141
0 République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université M’Hamed Bougara de Boumerdès Faculté des Sciences Département de Biologie Mémoire de Magister En vue de l’obtention du diplôme de Magister en Biologie Option : Biochimie - Microbiologie Appliquées Thème Présenté par M elle BENSMAIL Souhila Devant le jury composé de : Mr NABIEV Mohamed Professeur, (UMBB) Président Mr RIBA Amar Maître de conférences (A), (UMBB) Examinateur M me BENHADJA Lynda Maître de conférences (A), (U. Blida) Examinatrice M me DJEFAL Assia Maître de Recherche (B), (CRNA) Examinatrice Mr NOUANI Abd-Elouaheb Maître de conférences (A), (UMBB) Invité M me FAZOUANE Fethia Professeur, (UMBB) Encadreur M me MECHAKRA Aicha Professeur, (U. Constantine) Co-encadreur Année universitaire : 2011-2012 Optimisation de la production de la protéase acide par Aspergillus niger sur milieu solide : purification et caractérisation

Optimisation de la production de la protéase acide par ...dspace.univ-bouira.dz:8080/jspui/bitstream/123456789/1558/1... · The enzyme was found to be a monomeric in nature having

  • Upload
    duongtu

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

0

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université M’Hamed Bougara de Boumerdès

Faculté des Sciences

Département de Biologie

Mémoire de Magister

En vue de l’obtention du diplôme de Magister en Biologie

Option : Biochimie - Microbiologie Appliquées

Thème

Présenté par

Melle

BENSMAIL Souhila

Devant le jury composé de :

Mr NABIEV Mohamed Professeur, (UMBB) Président

Mr RIBA Amar Maître de conférences (A), (UMBB) Examinateur

Mme

BENHADJA Lynda Maître de conférences (A), (U. Blida) Examinatrice

Mme

DJEFAL Assia Maître de Recherche (B), (CRNA) Examinatrice

Mr NOUANI Abd-Elouaheb Maître de conférences (A), (UMBB) Invité

Mme

FAZOUANE Fethia Professeur, (UMBB) Encadreur

Mme

MECHAKRA Aicha Professeur, (U. Constantine) Co-encadreur

Année universitaire : 2011-2012

Optimisation de la production de la protéase acide par Aspergillus

niger sur milieu solide : purification et caractérisation

1

Remerciements

Au terme de ce modeste travail, je tiens à remercier en premier lieu, Dieu tout puissant de

m’avoir donné la force et le courage à fin de réaliser cette étude.

Mes vifs remerciements vont en particulier à Mme FAZOUANE F. de m’avoir proposé ce

sujet et de diriger mon travail par ses précieux conseils et ses encouragements.

J'exprime mes respectueuses reconnaissances à Mme MECHAKRA A. (Co-promotrice) pour

ses aides techniques et ses orientations.

Mes sincères remerciements vont aussi aux membres de jury pour l’honneur qu’ils auront

fait en acceptant de juger ce travail; à Mr. NAVIEV M. d’avoir accepté de présider ce

travail, à Mme BENHADJA L., Mme DJEFAL A. et à Mr. RIBA A. qui ont consacré leur

temps pour l’examination de ce travail.

Que Mr. NOURI E . et tout le personnel du LRTA (Laboratoire de Recherche en

Technologie Alimentaire, UMBB), trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude pour

avoir facilité notre tâche.

A Mr. NOUANI A. (Chef de Département de Technologie Alimentaire, UMBB) et toutes

les techniciennes des laboratoires pédagogiques, j'adresse mes sincères remerciements pour

leurs orientations et les innombrables services.

J’exprime ma sincère gratitude à Mr TAZIR M., Directeur de l’institut Pasteur d’Alger,

pour les services qu’il ma toujours rendus.

Je tiens tout particulièrement à remercier les enseignants du laboratoire de biologie

moléculaire pour leurs encouragements et orientations, ainsi que tous les enseignants de

Département de Biologie qui ont contribué à ma formation universitaire.

Je remercie l’équipe des laboratoires de biologie (FS/UMBB) en particulier Melle

RAMDANI M., Melle BOULDJENET F., Melle ZEROUKI F., Melle LONGUO N.

et Melle OUKALI Z. pour leurs aides et leur soutien durant ma période de stage.

C’est avec un réel plaisir que j’adresse mes sincères reconnaissances et ma profonde gratitude

à tous ceux qui ont m’aidé de près ou de loin pour réaliser cette étude.

2

Résumé

La pénurie mondiale en présure à susciter le développement de la recherche des

nouveaux succédanés capables de coaguler le lait, tout en assurant de bons rendements

fromagers.

Dans cet objectif, la production de la protéase acide extracellulaire par l’espèce

fongique Aspergillus niger isolée localement, sur un résidu agroalimentaire peu couteux

fermenté par des cultures solides (SSF), a été optimisée de façon à obtenir la meilleure activité

coagulante. Un essai de purification et une caractérisation biochimique de l’enzyme ont été

également effectués.

Les résultats obtenus montrent que la meilleure production de cette enzyme

(830 US/g avec un rapport AC/AP de 4,25) a été obtenue sur milieu à base de son de blé

(10g), humidifié à un taux de 39,21% par une solution minérale Czapek-Dox à pH 4, incubé à

30°C pendant 72 heures et inoculé par la suspension fongique de 106 spores/ml.

L’application du plan factoriel fractionnaire à l’optimisation de la production de la

protéase acide d’A. niger, a permis de déterminer l’influence significative du taux d’humidité

du substrat et de la quantité en CaCl2 dans le milieu (deux effets contradictoires positif

et négatif respectivement) et d’exclure l’importance des autres facteurs du plan d’expérience

(la quantité du lait écrémé et celle de la caséine). Une activité coagulante de 582 US/g et un

rapport AC/AP de 4,32 ont été obtenus pendant cette étude.

La protéase extracellulaire a été purifiée 8 fois avec un rendement d’environ 10%, en

utilisant la précipitation au (NH4)2SO4 à 80% de saturation et la chromatographie échangeuse

d'ions sur DEAE-A50. La purification était plus efficace dans ces conditions par rapport à

l'utilisation de la chromatographie d'exclusion moléculaire sur gel de Sephadex-G100 comme

l’étape qui suive la précipitation.

L'enzyme a été trouvée sous une forme monomérique, ayant un poids moléculaire de

47,7kDa par SDS-PAGE, résultats confirmés par la zymographie.

Les conditions optimales de l’activité coagulante de l’extrait enzymatique

partiellement purifié ont été déterminées ; elles correspondent aux paramètres suivants:

température de 45°C, pH 5 (protéase acide) et une concentration en CaCl2 de 0,04M. Il

présente une stabilité dans la gamme du pH 3,0-5,0 à 4°C pendant 24 heures dans le tampon

citrate de sodium (0,1M) et une stabilité thermique jusqu’à 45°C pendant 1 heure.

Mots clés : Optimisation, SSF, coagulation du lait, Aspergillus niger, purification.

3

Abstract

The need to overcome the limitation of obtaining rennin has been actively pushed

researches to find new substitutes that ensure high milk-clotting activity and high cheese

production.

In this aim, the production of extracellular milk-clotting enzyme by locally isolated

fungal specie, Aspergillus niger under solid-state fermentation (SSF) using cheep agro-

industrial byproduct (wheat bran), was optimized to achieve the best milk-clotting activity.

A trial of purification and biochemical characterization of the enzyme were also carried out.

The conditions of medium and substrate markedly affected the enzyme production.

The maximum enzyme productivity (830 US/g with a report MCA/PA of 4.25) was obtained

under the optimum conditions of temperature (30°C), spores concentration (106spores/ml),

incubation time (72 hours), moisture content of solid substrate (39.21%) adjusted suitably

with mineral solution (Czapek-Dox) of pH 4.0.

Based on the results of the fractional factorial design, it was concluded that initial

moisture of substrate and the amount of the CaCl2 are the critical factors that affect

significantly the acid protease production by A. niger, where the first has a positive effect but

the second has a negative one. The design exclude the effect of the others factors tested (skim

milk powder and casein). A milk-clotting activity of 582 US/g and a report MCA/PA of 4.32

were obtained in this step.

The extracellular milk-clotting enzyme was purified 8 times with a recovery of 10%

using (NH4)2SO4 precipitation with saturation of 80% followed by ion exchange

chromatography on DEAE-A50. The purification was more effective in this conditions

compared to the use of size exclusion chromatography technique on Sephadex-G100, as the

next step after precipitation.

The enzyme was found to be a monomeric in nature having a molecular weight of

47.7 kDa by SDS-PAGE, which was confirmed by zymography.

High milk-clotting activity of partially purified enzyme was obtained at pH 5.0 (acid

protease), temperature 45°C and in 0.04M CaCl2 concentration. It was stable in the pH range

3.0-5.0 for 24 hours at 4°C in sodium citrate buffer (0.1M) and has a thermal stability up to

45°C for 1 hour.

Key words: Optimization, SSF, milk-clotting, Aspergillus niger, purification.

4

-

-

5

Table des matières

Liste des abréviations .......................................................................................................... i

Liste des figures .................................................................................................................. ii

Liste des tableaux ................................................................................................................ iii

Introduction ....................................................................................................................... 1

Chapitre I : Synthèse Bibliographique

1- Les protéases ................................................................................................................. 3

1.1. Généralités ............................................................................................................. 3

1.2. Propriétés ............................................................................................................... 4

1.3. Classification ......................................................................................................... 5

1.4. Applications des protéases .................................................................................... 9

1.4.1. Industrie alimentaire .................................................................................. 9

1.4.2. Synthèse des peptides ............................................................................... 11

1.4.3. Gestion des déchets industriels et ménagers ............................................. 11

1.4.4. Utilisation médicale ................................................................................... 12

1.4.5. Industrie des détergents ............................................................................. 12

1.4.6. Industrie photographique ........................................................................... 13

2- La coagulation du lait .................................................................................................. 14

2.1. Caractéristiques du lait .......................................................................................... 14

2.2. Les caséines du lait ................................................................................................ 14

2.2.1. Organisation micellaire des caséines .......................................................... 15

2.3. La coagulation du lait ............................................................................................ 18

2.3.1. Coagulation par acidification .................................................................... 18

2.3.2. Coagulation par voie enzymatique ............................................................ 19

2.3.3. La coagulation mixte ................................................................................. 20

2.4. Mécanisme de la coagulation ................................................................................ 21

2.5. Facteurs influençant la coagulation ....................................................................... 23

6

3- Aspergillus niger ........................................................................................................... 26

3.1. Le genre Aspergillus .............................................................................................. 26

3.2. Taxonomie ............................................................................................................. 27

3.3. Morphologie .......................................................................................................... 27

3.4. Habitats .................................................................................................................. 29

3.5. Reproduction ......................................................................................................... 29

3.6. Diverses enzymes produites par A. niger .............................................................. 29

4- La fermentation ............................................................................................................ 32

4.1. Fermentation sur milieu liquide .......................................................................... 32

4.2. Fermentation sur milieu solide .............................................................................. 32

4.2.1. Avantages et inconvénients ....................................................................... 32

4.2.2. Substrats utilisés ........................................................................................ 34

4.2.3. Microorganismes utilisés ........................................................................... 36

4.3. Applications industrielles de la fermentation sur milieu solide ............................ 37

Chapitre II : Matériels et Méthodes

2- Matériels et méthodes .................................................................................................. 38

2.1. Matériel biologique ............................................................................................ 38

2.1.1. Revivification de l’espèce Aspergillus niger............................................ 38

2.1.2. Préparation de l’inoculum ......................................................................... 38

2.1.3. Dénombrement des spores......................................................................... 39

2.2. Méthodes de dosage ............................................................................................ 39

2.2.1. Mise en évidence de l’activité protéolytique ............................................. 39

a). Sur boites de pétri (Plat Agar) ............................................................ 39

b). Sur milieu solide par SSF .................................................................... 39

2.2.2. Mesure de l’activité coagulante ................................................................ 40

2.2.3. Mesure de l’activité protéolytique ............................................................ 41

2.2.4. Dosage des protéines ................................................................................ 42

2.2.5. Activité enzymatique de la protéase d’A. niger sur gel de

poly-acrylamide (Zymography) ........................................................................................... 43

2.2.6. Paramètres de purification ....................................................................... 44

7

2.3. Méthodes d’optimisation ................................................................................... 44

2.3.1. Optimisation de la production de la protéase par la méthode classique .... 44

2.3.1.1. Choix du milieu minéral .............................................................. 45

2.3.1.2. Température d’incubation ........................................................... 45

2.3.1.3. pH initial du milieu minéral ....................................................... 46

2.3.1.4. Taux d’humidité du substrat ........................................................ 46

2.3.1.5. Concentration d’inoculum ........................................................... 46

2.3.1.6. Temps d’incubation ..................................................................... 46

2.3.2. Optimisation à l’aide d’un plan factoriel fractionnaire ............................ 47

2.3.2.1. Forme et caractéristiques du plan ................................................ 47

2.3.2.2. Le plan factoriel fractionnaire appliqué ...................................... 47

2.4. Extraction et purification de la protéase d’A. niger ........................................ 49

2.4.1 Protocole d’extraction ............................................................................... 49

2.4.2. Précipitation au sulfate d’ammonium........................................................ 49

2.4.3. Dialyse ....................................................................................................... 50

2.4.4. Chromatographie d’exclusion moléculaire ............................................... 51

2.4.5. Chromatographie échangeuse d’ions......................................................... 51

2.4.6. Ultrafiltration ............................................................................................. 53

2.4.7. SDS-PAGE ................................................................................................ 54

2.5. Méthodes de caractérisation physico-chimique de la protéase d’A. niger .... 55

2.5.1. Influence du pH du lait sur l’activité enzymatique ................................... 55

2.5.2. Effet de la température du lait ................................................................... 55

2.5.3. Effet de la concentration en CaCl2 ............................................................ 55

2.5.4. Effet de la concentration en enzyme ......................................................... 56

2.5.5. Etude de la stabilité de la protéase d’A. niger .......................................... 56

2.5.5.1. Stabilité thermique ...................................................................... 56

2.5.5.2. Stabilité vis-à-vis du pH .............................................................. 56

2.6. Analyse statistique ............................................................................................... 56

8

Chapitre III : Résultats et Discussion

3- Résultats et discussion ................................................................................................. 57

3.1. Mise en évidence de l’activité protéolytique ..................................................... 57

3.2. Dénombrement des spores .................................................................................. 58

3.3. Optimisation de la fermentation par la méthode classique ............................. 59

3.3.1. Choix du milieu minéral ............................................................................ 59

3.3.2. Température optimale d’incubation .......................................................... 60

3.3.3. pH optimal de la production ...................................................................... 61

3.3.4. Taux d’humidité du substrat ...................................................................... 62

3.3.5. Concentration optimale d’inoculum .......................................................... 64

3.3.6. Temps d’incubation ................................................................................... 65

3.4. Optimisation de la fermentation à l’aide du plan factoriel fractionnaire ...... 67

3.4.1. Traitement statistiques des résultats .......................................................... 68

3.4.2. Effet des facteurs sur l’activité coagulante (AC) ...................................... 68

3.4.3. Effet des facteurs sur l’activité protéolytique (AP) ................................... 70

3.5. Purification partielle de la protéase d’A. niger ................................................. 71

3.5.1. Précipitation d’extrait enzymatique au sulfate d’ammonium.................... 71

3.5.2. Chromatographie d’exclusion moléculaire ............................................... 72

3.5.3. Chromatographie échangeuse d’ions......................................................... 73

3.5.4. SDS-PAGE ................................................................................................ 77

3.5.5. Activité protéolytique sur gel de poly-acrylamide .................................... 79

3.6. Caractérisation physico-chimique de la protéase d’A. niger ........................... 80

3.6.1. pH optimum ............................................................................................... 80

3.6.2. Température optimale d’activité ............................................................... 82

3.6.3. La concentration optimale en CaCl2 .......................................................... 83

3.6.4. La concentration en extrait enzymatique................................................... 84

3.6.5. Etude de la stabilité de la protéase d’A. niger .......................................... 85

3.6.5.1. Stabilité thermique ....................................................................... 85

3.6.5.2. Stabilité vis-à-vis du pH ............................................................... 87

9

Conclusion et Perspectives ................................................................................................ 89

Références Bibliographiques ............................................................................................ 92

Annexes

10

Liste des abréviations

A : Absorbance

AC : Activité Coagulante

AP: Activité Protéolytique

aw: activity of water

BBC : Bleu Brillant de Coomassie

BSA: Bovin Serum Albumin

CYA: Czapek Yeast Extract Agar

DTT: 1,4-Dithiothreitol

DIFP Diisopropylfluorophosphate

E-64: Transepoxysuccinyl-L-leucylamido-(4-guanidino) butane

EDTA: Ethylenediaminetetra-acetic acid

EGTA: Ethyleneglycoltetra-acetic acid

FDA: Food and Drug Administration (USA)

GRAS: Generally Recognized As Safe

HPLC: High Performance Liquid Chromatography

IgG: Immunoglobulin G

KDa: Kilo Daltons

M-9: Medium 9

MCA: Milk-Clotting Activity

p/v: poids/volume

PBS: Phosphate Buffer Salt

p-CMB: p-Chloromercuribenzoate

PDA: Potato Dextrose Agar

PA: Proteolytic Activity

PM: Poids Moléculaire

PMSF: Phenylmethanesulfonylfluoride

rpm: rotation par minute

SDS: Sodium Dodecyl Sulfate (laurylsulfate).

SDS-PAGE: Sodium Dodecyl Sulfate- Polyacrylamide gel electrophoresis

SSF: Solid-State Fermentation

TCA: TriChloroacetic Acid

11

Liste des figures

N° Titre des figures Page

1 Micelle de caséine, basée sur le concept original de Slattery et Evard puis

affinée ultérieurement par Schmidt et Holt (1982) (Coultate, 2002). 16

2.(a) La réaction primaire de la coagulation enzymatique du lait (Garnier

et al., 1968; Vignola, 2002). 22

2.(b) La réaction secondaire de la coagulation enzymatique du lait (Garnier

et al., 1968; Vignola, 2002). 23

3 Aspect microscopique (a) et représentation schématique (b) de la

conidiophore d’A. niger (Pasqualotto, 2010). 28

4 Microprocessus qui se produisent pendant la fermentation sur milieu

solide des cultures fongiques (Hölker et Jürgen, 2005). 37

5 Mise en évidence de l’activité protéolytique d’A. niger sur milieu

Czapek-Dox agar (modifié) à base de caséine (AP : anneau de

protéolyse, culture de 5 jours).

57

6 Courbe d’étalonnage de l’absorbance de la suspension fongique

d’A. niger en fonction du nombre de spores. 58

7 Influence de la composition des milieux salins sur la production de la

protéase d’A. niger. 59

8 Influence de la température d’incubation sur la production de la protéase

d’A. niger (solution Czapek-Dox). 60

9 Effet du pH initial du milieu minéral sur la production de la protéase

d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C). 61

10 Effet du taux d’humidité sur la production de la protéase d’A. niger

(solution Czapek-Dox, 30°C, pH4). 63

11

Influence de la concentration en inoculum sur la production de la protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C, pH4, TH=39,21%).

65

12

Influence du temps d’incubation sur la production de la protéase

d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C, pH4, TH=39,21%,

106 spores/ml).

66

13

Profil d’élution sur Sephadex G-100 de l’extrait enzymatique précipité

(80%) d’A. niger [colonne (1,5x30 cm), tampon citrate de sodium (0,1M;

pH 5,2), débit 0,275ml/min].

73

14

Profil d’élution sur DEAE- A50 de l’extrait enzymatique précipité (80%)

d’A. niger [colonne (1,5x15 cm), tampon citrate de sodium (0,1M;

pH 5,2), débit 0,245 ml/min].

74

15 Courbe étalon des marqueurs de poids moléculaires.

77

16

Profil électrophorétique des extraits enzymatiques d’A. niger au cours

des étapes de purification sur SDS-PAGE. 78

17

Activité protéolytique de la protéase purifiée d’A. niger par zymography 80

18

Effet du pH du lait sur l’activité coagulante de l’extrait enzymatique brut

et partiellement purifié d’A. niger (température du lait 35°C,

concentration en CaCl2 0,01M).

81

12

19

Influence de la température du lait sur l’activité coagulante de l’extrait

enzymatique brut et partiellement purifié d’A. niger (pH du lait 6,4 ;

concentration en CaCl2 0,01M).

82

20 Influence de la concentration en CaCl2 sur l’activité coagulante de

l’extrait enzymatique brut et partiellement purifié d’A. niger

(température 35°C, pH du lait 6,4).

84

21

Influence de la concentration en extrait enzymatique brut (a)

et partiellement purifié (b) sur l’activité coagulante (température 35°C,

pH du lait 6,4 ; concentration en CaCl2 0,01M).

85

22 Stabilité thermique des extraits enzymatiques brut et partiellement purifié

d’A. niger après 60min d’incubation à pH 5,2. 86

23 Stabilité vis-à-vis du pH des extraits enzymatiques brut et partiellement

purifié d’A. niger après 24h d’incubation à 4°C. 87

A.1 Produits de l’action de la plasmine sur la caséine-β-CN (Fox et al.,

2000). Annexe A

D.1 Courbe d’étalonnage de tyrosine.

Annexe D

E.1 Courbe d’étalonnage de BSA. Annexe E

13

Liste des tableaux

N° Titre du tableau Page

I Classification des protéases (Rao et al., 1998). 6

II Caractéristiques des quatre types de protéinases. 7

III État physicochimique du lait de vache (Chandan, 2006 ; Belitz et al.,

2009). 14

IV Composition moyenne des micelles de caséine bovine (FAO, 1995).

15

V Composition et certaines caractéristiques des caséines (Chandan, 2006 ;

Belitz et al., 2009). 17

VI Comparaison entre un caillé lactique (coagulation par voie acide) et un

caillé présure (coagulation par voie enzymatique) (Vignola, 2002). 21

VII Production des enzymes par Aspergillus niger.

30

VIII La matrice expérimentale utilisée pour mettre en place les expériences du

plan factoriel fractionnaire 24-1

. 48

IX Niveaux expérimentaux des quatre facteurs utilisés dans le plan factoriel

fractionnaire 24-1

. 48

X Mise en évidence de l’activité protéolytique d’A. niger par deux méthodes

57

XI Plan d’expériences et les résultats des activités enzymatiques de la

protéase d’A. niger. 67

XII Analyse de variance des facteurs du plan factoriel fractionnaire 24-1

: le

cas d’activité coagulante 68

XIII Analyse de variance des facteurs du plan factoriel fractionnaire 24-1

: le

cas d’activité protéolytique. 70

XIV Précipitation de l’extrait enzymatique brut d’A. niger au sulfate

d’ammonium 72

XV Paramètres de purification de la protéase d’A. niger. 75

A.I Composition moyenne du lait de vache (Vignola, 2002). Annexe A

A.II Composition moyenne et distribution des protéines du lait de vache (Roe,

2001; Chandan, 2006).

Annexe A

A.III Caractéristiques des micelles de caséine (Fox et al., 2000-2004;

Chandan, 2006). Annexe A

A.IV Composition et certaines caractéristiques des protéines solubles du lait

(Chandan et al., 2006 ; Belitz et al., 2009). Annexe A

A.V Les applications industrielles de la fermentation sur milieu solide (Pandey

et al., 2000 ; Manpreet et al., 2005 ; Wang et Yang, 2007 ; Singh

et Pandey, 2009).

Annexe A

A.VI Composition chimique du son de blé utilisé (Gais, 2011). Annexe A

E.I Préparation de la gamme d’étalonnage de la BSA (1mg/ml). Annexe E

14

Introduction

15

Introduction

La coagulation du lait est l’étape déterminante dans la production fromagère, assurée

par des enzymes protéolytiques possédant des propriétés coagulantes, dont la présure animale

qui renferme essentiellement de la chymosine est le principal agent coagulant appliqué à

l’échelle industrielle. Elle joue également un rôle crucial dans le développement équilibré de

l’odeur et la texture du fromage produit (Kumar et al., 2005; El-Bendary et al., 2007; Sathya

et al., 2009).

En effet, l’extraction de la présure à partir des caillettes des vœux en sevrage,

demanderait des sacrifices trop onéreux. En plus, la demande accrue de la production

mondiale du fromage combinée à l’insuffisance des quantités de caillettes disponibles et leurs

prix élevé ont provoqué une pénurie remarquable de cette enzyme protéolytique.

Afin de remédier à cette situation, plusieurs recherches ont été activement poussées ces

dernières années, visant à la mise en évidence des enzymes de remplacement dites succédanés

de la présure de différentes origines (animale, végétale et microbienne), capables de coaguler

le lait et d’assurer des meilleurs rendements fromagers (Raposo et Domingos, 2008; Shieh

et al., 2009; Vishwanatha et al., 2010; Mohamed Ahmed et al., 2010). L'industrie est à

présent capable de produire, en quantité pratiquement illimitée, ces succédanés à des prix

concurrentiels, où la fabrication des différents types de fromage est déjà réalisée (Bruno et al.,

2010).

De l'ensemble des travaux publiés, il ressort que les recherches menées sur les

substituts d'origine fongique sont jusqu'à présent les plus fructueuses, ayant la capacité de

produire les différents types de fromages avec une haute qualité comparable à celle obtenue

par la caillé présure. La majorité de ces enzymes fongiques sont produites principalement par

des genres d’Aspergillus, Mucor, Entothia, Rhizopus, Penicillium et Fusarium (Yu et Chou,

2005; Vishwanatha et al., 2010).

Ces espèces fongiques sont caractérisées par leur adaptation aux cultures solides à

base des substrats bon marché, facilitant ainsi l’extraction et la récupération des protéases

extracellulaires à partir des milieux de fermentation avec des rendements rentables tout en

réduisant les coûts d’exploitation (Sathya et al., 2009).

16

Selon le ministère de commerce, l’Algérie se considère l’un des plus grands

consommateurs du lait et de ses dérivés au Maghreb avec une moyenne de

110 l/personne/année, reste encore dépendante des entreprises étrangères du point de vue

matière première et agents coagulants (Nouani et al., 2009), où le développement d’une

production fromagère nationale basée sur des enzymes coagulantes extraites à partir des

sources locales, constitue le début du chemin de l’indépendance par la réduction des coûts

d’importation.

L’isolement d’une souche locale d’Aspergillus niger, à partir du sol de la région de

Boumerdès caractérisée par sa capacité de produire une protéase capable de coaguler le lait

(Fazouane et al., 2010), assure pour notre pays une autre source des succédanés de la présure

dont une étude approfondie s’est devenue nécessaire afin d’améliorer sa production et la

qualité des produits obtenus.

Dans cette optique, notre objectif porte essentiellement sur l’étude des quatre points

principaux :

L’optimisation de la production de cette enzyme par fermentation sur milieu

solide (SSF), en utilisant un résidu agroalimentaire peu coûteux (son de blé)

afin d’obtenir une meilleure activité coagulante par rapport à l’activité

protéolytique;

L’application des plans d’expériences à l’optimisation afin d’évaluer

l’influence des facteurs étudiés et de modéliser la production;

La purification de l’extrait enzymatique brut;

La caractérisation physicochimique et l’étude de la stabilité des extraits

enzymatiques brut et purifié.

17

Chapitre I

Synthèse Bibliographique

18

1- Les protéases

1.1. Généralités

Les protéases sont des enzymes qui catalysent l’hydrolyse des protéines, en scindant

la liaison peptidique qui lie deux acides aminés dans une chaine peptidique. Elles sont

normalement générées comme des pro-enzymes inactives (zymogènes) et selon les exigences,

elles seront converties en forme active par une protéolyse limitée (Mukherjee et al., 2008;

Benedykt et Katarzyana, 2008; Reddy et al., 2008; Wilkesman et Kurz, 2009).

Elles représentent la seule classe des enzymes qui occupe une place essentielle dans

les différentes applications industrielle, biotechnologique, médicinale et dans les domaines de

recherche (Coral et al., 2003; Sandhya et al., 2005). Elles ont été utilisées pour la première

fois dans l’industrie alimentaire comme des agents de coagulation pour la production de

fromage (Sandhya et al., 2004).

Les enzymes protéolytiques sont omniprésentes dans tous les organismes vivants vue

leur rôle essentiel dans la croissance cellulaire et dans la différentiation (Gupta et al., 2002;

Sandhya et al., 2005). Cependant, les protéases microbiennes sont plus intéressantes que

celles provenant des sources végétales ou animales depuis qu’elles présentent les

caractéristiques les plus recherchées dans les applications biotechnologiques:

La susceptibilité à la manipulation génétique;

La grande diversité biochimique des produits obtenus (Coral et al., 2002;

Sandhya et al., 2005; Aguilar et al., 2008).

Les microorganismes élaborent une large gamme des protéases, qui peuvent être intra

et/ou extracellulaires :

Les premières sont importantes dans les différents processus cellulaires

et métaboliques, tel que la sporulation, la différentiation, la maturation des

enzymes et la maintenance du réserve cellulaire en protéines.

Tandis que les autres sont essentielles pour l’hydrolyse des sources

nutritionnelles protéiques et pour inhiber la cellule d’absorber ou d’utiliser des

produits hydrolytiques (Gupta et al., 2002).

19

Parmi ces microorganismes, l’utilisation des champignons pour la production des

enzymes, y compris les protéases, est devenue très développée vue les avantages qu’ils

présentent depuis qu’ils sont devenus GRAS :

La production des enzymes extracellulaires, ce qui facilite la récupération à

partir du milieu de fermentation.

La possibilité d’obtenir des rendements importants en enzymes (Laxaman et al.,

2005; Hajji et al., 2008; Barnali et al., 2008).

1.2. Propriétés

Les protéases constituent un groupe très large et complexe contenant des enzymes qui

diffèrent dans leurs propriétés tels que : le site actif, le mécanisme catalytique, les optima du

pH et de température, le profil de la stabilité et la spécificité du substrat (Sumantha et al.,

2006; Vishwanatha et al., 2009).

La spécificité d’action des enzymes protéolytiques est régie par la nature de l’acide

aminé et d’autres groupes fonctionnels (aromatiques, aliphatiques ou la présence de sulfure)

autour de la liaison à hydrolyser (Sumantha et al., 2006; Benedykt et Katarzyana, 2008).

Ces enzymes sont très importantes du fait qu’elles ne contrôlent pas seulement les

réactions protéolytiques, mais aussi elles régulent les diverses cascades enzymatiques

impliquées dans le métabolisme cellulaire tels que la décomposition des lipides et des

glucides.

Les protéases sont capables de modifier les propriétés biologiques des chaînes

polypeptidiques suite à la coupure des liaisons peptidiques (activation, inactivation ou une

protéolyse non spécifique pendant la dégradation). La raison pour laquelle les protéases

peuvent être dangereuses pour les cellules en altérant leur environnement. De ce fait, la

cellule a développé une large gamme des mécanismes pour contrôler l’activité protéolytique.

Cette régulation peut être effectuée à n’importe qu’elle étape de l’expression des gènes (la

transcription depuis l’opéron, la traduction, les modifications post-traductionnels, l’interaction

avec les inhibiteurs et d’autres protéines) (Benedykt et Katarzyna, 2008).

20

1.3. Classification

D’après "The Enzyme Commission of Classification", les protéases appartiennent au

groupe 3 (les hydrolases) et sous groupe 4 (qui hydrolysent les liaisons peptidiques) (Rao

et al., 1998; Sumantha et al., 2006; Wilkesman et Kurz, 2009 ).

Auparavant, la classification a été basée essentiellement sur la source d’enzyme,

l’action de catalyse, le poids moléculaire et la spécificité de substrat ou de la charge.

Cependant, un système plus rationnel s’utilise actuellement basé sur la comparaison des sites

actifs, les mécanismes d’action et sur la structure tridimensionnelle (Aguilar et al., 2008).

Les protéases peuvent être reparties en deux grands groupes en fonction de leur

capacité de couper les liaisons peptidiques N- ou C-terminales (exopeptidases : amino-

peptidases, carboxy-peptidases respectivement), ou les liaisons peptidiques internes

(endopeptidases, appelées également les protéinases) (Tableau I) (Sumantha et al., 2006;

Benedykt et Katarzyna, 2008; Belitz et al., 2009).

Les enzymes protéolytiques sont également distinguées selon la présence ou l’absence

de groupements chargés dans une position relative à la liaison sensible et qui sont classifiées

suivant :

Le pH optimum : protéases acides, alcalines et neutres;

Le substrat spécifique : collagénases, kératinases, élastases,...

L’homologie avec d’autres protéases antérieurement étudiées comme la trypsine, la

pepsine,… (trypsin-like, pepsin-like,…).

Selon "The International Union of Biochemistry", les protéinases sont divisées en

quatre groupes en fonction du groupement fonctionnel au niveau du site actif et la sensibilité

au différents inhibiteurs, dont certaines de ses propriétés sont représentées dans le tableau II

(Sumantha et al., 2006; Aguilar et al., 2008).

21

Tableau I : Classification des protéases (Rao et al., 1998).

Protéases

Mode d’action EC N°

Exopeptidases

Amino-peptidases

Dipeptidyl peptidase

Tripeptidyl peptidase

Carboxy-peptidases

protéase type Sérine

Métallo-protéase

Protéase type cystéine

Peptidyl dipeptidase

Dipeptidase

Omega peptidases

3.4.11

3.4.14

3.4.14

3.4.16-3.4.18

3.4.16

3.4.17

3.4.18

3.4.15

3.4.13

3.4.19

3.4.19

Endopeptidases

Protéase à sérine

Protéase à cystéine

Protéase à acide aspartique

Métallo-protéase

Endopeptidases (mécanisme

catalytique est inconnu)

3.4.21–3.4.34

3.4.21

3.4.22

3.4.23

3.4.24

3.4.99

Ces cercles représentent les résidus d'acides aminés dans la chaîne polypeptidique ;

Les cercles pleins indiquent les acides aminés terminaux ;

Les étoiles signifient les terminus bloqués ;

Les flèches indiquent les sites d'action d'enzyme.

1.3.1. Les protéases à acide aspartique

Les protéases aspartiques appelées également protéases acides, sont des enzymes

protéolytiques dont l’activité catalytique dépend d’un résidu d’acide aspartique présent au

niveau du site actif de l’enzyme. Elles ont été regroupées en trois familles, à savoir, la pepsine

(A1), retro-pepsine (A2), et les enzymes de para-rétrovirus (A3).

La majorité de ces enzymes ont à un pH isoélectrique entre 3 et 4,5 et une activité

maximale à des faibles pH (généralement de 3 à 5) qui est déterminée par la position

et l’orientation de tous les résidus à proximité du site actif (Rao et al., 1998).

22

Tableau II : Caractéristiques des quatre types de protéinases.

23

Les protéases acides sont reconnues par leur inhibition spécifique par le pepstatin, un

pentapeptide produit naturellement par des souches de Streptomyces sp. (Kocabiyik et Özel,

2007). Il contient deux résidus d’acide aminé inhabituel: la statine. L'oxygène de l'hydroxyle

de la première statine forme des liaisons hydrogènes avec les deux résidus catalytiques

d’aspartate, ce qui provoque l’inhibition (Yang et Quail, 1999).

1.3.2. Les protéases à sérine

Les protéases à sérine constituent une sous-classe d’endopeptidases d’un grand intérêt

au niveau industriel. Elles comportent généralement dans leur site actif trois résidus d’acides

aminés essentiels à la catalyse (Ser, His, Asp) formant la triade catalytique (Rawlings, 1998).

Chaque enzyme présente une spécificité particulière plus ou moins étroite vis-à-vis des

résidus après lesquels elle coupe la chaîne peptidique, sur cette base on distingue trois

groupes :

Le type trypsine provoque l’hydrolyse de la protéine après un site chargé

positivement;

Le type chymotrypsine qui hydrolyse les protéines après un résidu hydrophobe

de haut poids moléculaire;

Le type élastase coupe les protéines après un résidu hydrophobe de faible

poids moléculaire.

1.3.3. Les protéases à cystéine

Les protéases à cystéine, ou thiols, sont largement représentées dans le monde

procaryote et eucaryote où elles sont impliquées dans de nombreux processus protéolytiques

intra et extracellulaires, dont la papaïne d’origine végétale est la plus utilisée à l’échelle

industrielle. La plupart de ces enzymes sont activées seulement en présence d’agents

réducteurs comme la cystéine ou l’acide cyanhydrique (HCN). Leur activité est liée à la

présence de Cys et His au niveau du site actif.

Il y’a eu un intérêt croissant pour ces protéases, en particulier pour la modification des

protéines alimentaires et pour la synthèse des peptides biologiquement actifs et leurs

analogues (Rao et al., 1998; Wilkesman et Kurz, 2009).

24

1.3.4. Les métallo-protéases

Les métallo-protéases sont les plus diversifiés de tous les types des protéases,

caractérisées par une activité catalytique qui exige la présence d'un ion métallique divalent au

niveau de leurs site actif habituellement le Zn2+

, bien que dans certains cas, autres métaux de

transition (éléments de groupe B du tableau périodique) peuvent s'y substituer tel que le Mn2+

(cas de la prolidase et la prolinase).

Ces enzymes sont généralement des protéases neutres, dont le pH optimum se situe

près de 7, mais certaines d’entre eux sont des protéases alcalines, avec un pH optimum autour

de 10. La stabilité de ces protéases augmente considérablement en cas d’addition des ions

Ca2+

au milieu et au contraire elle diminue si des agents séquestrants sont ajoutés. Ainsi, ces

protéases sont inactivées en présence d’agents chélateurs forts (ex : EDTA), qui enlèvent le

Zn+2

, alors que l’enlèvement des ions Ca+2

affecte seulement leur thermo-stabilité.

(Wilkesman et Kurz, 2009; Belitz et al., 2009).

1.4. Les applications des protéases

Les protéases sont parmi les trois plus grands groupes des enzymes industrielles

(hydrolases), comptent pour environ 60-65% des ventes totales dans le monde entier des

enzymes en raison de leurs applications dans plusieurs secteurs industriels (Wang et al.,

2005; Chellappan et al., 2006; Barnali et al., 2008 ; Mukherjee et al., 2008).

1.4.1. Industrie alimentaire

a). La fabrication du fromage

Des recherches approfondies ont permis de prouver que la majorité des protéases

microbiennes acides possède une grande capacité à coaguler le lait pour former le caillé,

l’étape clé dans la production fromagère (Neelakantan et al., 1999; Sumantha et al., 2006);

ce qui facilite l'expansion de l'industrie fromagère, dont le développement a été limité par la

pénurie de la présure animale.

Le traitement chimique, par des agents oxydants, appliqué à l’extrait enzymatique

obtenue à partir de Mucor meihei permet d'obtenir une enzyme aux propriétés similaires à

celles de la présure de veaux, en termes de productivité et la qualité du produit final (Aguilar

et al., 2008).

25

Dans l'industrie du lait, les protéases acides, neutres et basiques produites par

Aspergillus niger, Aspergillus oryzae, Thermoascus aurantiacus, Irpex lactis, Endothia

parasitica et autres espèces du genre Mucor ont été également utilisées (Channe et Shewale,

1998; Merheb et al., 2007; Aguilar et al., 2008). La plupart de ces préparations engendre

l’apparition des arômes anormaux et un goût amer. La protéase produite par Pseudomonas

fluorescens R098 s’utilise actuellement comme un agent d’amélioration (Koka et Weimer,

2000).

b). Les hydrolysats des protéines

Les protéases jouent un rôle important dans la préparation des hydrolysats de protéines

de haute valeur nutritive à partir de divers substrats protéiques naturels (Gupta et al., 2002):

Dans l'industrie de panification, les protéases d’Aspergillus oryzae (endo et exo-

peptidases) s’utilisent pour modifier le gluten de blé (protéine insoluble) par

protéolyse limitée, ce qui réduit le temps de mélange et augmente le

volume du pain (Sumantha et al., 2006).

Certaines protéases microbiennes (alcalines et neutres) jouent un rôle important

dans le traitement de la sauce de soja, ainsi que dans l'hydrolyse de protéines

de soja (ex : protéase alcaline du Bauveria felina), afin d’améliorer les

propriétés fonctionnelles et réduire l'amertume des préparations (Agrawal

et al., 2005; Aguilar et al., 2008).

D'autres applications, qui exploitent les propriétés hydrolytiques des protéases

sont : l’hydrolyse de la gélatine, la récupération des protéines de viande,

l'hydrolyse des protéines de poissons et des déchets de crustacés pour

produire la chitine par des protéases de Bacillus subtilis (Yang et al., 2000;

Sumantha et al., 2006).

La bromélaïne et la papaïne améliorent la valeur nutritive des aliments. En

plus, cette dernière s’utilise dans la fabrication des extraits de levures et des

POU (Protéines d'Organismes Unicellulaires), dans l'extraction des arômes et

des composés colorés des plantes et dans la production des milieux de culture

microbiologiques (Sumantha et al., 2006).

26

1.4.2. Synthèse des peptides

Dans des milieux aqueux, les protéases catalysent l'hydrolyse des liaisons peptidiques,

mais la réaction se procède en sens inverse (synthèse) dans des médias où l'eau est restreint

(présence des solvants organiques) (Gupta et al., 2005; Mei et Jiang, 2005; Kumar et Bhalla,

2005; Wang et al., 2008).

Récemment, l'application des protéases (principalement des protéases à serine, à acide

aspartique et les métallo-protéases) dans la production de certains oligopeptides

(principalement des di- et tri-peptides) a reçu une grande attention comme une voie

alternative à l’approche chimique en raison de ses avantages. Cependant, l'utilisation de ces

biocatalyseurs est limitée par la spécificité et l'instabilité de l'enzyme en présence des

solvants organiques (Kumar et Bhalla, 2005; Wang et al., 2008).

Par exemple, l'aspartame (L-aspartyl-L-phénylalanine), un édulcorant artificielle à

faible pouvoir calorifique, a été synthétisé par voie enzymatique en utilisant la métallo-

protéase "thermolysine" produite par Bacillus thermoprotelyticus. La protéase provenant de

Pseudomonas aeruginosa PST-01 induit également la synthèse de l’aspartame avec une

grande stabilité en milieux organiques par comparaison avec la thermolysine permettant

d’avoir des meilleurs rendements (Aguilar et al., 2008 ; Ogino et al., 2010).

1.4.3. Gestion des déchets industriels et ménagers

La possibilité de dépuration des déchets issus de différents secteurs, en les utilisant

comme des substrats pour diverses bio-productions d'intérêt économique potentiel, a été

largement développée (Roukas, 1999; Guerra et Pastrana, 2003; Hernandez et al., 2006).

Récemment, l'utilisation des protéases dans la gestion des déchets provenant de

diverses industries agro-alimentaires et activités ménagères, développe un nouvel espace

dans la gestion des déchets.

Les enzymes protéolytiques de Bacillus subtilis, Bacillus amyliquefaciens,

Streptomyces sp. et de différentes souches d'Aspergillus sont actuellement utilisées dans ce

domaine (Gupta et al., 2002; Hernandez et al., 2006).

27

1.4.4. Utilisation médicale

Les enzymes protéolytiques sont également utilisées pour développer des produits

d'importance médicale :

Les protéases d'Aspergillus s’appliquent pour soulager les troubles digestives

gastro-intestinaux tels que la dyspepsie.

La brinase, une protéase acide plasmine-like, hydrolyse la fibrine et le

fibrinogène. Elle est appliquée sur des patients en hémodialyse chronique

avec des canules artério-coagulés.

La collagénase, qui hydrolyse le collagène natif, a été utilisée pour le

débridement des ulcères cutanés et les brûlures, trouve également une

application dans le traitement des cellules pathologiques des disques

intervertébraux.

La protéase alcaline de Bacillus sp. CK 11-4 a une activité fibrinolytique

appliquée comme un agent thrombolytique.

La protéase neutre "dispase" (amino-peptidase) est une enzyme produite par

Bacillus polymyxa, exerce une activité protéolytique douce, ce qui la fait

très utile pour l'isolement de cellules primaires et secondaires (sub-culture), car

elle maintient l'intégrité des membranes cellulaires (Gupta et al., 2002 ;

Sumantha et al., 2006).

1.4.5. Industrie des détergents

Les protéases présentent un grand intérêt dans l'industrie des détergents pour leur

capacité à favoriser l'élimination des taches protéiques vue leur avantage unique qui ne peut

autrement être obtenue avec la technologie des détergents classiques (Gupta et al., 2002).

Maintenant, elles sont ajoutées comme ingrédients clés, ce qui représente environ 25% des

ventes totales dans le monde entier des enzymes.

Parmi les principales conditions préalables pour l'utilisation des protéases dans la

production des détergents sont : l’action sur une large gamme des substrats, l’activité

et la stabilité à des pH et à des températures élevés et en présence des agents

oxydants additionnés.

28

Le premier détergent contenant l'enzyme bactérienne a été introduit sur le marché en

1956 sous le nom commercial Bio-40 (Mukherjee et al., 2008). Aujourd'hui, toutes les

protéases des détergents actuellement commercialisés sont des protéases sérines (subtilisines

et/ou des protéases alcalines) produites par Bacillus sp. (Chellappan et al., 2006; Guo et Ma,

2008).

Récemment, les protéases produites par un petit nombre de sources fongiques telles

que Penicillium sp, Aspergillus parasiticus, Condiobolus coronatus et Engyodontium album

ont été étudiées pour une telle application (Rashbehari et al., 2003; Sandro et al ., 2003;

Chellappan et al., 2006).

1.4.6. Industrie photographique

Les protéases alcalines et neutres jouent un rôle crucial dans le bio-traitement des

films photographiques pour la récupération d'argent (Sumantha et al., 2006). Ce type de films

contient entre 1,5 et 2% d’argent dans leur couche de gélatine, qui peut être utilisé comme

une bonne source d'argent pour des fins variés.

Traditionnellement, cet argent est récupéré par la combustion, ce qui provoque une

pollution environnementale indésirable. En plus, la base du film en polyester ne peut pas être

recouvrée par cette méthode.

De fait que l'argent est lié à la gélatine, il est possible de procéder à une extraction de

la couche protéique par des traitements protéolytiques. L'hydrolyse enzymatique de la gélatine

permet non seulement l'extraction d'argent, mais aussi le recyclage de la base du film (Gupta

et al., 2002).

29

2- La coagulation du lait

2.1. Caractéristiques du lait

Le lait est un milieu aqueux opaque, blanc plus ou moins jaunâtre selon la teneur en

β-carotène de sa matière grasse, la riboflavine (vitamine B2) de la phase aqueuse et les

micelles protéiques, légèrement sucré, d’une saveur douceâtre et d’un pH légèrement acide,

proche de la neutralité (6,6 à 6,8) (Vignola, 2002; Belitz et al., 2009).

Constitué majoritairement d’eau, le lait est un sérum comportant une émulsion de

matière grasse, une suspension de matière protéique caséeuse, du lactose, des sels minéraux,

des protéines solubles et des traces d’éléments divers (Coultate, 2002; Chandan, 2006). Ces

constituants se répartissent en trois phases indiquées au niveau du tableau III (voir la

composition du lait : annexe A).

Tableau III : État physicochimique du lait de vache (Chandan, 2006 ; Belitz et al., 2009).

2.2. Les caséines du lait

Les caséines (groupe protéique qui précipite à pH 4,6 à 20°C) représentent environ

80% des protéines totales du lait. Ce sont des polypeptides phosphorés associés surtout à des

constituants minéraux de manière à former des micelles de phospho-caséinate de calcium

(Roe, 2001 ; Fox et al., 2000-2004; Chandan, 2006). La composition moyenne des micelles

de caséine est donnée dans le tableau IV.

Le compartiment Pourcentage

(%)

Diamètre des

particules (nm)

Types de particules

Phase aqueuse 92,8 0,5 Lactose, sels et d’autres substances

Suspension colloïdale

Solution colloïdale

2,8

0,01

0,6

10-300

10

3-6

Micelles de caséines

Particules lipoprotéiques

Protéines globulaires solubles

Émulsion 3,8 2000-6000 Matières grasses (forme globulaire)

30

Tableau IV : Composition moyenne des micelles de caséine bovine (FAO, 1995).

2.2.1. Organisation micellaire des caséines

La micelle de caséine présente une structure sphérique d’environ 180 nm (valeurs

limites entre 30 à 300nm) constituée de sub-micelles de 8 à 20 nm (dont le nombre varie de

10 à 100). Elle est très hydratée (2-4 g d’H2O/g de protéine) et environ 7% de son extrait sec

est composé de sels dans l’espace inter sub-micellaire (caractéristiques des micelles de

caséine voir tableau A.III, annexe A).

Chaque sub-micelle est constituée de deux compartiments :

Un noyau fortement hydrophobe composé exclusivement des caséines αs

et β, reliées par des ponts salins de phosphate de calcium (avec des résidus

phosphosérine et d’acide glutamique), par des liaisons hydrophobes

et électrostatiques.

Une enveloppe périphérique hydrophile (épaisseur de 5 à 20 nm), contient

majoritairement des caséines-κ, αs et quelques monomères de caséine-β.

Elle se caractérise par une charge négative maintenant les micelles en

suspension (hydrosolubles).

Les sub-micelles les plus riches en caséine-κ sont situées en surface de la micelle, ce

qui la stabilise. Les portions C-terminales de la caséine-κ hérissent la micelle et l’enveloppent

d’une chevelure périphérique particulièrement hydrophile (Coultate, 2002; Fox et al., 2004;

Chandan, 2006; Belitz et al., 2009) (figure 1).

Constituants Moyennes (g/100g d’extrait sec)

Constituants protéiques

Caséine-αs1

Caséine-αs2

Caséine-β

Caséine-κ

Fragments caséiques-γ

92

33

11

33

11

4

Constituants minéraux

Calcium

Magnésium

Ion phosphate

Ion citrate

Autres (minéraux, sucres)

8

2,9

0,1

4,3

0,5

0,4

31

Propriétés des caséines

On distingue les caséines αs1, αs2, β et κ présentent dans le lait de vache avec les

proportions : 40, 10, 35 et 12 % (p/p). La caséine-γ entre également dans la composition de la

micelle de caséine issue comme les protéoses-peptones de la protéolyse de la caséine-β par la

plasmine (voir figure A.1, annexe A). Ce sont de petites protéines dont le poids moléculaire

varie entre 12 et 21 KDa (Tableau V) (Scott et al., 1998; DeMan, 1999; Chandan, 2006;

Belitz et al., 2009).

Figure 1: Micelle de caséine, basée sur le concept original de Slattery et Evard, puis affinée

ultérieurement par Schmidt et Holt (1982) (Coultate, 2002).

(a) Une coupe transversale d'une sub-micelle typique : les trois types de molécules de caséine sont représentés

sous forme de boule de rugby, mais en réalité elles sont plus complexes.

(b) Des liens entre sub-micelles sont constitués de chaînes de phosphate de calcium colloïdal attachées aux

résidus phospho-sérine des caséine-β et α, qui sont absents au niveau des régions dominées par le

tri-saccharide de la caséine-κ.

(c) Formation de la micelle de caséine : une sub-micelle contenant peu ou pas de caséine-κ forme des liens

avec d'autres micelles dans toutes les directions et aura donc tendance à être trouvé dans le centre d'une

micelle. Par contre, une sub-micelle avec une proportion élevée et localisée de la caséine-κ forme des liens

dans un nombre limité de directions et se trouve vers l'extérieur de la micelle. Cela provoque l’augmentation

de la surface de la micelle. L’addition supplémentaire des sub-micelles diminue jusqu'à une taille limite,

définie par la courbure de la surface micellaire plutôt que le diamètre, est atteint.

32

Tableau V : Composition et certaines caractéristiques des caséines (Chandan, 2006 ; Belitz

et al., 2009).

Au pH normal du lait, la charge nette des micelles est négative, ce qui provoque la

répulsion entre eux. De plus, elles ont une grande capacité à absorber l’eau en formant une

enveloppe d’hydratation qui les protège.

Prise individuellement, les caséines-α et β sont sensibles à la présence de calcium

(elles précipitent), mais elles sont très peu sensibles aux enzymes protéolytiques. Par contre,

la caséine-κ n’est pas affectée par la présence de calcium, mais elle est par les protéases.

L’agrégation de ces trois constituants confère à la micelle une grande stabilité dans le lait

et empêche sa coagulation par les ions du calcium grâce à la caséine-κ (Roe, 2001; Vignola,

2002 ; Fox et al., 2004; Belitz et al., 2009).

Cette dernière est la seule caséine glycosylée au niveau d’un ou plusieurs résidus

thréonine (également des résidus sérine) dans sa partie C-terminale par un tri-saccharide :

α-N-acétylneuraminyl-(2→6)-α-galactosyl-(1→6)-N-acétylgalactosamine, dont la fixation à la

thréonine 133 est la position normale d’attachement (les autres positions possibles sont

thréonine 131, 135 et 136). Ces oligosaccharides augmentent la charge négative, les caractères

hydrophile et hydrodynamique de la caséine-κ (Coultate, 2002; Fox et al., 2004; Belitz et al.,

2009).

Caséines αs1

αs2 β

κ

Proportion du total en caséine (%) 38 10 35 13

Résidus d’acides aminés 199 207 209 169

Groupements phosphate 8 10-13 5 1

Résidus cystéine - 2 - 2

Poids moléculaire (Da) 23164 25388 23983 19038

pH isoélectrique 4,1 4,1 4,5-5,3 4,1-4,5

Sensibilité au calcium (précipitation)

(concentration en Ca à 37°C)

++

(3-8mM)

+++

(<2mM)

+

(8-15mM)

-

33

2.3. La coagulation du lait

La coagulation du lait est une étape décisive dans la fabrication de toutes les variétés

de fromage. Il s’agit en général de la transformation du lait liquide en un gel, appelé

coagulum ou caillé qui, après un certain nombre de transformations, deviendra un fromage

(El-Bendary et al., 2007; Shieh et al., 2009; Mohamed Ahmed et al., 2010).

Elle correspond à une déstabilisation de l’état micellaire originel des caséines qui

floculent puis se soudent pour former un caillot lactique ou présure, retient selon le cas plus

ou moins de matière grasse, de minéraux, d’eau et des éléments solubles, ce qui a une

incidence directe sur les rendements fromagers. On peut provoquer la coagulation par

acidification, par l’action d’une enzyme ou encore par l’action combinée des deux (Vignola,

2002; Fox et al., 2004; Belitz et al., 2009).

Le processus de la coagulation est étroitement lié à l’organisation structurale de la

micelle de caséine quelque soit le chemin suivi. De ce fait, provoquer la coagulation du lait

revient à jouer sur les propriétés physicochimiques des micelles de caséines et à modifier

l’équilibre entre la phase soluble et la phase colloïdale (Vignola, 2002; Fox et al., 2004;

Osintsev et Qvist, 2004).

2.3.1. Coagulation par acidification

Pendant la coagulation acide, le pH du lait diminue et les propriétés physicochimiques

des micelles de caséine sont profondément modifiées.

L'abaissement du pH par acidification réduit en effet jusqu'à la neutralisation de la

charge négative des micelles de caséine, due à la fixation des protons H+ libres par certains

acides aminés acides (acide glutamique, acide aspartique et la phospho-sérine). Au pH 5,2

(à 20°C), elles deviennent suffisamment instables pour former un début d'agglomération, alors

qu'au pH 4,6 (point isoélectrique de la caséine) la charge électrique est devenue complètement

neutre, entraînant ainsi la coagulation complète.

De plus, l'acidité du milieu a pour effet d'augmenter la solubilité des minéraux, de

sorte que le calcium et le phosphore organiques de la micelle passent graduellement en

solution dans la phase aqueuse. Il s'ensuit donc un caillé partiellement déminéralisé qui laisse

facilement traverser le lactosérum.

34

Le caractère acide du caillé va autoriser un allongement significatif de la durée de

conservation au froid des produits, en ralentissant la croissance microbienne qui provoque

avec le temps l’altération du produit (Fox et al., 2004; Tamime, 2006; Belitz et al., 2009).

En fromagerie, ce type de coagulation est provoqué généralement par voie biologique

(acidification lente) en faveur de ferments lactiques (Lactococcus, Lactobacillus,

Streptoccocus, Enterococcus, Pediococcus), qui métabolisent le lactose (source d’énergie) en

acide lactique par fermentation, ce qui entraîne une gélification avec une forte capacité de

rétention d’eau (Garg et Johri, 1993; Coultate, 2002; Vignola, 2002; Belitz et al., 2009).

L’addition d’un acidogène, fréquemment le glucono-delta-lactone qui libère l’acide

gluconique après une étape d’hydrolyse, assure également une acidification lente.

Par contre, l’addition directe d’un acide (habituellement l’acide lactique ou

chlorhydrique) provoque une diminution rapide du pH du lait, ce qui stimule l’agrégation et la

précipitation des micelles avec une synérèse importante. Cette méthode de coagulation

s’utilise pour certains types de fromage, quand la texture recherchée du produit est plus

importante que l’odeur (Fox et al., 2000-2004).

2.3.2. Coagulation par voie enzymatique

Il s'agit dans ce cas d'ajouter au lait une enzyme protéolytique qui a la propriété de

coaguler le complexe caséique, quelque soit son origine (animale, végétale ou microbienne).

La présure d’origine animale, constituée principalement de chymosine (~95% de

l’activité coagulante de l’enzyme) et d’un peu de pepsine, est le coagulant le plus utilisé et le

mieux adapté à la production fromagère. Elle possède une activité très spécifique, car elle

n’hydrolyse que la caséine-κ au niveau de la liaison Phe 105-Met106 (Kumar et al., 2006;

Raposo et Domingos, 2008; Sathya et al., 2009; Mohamed Ahmed et al., 2010; Bruno et al.,

2010).

En plus de la coagulation du lait, la présure joue un rôle très important pendant la

maturation du fromage, un processus complexe permettant le développement équilibré de la

texture et l’odeur (Kumar et al., 2005; Raposo et Domingos, 2008; Sathya et al., 2009).

35

Il est important de noter que le caillé présure n'est pas déminéralisé comme le caillé

acide, c'est la différence fondamentale entre les deux types (tableau VI). Le calcium en

particulier, du même que le phosphore, jouent un rôle important dans le mécanisme de

coagulation et demeurent des éléments constitutifs du gel de caséine. Cette situation lui

attribue des propriétés particulières, qui se répercutent principalement au niveau de

l'égouttage et du raffermissement du caillé et le rendent capable de supporter des interventions

mécaniques au cours de la fabrication (Vignola, 2002).

Cependant, la propriété de coagulation des protéases ne suffit pas de les rendre toutes

aptes à produire des fromages de qualité. Il faut tenir compte de leur activité protéolytique

non spécifique supplémentaire qui provoque l’hydrolyse des caséines α et β avec libération de

peptides. Cette hydrolyse non spécifique peut se produire pendant et après la fabrication

fromagère.

Dans le cas où elle est trop élevée, il peut en résulter plusieurs inconvénients : une baisse du

rendement fromager par perte des protéines dans le lactosérum, incorporation des lipides dans

le coagulum, une texture molle et l’apparition de goût amer et des fragrances anormaux

(Channe et Shewale, 1998; Fox et al., 2000; Kumar et al., 2005; Wu et al., 2008; Bruno et al.,

2010; Vishwanatha et al., 2010).

Certaines enzymes protéolytiques d’origine microbienne sont utilisées à l’échelle

industrielle comme des succédanées à la présure pour la fabrication fromagère; ce cas

concerne les protéases à acide aspartique du Mucor pusillus, Mucor miehei, Endothia

parasitica, Irpex lacteus, Aspergillus niger, Kluyveromyces lactis et d’Escherichia coli du fait

quelles présentent une faible activité protéolytique comparée à celle coagulante (Channe

et Shewale, 1998; Dutt et al., 2009).

2.3.3. La coagulation mixte

Elle est provoquée par action conjointe de la présure et de l’acide lactique où la

formation du coagulum se fait généralement sous l’action dominante de la présure. C’est

ensuite, progressivement, qu’il acquiert des caractères lactiques. Cette coagulation mixte

fournit des caillés aux propriétés intermédiaires, moins caractéristiques que celles des caillés

obtenus par un seul mode de coagulation (Vignola, 2002; Coultate, 2002).

36

Tableau VI: Comparaison entre un caillé lactique (coagulation par voie acide) et un caillé

présure (coagulation par voie enzymatique) (Vignola, 2002).

Paramètres Type de caillé

Lactique Présure

Temps de floculation long (de 6 à 15 heures) court (de 10 à 30 minutes)

pH faible <4,60 élevé (6,5-6,7)

Minéralisation faible (0,1g Ca/100g) élevée (1-1,2g Ca/100g)

Structure micellaire détruite état micellaire modifié

Teneur en eau élevée faible

Pouvoir tampon faible élevé

Teneur résiduelle en

lactose

élevée faible

Type de texture plastique, fragile élastique, solide

Durée de conservation faible (quelques semaines) élevée (plusieurs mois)

2.4. Mécanisme de la coagulation

Le mécanisme d’action de la présure est assez bien établi et comporte deux phases :

2.4.1. Réaction primaire (phase enzymatique)

Elle correspond à une attaque de la coagulase sur la caséine-κ au niveau de la liaison

Phe105-Met106 . La chaîne peptidique se trouve ainsi coupée en deux ségments inégaux :

le ségment 1-105 correspond à la paracaséine-κ liée aux caséines-α et β, reste integrée

à la micelle hydrophobe.

le segment 106-169 (C-terminal du caséine-κ): le caséinomacropeptide (CMP)

hydrophile contenant tous les glucides, est libéré dans le lactosérum (exemples :

l’acide pyroglutamique, l’acide pyrrolidone coarboxylique,...). Ces fragments sont

caractérisés par l’absence des acides aminés aromatiques (Phe, Trp, et Tyr) et l’Arg,

et par des niveaux elevés en acides aminés acides et hydroxyles [figure 2.(a)].

37

Lors de la libération du CMP, il se produit une diminution importante de la charge

électrique des micelles et de leur degré d’hydratation. Deux facteurs de stabilité se trouvent

ainsi modifiés, commence alors la réaction secondaire dont le mécanisme est encore mal

reconnu (Fox et al., 2000-2004; Coultate, 2002; Osintsev et Qvist, 2004; Egito et al., 2007;

Park et al., 2007; Vishwanatha et al., 2010).

2.4.2. Réaction secondaire (phase d’agglomération ou gélification)

Les micelles déstabilisées peuvent se rapprocher et former des liens hydrophobes. Les

ions calcium s’uniraient à la partie chargée négativement des micelles par des ponts salins,

diminuant donc les répulsions électrostatiques auxquelles elles sont soumises et favorisent

ainsi leur agrégation. Cette phase est facilement observable par la formation du coagulum

[figure 2.(b)] (Vignola, 2002; Fox et al., 2004; Osintsev et Qvist, 2004).

Figure 2.(a) : La réaction primaire de la coagulation enzymatique du

lait (Garnier et al., 1968; Vignola, 2002).

(a)

38

Cependant, pour que cette phase débute, il faudrait qu’au moins 85% à 90% de la

caséine-κ soit hydrolysée. De plus, les sites d’agrégation des micelles ne seraient pas répartis

uniformément à la surface, mais seraient très localisés, ce qui explique que la déstabilisation

des micelles ne conduit pas à un précipité dense, mais à un réseau protéique lâche

emprisonnant la totalité de la phase aqueuse (Fox et al., 2000; Vignola, 2002).

2.5. Facteurs influençant la coagulation

En pratique, la coagulation du lait peut se caractériser par trois paramètres et qui sont

influencés par plusieurs facteurs :

le temps de prise (temps de floculation),

le taux (la vitesse) de raffermissement,

la fermeté maximale du coagulum.

Figure 2.(b) : La réaction secondaire de la coagulation enzymatique

du lait (Garnier et al., 1968; Vignola, 2002).

(b)

39

2.5.1. La température

La coagulation du lait par la présure est fortement dépendante de la température :

Au dessous de 10°C, la gélification ne se produit pas (phase secondaire) mais

l’enzyme agit (phase primaire);

Entre 10 et 20°C, la coagulation est lente;

Au-dessus de 30°C, elle est progressive jusqu’à atteindre l’optimum à 42°C;

En plus de 42C°, elle diminue progressivement pour disparaître à 60°C suite à

l’inactivation de l’enzyme (Fox et al., 2000-2004; Vignola, 2002).

2.5.2. Le pH

Le pH joue un rôle primordial dans la coagulation du lait. Lorsque le pH descend

au-dessous du pH du lait (6,6-6,8), le temps de prise est plus court, le taux de raffermissement

augmente et le gel devient plus ferme et atteint un maximum entre 5,8 et 6,0. En revanche, à

des pH supérieurs à 7,0 il n’y a plus de coagulation, la présure étant rapidement inactivée. Le

pH optimal de cette dernière se situe entre 5,0 et 5,5.

La phase secondaire (agglomération) est moins sensible à un abaissement du pH que

la phase enzymatique. En passant du pH 6,7 à 5,6 le taux d’hydrolyse serait multiplié par 7,

alors que l’agglomération serait multipliée par 30. Jusqu’à un pH de 6,0 on peut expliquer

ces effets par l’augmentation du calcium ionisé. Au-dessous de 6,0 la micelle de caséine se

déminéralise et sa structure se désagrège, d’où la chute de fermeté du gel (Fox et al., 2000;

Vignola, 2002).

2.5.3. La concentration en CaCl2

Le calcium joue un rôle positif dans la coagulation du lait par la présure. L’addition

des sels de calcium augmente considérablement la fermeté et la vitesse de formation du caillé,

alors que le temps de coagulation va diminuer jusqu’à des concentrations en chlorure de

calcium d’environ 0,01M.

Ces améliorations sont dues à l’augmentation de la taille des micelles, l’abaissement du pH

et à la dissociation des groupements phosphoriques et carboxyliques des protéines (Vignola,

2002; Mahaut et al., 2000).

40

tc = (K/E) + ta

Cependant, on observe des phénomènes inverses pour chacun des paramètres de

coagulation lorsque la concentration en CaCl2 augmente. Ces observations (augmentation du

temps de coagulation et diminution de la fermeté du caillé présure) peuvent être expliquées

par l’interaction entre l’excès du calcium et les groupements carboxyliques de la para-caséine,

conduisant à une augmentation de la charge positive de la caséine, ce qui la rendre moins

accessible à l’agrégation (Vignola, 2002; Fox et al., 2004).

2.5.4. La concentration en enzyme

Le temps de floculation est inversement proportionnel à la concentration d’enzyme

utilisée selon l’équation empirique suivante :

tc : temps de coagulation (s)

K : inverse de la constante de vitesse (mole*s/l)

E : concentration en enzyme (mole/l)

ta : temps (s) écoulé entre la fin de la réaction enzymatique et le point de coagulation.

En-revanche, si on ajoute plus d’enzyme coagulante au lait de fromagerie, le taux de

raffermissement et la fermeté du gel augmente (Fox et al., 2000-2004; Vignola, 2002; Mahaut

et al., 2000).

41

3- Aspergillus niger

3.1. Le genre Aspergillus

Aspergillus est un genre fongique asexué, décrit pour la première fois en 1729 par

Michelli (mycologue florentin) et qui consiste à plus de 180 espèces officiellement reconnues

réparties en 18 groupes (essentiellement définies d’après les caractères de l’appareil

reproducteur) morphologiquement, génétiquement et physiologiquement proches. Il se

caractérise par des longs hyphes qui se terminent par la formation d’une structure globuleuse,

contenant des spores ressemblant la forme d’un goupillon (an aspergillum en latin) d’où le

nom Aspergillus (Kozakiewicz et Smith, 1994 ; Brakhage et al., 1999; Pasqualotto, 2010 ;

Masayuki et Katsuya, 2010).

La richesse de l’arsenal enzymatique des espèces aspergillaires les fait utiliser

notamment dans la production d’une large gamme des acides organiques (acide citrique,

acide gluconique, acide acétique,..), des enzymes (protéases, lipases, amylases, …) et des

métabolites bioactives tels que les mycotoxines (Abraca et al., 2004 ; Varga et al., 2004 ;

Hölker et al., 2004 ; Bouchet et al., 2005; Heitman et al., 2007), dont la biosynthèse de ces

produits naturels est habituellement associée au développement et différentiation du

champignon (Ward et al., 2006).

Bien que l’Aspergillus niger, l'espèce la plus commune, soit reconnu comme

opportuniste pathogène, sans spécialisation d'hôte, les autres membres de la section Nigri

sont généralement considérés comme des champignons bénins. En outre, les produits

élaborés par A. niger détiennent le label GRAS du FDA aux Etats Unis en dépit du fait que la

capacité de produire l'ochratoxine A (OTA) par cette espèce a été signalée (3 à 10% des

souches connues d’A. niger produisent ces mycotoxines sous certaines conditions

fermentatives) (Mhetras et al., 2009; Masayuki et Katsuya, 2010).

D’autres souches de cette même espèce produisent d’autres métabolites secondaires

qui n’appartiennent pas au groupe des mycotoxines comme la nigragilline, nigerazine B,

malformins (peptides cycliques) et les naphto-γ-pyrones.

De ce fait, l’utilisation d’une souche d’A. niger dans un processus biotechnologique, doit être

toujours précédée par une analyse pour déterminer sa capacité de produire des substances

nocives ou non (Blumenthal, 2004 ; Olempska-Beer, et al., 2006).

42

3.2. Taxonomie

En raison de son importance économique, l’Aspergillus est l'un des genres les mieux

décris du point de vue taxonomique parmi les champignons filamenteux. Al-Musallam,

(1980) a révisé la taxonomie du groupe A. niger en prenant essentiellement les

caractéristiques morphologiques en compte. Elle reconnut sept espèces dans ce groupe

(A. japonicus, A. carbonarius, A. ellipticus, A. helicothrix, A. heteromorphus, A. foetidus

et A. niger) et décrit cette dernière en tant qu’un ensemble d’agrégat composé de six variétés

et deux formes (A. niger var. niger van Tieghem, A. niger var. niger f. hennebergii-

Blochwitz, A. niger var. phoenicis- Corda, A. niger var. phoenicis f. pulverulentus- McAlp,

A. niger var. awamori- Nakazawa, A. niger var. nanus- Mont, A. niger var. usamii- Sakaguchi

et al., A. niger var. intermedius- Speg) (Abraca et al., 2004 ; Varga et al., 2004 ; Masayuki

et Katsuya, 2010).

La position systématique d’A. niger est résumée comme suivant (Chabasse et al.,

1999 ; Meyer et al., 2004) :

Phylum : Tallophyta

Sous-phylum : Fungi (Mycota)

Division de sous-phylum : Eumycota

Subdivision : Deuteromycotina (Fungi imperfecti)

Classe : Hyphomycètes (forme filamenteuse)

Ordre : Moniliales

Famille : Moniliaceae

Sous-famille : Hyalosporae

Tribu : Aspergilleae

Genre : Aspergillus

Espèce : Aspergillus niger

3.3. Morphologie

Les Aspergillus sont caractérisés par la présence de longs filaments perpendiculaires

(stipes) aux hyphes végétatifs. Les stipes se terminent par une vésicule supportant les cellules

de la conidiogenèse : les phialides. Celles-ci, sans collerette, sont soit portées directement par

la vésicule, soit séparées par des pièces intermédiaires ou métules.

Les phialides produisent des spores ou conidies qui caractérisent le mode de

reproduction asexuée du champignon. Ces phialospores sont regroupées en panache, dont la

couleur et la forme varient en fonction de l’espèce. L’ensemble stipe et vésicule constitue le

43

conidiophore et l’ensemble vésicule, phialides et conidies forme la tête aspergillaire (Leyral

et Vierling, 2007; Masayuki et Katsuya, 2010).

Aspect macroscopique : Ce champignon pousse rapidement (2-3 jours) sur les

milieux de culture classiques (géloses au malt et Sabouraud). La température optimale

de croissance varie généralement entre 25 et 30°C, mais A. niger peut se développer

jusqu’à 42°C. Les colonies d’A. niger sont granuleuses, blanches au début, puis

jaunâtres et à maturité elles deviennent noires. Le revers des colonies est incolore ou

jaune pâle montrant parfois des zones concentriques. (Guillaume, 2006). Sur le

milieu Czapek, A. niger forme des colonies à mycélium blanc ou jaune, et revers

souvent incolore.

Aspect microscopique: les têtes conidiennes, bisériées et radiées, sont disposées

en plusieurs colonnes brunâtres à noires. Les conidiophores sont longs atteignant

1,5-3 mm, lisses à stipes non cloisonnés, hyalins ou brunâtres dans leur moitié

supérieure, formés d’une cellule courte appelée cellule podale (footcell) avec un

hyphe fertile. Les vésicules (50-70µm) sont globuleuses avec des têtes aspergillaires

hémisphériques volumineuses, à panache radié. Les phialides (7-10 x 3-3,5 μm) sont

portées par des métules brunâtres, de dimensions variables (10-15µm). Les conidies

sont habituellement globuleuses, parfois légèrement aplaties de couleur brunâtre

et qui mesurent 3,5 à 4,5 µm ; parfois jusqu’à 6 μm de diamètre (figure 3) (Abraca

et al., 2004; Pasqualotto, 2010).

Figure 3: Aspect microscopique (a) et représentation schématique (b)

de la conidiophore d’A. niger (Pasqualotto, 2010).

Conidies

Phialides

Métules

Vésicule

Conidiophore

Cellule podale

Filament

végétatif

100µm

10µm

44

3.4. Habitats

Distribué largement dans tous le sur-monde, A. niger est l'un des champignons les plus

communs dans l’environnement humain, qui vive en saprobiose (Samson, 1994 ; Ward et al.,

2006). Il est très répondu dans les zones sombres et humides, les sols, le compost, pousse à

la surface des matières organiques en décomposition, des denrées alimentaires, des

sous-produits agricoles surtout les céréales et ses dérivés (son de blé, son de riz, bagasse...)

et de nombreux autres substrats, où les acides aminés et les sucres sont initialement

insuffisants. Ce qui a conduit l'organisme d'avoir un certain nombre d'enzymes hydrolytiques,

qui lui permet d’utiliser efficacement les sources nutritionnelles externes pour sa croissance

(Guillaume, 2006 ; Leyral et Vierling, 2007; Pasqualotto, 2010).

3.5. Reproduction

L'état asexuel d'Aspergillus est ce qui attire le plus souvent les bio-technologistes.

Il est en fait caractérisé par la production d'un grand nombre de spores en chaînes.

La sporulation produit des conidies contenant des spores asexuées haploïdes, disséminées

dans l’atmosphère après maturation. La croissance végétative est initiée par la germination

des spores avec formation d’un hyphe tubulaire (extension strictement apicale) donnant

naissance à un réseau mycélien par ramification, qui acquiert les éléments nutritifs de

l’environnement (Meyer et al., 2004 ; Ward et al., 2006).

3.6. Diverses enzymes produites par A. niger

Aspergillus niger est très largement utilisé dans la production des enzymes

commerciales vues les hautes productivités enzymatiques qui peuvent être atteintes (Tableau

VII) (Iwashita, 2002 ; Bakhtiari et al., 2006 ; Aftab et al., 2007 ; Mhetras et al., 2009).

Les principales activités protéolytiques d’A. niger semblent être dues à des protéases

extracellulaires acides, ce qui reflète l'adaptation de ce dernier aux milieux de croissance à pH

acide. Grâce aux capacités hydrolytiques importantes d’A. niger et sa tolérance à l'acidité

(pH<3), il permet d’éviter les contaminations bactériennes au cours des processus

biotechnologiques (Jarai et Bouxton, 1994 ; Dekrif-Dakhmouche et al., 2006).

45

Tableau VII : Production des enzymes par Aspergillus niger.

Enzymes

Microorganisme Substrat/ milieu Références

Protéases A. niger

Son de blé

Villegas et al., 1993.

Demain et Davies, 1999.

Ikram -Ul-Haq et al., 2003.

Milieu défini

Singh et al., 1994.

Channe et Shewale, 1998.

A. niger ATCC

13496

Bouillon Batco YM Fang et al., 1998.

Papagianni et al., 2002.

A. niger 91

Grain de soja : son de riz

(7:3 w/w)

Sanchez et Pilosof, 2000.

A. niger Z1

Milieu Czapek-Dox Coral et al., 2003.

A. niger UO-1

Déchets de transformation

de viande + déchets de

brasserie + amidon

Hernandez et al., 2006.

A. niger

Confits, graines de coton en

poudre

Wang et al., 2006.

A. niger AB100 Écaille de poissons Barnali et al., 2008.

Glucoamylase A. niger ATCC

13496

Bouillon Batco YM

Fang et al., 1998.

Papagianni et al., 2002.

A. niger ATCC

1015

Maltose

Metwally, 1998.

A. niger

Manioc, maïs, son de blé Demain et Davies, 1999.

Son de blé+son de

riz+cellulose

Rajoka et Yasmeen, 2005.

Confits, graines de coton en

poudre

Wang et al., 2006.

Les déchets alimentaires Wang et al., 2008.

α-amylase

A. niger UO-1

Déchets de transformation

de viande + déchets de

brasserie + amidon

Hernandez et al., 2006.

A. niger ATCC

16404

Déchets d'orange en poudre Djekrif-Dakhmouche et al.,

2006.

Xylanase A. niger LPB

326

Canne à sucre, tourteau de

soja

Maciel et al., 2008.

A. niger (mutant) La paille de riz Park et al., 2002.

A. niger KK2 La paille de riz+son de blé Kang et al., 2004.

A. niger XY-1 Son de blé

XU et al., 2008.

46

Cellulase A. niger Son de blé Demain et Davies, 1999.

A. niger ATTC

6275

Moulin à l’huile de

palme effluent/gâteau palme

Prasertsan et al., 1997.

A. niger KK2 La paille de riz+son de blé Kang et al., 2004.

A. niger NCIM

1207

La poudre du cellulose-123 Gokhale et al., 1991.

A. niger Confits, graines de coton

en poudre

Wang et al., 2006.

Tannase A. niger ATCC

16620

Tourteau de palmiste

La poudre des graines

de tamarin

Sabu et al., 2005.

A. niger Aa-20 Poudre de Larrea tridentata

Cov. (Gobernadora)

Trevino-Cueto et al., 2007.

Lipase

A. niger L’huile d’olive + la gomme

d’acacia (3%+1%)

Namboodiri et

Chattopadhyaya, 2000.

Son de blé + l’huile d’olive Mahadik et al., 2002.

Phytase A. niger Son de blé + farine de soja Krishna et Nokes, 2001.

A. niger CFR

335

Son de blé/milieu Czapek-

Dox

Gunashree et Venkateswaran,

2008.

A. niger NB2 Déchets secs des olives Vassilev et al., 2007.

A. niger Son de blé + la farine de

soja

Papagianni M. et al., 2001.

Polygalaturonase A. niger Pectine + la bagasse de la

canne à sucre

Maldonado et Strasser de

Sand, 1998.

Son de blé

Fantana et al., 2005.

Pectinase A. niger DMF

27, DMF 45

Tête de tournesol égrainée Patil et Dayanand, 2006

(a,b,c).

α-galactosidase A. niger MRSS

234

Son de blé Srinivas et al., 1994.

Uréase A. niger PTCC

5011

Milieu défini Bakhtiari et al., 2006.

Hemicellulase A. niger Confits, graines de coton

en poudre

Wang et al., 2006.

47

4- La fermentation

La nature de la fermentation, solide ou liquide (submergée), influe divers aspects de

la croissance des micro-organismes ainsi que la production des substances d’intérêt

(Sumantha et al., 2005).

4.1. Fermentation sur milieu liquide

La fermentation sur milieu liquide (en anglais : submerged fermentation, SmF) peut

être considérée comme une violation de l’habitat naturel des microorganismes, en particulier

les champignons. Elle consiste à faire croître les microorganismes sur un substrat nutritif

liquide. Ce type de fermentation a été traditionnellement utilisé pour la production

industrielle des enzymes, en raison de la facilité de contrôle des différents paramètres comme

le pH, la température, l’aération, l’oxygène dissous et l'humidité. La fermentation submergée

est généralement plus facile à exploiter de manière aseptique par rapport à la fermentation

solide et peut être appliquée plus facilement à l’échelle industrielle (Singhania et al., 2009).

4.2. Fermentation sur milieu solide

La fermentation solide (fermentation de substrat solide, culture solide, en anglais :

Solid-State Fermentation, SSF) est généralement définie comme la croissance microbienne

sur des particules solides et humides en absence totale ou presque d’eau libre; une condition

qui assure aux microorganismes, surtout les champignons filamenteux, un milieu pareil à leur

environnement naturel. De façon simplifiée, les microorganismes se développent dans un

système à trois phases : une matrice solide, une phase liquide qui lui est liée et une phase

gazeuse prise au piège dans les particules ou entre celles-ci (Hölker et al., 2004; Hölker

et Jürgen, 2005; Singh et Pandey, 2009).

Le substrat solide peut être soit la source de nutriments et/ou un support imprégné

par les nutriments appropriés, permettant le développement des micro-organismes et la

production des métabolites recherchés (Singhania et al., 2009).

4.2.1. Avantages et inconvénients

La production industrielle des enzymes et d’autres métabolites fait appel aux deux

procédés de fermentation. La décision de choisir l’un ou l’autre est probablement basée

sur le coût et l'efficacité du processus. Il est donc important de connaître les avantages

48

et les inconvénients de la fermentation sur milieu solide par rapport à la fermentation liquide.

Parmi ces avantages on note :

La simplicité de la technique et la diminution des coûts, du fait qu’elle ne

nécessite pas d’équipement sophistiqué pour les contrôles permanents des

paramètres environnementaux (facultatifs).

L’absence d’eau libre permet de réduire considérablement le volume des

fermenteurs et les coûts énergétiques nécessaires pour la stérilisation.

Le peu d’eau disponible favorise la production de certains métabolites, qui

n’apparaissent pas ou peu en culture liquide (Monascus produit dix fois plus de

pigment rouge en milieu solide qu’en fermentation liquide), ainsi il minimise

les contaminations bactériennes qui réclament des taux d’humidité élevés pour

croître (en cas de fermentations fongiques).

En calibrant bien la taille des particules du substrat, l’aération peut être assurée

passivement sans agitation ou par agitation discontinue (croissance en surface

donc contact direct avec l’oxygène). En revanche, les champignons filamenteux

rendent souvent les milieux liquides fortement visqueux; ce qui entraîne des

problèmes d’agitation et du transfert d’oxygène.

La réduction des coûts et du temps consommé pendant l’extraction et la

récupération du produit (moins de techniques à appliquées et volumes réduits en

solvants d’extraction), ainsi que pour le traitement des effluents (en raison de la

faible teneur en eau).

Cependant, cette renommée est largement surfaite, surtout lors du développement

d’applications pilotes ou industrielles. Dans ces conditions et bien d’autres, la fermentation

solide présente de nombreux inconvénients :

Les microorganismes utilisés sont limités. En effet, seuls qui se développent

bien aux basses humidités peuvent être employés, cela s’applique aux

champignons filamenteux et aux certaines bactéries xérophiles.

Les connaissances physiologiques et technologiques de la croissance des

microorganismes sur milieux solides sont faibles.

49

Les problèmes de transfert d’oxygène et de chaleur rendent difficile

l’augmentation d’échelle des procédés. En effet, la faible quantité d’eau ralentit

les échanges de chaleur, pouvant créer des problèmes de surchauffe lorsque des

masses importantes sont mises en fermentation. L’évaporation compense

partiellement cet échauffement, mais en réduisant l’eau disponible.

La nature solide et hétérogène des substrats utilisés compliquent le suivi direct

des paramètres de fermentation. Les sondes utilisées en fermentation liquide ne

sont pas compatibles, même si Bellon-Maurel et al., (2003) proposent des

nouveaux types de sondes adaptées aux cultures solides.

Il est pratiquement difficile d’assurer une distribution parfaitement homogène

des nutriments ajoutés au substrat (milieu de culture); ce qui rend le contrôle

direct des paramètres de culture tels que le pH, l’humidité et la concentration

des nutriments, assez aléatoire.

Les microorganismes étant inséparables du substrat, l’estimation de la biomasse

est délicate.

Étant donnée la forte concentration des métabolites obtenus, les produits

inhibiteurs générés par les microorganismes peuvent s’accumuler en

concentration élevée dans le milieu de culture (Couto et Sanroman, 2006; Wang

et Yang, 2007 ; Aguilar et al., 2008).

4.2.2. Substrats utilisés

Parmi les nombreux facteurs qui influent la croissance et l'activité microbienne

dans un substrat particulier en fermentation sur milieu solide: la taille des particules, le taux

d’humidité et l’activité de l'eau sont les plus critiques.

Le choix du substrat dépend de plusieurs paramètres économiques (coût,

disponibilité) et biologiques. De ce fait, les résidus agro-alimentaires semblent d’êtres les

plus intéressants, en raison de leurs avantages potentiels surtout pour les champignons

filamenteux, qui sont capables de pénétrer à l’intérieur de leurs structure solide. Par contre, les

bactéries et les levures sont caractérisées par un développement superficiel (Manpreet et al.,

2005; Singh et Pandey, 2009).

50

Les résidus agro-industriels utilisés en fermentation sont divisés en trois

catégories : les fécules (le manioc, son de blé, son de riz, graines de sarrasin, farine de maïs,

la farine de banane,…), substrats cellulosiques ou ligno-cellulosiques (paille de blé, de

maïs, la canne de riz, pulpe de betterave sucrière et de bois,…) et ceux avec du sucre soluble

(le marc de raisin, le sorgho à sucre, les déchets d'ananas, gousses de caroube et de la pulpe

du café,…) (Manpreet et al., 2005; Aguilar et al., 2008 ; Graminha et al., 2008).

Généralement, une préparation et un prétraitement du substrat s’avèrent nécessaires

pour convertir le substrat brut en une forme utilisable et qui comprennent:

La réduction mécanique de la taille des particules (par broyage, découpage,...)

afin de favoriser une grande accessibilité à ses constituants et une structure

physique plus sensible à la pénétration du mycélium.

Traitement chimique (par la voie des alcalis, acides, oxydants, gaz et solvants)

ou enzymatique des polymères afin d’augmenter la disponibilité du substrat.

L’enrichissement du milieu par addition des nutriments (sels minéraux, sources

d’azote, facteurs de croissance,…).

Chauffage ou traitement à la vapeur pour dégrader la structure

macromoléculaire et éliminer les contaminants majeurs (Raimbault, 1998;

Assamoi et al., 2009).

Les particules dont la taille est réduite assurent une grande surface à l’attaque

microbienne, mais qui entraînent également l’agglomération du substrat, ce qui engendre des

perturbations au niveau de la croissance, les échanges gazeux et l’extraction du produit. En

revanche, les grosses particules permettent une meilleure aération, toutes en réduisant la

surface de contact avec le microorganisme. De ce fait, la taille optimale des particules

représente souvent un compromis entre l'accessibilité des nutriments et la disponibilité

d'oxygène. Pandey, (1992) a signalé que les productivités sont plus élevées avec le

substrat qui contient des particules de tailles diverses allant de 180 µm à 1,4 mm (Pandey

et al., 2000 ; Couto et Sanroman, 2006).

51

4.2.3. Microorganismes utilisés

Des précautions doivent être prises en considération lors de la sélection des

microorganismes pour la production des métabolites en fermentation sur milieu solide. La

bonne tolérance à la faible activité d'eau, le mode de croissance apical des hyphes fongiques

et les conditions de haute pression osmotique donnent l’avantage aux champignons

filamenteux d’être les mieux adaptés à ce type de processus par comparaison avec les

bactéries et les levures. Ces dernières sont appliquées principalement dans certains processus

tels que le compostage (bactéries thermophiles), l’ensilage (lactobacilles) et dans la

production alimentaire (levures).

Les différents genres fongiques utilisés dans ce processus de fermentation sont :

Aspergillus, Rhizopus, Alternaria, Fusarium, Monilia, Mucor, Trichoderma et certaines

espèces de Penicillium (Raimbault, 1998; Manpreet et al., 2005).

Le mode de croissance des hyphes filamenteux donne le pouvoir de pénétrer dans le

substrat grâce à la structure solide de la paroi cellulaire et la ramification du mycélium. Les

enzymes hydrolytiques sont excrétées à la pointe des hyphes, sans dilution importante

comme dans le cas de la fermentation liquide, exercent de façon très efficace la dégradation

des macromolécules en unités plus petites qui vont servir de nutriments. Le processus est

accompagné par la production des métabolites recherchés, une consommation d’oxygène

et un dégagement de CO2, H2O et de la chaleur. Cette dernière conduit à une augmentation

rapide de la température qui est retirée du substrat non seulement par conduction, mais aussi

par évaporation (figure 4) (Raimbault, 1998; Hölker et Jürgen, 2005).

L'établissement des relations entre la physiologie des microorganismes et les facteurs

physico-chimiques est l'objectif pour la réussite et le développement d’un tel procédé. Ces

facteurs comprennent la température, le pH, l'aération, l'activité de l'eau, l'humidité et la

nature du substrat solide employé.

52

4.3. Applications industrielles de la fermentation sur milieu solide

D’une manière générale, les applications de la fermentation solide concernent

l’alimentation humaine, le compostage et l’ensilage, la bio-filtration des gaz malodorants, la

production des aliments riches en protéines pour l’alimentation animale, la production des

enzymes et des métabolites spécifiques (voir tableau A.V, annexe A).

Figure 4: Microprocessus qui se produisent pendant la fermentation sur milieu

solide des cultures fongiques (l : liquide, g : gaz, Q : dégagement de chaleur,

T : température, S: substrat) (Hölker et Jürgen, 2005).

53

Chapitre II

Matériels & Méthodes

54

2- Matériels et Méthodes

Notre partie expérimentale a été réalisée au sein des locaux suivants:

Laboratoire de la post graduation Biochimie-Microbiologie appliquées (FS,

UMBB);

Laboratoire de Biologie Moléculaire, département de Biologie (FS, UMBB);

Laboratoire de Chromatographie, département de Technologie Alimentaire (FSI,

UMBB);

Laboratoire de Recherche en Technologie Alimentaire (LRTA) (FSI, UMBB).

2.1. Matériel biologique

L’espèce fongique utilisée dans ce travail est Aspergillus niger isolée localement

(Zemmouri, Boumerdès) par Abdelaoui (2007).

Elle a été identifiée par la mycothèque de l’université de Louvain la Neuve en

Belgique. De plus, les résultats d’analyse par la HPLC des extraits obtenus à partir des

cultures d’A. niger sur milieu CYA décomposées dans le méthanol, permettent d’établir que

cette souche est non productrice de l’Ochratoxine A (Fazouane, 2010).

La souche est conservée dans des tubes PDA inclinés à 4°C (voir composition:

annexe C). Un repiquage s’effectue tous les deux mois sur le même milieu afin d’assurer la

préservation de la vitalité de la souche.

2.1.1. Revivification de l’espèce Aspergillus niger

Elle est réalisée par prélèvement de quelques spores ou un fragment mycélien à partir

des tubes PDA inclinés, que l’on transfère sur le même milieu coulé dans des boites de Pétri

sous les conditions d’asepsie. La culture fongique est incubée à 28±2°C pendant 5-7 jours.

2.1.2. Préparation de l'inoculum

La récupération des spores s’effectue à partir des cultures d’A. niger sur milieu PDA

incubées à 28±2°C pendant 5-7 jours, par l’addition d’une solution stérile de Tween 80 à

0,1% (10 ml/boite de Pétri). À l'aide d'une anse de platine stérile, on gratte légèrement la

surface de la gélose afin de mètre en suspension les spores fongiques, qui sont filtrées par

passage sur papier filtre stérile entreposé un entonnoir.

55

2.1.3. Dénombrement des spores

L’estimation du nombre de spores de la suspension fongique est effectuée par la

mesure de l’absorbance à 650nm à l’aide d’un spectrophotomètre de type UV-VIS 9200. Les

lectures photométriques sont transformées en nombre de spores par cellule de Malassez sous

microscope photonique type UKA-Technic Nahita au grossissement (x40), ce qui permet

d’établir la courbe d’étalonnage de l’absorbance (A650nm) en fonction du nombre de spores

d’A. niger. Un ml de la suspension de spores contenant 2x106 spores/ml est utilisé comme

inoculum.

2.2. Méthodes de dosage

2.2.1. Mise en évidence de l’activité protéolytique d’A. niger

Elle s’effectue typiquement, en se basant sur la capacité de la souche fongique isolée

de croître sur des milieux de culture à base de protéines comme la seule source d’azote et de

générer des zones de protéolyse claires autour de la culture ou de liquéfier la gélatine

(Nygren et al., 2007).

a). Sur boites de pétri (Plate Assay) (Agrawal et al., 2005)

La recherche qualitative de l’activité protéolytique de la souche d’A. niger a été

réalisée sur milieu Czapek-Dox Agar à base de caséine (voir composition: annexe C). Après

stérilisation et refroidissement, le milieu coulé est ensemencé par quelques spores au centre

de la boite de pétri, puis incubé à 28±2°C pendant 5 jours.

La détermination qualitative de cette activité est basée sur le calcul du diamètre de

l’anneau de protéolyse qui se forme autour de la colonie fongique.

b). Sur milieu solide par SSF (Sumantha et al., 2005)

Le son de blé a été utilisé comme substrat pour tester quantitativement l’activité

protéolytique d’A. niger.

Dans des Erlenmeyers de 250 ml, on introduit 5g du son de blé supplémenté avec

4ml du milieu minéral, ayant la composition suivante (% p/v): NH4NO3 0,5; KH2PO4 0,2;

MgSO4.7H2O 0,1; NaCl 0,1 dont le pH=4. Après autoclavage (121°C pendant 15 min,

1,5 bar) et refroidissement, on inocule le milieu avec 1ml de la suspension de spores

d’A. niger dont l’A (650 nm) = 0,55 ; ce qui correspond à un inoculum de 2x106 spores/ml par

56

AC (UP) = 10xV1/TxV2

référence à la courbe d’étalonnage. Les milieux ensemencés sont incubés pendant 4 jours à

28±2°C.

2.2.2. Mesure de l’activité coagulante (Arima et al., 1970)

L’activité coagulante des protéases entraîne le décollète des liaisons Phe105-Met106 de

la caséine-κ, ce qui rend les micelles de caséine instables et provoque éventuellement leur

agrégation conduisant à la formation de coagulum (Kumar et al., 2006; El-Bendary et al.,

2007; Bruno et al., 2010).

Principe

L’activité coagulante (AC) de l’extrait enzymatique est déterminée selon la méthode

d’Arima et al., (1970). Elle est basée sur l’évaluation visuelle de l’apparition des premiers

flocons de la coagulation du lait écrémé et qui s’exprime en terme d’unité d’activité

coagulante (UAC). Cette dernière représente la quantité d’enzyme en (ml) qui coagule 10ml

du lait écrémé à 10% préparé dans 0,01M du chlorure de calcium (CaCl2) à pH 6,4 en 100 sec

et à 30°C.

Le temps de coagulation correspond au temps s’écoulant entre l’addition de l’enzyme

coagulante et l’apparition des premières particules du caillé sur la paroi interne de tube incliné

subissant un lent mouvement de rotation (6-8 rpm).

L’activité coagulante exprimée en Unité Présure (UP) est calculée selon l’expression

suivante :

V1 : volume du lait écrémé utilisé;

V2 : volume de l’extrait coagulant utilisé;

T : temps de coagulation (en sec).

L’activité coagulante est également exprimée en force de coagulation, basée sur le

calcul du temps de coagulation sur le même substrat mais à 35°C. Exprimée en Unité Soxhlet

(US), la force de floculation correspond au nombre d’unités de poids ou de volume de lait

coagulable en 40 min par unité de poids ou de volume de la préparation enzymatique.

57

Elle est calculée selon la formule suivante:

2400 : 40 min x 60 sec;

V1 : volume du lait écrémé à coaguler;

V2 : volume de l’extrait coagulant employé;

T : temps de coagulation (en sec).

2.2.3. Mesure de l’activité protéolytique (Anson, 1938 modifiée par Mechakra

et al., 1999)

La protéolyse des caséines est probablement l’événement le plus important sur les

deux plans de la nutrition et de la technologie de la fabrication des produits laitiers.

Il est très connu que la majorité des préparations microbiennes destinées à la

production fromagère possèdent une activité protéolytique à côté de l’activité coagulante

et qui joue un rôle capital dans la détermination de la qualité organoleptique des fromages,

puisqu’elle affecte à la fois la texture, l’odeur et le goût du fromage (Bouton et al., 1993;

Heslot, 1998; Bruno et al., 2010).

De ce fait, la mise en évidence des nouvelles souches microbiennes produisant des

enzymes coagulantes caractérisées par une haute activité coagulante comparée à celle

protéolytique, reste toujours un objectif primordial pendant la recherche (Wu et al., 2008).

Principe

Le dosage de l'activité protéolytique par la méthode d’Anson, (1938) se base sur

l’estimation de la quantité des peptides simples et des acides aminés libres formés par

l’hydrolyse d'une protéine substrat sous l’action d’une protéase ou un mélange de protéases.

La caséine et l'hémoglobine sont très largement utilisées comme des substrats

standards dans ces tests, vue les avantages qu’elles présentent : la non-toxicité, la richesse en

acides aminés aromatiques, la disponibilité et l’approvisionnement facile; en plus elles sont

pratiquement solubles dans les tampons (Mechakra et al., 1999; Wehrle et al., 1999).

F (US) = 2400xV1/TxV2

58

La réaction enzymatique est stoppée par l’addition du TCA, qui fait précipiter les

protéines non attaquées par la protéase, puis les éliminer par différents procédés

(centrifugation, filtration). La mesure de l’absorbance des peptides et des acides aminés libres

restants en solution après coloration au réactif de Folin- Ciocalteau (réaction avec la Tyr

et Trp), permet de mesurer l'activité protéolytique par spectrophotométrie à 750nm (Sidikou

et al., 2005).

Cette activité est exprimée par référence à l'absorption d'une solution de tyrosine de

concentrations connues (0 à 100 µg/ml). En présence d'un substrat protéique, une unité

d’activité protéolytique correspond à la libération de 1µg de tyrosine par heure et par 1ml

d’échantillon testé (voir mode opératoire: annexe D).

2.2.4. Dosage des protéines (Bradford, 1976)

Le dosage des protéines totales de l’extrait enzymatique a été réalisé selon la méthode

de Bradford, (1976) ; c’est une méthode colorimétrique qui permet de déterminer la

concentration d’une solution protéique.

Principe

Elle est basée sur l’interaction en milieu acido-alcoolique entre les protéines et le BBC

G-250. Ce colorant s’adsorbe sur les protéines ce qui provoque un déplacement de son pic

d’absorption maximale qui passe du rouge (464nm, forme cationique) au bleu (595nm, forme

anionique) (Bradford, 1976; Roe, 2001; Walker, 2002; Walsh, 2002). Cette adsorption se fait

principalement et de façon spécifique par des liaisons ioniques avec des acides aminés

basiques (Arg, Lys, His) de la molécule protéique.

La rapidité (maximum d’adsorption au bout de 2-5minutes) et la grande sensibilité de

la méthode qui peut atteindre 1-20µg de protéines déterminent sa haute qualité (Roe, 2001;

Walker, 2002). Elle est aussi assez résistante à la plupart des interférents qui nuisent à la

plupart des autres méthodes. Seuls les détergents (ex : SDS), autres surfactants (ex: Triton)

et des bases fortes interfèrent fortement avec cette méthode (Walker, 2002 ; Walsh, 2002)

(voir mode opératoire: annexe E).

59

2.2.5. Activité enzymatique de la protéase d’A. niger sur gel de poly-acrylamide

(Zymography)

Les techniques électrophorétiques assurent également la détection des activités

enzymatiques spécifiques sur des gels par la technique dite la zymographie (Quesada et al.,

1996). Elle assure la visualisation du nombre et de la taille approximative des enzymes

protéolytiques dans un échantillon donné, sur la base d’hydrolyser un substrat protéique

intégré dans le gel de poly-acrylamide.

La gélatine est largement utilisée comme substrat dans cette technique (un produit bon

marché et valable pour la majorité des protéases). En effet, toute protéine qui est digérée par

la protéinase d'intérêt et qui reste soluble dans les systèmes tampons d'électrophorèse,

peut être utilisée comme une alternative à la gélatine (ex: le collagène, le fibrinogène,

l’hémoglobine, la caséine…) (Troeberg et Nagase, 2005 ; Wilkesman et Kurz, 2009).

Principe

Elle implique la séparation par électrophorèse des protéines dans des conditions

dénaturantes (SDS) et non réductrices sur un gel de poly-acrylamide contenant le substrat

protéique. Après migration, les protéines séparées sont partiellement rénaturées par

élimination du SDS avec un détergent non-ionique, tel que le Triton X-100.

Le gel est incubé dans un tampon approprié qui permet à la protéase de récupérer son

activité. A la fin, la coloration du gel au BBC R-250 permet de visualiser les activités

protéolytiques après la dégradation du substrat comme des bandes claires sur un fond bleu

(Doonan, 1996; Snoek-van Beurden et Von den Hoff, 2005).

Mode opératoire

La mise en évidence de l’activité protéolytique de l’extrait enzymatique d’A. niger sur

gel de poly-acrylamide a été effectuée selon la méthode décrite par Egito et al., (2007)

(modifiée).

Une quantité déterminée de l’extrait enzymatique purifié a été additionnée au tampon

d’échantillon en absence de l’agent réducteur. La migration (à 4°C) a été réalisée sur un gel de

séparation à 10% contenant 0,1% de gélatine et un gel de concentration à 5%. Après la

60

séparation des protéines, le gel est lavé deux fois avec le Triton X-100 à 2,5% pendant

30 min. Un dernier lavage a été effectué par une solution de Triton X-100 à 2,5% dans le

tampon Tris-HCl (0,1M; pH 5).

Par la suite, le gel est incubé dans un bain de tampon Tris-HCl (0,1M; pH 5) à 40°C

pendant 24h, ce qui permet de déclencher la réaction d’hydrolyse de la gélatine à l’intérieur

du gel. La présence des enzymes actives a été révélée comme des bandes translucides (claires)

sur un fond bleu après coloration au BBC R-250 et décoloration par le mélange (méthanol,

acide acétique, eau).

2.2.6. Paramètres de purification

Trois facteurs de purification ont été déterminés afin d’évaluer et interpréter les

différentes étapes de la purification:

L’activité spécifique (AS):

AS (U/mg) = Activité coagulante/concentration en protéines.

Activité totale (AT):

AT (U)= Activité coagulante x volume totale.

Le rendement en activité (R):

R(%)= Activité totale de chaque étape de purification/Activité totale de l’étape

initiale.

Le facteur de purification (FP):

FP= Activité spécifique de chaque étape de purification/Activité spécifique de l’étape

initiale.

2.3. Méthodes d’optimisation

2.3.1. Optimisation de la production de la protéase par la méthode classique

Il est très connu que la production des protéases microbiennes extracellulaires est

fortement influencée par la composition du milieu de fermentation (spécialement la source de

carbone, d’azote et les sels minéraux), les facteurs physicochimiques (température, pH,

l’oxygène dissous, densité d’inoculum) et par le temps d’incubation (Oh et al., 2000; Celik

et Calik, 2004; Rao et al., 2006; Djekrif-Dakhmouche et al., 2006).

61

La méthode adoptée pendant notre étude préliminaire d’optimisation est la technique

d’un facteur à la fois (one factor at a time), basée sur la variation d’un seul facteur pendant

que les autres facteurs sont gardés à des niveaux constants. Ce protocole permet d’évaluer

l’effet individuel d’un paramètre et d’incorporer par la suite sa valeur optimale avant de

passer à l’optimisation du paramètre suivant (Kumar et al., 2003; Wang et Wan, 2009).

Cette stratégie présente l’avantage d’être simple et facile, en plus les effets individuels

des composants de milieu de culture et les conditions de processus de fermentation sont

capables d’êtres visualisés sous forme de graphes. La méthode présente des limitations du fait

qu’elle ignore les interactions entre les paramètres, le temps consommé est important, les

coûts élevés surtout en cas d’un grand nombre de variables, conduisant à une expérimentation

étendue (Panda et al., 2007; Wang et Wan, 2009).

Après chaque étape d’optimisation, le dosage des protéines (Bradford, 1976), la

détermination de l’activité coagulante (Arima et al., 1970) et la mesure de l’activité

protéolytique (Anson, 1938 modifiée par Mechakra et al., 1999) des extraits enzymatiques

sont déterminés dans les conditions standards.

Toutes les fermentations et les dosages sont conduits en double et chaque résultat est la

moyenne de deux essais ± esm (erreur standard à la moyenne).

2.3.1.1. Choix du milieu minéral

L’influence de la composition du milieu minéral sur la production de la protéase

d’A. niger a été évaluée par l’utilisation de quatre milieux minéraux différents : solution du

Czapek-Dox, solution M-9, solution du sulfate d’ammonium à 0,05% (SA) et une solution

minérale (SM) (voir composition : annexe C).

Dans chaque Erlenmeyers de 250ml, on introduit 10g de son de blé caractérisé (voir

tableau A.VI, annexe A) et 10ml du milieu minéral testé, dont le pH initial est ajusté à 4. Le

mélange est ensuite stérilisé à 121°C pendant 15-20min. Après refroidissement, chaque milieu

est inoculé par 1ml de la suspension fongique (2x106

spores/ml), puis incubé à 30°C pendant

3 jours.

2.3.1.2. Température d’incubation

L’effet de la température de fermentation sur la production de la protéase d’A. niger a

été étudié sur des cultures à base de son de blé incubées à des températures allant de 20 à

62

45°C avec un intervalle de 5°C pendant 3 jours, en utilisant le milieu minéral qui assure la

meilleure production.

2.3.1.3. pH initial du milieu minéral

Afin d’étudier l’influence du pH de la solution saline sur la production de la protéase

d’A. niger, des fermentations sont conduites à la température optimale mais à différents pH

variant de 3 à 7 pendant 3 jours. L’ajustement du pH est effectué avec une solution d’HCl

et /ou du NaOH (1N).

2.3.1.4. Taux d’humidité du substrat

La faible teneur en humidité naturelle du son de blé (entre 7-13%) est insuffisante

pour soutenir la croissance des moisissures et par conséquent, le substrat solide doit être

humidifié pendant la préparation, mais de façon à éviter trop d'eau car il affecte la diffusion

d'oxygène dans le substrat et limite la croissance du champignon.

Le taux initial d’humidité du substrat a été optimisé par incubation de la souche

d’A. niger à différents volumes de la solution saline, qui correspondent aux différents taux

d’humidité : 39,21% ; 54,33% ; 62,5% ; 65,34% et 70,85%. La fermentation est conduite à la

température optimale et au pH optimum pendant 3 jours.

2.3.1.5. Concentration d’inoculum

L’effet de la concentration d’inoculum sur la productivité de la protéase d’A. niger a

été élucidé par ensemencement des cultures avec 1ml de la suspension de spores/10g de son

de blé, dont la concentration en inoculum varie de 1 à 5x106

spores/ml (l’intervalle est de

0,5x106

spores/ml). Les cultures sont incubées pendant 3 jours aux conditions optimales de la

production.

2.3.1.6. Temps d’incubation

Le profil de la production de la protéase acide d’A. niger et la détermination du temps

d’incubation optimum, ont été déterminés par incubation des cultures dans les conditions

optimales préalablement établies à différents temps allant de 1 à 7 jours avec un écart de 24h.

63

2.3.2. Optimisation à l’aide d’un plan factoriel fractionnaire

2.3.2.1. Forme et caractéristiques du plan

Un plan d'expérience (plan expérimental) est un ensemble des modalités selon

lesquelles un programme expérimental doit être réalisé avec choix des variantes (niveaux)

d'un ou de plusieurs facteurs, ou des combinaisons de facteurs, à introduire dans l'expérience

(Dagnelie, 2000). Ces plans permettent d'organiser au mieux les essais qui accompagnent une

recherche scientifique ou des études industrielles. Ils sont applicables à des nombreuses

disciplines et à toutes les industries prospectant le lien qui existe entre une grandeur d’intérêt,

y et des variables xi où : y = f (xi) (Goupy, 2006).

Avec les plans d'expériences on obtient le maximum de renseignements avec le

minimum d'expériences. Pour cela, il faut suivre des règles mathématiques et adopter une

démarche rigoureuse. Il existe de nombreux plans d'expériences adaptés à tous les cas

rencontrés par un expérimentateur (Sporta, 2006 ; Tinsson, 2010).

Un plan fractionnaire à deux niveaux (2n-p

) permet de réduire de manière très

significative le nombre des essais à effectuer qui correspond à la moitié d’un plan factoriel

complet (2n). Il est donc d’un grand intérêt pratique puisqu’il combine à la fois un nombre

minimal d’expériences (coût optimal) et un nombre minimal de niveaux (facilité dans les

changements de niveaux des différents facteurs). En plus, il permet d’identifier les facteurs

ayant une grande influence sur la réponse ainsi que les interactions entre eux (Wang

et Wan, 2009).

Néanmoins, ce type de plans nécessite une phase de conception plus longue car

l'interprétation des résultats dépend essentiellement du choix de p, où son augmentation

diminue la charge expérimentale mais d’un autre coté réduit la qualité des informations tirées

du plan. Il faudra donc évaluer les risques avant de démarrer l'expérimentation et les

minimiser en construisant le plan fractionnaire adéquat.

2.3.2.2. Le plan factoriel fractionnaire appliqué

Dans notre travail, le plan factoriel fractionnaire 24-1

à deux niveaux est utilisé

pendant l’expérimentation afin de mettre en évidence l’influence de quatre facteurs sur la

production de la protéase d’A. niger : la poudre du lait écrémé (x1), la caséine (x2), le CaCl2

(x3) et le taux d’humidité (x4).

64

Cette façon d’écrire 24-1

est très commode, où le 2 signifie que chaque facteur prend

deux niveaux (les signes – et + indiquent respectivement le niveau inférieur (-1) et le niveau

supérieur (+1) des facteurs), le 4 indique quatre facteurs qui sont étudiés et le 1 signifie que le

nombre des essais à effectuer est divisé par 21 par rapport au plan factoriel complet. On

constate également que cette notation indique le nombre des expériences à réaliser : 24-1

= 8.

La matrice expérimentale du plan factoriel fractionnaire 24-1

est donnée par le tableau

VIII, où le quatrième facteur (taux d’humidité) peut être étudié sur l’interaction x1x2x3 et l’on

écrira x4= x1x2x3.

Tableau VIII: La matrice expérimentale utilisée pour mettre en place les expériences du plan

factoriel fractionnaire 24-1

.

Facteurs

N° Expériences

x1

(Lait écrémé)

x2

(Caséine)

x3

(CaCl2)

x4

(Taux d’humidité)

1 -1 -1 -1 -1

2 -1 +1 -1 +1

3 -1 +1 +1 -1

4 -1 -1 +1 +1

5 +1 -1 -1 +1

6 +1 +1 -1 -1

7 +1 -1 +1 -1

8 +1 +1 +1 +1

Tableau IX: Niveaux expérimentaux des quatre facteurs utilisés dans le plan factoriel

fractionnaire 24-1

.

Niveau bas (-1) Niveau haut (+1)

Lait écrémé (g) 1 2

La caséine (g) 1 2

CaCl2 (g) 0,5 1

Le taux d’humidité (%) 35,70 49,70

65

2.4. Extraction et purification de la protéase d’A. niger

2.4.1. Protocole d’extraction

À la fin de la fermentation, la protéase d’A. niger est extraite à l’eau distillée. Le son

de blé fermenté est repris dans 50 ml d’eau distillée, ce qui correspond à un rapport de

1:5 (p/v). Après agitation à 160 rpm pendant 2 heures à 30°C, le mélange est centrifugé à

4000 rpm pendant 30 min à 4°C, dont le surnageant récupéré représente l’extrait enzymatique

brut (Tunga et al., 1999 ; Tunga et al., 2003 ; Sandhy et al., 2005).

2.4.2. Précipitation au sulfate d’ammonium

Les protéines sont des molécules très sensibles à leur environnement et peuvent

facilement perdre temporairement ou définitivement leurs propriétés biologiques. La

précipitation différentielle (fractionnée) est l’une des méthodes les plus rapides qui permet de

récupérer les protéines sous forme concentrée tout en gardant leurs activités biologiques

(Walsh et Headon, 1997).

Principe

La plupart des électrolytes (généralement des sels très solubles en milieu aqueux)

combinent à la fois la déshydratation et la neutralisation des protéines. Ce type de

précipitation est basé sur le fait que les conditions ioniques qui rendent les protéines

insolubles varient pour chaque type de ces biomolécules et donc on peut ajuster les

concentrations du sel pour isoler la protéine désirée (Walsh, 2002; Janson, 2011).

La solubilité d’une protéine varie en fonction de la force ionique du sel en solution.

À des faibles concentrations en sels, la solubilité de la protéine augmente (salting-in) ainsi

que le risque de sa dénaturation. Par contre, quand la concentration en sel est assez élevée

pour priver la protéine des molécules d'eau qui l'hydratent, celle-ci sorte de la solution

et précipite, c’est le phénomène de relargage salin (salting-out) qui permet de stabiliser la

structure native de la protéine et diminuer au maximum la dénaturation (Sine, 2003; Coulon

et al., 2004; Culter, 2004; Voet et al., 2005; Koolman et Rohm, 2005). La principale méthode

de précipitation différentielle est celle qui utilise le sulfate d'ammonium (NH4)2SO4.

66

Mode opératoire

La précipitation au sulfate d’ammonium de l’extrait enzymatique brut a été effectuée

à 40%, 60% et 80% de saturation. À 50 ml d’extrait brut on ajoute 14g, 21g et 28 g du sulfate

d’ammonium, sous agitation lente à 4°C pour atteindre les 40%, 60% et 80% de saturation

respectivement.

Les solutions saturées ainsi obtenues sont mises à décanter pendant 16-18 heures à

4°C. Après centrifugation (4000rpm, 1h, 4°C), la présence de l’enzyme coagulante est

recherchée dans le surnageant et le culot. Ce dernier est mis en suspension dans un volume

réduit du tampon citrate de sodium (0,1M ; pH 5,2) (voir composition : annexe C), pour être

dialysé par la suite afin d’éliminer le sulfate d’ammonium résiduel.

2.4.3. Dialyse

Principe

La dialyse est une méthode de séparation basée sur le mouvement des molécules à

travers une membrane semi-perméable du milieu plus concentré au moins concentré.

Seules les molécules possédantes une taille inférieure au diamètre des pores de la

membrane sont capables de diffuser de part et d’autre et d’atteindre l’équilibre avec le volume

total de la solution dans le système, telles que celles du solvant, des sels et de petits

métabolites. Par contre, les macromolécules comme les protéines ne sont pas diffusables où

elles seront retenues dans le même compartiment de la membrane comme au début de

l’expérience (Voet et al., 2005; Hames et al., 2006; Sheehan, 2009; Janson, 2011).

Mode opératoire

Les protéines précipitées mises en suspension dans un volume réduit du tampon citrate

de sodium (0,1 M; pH 5,2) sont dialysées contre le même tampon, en utilisant une membrane

semi-perméable (Sigma-Aldrich 25mm, 1.0 in) sous une faible agitation à 4°C pendant 24h.

Par la suite, la fraction protéique diluée est concentrée en recouvrant le boudin avec une

solution de saccharose à 50% pendant 2h.

67

2.4.4. Chromatographie d’exclusion moléculaire

Principe

La chromatographie d’exclusion moléculaire diffère des méthodes adsorbantes, au

niveau du qu’elle les interactions protéines - matrice chromatographique ne sont pas

exploitées mais réduites. Elle sépare les protéines en fonction de leur poids moléculaire, où

les petites molécules entrent dans la structure poreuse de la matrice (résine) ce qui engendre

leur retard, alors que les grosses sont progressivement exclues de la phase stationnaire

et laissent la colonne rapidement (Demain et Davies, 1999; Palmer, 2001; Balasubramanian

et al., 2004; Miller, 2005; Koolman et Rohm, 2005).

Mode opératoire

Le gel Sephadex G-100 a été utilisé comme une phase stationnaire (matrice) pendant

la purification de l’extrait enzymatique concentré par chromatographie sur gel de filtration. Ce

gel est formé de dextran: un polymère glucidique constitué de fibres réticulées sous forme de

microbilles poreuses, qui se gonflent considérablement dans l’eau. Il possède un domaine de

fractionnement varie de 4 à 150 kDa.

Une quantité suffisante du gel Sephadex G-100 est gonflée dans un excès de tampon

citrate de sodium (0,1M; pH 5,2) pendant 72h et dégazée à l’aide d’une pompe à vide. Le gel

est ensuite coulé dans une colonne de type Spectra/ChromTM

LC Column (30 x 1,5 cm),

équilibré par la suite avec le même tampon.

Un volume de 0,6ml d’extrait enzymatique concentré est déposé délicatement à la

surface du gel à l’aide d’une baguette en verre. L’élution est réalisée par le tampon citrate de

sodium (0,1M; pH 5,2) à un débit de 16,5 ml/h assuré par une pompe péristaltique. Les éluas

sont recueillis dans un collecteur de fraction à raison de 2 ml/tube. Après le dosage des

protéines par lecture des absorbances à 280 nm, la recherche de l’activité coagulante a été

faite au niveau de chaque tube.

2.4.5. Chromatographie échangeuse d’ions

La chromatographie d’échange d'ions assure la séparation des molécules ionisables,

sur la base des différences dans les propriétés de charge (Culter, 2004 ; Cummins et al.,

2011). Un échangeur d’ions est un polymère insoluble (dextran réticulé, les gels d’agarose,

68

cellulose, polystyrène, …) renferme des groupes ionisables qui lui sont chimiquement liés. On

distingue deux types d’échangeurs d’ions ; les échangeurs cationiques et les échangeurs

anioniques.

Il y a deux manières d’éluer les molécules fixées sur l’échangeur (procédés appelés :

élution par paliers ou par gradient):

Modification du pH de la phase mobile de telle sorte que les molécules qui

sont chargées ne le soient plus ou qu’elles portent une charge du même

signe que l’échangeur d’ions. Il n’y a plus alors d’interaction

électrostatique entre les deux compartiments et les molécules sont éluées.

Addition d’un sel à une concentration croissante qui apporte forcément un

ion de même charge que les molécules fixées, cet ion s’appelle un contre

ion (Sine, 2003 ; Voet et al., 2005).

Mode opératoire

Le Sephadex DEAE-A50 a été utilisé comme une phase stationnaire pendant la

purification de l’extrait enzymatique concentré par chromatographie d’échange d’ions. C’est

un faible échangeur anionique de nature organique à base de polysaccharides réticulés

(dextran), comporte un groupement fonctionnel : le diéthylaminoéthyl –O-C2H4-N-(C2H5)2.

Il est préparé à partir de Sephadex G-50, présente une grande porosité ce qui le rend très

compatible pour la séparation des molécules dont le PM>30 kDa et possède une grande

stabilité de fonctionnement dans la gamme du pH compris entre 2-9 (Doonan, 1996).

Le DEAE-A50 gonflé dans le tampon citrate de sodium (0,1M; pH 5,2) est dégazé

puis coulé dans une colonne Omnifit (15 x 1,5 cm), équilibré par la suite avec le même

tampon. 0,5ml d’extrait enzymatique concentré est appliqué à la surface de la colonne.

Il est connu que le point isoélectrique des protéases acides est compris entre un pH de

3 et 4,5 (Rao et al., 1998). Dans ce cas là, la protéase d’A. niger dans le tampon citrate de

sodium (0,1M; pH 5,2) sera chargée négativement (pH du tampon>pI de la protéase), alors

que l’échangeur sera chargé positivement (pH du tampon<pKa DEAE-A50= 9,5) (Cummins

et al., 2011).

69

Les protéines très négativement chargées seront fortement retenues sur cet échangeur,

les moins chargées seront moins retenues, tandis que les protéines positivement chargées

et neutres seront exclues pendant le premier lavage de la colonne.

Après élimination des protéines non fixées à l’échangeur, les protéines adsorbées sont

éluées en utilisant un gradient linéaire du NaCl allant de 0 à 1M (contre ion est le Cl-). Le

débit d’élution est maintenu constant à 14,7ml/heure. La lecture de l’absorbance des éluas

recueillis est effectuée toujours à 280 nm et l’activité coagulante a été recherchée au niveau de

chaque tube.

2.4.6. Ultrafiltration

Principe

L’ultrafiltration est une méthode de séparation des molécules dissoutes ou en

suspension dans un solvant en fonction de leur taille. Elle utilise des membranes à

perméabilité sélective, qui permettent à toute substance d’une taille inferieure à celle des

pores de la membrane (généralement entre 1 à 20 nm) de passer, alors que les grandes seront

retenues. Une pression est exercée sur la solution à ultrafiltrer par un gaz (généralement

nitrogène ou l’azote) ou par centrifugation.

L’ultrafiltration à petite échelle peut être effectuée dans des concentrateurs à

centrifuger. L’échantillon à concentrer (0,1-1,5ml) est centrifugé dans un tube à filtre qui

retient les molécules dont la taille est plus grande que le diamètre des pores du filtre. La

membrane est conçue pour conserver un petit volume minimum (~10µl), ce qui empêche les

macromolécules de perdre la totalité du tampon et de devenir ainsi dénaturées (Walsh, 2002 ;

Sheehan, 2009; Janson, 2011).

Mode opératoire

Les fractions présentant une activité coagulante sont rassemblées et concentrées par

ultrafiltration dans un tube millipore, ayant une membrane de 10 kDa (laisse passer les

molécules dont le poids moléculaire est inférieur à cette valeur) avec centrifugation

(4000rpm) à 4°C. Le concentré obtenu est conservé jusqu’à une utilisation ultérieure.

70

Rf= Distance parcourue par la protéine/ Distance de migration du bleu de bromophénol

2.4.7. SDS-PAGE (Laemmli, 1970)

Principe

De la même façon qu’un ion est accéléré dans un champ électrique, les protéines, qui

ont une densité de charge non nulle à un pH autre qu’à leur point isoélectrique, vont aussi

déplacer à une vitesse proportionnelle à leur densité de charge. Si on applique un champ

électrique à une solution protéique, les protéines vont migrer à des vitesses différentes vers

l’une ou l’autre des électrodes tout dépend de leurs taille, forme et charge électrique (Skoog

et al., 2003; Hames et al., 2006; Janson, 2011).

Dans les conditions dénaturantes en présence d’un excès en SDS (détergent anionique

puissant), il se fixe sur les protéines et les transforme en poly-anions linéaires due au

dépliement des protéines provoqué par la répulsion électrostatique des molécules de l’agent

dénaturant; éliminant donc les facteurs de séparation basés sur la différence de formes et de

charges. En plus, le β-mercaptoéthanol (agent réducteur) en combinaison avec la chaleur

coupe les ponts disulfures internes des protéines établis par les résidus Cys (structure

quaternaire) (Karp, 2004 ; Koolman et Rohm, 2005; Rosenberg, 2005).

Il existe une relation linéaire entre le logarithme de la masse moléculaire d’une

protéine et sa mobilité électrophorétique dans un gel de poly-acrylamide. Un courbe étalon est

établie afin de déterminer le poids moléculaire de la protéine étudiée avec Log (PM)= f(Rf)

dont le Rf représente le rapport frontal de la protéine considérée:

Mode opératoire

Afin de déterminer le poids moléculaire et la pureté de l’extrait enzymatique

d’A. niger au cours des différentes étapes suivies pendant l’essai de purification,

l’électrophorèse en conditions dénaturantes (SDS-PAGE) sur un gel discontinu a été

appliquée. Les échantillons et les marqueurs de PM, repris deux volumes à un volume dans

le tampon d’échantillon, sont séparés sur un gel de poly-acrylamide constitué d’un gel de

séparation à 10% et d’un gel de concentration à 5%.

71

La migration électrophorétique est réalisée grâce à la cuve d’électrophorèse «Consort

N.V, Maxwell». La révélation des protéines séparées est faite après coloration du gel au

BBC R-250 suivie d’une décoloration par le mélange (méthanol, acide acétique, eau) (voir la

préparation des solutions et des gels : annexe F).

2.5. Méthodes de caractérisation physico-chimique de la protéase d’A. niger

La caractérisation de l’extrait enzymatique consiste à optimiser les paramètres qui

influent sur le lait. Ce sont la température et le pH du lait, la concentration en CaCl2 dans le

lait et la concentration en enzyme.

La mesure de l’activité coagulante est déterminée par la mesure du temps de

coagulation, en faisant varier les valeurs des paramètres étudiés selon les conditions

standards. L’activité coagulante est exprimée en pourcentage (activité relative) par rapport à

la plus forte activité obtenue (temps de coagulation le plus court).

2.5.1. Influence du pH du lait sur l’activité enzymatique

Le pH optimum de l’activité coagulante est déterminé par la mesure du temps de

coagulation du mélange réactionnel à des pH du lait variant de 5 à 8 (écart de 0,5) ajustés par

une solution d’HCl et/ou du NaOH 1N.

2.5.2. Effet de la température du lait

La détermination de la température optimale d’activité enzymatique de l’extrait brut

et partiellement purifié est obtenue par mesure du temps de coagulation du lait incubé à des

températures variant de 30 à 65°C et cela dans les conditions standards de mesure de l’activité

coagulante.

2.5.3. Effet de la concentration en CaCl2

Le calcium est ajouté au lait sous forme du chlorure de calcium ce qui provoque une

baisse de son pH. Il s'agit probablement d'un échange d'ions H+ par Ca

2+ sur les micelles de

caséine. Pour étudier l’influence du calcium ionique seul, on a ramené le lait à un pH fixe de

6,4 ; en modifiant par la suite la concentration du CaCl2 dans le lait du 0,005M à 0,05M avec

un intervalle de 0,01M.

72

2.5.4. Effet de la concentration en enzyme

L’influence de la concentration enzymatique sur l’activité coagulante a été déterminée,

en variant la concentration en protéines de l’extrait enzymatique brut de 58 à 464µg/µl et de

13 à 78µg/µl pour l’extrait enzymatique partiellement purifié.

2.5.5. Etude de la stabilité de la protéase d’A. niger

L’étude de la stabilité des extraits brut et partiellement purifié est déterminée en

fonction des paramètres suivants : la température et le pH, où l’activité coagulante résiduelle

exprimée en pourcentage par rapport à l’activité initiale, est déterminée selon les conditions

standards de mesure.

2.5.5.1. Stabilité thermique

Cette étude est réalisée, en incubant les extraits enzymatiques à des températures

variant de 30 à 65°C dans le tampon citrate de sodium (0,1M; pH 5,2) pendant 60min.

2.5.5.2. Stabilité vis-à-vis du pH

La stabilité vis-à-vis du pH est déterminée par la mesure de l’activité coagulante

résiduelle des extraits enzymatiques brut et partiellement purifié maintenus pendant 24h à

4°C dans le tampon citrate de sodium (0,1M) à des pH variant de 2 à 8.

2.6. Analyse statistique (Gogue, 2004)

2.6.1. Moyenne arithmétique (Χ¯) des valeurs individuelles

Cette fonction mesure la tendance centrale qui représente le centre d'un groupe de

nombres dans une distribution statistique. Elle est calculée selon la formule suivante :

Χ¯= Σxi /n avec Σxi : somme des valeurs individuelles; n : nombres des valeurs.

2.6.2. Ecart type et l’erreur standard à la moyenne (esm)

Pour une distribution donnée, l’écart-type représente la mesure de la dispersion des

données autour de la moyenne. Lorsque cette distribution concerne un échantillon prélevé au

sein d’une population, l’expression correcte de l’écart-type de la moyenne est:

avec esm = σ/ (n : l’effectif d’échantillon) σ =

73

Chapitre III

Résultats & Discussion

74

3- Résultats et discussion

Cette partie expose l’ensemble des résultats obtenus portant sur l’optimisation de la

production de la protéase d’A. niger, la procédure de purification ainsi que l’étude physico-

chimique des extraits enzymatiques brut et partiellement purifié.

3.1. Mise en évidence de l’activité protéolytique

Après revivification et vérification de la souche d’Aspergillus niger, la mise en

évidence de son activité protéolytique a été effectuée par culture sur milieu Czapek-Dox Agar

(modifié) à base de caséine (figure 5) et par fermentation sur milieu solide à base de son de

blé humidifié par une solution minérale (tableau X).

Tableau X : Mise en évidence de l’activité protéolytique d’A. niger par deux méthodes.

Méthode Sur boite de pétri

(Plat Agar) (mm)

Sur milieu solide

(son de blé)

Zone de protéolyse

27

-

Activité protéolytique (µg/h/ml) -

1253,01 ± 145,07

Activité coagulante (US/ml) -

35,7± 3,8

AP

Figure 5: Mise en évidence de l’activité protéolytique d’A. niger sur milieu

Czapek-Dox agar (modifié) à base de caséine (AP : anneau de protéolyse,

culture de 5 jours).

75

y = 0,2102x + 0,1164

R² = 0,989

0

0,15

0,3

0,45

0,6

0,75

0,9

1,05

0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5

Ab

sorb

an

ce (

650 n

m)

Nombre de spores (x106)/ml

L’apparition des zones de protéolyse (anneau clair) autour de la colonie d’A. niger est

le résultat de la réaction d'hydrolyse de la caséine qui donne des acides aminés solubles

utilisables. Le diamètre de cette zone est lié à la quantité des protéases extracellulaires

produite par le champignon.

3.2. Dénombrement des spores

La figure 6 représente la courbe d’étalonnage de l’absorbance à 650nm de la

suspension fongique d’A. niger en fonction du nombre de spores. L’équation de la droite nous

permet de calculer le nombre de spores/ml selon l’expression suivante:

Où Y: absorbance de la suspension fongique à 650nm.

X: nombre de spores/ml.

Un inoculum de 2x106

spores/ml a été utilisé durant les premières étapes

d’optimisation ayant une A650nm= 0,55 ; ce qui nous aide à diminuer le temps des expériences

sans recours à chaque fois à la méthode classique de dénombrement des spores sous le

microscope photonique.

Y = 0,2102X + 0,1164

Figure 6: Courbe d’étalonnage de l’absorbance de la suspension

fongique d’A. niger en fonction du nombre de spores.

76

0

20

40

60

80

100

120

140

SA M-9 SM C. Dox

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Milieu salin

3.3. Optimisation de la fermentation par la méthode classique

3.3.1. Choix du milieu minéral

L’influence de la composition du milieu minéral sur la production de la protéase

d’A. niger a été évaluée par l’utilisation de quatre milieux minéraux différents : solution du

Czapek-Dox (C. Dox), solution M-9, solution du sulfate d’ammonium à 0,05% (SA) et une

solution minérale (SM).

Les résultats illustrés dans la figure 7 montrent que l’addition des sels inorganiques a

un effet distinct sur la production d’enzyme. Les résultats obtenus révèlent que la solution du

Czapek-Dox additionnée au son de blé assure une meilleure production de la protéase

d’A. niger avec une activité coagulante de l’ordre de 112,67±4,95 US/ml et un AC/AP de

2,70. Par contre, la solution du sulfate d’ammonium à 0,05% donne la plus faible activité

(32,736±0,816 US/ml). Tunga et al., (1998) ont trouvé que la solution M-9 permet d’avoir le

maximum d’activité protéolytique de la protéase alcaline produite par Rhizopus oryzae sur

son de blé.

Selon la littérature, des concentrations faibles ou élevées, ainsi que la combinaison

des sels ont des effets remarquables sur les activités métaboliques des microorganismes

puisqu’ils augmentent les rendements de production des métabolites et favorisent la

croissance microbienne (Tunga et al., 1998).

Figure 7: Influence de la composition des milieux salins sur la

production de la protéase d’A. niger.

77

0

20

40

60

80

100

120

15 20 25 30 35 40 45 50

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Température ( C)

3.3.2. Température optimale d’incubation

L'effet de la variation de la température d’incubation sur la production de la protéase

d’A. niger est représenté dans la figure 8. La fermentation réalisée à 30°C représente

l’optimum de la production d'enzyme avec une activité coagulante de 104±1,7 US/ml et un

AC/AP 3,67 ; ce qui reflète la nature mésophile de l’espèce utilisée. Une production plus

faible a été observée à des températures plus basses et plus élevées, associée à une moindre

production de la biomasse et qui s’annule à 45°C.

Cette température optimale est similaire à celles décrites pour Rhizomucor (Preetha

et Banarjee, 1994), Penicillium griseoroseum (Haq et al., 2004), Rhizopus oryzae (Kumar

et al., 2005), A. niger (Wang et al., 2006; Moosavi-Nasab et al., 2010 ) et A. oryzae (Shata,

2005; Vishwanatha et al., 2010) produisant des protéases par fermentation sur milieu solide à

base du son de blé. Du même, d’autres enzymes coagulantes extraites à partir d’Amylomyces

rouxii, Mucor pusillus et Mucor J20 possèdent la même température optimale de production

(Shieh et al., 2009).

La température d’incubation affecte les performances de la fermentation sur milieu

solide ; en raison de son importance dans la croissance des microorganismes et la production

des métabolites (accélère la vitesse de toutes les réactions enzymatiques).

Figure 8 : Influence de la température d’incubation sur la

production de la protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox).

78

0

20

40

60

80

100

120

140

2 3 4 5 6 7 8

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

pH initial du milieu

La production de la protéase d’A. niger à plus basse température est plus avantageuse,

car elle entraîne une baisse des taux d'évaporation ce qui évite l’augmentation de la

température de fermentation pendant la période d’incubation. Mais, des phénomènes inverses

se produisent à des températures élevées: l’élévation de la température dans la masse

fermentable due à un dégagement de la chaleur métabolique, provoque un assèchement de la

culture, une baisse de l’activité de l’eau (aw) et de la disponibilité des éléments nutritifs ce qui

limite l’aération et induit une croissance limitée voir impossible.

3.3.3. pH optimal de la production

Afin d’étudier l’influence du pH initial de la solution saline du Czapek-Dox sur la

production de la protéase d’A. niger, des fermentations sont conduites à la température

optimale mais à différents pH variant de 3 à 7 pendant 3 jours.

La figure 9 montre que la production de la protéase d’A. niger est maximale à

pH 4. Une baisse de la productivité en enzyme est observée si le niveau du pH est supérieur

ou inférieur par rapport à cette valeur. On remarque également que la variation du pH du

milieu minéral (intervalle du pH 5-7) ne provoque pas une grande différence dans les

rendements de production, qui peut être expliquée par l’excellente capacité tampon du son de

blé (ainsi que quelques autres résidus agro-industriels) et par l'utilisation de petites quantités

expérimentales (Sandhya et al., 2005; Chutmanop et al., 2008).

Figure 9: Effet du pH initial du milieu minéral sur la production de

la protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C).

79

Des résultats similaires ont été trouvés par Singh et al., (1994), utilisant la

fermentation sur milieu liquide pour produire la protéase acide d’A. niger. Du même

Mashaly et al., (1981) mentionnent que le maximum de production de la protéase coagulante

de Mucor pusillus s’effectue dans un milieu à pH 3,7.

Par ailleurs, Negi et Banergee, (2010) trouvent que l’optimum de production de la protéase

d’A. awamori est obtenu sur le même substrat humidifié par la solution du Czapeck-Dox à

pH 5,5. De plus, Vishwanatha et al., (2010) et Gais, (2011) rapportent que les optimums du

pH de la production des protéases d’A. oryzae MTTC 5341 et de Rhizopus stolonifer sont 5

et 6 respectivement.

En effet, les activités métaboliques des microorganismes sont très sensibles à la

variation de pH, car il influe fortement sur des nombreux processus enzymatiques ainsi que le

transport de différents éléments nutritifs à travers la membrane cellulaire assurant la

croissance et la production des métabolites (Sandhya et al., 2005; Lazim et al., 2009;

Paranthaman et al., 2009). Ces activités métaboliques conduisent inévitablement à un

changement dans l'équilibre des ions hydrogène et donc du pH du milieu de culture (Elibol

et Moreira, 2005).

3.3.4. Taux d’humidité du substrat

Un niveau d'humidité de 39,21% a été trouvé optimal pour la production de l’enzyme

coagulante d’A. niger sur son de blé (160±3,512 US/ml). La figure 10 montre qu’à des

quantités en eau supérieures à l'optimum souhaité, l’activité d’enzyme est affectée de manière

significative.

Selon les travaux de Battaglino et al., (1991), un taux d’humidité compris entre

35-40% est optimal pour la production de la protéase d’A. oryzae sur le son de riz. Moosavi-

Nasab et al., (2010) ont trouvé que les meilleures activités coagulantes des extraits

enzymatiques produites par A. niger et A. oryzae s’effectuent à un taux d’humidité de 30%

sur son de blé. Un taux plus faible que ces valeurs déjà mentionnées, a été utilisé pour

produire la protéase du Mucor circinelloides (un taux d’humidité de 20%) (Sathya et al.,

2009). D’après les résultats obtenus par Chutmanop et al., (2008) et Sumantha et al., (2006),

les deux espèces fongiques A. oryzae et Rhizopus microsporus recommandent des taux

d’humidité de l’ordre de 44,44% et 50% afin d’avoir les meilleures productivités en protéases.

80

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

35 40 45 50 55 60 65 70 75

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Taux d'humidité (%)

La teneur initiale d’humidité en SSF est un facteur crucial qui affecte à la fois la

croissance microbienne et les rendements en produits. Elle se varie pendant la fermentation

suite à l’évaporation causée par la chaleur métabolique, à l’hydrolyse du substrat et à la

production d’eau métabolique (Sumantha et al., 2006; Mukherjee et al., 2008).

L’eau est impliquée dans la croissance cellulaire, les réactions métaboliques, les

activités enzymatiques, le transport des éléments nutritifs, des métabolites extracellulaires

et des gaz au cours de la fermentation solide (milieu de diffusion) et entre également dans la

constitution du matériel biologique (Assamoi et al., 2009).

La faible teneur en eau des cultures solides provoque la diminution de la solubilité du

substrat et son degré de gonflement, ce qui réduit son accessibilité au champignon, mais qui

évite en même temps les contaminations bactériennes exigeant des taux d’humidité plus

importants.

D’autre part, à des teneurs plus élevées, plusieurs phénomènes ont été signalés : la

diminution de la porosité du substrat, la perte de la structure des particules, le développement

de la rigidité ce qui provoque la diminution des échanges gazeux (transfert d’O2 et de CO2)

et l’augmentation de développement du mycélium aérien (Sandhya et al., 2005; Sharma

et al., 2008; Chutmanop et al., 2008; Mahanta et al., 2008; Lazim et al., 2009).

Figure 10: Effet du taux d’humidité initial sur la production de la

protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C, pH4).

81

3.3.5. Concentration optimale d’inoculum

D’après les résultats présentés dans la figure 11, on constate que le maximum de

production de la protéase d’A. niger (AC=149,5±0,27US/ml ; AC/AP=3,81) est obtenu

lorsqu’un inoculum de 106

spores/ml a été ajouté à la culture. Un niveau d'inoculum plus

élevé que l’optimum provoque une diminution de la productivité en enzyme.

Les optimums de production de la protéase alcaline de Rhizopus oryzae (Tunga et al.,

1998) et de l’enzyme coagulante de Rhizopus stolonifer (Gais, 2011) ont été obtenus avec une

taille d’inoculum de 2x106 spores/ml. Selon les travaux d’Ikram-Ul-Haq et al., (2003)

et de Pushpa & Madhava, (2010) ; une concentration d’inoculum varie de 0,5 à 3x106

spores/ml est optimale pour produire la protéase de Rhizopus oligosporus IHS13 par SmF

et d’A. oryzae en SSF respectivement.

Par ailleurs, Sandhya et al., (2005) ; Sathya et al., (2009) mentionnent que la production de la

protéase d’A. oryzae et de Mucor circinelloides est optimale lorsque des concentrations

d’inoculum de l’ordre de 8x108 spores/ml et de 3x10

9 spores/ml ont été appliquées

respectivement.

L’inoculation des cultures solides se fait le plus souvent à partir d’une suspension de

spores qui offert plusieurs avantages par rapport aux cellules végétatives : elles restent viables

plus longtemps que le mycélium, sont moins sensibles aux conditions externes et se

conservent plus facilement.

La taille d'inoculum est un facteur biologique important, qui détermine la production

de biomasse en fermentation. Un inoculum très concentré peut produire une biomasse

excessive conduisant à l’épuisement rapide des nutriments nécessaires à la croissance rapide

de la culture et à la production des métabolites, alors qu’une densité en inoculum plus faible

peut donner une biomasse insuffisante induisant des faibles rendements en produits (Sandhya

et al., 2005; Sabu et al., 2006; Sharma et al., 2008).

82

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Concentration d'inoculum (x106 sp/ml)

3.3.6. Temps d’incubation

Le profil de la production de la protéase d’A. niger et la détermination du temps

d’incubation optimum ont été déterminés par incubation des cultures fongiques dans les

conditions optimales préalablement établies à différents temps allant de 1 à 7 jours.

Le maximum de la production d'enzyme a été observé après 72h de la fermentation

(figure 12). Le même résultat a été obtenu avec A. niger (Moosavi-Nasab et al., 2010)

et A. oryzae (Shata, 2005) sur son de blé, Rhizopus microsporus sur son de riz (Sumantha

et al., 2006) et avec A. clavatus sur milieu liquide (Tremacoldi et al., 2004).

Une diminution progressive de l’activité coagulante a été signalée avec l'augmentation

du temps d'incubation, suggérant clairement le rôle d’enzyme en tant qu’un métabolite

primaire, produit pendant la phase logarithmique de la croissance du champignon afin

d'utiliser les nutriments (protéines) présents dans le substrat solide.

L’incubation au-delà de cette période optimale a montré un déclin rapide dans le

rendement d’enzyme:

Cette diminution était probablement due à l'épuisement des éléments nutritifs à la

disposition des microorganismes;

Figure 11: Influence de la concentration en inoculum sur la production de la

protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C, pH4, TH=39,21%).

83

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

0 24 48 72 96 120 144 168 192

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Temps d'incubation (h)

L’inactivation d’enzyme par d'autres métabolites toxiques libérés dans le milieu;

La croissance active du mycélium, étroitement liée à la période d'incubation et des

conditions de culture, est essentielle pour la production des enzymes extracellulaires

(Sumantha et al., 2006; Paranthman et al., 2009; Lazim et al., 2009).

Conclusion 1

De l’ensemble des résultats obtenus, on déduit que la meilleure production de

l’enzyme coagulante d’A. niger (AC=166 ± 6,3 US/ml ; AC/AP=4,25) a été obtenue en SSF

sous les conditions optimales suivantes:

Solution minérale du Czapek-Dox à pH 4 ;

Taux d’humidité 39,21% ;

Température de la fermentation 30°C ;

La concentration d’inoculum 106 spores/ml ;

Temps d’incubation 72 heures.

Ces conditions expérimentales ont été utilisées pour l’optimisation de la production d’enzyme

coagulante d’A. niger par le plan d’expériences (sauf le cas du taux d’humidité).

Figure 12: Influence du temps d’incubation sur la production de la

protéase d’A. niger (solution Czapek-Dox, 30°C, pH4, TH=39,21%,

106 spores/ml).

84

3.4. Optimisation de la fermentation à l’aide du plan factoriel fractionnaire

Les résultats du plan factoriel fractionnaire 24-1

, élaboré afin de déterminer les

conditions expérimentales assurant une meilleure activité coagulante de la protéase d’A. niger

produite par SSF, sont donnés dans le tableau XI.

Tableau XI: Plan d’expériences et les résultats des activités enzymatiques de la protéase

d’A. niger.

x1 x2 x3 x4 Réponses (variables mesurées)

Facteurs

Expériences

Lait

écrémé

(g)

Caséine

(g)

CaCl2

(g)

Taux

d’humidité

(%)

y1 : AC

(US/ml)

y2 : AP

(μg/h/ml)

AC/AP

1 -1 -1 -1 -1 21,903 731,699 1,8

2 -1 +1 -1 +1 79,189 1514,164 3,14

3 -1 +1 +1 -1 8,823 259,735 2,04

4 -1 -1 +1 +1 30,04 818,639 2,2

5 +1 -1 -1 +1 116,44 1615,078 4,32

6 +1 +1 -1 -1 13,263 467,772 1,7

7 +1 -1 +1 -1 7,957 98,274 4,86

8 +1 +1 +1 +1 52,655 1192,795 2,65

Niveau (-1) 1 1 0,5 35,7

Niveau (+1) 2 2 1 49,7

De ces résultats, on déduit que le maximum d’activité coagulante de la protéase

d’A. niger (116,44 US/ml) a été obtenu dans l’expérience n°5, où la caséine et le CaCl2 sont

dans leur niveau inférieur (1g et 0,5g respectivement), alors que le taux d’humidité du substrat

et la poudre du lait écrémé sont dans leur niveau supérieur (49,7% et 2g respectivement).

La plus faible production a été observée dans l’expérience n°7 (7,957 US/ml),

probablement due au faible taux d’humidité utilisé mais aussi à la quantité du CaCl2 dans le

milieu. Les mêmes observations concernent l’activité protéolytique de l’enzyme.

Vue l’intervalle de la réponse obtenu (7,957 US/ml - 116,44 US/ml), on constate que

l’ensemble des facteurs choisis affecte la production de la protéase d’A. niger. Mais, afin de

déterminer quels sont les facteurs qui présentent une influence significative ou non, il est

nécessaire de traiter de manière statistique les résultats obtenus (calcul de la variance).

85

3.4.1. Traitement statistique des résultats

L’analyse statistique et la modélisation des résultats expérimentaux à l’aide du logiciel

« Minitab 15 » ont permis de mesurer l’effet de chaque facteur par le calcul du coefficient de

corrélation et son niveau de signification sur chaque réponse par la mesure de la probabilité

(P):

1). Le principe d’exploitation consiste à calculer les coefficients du modèle

polynomial (coefficient de corrélation); plus sa valeur absolue est élevée, plus le terme

correspondant (facteur simple ou interaction) a une influence importante sur la réponse

étudiée. S’il est faible, il a peu ou pas d’effet. S’il est négatif, dans ce cas l’augmentation de la

valeur du facteur entraîne une diminution de la réponse.

2). La signification statistique est déterminée grâce au test de probabilité (P):

P<0,3: le résultat est significatif, donc le facteur est retenu;

P>0,3: le résultat est non significatif, donc le facteur ne présente pas un effet

important sur la réponse ce qui l’exclue de l’étude.

3.4.2. Effet des facteurs sur l’activité coagulante (AC)

La modélisation permet d’exprimer l’effet des 4 facteurs testés sur la production

d’enzyme coagulante traduite par la mesure de l’activité coagulante, sous forme d’un modèle

mathématique; la régression linéaire multiple (modèle complet) suivante:

Tableau XII: Analyse de variance des facteurs du plan factoriel fractionnaire 24-1

: le cas

d’activité coagulante.

Variables Coefficient de

corrélation

Somme des

carrés

ddl T P Significativité

Constante 41,3 - - 4,87 0,017 -

Lait écrémé (A) 6,295 317,0 1 0,74 0,512 Non

Caséine (B) -2,801 62,8 1 -0,33 0,763 Non

CaCl2 (C) -16,415 2155,6 1 -1,94 0,148 Oui

Taux d’humidité (D)

28,297 6405,8

1 3,34 0,044 Oui

AC (US/ml) = 41,3 + 6,30 A - 2,80 B - 16,4 C + 28,3 D…..[1]

86

Du tableau XII, on constate que:

Le taux d’humidité (D): ce facteur a un coefficient de corrélation de +28,297 ;

ce qui reflète l’influence importante sur la production de la coagulase

d’A. niger, traduite par son effet significatif (PD=0,044 < 0,3).

Le CaCl2 (C): il présente un coefficient de corrélation négatif -16,415, où

l’augmentation de sa quantité dans le milieu provoque une diminution de la

production d’enzyme. Cette influence est significative du fait que

PC=0,148 < 0,3.

La poudre du lait écrémé (A) et la caséine (B) possèdent des coefficients de

corrélation faibles (6,295 et -2,801 respectivement), donc ces deux facteurs

n’ont pas des effets sur la réponse ou ils sont très faibles. Une conclusion

confirmée par le test de probabilité (PA=0,512 et PB=0,763 > 0,3) ; une

influence non significative sur la réponse ce qui les exclut de l’étude.

La modélisation confirme les résultats du tableau XI; le milieu optimal pour

l’activité coagulante correspond à celui utilisé dans l’expérience n°5. Le

modèle complet est significatif (P=0,147).

Il est connu que la caséine et la poudre du lait écrémé sont des inducteurs de la

synthèse des enzymes coagulantes (Silveira et al., 2005; Dutt et al., 2009). De ce fait,

l’obtention d’une activité coagulante plus importante avant cette période d’incubation

(72heures) est possible.

Dans une étude similaire, Silveira et al., (2005) ont trouvé que l’activité coagulante de la

protéase produite par Mucor miehei par SSF à base du son de blé additionné de 2g de

caséine/g du substrat solide, s’améliore après 48h d’incubation au lieu de 72h par

comparaison avec le témoin (milieu sans caséine).

De plus, la valeur négative du coefficient de corrélation du facteur caséine indique que

l’augmentation de sa concentration dans le milieu provoque une diminution de l’activité

coagulante, ce qui reflète la répression catabolique induite par la caséine. La même

observation a été signalée par Silveira et al., (2005), quand la concentration en caséine est

supérieure à 2g/g du son de blé.

87

En conclusion, l’application du plan factoriel fractionnaire 24-1

permet d’avoir une

production plus faible en protéase par rapport à celle obtenue avec la méthode d’un seul

facteur à la fois (166±6,3 US/ml), probablement due au choix des facteurs et de leurs

domaines de variation, d’où la nécessité d’une maîtrise plus rigoureuse des plans

d’expériences ainsi que la disposition d’un ensemble de données établie à partir des

expériences préliminaires. Mais, la méthode permet une réduction importante du nombre

d’expériences (ici de moitié) et la modélisation du phénomène.

3.4.3. Effet des facteurs sur l’activité protéolytique (AP)

L’équation de régression (modèle complet) qui exprime l’effet des 4 facteurs testés sur

l’activité protéolytique de la protéase d’A. niger est la suivante :

Tableau XIII: Analyse de variance des facteurs du plan factoriel fractionnaire 24-1

: le cas

d’activité protéolytique.

Variables Coefficient de

corrélation

ddl T P Significativité

Constante 837,27 - 11,44 0,001 -

Lait écrémé (A) 6,21 1 0,08 0,938 Non

Caséine (B) 21,35 1 0,29 0,790 Non

CaCl2 (C) -244,91 1 -3,35 0,044 Oui

Taux d’humidité (D)

447,90 1 6,12 0,009 Oui

Les résultats illustrés dans le tableau XIII indiquent un effet positif du lait écrémé, de

la caséine et du taux d’humidité sur l’activité protéolytique de la protéase d’A. niger, traduit

par leurs coefficients de corrélation positifs (6,21 ; 21,35 ; 477,9 respectivement). Cela montre

que leur présence à la concentration supérieure entraîne une augmentation de l’activité

protéolytique de la protéase.

L’effet du CaCl2 ajouté au milieu de fermentation est négatif (coefficient de

corrélation=-244,91); dont la concentration élevée entraîne la diminution d’activité

protéolytique. Seuls le taux d’humidité et la concentration en CaCl2 dans le milieu ont des

AP (μg/h/ml) = 837 + 6,2 A + 21,3 B - 245 C + 448 D…..[2]

88

effets significatifs (PC=0,044, PD=0,009). Le modèle complet est hautement significatif

(P=0,034).

Il faut bien comprendre qu'une expérience factorielle n'a pas pour but de montrer que

certains facteurs ont une influence plus grande que d'autres (il y’a toujours des différences

entre les effets), mais le l’objectif réel est d'identifier des facteurs qui permettent d'améliorer

un processus.

De plus, il est important de signaler que le modèle mathématique obtenu ne peut être

utilisé qu'à l'intérieur du domaine d'étude ; toute extrapolation est très risquée, car elle pourrait

apporter des résultats bien différents de ceux attendus.

Conclusion 2

L’application du plan factoriel fractionnaire 24-1

à l’optimisation de la production de la

protéase d’A. niger, nous permet de déterminer les influences significatives de la teneur en

humidité du substrat et de la quantité en CaCl2 dans le milieu et d’exclure l’importance des

autres facteurs du plan d’expériences (la quantité du lait écrémé et celle de la caséine), ainsi

que la modélisation de la production.

Cette étape d’optimisation permet d’avoir une activité coagulante de 116,44 US/ml

et un rapport AC/AP de 4,32 ; obtenus en appliquant les conditions expérimentales

préalablement optimisées par la méthode classique (un facteur à la fois), mais avec un taux

d’humidité de 46,7% et en présence de CaCl2, la caséine et la poudre du lait écrémé

additionnés au milieu de fermentation avec les concentrations suivantes: 0,5g ; 1g et 2g/10g

de son de blé respectivement.

3.5. Purification partielle de la protéase d’A. niger

3.5.1. Précipitation d’extrait enzymatique au sulfate d’ammonium

D’après le tableau XIV, on constate que la précipitation des protéines d’extrait brut

d’A. niger au sulfate d’ammonium avec un taux de saturation à 80%, donne la meilleure

activité coagulante (62,84±1,008 US/ml) au niveau du culot avec l’absence de cette dernière

au niveau de surnageant. À ce taux de saturation, 35,5% de protéines sont précipitées par

rapport à l’extrait brut.

89

Le même résultat a été obtenu par Abdellaoui, (2007); Kumar et al., (2008); Gais,

(2011) et Nouani et al., (2011), lors d’étude des protéases coagulantes produites par A. niger,

Synergistes sp., Rhizopus stolonifer et Mucor pusillus respectivement.

Tableau XIV : Précipitation de l’extrait enzymatique brut d’A. niger au sulfate d’ammonium.

D’autres taux de saturation situés dans l’intervalle 60-70% sont utilisés pour précipiter

les protéases coagulantes des grains d’albizia et de tournesol (Egito et al., 2007), ainsi que

celle produite par Centaurea calcitrapa (Raposo et Domingos, 2009).

Il faut signaler que les autres méthodes de précipitation des protéines (par des alcools,

des solvants organiques ou par le polyéthylène glycol) sont utilisables pour précipiter les

protéases, mais qui nécessitent des conditions rigoureuses afin d’éviter leur dénaturation

(Sine, 2003; Sumantha et al., 2006).

3.5.2. Chromatographie d’exclusion moléculaire

La figure 13 représente le profil d’élution sur gel Sephadex G-100 de l’extrait

enzymatique brut d’A. niger concentré par dialyse après précipitation au sulfate d’ammonium

à 80% de saturation. Il est caractérisé par la présence d’un seul pic qui exprime l’activité

coagulante et de deux pics qui représentent les protéines de l’extrait enzymatique brut

concentré.

Abdellaoui, (2007); Nouani et al., (2011) et Gais, (2011) ont trouvé presque des

profils d’élution similaires après la gel filtration des extraits enzymatiques concentrés produits

par A. niger, Mucor pusillus et Rhizopus stolonifer sur gel Sephadex G-75 et G-100

respectivement.

Des représentations graphiques obtenues après chromatographie sur gel filtration des

extraits enzymatiques bruts ou concentrés et qui exposent la présence d’un seul pic d’activité

coagulante comme dans notre cas, ont été signalées par certains chercheurs: Poza et al.,

Taux de saturation en

(NH4)2SO4 (%)

Activité coagulante

(US/ml)

Dans le surnageant Dans le culot

40 19,58± 0,48 15,3±0,266

60 8,85± 0,124 38,4±1,440

80 Absence 62,84±1,008

90

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

1,8

2

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60A

ctiv

ité

coagu

lan

te (

US

/ml)

Ab

sorb

an

ce (

280 n

m)

N de fraction

Absorbance (280nm)

Activité coagulante (US/ml)

(2003) lors de purification de l’enzyme coagulante de Myxococcus xanthus 422 sur gel

Sepharyl S-200; Siala et al., (2009) et Vishwanatha et al., (2009), après séparation des

différentes fractions des extraits coagulantes produites par A. niger et A. oryzae sur gel

Sephadex G-75.

Du même, Fernandez-Lahore et al., (1999) et El-Bendary et al., (2007) trouvent que

l’activité coagulante des protéases élaborées par Mucor sp. et Bacillus sphaericus se présente

sous la forme d’un seul pic après chromatographie sur gel de filtration des fractions obtenues

par élution à travers des échangeurs ioniques.

3.5.3. Chromatographie d’échange d’ions

La chromatographie d’échange d’ions a été réalisée sur un échangeur anionique faible

(DEAE-A50), en utilisant l’extrait brut concentré par dialyse afin de comparer l’efficacité de

purification des deux méthodes chromatographiques.

D’après le profil d’élution illustré dans la figure 14, on observe la présence de

plusieurs pics qui représentent les protéines d’extrait enzymatique et d’un seul pic actif:

Figure 13: Profil d’élution sur Sephadex G-100 de l’extrait enzymatique précipité

(80%) d’A. niger [colonne (1,5x30 cm), tampon citrate de sodium (0,1M; pH 5,2),

débit 0,275ml/min].

91

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80

Act

ivit

é co

agu

lan

te (

US

/ml)

Ab

sorb

an

ce (

280n

m)

NaC

l (m

ole

/l)

N de fraction

Absorbance (280nm)

NaCl (M)

Activité coagulante (US/ml)

En effet, les premiers pics obtenus (fractions 4-27) représentent les protéines

qui sont éluées au début de la chromatographie en utilisant le tampon citrate

de sodium seul (0,1M ; pH 5,2), indiquant que ces protéines sont soit neutres

soit possèdent une charge du même signe que l’échangeur anionique (charge

positive), ce qui les empêche d’établir des interactions avec ce dernier.

L’utilisation d’un gradient de concentration 0-1M du NaCl préparé dans le

même tampon précédemment décrit, permet d’éluer les autres fractions

protéiques restantes, y comprise la protéase coagulante d’A. niger qui

correspond au cinquième pic du profil, éluée avec le gradient NaCl à une

concentration de 0,36M.

Les trois derniers petits pics apparus après celui de la protéase, représentent

les protéines qui sont les plus fortement retenues sur l’échangeur, car elles

font intervenir plus des liaisons électrostatiques, ce qui demande une

concentration en sel plus importante pour les éluer.

Figure 14 : Profil d’élution sur DEAE- A50 de l’extrait enzymatique précipité

(80%) d’A. niger [colonne (1,5x15 cm), tampon citrate de sodium (0,1M; pH 5,2);

débit 0,245 ml/min].

92

Notre résultat est en accordance avec ceux obtenus par El-Bendary et al., (2007);

Siala et al., (2009) et Nouani et al., (2011), où un seul pic d’élution doué d’activité

coagulante est obtenu après purification sur DEAE-Sephadex A-25, CM-Sephadex C-50

et QEAE-Sephadex A-50 des extraits enzymatiques du Bacillus subtilis, d’A. niger et du

Mucor pusillus respectivement. Poza et al., (2003) rapportent que la protéase de Myxococcus

xanthus 422 présente deux pics d’activité coagulante après purification sur DEAE-Biogel A.

Afin d’estimer de manière quantitative l’efficacité de purification de chaque méthode

appliquée pendant notre démarche expérimentale, les paramètres de purification ont été

déterminés (tableau XV).

Tableau XV : Paramètres de purification de la protéase d’A. niger.

D’après les résultats obtenus, on note une diminution remarquable de la teneur en

protéines totales au cours de la purification, qui passe de 52,65mg pour l’extrait brut à 0,66mg

pour l’extrait purifié par DEAE-A50. La même remarque concerne l’activité coagulante qui

diminue de 5237,5 US à 522 US obtenue avec la protéase purifiée.

Par contre, l’activité spécifique augmente avec chaque étape de purification. Elle passe

de 99,477US/mg pour l’extrait enzymatique brut à 790,9 US/mg dans le cas de l’extrait

purifié obtenu par chromatographie échangeuse d’ions sur DEAE-A50, ce qui reflète une

augmentation d’environ 8 fois avec des pertes en rendements d’activité coagulante jusqu’à

10 % obtenu à la fin de la purification.

Étapes de

purification

Protéines

totales

(mg)

Activité

totale

(US)

Activité

spécifique

(US/mg)

AC/AP Facteur de

purification

Rendement

(%)

Extrait brut 52,65

5237,5 99,477 4,25 1 100

Précipitation

à 80%

10,033 2241,44 223,43 5,22 2,246 42,80

DEAE-A50

(après dialyse)

0,66

522 790,90 14,22 7,95 9,97

Filtration sur

gel

1,33 226,152 170,04 4,757 1,709 4,317

93

Un facteur de purification de 2,246 a été obtenu après précipitation de l’extrait

enzymatique brut au sulfate d’ammonium. Selon la littérature, le fractionnement par

l’augmentation de la teneur en sel conduit généralement à un facteur de purification compris

entre 2 et 5, ce qui constitue une limitation de l’usage du sulfate d’ammonium à une étape de

concentration qui facilite les autres étapes ultérieures de la purification (Sine, 2003).

Le dosage de l’activité protéolytique selon la méthode d’Anson, (1938) modifiée par

Mechakra et al., (1999) nous permet de calculer le rapport AC/AP. D’après le tableau XIV, ce

rapport s’améliore avec les étapes de purification (de 4,25 à 14,22), suite à la diminution de

l’activité protéolytique probablement due à l’élimination des protéases non spécifiques

pendant la purification.

Le facteur de purification obtenu pour la protéase d’A. niger (7,95) est supérieur à

ceux rapportés par Preetha & Boopathy, (1997) et Siala et al., (2009), qui ont obtenu des

facteurs de purification de 5,3 et 3,55 concernant la protéase de Rhizomucor miehei NRRL

3500 et d’A. niger I1 respectivement. Alors qu’il est inférieur par rapport au résultats trouvés

par El-Bendary et al., (2007) et Nouani et al., (2009), travaillant sur la purification des

enzymes coagulantes produites par Bacillus sphaericus et Mucor pusillus respectivement

(le facteur de purification trouvé est 13).

Conclusion 3

La précipitation de l’extrait enzymatique brut par le sulfate d’ammonium à 80% de

saturation a permis d’avoir un facteur de purification de 2,246 et un rendement d’activité de

42,8%, ce qui limite l’utilisation de la précipitation fractionnelle à une étape de concentration.

Un seul pic doué d’activité coagulante a été obtenu après la purification du l’extrait

brut concentré en appliquant séparément deux méthodes chromatographiques : sur gel

filtration et la chromatographie d’échange d’ions.

Une activité spécifique de 790,9 US/mg (une augmentation de 3,54 fois par rapport à

l’extrait précipité), un facteur de purification de 7,95 et un rendement en activité coagulante

de 9,97% ont été obtenus après purification du précipité par chromatographie échangeuse

d’ions sur DEAE-A50.

94

y = -1,053x + 5,197

R² = 0,989

4,5

4,6

4,7

4,8

4,9

5

5,1

0,05 0,15 0,25 0,35 0,45 0,55 0,65 0,75

Log P

M (

Da)

Rapport frontal (Rf)

3.5.4. SDS-PAGE

Les échantillons et les marqueurs de PM, repris dans le tampon d’échantillon, sont

séparés sur un gel de poly-acrylamide discontinu, constitué d’un gel de séparation à 10%

et d’un gel de concentration à 5%.

L’estimation du poids moléculaire de la protéase d’A. niger est réalisée par

extrapolation de son rapport frontal (0,4925) sur une courbe étalon préétablie avec des

marqueurs protéiques de poids moléculaire connue (figure 15).

A partir du profil électrophorétique obtenu (figure 16) et par référence au courbe

étalon des marqueurs de poids moléculaire, on constate que la protéase purifiée d’A. niger

est une protéine monomérique d'un poids moléculaire de 47,7 kDa. Ce résultat est très proche

de celui rapporté par Abdellaoui, (2007) pour la même protéase dont le poids moléculaire a

été trouvé 48 kDa et par Park et al., (2000), concernant l’enzyme coagulante extraite à partir

des grains de tournesol qui présente un poids moléculaire de 47,6 kDa.

Figure 15 : Courbe étalon des marqueurs de poids moléculaire : Glyceraldéhyde-3-phosphate

déshydrogénase (36 kDa) ; Ovalbumine (45 kDa) ; Glutamique déshydrogénase (55 kDa) ;

Sérum Albumine Bovine (66,2 kDa); Phosphorylase B (97,4 kDa); β-Galactosidase

(116,25 kDa) ; Myosine (200 kDa) établie en conditions dénaturantes (SDS-PAGE).

95

Poza et al., (2003) ; Gais, (2011) ; Vishwanatha et al., (2009) ; Siala et al., (2009)

et Kumar et al., (2008) rapportent que les protéases de Myxococcus xanthus 422, de Rhizopus

stolonifer, d’A. oryzae, d’A. niger I1 et de Synergistes sp. ont des poids moléculaires de 40,

43, 47, 50 et 60 kDa respectivement.

En plus, les travaux de Bosmann, (1973) sur les protéases produites par A. niger permettent

d’isoler une protéinase acide constituée de deux sous unités de 49 et 56 kDa après purification

par chromatographie d’exclusion moléculaire sur Shephadex G-100. Deux protéases acides

produites par A. oryzae sur son de blé possèdent des poids moléculaires de 63 et 32 KDa

ont été purifiées par Tsujita et Endo, (1976).

Figure 16 : Profil électrophorétique des extraits enzymatiques d’A. niger au cours des

étapes de purification sur SDS-PAGE.

Ligne 1: Extrait enzymatique brut.

Ligne 2: Extrait précipité au sulfate d’ammonium à 80 % de saturation.

Ligne 3: Extrait précipité concentré par dialyse.

Ligne 4: Fraction coagulante après gel de filtration.

Ligne 5: Fraction coagulante après DEAE-A50.

Ligne 6: Marqueurs de poids moléculaire Glyceraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase (36 kDa) ;

Ovalbumine (45 kDa) ; Glutamique déshydrogénase (55 kDa) ; Sérum Albumine Bovine (66,2 kDa);

Phosphorylase B (97,4 kDa); β-Galactosidase (116,25 kDa) ; Myosine (200 kDa).

96

En comparant les résultats de l’électrophorèse des fractions coagulantes obtenues

séparément par les deux méthodes chromatographiques, il ressort que l’utilisation de la

chromatographie d’échange d’ions comme première étape de purification après la

précipitation au sulfate d’ammonium à 80% ; assure une meilleure purification que celle

obtenue avec la chromatographie sur gel de filtration dans les mêmes conditions

expérimentales (on observe une succession de bandes dans la fraction active issue du

Sephadex G-100 et une seule bande homogène dans la fraction coagulante obtenue sur

DEAE- Sephadex A-50).

La faible efficacité de purification de la première méthode chromatographique

appliquée (la gel filtration) peut être due aux conditions expérimentales (débit d’élution, la

colonne, la qualité du gel). Mais d’une façon générale, la littérature limite l’utilisation de cette

méthode en dernier lieu après d’autres procédés de purification (Singh et al., 2007).

3.5.5. Activité protéolytique sur gel de poly-acrylamide (zymography)

L’activité protéolytique sur gel de poly-acrylamide à base de gélatine (0,1%) de

l’extrait enzymatique purifié est représentée dans la figure 17. L’activité enzymatique est

apparue comme une seule bande translucide sur un fond bleu, ce qui indique que la protéase

d’A. niger est active sous sa forme monomérique, où la possibilité de présence des formes

pro-enzymes (zymogènes) est éliminée. De plus, le poids moléculaire de l’enzyme coagulante

obtenu par la SDS-PAGE est confirmé par cette technique.

Notre résultat est en accordance avec ceux obtenus par Kumar et al., (2008); Siala

et al., (2009); Vishwanatha et al., (2009) et par Raposo & Domingos, (2009), lors de l’étude

des protéases acides purifiées obtenues à partir du Synergistes sp., A. niger I1, A. oryzae

MTCC 5431 et Centaurea calcitrapa respectivement.

97

3.6. Caractérisation physico-chimique de la protéase d’A. niger

3.6.1. pH optimum

L’influence du pH du lait sur l’activité coagulante de la protéase d’A. niger est

illustrée dans la figure 18. Les résultats obtenus montrent une activité coagulante maximale à

pH 5 pour les deux extraits brut et partiellement purifié. Cette activité diminue

progressivement avec l’augmentation du pH du lait jusqu’à l’inactivation totale à pH 7 dans

le cas d’enzyme partiellement purifié et à 7,5 pour l’extrait brut.

Plusieurs travaux indiquent que la diminution du temps de coagulation est plus rapide

au début d’acidification que plus tard, car elle favorise l’agrégation des micelles suite à la

diminution de leur stabilité, due à la neutralisation des charges négatives et à l’augmentation

de la concentration du calcium dissout (Chazarra et al., 2007). De la figure 18, on constate

que nos résultats sont en accord avec ces travaux, du fait que le temps de coagulation diminue

plus rapidement entre le pH 5 et 6 que dans l’intervalle de 6,5-7,5.

Figure 17 : Activité protéolytique de la protéase purifiée d’A. niger

par zymography.

98

Le même résultat a été trouvé par Negi et Banerjee, (2009) lors d’étude de la protéase

acide produite par A. awamori sur milieu solide après purification par deux méthodes

chromatographiques ; gel de filtration et l’échangeuse d’ions. La caractérisation des enzymes

coagulantes produites par Rhizopus oryzae (Kumar et al., 2005), Thermoascus auranticus

(Merheb et al., 2007), Rhizomucor miehei (Preetha et Boopathy, 1997), Thermomucor

indicae-seudaticae N31 (Merheb-Dini et al., 2010) et par A. niger MC4 (Channe et Shewale,

1998), indique des pH optimums d’activité coagulante compris entre 5,5 et 5,8.

Chaque enzyme possède un pH optimal auquel la vitesse de la réaction catalysée est

maximale. Des légères variations du pH autour de cette valeur entraînent une diminution de

l’activité enzymatique, en raison des modifications de l’ionisation des groupements compris

dans le site actif de l’enzyme. Des déviations plus importantes du pH, conduisent à dénaturer

l’enzyme en modifiant l’ionisation des acides aminés et en rompant les interactions non

covalentes maintenant sa structure tridimensionnelle (Hames et al., 2006).

Figure 18 : Effet du pH du lait sur l’activité coagulante de l’extrait

enzymatique brut et partiellement purifié d’A. niger (température du lait

35°C, concentration en CaCl2 0,01M).

0

20

40

60

80

100

120

4,5 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ela

tiv

e (%

)

pH du lait

Extrait Brut

Extrait partiellement purifié

99

0

20

40

60

80

100

120

25 30 35 40 45 50 55 60 65 70

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ela

tiv

e (%

)

Température ( C)

Extrait Brut

Extrait partiellement purifié

3.6.2. Température optimale d’activité

La figure 19 montre que le maximum d’activité est obtenu à 45°C, comme dans le cas

d’enzyme coagulante produite par A. versicolor (Abdel-Fattah et Saleh, 1988) et par A. niger

(Abdellaoui, 2007 ; Fazouane, 2010). Cette valeur optimale est très proche de celle indiquée

pour la présure animale (42-45°C à pH 6,5) (Kumar et al., 2006 ; Nouani et al., 2009). Une

activité coagulante plus faible a été obtenue avec les autres températures testées et qui

s’annule à 60°C. Du même la présure animale du veau devient inactive à des températures

supérieures à 56°C (Moschopoulou et al., 2006).

Les températures optimales d’activité des enzymes coagulantes varient selon les

espèces fongiques : 37°C pour la coagulase produite par Myxococcus xanthus 422 (Poza et al.,

2003), 40°C pour la protéase d’A. clavatus (Tremacoldi et al., 2004), 50°C pour celle

d’A. awamori (Negi et Banergee, 2009), 55°C dans le cas des enzymes coagulantes extraites

à partir d’A. niger MC4 (Channe et Shewale, 1998) et d’A. oryzae MTCC 5431 (Vishwanatha

et al., 2010). Certaines enzymes coagulantes sont plus actives à des températures plus élevées

(60°C) telles que celles produites par Rhizopus oryzae, Cryptococcus albidus et Penicillium

oxalicum (Kumar et al., 2004).

Figure 19 : Influence de la température du lait sur l’activité coagulante

de l’extrait enzymatique brut et partiellement purifié d’A. niger

(pH du lait 6,4 ; concentration en CaCl2 0,01M).

100

L’élévation de la température de la réaction, augmente l’énergie calorique des

molécules de substrat. Ceci accroît la proportion des molécules avec une énergie suffisante

pour surmonter la barrière d’activation qui fait augmenter la vitesse de la réaction.

D’un autre côté, à de plus haute température, une augmentation de la rupture des

multiples faibles interactions non covalentes qui habituellement stabilisent la structure

tridimensionnelle, est considérable. Ce qui conduit à la dénaturation d’enzyme. En plus,

même des petites modifications dans la conformation spatiale, peuvent altérer la structure du

site actif d’enzyme et conduire à une diminution de son activité catalytique (Hames et al.,

2006).

3.6.3. La concentration optimale en CaCl2

La figure 20 montre que l’activité coagulante de l’enzyme est optimale à une

concentration en CaCl2 de 0,04 M. Une diminution de l’activité à des concentrations plus

élevées à cette valeur peut être expliquée par l'augmentation de la force ionique dans le lait

oupar l’augmentation de la charge positive des micelles de caséine (Kumar et al., 2005;

El-Bendary et al., 2007; Merheb-Dini et al., 2010).

Un comportement similaire a été rapporté par Sardinas, (1968) et par Merheb-Dini

et al., (2010) qui montrent que les protéases coagulantes produites par Endothia parasitica

et Thermomucor indicae-seudaticae N31 respectivement, présentent la même réponse à la

concentration en calcium avec une activité maximale à 0,04 M de CaCl2. Vairo-Cavalli et al.,

(2005), étudiant l'effet de la concentration de CaCl2 dans le lait sur l'activité de la protéase

coagulante produite par les fleurs du Silybum marianum, ont également constaté un pic de

coagulation maximal à 0,03M de CaCl2 proche de 0,04M.

Il est très connu que le calcium joue un rôle important dans l’agrégation des caséines

au cours de la phase non-enzymatique de la coagulation du lait. Il se combine avec la

para-caséine par des ponts calciques et provoque la neutralisation des résidus négatifs des

micelles pour former un caillé (Merheb-Dini et al., 2010).

101

3.6.4. La concentration en extrait enzymatique

Les résultats obtenus dans la figure 21, indiquent la présence d’une relation entre

l’activité coagulante et la concentration en enzyme qui s’améliore de manière proportionnelle

avec l’augmentation de la concentration. On note également l’absence de palier correspondant

à la concentration saturante en enzyme. Chazarra et al., (2007) ; Nouani et al., (2009) ont

observé le même comportement avec les protéases extraites à partir des fleurs de Cynara

scolymus et du latex de Ficus carica respectivement.

Figure 20 : Influence de la concentration en CaCl2 sur l’activité coagulante

de l’extrait enzymatique brut et partiellement purifié d’A. niger

(température 35°C, pH du lait 6,4).

0

20

40

60

80

100

120

0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ela

tiv

e (%

)

CaCl2 (mole/l)

Extrait Brut

Extrait partiellement purifié

102

0

20

40

60

80

100

120

0 0,058 0,116 0,174 0,232 0,29 0,348 0,406 0,464

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ela

tiv

e (%

)

Extrait brut (mg/ml)

(a)

0

20

40

60

80

100

120

0 0,013 0,026 0,039 0,052 0,065 0,078

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te rela

tiv

e (%

)

Extrait partiellement purifié (mg/ml)

(b)

3.6.5. Etude de la stabilité de la protéase d’A. niger

3.6.5.1. Stabilité thermique

Les résultants de la figure 22, montrent que l’activité coagulante de la protéase acide

d’A. niger est thermiquement stable jusqu’à une température de 45°C. Au-delà de cette

température, une diminution de l’activité est notée jusqu’à l’inhibition totale à 60°C pour

l’extrait purifié et à 65°C pour l’extrait brut, due probablement à la dénaturation de la

structure moléculaire de la protéine.

Figure 21 : Influence de la concentration en extrait enzymatique brut (a)

et partiellement purifié (b) d’A. niger sur l’activité coagulante (température

35°C, pH du lait 6,4 ; concentration en CaCl2 0,01M).

103

La même gamme du stabilité (30-45°C) est indiquée par Kumar et al., (2005);

Abdellaoui, (2007) et par Merheb-Dini et al., (2010) concernant les enzymes coagulantes

d’A. oryzae, d’A. niger et de Thermomucor indicae-seudaticae N31. La protéase d’A. niger

F2078 et celle du Thermoascus auranticus présentent une stabilité thermique dans l’intervalle

compris entre 30 et 60°C (Sigh et al., 1994; Merheb et al., 2007).

La majorité de l'activité coagulante de l’enzyme ajoutée au lait pendant la fabrication

du fromage est perdue dans le lactosérum et seulement 0-15% de l’activité reste dans le caillé.

De plus, cette quantité retenue dans le caillé exerce également une action protéolytique

responsable de la dégradation des caséines pendant la maturation du fromage (la protéolyse

primaire), en particulier durant les premières 24h après l’addition d’enzyme.

Ainsi, les facteurs affectant la rétention de l’activité d’agent coagulant dans le caillé

sont importants et donc, l'utilisation des enzymes coagulantes qui sont plus thermiquement

stables que la présure est contre-indiquée, afin d’éviter un excès d'activité protéolytique dans

le caillé, ce qui engendre la modification de la qualité organoleptique du fromage (Preetha

et Boopathy, 1997 ; Merheb-Dini et al., 2010). Vue le comportement thermique de l’extrait

enzymatique d’A. niger, un essai de fabrication du fromage pourrait être intéressant.

Figure 22: Stabilité thermique des extraits enzymatiques brut

et partiellement purifié d’A. niger après 60min d’incubation à pH 5,2.

0

20

40

60

80

100

120

30 35 40 45 50 55 60 65

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ési

du

ell

e (

%)

Température ( C)

Extrait brut

Extrait partiellement purifié

104

3.6.5.2. Stabilité vis-à-vis du pH

D’après la figure 23, la protéase acide d’A. niger garde son activité coagulante

maximale dans l’intervalle du pH compris entre 3 et 5, après incubation des extraits

enzymatiques pendant 24h à 4°C dans du tampon citrate de sodium (0,1M). L’augmentation

du pH provoque la diminution de l’activité qui disparait à pH 8.

La même réponse vis-à-vis la variation du pH, est obtenue par Singh et al., (1994);

Fernandez-Lahore et al.,(1999) ; Abdellaoui, (2007) et par Merheb-Dini et al.,(2010) lors

d’étude des enzymes coagulantes élaborées par A. niger F2078, Mucor sp., A. niger

et Thermomucor indicae-seudaticae N31 respectivement, présentant une bonne stabilité dans

l’intervalle du pH 3-6.

Figure 23: Stabilité vis-à-vis du pH des extraits enzymatiques brut

et partiellement purifié d’A. niger après 24h d’incubation à 4°C.

0

20

40

60

80

100

120

3 4 5 6 7 8 9

Acti

vit

é c

oa

gu

lan

te r

ési

du

ell

e (

%)

pH

Extrait brut

Extrait partiellement purifié

105

Conclusion 4

Pour que la coagulation du lait par une telle enzyme coagulante soit reproductible, il

est nécessaire de considérer simultanément la température, le pH, la teneur en CaCl2 et la

force de l'enzyme et ce, en relation avec d'autres facteurs tels que la nature du substrat, la

concentration du NaCl,... Puisque ces facteurs sont difficilement dissociables, leur étude

séparée ne peut avoir qu'une importance relative.

Les conditions optimales de l’activité coagulante de l’extrait enzymatique brut

et partiellement purifié ont été déterminées sur le lait écrémé à 10%; elles correspondent

aux paramètres suivants : température de 45°C, pH 5 (protéase acide) et une concentration en

CaCl2 de 0,04M. Ces extraits enzymatiques présentent une stabilité dans la gamme du pH

compris entre 3,0 et 5,0 à 4°C pendant 24 heures dans le tampon citrate de sodium (0,1M)

et une stabilité thermique jusqu’à 45°C pendant 1heure.

106

Références

Bibliographiques

107

Références Bibliographiques

Abarca L. M., Francesc A., José C. and Cabañes J. F. (2004). Taxonomy and significance

of black aspergilla. Antonie van Leeuwenhoek Kluwer, Academic Publisher, 86: 33-49.

Abdellaoui R. (2007). Obtention et caractérisation d’une enzyme coagulant le lait

d’Aspergillus niger isolé du sol de la région de Boumerdès. Mémoire de magister, UMBB,

P.75.

Abdel-Fattah A. F. and Saleh S. A. (1988). Properties of milk-clotting enzyme from

Aspergillus versicolor and isolation of rennin-like enzyme. Journal of Biological Waste, 25:

109-115.

Aftab A., Singh A. and Ward O. P. (2007). Chymostatin can combine with pepstatin to

eliminate extracellular protease activity in cultures of Aspergillus niger NRRL-3. Journal of

Industrial Microbiology and Biotechnology, 34:165-169.

Agrawal D., Patidar P., Banerjee T. and Patil S. (2005). Alkaline protease production by a

soil isolate of Beauveria felina under SSF condition: parameter optimization and application

to soy protein hydrolysis. Process Biochemistry, 40: 1131-1136.

Aguilar C. N., Gerardo G.-S., PLilia A., Raul R.-H., José M.-H. and Juan C.-E. (2008). Perspectives of solid-state fermentation for production of food enzymes. American Journal of

Biochemistry and Biotechnology, 4 (4): 354-366.

Anson M. L. (1938). The estimation of pepsin, trypsin, papain and cathepsin with

haemoglobin. Journal of General Physiology, 19: 446-459.

Arima K., Yu J. and Iwasaki S. (1970). Milk-clotting enzyme from Mucor pusillus var.

Lindt. In: Perlmann G, Lorand L (eds) Methods in enzymology, Academic, New York 19:

446-459.

Assamoi A. A., Destain J. and Thonart P. (2009). Aspects microbiologiques de la

production par fermentation solide des endo-β-1,4-xylanases de moisissures : le cas de

Penicillium canescens. Biotechnol. Agron. Soc. Environ., 13 (2): 281-294.

Atlas R. (1997). Principals of Microbiology. 2ème

Ed Wm.C. Brown Publisher (WCB), P.987.

Bakhtiari M. R., Faezi M. G., Fallahpour M., Noohi A., Moazami N. and Amidi Z.

(2006). Medium optimization by orthogonal array designs for urease production by

Aspergillus niger PTCC5011. Process Biochemistry, 41: 547-551.

Balasubrmanian D., Bryce F. A., Dharmaligam K., Green J. and Kunthla J. (2004). Concepts in Biotechnology. Ed Universities Press, India, P. 486.

Barnali R. B., Ajit B. K. and Manas D. (2008). Production and characterization of

extracellular protease of mutant Aspergillus niger AB100 grown on fish scale. World Journal

of Microbiology and Biotechnology, 24:449–455.

108

Battaglino R. A., Huergo M., Pilosof A. N. and Bartholomei G. B. (1991). Culture

requirements for the production of protease by Aspergillus oryzae in solid- state fermentation.

Applied of Microbiology and Biotechnology, 35: 292-296.

Belitz H.-D., Grosch W. and Schieberle P. (2009). Food chemistry. 4ème

Ed Springer

Verlag Berlin, P.1070.

Bellon-Maurel V., Orliac O. and Christen P. (2003). Sensors and measurements in solid-

state fermentation: a review. Process Biochemistry, 38: 881-896.

Benedykt W. and Katarzyana P. (2008). Regulation of bacterial protease activity. Cellular

& Molecular Biology Letters, 13: 212-229.

Blumenthal, C. Z. (2004). Production of toxic metabolites in Aspergillus niger, Aspergillus

oryzae, and Trichoderma reesei: justification of mycotoxin testing in food grade enzyme

preparations derived from the three fungi. Regul. Toxicol. Pharmacol., 39: 214-228.

Bosmann Bruce H. (1973). Protein catabolism II: Identification of neutral and acidic

proteolytic enzymes in Aspergillus niger. Biochimica et Biophysica Acta (BBA)- Enzymology,

293: 476-489.

Bouchet P., Guignard J. L., Pouchus Y. F. and Villard J. (2005). Les champignons:

mycologie fondamentale et appliquée. 2ème

Ed MASSON, Paris, P.191.

Bouton Y., Guyot P., Dasen A. et Grappin R. (1993). Activité protéolytique de souches de

lactobacilles thermophiles isolées de levains et de Comté : Validation sur mini-fromages des

techniques de laboratoire. Lait, 73: 265-279

Bradford M. M. (1976). A rapid and sensitive method for the quantitation of microgram

quantities of protein utilizing the principle of protein-dye binding. Annals of Biochemistry,

72:248-254.

Brakhage Axel A., Jahn B. and Schmidt A. (1999). Aspergillus fumigatus: biology, clinical

aspects, and molecular approaches to pathogenicity, Volume 2, Ed KARGER, P. 221.

Bruno M. A., Lazza C. M., Errasti M. E., Lopez L. M., Caffini N. O. and Pardo M.F.

(2010). Milk clotting and proteolytic activity of an enzyme preparation from Bromelia

hieronymi fruits. LWT - Food Science and Technology, 43: 695-701.

Celik E. and Calik P. (2004). Bioprocess parameters and oxygen transfer characteristics in

beta-lactamase production by Bacillus species. Biotechnology Progress 20: 491–499.

Chabasse D., Guiguen C. and Contet-Audonneau N. (1999). Mycologie médicale. Ed

MASSON, Paris, P. 320.

Chandan Ramesh C. (2006). Manufacturing yogurt and fermented Milks. 1ère

Ed Blackwell

Publishing, P.364.

Channe P. S. and Shewale J. G. (1998). Influence of culture condition on the formation of

milk-clotting protease by Aspergillus niger MC4. World Journal of Microbiology and

Biotechnology, 14: 11-15.

109

Chazarra S., Sidrach L., Lopez-Molina D. and Rodrıguez-Lopez N. J. (2007). Characterization of the milk-clotting properties of extracts from artichoke (Cynara scolymus,

L.) flowers. International Dairy Journal, 17: 1393–1400.

Chellappan S., Jasmin C., Soorej Basheer M., Elyas K. K., Sarita Bhat G. and

Chandrnasekaran M. (2006). Production, purification and partial characterization of a

novel protease from marine Engyodontium album BTMFS10 under solid state fermentation.

Process Biochemistry, 41: 956-961.

Chutmanop J., Chuichulcherm S., Chisti Y. and Srinophakun P. (2008). Protease

production by Aspergillus oryzae in solid-state fermentation using agro-industrial substrates.

Journal of Chemical Technology and Biotechnology, 83:1012–1018

Coral G., Arikan B., Ünaldi M. N. and Güvenmez H. (2003). Thermostable alkaline

protease produced by an Aspergillus niger strain. Annals of Microbiology, 53 (4): 491-498.

Coulon D., Cabanne C and Fitton V. (2004). Penicillin acylase purification with the aid of

hydrophobic charge induction chromatography. Journal of Chromatography B, 808 (1): 111-

115.

Couto S. R. and Sanromán Á. M. (2006). Application of solid-state fermentation to food

industry- A review. Journal of food Engineering, 76: 291-302.

Culter P. (2004). Protein purification protocols: methods in molecular biology, Volume 244.

2ème

Ed Humana Press, USA, P.484.

Coultate T. P. (2002). Food: the chemistry of its components. 4ème

Ed Royal Society of

Chemistry, England, P. 432.

Cummins P. M., Dowling O. and O’Connor B. F. (2011). Chapters 12: Ion-exchange

chromatography: basic principles and application to the partial purification of soluble

mammalian prolyl oligo-peptidase, from Walls Dermot and Loughran Sinéad T., Protein

Chromatography: Methods and protocols, Methods in Molecular Biology, vol. 681, DOI

10.1007/978-1-60761-913-0_12, 2011.

Dagnelie P. (2000). La planification des expériences : choix des traitements et dispositif

expérimental. Journal de la Société Française de Statistique, 141 (1-2): 5-29.

Demain A. L. and Davies J. E. (1999). Manual of industrial microbiology and

biotechnology, 2ème

Ed American Society for Microbiology Press, Washington, P.810.

DeMan J. M. (1999). Principles of food chemistry. 3ème

Ed An Aspen Publication, USA,

P. 520.

Djekrif-Dakhmoche S., Gheribi-Aoulini Z., Meraihi Z. and Bennamoun L. (2006). Application of statistical design to the optimization of culture medium for α-amylase

production by Aspergillus niger ATCC 16404 grown on orange waste powder. Journal of

Food Engineering, 73: 190-197.

Doonan S. (1996). Protein purification protocols: methods in molecular biology, Volume 59.

Ed Humana Press (USA), P.405.

110

Dutt K., Gupta P., Saran S., Misra S. and Kumar S. R. (2009). Production of milk-clotting

protease from Bacillus subtilis. Applied of Biochemistry and Biotechnology, 158: 761-772.

Egito A. S., Girardet J.-M., Laguna L. E., Poirson C., Molle D., Micloc L., Humbertc

G. and Gaillard J.-L. (2007). Milk-clotting activity of enzyme extracts from sunflower and

albizia seeds and specific hydrolysis of bovine κ-casein. International Dairy Journal, 17: 816-

825.

El-Bendary M. A., Moharam Maysa E. and Ali Thanaa H. (2007). Purification and

characterization of milk-clotting enzyme production by Bacillus sphaericus. Journal of

Applied Sciences Research, 3 (8): 695-699.

Elibol M. and Moreira A. R. (2005). Optimizing some factors affecting alkaline protease

production by a marine bacterium Teredinobacter turnirae under solid-state fermentation.

Process Biochemistry, 40: 1951-1956.

Fang L., Wenquing L., Darin R., Tingyue G. and Murray M.-Y. (1998). Inhibition of

extracellular protease secretion by Aspergillus niger using cell immobilization. Biotechnology

Letters, 20 (6): 539-542.

Fantana C. R., Salvador S. and Monra da Silveira M. (2005). Influence of pectin and

glucose on growth and polygalacturonase production by Aspergillus niger in solid-state

cultivation. Journal of Industrial Microbiology and Biotechnology, 32: 371-377.

FAO (1995). Le lait et les produits laitiers dans la nutrition humaine, Volume 28 de

Collection FAO, Alimentation et Nutrition. Ed Food & Agriculture Organisation., P.271.

Fazouane-Naimi F., Mechakra A., Abdellaoui R., Nouani A., Magagi Daga S., Marou

Alzouma A., Gais S., and Penninckx M. J. (2010). Characterization and cheese-making

properties of rennet-like enzyme produced by a local Algerian isolate of Aspergillus niger.

Food Biotechnology, 24:258-269

Fernandez-Lahore H. M., Auday R. M., Fraile E. R., Biscoglio de Jimenez M., Bonino L.

Pirpignani, Machalinski C. and Cascone O. (1999). Purification and characterization of an

acid proteinase from mesophilic Mucor sp. solid-state cultures. Journal of Peptides Research,

53: 599-605.

Fox Patrick F., McSweeney Paul H. K., Cogan T. M. and Guinee T. P. (2004). Cheese:

chemistry, physics and microbiology: general aspects Volume 1. 3ème

Ed Elsevier Academic

Press, London, P. 640.

Fox Patrick F., Timothy Guinee P., Cogan T. M. and McSweeney Paul L. H. (2000). Fundamentals of cheese science. Ed An Aspen Publication, USA, P. 587.

Gais S. (2011). Optimisation de la production de la protéase de Rhizopus stolonifer sur

milieu solide: purification et caractérisation. Mémoire de magister, UMBB. P. 96.

Garg S. K. and Johri B. N. (1993). Immobilization of milk-clotting proteases. World

Journal of Microbiology and Biotechnology, 9: 139-144.

Garnier J., Mucquot G., Ribadeau S. B. et Maubois J. B. (1968). Coagulation du lait par la

présure : aspect scientifique et technologique. Ann. Nutr. Alim., 22 : 495-501.

111

Gaucheron F. (2005). The minerals of milk. Reprod. Nutr. Dev., 45: 473-483.

Gogue J.-M., (2004). Statistique pratique. Association Française Edwards Deming, P.71

Gokhale D. V., Patil S. G. and Bastawde N. (1991). Optimization of cellulase production by

Aspergillus niger NCIM 1207. Applied Biochemistry and Biotechnology, 30: 99-109.

Goupy J. L. (2006). Les plans d’expériences. Revue MODULAD, 34: 74-116.

Graminha E. B., Gonçalves A. Z., Pirota R. D., Balsalobe M. A., Da Silva R. and Gomes

E. (2008). Enzyme production by solid-state fermentation: Application to animal nutrition.

Animal Feed Science and Technology, 144: 1-22.

Guerra N. P. and Pastrana L. (2003). Enhancement of nisin production by Lactococcus

lactis in periodically re-alkalized cultures. Biotechnology and Applied Biochemistry, 38: 157-

167.

Guillaume V. (2006). Mycologie auto-évaluation et manipulation. Ed De Boeck & Lacier,

Bruxelles, P.62.

Gunashree B. S. and Venkateswaran G. (2008). Effect of different cultural conditions for

phytase production by Aspergillus niger CFR 335 in submerged and solid-state fermentations.

Journal of Industrial Microbiology and Biotechnology, 35: 1587-1596.

Guo J.-P. and Ma Y. (2008). High level expression, purification and characterization of

recombinant Aspergillus oryzae alkaline protease in Pichia pastoris. Protein Expression and

Purification, 58: 301-308.

Gupta A., Roy I., Khare S. K. and Gupta M. N. (2005). Purification and characterization

of a solvent stable protease from Pseudomonas aeruginosa PseA. Journal of

Chromatography, 1069: 155-161.

Gupta R., Beg Q. K. and Lorenz P. (2002). Bacterial alkaline proteases: molecular

approaches and industrial applications. Applied Microbiology and Biotechnology, 59: 15-32.

Haq I. H., Mukhtar Z. A. and Riaz N. (2004). Protease biosynthesis by mutant strain of

Penicillium griseoroseum and cheese formation. Pakistan J. Biol. Sci., 7: 1473–6

Hajji M., Rebai A., Gharsallah N. and Nasri M. (2008). Optimization of alkaline protease

production by Aspergillus clavatus ES1 in Mirabilis jalapa tuber powder using statistical

experimental design. Applied Microbiology and Biotechnology, 79: 915-923.

Hames B. D., Hooper N. M. et Houghton J. D. (2006). L’essentiel en biochimie. Ed BERTI

Editions, Paris, P.413.

Heitman J., Kronstad J. W., John T. W. and Casselton L. A. (2007). Sex in fungi:

molecular determination and evolutionary implications. Ed ASM Press (American Society for

Microbiology), USA, P. 542.

Hernández M. S., Marilú R., Nelson P. G. and Renato P. R. (2006). Amylase production

by Asprgillus niger in submerged cultivation on two wastes from food industries. Journal of

Food Engineering, 73: 93-100.

112

Heslot H. (1998). L’ingénierie des protéines et ses applications. Ed TEC & DOC, Lavoisier,

P.599.

Hölker U. and Jürgen L. (2005). Solid-state fermentation, are there any biotechnological

advantages?. Current Opinion in Microbiology, 8: 301-306.

Hölker U., Höfer M. and Lenz J. (2004). Biotechnological advantages of laboratory-scale

solid-state fermentation with fungi. Applied of Microbiology and Biotechnology, 64: 175-186.

Hoskisson Paul A., Sharples George P. and Hobbs G. (2005). Differentiation and protease

production in Micromonospora echinospora (ATCC15837). Antonie Van Leeuwenhock, Doi:

10-1007/s 10482-005-9001-6.

Ikram-Ul-Haq, Hamid M., Sunila D., Sikander A. and Qadeer M. A. (2003). Production

of proteases by a locally isolated mould culture under lab conditions. Biotechnology, 2: 30-36.

Iwashita K. (2002). Recent studies of protein secretion by filamentous fungi – review.

Journal of Bioscience and Bioengineering, 94: 530-535.

Jarai G. and Buxton F. (1994). Nitrogen, carbon and pH regulation of extracellular acidic

protease of Aspergillus niger. Current Genetics, 26: 238-244.

Janson J.-C. (2011). Protein purification: principals, high resolution methods and

applications. 3ème

Ed John Wiley and Sons, P. 548

Kang S. W., Park Y. S., Lee J. S., Hang S. I. and Kim S. W. (2004). Production of

cellulases and hemicellulases by Aspergillus niger KK2 from lignocellulosic biomass.

Bioresource Technology, 91: 153-156.

Karp G. (2003). Biologie cellulaire et moléculaire. 3eme

Ed De Boeck Université, Bruxelles,

P.850.

Kaur S., Vohra R. M., Kapoor M., Beg Q. K. and Hoondal G. S. (2001). Enhanced

production and characterization of a highly thermostable alkaline protease from Bacillus sp.

P-2. World Journal of Microbiology and Biotechnology, 17: 125-129.

Kocabiyik S. and Özel H. (2007). An extracellular-pepstatin insensitive acid protease

produced by Thermoplasma volcanium. Bioresource Technology, 98: 112-117.

Koka R. and Weimer B. C. (2000). Investigation of the ability of a purified protease from

Pseudomonas fluorescens R098 to hydrolyze bitter peptides from cheese. Industrial Dairy

Journal, 10: 75-79.

Koolman J. and Rohm K.-H. (2005). Color of Biochemistry. 2éme

Ed Thieme Verlag, New

York. P. 304.

Kozakiewicz Z. and Smith D. (1994). Physiology of Aspergillus, In: Smith J.E. (eds.)

Biotechnology Handbooks (Vol.7) Aspergillus, Plenum press, New York, p 23-40.

Krishna C. and Norkes S. E. (2001). Influence of inoculums size on phytase production and

growth in solid-state fermentation by Aspergillus niger, Transaction of the American Society

of Agricultural Engineers, 44 (4): 1031-1036.

113

Kumar A., Sharma J., Mohanty K. A., Grover S. and Batish V. K. (2006). Purification

and characterization of milk clotting enzyme from goat (Capra hircus). Comparative

Biochemistry and Physiology, Part B, 145: 108-113.

Kumar D. and Bhalla T. C. (2005). Microbial proteases in peptide synthetics: approaches

and applications. Applied of Microbiology and Biotechnology, 68: 726-736.

Kumar D., Jain V. K., Shanker G. and Srivastava A. (2003). Citric acid production by

solid state fermentation using sugarcane bagasse, Process Biochemistry, 38: 1731-1738.

Kumar G. A., Nagesh N., Prabhakar T. G. and Sekaran G. (2008). Purification of

extracellular acid protease, an analysis of fermentation metabolites by Synergistes sp. utilizing

proteinaceous solid waste from tanneries. Bioresource Technology, 99: 2364-2372.

Kumar S., Sharma N. S., Saharan M. R. and Singh R. (2005). Extracellular acid protease

from Rhizopus oryzae: purification and characterization. Process Biochemistry, 40: 1701-

1705.

Laemmli U. K. (1970). Cleavage of structure proteins during assembly of the head of

bacteriophage T4. Nature, 227: 680-685.

Laxman R. S., Sonawane A. P., More S.V., Rao B. S., Rele M. V., Jogland V. V. and Rao

M. B. (2005). Optimization and scale-up of production of alkaline from Conidiobolus

coronatus. Process Biochemistry, 40: 3152-3258.

Leyral G. and Vierling E. (2007). Microbiologie et toxicologie des aliments: hygiène

et sécurité alimentaires. 4ème

Ed Doin, P. 287.

Lazim H., Mankai H., Slama N., Barkallah I., and Limam F. (2009). Production and

optimization of thermophilic alkaline protease in solid-state fermentation by Streptomyces sp.

CN902. Journal of Industrial Microbiology and Biotechnology, 36: 531-537.

Maciel G. M., Vendenberghe L. P. de Souza, Haminiuk C. W., Fendrich R. C., Bianca

El Della B., Brandalize T. Q. da silva, Pandey A. and Soccol C. R. (2008). Xylanase

production by Aspergillus niger LPB 326 in solid-state fermentation using statistical

experimental designs. Food Technology and Biotechnology, 46 (2) : 183-189.

Mafart P. and Béliard E. (1992). Génie industriel alimentaire : Techniques séparatives. Ed

TEC & DOC Lavoisier, APRIA, P. 275.

Mahadik N. D., Puntambekar U. S., Bastawde K. B., Khire J. M. and Gokhale D. V.

(2002). Production of acidic lipase by Aspergillus niger in solid-state fermentation. Process

Biochemistry, 38 (5): 715-721.

Mahanta N., Gupta A. and Khare S. K. (2008). Production of protease and lipase by

solvent tolerant Pseudomonas aeruginosa PseA in solid-state fermentation using Jatropha

curcas seed cake as substrate. Bioresource Technology, 99: 1729-1735.

Mahaut M., Jeantet R., Brulé G. (2000). Initiation à la technologie fromagère. Ed Tec &

Doc, Paris, P.1721.

114

Maldonodo M. C. and Strasser de Sand A. M. (1998). Production of pectinesterase and

polygalacturonase by Aspergillus niger in submerged and solid-state systems. Journal of

Industrial Microbiology and Biotechnology, 20: 34-38.

Manpreet, S., Sawraj S., Sachin D., Pankaj S. and Banerjee U. C. (2005). Influence of

process parameters on the production of metabolites in solid-state fermentation. Malaysian

Journal of Microbiology, 1 (2): 1-9.

Marlett J. A., McBurney M. I. and Slavin J. L. (2002). Position of the American Dietetic

Association: health implications of dietary fibres. Journal of the American Dietetic

Association, 102 (7): 993-1000.

Masayuki M. and Katsuya G. (2010). Aspergillus: molecular biology and genomics. Ed

Caister Academic Press, Norfolk (England), P. 238.

Mechakra A., Auberger B., Remeuf F., Lenoir J., 1999. Optimisation d’un milieu de

culture pour la production d’enzymes protéolytiques acides par Penicillium camemberti. Sci.

Aliments, 19; 663–675.

Mei C. and Jiang X. (2005). A novel surfactant and oxidation-stable alkaline protease from

Vibrio metschnikovii DL33-51. Process Biochemistry, 40: 2167-2172.

Merheb Carolina W., Cabral H., Gomes E. and Da-Silva R. (2007). Partial

characterization of protease from a thermophilic fungus, Thermoascus aurantiacus, and its

hydrolytic activity on bovine casein. Food Chemistry, 104: 127-131.

Merheb-Dini C., Gomes E., Boscolo M. and da Silva R. (2010). Production and

characterization of a milk-clotting protease in the crud enzymatic extract from the newly

isolated Thermucor indicae-seudaticae N31 (Milk-clotting protease from the newly isolated

Thermomucor indicae-seudaticae N31). Food Chemistry, 120: 87-93.

Metwally M. (1998). Glucoamylase production in continuous cultures of Aspergillus niger

with special emphasis on growth parameters. World Journal of Microbiology and

Biotechnology, 14: 113-118.

Meyer A., Deiana J. and Bernard A. (2004). Cours de microbiologie générale: avec

problèmes et exercices corrigés. 2ème

Ed Doin, P. 430.

Miller James M. (2005). Chromatography: concepts and contrasts. 2ème

Ed John Wiley and

Sons, USA, P. 543.

Mhetras N. C., Bastawde K. B. and Gokhale D. V. (2009). Purification and characterization

of acidic lipase from Aspergillus niger NCIM 1207. Bioresource Technology, 100: 1486-

1490.

Mohamed Ahmed I. A., Babiker E. E. and Mori N. (2010). pH stability and influence of

salts on activity of a milk-clotting enzyme from Solanum dubium seeds and its enzymatic

action on bovine caseins. LWT - Food Science and Technology, 43: 759-764.

Moosavi-Nasab M., Radi M. and Jouybari A. (2010). Investigation of enzyme modified

cheese production by two species of Aspergillus. African Journal of Biotechnology, 9(4): 508-

511.

115

Moschopoulou, E. E., Kandarakis, I. G., Alichanidis, E. and Anifantakis, E. M. (2006).

Purification and characterization of chymosin and pepsin from kid. Journal of Dairy

Research, 73: 49-57.

Mukherjee A. K., Adhikari H. and Rai S. K. (2008). Production of alkaline protease by a

thermophilic Bacillus subtilis under solid-state fermentation (SSF) condition using Imperata

cylindrical grass and potato peel as low-cost medium: characterization and application of

enzyme in detergent formulation. Biochemical Engineering Journal, 39: 353-361.

Namboodiri V. M. and Chattopadhyaya R. (2000). Purification and biochemical

characterization of a novel thermostable lipase from Aspergillus niger. Lipids, 35 (5): 495-

502.

Neelakantan S., Nohanty A. K. and Kaushik J. K. (1999). Production and use of microbial

enzymes for dairy processing. Current Sciences, 77: 143-148.

Neji S. and Banerjee R. (2009). Characterization of amylase and protease produced by

Aspergillus awamori in a single bioreactor. Food Research International, doi: 10-1016/

j.foodres.2009.01.004.

Neji S. and Banerjee R. (2010). Optimization of culture parameters to enhance production of

amylase and protease from Aspergillus awamori in a single fermentation. African Journal of

Biochemistry Research, 4(3): 73-80.

Nouani A., Belhamiche N., Slamani R., Fazouane F., Belbraouet S. et Bellal M. M.

(2009). Purification et caractérisation électrophoretique d’une protéase coagulant le lait de

Mucor pusillus: comparaison de méthodes. European Journal of Scientific Research, 35(4):

512-521.

Nouani A., Dako E., Morsli A., Belhamiche N., Belbarouet S., Bellal M. M. and Dadie A.

(2009). Characterization of the purified coagulant extracts derived from artichoke flowers

(Cynara scolymus) and from the fig tree latex (Ficus carica) in light of their use in the

manufacture of traditional cheeses in Algeria. Journal of Food Technology, 7 (1): 20-29.

Nouani A., Moulti- Mati F., Belbraouet S., and Bellal M. M. (2011). Purification and

characterization of a milk-clotting protease from Mucor pusillus: Method comparison. African

Journal of Biotechnology, 10 (9): 1655-1665.

Nygren C. M., Edqvist J., Elfstrand M., Heller G. and Taylor A. F. (2007). Detection of

extracellular protease activity in different species and genera of ectomycorrhizal fungi.

Mycorrhiza, 17:241-248

Oh Y. S., Shih I. L., Tzeng Y. M. and Wang S. L. (2000). Protease produced by

Pseudomonas aeruginosa K-187 and its application in the deproteinization of shrimp and crab

shell wastes. Enzyme and Microbial Technology, 27: 3-10.

Ogino H., Tsuchiyama S., Yasuda M. and Doukyu N. (2010). Enhancement of the

aspartame precursor synthetic activity of an organic solvent-stable protease. Protein

Engineering Design & Selection, doi:10.1093/protein/gzp086

Olempska-Beer Z. S., Merker R. I., Ditto M. D. and DiNovi M. J. (2006). Food-

processing enzymes from recombinant microorganisms-a review. Regul. Toxicol. Pharmacol.,

45: 144-158.

116

Osintsev A. M. and Qvist K. B. (2004). Study of the mechanism of the proteolytic stage of

enzymatic coagulation of milk casein. Colloid Journal, 66 (2):192-196.

Palmer T. (2001). Enzymes: biochemistry, biotechnology and clinical chemistry. Ed

Harwood publisher limited, England, P. 393.

Panda B. P., Ali M. and Javed S. (2007). Fermentation process optimization. Reaserch

Journal of Microbiology, 2 (3): 201-208.

Pandey A., Soccol C. R. and Mitchell D. (2000). New developments in solid state

fermentation: I-bioprocesses and products. Process Biochemistry, 35: 1153-1169

Papagianni M., Joshi M. and Moo-Young M. (2002). Comparative studies on extracellular

protease section and glucoamylase production by free and immobilized Aspergillus niger

culture. Journal of Industrial Microbiology and Biotechnology, 29: 259-263.

Papagianni M., Nokes S. E. and Filer K. (2001). Submerged and solid-state phytase

fermentation by Aspergillus niger: effects of agitation and medium viscosity on phytase

production, fungal morphology and inoculums performance. Food Technology and

Biotechnology, 39 (4): 319-326.

Paranthman R., Alagusundaram K. and Indhumathi J. (2009). Production of protease

from rice mill wastes by Aspergillus niger in solid-state fermentation. World Journal of

Agricultural Sciences, 5 (3): 308-312.

Park H., Yamanaka N., Mikkonen A., Kusakabe I. and Kobayashi H. (2000). Purification and characterization of aspartic proteinase from sunflower seeds. Bioscience,

Biotechnology and Biochemistry, 64: 931-939.

Park Y. S., Kang S. W., Lee J. S., Hong S. I. and Kim S. W. (2002). Xylanase production

in solid-sate fermentation by Aspergillus niger mutant using statistical experimental designs.

Applied of Microbiology and Biotechnology, 58: 761-766.

Park Y. W., Juarez M., Ramos M. and Haenlein G. F. (2007). Physico-chemical

characteristics of goat and sheep milk. Small Ruminant Research, 68: 88-113.

Pasqualotto A. C. (2010). Aspergillosis: from diagnosis to prevention. Ed Springer Science

& Business Media, New York, P. 1027

Patil S. R. and Dayanand A. (2006)a. Production of pectinase from deseeded sunflower

head by Aspergillus niger in submerged and solid-state conditions. Bioresource Technology,

97 (16): 2054-2058.

Patil S. R. and Dayanand A. (2006)b. Optimization of process for the production of fungal

pectinases from deseeded sunflower head in submerged and solid-state conditions.

Bioresource Technology, 97 (18): 2340-2344.

Patil S. R. and Dayanand A. (2006)c. Exploration of regional agro-wastes for the production

of pectinase by Aspergillus niger. Food Technology and Biotechnology, 44 (2): 289-292.

Poza M., Sieiro C., Carreira L., Barros-Velazquez J. and Villa T. G. (2003). Production

and characterization of the milk-clotting protease of Myxococcus xanthus strain 422. Journal

of Industrial Microbiology and Biotechnology, 30: 691-698.

117

Prabhakar, A., Krishnaiah, K., Janaun, J. and Bono, A. (2005). An overview of

engineering aspects of solid state fermentation. Malaysian Journal of Microbiology, 1(2):10-

16.

Prasertsan P., Kittikul-H. A., Kunghae A., Maneesri J. and Oi S. (1997). Optimization for

xylanase and cellulase production from Aspergillus niger ATTC 6275 in palm oil mill wastes

and its application. World Journal of Microbiology and Biotechnology, 13: 555-559.

Preetha S. and Boopathy R. (1994). Influence of culture conditions on the production of

milk-clotting enzyme from Rhizomucor. World Journal of Microbiology & Biotechnology, 10:

527-530.

Preetha S. and Boopathy R. (1997). Purification and characterization of a milk clotting

protease from Rhizomucor miehei, World Journal of Microbiology & Biotechnology, 13: 573-

578.

Pushpa S. M. and Madhava M. N. (2010). Protease production by Aspergillus oryzae in

solid-state fermentation utilizing coffe by-products, World Applied Sciences Journal, 8(2):

199-205.

Quesada A., Fajardo I., Rodriguez-Agudo D., Pachon J.-M. and Medina M. A. (1996).

Zymography of extracellular matrix proteases. Biochemical Education, 24 (3): 170-171.

Raimbault M. (1998). General and microbiological aspects of solid substrate fermentation.

EJB Electronic Journal of Biotechnology, 1(3): 174-188.

Rajoka I. M. and Yasmeen A. (2005). Induction and production studies of novel

glucoamylase of Aspergillus niger. World Journal of Microbiology and Biotechnology, 21:

179-187.

Rao M. B., Tanksale A. M., Ghatge M. S. and Deshpande V. V. (1998). Molecular and

biotechnological aspects of microbial proteases. Microbiology and Molecular Biology

Reviews, 62 (3): 597-653.

Rao Y. K., Lu S.-C., Liu B.-L. and Tzeng Y.-M. (2006). Enhanced production of an

extracellular protease from Beauveria bassiana by optimization of cultivation processes.

Biochemical Engineering Journal, 28: 57-66.

Raposo S. and Domingos A. (2008). Purification and characterization of milk-clotting

aspartic proteinases from Centaurea calcitrapa cell suspension cultures. Process

Biochemistry, 43: 139-144.

Rashbehari T., Binita S. and Rintu B. (2003). Purification and characterization of a

protease from solid-state cultures of Aspergillus parasiticus. Process Biochemistry, 38: 1553-

1558.

Rawlings N. D., Barrett A. J. and Woessner J. F. (1998). Handbook of proteolytic

enzymes, Ed Academic press, P. 1665.

Reddy L. V., Wee Y.-J., Yun J.-S. and Ryu H.-W. (2008). Optimization of alkaline

protease production by batch culture of Bacillus sp. RKY3 through Placket Burman and

response surface methodological approaches. Bioresource Technology, 99: 2242-2249.

118

Roe S. (2001). Protein purification and applications: a practical approach. 2ème

Ed Oxford

University Press, USA, P.262.

Rosenberg I. M. (2005). Protein analysis and purification: benchtop techniques. 2ème

Ed

Birkhäuser, USA, P 520.

Roukas T. (1999). Pollulan production from brewery wastes by Aureobasidium pullulans.

World Journal and Biotechnology, 15: 447-450.

Sabu A., Pandey A., Jaafer D. M., and Szakacs G. (2005). Tamarind seed power and palm

kernel cake: two novel agro-residues for the production of tannase under solid-state

fermentation by Aspergillus niger ATCC 16620. Bioresource, 96: 1223-1228.

Sabu A., Swati C. and Pandey A. (2006). Tannase production by Lactobacillus sp. ASR-S1

under solid-state fermentation. Process Biochemistry, 41: 575-580.

Samson R. A. (1994). Taxonomy current concepts of Aspergillus systematic. In: Smith J.E.

Biotechnology Handbooks (Vol.7), Aspergillus Plenum press, New York, p1.

Sanchez V. E. and Pilosof A. M. D. (2000). Protease – conidia relationships of Aspergillus

niger grown in solid-state fermentation. Biotechnology Letters, 22: 1629-1633.

Sandhya C., Sumantha A., Pandey A. (2004). Proteases. In: Enzyme Technology,

A. Pandey, C. Webb, C.R. Soccol, C. Larroche (Eds.), Asiatech Publishers Inc., New Delhi,

(India) pp. 312–325.

Sandhya C., Sumantha A., Szakacs G. and Pandey A. (2005). Comparative evaluation of

neutral protease production by Aspergillus oryzae in submerged and solid-state fermentation.

Process Biochemistry, 40: 2689-2694.

Sandro G., Ashok P., Clarice A. O., Saul N. R. and Carlos R. S. (2003). Characterization

and stability of proteases from Penicillium sp. produced by solid-state fermentation. Enzyme

and Microbial Technology, 32: 246-251.

Sardinas J. L. (1968). Rennin enzyme of Endothia parasitica. Applied of Microbiology, 16:

248-255.

Sathya R., Pradeep B. V., Angayarkanni J., and Palaniswamy M. (2009). Production of

milk clotting protease by a local isolate of Mucor circinelloides under SSF using Agro-

industrial Wastes. Biotechnology and Bioprocess Engineering, 14: 788-794.

Scott R., Kenneth R. R. and Wilbey A. R. (1998). Cheese-making practice. Ed Kluwer

Academic/ Plenum Publishers, New York, P. 439.

Sharma A., Vivekanand V. and Singh Rajesh P. (2008). Solid-state fermentation for

gluconic acid production from sugarcane molasses by Aspergillus niger ARNU-4 employing

tea waste as the novel solid support. Bioresource Technology, 99: 3444-3450.

Shata Hoda M. A. (2005). Extraction of milk-clotting enzyme produced by solid-state

fermentation of Aspergillus oryzae. Polish Journal of Microbiology, 54 (3): 241-247.

Shieh C.-J., Thi Phan L. and Shih I.-L. (2009). Milk clotting enzymes produced by culture

of Bacillus subtilis natto. Biochemical Engineering Journal, 43: 85-91.

119

Sheehan D. (2009). Physical biochemistry: principles and application. 2ème

Ed John Wiley

and Sons, P. 407.

Siala R., Sellami-Kamoun A., Hajji M., Abid I., Gharsallah N. and Nasri M. (2009). Extracellular acid protease from Aspergillus niger I1: purification and characterization.

African Journal of Biotechnology, 8 (18): 4582-4589.

Sidikou I. D., Remy B., Hornick J. L., Losson B., Yenikoye A. and Beckers J. F. (2005). Le pepsinogène et la prochymosine des bovins : connaissances actuelles, applications

et perspectives dans la stratégie de lutte contre les verminoses gastrointestinales. Ann. Méd.

Vét., 149 : 213-228.

Silveira G. G., Oliveira G. M., Ribeiro E. J., Monti R. and Contiero J. (2005). Microbial

rennet produced by Mucor miehei, in solid-state and submerged fermentation. Brazilian

Archives of Biology and Technology, 48 (6): 931-937.

Sine J.-P. (2003). Séparation et analyse des biomolécules. Ed Ellipses, Paris, P.248.

Singh A., Ghosh V. K and Ghosh P. (1994). Production of thermostable acid protease by

Aspergillus niger. Letters in Applied Microbiology, 18: 177-180.

Singh R. S., Rajesh D., Munish P. (2007). Partial purification and characterization of

exoinulinase from Kluyveromyces marxianus YS-1 or preparation of high-fructose syrup.

Journal of Microbiology and Biotechnology, 178 (5): 733-738.

Singh P. nee’Nigam and Pandey A. (2009). Solid-state fermentation technology for

bioconversion of biomass and agricultural residues. Biotechnology for Agro-Industrial

Residues Utilisation, DOI 10.1007/978-1-4020-9942-7-10.

Singhania R. R., Patel A. K., Soccol C. R. and Pandey A. (2009). Recent advances in solid-

state fermentation. Biochemical Engineering Journal, 44: 13-18.

Skoog D. A., Holler J. F. and Timothy N. A. (2003). Principes d’analyse instrumentale, 5éme

Ed De Boeck Université, Bruxelles, P. 968.

Snoek-van Beurden P. A. and Von den Hoff W. J. (2005). Zymographic techniques for the

analysis of matrix metallo-proteases and their inhibitors. Biological Techniques, 38:73-83.

Sporta G. (2006). Probabilités, analyse des données et statistique. 2éme

Ed TECHNIP, P. 622.

Srinivas M. R., Chand N. and Lonsane B. K. (1994). Use of Placket-Burman design for

rapid screening of several nitrogen sources, growth / product promoters, minerals and enzyme

inducers for the production of alpha-galactosidase by Aspergillus niger MRSS 234 in solid-

state fermentation system, Bioprocess Engineering, 10: 139-144.

Sumantha A., Deepa1 P., Sandhya C., Szakacs G., Soccol C. R. and Pandey A. (2006). Rice bran as a substrate for proteolytic enzyme production. Brazilian Archives of Biology and

Technology, 49 (5): 843-851.

Sumantha A., Larroche C. and Pandey A. (2006). Microbiology and industrial

biotechnology of food- grade proteases: a perspective. Food Technology and Biotechnology,

44 (2): 211-220.

120

Sumantha A., Sandhya C., Szakacs G., Soccol C. R. and Pandey A. (2005). Production

and partial purification of a Neutral metallo-protease by fungal mixed substrate fermentation.

Food Technology and Biotechnology, 43 (4): 313-319.

Tamime A. (2006). Fermented Milks. Ed Blackwell Science Ltd, England, P. 262.

Tinsson W. (2010). Plans d’expérience: constructions et analyses statistiques: mathématiques

et applications Volume 67. Ed Springer-Verlag Berlin Heidelberg, DOI 10.1007/978-3-642-

11472-4_1.

Tremacoldi C. R., Monti R., Selistre De-Araújo. H. S. and Carmona E. C. (2007). Purification and properties of an alkaline protease of Aspergillus clavatus. World Journal of

Microbiology and Biotechnology, 23: 295-299.

Tremacoldi C. R., Watanabe N. K. and Carmona E. C. (2004). Production of extracellular

acid proteases by Aspergillus clavatus. World Journal of Microbiology and Biotechnology,

20: 639-642.

Trevino-Cueto B., Luis M., Contraras Esguivel J. C., Redriguez R., Aguiler A. and

Aguilar C. N. (2007). Gallic acid and tannase accumulation during fungal solid-state culture

of a tannin-rich desert plant ( Larrea tridentate Cove). Bioresource Technology, 98 (3): 721-

724.

Troeberg L. and Nagase H. (2003). Zymography of metalloproteinases. Current Protocols

in Protein Science, Ed John Wiley and Sons, Inc., 21.15.1-21.15.12

Tsujita Y. and Endo A. (1976). Purification and characterization of the two molecular forms

of Aspergillus oryzae acid protease. Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Enzymology, 445:

194-204.

Tunga R., Banerjee R. and Bhattacharya B. C. (1998). Optimizing some factors affecting

protease production under solid-state fermentation. Bioprocess Engineering, 19: 187-190.

Tunga R., Banerjee R. and Bhattacharya B. C. (1999). Some studies on optimization of

extraction process for protease production in SSF. Bioprocess Engineering, 20: 485-489.

Tunga R., Shrivastava B. and Benerjee R. (2003). Purification and characterization of a

protease from solid-state cultures of Aspergills parasitucus. Process Biochemistry, 38: 1553-

1558.

Vairo-Cavalli S., Claver S., Priolo N., and Natalucci C. (2005). Extraction and partial

characterization of a coagulant preparation from Silybum marianum flowers: Its action on

bovine caseinate. Journal of Dairy Research, 72: 271-275.

van Hooydonk, A. C. and Walstra, P. (1987). Interpretation of the kinetics of the renneting

reaction in milk. Netherlands Milk Dairy Journal, 41: 19-47.

Varga J., Juhász Á., Kevi F. and Kozakiewicz Z. (2004). Molecular diversity of

agriculturally important Aspergillus species. European Journal of Plant Pathology, 110: 627-

640.

121

Vassilev N., Vassileva M., Bravo V., Fernande-Serrano M. and Nikolaeva I. (2007).

Simultaneous phytase production and rock phosphate solubilization by Aspergillus niger

grown on dry olive wastes. Industrial Crops and Products, 26: 332-336.

Vilain A. C. (2010). Qu’est-ce que le lait ? What’s milk?. Revue française d’allergologie,

50: 124-127.

Vignola Carole L. (2002). Science et Technologie du lait : transformation du lait. Ed Presses

Internationales Polytechniques, P. 600.

Villegas E., Aubague S., Alcantara L., Auria R. and Revah S. (1993). Solid-state

fermentation: acid protease production in controlled CO2 and O2 environments.

Biotechnology, 11: 387-397.

Vishwanatha K. S., Appu Rao A. G. and Singh S. A. (2009). Characterization of acid

protease expressed from Aspergillus oryzae MTCC 5341. Food Chemistry, 114: 402-407.

Vistwanatha K. S., Rao Appu A. G and Sigh S. A. (2010). Acid protease production by

solid-state fermentation using Aspergillus oryzae MTCC 5341: optimization of process

parameters. Journal Industrial of Microbiology and Biotechnology, 37:129-138.

Vistwanatha K. S., Rao Appu A. G and Sigh S. A. (2010). Production and characterization

of a milk-clotting enzyme from Aspergillus oryzae MTCC 5341. Applied Microbiology and

Biotechnology, 85: 1849-1859.

Voet D., Voet J. G. et Rousseau G. (2005). Biochimie. 2éme

Ed De Boeck Université,

Bruxelles, P.1600.

Walker J. M. (2002).The protein protocols handbook. 2ème

Ed Humana Press (USA), P.1146.

Walsh G. and Headon D. (1997). Protein Biotechnology. Ed John Wiley and Sons, P. 363.

Walsh G. (2002). Proteins: biochemistry and biotechnology. 2ème

Ed John Wiley and Sons,

England, P. 547.

Wang J. and Wan W. (2009). Experimental design methods for fermentation hydrogen

production: A review. International Journal of Hydrogen Energy, 34: 235-244.

Wang L. and Yang S.-T. (2007). Solid-state fermentation and its applications. Bioprocessing

for Value-Added Products from Renewable Resources, P: 465- 489.

Wang Q., Wang X., Wang X., Ma H. (2008). Glucoamylase production from food waste by

Aspergillus niger under submerged fermentation. Process Biochemistry, 43: 280-286.

Wang R., Law Sing R. C. and Webb C. (2005). Protease production and condition by

Aspergillus oryzae in flour fermentation. Process Biochemistry, 40: 217-227.

Wang S. L., Yang C.-H., Liang T.-W. and Yen Y.-H. (2008). Optimization of conditions

for protease production by Chryseobacterium taeanense TKU001. Bioresource Technology,

99: 3700-3707.

Wang X.-J., Bai J.-G. and Liang Y.-X. (2006). Optimization of multi-enzyme production by

two mixed strains in solid-state fermentation. Applied of Microbiology and Biotechnology, 73:

533-540.

122

Ward O. P., Qin W. M., Dhanjoon J., Ye J. and Sing A. (2006). Physiology and

Biotechnology of Aspergillus. Advances in Applied Microbiology, 58: 1-75.

Wehrle K., Crowe N., Boeijen I. and Arendt E. K. (1999). Screening methods for the

proteolytic breakdown of gluten by lactic acid bacteria and enzyme preparations. European

Food Research Technology, 209: 428-433.

Wilkesman J. and Kurz L. (2009). Protease Analysis by Zymography: A review on

techniques and patents. Recent Patents on Biotechnology, 3: 175-184.

Wu J., Chen H. and Chen W. (2008). Fermentation parameter and partial biochemical

characterization of milk-clotting enzyme from Chinese distiller’s yeast. Annals of

Microbiology, 58 (4): 717-722.

XU Y., Li Y.., XU S., Liu Y., Wang X. and Tang J. (2008). Improvement of xylanase

production by Aspergillus niger XY-1 using response surface methodology for optimizing the

medium composition. Journal of Zhejiang University Science B, 9 (7): 558-566.

Yang J. and Quail J. W. (1999). Structure of the Rhizomucor miehei aspartic proteinase

complexed with the inhibitor pepstation A at 2.7 A° resolution. Acta Cristallogr .D. Biol-

Crystallog, 55: 625-630.

Yang J. K., Shih I. L., Tzeng Y. M. and Wang S. L. (2000). Production and purification of

a protease from a Bacillus subtilis that can deproteinize crustacean wastes. Enzyme and

Microbial Technology, 26: 406-413.

123

Annexes

124

Annexe A

1. La composition du lait

La composition chimique du lait et ses caractéristiques technologiques varient sous

l’effet d’un grand nombre de facteurs, les plus importants étant l’individualité, la race

et l’espèce d’animal, son état sanitaire, la période de lactation, l’alimentation, la saison

et l’âge. Cette variation influe la qualité des produits fromagers suite au déséquilibre du

rapport caséine/matière grasse. Lorsque se rapport est en d’hors des valeurs standards, le

fromage obtenu est soit très dur soit très souple (Vignola, 2002; Vilain, 2010). Le tableau A.I

décrit la composition moyenne du lait de vache.

Tableau A.I : Composition moyenne du lait de vache (Vignola, 2002).

Constituants majeurs Variations limites (%) Valeur moyenne (%)

Eau 85,5-89,5 87,5

Matière grasse

2,4-2,5 3,7

Matière protéique

Caséines

Protéines solubles

Azote non protéique

2,9-5,0 3,2

Glucides 3,6-5,5 4,6

Minéraux 0,7-0,9 0,8

Constituants mineurs : enzymes, vitamines, pigments, cellules diverses, gaz

1.1. L’eau

Il représente le constituant majeur du lait (85,4 à 87,7%) et qui se trouve sous deux

forme :

l’eau libre (90%) dont la quasi-totalité contient le lactose, les sels minéraux,

l’azote soluble, etc. Le reste est lié aux éléments hydrosolubles (protéines

solubles).

l’eau liée (10%) où l’une des fractions est liée aux caséines tandis que l’autre

conserve des propriétés solvantes (Mahaut et al., 2000; Chandan, 2006).

1.2. Les glucides

Ils sont représentés à 97% par le lactose, un disaccharide composé d’α ou β-glucose

et de β-galactose, se trouve à l’état libre dans le lait et présente en quantités importantes de

40 à 50 g/l (4,8-5,2%). Sa faible contribution à l’apport énergétique du lait (30%), ne fait pas

de ce dernier un aliment équilibré en terme de répartition calorique (Chandan, 2006 ; Vilain,

2010).

125

En effet, en plus de son rôle nutritionnel, le lactose joue un rôle technologique dans les

produits laitiers en tant que substrat de fermentation pour les bactéries lactiques qui

l’hydrolysent (via l’enzyme lactase), puis transforment les hexoses résultants en acide

lactique. Le lait contient également une cinquantaine d’oligosaccharides bien répertoriés

présents à l’état libre, mais en quantités souvent négligeables (0,1g/l) (Fox et al., 2000;

Chandan, 2006 ; Belitz et al., 2009).

1.3. La matière grasse

De tous les composants du lait de vache, les lipides constituent la partie la plus

variable du point de vue qualitative et quantitative (10 à 500g/l suivant les espèces)

(Fox et al., 2000; Vilain, 2010).

La matière grasse du lait se compose de triglycérides (constituants les plus dominants:

95-98%), de di-glycérides et mono-glycérides, d’acides gras, de stérols (principalement le

cholestérol), de pigments (les caroténoïdes donnent la couleur jaune à la matière grasse), de

tocophérols (vitamine E : rôle d’antioxydant), de vitamines liposolubles (A, D et K) et autres

constituants mineurs.

Hormis quelques rares phospholipides, stérols et acides gras présents dans le

lactosérum, cette fraction lipidique existe sous la forme d’une émulsion composée de petites

gouttelettes microscopiques dispersées dans le lactosérum (3,4 à 5,1%). Leur diamètre est

compris entre 0,1 à 22 µm avec une taille moyenne entre 3,4 et 4,5 µm.

Les globules gras sont entourés par une très fine membrane de 5 à 10 nm d’épaisseur

ressemblant la membrane plasmique cellulaire (2% du poids de la gouttelette). Ayant une

composition complexe [phospholipides, lipoprotéines, cérébrosides, protéines, acides

nucléiques, enzymes, oligo-éléments (métaux) et l’eau]. Cette membrane confère au globule

gras sa stabilité. Il convient de signaler que la composition et l’épaisseur de la membrane ne

sont pas constantes, car les composants sont échangés constamment avec le lactosérum

environnant (Fox et al., 2000; Chandan et al., 2006; Belitz et al., 2009).

1.4. La matière azotée

Les protéines représentent 95% de la matière azotée du lait, composées soit d’acides

aminés seulement (β-lactoglobuline, α-lactalbumine), soit d’acides aminés et d’acide

phosphorique (caséines α et β) avec parfois en plus une partie glucidique (caséine-κ).

C’est sur la base de la précipitation à pH 4,6 (20°C) qu’on sépare deux constituants

protéiques : les caséines (αs, β, κ, et γ) et les protéines du lactosérum (tableau A.II). En outre,

il existe dans le lait une fraction dite protéose-peptone issue de la protéolyse de la caséine-β

par la plasmine : protéase alcaline du lait (voire figure A.1). Cette fraction présente des

caractéristiques intermédiaires (mais qui fait partie des protéines sériques) : elle est riche en

126

glucides (11% de sa composition) et ne précipite pas comme les autres protéines solubles

lors du chauffage à 100°C suivi d’une acidification à pH 4,6.

Le lait contient également une fraction azotée non protéique d’environ 5%, mais en

valeur absolue elle est plus faible (0,15g N/l) (Fox et al., 2000-2004; Chandan, 2006).

Tableau A.II : Composition moyenne et distribution des protéines du lait de vache (Roe,

2001; Chandan, 2006).

Moyennes absolues (g/l) Moyenne relative (%)

Matières azotées totales 34 100

1. Protéines 32 94

Caséines entières :

Caséine-αs1

Caséine-αs2

Caséine-β

Caséine-κ

Caséine-γ

24-28

12-15

3-4

9-11

3-4

1-2

82

46

35

13

6

Protéines solubles :

β-lactoglobuline

α-lactalbumine

Sérum-albumine

Immunoglobulines

Protéoses- peptones

5-7

2-4

1-1,7

0,2-0,3

0,5-1,8

0,6-1,7

18

45

25

5

12

13

2. Fraction azotée non protéique 0,15-2 5-6

3. Autres : enzymes (libres ou liées), protéines et lipoprotéines de la membrane de globule gras

Figure A.1: Produits d’action de la plasmine sur la caséine-β-CN

(Fox et al., 2000).

127

Tableau A.III : Caractéristiques des micelles de caséine (Fox et al., 2000-2004; Chandan,

2006).

Caractéristique

Valeur

Diamètre

Surface

Volume

Densité (forme hydratée)

Masse

Teneur en eau

Hydratation

Poids moléculaire (forme hydratée)

Poids moléculaire (forme déshydratée)

Nombre des chaînes peptidiques

Nombre de particules/ml du lait

Surface des micelles/ml du lait

180 nm (entre 50-500 nm)

8 x 10-10

cm2

2,1 x 10-15

cm3

1,0632 g/ cm3

2,2 x 10-15

g

63%

3,7g H2O/g de protéine

1,3 x 109 Da

1,3 x 108 Da

104

1014

– 1016

5 x 104 cm

2

1.4.1. Protéines sériques

Elles représentent 20% des protéines totales du lait. À la différence des caséines, ces

protéines solubles possèdent une forme d’une chaîne enroulée, très serrée en pelote,

naturellement non dénaturées et exclusivement de nature organique.

Ce sont majoritairement des protéines globulaires présentant une grande sensibilité

aux traitements thermiques (à l’exception des protéoses-peptones) et qui sont entrainées dans

le lactosérum lors de la coagulation des caséines sous l’action de la présure.

Elles sont globalement riches en acides aminés soufrés et possèdent des résidus

tryptophane qui assurent une excellente valeur nutritionnelle en particulier l’α-lactalbumine

(tableau A.IV) (Vignola, 2002 ; Fox et al., 2000-2004 ; Vilain, 2010).

Tableau A.IV : Composition et certaines caractéristiques des protéines solubles du lait

(Chandan et al., 2006 ; Belitz et al., 2009).

Protéines sériques

Proportion du total

en protéines du

lactosérum (%)

Résidus

d’acides

aminés

Poids

moléculaire

(KDa)

pH

isoélectrique

β-lactoglobuline 7-12 162 18,277 5,2

α- lactalbumine 2-5 123 14,175 5,1

Sérumalbumine 0,7-1,3 582 69,000 4,8

Immunoglobulines 1,9-3,3 - 150-103 4,6-6,0

Protéoses-peptones 2-6 - 4,0-40,0 3,7

128

Tableau A.V: Les applications industrielles de la fermentation sur milieu solide (Pandey

et al., 2000; Manpreet et al., 2005; Wang et Yang, 2007; Singh et Pandey, 2009).

Domaine d’application Microorganismes

utilisés

Substrats

Industrie pharmaceutique

Insecticides

Antibiotiques:

Pénicilline

Céphalosporine

Céphamycine C

Tétracycline

Oxytétracycline

Surfactine

Cyclosporine A

Hormones de croissance

acide gibbérellique

Mycotoxine

Aflatoxines

Ochratoxines

Anti-fongiques

Bacillus thuringensis

Penicillium chrysogenum

Cephalosporium armonium

Streptomyces clamuligerus

S. viridifaciers

S. rimosus

Bacillus subtilis

Tolypocladium inflautum

Fusarium moniliforme

Gibberella fujikuroi

A. oryzae, A. panasitus

A. ochraceus, Penicillium

viridicatum, A. carbonarius

Bacillus subtilis

Collectotrichum truncatum

Les déchets de noix de coco.

Canne à sucre de la bagasse.

Orge.

Blé avec graines de coton.

Résidus de pomme de terre sucrée.

Epi de maïs.

Résidus de soja.

Son de blé.

Canne à sucre de la bagasse, son

de blé.

Son de blé, maïs, riz, arachides.

Farine de maïs.

Production des enzymes :

Glucoamylase

Lipase

Cellulases

Pectinases

Xylanases

Protéases acides

Phytases

Amylases

Aspergillus sp.

A. niger, Candida rugosa,

Penicillium restrictum

Bacillus subtilis, Aspergillus

sp.,

A. niger, Talaromyces flavus,

A. tamari, A. niger, Bacillus

sp., Trichoderma

longibrachiatum, Trichoderma

reesei,

A. niger, Mucor miehei,

Rhizopus oligosporus,

A. niger, A. ficuum, Mucor

racemosus, Rhizopus

oligosporus

Lentinula edodus, Bacillus

licheniformis

Les déchets de thé, riz, son de blé.

Tourteau de sésame, le gâteau de

noix de coco.

Déchets des fruits, tourteau de

soja.

Déchets d'agrumes, le son de soja

et de blé, la pectine de pomme.

Épi de maïs, son de blé, canne à

sucre, farine de soja.

Son de blé.

Le son de blé, farine de soja, maïs

concassé.

Son de blé.

129

Bio-pesticides :

Bio-insecticide

Bio-remediation

Coniothyrium minitans,

Beauveria bassiana

Phanerochaete chrysosporium,

Lentinula edodes

Imprégné de chanvre, granules

d'argile + milieu liquide.

Canne à sucre colonial de la

bagasse.

Industrie alimentaire:

Aliments Fermentés

Délignification

Amélioration de la nutrition

L’enrichissement en protéines

Composés aromatiques

A. orzyae, A. sojae

Champignons de la

pourriture blanche

Penicilium sp.

Neurospora sitophila

Bjerkandera adusta , Bacillus

subtilis, Rhizopus oryzae,

Ceratocystis fimbriata,

Écorce des fruits divers.

La paille de blé.

Fruits de bergamote épluchés.

Pulpe de betterave à sucre ou des

déchets d'agrumes.

Son de blé, soja haché.

Composés organiques

Acide citrique

Acide kojique

Acide lactique

Acide oxalique

Acide fumarique

Acide gluconique

Ethanol

Acide gallique

A. niger

A. oryzae

R. oryzae , Lactobacillus casei

L. helveticus, L. paracasei

Streptococcus thermophilus

A. niger

Rhizopus arrhizus

Rhizopus sp.

Aspergillus niger

Saccharomyces cerevisiae

Schwanniomyces castellii,

Zymomonas mobilis, Candida

utilis, Torula utilis

Aspergillus foetidus

Rhizopus oryzae

Poudre des écales de café, pomme

de terre sucrée, caroubiers

écorcés, déchets d'ananas, épis de

maïs.

Le manioc, carotte-traitement des

déchets, canne à sucre de presse de

boue, sorgho à sucre.

Pomme de terre sucrée.

Écorces d'orange

amidon de manioc brut.

Extrait de figues, le glucose,

fruits des figues.

Pomme de terre sucrée ou le

sorgho sucré.

Mixture des produits agricoles

riches en tannins.

Autres composés:

Vitamine B12 et B6, riboflavine,

thiamine, acide nicotinique,

nicotinamide.

Bio-surfactants

Pigments rouges

Caroténoïdes

Citrobacter freundii, Klebsiella

pneumoniae, Rhizopus

oligosporus, R. arrhizus,

R. stolonifer

Bacillus subtilis

Monascus purfureus

Penicillium sp.

Tempeh de soja.

Résidus agro-industriels

et mélasses.

Canne à sucre de la bagasse, orge.

Farine de maïs.

130

2. Préparation du substrat

Le son de blé est utilisé comme substrat de base en cas de fermentation sur milieu

solide, vue sa richesse en fibres alimentaires insolubles (75% du contenu du germe du grain

de blé et plus de 90% dans le cas du son), en protéines et en sels minéraux (Marlett

et al., 2002). En plus, il a été prouvé que certaines protéases fongiques ont une très grande

spécificité d’action vis-à-vis les protéines des céréales et plus particulièrement celles du blé

(gliadines et gluténines), ce qui le rend un excellent substrat pour la production des protéases

par SSF (Kaur et al., 2001; Kumar et al., 2005; Sumantha et al., 2005; Chutmanop et al.,

2008; Vishwanatha et al., 2009-2010).

Le son de blé caractérisé (tableau A.VI) a été broyé afin de réduire la taille des

particules (0,425- 0,850 mm), puis conservé dans des sachets en plastique ou dans des boites

stériles avant l'utilisation.

Tableau A.VI: Composition chimique du son de blé dur utilisé (zone de récolte: Alger)

(Gais, 2011).

Paramètres mesurés Valeurs

expérimentales (%)

Valeurs de la littérature (%)

(Boudouma, 2009)

Matière sèche

93,6 88

Taux d’humidité

6,4 12

Cendre

4,75 5,5

Matière azotée totale

16,6 14,5

Glucides

62,5 59,8

Lipides

6 4,48

Fibres

26,86 41,7

131

Annexe B : Matériels

1. Microscope photonique (UKA-Technic Nahita)

2. Etuve (Incubator Model 636/13 Nahita)

3. Autoclave (ADOLV WOLF SANoclav)

4. Incubateur-agitateur (INFORS-AG CH-41300 Bottmingen, Navatro)

5. Centrifugeuses réfrigérées (Sigma 1-15K)

(HERMLE, Z300K)

6. Bain Marie (Memmert)

7. Spectrophotomètre UV/VIS 9200 (Zuzi Model 4201/50)

8. Four à moufle

9. Agitateurs magnétiques (Stirrer 6806, Nahita)

(ARE, Velp Scientifica)

10. Balance (SALTEC)

11. Balance de précision (analytique) (Explorer-Pro OHaus)

12. Cuve d’électrophorèse (Consort N.V., Maxwell)

13. Chromatographie sur gel de filtration :

Pompe à vide (NEUBERGER-Knf)

Pompe péristaltique (Desaga Heidelberg-STA)

Collecteur de fraction (2112 Redirec Fraction Collector, LKB-BROMMA)

Spectrophotomètre (SP.6-550 UV-VIS, UNICAM)

14. Chromatographie d’échange d’ions

Pompe péristaltique (ecoline, ISMATEC)

Collecteur de fraction (Retriever 500, TELEDYNE ISCO)

Mélangeur (Pharmacia Fine Chemicals)

Spectrophotomètre (eppendorf: bio-spectrophotometer)

132

Annexe C : Composition des milieux de culture et des solutions

1. Milieu PDA (Potato Dextrose Agar)

Pomme de terre ……………... 200 g

Agar ………………....………. 15 g

Glucose ………………....….... 20 g

Eau distillée ……………......... 1000 ml

pH final………………………..5,6 ± 0,2

2. Milieu Czapek-Dox Agar (modifié) (g/l) (Agrawal et al., 2005)

Saccharose................................ 10

NaNO3……………………….. 1

K2HPO4……………….…........1

MgSO4.7H2O………………….0,5

KCl…………………………….0,5

FeSO4.7H2O…………………...0,01

Caséine……………………….. 1

Agar…………………………... 20

pH……………………………..7,3

3. Solution du Czapek-Dox (g/l) (Tunga et al., 1998; Tunga et al., 2003; Negi

et Banerjee, 2009-2010)

NaNO3……………………….. 2,5

KH2PO4…………………......... 1

MgSO4.7H2O………………….0,5

KCl…………………………….0,5

4. Solution minérale (SM) (%, p/v) (Sumantha et al., 2005; Sumantha et al., 2006;

Paranthman et al., 2009)

NH4NO3……………………….0,5

KH2PO4 ………………….........0,2

MgSO4.7H2O ……………........0,1

NaCl…………………………...0,1

133

5. Solution M-9 (g/l) (Tunga et al., 1998)

NaH2PO4……………...............12,8

KH2PO4…………………........3

NaCl…………………...............0,5

NH4Cl……………………........1

MgSO4.7H2O………………….0,5

CaCl2.2H2O……………………0,01

6. Tampon Citrate de Sodium (0,1M; pH 5,2)

Solution A: acide citrique 21,01 g/l (0,1M), (C6H8O7.H2O)

Solution B: le dissodique 35,6 g/l (0,2M), (Na2HPO4.2H2O)

Pour avoir une solution tampon à pH 5,2 mélanger: 46,9 ml de la solution A

et (100 - 46,9) ml de la solution B.

134

Annexe D : Mesure de l’activité protéolytique

(Anson, 1938 modifiée par Mechakra et al., 1999)

1. Courbe d’étalonnage de la tyrosine

1.1. Mode opératoire

2. Dosage de l’activité protéolytique

La manipulation est réalisée en deux étapes :

Réaction enzymatique : il s’agit de faire agir l’extrait enzymatique sur le substrat (la

caséine).

Dosage de l’activité : la quantité de produit formé (la tyrosine) est dosée selon la

méthode d’Anson, (1938). L’absorbance de l’échantillon mesurée est transformée en

concentration par référence à la courbe d’étalonnage précédemment obtenue.

2.1. Réactifs

Extrait enzymatique déjà préparé

Caséine à 2,5% dans le tampon citrate de sodium ;

Réactif de Folin-Ciocalteu dilué au 1/10ème

;

Solution de TCA à 4% ;

Eau distillée.

N° du tube

Réactif

et solutions

Blanc 1 2 3 4 5

Concentration de tyrosine (µg/ml) 0 20 40 60 80 100

Volume de tyrosine prélevé (ml) 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Eau distillée (ml) 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0

Na2CO3 à 2% dans du NaOH 0,1N

(ml)

2,5

Agiter correctement puis laisser stabiliser le mélange pendant 10 min

Réactif de Folin dilué (1/10ème

) 0,5

Mélanger de nouveau rapidement et énergiquement après chaque addition du réactif de Folin et laisser reposer à l’ombre pendant 30 min au minimum

DO (750 nm) 0 0,140 0,335 0,465 0,603 0,713

135

2.2. Mode opératoire

Préparation du mélange réactionnel

Dosage de l’activité enzymatique

N° du tube

Réactif

et solutions

Blanc 1 Blanc 2 1 2

Extrait enzymatique (ml) - - 0,5 0,5

Solution de caséine (ml) 2,5 2,5 2,5 2,5

Vol de tampon (ml) 1 1 0,5 0,5

Bien mélanger et placer au bain Marie à 40°C pendant 30 min

TCA à 4% (ml) : arrêt de

la réaction

5

Filtrer les solutions sur papier filtre courant

Le filtrat constitue la solution contenant le produit de la réaction (la tyrosine)

Produit de la réaction Blanc F1 Blanc F2 Filtrat 1 Filtrat 2

N° du tube

Réactif

et solutions

Blanc F1 Blanc F2 Filtrat 1 Filtrat 2

Vol prélevé (ml) 1 1 1 1

Eau distillée ou tampon

(ml)

1 1 1 1

Na2CO3 à 2% dans du

NaOH 0,1N (ml)

2,5

Agiter correctement puis laisser stabiliser le mélange pendant 10 min

Réactif de Folin dilué

1/10ème

(ml)

0,5

Mélanger de nouveau rapidement et énergiquement après chaque addition du réactif de

Folin et laisser reposer à l’ombre pendant 30min au minimum pour effectuer la

lecture

136

y = 0,0073x + 0,0129

R² = 0,993

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0 20 40 60 80 100 120

Ab

sorb

an

ce

(750n

m)

Tyrosine (μg/ml)

3. Résultats

Une unité de protéolyse correspond à la libération de 1µg de tyrosine résultante de

l’hydrolyse enzymatique par heure et dans un ml d’échantillon (1µg/h/ml). La concentration

déduite de la courbe d’étalonnage correspond à 0,5 ml d’échantillon dilué par les réactifs

ajoutés au cours de la première étape.

Activité protéolytique (µg/h/ml) = concentration déduite de la courbe d’étalonnage x

dilution x 2 (pour ramener le volume de l’échantillon à 1ml) x 2 (pour ramener le temps à 1h).

Figure D.1: Courbe d’étalonnage de la tyrosine.

137

Annexe E : Dosage des protéines (Bradford, 1976)

1. Composition du réactif de Bradford

BBC G-250……………………..………….…………………………..100 mg.

Ethanol absolu ………………………………………………………….50 ml.

Acide phosphorique à 85%..........………………………………………100 ml.

Compléter à 1000 ml avec l’eau distillée.

Conservation pendant 3 semaines à 4 °C et à l’abri de la lumière.

2. Elaboration de la courbe d’étalonnage

Une gamme étalon est préparée à partir d’une solution mère de sérum albumine

bovine (BSA) (1mg/1ml) selon les quantités suivantes : 0, 20, 40, 60, 80 et 100 µg. Toutes

les dilutions des solutions protéiques sont effectuées en présence de l’eau distillée.

Les échantillons et le blanc sont ajustés à un volume final de 100µl. Après addition de

3ml du réactif de Bradford et agitation, l’absorbance est mesurée à 595 nm contre le blanc.

Les concentrations protéiques des extraits enzymatiques seront déduites à partir de cette

courbe d’étalonnage.

Tableau E.I : Préparation de la gamme d’étalonnage de la BSA (1mg/ml).

N° du tube

Solutions

et réactifs

Blanc 1 2 3 4 5 échantillon

Solution de BSA (µl) 0 20 40

60 80 100 Fraction

aliquote

Eau distillée (µl) 100 80 60

40 20 0 ?

Réactif de Bradford (ml) 3

Absorbance à 595 nm 0 0,201 0,444 0,625 0,825 1,020 ?

138

y = 0,010x + 0,008

R² = 0,998

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

0 20 40 60 80 100 120

Ab

sorb

an

ce (

595n

m)

BSA (µg/µl)

Figure E.1: Courbe d’étalonnage de la solution de BSA

(1mg/ml).

139

Annexe F : Electrophorèse des protéines en conditions dénaturantes

(SDS-PAGE) (Lammeli, 1970)

1) Solution d’acrylamide 30 %

Acrylamide .................................................................................... 30g.

Bis-acrylamide .............................................................................. 0,8g.

Compléter à 100ml avec l’eau distillée.

2) Tampon de séparation (pH 8,8)

Tris-HCl ........................................................................................ 0,15M.

SDS ................................................................................................ 0,4g.

Compléter à 100ml avec l’eau distillée.

3) Tampon de concentration (pH 6,8)

Tris-HCl ........................................................................................ 0,05M.

SDS ................................................................................................ 0,4g.

Compléter à 100ml avec l’eau distillée.

4) Persulfate d’Ammonium (APS à 10%)

Persulfate d’Ammonium ............................................................... 1g.

Eau distillée ................................................................................... 10ml.

5) Préparation des gels

5.1. Gel de séparation (Running gel) à 10%

Acrylamide 30% ........................................................................... 3,50 ml.

Tampon de séparation (pH 8,8) .................................................... 2,50 ml.

Eau distillée ................................................................................... 4,00 ml.

Persulfate d’Ammonium (APS) 10 % ........................................... 50µl.

TEMED ......................................................................................... 5µl.

5.2. Gel de concentration (Stacking gel) à 5%

Acrylamide 30% ........................................................................... 0,65 ml.

Tampon de concentration (pH 6,8)............................................... 1,25 ml.

Eau distillée ................................................................................... 3,10 ml.

Persulfate d’Ammonium (APS) 10 % ........................................... 30µl.

TEMED ......................................................................................... 3µl.

6) Tampon d’échantillon (2X)

Tris-HCl pH 6,8 ............................................................................. 0,5 M.

SDS ................................................................................................ 4%

Glycérol ......................................................................................... 20%.

Bleu de bromophénol .................................................................... 0,004%.

β- mercaptoéthanol ........................................................................ 10%.

140

7) Tampon de migration (10X)

Tris (base) ...................................................................................... 30g.

Glycine .......................................................................................... 144g.

SDS ................................................................................................ 10g.

8) La solution de coloration

Méthanol ........................................................................................ 40ml.

Acide acétique 10% .................................................................... 10ml.

BBC R-250 ................................................................................... 0,15g.

Eau distillée ................................................................................... 50ml.

9) La solution de décoloration

Méthanol ........................................................................................ 400ml.

Acide acétique 10% .................................................................... 100ml.

Eau distillée ................................................................................... 500ml.