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DIRECTEUR DE PUBLICATIONABDouLAYE DiouF SARR

DIRECTEUR EXÉCUTIF ALASSANE MBENGuE

DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTRAMATouLAYE DiAW KABA

COORDONNATEUR DE LA RÉDACTIONouSSEYNou TouRE

COMITÉ DE RÉDACTIONBABAcAR BAchiR SANE

AiSSATou ANThiA TouREBRAMA DioP

ALiou KANDJiABDouL AZiZ DiouF

KhADRE DiATTARAMATouLAYE KABA DiAW

MATAR BADiANEMAGATTE DiEYE

MAMADou DiALLoouMAR WADE

ouSSEYNou TouREABDouRAhMANE SY

BAKARY SouMARE

VEILLE STRATÉGIQUE ET PROSPECTIVEouMAR WADE

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS & PÉDAGOGIEBRAMA DioP

MULTIMÉDIA ET EVÈNEMENTABDouRAhMANE SY

ACTUALITÉ & POLITIQUEBABAcAR BAchiR SANE

ONT COLLABORÉ DANS CE NUMÉRODAouDA ThiANDouM

SouLEYMANE AMAR

CORRECTEURALASSANE MBENGuE

MARKETING ET DISTRIBUTIONYAYE MARièME TALL

MONTAGE & INFOGRAPHIESiDY DiAGNE

CRÉDIT PHOTOSAZiZ NiANG

IMPRESSIONLA RochETTE

Bulletin trimestriel du Ministèrede la Gouvernance Locale, du Développement et de

l’Aménagement du Territoire

Adresse : Dieuppeul- Derklé, Allées Khalifa

Ababacar SY x Rue DD 142Tel : +22133869 47 00

Fax : +221 33 869 47 13 BP : 10039 Dakar – Liberté

(SENEGAL)www.decentralisation.gouv.sn

[email protected]

Ce numéro a été réalisé avec l’appui de GIZ/PRODDEL

Editorial 3

Actualités4-11

Dossier : L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

Entretien avec Adama DIOUF, Président de l’UAEL 13

LE MARKETING TERRITORIAL DANS LE SINE SALOUML’expérience du CIDEL A Kaolack

16

PERSPECTIVES D’ÉMERGENCE DU FUTUR PÔLE DU SINE SALOUMQuand le marketing territorialentre en jeu…

19

Projet de Pôle territoire : l’exemplede la ZIAR

29

PROJET DU PÔLE TERRITOIRE Modalités pratiques de mise en œuvre

21

Communication territoriale, vecteur de proximité 18

S o m m a i r e

Dossier : RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL

Portrait de Serigne MBOUP 14

Intercommunalité et inter territorialité 23

MAÎTRISE DE L’INFORMATION TERRITORIALE Quel atout pour les pôles territoires ?

25

CULTURE ET DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL Team building

27

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3GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

N otre pays a une longue tradition démocratiquequi en fait, sans conteste, une vitrine et un modèleà sauvegarder pour les générations futures. Cet

acquis soulève un défi majeur et récurrent à relever, entermes d’approfondissement et de consolidation. Parmiles nombreux acquis démocratiques, figure, en bonneplace, la mise en œuvre de la politique de la décentralisa-tion, comme forme achevée d’expression démocratique,mais aussi, comme mécanisme assurant la proximité descentres de décisions aux acteurs territoriaux.Deux dates majeures en constituent des repères certains.

Il s’agit de 1972 avec la création de la communauté ruraleet de 1996 avec l’avènement de la région comme collectivitélocale. Au Sénégal, l’histoire de la décentralisation seconfond à celle de l’Etat dans ces étapes de construction,voire de maturation. Tous les efforts louables au plan ins-titutionnel, n’ont pu, hélas, améliorer les conditions de viedes populations dans les territoires, efforts desquels pro-cède un constat largement partagé : un déséquilibre mar-qué dans la répartition des ressources, des activités et desservices sociaux de base. Et pourtant, le territoire regorged’énormes potentialités et de ressources.Quel paradoxepourrait- on dire !La mise en branle d’une troisième réforme de la décen-

tralisation, dénommée Acte 3 de la décentralisation - ma-jeure et ambitieuse qui transcende le local pour le territoireme paraît, à bien des égards, assez éloquente et convain-cante pour corriger ce paradoxe. Faut-il le rappeler, pours’en féliciter, cette réforme poursuit un objectif de viabilitéet de compétitivité de nos territoires, adossé à une teneuréconomique et financière au profit des acteurs territoriaux.Ainsi, le PSE, référentiel de la politique de développementéconomique et social trouve en l’Acte 3 de la décentrali-sation, un outil de transposition vers le territoire, des po-litiques publiques majeures, pour son envol vers l’émer-gence. Dans cette politique institutionnelle du PSE, larecomposition et/ou constitution de coalition territorialeforte appelées « pôle-territoire », constitue une sérieuseoption de l’Etat du Sénégal. Dans la perspective d’une maîtrise du concept « pôle-

territoire » dans ses expressions plurielles, le Ministère dela Gouvernance locale, du Développement et de l’Aména-gement du Territoire, s’est employé à un important travailde coproduction, de croisement des expériences dans lesdifférents territoires de Kaffrine, Kaolack et Fatick, pouren fixer les contours et dessiner un fil conducteur apte à

la mobilisation des énergies autour de la construction dupôle-territoire Sine Saloum. Considérant la construction du pôle-territoire comme

une étape du parachèvement de l’organisation territoriale- du reste tributaire d’exigences à prendre en charge demanière efficiente pour son effectivité - le magazine «Gou-vernance territoriale » se propose de marquer les actesde l’étape de Sine Saloum, par une analyse en profondeur,de nombre de dimensions qui fondent et justifient l’op-portunité de sa mise en place, comme outils et modalitéd’impulsion socio-économique.Le Pôle-territoire peut être considéré comme utile dans

sa construction, fédérateur dans son évolution et rentabledans son fonctionnement. D’abord, son utilité peut se lire dans un continuum

territorial consistant à la recomposition des liens de so-lidarité entre acteurs territoriaux possédant les mêmesbassins de vie, avec des modes, habitats et potentialitéséco-géographiques similaires. La finalité est d’arriver àun territoire homogène dans sa déclinaison et maîtrisabledans sa dynamique. Ensuite, le caractère fédérateurtransparait dans la mise en place des outils et instru-ments de travail. L’harmonisation des démarches de tra-vail permet d’appréhender plus facilement les approchesde développement économique local, avec comme ré-sultante, une prise en compte d’une plus value issue d’un« graphe de compétences » exprimé par les acteurs desterritoires lors de leurs différents croisements. Enfin,c’est là, le plus important, la rentabilité du pôle-territoires’analyse sous la forme des avantages concurrentielsqui améliorent le vécu des acteurs des territoires. Uneperspective qui favorise une pleine exploitation des nom-breuses potentialités socio économique et culturelle va-lorisantes dans leur redéploiement et prometteuses dansleur maîtrise.Il s’y ajoute l’inévitable positionnement de nos diffé-

rentes collectivités locales dans la mise en œuvre de nospolitiques publiques qui, toutes, s’appuient sur les terri-toires pour asseoir leur déploiement et leur durabilité. Déslors, la centralité des territoires devient aujourd’hui, plusqu’hier, un impératif à saisir pour asseoir une contractua-lisation « Etat-Collectivité locale » basée sur l’efficacitéet l’efficience. C’est là, où git la pertinence d’un choix oule choix de la pertinence, orienté sur le pôle-territoire. Rienque des avantages. Ainsi, pour un Sénégal émergent,construisons ensemble les pôles de l’émergence.

Pôle-territoire : de la pertinence d’un choixou du choix de la pertinencew PAR ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DE LA GOUVERNANCE LOCALE, DU DÉVELOPPEMENT

ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Editorialu

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4 GOUVERNANCE TERRIRORIALE MARS 2016

actualitesu

La deuxième communication sur les dy-namiques de développement territorialdans la région naturelle du Sine-Saloumde Monsieur Mahmout Diop, Directeurde l’Agence régionale de Développement(ARD) de Kaolack, a mis le doigt sur l’exis-tence de l’intercommunalité entre lescommunes de Kaolack et Mbadakhoune.Cette dynamique institutionnelle aabouti au partenariat pour la gestiondes déchets et la construction d’un portsec inscrit dans l’agenda de la chambrede commerce de Kaolack.Avec les Salins du Sine-Saloum et la Fé-

dération des producteurs de sel artisanal,la région naturelle centre s’appuie sur l’unede ses principales ressources. Elle fait facecependant à quelques contraintes liées au« faible aménagement des aires d’exploi-tation du sel, à la défectuosité des unitésd’iodation du sel, à l’insuffisance du suivitechnique et de l’encadrement des pro-ducteurs de sel, au faible niveau d’équi-pement des exploitants, à l’enclavementdes zones de production par rapport auxclients routiers de la sous-région, à l’insuf-fisance des moyens de stockage, ... ». Le document sur « les initiatives terri-

toriales en cours », préparé par le Direc-teur de l’ARD, les Chefs du Service régionalde l’Appui au Développement local (Sradl)

et du Service régional de l’Aménagementet du Développement territorial (Sradt),mentionne en outre l’existence d’un sys-tème de « transport multimodal en appuiau développement économique ». Sousce registre, les dynamiques de relancedes activités fluviomaritimes ont été sou-lignées avec le port de Ndakhonga no-tamment. Avec cette infrastructure por-tuaire, le transport dans le Sine Saloum- essentiellement routier du fait de lamort du chemin de fer - se voit ainsi ren-forcé avec possibilité « de faire sortir laproduction mais aussi de rester encontact avec les autres régions et les au-tres pays ». « La navigabilité du bras demer permet d’évacuer la production dequelques industries notamment à traversle port de Kaolack qui peut encore ac-cueillir certains bateaux. Toutefois, il ga-gnerait à être réhabilité pour augmenterles capacités d’exportation vers les autrescontinents », relève-t-on dans un docu-ment de l’Agence nationale de l’Aména-gement du Territoire.Dans le domaine des ressources cogni-

tives, la région Sine-Saloum accueille l’uni-versité El Hadji Ibrahima Niasse « à vocationagricole ». Selon M. Alioune Bâ de la Direc-tion du Patrimoine et de la Maintenancedudit pôle universitaire, celui-ci va accueillir

onze (11) unités de formation et de re-cherche (UFR). L’hôtellerie et le tourismerestent à Kaolack ; Toubacouta se taille lessciences environnementales et la biodiver-sité ; Kaffrine fera de l’élevage et dessciences sociales tandis que Diourbel vaabriter les unités de formation en génierural et sciences économiques. Telle qu’elleest structurée en pôles spécialisés danstelle ou telle autre discipline, l’universitédu Sine-Saloum va arrimer ses offres deformation aux spécificités et potentialitésde la région naturelle qui l’abrite.De gros efforts sont faits par ailleurs

dans le domaine environnemental par lagestion des ressources naturelles avecla préservation du Delta du Saloum etson parc naturel qui transcende les troisrégions du Sine Saloum. « La région na-turelle du Sine Saloum dispose de réelsatouts de développement qu’il convientde valoriser en renforçant les dynamiquesidentifiées ou potentielles en vue de lamise en place du pôle territoire », préco-nise-t-on. Mais « pour cela, il faudrait en-courager le développement de l’intercom-munalité, le Partenariat public privé, ledéveloppement des relations entre le sec-teur privé régional/national et les collec-tivités locales, développer le partenariatentre l’Etat et les territoires, promouvoirla bonne gouvernance participative dansles processus territoriaux en mettant l’ac-cent sur l’animation territoriale… ».

Abdourahmane SY

INITIATIVES DE DÉVELOPPEMENT

Dans le pôle tempérament !

Les dynamiques institutionnelles observées sur le pôle Sine-Saloum sontla passerelle vers des initiatives de développement s’appuyant sur lesatouts de la région naturelle du centre.

Des groupements de producteurs appuyés par le PRODDEL en pleine séance d’exploitation.

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actualites

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Dans les esprits, il est d’une stature co-lossale. Avec générosité, on veut lui confiertous les attributs… possibles. Mais réa-listes, probablement, les langues se sontpliées à la logique de dégrossissementdes préoccupations. Par des questionne-ments de cette résonance, notamment :« Dans quel ordre de collectivité localesera classé le pôle Sine Saloum ? Commentva-t-il être géré ? Qui va le diriger ? ». Desconvergences semblaient a priori déga-gées pour l’émergence du pôle territorial.Elles se déclinent ainsi : ériger un établis-sement public territorial (EPT, troisièmeéchelon de gouvernance) avec un organedélibérant, exécutif et technique qui seraitl’interlocuteur du pouvoir déconcentré. « Ce ne sera pas une collectivité locale,

mais plutôt un Ept qui réfléchit, impulseet trouve les moyens pour financer lesprojets structurants » ; ainsi le gouver-neur de la région de Kaolack dessine lescontours de la structure chargée de lagestion du pôle. Avec cependant

quelques réserves ou craintes quant àl’aspect « financement ». M. LamineSagna pense qu’il faut regrouper les ré-gions en sept (7) « pôles » pour « mieuxfinancer les projets ». Le seul hic, tellerégion ou telle autre région ne voudrapas aller avec telle autre circonscriptionadministrative. Dans ce cas, le présidentde l’association des départements duSénégal préconise la création d’un « Eptde coopération interdépartementale ».Ladite entité va s’inscrire dans une lo-gique d’alliance des départements. Koun-gheul (Kaffrine) voudra aller avec Koum-pentoum (Tambacounda) et Nioro(Kaolack) s’alliera avec Kaffrine, indiqueM. Adama Diouf pour qui « tout est ques-tion d’opportunité ». Et les populationsdans tout cela ? D’autres propositionsémergent ; elles consistent à flanquer àl’Ept (à la tête duquel se trouverait unepersonne nommée par le chef de l’Etat)une assemblée délibérante et consulta-tive. Mais Gouverneur Sagna est d’avisqu’il n’y a plus d’Ept dès lors qu’une telleassemblée est mise en place. « Juridi-quement, rien n’exclut que l’Ept soit dotéd’institutions comme une assemblée »,dira Awa Guèye Thioune de l’agence al-lemande de coopération Giz. Mieux, lechoix de l’alliage Ept-Assemblée, c’est enquelque sorte un moyen de rejeter l’idéede centralisation. D’ailleurs le ministrede la Gouvernance locale, du Dévelop-

pement et de l’Aménagement du Terri-toire fera observer que « le concept Eptrenferme une certaine centralité du pou-voir ». Même si, prévient M. AbdoulayeDiouf Sarr, « la décentralisation ne doitpas cannibaliser la déconcentration ». D’autres voix se sont jointes au débat.

Abdoulaye Wilane porte son choix sur les« assemblées territoriales » avec à côtéle pouvoir renforcé des gouverneurs,sortes de « ministres d’Etat ». Le Ndou-coumane, province du Sénégal coïncidantaujourd’hui avec les limites administrativesde Kaffrine, parle d’une même voix, dumoins presque, puisque Bëlëp SouleymaneNdao a ajouté à la proposition du mairede Kaffrine l’idée que le pôle soit dirigépar un gouverneur « avec rang de minis-tre».« Dans la construction d’un territoire,

le discours est le commencement, il fautqu’il soit accepté, ensuite, il y a les res-sources humaines », ajoutera M. Mama-dou Djigo, Directeur général de l’Agencenationale de l’Aménagement du Territoire(ANAT). Plusieurs fois, le rôle et la placedes partenaires financiers sont revenusdans le débat. Mais, Mme Awa GuèyeThioune a invité les acteurs à « ne pas li-miter la fonctionnalité des pôles territoiresà l’allocation de ressources ». « Le pôledoit disposer d’assiettes fiscales », ajou-tera la représentante de la GIZ.

Abdourahmane SY

Gouvernance du pôle territoire : la bonne recette ?

A l’atelier de lancement du pro-cessus de construction du pôleSine Saloum, les 05 et 06 novem-bre 2015 à Kaolack, les murs del’hôtel Aldiana ont rendu l’écho depositions antithétiques, par mo-ments convergentes, sur la ques-tion de la gouvernance de cet en-semble territorial.

Vue du présidium de l’atelier de lancement du processus de construction du pôle Sine Saloum à l’Hôtel Aldiana.

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Trois acteurs pour la mise en œuvre duPartenariat Public Privé : Sodefitex/Bam-taare, Teekanne (une entreprise alle-mande spécialisée dans la fabrication dethé) et Giz/Proddel. Et last but not least,les organisations de producteurs regrou-pant les femmes dans plusieurs villagesdes régions de Kafrine, Kaolack et Fatick(Dimiskha, Kahone,KeurMboucky, Nioro,Toubakouta, Nganda, …). L’objectif dece partenariat est de valoriser un poten-tiel territorial pour améliorer les revenusde plus de 1000 femmes. Processus multi-acteurs, décidément, les collectivités lo-cales concernées par le projet ont aidéà la facilitation de sa mise en œuvre. Teekanne qui est l’entreprise exporta-

trice du bissap a un besoin de 2500tonnes par an. Le PPP a permis d’exporterplus de 150 tonnes et d’accroître le gaindes productrices. Par rapport aux annéesprécédentes, 2014 a été marquée parl’augmentation du nombre de villagesqui ont contribué au positionnement à

l’exportation des « calices rouges » -communément appelées « Vimto ». Ilssont passés de 28 à 42 villages. En termesde chiffre d’affaires, le revenu desfemmes a presque quintuplé, passantde 24 à 55, puis à 100 millions de F Cfa. Selon le manuel du Proddel destiné aux

formateurs, « l’ouverture du marché bis-sap vers l’exportation est récente. Maisil prend de plus en plus de l’importance.Les plus grands importateurs de bissaprestent les Etats Unis et l’Allemagne. AuSénégal, l’exportation varie énormémentd’une année à l’autre en raison du

manque d’homogénéité du produit etde l’existence de concurrents extérieurs.Les régions les plus productrices de bissapsont les régions de Louga, Thiès, Faticket Kaolack ». Appelé ailleurs « thé rosed’Abyssine », « da bilenni » (bambara),« karkadé » (en Egypte), le « bissap »doit son nom au wolof, la langue la plusparlée au Sénégal. C’est peut-être là querésident tous les arguments pour son an-crage territorial ! Il est, sûrement, uneressource territoriale « majeure » sur lepôle Sine Saloum.

Abdourahmvane SY

Bissap : les fruits du Partenariat public privé (PPP)Avec l’appui du Programme d’ap-

pui à la décentralisation et au dé-veloppement local (Proddel), lepotentiel territorial que constituele « bissap » est valorisé. Dans lafoulée, les revenus de plus de1000 femmes dans les régions deKaffrine, Kaolack et Fatick sontaméliorés.

Situé sur l’aire de culture du coton communément appelée«Zone cotonnière » ou « Tiers Sud », le Sine Saloum fonde sarichesse sur cette culture de rente. Orienté habituellement àl’exportation, « l’or blanc » a d’autres vertus utiles à l’effortde construction du pôle centre. Selon Mamadou Djigo, Directeurgénéral de l’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire,on devrait s’appuyer sur le pôle industriel et textile de Kahone(Politexka) pour alimenter les hôpitaux en blouses, l’armée etles corps paramilitaires en uniformes, les écoles et les hôtels entenues, « La filière cotonnière va s’adosser au pôle territoire »,ainsi le gouverneur de Kaolack fit chorus à la réflexion du spé-cialiste du Développement territorial.

Abdourahmane SY

Du coton à haute valeur…localeDestiné souvent à l’exportation, le coton pourrait bé-

néficier d’autres pistes pour son exploitation au niveaulocal, en s’appuyant sur le pôle industriel existant.

Exploitation de Bissap encadrée par le PRODDEL.

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7GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

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Un seul élément de diagnostic suffirait à légitimer l’appuidu PRODDEL : la désorganisation de la filière ! Mais le Programmed’appui au développement économique local a pris en compted’autres considérations liées au potentiel hydro-édaphiquede la zone (l’édaphologie est l’étude des sols en tant qu’habitatnaturel pour les végétaux), à la superficie exploitable estiméeà 6000 ha, à la proximité des marchés de Sokone, Kaolack,Gambie, au manque de professionnalisme, à une faible impli-cation des collectivités locales dans la promotion de la filièremaraîchère, pour ne citer que ces faits. A travers une stratégiebâtie sur un principe de base selon lequel il faudrait « aiderles bénéficiaires à se départir de leur mentalité d’éternels as-sistés, en comptant d’abord sur leurs propres efforts », lePRODDEL a aidé à augmenter la production maraichère de qua-tre communes : Keur Samba Guèye, Keur Saloum Diané, NioroAlassane Tall et Toubacouta. En 2012, la production totale quiétait de 765 tonnes d’oignon est passée à 2612,92 tonnes en2013. Sur les résultats atteints, l’on note une plus grande auto-

nomisation des femmes qui représentent l’essentiel des pro-ducteurs maraichers (plus de 80%), le recul de la pauvreté dansla zone grâce aux revenus tirés du maraichage, une augmen-

tation des producteurs maraîchers. Quid des clefs de la réussite? Le PRODDEL évoque la dynamique organisationnelle autourde la filière, le renforcement des liens entre services techniqueset la fédération des maraichers, la relation entre fédérationset collectivités locales, les synergies développées avec les autresprogrammes, le renforcement de capacités et le coaching.

Abdourahmane SY

MARAICHAGE DANS LE NIAMBATO

Le salut est venu du PRODDELPar la combinaison d’éléments de diagnostic du sec-

teur et d’une bonne stratégie, la filière maraichère dansles quatre communes de l’arrondissement de Toubacoutase porte mieux avec le soutien du PRODDEL notamment.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action, l’ADLavait commandité une étude portant sur la capitalisation desexpériences d’intercommunalité au Sénégal dont la finalité estde mettre à la disposition des acteurs de développement unoutil d’aide à la prise de décision dans le domaine de la décen-tralisation et de développement local.Parallèlement, une autre étude portant sur la cartographie

des interventions dans les collectivités locales a été réalisée,afin de faire un état des lieux des interventions dans lesditescollectivités à l’orée de l’entrée en vigueur de l’Acte III de la dé-centralisation. Il s’agit de disposer d’une situation de référence

qui permettra d’évaluer dans le futur, les réalisations dans lescollectivités locales depuis l’avènement de la réforme. L’atelier apermis, non seulement de recueillir les avis et observations desacteurs et partenaires de la décentralisation et du développementlocal, mais également d’obtenir leur caution scientifique pour ladiffusion prochaine de ces études accompagnant la mise enœuvre de l’Acte III de la décentralisation. Les participants repré-sentant toutes les catégories d’acteurs impliqués dans le déve-loppement local ont manifesté un réel intérêt pour les documentsdont la production est plus qu’opportune dans un contexte deréformes. En effet, ils ont souhaité qu’après intégration des ob-servations par le Cabinet, que cette restitution soit reprise auniveau de la base avec la participation des représentants despopulations et de tous les acteurs territoriaux. La validation desrésultats des deux études a été faite à l’unanimité, sous réserved’intégrer les suggestions et recommandations de l’atelier.Le Di-recteur général de l’ADL, a « souhaité vivement qu’une resti-tution ou présentation des rapports finaux soit faite devantla coordination du MGLDAT, seul cadre décisionnel de l’usageà faire des outils qui viennent d’être élaborés ».

Amadou A.DIALLO

Capitalisation des expériences d’intercommunalité et cartographiedes interventions dans les collectivités locales : les études validéesL’Agence de Développement local, un des bras tech-

niques du Ministère de la Gouvernance locale du Déve-loppement et de l’Aménagement du Territoire, a tenuun atelier de partage et de validation des documentsrelatifs à l’étude sur la capitalisation des expériencesd’intercommunalité au Sénégal et sur la cartographiedes interventions dans les collectivités locales. L’activités’est tenue du 17 au 19 décembre 2015 au LamantinBeach à Mbour.

Exploitation des groupements maraîchers appuyés par le PRODDEL

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Mamadou THIAW préside désormaisaux destinées du Programme nationalde développement local. Le nouveau Se-crétaire exécutif du Programme nationalde développement local (PNDL) est ins-tallé, le 02 février 2016 dans ses fonctionspar l’inspecteur de l’Administrations lo-cale, M. Mamadou Moustapha DIOP, re-présentant le Ministre de la Gouvernancelocale, du Développement et de l’Amé-nagement du Territoire. Il remplaceSamba GUEYE admis à faire valoir sesdroits à la retraite. La passation de servicea eu lieu au siège du PNDL où MamadouTHIAW a reçu le témoin des mains d’Alas-sane Saïdou SOW, Secrétaire exécutif parintérim. La passation de service a permisde mieux mesurer le poids du PNDL, dansla vie des collectivités locales. Dans ce contexte de mise en œuvre de

l’Acte 3 de la décentralisation, où la di-mension économique sera au cœur despréoccupations des politiques publiqueslocales, le PNDL aura son mot à dire, d’au-tant qu’il intervient dans les 4/5 des col-lectivités locales. Un tournant décisifpour le Programme national de dévelop-pement local, au moment où la territo-rialisation des politiques publiques, dansle cadre de la mise en œuvre du PSE, de-vient un enjeu majeur pour les Collecti-vités locales. C’est dire que la contributiondu PNDL est attendue dans la mise enœuvre des politiques publiques dansnotre pays. Durant cette période où lesanimateurs des projets et programmessont invités à une plus grande diligencedans la mise en œuvre des opérationsd’investissements au profit des couchesles plus défavorisées, le choix pour le pi-lotage du PNDL est porté sur un hommeau profil multidimensionnel. Mamadou THIAW, scientifique de for-

mation, Auditeur financier, avec uneforte connaissance de l’ingénierie finan-cière, au regard de son profil varié, estun homme du sérail. Titulaire d’un Master2 Direction financière, contrôle de gestionet audit interne (DFCGAI) de l’IAE Bor-deaux, Mamadou THIAW a obtenu sondiplôme supérieur d’études comptableset de gestion (DSECG) à l’ENSUT de Dakar

avant de s’envoler en France, où il fré-quente successivement Intec Paris et leconservatoire national des arts et desmétiers (CNAM) pour se spécialiser encontrôle de gestion. Il bénéficie d’unesolide expérience et expertise relativeaux questions de financement. Il sauramarquer de son empreinte, la marche duPNDL et lui donner un nouveau souffle.Ayant longtemps travaillé sur le finan-cement du développement aussi bien auniveau stratégique, qu’opérationnel, etcapitalisant une bonne connaissance desenjeux de la finance territoriale, du faitde son séjour prolongé en Europe et dansplusieurs pays développés, MamadouTHIAW, est, à coup sûr, une boufféed’oxygène pour le PNDL. Aujourd’hui, une nécessité d’articuler

la mobilisation des niches encore inex-ploitées, en termes de financement dudéveloppement territorial, avec les be-

soins immédiats des communautés s’im-pose. Un défi majeur largement à la por-tée du nouveau manager du PNDL. Saconnaissance des exigences et principesde la décentralisation et du développe-ment local constitue un sérieux atout àverser dans la gestion du PNDL, surtoutque l’homme est aussi Maire de la com-mune de Tassette. Après une décenniede mise en œuvre, le PNDL recherche unevoie alternative pour s’émanciper pro-gressivement de l’appui financier del’Etat, et s’enraciner durablement dansle financement alternatif des collectivitéslocales. C’est dans ce contexte que lechoix est porté sur un homme qui, avecson carnet d’adresse et son entregent,saura trouver les meilleurs mobiles pourredynamiser le PNDL tant du point de vueinstitutionnel, technique et financier, auprofit exclusif des collectivités locales.

Ousseynou TOURE

Mamadou Thiaw, un profil indiqué à la tête du PNDL

Mamadou THIAW, secrétaire exécutif entrant du PNDL.

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En partenariat avec le Service de la for-mation du MGLDAT, de la GIZ/PRODDELet des ARD, le programme de renforce-ment des capacités des exécutifs locauxde l’ADL a permis de former trois centsoixante-neuf (369) acteurs locaux dontcent trente-cinq (135) Maires et Adjointsaux Maires, dix (10) Présidents de conseildépartemental, treize (13) Secrétaires gé-néraux de département, cent quarante-huit (148) Secrétaires municipaux, Prési-dents de commissions techniques etconseillers. A Saint-Louis, la participation effective

des autorités administratives, Préfets etSous-préfets avec à leur tête le Gouver-neur de région, M. Alioune Aïdara NIANG,des chefs de services techniques décon-centrés, de la société civile, de journa-listes communicants en décentralisationet des structures du MGLDAT (Service dela Formation, DSDT, DADL, PNDL, DCL, Cel-lule de planification), a favorisé un dia-logue direct entre acteurs et partenairesde la décentralisation et du développe-ment local. Au-delà des aspects proto-colaires, ces autorités ont contribué ac-tivement à la formation en qualité depersonnes-ressources, apportant deséclairages sur les questions relevant deleurs domaines de compétence.Présidant la cérémonie d’ouverture de

l’atelier, le Directeur général de l’ADL, M.Malal CAMARA a mis l’accent sur l’impor-tance des thématiques abordées. Lessessions de formation constituent des«moments uniques d’échange de bonnespratiques ». « Chacune des thématiquesmérite une session de formation. Il ne

s’agit pas de faire de vous des expertsen matière de gestion des collectivitéslocales mais plutôt de vous amener àvous questionner davantage sur la ma-nière de gérer vos collectivités localespour éventuellement les améliorer », a-t-il souligné avant de réitérer la « dis-ponibilité du MGLDAT à accompagner lesélus dans cette dynamique ».Le directeur de l’ARD de Saint-Louis, M.

Ousmane Sow a, pour sa part, souligné« la nécessité d’aller davantage verschaque collectivité locale et de pérenni-ser cette activité ». Allant dans le mêmesens, la représentante de la GIZ PRODDEL,Mme Awa Gueye THIOUNE, a réitéré l’en-gagement de coopération Allemande àaccompagner les collectivités locales àtravers ce programme de l’ADL tout enmagnifiant la qualité du partenariat aveccette structure.Du côté des élus locaux, il convient de

souligner la présence du Maire de la Com-mune de Podor, Mme Aissata Tall SALL,qui, dans son intervention, a apprécié lerôle du Maire. « Il y’a des actes que j’aiposés en tant que Ministre de la Répu-

blique, si j’avais été auparavant Maire,je ne les aurai jamais pris »a-t-elle mar-telé avant de qualifier l’Acte III de la dé-centralisation « de révolution silencieuseet de soutenir que cette réforme est faitepour les Maires audacieux ». Dans le même sillage, le représentant

du Président du conseil départementalde Saint-Louis a fait comprendre que«l’atteinte des objectifs de la réformedépend en grande partie de sa compré-hension ». D’où la pertinence et l’oppor-tunité de cet atelier qui « vient à sonheure » pour certains élus exerçant, dansla majorité, leur premier mandat. Les ac-tivités du programme de renforcementdes capacités des élus et acteurs locauxont permis de renforcer les connaissancesdes cibles sur les textes législatifs et ré-glementaires avec un focus sur les inno-vations et les perspectives de l'Acte IIIde la décentralisation, mais aussi de par-tager avec eux les principes, démarcheset outils d’une gestion administrative,financière et foncière transparente etefficace de la collectivité locale.

Amadou A.DIALLO

L’Agence de Développement local (ADL) formeles élus et acteurs locaux : étape de Saint-LouisAprès les régions de Tamba-

counda, Ziguinchor et Diourbel,Saint-Louis a abrité la quatrièmesession de formation des élus etacteurs locaux. Il s’est agi d’unatelier de renforcement des capa-cités en matière de gestion admi-nistrative, financière et foncièredes collectivités locales afin desusciter plus de synergie entre lesniveaux déconcentrés et décentra-lisés en vue d’améliorer leurs per-formances.

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10 GOUVERNANCE TERRIRORIALE MARS 2016

actualitesu

La 24ème édition de la foire internationale de Dakar a vécu. Des pa-villons, des stands, des couleurs, du rythme, des sons et des mots. Oui! Des mots sous forme d’écritures, de paroles ; des mots pour traduiredes idées, des convictions et des expressions. Des mots pour se parler.Ainsi discuter, écouter, échanger et partager. Communiquer. Le motest lâché. Nous sommes bien dans une foire commerciale. Et bonjourles visiteurs !Chaque exposant fait la promotion de ses produits. Chacun a sa

propre stratégie de communication. Les produits du Ministère de laGouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du Ter-ritoire sont bien en place. Tous regroupés dans un stand de 100 m2. .Plusieurs livrables de ses structures plastronnent sur les étagères etbien en évidence sur le comptoir à l’entrée. Un seul but : mettre enexergue cette belle jeune fille baptisée Acte 3 de la décentralisation.

Déroulement de la foireAux premières heures de la journée, le stand est pris d’assaut.

La jeune fille aiguise la curiosité. La journée du Ministère et lesjournées portes ouvertes ont été de belles opportunités de paraître.Polarisatrice, elle porte une destinée presque divine comme unfardeau qui la poursuit. En réalité, elle a été conçue sur les fon-dements qui ont généré ce monde : suppression (région), création(département) et changement (communauté rurale). Etait-ce aiséde rendre intelligible un tel message comme quoi, de façon sisubtile elle est l’émanation d’une révélation ?Avec ses atours plaisants, (plus elle grandit, plus elle murit et la

main divine qui l’a sculptée s’adonne à des retouches comme unartiste jaloux de son œuvre, aurait dit Cheik Alioune Ndao), elle separe d’affiches, se couvre de kakémonos et avec ses accessoiresde journaux, guides et autres dépliants et bulletins, elle est unefille plaisante pour les uns, capricieuse pour les autres et excentriquepour certains. Malgré ses frêles jambes, la jeune fille a du caractère,elle ne se donne pas ; elle s’acquiert, elle se conquiert. Dénomméedécentralisation, elle est solidement portée par de vaillantes gail-lardes que sont les directions (DADL, DCL, DSDT), agences (ANAT,ADM, AGETIP, ADL) et programmes (PNDL, TACC). Quatre (04) groupesd’admirateurs s’approchent d’elles pour aller à sa conquête. Elleest réceptive et expressive. Elle est généreuse.

La stratégie de communication du MGLDATLes premiers sont les tout jeunes élèves de l’élémentaire. Ils ne sont

pas exigeants. Ils viennent s’informer. Ils se contentent de l’exposésuccinct qui leur est fait sur l’Etat et ensuite sur la Commune afin defaire la relation entre les deux, la décentralisation constitue cette re-lation. A propos de la déconcentration nous leur avons fait comprendreque c’est la relation entre l’Etat et des représentants qu’il a envoyésau niveau des régions, départements et arrondissements.Ensuite, il y a leurs aînés des classes de Cm1 et Cm2. Ils sont intéressés

eux aussi par la belle fille. Ils écoutent la présentation avec intérêt. Ils’agit de leur expliquer que la décentralisation est un transfert decompétences de l’Etat central vers des entités distinctes appeléescollectivités locales autrement dit, de l’autorité centrale à des autoritéslocales. La déconcentration est une délégation de pouvoir des autoritéscentrales à des autorités situées au niveau des régions, départementset arrondissements. Ils sont satisfaits, charmés. La jeune fille coquine,sans être frivole, s’évertue à plaire davantage pour marquer les jeunesconsciences, alors elle offre casquettes, tee-shirts et autres revuesdidactiques.. C’est au tour des étudiants et ceux qui sont venus à l’in-

formation et voudraient comprendre cette fameuse fille « Acte 3 dela décentralisation ». L’évolution institutionnelle est revisitée. Ensuitefocus est fait sur la réforme en mettant l’accent sur la deuxième phaseavec la mise en place des pôles-territoires qui marque le changementde paradigme du local au territoire. A présent, la décentralisation éco-nomique est promue avec la valorisation des potentialités locales àtravers des projets de territoires et les unités de transformation et deproduction qui constituent une plus-value dans l’économie locale, parricochet, impacte sur les revenus des populations. La preuve n’est pasà chercher loin car les produits de la Casamance naturelle sont bienen place dans les stands. Enfin, toutes ces économies locales dyna-miques agrégées du niveau local vers le niveau central vont mener àl’émergence du pays. Les prétendants sont conquis. Enfin, la jeunefille reçoit le dernier groupe des conquérants avec les élus locaux,consultants et les autres. En général, ils arrivent avec des argumentstout faits, sûrs de leurs convictions. Nombre d’entre eux n’apprécientpas l’allure de cette jeune fille qu’ils jugent pour la plupart assez pré-maturée et entendent le dire assez forts quitte à être parfois agressifsdans le discours. Sans fléchir, la jeune fille après les avoir écoutés avecattention, les convie à replonger dans l’histoire pour mieux émergerdans le contexte actuel de notre politique et ainsi mieux recadrer ladiscussion. Au terme de l’exposé, la plupart d’entre eux sont séduitset la seule phrase qui revient très souvent c’est : « Il faut communiquer! ». Cette jeune fille, elle sait comment faire pour plaire.Pour plaire, la belle jeune fille a montré une de ses atours à l’occasion

de la journée Programme nationale de Gestion des déchets solides(PNGD). Elle anime, elle danse et elle est heureuse. Elle communiquesur le recyclage des déchets solides et le monde de circonstance qu’ellea convié à cette manifestation est séduit.Elle ne sait pas faire que ça. Malgré son jeune âge, la jeune fille est

stratégique dans sa communication. Profitant de la journée de l’Agencede Développement local (ADL), elle a fait la présentation de l’Obser-vatoire national de la Décentralisation et du Développement local, laplateforme de valorisation des potentialités locales, le projet de boursesterritoriales pour un Sénégal émergent.

La foire espace de communication à mieux valoriserLa Foire internationale de Dakar a vécu. Elle demeure une vitrine

voire un espace de communication entre le ministère et le public ; l’Acte3 de la décentralisation a été en ligne de mire. C’était l’occasion d’in-former les populations qui représentaient un bon échantillonnagepour évaluer leur niveau de compréhension de la réforme. A l’unanimitéet après échange, les visiteurs ont eu un cri du cœur : « Il faut com-muniquer ! ». La plupart d’entre eux avaient un déficit de communi-cation ou étaient « désinformés ». Il s’agissait de « déconstruire »des convictions toutes faites avant de leur apporter la bonne infor-mation notamment sur le rapport entre la Ville de Dakar et les com-munes, la mutualisation des moyens entre collectivités locales, la coo-pération, la collaboration, l’intercommunalité. La 24eme édition de lafoire de Dakar a été une occasion pour la jeune fille à peine sortie del’adolescence, de dévoiler ses atours qui commencent à être visibles.Certains connaisseurs, déjà avertis, devinent aisément l’intérieur dece corps encore frêle en devenir qui, lentement mais sûrement, vaéclore au grand jour et éblouir le monde par son talent et les promessestant annoncées et enfin tenues. Elle saura séduire cette jeune filledans sa forme angélique et son fond innovateur et pertinent, porteursd’un développement durable.

Bakary SOUMARE /DADL

FIDAK 2015

La stratégie de communication du MGLDAT

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11GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

actualites

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La réunion de partage sur le thème«Responsabilité sociétale des entreprises(Rse), levier d’actions citoyennes pour unSénégal zéro déchet » a été l’occasionpour vingt (20) entreprises de marquerleur engagement dans la lutte contrel’insalubrité. Au cours de cet atelier, leprojet «Entreprise zéro déchet » a étéprésenté aux différents participants parIbrahima Diagne, Coordonnateur del’Unité de Coordination de la Gestion des

déchets solides. M. Diagne informe queplus de 630 dépôts sauvages d’orduresdans le périmètre de la capitale ont étérecensés. Dans le cadre du Programmed’urgence pour la propreté de Dakar, plusde 50 ronds-points ont été dénombréset 200 kilomètres de voiries nettoyés.Le ministre de la Gouvernance locale,

du Développement et de l’Aménagementdu Territoire, Abdoulaye Diouf SARR asalué l’engagement des entreprises qui

vont accompagner l’Etat dans ses actionspour faire de Dakar l’une des villes lesplus propres du monde. Le ministre amagnifié les progrès notés dans la col-lecte et le ramassage des ordures. Ab-doulaye Diouf SARR estime néanmoinsque beaucoup reste à faire. Selon lui«Nous devons davantage nous mobiliser.La lutte contre l’insalubrité ne peut sefaire sans l’implication des entreprises».Abdoulaye Diouf SARR se dit convaincuque la RSE n’est pas un effet de mode etl’UCG a plus que jamais besoin de l’ac-compagnement des entreprises privéespour réussir sa lourde mission. Cet appela eu un écho favorable. La plupart desentreprises invitées à cette rencontreont manifesté leur adhésion. En plus desentreprises, il est également attendu despopulations une plus grande implicationpour la salubrité de nos quartiers, d’oùle concept « Quartier zéro déchet ».

GESTION DES DECHETS SOLIDES A DAKAR

Une coalition d’entreprises à l’assaut de l’insalubritéLa lutte contre l’insalubrité mérite l’apport de tous. Les entreprises

privées l’ont bien comprise. Vingt (20) d’entres elles se sont engagées àaccompagner l’Etat dans ses actions de lutte contre les déchets. Un en-gagement pris au cours d’une réunion de partage sur la responsabilité so-ciétale des entreprises présidée par le Ministre Abdoulaye Diouf SARR, Mi-nistre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagementdu Territoire.

Cet important lot de matériel, d’un coûtglobal de 186 000 000 FCFA est composéde : cent quatre-vingt (180) ordinateursde bureau ; cent quatre-vingt (180) on-duleurs pour PC ; soixante (60) serveurs; soixante et un (61) onduleurs pour ser-veurs ;soixante ; (60) imprimantes réseau; un (01) serveur RACK pour le Centre na-tional d’état civil.Ce matériel a été acquis dans le cadre

de la mise en œuvre du Projet d'Appui àla Modernisation de l'état civil (PAMEC),financé par l'Union Européenne sur le10ème Fonds européen de développe-ment (FED) à hauteur 5 000 000 d'euros,pour soutenir les efforts du Gouverne-ment et des collectivités locales en ma-tière d’amélioration de la gestion du sys-tème d’enregistrement des faits d’état

civil. Le ministre de la Gouvernance locale,du Développement et de l’Aménagementdu Territoire indique que ce projet s’inscritdans la phase d’informatisation d’un pre-mier lot de 60 centres d’état civil retenussur la base de critères rigoureux de sé-lection. Il entre également, selon Abdou-laye Diouf SARR, « en droite ligne du suivides orientations du Chef de l’Etat, SonExcellence Monsieur Macky SALL, expri-mées dans l’axe 2 du Plan Sénégal Emer-gent, qui porte sur « le développementdu capital humain », et lors du Conseildes Ministres du 18 février 2015 au coursduquel il a érigé, en priorité nationale, lamodernisation de l’état civil ». Le ministrede la Gouvernance locale, du Développe-ment et de l’Aménagement du Territoirerappele que « le Président de la Répu-

blique avait, en effet, demandé au Gou-vernement de hâter l’informatisation in-tégrale et la modernisation du systèmepour renforcer sa fiabilité et d’engagerune campagne nationale de sensibilisa-tion des élus locaux, des agents de l’Etatet des populations sur l’importance et lasensibilité des faits d’état civil, ainsi quel’élaboration d’un Plan national de Mo-dernisation de l’état civil. Il avait, égale-ment, exhorté le Gouvernement à veillerà assurer aux citoyens l’accès à un serviced’état civil de qualité ».Il sera aussi procédé au câblage, à la

mise en réseau et à l’installation du lo-giciel HERA dans lesdits centres. L’équi-pement des salles d’archivage de ces cen-tres et de 14 greffes, l’indexation et lanumérisation de tous les actes d’état civil,le déploiement du logiciel HERA dans 30autres centres, le démarrage de la baseconsolidée des données d’état civil et laformation du personnel sont égalementprévus dans le processus de modernisa-tion de l’état civil.

Bachir SANE

Remise du matériel informatique : 60 centres étatcivil dans l’ère du numériqueDans le cadre du projet d’Appui à la modernisation de l’Etat civil (PAMEC),

un lot de matériel informatique a été remis à 60 centres d’état civil. La cé-rémonie a été présidée par le ministre de la Gouvernance locale, du Déve-loppement et de l’Aménagement du Territoire, Abdoulaye Diouf SARR, enprésence du Chef de la Délégation de l’Union européenne, Joaquim GonzalezDUCAY.

w PAR AISSATOU ANTHIA TOURE, ATTACHÉE DE PRESSE AU MINISTÈRE DE LA GOUVERNANCE LOCALE, DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

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12 GOUVERNANCE TERRIRORIALE MARS 2016

La corniche ouest, les allées KhalifaAbabacar Sy, l’ancienne piste, l’avenueMalick Sy, le rond-point de Hann, les deuxvoies du Camp pénal et le rond-pointCICES ont été les principaux points quiont retenus l’attention au cours de cettevisite de terrain. Une visite qui a permisau ministre de la Gouvernance locale desuivre les actions menées par l’UCG surle terrain. Après deux heures de visite, leministre a affiché sa satisfaction. «J’aitenu à voir de manière inopinée l’étatd’avancement de la mission qui a étéconfiée à l’UCG. Et vous voyez, l’opérationd’urgence, en termes de mise à niveau,se déroule de la façon la plus convena-

ble». Selon le ministre Abdoulaye DioufSARR, l’Unité de Coordination de la Ges-tion des Déchets solides est entrain demener des actions novatrices dans lecadre de la propreté. Cette visite a permisau ministre Abdoulaye Diouf SARR des’entretenir avec les techniciens de sur-face. Ces derniers ont pu discuter avecle ministre de leurs conditions de travail.C’est d’ailleurs dans ce cadre que le mi-nistre de la Gouvernance locale, du Dé-veloppement et de l’Aménagement duTerritoire a interpelé le Coordonnateurde l’UCG sur la dotation en matériels desagents. Des outils qui leur permettrontd’être plus efficaces sur le terrain.

En confiant la gestion des déchets àl’UCG, l’Etat veut prendre à bras le corpsla question des déchets et faire de Dakarl’une des capitales les plus propres ducontinent. Une mission certes ambitieusemais réalisable selon le ministre qui es-time que « c’est un travail décisif qu’ilfaut renouveler tout le temps parce qu’ils’agit de gestion des ordures : la produc-tion se fait au jour le jour ». Le ministreappelle en outre les populations à adop-ter les bons gestes notamment ne pasjeter les ordures n’importe où, ce qui per-mettra d’alléger le travail des techniciensde surface. Abdoulaye Diouf SARR estimeque la réussite de ce vaste chantier dé-pend de l’apport de la population qui aun grand rôle à jouer : « Il faut que lapopulation sénégalaise, comme un seulhomme, nous accompagne dans ce chan-tier. Nous pouvons, dans l’action de tousles jours, éradiquer les tas d’immondices.Il faut que toute la population adhèreet que chacun se dise : moi aussi, je doisbalayer », a-t-il précisé. Abdoulaye Diouf SARR qui accorde une

grande importance aux conditions detravail de ces hommes et femmes quis’activent jour et nuit afin de rendre lacapitale propre, a interpellé les respon-sables de l’UCG sur la nécessité de lesdoter d’outils performants comme desmasques de protection. Le ministre es-time que « On nous a légué un dispositifà améliorer. Il a fallu faire le point pourvoir ce qui manque. Le premier élémentqui faisait défaut, c’était l’engagement,la détermination et la motivation desagents », a ajouté le ministre. A proposdu matériel, des instructions allant dansle sens d’une dotation complète ont étédonnées. De manière globale, les repré-sentants des travailleurs sont satisfaitset considèrent que les outils de travailsont au rendez-vous et que les conditionssont nettement améliorées.Cette visite de terrain a été l’occasion

pour le ministre de la Gouvernance Lo-cale, du Développement et de l’Aména-gement du Territoire de présenter un am-bitieux projet d’embellissement des alléesKhalifa Ababacar Sy. Un projet qui seraréalisé par l’AGETIP.

GESTION DES DÉCHETS

Abdoulaye Diouf Sarr affiche sa satisfactionLe ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aména-

gement du Territoire est descendu sur le terrain pour constater de visul’état d’avancement du programme d’urgence de propreté de la région deDakar. Cette visite intervient trois mois après que l’UCG a hérité de lagestion des déchets. Une visite marathon qui a duré plus de deux heureset qui a permis à Abdoulaye Diouf SARR d’afficher sa satisfaction.

actualitesu

w PAR AISSATOU ANTHIA TOURE, ATTACHÉE DE PRESSE AU MINISTÈRE DE LA GOUVERNANCE LOCALE, DU DÉVELOPPEMENT ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Abdoulaye Diouf SARR, en pleine action lors d'une visite de terrain dans le cadre dela gestion des déchets solides à Dakar.

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13GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

eNtRetieN aVec

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ADAMA DIOUF, PRESIDENT DU CONSEIL DEPARTEMENTAL DE KAFFRINEPôle Sine-Saloum, vers un acquis certain auprofit de l’émergence ; la conviction d’un élu

Monsieur le Président, le processus deconstruction du pôle Sine-Saloum estlancé. Quel sens donnez- vous à cette ini-tiative ?

Je considère que le lancement du processusde construction du pôle Sine-Saloum est trèsimportant et est venu à son heure. Dans lecadre de l’Acte III de la décentralisation, ladeuxième phase à entamer est un tournantimportant, au regard de ce qui est attendu parles populations et tous les acteurs de la dé-centralisation et du développement local. Ils’agit en effet de réfléchir sur un mécanismeinnovant de financement du développement,les relations entre les acteurs et une cohérenceterritoriale rénovée. C’est à ce titre que la pro-blématique des pôles territoires est posée. J’es-time que les leviers de performance écono-mique ne pourraient être actionnés que si lespôles de développement sont construits danschaque zone éco-géographique par les acteursterritoriaux en fonction des ressources et spé-cificités locales. Les opportunités économiquesqu’offre une telle architecture territoriale sontde garantir une cohérence, une harmonisationet une pertinence des investissements par leciblage des projets et programmes de déve-loppement, une synergie des actions et unemobilisation des acteurs. Le pôle territoire estle garant d’une solidarité entre territoires, entreéchelles territoriales du même espace par leseul fait que chaque acteur, chaque territoirese reconnaitra dans les projets structurantsmis en place. C’est tout le sens qu’il faut donnerà la territorialisation des politiques publiques,à l’action territoriale de l’Etat dans les activitéséconomiques de base pour venir à bout dela pauvreté, du sous emploi et de la précarité.

Quelles sont les actions que l’Etat doitentreprendre pour lui donner les chancesréelles d’un succès ?

Au plan technique, la première action àentreprendre est de faire un diagnostic per-

tinent pour identifier les forces et les faiblessesde chaque territoire pris isolément, par unebonne cartographie des ressources naturelles.Ensuite valoriser les articulations entre leséchelles de gouvernance par un dialogue ter-ritorial entre acteurs. Par exemple, chaquecollectivité locale d’un pôle territoire donnédevrait pouvoir contribuer à son développe-ment économique et social à partir de la plus-value générée par ses activités économiquesou autres projets intégrés. Et selon le principede la solidarité et de la complémentarité entreterritoires et acteurs économiques, les produitsdevraient circuler, s’échanger. C’est pourquoipour assurer la fluidité des échanges com-merciaux, la réalisation ou la réhabilitationdes voies de communication devrait accom-pagner le processus de construction d’un dé-veloppement territorial. Si les circuits com-merciaux et les facteurs de production,comme l’énergie sont bien maîtrisés, les at-tentes sur le pôle territoire seront réalisées.

Au plan sociétal, la deuxième action doitêtre la sensibilisation des acteurs. Chaquecommunauté a sa vision, ses valeurs, sescroyances, son histoire. Il ne sera pas aiséd’associer des communautés mêmes voisinesqui ont quelque part un passé, une histoire

sociologiquement contrastée. Il faut discuteravec toutes les parties prenantes et prendrele temps nécessaire pour construire uneconvergence dans la diversité. L’Etat doit êtredans une position d’écoute et de recherchedu consensus.

Au plan contextuel, la troisième action estde faire en sorte de réussir ce qui est entraind’être mis en œuvre. Les difficultés identifiéesdans la première année de mise en œuvrede l’Acte III de la décentralisation intrinsè-quement liées à la réforme, devraient trouverdes solutions aux court et moyen termes. Laréalisation des projets de développement parles départements, qui est par essence leurmission, le mécanisme efficient du finance-ment du développement, la clarification desrelations entre la ville et les communes quila composent, les difficultés de recouvrementde la fiscalité pour les communes anciennescommunautés rurales, les périmètres litigieuxentre collectivités locales, les lenteurs dansla mise en œuvre rapide des textes de la fonc-tion publique locale, sont autant de questionsqui doivent trouver réponses.

Comment les élus locaux comptent-ilss’impliquer dans la construction du pôleSine-Saloum ?

La construction du pôle Sine-Saloum estd’abord l’affaire des élus locaux avant toutautre acteur. Ils ont un rôle d’acteurs privilégiésen tant que détenteurs d’un pouvoir local.Réfléchir à partir de la base, gage d’une mo-bilisation sociale, peut donc être le garant dusuccès. L’adage dit bien « penser local pouragir global ». Mais c’est dans une synergied’action, une concertation, une participationintelligente et responsable de tous ceux quisont concernés que la construction du pôleSine-Saloum, comme tout autre pôle, sera fa-cilitée. Les élus locaux et nationaux, et avectous les acteurs dont notamment l’Etat, comp-tent jouer leur partition à ce niveau.

Le processus de construction du pôle Sine-Saloum bénéficie de l’adhésion des acteurs territoriaux deKaolack, Kaffrine et Fatick. Pour Adama DIOUF, Président du Conseil départemental de Kaffrine, Présidentde l’Association des Départements du Sénégal (ADS) et de l’Union des Associations d’Elus locaux (UAEL),« la construction du pôle Sine-Saloum est d’abord l’affaire des élus locaux avant tout autre acteur ».Dans cet entretien, il revient sur l’importance des pôles pour le développement socio-économique desterritoires et sur le rôle déterminant que devraient jouer les élus locaux pour l’atteinte de cet objectifmajeur inscrit dans l’Acte III de la décentralisation.

w ENTRETIEN RÉALISÉ PAR RAMATOULAYE DIAW KABA, CHEF DU SERVICE DE COMMUNICATION, DE DOCUMENTATION ET DES RELATIONS PUBLIQUES/MGLDAT

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14 GOUVERNANCE TERRIRORIALE MARS 2016

PORtRaitu

Sine-Saloum : Serigne Mboup en « pôle » position !

Friand de bonnes affaires ? Naturelle-ment ! Vérité de La Palice. Lui-même ledéclare dans une interview accordée àJeune Afrique Magazine : Serigne a été «préparé » aux affaires par feu son pèreBara Mboup qui fut un grand opérateuréconomique. D’ailleurs, à l’oral, le patrondu groupe CCBM (comptoir commercialdu nom de son pater) affiche un tic : ils’humecte les lèvres.

Dans un édito sur le site web de laChambre de commerce, d’industrie etd’agriculture de Kaolack (CCIAK), aux ré-sonnances d’une profession de foi, il signe: « En acceptant de nous engager à Kao-lack, nous voulons que les défis du déve-

loppement économique soient relevés parle secteur privé ».

Le président de l’Union des chambresde commerce, d’industrie et d’agriculturedu Sénégal plaide pour le secteur privénational. Justement, dans l’interview rap-pelée supra, il soutient que le secteur privé(local) doit être protégé, aidé et promu «sans complexe » par l’Etat. Il récidivait auforum économique de Kaolack. S’adressantcette fois au Président de la République,Serigne Mboup attirait son attention surle fait que « nos entreprises sont confron-tées à une forte concurrence de puissantesentreprises étrangères qui bénéficient dusoutien de leurs Etats ».

En assumant ainsi sa responsabilité his-torique pour la « renaissance économique» de Kaolack, l’homonyme de SerigneMbacké Madina, fils aîné du premier Khalifgénéral des mourides, montre qu’en ma-tière de PPP, « les Sénégalais et les Africainsont un bel exemple dans le cas du parte-nariat entre l’Etat colonial et la commu-nauté mouride du Sénégal. Serigne Mou-hamadou Moustapha Mbacké (1927 - 1945)a négocié en main de maître et assuré lesuivi du gigantesque projet de la construc-tion du tronçon de chemin de fer Diour-bel-Touba qui a duré de 1929 à 1931.

Quatorzième président de la CCIAK, ila imaginé « cinq projets prioritaires qui,

Les actions prioritaires de son mandat articulées autour de cinq projets phare visent la « renaissanceéconomique de Kaolack ». Mais loin de s’enfermer dans un carcan régionaliste, Serigne Mboup est entrain de mettre en place les outils de mise en œuvre du pôle Sine-Saloum.

w PAR ABDOURAHMANE SY, RESPONSABLE CELLULE MARKETING ET COMMUNICATION ANAT

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PORtRait

u15GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

une fois concrétisés, développeront defaçon exponentielle la compétitivité del’ancienne capitale du bassin arachidier ».Il s’agit d’un programme de réhabilitationdu port commercial de Kaolack et de laredynamisation de son activité ; de l’im-plantation d’un port sec sur un domainede 10 hectares dans la commune de Mba-dakhoune ; de l’amélioration des capacitésde l’aérodrome de Kaolack ; de l’édificationde « Cœur de Ville » et de la redynamisa-tion des zones industrielles situées à Koun-dam et Kahone.

Mamadou (nom emprunté) est un jeuneconducteur de taxi. Il est rentré de son «exil » de Thiès, ville qui se distingue parla variété de l’offre de transports, parcequ’il n’a pas pu s’y épanouir, profession-nellement. La cité du rail constituait pourlui un « ailleurs meilleur ». Le rêve se re-construit alors à Kaolack, sa ville natale. «Malgré la concurrence avec les motos Ja-karta et les minibus TATA, les chauffeursde taxi s’en sortent bien », nous confie-t-il sur la route de l’hôtel Adjana où se tenaitle forum des maires sur le pôle Sine-Sa-loum, du 19 au 21 février 2016.

« Ici, ça roule ; les taximen se font del’argent ! », affirme-t-il. La cohabitation surla route avec les autres modes de transport(calèches, motos taxis, minibus) ne rendpas les choses difficiles parce que « lesKaolackois étaient déjà habitués aux deux-roues pour ne citer que ce service de trans-port ».

« Ça commence à bouger par ici, regar-dez le projet Cœur de Ville, le port de Kao-lack », ajoute notre « guide ».

La parenthèse du transport urbain fer-mée, Mamadou embraye sur un autre sujet: le transport de… marchandises sur le

fleuve Saloum et l’océan atlantique. Le dra-gage du fleuve est un enjeu important surle projet de réhabilitation du port com-mercial de Kaolack. Il permettrait une meil-leure navigabilité des bateaux. Mais en at-tendant sa réalisation, l’on croit trouver lasolution : tous les mois, un cortège de petitsbateaux débarquent à Kaolack, prennentdu sel et repartent sur le port de Dakar oùils se déchargent sur un gros navire destinéà l’exportation, confie El Hadj CheikhNdao, adjoint au maire de Kaolack. Lemême procédé est utilisé apparemmentpour acheminer de l’arachide et du rakkal(1) pour le bétail de pays comme la Mau-ritanie voisine du Sénégal.

A travers le projet du port sec, la CCIAKs’inscrivait déjà dans le processus deconstruction du pôle Sine-Saloum. L’in-frastructure portuaire sera reliée par voieferroviaire au port autonome de Dakar etfera de Kaolack un important centre lo-gistique. « Ce projet permettra de désen-gorger le port de Dakar et de desservir lasous-région tout en diminuant le trafic descamions de marchandises sur l’axe Dakar-Mbour-Fatick-Kaolack », mentionne le planstratégique sur cinq ans de la chambre decommerce. Une telle vision renforce l’idéeselon laquelle le pôle Sine-Saloum, par saposition géographique, est un outil d’in-tégration nationale et internationale.

Le projet de port sec n’est jusqu’à présentpas lancé. Les populations de Mbada-khoune s’interrogent. Le maire de cettenouvelle commune qui va abriter un desprojets les plus ambitieux du Plan Sénégalémergent (PSE), soutient : « On a attribuédes terres, mais on n’a pas de feedbackde la part de Serigne Mboup ». Même s’ildit comprendre que, à un moment donné,l’opérateur était confronté à un problèmede tutelle pour ce projet structurant. Dansla foulée, Jean-Marie Silmang Senghor parlede l’université du Sine-Saloum prévue surson périmètre communal. Même si les tra-vaux tardent à démarrer, « Monsieur lemaire » semble réconforté par sa présenceau sein du comité de suivi pour la réali-sation de l’université El Hadj IbrahimaNiasse.

En plus de bénéficier de l’accompagne-ment médiatique de sites web comme Kao-lackois.com et Sinesaloum.info, le magnatdu Saloum pourrait s’appuyer sur un mé-dium puissant, la télé, pour la visibilité etla vulgarisation de ses projets. SerigneMboup est en effet le promoteur de la TVS(Télévision du Saloum) dont la vocationest de « susciter plus de dynamisme dansl’activité économique ». Situé dans l’en-ceinte de « Cœur de Ville », la télé de larégion pousse les limites de l’entité admi-nistrative pour atteindre d’autres ciblesjusque dans les régions de Fatick et Kaf-frine. Et même au-delà : la TVS est suivieà Gossas, Keur Madiabel, Fatick, Thiadiayeet une partie de la Gambie. Elle ne seraitpas « une télévision de divertissement »,mais plutôt un médium d’éducation, desensibilisation et d’éveil des consciences.

Le 1er janvier 2016, le « père noël » està Ndangane. Plus de 2000 enfants rassem-blés sur l’esplanade de « Cœur de ville »attendent leur cadeau. En chœur avec sonépouse Yaye Fatou (maire de la communede Ngathie Naoudé et mère Teresa letemps d’un après-midi au Saloum), Mon-sieur le 14ème Président de la CCIAK sem-ble infléchir son action à la raison de l’in-ter-commu-na-li-té ! Mais uniquement pourrendre heureux « leurs » enfants.

(1) Rakkal : aliment en granulépour le bétail

les Sénégalais et les Africains ont un bel exemple dansle cas du partenariat entre l’Etat colonial et lacommunauté mouride du Sénégal. SerigneMouhamadou Moustapha Mbacké (1927 - 1945) anégocié en main de maître et assuré le suivi dugigantesque projet de la construction du tronçon dechemin de fer Diourbel-Touba qui a duré de 1929 à 1931.

Poignées de main entre le Chef de l’Etat et Serigne MBOUP du CCBM.

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aMeNaGeMeNt Du teRRitOiReu

LE MARKETING TERRITORIAL DANS LE SINE SALOUM L’expérience du CIDEL à Kaolack

Vincent GOLLAIN, le définit comme : «l’effort collectif de valorisation et d’adap-tation des territoires à des marchés concur-rentiels, pour influencer, en leur faveur, lecomportement des publics visés par uneoffre différente et attractive, dont la valeurperçue est durablement à celle des concur-rents »

Cette assertion ci-dessus renseigne quel’action collective s’appuyant sur ses pro-pres spécificités (potentialités) pour se va-loriser auprès des cibles constitue un gagede réussite du marketing territorial. Leplus important n’est plus la concurrenceardue et non réfléchie, mais plutôt la dif-férenciation de l’autre à travers ses avan-tages concurrentiels. Le choix de localisa-tion des entreprises, l’arrivée de touristes,de nouveaux résidents ou encore la valo-risation des produits locaux, des connais-sances cognitives affichées ou non amè-nent aujourd’hui les décideurs desterritoires à peaufiner des stratégies pourpromouvoir leur destination. Chaque ter-ritoire englobe en son sein de réelles po-tentialités. Le marketing territorial à traversses avantages concurrentiels, la manipu-lation de variables de diagnostic, la seg-mentation, le ciblage et le positionnement,l’utilisation d’outils du mix-marketing luipermet de renforcer son attractivité.

Le marketing territorial participe à la sa-tisfaction de la demande intérieure (Mar-keting intérieur) et l’attractivité du territoire(Marketing extérieur). En effet, la valeurd’un territoire dépend de la satisfactiondes habitants locaux en termes de de-mande, mais également de sa position at-tractive et de surcroit, compétitive. C’est la« valorisation de l’endogène pour la sé-

duction de l’exogène ». D’où, ce cercle ver-tueux : satisfaction-attractivité et valeur. Larégion de Kaolack, en raison de ses nom-breux atouts, a été choisie parmi les régionsd’expérimentation du programme CIDEL.Une brochure de marketing territorial aété élaborée. L’approche inclusive adoptéedans la mise en œuvre de ce programmea permis d’impliquer l’ensemble des partiesprenantes tant sur le plan local (les col-lectivités locales, le secteur privé, les au-torités administratives, les services décon-centrés, les partenaires au développement,la société civile et la presse), qu’au niveaunational (le Ministère de la Gouvernancelocale, du Développement et de l’Aména-gement du Territoire, l’université de Bam-bey, la Coopération Italienne et l’école in-ternationale KIP basée en Italie). Cetteméthodologie inclusive, participative et ité-rative, conforte la région dans la qualitéde sa brochure qui est devenue aujourd’huiun puissant outil de positionnement surle marché national et international

Aujourd’hui la région de Kaolack estl’une des premières régions du Sénégal àse doter d’un outil important pour sa pro-motion. Cette brochure trouve toute sapertinence lorsque l’on s’oriente vers lespôles territoires en construction notam-ment celui du Sine-Saloum.

Par ailleurs, le programme a permis l’or-ganisation d’activité de renforcement decapacité sur plusieurs thématiques. Le Sé-minaire de formation des acteurs tech-niques locaux en marketing territorial enest une parfaite illustration. Le soutien duCIDEL a aussi été déterminant dans la par-ticipation des trois départements de la ré-gion à l’Expo MILAN 2015. Une telle dé-

marche conforte les propos de VincentGOLLAIN lorsqu’il affirme que l’effort col-lectif reste déterminent en marketing ter-ritorial. Cette mise à niveau a non seule-ment permis une sensibilisation de tousles acteurs ciblés et surtout de les outilleren termes de capacitation pour le pilotagedu processus. La cohérence des interven-tions de ce programme est donc salutaire.

Ce futur pôle-territoire dispose d’unevéritable offre pour se positionner sur lemarché national et international. Le CIDELa compris très tôt qu’il fallait accompagnerce territoire par le biais de la région deKaolack à « se vendre » grâce au marketingterritorial. Le défi est là, mais de nom-breuses opportunités s’offrent à nous dansla perspective d’un développement terri-torial.

Dès lors, le maintien de cette cadencede promotion de ce territoire nous inter-pelle tous. La brochure est un des nom-breux outils indispensables dans l’attrac-tivité des territoires. Elle est importantedans notre contexte local de développe-ment car, elle permet d’avoir un référentielclair et très simple à utiliser. Fatick et Kaf-frine doivent également rejoindre cette dy-namique test du CIDEL pour confection-ner un document pour le Pôle-territoireen construction. Les acteurs locaux no-tamment les élus et partenaires sont réel-lement interpellés, car une forte appro-priation reste indispensable à la réussitede toute politique de marketing territorial.Ce pôle-territoire, cohérent de par sa confi-guration géographique, économique et so-ciale sera sans nul doute une des forteslocomotives du Sénégal vers le dévelop-pement.

Le Programme Connaissances Innovatrices et Développement Local (CIDEL), prévu pour une durée dedeux ans, fruit de la coopération entre le Sénégal et l’Italie, avait entre autres objectifs; la productiond’outils de marketing territorial. Cet objectif coïncide bien avec la volonté exprimée par le Chef de l’Etat,de doter le Sénégal de « territoires viables, attractifs, compétitifs et porteurs d’un développementdurable » dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation. Le marketing territorial est, dés lors, au cœurdu dispositif pour le développement local. Il reste cependant très peu connu dans les pays en voie dedéveloppement.

w PAR DAOUDA THIANDOUM, AMÉNAGISTE, URBANISTE ET GÉOMARKETEURCHEF DU SERVICE RÉGIONAL DE L'AMÉNAGEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL DE FATICK-KAOLACK-KAFFRINE

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PuBliRePORtaGe

u17GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

La volonté de l’Etat du Sénégal de formuler une stratégiede développement économique local articulée à la Stra-tégie Nationale de Développement Territorial (SNDT)entre en droite ligne avec cette préoccupation de revi-talisation des territoires. Le PRoDDEL, dans un élan pros-pectif, adopte les pôles de développement économiquedans lesquels des projets de territoire sont mis en œuvre.

Un choix pertinent des pôlesLe PRoDDEL a initié dans sa zone des pôles de déve-

loppement économique pour mettre en valeur les avan-tages compétitifs de chaque territoire, en formulant desstratégies pertinentes capables de donner une réponseconcrète à la question de l’emploi des jeunes et de prendreen charge des soucis de l’aménagement du territoire.

La définition des pôles s’appuie sur les critères tels que :- La présence de ressources ou de compétences terri-

torialisées ;- une relation ville-hinterland bien établie (la ville comme

débouché des produits de l’hinterland et comme ins-tance de valorisation des produits locaux) ;

- une volonté des collectivités Locales (cL-promoteurdu DEL) d’accompagner le secteur privé (producteuréconomique) ;

- une dynamique organisationnelle forte, naissanteou balbutiante des acteurs du privé (il est difficiled’enclencher un processus DEL si la dynamique or-ganisationnelle n’est pas de mise).

Des résultats encourageantscréation de quatre pôles considérés comme des bassins

d’emplois dans la zone du sine-Saloum : Sokone-Touba-couta-Karang ; Kaffrine-Koungheul-ida Mouride, Kaolacket son hinterland, Fimela-Palmarin-Dionewar.

L’accompagnement des dynamiques économiquespour le développement de plusieurs secteurs/filièresdans les différents pôles :

- Sokone-Toubacouta-Karang : tourisme, maraichage,anacarde et transformation des produits halieu-tiques ;

- Kaffrine-Koungheul-ida Mouride : transformation descéréales locales, maraichage, artisanat ;

- Kaolack et son hinterland : commerce, transport,transformation des produits locaux ;

- Fimela-Palmarin-Dionewar : transformation des pro-duits halieutique, écotourisme.

La mise en œuvre de cette approche a permis :- la création de milliers d’emplois : plus de 10 000 chez

les maraichers de Toubacouta qui ont triplé leur ren-dement en 2013 avec un chiffre d’affaire de huit centmillions de FcFA ; plus de 1.000 dans le cadre du PPPbissap, et des centaines dans la transformation desproduits halieutiques et des céréales locales (le GiEXaritu xaleyi de Koungheul a reçu une double consé-cration, lauréat du prix du chef de l’Etat pour l’artisanaten 2013 et Prix du leadership Féminin Africain en2015) ;

- le développement de synergies et des relations decomplémentarités entre acteurs d’une même filière,de plusieurs filières, mais aussi entre différents inter-venants ;

- Augmentation des producteurs, ce qui a boosté da-vantage l’économie locale (en faveur de la reconsi-dération de certaines activités telles que le maraichageet la culture du bissap)

- une augmentation conséquente du pouvoir d’achatdes populations qui ne sont plus candidats à l’immi-gration ou à l’exode rural ;

- une plus grande autonomisation des femmes qui re-présentent l’essentiel des producteurs maraichersdans le niombato (plus de 80%), des productrices debissap et des transformatrices des produits locaux ;

- Le recul de la pauvreté dans la zone grâce aux revenustirés de la valorisation du potentiel local.

EXEMPLE DE PROJETS DE TERRITOIRES APPUYES DURANT LA MISE EN ŒUVRE DU PRODDEL

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aMeNaGeMeNt Du teRRitOiReu

La communication territoriale,vecteur de proximité

Les relations entre les flux d’information et le développement,au niveau national ou local, sont mieux connues depuis quelquesannées. Il en est de même du rôle des processus de communi-cation pour accompagner les changements sociaux et rendre vi-sibles les résultats. Fondamentalement, la communication est unprocessus social qui provoque des changements dans les connais-sances, les attitudes et les comportements des individus ou desgroupes, en mettant à leur disposition les informations factuelleet technique. Ces éléments pourraient alors conduire à une meil-leure maitrise de compétences essentielles pour les individus, àla meilleure réalisation de divers buts déterminants.

Dans leurs territoires, les communautés de base tentent des’organiser (avec ou sans l’appui de l’Etat ou de partenaires), àtravers des structures (légitimes ou légales), pour prendre encharge leurs préoccupations et bâtir ensemble leur projet de ter-ritoire (projet économique, projet social, projet culturel, etc.). Leterritoire devient ainsi un espace de compétition et/ou de com-plémentarité, de conflits et de recherche de consensus, de co-hérence, de convergence et de synergies, de mobilisation sociale.L’objectif consiste à faire fonctionner ce projet (de développementterritorial) en créant une synergie entre les potentiels du territoire(ressources agricoles, industrielles, touristiques, culturelles, éco-logiques…), ses ressources humaines (dynamisme et qualification,esprit d'entreprise et richesse culturelle des populations locales),son insertion dans les orientations politiques majeures et sonarticulation avec les politiques locales.

A partir de ce moment, convoquer les attributs de la commu-nication territoriale devient intéressant. Son efficacité repose surla qualité des ressources humaines, leur niveau de participationet la capacité de gestion des processus de changement. La com-munication territoriale devient, dès lors, un outil de travail efficacepour faciliter les processus de développement. Son utilisationdevrait encourager la participation active de la communauté àses propres initiatives de développement, incluant les groupesgénéralement marginalisés et n’ayant pas accès à la prise de dé-cision.

Lorsque les ressources nécessaires pour subvenir aux besoinsfondamentaux et pour stimuler le développement socio-écono-mique font défaut, les communautés n’ont d’autre choix que deprendre en main leur propre développement et collaborer à larecherche de solutions. Sous ce rapport, l'objectif identitaire etde bien-être social qui tend vers le "bonheur territorial" (Fnau,2005) est l’objectif de communication qui doit être le plus re-cherché, notamment dans les futurs pôles territoires. Cet objectifcorrespondrait à la mise en place d'actions de communication

structurantes qui ont des effets intra-territoriaux considéréscomme mesurables ou directement profitables localement.

Pour autant, si la proximité communicationnelle est une idéo-logie qui persiste, c'est parce que les représentations socialesprésentent une grandeur qui "ne renvoie plus désormais systé-matiquement à la mise à distance, à la hauteur, à l'attachementaux logiques singulières du territoire, à la rationalité. La distancen'est plus considérée aujourd'hui comme un gage d'égalité detraitement, d'impartialité, [... mais] elle signifie cécité et inefficacité"(Lefebvre, 2003). Dans la construction du Pôle-territoire Sine Sa-loum, il ne serait pas superfétatoire de décliner une approchede communication territoriale qui transcende les espaces géo-graphiques tout en survivant aux dynamiques de communicationinternes à chaque territoire.

Dans cette foulée, une nouvelle catégorie d’acteurs devra surgirpour alimenter la mise en oeuvre des projets de territoires, surla base d’une maîtrise du feed-back de la diffusion de l’informationissue des processus territoriaux de développement. Ainsi donc,une mue va se faire dans la manière d’adresser la démarche decommunication territoriale. Il appartiendra aux communicantsterritoriaux de prendre en charge les différentes étapes qui vontcaractériser la nouvelle approche de communication, à traversla maîtrise i) du contexte d’intervention, ii) des intrants de la dé-marche de communication, iii) du process et iv) des produitsattendus de la communication territoriale. Ainsi, tout pôle –ter-ritoire devra avoir ses propres acteurs de la communication quiutiliseront un langage propre aux territoires et s’identifieront auxpôles territoires. En définitive, la communication territoriale vadrainer un nouveau courant, vecteur de proximité, indispensablepour la réussite des futurs pôles territoires.

La communication territoriale qui désigne l’ensemble des activités de communication effectuées pourle compte d’une collectivité territoriale peut avoir une influence positive au sein des pôles territoires.Au-delà de la promotion de l’attractivité des territoires vis-à-vis d’une audience externe, la communicationterritoriale peut obéir à différents objectifs. Aussi, promeut-elle les missions et réalisations des territoireset des causes d’intérêt général. En définitive, elle facilite une meilleure participation des populations.

w PAR OUSSEYNOU TOURE, SPÉCIALISTE EN COMMUNICATION ET FORMATION/PNDL

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u19GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

PERSPECTIVE D'ÉMERGENCE DU FUTUR PÔLE DU SINE SALOUMQuand le marketing territorialentre en jeu…

Dans un contexte où l’approche territo-riale est devenue la nouvelle manière depenser le développement au Sénégal, ilurge d’adopter des stratégies adéquates etnon moins innovantes pour accompagnercette option ambitieuse du Chef de l’Etat,Monsieur Macky SALL. Dans la pratique,

il s’agira à terme de mettre en place despôles territoriaux de développement quiregrouperaient l’ensemble des localitéss’identifiant de par leur proximité maiségalement par l’homogénéité plus oumoins relative de leurs ressources natu-relles. Dans un contexte où la concurrence

et la compétitivité territoriale deviennentde plus en plus manifestes au sein du ter-ritoire sénégalais, le marketing territorialapparaît comme un outil fondamentaldans la mise en œuvre des politiques ac-tuelles de développement local. Dans legrand projet de mise en place du pôle-

Loin d’être un simple concept, le marketing territorial est un outil stratégique du développementterritorial. Appliqué au territoire, le marketing apparait d’une manière simple comme une mise en œuvrevisant à améliorer les conditions de vente de cet espace qu’est le territoire. C’est un puissant moyen depromotion des investissements avec comme finalité l’attractivité territoriale, la création de richesseset l’instauration d’un développement économique local. Pour accompagner la mise en œuvre du futurpôle du Sine Saloum, le marketing territorial serait un outil pertinent.

w PAR SOULEYMANE AMAR, INGÉNIEUR AMÉNAGISTE DU TERRITOIRE, SPÉCIALISÉ EN MARKETING TERRITORIAL

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aMeNaGeMeNt Du teRRitOiReu

territoire du Sine-Saloum, il s’agira de tra-vailler pour une exploitation valorisantedes ressources et potentialités identifiéesau sein de l’espace territorial. Dans cet im-portant chantier, le marketing territorial aun rôle fondamental à jouer notammentpour faciliter la participation collective desacteurs par l’identification d’un territoirecommun mais aussi et surtout pour fairela promotion des grands secteurs d’activitésà exploiter dans le futur pôle.

Les trois régions (Fatick, Kaolack et Kaf-frine), qui composent la région naturelle,offrent des opportunités et de réelles po-tentialités d’investissements sur lesquellesle pôle de Sine Saloum peut miser sonémergence à travers une démarche attrac-tive auprès des investisseurs nationaux etétrangers. Cela passera par une valorisationdu potentiel existant. Pour ce faire, plu-sieurs outils de communication et d’aideà la prise de décision sont mis en placedans le cadre du marketing territorial pourrenforcer l’attractivité des territoires et pro-mouvoir les investissements.

Connaitre les méthodes optimales devalorisation des ressources et potentialitéslocales afin de promouvoir l’offre territo-riale de la région naturelle du Sine Saloumet permettre aux différentes collectivitéslocales de s’unir pour améliorer et faciliterles conditions d’investissements et de ré-investissements sur leur territoire, tels doi-vent être les axes d’intervention fondamen-taux du marketing territorial pourl’émergence du futur pôle de Sine Saloum.Si l’on y regarde de plus près, ces deuxobjectifs se rapportent respectivement àla satisfaction des acteurs et à l’attractivitédu territoire. Ces deux aspects constituentles deux principaux indicateurs de la po-litique de marketing territorial.

Dans la démarche du marketing, l’offresignifie le produit mis en vente au profitdes clients. Au niveau territorial, cette offrepeut être perçue dans la marque territorialequi fait la spécificité du territoire en ques-tion. La marque territoriale définit l’imagedu territoire vis-à-vis des clients. Dans lathéorie du triangle de l’image, il est misen exergue le fait que l’image est composéede trois éléments indissociables parmi les-quels l’identité se trouve à la base. Cetteidentité est considérée comme un des as-pects fondamentaux du marketing terri-torial. En effet, elle permet de procéder àl’identification des valeurs intrinsèques etpatrimoniales du territoire ayant consacréses caractéristiques sociales, économiqueset écologiques ainsi que la possibilité des’y appuyer pour la valorisation de ce ter-ritoire. A ce sujet, les atouts de la région

naturelle du Sine Saloum en termes demise en œuvre du marketing territorial,sont multiples.

Par exemple, pour ce qui est de l’agricul-ture qui est avant tout une activité écono-mique productrice très importante, elle re-présente un symbole fort de la culture dansle Sine Saloum. C’est pourquoi cette activitédoit être préservée et que des stratégies doi-vent être mises en œuvre pour favoriser unretour de la population vers l’activité agri-cole. La région naturelle de Sine Saloumpeut également se prévaloir de son potentielpastoral qui lui permet de compter en sonsein le deuxième marché du bétail au Sé-négal à Mbar dans la région de Fatick. Ledomaine forestier que renferme le Sine Sa-loum est immense et offre de réelles po-tentialités notamment dans l’agroforesteriemais aussi l’écotourisme et la chasse. Ausein de la région naturelle du Sine Saloum,se présente un réseau hydrographique of-frant une large navigabilité notamment avecla présence de plusieurs îles. Cet aspectconstitue un atout de taille pour l’activitétouristique. Parlant du tourisme, il recèled’énormes potentialités et occupe une placede choix dans le tissu économique de lazone. En effet, il offre une gamme assezriche de sites touristiques constitués par lesnombreux cours d’eaux et « bolongs », leParc national du Delta du Saloum entre au-tres et plusieurs autres sites et monumentshistoriques et culturels. L’activité portuaireconstitue aussi un potentiel vivant avec unetrès grande zone maritime, comme en at-teste la présence des ports de Kaolack etde Foundiougne-Ndakhongakh. Bien qu’ilsoit le parent pauvre des investissementsau niveau du Sine Saloum, le sel suscite en-core de l’espoir de la part de certains acteursau développement. Le potentiel qu’il offreest encore sous-exploité. Pourtant, cette res-source pourrait faire l’objet d’une indus-trialisation et d’une labellisation qui le pro-pulserait au plus haut sommet de laproduction industrielle nationale. La pêcheet l’aquaculture sont des activités quiconnaissent aujourd’hui de réelles difficultésà cause de la non valorisation des produitshalieutiques notamment dans la région deFatick.

L’offre territoriale ne se limite pas seu-lement à l’identité qui caractérise le site

d’implantation, il prend également encompte l’environnement (légal et fiscal, in-dustriel et de services, infrastructures, re-cherches…), les ressources (main d’œuvre,matières premières…) mais aussi les par-tenaires. En ce sens, le territoire du SineSaloum, de par sa position géostratégique,devrait constituer un pôle incontournablepour le développement du commerce in-térieur grâce à la présence de grandesroutes nationales mais aussi celui du com-merce extérieur du fait de sa position parrapport à la mer. La construction de l’uni-versité El Hadj Ibrahima Niass de Sine-Sa-loum, qui, en termes de superficie, est laplus grande université de l’Afrique del’ouest, ne doit en aucun cas, laisser indif-férents les acteurs du développement local,face aux nombreuses possibilités d’exploi-tation qu’elle offre. A ce sujet, le secteurde l’habitat pourrait connaitre un essorfulgurant grâce à l’arrivée de nouvelles po-pulations d’étudiants, d’enseignants, detra-vailleurs, ...

Eu égard à toutes ces potentialités,jusque-là peu exploitées ou mal valorisées,un marketing territorial s’impose pour pro-duire des outils et méthodes permettantde booster le pôle de Sine Saloum par unedémarche attractive vis-à-vis des investis-seurs et partenaires au développement. End’autres termes, il s’agira de faire un diag-nostic participatif afin de mieux cerner lesaxes stratégiques ainsi que les contrainteset défis majeurs pour la promotion de l’of-fre territoriale du pôle de Sine Saloum.

Enfin, le marketing territorial comporteaussi un ensemble de techniques permet-tant de rassembler les acteurs, de faciliterla prise de décisions collectives et de co-construire un plan d’actions. C’est là uneforme de territorialisation qui se traduitpar « l’instauration de réseaux de solidaritéet d’interactivités entre les différents acteursd’un territoire ». Dans le nouveau para-digme de la décentralisation (Acte III) etdu développement local au Sénégal, la ter-ritorialisation occupe une place de choix.C’est pourquoi, le marketing territorial sortcomme un outil incontournable dans lamise en œuvre de cette nouvelle réformequi entend mettre en place des « territoiresviables, compétitifs et porteurs de déve-loppement durable ».

Eu égard à toutes ces potentialités, jusque-là peuexploitées ou mal valorisées, un marketingterritorial s’impose pour produire des outils etméthodes permettant de booster le pôle de SineSaloum par une démarche attractive vis-à-vis desinvestisseurs et partenaires au développement.

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Projet du pôle territoire : modalitéspratiques de mise en œuvre

L’Acte 3 de la décentralisation privilégieune démarche de concertation par la re-cherche de consensus basée sur desconnaissances expertes dans tous les do-maines de compétences, l’instauration d’unmodèle de gouvernance adapté et l’élabo-ration d’un projet de territoire. Cette optionpermet notamment de déterminer les en-jeux prioritaires, de définir des plans d’ac-tions adaptés et pertinents et de mettre encohérence les objectifs de développementaux différentes échelles territoriales.

1- L’institutionnalisation d’uncadre de concertation dynamique

Si le choix stratégique de l’Etat de mettrele territoire au cœur des politiques de dé-

veloppement et d’en faire le vecteur del’action publique en général s’adresse àl’ensemble des catégories d’acteurs, il in-terpelle particulièrement les collectivitéslocales. Sans doute, parce que le dévelop-pement territorial est intimement et indé-fectiblement lié à la décentralisation qui,à son tour, met les collectivités locales aucœur de l’action publique dans les terri-toires. Ce lien est davantage perceptiblelorsque l’on considère et que l’on conçoitle pôle territoire, fort justement, commeun cadre territorial nouveau, un cadre émi-nemment politique, collectif, inclusif etprospectif. Les modalités de la mise enœuvre nécessitent une approche, à la fois,progressive et consensuelle et doivent pri-vilégier une démarche basée sur une par-

ticipation de toutes les compétences ter-ritoriales.

Le pôle doit servir l’intérêt général duterritoire et de ses habitants. Dans cetteperspective, il doit être initié, piloté, validé,approuvé et mis en oeuvre par l’ensembledes familles d’acteurs dont la cohabitationharmonieuse est la condition du dévelop-pement territorial durable. Pour qu’il ensoit ainsi, leur institutionnalisation, leursrôles et responsabilités doivent être clai-rement consacrés et définis. Jusque-là im-plicite, l’implication des acteurs doit dés-ormais être explicitée et renforcée par ledroit positif. Cependant, la mobilisationforte des élus dans tout le processus, dèsle démarrage, est un élément décisif de laréussite du projet de pôle.

La volonté de faire du territoire un levier de développement du pays est clairement affirmée par leshautes autorités de l’Etat. Cet objectif est inscrit au cœur des politiques publiques, notamment del’Acte 3 de la décentralisation qui souhaite consacrer l’avènement des pôles-territoires comme cadrenaturel de déclinaison des politiques publiques. C’est dans ce sens que le Ministère de la Gouvernancelocale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire (MGLADT) a entrepris une série d’actionspour impulser la mise en place des pôles et amorcer la phase fonctionnelle de la réforme.

w PAR ABDOUL KHADRE DIATTA, CHEF DE DIVISION DE L’OBSERVATOIRE DES TERRITOIRES / DSDT/MGLDAT

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aMeNaGeMeNt Du teRRitOiReu

Dans le cadre d’un processus multi-ac-teurs, la solidarité, la synergie des inter-ventions dans la co-production et la ter-ritorialisation des responsabilités restentdes indicateurs importants pour une actionterritoriale performante. L’élaboration d’unprojet de pôle-territoire est avant tout unprocessus s’inscrivant dans la durée, etdonc, mobilisant une grande diversité d’ac-teurs. Les responsabilités de ces derniersdans la construction du projet vont dé-pendre, a la fois, du rôle que leur confèrela loi et de la volonté locale, plus ou moinsaffirmée, de mettre en place une gouver-nance fructueuse. Il est donc essentiel,avant d’engager l’élaboration d’un pôle-territoire, d’anticiper la dimension concer-tée du processus et d’institutionnaliser uncadre de concertation dynamique.

2- La création d’un mécanisme de pilotage souple et opérationnel

Le pôle-territoire devrait être le cadrenaturel de déclinaison des politiques pu-bliques. Il constituera l’échelon de coor-dination et de mise en œuvre de la terri-torialisation des politiques publiques pourun développement durable des territoires.Il est important, ainsi, dans la phase demise en œuvre, de définir une ingénierieinstitutionnelle dont la logique profondedoit s’adapter aux exigences de pertinence,d’efficacité et de performance que postulele développement territorial. Il doit ainsis’inscrire dans l’objectif de développementinstitutionnel de l’ensemble des acteurs,en l’occurrence les territoires et les insti-tutions au sens large. Dans le fond, ce nou-veau cadre institutionnel devrait garantirglobalement la valorisation des territoires,la promotion des institutions et la gestionde la complexité. Ainsi, les acteurs territo-riaux doivent être représentés à tous lesniveaux : instance de pilotage, comité tech-nique de mise en œuvre, organe techniquede coordination, en vue de gérer les solu-tions appropriées aux difficultés rencon-trées à la base. Une telle œuvre de refon-dation institutionnelle sert, en définitive,à la réalisation d’un projet global d’accé-lération et d’amélioration de la croissanceéconomique, de prospérité des collectivitéset d’épanouissement des populations. Sub-

séquemment, elle intègre pleinement lesaspirations incompressibles à la cohésionsociale, au développement de la citoyen-neté, à l’approfondissement de la démo-cratie et de l’Etat de droit ainsi qu’au ren-forcement de la légitimité de l’Etat et descollectivités locales.

Ainsi, la qualité de la gouvernance consti-tue un facteur primordial du développe-ment et de la réussite à long terme d’unpôle, car elle facilite la définition des enjeuxstratégiques et la mise en œuvre de la pla-nification, de la programmation desmoyens pour les atteindre.

3-La planification et la programmation

Les exigences d’une gestion axée sur lesrésultats (GAR) font de la planification etde la programmation des étapes essen-tielles dans la mise en œuvre d’un projet.L’objectif visé à travers la planification etla programmation est de procéder à unchoix des objectifs sectoriels, des indica-teurs de résultats et des cibles à atteindre.Dans la formulation d’un projet, c’est lemoment de la définition des résultats me-surables, ainsi que les méthodologies etles outils à utiliser pour obtenir ces résul-tats. Ce mode de travail contribue à amé-liorer la performance et la responsabilitégrâce à une logique claire.

Dans le cadre du pôle-territoire, la pla-nification doit prendre en compte les be-soins, les intérêts, les ressources, les man-dats et les capacités de l’organisation demise en oeuvre et des diverses parties pre-nantes. À la fin de cette phase, un plande projet est élaboré et prêt à être mis enoeuvre.

4- L’élaboration de projetsde territoires fédérateurs

Les projets de territoire constitueront lecadre fédérateur de l’ensemble des inter-ventions sur le territoire. Leur mise enplace procèdera d’une analyse fine despotentialités du territoire, des tendanceslourdes qui caractérisent sa prospective etd’une planification participative et holis-tique de son développement sur un hori-zon temporel déterminé. A ce titre, la mise

en œuvre des projets territoriaux sera letemps fort du déroulement de la stratégie.Elle se fera selon une démarche expéri-mentale/évaluative/temporelle.

5- la mis en place d’un mécanismed’un suivi-évaluation

L’institutionnalisation d’un mécanismede suivi- évaluation au niveau du pôle estun défi important. Elle aura un impact surla qualité de la gouvernance et renforcel’efficacité des politiques et actions terri-torialisées. Dès lors, la création d’un mé-canisme de suivi-évaluation souple et opé-rationnel apparaît nécessaire afind’impulser, de proposer, de coordonner etde suivre la mise en œuvre des projets deterritoire. Ce mécanisme doit être fiable etservir de tableau de bord à l’organe de pi-lotage chargé de la coordination du pro-cessus. Une fois ce mécanisme mis enplace, les données générées doivent êtrela base de travail des mécanismes de prisede décision au niveau du comité. Ainsi,un plan annuel de travail devra être élaboréet faire l’objet d’un suivi et d’une évaluationpériodique sur la base d’indicateurs de ré-sultats et d’impacts à définir d’un communaccord avec tous acteurs concernés. Cetoutil devra reposer, sur une base de don-nées informatisée de référence produisantdes données statistiques et des méca-nismes de rapportage efficaces. Ce méca-nisme de suivi permettra de procéder àun bilan critique du niveau d’atteinte desrésultats, de juger de l’opportunité de me-sures correctives sur la chaîne de résultatset d'actualiser les objectifs initialementfixés.

Le pôle-territoire doit aujourd’hui offrirun cadre plus rationnel et plus cohérentd’impulsion du développement écono-mique local car il repose sur les exigencesd’aires territoriales intégrées et homogènesau plan socioculturel, géographique et éco-nomique. Ce nouveau dispositif institu-tionnel constituera, sans nul doute, uneétape décisive dans « la mise en œuvrede la réforme en ce sens qu’il devra mettrele pays sur les rampes d’un développementterritorial durable avec, comme fusée delancement, le projet de territoire ». Sa miseen œuvre doit avoir comme soubassementdes enjeux et objectifs de développementbasés sur des leviers clés.

Tout cela devra être sous-tendu par desefforts importants de communication etde sensibilisation surtout en direction detous les acteurs pour préparer les chan-gements attendus et provoquer les chan-gements souhaités.

Le pôle-territoire doit aujourd’hui offrir un cadreplus rationnel et plus cohérent d’impulsion dudéveloppement économique local car il repose surles exigences d’aires territoriales intégrées ethomogènes au plan socioculturel, géographique etéconomique.

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Le sens de l’intercommunalité et de l’inter-territorialité

D’emblée, il est important de procéderà une clarification conceptuelle de cesdeux notions fondamentales, ainsi queleur place dans la deuxième phase de l’Acte3 de la décentralisation.

Le Code général des Collectivités locales,en ses articles 16 et suivants, permet decerner les contours de l’intercommunalitéau Sénégal. C’est une forme de « coopé-ration décentralisée interne », dans unelogique de solidarité entre les collectivitéslocales. Elle renvoie à la capacité accordéeaux collectivités locales d’entreprendreentre elles, avec l’Etat ou d’autres orga-nismes, des actions de coopération en vue

de prendre en charge des problèmes com-muns, dans la limite de leurs domainesde compétence.

L’intercommunalité est au cœur de l’ac-tion publique locale et consolide l’archi-tecture traditionnelle du secteur publiclocal par la coopération à l’échelle des ter-ritoires. L’objectif est de dépasser le cadrecommunal et de faire de la coopérationun pilier du développement humain du-rable. Ainsi, la gestion des services publics,l’aménagement de l’espace, le développe-ment économique et social sont autantd’enjeux au cœur de la coopération inter-communale. L’intercommunalité offre un

modèle de gouvernance territoriale àgrande échelle en vue de permettre uneprise en charge adéquate des probléma-tiques précitées. Elle constitue fondamen-talement une approche novatrice et soli-daire pour un mode de gestion durabledes projets de territoires. Elle promeut lacohérence de l’action publique, basée surle partenariat, la solidarité et la complé-mentarité entre collectivités locales.

L’inter-territorialité, dans sa racine « ter-ritoire », est une construction collectivequi traduit à la fois le produit et la condi-tion pour la valorisation et/ou la produc-tion de ressources. Elle n’est pas seulement

Dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation, la cohérence territoriale rénovée est fondée sur leprincipe d’une recomposition territoriale. Ainsi, un des piliers sur lesquels une attention particulièredoit être apportée, est le renforcement de la responsabilité des territoires dans le développement local,favorisant la simplification des échelles de gouvernance par son articulation et sa mise en relation.C’est d’ailleurs tout l’intérêt de cette contribution axée sur les liens entre intercommunalité et inter-territorialité, leurs effets positifs dans la perspective de construction des Pôles territoires et les modalitéspratiques de leur mise en application.

w PAR ALIOU KANDJI, DIRECTEUR DU SYSTÈME D’INFORMATION ET DE L’OBSERVATOIRE DE L’ADL

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une surface physique avec des frontièresadministratives ou politiques, une zonegéographique déterminée par la compo-sition du milieu, mais plutôt un systèmecomplexe de relations et d’échanges issusdu milieu, selon Jean Lapèze de la Facultéd’Economie de l’Université Pierre Men-dès/Grenoble II/France.

L’inter-territorialité est une démarche,une approche de co-production collectivebasée sur le dialogue des territoires et celuides acteurs territoriaux pour un dévelop-pement solidaire. Elle matérialise l’ap-proche territoriale du développement etrepose sur une dynamique d’acteurs pourla valorisation des ressources.

L’analyse de ces notions permet de noterune similitude dont la finalité renvoie à laco-construction collective, à la coopération,à la coordination locale et à la solidarité,à la mise en réseau des territoires consti-tuant la deuxième phase de l’Acte 3 de ladécentralisation qui s’appuie sur la volontéd’organiser la cohérence des territoires,d’assurer à une meilleure lisibilité deséchelles de gouvernance, et de résorberles disparités démographiques et de dé-veloppement.

Au Sénégal, les différentes expériencesintercommunales ont permis de dévelop-per de manière pertinente les politiquespubliques au niveau local en matière decohésion sociale et de représentations, laconstruction des grands ensembles avecl’initiative de mise en place progressivedes pôles-territoires, notamment en Casa-mance et au Sine-Saloum.

En effet, la signification des pôles-terri-toires répond à une exigence de dépasse-ment des cadres communal et intercom-munal prenant en compte l’attractivitééconomique et la qualité environnemen-tale à l’échelle de territoires économique-ment plus viables et porteurs de dévelop-pement durable, dans un monde decompétition.

Les pôles-territoires, dans le cadre del’Acte 3 de la décentralisation, seront lesvéritables piliers du développement dura-ble. L’intercommunalité et l’inter-territoria-lité se doivent de rechercher un équilibre

sociétal et un bon fonctionnement des ter-ritoires. Elles sont aujourd’hui considéréescomme une stratégie pertinente pour lutter,aux côtés de l’Etat et des collectivités,contre les processus de paupérisation àtravers la réduction des déséquilibres spa-tiaux.

Ces notions mettent en relief la dimen-sion aménagement et développement du-rable des territoires dont l’une des finalitésdemeure la valorisation de leurs potentia-lités et ressources naturelles qui transcen-dent les limites administratives des collec-tivités locales dans leur configurationactuelle.

Face à ces enjeux de remise en causepossible de la cohésion sociale et territo-riale, les contextes territoriaux jouent unrôle de régulation. Au niveau des inter-communalités, une large partie des servicesd’éducation, de santé, de transport, d’eauet d’assainissement, d’équipements sportifset culturels, de services aux personnes,s’organise au niveau de ces échelons ter-ritoriaux où s’élaborent des projets et ac-tions structurants à visée correctrice d’iné-galités sociales et spatiales en matière detransports, de soutien à l’emploi, d’aide àla qualification, etc.

Les politiques publiques considèrentque les territoires d’échelle intercommu-

nale et/ou interterritoriale sont les pluspertinents pour traiter les enjeux de la co-hésion sociale. Les territoires offrent unespace de solidarité et de coopération pourconcevoir les niveaux de cohérence terri-toriale ou d’articulation des politiques pu-bliques. La montée en puissance de l’in-tercommunalité et/ou interterritoriale arendu nécessaire un renforcement des mé-canismes de solidarité financière entre col-lectivités locales d’échelons divers pourremédier aux inégalités territoriales et so-ciales.

Contrairement à la situation d’Etat cen-tralisé dans laquelle l'impulsion et/ou lesdirectives venaient du niveau supérieur,aujourd’hui l’impulsion vient des acteursdu territoire dans leur diversité et seconstruit selon des principes de subsidia-rité.

En définitive, l’intercommunalité et/oul’inter-territorialité est une démarche vo-lontaire de coopération impulsée et miseen œuvre par des exécutifs locaux au lea-dership avéré, à travers un dialogue inclusifet constructif des acteurs territoriaux. Ellesoutient la cohérence et la compétitivitéterritoriales et constitue la pertinence stra-tégique des pôles-territoires dont l’effi-cience et la matérialité nécessitent la par-ticipation effective des acteurs territoriaux.

Au Sénégal, les différentes expériences intercommunales ont permis dedévelopper de manière pertinente les politiques publiques au niveau localen matière de cohésion sociale et de représentations, la construction desgrands ensembles avec l’initiative de mise en place progressive des pôles-territoires, notamment en Casamance et au Sine-Saloum.

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Maîtrise de l’information territoriale :quel atout pour les pôles territoires ?

Parce que les objectifs et orientationsde développement territorial ne peuventfaire abstraction du territoire tel qu’il estconfiguré au moment de l’élaboration dela stratégie, de son fonctionnement, de sapopulation et des activités (notammentéconomiques) qui s’y déroulent, il est né-cessaire de collecter toutes les donnéesinhérentes au territoire, au flux de per-sonnes et de biens entre le territoire et sonespace environnant, de les analyser, d’enfaire ressortir des informations pertinentespour mesurer, qualifier et aider à la prisede décision.

Proposer une stratégie de développe-ment territorial, un projet de territoire passe

obligatoirement par la réalisation d’un diag-nostic territorial en input et une prospectiveterritoriale en output, alimentés par unsystème d’information territorial et un sys-tème de veille (endogène et exogène).

Le diagnostic territorial, qui permet decomprendre le territoire, ses dynamiques,d’appréhender les besoins actuels et futursde sa population et de ses acteurs, sert desocle pour identifier les principaux enjeux,dessiner des tendances et programmer desactions, acteurs et programmes de déve-loppement territorial.

Par ailleurs, le développement territorialconstitue en réalité une approche spatialedu développement, avec une forte prise

en compte des facteurs sociétaux ayanttrait au territoire et à sa dimension spatiale(manière d’habiter, mobilité, réseaux, vul-nérabilité, inégalités, enjeux environne-mentaux, localisation des ressources etspécificités territoriales, poids économiquedes territoires,…), qui permettra d’équilibrerle développement au sein d’une mêmeentité administrative (échelles nationale,régionale, départementale), réduisant ainsiles disparités infra.

Cette approche est d’autant plus perti-nente que dans l’actuel contexte de mon-dialisation et de course à l’attractivité et àla compétitivité, les territoires les mieuxservis sont ceux qui sont le plus en mesure

La lisibilité de nos territoires constitue un enjeu capital pour leur développement. Comment imaginerdévelopper les territoires à partir de leur ressources et potentialités, sans avoir une fine connaissancede ces derniers, de leurs atouts et faiblesses, des dynamiques territoriales qui s’y déroulent, des systèmesqui se construisent et se déconstruisent en permanence ?

w PAR RAMA YAGUE, CHARGÉE DE MISSION DÉVELOPPEMENT ET MARKETING TERRITORIAL/ ANAT

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de se structurer en entités cohérentes(pôles), de se « vendre » (marketing terri-torial).

Toutefois, la structuration et l’émergencede ces pôles nécessite des préalablescomme la maitrise de l’information terri-toriale spatialisée, et l’orientation de l’actionpublique territoriale autour de la valorisa-tion des ressources territoriales (ressourceshumaines qualifiées, AIBD, riz de la valléedu fleuve, DalluNgaay, Mangue de Pout,Cuir de Touba, Ile de Gorée,…), selon uneorganisation spatiale optimisée (aména-gement du territoire) à laquelle adhèrel’ensemble des parties prenantes et uneintégration de la planification économiqueafin de garantir l’efficience de l’action ainsique la compétitivité.

De fait, dès lors que les stratégies traitentles espaces, la localisation d’activités, lesconnexions entre ces espaces, les analysesmenées doivent être spatialisées et doiventimpérativement aborder le fonctionnementterritorial sous cet angle ; ce qui n’est pasencore toujours le cas dans les diagnostics

conduits dans d’autres démarches. Celasuppose notamment la mise en place desystème d’information géographique per-mettant de croiser les informations de ma-nière dynamique et une production car-tographique.

La spatialisation intervient en amont lorsdu diagnostic, et en aval lors de la pros-pective. Elle recouvre deux dimensionslors du diagnostic : la prise en compte desdifférences entre les sous-parties compo-sant le territoire de projet et ce dans tousles domaines (économie, emploi, foncier,démographie,services, habitat, systèmes detransports, réseaux...) ; les relations de toutou partie du territoire de projet avec sesespaces environnants.

Lors de la prospective, également, deuxdimensions doivent être prises en compteavec la considération de l’échelle tempo-relle et des évolutions passées et prévisibles,des prévisions économiques et démogra-phiques et les mutations du territoire, d’ori-gine endogène ou exogène. Par ailleurs, lastructuration d’un territoire est systémique.

Elle nécessite le croisement de donnéespropres à plusieurs thématiques, acteursou échelles dont le lien n’est pas toujoursévident à percevoir et qui ne sont pas tou-jours abordées dans leurs dimensions spa-tiales : les activités agricoles, le commerce,les services collectifs, l’énergie-climat, lesactivités économiques, l’habitat, la sécurité,le transport…, la localisation de l’offre etde la demande dans ces divers secteurs,etc. La structuration d’un territoire ne peutdonc se contenter d’une approche seg-mentée par domaine ou thème, qui deplus n’est pas spatialisée car le territoiredoit être appréhendé comme un systèmedans lequel interagissent différentes parties(la démographie, l’économie, la mobilité,les services, l’énergie, l’agriculture, etc.).Aussi, tenir compte de la réalité des terri-toires (spécificité, urbanité, ruralité…) estindispensable pour offrir des solutions dedéveloppement et anticiper sur les muta-tions futures.

Les pôles territoires doivent de fait, au-delà de la maitrise de l’information terri-toriale qui est est capitale, aller vers laconstruction d’un réel processus d’intelli-gence territoriale, qui peut être définiecomme « l’organisation innovante, mu-tualisée et en réseau de l’ensemble des in-formations et connaissances utiles au dé-veloppement, à la compétitivité, àl’attractivité d’un territoire, collectivementet pour chacun de ses acteurs ».

Proposer une stratégie de développement territorial,un projet de territoire passe obligatoirement par laréalisation d’un diagnostic territorial en input et uneprospective territoriale en output, alimentés par unsystème d’information territorial et un système deveille (endogène et exogène).

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teaM BuilDiNG

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Des « plumes territoriales » aiguisées

Tout a commencé avec la caravane del’Acte 3 de la décentralisation. L’opportunitéa été belle de se côtoyer. Les agents dumême département ministériel ont sillonnéensemble le pays, partageant les activitésd’animation et de communication avecleurs corollaires de difficultés, de joie, depressions et de tensions. Dans des mo-ments de détente se racontant des histoiresà faire mourir de rire. Au bout du compte,après un long périple… territorial, dépo-sant leurs valises au ministère, un espritd’équipe était né ; le noyau de la futurerédaction prenait ainsi forme.

Lorsque la sous-commission a reçu lacommande de tenir un journal, naturelle-ment nous nous sommes retrouvés en-

semble dans la rédaction. Le tout premier: Ousseynou Touré, le journal est indis-sociable de lui ; « ça c’est son affaire et çapasse !» Avec un regard comme lui seulen a le secret, il manage à volonté, scruteles articles et ses yeux experts qui parlentbraquent tous les papiers nous disant sou-vent : « Ici nous faisons de la communi-cation ! ». C’est clair. La rigueur, n’en par-lons pas. A juste raison sinon l’affaire luiéchappe. Déjà un danger permanent à l’af-fût : l’animateur de l’équipe est tout près :Abdourahmane Sy. Lui, il nous étonnetous ! Animateur principal de la caravanede l’Acte 3 de la décentralisation, il s’estarrogé le droit de passer, sans transition,animateur de l’équipe de la rédaction. Il

est d’une inspiration à vous faire tordre derire ; vous croyez qu’il ne sait faire que çadans la vie ? Je vous dis, la communicationde l’aménagement du territoire, c’est sontopo. Foncièrement engagé et prêt pouraller au front à tout moment, sa générositéest sans limite. A l’opposé de ce profil to-nitruant, l’impressionnant Abdoul KhadreDiatta ; je ne cesse de me demander dansquel moule stratégique cet homme-là aété forgé. Lors de la caravane, il s’est sou-vent « sacrifié » au profit des autres, passantla nuit souvent dans des conditions la-mentables ; il ne pipe mot. Ouvrier infa-tigable au travail, professionnel jusqu’aubout des doigts, il ne rechigne devant au-cune tâche qu’il fait avec beaucoup de sé-rieux et d’application ; il est la serviabilitépersonnalisée. Pas du tout comme lui, Ma-gatte Dièye. Il est la grande expérienceen communication que l’équipe possède.A l’allure d’un maestro des années 70, il aune joie de vivre communicante avec unrire qui vous contamine. Il le faut bien,

w PAR BAKARY SOUMARE, DADL

Gouvernance Territoriale est à sa quatrième parution. Elle est pilotéepar l’équipe de la rédaction constituée de vaillants serviteurs de laplume qui œuvrent trimestriellement à mettre à votre disposition unnouveau numéro. Sous forme de team building, nous vous présentonsle portrait des membres de cette équipe.

Quelques membres animateurs de la rédaction de "Gouvernance territoriale".

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teaM BuilDiNG u

l’état civil, priorité nationale, ça use ! Al’ouvrage, sérieux et obsédé, l’hommecontraste avec l’animateur ; en bon mollah,il va encore formuler des prières pour lapérennisation du journal. A ses côtés, Ama-dou Abdoul Diallo ; pas besoin de votepour être élu le mec le plus sérieux del’équipe, peut être un peu trop même. Uneparticularité : il incarne le tout premier desSénégalais dans ses 25 ans ; vous n’avezpas compris ? Pas de photo, il est à l’imagedu Président dans sa plus tendre jeunesse.L’homme est inconsolable et peu satisfait; il veut toujours aller plus loin et avec di-ligence.

Tout de même attention : il a des piquesqu’il balance de temps à autre sans enavoir l’air ! Enfin, il existe une réelle com-plicité avec Yaye Marième Tall. Elle peintl’équipe avec la couleur genre. Une femmedans un groupe d’hommes, c’est forcémentla maman ; pas besoin de discours ; lesdocuments et les sous c’est son affaire etchacun sait à quoi s’en tenir. C’est la per-sonne indiquée dans une organisationpour être tranquille ; elle vous repose. Pourrendre la couleur plus foncée, Awa Dieng,bagarreuse ou battante ? Son rythme dé-borde les limites de notre journal ; ellemet son cœur au service de l’équipe et sedonne avec altruisme pour le bien-être dujournal. Brama Diop, le doyen, l’ensei-gnant. Est-ce un crime de lèse-majesté ?on aurait dû démarrer cette présentationpar lui. Il ne nous en voudra point ; mo-destie et humilité traversent toute sa per-sonne. Enseignant à vie, son dada c’est laformation, sa raison d’être, c’est de trans-mettre ses connaissances comme ce fut lecas dans le cadre de la caravane de l’Acte3. L’ensemble de l’équipe de la rédaction,d’une seule voix vous rend un vibranthommage et vous dit MERCI pour tout.Oumar Wade ne dira pas le contraire luiqui aurait pu être un de ses collègues ; ilferait un bon enseignant mais cet homme,on ne l’enferme pas ; visionnaire, ses ap-titudes l’ont très tôt destiné à être un vraileader quoi ! Il s’efface mais ses traces, jeveux dire, ses articles font toujours tache

d’huile ; sans en avoir l’air, c’est commes’il vous forçait à l’apprécier ; vous lui prêtezattention quelques petites minutes et vousêtes « cuits ».

Au moment où la deuxième phase del’Acte 3 de la décentralisation est annoncée,je remarque un éclair qui survole l’équipeet vient irradier notre journal ; c’est le sou-rire communicant et réel de RamatoulayeDiaw Kaba ; elle est à présent au banquetdes « prosateurs » de la décentralisation,encore et toujours tout sourire ; « vouspouvez compter avec moi » semble-t-ellenous dire ; l’abnégation et la perspicacitéça la connaît. N’est-ce pas que ça présagede lendemains meilleurs pour la « Gou-vernance Territoriale » ? Derrière toutegrande dame, il y a un homme. Matar Ba-diane est là, tout aussi souriant que MmeKaba. C’est le bras technique. Sa raisond’être : donner un visage à tout ce quenous faisons à travers des illustrations etautres photos. Pour lui, la meilleure façonde faire croire, c’est de faire voir ; il a despropositions à faire valoir.

J’ai voulu terminer avec Bachir Sané àmes côtés. Pour une raison intime. Il estresté l’élève sage en classe ; il ne parle pas,il ne lève pas la tête ; pour lui c’est ici etmaintenant. Je voudrais lui rappeler trèssouvent que nous n’avons pas l’impératifet l’exigence du Quotidien. Et qui toucheà sa spiritualité, l’écorne… Votre serviteur,ils disent qu’il est simplement l’artiste dugroupe. Un artiste ça se gère ; à lui toutseul, à travers un style si particulier, il vousremplit le journal d’écrits, de schémas etautres articles délirants, ensuite noussommes tous virés !

Ce sera tout pour cette fois-ci. Presque.Il ne faut surtout pas croire que l’équipede la rédaction est fermée ; nous avonstoujours prôné une approche inclusive etune certaine liberté de pensée. Et noussommes tous concernés au MGLDAT etmême au-delà du département.

D’ailleurs, je vous le révèle pour terminersur cette note. Nous nous considéronscomme une équipe mixte de football quis’évertue à livrer quatre (04) matches dans

l’année. Des remplacements ont été effec-tués et des rentrants renforcent l’équipe.La sérieuse Aïssatou Anthia Touré, pro-fessionnelle de la communication, vientrenforcer la ligne d’attaque avec une bonnetouche communicationnelle afin de prou-ver et démontrer que notre place dans lecercle restreint des pros n’est pas usurpée.Que dire du vétéran Aliou Kandji quiaura beaucoup marqué les terrains du dé-veloppement local ? Son palmarès parlepour lui ! De par sa générosité intellectuelleet sa maitrise des enjeux du développe-ment à la base, il va impulser sûrement ànotre équipe une nouvelle dynamique.Enfin, pour mieux affiner la qualité denotre jeu, nous avons profité de l’intersai-son, pour jeter notre dévolu, sur un hommedu sérail : Bachir Fofana.

Professionnel aguerri de la communi-cation, son expérience en la matière vadavantage nous permettre d’avoir les ap-titudes à nous porter de l’avant. N’est-cepas une recrue de luxe de taille dans tousles sens du terme ?

Au moment d’arrêter la liste des sélec-tionnés, un ordre de mission envoyé depuisKaolack parvient à la rédaction. Prénomet Nom : Daouda Thiandoum ; raisonde la mission : marketing territorial au ni-veau du pôle territoire Sine-Saloum. Leprofil est intéressant et il est écouté. Augrand oral, sûr de ses arguments, il déve-loppe et sur le papier il s’extasie validantde fait sa sélection.

Enfin, que dire de nos premières pres-tations ? Avec humilité, nous disons qu’ellesont été jugées vraiment satisfaisantes. Sû-rement c’est peu dire mais nous vous lais-sons, chers lecteurs, le soin de mieux re-hausser cette note d’appréciation.

Aujourd’hui, peut-être sommes-nous entrain de livrer une de nos meilleures pres-tations ! Le coach jugera lorsqu’il auraitvisualisé et validé ce quatrième numéro.Quant à nous, nous affûtons davantagenos plumes, convaincus que d’autres chal-lenges s’amènent et que le meilleur est àvenir. Pour une lecture de qualité ! Pourvous servir !

Il ne faut surtout pas croire que l’équipe de la rédaction estfermée ; nous avons toujours prôné une approche inclusive etune certaine liberté de pensée. Et nous sommes tous concernésau MGLDAT et même au-delà du département.

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u29GOUVERNANCE TERRIRORIALEMARS 2016

Projet de Pôle territoire : l’Exemple de la ZIAR

Comment structurer le Sénégal à partirde ses ressources et potentialités, ses iden-tités territoriales, sa population ? Commentpromouvoir un développement de nos ter-ritoires fondé sur la valorisation des res-sources territoriales propres ? Commentassocier ces ressources et potentialités pouraboutir à un projet de territoire intégré etintégrateur ; avec un fort ancrage territorialqui sera valeur ajoutée et facteur de diffé-renciation pour une meilleure compétitivité,dans un contexte de concurrence interna-tional ? Comment structurer et promouvoirl’émergence de nos pôles-territoires dansune logique systémique, accompagner leurdéveloppement et les positionner dans l’in-ternationalisation de l’économie ? Quelrôle peut jouer l’Etat pour accompagnercette dynamique ? De quelle manière peut-on favoriser les synergies et mettre en co-hérence les diverses interventions ? Quelsdoivent être les mécanismes de coopérationentre les différents acteurs ?

Autant de questions qui ont été le filconducteur aboutissant à l’esquisse, parl’Agence nationale de l’Aménagement du

Territoire (ANAT), d’un Programme d’Im-pulsion et d’Appui aux Projets de Territoiredont l’objectif est de favoriser l’émergencede pôles de développement grâce à desprojets structurants centrés autour de lavalorisation des ressources et potentialitésdes territoires. Ce programme a permisd’identifier plusieurs Parcs industriels etartisanaux spécialisés (PIAS) dont celui dela Zone industrielle et artisanale (ZIAR) deTOUBA. La création d’une ZIAR à Toubapour valoriser les peaux et cuirs est unprojet pilote en prélude au déploiementdu programme à l’échelle nationale.

Les peaux et cuirs, qui représentent uneressource non-négligeable (environ treizemillions de peaux sont annuellement col-lectées dans l’ensemble du territoire na-tional 1, majoritairement dans le pôle Cen-tre Nord qui représente 32% des collectes),sont largement sous-valorisés au Sénégal,avec un taux de valorisation qui avoisine30% contre 42% à l’échelle africaine.

Une fois collectée, la majeure partie despeaux est acheminée à l’étranger pour êtretraitée, tannée et transformée. Selon les

statistiques de l’ASEPEX, la valeur des ex-portations de peaux entre 2010 et 2014 areprésenté plus de trente milliards de FCFA(avec une croissance fulgurante entre 2010et 2013, et un effondrement en 2014) etplus de 6000 tonnes de peaux ont été ex-porté en 2014selon celles de la directionde l’élevage. Les exportations de peaux sefont de façon très significative vers l’Europe(65% vers l’Italie et 32% vers le Portugal)et le Moyen Orient (82% vers le Pakistanet 17% vers l’Inde) et dans une moindremesure vers l’Asie. L’Afrique demeure unedestination très peu prisée.

Parallèlement, le Sénégal a régulièrementimporté des cuirs et peaux (essentiellementdes peaux brutes et du wetblue du Mali etdu Togo, du cuir reconstitué et des rognuresde cuir) pour satisfaire les besoins des ar-tisans pour des montants de 245.132.315FCFA en 2013, 310.169.548 FCFA en 2014 et188.051.908 FCFA pour le 1er semestre de2015 2. S’y rajoutent les importations deproduits finis dont la matière principale estle cuir (maroquinerie, tapisserie, habille-ment, chaussures, accessoires…).

w PAR RAMA YAGUE, CHARGÉE DE MISSION DÉVELOPPEMENT ET MARKETING TERRITORIAL/ ANAT

1 Selon SIM ANPROVBS2 Source : Statistiques douanières

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Ce déséquilibre de la balance par rap-port à ce sous-secteur constitue unmanque à gagner important pour notrepays et pour le pôle centre nord en termesde création de richesse et d’emplois, alorsque la ressource offre des potentialités surtoute la chaine de valeur (cuir et dérivés),de la collecte à la commercialisation enpassant par la production et la transfor-mation, d’autant plus que le cuir et les ar-ticles en cuir comptent parmi les mar-chandises les plus largementcommercialisées dans le monde. La valeurannuelle totale des échanges est estiméeà 1,5 fois la valeur du commerce de laviande, plus de 5 fois celle du café, plusde 8 fois celle du riz 3.

Les enjeux sont donc multiples. Il s’agitde fixer la ressource, de la valoriser afin decréer de la richesse et des emplois, de ma-nière intégrée et systémique, mais égalementde structurer la filière marquée par un cloi-sonnement et une forte atomisation entreles différents acteurs et métiers, face à unedemande en forte croissance dans uncontexte de développement durable et depréservation des territoires (la transformationdes cuirs et peaux peut être fortement pol-luante si elle n’est pas assez encadrée).

Cette situation paradoxale et ces enjeuxont conduit l’ANAT à élaborer ce projetqui, outre le fait de valoriser les ressources,contribuera à la création d’emplois, à larésorption du déficit commercial et à unemeilleure répartition des activités et ser-vices sur le territoire national. Ce projets’inscrit pleinement dans l’action du PSEqui programme « « le développement ac-céléré des filières clés de l’élevage danstoutes ses composantes : bétail, viande,lait, cuirs et peaux ainsi que leur meilleureintégration dans la filière industrielle » etcelle de l’Acte 3 de la décentralisation, quia pour objectif d’asseoir des territoires via-bles et compétitifs, porteurs d’un dévelop-pement durable, notamment à traversl’érection de pôles territoires et la conduitede projets de territoire autour de ressourcespropres.

L’étude s’est appuyée sur un diagnosticterritorial réalisé sur plusieurs échelles, etplusieurs territoires engagés dans des ac-tions de structuration de la filière, s’inté-ressant à l’ensemble des acteurs - expertsnationaux, socio-professionnels, acteursterritoriaux. La démarche a permis d'iden-tifier les principaux freins et leviers pourune telle valorisation de la ressource, enpointant notamment l'intérêt d'un effort

accru dans le domaine de la transforma-tion, qui non seulement semble plus ré-munérateur et créateur d'emplois que lespeaux brutes mais permet aussi d’être pluscompétitif dans la production. Les collec-tivités locales, l’Etat à travers le ministèrede la Gouvernance locale, du Développe-ment et de l’Aménagement du Territoireet d’autres départements comme le com-merce, l’élevage, l’artisanat,…), les acteursprivés, la société civile ont co-construit leprojet grâce à la démarche participative etitérative menée.Touba, zone de collecte,Dahra-Linguère, terroir d’élevage, Ngaye-Meckhé terroir avec un savoir-faire artisanalen maroquinerie et confection de chaus-sures en cuirs et peaux ; trois ressources,trois terroirs et autant d’espaces vécus, pré-sentant de fortes potentialités de dévelop-pement qui sont associés dans le projet,pour donner lieu à une stratégie et deséquipements permettant d’accompagnerla filière. La ZIAR sera implantée dans lePôle centre nord à Touba (aire de collectenotamment lors des événements religieux)mais son aire d’influence couvre deuxpôles (pôle ouest, avec Ngaye-Meckhé avecle savoir-faire artisanal et les marchés queconstituent Dakar, Thiès et Mbour) etmême au-delà.

Elle aura quatre (4) fonctions principales(la collecte et le tannage, la formation, laproduction et la commercialisation depeaux et cuirs) et nécessite une interven-tion sur toute la filière, afin de mettre surle marché des peaux de qualité pour untannage de qualité. Cela suppose non seu-lement d’adosser la production de peauxaux abattoirs existant sur le territoire mais

également de mettre ces derniers et leursacteurs à niveau techniquement. Cela sup-pose également de disposer de peaux àpartir d’animaux en bonne santé, dont lapeau ne souffre d’aucune marque ou ta-touage risquant d’altérer la qualité de lapeau. En outre, la ZIAR disposera d’équi-pements supports comme une station detraitement des effluents capable d’éliminerles polluants classiques des tanneries etune centrale de recyclage et de valorisationdes déchets. En termes d’opportunités, ellepourra bénéficier, entre autres, de labelsdéjà existants et avec une forte notoriété,« Touba » et « DalluNgaay ».

Autant de ressources, d’outils, d’équipe-ments qui permettront de structurer lepôle centre nord autour d’un territoire, deressources et potentialités, d’acteurs, parun projet de territoire co-construit et fé-dérateur, levier de développement.

D’autres projets de territoire tournantautour des PIAS verront le jour dans diverspôles, notamment le Parc industriel et ar-tisanal spécialisé en transformation de mé-taux dans le Sénégal oriental, le Parc in-dustriel et artisanal spécialisé en bois etmenuiserie à Ziguinchor, le Parc industrielet artisanal spécialisé en transformationagroalimentaire dans la vallée du Fleuve,le Parc industriel et artisanal spécialisé entransformation et valorisation des fruits àKolda, le Parc industriel et artisanal spé-cialisé en transformation des produits lai-tiers dans le Ferlo, le Parc industriel et ar-tisanal spécialisé en textiles à Bakel et leParc industriel et artisanal spécialisé enproduction et valorisation du Sel dans leSine- Saloum.

30 GOUVERNANCE TERRIRORIALE MARS 2016

Pôle-teRRitOiReu

3 Le commerce formel est estimé à plus de 60 milliards de $US en 2007selon International Council of Tanners

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Pour nous écrire, envoyer vos contributions à Monsieur Ousseynou TOURE, Coordonnateur de la rédaction.

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