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PORTE-FOLIO DE FICHES DE SITUATIONS PROFESSIONNELLES VÉCUES Ces dernières décennies, les volontés politiques à grande et à petite échelle ont évolué. Elles ont engendré une meilleure attention sur les problématiques écologiques ce qui a permis de concrétiser des projets de préservation, de valorisation et de gestion des espaces de nature. Il m’a été possible de participer et d’établir de telles actions durant ma formation. Ainsi, le présent document reprend trois de ces différents projets ayant tous un lien avec la thématique des zones humides et des milieux aquatiques. Le premier document du dossier présente la réalisation d’une expertise naturaliste spécifiquement dédiée à la Loutre d’Europe (Lutra lutra). La seconde pièce de ce dossier décrit et analyse une action d’éducation à l’environnement, établie vers les problématiques des différents usages possibles d’une même ressource et d’un même territoire. La dernière fiche présente la mise en place d’un suivi sur des milieux lentiques (mares) et l’utilisation des données résultantes afin d’évaluer la pérennité écologique d’un projet d’aménagement.

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PORTE-FOLIO DE FICHES DE SITUATIONS

PROFESSIONNELLES VÉCUES

Ces dernières décennies, les volontés

politiques à grande et à petite échelle ont évolué.

Elles ont engendré une meilleure attention sur

les problématiques écologiques ce qui a permis de

concrétiser des projets de préservation, de

valorisation et de gestion des espaces de nature.

Il m’a été possible de participer et d’établir de

telles actions durant ma formation.

Ainsi, le présent document reprend trois de ces

différents projets ayant tous un lien avec la

thématique des zones humides et des milieux

aquatiques.

Le premier document du dossier présente la

réalisation d’une expertise naturaliste

spécifiquement dédiée à la Loutre d’Europe (Lutra

lutra).

La seconde pièce de ce dossier décrit et

analyse une action d’éducation à l’environnement,

établie vers les problématiques des différents

usages possibles d’une même ressource et d’un

même territoire.

La dernière fiche présente la mise en place

d’un suivi sur des milieux lentiques (mares) et

l’utilisation des données résultantes afin d’évaluer

la pérennité écologique d’un projet

d’aménagement.

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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°1 (GESTION)

RECHERCHE DE LA LOUTRE D’EUROPE POUR LA RÉALISATION D’UNE

ÉTUDE D’IMPACT

Réalisation d’expertises techniques, de suivis scientifiques appropriés, d’inventaires faunistiques

(comptages, relevés, mesures, indicateurs, recueil d’indices…).

Dans le cadre de la création d’une nouvelle liaison

électrique souterraine entre les postes de transformation de

Calan (au Nord de Lorient), Mûr-de-Bretagne et Plaine

Haute (au Sud de Saint-Brieuc), la société RTE (Réseau de

Transport d’Électricité) a fait appel à l’IEA pour réaliser des

expertises biologiques afin de définir le ou les tracés (sur un

fuseau global de 70 km de long) présentant le moins de

sensibilités écologiques. Grâce à une forte densité de cours

d’eau, la Bretagne et notamment les départements du

Morbihan (56) et des Côtes-d’Armor (22) abritent des

espèces d’intérêt communautaire dont la Loutre d’Europe

(Lutra lutra).

Ce mammifère semi-aquatique bénéficie de statuts

réglementaires forts tant du point de vue international

(CITES), que du point de vue européen (Annexes II et IV

de la directive Habitats, Annexe II de la convention de

Berne) mais également au niveau national (Arrêté du 23

avril 2007 modifié fixant la liste des mammifères terrestres

protégés - Art.1 et 2 -, Plan National d’Actions Loutre

actuellement en vigueur jusqu’en 2015).

L’étude de ce mustélidé, considéré comme bio-

indicateur, permettra de juger de l’état de conservation

des cours d’eau, mais aussi de choisir le tracé le moins

perturbant pour le milieu (mesures d’évitement) ou bien

de préconiser des mesures de réduction d’impacts et/ou

d’accompagnement des travaux.

Objectifs :

Généraux :

- Expertises biologiques des différents fuseaux proposés.

- Définir les contraintes environnementales liées au projet.

Spécifiques :

- Évaluer les sensibilités écologiques sur le réseau hydrographique susceptible d’être impacté

par le projet.

- Évaluer l’impact potentiel du projet sur une espèce protégée : la Loutre d’Europe (Lutra

lutra).

- Fournir des données complémentaires (convention entre le maître d’ouvrage et les associations

naturalistes) pour la connaissance scientifique et notamment pour la réalisation d’un atlas des

mammifères en Bretagne.

Figure 1 : Emprise de la zone d'expertise

Photo 1 : Cours d'eau favorable à la Loutre

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Moyens :

Humains :

Un chef de projet étant responsable de l'étude, la cogérante facturant l'étude. Deux chargés

d'études (ou assimilés) menant les recherches et les préparations aux investigations de terrains

appropriées ainsi que la phase d'inventaire en elle-même.

Financiers :

Le coût de cet inventaire, assumé par le maître d’œuvre, est de 8 000 € HT, soit 9 568 € TTC.

Ce chiffrage comprend les coûts de préparation du terrain (prise de connaissance du dossier,

recherches bibliographiques, préparation du protocole et des fiches de terrain), ainsi que les

investigations de terrain (coûts du temps de travail, des déplacements et des indemnités de repas et de

nuitées).

Matériels :

Atlas cartographique, protocole, fiches de terrain, appareils photos, GPS de terrain, GPS de

voiture, piège photographique, véhicule de terrain, crayons, bottes.

Réglementaires :

Ces inventaires sont réalisés dans le cadre d'une étude d'impact (ayant été rendue obligatoire par

la loi du 10 juillet 1976 intégrée au code de l'environnement).

Deux « arrêtés préfectoraux de pénétration pour études dans les propriétés privées » délivrés par

le préfet des Côtes-d’Armor (émis le 13/12/11) et par le préfet du Morbihan (émis le 13/12/11),

valables un an.

Protocole :

Afin de réaliser cette expertise naturaliste dans les meilleures conditions, un protocole (inspiré de

celui du Groupe Mammalogique Breton) a été défini.

Préalablement à la phase de terrain, les points de prospections ont été choisis grâce à une analyse

cartographique (Carte IGN au 1/25 000ème) et photographique (Orthophoto au 1/25 000ème).

Ainsi, les points ont été placés sur des zones de marquage potentielles par les loutres (zone de

confluence entre plusieurs cours d’eau, secteurs fortement méandrés…) mais également à proximité

d’axes routiers afin de faciliter l’accès aux prospecteurs.

Chaque point a donné lieu à une prospection sur chaque berge en amont et en aval sur quelques

dizaines de mètres, les obstacles situés dans le cours d’eau étant également prospectés.

Afin de valider la phase de terrain, des fiches de terrain (affiliées au protocole) ont été

systématiquement remplies pour chaque zone d’inventaire.

Dans ces fiches, différentes informations sont renseignées : les conditions d’observation (jour,

observateurs, type de prospection, conditions hydrologiques), la localisation (lieu-dit, cours d’eau,

coordonnées GPS), une description du site (paysage, habitats présents), les caractéristiques du cours

d’eau (largeur, hauteur et configuration des berges, substrat du lit, débit, hauteur d’eau), les

caractéristiques vis-à-vis de l’espèce (supports de marquage, catiches potentielles, ressources

alimentaires) ainsi que les influences anthropiques visibles (route, passage à petite faune, obstacles

divers, pollutions visibles…).

À cela s’ajoutent les prises photographiques des différents sites, obligatoirement référencées sur

les fiches.

Lors d’une prospection positive les éléments descriptifs des indices de présence ont été notés dans

un encart prévu à cet effet.

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Déroulement :

Préalablement à la mission de terrain, des recherches bibliographiques ont été effectuées. Celles-ci

ont permis d’acquérir des connaissances sur l’espèce ciblée, son écologie…

Dans cette phase préparatoire, un certain temps a été consacré à l’élaboration du protocole et à la

prise en main du dossier (lecture du devis, photo-interprétation…).

29 points ont été prospectés les 16, 17, 18, 19 et 20 juillet 2012 sur tous les cours d’eau concernés

par la zone d’expertise.

Pour certains sites où la présence de la Loutre a pu être avérée, un piège photographique a été

installé afin d’obtenir de plus amples informations sur le comportement des individus.

Évaluation de l’action :

Le protocole ainsi que les données de terrain ont été validés en interne par le chef de projet.

Les conditions climatiques et hydrologiques (période d’étiage des cours d’eau) étaient favorables à

ce type d’inventaire. Le temps alloué à la phase de prospection a été respecté.

Toutes les zones préalablement définies ont pu être prospectées, seules six se sont avérées

positives.

Les pièges photographiques n’ont pas permis d’avoir des images de loutre.

Les secteurs ne présentant pas d’indices de présence lors de la phase de prospection ne sont pas

obligatoirement des zones défavorables à la présence de l’espèce (on se référera aux encarts de la fiche

de prospection sur la caractéristique du cours d’eau pour juger de cela).

Une fois les données brutes exploitées pour la rédaction de l’étude d’impact, le dossier sera validé

par le maître d’œuvre (RTE). Ce dernier sera également envoyé aux services de l’État compétents

(DREAL, CSRPN..) pour validation du projet.

Dans l’état actuel d’avancement du dossier, les données ont déjà permis une modification des

fuseaux proposés lors des phases de concertation avec le client et les acteurs locaux.

Critiques :

Les zones de prospection préalablement définies ont permis d’obtenir des données sur chaque

cours d’eau traversé par les fuseaux dans un temps restreint.

Malheureusement, certains points n’ont pas été judicieusement placés au regard de la réalité du

terrain (difficulté d’accessibilité due à une forte végétation par exemple). Une concertation préalable

avec les acteurs locaux aurait permis d’avoir connaissance de cet état de fait et de déplacer certains

points.

Les systèmes lentiques, étant pourtant des habitats appréciés par les loutres, n’ont pas pu être

prospectés principalement pour des raisons pratiques (temps imparti) et parce que la mission visait

essentiellement le réseau hydrographique.

Les fiches de terrain ont été correctement renseignées et vont permettre de définir les secteurs

abritant l’espèce et ceux favorables à son expansion.

Photo 2 : Empreintes de Loutre (Lutra lutra) Photo 3 : Reliefs de repas (= carnage) sur

Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)

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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°2 (ANIMATION)

RÉALISATION D’UNE ACTION D’ÉDUCATION À L’ENVIRONNEMENT

Éducation à l’environnement ; réalisation d’actions pédagogiques et éducatives; sensibiliser le

public à la gestion de l’environnement et au développement durable; gestion de groupe.

Une animation nature a été menée par quatre animateurs de Brevet de Technicien Supérieur

Agricole en Gestion et Protection de la Nature (BTSA GPN) auprès d’une classe de troisième de 21

élèves.

Cette animation avait pour buts principaux de sensibiliser et d’éduquer à l’environnement les

jeunes ainsi que de permettre la valorisation sociale d’un espace de nature.

Cette action s’inscrit dans le cadre de la convention de projet tutoré passé avec les détenteurs de

droits d’une propriété privée située au Moulin de Contres sur la commune de Saint-Rémy-des-Monts

(72).

Objectifs :

Généraux :

- Sensibiliser le public à la gestion de l’environnement et au développement durable,

- Créer ou conforter des vocations pour la gestion des espaces naturels.

Spécifiques :

- Aborder des notions d’écologie (corridors écologiques, espèces indigènes et exogènes…),

- Initier une réflexion personnelle sur les pratiques durables des activités humaines,

- Permettre aux élèves d’être acteurs de l’animation,

- Effacer certains préjugés sur les espaces naturels, les espèces et les acteurs,

- Permettre aux animateurs de développer leurs compétences en matière de sensibilisation à

l’environnement,

- Analyser l’animation et évaluer les objectifs pédagogiques.

Moyens :

Humains :

Trois formateurs étaient responsables du groupe de 21 élèves pendant l’animation menée par les

quatre étudiants.

Financiers :

- Carburant des véhicules : 28,64 € TTC

- Coût du temps de travail des formateurs : 253,44 € TTC

- Coût du temps de travail des animateurs : 88,51 € TTC

Le coût d’utilisation des véhicules et le coût du temps de travail des formateurs sont pris en charge

par l’établissement scolaire (282,08 € TTC au total).

Le coût du temps de travail des animateurs est pris en charge par leurs employeurs respectifs

(minimum de 22 € TTC par employeur).

Le montant de cette animation s’élève au minimum à 370,59 € TTC.

Matériel :

3 véhicules avec 9 places, 1 voiture 5 places, 1 carrelet, 1 seau.

Réglementaires :

Les formateurs, représentant l’établissement scolaire, étaient responsables du groupe de 21 élèves

de troisième. L’action d’animation s’inscrit dans la convention du projet tutoré des étudiants.

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Photo 4 : Epis aménagés sur le bief

Photo 5 : Ecrevisse signal

Déroulement :

La technique de communication privilégiée durant ce temps d'animation était orientée vers des

échanges verbaux en prenant comme support la sensibilité visuelle et déductive des élèves.

L’animation se déroule sur la propriété privée du moulin de

Contres, sur la commune de Saint-Rémy-des-Monts (72). Afin de

préserver le partenariat entre l’établissement scolaire et les

propriétaires, des règles de sécurité et de comportement ont été

définies.

Les 21 élèves ont été répartis en deux groupes pour pouvoir mener

simultanément les deux sujets abordés, c’est-à-dire la gestion de

l’hydraulique et les interactions entre les activités humaines et les

écosystèmes sur le site.

Concernant le premier thème, un historique du site ainsi que de la

rivière la Dive, du moulin hydraulique et de son bief a été présenté.

Par la suite, une analyse visuelle du bief a permis d’établir son

origine anthropique montrant que cet agencement est un facteur limitant au développement de la

biodiversité (pente abrupte, absence de méandres…). Les jeunes ont pu constater que l’aménagement

d’épis sur une partie de ce bief permet de le rendre plus attractif pour l’implantation d’une faune et

d’une flore diversifiée (méandrisation du cours d’eau, apparition de bancs de sable…).

L’origine, le rôle ainsi que les espèces inféodées à l’étang d’agrément ont ensuite été présentés.

À partir des 2 entités aquatiques abordées précédemment, les notions de systèmes lentique et

lotique ont été expliquées. Pour savoir si les jeunes ont compris les deux termes, un questionnement

oral a eu lieu sur les entités aquatiques, reprenant les

caractéristiques de chaque notion.

Afin d’établir une comparaison entre les spécificités de la Dive

et du bief, une discussion sur les microhabitats présents sur la

rivière a ensuite été initiée.

Pour finir, le carrelet préalablement déposé dans le cours d’eau a

été remonté. Ceci a permis aux élèves de constater la présence

d’une espèce exogène invasive : l’Écrevisse signal (Pacifastacus

leniusculus).

Pour le second thème, une lecture de paysage a été effectuée au

niveau de la peupleraie afin que les jeunes détectent les éléments anthropiques dans la nature

(populiculture, haies, champs cultivés…).

Divers microhabitats mis en place sur la propriété ont été présentés (tas de bois, pierriers, plaques

thermophiles…).

Afin de prouver l’intérêt des herbes dites « mauvaises », diverses plantes ont été présentées aux

élèves. Ils ont ainsi pu découvrir l’Herbe à Robert (Geranium robertianum), avec son odeur si

spéciale, sa tige rougeoyante, l’origine de son nom et quelques usages médicinaux. Ils ont pu

remarquer la pilosité particulière de la Consoude officinale (Symphytum officinale), ses clochettes

violacées ainsi que les usages culinaires, médicinaux et horticoles de cette plante. Dans la tige du Cirse

des marais (Cirsium palustre), ils ont aperçu la larve d’insecte cachée dans la gale qui la protège

(notion de parasitisme).

Puis, l'intérêt de la gestion différenciée et celui des zones humides ont été définis, ceci en

s’appuyant sur des exemples visuels (zone de fauche tardive, roselière).

Les élèves ont ensuite cité les espèces inféodées au milieu de la mare ainsi que les caractéristiques

de cet écosystème afin qu’il soit accueillant pour les amphibiens (berges en pente douce, absence de

poissons…).

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Photo 6 : Renouée du Japon

Par la suite, différents intérêts des haies ont été présentés : intérêts pour l’agriculteur (protection

des cultures, habitats des auxiliaires de cultures…), intérêts pour le propriétaire (bois de chauffage…),

intérêts biologiques (corridors écologiques, zone refuge…).

Le groupe s’est ensuite rendu au pied d’un arbre remarquable. Là, des élèves ont été amenés à

trouver sa particularité grâce à leur sens de l’observation. Le but était qu’ils arrivent à trouver que

c’était un Saule blanc (Salix alba) taillé en têtard devenu creux avec un Noisetier (Corylus avellana)

poussant à l’intérieur en prenant comme substrat le terreau peu

à peu accumulé dans le saule.

La station de Renouée du Japon (Reynoutria japonica) se

développant le long de la Dive a permis d’évoquer le sujet des

espèces végétales invasives.

Grâce aux notions précédemment abordées et à leur sens de

l’observation, les jeunes ont également pu démontrer que le

roncier était lui aussi un microhabitat et que la prairie gérée en

fauche tardive faisait partie intégrante de la gestion différenciée

mise en place sur le site.

Pour finir, l’intérêt du maintien des insectes dans un jardin

a été démontré grâce à leur rôle de pollinisation dans le verger.

À la fin de la journée, un questionnaire à choix multiples (QCM) a été distribué aux élèves.

Évaluation de l’animation :

Durant tout le déroulement de l’animation des temps d’échanges ont été mis en place afin

d’évaluer la réceptivité des élèves et leur degré de compréhension et d’intégration des notions.

Le QCM contenait diverses questions sur les notions abordées et un encart permettant aux jeunes

de s’exprimer librement a permis d’évaluer la satisfaction des élèves et de vérifier si les notions

essentielles ont été comprises.

Critiques :

D’après les corrections du questionnaire, les élèves ont majoritairement compris les notions

abordées lors de l’animation. Ils sont tous satisfaits de l’animation et réclament d’autres interventions

pédagogiques de même nature auprès de leur classe.

L’animation n’a pas été suffisamment préparée, ce qui a engendré certaines contradictions dans les

discours tenu entre les animateurs. De plus, du fait de ce manque de cadrage initial, les temps de

parole entre les animateurs n’ont pas pu être clairement définis, ce qui explique certainement que la

première phase d’animation fut trop courte (trop peu de sujets traités) et la seconde trop longue (trop

de sujets traités).

En outre, certains termes employés étaient trop complexes ou bien au contraire trop familiers : le

discours aurait dû être adapté au public de l’animation.

Les techniques de communication employées ont permis aux animateurs d'utiliser un modèle

d'animation constructiviste et ainsi d'acquérir un nouveau savoir-faire.

Une meilleure rigueur dans les phases de préparation de l'animation aurait certainement pu

combler les manques précités (avec une grille de construction d'une animation par exemple).

Perspectives :

Cette animation pourrait être le début d’un partenariat entre les classes de troisième de

l’établissement et les classes de BTSA GPN. Les étudiants en BTS pourraient s’exercer aux

animations nature et les troisièmes seraient initiés aux problématiques liées à l’environnement.

Cela pourrait permettre une meilleure cohésion entre les différents niveaux d’études et une

intégration des problématiques d’enseignement de chacun dans un plan pédagogique interactionnel.

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SITUATION PROFESSIONNELLE VÉCUE (SPV) N°3 (GESTION)

SUIVIS DE POPULATIONS D'AMPHIBIENS DANS LE CADRE DU BILAN

ENVIRONNEMENTAL FINAL DE L'A85 (DRUYE-SAINT-ROMAIN-SUR-CHER)

Production d’analyses, d’états des lieux, de diagnostics, d’évaluation d’études d’impacts

(écologiques, environnementaux, socio-économiques, enjeux et usages d’un territoire) ; réalisation

d’expertises techniques, de suivis scientifiques appropriés, d’inventaires faunistiques (comptages,

relevés, mesures, indicateurs) ; surveillance écologique et environnementale (évolution des espaces et

des espèces).

La section de l'autoroute A85 Druye-Saint-Romain-sur-Cher (63 km de tracé) a été mise en

service le 18 décembre 2007.

Des mesures compensatoires d'impacts visant à limiter l'effet de coupure induit par cette autoroute

ont permis la création ou la restauration de cinq mares (trois créées et deux restaurées) en les couplant

à l'aménagement d'ouvrages petite faune et d'ouvrages hydrauliques.

Les sociétés "COFIROUTE" et "VINCI autoroutes" ont confié à l'IEA les suivis (2009 et 2012) de

recolonisation par les amphibiens de celles-ci afin qu'ils soient intégrés au bilan environnemental de

l'autoroute A85 (Druye-Saint-Romain-sur-Cher) cinq ans après sa mise en service.

Les sites concernés par ce suivi sont situés sur les communes de Druye, Ballan-Miré et Joué-lès-

Tours (région Centre, département de l'Indre-et-Loire).

Cette étude a pour but de comparer les résultats des prospections amphibiens afin d'en tirer des

conclusions sur l'évolution du potentiel biologique des pièces d'eau et sur la pérennité des

aménagements préconisés pour corriger l'effet barrière de l'A85 (utilisation des amphibiens comme

bio-indicateurs).

Objectifs :

Généraux :

- Effectuer le suivi biologique des mares.

- Définir le potentiel biologique des mares.

Spécifiques :

- Suivre l’évolution physionomique des mares.

- Suivre l’évolution des populations d’amphibiens.

- Évaluer l'efficacité des mesures compensatoires d'impacts.

Moyens :

Humains :

Un chef de projet responsable de l’étude. Deux chargés d’études menant les investigations de

terrain et les phases de rédaction. Un infographe réalisant les cartes de localisation des mares, la

cogérante facturant l’étude, la secrétaire et la documentaliste assistant la réalisation du dossier

(corrections, recherches bibliographiques…).

Figure 2 : Autoroute A85 section de Druye-Saint-Romain-sur-Cher

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Financiers :

Le coût de cette étude, assumé par les clients, est de 3 800 € HT, soit 4 544,80 € TTC.

Ce chiffrage comprend les différentes étapes d’analyse des dossiers précédents, les investigations

de terrain, la cartographie du site, la rédaction de l’étude ainsi que sa correction et son encadrement.

Matériels :

Pour les inventaires de terrain : atlas cartographique, protocole, fiches de terrain, lampes torches,

appareils photos, GPS de voiture et de terrain, véhicule de service, bottes, crayons.

Pour les phases de recherches et de rédaction : matériel de bureautique et fonds documentaire.

Réglementaires :

Ce suivi s'inscrit dans le bilan environnemental préconisé par la circulaire Bianco du 15 décembre

1992 (complétant la loi sur les études d'impact de 1976 et celle dite Bouchardeau sur les enquêtes

publiques du 10 juillet 1983).

Les inventaires nocturnes se sont déroulés en respectant les obligations liées aux droits du travail

(notamment du point de vue de la sécurité du personnel).

Protocole :

Afin de réaliser les inventaires de la façon la plus objective et la plus scientifique possible, un

protocole (inspiré de celui de la société herpétologique française) a été instauré.

Dans un premier temps, les accès aux mares sont repérés de jour, des clichés photographiques sont

pris et certaines informations sont renseignées sur les fiches de terrain affiliées au protocole. Sur

chaque fiche, les prospecteurs doivent géoréférencer les points d'eau, déterminer leurs superficies,

leurs profondeurs (minimale, moyenne, maximale), le degré de dénivellation des berges, le

pourcentage de recouvrement de végétation sur les berges et dans l'eau. Les indices de présence

visibles de jour sont également notifiés (pontes, têtards…).

Lors de la prospection nocturne, les observateurs disposent chacun d'une lampe et éclairent le

milieu aquatique afin de détecter les amphibiens. Les observations sont consignées sur la fiche de

terrain en spécifiant le nombre d'individus et leur stade de développement (pontes, larves ou adultes).

Les conditions météorologiques (températures, force du vent et direction) y sont spécifiées.

Une reconnaissance auditive est également prévue dans le protocole lorsque les mâles d'anoures

lancent leurs appels sonores et qu'ils ne peuvent pas être repérés visuellement.

Par contre, l'utilisation du filet troubleau est proscrite puisque la capture d'amphibiens est soumise

à autorisation préfectorale (demande de dérogation à faire). Cette méthode de capture est également

jugée trop perturbatrice pour le milieu et les espèces.

Déroulement :

Cette étude a été menée en 4 phases distinctes.

La première est la phase préparatoire qui a permis aux chargés d'études de prendre connaissance

du dossier (localisation des mares, lecture des études antérieures…) et de faire d'éventuelles

recherches bibliographiques sur les amphibiens. La préparation du protocole de prospection et des

fiches de terrain a aussi été réalisée durant cette phase.

Les inventaires sur site ont ensuite été effectués le 7 mai 2009 et le 23 mars 2012 (en journée et

dans la nuit).

La troisième phase est celle de la mise en forme des résultats des prospections et de l'analyse

comparative des données des deux années de suivi.

Enfin, une étude complète présentant les analyses ainsi que les conclusions du suivi a été rédigée

pour ensuite être remise au client.

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Évaluation de l’action :

Les prospections de terrain du 7 mai 2009 et du 23 mars

2012 ont été réalisées en suivant les modalités d'actions prévues

dans le protocole.

Les fiches de terrain ont également été utilisées mais il

manque certaines données (superficie et profondeur des pièces

d'eau) du fait du manque de matériel.

L'analyse du suivi est biaisée à cause des périodes de

prospection différentes entre les deux années d'inventaires. En

effet, les conditions abiotiques n'étaient pas les mêmes

(asséchement de certaines mares, différence de température…) et

donc les cortèges d'espèces étaient également différents (espèces

à émergences différées) ainsi que leur stade de développement.

Malgré cela, grâce aux données renseignées sur les fiches de

terrain et aux photos prises, l'évolution du potentiel d'accueil des

pièces d'eau pour les amphibiens a pu être définie de façon

sommaire.

L'étude a donc pu être communiquée au maître d’œuvre tout

en spécifiant les biais précités. Ceux-ci ont pu l'utiliser pour

publier et présenter publiquement le bilan environnemental de la

portion de l'A85 cinq ans après sa mise en service.

Critiques :

Les missions et les moyens définis dans le devis n'étaient pas suffisants pour mener une étude

précise. Les conclusions apportées par cette dernière ne permettent pas de présenter un bilan

environnemental complet (du point de vue scientifique) en raison d'un manque de données.

Ces données fournies ne suffisent pas à mettre en corrélation l'utilité des ouvrages petite faune

couplés aux mares, normalement prévus pour limiter l'effet de barrière écologique de l'autoroute.

Il aurait fallu avoir des périodes de prospection similaires sur les deux années de suivi afin d'avoir

les mêmes cortèges d'espèces en 2009 et en 2012.

Perspectives :

La prise en compte de certains facteurs abiotiques (physicochimique, pédologique, hydrométrique,

lunaison, dates des dernières précipitations, heure du relevé) et biotiques (relevés phytosociologiques)

dans le protocole pourrait permettre de mieux mettre en corrélation les variabilités des populations et

de leurs milieux.

Pour ce genre de suivi, l'idéal serait de réaliser plusieurs sorties annuelles pour prendre en compte

les fréquences d'apparition des espèces ainsi que la variabilité des stades de développement. Il faudrait

également, pour chaque année de suivi, que les périodes et le nombre de sorties soient respectés.

Lorsque des prospections sont réalisées sur des zones humides, le protocole d'hygiène (préconisé

par la société herpétologique française) pour limiter la dissémination de la Chytriodiomycose (maladie

affectant les amphibiens) devrait être systématiquement mis en place.

Photos 7 et 8 : Changements

physionomiques visibles entre les 2

années de suivis (photo 7 : 2009 ;

photo 8 : 2012)