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ESSAIS & SIMULATIONS • N°131 • Décembre 2017 I 55 BUREAUX D’ÉTUDES BUREAUX D’ÉTUDES DOSSIER Innover, toujours et plus vite, telle est la réalité d’aujourd’hui pour un grand nombre d’industriels et le défi des ingénieurs de bureaux d’études. Responsable technique de MSC Software en France, Antoine Langlois revient sur les besoins croissants des bureaux d’études en matière d’outils logiciels et tout particulièrement en matière de simulation numérique. La simulation comme salut des entreprises innovantes ENTRETIEN QUE REPRÉSENTENT LES BUREAUX D’ÉTUDES POUR MSC ? COMMENT A ÉVOLUÉ CE DOMAINE CES DERNIÈRES ANNÉES POUR L’ÉDITEUR ? MSC Soware a été durant de nombreuses années essentielle- ment focalisé sur les grands secteurs d’activités et leurs princi- paux acteurs (aéronautiques, spatiaux et automobiles). Depuis plus de quinze ans, l’entreprise a étendu son activité aux petites et moyennes entreprises et en particulier les bureaux d’études en proposant des solutions adaptées. QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DES BUREAUX D’ÉTUDES ? Celles-ci sont multiples. D’une part, ils disposent d’une solution CAO pour le design, souvent basée sur l’expérience, et parfois de solutions de calcul intégrées dont les capacités sont limitées. D’autre part, les bureaux d’études possèdent des ressources qui ne pratiquent la simulation numérique qu’occasionnellement. Enn, ils sont fréquemment confrontés à des problématiques très diverses et souvent ponctuellement (mécanique, acous- tique, thermique, matériaux, fatigue etc.). Ce domaine corres- pond désormais à 25% du marché MSC Soware et couvre de multiples secteurs d’activités. À QUELLES PROBLÉMATIQUES SONT-ILS CONFRONTÉS ? Les besoins des bureaux d’études sont croissants en termes de simulation. Ils sont en eet de plus en plus confrontés à la compétition (étrangère parfois) qui utilise une approche numé- rique. Ils ont besoin d’innover et, pour cela, investiguer des solutions techniques toujours plus nombreuses et complexes ; le coût des essais devient rédhibitoire. Et c’est sans omettre le fait que les personnes expérimentées partent en retraite avec leurs connaissances. Il est donc important pour eux de formaliser et Antoine Langlois – curriculum vitae Responsable Technique de MSC Software en France, Antoine Langlois est diplômé de l’École d’ingénieur en mécanique (EUDIL). Avant d’intégrer l’éditeur américain, Antoine Langlois est employé au sein de la société Dassault Data Systems en missions sur sites clients avant de passer un an chez Matra Espace pour travailler sur les structures spatiales et la propagation de fissures, puis neuf ans à la SGN (Cogema – structures nucléaires, mécaniques et dimensionnement, thermiques et procédés). Antoine Langlois rejoint MSC Software il y a vingt ans comme ingénieur d’application tout d’abord puis à différents postes à la fois en France et en Europe pour enfin devenir responsable technique France depuis dix ans. Ce poste couvre les trois grands types d’activités techniques : l’avant-vente, les services (études, développements, formations, assistance technique) et le support technique (Hotline).

La simulation comme salut des entreprises innovantesmedia.mscsoftware.com/.../files/interview_essais_et_simulation.pdf · procédés). Antoine Langlois rejoint MSC Software il y a

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°131 • Décembre 2017 I55

BUREAUX D’ÉTUDES

DOSSIERBUREAUX D’ÉTUDES

DOSSIER

Innover, toujours et plus vite, telle est la réalité d’aujourd’hui pour un grand nombre d’industriels et le défi des ingénieurs de bureaux d’études. Responsable technique de MSC Software en France, Antoine Langlois revient sur les besoins croissants des bureaux d’études en matière d’outils logiciels et tout particulièrement en matière de simulation numérique.

La simulation comme salut des entreprises innovantes

ENTRETIEN

QUE REPRÉSENTENT LES BUREAUX D’ÉTUDES POUR MSC ? COMMENT A ÉVOLUÉ CE DOMAINE CES DERNIÈRES ANNÉES POUR L’ÉDITEUR ?MSC Software a été durant de nombreuses années essentielle-ment focalisé sur les grands secteurs d’activités et leurs princi-paux acteurs (aéronautiques, spatiaux et automobiles). Depuis plus de quinze ans, l’entreprise a étendu son activité aux petites et moyennes entreprises et en particulier les bureaux d’études en proposant des solutions adaptées.

QUELLES SONT LES PARTICULARITÉS DES BUREAUX D’ÉTUDES ?Celles-ci sont multiples. D’une part, ils disposent d’une solution CAO pour le design, souvent basée sur l’expérience, et parfois de solutions de calcul intégrées dont les capacités sont limitées. D’autre part, les bureaux d’études possèdent des ressources qui ne pratiquent la simulation numérique qu’occasionnellement. Enfin, ils sont fréquemment confrontés à des problématiques très diverses et souvent ponctuellement (mécanique, acous-tique, thermique, matériaux, fatigue etc.). Ce domaine corres-pond désormais à 25% du marché MSC Software et couvre de multiples secteurs d’activités.

À QUELLES PROBLÉMATIQUES SONT-ILS CONFRONTÉS ?Les besoins des bureaux d’études sont croissants en termes de simulation. Ils sont en effet de plus en plus confrontés à la compétition (étrangère parfois) qui utilise une approche numé-rique. Ils ont besoin d’innover et, pour cela, investiguer des solutions techniques toujours plus nombreuses et complexes ; le coût des essais devient rédhibitoire. Et c’est sans omettre le fait que les personnes expérimentées partent en retraite avec leurs connaissances. Il est donc important pour eux de formaliser et

Antoine Langlois – curriculum vitae

Responsable Technique de MSC Software en France, Antoine Langlois est diplômé de l’École d’ingénieur en mécanique (EUDIL).

Avant d’intégrer l’éditeur américain, Antoine Langlois est employé au sein de la société Dassault Data Systems en missions sur sites clients avant de passer un an chez Matra Espace pour travailler sur les structures spatiales et la propagation de fissures, puis neuf ans à la SGN (Cogema – structures nucléaires, mécaniques et dimensionnement, thermiques et procédés). Antoine Langlois rejoint MSC Software il y a vingt ans comme ingénieur d’application tout d’abord puis à différents postes à la fois en France et en Europe pour enfin devenir responsable technique France depuis dix ans. Ce poste couvre les trois grands types d’activités techniques : l’avant-vente, les services (études, développements, formations, assistance technique) et le support technique (Hotline).

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de tracer ce savoir-faire : la simulation numérique se révèle alors être l’une des briques pouvant pallier cette lacune.

SUR QUELS SECTEURS PORTENT LES ACTIVITÉS DES BUREAUX D’ÉTUDES ?Les secteurs d’activités sont très divers. Les bureaux d’études travaillent pour l’industrie automobile, l’aéronautique et le spatial en tant que sous-traitants de rang n, dans le génie civil (bâti-ment, cheminées industrielles etc.), les équipements mécaniques (pompes, moteurs, structures mécano-soudées…) ou encore la trans-mission de puis-sance (boîtes de vitesse, systèmes d ’e n g re n a ge s , câbles, poulies, chaines…), la robo-t ique (rob ot s de nettoyage, vérifica-tion, chaines de fabrica-tion…), l’énergie (éolien, panneaux solaires…) sans oublier les machines (agri-

coles, de chantier…), l ’ industrie offshore (éolienne, plateformes, pipe-lines…), le médical et paramédical, la fabrication additive et la maintenance des installations…

QUELS SONT LEURS ATTENTES EN MATIÈRE D’ESSAI ET DE SIMULATION NUMÉRIQUE ? Pour des besoins croissants de compé-titivité sur le marché, ces entreprises ont besoin d’innover – et d’innover plus vite – et de dimensionner les solu-tions d’une manière plus optimales. Ceci nécessite de mettre en place des

processus de conception permettant d’investiguer un champ des possibles beaucoup plus large mais également de tenir compte de plus nombreux et souvent plus complexes phénomènes physiques (couplages non-linéaires, mécanique des fluides et thermique, acoustique…) afin de répondre aux exigences des demandeurs.Dans ce contexte, les essais sont toujours et nécessairement utiles à la qualifica-

tion finale du design, mais la simulation permet de s’as-

surer que ces essais seront menés avec

succès du premier coup, et de réduire drastiquement les risques de « re-de-sign » et les coûts

associés.

COMMENT VOS SOLUTIONS LEUR PERMETTENT-ELLES DE

RELEVER LEURS DÉFIS ?Dans le contexte décrit précé-

demment, ils sont confrontés à de nombreuses et diverses probléma-

Apex Modeler

Auto powertrain Gears

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DOSSIERBUREAUX D’ÉTUDES

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tiques. Les principales, à mon sens, étant d’obtenir un design plus opti-mal (tant en termes de performance que de fabricabilité et de longévité), de qualifier et de valider les structures avant les essais de qualification. Autres défis à relever pour les BE : intégrer plus de physiques dans le dimensionne-ment, parfois des physiques couplées et complexes, assurer une transition facile entre le monde de la CAO et le monde de la simulation et, enfin, disposer des ressources compétentes formées ainsi qu’un support important et réactif de leurs équipes techniques. Il est à noter que certains BE utilisent également la simulation comme outil marketing.Dans ce contexte, MSC Software propose un package de jetons permet-tant à ces entreprises d’accéder d’une manière flexible à un ensemble de solu-tions logicielles large en fonction de leurs besoins : Apex (nettoyage de CAO et maillage associatif rapide), Nastran (Solution linéaire, non linéaire, dyna-mique et fatigue), Marc (solution non linéaire et multi-physique avan-cée), Adams (solution de dynamique des corps), Cradle (solution de méca-nique des fluides et thermique), Actran (solution acoustique), Digimat (solu-tion matériaux), Simufact (solution de simulation des procédés de fabri-cation), SimManager (outil de gestion des données de simulation).

M SC prop os e é ga le -ment un environnement tech-nique permettant à ces entreprises de monter en compétence et/ou d’avoir un support permanent d’experts. Ce point est tout aussi important que l’as-pect logiciel. Enfin, nous proposons des formations standard ou spécifiques métiers, la réalisation d’études et le transfert de compétences, la mise en place de méthodologies ainsi que l’as-sistance technique.

COMMENT VOYEZ-VOUS L’ÉVOLUTION DES BE DANS VOS MÉTIERS ET LES SOLUTIONS QUE VOUS ALLEZ DÉVELOPPER DANS LES PROCHAINES ANNÉES ?Les tendances observées s’accentuent et les BE vont devoir utiliser la simu-lation d’une manière de plus en plus systématique et pour des applications de plus en plus complexes. Ils doivent donc, dans l’avenir, avoir un accès à des technologies de plus en plus sophisti-quées mais dont l’utilisation est simple et leur proposant des approches et des environnements métiers. C’est une voie stratégique de MSC Software pour les années à venir. Cette stratégie est d’ores et déjà en marche en particulier avec les outils stratégiques tels qu’Apex (une inter-face graphique simple permettant la mise en place de modèles d’une manière rapide et libère l’utilisateur

d ’une lourde phase de nettoyage, idéalisation de la CAO et maillage), Simufact qui intègre des interfaces très métiers dédiées pour des procédés très spéci-fiques tels que le soudage, la fabrica-tion additive etc., et la co-simulation ; cette dernière solution met en œuvre le développement d’outils spécifiques permettant de coupler toutes les solu-tions de MSC Software entre elles à travers une interface graphique dédiée. La première version est attendue pour février 2018.

AV E Z-V O U S Q U E L Q U E S E X E M P L E S CONCRETS À NOUS CITER ?Les outils MSC ont permis à une entreprise spécialisée de dimension-ner et de valider des plateformes f lot-tantes destinées à l’éolien offshore. Ils ont également aidé une société de cheminées industrielles à dimension-ner et à valider la tenue sismique des cheminées selon les normes sismiques en vigueur. Enfin, un bureau d’études, sous-traitant de sociétés aérospatiales, se sert de MSC Nastran pour dimen-sionner un concept de plateforme stra-tosphérique autonome sur la base de dirigeable. Propos recueillis par Olivier Guillon

Offshore centralizer oil pipeline