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Partie 6 : Travail, emploi, chômage
Chapitre 6.2 : Quelles politiques pour l’emploi ?
Introduction/sensibilisation
I. Un marché du travail en perpétuelle évolution A. Comment mesurer le chômage ? B. La destruction créatrice et l’emploi C. Quantité de travail, taux d’emploi et taux de chômage
II. D’où vient le chômage ? A. Les analyses théoriques
1. Le chômage classique (rappel) 2. Le chômage keynésien
B. Le chômage conjoncturel et le chômage structurel III. Les politiques de l’emploi et la lutte contre le chômage
A. Les politiques de soutien de la demande pour lutter contre le chômage keynésien B. Les politiques d’allègement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique C. Quelles politiques pour lutter contre le chômage structurel ?
1. Les politiques de formation 2. Les politiques de flexibilisation
IV. Les politiques pour l’emploi visent aussi à assurer l’intégration sociale
Problématique : D’où vient le chômage ? Comment lutter contre le chômage ? Comment le travail permet-il de créer
du lien social ?
Objectifs
Savoirs Savoir-faire
- Appréhender la dynamique de l’emploi - Distinguer le chômage classique du chômage keynésien - Distinguer chômage conjoncturel et structurel - Différencier les politiques de l’emploi - Comprendre le rôle intégrateur du travail
- Calculs, lectures et interprétations
- Etudier un document texte
Notions à acquérir : Flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d'emploi, qualification, demande anticipée, salariat, précarité, pauvreté
Acquis de Première : Chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement
Le savais-tu ?
« Un million de personnes
exercent un emploi mais
disposent, après avoir
comptabilisé les prestations
sociales (primes pour l’emploi,
allocations logement, etc.) ou
intégré les revenus de leurs
conjoints, d’un niveau de vie
inférieur au seuil de pauvreté,
fixé à la moitié du revenu
médian »
Inégalites.fr
2
Document 1 : Vidéo Dessine moi l’éco : https://www.youtube.com/watch?v=0AJLLsL2mZg
1) Qui sont les 2 organismes qui mesurent le chômage en France ? 2) Qu’est ce qu’un chômeur au sens du BIT ? 3) Qu’est ce
qu’un chômeur au sens de Pôle emploi ?
Document 2 : Les 5 catégories de Pôle Emploi
Catégorie Critère Exemple
A Sans emploi, inscrit comme demandeur, et disponible -
B Sans emploi ayant travaillé 78h max le mois et inscrit comme demandeur -
C Sans emploi ayant travaillé plus de 78h le mois et inscrit comme demandeur -
D Sans emploi, pas disponible et ne cherchant pas activement chômeur en formation, malades, etc.
E En emploi et ne cherchant pas activement Jeune en emploi aidé
Document 3 :
En France, tous les ans, 2,3 millions d’emplois disparaissent. Ramenée à l’échelle quotidienne, l’ampleur du carnage est
impressionnante : chaque jour ouvrable, la France perd 10 000 emplois ; 10 000 par jour, c’est l’emploi d’une ville comme Fécamp,
c’est 7 par minute. A ce rythme, il n’y aura plus aucun emploi en France dans moins de sept ans ! Voilà des chiffres qui pourraient
facilement convaincre n’importe qui de bonne foi mais partiellement informé, de l’inéluctable fin du travail. Heureusement, ce point
de vue oublie une moitié de l’histoire. La moitié omise est pourtant tout aussi intéressante. Elle se résume en une phrase : chaque
jour, la France crée 10 000 emplois. Tout compte fait, la vérité est beaucoup plus déconcertante que la banale fin du travail si souvent
annoncée […] Entre 1970 et 2000, l’économie française a détruit, chaque année, approximativement 15% de ses postes de travail…
et en a créé 15,5% de manière à assurer une croissance nette de l’emploi de 0,5% par an […]. La prise de conscience de l’ampleur
des créations et des destructions d’emplois est récente […]. Joseph Schumpeter qui ne possédait que des données éparses, avait
compris, dès les années 1940, que ce processus qu’il baptisa de « destruction créatrice » était le principal moteur de la croissance,
mais aussi une des principales causes du chômage. Pierre
Cahuc, André Zylberberg, Le chômage, fatalité ou nécessité ?, Flammarion, 2005
1. Le chômage augmente-t-il forcément lorsque les emplois sont détruis ? Pourquoi ? 2.Pourquoi parle-t-on ici de « destruction
créatrice » ?
Document 4 :
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active.
Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre des emplois et la population d’âge actif.
Si le taux d’activité est constant, le taux de chômage et le taux d’emploi varient en sens inverse, comme on le suppose intuitivement.
Taux de chômage ou taux d’emploi, retour sur les objectifs européens, Cairn.info, par Jacques Freyssinet
1. Imaginons une population de 100 personnes qui ont l’âge d’être actifs, 55 ont un emploi et 5 sont au chômage. Calculez le taux
de chômage et le taux d’emploi.
2. Maintenant imaginons que le nombre de chômeur augmente et passe à 10 et le nombre d’emploi passe à 60. Comment est-ce
possible ?
3. Rappelez qu’est ce qui peut faire augmenter la population active (chapitre 1.1).
4. Calculez de nouveau les deux taux. Que constatez-vous ?
5. Qu’est ce que cela implique selon vous en termes de vocabulaire et de langage politique ?
Document 5 :
Les illusions ne manquent pas en économie (…). En termes pratiques, l’illusion monétaire caractérise le délai
psychologique qui retarde la prise de conscience par un agent économique d’un changement dans les conditions qui guident la
répartition qu’il fait de son revenu entre épargne et consommation. Ce serait Keynes qui aurait forgé ce nouveau concept. L’illusion
monétaire était pour lui un mal frappant généralement l’ensemble des agents économiques. Il leur faisait quitter le statut envié de
personnes rationnelles et parfaitement informées pour tomber dans les travers de comportements psychologiquement frustres. Cette
illusion atteint les personnes qui, constatant que leurs salaires évoluent à la hausse, s’en félicitent et s’en contentent. En d’autres
termes, ils ne les comparent pas avec l’évolution prix des biens et services. Dans sa formulation la plus simple, voici l’exemple
classique : tel salarié s’estime satisfait de l’évolution de son salaire car il a progressé de 5% l’année dernière. Pourtant, cette hausse
est tout à fait illusoire, la hausse générale des prix ayant été de 5%. . L’illusion est encore plus grave lorsque la hausse du salaire est
inférieure à celle des prix ! Quel est l’enjeu dans ce cas-ci ? On peut supposer que ce salarié heureux de son augmentation de salaire
et qui ne l’a pas encore comparée avec l’augmentation des prix, va accroitre sa consommation. Il désépargne puisqu’il dépense plus
que ce qu’il ne gagne effectivement…. Le jour où il s’apercevra de la situation, le risque d’un contre-choc apparaitra. Découvrant
l’erreur cet « agent économique salarié » donnera un coup de frein à sa consommation et cherchera à faire remonter le niveau réel
de son épargne. L’activité économique s’en ressentira d’autant plus rudement qu’un long délai se sera écoulée.
En savoir plus sur http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2010/11/24/cercle_32038.htm#6dOmRaUc8DyTeMhe.99
1) Qu’est ce que l’illusion monétaire ?
2) Calculer le salaire réel en 2016 puis en 2017. Que constatez-vous ?
3) Que vont en déduire les libéraux concernant l’emploi ?
4) Que vont en déduire les keynésiens concernant l’emploi ?
Exercice d’application Salaire nominal Indice des prix Salaire réel
2016 2 000 100
2017 2 090 110
3
Document 6 :
Dans quelle mesure le coût du travail affecte-t-il l’emploi ? Cette question peut sonner comme l’énoncé d’un sujet éculé de
baccalauréat. Les termes du débat, inlassablement ressassés, ont été posés dès les années vingt et trente. D’un côté, pour les
économistes néo-classiques tels que Pigou, Robbins et Rueff, le chômage découlait avant tout d’un niveau excessif du salaire réel.
De l’autre, Keynes insistait sur le fait que, le salaire étant aussi un revenu, sa baisse pourrait entraîner une diminution de la demande
adressée aux entreprises, et par là avoir un effet négatif sur l’emploi.
Coût du travail et emploi, Jérôme Gautié, 1998
1. En quoi la vision du salaire chez les keynésiens est elle différente par rapport aux libéraux ?
2. Keynes est-il pour ou contre une baisse des salaires en cas de chômage ?
3. Qu’en pensent les libéraux ?
Document 7 :
Document 8 :
Document 9 :
4
Document 10 :
Document 11 :
Document 12 :
La solution retenue depuis 1993 a été celle de l’extension des exonérations de cotisations sociales. Il existe 54 dispositifs pour un
coût total de 32 milliards (par an). […] Les entreprises bénéficient d’une réduction de cotisations sociales sur les bas salaires, de
26 points de pourcentage des cotisations employeurs pour les travailleurs au salaire minimum (…). Ceci réduit de 18,6 % le coût
du salaire minimum. De plus, les travailleurs au salaire minimum perçoivent une prime pour l’emploi (de 7,7 % du salaire au
maximum) pour creuser l’écart entre le salaire minimum et le RSA. Le coût des allègements de cotisations sociales était de l’ordre
de 21,4 milliards d’euros en 2011.
Source : « Compétitivité, le choc illusoire... Faut-il réformer le financement de la protection sociale ?», STERDYNIAK Henri,
Note de l’OFCE, 2012.
1. Rappelez de quoi est composé le coût salarial pour un employeur
2. Comment l’Etat s’y prend-t-il pour réduire le coût du travail ?
3. En quoi peut-on dire que ce genre de mesure permet de lutter contre le chômage classique ?
Document 13 :
1. Faire une phrase pour chaque donnée
entourée
2. Un faible coût du travail assure-t-il
un chômage faible ?
3. Comment expliquez-vous cela ?
1. Entre 2000 et 2011 quel type
de dépenses augmente ?
Faites un calcul.
2. Quel type de dépenses
diminue. Faites un calcul.
3. Comment peut-on
l’expliquer ?
5
Document 14 :
1) Montrez que le diplôme est nécessaire pour avoir un emploi. 2) Pourquoi vaut-il mieux avoir un diplôme pour obtenir un emploi ?
Document 15 :
Lecture : plus l’indice LPE est proche de zéro, moins l’emploi est protégé et donc plus le marché du travail est flexible.
1) La France parait-elle flexible ? 2) Trouvez des exemples de protection de l’emploi en France.
Document 16 :
1) Identifiez un pays flexible avec fort taux de chômage. 2) Identifiez un pays peu flexible avec faible taux de chômage.
3) Globalement quel lien peut-on établir entre flexibilité et taux de chômage
0,000,501,001,502,002,503,003,50
Législation sur la protection de l'emploi (LPE)
United States
New Zealand
Hungary
Switzerland
Spain
NorwayGermany
Italy France
Czech Republic
Portugal
0
5
10
15
20
25
30
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50
Tau
x d
e ch
ôm
age
Indice LPE
6
Document 17 :
AVANTAGES DE LA FLEXIBILITE LIMITES DE LA FLEXIBILITE
• Réduire les coûts de production des
entreprises : comme les salaires et les
effectifs sont flexibles, l’entreprise peut
réduire ses coûts salariaux.
• Produire à flux tendus : l’entreprise peut
s’adapter facilement à la demande et ne
produire que ce qui est nécessaire, sans stock
(embaucher en fonction des besoins : intérim,
CDD)
• Réduire le risque de sélection adverse : si
l’employé ne correspond pas, l’entreprise
peut s’en débarrasser sans peine donc elle
n’aura pas peur d’embaucher.
• Réduire le pouvoir des insiders : la
concurrence des outsiders les oblige à être
plus productifs
• Il n’y a pas de lien évident entre chômage et
flexibilité : la Hongrie est plus flexible que
l’Allemagne mais a beaucoup plus de chômage. La
République Tchèque est moins flexible que les USA
mais a pourtant moins de chômage ! En vérité c’est
surtout la croissance qui créé l’emploi, un pays
flexible mais sans croissance aura toujours plus de
chômage qu’un pays moins flexible mais qui a de la
croissance !!
• A croissance équivalente un pays flexible créé plus
d’emplois qu’un pays rigide certes mais ce sont
principalement des emplois précaires (CDD,
intérim, temps partiel). Cela explique notamment la
forte précarité du travail aux USA. Cela renforce
d’ailleurs la segmentation du marché du travail
(primaire, secondaire).
• La flexibilité aggrave le phénomène des travailleurs
pauvres et le risque d’exclusion sociale.
Document 18 : Répartition de l'emploi selon le statut
Nombre en milliers
Répartition en %
Ensemble des actifs occupés 25 802 100
>>Actifs occupés non-salariés 2 968 11,5
>>Actifs occupés salariés 22 832 88,5
>>>> Salariés "typiques" (en CDI) 19 650 76,2
>>>> Salariés "précaires" (pas en CDI) 3 182 12,3
* Dont intérimaires 530 2,1
* Dont apprentis 363 1,4
* Dont CDD 1 844 7,2
* Dont stagiaires et contrats aidés 445 1,7
Document 19 : Part de l’emploi précaire dans l’emploi total en France entre 1982 et 2013
Document 20 : https://education.francetv.fr/matiere/economie/premiere/video/la-france-peut-elle-adopter-la-flexisecurite
1. Qu’est-ce que la flexisécurité ? 2. En quoi est elle une politique de l’emploi qui maintien le rôle intégrateur du travail ?
Questions :
1) Quel type de contrat domine en 2014 ?
2) Calculez la part de l’emploi précaire dans
l’emploi total
3) Qu’est qu’un intérimaire ?
4) Qu’est ce qu’un contrat aidé ?
Source : Insee, 2014
Questions :
1) Faire une phrase pour l’année 1985.
2) A l’aide d’un calcul montrez que la précarité de
l’emploi a augmenté entre 1982 et 2013.
Source : INSEE, 2014