,3%. Sarr et al. (2007), ont obtenu une valeur de 14,0% de (P/Al)M3 pour un Peau de 9,7 mg L-1

pour des sols de Bretagne. Néanmoins, Sims et al. (2002) ont proposé des valeurs critiques de

(P/Al)M3 entre 16 % et 23 % pour un Peau de 9,7 mg L-1. Les valeurs de 16 à 17 % sont près de

celle obtenue dans la présente étude (16,8 %). Le modèle choisi dans la littérature est le modèle

linéaire, cependant, l’équation cubique aurait pu mieux s’appliquer au portrait des points de la

courbe de Khiari et al. (2000). La valeur obtenue ici est plus élevée que celle obtenue par Khiari

et al. (2000), mais semblable à celle de Sims et al. (2002). Cependant, ces valeurs se rapprochent

toutes.

Page 41: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

33

y = 1,1482x

r2 = 0,999***

0

5

10

15

20

25

30

0 5 10 15 20 25 30

P/(Al+Fe)M3 (%)

(P/A

l) M3 (

%)

a

y = -0,0009x3 + 0,0395x2 + 0,1661x

R2 = 0,79***

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

12,0

14,0

16,0

0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0

(P/Al)M3 (%)

Pea

u (

mg

L-1

)

pour y = 9,7 mg L-1

x = 16,84 %

b

Figure 4.1. a) La relation entre le (P/Al)M3 déterminé sur une base de mg kg-1 et le [P/(Al+Fe)]M3 exprimé en mmol kg-1 b) La relation entre le (P/Al)M3 et le P à l’eau (Peau) (*** = significatif à P< 0,001).

Page 42: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

34

y = 0,9263x - 3,5345

R2 = 0,88***

0

5

10

15

20

25

30

35

0 5 10 15 20 25 30 35 40

DSPox (%)

(P/A

l) M3 (

%)

y = 19,62 % pour x = 25 %

Figure 4.2. La relation entre le (P/Al)M3 et le DSPox (degré de saturation en P extrait à l’oxalate; *** = significatif à P< 0,001).

Comme le montre la figure 4.2, la relation entre (P/Al)M3 et le DSPox est linéaire et significative

(r2 = 0,88; P< 0,001). Une valeur de DSPox de 25 % correspond à un indice de (P/Al)M3 de

19,6%. Le facteur αm utilisé est encore 0,6 pour le calcul du DSPox (Breeuwsma et Silva, 1992).

Khiari et al. (2000) ont utilisé un facteur αm de 0,66 et ils ont obtenu une valeur de 15 % de

(P/Al)M3 pour un DSPox de 25 %. Leur équation est également linéaire. Sims et al. (2002) ont

obtenu une relation linéaire (r2 = 0,92; P< 0,001) avec des valeurs de [P/(Al + Fe)]M3 variant de

10 à 15 % pour un DSPox variant de 25 à 40%. Ils ont utilisé un facteur αm de 0,50 pour le DSPox.

Ensuite, Pellerin et al. (2006a) ont proposé une relation avec l’utilisation de αm de 0,51. Avec leur

équation, une valeur de DSPox de 25 % équivaut à un (P/Al)M3 de 10,6 %. Donc, la valeur

obtenue dans les présents travaux est supérieure à celles de la littérature, mais elle se situe près de

celles de Sims et al. (2002). Néanmoins, la valeur de 19,6 % obtenue avec cette relation est plus

élevée que celle obtenue avec la relation entre le Peau et le (P/Al)M3 qui est de 16,8 %. Mais, il y

a donc une certaine cohérence entre les différentes analyses effectuées pour calculer des indices

de risque environnemental.

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35

0

100

200

300

400

500

600

0 200 400 600 800 1000 1200 1400

(Fe + Al ) oxalate (mmole kg-1)

(Fe

+ A

l) p

yro

ph

os

ph

ate

(m

mo

le k

g-1

)

Figure 4.3. La relation entre la somme de Fe et d’Al extraits au pyrophosphate de sodium et la somme de Fe et d’Al extraits à l’oxalate acide d’ammonium.

L’oxalate extrait les formes amorphes de Fe et d’Al libres et actives qui sont susceptibles de fixer

du P (Sarr et al., 2007). Cette méthode extrait les formes non cristallines et peu cristallines de P,

d’Al et de Fe (Pellerin et al., 2006a) ainsi que certaines de ces formes liées à la matière

organique. Le pyrophosphate de sodium extrait le Fe et l’Al liés à la matière organique. L’oxalate

comprend donc les formes extraites au pyrophosphate (Guérin et al., 2007). Tous les sols à

l’exception du sol CA09 ont une plus grande quantité de (Fe + Al)ox que de (Fe + Al)pyro. Comme

le montre la figure 4.3, le modèle de Cate-Nelson (Cate et Nelson, 1971) peut être utilisé pour

analyser la relation entre ces deux sommes. Cette méthode permet d’obtenir une valeur critique

en divisant les points en quatre cadrans. La valeur critique obtenue est d’environ 495 mmoles de

(Fe + Al)ox. À partir de cette concentration, il n’y a plus d’accumulation de (Fe + Al)pyro. Le

maximum de Fe et d’Al liés à la matière organique est alors atteint à environ 321 mmoles. La

tendance à partir de ce point est même à la diminution de la quantité de Fe et d’Al extraits au

pyrophosphate. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’à partir de 495 mmoles de (Fe + Al)ox, il y

Page 44: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

36

a beaucoup de Pox (moyenne de 40 mmoles) par rapport à d’autres sols qui en ont moins (4 à 36

mmoles). Le maximum de Pox est atteint à 56 mmoles. Le sol ne génèrerait plus assez de matière

organique décomposée (substances humiques) pour produire du Fe et de l’Al extractibles au

pyrophosphate. Le Mare (1982) a utilisé une autre méthode que le pyrophosphate pour obtenir le

Fe et l’Al liés à la matière organique (Lévesque, 1969). Cependant, ses résultats montrent une

corrélation significative à P< 0,05 entre l’Alox et l’Al lié à la matière organique et une corrélation

presque significative entre le Feox et le Fe lié à la matière organique. Les résultats de Kaiser et

Zech (1996) montrent une relation linéaire entre l’Alox et l’Alpyro (r2 = 0,97) dans les podzols.

Dans la figure 4.3, il y aurait moins de Fe et d’Al liés à la matière organique lorsqu’il y a plus de

495 mmoles de Fe et d’Al amorphes.

Page 45: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

37

4.5 Discussion

Les sols sélectionnés et caractérisés étaient tous des sols de texture grossière. Ils ont tous été

traités ensemble pour chacune des trois classes texturales (sables, sables loameux et loam

sableux), car les tendances étaient semblables. Les analyses de caractérisation de base ont permis

d’effectuer des relations entre les méthodes procurant différents indices de risque

environnementaux. En outre, des corrélations entre les résultats des analyses ont été réalisées.

Ces corrélations étaient nécessaires pour valider la cohérence des analyses avec le fractionnement

du P effectué par la suite. Ces résultats étaient comparables à ceux de la littérature. Dans la

relation entre l’indice (P/Al)M3 et l’indice Peau, la valeur critique trouvée par Khiari et al. (2000)

et Pellerin et al. (2006a) se rapprochait de 15 %. Par contre, Sims et al. (2002) ont obtenu des

valeurs entre 16 et 23 %, qu’ils considèrent similaires à celle de Khiari et al. (2000). Le taux de

saturation critique (P/Al)M3 pour un Peau de 9,7 mg L-1 obtenu selon nos résultats est de 16,8 %,

soit dans la même étendue de données que celles de la littérature, mais plus près de celles de Sims

et al. (2002). Ainsi, la quantité de P facilement échangeable évaluée par le Peau et qui correspond

au P pouvant potentiellement se retrouver dans les eaux de ruissellement ou de lessivage est

reliée au P biodisponible et à l’Al lié à la capacité d’adsorption du P.

Par ailleurs, la relation entre le DSPox et le (P/Al)M3 a également permis de comparer les indices

de risque. Ici, la valeur critique de 25 % de DSPox (Breeuwsma and Silva, 1992) a été comparée

au taux de saturation au M3. La valeur de 19,6 % a été obtenue. Ceci est relativement cohérent

avec celle de 16,8 % obtenue dans la relation précédente. Il existe donc une valeur, autour de 17 à

19 %, à laquelle il y a saturation de P dans les sols à texture grossière. Par contre, les valeurs de

la littérature pour cette relation sont variables. Sims et al. (2002) ont obtenu des valeurs de 10 à

15 % de [P/(Al + Fe)]M3 pour un DSPox de 25 à 40 %. Ensuite, Pellerin et al. (2006) ont proposé

une valeur de 10,6 % pour un DSPox de 25 %. Khiari et al. (2000) ont obtenu une valeur de 15 %

pour la même valeur de DSPox (25 %). L’étendue des valeurs proposées est donc plutôt grande

(10 à 15 %). Ces auteurs ont tous utilisé un facteur de saturation maximum (αm) différent pour le

calcul de leur DSPox. Ces différents facteurs font beaucoup varier les résultats. Comme nos deux

Page 46: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

38

valeurs critiques sont de l’ordre de 18 %, elles sont plutôt similaires à celles présentées dans la

littérature.

Page 47: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

39

CHAPITRE 5 : FRACTIONNEMENT DU P DANS LES SOLS

5.1 Sols

Les sols utilisés sont ceux de la première partie de l’étude (p.25)

5.2 Méthode de fractionnement du P

Le fractionnement du P a été effectué selon la méthode de Hedley et al. (1982a), modifiée par

Tiessen et Moir (2007) (figure 5.1). Par contre, quelques modifications y ont été apportées. Les

étapes d’extraction avec l’acide chlorhydrique (HCl) ont été supprimées, car le P contenu dans

ces fractions fut inclus dans la fraction de P résiduel. En effet, ces fractions sont non disponibles

à court terme, alors que ce projet vise l’étude des fractions labiles.

Page 48: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

40

Figure 5.1. Schéma de la procédure de fractionnement utilisée (basée sur Tiessen et Moir, 2007).

Six fractions ont été analysées : Pi-résine, Pi-NaHCO3, Pt-NaHCO3, Pi-NaOH, Pt-NaOH et

P-résiduel. Comme ce sont les fractions inorganiques et organiques qui nous intéressent, pour

chaque fraction, le P organique (Po) fut calculé en soustrayant Pi de Pt (Pt - Pi = Po). Le P dans

toutes ces fractions a été dosé au colorimètre par la méthode de Watanabe et Olsen (1965) qui est

la méthode de Murphy et Riley (1962) modifiée.

Pour les valeurs du simplex, les quantités de P en mg P kg-1 ont été transformées en mmoles en

divisant le résultat par 31, comme mentionné précédemment.

0.5 g de sol dans un tube à centrifuger de 50 ml

SOL

•Ajouter 25 ml d’eau bidéminéralisée et 2 bandes de résines anioniques (IONICS) coupées en bandes de 9 x 62 mm sous forme bicarbonate •Agiter 16 heures •Enlever les résines, centrifuger et jeter le surnageant

Extraire le P-résine avec

25 ml HCl 0.5 M •Ajouter 25 ml de NaHCO3 0.5M (pH 8.5) •Agiter 16 heures •Centrifuger et récolter le surnageant

•Ajouter 25 ml de NaOH 0.1 M •Agiter 16 heures •Centrifuger et récolter le surnageant

•Digérer avec du K2S2O8 et 10 ml de H2SO4 0.9 M à l’autoclave

P-NaHCO3

P-NaOH

P-RÉSIDUEL

SOL

SOL RÉSIDUEL

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41

5.3 Méthodes de dosage du P

Les fractions de P ont été dosées en ICP avant l’étape de la digestion (extraits Pi-NaHCO3 et Pi-

NaOH) et au colorimètre après la digestion au persulfate de potassium (Pt-NaHCO3 et Pt-

NaOH). Ceci a permis de vérifier si la digestion était complète. En effet, le plasma devrait doser

une plus grande quantité de P total avant digestion que le colorimètre après la digestion, car le

plasma brûle et dose tout le P alors que la digestion pourrait être incomplète. Le principe du

plasma est que les atomes sont excités à haute température dans l’argon. Les molécules sont

injectées et se vaporisent, se dissocient et s’ionisent instantanément dans l’argon. Donc, le plasma

mesure toutes les formes de P présentes dans la solution d’extraction (Mallarino, 2003). Si la

digestion est complète, les deux résultats seront les mêmes. Néanmoins, les deux méthodes de

dosage devraient être bien corrélées.

5.4 Analyses statistiques

5.4.1 Répartition du P dans les sols

La répartition des différentes fractions dans les sols a été calculée par analyse compositionnelle.

Pour chaque fraction, la moyenne géométrique (g(x)) a été calculée (Aitchison, 1986) ainsi que la

valeur log ratio (Vxi) (où xi = aux fractions et D = nombre total de fractions dans le système):

[4]

[5]

Une valeur de remplissage a été incluse pour fermer le système (P total moins la somme des

fractions). Ces valeurs permettent d’identifier le patron de la distribution de ces fractions. Il est

ensuite possible de relier ces résultats avec l’indice de saturation en P. Ces valeurs ont été

calculées dans Excel (2003).

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42

5.4.2 Patron de contribution du P labile et risque environnemental

Le patron de la contribution du P labile a été déterminé par la méthode de la distance simplicielle.

La distance simplicielle Δs peut être calculée entre deux simplex xA et xB (Aitchison et Egozcue,

2005) comme suit :

[6]

Il est alors possible de calculer à partir de quelle concentration de P labile le risque

environnemental est présent. Ces valeurs ont été calculées dans Excel.

Les relations entre les fractions et les analyses de caractérisation ont été analysées dans SPSS

13.0 (2004) pour obtenir les coefficients de corrélation et de détermination (r et r2). Les

graphiques ont été obtenus dans Excel. Les résultats de P en ICP et en colorimétrie ont été

corrélés sur SPSS 13.0 (2004). Enfin, le modèle linéaire-plateau de SAS 9.1.2. (2003) a été utilisé

pour les relations entre les variables. Dans les relations entre le Po et le carbone, le logarithme de

la concentration de Po a été utilisé pour diminuer la variance.

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43

5.5 Résultats

5.5.1 Fractions organiques

Les résultats du fractionnement pour les fractions de Po montrent des quantités assez faibles

(tableau 5.1). La fraction de Po labile (Po-NaHCO3) est plus faible que la fraction modérément

labile (Po-NaOH) pour la majorité des sols, à l’exception des sols # 77, CA02, CA27 et CA06.

Les quantités de Po labile varient de 4,6 à 87,5 mg P kg-1 tandis que pour la fraction moins labile,

l’étendue est de 1,0 à 331,9 mg P kg-1. La somme des fractions organiques représente une partie

faible à moyenne du P total de tous les sols, c’est-à-dire de 0,8 % à 22,2 % (moyenne de 9,1 %).

Cette variation peut s’expliquer par l’utilisation de sols de différentes textures et de teneurs

différentes en carbone total.

Tableau 5.1. Les résultats du fractionnement pour le P organique

Po NaHCO3 Po NaOH P total Po NaHCO3 Po NaOH P total No

(mg kg-1) (mg kg-1) (mg kg-1)No

(mg kg-1) (mg kg-1) (mg kg-1) 53 52,6 158,9 1495,2 CA 06 8,1 5,2 1070,2 52 48,9 143,0 1288,5 85 21,3 64,7 1523,3 48 70,4 220,7 2130,9 CA 02 8,6 1,0 702,5 45 20,0 29,7 1043,0 65 70,3 119,8 1255,5 66 27,5 46,0 807,9 8 16,7 47,7 1114,2 25 35,7 89,6 1240,1 23 48,8 134,5 2066,8 CA 09 16,4 24,4 851,7 55 57,7 197,1 2368,2 46 65,6 91,7 1472,6 77 27,4 5,9 918,3 CA 27 4,6 3,6 998,0 92 52,7 108,3 1781,5 CA 11 7,8 24,8 677,0 56 46,3 180,9 2248,6 43 21,1 101,2 1053,3 2 43,1 88,5 1105,4 57 43,0 129,8 1721,3 19 31,2 60,7 1967,7 42 37,7 99,7 963,3 59 63,8 105,2 1230,3 28 87,5 198,9 2037,7 22 45,3 59,6 1460,4 CA 07 7,1 34,7 706,8 5 37,0 85,4 1239,0 9 38,1 51,9 1174,3 78 7,8 48,6 1097,1 20 51,7 299,3 1578,2 33 27,4 53,0 1420,9 58 67,1 147,2 1920,8 54 46,5 77,6 1693,5 82 67,3 71,4 1275,5 35 30,8 51,5 1473,5 60 78,2 331,9 2717,7 36 27,5 70,7 1121,5

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44

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

%C

to

tal

log Po NaHCO3

y =

0,6

62

92

x +

0,9

87

6

R2 =

0,7

3**

*a

y =

1,6

9 p

ou

r x

= 1

,95

con

cen

tra

tion

49

,07

mg

kg-1

Po

y =

0,6

62

92

x +

0,9

87

6

R2 =

0,7

3**

*a

0

0,51

1,52

2,53

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

%C

to

tal

log Po NaOH

y =

0,4

25

8x

+ 0

,87

01

5

R2

= 0

,45

***

y =

2,1

8 p

ou

r x

= 2

,89

con

cen

tra

tion

15

1,4

9

mg

kg-1

Po

b

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

% C

to

tal

log somme Po

y =

2,3

1 p

ou

r x

= 2

,76

con

cen

tra

tion

20

6,0

9

mg

kg-1

Po

y =

41

67

7x

+ 1

,16

46

1

R2 =

0,6

0**

*c

Fig

ure

5.2.

Mod

èle

liné

aire

-pla

teau

du

log

de la

con

cent

rati

on d

e P

org

aniq

ue a

) ex

trai

t ave

c le

NaH

CO

3 en

fon

ctio

n du

% d

e ca

rbon

e to

tal.

b) e

xtra

it a

vec

le N

aOH

du

% e

n fo

ncti

on d

u ca

rbon

e to

tal.

c) la

som

me

des

deux

fra

ctio

ns d

e P

org

aniq

ue e

n fo

ncti

on d

u ca

rbon

e to

tal (

***

= s

igni

fica

tif

à P

< 0

,001

).

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45

Comme le montre la figure 5.2a, la relation entre la fraction de Po extraite au NaHCO3, c’est-à-

dire le Po labile, avec le carbone total est une relation linéaire-plateau (R2 = 0,73; P< 0,001). Ce

modèle procure une valeur critique de carbone à laquelle le Po-NaHCO3 cesse de s’accumuler. Le

sol a alors atteint son maximum de Po labile. Cette valeur de carbone est ici de 2,0 % C. À cette

valeur, la concentration de Po -NaHCO3 maximale est de 49 mg P kg-1.

Comme le montre la figure 5.2b, la relation entre la fraction de Po extraite au NaOH, c’est-à-dire

le Po modérément labile, avec le carbone total est une relation linéaire-plateau hautement

significative (R2 = 0,45; P< 0,001). Ce modèle procure une valeur critique de carbone à laquelle

le Po-NaOH cesse de s’accumuler. Le carbone du sol a alors atteint son maximum de fixation de

Po moyennement labile. Cette valeur de carbone est ici de 2,9 % C. À cette valeur, la

concentration de Po-NaOH maximale est de 151 mg P kg-1. À partir de 2,9 % de carbone, la

quantité de Po n’augmente plus.

La valeur critique de carbone où l’accumulation de Po atteint un plateau est différente pour les

deux fractions. Effectivement, la valeur est plus faible (2,0 %) pour le Po-NaHCO3 que pour le

Po-NaOH (2,9 %). Ceci veut donc dire que l’accumulation de Po labile cesse plus rapidement que

celle de Po modérément labile. La concentration maximale de Po labile est également plus faible

(49 mg P kg-1) que celle de Po moyennement labile (151 mg P kg-1). Le sol a une capacité

d’accumulation de Po trois fois plus petite pour le Po labile que pour le Po moins labile. Il y

aurait donc une « saturation » du sol en Po qui dépend de la stabilité biochimique du pool de P.

Comme le montre la figure 5.2c, la relation entre les deux fractions de Po et le carbone total est

une relation linéaire-plateau hautement significative (R2 = 0,60; P< 0,001). La somme des valeurs

critiques des concentrations de Po-NaHCO3 (49 mg P kg-1) et de Po-NaOH (151 mg P kg-1)

donne 200 mg P kg-1, alors que la valeur critique de la concentration de la somme du Po est égale

à 206 mg P kg-1. L’écart-type et le cœfficient de variation entre ces deux valeurs sont faibles

(tableau 5.2), ce qui démontre que le modèle linéaire-plateau est valide. Le tableau 5.2 montre la

différence entre la somme de Po mesurée (206 mg P kg-1) selon le modèle linéaire-plateau et la

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46

somme calculée en additionnant les deux valeurs obtenues pour chaque fraction (49 mg P kg-1+

151 mg P kg-1= 200 mg P kg-1). Le coefficient de variation est de 2,1 % entre les deux valeurs de

la somme de Po. Cette valeur est obtenue avec le calcul suivant : (écart-type/moyenne) * 100.

La valeur critique pour le P organique extrait au NaHCO3 (qui correspond au Po labile) est de 2,0

% C, valeur à laquelle le plateau commence et cette valeur de plateau est égale à 49 mg P kg-1. À

partir de cette valeur, il n’y a plus d’accumulation de Po labile. Ensuite, pour ce qui est du Po

extrait au NaOH, c’est-à-dire le Po moins labile, la valeur critique de carbone à laquelle il n’y a

plus d’accumulation est de 2,9 % C total. Ceci équivaut à une concentration de 151 mg P kg-1 de

Po. À cette concentration, il n’y a plus d’augmentation de concentration de Po. Lorsque les deux

fractions sont additionnées, 2,7 % de C est la valeur critique. À cette valeur débute le plateau qui

équivaut à une concentration de Po de 200 mg P kg-1. Comme la concentration de Po-NaOH est

plus grande, la valeur de C est plus élevée pour la somme des fractions que pour le Po-NaHCO3

seul. Donc, à partir de 2,7 % de carbone, le Po total ne s’accumule plus dans le sol, la quantité

reste constante. L’accumulation de Po stagne à 200 mg P kg-1 dont 49 mg P kg-1 sont sous la

forme labile. La capacité de fixer le Po est donc influencée par le pourcentage de carbone total.

La forme labile de Po constitue le turnover rapide de la matière organique. Le carbone augmente

sa capacité de séquestrer le Po jusqu’à un certain point, ensuite, il n’y a plus de séquestration

supplémentaire.

Tableau 5.2. Différence entre les valeurs critiques mesurées et calculées de Po

Variables Résultats Somme calculée 200 mg P kg-1 Somme mesurée 206 mg P kg-1 Moyenne 203 mg P kg-1 Écart-type 4,24 Coefficient Variation 2,1 %

Selon les ratios C : N : P, la relation devrait être linéaire, donc le plateau contredit cette approche.

Selon le concept de McGill and Cole (1981), le Po continue de s’accumuler pendant que le Pi

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47

demeure facilement disponible. Les ratios C : P et N : P changent plus que le ratio C : N. Dans le

sol, la quantité de C total demeure relativement constante, mais il est possible que le Po

s’accumule (McGill and Cole, 1981). Cependant, nos résultats montrent que lorsque la quantité

de C augmente, la quantité de Po demeure plutôt constante.

La relation obtenue par Tiessen et al. (1984) entre le Po et la matière organique est également

significative. Selon eux, l’accumulation de carbone entraîne une augmentation des formes

extractibles de Po au détriment des formes de Pi. Cependant, nos résultats montrent qu’un plateau

est atteint dans l’accumulation de Po. Le Po est lié à la matière organique. La présence de

groupements phosphate hautement chargés (comme l’ion OPO32-) permet de lier le Po avec les

groupements réactifs de la matière organique du sol comme les groupements carboxyliques ou

phénoliques. Ceci prévient l’accumulation d’une partie de Po sous une forme plus stable qui est

liée à la matière fortement humifiée (Stewart et Tiessen, 1987). L’accumulation de Po stable se

produit sous des formes chimiquement résistantes (comme le P lié à l’alumine) et des formes

d’agrégats protégés (Hedley et al., 1982a). Dans la plupart des sols, une grande partie du Po

stable est liée aux acides fulviques (Krivonosova et Basevich, 1980).

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48

5.5.2 Fractions inorganiques

Le tableau 5.3 présente les résultats de P total, des différentes fractions de Pi, et du P résiduel

calculé par différence entre le P total et la somme des fractions de Pi. Cette façon d’obtenir le P

résiduel a été utilisée entre autres par Schlichting et al. (2002), Leinweber et al. (1999) et Moore

et Coale (2000). Il est possible de calculer le P résiduel en soustrayant la somme des fractions

analysées du P total (Parent et al., 2009). Par ailleurs, Zheng et al. (2001), Wagar et al. (1986) et

Schoenau et al. (1989) ont additionné toutes les fractions pour obtenir le P total. La fraction la

moins importante en terme de concentration est la fraction labile, le P-résine, qui représente en

moyenne 3,6 % du Pt (entre 1,3 et 9,0 %). Ensuite, une proportion légèrement plus grande se

retrouve sous forme modérément labile, le Pi-NaHCO3, qui représente en moyenne 5,8 % du Pt

(entre 1,6 % et 15,4 %). La variation est plus grande entre les sols pour la proportion de cette

fraction. Pour ce qui est du Pi non labile extrait au NaOH, cette fraction constitue en moyenne

22,6 % du Pt (entre 4,8 % et 51,2 %). Enfin, la majeure partie du Pi se retrouve dans la fraction

résiduelle (moyenne 56,0 %, entre 26,9 % et 90,5 %). Donc, la plupart du Pi est sous forme non

disponible pour les plantes.

Tableau 5.3. Résultats du fractionnement pour les fractions inorganiques

Fractions Pi (mg kg-1)

No résine NaHCO3 NaOH

P-résiduel*(mg kg-1)

P total (mg kg-1)

53 35,7 42,7 670,6 534,7 1495,2 52 26,5 37,7 394,5 638,1 1288,5 48 70,0 106,7 1091,2 572,1 2130,9 45 22,9 39,2 278,5 652,7 1043,0 66 21,5 20,6 84,1 608,1 807,9 25 21,3 52,6 336,1 704,7 1240,1 CA 09 24,2 39,6 56,6 690,4 851,7 46 40,2 91,8 513,0 670,3 1472,6 CA 27 13,0 15,7 57,6 903,4 998,0 CA 11 20,1 22,7 54,5 547,1 677,0 43 19,3 34,2 290,5 587,0 1053,3 57 64,4 94,0 528,2 861,9 1721,3

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49

(Tableau 5.3 suite) Fractions Pi (mg kg-1)

No résine NaHCO3 NaOH

P-résiduel*(mg kg-1)

P total (mg kg-1)

42 25,6 33,8 93,3 673,2 963,3 28 41,4 93,6 513,6 1102,7 2037,7 CA 07 24,8 38,1 128,8 473,2 706,8 9 41,1 40,3 194,8 808,1 1174,3 20 49,7 101,7 202,7 873,1 1578,2 58 71,3 126,7 680,9 827,7 1920,8 82 41,7 105,6 425,7 563,9 1275,5 60 59,0 180,0 810,0 1258,7 2717,7 36 41,7 50,0 215,9 715,7 1121,5 CA 06 37,3 69,7 140,9 809,2 1070,2 85 57,5 104,0 435,4 840,5 1523,3 CA 02 38,3 87,9 78,8 511,7 702,5 65 32,1 30,9 60,7 941,7 1255,5 8 46,5 85,1 368,2 550,1 1114,2 23 65,7 135,7 452,0 1230,2 2066,8 55 100,4 191,9 820,4 1000,8 2368,2 77 54,5 62,5 61,9 706,1 918,3 92 60,1 165,1 648,2 747,1 1781,5 56 104,8 181,1 824,6 911,0 2248,6 2 54,7 58,3 178,0 682,7 1105,4 19 56,8 140,0 728,4 950,6 1967,7 59 71,8 28,5 88,2 872,7 1230,3 22 51,8 225,2 393,5 685,0 1460,4 5 87,2 81,5 226,9 721,0 1239,0 78 33,9 35,4 112,7 858,7 1097,1 33 65,4 64,4 103,8 1106,9 1420,9 54 151,9 176,0 544,2 697,3 1693,5 35 79,0 128,9 248,6 934,6 1473,5

*Valeurs calculées par différence (Pt –∑ fractions)

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50

Tableau 5.4. Les coefficients de détermination (r2) entre les fractions minérales du P et avec le P total dans les sols sableux

P-résine Pi NaHCO3 Pi NaOH Peau Pox PM3 Pi NaHCO3 0,487*** Pi NaOH 0,248*** 0,476*** Peau 0,533*** 0,158* 0,001ns Pox 0,353*** 0,553*** 0,904*** 0,018ns PM3 0,530*** 0,415*** 0,743*** 0,685*** 0,043ns Pt 0,358*** 0,576*** 0,012ns 0,051ns 0,811*** 0,093ns

*** significatif à P 0,001 * significatif à P 0,05 ns non significatif

Le tableau 5.4 montre les coefficients de détermination entre les différentes formes d’extraction

de P. Les relations sont significatives à l’exception des suivantes : le Peau avec le Pi-NaOH, le Pt

avec le Pi-NaOH, le Pox avec le Peau, le Pt avec le Peau, le PM3 avec le Pox et le Pt avec le PM3. La

meilleure relation est entre le Pox et le Pi-NaOH. La relation entre le PM3 et le P-résine est

hautement significative (r2 = 0,53; P< 0,001). La figure 5.3a montre que cette relation est linéaire.

Ceci confirme les résultats obtenus dans la littérature. Zheng et al. (2003) ont obtenu une relation

quadratique plateau significative (R2 = 0,45; P< 0,01) pour les sols argileux. Pour les loams

sableux, Tran et al. (1990) ont obtenu une relation linéaire significative pour les mêmes fractions

(r2 = 0,72; P< 0,01). Enfin, Ness et al. (1988) ont obtenu également une relation significative

entre PM3 et le P-résine pour trente sols alcalins. Cette relation montre que le P labile (P-résine)

est relié au P échangeable (PM3). Le P-résine est en plus faible quantité que le P M3.

Ensuite, le PM3 montre une relation linéaire hautement significative avec le Peau (r2 = 0,69;

P< 0,001). Sarr et al. (2007) ont aussi obtenu une relation linéaire significative (r2 = 0,82;

P< 0,05). Sims et al. (2002) ont par ailleurs obtenu une relation linéaire significative entre le P

soluble à l’eau et le PM3 (r2 = 0,68; P< 0,001). Cela signifie que le P échangeable est relié au P

labile.

Les résultats de la présente étude n’ont montré aucune relation significative entre le PM3 et le Pox.

Cependant, Sims et al. (2002), en enlevant les sols ayant une plus grande concentration, ont

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51

obtenu une relation significative (r2 = 0,71; P< 0,001). La relation entre le Pox et le Pt est linéaire

et significative (r2 = 0,81; P< 0,001). Dans nos sols, de 16 % à 89 % du Pt est du Pox, ce qui

montre que la majeure partie du P est sous forme non cristalline pour environ la moitié des sols

(# 60, 82, 85, 28, 20, 5, 2, 92, 52, 8, 56, 57, 55, 19, 22, 53, 54, 58, 48 et 46). Gasparatos et al.

(2006) ont trouvé une relation linéaire significative entre ces deux paramètres (r2 = 0,56;

P< 0,01). Pautler et Sims (2000) ont également obtenu une relation linéaire significative

(r2 = 0,46; P< 0,001), ainsi que Van Der Zee et Van Riemsdijk (1988) avec un cœfficient de

détermination de 0,93.

La relation était significative entre le P-résine et le Pi-NaHCO3 (r2 = 0,49; P< 0,001). Qian et

Schoenau (2002) ont également obtenu une relation significative entre ces 2 formes de P

(r2 = 0,63 à 0,97). Curtin et al. (1987) ont par ailleurs comparé la méthode Olsen et al. (1954), qui

est une extraction au NaHCO3, avec la résine et ils ont eu une relation très significative

(r2 = 0,91; P< 0,01). Qian et al. (1992) ont aussi trouvé une très bonne relation (r2 = 0,74;

P< 0,001). Enfin, Schoenau et Huang (1991) ont obtenu une relation hautement significative

entre ces deux mesures (r2 = 0,92; P< 0,001).

Page 60: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

52

y = 0,3262x + 16,785

r2 = 0,53***

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0 50 100 150 200 250 300

PM3 (mg kg-1)

Pré

sin

e (m

g k

g-1

)

a

y = 6,0549x + 28,423

r2 = 0,53***

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0 2 4 6 8 10 12 14

Peau (mg kg-1)

Pré

sin

e (m

g k

g-1

)

b

Figure 5.3. La relation entre le P-résine et le a) PM3. b) P à l’eau (Peau) (*** = significatif à P< 0,001).

Page 61: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

53

Comme le montre la figure 5.3b, il existe une relation linéaire significative entre le P-résine et le

Peau (r2 = 0,53; P< 0,001). Effectivement, les deux paramètres mesurent la disponibilité du P, il

est donc logique qu’il existe une relation entre les deux. Cependant, la résine anionique permet

d’extraire plus de P que l’eau seulement. Le Peau compte pour entre 0 à 0,85 % du Pt, tandis que

le P-résine constitue entre 1,3 et 9 % du P total. Curtin et al. (1987) ont comparé une extraction à

l’eau avec une extraction avec une résine anionique et ont obtenu une relation très significative

(r2 = 0,99; P< 0,01). Schoenau et Huang (1991) ont obtenu une relation linéaire hautement

significative (r2 = 0,98; P< 0,01) entre le Peau et le P-résine.

y = 0,7369x - 41,124

r2 = 0,92***

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000

Pox (mg kg-1)

So

mm

e P

i (m

g k

g-1)

Figure 5.4. La relation entre la somme des fractions de Pi et le P extrait à l’oxalate (*** = significatif à P< 0,001).

La figure 5.4 montre la relation entre la somme des fractions de Pi (P-résine + Pi-NaHCO3 +

Pi-NaOH) et le Pox. La relation est linéaire et hautement significative (r2 = 0,92; P< 0,001). Le

Pox est constitué du P cristallin et du P amorphe. Ce dernier est approximativement égal à la

somme des fractions de Pi. La pente est de 0,74, donc 74 % du Pox serait constitué de P amorphe

Page 62: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

54

et 26 % représente du P cristallin. Le P cristallin représente le P intégré dans la structure minérale

par un processus chimique. Ce P est non facilement disponible. La variscite (AlPO4·2H2O) et la

strengite (FePO4·2H2O) sont des exemples de minéraux contenant du P cristallin. Par ailleurs, le

P amorphe constitue le P non cristallin, donc les formes extraites par l’oxalate comme le P lié aux

hydroxydes de Fe et d’Al. La somme du Pi compose le P actif. Guo et Yost (1999) estiment que

dans les sols hautement altérés, la somme de toutes les fractions, sauf le P-résiduel, représente le

P disponible, car cette somme était aussi reliée avec le Pox (r2 = 0,81).

Page 63: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

55

5.5.3 Simplex de fractionnement

5.5.3.1 Modèle avec le P total

Le tableau 5.5 présente les valeurs du simplex de fractionnement avec le Pt comme valeur totale

du simplex. Seules les fractions inorganiques ont été utilisées dans ce simplex. La valeur de

remplissage correspondait au P non retrouvé dans les 3 fractions de Pi (P-résine, Pi-NaHCO3 et

Pi-NaOH), donc au P résiduel. Les sols ayant des taux de saturation (P/Al)M3 inférieurs à 4 % ont

été utilisés comme référence (moyenne de 2,76 %, étendue : 0,83 à 3,80 %). Ces sols sont

considérés comme ayant un taux de saturation inférieur au seuil agronomique minimal de 4 %

(Pellerin et al., 2006b) qui est la limite inférieure (pour le maïs) pour fournir le P dont les plantes

de grandes cultures ont besoin en sol de texture grossière. Cette moyenne est ici considérée

comme le point de départ pour le calcul de la distance simplicielle.

Page 64: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

56 T

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67

Page 65: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

57

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58

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distance simplicielle

(P/A

l)M

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y = 12,8697x + 4,9785

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distance simplicielle

Lo

g (

P/A

l) M3

y = 0,55 x + 0,7406

R2 = 0,46***plateau à y = 1,19 (inv. Log = 15,43 %)point de jonction à x = 0,811

b

Figure 5.5. Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al)M3 et la distance simplicielle. b) de la relation entre le log de (P/Al)M3 et la distance simplicielle (** = significatif à P< 0,01*** = significatif à P< 0,001).

Page 67: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

59

La figure 5.5a montre que c’est le modèle linéaire-plateau qui représente le mieux la relation

entre le (P/Al)M3 et la distance simplicielle dans le simplex du fractionnement avec le P total. La

relation est très significative (r2 = 0,39; P< 0,01). La valeur critique obtenue avec ce modèle est

0,8555. À partir de cette distance par rapport à la valeur de référence, le plateau est atteint. La

valeur de 16,0 % de (P/Al)M3 est le niveau à lequel le taux de saturation n’augmente plus. Cette

valeur (16,0 %) est du même ordre de grandeur que celles obtenues dans les relations entre le

DSPox et le (P/Al)M3 (16,2 %) et entre le Peau et le (P/Al)M3 (16,8 %). Sims et al. (2002) ont

obtenu entre 16 et 23 % comme valeur critique, tandis que Khiari et al. (2000) et Pellerin et al.

(2006) ont obtenu respectivement 15 % et 15,3 %. Ceci montre qu’il y a cohérence dans ce

modèle. La valeur critique de taux de saturation à ne pas dépasser serait donc autour de 16 %.

Selon la figure 5.5b, la valeur de 1,19 équivaut à un (P/Al)M3 de 15,5 % comme valeur critique.

Le logarithme a été utilisé pour diminuer la variance entre les points. Donc ce modèle est le

même que le précédent, mais en utilisant le log de (P/Al)M3 . Il est alors possible de constater que

l’étendue des points est moins importante. Ce modèle est hautement significatif (r2 = 0,46;

P< 0,001) avec un cœfficient de détermination plus élevé que la relation précédente. Selon ce

modèle, 46 % de la variation de log de (P/Al)M3 est expliquée par l’équation Y = 0,55193x +

0,74061. Ce modèle procure un point de jonction de 0,81 correspondant à la distance à laquelle le

plateau de taux de saturation commence, soit à 15,5 %. La valeur de 15,5 % se situe près des

seuils critiques obtenus par Khiari et al. (2000) et Pellerin et al. (2006a) qui sont respectivement

de 15 % et 15,3 %. Sims et al. (2002) ont obtenu entre 16 et 23 %. La valeur obtenue ici (15,5 %)

se rapproche de celles obtenues dans les relations entre le DSPox et le (P/Al)M3 (19,6 %) et entre

le Peau et le (P/Al)M3 (16,8 %).

Page 68: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

60

5.5.3.2 Modèle avec le PSCox

Le tableau 5.6 présente les résultats des fractions inorganiques en considérant que le Pt est égal

au PSCox (CAP : capacité d’absorption du P). Ce choix a été fait en considérant que le P lié au Fe

et à l’Al extrait avec le NaOH équivaut au Fe et à l’Al extraits à l’oxalate et constitue le P actif.

Le facteur d’absorption de 0,6 a été utilisé pour calculer le PSCox. Ce choix était basé sur les

résultats de Breeuwsma et Silva (1992) qui ont obtenu un facteur entre 0,4 et 0,6 et qui ont utilisé

la moyenne (0,5). Nos sols sont des podzols et ont un plus grand pouvoir de fixation. Ce sont des

sols plus altérés avec une surface de réaction plus grande, il est donc normal que le facteur soit

plus élevé que 0,5 pour nos sols. Les distances simplicielles ont aussi été calculées en utilisant la

moyenne des échantillons ayant un (P/Al)M3 inférieur à 4 % (qui est le seuil agronomique

minimal, Pellerin et al., 2006b). À ce seuil, les conditions se rapprochent de celles du milieu

naturel. Les valeurs de PSCox étant plus élevées que le Pt, une valeur de remplissage (R) a été

ajoutée au modèle pour fermer le système. Ceci veut dire que la capacité d’absorption du P est

plus élevée que la quantité de Pt présent. L’ajout d’une fraction dans ce simplex change la

moyenne géométrique et les valeurs log ratio centrées. Donc les distances simplicielles

deviennent plus élevées que pour le simplex avec le Pt. Dans ce simplex, le taux de saturation est

utilisé car il est un bon indice de l’équilibre des éléments dans le sol. Cet indice dépend de la

répartition du P, d’où l’utilisation de ce simplex qui montre la répartition de chaque fraction de P.

Le logiciel SAS 9.1.2. a été utilisé pour tester le modèle linéaire-plateau de la relation entre le

(P/Al)M3 et la distance simplicielle du simplex avec le PSCox. Le cœfficient de détermination est

égal à 0,54 et est hautement significatif (P < 0,001). La figure 5.6a illustre ce modèle. Il est

possible de constater que les résultats atteignent le plateau à une valeur de distance de 1,67. Le

taux de saturation atteint est alors de 15,5 %. À partir de 1,67, le patron de distribution du P ne

change plus, c’est-à-dire qu’il se stabilise à 15,5 % de taux de saturation. Ceci correspond au

seuil environnemental de (P/Al)M3, c’est-à-dire la limite supérieure du pouvoir tampon du sol. À

Page 69: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

61

des valeurs de (P/Al)M3 plus faibles que 15,5 %, le sol tamponne bien le P. Par contre, au-delà de

cette valeur, le sol est incapable de bien exercer son pouvoir tampon. Il se produit alors un

décrochage du patron de distribution. Au-delà de 20 % de (P/Al)M3, peu de points sont

disponibles dans ce projet pour vérifier quelle serait la tendance. La valeur critique correspond

aux valeurs critiques obtenues avec les relations entre les différents indices environnementaux.

En effet, les résultats de cette étude ont montré que les valeurs critiques obtenues dans les

relations entre le DSPox et le (P/Al)M3 (19,6 %) et entre le Peau et le (P/Al)M3 (16,8 %) sont du

même ordre de grandeur que celle obtenue par ce modèle. Dans la littérature, Sims et al. (2002)

ont obtenu entre 16 et 23 % comme valeur critique, tandis que Khiari et al. (2000) et Pellerin et

al. (2006a) ont obtenu respectivement 15 % et 15,3 %. Ceci montre qu’il y a cohérence dans ce

modèle. La valeur critique de taux de saturation à ne pas dépasser serait donc autour de

15 à 17 %. À partir de cette valeur de (P/Al)M3, la distribution des formes de P se stabilise dans le

sol.

Page 70: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

62 T

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35

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7 -2

,138

2 -1

,236

1 0,

4132

0,

7718

2,

1892

1,

55

59

11,4

8 62

,53

2,32

0,

92

2,85

33

,60

22,8

4 5,

4142

-0

,848

9 -1

,773

0 -0

,643

4 1,

8256

1,

4397

5,

26

22

11,6

1 16

9,09

1,

67

7,26

12

,69

25,4

8 12

1,98

13

,680

5 -2

,102

0 -0

,632

9 -0

,074

8 0,

6219

2,

1879

2,

47

5 13

,62

111,

07

2,81

2,

63

7,32

27

,21

71,1

0 10

,092

4 -1

,277

4 -1

,345

4 -0

,321

2 0,

9917

1,

9523

2,

41

78

18,1

1 47

,74

1,09

1,

14

3,63

29

,52

12,3

5 4,

4041

-1

,392

7 -1

,349

2 -0

,192

0 1,

9025

1,

0314

5,

64

33

16,9

0 51

,43

2,11

2,

08

3,35

38

,30

5,59

5,

0051

-0

,864

5 -0

,880

0 -0

,401

5 2,

0350

0,

1110

12

,34

54

28,3

7 16

0,39

4,

90

5,68

17

,55

26,4

9 10

5,76

16

,875

6 -1

,236

4 -1

,089

4 0,

0394

0,

4511

1,

8353

3,

52

35

19,5

3 58

,00

2,55

4,

16

8,02

32

,81

10,4

7 7,

8169

-1

,120

5 -0

,631

1 0,

0254

1,

4343

0,

2918

10

,44

PS

Cox

= 0

,6*(

Al o

x/27

+ F

e ox/

56)

Cha

que

vale

ur d

e P

en

mg

kg-1

a é

té d

ivis

ée p

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1 po

ur a

voir

la c

once

ntra

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en

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P

rés

idue

l = P

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i-N

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SC

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(P

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+ P

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aHC

O3

+ P

i- N

aOH

+ P

-rés

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l)

G =

moy

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(P

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)1/5

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que

V (

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= L

n (P

/G)

où P

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ctio

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géo

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l)M

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à 4%

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ctio

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s =

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moy

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s 10

sol

s)2 +

(V

ibic

– m

oyV

ibic

10

sols

)2 + (

Vih

yd –

moy

Vih

yd 1

0 so

ls)2 +

(V

rési

duel

– m

oyV

uel 1

0 so

ls)2 +

(V

R –

moy

VR

10

sols

)2

Page 72: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

64

Si l’on compare le modèle du P total avec celui utilisant le PSCox, les valeurs critiques de

distance changent. Effectivement, la distance passe de 0,85 avec le P total à 1,67 avec le PSCox.

Le taux de saturation quant à lui reste dans le même ordre de grandeur (16,0 % avec le P total et

15,5% avec le PSCox). En fait, le modèle du logarithme du (P/Al)M3 en fonction de la distance

simplicielle pour le P total donne sensiblement la même valeur de taux de saturation critique

(15,4 %) que dans le modèle avec le PSCox avec le (P/Al)M3 (15,5 %). Ceci montre que

l’utilisation du PSCox augmente la distance à laquelle le patron change, mais ne change pas

vraiment la valeur du (P/Al) M3.

La figure 5.6b montre que la relation linéaire-plateau pour ces paramètres est hautement

significative (r2 = 0,71; P< 0,001). La valeur atteinte par le plateau est de 1,17, ce qui équivaut à

un (P/Al)M3 de 14,9 %. Ce plateau est atteint à une valeur critique de 1,55 de distance

simplicielle par rapport aux valeurs de référence précisées auparavant. Donc, le seuil

environnemental serait, selon ce modèle, à 14,9 % et c’est à partir d’une distance de 1,55 que le

patron de distribution du P change. Le logarithme du taux de saturation est utilisé pour diminuer

la variance.

Page 73: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

65

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0

distance simplicielle

(P/A

l) M3

y = 8,02579 + 2,10548

R2 = 0,54***plateau à y = 15,53 %point de jonction à x = 1,673

a

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0

distance simplicielle

Lo

g (

P/A

l) M3

y = 0,37443x + 0,59225

R2 = 0,71***plateau à y = 1,17273 (inv log = 14,88 % )point de jonction à x = 1,550

b

Figure 5.6. Le modèle linéaire-plateau pour le simplex avec le PSCox a) de la relation entre le (P/Al)M3 et la distance simplicielle. b) de la relation entre le logarithme du (P/Al)M3 et la distance simplicielle (*** = significatif à P< 0,001).

Page 74: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

66

Si le modèle avec le logarithme du (P/Al)M3 est comparé avec le modèle sans logarithme pour le

modèle du PSCox, les valeurs critiques changent. Le coefficient de détermination passe de 0,54 à

0,71, car la variance entre les échantillons est moindre. La valeur critique de distance est

diminuée de 1,67 à 1,55. Cela affecte donc la distance à laquelle la distribution du P se modifie.

Par ailleurs, le plateau est atteint à un niveau différent selon le modèle. En effet, avec le (P/Al)M3

non transformé, il est à 15,5 % tandis qu’avec les valeurs transformées par le log, le plateau est à

14,9 % (figure 10.5b). Cette valeur de 14,9 % s’éloigne légèrement des valeurs critiques

obtenues avec les autres méthodes. Effectivement, la valeur obtenue avec la relation entre le

DSPox et le (P/Al)M3 est de 19,6 % et celle obtenue avec la relation entre le Peau et le (P/Al)M3

est de 16,8 %. Le tableau 5.7 montre une synthèse des valeurs critiques obtenues avec chacun

des quatre modèles.

Tableau 5.7. Résumé des valeurs critiques pour les quatre modèles

Modèle (en fonction de la

distance simplicielle) Valeur Δs critique Valeur (P/Al)M3 critique (%)

(P/Al)M3 pour le P total 0,86 15,99 Log (P/Al)M3 pour le P total 0,81 15,43 (P/Al)M3 pour le PSCox 1.67 15,53 Log (P/Al)M3 pour le PSCox 1,55 14,88

5.6 Discussion

À notre connaissance, il n’existe pas dans la littérature de telles valeurs critiques de patron de

distribution du P en relation avec les indicateurs de risques environnementaux. Nos résultats ont

montré un changement de patron de distribution jusqu’à l’atteinte d’un plateau au-delà duquel le

sol atteint sa limite de pouvoir tampon. Cette valeur critique varie selon les paramètres utilisés

dans le modèle. La valeur critique de (P/Al)M3 est de 16,8 % avec Peau et de 19,6 % avec le

DSPox. Pour le fractionnement, elles sont de 15,7 % et 15,2 %, respectivement pour le modèle

avec le P total et celui avec le PSCox. Le seuil environnemental de (P/Al)M3 serait entre 15 et

Page 75: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

67

16 %, ce qui correspond à la littérature (Khiari et al., 2000; Pellerin et al., 2006a; Sims et al.,

2002). Il serait intéressant d’examiner des sols avec des valeurs de (P/Al)M3 plus élevées afin de

vérifier si de nouvelles tendances se dessinent.

Dans la littérature, on constate des tendances de changement de la distribution des fractions de P

selon des effets de culture et d’ajout de P dans les sols. Par rapport à des sols non cultivés, ces

changements apportent des modifications au patron de distribution des fractions de P. Selon

plusieurs études, les concentrations de fractions de Pi et de Po labiles diminuent avec les années

de culture (McKenzie et al., 1992a; b; Hedley et al., 1982a,b; Tiessen et al., 1983; Schoenau et

al., 1989). D’autre part, les engrais modifient également la distribution des fractions de P. Selon

McKenzie et al. (1992a, b) et Campbell et al. (1986), les engrais phosphatés augmentent les

fractions labiles de Pi, mais n’ont pas d’effet sur le Po (McKenzie et al., 1992a, b).

On peut donc constater que la distribution de P dans le sol change en fonction de certains

facteurs, dont la culture qui change la répartition du P au fil des ans sans changer nécessairement

le Pt (Zheng et al., 2002). Il est donc possible que cette distribution de P change selon le taux de

saturation (P/Al)M3.

Ensuite, les fractions de Po n’ont pas donné de bons résultats lorsqu’ils ont été intégrés au

simplex de distance simplicielle. Alors, seules les relations entre les fractions de Po et le carbone

total ont été analysées. Dans le sol, le Po est lié au carbone en majeure partie par des liens ester

(C-O-P) (McGill et Cole, 1981). Ce serait le groupement phosphate qui serait responsable du

contrôle de la stabilité du Po dans le sol et non l’atome de C lui-même (McGill et Cole, 1981).

La stabilisation de la quantité de Po dans le sol peut être causée par une accélération de la

minéralisation lors de l’augmentation du pourcentage de carbone (Zhang et McKenzie, 1997). Le

Po est sensible à l’action des micro-organismes et démontre un turnover rapide pour se

minéraliser (Chauhan et al., 1979). Donc si l’activité biologique est faible, la minéralisation

cesse et le Po s’accumule. Ceci entraîne que le ratio C : Po n’est pas linéaire comme le

mentionne McGill et Cole (1981), mais plutôt linéaire-plateau selon les résultats obtenus dans

Page 76: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

68

notre étude. La quantité de Po labile et modérément labile s’est stabilisée à 206 mg P kg-1 et cela,

à 2,76 % de C. D’après eux, la vitesse de minéralisation de Po, relativement à celle du C et celle

du N, n’est pas reliée à l’abondance de Po dans le sol. Conséquemment, il est possible que le Po

s’accumule et que sa concentration atteigne un plateau même si le C augmente. Effectivement,

les résultats de McGill et Cole (1981) montrent qu’il est envisageable qu’il y ait une

accumulation de Po même si le C ne s’accumule pas ou s’accumule très lentement. Ici, nos

résultats montrent la tendance contraire, c’est-à-dire que la quantité de Po se stabilise et le

carbone augmente.

Page 77: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

69

CHAPITRE 6 : DOSAGE DU P DANS LES EXTRAITS

Comme le montre la figure 6.1a et le tableau 6.1, les résultats du dosage de P en colorimétrie

après digestion au persulfate et en ICP pour la fraction de P-NaHCO3 sont hautement corrélés

(r2 = 0,96; P< 0,001). En majorité, les résultats sont plus élevés en ICP qu’en colorimétrie. En

effet, il y a cinq échantillons qui ont des résultats plus élevés en colorimétrie qu’en ICP, mais par

de faibles quantités. En moyenne, l’ICP a dosé 22,4 mg P kg-1 de plus que la colorimétrie pour

cette fraction. La pente est de 1,19, donc l’ICP dose 1,19 fois de mg kg-1 de P de plus que la

colorimétrie.

Page 78: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

70

Tableau 6.1. Comparaison entre l’ICP et la colorimétrie pour la fraction P-NaHCO3

No Valeurs de P en

colorimétrie (mg P kg-1)

Valeurs de P en ICP

(mg P kg-1)

Différence ICP-colo

(mg P kg-1) 1 137,0 179,8 42,8 2 193,8 230,4 36,6 3 78,4 75,4 -3,1 4 92,3 111,2 18,9 5 125,3 125,8 0,5 6 249,6 297,9 48,3 7 227,4 268,6 41,2 8 89,9 85,1 -4,8 9 43,2 44,7 1,5

10 45,2 28,4 -16,8 11 30,5 14,7 -15,8 12 96,5 120,3 23,8 13 95,4 107,8 12,4 14 177,1 209,2 32,2 15 48,1 48,8 0,7 16 59,2 59,6 0,4 17 157,4 143,6 -13,8 18 55,3 62,8 7,5 19 71,5 81,8 10,3 20 258,2 299,4 41,2 21 101,2 113,2 12,0 22 184,4 227,3 42,8 23 101,5 118,5 17,0 24 118,4 139,6 21,2 25 222,5 262,5 40,0 26 86,5 101,3 14,8 27 88,3 98,5 10,1 28 181,1 226,6 45,5 29 172,9 174,1 1,2 30 153,5 228,1 74,7 31 77,5 101,5 24,0 32 217,8 280,3 62,6 33 101,8 128,5 26,7 34 171,2 228,7 57,4 35 270,5 333,3 62,8 36 91,7 128,4 36,7 37 159,7 200,1 40,3 38 56,1 64,7 8,7 39 20,3 29,5 9,1 40 77,7 101,1 23,4

Page 79: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

71

y = 1,194x

R2 = 0,96***

0

50

100

150

200

250

300

350

0 50 100 150 200 250 300

P colorimétrie (mg P kg-1)

P IC

P (

mg

P k

g-1

)

a

y = 1,0583x

R2 = 0,90***

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

0 200 400 600 800 1000 1200 1400

P colorimétrie (mg P kg-1)

P IC

P (

mg

P k

g-1)

b

Figure 6.1. La comparaison entre les valeurs obtenues avec l’ICP et la colorimétrie pour le dosage du P de la fraction de P extrait a) au NaHCO3. b) au NaOH (*** = significatif à P< 0,001).

Page 80: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

72

Tableau 6.2. Comparaison entre l’ICP et la colorimétrie pour la fraction P-NaOH

No P colorimétrie

(mg P kg-1) P ICP

(mg P kg-1)

DifférenceICP-colo

(mg P kg-1)

1 658,0 807,9 149,9 2 885,0 922,8 37,8 3 246,7 322,2 75,4 4 193,4 253,9 60,5 5 500,1 630,9 130,8 6 1017,5 1137,6 120,1 7 1005,5 1110,8 105,3 8 90,6 124,1 33,4 9 173,2 161,2 -12,0

10 188,3 163,5 -24,8 11 78,6 79,3 0,7 12 58,4 86,8 28,4 13 829,5 967,9 138,4 14 1311,8 1399,9 88,1 15 130,2 165,0 34,8 16 308,2 270,0 -38,2 17 604,7 535,7 -69,0 18 429,6 391,7 -37,9 19 193,0 312,6 119,6 20 1286,6 1141,9 -144,7 21 195,2 673,9 478,7 22 586,5 421,5 -165,0 23 266,5 465,8 199,3 24 312,3 340,1 27,8 25 621,8 536,3 -85,4 26 537,5 623,6 86,1 27 425,7 470,5 44,7 28 738,7 742,5 3,8 29 508,7 526,6 17,8 30 501,9 560,8 58,9 31 302,8 302,5 -0,3 32 756,5 815,2 58,7 33 415,9 450,3 34,5 34 789,0 876,3 87,2 35 453,1 505,9 52,8 36 152,8 167,0 14,2 37 300,1 353,3 53,2 38 71,4 81,0 9,6 39 60,8 77,4 16,6 40 147,0 167,5 20,5

Page 81: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

73

Comme le montre la figure 6.1b et le tableau 6.2, les résultats du dosage de P en colorimétrie

après digestion et en ICP pour la fraction de P-NaOH sont hautement corrélés (r2 = 0,90;

P< 0,001). La relation est moins bonne que pour la fraction au bicarbonate, mais elle est très

bonne. En majorité, les résultats sont plus élevés en ICP qu’en colorimétrie. En effet, il y a neuf

échantillons qui ont des résultats plus élevés en colorimétrie qu’en ICP, mais par de faibles

quantités. En moyenne, l’ICP a dosé 45,3 mg P kg-1 de plus que la colorimétrie pour cette

fraction. La pente permet de constater que l’ICP dose 1,06 fois plus de mg kg-1 de P que la

colorimétrie.

Ceci concorde avec la littérature, où il est mentionné que l’ICP mesure des valeurs plus élevées

que la colorimétrie (Eliason et al., 2001; Mallarino et Sawyer, 1999; Khiari et al., 2000; Sikora et

al., 2005; Zhang et al., 2004; Mallarino, 2003). Khiari et al. (2000) avait trouvé un facteur de 1,09

entre le PM3 en colorimétrie et le PM3 en ICP, tandis que Sikora et al. (2005) ont trouvé une pente

de 1,02 avec un R2 de 0,987 et une pente de 0,968 avec un R2 de 0,978 pour un autre groupe de

sols pour le PM3 aussi. Mallarino (2003) a trouvé un facteur de 1,08. Pourtant, les échantillons

inorganiques dosés en ICP devraient donner les mêmes résultats que ceux d’abord digérés au

persulfate puis dosés en colorimétrie. En effet, l’ICP dose le P total, c’est-à-dire le Pi et le Po

présents dans l’extrait. La colorimétrie, par la méthode au bleu de molybdène (Murphy et Riley,

1962), dose les orthophosphates seulement (Pi). La digestion acide des extraits permet

d’hydrolyser le Po en Pi et donc de doser le Pt par la suite. Cependant, les échantillons digérés

montrent pour la plupart une plus faible quantité de Pt que les échantillons dosés en ICP. Ceci

prouve que la digestion acide a été incomplète. Normalement, une digestion complète aurait

permis de transformer tout le Po en Pi et les résultats auraient été les mêmes qu’en ICP.

Enfin, le dosage en ICP a permis de constater que la digestion avec le H2SO4 et le K2S2O8 n’est

pas complète. En effet, cette digestion des extraits n’a pas donné les mêmes résultats que les

extraits dosés en ICP, qui est un instrument qui dose le Pt. Donc, lors de la digestion, une partie

du Po ne s’est pas transformée en Pi. Comme la méthode bleue dose les orthophosphates, la

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74

partie de P sous forme de Po n’a pas été dosée et donc pas calculée comme du Pt. Il est donc

préférable de doser les extraits non digérés en ICP pour obtenir le Pt.

Page 83: RELATION ENTRE LES FRACTIONS BIOGÉOCHIMIQUES ET LA ... · Les modèles linéaire-plateau pour le simplex avec le Pt : a) de la relation entre le (P/Al) M3 et la distance simplicielle

75

CHAPITRE 7 : CONCLUSION GÉNÉRALE

Les formes labiles de P sont celles qui sont responsables des risques environnementaux du P. Ce

projet visait donc à déterminer la répartition du P dans des sols de texture grossière et à relier

celle-ci au risque environnemental établi selon la méthode Mehlich-3, P à l’eau, et P oxalate.

Les résultats ont montré que les valeurs critiques de saturation (P/Al)M3 entre les méthodes de

Peau et de DSPox étaient respectivement de 16,8 % et 19,6 %. Par ailleurs, les résultats du

fractionnement du P pour les fractions inorganiques ont été utilisés pour établir une relation entre

les formes labiles de P et l’indice de saturation de P (P/Al)M3. Le modèle linéaire-plateau de la

distance simplicielle du fractionnement du P permet de corroborer la valeur de seuil

environnemental déjà proposée qui est de 15 % (Khiari et al., 2000). En effet, avec ce modèle,

nous avons obtenu des valeurs critiques d’environ 15 % (variant de 14,9 % à 16,0 % selon le

modèle). Le modèle ayant le meilleur ajustement étant celui du logarithme de (P/Al)M3 en

fonction de la distance obtenue par le simplex du PSCox avec une valeur de 14,9 %.

D’autre part, pour ce qui est des fractions de Po, un modèle linéaire-plateau a aussi été utilisé de

façon significative pour mettre en relation ces fractions avec le carbone. Des valeurs critiques

d’accumulation de Po ont ainsi été obtenues. Celles-ci sont respectivement de 2 %, 2,9 % et

2,8 % de carbone pour des concentrations de 49, 151 et 206 mg Po kg-1 (respectivement pour

Po-NaHCO3, Po-NaOH et pour la somme des deux fractions).

Enfin, le fractionnement du P a permis d’exposer des résultats intéressants pour ce qui est de la

répartition des fractions de Pi labiles par rapport au seuil environnemental établi pour les sols de

texture grossière. Cette méthode s’avère donc un moyen de vérifier les normes

environnementales établies par d’autres méthodes.

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A

ANNEXE 1:

Tableau A.1. Localisation et identification des sols

no producteur endroit Texture Série de sol No

labo 57 Victorin Drolet; Ste-Catherine Sable Morin 1 58 Victorin Drolet; Ste-Catherine Sable Morin 2 9 Jean-Luc Michaud Ile Verte Sable St-Pacôme 3 59 Roger Genois et Fils; Ste-Catherine Sable Morin 4 85 D,E,F Paix 3 Sable Morin 5 55 Roger Cantin; Ste-Catherine Sable Morin 6 56 Roger Cantin; Ste-Catherine Sable Pont Rouge 7 77 Inconnu St-Amable Sable Joseph 8 78 Inconnu St-Amable Sable Joseph 9 CA 07 PAMPEV Manseau Sable St-Amable 10 CA 11 Canneberges Austin Val-Alain Sable Villeroy +St-Samuel 11 CA 02 Les atocas de l'érable Plessisville Sable St-Jude +St-Samuel 12 CA 09 Atocas des Bois-Francs Notre-Dame-de Lourdes Sable St-Jude +St-Samuel 38 53 Rénald Maltais; St-Fulgence Loam sableux Valin 13 48 Ferme EFB St-Ambroise Loam sableux Bourget 14 66 Lacroix 2 St-Eugène Loam sableux Loutre 15 45 Jean-Marc Niquet; Péribonka Loam sableux Moreau 16 46 Jean-Marc Niquet; Péribonka Loam sableux Moreau 17 43 Normand Lalancette Ste-Marguerite Loam sableux L’Afrique 18 42 Normand Lalancette Ste-Marguerite Loam sableux Boulanger 19 60 Roger Genois et Fils; Ste-Catherine Loam sableux Pont Rouge 20 65 Lacroix St-Eugène Loam sableux Melançon 21 23 Justin Cauchon St-Ubalde Loam sableux Bevin 22 2 Blais St-Laurent, IO Loam sableux Orléans 23 5 Gaétan Rouleau I.O. Loam sableux Orléans 24 54 François Paquet; St-Nicolas Loam sableux St-Nicolas schisteux 25 52 Rénald Maltais; St-Fulgence Sable loameux Dolbeau 26 25 Jamil Assaly Ste-Christine Sable loameux Morin 27 28 Doris Beaumont Pont Rouge Sable loameux Morin 28 82 A,E,F Paix Sable loameux St-Gabriel 29 20 J.-B et G. Cauchon St-Ubalde Sable loameux Alluvions 30 36 Jean-Pierre Lefèvre Mont Carmel Sable loameux Achigan + St-Jude + St-Samuel 31 92 D,E Paix 6 Sable loameux St-Gabriel 32 8 Bertrand Bérubé Trois-Pistoles Sable loameux St-Pacôme 33 19 J.-B et G. Cauchon St-Ubalde Sable loameux St-Thomas 34 22 Justin Cauchon St-Ubalde Sable loameux Alluvions 35 33 André Janelle N-Dame Pierreville Sable loameux Pierreville 36 35 B et R Richard Mont Carmel Sable loameux St-Thomas 37 CA 27 Cannerberges 2000 Villeroy Sable loameux Villeroy 39 CA 06 Canneberges Bieler St-Louis-de Blanford Sable loameux Ste-Sophie + St-Jude + St-Samuel 40