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JFV 1
La Comparaison Sociale: Ses aspects intra individuels et
interpersonnels
Jean-François Verlhiac
Jugements et Dynamiques socialesR. Finkelstein, P. Gosling, D. Oberlé, et J-F VerlhiacUniversité de Paris 10Département de Psychologieannée 2005-2006 : Licence (L1-L3)
Retrouvez le cours sur ma page libre des enseignantschercheurs de l’université ou :http://www.u-paris10.fr/80110874/0/fiche___pagelibre/
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Planning
• Trois séances de 1H30
Séance 1: Historique, définitions et conceptsde base.
Séances 2 et 3: Les différentes formes decomparaison sociale.
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Conseil de lecture
• Verlhiac, J.-F. (2005). Le soi et lacomparaison sociale. In T. Meyer et co.(ed.), Psychologie Sociale. (chapitre 4: pp.119-154). Paris : Hachette.
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Coupures de presse :
- Un nouveau Poulidor,Zoetemelk…- Jan Ulrich n’aura plusLance Armstrong commeRival.-depuis 1996, il est unesorte d’éternel dauphin.-malgré toutes sesdéclarations d’intention, iln’est pas parvenu à frustrerles espoirs du Texan qui apris un ascendantpsychologique évident.
Illustration
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Quelles réponses ?« Je pensais réussir à le battre, je m’étais entraîné, bien
préparé et même cette année j’avais gagné toutes lesépreuves importantes. Ce titre ne pouvait pasm’échapper…j’étais en mesure de la gagner, j’aurai alorsété le numéro 1… mais non…
« …quel idiot… j’ai échoué…jevais avoir du mal à me regarderdans la glace… je vois déjà lesmauvaises langues... »
« …après tout j’ai fait de monmieux… je n’ai pas à avoir hontede ma performance .. peuimporte les mauvaises langues…»
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Effets potentiels de laComparaison Sociale
Cognitifs Conatifs
Affects
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Quelques exemples d’effetspotentiels (suite)
• Concept de soi, Image de soi et estime de soi• Affects négatifs et/ou positifs
– Joie, équilibre psychologique vs tristesse, stress,anxiété, dépression
• Motivation et engagement dans l’action– Abandon, changement ou poursuite des buts et
objectifs (e.g., Changement d’orientation scolaire)– Prise de risque ou non
• Anticipation de succès ou d’échecs futurs
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1/ Historique, définitions et concepts de base:Trois principes fondamentaux.
• La comparaison sociale est une activité par laquelleune personne se compare à d’autres afin:– D’être sûre que ses opinions, croyances sur les choses, les
objets ou les personnes sont correctes ou partagées par lamajorité de ses pairs
AUTREMENT DITPrincipe 1: besoins d’exactitude et de confirmation
de ses points de vue.Conséquences: buts incompatibles, on ne veut pas se
tromper mais on ne veut pas non plus déformer laréalité, on tente de rendre sa position acceptable.
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Un exemple de distorsion : l’Effet de FauxConsensus (Ross, Greene et Ross, 1977; Verlhiac, 1997, 1999, 2000)
• Définition: Fait pour une personne de croire que sesopinions, croyances, points de vue, comportements sontlargement partagés et répandus parmi ses pairs.
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• La comparaison sociale est une activité par laquelle une personne secompare à d’autres afin:
– De se rapprocher de celles qui leur ressemblent sur des dimensions decomparaison qui leur sont importantes.
AUTREMENT DITPrincipe 2: besoins d’affiliation afin de renforcer la cohésion sociale,
afin de doter son environnement de stabilité et, entre autres, afinde répondre aux exigences du premier principe.
Conséquences : renforcement des cohésions socialesrecherche de la similitude et rejet de la déviance, parfoisformation de groupes sectaires et intransigeants.
1/ Historique, définitions et concepts de base:Trois principes fondamentaux.
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Exemple 1: La socialisation despositions politiques
Percheron, A. (1985), La socialisation politique. Défense et illustration, in Traité de Science Politique. tome 3, (pp.166-235). Paris: PUF.
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Exemple 2:Festinger, L., Riecken, H.W., Schachter, S., (1993/1957), L'Echecd'une prophétie : psychologie sociale d'un groupe qui prophétisait la
fin du monde, Paris, PUF
• Contexte: étude in vivo des réactions d’un groupe messianiqueconfronté à l’échec d’une prophétie en laquelle il croyait fortement.(un cataclysme va submerger la côte ouest de Seattle jusqu’au Chili le21 décembre prochain).
• Festinger dépêche un espion observateur dans le groupe.
• Cette étude illustre la théorie de la dissonance cognitive (cf., coursGosling) mais surtout rend compte des comportements d’affiliationdans le groupe et l’effort de renforcement et du maintien de lacohésion dans le groupe ainsi que le rejet de l’étranger qui la menace
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Les explications potentielles des réactionsobservées face à l’échec d’une prophétie
1. Croyances et convictions profondes, fort engagementcomportemental
2. Evénements précis attendus qui entraîneront uneinfirmation inévitable qui remet en cause l’engagementet les croyances
3. Mise en place de nouvelles normes, comportements quirétablissent les croyances initiales et l’équilibre entre 1et 2
4. Propositions d’alternatives à la croyance initiale,rationalisation et prosélytisme pour renforcer le groupeet sa cohésion
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Méthode et résultats, 3 mois avant le jour j
Méthode
• Observation desparticipants
• L’observateur fait partiedu groupe sans tenter del’influencer
• Observations et notesprises de façon discrète(1000 pages)
Résultats• Nombreuses activités de
groupe qui accroissentsa cohésion
• Création de normes degroupe
• Augmentation despressions à laconformité
• Renfermement sur soi(élus sauvés des eaux)
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3 jours avant le jour j et après l’infirmation
Avant le jour J• Augmentation de la tension dans le groupe:
préparation des secours d’urgence• Augmentation de la suspicion à l’égard de tous les
étrangers, maintien du secret• Nouvelles prédictions (et infirmations)
Après l’infirmation• Augmentation des interviews et prosélytisme de
groupe• Accueil de tout nouveau dans le groupe
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Qu’à a voir la comparaisonsociale là dedans?
• Les sujets ont exercé des pressions à l’union et laconvergence d’opinions et de comportements(recherche de consensus, identification desdéviants et personnes dangereuses pour l’unité dugroupe)
• Les sujets recherchaient de nouveaux membresqui partageaient leurs convictions pour répandreleur parole (prosélytisme)
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• La comparaison sociale est une activité par laquelle une personne secompare à d’autres afin:
– De connaître le niveau réel de ses aptitudes personnelles.AUTREMENT DIT
Principe 3: besoins de se comparer à meilleur que soi ou comparaisonascendante propre à favoriser l’amélioration de soi,l’accomplissement de soi.
Conséquences possibles : situations potentiellementmenaçantes pour soi. L’effet néfaste des comparaisonssociales ascendantes dépend du niveau d’estime de soides sujets.
1/ Historique, définitions et concepts de base:Trois principes fondamentaux.
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Exemple: Auto-détermination et les conséquences de lacomparaison sociale [Neighbors, C., & Knee, C.R., (2003). Journal of Research in
Personality, 37, 529-546.]
• La théorie de l’auto-détermination (Deci & Ryan, 1985):
– théorie qui se focalise sur les motivations et intentions de s’engager dansune tâche. Ces motivations sont liées à des variables de personnalité etprédispositions (forgées au fur et à mesure des apprentissages et del’éducation) à manifester son autonomie, son indépendance vis-à-vis descontraintes extérieures, récompenses et feed-back reçus del’environnement.
– L’auto-détermination a été associée à plus de curiosité vis-à-vis desinformations, au sentiment de choix (libre arbitre)
– L’auto-détermination est corrélée positivement à la conscience privée desoi, l’implication personnelle dans des activités, l’estime de soi
Deci, E.L., & Ryan, R.M. (1985). The generalcausality orientation scale: Self-determination inpersonality. Journal of Research in Personality,19, 109-134.
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Exemple: Auto-détermination et les conséquences de lacomparaison sociale (Neighbors, & Knee, 2003 suite)
Hypothèses des auteurs• Les conséquences de la comparaison sociale ascendante varient en
fonction des différences individuelles en matière d’auto-détermination(Théorie de l’auto-détermination de Deci & Ryan, 1985):
• Plus précisément, les effets de la comparaison sociale ascendante surles affects (négatifs) et sur l’estime de soi dépendent de la façon donton se représente ses échecs.
• L’auto-détermination faciliterait l’adaptation personnelle face àl’échec, la régulation de ses émotions, l’adoption de stratégies moinsdéfensives et plus constructives dans des contextes stressants
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Exemple: Auto-détermination et les conséquences de lacomparaison sociale (Neighbors, & Knee, 2003 suite)
5,2
5,3
5,4
5,5
5,6
5,7
5,8
5,9
6
Affects positifs
Compère performance plusforte que soi
Compère performance plusfaible que soi
Faibleorientation àl'autonomie
Forteorientation àl'autonomie
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Exemple: Auto-détermination et les conséquences de lacomparaison sociale (Neighbors, & Knee, 2003 suite)
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4
4,1
Estime de soi état
Compère performanceplus forte que soi
Compère performanceplus faible que soi
Faibleorientation àl'autonomie
Forteorientation àl'autonomie
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Une variable de disposition: l’orientation à lacomparaison sociale (Gibbons & Buunk, 1999)
• S’auto-évaluer n’est pas une activité constante nipratiquée à une même fréquence entre tous lesindividus
• Tous les sujets ne recherchent pas toujours desinformations sur ce que font ou on fait d’autrespersonnes dans les mêmes circonstances qu’eux
• Buunk & Gibbons ont prospecté le niveau dedépendance que les sujets entretiennent vis-à-visde l’environnement et des informations qu’ilspeuvent obtenir de l’entourage;
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Variables de personnalité corrélées à l’orientation à la comparaisonsociale et nature particulière de l’usage fait des informations obtenues
en fonction de ces variables de personnalité
Niveau de dépression
Niveau d’estime de soi
Tendances névrotiques
Orientation à La comparaison
Interprétation Information Comparative
Auto-Désavantageuse vs.
auto-avantageuse
Estime de soi faible: ilFait mieux (vs. Moins bien) que moi
C’est sûr j’y arriverai pas
Estime de soi forte: ilFait mieux (vs. Moins bien) que moi
C’est sûr j’y arriverai
Niveau d’Anxiété sociale
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Situations sociales susceptibles d’accroîtrel’orientation à la comparaison sociale
Situations de stress
Evénements nouveaux
Incertitude (e.g.,sur soi, décision
-nelle, etc.)
Orientation à La comparaison
Situations Focalisant sur le soi
Evénements imminents
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2/ Les différentes formes de comparaisonsociale
• Trois formes de comparaisons sociales– Descendante– Latérale– Ascendante
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Le modèle « Proxy » (ou autrui procurateur) de Suls, Martin& Wheeler (2000) et la comparaison latérale
• Autrui procure aux sujets les réponses à leursquestionnements et à leurs buts de comparaisonen matière d’opinion.
• Trois questions:1. Quels sont mes goûts et préférences (est-ce que j’aime faire
le tennis?) : je dois affirmer la nature de mes préférences2. Vais-je apprécier? (pièce de théâtre ): prédire ses goûts
futurs3. Suis-je dans le vrai: validité de ses croyances
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Le modèle « proxy » appliqué aux opinions
ButComparaison(préférence pour)
Définition du butType d’opinion
Certitude etrecherche deconfirmation
Autrui semblableAffirmer ses préférences,confirmation évaluative
d’un objet par rapport à unautre objet (aimer x)
A- Préférences(par exemple
goût)
Consistanceévaluative
Autrui semblable oudifférent ayant une
expérienceconsistante avec le
sujet (par le passé ousur des traits reliés àla dimension jugée )
Réactions et inférences(aimerai-je x)
B-Prédire sespréférences
futures
Exactitude surdes dimensionspertinentes decomparaison
Autrui différent maisavantagé (expert)
Eprouver la validité de sescroyances, affirmation
vérifiable quant à la natured’un objet (x a plus de
chances de réussir que y)
C- Croyances(aptitudes,
performances,connaissances)
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Etude 1: Buts d’exactitude et de confirmation: A qui vais-je faire confiancepour donner mon avis : autrui semblable, différent, expert, non expert?
Groupe 1: but d’exactitudePrédire les Performances Futures de deux étudiants
Groupe 2: but de confirmationLequel des deux étudiants
préfèrent-ils?
Lecture d’informations différentes mais comparables sur les deux
Étudiants (sexe, âge, notes, hobbies…)
Autrui 1 semblable:Style de
personnalité proche des participants
Autrui 2, différent:Style de
Personnalité éloigné des participants
Autrui 3, expert:Plus âgé, membre comité d’admission
De l’université
Autrui 4, non expert:Plus âgé, sorti De l’université
Points de vues de 4 personnes à propos de ces deux étudiants
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Résultats
0
1
2
3
4
5
6
7
Intérêt et confiance
dans l'opinion
But d'exactitude (qui varéussir?)
But de confirmation(qui je préfère?)
Autrui semblable
Différent
Expert
Non expert
Toutes les moyennes diffèrent significativement entre elles
12
3
4
12
3
4
Toutes les moyennes diffèrent significativement entre elles
RésuméBut d’exactitude: ExpertBut de confirmation: Semblable
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Etude 2: But de consistance : A qui vais-je faire confiance pour prédire mesgoûts futurs : autrui semblable, différent, inconsistant ?
Les sujets donnent leurs goûts Cinématographiques (liste de films
Appréciés et d’autres détestés)
Prennent connaissance des goûts cinématographiques d’autres personnes
Phase 1:
Autrui 1 et 2même goûts
Autrui 3 et 4 Goûts différents
Autrui 5 et 6 Goûts variables
Phase 2: Nouveau film vu par les autres personnes
Autrui Aime(1, 3 et 4)
Autrui n’aime pas(2, 4, et 6)
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Résultats
Autrui a aimé le film
72%
0% 28%
Autrui semblable
Autrui différent
Autrui inconsistant
Autrui n'a pas aimé le film
6%
65%
29%Autrui semblable
Autrui différent
Autrui inconsistant
Pourcentages de participants prédisant qu’ils aimeront le filmselon les préférences passées d’autrui et selon le goûtde ce dernier pour le nouveau film
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Résultats (suite)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Autruisemblable
Autruidifférent
Autruiinconsistant
Prédiction de son appréciation du nouveau film
Autrui aime le film
Autrui déteste le film
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La comparaison sociale latérale et prédiction de ses performancesfutures
Performance soi tâche 1 (aptitudes
physiques ou intellectuelles)
Prédire sa performance pour une tâche 2 différente
mais de même nature que la 1ère
Performance autrui tâche 1 et 2
Performance autrui tâche 1
Supérieure à soi
Performance autrui tâche 1
égale à soi
Performance autrui tâche 1
inférieure à soi
Soi
Soi
Soi
Autrui
Autrui
Autrui
Autrui a fourni des efforts
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La comparaison sociale latérale et prédiction de ses performancesfutures (suite)
Performance autrui tâche 1
égale à soi
Performance autrui tâche 1
inférieure à soi
Soi
Soi
Autrui
Autrui
Autrui n’a pas fourni d’efforts mais des critères de comparaison annexes la favorise par rapport à soi
Autrui a fourni des efforts
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Comparaison sociale ascendante
Champ de comparaisonAscendante motivante
Hors champ de comparaisonascendante démotivante
Soi
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La comparaison sociale ascendante: son évolution dans le temps(Ruble et Frey, 1987)
• Dès 4-5 ans les enfants reconnaissent les similitudes entre eux ets’imitent dans leurs conduites
• Ils attachent une importance aux ressemblances même si elles n’ontpas d’importance apparente pour un adulte (même feutre, mêmetrousse etc…)
• Très vite (CE2 à CM2) les enfants apprennent l’existence dehiérarchies entre eux (différences de performances, temps mis pourfaire une tâche…): ce sont les prémices des comparaisons socialesascendantes et descendantes, les enfants peuvent désigner ceux quisauraient et ceux qui ne sauraient pas faire.
• A partir du moment où les enfants sont capables de faire unedistinction entre ceux qui réussissent sans effort et ceux qui font leurtravail avec effort (rapidité, temps mis pour faire ou comprendre,etc…) les comparaisons sociales deviennent plus discrètes, moinsdirectes (cachées)
JFV 37
Evolution de la comparaison ascendante (suite)
• Les situations comparatives sont en majorité liées à l’évaluationscolaire qui renforce les comparaisons négatives et menaçantes plutôtque rassurantes
Pourcentages d’autoévaluations spontanées d’enfants de classes primaires
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• Un double paradoxe est observé: La comparaisonascendante conduit les enfants
– à mal apprécier leurs forces et leurs faiblesses(maximisent leurs forces et minimisent leurs faiblesses)comparativement à ce que disent leurs enseignants
Evolution de la comparaison ascendante (suite)
Forces
FaiblessesNiveau de l’élève d’aprèsl’enseignant
Niveau de l’élève d’aprèslui-même
Niveau de l’élève d’aprèsl’enseignant
Niveau de l’élève d’aprèslui-même
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Que peut apporter la comparaison ascendante àl’enfant, l’adulte ?
• Donner des informations utiles pour améliorer ses résultats• Augmenter le degré de motivation (scolaire etc.)• Faciliter son identification à des modèles positifs, et à
l’imitation des comportements qui mènent au succès• L’élévation du niveau de confiance quant à son potentiel
(auto efficacité, je peux faire)• La préparation d’objectifs futurs et leur planification• L’amélioration de l’image de soi, du concept de soi et de
l’estime de soi
JFV 40
La comparaison sociale Ascendante: les facteurs qui réduisent et ceuxqui facilite le rôle positif de la comparaison ascendante
• La comparaison sociale ascendante serait profitable dés lors qu’ellen’est pas perçue comme une menace.
Ce qui facilite l’effet bénéfique de la CS Ascendante:– La croyance en son auto efficacité facilite l’usage adéquat de la
comparaison ascendante (capacités à mettre en œuvre les comportementsadaptés ou capacités à obtenir des résultats données et à les améliorer)
Ce qui entrave l’effet bénéfique de la CS Ascendante:– Enjeu situationnel trop important, trop anxiogène, trop stressant– Tâches trop difficiles à réaliser pour pouvoir améliorer ses performances– Contexte de travail qui limite les chances de succès futur
JFV 41
Le modèle SEM (Tesser, 1988) ou quand on ne voit pas d’un bonœil la réussite de son ami(e)
• Modèle SEM (Self-evaluation Maintenance) ou modèle du maintien deson auto-évaluation :– L’individu cherche à conserver une estime de soi positive lors de la
comparaison sociale. Le modèle SEM explore les conditions suivantlesquelles la comparaison sociale ascendante conduit les sujets à tenter demaintenir une estime de soi positive.
Rejaillir positivement
sur soi
La réussite d’autrui peut avoir deux effets:Altérer l’image
de soi (e.g., fait de l’ombre)
Processus de réfléchissement Assimilation à de l’échec
Pas de menace,
pas impliquant
JFV 42
Etude
Deux amis Deux amis
Auto-description:Enumérer les activités ou domaines Importants pour eux (classement par
Ordre de connaissances)
Questionnaire par ordinateur sur le thème le moins bien classé
FeedBack sur les
Performances (l’une ou l’autredes conditions)
Perf de l’amiSupérieure
à soi
Perf de l’amiÉgale à soi
Perf de l’étrangerSupérieure
à soi
Perf de l’étrangerÉgale à soi
JFV 43
Résultats: Effet de les réussites d’un ami et d’un étranger pour unetâche peu importante, impliquante et peu menaçante pour soi
JFV 44
Résultats autre étude: Effet des réussites d’un ami et d’unétranger pour une tâche très importante, impliquante et
très menaçante pour soi
JFV 45
Résultats autre étude: Anticipation de la réussite d’un amipour une tâche très importante ou peu impliquante
JFV 46
Conclusion
• L’implication identitaire de l’individu dans une activitéaffecte sa façon de concevoir la réussite d’un proche. Leprocessus de réfléchissement sur soi n’a pas lieu.
• La comparaison sociale ascendante fait intervenir desstratégies particulières paradoxales :– De recherche de revalorisation de soi quand il y a
menace (par exemple dévalorisation de l’autre etc..)– D’accomplissement de soi
Mais adoptons-nous toujours des stratégies derécupération d’estime de soi positive après la réussited’autrui?
JFV 47
Les stratégies de valorisation de soi : l’effet del’incertitude (Klein, 1988)
10 séries d’épreuvesd’orthographe
10 notes Obtenues pour soi
et pour autrui
10, 8, 14,…12
5, 14, 07, …11
Même Moyennes
Même Moyennes
Pas d’incertitude:DispersionDes notes
faible
Incertitude:DispersionDes notes
forte
JFV 48
Résultats
Les sujets sont Auto-avantageux quand
une incertitude même minime transparaît
dans leurs performances
JFV 49
La comparaison sociale descendante
Champ de comparaison descendant Soi
Motivation maintien statutMais peu de repères pour
Progresser, pas de motivation ascendante
Soi
JFV 50
La comparaison descendante- effets néfastes et effets positifs-
• Wills (1981) présuppose qu’après un échec,une perte, une expérience négative, un sujetbénéficie d’une comparaison descendantepar l’amélioration de son humeur
• Exemple, lors d’un cancer, les patients seréfèrent spontanément au cas de personnesqui s’en sortent moins bien qu’eux, n’ontpas la même aide qu’eux…
JFV 51
La comparaison sociale descendante: effetspositifs
• Permet de mettre en avant le vécu positif, ce quiva bien et minimise ce qui est mal vécu
• Autrement dit: rend l’expérience négative plustolérable et renforce l’optimisme pour le futur.
• Elle permet de changer de point de vue(perspective) et de re-évaluer son bien être sous unautre angle
JFV 52
Expérimentateur à l’Handicap visible
Etude de Gibbons (2001)
Femmes qui ont vécu un
échec scolaire récent
Echelle de satisfaction de vie
Expérimentateurà l’Handicap Pas visible Echelle de
satisfaction de vie
Inventaire de symptômes
physiques
Questionnaire d’auto-attribution
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Résultats
JFV 54
Résultats (suite)Reprennent la dimension
Sur laquelle elles ne sont pasDéfavorisées pour redéfinir
Leur façon d’envisager leur satisfaction
de vie
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La comparaison sociale descendante : effets néfastes
• Elle focalise sur les aspects émotionnels de la situation• Les effets sont néfastes si les sujets n’ont pas de réponses
et de solutions pour résoudre la situation dans laquelle ilsse trouvent
• Si la comparaison descendante perdure : les effets sontpréjudiciables pour l’estime de soi, pour le concept desoi, pour la motivation, pour l’engagement dans l’action
• Risque d’identification aux victimes, aux anti-héros: parexemple le fumeur dépendant qui rechute se réfère à ceux quiont rechuté (e.g., faux consensus)
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Exemple
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Conclusion• Les effets positifs et ceux néfastes de la comparaison
sociale (descendante, ascendante, latérale) dépendentlargement des ressources dont disposent les sujets (estimede soi, auto efficacité etc..), de leurs perspectives etobjectifs (se protéger -CD-, se valoriser et s’améliorer -CA- se rapprocher des autres, éviter la déviance -CL-)
• Ces mécanismes de comparaison sont égalementobservables et variables quand on aborde le cas desrelations entre les groupes
• Dans le cas des relations intergroupes, interviennent desmécanismes d’ordres identitaires (identité sociale etidentité personne) …. A suivre dans un autre enseignement…..