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Presse Internationale Laurent Chiambretto

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presse internatonale ace tennis attitude à propos de laurent chiambretto et son tour du monde en 80 rebonds

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PresseInternationale

Laurent Chiambretto

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El tribuno (Argentine - Mai 2005)

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El tribuno (Argentine - Mai 2005)

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Passing-shots (Nouvelle-Zélande - Juin 2005)

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Le courrier du Vietnam (Vietnam - Août 2005)

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Le courrier du Vietnam (Vietnam - Août 2005)

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Spécial Match (Mali - Octobre 2005)

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Spécial Match (Mali - Octobre 2005)

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Club Fédéral FFT (France - Novembre 2005)

2, avenue Gordon-Bennett • 75016 Paris • Tél. : 01 47 43 48 00 • Fax : 01 47 43 40 13 • www.fft.fr

La Lettre du club fédéral des enseignants professionnels est un supplément de la revue Tennis Info éditée par la FFT — Commission paritaire n° 61215Directeur de la publication : Jacques Dupré

Coordination de la rédaction : Marc Renoult • Rédaction : DÉPARTEMENT FORMATION & ENSEIGNEMENT • Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : F. Lamoulie, G. Carrère, M. Chariras, É. Lajugie, C. Gibiard et D. PoeyRéalisation : FFT/Direction de la Communication/Service Éditions • Maquette : Delphine Brossard• Photos : FFT/Christophe Saïdi, D.R. • Impression : 2GCA, 77680 Roissy-en-Brie

LAURENT CHIAMBRETTO: UNE EXPÉRIENCE UNIQUE À TRAVERS LE MONDELaurent Chiambretto, 32 ans, est BE1 au Tennis Sporting Club, dans le XVe arrondissement de Paris. Il a effectué, l’été dernier, un voyage "pédagogique" de 5 mois à travers 4 continents afin d’évaluer l’organisation, le développement et la formation desjeunes dans les pays suivants : Argentine, Chili, Nouvelle-Zélande, Australie, Vietnam, Chine et Mali.

Club fédéral : Comment as-tu préparé ce voyage et combien de temps cela t’a-t-il pris ?Laurent Chiambretto : J’ai commencé par choisirmes destinations en fonction d’un critère évi-dent : le coût du billet. J’ai ainsi éliminé assezvite l’Amérique du Nord et le Japon. Ensuite, j’aichoisi en fonction d’aspects sportifs : l’Argentineparce que ses joueurs constituent actuellementl’élite sur terre battue, le Chili pour mesurer l’im-pact des résultats des derniers JO sur le tennis dupays, la Nouvelle-Zélande parce que c’est unpays très sportif dans lequel le tennis, très popu-laire, n’a pas de résultats, l’Australie parce quec’est, pour moi, un pays incontournable quandon parle de tennis, le Vietnam car le tennis y esten pleine effervescence, contrairement au tennisde table, la Chine pour voir comment s’y prépa-raient les JO de Pékin et enfin le Mali pour essayerde comprendre pourquoi le tennis ne s’y dévelop-pait pas. Il m’a ensuite fallu établir les contactsavec les différents acteurs de ce sport. Je tenaisà avoir comme interlocuteur des entraîneurs deCoupe Davis, des entraîneurs nationaux, desenseignants de club mais également des diri-geants nationaux et régionaux. Enfin, j’ai prépa-ré une liste de questions que je souhaitais abor-der dans chacun des pays visités.L’ensemble de la préparation m’a pris environ 18 mois. En tout, le voyage m’est revenu à 6000 €.

CF : Quel est ton profil et quelles étaient tes motivations ?LC : J’ai fait 3 ans d’études pour devenir éduca-teur spécialisé puis j’ai travaillé au Club Med etenfin je suis devenu moniteur de tennis. Il y amaintenant 5 ans que j’exerce dans mon club.J’ai fait ce voyage pour parfaire ma formation etpour voir si, ailleurs, l’herbe était plus verte…J’en ai d’ailleurs retiré une expérience person-nelle très enrichissante, sur les plans culturel etprofessionnel.

CF : As-tu envisagé de retourner dans un des pays visités ?LC : Non, jamais, car j’ai des bases ici, notam-ment familiales. Mais il est vrai que, pour unFrançais, je pense qu’il est assez facile de trouver du travail à l’étranger, vu la réputationqu’y ont les enseignants de tennis français. Sansvouloir paraître prétentieux, le BE possède enmoyenne des compétences supérieures auxenseignants que j’ai pu rencontrer.

CF : Tu as donc commencé par l’Argentine.LC : Oui et la première remarque que j’ai envie deformuler concerne le tennis féminin. Il n’estabsolument pas au niveau de son homologuemasculin. Le niveau des jeunes à 13-14 ans estnettement plus élevé chez les garçons. Autreparticularité, le niveau de jeu de fond de courtest impressionnant. Tous les jeunes savent utili-ser les effets et placer la balle aux quatre coinsdu court. En revanche, le niveau de jeu à la voléeest beaucoup plus faible.Les jeunes s’entraînent énormément au panier.Un exemple : dans l’académie du père deGuillermo Coria, sur une heure d’entraînement, il y a 40 minutes de travail au panier et 20minutes de service. Il n’y a de place ni pour lafantaisie ni pour la créativité. Les jeunes sont làpour devenir professionnels, pas pour s’amuser.L’entraînement n’est pas ludique mais les jeunesen veulent terriblement. Ils ne jouent pas pour leloisir car la pratique du tennis en Argentinecoûte très cher et est donc réservée à une élite.Les jeunes des classes moyennes n’y ont pas

accès et ceux qui peuvent jouer savent que leursparents font des efforts financiers. Leur inves-tissement est impressionnant. Un exemple : pendant l’entraînement, comme en France, lesjeunes sont capables de plaisanter en ramassantles balles mais dès que le prof reprend la parole,tout le monde se tait et écoute avec une concen-tration optimale. L’exercice est toujours réaliséavec le maximum d’intensité.

CF : Ensuite tu es allé au Chili.LC : Oui et ce qui m’a interpellé là-bas est le faitque les Chiliens estimaient que Massu avaitgagné les JO grâce à son entraîneur argentin. J’aiun peu "creusé" la réflexion et je me suis aperçuque le Chilien était extrêmement négatif sur sespropres compétences. Autrement dit, tout ce quivient d’Argentine ou d’ailleurs estforcément meilleur que ce qui estchilien. Ce manque de confianceest culturel.À côté de cela, le tennis commen-ce à se démocratiser au Chili,notamment depuis les résultatsde Gonzalez et de Massu aux JO. La pédagogie y est encore trèslimitée. J’ai passé deux jours dansl’académie Colignon-Guzman (cedernier est l’ancien entraîneur deN. Massu). J’y ai vu des enfantsqui, les uns derrière les autres,attendaient pour taper quelquesballes avec l’entraîneur.

CF : Après l’Amérique du Sud, tu as donc prolongé vers l’ouest, traversé le Pacifique et rejoint l’Océanie.LC : L’Océanie bénéficie d’une très bonne organi-sation de l’enseignement et même si elle estbasée avant tout sur le business, les enseignantsy sont relativement compétents. Commençonspar l’Australie. Je suis allé voir LudovicCatherine, enseignant à Marrickville, que tuavais interviewé il y a quelques mois (voir Lettredu Club fédéral n° 30).

CF : Comment va-t-il ?LC : Bien mais d’une part il est plus compétent queles autres (c’est moi qui le dis, bien entendu, paslui !) tout en restant le "Frenchie" et d’autre part,il souhaite faire du haut niveau alors que le busi-ness est basé sur le loisir, donc il est un peu frus-tré. Cela dit, il entraîne tout de même deux outrois filles qui commencent à jouer sur le circuit.Sur le plan pédagogique, j’ai été très déçu parl’Australie. D’abord, tout le monde peut êtreprof là-bas, pas besoin de diplôme même si laFédération propose des formations et les certifi-cations qui vont avec. Ensuite, les compétencessont uniquement évaluées sur le taux de réins-cription des élèves.Il y a quatre niveaux de formation mais il fautatteindre le niveau 4, le meilleur, pour arriver àl’équivalent, et encore, du brevet d’État 1er

degré. Et cette formation coûte trèscher. Un exemple : pour le niveau 1, ilfaut 3 jours de formation et 700 dollarsaustraliens (environ 450 €).Malgré cela, les Australiens ne nousconsidèrent pas comme un grand pays detennis. Ils reconnaissent notre organisa-tion mais nous trouvent un peu préten-tieux et considèrent que nos résultats engrands chelems ne sont pas à la hauteurde ce qu’ils devraient être. Ils pensent,comme d’autres personnes rencontrées

dans les autres pays, qu’à force d’être tropstructuré, notre tennis n’a pas laissé assez deplace à l’improvisation.

CF : La Nouvelle-Zélande est-elle organisée de la même manière que sa voisine ?LC : En Nouvelle-Zélande, je suis resté 4 jourschez l’entraîneur le plus diplômé de Nouvelle-Zélande. J’y ai vu un entraîneur qui bossait beau-coup avec la vidéo. Ce n’est pas révolutionnairemais ça marche toujours. C’est probablementdans ce pays que la pédagogie et l’organisationressemblent le plus à ce qu’on peut voir enFrance. Et pourtant, ils n’ont aucun résultat.C’est sans doute dû au fait que le Néo-Zélandaisest avant tout un sportif, pas forcément compé-titeur. Le sport y est considéré comme une acti-

vité de bien-être, de santé, pasun moyen de promotion sociale.Leur cadre de vie est tellementagréable que la compétition n’estpas présente, à part en rugby,sport dans lequel ils ont une histoire à défendre. Ils adorentjouer au tennis mais pour le "fun".La Fédération n’a aucun contactavec les enseignants. Elle a trèspeu de moyens, donc le jeune quia envie de devenir professionneldevra se débrouiller tout seul etira probablement en Australie, àune heure de vol…

CF : Après l’Océanie, tu es alors remonté versle nord pour rejoindre l’Asie.LC : Oui et j’ai commencé par le Vietnam. Lesenseignants sont des anciens joueurs ayant tentél’expérience du haut niveau et y ayant échoué.Ainsi on retrouve les anciens meilleurs joueurs dupays. Et ce sont les mêmes depuis 30 ans. Le paysmanque de sang neuf pour créer une émulation.Autre écueil dans ce pays, le Vietnamien ne parlepas anglais. Les formations proposées par l’ITFsont donc toujours suivies par les mêmes et lesautres ne bénéficient pas d’une ouverture surl’extérieur. Le résultat est que le niveau pédago-gique est relativement faible. Malgré cela, leVietnam est un pays qui bouge énormément et letennis suit. Aujourd’hui, il y a plus de 300 terrainsà Ho Chi Minh-Ville (anciennement Saigon), lacapitale. Le tennis a sa place dans la presse. J’aid’ailleurs eu droit à une demi-page dans le quotidien en langue française mais la Francen’est plus le modèle des Vietnamiens, ce sont lesÉtats-Unis qui le sont devenus car la populations’est extrêmement rajeunie.

CF : Étape suivante, la Chine.LC : Pour moi, les Chinois sont des presse-citron.Quand je suis arrivé là-bas, un directeur d’académie et l’entraîneur national m’ontdemandé d’intervenir sur la méthode pédago-gique française. Il y avait 3 appareils photos et 4 caméscopes ! Ensuite, le responsable du

développement du tournoi de Pékin est venu medemander comment développer le tennis dansleur pays. Cela montre bien qu’en ce moment, ilsdéroulent le tapis rouge pour qu’on leur montrece qui se fait à l’étranger. Il y a tout à faire. Si unBE a envie de s’expatrier, c’est là que je luiconseillerais d’aller. Les Chinois s’ouvrent également à l’extérieur dans le domaine dusport. Ils apprennent très vite et commencent àavoir des résultats au niveau féminin. Les instal-lations sont extraordinaires, très belles et trèsfonctionnelles. Dans ce pays, l’enfant est roimais a une pression phénoménale. Il doit devenirn° 1 à l’école ou dans le sport qu’il aura choisi.Comme il est très travailleur, on rencontre desenfants capables de faire 8 heures de mur dansla journée ! Paradoxalement, la Fédération a dumal à se développer car elle est dirigée par des"anciens" qui ne parlent que le mandarin !

CF : Comment y sont entraînés les meilleursjeunes ?LC : Les jeunes espoirs peuvent bénéficier d’entraînements gratuits mais, en contrepartie,ils doivent signer un contrat qui les obligera àreverser à la Fédération une part de leurs gainsfuturs. Ils ne sont pas obligés de signer mais ilsrisquent alors de ne plus être sélectionnés. C’estce qui est arrivé récemment à la n°2 des 13-14 ansqui a donc décidé de jouer pour Hong-Kong.

CF : Enfin l’Afrique et le Mali !LC : Bon, pas la peine de parler de pédagogie. Ilsmanquent de tout, de matériel, d’argent. Le plustriste est que le peu d’argent n’est pas forcémentbien utilisé et les critères de sélection pour lestournois de jeunes sont parfois autres que leniveau de jeu… Le tennis est dirigé par deux personnes, le Président de la Fédération et leDirecteur Technique National. Le résultat estcatastrophique. L’exemple du plus grand club deBamako est éloquent : il est passé de 400 adhé-rents à 40 en l’espace de quelques années. LeMalien est fermé, contrairement aux autres afri-cains que j’ai pu rencontrer car il ne parle que lebambara, la langue locale, et ne fera pas l’effortde parler français. Ils sont très fiers de leurscoutumes et de leur culture mais pas lucides surle retard qu’ils prennent. Les joueurs de tennisqui veulent faire carrière souhaitent absolumentvenir en France. Ils pensent qu’ils pourront ainsirattraper le niveau moyen européen mais ont dumal à évaluer leur niveau. Aujourd’hui, le champion du Mali a 20 ans et joue à peine 4/6.

CF : Pour résumer, parmi les pays que tu asvisités, où conseillerais-tu d’aller à un BEfrançais qui voudrait s’expatrier ?LC : Principalement en Chine ou en Argentine. Letennis va se développer en Chine, au Vietnam etau Chili, il va disparaître au Mali et je pense queles résultats vont dégringoler en Argentine carderrière la "génération Coria", ils n’ont pasbeaucoup de jeunes.

Entretienavec…

PAYS Superficie Nbre d’habitants Classement mondial Classement mondialen km2 en millions du meilleur joueur de la meilleure joueuse

ARGENTINE 2 780 400 36 N° 8 N° 34(5 fois la France) (700 000 joueurs)

CHILI 756 945 15 N° 18 N° 579AUSTRALIE 7 686 850 20 N° 3 N° 13NOUVELLE-ZÉLANDE 268 021 4 N° 342 N° 206VIETNAM 332 378 83 N° 1025 N° 1281CHINE 9 574 479 1, 242 N° 307 N° 32MALI 1 240 198 12 aucun aucune

« Le tennis va se développer

en Chine, au Vietnam

et au Chili, mais je pense que lesrésultats vont

dégringoler en Argentine. »

Lettre 37-BAT 15/11/05 16:06 Page 2