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points de repère point à la une d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e Plan climat local : cadre global et actions concrètes Qu’est-ce que le plan climat local ? Par sa mise en place, il s’agit d’inciter l’ensemble des acteurs locaux à mettre en œuvre des moyens de lutte contre les changements clima- tiques. C’est-à-dire concrètement, stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, stabiliser les consommations éner- gétiques en électricité et en énergie fossile et augmenter la part des énergies renouvelables pour atteindre 21 % des énergies (au lieu de 8 % aujourd’hui). Les signataires actuels (la Métro, 26 communes, 4 bailleurs sociaux, le Rectorat et une université, les 4 fournisseurs d’énergie pré- sents sur le territoire, l’Ademe, la Région, le Conseil géné- ral, l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, le CAUE…), accompagnés par l’Agence locale de l’énergie (lire p. 2 l’entretien avec Daniel Zenatti, président de l’ALE), s’engagent sur ces trois points. Pour l’année 2005, la priorité a été donnée à des actions de sensibilisation et de formation, nécessaires pour engager le processus et obtenir l’adhésion d’un plus grand nombre d’acteurs ; avec le secteur de l’habitat et du loge- ment identifié comme prioritaire. Les communes signataires peuvent s’engager, par exemple, à travers leur flotte de véhicules municipaux, ou des travaux d’économie d’énergie dans leur patrimoine, dans des pro- cédures d’achat d’« énergie verte » avec l’ouverture des marchés, ou encore à travers l’information auprès des habitants et la mise en place d’aides à destination de particuliers. Un aménagement durable du territoire Et l’Agence d’urbanisme ? C’est à la fois en tant que consommatrice d’énergie, aménageuse et initiatrice, qu’elle participe au plan climat. En tant que consommatrice, l’Agence affirme sa volonté d’entamer une politique de réduction directe (réduction des consommations énergé- tiques des bâtiments et équipements, élaboration d’un Plan de déplacement d’entreprise) et indirecte (recyclage et diminution des consommables). En tant qu’aménageuse, elle travaille à l’amélioration de la prise en compte de l’énergie dans les Plans locaux d’urbanisme et lance une démarche sur l’accompagnement d’opérations pilotes d’aménagement durable. Et en tant qu’initiatrice, elle réalise avec l’ALE et le CAUE un guide de l’architecture bio- climatique, grâce à des aides de l’ADEME et de la Métro. Enfin, elle projette de s’investir avec d’autres partenaires dans l’organisation de conférences, visites, séminaires autour de la haute qualité environnementale et de l’amé- nagement durable. Avec la conscience que les choix urbanistiques ont des impacts sur la consommation énergétique et sur la pollu- tion de l’air, l’engagement de l’Agence d’urbanisme dans le plan climat constitue, par l’évolution vers des pratiques plus durables en matière d’aménagement du territoire, un moyen pour relever un des défis majeurs de notre modèle de société. Contact : [email protected] Premier plan climat signé au niveau local, le plan climat de l’agglomération grenobloise réunit plusieurs partenaires dont l’Agence d’urbanisme. Avec un objectif : limiter la surchauffe de notre cuvette par une utilisation maîtrisée de l’énergie et une économie de consommation. A l’occasion de l’organisation de la 26 ème rencontre nationale des agences d’urbanisme sur le thème « Métropole en question, métropole en action » dont la première journée se déroulera à Grenoble, nous vous proposons un dossier afin de tenter une première analyse, succincte, de ce phénomène planétaire qu’est la métropolisation. Il s’agit en effet, à partir des travaux de l’Agence, de porter un regard - partiel - sur les phénomènes en cours dans notre région grenobloise en matière d’économie, d’enseignement, d’aménagement du territoire, mais aussi de modes de vie et de système d’acteurs… En effet, Grenoble n’échappe pas à la transformation de son territoire et aux processus inhérents au fait métropolitain, même si, et les différents point de vue l’accordent, la capitale des Alpes n’a pas encore complètement accédé au statut de métro- pole. Or, cette question touche au quotidien des habitants : émulation culturelle et scientifique, concentration d’activités, extension du bassin de main d’œuvre et d’enseignement, éta- lement urbain, rétention du foncier, exacerbation des inégalités sociales… Je vous attends donc du 13 au 15 décembre pour en débattre. Jérôme Grange, directeur général de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise Plan climat local : cadre global et actions concrètes Point à la ligne « Les collectivités locales doivent donner l’exemple », rencontre avec Daniel Zenatti. Points de suspension Pays voironnais : objectif habitat pour tous Un observatoire pour la sécurité ? Les équipements cartographiés Dossier Grenoble dans la perspective métropolitaine Point de vue : Un étalement et des déséquilibres inéluctables ? Rencontre : La montagne comme projet métropolitain ? avec Martin Vanier Regard : Rennes : les étudiants, un enjeu métropolitain Point de vue : Gouvernance : négociations et dépendances Interview : Rendre visible une métropole du point de vue mondial de Christian Dupré Point de vue : Diversités et disparités éxacerbées Programme de la 26 e rencontre de la Fnau Territoires point par point Mise au point Le chiffre, le mot, le métier Trois petits points... À lire à l’Agence L’Agence hors les murs Les rendez-vous lettre de l’agence d’urbanisme n°3 d é c e mb re 2 0 05 1 2 1 3 4 5 6 12 7 10 8 9 11

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Premier plan climat signé au niveau local, le plan climat de l’agglomération grenobloise réunit plusieurs partenaires dont l’Agence d’urbanisme. Avec un objectif : limiter la surchauffe de notre cuvette par une utilisation maîtrisée de l’énergie et une économie de consommation. Jérôme Grange, directeur général de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise 4 5 10 12 d é c e mb re 2 0 05 8 9 11 1 2 3 Grenoble dans la perspective métropolitaine n°3 7 6 1

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points de repère

point à la une

d e l a r é g i o n g r e n o b l o i s e

Plan climat local :cadre global et actions concrètes

Qu’est-ce que le plan climat local ? Par sa mise en place,il s’agit d’inciter l’ensemble des acteurs locaux à mettre enœuvre des moyens de lutte contre les changements clima-tiques. C’est-à-dire concrètement, stabiliser les émissionsde gaz à effet de serre, stabiliser les consommations éner-gétiques en électricité et en énergie fossile et augmenter lapart des énergies renouvelables pour atteindre 21 % desénergies (au lieu de 8 % aujourd’hui). Les signatairesactuels (la Métro, 26 communes, 4 bailleurs sociaux, leRectorat et une université, les 4 fournisseurs d’énergie pré-sents sur le territoire, l’Ademe, la Région, le Conseil géné-ral, l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, leCAUE…), accompagnés par l’Agence locale de l’énergie(lire p. 2 l’entretien avec Daniel Zenatti, président de l’ALE),s’engagent sur ces trois points. Pour l’année 2005, la priorité a été donnée à des actionsde sensibilisation et de formation, nécessaires pour engager le processus et obtenir l’adhésion d’un plus grandnombre d’acteurs ; avec le secteur de l’habitat et du loge-ment identifié comme prioritaire.Les communes signataires peuvent s’engager, par exemple,à travers leur flotte de véhicules municipaux, ou des travauxd’économie d’énergie dans leur patrimoine, dans des pro-cédures d’achat d’« énergie verte » avec l’ouverture desmarchés, ou encore à travers l’information auprès deshabitants et la mise en place d’aides à destination de particuliers.

Un aménagement durable du territoireEt l’Agence d’urbanisme ? C’est à la fois en tant que consommatrice d’énergie, aménageuse et initiatrice, q u’elle participe au plan climat. En tant que consommatrice, l’Agence affirme sa volonté d’entamer une politique deréduction directe (réduction des consommations énergé-tiques des bâtiments et équipements, élaboration d’un Plande déplacement d’entreprise) et indirecte (recyclage etdiminution des consommables). En tant qu’aménageuse,elle travaille à l’amélioration de la prise en compte del’énergie dans les Plans locaux d’urbanisme et lance unedémarche sur l’accompagnement d’opérations pilotesd’aménagement durable. Et en tant qu’initiatrice, elle réalise avec l’ALE et le CAUE un guide de l’architecture bio-climatique, grâce à des aides de l’ADEME et de la Métro.Enfin, elle projette de s’investir avec d’autres partenairesdans l’organisation de conférences, visites, séminairesautour de la haute qualité environnementale et de l’amé-nagement durable.Avec la conscience que les choix urbanistiques ont desimpacts sur la consommation énergétique et sur la pollu-tion de l’air, l’engagement de l’Agence d’urbanisme dansle plan climat constitue, par l’évolution vers des pratiquesplus durables en matière d’aménagement du territoire, unmoyen pour relever un des défis majeurs de notre modèlede société.

Contact : [email protected]

Premier plan climat signé au niveau local, le plan climat de l’agglomération grenobloise réunit plusieurs partenaires dont l’Agence d’urbanisme. Avec un objectif : limiter la surchauffe de notrecuvette par une utilisation maîtrisée de l’énergie et une économie de consommation.

A l’occasion de l’organisation de la 26è m e rencontre nationaledes agences d’urbanisme sur le thème « Métropole en question, métropole en action » dont la première journée sedéroulera à Grenoble, nous vous proposons un dossier afin detenter une première analyse, succincte, de ce phénomène planétaire qu’est la métropolisation. Il s’agit en effet, à partirdes travaux de l’Agence, de porter un regard - partiel - sur lesphénomènes en cours dans notre région grenobloise en matièred’économie, d’enseignement, d’aménagement du territoire,mais aussi de modes de vie et de système d’acteurs…En effet, Grenoble n’échappe pas à la transformation de sonterritoire et aux processus inhérents au fait métropolitain, mêmesi, et les différents point de vue l’accordent, la capitale desAlpes n’a pas encore complètement accédé au statut de métro-pole. Or, cette question touche au quotidien des habitants :émulation culturelle et scientifique, concentration d’activités,extension du bassin de main d’œuvre et d’enseignement, éta-lement urbain, rétention du foncier, exacerbation des inégalitéssociales…Je vous attends donc du 13 au 15 décembre pour en débattre.

Jérôme Grange,directeur général de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise

Plan climat local : cadre global et actions concrètesPoint à la ligne « Les collectivités locales doivent donner l’exemple »,rencontre avec Daniel Zenatti.Points de suspensionPays voironnais : objectif habitat pour tousUn observatoire pour la sécurité ?Les équipements cartographiés

DossierGrenoble dans la perspective métropolitainePoint de vue : Un étalement et des déséquilibres inéluctables ?

Rencontre : La montagne comme projet métropolitain ?

avec Martin Vanier

Regard : Rennes : les étudiants, un enjeu métropolitain

Point de vue : Gouvernance : négociations et dépendances

Interview : Rendre visible une métropole du point de vue mondial

de Christian Dupré

Point de vue : Diversités et disparités éxacerbées

Programme de la 26e rencontre de la Fnau

Territoires point par pointMise au pointLe chiffre, le mot, le métier Trois petits points...À lire à l’AgenceL’Agence hors les mursLes rendez-vous

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points de suspension

Pourquoi l’agglomération grenobloisee s t-elle la première à avoir signé unplan climat local ?Dès 1999, l’agglomération grenobloisea lancé un diagnostic énergie sur l’en-semble des communes. Ce diagnostic amis en évidence l’existence d’un gise-ment important d’économies d’énergiequi a justifié l’urgence de notre mobili-sation. Ainsi dans la foulée, la Métro acréé l’Agence locale de l’énergie, s’estassociée avec la Communauté urbainede Dunkerque pour organiser les Assisesde l’énergie et s’est engagée dans l’éla-boration d’un Plan climat local (lire enpage 1).Nous ne devions pas rater la marche,portés par les traditions d’une culturerégionale ancienne de productiond’énergies renouvelables.

Quels engagements concrets semettent en place ?Le plan climat est un outil de mise encohérence dont l’objectif essentiel est laréduction des émissions des gaz à effetde serre. Mais l’ouverture du marché del’électricité doit être aussi l’occasiond’une prise de conscience quant à nosconsommations pour s’interroger à pro-pos de « je consomme quoi, combien,avec un maximum d’efficacité ? ».Tout d’abord les déplacements, au tra-vers du Plan de déplacement urbain, sontau centre des préoccupations de laMétro et du SMTC. Le développement denouvelles lignes de tramway, la multipli-cation des pistes cyclables et des par-kings relais démontreront, à terme, leurincidence sur la qualité de l’air et lesémissions de CO2.

Ensuite l’habitat ancien, avec la mise enœuvre d’Opérations programmées pourl’amélioration thermique des bâtiments( O PATB), notamment sur les grands bou-levards en partenariat avec la ville deGrenoble. La Métro veille, bien entendu,à l’application du concept Haute qualitéenvironnementale dans toutes les réalisa-tions dont elle a la maîtrise d’ouvrage ouq u’elle soutient financièrement, notam-ment dans le domaine de l’habitat social.

La Métro travaille aussi avec desréseaux européens pour faire avan-cer la recherche et ses applicationsdans le domaine…Grenoble, Echirolles et la Métro se sontengagées ensemble dans le Programmeeuropéen C o n c e r t o en collaborationavec les villes de Växjö en Suède et Delft

aux Pays-Bas. Il s’agit d’une démarcheambitieuse destinée à promouvoir ledéveloppement des énergies renouve-lables. Elle concerne pour Grenoble, lequartier de Bonne (panneaux solaires etphotovoltaïques, micro générations augaz naturel). Pour Echirolles, le quartierde la Viscose : raccordement au réseaude chauffage urbain (biomasse) et pro-duction d’énergie à partir de panneauxsolaires photovoltaïques et thermiqueset d’une micro centrale hydraulique. E tpour la Métro, le nouveau stade d’agglo-mération sera doté de 1000 m2 de pan-neaux photovoltaïques, qui produiront110MWh/an d’électricité.

Rencontre avec Daniel Zenatti, président del’Agence locale de l’énergie et

de l’Ascoparg,vice-président

de la Métro, chargé du développement durable

et maire de Veurey-Vorroise.

Pays Voironnais : objectif habitatpour tousLe 3 mai 2005, la communauté d’agglomération du Pays voi-ronnais a adopté son Programme local de l’habitat 2005-2011, faisant suite au premier programme de 1995. L’ A g e n c ed’urbanisme l’a accompagnée dans le diagnostic préalable,ainsi que dans la formulation et la territorialisation des orienta-tions.

Répondre à de nouveaux enjeuxLa réactualisation du PLH a mis à jour de nouveaux enjeux :maintenir la capacité d’accès au logement et la fluidité destrajectoires résidentielles dans un contexte de marché cher ;maîtriser la périurbanisation et l’étalement urbain pour préser-ver les qualités du site et éviter la constitution de « banlieuesdortoirs » ; construire une intervention de type « politique de laville » pour prévenir la fragilisation de groupes locatifs sociauxurbains.En effet, proposer une offre de logements accessibles à tous lesménages, y compris aux jeunes et aux plus modestes, est unobjectif central du PLH. Pour favoriser la construction de loge-ments locatifs sociaux sur l’ensemble du territoire, le PLH a fixéune programmation territorialisée sur chaque bassin de vie,selon les objectifs de l’article 55 de la loi SRU : il s’agit demaintenir un taux d’au moins 20 % de logement social sur lespôles urbains, et d’en favoriser la construction dans les com-munes plus petites. Pour faciliter cet objectif, le Pays voironnaisétudie les moyens de renforcer les aides communautaires à laproduction et a mis en place un plan d’actions foncières.

Asseoir la délégation de compétenceEn acceptant le 28 juin la délégation de compétence habitatpour le 1er janvier 2006 (selon l’acte II de la décentralisation),le Pays voironnais renforce ses capacités d’action. Il pourradésormais gérer directement (au lieu de passer par l’Etat) lescrédits affectés à la réhabilitation des logements privés etpublics et à la construction de logements sociaux.Dans ce contexte, l’Agence d’urbanisme assistera le Pays voiron-nais dans le montage d’un observatoire pérenne de l’habitat,dont la nécessité s’affirme chaque jour.

Contact : [email protected]

Un observato i re pour la sécurité ?

Pour enrichir l’observation de la cohésion sociale au sein del’agglomération grenobloise, la Metro et l’Agence d’urbanismeont pour projet de mettre en place un observatoire sur la sécurité à l’échelle de l’agglomération. Dans ce but, elles ont réalisé un état des lieux des actions existantes dans ce domaine, afin d’ouvrir des pistes d’action. Le travail a révéléplusieurs points. Tout d’abord une collaboration encourageante existe au seindes CLSPD (Comités locaux de sécurité et de prévention de la délinquance), entre les équipes concernées (police, gendarmerie, personnel communal, bailleurs sociaux…) :toutes les données recueillies à l’échelle de la commune ou duquartier sont mises en commun et exploitées à plusieurs pourplus d’efficacité.Ensuite, les premières méthodes d’observation sur les « incivi-lités », amorcées voici quelques années, au sein des com-munes, des organismes de logements sociaux et de la TAG,ont été mises en lumière et apportent un nouvel éclairage. Enfin, les conditions de faisabilité d’un tel observatoire àl’échelle de l’agglomération, notamment pour le recueil etl’échange des données, commencent à être mesurées.Cet observatoire se concentrerait sur les domaines suivants :les crimes et délits répertoriés par la police et la gendarmerie ;les « incivilités » constatées plutôt par les communes et lesbailleurs ; et enfin, le sentiment de sécurité des habitants etusagers du territoire. Cette démarche appelle donc à croiserdes données statistiques (dénombrement et caractéristiquesdes faits), géographiques (localisation des faits et origine desauteurs), et qualitatives (comment on perçoit ce qui est fait). A terme, il serait intéressant d’étendre l’observation aux activités des organismes de prévention et de sécurité. Maispour l’heure, il s’agit de tester concrètement la méthode derecueil et de traitement de l’information à un niveau plus global. En ce qui concerne les partenaires (et l’Etat en particulier), il leur faut oser se lancer dans un domaine facile-ment polémique. A eux de jouer !

Contact : béné[email protected]

Les équipements carto g raphiés

Dans le cadre des missions d’observation et de veille permanentede l’Agence d’urbanisme, une base de données d’équipementsintéressant les 202 communes de la région urbaine grenobloiseest en cours de constitution, par phases successives. Elle porte sur l’ensemble des équipements, publics et privés,existants sur les communes avec un classement par type d’équi-pements – scolaires, administratifs, de loisirs, sportifs, etc. Elle comporte aussi des références concernant les campings, les gîtes collectifs ou d’étape dans les communes rurales oum o n t a g n a r d e s .

Les équipements d’une commune sont quasiment tous localisés à leur emplacement sur le territoire communal, à l’échelle du cadastre (1/2000e ou 1/2500e) quand lescommunes disposent d’un cadastre numérisé, ou à l’échellede la carte au 1/25000e de l’IGN.Le recueil des données fait l’objet d’un pré-inventaire qui estvalidé par les services communaux. Pour l’année 2005, il esten cours de validation pour deux secteurs intercommunaux :le Sud grenoblois avec ses 15 communes, la Bièvre-Valloiresur ses 70 communes.La mise à jour de la base de données se fait périodiquement.L’inventaire est utilisé sous forme d’atlas ou pour des Plans locaux d’urbanisme et le Schéma directeur. Il a notam-ment servi à inventorier les 500 équipements situés à moins de 400 m de la ligne 3 du tram en cours de réalisation.La base de données est aujourd’hui consultable au service de documentation de l’Agence.

Contact : franç[email protected]

point à la ligne

« Les collectivités locales doivent donner l’exemple »

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La métropolisation n’est pas un phénomènerécent. Toutefois, depuis une quinzaine

d’années, ce processus semble connaître unephase inédite d’intensification et d’élargisse-ment à des aires urbaines jusque là restéesrelativement à l’écart de ces dynamiques. Lerenouveau de la recherche autour de cettequestion, en particulier dans le domaine despolitiques urbaines, s’inscrit d’ailleurs danscette configuration. Deux logiques complémentaires participentde cette nouvelle étape du processus demétropolisation : celle de l’économie et desstratégies d’acteurs tout d’abord, lesquellessont parties intégrantes des phénomènesobservés ; celle des villes aux compétencesélargies et aux territoires recomposés ensuite,dont les politiques viennent accompagner etnourrir les évolutions à l’œuvre. Mais si lesfacteurs de métropolisation sont les mêmes,l’intensité, la portée et la forme particulièrede ces dynamiques varient selon les airesurbaines, au point que l’on est conduit à s’interroger sur leur finalité même : la trans-formation des villes et leur accession au statut de métropole. Et Grenoble n’échappepas à la règle.

Au croisement des logiques de l ’ é c o n o m i e . . .Dans l’environnement concurrentiel profon-démment modifié par la mondialisation et laglobalisation des activités et des échanges, lesstratégies des acteurs économiques doiventaujourd’hui composés avec des contraintesnouvelles. L’ouverture des espaces de concur-rence et une demande de plus en plus diver-sifiée imposent aujourd’hui aux acteurs éco-nomiques des exigences de performance tou-jours plus complexes : à la compétitivité parles coûts et les prix s’ajoutent désormais desexigences de qualité, de variété de biens et deservices, de réactivité, de nouvelles formes deflexibilité. Quant à l’innovation, elle est tou-jours l’élément clé, mais le déclenchement

d’une véritable course-poursuite en la matiè-re, la réduction des temps de mise sur le mar-ché de nouveaux produits et un contexte de mutation permanente entretiennent une incertitude profonde sur l’évolution des marchés.Autant d’éléments qui concourent à l’inadap-tation des formes d’organisation traditionnelleset cloisonnées du modèle de production fordiste (standardisation des produits, interna-lisation et segmentation des tâches, recours àune main-d’œuvre peu qualifiée). Ils appel-lent à la mise en place de nouveaux schémasorganisationnels, plus adaptés à l’intensifica-tion et à la diversification des formes deconcurrence. Ces nouveaux schémas se structurent autourd’une part, d’un double mouvement dedésintégration verticale (externalisation decertaines tâches via le recours à des entre-prises de services par exemple) et d’intégra-tion horizontale (coopération et mise enréseaux des activités les plus stratégiquespour l’entreprise, comme l’innovation). Etd’autre part, ils induisent une main-d’œuvreplus qualifiée, ainsi qu’une recherche d’uneplus grande flexibilité dans l’organisation dutravail et de la production. Ces nouveaux

principes d’organisation sont la pierre angu-laire du mouvement de concentration et destructuration des activités et des emplois surdes aires urbaines de plus en plus larges : leseffets d’agglomération, de proximité et d’in-teractions, inhérents au processus de métro-polisation, constituent autant de critères delocalisation des entreprises sur un même site.

...Et de celles des villes et des territoiresLes dynamiques politiques et institutionnellesaccompagnant la décentralisation et la fin del’État providence ont amené une nouvellerépartition des compétences entre l’État et lescollectivités locales, et érigé les villes enacteurs centraux pour l’organisation de leurdéveloppement, mais également pour es

Grenoble dans la perspective métropolitaine

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La Fnau a décidé de consacrer sa XXVIe rencontre nationale au thème des

métropoles et du processus de métropolisation. L’occasion d’ouvrir le

débat sur la question des dynamiques métropolitaines dans la région

urbaine grenobloise. Entre actions au présent et questionnements

sur l’avenir, les dynamiques à l’oeuvre interpellent.

État des lieux et perspectives pour notre territoire...

« La métropolisation signifie à la fois la polarisation sur les plus grandes villes des

activités économiques stratégiques en développement dans une économie mondiale, et

la transformation des modes d’urbanisation qui, d’un processus en continu à partir d’un

pôle économique central, deviendrait valorisation sélective de certains segments de

vastes régions urbaines multipolaires. »

J. Champ, N. Rousier (1997) « L’économie de la région grenobloise : une dynamique globale de pôle tech-

nologique, de fortes disparités spatiales internes », Revue de géographie alpine, Tome 85, n°4, p. 37

dossier

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Qui dit métropolisation, dit étalementurbain et déséquilibres territoriaux : cetenchaînement est-il inéluctable ? Et les acteurs locaux peuvent-ils agirsur ces phénomènes ?

La métropolisation, c’est l’effet extrême del’attraction qu’exerce tout territoire sur sonenvironnement. Dans un contexte de mouvement généralisé,le marché des aires urbaines s’élargit ets’amplifie. Les plus importantes, en couvrantmieux le spectre des besoins des candidats aumouvement, présentent des soldes migra-toires très positifs.Agir sur l’attraction des métropoles - maispeut-on freiner ce mouvement ? - nécessiteles moyens des grandes institutions publiques(Europe, Etats, Régions…) pour peser sur lescontenus (grandes implantations écono-miques, culturelles…), et sur les offres dedéplacement qui décuplent les effets de l’attraction.Les marges de l’action locale sont, dans cedomaine, souvent assez faibles, hormis pourconforter ses propres atouts, ce que chaqueterritoire essaie de faire à sa mesure.L’étalement urbain est quant à lui, la consé-quence de désirs ancestraux, qui conduisentà rechercher un cadre de vie répondant au

mieux à l’aspiration suivante : « commentbénéficier au maximum de la présence desautres, en minimisant les inconvénients decette proximité ? ». La réponse se traduit, de fait et grâce à certaines évolutions, par des projets de moinsen moins denses (mise à distance des voisinssans perdre les bénéfices de la proximité),localisés en priorité sur des espaces libres, sipossible avec un environnement naturel et leplus près possible de la ville (si les disponibilitésfoncières et les prix le permettent).Cet étalement urbain est général et très puissant, puisqu’il répond à des aspirationsde bien-être individuel. On peut donc tenterde s’opposer à ses effets, mais certainementpas à ses causes.

Limiter l’offre de la périphérieL’enjeu pourrait se résumer ainsi : commentagir ou influer sur ce phénomène d’étalement ?Et en a-t-on les moyens au niveau urbain(plutôt qu’aux franges de la ville) ? S’agissantd’un marché, il faudrait également limiterl’offre trop concurrentielle de la périphérie,ce qui n’est certainement pas la moindre difficulté.On est certes face à un problème délicat, etsurtout face à un problème typiquement local(une affaire de Plan local d’urbanisme, de

formes urbaines et de permis de construire).Les communes et leurs groupements disposent de nombreuses clés pour agir, àcondition toutefois de rompre l’isolement desmaires face aux propriétaires ou aux popula-tions. Non pas pour passer outre leurs reven-dications et assurer un passage en force, maisbien pour être capable d’affronter ces ques-tions dans la durée, avec des moyens adaptés.

Eclatement de la villeLorsqu’un candidat à la métropole ne trouvepas ce qu’il cherche, ni dans la ville (confor-tement urbain), ni dans ses franges immé-diates (étalement urbain), et lorsque desmoyens de déplacement suffisants lui sontofferts, il fait alors souvent le « choix » d’accéder à une offre foncière plus lointaine,mais financièrement plus accessible. Il s’agitd’un choix de raison (avantages/inconvé-nients), même si ce choix peut être perturbépar ses désirs (sous-estimation des coûts réelsde déplacement…).La multiplication des candidats contraints à cechoix entraîne, en plus de l’étalement de laville, un éclatement de celle-ci à longue d i s t a n c e . Cet éclatement aboutit au « dévelop-pement » artificiel de territoires dortoirs, dépen-dants de pôles urbains de plus en plus engorgés,puisque les activités et services continuent de s’y

concentrer pour une meilleure rentabilité desinvestissements privés.Ces choix sont le résultat de deux causesprincipales : l’insuffisance d’offres attractiveset accessibles dans, ou à proximité immédiatede la ville (ce qui nous ramène au point précédent) ; une offre de déplacement parvoie rapide qui place de nombreux territoiressous la dépendance d’un territoire central, etles incite à ouvrir leurs espaces naturels poury recevoir ce que la ville ne peut et/ou ne veutplus accueillir.Cette offre, et notamment celle de la vitesse,est au cœur de cette question de l’équilibre etde l’autonomie des territoires. Il faut alorspenser en terme de chrono aménagement etaffronter cette question de vitesse (la régiongrenobloise travaille notamment sur la notion« d’autoroutes apaisées »).Dès lors, ce débat dépasse les approcheslocales, et interroge les politiques publiquesde l’Etat, des régions et des départements,responsables des grandes infrastructures dedéplacement et de leur cohérence avec lesautres politiques publiques.

Alain Perron, directeur d’études territoires à l’Agence d’urbanisme

la régulation des problèmes sociaux et envi-ronnementaux. Ces problèmes ont atteint unetelle acuité au cours des deux dernièresdécennies que les villes sont devenues desespaces à enjeux devant concilier maintiendes dynamiques métropolitaines et maîtrisedes disparités et des phénomènes ségrégatifs. Aujourd’hui, les territoires font leurs les exigences économiques de besoin d’innova-tion, de flexibilité et de performance. Ils seplient par ailleurs à celle, nouvelle, d’attracti-vité au regard de la concurrence qu’ils selivrent pour attirer et maintenir les acteurséconomiques (lire encadré ci-contre « Des villes en réseau »). Une ambition qui lesconduit à accompagner et à nourrir le pro-cessus de métropolisation en proposant desréponses en termes de mutation et de régéné-ration urbaine, d’attractivité résidentielle, desélectivité et d’élitisme en matière d’offre culturelle, sportive, d’équipements, de ser-vices, et de compétitivité. Une évolution quiles amène également à rechercher des pos-tures politiques, à formuler des projetsurbains et sociaux et à développer de nou-velles formes de coopération et de partenariat.Cet ensemble d’actions permet d’entretenir ledéveloppement métropolitain, d’apparaîtreen acteur collectif dans la compétition entre

territoires et le besoin de rayonnement, et decombattre, en interne, par des systèmes derégulation, les phénomènes ségrégatifs, lesexclusions et les oppositions associées auprocessus de croissance.

Grenoble, métropole en devenir outechnopole en mutation ?Dans une problématique commune à ladizaine d’autres agglomérations françaisesconcernées aujourd’hui par le phénomène(comme Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Nice,M o n t p e l l i e r, Rennes...), les dynamiques àl’œuvre dans la région urbaine grenobloiseinterpellent nécessairement. La forte croissance des activités et de l’emploi,les mutations sectorielles et fonctionnelles dela structure économique (tertiarisation del’économie et montée en charge des activitésde conception et de recherche) et enfin,l’évolution de l’organisation des activités etde leur rapport à l’espace (logique de spécia-lisation des espaces) participent bien d’unelogique de métropolisation. Au sein de cetteconfiguration, le poids de l’université et del’enseignement supérieur, les liens anciens etpuissants noués entre la recherche scienti-fique et l’industrie grenobloise et, surtout,l’ensemble des ressources matérielles et

Cela fait déjà de longues années, pour ne pas dire des dizaines d’années, que les entre-prises industrielles concurrentes du même métier se rendent visite et font des échanges,quitte à vendre tel ou tel brevet ou savoir-faire à son concurrent. Chacun sait bien quel’autre peut trouver ce qu’il cherche, ce n’est qu’une question de temps ou de moyen ;la concurrence n’exclut pas la coopération, bien au contraire, si elle se fait dans unréseau structuré, basé sur l’échange, la réciprocité et la confiance vérifiée.La mise en compétition progressive des territoires, soumis à la pression régulière desinvestissements internationaux, nécessite de bien se connaître en toute lucidité et égale-ment de bien connaître ses « concurrents ». Chaque territoire, dans cette bataille parfois âpre, doit travailler avec constance sur la qualité de son site, sur le niveau deses universités et de ses laboratoires, sur la gestion des services publics, l’environnementmaîtrisé… l’ensemble des critères qui conditionnent son succès. A la demande du Syndicat mixte du schéma directeur de la région grenobloise, l’Agencea été chargée, dans une première étape, de fournir des informations synthétiques surquelques villes étrangères ayant des caractéristiques voisines de celles de Grenoble(Austin aux USA, Leuwen en Belgique pour la micro électronique, Laval au Canada pourles biotech, etc). Dans une deuxième étape, cette démarche s’est structurée à l’intérieurdu « technopolicy network » qui fédère les grandes capitales technologiques dans lemonde et constitue un lieu d’échange permanent entre ses membres (Milan,Amsterdam, Washington, Austin, Helsinki, Beijing, etc).

Pierre Eisler, directeur d’études économie à l’Agence d’urbanisme (et member of the advisory board of the Technopolicy network)

Des villes en réseau

Un étalement et des déséquilibres inéluctables ?point de vue

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Rencontre avec

Martin Vanier,

directeur de l’unité

de recherche

mixte Pacte,

professeur à l’Institut

de géographie alpine.

Grenoble n’est pas une métropole,mais vit le phénomène de métropolisa-tion sous ses aspects positifs et négatifs.Avec une spécificité : la montagne,cadre du fait urbain. Sur fond de repo-sitionnement par rapport à Ly o n .

Une des façons de surmonter le dilemme grenoblois de se dire métropole ou non, c’estde faire la distinction entre métropole etmétropolisation. C’ e s t- à -dire entre état etprocessus. Grenoble n’est pas une métropole, de par sataille tout d’abord. Mais la ville connaît unprocessus de métropolisation : de par uneaptitude à l’innovation scientifique et tech-nique d’une part (celle-ci traverse tous lesmilieux professionnels et pousse à l’échange) ;de par son internationalité d’autre part(Grenoble est plus internationale que lamoyenne) de par sa dynamique culturelleenfin (même si celle-ci était plus nette il y avingt ans). On voit que ce processus de métropolisationest celui d’un positionnement dans un vasteensemble. Et Grenoble n’a pas toutes lescartes en main.En soi, le débat n’intéresse pas les habitants.Le statut de métropole, correspond surtout àun rôle reconnu et attribué à une ville par

ceux qui n’y habitent pas. Or, personne nedésigne Grenoble comme une métropole ! Il n’empêche que ses habitants vivent concrè-tement le phénomène de métropolisation.

La montagne se métropoliseLa métropolisation se traduit par un doublephénomène d’attraction (concentration), etd’étalement (déconcentration), qui fait del’espace métropolitain davantage un espacede flux, et mouvant, qu’un espace de stocks,et stable. De ce fait, les périmètres de l’urbainglissent vers ceux d’une « ville-territoire ». O r, le territoire de Grenoble, c’est la mon-tagne. Ce qui pose d’une manière nouvellele rapport ville/nature. On continue à présen-ter la région urbaine avec l’image du « Y », ville creusée dans les montagnes. Maisla spécificité réside justement dans le fait quela montagne se métropolise. Elle est saisie etse réinvente par des fonctions urbaines. Ceci prolonge, et renouvelle la longue histoire de la montagne comme inventiongéographique : celle d’un espace sauvage,inaccessible et mystérieux, puis celle d’unmassif forestier exploitable, puis celle d’unespace agropastoral d’alpage, et enfinaujourd’hui celle d’un espace résidentiel et fonctionnel intégré à l’urbain. Evidemment, si on s’en tient au terme de péri-

urbanisation, on pense invasion, mais il fautenglober toutes les dimensions de l’habiter.Les montagnes sont nos grands espacesrécréatifs de nature, indispensables à unevie… métropolitaine ! La métropolisation grenobloise a la chancede posséder cette dimension-là, dont ellen’arrive pas toujours à faire un projet territo-rial aujourd’hui. Pe u t-être parce que la montagne reste encorele terrain de jeux des élites urbaines et caté-gories socialement aisées, souvent des nou-velles venues dans la région, et qui ont unevision exogène de la montagne : espaceexceptionnel, ressourçant, sportif. Alors peut-être ont-ils tendance à l’exclure du débatmétropolitain, pour en profiter « seuls », sur-tout s’ils s’y sont péri-urbanisés. A Grenoble,il y a une sorte d’entente tacite entre certainsmilieux montagnards et certains milieuxurbains pour maintenir une lecture dichoto-mique de la ville-territoire : en bas la ville, enhaut la nature. Mais la métropolisation bous-cule cette opposition et devrait pousser à réinventer un autre rapport de la ville à sesmontagnes, comme des montagnes à leur ville.

Concurrence entre Lyon et GrenobleLyon et le Grand Lyon ont mené une politiqueurbaine volontariste depuis une vingtaine

d’années qui a porté ses fruits. L’action de la puissance publique a eu un effet levier surla qualité urbaine. Les Lyonnais sont redeve-nus amoureux de leur ville. On constate l’efficacité d’une intercommunalité anciennequi, en dépit des critiques, organise une gou-vernance métropolitaine.Grenoble est davantage dans un mode departenariat public/privé à visée économique,qui peut faire penser au régime urbain nord-américain notamment avec le projet Minatecou l’installation de ST/Motorola. Il y a ainsi, d’un côté, Lyon, qui illustre la puis-sance publique métropolitaine, avec desgrands projets d’urbanisme, et de l’autre,Grenoble, sur le modèle de l’investissementpublic/privé, avec des grands projets écono-miques. À l’instar des collectivités lyonnaises, lesacteurs du Grand Grenoble doivent aujour-d’hui plus fortement s’investir dans la plupartdes domaines urbains. C’est d’autant plusimportant d’avoir, vis-à-vis de son territoirelargement montagnard, un projet « métropo-litain » spécifique qui la positionne de façonoriginale en Rhône-Alpes et au-d e l à .

Propos recueillis par Sylvie BarnezetChargée de communication à l’Agence d’urbanisme

es ?

La Datar (Délégation à l’aménagement et à l’actionrégionale) a commandé à la Fnau (Fédération nationaledes agences d’urbanisme) une étude, sous forme d’atlas, sur les fonctionnements métropolitains français.L’idée est d’analyser les rapports entre les villes (parexemple les relations entre les sièges et les entrepriseselles-mêmes, les liens entre les laboratoires de recherche,les usagers des grandes salles de spectacles, les déplace-ments en train d’une ville à une autre…) pour comprendre les réseaux et donc les systèmes métropoli-tains en construction. Le document, en cours de finalisation, propose donc unelecture des réseaux métropolitains français à partir desrelations entre les aires urbaines, avec trois niveaux d’interprétation : - l’état des lieux des fonctions métropolitaines, danslequel sont analysés les emplois métropolitains supérieurs, la richesse fiscale, le potentiel d’accessibilité(en train), l’urbanisation et la consommation spatiale desaires urbaines ;- les flux métropolitains, avec les transferts d’entreprises,les relations entre siège et établissement économique, lesmigrations résidentielles, domicile emploi et domicileétude, les connexions en train ;- les organisations de systèmes métropolitains, aussi bienpour les projets de territoires (SCoT), que pour lescontrats (pays, agglomérations), les projets de mise enréseaux de ville, les projets de coopération métropoli-taines (Datar) et de pôles de compétitivité. Cette interprétation permet de mesurer le potentiel demise en réseau des grandes agglomérations françaises (y compris sur des espaces transfrontaliers) et d’identifierdes systèmes métropolitains possibles, certains étant déjàpourvus d’outil de gouvernance.

Construite sur des analyses cartographiques, cette expé-rimentation a conduit à proposer une lecture de réseauxmétropolitains inédite, à l’instar des deux illustrations ci-contre.

Contact : [email protected]é d’études Observation

Cartographier les réseaux métropolitains

La montagne comme projet métropolitain ?

Cette première carte renvoieau nombre quotidien detrains de voyageurs entredeux agglomérations distantes de moins de 45minutes, indicateur de l’importance des échangesentre villes et bâtisseur d’unréseau métropolitain.

Cette seconde carte renvoieau nombre de communesengagées dans une mêmedémarche de planification,indicateur de projet de territoires partagés.

rencontre

immatérielles capitalisées au cours du déve-loppement technopolitain contribuent à l’at-tractivité du site (lire encadré p. 7 : « Rennes :les étudiants, un enjeu métropolitain ? »). On trouve ainsi un socle de recherche fonda-mentale qui articule de grands équipementsscientifiques de renommée internationale(CNRS, CEA), des centres de recherche privéset des lab oratoires universitaires publics et privés axés sur les applications et le développe-ment de nouveaux produits et procédés. Desentreprises de haute technologie et leurs four-nisseurs (dans l’industrie comme dans les ser-vices), avec notamment la présence de grands groupes mondialisés. Ou encoredes réseaux de coopération internationale,des brevets, et une image technopolitaineaffirmée. Autant d’éléments qui participentde « … [l’] incontestable internationalisation[de Grenoble] » mais « …qui ne [suffisent]cependant pas à faire d’elle une métropole, dufait de son confinement à la sphère technopoli-t a i n e1 ».

Spécialisation des emploisCar si Grenoble (au sens de l’aire urbaine)présente un taux d’emplois métropolitainssupérieurs (EMS2) plus élevé que la moyennedes agglomérations françaises (28 200 EMSselon les données du recensement général dela population de 1999, soit près de 13 % del’emploi total), elle garde un profil spécifiquequi doit beaucoup au poid exceptionnel desemplois dans l’informatique et la recherche3.Une base étroite, donc, au sens des emploiset des fonctions stratégiques à caractèremétropolitain, et qui se trouve confirmée parla « position banale de Grenoble dans leclassement des villes européennes » : 11e

ville européenne française selon une étudede la Datar. Elle appartient à cette catégoriede villes qui « sans atteindre le niveau derayonnement européen des villes des classesprécédentes, sont souvent réputées grâce à la

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A l’instar de Grenoble, Rennes est uneville universitaire. Le nombre des étu-diants et le pourcentage de jeunesétrangers sont des éléments de recon-naissance d’une métropole. D’où desstratégies à mettre en place.

Pour appartenir à la liste des métropoles, il nesuffit pas d’adjoindre ce mot magique aunom de la ville centre d’une agglomération.Face à la concurrence interurbaine qui s’estconstituée à toutes les échelles, il faut, pourque le caractère métropolitain d’un territoireurbain apparaisse indiscutable, faire valoirdes ressources spécifiques. Parmi ces signesindéniables, le poids des étudiants a été net-tement identifié au moment du planUniversité 2000, au début des années 1990.Quinze ans plus tard, c’est le rayonnementinternational de l’enseignement supérieur quiémerge comme un critère important du clas-sement parmi les métropoles. Sur ce point,l’effectif des étudiants inscrits à Rennes ne fai-blit pas (autour de 57 000), mais la part desétrangers (8 %) reste en deçà de la moyennenationale, même si elle s’accroît à un rythmeannuel comparable (12 %).Pour l’agglomération rennaise, il s’agit mêmelà d’un critère décisif, comparativement à sataille (365 000) et à la fragilité des autres

signes métropolitains. C’est pourquoi, dansla reconfiguration en cours de l’enseignementsupérieur, la promotion de son développe-ment use d’une rhétorique commune : attrac-tion d’établissements prestigieux, soutien auxlaboratoires et aux organismes de recherche,participation à des réseaux articulant collecti-vités territoriales et établissements d’ensei-gnement supérieur, aide à la structuration desactions internationales dans l’Europôle.A cette évidence du discours, s’opposent desréalités plus complexes : les étudiants - les20-29 ans constituant plus de 27 % de lapopulation de Rennes en 1999 - se distin-guent des autres habitants par leur forteconcentration spatiale.

Emergence de réseaux générationnelsComment ces caractères urbains, avec leurscontradictions, sont-ils capitalisés pour l’imagemétropolitaine ? Comment peuvent-ils deve-nir des composantes de l’attractivité interna-tionale ? Si on identifie la mobilité universitairecomme un enjeu central pour le statut métro-politain de Rennes, on peux penser que lesliens noués en périodes d’échanges universi-taires, vont être maintenus à long terme etcontribuer à un rayonnement internationaldont une métropole a besoin. Pour prendre cette orientation, la communauté

d’agglomération doit pouvoir contribuer, à très brève échéance, à la mise en place dedeux outils stratégiques. Le premier outil estla structuration de l’enseignement supérieursur le site rennais. Mais elle s’est engagéetardivement : l’Europôle est le dernier né despôles universitaires européens. Et la Maisondes sciences de l’homme en Bretagne, quisera localisée à Rennes, arrive, elle aussi, ladernière sur le plan chronologique. En revanche, la réalisation de ces deux struc-tures souligne la rapide accélération qui s’estproduite sous l’impulsion des autorités uni-versitaires, avec un intérêt inédit de la partdes grandes écoles, et avec le soutien desélus. La structuration du site rennais aurait puprendre la forme d’un établissement publicde coopération universitaire, un peu ana-logue, dans l’esprit, aux établissementspublics de coopération intercommunale.Toutefois, la loi en gestation dessine plutôtdes Pôles de recherche et d’enseignementsupérieur (PRES), par analogie, cette fois-ci,avec les pôles de compétitivité. Les deux uni-versités rennaises ont fait le choix de chemi-ner sur cette voie, originale pour la vie del’agglomération, et propre à développer sesorientations internationales. Ainsi, le projet deCentre d’excellence Jean Monnet, qu’ellesont présenté, de concert, à la Commission

européenne, a été reconnu en 2005. De même, l’Institut des Amériques - 21 établisse-ments en France, dont trois à Rennes - s’y déclineavec un dynamisme reconnu.Le deuxième outil est la capitalisation desrelations extérieures animées par la ville deRennes. Il s’agit ici notamment de dynamiserle réseau des villes jumelées en développantdes flux soutenus vers les établissements ren-nais. Il apparaît par exemple que les étudiants venus de Cork (Irlande) ou dePoznan (Pologne), sont proportionnellementplus nombreux. Ces jeunes, et souvent desétudiantes, constituent une chance pour lamétropole rennaise car ils permettent d’établirun relais générationnel avec les pionniers desjumelages de l’après-guerre et effectuent deschoix de localisation moins polarisés sur lescapitales. En ce sens, la mobilité des jeunesétudiants et des chercheurs ne se réduit pas àun objectif : elle constitue un moyen, qu’ilfaut organiser et soutenir, du développementmétropolitain.

Catherine Guy, maîtresse de conférences enaménagement de l’espace et urbanisme, UMR

CNRS RESO, vice-présidente du conseil d’adminis-tration de l’Université Rennes 2, coauteur, avecLaurent Givord, de l’ouvrage « Rennes, le pari

d’une agglomération multipolaire », paru aux éditions de l’Aube en juin 2004.

Rennes : les étudiants, un enjeu métropolitainregard

présence d’au moins une fonction de niveaue u r o p é e n4 ». Grenoble reste assez éloignée desqualités de diversité et de masse critique sur unéventail large de fonctions économiques straté-giques qu’une métropole est censée posséder. Eneffet, Grenoble est relativement moins bien dotéeen termes d’emplois métropolitains (EMS) dansles domaines suivants : les transports, les activitéslogistiques, les secteurs de la banque et de l’assurance, l’information et les médias, et les arts(auteurs, scénaristes, professions des arts et spec-tacles...). Or, la « multi spécialité » apparaît deplus en plus comme l’élément essentiel d’unedynamique de développement durable, surtoutdans le contexte actuel d’incertitude sur l’évolu-tion des marchés, mais aussi sur la pérennitémême d’investissements lourds de grandsgroupes dont les stratégies se déterminent,aujourd’hui, à une toute autre échelle que cellede l’Y grenoblois.

Fragilisation sociale et environnementaleSans posséder l’ensemble des caractéristiques etdes attributs d’une métropole, Grenoble et larégion urbaine connaissent les effets déstructu-rants d’un processus de métropolisation insuffi-samment maîtrisé. La croissance de la populationet des activités, conjuguée à l’arrivée d’actifs qua-lifiés, au pouvoir d’achat élevé, exercent unepression accrue sur les marchés fonciers et immo-biliers, et exacerbent la crise du logement natio-nal. En lien avec l’évolution des modes de vie, denouvelles stratégies résidentielles se dessinent.L’étalement urbain et la déconnexion croissantedes lieux de travail et de résidence sont ainsi àl’origine de déplacements motorisés quotidiensplus nombreux, et de la congestion des princi-paux axes de circulation (lire encadré p.4 : « Unétalement et des déséquilibres inéluctables ? »). Plus globalement, la problématique - paradoxale- est la suivante : si le processus de concentrationet de sélection des activités, des populations etdes lieux dépend d’une politique d’attractivitééconomique, résidentielle et urbaine, ce dévelop-

pement sous-tend une croissance sélective etnécessairement discriminante, qui peut dès lors,nourrir un processus d’exclusion sociale et unefragilisation environnementale du site. O r, si la métropole doit être un lieu de l’« hyperchoix », de la concentration des pos-sibles, leur réalisation concrète reste subordonnéeà une accessibilité effective des ressourcesurbaines qui varie fortement selon les groupessociaux (lire encadré p.8 : « Diversités et dispari-tés exacerbées »). Une configuration nécessairement discriminantequi peut nuire en retour aux dynamiques de crois-sance à l’origine même du processus de métro-p o l i s a t i o n .

Une action publique renouveléeFace à ces nombreux défis, c’est plus largementdans la construction de politiques locales globales que se situe le véritable enjeu. Unedémarche qui n’est pas sans soulever plusieursquestions, qu’il s’agisse des atouts à valoriser(lire encadré p.5 : « La montagne comme projetmétropolitain ? »), des niveaux de collectivité àa s s o c i e r, des partenariats à solliciter, des diffé-rentes échelles de territoire concernées par l’action, et donc des nouveaux modes d’actionpublique à inventer, que certains désignent sous le vocanle de gouvernance (lire encadrép.6 « Gouvernance : négociations et dépen-dances »). L’alliance métropolitaine nouée ausein de la région Rhône-Alpes via le réseau desvilles centres et grandes agglomération, entreces deux espaces de développement métropoli-tain que sont le Sillon Alpin et la Région urbaine de Lyon, sera-t-elle en mesure d’yapporter des réponses adaptées (lire l’interviewde Christian Dupré p.6) ? A suivre …

Virginie Meurier, chargée d’études É c o n o m i e,à l’Agence d’ubanisme

Avec 56 500 étudiants inscrits pour l’année universitaire 2002-2003, Grenoble sesitue au 9ème rang des métropoles universitaires françaises après Paris, Lyon,Toulouse, Aix-Marseille, Lille, Bordeaux, Montpellier et Rennes et devantStrasbourg.Plus de la moitié des étudiants sont recrutés hors du département, et près du tiersviennent d’autres régions ou de l’étranger. En la matière, Grenoble se situe légè-rement au dessus de la moyenne nationale avec 15% d’étudiants étrangers ; maismoins de 3% proviennent de l’Union Européenne.Une configuration qui fait du maintien de l’attractivité du site (en France et àl’étranger) un enjeu majeur pour les universités. D’autant plus si l’on considère lavive concurrence qui s’exerce sur le bassin de recrutement « de proximité » du pôlegrenoblois : 3 des 11 grandes métropoles universitaires françaises (dont le premiersite universitaire de Province, Lyon) et deux villes universitaires moyennes se situentà proximité immédiate ou à 3 heures au plus de Grenoble.

Source : Grenoble Universités, L’impact de l’enseignement supérieur et de la recherche surl’économie et le développement du territoire grenoblois, Rapport d’étape, février 2005.

L’Université à Grenoble, un atout à conforter

1M. Vanier (2005), « Grenoble, quelle alliance métropolitaine ? »,Territoires 2030, n°1, mai, pp. 159-172.2 Les emplois métropolitains supérieurs (EMS) : des emplois plutôt spé-cialisés et hautement qualifiés, directement liés à l’outil de production(gestion, commerce, informatique dans l’industrie…), aux fonctionssupports (commerce de gros, services aux entreprises, banque, assu-rance…) ainsi qu’à l’innovation et à la diffusion (recherche, art, trans-port, télécommunications).3 Datar/Fnau (2004), L’offre métropolitaine française vue par lesemplois métropolitains supérieurs, Pa r i s .4 M. Vanier (2005), op. cit., pp. 160-161.

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Le Préfet, le maire, l’entrepreneur et les autresIl n’est pas de mot plus « tarte à la crème »aujourd’hui que le mot de gouvernance.Employé partout, ce terme est arrivé à un teln o n -sens que sa simple évocation fait frémirplus d’un politique ou universitaire. Et pourtant !Pourtant, l’utilisation de ce vocable, d’abordéconomique (évoqué dès les années 1930,par Ronald Coase sur la réduction des coûtsde transaction dans la firme, puis dans ladécennie 80 par Patrick Le Galès1, pour l’ana-lyse des politiques de développement écono-mique local), permet de mettre en avant l’évo-lution des conditions d’exercice du pouvoir ausein des territoires urbanisés sous l’effet desrecompositions territoriales et économiques. La remise en cause de l’Etat, du fait des lois dedécentralisation, de la globalisation de l’éco-nomie et de sa traduction spatiale à travers lephénomène de métropolisation, et enfin del’intégration européenne, a favorisé l’émergencede la ville (de certaines villes) comme acteursocial et économique. Dès lors, la question desrelations entre l’Etat et les métropoles se poseavec une nouvelle pertinence.En effet, la décentralisation, en mettant en avantl’action des collectivités locales, a pu laisser penser que l’instance communale allait seréaffirmer comme instance politique privilégiée.

Dans le même temps, la place traditionnelledes maires est fortement remise en questionpar différents éléments apparus de manièreaussi soudaine que concomitante : la métro-polisation des villes, l’apparition de nouveauxacteurs publics et privés, la diversification deleur système de représentation, la montée enpuissance des partenariats. A cela s’ajoute unerecomposition interne de la sphère politique etune réarticulation de celle-ci avec les intérêtséconomiques « localisés ». Il semble alorsq u’une approche institutionnelle de la questiondu gouvernement des espaces métropolisés nepermette plus d’appréhender ces nouveauxrapports dans toutes leurs dimensions. Maisque la notion de gouvernance fournisse uncadre de réponse plus pertinent.

Je gouverne, tu gouvernes, nous négocionsAinsi, répondant à la question : qu’ e s t-ce quemener une politique publique locale dans uncontexte de décentralisation, de métropolisa-tion et de présence forte des acteurs privés ? La notion de gouvernance tend à mettre enplace une approche conciliant des intérêtsantagonistes, par une gestion locale souple,stratégique et toujours négociée. On peutalors supposer que pour la gouvernance, legouvernement démocratiquement élu s’inscrit

dans une « trame » complexe où se croisent institutions publiques et privées, groupes d’intérêts, communautés de citoyens et dontles institutions publiques ne constituent que « la partie visible de l’iceberg ». Comme l’écrit Jan Ko o i m a n2, la gouvernance est : « la tramequi émerge des activités gouvernantes desacteurs sociaux, politiques et administratifs ». Une trame qui varie selon le contexte politiqueet institutionnel de chaque ville.La gouvernance prise comme capacité à gouverner n’est donc pas un acquis, mais uneposition qui d’une part, se prend, se construità travers les différentes relations et interactionsentre les acteurs ; et d’autre part, doit êtreconstamment préservée. Cette idée de coalition plus formelle q u’institutionnelle appelle deux remarques. La première insiste sur la pertinence du termede coalition gouvernante qui entend montrerq u’il n’y a pas que les élus qui « gouvernent ».Même s’ils possèdent un pouvoir de représen-tation, ils doivent, pour produire des politiquespubliques, avoir recours à des acteurs exté-rieurs et donc négocier. De ce fait, cela montre, et c’est l’objet de ladeuxième remarque, que la nature de ce pouvoir est différente de celle du vote et del’élection. Le lieu du pouvoir politique n’ e s tplus qu’un lieu formel. Ni le pouvoir « gagné »,

ni l’élection n’ont grande signification pour lanotion de gouvernance. L’essence même de lanotion réside dans la conception relationnelleq u’elle façonne. L’accent est donc mis sur l’interdépendance entre les différents acteurs - publics et privés - dans la conduite des poli-tiques urbaines et leur nécessaire coopération.Ce qui pose, en creux, la question de la miseen réseaux de ces acteurs, de leur condition derelation dans le temps, ainsi que de laconstruction de références communes.

Frédéric Bossard, directeur adjoint de l’Agence d’urbanisme

Quand on regarde la carte de France avec les15 dossiers retenus suite à l’appel à coopéra-tion métropolitaine lancé par la Datar, lepérimètre formé par celui de la région Rhône-A l p e s1 paraît très vaste et complexe .Notre dossier de candidature comprend un espace quifonctionne déjà comme métropole, « la région urbainelyonnaise » et un réseau de villes, celles du Sillon alpin.Notre originalité est l’association de ces deux territoiresqui se sont donnés des règles du jeu communes ens’appuyant sur les dynamiques et réflexions territoriales(voir schéma). Nous avons trouvé un point d’équilibrep o u r, qu’à l’échelle européenne, ces deux ensemblesaffirment la complémentarité de leurs identités et qu’ a uplan mondial, Rhône-Alpes mette en avant l’ensemblemétropolitain en réseau et développe des stratégiesavec Genève.Notre projet s’articule autour de deux axes : renforcer lerayonnement et donc la visibilité de la métropole àl’extérieur ; et s’appuyer sur la métropole vécue enaméliorant son fonctionnement multipolaire. D’ u n epart, son rayonnement sera d’autant plus important queses acteurs seront vecteurs de son identité. D’autre part,la métropole vécue, c’est s’attacher à sa cohésion, carles territoires au coeur de la compétition mondiale sontaussi les plus exposés. Travailler sur ces deux axes, c’esttravailler sur la métropole durable.

La démarche s’articule autour de plusieurschantiers emboîtés. Sur l’espace Sillon alpin, nous avons quatre chantiers :déplacements et fonctionnement multipolaire ; ensei-gnement supérieur et recherche ; accueil des activités etpromotion commune ; culture, tourisme et événemen-tiel. Ils sont complétés par deux chantiers transversaux,l’un à dimension prospective : Identité alpine et rayon-nement international, sur lequel travaille l’agence

Rencontre avec

Christian Dupré,

Chef de projet au sein

de la mission prospective

et stratégie urbaine

de Grenoble Alpes

Métropole (La Métro).

Gouvernance : négociations et dépendancespoint de vue

« Emergence d’une métropole alpine du point de vue européen »interview

d’urbanisme, porte une réflexion prospective sur l’iden-tité commune, facteur de rayonnement. Il doit faireémerger notre vision de la métropole multipolaire àvingt ans et dessiner sa carte d’identité à l’international. Le deuxième est celui de la maîtrise qualitative de lamétropolisation : il s’agit d’innover en matière de fon-c i e r, de formes urbaines, d’habitat….A échelle globale, l’un des chantiers est celui de l’accessibilité internationale. Il permet de travailler auxconditions de réussite de l’aéroport de Saint- E x u p é r ypour qu’il assure l’aller-retour journée avec les grandesvilles d’Europe. Autre chantier commun : les pôles decompétitivité. La région Rhône-Alpes a été celle qui aprésenté le plus grand nombre de pôles, ce qui indiqueson dynamisme. Certains pôles comme Minalogic,énergies durables, équipements du sport et de la mon-tagne, sont emblématiques pour le Sillon alpin, ce quipermet d’illustrer le dialogue entre les deux échelles detravail.

Comment la démarche prend-elle forme dansle temps ?Les chantiers sont des lieux de démultiplication de laréflexion. Ils vont alimenter trois grands rendez-vous. Lapremière conférence métropolitaine aura lieu au prin-temps 2006, elle permettra de croiser l’état des lieuxdes dynamiques locales facteur de rayonnement avec la

réflexion prospective ; la seconde conférence organi-sée à l’été s’attachera au caractère structurant ettransversal du projet métropolitain. La troisième conférence organisée en fin d’année 2006 préciserales coopérations et les éléments de contractualisationavec l’Etat au regard des nouvelles politiques e u r o p é e n n e s .

Finalement, cette démarche qui privilégie letravail par thématique ne verticalise- t-e l l epas l’approche des projets territoriaux ?Toutes les collectivités qui participent à la démarcheont défini un projet de territoire à horizon 2020. Ce sont ces projets qui développent l’enjeu de l’attrac-tivité et nourrissent les dynamiques de coopération.Nous ne sommes pas en train de fabriquer « unmachin de plus » mais de saisir l’opportunité d’unenouvelles politique nationale. Nous nous attachons àune réalité complexe, qu’il nous faut rendre plus lisibleen terme de métropole vécue et à l’extérieur, du pointde vue européen et mondial, ceci en prenant appuisur l’ensemble des démarches engagées localementet à l’échelle régionale.1Porté par la Conférence des villes centres et agglomérations de Rhône-Alpes, Région urbaine lyonnaise et Sillon alpin : agglomérations et villesd’Annecy, de Bourg-en-Bresse, de Chambéry, de Grenoble, de Lyon, deRoanne et de Saint-Étienne, ville de Valence, région urbaine de Lyon,région Rhône-Alpes, départements de l’Ain, de la Drôme, de l’Isère, de laLoire, du Rhône, de la Savoie et de la Haute- Savoie.

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1 Le Galès P. (1995), « Du gouvernement des villes à la gouvernance urbaine », in Revue française des sciences politiques, n°1, vol.45.2 Kooiman J. (1993), « Modern gouvernance », Sage, Lo n d o n

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Si le fait métropolitain révèle, avant tout, lesmutations économiques globales et les nou-velles échelles spatiales du marché du travail,il exprime également l’évolution des modesde vie et leurs traductions socio spatiales ;celles-ci constituant, avec les enjeux environ-nementaux de la croissance urbaine, les nouveaux défis de la ville contemporaine.En effet, toutes nos villes, dont Grenoble,témoigneraient, dans leurs formes actuellesde développement, de l’évolution des modesde vie. Les métropoles, quant à elles, du faitde la forte polarisation des populations et desa c t i v i t é s qui les caractérisent, sont devenues lethéâtre privilégié d’expression des avant-gardes sociales et culturelles : un lieu où s’expriment les besoins les plus diversifiés etoù s’observent les plus grandes disparitésface à une offre qui s’accroît.

Ressources « à la carte »C’est dans cette offre qualifiée par certains « d’hyperchoix », que réside un certain pou-voir d’attraction des métropoles, qui s’exercesur les catégories sociales les plus nantiescomme les plus modestes ou les plus marginales.

Le phénomène métropolitain révèle ainsi, enles amplifiant, les évolutions observées danstoutes les zones urbaines. Il touche aussi bienles pratiques sociales relatives au travail,qu’aux autres aspects de la vie quotidienne :services, loisirs, éducation, culture, santé etau final, à la mobilité. D’autant que cette der-nière conditionne l’accès à l’ensemble desressources dispersées et disponibles « à lacarte » sur le territoire métropolitain.L’évolution des comportements urbains s’ins-crit dans des tendances sociétales lourdes, etqui s’expriment notamment par : la persistancedu modèle de la maison individuelle dans leschoix résidentiels des familles ; les préoccu-pations croissantes des ménages en matièrede sécurité, de qualité du cadre de vie et d esécurisation de l’investissement patrimonial ;des exigences nouvelles en matière d’excel-lence et de spécialisation de services ; une individualisation croissante des besoins ;une recomposition des modèles familiaux

traditionnels, et des rythmes de vie souventliés à la bi-activité des ménages ; un intérêtcroissant pour la nature, qui oriente les pratiques de loisirs vers les espaces naturels dep r o x i m i t é , et donne à des territoires agricolesou naturels une vocation récréative nouvelle ;et enfin, de nouvelles formes de travail, géné-rant des mobilités de grande distance et desinteractions avec la sphère privée et le logement.

Nouvelles catégories d’acteurs, nouvelles cultures de l’espaceLes analyses ont montré qu’au sein desmétropoles, ces tendances sont d’abord exa-cerbées par la taille des agglomérations et lespressions concurrentielles qui s’y exercent,mais aussi par le poids significatif de nou-velles catégories d’acteurs dont la présenceest directement liée au fait métropolitain.Caractérisées par une forte mobilité et unniveau de qualification élevé, ces nouvellescouches sociales ont acquis par leur formation, leur travail ou leurs réseaux rela-tionnels, une compétence particulière à semouvoir dans un système global complexe.

La trame de leur vie quotidienne est à desdimensions autant nationales qu’internatio-nales. A travers leurs modes de vie, elles impulsentune nouvelle culture de l’espace urbain quis’exprime par des rapports différenciés au ter-ritoire : espaces de « l’entre-soi résidentiel »,ou d’ancrage identitaire, pieds à terre urbains ;espaces de consommation et de représenta-tion, d’investissement ou de spéculationimmobilière ; espaces ritualisés de fêtes ou derencontres communautaires ; espaces de mobi-lité intégrant de nouvelles dimensions symbo-liques et artistiques ; espaces de continuité aumonde ( gare TGV, aéroport, ADSL,… ).Les séjours de courte durée, caractéristiquesdes pratiques métropolitaines, sont ainsi encroissance. Inscrits dans des trajectoires universitaires ouprofessionnelles individualisées, ils génèrentde nouveaux besoins auxquels tentent derépondre le marché et les pouvoirs publics :

entre les résidences surveillées ou les serviceshaut de gamme de para hôtellerie, proposésaux cadres supérieurs des grandes entre-prises, et les chambres universitaires vétustesoffertes aux étudiants nationaux ou étrangersà faibles revenus, l’éventail des services serévèle fortement inégalitaire.

Le métropolitain, messager inconscientdu tri sélectif urbainLe phénomène de tri sélectif des populationset des activités inhérent au processus demétropolisation privilégie de fait l’expressiondes acteurs les plus performants : les popula-tions les plus intégrées, disposant des capacitésd’expression, d’organisation et de mobilisa-tion les plus fortes, déjà ciblées par l’offrecommerciale métropolitaine, sont aussi lesplus aptes à orienter l’action publique enfonction de leurs intérêts propres. L’offre urbaine qui en découle, en répondantaux exigences et aux capacités d’investissementdes catégories supérieures, bouleverse leséquilibres antérieurs par l’augmentation desvaleurs foncières et immobilières, la réduc-tion des services de proximité au profit d’une

offre spécialisée fonctionnant en réseau,l’éloignement des emplois les moins qualifiés.

La ville aux trois visagesOn assiste ainsi à une segmentation de l’espacemétropolitain, résultant d’une combinaisondes politiques publiques mises en œuvre, desstratégies du marché et des choix individuelsplus ou moins contraints opérés par les habi-tants et usagers de la ville. Le territoire urbain prend alors plusieursvisages : celui des « figures imposées » de la métropolisation, répondant aux standardsd’une clientèle mobile à hauts revenus ; celuide la ville « réparatrice » offrant aux populationsles plus démunies les réponses élémentairesen logements et en services. Enfin, celui de laville « en creux », autorégulée, résultant ducumul des stratégies de marché avec les stra-tégies individuelles des couches moyennesqui tentent de concilier dans des budgetscontraints, des envies parfois contradictoires

de ville et de qualité de vie. Dans la logique de rayonnement et d’attrac-tivité qui est la leur, les politiques publiquesmétropolitaines ont tendance à se concentrerd’une part sur les attentes des catégoriessupérieures qu’elles souhaitent attirer, etd’autre part, sur les besoins des catégories lesplus démunies pour lutter contre les exclu-sions ou les dysfonctionnements sociaux lesplus flagrants. Polarisée sur ces extrêmes,l’action publique ne risque-t-elle pas, endélaissant peu à peu les cibles intermédiaires,de contribuer à terme à l’accentuation de cesdysfonctionnements sociaux et environne-mentaux ?

L’action publique en question, les poli-tiques publiques en actionFace à des tendances lourdes qui génèrentdes déséquilibres en même temps que denouveaux besoins, tiraillée entre la courseaux standards internationaux et la régulationdes dysfonctionnements, sommée d’arbitrerentre les exigences d’une clientèle extraterri-toriale et les besoins de populations plusmodestes, durablement installées, l’action

publique cherche ses marges de manœuvreet doit redéfinir son champ d’intervention, sesmodes de gouvernance et ses priorités pourun développement métropolitain durable.

Anne-Marie Maür, directrice d’études territoires à l’Agence d’urbanisme

Diversités et disparités exacerbéespoint de vue

Les métropoles sont des espaces où s’expriment les besoins les plus diversifiés provenant de catégoriessociales multiples allant des plus nanties aux plus modestes et marginales et où s’observent les plusgrandes disparités. Tiraillée par la course à la concurrence territoriale et les demandes explosives, l’ac-tion publique cherche ses marges de manœuvre et ses priorités.Nous proposons ici une analyse générale, et non locale, des composantes du fait métropolitain.

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Matinée

Séance plénière d’ouvertureChercheurs et grands témoins débattront des enjeux,des acteurs et des effets du phénomène de métropolisation.

Table ronde : la « métropole vécue »Des personnalités, venant d’horizons très différents, visiteront la dimension sociale de la métropolisation : qui sont les métropolitains ? quelles sont leurs attentes ?

Déjeuner.

Après-midi

« Ateliers-visites » décentralisés • Innovation métropolitaine (Pôle de compétitivité Minalogic) • Culture en métropole (Maison de la culture-MC2) • Métropole en mouvement (Dépôt de la 3è m e ligne de tramway)• Habiter la métropole (Centre-ville d’Échirolles)

Réception à l’Hôtel de Ville de Grenoble

Retour à Lyon par train spécial.

Matinée

« Ateliers-visites » décentralisés

• Innovation métropolitaine (Cité du design, pôle optique)• Culture en métropole (Patrimoine Le Corbusier à Firminy) • Métropole en mouvement (Quartier d’affaires de la garede Châteaucreux) • Habiter la métropole (Centre-ville de Saint-Étienne)

Déjeuner.

Après-midi

Tables rondes : la « métropole en projet »

Module 1 : comment se fabriquent les projets métropolitains,sur quels contenus et avec quelle ingénierie ? Module 2 : la gouvernance métropolitaine, les mises enréseau et les coopérations.

Retour à Lyon par train spécial.

Dîner de gala à la Cité internationale - Lyon

Matinée

Tables rondes : le « rayonnement métropolitain »Module 1 : des villes qui s’intéressent au monde et qui intéressent le monde, les facettes du rayonnementmétropolitain.Module 2 : les singularités des métropoles européennes etl’éventuelle spécificité métropolitaine française.

Déjeuner.

Après-midi

Séance plénière de clôture :« Europe des régions, e u rope des métropoles ? » Un universitaire en charge de la restitution dynamique destrois journées introduira une table ronde finale regroupantélus et acteurs européens sur le thème « régions et métropoles ».

Visite optionnelle de la Cité internationale.

Transport des congressistes par train spécial de Lyon à Saint-Étienne.

D é r o u l e m e n t d e s t r o i s j o u r n é e s

Les trois journées seront animées par Véronique AUGER, journaliste.

Mercredi 14 décembre 2005 > Saint-Étienne

LA MÉTROPOLE VÉCUE

Le thème de la métropole vécue interroge les stratégies, les comportements et les pra-

tiques quotidiennes des métropolitains (les habitants, les acteurs économiques, les élus

locaux) évoluant sur cette nouvelle scène d’expression de la modernité post-industrielle,

mais aussi le territoire métropolitain lui-même, une réalité physique difficile à cerner.

Qu’il s’agisse de la création d’activités et de richesses, du rapport au travail ou de l’en-

semble des aspects de la vie quotidienne, le vécu métropolitain est différent selon les

groupes sociaux considérés et leur niveau d’intégration à ce lieu de l’« hyper choix » et de

la concentration des « possibles » que la métropole entend être. Selon quels facteurs dis-

criminants s’opère alors ce « tri sélectif » entre les métropolitains ? Dans quelles formes nou-

velles de polarisation et/ou de ségrégation spatiales ? Avec quel impact sur un espace désor-

mais à géométrie variable et un rapport au(x) territoire(s) bouleversé ?

Mardi 13 décembre 2005 > Grenoble

LA MÉTROPOLE EN PROJET

Questionner l’élaboration du projet métropolitain, c’est s’interroger sur les objectifs, les

moyens et les méthodes dont se dotent les collectivités avec les entreprises, acteurs et habi-

tants du territoire , pour construire une métropole voulue.

Quelle est l’alchimie des projets métropolitains ? Comment conjuguent-ils les dimensions

économiques, culturelles, territoriales ? Sont-ils contrastés ou mimétiques ? Comment associent–ils

actions publique et privée ? Quelles formes d’ingénierie sont ou peuvent

être mobilisées ?

Face aux morcellements institutionnels et à la compétition territoriale, quels sont les facteurs

de la réussite des projets métropolitains ? L’ é m e rgence d’un « gouvernement politique métro p o l i t a i n

» est-elle un garant ? Peut-on construire une « métropole en réseau » ? La mobilisation de

la société civile est-elle gage de la construction d’une identité métropolitaine ?

LA MÉTROPOLE ET SON RAYONNEMENT

Ab o rder les voies et les moyens du « rayonnement métropolitain », c’est aborder la pierre angu-

l a i re de la compétitivité. Existe-t-il, en effet, des villes moyennes ou grandes qui n’aient pas

l’ a m b i t i o n affichée d’ouvrir leur tissu économique au marché international, de tourner leur

culture vers les publics européens ou mondiaux, de mettre en valeur leurs atouts touris-

tiques, de développer des « projets urbains » d’envergure internationale, quand ce n’est

pas de nouer des liens de solidarité et d’échange avec d’autres métropoles ?

Les atouts du rayonnement sont divers et changeants. Ils sont faits d’invariants (l’attracti-

vité économique, l’accessibilité, la présence d’équipements métropolitains, le niveau techno-

l o g i q u e , l’inscription dans les réseaux…) mais aussi d’éléments plus subjectifs et singuliers

(l’image, l’histoire et l’identité, les projets… les individus).

Le rayonnement en Eu rope et dans le monde : quels points forts pour nos villes… et quels défis ?

sLes métropoles sont à la fois des lieux de dynamisme, de production de richesses,d’opportunités, mais aussi de risques, d’incertitudes, vo i re de ruptures. À la polarisationet aux effets d’entraînements liés à la concentration, la diff é renciation, la sélection desactivités, des populations et des lieux, s’opposent en effet des phénomènes non dési-rés de désintégration, de ségrégation, d’exclusion. Une croissance par le déséquilibrequi trouve sa signification au croisement de deux logiques.

Celle de l’économie qui se tro u ve confrontée à la mondialisation et à l’ é volution de l’ e n v i-ronnement concurrentiel des acteurs économiques. La réorganisation territoriale dess t r u c t u res et unités pro d u c t i ves traduit la nécessaire adaptation de leur façon de créer,de fabriquer et d’échanger.

Celle des territoires aux compétences élargies, qui intègrent ces contraintes écono-miques d’ i n n ovation, de flexibilité et de performance tout en se pliant à celle, nouve l l e ,d’attractivité au regard de la concurrence qu’ils se livrent pour capter les activités éco-nomiques. Les politiques locales mises en œuvre doivent alors concilier dynamiquesmétropolitaines et développement durable.

Dans le cadre de cette 26e rencontre, c’est en privilégiant trois dimensions de la métro-pole et des dynamiques métropolitaines – le vécu le projet le rayonnement– que lesagences d’urbanisme souhaitent apporter leur contribution au débat sur ces questions.

Programme complet et inscription : www..aurg.org

Jeudi 15 décembre 2005 > Lyon

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Etudes et prospectives urbainesRappel des objectifs : permettre une vision partagée Métro-communes de l’aménagement et de la gestion de l’espace surl’ensemble du territoire, contribuer à l’élaboration du projeturbain d’agglomération et favoriser la cohérence des politiquesd’agglomération. Secteur Nord-Est (Corenc, Meylan, la Tronche, en lien avecGrenoble et Saint-Martin-d’Hères) : deux secteurs font actuelle-

ment l’objet d’un travail pour approfondissement complémentaire. Il s’agit de la Boucle desSablons, concernée par le projet de construction d’un nouveau pont et le secteur commer-cial de la Caronnerie.

Secteur Ouest ( Fontaine, Seyssinet- Pariset, Claix, en lien avec Grenoble et Sassenage) :l’étude a mis en évidence l’importance de la valorisation des berges du Drac. Elle a alimentéla réflexion sur les conditions du renouvellement économique et urbain du secteur en lienavec le polygone scientifique. Secteur Est (Gières, Murianette, Domène, en lien avec Grenoble et Saint- M a r t i n -d’Hères) : l’étude a montré les potentialités de développement de ce secteur, corrélées aux probléma-tiques de déplacement, ainsi que le rôle de la plaine de l’Isère dans sa valorisation. Elle amis en évidence l’éventuel aménagement de la deuxième gare d’agglomération et la ques-tion de l’arrivée d’Ikéa. Secteur Sud et Secteur Nord-Ouest : les études sont en cours.

Aire d’accueil des gens du voyageLa Communauté de communes de Bièvre Est a confié àl’Agence d’urbanisme la révision simplifiée du Plan d’occu-pation des sols de Colombe, commune dont l’élaborationdu Plan local d’urbanisme est en cours. L’objectif est d’intégrer une aire réservée à l’accueil des gens du voyage.Le terrain envisagé par la collectivité susceptible de per-mettre l’établissement de l’aire d’accueil, se situe en limited’une zone urbaine sur des espaces naturels. Le débat difficile entre intérêt général (nécessité de trouver un lieu) et

intérêt particulier (mécontentement des riverains) est en cours… PLU en coursL’Agence d’urbanisme intervient en assistance auprès de la commune de Bévenais pourl’accompagner dans la réalisation du Plan local d’urbanisme. Le projet du PLU a été arrê-té par délibération du Conseil municipal et le PLU pourrait être approuvé le premier trimestre 2006.

Dans le cadre de la réflexion autour du PLU, la communede Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, en concertation avecles services de l’Etat et la Communauté de communes deBièvre Toutes Aures, a commandité des études complé-mentaires. Une expertise des zones naturelles d’intérêtfaunistique et floristiques (Znieff) a été réalisée par le Coraet influencera les possibilités d’extensions de certainsespaces urbains. Les risques naturels d’inondation des

ruisseaux du Rival et de la Coule ont également fait l’objet d’une étude. Le Projet du PLUdevrait être arrêté avant la fin de l’année 2005. L’enquête publique devrait se dérouler auprintemps 2006 pour une approbation prévisible en juin 2006.Le projet de PLU de la commune d’Apprieu, arrêté récemment, est dans sa phase deconsultation auprès des services de l’Etat et des personnes publiques associées. L’enquêtepublique devrait se dérouler en fin d’année 2005 pour une approbation prévisible dans lepremier trimestre 2006.

Penser le territoire, oser le tourismePlus de 110 personnes, dont de nombreux élus, sont venusdébattre mercredi 26 octobre dans la salle Navarre deChamp-sur-Drac autour du développement touristique duterritoire. Organisée par l’Agence d’urbanisme et laCommunauté de communes du sud grenoblois, cette ren-contre, la cinquième, entre dans le cycle « Territoires dedemain ».Les questions d’identité et de signature du territoire ont été

soulevées, comme fondement d’un projet plus structuré. Il s’agit, en effet, au-delà desintentions des divers acteurs locaux, de réfléchir aux potentiels du territoire en rapport aux

autres, de le placer dans son environnement et de s’appuyer sur des ressources « parfoiscachées » comme l’explique Bernard Pecqueur, économiste, professeur à l’Institut de géo-graphie alpine. Le sud grenoblois manque d’hôtels, mais un établissement hôtelier peut-ilêtre rentable dans ce territoire au vu des touristes actuels, ou ne faut-il pas réfléchir à unecomplémentarité avec d’autre territoires, Grenoble, par exemple, « dont les hôtels sontquasiment vides les week-ends » comme l’explique Pascal Barthélemy, président des hôte-liers isérois et directeur du Splendid hôtel à Grenoble. Le château de Vizille attire de trèsnombreux visiteurs, mais le lien avec la ville et les autres communes environnantes ne sefait pas. Des circuits de balades patrimoines ne seraient-ils pas intéressants ?Alors, « penser le territoire, oser le tourisme ou l’inverse ? ». Comme le suggère MartinVanier, directeur du laboratoire territoires (IGA) en conclusion.

Créer des corridors écologiquesFace à la pression du développement urbain, la protection decertains sites naturels ne suffit plus aujourd’hui pour préserver unniveau suffisant de biodiversité. Le véritable enjeu est la mise enréseaux des espaces naturels par l’intermédiaire de corridorsécologiques.Il s’agit, en effet, de relier des espaces naturels préservés entreeux (zones humides, haies, arbres isolés…) pour que les espècespuissent circuler aisément sans rencontrer d’obstacles (zones

d’habitations, routes et autoroutes…). Les phases de diagnostic et d’animation du projet dans le Grésivaudan ont été confiéesà l’Agence d’urbanisme. Ce projet, entamé en 2004, a mis en évidence cinq grands corridors transversaux entre Chartreuse et Belledonne, puis a identifié l’ensemble des obstacles existants et proposé des préconisations d’aménagement.Préserver un réseau de corridors dans le Grésivaudan nécessite de pérenniser le statut

naturel de certains espaces, et de donner un rôle de corridor aux coupures vertes qui sub-sistent dans la vallée et qui sont les derniers espaces de respiration offrant la possibilitéd’échanges naturels aux espèces.Les deux derniers comités de pilotage réunissant sur le moyen et le haut Grésivaudan denombreux acteurs (des collectivités locales aux responsables d’infrastructures, en passantpar les associations naturalistes, les ACCA (Associations communales de chasse agréée),les associations syndicales Drac Isère…), ont fait converger les points de vue sur l’état deslieux et la nécessité de préservation, tout en suscitant quelques débats sur les moyens àmettre en œuvre.En 2006, nous nous dirigeons vers la mise en place d’un plan d’actions multi-partenairescoordonné par le Conseil général de l’Isère assisté de l’Agence d’urbanisme.

Diagnostic disponible d’ici décembre 2005 sous la forme d’un CD Rom comprenant également unephotothèque fournie.

Schéma de secteur : les axes fortsPréserver les richesses naturelles du territoire, réaffirmer un déve-loppement équilibré et durable, et assurer une organisationfonctionnelle du territoire autour de pôles structurants : voici les trois axes forts du Projet d’aménagement et de développe-ment durable (PADD) actuellement débattu par les élus duVoironnais. La trame de ce projet provient de la validation desorientations stratégiques du Schéma de secteur votées par lesélus en 2004. Les observations ont tout d’abord été croiséesavec le projet de territoire, puis avec des orientations concrètes

apportées par les élus des communes, par sous bassins de vie. Les échanges ont eu lieulors de rencontres (sept au total) organisées dans un premier temps en octobre-novembre2004 sur le développement urbain, le schéma d’équipement des services et la territoriali-

sation du Programme local de l’habitat (lirepage 2) ; puis dans un second temps, en avril-mai 2005 sur les espaces naturels agricoles et forestiers.L’ensemble de ces rencontres et travaux a permis, d’une part la rédaction des premiers éléments forts du PA D D, croisant entrées thématiques et déclinaisons territoriales,d’autre part de poser un regard plus particuliersur la plaine de l’Isère et les cinq communes du lac de Paladru.Les différents documents sont consultables à la documentation de l’Agence et pour les partenaires, en ligne sur l’extranet de l’agence (www.aurg.net).

territoires point par point

Agglomération

Bièvre

Grésivaudan

Sud

Voironnais

Responsables EPT : f r a n ç o i s e . p i c h a v a n t @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Daniel de Murcia

Responsables EPT :[email protected]@aurg.asso.fr

Élu représentant : François Brochier

Responsables EPT : m u r i e l l e . p e z e t . k u h n @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Claude Dailly

Responsables EPT : j a n . k a c z o r o w s k i @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Jean-Claude Ogier

Responsables EPT : e m m a n u e l . b o u l a n g e r @ a u r g. a s s o . f [email protected]

Élu représentant : Maurice Berthet

L’Agence d’urbanisme s’est organisée en équipes projets territoires (en lien avec l’élureprésentant un secteur au sein du conseil d’administration) sur les cinq secteurs de

son périmètre d’action et de partenariat.Ces équipes ont pour objectif de croiser les connaissances, d’accompagner et d’articuler les différents projets à l’échelle communale, intercommunale ou i n t e r-intercommunale.

5 équipesprojets territoires

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La loi « sécurité civile » du 22 juillet 1983 (loi relative à l’orga-nisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contrel’incendie et à la protection des risques majeurs), modifiée parla loi du 2 février 1995 (relative au renforcement de la protectionde l’environnement), a mis en place les Plans de préventiondes risques (PPR) ainsique le droit à l’informa-tion des citoyens sur lesrisques auxquels ils sontsoumis et sur les moyensde s’en protéger. Le PPR est devenu laseule procédure officiel-le pour la prise encompte des risquesnaturels dans l’aména-gement. Les anciennesprocédures (plans d’ex-position aux risques, plansde surfaces submersibles,

plans de zones sensibles aux incendies de forêt, périmètre derisques) n’existent plus, mais celles déjà approuvées prennentla valeur d’un PPR.Le PPR est produit par les services de l’Etat, sous l’autorité duPréfet de département qui les approuve après consultation descommunes et enquête publique.

Lier sécurité et aménagementL’objectif : améliorer la connaissance des phénomènes naturels,informer les populations sur les risques, et privilégier certainesdispositions en matière d’urbanisme et de construction. Dansle détail, le PPR analyse les risques sur un territoire donné, etdélimite les zones exposées. Il peut ainsi privilégier le dévelop-pement sur les zones exemptes de risque ou introduire desprescriptions en matière d’urbanisme, de construction et degestion dans les zones à risque.L’élaboration : elle commence par l’analyse historique des prin-cipaux phénomènes naturels du territoire, à partir de laquelle onproduit une carte des aléas, qui va représenter et évaluer l’ampleur des phénomènes prévisibles. Après concertation entre

les différents partenaires locaux sur la carte, elle va, avec l’ana-l y s e des enjeux locaux en terme de sécurité et d’aménage-ment, servir de base à l’élaboration du PPR.La composition du document du PPR : un rapport de présen-tation (analyse des phénomènes, étude des impacts sur lespersonnes et les biens existants et futurs…), une carte règlementaire (indication des zones règlementées à une échel-le comprise entre 1/10 000 et 1/50 000), et un règlement quiprécise les règles s’appliquant à chaque zone (la réglementationpouvant aller de l’interdiction de construire à la possibilité deconstruire sous certaines conditions).

Le PPR s’impose au PLULes documents d’urbanisme doivent prendre en compte lesrisques naturels. Ainsi, les PPR ou documents valant PPR doivent être annexés aux Plans locaux d’urbanisme, au titre dela servitude d’utilité publique qui s’impose à tous : collectivi-tés, particuliers, entreprises, Etat, notamment lors de la délivrance des permis de construire.

Contact : [email protected]

mise au point

Le chiffre

Qu’est-ce qu’un Plan de prévention des risques ?Le mot

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Les missions d’une documentaliste ? Rechercher et sélectionner l’information ; la traiteret la gérer ; enfin, la mettre à la disposition de ses utilisateurs. C’est aussi organiser uneveille documentaire et effectuer des recherches. Le tout en s’appuyant sur une bonneconnaissance du domaine traité et sur une batterie d’outils professionnels : veille, logicieldocumentaire, bases de données, réseaux…

A l’Agence d’urbanisme, l’information traitée par les documentalistes se reporte d’abord à la pro-duction propre de l’agence. Diagnostics de PLU, études paysagères, études de prospective urbai-ne, comptes-rendus de journées d’experts, notes juridiques : au total, on compte entre 150 et 200notes et études chaque année. A cela s’ajoutent les ouvrages et les rapports acquis pour alimen-ter les travaux en cours à l’agence. L’ensemble constitue le fonds documentaire, fort aujourd’huide près de 10 000 documents, d’une soixantaine d’abonnements,d’outils juridiques et de données du recensement. Sa particularité :un fonds spécialisé sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire,dont une large part porte sur l’agglomération grenobloise et lesautres secteurs de la région urbaine grenobloise.Les utilisateurs, ce sont en premier lieu les chargés d’études del’agence. Les prestations qui leur sont offertes sont multiples : veilledocumentaire sur leurs champs d’intervention, revue de presse,recherches documentaires, assistance pour l’archivage de leurs dos-siers. Des produits documentaires spécifiques sont élaborés, telle lasynthèse documentaire réalisée tous les ans sur la politique de la villesur l’agglomération grenobloise.Le centre de documentation est également sollicité par les collectivi-tés territoriales et les autres partenaires de l’agence, par les profes-sionnels et le public. Pour ce dernier, majoritairement étudiant,

des horaires d’ouverture sont prévus. Les documentalistes de l’agence, elles, ce sont MartineGoujon et Rolande Bianco. Pour faire face aux multiples demandes, elles ont mis en place desoutils de gestion et d’accès à l’information. Citons en particulier la base documentaire de l’agen-ce accessible depuis janvier 2005 à tous les partenaires de l’agence, à partir de l’extranet(www.aurg.net).Les documentalistes ne travaillent pas seules à l’agence. Avec les chargés de communication, ellesparticipent à la réalisation du cédérom des activités et s’occupent de l’aspect documentaire despublications et manifestations de l’agence. Avec la paysagiste et l’équipe de communication, ellesmettent en place une base iconographique numérique qui compte actuellement déjà près de 1000photos traitées, sur les 20 000 documents photographiques que compte l’Agence d’urbanisme.Plus largement, le métier de documentaliste s’appuie sur des réseaux documentaires. Ceux-ci per-

mettent de s’informer, d’échanger des expériences, de mutualiser dessavoir-faire. Au niveau local, les documentalistes sont parties prenantesdu réseau documentaire Urbis, réseau documentaire grenoblois sur lesvilles et territoires urbains. Au niveau national, elles participent auréseau des agences d’urbanisme qui met en place une base documen-taire commune des publications des agences, la base Riau.

Contacts : [email protected] et [email protected]

Documentaliste : ressources, veille, réseauLe métier

Les différentes structures d’observation de la qualité de l’air enRhône-Alpes ont mis en place un système d’observation acces-sible sur le site www.atmo-rhonealpes.org.Sur ce site, il est possible de connaître, chaque jour, les pollu-tions atmosphériques dues au dioxyde d’azote, les pollutionsdues au dioxyde de soufre, à l’ozone et aux poussières, lesprévisions de pollution, ainsi que les arrêtés préfectorauxlorsque les seuils de tolérance sont dépassés.Le territoire régional a été découpé en 36 zones urbaines,périurbaines et rurales. Seules trois zones ne sont pas obser-vées en matière de pollution à l’ozone : les zones rurales dudépartement de la Loire (à l’exception des vallées du Gier etde l’Ondaine englobées dans la région stéphanoise), leszones rurales du nord de l’Ardèche et de la Drôme, et leszones montagneuses de l’Isère (Belledonne, Vercors, Trièves,Matheysine et Oisans - la Chartreuse étant renseignée). Sur une période annuelle, 33 jours de dépassement des seuilsd’information ou d’alerte ont été observés sur les territoires deRhône-Alpes. Cinq territoires sont concernés par des périodes

de pollution de plus de 10 jours par an : l’Ardèche et laDrôme sud, l’agglomération lyonnaise, le bassin genevois,l’ouest rhodanien et la région de Grenoble qui détient le tris-te record de 15 jours pendant lesquels le seuil d’informationde pollution à l’ozone est dépassé. L’observation montre queles épisodes de pollution (dépassement des seuils) sont inexis-tants pour 3 territoires et inférieurs ou égaux à 5 jours par anpour 24 autres territoires (dont la région stéphanoise).

La région grenobloise : un casLa région de Grenoble est donc bien un cas à part en matièrede pollution de l’air à l’ozone. Le territoire observé correspondau territoire de la région urbaine grenobloise (à l’exception deBelledonne et en y ajoutant le Grésivaudan aval). Les aspectsgéographiques expliquent le fait que si la région grenobloisene produit pas plus d’émissions polluantes que l’aggloméra-tion lyonnaise, cette pollution reste prisonnière de la cuvettegrenobloise et perdure souvent sur plusieurs jours (à titred’exemple : du 26 au 28 mai, du 20 au 28 juin, du 14 au 17

juillet 2005) même si les émissions peuvent diminuer tempo-rairement pendant ces laps de temps.Rappelons en conclusion que les jours de pollution sont aunombre de 365 chaque année et de plusieurs sortes, et quenous ne parlons ici que des 15 jours où les seuils d’informa-tion ou d’alerte à la pollution à l’ozone ont été atteints sur larégion de Grenoble…

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15, comme le nombre de jours où le seuil d’information de pollution à l’ozone est dépassé dans la région grenobloise.

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Cadrage juridique du Plan local d’urbanismeLors d’une table ronde organisée dans le cadre de l’expositionsur le Plan local d’urbanisme de Grenoble, le 24 mars 2005 àla Plateforme (centre d’exposition sur l’urbanisme de la ville deGrenoble), Philippe Couillens, juriste à l’Agence d’urbanismea présenté les principales dispositions de la loi Solidarité etrenouvellement urbains, et de la loi Urbanisme et habitat devantune centaine de personnes, habitants, élus et professionnelsgrenoblois.

Vers un chrono aménagement du territoire Le 28 avril 2005, lors d’une formation organisée par l’Institutdes hautes études de développement et d’aménagement desterritoires européens (Ihedate), Alain Pe r r o n, directeurd’études territoires de l’Agence d’urbanisme a présenté lesréflexions et la démarche menées actuellement par l’Agenced’urbanisme et le Syndicat mixte du Schéma directeur sur lechrono aménagement du territoire, avec notamment le projet « autoroute apaisée » (lire Point sur l’Y n°2, mai 2005).

Modification du Schéma directeur sur le commerceLe Schéma directeur de la région grenobloise a été modifié en2004 pour clarifier les orientations en matière d’uranisme com-mercial. Pourquoi ? Quelles en sont les incidences pour l’agglo-mération grenobloise et les autres secteurs ? Voici quelques-unes des questions abordées par Alain Perron, directeurd’études territoires de l’Agence d’urbanisme lors d’une forma-tion organisée par le Centre national de la fonction publiqueterritoriale (CNFPT) de Grenoble le 7 juillet dernier.

Comment faire partager l’évolution urbaine ?Organisé par la ville de Grenoble, Cap com (réseau de profes-sionnels de la communication publique) et l’Agence d’urbanis-me de la région grenobloise, le séminaire « Faire partager l’évo-lution urbaine » a réuni communicants et urbanistes à la

Plateforme le 12 mai 2005. Jérôme Grange, directeur del’Agence d’urbanisme est intervenu sur le thème : commentconcilier communication et urbanisme pour faire partagerl’évolution dans la ville ?

Janus de la cité Le Janus de la cité décerné par l’Institut français du design estdédié aux projets de collectivités locales qui améliorent le fonc-tionnement de la cité. Jérôme Grange, directeur de l’Agenced’urbanisme a fait partie du premier jury (composé d’archi-tectes, de journalistes, de chefs d’entreprise, de designers, d’er-gonomes…) qui a décerné le 2 juin 2005 le Janus de la cité auSyndicat mixte pour le transport urbain de la région de valen-cienne pour son projet de tramway et son intégration dans laville (en termes d’infrastructures, d’inscription urbaine, d’architecture des stations et de design des rames).

Espaces naturels du Grand ClermontDans le cadre d’une journée d’échanges sur les espaces natu-rels du Grand Clermont organisée par l’Agence d’urbanismeClermont métropole le 21 juin 2005, Anne-Marie Maürdirectrice d’études territoires de l’Agence d’urbanisme de larégion grenobloise a expliqué la démarche de la Métro sur lemaillage des espaces naturels de l’agglomération grenobloise.

Coopération internationale économiquePierre Eisler, directeur d’études économie de l’Agence d’urba-nisme est intervenu lors d’une formation d’attachés d’ambassa-de en poste en Afrique organisée du 30 août au 2 septembrepar l’Université Pierre Mendès France. Son intervention a portésur les interventions économiques des collectivités locales et lacoopération internationale décentralisée. Avec un point particu-lier sur les interventions des collectivités locales en matière éco-nomique aujourd’hui, et les possibilités de transferts de savoir-faire.

Les nouvelles études de l’agence• Pour un chrono aménagement du territoire : vers des autoroutes apaiséesSyndicat mixte pour l’élaboration et le suivi du Schéma directeurde la région grenobloise ; Agence d’urbanisme de la région gre-nobloise. VITORGE Maya ; PERRON Alain ; AUGER Philippe,

2005, 23 p. + ann. L’utilisation croissante de la voiture et la fluiditérégressive des déplacements mettent aujour-d’hui à mal le modèle de l'agglomération cen-trale qui irrigue les espaces périurbains. Et lesefforts massifs en matière d'infrastructures rou-tières et de transport en commun n’y font rien.Le Syndicat mixte du Schéma directeur de larégion grenobloise aborde, au cours de sémi-naires (2004-2005), la question sur la vitessedes déplacements (vitesses apaisées, temps deparcours fiabilisés) en lien avec l'organisation

du territoire (confortement des pôles, rééquilibrage du territoire). C'estdonc une invitation à une action sur la « vitesse d'horloge » du territoi-re ouvrant une ère de politiques d'aménagement par la gestion destemps (chrono-aménagement) sur des « autoroutes apaisées ».

• Les impacts urbains des lignes de tramway Agence d’urbanisme de la région grenobloise ; GAILLARDOTHubert, 2005, 9 p. Les impacts urbains des lignes de tramway seraient décelables sur troiséchelles : proximité immédiate de l'infrastructure, accessibilité piétonneaux arrêts et bassin versant. Globalement, le tramway apparaît commeun accélérateur de tendances, généralement positives. Son impact estd'autant plus important lorsqu'il est utilisé par les collectivités localescomme un outil au service de politiques qui dépassent le domaine destransports. Le texte s’appuie sur des exemples grenoblois et étrangers.

• Les loyers dans le parc privé de l'agglomération Agence d’urbanisme de la région grenobloise ; TA RTAMELLA Nicole, 2004,17 p. Le niveau grenoblois des loyers est toujours un des plus élevés des agglomérations enquêtées : 7,8 euros/m2 contre 7,5 euros/m2

de moyenne générale. Pourtant, contrairement à la tendancenationale, l’année 2004 se caractérise à Grenoble par une nette décé-lération de la hausse globale des loyers privés. Les loyers les plus chers

sont toujours ceux des lieux les plus côtés de l'agglomération (centre deGrenoble, Meylan, la Tronche), ainsi que les logements récents (9,3 euros/m2), en particulier pour les petits logements.

Quelques ouvrages sur le territoire local• Projet Isère Amont. Aménagement de l'Isère dePontcharra à Grenoble : dossier de consultationSyndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère 2005, 95 p. +c a r t e s .Ce projet a trois objectifs : protéger les zones urbanisées face à unecrue bicentennale (tous les deux cents ans), en créant des champsd'inondation contrôlée ; saisir l'occasion des grands travaux pour pré-server ou réhabiliter les espaces naturels situés en bordure de l'Isère etenfin, participer au développement des loisirs autour d'un axe vertGrenoble - Po n t c h a r r a .Le dossier de consultation présente les objectifs, les incidences, et lefinancement du projet, après avoir décrit les enjeux de la vallée del’Isère et de ses zones inondables. Le dossier de consultation : http://www. s y m b h i . f r / 1 9 3 - t e l e c h a r g e r- l e-d o s s i e r-d e-consultation.htm

• Schéma de développement commercial de l'IsèreOdec, 2005, 106 p. Le schéma présente l’état des lieux et les facteurs de développementcommercial en Isère. Il expose ensuite les orientations : maîtriser ledéveloppement des grandes et moyennes surfaces commerciales ;prendre en compte l'aménagement du territoire et le développementdurable ; préciser les objectifs territoriaux et sectoriels.

• Grenoble Sud : toute la ville s'engage.Villeneuve, Village olympique, Vigny-Musset, MalherbeVille de Grenoble, 2005 Ce film de 20 mn retrace les différentes étapesde la consultation lancée par la ville deGrenoble : « Grenoble Sud, toute la ville enparle » qui a mobilisé 1200 habitants des quar-

tiers de Villeneuve, Village olympique, Vigny Musset e t Malherbe. 269 propositions ont été faites par les habitants sur la sécurité, lesactions à l'égard des jeunes, l'aménagement et l'urbanisme, le vivre ensemble. La municipalité a pris 74 engagements.

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trois petits points...

L’Agence hors les murs

Les rendez-vous

Le Point sur l’Y est publié par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloiseDirecteur de la publication : Jérôme GrangeCrédits photos : Métro, Agence d’urbanisme de la région grenobloise,Maryvonne Arnaud du Laboratoire sculpture urbaine, Fabrice BouvierIllustrations : Caroline Nocart Dessins d’enfants : Adrien Grange et Thomas ToussaintImprimé par l’Imprimerie des Eaux-Claires sur papier recyclé Cyclus offset.Un jeu de six cartes postales acompagne Le numéro 3 du Point sur l’YDépôt légal à parutionN° ISSN 1770-9717

21, rue Lesdiguières - 38000 GrenobleTél. : 04 76 28 86 00 - Fax : 04 76 28 86 12

[email protected]

L'innovation au service des politiques publiques locales8ème édition des entretiens territoriauxLes 3 jours d’entretiens feront les point sur la capacitéd’innovation des collectivités, sur l’esprit de prospectiverégionale et européenne, sur les espaces de créativitéouverts dans le territoire, sur la nécessité de trouver denouvelles alliances entre la dynamique économique etles innovations sociales, sur l’intégration du développe-ment durable et des politiques européennes dans tousles sujets de compétences territoriales.

L’édition 2005 propose 46 ateliers, uneconférence d’inauguration, présentée parAndré Rossinot, sur le thème de l’innova-tion au service de l’action publique locale.

Le 6, 7 & 8 décembre 2005 à StrasbourgPlus d’informations : w w w. i n e t-e t s . n e t

Les territoires urbains face aux défis de la ségréga-tion (Etats-Unis-France) Organisé par l'Université de Cergy-Pontoise, en partena-riat avec l'Institut français de géopolitique, l'Université deCalifornie à Berkeley et la Communauté d'aggloméra-tion de Cergy-Pontoise, ce colloque se déroulera enquatre demi-journées autour des mesures de la ségréga-tion, les dynamiques ségrégatives, leurs conséquences

politiques et les politiques publiquespour y répondre.

Le 8-9 décembre 2005 à Cergy-PontoisePlus d’informations : [email protected]

Sports et TerritoiresDans le cadre des journées du territoire d’ETD, cetterencontre propose des interventions d’experts, destémoignages et des débats autour de la place des pro-jets de développement sportif dans les territoires. Le sparticipants pourront travailler sur la gestion du parte-nariat avec les acteurs du sport, sur les outils etméthodes utilisés pour construire et mettre en œuvre leprojet « sport » de leurs territoires. Les points abordésseront : l’attractivité du territoire, son aménagementimpliquant la valorisation d’espaces urbains et naturels,l’économie locale, la cohésion sociale, l’identité et lanotoriété du territoire.

Le 15 décembre 2005, à ParisPlus d’informations : http://www.projetdeterritoire.com/

Rencontre nationale des Scot à Grenoble : un Scot,oui mais pour quoi faire ? Quels moyens de mise en œuvre, quels contenus, quelsmodes d’élaboration et périmètres ? Voici la questioncentrale qui sera abordée pendant quatre demi jour-nées, en analysant notamment l’étalement urbain (peut-on trouver des conditions et des moyens admissiblespour limiter l’étalement urbain ?) et l’équilibre des terri-toires (peut-on trouver des conditions et des moyenspour favoriser la proximité et l’équilibre des territoires ?).Un appel à contribution et à participation a été lancépour enrichir le contenu de cette manifestation nationale.

Les 29 et 30 mars à GrenobleContacts : [email protected]

Les chargés d’étude de l’Agence sont régulièrement invités à intervenir lors de colloques, de séminaires, de manifestations ou à collaborer àdes publications pour proposer un regard d’expert sur des problématiques actuelles de l’aménagement du territroire.

À lire à l’AgenceLes documents présentés ici peuvent être consultés au centre de documentation de l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise. Le centre estouvert au public sur rendez-vous les lundis, mercredis et jeudis après-midi. Pour toute demande, vous pouvez contacter Martine Goujon : [email protected] ou 04 76 28 86 59.

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