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Protéger nos enfants Pour un transport scolaire plus sécuritaire MÉMOIRE PRÉSENTÉ DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION SUR LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE Montréal, le 28 février 2017 2017

Protéger nos enfants - SAAQ · autobus scolaire, notamment le r.T-12 Chapitre IV paragraphe 32 à 36, pour permettre à l’implantation physique de améras sur le châssis, sur

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Protéger nos enfants

Pour un transport scolaire plus sécuritaire

MÉMOIRE PRÉSENTÉ DANS LE CADRE DE LA CONSULTATION SUR LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Montréal, le 28 février 2017

2017

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MOT DE PRÉSENTATION

Il nous fait plaisir de soumettre ce mémoire aux membres de la consultation publique sur

la sécurité routière. Nous sommes fort heureux de participer à cette consultation afin de

nous présenter et surtout, de partager avec vous le service que notre entreprise a mis de

l’avant afin d’accroître la sécurité de nos enfants et étudiants.

FXS – QUI SOMMES-NOUS ?

Force Multiplier Solution Canada Inc. (FxS) est une entreprise située dans la région de

Montréal. Nous sommes des entrepreneurs québécois qui ont acquis une licence

exclusive pour faire évoluer la plateforme « BusGuard » au Canada. BusGuard est une

solution technologique qui aide à mettre en application la loi sur les dépassements

illégaux d’autobus scolaires. BusGuard est la propriété intellectuelle de Force Multiplier

Solutions inc., une société Américaine basée à Dallas, au Texas. Fondée il y a plus de dix

ans, FxS Inc. propose des outils technologiques afin de rehausser la sécurité dans le

domaine du transport scolaire et public.

Nous souhaitons aujourd’hui vous convaincre de la pertinence de réformer les

dispositions législatives afin de permettre plus facilement l’intégration d’innovations

technologiques pouvant accroître la sécurité routière. Également, nous souhaitons vous

sensibiliser sur la nécessité de mettre sur pied un premier projet pilote québécois pour

colliger les données et obtenir un portrait fidèle de la situation relative à la sécurité de

nos enfants dans le transport scolaire. Déjà, un grand nombre de juridictions américaines

utilisent notre technologie sur une base quotidienne et l’Ontario est allé de l’avant avec

un projet pilote. Nous croyons que le Québec aurait tout avantage à faire de même.

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Voyons d’abord quelques faits et quelques chiffres.

CONTEXTE

Au Québec, l’article 460 du Code de la sécurité routière stipule que le conducteur d’un

véhicule qui s’approche un d’autobus scolaire, dont les feux rouges intermittents et le

signal d’arrêt obligatoire sont en marche, doit immobiliser son véhicule jusqu’à ce que les

feux rouges intermittents soient éteints et que le signal d’arrêt obligatoire soit escamoté1.

Ce règlement est en place afin d’assurer un passage sécuritaire des élèves se dirigeant

vers l’autobus ou quittant cet autobus. La sécurité des enfants étant cruciale, le non-

respect de ce règlement entraîne une des sanctions les plus sévères prévues dans le Code

de la sécurité routière, avec une pénalité de neuf points d’inaptitude, soit plus que les

infractions pour excès de vitesse, pour le passage à un feu rouge ou à un panneau d’arrêt.

1 Code de la sécurité routière, 1 septembre 2016, Art. 460. En ligne. http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/pdf/cs/C-24.2.pdf (consulté le 05 février 2017)

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DES DONNÉES INQUIÉTANTES

Toutefois, notre expérience concrète dans le milieu démontre que l’arrêt obligatoire lié

aux autobus scolaires est peu respecté. Les chauffeurs d’autobus scolaires sont tous les

jours témoins d’infractions et s’inquiètent pour la sécurité des enfants. De plus, un

sondage mandaté par CAA Québec révèle que 31 % des répondants ont soutenu avoir vu

des automobilistes ignorer la signalisation d'un autobus scolaire. En plus, près de 30 %

des gens interrogés disent avoir été témoins d’une collision ou quasi-collision en zone

scolaire.2

Au printemps 2016, l’Ontario a par ailleurs mis en place un projet pilote pour documenter

la question et recueillir de l’information sur le nombre de dépassements illégaux. Dix

autobus scolaires sillonnant les rues de six grandes villes de la province ont été munis de

caméras et ont compilé les données pendant une période de 37 jours, soit du 24 mai 2016

au 30 juin 2016. La technologie pour répertorier les infractions a été installée sur des

autobus dans les villes de Brantford, Kitchener/Waterloo, Mississauga et Sudbury. Durant

cette période, le système a capté quotidiennement une moyenne de 0.8 infraction par

autobus. Dans certaines villes, près de 3 infractions par autobus et par jour ont été

enregistrées.3

Si nous transposons ces mêmes données au Québec, où près de 10 000 autobus scolaires

circulent chaque jour du calendrier scolaire, nous pouvons estimer que plus de 8 000

infractions ont lieu quotidiennement sur les routes du Québec. Cela représente près de

40 000 passages illégaux par semaine, soit près de 1.4 million d’infractions par année

scolaire.

2 CAA Québec, Sondage choc : des automobilistes continuent de contrevenir à la sécurité des jeunes en zones scolaires, 17 octobre 2016. 3 Force Multiplier Solutions, School Bus Safety Program, May 24 to June 30, 2016 (Consulté le 02 février 2017).

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Cela représente donc 1.4 million de situations dangereuses dans lesquelles nos élèves

peuvent se retrouver et être exposés à des risques de collision ou d’accident. Ce portrait

est inacceptable.

DES INFRACTIONS NON SANCTIONNÉES

Il faut donc conclure qu’actuellement, au Québec, les élèves utilisant le transport scolaire

sont exposés à des risques sur une base quotidienne. Mais ce qui est encore pire, c’est

que la quasi-totalité des actes de non-respect de l’obligation d’arrêt n’est pas

sanctionnée.

Il s’avère que seulement un pourcentage minime des 1.4 million d’infractions estimées

est sanctionné par les corps policiers. En effet, les données fournies par la SAAQ révèlent

que seules 1 180 contraventions ont été émises en 2014 pour le non-respect du bras

d’arrêt4, alors que le nombre d’infractions commises est significativement plus élevé. Les

infractions sanctionnées représentent moins de 0.08% de la totalité des passages illégaux

relativement à la signalisation d’un autobus scolaire, ce qui veut donc dire que plus de

99% de ces passages ne sont jamais punis.

Cette apparente absence de sanction s’explique essentiellement par un manque de

ressources nécessaires chez les corps policiers, au Québec comme ailleurs en Amérique

du Nord, pour faire respecter le règlement.

4 François Tardif, Décembre 2015, "Les infractions et les sanctions reliées à la conduite d'un véhicule routier 2005-2014." Société de l'assurance automobile du Québec, p.12. En ligne. https://saaq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/espace-recherche/infractions-sanctions-routier-2005-2014.pdf (consulté le 11 octobre 2016)

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DES CAMPAGNES PEU EFFICACES

À chaque rentrée scolaire, plusieurs organisations investissent des sommes importantes

dans des efforts de sensibilisation quant aux dangers associés au non-respect du bras

d’arrêt des autobus scolaires. Par exemple, la Fédération des transporteurs par autobus

ainsi que plusieurs villes du Québec s’associent avec le ministère des Transports du

Québec et la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour inciter les

conducteurs à adopter des comportements sécuritaires et assurer une plus grande

quiétude de nos écoliers lors de leurs déplacements en autobus scolaire.

Malgré tout, il faut admettre que ces campagnes fort coûteuses ont un succès assez

limité, car le nombre d’infractions demeure très élevé.

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LA SOLUTION EXISTE

La technologie que FxS met de l’avant s’avère une solution intéressante. Cette

technologie nommée système de sécurité BusGuard permet d’enregistrer les infractions

et tous les détails nécessaires pour sanctionner les passages illégaux, sans qu’un policier

soit obligé d’être sur les lieux lors de l’infraction.

La technologie est relativement simple. Il s’agit d’un système de sept caméras avec vue

sur 4 voies dans 2 directions, permettant une vision quasi-globale du périmètre de

l’autobus scolaire. Le système enregistre tous les mouvements qui ont lieu autour de

l’autobus. Le système enregistre par conséquent aussi toutes les infractions qui ont lieu

lors du trajet de l’autobus.

Lorsqu’une infraction est commise, le segment de la vidéo ayant enregistré le passage est

revu et approuvé. L’information est ensuite envoyée aux corps policiers qui décident de

la suite à donner, ce qui est habituellement l’émission d’une contravention.

Précisons que l’installation du système BusGuard et son fonctionnement sont gérés

entièrement par un programme autofinancé et autonome.

Tout comme les photos radars ont un effet dissuasif sur la vitesse des automobilistes sur

certaines routes, il va de soi que l’utilisation de cette technologie aura un impact et un

effet dissuasif sur ce genre de comportements fautifs et dangereux.

Déjà, plus de 23 villes en Amérique du Nord utilisent notre technologie et plus de 250 000

contraventions ont été émises pour des passages illégaux lorsque le bras d’arrêt d’un

autobus scolaire était déployé.

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RECOMMANDATIONS

L’utilisation de ces technologies qui peuvent sauver la vie de nos jeunes requiert une

modification au Code de la sécurité routière. Nous recommandons donc

respectueusement que la Commission propose :

1. D’amender le Code de la sécurité routière du Québec pour permettre plus

aisément l’intégration de technologies pouvant augmenter la sécurité routière

de nos autobus scolaires. Plus précisément;

a. Donner la compétence d’émettre une contravention au propriétaire du

véhicule contrevenant à l’article 460 du Code quand il est impossible

d’identifier le chauffeur avec la certitude exigée par notre système

judiciaire. Cette demande est fondamentale à l’utilisation de caméras

dans l’application de la loi ;

b. Ajouter un article supportant le traitement de la preuve associé avec

l’article 460, tel qui a été fait pour supporter l’implantation du Photo

Radar (article 332), qui certifie que l’image obtenue par la technologie fait

preuve, en absence de preuve contraire, de son exactitude. Ce

changement évitera le besoin d’attestation de chauffeurs d’autobus et de

policiers en support de la cause devant nos tribunaux ;

c. Amender la règlementation associée avec les équipements permis sur un

autobus scolaire, notamment le r.T-12 Chapitre IV paragraphe 32 à 36,

pour permettre à l’implantation physique de caméras sur le châssis, sur

la carrosserie ou dans l’habitacle d’un autobus scolaire.

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2. La création d’un comité composé de représentants du MTQ, de la SAAQ et du

ministère de la Justice qui aurait le mandat de développer la règlementation

nécessaire pour le traitement centralisé de la preuve générée par l’implantation

d’un système automatisé d’application de la loi empêchant les dépassements

illégaux des autobus scolaires.

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CONCLUSION

À titre de parents et à titre de membres de la société civile, il va de soi que la sécurité des

enfants nous tient à cœur. Il est démontré que le non-respect du bras d’arrêt au Québec

est un problème grave qui met les écoliers utilisant les autobus scolaires dans des

situations à risque.

Les passages illégaux sont beaucoup trop fréquents et trop peu sanctionnés. Chaque

passage illégal représente un risque additionnel pour nos enfants – un risque qui est de

trop.

La technologie pour endiguer ce risque est disponible.

Nous estimons qu’il serait dans l’intérêt public que nos autorités prennent les mesures

nécessaires pour accroître la sécurité des enfants et pour endiguer le non-respect d’un

pilier important de la règlementation routière.

Nous vous remercions de votre attention.