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LA GEODYNAMIQUE CONTINENTALE DE L’EUROPE Année universitaire 2010/2011

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LA GEODYNAMIQUE

CONTINENTALE DE L’EUROPE

Année universitaire 2010/2011

PLAN

I – L’Europe : Une et Diverse

1- L’Europe : Une civilisation, des cultures

2- Les européens et leurs langues

3- Les européens et leur religion

II - les grandes étapes de la constitution européenne :

1 - 1948, 1954: Les débuts de la construction européenne

2 - 1955, 1968 : Unification économique :

3 - 1973, 2007 : De 6 pays à 27

III – Mutations socio-économiques et territoriales de l’UE

1. L’agriculture dans l’Union européenne

2 - Les industries dans l’Union européenne

3 - La concentration des services en Europe

4 - L’Europe : Un pole touristique important

5 - Les sociétés Européennes

IV - La géopolitique de l’union européenne

1 - UE et sa périphérie

2 - UE et la Russie et l’ancien monde soviétique

3 – L’UE et la triade CHINE, JAPON, USA

Introduction

L'Europe est l'un des six continents du monde. Longtemps appelé le vieux continent, il est

aujourd'hui l'une des régions du monde les plus développées. L'Europe apparaît au 1er abord

comme une mosaïque d'états, de peuples, de cultures, de religions et ses limites sont

indéfinissables. Mais il existe bel et bien un fond culturel commun, une histoire commune et

une unité urbaine facilement reconnaissable.

Les frontières ont changé sans cesse au cours des siècles. Encore aujourd'hui, de nouveaux

Etats apparaissent à l'Est, tandis qu'une union économique et politique s'esquisse et se

renforce à l'Ouest. Malgré sa diversité, l'Europe semble prendre peu à peu conscience de son

unité. Ainsi, notre analyse s’articulera autour de la notion d’Europe qui est un continent, une

civilisation, une construction historique et un projet politique. Nous allons à cet effet évoquer

la notion de diversité et d’unité au sein de l’Europe, les changements apportés par la

construction européenne, ensuite nous verrons les mutations socio-économiques et

territoriales qu’a connu l’union européenne au cours de ces années. Et enfin nous discuterons

des différentes relations qu’a l’union européenne avec le reste du monde.

I – L’Europe : Une et Diverse

Le nom d’Europe apparut voici 2 500 ans chez Hérodote. D’un point de vue géopolitique

et historique, l’Europe se définit d’abord par ses limites.

Au centre, l’Europe noyau, formée par les nations qui ont vécu depuis le Haut Moyen Age, il

s’agit plus précisément des nations issues de l’Empire carolingien. Au-delà, on voit se

dessiner un deuxième cercle incluant les nations atlantiques et septentrionales, ainsi que celles

de l’Europe orientale et balkanique. Enfin, un troisième cercle d’alliances privilégiées

s’élargit jusqu’à la Russie. La conscience d’une appartenance européenne, donc d’une

européanité, est très antérieure au concept moderne d’Europe. Elle s’est manifestée sous les

noms successifs de l’hellénisme, de la celtitude, de la romanité, de l’empire franc ou de la

chrétienté. Conçue comme une tradition immémoriale, l’Europe est issue d’une communauté

de culture multimillénaire tirant sa spécificité et son unicité de ses peuples constitutifs, d’un

héritage spirituel qui trouve son expression primordiale dans les poèmes homériques.

4- L’Europe : Une civilisation, des cultures

Pour les défenseurs de l'Europe unie, la civilisation européenne est la synthèse de sources

multiples, réalisée au cours des siècles. Ils insistent, avec l'appui des historiens, sur les

périodes pendant lesquelles a existé une certaine unité politique et spirituelle du continent.

Ces sources diverses, cette histoire commune constituent l'héritage que les Européens se

partagent. Les vagues d'invasions successives ont contribué à sa diversité ethnique et

culturelle. Les influences grecques, latines, nordiques, germaniques, slaves et même turques

ont chacune leur zone de domination spécifique. Chaque culture nationale repose sur une

langue, une religion, un sentiment d'appartenance, comme en témoignent les conflits

nationalistes dans l'ex-Yougoslavie. La principale ligne de clivage est encore celle qui

distingue l'Orient et l'Occident. Cette mosaïque culturelle n'exclut pas l'existence d'une

"civilisation européenne". Le modèle culturel européen repose sur un héritage commun :

la démocratie politique, les droits de l'homme et le libéralisme économique en sont les

principaux piliers. Ces valeurs "occidentales" se sont façonnées au cours d'une longue

histoire commune : héritage du passé gréco-romain, impact plus ou moins fort de la

Révolution industrielle, diffusion du christianisme romain et byzantin, modèles artistiques du

Moyen Age et de la Renaissance, influence de la Révolution française et des principes

nationaux

L’héritage romain

Rome est le modèle éternel de la puissance organisée et stable. L’héritage primordial de

Rome est d’ordre juridique, politique et civique. Les Romains ont élaboré un système

juridique, l’Empire, structure politique qui restera une référence en Europe pendant des

siècles. Même s'il fut hégémonique et sans caractéristiques communes avec une démocratie au

sens moderne, l’Empire romain fut à la base de la notion de citoyenneté, de la responsabilité

civique des hommes libres ayant droit de justice et devoir de discipline. Les Romains ont

aussi légué la loi, la volonté obstinée d’encadrer les relations de société dans de fermes cadres

juridiques. Les Européens se réfèrent encore au droit romain. Face à l'arbitraire du pouvoir, le

respect des textes s'est peu à peu imposé. Rome a surtout légué le latin, langue européenne

pendant de nombreux siècles. Le latin n'a pas seulement été à l’origine des langues romanes,

il a été la langue de l’Eglise, de la science et de l’érudition dans l’Europe entière, et en tant

que tel a été un puissant vecteur de la vie culturelle.

L'héritage grec

La Grèce a inventé la Cité, alors que les Romains ont inventé l’Etat et ses institutions. Le

citoyen d’Athènes était à la fois libre et responsable. On admet cependant, en général, que

l’apport de la Grèce et plus particulièrement d’Athènes à la civilisation européenne se situe

surtout sur le plan de la pensée. L’Europe doit à Athènes la discipline de l’Esprit et une

méthode de penser qui tend à rapporter toutes choses à l’homme ; l’homme se devient à soi-

même le système de références auquel toutes choses doivent enfin pouvoir s’appliquer. C’est

en Grèce que l’homme a appris à parler à la première personne du singulier, qu'il s’est

découvert lui-même. Cette reconnaissance de l’individu comme entité cohérente et unique lui

a permis d'acquérir une pensée autonome. Les Grecs ont aussi cherché à comprendre la

nature, à expliquer ce qui se cachait derrière les dieux. A l'exemple de Socrate, leurs

philosophes se sont mis en quête de la vérité. Ils ont fait preuve d’une curiosité intellectuelle,

philosophique et scientifique désintéressée.

L’héritage judéo-chrétien

Jérusalem a dicté à l’Europe, des lois morales. Avant d’être la capitale de la chrétienté, elle

est le lieu symbolique de l’héritage biblique. Le christianisme est issu de la religion juive, qui

a une conception particulière de la loi. La loi divine est révélée et éternelle, alors que la loi

romaine est laïque. Les dix commandements sont à la base de la morale des Européens.

L’Ancien Testament dit :"Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Dans le Nouveau

Testament, cela devient : "Aimez-vous les uns les autres". Le christianisme lègue à l’Europe

un message d’amour, de service du prochain et de sens du sacrifice. Par-delà la morale, le

christianisme permet à l’Europe de façonner la notion de personne humaine. Beaucoup

s’accordent à dire que la philosophie chrétienne donne à l’homme une valeur infinie. Cette

philosophie de la valeur de la personne humaine sera à la base de la notion de droits de

l’homme.

L’héritage barbare

L'héritage des barbares se qualifie par les sources slave, celte et germanique. Il est difficile

de tracer des frontières définies entre elles, car les mélanges sont fréquents. Il existe

cependant trois familles linguistiques bien distinctes. De plus, ces peuples ont donné à

l’Europe son folklore. L’héritage slave semble un peu flou. En revanche, les Celtes ont laissé

à l’Europe des héros, comme Vercingétorix, et des poètes, créateurs de la conception

européenne de l’amour. Ils ont donné à l’Europe le sens du rêve et le désir de la quête

aventureuse. L’on peut reconnaître l’hérédité celte à des qualités de rêve, d’imagination, de

fantaisie, de vivacité d’esprit, de familiarité et de légèreté. Cette hérédité résiste à

l’ordonnance romaine et au sérieux germanique. Les Germains sont à la source du droit

communautaire et des valeurs d’honneur et de fidélité. L’organisation politique et sociale des

Germains les opposait à la centralisation bureaucratique des Romains. Leur organisation était

fédérative au sens plein du terme, puisqu’elle reposait sur le serment. Le principe du droit

germanique est, en effet, l’idée d’association. Il n’est, bien sûr, pas innocent que ce soient des

Suisses qui insistent sur les sources germaniques de la culture européenne. Elles sont aux

racines du fédéralisme. A ces sources, il convient d'ajouter des influences extérieures, parmi

lesquelles celle de la culture arabe. Il y eut, au cours même des Croisades, des influences

culturelles clandestines allant des Arabes raffinés aux rudes chevaliers francs. Il y eut, pendant

quelques siècles, v i a l’Espagne islamique, l’irrigation de la pensée médiévale par les

traductions du grec et par les mathématiques arabes. Ces sources se sont mêlées et ont été peu

à peu assimilées, au fil de l'aventure européenne.

5- Les européens et leurs langues

La diversité linguistique du continent européen est une des richesses culturelles du « Vieux

Continent ». Même si les langues peuvent apparaître comme étant une barrière entre les

peuples, elles sont au contraire source de richesse, de curiosité culturelle et d'ouverture

d'esprit. La diversité des langues nous ouvre des portes qui s'étendent bien au-delà des

frontières européennes.

3-les européens et leur religion

La division religieuse de l'Europe résulte de la séparation de l'Empire romain

qui a divisé la Chrétienté en deux (catholiques et orthodoxes), mais aussi

des courants de Réforme à la Renaissance (protestants)

II - les grandes étapes de la constitution européenne :

1 - 1948, 1954: Les débuts de la construction européenne

16 avril 1948 : création de l’OECE

Trois ans après la fin de la guerre en Europe, les Etats-Unis décident d’accorder aux pays qui

le souhaitent une aide massive destinée à financer leur reconstruction : c’est le Plan Marshall.

L’Organisation européenne de coopération économique, qui siège à Paris, prend en charge la

distribution de l’aide américaine. En 1961, elle prend le nom d’Organisation de coopération et

de développement économique (OCDE). Elargie à l’échelle du monde développé, l’OCDE

compte aujourd’hui 30 membres.

7-10 mai 1948 : congrès de La Haye

Animés par la volonté de promouvoir l’unification du continent, différents mouvements

d’opinion pro-européens se réunissent à La Haye en présence de personnalités politiques et

sous la présidence d’honneur de Winston Churchill (en 1946, l’ancien Premier ministre

britannique avait prononcé un vibrant plaidoyer en faveur des Etats-Unis d’Europe). De ce

congrès naîtra, le 25 octobre à Bruxelles, le Mouvement Européen, un courant d’opinion qui

fournira à l’idée européenne de nombreux serviteurs.

4 avril 1949 : naissance de l’OTAN

Par le traité de Bruxelles signé en mars 1948, les Etats-Unis se portaient garants de la sécurité

de la France, de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. Un an plus

tard, cinq autres pays européens rejoignent les "Cinq" de Bruxelles pour former

l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, une alliance militaire contre la menace

soviétique. La RFA y adhérera en 1955, suite à l’échec de la CED. L’OTAN compte

aujourd’hui 26 membres répartis entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

5 mai 1949 : création du Conseil de l’Europe

Dans la foulée du Congrès de La Haye, les gouvernements européens créent le Conseil de

l’Europe, à l’origine, un an plus tard, de la Convention européenne des droits de l’homme et

de la Cour du même nom. Basé à Strasbourg, le Conseil de l’Europe est responsable d’une

œuvre juridique considérable, notamment sur le plan des droits de l’homme. Mais il joue un

rôle modeste dans l’unification du continent : le Conseil trouve ses limites dans son mode de

fonctionnement, la nécessité d’un accord entre tous ses membres étant source de blocages.

Le 9 mai 1950, la déclaration Schuman,

Instituant une Communauté européenne du charbon et de l’acier (traité de Paris du 18 avril

1951), limite sa première réalisation à l’ouverture du marché commun du charbon et de l’acier

entre les six États fondateurs (Belgique, République fédérale d’Allemagne, France, Italie,

Luxembourg et Pays-Bas). La Communauté a d’abord été une entreprise de paix, puisqu’elle

est parvenue à associer dans un ensemble institutionnel régi par le principe d’égalité les

vainqueurs et les vaincus de la dernière guerre intra –européenne

18 avril 1951 : signature du Traité de Paris instituant la CECA

Née de la déclaration Schuman, la Communauté européenne du charbon et de l’acier réunit

l’Allemagne, l’Italie, la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. En mettant en

commun leur production de charbon et d’acier, la France et l’Allemagne substituent la

solidarité d’intérêts à la rivalité et à la rancœur, cinq ans seulement après la fin de la guerre.

Autre innovation de la CECA : cette organisation opte pour un mode de gestion supranational,

qui rompt avec les expériences intergouvernementales menées jusqu’alors.

30 août 1954 : la France rejette la CED

L’Assemblée nationale française refuse la ratification du traité sur la Communauté

européenne de défense, signé le 27 mai 1952 à l’initiative de René Pleven et du gouvernement

français. La CED ne verra jamais le jour. Bâtie sur le modèle de la CECA, cette organisation

visait au réarmement de l’Europe, Allemagne comprise, sous commandement commun.

L’atténuation momentanée de la Guerre froide et la sensibilité de l’opinion au réarmement

allemand éclairent ce refus, qui explique pourquoi l’Europe militaire s’est surtout construite

sous l’égide de l’OTAN.

2 - 1955, 1968 : Unification économique :

Juin 1955 : conférence de Messine

Tirant la leçon de l’échec de la CED, les gouvernements des six pays membres de la CECA

décident de poursuivre l’intégration européenne dans le domaine économique. Ils confient à

un comité présidé par Paul-Henri Spaak le soin d’étudier la possibilité de créer un marché

commun européen. La relance de la construction européenne décidée à Messine (Italie)

aboutira deux ans plus tard à la signature des traités de Rome

Mars 1957 : traité de Rome

Les six États membres décidèrent le 25 mars 1957 (traité de Rome) de construire une

Communauté économique européenne (CEE) sur la base d’un marché commun plus large,

couvrant toute une gamme de biens et de services. Les droits de douane industriels sont

totalement éliminés le 1er juillet 1968 et les politiques communes, principalement la politique

agricole et la politique commerciale, seront mises en place durant cette décennie.

3 - 1973, 2007 : De 6 pays à 27

Les succès des Six décident le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni à les rejoindre. Le

premier élargissement, qui fait passer les Communautés de six à neuf membres en 1973,

s’accompagne aussi de la mise en œuvre de nouvelles politiques sociale, environnementale,

régionale — avec la création du Fonds européen de développement régional (FEDER), en

1975.

En juin 1979, la première élection au suffrage universel direct du Parlement européen fait

franchir à la Communauté européenne un pas décisif. Les élections se tiennent tous les cinq

ans.

En 1981, l’adhésion de la Grèce, et en 1986, celles de l’Espagne et du Portugal renforcent le

flanc sud des Communautés, tout en rendant plus impérative la mise en œuvre de programmes

de solidarité régionale.

Un certain "europessimisme" sévit au début des années 80, alimenté par les effets de la crise

économique mondiale. Pourtant, à partir de 1985 naît un nouvel espoir de relance de la

dynamique européenne. Sur la base d’un livre blanc, présenté en 1985 par la Commission

présidée par Jacques Delors, la Communauté décide d’achever la construction du grand

marché intérieur pour le 1er janvier 1993. Cet objectif ambitieux et cette date sont consacrés

dans l’Acte unique européen, signé en février 1986 et entré en vigueur le 1er juillet 1987.

La chute du mur de Berlin, suivie de la réunification allemande en octobre 1990, et la

démocratisation des pays d’Europe centrale et orientale, libérés de la tutelle de l’Union

soviétique, elle-même dissoute en décembre 1991, transforment profondément la structure

politique du continent.

Les États membres négocient un nouveau traité sur l’Union européenne, dont les lignes

directrices sont fixées par le Conseil européen, composé des chefs d’État ou de gouvernement

des États membres, à Maastricht, en décembre 1991. Le traité entre en vigueur le 1er

novembre 1993. En ajoutant au système communautaire un système de coopération

intergouvernementale dans certains domaines, le traité crée l’Union européenne (UE).

Ce nouvel élan et l’évolution de la géopolitique du continent conduisent trois nouveaux pays à

entrer dans l’Union le 1er janvier 1995: l’Autriche, la Finlande et la Suède.

Désormais, l’Union des Quinze poursuit sa marche vers le projet le plus spectaculaire qu’elle

puisse offrir aux citoyens: le remplacement de leur monnaie nationale par l’euro. Le 1er

janvier 2002, la monnaie européenne circule dans les douze pays de la zone euro et prend le

statut de grande monnaie de paiement et de réserve à côté du dollar.

Les Européens doivent faire face ensemble aux multiples défis de la mondialisation.

L’accélération des progrès technologiques et l’utilisation toujours grandissante de l’internent

participent à la modernisation des économies. Mais les profondes mutations que subit le tissu

économique entraînent également des déchirures sociales et des chocs culturels.

La "Stratégie de Lisbonne" adoptée par l’Union en mars 2000 s’est fixé pour objectif

d’adapter l’économie européenne aux nouvelles conditions de l’économie mondiale. Il faut

faire face ensemble à la concurrence des États-Unis et des pays nouvellement industrialisés. Il

faut favoriser l’innovation et les investissements dans les entreprises et adapter les systèmes

éducatifs à la société de l’information.

Les réformes sont d’autant plus nécessaires que les défis du chômage et du coût croissant des

régimes de retraites pèsent de la même manière sur les économies des États membres.

L’opinion publique attend de plus en plus des gouvernements qu’ils apportent des solutions

pratiques à ces défis.

À peine constituée, l’Europe des Quinze entame la marche vers un nouvel élargissement

d’une ampleur sans précédent. Les anciennes "démocraties populaires" du bloc soviétique (la

Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie), les

trois États baltes issus de la décomposition de l’Union soviétique (l’Estonie, la Lettonie et la

Lituanie), l’une des Républiques de l’ex-Yougoslavie (la Slovénie) et deux pays

méditerranéens (Chypre et Malte) frappent à la porte de l’UE au milieu des années 90.

Le désir de stabilité du continent et l’aspiration à étendre le bénéfice de l’unification

européenne à ces jeunes démocraties favorisent leur démarche. Les négociations d’adhésion

sont ouvertes à Luxembourg en décembre 1997. L’Europe des Vingt-cinq devient une réalité

le 1er mai 2004. L'UE a ensuite signé un traité d'adhésion avec la Roumanie et la Bulgarie le

25avril2005.

Le Conseil européen des 14 et 15 décembre 2006 a entériné l'avis favorable rendu par la

Commission européenne au sujet de l'entrée de ces deux pays dans l'Union.

Le 1er janvier 2007, la 5e vague d'élargissement a ainsi été clôturée par l'adhésion de la

Bulgarie et la Roumanie.

Les négociations avec la Turquie, démarrées le 3 octobre 2005, ont été partiellement

suspendues en décembre 2006, la Turquie n’ayant pas mis en œuvre de manière complète le

Protocole d’Ankara qui étend l’Union douanière aux Etats devenus membres en 2004 et

notamment à la République de Chypre.

Les négociations sur le chapitre "science et recherche" ont été ouvertes et provisoirement

closes le 12 juin 2006.

Les négociations sont actuellement en cours sur 7 chapitres (politique industrielle et de

l’entreprise, statistiques et contrôle financier, santé et protection des consommateurs et

réseaux transeuropéens, droit des sociétés et droit de la propriété intellectuelle). Ces

négociations sont menées conformément aux conclusions du Conseil européen de décembre

2007 qui laissent ouvertes les deux issues possibles au processus de négociation

III – Mutations socio-économiques et territoriales de l’UE

Entre 1996 et 2006 il existe deux dynamiques socio-économiques, des pays qui s’enrichissent

et d’autres qui s’appauvrissent, et ce sont ceux qui s’appauvrissent qui supportent le

financement des fonds communautaires pour la modernisation des nouveaux états membres.

L’Europe centrale connaît une décompression après l’intégration puisque les tensions ont été

contenues pour ne pas compromettre l’adhésion.

Avant le 1er Mari 2004, quelques pays ont connu une certaine progression, comme le

Royaume-Uni, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et le Luxembourg et ceux grâce à une population

peu nombreuse, une activité financière en progression et le flux de la main d’œuvre.

Pendant ce temps, le Portugal connaissait une situation difficile, avec un appauvrissement des

régions centrale et nordiques entre 1999 et 2003.

En 2003, une initiative européenne de croissance a été prise à cause du ralentissement

économique (2001-2003). Plusieurs travaux ont été réalisés dans ce cadre au niveau des

transports, l’énergie et la recherche et développement.

Après 2004, neuf des dix pays qui ont rejoint l’union européenne ont connu une progression

grâce aux aides communautaires et aux investissements étrangers puisque ces pays ont

l’avantage d’avoir un coût de la main d’œuvre faible et un marché en expansion.

Cette période a été marquée par l’enrichissement de l’Europe centrale et aussi la réclamation

de ces pays d’une pause au niveau des réformes et d’une nouvelle répartition des fruits de la

croissance.

Parmi ces pays qui rejettent les réformes et sont marqués par un mouvement populiste, la

Pologne, Slovaquie, Hongrie, République Tchèque. Les tensions ont été contenues pour ne pas

compromettre l’adhésion.

1. L’agriculture dans l’Union européenne

a. La politique agricole commune

Évolution de la politique agricole commune depuis 1962

Entre 1962 et 1967, la PAC a été mise en place pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et

augmenter les revenus des agriculteurs. Un budget élevé lui a été consacré en plus de

l’instauration de l’unicité des prix intérieurs et de la solidarité financière (FEOGA).

Les objectifs fixés ont été atteints avec un coût financier très élevé et des excédents de

production en plus d’un prix à la consommation et environnemental élevés, qui est une

conséquence d’une agriculture productiviste.

Depuis 1968 à 1999 l’UE a connu des ajustements et des réformes pour être plus compétitive.

Cette étape est marquée par la modernisation et l’encouragement à la mécanisation de

l’agriculture ainsi que l’adéquation de la production au marché.

Pour pouvoir réaliser ces objectifs, une réduction de la production a été réalisée grâce à

l’instauration de quotas et méthode de gel de terres ainsi qu’un alignement progressif des prix

intérieurs sur les prix mondiaux et la baisse des exportations subventionnées dans le cadre de

l’UruguayRound. En ce qui concerne les régions défavorisées, des aides compensatoires ont

été offertes aux agriculteurs.

Depuis l’année 2000, des changements profonds ont été réalisé au niveau de la PAC avec

l’avènement du concept du développement durable. Ces changements instaurent une

agriculture raisonnée et un plafonnement du budget de la PAC.

Des aides sont offertes aux agriculteurs conditionnées à la protection de l’environnement. Ce

qui a conduit à une baisse du coût financier.

L’agriculture est un secteur dont les évolutions dépendent beaucoup de la CEE-UE. La PAC

mobilise depuis son lancement en 1962 des fonds conséquents (50 % du budget de l’UE en

2007) qui ont exercé de puissants effets sur l’activité agricole dans toutes ses dimensions :

structures d’exploitations, modes de travail (le mécanisme de prix garanti a favorisé des

agricultures productivistes, enclines à accroître les intrants : engrais, herbicides, pesticides...),

productions...

La CEE-UE n’agit pas seule cependant. Les États nationaux, qui déterminent beaucoup la

PAC de toute façon, n’ont pas abandonné leurs politiques propres, dans un domaine où ils

sont précocement

intervenus : en France comme ailleurs, le ministère de l’Agriculture a souvent été créé avant

celui de l’Industrie. Les enjeux symboliques et politiques restent importants. Les États tels

que l’Autriche, la Suède, la Finlande apportent des aides conséquentes à des agriculteurs qui

travaillent dans des milieux difficiles et qu’ils veulent maintenir à la terre .

Mais bien des choses ont changé aussi en raison de facteurs sur lesquels les pouvoirs publics

n’ont pas prise, ou peu. Depuis l’Uruguay Round, l’agriculture est incluse dans le champ des

négociations commerciales internationales. La réforme de la PAC se fait en partie sous cette

contrainte : l’OMC exige la réduction des aides publiques au secteur agricole, l’ouverture des

marchés. Accrue par les scandales tels que ceux de la « vache folle » ou du « poulet à la

dioxine » dans la décennie 1990, la vogue du « bio » conduit les pouvoirs publics à légiférer

et les agriculteurs à évoluer : elle modifie les façons d’élever le bétail ou de fertiliser les sols ;

le recours aux OGM est très limité dans l’UE, voire interdit (la France a décidé un moratoire

en 2008). Les attentes des consommateurs évoluent : les viticulteurs produisant des vins de

table doivent s’orienter vers des cépages de qualité supérieure ; les nouvelles habitudes

alimentaires privilégient les plats préparés : dans la chaîne de valeur qui va du champ au

rayon surgelés de la grande surface, l’agriculteur voit diminuer sa part dans le prix du produit

final.

L’évolution des productions dans l’UE et leurs logiques

La position des espaces par rapport aux marchés urbains guide les systèmes de production,

avec un gradient d’intensivité croissante quand on s’en rapproche, coût du foncier oblige.

L’agriculture intensive, sous serres chauffées, pratiquée aux Pays-Bas (une des premières

puissances agricoles de l’UE) a des coûts de production élevés mais elle est très rentable en

raison de la proximité de la mégalopole européenne. Enfin, la présence d’axes de

communication desservant tel espace agricole est à l’origine de certaines localisations

éloignées des marchés. L’interaction de ces différents facteurs, combinée aux aptitudes

naturelles et à l’intégration plus ou moins ancienne des États dans la communauté

européenne, explique l’emplacement des bassins de production spécialisés, céréaliers (Bassin

parisien, East Anglia, Börde,...), laitiers (Frise, Schleswig-Holstein) ou autres.

Ici, l’agriculture européenne ne peut se comprendre sans référence à l’échelle mondiale. Elle y

est fortement concurrencée, à la fois par des rivaux traditionnels (États-Unis, Canada,

Argentine) et par le Brésil, qui entend tirer parti d’atouts nombreux pour devenir « la ferme du

monde ». Elle y est aussi, au même titre que les États-Unis, critiquée par les pays en

développement du « groupe des vingt et un » animé par le Brésil, l’Inde et la Chine qui

exigent l’ouverture de l’UE à leurs produits. Dans ce contexte, l’orientation vers les «

biocarburants » du type éthanol est-elle une solution ? D’aucuns la refusent, arguant des

externalités négatives* : on emploie du carburant pour économiser du pétrole, on perpétue la

pollution des sols et des nappes phréatiques par les engrais chimiques, on détourne des

céréales de leur fonction alimentaire alors que des millions d’humains sont mal nourris... Il se

peut aussi que la nouvelle donne apparue sur le marché mondial change les perspectives : en

raison de la forte demande des pays émergents, de l’essor des « agrocarburants », de récoltes

médiocres, les prix des céréales flambent depuis l’été 2007, ce qui peut inciter les

gestionnaires de la PAC à revenir sur la volonté de limiter la progression des productions.

Le rôle déterminant des industries agroalimentaires (IAA)

L’UE compte plusieurs groupes de taille mondiale, tels l’Anglo-Néerlandais Unilever ou le

Français Danone (Nestlé est suisse, donc hors UE) auxquels s’ajoutent des firmes plus

spécialisées (Heineken dans la bière) ou de puissantes coopératives, comme au Danemark

(lait, porc). Leur poids permet à ces entreprises de faire pression sur les prix d’achat des

produits agricoles face à des agriculteurs très dispersés. Toutefois, les IAA subissent les

contraintes imposées par la grande distribution, elle-même très concentrée (le groupe

Carrefour occupe le deuxième rang mondial dans son secteur).

Les IAA réalisent 70 % de la valeur ajoutée du secteur agricole. Elles orientent les

spécialisations régionales par leur demande : production de légumes sous l’impulsion de

Bonduelle en Picardie, de pommes de terre autour de Châlons-en-Champagne pour le compte

d’une immense usine McCain... Situées souvent dans les zones de production, elles se

rapprochent des villes (marché régional) et aussi des ports qui donnent accès au marché

mondial. Ces implantations concernent avant tout le Nord-Ouest de l’UE. Mais, face à un

marché mature en Europe, les IAA tendent à fermer des usines dans l’UE et à se délocaliser

dans les pays émergents où les coûts de production sont inférieurs et où la demande

augmente, tel le Brésil (aviculture).

2 - Les industries dans l’Union européenne

a - Les logiques d’implantation et leurs évolutions

Concevoir et faire : la spécialisation des lieux

À l’échelle des États, la réorganisation des entreprises a conduit dès la fin des années 1950 à

séparer les fonctions abstraites (recherche, conception, gestion) des fonctions concrètes de

fabrication. Cela était rendu possible à la fois par la décomposition des tâches liée à la

taylorisation (les usines n’étaient plus tributaires des bassins de main-d’œuvre qualifiée

attachés aux pôles industriels anciens) et le progrès des transports, télécommunications

comprises. Il en est résulté l’éclatement de l’entreprise. Les fonctions abstraites se regroupent

dans les plus grandes métropoles pour bénéficier des effets d’agglomération. Les fonctions

concrètes se sont desserrées autour des grandes, ou ont été un outil de la politique

d’aménagement menée par les États. Ceux-ci ont suscité, par des aides et des contraintes, la

délocalisation des usines vers des régions sous-industrialisées (Ouest français, Mezzogiorno

italien), des régions en reconversion (Hainaut, Lowlands d’Écosse) ou la venue

d’investisseurs dans les régions déprimées. L’industrie automobile, alors en plein essor, a été

l’instrument majeur de cette politique : elle était pourvoyeuse d’emplois grâce aux usines de

montage de grande taille et à l’installation à proximité des équipementiers et sous-traitants

(compteurs, sièges...).

Dans la même logique mais à l’échelle européenne, les filatures et tissages ont quitté dans les

années 1980 les anciens bassins textiles (Lancashire, Nord français, Wallonie) pour l’Espagne

ou le Portugal à la main-d’œuvre moins chère ; aujourd’hui les délocalisations se font vers les

PECO. Dans le secteur automobile aussi, les entreprises construisent des usines en

République tchèque et en Slovaquie, près des capitales. Au coût salarial moins élevé qu’à

l’Ouest s’ajoute l’existence d’un marché potentiel mais néanmoins proche du cœur du

marché, la dorsale européenne qui s’allonge de la plaine du Pô au bassin de Londres.

Le glissement des usines vers les ports

Une autre logique pousse à rapprocher les usines des lieux d’approvisionnement en produits

bruts, les ports surtout. Les industries de base se sont, à partir des années 1960, installées dans

les ZIP aménagées à cet effet. Pour la métallurgie, la localisation sur les gisements devenait

inutile dès lors que le coût de production des minerais de fer locaux devenait supérieur à celui

des minerais importés : la sidérurgie lorraine migre vers Fos-sur-Mer ou Dunkerque. De

même, le remplacement du charbon par le pétrole comme principale source d’énergie et aussi

matière première pour la chimie (essor des plastiques) a entraîné l’implantation de complexes

pétrochimiques dans les ports d’importation – Marseille, Rotterdam, Le Havre...

L’exploitation ultérieure des gisements de la mer du Nord ne remet pas en cause ce type de

localisation, sinon en Grande-Bretagne où s’opère un glissement en faveur de l’Écosse, à

proximité des zones d’exploitation off-shore.

Cette évolution ne concerne que l’UE 15. À l’Est, les grands bassins charbonniers et leurs

vastes combinats (Silésie, Ostrava,...) n’ont pas encore achevé leur mutation, en raison des

enjeux sociaux.

Les industries de pointe : d’autres logiques spatiales

Les industries de haute technologie, libres de tout approvisionnement en pondéreux, se

regroupent à proximité de « gisements de matière grise » : centres d’enseignement supérieur

et de recherche. Elles s’installent, soit dans les grandes métropoles (Paris, Londres, Barcelone,

Budapest, Helsinki...), soit dans les technopoles développées souvent dans les « Suds » (Midi

méditerranéen français, Bade- Wurtemberg, Bavière, Sud anglais) en raison d’un

environnement propice pour attirer les cadres et ingénieurs. Dans les deux cas, les bonnes

liaisons avec l’extérieur sont indispensables au fonctionnement en réseau nécessaire à ces

entreprises. Leur concentration spatiale prononcée tient en partie à la relative faiblesse de la

recherche-développement dans l’UE, qui entraîne elle-même une faible dispersion des centres

de recherche.

En raison de l’importance des industries de haute et moyenne technologie, la métropolisation

des activités est patente même si, au sein des villes, celles-ci s’implantent en périphérie – coût

du foncier moins élevé, proximité d’échangeurs autoroutiers (recherche du « juste à temps »).

Les districts industriels

Enfin, et a contrario du schéma précédent, une forme récente d’industrialisation plus diffuse

est apparue avec les districts industriels dans des régions peu industrialisées ou réinvestissant

un savoir-faire ancien dans des secteurs traditionnels le plus souvent (confection, chaussure,

lunetterie) sous la forme de petites entreprises solidaires les unes des autres et très flexibles

face au marché (« Troisième Italie », région de Valence en Espagne ou plasturgie autour

d’Oyonnax). Ces districts restent fragiles cependant face à la concurrence.

b- Une faible réactivité

Il existe bien un renouvellement du tissu industriel européen : si des géants apparaissent, de

nouvelles entreprises voient aussi le jour : ce fut le cas il y a une quinzaine d’années dans les

équipements téléphoniques, c’est vrai aujourd’hui dans les industries liées au développement

durable : traitement des déchets, fabrication de panneaux solaires...

Mais l’UE peine à offrir des conditions suffisamment attrayantes à ses start-up en raison de

marchés des capitaux trop peu réactifs : une analyse récente du Centre d’analyse stratégique

souligne que près de la moitié des sociétés françaises créées en 1998-2001 dans les nouvelles

technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont été vendues par leurs

fondateurs à des sociétés étrangères faute de trouver un accès suffisant aux marchés boursiers.

Cela éclaire le moindre dynamisme de l’Europe par rapport aux États-Unis dans ce secteur

vital.

3 - La concentration des services en Europe

En parlant de services, l’évocation du secteur tertiaire s’avère primordiale. Ce secteur

représente l’un des secteurs les plus développé en Europe, la concentration des banques les

plus influente dans la région et dans le monde est très importante, l’illustration des exemples

en est témoin.

Cependant voici quelque exemple des banques les plus importantes : HSBC, Royal Bank of

Scotland, BNP Paribas, Crédit agricole, Deutsche Bank...

Leur importance ce présente d’une manière prépondérante :

dans la cotation des sociétés (NYSE-Euronext = première bourse mondiale).

dans la cotation de matières premières (LSE = première place de cotation : café

robusta, cuivre, plomb, zinc, aluminium...).

dans la création et la vente de produits financiers sophistiqués (produits dérivés...).

Société générale est le leader mondial des produits dérivés sur actions.

dans la gestion de fortune (paradis fiscaux luxembourgeois, monégasque,

londonien...).

En 2007, pour la première fois depuis 1914, la capitalisation boursière des places européennes

(15 720 milliards $US) a dépassé celles des États-Unis (15 640 milliards $US).

4 - L’Europe : Un pole touristique important

Dans le domaine du tourisme, l’Europe est imbattable. L'Union européenne garde la première

place en termes d’accueil des vacanciers des quatre coins du monde. Son point fort : Une

diversité à toute épreuve. En effet, voyager en Europe, c’est passer de la chaleur grecque ou

espagnole à la Laponie glaciale sans changer de continent.

C’est pour cette raison que le tourisme représente plus de 5 % du PIB de l’Union européenne.

Il est au cœur des politiques européennes car il concerne de nombreux domaines faisant partie

des compétences de l’Union : transport, logement, emploi, environnement, aménagement du

territoire…

Facteur de croissance et de création d'emplois (9,7 millions d'emplois), le secteur du tourisme

joue un rôle déterminant dans le cadre de la stratégie de Lisbonne.

Pendant longtemps, il n'y a pas eu de politique européenne du tourisme, bien que le poids

économique de ce secteur ait poussé les institutions communautaires à intervenir. Désormais,

le traité de Lisbonne a créé une nouvelle base juridique consacrée au tourisme.

La Commission européenne a souhaité promouvoir les destinations touristiques européennes

en créant un portail dont la vocation est de fournir des informations pratiques aux touristes

voyageant en Europe. L'élargissement entraîne une augmentation de la demande touristique et

ouvre des perspectives commerciales. Le processus d'élargissement a permis de renforcer la

position de l'Europe en tant que destination touristique.

La structure des entreprises touristiques (il en existe 1,8 millions) est très similaire dans les

anciens et les nouveaux Etats membres : plus de 90 % d'entre elles sont des micros entreprises

qui emploient de 1 à 9 personnes. Dès 1992, même en l'absence de politique commune pour le

tourisme, le traité de Maastricht a introduit la possibilité pour la Communauté européenne de

prendre des mesures dans ce domaine, afin de contribuer à atteindre les objectifs de

convergence de la Communauté, comme la croissance économique et l’emploi, la cohésion

économique et sociale et le développement durable et ce, dans le respect du principe de

subsidiarité. Toute mesure communautaire dans ce domaine nécessitait l’unanimité. De plus,

les activités touristiques étaient couvertes par les articles 49 et 50 du traité relatifs aux

prestations de services et étaient directement affectées par d’autres dispositions telles que

celles relatives aux fonds structurels. Maintenant, grâce aux changements apportés par le

traité de Lisbonne, les décisions sur le tourisme pourront être prises à la majorité qualifiée.

L’Union européenne a désormais compétence pour appuyer, coordonner et compléter l’action

des États membres sur le tourisme. En effet, la Commission européenne, en concertation avec

les États membres et les associations représentant le secteur, a investi depuis plusieurs années

des efforts non négligeables pour mettre en œuvre une série d’actions destinées à renforcer le

tourisme européen et sa compétitivité6. En même temps, la Commission a aussi mis en place

un système intégré et très développé pour la protection des passagers et des consommateurs, y

compris ceux handicapés et à mobilité réduite, dans tous les moyens de transports. Au fil des

années, l’Union européenne a pu poser les fondements d’une politique européenne du

tourisme en insistant sur les facteurs qui déterminent sa compétitivité, tout en prenant en

compte les impératifs du développement durable. Avec l'entrée en vigueur du traité de

Lisbonne, le tourisme voit son importance reconnue: l’Union européenne a désormais

compétence en la matière pour appuyer, coordonner et compléter l’action des États membres.

Il s’agit d’une avancée certaine qui apporte une clarification nécessaire et permet la mise en

place d’un cadre d’action cohérent. Comme le stipule l’article 195 du TFUE, l’Union

européenne peut ainsi:

promouvoir la compétitivité des entreprises de ce secteur et créer un environnement

favorable à leur développement,

favoriser la coopération entre les États membres, notamment par l'échange de bonnes

pratiques;

et développer une approche intégrée du tourisme en assurant la prise en considération

de ce secteur dans ses autres politiques.

Ce nouveau cadre juridique constitue une réelle opportunité de mener à bien des actions à

forte valeur ajoutée européenne et qui prennent en considération le souci de la réduction des

charges administratives. Ces actions sont destinées à profiter à l’ensemble des pays de l’Union

européenne, chacun d’entre eux ayant, même à des degrés divers, un intérêt à développer son

potentiel touristique.

5 – Les sociétés Européennes

Le conseil de l'Europe qui est une organisation intergouvernementale qui oeuvre en faveur dela construction européenne soulignait que depuis quelques décennies, l'Union Européennedoit sa croissance démographique et à l'immigration qui dans les années 2000 est devenue lepremier, puis le seul facteur d'augmentation de la population européenne.

Avec un peu plus de 730 Millions d'habitants en 2007, l'Europe est le troisième foyer depeuplement de la planète, après la Chine et l'Inde. Avec des densités de population parmi lesplus élevées au monde dans certaines zones des Pays-Bas, Belgique, Royaume Uni,Allemagne ou Italie.

Depuis une vingtaine d'années, la population stagne aux alentours de 700 Millions. LesEuropéens vieillissent, font de moins en moins d'enfants et il y a plus de décès que denaissance dans de nombreux pays comme l'Italie ou l'Allemagne.

On peut distinguer en Europe 2 groupes de pays :

> Les pays à fécondité faiblement déficitaire : Comme la Scandinavie, les îles britanniques, leBénélux et la France.

> Les pays à fécondité fortement déficitaire : Comme l'Europe centrale y compris l'Allemagneet l'Europe orientale.

Le taux d'urbanisation de l'Europe est de 75%, alors que celui du monde n'est que de 50%. Etles zones les plus peuplés sont Paris, Londres, Madrid et Milan.

Histoire démographique récente

Malgré les dizaines de millions de morts des deux guerres mondiales, l’Europe a connu unepériode d’explosion démographique aux xixe et xxe siècles, qui s’est accompagnée d’uneforte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables. Depuis quelquesdécennies, la population européenne tend à se stabiliser, suite à une forte diminution de lanatalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par lerecul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigrationrégulière.

Langues

L'Europe bénéficie d'une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de langues.Administrativement, l'allemand, l'anglais, les russe, le français et l'italien dominent. Maisl'Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 Etats européens de la grandeEurope Géographique regroupent 35 Langues officielles, enrichies de 225 langues secondairesnon officielles.

Une langue unique n’est officiellement parlée que dans 3 petits États : l’Islande (où l’on parleislandais), le Liechtenstein (où l'on parle allemand), et la République de Saint-Marin (où l'on

parle italien). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italieny est la langue véhiculaire, le latin (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français yest la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès desorganisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la Gardesuisse). Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant dialectes quelangues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de 10 pourl'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25),l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 43langues (à statut officiel) sur son territoire.

Religions

Sur une population totale d'environ 730 millions, l'Europe compte environ 269 millions deCatholiques (37%), 171 millions d'Orthodoxes (23%), 107 millions de Protestants (15%) et 53millions de Musulmans (7%).

Le Christianisme est la religion dominante en Europe et y est divisée en trois grandesconfessions (Protestantisme, Orthodoxie et Catholicisme) réparties géographiquement de lafaçon suivante :

L'Europe du Nord, à tendance protestante (Royaume-Uni, Scandinavie, Pays-Bas, Allemagnedu Nord, Pays Baltes…)

L'Europe de l’Est, à tendance orthodoxe (Grèce, Russie, Ukraine, Roumanie, Serbie,Bulgarie…)

L'Europe du Sud, de l'ouest et du centre, ainsi que la Pologne à tendance catholique (Portugal,Espagne, Suisse18, Italie, France, Belgique, Allemagne du sud, Irlande, Pologne, Autriche,Croatie, Slovénie, Ouest de l'Ukraine...)

Les catholiques sont majoritaires dans 23 pays, les orthodoxes dans 10 pays, les protestantsdans 9 pays, les musulmans 2 pays (Bosnie-Herzégovine, Albanie), et également dans la partieeuropéenne de la Turquie avec Istanbul.

Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importanteest l'islam avec 53 millions de musulmans soit un peu plus de 7 % de la population européennetotale:

Les musulmans sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empireottoman (Albanie, Bosnie, Kosovo, Macédoine, Turquie), ainsi que dans le Caucase(Azerbaïdjan), en Russie, et, des suites de l'immigration, en France, Royaume-Uni, Allemagne,Espagne, Pays-Bas, Belgique... Selon le Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland, le nombrede musulmans en Europe en 2007 était d'environ 53 millions dont 16 millions dans dansl'Union Européenne, 25 millions en Russie, 5.7 millions dans la partie européenne de laTurquie, 5 millions en France et 3.5 millions en Allemagne.

Les juifs sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le

Moyen Âge et pendant la Seconde Guerre mondiale. Et ils ont été expulsés de la péninsuleibérique et du sud de l'Italie en 1492 suite au Décret de l'Alhambra.

Les religions extrêmes orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme oudu fait des communautés asiatiques immigrées en Europe.

L'évaluation de l'athéisme est variable selon les enquêtes.

Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonceque 25 % des Européens de l'ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europecentrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans le The Wall Street Journalversion européenne, 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 %des Tchèques et 41 % des Néerlandais sont athées.

Selon une récente enquête du Centre public de recherches sociologiques (Le Monde, juillet2005), 82,4 % des Espagnols se disent catholiques et 47,7 % d'entre eux pratiquants.

La laïcité a été formalisée particulièrement en France et en Turquie, mais la séparation desÉglises et des États est établie dans presque tous les pays. Cependant, au sein de l'Unioneuropéenne, divers pays ont des systèmes confessionnels, c'est-à-dire que l'État reconnaît unereligion officielle ou dominante : entre autres, le Royaume-Uni (Église anglicane et Églised'Écosse, cette dernière étant presbytérienne) ; le Danemark et la Finlande (Église duDanemark et Église évangélique-luthérienne de Finlande, rattachées au luthéranisme) ;l'Irlande, la Belgique, l'Espagne, Monaco, l'Italie, Saint-Marin, (catholicisme) ; la Suisse(variable selon les cantons), la Grèce.Dans ces cas, il n'y a pas égalité de traitement entre lesreligions mais des prérogatives sont accordées à l'une d'entre elles. Des débats préparatoires àla constitution européenne ont évoqué la possibilité d'inscrire l'« héritage chrétien » dans lepréambule du texte, mais cela fut écarté.

IV - La géopolitique de l’union européenne

1 - UE et sa périphérie :

La périphérie de l’union européenne est constituée de pays de l’ancien bloc soviétique et de

pays méditerranéens. L’élargissement de l’Europe a profondément modifié sa géographie

politique, elle s’est en effet rapprochée de zones appauvries et conflictuelles : conflits aux

confins de l’Europe orientale, dans le Caucase du Sud, en Moldavie, conflit israélo-

palestinien, mais également l’immigration clandestine, le crime organisé et les risques

environnementaux.

L’Europe a inscrit à son agenda une nouvelle politique à l’égard de ses pays voisins, misant

sur la stabilité et la prospérité de son voisinage afin de réduire les risques à ses frontières.

Ainsi, le vaste élargissement de l'Union européenne à douze nouveaux Etats membres, dix à

l’Est et deux au Sud, en 2004 puis en 2007 avec l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie, a

nécessité la redéfinition de ses relations avec ses voisins de l'Europe orientale à la

Méditerranée.

Avec la mise en place d’une «politique européenne de voisinage» (PEV) initiée en 2003 et

concrétisée en 2004, l’Europe s’affirme porteuse d’une politique étrangère qui repose sur

deux orientations : une approche unifiée des relations de l’Union européenne avec l’ensemble

de ses voisins, couplée à une stratégie d'intégration sans perspective d'adhésion.

On peut citer la création de L'Union pour la Méditerranée (UPM) qui est une organisation

internationale intergouvernementale à vocation régionale qui a pour but de donner un

nouveau souffle au processus de Barcelone, partenariat liant l'Europe aux pays riverains de la

Méditerranée.

2 - UE et la Russie et l’ancien monde soviétique

Les relations entre l’union européenne et la russie se sont caractérisées par des conflits répétés

aux frontières des deux puissances. En effet le discours officiel russe a développé l’idée qu’il

existerait une concurrence entre deux projets d’intégration concernant l’espace post-

soviétique – celui de la Russie et celui de l’Union européenne.

Le fait que l’UE ait opté pour des positions totalement différentes des approches russes dans

les deux « révolutions » de couleur qui ont amené Moscou à durcir sa politique à l’égard de la

Communauté des états indépendants(CEI) au cours des dernières années a contribué à

l’affirmation de cette idée. En effet, l’UE s’est félicitée de l’arrivée au pouvoir de M.

Saakashvili à Tbilissi et a décidé de soutenir son programme de réformes ; la Russie, pour sa

part, estimant que le nouveau président géorgien pouvait constituer un défi pour les intérêts

russes et pour la stabilité régionale, a accentué ses pressions sur Tbilissi. De même, lors de la

révolution orange, l’UE a soutenu Viktor Iouchtchenko tandis que Moscou se prononçait plus

que clairement en faveur de son adversaire. Plus récemment, Bruxelles et Moscou ont encore

choisi des voies différentes sur des dossiers concernant l’ex-URSS, par exemple le

référendum en Transnistrie (septembre 2006) ou les événements d’Andijan en Ouzbékistan20.

Certaines initiatives de la Russie apparaissent en tout cas comme des réponses au processus

d’intégration minimale qu’offrent les accords de partenariat et, désormais, les plans d’action

de l’UE dans le cadre de la PEV

La vigueur des réactions de Moscou à l’engagement croissant, bien qu’encore modeste, de

l’Union européenne dans la CEI s’explique par plusieurs facteurs.

Tout d’abord, la persistance de l’appréhension, par la Russie, de son voisinage proche comme

une sphère d’influence naturelle correspond à des ressorts classiques de la pensée

géopolitique russe. L’engagement de l’UE (comme celui de l’OTAN ou des États-Unis) dans

son ancien espace impérial met en cause l’image que la Russie a d’elle-même et qu’elle

souhaite que l’on ait d’elle : une puissance dont le statut territorial particulier, au carrefour de

zones stratégiques (Europe, Moyen-Orient, Asie centrale, Asie orientale), lui confère une

responsabilité globale contraignant ses partenaires à lui octroyer un statut « spécial » dans leur

ligne diplomatique.

La zone ex-soviétique, dans cette perspective, constitue un repère particulièrement important.

En effet, le contrôle de ces espaces (qu’il s’exerce politiquement, économiquement ou

militairement) est déterminant de l’identité eurasiatique de la Russie. Il est en outre crucial par

rapport à la représentation que cette dernière a d’elle-même en tant que grande puissance et

acteur incontournable de la vie internationale : de fait, vu de Moscou, si la Russie ne parvient

pas à faire reconnaître son rôle prédominant, de « point de passage obligé », dans son ancien

espace impérial, elle ne pourra que difficilement justifier la légitimité de son désir d’être

reconnue comme une puissance globale.

De plus, l’expansion territoriale de l’empire russe a de tout temps correspondu au désir de la

Russie d’élargir son espace de sécurité. L’investissement de puissances extérieures dans ce

qu’une partie des élites russes tend à considérer comme le dernier rempart de protection du

pays ne peut qu’avoir, dans cette perspective, une portée particulièrement sensible.

Une autre dimension de l’appréhension de Moscou face à l’affirmation de la présence

européenne dans l’ex-URSS porte sur le fait que cette évolution confirme, à ses yeux, les

dangers attachés à l’adhésion à l’UE de certains de ses anciens satellites (en particulier la

Pologne et les États baltes), dont elle a toujours pensé qu’elle irait de pair avec l’émergence

d’une politique plus dure de l’UE envers la Russie – voire d’une politique anti-russe.

Ce constat explique en grande partie le durcissement des positions russes à l’égard de l’UE.

De fait, cet ensemble de processus met en cause, potentiellement, un autre des grands repères

de la pensée des élites russes quant à la place de leur pays dans la vie internationale, à savoir

son appartenance à la famille européenne. Dans son analyse de l’engagement croissant de

l’UE dans l’espace post-soviétique et du rapprochement entre elle et certains CEI, la Russie

craint non seulement de voir son influence sur ces derniers se réduire, mais aussi que le

probable approfondissement de leurs liens avec l’Union européenne ne conduise, à terme, à sa

marginalisation dans l’espace politique et de sécurité européen. Cette problématique rejoint

d’ailleurs l’inquiétude profonde de la Russie quant à la question de savoir quelle sera sa place

dans une Europe appelée à être régie, à terme, par les normes, standards, valeurs de l’UE – ce

qui pose le problème de la façon d’arrimer au continent européen la Russie, qui n’a a priori

pas vocation à intégrer l’UE. Ce constat heurte le Kremlin, qui en retire un sentiment de

vulnérabilité politique, qu’intensifie sa forte dépendance économique à l’égard de l’UE,

premier partenaire commercial et premier investisseur étranger.

Ce sentiment de vulnérabilité pèse bien sûr sur les perceptions de Moscou à l’égard de

l’engagement de l’UE dans l’ex-URSS. S’il pèse, pour l’heure, dans le sens de la défensive et

de la fermeture (au point que le Kremlin a pu tenir des propos relativement menaçants

concernant l’avenir de ses fournitures énergétiques à l’Europe), les enjeux sont tellement

importants du point de vue de la place de la Russie en Europe et sur la scène internationale

qu’il pourrait à terme amener le Kremlin à des positions moins intransigeantes.

3 – L’UE et la triade CHINE, JAPON, USA

Rapprochement avec l’Asie

Bien que la Chine et le Japon soient ses deux principaux partenaires commerciaux en Asie,

c’est avec les sept membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) que

l’Union entretient la relation la plus ancienne: elle a débuté en 1972 et a été officialisée en

1980 par un accord de coopération. L’ANASE a pris l’initiative d’étendre les relations avec

l’Union dans le cadre du processus ASEM (rencontre Asie-Europe) auquel le Japon, la Chine

et la Corée du Sud participent aussi. Un sommet de l’ASEM a lieu tous les deux ans.

Depuis quelques années, l’Union intensifie ses relations avec le Japon. Le plan d’action UE-

Japon adopté en 2001 étend la coopération bilatérale, jusqu’alors axée sur le commerce et les

investissements, aux affaires culturelles et politiques. L’Europe est devenue la principale

source d’investissements étrangers directs pour le Japon et le premier bénéficiaire des

investissements étrangers japonais, surpassant ainsi les États-Unis et la Chine.

Les relations entre l’Union européenne et la Chine ont connu une croissance dynamique ces

dernières années, ménageant une plus grande part au dialogue politique, aux accords

sectoriels et aux échanges institutionnels, ce qui va dans le sens de l’importance croissante de

ces deux acteurs politiques sur la scène mondiale. Sur le plan des échanges, la Chine est à

présent le deuxième partenaire commercial non européen de l’Union, se classant derrière les

États-Unis et devant le Japon. L’Union est, quant à elle, une des principales sources

d’investissements étrangers en Chine.

Par ailleurs, l’Union est le premier partenaire commercial de l’Inde et la plus importante

source d’investissements étrangers dans ce pays. Depuis la première réunion au sommet de

juin 2000, les relations se sont développées et englobent à présent non seulement le commerce

mais aussi le dialogue politique, les sommets d’affaires, la coopération culturelle et les projets

communs de recherche.

Rapprochement avec les Etats Unis

Le partenariat transatlantique avec les États-Unis est un des axes essentiels des relations

extérieures de l’Union européenne. Les flux commerciaux et d’investissements entre les deux

parties avoisinent chaque jour 1 milliard d’euros. De plus, Washington soutient depuis

longtemps l’intégration européenne. L’Union européenne et les États-Unis ont un grand

nombre de valeurs et d’intérêts en commun, même si les orientations et stratégies adoptées

sont parfois divergentes.

Compte tenu du volume de leurs échanges commerciaux bilatéraux (25 % des exportations de

l’UE sont destinées aux États-Unis, qui, pour leur part, fournissent à l’UE 20 % de ses

importations), il n’est pas surprenant que des désaccords naissent parfois entre les deux

parties. Toutefois, même s’ils font les gros titres, ces litiges concernent moins de 2 % du

volume total des échanges commerciaux transatlantiques. La manière dont l’Union

européenne et les États-Unis ont géré des questions d’intérêt commun, comme le droit de la

concurrence ou la reconnaissance mutuelle des normes techniques, a servi de modèle aux

relations entre l’Union et d’autres partenaires, notamment le Canada et le Japon.

En ce qui concerne le Canada, l’Union a lancé en 2004 deux initiatives novatrices pour

renforcer les relations. L’une vise à créer un programme de partenariat UE-Canada pour la

coopération sur des problèmes mondiaux, l’autre étant axée sur la négociation d’un nouvel

accord de nature à favoriser les investissements et les échanges entre les deux parties.

Etats-Unis, Europe et Chine, un triangle de forces et faiblesses

Cela fait maintenant plus de dix ans que la Chine est rentrée massivement, durablement, et

surtout de façon crédible, dans le déploiement international de son économie. L’ancienne

puissance communiste montre des chiffres de croissance bien souvent à deux chiffres ce qui

fait que, quoiqu’ayant au préalable dû récupérer un grand retard, la Chine est devenue la

première puissance commerciale du monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.

De plus, ce même pays vient de détrôner le Japon qui tenait jusqu’il y a peu le second chiffre

d’affaires boursier le plus élevé derrière New York.

Plus aucune puissance occidentale ne présente la Chine depuis quelques années comme le

pays inondant les marchés de consommation domestique de produits bon marché tandis que la

qualité de ceux-ci laissent à désirer : c’est que la situation médiatique s’est considérablement

modifiée.

La Chine est essentiellement un pays exportateur et non consommateur. Par ailleurs, la Chine

est grande acheteuse de bons du Trésor de différents états, ceux des Etats-Unis étant

l’exemple le plus connu. En effet, le règlement des factures commerciales s’effectuent

généralement dans les devises étrangères, et, dans le cas des Etats-Unis, la Chine rachète avec

les dollars des Bons du Trésor américain.

Les Etats-Unis sont une puissance économique, militaire, et surtout monétaire, incontestable.

Sa capacité à séduire les meilleurs cerveaux lui donne toujours une grande réactivité sur le

plan du développement scientifique et militaire, mais cette nation souffre terriblement, à la

racine, d’une consommation basée sur le crédit, même décorrélé des revenus probables des

emprunteurs.

Par ailleurs, chaque puissance détient en ses mains un potentiel de nuisances pour ses

concurrents directs : la Chine tient les Etats-Unis avec les Bons du Trésor rachetés, l’Europe

avec sa politique de prix, alors que l’Europe tient les Américains avec la parité euro/dollar que

les Etats-Unis ne peuvent laisser filer sans réagir sous peine de voir leurs exportations fondre.

Les Américains tiennent le Vieux Continent par leur capacité à diviser les différents membres

de l’Union sur des questions politiques comme économiques, tandis que les deux puissances

occidentales fonctionnent sur un modèle de valeurs individuelles de libertés qui, s’il venait à

se développer en Chine (ce qu’il arrive à faire à certains endroits, d’où les expressions

nationalistes plus fortes) peut déstabiliser cette dernière.

L’autonomisation de la défense japonaise, alliée à la fidélisation affichée aux Etats-Unis, n’est

pas sans effet. Pourtant, l’Europe n’a pas encore pris la mesure de ces mouvements, conti-

nuant à observer le Japon sous le prisme économique ou sous le prisme américain. Or les

évolutions actuelles sur l’archipel ont une portée considérable sur la redéfinition du triangle

stratégique Chine/Japon/Etats-Unis : elles renforcent l’axe nippo-américain face à la Chine

d’une part, et testent la relation politique sino-japonaise d’autre part. De son côté, l’Union

peine à définir une stratégie globale en Asie. Alors que la Chine est déjà formellement inscrite

comme un point de débat majeur au sein de la relation transatlantique, le dialogue politico-

stratégique nippo-européen est fragilisé par la politique chinoise de l’Union. Portée par la

dynamique économique de la Chine d’un côté, et l’émergence politique du Japon de l’autre, la

nouvelle configuration asiatique place ainsi l’Union européenne dans un dilemme stratégique.

Conclusion

La page des divisions politiques entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est est définitivement

tournée lorsque pas moins de dix nouveaux pays adhèrent à l'UE en 2004.

Aujourd'hui l'Union Européenne constitue une réussite économique remarquable : avec 27

pays membres, elle est capable de rivaliser, par sa taille démographique et son poids

économique, avec de grandes puissances comme les Etats-Unis ou le Japon. Elle exerce non

seulement un pouvoir d'attraction sur les anciens pays communistes d'Europe de l'Est, mais

aussi une influence sur d'autres constructions semblables dans d'autres régions du monde.

Pourtant des progrès restent à accomplir. Qu'il s'agisse de ses institutions qui doivent être

réformées ou de l'élargissement de ses membres, les problèmes posés sont nombreux.

Bibliographie

Histoire géographie 4e – Nathan

La genèse du nouvel ordre mondial – Maxime LEFEBVRE et Dan ROTENBURG

L’europe jusqu’où – Alain DUHAMEL, Hervé LE BRAS, Philipe MD

Géopolitique de l’union européenne – Sylvain KAHN

Le Monde Contemporain – Découverte Junion Gallimard-LAROUSSE

Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain – Pearson Education

Webographie

http://biblio.domuni.eu/

Site officiel de l’union européenne : http://europa.eu/index_fr.htm