Marx Philophe Et La Crisis

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A pesar de los pesares Marx es un filósofo, pese a quien pese.

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Les grands philosophes>Les grands philosophesMarx: Philosophe malgr lui

Jean-Franois Dortier

Mis jour le 17/05/2013

Article issu du numro

>> Consulter le sommaireN Spcial N 9 - mai-juin 2009Les grands philosophes - 850

J'achtece numro- 850

HYPERLINK "http://www.scienceshumaines.com/index.php?controller=boutique&action=abonnements" Je m'abonne partir de 6 / mois>> Voir tous les articles du dossierLuvre de Marx dbute par une critique svre de la philosophie. Mais sa tentative pour difier une thorie de lhistoire, du capitalisme et de ses crises restera fortement imprgne de deux exigences philosophiques: lesprit de systme et lesprit critique.

Avant dtre rvolutionnaire, Karl Marx a failli tre philosophe. En 1841, lge de 24 ans, le jeune homme vient de passer son doctorat de philosophie. Sa thse, rdige en grec ancien, porte sur laDiffrence de la philosophie de la nature chez Dmocrite et picure. Derrire le dbat rudit, il y a dj deux conceptions de la libert et une confrontation aux thses de Georg Hegel, dont la pense lpoque tient lieu dephilosophie dtat de la monarchie prussienne(Friedrich Engels). Le jeune Marx appartient alors un petit cercle de jeunes hgliens. Ce groupe (David Strauss, Bruno Bauer, Arnold Ruge, Ludwig Feuerbach) runit des disciples agits de Hegel. Ils adoptent certaines ides du matre: lidalisme (lhistoire est le devenir progressif de la raison), la dialectique (le devenir se fait par conflits entre force contraires). Mais ils refusent sa lecture conservatrice: ltat prussien nest pas la ralisation de la raison, le christianisme nest pas la vertu incarne: elle estlopium du peupleet le suppt dun ordre social. Il faut retournerles armes de la critique, contre la philosophie dtat et la religion. Nous sommes dans les annes 1840, lpoque, dans la vieille Europe, est lagitation rvolutionnaire.Durant les annes 1841-1847, Marx va smanciper de ce milieu. Il sengage dans le mouvement ouvrier naissant, vient Paris, puis en Belgique, se lance dans le journalisme dides, rencontre les rvolutionnaires parisiens, se lie damiti avec Engels. Sa pense se radicalise et, en quelques annes, il rompt avec ses attaches philosophiques et labore une nouvelle vision du monde.

Les hgliens sont athes? Lui va plus loin, il rcuse lidalisme en gnral et se proclame matrialiste. Ils croient que les ides peuvent changer le monde? Lui pense de plus en plus que le monde change par le bas: lconomie, le travail, les conflits de classes.

Le matrialisme historique

Tout tourne alors autour de lide dalination. Les hommes font leur histoire mais sans savoir laquelle ils font. Ils ont uneconscience faussedeux-mmes et de la socit. Le rle de la critique tait, pour les jeunes hgliens, de dchirer le voile dillusion pour faire apparatre le monde tel quil est. Dsormais, Marx a renvers la perspective. Pour lui, lalination prend ses sources dans lexploitation. Et la fin de lalination passe dabord par la disparition de la socit qui la produit. Durant ces annes-l, il crit beaucoup, fivreusement (1). Contre la philosophie allemande et son idalisme. La plupart de ces crits sont rests indits. Peu importe, il les laisse lacritique rongeuse des souris, comme le dira plus tard Engels.

partir de l, sa trajectoire semble avoir chang du tout au tout. Marx, devenu rvolutionnaire professionnel, sinvestit sans compter dans ltude du monde rel. Il se plonge dans la lecture des conomistes anglais (Adam Smith, Thomas Malthus et David Ricardo qui il emprunte la thorie de la valeur-travail), des historiens franais (Augustin Thierry a qui il emprunte lide de lutte de classes); il lira plus tard Charles Darwin et sera fascin par sa thorie de lvolution des espces. Sa critique du capitalisme doit mettre au jour les contradictions internes qui le minent. Et cela passe par une critique de lconomie politique de son poque. Lobjectif est donc double: critique et scientifique. Critique parce que sont dnonces les failles dun mode de production, scientifique car il va en exposer les lois dvolution et les contradictions.En 1848, durant la rvolution, il rdige en quatre jours leManifeste du parti communiste. Sy trouvent traces les grandes lignes de sa vision de lhistoire: la lutte des classes est le moteur de lhistoire, les modes de production se succdent communisme primitif, antique, fodal, capitaliste et bientt communiste. Lhistoire progresse par bonds; les contractions dune poque engendrent la lutte de classes. La bourgeoisie a dtrn laristocratie. Bientt le proltariat va renverser la bourgeoisie et instaurer un nouveau monde.La rvolution de 1848 fut un chec, mais un chec provisoire. Les conditions ntaient pas encore mres. Marx a un peu de temps pour satteler sa grande uvre:Le Capital. Pour lui, la cl du capitalisme, de son dynamisme et de ses crises rptition rside dans un dispositif cach: le mcanisme de lexploitation. La soustraction au proltaire dune partie de son travail est source de profit, dinvestissement mais aussi de crise. terme, il y a conflit entre la surproduction de marchandises et lincapacit pour les conomies de les absorber. Lexploitation est, sur le plan conomique, le pendant de ce qutait lalination hglienne sur le plan de la conscience.Pendant quarante ans, il va noircir ses manuscrits. Tout y passe: histoire des modes de production, fondements de ltat, classes sociales, idologie. Mais tout reste ltat dbauches, de manuscrits et de notes sans cesse remis en chantier. Marx na jamais pu acheverLe Capital. Pouss par Engels de rendre son manuscrit, il en rend en 1867 le premier volume, entrepris vingt ans plus tt. Mais les volumes suivants, consacrs aux crises, resteront inachevs.Sur le plan des attaches, il est clair que Marx avait rompu ds 1845 avec son pass de philosophe comme en tmoigne le titre explicite de son dernier opus contre-philosophique:Misre de la philosophie.Sur le fond, il conserve tout de mme de lhglianisme deux ides-cls. Celle dune raison dans lhistoire, une raison en devenir qui pouse les lois caches et implacables du capital. Et celle de dialectique et de lutte des contraires. Mme reconverti en matrialiste, le fond hglien est encore l.De la philosophie, Marx hrite donc de deux tendances contraires: lesprit de systme et lesprit critique. Lesprit de systme la conduit entreprendre un grand trait o il aurait dvoil lordre cach du monde; lesprit critique le poussait toujours dfaire ce quil avait cru comprendre la veille. Jusquau bout Marx tait rest philosophe. Un philosophe malgr lui.

NOTE:(1)Critique de la philosophie politique de Hegel(1843),La Question juive(1843),Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel(1843),Manuscrits(1844),Thses sur Feuerbach(1845),La Sainte Famille(avec Engels, 1845),LIdologie allemande(1845) et enfinMisre de la philosophie(1847) qui achve le cycle avec un titre explicite.

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HYPERLINK "http://www.scienceshumaines.com/marx-philosophe-malgre-lui_fr_23673.html" \o "View more services" \t "_blank" 1Karl Marx (1818-1883)

Il est n Trves en 1818, mne des tudes de philosophie puis quitte lAllemagne, rompt avec les philosophes, se lance dans lactivit rvolutionnaire et devient journaliste. En 1843, il pouse Jenny von Wesphalen, dont il aura trois filles. Il migre Paris o il rencontre des cercles socialistes, et se lie damiti avec Friedrich Engels. En 1848, Il rdigeLe Manifeste du parti communiste. Install Londres partir de 1849, sans travail, il vit dans des conditions matrielles difficiles. Il rdige des articles et doit compter sur les aides financires de son ami Engels. Il passe une grande partie de son temps la bibliothque du British Museum o il tudie lconomie politique. Il crit alors de nombreux articles et brochures. En 1864, il participe la cration de la Premire Internationale des travailleurs. Marx publie en 1867 le premier volume duCapital. Il meurt en mars 1883.

Jean-Franois Dortier

Intelligence . Peut-on augmenter nos capacits ?>RfrencesMarx et les crises

Pierre Docks

(Profil auteur)Mis jour le 03/10/2012

Article issu du numro

>> Consulter le sommaireMensuel N 241 - octobre 2012Intelligence . Peut-on augmenter nos capacits ? - 650

J'achtece numro- 650

HYPERLINK "http://www.scienceshumaines.com/index.php?controller=boutique&action=abonnements" Je m'abonne partir de 6 / mois>> Voir tous les articles de la rubriqueMarx considrait que les crises sont lexpression des contradictions internes au capitalisme, et quelles doivent conduire son effondrement. Mais il a laiss sa thorie des crises inacheve. Dans quelle mesure peut-il donc clairer la crise daujourdhui?

Un spectre hante lEurope le spectre du communisme.Ainsi commence leManifeste du parti communiste. Curieuse formule! Ne faut-il pas tre mort pour revenir ltat spectral, fantomatique? la manire de Jean Baudrillard, faut-il penser un retour spectral du communisme? Ou ce revenant est-il enterr, un pieu enfonc dans le cur? DansSpectres de Marx, Jacques Derrida fait de Karl Marx lui-mme un perptuel revenant. Aprs sa mort, sa pense est revenue hanter lEurope et lAmrique la fin du XIXesicle, lors de la grande dpression, et encore dans les premires annes aprs la Premire Guerre mondiale; elle est revenue en force au cours des annes1930, pendant la grande crise. Il y aurait donc un lien entre les grandes crises qui, elles aussi, sont des revenants, et les retours de Marx. Ce nest pas si simple.

la fin des annes1960, le spectre de Marx revient nous visiter, pas seulement dans les rues de Paris et dans les campus du monde entier. Or le monde est en expansion, dans la phase active des trente glorieuses. Marx hante les esprits et pourtantmme les tables ne tournent pas, comme il lanalysait. Le capitalisme triomphe un sicle aprs ses prdictions apocalyptiques: mieux, il produit un norme accroissement de richesses dont jouissent aussi les masses populaires, la socit de consommation explose, les ingalits ont rgress,larme de rserve industrielle(Marx nomme ainsi les chmeurs) a disparu ainsi que les crises priodiques avec leur cortge de misre, de chmage. lpoque, de doctes et pourtant jeunes experts en marxisme se posaient srieusement la question de la pauprisation en Europe, aux tats-Unis, lune des grandes prdictions de Marx. tait-elle absolue, alors que les PIB croissaient des taux records, ou seulement relative, alors que la hausse des revenus des salaris navait jamais t aussi forte, que les ingalits rgressaient?

Chmage, pauprisation et ingalits

Notre poque offre un exemple similaire. Marx est mort, enterr sous une lourde pierre tombale. Reprendre telle formule marxienne fait sourire; elles sont uses davoir tant servi. Au mieux, on jette quelques roses (pas ncessairement rouges) sur sa tombe. Et pourtant, rarement dans lhistoire ses enseignements ont eu une telle pertinence. Nous vivons une crise massive, mondiale, une crise capitaliste qui est aussi une crise du capitalisme.

Marx a observ des crises financires qui ressemblent comme des surs celles que nous connaissons, a prcis le rle du capital financier. Il a analys les consquences de la suraccumulation du capital, expliqu les difficults de la ralisation, cest--dire de la vente des valeurs produites.

Lexploitation des travailleurs se durcit, larme de rserve industrielle a retrouv ses effectifs, la pauprisation relative est devenue un phnomne massif avec la remonte des ingalits au niveau de 1929, la pauprisation absolue svit en Grce, dans toute lEurope du Sud, en Irlande, elle est lordre du jour en France, en Grande-Bretagne, des populations entires se proltarisent. Le grand capital (lune de ces expressions rebattues, ridicules aujourdhui) se renforce au dtriment de ce que lon nappelait pas encore les PME.

Marx navait pas bti une thorie unifie des crises, mme sil en est lun des principaux thoriciens, mme sil fut lun des premiers penseurs du cycle. Il avait mme projet de terminer son grand uvre,Le Capital, par un livre dont le titre est dune grande actualit:Le March mondial et les Crises. Pour lui, les crises sont endognes, inhrentes au fonctionnement du capitalisme, nullement des chocs exognes dus des phnomnes contingents. Cest l son enseignement principal, en opposition aux thories librales contemporaines qui prsupposent un fonctionnement harmonieux de lconomie de march seulement perturb par des chocs stochastiques. Pour apprhender la pense marxienne des crises, on peut distinguer trois niveaux: les agitations conjoncturelles de surface, les lourds mouvements en profondeur, les phnomnes conomiques intermdiaires. Cette prsentation au parfum braudelien* me semble fidle la pense de Marx (Fernand Braudel tait dailleurs influenc par Marx, mais sa conception du capitalisme, un capitalisme domination financire, ntait pas celle plus industrialiste de Marx). Ces trois niveaux ne sont pas clairement prsents, encore moins articuls. Marx ne livre que des lments disperss, disjoints, manquant de cohrence, parfois contradictoires. Il serait naf den faire lalpha et lomga de lexplication de la crise actuelle: le monde a chang, ce nest plus le capitalisme de Marx, et les thories ont progress depuis les annes1848 ou 1860.

Une rvolte des forces productives

En surface, mais non pas superficiellement, nous trouvons les manifestations des crises de surproduction et les crises financires. Friedrich Engels et Marx sont de bons observateurs des crises conomiques de leur temps (en particulier dansNeue Rheinische Zeitung), en Angleterre, en France et plus gnralement en Europe, aux tats-Unis. Souvent, dans ces descriptions presque au jour le jour, se trouvent le mieux exposs la dimension financire et spculative, les excs de confiance et les paniques. Marx fait de la monnaie une condition des crises et la spculation financire, inhrente aux priodes de surproduction, fournitun palliatif momentanethte lirruption de la crise, en augmente la violence. Aprs les priodes de surcrdit, dovertradinget de spculation vient forcment le retournement brutal, avec ses consquences dflationnistes, la course aucash:Cest l la phase particulire des crises du march mondial que lon appelle crise montaire. Le bien suprme que lon rclame cor et cri dans ces moments comme lunique richesse, cest largent, largent comptant(Critique de lconomie politique).

Au niveau le plus profond, celui de lhistoire longue, Marx fait des crisesune rvolte des forces productives. Les crises, comme les rvolutions sociales sont les douleurs de lenfantement dun mode de production nouveau. Les forces productives sont entraves par les rapports capitalistes, par la contradiction majeure entre une production qui devient chaque jour plus collective et des rapports de proprit qui sont rests privs. Ces rapports de proprit, comme les rapports sociaux qui les fondent, sont devenus des entraves, ils seront limins.

Jusquici le capitalisme a permis un dveloppement des forces productives plus puissant quaucun autre mode de production (il faut lire lhymne aux succs du capitalisme dans leManifeste). Mais, souligne Marx, les crises conomiques, de plus en plus fortes, mettent en lumire ce fait majeur: le salariat et lesrapports de proprit bourgeoissont devenus des entraves. tre communiste, pour Marx, ce nest pas chercher obtenir la justice sociale (il y a autant de conceptions de la justice que de modes de production), mais connatre limminente advenue dun nouveau mode de production et participer aux luttes collectives pour laccoucher.

Reste lessentiel pour lconomiste, lanalyse des mcanismes qui, dans ce mode de production capitaliste, produisent les crises. Marx, mme sil nuance, reste dterministe et sa thorie des crises endognes sen ressent. Pour simplifier, on trouve deux grands pans explicatifs, lun du ct de loffre il sagit des crises de suraccumulation, lautre du ct de la demande il sagit des crises de ralisation. Ces deux pans se croisent pour former les crises de surproduction.

La baisse tendancielle du taux de profit

La thorie des crises de suraccumulation du capital est livre dans le livreiii duCapital, dans les chapitres consacrs la baisse tendancielle du taux de profit. Elle pourrait tre prsente dans la syntaxe de la thorie classique ou noclassique. Marx, dailleurs, ninnove pas compltement puisque beaucoup dlments sont chez son matre, David Ricardo, et chez John Stuart Mill. Pousss par la concurrence quils se font les uns les autres, les capitalistes sont obligs, sans cesse, de rduire les cots de production pour que leurs entreprises survivent ou pour empiter sur le voisin. cette fin, ils doivent continuellement investir en machines, accrotre ce que Marx nomme le capital constant. Sous la plume dun conomiste noclassique, on pourrait crire que plus le volume du capital augmente, plus le rendement dun nouvel investissement se rduit. Cest la loi gnrale de la productivit marginale dcroissante. Ds lors, la rtribution du capital, le taux de profit, se rduit puisquelle dpend, avec plus ou moins de prcision, de cette productivit. Marx raisonne avec une thorie de la valeur radicalement diffrente. Il explique la baisse du taux de profit comme le rsultat dun accroissement relatif de la fraction du capital qui ne produit pas de plus-value (le capital constant) par rapport au capital qui achte la force de travail (le capital variable) et produit seul de la plus-value par lexploitation des travailleurs, une plus-value qui est la source unique du profit et de laccumulation du capital.

larrire-plan de la thorie de Marx, comme dailleurs dans la thorie contemporaine, on trouve le circuit qui va du capital davantage de capital en passant par laccumulation du profit (ou de la plus-value): le capital produit du capital, mais chaque tour de roue, le rendement est plus faible.Accumulez, accumulez, cest la loi et les prophtes, crit ironiquement Marx, mais en accumulant, les capitalistes scient la branche sur laquelle ils sont perchs puisquils rduisent le taux de profit et la source de laccumulation. La loi de laccumulation capitaliste sape ses propres bases, une dialectique qui aboutira finalement leffondrement du capitalisme.

La baisse du taux de profit nest que tendancielle. Les capitalistes ragissent cette baisse de plusieurs manires. Ils peuvent allonger la dure du travail ou accrotre sa productivit (plus dintensit du travail et le recours davantage de machines, mais cela renforce encore le processus) afin dlever le taux dexploitation, ils peuvent faire baisser le prix des biens de consommation consomms par les travailleurs (importations bon march, productivit) ou abaisser les cots de production du capital constant ( nouveau en levant la productivit du travail et en recourant des importations de matires premires moins chres). Le recours au march mondial est lun des moyens essentiels de contrecarrer leffectivit de la loi. Mais le fait dy recourir fait remonter le taux de profit, donc laccumulation rebondit, ce qui relance la tendance la baisse du taux de profit.

Nous avons l lamorce dune thorie du cycle conomique. Dans la phase dexpansion, laccumulation du capital est vive, la tendance la suraccumulation saffirme, le taux de profit baisse (la part du capital constant saccrot au dtriment du capital variable) et donc le taux daccumulation et le taux de croissance, lexpansion samortit, lconomie entre en rcession.

Dans la rcession, les contre-tendances sont mises en uvre, le taux dexploitation augmente, le recours au march mondial se renforce. Surtout dans la crise elle-mme, la valeur du capital se rduit fortement et donc le taux de profit augmente.

Dans la crise Le passage dune phase lautre, en effet, ne se fait pas par une baisse continue, rgulire du taux de profit. Les capitalistes, cherchant viter les consquences dune baisse du taux de profit, se lancent dans un recours aux crdits de plus en plus risqus, dans la spculation, lovertrading, laventurisme, concentrent le capital (au dtriment des fractions les plus faibles). Ainsi, artificiellement, le capital russit maintenir ses profits, mais la faon o, dans lescartoons, le hros dans sa course folle continue davancer au-del de la falaise pour dgringoler brutalement quand il constate quil na plus dassise relle! Alorsle retournement subi du systme de crdit en systme au comptant ajoute la panique pratique leffroi thorique(Critique de lconomie politique). La crise est donc explique la fois par la loi tendancielle et par la phase finale spculative de lexpansion, le temps des excs du capital financier.

La monnaie rend possibles les crises

La crise du dbut du XXIesicle peut sinscrire dans cette analyse. Dans les annes2000, la suraccumulation du capital est mondiale, elle affecte surtout un secteur, limmobilier, et une nation, la Chine. La suraccumulation du capital en Chine a t exporte vers lEurope et les tats-Unis essentiellement sous forme dexportations de marchandises, do une crise de surproduction dans ces rgions (en Occident), les dlocalisations, la dsindustrialisation. Longtemps la baisse du taux de profit a t compense par le recours exagr au crdit, la spculation et laventurisme, par les fusions-acquisitions dentreprises, jusqu lclatement des bulles financire et immobilire et leffondrement du taux de profit ds lors quil ntait plus soutenu par laventurisme financier.

La crise de ralisation est lautre dimension de la thorie marxienne des crises, du ct de la demande. Marx est un critique virulent de la loi des dbouchs de Jean-Baptiste Say, qui nie la possibilit dune crise gnrale en posant queles marchandises schangent contre des marchandisesou que la monnaie nest quun voile. Marx comprend que cest faux, que la monnaie joue un rle essentiel, quelle rend possibles les crises.

Pourtant Marx va montrer quil existe une solution de croissance quilibre dans une conomie plurisectorielle et sa dmonstration sera admire par les plus grands conomistes duxxesicle. Dans une conomie avec un secteur produisant des biens de production (section1) et un secteur produisant des biens de consommation (section2), la croissance quilibre est possible, lune achetant lautre, pourvu quune certaine proportion soit respecte.

Il montre galement quune disproportion entre ces sections conduit la crise de surproduction sectorielle, et comment cette crise se gnralise. On pourrait penser que le thoricien de lexploitation des travailleurs invoquerait une thorie de la crise du fait de la sous-consommation ouvrire (du type de celle que Jean de Sismondi avant lui, et John A.Hobson aprs lui, ont dveloppe). Ce nest pas le cas. Marx, en effet, comprend que la demande dinvestissement (lachat de machines) peut tre un substitut la demande de biens de consommation. La tendance laccumulation soutient la demande effective.

Mais il comprend aussi que ce soutien nest pas sans limite, que la demande dinvestissement finira forcment par chuter si la base de consommation est bloque. Les dbouchs sont donc limits non seulement par un problme de proportionnalit (ce que nous venons de voir), mais aussi par le pouvoir de consommation de la socit, celui-ci restant entrav, du fait des rapports antagoniques de rpartition: 1) par des salaires fixs un minimum socialement ncessaire et 2) par la tendance des capitalistes pargner pour accumuler. La faiblesse de la consommation impose par les rapports sociaux capitalistes ne peut expliquer directement les crises, mais elle reste leur fondement et en dfinitive,plus les forces productives se dveloppent, plus elles entrent en conflit avec les fondements troits sur lesquels reposent les rapports de consommation. Marx retrouve la rvolte des forces productives.

Trop dingalits

On retrouve avec la crise contemporaine cette dimension de crise de ralisation. La vive monte des ingalits a eu comme rsultat, et particulirement aux tats-Unis, ou au Royaume-Uni, de rduire fortement le pouvoir dachat des travailleurs.

Certes, dans la demande effective, il yeut aussi accroissement des dpenses de luxe des plus riches, mais ceci ne peut compenser cela, la tendance la croissance de lpargne lemportant dans ces catgories sur la dpense de consommation. La demande globale a longtemps t soutenue par le recours aux emprunts. Ce que les revenus rels ne permettaient pas dacheter, louverture de crdit le rendait possible. La crise financire, linsolvabilit de nombre de mnages surendetts, les restrictions de crdit, la course la liquidit font quaujourdhui, la mer de lendettement stant retire, la crise de ralisation due aux ingalits se rvle. Le diagnostic de Marx reste dactualit: lchelle mondiale, les salaires sont trop faibles et lpargne trop leve.

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HYPERLINK "http://www.scienceshumaines.com/marx-et-les-crises_fr_29417.html" \o "View more services" \t "_blank" 2Marx : une vie de luttes et d'criture

1818Naissance Trves (Rhnanie) dun pre avocat libral, juif converti au protestantisme.

1835-1841tudes de droit et de philosophie. Thse sur Dmocrite et picure. tudiant, il fait partie des hgliens de gauche.

1842Il devient directeur deLa Gazette rhnanede Cologne.

1843Mariage avec Jenny von Westphalen, qui lui donnera troisfils, dont un meurt lge de 10ans. Publication deLa Question juiveet deCritique de la philosophie du droit de Hegel.

1844-1845Installation Paris. Rencontre avec des cercles socialistes dont Pierre Proudhon et Mikhal Bakounine. Amiti avec Friedrich Engels avec qui il publieLa Sainte Famille.

1845-1848Expulsion de Paris. Rdaction avec Engels deLIdologie allemandepuis duManifeste du parti communiste.

1848-1849Installation Cologne puis Londres. Conditions de vie trs difficiles. Il tombe souvent malade. Publication deTravail salari et capital.

1852PublieLe 18Brumaire de Louis Bonaparte. Rdaction darticles et de brochures.

1864Participation la cration de la IreInternationale des travailleurs.

1867Publication du livreI duCapital.

1869-1882Luttes internes avec Bakounine au sein de lInternationale. Rdaction deLa Guerre civile en France. Voyage en Suisse et en France.

1883Dcs le 14mars Londres.

1885Engels assure la publication du livreII duCapital.

1894Engels publie le livreIII duCapital.

Matrialisme historique et rvolte des forces productives

Lhistoire est celle de la succession des modes de production. Chaque mode de production est caractris par une certaine cohrence entre un degr de dveloppement des forces productives (division du travail, techniques productives, outils et machines) et un type de rapport social de production, soit les rapports fondamentaux que les hommes entretiennent dans la production (esclavage, servage, salariat). Et sur chaque mode de production sdifie toute une superstructure, les rapports juridiques, les types de proprit, ltat mais aussi les mentalits, les ides. Ce que Marx dsigne par matrialisme historique, ce dvoilement des lois de lhistoire (un historicisme quil nuancera), consiste en une dynamique progressiste de la puissance productive de lhomme, dabord encourage par le rapport social de production, mais dont le rsultat est de finir par mettre en contradiction le niveau accru des forces productives et ce rapport social.La lente pousse de la plaque tectonique des forces productives finit par faire du rapport social de production un obstacle la pousse techniciste. Il devra cder la place un rapport social nouveau, un nouveau mode de production, donc une nouvelle socit civile, dautres mentalits, dautres conceptions du monde. Ainsi de lesclavage antique au servage mdival, de la socit dAncien Rgime au capitalisme et au salariat, et demain de celui-ci au socialisme et au communisme. Il ny a pas, dun mode de production lautre, transition en douceur, mais irruption violente, une srie de crises politiques, sociales et conomiques.

Pierre Docks

De l'exploitation la loi de baisse du taux de profit

La valeur des marchandises est, explique Marx, la quantit de travail ncessaire pour les produire. Une thorie mtaconomique car, dans la sphre de lconomie effective, les prix qui procdent des valeurs peuvent en diffrer. Il existe une marchandise particulire, la force de travail (elle est devenue marchandise lorsquau cours de lhistoire les travailleurs furent spars de leurs outils, devinrent des proltaires obligs de vendre quotidiennement leur force de travail aux propritaires du capital). Ils lachtent sa valeur (il ny a pas de vol), cest--dire la quantit de travail ncessaire pour la reproduire (soit la valeur des biens ncessaires, dans une socit donne, la vie de la famille du salari). Do lexploitation de la force de travail. En effet le capitaliste lachte sa valeur, disons sept heures de travail. Devenu son propritaire, il en a lusage et il peut lemployer pendant neuf heures par exemple, produisant une marchandise qui vaut par consquent neuf heures, mme si, tant quelle nest pas vendue, cette valeur nest pas ralise. Le capitaliste empoche donc la diffrence, soit 2heures de travail, cest la plus-value (M) quil a extraite de la force de travail (il lexploite comme on exploite une mine). Et le profit, tout le profit, vient et ne vient que de la plus-value. Le capitaliste achte la force de travail avec une fraction du capital, le capital variable (V). Variable parce quil saccrot de la plus-value (le taux dexploitation m est le rapport M/V). Il a besoin pour produire dacheter des matires premires et des machines avec lautre fraction du capital, le capital constant (C), et qui est dit tel parce quil ne cre pas de plus-value.

Le taux de profit (r) est le rapport de la masse des profits (quivalente la plus-value, soit M) la totalit du capital (soit C + V). Ou r=M/(C + V) qui peut scrire: r=m/1+q, avec q=C/V, ce que Marx nomme la composition du capital et qui correspond au degr plus ou moins capitalistique de la production.

Do la loi de baisse du taux de profit. En effet, la concurrence poussant les capitalistes toujours accrotre la quantit de machines, q augmente et r diminue. En essayant daccrotre leurs profits, ils en font baisser le taux. Et cela tient ce que la plus-value, donc le profit, nest extraite que de la seule force de travail. Une baisse seulement tendancielle puisque m peut tre accru, q diminu et en particulier C, le capital constant, dvaloris.

Mot-cl : Les trois temps de Braudel

DansLa Mditerrane et le monde mditerranen lpoque de PhilippeII(Armand Colin, 1966), Fernand Braudel dcompose lhistoire en trois plans tags. Au plus profond, une histoire lente couler, celle de lhomme dans ses rapports avec son milieu gographique et physique, celle aussi des lourdes matrialits, des travaux agricoles. Au-dessus, une histoire lentement rythme, celle de la vie sociale, des vagues de fond qui soulvent les socits, les civilisations. Enfin, lhistoire vnementielle, agite, celle des individus. DansCivilisation matrielle, conomie et capitalisme(Armand Colin, 1979), il prsente une tripartition tage diffrente, mais non sans rapport: lactivit lmentaire ou la vie matrielle, donc une infra-conomie; le niveau intermdiaire du march concurrentiel; enfin le capitalisme, une activit suprieure qui vise au monopole, au privilge et, den haut, oriente lconomie.

Pierre Docks

Professeur mrite luniversit Lyon-II, chercheur au laboratoire Triangle (CNRS).