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DÉMINEUR LE N•7 Quèsaco ? Insimul Tantôt gimmick de supporters ou slogans politiques, l'ensemble est aussi une illustration mathématique — traditionnellement des groupes distincts qui parfois se rejoignent mais qui peuvent aussi être vides — qui se résume par « patate ». Serions-nous donc des « patates » à vouloir sans cesse vivre ensemble — In simul — l'un avec l'autre, les uns avec les autres ? À en croire les belles histoires dénichées ce trimestre par votre Démineur, la réponse est pleine d'opti- misme : vivre ensemble, sans arrière-pensées, est non seulement possible mais dans certains cas salu- taire… De la bande des Cinq aux membres joyeuse- ment fêlés de l'association Nés pas des Anges, Le Démineur vous conte de belles histoires à lire… Ensemble ! LÂCHER DE PAROLES Que c’est beau un cheval qui galope sans personne sur le dos ! PETIT JOURNAL QUI CREUSE… HISTOIRES, ARTS ET CULTURES. AVRIL 2013 DéMINEZ AVEC NOUS ! Vous trouvez qu'il est trop souvent question de Blot-l'Église dans votre Démineur ? La solution est simple : contactez-nous, envoyez-nous des informations concernant les perles de votre commune ! Car pour creuser toujours plus, nous avons besoin de vous. Vous connaissez un voisin, un ami, un membre de votre famille qui possède un don… Envoyez vos informations, suggestions, remarques à : [email protected] C ’était des copains et copines qui s’aimaient bien et s’assemblaient de temps à autre pour casser une petite graine, boire un coup, se raconter des histoires, parler du pays, écouter une chanson, danser un pas de rock, se marrer, se disputer un peu sur la politique, la chasse, l’écologie, se donner un coup de main, et plus si affinités… Un jour, une drôle d’idée vint à l’un d’eux, ou à l’une, car on ne se rappelle plus très bien qui avait dit quoi. ‑ Et si on se faisait une non‑association ? Aussitôt, ce fut la pagaille, comme presque toujours, car l’ordre (y compris du jour) ils connaissaient pas trop, et même ils aimaient pas du tout. Un jour, une grosse tête avait dit à la télé que l’univers, sous ses dehors bien comme il faut, et toujours the right thing in the right place, ne cesse de courir vers le plus grand désordre possible. Et eux, ils voulaient faire pareil, non mais des fois… ‑ Alors, on ferait quoi, que t’as dit ? ‑ Une non‑association ! ‑ Il est ouf là çui ! C’est quoi, c’machin ? ‑ Eh ben, ce serait le contraire d’une association ; elle serait pas déclarée, on n’aurait pas de statuts, pas de président, pas de vice‑président, pas de secrétaire ni de secrétaire adjoint, pas de trésorier, pas de cotisation… ‑ Pas de caisse, pas de fric, de monnaie, de flouze, de blé, d’artiche, d’oseille, de grisbi, de pognon ? ‑ Ben non ! ‑ C’est chelou, non ? Et comment on paierait les tracts, les bulletins, les convocations ? ‑ C’est simple, y en aurait pas. Tout se passerait de bouche à oreille. ‑ Mais c’est de l’oligarchie ! ‑ De l’anarchie, tu veux dire… Et si elle n’était pas ce que tu crois ? Si, au lieu d’être une absence d’ordre, c’était un ordre intime, venu de l’intérieur de soi, et non imposé de l’extérieur… c’est‑à‑dire finalement par l’État ? ‑ Là, tu délires sec, man ! C’est de l’ufologie !* ‑ Non ! De l’u‑to‑pie ! Mais comment pourrions‑nous vivre à peu près heureux sans tendre vers ce rêve jamais réalisé, et heureusement irréalisable, qui s’appelle l’utopie ? ‑ Pourquoi tu dis « heureusement irréalisable » ? >>> LA QUESTION DU PROCHAIN NUMÉRO : Au fait, à quoi ça sert, l'amour ? [email protected]

Le Démineur n°7

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Petit journal gratuit qui creuse

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Page 1: Le Démineur n°7

démineurlen•7

Quèsaco ? Insimul

Tantôt gimmick de supporters ou slogans politiques,

l'ensemble est aussi une illustration mathématique —

traditionnellement des groupes distincts qui parfois

se rejoignent mais qui peuvent aussi être vides — qui

se résume par « patate ». Serions-nous donc des

« patates » à vouloir sans cesse vivre ensemble — In

simul — l'un avec l'autre, les uns avec les autres ? À

en croire les belles histoires dénichées ce trimestre

par votre Démineur, la réponse est pleine d'opti-

misme : vivre ensemble, sans arrière-pensées, est

non seulement possible mais dans certains cas salu-

taire… De la bande des Cinq aux membres joyeuse-

ment fêlés de l'association Nés pas des Anges,

Le Démineur vous conte de belles histoires

à lire… Ensemble !

lâcher de paroles

Que c’est beau un cheval qui galope sans personne sur le dos !

petIt journal quI creuse… hIstoIres, arts et cultures. avrIl 2013

DémInez avec nous !Vous trouvez qu'il est trop souvent question de Blot-l'Église dans votre Démineur ? La solution est simple : contactez-nous, envoyez-nous des informations concernant les perles de votre commune ! Car pour creuser toujours plus, nous avons besoin de vous. Vous connaissez un voisin, un ami, un membre de votre famille qui possède un don…Envoyez vos informations, suggestions, remarques à : [email protected]

C’était des copains et copines qui s’aimaient

bien et s’assemblaient de temps à autre pour

casser une petite graine, boire un coup, se

raconter des histoires, parler du pays, écouter une

chanson, danser un pas de rock, se marrer, se disputer

un peu sur la politique, la chasse, l’écologie, se donner

un coup de main, et plus si affinités…

Un jour, une drôle d’idée vint à l’un d’eux, ou à l’une,

car on ne se rappelle plus très bien qui avait dit quoi.

‑ Et si on se faisait une non‑association ?

Aussitôt, ce fut la pagaille, comme presque toujours,

car l’ordre (y compris du jour) ils connaissaient pas

trop, et même ils aimaient pas du tout.

Un jour, une grosse tête avait dit à la télé que l’univers,

sous ses dehors bien comme il faut, et toujours the

right thing in the right place, ne cesse de courir vers le

plus grand désordre possible.

Et eux, ils voulaient faire pareil, non mais des fois…

‑ Alors, on ferait quoi, que t’as dit ?

‑ Une non‑association !

‑ Il est ouf là çui ! C’est quoi, c’machin ?

‑ Eh ben, ce serait le contraire d’une association ; elle

serait pas déclarée, on n’aurait pas de statuts, pas de

président, pas de vice‑président, pas de secrétaire ni de

secrétaire adjoint, pas de trésorier, pas de cotisation…

‑ Pas de caisse, pas de fric, de monnaie, de flouze, de

blé, d’artiche, d’oseille, de grisbi, de pognon ?

‑ Ben non !

‑ C’est chelou, non ? Et comment on paierait les tracts,

les bulletins, les convocations ?

‑ C’est simple, y en aurait pas. Tout se passerait de

bouche à oreille.

‑ Mais c’est de l’oligarchie !

‑ De l’anarchie, tu veux dire… Et si elle n’était pas ce

que tu crois ? Si, au lieu d’être une absence d’ordre,

c’était un ordre intime, venu de l’intérieur de soi, et

non imposé de l’extérieur… c’est‑à‑dire finalement par

l’État ?

‑ Là, tu délires sec, man ! C’est de l’ufologie !*

‑ Non ! De l’u‑to‑pie ! Mais comment pourrions‑nous

vivre à peu près heureux sans tendre vers ce rêve

jamais réalisé, et heureusement irréalisable, qui

s’appelle l’utopie ?

‑ Pourquoi tu dis « heureusement irréalisable » ? >>>

La question du prochain numéro :

Au fait, à quoi ça sert, l'amour [email protected]

Page 2: Le Démineur n°7

la Bande des cinq écume les marchés

« On ne sera jamais riches, mais on aime ce qu’on fait ! »

Laquelle des cinq interlocutrices a prononcé ces mots ? Aucune peut-être, et pourtant chacune a dit la chose à sa manière.

Ainsi s’expriment chez les personnes jeunes, dans les secteurs d’activité à dimension humaine, le rejet des excès cancéreux

de « l’avoir » et l’aspiration à une façon plus frugale et naturelle « d’être au monde » Une lueur d’espoir en ce monde

dominé par monseigneur le Fric !

démineurle2

Céline Boileau (Villards, Blot),

associée à Alexandre Dufour et

William Marotte (avec qui elle

formera le prochain GAEC La Belle

Plante) travaille en bio certifié

(légumes, plants, fleurs et tisanes

en infusettes). Sandra Javoy (Le

Périssel, Blot) produit laitages et

fromages de brebis. Viviane Serre-Monteil élève salers et volailles sur

ses terres de Pouzol. Élodie Sardier (La Faye, Blot) concocte de doux

savons au lait d’ânesse ; Maddy Sardier, (Charbonnières‑les‑Vieilles)

caramélise des douceurs africaines :

amandes, cacahuètes, coco…

Leur complicité amusée et leur façon

d’être sérieuses avec désinvolture,

traduisent l’entente naturelle qui

règne entre elles, en une génération

spontanée d’association.

Comme les trois mousquetaires qui

étaient quatre, nos Cinq ont leurs

d’Artagnan : Olivier Laurençon,

éleveur de porcs à Davayat, et Marc

Viguié (élevage de charolais) proposent

leurs préparations, charcutières

notamment.

complicité amusée

Céline et Sandra se sont rencontrées

et liées sur les marchés où elles sont

présentes (quand elles n’y délèguent

pas leur compagnon)*. Quant à Élodie et

Céline, elles avaient six ans à elles deux

en maternelle. Très vite, cette troïka

originelle Céline, Sandra, Élodie a attiré

dans son orbite Viviane, Maddy… et les

garçons !

Seule Céline bénéficie de la certification

« bio », ses amies préférant parler de

méthodes et de produits naturels ou

d’agriculture raisonnée. Mais toutes

cherchent à fidéliser une clientèle de

proximité et tiennent à la qualité de

leurs produits. Et leur entente est si

bonne qu’ayant fait (éventuellement

par Internet pour les « abonnés ») une

commande à plusieurs d’entre elles,

T’es louftingue !

‑ Parce que je craindrais que,

comme toute révolution, même

bien commencée, l’utopie, une

fois atteinte, ne finisse par se

tourner en son contraire !

‑ Et elle s’appellerait comment ta

non‑association ?

‑ Et pourquoi tu voudrais qu’on

l’appelle comme ci ou comme ça ?

Appelle‑la comme tu veux dans

ta tête…

‑ Vrai ? Alors je dirai que c’est une

conteste‑à‑terre !...

‑ Si tu veux.

‑ Et y aura pas du tout de règles ?

‑ Ah, si ! Celle qu’on se donnerait

entre nous. Par exemple, celle de

rester poli et courtois, et d’écouter

l’autre jusqu’au bout avant de lui

répondre, même si on n’est pas

d’accord du tout avec lui ou elle.

‑ Ouais, mais si y a personne pour

commander, ça va être le bor…, le

désordre.

‑ Donc, selon toi, quand il n’y

a pas des ordres, il y a donc

forcément désordre ?

‑ Admettons que t’aye raison…

Mais sans fric, qu’est‑ce qu’on va

pouvoir faire ? Tu sais bien que le

pognon commande tout…

‑ Justement, c’est ça qu’on veut

pas ! Chacun contribuera comme

il pourra, comme il voudra. Et

surtout, il s’agira moins de payer

que de faire !

‑ Et faire quoi ?

‑ J’sais pas moi. De tout, des

barbeucs, du cinoche, des randos,

à pied, à VTT, à cheval si t’en as

un. On jouerait au foot… au baby‑

foot… à la belote… aux boules…

au scrabble… aux fléchettes…

Et puis, on s’aiderait les uns

les autres, réparant une porte,

redressant un mur, changeant

des tuiles sur un toit… On s’ferait

du covoiturage. Les soirs, on irait

aux spectacles de La Passerelle…

On écouterait de la zikmu qu’on

aime ou même on en jouerait, on

lirait des poèmes, on en écrirait

pt’être…

‑ Écrire des poèmes ! Ah là, mec,

t’es carrément barge ! T’en as

pas assez chié à l’école avec ça ?

Pourquoi pas jouer du Chat qui

expire pendant qu’t’y es ?...

‑ Du Shakespeare ? Et pourquoi

pas ?

J’allais en savoir plus quand le coq

a chanté…

Gyb

(*) L’ufologie s’intéresse aux

Unidentified Flying Objects (UFO),

nos OVNIs.

Gens d’ici 1

vous pouvez en régler la totalité à une

seule qui se « débrouillera » avec ses

complices.

Naguère, subsistait à Blot, sur la place de

la Fontaine, un petit marché : boucherie

et charcuterie, laitages, légumes naturels

et fleurs, parfois vêtements. Il fut même

question de le « dynamiser », mais c’est

le contraire qui s’est produit et comme le

bourg a vu fermer sa poste, son restaurant

et sa boulangerie, il a vu aussi disparaître

son marché.

Enfin, pas tout à fait puisque nos cinq

fringantes, qui concoctent un projet

d’association, reprennent le flambeau

abandonné, malgré les conditions

d’inconfort que leur font parfois la bise

qui vente et la nue qui pleure…

Gyb

(*) Les points de vente ne sont pas les mêmes pour toutes : elles se partagent entre Loubeyrat, Manzat, Saint-Gervais, Riom… et Blot, le samedi matin sur la bascule de l’ancien foirail.

Fille d’éleveurs (Viviane), venue du monde de l’équitation (Élodie), formées aux techniques horticoles (Céline) ou pastorales (Sandra), ou connaissant bien la cuisine du Cameroun (Maddy), nos Cinq ne sont pas des bleues !

Page 3: Le Démineur n°7

À ciel ouvert

sel des comBrailles

Mettez du SEL dans votre vie

Quelle douce Utopie d’imaginer un monde sans

argent, où le savoir‑faire, l’entraide, l’échange de

biens seraient au service de tous, où Suzanne,

50 ans, recevrait gratuitement 3 stères de bois de Marc, 30

ans… Suzanne ne sait pas « faire du bois », en revanche

l’informatique ne lui fait pas peur, et elle aide Jules et

Sandrine à créer leur site. Dans un mois, Marc aura besoin

de monde pour vider une grange, il donne aussi pas mal de

meubles.

utopie ? non, ça existeÇa s’appelle le SEL, Système d’Échange Local. Expérimenté

dans les années 80 au Canada, le premier SEL français a été

fondé en 1994 en Ariège, département très attractif pour les

néo‑ruraux. Depuis, la France compte environ 300 SEL de

taille plus ou moins modeste, de 2 à quelques centaines de

membres.

comment ça marche ?C’est une structure associative qui permet aux adhérents

habitant dans un même secteur géographique d’échanger

services, biens, savoirs. Une valeur est attribuée à chaque

échange : la Fi’Sel, monnaie fictive du SEL des Combrailles.

On estime que 60 Fi’Sel valent une heure de travail, qu’il

3

À visiterBlog du SEL des Combrailles : seldescombrailles.over‑blog.com

La route des SEL, hébergements solidaires : http://route‑des‑sel.org/

Contact : [email protected]

s’agisse de cueillir des pommes ou d’aider à préparer un

concours.

L’association distribue à chaque nouvel adhérent un carnet

où il comptabilisera dons et dépenses, à partir d’un crédit

initial de 100 Fi’Sel. Le montant d’un échange est toujours

fixé de gré à gré entre deux adhérents.

le plus d’InternetL’association Sel des Combrailles voit le jour en 2011.

Internet est dans d’innombrables foyers. La boîte mail de

l’association reçoit les demandes et les propositions de

ses adhérents puis les renvoie sur toutes les messageries

connues et un échange s’établit entre personnes intéressées.

Sans cette organisation centralisée, le système ne

fonctionnerait pas avec autant de fluidité. Les personnes

non habituées aux nouvelles technologies sont tenues

informées par téléphone.

Le revers de la médaille est la difficulté pour les membres

fondateurs d’estimer l’activité et le dynamisme du

groupe car le fonctionnement par mail permet une

grande autonomie et n’oblige à aucun retour auprès des

responsables.

en fin de compteAu‑delà de l’entraide générée par ce système, les échanges

sont un moyen de faire connaissance, et c’est aussi le but

recherché par les pionniers de cette belle entreprise dont

le maître mot est « Sélidarité ». Le climat de confiance qui

s’instaure entre les « sélistes » permet de tricoter du lien

social, et le tricot, ça tient chaud.

Laurette Conil

Pour vivre l’expérience de l’entraide par l’échange, Le Démineur vous donne

les bonnes ficelles…

Du soleil plein les yeux, du vent plein les cheveux !

La petite coopérative Combrailles Durables, créée

en 2008 à Loubeyrat, continue son chemin militant, sans but

lucratif. Objectif : produire ensemble des énergies

renouvelablesLe but est de faire une cagnotte entre gens de villages proches

pour produire ensemble des énergies renouvelables là où

investir seul aurait été techniquement difficile. Bien des gens

rêvent de devenir propriétaires de panneaux solaires mais

c’est encore très coûteux (900 € environ) et pas simple.

Combrailles Durables permet à chacun de devenir producteur

pour 50 € d’investissement.

l’électricité solaire, c’est possible en auvergneEn 2013, la coopérative a en production : l’école et la 6e

classe de Loubeyrat, l’école et la salle de réunion de Sauterre

(Manzat), les gradins de rugby de Manzat, un bâtiment du

lycée agricole de Saint‑Gervais‑d’Auvergne. Chaque part

coopérative (50 € l’une) produit environ 161 kW/an soit 5 %

des besoins d’un foyer.

Pour ne pas verser dans une débauche de moyens

techniques, le plus simple reste encore de surveiller ses

consommations. Combien consommez‑vous en un an ?

énercoop aide à consommer moinsÉnercoop, entreprise nationale, distribue de l’électricité aux

particuliers, aux collectivités et aux entreprises. Sous statut

SCIC, sans but lucratif, tout comme Combrailles Durables,

elle fournit de l’électricité 100 % verte. Combrailles Durables

ambitionne de vendre sa production à cette autre coopérative

d’intérêt collectif et de créer ainsi une AMAP de l’électricité, dès

que le système d’achat de l’électricité produite le permettra.

projetsDemain de l’éolien au Bouilhat (Manzat)… Là, un mât de

mesure est en place depuis juin 2012. Les premiers résultats

laissent penser qu’il est possible d’envisager de l’éolien

moyen ; 2013 sera l’année de démarrage du premier parc

éolien citoyen d’Auvergne.

… et du photovoltaïque au sol ? La plateforme qui servait

d’espace technique pour le chantier de l’A89 au Bouilhat, a

été rendue à la nature il y a près de 10 ans ; rien n’y a repoussé

depuis. Un lieu idéal pour implanter du photovoltaïque au

sol et permettre ainsi une recolonisation du site. La première

centrale solaire au sol citoyenne d’Auvergne !

contactIsabelle Gardères

Praquerit ‑ 63410 Loubeyrat

Tél. : 04 73 67 95 02

ou [email protected]

Page 4: Le Démineur n°7

démineurle4

le filon de la passerelle d'Éric Royer

Rendez-vousVendredi 19 avril à 20 h 30.

conférence/débat. « la terre se réchauffe-t-elle ? »Par Andréa Flosmann, physicienne au laboratoire de météorologie

physique. Cette conférence est proposée par le Conseil général du Puy‑de‑

Dôme dans le cadre du dispositif « Bivouac des Facs ».

À partir de 14 ans. Entrée gratuite.

Certaines prévisions alarmistes du GIEC ont pu être contestées, mais le

réchauffement se mesure désormais dans les températures continentales et

celles des océans comme dans le régime des vents. Quels sont les moyens

dont disposent les scientifiques pour décrire les évolutions possibles de ces

tendances et leurs conséquences ? Sommes‑nous condamnés à subir ces

transformations ? Quelles mesures peut‑on envisager pour atténuer leurs

effets ?

Vendredi 17 mai à 14h.

rencontre senior autour d’une danseAvec l’ami JoJo.

Ouvert à tous. Entrée gratuite.

JoJo et son célèbre orchestre à lui tout seul, vous fera danser tout au long

de cet après‑midi.

Vendredi 24 mai à 20 h 30.

théâtre. oléannaDe David Mamet par le Théâtre de l’eau qui dort.

À partir de 14 ans. Entrée : 5 €/8 €.

Un incandescent

huis‑clos sur

le pouvoir et

les dérives

réactionnaires de

nos sociétés… Elle

est l’étudiante, lui

le professeur. Tout

les sépare. Elle

cherche ses mots,

il en use avec brio.

Elle craint d’échouer, il va être promu.

Scénariste des célébrissimes Incorruptibles, David Mamet a conçu, avec

Oléanna, une machination diabolique dont le propos est d’une grande

richesse.

Complexité des rapports hiérarchiques, vide d’une existence matérialiste,

manipulation des mots et des êtres, tentation du puritanisme, critique de

l’obscurantisme, sont ici exposés dans une mise en scène chirurgicale.

Tout en suivant au plus près la partition de l’auteur, le travail des deux

excellents comédiens prend place dans un univers oppressant, le temps

d’une performance physique dont nul ne sortira indemne.

Jubilatoire pour l’esprit, éprouvante pour les sens, Oléanna est une

expérience marquante.

rendez-vousVendredi 12 avril/20 h 30.

soirée courts-métrages.En partenariat avec le festival « Sauve qui peut le court ». Une sélection

des meilleurs courts‑métrages du festival 2013.

À partir de 14 ans. Entrée : 2 €/4 €.

Mud CrabIgor Coric, Sheldon Lieberman / Australie / 2012 / Animation

Spike vient d’attraper son premier crabe de boue. Maintenant, avec l’aide

de Dadda, il va falloir le sortir du panier sans perdre un doigt.

Avant que de tout perdreXavier Legrand / France / 2012 / Fiction

Julien a dix ans. Il fait mine de se rendre à l’école mais se cache sous un

pont, son cartable empli de vêtements. À quelques kilomètres, Joséphine,

15 ans, fait de même et attend le bus.

Vie et mort de l’illustre Grigori Efimovitch RaspoutineCéline Devaux / France / 2012 / Animation/fiction

Au début du XXe siècle, un moine errant, Raspoutine, arrive à la cour

des tsars de Russie. Négligé et lubrique, le moujik s’introduit néanmoins

dans le cénacle de la famille impériale. Ce qui déplaît fortement à certains

aristocrates.

SolipsistAndrew Huang / Etats‑Unis / 2012 / Animation

Ils pensaient être les seuls êtres réels dans ce monde étrange…

GuangShio Chuan Quek / Malaisie / 2011 / Fiction

L’histoire de deux frères. L’aîné, Wen Guang, est autiste. Les rapports

sociaux lui sont difficiles et il a du mal à s’acquitter des obligations de tous

les jours. Il a aussi une passion secrète, il collectionne les verres à vin.

Welcome and… Our Condolences

Leon Prudovsky / Israel / 2012 / Fiction

1991. Avec son caméscope, le petit Misha, 12 ans, filme le voyage de sa

famille qui quitte l’URSS pour aller s’installer en Israël. Lorsque la vieille

tante meurt dans l’avion, la famille doit passer par les innombrables

formalités des douanes israéliennes…

> > > > >

Page 5: Le Démineur n°7

5

le filon de la passerelle d'Éric Royer

Rendez-vouscherchez la pancarte « jône » c’est là !

À Châteauneuf‑les‑Bains, rive droite

de la Sioule, se dresse le château

(eau), et juste en face, rive gauche, le

Chatô (ô). Entre les deux, le chant de

la rivière donne le ton puisque c’est

là que Laurette et Jean‑Yves ont dédié

un lieu à la chanson. Plus largement,

le Chatô est ouvert aux spectacles,

concerts, expositions…

Cet hôtel du XIXe siècle garde le

charme de son prestigieux passé

thermal : bar imposant en bois massif sculpté, escaliers couleur marbre, décors muraux

sur verre… et ses nouveaux propriétaires (depuis juin 2010) souhaitent lui conserver cette

authenticité.

Ces passionnés de chanson française à texte ont eu envie de créer une petite structure de

spectacles de proximité : un « locacultivore » dans la mouvance des « locavores », pour

croquer la culture près de chez soi ! Pour faire vivre le lieu, « l’asso Chatô » est née en

janvier 2011. Elle compte une cinquantaine d’adhérents qui soutiennent cette démarche

culturelle. L’inauguration du Chatô avec un concert de François Gaillard est à l’origine du

nom de la bâtisse : du geste du chanteur d’unir ses mains au‑dessus de sa tête est née l’idée

de l’accent circonflexe. Laurette et Jean‑Yves mettent aussi l’accent sur l’aspect convivial des

manifestations (accueil, petite salle, buffet…)

Le Chatô sort de son hibernation le 16 mars à l’occasion du Printemps des poètes avec Pierre

Déliot qui chante Brel. Suivront : Laurent Berger, Rémo Gary, Sébastien Guerrier… Alors suivez

le programme !

En juillet, nos « chatôlains » partent en vacances, à la pêche aux découvertes… En août,

est prévue une soirée festive et le 13 octobre : rendez‑vous pour l’assemblée générale de

l’association autour de la citrouille et de ses princesses : château‑ô… oblige !

Françoise Guittonny‑Beaumont

www.lechato.org ‑ [email protected]

Le Chatô, Le Bordas, 63390 Châteauneuf‑les‑Bains ‑ Tél. : 06 10 45 79 65

contre la culture commerciale, élitiste et médiatique

arthé café, caf'’ conc' ruralNotre n° 6 rendait compte en page 5 d’un spectacle d’Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki qui fut donné à l’Arthé Café de Sauterre (Manzat), sans un mot sur ce lieu d’accueil que l’équipe du Démineur tient en haute estime. Voici un extrait de ce qu’en dit la Toile…

« Arthé Café, caf' conc' rural c'est… Un café, salon de thé, lieu d'exposition où se produisent

artistes, chanteurs, comédiens, plasticiens… et où l'on peut se restaurer ! Marc au saxo, Maï

au chant, vous accueillent dans ce lieu culturel au décor personnalisé par les tableaux de Maï

et les couleurs acidulées du mobilier qui confèrent à ce lieu une ambiance de convivialité

propice à la créativité, aux rencontres, à l’échange et à l’expression artistique sous toutes

ses formes. Caf' conc' rural… Pourquoi ? Pour proposer au plus grand nombre des spectacles

de qualité dans une logique de proximité pour la population locale et d’attractivité pour le

développement du territoire des Combrailles. Proposer un lieu dédié au spectacle vivant où

peut s’exprimer la diversité des pratiques artistiques en résistance à la culture commerciale,

élitiste et médiatique qui véhicule la pensée unique. Mettre la musique et le beau texte

au centre du lien social pour que la culture regagne du terrain en milieu rural. Provoquer

la rencontre ʺpublic‑artisteʺ dans un cadre intimiste et convivial suscitant l’échange et la

discussion après spectacle autour d’un bol de soupe ! Car l’expression artistique est un

élément vital de notre société qui permet d’apporter du plaisir, de susciter la réflexion, de

créer des liens. »

Marc et Maryse Usclade

Arthé Café, Sauterre, 63410 Manzat

04 73 33 58 12 / 06 81 96 71 56

Samedi 1er juin à 21h.

Bal de printemps.Avec l’orchestre Félicien Brut et Michel Chevarin.

À partir de 14 ans. Entrée : 5 €/8 €

Cette année, le déjà traditionnel bal de printemps sera encore plus show.

Préparez‑vous à vivre une nuit de danse pleine de surprises.

Vendredi 14 juin à 20h.

théâtre en famille. « rue de la lune »Par la compagnie « Le petit théâtre Dakoté ».

À partir de 6‑8 ans. Entrée 5 €/8 €.

Écrites à partir de faits divers, ces

histoires sans paroles racontent la vie

(extra)ordinaire de trois résidents d’un

îlot pavillonnaire dont le quotidien, à

force de ne pas tourner rond, devient

un drôle de ballet fantastique. La lune

est‑elle tombée sur la terre ?

Une partition burlesque à quatre têtes

et huit mains, aussi légère qu’étrange.

Il y a du Tati là‑dessous.

À déguster en famille !

Chraz dynamite la veulerie

2036, le fond populaire*Nous sommes en 2036, réfugiés dans les galeries de Pouzol‑les‑Mines car

la couche d’ozone est complètement détruite. « Il n’y a plus que quelques

trous d’ozone dans la couche de rien », nous ne supportons plus le climat,

ni atmosphérique, ni social.

Arrive, poussant son wagonnet de mineur, Antoine Polsky, délégué du

Comité de Résistance Underground, pour nous donner des nouvelles du

dessus. Et c’est un déferlement de portraits, de situations et d’histoires,

comiques, caricaturales ou burlesques, mais toujours en adéquation avec

le monde où nous vivons aujourd’hui.

Tout y passe : les politiques, les vedettes du showbiz ou du sport, les

jeunes, les vieux, les maisons de retraite (le tableau brossé de la maison de

retraite de Pontgibaud réservée aux anciens du showbiz est mémorable !).

Et nous aussi, les citoyens révoltés, sommes vilipendés car nous n’avons

pas réagi quand ils ont commencé à nous tondre comme des moutons.

Sarkozy est remarié avec Roseline Bachelot et réélu en 2017, mais il meurt

noyé dans une fosse à purin (on vous laisse apprécier la symbolique

du tableau !) en se rendant à Combrailles, lieu d’apparition de la Vierge

d’après le canular de Wladyslaw Polsky, papa truculent d’Antoine.

Bref, ce fut un réel plaisir. Remercions Éric Royer et la communauté de

communes de Menat de nous offrir des spectacles de cette qualité dans

cette salle de la Passerelle qui s’y prête à merveille.

Francine et Didier Béthune, Saint-Rémy

(*) Chraz s’est produit le vendredi 15 février à la Passerelle où il a fait salle

plus que comble puisqu’il a fallu ajouter des sièges.

Page 6: Le Démineur n°7

démineurle 6

mis à l’épreuve (défis mémoire,

adresse, énigmes, « dextérimètre »

fait maison pour mesurer votre

habileté manuelle, etc.) Fastoche ?

Tentez donc d’éteindre des bougies

au pistolet à eau et on en reparle.

Pour finir, chaque équipe doit

présenter un petit spectacle . On

compte les points et on peut gagner

quoi ? Un resto, une balade en

kayak et tutti quanti. Bref, 2 h 30 de

franche rigolade par équipes de 3 à

5. Chaque rendez‑vous rameutant

près de 200 personnes, on vous

laisse imaginer l’ambiance…

Le « local », ça fait pas d’mal !

En fromage comme en musique,

on peut faire local… Et c’est bien.

« Nés pas des anges » défendent

cette idée et invitent des groupes

des Combrailles, de préférence,

à se produire en concert, chaque

année, lors d’une soirée mini‑

festival en plein air. Calyguals,

paille à sons, Manu et Agnès,

Kalao, CKMNS et de plus connus

comme Ganja Orchestra et Sly de

Bruix composent un fringant menu

à la sauce rock, funk, ska, reggae

ou folk. On mangera quand même,

Gens d’ici 2nés pas des anGes

Agitateurs de bonne humeur !

qu’on se rassure, du vrai cochon

à la broche de Youssef, cuistot de

Chapdes‑Beaufort, local encore !

spécial miochesPour les mignons et non moins

terribles êtres humains inférieurs

à 1,50 m, l’asso propose aussi

un spectacle (gratuit pour eux !)

et de qualité pro. Et ce, grâce à

l’argent abondamment récolté lors

de la marche nocturne. Efficace

l’autofinancement ! L’an dernier,

« Juju ballon » a ainsi fait fureur

auprès du public et reviendra sans

doute… bientôt. N’hésitez pas à y

amener la smala. C’est pas tous

les jours qu’on rigole. Bref, c’est

incroyable tout ce qu’on peut faire à

la campagne dès lors qu’un groupe

d’énergumènes bien inspirés se met

en tête de faire vibrer le territoire

où ils habitent. Réjouissant, non ?

Si.

mais c’est qui ?Il serait trop long de tous les citer,

et n’en nommer que deux… Bref,

pour savoir qui se cache derrière

« Nés pas des anges », le mieux

C’est l’histoire d’une bande de copains comme il y en

a mille. Mais toutes ne se mettent pas en tête de faire rire, marcher, rêver

et danser. Celle-là, si. C’est l’histoire de la plus si

jeune (mais quand même un peu) association « Nés

pas des anges »

« rassembler un public en tous genres, de tous les coins, de tous les âges ! »

c’est… d’aller les voir ! Pour les

physionomistes, on vous met une

photo.

Prochain rendez‑vous : pour la

pleine lune, samedi 25 mai à Saint‑

Rémy‑de‑Blot. Rassemblement à

20 h. N’oubliez pas votre lampe…

Ni votre crayon.

Et au fait… pourquoi ce nom : « Nés

pas des anges » ? « Ben… on sait

pas. Ça sonnait. » C’est vrai que ça

sonne.

Sophie Lannefranque

rendez-vous : spectacle pour enfants le 20 oc-tobre à combronde avec juju ballon (sculpteur de ballons).

ils arrivent de Saint‑Hilaire,

Saint‑Pardoux, Pouzol,

Orcines… Ils sont une poignée

de fêtards sérieux, mais pas trop,

à prendre en main, en 2001,

l’organisation du festival Rock

à Myon (rien à voir avec une

fête de poids lourds !) jusque‑là

organisée par le comité des fêtes

local. Quelques années plus tard,

pris dans leur élan, ils enchaînent

avec de nouvelles manifestations

festives et… éclectiques. Telle est

l’idée de cette tribu, désormais

bien rodée, qui compte aujourd’hui

une vingtaine de membres dans

une ambiance plus conviviale

que rigoureuse… mais qui envoie !

Chaque membre a son rôle :

cuisine, administration, logistique,

communication… (même si le

bouche‑à‑oreille reste l’outil le plus

efficace). La folle équipée propose

chaque année trois événements

de taille : un grand jeu de piste

nocturne, une soirée concerts, un

spectacle pour enfants.

Tous à vos lampes !

Il vaut mieux être équipé pour

s’élancer dans les randonnées

nocturnes mémorables de ceux

qui, on a compris, ne sont pas des

anges… et on préfère. Prenez donc

vos lumières vous en aurez besoin.

Tout au long des divers parcours

proposés, de 5 à 10 km, vous serez

Page 7: Le Démineur n°7

7

Déminage expressexpression liBre, humeurs, poèmes, coups de Gueule, coups de cœur…

Gens d’ici 2nés pas des anGes

Agitateurs de bonne humeur !tonton GuY aIme rIen !...

Pas sa montre car elle grignote sa vie pour qu’il arrive

plus vite au bout.

Pas les Ricains, qui ont Barak Obama alors qu’il n’a

qu’une baraque au bas mot.

Pas les suremballages car ils engrossent sa poubelle.

Pas TF 1 car il y a trop de tunnels de films entre les

pubs.

Pas Newton car c’est sa faute si tout tombe par terre.

Pas Darwin car c’est à cause de lui qu’on est descendu

de l’arbre.

Pas les effets spéciaux car ils font leur mauvais cinoche.

Pas les ronds‑points qui vont finir par lui mettre le dos

en S.

Pas le téléphone car il en a marre des étoiles, des

dièses et des robots qui causent.

Pas le père Noël, première billevesée pour faire avaler

celles qui suivront.

Pas les ouvertures faciles qui réclament couteau,

ciseaux ou tournevis et sparadrap.

Pas ceux qui disent « J’aime pas les cons » car c’est un

manque d’amour‑propre.

Pas le soleil qui ferait mieux de briller la nuit quand on

besoin de lumière.

Pas l’absinthe parce qu’elle a toujours tort.

ensemble, pour quoi faire ?

« Ensemble, oui…

mais pas avec n’importe qui »

Association « Les trieurs sur le volet»

(menuiserie conviviale).

« Ensemble pour faire mieux que tout seul »

Didier

Association SCUC (Seul Comme Un Con).

« Ensemble pour pas faire aujourd’hui ce qu’on fera pas

demain »

Association « Demain j’arrête ».

« Ensemble pour faire un bouquet »

Les marguerites associées

« Ensemble… jusqu’à ce que ça pète »

Lady Namite et ses étincelles.

« tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu’il ignorait. » (alain)

Il y a moiAvec mes jambes, mes bras, ma tête

Avec mon cœur aussi…

Et ensemble, parfois,

Nous nous sentons bien seuls.

Seuls pour défendre une idée

Seuls pour organiser un événement

Seuls pour bien des choses, finalement…

Mais l’autre, où est‑il ?

La famille, les collègues, les amis, les maris, les enfants

Tous ceux‑là peuvent être étrangers… parfois

Alors l’autre, celui‑là qui ne me connaît pas

Et pourtant si proche de moi… Où est‑il ?

Il est en réalité partout, de ci de là tralala

Suit mon air, mes couleurs, mes mots,

Et je ne le vois pas, lui non plus…

Et il est tout aussi seul que ça…

La rencontre ? Naturelle.

La reconnaissance ? Associative.

Et qui m’aime me suive…

Claire Rouet

Comédie bourrelesque

moni nous a fait cygnes !

Moni la Clown habite avec aisance son corps

épanoui. Valise en main, grimée, dépenaillée,

hagarde, elle nous donne envie de rire avant même

qu’elle ait ouvert la bouche. Elle demande, visage

contre visage, à des spectateurs si c’est bien ici

qu’a lieu l’audition. Gags, trébuchements, chutes

d’objets et adroites maladresses vont se succéder,

mettant en péril l’espace de la scène et, parfois,

l’actrice elle‑même qui extirpe de sa mallette les

plus improbables affûtiaux, boit des quantités d’eau

phénoménales et sait que faire rire à ses dépens est

le plus irrésistible des ressorts comiques. Enfin, son

nom est appelé ! Côté jardin, elle ouvre une porte ;

de la lumière en jaillit, on entend la musique du Lac

des Cygnes. Gesticulant et trébuchant en canard,

désespérément courageuse, notre danseuse s’élance

dans l’arène pour s’en faire aussitôt éjecter : « Vous

n’avez pas le profil ! ». Nous réjouissant de ses

mimiques apitoyées ou révoltées, elle finit par

nous montrer qu’elle possède une extraordinaire

souplesse. Clownerie très élaborée et franche

rigolade. – gyb

Le Lac des Signes, ou la mécanique des bourrelets, par Moni la Clown de la compagnie

Civp, a été donné le vendredi 14 décembre 2012 à

la Passerelle (Théâtre-clown en famille, à partir de

8 ans).

Des fousAntoine copulait avec la plage, je l’ai toujours vu

mimer un coït dans toutes les circonstances où il se

sentait à sa place, la semaine dernière c’était avec un

cocotier, son amour pour la nature le pousse jusqu’à

l’engrosser. La bouche écartelée par un sourire béat il

marmonne des « Jah Jah, merci Jah ! ». Antoine est fou,

c’est un fou de nature jusqu’à l’exhibition.

Jean‑Pierre, les pieds dans l’eau, demeurait

parfaitement immobile, les yeux rivés sur un

madrépore en forme de cervelle, comme si ce dernier

devait lui révéler la solution de toutes les énigmes de

tous les temps. C’était sa façon bien à lui d’accéder à

l’éternité, probablement. Jean‑Pierre ne souriait pas

car, depuis hier, il lui manque une incisive, il se l’est

arrachée, lui‑même, avec une pince multiprise, après

quoi il a gambadé autour de sa case en hurlant, et puis

il s’est laissé tomber dans les pommes. Jean‑Pierre est

naturellement fou.

Kata, lui, continuait de sucer son orange verte, il ne

regardait rien de précis mais il voyait tout comme

d’habitude, la fourmi sur le sable, le pélican en

maraude, et le moindre clignement de paupière de

qui que ce fût. Kata ne se met jamais à poil devant les

autres, Kata lit Krishnamurti, Kata est un fou intello et

pudique.

Je suis resté un long moment à regarder le soleil

descendre, le menton dans les genoux, j’ai guetté

le rayon vert, comme ça sans y penser. Plus tard je

me suis glissé dans l’eau sans autre sensation que

le clapotis, l’air et l’eau devaient être à la même

température. Nous n’avons pas échangé une seule

parole, nous étions d’accord sur l’essentiel.

A. Cochet

DormanceSur une fougère aux couleurs cuivrées

Une goutte d'eau s'est mise à glisser

En entraînant d'autres dans un sillage parfait

vers une chute qu'elles ne peuvent éviter.

Allégorie troublante de notre humanité.

Il ne reste plus rien des assauts printaniers

De ces grands arbres aux allures décharnées

Qui, pour quelques rais de lumière, une place au soleil

Étouffaient sans vergogne de plus faibles lignées.

Tout est calme, apaisé.

Peu d’oiseaux chantent encore dans les forêts de pins

et ceux qui restent sont ceux que l’on déteste.

Misérables corbeaux, effrayantes hulottes,

on vous rejette la faute des hivers qui grelottent.

Sous une fougère aux couleurs cuivrées

Il ne reste plus rien de ce si bel été

qu'une amanite en habit de clown

qui, minée par mes vers,toute doucement s'écroule.

Loïc B.

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démineurle 8

extra terrien

Graines de coquelicot

La voix est libre dans la vallée

En 1996, la mairie d’Ébreuil et le Centre social enquêtent auprès des jeunes pour savoir ce dont ils auraient envie quant aux loisirs et à la culture : une

radio sans blabla et sans pub qui diffuserait autre chose que la mauvaise soupe que servent la plupart des « grandes radios ». Radio associative émettant

d’Ébreuil dans l’Allier, Radio Coquelicot se veut la voix polyphonique du Val de Sioule. Rencontre avec

Valentin Vincent, directeur des programmes.

nous avons dû faire face à des

difficultés, dont l’une subsiste : la

diffusion hertzienne rendue délicate

par le relief de la région, mais

surtout par l’emprise de la zone

militaire aérienne où nous sommes.

L.D. : Certaines structures ont-elles

facilité votre démarche ?

V.V. : Oui. Trois communautés de

communes nous ont suivis : Val

de Sioule, Bassin de Gannat, Pays

saint‑pourcinois. Nous devons aussi

beaucoup au Centre social qui nous

L.D. : À part la musique, vous

proposez quoi ?

V.V. : Nous diffusons 8 heures par

jour des émissions culturelles à

thèmes, dont les animateurs ont

entre 5 et 65 ans…

L.D. : Graine de coquelicot ! Il est

sympa, ce titre. C’est quoi ?

V.V. : C’est une émission faite par

des enfants. Dans une démarche

pédagogique, nous recevons le

mercredi, de 14 h 30 à 15 h 30, des

groupes de gosses, souvent des

classes, et abordons avec eux les

sujets qui les préoccupent. Sur

notre radio, il y en a pour tous les

goûts et tous les âges : classique,

musette, traditionnel, jazz, jazz

manouche, rock, reggae, ragga, hip

hop, dub, électro… On peut nous

écouter sur 99 FM ou sur notre site.

Les gens peuvent également venir

nous voir et nous proposer des

émissions qu’ils aimeraient animer,

afin de partager leur savoir avec le

public…

Renaud Morgat

(*) Streaming (de l’anglais stream,

courant) : diffusion en flux continu

de contenus audio ou audiovisuels

sur ordinateur, en direct ou léger

différé.

Soutenez Le Démineur en devenant membre de l’association.

Envoyez un chèque de 15 € à l’ordre de : Les milieux de terreau -

Lacroix - 63440 Blot-l’Église. Vous en voulez plus ? Devenez membre bienfaiteur en envoyant un chèque de 30 €. Votre action solidaire permettra

ainsi à ce journal territorial gratuit, qui ne compte que des bénévoles

dans ses rangs, de continuer à creuser, creuser, creuser. Merci d’avance

pour votre précieux soutien.

le démineur est un journal indépendant trimestriel gratuit,

édité par l’association Les milieux de terreau - Lacroix - 63440 Blot-l’Église

Directrice de la publication : Sophie Lannefranque – 06 84 79 44 25.

Rédacteur en chef : Jérôme Kornprobst – 06 17 18 04 57.

Mail rédaction : [email protected]

Équipe de rédaction : Guy Barbey, Françoise Beaumont, Laurette Conil,

Jérôme Kornprobst, Sophie Lannefranque, Renaud Morgat, Éric Royer.

Conception : Frédéric Nolleau, www.oxygene-graphisme.com.

Impression : imprimerie Vadot, Combronde.

Édité à 1 000 exemplaires. Imprimé sur papier Cyclus Offset recyclé.

Le Démineur : Comment avez-vous

démarré ?

Valentin Vincent : En 1996, c’est

Michel Verrier qui a attaqué le

chantier. Ensuite, il a fallu attendre

10 ans pour que le CSA nous

autorise à émettre sur la bande FM.

L.D. : Avez-vous dû faire face à des

galères ?

V.V. : Une radio associative, c’est

environ 5 années de lancement,

pour tout monter, assurer la

promotion, et durant tout ce temps,

prête les locaux et à la municipalité

d’Ébreuil qui fournit l’électricité

nécessaire au fonctionnement de

notre antenne émettrice, ce qui

nous permet d’être indépendants

de Télédiffusion de France qui loue

ses pylônes pour 2 000 euros par

mois.

L.D. : En gros, quelles sont

les principales charges de

l’association ?

V.V. : Il y a l’inévitable Société des

auteurs, compositeurs et éditeurs

de musique, mon salaire de seul

permanent rémunéré, le matériel

qui doit être renouvelé et les

cotisations au Fonds de soutien

à l’expression radiophonique qui

nous reverse une somme tous les

5 ans pour nous aider à subvenir à

nos besoins…

L.D. : Depuis 2006, quoi de

nouveau ?

V.V. : Nous avons traversé 5 années

difficiles mais, depuis la fin 2011,

nous avons créé un site (www.

radiocoquelicot.com) sur lequel on

peut nous écouter en streaming*

et suivre notre programmation.

Ce site nous facilite la tâche en

nous permettant de mesurer

notre audience, mais surtout en

nous libérant des perturbations

hertziennes.

L.D. : Peut-on vous qualifier de radio

libre ?

V.V. : Oui, dans la mesure où nous

sommes une radio associative

de catégorie A, c’est‑à‑dire ne

diffusant ni publicité ni musique

commerciale.

L.D. : Comment faites-vous pour

trouver les artistes ?

V.V. : Nous démarchons auprès

des labels indépendants, prenons

contact directement avec les

artistes et fouillons un peu lors des

festivals. Mais le bouche‑à‑oreille

joue également son rôle.