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Les migrations internes en France de 1990 à 1999 : l’appel de l’Ouest Brigitte Baccaïni * Près d’un Français sur deux a changé de logement entre le recensement de 1990 et celui de 1999. Environ un sur trois de ces mouvements s’est accompagné d’un changement de département, et plus d’un sur cinq, d’un changement de région. Cependant, la baisse de la mobilité se poursuit, et elle est plus marquée sur de courtes distances (mobilité intra- départementale). Les migrations interdépartementales, et surtout interrégionnales, sont plus intenses vers 30 ans (âge au recensement de 1999) qu’aux autres âges : elles coïncident avec l’entrée des jeunes dans la vie active. Le départ plus tardif qu’auparavant du domicile des parents tend à retarder la mobilité des moins de 40 ans. Depuis le recensement de 1975, des soldes migratoires de plus en plus excédentaires attestent d’une attirance croissante de la population pour les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest (régions atlantiques). Un regain d’attraction pour les régions rurales, en négatif de l’aggravation du déficit des régions urbaines, est un trait caractéristique des années 90. Le brassage des populations entre les régions s’est réduit, sauf dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Les migrations de jeunes adultes jouent un rôle clé dans la redistribution de la population entre les régions. Elles expliquent notamment l’excédent (ou le déficit) de jeunes enfants recensés par rapport aux naissances enregistrées dans chaque région au cours de la période intercensitaire. Compte tenu d’une importante rotation (de nouveaux arrivants prenant la place des partants), seuls 15 % des mouvements interrégionaux induisent une redistribution spatiale réelle de la population. Très contrastée au sein d’une même région, la participation des départements aux échanges interrégionaux est en général favorisée par la présence, sur leur territoire, d’une métropole. Celle-ci joue souvent le rôle de relais (entre les échanges internes et externes à la région), sauf dans des régions très urbanisées, où la périurbanisation favorise les départements immédiatement voisins. Proximité et complémentarité géographique, et redistribution de la population de l’Ile-de-France se conjuguent pour dessiner les grands axes du système migratoire français. * Brigitte Baccaïni est chargée de recherche à l’Ined, mise à la disposition de l’Insee, Direction régionale Rhône-Alpes. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article. ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 MIGRATIONS 39

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Les migrations internesen France de 1990 à 1999 :l’appel de l’Ouest Brigitte Baccaïni *

Près d’un Français sur deux a changé de logement entre le recensement de 1990 et celuide 1999. Environ un sur trois de ces mouvements s’est accompagné d’un changement dedépartement, et plus d’un sur cinq, d’un changement de région. Cependant, la baisse dela mobilité se poursuit, et elle est plus marquée sur de courtes distances (mobilité intra-départementale). Les migrations interdépartementales, et surtout interrégionnales, sont plus intenses vers 30 ans (âge au recensement de 1999) qu’aux autres âges : elles coïncident avec l’entrée des jeunes dans la vie active. Le départ plus tardif qu’auparavantdu domicile des parents tend à retarder la mobilité des moins de 40 ans.

Depuis le recensement de 1975, des soldes migratoires de plus en plus excédentairesattestent d’une attirance croissante de la population pour les régions de l’Ouest et duSud-Ouest (régions atlantiques). Un regain d’attraction pour les régions rurales, ennégatif de l’aggravation du déficit des régions urbaines, est un trait caractéristique desannées 90. Le brassage des populations entre les régions s’est réduit, sauf dans l’Ouestet le Sud-Ouest.

Les migrations de jeunes adultes jouent un rôle clé dans la redistribution de la populationentre les régions. Elles expliquent notamment l’excédent (ou le déficit) de jeunes enfantsrecensés par rapport aux naissances enregistrées dans chaque région au cours de la période intercensitaire. Compte tenu d’une importante rotation (de nouveaux arrivantsprenant la place des partants), seuls 15 % des mouvements interrégionaux induisent uneredistribution spatiale réelle de la population.

Très contrastée au sein d’une même région, la participation des départements auxéchanges interrégionaux est en général favorisée par la présence, sur leur territoire, d’unemétropole. Celle-ci joue souvent le rôle de relais (entre les échanges internes et externesà la région), sauf dans des régions très urbanisées, où la périurbanisation favorise lesdépartements immédiatement voisins. Proximité et complémentarité géographique, etredistribution de la population de l’Ile-de-France se conjuguent pour dessiner les grandsaxes du système migratoire français.

* Brigitte Baccaïni est chargée de recherche à l’Ined, mise à la disposition de l’Insee, Direction régionale Rhône-Alpes.Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.

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Près de 28 millions de personnes, résidant enFrance métropolitaine en 1990 et en 1999,

ont changé de logement entre ces deux dates,soit près d’un habitant sur deux, 18 359 000personnes ont aussi changé de commune,8 702 000 de département et 5 488 000 derégion. La mobilité de très courte distance,intracommunale, a été le fait de 9 400 000 per-sonnes, soit un tiers de celles qui ont changé delogement.

Exprimés en taux instantanés, proches des tauxannuels (cf. encadré 1), les changements delogement concernent chaque année 8 per-sonnes sur 100, les changements de commune5,3 sur 100, les changements de département2,5 personnes sur 100, et les changements derégion 1,6 personnes sur 100. Ces indices don-nent la mesure de l’importance quantitative desmigrations internes.

Les mouvements interrégionaux et interdépar-tementaux permettent de brosser à grandstraits la redistribution de la population sur leterritoire qui résulte de ces déplacements depopulation. On a privilégié ici ces deux classesde migration. À quel âge bouge-t-on le plus ?Quelle région, quel département quitte-t-on, etvers quelle destination ? Quels facteurs (indi-viduels ou géographiques) peut-on avancer àtitre d’explication de la géographie des migra-tions de population ? Ces mécanismes ont-ilsvarié au cours des vingt ou trente dernièresannées ? Cet article apporte quelques éléments

de réponse aux questions les plus simples sou-levées par ce phénomène d’une rare complexité.

La baisse de la mobilité se poursuit et concerne surtout les migrations de proximité

Après avoir augmenté rapidement de 1954 à1975, la mobilité résidentielle ne cesse depuisde baisser (cf. tableau 1). Les rythmes de baisseou de hausse varient toutefois selon la naturede la mobilité, et donc selon la distance par-courue.

Entre 1975 et 1982, la baisse de la mobilitéconcernait principalement les changements dedépartement et de région, et nettement moinsfortement les changements de logement et decommune. Il s’agissait donc en premier lieud’une réduction de la mobilité de longue dis-tance, généralement liée à des événementsprofessionnels ou aux études (Baccaïni, 1991).

Depuis 1982, au contraire, la baisse de la mobi-lité touche en premier lieu les changements de logement ou de commune. Les migrationsde moyenne ou longue portée, entraînant unchangement de département ou de région,voient aussi leur intensité diminuer mais net-tement moins rapidement.

Ainsi, entre les périodes 1982-1990 et 1990-1999,le taux annuel de changement de logement a

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Encadré 1

DÉFINITION DES MIGRATIONS À PARTIR DU RECENSEMENT

La question posée lors des recensements, sur le lieude résidence au 1er janvier de l’année du précédentrecensement, permet de comptabiliser des migrants,c’est-à-dire des personnes dont le lieu de résidence enfin de période intercensitaire est différent du lieu derésidence au début de la période. Ce nombre demigrants est inférieur au nombre de migrations réelle-ment effectuées, du fait des migrations multiples et desretours, non comptabilisés. La différence est d’autantplus importante que la période intercensitaire estlongue et il n’existe pas de relation linéaire simpleentre effectif de migrants et nombre de migrations. Or,en France, la durée entre chaque recensement estvariable, de 6 à 9 ans.

Pour pouvoir se faire une idée de l’évolution de la mobi-lité (propension à changer de logement, de commune,de département, de région), il est nécessaire d’utiliserune modélisation de cette variation non linéaire de

l’effectif de migrants lorsque la période d’observationvarie. On établit, à l’aide de quelques paramètres, uneformule qui estime, à partir du nombre de migrantsdécomptés lors du recensement, un taux instantané demigration (proche d’un taux annuel) (Courgeau, 1988).Il est alors possible de comparer les niveaux de mobi-lité d’une période à l’autre

Un léger problème subsiste quand on compare lestaux de mobilité par âge d’une période à une autre :l’âge auquel ont lieu les migrations prises en comptedans un groupe d’âge n’est pas le même, lorsque ladurée de la période change. Par exemple, les migrantsâgés de 30 ans en 1999 avaient entre 21 et 30 ans aumoment d’une migration survenue entre 1990 et 1999,tandis que les migrants âgés de 30 ans en 1990avaient entre 22 et 30 ans entre 1982 et 1990. Auxâges où la mobilité varie fortement, cette distorsionpeut avoir un impact.

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baissé de 5,8 %, le taux de changement de commune de 4,3 %, tandis que les taux de chan-gement de département ou de région ne dimi-nuaient respectivement que de 2,2 % et 1,8 %.

La baisse de la mobilité a été moins marquéeentre les périodes 1982-1990 et 1990-1999qu’entre les périodes 1975-1982 et 1982-1990.

Les migrations de proximité sont le plus souvent liées au logement lui-même ou auxévénements familiaux. Le ralentissement del’accession à la propriété observé au cours dela dernière période intercensitaire pourraitainsi être rapproché de la baisse sensible de lamobilité de courte distance, sans toutefois quece facteur agisse exclusivement (Chaleix etMadinier, 2000).

Les migrations sur longue distanceconcernent davantage les jeunes accédant à l’autonomie

Quelle que soit la nature de la mobilité, celle-ci augmente jusqu’à l’âge de 30 ans environ(âge atteint en 1999, les personnes ayant doncmigré entre 21 et 30 ans), pour diminuer rapi-dement ensuite (cf. graphique I) (1).

Ce profil de la mobilité est commun à la plu-part des pays et des époques. Il est à relier aucycle de vie, la forte mobilité des personnesautour de 25 ans s’expliquant par la concen-

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Source : recensements de la population, Insee.

Tableau 1Évolution des niveaux de mobilité interne en France (taux de migration annuel)

En %°

Migrations par changement de...

... logement ... commune ... département ... région

1968 - 1975 97,4 60,5 29,0 17,9

1975 - 1982 94,4 58,5 26,5 16,5

1982 - 1990 85,6 55,6 25,8 16,2

1990 - 1999 80,7 53,2 25,2 15,9

Graphique ITaux annuels de migration interne (1990-1999) selon l'âge en 1999

Source : recensements de la population, Insee.

0

20

40

60

80

100

120

140

160

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80

Âge détaillé en 1999

Changement de logement Changement de commune

Changement de département Changement de région

Tau

x (e

n %

) °

Périodeintercensitaire

1. Les enfants de moins de 10 ans, nés au cours de la périodeintercensitaire, sont considérés comme migrants dès lors que lapersonne de référence du ménage l’est, même s’ils sont nés enréalité après la migration effectuée par leur mère (mais on igno-re la date de cette migration). Leur mobilité est donc surestimée.

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Graphique IIÉvolution du taux annuel de migration selon l’âge en fin de période

A - Changement de logement

- 12

- 8

- 4

0

4

8

12

0-14 15-24 25-29 30-39 40-59 60-74 75 et +

Âge au recensement

Tau

x de

var

iatio

n (%

)

B - Changement de commune

- 12

- 8

- 4

0

4

8

12

0-14 15-24 25-29 30-39 40-59 60-74 75 et +

Âge au recensement

Tau

x de

var

iatio

n (%

)

C - Changement de département

- 12

- 8

- 4

0

4

8

12

0-14 15-24 25-29 30-39 40-59 60-74 75 et +

Âge au recensement

Tau

x de

var

iatio

n (%

)

D - Changement de région

- 12

- 8

- 4

0

4

8

12

0-14 15-24 25-29 30-39 40-59 60-74 75 et +

Âge au recensement

Tau

x de

var

iatio

n (%

)

Lecture : on a représenté l’évolution des taux annuels de changement (logement, commune, département, région) entre les périodesintercensitaires (1982-1990) et (1990-1999).Source : recensements de la population, Insee.

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tration d’événements familiaux et profession-nels autour de ces âges (départ de chez lesparents, études universitaires, mariage, nais-sance des enfants, entrée dans la vie active)(Lelièvre, 1988).

Selon qu’il s’agit de migrations de courte dis-tance ou de plus longue distance, le niveaumaximum de la mobilité ne se situe toutefoispas tout à fait au même âge.

S’agissant des changements de logement,c’est pour les personnes âgées de 28 à 33 ansen 1999 que la mobilité est la plus forte (maxi-mum à 30 ans) et elle ne diminue vraimentqu’à partir de 35 ans. Pour les changements decommune, la pointe de forte mobilité se situeentre 28 et 31 ans. Pour les migrations de pluslongue distance (changements de départementou de région), la mobilité est élevée entre 27 et30 ans. Autrement dit, plus les migrations sontde longue distance, plus la pointe de mobilitése trouve décalée vers des âges relativementjeunes. Les migrations de courte distance sonten effet en général liées à des événementsfamiliaux (mariage ou mise en couple, naissancedes enfants, etc.) alors que les migrations delongue distance ont plus souvent pour origineles études ou un événement professionnel (enparticulier, l’accès à un premier emploi).

Tous types de migrations confondus, on observeune première remontée de la mobilité entre 59et 63 ans, en rapport avec l’arrivée à l’âge de laretraite. La mobilité baisse ensuite de nouveau.Sur de courtes distances, une légère reprise de la mobilité se produit après 70 ans, pro-bablement en liaison avec l’installation eninstitution ou dans un logement plus petit,d’une partie de ces personnes âgées.

Les écarts de mobilité entre classes d’âgevarient toutefois selon la nature de la mobilité.La pointe de mobilité autour de 30 ans estd’autant plus marquée qu’il s’agit d’unemigration de longue portée : elle est plus nettepour les changements de département ou derégion que pour les changements de logementou de commune. Le taux annuel de change-ment de région, pour les personnes âgées de27 à 30 ans en 1999, est presque deux fois plusélevé que le taux tout âge confondu. Pour leschangements de logement, ce rapport est de 1,6.

À l’inverse, la baisse générale de la mobilité, àpartir de 32-33 ans, est plus rapide sur longuedistance que sur courte distance.

C’est donc pour les changements de régionque les différences de mobilité entre classesd’âge sont les plus nettes. Ces déplacementsinterrégionaux ou interdépartementaux, moinsfréquents que la mobilité de courte distance,sont plus concentrés sur une période parti-culière du cycle de vie : celle des études ou del’entrée dans la vie active.

Les décohabitations plus tardives retardent la mobilité des moins de 40 ans

La réduction globale de la mobilité observéeplus haut ne concerne cependant pas toutesles classes d’âges (cf. graphique II).

Les migrations résidentielles des personnesâgées de 40 à 59 ans au moment du recen-sement ont été relativement plus nombreusesau cours des années 90 qu’elles ne l’avaient étéau cours des années 80. La croissance de lamobilité de ces classes d’âge concerne tous lestypes de migrations mais plus fortement leschangements de commune ; il s’agit donc enpremier lieu d’une augmentation des migra-tions de faible portée géographique. Les per-sonnes âgées de 30 à 39 ans ont, quant à elles,connu une augmentation de leur mobilité quine touche que les changements de départe-ment ou de région, la mobilité de courte dis-tance ayant par contre diminué. Le regain demobilité des 30-39 ans touche donc des migra-tions que leur portée relativement importanteincite à relier à des événements professionnelsou aux études (les individus âgés de 30-39 ans en 1999 avaient entre 21 et 39 ans au momentde leur migration). Toutefois, dans le cas desmigrations de l’Île-de-France vers les régionsadjacentes, fréquentes dans ces classes d’âge, ils’agit plus probablement de migrations tirantleur origine de modifications de la structurefamiliale (naissance des enfants).

Avant 30 ans et après 59 ans, la mobilité s’estréduite, quelle que soit sa nature. Chez les plusjeunes, la baisse touche plus fortement lesmigrations de courte distance, alors que chezles personnes âgées, elle est aussi forte pour leschangements de région que pour les chan-gements de logement ou de commune. La ten-dance à une décohabitation plus tardive desjeunes est à rapprocher de la réduction de leurmobilité de courte distance. Ainsi, entre 1982et 1995, la part des jeunes âgés de 20 à 24 ans,vivant chez leurs parents, est passée de 45,6%à 54,5%, cette hausse s’expliquant en partie

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par l’allongement des études et la progressiondu chômage au cours de cette période (Gallandet Meron, 1996). La prolongation de la coha-bitation chez les parents peut également être àl’origine de l’augmentation de la mobilité delongue distance chez les personnes âgées de30-39 ans au moment du recensement, l’accèsà un emploi stable, souvent à l’origine deschangements de département ou de région,s’effectuant plus tardivement (Courgeau, 2000 ;Galland, 2000 ; Villeneuve-Gokalp, 2000). Ellecontribuerait ainsi à retarder la mobilité desmoins de 40 ans, aussi bien sur de courtes quesur de longues distances.

Des soldes migratoires de plus en plusexcédentaires dans l’Ouest et le Sud-Ouest

Rappelons que seules les migrations internessont prises en compte ici. Les soldes migra-toires n’intègrent pas les échanges entre lesrégions et l’étranger.

Lorsque l’on s’intéresse à la migration nette(différence entre les entrées et les sorties d’unerégion), on peut faire abstraction des migra-tions multiples et des retours et calculer des

taux annuels de migration nette en rapportantle solde annuel moyen à la population moyen-ne de la région. La migration nette est en effetpratiquement égale au nombre net de migrants(seuls les migrants décédés au cours de lapériode introduisent une légère différence)(cf. tableau A en annexe).

Depuis 1975, les taux de migration nette desrégions sont fortement corrélés d’une périodeà l’autre : les régions les plus attractives onttendance à le rester, de même que les régionsles moins attractives.

Des changements importants en la matière sontcependant intervenus depuis les années 50.Ainsi, en 1962, seules l’Île-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’Alsaceétaient attractives, en termes de migrationnette ; toutes les autres régions, et en parti-culier celles de l’Ouest, avaient un solde défi-citaire (Baccaïni, Courgeau et Des-planques,1993).

La pente de la droite de régression liant lestaux de la période 1990-1999 à ceux de lapériode 1982-1990 est légèrement inférieure àl’unité (0,819) : les migrations ont eu au cours

Carte 1Solde migratoire des régions entre 1990 et 1999

Taux annuel de migration nette(pour 10 000)

de -58 à -15de -15 à 0de 0 à +15de +15 à +30de +30 à +74

Source : recensements de la population, Insee.

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Source : recensements de la population, Insee.

Tableau 2Évolution de la migration nette des régions entre 1982-1990 et 1990-1999

1990 - 1999Solde migratoire négatif Solde migratoire positif

1982 - 1990 Baisse Hausse Baisse Hausse

Île-de-France Champagne-Ardenne Bourgogne

Haute-Normandie Basse-Normandie Alsace

Nord-Pas-de-Calais Auvergne

Lorraine

Franche-Comté

Picardie Rhône-Alpes Pays-de-la-Loire

Languedoc-Roussillon Bretagne

PACA Poitou-Charentes

Corse Aquitaine

Centre Midi-Pyrénées

Limousin

Solde migratoire

négatif

Solde migratoire

positif

de la dernière période un moindre effet sur la redistribution spatiale de la population quece n’était le cas dans les années 80.

Comme en 1990, la carte des taux de migrationnette de 1999 oppose les régions du Nord de laFrance, de la Basse-Normandie à la Franche-Comté, où les départs sont plus nombreux queles arrivées, aux régions du Sud et de l’Ouestqui connaissent la situation inverse. Les régionsdu Centre-Est, auxquelles on peut ajouterl’Alsace, ont également des échanges excé-dentaires avec les autres régions, mais moinsfortement (cf. carte 1).

Malgré l’impression de continuité qui prévautà l’observation de ces corrélations, les évo-lutions ont connu de sensibles inflexions aucours des années 90. Ces changements peu-vent être regroupés en six types différents(cf. tableau 2).

Deux régions, l’Île-de-France et la Haute-Normandie, déficitaires entre 1982-1990, ontvu ce déficit s’accroître entre 1990 et 1999.

Les huit autres régions qui présentaient unsolde négatif entre 1982 et 1990 ont connu aucours de la dernière période une améliorationde leurs échanges. Pour trois d’entre elles,Bourgogne, Alsace et Auvergne, les échangesinterrégionaux sont devenus excédentaires.Pour les cinq autres, formant un croissant aunord de la France, Basse-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Lorraineet Franche-Comté, les départs restent plusnombreux que les arrivées.

Six régions qui, entre 1982 et 1990, avaientaccueilli plus de migrants qu’elles en avaientvu partir, ont vu leur situation se dégrader aucours de la dernière période. Le solde de laPicardie est désormais négatif ; Rhône-Alpes,Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Corse et Centre conservent des échan-ges interrégionaux excédentaires.

Enfin, six régions de l’Ouest et du Sud-Ouest,ont vu leurs échanges, déjà excédentairesentre 1982 et 1990, devenir encore plus favo-rables : il s’agit des Pays-de-la-Loire, de laBretagne, du Poitou-Charentes, de l’Aquitaine,de Midi-Pyrénées et du Limousin.

Le classement des régions selon leur tauxannuel de migration nette a ainsi connu un certain nombre de modifications (cf. tableau Ben annexe).

Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Corse, qui se situaient en seconde et troisième positionentre 1982 et 1990 (après le Languedoc-Roussillon qui conserve sa place de région laplus excédentaire), sont dépassées par les deuxrégions du Sud-Ouest, Midi-Pyrénées etAquitaine. La Bretagne et le Poitou-Charentesgagnent aussi des places, aux dépens du Centreet de Rhône-Alpes, qui en perdent. Dans lequart Nord-Est, c’est désormais Champagne-Ardenne qui a les échanges interrégionaux les plus déficitaires, suivie de la Lorraine et du Nord-Pas-de-Calais, qui gagnent respec-tivement trois et une place. L’Île-de-Franceretrouve la place de région la plus déficitairequ’elle occupait entre 1975 et 1982 mais qu’elle

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avait perdue entre 1982 et 1990, alors supplantéepar le Nord-Pas-de Calais et la Lorraine.

Le regain d’attraction pour les régionsrurales contraste avec l’aggravation du déficit des régions urbaines

L’évolution entre les deux dernières périodesintercensitaires peut se résumer à quelquestraits caractéristiques.

L’Île-de-France, tout d’abord, voit ses échangesinterrégionaux, déficitaires depuis la période1968-1975, se détériorer fortement. C’est éga-lement le cas, dans une moindre mesure, dequelques régions du Bassin parisien (Picardie,Haute-Normandie, Centre). Le solde de larégion Centre reste toutefois positif.

Les régions méditerranéennes, ainsi que Rhône-Alpes, ont été moins attractives au cours desannées 90 qu’auparavant, les arrivées conti-nuant toutefois d’excéder les départs, en par-ticulier dans les régions méditerranéennes.L’héliotropisme joue donc toujours, mais demanière moins spectaculaire qu’au cours desprécédentes décennies.

Cette attraction du Sud semble être relayéepar une attirance croissante pour les régionsatlantiques. Les régions du Sud-Ouest et del’Ouest ont en effet connu une forte hausse deleur attractivité. Le Sud-Ouest bénéficiedésormais de taux de migration nette plusfavorables que les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Corse, et les régions de l’Ouest(Bretagne et Poitou-Charentes particuliè-rement) ont des taux qui se rapprochentfortement de ceux de ces deux régions méditer-ranéennes. Ces deux régions occidentales sontdésormais plus attractives que Rhône-Alpes oula région Centre.

Une autre évolution notable est la remontéedes régions du quart Nord-Est qui, bien quetoujours déficitaires dans leurs échanges inter-régionaux, ont vu ce déficit se réduire très sen-siblement, en particulier le Nord-Pas-de-Calaiset la Lorraine. On peut y voir le résultat desefforts de reconversion déployés dans cesrégions durement touchées par la crise desindustries traditionnelles et qui avaient atteintle creux de la vague, en termes de suppressionsd’emplois, au cours des années 80.

Un dernier trait caractéristique réside dans leretour de l’Alsace à une situation excédentaire

et dans la reprise de régions rurales (Auvergne,Bourgogne) qui ont également connu, au coursde la dernière période, plus d’arrivées que dedéparts. Le regain d’attractivité de ces régionsrurales est à rapprocher de la reprise généralede l’espace à dominante rurale, ce type d’espaceétant le seul à avoir connu une progression deson taux de variation dû au solde migratoire,entre les périodes 1982-1990 et 1990-1999. Cetaux est passé de 0,22 % à 0,34 % par an entreles deux périodes (2). Dans le même temps, lespôles urbains, les couronnes périurbaines et lescommunes multipolarisées voyaient leur tauxde variation dû au solde migratoire diminuer.Pour les pôles urbains, déjà déficitaires entre1982 et 1990, le déficit s’est accru (taux devariation annuel dû au solde migratoire égal à- 0,25 % entre 1982 et 1990, et à - 0,28 % entre1990 et 1999) ; dans les couronnes périurbaineset les communes multipolarisées, le solde migra-toire reste très positif, mais en forte baisse parrapport à la période antérieure (le taux passede 1,47 % à 0,63 % pour les premières, et de0,95 % à 0,49 % pour les secondes). Le regainde dynamisme de l’espace rural est plus marquédans les communes appartenant au rural isoléque dans les pôles ruraux (communes de l’es-pace rural offrant de 2 000 à 5 000 emplois etdont le nombre d’emplois est supérieur ou égalau nombre d’actifs résidents). Entre 1990 et1999, le solde migratoire du rural isolé est ainsidevenu largement positif (0,29 % par an), cequi rompt avec les périodes antérieures. Lessoldes les plus fortement excédentaires res-tent toutefois ceux des communes sous faibleinfluence urbaine, prolongement direct descouronnes périurbaines (0,56 % par an) (Bessy-Pietri, Hilal et Schmitt, 2000).

Le brassage des populations entre les régions s’est réduit sauf dans l’Ouestet le Sud-Ouest

L’analyse des soldes migratoires ne sauraitsuffire pour décrire et comprendre les change-ments qui se sont produits dans les échangesentre régions. Il est nécessaire d’analyser sépa-rément les deux composantes de ces soldes :l’immigration et l’émigration. Il est possible decomparer d’une période à l’autre l’intensitédes sorties et des entrées de chaque région aumoyen de taux annuels d’immigration etd’émigration (cf. tableau C en annexe).

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 446

2. Ce solde intègre le solde interne, le solde externe et les incer-titudes de dénombrement ayant affecté les recensements.

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 47

Entre 1990 et 1999, les taux d’entrées les plusélevés s’observent, d’une part, dans desrégions proches de l’Île-de-France (Centre,Picardie, Bourgogne) et, d’autre part, dans lesrégions du Sud et du Sud-Ouest (Languedoc-Roussillon en tête). Les taux de sorties les plusélevés sont ceux de l’Île-de-France et des régionsproches (Centre, Picardie, Bourgogne) : entermes de brassage de population, ces troisrégions du Bassin Parisien se situent donc auxtoutes premières places, avec à la fois desentrées et des sorties nombreuses. On verraplus loin que ces échanges s’effectuent princi-palement avec l’Île-de-France voisine.

Dans 16 régions sur 22, les départs annuels sesont réduits entre les deux dernières périodesintercensitaires, ces régions ayant mieux rete-nu leur population. C’est dans le Nord-Pas-de-Calais (cf. graphique III-A), en Lorraine et enCorse que cette augmentation de la rétentionde la population a été la plus forte. L’amélio-ration du bilan migratoire du Nord-Pas-de-Calais et de la Lorraine résulte en fait simul-tanément d’une hausse significative desentrées et d’une baisse tout aussi significativedes sorties. Les taux d’entrée dans ces deux

régions restent cependant les plus faibles des22 régions.

La variation relative des taux d’entrée, entreles années 80 et les années 90, est plus contras-tée d’une région à l’autre que celle des taux de sortie.

Les plus fortes hausses du taux d’entréeconcernent la Bretagne (cf. graphique III-B),les Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, l’Alsaceet le Nord-Pas-de-Calais. C’est au contraire enÎle-de-France, en Provence-Alpes-Côte-d’Azuret en Corse que les entrées se sont le plus fortement effondrées.

L’accentuation du déficit migratoire de l’Île-de-France, entre les deux dernières périodesintercensitaires, résulte ainsi d’une forte baissedes entrées, les départs étant restés pratique-ment stables (cf. graphique III-C). La régionparisienne a attiré nettement moins de pro-vinciaux qu’auparavant, mais elle n’a pas pourautant envoyé beaucoup plus de monde versla province. Comme au cours des périodesprécédentes, c’est toutefois en Île-de-Franceque le taux de sortie atteint sa valeur la plusélevée : la région parisienne détient depuis lesannées 70 la palme des départs.

Graphique IIITaux annuels d’entrée et de sortie

A - Nord-Pas-de-Calais B - Bretagne

C - Île-de-France D - Provence-Alpes-Côte d’Azur

Tau

x po

ur (

10 0

00)

50

100

150

200

250

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999sorties entrées

Tau

x po

ur (

10 0

00)

50

100

150

200

250

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999

sorties entrées

Tau

x po

ur (

10 0

00)

50

100

150

200

250

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999

sorties entrées

Tau

x po

ur (

10 0

00)

50

100

150

200

250

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999

sorties entrées

Source : recensements de la population, Insee.

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 448

Taux annuel de migration nettepour 10 000

de -120 à -100de -100 à -80de -80 à 0de 0 à 40de 40 à 181

Source : recensements de la population, Insee.

Carte 2Solde migratoire des régions entre 1990 et 1999

A - Population âgée de 25 à 29 ans en 1999

B - Population âgée de 40 à 59 ans en 1999

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Dans les régions du Sud méditerranéen(cf. graphique III-D), la réduction de l’excé-dent migratoire provient d’une baisse desarrivées plus forte que celle des sorties, cesdernières ayant également été moins nom-breuses. Ces régions ont donc connu unmoindre brassage de population au cours desannées 90. C’est également ce que l’on obser-ve, avec toutefois des évolutions moins fortes,dans la plupart des régions du Bassin parisien.

À l’opposé, ce brassage s’est intensifié dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest, avecune augmentation plus nette des entrées quedes sorties expliquant un solde migratoire plusfavorable qu’auparavant.

Soldes migratoires, entrées et sorties par âge : le rôle clé des migrations des jeunes adultes

Une région globalement attractive peut fortbien n’exercer cette attractivité que sur quel-ques classes d’âge ou l’exercer préférentiel-lement sur certaines d’entre elles. Il en est demême pour les régions peu attractives, quipeuvent cependant présenter un solde favo-rable pour certaines classes d’âges. Les fac-teurs d’attraction sont en effet très différents,selon qu’il s’agit de jeunes adultes, de familles,

ou de personnes âgées. Les premiers serontplutôt attirés par des régions qui offrent unpotentiel important en termes d’infrastruc-tures universitaires ou de premier emploi. Lesfamilles et les personnes âgées seront proba-blement plus sensibles au cadre de vie(Baccaïni, 1991, 2000 ; Lelièvre, 1988).

L’observation des taux de migration nette,des taux d’entrées et de sorties des régionsselon l’âge permet ainsi de différencierquelques types principaux de régions(cf. tableaux D et E en annexe, et carte 2).

L’Île-de-France se distingue très nettementdes 21 autres régions du fait d’un solde trèsexcédentaire pour les personnes âgées de 20 à29 ans en 1999 (et plus particulièrement pourcelles âgées de 25 à 29 ans), et d’un fort défi-cit aux autres âges, en particulier aux âges dela retraite (60-69 ans) (cf. graphique IV-A).Le déficit est aussi très marqué pour lesadultes âgés de 35 à 39 ans en 1999, et doncégalement pour les enfants de moins de 10ans. La région capitale continue d’attirer lesétudiants et les jeunes adultes à la recherched’un premier emploi, mais refoule les famillesavec enfants et les personnes âgées. Ce fonc-tionnement de pompe aspirante-refoulanteétait déjà présent entre 1982 et 1990 et mêmeantérieurement.

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 49

Graphique IVTaux annuel de migration nette selon l’âge (1990-1999)

A - Île-de-France

Tau

x (p

our

10 0

00)

- 200

- 150

- 100

- 50

0

50

100

150

200

250

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

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B - Nord-Pas-de-Calais

Tau

x (p

our

10 0

00)

- 200

- 150

- 100

- 50

0

50

100

150

200

250

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

C - Languedoc-Roussillon

Tau

x (p

our

10 0

00)

- 200

- 150

- 100

- 5

0

50

100

150

200

250

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

Graphique IV (suite)

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 51

Graphique IV (fin)

D - Pays de la Loire

Ta

ux

(po

ur

10

00

0)

- 200

- 150

- 100

- 50

0

50

100

150

200

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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

E - Rhône-Alpes

Source : recensements de la population, Insee.

Ta

ux

(po

ur

10

00

0)

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-100

-50

0

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100

150

200

250

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 452

Le taux annuel d’entrée en Île-de-France présente ainsi un pic remarquable entre 25 et29 ans (cf. graphique V-A). Il diminue ensuitetrès rapidement, pour atteindre son mimimumautour de 65 ans, avant d’augmenter légère-ment aux âges très élevés. Le taux de sortieprésente un premier maximum entre 30 et34 ans (et avant 10 ans), ce qui correspond auxdéparts massifs des jeunes couples, après lanaissance du premier ou du deuxième enfant.L’intensité des départs diminue ensuite rapi-dement jusqu’à 50-55 ans avant de connaîtreune nouvelle hausse, le second maximum sesituant entre 63 et 66 ans, donc aux âges de laretraite. Une nouvelle augmentation du tauxde sortie s’observe après 80 ans.

Entre les deux dernières périodes intercen-sitaires, toutes les classes d’âge ont connu, enrégion parisienne, une baisse du solde migra-toire, mais encore plus fortement les jeunesadultes. La détérioration du solde global de

cette région résulte donc plus d’une réductionde l’excédent pour les 20-29 ans (due elle-même essentiellement à une baisse desarrivées) que d’une aggravation du déficitpour les autres classes d’âge.

La courbe de migration nette selon l’âgeaffecte en Alsace un profil similaire, maismoins marqué : avant 40 ans (et plus particu-lièrement entre 20 et 29 ans), les arrivées sontplus nombreuses que les départs ; entre 40 et49 ans, entrées et sorties s’équilibrent ; auxâges élevés, la région est légèrement défici-taire. La hausse globale du solde migratoire decette région s’explique en premier lieu par leregain de son pouvoir attractif sur les jeunesadultes.

La quasi-totalité des autres régions présen-tent, autour de 25 ans, un creux dans la courbedes taux de migration nette. Selon les régions,le minimum se situe plutôt entre 20 et 29 ans(Picardie, Centre, par exemple), ou plutôtentre 25 et 34 ans (Lorraine et Nord-pas-de-Calais, par exemple).

Graphique VTaux annuel d’entrée et de sortie selon l’âge (1990-1999)

A - Île-de-France

Entrées Sorties

500

450

400

350

300

250

200

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

150

100

50

0

Âge en 1999

Ta

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00

0)

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 53

B - Nord-Pas-de-Calais

C - Languedoc-Roussillon

Graphique V (suite)

Entrées Sorties

450

400

350

300

250

200

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

150

100

50

0

Âge en 1999

Ta

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(po

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10

00

0)

Entrées Sorties

450

400

350

300

250

200

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

150

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Âge en 1999

Ta

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0)

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 454

D - Pays de la Loire

E - Rhône-Alpes

Graphique V (fin)

Entrées Sorties

450

350

300

250

200

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

150

100

50

0

Âge en 1999

Tau

x (p

our

10 0

00)

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300

350

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0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100

Âge en 1999

Taux

(pour

10 0

00)

Entrées Sorties

Source : recensements de la population, Insee.

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 4 55

En Champagne-Ardenne, Haute-Normandie,Nord-Pas-de-Calais (cf. graphiques IV-B et V-B),Lorraine et Franche-Comté, les départs sontplus nombreux que les arrivées à tous lesâges, plus nettement encore autour de 25-30 ans.

En Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon(cf. graphiques IV-C et V-C), le solde migra-toire est au contraire positif à tous les âges,mais un peu moins fortement entre 25 et 34 ansqu’aux autres âges. Pour ces classes d’âge, letaux annuel de sortie est proche du taux d’en-trée. L’excédent migratoire est au contrairetrès important aux âges de la retraite, entre 60et 69 ans, du fait d’une sensible remontée dutaux d’entrée à ces âges.

Les régions de l’Ouest (cf. graphiques IV-D etV-D), du Sud-Ouest et du Bassin parisien sontpour la plupart excédentaires à tous les âges,sauf autour de 25 ans. Le taux de sortie dépasse en effet le taux d’entrée entre 20 et 30 ans. Comme dans les régions du Sud-Est,c’est aux âges de la retraite que le taux demigration nette est le plus élevé, les arrivéesconnaissant une forte envolée entre 60 et 65 ans.

Rhône-Alpes (cf. graphiques IV-E et V-E) etProvence-Alpes-Côte-d’Azur se distinguentpar la relative uniformité de leurs taux demigration nette, d’une classe d’âge à l’autre.Les courbes des taux annuels d’entrée et desortie présentent en effet un parallélismepresque parfait. Rhône-Alpes est toutefoisrelativement moins attractive pour les person-nes âgées de plus de 40 ans que pour les plusjeunes, ce qui la rapproche de l’Alsace.

Dans la plupart des régions, le comportementdes 20-29 ans joue un rôle majeur pour expli-quer l’évolution globale du solde migratoire :lorsqu’il y a dégradation du solde migratoire,elle est particulièrement nette pour les jeunesadultes, et lorsqu’il y a amélioration de cesolde, elle est plus marquée pour ces jeunesadultes que pour les autres classes d’âge. Celaest particulièrement net pour la Corse, dont lesolde migratoire des 20-29 ans, positif jusqu’en1990, est devenu négatif entre 1990 et 1999,alors qu’il reste excédentaire pour toutes lesautres classes d’âges.

Trois exceptions à ce constat : le Languedoc-Roussillon, la Basse-Normandie et la Bour-gogne. En Languedoc-Roussillon, le solde trèspositif s’est réduit pour toutes les classes

d’âges, sauf précisément pour les 20-29 ans. Labaisse relative du pouvoir attractif de cetterégion ne concerne donc pas les jeunes. Aucontraire, en Basse-Normandie et Bourgogne,les taux de migration nette ont augmenté pourtoutes les classes d’âges sauf pour les 20-29 ans(et également, en Bourgogne, chez les plus de60 ans). La hausse relative du pouvoir attractifde ces deux régions ne concerne donc pas lesjeunes.

L’attraction exercée par la région parisien-ne sur les jeunes adultes et le rejet qu’elle exerce au contraire sur les autres classesd’âge continue en effet de jouer un rôlemajeur dans l’organisation des flux migra-toires sur le territoire.

Les migrants échangés par l’Île-de-France(somme des entrants et des sortants de larégion, soit 2 310 000 personnes) représentent42 % de l’ensemble des migrants entre régions.De ce fait, la forte baisse d’attractivité de larégion capitale, en particulier sur les jeunesadultes, associée à une meilleure capacité derétention de la part de régions qui, antérieu-rement, envoyaient de nombreux migrantsvers la région capitale, est une des explicationsessentielles de la baisse globale de la mobilitéinterrégionale.

Les coefficients de migration différentielle,qui permettent de situer l’attraction exercéepar une région sur une classe d’âge donnée,par rapport à l’attraction globale de la région,viennent confirmer ce constat (cf. tableau F en annexe).

Pour les 25-29 ans, ces coefficients sont infé-rieurs à l’unité dans toutes les régions, à l’ex-ception de l’Île-de-France et de l’Alsace : lesrégions globalement répulsives (en termes demigration nette) le sont donc encore plus pourcette classe d’âge que pour les autres, et lesrégions attractives le sont moins pour cetteclasse d’âge que pour les autres.

Huit régions exercent un net effet de sélectionsur les populations ayant atteint l’âge de laretraite (60-69 ans) : la Basse-Normandie, laBourgogne, les Pays de la Loire, la Bretagne,Poitou-Charentes, le Limousin, le Languedoc-Roussillon et la Corse. L’Île-de-France exerce,en revanche, un effet de rejet massif sur lespersonnes âgées de 60 à 69 ans en 1999.

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 456

Les migrations des jeunes adultes expliquent l’excédent (ou le déficit) de jeunes enfants recensés par rapportaux naissances

Le solde migratoire des régions est intime-ment lié à leur solde naturel, ainsi que l’avaitdéjà clairement démontré Le Jeannic à proposde l’Île-de-France (1993). Dans ce processus,l’Île-de-France joue un rôle clé, du fait de lastructure par âge très particulière et contras-tée de son solde migratoire.

Une première manière de mettre ce lien enévidence et de l’analyser consiste à comparer,pour chaque région, le nombre de naissancesdomicilées, entre 1990 et 1999, au nombre d’en-fants de moins de 10 ans qui y ont été recensésen 1999 (cf. encadré 2 et tableau G en annexe).

Dans quatre régions, Ile-de-de-France, Cham-pagne-Ardenne, Haute-Normandie et Nord-Pas-de-Calais, le nombre d’enfants de moins de10 ans recensés est inférieur au nombre de nais-sances. En Haute-Normandie, cet écart, faible,est plus que compensé par les décès d’enfantsde moins de 10 ans ; le solde migratoire de cesenfants reste par conséquent positif. En revan-che, dans les trois autres régions, cela se traduitbien par un déficit migratoire, particulièrementfort en Île-de-France.

On peut ainsi estimer, qu’entre 1990 et 1999, larégion parisienne a perdu, en termes de solde(différence entre les arrivées d’enfants néshors de la région et les départs d’enfants nés

dans la région), 121 000 enfants de moins de10 ans. Les départs vers d’autres régions demétropole ou vers les Dom-Tom représentent12,1 % des enfants nés dans la région au coursde la période, et réciproquement, 6,9 % desenfants de moins de 10 ans recensés dans larégion n’y sont pas nés.

Dans d’autres régions, au contraire, le nombred’enfants recensés excède très largement lenombre d’enfants nés dans la région. C’est lecas en particulier du Centre, des Pays dela Loire, de l’Aquitaine, de Midi-Pyrénées, deRhône-Alpes, du Languedoc-Roussillon. Lesolde des arrivées d’enfants nés hors de larégion et des départs d’enfants nés dans larégion y est donc nettement excédentaire.

Le solde migratoire des enfants de moins de10 ans est lié à celui des jeunes adultes. Des 22 régions, l’Île-de-France est la seule à secaractériser par un solde très positif pour les25-29 ans (le plus élevé des 22 régions) et unsolde très négatif pour les 35-39 ans (le plusfaible des 22 régions). Les entrées massives dejeunes adultes, n’ayant pour la plupart pasencore d’enfant avant leur arrivée en régionparisienne, ont ainsi pour effet d’accroître lenombre des naissances sur place, alors que lesdéparts nombreux de personnes de plus de30 ans, accompagnées d’enfants, ont pour effetd’accentuer le déficit migratoire de la région.

En dehors de l’Île-de-France, quatre régionsse caractérisent par un déficit migratoirepour les 35-39 ans, mais sans excédent chez

Encadré 2

DES NAISSANCES DOMICILIÉES AUX EFFECTIFS D’ENFANTS RECENSÉS :LE RÔLE DES MIGRATIONS

En tenant compte des décès d’enfants de moins de 10 ans survenus au cours de la période, on peut calculer un solde migratoire global pour ces enfants, et le décomposer en solde interne et externe.

On a en effet : POP990-9 = N - D0-9 + SMIG0-9

soit : SMIG0-9 = POP990-9 - N + D0-9

avec : POP990-9 : population de 0-9 ans, recensée dans la région en 1999

N : naissances domiciliées dans la région entre 1990 et 1999

D0-9 : décès d’enfants de 0-9 ans survenus dans la région entre 1990 et 1999

SMIG0-9 : solde migratoire des 0-9 ans (différence entre les arrivées d’enfants nés hors de la région et les départs d’enfants nés dans la région)

Les sorties vers l’étranger sont estimées par différence. Les résultats présentés montrent que cette estimation estpeu fiable, l’effectif d’émigrants estimé étant négatif dans 11 régions sur 22. La fragilité de l’estimation des sortiesvers l’étranger a été montrée dans un article antérieur (Baccaïni, 1999).

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les 25-29 ans : la Champagne-Ardenne, laHaute-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais etla Lorraine. À l’exception de la Lorraine, ils’agit bien des régions pour lesquelles onavait observé plus haut un déficit d’enfantsde moins de 10 ans recensés, par rapport aunombre de naissances domiciliées dans larégion au cours de la période.

Toutes les régions qui, à l’inverse de l’Île-de-France, connaissent un fort excédent d’enfantsrecensés par rapport au nombre de naissances,et donc un important excédent migratoirepour ces jeunes enfants, présentent des taux demigration nette très négatifs entre 25 et 29 anset au contraire très positifs entre 35 et 39 ans.Dans ces régions (Centre, Pays de la Loire,Bretagne, Poitou-Charentes, etc.), les mouve-ments des jeunes adultes (départ de jeunesavant d’avoir des enfants, et arrivées defamilles avec enfants) réduisent l’excédentnaturel mais accroissent l’excédent migratoire.

L’Île-de-France « importe » ses naissanceset « exporte » ses décès

Une seconde façon d’étudier le lien entrecomportement démographique et migrationsconsiste à simuler, à l’aide du modèleOMPHALE de l’Insee, les naissances et lesdécès intercensitaires des différentes régions,en l’absence totale de migrations (quotientsmigratoires nuls).

On peut alors comparer les naissances, lesdécès et le solde naturel ainsi estimés, auxvaleurs observées dans l’état civil (cf. tableau Hen annexe). Ces différences indiquent bienl’impact des migrations sur le mouvementnaturel.

Dans cinq régions, les migrations ont poureffet d’accroître le nombre des naissances : ils’agit en premier lieu de l’Île-de-France, suiviede Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon,de la Corse et de Provence-Alpes-Côte-d’Azur. En région parisienne, les migrationsont eu pour effet d’accroître de 3,4 % le nom-bre de naissances entre 1990 et 1999.

Dans les régions du Bassin parisien, du quartNord-Est et de l’Ouest, au contraire, du fait desdéparts de jeunes adultes (principalement versla région parisienne), les migrations conduisentà une réduction importante du nombre desnaissances, ces jeunes commençant alors sou-vent leur vie féconde dans leur région d’accueil.

Dans huit régions, en premier lieu l’Île-de-France et l’Alsace, les migrations ont eu poureffet de réduire le nombre des décès, du faitdes départs de personnes âgées. C’est aucontraire dans les régions méditerranéennesque les décès sont le plus fortement accrus dufait des migrations, ces régions étant trèsattractives pour les personnes âgées.

Finalement, les mouvements migratoires n’ontun effet positif sur l’accroissement naturel que dans trois régions : l’Île-de-France (où ilsaccroissent les naissances et réduisent lesdécès), l’Alsace (où ils réduisent les décès),et Midi-Pyrénées (où ils accroissent lesnaissances).

Dans les dix-neuf autres régions, les migra-tions ont un effet négatif sur l’accroissementnaturel, soit en réduisant les naissances surplace, du fait des départs de jeunes aumoment ou avant leur mise en couple (cas parexemple de la Lorraine ou du Nord-Pas-de-Calais), soit en augmentant les décès, du faitde l’arrivée de personnes âgées (cas desrégions méditerranéennes), soit simultané-ment en réduisant les naissances et accrois-sant les décès (cas des régions de l’Ouest oudu Bassin parisien).

15 % des mouvements interrégionaux seulement induisent une redistributionspatiale de la population

Les migrations entre régions ont touché5,5 millions de personnes entre 1990 et 1999.Mais seuls 15 % des mouvements interrégio-naux correspondants (3) ont eu une efficacitéen termes de redistribution spatiale de lapopulation. Pour l’ensemble des régions, l’effi-cacité des échanges interrégionaux se définitcomme le rapport entre la migration nette(somme des migrations nettes de chaquerégion, en valeur absolue) et la migration tota-le (nombre total de personnes ayant changé derégion). Un tel indice peut être calculé suivantcertains critères (âge, région). Au niveau d’unerégion, il représente, parmi les migrantsconcernés par cette région, la part de ceux quiont vraiment contribué à accroître (ou à dimi-nuer) la population régionale. En effet, lesautres n’ont fait que remplacer des partants

3. À chaque migrant sont associés deux mouvements : un mou-vement d’entrée (dans la région de destination) et un mouvementde sortie (de la région de provenance).

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ou céder leur place à des arrivants (cf. tableau Ien annexe et carte 3).

Pour cinq régions, la migration nette repré-sente plus de 20 % de la migration totale :l ’Île-de-France, le Nord-Pas-de-Calais,l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées, et le Languedoc-Roussillon. L’efficacité des migrations inter-régionales est encore relativement élevéeen Champagne-Ardenne, en Lorraine, enBretagne, en Provence-Alpes-Côte-d’Azuret en Corse. Tout se passe donc comme si lesmigrations entre régions avaient pour principaleffet de redistribuer les populations des régionsdu quart Nord-Est et d’Île-de-France, verscelles du Sud et de l’Ouest. Les migrations quitouchent les régions du Nord du Bassin parisiena ins i que ce l les s i tuées sur une largebande Ouest-Est s’étendant des Pays de laLoire à Rhône-Alpes sont nettement moinsefficaces : une part importante des arrivantsvient simplement remplacer des personnesayant quitté la région, et des partants cèdent laplace aux nouveaux arrivants.

D’un point de vue qualitatif, cependant, il est probable que ces échanges entre régions

ont davantage d’effet, les nouveaux arrivantsprésentant bien souvent des caractéristiquesassez différentes de celles des personnesqui quittent la région (âge, profession, niveaude qualification, etc.). On a vu ainsi que leséchanges entre l’Île-de-France et la provincedans son ensemble ont pour effet d’accroîtrele poids des jeunes adultes en région pari-sienne et de le réduire en province.

Il est donc indispensable de compléter cetteanalyse de l’efficacité globale des migrationsen calculant des indices d’efficacité par âge(cf. tableau J en annexe). Il s’agit alors de voirdans quelle mesure les migrations d’une classed’âge donnée contribuent à modifier larépartition spatiale de cette classe d’âge.

Pour l’ensemble des régions (cf. graphique VI),c’est pour les personnes âgées de 60 à 69 ans en1999 que les migrations entre régions sont lesplus efficaces : la moitié des mouvementsmettant en jeu un membre de ces classesd’âge ont un effet direct sur la répartition spa-tiale des personnes de 60 à 69 ans sur le terri-toire national. En d’autres termes, parmi les330 000 personnes âgées de 60-69 ans ayant

Efficacité (en %)

de 1,3 à 7de 7 à 13,8de 13,8 à 20,3de 20,3 à 27,7

Carte 3L’efficacité des migrations entre régions (1990-1999)

Lecture : pour chaque région, l’efficacité est le pourcentage de mouvements la concernant qui ont effectivement contribué à modifier larépartition des personnes sur le territoire (entre les deux recensements) à l’exclusion des mouvements par lesquels un arrivant prendla place d’un partant, ou par lesquels un partant est remplacé par un arrivant. Pour une définition précise de cet indicateur, se reporterau texte.Source : recensements de la population, Insee.

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quitté leur région entre 1990 et 1999, une surdeux n’a pas été remplacée par un migrant dumême âge, et réciproquement, la moitié des330 000 nouveaux arrivants de 60 à 69 ansn’ont pas remplacé de personnes du même âgeayant quitté leur région. La carte de l’efficaci-té des migrations des personnes âgées de 60 à 64 ans oppose les régions du Sud et del’Ouest, auxquelles il faut ajouter la régionparisienne, à celles du quart Nord-Est,auxquelles il faut ajouter Rhône-Alpes(cf. carte 4-A). Dans les premières, ces migra-tions sont extrêmement efficaces. En Île-de-France, en Bretagne, en Poitou-Charentes, enLanguedoc-Roussillon et en Corse, plus de55 % des migrants de 60-64 ans ont un effetdirect sur l’effectif de la classe d’âge dans larégion. Arrivées à l’âge de la retraite, lesindividus quittent massivement la régionparisienne, sans que ces départs soient com-pensés par un flux d’entrées de personnes dumême âge. Ils se dirigent vers les régions del’Ouest et du Sud. Le pouvoir attractif de cesrégions sur les personnes âgées d’autresrégions, se double d’une remarquable capacitéà retenir celles qui y résident. Les départs deces dernières sont donc peu nombreux.

Dans les régions du Nord et de l’Est, de laHaute-Normandie à Rhône-Alpes, les migra-

tions de personnes âgées sont, au contraire,peu efficaces, une part importante des départsétant compensés par des arrivées de per-sonnes du même âge.

Au niveau de l’ensemble des régions, lesmigrations interrégionales sont au contraireparticulièrement peu « efficaces » pour lespersonnes âgées de 30 à 34 ans en 1999. Seuls7 % des mouvements ont contribué à unemodification de la répartition de cette classed’âge entre les régions. Les autres (93 %) necorrespondent qu’à une « rotation », lesmigrants remplaçant ou cédant la place àd’autres migrants du même âge. La carte 4-Bmontre par ailleurs une configuration tout àfait dif-férente de celle observée pour les 60-64 ans. Deux groupes de régions se caractéri-sent par une efficacité relativement importan-te de ces migrations de jeunes adultes. Dans lequart Nord-Est (Nord-Pas-de-Calais, Lorraineet Champagne-Ardenne), les départs relative-ment importants ne sont pas compensés pardes arrivées de migrants de la même classed’âge. Dans le Sud-Est (Corse et Provence-Alpes-Côte-d’Azur surtout), c’est le contraire,une part importante de la migration totale(somme des entrées et de sorties) des 30-34ans se traduisant par un solde positif. Dansl’Ouest et la région parisienne, en revanche,

Graphique VIEfficacité des migrations entre régions, selon l’âge (1990-1999)

Lecture : pour la définition de l’efficacité, on se reportera au texte.Source : recensements de la population, Insee.

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Efficacité (en %)

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Efficacité (en %)

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Lecture : l’efficacité des migrations peut être déterminée par tranche d’âge et par région. On se reportera au texte et à la carte 3.Source : recensements de la population, Insee.

Carte 4L’efficacité des migrations entre régions (1990-1999)

A - Population âgée de 60 à 64 ans en 1999

B - Population âgée 30 à 34 ans en 1999

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les flux de migrants de 30-34 ans n’ont que peud’effet sur l’effectif de cette classe d’âge dansla région considérée. Ils ne font qu’assurer unerotation de ces personnes, une part importantedes nouveaux arrivants venant remplacer desindividus de la même classe d’âge ayant quittéla région.

Très contrastée au sein d’une mêmerégion, la participation des départementsaux échanges interrégionaux…

Afin de mettre en évidence les spécificités desdépartements de chaque région, en termes decapacité à attirer ou refouler des migrantsinterrégionaux, on utilise des indices de migra-tion différentielle. Ces indices comparent l’in-tensité des arrivées (ou des départs) dans ledépartement à cette même intensité calculéeau niveau de l’ensemble de la région (4). Unindice égal à 0 signifie que le département a lamême propension à accueillir (ou voir partir)des migrants interrégionaux que l’ensemblede la région. Il est négatif si cette propensionest moindre, et positif si elle est supérieure (cf. cartes 5-A et 5-B).

Considérons dans un premier temps les arrivéesdans les départements, en provenance d’autresrégions.

Des indices d’immigration différentielle forte-ment positifs s’observent dans les départementsdu Bassin parisien limitrophes à l’Île-de-France :Oise, Eure, Eure-et-Loir, Yonne. Ces départe-ments attirent donc relativement plus demigrants interrégionaux que ne le fait globale-ment leur région (Picardie, Haute-Normandie,Centre, Bourgogne). Ce phénomène est à asso-cier à l’étalement périurbain de la régionparisienne, vers l’ouest en particulier.Ainsi, dansla région Centre, seuls les deux départementstouchant à l’Île-de-France bénéficient d’indicesd’immigration différentielle positifs. Les autresdépartements de cette région attirent nettementmoins de migrants interrégionaux.

L’influence de la région parisienne s’exerceégalement à l’Est, où un ensemble de dépar-tements, de la Marne à la Nièvre, se distin-guent par leur forte propension à accueillirdes migrants interrégionaux par rapport àl’ensemble de leur région.

En région parisienne, Paris et les départe-ments de l’ouest (Hauts-de-Seine et Yvelines),plus attractifs que ne l’est la région dans son

ensemble, s’opposent très nettement aux autresdépartements, qui le sont peu.

En Midi-Pyrénées, on peut noter la forteattractivité exercée par la Haute-Garonne surles migrants interrégionaux (présence deToulouse). En Rhône-Alpes, s’oppose princi-palement le Rhône, où la propension à attirerles migrants interrégionaux est relativementfaible, à la Haute-Savoie, très attractive. EnProvence-Alpes-Côte-d’Azur, un contraste demême nature s’observe entre le Var (attractif)et les Bouches-du-Rhône (peu attractif). Dansl’Ouest, l’attraction exercée par la régionPoitou-Charentes sur les migrants des autresrégions est avant tout exercée par le dépar-tement de Charente-Maritime.

Considérons ensuite les départs des différentsdépartements, à destination d’autres régions.Les principaux contrastes entre départementss’observent dans les régions du Bassin pari-sien, ainsi qu’en Lorraine, en Bretagne et enMidi-Pyrénées. Dans les autres régions, lespropensions des habitants à quitter un dépar-tement pour une autre région sont assez peudifférentes d’un département à l’autre.

La forte propension des départements limi-trophes à la région parisienne, à l’ouest et aunord, à accueillir des migrants interrégionaux,se double d’une forte propension à en émettre.L’examen de leurs caractéristiques montreraitqu’il ne s’agit pas des mêmes types de migrants,les départs vers l’Île-de-France concernant desétudiants ou des jeunes adultes à la recherched’un premier emploi, les mouvements inversesplutôt des familles.

En Champagne-Ardenne, les départs de larégion s’effectuent préférentiellement à partirde la Marne et de la Haute-Marne ; en Lorraine,c’est à partir de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle.

En Midi-Pyrénées, la propension à envoyerdes migrants vers l’extérieur de la région estrelativement forte dans les départements de laHaute-Garonne et des Hautes-Pyrénées ; elleest très faible dans le Tarn. En Rhône-Alpes,les départs vers d’autres régions sont relative-ment importants dans le Rhône. En Bretagne,l’Ille-et-Vilaine, où les émigrants sont relative-

4. L’intensité de la migration vers une zone se définit comme lerapport entre le nombre de migrants vers la zone au cours de la période à la population moyenne de cette zone.

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Lecture : un département ayant une propension à accueillir (resp. à voir partir) des migrants interrégionaux moindre que la région àlaquelle il appartient a un indice d’immigration (resp. d’émigration) différentielle négatif. Si une telle propension est supérieure, l’indiceest positif. Il est égal à zéro si cette propension est la même. On se reportera au texte.Source : recensements de la population, Insee.

Carte 5Spécificité des départements

A - Entrées dans les régions entre 1990 et 1999

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ment nombreux, s’oppose aux Côtes-d’Armor,où ils le sont peu.

… est en général favorisée par la présenced’une grande métropole sur leur territoire

Finalement, deux facteurs principaux semblentjouer pour expliquer l’inégale propension desdépartements d’une région à entretenir deséchanges interrégionaux : la situation géogra-phique du département (enclavé dans la régionou contigu à d’autres régions, en particulierl’Île-de-France), et le dynamisme économique,bien souvent lié à la présence d’une grandemétropole où le brassage des populations estgénéralement plus intense qu’ailleurs. On peuttoutefois noter l’exception marseillaise, ledépartement des Bouches-du-Rhône accueil-lant et émettant relativement peu de migrantsinterrégionaux, par rapport à l’ensemble de larégion Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Dans la plupart des cas, la forte propensiond’un département à accueillir des migrantsinterrégionaux est associée à une forte pro-pension à en émettre. Trois départements deRhône-Alpes font partie des exceptions à

cette règle : la Savoie, la Haute-Savoie et l’Ain.S’ils accueillent de nombreux migrants, ils enémettent relativement peu.

Les métropoles régionalesjouent souvent le rôle de relais…

Certains départements, disposant sur leur territoire d’une grande métropole, semblentjouer un rôle de relais dans le système migra-toire français. Ces départements accueilleraientdes migrants originaires des autres départe-ments de la région, plus ruraux, et c’est de ces départements que partiraient préférentiel-lement les migrants interrégionaux.

L’analyse des flux échangés entre les départe-ments d’une même région montre que, dans laplupart des régions, le département le plusattractif (en termes de taux de migrationnette) vis-à-vis des autres départements estcelui dans lequel se situe la principale ville dela région (cf. carte 6). Cela est particuliè-rement net dans le cas de la Bourgogne, où leséchanges intrarégionaux s’exercent très forte-ment en faveur de la Côte-d’Or, dans le cas dela Bretagne avec l’Ille-et-Vilaine, du Poitou-

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Carte 6Migrations interdépartementales intrarégionales (1990-1999)

Source : recensements de la population, Insee.

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Charentes avec la Vienne, de Midi-Pyrénéesavec la Haute-Garonne, du Limousin avec laHaute-Vienne ou encore de l’Auvergne avecle Puy-de-Dôme. Les flux intrarégionaux sontdonc très majoritairement orientés vers ledépartement chef-lieu, en particulier dans lesrégions les plus rurales.

… sauf dans les régions très urbanisées

Dans les régions très urbanisées, il n’en est pasde même, au contraire. Ainsi, en Île-de-France,dans le Nord-Pas-de-Calais, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur ou en Rhône-Alpes, le départe-ment où se situe la capitale régionale (Paris,Lille, Marseille, Lyon) est le plus déficitaire pourles échanges entre départements de la région :ces départements voient plus de personnes partirvers les autres départements de la région qu’ilsn’accueillent de migrants originaires de cesdépartements. Le processus de périurbanisation,à l’œuvre autour de ces grandes métropoles etdébordant sur les départements voisins, en est leprincipal facteur explicatif.

Parmi les quatorze régions dans lesquelles ledépartement chef-lieu se distingue par sa forteattractivité vis-à-vis de la population régiona-le, le rôle de relais joué par ce département dans lesystème des migrations entre régions apparaît clai-rement dans six cas (cf. tableau 3). En Alsace, enBretagne, en Poitou-Charentes, en Aquitaine, enMidi-Pyrénées et en Languedoc-Roussillon, ledépartement « capitale » est simultanément le plusattractif vis-à-vis de la population de la région etcelui d’où la population a la plus forte propension àmigrer vers d’autres régions.

Ces régions où existe un département relaisdans le système migratoire forment ainsi unebande presque continue, à l’Ouest du pays(l’Alsace, avec deux départements est un casparticulier).

Ce système de migrations par étapes, d’undépartement rural vers le département chef-lieu de la région (probablement le plus sou-vent vers la métropole régionale elle-même),puis de cette métropole vers les autres régions,est donc spécifique à des régions où la métro-

Tableau 3Les départements relais du système migratoire

Département où se situe Département le plus Département le plusRégion la plus grande ville attractif dans la région « émetteur »

vers les autres régions

Île de France Paris (75) Seine-et-Marne (77) Paris (75)

Champagne-Ardenne Marne (51) Marne (51) Haute-Marne (52)

Picardie Somme (80) Somme (80) Oise (60)

Haute-Normandie Seine-Maritime (76) Eure (27) Eure (27)

Centre Indre-et-Loire (37) Indre-et-Loire (37) Eure-et-Loir (28)

Basse-Normandie Calvados (14) Calvados (14) Orne (61)

Bourgogne Côte-d’Or (21) Côte-d’Or (21) Nièvre (58)

Nord-Pas-de-Calais Nord (59) Pas-de-Calais (62) Nord (59)

Lorraine Meurthe-et-Moselle (54) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55)

Alsace Bas-Rhin (67) Bas-Rhin (67) Bas-Rhin (67)

Franche-Comté Doubs (25) Haute-Saône (70) Territoire de Belfort (90)

Pays-de-la-Loire Loire-Atlantique (44) Loire-Atlantique (44) Sarthe (72)

Bretagne Ille-et-Vilaine (35) Ille-et-Vilaine (35) Ille-et-Vilaine (35)

Poitou-Charentes Vienne (86) Vienne (86) Vienne (86)

Aquitaine Gironde (33) Gironde (33) Gironde (33)

Midi-Pyrénées Haute-Garonne (31) Haute-Garonne (31) Haute-Garonne (31)

Limousin Haute-Vienne (87) Haute-Vienne (87) Corrèze (19)

Rhône-Alpes Rhône (69) Ain (01) Rhône (69)

Auvergne Puy-de-Dôme (63) Puy-de-Dôme (63) Allier (03)

Languedoc-Roussillon Héraut (34) Héraut (34) Héraut (34)

Provence-Alpes-Côte-d’Azur Bouches-du-Rhône (13) Alpes-de-Haute-Provence (04) Vaucluse (84)

Corse Corse-du-Sud (2A) Haute-Corse (2B) Corse-du-Sud (2A)

Lecture : dans les six régions en gras, le département où est située la plus grande ville de la région exerce la plus forte attraction sursa proximité immédiate (autres départements de la région), mais il est aussi celui où la propension à migrer vers des destinations pluslointaines (les autres régions) est la plus forte.Source : recensements de la population, Insee.

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pole régionale constitue la pièce maîtresse duréseau urbain.

Dans les régions où existe un réseau urbaindense, avec plusieurs grandes villes, on ne peutpas mettre en évidence un tel processus dansles migrations. Les échanges intrarégionauxsont plus complexes et les départs versd’autres régions ne se font pas toujours demanière préférentielle à partir de la capitalerégionale.

La proximité géographique et la redistribution de la population à partir de l’Île-de-France déterminentla géographie des échanges nets entre régions

Pour pouvoir comparer les soldes migratoiresentre les divers couples de régions, il est néces-saire d’utiliser un indice qui prenne en compteles populations des deux régions considérées.L’indice de migration nette entre deux régionsse calculera en rapportant le flux net (solde deséchanges entre les deux régions) au produit des populations moyennes des deux régions(cf. tableau K en annexe).

Globalement, l’héliotropisme et l’attirance pourla côte atlantique jouant, la plupart des régionssont déficitaires avec les régions situées plus au sud ou à l’ouest et excédentaires avec cellessituées plus au nord.

La région Nord-Pas-de-Calais ne gagne demigrants (en termes de solde) d’aucune région.À l’inverse le Languedoc-Roussillon a l’avan-tage sur toutes les régions. L’Île-de-Francen’est excédentaire qu’avec la Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine.

Les échanges les plus déséquilibrés associentl’Île-de-France au Centre, à la Picardie, et auLanguedoc-Rouss i l lon , l ’Alsace et laFranche-Comté à la Lorraine, le Languedoc-Roussillon à la Corse.

Les échanges entre l’Île-de-France et lesrégions de l’Ouest et du Sud-Ouest sont égale-ment très fortement déficitaires aux dépens dela région parisienne. Les régions ayant exercéle plus fortement leur attractivité sur la popu-lation francilienne sont donc, d’une part, lesrégions limitrophes du Bassin parisien (à l’ex-ception de Champagne-Ardenne et de laHaute-Normandie), ces migrations s’appa-

rentant au phénomène d’étalement urbain, etd’autre part, les régions du Sud et de l’Ouest.Les régions de la moitié Est, de l’Alsace auRhône-Alpes, ont des échanges moins désé-quilibrés avec la région parisienne.

En contrepartie, pour de nombreuses régions,principalement dans le Bassin parisien et leSud-Ouest, c’est avec l’Île-de-France que leséchanges les plus excédentaires sont réalisés.

Deux types d’échanges entre régions organi-sent donc la géographie des migrations nettes :les migrations entre régions voisines dont ledynamisme et la structure économiques sonttrès différents (par exemple, entre l’Alsace et laLorraine), et la redistribution de la populationd’Île-de-France vers sa grande périphérie d’unepart, et vers le Sud et l’Ouest, d’autre part.

La proximité et la complémentarité des régions sont à l’origine des flux interrégionaux les plus forts

Pour caractériser l’intensité des flux entrerégions, en éliminant l’effet des populations dedépart et d’arrivée, on utilise un indice d’in-tensité qui rapporte le flux de migrants d’unerégion vers une autre au produit de la popu-lation de la première en début de période, parla population de la seconde en fin de période.Cet indice est transformé en indice d’intensitérelative : on divise pour cela les indices d’inten-sité par l’indice moyen de toutes les régions.Cet indice moyen est le rapport entre la sommedes migrants entre régions et la somme des produits des populations de la région d’origineet de la région de destination. De cette manière,si tous les indices d’intensité sont égaux, lesindices d’intensité relative seront tous égaux à l’unité, et ce sera la position par rapport àl’unité qui indiquera si le couple de régionsconsidéré échange des migrants avec uneintensité plus forte ou moins forte que lamoyenne des régions.

La contiguïté des régions joue un rôle fonda-mental : tous les flux échangés entre deuxrégions qui disposent d’une frontière communeont des indices supérieur à 1, à l’exception desmigrations de Midi-Pyrénées vers l’Auvergne(cf. tableau L en annexe et carte 7).

L’Île-de-France a des échanges particulièrementintenses avec la Picardie et le Centre (dans lesens Île-de-France vers Province). Avec les

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régions de l’Ouest et du Sud, les indices sontsupérieurs à l’unité, mais les échanges sontmoins intenses qu’avec les deux régions citéesci-dessus. Dans l’autre sens, de la province versl’Île-de-France, les flux les plus intenses (indicesupérieur à 1) ont les régions du Bassin pari-sien comme origine, ainsi que la Bretagne et lesPays-de-la-Loire. Donc, en termes d’intensitédes échanges, c’est très nettement avec lesrégions proches, du Bassin parisien, que l’Île-de-France est la plus liée.

Tous les autres flux dont l’intensité est fortementsupérieure à la moyenne relient des régions voi-sines, et la plupart du temps dans les deux sens :entre Champagne-Ardenne et Lorraine, entreHaute et Basse-Normandie, entre Bourgogne etFranche-Comté, entre Alsace et Lorraine, entreBretagne et Pays de la Loire, entre Poitou-Charentes et Pays-de-la-Loire, entre Poitou-Charentes et Aquitaine, entre Aquitaine et Midi-Pyrénées, entre Aquitaine et Limousin, entreLimousin et Auvergne, entre Midi-Pyrénées et

Languedoc-Roussillon, entre LanguedocRoussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur,entre Corse et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Comme antérieurement, les échanges inter-régionaux des années 90 révèlent avant toutdes phénomènes de complémentarité oud’affinité entre régions voisines (Baccaïni,1993), même si la résultante de ces mouve-ments se traduit par un glissement des popu-lations vers le Sud et l’Ouest du pays.

En d’autres termes, c’est bien plus le déséqui-libre des flux migratoires, en faveur des régionsdu Sud et de l’Ouest, qui explique les change-ments dans la répartition spatiale de la popula-tion, que l’intensité des flux vers ces régions del’Ouest et du Sud : le Sud et l’Ouest attirent plusde migrants qu’ils n’en émettent, mais les flux denouveaux arrivants en provenance des régionséloignées restent peu intenses par rapport à ceuxque l’on observe entre régions voisines. ■■

254

505

380

Lecture : on a représenté les flux ayant des indices d’intensité relative les plus élevés (indice > 250). Cet indice compare l’intensité desflux migrants entre deux régions à l’intensité moyenne des flux interrégionaux et est égal à un lorsque ces intensités sont les mêmes.Pour plus de détail, on se reportera au texte.Source : recensements de la population, Insee.

Carte 7Principaux flux entre régions (1990-1999)

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ANNEXE

Source : recensements de la population, Insee.

Tableau B Évolution des taux annuels moyens de migration nette interne (pour 10 000)

Périodes intercensitaires

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999

Île-de-France - 25,0 - 64,0 - 36,4 - 57,4

Champagne-Ardenne - 34,2 - 38,9 - 39,2 - 33,2

Picardie 1,4 5,8 2,0 - 7,7

Haute-Normandie 0,1 - 1,8 - 8,9 - 14,2

Centre 42,7 41,9 32,5 19,4

Basse-Normandie - 27,0 -- 7,0 - 6,3 - 3,9

Bourgogne 10,4 7,6 - 1,4 3,3

Nord-Pas-de-calais - 47,9 - 44,6 - 51,6 - 32,0

Lorraine - 50,7 - 52,3 - 56,2 - 27,4

Alsace 20,8 2,0 - 2,5 10,5

Franche-Comté 31,9 - 19,8 - 23,7 - 12,6

Pays de la Loire 7,3 17,4 0,1 19,6

Bretagne 13,1 30,5 7,7 27,7

Poitou-Charentes 11,2 13,0 6,9 28,0

Aquitaine 14,5 41,6 39,3 43,2

Midi-Pyrénées 9,5 32,2 40,7 47,2

Limousin 2,1 35,8 14,1 20,7

Rhône-Alpes 22,0 15,2 23,0 12,8

Auvergne - 15,9 4,9 - 3,8 7,4

Languedoc-Roussillon 23,4 90,1 82,0 74,0

Provence-Alpes-Côte d'Azur 86,4 73,4 51,8 36,7

Corse 22,0 81,7 47,7 38,2

Source : recensements de la population, Insee.

Tableau ASoldes migratoires des régions (1990-1999)

Entrants Sortants Solde Taux annuel(pour 10 000)

Île-de-France 871 285 1 438 546 - 567 261 - 57,4

Champagne-Ardenne 115 955 156 998 - 41 043 - 33,2

Picardie 205 866 218 875 - 13 009 - 7,7

Haute-Normandie 155 372 178 465 - 23 093 - 14,2

Centre 323 348 280 932 42 416 19,4

Basse-Normandie 138 713 143 748 - 5 035 - 3,9

Bourgogne 183 144 178 318 4 826 3,3

Nord-Pas-de-calais 159 950 277 846 - 117 896 - 32,0

Lorraine 139 605 197 273 - 57 668 - 27,4

Alsace 122 477 106 394 16 083 10,5

Franche-Comté 90 630 103 411 - 12 781 - 12,6

Pays de la Loire 325 761 268 896 56 865 19,6

Bretagne 296 839 224 674 72 165 27,7

Poitou-Charentes 197 452 156 377 41 075 28,0

Aquitaine 329 114 218 214 110 900 43,2

Midi-Pyrénées 302 099 196 241 105 858 47,2

Limousin 85 115 71 922 13 193 20,7

Rhône-Alpes 455 383 390 699 64 684 12,8

Auvergne 127 311 118 550 8 761 7,4

Languedoc-Roussillon 338 109 191 254 146 855 74,0

Provence-Alpes-Côte d'azur 492 914 347 506 145 408 36,7

Corse 31 586 22 889 8 697 38,2

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Source : recensements de la population, Insee.

Tableau CÉvolution des taux annuels d'entrée et de sortie des régions (pour 10 000)

Taux d'entrées Taux de sorties

1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1968-1975 1975-1982 1982-1990 1990-1999

Île-de-France 182,7 147,0 152,7 130,3 207,7 211,0 189,1 187,7

Champagne-Ardenne 167,9 139,9 135,9 135,8 202,1 178,8 175,1 169,0

Picardie 205,2 190,3 186,3 172,2 203,8 184,6 184,3 179,9

Haute-Normandie 166,4 154,4 146,0 135,9 166,3 156,2 154,9 150,1

Centre 248,4 227,3 217,1 206,0 205,7 185,4 184,6 186,7

Basse-Normandie 168,5 160,9 153,1 151,2 195,5 167,9 159,4 155,1

Bourgogne 206,7 184,7 177,3 176,7 196,3 177,1 178,7 173,4

Nord-Pas-de-Calais 61,2 57,3 57,4 64,5 109,1 101,9 109,0 96,5

Lorraine 108,4 92,9 88,6 96,4 159,2 145,2 144,8 123,8

Alsace 122,4 102,0 99,1 111,7 101,7 99,9 101,6 101,2

Franche-Comté 150,4 128,5 121,9 127,2 182,3 148,3 145,6 139,8

Pays de la Loire 149,4 148,7 136,1 156,2 142,0 131,3 136,0 136,6

Bretagne 146,2 152,6 136,6 157,9 133,0 122,1 128,9 130,2

Poitou-Charentes 175,0 176,8 168,7 186,6 186,2 163,8 161,8 158,7

Aquitaine 174,1 178,2 172,4 176,1 159,6 136,6 133,1 132,9

Midi-Pyrénées 166,4 169,8 175,1 184,9 157,4 137,7 134,4 137,7

Limousin 181,3 193,8 175,5 185,8 178,5 158,0 161,4 165,1

Rhône-Alpes 143,8 129,6 135,0 126,1 121,8 114,4 112,0 113,2

Auvergne 149,6 149,2 141,6 150,7 165,5 144,4 145,4 143,3

Languedoc-Roussillon 217,8 250,2 242,6 232,5 194,4 160,2 160,6 158,5

Provence-Alpes-Côte d’Azur 248,1 218,8 196,9 171,7 161,7 145,3 145,1 135,0

Corse 234,1 251,4 222,2 191,6 213,2 169,7 174,5 153,4

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Tableau DTaux annuels moyens de migration nette interne selon l'âge en 1999 (1990-1999)

En 0/000

0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75 et plus Ensemble

Île-de-France - 79,6 - 130,8 - 97,2 - 53,8 66,5 181,0 - 12,1 - 117,5 - 89,9 - 60,1 - 53,4 - 90,0 - 176,9 - 179,6 -96,6 - 47,7 - 57,4

Champagne-Ardenne - 44,7 - 29,8 - 26,5 - 30,0 - 72,7 - 92,0 -58,6 - 34,7 - 25,6 - 22,8 - 20,8 - 17,4 - 7,7 - 7,5 - 7,2 - 4,0 - 33,2

Picardie 27,9 39,8 8,0 - 18,6 - 119,3 - 76,9 13,5 27,0 7,1 - 5,1 - 7,2 - 5,4 - 2,6 1,5 - 3,9 2,7 - 7,7

Haute-Normandie 0,8 3,6 - 14,1 - 21,2 - 69,6 - 54,5 - 3,1 - 9,3 - 12,3 - 12,3 - 8,4 - 5,7 - 8,2 0,1 - 1,0 6,4 - 14,2

Centre 63,4 64,6 30,1 2,6 - 83,1 - 58,0 33,6 48,4 26,8 14,2 16,0 31,9 64,6 61,7 25,4 9,4 19,4

Basse-Normandie - 6,0 14,6 8,4 - 7,1 - 96,0 - 119,8 - 24,6 12,8 7,0 4,4 9,1 36,5 64,4 54,0 24,8 11,5 - 3,9

Bourgogne 1,2 28,1 18,0 - 2,2 - 85,0 - 107,6 - 18,6 19,4 19,0 9,6 15,1 35,4 69,4 53,7 22,2 9,0 3,3

Nord-Pas-de-Calais - 52,8 - 28,9 - 22,2 - 16,8 - 22,7 - 97,2 - 67,1 - 29,1 - 22,8 - 19,3 - 19,0 - 23,4 - 24,1 - 19,6 - 11,6 - 12,6 - 32,0

Lorraine - 41,8 - 22,2 - 21,5 - 21,7 - 25,7 - 76,0 - 57,9 - 28,0 - 23,5 - 20,4 - 20,8 - 21,8 - 17,0 - 12,6 - 7,6 - 4,2 - 27,4

Alsace 30,0 6,5 - 3,8 6,2 64,9 65,4 18,0 2,4 - 0,2 0,3 - 5,5 - 9,8 - 14,8 - 7,8 - 2,4 1,5 10,5

Franche-Comté - 2,2 5,5 3,4 - 8,7 - 74,0 - 86,8 - 18,8 7,0 2,7 - 1,3 - 6,2 1,0 4,8 2,5 - 3,0 - 7,7 - 12,6

Pays de la Loire 38,0 60,7 39,0 19,5 - 35,6 - 101,0 11,9 54,4 34,2 25,8 20,1 36,3 59,6 53,2 28,8 16,0 19,6

Bretagne 39,9 60,6 41,8 27,9 - 10,5 - 89,4 - 8,9 58,4 41,8 27,9 30,6 58,6 95,8 79,0 34,6 12,8 27,7

Poitou-Charentes 35,3 76,1 59,7 30,6 - 46,1 - 109,2 8,9 62,8 48,2 30,5 34,8 62,6 91,7 69,2 30,8 10,4 28,0

Aquitaine 58,0 86,3 70,5 46,7 21,6 - 17,7 22,0 74,9 59,8 43,7 36,8 50,2 67,3 56,2 28,8 16,6 43,2

Midi-Pyrénées 53,3 81,6 72,7 61,7 88,1 18,9 26,4 75,6 63,0 43,1 36,5 38,3 47,4 38,1 18,8 13,8 47,2

Limousin 18,3 60,1 43,9 27,6 - 10,8 - 81,9 - 13,6 43,0 37,6 21,4 17,3 40,9 76,5 59,9 21,9 6,5 20,7

Rhône-Alpes 32,5 24,3 15,3 12,3 25,3 19,4 22,5 24,7 15,1 8,0 1,7 - 5,2 - 10,0 - 6,3 0,3 7,2 12,8

Auvergne 8,0 43,1 34,8 14,4 - 41,5 - 107,9 - 27,2 34,6 24,8 15,0 14,3 30,3 43,5 35,9 17,8 7,3 7,4

Languedoc-Roussillon 78,8 102,8 97,0 77,7 72,2 27,2 47,8 97,8 87,1 72,0 71,1 99,1 135,5 103,4 48,2 19,7 74,0

Provence-Alpes-Côte d’Azur 52,4 47,2 36,4 26,9 29,0 46,5 54,5 50,9 37,0 29,4 29,1 30,9 49,4 48,6 26,9 9,9 36,7

Corse 65,2 46,5 22,3 - 22,5 - 126,1 50,7 104,6 68,4 25,5 16,7 33,3 72,4 110,7 91,9 43,1 18,3 38,2

Source : recensements de la population, Insee.

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Tableau EFlux migratoires selon l’âge en 1999 (1990-1999)

A - Entrées dans les régions

0 - 4 5 - 9 10 - 14 15 - 19 20 - 24 25 - 29 30 - 34 35 - 39 40 - 44 45 - 49 50 - 54 55 - 59 60 - 64 65 - 69 70 - 74 75 et plus Ensemble

Île-de-France 188,8 108,0 81,8 80,8 233,8 412,6 264,2 125,2 86,8 68,0 57,8 44,8 42,9 42,9 41,8 55,5 130,3

Champagne-Ardenne 238,1 183,0 129,3 105,4 205,1 260,8 237,3 170,6 120,3 85,2 73,9 68,9 72,4 62,3 41,6 45,2 135,8

Picardie 307,3 253,8 171,2 127,8 161,9 264,9 304,2 238,9 165,6 119,9 102,3 100,4 106,2 92,2 62,4 69,5 172,2

Haute-Normandie 232,1 184,2 123,8 98,3 148,3 231,6 239,3 173,2 123,6 96,9 86,6 81,0 85,7 81,1 57,8 61,8 135,9

Centre 370,0 297,8 214,2 158,8 217,6 328,3 352,2 280,0 197,8 144,9 126,0 134,6 173,4 158,0 93,2 76,5 206,0

Basse-Normandie 249,2 198,7 141,2 110,8 158,5 230,9 255,1 194,1 136,0 108,7 100,6 122,5 149,3 125,5 76,0 65,5 151,2

Bourgogne 304,0 248,8 181,5 140,2 208,7 285,4 297,0 233,8 167,7 125,8 115,9 127,4 161,7 133,4 79,3 67,2 176,7

Nord-Pas-de-Calais 103,4 82,2 58,0 50,7 100,5 109,5 112,6 84,5 58,2 44,1 37,4 33,7 28,5 23,1 19,5 20,8 64,5

Lorraine 178,5 136,1 95,1 76,0 156,2 186,5 175,7 126,0 84,8 60,9 49,8 40,6 36,0 29,5 21,6 30,5 96,4

Alsace 204,3 137,5 95,6 89,1 215,6 259,5 202,2 132,2 90,4 66,0 55,0 36,6 26,8 24,5 20,4 27,5 111,7

Franche-Comté 236,0 175,8 125,0 95,1 170,5 230,6 242,5 177,6 118,0 83,9 66,7 64,5 65,8 54,0 36,4 37,0 127,2

Pays de la Loire 269,9 216,5 149,1 112,9 190,5 236,8 275,6 209,6 141,1 108,0 91,0 104,0 128,3 110,9 71,8 58,9 156,2

Bretagne 275,6 218,0 151,8 115,5 199,6 246,5 264,6 213,6 142,8 101,9 93,2 118,8 154,7 130,2 70,9 51,8 157,9

Poitou-Charentes 324,4 275,7 206,1 156,6 231,7 288,2 315,6 251,6 180,9 132,6 122,2 142,5 171,8 135,4 80,6 61,2 186,6

Aquitaine 299,2 259,8 201,2 158,5 227,0 274,9 282,4 245,3 180,9 134,0 113,5 118,7 133,6 112,9 72,3 60,9 176,1

Midi-Pyrénées 313,8 265,2 211,1 178,2 299,8 320,4 305,5 252,0 187,3 136,1 113,0 107,4 113,6 93,3 59,9 54,9 184,9

Limousin 353,7 294,4 217,8 175,6 301,9 315,8 326,2 252,7 178,7 130,1 111,6 125,5 160,2 124,8 65,4 55,0 185,8

Rhône-Alpes 217,6 164,1 119,1 97,8 179,7 242,0 229,3 171,6 119,8 87,5 68,4 54,4 53,4 49,4 39,1 44,3 126,1

Auvergne 282,9 230,8 168,2 129,2 208,7 247,8 264,5 204,9 140,0 105,6 91,1 96,5 109,5 90,7 57,8 52,7 150,7

Languedoc-Roussillon 352,2 303,1 250,7 210,1 309,0 358,2 350,4 301,1 232,5 187,2 169,7 190,0 228,8 181,1 108,9 78,6 232,5

Provence-Alpes-Côte d’Azur 272,5 220,4 173,6 144,2 212,0 298,0 288,3 228,8 172,4 133,9 117,4 107,5 130,5 124,8 88,1 70,5 171,7

Corse 304,6 245,3 201,6 149,9 184,7 296,3 318,7 255,4 190,0 144,6 144,1 160,3 198,9 168,8 99,9 72,0 191,6

Source : recensements de la population, Insee.

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B - Sorties des régions

0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75 et plus Ensemble

Île-de-France 268,4 238,8 179,0 134,6 167,3 231,6 276,3 242,6 176,7 128,1 111,2 134,8 219,7 222,4 138,3 103,2 187,7

Champagne-Ardenne 282,8 212,8 155,8 135,4 277,8 352,8 295,9 205,3 145,9 108,0 94,7 86,3 80,1 69,8 48,7 49,2 169,0

Picardie 279,4 214,0 163,2 146,4 281,2 341,9 290,7 212,0 158,5 125,0 109,4 105,8 108,8 90,7 66,3 66,8 179,9

Haute-Normandie 231,3 180,6 137,9 119,5 217,8 286,1 242,4 182,5 135,9 109,2 95,0 86,6 93,9 81,0 58,8 55,4 150,1

Centre 306,6 233,2 184,2 156,2 300,7 386,3 318,6 231,5 171,0 130,7 110,0 102,7 108,8 96,3 67,8 67,1 186,7

Basse-Normandie 255,2 184,1 132,8 117,9 254,5 350,7 279,7 181,3 129,0 104,4 91,6 86,1 84,9 71,5 51,2 54,0 155,1

Bourgogne 302,8 220,7 163,5 142,4 293,7 392,9 315,7 214,4 148,8 116,2 100,8 92,0 92,3 79,6 57,1 58,2 173,4

Nord-Pas-de-Calais 156,2 111,1 80,3 67,5 123,2 206,6 179,7 113,7 81,1 63,4 56,5 57,2 52,6 42,7 31,2 33,4 96,5

Lorraine 220,3 158,3 116,6 97,7 181,9 262,5 233,6 154,0 108,2 81,3 70,6 62,4 53,0 42,1 29,2 34,8 123,8

Alsace 174,3 131,0 99,4 82,8 150,7 194,1 184,1 129,8 90,6 65,8 60,5 46,4 41,7 32,3 22,8 26,0 101,2

Franche-Comté 238,2 170,3 121,6 103,8 244,5 317,4 261,3 170,6 115,3 85,2 72,9 63,5 61,0 51,5 39,4 44,6 139,8

Pays de la Loire 231,9 155,8 110,1 93,4 226,1 337,8 263,7 155,2 106,8 82,3 70,9 67,7 68,7 57,6 43,0 42,9 136,6

Bretagne 235,8 157,5 110,0 87,5 210,2 335,9 273,5 155,2 100,9 73,9 62,7 60,2 58,9 51,2 36,3 39,0 130,2

Poitou-Charentes 289,1 199,6 146,4 126,0 277,8 397,5 306,7 188,8 132,6 102,1 87,4 79,9 80,1 66,2 49,8 50,8 158,7

Aquitaine 241,3 173,5 130,6 111,8 205,4 292,6 260,3 170,3 121,1 90,4 76,7 68,5 66,3 56,8 43,5 44,3 132,9

Midi-Pyrénées 260,4 183,6 138,4 116,5 211,7 301,5 279,0 176,4 124,4 93,1 76,5 69,1 66,2 55,2 41,1 41,2 137,7

Limousin 335,4 234,3 173,9 148,0 312,8 397,7 339,9 209,7 141,1 108,8 94,2 84,5 83,7 64,9 43,5 48,6 165,1

Rhône-Alpes 185,1 139,9 103,8 85,5 154,4 222,5 206,7 146,9 104,7 79,5 66,7 59,6 63,4 55,7 38,7 37,1 113,2

Auvergne 274,9 187,7 133,4 114,8 250,1 355,8 291,7 170,3 115,2 90,6 76,9 66,2 66,0 54,8 40,1 45,4 143,3

Languedoc-Roussillon 273,4 200,2 153,7 132,3 236,8 331,0 302,6 203,3 145,4 115,2 98,6 90,8 93,3 77,7 60,7 58,9 158,5

Provence-Alpes-Côte d’Azur 220,1 173,2 137,1 117,3 182,9 251,4 233,8 177,9 135,4 104,5 88,3 76,5 81,1 76,2 61,2 60,6 135,0

Corse 239,4 198,8 179,3 172,4 310,8 245,7 214,1 187,0 164,5 127,9 110,8 87,9 88,2 76,9 56,8 53,7 153,4

Source : recensements de la population, Insee.

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Tableau FCoefficients de migration différentielle selon l'âge en 1999 (1990-1999)

En 0/000

0 - 4 5 - 9 10 - 14 15 - 19 20 - 24 25 - 29 30 - 34 35 - 39 40 - 44 45 - 49 50 - 54 55 - 59 60 - 64 65 - 69 70 - 74 75 et plus

Île-de-France 1,02 0,56 0,57 0,82 2,70 4,04 1,55 0,67 0,63 0,70 0,68 0,36 0,15 0,14 0,31 0,71

Champagne-Ardenne 1,07 1,10 1,05 0,96 0,89 0,89 1,00 1,05 1,04 0,98 0,96 0,99 1,18 1,16 1,09 1,20

Picardie 1,22 1,36 1,14 0,88 0,50 0,75 1,13 1,26 1,13 1,00 0,97 0,99 1,03 1,09 0,98 1,13

Haute-Normandie 1,15 1,18 0,99 0,88 0,68 0,86 1,13 1,07 1,01 0,97 1,01 1,04 1,01 1,15 1,12 1,34

Centre 1,14 1,24 1,08 0,89 0,56 0,69 1,00 1,14 1,07 1,01 1,05 1,29 1,76 1,84 1,39 1,05

Basse-Normandie 1,00 1,16 1,13 0,95 0,54 0,58 0,91 1,14 1,12 1,10 1,19 1,75 2,48 2,47 1,87 1,37

Bourgogne 0,98 1,16 1,13 0,95 0,61 0,63 0,89 1,10 1,16 1,09 1,19 1,57 2,31 2,14 1,58 1,20

Nord-Pas-de-Calais 0,99 1,15 1,11 1,17 1,31 0,73 0,92 1,15 1,10 1,05 0,99 0,84 0,75 0,75 0,92 0,91

Lorraine 1,06 1,14 1,07 1,00 1,14 0,88 0,95 1,07 1,01 0,95 0,87 0,78 0,83 0,87 0,93 1,18

Alsace 1,09 0,93 0,82 0,96 1,48 1,33 0,99 0,89 0,87 0,87 0,76 0,63 0,48 0,59 0,74 0,94

Franche-Comté 1,13 1,19 1,19 1,01 0,70 0,73 1,03 1,21 1,18 1,12 1,01 1,17 1,27 1,22 1,02 0,88

Pays de la Loire 1,03 1,34 1,29 1,09 0,65 0,51 0,88 1,28 1,24 1,23 1,19 1,57 2,20 2,32 1,81 1,32

Bretagne 0,95 1,22 1,22 1,13 0,70 0,49 0,72 1,21 1,26 1,21 1,37 2,24 4,20 3,88 2,19 1,15

Poitou-Charentes 0,93 1,27 1,31 1,09 0,62 0,51 0,82 1,21 1,25 1,16 1,30 1,94 2,76 2,51 1,64 1,04

Aquitaine 0,91 1,21 1,27 1,11 0,76 0,61 0,74 1,14 1,21 1,19 1,19 1,55 2,04 1,99 1,44 1,06

Midi-Pyrénées 0,85 1,12 1,22 1,23 1,09 0,71 0,74 1,10 1,20 1,14 1,16 1,26 1,49 1,45 1,14 0,99

Limousin 0,91 1,18 1,17 1,08 0,80 0,61 0,80 1,11 1,19 1,09 1,08 1,52 2,36 2,38 1,55 1,01

Rhône-Alpes 1,08 1,08 1,04 1,04 1,07 0,97 0,99 1,07 1,04 0,98 0,89 0,76 0,68 0,73 0,87 1,11

Auvergne 0,97 1,26 1,30 1,10 0,72 0,57 0,81 1,22 1,23 1,16 1,19 1,63 2,01 2,01 1,60 1,15

Languedoc-Roussillon 0,82 1,05 1,19 1,14 0,83 0,63 0,70 1,02 1,15 1,18 1,30 1,87 2,64 2,35 1,40 0,86

Provence-Alpes-Côte d’Azur 0,96 1,00 0,99 0,95 0,87 0,90 0,95 1,02 1,00 1,01 1,07 1,16 1,45 1,49 1,21 0,88

Corse 1,03 0,98 0,86 0,60 0,36 0,95 1,31 1,15 0,89 0,86 1,06 1,85 2,80 2,65 1,73 1,11

Lecture : Le coefficient de migration différentielle permet de saisir les effets qualitatifs des migrations indépendamment de l'attractivité globale de la région.Pour une classe d'âge x, il s’agit du rapport du nombre d'entrants de la classe d'âge au nombre de sortants de la classe d'âge, divisé par le rapport du nombre d'entrants total au nombre de sortants total. Il est exprimé enpour 10 000.On dira que la région est sélective en faveur de la classe d'âge lorsque que le coefficient est supérieur à l'unité, et qu'elle exerce au contraire un effet de rejet sur la classe d'âge lorsque ce coefficient est inférieur à l'unité.Source : recensements de la population, Insee.

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Tableau GNaissances intercensitaires et effectifs d'enfants de moins de 10 ans, entre 1990 et 1999

Enfants âgés de 0-9 ans en 1999

Naissances Recensés en Nés dans une autre Nés à l'étranger Nés en région Décédés Nés en région Solde domiciliées région en 1999 région ou Dom Tom et résidant en région et résidant dans entre 0 et partis migratoire

et résidant en 1999 une autre région et 9 ans vers étranger globalen région en 1999 ou Dom Tom en 1999 (estimation)

Île-de-France 1 480 879 1 350 196 93 508 40 446 179 082 9 988 75 567 - 120 695

Champagne-Ardenne 153 425 152 155 16 838 1 760 22 344 1 072 - 3 548 - 198

Picardie 222 395 226 531 40 479 1 894 26 832 1 719 9 686 5 855

Haute-Normandie 214 030 213 359 26 044 1 929 20 803 1 530 6 311 859

Centre 255 992 266 224 48 557 3 019 32 253 1 664 7 427 11 896

Basse-Normandie 157 210 160 511 17 221 1 336 23 436 949 - 9 129 4 250

Bourgogne 163 100 167 310 25 893 1 963 25 500 1 128 - 2 982 5 338

Nord-Pas-de-Calais 505 565 500 583 20 752 5 769 30 875 3 725 - 3 097 - 1 257

Lorraine 256 107 257 913 20 006 5 816 24 920 1 736 - 2 640 3 542

Alsace 199 646 202 473 14 180 6 129 15 962 1 235 285 4 062

Franche-Comté 124 382 126 828 12 476 2 249 13 072 863 - 1 656 3 309

Pays de la Loire 351 376 368 897 43 322 4 103 32 268 2 187 - 4 551 19 708

Bretagne 300 697 315 374 31 868 3 573 27 679 1 885 - 8 800 16 562

Poitou-Charentes 153 490 162 882 27 076 1 868 18 233 1 076 243 10 468

Aquitaine 273 764 290 030 38 048 4 798 28 645 1 947 - 4 012 18 213

Midi-Pyrénées 241 699 255 713 38 084 5 096 25 302 1 509 2 355 15 523

Limousin 57 672 60 770 10 972 776 12 959 390 - 4 699 3 488

Rhône-Alpes 649 362 666 610 57 472 17 357 52 683 3 782 1 116 21 030

Auvergne 118 206 124 190 20 740 1 446 18 066 863 - 2 727 6 847

Languedoc-Roussillon 225 540 238 197 41 606 5 284 24 224 1 554 8 455 14 211

Provence-Alpes-Côte d’Azur 476 515 483 511 54 860 14 137 48 366 2 914 10 721 9 910

Corse 25 411 25 962 3 417 841 2 434 164 1 109 715

Sources : recensements de la population et statistiques d’état civil, Insee.

Région

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Tableau HComparaison entre le mouvement naturel observé et une estimation en l'absence de migration (1990-1999)

Naissances 1990-1999 Décès 1990-1999 Solde naturel 1990-1999

État Civil Omphale Différence Effet des État Civil Omphale Différence Effet des État Civil Omphale Différence Effet desmigrations( %) migrations ( %) migrations ( %)

Île-de-France 1 480 879 1 431 925 48 954 3,4 695 165 723 629 - 28 464 - 3,9 785 714 708 296 77 418 10,9

Champagne-Ardenne 153 425 167 780 - 14 355 - 8,6 112 809 112 697 112 0,1 40 616 55 083 - 14 467 - 26,3

Picardie 222 395 236 465 - 14 070 - 6,0 148 997 147 216 1 781 1,2 73 398 89 249 - 15 851 - 17,8

Haute-Normandie 214 030 225 782 - 11 752 - 5,2 138 459 137 139 1 320 1,0 75 571 88 643 - 13 072 - 14,7

Centre 255 992 266 052 - 10 060 - 3,8 213 204 210 774 2 430 1,2 42 788 55 278 - 12 490 - 22,6

Basse-Normandie 157 210 168 269 - 11 059 - 6,6 118 145 118 482 - 337 - 0,3 39 065 49 787 - 10 722 - 21,5

Bourgogne 163 100 175 687 - 12 587 - 7,2 157 564 155 583 1 981 1,3 5 536 20 104 - 14 568 - 72,5

Nord-Pas-de-Calais 505 565 559 320 - 53 755 - 9,6 328 720 329 102 - 382 - 0,1 176 845 230 218 - 53 373 - 23,2

Lorraine 256 107 277 838 - 21 731 - 7,8 186 738 187 726 - 988 - 0,5 69 369 90 112 - 20 743 - 23,0

Alsace 199 646 200 101 - 455 - 0,2 129 300 132 391 - 3 091 - 2,3 70 346 67 710 2 636 3,9

Franche-Comté 124 382 127 860 - 3 478 - 2,7 88 202 88 835 - 633 - 0,7 36 180 39 025 - 2 845 - 7,3

Pays de la Loire 351 376 363 763 - 12 387 - 3,4 247 344 245 426 1 918 0,8 104 032 118 337 - 14 305 - 12,1

Bretagne 300 697 317 791 - 17 094 - 5,4 263 447 261 679 1 768 0,7 37 250 56 112 - 18 862 - 33,6

Poitou-Charentes 153 490 160 575 - 7 085 - 4,4 152 566 150 629 1 937 1,3 924 9 946 - 9 022 - 90,7

Aquitaine 273 764 280 386 - 6 622 - 2,4 270 741 267 378 3 363 1,3 3 023 13 008 - 9 985 - 76,8

Midi-Pyrénées 241 699 237 437 4 262 1,8 231 510 230 534 976 0,4 10 189 6 903 3 286 47,6

Limousin 57 672 59 433 - 1 761 - 3,0 83 869 85 098 - 1 229 - 1,4 - 26 197 - 25 665 - 532 - 2,1

Rhône-Alpes 649 362 653 276 - 3 914 - 0,6 407 552 410 966 - 3 414 - 0,8 241 810 242 310 - 500 - 0,2

Auvergne 118 206 124 887 - 6 681 - 5,3 133 364 133 040 324 0,2 - 15 158 - 8 153 - 7 005 - 85,9

Languedoc-Roussillon 225 540 224 735 805 0,4 208 092 204 873 3 219 1,6 17 448 19 862 - 2 414 - 12,2

Provence-Alpes-Côte d’Azur 476 515 476 205 310 0,1 402 876 396 383 6 493 1,6 73 639 79 822 - 6 183 - 7,7

Corse 25 411 25 276 135 0,5 24 618 24 344 274 1,1 793 932 - 139 - 14,9

Lecture : L’estimation en l’absence de migrations est obtenue à l’aide du modèle Omphale. Pour la définition de ce modèle, on se reportera au texte. Le nombre de naissances constaté en Île-de-France entre 1990 et 1999 estsupérieur de 3,4 % à ce qu'il aurait été en l'absence de migrations.Sources : recensements de la population et statistiques d’état civil, Insee.

Région

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ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 344, 2001 - 476

Tableau IEfficacité des migrations interrégionales (1990-1999)

Migration nette Migration Indicevaleur absolue totale (1) d'efficacité ( %)

Île-de-France 567 261 2 309 831 24,6

Champagne-Ardenne 41 043 272 953 15,0

Picardie 13 009 424 741 3,1

Haute-Normandie 23 093 333 837 6,9

Centre 42 416 604 280 7,0

Basse-Normandie 5 035 282 461 1,8

Bourgogne 4 826 361 462 1,3

Nord-Pas-de-Calais 117 896 437 796 26,9

Lorraine 57 668 336 878 17,1

Alsace 16 083 228 871 7,0

Franche-Comté 12 781 194 041 6,6

Pays de la Loire 56 865 594 657 9,6

Bretagne 72 165 521 513 13,8

Poitou-Charentes 41 075 353 829 11,6

Aquitaine 110 900 547 328 20,3

Midi-Pyrénées 105 858 498 340 21,2

Limousin 13 193 157 037 8,4

Rhône-Alpes 64 684 846 082 7,6

Auvergne 8 761 245 861 3,6

Languedoc-Roussillon 146 855 529 363 27,7

Provence-Alpes-Côte d’Azur 145 408 840 420 17,3

Corse 8 697 54 475 16,0

Ensemble 1 675 572 10 976 056 15,3

1. Les migrants étant comptés deux fois (en tant que sortant d'une région et en tant qu'arrivant dans une autre), la sommedes migrations totales des régions doit être divisée par deux pour obtenir le nombre total de migrants interrégionaux (5 488 028).

Lecture : pour la définition de l’indice d’efficacité, on se reportera au texte.Source : recensements de la population, Insee.

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Tableau JEfficacité des migrations interrégionales selon l’âge en 1999 (1990-1999)

En %

0 - 4 5 - 9 10 - 14 15 - 19 20 - 24 25 - 29 30 - 34 35 - 39 40 - 44 45 - 49 50 - 54 55 - 59 60 - 64 65 - 69 70 - 74 75 - 79 80 - 84 85 - 89 90 - 94 95 - 99Région

11 - Île-de-France 23,7 49,5 48,9 33,6 24,2 42,0 3,1 42,3 45,0 40,7 41,9 64,2 83,7 84,1 68,3 47,8 33,7 32,7 37,5 39,2

21 - Champagne-Ardenne 11,9 10,5 12,8 17,1 20,6 20,5 15,2 12,8 13,3 16,2 17,0 15,4 7,0 7,9 11,0 7,4 9,8 4,9 1,4 11,5

22 - Picardie 6,8 12,2 3,4 9,4 36,0 17,4 3,2 8,5 3,1 2,9 4,7 3,7 1,7 1,2 4,2 3,9 1,2 7,7 16,3 18,6

23 - Haute-Normandie 0,2 1,4 7,5 13,5 25,8 14,5 0,9 3,7 6,6 8,3 6,4 4,7 6,4 0,1 1,2 0,9 3,6 13,9 26,2 28,6

24 - Centre 13,5 17,6 10,8 1,2 21,9 11,3 7,1 13,6 10,4 7,3 9,7 19,5 33,8 35,9 23,0 8,8 8,0 6,1 16,0 19,0

25 - Basse-Normandie 1,7 5,4 4,3 4,4 31,3 27,9 6,4 4,8 3,8 2,9 6,7 25,5 41,0 40,9 28,6 16,0 11,6 8,7 14,6 30,0

26 - Bourgogne 0,3 8,5 7,5 1,1 23,1 21,7 4,3 6,2 8,5 5,6 9,9 23,5 40,8 37,5 23,7 9,3 6,5 9,6 16,5 18,3

31 - Nord-Pas-de-Calais 27,6 20,5 22,0 19,5 14,0 40,8 30,9 20,1 22,4 24,5 27,5 34,6 39,5 39,6 30,9 25,8 29,1 34,3 42,7 48,4

41 - Lorraine 14,5 10,5 14,0 17,2 10,5 23,1 19,4 13,8 16,7 19,7 23,5 28,6 26,0 23,9 20,5 14,8 5,5 6,7 0,6 8,5

42 - Alsace 11,3 3,4 2,7 5,1 25,9 20,9 6,6 1,3 0,2 0,3 6,7 16,3 29,3 18,7 7,9 7,0 6,3 4,4 7,4 6,6

43 - Franche-Comté 0,6 2,2 1,9 6,1 24,3 21,7 5,2 2,9 1,6 1,1 6,2 1,1 5,4 3,3 5,5 8,2 13,3 15,2 21,9 13,5

52 - Pays de la Loire 10,8 23,8 21,9 13,6 11,8 23,9 3,1 21,7 20,0 19,6 17,9 31,1 45,4 47,6 37,3 25,8 20,1 19,3 23,4 24,5

53 - Bretagne 11,2 23,5 23,3 20,0 3,6 21,0 2,3 23,1 25,1 23,1 28,8 49,4 69,5 67,3 48,6 31,8 20,9 11,5 5,7 6,7

54 - Poitou-Charentes 8,2 23,3 24,7 15,6 12,5 21,8 2,0 20,7 22,4 18,8 24,2 42,1 55,4 52,0 35,0 17,8 10,1 8,4 10,4 18,6

72 - Aquitaine 15,5 29,3 31,3 25,2 7,1 4,4 5,8 26,4 29,1 28,6 28,4 40,0 50,9 50,0 36,8 24,0 19,1 21,2 28,1 29,6

73 - Midi-Pyrénées 13,3 26,6 30,6 30,8 25,2 4,3 6,4 25,8 29,7 27,5 28,3 32,0 39,3 38,2 27,3 21,1 17,3 21,7 22,0 27,5

74 - Limousin 3,8 16,4 16,2 12,3 2,5 15,8 2,9 13,4 17,0 12,8 12,1 28,6 47,2 47,5 29,5 15,9 5,3 3,6 6,4 4,8

82 - Rhône-Alpes 11,6 11,4 9,8 9,6 10,9 6,0 7,4 11,1 9,6 6,9 1,8 6,3 11,8 8,4 0,6 9,5 10,5 17,1 17,3 20,6

83 - Auvergne 2,0 14,8 16,7 8,4 12,5 24,3 6,8 13,2 14,0 10,9 12,2 27,3 36,7 36,6 26,6 15,2 7,7 7,1 9,2 5,0

91 - Languedoc-Roussillon 18,2 30,0 35,5 33,5 19,2 5,6 10,5 28,4 34,1 35,2 39,5 53,6 64,8 61,2 42,5 23,1 16,7 18,4 22,0 25,4

93 - Provence-Alpes-Côte d’Azur 15,3 17,3 16,9 14,8 10,5 12,2 15,0 18,1 17,4 17,8 20,5 24,5 34,6 35,8 26,4 16,6 8,7 5,1 3,4 5,5

94 - Corse 17,3 15,1 8,3 9,7 34,2 13,4 28,8 22,5 10,3 8,7 18,9 43,7 58,9 57,0 41,0 21,2 23,7 25,4 10,3 4,3

Ensemble 14,0 23,8 23,1 18,2 17,9 22,0 7,4 21,9 22,6 20,9 22,7 35,8 50,2 49,8 36,3 23,2 16,8 17,2 21,0 24,0

Lecture : on a fait figurer l’indice d’efficacité selon la région et l’âge. Pour la définition de cet indice, on se reportera au texte.Source : recensements de la population, Insee.

100 etplus

36,6

18,2

20,9

20,9

34,2

38,5

34,3

52,0

40,0

16,7

21,4

20,0

33,3

24,0

25,4

30,8

50,0

1,3

8,7

20,0

5,8

33,3

26,9

Classe d’âge

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ON

OM

IE E

T S

TATIS

TIQ

UE

344, 2001 - 478

Tableau KIndice de migration nette entre les couples de régions (pour 100 milliards)

11 21 22 23 24 25 26 31 41 42 43 52 53 54 72 73 74 82 83 91

11 - 6 203 94 287 132 180 - 50 - 31 12 8 135 148 176 178 188 177 57 67 222

21 6 - 106 11 63 23 126 - 17 128 89 61 49 56 45 90 80 35 92 38 156

22 - 203 106 55 69 41 61 - 16 11 35 45 66 70 83 97 93 88 66 57 138

23 - 94 - 11 - 55 13 78 30 - 16 - 5 29 19 78 91 100 94 93 57 63 30 118

24 - 287 - 63 - 69 - 13 3 - 37 - 46 - 29 17 - 1 45 66 99 104 96 79 46 37 94

25 - 132 - 23 - 41 - 78 - 3 - 1 - 17 - 7 16 12 159 174 56 60 59 10 40 10 73

26 - 180 - 126 - 61 - 30 37 1 - 27 - 30 44 - 4 24 32 39 49 62 36 128 57 137

31 50 17 16 16 46 17 27 19 47 29 34 36 52 77 77 66 77 38 124

41 31 - 128 - 11 5 29 7 30 - 19 303 30 28 37 46 71 59 6 67 26 128

42 - 12 - 89 - 35 - 29 - 17 - 16 - 44 - 47 - 303 - 197 - 2 5 11 33 28 - 1 21 - 14 70

43 - 8 - 61 - 45 - 19 1 - 12 4 - 29 - 30 197 10 16 14 37 40 10 75 0 112

52 - 135 - 49 - 66 - 78 - 45 - 159 - 24 - 34 - 28 2 - 10 36 4 41 43 - 10 12 - 6 44

53 - 148 - 56 - 70 - 91 - 66 - 174 - 32 - 36 - 37 - 5 - 16 - 36 10 33 25 - 12 - 2 - 16 22

54 - 176 - 45 - 83 - 100 - 99 - 56 - 39 - 52 - 46 - 11 - 14 - 4 - 10 131 67 - 34 - 1 - 24 34

72 - 178 - 90 - 97 - 94 - 104 - 60 - 49 - 77 - 71 - 33 - 37 - 41 - 33 - 131 28 - 79 - 20 - 59 38

73 - 188 - 80 - 93 - 93 - 96 - 59 - 62 - 77 - 59 - 28 - 40 - 43 - 25 - 67 - 28 - 128 - 29 - 86 29

74 - 177 - 35 - 88 - 57 - 79 - 10 - 36 - 66 - 6 1 - 10 10 12 34 79 128 3 25 59

82 - 57 - 92 - 66 - 63 - 46 - 40 - 128 - 77 - 67 - 21 - 75 - 12 2 1 20 29 - 3 30 133

83 - 67 - 38 - 57 - 30 - 37 - 10 - 57 - 38 - 26 14 0 6 16 24 59 86 - 25 - 30 93

91 - 222 - 156 - 138 - 118 - 94 - 73 - 137 - 124 - 128 - 70 - 112 - 44 - 22 - 34 - 38 - 29 - 59 - 133 - 93

93 - 161 - 114 - 98 - 93 - 54 - 60 - 85 - 115 - 109 - 46 - 78 - 17 - 14 - 2 21 52 - 5 - 70 - 30 175

94 - 183 - 62 - 47 - 52 - 81 - 48 - 48 - 39 - 51 - 29 - 34 - 16 - 2 - 8 - 29 1 - 44 - 73 - 24 307

Lecture : pour la définition de l’indice de migration on se reportera au texte, et pour celle des numéros de région, au tableau J précédent.Source : recensements de la population, Insee.

résidenceRégion de

en 1999

de résidenceRégion

en 1990

93 94

161 183

114 62

98 47

93 52

54 81

60 48

85 48

115 39

109 51

46 29

78 34

17 16

14 2

2 8

- 21 29

- 52 - 1

5 44

70 73

30 24

- 175 - 307

147

- 147

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ON

OM

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T S

TATIS

TIQ

UE

344, 2001 - 479

Tableau L Indices d'intensité relative des flux entre régions

11 21 22 23 24 25 26 31 41 42 43 52 53 54 72 73 74 82 83 91

11 1,14 2,87 1,82 3,12 1,92 2,04 0,57 0,54 0,61 0,68 1,71 1,93 1,83 1,74 1,72 1,81 0,98 1,11 1,85

21 1,20 2,73 0,57 0,94 0,55 2,62 0,72 3,23 1,25 1,63 0,61 0,62 0,91 0,83 0,75 0,57 0,92 0,60 1,20

23 1,86 3,39 2,25 0,92 0,79 0,76 2,15 0,62 0,48 0,58 0,71 0,76 0,80 0,84 0,80 0,80 0,65 0,61 1,05

23 1,36 0,52 1,93 1,34 3,80 0,54 0,59 0,34 0,44 0,39 0,99 1,16 0,92 0,83 0,78 0,63 0,64 0,46 0,93

24 1,71 0,63 0,56 1,31 1,35 1,61 0,32 0,47 0,52 0,51 2,04 1,21 2,86 1,36 1,09 2,35 0,73 1,55 1,02

25 1,28 0,44 0,57 3,40 1,31 0,41 0,32 0,31 0,33 0,32 2,64 2,62 0,77 0,61 0,56 0,45 0,49 0,36 0,68

26 1,13 2,01 0,43 0,38 1,79 0,42 0,30 0,82 0,83 4,04 0,51 0,48 0,65 0,61 0,67 0,72 2,48 2,06 1,27

31 0,86 0,81 2,19 0,67 0,55 0,40 0,44 0,49 0,52 0,47 0,40 0,42 0,46 0,60 0,60 0,52 0,69 0,39 0,87

41 0,72 2,55 0,55 0,37 0,61 0,34 0,96 0,39 4,18 1,85 0,43 0,50 0,59 0,75 0,62 0,48 0,78 0,47 1,08

42 0,57 0,79 0,30 0,29 0,42 0,25 0,60 0,28 2,63 2,48 0,33 0,41 0,44 0,55 0,48 0,34 0,63 0,35 0,82

43 0,67 1,32 0,33 0,29 0,50 0,26 4,01 0,32 1,71 3,50 0,36 0,40 0,43 0,49 0,52 0,43 1,62 0,52 1,07

52 1,07 0,37 0,36 0,58 1,79 1,81 0,38 0,22 0,29 0,34 0,31 3,10 2,55 0,82 0,65 0,62 0,46 0,42 0,58

53 1,23 0,34 0,40 0,70 0,86 1,73 0,32 0,25 0,32 0,39 0,32 2,92 0,92 0,70 0,52 0,39 0,38 0,32 0,54

54 0,97 0,42 0,36 0,39 2,34 0,47 0,44 0,20 0,36 0,39 0,37 2,54 0,86 3,33 1,20 3,31 0,44 0,57 0,75

72 0,89 0,38 0,34 0,34 0,81 0,30 0,36 0,21 0,40 0,38 0,31 0,61 0,52 2,65 3,39 2,58 0,44 0,49 1,17

73 0,80 0,35 0,32 0,30 0,58 0,25 0,34 0,20 0,33 0,34 0,32 0,42 0,39 0,85 3,25 1,75 0,54 0,86 3,45

74 0,93 0,40 0,32 0,33 1,92 0,40 0,53 0,17 0,47 0,34 0,39 0,68 0,45 3,47 2,96 2,40 0,58 4,25 1,00

82 0,72 0,44 0,29 0,31 0,48 0,27 1,80 0,28 0,43 0,52 1,24 0,39 0,39 0,44 0,53 0,68 0,56 2,35 1,82

83 0,80 0,41 0,30 0,30 1,33 0,31 1,76 0,18 0,34 0,43 0,53 0,45 0,40 0,70 0,79 1,29 4,06 2,17 1,53

91 0,79 0,43 0,34 0,33 0,54 0,31 0,57 0,24 0,45 0,47 0,52 0,36 0,43 0,59 0,99 3,38 0,72 1,17 1,10

93 0,87 0,54 0,35 0,37 0,56 0,35 0,66 0,32 0,57 0,51 0,58 0,39 0,61 0,56 0,86 1,22 0,58 1,35 0,76 3,40

94 0,67 0,41 0,32 0,33 0,46 0,20 0,48 0,19 0,36 0,47 0,53 0,32 0,53 0,49 0,88 1,00 0,40 0,60 0,43 3,04

Lecture : pour la définition de l’indice d’intensité relative, on se reportera au texte, et pour celle des numéros de région, au tableau J. On a fait figurer les indices correspondant à des régions contiguës en grisé.Source : recensements de la population, Insee.

résidenceRégion de

en 1999

résidenceRégion de

en 1990

93 94

1,65 1,58

1,11 0,72

0,87 0,56

0,85 0,60

0,85 0,90

0,66 0,45

1,10 0,72

0,92 0,39

1,12 0,61

0,75 0,61

0,97 0,69

0,48 0,41

0,68 0,53

0,57 0,53

0,75 1,05

0,94 1,01

0,60 0,63

1,70 0,98

0,90 0,55

2,54 1,42

5,05

4,24

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