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WP^RPY^O`XZT^ La Gazette n° 280 - Du 3 au 30 janvier 2013 6 oix rocailleuse et brushing argent impeccable. Jean-Louis Zardoni, le tambour des joutes, signe sa Nouvelle collection, avec, sur la jaquette, du “JLZ” en T-shirt rayé façon Jean Paul Gaultier. Dans ce deuxième album et lors de ses specta- cles, le chansonnier nous raconte des histoires populaires. Ses histoires d’amour avec Sète, embrassée de pied en cap au son du clavier et de l’accordéon, dans un esprit variétés des an- nées 80. La bamboche au Social , le Bobar, l’amie Agnès Varda, les rameurs de la Pointe… Rues et ponts de la ville se peuplent d’anecdotes, promptes à réactiver une tradition orale perdue dans les oubliettes des baraquettes. Garnement macaronade “Sinon, qu’est-ce qu’ils vont avoir à raconter, les jeunes? Qu’ils se sont envoyé des SMS?” Alors Jean-Louis s’échine à laisser une empreinte de la convivialité passée. “À Frontignan, des gamins de 14 ans se réapproprient ma chanson écrite en 1982 (J’irai vivre à Frontignan…), avec un clip sur le Web!”, insiste-t-il, ses yeux clairs pétillants de fierté. La chanson officielle du week-end Neige à Sète, c’est lui. Les chroniques musicales sur la maca- ronade, la tielle et les langues de peille, c’est lui. la chanson du bateau à touristes Le Popeye, c’est lui. Notrazardodanus, le bidonnant prohète de l’Apocalypse manquée, c’est encore lui. Bercé par les chansonniers de quartier comme Pierre- Jean Vaillard ou André Richin, les fins de repas où vocalisent oncles et grands-pères, Jean-Louis rêve d’opérettes à la sétoise. S’il tourne déjà dans les cafés, il entend bien créer, pour l’été prochain, une comédie musi- cale locale format guinguette. Tambour singulier La reconnaissance, “je m’en fous!” , ponctue-t-il dans des accès tragi-comiques. Mais, derrière son élégante moustache, une précision: “ Je lan- guis de mourir pour qu’on me rende hommage un jour de Saint-Louis.” Un jour sans l’entendre? Impossible!Car le Zardoni assume pleinement son personnage de “grande gueule du Quartier- Haut”, de garnement de 68 ans, intenable dans les ambiances feutrées. Batteur d’orchestre de variétés, de jazz ou de rock, percussionniste, Jean-Louis a bien fait voyager ses baguettes. Mais c’est à Sète qu’il rythme les passes des jouteurs sur les barques, depuis 50 ans. Là qu’il implante la treizième génération de Sétois avec son arrière-petite- fille. Issu d’une lignée d’hautboïstes, de flûtistes et de tambours, Jean-Louis touche d’abord au violon, puis au piano classique, avant de se met- tre à la batterie dans une cave de la Grand-Rue Haute. Chansonnier farceur En 1962, il crée avec des copains Les Panthères noires, un orchestre yé-yé qui bénéficie des conseils avisés des amis de papa. Prompt au gag, il assure trois ans de sketches pour France3 avec Pierrot Lasne, l’actuel éditeur de La Mouette. Inspiré par Boby Lapointe et Pierre Vassiliu, Jean-Louis griffonne pendant des an- nées des textes émaillés de jeux de mots: “Nue t’es là”, “Il n’était pas encore né… farci”, “L’éléphant barrit… Olé!” Il y a six ans, c’est en pleine convalescence qu’il enregistre son premier disque, poussé avec at- tention par son ami Jo Kotchian: “Tout était prêt, je n’avais plus qu’à poser ma voix dessus…” À le voir rempiler, Jean-Louis semble prendre goût au défi. Les mélodies dans la tête, les paroles sur des Post-it, et la langue bien pendue. Nouvelle collection et De la baraquette au ca- banon, 15 l’un, 20 les 2. Disponibles à Sète àl’office de tourisme, chez Diego-café aux Halles, au Passage du Dauphin (souvenirs), ou au 06 99 53 57 38. JEAN-LOUIS ZARDONI Griot sétois 9

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oix rocailleuse et brushing argent impeccable.Jean-Louis Zardoni, le tambour des joutes, signesa Nouvelle collection, avec, sur la jaquette, du“JLZ” en T-shirt rayé façon Jean Paul Gaultier.Dans ce deuxième album et lors de ses specta-cles, le chansonnier nous raconte des histoirespopulaires. Ses histoires d’amour avec Sète,embrassée de pied en cap au son du clavier etde l’accordéon, dans un esprit variétés des an-nées 80. La bamboche au Social, le Bobar, l’amieAgnès Varda, les rameurs de la Pointe… Rueset ponts de la ville se peuplent d’anecdotes,promptes à réactiver une tradition orale perduedans les oubliettes des baraquettes.

Garnement macaronade“Sinon, qu’est-ce qu’ils vont avoir à raconter, lesjeunes? Qu’ils se sont envoyé des SMS?” AlorsJean-Louis s’échine à laisser une empreinte dela convivialité passée. “À Frontignan, des gaminsde 14 ans se réapproprient ma chanson écrite en1982 (J’irai vivre à Frontignan…), avec un clipsur le Web!”, insiste-t-il, ses yeux clairs pétillantsde fierté.La chanson officielle du week-end Neige à Sète,c’est lui. Les chroniques musicales sur la maca-ronade, la tielle et les langues de peille, c’est lui.la chanson du bateau à touristes Le Popeye, c’est

lui. Notrazardodanus, le bidonnant prohète del’Apocalypse manquée, c’est encore lui. Bercépar les chansonniers de quartier comme Pierre-Jean Vaillard ou André Richin, les fins de repasoù vocalisent oncles et grands-pères, Jean-Louisrêve d’opérettes à la sétoise. S’il tourne déjà dans les cafés, il entend biencréer, pour l’été prochain, une comédie musi-cale locale format guinguette.

Tambour singulierLa reconnaissance, “je m’en fous!” , ponctue-t-ildans des accès tragi-comiques. Mais, derrièreson élégante moustache, une précision: “Je lan-guis de mourir pour qu’on me rende hommageun jour de Saint-Louis.” Un jour sans l’entendre?Impossible!Car le Zardoni assume pleinementson personnage de “grande gueule du Quartier-Haut”, de garnement de 68 ans, intenable dansles ambiances feutrées.Batteur d’orchestre de variétés, de jazz ou derock, percussionniste, Jean-Louis a bien faitvoyager ses baguettes. Mais c’est à Sète qu’ilrythme les passes des jouteurs sur les barques,depuis 50 ans. Là qu’il implante la treizièmegénération de Sétois avec son arrière-petite-fille. Issu d’une lignée d’hautboïstes, de flûtisteset de tambours, Jean-Louis touche d’abord au

violon, puis au piano classique, avant de se met-tre à la batterie dans une cave de la Grand-RueHaute.

Chansonnier farceurEn 1962, il crée avec des copains Les Panthèresnoires, un orchestre yé-yé qui bénéficie desconseils avisés des amis de papa. Prompt augag, il assure trois ans de sketches pour France3avec Pierrot Lasne, l’actuel éditeur de LaMouette. Inspiré par Boby Lapointe et PierreVassiliu, Jean-Louis griffonne pendant des an-nées des textes émaillés de jeux de mots: “Nuet’es là”, “Il n’était pas encore né… farci”,“L’éléphant barrit… Olé!”Il y a six ans, c’est en pleine convalescence qu’ilenregistre son premier disque, poussé avec at-tention par son ami Jo Kotchian: “Tout était prêt,je n’avais plus qu’à poser ma voix dessus…” À levoir rempiler, Jean-Louis semble prendre goûtau défi. Les mélodies dans la tête, les parolessur des Post-it, et la langue bien pendue.

Nouvelle collection et De la baraquette au ca-banon, 15! l’un, 20! les 2. Disponibles à Sèteàl’office de tourisme, chez Diego-café aux Halles,au Passage du Dauphin (souvenirs), ou au0699535738.

JEAN-LOUIS ZARDONIGriot sétois

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Comment les valeurs et les savoir-faire professionnels italiens setransmettent-ils à Sète? Anne-Françoise Volponi, une sociologuepassionnée d’histoires migratoires, le décrypte dans le monde de lapêche, le vocabulaire, l’art, la cuisine. Après un an d’archivage, cettechercheuse du laboratoire associatif Passim* rencontre les “Italiens deSète”, tout en formant bénévolement des citoyens du bassin de Thau au“collectage”. Et, pour se plonger dans ces histoires familiales, Anne-Françoise n’hésite pas à explorer les villes d’origine: Gaeta, Cettara, etla Sicile. Pour participer: [email protected].*Passim: Pour l’action sociale et l’investigation en Méditerranée.

ils et elles font l’actualité autour de l’étang de thau / pages réalisées par Raquel Hadida, anne-Laure Ochando, Henri-Marc Rossignol /

photos Raquel Hadida, Guillaume Bonnefont, M. Mme Di Chiappari, ZOOOM.at-bergermarkus.com /

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Ces deux bénévoles sétois sont les héros du documentaire La Fée électricité,tourné au nord du Laos par Campagne Première. En mission pour l’ONGÉlectriciens sans frontières, Gérard Descotte et Robert Olive partent trois moispar an pour installer l’électricité dans des villages isolés d’Asie, d’Afrique oud’Amérique du Sud. Grâce à des systèmes hydrauliques ou solaires, ces deuxanciens ingénieurs d’EDF facilitent l’autonomie des habitants. D’autant que,ils le constatent, “l’électricité contribue à l’éducation, à la santé, et au développementéconomique”. Diffusion: le 15 janvier à 16h sur France 5.

VAGABONDDe l’Arena à Mireval

GÉRARD DESCOTTEET ROBERT OLIVEMissions lumineuses

ANNE-FRANÇOISE VOLPONISète italienne

TAÏCHI MEGURIKAMIDe Tokyo à Montagnac

AXEL ET SANDRADI CHIAPPARI

PHILIPPE CURY ET SYLVAIN BONHOMMEAUCBasés à la station Ifremer de Sète, ces chercheurs reçoivent le Tro-phée Ifremer pour leur article One third for the birds (Science). Ils dé-montrent qu’une réduction du stock de poissons à moins du tiersde son maximum menace les populations d’oiseaux marins, en fai-sant chuter leur nombre de poussins. Dans le golfe du Lion, les pois-sons “bleus” demeurent quasi introuvables depuis trois ans…

ILS SE DISTINGUENTCLe peintre sétois Pierre Soulages cède 14 nouvelles toiles (6,8 M!)au musée qui lui sera consacré à Rodez. Le Mézois Yves Piétrasanta,président de Génération Écologie, est reçu à l’Élysée; il se positionnecontre l’EPR et contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ju-liette Burtin, élève au lycée Paul-Valéry de Sète, reçoit le prix de lavocation scientifique des filles.

ILS SE DISTINGUENT (BIS)CLe Sétois Pierre Sadde reçoit le nouveau prix Aversa-Darmonte dupatrimoine maritime, pour la restauration d’un bateau à voile latine.L’équipe du lycée de la Mer Paul-Bousquet, à Sète, remporte le chal-lenge national de voile habitable, face aux autres lycées de la mer. Lechien de Manuel Castenada, éducateur canin de Mèze, est sélec-tionné pour tourner à Paris dans un film avec Catherine Deneuve.

ET AUSSI...

La meilleure équipe de hip-hop du monde, Vagabond,s’installe à Mireval. Composée de sept membres, elle aremporté trois fois la Battle of the year, championnat du monde,en 2006 (Braunschweig, Allemagne), en 2011 et 2012 (Arenade Montpellier). Trois raisons à l’installation de Vagabond.1. Mohamed Belarbi, son chorégraphe, et Thomas Kalifa, l’unde ses danseurs, sont de Montpellier. 2. L’engagement de laRégion dans les cultures urbaines. 3. La disponibilité d’unéquipement, la salle Léo-Mallet, de bonne qualité. À Mireval,Vagabond travaillera ses chorégraphies et s’investira dans lapopularisation de son art auprès des jeunes de la région.

Chic, un chef japonais pour une table de terroir! À 36 ans,Taïchi Megurikami quitte un palace de Tokyo pour le nouveaurestaurant du domaine viticole Paul-Mas à Montagnac.Wasabi, yuzu (citron), sauce soja: il mêle avec élégance lessaveurs asiatiques à l’agneau du Larzac, dans le décor “club”réalisé par des artisans d’art de Pézenas. Derrière cette“fusion de traditions”, Jean-Claude Mas, le propriétaire : “Jen’aurais pas ouvert de restaurant sans chef japonais. Avecleur rigueur absolue, ils subliment la créativité brouillonne etarrogante des Français.” Côté Mas, 0467243610.

ÉphéméridesUn jour en rouge, une figure de Sète en noir et blanc.Les plasticiens Axel et Sandra, alias MonsieurMadame DiChiappari, sortent de leurs compositions en duo pour tirerdes portraits. Et, symboliquement, regarder le temps défiler.Résultat: 57 semaines de rencontres et de délires, punaiséesau Musée international des arts modestes (Miam) de Sète.Le couple fusionnel séduit aussi la galerie Dock sud: enavril-mai, il part en résidence en Chine. Expo au Miam du12 janvier au 17 mars, gratuit. www.monsieurmadame-dichiappari.com

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