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Observatoire OPTlMlST En France, on estime à environ 120 000 le nombre de nouveaux cas d'infarctus du myocarde (IDM) chaque année. Ses conséquences restent très lourdes tant en terme de morbi-mortalité que de coût pour la société. Afin d'évaluer la prise en charge thérapeutique en France des patients hospitalisés pour un IDM compliqué d'insuffisance cardiaque, Pfizer, en partenariat avec la Société française de cardiologie (SFC), a mis en place une enquête transversale, l'enquête OPnMlST réalisée dans les USlC (unités de soins intensifs cardiologiques) françaises. Ses résultats ont été publiés dans les Annales de tatdioiogie et d'angéioiogie. Entre man et septembre 2005, tous les patients hospitalisés pour un IDM dans les centres ayant participé à I'enquête (CHU, CHG, établissements privés), ont été répertoriés dans un registre (population N registre n) jusqu'à ce que 6 patients répondant aux critères d'inclusion (FE abaissée associée à la présence d'une IC ou d'un diabète) correspondant à la « populationtible D aient été mutés CinquanteneuF centres ont parücipé à l'enquête dont 10 a-iu (169 %), 37 CHG (627 %) et 12 cliniques p rii (20,3 %) Si le délai médian de prise en charge par le SAMU ou les services d'urgences était de 5 heures après I'apparition des premiers symptômes, 35,3 % des patients n'ont été pris en charge qu'après un délai de plus de 12 heures ; 1 668 patients ont été admis pour un IDM, formant ainsi la population registre » de l'étude, au sein de laquelle 418 patientes (25,6 %) présentaient des signes d'lC sans diabète associé. La fraction d'éjection du ventricule gauche (FRIC) était comprise entre 30 et 40 % pour 76,7 % des 447 patients de la c populationtible » répondant aux critères de sélection. Des râles à I'auxultation et des signes radiologiques de stase pulmonaire étaient retrouvés dans 963 et 90,8 % des cas respectivement. La plupart des patients présentaient une IC de classe 11 (22,3 %), classe III (29,s %) et classe N (38.9 %) selon la classification NYHA. La majorité des patierrts (62 %) a bénéficié d'un geste de reperfusion ou de revaxularisation par angioplastie ou pontage au cours de leur hospitalisation. Les traitements les plus prescrits ont été les statines 05,4 %), les IEC (73,6 %), les diurétiques de l'anse 01,8 %) et les Pbloquants (66,7 %), les anti-aldostéroneset les antagonistes calciques ayant été utilisés respectivement dans 16,3 et 6,5 % des cas. Selon les auteurs, les résultats de cette enquête s'inscrivent dans la droite ligne de ceux observés au travers des études USlK 1995 et USlC 2000. À l'évidence, le délai de prise en charge des patients après I'apparition des premiers symptômes d'un IDM reste un point d'amélioration nécessitant probablement une meilleure information du grand public sur les symptômes d'alerte. Par ailleurs, si on constate une amélioration globale de la prise en charge des patients, avec une majorité de patients bénéficiant d'une reperfusion ou d'un traitement de revaxularisationmyocardique et une augmentation globale de la prescription de statines et des IEC, les antagonistes des récepteurs à l'aldostérone restent relativement peu utilisés, alors que des taux sériques élevés d'aldostérone dans les 24 heures suivant l'infarctus sont considérés comme déterminants en termes de pronostic vital (registre OPERA). L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS réalisée en double aveugle contre placebo, chez 6 632 patients ayant un IDM avec dysfonction ventriculaire gauche avec une FEVG S 40 % et des signes cliniques d'K. Les critères primairesétaient la mortalité toutes causes et un critère combiné de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovaxulaire ; 14,4 % des patients recevant I'éplérénone et 16,7 % des patients recevant le placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7 % des patients recevant I'éplérénone et 30 % des patients recevant le placebo ont présenté le critère combiné de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovaxulaire. Le risque de mortalité toutes causes a été réduit de 15 % (RR : 485 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement par réduction de la mortalité cardiovaxulaire. Le risque de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovaxulaire a également été réduit de 13 % par rapport au placebo (RR : 487 ; p = 0,002). Le traitement par éplérénone doit être débuté entre 3 et 14jours après un IDM sévère, à la dose de 25 mg une fois par jour, avec une augmentation progressive de la posologie, de préférence en 4 semaines, jusqu'à la dose cible quotidienne de 50 mg une fois par jour correspondant à la posologie d'entretien. La posologie doit être adaptée en fonction de la kaliémie mesurée avant l'initiation du traitement, pendant la première semaine, un mois après le début du traitement puis régulièrement par la suite. i AMC pratique 1 no 157 / avril 20071 29

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Observatoire OPTlMlST En France, on estime à environ 120 000 le nombre de nouveaux cas d'infarctus du myocarde (IDM) chaque année. Ses conséquences restent très lourdes tant en terme de morbi-mortalité que de coût pour la société. Afin d'évaluer la prise en charge thérapeutique en France des patients hospitalisés pour un IDM compliqué d'insuffisance cardiaque, Pfizer, en partenariat avec la Société française de cardiologie (SFC), a mis en place une enquête transversale, l'enquête OPnMlST réalisée dans les USlC (unités de soins intensifs cardiologiques) françaises. Ses résultats ont été publiés dans les Annales de tatdioiogie et d'angéioiogie. Entre man et septembre 2005, tous les patients hospitalisés pour un IDM dans les centres ayant participé à I'enquête (CHU, CHG, établissements privés), ont été répertoriés dans un registre (population N registre n) jusqu'à ce que 6 patients répondant aux critères d'inclusion (FE abaissée associée à la présence d'une IC ou d'un diabète) correspondant à la « populationtible D aient été mutés CinquanteneuF centres ont parücipé à l'enquête dont 10 a-iu (169 %), 37 CHG (627 %) et 12 cliniques p r i i (20,3 %) Si le délai médian de prise en charge par le SAMU ou les services d'urgences était de

5 heures après I'apparition des premiers symptômes, 35,3 % des patients n'ont été pris en charge qu'après un délai de plus de 12 heures ; 1 668 patients ont été admis pour un IDM, formant ainsi

la population registre » de l'étude, au sein de laquelle 418 patientes (25,6 %) présentaient des signes d'lC sans diabète associé. La fraction d'éjection du ventricule gauche (FRIC) était comprise entre 30 et 40 % pour 76,7 % des 447 patients de la c populationtible » répondant aux critères de sélection. Des râles à I'auxultation et des signes radiologiques de stase pulmonaire étaient retrouvés dans 963 et 90,8 % des cas respectivement. La plupart des patients présentaient une IC de classe 11 (22,3 %), classe III (29,s %) et classe N (38.9 %) selon la classification NYHA. La majorité des patierrts (62 %) a bénéficié d'un geste de reperfusion ou de revaxularisation par angioplastie ou pontage au cours de leur hospitalisation. Les traitements les plus prescrits ont été les statines 05,4 %), les IEC (73,6 %), les diurétiques de l'anse 01,8 %) et les Pbloquants (66,7 %), les anti-aldostérones et les antagonistes calciques ayant été utilisés respectivement dans 16,3 et 6,5 % des cas. Selon les auteurs, les résultats de cette enquête

s'inscrivent dans la droite ligne de ceux observés au travers des études USlK 1995 et USlC 2000. À l'évidence, le délai de prise en charge des patients après I'apparition des premiers symptômes d'un IDM reste un point d'amélioration nécessitant probablement une meilleure information du grand public sur les symptômes d'alerte. Par ailleurs, si on constate une amélioration globale de la prise en charge des patients, avec une majorité de patients bénéficiant d'une reperfusion ou d'un traitement de revaxularisation myocardique et une augmentation globale de la prescription de statines et des IEC, les antagonistes des récepteurs à l'aldostérone restent relativement peu utilisés, alors que des taux sériques élevés d'aldostérone dans les 24 heures suivant l'infarctus sont considérés comme déterminants en termes de pronostic vital (registre OPERA). L'éplérénone a été évaluée dans l'étude EPHESUS réalisée en double aveugle contre placebo, chez 6 632 patients ayant un IDM avec dysfonction ventriculaire gauche avec une FEVG S 40 % et des signes cliniques d'K. Les critères primaires étaient la mortalité toutes causes et un critère combiné de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine

cardiovaxulaire ; 14,4 % des patients recevant I'éplérénone et 16,7 % des patients recevant le placebo sont décédés (toutes causes), alors que 26,7 % des patients recevant I'éplérénone et 30 % des patients recevant le placebo ont présenté le critère combiné de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovaxulaire. Le risque de mortalité toutes causes a été réduit de 15 % (RR : 485 ; p = 0,008) comparativement au placebo, essentiellement par réduction de la mortalité cardiovaxulaire. Le risque de mortalité cardiovaxulaire ou d'hospitalisation d'origine cardiovaxulaire a également été réduit de 13 % par rapport au placebo (RR : 487 ; p = 0,002). Le traitement par éplérénone doit être débuté entre 3 et 14 jours après un IDM sévère, à la dose de 25 mg une fois par jour, avec une augmentation progressive de la posologie, de préférence en 4 semaines, jusqu'à la dose cible quotidienne de 50 mg une fois par jour correspondant à la posologie d'entretien. La posologie doit être adaptée en fonction de la kaliémie mesurée avant l'initiation du traitement, pendant la première semaine, un mois après le début du traitement puis régulièrement par la suite. i

AMC pratique 1 no 157 / avril 20071 29