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7/30/2019 Nicolas Goetzmann - Une autre politique montaire pour rsoudre la crise
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Nicls GoetzmaNN
UnE aUTrEPoLiTiqUEmonTairE
PoUrrSoUDrE
La criSE
Dcbr 2012
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Une aUtrepolitiqUe montaire
poUr rsoUdre la crise
Ncls GoetzmaNN
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L Fndn pur lnnvn plu
s un hnk nk lbrl, prgrsss urpn.
Prsdn : Ncls Br
Vc-prsdn : Chrls Bgbdr
Drcur gnrl : Dnu Ryn
L Fndpl publ l prsn n dns l cdr d ss rvux surla croissance conomique.
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rsUm
Le bouleversement conomique en cours depuis lanne 2008 a t
largement comment : ses causes, ses consquences, ses solutions.
Lapproche montaire est encore absente du dbat europen, et rares
sont les mises en cause de la politique mene par la Banque centrale
europenne.
La doctrine montaire issue du trait de Maastricht repose sur une
mthode de stabilit des prix qui est aujourdhui au centre de controversesacadmiques. Lincapacit de cette mthode stabiliser une croissance
durable et assurer le plein emploi depuis lentre en crise doit pourtant
nous alerter sur son ecacit.
Alors que la matrise de linfation nest rien dautre quun moyen au
service de la croissance et de lemploi, le trait de Maastricht en a ait une
n en soi. Les divergences internationales sur ce point, les prcdents que
sont la grande dpression de 1929 et la crise japonaise, nous apportent
les lments de lecture ncessaire une analyse critique de cette doctrine.Il apparat que le mandat de stabilit des prix, comme mthode, a t
source de conusion et dune erreur de diagnostic manieste des autorits
montaires. Ces erreurs nont pas permis dapporter les rponses
ncessaires une conomie en chute libre et se trouvent directement
lies lampleur des dicults europennes : le chmage de masse, les
niveaux de dettes, et labsence de croissance.
Les dveloppements acadmiques rcents orent cependant unesolution cette situation, parvenant tablir une mthode corrigeant
la problmatique du mandat de stabilit des prix, tout en orant une
perspective de sortie de crise.
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La naissance de leuro aura t suivie de dix annes de croissance et de
aible infation, permettant un important dveloppement conomique de
la zone associ un rapprochement des conomies europennes. Lanne
2008 marque une rupture dans ce dveloppement, et la crise conomiqueque nous traversons depuis, nomme aujourdhui grande rcession ,
a ni par abattre le mythe dune croissance sans n.
La stabilit de la zone euro se trouve actuellement menace par un
taux de chmage lev, notamment chez les jeunes, et par labsence de
solution durable aux problmes lis lendettement des tats. Lanalyse
de la grande rcession travers le prisme de la macroconomie et de la
politique montaire permet den percevoir ses causes et ses consquences.
Les conclusions qui en dcoulent apportent une vision nouvelle de la
responsabilit de nos institutions et la mise en perspective de ses causes
relles.
Le mandat de stabilit des prix, pierre angulaire de la politique montaire
europenne, est aujourdhui soumis lpreuve des aits. Lessence mme
de ce mandat tant de permettre une stabilit de la croissance conomique,
nous devons nous alerter de son incapacit remplir cette onction.
Les volutions acadmiques rcentes, nourries de cette grande rcession,ont pu mettre en doute la capacit dun tel mandat remplir son
objecti de stabilisation. La prise en compte de cette recherche dans une
matire encore jeune apparat comme indispensable au dveloppement
conomique de la zone euro. La ncessit de rormer le mandat
UNe aUtRePoLitiqUe moNtaiRe
poUr rsoUdre la crise
n Goetzmann
c sg iay mu
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de la Banque centrale europenne (BCE), pour assurer sa capacit
dadaptation aux apports de la recherche montaire, reprsente le d le
plus ambitieux dans un objecti de sortie de crise.
les raisons de notre Grande rcession
La crise que nous traversons est gnralement perue comme due une
crise immobilire aux tats-Unis, dite crise des subprimes . Celle-ci
nous aurait mens vers une importante crise nancire lautomne
2008, qui aurait intensi la rcession en cours jusqu la survenance de
la crise de la dette, principalement en Europe, au cours des annes 2010,
2011 et 2012.
Cette vision est quelque peu errone et ne correspond en rien une
analyse stricte des vnements. La crise immobilire amricaine dbute
en 2006, anne au cours de laquelle plusieurs tats des tats-Unis ayant
subi une vre immobilire (Floride, Nevada) se trouvent menacs
par lexplosion de cette bulle. La baisse des prix immobiliers dans ces
rgions se produit essentiellement entre 2006 et 2008, et nimpacte quelgrement les chires du chmage aux tats-Unis. Un ralentissement de
lconomie voit cependant le jour.
De aon concomitante, au dbut de lanne 2008, une orte hausse du
prix des matires premires renorce de aon signicative les chires
de linfation et contribue masquer le ralentissement conomique
en cours. La Banque centrale europenne, alors sous la prsidence de
Jean-Claude Trichet, dcide de relever ses taux directeurs an de lutter
contre le phnomne infationniste. Cette dcision, datant de juillet
2008, prcipite le ralentissement dj luvre et enonce lactivit
conomique europenne dans la rcession. Labsence de raction de
soutien lconomie aux tats-Unis produit les mmes eets.
La passivit de la Rserve drale amricaine et lerreur commise par la
BCE sont les principaux lments dclencheurs de la gravit du marasme
conomique. Les acteurs conomiques comprennent que le soutien
pourtant ncessaire ne sera pas apport par les autorits montaires.La crise bancaire clate ce moment, entranant le monde dans sa plus
grave dpression depuis 1929.
Plusieurs responsables sont dsigns : les subprimes, les hedge unds,
le monde de la nance , entre autres. Cependant, dun point de vue
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strictement conomique, seule la survenance du phnomne dvastateur
quest la dfation peut expliquer lampleur du problme.
La chute du produit intrieur brut (PIB) nominal (mesure primaire
de lconomie) en territoire ngati, phnomne extrmement rare et
synonyme de dpression, a eu pour consquence une baisse brutale de
lactivit, annihilant toute volont des agents conomiques investir
ou consommer. La particularit dune chute nominale de lconomie
dcoule de la rigidit des salaires et des prix. Alors quune rcession
accompagne dune infation positive permet aux employeurs de ne pas
ajuster les salaires, la rcession nominale provoque le licenciement. En
eet, le PIB nominal correspond au total des revenus nominaux dune
conomie. Ds lors que ce total baisse dans une socit o les salairessont rigides, cela signie que le chmage augmente.
Dans de telles conditions, tout investissement devient une promesse de
perte, et le gel des dpenses devient la norme. Les prcdents que sont
la crise de 1929 et la crise japonaise (depuis 1990) auraient d alerter
les responsables des autorits montaires sur les consquences dun tel
phnomne conomique. Il nen a rien t. Linaction puis linsusance,
notamment, de raction de la Banque centrale europenne ont permiscette occurrence.
La gravit de la crise pourrait-elle expliquer linecacit de la politique
montaire ? En aucun cas, et cest bien au contraire le manque de ractivit
des autorits qui a provoqu laggravation proonde de la situation. La
passivit des banques centrales a transorm ce qui ntait quun simple
ralentissement conomique en une crise montaire mondiale, cest--
dire en dpression. Dans un monde de aible croissance et de trs aibleinfation, chaque ralentissement conomique est alors susceptible de
provoquer lentre en territoire ngati du PIB nominal.
De la mme aon et en voquant la grande dpression de 1929, Milton
Friedman dclarait : Rien nindiquait que la situation dt dgnrer en
catastrophe majeure. Sau raisonnement na [], il ny avait rien dans la
situation conomique telle quelle se prsentait, disons, en septembre ou
octobre 1930, qui rendt invitable, ni mme probable, le dclin continu
et drastique des annes suivantes. Il est rtrospectivement clair que la
Rserve drale aurait lpoque dj d se comporter diremment
quelle ne le t 1.
1. mln Frdn, Capitalisme et Libert [1962], Lduc.S dns, 2010.
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Une crise de la demande
Leondrement de lactivit ds lt 2008 sest traduit par la chute libre
de la variable conomique primaire quest le PIB nominal. Lvolution
de cette mesure tait alors relativement constante, un rythme proche
de 4 % par an depuis la cration de leuro. Cette chute a eu pour
cause la panique des acteurs conomiques ace linaction montaire
des banques centrales. Leondrement de la conance est perceptible
travers lvolution mme du PIB nominal.
Gu 1 : Crssnc nnl rsrll n eurp
(n purcng)+ 2,00
+ 1,50
+ 1,00
+ 0,50
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
2005q1
2005q3
2006q3
2006q1
2007q1
2007q3
2008q1
2008q3
2009q1
2009q3
2010q1
2010q3
2011q1
2011q3
2012q1
Le PIB nominal est la reprsentation statistique du niveau dactivit,
autrement appel demande agrge (ou demande globale , ou
encore demande eective ), et il correspond la demande totale de
biens et services privs ou publics dans une conomie.
Cette crise est devenue de ait une crise de la demande, se maniestant
par un chmage lev, un aible niveau dactivit et un blocage total
de linvestissement. Ds lors que nous qualions une crise de crise de
la demande , nous devons nous interroger sur laction de lautoritmontaire, dont la responsabilit principale est dassurer la stabilit de
cette demande.
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La crise : un problme montaire plus quun problme de dette
Gu 2 : Vrn du PiB nnl pr rppr s ndnc d lngr (n purcng)
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2010
Limpact de cet cart entre croissance nominale et sa tendance de long
terme a t le point de dpart de ce que nous appelons aujourdhui, tort,
crise de la dette . La perception de cette crise revient habituellement
considrer le niveau dendettement de certains tats europens comme
insoutenable. Cependant, cette situation ne peut sexpliquer que par
un ralentissement trs important de lactivit. En eet, un endettement
ne devient problmatique qu partir du moment o les revenus icila croissance ne susent plus payer son remboursement. Or il est
manieste que la crise de la dette relve dun eondrement de la
croissance des revenus.
La dette publique dun tat se mesure en la rapportant au niveau de PIB
de ce mme tat, labsence de croissance ayant pour eet lexplosion
du niveau de la dette par rapport au PIB. Le niveau dendettement ne
devient ainsi un problme que lorsque la croissance ne permet plus dele soutenir. limage dun mnage, ds lors que la part de lendettement
saccrot par rapport aux revenus, lquilibre est rompu.
Deux visions sopposent donc : celle dune crise de la dette , qui
se proccupe du niveau de lendettement, et une vision montaire,
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qui se ocalise quant elle sur la problmatique relative aux revenus,
cest--dire la croissance de lconomie. Il ne sagit pas ici de nier
la problmatique de lendettement excessi des tats, mais bien de se
concentrer sur lorigine principale des dicults que nous rencontrons.
Le traitement de cet excs de dette ne pourra avoir lieu que lorsque lescauses du ralentissement conomique seront traites.
La crise de la dette nest donc que le symptme dun manque de croissance,
dont la responsabilit revient dabord aux autorits montaires.
Le graphique 3 met en relation leondrement du PIB nominal par
rapport sa tendance de long terme, et lenvole du niveau de dette
publique sur PIB au sein de lUnion europenne. Lexacte concomitance
des deux situations met en avant lchec de la BCE assurer sa mission,celle-ci ayant la matrise de la croissance nominale.
Gu 3 : Nvu d d sur PiB ( ) vrn du PiB nnl prrppr s ndnc d lng r ( ) (n purcng) 1997-2011
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La politique montaire dgrade la croissance et lemploi
Gu 4 : tux d chg urpn (n purcng)
Janvier1995
Septebre1995
mai1996
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Septebre1997
mai1998
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Septebre1999
mai2000
Janvier2000
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Janvier2003
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La chute du PIB nominal, soit de la demande agrge, est le premier acteur
du taux de chmage de notre conomie, la corrlation paraite entre les deux
variables tant reprsente sur le graphique 4. La chute du PIB nominal parrapport sa tendance de long terme ait monter le taux de chmage vers
des sommets indits.
2000
2001
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Gu 5 : Vrn du PiB nnl pr rppr s ndnc d lngr ( ) ux d chg n eurp ( ) (n purcng)
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Cest cause de lincapacit de la BCE prendre en compte son objecti
rel, savoir la promotion de la croissance et de lemploi, que la
grande rcession est devenue une crise montaire et que lon a assist
une importante dviation de la croissance nominale par rapport sa
tendance longue.Limpact dune politique montaire sur le niveau dactivit, par
consquent sur le niveau de chmage, est en eet dterminant, comme
le rappelle le prix Nobel dconomie Paul Krugman : Si vous voulez
un modle simple pour prvoir le taux de chmage aux tats-Unis pour
les prochaines annes, le voil : il sera l o Alan Greenspan [ancien
prsident de la Rserve drale amricaine] le voudra, plus ou moins
une marge derreur reftant le ait quil nest pas Dieu.
La richesse europenne prend la tangente
Le graphique suivant nous permet de mettre en vidence lcart de
richesse entre une Europe bnciant dune croissance stable et lEurope
du mandat de stabilit des prix.
1995q1
1995q4
1996q3
1997q2
1998q1
1998q4
1999q3
2000q2
2001q1
2001q4
2002q3
2003q7
2004q1
2004q4
2005q3
2006q2
2007q1
2007q4
2008q3
2009q2
2010q1
2010q4
2011q3
Gu 6 : PiB nnl urpn ( ) cpr s ndnc lngu1995-2007 ( )
2 800 000
2 600 000
2 400 000
2 200 000
2 000 000
1 800 000
1 600 000
1 400 000
1 200 000
1 000 000
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Lcart manieste entre les deux courbes du graphique 5 permet de
visualiser lampleur de la crise, et le chemin parcourir an de retrouver
le niveau de dveloppement antrieur 2008. Cet cart relve de la
responsabilit directe de la politique montaire europenne. Linstitution
dispose en eet du pouvoir de contrler lintgralit de ces variables,mais a chou dans cette mission en ne se ocalisant que sur la seule
stabilit des prix. Labsence de rponse de la BCE au cur de la crise
sexplique par la nature mme de son mandat.
la Bce : mission accomplie mais ce ntait pas la Bonne
Le mandat de stabilit des prix : un choix politique
Le rle dune autorit montaire reste fou pour le grand public. Il
est pourtant la base de la construction europenne en tant quunion
montaire. Son objet devrait tre de lisser les cycles conomiques et de
permettre une stabilit de la croissance, permettant ainsi le plein emploi
et une aible infation.La Banque centrale europenne (BCE) se voit coner cette responsabilit
par une mthode de stabilit des prix. Ce mandat montaire lui impose
de maintenir linfation sous un seuil de 2 % sur le moyen terme. Cette
mthode, hrite de la Bundesbank, repose sur lide que la conance
des acteurs conomiques dcoule de la stabilit des prix et permet un
dveloppement conomique sain et durable.
Alors que dautres pays ont mis en place un systme plus large,
enjoignant lautorit montaire de promouvoir la ois le plein emploiet la stabilit des prix, lEurope a choisi cette voie plus restrictive.
La dtention du pouvoir montaire ore une banque centrale la
capacit de dterminer le niveau de demande agrge dune conomie.
La perception gnrale tablissant lautorit de Francort comme
tant matre de linfation est juste mais restrictive ; elle est galement
comptable du niveau de croissance et, par consquent, du niveau de
chmage conjoncturel.
En eet, croissance et infation sont intimement lies et ces deux variables
ne sont que les produits dune hausse de la demande, elle-mme sous
contrle de la BCE.
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A contrario, la BCE ne peut tre tenue pour responsable de la ventilation
entre ces deux mesures. Cest ainsi qu demande constante, la ventilation
se rpartira entre X croissance et Y infation au gr du cycle conomique
et de la politique budgtaire des dirents gouvernements.
Le mandat dlivr par les traits europens la BCE consiste alors matriser lore de monnaie an de juguler linfation sous le seuil
atidique des 2 %, et ce sur le moyen terme. Larticle 105 du trait de
Maastricht indique : Lobjecti principal du SEBC est de maintenir
la stabilit des prix. Sans prjudice de lobjecti de stabilit des prix,
le SEBC apporte son soutien aux politiques conomiques gnrales
de la communaut. La dclaration de larticle 126 du trait sur le
onctionnement de lUnion europenne vient ajouter : LUnion vise parvenir une croissance conomique quilibre et la stabilit des
prix. Les politiques conomiques et budgtaires doivent, par consquent,
xer les priorits adquates en matire de rormes conomiques,
dinnovation, de comptitivit et de renorcement de linvestissement
priv et de la consommation durant les priodes de aible croissance
conomique. Cela devrait se traduire dans les orientations des dcisions
budgtaires au niveau national et au niveau de lunion, grce notamment
une restructuration des recettes et des dpenses publiques, tout enrespectant la discipline budgtaire conormment aux traits et au Pacte
de stabilit et de croissance.
Aucun doute nest permis : la stabilit des prix prime sur le niveau de
chmage. Et cela est un choix politique commun aux peuples europens.
Il est cependant remarquable de constater que la mention suivante de
larticle 126, lUnion vise parvenir une croissance conomique
quilibre et la stabilit des prix , a t assure avec un rel succspour ce qui concerne le deuxime objecti (la stabilit des prix), tandis
que la croissance conomique quilibre a t laisse de ct. Ce
choix politique correspond au choix japonais, sacriant croissance et
emploi sur lautel dune stricte matrise de linfation.
Le site de la Bundesbank livre plusieurs indications sur ce point : Pour
quune conomie continue de crotre, le principal ingrdient est de
prserver un pouvoir dachat stable. Cest pourquoi lobjecti primaire
de la politique montaire de lEurosystem est la stabilit des prix ,ou encore : Une monnaie stable est la ondation dune conomie
saine. Elle protge les pargnants et les personnes percevant un revenu,
tout en promouvant croissance et emploi. Selon ces noncs, nous
pouvons tablir que la stabilit de la monnaie nest en ait quune
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mthode promouvant la croissance et lemploi. Le trait de Maastricht
a transorm ce moyen en un objecti en soi : Lobjecti principal
du SEBC est de maintenir la stabilit des prix (article 105). Ainsi, la
mthode est devenue lobjecti et la doctrine de la BCE la nalement
tablie en dogme.Le bilan de la BCE est aussi excellent en matire de stabilit des prix quil
est excrable en matire demploi et de croissance. Ce constat doit nous
alerter sur la mthode elle-mme et sur une doctrine montaire nous
laissant croire que la stabilit des prix est une n en soi de la politique
mene par la BCE.
Milton Friedman nonait avec humilit : Jaimerais souligner que je
ne considre pas mes propres propositions comme le n du n de lagestion montaire, comme une rgle quil aut graver sur des tablettes
de pierre et conserver ternellement dans lavenir. Je pense simplement
que cest l une rgle qui, la lumire de notre savoir actuel, ore les
plus grandes promesses datteindre un degr raisonnable de stabilit
montaire. Jaimerais quen nous en servant, et au ur et mesure que
nous en saurons plus en matire montaire, nous puissions tre capables
dimaginer des rgles meilleures encore et qui atteindraient des rsultats
encore meilleurs. Une telle rgle me parat tre le seul procd dont nousdisposions actuellement pour aire de la politique montaire un pilier
de la socit libre, plutt quune menace sur ses ondations 2. Le pch
originel de la politique montaire europenne est davoir grav dans le
marbre une mthode qui savre aujourdhui inecace.
La politique montaire suppose une politique de communication
Laccroissement de lore de monnaie par la BCE a pour objecti deprovoquer une augmentation de la demande, qui entranera elle-mme
un rsultat aussi bien sur la croissance que sur les prix. Du ait de la
viscosit des prix et des salaires (ceux-ci ntant pas fexibles court
terme), un surcrot de monnaie entrane tout dabord la croissance relle
dans un sens avorable et impacte ensuite les prix et les salaires. Cet tat
de ait permet lautorit montaire dagir sur la situation conomique
court terme. Ce phnomne est nomm illusion montaire .
Les anticipations des agents conomiques relatives aux niveaux de
croissance et dinfation se ondent ainsi sur laction des banques centrales.
La situation actuelle des marchs est rvlatrice de ce phnomne :
2. Ibid.
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alors mme que la situation dautres tats travers le monde peut tre
juge comme tant moins avorable que celle de certains pays europens,
ceux-ci ne voient pas leur crdibilit menace. La raison mme de cette
situation provient de la doctrine dploye par la BCE et de la stricte
orthodoxie de son action. Le cas du Royaume-Uni est exemplaire en cesens, puisque par une politique montaire de large soutien lconomie
le gouvernement est parvenu endiguer une ventuelle menace sur sa
dette.
Une objection revient rgulirement, consistant allguer limpossibilit
pour lautorit montaire de soutenir la demande alors que les taux
sont dores et dj un niveau historiquement bas. Autrement dit, la
BCE serait court de munitions . Cet argument ne tient cependantcompte que dun outil la disposition de la BCE, savoir le pouvoir
de xer les taux directeurs, occultant son pouvoir le plus important : la
communication.
La capacit de xer les taux directeurs est un outil parmi dautres dune
politique montaire. Les plans de relance dploys aux tats-Unis sous
le nom de quantitative easing ( assouplissements quantitatis ) ont
permis dagir ds lors que la marge de manuvre sur les taux dintrt
tait puise. Ces plans ont t analyss comme un soutien articiel lconomie, reposant sur la cration montaire. Le caractre articiel ne
peut pourtant pas tre retenu, les plans dassouplissement quantitatis
ayant le mme objecti quune baisse de taux : provoquer un surcrot de
demande en impactant l illusion montaire .
La cration montaire na pas pour vocation de crer une richesse
permanente, mais bien de rorienter les anticipations de croissance
et dinfation. Laccroissement de lore de monnaie permet en eetdimpacter immdiatement les anticipations des agents conomiques.
Les prvisions de croissance sen trouvent renorces, de mme que les
anticipations dinfation.
la n du cycle, seul limpact sur les prix perdure. Pourtant, sur le
court terme, une relance de la demande permet dagir ecacement
sur la croissance en provoquant un choc ncessaire la stabilisation
de lconomie. Lobjecti est de convaincre les agents conomiques du
soutien apport lactivit.Lerreur commune des plans dploys aux tats-Unis et au Royaume-Uni
a notamment t de leur donner un caractre temporaire, une date de n,
ou encore un montant chir. Encore une ois, la communication est
ici le principal acteur de russite. La mise en place dun objecti clair
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et comprhensible au prot des agents conomiques en lieu et place de
lallocation dun montant chir permet dviter cet cueil.
Un plan de soutien montaire annonant son objecti datteindre une
croissance nominale dtermine par avance donnerait une crdibilit
bien plus importante un tel plan. Il permet de convaincre les agentsdu soutien apport par lautorit montaire dans un programme clair et
raliste, incitant ces mmes acteurs investir, consommer, et entranant
une hausse de la demande.
2008 - 2011 : mmes maux sans remdes
En se ocalisant sur lobservation stricte des chires de linfation, la
BCE na pas peru le choc macroconomique en cours. Au contraire, cesstatistiques ont oert une vision errone de la situation et provoqu une
erreur considrable au cours du mois de juillet 2008. La orte pousse du
niveau dinfation au premier semestre de cette anne, provoque par la
hausse des matires premires, a en eet contraint lautorit montaire
restreindre lore de monnaie, provoquant laggravation de la crise
qui couvait. Pourtant, cette pousse infationniste na en aucun cas t la
rsultante dune croissance trop vive en Europe.
La BCE y a rpondu en restreignant la croissance europenne par la voie
de la hausse des taux. Cest ainsi que les agents conomiques ont subi
le double eet dune hausse des prix et dune baisse de la demande. Ce
choc provoqua un eondrement conomique.
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Gu 7 : tux dnfn HiCP (*) (eurp)
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(*)HiCP : indc ds prx l cnsn hrnss. Lndc ds prx l cnsn
hrnss s un sur u pr un cprsn crrc ds ux dnfn ds sbrs d lUnn urpnn.
Cette mme analyse provoquera la mme erreur au cours de lanne
2011, et ce deux reprises. La double dcision de relever les taux
directeurs aux mois davril et juillet 2011 concide paraitement avec
une nouvelle pousse du taux de chmage en Europe et la gnralisation
de la crise de la dette.Le mandat de stabilit des prix, inscrit dans les traits europens,
a dmontr ses limites dans une crise de cette nature. Pourtant, les
prcdents de 1929 et du Japon auraient pu permettre de raliser cet tat
de ait. Ds 1963, Milton Friedman et Anna Schwartz, dans leur ouvrage
A Monetary History of the United States, avaient dailleurs apport la
preuve de la nature montaire de la crise de 1929. Labandon progressi
de ltalon-or par les direntes nations avait permis une sortie de crise.
De la mme aon, le Japon connat une croissance nominale nulle depuisplus de vingt-deux ans, en raison de la nature restrictive de sa politique
montaire. Ces deux exemples oraient des prcdents qui permettaient
une lecture de la crise que nous traversons.
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critres dvalUation dUne politiqUe montaire restrictive
Il est commun dentendre ou de lire quune politique montaire se
caractrise par le niveau de ses taux dintrt. Des taux bas seraient
synonymes dune politique montaire accommodante. MiltonFriedman, dans un article consacr au Japon, dat de 1998, dclarait :
Apparemment, les vieilles illusions ne meurent jamais. [] Des taux
bas sont en gnral le signe dune politique montaire restrictive, et des
taux levs le signe dune politique montaire accommodante 3. En
ralit, les taux dintrt nont jamais t un indicateur able permettant
de juger du caractre accommodant ou restricti dune politique
montaire. En eet, seuls les niveaux dinfation et dvolution du PIBnominal permettent de juger de ce caractre.
Ben Bernanke, prsident de la Rserve drale amricaine, crivait en
2003 : Les taux dintrt nominaux ne sont pas de bons indicateurs de
la position de notre politique, un taux lev pouvant aussi bien indiquer
une politique accommodante que restrictive, en onction du niveau des
anticipations dinfation. De ait, la conusion dcoulant de taux aibles
a t la source de problmes majeurs au cours des annes 1930 et a sans
doute galement t un problme au Japon au cours des dernires annes.Le taux dintrt rel court terme, un autre candidat la mesure de
notre politique, est aussi imparait []. Finalement, il apparat que lon
ne peut dterminer si une conomie dispose dune politique montaire
stable que par lobservation dindicateurs conomiques tels que la
croissance du PIB nominal et de linfation 4.
Cependant, depuis 2008, et conormment la situation japonaise
depuis les annes 1990, il apparat que seule lvolution du PIB nominala permis de mesurer le caractre strict ou accommodant dune politique
montaire. Les problmatiques lies aux mesures de linfation dcrites
plus haut nont pas oert un indicateur able.
3. mln Frdn, Rvvng Jpn (hp://www.hvr.rg/publcns/hvr-dgs/rcl/6549).
4. Bn Brnnk, 24 cbr 2003,hp://drlrsrv.gv/brddcs/spchs/2003/20031024/dul.h
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Gu 8 : Vrn du PiB nnl pr rppr s ndnc d lngr (n purcng)
1995
1996
1998
1997
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2010
Le graphique 6 retrace leondrement de la croissance nominale et
dmontre le caractre minemment restricti de la politique montaire.Cette politique de rigueur est, de ait, la cause principale de la gravit de
la crise. Pige par une mthode ineciente, la BCE a mis en place une
politique destructrice de croissance, conduisant lenvole du chmage
et lemballement du niveau de la dette en Europe.
La stabilisation de la croissance nominale entre 1995 et 2008 avait
oert un cadre propice au dveloppement conomique en Europe.
Malheureusement, la passivit de la BCE devant la orte contractionobservable depuis 2008 est la cause de la rcession. Mais la responsabilit
de la BCE ne saurait tre mise en cause pour non-respect de son mandat.
En eet, linstitution montaire a bel et bien respect celui-ci la lettre,
qui lui enjoignait seulement de maintenir la stabilit des prix.
Le caractre immoral de la stabilit des prix
La mthode de stabilit des prix a galement un cot, qui peut tre
considr comme dordre moral. Lconomiste Steve Waldman pointe
ainsi la dcience de cette mthode ace un choc de lore (par exemple,
si une scheresse dtruit les rcoltes, on assistera une rduction de
lore des produits alimentaires, donc une hausse des prix, comme
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le montre Gregory Mankiw dans son ouvrage Macroconomie5). Il
explique ainsi : Considrons un choc de lore. En labsence de
raction gouvernementale, leet dune rduction de lore de biens et
services sera une hausse des prix. Le seul moyen de contrer une hausse
des prix est de rduire concomitamment le niveau de la demande.Cette rduction sera mise en place par une hausse des taux ou dautres
oprations montaires, ou encore via la scalit. Dans tous les cas,
certaines catgories de la population paieront un prix, qui se rvlera
suite la rduction de la demande. Dautres bncieront dun avantage
en labsence dinfation des prix.
Qui sont ces personnes ? Pouvons-nous les identier ? Srement. Les
bnciaires dune absence de hausse des prix sont ceux qui dtiennentdes actis, les crditeurs, les dtenteurs dobligations, dun compte
bancaire, [] mais aussi les personnes ayant un emploi stable. Ces
groupes verraient leur pouvoir dachat sroder en cas dinfation. Si le
gouvernement restreint les prix en rduisant la demande, cela permet
de aire payer ce prix dautres groupes. Si les prix sont stabiliss par
la politique montaire le dbiteur paye : la hausse des taux dintrt
et la rduction consquente de la demande accroissent le ardeau du
remboursement de la dette. Si les prix sont stabiliss par la scalit, lecontribuable concern par la nouvelle taxe paye. Lemploy marginal
paye, en subissant une propension plus leve de devenir chmeur, et
une diminution de la probabilit de pouvoir retrouver un emploi. Il
est vident que le contrle des prix ace un choc de lore opre un
transert du dbiteur, du contribuable et du travailleur marginal vers les
crditeurs et les salaris ayant un emploi stable. Une politique de stabilit
des prix est une orme dassurance du crditeur et du salari stable,pour prserver le pouvoir dachat. Ceci tant nanc par le dbiteur,
le contribuable, et le salari marginal, qui sont eux risque dans cette
politique []. Ce qui est immoral, cest de cacher ce qui est clairement
le plus important programme social derrire la notion de stabilit des
prix. Il sagit dun schma qui orce les membres les plus prcaires de
notre socit assurer le pouvoir dachat des plus scuriss, sans aucune
limite ou aucune comptabilit de lordre de grandeur de ce transert 6.
5. Grgry N. mnkw, Microconomie, D Bck, 2003.
6. Sv Wldn, inrfudy (hp://www.nrfudy.c/v2/3359.hl).
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de la tUtelle montaire limpUissance BUdGtaire
Les direntes politiques budgtaires dployes depuis 2008 ne
permettent pas de remdier cette crise. En eet, toute tentative de
relance susceptible de provoquer un retour de la croissance a pour eetde provoquer galement un resserrement de la politique montaire.
La BCE tablit le niveau de demande agrge adquat en onction de
son mandat de stabilit des prix, et ce indpendamment des politiques
budgtaires des tats membres. Une relance de la demande mise en place
par un gouvernement aura ds lors pour eet de relever les anticipations
de croissance et dinfation, et dattirer lattention de la BCE. La
consquence est le ncessaire resserrement de ltau montaire an demaintenir linfation sous le seuil de 2 % sur le moyen terme. Un rgime
de stabilit des prix a pour consquence directe de mettre le pouvoir
budgtaire sous tutelle du pouvoir montaire.
Lapport de lcole des k
Scott Sumner, proesseur dconomie de luniversit de Bentley, est
lorigine de la naissance de lcole des market monetarists. Le marketmonetarism recommande une autorit montaire dabandonner
lobjecti dinfation pour prendre en considration un objecti de PIB
nominal. Cet objecti peut tre quanti en Europe dans une ourchette
de 4 4,5 %, au regard des volutions antrieures la crise. Ce niveau
de croissance a en eet t constat depuis la cration de leuro jusqu
lapparition de la grande rcession et apparat consistant au regard de la
structure de lconomie europenne.
Lapport majeur de cette thorie est de pouvoir contrer ecacement unecrise telle que celle que nous connaissons aujourdhui, en ne permettant
plus les consquences dsastreuses du mandat actuel. Elle permet, entre
autres, de se dbarrasser des problmes lis au calcul des chires de
linfation et au caractre retardataire de cette mesure. Le suivi du PIB
nominal permet en eet dorir la Banque centrale un outil bien plus
racti aux variations du cycle.
ce sujet, Scott Sumner crit : Si nous cessions de parler dobjecti
dinfation et que nous commencions parler dobjecti de PIB nominal,
nous pourrions simplier le dbat. Voulons-nous plus de demande
ou non ? La majorit des Amricains pense srement que plus de
demande serait une bonne chose aujourdhui, mais trs peu de gens
veulent un surplus dinfation. Pour la rserve drale, ces deux eets
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sont simplement les deux aces dune mme pice. Mais puisque la
FED sexprime en termes dinfation, son travail est entendu en tant
que tel, et une politique infationniste devient ds lors politiquement
problmatique , ou encore : Cette dynamique contribue un daut
de lobjecti dinfation, il cre une orte impression que le travail dunebanque centrale est le contrle de linfation, alors que le travail de la
politique budgtaire serait de crer plus de croissance et plus demplois.
Cette vision est de lignorance conomique, mais elle est encourage
par la aon dont la banque centrale dnit son rle, et contribue la
conusion propos de la politique conomique7.
Concrtement, et an de permettre lautorit montaire de se nourrir
des volutions acadmiques, il devient indispensable de modier lanature mme du mandat de matrise de linfation. Cest ainsi que la
mthode de stabilit des prix doit tre vince au prot dun objecti de
croissance nominale en valeur.
La croissance nominale est la runion de lvolution des prix et de
linfation. Cette nouvelle politique permettra ds lors de tenir compte
aussi bien de la croissance et de lemploi que du niveau des prix, et
ce dans une seule et mme mesure. Cet objecti de croissance ore
galement aux agents conomiques un cadre clair et comprhensible,avorisant la communication montaire. Les agents devront adapter
leurs investissements, leur consommation sur cet objecti de croissance,
et ainsi agir ecacement sur la conance.
Cette simple modication aura des rpercussions importantes sur
le niveau dactivit. Le nouvel objecti marque en eet la volont de
lautorit montaire de contrler lore de monnaie, non pas dans
le but de stabiliser les prix, mais bien dans le but de permettre unevolution stable de la croissance nominale. Ce soutien apport aux
agents conomiques est llment ncessaire au retour de la conance
en Europe.
Un tel rgime est habituellement contest quant son caractre permissi
vis--vis de la stabilit des prix. Cependant cet argument ne tient compte
que partiellement des eets de lobjecti de croissance nominale. Ce
nouveau mandat produira une infation sous son niveau moyen dans une
priode de orte productivit, et une infation suprieure sa moyennelors dune priode de aible productivit. Elle era ainsi peser le poids
dun ralentissement aussi bien sur les crditeurs que sur les dbiteurs,
7. Sc Sunr, th mny illusn (hp://www.hnyllusn.c/).
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permettant un partage de leort raliser. De plus, la croissance
nominale europenne a volu sur le rythme recommand (4 %) depuis
la cration de leuro, et ce jusquen 2008, sans provoquer dexplosion
infationniste.
Il ne sagit en aucun cas de mettre en place une politique laxiste, maisbien den nir avec une politique minemment restrictive et responsable
dun chmage record au sein de la zone euro.
La proposition labore par Scott Sumner connat aujourdhui un large
succs acadmique. Cest ainsi que le proesseur Michael Woodord a pu
proposer cette solution au cours de la conrence de Jackson Hole, en
aot 2012. Le proesseur Woodord, communment prsent comme le
macroconomiste le plus infuent au niveau mondial, a ainsi port cetterorme au cours du plus important congrs montaire international.
Avant lui, Christina Romer, ancienne premire conseillre conomique
de ladministration Obama, avait partag cette vue. Les soutiens dune
telle mesure outre-Atlantique se aisant de plus en plus nombreux,
lEurope peut et doit se proccuper de lvolution acadmique dun sujet
aussi dcisi que celui de la politique montaire.
Lobjecti de PIB nominal ne doit pas tre prsent comme la n de
lhistoire montaire, mais bel et bien comme une alternative crdible un systme dcient. La rvision du trait de Maastricht pour une
telle rorme est donc ncessaire et apportera lassurance dun dbat
dmocratique orant aux peuples europens un choix simple : la
stabilit des prix doit-elle tre prserve au prix de la croissance et de
lemploi ou bien souhaitons-nous voir les deux aces de cette mme pice
tre considres de aon gale ?
conclUsion
Le 13 septembre 2012, la Rserve drale amricaine a choisi de
soutenir une nouvelle ois son conomie en annonant un nouveau plan
de relance montaire. Le mcanisme de celui-ci sinspire trs ortement
de la notion de PIB nominal et des travaux des market monetarists.Le but est datteindre un niveau satisaisant de croissance et de baisse
du chmage. Lobjecti, bien que non chir, ore une visibilit plus
importante aux agents conomiques.
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Ce bouleversement de la politique mene a t rendu possible par les
travaux du proesseur Scott Sumner et par lintervention de Michael
Woodord la conrence de Jackson Hole, n aot 2012. La Rserve
drale amricaine, tenant compte des avances acadmiques rcentes,
est ainsi parvenue se remettre en question et mettre en place unevision nouvelle de sa politique montaire. La BCE doit pouvoir oprer
avec la mme latitude et se remettre en question an de parvenir
la ralisation de ses objectis premiers que sont la stabilisation de la
croissance nominale de son conomie, la promotion du plein emploi et la
stabilit des prix. Cette rvision ne pourra avoir lieu que sous limpulsion
des gouvernements qui, on peut lesprer, prendront conscience du vice
attach la nature mme de la construction montaire europenne.
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Pouvoir dachat : une politiqueEmmanuel Combe, septembre 2011, 52 pages
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Rduire notre dette publiqueJean-Marc Daniel, septembre 2011, 40 pages
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Contester les technosciences : leurs rseauxSylvain Boulouque, juillet 2011, 36 pages
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2011, la jeunesse du mondeDominique Reyni (dir.), janvier 2011, 88 pages
LOpinion europenne en 2011Dominique Reyni (dir.), dition Lignes de repres, janvier 2011, 254 pages
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Administration 2.0Thierry Weibel, janvier 2011, 48 pages
O en est la droite ? La BulgarieAntony Todorov, dcembre 2010, 32 pages
Le retour du tirage au sort en politiqueGil Delannoi, dcembre 2010, 38 pages
La comptence morale du peupleRaymond Boudon, novembre 2010, 30 pages
LAcadmie au pays du capitalBernard Belloc et Pierre-Franois Mourier, PUF, novembre 2010, 222 pages
Pour une nouvelle politique agricole communeBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Scurit alimentaire : un enjeu globalBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Les vertus caches du low cost arienEmmanuel Combe, novembre 2010, 40 pages
Innovation politique 2011Dominique Reyni (dir.), PUF, novembre 2010, 676 pages
Dense : surmonter limpasse budgtaireGuillaume Lagane, octobre 2010, 34 pages
O en est la droite ? LEspagneJoan Marcet, octobre 2010, 34 pages
Les vertus de la concurrenceDavid Sraer, septembre 2010, 44 pages
Internet, politique et coproduction citoyenneRobin Berjon, septembre 2010, 32 pages
O en est la droite ? La PologneDominika Tomaszewska-Mortimer, aot 2010, 42 pages
O en est la droite ? La Sude et le DanemarkJacob Christensen, juillet 2010, 44 pages
Quel policier dans notre socit ?Mathieu Zagrodzki, juillet 2010, 28 pages
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O en est la droite ? LItalieSofa Ventura, juillet 2010, 36 pages
Crise bancaire, dette publique : une vue allemandeWolgang Glomb, juillet 2010, 28 pages
Dette publique, inquitude publiqueJrme Fourquet, juin 2010, 32 pages
Une rgulation bancaire pour une croissance durableNathalie Janson, juin 2010, 36 pages
Quatre propositions pour rnover notre modle agricolePascal Perri, mai 2010, 32 pages
Rgionales 2010 : que sont les lecteurs devenus ?Pascal Perrineau, mai 2010, 56 pages
LOpinion europenne en 2010Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de repres, mai 2010, 245 pages
Pays-Bas : la tentation populisteChristophe de Voogd, mai 2010, 43 pages
Quatre ides pour renorcer le pouvoir dachatPascal Perri, avril 2010, 30 pages
O en est la droite ? La Grande-BretagneDavid Hanley, avril 2010, 34 pages
Renorcer le rle conomique des rgionsNicolas Bouzou, mars 2010, 30 pages
Rduire la dette grce la ConstitutionJacques Delpla, vrier 2010, 54 pages
Stratgie pour une rduction de la dette publique ranaiseNicolas Bouzou, vrier 2010, 30 pages
O va lglise catholique ? Dune querelle du libralisme lautremile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages
lections europennes 2009 : analyse des rsultats en Europe et en FranceCorinne Deloy, Dominique Reyni et Pascal Perrineau, septembre 2009, 32 pages
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Retour sur lalliance sovito-nazie, 70 ans aprsStphane Courtois, juillet 2009, 16 pages
Ltat administrati et le libralisme. Une histoire ranaiseLucien Jaume, juin 2009, 12 pages
La politique europenne de dveloppement :Une rponse la crise de la mondialisation ?Jean-Michel Debrat, juin 2009, 12 pages
La protestation contre la rorme du statut des enseignants-chercheurs :dense du statut, illustration du statu quo.Suivi dune discussion entre lauteur et Bruno BensassonDavid Bonneau, mai 2009, 20 pages
La lutte contre les discriminations lies lge en matire demploilise Muir (dir.), mai 2009, 64 pages
Quatre propositions pour que lEurope ne tombe pas dans le protectionnismeNicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages
Aprs le 29 janvier : la onction publique contre la socit civile ? Une question dejustice sociale et un problme dmocratiqueDominique Reyni, mars 2009, 22 pages
LOpinion europenne en 2009Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de repres, mars 2009, 237 pages
Travailler le dimanche: quen pensent ceux qui travaillent le dimanche ?Sondage, analyse, lments pour le dbatDominique Reyni, janvier 2009, 18 pages
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Innovation politique 2011Fondapol/PUF, novembre 2010,676 pages, 29
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