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I LES MUSÉES DE LA CHINE' par BASIL GRAY J?. ~ICSÉE DE SI-NGAN, Chensi. Le musée est installé dans un ancien temple confucéen. j7. SIAN ~IUSEUM, Shensi. The Museum is housed in a former Confucian Temple. I. Rkpubliquc populaire de Chine. Une liste des musées de la République populaire de Chine a été publiée dans ICOM New Noir- velles de I'ICOM, vol. IX, no 3 (juin 1956), p. 8 et 9; et vol. X, no z (avril 19j7), p. IO. 280 NE activité exceptionnelle règne actuellement dans le monde des musées de la u Chine par suite du rapide progrès de la découverte archéologique et des mesures prises pour faire face aux problèmes que pose le très grand nombre des trouvailles. Aucun pays au monde n'a un sol plus riche que celui de la Chine en objets meubles des âpes révolus et, d'autre part, il se trouve que beaucoup de sites doivent être fouillés dans maintes vieilles cités, en vue du développement industriel des quar- tiers suburbains. Dans chaque province, une commission dirige les travaux archéolo- giques et assure la garde et l'enregistrement des pièces découvertes; en outre, les capitales provinciales et d'autres villes importantes sont en train d'être dotées de musées dont le premier soin sera de présenter une vue d'ensemble de la culture locale. Ces musées sont, pour le moment, installés dans des locaux provisoires, fournis le plus souvent par d'anciens temples confuckens, en général spacieux et composés de nom- breux pavillons au milieu de jardins (fig. ~7). Plusieurs musées dotés d'un statut national ont la possibilité de réclamer pour eux les produits des fouilles archéologiques pratiquées dans d'autres régions et sont en outre, actuellement, les seuls à garder et à exposer des collections de pzinture. Les plus importants, en dehors du Musée du Palais à Pékin, sont ceux de Nankin, de Changhaï et de Chen-Yang (anciennement Moukden). L'effectif de leur personnel est assez important : à Nanlrin par exemple, 73 personnes, dont I I sont des archéo- logues et IZ travaillent à la conservation. Ce musée forme, en outre, un groupe de zj étudiants âgés de quatorze àvingt et un ans. I1 y a un effectif total de I jo personnes au Musée de Changhaï. Le Musée de Nanldn a été bâti vers 193 5 alors que la ville était capitale de la nation et il possède encore un certain nombre de pièces provenant des fouilles pratiquées par l'Academia Sinica entre 1928 et 1936 sur le site de la capitale Chang à Ngan-yang, province de Honan (fig. JS). A Nankin comme au Musée du Palais à Pélun, la pein- ture est exposée séparément alors que, partout ailleurs, elle fait partie d'une collection principale, toujours présentée selon l'ordre chronologique. Autre particularité du Musée de Nanldn, la vaste salle consacrée à l'art local du tissage de la soie: deus métiers en bois àtisser la soie (fig. j9) sont exposés au centre d'une galerie supérieure, entourés d'une collection de tissus dont les premier; rem3ntent à la dynsstie Ming. Les spécimens les plus remarquables sont des costumes de brocart ornSs de dessins en blanc qui proviennent de sépultures du XVI~ siècle et dont aucun autre musée du monde ne possède l'équivalent. Tous les musées de la Chine sont maintenant organisés suivant le plan historique, des salles distinctes étant consacrées avec plus ou moins d'ampleur aux différentes périodes, du néolithique au XVIII~ siècle, le principe du classement restant immuable. Par exemple, le musée de la province de Kansou, à Lan-Tchéou, installé dans un temple confucéen au flanc d'une colline abrupte derrière la ville, est particulièrement riche en poteries peintes néolithiques, alors que sa collection d'art Ming et Ts'ing tient dans une petite salle. L'architecture chinoise traditionnelle se prête à un aménagement spacieux dans des salles aux vastes dimensions, mais la lumière ne pénètre en général que par la fasade et la porte d'entrée, ce qui conduit les musées à se servir de vitrines indépen- dantes plutôt que de vitrines murales, comme c'est le cas dans les musées occidentaux. De même, on préfère d'ordinaire les vitrines à cadre de bois et non de métal, s'harmo- nisant parfaitement avec l'architecture des temples ou des palais. L'emploi de l'éclai- rage artificiel est encore rare mais ses avantages sont reconnus et il tend à se répandre. 11 existe par exemple quelques éclairages de vitrines fluorescents à Si-ngan, et les vitrines éclairées sont de règle dans les nouvelles salles du Musée d'histoire nationale de Pékin. Le Musée du Palais à Pékin, le Kou Kong, aujourd'hui Musée national de la Chine, contient de nombreux objets qui n'ont pas fait partie de l'ancienne collection impériale. Tous les arts ont été ainsi repréientés pour la première fois, à l'exception

Museums of China

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L E S M U S É E S D E L A CHINE '

par BASIL GRAY

J?. ~ I C S É E DE SI-NGAN, Chensi. Le musée est installé dans un ancien temple confucéen. j7. SIAN ~IUSEUM, Shensi. The Museum is housed in a former Confucian Temple.

I. Rkpubliquc populaire de Chine. Une liste des musées de la République populaire de Chine a été publiée dans ICOM New Noir- velles de I'ICOM, vol. IX, no 3 (juin 1956), p. 8 et 9 ; et vol. X, no z (avril 19j7), p. IO.

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NE activité exceptionnelle règne actuellement dans le monde des musées de la u Chine par suite du rapide progrès de la découverte archéologique et des mesures prises pour faire face aux problèmes que pose le très grand nombre des trouvailles. Aucun pays au monde n'a un sol plus riche que celui de la Chine en objets meubles des âpes révolus et, d'autre part, il se trouve que beaucoup de sites doivent être fouillés dans maintes vieilles cités, en vue du développement industriel des quar- tiers suburbains. Dans chaque province, une commission dirige les travaux archéolo- giques et assure la garde et l'enregistrement des pièces découvertes; en outre, les capitales provinciales et d'autres villes importantes sont en train d'être dotées de musées dont le premier soin sera de présenter une vue d'ensemble de la culture locale. Ces musées sont, pour le moment, installés dans des locaux provisoires, fournis le plus souvent par d'anciens temples confuckens, en général spacieux et composés de nom- breux pavillons au milieu de jardins (fig. ~7).

Plusieurs musées dotés d'un statut national ont la possibilité de réclamer pour eux les produits des fouilles archéologiques pratiquées dans d'autres régions et sont en outre, actuellement, les seuls à garder et à exposer des collections de pzinture. Les plus importants, en dehors du Musée du Palais à Pékin, sont ceux de Nankin, de Changhaï et de Chen-Yang (anciennement Moukden). L'effectif de leur personnel est assez important : à Nanlrin par exemple, 73 personnes, dont I I sont des archéo- logues et I Z travaillent à la conservation. Ce musée forme, en outre, un groupe de z j étudiants âgés de quatorze àvingt et un ans. I1 y a un effectif total de I j o personnes au Musée de Changhaï.

Le Musée de Nanldn a été bâti vers 193 5 alors que la ville était capitale de la nation et il possède encore un certain nombre de pièces provenant des fouilles pratiquées par l'Academia Sinica entre 1928 et 1936 sur le site de la capitale Chang à Ngan-yang, province de Honan (fig. JS). A Nankin comme au Musée du Palais à Pélun, la pein- ture est exposée séparément alors que, partout ailleurs, elle fait partie d'une collection principale, toujours présentée selon l'ordre chronologique. Autre particularité du Musée de Nanldn, la vaste salle consacrée à l'art local du tissage de la soie: deus métiers en bois àtisser la soie (fig. j 9 ) sont exposés au centre d'une galerie supérieure, entourés d'une collection de tissus dont les premier; rem3ntent à la dynsstie Ming. Les spécimens les plus remarquables sont des costumes de brocart ornSs de dessins en blanc qui proviennent de sépultures du X V I ~ siècle et dont aucun autre musée du monde ne possède l'équivalent.

Tous les musées de la Chine sont maintenant organisés suivant le plan historique, des salles distinctes étant consacrées avec plus ou moins d'ampleur aux différentes périodes, du néolithique au XVIII~ siècle, le principe du classement restant immuable. Par exemple, le musée de la province de Kansou, à Lan-Tchéou, installé dans un temple confucéen au flanc d'une colline abrupte derrière la ville, est particulièrement riche en poteries peintes néolithiques, alors que sa collection d'art Ming et Ts'ing tient dans une petite salle.

L'architecture chinoise traditionnelle se prête à un aménagement spacieux dans des salles aux vastes dimensions, mais où la lumière ne pénètre en général que par la fasade et la porte d'entrée, ce qui conduit les musées à se servir de vitrines indépen- dantes plutôt que de vitrines murales, comme c'est le cas dans les musées occidentaux. De même, on préfère d'ordinaire les vitrines à cadre de bois et non de métal, s'harmo- nisant parfaitement avec l'architecture des temples ou des palais. L'emploi de l'éclai- rage artificiel est encore rare mais ses avantages sont reconnus et il tend à se répandre. 11 existe par exemple quelques éclairages de vitrines fluorescents à Si-ngan, et les vitrines éclairées sont de règle dans les nouvelles salles du Musée d'histoire nationale de Pékin.

Le Musée du Palais à Pékin, le Kou Kong, aujourd'hui Musée national de la Chine, contient de nombreux objets qui n'ont pas fait partie de l'ancienne collection impériale. Tous les arts ont été ainsi repréientés pour la première fois, à l'exception

de la sculpture, encore presque totalement absente. Le public est maintenant admis à visiter la plus grande partie de ce vaste ensemble de bàtiments qu'était le palais impérial, quoique toutes les salles ne soient pas ouvertes en même temps. Les objets expos& sont classés selon la matière et, à l'intérieur de chaque groupe, selon l'ordre chronologique. Le grand hall (fig. do), où l'on pénètre après avoir franchi la porte principale du c6té sud, présente sous forme d'une sorte de vue en coupe toutes les périodes au moyen des spécimens les plus remarquables et les plus frappants, y com- pris plusieurs vases de bronze monumentaux (fig. 61). Seule la peinture n'est pas représentke de fason suffisante, sans doute parce qu'elle n'est jamais exposée en Chine en permanence. Dans les ailes de l'est et de l'ouest, ouvertes alternativement un jour sur deux, se trouvent les collections de bromes, de jades, de mobiliers, de laques, de textiles, et quelques céramiques. Celle de l'est est consacrée à la période allant des Chang-yin à la fin de la dynastie Ming, et celle de l'ouest à la période Ts'ing, à partir de l'accession des Mandchous, en 1644. Un certain nombre de ces salles ont conservé leur aménagement des X V I I I ~ et X I X ~ siècles. Ces salles consacrées à telle ou telle époque sont complétées par les appartements de l'impératrice douairière qu'on peut voir au Palais d'été et qui remontent h la fin du XIP sitcle, bien qu'ils contiennent quelques objets du XVIII~. Le T<ou Kong comprend en outre une succession de salles rkservées à la céramique et aux peintures, elles aussi ouvertes alternativement un jour sur deux. Chaque section se compose de quatre ou cinq grandes salles et de plusieurs petites.

Les peintures sont exposées, comme dans les musées occidentaux, dans des cadres muraux vitrés s'il s'agit de rouleaux accrochés verticalement, et dans des vitrines en forme de pupitres pour ce qui est des rouleaus portatifs et des albums. Comme tou- jours en pareil cas, la vision est gênée par des reflets. Les autres objets sont placés dans des vitrines indépendantes de type uniforme et simple, en harmonie avec la décoration de caractère traditionnel des salles et qui, alignées dans le sens de la largeur de la salle, resoivent un bon éclairage venant des portes ouvertes et tombant des grandes fenêtres à croisillons d'où elle filtre agréablement à travers de doubles écrans de papier (fig. 62).

Comme il faut plusieurs jours pour voir les collections du ICou Kong, celles-ci ne peuvent donner un aperp d'ensemble de la culture chinoise à des groupes d'Cco- liers ou à des visiteurs occasionnels. Mais ce sera justement là une des principales fonctions du Musée d'histoire nationale à Pékin, installé dans la première cour du palais, et qui comprend d'ores et déjà des salles consacrées à toute la périade allant de l'époque de l'Hom~ie de Pékin à celle de la dynastie Tang, 618-906 après J.-C. Les vitrines J.' sont placées en une série continue en saillie le long d'un des murs de

18. h~ l lShE DE NANKIN. Le Seu mou ting, bas- sin rituel archaïque, en bronze.

N-+NKING hrr,sEr,hr. The ssu mu ting. Archaic bronze ritual lessel.

/y. &TUSBE DE NANKIN. Métier i tisser 1s et tissus de soie. 19. NANKING hIlISElIh1. Silk horn and WeaT

L soie

rings.

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60. Kou KONG, Pékin. Grand hall. Panneau introductif. A l'arrière-plan, poteries peintes néolithiques, provenant de Kansou. Grand gong de jade en forme de dragon provenant de Ngan- yang, tpoque Chang-Yin. 60. Ku I~UNG, Peking. Great hall. Introductory panel. In the background, neolithic painted pottery from Kansu. A huge resonant jade dra- gon from Anyang, Shang-Yin.

8 la salle (fig. 64), type d'aménagement qui facilite beaucoup les visites guidées. La documentation fournie est abondante et précise, et, en associant judicieusement les photographies, les maquettes (fig. 63) et les originaux, on obtient une présentation claire et vivante. Les vitrines sont quelquefois rangées obliquement (fig. 64) en vue d'éviter les faux jours et la monotonie. Pour chaque période, les réalisations de la

61. Kou KONG, Pékin. Grand hall. Bassin de bronze avec inscriptions, daté de 816 av. J.-C., tpoque moyen-Tcheou. 61. IGJ KUNG, Peking. Great hall. Inscribed bronze vessel, dated 816 B.C., Middle Chou.

I. Notamment les peintures murales d'une sépulture Han à Tou Wang, Hopei (Wmg fori Hati ntozipi hotla, un album publié par le Musée natioqal), d'une sépulture des Song du Nord à Pai Chan, d'une sépulture de la dynastie Lea0 & Tsi-pgan, Leao Ning, et d'une représentation d'acteprs, de la dynastie Yuan.

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culture matérielle les plus caractéristiques sont mises en lumière; les valeurs purement spirituelles y prennent également leur place au moyen des portraits d'écrivains et de sages, et des exemplaires de leurs œuvres.

Ce musée s'occupe, d'autre part, de faire prendre copie des peintures murales1, à titre documentaire et pour les présenter aux habitants de la capitale. I1 organise en outre chaque année une exposition sur les travaux archéologiques effectués dans les mérentes provinces. Pendant quelque temps, les principales trouvailles de l'année sont exposées au Musée national avant d'être renvoyées aux musées locaux. En Chine, comme dans les autres pays où des palais ont été transformés en musées nationaux, la beauté et le caractère spacieux des salles d'exposition ont naturellement pour contre- partie l'absence de locaux pour le personnel et d'ateliers bien équipés, si nécessaires dans un musée moderne.

Le Musée de Nankin bénéficie à cet égard d'une situation tout autre que celui de Pékin, car il est logé dans des bâtiments spécialement construits à cet effet vers 193 5 , et il constitue un centre de travaux archéologiques admirablement aménagé (à Pékin, cette fonction est remplie par l'Institut archéologique, où se trouve aussi un petit musée à l'usage des étudiants en archéologie). Les salles du Musée de Nankin sont éclairées par des fenêtres placées très haut, ce qui permet d'utiliser pour l'exposition la partie inférieure des murs et d'éliminer l'une des principales sources des reflets qui peuvent gêner la vision. Les vitrines sont particulièrement bien conSues et l'on dispose de tout l'espace désirable pour faire face à l'enrichissement des collections.

A Changhaï, le musée est installé depuis quelque cinq ou six ans dans les deux étages supérieurs d'un immeuble de style occidental qui abritait autrefois les services administratifs de l'ancien champ de courses au centre de la ville. Les salles, relative- ment petites et de plafond assez bas, semblent mieux adaptées aux dimensions de beaucoup d'objets exposés que les vastes salles du Musée de Nanlun; mais elles offrent certains inconvénients lorsqu'il arrive un groupe nombreux de visiteurs. Beaucoup de vitrines ont dû être placées contre les murs, de sorte qu'il se produit des reflets gênants. On a su choisir des modèles de vitrines variés, appropriés à leur usage, allant des grandes vitrines du type des devantures de magasins, pour les objets de grand format (fig. 6j), jusqu'aux plus petites pour les spécimens archéologiques (fig. 66).

Le travail d'étiquetage est toujours très sérieusement fait dans les musées chinois. A. Changhaï en particulier, en plus des étiquettes concernant chaque vitrine et

chaque objet, on trouve des notices générales détaillées, posées sur des lutrins. Pour éviter que l'aménagement intérieur de toutes les vitrines ait partout l'aspect d'un bloc rectangulaire, on a parfois placé les objets sur des socles de formes diverses. hIais le classement typologique des vases risque, semble-t-il, de fatiguer les yeux. En ce qui concerne les bronzes chinois, plusieurs musées adoptent une excellente méthode qui consiste à mettre à côté de chacun d'eux un croquis en projection grandeur nature ou en agrandis sement de l'ornementation qui souvent n'est pas facile à distinguer sur le bronze lui-même (fig. 69).

Les deux anciennes capitales de Tchang-ngan (aujourd'hui Si-ngan) et de Loyang ont été dotées de musées installés dans d'anciens temples confucéens. Celui de Loyang est assez petit mais il contient une remarquable collection de poteries provenant de tombeaux de la région, dont les premières datent du néolithique et les dernières de l'époque des Song du Nord N XI^ siècle apr. J.-C.), ce qui couvre une période de trois mille ans. A Si-ngan, le musée est particulièrement riche en bronzes de l'époque des Tcheou de l'Ouest (1100-771 av. J.-C.) en raison de la proximité de leur capitale, Fong-hao. Ces vases aux formes puissantes ont fort belle apparence dans les salles d'une simplicité sévère (fig. 67). Ce musée possède également beaucoup de sculptures, dont la plupart sont en calcaire ou en marbre local de Chensi. Les reliefs de Tai Tsong (mort en 649 apr. J.-C.) sont célèbres dans le monde entier; mais c'est une surprise de trouver ici, en outre, une belle série de sculptures bouddhiques datant du v e au V I I ~ siècle et provenant de temples de la région. I1 s'agit de pièces de grandes dimen- sions exposées dans un cloître, qui les entoure d'un cadre très harmonieux (fig. 68). On peut aussi voir à Si-ngan de nombreuses stèles funéraires gravées qui datent du ve au S I V ~ siècle. Les motifs qui les ornent ont été relevés par la méthode des frottis et un ouvrage publié en 19j 31 donne un excellent répertoire des dessins.

Cependant, les publications des musées sont encore très rares en Chine. On se borne en général à mettre en vente des cartes postales qui représentent les objets les plus remarquables. Les musées de Nankin et de Changhaï ont publié ensemble, en trois volumes2, un bel album de reproductions des peintures se trouvant dans leurs collec- tions; d'autres monographies sont prêtes ou en préparation. Mais les catalogues généraux font défaut, à l'exception d'un Gzde so;l/lmaire du Kou Kong, publié en 1957.

Commeila déjà été indiqué, le personnel des musées s'occupe surtout à l'heure actuelle d'inventorier et d'étudier les nouvelles découvertes archéologiques qui se multiplient. La Commission pour la préservation des biens culturels, instituée dans chaque province, pourrait le décharger en grande partie de ce soin. D'ailleurs, le directeur du musée assure parfois aussi la présidence de la commission. Le programme de coordination des publications muséographiques est étahli par des comités centraux fonctionnant à Pékin et les nouvelles acquisitions ou-découvertes des musées sont signalées dans les périodiques cen- traux patronnés par le Ministère de la culture.

I1 convient de mentionner enfin les deux musées de site aménagés par'l'Ins- titut archéologique de Pékin, l'un sur le fameux site où furent trouvés les restes de l'Honziiie de Pékitz de Tchou-kou-tien, et l'autre sur l'emplacement des habita- tions néolithiques de Pan-po-tsoum, près de Si-ngan. Ces musées sont installés dans des bâtiments groupés comme les pavil- lons des temples confucéens, autour d'un jardin central (fig. 70).

( TradtLìt de Z'atgZaìs.)

I. Kou a'ai fdo?/atg chë 6oua weti sinat2 tsd (Blbum d'anciens ornements). Si-ngan, 195 3 .

2 . Hona y a t l fchniio yitg (Joyaux de la pein- ture chinoise). 3 volumes de planches, 38 cm. Changhaï, 1956. .

62. Kou KONG, Pékin. Aile est. Bronzes dc l'époque Tcheou. 62. Ku -I<uNG, Peking. East wing. Chou bronzes.

- . "- I. A".

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M U S E U M S O F CHINAI

by BASIL GRAY

I. People’s Republic of China. A list of the museums of thc People’s Repub-

lic of China was published in ICON Nenu / N o m e I I e S d e I’ICOAf, vol. IX, no. 3 (Junc 1956), p. 20 and 21, and vol. X, no. t (April 19>7), P. 24.

63. RiusBE D’HISTOIRE NATIONALE, Ptliin. bra- qucttes de vbhicules, embarcation de la ptriodc Han. 63. PEKING hlUSELJhf OF NATIONAL HISTORY. Models of chariots and a boat of the Han period.

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SCEPTIONAL activity is taking place in the museum world in China as a result of E the rapid pace of archaeological discovery and the measures taken to deal with the great number of finds. No country in the world has a soil richer in the movable relics of past ages, and at the same time a great number of ancient sites must now be cleared for industrial development in the suburban areas of many old cities. In each province a Commission directs this archaeological work and provides for the custody and recording of the finds. In the provincial capitals and in other important cities, museums are being established, whose first care will be to present a survey of local cultural development. At present these museums are housed in temporary accommodation, found most often in former Confucian temples which are often spacious in layout and have a number of separate halls set in a garden (fig. ~ 7 ) .

There are also several museums of national status, which are able to draw upon the fruits of archaeological excavation in other areas, and which are the only museums at present to house and exhibit collections of paintings. The most important of these other than the Palace Museum in Peking, are at Nanking, Shanghai and Shen-yang (the former Mulrden). They have fairly large staffs: at Nanking, for example, the museum staff numbers 73, of whom I I are classified as archaeologists, while 12 work on conservation. The Nanking Museum also has a class of 2 j trainees between the ages of 14 and 21. The Shanghai Museum has a total staff of I jo.

The Nanking Museum was built in the 1930’s when this city was the national capital, and it still houses some of the finds from excavations conducted by the Academia Sinica between 1928 and 1936 on the site of the Shang capital at Anyang, in Honan province (fig. IS). Both at Nanking and in the Peldng Palace Museum, paintings are exhibited separately, while elsewhere they form part of the main display, which is always chronological. Another special feature at the Nanking Museum is the large gallery devoted to the presentation of the local art of silk weaving. In the centre of an upper gallery two wooden silk looms are shown (fig. ~ 9 ) and grouped around them are examples of weaving from the Ming dynasty onwards. Outstanding among these are white figured brocade costumes from I 6th-century tombs-something that is shown by no other museum in the world.

All the museums of China are now organized on an historical basis, with galleries for separate periods-from the neolithic to the I 8th century-with varying emphasis but following the same pattern. The Kansu Provincial Museum at Lanchow, housed in a Confucian temple on the slopes of a steep hill behind the city, is particularly strong, for instance, in Neolithic painted pottery, while its collection of Ming and Ching art occupies only one small gallery.

Traditional Chinese architecture lends itself to spacious layout and ample floor space, but generally admits light only from the front or entrance fasade. This has led to the general use of free-standing exhibition cases rather than the wall cases more usual in Western museums. Metal frame cases are not often used; usually the simplest of wooden mouldings, which are in perfect keeping with the wooden architecture of the temple or palace buildings. Artificial lighting has not yet been used in many museums, but since it is clearly helpful a start has been made. For instance, at Sian some fluorescent case lighting has been introduced, and case lighting is the rule in the new display galleries of the Peking Museum of National History.

The PelGng Palace Museum, the Ku Icung, is now the national museum of China and includes much supplementary material from sources other than the old imperial collection. It is therefore for the first time representative of all the arts except sculpture, which is still almost entirely absent. The greater -part of the vast range of buildings of the Imperial Palace is now open to the public, though not all at one time. The arrangement is partly according to the kind of material, but within each section, is chronological. The Great Hall- (fig. 60), which is the first reached on entering from the south by the principal gate, contains a cross-section of all periods in the finest and most impressive examples, including several monumental bronze

.

64. ~ I U S É E D’HISTOIRE NATIONALE, Ptkin. Dio- ramas.

Dioramas. 64. PEKING hfUSEUM O F NATION~L HISTORY.

61. MUSÉE DE CHANGHAI. Statuettes en cira- mique vernie trouvkes dans des tombeaux. Dynastie T’ang, 618-906 apr. J.-C. 6j. SHANGHAI MUSEUM. Glazed pottery figures from tombs. T’ang dynasty, A.U. 618-906.

66. h l u s h E UE CHANGHAI. Galerie du nboli- thique. Poteries peintes. 66. SHANGHAI hlusEuhr . Néolithic gallery, with painted pottery.

67. MUSÉE DE SI-NGAN. Bronzes, salle consacrée aux Tcheou de l'Ouest, 1100-771 av. J.-C. 67. SIAN-, MUSEUM. Bronzes, West Chou gal- lery, 1100-771 B.C.

66. i l l u s k ~ DB SI-NGAN. Statues en pierre de Bouddha, du sittcle aprts J.-C. 66. SIAN hlussuhr. 6th century A.D. stone figures of Buddha in cloister.

P. 287 b

I . Copies after wall paintings of a Han tomb at Tu Wang in Hopei (published in a special album entitled Wutg Tu Hati M 2 4 Pi Hpia by this hluseum); Northern Sung tomb atPaiShan; Lia0 dynasty tomb at Chi An, Lia0 Ming Pro- vince; and a Yuan dynasty painting of actors.

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vessels (fig. 61). Painting, however, is not yet adequately represented, probably because it is never permanently exhibited in China. The east and west wings, open on alternate days, contain the collections of bronze, jade, furniture, lacquer, textiles and some pottery. The east wing covers the entire period from Shangpin to the end of the Ming dynasty; the west, the Ching period from the accession of the ï%anchus in 1644. A number of these rooms are arranged as they were in the I 8th and I 9th centuries. These period rooms are supplemented by those at the Summer Palace which show the apartments of the Empress Dowager in the later 19th century, though containing some 18th-century objects. The Ku ISung has a series of galleries devoted to ceramics and to-paintings, also open on alternate days. Each of these sections contains four or five main rooms and also several smaller ones.

Paintings are exhibited, as in Western museums, in glazed wall cases for the hanging scrolls, and table slopes for the handscrolls and albums ; the visitor is baffled here by reflections. Otherwise a uniform type of standard floor case is provided, of a simple design which accords well with the traditional decoration of the rooms and, being arranged across the width of the gallery, they enjoy good light from the open doors and big lattice windows, through whose double paper screens the light filters delightfully (fig. 62).

Since it takes several days to view the Ku Kung collections, they do not lend themselves easily to visits by school parties or others seeliing a general survey of Chinese cultural development. One main function of the Peliing Museum of National I

History, however, is to provide such a display. It has been set up in the first courtyard of the Palace and at present has opened to the public galleries covering the periods from Pekilagrlh down to the Tang dynasty, AD. 618-906. The exhibition is arranged in a continuous series of cases in bays along one side of the galleries, and is thus admirably suited for conducted parties (fig. 64). Documentation is full and clear, and a judicious mixture of photographs, models (fig. 63), and original specimens makes the displays clear and lively. The cases are sometimes staggered (fig. 64), to avoid reflections and monotony. In each period characteristic achievements in material progress are emphasized, but purely cultural developments are also included, with portraits of writers and sages and copies of their writings.

Another aspect of the work of this Museum is to have copies made of the wall paintings,l as records, and for display in the capital. Each year it also organizes a display of the more important archaeological work carried out in the different provinces, and the principal finds are exhibited for a while before being returned to the local museums. As in other countries where palace buildings have become national museums and galleries, the quality and spaciousness of the public rooms have as a natural counterpart the absence of suitable accommodation for staff and work rooms, so necessary in a modern museum.

In this respect, the Museum of Nanking provides a contrast, for its buildings were designed for the purpose in the 1930's. It provides excellent accommodation as a base for archaeological work. (In Peking, this function is served by the Archaeological Institute, which has also a small museum for the use of students of archaeology.) The galleries at Nanking are lit by windows high up in the walls, which frees the lower walls for display purposes and avoids one of the worst causes of interference by reflection. The cases are particularly well designed, and there is ample room for expansion of the collections.

At Shanghai, the Museum was established some five or six years ago in the administrative building of the former racecourse, which is in the centre of the city. It occupies the two top storeys of this Western-style building. The comparatively small area and low ceilings of the rooms seem to be better suited to the scale of most of the exhibits than the lofty galleries at Nanking, but they present some incon- venience for large groups of visitors. Many of the exhibition cases have had to be placed against the walls here, with consequent trouble from reflections. But the designs have been well varied, from the shop window type for large exhibits (fig. 6 ~ ) to smaller units for archaeological specimens (fig. 66).

Labelling is one of the strong points of Chinese museums, and it is particularly well done in Shanghai, where case and individual labels are supplemented by general descriptions which can be read on lecterns. Experiments have been made with internal case fittings in order to get away from the rectangular block. But typological

69. Kou KONG, PCkin. Vases de bronze de la pCriode des Royaumes-Combattants, 403-221 av. J.-C. Au fond de la vitrine, projections des motifs d’ornementation. 69. Ku KUNG, Peking. Bronze vessels of War- ring States period, 403-221 B.C. Projections drawn at the back of the case.

70. biusB~ DE SI-NGAN. Bgtiments du nouveau musée, sur l’emplacement des habitations neo- lithiques de Pan-po-tsoun, près de Si-ngan. 70. SIAN &lusEuhi. New Museum buildings at the neolithic habitation site of Pan-po-tsun near Sian.

I. Kid Tai Chuaq Shih Hua Petz Hsian Chì

2. Hila Yiiatz Ta Yitg (Gems of Chinese paint- (Album of ancient ornament). Hsian, I g 5 3.

ing). 3 vols. Shanghai, 1956.

arrangement of vessels is perhaps apt to fatigue the eye. A special feature in the display of Chinese bronzes in several of the museums is the admirable practice of showing, beside a vessel, a full-scale or enlarged projected drawing of the decoration, which is often not clearly legible on the bronze itself (fig. 69).

At both the ancient capitals of Chang-an (now Sian) and Loyang, museums have been established in former Confucian temples. The latter is rather small but contains a remarkable series of pottery from local graves from the Neolithic period right down to Northern Sung (11th century AD.), a period of three thousand years. At Sian, the Museum is particularly rich in bronzes of the Western Chou period (1100-771 B.C.), because of its proximity to the capital at Fêng-hao. The strong form of these vessels loolrs well in the severely plain rooms (fig. 67). The Pvtuseum is also rich in sculpture, mostly in the local Shensi limestone or marble. The life-size reliefs of horses from the grave of the T’ang Emperor T’ai Tsung (d. A.D. 649) are world famous ; but it was a surprise to find here the remarkable series of Buddhist sculpture from local temples from the 5 th to the 7th centuries. The large pieces are exhibited in a cloister which provides an excellent setting (fig. 68). This Museum is also rich in engraved stone steles from graves dating from the 5th to the 14th centuries. A publication issued in 19541 provides an admirable repertory of design from rubbings taken from these steles.

Museum publications, however, are only now beginning to appear. Most museums have series of postcards of outstanding exhibits for sale. The Nanlung and Shanghai Museums have together published a handsome three-volume album of reproductions2 of paintings in their collections, and other monographs are planned or completed. But general guides are at present lacking except for an outline one to the $24 Kzmg, published I 9 5 7.

As has been explained, the museum staffs are largely occupied at present with the recording and study of fresh excavation finds. The Commission for the Preserva- tion of Cultural Property set up in each province may relieve them of a good deal of this work, but the Museum Director is sometimes also the Chairman of this Com- mission. Publications in a co-ordinated programme are planned by central committees in Peking. New acquisitions or discoveries of the museums are covered in the cen- tralized periodicals sponsored by the Ministry of Culture.

Mention should be made in conclusion of two site-museums established by the Archaeological Institute, Peking, one on the famous site of Pekhg Maiz at Chou-Kou- Tien; the other at the neolithic dwelling site of Pan-po-tsun, near Sian. These buildings are grouped like the halls of the Confucian temples round a garden (fig. 70) .