Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
1
Le syndrome de
Fatigue chronique
GUIDE PRATIQUE DE L’INSTITUT WANXIANG
© 2019 - Guide pratique de l’Institut Wanxiang™ – 5 avenue Victor Hugo – 26100 Romans 06 77 90 08 79 — www.institut-wanxiang.com
2
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
3
Se sentir fatigué après un effort physique ou une activité intellectuelle
soutenue est normal, dans la mesure où cette sensation disparaît en se re-
posant. Une fatigue anormale qui persiste malgré le repos et qui provo-
que un sentiment désagréable et pénible d’être incapable de mener à bien
ses activités quotidiennes est nommée asthénie. Si l’asthénie se prolonge
durant plus de six mois, on parle de fatigue chronique. On peut la définir
comme un état de lassitude constante qui se développe au fil du temps,
qui réduit la capacité mentale et l’énergie. La fatigue chronique a des ré-
percussions sur l’état émotionnel et sur l’état psychologique de la person-
ne qui en est atteinte.
Si vous vous sentez anormalement fatigué, reportez-vous dans un premier
temps au Guide pratique sur la Fatigue, édité par l’Institut Wanxiang.
Qu’est-ce-que le syndrome de fatigue chronique SFC ? Le syndrome de fatigue chronique était appelé, autrefois, encéphalomyéli-
te myalgique (EM). La cause n’est pas nettement identifiée, et, en fait,
même son nom ne fait pas l’unanimité en médecine occidentale : on trou-
ve « syndrome post-viral », « syndrome de fatigue chronique post-virale
», « syndrome chronique du virus d’Epstein-Barr » et, surtout aux États-
Unis, « syndrome de fatigue chronique immunodéficitaire ». Nous utilise-
rons pour ce guide l’acronyme EM/SFC.
Le facteur déclenchant le plus courant est une infection virale
qui se traduit par un mal de gorge, une gastroentérite aiguë,
une laryngite aiguë ou une myocardite. Les symptômes comprennent
des céphalées, des nausées, des sensations vertigineuses, des dou-
leurs musculaires intenses, une forte sensation de malaise et une
fièvre légère.
Le syndrome de fatigue chronique ou EM/SFC
Le sujet
4
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Pour porter un diagnostic d'EM/SFC, on doit trouver tous les critères des
six points suivants et que cela persiste depuis 6 mois (3 mois chez les en-
fants), à condition bien sûr qu’aucune autre maladie ne puisse expliquer
les symptômes :
1. Fatigue handicapante : fatigue mentale et/ou physique, inexplicable,
persistante ou récurrente, qui réduit le niveau d’activité.
2. Malaise et/ou fatigue après effort : un effort (physique ou mental) léger
est suivi d’une aggravation des symptômes comme la fatigue et la dou-
leur, dont l’apparition peut survenir après un certain temps, et dont la ré-
cupération est lente.
3. Troubles du sommeil : Sommeil non réparateur, problèmes de quantité
ou de rythme du sommeil, comme l’hypersomnie le jour ou l’insomnie la
nuit.
4. Douleur : douleur affectant les muscles, les articulations ou les deux,
souvent disséminée et migratrice. On observe souvent des maux de tête
graves.
5. Difficultés neurologiques et cognitives : au moins 2 symptômes qui in-
cluent, sans s’y limiter : la perte de la mémoire à court terme, les diffi-
cultés de concentration, l’affaiblissement de la capacité à trouver ses
mots, la désorientation, les troubles sensoriels (vue, audition, toucher) ;
hypersensibilité à la lumière, au bruit, à la surcharge émotionnelle ;
confusion ; désorientation ; lenteur de la pensée ; les problèmes d’équili-
bre, la faiblesse musculaire ; troubles de la coordination des mouve-
ments…
6. Problèmes des systèmes nerveux autonome, neuroendocrinien et immu-
nitaire (au moins un symptôme dans au moins deux des trois catégories)
(a) Nerveux autonome
Hypotension ou tachycardie au changement de position ; vertige ; pâleur
extrême ; palpitations ; dyspnée à l'effort ; urines fréquentes ; syndrome
de l'intestin ou du côlon irritable ; nausées…
(b) Neuroendocrinien
Température corporelle basse ; extrémités froides ; sudation ;
(Suite page 5)
Le sujet
Critères retenus du diagnostic
5
intolérance au chaud ou au froid ; réduction de la tolérance au stress ; ag-
gravation des autres symptômes au stress ; changement de poids ; appétit
anormal…
(c) Immunitaire
Symptômes grippaux récidivants ; maux de gorge ; sensibilité des gan-
glions lymphatiques ; fièvre ; nouvelles intolérances ou allergies
(aliments, médicaments, odeurs, produits chimiques)…
Les facteurs qui affectent la réponse immunitaire dans l’EM/SFC sont :
un stress physique ou psychique,
des médicaments immunosuppresseurs,
une grossesse,
une malnutrition,
une opération chirurgicale,
un vaccin,
un excès de sport et d’exercice physique.
Le sujet
clinique de l'EM/SFC
Depuis https://fatigabilite.files.wordpress.com/2017/04
6
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Beaucoup d'autres maladies ont des symptômes semblables à ceux de
l'EM/SFC. Il faut donc exclure les maladies actives qui pourraient expli-
quer les principaux symptômes de fatigue, de troubles du sommeil, de
douleur et de troubles cognitifs en procédant à l'anamnèse, à l'examen
physique et aux tests.
EM/SFC vs troubles dépressifs ou anxieux
Il peut y avoir recoupement entre les symptômes dépressifs et ceux de
l'EM/SFC, notamment les troubles du sommeil, les troubles cognitifs, la
difficulté à sortir de l'inactivité, ou encore la fatigue et les modifications
de l'appétit ou du poids. Le diagnostic différentiel se fonde sur la recon-
naissance des caractéristiques de l'EM/SFC, tout particulièrement le ma-
laise après l’effort, ainsi que sur les symptômes des systèmes immunitai-
re, nerveux autonome et endocrinien.
Le malaise après effort est l’exacerbation des symptômes qui se produit
après une activité physique ou mentale minimale, et qui peut durer des
heures, des jours ou même des semaines. Par exemple, une courte prome-
nade à pied peut déclencher une recrudescence des symptômes de longue
durée. Au contraire, les malades souffrant de dépression majeure se sen-
tent en général mieux après une période plus active, exercice ou effort
mental.
De plus, les malades souffrant d'EM/SFC ont souvent un véritable désir
d'augmenter leur niveau d'activité mais en sont incapables. En comparai-
son, dans les cas de dépression, on observe souvent une perte générale
d'intérêt, de motivation et de joie de vivre. Enfin, les fluctuations diurnes
de l'EM/SFC ont tendance à produire une aggravation des symptômes
dans l’après-midi alors que les symptômes de la dépression majeure sont
souvent plus marqués le matin.
Un certain nombre de malades souffrant d'EM/SFC en viennent bel et
bien à souffrir aussi de dépression, caractérisée par la tristesse (la
perte d'intérêt est moins fréquente) et d'autres symptômes com-
me les sentiments de dévalorisation ou de culpabilité, et les
Le sujet
diagnostic différentiel
7
idées suicidaires.
L'anxiété secondaire peut apparaître avec les boule-
versements causés par l'apparition de la maladie et
persister à cause de ses impacts sur la capacité de tra-
vailler et sur les relations familiales. Ne pas confondre
anxiété secondaire et trouble anxieux généralisé, qui
se distingue par l'inquiétude excessive et les symptô-
mes physiques associés. En comparaison, le trouble
panique se distingue par des attaques de panique subi-
tes.
EM/SFC vs Fibromyalgie (FM)
La FM est très similaire au SFC sur beaucoup de points, et leur relation
doit être bien comprise afin de pouvoir traiter adéquatement les patients
avec le SFC. Tout comme le SFC, l’étiologie et la pathophysiologie de la
Fibromyalgie demeurent inconnues à ce jour. La caractéristique principale
de la FM est la présence chronique de douleur diffuse alors que celle du
SFC est la présence de fatigue chronique.
Toutefois la comparaison des symptômes de deuxième ligne démontre un
nombre considérable de recoupements : douleur, fatigue, troubles du som-
meil, troubles digestifs, maux de tête chroniques, atteintes cognitives ou
de mémoire, étourdissements, atteinte à la coordination.
Les raideurs sont exclusivement reliées à la Fibromyalgie, alors que la
gorge sèche, l’atteinte lymphatique et le malaise post-exercice sont exclu-
sifs de EM/SFC.
Le sujet
8
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Il n'existe pas à l'heure actuelle de test de laboratoire diagnostique spécifi-
que pour l'EM/SFC bien que des biomarqueurs potentiels soient à l'étude.
Le diagnostic est posé seulement après que toutes les causes alternatives
de fatigue soient éliminées. C’est donc ce qu’on appelle un diagnostic né-
gatif.
L'apparition de l'EM/SFC a un impact sur la capacité de travailler, d'avoir
des relations familiales et sociales, d'assurer ses propres soins personnels
essentiels, de conserver le sens de son identité. Ces pertes soudaines peu-
vent provoquer de la confusion et un état de crise.
Souvent, la consultation médicale s'avère de peu d'utilité :
1) à cause du scepticisme médical à l'égard des malades souffrant d'EM/
SFC qui n'ont pas « l'air » malades et dont l'examen physique et les tests
de laboratoire semblent aboutir à des résultats normaux,
2) à cause de l'absence de normes de traitement claires en biomédecine.
Ces obstacles, qui viennent s'ajouter aux graves limites qu'impose la ma-
ladie et au manque de soutien des proches, peuvent causer démoralisation,
frustration et colère.
En l'absence de thérapie véritablement curative, le traitement en bioméde-
cine de l'EM/SFC passe essentiellement par la réduction des symptômes
et l’amélioration de la qualité de vie. Le potentiel d'amélioration va de lé-
ger à important, mais ce n’est pas la totalité des malades qui verront leur
état s'améliorer.
La reconnaissance de la réalité de la maladie soulage un certain nombre
de malades dans le simple fait de savoir que leurs symptômes déconcer-
tants correspondent à un diagnostic, une validation de leur problématique.
Les symptômes traités en biomédecine sont, dans l’ordre de facilité de
traitement : le sommeil, la douleur, la fatigue, la déficience cognitive,
la dépression,…
Quoiqu'on n'ait aucune donnée probante sur un régime particulier à
l'EM/SFC, les programmes alimentaires sont populaires chez beau-
que faire en cas de syndrome
que faire?
9
coup de malades. Une bonne alimentation, sensée et équilibrée, est certai-
nement à recommander. Éviter les excès de certains aliments particuliers,
ainsi que d'aliments gras, de sucres et de la caféine. Prendre des repas lé-
gers et intercaler des collations peut aider.
La littérature biomédicale indiquerait que les seuls traitements efficaces
pour cette pathologie sont la thérapie cognitivo-comportementale et un
programme d’exercices en endurance cardiorespiratoire graduel. Ces
exercices peuvent être utilement remplacés par le qigong.
C’est l’occasion de consulter votre praticien de médecine chinoise et de
faire connaissance avec une approche différente et de la santé et de la ma-
ladie.
On trouvera dans ce guide des recommandations surtout applicables aux
malades ambulatoires, capables de se déplacer pour consulter.
de fatigue chronique ?
que faire?
10
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Les ouvrages médicaux chinois ont présenté, depuis des temps immémo-
riaux, les causes, le diagnostic et le traitement de pathologies qui sont
proches du Syndrome de Fatigue Chronique.
La fatigue, en tant que maladie, est étudiée en médecine chinoise sous la
rubrique xūsun bing, expression formée de xu qui signifie « vide » et de
sun qui signifie « endommagement ». La fatigue en tant que symptôme se
dit xulao. (voir, pour plus de détail sur la catégorisation, le Guide pratique
sur la Fatigue, édité par l’Institut Wanxiang).
Chacun des principaux symptômes qui accompagnent l’EM/SFC désigne
typiquement sa propre maladie en médecine chinoise. Par exemple, les
ganglions lymphatiques cervicaux sont classés dans la catégorie Luo Li,
scrofules, alors que la fièvre de faible intensité (chaleur latente) est très
répandue, littéralement «émission de chaleur» (Fa Re).
En termes de pathologies chinoises, le syndrome de Fatigue Chronique
peut se manifester dans différents syndromes propres à la médecine chi-
noise, à savoir :
Facteur pathogène caché ou résiduel
Chaleur Latente
Syndrome du Shao Yang
Feu Yin
Vide
Facteur pathogène caché
Un facteur pathogène résiduel est le reliquat d’une atteinte pathologique
qui subsiste, alors que le patient semble guéri, après l’invasion aiguë d’un
agent externe (ex. un virus) alors que la maladie est toujours présente.
Un agent pathogène caché (Fu Qi ou Fu Xie) a envahi le corps mais ne
s’est pas manifesté pour n’apparaître que plus tardivement.
Une fois à l’Intérieur, le Fu Qi, d’une part, continue à produire des symp-
tômes, qui peuvent être retardés, et, d’autre part, prédispose le sujet à de
nouvelles invasions d’agents pathogènes externes.
(Suite page 11)
Le syndrome de fatigue
Analyse
11
La littérature évoque plusieurs causes principales qui favorisent l’appari-
tion d’un facteur pathogène résiduel ou caché, à savoir :
une faiblesse constitutionnelle ;
le surmenage (excès d’activités sexuelles chez les hommes, excès
d'exercice physique ou de sport) ;
les tensions émotionnelles ;
une exposition au froid, à l’humidité ou au vent juste après une inva-
sion de Vent externe, aux vaccins ;
de mauvaises habitudes alimentaires ;
un manque de précautions au cours d’une maladie aiguë ;
la prise d’antibiotiques.
Usage des antibiotiques
Les antibiotiques sont une des causes les plus fréquentes de Fu Qi dans
nos sociétés. Même s’ils détruisent efficacement les bactéries, du point
de vue de la médecine chinoise, ils tendent à « enfermer » le facteur pa-
thogène à l’Intérieur et à ne pas libérer la Superficie au stade initial d’u-
ne invasion externe, ni à éliminer la Chaleur (Re) ou dissoudre les Mu-
cosités (Tan) aux stades évolués.
Le Docteur J.H.F. Shen (cité par Maciocia) utilise une excellente méta-
phore pour illustrer les effets des antibiotiques. Si nous entendons un
cambrioleur entrer chez nous au milieu de la nuit, nous pouvons réagir
de deux manières : soit nous lever, faire du bruit et faire fuir le voleur
ou, si nous avons une arme, tuer le voleur d’un coup de feu. La première
solution est bien évidemment préférable car le voleur va quitter
la maison sans avoir eu le temps de voler quoi que ce soit ; nos
possessions et notre vie sont sauves et le problème est réglé.
Tuer le cambrioleur permet bien sûr de s’en débarrasser, mais
en créant des problèmes encore plus importants : la difficulté
immédiate d’avoir un cadavre sur les bras, et la difficulté plus
durable encore d’avoir des problèmes avec la justice.
Si le cambrioleur symbolise l’invasion d’un facteur pathogè-
ne externe, la première option correspond au mode d’action
chronique en médecine chinoise
12
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
de la médecine chinoise, qui se débarrasse de l’agent pathogène sans me-
nacer l’organisme. La seconde option correspond au mode d’action des
antibiotiques, qui tuent la bactérie mais n’éliminent pas l’agent pathogè-
ne. L’organisme se trouve encombré d’un agent pathogène caché (le « ca-
davre du cambrioleur »). Les antibiotiques favorisent la formation d’Hu-
midité (Shi) ou de Mucosités (Tan) comme facteur pathogène caché parce
qu’ils affaiblissent l’Estomac, et donc la transformation des liquides.
De plus, la médecine chinoise se débarrasse de l’agent pathogène en ren-
forçant les défenses immunitaires et la résistance de l’organisme. Bien
sûr, les antibiotiques détruisent les bactéries dangereuses, mais ils tuent
aussi inévitablement les bactéries bénéfiques et laissent donc l’organisme
affaibli.
Ceci n’est pas une critique systématique des antibiotiques mais une analy-
se objective de leur mode d’action par comparaison à celui de la médeci-
ne chinoise. Dans bien des circonstances il faut utiliser les antibiotiques,
comme lorsqu’une infection est évoluée, généralisée et présente un dan-
ger potentiel. Dans bien des cas, cependant, les antibiotiques sont utilisés
de manière systématique, alors qu’ils ne sont pas nécessaires, pour traiter
des infections relativement bénignes et des infections virales pour lesquel-
les, bien souvent, ils ne sont même pas efficaces.
Par ailleurs, on peut prendre des plantes chinoises en même temps que des
antibiotiques au besoin, puisque ces deux formes de traitement ont des
modes d’action différents. Les antibiotiques vont tuer les bactéries, alors
que les plantes chinoises vont soit libérer la Superficie et chasser l’agent
pathogène (au stade de début), soit éliminer la Chaleur (Re) et dissoudre
les Mucosités (Tan) (aux stades avancés).
Bien sûr, les plantes chinoises peuvent aussi aider à contrebalancer les ef-
fets secondaires des antibiotiques ; ceux-ci détruisent les bactéries bénéfi-
ques et, du point de vue de la médecine chinoise, ils lèsent le Yin de l’Es-
tomac, ce que l’on constate à la perte partielle de l’enduit lingual qui sur-
vient après une antibiothérapie. En ajoutant certaines plantes qui tonifient
le Yin de l’Estomac, on peut s’opposer aux effets négatifs des antibioti-
ques et restaurer la flore intestinale.
Chaleur latente (Fu Re)
Le concept de Chaleur Latente est très ancien et, à l’origine, il servait à
expliquer les manifestations de la Chaleur aiguë comme étant une trans-
formation du Froid. Cela signifie que, dans certaines circonstances, un
agent pathogène – qui peut être le Vent-Froid (Feng Han – type grippe
Analyse
13
saisonnière) ou le Vent-Chaleur ( Feng Re – type grippe A H1N1, angine)
– peut pénétrer dans l’organisme sans provoquer de symptômes immédia-
tement. Mais il incube dans le corps pendant quelques temps, se transfor-
mant en une Chaleur qui va émerger ultérieurement vers la Superficie et
amener la personne à se sentir tout à coup fatiguée, avec les membres las,
une légère soif, une sensation de chaleur et de l’irritabilité. Cette personne
va aussi souffrir de troubles du sommeil et avoir des urines foncées. On
appelle cet état Chaleur Latente ou Chaleur du Printemps (Chun Wen),
même s’il peut survenir en toute saison, et pas seulement au printemps.
Une cause possible de Chaleur Latente est représentée par les vaccina-
tions, où l’on injecte dans l’organisme des formes atténuées ou tuées de
certains micro-organismes pathogènes en évitant la première ligne de dé-
fense de l’organisme. Du point de vue de la médecine chinoise, c’est com-
me si l’agent pathogène externe pénétrait directement à l’Intérieur du
corps (qu’on appelle couche du Sang – Xue Fen), en squeezant totalement
les couches Externes (dans l’ordre couche Protectrice – Wei Fen, couche
du Qi – Qi Fen, couche Nourricière – Ying Fen et couche du Sang – Xue
Fen) ; c’est exactement ce qui se produit pour la Chaleur Latente.
Le syndrome du Shao Yang et le concept de Feu Yin
Ces notions sont spécifiques de la médecine chinoise et il serait difficile
d’en expliquer les processus sans entrer dans des explications qui sortent
du cadre de ce guide.
Vide (Xu Lao)
Dans l’EM/SFC, en plus des quatre facteurs ci-dessus, il y a toujours un
vide sous-jacent du Qi du corps qui favorise l’apparition d’une Chaleur
Latente, d’un facteur pathogène caché ou d’un Feu Yin.
Le vide peut être un vide de Qi, de Yang, de Sang ou de Yin, bien qu’un
vide de Qi soit la situation la plus courante. Les organes impliqués sont
essentiellement la Rate, le Poumon, le Foie et le Rein. Parmi ceux-ci,
c’est la Rate qui est le plus souvent concernée.
Bibliographie-Sources
EM/SFC : Petit guide pour la médecine clinique de l’IACFS/ME (Ed. 2012)
Maciocia – La pratique de la médecine chinoise
Enseignements de Christophe Andreau
14
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Prévention Les conseils de Wang qishi
Avantages
Les conseils de Zhu Qishi (Wang Qishi), tirés du Li Xu Yuan Jian « Le miroir des
maladies de déficience consomption », édité en 1644, sont importants.
Savoir se modérer ce qui signifie :
Éviter d’avoir un caractère excessif
Éviter les excès sexuels
Éviter les préoccupations qui bloquent le Qi du Foie
Éviter les situations d’irritabilité, de colère
Éviter de trop travailler, d’être trop juste en temps (ardeur laborieu-
se, empressement, le just-in-time)
Relativiser i.e. ne pas s’inquiéter pour des détails insignifiants
Éviter le chagrin et la tristesse
Prendre des résolutions tranchées
i.e. avoir une grande fermeté si une longue maladie nous atteint :
Se convaincre de ses résolutions
Se vaincre : lutter contre ses penchants excessifs
Se comprendre : savoir comment on fonctionne
Se libérer des désirs, des émotions excessives
Être prudent pendant les 3 périodes néfastes – charnières, où ça s’aggra-
ve (Ce sont les périodes fastes de consultation en médecine chinoise)
a) début du printemps
Li Chun, vers le 4 Février, nouvel an chinois, début du printemps, chan-
gement de lune. Le vent accroît le feu intérieur toxique. Déclenchement
ou plus apparent. Tonifier plus à cette période.
b) milieu de l’été
Xia Zhi (= 21 juin) au changement de lune : attaque de chaleur humidité
qui lèse la Rate (la maladie peut s’aggraver)
c) automne
Qiu Fen (= 23 septembre) Nouvelle lune la plus proche. Fu Huo (feu ca-
ché) agite le métal Poumon, soit atteinte externe, soit rechute brusque.
Vagues de décès assez importantes surtout au niveau cancer.
15
L'exercice physique ou le qigong comme traitement
Avantages
Les recommandations de l'institut britannique pour la santé et l'excellen-
ce des soins (NICE) préconisent une thérapie par l'exercice pour les per-
sonnes atteintes de SFC. Il semble qu'une telle thérapie pourrait aider à
gérer les symptômes du SFC en permettant de réintroduire progressive-
ment l'activité physique dans la vie quotidienne.
Ces thérapies sont, pour la plupart, à base d'exercices aérobies tels que la
marche, la natation, le vélo ou la danse ; mais d’autres sont des exercices
anaérobies. La plupart des études demandaient aux participants de faire
de l'exercice chez eux, en faisant trois à cinq fois par semaine des séan-
ces d'une durée cible de 5 à 15 minutes.
Des données probantes indiquaient qu'une thérapie par l'exercice :
était plus efficace pour réduire la fatigue qu'un traitement « passif »
ou que l'absence de traitement,
avait un effet positif sur le fonctionnement physique quotidien, le
sommeil et l'auto-évaluation de la santé globale,
n'aggravait pas les symptômes des personnes atteintes de SFC.
Le qigong améliore aussi les mesures de fatigue, fonctionnalité générale,
et état général clinique comparé aux contrôles sains ».
Dans le cadre d’une étude publiée en 2012 dans The Annals of Behavio-
ral Medicine, R.T Ho et ses collègues ont suivi des patients atteints de
SFC (Syndrome de Fatigue Chronique) au cours d’un programme de Qi
gong d’une durée de quatre mois. Après avoir été assigné au « groupe Qi
gong », 33 des 64 participants de l’étude (51 femmes et 13 hommes) ont
été amenés à suivre deux sessions de qigong sous la supervision d’un
professionnel durant cinq semaines. À la suite de ce stage propédeutique,
les patients de ce groupe ont poursuivi leurs séances en solo à domicile,
et ce, jusqu’à ce que l’intervention arrive à son terme. Réf.: Ho RT, Chan JS, Wang CW, Lau BW, So KF, Yuen LP, Sham JS, Chan CL. A Randomized
Controlled Trial of Qigong Exercise on Fatigue Symptoms, Functioning, and Telomerase Activity
in Persons with Chronic Fatigue or Chronic Fatigue Syndrome. Ann Behav Med. 2012 Oct;44
(2):160-70.
Se reporter aussi au guide de l’institut Wanxiang sur la Douleur.
16
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Avantages de la médecine chinoise
Avantages
La MTC fait la différence entre un « vrai » syndrome de Fatigue Chroni-
que, caractérisé par une infection virale persistante, et un simple état de
fatigue, grâce à ses outils diagnostiques qui sont l’observation, l’interro-
gatoire (anamnèse), le pouls et la langue.
Pour traiter correctement le syndrome de Fatigue Chronique, il est sur-
tout important d’être à même de distinguer si l’aspect prédominant est
l’agent pathogène (i.e. un tableau de Plénitude) ou le vide de Qi du corps
(i.e. un tableau de Vide). Bien évidemment, dans presque tous les cas, on
retrouvera un mélange de Plénitude (comme de l’Humidité) et de Vide
(en général de Qi et/ou de Yin). C’est pourquoi, dans le traitement du
EM/SFC, on doit presque toujours associer l’action de tonifier à celle
d’expulser, et celle d’expulser à celle de tonifier. Cependant, un des deux
aspects est toujours prédominant, et le traitement doit donc s’orienter
nettement soit vers l’élimination d’un agent pathogène soit vers la tonifi-
cation du Qi de l’organisme. Si l’on tonifie alors que l’agent pathogène
est prédominant ou si l’on élimine alors que le Vide prédomine, l’état du
patient va s’aggraver.
C’est le diagnostic par l’examen de la langue et du pouls chinois qui per-
met de déterminer si c'est la plénitude ou le Vide qui prédomine.
Une autre notion importante dans le traitement du syndrome de Fatigue
Chronique est que l’on doit s’efforcer de traiter toute nouvelle infection
que le patient pourrait développer au cours du traitement ; en effet, toute
nouvelle infection virale aiguë, que ce soit un rhume ou une grippe, ris-
que souvent de réduire à néant le travail de plusieurs semaines de traite-
ment.
Les plantes chinoises peuvent traiter efficacement l’infection virale avec
des formules classiques. En cas de traitement par antibiotiques, ajouter
certaines plantes permet de s’opposer à leurs effets négatifs et restaurer
la flore intestinale.
17
L’Institut Wanxiang met à la disposition de chacun tous les outils
développés par la médecine traditionnelle chinoise, c’est-à-dire
une thérapie humaine, écologique, fonctionnelle, individuelle et
personnalisée.
A chaque stade de votre évolution (prévention, traitement), vous
trouverez un moyen adapté.
* Moyens mis en œuvre
La Médecine Chinoise Cette médecine très ancienne (plus de 4000 ans) constitue une
part importante de l’héritage culturel chinois. Elle est actuelle-
ment pratiquée dans le monde entier pour les soins de première
intention. Considérant l’être humain comme partie prenante de
son environnement, elle examine le patient dans sa globalité. En
cela, elle est soit une alternative raisonnable à la médecine mo-
derne, soit complémentaire.
La médecine chinoise regroupe un ensemble de branches théra-
peutiques, qui, combinées ou non, permettent de prévenir et trai-
ter la maladie.
Parmi ces différentes thérapies on trouve:
◦ l’acupuncture-moxibustion
◦ le massage Tui Na
◦ la pharmacopée
◦ la diététique
◦ la psychologie
◦ le Qi Gong, …
Institut Wanxiang
18
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Ateliers – stages
Qi Gong (exercices chinois)
Art millénaire de gymnastique douce chinoise pour entretenir la
forme et la santé. Sa pratique permet de développer et d'équilibrer
la circulation de l'énergie vitale à l'intérieur des méridiens. Le Qi
Gong du Mont E Mei développe le calme par un travail statique,
et des exercices dynamiques. Le Qi Gong des Six Harmonies
équilibre le système métabolique de tout le corps.
Cure-retraite (la Voie du Tigre Blanc)
Un plan de 6 semaines pour guérir
des déséquilibres hormonaux, métaboliques et en neurotrans-
metteurs :
diabète, obésité, boulimie (hyperphagie), compulsion...
des déséquilibres immunitaires et inflammatoires
allergies alimentaires, sinusite chronique, asthme...
des déséquilibres digestifs
des déséquilibres des processus de détoxification
fibromyalgie, contamination...
des déséquilibres énergétiques (fatigue chronique…)
des déséquilibres d’origine nutritionnelle
La raison pour laquelle j’ai créé ce programme est de vous don-
ner une expérience profonde de la rapidité avec laquelle vous
pouvez vous sentir mieux, pour vous montrer comment la santé,
l'énergie, la perte de poids, et même le bonheur sont à votre dis-
position lorsque vous utilisez la nourriture comme médecine et de
faire quelques changements simples dans votre journée. Je vous
encourage à voir cela comme la première étape d'une nouvelle
voie de prendre soin de soi, de manger et de vivre d'une manière
qui vous permet de prospérer pour le reste de votre vie.
Ceci est la Voie du Tigre Blanc.
www.institut-wanxiang.com
19
20
© R
epro
duc
tion
aut
oris
ée a
vec
ment
ion
de l’a
uteur
Mic
hel M
arto
rell e
t de
l’ori
gin
e w
ww
.inst
itut
-wan
xia
ng.c
om
Le corps : un monde complexe
Les techniques des médecins chinois sont pratiquées depuis presque 4 000
ans, mais elles ont été perfectionnées à l'époque des Han, il y a 2 000 ans.
Elles sont bien différentes des usages connus en Occident : elles ne visent
pas à soigner les malades quand la douleur s'est installée, mais avant tout
à préserver la bonne santé de chaque individu. Comment? En maintenant
une harmonie entre tous les éléments du corps, mais aussi entre le corps et
l'extérieur. Pour les Chinois, chaque corps est un monde très complexe, et
son équilibre peut être perturbé par des éléments externes comme le vent,
le froid, l'humidité ou la chaleur, et par des facteurs internes comme la co-
lère, le chagrin, la joie, le souci ou la peur.
Le syndrome de fatigue chronique
En l'absence de thérapie véritablement curative en biomédecine, le traite-
ment de l'EM/SFC passe essentiellement par la réduction des symptômes
et l’amélioration de la qualité de vie.
Les plantes chinoises peuvent traiter efficacement le syndrome de Fatigue
Chronique et prévenir l’apparition de cette maladie. De plus, ce guide in-
forme sur ce que pense la médecine chinoise des traitements par antibioti-
ques, et comment certaines plantes permettent de s’opposer à leurs effets
négatifs et restaurer la flore intestinale.
© 2019 - Guide pratique de l’Institut Wanxiang™ – 5 avenue Victor Hugo – 26100 Romans 06 77 90 08 79 — www.institut-wanxiang.com
Ce guide développe le point de vue et les moyens* employés à l’Institut
Wanxiang pour traiter et prévenir le syndrome de fatigue chronique (SFC)
appelé, aussi, encéphalomyélite myalgique (EM).
GP
IW S
yn
dro
me
de
fati
gu
e ch
roniq
ue
V1