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Jornal anarquista
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La Mistoufe : organecommuniste-anarchiste
/ [directeur H. Poirel]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France
La Mistoufe : organe communiste-anarchiste / [directeur H. Poirel]. 1893-1893.
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Le~N
5 L MISTOUFE
\1
& s i~i
p~yaisa~t tous les DiKianches S
..A-DIJON 5
~dm~~ra~on et Rdaction
S5 Ttuc Va~~tiL~~i~S 5
-s~ fc~
presser Lettres et Correspondance
J~
LA MISTOUFEOrgane Communiste-Anarchiste
Paraissant Dijon, 28, rue Vannerie
c
Aux LECTEURS,
Comme r
PMOUCTU~~MM~TES
Des personnes bien pensantes, mais imbues de
prjugs, osent affirmer que l'galit entre les
hommes, ne pourra jamais s'tablir et encore moins
exister par ta raison de l'ingalit des intelligen-
ces est-ce que l'ingalit d'inteltigence a quelquechose de commun avec l'galit de condition, tes
hommes sont des tres de mme nature et soumis
aux mmes besoins, tous ont te mme droit de
vivre et une gale part dans tes avantages de ta vie
sociale.
Si t'en juge tes droits d'autrui sur tes siens, ne
devant rien l'on ne doit rien exiger l'galit entre
tes hommes suppose leur indpendance, ils ne se
doivent qu'un appui mutuel tout privilge est une
ngation fie l'galit, une usurpation, une violence
contre nature.
L'homme, enfant de la terre, ne doit tre tribu-
taire que de la sueur qui arrose le sol pour le f-
conder: mais pour le malheur des travailleurs, le
sol est tributaire de la conqute, le sol et tout ce
qui en fait partie artisans, ouvriers serfs, esclaves
attachs au manche de l'outil ou de la charrue,
comme taisant partie tle l'outillage instrument de
travail, mais non homme libre, tre sans volont
a exprimer, ni droit faire valoir, la terre que tu
fouilles, tu en es dshrit, tu n'as pour gaux quetes soutirants et des humilis et devant toi des
tenanciers, arbitres de ton sort N'ayant que tes
brns pour produire, tu n'es pas maitre de ta per-
3mmne; tu n'as que des devoir~ et ton travail est
pay de mpris, d'ingratitude t't de misre.
L'itomme ne peut dsirer ee qu'il neetnnprend
pas et encore moins vouloir cequijui
4-
ht limite de ses iorcea et sa volont, quand il n'yaura plus de rentes, d'impts, de fermages, du
iocatton a fournir, ni de salaires a mriter, chacun
pourra consommer sfilon ses besoins, qui consen-
tirait a gouverner sans impt a recevoir, qui pour-rait sr' mais le bennce.
Ayons conscience de nos droits et de notre force;dclarons hautement que la conqute a t le prin-
cipe constitutif des gouvernements et des droits
de proprit individuelle que l'esclavage et les
redevances aux souverains et seigneurs, en ont t
la consquence que les impts et les rentes en
sont la continuation et qu'aussi longtemps quenous voudrons les fournir, il y aura des sounrant!
et des parasites, des repus et des meurt-de-faim.
De la volont et de l'nergie Revendiquons ce
qui nous a t soustrait, et qui, de par la loi des
besoins est indispensable tous les tres la terre.
Levons-nous pour la justice et disons ceux quinous gouvernent et dtiennent les richesses socia-
les nous ne voulons plus de matres qui nous
forcent vivre en vagabonds, en mendiants et en
forats, nous n'en voulons plus car ils nous lais-
sent en partage la misre et l'ironique perspectivede mourir la peine ou de faim, et de se faire tuer
pour dfendre leurs privilges, pour que leur race
s'teigne jamais guerre eux et leurs privi-
lges, jusqu' l'avnement de la radieuse anarchie.
Excitation au Chauvinisme
Dimanche dernier, les bourgeois dijonnais ont
jou pour la vingtime fois au moins lit p.n'adechauvinisme du 30 ()ct(tbre.
Comme toute parade elle ~it accompagne de
grosse caisse et de coups de tam-tam; tes chinons
patriotiques flottaient au vent et tes fanfares dessocits de gymnastique jetaient t !eurs notes
bruyantes.Nous avons autant que n'importe qui le cuite
des morts, nous n'oubjtions pas les victimes des
luttes sociales et tous les dvouements pour noussont respectables.
Loin de nous l'ide d'insulter la mmoire des
graves qui sont tombes sous les balles allemandes;s'ils se sont trompes d'idal, si leur mort ne sert
qu' glorifier l'infme patrie, cette martre abomi-nable qui a dj tant rpandu de sang, ils n'en sont
pas moins des victimes, dignes d'une meilleurecause.
Nous ne pouvons donc que protester contre des
manifestations qui ont pour but la rclame patrio-tique laquelle pour d'excellentes raisons nous
sommes opposs.Cette rclame, d'ailleurs, n'est pas seulement
patriotique,elle est aussi indirectement commer-
piale.Les bourgeois qui poussent ces sortes d'exhi-
bitions, comprennent bien leurs intrts pourplus amples renseignements demandez plutt l'un
d'eux, tristement clbre Dijon, qui fit fortune
6en i87(), en vendant a l'arme des souliers do~nt !a
semeHe tait en carton.
t"n autre vend des bidons. un troisime des
kpis, des musettes, etc.; il y a encore lesfourni'
seurs des ceux des vivres, des armes et des
munitions de toutes sortes (et !es histoires de faux
poinons ne sont pas rares.)
Knun, ils sont une arme ces ngociants qui s'en-
graissent en fournissant la nourriture des sotda.ts
qui ne mangent jamais leur faim.
Toute diminution des effectifs, tout commence-
ment de desarmement porterait atteinte leur for-
tune; aussi c'est avec un soin jaloux qu'ils entre-
tiennent t'esprit chauvin; ils soufflent sur le feu
de la discorde de tous leurs poumons et poussent
la lutte fratricide entre les peuples, pour la plus
grande gloire de quelques despotes et le profitde
tous les souteneurs du rgime capitaliste.
A- l'appui de nos thories, que l'on repoussede
parti pris, nous donnerons dans le prochainnumro
les apprciations de quelques philosophes surl'ide
de la patrie
Bourgeois philantropes
Au commencement de i89i, le P~~s ?
O~O~' ouvrit une souscription en faveur d'une
pauvre famille, laquelle a produitune certaine
somme. Rclame en trois fois diffrentes par les
intresses, ces Messieurs du Progrs sont rests
sourds.Fiez-vous donc aux bourgeois philantropes.
7Faits correctionnels
J~o~ Le ~7 octobre dernier, un pauvre diable.
passant en correctiouneUe pour vagabondage, se
voit inniger quinze jours de prison, proteste t'ontr''
sa conthuunaUon, (!cc!ar:mt a ses jugt's qrhiver.
Faut-il que ta Socitt' soit tngrate pour qu'U sf
trouv' des ctrcs humains qui cons
Silhouettes Troyennes
Lorsqu'on veut sonder !e trou noir desconsciences et des responsabilits'humaines, on porte son attentionsur les impressions originetts de
l'tre soumis t'examen. E. H.
LH CITOYEN PHDRON
A tout seigneur, tout honneur!
Un long squelette; le poil capillaire de l'occiputse rarffiant; le teint billeux, le front large, sillonn
de ride:" lgres; les yeux jaunes, tachets de fbriles
fauves, rflchissent une tristesse sauvage, trs
expansive par instant; une longue barbe noire
tombant en stalactites le long des joues amaigries;les oreilles dtaches, piques de poils follets.
L'accoutrement du corps complte cette physio-nomie originale et lui donne l'air d'une fantaisie
bachique d'Hoffmann.
Un politicaillcur tonitruant et gesticulant. Carac-
tre entach surtout d'une hypertrophie du Moic'est un dbrouillard sans scrupules, possdant une
mesqui ne cervelle pleine de finesse et de ressources;il pilote les timides, les faibles et les nafs au mi-
lieu des cueils dont est sem le chemin de sa
~M~P')M~?M6.
Horloger pour la frime, sa principale professionest sot'M~M~. Pas une runion o l'on n'aperoivesa stupide margoulette de demi-parasite. Sa pontelittraire qui maille les colonnes du ~
1travaux sans avoir h' cur a ce qu'il fait et qui ne
songe qu' pater par son Itatulet; ses discours
sont un hors-d'omvre fastidieux, un non-sens quidsarme tes auditeurs nafs par sa sincrit super~
ncielle. ?En somme, int~nig~nce des plus suuph's et tn'
n'est pas prcisment compatible avec rhonnctctc.~ SC'est un pttorique d'ambition, un vaniteux sans
raison, un bavard incotw'(;uent un politicien decaboulot! i ~S~
Nous n'aurions vou!u exiger de lui ni inten~~
gence, ni silence, mais seulement qu'il ne ressemble
point cette bonne femme qui mettait des ciergessur saint Michel et sur ie Diable afin de se faire des
amis partout.Le citoyen Pedron prend rang dans la hirarchie
marxiste aprs t'eminent BaxHe, dit Jules Guesde.
l'autoritaire hirsute. Ces majestueux bltres
ressemblent aux forats des anciens bagnes accou-
pls la mme chaine et tramant le mme boulet.
Ce boulet s'appelle :E/
tu
spare de s.) :luirent il arracher les quelques centaines de pla-
cards anarchistes qui ont t apposes sur les murs
'pendant la nuit du 29 au 30.
Pourquoi faire enlever ces manifestes qui font
appel la rconciliation des peuples, plutt que
de s'efforcer d'entretenir le chauvinisme par des
ftes patriotiques qui se renouvellent chaque anne
au 30 octobre, dans le but d'entretenir la haine des
peuples entr
~ie.
La petite gard~-tusUadu n'avait pa~ dix-sfpt ans. Elle
ctait fille d un ous-~niciet- ile tnanne, tu6 quelque part,
dans un marcage entre !'Annant et le Tonkin. Un avait
retrouva son corps rnu!i!e et, p!ui? loin, sa tcte sur un
pieu. La veuve tait venue Paris pour solliciter undbit
de tabac dans quetque viHa~e, une compensation quel-
conque, une place de quatre ou cinq cents francs par an.
Mais les dputes se partagent tout, c'est & peine s'it reste
quelque chose pour les snateurs. Autrefois qae!ques
poules mangeaient nos crains, mais nous taissaientencore
de quoi subsister; maintenant nos crains sont emports
et dvores par des fourmis qui font lande rase.
< w
La mre et la fille entreprirent quelques travaux de
couture et de broderie. Les prix de leur journe ne suf-
nstent pas payer !eur loyer ni leurs maigres r6pas;
elles vendirent un un les menus objets qu'eHes avaient
apports avec elles, de petites bagues qu'on achet vtn~-
cinq francs et qu'on revend cent sous, un mdatuon,six
couverts en ruolz, puis le linge.
Desespre, la mre tomba malade. Du berceau a
tombe/ta misre est le plus court chemin.
Un mdecm consentit venir une fois.
coHseiUa des viandes saignantes, vin de Bordeaux
et 'air d'ia mer. ~uis, H KbeHa une ordonnance, ne
potion qui cotait dix francs, partit et ne revint pas.sM~e./
`
LE BATARD D!JOHMAtSeu
Les Millions de la rue Berbisey
~w~ ~n'
14
Le ~< juin 1M)4, dtt-it, .)'- me trouvais a Tt'oyes, lors-
'tn'une tettre d'un camarade de Dijon, dent j ai refus df
faire counattre te non. m'apprit qu'une ~reve venait
d'
{-.
que !es entrepr~ncur.-i n'avaient souvent donne eux aussi, entres en !ice. nans phtsiem's confrences, tesdeux orateurs du parti, trop t'onnus pour qu'il soit i
tait pttssihte !orsqf' t'c~tctnnt'ctit' ~mineetquetest'ntattts (Meurent en demandant du pain
tht'f, h* lendemain de nmn arrivfe a [tijon, je donnaiM))'' Mfande confrencf an Cirqne d Ht. Devant prs d*'2
LA RVOLTE
O~San~~cmun~MmIst~-AM~~chtst~
J'at'at~S)tLYON ae. Rue Tramaao, 26 MTON.
1.'
LeM
~!N~R~
C~MSTOUFE~
LA MISTOUFEOrgane Co~?t~sfe-~)are~e
Paraissant Dijon, 25, rue Vannerie
PATRIE!
S'il nous fa!).ut attaquer les uns pres tes
autres, les innombrables prjugs dont on afarci nos cerveaux et satura notreinteHigenceds l'ge le plus tendre, nou-setuement iecadre de ce journal serait insuffisant, maisencore des volumes contiendraient peinela matire que comporte un pareil sujet.
r Force nous est donc de nous rabattre sur les
prjugs qui nous semblent les plus enracinsdans l'esprit des masses, sur ceux qui main-tiennent le plus les travailleurs dans unesituation misrable, infrieure, et qui sont
pour ainsi dire, le nud gordien de l'man-
cipation sociale des proltaires des Deux-Mondes.
Pour cela faire, nous commencerons notreuvre en attaquant le prj ug capital, celui qui,depuis des sicles, a fait rpandre le plus de
sang, couler le plus de larmes, riger le
brigandage, le vol, le meutre en principe, enS institution.~f-
2'
Ce prjug sur lequel, seul, nous voulonsnous arrter aujourd'hui; qui a divis les
hommes, parquet les peuples, c'est le
prjug militaire, le c~aM~Ms~c.Ce prjug qui nous a fait jusqu' ce jour,
reconnatre comme chefs couverts de gloireet d'honneur, ceux qui avaient assassins oufaitassassiner le plus d'hommes, jeter le plus de
deuils, dvaster le plus de peuples.Par quel renversement de la raison humaine
cet tat de choses a-t-il pu exister sur toute laterre depuis tant de sicles ?
Quels moyens, quels talismans des banditsont-ils pu employer ? De quels mots se sont-ilsservis ?
D'un seul mot Patrie 1Par ce mot, les peuples inconscients ont t
dompts, enchains.C'est ce mot sinistre et fatal que des flots
de sang ont t verss, sans compter ceux quise verseront encore tant que subsistera cechauvinisme idiot et froce.
Patrie: mot stupide.Patriotisme mot criminel.Patrie Droit de proprit des bandits rentes,
galonns, et entretenus par la btise desmasses laborieuses.
Patriotisme Haine officielle impose entre
peuples frres, mais enchans.
3Socit bourgeoise infime ah comme ilest vrai que l'immensit de ton monstrueuxdifice a bien pour base l'ignominie, et pourprincipe la solidarit des crimes
Patriotisme Hassons-nous les uns lesautres.
Patrie Divisons pour rgner.Inconscients que nous sommes, te prtendu
patriotisme de nos maures ne devrait-il pasnous servir d'exemples et nous dessiller lesyeux 1
Les capitaux qu'ils ont vols aux produc-teurs seuls auteurs de la richesse pu-blique ont-ils une patrie ?
Leurs bagnes industriels, tous grands ouvertsaux ouvriers de n'importe quelle nation,pourvu qu'ils s'offrent meilleur march queles ouvriers franais, ont-ils une patrie ?
Ce prjug que le peuple a conserv religieu-sement jusqu' ce jour et qui nous faisaitfrissonner d'une certaine fivre lorsque nousvoyons les mascarades franco-russes; cettefivre belliqueuse et qui tient de l'animalitfroce qui s'empare de nous lorqu'on nousparle de l'Allemagne, ce prjug monstrueuxa t cr et entretenu par ceux qui, parnotre faiblesse, se sont rigs nos matres,afin d'oprer, de temps autres quelquessaignes ncessaires leurs progatives, parmi
4tes travailleurs en grve, toujours plusnombreux et plus affams.
A l'influence religieuse qui disparat, nefaut-il pas la bourgeoisie, une influence quila remplace et lui assure les moyensde gouvernera
De la religion nouvelle du patriotisme.L'office est diffrent, mais le but est toujoursle mme abtir l'homme pour l'exploiterplus facilement.
A quoi servent, en effet, les armes, cescoles de !'abrutissement et de ta servilit ?A quoi servent-elles, si ce n'est cimenterFedince bourgeois en permettant aux diri-
geants de retaper leur prestige par les guerrestrangres, et perptuer l'exploitation desmasses par la rpression des mouvements
populaires ayant pour objet de rclamer ledroit de vivre en travaillant.
Voi! o nous ont conduit nos prjugs etnotre routine du laisser-faire parce que as'est toujours fait.
Le peuple comprendra-t-il bientt que pours'appartenir, il faut qu'il fasse une vie nouvelle~qu'il rompe avec le vieux monde qui n'attend
q'une pousse pour s'crouler, qu'il fonde
enfin, une socit nouvelle o le pass ne ~era
plus qu'un cauchemar.Allons peuple travailleur, jette un coup
5d'oM sur le pass, envisage le prsent qui ne
vaut pas mieux, et redresse-toi enfin justicierimplacable, garde-toi contre les crapules
galonnes, les loups-cerviers de ia iinauce, les
serpents de la superstition, les hynes du
pouvoir, les corrompus de la magistraure, les
crapauds de la presse bourgeoise patriotarde,les chenilles de la police les enrags de
l'autorit sous toutes ses formes.Si l'on cherche a nous diviser et susciter
parmi nous la guerre, tendons au contraire
une main fraternelle tous les opprims du
globe terreste qui est notre commune-patrie.Si l'on nous commande de nous gorger les
uns les autres pour quelque motif que se soit.
Eh bien retournons-nous unis contre nos
dirigeants, enfermons-les dans le cercle de
nos colres, et pour rpondre leurs excita-
tions perfides et criminelles, exploits des deux
hmisphres, oublions les premiers coups et
les dernires blessures, et dans une ripaillede titans, mangeons ensemble nos tyrans,nos exploiteurs et nos matres
APPEL AUX EMPLOYES
S'il est une chose curante entre toutes cons-
tater, c'est bien l'avachissement dans lequel sonttombs les employs de toutes sortes, qu'ils appar-
6tinssent aux administrations, nu commerce, laHnance ou a l'industrie.
Ce sont les individus les plus domestiqus de laclasse pauvre, d'ailleurs, comme tes domestiques,leur plaisir est d
7confrence a in salit' Foveau, je vois encore mieux
l'ignorance crasse de la plupart de ces employs,qui croient, comme le disent les cw~'f~ bour-
geois, que l'Anarchie n'est qu'un prtexte pourpiller et assassiner.
Faut-il leur rpter pour la millime fois peut-tre, que l'Anarchie est discute depuis plus de
cent ans; que le communisme a t noy dans le
sang pendant la grande rvolution que les prin-cipes anarchistes sont soutenus victorieusementdans des centaines d'ouvrages, par des savantsindiscuts de toutes les nations.
Pour n'en citer que quelques-uns l'illustre go-graphe Elise Reclus, le savant naturaliste Kro-
potkine, les crivains de talent Octave Mirbeau,J. Grave, Xavier Merline, A. Hamon, Zo-d'Axa,Charles Mulato, William Morris, H. Fvre, G. Da-
rien, Bernard Lazare, Andr Vcidaux, Ludovic
Malquin, Paul Reclus, etc. l'orateur Sbastien
Faure, que nous avons entendu a Dijon, et quenous couterons encore prochainement peut tre,avec grand plaisir.
J'en passe et des meilleur. car ils ne sont pastous connus.
Faut-il donc leur apprendre qu'une quantit de
journaux rpandent les ides Rvolte, le jP
_.__
Depuis quelques annes, les ides communistes-anarchistes ont fait des progrs immenses; elles
ont pntr partout, dans les campagnes aussi bien
que dans les villes et dans tous les milieux. (On mecitait hier un cultivateur qui vend ses terres pourfaire de la propagande autour de lui).
Eh bien, malgr cela, le milieu bureaucrate, quel'on croit a tort plus dvelopp comme intelli-
gence, est rfractaire par ignorance et par routine
aux ides nouvelles.
Cependant, quoi qu'en pensent les ouvriers,leur sort n'est pas enviable; pour les douze ou
quinze cents francs qu'on leur jette la figure,comme un os a ronger, quel service humiliant on
leur demande, quelle bassesse et quelle domes-
ticit on les contraint.
Aussi, plusieurs d'entre eux sont dj parmi
nous; certains, ont mme pay de leur libert leur
dvouement la cause et sont encore sous les ver-
roux bourgeois.Camarades Alors qu'une vie nouvelle se pr-
pare, sublime de libert, d'galit et de vraie fra-
ternit, vous ne resterez pas indiffrents la lutte
formidable engage par quelques hros contre le
colosse bourgeois; vous vous souviendrez que la
blouse macule de charbon, de farine, de pltre ou
d'huile est la sur de vos vestons trop courts et
percs aux coudes.
Un enort, un peu de dsintressement et de har-
diesse et vous serez vite convaincus que l'Anarchieest l'avenir de I'7~M~~(amsi que l'a ditBIanqui).
En semaine, pas de flnas, un simple gilet en
toile noire le dimanche et principalement les jourstie runions publiques, un complet ne permettant
point de le confondre avec le vulgaire; un ambi-
tieux de deuxime ordre inconsciemment conscient
de son inconsquence, vivant dans un pis-aller
incertain.
A fait partie du Comit central du Parti ouvrier
o il jouait le pontife, l'archange, le dispensateuret le tartufe. suivant le cas, ce qui ne faisait pas
F toujours l'affaire du grand lama Pdron qui pro-
posa et obtint son expulsion du Parti ouvrier.
Leloup s'est veng en posant dernirementsa
Silhouettes Troyennes
n
L'u'sqn'tit) veut sn)t
? ;.c,
candidature an conseil des prud'hommes o il fut
lu contre le candidat estampill par le l*arti
ouvrier.Dans les runions publiques, il s'est donne pour
rle remploi des embteurs. Fouinassant, ergotant,
tracassant, calomniant selon ses petites oh! trs
petites facults.
Leloup est un despott' en herbe, un despote-avor-
ton. Dans le milieu ouvrier o sasouptesse d'chin
a su germer et prendre vie, il est ta pluieet le beau
temps.Insufnsant, tranchant, sans franchise, cetapprcnti
bonze, l'esprit obtus, s'imagine tre un lion.
Puisqu'il semble tenir il ne pas faire mentirson
nom, et a tre class parmi les carnassiers, qu'il
prenne un chelon un lion un loupallons donc!
une jpM~M~, passe encore.
0 anarchos, laissez A l'aiseMordre cet animal rampant,En croyant frapper un serpent,N'crasez pas une punaise.
DIJON
Bourgeois philantropes
Sous ce titre, dans son premier numro, la M~-
nlomniateurs. disant qu'ils ont entre les mains lereeudel'argentvcrst'.
A la lecture .te cette note, deux administrateursde la ~~)~ se sont rendus aux bureaux du V~'o-
accompagns du pre de t
ia
trois francs pur jour, a un enfant qu'il paie seule-
ment un franc.Par des vols continuels de ce genre, pratiqus
sur tout le personnel de sa maison, compose de
filles, femmes, garons et. hommes, il arrivera, en
peu de temps, ramasser une fortune; tandis queceux qui l'auront enrichi ne pouvant vivre de leur
travail seront obligs, les unes de se livrer a la
prostitution, les autres de prendre o il y a pournourrir leur famille.
Des farceurs nous disent que la fortune est le
fruit du travail, ils devraient ajouter des Travail-
leurs.
Toujours la police
Le nomm Dmange, agent des murs, dont le
T~MMM'~ a cont la spoliation commise sur
une fille de l'infirmerie. dont sa femme est la gar-
dienne, continue ses infamies sur la veuve Bernard,
marchande, rue Vannerie.Au mois d'aot dernier, cette dame fut mise en
carte s
t3
Aujourd'hui, elle a neuf jours do prison a fairequi lui ont t distribus en trois jugements sem-blables.D'o vient ce gnchis~ D(~ t~Us semblables sepassent dp c(~mmenta)!'cs. (~ux qui ont un ppu dedncatcsse sentiront ia tu)'t.)u't~ mm'ain intligef :')cette tnHihput'cusc.
Une infamie
Le compagnon Le~rnnd, dont rien ne motivei'etnp'isonndncnt., se voit tenu nu secret un telpoint (pie le rglement des prisons se trouve viol son gard. Il ne peut recevoir des vivres du de-hors, et sa compagne, venue exprs de Recey-sur-Ource pour le voir, s'est vue refuser l'autorisationpar le juge d'instruction.
Ce digne reprsentant des lois infmes croit, parles souffrances morales qu'il fait supporter Le-grand, lui faire avouer ce qu'il n'a pas fait, commecela arrive souvent.
Il devrait se souvenir que les Anarchistes se mo-quent des singeries d'un juge d'instruction commades lois qu'il est cens faire respecter. Ils attendentavec calme et assurance le jour peu loign o toutesinfamies se paieront.
Charit bourgeoiseLe i~ novembre, midi 35, trois bourgeois, au
ventre rebondissant, sortaient de prendre ieur ap-ritif au caf de la Concorde et se dirigeaient versl'htel de la Cloche.
Devant cet htel, trois enfants de huit dix ans,les vtements en lambeaux, imploraient les pas-
~4-
sants. L'un d'eux, pins hardi, courut au-devant de
nos bourgeois tendant sa main en disant MM~~
SOM, s'il t'C
LES BIENFAITS
de la Patrie
~M!
EN VENTE
D
NMro33 5 ot'ht. 19NovembreM93
LA MISTOUFEs
3 ~m CommMis!e-AMrct!!8teParaissant tous les DimLanches
A DIJON S
.s.
~~m/n/s~a~/on et ~dac~o~
35 JF~uo ~
LA MISTOUFE
Organe Co~~nfsfe-~narc~e
Paraissant Dijon, 25, rue Vannerie
MTRM&T & S&mMTS'il reste encore, parmi nos amis. quetques-
uns qui croient a ta possibitit d'une entente
amiable cntt't' !e Patronat ('! !c Satariat, et qui
cscotnpt~'nt sur le ~roupem~'t syndicat pourconciHtT le titi~' dont nous soutirons tous,
nous croyons de notre devoir de !eur dessiuer
lesyeux.L'homme est avant tout un tre profond-
ment goste, ayant pour but son bonheur
propre, particuHer, et qui ne peutadmettre
qu'en seconde ligne le bonheur des autres,te
mitieu social dans lequel l'homme volue de
nos jours le poussant tre d'autant teroce.
L'altruisme qui le lait agir en certains casn'est qu'une transformation de cet egosme,amene par le coudoiement social, et qui
permet que tel sentiment exprim, a premirevue dsintress, n'est que l'expression d'un
sentiment goste, plus tangible que visible.
Ceci admis, comment vouloir concilier
l'intrt patronal avec l'intrt ouvrier ? Ces
intrts antinomiques.Chaque fois qu'un exploiteur semblera
concder aux exigences d'un exploit, il ne
3pourra y avoir, au tond, qu'une acceptationforce au sacrifice de son intrt propre,particutier, ou un intrt cachet poussait'< ce sc~mblant de sacrifice. Et la naturehumaine le poussera obligatoirement a
repossder, sons une forme, la dpossessionvotontaire ou oblige laquelle il sembleacquiescer, ce qui revient dire plus sim-
ptetnent que c(~
4particulier primant chacun des actes Inunains,on doit admettre que la situation conomiquepoussant < plus en plus les intresss sacrifier tes autres a !eur profit, le foss quispare If travailleur de l'exploiteur, bien loinde se cttmhter ne peut que s'largir.
P
L.5-~
L'on peut dire que c'est la h' dermer mut do
l'exploitation. L'ennemi, c'est le matre de quelque
nom, de quelque forme on l'an'ultie. Et pour te
moment, travailleurs, l'ennemi c'es~e Patronat,dont !es intrts humains, fondamentalement
apposes aux vtres, ne pourront jama! s'aHieraux vtres. Laissez de ct~ tes pauvres hres
de votre ctasse, qui, tmuns bien partages que
d'autres, en subissent encore p)us durementte jou~ emascutant; dctarez nettement etcarrment, dans vos actions, dans vos parotes,dans vos ides, ta guerre aux tyrans.
Dpouittez-vous des prjuges (pd vous en-travent, ne croyez plus aux hommes, mmeaux nouveaux, ne profitez pas de votre force
pour accabler la faiblesse, mais bien plutt,prenant conscience de votre valeur propre,cherchez dterminer chez les autres la cons-cience de leurs qualits devenez un individu,faites des individus, ce sont eux qui formentles socits, et les socits seront d'autantmieux constitues que les individualits quiles composent seront plus conscientes et plusdveloppes.
LA DYNAMITEA BARCELONNE
A Barcelone, des faits graves viennent de se
produire, une quantit de personnes appartenant la classe bourgeoise, viennent d'tre atteintes
S--
sihicier.arecudetempsautre des racles mri-tes. Devient alort aussi plat devant l'nergique,qu'il est rogue et sans piti devant l'intimid.Conseil a mettre en pratique
..9
O va-t-iH (J)n est-i!' D'ou vit'nt'itf Ht uneveut-iW
O iLva~ Le sait-i! seutement' U va ta ou ilsait trouver un roude a ses maux. a
D IJON
Les Calomnies du Corse
it v a au ~CM PM~c une demi-douxaine de
jouisseurs qui ont beaucoup plus d'apti-tudes pour ta triste profession de calomniateur
que pour celle de journaliste.ti ne se passe pas de jours, en enet, o X X.
et ses tves ne bavent sur tes anarctustes etne !eur mettent sur !e dos des actes quisont la ngation mme de l'Anarchie.
Depluscommetoutbonjournaustebourgeots,te Corse et ses disciples ne ddaignent pas de
se faire les complices des mouchards, dont te
repaire est situ dans l'aile gauche du Patais-des-Ducs.
Comme on te voit. la bande de la. Piace
Darcyest comptte. Etie n'a rien a envier
cette commande par le capitaine Pleindoux.
Nous n'av ons pas jug propos de relever
les infamies quotidiennes du richissime folli-
cutaire XX., mais l'aplomb de ce personnageet de ses sous-ordres, devenant de jour en jour
ptus impudent, et leurs calornnies plus audacieu-ses, nous croyons devoir sortir du silence
mprisant dans lequel nous nous sommes
complu, jusqu'ici et fltrir, les procdsde
polmique dumiltionnaire XX, procds qui
rappellent ceux employs par le chat-fourrTondut l'gard des rvolutionnaires dijonnais.
Dans un article paru dans le numro du 1~
novembre, le directeur du Bien Public prtend
qu'il y a deux ans, les anarchistes dijonnaisavaient projet de faire sauter )) 1 gliseNotre-Dame, pourquoi cette glise plutt
!t~t
farceurs dbitent aux natts t't aux idiu!
dcsindutgences plus ou nmins ptnires et
t'xhtbcnt les charines de la Vierge-Noire.
CommunicationLe ~~M
13
Uri passant s'arrta, et lui dit quelques motsEh bien soit, dit-elle, j'accepte, mais tout de
suite.Venez, dit te monsieur, je connais un endroit prs
d'ici.Et il l'amena tout doucement jusqu' ta porte d'un
hte!.C'est l, entrez.
U la fit passer devant lui, sans se douter qucceu
i4
KHe traversa rapidement le boutevard extrieur, pat'
tE BATARD DIJONNAISLes Millions de la rue Berbisey
LE MO)TMP!TASTE
A l'poque moderne, o la proprit capitalistese base sur l'appropriation exclusive du terrain,et partimt, n'a pas besoin de supprimer la personna-lit juridique du travailleur, le droit reneteen lui-
mmc le caractre usurpatoire qui en forme le
substrarum et trahit son manation du capital.Cela ressort, en effet, de la constante protectionaccorde aux fortunes des propritaires, du nonmoins constant abandon (le celles des travailleurs,de la libert absolue concde a la proprit, dans
ses rapports avec le travail, et qui forme un con-
traste frappant avec les freins multiples apportsaux rapports entre les propritaires. A ce sujet, le
rapprochement entre le droit du moyen-ge et le
droit moderne onre le plus grand intrt. En effet,au moyen-ge, o le capital est faible et o le tra-vail tire, de la terre libre, une force puissante, le
droit aide le capital en rglant le contrat du travail
dans un sens hostile l'ouvrier. A notre poque,au contraire, o le capital est fort et l'ouvrier priv
d'option, le droit remplit sa mission de gardien de
la proprit en s'abstenant de rgler le contrat de
louage pour l'abandonnera l'arbitre du capital.D'o il suit que, avec le passage de l'conomie sys-tmatique l'conomie automatique, le contrat de
travail descend, d'une rglementation en sens capi-taliste, une condition hors la loi, qui le livre la
merci du capital. Et chacun ne sait-il pas que le
code civil est essentiellement inspir l'avantagede la classe riche ? En effet, on y voit rgls, avec
le soin le plus minutieux, les rapports de la redis-
tribution, c'est--dire les rapports entre propritai-
_*)_
t't~ mais te rapport do distribution. c'est--dire h'contrat de louait', estaltandoune,a dessein, au bon
plaisir de ht classe capitaliste. qui i peut ainsi i
4sanction pnale. Mais les sycopluantes de la pro-prit n'eurent pas honte de soutenir la thse op-pose. lis dirent que la violation du contrat, de lapart de l'ouvrier doit tre I'ol)jet d'une sanctionpnale, parce qu'elle compromet la snrft mt-riRurc de t'Ktat, tandis que la violation du contratde la part du capitaliste, doit tre uniquementpassible d'une sanction civile, parce qu'elle necompromet pas la sret sociale et que le capitalistea toujours de quoi reparer les dommages qu'il afaits
Cette ?
&droit sur l'avoir du pre, etc. Ht, a ce propos un
fait particulirement digne de remarqueet de re-
gret, c'est
7plus promptement passible la Guyane, tous les
anarcitistcs connus.
Wilson parte au nom de la morate et de ta li-
bert, ainsi que son valet V. H., l'ancien smina-
riste,
8haute justice sociale de Barcelone et de P:u';s,
J. bave contre Faure. Que! crime a donc com-
mis notre excellent camarade ?
Il a ntr! avec sa grandf t'toqucncf~ !es attentats
monstrueux commis par la bourgf'oisie contre la
hbcrte des peuples et il a approuve, comme
nous t'approuvons nous-meme, Facte de rvolte
accompli par ie compagnon Leauthier.
Le larbin J. reprsente Faureetlesanarchistes
comme des nergumenes, des fous, dont les tho-
ries font courir un gHand danger l'humanit.
Silence, J. faites donc connatre votre nom,
goujat, qu'on le cloue au pilori, Faure estun
des aptres de l'Ide nouvelle, de la Cause sublime
qui doit transformer le monde et assurerle bon-
heur de tous les humains.
M n'a rien de commun avec votre patron, l'igno-
ble Wilson, le voleur, le bandit, qui va chercher
dans les lupanars et les sminaires, a toi, V. B~,les trabucaires qui lui sont ncessaires pour ex-
cuter ses basses-uvres.
Les anarchistes, sachez-le, plumitif masqu,
n'agissent que pour assurer le triomphe dela Jus-
tice et du Droit.
La lutte qu'ils ont engage contre la socit bour-
geoise est terrible, mais elle est juste et lgitime.
Les bandits du pouvoir, les chenapans de l'auto-
rit, les filles publiques de la magistrature, peu-vent emprisonner les anarchistes; ils peuventmme les supprimer. Mais quoi ces nouveaux
crimes serviront-ils ?
La socit bourgeoise est condamne rien ne
pourra la sauver.
U faut fn ~'t'pn'h'f v~h'f ttiu-ii.Wn~'nnit'ns:
voU!pcrirpxaYt~tt'Bavez, hurh'z, stifh'z~Vits-mnx'ns: Yousntrespff'ndnmt!)"t!~ p!:K'f
131 J 0 N
La Bote de Pandore
La nouvette boite des pand.'res qui est. aussi cette
de l'andore, par son innuence, construite dans ta rue de
Metz, sera bientt prte a recevoir la cottection de brutes
disciplines et inconscientes qui doit y to~er.
Dct'aspectarchitecturat du btiment nous ne dirons
rien; peu nous importe qu'ii phnse ou non a ses taturs
hab!tauts; ntts, ttnns n'uts pt'rn
ia
leur toite; pourchassant de pauvrestittes que ta mauvaise
organisation stM~iateetta eanaitterif de~jeunes bourgeois
poussent a cttM't'her teur vie dans la prostitution.Parmi ces trois suppts de t'immoratite, l'un d'eux,
nomme Dmange, quta ~t.~M'f/
!3
qui, dans vos orties, vous faites servir par des femmesnues. (Nous pourrions citer de ces banquets intimes.
auxquels ont assiste des notahitits trs haut placesd
j~Le cft'ur remph de .foie, notre hontme avisant un
un petit garon qui criait la .W
LE B~HRO OtJOMN~S -1ou
Les Millions de la rue Berbisey
~'t/~ ~'M~~ JMdes voitiles est interrompue, et des cris de Vf'cla ~