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RAPPORT D’ETUDE
ETUDE DES METHODES DE LUTTE MISES EN PLACE
PAR LES AGRICULTEURS POUR LUTTER
CONTRE LES CAMPAGNOLS TERRESTRES.
CAS DES COMMUNES DE BRIFFONS (63)
ET SIAUGUES-SAINTE-MARIE (43).
Etude réalisée d’octobre 2014 à mai 2015 par :
PERROT Elodie, ingénieur d’études à VetAgroSup
GIRARDET Xavier, post-doctorant à VetAgroSup
MICHELIN Yves, professeur à VetAgroSup et directeur adjoint de l'UMR Métafort
~ Table des matières ~
INTRODUCTION 1
Partie 1 : le campagnol terrestre, une menace pour la pérennité des exploitations agricoles
d’Auvergne ................................................................................................................................. 2
1.1. Le campagnol terrestre : un ravageur des prairie ........................................................... 2
1.1.1. Biologie de l’espèce ............................................................................................. 2
1.1.2. Reproduction, longévité et phénomène de pullulations cycliques ....................... 2
1.2. Des moyens de lutte aux services des agriculteurs .......................................................... 3
1.2.1. Les méthodes physiques ....................................................................................... 3
1.2.2. Les méthodes chimiques ...................................................................................... 3
1.2.3. Les concepts d’une lutte raisonnée ....................................................................... 3
1.3. Une nouvelle réglementation encadrant la lutte contre le campagnol terrestre ............... 4
Partie 2 : Matériel et méthodes ................................................................................................... 5
2.1. Choix des communes d’étude .......................................................................................... 5
2.2. La commune de Siaugues-Sainte-Marie dans la Haute-Loire ......................................... 6
2.2.1. Présentation des caractéristiques agricoles ............................................................... 6
2.2.1. Fréquence des pullulations de campagnols terrestres sur la commune ..................... 7
2.3. La commune de Briffons dans le Puy-de-Dôme.............................................................. 7
2.3.1. Présentation des caractéristiques agricoles ............................................................... 7
2.3.2. Fréquence des pullulations de campagnols terrestres sur la commune ..................... 8
2.4. Etude des méthodes de lutte mises en place par les éleveurs pour lutter contre l’aléa
campagnol terrestre ................................................................................................................. 9
2.4.1. Objectifs de l’étude ................................................................................................... 9
2.4.2. Rétro-planning et acteurs concernés : ....................................................................... 9
2.4.3. Création du guide d’entretien .................................................................................. 10
2.4.4. A la rencontre des éleveurs ..................................................................................... 11
2.4.5. Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre ......... 11
2.5. Synthèse des freins et leviers pour chacune des exploitations ...................................... 12
2.5.1. Etude des marges de manœuvres disponibles pour les exploitations...................... 12
Une des finalités de l’étude était de .................................................................................. 12
2.5.1.1. Construction des axes ....................................................................................... 12
2.5.1.2. Notation des exploitations ................................................................................ 13
2.5.1.2. Analyse globale des axes et élaboration d’une typologie................................. 13
2.5.1.3. Caractérisation des groupes .............................................................................. 13
2.5.1.4. Elaboration des scénarii d’évolution ................................................................ 14
2.5.2. Analyse du réseau de prairie ................................................................................... 15
2.5.2.1. Objectifs ........................................................................................................... 15
2.5.2.2. Construction des graphes paysagers : méthode et données .............................. 15
2.5.2.3. Identification des ilots de prairie à convertir en culture ................................... 20
PARTIE 3: RESULTATS ........................................................................................................ 21
3.1. Etude des mesures de lutte mises en place par les agriculteurs pour lutter contre les
campagnols terrestres ........................................................................................................... 21
3.1.1. Caractérisation des exploitations enquêtées ............................................................ 21
3.1.2. Impacts des pullulations sur les exploitations agricoles enquêtées......................... 22
3.1.3. Changements des pratiques associés à la présence des campagnols terrestres sur les
prairies ............................................................................................................................... 23
3.1.4. Lutte et impression sur la commune de Briffons .................................................... 24
3.1.5. Lutte et impression sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie ............................. 25
3.1.6. Prévention et sensibilisation aux pullulations de campagnols ................................ 28
3.1.7. Perception variable du campagnol terrestre selon les agriculteurs ......................... 28
3.2. Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre durant un
cycle de pullulation ............................................................................................................... 30
3.2.1. Une lutte indirecte plus couteuse que la lutte directe.............................................. 30
3.2.2. Le campagnol terrestre : une menace pour la santé financière des
exploitations enquêtées ..................................................................................................... 31
3.3. Synthèse des freins et leviers pour les exploitations enquêtées ..................................... 33
3.3.1. Etude des marges de manœuvres disponibles pour les agriculteurs pour lutter contre
le campagnol terrestre ....................................................................................................... 33
3.3.1.1. Typologie des exploitations de Briffons .......................................................... 33
3.3.1.2. Typologie des groupes de lutte sur Briffons .................................................... 36
3.3.1.3. Typologie des exploitations sur Siaugues-Sainte-Marie .................................. 37
3.3.1.4. Typologie des groupes de lutte pour Siaugues-Sainte-Marie ........................... 40
3.3.1.5. Croisement des typologies agronomiques et anthropologiques ....................... 41
3.3.2. Analyse du réseau de prairies .................................................................................. 43
3.4. Limites de l’étude .......................................................................................................... 51
3.4.1. Un échantillon basé sur l’adhésion au réseau FREDON/FDGDON ...................... 51
3.4.2. Les enquêtes et leur contenu ................................................................................... 51
CONCLUSION 52
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
1
~ Introduction ~
Depuis le début des années 1970, des pullulations de campagnols terrestres ont été
observées essentiellement sur les prairies de moyenne montagne comme en Franche-Comté ou
en Auvergne (Delattre et Giraudoux, 2009). Les pullulations peuvent causer des dégâts
importants sur les couverts végétaux (Delattre, 2002) et engendrer des pertes économiques
importantes pour les systèmes d’élevage. La notion de pullulation est subjective et résulte de la
perception des dégâts causés par ce ravageur sur une exploitation agricole. « Des niveaux de
population élevés de la même espèce, évoluant dans des systèmes peu ou pas anthropisés, ne
susciteraient sans doute pas les mêmes réactions, ni même l’utilisation d’un tel vocabulaire »
(Delattre et Giraudoux, 2009). La perception d’une pullulation dépend d’un seuil de tolérance
(niveau de population à partir duquel le coût des pertes et des dommages subis justifie des
interventions et des luttes). Dans le cas des prairies, ce seuil se situe aux alentours de deux cents
individus à l’hectare (FREDON Franche-Comté - site campagnols.fr, 2014).
Les méthodes de lutte actuellement permises par la réglementation prévoient la mise en
œuvre de mesures limitant l’installation des campagnols terrestres et la prévention de ses
pullulations par la mise en place des méthodes de la boîte à outils (Couval et al,. 2013), la mise
en œuvre d’un réseau de surveillance, la diffusion de message d’alerte (Bulletin de Santé du
Végétal) ainsi que la traçabilité des produits à base de Bromadiolone utilisés dans le cadre de
la lutte. L’arrêté interministériel du 14 mai 2014 réaffirme l’importance de ces outils ainsi que
l’importance de la lutte collective, précoce et raisonnée pour maintenir les populations de
campagnols terrestres à des niveaux bas.
Au vu du peu d’exploitants utilisant les méthodes de lutte préconisées dans la lutte
contre les campagnols terrestres, la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes
Nuisibles (FREDON) d’Auvergne et la Direction Régionale de l’Agriculture de l’Alimentation
et de la Forêt (DRAAF) s’interrogent sur l’intégration de ces méthodes dans la logique de
production ainsi que leurs échelles d’application (temps et espace) et sur les effets de la lutte
collective sur le déclin des populations de campagnols terrestres (impacts des actions et
estimation de leur durée).
Cette étude vise à étudier les méthodes de lutte mises en place par les agriculteurs de
deux communes d’Auvergne : Briffons dans le Puy-de-Dôme et Siaugues-Sainte-Marie dans la
Haute-Loire. Cette étude vise également à faire la synthèse des freins et leviers disponibles pour
maintenir les campagnols terrestres à des niveaux économiquement acceptables. Elle fera
également le point sur les actions à mener pour permettre aux exploitations agricoles de
conserver leur autonomie fourragère tout au long d’un cycle de pullulation de campagnols
terrestres. Les résultats obtenus permettront une communication plus générale afin d’intégrer
le plus d’agriculteurs possibles aux luttes collectives contre les campagnols terrestres.
2
PARTIE 1 : LE CAMPAGNOL TERRESTRE, UNE MENACE POUR LA
PERENNITE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES D’AUVERGNE :
1.1. Le campagnol terrestre : un ravageur des prairies
1.1.1. Biologie de l’espèce
Le campagnol terrestre (Arvicola terrestris, Linné 1758) est un mammifère rongeur de
la famille des Muridés, sous-famille des Arvicolinés. On le retrouve principalement dans les
régions de moyenne montagne, où les systèmes agricoles sont basés sur des surfaces toujours
en herbe importantes. Le campagnol terrestre vit dans différents types de milieu, à savoir les
prairies, les champs, les vergers et les jardins. On le retrouve jusqu’à une altitude de 2 400 m.
Ce rongeur creuse, à l’aide de ses incisives, des galeries profondes et très ramifiées, pouvant
aller de 0 à 40 cm de profondeur. On distingue alors un niveau de galerie superficiel à moins
de 20 cm de profondeur, un autre pouvant descendre de 40 cm jusqu'à 1 m, il contient les nids
et il est favorable à l’espèce pour passer la saison hivernale et se reproduire. Son réseau peut
atteindre 60 cm. La présence du campagnol est signalée en surface par des petits monticules de
terre appelés tumuli, ayant un diamètre de 15 à 25 cm, et une hauteur de 5 à 10 cm (FREDON
Franche-Comté – site campagnols.fr, 2014).
Le campagnol terrestre est un herbivore et sa consommation quotidienne équivaut à son
poids en racines. Il apprécie essentiellement les bulbes, rhizomes, racines de pissenlits,
légumineuses et occasionnellement les graines (Delattre et Giraudoux 2009).
1.1.2. Reproduction, longévité et phénomène de pullulations cycliques
La période de reproduction s'étend en général de mars à octobre et il peut se reproduire
en hiver si les conditions sont favorables. La femelle fait 1 à 5 portées de 1 à 10 jeunes (plus
fréquemment 3 à 6). La maturité sexuelle est atteinte précocement à 1 mois pour une durée de
gestation de 21 à 22 jours. A leur naissance, les petits sont nus et aveugles. Au bout de 14 jours,
à la sortie du nid, ils peuvent être chassés par leur mère si celle-ci est de nouveau gestante. Ils
s’implantent quoi qu’il arrive sur un territoire indépendant à partir de trois semaines (Note,
2001).
La longévité des campagnols terrestres est très variable, mais en moyenne, ils vivent
seulement 6 à 8 mois. Les capacités de colonisation du campagnol terrestre sur une année sont
très importantes, et peuvent s’expliquer par une reproduction élevée et une maturité sexuelle
précoce des individus (FREDON Franche-Comté site campagnols.fr, 2014). La période de mars
correspondant à la reproduction, à partir d’un couple de campagnols terrestres, on peut
s’attendre à trouver 114 individus à l’automne, soit une multiplication du nombre d’individus
par 57. Cette explosion de population peut entrainer des phénomènes de pullulation cyclique
(Delattre, 2002).
En période de pullulation, les densités de campagnols peuvent atteindre jusqu’à 1 000
individus par ha. Alors qu’en période de déclin, la population peut tomber à 10 individus par
ha. La densité de population de rongeurs décrit des cycles saisonniers auxquels peuvent venir
se superposer des cycles pluriannuels (Morilhat, 2005). Quatre phases sont identifiées : basse
densité, croissance, haute densité et déclin.
3
L'évolution du cycle est notamment limitée par l'action et le niveau d'abondance des
prédateurs, les conditions climatiques, les parasites, les maladies et la capacité d'accueil du
milieu. Pour contrôler les populations, les éleveurs disposent de moyens de lutte à l’efficacité
variable, devant être appliqués à des moments précis du cycle de pullulation (FREDON
Franche-Comté - site campagnols.fr, 2014).
1.2. Des moyens de lutte aux services des agriculteurs
1.2.1. Les méthodes physiques
La lutte physique correspond aux techniques de piégeage, régulièrement utilisée jusqu’à
la fin des années soixante par les agriculteurs (Delattre et Giraudoux, 2009). Le piégeage est
une méthode très efficace qui s'avère utile lorsque l'on souhaite connaître la structure des
populations en place ou dans le cadre d'une reconnaissance des indices de surface comme les
tumulis ou bien les galeries (FREDON Franche-Comté - site campagnols.fr, 2014).
Les techniques de piégeage doivent tenir compte des modes de vie de l’espèce. « En
effet, contrairement à la taupe, le campagnol ne vit pas seul mais en couple, par conséquent,
suite à la prise d'un individu, il faut laisser le piège en place pour le deuxième individu et leur
suite, surtout si les prises sont des campagnols juvéniles » (FREDON Franche-Comté - site
campagnols.fr, 2014). Les relevés doivent s’effectuer 1 à 2 fois par jour pour la taupe et jusqu’à
4 fois pour le campagnol terrestre. Les techniques de piégeage peuvent être contraignantes et
chronophages, de fait, les éleveurs privilégient des méthodes de lutte chimique.
1.2.2. Les méthodes chimiques
Les agriculteurs souhaitant utiliser la lutte chimique contre les campagnols terrestres
doivent être adhérents à un groupement de défense contre les organismes nuisibles (GDON) ou
à la FREDON/FDGDON. Actuellement, ils ont la possibilité de traiter avec un rodenticide, sous
forme d’appât sec à base de blé enrobé d’un anticoagulant : la Bromadiolone, titrée à
50 ppm (FREDON Franche-Comté - site campagnols.fr, 2014).
L’utilisation de la Bromadiolone est réglementée par l’arrêté interministériel en date du
14/05/2014. Cet arrêté peut être complété par des arrêtés préfectoraux qui précisent les modes
de traitement, ainsi que les aires géographiques dans lesquelles la lutte est déclarée obligatoire
ou interdite. Par ailleurs, l'utilisation des appâts à la Bromadiolone est autorisée tant que la
densité des campagnols ne dépasse pas un seuil d'abondance des populations qui est mesurée
par une méthode indiciaire (30 % en 2014). Le respect de cette disposition est particulièrement
important afin d'éviter ou de limiter les impacts de la Bromadiolone sur la faune non cible
(Delattre et Giraudoux, 2009).
1.2.3. Les concepts d’une lutte raisonnée
Face aux dégâts de campagnols terrestres, et aux risques liés aux traitements chimiques
sur la faune non cible, le choix d’avoir une approche systémique pour une lutte raisonnée est
devenu incontournable. Dès la fin des années 1980, les équipes de recherche (INRA et
Université de Franche-Comté, établissement d’enseignement supérieurs) et d’application
(DRAAF, FREDON…), ont privilégié « l’approche systémique qui permet d’analyser de façon
hiérarchisée les interactions du campagnol terrestre, leur habitat et les pratiques agricoles »
(Couval et al., 2013).
4
1.3. Une nouvelle réglementation encadrant la lutte contre le campagnol
terrestre
La lutte contre le campagnol terrestre est organisée par l'arrêté interministériel du 14
mai 2014 (JO, 2014). Il s’applique à la lutte contre les campagnols terrestres (Arvicola
terrestris), les campagnols des champs (Microtus arvalis) et les campagnols provençaux
(Microtus duodecimcostatus).
La lutte contre le campagnol se fonde sur la surveillance des populations et respecte
les principes et les méthodes de lutte précoce, raisonnée et collective :
- précoce, parce que le recours à la lutte chimique en période de forte
densité est inefficace et a des impacts forts sur la faune non-cible ;
- raisonnée, parce qu'elle combine les méthodes préventives comme la
modification des pratiques agricoles, le piégeage, la lutte chimique et des
mesures favorisant la prédation ;
- collective, pour assurer la cohérence au niveau du territoire
La FREDON Auvergne a présenté en CROPSAV (Conseil Régional d'Orientation de
la Politique Sanitaire Animale et Végétal) le plan de lutte régional qui formalise les modalités
d'organisation de la surveillance, de la prévention et de la lutte contre les campagnols. Le
plan d'actions régional associe des méthodes de lutte préventive, comme la modification des
pratiques agricoles, les mesures favorisant la prédation et des méthodes de lutte
directe (piégeage, utilisation d’appâts secs).
En parallèle, les agriculteurs qui le souhaitent peuvent s'engager dans ce plan d'actions
en souscrivant un contrat de lutte pluriannuel. La validité de ce contrat de lutte est de 5 ans.
Il leur permet d’avoir une expertise à l’échelle de leur exploitation.
5
PARTIE 2 : MATERIEL ET METHODES
2.1. Choix des communes d’étude
Le choix des communes d’étude a été fait par les techniciens des FDGDON du Puy-de-
Dôme et de la Haute-Loire, en fonction des problématiques suivies par les exploitations
agricoles, permettant ainsi d’étudier une gamme de méthodes de lutte la plus large possible. Les
communes retenues sont : Siaugues-Sainte Marie, pour la Haute-Loire et Briffons, pour le Puy-
de-Dôme.
Figure 1 : Localisation des communes d’étude
La commune de Siaugues-Sainte-Marie est un secteur où la lutte collective contre les
campagnols terrestres a été mise en place mais où les exploitants agricoles se sont démobilisés
devant le peu de réussite qu’ils ont eu. De plus, pour eux, l’ensemble des techniques proposées
pour lutter contre le campagnol terrestre sont mises en place sur la commune mais elles n’ont
pas d’effet sur les populations et leur cycle de pullulation.
Concernant la commune de Briffons, la lutte collective a été mise en place contre les taupes
et contre les campagnols terrestres et se pratique de façon régulière à grande échelle depuis de
nombreuses années.
Les luttes menées contre les campagnols terrestres sont donc bien différentes d’une
commune à l’autre. La problématique du campagnol terrestre étant multifactorielle, il est
indispensable de bien connaître les territoires d’étude. En effet, la mise en place d’une lutte
collective n’est qu’un élément qui peut permettre de comprendre l’ensemble des facteurs liés
aux campagnols terrestres sur les communes de Siaugues-Sainte-Marie et Briffons.
6
2.2. La commune de Siaugues-Sainte-Marie dans la Haute-Loire
2.2.1. Présentation des caractéristiques agricoles
La commune de Siaugues-Sainte-Marie se trouve dans le département de la Haute-Loire
où l’orientation technico-économique est l’élevage et plus particulièrement l’élevage de bovins
laitiers (32,8% des exploitations), vient ensuite l’élevage de bovins allaitants (18,5%), et
l’élevage d’ovins, caprins et autres herbivores (18,5%). Les exploitants en grandes cultures sont
minoritaires (9,6%) ainsi que les élevages mixtes (5,8%) (Lebon C., 2014).
Sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, c’est l’élevage de bovins mixtes qui
dominent aujourd’hui, alors qu’en 2000 les élevages laitiers étaient dominants. Le nombre
d’exploitations agricoles à fortement baissé depuis 1988. On compte aujourd’hui une cinquante
exploitations agricoles (80 en 1988) pour 70 unités de travail annuel (101 en 1988) (DISAR,
2014).
La superficie agricole a chuté, passant de 2 918 hectares en 1988 à 2 743 ha en 2010.
Elle se compose en majorité de surface toujours en herbe (1 448 ha) et de surfaces labourables
(1 294 ha) (DISAR, 2014). Le rapport STH/SAU est donc de 53% pour la commune de
Siaugues-Sainte-Marie, un seuil bien inférieur au seuil de risque par rapport aux pullulations de
campagnols terrestres qui est de 85% (Giraudoux et al., 2002). La répartition des prairies est
plus importante sur la partie Est de la commune que sur la partie Ouest (Figure 2).
Figure 2 : Registre Parcellaire Graphique de la commune de Siaugues-Sainte-Marie (2010)
7
2.2.1. Fréquence des pullulations de campagnols terrestres sur la commune
Les cartes suivantes illustrent l’évolution de la présence des campagnols terrestres sur
la commune de Siaugues-Sainte-Marie entre 2002 et 2011 (FREDON Auvergne, 2014) :
Figure 3 : Evolution de la situation relative à la présence des campagnols terrestres
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie (Source : FREDON Auvergne)
On observe une répartition hétérogène de l’abondance des campagnols terrestres sur la
commune de Siaugues-Sainte-Marie avec la présence de pic de pullulation pour les années
2002, 2007 et 2012. Des traitements à la bromadiolone ont été réalisés sur la commune de 2004
à 2011. Malgré des traitements et des techniques de lutte appliquées par les éleveurs pour lutter
contre les campagnols terrestres, on observe toujours des populations sur la commune. De plus,
face à une démobilisation des agriculteurs pour la lutte collective, la situation vis-à-vis du
campagnol terrestre pourrait se dégrader.
2.3. La commune de Briffons dans le Puy-de-Dôme
2.3.1. Présentation des caractéristiques agricoles
La commune de Briffons se trouve dans le département du Puy-de-Dôme où
l’orientation technico-économique est l’élevage et plus particulièrement l’élevage de bovins
allaitants (24,2% des exploitations), viennent ensuite les exploitations de grandes cultures
(23,8%), les élevages laitiers (17,4%), les élevages d’ovins, caprins et autres herbivores (12,6%)
et les élevages mixtes (5,4%) (Lebon C., 2014).
Sur la commune de Briffons, c’est l’élevage de bovins mixtes qui domine depuis 2000.
Le nombre d’exploitations agricoles à fortement baissé depuis 1988. On compte aujourd’hui
trente-neuf exploitations agricoles (68 en 1988) pour 63 unités de travail annuel (88 en 1988)
(DISAR, 2014).
2012
Printemps et automne 2013
8
La superficie agricole a peu évolué (1988= 2 337 hectares) et est actuellement de
2 256 hectares. Elle se compose majoritairement de surface toujours en herbe (2 175 hectares)
et de quelques surfaces labourables (81 hectares) (DISAR, 2014). Le rapport STH/SAU est
donc de 96% pour la commune de Briffons, un seuil supérieur au seuil de risque par rapport
aux pullulations de campagnols terrestres qui est de 85% (Giraudoux et al., 2002). Cela indique
que c’est une commune potentiellement sensible aux pullulations de campagnols terrestres.
Figure 4 : Registre Parcellaire Graphique de la commune de Briffons (2010).
2.3.2. Fréquence des pullulations de campagnols terrestres sur la commune
2007
2008
2009
2009 2010 2011
2012
2013
2014 Figure 5 : Evolution de la situation relative à la présence des campagnols
terrestres sur la commune de Briffons (Source : FREDON Auvergne)
9
2.4. Etude des méthodes de lutte mises en place par les éleveurs pour lutter contre
l’aléa campagnol terrestre
2.4.1. Objectifs de l’étude
Depuis le 14 mai 2014, la lutte contre le campagnol terrestre est encadrée par un arrêté
interministériel qui réaffirme l’importance de la surveillance des populations mais aussi de la
lutte collective et précoce. La lutte doit se faire en combinant les techniques de la « boîte à
outil » (Couval et al., 2013).
Pour la FREDON Auvergne et au vu du peu d’exploitants agricoles qui utilisent les
méthodes alternatives et la lutte collective pour faire face aux campagnols terrestres, il est
important de savoir si les exploitants ont bien intégrés ces outils et s’ils les utilisent à la bonne
échelle (temps et espace). De plus, la FREDON Auvergne souhaite évaluer l’efficacité des
techniques de lutte mise en place par les exploitants ainsi que l’impact économique de celles-
ci sur le fonctionnement des exploitations agricoles.
Les objectifs de l’étude proposée par la FREDON Auvergne sont donc de :
- Faire le lien entre les moyens de lutte mis en place par les exploitants
agricoles et la présence des campagnols terrestres sur les communes de
Siaugues-Sainte-Marie et Briffons ;
- Démontrer que la lutte collective permet un déclin des populations de
campagnols terrestre et d’estimer la durée de ce déclin.
L’étude devra permettre de faire la synthèse des freins et des leviers, pour mettre en
place des actions sur chacune des exploitations enquêtées pour maintenir les campagnols
terrestres à des niveaux économiques acceptables. Elle fera aussi le point sur les actions à mener
pour permettre aux exploitants de conserver leur autonomie fourragère tout au long du cycle.
Pour atteindre ces objectifs, la FREDON Auvergne s’est associée à l’école d’ingénieur
en agronomie de Clermont-Ferrand, VetAgroSup, pour mener cette étude.
2.4.2. Rétro-planning et acteurs concernés :
L’étude proposée par la FREDON Auvergne est financée par la DRAAF/SRAL
Auvergne. Sa réalisation est confiée à VetAgroSup et aux FDGDON des départements de la
Haute-Loire et du Puy-de-Dôme. Les personnes impliquées dans sa réalisation sont donc :
- Mme Corinne Martins : Directrice de la FREDON Auvergne
- Mme Sandrine Laffont : Ingénieur de la FDGDON Puy-de-Dôme
- M. Jeremy Convers : Technicien de la FDGDON de Haute-Loire
- M. Yves Michelin : Enseignant-chercheur à VetAgroSup
- Mme Elodie Perrot : Ingénieur d’étude à VetAgroSup
- M. Xavier Girardet : Post-doctorant à l’Université de Franche-Comté
Les actions à mener dans cette étude ont été réalisées entre le 1er décembre 2014 et le
31 mai 2015.
10
2.4.3. Création du guide d’entretien
Préalablement au début de l’étude, l’ingénieur d’étude de VetAgroSup avait réalisé des
enquêtes en exploitation agricole pour étudier l’impact du campagnol terrestre sur les
exploitations agricoles de Bourgogne. La grille d’entretien a été créée en reprenant des éléments
de ce questionnaire (Perrot E., 2014). Il a ensuite été complété en intégrant un document interne
aux différentes FREDON devant servir à la mise en place des contrats de lutte avec les
agriculteurs.
La commande de la FREDON Auvergne indiquait que l’étude devait porter sur :
- La connaissance des outils de surveillance du territoire (BSV, comptage des
indices de présence de surface des campagnols) par l’exploitant ;
- La connaissance de la biologie du ravageur par l’exploitant ;
- La connaissance des outils de lutte pour limiter les populations de
campagnols terrestres à l’échelle communale ;
- La connaissance de la mise en œuvre de ces outils à l’échelle de
l’exploitation agricole ;
- L’efficacité des actions entreprise dans le temps ;
- L’impact économique de la lutte sur les exploitations agricoles ;
- L’impact économique des campagnols terrestres tout au long d’un cycle.
Le questionnaire se décline en cinq grandes thématiques permettant d’appréhender le
système d’exploitation de façon globale et la conduite des parcelles pour l’année 2014. Le
questionnaire est présenté dans son intégralité en annexe 1. L’enchainement des parties est le
suivant :
- Présentation de l’exploitation agricole :
L’entretien débute avec une présentation générale de l’exploitation ce qui permet de
comprendre sa situation actuelle et permet d’installer une relation de confiance avant de poser
des questions plus précises et techniques.
- Productions animales et organisation spatio-temporelle :
Cette partie vise à connaitre avec précision la composition du troupeau ainsi que sa
conduite au cours de l’année 2014, à savoir les périodes où les animaux sont en bâtiment ou au
pâturage, les périodes de reproduction et de naissance. Une attention particulière est portée sur
l’alimentation du troupeau, à savoir si l’exploitation est autosuffisante en fourrages.
- Organisation du parcellaire et productions végétales :
Une attention particulière est portée à cette partie lors de l’entretien. Les éleveurs
devaient décrire de façon précise leur parcellaire ainsi que les modes de gestion par ilots et/ou
par parcelles (orientation, fertilisation, pâturage). Puis un enchainement se faisait sur la
présence du campagnol terrestre sur chaque parcelle, ce qui a permis d’accéder à la
problématique liée à cette espèce.
11
- Problématique du campagnol terrestre :
Cette partie débute sur la définition du campagnol terrestre ainsi que la reconnaissance
d’indices de présence de nuisibles des prairies (taupes/campagnols terrestres). Les agriculteurs
sont ensuite questionnés sur l’impact du nuisible sur le système d’exploitation, sur les
changements qu’il a induit, et sur les méthodes de lutte mises en place pour lutter contre le
campagnol terrestre. Pour conclure sur l’entretien, des informations sur l’appartenance à un
réseau d’acteurs sont demandées aux agriculteurs.
- Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre :
Pour finir l’entretien, nous essayons d’évaluer le coût de la lutte mise en place contre le
campagnol terrestre ainsi que les coûts à imputer à la présence de cette espèce durant la période
2009-2014. Le point 2.4.5. Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol
terrestre détaille la méthode employée pour faire cette estimation.
La grille établie a été co-construite entre les techniciens des FDGDON de Haute-Loire
et du Puy-de-Dôme, la directrice de la FREDON Auvergne et l’ingénieur d’étude de
VetAgroSup.
Avant de déployer le questionnaire aux communes de Siaugues-Sainte-Marie et
Briffons, un test a été réalisé sur l’exploitation agricole du Lycée de Rochefort-Montagne (22
décembre 2014).
2.4.4. A la rencontre des éleveurs
Suite aux modifications apportées au questionnaire, les techniciens ont réalisé une
réunion communale pour présenter l’étude aux éleveurs. Pour ne pas avoir de biais liés à une
sélection des agriculteurs, un courrier d’invitation à la réunion a été envoyé à l’ensemble des
agriculteurs des communes de Siaugues-Sainte-Marie et de Briffons. Lors de cette réunion, les
techniciens ont identifié les exploitants volontaires pour participer à l’étude.
Des entretiens semi-directifs ont été menés auprès des agriculteurs souhaitant témoigner
de leur expérience, soit douze sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie et neuf sur la
commune de Briffons entre le 1er janvier 2015 et le 20 mars 2015.
Des Supports Non Verbaux (SNV) ont été utilisés lors des entretiens pour faciliter la
parole des exploitants agricoles. Deux supports ont été privilégies, à savoir, une carte de
localisation du parcellaire permettant la localisation précise des parcelles et une présentation
des conduites sur chacune d’entre elle ; un catalogue de photos de nuisibles permettant de savoir
si les agriculteurs identifient bien le campagnol terrestre, et s’ils ne le confondent pas avec
d’autres nuisibles des prairies (taupe, campagnol des champs).
2.4.5. Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre
L’évaluation économique de la lutte s’est faite en prenant en compte l’ensemble des
méthodes de lutte (directe et indirecte) mises en place par les agriculteurs entre 2009 et 2014.
Cette période a été déterminée, par les techniciens des FDGDON et l’ingénieur d’étude de
VetAgroSup, comme représentative de la durée d’un cycle de campagnols terrestres sur les
deux communes d’étude.
12
Concernant les coûts liés à la lutte directe, une comptabilisation des coûts du piégeage
(taupe et campagnol) ainsi que du traitement aux appâts secs a été réalisée (base tarifaire 2014
de la FREDON Auvergne).
Concernant les coûts liés à la lutte indirecte, une estimation des coûts de mécanisation
liés au hersage, au broyage, au labour et à l’entretien des haies a été faite en utilisant le barème
des coûts prévisionnels indicatifs 2014 des matériels agricoles (Chambres d'Agriculture France,
2014). Les coûts des différentes techniques de lutte ont ainsi été estimés :
Tableau 1 : Estimation des coûts liés à la mécanisation des parcelles.
Hersage Broyage Entretien haie Labour
15€/ ha 10€/ha 10€/heure 22€/ha
Les autres coûts relatifs à la lutte contre la taupe par l’utilisation de PH3 ont été estimés
à partir de la base tarifaire de la FREDON Auvergne.
L’évaluation économique de la présence du campagnol terrestre sur les exploitations
enquêtées s’est faite en prenant en compte les évolutions de charges et produits entre 2009 et
2014 (méthode des budgets partiels) et en ajoutant les coûts liés à la lutte contre le campagnol
terrestre.
2.5. Synthèse des freins et leviers pour chacune des exploitations
2.5.1. Etude des marges de manœuvres disponibles pour les exploitations
Une des finalités de l’étude était de faire la synthèse des freins et leviers pouvant être
mis en place sur chacune des exploitations enquêtées pour maintenir les campagnols terrestres
à des niveaux économiques acceptables.
2.5.1.1. Construction des axes
Pour identifier ces freins et leviers, les méthodes mises en place par Damphoffer (2008)
et Coulaud (2009) ont été utilisées. Ces méthodes permettent d’étudier les marges de manœuvre
des exploitations agricoles face aux pullulations de campagnols terrestres d’un point de vue
technique (agronomie) et anthropologique. Deux grilles ont été établie, une pour les
exploitations agricoles de la commune de Briffons et une pour celles de Siaugues-Sainte-Marie.
Elles permettent d’analyser les entretiens en reprenant différents thèmes et en les transcrivant
en axes synthétiques (Annexes 2 et 3).
Chaque axe synthétique est composé de variables qui discriminent les exploitations
entre elles autour du thème de l’axe. On retrouve ainsi des thèmes traitant de l’organisation du
parcellaire, de l’activité, de la gestion des prairies de fauches, de la gestion du pâturage, de
l’autonomie fourragère, de l’adéquation entre la période de production et la pousse de l’herbe
ainsi qu’un thème relatif à la situation économique de l’exploitation. Ces derniers correspondent
aux axes techniques (agronomiques) sur lesquels des améliorations pourront être proposées aux
exploitants enquêtés.
On retrouve également trois axes synthétiques supplémentaires qui illustrent les
pratiques de lutte directe et les pratiques de lutte indirecte déjà effectives sur l’exploitation ainsi
que le potentiel des agriculteurs à mettre en place de nouvelles pratiques de lutte.
13
2.5.1.2. Notation des exploitations
Pour chaque axe synthétique, les exploitations se voient attribuer une note allant de 1 à
10. Ces notes sont attribuées de façon relative, la structure la plus flexible sur un thème ayant
la note maximale (10), celle la plus rigide la note minimale (1).
La note sur 10 est obtenue en standardisant la somme des notes attribuées pour chaque
variable au sein d’un même axe. Toutes ces variables comportent une note entre 0 et 3 en
fonction de la modalité de l’exploitation pour celles-ci. Ces notes sont ensuite additionnées puis
standardisées entre 1 (pour la plus faible) et 10 (pour la plus élevée).
Au sein de chaque variable, le nombre de modalités diffère. Toutefois la note attribuée
à une exploitation reste toujours comprise entre 0 et 3. Ainsi si une variable comporte 3
modalités, les notes attribuées seront les suivantes 1 (pour la modalité laissant le moins de
flexibilité à l’exploitant), 2 ou 3. De même, si la variable compte 5 modalités les notes seront :
0.60 ; 1.20 ; 1.80 ; 2.40 ; 3.00.
Dans le cas de variables quantitatives (Ex : Chargement), le nombre et la distribution
des modalités sont déterminés de façon graphique.
2.5.1.2. Analyse globale des axes et élaboration d’une typologie
Après avoir formalisé les axes et attribué une note aux exploitations pour chacun d’eux,
il s’agit de réaliser une analyse globale de tous les axes pour appréhender la marge de manœuvre
globale dont disposent les exploitants. Cette étape est essentielle pour mettre en place des
actions de lutte adaptées à chaque système. Toutefois la principale difficulté est justement
d’élaborer des groupes d’exploitations homogènes. En effet, chaque axe détermine la marge de
manœuvre partielle d’une exploitation. Et pour chaque thème on voit se dessiner des groupes
très différents d’un axe à l’autre.
Pour élaborer une typologie des exploitations enquêtées il est nécessaire de pouvoir
rapprocher les exploitations de même type et au contraire de dissocier les structures de
caractéristiques différentes. Une Analyse en Composante Principale (ACP) a ainsi été réalisée
sur les données des exploitations transportées en axes synthétiques. Elle a permis de faire des
rapprochements et d’identifier des premiers groupes d’exploitations.
Pour réaliser la typologie finale des exploitations agricoles, une Classification
Ascendante Hiérarchique (CAH) a été réalisée. Elle permet de définir des classes
d’exploitations agricoles qui se ressemblent le plus en termes de marge de manœuvre par
rapport aux campagnols terrestres.
2.5.1.3. Caractérisation des groupes
Une fois les classes d’exploitations agricoles créées, une représentation sous forme de
diagramme radar a permis de les décrire. Les axes synthétiques représentent les branches du
diagramme et les exploitations sont placées dessus selon la valeur de leurs modalités. Pour
chaque classe identifiée par la CAH un diagramme radar a été réalisé.
14
Les axes sur lesquels toutes les exploitations sont situées au même niveau sont les « axes
caractéristiques » de la classe. Ceux sur lesquels les exploitations sont étalées sont les « axes
indifférents », car toutes les modalités de l’axe peuvent être présentes.
En fonction de la combinaison des axes synthétiques et de leur valeur pour l’ensemble
de la classe, un titre a été attribué à chaque classe d’exploitations agricoles. Le titre est une
phrase qui résume une logique par rapport aux marges de manœuvres des exploitations
agricoles vis-à-vis des campagnols terrestres.
2.5.1.4. Elaboration des scénarii d’évolution
Cette étape consiste à cibler les atouts et/ou les points de blocage de chaque exploitation
et/ou groupe d’exploitation dans la mise en place d’une lutte alternative pour pouvoir élaborer
une stratégie la mieux adaptée aux systèmes et aux attentes des agriculteurs. En analysant et en
décrivant les types de structures établis par le traitement statistique, il est possible de mettre en
avant les atouts de chacun d’eux sur lesquels les exploitants pourront s’appuyer pour lutter. A
l’inverse ce classement fait ressortir des points de blocage qu’il faudra lever ou détourner dans
le cadre de cette lutte. Ainsi il est possible d’envisager les pistes les plus favorables à chaque
système et ainsi dessiner des scénarii de lutte « personnalisés » selon les groupes définit par la
Classification Ascendante Hiérarchique (CAH).
Sur les diagrammes en radar, illustrant chaque classe d’agriculteurs, on observe que les
exploitations situées sur les extrémités supérieures des axes sont celles qui se rapprochent le
plus d’une situation « idéale » du point de vue de la lutte contre les campagnols terrestres et/ou
de la résistance du système par rapport à leur présence. Les exploitations agricoles situées sur
la partie inférieure de l’axe ont un potentiel théorique d’évolution pour améliorer leurs pratiques
et atteindre la partie supérieure de l’axe (valeur = 10).
Ainsi pour chaque classe d’agriculteurs, on peut définir des améliorations à mettre en
place sur l’ensemble des exploitations constituant cette classe. Les améliorations sont reprises
dans les « scénarii d’évolution » et sont adaptées à une classe d’exploitation. Les scénarii
préconisent la mise en place de pratiques qui permettraient de freiner les pullulations tout en
tenant compte des contraintes des différentes exploitations agricoles.
Les agriculteurs disposent de plus ou moins de marges de manœuvres selon les
contraintes de leur système mais également selon leur désir et leur volonté de poursuivre la lutte
contre les campagnols terrestres. Les approches agronomiques (techniques) et anthropologiques
permettent de révéler les marges de manœuvres disponibles pour chaque exploitation ou groupe
d’exploitation. Il existe également des marges de manœuvres qui peuvent s’appliquer à une
échelle plus large que celle des exploitations agricoles comme celle de l’échelle paysagère.
15
2.5.2. Analyse du réseau de prairie
2.5.2.1. Objectifs
Un graphe permet de modéliser de manière simple les relations entre des entités formant
un réseau. Dans le cas de l’analyse des réseaux écologiques, la mobilisation de la théorie des
graphes permet de mettre en relation les différents éléments d’un paysage présentant un intérêt
particulier pour une espèce. Dans une logique spatiale, la relation entre les taches d’habitat est
liée à la distance qui les sépare et à la capacité de mouvement de l’espèce considérée. Par
conséquent, la construction d’un graphe paysager est dépendante de l’espèce prise en compte
et des objectifs de l’étude.
Ici, l’objectif est de (1) modéliser le réseau écologique du campagnol terrestre pour (2)
identifier les éléments stratégiques de ce réseau sur lesquels intervenir.
2.5.2.2. Construction des graphes paysagers : méthode et données
Un graphe paysager est défini par un ensemble de nœuds, représentant les taches
d’habitat d’une espèce ou d’un groupe d’espèces, et de liens, modélisant les relations
fonctionnelles entre ces taches. Plusieurs étapes sont nécessaires à sa construction : (1)
cartographier le paysage d’une espèce ; (2) définir les nœuds du graphe ; (3) définir les liens du
graphe ; (4) choisir une topologie pour la construction du graphe et (5) seuiller les liens du
graphe.
L’occupation du sol est une donnée fréquemment employée en écologie du paysage.
Elle permet de mettre en relation les modes d’occupation du sol et les données disponibles sur
une espèce (présence, déplacements). La carte d’occupation du sol, nécessaire à la construction
d’un graphe paysager, est assemblée en fonction de l’espèce dont on souhaite modéliser le
réseau écologique, elle constitue alors la carte du paysage de l’espèce. Dans ce cas, l’habitat de
l’espèce, ainsi que les différents éléments paysagers influençant ses déplacements doivent
pouvoir être explicitement cartographiés. Le grain de cette carte est donc défini en fonction de
l’échelle des plus petits éléments à prendre en compte dans le paysage. Par exemple, des
éléments fins comme les chemins ou les haies sont fréquemment pris en compte dans les
déplacements de la faune.
Le choix d’une précision importante de la cartographie permet d’intégrer ses éléments
sans les surreprésenter. Cependant, le modèle cartographique créé sert de support à la
construction du graphe paysager, et le temps de traitement de la carte par un programme
informatique doit être optimisé. Il est donc nécessaire de trouver un bon compromis entre la
précision nécessaire des données et l’étendue de la zone modélisée.
Les différents modes d’occupation du sol sont ensuite hiérarchisés en fonction de leur
degré d’hospitalité, du plus favorable (taches d’habitat) au plus défavorable (espaces
artificialisés, barrières aux déplacements) pour l’espèce considérée. Cette hiérarchisation peut
être issue d’informations directement extraites d’un corpus bibliographique ou établie en
interrogeant des experts de terrain (écologues, associations naturalistes).
16
Une carte d’occupation du sol au format raster a été réalisée à l’échelle de l’Auvergne à
une résolution spatiale de 10 mètres. Cette résolution a été choisie en fonction des
éléments importants à représenter comme les haies dont l’emprise spatiale est très
limitée. Elle regroupe plusieurs classes d’occupation du sol qui sont issues de différentes
bases de données cartographiques, le Registre Parcellaire Graphique pour les classes de
prairie et de culture, la BD Topo de l’IGN pour le bâti, les routes, l’eau et les forêts, et
enfin Corine Land Cover pour combler certains manques des bases de données
précédentes.
Définition des nœuds :
Dans un graphe paysager, les nœuds représentent les taches d’habitats favorables ou
toute autre unité spatiale d’intérêt pour une espèce donnée. Les nœuds d’un graphe paysager
peuvent être des entités ponctuelles ou surfaciques (Fall et al. 2007; Galpern et al. 2011). Lors
de la constitution de la carte de paysage, les taches d’habitat préférentiel peuvent avoir des
formes géométriques variées. Or, au sens de Forman (1995), une tache est une entité
relativement compacte. Si la géométrie des taches identifiées dans la carte de paysage est très
variable, un traitement morphologique (Morphological Spatial Pattern Analysis / MSPA) est
appliqué à cette classe pour dissocier les agrégats de pixels relativement homogènes des
ensembles de pixels formant des structures plus linéaires. Les taches sont alors considérées
comme les nœuds du graphe, et les éléments identifiés comme linéaires sont attribués à une
nouvelle classe. Cette classe identifiée comme « éléments favorables aux déplacements » est de
la même nature que l’habitat et peut être assimilée à un corridor de déplacement. Dans le cas
d’une espèce sensible aux perturbations venant de l’extérieure de la tache (nuisances
anthropiques, prédation par exemple) et pour laquelle la matrice entourant la tâche d’habitat
joue un rôle défavorable, l’habitat optimal peut correspondre à l’espace à l’intérieur des taches,
appelé « cœur ». Un traitement morphologique (MSPA) permet de dissocier le cœur de la tâche
et sa lisière en fonction d’une distance à la matrice qui est propre à l’espèce.
Figure 6 : Identification des taches d’habitat d’une espèce forestière
17
Les taches d’habitat du campagnol terrestre ont été identifiées à partir de la classe prairie
de la carte d’occupation du sol. Seules les taches supérieures à 5 hectares ont été
conservées et classées en 1 (classe habitat), le reste des espaces prairiaux ont été classés
2 (classes des éléments favorables aux déplacements).
Pour délimiter les îlots de prairies, chaque limite d’îlots comprise dans une tache
supérieure à 5 hectares a été ajoutée à la carte d’occupation du sol et classée en tant
qu’élément favorable aux déplacements.
Définition des liens
Les liens représentent la relation fonctionnelle qui symbolise les mouvements potentiels
entre les taches d’habitat. Ces liens sont représentés graphiquement par des lignes joignant les
nœuds entre eux. Les liens d’un graphe paysager relient les taches d’habitat soit de centroïde à
centroïde, soit de bord à bord. Ils sont le plus souvent pondérés par la distance entre les taches
qu’ils joignent. La distance euclidienne entre les nœuds du graphe est l’attribut le plus simple
à mettre en œuvre pour les liens dans un graphe paysager valué. Dans un paysage où la matrice
est hétérogène, pour construire un modèle écologique pertinent, la distance dite effective entre
les taches est fréquemment préférée à la distance euclidienne (Adriaensen et al. 2003). Cette
distance effective correspond à la distance de moindre coût entre les taches d’habitats, et peut
être issue d’un chemin unique de moindre coût ou de l’ensemble des chemins possibles entre
deux taches. La totalité ou une partie des chemins possibles entre deux taches constitue une
surface de moindre coût. Cette surface de moindre coût est assimilée à un corridor entre deux
taches et permet de pallier la principale limitation du chemin unique (Pinto et Keitt 2009). Pour
une espèce donnée, des valeurs de résistance doivent être attribuées pour chaque type
d’occupation du sol au regard de la difficulté pour un organisme de le traverser. La valeur de
résistance des taches d’habitat et des éléments favorables au mouvement est habituellement
définie à 1. Au final, chaque lien dans le graphe est caractérisé par un attribut de distance
sommant les différentes valeurs de résistance des classes rencontrées entre les taches d’habitat.
Afin de calculer les chemins de moindre coût entre les taches d’habitat, une valeur de
résistance a été attribuée à chaque classe d’occupation du sol. Ces valeurs ont été
déterminées à partir des travaux réalisés par Foltête et Giraudoux (2012).
Tableau 2 : Valeurs de résistance attribuées à chaque classe d’occupation du sol.
Occupation du sol Valeurs de résistance
Prairies 1
Eléments favorables aux déplacements (Prairies < à 5 ha et éléments linéaires de prairies) 1
Bâti 50
Routes 50
Cultures 25
Haies 1000
Forêts de feuillus 1000
Forêts de conifères 50
Forêts mixtes 1000
Zones humides 50
Eau 1000
18
Graphes complets, graphes planaires :
À partir d’une même carte de paysage et des mêmes nœuds, plusieurs graphes peuvent
être construits, selon sa topologie et le seuillage des liens choisis. Un graphe complet est
construit en reliant toutes les taches deux à deux. D’un point de vue écologique, il représente
tous les parcours possibles entre toutes les taches d’un paysage. Du fait du nombre potentiel de
liens très important, la structure d’un graphe complet requiert une capacité de calcul importante.
Figure 7 : Exemple de graphe complet.
Un graphe planaire est construit en ne reliant que les taches voisines entre elles. Ces
taches voisines sont identifiées en générant le diagramme de Voronoï pour toutes les taches. La
triangulation de Delaunay, graphe dual au diagramme de Voronoï, correspond alors au graphe
planaire minimal des taches. Un graphe planaire est une simplification d’un graphe complet.
Son nombre de liens potentiellement plus faible que pour un graphe complet, offre la possibilité
de réduire considérablement les temps de calcul. En dehors des considérations informatiques,
le graphe planaire peut permettre de modéliser le plus fidèlement possible certains
comportements de déplacements. En effet, pour certaines espèces les déplacements s’effectuent
de proche en proche entre les taches d’habitat. Un graphe planaire peut être défini dans un
espace euclidien ou dans un espace coût. Lors de la création du diagramme de Voronoï, soit la
distance entre les taches est calculée directement en distance euclidienne, soit le chemin de
moindre coût entre les taches est calculé pour identifier les taches voisines entre elles. La
définition d’un graphe planaire dans un espace euclidien est une simplification du même graphe,
mais défini dans un espace coût. Ici le temps de calcul pour la création d’un graphe planaire
dans un espace coût est nettement supérieur à la création d’un graphe planaire dans un espace
euclidien.
Figure 8 : Construction d’un graphe planaire.
19
Par soucis d’économie de temps de calcul, un premier test a été réalisé en construisant
un graphe planaire dans un espace euclidien. Cependant, afin de pouvoir comparer la
sensibilité des résultats au type de graphe sur lequel se fonde l’analyse, un second
graphe, complet, reliant toutes les taches entre elles, a également été construit.
Le seuillage du graphe :
Seuiller un graphe consiste à retirer tous les liens dont la distance est supérieure à une
valeur donnée. Les graphes paysagers ont pour objectif de modéliser le réseau écologique d’une
ou plusieurs espèces entre les différentes taches d’habitat à l’échelle des déplacements d’un
individu dans son domaine vital, ou à l’échelle des échanges génétiques sur plusieurs
générations. Dans le cas d’une modélisation représentant la dispersion d’une espèce d’un
domaine vital à un autre, la distance utilisée pour seuiller le graphe correspond à la capacité de
dispersion de cette espèce. Dans le cas d’un graphe dont les liens sont caractérisés par une
distance coût, le seuillage du graphe s’effectue en fonction de la valeur des coûts cumulés des
liens. Cependant, la distance de dispersion qui sert à définir la valeur de seuillage d’un graphe,
est le plus souvent exprimée en valeur métrique. Une conversion entre la distance euclidienne
et la distance coût cumulée des liens est alors nécessaire. Pour se faire, une régression linéaire
est réalisée entre les valeurs de distances de tous les liens du graphe. Le seuillage est la dernière
étape avant l’exploitation du graphe comme structure de calcul des métriques de connectivité.
Le graphe ainsi obtenu peut être représenté en vue topologique, par des nœuds et des liens, ou
en vue réaliste, par des taches et des chemins.
Figure 9 : Visualisations réaliste et topologique d’un graphe paysager.
En se fondant sur les travaux de Foltête et Giraudoux (2012), les différents graphes
construits n’ont pas été seuillés. Ce choix s’explique par le peu de connaissances sur la
distance potentielle de diffusion du campagnol d’une prairie à une autre. Cependant une
forme de seuillage intervient dans le calcul de métriques de connectivité. En effet, le
calcul de la métrique utilisée dans cette étude est pondéré par une probabilité de
dispersion décroissante avec la distance. Ici, les paramètres retenus représentent une
probabilité de dispersion de 50% à 1000 mètres de chaque tache (Foltête et Giraudoux,
2012).
20
Le calcul de métriques de connectivité :
L’analyse de la connectivité par les graphes paysagers permet d’estimer les flux
d’individus dans chaque élément des réseaux écologiques modélisés. Les flux dans un réseau
écologique représentent les mouvements potentiels d’individus d’une tache à une autre. Le
graphe offre une structure simple permettant le calcul de nombreuses métriques de connectivité.
La métrique PC (Probability of connectivity) mesure la probabilité que deux individus
placés au hasard dans la zone d’étude se situent dans des taches d’habitats connexes. Cette
métrique est proche de la taille effective de la maille de Jaeger (2000), mais intègre la
probabilité de dispersion directe p en fonction de la distance entre les taches d’habitat. Elle
intervient à travers le facteur p* représentant le produit maximum des probabilités de dispersion
de tous les parcours possibles entre la tache i et j. Le PC est défini tel que :
En normalisant par la surface de la zone, le PC s’interprète comme une probabilité. S’il
n’existe pas d’habitat dans la zone d’étude, PC=0. S’il n’y a qu’une seule tache dans la zone
d’étude avec ai=AL, donc ai=aj par conséquent pij=1 et PC=1.
La métrique globale PC peut être transposée localement par la méthode de retrait des
taches et le calcul du deltaPC tel que :
avec dPCk la valeur du deltaPC pour la tache k, PC la valeur de PC globale, et PCk
la valeur de PC globale après le retrait de la tache k.
2.5.2.3. Identification des ilots de prairie à convertir en culture
Méthode de retrait itératif des taches d’habitat :
Le second objectif de l’étude est d’identifier et hiérarchiser les îlots de prairies, les plus
stratégiques dans le réseau, à convertir en culture pour limiter la diffusion des campagnols
terrestres dans les deux communes concernées (Briffons et Siaugues).
La structure simple du graphe paysager permet de modifier aisément sa composition.
Pour déconnecter le réseau et ainsi agir directement sur la connectivité globale du réseau, il est
possible de retirer soit des nœuds, soit des liens du graphe.
Ici, la valeur de la métrique globale de connectivité est calculée à l’état initial (tous les
liens et tous les nœuds sont présents dans le graphe). Ensuite, chaque nœuds, ainsi que ses liens
incidents sont retirés tour à tour. A chaque retrait, la métrique de connectivité globale est
calculée. A la première itération, le nœud dont le retrait induit la valeur la plus faible de
connectivité globale est alors identifié comme le premier meilleur nœud à retirer.
21
A la seconde itération, le premier nœud identifié est retiré définitivement du graphe pour
le reste de l’analyse et chaque nœud restant est de nouveau testé afin d’identifier le second
meilleur nœud à retirer.
L’analyse se poursuit afin d’identifier le troisième meilleur nœud, et ainsi de suite. Le
nombre d’itérations peut dépendre soit du nombre de nœuds maximum que l’on souhaite retirer,
soit en fonction d’un niveau de baisse de connectivité que l’on souhaite atteindre.
Création de deux scénarios par commune :
Pour chaque commune, deux analyses ont été réalisées. La première consiste à tester
tous les îlots de prairies de la commune et de les hiérarchiser. Tous les îlots sont alors considérés
ici comme « candidats » à un changement de pratique agricole. Ce scénario correspond à une
approche « directive » des parcelles à convertir, uniquement fondée sur la modélisation.
La seconde analyse identifie dans un premier temps un ensemble d’îlots sur lesquels les
exploitants agricoles sont prêts à changer leurs pratiques. Parmi les prairies naturelles une
sélection est réalisée selon cinq critères, on conserve alors les parcelles mécanisables qui n’ont
pas de contraintes liées à la pente ou de zones d’hydromorphies ou de contraintes liées à la
présence de cailloux/pierres. Seules les parcelles dont le potentiel de lutte des exploitants est
élevé (10) sont conservées. Toutes ces parcelles sont alors testées une à une pour les hiérarchiser
en fonction d’une priorité d’intervention. Ce scénario étant fondé à la fois sur la capacité des
prairies à être transformées et sur la motivation des exploitants, il correspond alors à une
approche plus volontaire de la lutte.
Figure 10 : Localisation du parcellaire des exploitations enquêtées sur la commune de Briffons.
Figure 11 : Localisation du parcellaire des exploitations enquêtées
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie.
21
PARTIE 3: RESULTATS
3.1. Etude des mesures de lutte mises en place par les agriculteurs pour lutter
contre les campagnols terrestres
3.1.1. Caractérisation des exploitations enquêtées
Neuf exploitations ont été enquêtées sur la commune de Briffons et douze exploitations
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie. Dans le panel d’exploitations sur la commune de
Briffons, on retrouve des exploitations individuelles (5/9) et des Groupements Agricoles
d’Exploitations en Commun (GAEC = 4/9). Sur Siaugues-Sainte-Marie, la majorité des
exploitations enquêtées sont individuelles (10/12) et les deux autres sont des GAEC. Les
orientations des exploitations sont très variées, on retrouve pour la commune de Briffons une
majorité d’exploitations de bovins laitiers (6/9), puis de bovins allaitants (1/9), de bovins mixtes
(1/9) et une exploitation en poly-élevage (1/9). Pour la commune de Siaugues-Sainte-Marie, on
trouve une plus grande diversité d’orientations avec des exploitations de bovins laitiers (5/12),
de bovins allaitants (4/12), de polyculture (1/12), de poly-élevage (1/12) et une en polyculture
– élevage (1/12).
Les caractéristiques principales des exploitations enquêtées sur les deux communes sont
présentées dans le tableau suivant :
Tableau 3 : Caractéristiques principales des exploitations enquêtées
sur les communes de Briffons (n=9) et Siaugues-Sainte-Marie (n=12).
Le parcellaire des exploitations agricoles de Briffons (Figure 8) se décompose en
différents ilots (17,22 ± 2,3 ilots) plus ou moins éloignés du siège des exploitations (16 ± 3,5
km). A l’inverse pour Siaugues-Sainte-Marie (Figure 9), le parcellaire est très morcelé (48,4 ±
3,73 ilots) mais se trouve à proximité du siège des exploitations agricoles (6,2 ± 3.3 km).
Sur cette commune, les agriculteurs possèdent de nombreux ilots agricoles de petites
tailles, pouvant rendre la lutte contre les campagnols terrestres difficile (augmentation temps
de déplacement, mécanisation limitée…). Il pourrait être bon d’envisager un remembrement
et/ou des échanges de parcelles entre les agriculteurs pour faciliter la lutte, tout en tenant compte
du réseau de haies qui est un frein à la diffusion des campagnols terrestres mais aussi un gîte
pour les taupes.
La SAU des exploitations agricoles enquêtées sur la commune de Briffons se décline
majoritairement en prairies permanentes (94,8 ± 3,3 % de la SAU), temporaires (4,4 ± 0,9% de
la SAU) et en cultures (0,84 ± 0,9 % de la SAU). Pour la commune de Siaugues-Sainte-Marie,
la SAU se décline en prairies permanentes (48,2 ± 4,1%), en cultures (33,9 ± 3,6% de la SAU)
et en prairies temporaires (18,1 ± 2,2 % de la SAU).
Moyenne
± E-S UTH SAU
Prairies
permanentes
Prairies
temporaires Céréales UGB total
UGB/
STH
UGB/
UTH
SAU/
UTH
Briffons 1,6 ± 0,26 70,8 ± 7,1 94,8 ± 3,3
% SAU
4,4 ± 2,6
% SAU
0,84 ± 0,9
% SAU
74,4 ± 9,8
UGB
1,05 ±
0,07
51,63 ±
5,75
50,14 ±
5,6
Siaugues 1,2 ±
0,1 69 ± 8,4
48,2 ± 4,1 %
SAU
18,1 ± 2,2
% SAU
33,9 ± 3,6
% SAU
49 ± 8,1
UGB
1,04 ±
0,14
42,67 ±
6,52
60,41 ±
5,71
22
Le quota de production pour les exploitations en bovins laitiers est de 293 849 litres ±
53 411 litres pour la commune de Briffons et de 253 792 litres ± 54 524 litres pour la commune
de Siaugues. La valorisation du lait se fait uniquement par la vente en laiterie et 6 exploitations
situées sur la commune de Briffons respectent les cahiers des charges des Appellations
d’Origines Protégées du Bleu d’Auvergne, de la Fourme d’Ambert et du Cantal.
3.1.2. Impacts des pullulations sur les exploitations agricoles enquêtées
Les pullulations de campagnols terrestres ont des impacts différents selon les
exploitations touchées. Lors des entretiens, la question relative aux impacts de cette espèce a
permis de collecter 59 réponses sur la commune de Briffons et 49 réponses sur la commune de
Siaugues-Sainte-Marie, les agriculteurs pouvaient donner plusieurs réponses.
Pour la commune de Briffons, huit thématiques d’impacts sont ressorties avec
majoritairement des réponses aux impacts socio-économiques (15/59) du campagnol terrestre
sur les exploitations. Les agriculteurs décrivant une dégradation des conditions de travail (6/15),
de leur santé (4/15), de leur moral (1/15) mais également de leur situation financière (4/15). La
seconde thématique de réponse est celle relative à l’impact sur le matériel agricole (9/59), les
agriculteurs décrivant une usure prématurée ainsi que des bris de fenêtre de tracteur lors des
travaux de fenaison. La troisième thématique est celle de la diminution de fourrages récoltés
durant les travaux de fenaison (8/59) ainsi que la dégradation qualitative des fourrages (7/59).
Cette perte de qualité et quantité de fourrages a un impact direct sur la quantité de lait produite
et sa qualité (7/59), ainsi que sur les animaux (7/59). Les agriculteurs décrivant une baisse de
taux de fertilité des animaux (3/7), des gains de poids moindre (1/7) et une dégradation de l’état
sanitaire des animaux (3/7). Pour finir, les agriculteurs observent une modification de la flore
des prairies (3/59) ainsi qu’une dégradation de l’état des parcelles (3/59).
Pour la commune de Siaugues-Sainte-Marie, sept thématiques d’impact sont ressorties
avec majoritairement un impact sur la quantité de fourrages récoltées (12/49). La seconde
thématique correspond à la dégradation de la qualité des fourrages (9/49), qui est à relier avec
une dégradation de la flore des prairies (5/49). Les agriculteurs décrivant une disparition des
espèces fourragères au profit d’espèces non fourragères. La réduction des fourrages couplée à
une dégradation de la qualité des fourrages entrainent une baisse de production laitière (7/49)
ainsi qu’une dégradation de la qualité du lait (6/49). Cette baisse de production pouvant être
reliée avec une mauvaise rumination des animaux selon les éleveurs (2/49). La présence de
terres dans les parcelles a un impact sur le matériel des agriculteurs (8/49). Ils décrivent
également une usure précoce de celui-ci ainsi que des bris de fenêtre lors des travaux de
fenaison. Les agriculteurs décrivent également un impact social (6/49) dû à une dégradation de
leurs conditions de travail, et un poids sur leur moral et leur santé.
Le campagnol terrestre est un ravageur des prairies et sa présence bouleverse le
fonctionnement global des exploitations agricoles, remettant en question la pérennité et
l’équilibre économique de ces systèmes. La partie 3.2. Evaluation économique de la lutte et de
la présence du campagnol terrestre durant un cycle de pullulation de ce document est consacrée
à l’évaluation de l’impact économique de la présence du campagnol terrestre sur les différentes
exploitations enquêtées.
23
3.1.3. Changements des pratiques associés à la présence des campagnols
terrestres sur les prairies
Les modifications observées sur les exploitations de Briffons se déclinent autour de trois
axes principaux pour la commune de Briffons: la conduite des parcelles, la conduite du
troupeau et la gestion des stocks. Au niveau des modifications relatives à la conduite des
prairies, les agriculteurs ont augmenté la fréquence de hersage (5/9) pour détruire les tumuli
mais aussi faciliter la mise en place de techniques de lutte. D’autres ont sursemé (5/9) leurs
parcelles pour réparer les dégâts liés aux campagnols terrestres et d’autres ont retourné leurs
prairies (2/9) car les dégâts étaient trop importants. Trois agriculteurs déclarent avoir dû changer
la localisation des ensilages et/ou des enrubannages (3/9) et un agriculteur a arrêté de fertiliser
ses parcelles (1/9) durant la pullulation.
En ce qui concerne la conduite du troupeau, deux agriculteurs déclarent que la présence
du campagnol terrestre a impliqué un changement dans leurs pratiques de pâturage (2/9), en
imposant de mettre les animaux en estive (1/9) ou bien encore en imposant de complémenter la
ration des animaux au pâturage (1/9). Un agriculteur déclare également que la présence du
campagnol terrestre induit des frais vétérinaires supplémentaires (1/9).
Concernant les modifications relatives à la gestion des stocks, les agriculteurs déclarent
avoir acheté de l’aliment (5/9) pour compenser les pertes liés à la présence de campagnols
terrestres, d’autres modifient la nature de leur stock (5/9), en privilégiant les fourrages à taux
de matière sèche plus élevés pour une meilleure conservation (1/9). Des conservateurs ont
également été ajoutés aux ensilages pour améliorer leur conservation (1/9). Un agriculteur
déclare faire plus attention aux choix des fourrages à distribuer selon les lots d’animaux (1/9),
privilégiant les fourrages de meilleure qualité nutritionnelle pour les animaux en lactation. Un
agriculteur a également réduit les ventes de fourrages pour préserver ses stocks et compenser
les pertes liées aux campagnols terrestres mais aussi en prévision d’une éventuelle nouvelle
pullulation.
Sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, deux agriculteurs déclarent ne pas avoir
modifié leurs pratiques à cause de la présence de campagnols terrestres. Pour les autres, on
retrouve des changements de pratiques au niveau de : la conduite des parcelles, la conduite du
troupeau et la gestion des stocks. Au niveau des modifications relatives à la conduite des
parcelles, les pratiques les plus citées sont le sursemis de parcelle (5/10), le retournement de
parcelle (5/10) et la modification d’orientation des parcelles (2/10). Deux agriculteurs déclarent
avoir transformé les prairies naturelles en prairies temporaires voire en culture. Un agriculteur
déclare également raisonner la localisation des ensilages (1/10) en fonction de l’infestation des
parcelles en campagnols terrestres. Une augmentation de la fréquence de hersage est également
constatée sur cette commune (3/10).
En ce qui concerne les modifications liées à la conduite du troupeau, un agriculteur
déclare complémenter ses animaux au pâturage (1/10) pour compenser la baisse de ressource
alimentaire dans les prairies. Trois agriculteurs déclarent avoir du racheter des fourrages pour
compenser la perte de rendement fourrager. Pour finir, un agriculteur déclare avoir réduit son
cheptel pour subvenir aux besoins de ses animaux.
24
3.1.4. Lutte et impression sur la commune de Briffons
Pour les agriculteurs de la commune de Briffons, la lutte passe en premier par une
surveillance des parcelles (9/9), qui permet de détecter les premiers indices de campagnols
terrestres. La lutte directe par le piégeage (8/9) ainsi que le traitement à la Bromadiolone (8/9)
semblent être des méthodes très utilisées par les agriculteurs enquêtés dans la commune. Les
méthodes de lutte alternative sont aussi bien utilisées, comme le hersage (9/9), le broyage (7/9),
l’entretien/l’implantation de haies (5/9). La lutte contre la taupe, par piégeage ou bien par
gazage (4/9) est également pratiquée par les agriculteurs. D’autres méthodes sont mises en place
comme la pose de nichoirs/perchoirs (1/9), le labour (2/9), la rotation (1/9), la réduction de
fertilisation (2/9), mais aussi l’alternance fauche-pâture (3/9) et le désherbage des pissenlits
(1/9).
Lorsqu’on demande aux agriculteurs si l’ensemble des méthodes de lutte ont été mises
en place pour lutter contre le campagnol terrestre sur leur exploitation, trois répondent que
« Oui », tandis que six pensent ne pas avoir mis en place tout ce qu’il fallait pour lutter contre
cette espèce.
Sur les 156 parcelles se trouvant sur la commune de Briffons (428 ha de SAU), décrites
lors des entretiens réalisés, les agriculteurs ont mis en place des méthodes de lutte de type
Bromadiolone, piégeage et gazage sur 89 parcelles, soit 270 ha. Ce type de méthodes de lutte
n’a pas été employé sur les 67 autres parcelles, soit 158 ha (Figure 10).
Figure 12 : Pratiques de lutte contre la taupe et les campagnols terrestres
sur la commune de Briffons.
25
Lorsqu’on s’intéresse à la satisfaction des agriculteurs de Briffons par rapport aux
méthodes de lutte, deux agriculteurs indiquent qu’ils sont satisfaits des méthodes de lutte qu’ils
utilisent et notamment de l’utilisation de la Bromadiolone. Deux agriculteurs ne sont pas
vraiment satisfaits de la Bromadiolone et de son manque d’efficacité (2/9). Cinq agriculteurs
sont non satisfaits des techniques de lutte qu’ils utilisent, décrivant de nombreux inconvénients
à la lutte contre le campagnol terrestre.
Les inconvénients principaux sont le temps passé à la lutte (9/9) et le coût des différentes
méthodes (7/9). Les agriculteurs déplorent aussi le manque de résultats et l’inefficacité (4/9) de
la Bromadiolone. La réglementation, qu’elle soit relative à la Politique Agricole Commune,
notamment la Prime Herbagère Agro-Environnementale, ainsi que les nouvelles règles
d’utilisation de la Bromadiolone (Arrêté interministériel du 14 mai 2014) sont des entraves à la
lutte contre les campagnols terrestres, selon eux. Les agriculteurs doutent de l’efficacité de la
Bromadiolone avec une dose à l’hectare limitée à 7.5 kg de blé empoisonné par hectare.
D’autres inconvénients ont été cités comme la pénibilité de la lutte (1/9), le besoin de main
d’œuvre (1/9), la météo (1/9) ainsi que le manque d’une lutte collective (1/9).
Tous les agriculteurs enquêtés sur la commune de Briffons disent participer à la lutte
collective et sont adhérents au GDON qui est pour eux un vecteur d’informations relatives à la
lutte contre les campagnols terrestres. Cependant, deux agriculteurs disent ne pas connaître la
nouvelle réglementation relative à la lutte contre les campagnols terrestres à base de
Bromadiolone (nouvel arrêté interministériel du 14 mai 2014) qui réaffirme l’importance d’une
lutte collective, précoce et raisonnée.
Pour les agriculteurs enquêtées sur la commune de Briffons, pour améliorer la lutte
contre les campagnols terrestres il faudrait renforcer la lutte collective (3/9), en imposant des
pénalités au niveau des primes agricoles (1/9) pour ceux qui ne luttent pas et en rendant ainsi la
lutte obligatoire (1/9). Le manque d’efficacité de la Bromadiolone impose de trouver un produit
plus efficace, avec des appâts mieux dosés (1/9) ou bien encore de proposer de nouvelles
méthodes de lutte comme l’immunocontraception (2/9) et l’homologation du PH3 pour les
campagnols terrestres (1/9).
Pour réduire le temps passé à la lutte, les agriculteurs souhaitent une externalisation de
lutte (8/9) en ce qui concerne le traitement à la Bromadiolone, le piégeage ou bien encore le
traitement à base de pH3. Un éleveur souhaite être aidé financièrement pour l’achat de produits
pour la lutte (1/9). Quatre agriculteurs ne souhaitent pas financer cette externalisation, un serait
prêt à financer à 50% et pour les quatre autres, ils se disent prêt à financer annuellement 900€
± 247€.
3.1.5. Lutte et impression sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie
Pour les douze agriculteurs enquêtés sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, la lutte
se traduit principalement par du hersage (9/12), de la rotation (9/12) et du labour (8/12). La
surveillance précoce des indices de présence des campagnols terrestres est également une
méthode répandue chez les agriculteurs enquêtés. (7/12).
Les méthodes de lutte directe comme le piégeage (4/12) ainsi que l’utilisation de
Bromadiolone (4/12) sont des méthodes peu utilisées par les agriculteurs enquêtés. A l’inverse,
les méthodes de lutte indirecte, visant à rendre l’habitat moins favorable aux campagnols
26
terrestres sont plus utilisées. On retrouve principalement les méthodes relatives à la lutte contre
la taupe, à savoir le piégeage (3/12), le gazage par utilisation de pH3 (3/12) ou bien encore le
détaupeur (5/12). L’entretien du couvert végétal (5), le broyage (7) et l’alternance fauche-pâture
(6) sont des méthodes souvent citées dans les entretiens. L’entretien des haies (7/12), la
préservation des murets (1/12) et la protection des prédateurs naturels (3/12) des campagnols
terrestres sont également mises en place par les agriculteurs. La protection des prédateurs se
fait notamment par la non utilisation de Bromadiolone qui peut avoir un impact sur la faune
non-cible.
Lorsqu’on demande aux agriculteurs si l’ensemble des méthodes de lutte ont été mises
en place pour lutter contre les campagnols terrestres sur leur exploitation, cinq répondent que
« Oui », tandis que sept autres pensent ne pas avoir mis en place tout ce qu’il fallait pour lutter
contre cette espèce. Sur les 653 parcelles se trouvant sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie
(726 ha de SAU), décrites lors des entretiens, les agriculteurs ont mis en place des méthodes
de lutte de type Bromadiolone, piégeage et gazage sur 130 parcelles, soit 111 ha. Ce type de
méthodes de lutte n’a pas été employé sur les 523 autres parcelles, soit 615 ha (Figure 11).
Figure 13 : Pratiques de lutte contre la taupe et les campagnols terrestres
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie.
27
Si l’on s’intéresse à la satisfaction des agriculteurs par rapport aux différentes techniques
de lutte mises en place sur leur exploitation. Deux agriculteurs sont satisfaits de l’utilisation du
détaupeur pour lutter indirectement contre le campagnol terrestre en éliminant les taupes. Les
autres agriculteurs ne sont pas satisfaits des méthodes de luttes mises en place et dénoncent de
nombreux inconvénients liés à cette lutte.
Le principal inconvénient de la lutte contre le campagnol pour les agriculteurs enquêtés
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie est le temps (10/12) consacré à la mise en place des
différentes méthodes. Ensuite viennent les coûts (7/12) et l’inefficacité des méthodes (7/12). Le
détail des coûts liés à la lutte est présenté dans la partie 3.2.1. Evaluation économique de la lutte
et de la présence du campagnol terrestre durant un cycle de pullulation. Le manque de lutte
collective (5/12) sur la commune est un gros inconvénient, renforçant également l’impression
d’inefficacité de la lutte pour les agriculteurs. Le besoin de main d’œuvre (1/12), les contraintes
liées au climat (1/12) et à la réglementation (1/12) sont des freins à la mise en place de certaines
techniques de lutte, comme notamment l’utilisation de la Bromadiolone. Les possibles effets de
la Bromadiolone sur la faune non-cible (2/12) sont également apparus comme un inconvénient
à la lutte.
Parmi les agriculteurs enquêtés sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, six
agriculteurs déclarent participer à la lutte collective contre six qui ne participent pas à la lutte.
Seulement deux agriculteurs ne sont pas adhérents au GDON communal, vecteur
d’informations relatives aux campagnols terrestres. Lorsqu’on s’intéresse à la connaissance de
la nouvelle réglementation relative à la lutte chimique à base de Bromadiolone, on s’aperçoit
que sept agriculteurs ne connaissent pas cette réglementation (nouvelle arrêté interministériel
du 14 mai 2014), ainsi que ces principes qui visent à une lutte collective, précoce et raisonnée.
Pour les agriculteurs enquêtés, il faudrait mettre en place une lutte collective (5/12), en
rendant la lutte obligatoire (3/12) avec un système de prime/pénalités. Le manque d’efficacité
des méthodes de lutte fait que les agriculteurs souhaitent de nouvelles méthodes efficaces,
utilisant des produits efficaces (1/12). Quatre agriculteurs souhaitent l’éradication (4/12) des
campagnols terrestres par l’utilisation d’un virus (1/12) ou bien encore de l’immuno-
contraception (4/12). D’autres souhaitent des méthodes préventives, comme l’arrêt de la chasse
aux renards (1/12), l’application de nouvelles techniques culturales (1/12), comme l’utilisation
du rouleau à plots ainsi que le renforcement de la lutte contre la taupe par utilisation du pH3.
Pour un agriculteur, il faut renforcer la surveillance des parcelles mais par une personne
extérieure car il n’arrive pas à détecter « l’explosion » des populations de campagnols terrestres.
Pour réduire le temps passé à la lutte, tous les agriculteurs souhaitent une externalisation
de la lutte par la mise en place de piégeage (12/12), de pH3 (12/12) et de Bromadiolone (11/12).
Pour cela, les agriculteurs de la commune de Siaugues-Sainte-Marie sont prêts à financer
annuellement 317 € ± 65 €.
28
3.1.6. Prévention et sensibilisation aux pullulations de campagnols
Au cours de l’enquête, nous nous sommes intéressés aux connaissances des agriculteurs
concernant les campagnols terrestres. Nous avons notamment essayé de savoir s’ils identifiaient
bien les différents indices de présence des principaux micromammifères prairiaux (taupe,
campagnols des champs et campagnols des champs). L’identification des indices étant la
première étape dans la lutte contre le campagnol terrestre, car elle permet de lutter de façon
précoce et raisonnée.
Pour la commune de Briffons, huit agriculteurs identifient correctement les indices de
présence de taupes et de campagnols terrestres tandis qu’un agriculteur à confondu les indices
de ces deux micromammifères. Pour les agriculteurs de la commune de Siaugues-Sainte-Marie,
six agriculteurs confondent les indices de présence tandis que les six autres les identifient
correctement.
Nous nous sommes ensuite intéressés aux sources d’information permettant aux
agriculteurs de réagir face à la présence de campagnols terrestres. La source d’informations
principale pour les agriculteurs de Briffons est le Groupement de Défense contre les
Organismes Nuisibles (GDON) (8/9), la presse agricole départementale (4/9) et nationale (3/9)
ainsi que des publications spécialisées issues de recherche Franc-comtoises (1/9). Le Bulletin
de Santé du Végétal (BSV) est également une source d’informations pour les agriculteurs. Sept
agriculteurs le consultent régulièrement pour s’informer sur la thématique des campagnols
terrestres tandis que deux ne le consultent pas.
Pour les agriculteurs enquêtés sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, la source
d’information principale est également le réseau du GDON (9/12). Ensuite viennent la presse
agricole départementale (5/12) et les consultations internet (1/12). Deux agriculteurs disent ne
pas/ou peu rechercher d’informations sur les campagnols terrestres. Lorsqu’on s’intéresse à la
consultation du BSV par les agriculteurs de la commune, seulement trois agriculteurs consultent
le BSV pour répondre à leurs interrogations relatives aux campagnols terrestres. Sans le savoir
certains agriculteurs le consultent dans la pression agricole départementale, « la Haute-Loire
Paysanne », mais ils ne l’identifient pas comme le BSV.
3.1.7. Perception variable du campagnol terrestre selon les agriculteurs
Au cours de l’entretien, nous avons demandé aux agriculteurs de définir « le campagnol
terrestre ». Les citations données ont été classées en différentes catégories de perception dans
le registre de : sa morphologie (M), sa place dans l’agrosystème (A) et sa nuisibilité (N). Les
agriculteurs pouvant décrire le campagnol dans plusieurs catégories de perception.
Concernant les définitions données sur la commune de Briffons, les citations se
distribuent dans le registre de nuisibilité (N=2/9), dans le registre intermédiaire à la nuisibilité
et la morphologie (NM=2/9) et dans le registre intermédiaire à la nuisibilité et la place dans
l’agrosystème (NA=5/9).
29
Figure 14 : Citations utilisées par les agriculteurs de Briffons
pour définir les campagnols terrestres lors des entretiens.
Concernant les définitions données sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, les
citations se distribuent dans le registre de la morphologie (M=4/11), dans le registre de la
nuisibilité (N=4/11) et dans le registre intermédiaire à la morphologie et la nuisibilité
(NM=3/11). Un agriculteur n’a pas donné de définition au campagnol terrestre.
Figure 15 : Citations utilisées par les agriculteurs de Siaugues-Sainte-Marie
pour définir les campagnols terrestres lors des entretiens.
Si l’on compare la perception des agriculteurs enquêtées sur les deux communes aux
catégories de réponses précédemment évoquées, il y a significativement plus d’agriculteurs qui
traitent à la Bromadiolone dans les catégories de perception « nuisible-morphologie »,
« nuisible », et « nuisible-place dans l’agrosystême » (Fisher's Exact Test for Count Data;
Alternative : two.sided, p= 0.0144).
La perception d’une pullulation dépend d’un seuil de tolérance qui est variable selon les
agriculteurs. Il dépend du niveau de population à partir duquel le coût des pertes et des
dommages subis justifie l’intervention et la lutte. Pour cela, nous nous sommes intéressés à
l’évaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre durant un cycle de
pullulation (2009-2014).
NUISBILITE (N) « Ravageur » « Problèmes de pertes »
« Nuisible » MORPGHOLOGIE (M)
PLACE DANS
L’AGROSYSTEME (A)
« Cohabitation »
« Ne doit pas exister »
« Rat » « Vilaine bête »
« Destructeur » « Envahisseur » « Intrus »
PLACE DANS L’AGROSYSTEME (A)
NUISIBLE (N) « Maladies »
« Saloperie de bête » « Coute de l’argent »
« Ingrate »
MORPHOLOGIE (M)
« Longues dents » « Pénibles
»
« Joli pelage »
« Jolie bête mais nuisibles »
« C’est un rat »
30
3.2. Evaluation économique de la lutte et de la présence du campagnol terrestre
durant un cycle de pullulation
3.2.1. Une lutte indirecte plus couteuse que la lutte directe
Le coût des méthodes de lutte mises en place contre le campagnol est apparu comme un
gros inconvénient à la lutte dans le discours des agriculteurs, que l’on se trouve sur la commune
de Briffons mais aussi sur celle de Siaugues-Sainte-Marie.
Concernant les méthodes de luttes directes mises en place entre 2009 et 2014 par les
agriculteurs de Briffons, le coût du piégeage a été estimé à 355,5 € ± 75 € (campagnols terrestres
et taupes) et le traitement à base de Bromadiolone à 4 403€ ± 1 148€, soit un coût de la lutte
directe de 4 759 € ± 1 154 € par exploitation. Pour la commune de Siaugues-Sainte-Marie, le
piégeage a été estimé à 121 € ± 69 €, le traitement à la Bromadiolone à 208 € ± 128€, soit un
coût de la lutte directe de 329 € ± 132 € par exploitation pour la durée du cycle.
Si l’on compare les coûts liés à l’achat de Bromadiolone aux caractéristiques des
exploitations enquêtées sur les deux communes, on observe que les exploitations agricoles qui
traitent à la Bromadiolone sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie sont celles qui ont les
chargements les plus élevés (Pearson's correlation, p= 0.028, ChargementsansBromadiolone =
0,60 ± 0.11 ; ChargementavecBromadiolone = 0,92 ± 0,13). Sur Briffons, il n’y a pas de
différence significative entre le chargement des exploitations qui traitent à la Bromadiolone et
les autres (Pearson's correlation, p= 0.12). Les exploitants de Siaugues-Sainte-Marie qui
traitent à la Bromadiolone sont plus sensibles aux campagnols terrestres et ne peuvent pas se
permettre de perdre des fourrages, de fait, ils traitent à la Bromadiolone pour réduire les
populations de campagnols terrestres sur leurs parcelles. Sur Briffons, on ne peut pas observer
de différences significatives car les agriculteurs enquêtés ont majoritairement luttés contre les
campagnols terrestres en utilisant de la Bromadiolone entre 2009 et 2014.
Concernant les méthodes de luttes indirectes mises en place entre 2009 et 2014 par les
agriculteurs de Briffons, les coûts relatifs aux différentes méthodes de lutte sont décrits dans le
tableau suivant :
Tableau 4 : Estimation des coûts moyens liés à la lutte indirecte entre 2009 et 2014.
Gazage Labour Hersage Broyage Entretien haie
Coût global
lutte indirecte
Briffons 849 €
± 385 €
186 €
± 148 €
10 240 €
± 1 140€
2 152 €
± 448 €
359 €
± 128 €
13 785 €
± 1 793 €
Siaugues 600 €
± 299 €
3 489 €
± 502 €
3 313€
± 446 €
222 €
± 108 €
3 680 €
± 960 €
11 304€
± 1 106 €
Le coût des méthodes de luttes directes et indirectes est de 18 544 € ± 2 168 € pour les
exploitations agricoles enquêtées sur la commune de Briffons et de 11 634 € ± 1 094 € pour
celles de la commune de Siaugues-Sainte-Marie. Cependant, les méthodes de lutte ne sont pas
le seul coût à imputer à la présence des campagnols terrestres sur les exploitations enquêtées.
31
3.2.2. Le campagnol terrestre : une menace pour la santé financière des
exploitations enquêtées
Au cours des entretiens, nous avons réalisés que les campagnols terrestres pouvaient
impacter plus largement l’économie des exploitations agricoles (Figure 14).
Pour les agriculteurs enquêtés sur la commune de Briffons, les autres coûts à imputer à
la présence des campagnols terrestres représentent 24 217 € ± 11 853 € et se composent
principalement de coûts liés aux rachats d’aliments et de fourrages pour compenser les pertes
de rendement fourrager qui représentent 23 229 € ± 11 823 € (soit 96% des coûts hors méthodes
de lutte). On retrouve également des coûts liés à la dégradation et à l’usure prématurée du
matériel (878 € ± 348 €, soit 4% des coûts hors méthodes de lutte), ainsi que des coûts liés aux
sursemis et à la fertilisation des parcelles pour réparer les dégâts de campagnols terrestres (110
€ ± 104 €, soit moins d’1% des coûts hors méthodes de lutte).
Figure 16: Moyenne des coûts supplémentaires liés à la présence des campagnols terrestres et estimés
par les exploitants agricoles enquêtés entre 2009 et 2014.
Pour les agriculteurs enquêtés sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, les autres
coûts à imputer à la présence des campagnols terrestres représentent 3 396€ ± 1 524 €. Ils se
composent de coûts liés aux pénalités liées à la baisse de qualité du lait (1 504 € ± 1351 €, soit
44% des coûts hors méthodes de lutte), aux rachats d’aliment (1 195 € ± 715 €, soit 35% des
coûts hors méthodes de lutte), à la dégradation du matériel (354 € ± 204 €, soit 10 % des coûts
hors méthodes de lutte), et aux sursemis de parcelles (279 € ± 182 €, soit 8% des coûts hors
méthodes de lutte).
Si on compare la moyenne des coûts supplémentaires liés à la présence des campagnols
terrestres et estimés par les exploitants agricoles des deux communes au pourcentage de prairies
permanentes présentes dans la SAU de chaque exploitation, on obtient un graphique
sensiblement équivalent à celui de la figure 17. Le pourcentage de prairies permanentes dans la
SAU agricole décrite lors des entretiens sur la commune de Briffons étant de 94,8% et de 48,2%
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie.
€0
€5 000
€10 000
€15 000
€20 000
€25 000
Briffons Siaugues
Baisse de qualité du lait
Sursemis
Matériel
Rachat d'aliment
32
Figure 17 : Moyenne des coûts supplémentaires liés à la présence des campagnols terrestres comparés
au ratio de prairies permanentes présentes dans la SAU de chaque exploitation agricole enquêtée.
Sur ces deux graphiques, on observe que les coûts reliés à la baisse de qualité du lait
sont plus importants pour les agriculteurs de la commune de Siaugues-Sainte-Marie. En effet,
les agriculteurs enquêtés sur la commune de Briffons compensent les pertes et la dégradation
des fourrages en achetant des fourrages de « bonnes qualités ». De fait, ils ne perçoivent pas
une perte de qualité du lait, cependant, les achats de fourrages sont très importants pour
compenser les pertes liées aux campagnols terrestres sur la commune de Briffons.
Les coûts supplémentaires liés à la présence des campagnols terrestres, entre 2009 et
2014, rapporté à l’hectare de Surface Toujours en Herbe de chaque exploitation enquêtée est de
280 ± 115 € sur la commune de Briffons (soit 46 ± 19 € /ha de STH/an) et de 62 ± 23 € sur la
commune de Siaugues-Sainte-Marie (soit 10 ± 4 € /ha de STH/an).
Le coût global lié à la présence des campagnols terrestres et à la lutte mises en place sur
les deux communes d’étude entre 2009 et 2014 est de 42 761 ± 12 836 €, soit 7 126 ± 2 139 €/an
pour la commune de Briffons et de 15 029 ± 2 319 €, soit 2 504 ± 386 €/an pour la commune
de Siaugues-Sainte-Marie.
Si l’on rapporte le coût global (2009 – 2014) à une année d’exploitation agricole et qu’on
le compare au montant de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE), on observe que le coût du
campagnol terrestre représente 16 % ± 28 % de l’EBE pour les exploitations agricoles enquêtées
sur la commune de Briffons (hors exploitation au forfait), et 8% ± 5 % de l’EBE des
exploitations agricoles enquêtées sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie (hors exploitation
au forfait).
Les marges de manœuvres dont les exploitants disposent pour palier l’aléa du
campagnol terrestre dépendent de facteurs techniques (fonctionnement, production,
économie…) mais également de facteurs anthropologiques.
€0
€5 000
€10 000
€15 000
€20 000
€25 000
€30 000
Briffons Siaugues
Baisse de qualité du lait
Sursemis
Matériel
Rachat d'aliment
33
3.3. Synthèse des freins et leviers pour les exploitations enquêtées
3.3.1. Etude des marges de manœuvres disponibles pour les agriculteurs pour
lutter contre le campagnol terrestre
3.3.1.1. Typologie des exploitations de Briffons :
Classe C1 : Une bonne organisation et une valorisation de l’herbe en sec
(Nombre d’agriculteurs =3) :
Axes caractéristiques :
+ Autonomie fourragère
+ Organisation de l’activité
+ Organisation de la production
+ Adéquation pousse de
l’herbe/production
+ Situation économique
Axes indifférents :
+ Mixité et flexibilité d’utilisation
des surfaces
+ Gestion du pâturage
La classe 1 se caractérise par des agriculteurs ayant une très bonne gestion de différents
axes : organisation du parcellaire, organisation de l’activité, autonomie fourragère, adéquation
pousse de l’herbe et production, situation économique. Leur position reste moyenne sur les axes
relatifs à la mixité d’utilisation des surfaces ainsi que celui de la gestion du pâturage.
Ainsi avec 2 UTH (contre 1.5 UTH en moyenne pour les exploitations enquêtées sur la
commune de Briffons), pour 39 ha et 38 UGB par UTH, les exploitations de ce groupe
parviennent à maitriser leur charge de travail. La production laitière de ce groupe
d’exploitation est de 370 000 litres de lait, soit une production par vache de 7 000 litres de lait
par lactation. Cette production est permise par une bonne autonomie alimentaire, avec une
valorisation de l’herbe en sec et un apport de concentrés dans la ration alimentaire de 1.4 tonne
d’aliment par vache et par an.
Scénarii d’évolution :
Les agriculteurs présents dans cette classe présentent une bonne organisation et sont
donc capables de s’organiser dégager du temps pour lutter contre les campagnols terrestres
mais aussi contre la taupe en basse densité.
Ils peuvent également améliorer la flexibilité d’utilisation des surfaces en implantant
des céréales dans l’assollement et/ou en augmentant la pression de pâturage sur les parcelles de
fauche.
Les agriculteurs de cette classe peuvent également optimiser l’action des prédateurs
naturels en installant des perchoirs/nichoirs ou bien encore réimplanter des haies. La
localisation des haies ainsi que l’implantation de culture dans l’assollement seront détaillées
dans la partie 3.2.2. Analyse du réseau de prairies.
0
2
4
6
8
10
Organisation de
parcellaire
Organisation de
l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/herbe
Situation
économique
Classe 1 - Briffons
5217 4324 4443 moyenne
34
Classe C2 : Une bonne organisation de l’activité mais une gestion du pâturage à
améliorer (Nombre d’agriculteurs =4) :
Axes caractéristiques :
+ Adéquation pousse de
l’herbe/production
+ Organisation de l’activité
+ Organisation du parcellaire
Axes indifférents :
+ Mixité et flexibilité
d’utilisation des surfaces
+ Autonomie fourragère
+ Gestion du pâturage
+ Situation économique
La classe2 se caractérise par des agriculteurs ayant une très bonne gestion de l’herbe et
une bonne gestion de l’équilibre entre la production et la pousse de l’herbe. Ils ont également
une bonne organisation de l’activité. Leur position reste moyenne sur les autres axes :
organisation du parcellaire, mixité de l’utilisation des surfaces, autonomie fourragère, gestion
du pâturage.
Avec 1.5 UTH pour 48 Ha, 54 UGB et 209 000 litres de quotas par UTH, les
exploitants de ce groupe ont une bonne organisation de l’activité, ils maitrisent leur charge de
travail. La production laitière de ces exploitations est de 286 000 litres, soit une production par
vache de 6 750 litres de lait par lactation. Malgré une bonne adéquation entre la production et
la pousse de l’herbe, l’autonomie fourragère des exploitations est assez bonne. Les années
de pullulation peuvent fragiliser le système fourrager car les exploitations ne disposent pas ou
peu de stocks fourragers. Les pertes de rendement liées à la présence des campagnols terrestres
sont compensées par des achats de fourrages et d’aliments. La gestion du pâturage n’étant
pas optimale (temps de pâturage/pression de pâturage) elle peut favoriser l’installation et la
diffusion des campagnols terrestres.
Scénarii d’évolution :
Les agriculteurs présents dans cette classe présentent une bonne organisation de
l’activité et sont donc capables de s’organiser dégager du temps pour lutter contre les
campagnols terrestres mais aussi contre la taupe en basse densité.
Ils peuvent jouer sur la gestion du pâturage, en augmentant la période de pâturage des
animaux, en privilégiant le maintien d’un gazon court laissant peu de refus sur les parcelles et
donc peu de ressources alimentaires pour les campagnols et de meilleures conditions de chasses
pour les prédateurs (meilleure visibilité).
Ces agriculteurs de cette classe peuvent également optimiser l’action des prédateurs naturels
en installant des perchoirs/nichoirs ou bien encore réimplanter des haies. La localisation des
haies ainsi que l’implantation de culture dans l’assollement seront détaillées dans la partie 3.2.2.
Analyse du réseau de prairies.
0
2
4
6
8
10
Organisation de
parcellaire
Organisation de
l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/herbe
Situation
économique
Classe 2 - Briffons
3590 5510 3969 5842 moyenne
35
Classe 3 : un parcellaire bien organisé permettant une adéquation entre la
production et la pousse de l’herbe (Nombre d’agriculteurs=2) :
Axes caractéristiques :
+ Organisation du parcellaire
+ Adéquation pousse de
l’herbe/production
- Situation économique
Axes indifférents :
+ Organisation de l’activité
+ Autonomie fourragère
+ Gestion du pâturage
+ Mixte d’utilisation des surfaces
La classe 3 se caractérise par des
agriculteurs proches de la retraite
ou à la retraite depuis la réalisation
de l’enquête.
Avec seulement 1 UTH pour 69 ha et 67 UGB, les agriculteurs de cette classe sont
moins souples en termes d’organisation de leur activité (contrairement aux deux autres classes
d’agriculteurs, C1= 39 Ha - 38 UGB/UTH, C2 : 48 ha - 54 UGB/ UTH). De fait, les
propositions d’adaptations des systèmes ne pourront pas porter sur une augmentation de la
charge de travail car ces deux exploitations possèdent les temps d’astreinte les plus élevés sur
la commune de Briffons, soit 8h/jour contre 6,5h/jour en moyenne. A cause d’une organisation
de l’activité difficile, la gestion du pâturage n’est pas optimale (202 jours de pâturage contre
214 jours en moyenne pour les exploitations enquêtées de la commune). La pression de pâturage
étant plus faible (0,97 UGB/ha), les risques d’infestation en campagnols terrestres peuvent être
plus important. Sur le plan économique, ces exploitations ont une comptabilité soumise à la
déclaration de TVA. Il est donc difficile d’anticiper le problème du campagnol terrestre sur le
plan financier en gérant par exemple la trésorerie à l’échelle d’un cycle de pullulation.
Scénarii d’évolution :
Les agriculteurs de cette classe sont proches de la retraite. Auparavant impliqués dans
la lutte contre le campagnol terrestre on peut penser qu’ils souhaitent « lever le pied ». Les
actions de luttes sont donc limitées pour ce groupe d’agriculteurs.
On peut toutefois envisager de modifier des aspects techniques liés au fonctionnement
de l’exploitation en améliorant la gestion du pâturage et notamment en augmentant le temps de
pâturage ou en accentuant la pression de pâturage pour laisser le moins de refus possible sur les
parcelles. Les refus peuvent également être broyés pour limiter les habitats favorables aux
campagnols terrestres et favoriser l’action des prédateurs.
Ces agriculteurs de cette classe peuvent également optimiser l’action des prédateurs
naturels en installant des perchoirs/nichoirs ou bien encore réimplanter des haies. La
localisation des haies ainsi que l’implantation de culture dans l’assollement seront détaillées
dans la partie 3.2.2. Analyse du réseau de prairies.
0
2
4
6
8
10
Organisation de
parcellaire
Organisation de
l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/herbe
Situation
économique
Classe 3 - Briffons
392 335 moyenne
36
3.3.1.2. Typologie des groupes de lutte sur Briffons :
G1 : Les meneurs (Nombre d’agriculteurs =4) :
Les agriculteurs de ce groupe sont très impliqués
dans la lutte contre le campagnol terrestre. Ils
mobilisent des méthodes directes et indirectes.
Pour eux la lutte commence par la surveillance des
parcelles, ce qui leur permet de lancer des actions
en période de basse densité contre la taupe et les
campagnols terrestres. Ils mobilisent à la fois
l’utilisation de la Bromadiolone et l’utilisation du
PH3 en tant que de méthodes de lutte directes. Les
agriculteurs de ce groupe semblent motivés pour
continuer la lutte et mettre en place de nouvelles
méthodes alternatives.
G2 : Les volontaires (Nombre d’agriculteurs=4) :
Les agriculteurs de ce groupe luttent à la fois
directement par l’intermédiaire de traitement
mais aussi de façon indirecte en mettant en place
des méthodes de lutte alternatives.
On retrouve des exploitants impliqués avec
l’utilisation de Bromadiolone et de Ph3 mais qui
sont sceptiques vis-à-vis des méthodes de lutte
alternatives. On retrouve également des
agriculteurs lassés de la lutte, trouvant beaucoup
d’inconvénients à la lutte mais qui se disent prêts
à lutter de façon collective contre les campagnols
terrestres.
G3 : Les fatigués de la lutte (Nombre d’Agriculteurs=1) :
L’agriculteur présent dans cette classe est lassé
de la lutte et souhaite tout simplement arrêter la
lutte. Il pense que la nouvelle réglementation est
un nouvel obstacle à la lutte contre les
campagnols terrestres et ne souhaite plus
s’engager dans la lutte collective. Au cours des
appels téléphoniques réalisés avant les enquêtes
sur la commune de Briffons, de nombreux
agriculteurs n’ont pas souhaité participer à
l’enquête car « ils sont dégoutés de la lutte ».
L’agriculteur de cette classe représente une
stratégie montante sur la commune de
Briffons.
37
3.3.1.3. Typologie des exploitations sur Siaugues-Sainte-Marie :
C1 : Une bonne organisation de l’activité et une bonne autonomie
fourragère (Nombre d’agriculteurs =3) :
Axes caractéristiques :
+ Organisation de l’activité
+ Autonomie fourragère
+ Adéquation pousse de
l’herbe/productionSituation
économique
Axes indifférents :
+ Organisation du parcellaire
+ Mixité d’utilisation du
parcellaire
+ Gestion du pâturage
Les trois exploitations sont des exploitations individuelles, avec 1 UTH pour 49 Ha et
22 UGB, les agriculteurs de cette classe ont une très bonne organisation de l’activité. De
plus, une des exploitations ne dispose pas d’animaux et une deuxième prend uniquement des
animaux en pension ce qui leur permet d’avoir potentiellement du temps à consacrer à la lutte
contre les campagnols terrestres. Le faible effectif d’animaux induit une gestion du pâturage
non optimale, avec 0,34 UGB/ha, un temps de pâturage de 229 jours par an, et une conduite
des animaux en pâturage « libre », les refus se développent sur les parcelles favorisant les
campagnols terrestres. En contrepartie, l’autonomie fourragère des exploitations est très bonne,
les fourrages issus des prairies sont vendues ce qui permet un complément financier pour
l’exploitation.
Sur le plan économique, un des exploitants a une comptabilité soumise à la
déclaration de TVA. Il est donc difficile pour lui d’anticiper le problème du campagnol
terrestre sur le plan financier en gérant par exemple la trésorerie à l’échelle d’un cycle de
pullulation. Les deux autres ont des résultats courants par UTH négatif, on peut donc penser
que la lutte contre les campagnols terrestres ne sera un pas une priorité financière pour eux.
Scénarii d’évolution :
Ces exploitations ont une activité bien organisée ce qui peut leur permettre de se dégager
du temps pour lutter contre le campagnol terrestre. Leur situation économique peut être un frein
à la lutte cependant ils peuvent jouer sur une lutte précoce en basse densité pour limiter les
populations de taupes et de campagnols terrestres par le piégeage, l’utilisation de Ph3 et de
Bromadiolone. On peut également envisager une amélioration de la gestion du pâturage en
augmentant le temps de pâturage ainsi que la pression de pâturage pour limiter la présence de
refus sur les parcelles.
L’éloignement des parcelles étant faible il est impératif de jouer sur la composition et
l’agencement des éléments paysagers pour limiter la diffusion des campagnols terrestres sur le
territoire. Les agriculteurs de cette classe peuvent optimiser l’action des prédateurs naturels en
installant des perchoirs/nichoirs ou bien encore réimplanter des haies. La localisation des haies
ainsi que l’implantation de culture dans l’assollement seront détaillées dans la partie 3.2.2.
Analyse du réseau de prairies.
0
5
10
Organisation de
parcellaire
Organisation de
l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/herbe
Situation
économique
Classe 1 - Siaugues
410 1308 884 moyenne
38
C2 : Une bonne organisation du parcellaire pour une bonne utilisation de la
ressource en herbe (Nombre d’agriculteurs =3) :
Axes caractéristiques :
+ Mixité d’utilisation des surfaces
+ Organisation du parcellaire
+ Adéquation pousse
herbe/production
- Gestion du pâturage
Axes indifférents :
+ Organisation de l’activité
+ Situation économique
+ Autonomie fourragère
La classe C2 correspond à des exploitations dont le parcellaire est très bien organisé et
facile à exploiter. L’utilisation du parcellaire est donc facilitée ce qui permet une bonne
flexibilité d’utilisation des parcelles (alternance fauche-pâture) et une bonne valorisation de
l’herbe (adéquation entre la pousse de l’herbe et la production). Cependant la gestion du
pâturage n’est pas très bonne, les animaux pâturent peu de temps et laissent des refus sur les
parcelles ce qui peut être une source d’invasion de campagnols terrestres.
Les agriculteurs de cette classe sont éleveurs de bovins allaitants (2/3) et de bovins
laitiers (1/3). Les structures sont des exploitations individuelles, avec 76 ha et 61 UGB par
UTH, l’augmentation de la charge de travail par la mise en place de techniques de lutte directe
(Bromadiolone, piégeage, pH3) parait peut appropriée. Cependant, la gestion du pâturage
n’est pas optimale dans le cadre de la lutte contre les campagnols terrestres. Avec un temps de
pâturage de 209 jours par an, un chargement de 0.80 UGB/ha et une conduite « libre » des
animaux au pâturage, les refus peuvent se développer.
Scénarii d’évolution :
Ces exploitations se caractérisent par un parcellaire bien organisé permettant une bonne
utilisation de la ressource en herbe lorsqu’elle est disponible. Il y a une bonne alternance dans
l’utilisation des parcelles (alternance fauche-pâture) mais la gestion du pâturage n’est pas
optimale. L’organisation de l’activité n’étant pas très bonne, il est essentiel de proposer des
améliorations qui demandent peu de temps pour ne pas décourager les agriculteurs.
On peut envisager la mise en place de céréales dans l’assollement pour casser la
dynamique de pullulation sur les prairies. Cette opération permet de détruire l’habitat des
campagnols mais aussi de détruire leur ressource alimentaire. Ces céréales pourraient ainsi être
autoconsommées sur les exploitations en les incorporant à la ration alimentaire des animaux.
Pour ne pas impacter l’activité et augmenter la charge de travail, on peut envisager de faire
réaliser ses travaux par des entreprises spécialisées.
La gestion du pâturage n’étant pas optimale, il est essentiel d’augmenter la sévérité du
pâturage. Ceci permettrait de limiter les refus et de mieux gérer la hauteur d’herbe. Des mesures
relatives à l’implantation de nichoirs/perchoirs pourraient être proposées aux agriculteurs ainsi
que la réimplantation de haies (Cf. 3.2.2. Analyse du réseau de prairies).
0
2
4
6
8
10
Organisation
de parcellaire
Organisation
de l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/her
be
Situation
économique
Classe 2 - Siaugues
419 1652 3644 moyenne
39
C3 : Une charge de travail maitrisée et une bonne autonomie fourragère
(Nombre d’agriculteurs =6) :
Axes descripteurs :
+ Autonomie fourragère
+ Organisation de l’activité
+ Mixité d’utilisation des surfaces
+ Adéquation pousse de
l’herbe/production
+ Situation économique
- Gestion du pâturage
Axes indifférentes :
Organisation du parcellaire
La classe C3 se caractérise par une bonne organisation de l’activité et une bonne
autonomie fourragère. Il existe une bonne adéquation entre la production et la pousse de l’herbe
ainsi qu’une bonne mixité dans l’utilisation des surfaces (alternance fauche-pâture).
Par rapport aux autres exploitations agricoles enquêtées sur la commune de Siaugues-
Sainte-Marie, cette classe d’agriculteur semble la plus flexible par rapport à la gestion des
campagnols terrestres. Les exploitations présentent une très bonne situation économique
ainsi qu’une bonne organisation de l’activité et du parcellaire. Les vêlages sont bien repartis
dans l’année ce qui permet une production de lait étalée dans l’année. Les agriculteurs de cette
classe privilégient la valorisation de l’herbe en sec au détriment de la gestion du pâturage. En
effet, la gestion du pâturage n’est pas optimale dans le cadre de la lutte contre les campagnols
terrestres.
Scénarii d’évolution :
Les exploitants de cette classe présentent une bonne organisation de l’activité et sont
donc capables de pouvoir se dégager du temps pour lutter contre le campagnol terrestre. Ainsi,
ils peuvent renforcer la lutte précoce, en basse densité, contre la taupe et les campagnols
terrestres. Ils peuvent par exemple raisonner et cibler les traitements en basse densité grâce à
une surveillance accrue.
Ils peuvent également mettre en place des actions mécaniques sur les parcelles comme
l’utilisation du rouleau à plots qui reproduit l’effet du pâturage, multiplier les passages de herse
pour faciliter la reconnaissance des indices frais. Enfin, pour mieux gérer la présence de refus,
ils peuvent augmenter la fréquence de broyage ou bien encore augmenter la sévérité du pâturage
en imposant un pâturage au fil des animaux sur les parcelles avant l’hiver.
Pour finir, la réimplantation et l’entretien d’abris pour les prédateurs (Haies, perchoirs)
peuvent également être un plus dans la lutte. En effet, là encore ils demandent essentiellement
des moyens humains pour leur mise en œuvre. Des améliorations paysagères peuvent également
être apportées pour fragmenter l’habitat des campagnols terrestres (Cf. 3.2.2. Application du
modèle des graphes aux deux communes d’étude).
0
5
10
Organisation de
parcellaire
Organisation de
l'activité
Fléxibilité dans
l'utilisation des
parcelles
Autonomie
fourragere
Gestion du
paturage
Adéquation
production/herbe
Situation
économique
Classe 3 - Siaugues
2901 1445 2459 1145
1139 4033 moyenne
40
3.3.1.4. Typologie des groupes de lutte pour Siaugues-Sainte-Marie :
G1 : Les meneurs motivés par la lutte (n=3) :
Les agriculteurs de ce groupe sont très
impliqués dans la lutte. Ils mobilisent
des méthodes directes et indirectes.
Pour eux la lutte commence par la
surveillance des parcelles, ce qui leur
permet de lutter en basse densité. Ils
mobilisent à la fois le piégeage,
l’utilisation de la Bromadiolone et
l’utilisation du ph3 en tant que de
méthodes de lutte directes. Les
agriculteurs de ce groupe semblent
motivés pour continuer la lutte et mettre
en place de nouvelles méthodes.
G2 : Les pas convaincus de
la lutte indirecte (n=4):
Les agriculteurs de cette classe
s’engagent peu dans la lutte à cause
ses inconvénients. De plus, ils ne sont
pas convaincus de l’efficacité des
méthodes alternatives (broyage des
refus, installation de perchoirs…).
Cependant, tous se disent prêt à mettre
en place une lutte collective. En effet,
certains d’entre eux se sont démobilisés
à cause de voisins inactifs rendant leurs
efforts inutiles.
G3 : Les volontaires (n=5) :
Cette dernière classe regroupe des
agriculteurs qui ne sont pas convaincus
par le traitement chimique à base de
Bromadiolone et l’utilisation du PH3
mais ils semblent ouverts à l’utilisation
de méthodes de lutte alternatives. Ainsi
ils ne pratiquent pas ou peu la lutte
directe. Ils sont contre les traitements à la
Bromadiolone car contraire à leurs
principes, ou jugés inefficace, et contre le
ph3 qu’ils connaissent peu et là encore
contre nature. En revanche, ils mobilisent
certains outils de lutte
indirecte/alternatives. Ils se disent prêts à
lutter de façon collective en respectant leur idéologie.
0
2
4
6
8
10
Potentiel à
lutter
Pratiques de
lutte directe
Pratiques de
lutte indirecte
Groupe 3 - Siaugues
1652
884
1139
3644
4033
Moyenne
41
3.3.1.5. Croisement des typologies agronomiques et anthropologiques
Si l’on s’intéresse à la répartition des exploitations enquêtées selon leur classe et leur
groupe de lutte, on observe qu’un système d’exploitation ne prédétermine pas une réponse
commune en termes de lutte (Tableau 5 et 6). On retrouve en effet des exploitations de la classe
1 dans différents groupes de lutte alors que les systèmes agricoles sont proches techniquement.
Tableau 5 : Répartition des exploitations agricoles enquêtées
sur la commune de Briffons selon leur classe et leur stratégie de lutte.
Classe d’exploitation
Groupe
de lutte
C1 C2 C3
G1 2* 1 1
G2 0 3 1
G3 1 0 0
* Nombre d’exploitations agricoles par classe et par groupe de lutte (n=9)
■ Stratégie de contrôle / ■ Stratégie d’adaptation / ■ Pas de réponse spécifique
Tableau 6 : Répartition des exploitations agricoles enquêtées
sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie selon leur classe et leur stratégie de lutte.
Classe d’exploitation
Groupe
de lutte
C1 C2 C3
G1 0* 0 3
G2 2 1 1
G3 1 2 2
* Nombre d’exploitations agricoles par classe et par groupe de lutte (n=12)
■ Stratégie de contrôle / ■ Stratégie d’adaptation / ■ Pas de réponse spécifique
Le volet agronomique de l’étude permet de réaffirmer qu’à système de production
équivalent, toutes les exploitations agricoles n’ont pas les mêmes marges de manœuvres
(Michelin Y. et al., 2014).
A travers ces enquêtes, on retrouve des stratégies de lutte différenciées selon les agriculteurs.
Elles sont plus ou moins efficaces quant à la gestion des populations de campagnols terrestres
mais elles assurent un bon compromis entre les caractéristiques des exploitations, leurs
contraintes, leurs objectifs, la motivation des agriculteurs mais aussi leur façon de penser. On
retrouve des stratégies similaires à celle identifiées dans de précédentes études (Michelin Y. et
al,. 2014) :
o Une stratégie de contrôle :
Cette stratégie permet aux agriculteurs de limiter les pertes en fourrages dues à la
présence de campagnols terrestres. Cette stratégie résulte de système peu flexible vis-à-
vis des campagnols terrestres. Les agriculteurs ne peuvent pas se laisser déborder par
les campagnols sous peine de fragiliser très fortement leur système. De fait, les
agriculteurs luttent en basse densité contre les campagnols terrestres et la taupe, ils
tentent de mobiliser l’ensemble des techniques de la boîte à outils pour limiter l’impact
des campagnols terrestres sur le fonctionnement global de leur exploitation agricole.
42
o Une stratégie d’adaptation :
Cette stratégie est permise par des systèmes disposant de marges de manœuvres
importantes et donc flexible et terme d’organisation. Les agriculteurs privilégient le
stockage des fourrages durant les bonnes années pour les réutiliser en période de manque
(année de pullulation, sécheresse…). Les agriculteurs ayant cette stratégie tentent
d’intégrer le phénomène de pullulation de campagnols terrestres dans la logique de
fonctionnement de leur exploitation. Ils minimisent l’impact des campagnols terrestres
en anticipant les cycles (lutte en basse densité, augmentation des capacités de stockage,
mise en place de la boîte à outils).
o Une stratégie de non réponse :
Cette stratégie correspond à des exploitants en fin de carrière, des exploitants lassés par
la lutte contre les campagnols terrestres qu’ils jugent inefficaces ou bien encore des
exploitations dont l’orientation « désensibilise » l’exploitant aux impacts du campagnol
terrestre. Pour ces exploitants, malgré un impact réel, la présence des campagnols
terrestres ne nécessite pas d’intervenir et de mettre en place des mesures de lutte.
Pour proposer les mesures les plus adaptées aux exploitations et à leurs contraintes, il
est essentiel de bien comprendre le fonctionnement des exploitations agricoles et de comprendre
comment le campagnol terrestre l’affecte. Cela permet d’apprécier techniquement ce qui est
faisable pour les exploitations agricoles. Cependant, l’approche technique de la problématique
ne suffit pas car les agriculteurs peuvent avoir des perceptions et des stratégies de lutte
différentes. A niveau d’infestation similaire, les agriculteurs ne perçoivent pas les dégâts de la
même façon. Cependant, bien que des mesures techniques à l’échelle des exploitations agricoles
doivent être proposées au cas par cas, il est essentiel que l’ensemble des exploitations
s’engagent collectivement dans la lutte contre les campagnols terrestres pour renforcer
l’efficacité des méthodes mises en place.
De plus, une réflexion plus large à l’échelle paysagère peut être envisagée en intégrant
les données techniques et anthropologiques relatives au fonctionnement des exploitations
agricoles. Ainsi pour une commune donnée, on pourra proposer des aménagements paysagers
en cohérence avec les systèmes agricoles décrits et le potentiel des agriculteurs à lutter contre
les campagnols terrestres.
43
3.3.2. Analyse du réseau de prairies (Cf. Annexes 4 et 5) :
Les surfaces des deux communes sont équivalentes, mais la composition de leurs
paysages est différente. La commune de Briffons est caractérisée par une proportion de prairie
plus importante que la commune de Siaugues qui présente plus de cultures (Figures 18 et 20).
Cette différence de composition influe sur la configuration du paysage et par conséquent sur la
structure des deux graphes modélisés. On observe alors sur Briffons un maillage du réseau de
prairies beaucoup plus dense que celui de Siaugues (Figures 19 et 21).
Figure 18 : Taches de prairie et chemins de moindres coûts modélisés sur la commune de Briffons.
44
Figure 19 : Graphe paysager sur la commune de Briffons.
Figure 20 : Taches de prairie et chemins de moindres coûts modélisés sur la commune de Siaugues.
45
Figure 21 : Graphe paysager sur la commune de Siaugues.
Les figures 21 à 24 représentent les 30 meilleurs îlots de prairie à convertir en culture
ou sur lesquels peuvent être mises en place des mesures de lutte sur chaque commune. Chaque
carte est à rapprocher de la figure 20 représentant le taux de variation de la connectivité globale
du réseau en cumulant le retrait de chaque îlot.
Le scénario 1 correspond à une vision directive de la lutte (c’est le modèle qui décide).
Tous les îlots sont testés et les 30 meilleurs sont cartographiés. Ce scénario a été testé en
utilisant un graphe planaire puis un graphe complet. Pour ce scénario, la différence majeure
entre l’utilisation d’un graphe planaire et d’un graphe complet réside dans la plus grande
résilience du réseau aux différents retraits. En comparant l’évolution des deux courbes (planaire
et complet) pour chaque commune (figure 20), on remarque la présence de « sauts » sur les
courbes correspondant aux graphes planaires, alors que les courbes correspondant aux graphes
complets sont plus régulières. Le retrait d’îlots de prairie dans les deux graphes planaires
entraîne également une diminution plus forte de la connectivité globale du réseau (-80% à -
85%) par rapport aux graphes complets (-30% à -45%). Ces différences s’expliquent par le plus
grand nombre de liens présents dans le graphe complet augmentant la redondance des parcours
possibles dans le graphe. Ce type de graphe offre alors l’avantage de représenter les
déplacements et les adaptations des individus face à une perturbation au sein du graphe de
manière plus réaliste.
46
Comparativement, les îlots sélectionnés par le modèle pour être retirés du graphe ne sont
pas les mêmes entre les graphes planaires et les graphes complets (figure 21 à 24). Comme nous
venons de le voir, le graphe complet offre une vision plus réaliste de la structure du réseau et
les résultats obtenus sur les deux communes concernant les graphes complets sont alors plus
robustes. Cependant, les résultats obtenus sur les graphes planaires peuvent néanmoins être
intégrés dans la lutte afin de compléter les mesures de mise en culture des îlots. Un graphe
planaire va représenter les déplacements sur une courte durée, « de proche en proche », ainsi,
des moyens de lutte alternatifs sur les îlots identifiés sur les graphes planaires peuvent être
envisagés (piégeage, installation de mats à rapace…).
Figure 22 : Variation de la métrique PC en fonction du retrait de chaque îlot de prairie identifiés par la
modélisation du scénario 1 ; Gris : Briffons, graphe planaire ; Jaune : Siaugues, graphe planaire ;
Orange : Siaugues, graphe complet ; Bleu : Briffons, graphe complet.
-90
-80
-70
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
0 5 10 15 20 25 30
Var
iati
on
de
la c
on
nec
tivi
té %
Etapes
47
Figure 23 : Briffons : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe planaire
dans lequel tous les nœuds sont candidats à la conversion en culture (scénario 1).
Figure 24 : Siaugues : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe planaire
dans lequel tous les nœuds sont candidats à la conversion en culture (scénario 1).
48
Figure 25 : Briffons : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe complet
dans lequel tous les nœuds sont candidats à la conversion en culture (scénario 1).
Figure 26 : Siaugues : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe complet
dans lequel tous les nœuds sont candidats à la conversion en culture (scénario 1).
49
Le scénario 2 se fonde sur le potentiel des agriculteurs à mettre en place des mesures de
lutte contre les campagnols terrestres et sur la capacité des prairies naturelles à être converties
en culture. Pour la commune de Briffons 16 îlots sont candidats, et 27 pour la commune de
Siaugues. Comparativement au scénario 1, la diminution de la connectivité dans les deux
communes suite aux retraits des îlots candidats est plus faible et plus lente (-3,5% à -4,5%).
Deux raisons majeures expliquent ce résultat. Au cours de l’enquête, tous les exploitants de
chaque commune n’ont pas été interrogés, certains ne souhaitant pas répondre. Par conséquent,
les îlots potentiellement candidat au retrait sont à la fois moins nombreux, mais également
répartis de manière moins uniforme que dans le scénario 1.
Figure 27 : Briffons : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe complet
dans lequel quelques nœuds présélectionnés sont candidats à la conversion en culture (scénario 2).
Figure 28 : Variation de la métrique PC en fonction du retrait de chaque îlot de prairie identifiés par
la modélisation du scénario 2 ; Rouge : Briffons, graphe complet ; Bleu : Siaugues, graphe complet.
-5
-4,5
-4
-3,5
-3
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0 5 10 15 20 25
Var
iati
on
de
la c
on
nec
tivi
té %
Etapes
50
Figure 29 : Siaugues : Localisation et hiérarchisation des îlots de prairie à partir d’un graphe
complet dans lequel quelques nœuds présélectionnés sont candidats à la conversion en culture
(scénario 2).
51
3.4. Limites de l’étude
3.4.1. Un échantillon basé sur l’adhésion au réseau FREDON/FDGDON
Afin de faciliter la prise de contact avec les agriculteurs, une grande partie des enquêtes
a été réalisée auprès d’agriculteurs adhérents au réseau FREDON/FDGDON. L’échantillon
pourrait paraitre biaisé car il n’est pas représentatif de l’ensemble des agriculteurs des
communes. On peut aussi penser que les agriculteurs adhérents à ce réseau sont déjà engagés
dans une démarche de lutte contre les campagnols terrestres. Malgré cela, les résultats ont
montré une certaine diversité dans l’application de mesures de lutte contre les campagnols
terrestres, avec des stratégies de lutte variées au sein des deux communes d’étude.
3.4.2. Les enquêtes et leur contenu
Le guide d’entretien a été construit dans le but de répondre aux objectifs qui étaient (1)
d’étudier les mesures de lutte mises en place par les agriculteurs pour lutter contre les
campagnols terrestres ; (2) de faire le lien entre les moyens de lutte mis en place et la présence
des campagnols terrestres et (3) de démontrer que la lutte collective permet le déclin des
populations de campagnols terrestres.
Les objectifs (2) et (3) n’ont pas été totalement atteints. En effet, pour démontrer les
effets des moyens de lutte sur les populations de campagnols terrestres, il est impératif de mettre
en place un suivi pluriannuel des populations de campagnols terrestres à la parcelle et de suivre
l’évolution de ces populations en fonction des différentes mesures mises en place (mécaniques,
chimiques, biologiques, agronomiques…). Les agriculteurs enquêtés ont bien illustré le fait
que la lutte était efficace mais sur une courte période. Le manque de lutte collective induisant
un retour des campagnols terrestres sur les parcelles de lutte. Pour atteindre l’objectif (2), une
surveillance plus fine du territoire doit être mise en place sur des zones témoins. Concernant
l’objectif (3), les enquêtes ont permis de révéler qu’il existait des collectifs de lutte mais pas de
réelle lutte collective. De fait, il a été difficile de montrer que la lutte collective permet un déclin
des populations de campagnols terrestres.
Les luttes mises en place ont été étudiées de façon globale de 2009 à 2014 pour chacune
des exploitations enquêtées, puis de façon plus précise pour l’année 2014. Ainsi les agriculteurs
ont pu décrire, les actions mises en place sur chacune de leurs parcelles. Cependant, en 2014,
les communes d’étude se trouvaient en période de basse densité. Pour Siaugues-Sainte-Marie,
certains lieux-dits n’apparaissent pas comme des secteurs de lutte alors que les agriculteurs
luttaient habituellement dans ces secteurs. De plus, dans l’estimation économique de la lutte,
l’ensemble des mesures de lutte alternatives ont été chiffrées (labour, hersage, broyage,
entretien des haies), alors qu’elles font partie des pratiques « spécifiques » aux zones d’élevage
de montagne. Cependant, si elles n’avaient pas été intégrées au calcul, les résultats auraient
montrés une lutte quasi inexistante sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie alors que les
agriculteurs mettent bien en place des mesures de lutte directe et surtout indirecte.
Concernant l’estimation des coûts globaux liés à la présence des campagnols terrestres
de 2009 à 2014, sur la commune de Siaugues-Sainte-Marie, les coûts paraissent faibles, mais
peuvent ne pas représenter les coûts totaux. En effet, il aurait été intéressant de demander aux
agriculteurs s’ils ont eu des pertes au niveau des ventes de culture lors des années de pullulation.
Certains agriculteurs ayant pu compenser les pertes des prairies en alimentant leurs animaux
avec des cultures qu’ils auraient vendues s’ils n’avaient pas subi de pullulation.
52
~ Conclusion ~
Cette étude visait à : (1) étudier les mesures de lutte mises en place par les agriculteurs
de Briffons et de Siaugues-Sainte-Marie pour lutter contre les campagnols terrestres ; (2)
d’évaluer les conséquences de ces mesures sur les populations de campagnols terrestres ; (3)
faire la synthèse des freins et des leviers envisageables pour limiter l’impact des campagnols
terrestres sur les exploitations agricoles.
Au cours des enquêtes, nous avons observé que les agriculteurs des deux communes
étaient sensibilisés à la problématique des campagnols terrestres. La « boîte à outils » est utilisée
de façon différente selon les communes. Sur Briffons, les agriculteurs privilégient la lutte
directe en basse densité tandis que sur Siaugues-Sainte-Marie, la lutte indirecte est privilégiée.
La lutte contre les campagnols ainsi que sa présence ont un coût non négligeable sur l’économie
des exploitations agricoles enquêtées. Au vu des résultats, il semblerait que la monoculture de
l’herbe, amplifie l’impact économique. Sur Siaugues-Sainte-Marie, la polyculture préserve les
agriculteurs de pertes économiques trop importantes.
Un des facteurs limitant demeure le temps consacré à la mise en place des méthodes de
lutte. Les agriculteurs sont prêts à prendre [en partie] en charge l’externalisation de la lutte. Ils
sont cependant en attente de nouvelles solutions agronomiques, mécaniques, biologiques et
chimiques plus adaptées aux exploitations agricoles actuelles et qui permettent de maintenir les
populations de campagnols terrestres en basse densité. Il est essentiel de trouver des moyens
financiers pour accompagner les agriculteurs (indemnisation des pertes) mais aussi pour animer
et suivre la mise en place de ces actions.
Un contrat de lutte tel que celui proposé par le réseau FREDON/FDGDON prévoit
l'enregistrement des pratiques agricoles ainsi qu’une surveillance biologique des parcelles. Cela
permettrait à terme d'avoir les éléments nécessaires pour parvenir à étudier plus finement les
mesures de lutte et leur impact sur les populations de campagnols terrestres, comme il était
envisagé de le faire dans cette étude. Pour inciter les agriculteurs à rentrer dans une démarche
plus collective, des pourparlers sont en cours pour indemniser les luttes grâce au FMSE (Fonds
National Agricole de Mutualisation Sanitaire et Environnementale).
Cette étude montre une fois de plus que la lutte est pratiquée à l'échelle de l'exploitation
sur un nombre important de parcelles herbagères. L’application du modèle des graphes permet
de démontrer qu'en intégrant stratégiquement du travail du sol (labour) sur un territoire, on
pourrait rendre l'habitat deux fois plus difficile à traverser pour les campagnols terrestres.
Cependant, le nombre d'exploitants entrant dans une démarche collective est limité. D’autant
plus que de nombreux agriculteurs abandonnent les luttes pour diverses raisons (temps, coût,
manque d’efficacité, contraintes administratives et environnementales...). La difficulté, est que
pour arriver à mettre en œuvre ce concept, les agriculteurs doivent s'associer collectivement
pour mettre en place des mesures précises et localisées sur plusieurs communes et bien au-delà
des frontières de leur exploitation agricole, sans certitudes de réussite sur le long terme. Il
faudrait en étudier les conséquences économiques à l’échelle de la région et en définir les
paramètres à une échelle plus large que celle de l’exploitation agricole.
53
Certaines mesures proposées visent à changer l’occupation des sols, en changeant les
prairies en cultures (habitat défavorable aux campagnols terrestres). La nouvelle réforme de la
Politique Agricole Commune, concernant la gestion des prairies, prévoit un assouplissement de
la réglementation en autorisant leur retournement si le ratio régional de prairies n’évolue pas de
plus de 5% au cours d’une année. De plus, la mise en application de ces mesures devra
également prendre en compte la localisation des prairies sensibles (prairies zones Natura 2000),
où la réglementation prévoit une interdiction stricte de retournement de ces espaces.
Le labour n’étant pas autorisé dans tous les secteurs, les agriculteurs enquêtés souhaitent
que soit étudier des techniques de travail superficiel des sols à l’aide de décompacteur de type
« Hélios » ou « Herbasol ». Ces outils permettent l’aération des sols en profondeur (20-25 cm),
le développement des micro-organismes, la minéralisation des sols, l’augmentation de la
production de biomasse et la destruction des galeries de rongeurs. L’achat de ce matériel
pourrait se faire par l’intermédiaire de Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA)
avec une possibilité de financement à hauteur de 60% par les aides publiques.
Pour conclure, les enquêtes ont permis de révéler qu’il existe des collectifs de lutte mais
pas une lutte collective, voir au contraire une démobilisation des agriculteurs face aux résultats
peu encourageants de la lutte. L’accès au FMSE pourrait permettre de remobiliser les
agriculteurs dans la lutte contre les campagnols terrestres. Pour y accéder, un arrêté préfectoral
de lutte obligatoire contre les campagnols terrestres doit être pris par le préfet. Cela permettrait
aux agriculteurs d’accéder au remboursement intégral des frais relatifs à la lutte, reste à définir
les conditions d’accès à ce fond en accord avec les volontés des acteurs concernés par cette
problématique. Pour tous les agriculteurs le versement d'aides financières pour indemniser les
luttes contre les campagnols terrestres serviraient à maintenir la compétitivité des exploitations
agricoles.
~ Bibliographie ~
Couval G., Truchetet D., Coeurdassier M., Michelin Y., Jacquot M., Giraudoux P., Berny P., Decors A.,
Morlans S., Quintaine T., Renaude R., 2013, Pullulation de campagnols terrestres : quels enjeux ? Un
ravageur qui pose des problèmes par lui-même mais aussi par la lutte raisonnée menée contre lui, et
une réglementation qui évolue. PHYTOMA, n°664, mai 2013, page 29-32
Couval G., Truchetet D., Coeurdassier M., Michelin Y., Jacquot M., Giraudoux P., Berny P., Decors A.,
Morlans S., Quintaine T., Renaude R., 2013, Lutte raisonnée contre le campagnol terrestre. Approche
systémique, boîte à outils, étude agro-anthropologique… De quoi s’agit il? On va l’expliquer. Et
montrer leur utilité. PHYTOMA, n°664, mai 2013, page 33-36.
Delattre P., Giraudoux P., 2009, Le campagnol terrestre – prévention et contrôle des populations.
Editions QUAE, Versailles. Collection Savoir-faire, 363 pages
Delattre P. 2002 Les causes des pullulations : bilan des connaissances scientifiques, solutions et voies
de recherche. In Colloque Prairies d'altitude et pullulations de campagnols, pratiques de lutte et enjeux
environnementaux. (Prefecture, U et CR Franche-Comté), Besancon (25), France.
DISAR, 2014, « Données en ligne, DISAR », Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la
forêt, 2014 [en ligne] consulté le 18/05/2015, https://stats.agriculture.gouv.fr/disar/
Foltête J.C., Giraudoux P., 2012. A graph-based approach to investigating the influence of the landscape
on population spread processes. Ecological Indicators 18: 684-692.
FREDON Franche-Comté - site campagnols.fr, 2014, 2014, Le campagnol terrestre : le portail de la
lutte intégrée contre le campagnol terrestre, Consulté en avril 2014 sur campagnols.fr :
http://www.campagnols.fr
Giraudoux P., Delattre P., Foltete JC., Josselin D., Defaut R., Truchetet D., 2002, Les « vagues
voyageuses » du campagnol terrestre en Franche-Comté », [En ligne] consulté le 09/05/2014
Lebon C., 2014, « Auvergne, Mémento de la statistique agricole » Agreste Auvergne, Numéro 132
septembre 2014 [en ligne] consulté le 18/05/2015,
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/R8314C01.pdf
Note P., 2001, Etude de la dynamique de prolifération du Campagnol terrestre (Arvicola terrestris)
selon les caractéristiques paysagères à l’échelle régionale en Auvergne. Mémoire de fin d’études ENSA
de Rennes, 41 p.
Michelin Y., Coulaud F., Morlans S., Ingrand S., 2014, Pullulations de campagnols terrestres :
perception du phénomène, impact sur les systèmes bovins laitiers de Franche-Comté et perspectives
pour l’action. Fourrages n° 220, décembre 2014, page 285-290.
Morilhat, C., 2005, Influence du système sol–végétation–pratiques agricoles des prairies franc-
comtoises sur la dynamique de population de la forme fouisseuse du campagnol terrestre (Arvicola
terrestris scherman shaw, 1801) (Doctoral dissertation, Université de
Franche-Comté), 9 novembre 2005, 209 pages
Pérès Jean-Luc, 2014, « Couts prévisionnels indicatifs 2014 des matériels agricoles » Chambres
d'Agriculture France, 2014 [en ligne] consulté le 18/05/2015, http://www.loir-et-
cher.chambagri.fr/fileadmin/documents/Agro_equipements/CPI_2014_GC_Elevage.pdf
Perrot E., 2014, Etat des lieux de la situation des élevages bovins allaitants de Bourgogne vis-à-vis des
pullulations de campagnols terrestres, mémoire de fin d’étude d’ingénieur, VetAgroSup, AgrosupDijon,
FREDON Bourgogne, 40 p + annexes
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire utilisé pour les enquêtes en exploitation agricole 1
ANNEXE 2 : Description des axes synthétiques 19
ANNEXE 3 : Grille d’analyse pour les communes d’étude 23
ANNEXE 4 : Powerpoint de la réunion communale de Briffons – 3/09/2015 27
ANNEXE 5 : Powerpoint de la réunion communale de Siaugues – 2/09/2015 42
1
ANNEXE 1 : Questionnaire utilisé pour les enquêtes en exploitation agricole
Questionnaire pour l’étude des territoires
de Siaugues-Sainte-Marie et Briffons :
Etude des méthodes de lutte mises en place par les éleveurs
pour lutter contre le campagnol terrestre.
Nom de l’exploitation :
N° de SIRET :
N° de PACAGE :
Téléphone :
Courriel :
Adresse :
Date de l’enquête : Enquêteur :
2
Objectifs de l’étude :
o Faire le lien entre les moyens mis en place et la présence de campagnols terrestres sur
les communes de Siaugues et Briffons ;
o Démontrer que la lutte collective permet le déclin durable des populations de
campagnols terrestres
Outils qui seront mis en place pour atteindre les objectifs :
o Caractériser les exploitations agricoles des communes de Siaugues et Briffons ;
o Comprendre comment le campagnol terrestre impacte chaque exploitation et à quelle
fréquence la problématique apparait sur l’exploitation ;
o Identifier les mesures de lutte mises en place par les éleveurs ;
o Evaluer leur impact sur les populations de campagnols ;
o Estimer le coût économique de la lutte et d’une pullulation sur l’exploitation ;
o Faire le point sur les mesures de lutte les mieux adaptées pouvant être mises en place
pour améliorer la situation des communes de Siaugues et Briffons en prenant en
compte les systèmes agricoles en place et les caractéristiques paysagères des
communes
Déroulement de l’enquête :
Cet entretien va se dérouler en plusieurs parties, à savoir une présentation générale de
l’exploitation, de l’organisation de votre parcellaire ainsi que de vos productions animales.
Nous reviendrons ensuite sur la problématique du campagnol terrestre au sein de votre
exploitation agricole.
Documents nécessaires avant l’enquête :
- Carte du parcellaire (N° Pacage ou format papier à domicile)
- Comptabilité d’exploitation 2012-2013
- Déclaration PAC 2014
3
1. Présentation de l’EA
Pouvez-vous me présenter votre exploitation agricole ?
Statut de l’exploitation:
UTH :
- Exploitant :
- Familial :
- Salarié :
Temps d’astreinte (heure/jour) (max-min) :
Date d’installation de chaque UTH :
Surface totale de l’exploitation (ha) :
- Fermage/Propriété :
- SAU :
- Terres labourables
- STH :
o PP :
o PT :
o PA :
- Autres surfaces :
o Vignes :
o Vergers :
o Landes :
o Friches
o Estives :
(Distance du siège de l’exploitation : )
Nombre d’hectares mécanisables :
Quelle est l’activité principale de l’exploitation ?
- Volume de production :
o Lait standard :
o Lait AOP :
o Autres :
- PMTVA :
- DPB/DPU :
- Aide ovine et caprine :
Et exercez-vous d’autres activités ? Diversification/Vente directe/Gîte/Ferme pédagogique
Respectez-vous un cahier des charges au niveau de vos productions et de vos surfaces ?
AOP/IGP/AB/LR…
PHAE, ICHN, Mae-t…
Assolement 2013/2014
Blé tendre :
Colza :
Lentilles :
Maïs ensilage :
Maïs grain/ Maïs semence :
Orge
Triticale :
Tournesol :
Autres :
4
2. Présentation du cheptel d’exploitation et de sa conduite
Pouvez-vous me décrire la composition de votre troupeau pour l’année 2014 (mise à l’herbe 2014-
rentrée des animaux 2014) ?
Effectif Race
Vaches
Production lait moyenne :
Génisses <1 an
Génisses 1 à 2 ans
Renouvellement > 2 ans
Broutards
Taurillons
Bœufs
Taureaux
Equins
Porcins
Caprins
Ovins
Autres :
Nombre d’UGB Total de l’exploitation :
Pouvez-vous me décrire la mise en lots des animaux pour la mise à l’herbe concernant
l’année 2014 (nombre d’animaux, combien de temps sur chaque parcelle) ?
N° Nombre + catégorie d’animaux + stade physiologique ou âge
* Noter : B pour bovins, C pour caprins, O pour ovins, E pour équins.
5
Pratiquez-vous le pâturage mixte? Si oui, pourquoi et sur quelles parcelles ?
Pouvez-vous me préciser la conduite des animaux pour l’année 2014?
J F M A M J J A S O N D
Bâtiment/extérieur
Alimentation
pour chaque
catégorie
d’animaux
Vaches
Génisses
Taureaux
…
…
…
….
…
Reproduction
(lutte/IA/naissance)
Possibilité/volonté de décaler les périodes de naissance ?
* Faire localiser les bâtiments d’exploitation sur la carte
Pratiquez-vous le pâturage hivernal? Si oui, pourquoi? Pour combien d’animaux et sur
quelles parcelles ? (Localisation sur la carte du parcellaire)
Est-ce que vous avez un local phytosanitaire sur votre exploitation ?
Quels sont vos besoins en fourrage pour l’ensemble de votre troupeau (ou stock avant hiver) ?
6
Réalisez-vous des stocks de fourrage en sortie d’hiver? Si oui, quels types
d’année (Régulier/Occasionnel) ?
2010 2011 2012 2013 2014
Stock sortie
d’hiver en t
Nature des
stocks (E/F)
Quelle est votre capacité de stockage en fourrages ? Est-elle suffisante ?
Achetez-vous/ Vendez-vous des fourrages, de la paille, des concentrés à l’extérieur ? Si oui, quelle
quantité ?
2010 2011 2012 2013 2014
Achat/Vente de
fourrages en t
Achat/Vente de
paille en t
Achat/Vente de
concentrés en t
Part des concentrés/céréales dans la ration (type et quantité / an / animal) :
7
3. Parcellaire et son utilisation
Comment s’organise votre parcellaire ? (Cf. Carte)
- Nombre d’îlots PAC:
- Eloignement du siège de l’exploitation :
- Surface / commune :
Concernant l’année 2014, pouvez-vous me préciser l’itinéraire technique que vous avez
appliqué sur vos parcelles ? (Cf. Tableau ci-après)
Concernant la fauche de vos parcelles, comment se déroule la coupe de l’herbe?
Extérieur vers intérieur Intérieur vers extérieur
Quels sont les devenirs de vos cultures ? (Autoconsommation/Vente)
Culture Surface Rendement/hectare Autoconsom. /Vente
Blé tendre
Colza
Lentilles
Maïs ensilage
Maïs grain/ Maïs
semence
Orge
Triticale
Tournesol
Autres
Existe-t-il des éléments remarquables sur vos parcelles ?
Est-ce que vous avez participé au diagnostic de la « mission haies » ? Quelles étaient les conclusions du
diagnostic (manque de haie ? assez de haie ?) Avez-vous implantés des haies suite au diagnostic?
Qu’est-ce que vous faites sur les haies, les bords de parcelle, les fossés et autres éléments remarquables
du paysage? (Fréquence des actions et temps consacré aux actions)
8
Unité fonctionnelle Travail du sol
Fertilisation
trait. phyto,
fumure
Culture Fauche Pâturage Gestion
des refus
Ca
mp
ag
no
l (D
em,
Dif
f, I
nd
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T, P
A, T
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O/N
)
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O/N
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du
sol
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/N)
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l
(TS
, S
, P
)
Ty
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et q
uan
tité
Dat
e
Ren
dem
ent Date de
fauche
(1ère,
2ème,
3ème)
Rend.
Fauche :
M. d
e ré
colt
e
N°
lot Date
Sévérité
du
pâturage
(libre,
tournant,
gazon
court
O/N
Techniques
de gestion
et
fréquence
Poids
botte :
E =
F=
9
4. Relations aux campagnols terrestres et moyens de lutte
Pour vous, qu’est-ce qu’un campagnol terrestre ?
Quand vous avez des problèmes de campagnols terrestres, où allez-vous chercher l’information pour
vous aider ?
□ Presse agricole départementale □ Journaux agricoles nationaux
□ Internet □ Ouvrages spécialisés ou scientifiques
□ Bulletin de Santé du Végétal □ Autres :
Est-ce-que vous connaissez le BSV édité par la FREDON? Le consultez-vous pour répondre à vos
interrogations relatives aux campagnols terrestres ?
Sur les photos suivantes, est-ce qu’il y a des choses qui ressemblent à vos parcelles et selon vous,
quels animaux sont responsables des différents dégâts ?
1 : 2 : 3 : 4 :
4. 3.
10
Avez-vous des parcelles où se mêlent des taupes et des campagnols terrestres? S’il y avait des actions
à mener sur cette parcelle, que feriez-vous ?
Quel est le contexte vis-à-vis du campagnol terrestre sur votre
exploitation agricole ces 5 dernières années ?
Basse densité (BD), Pullulation (P), Déclin (D), Croissance (C)
A quelle fréquence les pullulations de campagnols terrestres apparaissent sur votre exploitation ?
Pouvez-vous me localiser sur votre parcellaire, les parcelles de démarrage de la
pullulation (1ères parcelles touchées), les parcelles de diffusion, et les parcelles toujours
indemnes de campagnols terrestres tout au long du cycle ?
2014
2013
2012
2011
2010
11
Quels sont les impacts du campagnol terrestre sur votre exploitation aux différentes phases du cycle ?
2010 2011 2012 2013 2014
Quantité récoltée
Qualité des fourrages
Modification de la flore
Baisse de production
Baisse de fertilité
Dégradation du lait
Etat sanitaire des animaux
Usure du matériel
Autres :
*Demander quels sont les impacts les plus importants pour eux (***= important) (**= moyen) (*=faible)
Est-ce-que la présence du campagnol terrestre vous a amené à modifier vos pratiques d’élevage ? Si
oui à quel niveau ?
2010 2011 2012 2013 2014
Conduite du troupeau
(retard pâturage,
complémentation au
pâturage, frais
vétérinaire…)
Conduite des prairies
(sursemis, retournement,
augmentation fréquence
hersage…)
Stocks (vente animaux,
achat de fourrages…)
Autres
12
Qu’est ce qui se fait au niveau collectif sur la commune pour lutter contre le campagnol terrestre ? Est-
ce-que vous participez à la lutte collective ? Est-ce-que vous êtes adhérents au GDON, à la FREDON ?
Si oui/non, pourquoi ?
Connaissez-vous la nouvelle réglementation relative à la lutte contre le campagnol terrestre (arrêté du
14 mai 2014) ? Quelles en sont les grandes lignes ? Par quelles sources d’informations vous tenez-vous
au courant des évolutions de la réglementation ?
Qu’avez-vous mis en place pour lutter contre la présence du campagnol terrestre ces cinq dernières
années sur votre exploitation agricole ?
Méthodes préventives Méthodes de lutte directe
Surveillance des parcelles □
Modification pratiques agricoles □
Travail du sol :
- Très superficiel □
- Superficiel □
- Profond □
Rotation □
Alternance fauche-pâture □
Entretien couvert végétal □
Broyage des refus □
Réduction de la fertilisation □
Désherbage des pissenlits □
Piégeage □
Bromadiolone :
- Charrue-sous-soleuse □
- Fusil à blé □
Mise en place de barrières à campagnols □
Rodénator □
Brouette « Mauki » □
Autres :
Pose de perchoirs/nichoirs □
Entretien haie/Plantation □
Entretien/ installation de murets □
Mesures de protection des prédateurs □
Autres :
Lutte contre la taupe :
- pH3 □
- Détaupeur □
- Piège □
- Autres :
*Indiquer le(s) moyen(s) de lutte dans le tableau des itinéraires techniques des parcelles
*Si plantation de haies, installation perchoirs et nichoirs, faire localiser
*Si projet d’installation de haies, installation perchoirs et nichoirs, faire localiser
*Préciser le délai de retour du campagnol terrestre après traitement sur chaque parcelle
13
Est-ce que vous possédez :
- le certiphyto ? oui - non
- le certificat PH3 ? oui - non
Êtes-vous satisfaits de ces moyens de lutte (efficacité) ? Quels sont les intérêts et inconvénients de ces
techniques ? Et est-ce que les moyens de lutte mis en place ont eu des effets inattendus?
Pensez-vous avoir mis en place toutes les méthodes nécessaires et possibles pour lutter contre le
campagnol terrestre sur votre exploitation?
Quels autres moyens de lutte connaissez-vous pour lutter contre le campagnol terrestre ?
Méthodes préventives Méthodes de lutte directe
Surveillance des parcelles □
Modification pratiques agricoles □
Travail du sol :
- Très superficiel □
- Superficiel □
- Profond □
Rotation □
Alternance fauche-pâture □
Entretien couvert végétal □
Broyage des refus □
Réduction de la fertilisation □
Désherbage des pissenlits □
Piégeage □
Bromadiolone □
- Charrue-sous-soleuse
- Fusil à blé
Mise en place de barrières à campagnols □
Rodénateur □
Brouette « Mauki » □
Autres :
Pose de perchoirs/nichoirs □
Entretien haie/Plantation □
Entretien/ installation de murets □
Mesures de protection des prédateurs □
Autres :
Lutte contre la taupe :
- pH3 □
- Détaupeur □
- Autres :
Pourquoi n’utilisez-vous pas ces pratiques qui sont préconisées dans lutte contre le campagnol
terrestre ?
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Quelles méthodes pensez-vous pouvoir mettre en place sur votre exploitation ?
Méthodes préventives Méthodes de lutte directe
Surveillance des parcelles □
Modification pratiques agricoles □
Travail du sol :
- Très superficiel □
- Superficiel □
- Profond □
Rotation □
Alternance fauche-pâture □
Entretien couvert végétal □
Broyage des refus □
Réduction de la fertilisation □
Désherbage des pissenlits □
Piégeage □
Bromadiolone □
- Charrue-sous-soleuse
- Fusil à blé
Mise en place de barrières à campagnols □
Rodénateur □
Autres :
Pose de perchoirs/nichoirs □
Entretien haie/Plantation □
Entretien/ installation de murets □
Mesures de protection des prédateurs □
Autres :
Lutte contre la taupe :
- pH3 □
- Détaupeur □
- Autres :
Estimer le potentiel de l’éleveur à consentir à des efforts de lutte contre le campagnol terrestre (0-10)
(0 = Démotivé / 5= volontaire / 10 = Volontaire et motivé)
Pour vous quels sont les plus gros inconvénients de la lutte contre le campagnol terrestre ?
Est-ce que l’externalisation de la lutte contre le campagnol terrestre vous intéresse (bromadiolone,
piégeage, pH3) Si oui, seriez-vous prêt à la financer (quel montant par mois/ par an) ?
15
Est-ce-que à la suite d’actions de lutte contre le campagnol terrestre, vous avez eu des conflits ou des
refus d’agir venant d’autres acteurs du territoire ? (Avec qui et pourquoi ?)
Comment pensez-vous que l’on puisse sortir de ces conflits ?
Pour vous, que faut-il mettre en place pour lutter de façon efficace contre le campagnol terrestre ? Quelle
serait pour vous la lutte optimale (sans contrainte de temps et d’argent) à l’échelle de votre exploitation ?
De la commune ? Et quels sont les principaux freins et leviers à la mise en place de ces actions ?
5. Evaluation économique : 5.1. De la situation financière de l’exploitation :
Les informations suivantes sont à extraire de la comptabilité d’exploitation (2012-2013) :
Excédent Brut d’Exploitation (EBE) €
Taux d’endettement (Dettes court terme/Total passif) €
Résultat courant (RC) €
Revenu extérieur (conjoint travaillant en dehors de l’exploitation) Oui / Non
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5.2. Des méthodes de lutte mises en place :
Méthodes de lutte
(COUT + TEMPS)
Matériels
utilisés
2009 2010 2011 2012 2013 2014
-Surveillance des parcelles
-Travail du sol
(Surface, fréquence, largeur de
travail)
-Entretien couvert végétal
(Surface, fréquence, largeur de
travail)
-Broyage des refus
(Surface, fréquence, largeur de
travail)
-Pose de perchoirs/nichoirs
(Nombre et coût)
-Entretien haie/Plantation
(Linéaire)
-Entretien/ installation de murets
(Linéaire)
-Lutte contre la taupe
(Nombre de pétards, pièges,
achat de matériel pH3)
-Piégeage
(Nombre de pièges)
-Bromadiolone
Charrue-sous-soleuse
Fusil à blé (Surface, quantité,
achat matériel)
-Mise en place de barrières
(Linéaire et coût)
-Appareil à ondes de choc
(Achat de matériel)
-Autres
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5.2. Du campagnol terrestre tout au long d’un cycle de pullulation :
Méthode du budget partiel :
Produits en plus Produits en moins
Charges en moins Charges en plus
Total « Pour » Total « Contre »
A
(2009)
B
(2014)
Evolution de l’exploitation
d’une situation A (avant
pullulation) à une situation B
(après pullulation), prise en
compte des éléments qui changent
entre ces deux situations mais pas
des choses communes.
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Eléments non chiffrables :
Le campagnol terrestre peut entrainer des pertes économiques pour les exploitations mais il
existe aussi des éléments non chiffrables (« pour/contre ») à prendre en compte dans la décision
de lutter contre cette espèce.
Pour vous quels sont les éléments non financiers à prendre en compte dans la mise en place
d’une lutte contre le campagnol ? Qu’est-ce qui vous motive à lutter ou bien qu’est-ce qui vous
en empêche ?
POUR CONTRE
Matrice des gains et des pertes :
Pour vous quels sont les évolutions qui peuvent accentuer les pertes économiques liées à la
présence de campagnol ? (coût aliment, fourrages, production, frais vétérinaires…)
Quel(s) est (sont) le(s) projet(s) sur votre exploitation ?
Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous ?
□ – de 25 ans □ 36 et 45 ans □ 56 et 65 ans
□ 26 et 35 ans □ 46 et 55 ans □ 66 ans et plus
19
ANNEXE 2 : Description des axes synthétiques
Les axes descripteurs des caractéristiques et contraintes de systèmes :
- Axe 1 : L’organisation du parcellaire :
Cet axe classe les exploitations en fonction de la structure de leur parcellaire (surface,
part mécanisable, morcellement, éloignement). Les exploitations dont le parcellaire est peu
contraignant se situent en haut de l’axe (note – 10), à l’inverse des exploitations au parcellaire
contraignant se situent en bas de l’axe (note – 1).
- Axe 2 : Organisation de l’activité :
Cet axe prend en compte la main d’œuvre disponible de l’exploitation, la charge de travail
mais également l’organisation de l’activité dans l’année. Les exploitations en haut de l’axe sont
performantes et très extensives ce qui leurs confèrent une grande souplesse d’organisation et un
plus grand potentiel de mises en place d’adaptation. A l’inverse des exploitations très
intensives, où l’agriculteur est seul sur son exploitation aura a priori peu de temps à consacrer
à la lutte et pas un grand potentiel d’adaptation de ses pratiques.
Les axes descripteurs des pratiques de conduites des systèmes fourragers et
d’élevage :
- Axe 3a : Flexibilité et mixité d’utilisation des surfaces de fauche :
Cet axe est construit à partir de l’itinéraire technique suivi sur les surfaces fourragères
et du raisonnement de l’utilisation de ces surfaces. Il traduit la flexibilité d’utilisation des
parcelles de fauche, de pâture et mixte.
Les exploitations en haut de l’axe raisonnent l’utilisation de certaines de leurs surfaces
selon le contexte (climat, localisation des pullulations et des besoins des animaux. Une
proportion importante de la surface a une utilisation mixte (fauche/pâture).
Les exploitations en position intermédiaire n’ont pas de surface dont l’utilisation varie.
Mais celles-ci font peu de coupes sur leur surface de fauche, qui est donc, en grande partie,
pâturée tôt et longtemps pendant la période estivale.
Les exploitations en bas de l’axe ont des parcelles dont la fonction est attribuée et ne varie pas.
Les surfaces pâturées sont uniquement pâturées et les prairies de fauche, sur lesquelles plusieurs
coupes sont réalisées, ne sont pâturées qu’à l’automne.
- Axe 3b : Autonomie fourragère :
Cet axe est fondé sur l’autonomie fourragère de l’exploitation aux dires de l’agriculteur.
Les exploitations les plus autonomes sont en faut de l’axe. L’impact des pullulations sur les
systèmes fourragers est d’élevage est moins important, du moins au début, grâce à la présence
de stocks de réserve ? Ceux-ci leur donnent une certaine marge de manœuvre et le temps de
trouver les solutions les plus adaptées si la pullulation persiste.
Les exploitations qui ne sont pas autonomes pour les fourrages sont positionnées en bas
de l’axe. Elles doivent acheter des fourrages pour satisfaire les besoins des animaux. Ces
exploitations sont habituées à s’approvisionner régulièrement à l’extérieur. Les quantités
achetées augmentent en cas de pullulation.
20
Les exploitations en position intermédiaire sur l’axe ont une production fourragère qui
correspond juste à leurs besoins. Elles sont autonomes en année « normale », mais doivent
acheter en cas d’évènement imprévu (climatique ou pullulation). Elles sont plus soumises aux
aléas que les deux classes précédentes. La pullulation est plus dure à gérer pour leur trésorerie.
L’achat est le plus souvent constitué d’ensilage de maïs et/ou de luzerne.
- Axe 4a : Raisonnement des pratiques de gestion du pâturage :
Cet axe se fonde sur le raisonnement des pratiques de pâturage. La marge de manœuvre
du système ne sera pas la même en fonction de la priorité donnée à la gestion des surfaces ou à
la maximisation du potentiel de production des vaches.
Les exploitations en haut de l’axe s’accordent mieux à la gestion de l’espace de
pâturage ; elles sont moins contraintes par les objectifs de production et ont donc une plus
grande marge de manœuvre.
Les exploitations en bas de l’axe font rentrer leurs vaches dès que les conditions ne sont
plus optimales, que ce soit la contrainte climatique ou la pousse de l’herbe. La priorité est
donnée aux animaux.
- Axe 4b : Adéquation des besoins du troupeau et de la ressource en herbe :
Cet axe est construit à partir de la période vêlage, de son étalement et de la raison où la
production est maximale (lactation ou production de broutards). Les exploitations en haut de
l’axe ont des vêlages de printemps, ce qui leur permet d’avoir le pic de lactation pendant la
période de pousse de l’herbe et de la valoriser directement par le pâturage.
Les exploitations en bas de l’axe font la plus grande partir de leur lait pendant l’hiver
(vêlages fin d’été – automne). Les besoins des vaches sont donc plus importants pendant la
période hivernale ce qui induit que les fourrages doit être suffisants en qualité et en quantité.
La priorité est donnée au stock de fourrages plutôt qu’au pâturage.
Les axes descripteurs des pratiques de lutte :
- Méthodes de lutte directes :
Cet axe traite des outils mobilisés par les exploitants pour lutter directement contre le
campagnol (et la taupe). Il prend en compte les méthodes utilisées mais également les stades
d’intervention et la durée des traitements.
On retrouve en haut de l’axe, les exploitations qui mettent en place une lutte directe
active contre le campagnol. Ils traitent dès les premiers signes d’infestation, à basse densité.
Ils utilisent une combinaison de méthodes (bromadiolone, ph3, piégeage) et réalisent plusieurs
traitements dans l’année (printemps, automne et parfois été).
A l’inverse, les exploitations situées en bas de l’axe se caractérisent par une absence
de lutte directe contre le campagnol. Ces éleveurs sont généralement anti-traitements qu’ils
jugent inefficaces ou contre nature. Ainsi ils ne mobilisent aucun outil de traitement mais
développent plutôt une stratégie de stockage de fourrage pour pallier le manque en année de
pullulation.
21
- Méthodes de lutte indirectes et changement de pratiques agricoles :
Cet axe est construit à partir de ce que font les agriculteurs au niveau de leurs pratiques
agricoles pour lutter contre les pullulations, ou s’y adapter (curatif, mesures prises quand la
population augmente afin de réduire l’impact sur le système de production). Les principaux
outils employés pour la lutte et évoqués lors des entretiens sont : labour, haies, alternance
Fauche/Pâture, perchoirs, rouleau, gestion des refus, pâturage intensif.
Les exploitations en haut de l’axe prennent le plus de mesures freinant la pullulation sur
le long terme, en agissant sur ses causes. Ils agissent chaque année (même hors pics de
pullulation) dès les premiers signes de présence de campagnols et mobilisent une grande
proportion des outils à leurdisposition : Labour, haies, alternance Fauche/Pâture, perchoirs,
rouleau à plots, gestion des refus, pâturage intensif.
Les exploitations en bas de l’axe ne changent pas leur pratiques, parce qu’elles n’en
n’ont pas besoin, qu’elles jugent ces méthodes inutiles ou parce qu’elles considèrent que le
système doit retrouver son équilibre « naturellement ». Généralement elles procèdent
uniquement à une fauche sur les refus au pâturage ou des actions de réparations des prairies
après infestations.
- Potentiel des agriculteurs à consentir à des efforts de lutte :
Cet indice a pu être mesuré à partir de l’avis de des exploitants sur les méthodes luttes
à disposition, leur souhait de mettre en place de nouvelles méthodes de lutte ainsi que leur
implication dans le réseau de lutte local (GDON).
Très bon potentiel (10): correspond à des éleveurs déjà très impliqués dans la lutte, qui se disent
prêts à continuer en ce sens. Ils sont ouverts aux méthodes que l’on propose et semblent vouloir
innover en matière de lutte.
Assez bon potentiel (5): regroupe des éleveurs bien impliqués dans la lutte mais déçu par
l’évolution qu’elle prend (restriction, retrait des produits, dérogations…). D’autres parts, des
éleveurs très sceptiques face aux méthodes proposées. Ils sont anti-traitements et jugent
également les méthodes alternatives peu prometteuses. Ils préfèrent stocker du fourrage, c’est
pour la seule solution réellement efficace.
Faible potentiel (0): correspond à des éleveurs proches de la retraite pour qui la lutte ne
représente plus un enjeu fort. Ils ont été jusque-là bien impliqués dans la lutte mais ont
aujourd’hui un « ras le bol ». Ils lèvent donc le pied et semble désabusés de la voie prise par la
lutte.
22
23
ANNEXE 3 : Grille d’analyse pour les communes d’étude
BRIFFONS
Axe 1 : organisation du parcellaire
SAU ha 20-40 41-60 61-80 81-100
Chargement UGB/ha 1,2 1-1,2 0,80-1 0,6-0,8
Part non mécanisable % 30-50% 10-29% 0-9%
Morcellement du parcellaire - morcelé moyen faible
Eloignement du parcellaire - proche moyen éloigné
Axe 2: Organisation de l'activité
Main d'œuvre UTH 1UTH 2UTH 3UTH et +
Charge de travail SAU/UTH 70 et + 60-69 50-59 40-49 39 et -
UGB/UTH 70 et + 60-69 50-59 40-49 39 et -
Temps de travail - astreinte h/j/UTH 6h-7h 4h30-5h30 3h-4h
Pic de travail -
velâges regroupés sur uen
ou deux saisons
exclusivement
vêlages assez bien étalés
avec un léger pic vêlages bien étalés toute l'année
Objectif de production L/VL/an 7000-8000 6000-7000 6000-5000 5000 et -
Motivation pour l'agriculture % Peu de motivation Assez bonne motivation Très motivé
Axe 3a: Flexibilité dans l'utilisation des parcelles
Durée de pâturage des parcelles fauche % 20-30 31-40 41-50 51 et +
Part de la surface en céréales % 0 1 et +
Part d'alternance - Pas d'alternance Peu d'alternance Bonne alternance
Axe 3b: Autonomie Fourragère
Autonomie selon l'exploitant - Ric-rac Assez bonne Bonne
Fourrages disponibles / UGB KgMS/UBG/j
24
Axe 4a: Gestion du pâturage
Durée de la période de pâturage Jours 180-190 190-200 200-210 210-220 220-244
Séverité du pâturage - libre tournant/au fil gazon court
Pâturage hivernal - non si bonnes conditions tous les jours
Gestion des refus - laissés broyés fauchés/ramassés Peu de refus
Axe 4b: Adéquation herbe - production
Période max de vêlage - Fin automne - hiver Fin été - automne Pas de pics Fin printemps - été
Etalement des vêlages - Automne - hiver printemps - automne toute l'année
Volonté de déplacer la période de vêlage - lait d'hiver en + pas de changement lait d'été en +
Axe 5: Situation économique
EBE/UTH € Déclaration TVA 0-15000 15000-25000 25000-35000 35000 et +
Taux d'endettement % Déclaration TVA 81 et + 41 - 80 40 - 21 0-20
Résultat courant/ UTH € Déclaration TVA 0 à - 30 000€ 2 000 - 12 000 € 13 000 - 25 000 € 26 000 € et +
Double activités / revenu extérieur - Non Faible diversification Bonne diversification Revenus extérieurs
Revenus
extérieurs +
diversification
Axe 6: Potentiel à consentir à des efforts de lutte = Note « potentiel à lutter »
Axe 7: Pratiques de lutte directe
Existences de pratiques de lutte directe Aucune Raisonnement sur lutte Surveillance sur lutte
Stade d'intervention Pas d’actions Pic de pullulation Croissance Basse densité
Jours de traitement 0 Moins d'une semaine Entre 1S et 15 jours Plus de 15 jours
Méthode de lutte Pas de lutte Charrue Charrue/ph3 Combinaisons de méthodes
Axe 8: Pratiques de lutte indirecte
Stade de changement de pratiques
Pas de
changement Pullulation Croissance Basse densité Déclin
Type de changement de pratiques Pas d’actions Réparation Limitation impact
Nombre de méthode "boite à outils" 1 2 3 4 5 6
25
SIAUGUES
Axe 1 : organisation du parcellaire
SAU ha 20-55 56-65 66-85 86-140
Chargement UGB/ha 0-0,6 0,6-0,8 0,8-0,9 0,9-1,2
Part non mécanisable % 16-35 6-15 0-5
Morcellement du parcellaire - morcelé (60+) moyen (60-46) faible (45-32)
Eloignement du parcellaire - proche (1-3) moyen (4-10) éloigné (11-40)
Axe 2: Organisation de l'activité
Main d'œuvre UTH 1UTH 2UTH 3UTH et +
Charge de travail SAU/UTH 70 + 44-70 38-43 31-37 20-30
UGB/UTH 56 et + 51-55 36-50 23-35 22 et -
Temps de travail - astreinte h/j/UTH 6 + 5h-6h 4h et -
Pic de travail -
velâges regroupés sur uen
ou deux saisons
exclusivement
vêlages assez bien étalés
avec un léger pic
vêlages bien étalés toute
l'année
Objectif de production L/VL/an 6000 + 4000-6000 4000 - 0
Motivation pour l'agriculture % Peu de motivation Assez bonne motivation Très motivé
Axe 3a: Fléxibilité dans l'utilisation des parcelles
Durée de pâturage des parcelles de
fauche Jours 0-7 8-17 18 - 23 23 +
Part de la surface en céréales % 0-4 05 - 15 16 - 40 40 +
Part d'alternance - Pas d'alternance Peu d'alternance Bonne alternance
Axe 3b: Autonomie Fourragère
Autonomie selon l'exploitant - Ric-rac Assez bonne Bonne
Fourrages disponibles / UGB KgMS/UBG/j
Axe 4a: Gestion du pâturage
Durée de la période de pâturage Jours 0-199 200-214 215-229 230+
Séverité du pâturage - libre tournant/au fil gazon court
Pâturage hivernal - non si bonnes conditions tous les jours
Gestion des refus - laissés broyés fauchés/ramassés Peu de refus
26
Axe 4b: Adéquation herbe - production
Période max de vêlage - Fin automne - hiver Fin été - automne Pas de pics Fin printemps - été
Etalement des vêlages - Automne - hiver printemps - automne toute l'année
Volonté de déplacer la période de
vêlage - lait d'hiver en + pas de changement lait d'été en +
Axe 5: Situation économique
EBE/UTH € Déclaration TVA 0-8600 8600-28000 28000-34000 34000 et +
Taux d'endettement % Déclaration TVA 71 + 58-71 41-57 0-40
Résultat courant/ UTH € Déclaration TVA 0 à - 30 000€ 0-5000 € 5000 - 15000 € 15 000 € et +
Double activités / revenu extérieur - Non Faible diversification Bonne diversification Revenus extérieurs
Revenus
extérieurs
Et diversification
Axe 6: Potentiel à consentir à des efforts de lutte = Note « potentiel à lutter »
Axe 7: Pratiques de lutte directe
Existences de pratiques de lutte directe Aucune Raisonnement sur lutte Surveillance sur lutte
Stade d'intervention
Pas
d'intervention Pic de pullulation Croissance Basse densité
Jours de traitement 0 Moins d'une semaine Entre 1S et 15 jours Plus de 15 jours
Méthode de lutte Pas de lutte Charrue Charrue/ph3
Combinaisons méthodes de
lutte
Axe 8: Pratiques de lutte indirecte
Stade de changement de pratiques
Pas de
changement Pullulation Croissance Basse densité Déclin
Type de changement de pratiques
Pas de
changement Réparation Limitation impact
Nombre de méthode "boite à outils" 1 2 3 4 5 6
27
ANNEXE 4 : Powerpoint de la réunion communale de Briffons – 3/09/2015
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
ANNEXE 5 : Powerpoint réunion communale Siaugues-Sainte-Marie – 02/09/2015
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