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Petit journal gratuit qui creuse
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démineurlen•7
Quèsaco ? Insimul
Tantôt gimmick de supporters ou slogans politiques,
l'ensemble est aussi une illustration mathématique —
traditionnellement des groupes distincts qui parfois
se rejoignent mais qui peuvent aussi être vides — qui
se résume par « patate ». Serions-nous donc des
« patates » à vouloir sans cesse vivre ensemble — In
simul — l'un avec l'autre, les uns avec les autres ? À
en croire les belles histoires dénichées ce trimestre
par votre Démineur, la réponse est pleine d'opti-
misme : vivre ensemble, sans arrière-pensées, est
non seulement possible mais dans certains cas salu-
taire… De la bande des Cinq aux membres joyeuse-
ment fêlés de l'association Nés pas des Anges,
Le Démineur vous conte de belles histoires
à lire… Ensemble !
lâcher de paroles
Que c’est beau un cheval qui galope sans personne sur le dos !
petIt journal quI creuse… hIstoIres, arts et cultures. avrIl 2013
DémInez avec nous !Vous trouvez qu'il est trop souvent question de Blot-l'Église dans votre Démineur ? La solution est simple : contactez-nous, envoyez-nous des informations concernant les perles de votre commune ! Car pour creuser toujours plus, nous avons besoin de vous. Vous connaissez un voisin, un ami, un membre de votre famille qui possède un don…Envoyez vos informations, suggestions, remarques à : [email protected]
C’était des copains et copines qui s’aimaient
bien et s’assemblaient de temps à autre pour
casser une petite graine, boire un coup, se
raconter des histoires, parler du pays, écouter une
chanson, danser un pas de rock, se marrer, se disputer
un peu sur la politique, la chasse, l’écologie, se donner
un coup de main, et plus si affinités…
Un jour, une drôle d’idée vint à l’un d’eux, ou à l’une,
car on ne se rappelle plus très bien qui avait dit quoi.
‑ Et si on se faisait une non‑association ?
Aussitôt, ce fut la pagaille, comme presque toujours,
car l’ordre (y compris du jour) ils connaissaient pas
trop, et même ils aimaient pas du tout.
Un jour, une grosse tête avait dit à la télé que l’univers,
sous ses dehors bien comme il faut, et toujours the
right thing in the right place, ne cesse de courir vers le
plus grand désordre possible.
Et eux, ils voulaient faire pareil, non mais des fois…
‑ Alors, on ferait quoi, que t’as dit ?
‑ Une non‑association !
‑ Il est ouf là çui ! C’est quoi, c’machin ?
‑ Eh ben, ce serait le contraire d’une association ; elle
serait pas déclarée, on n’aurait pas de statuts, pas de
président, pas de vice‑président, pas de secrétaire ni de
secrétaire adjoint, pas de trésorier, pas de cotisation…
‑ Pas de caisse, pas de fric, de monnaie, de flouze, de
blé, d’artiche, d’oseille, de grisbi, de pognon ?
‑ Ben non !
‑ C’est chelou, non ? Et comment on paierait les tracts,
les bulletins, les convocations ?
‑ C’est simple, y en aurait pas. Tout se passerait de
bouche à oreille.
‑ Mais c’est de l’oligarchie !
‑ De l’anarchie, tu veux dire… Et si elle n’était pas ce
que tu crois ? Si, au lieu d’être une absence d’ordre,
c’était un ordre intime, venu de l’intérieur de soi, et
non imposé de l’extérieur… c’est‑à‑dire finalement par
l’État ?
‑ Là, tu délires sec, man ! C’est de l’ufologie !*
‑ Non ! De l’u‑to‑pie ! Mais comment pourrions‑nous
vivre à peu près heureux sans tendre vers ce rêve
jamais réalisé, et heureusement irréalisable, qui
s’appelle l’utopie ?
‑ Pourquoi tu dis « heureusement irréalisable » ? >>>
La question du prochain numéro :
Au fait, à quoi ça sert, l'amour [email protected]
la Bande des cinq écume les marchés
« On ne sera jamais riches, mais on aime ce qu’on fait ! »
Laquelle des cinq interlocutrices a prononcé ces mots ? Aucune peut-être, et pourtant chacune a dit la chose à sa manière.
Ainsi s’expriment chez les personnes jeunes, dans les secteurs d’activité à dimension humaine, le rejet des excès cancéreux
de « l’avoir » et l’aspiration à une façon plus frugale et naturelle « d’être au monde » Une lueur d’espoir en ce monde
dominé par monseigneur le Fric !
démineurle2
Céline Boileau (Villards, Blot),
associée à Alexandre Dufour et
William Marotte (avec qui elle
formera le prochain GAEC La Belle
Plante) travaille en bio certifié
(légumes, plants, fleurs et tisanes
en infusettes). Sandra Javoy (Le
Périssel, Blot) produit laitages et
fromages de brebis. Viviane Serre-Monteil élève salers et volailles sur
ses terres de Pouzol. Élodie Sardier (La Faye, Blot) concocte de doux
savons au lait d’ânesse ; Maddy Sardier, (Charbonnières‑les‑Vieilles)
caramélise des douceurs africaines :
amandes, cacahuètes, coco…
Leur complicité amusée et leur façon
d’être sérieuses avec désinvolture,
traduisent l’entente naturelle qui
règne entre elles, en une génération
spontanée d’association.
Comme les trois mousquetaires qui
étaient quatre, nos Cinq ont leurs
d’Artagnan : Olivier Laurençon,
éleveur de porcs à Davayat, et Marc
Viguié (élevage de charolais) proposent
leurs préparations, charcutières
notamment.
complicité amusée
Céline et Sandra se sont rencontrées
et liées sur les marchés où elles sont
présentes (quand elles n’y délèguent
pas leur compagnon)*. Quant à Élodie et
Céline, elles avaient six ans à elles deux
en maternelle. Très vite, cette troïka
originelle Céline, Sandra, Élodie a attiré
dans son orbite Viviane, Maddy… et les
garçons !
Seule Céline bénéficie de la certification
« bio », ses amies préférant parler de
méthodes et de produits naturels ou
d’agriculture raisonnée. Mais toutes
cherchent à fidéliser une clientèle de
proximité et tiennent à la qualité de
leurs produits. Et leur entente est si
bonne qu’ayant fait (éventuellement
par Internet pour les « abonnés ») une
commande à plusieurs d’entre elles,
T’es louftingue !
‑ Parce que je craindrais que,
comme toute révolution, même
bien commencée, l’utopie, une
fois atteinte, ne finisse par se
tourner en son contraire !
‑ Et elle s’appellerait comment ta
non‑association ?
‑ Et pourquoi tu voudrais qu’on
l’appelle comme ci ou comme ça ?
Appelle‑la comme tu veux dans
ta tête…
‑ Vrai ? Alors je dirai que c’est une
conteste‑à‑terre !...
‑ Si tu veux.
‑ Et y aura pas du tout de règles ?
‑ Ah, si ! Celle qu’on se donnerait
entre nous. Par exemple, celle de
rester poli et courtois, et d’écouter
l’autre jusqu’au bout avant de lui
répondre, même si on n’est pas
d’accord du tout avec lui ou elle.
‑ Ouais, mais si y a personne pour
commander, ça va être le bor…, le
désordre.
‑ Donc, selon toi, quand il n’y
a pas des ordres, il y a donc
forcément désordre ?
‑ Admettons que t’aye raison…
Mais sans fric, qu’est‑ce qu’on va
pouvoir faire ? Tu sais bien que le
pognon commande tout…
‑ Justement, c’est ça qu’on veut
pas ! Chacun contribuera comme
il pourra, comme il voudra. Et
surtout, il s’agira moins de payer
que de faire !
‑ Et faire quoi ?
‑ J’sais pas moi. De tout, des
barbeucs, du cinoche, des randos,
à pied, à VTT, à cheval si t’en as
un. On jouerait au foot… au baby‑
foot… à la belote… aux boules…
au scrabble… aux fléchettes…
Et puis, on s’aiderait les uns
les autres, réparant une porte,
redressant un mur, changeant
des tuiles sur un toit… On s’ferait
du covoiturage. Les soirs, on irait
aux spectacles de La Passerelle…
On écouterait de la zikmu qu’on
aime ou même on en jouerait, on
lirait des poèmes, on en écrirait
pt’être…
‑ Écrire des poèmes ! Ah là, mec,
t’es carrément barge ! T’en as
pas assez chié à l’école avec ça ?
Pourquoi pas jouer du Chat qui
expire pendant qu’t’y es ?...
‑ Du Shakespeare ? Et pourquoi
pas ?
J’allais en savoir plus quand le coq
a chanté…
Gyb
(*) L’ufologie s’intéresse aux
Unidentified Flying Objects (UFO),
nos OVNIs.
Gens d’ici 1
vous pouvez en régler la totalité à une
seule qui se « débrouillera » avec ses
complices.
Naguère, subsistait à Blot, sur la place de
la Fontaine, un petit marché : boucherie
et charcuterie, laitages, légumes naturels
et fleurs, parfois vêtements. Il fut même
question de le « dynamiser », mais c’est
le contraire qui s’est produit et comme le
bourg a vu fermer sa poste, son restaurant
et sa boulangerie, il a vu aussi disparaître
son marché.
Enfin, pas tout à fait puisque nos cinq
fringantes, qui concoctent un projet
d’association, reprennent le flambeau
abandonné, malgré les conditions
d’inconfort que leur font parfois la bise
qui vente et la nue qui pleure…
Gyb
(*) Les points de vente ne sont pas les mêmes pour toutes : elles se partagent entre Loubeyrat, Manzat, Saint-Gervais, Riom… et Blot, le samedi matin sur la bascule de l’ancien foirail.
Fille d’éleveurs (Viviane), venue du monde de l’équitation (Élodie), formées aux techniques horticoles (Céline) ou pastorales (Sandra), ou connaissant bien la cuisine du Cameroun (Maddy), nos Cinq ne sont pas des bleues !
À ciel ouvert
sel des comBrailles
Mettez du SEL dans votre vie
Quelle douce Utopie d’imaginer un monde sans
argent, où le savoir‑faire, l’entraide, l’échange de
biens seraient au service de tous, où Suzanne,
50 ans, recevrait gratuitement 3 stères de bois de Marc, 30
ans… Suzanne ne sait pas « faire du bois », en revanche
l’informatique ne lui fait pas peur, et elle aide Jules et
Sandrine à créer leur site. Dans un mois, Marc aura besoin
de monde pour vider une grange, il donne aussi pas mal de
meubles.
utopie ? non, ça existeÇa s’appelle le SEL, Système d’Échange Local. Expérimenté
dans les années 80 au Canada, le premier SEL français a été
fondé en 1994 en Ariège, département très attractif pour les
néo‑ruraux. Depuis, la France compte environ 300 SEL de
taille plus ou moins modeste, de 2 à quelques centaines de
membres.
comment ça marche ?C’est une structure associative qui permet aux adhérents
habitant dans un même secteur géographique d’échanger
services, biens, savoirs. Une valeur est attribuée à chaque
échange : la Fi’Sel, monnaie fictive du SEL des Combrailles.
On estime que 60 Fi’Sel valent une heure de travail, qu’il
3
À visiterBlog du SEL des Combrailles : seldescombrailles.over‑blog.com
La route des SEL, hébergements solidaires : http://route‑des‑sel.org/
Contact : [email protected]
s’agisse de cueillir des pommes ou d’aider à préparer un
concours.
L’association distribue à chaque nouvel adhérent un carnet
où il comptabilisera dons et dépenses, à partir d’un crédit
initial de 100 Fi’Sel. Le montant d’un échange est toujours
fixé de gré à gré entre deux adhérents.
le plus d’InternetL’association Sel des Combrailles voit le jour en 2011.
Internet est dans d’innombrables foyers. La boîte mail de
l’association reçoit les demandes et les propositions de
ses adhérents puis les renvoie sur toutes les messageries
connues et un échange s’établit entre personnes intéressées.
Sans cette organisation centralisée, le système ne
fonctionnerait pas avec autant de fluidité. Les personnes
non habituées aux nouvelles technologies sont tenues
informées par téléphone.
Le revers de la médaille est la difficulté pour les membres
fondateurs d’estimer l’activité et le dynamisme du
groupe car le fonctionnement par mail permet une
grande autonomie et n’oblige à aucun retour auprès des
responsables.
en fin de compteAu‑delà de l’entraide générée par ce système, les échanges
sont un moyen de faire connaissance, et c’est aussi le but
recherché par les pionniers de cette belle entreprise dont
le maître mot est « Sélidarité ». Le climat de confiance qui
s’instaure entre les « sélistes » permet de tricoter du lien
social, et le tricot, ça tient chaud.
Laurette Conil
Pour vivre l’expérience de l’entraide par l’échange, Le Démineur vous donne
les bonnes ficelles…
Du soleil plein les yeux, du vent plein les cheveux !
La petite coopérative Combrailles Durables, créée
en 2008 à Loubeyrat, continue son chemin militant, sans but
lucratif. Objectif : produire ensemble des énergies
renouvelablesLe but est de faire une cagnotte entre gens de villages proches
pour produire ensemble des énergies renouvelables là où
investir seul aurait été techniquement difficile. Bien des gens
rêvent de devenir propriétaires de panneaux solaires mais
c’est encore très coûteux (900 € environ) et pas simple.
Combrailles Durables permet à chacun de devenir producteur
pour 50 € d’investissement.
l’électricité solaire, c’est possible en auvergneEn 2013, la coopérative a en production : l’école et la 6e
classe de Loubeyrat, l’école et la salle de réunion de Sauterre
(Manzat), les gradins de rugby de Manzat, un bâtiment du
lycée agricole de Saint‑Gervais‑d’Auvergne. Chaque part
coopérative (50 € l’une) produit environ 161 kW/an soit 5 %
des besoins d’un foyer.
Pour ne pas verser dans une débauche de moyens
techniques, le plus simple reste encore de surveiller ses
consommations. Combien consommez‑vous en un an ?
énercoop aide à consommer moinsÉnercoop, entreprise nationale, distribue de l’électricité aux
particuliers, aux collectivités et aux entreprises. Sous statut
SCIC, sans but lucratif, tout comme Combrailles Durables,
elle fournit de l’électricité 100 % verte. Combrailles Durables
ambitionne de vendre sa production à cette autre coopérative
d’intérêt collectif et de créer ainsi une AMAP de l’électricité, dès
que le système d’achat de l’électricité produite le permettra.
projetsDemain de l’éolien au Bouilhat (Manzat)… Là, un mât de
mesure est en place depuis juin 2012. Les premiers résultats
laissent penser qu’il est possible d’envisager de l’éolien
moyen ; 2013 sera l’année de démarrage du premier parc
éolien citoyen d’Auvergne.
… et du photovoltaïque au sol ? La plateforme qui servait
d’espace technique pour le chantier de l’A89 au Bouilhat, a
été rendue à la nature il y a près de 10 ans ; rien n’y a repoussé
depuis. Un lieu idéal pour implanter du photovoltaïque au
sol et permettre ainsi une recolonisation du site. La première
centrale solaire au sol citoyenne d’Auvergne !
contactIsabelle Gardères
Praquerit ‑ 63410 Loubeyrat
Tél. : 04 73 67 95 02
démineurle4
le filon de la passerelle d'Éric Royer
Rendez-vousVendredi 19 avril à 20 h 30.
conférence/débat. « la terre se réchauffe-t-elle ? »Par Andréa Flosmann, physicienne au laboratoire de météorologie
physique. Cette conférence est proposée par le Conseil général du Puy‑de‑
Dôme dans le cadre du dispositif « Bivouac des Facs ».
À partir de 14 ans. Entrée gratuite.
Certaines prévisions alarmistes du GIEC ont pu être contestées, mais le
réchauffement se mesure désormais dans les températures continentales et
celles des océans comme dans le régime des vents. Quels sont les moyens
dont disposent les scientifiques pour décrire les évolutions possibles de ces
tendances et leurs conséquences ? Sommes‑nous condamnés à subir ces
transformations ? Quelles mesures peut‑on envisager pour atténuer leurs
effets ?
Vendredi 17 mai à 14h.
rencontre senior autour d’une danseAvec l’ami JoJo.
Ouvert à tous. Entrée gratuite.
JoJo et son célèbre orchestre à lui tout seul, vous fera danser tout au long
de cet après‑midi.
Vendredi 24 mai à 20 h 30.
théâtre. oléannaDe David Mamet par le Théâtre de l’eau qui dort.
À partir de 14 ans. Entrée : 5 €/8 €.
Un incandescent
huis‑clos sur
le pouvoir et
les dérives
réactionnaires de
nos sociétés… Elle
est l’étudiante, lui
le professeur. Tout
les sépare. Elle
cherche ses mots,
il en use avec brio.
Elle craint d’échouer, il va être promu.
Scénariste des célébrissimes Incorruptibles, David Mamet a conçu, avec
Oléanna, une machination diabolique dont le propos est d’une grande
richesse.
Complexité des rapports hiérarchiques, vide d’une existence matérialiste,
manipulation des mots et des êtres, tentation du puritanisme, critique de
l’obscurantisme, sont ici exposés dans une mise en scène chirurgicale.
Tout en suivant au plus près la partition de l’auteur, le travail des deux
excellents comédiens prend place dans un univers oppressant, le temps
d’une performance physique dont nul ne sortira indemne.
Jubilatoire pour l’esprit, éprouvante pour les sens, Oléanna est une
expérience marquante.
rendez-vousVendredi 12 avril/20 h 30.
soirée courts-métrages.En partenariat avec le festival « Sauve qui peut le court ». Une sélection
des meilleurs courts‑métrages du festival 2013.
À partir de 14 ans. Entrée : 2 €/4 €.
Mud CrabIgor Coric, Sheldon Lieberman / Australie / 2012 / Animation
Spike vient d’attraper son premier crabe de boue. Maintenant, avec l’aide
de Dadda, il va falloir le sortir du panier sans perdre un doigt.
Avant que de tout perdreXavier Legrand / France / 2012 / Fiction
Julien a dix ans. Il fait mine de se rendre à l’école mais se cache sous un
pont, son cartable empli de vêtements. À quelques kilomètres, Joséphine,
15 ans, fait de même et attend le bus.
Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch RaspoutineCéline Devaux / France / 2012 / Animation/fiction
Au début du XXe siècle, un moine errant, Raspoutine, arrive à la cour
des tsars de Russie. Négligé et lubrique, le moujik s’introduit néanmoins
dans le cénacle de la famille impériale. Ce qui déplaît fortement à certains
aristocrates.
SolipsistAndrew Huang / Etats‑Unis / 2012 / Animation
Ils pensaient être les seuls êtres réels dans ce monde étrange…
GuangShio Chuan Quek / Malaisie / 2011 / Fiction
L’histoire de deux frères. L’aîné, Wen Guang, est autiste. Les rapports
sociaux lui sont difficiles et il a du mal à s’acquitter des obligations de tous
les jours. Il a aussi une passion secrète, il collectionne les verres à vin.
Welcome and… Our Condolences
Leon Prudovsky / Israel / 2012 / Fiction
1991. Avec son caméscope, le petit Misha, 12 ans, filme le voyage de sa
famille qui quitte l’URSS pour aller s’installer en Israël. Lorsque la vieille
tante meurt dans l’avion, la famille doit passer par les innombrables
formalités des douanes israéliennes…
> > > > >
5
le filon de la passerelle d'Éric Royer
Rendez-vouscherchez la pancarte « jône » c’est là !
À Châteauneuf‑les‑Bains, rive droite
de la Sioule, se dresse le château
(eau), et juste en face, rive gauche, le
Chatô (ô). Entre les deux, le chant de
la rivière donne le ton puisque c’est
là que Laurette et Jean‑Yves ont dédié
un lieu à la chanson. Plus largement,
le Chatô est ouvert aux spectacles,
concerts, expositions…
Cet hôtel du XIXe siècle garde le
charme de son prestigieux passé
thermal : bar imposant en bois massif sculpté, escaliers couleur marbre, décors muraux
sur verre… et ses nouveaux propriétaires (depuis juin 2010) souhaitent lui conserver cette
authenticité.
Ces passionnés de chanson française à texte ont eu envie de créer une petite structure de
spectacles de proximité : un « locacultivore » dans la mouvance des « locavores », pour
croquer la culture près de chez soi ! Pour faire vivre le lieu, « l’asso Chatô » est née en
janvier 2011. Elle compte une cinquantaine d’adhérents qui soutiennent cette démarche
culturelle. L’inauguration du Chatô avec un concert de François Gaillard est à l’origine du
nom de la bâtisse : du geste du chanteur d’unir ses mains au‑dessus de sa tête est née l’idée
de l’accent circonflexe. Laurette et Jean‑Yves mettent aussi l’accent sur l’aspect convivial des
manifestations (accueil, petite salle, buffet…)
Le Chatô sort de son hibernation le 16 mars à l’occasion du Printemps des poètes avec Pierre
Déliot qui chante Brel. Suivront : Laurent Berger, Rémo Gary, Sébastien Guerrier… Alors suivez
le programme !
En juillet, nos « chatôlains » partent en vacances, à la pêche aux découvertes… En août,
est prévue une soirée festive et le 13 octobre : rendez‑vous pour l’assemblée générale de
l’association autour de la citrouille et de ses princesses : château‑ô… oblige !
Françoise Guittonny‑Beaumont
www.lechato.org ‑ [email protected]
Le Chatô, Le Bordas, 63390 Châteauneuf‑les‑Bains ‑ Tél. : 06 10 45 79 65
contre la culture commerciale, élitiste et médiatique
arthé café, caf'’ conc' ruralNotre n° 6 rendait compte en page 5 d’un spectacle d’Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki qui fut donné à l’Arthé Café de Sauterre (Manzat), sans un mot sur ce lieu d’accueil que l’équipe du Démineur tient en haute estime. Voici un extrait de ce qu’en dit la Toile…
« Arthé Café, caf' conc' rural c'est… Un café, salon de thé, lieu d'exposition où se produisent
artistes, chanteurs, comédiens, plasticiens… et où l'on peut se restaurer ! Marc au saxo, Maï
au chant, vous accueillent dans ce lieu culturel au décor personnalisé par les tableaux de Maï
et les couleurs acidulées du mobilier qui confèrent à ce lieu une ambiance de convivialité
propice à la créativité, aux rencontres, à l’échange et à l’expression artistique sous toutes
ses formes. Caf' conc' rural… Pourquoi ? Pour proposer au plus grand nombre des spectacles
de qualité dans une logique de proximité pour la population locale et d’attractivité pour le
développement du territoire des Combrailles. Proposer un lieu dédié au spectacle vivant où
peut s’exprimer la diversité des pratiques artistiques en résistance à la culture commerciale,
élitiste et médiatique qui véhicule la pensée unique. Mettre la musique et le beau texte
au centre du lien social pour que la culture regagne du terrain en milieu rural. Provoquer
la rencontre ʺpublic‑artisteʺ dans un cadre intimiste et convivial suscitant l’échange et la
discussion après spectacle autour d’un bol de soupe ! Car l’expression artistique est un
élément vital de notre société qui permet d’apporter du plaisir, de susciter la réflexion, de
créer des liens. »
Marc et Maryse Usclade
Arthé Café, Sauterre, 63410 Manzat
04 73 33 58 12 / 06 81 96 71 56
Samedi 1er juin à 21h.
Bal de printemps.Avec l’orchestre Félicien Brut et Michel Chevarin.
À partir de 14 ans. Entrée : 5 €/8 €
Cette année, le déjà traditionnel bal de printemps sera encore plus show.
Préparez‑vous à vivre une nuit de danse pleine de surprises.
Vendredi 14 juin à 20h.
théâtre en famille. « rue de la lune »Par la compagnie « Le petit théâtre Dakoté ».
À partir de 6‑8 ans. Entrée 5 €/8 €.
Écrites à partir de faits divers, ces
histoires sans paroles racontent la vie
(extra)ordinaire de trois résidents d’un
îlot pavillonnaire dont le quotidien, à
force de ne pas tourner rond, devient
un drôle de ballet fantastique. La lune
est‑elle tombée sur la terre ?
Une partition burlesque à quatre têtes
et huit mains, aussi légère qu’étrange.
Il y a du Tati là‑dessous.
À déguster en famille !
Chraz dynamite la veulerie
2036, le fond populaire*Nous sommes en 2036, réfugiés dans les galeries de Pouzol‑les‑Mines car
la couche d’ozone est complètement détruite. « Il n’y a plus que quelques
trous d’ozone dans la couche de rien », nous ne supportons plus le climat,
ni atmosphérique, ni social.
Arrive, poussant son wagonnet de mineur, Antoine Polsky, délégué du
Comité de Résistance Underground, pour nous donner des nouvelles du
dessus. Et c’est un déferlement de portraits, de situations et d’histoires,
comiques, caricaturales ou burlesques, mais toujours en adéquation avec
le monde où nous vivons aujourd’hui.
Tout y passe : les politiques, les vedettes du showbiz ou du sport, les
jeunes, les vieux, les maisons de retraite (le tableau brossé de la maison de
retraite de Pontgibaud réservée aux anciens du showbiz est mémorable !).
Et nous aussi, les citoyens révoltés, sommes vilipendés car nous n’avons
pas réagi quand ils ont commencé à nous tondre comme des moutons.
Sarkozy est remarié avec Roseline Bachelot et réélu en 2017, mais il meurt
noyé dans une fosse à purin (on vous laisse apprécier la symbolique
du tableau !) en se rendant à Combrailles, lieu d’apparition de la Vierge
d’après le canular de Wladyslaw Polsky, papa truculent d’Antoine.
Bref, ce fut un réel plaisir. Remercions Éric Royer et la communauté de
communes de Menat de nous offrir des spectacles de cette qualité dans
cette salle de la Passerelle qui s’y prête à merveille.
Francine et Didier Béthune, Saint-Rémy
(*) Chraz s’est produit le vendredi 15 février à la Passerelle où il a fait salle
plus que comble puisqu’il a fallu ajouter des sièges.
démineurle 6
mis à l’épreuve (défis mémoire,
adresse, énigmes, « dextérimètre »
fait maison pour mesurer votre
habileté manuelle, etc.) Fastoche ?
Tentez donc d’éteindre des bougies
au pistolet à eau et on en reparle.
Pour finir, chaque équipe doit
présenter un petit spectacle . On
compte les points et on peut gagner
quoi ? Un resto, une balade en
kayak et tutti quanti. Bref, 2 h 30 de
franche rigolade par équipes de 3 à
5. Chaque rendez‑vous rameutant
près de 200 personnes, on vous
laisse imaginer l’ambiance…
Le « local », ça fait pas d’mal !
En fromage comme en musique,
on peut faire local… Et c’est bien.
« Nés pas des anges » défendent
cette idée et invitent des groupes
des Combrailles, de préférence,
à se produire en concert, chaque
année, lors d’une soirée mini‑
festival en plein air. Calyguals,
paille à sons, Manu et Agnès,
Kalao, CKMNS et de plus connus
comme Ganja Orchestra et Sly de
Bruix composent un fringant menu
à la sauce rock, funk, ska, reggae
ou folk. On mangera quand même,
Gens d’ici 2nés pas des anGes
Agitateurs de bonne humeur !
qu’on se rassure, du vrai cochon
à la broche de Youssef, cuistot de
Chapdes‑Beaufort, local encore !
spécial miochesPour les mignons et non moins
terribles êtres humains inférieurs
à 1,50 m, l’asso propose aussi
un spectacle (gratuit pour eux !)
et de qualité pro. Et ce, grâce à
l’argent abondamment récolté lors
de la marche nocturne. Efficace
l’autofinancement ! L’an dernier,
« Juju ballon » a ainsi fait fureur
auprès du public et reviendra sans
doute… bientôt. N’hésitez pas à y
amener la smala. C’est pas tous
les jours qu’on rigole. Bref, c’est
incroyable tout ce qu’on peut faire à
la campagne dès lors qu’un groupe
d’énergumènes bien inspirés se met
en tête de faire vibrer le territoire
où ils habitent. Réjouissant, non ?
Si.
mais c’est qui ?Il serait trop long de tous les citer,
et n’en nommer que deux… Bref,
pour savoir qui se cache derrière
« Nés pas des anges », le mieux
C’est l’histoire d’une bande de copains comme il y en
a mille. Mais toutes ne se mettent pas en tête de faire rire, marcher, rêver
et danser. Celle-là, si. C’est l’histoire de la plus si
jeune (mais quand même un peu) association « Nés
pas des anges »
« rassembler un public en tous genres, de tous les coins, de tous les âges ! »
c’est… d’aller les voir ! Pour les
physionomistes, on vous met une
photo.
Prochain rendez‑vous : pour la
pleine lune, samedi 25 mai à Saint‑
Rémy‑de‑Blot. Rassemblement à
20 h. N’oubliez pas votre lampe…
Ni votre crayon.
Et au fait… pourquoi ce nom : « Nés
pas des anges » ? « Ben… on sait
pas. Ça sonnait. » C’est vrai que ça
sonne.
Sophie Lannefranque
rendez-vous : spectacle pour enfants le 20 oc-tobre à combronde avec juju ballon (sculpteur de ballons).
ils arrivent de Saint‑Hilaire,
Saint‑Pardoux, Pouzol,
Orcines… Ils sont une poignée
de fêtards sérieux, mais pas trop,
à prendre en main, en 2001,
l’organisation du festival Rock
à Myon (rien à voir avec une
fête de poids lourds !) jusque‑là
organisée par le comité des fêtes
local. Quelques années plus tard,
pris dans leur élan, ils enchaînent
avec de nouvelles manifestations
festives et… éclectiques. Telle est
l’idée de cette tribu, désormais
bien rodée, qui compte aujourd’hui
une vingtaine de membres dans
une ambiance plus conviviale
que rigoureuse… mais qui envoie !
Chaque membre a son rôle :
cuisine, administration, logistique,
communication… (même si le
bouche‑à‑oreille reste l’outil le plus
efficace). La folle équipée propose
chaque année trois événements
de taille : un grand jeu de piste
nocturne, une soirée concerts, un
spectacle pour enfants.
Tous à vos lampes !
Il vaut mieux être équipé pour
s’élancer dans les randonnées
nocturnes mémorables de ceux
qui, on a compris, ne sont pas des
anges… et on préfère. Prenez donc
vos lumières vous en aurez besoin.
Tout au long des divers parcours
proposés, de 5 à 10 km, vous serez
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Déminage expressexpression liBre, humeurs, poèmes, coups de Gueule, coups de cœur…
Gens d’ici 2nés pas des anGes
Agitateurs de bonne humeur !tonton GuY aIme rIen !...
Pas sa montre car elle grignote sa vie pour qu’il arrive
plus vite au bout.
Pas les Ricains, qui ont Barak Obama alors qu’il n’a
qu’une baraque au bas mot.
Pas les suremballages car ils engrossent sa poubelle.
Pas TF 1 car il y a trop de tunnels de films entre les
pubs.
Pas Newton car c’est sa faute si tout tombe par terre.
Pas Darwin car c’est à cause de lui qu’on est descendu
de l’arbre.
Pas les effets spéciaux car ils font leur mauvais cinoche.
Pas les ronds‑points qui vont finir par lui mettre le dos
en S.
Pas le téléphone car il en a marre des étoiles, des
dièses et des robots qui causent.
Pas le père Noël, première billevesée pour faire avaler
celles qui suivront.
Pas les ouvertures faciles qui réclament couteau,
ciseaux ou tournevis et sparadrap.
Pas ceux qui disent « J’aime pas les cons » car c’est un
manque d’amour‑propre.
Pas le soleil qui ferait mieux de briller la nuit quand on
besoin de lumière.
Pas l’absinthe parce qu’elle a toujours tort.
ensemble, pour quoi faire ?
« Ensemble, oui…
mais pas avec n’importe qui »
Association « Les trieurs sur le volet»
(menuiserie conviviale).
« Ensemble pour faire mieux que tout seul »
Didier
Association SCUC (Seul Comme Un Con).
« Ensemble pour pas faire aujourd’hui ce qu’on fera pas
demain »
Association « Demain j’arrête ».
« Ensemble pour faire un bouquet »
Les marguerites associées
« Ensemble… jusqu’à ce que ça pète »
Lady Namite et ses étincelles.
« tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu’il ignorait. » (alain)
Il y a moiAvec mes jambes, mes bras, ma tête
Avec mon cœur aussi…
Et ensemble, parfois,
Nous nous sentons bien seuls.
Seuls pour défendre une idée
Seuls pour organiser un événement
Seuls pour bien des choses, finalement…
Mais l’autre, où est‑il ?
La famille, les collègues, les amis, les maris, les enfants
Tous ceux‑là peuvent être étrangers… parfois
Alors l’autre, celui‑là qui ne me connaît pas
Et pourtant si proche de moi… Où est‑il ?
Il est en réalité partout, de ci de là tralala
Suit mon air, mes couleurs, mes mots,
Et je ne le vois pas, lui non plus…
Et il est tout aussi seul que ça…
La rencontre ? Naturelle.
La reconnaissance ? Associative.
Et qui m’aime me suive…
Claire Rouet
Comédie bourrelesque
moni nous a fait cygnes !
Moni la Clown habite avec aisance son corps
épanoui. Valise en main, grimée, dépenaillée,
hagarde, elle nous donne envie de rire avant même
qu’elle ait ouvert la bouche. Elle demande, visage
contre visage, à des spectateurs si c’est bien ici
qu’a lieu l’audition. Gags, trébuchements, chutes
d’objets et adroites maladresses vont se succéder,
mettant en péril l’espace de la scène et, parfois,
l’actrice elle‑même qui extirpe de sa mallette les
plus improbables affûtiaux, boit des quantités d’eau
phénoménales et sait que faire rire à ses dépens est
le plus irrésistible des ressorts comiques. Enfin, son
nom est appelé ! Côté jardin, elle ouvre une porte ;
de la lumière en jaillit, on entend la musique du Lac
des Cygnes. Gesticulant et trébuchant en canard,
désespérément courageuse, notre danseuse s’élance
dans l’arène pour s’en faire aussitôt éjecter : « Vous
n’avez pas le profil ! ». Nous réjouissant de ses
mimiques apitoyées ou révoltées, elle finit par
nous montrer qu’elle possède une extraordinaire
souplesse. Clownerie très élaborée et franche
rigolade. – gyb
Le Lac des Signes, ou la mécanique des bourrelets, par Moni la Clown de la compagnie
Civp, a été donné le vendredi 14 décembre 2012 à
la Passerelle (Théâtre-clown en famille, à partir de
8 ans).
Des fousAntoine copulait avec la plage, je l’ai toujours vu
mimer un coït dans toutes les circonstances où il se
sentait à sa place, la semaine dernière c’était avec un
cocotier, son amour pour la nature le pousse jusqu’à
l’engrosser. La bouche écartelée par un sourire béat il
marmonne des « Jah Jah, merci Jah ! ». Antoine est fou,
c’est un fou de nature jusqu’à l’exhibition.
Jean‑Pierre, les pieds dans l’eau, demeurait
parfaitement immobile, les yeux rivés sur un
madrépore en forme de cervelle, comme si ce dernier
devait lui révéler la solution de toutes les énigmes de
tous les temps. C’était sa façon bien à lui d’accéder à
l’éternité, probablement. Jean‑Pierre ne souriait pas
car, depuis hier, il lui manque une incisive, il se l’est
arrachée, lui‑même, avec une pince multiprise, après
quoi il a gambadé autour de sa case en hurlant, et puis
il s’est laissé tomber dans les pommes. Jean‑Pierre est
naturellement fou.
Kata, lui, continuait de sucer son orange verte, il ne
regardait rien de précis mais il voyait tout comme
d’habitude, la fourmi sur le sable, le pélican en
maraude, et le moindre clignement de paupière de
qui que ce fût. Kata ne se met jamais à poil devant les
autres, Kata lit Krishnamurti, Kata est un fou intello et
pudique.
Je suis resté un long moment à regarder le soleil
descendre, le menton dans les genoux, j’ai guetté
le rayon vert, comme ça sans y penser. Plus tard je
me suis glissé dans l’eau sans autre sensation que
le clapotis, l’air et l’eau devaient être à la même
température. Nous n’avons pas échangé une seule
parole, nous étions d’accord sur l’essentiel.
A. Cochet
DormanceSur une fougère aux couleurs cuivrées
Une goutte d'eau s'est mise à glisser
En entraînant d'autres dans un sillage parfait
vers une chute qu'elles ne peuvent éviter.
Allégorie troublante de notre humanité.
Il ne reste plus rien des assauts printaniers
De ces grands arbres aux allures décharnées
Qui, pour quelques rais de lumière, une place au soleil
Étouffaient sans vergogne de plus faibles lignées.
Tout est calme, apaisé.
Peu d’oiseaux chantent encore dans les forêts de pins
et ceux qui restent sont ceux que l’on déteste.
Misérables corbeaux, effrayantes hulottes,
on vous rejette la faute des hivers qui grelottent.
Sous une fougère aux couleurs cuivrées
Il ne reste plus rien de ce si bel été
qu'une amanite en habit de clown
qui, minée par mes vers,toute doucement s'écroule.
Loïc B.
démineurle 8
extra terrien
Graines de coquelicot
La voix est libre dans la vallée
En 1996, la mairie d’Ébreuil et le Centre social enquêtent auprès des jeunes pour savoir ce dont ils auraient envie quant aux loisirs et à la culture : une
radio sans blabla et sans pub qui diffuserait autre chose que la mauvaise soupe que servent la plupart des « grandes radios ». Radio associative émettant
d’Ébreuil dans l’Allier, Radio Coquelicot se veut la voix polyphonique du Val de Sioule. Rencontre avec
Valentin Vincent, directeur des programmes.
nous avons dû faire face à des
difficultés, dont l’une subsiste : la
diffusion hertzienne rendue délicate
par le relief de la région, mais
surtout par l’emprise de la zone
militaire aérienne où nous sommes.
L.D. : Certaines structures ont-elles
facilité votre démarche ?
V.V. : Oui. Trois communautés de
communes nous ont suivis : Val
de Sioule, Bassin de Gannat, Pays
saint‑pourcinois. Nous devons aussi
beaucoup au Centre social qui nous
L.D. : À part la musique, vous
proposez quoi ?
V.V. : Nous diffusons 8 heures par
jour des émissions culturelles à
thèmes, dont les animateurs ont
entre 5 et 65 ans…
L.D. : Graine de coquelicot ! Il est
sympa, ce titre. C’est quoi ?
V.V. : C’est une émission faite par
des enfants. Dans une démarche
pédagogique, nous recevons le
mercredi, de 14 h 30 à 15 h 30, des
groupes de gosses, souvent des
classes, et abordons avec eux les
sujets qui les préoccupent. Sur
notre radio, il y en a pour tous les
goûts et tous les âges : classique,
musette, traditionnel, jazz, jazz
manouche, rock, reggae, ragga, hip
hop, dub, électro… On peut nous
écouter sur 99 FM ou sur notre site.
Les gens peuvent également venir
nous voir et nous proposer des
émissions qu’ils aimeraient animer,
afin de partager leur savoir avec le
public…
Renaud Morgat
(*) Streaming (de l’anglais stream,
courant) : diffusion en flux continu
de contenus audio ou audiovisuels
sur ordinateur, en direct ou léger
différé.
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édité par l’association Les milieux de terreau - Lacroix - 63440 Blot-l’Église
Directrice de la publication : Sophie Lannefranque – 06 84 79 44 25.
Rédacteur en chef : Jérôme Kornprobst – 06 17 18 04 57.
Mail rédaction : [email protected]
Équipe de rédaction : Guy Barbey, Françoise Beaumont, Laurette Conil,
Jérôme Kornprobst, Sophie Lannefranque, Renaud Morgat, Éric Royer.
Conception : Frédéric Nolleau, www.oxygene-graphisme.com.
Impression : imprimerie Vadot, Combronde.
Édité à 1 000 exemplaires. Imprimé sur papier Cyclus Offset recyclé.
Le Démineur : Comment avez-vous
démarré ?
Valentin Vincent : En 1996, c’est
Michel Verrier qui a attaqué le
chantier. Ensuite, il a fallu attendre
10 ans pour que le CSA nous
autorise à émettre sur la bande FM.
L.D. : Avez-vous dû faire face à des
galères ?
V.V. : Une radio associative, c’est
environ 5 années de lancement,
pour tout monter, assurer la
promotion, et durant tout ce temps,
prête les locaux et à la municipalité
d’Ébreuil qui fournit l’électricité
nécessaire au fonctionnement de
notre antenne émettrice, ce qui
nous permet d’être indépendants
de Télédiffusion de France qui loue
ses pylônes pour 2 000 euros par
mois.
L.D. : En gros, quelles sont
les principales charges de
l’association ?
V.V. : Il y a l’inévitable Société des
auteurs, compositeurs et éditeurs
de musique, mon salaire de seul
permanent rémunéré, le matériel
qui doit être renouvelé et les
cotisations au Fonds de soutien
à l’expression radiophonique qui
nous reverse une somme tous les
5 ans pour nous aider à subvenir à
nos besoins…
L.D. : Depuis 2006, quoi de
nouveau ?
V.V. : Nous avons traversé 5 années
difficiles mais, depuis la fin 2011,
nous avons créé un site (www.
radiocoquelicot.com) sur lequel on
peut nous écouter en streaming*
et suivre notre programmation.
Ce site nous facilite la tâche en
nous permettant de mesurer
notre audience, mais surtout en
nous libérant des perturbations
hertziennes.
L.D. : Peut-on vous qualifier de radio
libre ?
V.V. : Oui, dans la mesure où nous
sommes une radio associative
de catégorie A, c’est‑à‑dire ne
diffusant ni publicité ni musique
commerciale.
L.D. : Comment faites-vous pour
trouver les artistes ?
V.V. : Nous démarchons auprès
des labels indépendants, prenons
contact directement avec les
artistes et fouillons un peu lors des
festivals. Mais le bouche‑à‑oreille
joue également son rôle.