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L’INTERVIEW. LE CONGO VA-T-IL RETROUVER LA PAIX ? NUMÉRO 3, 14 NOVEMBRE 2013 PRISME CONGO/MALI LA GUERRE EN AFRIQUE ©ISSOUFSANOGO

Prisme - Numéro 3

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Voici le troisième numéro de l'hebdomadaire d'actualité nationale et internationale Prisme, créé par des étudiants de l'ISCPA Lyon. @PrismeMagazine

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Page 1: Prisme - Numéro 3

L’INTERVIEW. LE CONGO VA-T-IL RETROUVER LA PAIX ?

NUMÉRO 3, 14 NOVEMBRE 2013

PRISME

CONGO/MALI LA GUERRE EN

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ÉDITO

MENTIONS LÉGALES

PRISME, 47 RUE SERGENT MICHEL BERTHET CP606 LYON CEDEX 09 SITES WEB : WWW.TWITTER.COM/PRISMEMAGAZINE HTTPS://WWW.FACEBOOK.COM/PRISMEMAGAZINE?FREF=TS

RÉDACTEUR-EN-CHEF : IRCHADE KARISECRÉTAIRE DE RÉDACTION : ALEXANDRE FESTAZMAQUETTISTES : LÉNA AILLOUD JOURNALISTES : LÉA CARDINAL, ELISA BOUVET, IRCHADE KARI, LÉNA AILLOUD, ROMARIC HADDOU, GAUTIER STANGRET, ALEXANDRE FESTAZ, LORENZO CALIGARO, KÉVIN CHARNAY, ANTOINE DE LONGEVIALLE.

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Cinquante neuf millions de morts par an. 59 millions de personnes décédées chaque année, dont certaines faisaient partie des 1.11 milliards d'inscrits sur Facebook et des 100 millions sur Twitter. 59

millions de morts parmi lesquels certains n'ont pas eu le temps de faire leurs adieux au monde, à leurs proches, à leurs vies sur terre … et sur le numérique ! Depuis le boom des réseaux sociaux, nous nous nourrissons de ces toiles communautaires 2.0, et usons avec naïveté des profils, tweets, retweets, like, poke et autres notions nées de l'esprit des geeks de la Silicon Valley. Jusqu'à présent nous pensions que nos 10 statuts facebook par jour et 15 tweets par heures, s'effaceraient lorsque nous ne serons plus de ce monde. Qu'à force de ne plus se connecter les Zuckerberg & co comprendraient qu'il est temps de fermer ces comptes, qui ne doivent plus exister tout comme leurs utilisateurs. Alors qu'en réalité notre héritage du cyber espace est plus difficile à gérer qu'il n'y paraît. Mais grâce à des sociétés comme Cirrus Legacy et Google, nos testaments numériques ne seront plus un énième casse-tête funéraire à effectuer. Ces entreprises s'occupent de la succession « e-matérielle » en proposant aux clients de gérer leurs comptes, léguer la gestion de leur « e-patrimoine » à un ami, ou de poster les derniers messages, photos, vidéos qu'ils souhaitent délivrer post mortem sur la toile. Mais pourquoi faire un testament numérique ? Cacher à sa famille son addiction aux jeux, son abonnement aux sites de rencontres pour époux/épouse infidèle, ou le nombre de fois qu'on a liké Justin Bieber ? Ou faciliter la vie des successeurs en leur évitant d'attendre des mois, que leur filiation aux défunts soit prouvée, pour fermer une boite mail ? Que l'on soit pour ou contre l'importance que l'on accorde au web, dans la vie comme dans la mort, nous ne pouvons que constater que « l'e-matérielle » nous poursuivra dans notre périple immatériel. Voilà pourquoi la rédaction de Prisme a tranché et s'est mis au testament numérique. Mettre à jour notre blog, nos tweets et postes sur facebook, telles sont les dernières volontés de Prisme, pour ne pas vous laisser, vous chers lecteurs, comme orphelins.

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ÉDITO SOMMAIRE

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5 Société. Le retour de la France raciste ?

LA SEMAINE PRISME.

MALI / CONGO : Combats contre le terrorisme

Interview. RDC : une région dans l’attente d’un accord de paix. Analyse. Mali, une guerre sans fin.

Politique. L’union de l’UDI et du MoDem.

Culture. Des kalachnikovs pour un Picasso.

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Écologie. Quand les ONG montrent les crocs.

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FRANCE4 BALLE AU CENTRE

Le centre renaît de ses cendres

Jean-Louis Borloo et François Bayrou lors du lancement officiel de l'Alternative, le 5 novembre.

Jean-Louis Borloo et François Bayrou de l’UDI et du MoDem ont présenté mardi 5 novembre leur nouveau parti politique, « UDI MoDem l’Alternative ».« Il faut bâtir un programme de redressement national ». C’est en ces termes que Jean-Louis Borloo s’est exprimé mardi à l’occasion de la présentation de la charte officialisant l’union des centres en France. Dorénavant, l’UDI de Jean-Louis Borloo et le MoDem de François Bayrou présenteront des listes et des candidats communs aux élections nationales, régionales et européennes. Hervé Morin, président du Nouveau Centre, est lui aussi de la partie.

Retour aux fondamentaux

En prônant un grand rassemblement humaniste, europhile, réformiste et républicain, L’Alternative revient aux fondamentaux du centre Giscardien. Oublié donc le temps ou François Bayrou apportait son soutien à la gauche, désormais la charte de l'Alternative explicite que “l'alliance avec le PS est impossible” et que “la droite est leur partenaire naturel”. Un mariage stratégique, orchestré au moment où le gouvernement socialiste est critiqué, et où l'UMP est en proie à des conflits internes. L'alliance entre l'UDI et le MoDem a donc un boulevard pour s'implanter entre les deux premiers partis de France. Face au Front National qui compte lui aussi sur l'instabilité des deux grandes formations politiques pour s'imposer, l'Alternative a pour vocation de devenir le troisième parti de France.

La nouvelle UDF

Retrouver la gloire passée du centre, sous l'UDF de Valéry Giscard d'Estaing, telle est

l'ambition de ce mariage centriste. Apparu sur la scène politique en 1978, l'UDF n'a pas su survivre à ses hémorragies successives. L'UDF parti regroupant différents courants de pensées, a connu son paroxysme durant la présidence de Giscard. Mais depuis sa défaite à la présidentielle de 1981, le centre français connaît une succession de bouleversements. Les années 1990 sonnent le glas de l'UDF, avec ses dirigeants qui désertent le parti comme Alain Madelin, qui après son départ fonde “Démocratie Libérale”. Malgré la volonté de François Bayrou et Hervé Morin de former une “Nouvelle UDF”, avec la naissance du MoDem et du “Nouveau Centre” en 2007, l'hécatombe centriste se poursuit. Avec la création de l'UMP en 2002 rassemblant la majorité des partis de centre droit, le soutien surprenant de François Bayrou à François Hollande à l'élection présidentielle, et l'échec du MoDem aux législatives de 2012, le centre français semblait disparu. C'était sans compter sur la guerre des chefs à l'UMP, provoquant le départ des centristes du parti, qui sont revenus à leur famille politique naturelle. Ainsi quatre mois après le début des conflits à l'UMP, Jean-Louis Borloo crée l’UDI, une formation qui regroupe des radicaux, des écologistes et des libéraux.

La fin de la bipolarisation politique

Le système politique français est façonné de telle sorte que la vie politique est dominée par deux familles : la droite et la gauche. Pendant la cinquième République, le PS, le RPR et l’UMP se sont principalement partagé le pouvoir à tour de rôle, à l’exception de Valéry Giscard d’Estaing, élu sous l’étiquette des républicains indépendants. Mais ce

système favorise également l’émergence de petits partis, dont l’accès au pouvoir reste encore quasi-impossible (Europe Ecologie les Verts, Front de Gauche, Front National). C’est pour cela que l’on parle souvent de « bipolarisation modérée ». Avec la montée du FN et l’arrivée de L’Alternative, le modèle français risque d’éclater. Cela s’est déjà vu en 2002 lorsque le FN s'est hissé au second tour de l’élection présidentielle. C’est de plus en plus visible, maintenant que le FN réussit à provoquer des triangulaires aux élections cantonales et législatives. Une position d'outsider que l'Alternative compte bien voler au FN. Mais a-t-il le potentiel de prétendre à cette fameuse troisième place ? Beaucoup de questions autour de cette nouvelle alliance demeurent sans réponse : qui de Jean-Louis Borloo et François Bayrou sera candidat à l'élection présidentielle de 2017 ? Comment envisagent-ils la cohabitation ensemble avec leurs divergences politiques, qui ont mené le MoDem à se désolidariser de Nicolas Sarkozy alors que Borloo était un membre du gouvernement ? Et comment l'Alternative peut-elle en être une aux querelles politiques alors que Jean-Pierre Raffarin, cadre historique du centre, a qualifié cette union de “parti B” ? Tant de questions donc qui restent en suspens, tout comme l'avenir de ce parti encore fragile.

Antoine DE LONGEVIALLE

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5FRANCE

En France, le racisme gagne du terrain

DISCRIMINATION, CE FLÉAU QUI DÉRANGE

C’était la semaine du... 14 NOVEMBRE 1866: l’hebdomadaire «Le Figaro» devient quotidien

1918: Lecture de l’armistie à la Chambre des députés

1945 : De Gaulle élu chef du Gouvernement par l’Assemblée Constituante

HOLLANDE FACE AUX HAINES ET AUX EXTRÉMISMES

Lors des cérémonies du 11-Novembre, François Hollande a prononcé un discours d’une quinzaine de minutes à Oyonnax à propos du racisme. Il a déclaré que la République devait « ne rien laisser passer aux haines, aux extrémismes et au racisme ». Le chef de l’État n’a cessé de faire le lien entre le passé de résistance et les difficultés actuelles.

Jean-Louis Borloo et François Bayrou lors du lancement officiel de l'Alternative, le 5 novembre. Les inscriptions racistes se multiplient dans les villes de France.

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« Je me ramasse depuis longtemps du macaque ou y a bon banania », c’est le cri de colère lancé par Christiane Taubira, qui dénonce un sentiment que partagent aujourd’hui beaucoup de Français issus de la diversité. Le 27 octobre, une fillette de « la manif pour tous », secoue une banane en direction de la garde des Sceaux, clamant « La guenon, mange ta banane ! ». Le journaliste de TF1 Harry Roselmack, réagit et évoque « un retour de la France raciste ». Christiane Taubira elle, y voit une « cohésion sociale mise à bas ». Trente ans après la « marche des beurs», née à cause de la succession de meurtres à caractères racistes et des conditions de vie déplorables des immigrés, le racisme semble se banaliser. Un sondage pour la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) montre que 59 % des français estiment que le racisme a plutôt augmenté depuis 30 ans. Récemment, Nadia Portheault, candidate FN aux municipales de Saint-Alban, a quitté son parti. A l’origine de cette démission, des propos racistes entendus au sein de la base de la militante. François Hollande tenait à « apaiser le pays » en supprimant le mot « race » de la Constitution, 18 mois après son élection, il n’en est toujours rien.

Internet intensifie le phénomène

Aujourd’hui, les insultes fusent sur Internet, à cause de l'impunité qui y règne. L’actualité le prouve : Anne-Sophie Leclere, candidate FN aux municipales met en scène sur sa page Facebook, un montage de la garde des Sceaux comparée à un singe. Vendredi soir sur Europe 1, la vice-présidente de l’UDI, Rama Yade avoue avoir elle aussi, reçu des « lettres avec des dessins de singe ». Face à ces menaces anonymes, cette dernière préfère « avancer et mener des combats politiques qui font honneur à notre pays, c’est-à-dire une forme de fraternité ». Réguler Internet, c’est là tout le combat de Philippe Schmidt, président de l’Inach (réseau international contre les discours de haine sur Internet) : « Internet a révolutionné et a amplifié la problématique du racisme » dénonce-t-il. En effet, les premiers concernés par des avalanches de propos condamnables s’avèrent être les réseaux sociaux. Il y a à peine deux ans, la religion musulmane était la principale cible de la sphère Internet. Depuis la nomination de Christiane Taubira au poste de garde des Sceaux, les commentaires odieux la concernant se sont multipliés. Autre sujet polémique, les Roms, qui ont fait l’objet de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et sites

Internet en tout genre. "Internet est devenu le réceptacle de toutes les crispations et de tous les maux de notre société", définit Marc Knobel, président de l'association J'accuse.

Le racisme fait racine au-delà des frontières

En mai, le Washington Post publie une carte du racisme, qui s’appuie sur le pourcentage de ceux refusant d’avoir une personne « d’une autre race » comme voisine. Avec « 22,7 % des sondés qui refusent ce type de voisinage », la France se situe au même niveau de racisme que la Turquie, l’Algérie ou la Bulgarie. La France, le pays des droits de l’homme ? « Le cyclone Le Pen effraie l’Europe et maintenant l’Elysée », annonce le quotidien italien la Stampa, il y a un mois de cela, avec un sondage IFOP qui place le FN en tête des prochaines élections européennes. Le 27 avril 2013, Cécile Kyenge est nommée ministre de l’Intégration dans le gouvernement d’Enrico Letta. C'est la première femme noire nommée au gouvernement italien. Elle aussi, subit des moqueries sur Internet en raison de sa couleur de peau. Mais Cécile Kyenge ne compte pas se laisser abattre, et déclare que les bananes qui lui sont jetées en pleine figure par l’extrême droite sont « un gaspillage de nourriture ».

« MINUTE » S’ATTAQUE À CHRISTIANE TAUBIRA

Le parquet de Paris ouvre ce mercredi une enquête pour « injure publique à caractère racial », suite à la une de « Minute ». L’hebdomadaire d’extrême-droite titre « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane », suite aux attaques racistes que subit la garde des Sceaux depuis déjà plus d’une semaine. De son côté, Jean-Marc Ayrault saisit le procureur de la République de Paris et dénonce une « Une révoltante ».

CROIX GAMMÉES SUR DEUX MOSQUÉES DE BESANÇON

Trois croix gammées, les inscriptions «La France aux Français», «Vive la France», «Les Arabes dehors» et «Mort aux musulmans» ont été tracées à la peinture noire sur la mosquée Al-Fath, à Besançon dans la nuit du 3 au 4 novembre. La mosquée Souna a aussi été vandalisée. Des faits qui rappellent ceux de fin août, où des sigles SS et des croix celtiques avait déjà été taguées sur les deux mosquées.

Léa CARDINAL

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INTERVIEW6 CONFLITS

Initialement prévu lundi à Kampala en Ouganda, l’accord de paix entre le M23 et le gouvernement congolais n’a toujours pas été conclu. A-t-il une chance d’aboutir ?

Oui, je pense qu’un accord sera trouvé car la communauté internationale le souhaite ardemment. Maintenant, tout concerne le fond. Le gouvernement congolais préfère employer le terme « déclaration de reddition » plutôt qu’ « accord » car il n’entend pas reconnaître le M23 comme parti politique. On est dans le même cas de figure que l’Allemagne en 1945. On signe pour dire qu’on a perdu et ça s’arrête là. Après, même si ce n’est pas évoqué comme raison officielle, je pense que les négociations coincent au niveau du sort réservé aux rebelles, principale mesure des négociations. Kinshasa veut qu’ils soient extradés au Congo pour en réintégrer une partie dans l’armée et juger ceux accusés de crimes de guerre. Mais l’Ouganda et le Rwanda refusent de livrer les quelques 1700 soldats et chefs militaires venus sur leurs terres, ce qui risque de donner lieu à un bras de fer diplomatique. On repart donc sur la même situation qui dure depuis 11 mois (date des premières négociations de paix, ndlr) et qui peut encore durer un petit moment.

Justement, quel est l’intérêt de l’Ouganda et du Rwanda de protéger les désormais ex-rebelles

du M23 en refusant de les livrer au gouvernement congolais ?

Ces deux pays ont des intérêts majeurs à entretenir des rébellions dans la région du Kivu, où combattait le M23. D’abord pour des raisons économiques. Il y a beaucoup de matières premières et de ressources minières dans cette partie du Congo. En contrôlant militairement la zone, ils peuvent extraire beaucoup de minerais pour ensuite le revendre. Mais la principale raison est d’ordre militaire. A l’est du Congo sont retranchées des rébellions en désaccord avec les autorités rwandaises (Front De Libération Rwandais) et ougandaises (ADF-Nalu). Ces gouvernements ont donc tout intérêt à maintenir ces rébellions à leurs portes, de peur qu’elles ne viennent sur leur territoire et tentent de renverser les pouvoirs en place.

Ce conflit dépasse donc les frontières de la RDC. Mais la signature d’une déclaration avec le M23 interviendrait-elle sur les relations avec les pays frontaliers ?

Même si ces relations sont directement liées au conflit avec le M23, la signature d’un accord entre les deux parties n’est qu’une étape. Le but du gouvernement congolais est de retrouver la paix dans le pays qui est en guerre depuis pratiquement 20 ans à cause de rébellions à

répétition. Le M23 fait justement partie de ces rébellions qui secouent l’est congolais depuis la fin du génocide rwandais de 1994. Maintenant, cette déclaration doit ensuite déboucher sur des accords politiques un peu plus larges entre les différents Etats de la région. Dans le cas d’espèce, l’accord ne concerne que le gouvernement congolais et le M23. L’enjeu final est que la RDC, le Rwanda et l’Ouganda se mettent d’accord sur un moyen de cohabiter ensemble sans retomber dans des violences et des rébellions.

Quelle serait finalement la solution pour rétablir la paix dans cette région ?

Il faut que les pays s’étant engagés dans les accords d’Addis-Abeba en février dernier les appliquent. Ces accords stipulent que les voisins de la RDC s’engagent à ne plus ingérer dans ses affaires. C’est cet accord qui créera une solution durable. Maintenant, la communauté internationale doit faire pression sur les 11 pays signataires pour qu’ils tiennent leurs engagements. Car aujourd’hui, malgré la victoire de l’armée sur le M23, la RDC reste un pays trop grand car il ne maîtrise pas la totalité de son territoire, trop riche en ressources naturelles et trop faible pour se défendre seul.

Gautier STANGRET

Après 18 mois de conflit, le M23 a rendu les armes le 5 novembre dernier. Mais un accord de paix entre le mouvement rebelle, qui entend vivre politiquement, et le gouvernement congolais tarde à être signé. L’occasion pour Christophe Rigaud de détailler les enjeux que soulève cet accord.

RDC : « L’accord avec le M23 n’est qu’une étape »

CHRISTOPHE RIGAUDJOURNALISTE ET RESPONSABLE ÉDITORIAL DU SITE AFRIKARABIA.COM, SPÉ-CIALISÉ SUR L’INFO EN AFRIQUE CENTRALE.

CONGO

Les tensions au Kivu, théâtre du conflit entre le M23 et l’armée congolaise, s’expliquent par son instabilité territoriale. Cette région est une zone de brassage de population depuis plusieurs centaines d’années. De nombreuses populations se sont succédé, passant du Rwanda au Congo, ce qui a donné lieu à des conflits fonciers. De plus, cette région a connu un important basculement suite au génocide rwandais de 1994. Un million de hutus, repoussés par les tutsis, sont entrés au Congo et ont déstabilisé ethniquement cette zone, également touchée par une guerre militaire entre 2004 et 2009. Aujourd’hui encore, de nombreux déplacements de population sont à déplorer dans le Kivu, la faute principalement à l’exploitation illégale de ses riches ressources minières.LE

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7INTERNATIONAL

Le gracieux Serval s’est donc changé en Hydre repoussante. Une mutation que l’actualité s’est chargée de souligner dans un parallèle dramatique. Les images de la libération des otages d’Arlit tournent encore en boucle sur les écrans au moment où Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes pour RFI, sont assassinés à Kidal. Au Mali, l’opération « Serval » est toujours d’actualité, puisque 3000 des 4800 militaires français engagés sont encore sur place. Mais depuis le mois d’octobre, elle est intégrée à sa petite sœur, baptisée « Hydre », qui associe pour la première fois les forces françaises, l’armée malienne et les effectifs de la force africaine de l’ONU (Minusma). Quant au nom, il sonne comme un aveu. Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et les autres groupes djihadistes actifs dans cette zone sont des monstres dont les multiples têtes se régénèrent en double lorsqu’on les coupe. Pour les vaincre, la France est donc condamnée à persister dans une guerre d’usure que le gouvernement a longtemps feint de ne pas envisager. Une source militaire française concédait récemment qu’il fallait « s’habituer pour longtemps à ce conflit dont l’éradication est hors de portée ». Des renforts militaires viennent d’ailleurs d'être envoyés dans la région de Kidal, zone la plus instable, théâtre de l’assassinat des deux journalistes d’RFI.

Un nouvel Afghanistan ?

Cette réalité apporte un éclairage différent, sur les nombreuses réticences internationales à s’engager au Mali. Les grands conflits survenus depuis 20 ans ne sont pas des modèles de réussite. L’exemple le plus frappant demeure la guerre en Afghanistan déclenchée suite aux attentats du 11 septembre 2001. L’administration Bush s’était à l’époque lancée dans une ambitieuse « guerre contre le terrorisme ». Actuellement,

responsables américains et afghans négocient les modalités de la présence américaine sur place après le départ des soldats de l’OTAN, fin 2014. Une guerre qui dure donc depuis 12 ans et à laquelle le conflit malien ressemble de plus en plus. Les Américains avaient repris Kaboul, la France a repris Tombouctou, Gao et Kidal. Les talibans s’étaient retranchés dans les montagnes, les djihadistes ont fait de même dans l’Adrar des Ifoghas. Une donnée géographique très importante tant on connait l’avantage qu’elle confère aux groupes terroristes, qui utilisent à merveille ces

zones difficiles d’accès pour se cacher, s’entrainer et dissimuler leur matériel. Quant à l’aspect politique, le modèle afghan n’incite guère à l’optimisme. Soutenu par les Etats-Unis après la chute des talibans, le président Hamid Karzaï bénéficie aujourd’hui d’un pouvoir limité en dehors de Kaboul.

Au Mali, l’élection récente d’Ibrahim Boubacar Keita doit permettre au processus politique d’aboutir. Mais face au manque de moyen et d’expérience de l’armée malienne, la France conservera un rôle de soutien crucial. La récente baisse de ses effectifs a d’ailleurs entrainé plusieurs attentats notamment à Gao et Tessalit. Affaiblis par l’opération Serval et incapables de mener des opérations terroristes d’envergure, les djihadistes procèdent de façon ponctuelle et désordonnée. La guerre éclair s’est donc muée en une guerre d’usure, proche de la guérilla afghane.

Un arc de crise

Longs, coûteux et incertains, ces conflits pourraient même, paradoxalement, renforcer

les organisations qu’ils sont censés détruire. Plusieurs zones de tensions géographiquement proches ont ainsi débouchées sur la création d’un arc de crise allant du Moyen-Orient au Mali, en passant par la corne de l’Afrique. Combattants, armes et idées y circulent librement, favorisant notamment le rattachement de nombreux groupuscules à Al-Qaïda. Autant de têtes qu’il faudra être patient pour couper. Surtout si elles repoussent.

Romaric HADDOU

CONFLITSMALIEN AFRIQUE

Le conflit malien est une dérive des insurrections touaregs qui se succèdent depuis l’indépendance du pays en 1960. Ils se sont toujours sentis délaissés par le pouvoir basé au sud aux mains d’autres ethnies. Ils réclamaient à l’origine l’indépendance du nord, l’Azawad. Face à ces révoltes, l’armée dénonce un manque de moyens et décide, le 21 mars 2012, de provoquer un coup d’Etat qui va fragiliser le pays. Dans le même temps, l’afflux de combattants et d’armes suite à la chute du colonel Kadhafi va être mis à profit par les groupes djihadistes. Ces derniers s’allient aux touaregs pour s’emparer de plusieurs grandes villes et imposer la Charia. Menaçant directement la capitale, ils précipiteront l’intervention française en janvier 2013.

MALI : Une guerre d’usure

Page 8: Prisme - Numéro 3

INTERNATIONAL8Hôtel Maison-Rouge, Strasbourg, 1944. À l’exception du Führer, la majorité des chefs Nazis sentent la défaite se profiler à grand pas. Les principaux ministres d’Hitler invitent secrètement les plus grands chefs d’entreprises Allemands de l’époque à une réunion secrète, dans une des dernières villes conquises hors d’Allemagne. La question à l’ordre du jour : comment mettre à l’abri les dernières richesses du Reich. Lingots d’or, tableaux, sculptures, dérobés par les nazis après le passage de la Blitzkrieg doivent désormais être cachés pour ne pas les offrir sur un plateau aux Russes ou aux Américains. L’or sera majoritairement envoyé en Suisse par le biais de banquiers peu scrupuleux, l’art se répartira lui, en grande partie, chez de riches propriétaires du Lichtenstein. Plusieurs centaines sont toujours aujourd’hui recherchées et soupçonnées d’être en Russie. L’armée rouge avait négocié secrètement avec les pays vainqueurs pour s’accaparer ces richesses restantes, les apparatchiks se les octroient encore aujourd’hui en toute impunité.

1500 tableaux de maitres retrouvés à Munich

C’est dans un train régional, voguant dans les montagnes helvètes, à l’approche de l’hiver 2010 que la plus impressionnante découverte artistique du XXIème siècle a débuté. Cornelius Gurlitt, un homme âgé se fait contrôler par les services douaniers suisses. Le regard fuyant, la posture désinvolte poussent les gabelous à accentuer le contrôle. 9000€ découvert sur lui, rien d’illégal mais suffisant pour piquer la

curiosité des autorités qui vont alors aller, de surprise en surprise. Le retraité n’est en effet inscrit dans aucune localité, ne dispose d'aucun numéro fiscal, ne paie pas de cotisations sociales et ne reçoit aucune p e n s i o n de retraite. Son père, p e r s o n n a g e influent dans le milieu de l’art des années 40, se trouve é g a l e m e n t s u s p e c t é d’avoir coopéré avec les Nazis, pour accumuler un patrimoine artistique à la hauteur du rayonnement qu’Hitler voulait donner à l’Allemagne. La perquisition de son appartement Munichois se déroule dans une atmosphère lugubre, un véritable capharnaüm, en 3 jours les enquêteurs trouveront près de 1500 chefs-d’œuvre. Picasso, Chagall, Renoir, Matisse, étaient prisonniers toutes ces années durant, privant héritiers potentiels ou musées de ces bijoux. L’Allemagne se trouve alors tiraillée entre la joie d’avoir retrouvé ces toiles de maîtres et un nouveau retour national, dans le souvenir douloureux de ces années noires. L’affaire n’est dévoilée que par l’enquête du journal allemand Focus, plus d’un an après cette fabuleuse saisie.

De l'Allemagne à l'Irak : un pillage d'oeuvres d'art organisé

Une situation de guerre, de chaos suffit à faire passer l’importance fondamentale de la culture et du

patrimoine, derrière celle de la survie primaire. C’est ce qui se passe en Irak, berceau de la civilisation Mésopotamienne où l’on

inventait la roue, l’écriture et l’architecture avant même l’existence de l’Egypte et de l’Islam. En 2003, une des premières directives données aux Américains pour leur assaut sur Bagdad est de protéger le musée national Irakien. Il n’en est rien. Le musée est dévasté et 17 000 œuvres majeures disparaissent en une journée. C’est le début pour Al-Qaïda d’un nouveau moyen de financement. Toutes les transactions qui concernent l’art sont désormais taxées dans les régions contrôlées. Mais les terroristes vont en plus, organiser le pillage de sites historiques à échelle industrielle. Umma, la cité-état historique vieille de plus de 4000 ans n’est plus aujourd’hui qu’un paysage lunaire. Comme à Babylone, les trous béants sont devenus le nouveau visage de ces sites. Statuettes et autres poteries se vendent à prix d’or et renflouent les caisses d’Al-Qaïda.

Trafic d’art : marché à part

Ces histoires sont connues de tous et contribuent généralement à la magie d’une toile. Le vitrier Vincenzo Peruggia qui a subtilisé la Joconde dans les années 1910, ou Le Cri qui fut volé deux fois en 1994 et en 2004. Avec le temps l'art a sucité plus de convoitives et les voleurs d'oeuvres sont devenus plus efficace ? . Comme le groupe de six roumains qui a été interpellé après le vol de plusieurs toiles de maîtres dans un musée de Rotterdam. Butin estimé à 18 millions d’euros, pour une effraction qui aura duré 3 minutes. Souvent mal équipés, les musées deviennent une proie facile et très rentable.

UNE HISTOIRE DE BUISINESS

Lorenzo CALLIGAROT

Visite d’Hitler et de Goebbels au musée de Berlin, entre 1930 et 1937.

PICASSO, CHAGALL, MATISSE : LES DERNIÈRES VICTIMES DU TROISIÈME REICH

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9INTERNATIONAL

C’était la semaine du... 14 NOVEMBRE 1908: L’État indépendant du Congo devient le Congo Belge.

1994 : La Suède adhère à L’Europe.

2012 : Xi Jinping devient secrétaire général du Parti Communiste Chinois.

GOOGLE PREND LE LARGE

C'est entre la baie de San Francisco et Oakland que Google serait en train de construire une plate forme de 76 mètres. La nouveauté : elle se trouve sur l'eau. La firme internationale a déclaré vouloir utiliser cette barge comme «un espace interactif où les gens pourront apprendre des choses sur les nouvelles technologies», pour mettre fin aux rumeurs sur la construction d'un data center sur l'eau.

Quinze mois d’exil en haute mer, à défier Interpol. Le militant écologiste Paul Watson a remis les pieds sur la terre des Etats-Unis le 28 septembre, après avoir fui les autorités internationales. L’homme de 62 ans est le fondateur de l’ONG écologiste Sea Shepherd, l’organisation qui se bat contre les braconniers de la mer. Les bateaux des baleiniers soviétiques ou japonais se souviennent encore de l’association, en reposant sagement dans les profondeurs marines. En effet, Paul Watson et son organisation vont jusqu’ à couler les bateaux des braconniers, sans pour autant causer de morts. Et ce sont ces pratiques peu orthodoxes qui ont coûté au capitaine ces longs mois d’exil au milieu des océans.

Une véritable chasse à l’homme

L’affaire remonte à 2002. Au large du Costa Rica, Sea Shepherd mène une action contre les chasseurs de requins. Aux commandes de l’opération, Paul Watson. D’après le Costa Rica, le capitaine aurait mis en danger de mort l’équipage d’un bateau de pêche lors de l’intervention. L’homme nie l’incident, mais l’Etat invoque la violation d’un droit maritime, puis la mise en danger d’un équipage. Et c’est neuf ans plus tard, en

2011, que le Costa Rica lance un mandat d’arrêt contre le créateur de l’ONG. Mais Paul Watson assure que le pays a lancé ce mandat sous la pression du Japon. En effet, le Japon a tout intérêt de faire taire l’ONG ; celle-ci a réussi à faire baisser les quotas de pêche, causant la perte de plusieurs millions de dollars aux flottes baleinières nippones. En mai 2012, l’activiste est arrêté en Allemagne. Pour être remis en liberté, il paie une amende de 250 000 euros. Il est alors assigné à résidence, mais parvient à fuir le pays. Interpol se mêle donc à l’affaire, relayant le mandat d’arrêt afin qu’il soit arrêté et extradé au Costa Rica. Trop tard, le capitaine a déjà pris le large, destination la haute mer, où il passera 15 mois d’exil. Ce n’est que le 28 septembre que l’homme a débarqué aux Etats-Unis, pour défendre son cas lors de son procès qui a débuté le 6 novembre.

La fin justifie-t-elle les moyens ?

Le cas de Paul Watson divise l’opinion. Si le Japon le considère comme un « écoterroriste », le Time Magazine, le décrit comme un héros écologiste. En France, les représentants d’Ecologie sans frontières ont lancé une pétition en sa faveur, afin de convaincre François Hollande de

l’accueillir. Même au sein des ONG environnementales, le cas Paul Watson fait débat. Un activisme particulier, qui s’oppose à celui de la protestation non-violente prônée par Greenpeace. Les deux ONG sont en total désaccord sur la manière de procéder. Greenpeace propose chaque année un séjour en camp de désobéissance civile, où chacun apprend à déployer des barrages humains, à boiter lors d’une arrestation, etc. Des méthodes qui, elles aussi peuvent déranger. Des pratiques qu'ont appliqué les 30 militants Greenpeace, arrêtés il y a un mois par les autorités russes, à cause d’une action contre une plateforme pétrolière en mer de Barents. D'abord accusés de piraterie en bande organisée, la justice russe est finalement revenue sur ses propos et les accuse de vandalisme. Ils risquent sept ans de prison. Une autre affaire qui divise, puisque beaucoup d’Etats se sont mobilisés pour demander, au moins l’extradition de leurs ressortissants. Les limites des ONG ne sont donc pas réellement fixées, et créent souvent polémique. Jusqu’où peuvent-elles aller pour défendre une cause ? Entre légitimité et légalité, le débat fait rage.

Elisa BOUVET

Visite d’Hitler et de Goebbels au musée de Berlin, entre 1930 et 1937.

LE TYPHON HAIYAN DÉVASTE LES PHILIPPINES

Un cyclone tropical a causé la mort dans l’archipel, le 8 novembre. Sur les 7 000 îles des Philippines, au moins six ont été dévastées. 10% de la population a été touchée, et les secours retrouvent des corps chaque jours. Des gouvernements et organisations à travers le monde ont commencé à envoyer des secours. Cependant, les humanitaires ne veulent pas répéter les erreurs commises lors du tsunami de 2004.

LA CHINE ET LA RUSSIE S’OPPOSENT À LA PROTECTION DE L’ANTARCTIQUE

Les négociations sur la création de sanctuaires marins en Antarctique, qui se sont achevées le 1er novembre à Hobart, sur l’île australienne de Tasmanie, sont un nouvel échec. C’est la troisième fois que les membres de la Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) se réunissent pour étudier la création d’une vaste réserve aquatique. La Russie et la Chine s’y sont opposées,

Paul Watson, le justicier des mers

Paul Watson revient de 15 mois d’exil dans les eaux internationales.

LE LEADER D’UNE ONG POURSUIVI EN JUSTICE

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Page 10: Prisme - Numéro 3

LA SEMAINE PRISME1 LA PHOTO DE

LA SEMAINE

TRAVAILLER PLUS POUR DÉPRIMER PLUS de Kévin Charnay

Prières des parents dans les temples, circulation automobile interdite autour des centres d’examens, avions cloués au sol, ouverture de la Bourse différée … Non, les étudiants sud-coréens ne partent pas à la guerre. Enfin presque. Le 7 novembre, 600 000 lycéens passaient leur examen d’entrée à l’université. Tout un pays s’est arrêté.Chaque année à la même période, cette journée symbolise tout un système éducatif. La journée d’un lycéen sud-coréen commence à 7h30 et se termine à 16h30. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que la quasi-totalité prend des cours du soir supplémentaires jusqu’à 22 ou 23 heures. Une devise plutôt effrayante, pour nous autre flemmards d’Européens, se transmet de génération en génération  : « Dors cinq heures par nuit et échoue. Dors quatre heures et réussis ».Alors oui, les résultats sont là, c’est indéniable. Même Barack Obama l’a reconnu en avril 2011, en déclarant que «  Les enfants sud-coréens sont meilleurs en mathématiques et en sciences  » avant d’appeler à s’inspirer du modèle mis en place en Corée. Mais à quel prix la Corée peut-elle entretenir cet esprit de compétition et d’obsession de la réussite scolaire  ? En France, des lycéens trichent au bac. Mais en Corée ce sont les écoles. En mai, les responsables du SAT, l’examen obligatoire pour les étudiants étrangers voulant intégrer les grandes universités américaines, ont annulé l’épreuve coréenne. Les écoles s’étaient procuré les sujets à l’avance.Outre les problèmes d’éthique, les étudiants coréens sont certes très forts, mais surtout épuisés ou malheureux. En effet, dans les pays asiatiques comme le Japon et la Corée, la pression est telle que jeunesse rime souvent avec dépression précoce et suicide. C’est ainsi que plus d’un quart des lycéens de Séoul déclarent avoir déjà pensé au suicide, dans une enquête menée par le gouvernement métropolitain de la capitale.

Bien content d’être « flemmard » tiens.

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