21
;', .i \': \,i j;i ,q f '·1 p, ;'j III :.1 I" 'I , ,. " it! t'i m I in 1"; [' !i:\ 1':,1 \f C" , \ ! !:,o i(; i i,:' I i'! r' I; ! ( 'j Ii ' . . , iii ;;i ':; in ., Ii, .' .\ :1 " .\ , " r .. :1 !: ";: ( ,. k i F f "" it. 2 Juiu t890. -'. ' .. :. MISSION DITE DU FOUTA-DJALON Ie J. PLAT, de l'infanterie de marine. (Sulle) (tl •. CAMPAGNE 1887-1888 DANS LE SOUDAN FRANQAIS .;."" " '. MISSIONS DANS LEFOUTA- DJALON -,,,·.En rontepour Benty.· Notre excursiori nons vant, a FoungOu, un. acces de fievre' qui, chez'le docteur,est assez violent pour lepriver'de sommeil peudant toutela nuit. Mais Ie seul moyen de combattre hi fievr'; "'est Ie mouvement et .... Ie mepris. On en est par.' fo;s quilte pour detourner vivement'la tete en route, par' un hoquet, et, du haut de son cheval, expectorer de la bile liquide' au deja formee en vegetations verdat,.es, puis, a l'arrivee Ii l'etape; avaler; les yeux fermes, 35 de sulfale de soude. Mais, si ['on avait dil s'occuper de ces details, Ie Soudan fran<;ais 'existerait-il? . Aussi, malgre .une pluie fine, continuation (l'"un orage turne, Ie dooleur, reclame-t-il Ie depart au lever du jour: C'estfort desag'reable de griffonner sur un carnet, dans .. Mais "apres Ie passage' dO. Timitama, qU,e nouS .operons', pour nous eviter' de nouvelles difficu1!es, au meme point que Ia veille, Ia brume seule persiste et Ie ciel s'eclaircit .vers Ie sud, qui est notre direction .. . Nous' descendons Ie long de la rive gauche du Timitama, parmi de belles prairies sur lesquelles vieunent mourir les hauteurs de gauche; Nons de nouveau" la riviere "au rounde qui porte son nom et npus "engageons dans les gues.· Notre marehe co;;pe obliquement les aftluents de cette vallee, dont les plus importants sont Ie Mamou et Ie Tell. Taus {I} Voit' notre de 1SHJ, nOS 8, 9 et 10, pages 1B6, 201,233, et la carte du Soudan frangais jointe, hors texte, au nO 8. 11. .',-'.. "",:;..-, , '1 .j - 264- >< :;- :::J : <t "" UJ z "" 0 " " II: " " 0 " CD 0 UJ " 0 z e ,. 8 1-00 0 0 " " " " Q. :; '" :::J 00 '" 0 " Si " ..J '" .. I <t 00 - :; U '" II: ,. 00 I UJ " ... :;; ,. z -;i .:E -< " 0 z ". " '" '" z U "" " " I- Z " UJ . " :E UJ m § > ·E :::J <) 0 :E

~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

  • Upload
    donga

  • View
    237

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

;',.i ~

\':

\,ij;itl~,q

f'·1p,;'jIII:.1

I"'I,,.

"it!t'imIin1";

['!i:\1':,1\f ~C",\ !!:,oi(; ii,:'

Ii'!r'I; !

('jIi'..,iii

;;i':;in.,Ii,.'.\

:1".\,"

r..:1!:";:

(,.kiFf""•~;

~. ~,6.C l.~,--:il~ it._t;~

2 Juiu t890.

-'.

' ..:.

MISSION DITE DU FOUTA-DJALON

'P~r Ie l~eutenant J. PLAT, de l'infanterie de marine.

(Sulle) (tl•.

CAMPAGNE 1887-1888 DANS LE SOUDAN FRANQAIS

.;."" "'.~~"i:;._";;"~""

MISSIONS DANS LEFOUTA- DJALON

-,,,·.En rontepour Benty.·

Notre excursiori nons vant, a FoungOu, un. acces de fievre'qui, chez'le docteur,est assez violent pour lepriver'de sommeilpeudant toutela nuit. Mais Ie seul moyen de combattre hi fievr';auS~ud;lll, "'est Ie mouvement et.... Ie mepris. On en est par.'fo;s quilte pour detourner vivement'la tete en route, s~co",\par' un hoquet, et, du haut de son cheval, expectorer de labile liquide' au deja formee en vegetations verdat,.es, puis, al'arrivee Ii l'etape; avaler; les yeux fermes, 35 gramme~ desulfale de soude. Mais, si ['on avait dil s'occuper de ces details,Ie Soudan fran<;ais 'existerait-il? .

Aussi, malgre .une pluie fine, continuation (l'"un orage noc~

turne, Ie dooleur, reclame-t-il lui.mem~ Ie depart au lever dujour: C'estfort desag'reable de griffonner sur un carnet, dans

'-.~conditions.. Mais "apres Ie passage' dO. Timitama, qU,e nouS.operons', pour nous eviter' de nouvelles difficu1!es, au memepoint que Ia veille, Ia brume seule persiste et Ie ciel s'eclaircit

.vers Ie sud, qui est notre direction... Nous' descendons Ie long de la rive gauche du Timitama,parmi de belles prairies sur lesquelles vieunent mourir leshauteurs de gauche; Nons t"rav~r~ons de nouveau" la riviere "aurounde qui porte son nom et npus "engageons dans les monta~

gues.· Notre marehe co;;pe obliquement les aftluents de cettevallee, dont les plus importants sont Ie Mamou et Ie Tell. Taus

{I} Voit' notre ~y.lletin de 1SHJ, nOS 8, 9 et 10, pages 1B6, 201,233, et lacarte du Soudan frangais jointe, hors texte, au nO 8.

11.

.',-'.. "",:;..-,

'~?LAT

,'1.j

- 264-

>< :;-:::J :<t ""UJ

z""0 ""II: ""0 "~

CD ~0

~

UJ "0

ze,.

8 ~1-00 •a:~ 0~

0 " "" "Q. ~.

:;'":::J 00

'"0 "Si"..J '"..

I<t 00- :;U '"II:

,.00

IUJ "...:;; ,.

z -;i.:E -<

" •0

z "." '"'" z

U """"I- ~

Z "UJ . ~"

":E ~

UJ m§

>·E:::J

<) •0:E

'.~

~

Page 2: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

j

IIIj

I

I1

'.~.' "<,,

- 267 ......

fourr~g ~pineux, des baowals, des ravins " pente raide 'nousarr~tent. Enlin, nous arrivons au baut de la montagne et Iemagnilique'spectacle d'une grande vallee s'o11're a nous. Noussommes bien sur Ie versant de la mer: C'est la, danseeHedirectionqu'est Benty"le terme de notie voyage, et nous jouis­soos'pleinemerit de ees ravissants spectacles, de ces perspec­tives10intaines avec l'avidite de voyageurs qui sen'timt fa fin,avec Ie regret, cependant, de ces beaux pays oilla France auraitduo g'installer au lieu d'aller ~Iever des postes en des pointsbrule. et malsains. Mais la montagne ;,'affaisse brusqueinent.Derriere nous, nous laissons deux escaipements eleves. Envoiel un troisieme. Les chutes dans la plaine sont iapides.

It est a reinarque!' que' ces escarpemeilts ont I'alignementdes' plaines du moyen Senegal, et nous trouvons la meme cons­tilutiongeologique, lci, meme sriperpo.ition de coucbes de 'gres et de rochesferrugineuses. Le gres forme Ie sous-soldesvallees, des hauts plateaux. Le gres ferruginerix compose cescli'pelets de mamelons iireguliers 'entre lesquels coulent apleins bords rUi~seaux et rivieres. Enfin, parfois une dent, unescarpement emergent de res mamelons, de. composition gre­seuse ou plutOt grariitique, quelquefois recouverts d'une calotteferrugineuse. Est""e Ie temoin d'une couchede gres que leseaUl< .ont d~sagr~gee et entraln~e dans ]a vallee en a1luvions

,__~_fertilisantes, tout en respectant un noyau de cette cotiche,d'essence'plua dure? au bien ces pies sont-i1s I'extremit~ d'unsoliIevement ayant relevetoutes les strates de gres,-suivarit unedirection nord-ouest-sud'est?. En tout cag, Ie gres semble s'etendre par grandes couches

entre Iesquelles se serait glissee la lave ferrugineuse ensemelangeant plus ou moins bien avec Ie gres. Cette lave seraitvenue'mourir sur Ie 'versant cotier, OU elle ressemble a desscories sur les baowals.

La couche impermeable est Ie gres, mais I'action des pluiestend it Ja desagreger.: On retrouvera danc du gres ..funs tautes lesval lees. Melange aui: detritus organiques, il formel'a ceHecouche d'humus que Ie travail des siecles a ~paissie. Quant a

~ 266~'

ces Cours d'eau coulent a pleins bords. Au passage du der­nier, ou iI nous faut jeter une hauteur de 50 centimetresd'herbages pour les muIets. charges, Ie soleH fait son apparitionet nous accompagne jusqu'a ·Teliko. ., Telik"es! nn grand et !.leau village, Ie plus impol"lint'de Ia

i·egion. C'est une missida. La mosquee est tres belle et Ia placequi I'entoure borMe d'habitations dont les cases d'entree ontgrand air. NOlls sommes loges dans une d'elles. Les curieuxamuent. Nous achetons facilement du mil, du lait, du beuITe,mais ,nous ne trouvons pas,de riz. Dans Ia soiree, on. nous donne6 moutons contre 6 pieces d'etoffe. Ce n'est pas cher. Le doc­teur continue sa belle, collection d'objets dupays. Sabres,porte-balles, sachets, ,cuirs, tabatieres, couvre-calebasses, cha­

.. peaux depaille,poudrieres, etc., viennent s'ajouter ala bride,magniliquementtravaille~,-deMamadou Pate et ;mx objets qu'iIa ,putrouver en quantit~ a Dara.

Jemets enfin la main sur lin bon guide pour Benty, C'est unetrouvaille, un Djalonke,de pres de deux melres de hauleur,dioula par metier, mais dioula passan( sa vie aarpenter les sen­tiers avec ses grandes jambes. Mamadou Patel'avait indiquepour nous aSamha Diouma. II s'appelle Sori Kiha. II etail dejay~nu dejas'.ofIrir !t Fougoumba ,en a,~compagnant un courrierenvoy~ par I'administrateur de Benty. II me dit lierement quece~'~.st ni pour l'aImalOY ni pour Pate quil vient avec npus, maispour se trouver avec de grands chefs comme nOll,S. Je Ie savai.$bavard; voila que notre homme. se revele hableur. Mais, ,c'estun defaut qu'on aime atrouver chez.les g~ides ..

Dans Ia journee; pa~ sur la place un monome de femmescbantant et criant sur un (on luguhre qui rappelle les ,prieresde nos, enterre~nents.; C'est aussi· .un enterrement, d'aille1.,1rs,ce,1ui, _d~une. vieille femme..A~~~n. h.omme P'Y. ~ssiste, natwreI­Iement. ,. ,,' _

,~,' Nous reprenons notre route Ie 17 avril 1888. Notre etape doit,se terminer au rounde de Salia. La marche, est d'abord assezrapide, dans une vallee fertile. Mais nous nOllS engageonsbienlOt en pleine montagne en remontant un. mllon. Des.

,

:~

---------------i:;:(

II,~~i

Page 3: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

i}:'._·r"ii ;l~ i',: ,·H .jii!'.!.' ,i_I~" ! ,,;,)

·ti.t.f.:, ~r

'U~i

!~\

J:,'i'i:; j1"1 I,';1,c',:~ : ,!'i

~~ j";

,::

,~i>":j- ~

i'::~"

lf:lf!

ji

if 1~;l i"I""l::! "

3:\~" f~;; ,fi j

~'j

:1 I:\ini I:i .~

~ 1j

!i,1

~,

I"~ :'

i,

F"

rI'

.;.. 269 -

effet, au~ c';nfins de l'empire fouta-djalonke, et Ie norat, poul,si compact autour de Timbo et de LaM, est deja loin de nous.Teliko est la derniere missida. Plus pres de la mer, ee ne sontque des roundes, ou des villages d~ Djalonkes soumis, eommeceux'du;Tamisso, ou turhulents, camme ceux du Bani, qui esteepeudant une province de l'empire. C'est la, en effet, que s~

refugient les captifs impatients du joug, la que se sont fi~es

lesiildigenes chasses par les Pouls des regions ferWes et au~-

, quels Une"'Vexation ou una razzia d'esclaves remet de temps entemps les armesa la main. Aussi la 'route que nous suivonsest-elle tres peu frequentee. Les bandes de Samory ont poussajusque..la, et ion nom de Samoudou inspire iei la meme terreurqu'aux gensdil Boilr&,avant !'etablissement de notre fort deSiguiri. Ajoutons encore les querell~s intestiries de di~ petitselats et I'on pourra se rendre 'compte de la surete' des rouies,qu& ne frequenlent plus que de rares caravanes.·"'La penetratioulIlilitaire de la' F~ancedans Ie Soudan"""uratoujours les deux buts connexes d'ouvdr d'immenses debou­ches A, notre commerce et'de faire appliquer lesgrandsprin­

. cipes .htimanitaires; dont 'notrenationes't 'une sentimentaleobservatrice, quoi qu'ori dise. Qu'on deblatere cOntre Ie Soudan.[ran!)'iii, i1n'en' reste paS moins un fait acquis: c'est quetoutes:~'-regionssont'soustraitesaux 'operations .ganglantes 'de cesl'iegners'de :haut lignagequ'on Domme" Samory'ou 'Omar>Notre

"----'D:--'ouyelle'colonie supporte les eonsequerices de ces enormes,depopulations :' Ie desert presquepartout. Mais Ie noir"est 'prolifiqrie. II n'est chez eui questionni de dotaux filles; ni de'droit'd'alnesse, ni de position a assurer aux fils, ni de noblessed'argent. Malthus n'ysera jamais' compris, et l'on peut etre

,aSsureque; dans quelques annees,les villages vides retrouverontcette foulede marmots qui etonne toujours dans les regions'tranquilles; et que nos traitantsverront enfin les longuesperiOdesde prosperite.' " ',;. ,

Le foulasso d'alfa Mamadou se composait donc d';un groupede'tages tort helles;entourees c1'u~edoulile ceinture, la I're­mi~reconstitu~e par une haie, 1a deuxieine, interieure, par

, .'

-268-la- roche ferrugineuse, plus dure, nous la relrouverons sur lesplateau~ et sur le~ Jlanes des vallees. Nous avons, eneffet,constate Ie fait aussi salivent que nous ravons desire. l\fais laregularite et Ie regime tempere des pluies du Fouta.Djalonn'ont,pas empeche Ia vegelation meme dans les pentes. II s'estproduit partout, meme dans ces parties, une clecomposition dela roche qui, melee aux detritus:organiques, a donne naissanceaune terre vegetale d'une grande .recondite. Sur les baowalseux-'¥emes, vastes plateaux legerement bombes, des bouquetsde ,bois:poussent dans les legeres depressions et leur surfaceest couverte de prairies a l'herbe fine. ' "

Aussi distinguons-nous toujours trois zones:1°, Les vallees plates elfertiles. Nombreu~ foulassos.2°;Les pentes aux affieuremeIits ·ferrugineux, entre Ies: pIa.:.

teaux et les vallees. Vegelation libre, fourres epineu~" baowals;ravins. Quelques cases de cultures et des roundes. Viabilite dessentiefS: mauvaise.. . ,,: ; "\ >

, 30 Enfin,.les hauls 'pl~teaux ou plutot et plus e~aclement les

parties hautes, versants, dos arrondis, plateaux ondules. C'estsur, cette 'zone que sont les missidas principalement. On ytrouve aussi naturellement des roundes, des foulassos et desmargas habites par des Poulspasteurs. Timbo, Fougoumba,Teliko sont sur cette zorie, qui comprend surtout de beaux

. paturages. . ':::'"" "", ,Ii

Le 18 avril, une etape de 20 kilometres nous' conduit aurounde de Nounkolo, atravers:un paysmontagneux, aux afflen­rements ferrugineux. La marche est tres fatigante. Des fo:urresepineux ou s'ecorche la figure, ou, restent 1.es ,vetements, desHanes au l'on.s'accroche, des ravins abrupts, des baowaIs, ,et

eela pendant six heures.Le rounde est precede d'un beau foulasso dont Ie separe Ia

riviere Salifandji. Le fouIasso est habite par alfa Mamadou, undes fils de l'almamy Ibrahima. II n'li pas l'air pacifique etchamp~tre _des autres foulassos, mais rin aspect' gllerrier.II rappene Ies blockhaus qu'au debut de leur penetration cOns­truisaient les colons ~el'Amerique d.u nord. Nous ~ommes, en

Page 4: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

:.1:1"~!"""'tH

E"j

"

linn~iJ:;"-,i

,:j j;':::"

I;,;~:

N~:l';1

I. 11

\j:\c.!

!",!i'Ii"jIiif'Ii'I~,;1~":U'

~ii!::"i,

I.'Hi\~If'h

1;:j~r:'

que sa'voisine de l'est. Celle-ci a ele suivie par Thompson en1842. Elle abandonne Ia roule directe a quelques kilomelres,a la petite agglomeration de Lansana, perebee sur une hau­teur, 0.1 passe a Lansania, Foula Mamadouia 0.1 Djambiloya,Les deux premiers sont au Tamisso, Ie troisieme, au Fouta.

, : ,Uno. nouvelle elape nous conduil a Niemeya.· Baowals sue­cedent a baowals et sont la caracteristique de cette region quiresserrible bien· peu aUK regions que nous venons de traverser,sinon, par, Ia majeste des sites, plus sauvagescependant. Lebaowal est meurlrier pour Ie sabot de nos animaux, II so. dis­simule sous un duvet d'berbe fine, faisant de loin sur les man­tagnes voisines Ie plus joli effet. Mais quand la montagne est'atteinte, la scorie noire et rugueuse :apparait el Ie supplice

. 'commence. ." .., Un quart d'heu;'e environ avant d'arriver a Nienieya" nousavons traverse Ie village de Toumania, porte sur la carte MonteilTamaniya. Ce no. sont que cases eyentrees ou effondrees ,toitscreves, bambous noircis, decombresnoyes deja dans uno. folievegetation etracontant Ie passage du terrible Samoudou. Unrour reste debout et perce de creneaux .entourait de belles casesque devait habiter un chef. L'esprit evoque je ne sais quelleMroique defense derriere co. mur pantelant.",j\1>sortirde ces 'ruines attrislantes, un tableau splendide;U", panorama de montagnes tabulaires est devant ll()US: des

''-----'.---COUTS d'ean y ~reusent des Tavins qui vont dans tous les s~ns~

La plaine s'approche. Elle est derriere et sur les Ilanes de cesmasses imposantes qui se·dressent-'fiei'ement al'horizoil."Lo'village de Nienieya est, comme ceux que nous avons tra­versesdepuis deux jours, ceint d'un epais fourre de'vegetationOIl'les epineux abondent. On s'engage, a 350 au 400 metresenviron,: dans un vrai defile, daIigereux maintenant seulementpour la figure etles habits, et barre, deux cents pas plus loin,d'~normes palanques aujourd'hui ecarlees au arrachees. Cetteorganisation defensive demande une grande vigilance et unnorobre de guerriers plus grand. Elle cree, en effel, uno. zonedecouverle autour da village. Mais elle est; en somme, bien

- 271 ....

I

, ,Le Tamlsso.

----..

-270 =uno. palissade. Uno. petile mosquee ouverle al'eltlerieurinvilail~u salam les passagers 0.1 servail aux prieres du fils de l'almamy.

Nounkolo est Ie dernier village du Fouta.Djalon proprementdit. La frontiere de I'empire, parfaitement determinee en toutes50S parties par des accidents geographiques, passe,en effet,sur Ie mont Moromo, dont Ie rounde occupe Ie versant septen­trional. Cette monlagne a une altilude de 750 metres. Nous engravissons les pentes Ie 19 avril, el conslatons uno. fois encoreque 1es pentes nord sont plus raides que celles du cOte oppose,sur toutes Ies hauteurs d'imporlance moindre que les falaises;Remarque a noter. Au sammet, baowals nombreux et mauvais.Peu defourres et par moment de belles vues sur les vallees duKolenten et des amuents au Kaba..

Nous amvons de bonne heure au village de Saidouia, IeSagidiah'de Ia carte Mantei!; traverse en 1880 par Ie Dr Golds­burry. Uno. descente Ires mauvaise sur des roches en escaliersIe precede, puis une' forte palissade en trones d'arbres etbordee de fourre. tres epais 0.1 infranchissables. Nous trouvonsnaturellement de nombreuses ruines dans Ie village, qui estconstruit dans un ravin et a la mine d'un r~paire de detrous-.seurs de caravanes, sinon 'celie d'une cachette d'hommes tra­ques.. Saidouia, qui renait de ses cendres, est 'Ie premier village­du Tamisso, petit etat djalonke vassal du Fouta-Ojalon.

Nous sommes en plein massif montagneux. Nous contin~ons

la marche Ie 20 avril. Toujours. memes laves ferrugineuses,'scories agglutinees. Memes fourres epineux. Le terrain estdecouvert presque toujours, mais uno. brume intense, qui ondulesaus une brise venant dn nord-esl, empeche completement denen voir. Nous suivons cependant la ligne de partage des eaux,du Kolenten et du Kaba (grande et petite Scarcies) et campons,a}'arrivee, au village en ruines de Karimouia, Ie Karmoya de la.

'CarteMonteil.' '. '" , .... ".,.,., ,

Deux routes reunissent ce village a Teliko: cello. de I'ouest,qu~ nous avons suivie, est plus conrle, mais moins,sureencoret

i

I

!I

L!t

-----------------II'i'L~

II'II~

II '

I

Page 5: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

.:

ti.· ,

J

- 272 :.,;..

.superieure· au tata bambarra et rappelle quelque peu lesdefenses accessoires du Tonkin.

.Les cases changent de caractere. Elles sont plus hautes,atteignent 10 metres au centre. L'interieur est mains errand• _ t:I ,

mais les galeries circulaires sont plus larges. Les portes sont, plus elevees. On peut penetrer sans se courber. ElIes· sont

faites de bambous accoles, reunis par un mastic et maintenus

,par des bambous transversaux ou disposes en X. Le lit en terre,ou tara, se rapproche davantage de la forme du lit europeen,au I~eu de n'etre qu'une masse rectangulaire d'une hauteur deSO" centimetres environ, asurface plate Iegerement concave..

L'ensemble de ces dispositions denote une temperature cons­tamment plus elevee : la porte legere, la large galerie qui ser­vira de dortair, sinon, au maitre de la maison, du mains asesgens. Nous sommesloin du Fouta OU Ie froid est si intense enjanvier que les Pouls pasteurs ne peuvent aller traire leurstroupeaux ·avant huit heur~s du matin, tellement l'onglee estforte.

Entin, la presence de bahuts nombreux rappelle Ie voisinageplus rapproche de Sierra-Leone. Une sorte de chapeau en paille,.surmontant Ie cOne allonge du toit, donne sa physionomie il cescases.

. La region du kolatier commence ici.. Nous ne trouvons pas

de riz, mais nos noirs font bomhance avec ce fruit, qui est"comme on sait, un vrai regal pour Ie nair. _~ __/

Nous trouvons il Nienieya l'almamy du Tamisso. II est venu.veiDer au relevement des habitations. II nous a offert ses caseset loge tout il cote de noris.. Nous voisinons Ie phis aimahIementdumonde. .... .. . : .. .

Son etal a la forme d'un rectangle de 25 kilometres de lar­geur sur 60 de longueur environ. II est limite il I'ouesl par IeTambaka, au sud et il l'esl par Ie Fouladion, Ie Salou et Ie

/Sandou. La belle riviere Kora lui sel'l de frontiere de ce cote.

Au nord, Ie Lolo inferieur, jusqu'il.son conflue.nl avec Ie Kaba,lesepare du Fouta. .

~a religion ~s.t l'is~amisme, camme c4ez tous les v~ssaux

!

- 273-

des, ,Pouls ". m3:i~ fortement empl'e~nte de fetichism,e. En~~hette, V~hnainy itii~me~e 'n'hesite~ait"pa's a })oil:e.,tln dolqd~ .blanc, je veux dire notre alcoo!' . .." .

"L~ duali!e qui e~ist~ dans l'ol'g·anisatioll polillq;,e d~' F~ulas.~'.r~p~o,~ui,t, i~i" II,mis: d'u~e a,utr~ f<l!(,o.t:J., ~es deux villages' lesI1ll1S .irnVorlanl~ di, Tamisso, O~ossou et Sumbaraya~ elisenl~hac)in ilIeur tour Ie chef du pays, qui garde alors Ie pouvoi~

j.usq1;l'a. sa m,ort. 'L'~lmamy actuel? F~~ie Kamara,e~t d'9,uossou.. ,l'jienieya est il pres ·de 500 metres d'allitude, C'esl Ie demier\!ill~ge "e.n ~ontagne~', et '~otre mal~che du '22 avril 'e~t' t~t1t~nti~~~ ~o~sacfe.e ~ d~s~~ndre'dan~ i~ 'vallee. Deg~inO"oler 'se~'~it

',,,. •. " , ". .; _." ' ;;: _ :',; j' ,:0, "plus exact... ,D'abord,~o~s ·lombonsd~ 50m~ti~;'e~~i~o~ dan's I~Baieie .t, ': ';' _ \' __ • " " ' , '," ",,' ""', "'.:: ,'q __ ':' ",'

~~ ;~~\~~e~~ 4e ,:f{~~i?1.oU~8: ou les. gens, ·.~.e, ~ieniej'a vont__ p~endre.l'~au." C'e~t un bon' commencem~n·~. Nous nous .dirio-eons

• ,~, .' :';.'L ',' ' " ,,<, -' , ,.' " ..': ,':, ,.' '> :,' ~ ',," •

, ~~~,ui.~e slf~:.rexlre~ite, ~ord-o'Ufisf 4e ia m(;II~t,agne 'qi.i~nous,"

19~geon~,~~e,ique,:te~ps,j;mis, de 'gra~ins e~ gl:adin~, par 'des'. p~riteS' raid~' ~it les'roches de gres ;font, comme des 'esc~lie'r~

; " , . ' , , " , - ;" " . , ",' , 'Ijous attelgnons Ie fond de Ia vallee. , .',..Le baromet;~ n'indique plus·qu'un~alHlud~ tle150·';;etres.

., '-~~,s"m?nta<g.nes, s,e dr,e~se~t' it not~e.~roite~ __ ~~lperbe~s~>~~~~ed~. formi,dables n:'nraiIies.Oitles ap~r~oil~nenfiiadeverslenord, tombant alignees dans I.. vallee el noyees dans une hl'u~e

.. l~iref~,.. ~IIe~ ?nt tout~~ I,' r~rlI\elabulaireet'le,:,rfro;;i~st''---·--enlame· par Iest,orrents qui les 6ch'llcrent.LEmrs flancs~.~ nu

pa~:endroits'-out une coule~~ __ noiratre. Des' ·banta~s"giQ.~~t~s"'.,,J ',' ':": :":, ';,",',,' ',', :'" , .'; "') _ '. ~'; .!' " :,," "':~ ,

qu~s .~le~~nt ,leur- fr~n~ai~9n devan't eux~" ,,;,', ,,' ':':. ;": ' ,.·l)a~s:I~'~all~e~"UIie'·veget~tion lu~uri~~ie.' D~~ 'ba'~b~u~ .des"i--:-'r' ; " ", "" ~", ,;', ,.' "",, ;,.:, i,' . i . :.,"'.".' ,; ,

p.a,~.rrller~"~e8,:~~snie.rs,, de.~ areq~iers, d'epais fourres, unenvahissemenl de lianes, des kolaliers.· Lesepineux onl presque, • • . ,-:;"~' ,,,,,', " ' 'd'" ,d',.enlierement. dlsparu. . .. .. ,. .

, r.r~~s:p~ss~ns ilcoibdu village de :Frikia, absolumeni r~ine,el aU?n~~lllper.il D?!,:Y~,qui reprend ~ela vie el presenteun joli asp,ect avec se's ,palissades neuves .et 'bi~n' fait'es. NOlls-[" " J", """ .- ".-:. ,,',' •. ,:.... ',.' " ; C"1l ", ',<,', '",,:'

e~tron~:~n'rel~tions__ aye,c des indigenes, u'ne femme" un', vie'il~Jard..N~tl'e" intel'prete, Amadi Gobi, ~e retol~l;ne ~ers"nl~i et-,,', ',' " ,,-,,' - .. ~ , .'~::. ",'.' .' ",

"j,

III,.

II

rI1

Page 6: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

)}etap~ du 24 avril c,ommence 'sur' une bonne~oule. ~iaislijenlol, ull fin,cailloutis suc~ede,illa terre blanche, .uivi lui­IT;le:me',: d~tin 'vz:ai" '~a~~val,' -avec' les, rug'osites noiratre~ de 'sa

'-------sllrface. Le m~lel queje monte ne' peul plussouteni~ ]'all~r~

de: l~ colonne" et j~, suis ohlig~ de ma'rcher sous nne ch~leur

Ires forte. Cela m~ permet 4~ constater que la vite~se moyenne/ e~t;~umoins du k,ilomeft:e en 0!lze mint,ltes, ou, plus commode:'

, m~ritde' 90 melrtls.Ia minule. ,Au bont de ce baowal, quipor.te ,1e.,nolJl, ~izarre de ,baowai ,alfu, nous grimpon.s· 'SU,I' lacollille,d~ Touloudal", frontiere entre Ie Tami,so et i'"tatindepend"1\t d~Tambaka, ,et apres avail' fran~hi la jolie rivieredenommee KoIe'(pl'oprement : voila Ie ""issea;,;, nous ~rrivonsau-,village ~n ruin,es 4e Fodea, 1e premier de eet etat. _.,U'~ in~iden~ 'aml.J.sant. N,e voyantpe,rsonne ~ans. ~n gr~uped~,C8,ses, j~fais immediatement decharger les, porleurs et les

., . ..".'" ,,' ,'''. ,,"

i,<

r'"

- 274'·,..:

me'dit: « Je ne compr~nds pas. » Un etonnementnaif se peintsurles visages. Mais un de nos tirailleurs nons explique bienvile ce mystere. Ces gens 31'partiennent a Ia race timene; C\ui"occupe loute cette portion ,ie la cole. Quoique de meme raceque l~s Djalonkes, leur lang·ue s'est peu a· pen part~cuI3risee.

)(ais generalement Ie chef de famille counait Ie malinke, quicst la vraie langue du Soudan occidental, se parlant aussi biena Timbo qu'a Sierra-Leone, Bissandougou et Bakel.Le maride la femme arrive Lieutol et nos relations haLiluelles repren­u~~t Lien vite en malinke. C'est Ia premiere fois qu'AniadiGobi 50 Irouve en defaut, lui qui, • Bafoulahe, nous a Iraduillekhassonke et Ie maure, en route Ie sarrakole, a Dinguiray Ietoucouleur, dans Ie Fouta Ie djalonke, Ie poulel I'arabe, et unpeu partout l'idiome commun, probablemenl I'idiome primitif,Ie lUalinke. Amadi a cependant ete laptol (marin) sur les cOtes.

. IIs'en souviendra pIu·s pres de Benly, ou il nous baragouinera'de l'angla:is negre que" nos commandants de cercle eux·m~me's

sonl obliges d'empIo'yer pour se faire comprendre des chefs dupays. D'ailleurs, tout Ie long de Ia route, depuis Dinguiray, s3;ns'doute dans l'intention de me plaire, on in'a souvent salue d'un«' goOd day» auquel j'ai repondu' par un '« bonjouf)) rogue etsec. On avait compris la Ie~on a Fougoumba au lous Ies chefset I'almamy Iui-meme ne nous abordaient jamais que par un« honjonr, docteur», «bonjour, lieutenant», et quelquefois,« comment vous portez-vous?» Quelle faute commetlent ceux,qui, dans nos colonies, font passer Ie plaisir de parler' 'unebogue indigene avant Ie devoir de propager riotr~ langue partous les moyens! L'influence d'une nation se'mesure a l'emploide son idiome. Elles Anglais Ie savent bien, eux, Ies colonisa:teurs praliques pal' excellence.

. Ainsi., au premier village que nous rencontrons' 'au sortir' 'desmontagnes de Fouta, plus de Djalonkes. Le Djalonke serait-iI Ie,montagnard du Soudan, comme Ies Nalous, Ies Sousotis et IesTimenes en sonlles pecheurs e! Ies marins" alaI's que Ia qua­lification de MaIinke est restee surloul aux populations des,plaines du haut N:ig-er et de ses artluents, c'est·a-dire it la por~

~'

!!

II

"

- 275-

lion la plus considerable'! Le Bambarra liendrait it la foi" duDjaIo~k'; el du Malinke.' ' ,

Leo. conditions cIimaleriques 0I'lt au~si et nalureil~mentchange. Le ~hermbmetre est mont~ brusque'ment de plusieur~

degre,s (ilmarque 33') .el nous sommes eprouves par une forl~

chaleur humide. Plus n'esl besoin de faire du feu Ia nuit dansnos.eases et de nOllS enfouir sous les couvertures comme';1Fri~goumba, oil. .nous nou,s tro~vions po,U1~'tant' d~~s' J'e mois Ie'plus,chaud deI'almee~Nous d~rmons, Ia ~uit, 'Ie'; partes de

~o·s,.case~ 9uvertes. :.", ~.,' ". -',' ...;';, ,: "',';La route qui mime de Don-ya • Salon-ya est remarquable­

menl belle. Partou! Une 'folie 'vegelation, mais Ia vue: n'esle~pe~li~~i, p~s, g~n~~.:·Les,·,ro,sni~r~·sont; t~ujours ~omhreux, etle~: ,r,ui~.es aussi. ~ous tro~vons a Sal~n~ya ',des ~ses ~rrees

rftSs~~~I~n~,~ nO$,~'ha~J!1ieres de, f.ra~~_e; ave:c"foyer.s, h~hii,ts~b,outeilI~,;, parapluies, et~. Lecoslume est nouveau,: il consisteei u~ lon~bonbou lo~banlsur, \l~ panlalon elle chef"~strecouvert d'une loque.Gest I?id au,rlel. de loute ~xpression'.,

Mais combien joUes, Ies feml)les timenes! " ' '

j

j

J',I":'.;

,'.i

:it

It

"~ j~ '..H",:,''1:

"'~I;1';;1

iI:';:'-1';

;':i

;:j~:

,j:~;

',']

::;

-mfj

P ,:.2/ !r! 1Ii' ," !fi,

iii I}

P I!

~! Itl

I;!

I,,:,II~i II" I

i! J.,;'"~ii:;,i':

""t~,0"~~'

L:'l;~!""'.:,',cl

Page 7: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

'i!

if, i( ,! l

li, "t>t"I t,0

! ;~

:~ t~:!'

i",rr~t:,

i,'('

l:,-

"

\:

~l

276 -

mulcts. Mais Ie chef des Ca.ses arrive, furieux de notre envahis~

sement. II avait meme nne tete si drole, pendant qne noshommes conlinuaient tranquillement l'opel'utioo', que je memis Aril'e de bon crour: Cela Ie desarma. II me lendit la main~~ courut me chercher de's kolas: :Nous n'avon~ jamai~ en demeillenr dilitiglli (hOte)., La chaleur est' ex.tr~me, 350 a l'omhre. Sueurs abondantest~ute la journee. Aneufheures du soii', j'etais en train dp. grif­fOluiei-' mes notes' journalieres,: lorsqllc Sari Kaha, Ie' !guide,s'introduit furtivenu;;nt dans rna case et, dressant son long busledeva~t moi accoude A ma petite table, m'apprendqne troishoin~es d~ Teliko, partis'il y a trois jours de la missida, y ontaPP'rls que t~ois OU quatre ,cents soldals, 011 se trouvaient beau­coup de bl"ncs, ~enaient d'arriver a Donholfella. L'almamy,SOl1' aeilvo}"~ un homrne pour s'assurer de ceo fait 'qui a 'stu~

pene tons, ies Pouls. « Viendronl-ils par ici? »ajoute-I-it 'enexaminarif mOIl viso:ge', p'out' essayer de'deviner si cette 11OU­

veUedoit ou 'hon ffi; surprendre.' J~ repC?nds qtle je' n'en sai'srien, et lui demande ce qu'it en pense.

« Personne ne sait ce qU'il y a dans Ie ventre du chef des

blancs, » replique-t-il senten,cieusement., ' 'Sod Kabaet l'interprete parti~, je tne livre' :aux reflexions

quesoU:lev~'en mon esprit l'arrivee'de'cette'trou~e~'qui ne'peuteIre a~tre que la compagnie que Ie coionel avait i'intentiond;envoyer a Benty. 1Iais comrrtent p~ut-eUese ravitalller?Oilirouve-t-eUe du riz et du mil? Et pnis celte conflanceen non,i'

, qllenons avions sipeniblement fait nallre chez leschefsdnFoula, celte cordialite, an rrtoins app:lrentede relations:depuis'1a'~ignati1re (iu ft~aite, ces; symp'athies rtouees. avec certaines'haules 'personmilrt~s de l'entourage des almamys, quellealt~inte 'eUes avaieni'-tli1 'recevoi'r! Mais ce "premier mouvementc~de 'bien "'lite 'de,:~n tIes 'raisons 'supertellres de l'interef general

'/ ';d~ l~otre c~lonie hOuYelle, de l'importahce"capilale'dilpassa'ge, d'une Iro~~e armee de Fran,ais dans Ie pays'leplus refractai!'.

~ t()Ute'pen6tration, et se resout en dernier lien en uri sentimentde vive' gratitude P?U1' Ie chef qui, ignorant du sort des deux

" .

,

l- 277-

,missions perdues dans leFonta-Djalon (mission Levassenr et landlre), avait envoye vers ell~s une force capable de les sons-;traire an'import.e quel dang~r. , . , .

, "iVingt kilometres separentFoMade Konf~une.Le lerrain estplat, ou plutill faiblemenl ondnle, et naturellemenl ces ondll­,lation~ sonfdues ,\ la r~che fel'rugineuse, q~i est de plus enplus mince, et qui apparalt toujours a quelqne distance, desriyier~s, et se prolonge alors jusqu.'a la riviel'e suiv~nte, ce qui

, .vient al'appni de notre opinion sur la pente nord·est des slralesqui forment Ie sC?us-~ol de la ~·egion. NOlls laissons aux deux.ti~s .d~ Ja ro~te un petit ~entier sri~ notre droite,qui conduit it'In rounM dn chef tlu Tambaka. Unparent de ce chef, qUi'est

..m~rt rece.mme,nt, vient ,nous sal':ler au passage" en se donnantIe titre de che~ provisoire dll Tambaka. II nOIlS offre du' riz etge~"noixdekolas. Depuis qne nous .ommes chez les Djalonkesou chez les Ti':l1enes" on nous: acc~eil1e partotit ainsi et Ie pI'e~"ini~ractedu diatigui consistee'!,eela. Chez les Pouls et les.,*ouco~le.UJ's, ~u c01?-tl:ail'e, rac~s ,.~)\i l'esprit mercantile est.p.ou:s~etr~s)oin,le diatigui,ne'donnera rien s'il n'est assure de_~ecevoir uli bon prix de son offre.Le noir du Soudan occidental,e,sl bo;' el accu~iIlantet toute politique en ce pays devra s'appuyer!~ur~ l~s. aut~chtones ,fetichistes contre l'el~ment musulman. Cei,\l:~tail pour!ant pas la pOlitique dn general Faidherbe. .";:r:M~~,gu,~4es !U'an~~ncent une ~orte ~ar~h~ pou~ alteindre Ie

.-_~;.Ymage; d~ BendiKa. Aus,si, l~ 26 ~vril, ,nous mett.ons-rious 'en

clllarche de)resbonne heure.,ElIe s'opere regulierement dans}!n,pays ,plat"boise ,par, zones d'arbnstes, 'tantol de doundakes,.tr~s; repandns, tanlill de niamus, arbre dont la feuille res­

,.s~~~l.e,t.~nt)l celIe du kar.i~~,.mais est.. u~ peuplus grosse,.ta'!\Ot de I:Osniers, tanto! Ae palmiers. Noustraversons deux.p¢!i~:vil1ages en ,pleine9ulture, puis n/?us m0I?-tons sur {m,.l>.~o\~al,..mpi.ns p.enihle ,que Ies precedents,,":-, mais nos animaux

. _~n~ dans;un si p~to:ra~le.etat! -,~~,iout a~'~::$'i sedui~a~t;avec..ses)ongues ,praid~solfdu,lees" .encadr~es d~ verdoyants b~u~"quels de J;lOis. Et Ie baowal, -Ie demier desbaow'ls '- s'~tend-. ."",' ,,' , .,,'.. ", , . ..aperte,d,e ~\Ie,

i:

i1i~t

I

Page 8: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

j,j

I

}

I1

--'-,279 -

(~ -, , .

recoive ici I'expression de rna reconnaissance pour cette marche~~:~deva~~ ~e nous, qui apportait un peu de Ia France aux.·v~yaget~rs' isoles depuis pres de cinq rnois.

Sous sa direction, nous reprenons, avec un nouvel elan, Ielendemain, Ia route de la Mellakorl. La marche se divise endeux parties bien distinctes :

, Dc Toureya au Kolenten;. De ce lIeuve " Kofiou. ," La premiere partie ne ~onsiste ,qu',m ia descente de la col­

.line. Pendan,t quelque temps, au sortir du village, boucbe par la,"pa~~ssade l;labituelle, Ie sentier court SallS nne vOllte de feuHlage.;\,d~oiteeti gauche, dans les champs, les herbes sont brulees.

..,C'est I. preparation aux cultures. , . . .

.:. L~ vallee du Kolenten ou Grande-Scarcies est en fond de",' . ',' -. .. - ,

b",teau, a,vec une marge plate de 150 ,metres environ et cultiveep~esque partout.. Nous passons Ie lIeuve sur deux pirogues,appartenant au village de Sinneya, .qui s'eleve sur la rive droiteet dominenotre rive. La forme du, lit est reguliere. Chaqllepirogue pe~t contenir de huit a quinze personnes et est 'manreu~

; vre~ par deux indigenes seulernent.

.; Sinneya est' un',joli village sousou en pleine prosperite., _ .'~~ cases sQut superhes. Deux. enceintes ,entourent Ie village.

'-----.L"'.place de ta. mosquee est compIetement eutouree de murg.qn y accede par deux portes etroites, un couloir et deux nou­

,vellespetites portes. La mosquee est au milieu. Dejlx bou-" . l,ous_a ~roite et agauche s'~uvrentsu~ l'.interieur des ha}~ita-

tions. , ','. " ., .., ,...Lamarche reprend ensllite dans un pays ondule, rarement

decouvert,. dans des, fourres difficile•. Une coloHne operant~ 4~ns ~e, pays aurait av~ntage a eree~ un nouvea,u sentier de· toutes pieces.. . . .. . ,

,~,Nous arrivoDs aou'ze heures vingt',a Kofion, capitale du Ben'~a· etresidence de l'almamy de ce petit etat SOUSOll. Nous logeons

chez Ie, diatigui habituel de l'administratem de Benty, dans

_- 278 --'-~

Enfin dans Ia verdurenoi.isdevinons des cases, el j'ordonne

la halte au milieu d'une aggolomeration. II est neuf heures etdemie. Le guide me dit que c'est Ii Bendiga, Ma stupefactionest grande. Mais notrehdte d'en flnir n"e nons pet'met pas denOlls'arret,er.a une ~leure si'matinale. Le docteur et moi nonsdecidons ~~ssitot de pousser jusqu'a Toureya, qui' est if nneheure d'ici, e't sur"Ia rive gauche du Kolenten. NOlls gagnorisainsiun 'jour' et serons done it Benty pour Ie' 1er Inai. C'estd'aiIIeum' une promesse que j'ai faite au docfeur,' et je rri'in-geni~; contre taus les obstacles, a'Ia realiseI'. ', Nous continuons donc Ie baowal. Toujours meme tableau.Seulemerit les bouquets d'arbres deviennent plus nombreux etaiinoncent la fin 'du plateau. Nous Ie descendons lestement,~oyant s~r ,une colIine,devant llot{S, l~ village de Toureya. Lefond e'st occupe par un marecage et'des rizieres. C'est 'derriere'·cettemince collirie que co~le Ie Kolenten.

II etilitmidi.Nous'etionssudll fin denotrerepas, Ie dodeuret' mOl, :lorsque j'enlends dansla CaUl" un' I'emue.:.menage"degens, des:paroies rapide'ment echangees'.' Au m~me' moments'~ncadre un Euiopeeri dansla baie de la pbrte. C'est M. Fori­chon;'l'administraleur'-dl.i- cercle 'de Beilty, avec qui nouss'ommes' en' 'correspondance depuis quelque temps, qui nous aenvoj'e a Fou.goumba notre courriet'de France 'ef q'ui .vieritdefaite,:pour nou.'s reJoindre,'imem'arche de 40 kiloITletresenvi.ron, qu'il s'appretaita continuer jusqu'a'notre renccmire. Nousen 'oublions la sieste; et la soiJ'ee'se passe en catiseI'i'es intermi­nables: M. Forichon est· un ancien officier de I'armee de teiiequ'u~::esprit aventureux .it potisse vel'S les 'colonie's. II avait,'nous'dit-il, pendant un temps, l'intention de venir' nous cher­ch~r jusqu'a Fougoumba. ~fai's cette'entI'epl'ise-avaifete'jugeetiop risquee:'Quelques jours"aupaiava:nt, nous a'vions re~ti'de

lui'du 'vin, 'des' conserves.. Les mauvaises" llo'uvelles de rna.,Sante qu~ I~' docteur lui avait ecrites, iui ont suggere des soUi­. cittides touchantes, et Mm. Forichoti prepard. Benty la cham­b,'e ou Ie rnalade trouverale repos ef reviendrll '" la sante.' QueM: Forichon, qui connait mes vi"es sympathies a' son e'ga'rd,

, ,1: :J ~:'t ~

! ~

1'!"

1f, ,i,t,

II

:~I

Ii:i,,~',,

I,I;f,

-1,

I

Page 9: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

III

I!II

'~281-~

"el'reprennentleur vie vegetalive, dont ils ne complentmeme

'pas Iesannees. ""'"A Koflou,c'eslla lulle enlre lesiieiIles habitudes el,l'iri·

-flnence :europeenne.On y sent en outre' Ie rentier 'cOssu, car-nolis avons' cree ce ·type, parfaitement'inconnu a l'inierieur,.du rentier' cossu',ayant m~me une Imance de' notre bourgeoisfrangais, qui sait prafHer de tout passage du comm~ndant

j'de' 'ce~cle,stempresse a son arrivee', lui ouvre sa case, lui 'dit :::«~ Commandant, tout ici est a toi, » puis au depart, tend' '!-me'main discrele aubounia (cadeau) habituel. Mai. sile diatigrii'est naloreIlement en forI bons lennes avec celui qu'il a,I'bon-

~~netil"deloger, les autres habitantsdu v~l1age' sont loiild'avoir'les memes sentiments. Kofiou, qui eSf it deux 'etapes de la Mel·dakor~; est entoure d'un mur solide, que I'on ne,fl'anchit que,""p~rdeux portes etroiles, fres'solides et renforcees de,corps de

' . .'garde assez 's~rieux, bien que cependant aSSe'l 'mal' entreteuus.Un", large avenue precede Ces portes, lailIee en pleine verdure.

Le:'soir'nou~ -rec9vons,' dans Ia',cour' de notre-logement, la·viSiie" 'de·' Yalmamy' du Benna" escorted'une nombreuse'suite.C'est un bel bomme, a lete pelite el falotte, ',ieux' et limide,

'porlantun turban sur lequelsonl plaques' des grisgris de cuiI'carTeS. 'Cette coiffure donne, un air, de dignite it, ce)ui qui la

"porte: "Elle a bien plus grand ail' en loul mis que cebimdin"en'-----'-etoff\,",blanche; que les deux'almamys dn Foula.Djalonenroulent

""atiton.. do'Ieur'chef, au-dessus" d'une 'caloUe 'noire, etdont-l'eiitr~lIiite retombe;' ainsile veutl'usage,'surlec61e droil de

,. .;.-':;lii-pdiirine:' l-';,'!';" ,.. "1.'-', . i,::"<

'< ll:'Fo,ugoumba, 'quelques jours' avant noIre depaI'!; Ie docteur'avail :de]l~che un de nos plus fii!el"set de nos" pIns solides:, auxiiiaires;' Moussa' P€mda, a, Henty, :aupres 'de }'administrateur<,'pour"'eil' ~rapporter divers approvisionnements,entre autres du

;jin,' dont nous' 'etionsprives depuis qU€'lque temps; pour, aider,; rna convalescence. Cet auxiIiaire etait parti Ie 28 mars, avec un

guide donne par falm'amy. Dix jours devaienllui sriffire pour! :atteilldre' Bentr,- et nous comptions bIen retronver'n.otre homme

"~ . ;vers Je'15 awH. ""' :.'1:" • 01., 'J,!,; ;'; .'i

~'i

;

Ii

1

I~, l,

~'I, I.,;j:i

I,

•..

- ~80

r iin'~·ci;d~.fg~ritesque ou' s~nt· d''isp6sees des chambres;' 'salie:;).manger, chamb're acO~l.Cher, cuisine, etc., et une large veranda.,De~~U~re .el.l,e",u,n.biieli 'Nit'it'o, 'quIesl un."trone stir lequeI onmonte pa"r 'trois' marches. ".

", Laporte del" cllse ~sfha~te de tr6is metres environ et enca.dr~e d'un bois rouge :i' dessins tegulieri;'. A' dis'tance~_ elle failbeaucoup d'elfet. Le petit mur qui ,soutient les colonueltes en,bois ,de)a verandah, couverte par I'unique toil de fa case estw;d~cri~p~en'dessins val-Ies: C'est un cornmencem'imfd'art i~di­! g~_qe in~'pir~ :~"Benty ~u:a Sierra-Leone par Iii: v~e' de' ~o:s 'con~~'tMl.ctions etiropeennes,()u I'art semble cependanlbien oubHe."1Iais I~artis:te "n'a .pti se~'d~gager; "des vieilles traditions :'Ia: case~'de~.proportion~ gigaIitesques: C'est"cependant encore 'u'ue

~;gas.e;;6u!:j1. 'grande no,uveh.L~te ,corisiste en"ces 'co~'par'timknts

'~~nttiim~evientpare{lamidile.Les architectesd" Samory"ri'ayaient p~s montre. phls"d'imagination. L'habitatlon de l'al4'~h~iny' d~ O~as~ouloti -c.onsist~it' en' une" reunion de cases: bIen

(.: .' "" I .- ," ' ', .. ',,, '.

:~~i~I)?~~~~~', .t~esreg~.lie~ement . ~aites et: de proportions plus'grandes.' Cependa'tlf un" donj6n, souvenir'de nos blockhaLls~'senegalajs, avaitete Iourdenienf'planfe'a nne extremit~; et­

dominait la place. Passant.par ,.un trou carre, une espingole.~o~nait un cacl:let special' acette hdtisse un peu enfantine, Otl· .

."Ihinait;dans lasali~ Iaplushaute, ~ntre deux glaces, Ie' busle"de~t'.Gr~~y; Ie 'president·d'albrs,rapporle pat' Karamoko..'Celie teniativeyersI'archit~ctiire europeerine n'elail pas: he~­'reuse.' COnlbien' la' Jbfie' disp6sition des" grandes';c~ses' eri'fer­

~'ant un~ v~ste.cou(sabIEh~,'ayanten·lson miIieu~n ,rect~~gle'::reserv~ aui reGeptions' 'et'reCOlwert par' une" 's'ori~ 'de' dais 'en

, se.cos, su'ppo~te par. de sveIte~ colonnettes, combien 'cette'· diS.

':~p6siti6i1 -anaa' 'bfen 'dans' ce ~ 'milieu" africai'ri d"tiu" ~xbtisrrie si. 1:.: ~ ',:''- ' " '." ,', , " , ' ,,", " ,; ,, .' ,

',.penetrant! 'Heureuses.. ge~s; 'qui'coristruisent dix,'cases' en"hu'it't jourS, un fogement P0l.:lf toute 'une famille;,. avec ses 'murs 'ronds

en terre ~allueof s~s loits ~oniques de paille; qui, pour toulecasseli~,<lht;'ri trou souslefoyer ;qni +;;ierit d'on'ooil indilfe­i~nt iHl'~~c~u:die 'd4vorer'leurs' cases;'et; fe 'feu' etei'nt~ rep~tris~

senlla" terre iiaise, coupeut les loniues' hel'hesde'!a' brousse

Page 10: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

:J!~IIF,':'1IIIdi"l::jL.i1-1\:1,I

m'"1

j'rj,t","1hlij!>r:\.;,;"('iI."';' ~

i;~!l'!,,f~,co.i:';i:',

,

,.,::.!,c.':!'! ,

Ii

Yi

I'""

;;(ii: I

"

1"'.\

11lL

I"l

I"~~i1~:;

I~l~i;'

,!ii I"~l

Iill~.~l

~irt

m,

I'"",

l"!::I,:)~

!i'I'I':iFh'\;',Ii,t~,:i';{;

-283-fUt inquiete dans son etat. Mais je crains bien que 'cette admo,nestation ne reste ,platonique, tant que notre politique dans

les Rivieres du sud ne sera pas entree dans une voie plus

active.Au moment de notre' passage, M'. Forichon preparait un

Iravail geographique sur Ie pays qu'il etait charge de com­

mander et d'administrer. Je m'occupai presque strictementde mon' itineraire, sans demander des renseignements' qui

'auraie~t pu etre indiscrets, Je n'ai done que 'fort. peu de docu­ments' sur' Ie Benna. II est cependant limite dans l'est par IeKolenten ou Grande-Searcies, dout la directiou presque nord­sud serait Ie' Iroisieme cOte d'un. triangle dont la, mer et Ie

, Konkore seraienl les deux autresc6tes. Le puste important deKonakry,appele il prendre plus tard Un certain developpement,

/esLsur, Ie' milieu du cOte de I'Atlantique, Dans ce triangle,ou

se:limite: notre infiuence, plusieurs etats, dont Ie $oulouma, IeKania, Ie Benna, la Morekaria, Ie 'Morea, ,le"Duhreka, etc"

to~s tres:peupIes; tres adifs, mais remuants, mais t':lrbulents!JJne'seu}e race; In: race·sousou.,Les Timene!? se troui,'ent, en effel,deTautre c6te du Kolenten, et leur principal centre serait dansIe pays' de Timani, porte sur la earte Monteil. Notre infl~ence

nta;ja'm~ls passe ce-fleuve, au deli duquel Sierra-Leone ~egne,

, aiilant~du moin.'qu'ilplait aux souverains, de rendroit,. fort, ~ricieux'~":Lespatfesisont ~ien graissees,: i1 est vrai. ;C-',.:.:'::: :l

,- . "Remarquons.cependantqu!au point de vue diplomatique, Ie

Tambaka, Ie Lokko, Ie Sam'oko, etc., pays limitrophes aux pos­s~ssions anglaises de Sierra,..Le6ne soht soumis it notre protec,­torat de par Ie traite de Bissandougou; de mars 1887, signe parSamory; qui revendique la possession de,lous ces pays. .'',,, Le Beriria esl done borne al'est parle Kolenten, au nord, parIe Kania; id'ouest, ,par Ie Morea etau sud par la Morekaria.Lo-puuYoir deTalmamy n'est pas absolu, guere plus d'ailleursque' dans aucun etal du Soudan. Ainsi Kondeto,. Ie chef deLaya, se preoccupait fort peu de son maitre de pad'election..C'est la, d'ailleurs, la raison de ,ces luttes perpetueIles, meme

dans un etat.Le Malinke est essentiellement inctependant. Et

I

,

V' ~,,~..,......./.,;-..4"'~'--:"''v'''·"-"'1..'....i ....' .."r.......> ..':",,"'·,...·t..-A..';:g..5?..i<.'..i:...."'-...·..Ii''''_,"'_,~.;'''''j;",,?-..8"'"P,,'-",,"-,"',",_.'.• -'W:.'t.~,;H'·i;;\;.;;';'-.........""-'-- • ..._~~~~if, _.-

- 282'~

~'

,Ce:n'etait pas sans quelque apprehension quej'avaisconsenLi,sur les instances du docteur, it laisser partir,:cet auxiliaire,bienqu'i1 fUt ne dans la region troublee qu'il allait lraverser,Nos anxietesaugmenterent Iclong de notre route, au, cependant,DOUS pumes re11:0uvcr .'sa trace. Enfin, Ie 23 avril, aSaion~Ya,

·nous- eumes Ia joie fie Ie rencontrer en chemin._ Et void l'hisw.:loire qu'il nous conta : - ~ !".'

, .;Moussa est d'abord aile a Longo'ri, miss ida pres de Teliko, oules hoslili,t<,s des Djalonkes contre alfa Mamadou l'onl relenu,deuxjours, Copendant, au risque d'elre lue, il se hasarde a

partir., Valmamy du .Tamisso Ie fait encore attendre deux jours'pour:lui'donner un guide~JEnfin, Moussa entre dans Ie Benna.

~rais_ a·,Lal'ay Ie chef du village, Kondeto,. une.mauvaise tete,·ayecqui :M.Foricl}.on.n'est pas en tres Lons termes, l'arrete,.disant que la route de laMellakore estcoupee, qu'au surplusignorant ce 'que contenalt Ie .courr~er, iI, cl'aignait :un danger.Moussa}ut.o~lige.d'interromp~e sa, route, etl;raller~, Kofiou,parlementer· avec I'almamy:'du Bennaet l~sanc~ens) qui lui

. ,donnerent enfinle droit de passage. Et Kofio!! est.a deux,joursde.la'Mellakorei '

,; "Si nn simple courder, de l'allure la pius discrete d~' monde,et'malgre Ie respect etonnanl que les villages hostiles memes:ont: toujours· m~ntre.pour nos, coureurs,porta'nt .de: la mainIdrOite, et bien en',evidence, lafiche de bois fendue au ,bout, el

;maintenanUe ,paquet de lettres, si, ,dis-je,un simple courrier'reneonlre de tellesdifficultes, que doit-il ardver auxdiovJas,suivis de leurs caplifs, ayant sur la tete des richesses si facilesas'approprier? Dixjours suffisent. cependant .pour a!ler deTimbo a la Mellakore, 300' kilometres au ,plus; De~xpelits

posIes fran~ais,et les earavanes circuleraient librement. Sinneya;et ·Nienieya seraient tout indiques:: Nienieya, au· depQuche.des-montag-nes, .Sinneya au ,passage, de la;Gl'ande.Scarcies,que les

",.c~rava[le~ franchissent presque tOlltes la, meme celles qui Yont~a SO~ embouchure prendre la mer pour Si~rra.Leone.

,.;", Dans notre palabre, M. F~richonadmoneste' done vivement

l'almamy, dt! Benna, pour avoir permi~ qu'un couITier frangai~

Page 11: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

;,!,I,

;',.!,.:;' ,~ ,; ,I,!I

:'1i'l;;",'1Hi'e"

injq<,!f;;"I:/1r:!~j

\~,1

:'i: !

!~' ji~j~,,,;t(;:i:,;j

tl't l~ I

i:;;,:':.;;

:,j

lh1:jr'1,1

It!lI..

!IiIII ,§~

," Ij,:

m.¥i !~i If,i It 1

i~ lwi'"".~,;>'r;:i~~~~~

:!:

~,~:

Le:soir, .Dousavons l'heul'euse cha~lce d'assister aune, clause. de, jeunes fiIles bien originate, et que nous ,n'avons vue qQe Ht~II est vrai que Ie pretexte de celie danse ne se renconlre, pal'bonheur, du mains pour celles qui en font les frais, que,danspell de regions du Soudan. C'est la danse du boundou,uu de,lacircuncision. Celle barbare coulume, qui esl de regle,dans lo,us

lespaysde religion musulmane, esllres slriclement appliqueedans, Ie Soudan. C'esl, loul nalurell.ement, une epQque Impor­tnntedans Ia;vie d'un noir,. et ,une reponse dont, Us sontcoutu~

'mier&"quand on leur demande a, quel momenl,lel fail s'estpasse:. «Je n'tHais pas 'encore ?irconcis-, »OU,5< jly avail longtemps

qu~ j?etais circoncis D. Pou~ les garg'q~s, cette pperation.a lieuvel'S seize ,ans, de sorle que Ie proce~e cou,ranl pailI' ~emander

rage.4'~n,:i~digtme.est le,suivant : .~ Qu~l. etait le~o~m~ll.d~ntsuperieur du Haut~Senegal,~u monw,~t,d~ ta, circonc~s!~n? P. r-eproccde .est. ~ssez e~act, ;caI: nos c.omP1and3.;11-~f?; supe;l::ieurs: ,~ont

restes, au maximum ,deux ans dans ce ;pays. A ,une, annee pres,

revaluaiio~peutelre cotee ,excellent~·",,', ';;,O!' sail que .Ie forgeron du villaGe, esl,charge dece soill :Aubesoin, $; Ie village ne, donne pas un nomnre surlisanl d"PPeles,on;e~ ,reunit plll"ieurs. Differenles melhod~s' sont suivies ,pou~calmer ..Ies 'souffrauces., En lout cas, parloul, penda~1 quinze

jolir$, libert~, complete. ~st d,onn~e. aux .c:~rc,o~cis,.quiviyent ~~comm~~ute,:daQs.. une ,granlie. case. ,S.~ 1',qIl; A',~u~ .3:yi~~ ,unbeau mouton ~ans un Iroupeau, 'ille demand~ au proprielair~;-

~"'----~--quiest tenu de se conformer ~ .ce desir:, ' .:: 'j,uL",;Les drQill;.;(,nl l~s ~emes p.ou~ lesjeunes, circonci~es"qui

passent leur lemps a se promenerd~ns,la,campagne",e,n.prO"

cessions: .npnchalant.es,. o~n~nt.leu~s. yeNme.n~~ de ,tle':l~. ~t ~~fei,lillage.s",e~ap.tant Sl,I.r, .~n)o~g ;fyt:hm~ pl~i~tif,. et .1,~ ,~oit,<;Ievant'la cO,urde la grande case, ou les reunit Ia femme, duforgerun du pays, qui re~pla~e pour les jeunesHUes sun epou]',prepose, auX garWns, se ,livrent it ]a. danse speciale dll bounelou.

"Ltlpensionnal,a,u,n, coslum? special. Un pague !eErce!nt le~

reinset Jombe; jusqu'aux pieds., Par-dessus" "uu~, cor~~li~renouee sur Ie ..enlre, et.dont les ,extremilesvont p.re~que)ll~c

-285-

, /

-·284 -I.. 'monarchies ahsolues; c~ci~e' celie de Samory,rie viventguere'plus que celui qui les a 'creees.

Le l\[orea.

'~·Nous..r~pre~ons; le':~8:"avril au matin, notremarche rapide'1ers Ie· terme de notre \:oyage. ,Une"moilie de notre route se!ro~ve: dans ,Ie Benna; I'autre dans Ie Morea. La frontiere estlUdl~uoo par une' riviere qui va probablement so' jeter dans un

d~ ca~auxqu~.Ia mer a, formes dans toule celle partie de laeote~;1t. ehaque hene, un viBage, comme Moussaia "FessekoureGarafelli, ele. Jusqu'.u Mo'rea, Ie senlier est dec~uverl mais'a.ussiMt entre dans ce pays, il s'enfonce dans des fourre~' hauts'

o~ 'les'~ra.nCh~e,~.genei·aient considerableintmt une troupe -~cheval. ,It, est vral que l'on pourraitmarcher' eu plein midi

s~~s.' Banffril'" du' soleil, erie 'ron 'ile'retrouve que 'd~ns de l'are~~~Ies"~ecouvel'tes: ~e·-"plus,. Ie sentier zigzague continuelle~

~ent!, 'et allon:ge Ie parcohrs: d'une fa90ri considerable.' , "·:No-~s'a:·ons~a.u debut,~sur notre drilite, 'la masse gigantesque

du Kofio,u'(dans Ie pays otiTappelle sou..enl Koufian)' d'" ..• ',' ".' ' eJi1 81lmposan.te,Yue du ,vIllage de ce nOlll, .oii elle 'semble emero-erbrusquemenlde I. plaine. Elle so de..eloppe mainlenatil avec:e5

de~t~~.s~s,~~le.~, .g'es creneaux, 'ses 'toes' perches,' monstr'ueuxlemoms dune' epoque, uu'peut·elre' solile..emenl colossal.' Le

K~aJ~ya, ~ue nousdecouvrons unpell plus I'oin, loujoursanolre:'flIlteo, pal'alt,~lre dela m~m,e fa~iIIe. C'esl enlre eux deux que

o?vre,la g~rge sauvage, du' Kama, par OU vient de passer'notre­-compagno'n de: route, M., ForichoIi,daris. urie aven"tureuse visite

, a ralm.my turbulent duIK.nia. ' ,', ':".'" "', '

N~us.amvons;i midi au' viHage d'e Boukaria,.ciill~i~flui:mc~'fra~l"'is~ se dessine' enfin plus 'nellemenl. 'Nous habitons pourJa: 1~~r~ee une case oblongue. a,~ qu.Hre :eompartiments. Une·.1>elle. veranda, devant 'Ia porta-,'a "l'interieur ':un:, lit en bois'~le.~e, s~~' ~es 'pieds~ un' lit' comme' en :filbriquent les ouvriers d~ -, .iiamt-LoUls,el.non plus Ie lara primilif,auquel nous avons, Ie

:d~u~ ',~~:m?:l, loujou;'s prefere nos lits de Campagne, enslmplelOlJe tendile. 'Ptiis 'des meubles; desbahuts; etc.

!

,

i;::r·,

:, ~ :);I:, '"

! '

I!!.: . ~;

"

Page 12: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

-' 287--'

s'appelle Pharmorea, Ie Phamriah de la carte Monteil. Nous

descendons par une pente douce. De grandes cases dans unmassif de' verdul'e. Un blanc, un Frangais; viEmtau...devant-' denous~ C'est M. Givaudan. II 'nous conduit dans sa- fadore'rie,

u~ebalisse'en'terre el briqrtes a plusieurs compafiiments et ilvednda tres large. Une bascule,des ballots,quelques commis

, noii;s''-'Prtis nous'sommes introduifS',dans Ie' salon-salle' aman;'ger,dont I'drnementation, pou~tant bien 'coloniale, 'frappe et

charme' nos' yeux deshabitues. Quell. cdrdiaIite, quelle jovia­liie,-quel e'nfi:ai\Ii chez no~re'hbte',qrii montre it n01.is·'re~vdit,

autant de pIaisirque.notis eneprouvons il nous trouyer'la·. IIm~tr'notre:dispositioil une chambre, DOUS invite a: passer la,riuit, 'se filche: .. Mais Ia baIeiniere de ~[ Forichon est la, et ilmidiIamar~ees{haute. II nous faudra partir: .: '''.''''''.. Pour nos b'ommes,du riz' e! de larviande bouillent dans unemarmite de Gargantua. ·''l!J'Z:' ·of

'Le dilon au village tire plusieurs coups pour saltier: notre

lirrivee; Je tepondspat de~saIves de cartouches,.,' Lerepa"nolis rem;i! tous a iable, devant de la .porcelaine;

une' nappe; aes:~verres en ~·ei:'re. ·Uil-Australieo, agent.·de·la

factorerie'anglaise, M. Mangen, est des notres... ,tous les bla~cs

de:cette extremite du' monde, de cet avant-pdste deIa vieilleEurope: On deplid Ie Times. On lit des nouvelles de France.;'.

, Ah<!"l'iInpression,'exquise du :retour;'l'amplitude de la joie;qui.

"- ' s~'refl~te 'sur'toutes les physionomies; sur les choses,partout!:La vue de Ia Mellakore est d'un pitloresque ttesgrand)oDe

. grosses roches de:gres 'n'6iratres emergent de'l'eau, qui Mcoupe

'capricieuseJri"ril lesbords' hUlllides" Des 'massifs' de vel'dure,des arbies :giganl.esquesl'encadrent. Des' echappees merveHe

Ieiises" sur Ye 'bassin; 'des enfilees 'de' cases,lorit un spectacleqU'eg~ient~t piquerit de masses sombres des bateaux coucMs

sur lil berge,' des mAts coupant eohachures Ie bIeu de I'eau, Ie

vert tendre du feuillage, Ie jaune dore des cases.A midi, nous quittons Pharmorea. Descente sans incidents•

Quelques roches de gres en pIeine eau et des paIetuviers sur les

bords. De loin en loin, des berge~ avec quelques goelettes et

II

;;0.;.;:'

·-286-

q!1'a'terre. i Un tablier place ;i"i'ehvel's,derriere;:est,muni';1 sa

partie:inferieure d'un cordon de grelots,'qui tintinnabulent sans

ee.;se e~ signalent leur presence. Enfin, Ie buste"nu, est pared'echarpes, et les cheveux affreusement emmeles, sont attachessur Ia ·tele,' et quelquefois fixes par un foulard rouge. Enfin,elles onttoutes un Mton ida main. .: ... .....".

, .Elles, se, promimenl d'ahord en file indienne, en chantant

et !llarquant la' mesure avec leur baton, puis s'arrelent et seforment en Iigne de chaque cOte. AIors, il Ia rilUsique d'un chau­dron,"'et auxbattements de"mains de"ses 'compagnes;' ,une­d'elles· se' detache; fait une , dame seule », oit"lesentrechats

sont meles de rotations de busle et de mouvements d'echarpe:Deux entrent ensuite dans l'interieur. et combinent leg· figures,le.tout sous Ia 'direction de Ia femme du forgeron, qui approuveou desapprouve,et se m'ontre d'une exigence' etonnante:..;"Enfin,'le 29 avril est notre derniere etape. Dans la marched'hier/les 'fou~r6s ·existaient contin,us, entre chaque village, .entoureseulement fune,:zone debroussaillee. Aussi, a' chaque

carrefour, a..tCOn taille nn gros triangle dans Ia verdure, pourpermettre 'lUX voyageurs deretrouver'leurchemi'n. Mais que deeharmes' .pour un pieton! Le senlier court Ie long ·des haiesd'ilnana;,; d'arbustes pleins de fleurs, noye dans cette florepuissante,qui'ne lui laisse qu'un ruban de terre battue par Ies~passants,.Parmi'ces arbustes, l'llnd'eux, afeuilles vert fonce,

laissait, tomber une pluie de c10chettes blanches, exhalant une .---:------~euI.' exquise de 'fteur d'oranger. ,',;,,'. ;,~-,_,_,"_""-

"La marche d'aujourd'hui est un peu moinsdepourvued.'u?rizon,., et ron peut voir; surtout a 1~ fin; tout un :pays,<.\mamelon's' 'l'eguIiers,' aux forines: arrondies, OU Ie sol est tantotde Iii terre blanche, tant&! un fin caillotttis de gres ferrugineux.ComIIie',loujours'des roches de'gres':pres des cours d'eau et. , ,dil ferdansle"parties' hautes.i .. .i.;'1 :';, "", ;",

Aneut heures ei demienous arrivons surla colline, du haut_de lilquelle,se voit Ie village,.appele pades indiglmes Mella­. kor",,,t repandu sur les deux rives de ce bras de mer. Mais

chaque pariie porte' un' ndm, et celle qui est devant nous

--_....-...."""'~

Page 13: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

;:

'- 289

TABLEAU SYNOPTIQUE DES POINTS DE L'ITjNERAIR~;

DE LA MISSION DU FOUTA-DJALON

'"DA.TE DISTANCE PAYS '"NO~l DU VILLAGE '"d, d, !:: REMARQUESou Pl' CA)lPE:.lEST RACE itT" RELIGlOlf ,.

SEJOUR DER.1:U;n POINT .....IItt,

tSS7 Kayes.t er'au 5 Dee. 51' Diamou.

Village de la Iigne du ehe-I

. 6' et 7 Tamba Koumba tara.min de fef entre Diamouet Ie Galougo.

8 Uk te Oiamou. Torrent du Galoug-a. Rnle ,. DIIIIO' l BdulIU.

• Torren~ du Moumania. ' , d''10 '. Campl de Manilla. d'

duil aut3 35k duGalougo. Ba[oulabe. . .. 126 Point. de d~paTt de t'ezplo·ration. . ,

t> 3k~40 Mahina. Barinlao- ,t5 4Hlf) Diall)ta. Hit16 15921 Tintiba (ruines)~' 16517 90\0 . Santaokoto. 1.18.. 1/)!'iCO Camp1deKerekHe tono

Bambo~'gou (Malin-12St. ' 1(540 Kegnemali. 125

Us fetichistes).~ 11 5;':0 Lahandy. d' .67 ,21 169W Camt du Bale (pre's d'

d' limalo). ,:~d~, t.O Capitale du Bambougou,~au'!5 710{) Nanifara.residenee du chef Garan,.. 100U bab.

26 12200 Campt du Diando Ko. 265on 15 " CampI du Malaba Ko. 30028 7 • Badia!a. Konkodougoll (Ma-

.~ b.b.5 "6'b'('d~'''''1I'· 14080·linkes fetichistes). 35n,. S~koto• d' 408

D~ 3D'Dec. n ttCapitale du Konkodougou.janv. 1888

• Pas-dl3 ehef dll pays, cha'jrour tillIteamission, due village est indepenl

6. Tombe•. ', d' 4~5 ant.saur moL.--Desert entre Konko- 265 Leeapitaine Oberdorf m'en'l1888, 2 janv: 9670 CampI du Diabi Ko, au

. pied du Tambaoura. dou~ou et Ie Mere· voie en detachement du: 1----._...:. lam aIa. cMe de Siguiri.3 U~..5 CampI du Sibi..Dian-

d' 295(ouron Ko.4 ' t~ 560 Campt du Bigneri Ko. ' d' 375• i7 t31 camt de l'Ouloun Ko. d' 29S

ChelSimbala Keita.3011 bl~_16 ,'. 6 · Ben a. Meretal'l1bai"a ei plus 377SbeCialement Tou eo,.,," "/I".".,"••m"

I k a (DjalonUsfe utll·4'i,oir8~ :tichisteg). ,. :

7 13 f30 campt du KameaKo~. do ,

360Chef Manoll Nienie, UO ha,• . Ii 875 Digania. '. 31l!

. ",c.' bitants. . J• ti • , Kendinian. Meretamba"'a om ble• 27~ Sur [e Senegal (JaliU9). Che I

·,t· (Malinkes). BallH Kendi, 350 hab'-iForgerons. ,

• 2 • Traversee d, Baling• Kolou (MaHnkes re- 273 Deg ruines. Chef MatiralMougsala. 't1chtstes). . Diatra. 5 chefs de cases,I 80 babitants. I

d' 307 Chef Wandeba Mddi. 150.10 17300 Kabe[eya.habit., 7 ou 8 chefs de".

Barga (Malink'sfHi·31cases. Ruines. I

It • •50 Kofoulabe. " ChefSimili Kamara. 70 h).•cbistes)• 3 chefs de cases. j..... ,-,

;',j; ,, .. ~. -':j'

. ':'.:["j ;:",

'.

=,~....,

un~ta~fol'e'l'ie dans Ie haut, 'coqllette avec ses m,1.l:rs blanes, .~ontoit en~i1es rouges, ses JarKes verandas, et aban4onnee~.

",Ai;K.Qn~" nons udmiron~ la Ihctol'erie a.ngl~ise, que dirige'!,In Fran~is, M, Verdier, balie sur pilotis et fort bien disposee.,a Fernando,po",uouvelles ruines. LaJactorerie est bien pl.ceePO,lJrlantet rega.rde Ia mer., Un marigot est it ,notre ll"auclle'idont.l~courant fait naitre une houle aSsez forte, qu'augmenteI,e, veJi.\debout, Enfin it quatre heures et demie, nous,arrivons01" ~harfdll postede Henty, salues par. deux coups de canon du~ill:lge eLnous .serro~s la main de la ~arnison hl~riche, Ii savoirU/ladjudallld'infanu,tie de marine, chefde poste, e.t deu~a~tiI­leU:~ .... Pui!?, ,dans: Ie log.e~e_nt de l'admini~tra~e'~'~·..d~ ,c~rcle,··

~01lS.pre~ent9ns.I:lQS h9mmages aux. vaillanfe.s ferpm.es qui ontaccompagne M. Fori,chon dans ce ,poste perdu d,~ no;Rivieres,dU,sudet qui fOnt,auxvoy~geurs dll Soudan fra,n~aisl'a~cueil

Ie plus exquis. !.

;"lk leI;ld~ain",aminuit, trois, pirog~es, :qu~ .a~a~~nt ete arr~~

tees it Konta par la maree et par la violence des courants"debar-,quent, notre ointerpr~te et tout Ie reste .de la mission. L~ note

g~ie nO\ls. est dODJ).ee ~l).core p~r nos bourriquets, "les plus. dl'o-,lat.iques co14paK1?-0ns -de voyage ,qu'on puiss~ imaginer, et. gui'ont,.par cette nuil obscure qu'ecI.ire Ialunede temps it autr,e,les effrois Ies plusamusants,tan<jis que nos hommes Ies trans,\>Qplent surIeurs epanles, de )a: pirogue sur Ia terreferme, etlesgambades les plus foUesAans raUee dU,pqste,,ou iI",s:envont.eu,sujte en ~r~tJn.~nt. '".::: I.: ......r-

Le1~' mai1888, tqute la ,mission etaitinstallee it Benty, ayantrempH ,completement Ies i.nstructionsdonnees par'le'comman­danl superieur dll' Soudan fran9.is it son depart de Kayes, Ie1"decem4re 1887. Un seulmanquait it l'appeI, son, chef,I. capi­

taine Oberdorf"dont Ies resles.reposent P.res, ~e TomM, au~,po~tes:du~ou<jil!lfran~ais,pour lagl~iredu,qtieI 'j1esl mO,i1,:

-',,,,'

~-, -''''ia -":""~-'J"'f .: :-n;;+'N*jjiit;,~,w;wr"-·~~"'~~·:wi-i>~1';ffJ<E\ gwh~;-,iFPt~$%~f~*:7;: :1¥Mtw1it¥¥lD~{iWi@\t··,~~" :-~~2L4i+'4~&,;;,.;..;-"j"-;."<"E~>,,,·~:,,;1,,i. ..·»:,,:;-._/w;,;..S..,:r"f%";.~:L.>,,,_,,"·:;~:2Z~:.= ..:'.::,."..,"","",-_...,'..::_o:.;I",ii.;;:'';'_b''':''..i:'6~..."'t;;">.-,--..._~...",,,':;..j..i-~..'.- _"_-:.._.~"""-,,,---.,:.;.-!,,i:..:h..';··'_~~.'._

;I -.';

I!:,.~:~:

"~:

U'1~.

~'.

",!~;

":'~i

~"

~i1:tliiE:~:

h~~,

,liCl:~.

1i:1~i ~.

tli~I;r1i0

"!i;j.;,:(;~

"~ :Ii";jf'il"If'Ii.;j

.~!", 'I,j

'I,:1 ,-

'il.11':\jl

11;I

~,!

:',

'I ;1Ii ')!"Ii"r""~;

"

I

Page 14: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

t.:

REllARQUES

Diwal de Timbo.

Timbo.

Dara.

Timbo.

Naradji.

DilUi (la mission n'y se-journe qU'un jour).

Diankana.

Poredaka.Djarendi.

Futavi.

Ponko.u.

Kourou.

Fougoumha.

Foungou.

Koumi-Marouia.

Nounkolo.

Sere.

Sources do. Senegal.

Teliko.SaJia.

Saidouia.

Karimouia.Nienieya.Don-fa.Salon-fa.Fodea.

Koufoune•Toure~·a•Koftou•

Boukaria.Pbarmorea.Benty•

.. tOO

'i •

11500H 8'J1.

15'S51

'7; 03' ...•.sm

de lira13 SIS

15660U7088811t87~

!!OliOS

.'!V~233002170'

jig 6[019 itO50?..

~ .6

7

S

7 .S

II

28ill30

3 avril

6 mars

9 mars au! avril

to mars"

8S85

13 f' 15407

.. 'I t:l8l5

'5 69.,." f .0'011110'

~-,:~!!O2[.~

232'

25...,

-291-

~DATE DISTANCE NOY. DV VILLAGB PA YS ::;l

du du OU DC CAMPE)!E:'IT flAct ET RELlClO:i ~siJOUII. D£l\SIF.R POln ...

11---1--"---1-----1----1..::,<I-~----IIas(.

DiwaldeTimh(Pouls 709 Missida. Capitaledu Foutaseulement). Djalon. Risidence des

almamYll et des Pouls no­bles. 1000 hab.

Diwal d'Akolemadj'i 863 Missida. 500 hab.(.nlld Djalonkes • .

d~ 890 Foulasso. Plusieurs Villa·. ges de ee nom. 500 bab.- d- 879 liuih. Ville sainte, oil sonl

sacres les almamys etelusles chefs de diwals.

Peti~ vmage. dependance deFougoumba. .

818 ~O bab. ViUage de cuHi­nteurs.

86.t. y'issida, GOO bab.890 Plusieurs vil!a,es de ce

nom, 300 bab.9~5 Village et rounde apparl~­

Dant a Hamadou Pate,tOO bab.

769 Foulasso de I'almamy a1f~1~Hamadou. taRt dlspemu.

700

'"O.:\TE D1STA:'iCE NOM DU ViLLA.GE PAYSQ~

d. d. E REllARQUESSBJOUIl 0EIl.S1Ell. NIST

ou Dt: C.UIPE)l(ST a.teE &T RELIGION~.

<

.'janT. !~k~03 Campt du Nanguili Ko. Desert du Ba~ga. Un courrier m'apprend Inouvelle de 13 mort du

. chef de la mission. Relonimmediat; je preuds uuraccourei entre l.elIdilintit Benda, qui. me dOnn9k630 flUa!rllro lOuen.

'S au 2:l Lalll"inquitle TOliN et S6 rend 11 Beab. Itineraire deja fait.

'" IS 360 Sources de rOalon b; Brousse. 600, Beaucoup de gibier. 'n'u,n. 1078't Diaheresada. Meretambaia: 333 f chef de cas~ 20 a 30 bah.

Digania# d'-I "Chasseurs 'elephants.

25 12 . 30t Helour dans la journee ade Diabtiresada I Diaberesada. .

26 I~ 75(1 Campt du Fat'j Ko. Brousse. 3i~127 194.:3 Camtdu Oegouma Ko. d' 380128 2'380 i'"an anda, ri\'e gauche Dinguiray (Toucou-

~,- "'''.' "~ldu Haling. leurs Dlusulmalls). I D3Dt au cbef de Tamba.29 j 385 Fao'danda. d' 330! Village de eul~ure de TUllbl,

. tW bab.30 H,BO Tamba. d' .i')() Residence d'un 61s d'AguiI bou, 600 bab., Villllg

Brousse.tres riche, cara\·anes.

3' '9300 Campt 4. lorlpl~di 10. 3341Rauts plateaux. !

I_r et '2 fevr. 28910 Misslra. '. Dill,uitl! (quI11/'S Pouls). .lOg 3'.iOhab. Cases disseminees.3 . 6800 Koubi. d' S20 I Nombreuses cases. disper-'- '£ sees. Premiers orangers'l

.. au 17 13600 Dioguiray• d' 5t2 Capilale de l'Eta~dece nom.

IResidence d'Aguibou. 1llSj

I... d',] H,djl Om" " ,mi'l

Campt ...TJllINmo 10. Brousse.du Dinguiray. 30JO hab.

18 is 600 .\80 . .

" 6960 Ouoro (Kolebti). Dill,air~1 (hal, (0106). 520 700 hab. Chef Modi Issa.

I!Ii! , 1~ \)25' Fonio Kouotou. Dinguiray (quelques 664 V"", ",los. em. di'J

Pouls lIanlllllll5J. persees.2[ to 8.'i5: Loura. d' 691 Village de cuHures.2:l ~6133 Campt d'.l Ninguira Ko. Brousse. . 620 Frontiere entre Ie Dillilira I

I et Ie Foula. Villages de;

23· 86ii Sokotala .. Sertidjigua. Fou'ta.Djalon. Diwal. cullures lou~ pres. I

6;' tiOO b'b. Vill'8",,,mm"1

Ide Kolen (Malinkes conslruit. •

2\ 9 334 Hadella.quelques Pouls).

606 euUivaleurs et bargers.~:....d'500 bab. Village concen-Ire.

I 23· 16280 BouMre. d' 7t5 EOO habitants. d·26 17 Bambarari. , d~ (4ul,. tounlears). 7:15 300 babitants. d'27 4.57iO KobolQllia. d' 855 300 habitants. d'

I28 i[ 76,; Fode Hadji. Diwal de Fode Hadji ii~ Residence d'alfa Mamadou,. .<Maliokes It Polls).

I·chef du diwal, 4oo-bab.

I Missida., 29 9 ~81 Nirekolo. Diwal de Timbo. 708 ROllnM de l'almamy Ibra1· . hima. 50 bab.

ijumars . 1.1-543 Donholrella. d' 710 foulasso de l'almamy Ibra·

hima. 300 bab.I 2 7803 Sarebowal. d' 723 Missida. 250 bab.

i3 et $. lOa" Sokotoro pres d'un gue d' 677 Foulassode iIIamadou Pate,

- du Senega~. . .'. neveu de I'almamy Ibra.. . hima. Forgerons ·renommeso

5 7667 Ne~e~·a. d' ~ 70i Rounde de Neo.e Oumou," . ....'., . "",', . m~re:de Hamadou.:Pate., 1I

r <,f i j.,,,

I

i !~!

"

.Ii,....i'11,l,.1~~ iri;~I·

~l~;

;1t,:;1:-'..Ii...,I,,.,~!.;~!

"i!Ii'.11

ii:1~

ii

!i~1

t;;,

"H

l ~!','l:~r.

r ~!

j,

.;t

! l'if

! H~ fi!

I.. ~ :

Ba1 a! 11

'I

~H -\,

n! 'I;it ;:.,f l!• i!, !

~ j;.j,ilIi"!ih,

Page 15: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

:1I

'n

- 29~-

naitre ,exactement la longueur du pas du cheval, lequel a uneapure assez regulicre en bon _terrain; mais en terrain caillou":'teux,: dans les pentes, les incertitudes recommencent.

II y a ,un moyen de controler I'allu're du cheval, mais pourla distance tolale de la marche seulement; c'est au moyen d'unpodometre porte par un noir. Comme Ie cheval, Ie noir a uneallure,d'une regularite remarquable et il est moinssujet a lamodifier dans les cailloutis ou les pentes. II est facile de regletIe podometre d'apres la longueur du pas du noir; que I'on rait'aIol's marcher en dehors de la colonne, pour Ie soustraire.auxa-<lOups inevitables, en lui recommandant de ne pas se laisserdistraire dans.la route. Le noir apportera tous ses soins dansI'accomplissement d'une fonctionqui 1e releve auxyenx de sescamarades.A I'arrivee a I'etape, on decroehe Ie podometre et OIl

controlela distance avec celle donneepar la mOlltre. La correctiondeS differences est ensuite affaire de sentiment topogmphique., J'aiemployece moyen de controle dans la mission'du Ouas,soulou.. L'annee .precedente, on avait, sur:la route de Bafou~

laM, it: Kita; indique les kilometres jusqu'au soixantieme.Jereglai mon podometre sur Ie ,pas demon domestiqueet luicoufiai I'instrument. Au kilometre 60 je regarde les indications:j'avais seulement une centaine de metres en plus ou en mbins.

,Or;Ja route est assez mouvementee. Le resultat etait donc tresbMu. 'Par malheur, Ie ressort se detendit a la longue et, en,fin

'---de-mission; l~instrumentelait hors -'de' service."Dans la 'mission dn Fouta-Djalon je n'ai pas use de ce moyen

de controle. Voici quels ont etc mes instruments de topographie.'U~e'montre, me donnant la distance parcourue par l~ temps

employe a la parcourir. J'etais arrive aux' approximations sui­-vimteS: en beau terrain, 90 metres- par minute;'terl'ain ordi·mnre,' 83 metres, puis 80, 75, 70, etc., ail sentiment, et sui­vant la iiiture 'du terrain et les pentes. A chaque direction' jeregardais ma montre, quelquefois a des intervalles d'une demi­'minute, par exemple, dans les fourres. La plllpart du tempscesinterralles varient de une a quatre minutes. Apres chaquecoup cl'ceil sur la monlre Ie ,regard se. porte' sur Ill, direction,

r1I

-.,'

9'21681, rectifi~" 896181389 745 do 389745612 997 do 601135223 252 do 211 390 .311 68. "do 29; 046

Total ~es itiperair.es faits 1170\1U2 ~ectifie 1141k692.' _", '.' J__ _. _ "., '. ,..• "~,'.

A re!ranchet' J'itincraire deja fait de . '"'. .B~roulabe aL,lhandy, soit &J\590.. 1100 602'

Chen:in Ie plus direct entre Bafou~

laM et Pharmorea, par DinguirayDe Bafoulabe a. Dinguira}' .

. do ·aTimbo ~:.,o,

De Dinguiray a Timbo -.. , .. De-Timbo it Pharmorea.. ~ .

:'-',: ' Procedes ~opograph~ques eni.plo}'es et. re~uI~t~ obtenus.

, Il,ne faut pas preteI' a,ces chiffres une exactitude qu'ils ne''comportent pas. Je n'ai pas cru pouvoirarrondir les totaux "parce qu'ils etaient deduits d~ distances partielIes, d~duite;eUes-memes du temps employe a'les parcourir; celui-ai peut eIreexact~mentn?te et doit-donner,; en fin de compte, des resultats-eiprimesen metres. Cela n'empeche pas les errenI'S, l'appre:.:.

,cia.tiQn des distances a Ia montr~ etant un des moyens I~s plusperilleux; ~..: .

Cependant c'est Ie seul qu~on puisseeniployer dans Ie'Soudan, car un- blanc ne peut faire plus'ieurs marches succes·sives a pied; et meme, depuis :1887, tous nos trouplers d'in­f~teriede. ~~rine sont monte~. A cheval, on pou'rrait 'encorese faire donner la distance parcourue dans une merne directionpar un soldat; au pas bienetalortne,:et qui marcherait en avantdu cavalier topographe. ~fais 'un blanc seul seraitcapable,~'etre uiilise aces fonctions absorbantes. Par suite, I'apprecia- ,lion des distances ne peut dependre que du Cavalier e1 tout ;era

,confie aI'alluredu cheva). '.Nous allons donc' etalonner notre cheval. Naturellement

I'allure de toute colonne dans I~ Soudan est celle du p~s, En·:generaJ,:.les .officiers qui doivent etre charges d'un itineraire ..,etalounent 'Ie pas de leur cheval dans les etapes connues qui.ont sur la ligne des postes. Moyennement I'on fait 4 kilometres

,a I'heure. Un autre procede plus exact, ernployepar leeapitaine. Oberdorf, consist~it am~surer b:ien exaetement 100 metres sur ., un terrain plat, a Ie faire parcourir par son chevalplusieiJrs ''lois en comptant Ie nombre de ses pas. II arrivait ainsl a con-

" ,

I

Page 16: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

r,

Iii! ',<,.

.II!'.I

IIII''II,"~ I!IIII,"II~l

I'IiIiII"ii!I!IIii!'II,'Ih

(" I!Ii

l i!I f;

1 ~i"

f ~:

t;I

HL :~

t ""::1, r

!' 11

tit

, ;i,I ,

j:

r ~ ~j:,

I E·I, Ff ii~,

; ~

I ;

- 294,,-

dans I'axe de laquelle, avec la main droile, je mels la lignenord-sud d'une boussole ronde simple. Cette direction est doneprise au jug/.!. LeS resultats sont cependant bOils et on peut con.troler sOJ;l habilefe en faisant Ia m~me visee a la main etsurlrepied. L'e..reur peul ne pas depasser1 ou 2", et generalementcette erreul' se reproduit dans Je'm~me sens, I'aiguilleaimante~vers 'Ia gauche, a cause de la lorsion de la main, qui lend afaire lourner la boussole a d..oile. Le mal est done ..eparable.MOD- azimut pris, je Ie note it mon tour sur "mon "carnet etj'emploie. alaI'S les loisirs que me Iaisse une direction main­tetiue it croquer les accidents de terrain voisins, it. ecrire desindications en lermes hieroglyphiques et meme a prendreI'azimut d'un 'sommet par exemple, sur lequel on Cera de nou­veau, une ,isee plus tard. Voila' un poinl obtenu par recoupe­meilt. II est cependanl bon de toujours'noter la distance a rreil.~ l'etape, te carnel est l'epris, et Ie tapographe, mUDi d'un

_rapporteur el d'une equerre, developpe ses distances el sesazimuls, et fait Ie dessin complel de I'itinerai ..e de Ia malinee.S'i1 e~t muni d'une planc!;ette a trepied, et d'une alidade nive­latrice, il fait un tour d'horizon, et complete son travail.

Voila pour la planimetrie. Le nivellement ne sc'fail, auSoudan,_ qu'au barometre aneroide. Aux. environs d'un poste;les resultals sont bons. Mais' en route, l'instrument est soumisa tanl de secousses qu'it ne peut donner que des resultalsrelatifs. Dans la mission du Fouta-Djalon, Ie docteur et moi ..--/avions chacunun aneroide que· nous' conlrolio'ns chaque jour, --,-

et a plusieurs heures de la journee. Le docleur me donnait enoutre les indicalions Ihermomelriques pour les memes heures,etj'etablissais mon altitude.

Celte melhode, avec laquelle ont ele faites nos cartes duSoudan, en dehors de la ligne des postes relevee regulierement,In'a donne dans la mission du Fouta-Djalon, dont I'itineraires'appuyait sur deux points places exactement sur la,carle,Bafoulabe et Pharmorea, les resultals suivants :

En direclion, un peu plus d'un degee versl'ouesL Resultatinattendu, el OU Ie hasard joue un role importanl.. .

-'-. ~-..

/

J,

1i,II3

I

-295 -

En distance, une erreur, en plus,d'environ 30 kilometres.Cette erreur est considerable. Je l'ai prevue des Ie comnlencementde mon travail. Mais j'ai tenu a ne plus changer de melhoded'appreciation, puisque je devais au bout savoir quelle erreurj.'aurais it repartir; et que cette repartition s'operetres reg'ulie·rement. Il e'5t aremarquer que nous nous sommes trouves enpays monlagneux, presque continuellement.

Notons enfin, comme derniere cause d'erreur, l'influence surl'aiguille aimantee deces enormes masses ferrugineuses, gisantsur toute la surface du Soudan. Dans quelle proportion cetteintluencemodifie-t'elle les directions'! ou bien s'elablit-i1 unequilibre, I'aiguille etant sollicitee par des forces egales et con~

traires? II est a craindre que des, lravaux de geodesie onereserventplustard bien des surprises aux topographes actuels.

Les travaux geographiques de M. Radisson et les miens, parleur ~eunion,.ont done donne: .,,-1'Une carte du Dinguiray et des etal. au sud du Tankisso.

2' Une carte du Fouta-Djalon, a I'exception du diwal de

Labe (lieulenant Levasseur).3' Une carte du bassin des Scarcies, et plus spedalement de

laGrande-Scarcies.Le Fouta-Djalon subil, de ce fait, un important deplacement

vers,I'ouest. C'esl ainsi que Timbo, la capitale de l'empire, estreportee de 90 kilometres environ a gauche, et a peu pres sur Ie

'---m~me,paralIele, et aurait,.d'apres mes travaux, la position sui...vante: 10' 40' 39' latilude nord et 14' 5' 47' longitude ouest.Cetecart est facile a expliquer. Timbo (et par deduction les autrespointsdu Fouta-Djalon) a ele place ,.par les voyageurs CaiJlie,Hecquart, de Sanderval, Bayol, Goldsburry, partis de Boke ou

•de Boulam. Les procedes lopographiques de ces voyageurs con­sistaient probablemenl a prendre des directions generales, et af porter des distances que l'on a toujours tendancea augmenter.;Double cause d'erreurs en' longueur.' Par suite, Timbo, qui pourbeaucoup d'enlre eu",'a ete Ie lerme de' leur voyage, aquelqueskilometres pres, aele necessairemenl eloigne vel's I'esl. L'erreurest presque de Ull quart en plus. ._-

Page 17: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

16 Juin t890.

,,

CAMP~GNE 1887-1888 OANS.LE SOUOAN FRANCAIS

12.

".'.'

GEOLO(JIE, 'FAUNE, 'FLORE, CWIATOLOGIE.. - Quand on con­sidere la carte du Soudan occidental, une chose frappe d'aboI'u,~'est)a: direction parti~uJiere des deux grands cours d'eau decette partie de l'Afrique, Ie Senega) et Ie Niger. Tous deux ontleur source it une egale distanc'e de"fa m'er, s'en eloignent dans~ne directio,n 'exactement perpendiculaire, puis; Ie premier; iJ.

{I> Voit·notl'eB~~lleli/l.ue18!)D nos"S 9 'lO'et J-I pa"es'I86' "0'1 "'j'}~ , ' ,I' "0 , .. , _<.1<.1,

26", et 1a carte du Soudan fl'an~ahi joiute, hOI'S tcxte, au no 8. ,

" 12

iUISSIONS DANS LE FOUTA-DJALONMISSION DlTE DU FOUTA.DJALON

. - ,'~(t~ Ie Iieutcnaul J. PLAT, de l'iur~uterje de murine.

(Sulle et.fllt) (1) .

" Notes '?ur Ie, Fouta·Djalon.

D~.IlS cette derniere partie, qui sel'vira de conclusion ·il l'ex­pose des resultats obtenus par la mission dite (Iu Fouta-Dialon'et·p~r la compagnie Audeoud;je toucherai a la' grave questionde la. geologie· du Soudan occidental; je· donnm;ai· enstiitelfuelque devel~ppement a l'elhnograpIlie et it· la constitution'politique du Fouta. La question africaine e:tcite aujourd'hui uneattention ardente; lavieille' Europe, al'etroit; jette des reo-ards

. 0

de,convoitise -sur Ie continent mysterieux, dont les secrets sont·.deyoil~s' en, partie pat" des pionnre~s 'd'une aUdace extra~rdi,..,naire, bien digne de celle prodigie:use fin. duxlxe siecle. Le:s~ations,s'observent autour du gateau it partag·er~·La-France ncpe.Ht DubHeI' qu'une nation ne'vit que· par'l'extension Continue

.._~eson aetivite et de son influence. Notre p~rt est tout indiquee;et Ie Soudan occidental, OU I'islamisme n'est pas encore, commeaH~~urs""preponderant, est ·de nature it constifiter un empire~Ionial,. qui'assurera la'grand'eurde la'mere-pati·ie.

IJ.PLAT., "

Le Gerant: J. MANES.}::"rolee.'l:r.-lml'r'.mc.:lo G. OOli:S0!11LIl ,r, 1'U~ Gulrnu<la, II.

\

Lesresultats geographiques de la mission du Fouta'Djalonconsis~ent, somme toute, 'en Ia reconnaissance de tout Ie coursdu haut Senegal, de Bafoulabe a ses sources (notre itineraire.ne s'estjamais eloigne aplus de 50 kilometres de ce fleuve,qu'il.coupe en quatre endroits), puis des Grande et Petite Seareies.Dans la premiere partie, it fixe la position du Konkodougou, dudesert du GuiboutOuia et la carte du Meretambaia. La carte duDinguiray est. maintenant ebaucMe. Le grand blanc, indiquesurles cartes Kolen et Fode-Hadji, estenfin attaque, et parcourudans sa plus grande loogneur. Au centre du F'0uta-Djalon,nous constatons les "trop grands ecartements des villages, etdonnons entin, avec Jes sources du. Senegal, un travail un peucomplet sur Ie diwal de Timbo .. Winterbottum, Thompson;Blyden, Goldsburry ont parcouru nos routes de retour. Maisleuys indications sont h~~s vagues, et un grand desordre regne

.dims I~s parties. ou leurs itineraires sont voisins. Les travauxparalleles de·mon camarade Radisson ont permis la constructiond~une carte..Oil Ie Konkore et ses affiuents pres de sa, source,la Grande-Scarcies et ses affluents et les affluents de droitede la haute 'Petite-Scarcies ont eofin une physionomie plusrapprochee de 1a ,'erite. Dans toute celle region, la carte.'a etere~aniee ~omplefement. A quelques journees de Benty, dans leBenna,meme confus~on. On fait' de .Ia Mellakore une riviere,alOl'S qu'elle n'est, aproprement parler, qu'un fjord. La positionde heaucoup de.villages est inversee.

La frontiere franco-anglaise, tracee sur Ia ligne de partag'edes eau:t de la Grande-Scarcies: et de la Mellakore, aura done asubir d'importantes modifications. Tel village qu'elle laisse aSierra-Leone devra nous revenir, d'autres iront a nos voisins.Mais,.quoi <lu'it,arrive d'une nouvelle d'elimitation'de ces terri­taires,. il restera. a-: ceuxqui auront pal'couru ces regions, inte,..ressant-es a. tant de titres, Ia satisfaction d'avoir noirci un coinde la carte du Soudan occidental.

(Asuivre.)

!; ,,

,!:I,i..:.•

"r", ;'

:L

i

rff:

ffi

IfI

1-

Page 18: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

~ ,_~,.:.••;".",:,,'" ..,..• ::,·'.~.'C". __:''>''. ·C·.-. : ...., ... ,,;.-::;; .•,~ •.';~'.;,,:.- e-. ~ " . ", ...;,;:;.,.;.:;:"''::;;'";:'L:;;';';;'::'·~'~'~·';;N~...:o;". __ ';,,:"',-

,,~Wif!~y*'_wi\~'FtWt~'~;t~;:~,<C'''''''ii)-, Of ;,,, ''*'r'" X';:~~>L;;:h;~:"'~~W¥i?_@i~§::6~:k::"j;':'F::{i 'Fb~~>¥Wj~eMti5Iilfirw$;·i[~; :.:"': ,.. :.,,',:,- •.•.. ;...;,;.r'"

InI ., ".,

yI d

I~ ~t, ~

"""

I.,~fI ','n;i;1:i~

.f:lil,;\;: ~::i'I

'!~J

H~~"(•;~.;~

~~". ~

-:~

l,,;:~

;f

,.1

I "t~~

I .:~

~~

I 'f:S,~

f

:'~

~~~

:~, ;'j:

t ", ~

-i"[. ,

I ::~

~~

r ;~"

• )

I ~i,,,

:i'';;,

i"

- ;lUi ~

»C>,n est cn efl'et fi'appe dll degl'~ d;humiditedc.l'ail' qui, defait, a eM vraimmlt cimsiJel'able pendant les deux mois que­nons ayons pas5t'~s au Fouta-Djalon, car ee'tte humidite relative.s'est elev~e en moyenne a 740;'0. Mais iI ne.fautpas ouillierque nous etions au debut de l'hh"erriage. Cetteproportiori n'ado'!lc rien qui" doi..;e: \Hanner,. »

Void la'conclusion du Dr Fras :

«,Noils,a\'ons montre d'un~ part que la temperature moyenneetnit relativement pen elevee, surtout si on la ~mpareacelieduSoudan; qu'eHe ne, presentait pas d'ecarts exage'res, loin dela, que ces ecarts e!-ct-memes etaient moins- brusques que ceux,observes au Soudan. n'nutr~.part, nos observations ont prouveque Ja pression atmospherique, pEm eJ.e\"ce d'ailleurf', vu·l'alti­tude, n'offrait clue des ecai·tsdiurnes Oll accidentels peu sensi­hies, que l'aeration' ou l~ cOllstance,des',vents du nord·est"ou,dusud-oues~., suivant I~ s~ison, rep'ondait ,.it. tout ee qu'.exige une,bonne.' hygiene. Enfin si nous ajoutons que Je Fouta-Djalonrenferme 'de boones eaux: ,ires, qU'il pos-serle taus les movens .d'une nourriture variee eet ~~bstantieIle,qu'on y ren~ontre ~lusque partout ailleurs de hauts sommets fort agreables ahabiteret inaccessibles aux miasn-ies des marecages, on ,croira facile­ment avecnous que Ie dimat de ce pays, si plein d'attraits pal'

. lui-meme, est essentiellement salubre. '»

--------A~THROPOLOGIE,.ETHXOGRA:PHIE, CONSTITUTION POr,.ITIQUE~--:"- ------,.---

Apros cette' eSCfuisse. du pays, voyo.I:lS les habitants. lei enGore,je ferai de larges emprunt, au rapport du Ii' Fras, dont lacompetence, en semblable maW~re, ne peut que faire foi.

Le Fouta-Djalon est habite pal' deux races, hi race poul et Inrace Jjajonke. Le Djalonke est,de race,noire, ,proche parent duMaHnke. Cependant 'son type est hien ,pl~s 'beau que' Ie typeordinaire. 'Le :uez est droit; peu evase it. la hase, les: ]evres

,~. moins lippue.i. Les caracteres restent cependant les memes queceux desBambarras et des Djolofs. Tout autres sont-ils chez IeP6ul~ .qui' se glorifie d'ailleurs d'etre. issu de l'Orient, 4esregions' q~li ei1lo~il~'ent Ia Mcequc..

Jt.

I

= ;305 ~

Le Poul est d'une taille moyenne de 75 a80 cenlirnetres. Sastature est elancee. Le systkme pil~lIx est peu riche, Sl ce n'estau euil·che\'elu. Les femlnes sont ahsolument gluhl'es. Lescheveux, .en revanche, sout abondanls et fortement frisc:;.Les hommes, fOl'ment" avec leurs chevem: des tresses grosses etlongues de '10 il15 centimelres qu'ils laissent ballante. sUl'lesparties laterales et posterieures de la tete. Chez les femmes,plus longs encore,. les cheveux sont souventformes en dmier,et, pour les rendre plus beaux, elles ne craignent pas de faireusage,de certains art,ifices ou de faux cheveux en particulier.Leur couleur est brune avec des rellets bleu"lres,

La pupille desyeux est 'de couleur rousse. Quelquefois cepeu­dantn existe des rayons bleuMres assez remarquables.:'Leerane est dolichocephale, I'ovale allonge, Ie prom Ie plus

souvent ol'thognathe.Le front est haut, large et dl'oit, }e,s'arca4es ,sourcilieres saillantes et g'arnies de poils, les' )'eux .lar:­gement, fendus.et non brh.Ies, Ie regai'd th'eille, I',expressiondouce et.un pe~l sam'age, Ie nez uroit,.presllu.e jalllais et:l'ase,la. hotiche LicIl fendue, les Ievres iuinces, les oreWes petites.Les' tl~nls J;ont souyent galee:;, prolablement a CilU:;e de l'hu..JlliJite. , '.' ,

Les attaches sont toujours fines,' :I~s doig18 des mains' long's,c,t,MHes, Les 'hanehes sonl fortes etsaillantes chez la iemme,

.:__ ,:,~~,ll~. ~~ bassin est, en general, trcs:1ul'ge et bien conforme.L~: pied,. s.ul'wutchez 1.a femme, .cst, chose .e.lonnanle, reJati­

v¢ment uoes petl!. Les jambes n'ont pas tie molle!.,''La puberte est preeoce, surtout chez la jeune fille (douze a

treize ans), et la longevite assez considerable, '

;:N'ous sav6ils que deux. pat'Hsse pat'tagent Ie Foulu-Djalon,Ies:,.l\.Jfayas 'et les Soryas. Void comment moq guide, SOl'y

Kahn, m~ racoritait a llenty Ia nai~,?auce'de celte 'sepamHon tIe~te~~~~~. , '"Qnand Karamoko Alfa (constatons en passont que ce motal{a:a totlj~ur.s la curieuse signification de premier, par exempleBaowal alfa, a l'eutree du Fouta), quand Ie premier cher des

, Pou]se\\t conquis Je Fouta snrles Djalonk'Ss, il etahlit sa r<1,'i­12.

Page 19: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

!

rI~.

r!,I,,r

;.',,

'---~

\

deuce a Fougoumba et lJ.esigna pour SOil successeul' A.lfa Salif,son HIs aint~. Celui·ci voulut a son tour bataiJIer contre leskefirs et em-ahit Ie Ouassoulou. Cela no lui reussil pas. II futoblige de rentrer et fut :mivi par un chef .du pays, KondeDirama, un nom predestine, qui Ie baUit .plusii<ml's fois, $'ar­reta un monte'nt aDOllhoIfeIla, puis'l'elournadalls son pap,. IIrevint I'annee suivante, 'gag-na de nouveaux combats a Simi-'daro, a Tigue, it Diabere-Koure, aTirnbo, it, M'Bom'ja,a Fou­goumha et Mtjt un tata au nord-est de cette ville, surla roule

du Kollade, qui, avec Ie Labe, ne se laissapas eniamer; Mais .les Pouls, mecontents d'Alfa Salif, Ie deposent et Ie remplacent

a leur tete par Alfa Ibrahima, frere de KaJ'amoko (originede latransmission Jaterale du pouvoir). Ihrahima, apres' un' grand

salam, a'Uaque'le tata, dont iI s'empal'e, et poursuif les Malinke~,

qui fuient dans Ja directibndu gue du SiragOllre; pres de Fou..

'gourp.ha. ~'ne miracuJeuse intenention' d'Allah fai~.gl'ossir "letriviereet permet aux Pouls d'exlerminer les kefirs. Konde est

tile. Ce chef avail organise 'sa troupe entr.ois coIonnes. 'CeUedtl.centre efait sous ses orilres. L'aile drQite etait commandee,

chose remarquable, mais non pas aussi rare dans I'histoire des, noh'S qu'on pourrait Ie penser, par sa propre soour.,'ainee,

KondeA\va.

Ibrahima prend Timl)o et envoie ses IroiJpes battre les dei'­niers" ennemis -qui'se sont arretes it Donholfella. Les Pouls

, occlipent desormais en maitrcs incontestes Ie Fouta·DjaIon•.-Le nom djalonke de Tinibo est Konko, ou Gongovi dans la

bouche des Pauls. II premL de,ormais son nom· pOlll, et est

proc1ame Ia residence de l'almamy, que ses sujetssurnOlHment. ~ory, Ie matinal.D'oit Sor~'a. Fougoumba, premiere missida,conservera Ie privilege du couronnement. Ann (l'eviter des que~

relies· inlestines enlte les pj'rtisans d'Alfa Salif et les Sorras,

Ie grand conseil des anciens decide Cju'un .AIfayapal'tagera Ie~ pouvoir avec un Sorra. Cette· louable intention ne produitque

des resultats doutellx, et aujourd'hui encore ]es Sorras consti­tuent I'element preponderant. .

Le chang-ement de pom:'oil' s'opel'c tous les deux aus. Mu'is

,'J'

-:i;-i:~;ij;;;t::_:Sbji@,*\4iPi~7lko,?;;:{i.:::;,\\,,<:;,;' ';:J, ;i>'j' p,'';'~T;%·:)0. ';;+::'1/' ''t·f'·)';irifL·;l~-:: 'f:

.- 307-

les.almam)"s 11'ont gucre que Ie pouvoir executif; car aucunemesure ne peut etre prise sans l'avis pl'ealable ~u, conseil desanciens. Le Fout~-Djalon est donc pllltot, comme Ie definit sibien le D~ .Fras, une republique aristocratique.

L'empire est .uh·ise en ouze provinces ou diwal, qui sont :Timb.o, Labe, Koleu, KoIn, Rollade, Fode-Hadji, Timbi-Touni,Timbi-Madina, Bani, ~lassi et Akolemadji, comprenanL lesdiwals de FOllgoumba, de M'Bouria·et.de Kebali. A la tete de

chaque p,rovince est lUi, chef-.. sor~'a ou. un chef alfaya, qui,,nomme par l'almamy deson.parti, regne en melu:e temps quelui. Ce chef, it son tour, nomme les chefs. de village de,son

"'diwal; mais,.comme,aupresde I'ahnamy, un cons,eil de ,nota~

• bles luiest adjoint.« Tous Ie".Pouls. sont soldals, et, suivant les. cit'constances,

les villages fournissent tant de tetes sur tant d'homme" valides.. L'impotapourbase la dime. I1.e5t recueilli par les chef., de

•vi1lage, qui,font.des,cadeaux aux chefs de province, Iesquels, itI~mr tour, sontobliges d'en faire .a l'almamv. Leur reelection.. .clependra de. leur generosite. L'al~~my possede ainsi,une for~

tune cO,llsid.erable; ma~s it ,est oblige it des largesses et it I'en_t,re,tien de l'armee en armes et en p.oudre~

,~. »Ll.. soci~te comprend diverses classes: In, classc "arisL(}o

craliqJle, .dont les.membres sont alfa, cheikou ou m9di; la.-~-tleux.ieme, est celie .des bourgeois-riches et proprietaires de

nombreux captif.'5,'OU de nombreux troupeaux.; puis, viennent

la classe des artisans et celie des.captifs, qu'i! faut considererplutot comme des domest~qu~s avie que comllle, des esclaves.

La.classe des artisans comprend plusie."rs castes: celles descordonniers, des Jorgerons, des griots ou chanteurs" qui ne,s'Uliissent qU'Emtre.eux.

»,Lajustice a son code, ses tl'ibunaux et ses juges. Le CC?de,c'est)e)(oran, plus ,OU moins modif1e; .Ies juges sont Jes mara~

houts .Oll, .tchierno:; mais iIs. soumettent toujours leul';'j juge­nlE}nts au chef, qui tranche en dernier ressort. Trois. sorles ,detribunaux: au village, c'est nne sorle de justice de paix; au,

chef-lieu de la province, une sorte de cour d'appel, et, dans la

Page 20: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

- :309-

apasserpor.desslls tout ohstacle : c'est Ie besoin du sel. II leurfant done yeniralaco£e chcl'cher du sel, et c'est en y vo-yanlnos etoffes et nos produits industrieis qu'i1s se sont fait denonv~aux besoins. Les Pouls apportent • la cute ou ,neg'ocieut

a'l'ihtel'ieur des cuirs,. de l'ivoire, du beurre de karita,-: dllquinquina, du caoutchouc ct de In gutta-percha, de la gammecopale, du'coton,de l'indig'o, du tabac, des arachides, de:ssesa­mes, du ricin, du cafe, quatre. sortes de riz, neul' especes demil,: du mais, ,des petits pois, des patates,des nial!lbis, deskolas, des oranges, des bananes, qes papayas, diff~rents antres.fruits, en meme temps que des huiles et des piments. Nousleur vendons du sel, des etoffes,: de }'ambre, des verrotei'ies,des armes, de la poudre et du plomb, otc.

::. Vorganisation de la fa mille est patriarca!e. Le plus vieu>:est Ie chef. On l'appelle Ie pel'e, qu'il soit aIeul ou bisaIeul, ettous lui oheissent La mere, quqiqu'en general In femme saitre18guee au dernierplan, jouit ordinairement d'une gt'ande,autodte. Souvent 0'). la consulte. On la respecte toujours. Elles1occuped'urie ragan speciale de sa ,proglmiture, sans ,etreexempte des travaux du menage, ahxquels l'homme ~'este tou;

jours etranger. Le droit d'aines8e. existe chez les, Pouls : Iepremier enfant berite de la fortune, Ie second est pretre et les,

autres,'n'ont guere, pour vine,'d'antres ressources. que' celles,

de detronsser les caravanesou de se ranger parmi. la clientele---a,,'quelqne prince.

~:» On retrouve chez eux ~es usages analogues aux nOtres, telsqne les salutations. Deux, Pouls qui se rencontrent portent lamain au front ; puis, apras g'etre ~onne In main, se disent :'

'. D• .,... KOl'i djam ouali, Bonjour.

'. R. -,Djamtou, Bonjour.»D.""" Tana alia, Comment vas-tu?,.­,.R.- Modji ou moghi; Bien",

• Les, Pauls jurent et pretent serment sur Ie Koran; les par­

jures sont rares. lis ont une grand~ vt!'neration pour les veil·lards et une certairie tendresse pour les enfants en };us £ige.. lIspratiquent Ii polygamie; leur religion ne leur permet" que

- '308-

residence'de Falmamr,entoure de scs grands'marabouts, Iel!'ibunal rappelle la cour decassalion. On ne passe d'un Iri­lmnal al'autl'e que pour des faits cxcessi\'ernent graves et pOUl"

cause de desaccord entre les jug~s. Le plus souvent, la selitencee,t' executee presque immediatement. 1.1 peine ordinaire est

, I'application de coups de corde. La peine capitale est rare.

':) Les marabouts sont encore charges de' l'instruction desenfants.)l n'est pas un village qui n'ait une ecole suivie h-es

assidument par tous les enfants jusqu'it I'age' de' dix ou douzeans. On y' apprend uniquement • lire el it ecrire I'arabe, et iln'existe qu'un seullivre, Ie Koran.

» Done, pas d'autre litteralure que 1a Iitterature arahe duKoran, un pen transforme par les grands -marabouts et l'ar..•manry pouretre en rapporl avec I'his!oire et les moours desPouls. . "",. i""

.Erifait d'art et de science, tout est encore dansunetat 81

primitif et si grosiier .qu'on pent dire qu'iis n'en possedfmtpas~ Toutefols; Ia musique avec certains 'instrumen~s, te'Is"que

Ie balaton ou xylophone, a' pu se developper un peu, et il nousa et~ donne de' YOlr de veritables artistes' musiciens.

• LesPouls SOIlt heau, parleurs. lis sonl parfois des orateursremarqnable8, tres difficiles • trouhler, tres diplomates, bienque eapnbles des'imlportt~r commc de \,rolf-; ~feridionaux.

. 'J) La religion est l'islainisme" qui' fut Ia cause des' g'i:ierres'sans merci qu'ils livreren.t aux Djalonkes. Mais ,aujourd'hui--ils _....'supportent sans eolere Ie voisimige 'du' fNichi$me et entolereni ,la:llratique,lnemeche:t leurs 'vassaux. ..';,:' ~"I:!"i

.. Lei; habitants du Foula-Djalon, P~uls comme Djalonkes,

aiment Ie-' commerce~'·A l'-origine:, cependant, les Pouls fur-entseulement porteurs et agriculteurs. Apres au gain, ils se mon­lrent commer,anls habiles etintrepides. C'estainsi qu'on les

voit se former en ~ravane pour franchir des distances quelque-­foiseonsiclerablcs, 's'exposant it etre pilles et massacres' en tontoparquelque bande Olt par un chef rapace. I.e commerce n'est ,donc pas. toujours sans danger dans ces -regions. Mais aU 1"ottta;comrtJe dans Ie reste" de -1'AfrilJUe, 'tme ch()se est IiI. qui ohlige

'...... '

i r!:'1n!iq~tn~l

~I\! 'I;;1""_~ t

il~!;1~l..:1~,

'i"if11,i!)1'·i,;

:1~ i

~i.~,~

;!".,"~~;j:1"

)

~j:'j

~1,,';1'\:~

·i~1;~

ij:! .'i f,.

I

,.,

Page 21: ~?LAT - tubmaninstitute.ca · j I I I j I I 1 '. ~.' "

i~-3H - , ..

,", Le, Po~l est~il appele ~ disp-ar~itre, ICo'~~l~e' ie 'noir, o~-bi~n-l~',c~oise~e~t de_l'Europeen 'a~eL:' i~ femme pout donnera-t-:-,i't

Hne ra6e, l~~genel'e~, tres pre~ d~ i; race', blanche? .~~urron~~',no~~~ ~tab1ir' des colonies agl'icoie"s ,~lans Ie Fout;~Djalon, et "}'e'

climat nous evitera~t-il Ie deperi;sement, ~utant intellechlel'luephj'siqlle, qui attend tOllt colon, dout Ie sejour se prolongetrop dans :Ies zones torrides? Co pays, que quelques jours de

,~ .• •

~aise, s:urtou~ celIe qui porte les troi:-; hommes, comme disent

l~~, POl~l~. Les enfants, jusqu'a l'a~e tIe In puberte, ne soutge:neralem~nlhabilles que lorsqu'il faut le~ soustraire au froirl.

,.» L'alirnentation est -surtout yeg6tale. Le couss~conss csticiencore .Ie plat national. It se prepare avec du riz, rorementavec .du mil, et quelquefois a\'ec du n~a'is. Les Pouls riches,

foute~ois, .~a~gen.t assez souv~nt de In viande, ~ais its In man-~

gent ~oujou~s it part, rotie ou en sauce. Les us~ensiles de cuisin~.

sont des ,":ases en terre, ~es plats et ass~ettessont des calebas!->es~n bois ge~th:alemel"!-t ou constituees pal' des .moities·de grosses.

co~rges."L~:~ajn remplace Ia fourcl~ette ..1\Ia~adol~ Pate~ seservant d'une cuillere en bois, est laseule exception ~en"

contree..~ L~urs •habitations sont plus spacieuses que .celles des

a~tr~~,l1oi~'S~, plt~s p~opres"e~toll~ees _de .cou~'s et'de ja~dins, etIe ,tpnt rerifer~e,dans une haie ou ,une palissade. Les village.s

.s~~t_d~~c dans d.'e~c~ll~nt~s ~onditio'~s'hygieniques. )~.. 1'n collcluant, Ie docteur Fras constate (Iue ce peuple se rap'

proche phj'siquemeut de tres pres de la race caucasique, s'i1n'enest un-produit direct. Assez bien organise aupoint de vuesocial, comme' au point de vue do~e.';tique, il est'intelligel1t,

industrieux, commet'~ant. Ses mre~lrs ont beaucollp de pointscommuns-avec les notres;mais "il"' ne, faut pas ouhlier que

I'acti~n dissolvante d~ soleil,l~ fa~i\ite' de'l'existence, ont···----p;~duit p~u apeu leurs: effets sur'c~3 ce~vea~lx,' ~u l'idee 'nlu~'it

Ienterucnt et ,Ott la vie· se passe entre Ies preoccupations ani~.' I' ".', ,- . .", :_' ; . . " ., . .',

male~ et lE~s longsn.on~pe~sersd'u~e_ i~tclli?-ence ass?up'i~.

I"1'

~HO -

qualre lemm"es leg-Himes, mais" ils 'peuvent :.\\'oir autunt de

concubines que leur fortune Ie leur permet: C'est ainsi quenous' avons vu des' chefs possec1el' cinquante et soixantc concu­bines et merne plus. Lesfemmes rie s'uchetent pas, mais c'egtIe· j~ilrie homme qur apporte ·10· dot: Pour eux; I. dot de lafemme, eYest sa beaule.

»La consoimnation' du' riluriage s'accompagne" de grandesfetes, fusillades, darises, feux de joie, etc. Les epoux peuventdivorcer porir calIse d'adu!tere dela part de Ii femme, d'indif­ference ou de brutalite de la part du mario Dans ce cas, la dol.appol'tee par I'honime reste it la femme.Les femmes ont quel­quefois recours a l'avortement, jamais iJ.'l'infanticide..

»Les funeroilles sont I'objet de grunde. ceremonies.. Onenterre les morls' dans des endroits privilegies situes pres de

la:. ni.osquee, au, par respect, on ne penetre ,que pO~lr les enter~

rements;etqu'onne"defriChe"jamais. "Les Pouls sont supersti·tieux, et ,leurs legendes montrent qu'ils' croient nux fanton1es

et it des influences diaboliques.»Le costume des hommes consiste tout simplement en un

pantalon large et cOurt et ~enlun 'long,,-etement qu'ils appellent

boubon, et qui n'est aUlL,e. qu'une seirte" de long surplis depretre alarges' manches, etenfin en un petit 'hoUl1et de coton~\

nade. Les marabouts portent toujours une chechia rouge et lesalmam~-s un'turban; mais ceux~ci sont les seuls it portel~cette -----.-coiffure. ; .- j-""'--

,; Le Poul se pare pim de hijoux; quelques bagues en argentati medius ou a rannulaire, et c'est tout I1 u'en est pas de

.meme des ,femmes, qui sont excessivement coq~ettes et s'hahil­lent avec beaucoup de gOll!: Leur costume sa compose engeneral de deux pagues, Pun enroule au tour du corps, l'~lUtre

tres gracieusement jet~ sur les epaules et ramene sur la teteen guise de voile. Ene se coiffenr surtout admirahlenuint, en

ramenailt leurs cheveux, assez longs, d'arriere. en 'avant et descotes sur Ia ligne mediane -de la jete, de fa90n a former uue'sorte de casque, qu'elles gar~issent· d'ambre;, d.e verroterie,d'ivoire. },[ais leur l;>ijouprHere est la·piece:de 5fmncs fmn-

i;'\-'J..

t

\

It

I'r

II!\.r!

,.